Mensuel n° 999 - ^ décembre 2000 •

m • , . #• •
*
fLascaux
Les incroyables
2 miUions d'ordinateurs , .découvertes
à la recherche des aliens.'.. d'utiéastronome
Vache folle
Les mystères

calcul de rhistû
 "Vous êtes perdu dans la jungle des forfaits?
On va vous ouvrir la voie."

Forfoit ih, 2h, jh, 4h, 5h, sans engagement, minutes

supplémentaires, minutes reportées, où, quand, comment ça vous questionne?
combien... STOP! Chez e-phone il suffit simplement
de discuter over un de nos conseillers : il vous expliquera tout
entrez chez
ce que vous voulez savoir sur les forfoits, ou plus simplement,
il vous guidera afin de trouver la solution ia mieux adaptée
à vos besoins, même si ceio doit lui prendre ih, zh, jh, 4h .! âoohone
200 MAGASINS PARTOUT EN FRANCE WWW.6 - p h Gn 6 . CO m 0805 77 66 55 (opp.leJ gratuit depuis un poste fixe)
l'événement

chernobyl, Iimpossible deuil

Quatorzeans après l'explosion, le 26 avril 1986, du
réacteur numéro quatre de la centrale de Tcherno
byl, en Ukraine, le bilan réel du plus grave acci
dent de l'histoire du nucléaire civil n'est toujours
pas établi. La fermeture (prévue pour le 15 dé
cembre 2000) du très controversé complexe nu
cléaire reste soumise au bras de fer politico-financier entre
l'Ukraine et les bailleurs de fonds occidentaux (elle est donc
incertaine à l'heure où nous mettons sous presse), et les
habitants de la région continuent de vivre dans la peur.
Car, sur place, rien n'a vraiment changé. Un réacteur, le
Le réacteur numéro trois, fonctionne toujours, fournissant jusqu'à
numéro quatre 10 % des besoins énergétiques ukrainiens. Le "sarcopha
après l'explosion. ge" de béton construit dans l'affolement pour contenir le
Les habitants réacteur accidenté, en 1986, n'en finit pas de se désagréger
de la région sous la pluie. La zone contaminée - 150 km autour de
(looooo personnes) Tchernobyl, jusqu'en Biélorussie et en Russie - par les
n'ont été évacués centaines de tonnes de particules radioactives (dont cer
qu'au bout taines, comme le césium 137, restent actives plus de tren
de plusieurs jours. te ans) a été inondée six fois depuis la catastrophe.
Aujourd'hui, quatre millions de personnes, parmi les
quelles des milliers de Russes ayant fui les Républiques
musulmanes de l'ex-URSS, vivent dans ces régions,
consommant des denrées alimentaires produites par les
sols imbibés de césium et de plutonium.
Quant au nombre des victimes, il irait de 32 à... 15 000.
La loi du secret décrétée aux premières heures de la ca
tastrophe explique en grande partie ce flou. A l'heure où
des physiciens biélorusses comme Youri Bandajevski ou
Vassili Nesterenko sont harcelés par la police politique
parce qu'ils veulent faire éclater la vérité, l'Organisation
mondiale de la santé et l'Agence internationale de l'énergie
atomique minimisent le drame. Hormis les dizaines de
millions de dollars promis par les Occidentaux pour dé
manteler la centrale, aucun fonds spécial, aucun pro
gramme d'aide aux populations touchées n'a vu le jour.
Tchernobyl va fermer, la contamination reste. S &V
N" 999 •DÉCEMBRE 2000• SBiaieesMe 1
 jp L'accéie'ii'eur du savoir ^

