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UN-HABITAT
PROFIL
DE LA V ILLE
DE R ABAT
Le Programme des Nations Unies pour les Etablissements et de la mobilisation du coordonnateur national du programme
Humains, en réponse au nouveau partenariat pour le Agenda 21 locaux. Ce programme est financé par le ministère de
développement de l’Afrique, a formulé plusieurs propositions de l‘Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement et par
programmes d’action menés conjointement avec UN-Habitat, parmi le PNUD.
lesquels le programme “Ville NEPAD”.
Nos remerciements s’adressent aussi à tous ceux qui,
Seule la ville de Rabat, située au nord du Sahara, a été retenue localement, ont bien voulu nous recevoir et qui nous ont permis
pour être l’une des sept villes NEPAD, définies comme celles qui de dégager les enjeux au cœur du développement de la capitale
sont « fonctionnelles, productives au plan économique, inclusives du Royaume du Maroc :
au plan social, protégées au plan environnemental, sécurisées et
– les autorités locales ;
saines » (UN-Habitat, 2003).
– les responsables ministériels ;
Dans le cadre du lancement de ce programme, UN-Habitat,
en liaison avec le bureau NEPAD, a financé la préparation d’un Profil – les responsables des services extérieurs de l’Etat ;
de ville-NEPAD pour la capitale du Royaume du Maroc. – les élus ;
Ce document est destiné à aider à la définition d’un plan – les représentants de la société civile ;
d’investissement pour la ville dans la perspective de la transformer
en “Ville-NEPAD”, plus durable. Il constitue donc le principal produit – les universitaires et chercheurs ;
de la phase 1 de ce programme. – les opérateurs économiques ;
Ce profil a bénéficié du soutien du programme des Nations – les représentants des média.
Unies pour le développement à Rabat, de l’appui méthodologique
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
2
S O M M A I R E
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
• Cadrage du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
• Rabat, capitale politique du Maroc : quelques éléments de repérages préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
I. Gouvernance locale et gestion de la ville : l’enjeu de la coordination pour la prise de décision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1. Le cadre réglementaire : une unité de la ville compromise par les chevauchements de compétences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2. Système de gestion de la municipalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
a. Le service d’aménagement du territoire : une action limitée à la seule dimension urbanistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
b. Intégration sociale : une inégale implication de la société civile, notamment des associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
c. Partenariat de la communauté pour la définition des priorités et l’offre des services :
des choix imposés par l’autorité de tutelle en raison de la nécessaire mise à niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3. Système de prévention de la criminalité dans la ville pour la sûreté et la sécurité :
une ville globalement sûre mais qui n’échappe pas à certaines formes d’insécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
4. Politiques de préservation des monuments historiques et du patrimoine des valeurs culturelles :
un patrimoine historique de première importance faiblement valorisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5. Disponibilité de plans de ville et de la périphérie avec des liens ruraux-urbains durables :
une information d’une grande richesse difficilement accessible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
6. Un budget municipal « sous perfusion », dévoré par le fonctionnement au détriment de l’investissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
II. Régime de propriété foncière et d’occupation, services urbains de base et environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1. Politiques générales d’accès aux terrains, au logement, aux services de base et à la sécurité d’occupation :
des actions inégalement inscrites dans une vision stratégique et globale de la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2. Gestion des terres et système d’information : la raréfaction du foncier entrave au développement de la ville . . . . . . . . . . . . . . . 24
3. Situation de l’offre des services environnementaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
a. Gestion des déchets : une urgence environnementale, mais un règlement problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
b. Une adéquation récente et en cours des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4. Un état contrasté des infrastructures et services de télécommunications et de transports à la portée de tous . . . . . . . . . . . . . . . 29
a. Un secteur des télécommunications en plein essor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
PROFIL
DE LA VILLE b. Un transport urbain obsolète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
DE RABAT 5. Des zones à risques majeurs circonscrites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3
III. Economie locale et régionale : un pôle de première importance, mais dont l’affichage manque de lisibilité . . . . . . . . . . . . 33
1. Vue d’ensemble des schémas de production et de productivité de la ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
a. Une prépondérance de l’administration publique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
b. Une activité industrielle non négligeable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
E
3. Croissance économique de la ville : Rabat, un des pôles de croissance de première importance à l’échelle du pays . . . . . . . . . . 37
4. Rôle de la ville dans le commerce régional et le schéma des migrations :
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Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
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Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Fiche de présentation (en arabe et en français) remise par la consultante lors des entretiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
S
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
4
I N T R O D U C T I O N
Cadrage du programme que le continent est perçu encore trop largement comme rural et
que donc la priorité n’est accordée ni au développement durable
Le présent document est le profil de la ville de Rabat dont des établissements humains, ni à la nécessité d’une approche
l’élaboration s’inscrit dans le cadre d’un programme de UN-HABITAT
intégrée associant lutte contre la pauvreté urbaine et fourniture
et du Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
des infrastructures.
(NEPAD), dont l’objectif est d’assurer la viabilité des villes du
continent en s’appuyant sur trois principes : Le NEPAD vise donc, pour attirer les investissements
économiques, au traitement de l’urbanisation et ses conséquences.
(i) les villes doivent être aidées pour pouvoir apporter leur
La ville africaine, pour devenir un véritable levier de développement,
contribution cruciale au développement durable ;
doit être durable. Il s’agit donc de consolider et de mettre à profit
(ii) les acteurs locaux, tout particulièrement les autorités les initiatives entreprises localement pour asseoir un
locales et leurs partenaires, doivent être aidés pour pouvoir développement intégré et systématique de telle sorte que la ville
améliorer leurs capacités de planification et de gestion ; africaine soit à même de jouer son rôle de centre régional de
(iii) des mécanismes sont nécessaires pour assurer la développement et d’intégration.
cohésion et l’efficacité collective de l’appui international fourni pour Lors de son 2e Sommet à Maputo en juillet 2003, l’Assemblée
le développement des capacités locales. de l’Union Africaine a demandé à UN-HABITAT de continuer à soutenir
Au moment où l’Afrique présente la croissance urbaine la plus les programmes de la Commission de l’Union Africaine consacrés
élevée du monde, avec un taux moyen annuel de 4%, le principal aux problèmes d’urbanisation du continent. UN-HABITAT a répondu
défi au cours des deux prochaines décennies sera de savoir en lançant donc le programme des villes NEPAD. Sept villes ont été
comment gérer une urbanisation réussie du continent. Il s’agit donc retenues : Durban (Afrique du Sud), Nairobi (Kenya), Bamako (Mali),
pour ce programme de s’inscrire dans les objectifs du Millénaire pour Lagos (Nigeria), Lusaka (Zambie), Douala (Cameroun) et Rabat
le Développement (2000) et du Sommet mondial pour le (Maroc). La présentation de leurs caractéristiques a eu lieu au sommet
développement durable de Johannesburg (2002). « Africities », qui s’est tenu à Yaoundé (Cameroun) en décembre 2003.
L’urbanisation durable est un processus dynamique et Loin d’être un diagnostic approfondi et exhaustif, le profil de
multidimensionnel qui touche tant à la durabilité de Rabat, résultat d’une large consultation des acteurs locaux dans
l’environnement qu’à la durabilité sociale, économique et politique le temps imparti (février-avril 2004), s’efforce de traduire les traits
et qui englobe l’ensemble des relations qui peuvent se nouer entre saillants du système institutionnel, de l’environnement et de
PROFIL les établissements humains – métropoles et les centres urbains l’économie et de leurs articulations. Il s’agit donc de mettre en
DE LA VILLE périphériques avec leur périphérie. Or l’urbanisation de l’Afrique exergue les atouts et les contraintes tels qu’exprimés par les acteurs
DE RABAT ne s’accompagne pas d’une croissance soutenue, précisément parce locaux du développement.
5
Ce document, plate-forme de débat lors du premier Forum complémentaires, auxquelles il faudrait ajouter plus au sud
consultatif qui se tiendra à Lagos (mai 2004) devrait permettre la Témara, constituent la deuxième agglomération du pays, après
mise en commun des approches et des expériences en matière de Casablanca. La périphérie est animée par une série de centres
fourniture de services et de planification urbaine et ouvrir des pistes satellites d’importance inégale tels que Skhirat, Sidi Yahia de Zaër
N
pour aider les processus de développement régional. La définition et Aïn el Aouda au sud-ouest et Bouknadel au nord-est et qui
des priorités et la préparation de plans pour les investissements complète le dispositif de cette agglomération urbaine (carte n° 1).
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permettre la poursuite localement de l’échange entre les différents autant la dépendance que la complémentarité entretenues avec
acteurs. la capitale.
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de repérage préalables
plaine de l’Oulja constituent une discontinuité naturelle entre Rabat
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Située sur le littoral atlantique à environ 300 km au sud de et sa voisine Salé, large coulée verte qui s’étend de l’embouchure
Tanger et du détroit de Gibraltar, la ville de Rabat, capitale politique à près de 15 kilomètres à l’intérieur des terres
O
et administrative du Maroc et chef-lieu de la Région Rabat-Salé- Au sud-ouest, la « ceinture verte », qui couvre une superficie
Zaër-Zemmour, s’inscrit dans une conurbation qui s’étend de de 1 500 ha, plantée en pins et en eucalyptus, a été mise en œuvre
R
Casablanca à Kénitra et qui regroupe 5 millions de citadins, soit près à la fin des années 70 afin d’éviter la formation d’un continuum
du tiers de la population urbaine totale. Cette aire, avec 50 % des
urbain entre Rabat et Témara. Ce même rôle de « zone tampon »
T
6
est à l’origine du développement urbain à plusieurs vitesses de moyennes et modestes a été construite à 10 km du centre actuel.
l’agglomération. Il a fondamentalement figé les caractéristiques Salé fonctionne comme un réceptacle de populations à la
majeures de l’organisation spatiale de Rabat et contribué à la recherche de ressources aux portes de la capitale ainsi que de celles
marginalisation de Salé, faisant d’elle un espace de relégation qui ne peuvent accéder à la propriété à Rabat, en raison du coût
N
coloniale et dans le quartier de l’Agdal. L’habitat résidentiel de haut el Aouda, plus à l’intérieur des terres.
standing (Hay Riad, Souissi, Route de Zaër) s’intercalent amplement
Les formes d’habitat y sont violemment contrastées : alors
C
et de l’oued Bou Regreg (Douar Doum,Takaddoum, Hajja, Maadid, d’Harhoura jusqu’au centre de Skhirat, dans de petits centres
Hay En-Nadha) (carte n° 2). balnéaires (Sables d’Or,Val d’Or, Rosemarie…), l’habitat économique
D
Moussa), poches de bidonvilles (Sehb el Caïd, Karyan el Oued, Ras et de la complexité de l’agglomération de Rabat-Salé, le profil est
el Ma…), quartiers de recasement (Hay er-Rahma, Moulay Ismaïl…) ciblé sur la ville de Rabat dans sa définition administrative, mais
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tandis que les zones de standing (villas, immeubles) sont peu replacée dans une approche multiscalaire, afin de pouvoir
étendues (R’mel, Bettana, Hay Essalam) et que la ville nouvelle de appréhender les acteurs de la gouvernance et rendre compte de
N
Sala El Jadida, composée d’habitat collectif destiné aux catégories la pluralité des dispositifs qui s’y déploient et de leur complexité.
