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direct en BT
La pratique - Belgique
Auteur(s):
Vinçotte
Cadre légal
Généralités
Introduction
Avant de donner suite aux mesures de protection spécifiques aux installations en BT, il est important d'avoir une vue
globale sur ce principe de protection.
L'article 28.01 donne la définition suivante du «contact direct»: contact des personnes avec les parties actives du
matériel électrique. La protection contre le contact direct est donc la protection contre le contact avec des parties
normalement sous tension. Exemple simple: toucher des conducteurs nus de la main.
Quelques dispositions du R.G.I.E. sont exclusivement consacrées à la protection contre le contact direct, ce sont:
■ les articles 33 à 53 et 54 à 67 du Chapitre II, section I, B: "«La protection contre les chocs électriques par
contact direct»";
■ les articles 157 à 164 du Chapitre III, section IV, C: "«Protection des canalisations des lignes extérieures
contre les chocs électriques par contacts directs»";
■ les articles 183 et 184 du Chapitre III, section V, B: "«Protection des canalisations souterraines contre les
chocs électriques par contacts directs»".
D'autres dispositions du R.G.I.E. traitent en plus des prescriptions de protection contre le contact direct, d'autres
prescriptions de protection. Dans les chapitres IV et V notamment.
Exemples:
■ article 242 sur les appareils d'éclairage;
Méthodes de protection
En vertu de l'article 33, la protection contre le contact direct doit être réalisée:
■ soit lors de la construction du matériel électrique;
Le contact avec les parties actives peut en effet être complètement exclu, ou grandement empêché dans certaines
conditions, et ce de différentes façons.
Le schéma suivant donne un aperçu des possibilités.
Remarque: Un disjoncteur différentiel peut constituer une protection supplémentaire (art. 38).
Le choix d'une protection correcte dépend principalement du niveau d'accessibilité aux personnes d'une installation
ou d'un composant.
Il faut tenir compte en outre de la compétence de ces personnes et des conditions dans lesquelles ce contact a lieu.
Concrètement, on dispose des méthodes de protection suivantes, contre les chocs électriques résultant d'un contact
direct. Ces méthodes peuvent être combinées:
■ enveloppes (art. 34);
■ méthodes spéciales (art. 50 à 67 ) dont celle où le conducteur neutre sert de conducteur de protection (PEN)
(art. 39);
■ différentes méthodes (par exemple protection immatérielle par cellule photo-électrique, personnes
accompagnées par un membre de surveillance, TBTS).
Dans des cas déterminés, on peut renoncer, entièrement ou en partie, à ces mesures de protection.
Le R.G.I.E. fait la différence entre les obligations générales et les obligations spécifiques.
En ce qui concerne les obligations générales en matière de protection contre le contact, le R.G.I.E. part d'un certain
nombre de principes fondamentaux:
■ article 18: "«Des mesures sont prises pour assurer la protection des personnes et des biens, dans les
domaines suivants: 1. protection contre les chocs électriques...»";
■ dans l'article 31.01, il est question plus en détail du principe de la protection contre les chocs électriques:
"«Un courant de choc dangereux peut traverser le corps humain... Les mesures de protection contre les chocs
électriques visent à empêcher la réalisation de l'une au moins de ces trois conditions...»".
L'obligation de protéger contre les chocs électriques est exprimée ici faiblement par le terme «visent à». Une
interprétation en ce sens pourrait donc conduire à une exécution affaiblie de ces mesures.
Remarque: L'article 32 précise qu'en cas d'utilisation de la TBTS, la protection contre les chocs électriques est
assurée dans certains cas.
Les obligations générales en matière de protection contre le contact direct sont décrites de façon très détaillée dans
les articles 33 à 53 et 54 à 67 . Il nous paraît utile de vous donner le canevas de cette importante section du R.G.I.E.
Il y a cinq subdivisions importantes:
■ BT (basse tension);
■ HT (haute tension);
■ cas spéciaux.
De l'article 33 à l'article 41 , le R.G.I.E. définit divers modes de protection, respectivement pour la basse tension et la
haute tension.