SeieiweMie Sommaire
n° 999* décembre 2000
1, rue du Colonel-Pierre-Avia
75503 Paris Cedex 15 Forum 7
Tél. : 01 46 48 48 48
Fax : 01 46 48 48 67
E-mail ; svmens@excelsior.fr
Actualité
Recevez Science & Vie chez vous. Recherche 14
Vos bulletins d'abonnement se trouvent pp. 39
et 115. Vous pouvez aussi vous abonner par
téléphone au 01 46 48 47 08, sur minitel en
Environnement 26
tapant 3615 ABON (1,29 F la minute), ou sur
l'internet (http://www.abomag.com). Technologie 32
Encan ahonnenieni broché sur la vente au numéro
France méiropoliiaine.
Médecine 40
Encart abonnement broché sur la vente au numéro
Suisse.
CD-Rom Club huemet collé sur la diffusion kiosques
Cl abonnés France rnétropoliiaine. p.97.
Polémique
CD-Rom Word on Line jeié en aléatoire sur 50 000
exemplaires abonnés France métropolitaine. Les Hébreux étaient-ils
Enveloppe Resto du cœur jeté sur La diffusion
abonnés France métropolitaine. V des Egyptiens? ,48
Cuuveriure: J. Beauchamp - AKG '%

A NOS ABONNES En couverture

Suite à des mouvements de grève de
certains centres de tri postal, certains
d'entre vous ont reçu leur magazine
avec un retard important. Nous vous
J. BEAUCHAMP
Le plus grand
prions d'accepter nos excuses.
calcul
de l'histoire de
6 l'humanité . .58
• Les peintres de
Lascaux étaient-ils B Soif d'opérations 69
des astronomes?
Sur les parois
p. eOETGHELUCK de la grotte, i; Le zéro, le un
ils auraient représenté un zodiaque,
image fidèle du ciel étoilé de l'époque et l'incertitude 74
magdalénienne, il y a 17 000 ans...

Paléontologie
• Soleil brillera à Saclay. En projet
depuis plus de dix ans, cet accélérateur
Lascaux, planétarium
de particules de troisième génération préhistorique? 76
va enfin voir le
jour.
Physique
Une place pour Soleil 84
Chirurgie
Des ondes radio

À contre le cancer
Climatologie
94

La mer monte, monte 98

 Enquête
Le peni
chimiai • ? 3 3 # # -9

Zoologie
La valve du crocodile
• Pour
en apnée .116
le siècle
à venir,
l'élévation du
Téléphonie
niveau des océans pourrait atteindre Suivez le portable .. 120
80 centimètres. Les pays les plus
concernés tentent déjà de s'adapter.
Focus
non
9 9 9 9

Science net
Identification:
les empreintes digitales
prennent leurs marques 135
Internet
Ma région vue du ciel 142

Conso
Noëltechno8 i a ®^ I
• Musique,
jeux, vidéo,
peaalxxfsiede .145
robots de
compagnie,
appareils photo Loisirs
numériques...
A Noël, impossible Livres 164
d'échapper CD-Rom 168
aux puces.
Une ère nouvelle Le ciel du mois 170
s'ouvre: celle
des objets
communicants.
Histoire
Les dinosaures
ont 200 ans 174

Rétro
lly a 65 ans 180
 - 4. '_o-'a-ÎL., •-' ' •',

s^wgisis;
",'.^•4•'-••>'•?
. " ",»• '
y . '
-.' P .j > ^ >e
PlîBSSaii
'4îMxW

ISS
»
mim

V-ç'.
V-Ç '-•

Wi0^^^mM^Si

-• E

TGU.COM : UN NOUUEAU GUICHET DE LA SNCF

UIENT DE S'DUURIR CHEZ UDUS.

f ^ #1»*•*• »• #» 0t 'f» f f <„ *f t^,'9

i V & ^ëêîÉ M 4mÉ ê %ë ë i 1 m (^ •

DV 273787496
CC900000320
PARIS LVON B 310700 10H39
30 PN
08704533310202
897990 Dossier QPYQQM Page 1/1
 TGU
^"CRflNDES LIGNES

Le nouveau site tgv.com permet d'accéder directement à tous les services TGV
pour bien préparer votre voyage : informations, réservation, achat en ligne et même
envoi gratuit de votre billet chez vous. TGV est une marque de la SNCF.
 i
i

im,
m

mm TOi

A consoinmer
Forum la 40' symphonie de Mozart à
4,7 fois la vitesse de la lumière sur
nue distance de 12 cm. Résultat
qui, à ma connaissance, n'a pas
été contesté. »

^ Dliio irito niio lo Il imiOi'Q Marceau Felden, Paris

1 riUo viic ijUc id iUlTIlcrc Sommet décalé

1 Les nouvelles
f expériences •
lt cloLhc;
Goulet
qui défient Einstein
Le sommet de la courbe qui passe par
le goulet est décalé, mais elle ne va pas
pour autant plus vite que la lumière.