I
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
7
I. GOUVERNANCE LOCALE ET GESTION DE LA VILLE :
L’ ENJEU DE LA COORDINATION POUR LA PRISE DE DÉCISION
1. Le cadre réglementaire : une unité de la ville En tant que chef-lieu régional, Rabat accueille un certain
compromise par les chevauchements de compétences nombre d’instances politiques telles que le siège de la Région, et
son Conseil ; mais aussi les délégations régionales des principaux
En raison de son statut de capitale politique, de chef-lieu ministères, l’Inspection régionale de l’Aménagement du territoire,
régional et de municipalité, Rabat présente une palette d’acteurs qui sont les services déconcentrés de l’Etat chargés de mettre en
diversifiée et complexe en raison de la pluralité de leurs fonctions, œuvre localement les politiques nationales, sans omettre les
qui interviennent de façon très différenciée sur l’espace de la organisations professionnelles telles que la Chambre de commerce,
municipalité. d’industrie et de services de Rabat qui intervient sur l’ensemble
de l’agglomération.
• Une superposition d’échelles de compétences
Rabat, enfin, est une municipalité. Elle connaît des
Rabat, capitale chérifienne, est le siège du pouvoir central changements de première importance dans le cadre de la réforme
(Palais royal, gouvernement, parlement), des ministères, des de la Charte communale (2) en 2002 qui a instauré le principe de
représentations diplomatiques, des organisations internationales l’Unité de la ville. Alors que jusqu’en 1992, la ville de Rabat était
(PNUD, UNICEF, Banque mondiale, AFD…), des associations partagée en 5 communes, dotées de la personnalité morale et
nationales (Transparency Maroc, ADFM…) ou d’ONG internationales financière : Hassan, Agdal-Riad, Youssoufia, Yacoub el Mansour et
(Enda-Maghreb, Handicap International…), de la majorité des Touarga, elle ne constitue plus depuis 2003 qu’une municipalité,
grandes écoles et de certaines formations universitaires hautement dotée de 5 arrondissements : Hassan, Agdal-Riad, Yacoub
spécialisées (Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Ecole el Mansour, Youssoufia et Souissi. Touarga, siège du Palais royal, a
nationale d’architecture, Faculté de médecine dentaire…) ainsi que conservé son statut de commune et soumis à un régime particulier
des nouveaux dispositifs institutionnels comme par exemple (titre IX, chapitre II, article 135). Les 9 membres de son conseil sont
l’Agence de développement social (ADS) ou l’Office national de l’eau élus dans les conditions prévues par la loi mais les attributions
potable (ONEP), chargés de renforcer l’action de l’Etat localement reconnues aux présidents des conseils communaux sont exercées
et d’impulser des politiques sectorielles (planification urbaine, par un pacha, agent d’autorité (article 136).
gestion de l’eau, investissements économiques, action sociale…).
Du point de vue de leur délimitation, chacun des
Leur champ d’intervention est fondamentalement l’échelle arrondissements a conservé son ancienne configuration, à l’exception
nationale et internationale, sans que Rabat et son agglomération de la commune de Youssoufia qui a été scindée en deux.
PROFIL ne jouent de rôle particulier en tant qu’assise territoriale, excepté L’arrondissement de Souissi correspond à la partie résidentielle de
DE LA VILLE dans le cadre de projets mis en œuvre à titre expérimental ou haut standing de l’ancienne commune et au plateau d’Akreuch, tandis
DE RABAT articulés aux programmes nationaux. que celui de Youssoufia regroupe les quartiers les plus populaires.
8
Cette pérennisation du découpage territorial n’a pas été sans déconcentrées dont il est le supérieur hiérarchique, contrôle les
induire quelques difficultés dans la mise en œuvre de la nouvelle collectivités locales, assure la concertation en matière
Charte communale. Le rôle du Président d’arrondissement et ses d’investissement et la supervision de la planification urbaine.
attributions dans ce nouveau dispositif suscite des débats et est
L’ampleur des prérogatives du wali et surtout les conditions
LA VILLE
contribué à clarifier le rôle de chacun. Les présidents des Conseils de l’Intérieur ou d’un autre ministère (4) ».
GESTION
du Conseil de la ville (article 101), composé de 81 membres dont la double tutelle de l’autorité : celle de la Direction générale des
5 femmes. Collectivités locales (DGCL) du ministère de l’Intérieur et celle du
wali.
• Les parties prenantes clés
GOUVERNANCE
9
En vertu de la Charte révisée, le Conseil communal exerce les Son principal interlocuteur reste l’Agence urbaine. Celle-ci
compétences en matière de développement économique et a un rôle primordial en matière de résorption et de prévention de
social (article 36), de finances et de fiscalité (article 37), d’urbanisme l’habitat insalubre. Elle participe ainsi au comité régional et
et d’aménagement du territoire (article 38), de services publics préfectoral pour identifier le foncier public mobilisable, pour établir
LA VILLE
locaux et d’équipements collectifs (article 39), d’hygiène, salubrité les périmètres des quartiers non réglementaires ou menaçant ruine
et environnement (article 39), d’équipement et d’actions socio- ainsi que les plans de restructuration, de requalification et de
culturelles (article 41), et enfin en matière de coopération, réhabilitation.
association et partenariat (article 42).
DE
que lui a dévolue la Charte communale (article 38), elle les a inscrites premier plan en la matière, en encourageant le mouvement
dans la Direction de la police administrative et patrimoine, au sein associatif et en initiant des projets de développement participatif.
de deux divisions : celle de l’urbanisme et celle du patrimoine Plus largement, il est un acteur de premier plan dans la mobilisation
municipal (organigramme en annexe). sociale (article 101).
La première dispose de cinq services permettant : la gestion Le tissu associatif s’est considérablement étoffé depuis une
urbaine, les études et planification urbaines, la topographie, la police vingtaine d’années dans l’ensemble des villes du Maroc, en
de construction et contrôle, la lutte contre l’habitat insalubre. particulier à Rabat et le reste de l’agglomération. On peut
distinguer à ce titre au moins trois types de structures qui animent
La seconde a en charge le patrimoine, la préservation des
la société civile à des degrés divers, mais qui n’ont pas
monuments historiques et de la Médina, l’occupation du domaine
nécessairement de rôle particulier en matière de gestion urbaine.
public et les transactions immobilières.
Ces dispositions traduisent la volonté de se doter des • Les associations nationales de plaidoyer, comme
PROFIL structures propres à assurer la mission que leur assigne la loi. En Transparency Maroc et l’Association démocratique des femmes
DE LA VILLE effet, le président du Conseil de la ville doit veiller à la non- du Maroc. N’ayant pas d’assise territoriale, ces associations sont
DE RABAT prolifération de l’habitat insalubre dans sa commune. dépourvues de sections locales, mais animées par des hommes et
10
des femmes engagées qui cherchent à interpeller les structures du « lobbying » s’accompagne à l’amont d’un travail considérable,
pouvoir, physiquement inscrites dans le territoire de Rabat. Cette notamment en matière de préparation de textes car l’association
proximité leur facilite une plus grande accessibilité auprès des vise à être une force de proposition.
institutions concernées.
LA VILLE
le débat se poursuit et transcende tous les clivages. Cependant, articulée sur des programmes d’aide au développement (centre
en raison de l’absence d’une volonté politique partagée, la polyfonctionnel, traitement alternatif et durable des déchets
question de la transparence est écartelée entre plusieurs urbains, accompagnement des initiatives locales et travail
d’intermédiation) dans les quartiers les plus défavorisés, en
GOUVERNANCE
11
et l’obligation d’acquérir un terrain équipé au prix du marché n’ont Pourtant l’Etat, qui a initié ce mouvement, cherche à en limiter les
pas permis de développer de façon significative ce dispositif, si ce effets. Mobilisées, les associations jouent le rôle d’interface entre
n’est sur le quartier d’Hay Riad. opérateurs et habitants mais sont cantonnées dans le rôle de
facilitateurs des projets, décidés et conçus par d’autres. Pourtant
Autre type d’association, la Fédération Mountaza, du nom
LA VILLE
préférées aux élus pour conduire les projets par les décideurs.
ménages composés essentiellement de cadres, ont été livrés entre
Pourtant, elles ne disposent pas de la représentativité et donc la
GESTION
12
potable, l’assainissement liquide, les ordures ménagères, l’électricité, délégante, du Comité de suivi et du Service permanent. Il permet
le transport et le stationnement. Il peut décider de leur gestion par ainsi d’assurer la coordination entre le délégataire chargé de la mise
voie de régie directe, de régie autonome, de concession ou de tout en œuvre du contrat et les différents acteurs à l’échelle de
autre forme de gestion déléguée. Mais l’autorité de tutelle qu’est l’agglomération que sont les collectivités locales et le ministère de
LA VILLE
qu’elle entend accorder à ce dossier, puisqu’une direction est De la même manière, la wilaya a décidé au début des années
GESTION
consacrée à la circulation des transports et des services publics, 2000 d’étendre l’expérience de la gestion déléguée au domaine
organisée en deux divisions et en cinq services. des ordures ménagères, dont la situation était devenue au fil des
années préoccupante.
• Un dispositif original mis en place pour assurer la
Leur gestion assurée directement par les communes d’alors
ET
liquide. Elle a été confiée à partir d’octobre 2002 à Voelia Moins de 5 % sont recyclés dans le secteur informel tandis que le
Environnement. reste est mis en décharge.
La philosophie de ce groupe, héritier de la Compagnie Dans la perspective d’améliorer le cadre de vie des habitants,
générale des eaux et fort d’une expérience de 150 ans en France chacune des communes décida de déléguer son service à une
et depuis les années 90 à l’international, en particulier en Afrique entreprise privée. Entre 2001 et 2002, cinq groupes ont obtenu une
(Gabon, Niger, Afrique du Sud) en matière de gestion du service concession pour une durée variant entre 6 et 7 ans : Segederma/
repose sur deux grands principes : un partenariat public-privé actif Pizzorno à Agdal-Riad, Onyx/Voelia Environnement à Rabat-
et un équilibre général entre tarifs-investissements et qualité du Hassan, Nicollin à Yacoub el Mansour, Tecmed à Youssoufia.
service. Pour Voelia-Environnement l’acceptabilité du prix du service
A aucun moment n’a été envisagé de confier à la
conditionne le montant de l’investissement, qui contribue lui-même
Communauté urbaine de Rabat le dossier afin d’avoir une
à la définition du standard de qualité de service. Cette approche
approche et surtout un règlement plus global comme cela avait
qui se veut pragmatique cherche donc à concilier prix de l’eau et
été le cas pour l’eau potable, l’électricité et l’assainissement liquide.
droit à l’eau.
PROFIL Aujourd’hui, avec l’Unité de la ville, Rabat se retrouve donc avec
DE LA VILLE Le suivi du contrat de la gestion déléguée a donné lieu à la plusieurs opérateurs, intervenant dans la stricte limite des
DE RABAT mise en œuvre d’un dispositif original articulé autour de l’autorité nouveaux arrondissements.
13
• Le transport urbain : une gestion entre régie autonome A cela, il faudrait mentionner les formes de transport
et concession au secteur privé informel, que sont les charrettes dans les zones d’habitat non
réglementaires.
L’organisation du transport collectif urbain s’avère complexe.