L'article 40 traite des mesures de protection en TBT et TBTS. Les articles 49, 50 et 51 fixent les modes de protection
autorisés dans les différents lieux d'exploitation d'installations électriques, à savoir lieux ordinaires, lieux du service
électrique et lieux exclusifs du service électrique.
Nous pouvons faire les constatations suivantes:
■ la protection n'est pas définie de façon identique pour la HT et la BT: pour la HT, il existe un article spécial
pour la protection au moyen d'obstacles dans les lieux exclusifs (art. 44);
■ en BT, des mesures spéciales se rapportent au disjoncteur différentiel automatique et au conducteur PEN
(art. 38 et 39).
Les obligations spécifiques sont très nombreuses et frappent immédiatement par leur caractère qualitatif (avec le
comment obligatoire) ou quantitatif (avec le combien obligatoire). Les exigences sur le plan qualitatif ont l'avantage de
laisser une certaine liberté d'application à l'utilisateur et peut-être l'inconvénient qu'il ne sait pas s'il a pris
En BT
Cette protection doit être réalisée lors de la construction ou de l'installation. Le contact avec les parties actives doit
être rendu difficile ou impossible, grâce à des enveloppes (art. 34), par isolation (art. 35), par éloignement (art. 36)
ou par des obstacles (art. 37). Ces méthodes peuvent être complétées par un disjoncteur (art. 38).
Quand les prescriptions de protection contre le contact indirect sont respectées, on admet que le conducteur PEN et
les parties qui y sont rattachées sont suffisamment protégés contre le contact direct.
■ article 163 à 168 et 178 à 181 : lignes aériennes de transport et de distribution d'énergie électrique;
Applications pratiques
Généralités
Lorsque l'on rencontre une installation qui présente des risques de contact direct avec des pièces sous tension, il faut
(1) Attention! Dans le texte réglementaire, il existe une contradiction. La protection au moyen d'obstacle (art. 37)
est toujours admis en BT de catégorie 1.
Exemples de différents modes de protection contre les contacts directs, définis aux
articles 34 à 39
■ tableau électrique où l'ouverture pour accès aux parties actives n'est possible que moyennant la coupure de
l'alimentation, coupure réalisée par un verrouillage mécanique ou électrique adéquat.
Pièces nues sous tension placées en dehors du volume d'accessibilité (par exemple à plus de 2,5 m de haut). Il s'agit
d'un mode de protection très peu utilisé sauf pour quelques applications reprises dans les cas spéciaux tels que
lignes aériennes et lignes de contact.
Ce mode de protection est bien sûr interdit dans les lieux ordinaires mais admis en BT de 1° catégorie dans les lieux
non fermés du service électrique.
Tableau électrique ouvert où la protection contre le contact direct est assurée par une porte grillagée ou encore par
un garde-corps placé à distance suffisante des pièces nues de façon à empêcher un contact fortuit.
Ce mode de protection est par exemple autorisé dans des lieux fermés du service électrique pour des installations à
BT, tension supérieure à 500 V alternatif, suivant article 51.03.b.
Ce mode de protection ne peut être utilisé seul pour assurer la protection. A titre d'exemple, la protection d'un tableau
électrique placé dans un local ouvert et ou des pièces nues peuvent être touchées avec le doigt au moyen d'un
différentiel de 10 mA de sensibilité n'offre pas une protection suffisante contre le contact direct car le différentiel n'est
pas fiable à 100%.
En schéma TN-C, le neutre et le conducteur de protection ne font qu'un seul conducteur dénommé conducteur PEN
(voir article 79 et 80).
Ce conducteur PEN est raccordé de fait à des éléments métalliques tels que charpentes, canalisations d'eau, etc.
En cas de défaut d'isolement entre phase et PEN, il y a montée en potentiel des éléments métalliques. On peut
donc se faire électrocuter par exemple en touchant une canalisation métallique de la main en ayant les pieds sur
un sol non isolant. Il faut donc que cette tension qui apparaît en cas de danger reste inférieure à la tension limite
conventionnelle absolue (art. 31.02) ou encore si elle est supérieure à la tension limite conventionnelle absolue
qu'elle soit éliminée dans un temps au plus égal à celui fixé par la courbe de sécurité (art. 31.03).