Les travaux de Guenther Nimtz

n'ont pas été explicitement décrits
dans notre dossier. Ils peuvent
toutefois être apparentés à ceux de
RavTnond Chiao (université de Ca

1- lifornie), qui portent sur le fran

chissement des barrières de poten
tiel, décrits p. 68 sous l'appellation
Le dossier "Plus vite que la lumière", publié en couverture "l'illusion du tunnel".
de notre numéro du mois d'octobre (n° 997, p. 60), a mani Dans son principe, l'expérience
festement donné pas mal de fil à retordre aux neurones de de Nimtz est très proche de l'effet
nombre de lecteurs. En témoigne un abondant courrier, dont tunnel, à cela près qu'elle ne
nous publions ici quelques morceaux choisis. concerne pas des ondes quan-
tiques mais des ondes électroma
Fermeture éclair. «Dans l'ex Photon futé. «/I la fin du gnétiques. La symphonie est en ef
périence des ciseaux, p. 70, vous premier article sur les nouvelles fet codée sur une succession
dites que le point d'intersection des expé rien ces supralu miniqu es d'ondes électromagnétiques en for
deux lames peut aller plus vite que [p. 66], vous affirmez que le fait de me de cloche, qui sont envoyées à
la Iwnière mais ne correspond à au passer via un trou permettrait de travers un goulet d'étranglement
cun objet physique. Or, si je place à voyager à une vitesse supralumi- (voir le dessin ci-dessus). Les
cette intersection un objet de tellefa nique. Mais, si une particule de lu ondes qui ressortent sont alors ré
çon qu'il reste entre les deux lames mière emprunte ce chemin, quelle duites, et leur sommet est décalé
lorsque je fetirie les ciseaux, cet objet sera sa vitesse ? » vers l'avant. La vitesse de déplace
aura alors une vitesse supralumi- Stéphane Benoit, Cannes ment de la symphonie, mesurée
nique! Où est mon erreur?» Si le photon qui emprunte le par le sommet de la cloche, semble
Emile Soba (par l'Internet) raccourci atteint en effet le point donc aller plus vite que la lumière;
Puisqu'un objet de masse non d'atTivée avant ceux qui ne l'ont mais cette vitesse ne coirespond
nulle qui file à la vitesse de la lu pas emprunté, sa vitesse n'est pas au déplacement d'aucun objet ni
mière possède une énergie infinie, pour autant supérieure à celle de d'aucune information.
il faudrait donc fournir une éner la lumière dans le vide. Aucune Ravmond Chiao a soumis ces
gie infinie pour fermer les ciseaux loi n'est donc violée. critiques à Guenther Nimtz lors
suffisamment vite pour que l'objet d'une émission de radio en direct.
coincé dedans atteigne la vitesse Exception culturelle. « Yous « Je ne suis pas surpris que la
limite. Il est vain d'essayer. ne mentionnez pas dans votre 40' symphonie de Mozart ne soit
dossier une série de travaux avant pas considérée comme de l'infor
Le dossier "Web : les secrets eu pour objet l'élude du fran mation par des Américains » fut la
des moteurs de recherche", chissement des barrières de poten seule réponse de Guenther
dans notre n° 998, p. 138, tiel. Dans l'une d'elles, son auteur, Nimtz... qui continue aujourd'hui
ne portait pas la signature Guenther Ninitz, de l'université de de croire qu'il a vaincu Einstein et
de son auteur : Serge Courrier. Cologne, déclare avoir transmis le mur de la lumière.