Il existe actuellement cinq types de transports collectifs dans la En dépit de cette diversité, Rabat connaît des problèmes de
LA VILLE
– les transports administratifs composés de 350 bus et de 390 • Les usagers ne sont pas impliqués dans la définition
véhicules utilitaires ; des priorités et l’offre des services locaux par les collectivités
GESTION
de chacune d’entre elles ; la Charte communale ont eu rarement l’initiative de ces mutations.
LOCALE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Rabat-centre
14
Dans le même temps, on voit se développer de nouvelles formes 4. Politiques de préservation des monuments
d’insécurité liées au contexte international, mais dont il est difficile historiques et du patrimoine de valeurs culturelles :
de mesurer l’ampleur en l’absence de données disponibles. Aussi il un patrimoine historique de première importance
est nécessaire de faire preuve de quelque prudence pour ne pas faiblement valorisé
LA VILLE
PROFIL
d’avenir. Les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca ont rappelé Habitée actuellement par une population cosmopolite, elle
DE LA VILLE d’une façon dramatique (11), l’urgence de la mise en œuvre d’un se distingue par une animation artistique dont témoigne la galerie
DE RABAT processus de développement plus équitable et durable. d’exposition ouverte au cœur de la principale porte monumentale
15
– Bab Oudayas – mais aussi la galerie « Nouiga » ou la tenue du ne permettent pas de promouvoir la diversité et la richesse de ce
festival de Jazz au printemps. patrimoine.
– La Médina, par laquelle on accède par la rue des Consuls, – La perspective d’accueillir 10 millions de touristes conduit
ainsi nommée en raison des représentations des légations les responsables à revaloriser les sites susceptibles de faire du
LA VILLE
étrangères qui y résidaient depuis le XVIIIe siècle, demeure l’un des tourisme culturel un levier de développement. L’Agence
axes les plus pittoresques pour accéder au cœur de la vieille ville, urbaine a inscrit dans son programme d’action pour la période 2004-
bien qu’elle ait subi quelques aménagements parfois hasardeux 2007 l’ouverture d’itinéraires touristiques permettant la découverte
du point de vue patrimonial. Elle se distingue par ses fontaines de de ce patrimoine architectural.
DE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Bab El Kébir (Oudayas)
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• Les approches sont fondamentalement sectorielles et distinguer Rabat, à l’instar de ce qui se produit à Fès (Festival des
cloisonnées (l’architecture, la lutte contre la pauvreté, le tourisme, musiques sacrées) ou d’Essaouira (Festival des musiques Gnawouas)
l’aménagement) sans que chacun des départements ministériels ou de Marrackech (Festival du cinéma).
impliqués ne soit en mesure de savoir ce que fait l’autre et dans
LA VILLE
quelle perspective il inscrit son action. Plus grave, les élus et la • De nombreux lieux au cœur de la ville de Rabat
société civile ne jouent aucun rôle dans la définition et la constituent des espaces de culture, mais ils sont destinés à des
formulation de ces stratégies. cénacles d’initiés
Pourtant, l’ensemble des acteurs (wilaya, collectivités locales, Ces espaces de réflexion, de recherches et de débats
DE
associations, opérateurs institutionnels et organismes internationaux) animés (13) sont nés à l’initiative de particuliers, mais ont une
GESTION
s’accordent sur le fait qu’il est nécessaire de construire une audience souvent confidentielle. Quelques expériences de Café
stratégie plus globale. littéraire commencent timidement à voir le jour (« Espace Bleu »
Rabat par ailleurs dispose d’espaces de culture de qualité et de l’Institut Français) mais pourraient sans doute être développées.
de manifestations qui contribuent à son animation chaque année. Certes, le théâtre Mohamed V, les nombreuses salles de
ET
Pourtant, elle ne parvient pas à afficher clairement sa fonction de cinéma ainsi que les centres culturels des représentations
LOCALE
capitale culturelle à l’échelle nationale et internationale. étrangères (Goethe Institut, Institut Cervantès ou l’Institut Français)
contribuent eux aussi à une certaine activité culturelle, destinée
• Plusieurs manifestations comme le festival de Jazz aux à un public plus large, mais les programmations restent
Oudayas ou le festival Mawazine contribuent chaque année à insuffisamment médiatisées.
GOUVERNANCE
17
nationale d’abord un monument moderne, fonctionnel, à 5. Disponibilité de plan de ville et de la périphérie avec
l’architecture basse, marquant de son empreinte la capitale du des liens ruraux-urbains durables : une information
Maroc. Elle est donc appelée à réunir les trésors que recèle la d’une grande richesse difficilement accessible
Bibliothèque générale et à en remettre à niveau la gestion. Le fonds
LA VILLE
de cette dernière comprend 1 million d’imprimés, 8 000 titres de • Une base de données d’une grande richesse pour suivre
périodiques, 6 000 titres de journaux et 30 000 titres de manuscrits, l’évolution de Rabat et le reste de l’agglomération
jusque-là inaccessible pour le public, en particulier la collection des Les principaux documents cartographiques sont réalisés par
manuscrits qui est une plus prestigieuses du monde musulman. la Division de la cartographie, en particulier les cartes
DE
Constituée plus de 12 000 volumes, en partie restaurés dans l’atelier topographiques au 1/25 000, au 1/50 000 et au 1/100 000. Ces
GESTION
ouvert au cours des années 90 grâce à des financements allemands documents de base peuvent être complétés par la couverture
et espagnols, elle recèle des textes uniques (Coran du XIIe siècle) aérienne. La dernière, réalisée en couleurs, date de 1996.
et des manuscrits de grande valeur calligraphique et scientifique,
D’autres sources peuvent être mobilisées. Elles s’inscrivent
dont le patrimoine andalou constitue le fleuron.
dans les études sectorielles conduites sur la ville.
ET
La Bibliothèque nationale vise donc à être le conservatoire – le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU)
LOCALE
de la mémoire nationale, mais plus encore un lieu d’accès à la culture de Rabat-Salé, homologué en 1995, constitue une base de données
mondiale, de débats et rencontres. Le financement de ce nouvel espace, tout à fait intéressante. Elle a permis de rassembler un fonds
décidé par voie législative en 2003, est assuré hors budget de l’Etat important en matière de cartographie et de plans divers.
par le Fonds Hassan II.
GOUVERNANCE
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– Il faut ajouter à cela l’existence de SIG, comme celui dont de 500 000 habitants, la Charte communale réformée de 2002
dispose la Chambre de commerce, d’industrie et de services de introduit de nouveaux instruments de gestion, qui visent à lutter
Rabat-Salé. Ce projet de cartographie économique est le fruit d’un contre l’éparpillement de la ressource publique et les disparités
partenariat avec Chambre de commerce et de l’industrie de Paris économiques, à soutenir une vision globale d’ensemble et à réduire
LA VILLE
qui a accordé une dotation de 40 000 euros, le ministère du le poids excessif des charges courantes de fonctionnement.
Commerce, de l’Industrie, de l’Energie et des Mines ainsi que de la
faculté des Lettres et des Sciences humaines de Mohammedia, dont En terme de ressources, la municipalité de Rabat dispose pour
les compétences ont été mobilisées. Cette cartographie l’exercice 2004 d’un budget de 604,3 millions de Dh, affectés à
économique renforce considérablement le champ des informations hauteur de 98,4 % au budget de fonctionnement contre 1,6 % au
DE
disponibles pour tout investisseur et lui permet de visualiser son budget d’équipement.
GESTION
Centre royal de télétédection (Hay Riad). d’un montant de 20,6 millions de dirhams et par les redevances
LOCALE
6. Un budget municipal “sous perfusion” dévoré par le L’exercice de la tutelle par la Direction des finances locales
du ministère de l’Intérieur vise la fixation de règles permettant la
fonctionnement au détriment de l’investissement
PROFIL maîtrise du budget de fonctionnement (arrêt du recrutement,
DE LA VILLE En élargissant la grille de compétence des communes et en amélioration de l’épargne, renforcement de l’activité
DE RABAT instaurant le principe de l’Unité de la ville pour les centres de plus économique…). Dans la perspective de l’ouverture des frontières
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à l’horizon 2010, il s’agit donc d’aider à la mise à niveau financière du Conseil préfectoral, de la Région, sans compter les aides
des collectivités locales afin de leur permettre d’améliorer le taux accordées par l’Etat dans la réalisation de projets structurants tels
de recouvrement de leurs recettes et d’en avoir une gestion plus que celui de l’avenue Mohamed V ou les projets financés par le
rigoureuse. Ce souci d’efficacité a conduit à la mise en place au sein Fonds Hassan II.
de l’organigramme municipal de cellules de programmation, de
Cette accumulation de moyens cependant ne s’inscrit pas
planification et de contrôle interne. Rabat dispose ainsi d’une
dans une gestion, portée par une vision d’ensemble et coordonnée
direction administrative et financière en charge de la gestion du
à l’échelle de Rabat pour qu’elle puisse tenir son rang de capitale.
budget, du développement des ressources financières et des
Le poids des transferts de l’Etat pour alimenter les budgets (celui
ressources humaines et matérielles (organigramme en annexe).
de la région ou de la municipalité) ou combler les déficits (celui
Ramené au poids démographique – estimé à 673 000 habi- de la préfecture) explique que le wali soit l’ordonnateur des budgets
tants, soit 150 000 ménages pour l’année 2003 – la ville de Rabat de la région, de la préfecture et de la municipalité. Néanmoins, cette
apparaît privilégiée – avec une dotation moyenne de 891 dirhams hypercentralisation ne s’accompagne pas de la mise en place d’une
par habitants – contrairement à ses proches voisines (15), et dans structure de concertation à l’échelle de la capitale et renforce la
la mesure où elle bénéficie d’autres apports, comme celui du budget prééminence du wali sur les corps élus.
1. Politiques générales d’accès aux terrains, ancienne, qui a émergé à la période coloniale. Ces unités d’habitation
au logement, aux services de base et à la sécurité provisoires étaient destinées à la main-d’œuvre. Elles se composèrent
d’occupation : des actions inégalement inscrites dans d’abord de tentes, qui peu à peu furent remplacées par des matériaux
une vision stratégique et globale de la ville de récupération. Installés sur des terrains vagues situés sur les franges
urbaines ou sur des espaces impropres à l’urbanisation comme les
Centre politique, Rabat assume son rôle de pôle de versants, ces noyaux de bidonvilles ont pu constituer de petits îlots
commandement et l’a anciennement inscrit dans un type disséminés dans le tissu urbain ou les jardins maraîchers. Les
d’urbanisation soignée et harmonieuse, dont les grandes matériaux utilisés sont le bois, la tôle, les parpaings et la chaux. La
tendances furent prescrites dès 1914 avec le projet colonial de “ville cour plus ou moins grande joue un rôle important. Les équipements
nouvelle” mis en œuvre par Henri Prost. y sont rudimentaires. Selon sa localisation dans l’espace urbain et
PROFIL
DE LA VILLE Cependant l’habitat précaire non réglementaire n’épargne son ancienneté, le bidonville ne présente pas la même configuration.
DE RABAT pas la capitale. Le bidonville est une forme d’habitat insalubre Lorsque de par son histoire, il se trouve inséré dans un fragment de
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la ville réglementaire, il peut alors disposer d’un certain nombre urbanistique et de la prise en charge par la population regroupée
d’équipements et de services, qui lui confèrent une “plus-value” liée au sein d’amicales des aménagements, tandis que le quartier est
à sa situation. progressivement intégré dans la “ville légale” par le biais d’une
adaptation réglementaire, notamment foncière.
’ O CC U PAT I O N
I m p l a nt é s e s s e n t i e l l e m e nt à Ya co u b e l M a n s o u r
(6 710 ménages en 2003 contre 4 018 en 1992, soit une – Le “relogement” qui concerne essentiellement les
augmentation de 67 % en 11 ans, répartis en plus d’une quinzaine bidonvillois à transférer totalement. Il consiste en l’attribution de
de noyaux), ce sont des bidonvilles anciens tels Douar el Kora et logements sociaux construits par l’opérateur (superficie : 60 m2
Douar el Garaa. Apparus dès l’Entre-deux-guerres, ils ont été et valeur immobilière ne dépassant pas 120 000 Dh). Il cible les
absorbés par la ville au fur et à mesure de son extension. ménages concernés par la dé-densification liée à la restructuration
D
Partiellement durcifiés, toujours densifiés, ils sont plus ou moins de grands bidonvilles ou à leur éradication.
ET
bien articulés à l’espace urbain. En revanche, les bidonvilles Certes, toute une série d’actions conduites par les habitants
périphériques (sur les terrains guich de Hay Riad, sur la route de
FONCIERE
mais la population qui les habite est souvent d’origine rurale ou ramassage des ordures ménagères. Cependant, ces actions
urbaine de fraîche date. présentent des limites car elles sont fragiles et n’effacent pas le
Pendant longtemps, ces bidonvilles ont été perçus comme sentiment de précarité qu’éprouvent les habitants.
des “obstacles” à l’aménagement urbain qu’il fallait résorber en Plus grave, certains quartiers comme Douar Maadid, Hajja et
déplaçant les populations dans de nouveaux quartiers, le plus
DE
Doum qui ont pourtant bénéficié dans les années 70-80 d’un
souvent situés en périphérie. programme de restructuration dans le cadre du Projet de
REGIME
PROFIL situation urbanistique et foncière de bidonvilles, le plus souvent La médina de Rabat, quant à elle, ne peut être assimilée à un
DE LA VILLE inscrits dans le tissu urbain. Elle consiste en une offre d’équipements quartier dégradé dans son ensemble. Avec une densité de
DE RABAT de base en échange d’une mise à la norme minimale sur le plan 540 habitants par hectare, elle est affectée comme nombre
21
d’autres médinas par un phénomène de dépeuplement. Alors qu’en • Envisager le rehaussement de la ville en tant que
1982 elle abritait 40 212 habitants, elle n’en accueillait plus que capitale nationale à vocation internationale nécessite donc de
32 934 en 1994 (16). En fait, on y observe plutôt des “poches” de reconsidérer les modes de règlement de la question des
pauvreté : les foundouks, anciens caravansérails, sont devenus des bidonvilles et la réhabilitation des tissus anciens.
’ O CC U PAT I O N
(propriétaire de plus de 8 000 m2 dans ce quartier) exprime la ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme pour renforcer les actions
volonté de réhabiliter le secteur par la réalisation d'un projet pilote à mener sur les bidonvilles. Ce programme vise à l’échéance 2008
dans la médina de Rabat. L'urgence de la situation avait amené la résorption des bidonvilles en milieu urbain, en s’appuyant sur
l’ancienne municipalité et l'ANHI à convenir d'une action conjointe une concertation étroite entre les services centraux et déconcentrés
PROPRIETE
de reconversion et de réhabilitation urbaine sur ce site. du département, les Organismes sous tutelle (OST) comme l’ANHI
et l’Agence urbaine.
Le rapport du Conseil d’administration de cette dernière (17)
qui s’est tenu le 11 mars 2004 fait le point sur la stratégie définie
à cette fin pour la période 2004-2007. Dans le cadre de
DE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Bidonville (route de Zaër)
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A Rabat, sur les 6 710 ménages recensés (soit 14,7 % du total d’un revenu mensuel de 2 500 Dh et moins, tandis que le
de l’agglomération), le relogement de 3 409 (18) d’entre eux, soit FOGARIM est destiné aux non-salariés (revenus mensuels de moins
50,8 % du total, est programmé, tandis que la recherche de terrains de 600 Dh). Les appartements donnant lieu à un titre de propriété
disponibles a été entamée pour les 3 301 ménages restants. pourraient donc ainsi être hypothéqués et constituer la garantie.
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L’Etat participe par le biais du Fonds social pour l’habitat (FSH) (20)
• Compte tenu des résultats mitigés observés en matière à la réalisation des équipements d’infrastructures de base, tandis
de “recasement”(19), en raison des taux de glissement et de l’inégale que le principe du micro-crédit a été étendu aux opérations
valorisation des lots mais aussi en raison de l’absence de réserves immobilières. Sur la recommandation de la Banque mondiale, la
foncières au sein du périmètre urbain de Rabat destinées à l’habitat réforme des mécanismes fiscaux en matière de location est à
économique et social, la réflexion des pouvoirs publics s’oriente l’étude.
D
kilomètres au SW de la capitale couvre 1 300 hectares et devrait – Il est par conséquent important de faire une étude de la
accueillir 250 000 habitants tandis que celle d’Aïn el Aouda à 25 km
solvabilité des populations afin de pouvoir offrir un produit le mieux
REGIME
23
une réelle démarche participative, en particulier s’il prévoit les 2. Gestion des terres et systèmes d’information :
conditions de déploiement d’une activité économique accessible la raréfaction du foncier, entrave au développement
aux futurs bénéficiaires. Certes, la réalisation de zones d’activités de la ville
à Sidi Yahia Zaër comme à Aïn el Aouda est programmée, mais elle
’ O CC U PAT I O N
s’inscrit davantage dans une logique purement économique que La structure foncière de Rabat est complexe en raison de la
dans celle d’une articulation du projet d’habitat social. diversité des statuts juridiques et des lois qui les régissent. En effet,
le foncier est partagé entre :
Plus largement, la politique en matière d’habitat social
– les terrains privés,
demeure très prescriptive en orientant le recasement et le
relogement sur un seul projet. S’inscrivant dans une logique d’offre – le domaine public maritime,
D
formuler un choix entre plusieurs produits (relogements, lots à – les terrains habous,
FONCIERE
construire) ouverts en divers points de l’agglomération. Cette – le domaine public et privé de l’Etat,
rigidité, en l’absence d’une étude fine de la solvabilité des
– les terres collectives,
populations et de leur vécu en matière de stratégie résidentielle,
– les terres guich
risque de donner lieu à de nouvelles formes de glissement, à l’instar
de ce que l’on a observé dans le cas des opérations de recasement, – les terres récupérées.
PROPRIETE
faisant du règlement de la question des bidonvilles un véritable La raréfaction du foncier sur la ville de Rabat explique en
“tonneau des danaïdes”. grande partie les blocages observés dans l’ouverture à
L’enjeu est de taille et renvoie nécessairement à une l’urbanisation de nouvelles zones qui ne peuvent être conduites
qu’avec circonspection. La capitale dispose encore de
réflexion de fond à conduire en matière de maîtrise d’ouvrage
1 350 hectares, dont plus de 900 appartiennent à des particuliers.
DE
timide, comme en témoigne le programme de relogement de Douar à alimenter un phénomène de spéculation à l’origine de
El Kora pour lequel l’Agence de développement social n’a été l’enrichissement des lots constructibles restants, (ii) elle conduit
appelée qu’au terme de la première tranche. En fait, cette nouvelle au redéploiement sur la périphérie (sud à Aïn Atig ou au Nord sur
démarche initiée à partir de 2001, est encore largement conçue la route de Bouknadel) des ménages aspirant à accéder à la
dans le cadre de la mobilisation des habitants organisés en propriété, mais exclus du fait du surenchérissement du foncier et
associations de quartiers. L’ampleur et la complexité des problèmes du coût élevé des loyers, et qui y accèdent essentiellement dans
rencontrés imposent de revoir cette approche et de la relayer par le cadre de l’habitat non réglementaire.
la mise en place d’un réseau d’acteurs sociaux, la promotion de La politique en matière d’habitat social qu’entend engager
PROFIL nouveaux professionnels (animateurs et travailleurs sociaux) le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme repose sur une
DE LA VILLE spécifiquement formés pour organiser les structures relais entre nouvelle approche du foncier en vue de mobiliser les réserves de
DE RABAT la population et les différents acteurs institutionnels. l’Etat et des collectivités locales au profit de l’habitat du plus grand
24
nombre, une révision de la fiscalité immobilière pour une plus 3. Situation de l’offre des services environnementaux
grande simplification, davantage de transparence et d’équité ainsi
qu’un meilleur rendement. Elle s’accompagne de la préparation du a. Gestion des déchets : une urgence environnementale mais
lancement des deux campagnes mondiales menées par UN- un règlement problématique
’ O CC U PAT I O N
L’Etat ne peut davantage faire l’économie d’une réflexion sur cette période pose alors de sérieux problèmes : une partie
la définition du principe d’expropriation pour intérêt général ainsi importante échappe à la collecte, ce qui entraîne la multiplication
que sur la fiscalisation des terres privées non construites et le mode de dépotoirs sauvages qui portent atteinte à l’environnement
de calcul, tant de la taxe urbaine que de la taxe d’édilité. urbain. La situation est particulièrement préoccupante dans les
quartiers de bidonvilles ou les quartiers situés sur des lieux très
PROPRIETE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Petit dépotoir sauvage derrière l’Académie royale (route de Zaër)
25
Dès 1990 et à la faveur de l’élaboration du SDAU, la question de constituer une “bourse” permettant aux pays du Nord, plus
du devenir de la décharge avait été posée. Or, entre 1995 et 2003, pollueurs de racheter des “crédits” en aidant les pays du Sud à
aucune avancée significative n’a été enregistrée en dépit de dépolluer. A ce jour, plusieurs investisseurs européens et asiatiques
quelques tentatives opérées par les services de la wilaya. En 1998, ont déjà exprimé leur intérêt pour ce projet.
’ O CC U PAT I O N
la gestion de la décharge, confiée à un opérateur privé (Pizzorno) L’absence d’une véritable structure de décision à l’échelle
a permis une meilleure exploitation et augmenter le délai de l’agglomération complique considérablement le règlement de
d’utilisation. ce dossier, en dépit de son extrême gravité. L’Unité de la ville a
Aujourd’hui, compte tenu de l’urgence environnementale que permis de réduire le nombre des collectivités locales impliquées,
représente son règlement et sous les effets conjugués de l’Unité mais leur nombre reste suffisamment élevé pour rendre difficile
D
on assiste à une accélération du processus : en février 2004, le site De nombreux différends subsistent. Ils portent sur les
identifié sur la commune limitrophe d’Oum Azza a été retenu et modalités à mettre en œuvre entre les différents partenaires :
FONCIERE
l’achat du terrain a pu se concrétiser. Le transfert devrait intervenir “convention cadre” comme le souhaite la wilaya ou au contraire
dans les prochains mois. “groupement”comme le recommandent certains élus par exemple
du bureau du Conseil de la ville, plus en conformité avec les
Tout n’est pas encore réglé : l’éloignement par rapport aux
prescriptions de la Charte, mais aussi sur la réhabilitation de la
zones de production impose des centres de transfert, qu’il est
PROPRIETE
26
Un important programme d’investissement dans les secteurs contrepartie, les habitants non raccordés peuvent bénéficier d’une
de l’assainissement liquide, de l’électricité et de l’eau potablea été assistance en ce qui concerne la construction des fosses septiques
prévu dans le contrat de la gestion déléguée sur une durée de 30 ans. et leur curage.