999 • DÉCEMBRE 2000 •

Pour vous abonner : oi 46 48 47 08
Forum
Au rouge, la lumière freine.
«Vous écrivez dans la légende p. 72
que «selon les lois de la relativité,
BIOETHIQgE
la lumière des phares est toujours Les enjeux Dem4ttv u SMMtton
«uguttidien? p. 117

mesurée à la même vitesse, que les

voitures s'éloignent ou se rappro d'une loi
chent de l'observateur». On a ten ^^•SESSaSEEi^B
dance à oublier que, pour chaque
milieu, la vitesse varie avec la fré
quence. Or, la lumière blanche des Peur Mer ces derMes. un pnifM
deelois de lebéoêlhique
phares s'approchant de l'obsen'ateur PAR CMUST1HE (AUREHT.
AVEC MARIE-lAURE HOIRET
ET VICTOIRE H'SOHDÉ
n'a pas la même fréquence que la lu
mière rouge des phares qui s'en éloi
gnent. Les deux vitessesne sont donc

pas les mêmes, dans ce milieu oxy
géné, et certainement carbonique. »
Ludwig Poget Nyon, Suisse
Il est vrai que les hv'pothèses
d'Einstein sur la lumière ont été
réalisées dans le vide. Il est vrai
aussi que, dans notre atmosphère
terrestre, la lumière rouge et la lu
mière blanche n'ont pas exacte
ment les mêmes vitesses. La lumiè
re rouge des feux arrière des
voitures qui s'éloignent va à
648 km/h plus vile que la lumière
Restonsobjectifs. Dans
notre dossier de
tembre (n° 996) consacré à
la bioéthique, nous écri
vions (p. 121) : «L'Office
parlementaire d'évalua
tion des choix scientifiques et tech
nologiques (OPECST) propose
d'autoriser la recherche sur les em-
brv'ons surnuméraires de la fécon
Alain Claeys (député de la Vien
sep ne) et Claude Huriet (sénateur de
Meurthe-et-.Moselle), auteurs du
rapport de l'OPECST, nous font
remarquer qu'ils se sont «gardés
d'exprimer quelque préférence que
ce soit pour l'une [de ces mé
thodes]. » Ils ne font qu'éclairer
le choix du législateur en écrivant
que la recherche sur les embryons

Lapsus."L'édita du numéro
blanche. Une différence qui n'est dation in vitro (FIV) qui ne font surnuméraires est la méthode
ici pas négligeable. • pas l'objet d'un projet parental, «qui suscite les critiques les moins
avec accord exprès des parents. vives» et «qu'aucune raison
Mais il ne considère pas qu'il faille, pratique ne justifie, au moins à
de novembre (n° 998) fait « à l'heure actuelle », autoriser la l'heure actuelle», la création
très fort avec, en quatrième création d'embryons à cette fin. » d'embrvon. •

Infiniment
iigne, «le baromètre a
grimpé de 0,5 °C». CXu'en
pensez-vous ?» 7F questions
Louis Alliot, Courbevoie anonymes? 000000$
La rédaction devait être sous "Suite à votre article
pression ou victime d'un accès de mathématiques
de fièvre. L'erreur d'inattention est «7 questions à 1000000 $
malheureusement trop humaine.! [n° 995, p. 74], je me
demandais si on avait

TOUTE LA BOURSE démontré que l'ensemble

EN DIRECT des nombres premiers est infini et si on avait trouvé une
profitez des tarifs MODULO'
formule pour déterminer les nombres premiers jusqu'à l'infini. »

3615 Jean-Marc Marlotti, Paris

Dès l'Antiquité, les mathématiciens ont prouvé que les
1000 ACTIONS nombres premiers sont en nombre infini. Mais jamais une
"50 % de réduction du lundi au vendredi de 19 h à formule ne permit de les trouver tous. L'hypothèse de Riemann,
8 -h,le samedi à pâlir de 12 h et les dimanch.as
et jours fériés l'un des sept problèmes du millénaire, est la plus audacieuse
OPTION FINANCE tentative de mettre un peu d'ordre dans ces nombres. •
2,23 ^ la minute