Le montant global est de 13,754 milliards de dirhams répartis entre
’ O CC U PAT I O N
la pollution provenant des rejets domestiques et industriels ou par et 2002 alors que la RED se plaçait en tête des régies du Maroc avant
ET
celle induite par les eaux pluviales, (ii) améliorer la qualité de la vie son passage au privé. Compte tenu du fait que la REDAL doit
des habitants par la protection des zones inondables et (iii) préserver honorer ces propres engagements vis-à-vis de son principal
FONCIERE
l’hygiène publique. Un certain nombre d’opérations majeures ont fournisseur (ONE), une campagne a été programmée à la fin 2003
été engagées pour poursuivre la densification de l’assainissement en accord avec l’autorité délégante, en vue de lutter contre les
et l’équipement des quartiers, mais aussi par la réalisation, le fraudes mais aussi de remédier aux pertes techniques
renouvellement et le renforcement d’infrastructures de collecte et (échauffement des conducteurs, sous-comptages). Il s’agit donc de
PROPRIETE
de transfert des eaux usées, sur l’ensemble de la wilaya. remettre à jour la base clientèle en vue d’assurer un meilleur
recouvrement du service.
La dépollution du littoral atlantique et du Bou Regreg apparaît
donc comme le projet phare. Ce dernier consiste en la mise en place En matière d’eau potable, la REDAL comptabilise
d’infrastructures en assainissement pour collecter et traiter 288 323 clients sur l’ensemble du territoire du service dont
l’ensemble des eaux usées de l’agglomération. L’objectif est 133 914 à Rabat (soit 48 % du total). Le taux de desserte est estimé
DE
27
Leur nombre est appelé a priori à diminuer dans le cadre du honorer leurs factures. En effet, compte tenu de l’évolution de
programme “Villes sans bidonvilles”. Cependant le coût du certains quartiers comme Douar Doum, Douar Hajja et Maadid vers
raccordement a conduit à relancer l’opération branchements des extensions non réglementaires, le nombre de ménages par
sociaux, initiée dès les années 80 par la Banque mondiale. Son abonnement est souvent de 3 et plus. Les effets bénéfiques de la
’ O CC U PAT I O N
principe repose sur le paiement à crédit des travaux d’extension, tarification par tranche qui vise à assurer un coût pour la première
de participation et de branchement en eau potable, en dite “sociale” sont annulés. Les volumes comptabilisés passent en
assainissement liquide et en électricité. La simplicité des procédures deux, en trois voire en quatrième tranche. Les abonnés partagent
(recours à une agence mobile qui se rend auprès des futurs alors le montant de la facture au prorata du nombre de ménages
bénéficiaires), la recherche de l’acceptabilité (subventionnement et payent l’eau plus chère qu’un ménage résidant en zone
à hauteur des 50 % des participations dans le cadre d’un d’habitat de standing.
D
Si l’accès individuel au réseau apporte indéniablement un compteurs individuels (piquage “social” par exemple). Elle ne pourra
confort et une sécurité sanitaire, il repose aussi la question des être mise en œuvre que si les questions foncières sont apurées.
difficultés que les ménages les plus modestes rencontrent pour En effet, dans ces logements prévus pour une à deux familles et
inscrits en tant que tels à la Conservation foncière, les propriétaires,
pour s’assurer un revenu complémentaire ou à la faveur d’un
DE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Borne-fontaine en bidonville
28
A ce jour, l’entreprise privée a entrepris une généralisation du transformation sans précédent. Deux opérateurs (Maroc Télecom et
service, rendue de fait possible par le processus de régularisation des Méditel) en concurrence assurent le service à l’échelle nationale. De
quartiers en dur qui ont été retenus. Elle se donne donc les moyens nouveaux produits tant en termes d’installations fixes que de
dans un partenariat “public-privé” bien compris de préserver ses portables et le principe de forfait plafonné et de la carte prépayée
’ O CC U PAT I O N
intérêts économiques, car l’extension du service lui garantit autant ont contribué à augmenter le nombre d’abonnés. On ne dispose
de clients. Mais ces opérations n’ont pas aidé à ce jour au règlement cependant d’aucune information statistique, que les opérateurs au
de la question des bornes-fontaines qui desservent les bidonvilles, nom de la préservation de leurs intérêts hésitent à communiquer.
enjeu tant pour les habitants en termes de reconnaissance que pour
La généralisation de l’accès au téléphone s’est accompagnée
les élus en termes de pouvoir. L’absence d’action en la matière traduit
du renouvellement du mobilier urbain avec l’installation de
les réticences de la multinationale à intervenir dans un type
D
domicile.
d’un consensus partagé par l’ensemble des acteurs. Il s’agit de faire
prendre en charge le coût du service par l’usager. Ainsi, la réussite de b. Un transport urbain obsolète
ces nouvelles approches dépend étroitement du niveau de solvabilité
de ces ménages, engagés à assumer à la fois le coût de leur relogement Tout comme dans le cas de la gestion des ordures ménagères,
mais aussi d’un certain nombre de services jusque là gratuits. Or leur la question du transport urbain est devenue particulièrement
DE
faible capacité financière risque de constituer une limite à ce cruciale. L’accroissement de la population de l’agglomération de
REGIME
dispositif conçu “d’en haut” sans connaissance empirique de la Rabat-Salé, qui est passée de 893 042 en 1982 à 1 903 000 en 2004,
réalité “d’en bas”, au moment où simultanément l’ampleur des s’est traduit par un étalement sans précédent de l’espace urbanisé
travaux d’infrastructures entrepris aura un coût, appelé lui aussi à être et donc un allongement des distances. Le modèle de
pris en charge par cette nouvelle clientèle. développement de l’agglomération a contribué au renforcement
du rapport “centre-périphérie”. Ilse caractérise par le déversement
4. Un état contrasté des infrastructures et services de des plus modestes sur la périphérie pour se loger, mais qui se
télécommunications et de transports à la portée de tous rendent à Rabat pour travailler.
La mobilité pendulaire est devenue au fil des années
a. Un secteur des télécommunications en plein essor
PROFIL problématique. La progression de la motorisation individuelle et
DE LA VILLE Sous les effets de l’ouverture au capital privé et l’accord de l’inadaptation croissante de la voirie sont à l’origine des
DE RABAT licences GSM, le secteur depuis la fin des années 90 a connu une encombrements et de la pollution aux heures de pointe dans
29
certains points névralgiques de la capitale, qui deviennent de détérioration de la situation, la réflexion conduite par l’autorité de
véritables “goulots d’étranglements”. Deux ponts seulement tutelle a débouché sur le principe d’établissement d’un Schéma
permettent à l’aval de franchir l’oued Bou Regreg afin de rejoindre directeur du transport urbain. La Municipalité, quant à elle
Salé et la rocade de contournement, plus en amont, est utilisée envisage la préparation d’un cahier des charges en vue de confier
’ O CC U PAT I O N
autant comme une voie de desserte pour relier plus rapidement le transport à une seule société.
le centre des affaires de Riad à Rabat et le quartier de Sala El Jadida
Compte tenu de la saturation actuelle du système viaire, il est
à Salé que comme une voie de transit, sur l’axe Casablanca-Tanger.
envisagé d’inclure dans le cadre contractuel avec la future société
Nombre de ménages empruntent quotidiennement un les bus de l’administration chargés du transport du personnel, afin
mode de transport collectif pour se déplacer : petit ou grand taxi, de mieux réguler leurs déplacements. Enfin, un projet de tramway
D
bus. La tâche devient plus difficile si l’usager doit quitter la capitale a été évoqué : dans le cadre de l’aménagement de la vallée du
ET
pour se rendre à Salé ou à Témara, il ne peut s’y rendre directement Bou Regreg, une étude a tracé 2 principaux axes dont l’un devrait
que par bus ou en grand taxi. Dans certains cas, l’usager peut permettre de relier Témara à Salé via Rabat.
FONCIERE
moins spontanés et de plus en plus planifiés pour faire face aux et redéployer les investissements, de sorte à assurer l’articulation
embouteillages et les tensions qui en découlent. Face à la des différentes portions de l’espace et éviter les blocages d’ores
et déjà prévisibles. La réforme du transport urbain ne peut donc
être déconnectée de la réflexion d’ensemble sur la vision globale
du développement de l’agglomération, notamment du point de
DE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Trafic entre Rabat et Salé
30
5. Des zones à risques majeurs circonscrites pluviaux et de certaines rues des douars dont les surfaces sont
complètement urbanisées. De nombreux remblaiements
La ville de Rabat tout comme le reste de l’agglomération ne
insuffisamment contrôlés sont rapidement affectés par les ravines
présente pas d’activités industrielles fortement polluantes et n’est
et les glissements. Par ailleurs, compte tenu des évolutions du bâti
’ O CC U PAT I O N
pas située sur une zone à risques du point de vue naturel, même
– prévu en R+1 initialement – mais ayant connu une densification
si elle peut connaître une activité sismique non négligeable (22).
non réglementaire sans précédent par surélévation (jusqu’en R+5),
Certaines zones cependant peuvent être considérées les structures de constructions sont légères tandis que les
comme à risques majeurs en raison de leur configuration. Dans fondations sont insuffisantes. Le risque d’effondrement est donc
les quartiers Douars Doum, Hajja et Maaded , ces risques sont liés augmenté. Enfin, la dégradation générale de l’environnement
à la fois aux terrains sur lesquels ils sont implantés et à la façon urbain (décharges sauvages, réseaux défaillants, circulation
D
dont ils se sont urbanisés et développés. Alors que les terrains du interne très difficile compte tenu de l’étroitesse des rues et de la
ET
site se caractérisent par leur instabilité en raison de la pente et pression humaine (100 000 sur moins de 100 hectares) accentue
FONCIERE
de leur nature géologique (marnes et galets), les eaux de le facteur risque, mettant en péril la sécurité et la santé des
ruissellement créent des ravines qui sont favorisées par la habitants.
concentration des eaux de pluie au débouché des réseaux
Face à ces risques, peu de mesures effectives ont été
adoptées, bien qu’un certain nombre d’études aient été conduites
PROPRIETE
31
La prise en compte de l’environnement dans les documents définir une vision globale de développement dans laquelle les deux
de planification est indispensable mais ne suffit pas. Elle doit rives s’inscrivent conjointement. En préservant le caractère
s’accompagner de la réalisation d’études sectorielles permettant écologique, en particulier des zones humides, en privilégiant les
de mieux apprécier les enjeux et les impacts notamment sur certains activités de loisirs et d’industries soft non polluantes dans
’ O CC U PAT I O N
points non pris en compte dans le SDAU comme la pollution de l’aménagement aval, il s’agit de faire en sorte que l’oued Bou Regreg
l’air ou sonore. Elle doit s’accompagner surtout d’une politique ne soit plus une “frontière”, mais constitue un lien fédérateur, un
globale afin d’éviter d’avoir à traiter les atteintes aux documents “trait d’union”entre les deux composantes majeures que sont Rabat
de planifications sur le mode de la dérogation ou du “coup parti” et Salé. La dynamique nouvelle impulsée sur décision royale devrait
comme c’est le cas actuellement. Il est donc indispensable que la donc permettre une meilleure articulation de l’agglomération, dans
prise en compte des contraintes environnementales soit le cadre de ce projet partagé. Le règlement de questions de
D
opérationnelle, par le biais de la responsabilisation des collectivités première importance connaît dans ce contexte nouveau une
ET
locales concernées mais aussi d’un partage des coûts entre l’Etat accélération, après plus d’une décennie d’inertie en dépit de
FONCIERE
et l’ensemble de la communauté ainsi que par une articulation forte l’urgence environnementale et sociale (la décharge publique
entre les différents acteurs institutionnels concernés. d’Akreuch, le devenir des berges du Bou Regreg ou l’aménagement
de l’estuaire pour ne citer que ceux-là). La question du financement
La création de la Société d’aménagement du Bou Regreg
des équipements et des aménagements à réaliser, en revanche,
(SABR) traduit l’intérêt qu’accordent à l’environnement les plus
demeure entière.
PROPRIETE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
32
III. ECONOMIE LOCALE ET RÉGIONALE : UN PÔLE DE PREMIÈRE IMPORTANCE, MAIS DONT
L’ AFFICHAGE MANQUE DE LISIBILITÉ
1. Vue d’ensemble des schémas de production et de caractéristique fait de l’Etat le plus grand employeur avec un
productivité de la ville personnel administratif représentant 19 % de l’effectif total du
Maroc. En 2002, le personnel employé par le secteur public comptait
a. Une prépondérance de l’administration publique 66 147 fonctionnaires dont 27 405 femmes. Néanmoins la poussée
du « privé » est remarquable et rivalise avec le public, alors que ce
Rabat en tant que capitale politique du Royaume du Maroc
secteur ne représentait pas 20 % au début des années 70.
présente une situation tout à fait originale au sein de
l’agglomération. En effet, 71,2 % de la population active occupée Les activités s’inscrivent dans des pôles qui ont tendance
travaille dans le secteur tertiaire. La fonction administrative y depuis 15 ans « à glisser » de Rabat-Hassan, vers l’Agdal et depuis
prédomine (39,4 %), suivie des services (17,1 %) et du commerce peu vers Riad. Néanmoins, l’arrondissement Rabat-Hassan est celui
(14,7 %). L’essentiel de l’activité de Rabat est polarisé autour de qui regroupe le plus d’activités de services : près de 49 % des
l’administration publique qui induit le développement et le équipements de santé, 76 % des professions libérales et 37 % des
renforcement de la plupart d’autres activités de services. Cette agences bancaires et d’assurances. La fonction de capitale et le
rayonnement régional et national qui en découlent expliquent
cette situation. Agdal-Riad abrite 70 % des établissements
d’enseignement supérieur en raison de la prééminence du secteur
universitaire. Le développement du quartier de Hay Riad (Riad-
Center et Madina el Irfane) est significatif. Il accueille les
administrations (ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, Agence
urbaine, Conservation foncière, Cour suprême…), les sociétés (OCP,
Maroc Télécom…) mais aussi les représentations diplomatiques
(Siège de l’Union du Maghreb Arabe, Délégation de l’Union
européenne, Service de coopération et d’action culturelle de
l’Ambassade de France…) ou les grands équipements (la quasi-
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Riad Center
33
totalité du dispositif hospitalier public selon les spécialités, le Centre nouvelles zones : celle de l’aviation sur 15 hectares et celle de Sala
royal de télétédection spatiale…). Les arrondissements de Yacoub El Jadida, qui est implantée le long de la rocade de contournement
el Mansour et Youssoufia apparaissent relativement moins bien Casablanca-Tanger, devrait accueillir sur 15 hectares, des unités
équipés. Représentant près des deux tiers de la population de Rabat, industrielles non polluantes, le siège de sociétés ainsi que des halles
REGIONALE
ils ne disposent que d’un médecin pour 6 000 habitants et 29 % d’expositions et des grands magasins.
des agences bancaires, ce qui traduit leur faiblesse sur le plan socio-
En même temps, la faible qualification de la main-d’œuvre
économique.
impose d’améliorer les conditions de formation pour le plus grand
b. Une activité industrielle non négligeable nombre et de redoubler d’efforts pour soutenir la création de
l’emploi, car la confection à elle seule ne peut maintenir le relatif
ET
La ville de Rabat comptait en 2001 226 unités industrielles dynamisme économique, au moment où elle est très largement
LOCALE
sur les 560 unités dénombrées dans la Région Rabat-Salé- concurrencée par la Turquie et plus encore par la Chine.
Zemmour-Zaër, et assurait dans ce secteur 13 530 emplois (32 %
La situation appelle une réflexion d’ensemble qui dépasse
du total régional). Cependant, l’activité industrielle est plus le fait
largement le seul cadre de Rabat et même de l’agglomération. La
des deux villes limitrophes que sont Salé et Témara qui drainent
ECONOMIE
34
c. Un secteur touristique peu développé Leur principe suscite un réel intérêt de la part des élus, qui
ont pour principal projet à la faveur de leur mandat de 6 ans de
Paradoxalement, alors que Rabat dispose d’atouts redonner vie à la vieille ville, en réduisant la pauvreté et en
exceptionnels du point de vue de son patrimoine culturel, mais aussi soutenant les projets susceptibles d’offrir de l’emploi aux jeunes
REGIONALE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Zone d’activités de Takaddoum
35
Cependant, dans le même temps sont pointés les principaux l’évaluation de ces différentes opérations et de les inscrire dans
points faibles qui compromettent les efforts ainsi déployés : le une vision globale de lutte contre la pauvreté en vue de mutualiser
manque de ciblage adéquat des groupes vulnérables et des couches l’ensemble des efforts déployés tant par les acteurs institutionnels,
pauvres de la population, la dispersion des efforts déployés en les élus, la société civile que les autorités.
REGIONALE
contre la pauvreté se décline indirectement par le biais de la mise actuellement à une certaine convergence au Maroc des opinions
en œuvre des programmes sectoriels (habitat social, accès aux tant à propos de la définition des frontières de ce secteur que des
services, amélioration du cadre de vie, lutte contre l’analphabétisme) méthodes d’observation à mettre en œuvre. Cette évolution est à
engagés par l’Etat. L’assistance directe est limitée aux populations mettre en relation avec l’adoption de nouvelles recommandations
dont la participation à la création des richesses nationales est internationales, notamment celles se rapportant au nouveau
fortement compromise comme dans le cas des personnes âgées système de comptabilité nationale (SCN, 1993) qui cherche à
ou handicapés isolées, des orphelins, des femmes chefs de atteindre une plus grande exhaustivité dans la mesure du PIB, mais
ménages sans ressource, des mendiants. Elle peut consister en la aussi à la 15e Conférence Internationale du Travail (1993) qui a fourni
délivrance d’un « certificat d’indigence » par les autorités locales,
aux bureaux statistiques nationaux, une série d’orientations
permettant d’accéder à un certain nombre de services gratuits
techniques devant servir de fondement pour l’élaboration des
comme l’hôpital. Elle relève surtout de la mobilisation de la société
définitions et des classifications du secteur informel, ainsi que les
civile, qui dans le cadre de campagnes, comme celle organisée
méthodes à adopter.
pendant la période de Ramadan par la Fondation Mohamed V,
assure la distribution de colis. Le développement du phénomène Pour la première fois, la Direction de la statistique a publié
des enfants des rues, phénomène relativement récent dans les en 2003 une étude sur ce secteur (26). Le critère retenu pour sa
grandes villes du Maroc, traduit à lui seul la déliquescence de définition est la non-tenue d’une comptabilité conformément à
certains liens de solidarité qui jusque là avaient été préservés. Le la loi comptable et au système fiscal en vigueur au Maroc.
phénomène néanmoins touche davantage Casablanca que Rabat. A l’échelle régionale, la Région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër
PROFIL
DE LA VILLE Il n’existe aucune structure ou cellule à l’échelle de la comptabilise 130 592 emplois dans l’informel, ce qui représente
DE RABAT municipalité ou de la wilaya qui permette d’assurer le suivi et 12,7 % du total national. La part de l’emploi informel dans
36
l’emploi non agricole représente ainsi 24,8 % du total, ce qui est et donc peuvent exercer une certaine concurrence, jugée par certains
le résultat le plus faible enregistré à l’échelle nationale. A titre comme déloyale. Les activités informelles échappent en grande
indicatif, la première région en la matière est Meknès-Tafialelt avec partie au contrôle de l’Etat, puisqu’elles ne sont pas inscrites au
50,8 %. registre de commerce, ne payent pas la patente et ne sont pas
REGIONALE
37
municipale. On appuiera donc sur les résultats fournis par le Schéma Par contre, le rôle des services autres que le commerce et
national de l’aménagement du territoire (SNAT). l’administration est fondamental dans la configuration de l’activité
(24 % à Rabat contre 14 % à Salé et 13 % à l’échelle nationale). Le
Du point de vue du produit intérieur brut (PIB) (27),
dynamisme de l’industrie de transformation ne doit pas être négligé.
l’agglomération de Rabat-Salé a connu une croissance économique
REGIONALE
Mais sa contribution dans le PIB est presque deux fois moindre qu’au
soutenue dont le rythme a été supérieur à la moyenne nationale,
niveau national. Néanmoins, il se traduit par une augmentation de
du fait de l’activité productive des deux villes limitrophes de Salé
sa part dans la production nationale, la faisant passer de 3,4 % à
et de Témara qui drainent une grande partie de l’investissement
4,8 %. Ce renforcement de l’industrie ne concerne par l’ensemble
réalisé dans la région. Sur la période 1987-1997, l’accroissement
du territoire de l’agglomération. Si l’accroissement sur la période
du PIB a été de 3 %, comparable à celui enregistré à l’échelle du
ET
Compte tenu de son profil de capitale, le poids de à connaître un certain tassement sous l’effet de la déconcentration
l’administration dans la valeur ajouté est le principal pourvoyeur administrative. L’importance économique de l’agglomération
de richesses (33 % à Rabat et 27% à Salé). En termes de rythme dépendra donc de la capacité des villes limitrophes à maintenir
d’évolution, celui-ci est similaire à celui enregistré à l’échelle leur attractivité industrielle. Néanmoins, du fait des ses atouts, le
nationale. SNAT recommande que Rabat oriente son activité vers des
industries et services à forte valeur ajoutée, comme celles liées aux
technologies de l’information. La forte concentration de la
formation et de la recherche en pôles de compétence constitue
un point fort sur lequel une politique plus volontariste pourrait
capitaliser tout en renforçant les efforts dans les activités
industrielles de main-d’œuvre. En effet, le chômage, en particulier
des jeunes et des jeunes diplômés demeure une question très
préoccupante. Le taux de chômage est estimé à 19,5 % de la
population active en 2001. Mais il atteint 35,4 % chez les 15-24 ans
et de 28,8 % chez les 25-44 ans. Il touche plus les femmes que les
hommes (39,3 % contre 33,3 % de 15 à 24 ans et 31,9 % contre
27,4 % de 25 à 44 ans). Ce taux s’explique à la fois par les disparités
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT Marché dans le quartier Akkari
38
observées dans l’accès et dans le niveau de formation ainsi que Le problème majeur que rencontre la capitale tout comme
par l’inégale adéquation entre formation obtenue et demande du le reste de l’agglomération est l’inadaptation des infrastructures
marché. On comprend mieux dès lors le poids du secteur informel. d’accueil, mais plus encore la non-maîtrise du foncier ; alors que
les zones industrielles prévues par les documents de planification
REGIONALE
39
les déplacements vers la capitale. Sa création traduit surtout la facilité par l’attraction économique et la disponibilité des services
politique volontariste de l’Etat et du Conseil de la Région. et leur variété. Cette attraction s’exerce de façon contrastée selon
les villes qui composent l’agglomération.
Sur le plan foncier, la Région a procédé à l’acquisition des
Rabat est devenue une ville verrouillée à la migration de
REGIONALE
principaux porteurs du projet – wilaya et Conseil régional – il s’agit villes ont entretenu avec leur arrière-pays (Gharb, Zemmour, Zaër
LOCALE
d’offrir un produit de nouvelle génération respectant les standards et Sehoul), contrairement à Rabat, dont les liens avec son espace
internationaux, de favoriser l’implantation des grandes unités régional n’ont jamais été puissants.
industrielles (nationales et internationales) génératrices de PME, Capitale administrative, sa faible fréquentation par les
dans les principaux secteurs d’activité que sont le textile et
ECONOMIE
40
C O N C L U S I O N
En tant que capitale politique et lieu du pouvoir, Rabat fait L’absence de transversalité entre les différents acteurs
sens dans une approche multiscalaire : institutionnels dans les démarches mises en œuvre, les expériences
– l’échelle de la ville, proprement dite, délimitée par l’oued menées et leurs impacts, contribuent par ailleurs à donner aux
Bou Regreg, l’oued Akreuch et la ceinture verte ; interventions leur caractère juxtaposé, pour ne pas dire fragmenté.
– l’échelle de l’agglomération de Rabat-Salé qui s’étend de
Les grandes orientations du développement de l’agglomé-
part et d’autre de l’oued Bou Regreg ;
ration, prescrites dès la période coloniale et jamais remises en cause
– l’échelle de l’axe atlantique, dans laquelle elle apparaît autant
par les Schémas directeurs de 1971 et de 1995, ont accentué sa
comme la « Porte » du Maroc que celle du continent africain, en raison
linéarité, tout en cherchant à préserver Rabat en tant que cité-jardin,
de ses fonctions et de sa proximité de l’Europe.
alors que Salé comme Témara sont devenues le réceptacle des
Elle dispose d’atouts indéniables : une urbanisation soignée, populations les plus modestes, des espaces de relégation.
un pôle universitaire et de recherche de premier plan, un riche Aujourd’hui, la raréfaction du foncier combinée à la nécessité de
patrimoine historique et architectural. Approfondir la définition de résoudre la question de l’habitat insalubre (bidonvilles) dans la ville
ces atouts conduit donc nécessairement à prendre en compte les de Rabat conduit au montage de projets, au-delà de la ceinture verte
échelles et leurs emboîtements, en termes d’opportunités et de l’oued Bou Regreg, dans un mouvement toujours centrifuge
d’investissement, de positionnement dans l’économie mondiale et non structuré.
comme dans le système de gouvernance mondiale, maintenant que
le Maroc vient de finaliser les accords de libre-échange avec les Ce modèle de développement atteint ses limites, en raison
Etats-Unis d’Amérique, se prépare à ouvrir ses frontières en 2010, des défaillances du système de transport en termes d’efficacité et
conformément à l’accord d’association avec l’Union européenne, de sécurité. Organisé pour et vers la capitale, il accentue la relation
et a l’ambition d’accueillir 10 millions de touristes. « centre-périphérie » et ne permet pas l’émergence de pôles
autonomes d’intérêt locaux en termes de fonctions, d’habitat, de
En dépit de ces défis, les modalités de son développement
s’inscrivent dans un mode de gestion et un mode de gouvernance services. Pourtant, cette question est centrale car elle conditionne
qui ne la distinguent guère des autres grandes villes du Maroc. l’articulation de l’ensemble urbain.
Les approches mises en œuvre par les différents acteurs restent L’étalement de l’agglomération, sa densification et son
sectorielles, cloisonnées au sein de chaque département à l’échelon hétérogénéité en termes de mécanismes et processus d’urbanisation
central. Certes, en raison de son statut de capitale, Rabat concentre mais aussi l’urgence de certaines situations tant environnementales
PROFIL en son sein l’ensemble des ministères, mais ces derniers conçoivent (eau potable, assainissement liquide, déchets solides) que sociales
DE LA VILLE encore très largement les projets sans qu’une véritable synergie ne (bidonvilles et habitat non réglementaire) ont contribué à faire
DE RABAT s’établisse avec l’ensemble des acteurs régionaux et locaux. émerger le principe d’une approche plus globale.
41
La réforme de la Charte communale, porteuse de l’Unité de sur le terrain, elles ne peuvent à elles seules apporter les réponses
la ville, vise une mutualisation plus grande des efforts en vue d’une propres à consolider la cohésion sociale. Pendant des décennies,
gestion plus rationnelle et efficace de la Cité tout en responsa- les pouvoirs publics ont considéré que l’accès à la propriété d’un
bilisant les élus. Mais aujourd’hui, on peut se demander si elle peut logement était la garantie de la stabilité sociale. Certes, elle y
N
contribuer à faire émerger un grand projet urbain fédérateur. contribue mais à condition que les familles puissent disposer d’un
Plusieurs clés d’entrée, comme il a été souligné, sont à l’étude : revenu pour faire face à leurs besoins. Les questions de l’emploi
O
L’aménagement de la vallée du Bou Regreg et celui du plateau et de la solvabilité sont tout aussi centrales. Le chômage des jeunes
d’Akreuch, les relations entre Rabat, Salé et la première couronne est particulièrement préoccupant. De leur intégration dépend aussi
I
des cités satellites que constituent Aïn el Aouda, Témara, Skhirat la cohésion du corps social. Aujourd’hui, la désespérance pousse
et Bouknadel, ainsi qu’un meilleur affichage des fonctions. nombre d’entre eux à tenter de franchir clandestinement et au péril
S
Mais avoir une vision globale de la stratégie de dévelop- de leur vie le détroit de Gibraltar ou les précipite dans l’action
violente proposée par certains mouvements radicaux.
U
des approches environnementales, territoriales et sociales. d’exclusion éprouvés par un nombre croissant de ménages
Parmi les grandes priorités qui ressortent des principales impliquent un renforcement de la coordination entre les différents
C
préoccupations exprimées par les acteurs localement, quatre d’entre acteurs et l’implication – aux côtés des associations – de nouveaux
elles méritent une attention particulière : métiers de l’accompagnement social dans la conception et la
N
La résorption des bidonvilles et la généralisation de l’accès L’unité fonctionnelle ne peut être possible que par le
C
aux services publics de base pour les quartiers non réglementaires développement du transport, garant de la mobilité spatiale. Il s’agit
constituent un objectif de première importance. donc bien de penser, d’anticiper et de redéployer les
investissements de sorte à pouvoir assurer l’articulation des
Il suppose la mise en œuvre de nouvelles formes d’intervention
différentes portions de l’espace afin d’éviter que la ville ne soit
reposant sur la participation des habitants et la prise en compte
exclusive.
des effets de toute opération de restructuration ou de relogement,
dans le cadre d’une démarche de maîtrise d’ouvrage social. C’est aussi se donner les moyens de pouvoir développer un
dispositif de substitution à la rente de situation que représente la
En effet, bien que le principe de la « démarche participative »
fonction administrative, au moment où la déconcentration devrait
soit évoqué de façon récurrente, la connaissance des difficultés que
à terme contribuer à la diminution des emplois dans la fonction
rencontrent les différentes populations, en particulier les plus
publique.
PROFIL démunies, et de leurs attentes reste fragmentaire. Si la société civile
DE LA VILLE et en particulier les associations, quel que soit leur ancrage L’agglomération présente un certain nombre d’atouts qu’il
DE RABAT idéologique, accomplissent indiscutablement un travail de qualité conviendrait de valoriser, soit par la mise à niveau de l’existant (Salé,
42
Témara), soit par l’émergence de nouveaux pôles, comme celui d’Aïn la place de « ville-mère », ne peut prendre forme que si elle s’inscrit
Johra (Khémisset). Mais la réflexion ne peut être conduite à la seule dans une structure intercommunale institutionnalisée. Un tel
échelle de la capitale. Elle doit être repensée à l’échelle de l’espace dispositif conduit à s’interroger sur la nature des personnalités
central de croissance que constitue l’axe Kénitra-Casablanca et doit publiques capables d’assurer le portage d’un tel projet
N
permettre à Rabat d’afficher sa spécificité. Son potentiel humain d’agglomération et sur l’articulation entre les structures de
déjà élevé, auquel concourent le monde de la recherche, le milieu l’autorité (wilaya, préfectures) et celles élues (communes, région).
O
les élus comme une remise en cause de leur légitimité tandis que
investissements et de créer des richesses qui ne soientt pas liées
essentiellement à la fonction administrative. l’implication plus grande de la société civile suscite des réactions
U
tourisme culturel dans la vision globale du développement communautaire suppose... » (30). La participation des habitants doit
durable de la capitale. Cela implique la mise en œuvre d’une aller au-delà de leur contribution financière au coût des projets
C
démarche intégrée et concertée entre l’Etat, les différentes qui leur sont destinés et être constitutive de leur montage et de
composantes de l’agglomération et de la région, les opérateurs leur déploiement.
touristiques, les associations. Elle impose aussi une attention toute
particulière dans la qualité de la formation des personnels Pour assurer son rôle de capitale politique du pays, Rabat se
impliqués dans le secteur (restauration, hôtellerie, animation) afin doit donc de gagner le pari de sa mise à niveau, en préservant son
de pouvoir satisfaire pleinement les attentes des visiteurs. environnement et son patrimoine et en dynamisant son économie.
L’unité de la ville ouvre aujourd’hui la voie d’une meilleure
• Le statut particulier de Capitale gouvernance, mais elle doit être s’inscrire dans un renouvellement
L’Unité de la ville a permis de réduire le nombre de des approches en matière de concertation. L’absence d’interfaces
collectivités locales, mais elle n’a pas remis fondamentalement en réellement actives entre les différents acteurs de la ville fait débat
PROFIL cause les logiques de gestion communale en cours depuis 1976. aujourd’hui.Tous s’accordent sur la nécessité d’ouvrir des espaces
DE LA VILLE Or la définition d’une stratégie de développement cohérente et d’échanges, de réflexion et de concertation en vue de définir un
DE RABAT commune à l’échelle de l’agglomération, dans laquelle Rabat tient projet de développement partagé et durable de la ville et de son
43
agglomération. Il s’agit donc d’aborder la ville autrement en 1992), cette approche consiste à promouvoir des initiatives
impulsant des synergies nouvelles à partir des dispositifs existants, collectives à l’échelle de la ville, dont l’objectif est de développer
conformément aux objectifs du Millénaire pour le développement. les capacités locales pour une gestion rationnelle à même d’améliorer
le cadre environnemental et les conditions de vie des habitants.
Rabat aujourd’hui peut bénéficier de l’expérience capitalisée
N
par les villes de Marrakech, Meknès, Agadir ou Essaouira, qui ont Le grand intérêt exprimé en la matière par les autorités
engagé une nouvelle démarche de développement local dans le comme par les élus devrait conduire à brève échéance à la mise
O
cadre du Programme Agenda 21 local. Issue du plan d’action en œuvre d’un projet Agenda 21 sur la ville de Rabat, véritable
« Agenda21 » adopté lors de la Conférence des Nations Unies sur support pour un apprentissage de l’action concertée nécessaire
I
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
44
Notes (13) On peut citer la bibliothèque La Source , le CCCL en médina ou la fondation
« Orient-Occident » (Yacoub el Mansour). A Salé, trois pôles se distinguent et
(1) Annuaire Statistique Régional, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, novembre 2003 participent à cette dynamique : la Bibliothèque Sbihi, La Fondation Bouabid et
l’Association Bou Regreg.
(2) Royaume du Maroc, ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités
locales : Charte communale, Dahir n° 1-02-297 du 25 rejeb 1426 (3 octobre 2002) (14) Taxe sur la valeur ajoutée.
portant promulgation de la loi n° 78-00 portant Charte communale, publication (15) Le ratio s’élève à 281 dirhams par habitant à Salé.
du Centre de documentation des collectivités locales, 2003.
(16) Cahiers de la Direction de la statistique : « Les anciennes médinas du Maroc »,
(3) L’Economiste, mardi 23 mars 2004, « Rabat : la Charte communale mise à mal », octobre 1999.
(4) L’Economiste, op. cit. (17) Rapport du Conseil d’administration de l’Agence urbaine de Rabat-Salé-Zaër-
(5) A l’échelle régionale, il est l’ordonnateur du budget de la Région. A l’échelle Zemmour (en arabe), 11 mars 2004.
de la Préfecture, il contrôle la nomination du chef de cabinet et des chargés de (18) Ils se répartissent entre Douar Kora (2 274 ménages), Guich des Oudaya
mission décidée par le président du Conseil préfectoral (article 39), il exécute les (904 familles), Douar Akreuch (201 ménages) et à Douar Bir Kacem (30 ménages).
délibérations du Conseil préfectoral, en exécute le budget. A l’échelle communale, Sur ces 6 710 ménages, une première tranche de relogements de 921 ménages
il se substitue au président du Conseil de la ville et dispose d’un pouvoir de Douar Kora soit 40% du total est en cours de réalisation, ainsi que sur Douar
d’exécution des délibérations du Conseil (article 47), tout en exerçant son pouvoir Akreuch et Douar Bir Kacem. En revanche, le relogement des 904 ménages du
de contrôle via la tutelle (article 76). En revanche, le wali ne peut réglementairement Guich des Oudayas est à l’étude.
au sein de l’agglomération imposer ses décisions aux gouverneurs de Salé et de
Témara, pour lesquels il n’est pas le supérieur hiérarchique, mais un pair. (19) Le recasement consiste à lotir, l’équiper et attribuer les lots aux bidonvillois
d’un ou de plusieurs sites à des sommes très inférieures aux prix du marché et avec
(6) Dans un pays dont plus de la moitié de la population est analphabète, la nouvelle des facilités de paiement par fractionnement du montant total payé en tranche.
Charte impose aujourd’hui que le président du Conseil de la ville soit titulaire
au moins du certificat d’études primaires. (20) Les ressources ont été sensiblement augmentées (quasiment doublées) grâce
particulièrement à l’instauration d’une taxe sur le ciment.
(7) Projection du CERED, in opus cité.
(21) Une personne qui cultive une parcelle de terre ou qui vit depuis une période
(8) A titre indicatif, Salé avec une population estimée à la même date de 880 000 ininterrompue de 15 ans sur un terrain, construit ou non, bénéficie d'un droit
habitants en 2003, produit 400 tonnes quotidiennement. d'usage appelé "hyazat". Ce droit d'usage peut être officialisé par un acte adulaire.
(9) En 2002, les affaires pénales jugées en tribunal de première instance, dans le Le bénéficiaire se rend devant deux notaires coraniques. Douze témoins
ressort de la Cour d’appel de Rabat étaient au nombre 135 595 soit 10 % des affaires (24 témoins, si le bénéficiaire est une femme) doivent attester de la "hyazat" devant
pénales jugées à l’échelle nationale. Elles ne comptabilisent donc pas les affaires les notaires. Un acte écrit est établi qui comporte :
qui ont pu être commises, mais qui n’ont donné lieu ni à plaintes, ni à La « malkia » est un acte de propriété basé sur l’acte adulaire, mais plus précis
poursuites. Le terme par ailleurs de « délit » ne fournit aucune indication sur sa car il tient compte des droits des tiers. Le terrain est décrit et accompagné d’une
première esquisse, qui s’appuie sur des points de repère naturels et non sur un
nature. Ce terme recouvre aussi bien les vols à la roulotte, les cambriolages que
arpentage métré.
les crimes de sang, les agressions sexuelles ou la prostitution.
L’acte adulaire et la description du terrain sont rendus publics afin de connaître
(10) 1 US$ = 9,2 Dh. d'éventuels droits de tiers ou d'oppositions. Les responsables de l’autorité
territoriale recherchent des renseignements sur d’éventuels ayants-droit
(11) Le 16 mai 2003, une dizaine de jeunes Marocains, issus de quartiers défavorisés
(héritiers, créanciers, voisins...). Le projet est affiché dans les lieux publics et
de Casablanca et membres d’un réseau islamiste radical se sont fait exploser en
notamment dans les souks communaux des alentours de la propriété.
plusieurs points de la capitale économique du pays. Cet acte terroriste, le premier
Au terme de cette procédure qui peut durer plusieurs mois, la "malkia" est établie.
PROFIL du genre qui frappait le Royaume du Maroc, a constitué un véritable électrochoc
Elle est parfaitement valable juridiquement. Cependant, l'Etat marocain poursuit
DE LA VILLE dans le pays. Il a fait plus de quarante morts et deux cents blessés.
depuis 1913 la construction du livre foncier national. Les biens immobiliers sont
DE RABAT (10) « Champ de la Victoire » sortis de leur statut coranique et transférés vers le Droit moderne, ils deviennent
45
des biens immobiliers "titrés", inattaquables et définitifs. Ils rentrent alors dans d’activités au cours de leur processus de production. Au niveau de chaque branche,
la fiscalité immobilière et foncière. les revenus primaires issus de la production constituent la valeur ajoutée de la
branche concernée. La somme de toutes les valeurs ajoutées ainsi dégagée,
(22) En 2001, une secousse de magnitude 5,2 sur l’échelle de Richter a été
augmentée des droits et taxes sur les importations (DIT) fournit la valeur du produit
enregistrée.
intérieur brut aux prix du marché. Le PIB à prix constants s’obtient en
(23) Coopération franco-marocaine, Agence urbaine de Rabat-Salé : Réhabilitation additionnant les valeurs ajoutées de toutes les branches avec les DTI évalués aux
des douars Doum, Hajja et Maadded à Rabat, Risques et contraintes urbaines, prix de l’année de base ; La variation de ce volume constitue un indicateur
décembre 2003, IAURIF. synthétique de l’évolution réelle de l’économie nationale (absence de l’effet des
variations des prix » (p. 702)
(24) Ministère de l’Intérieur, Wilaya de Rabat-Salé, municipalité de Rabat-
Youssoufia, analyse et diagnostic, juillet 1997, Altius-urbanisme. (28) CERED : Migration et urbanisation au Maroc, 1993.
(25) Ministère de la Prévision économique et du Plan, PNUD : Pauvreté au Maroc : (29) CERED : Dynamique urbaine et développement rural au Maroc, 1999.
Diagnostic, stratégie et plan d’action, décembre 1998.
(30) Colloque International, Casablanca 12-13-14 juin 2002 : « Quel habitat pour
(26) Département de la Prévision économique et du Plan : Enquête nationale sur demain ? Les pratiques émergentes pour les plus démunis ». Rapport introductif,
le secteur informel non agricole 1999-2000, rapport des premiers résultats, 2003. 24 pages.
(27) La définition du PIB fournie par l’Annuaire statistique 2003 est la suivante :
« le PIB est le résultat de l’ensemble des revenus créés par toutes les branches
Crédit photos
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
46
B I B L I O G R A P H I E
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Plan, Direction de la statistique : Enquête nationale sur les niveaux
de vie des ménages 1998-1999, premiers résultats.
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
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A N N E X E S
LA VILLE
DE
GESTION
ET
LOCALE
GOUVERNANCE
PROFIL
DE LA VILLE
DE RABAT
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FICHE DE PRÉSENTATION (EN ARABE ET EN FRANÇAIS) REMISE PAR LA CONSULTANTE LORS DES ENTRETIENS
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P R O G R A M M E D E S N AT I O N S - U N I E S P O U R L E S E TA B L I S S E M E N T S H U M A I N S
U N - H A B I TAT
P R O F I L D E L A V I L L E D E R A B AT
S
N E PA D - C I T I E S
E
X
E
(i) Le Nouveau Partenariat Economique pour le Développement Le programme NEPAD-CITIES a retenu 7 villes :
N
de l’Afrique (NEPAD) est envisagé comme un cadre novateur axé sur – Durban,
les gens pour accélérer le développement durable et l’éradication – Nairobi,
A
(iii) Comment soutenir le développement durable des Il s’agit donc d’établir un Profil de la ville de Rabat, dans son
villes ? acception large, à savoir l’agglomération Rabat-Salé.
– Les villes ont besoin d’aide pour réaliser leur contribution 4 clefs d’entrée sont retenues :
cruciale au développement durable.
(i) gouvernance locale et gestion locale ;
– Les acteurs locaux, en particulier les collectivités locales
et leurs partenaires, ont besoin d’aide pour améliorer leurs (ii) régime de propriété foncière et d’occupation, services
capacités de planification et de gestion. urbains de base et environnement ;
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LISTE D E S P E R S O N N E S C O N TA C T É E S
l’Environnement et de l’Eau :
Wilaya
• le Secrétariat général : M. Ameur
Le chef de cabinet, le gouverneur : M. Maadi
E
et social : M. Hammou
Le ministère de la Culture :
Gouverneur de Salé : M. El Hafi
• le Secrétaire général : M. Touri
N
• le cabinet : M. Baddou
Ville de Rabat
La Bibliothèque nationale : M. Khrouz
Le Maire : M. Bahraoui
A
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Atelier d’urbanisme et d’architecture : M. Debbi Associations de quartier
Phœnixa : Mme Léger • Fédération Al Mountaza : M. Laghtas
• Les Amis de la Kasba des Oudayas : le comité
Recherche, formation
S
INAU/CERAU : M. Boukhaffa.
Presse
Université Mohamed V :
Mme Moha
E
l’éducation : M. Jarousse
PNUD
Opérateurs privés
E
• Représentant-résident : M. de Casterlé
La Chambre de commerce et d’industrie et de services de Rabat :
• Chargée de programme : Mme Belfakir Kabbaj
N
• Le président : M. Derraji
• Le directeur : M. Afia UNIFEM
N
Société civile
A
Délégations étrangères
ONG internationales Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade
• Enda-Maghreb : M. Magdi de France
• Handicap international : M. Durelle • Chargé de coopération : M. L’Héritier
Associations de plaidoyer Délégation de l’Union européenne
• Attac-Maroc : Mme Daumas • Chargé de coopération : M. Jaoui.
• ADFM : Mme Lemrini
• Transparency-Maroc : M. Filali-Meknassi
• Association du Bou Regreg : M. Zniber
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