N** 999 • DÉCEMBRE 2000

Tin^ MA« ;i.!Tr rôi*Nîv\Tîv->N
Lorsque \-oiis rejnerche/ r.ne "iiiper idce pour \-o-ijude^ux.
n cif plif^cp,Ujnl qii iini:
m MAG-LITE
à Ku
de Mui; i.iIc'Lu suiiie\Taiedécision iiu'ilvous rcs'e a prendie tvi de choisir
tiuelic i.tîn[v oCni • Li LiMini M.i^litc 01:l.iS^,>lil.iiic .cUc
\:a. ; ;\^TKu\fEST ivt
pcn.NÎc de- rétos. ^:î.'is:s%fr un cadc.iu oui son -a.uuicnt prilUn: i ^rrre? uru.-M.iu Liu-
IMPORTATÏUR FllANCE: CNÎT IMPORTS TtL: (01 ) 47 91 26 60 FAX:(01) 47 93 01
•.-JC'-.IC MAC :N< 1 RL'N!i S i l\f ' r :<;) S vu: :i sacra:r,.-t-.; ; Av c O-iMt:.- t \ '..r-

. pvin,.., ,k-. iJL. k

OviK \U-!r I. 'i. Mj-c O ..k
piuv rrw^rc cl pu» Wîî: N .k os U'TT .• k oslv ;rcv.kT">~ai:Tr,-r,k

INTERNET
la menace
Cookieset Web bugs :
les régies publici
taires piquées au vif.
A la suite de notre article
"Internet : la menace"
(n° 997, p. 178), consacré
aux cookies et aux Web bugs, et à
leur rôle dans le suhd anonyme ou
nominatif des internautes, nous
avons été contactés par Double
Click et Real Media, deux des ré
gies publicitaires citées dans l'ar
ticle. Toutes deux entendent faire
savoir qu'elles n'établissent pas de
lien entre données de navigation
et données nominatives.
S'estimant «décrédibilisée» par
notre article, la société Real Me
dia France « insiste sur le fait que,
en matière d'utilisation des fichiers
cookies, les acteurs du marché ont
des positions radicalement diffé
rentes». Elle nous précise que les
cookies Real Media sont spéci
fiques à chacun de ses clients an
nonceurs et qu'il n'existe pas de
fichier dans lequel seraient ras
semblés les cookies provenant de
plusieurs sites clients de la régie.
Nous prenons bonne note de la
déclaration de Doubleclick tout
en rappelant que, récemment,
cette société a tenté d'officialiser
l'agrégation de données de navi
gation et de données nominatives
en annonçant sa fusion, le 23 no
vembre 1999, avec la société Aba-
cus qui gère les fichiers de
1 100 sociétés de vente par corres
pondance aux Etats-Unis. Cette
10 kiaaéÏK •h"999 •DÉCEMBRE 2000
opération avait
provoqué une le
vée de boucliers de
la part des associa
tions de protection
de la vie privée. Le
25 janvier dernier,
le quotidien USA
Today révélait que
Doubleclick avait
signé des accords
avec des sites Web
pour synchroniser
les données issues de l'exploita
tion des cookies avec le fichier
d'Abacus. Il est vrai que, le
2 mars, le président de Double
click annonçait un moratoire sur
l'exploitation des données nomi
natives. C'est-à-dire la suspension
momentanée de cette pratique,
non pas son abandon.
Pour notre part, nous nous
sommes bornés à affirmer que les
technologies utilisées dans le suivi
des internautes "pouvaient" ame
ner à la constitution de ficliiers no
minatifs. Ce que nous confirmons.
Une profession de foi de même
nature nous a été adressée par
la société Real Media. Nous re
marquons néanmoins que les
visiteurs du Journal des finances
(http://www.jdf.com), du site de
jeu Gamelog.com et de celui de la
chambre de commerce et d'indus
trie de Paris (entre autres
exemples) reçoivent un cookie
émanant de Real Media envoyé
par le serveur oas-2.realmedia.fr.
En pratique, il est donc possible
d'agréger les données issues des
différents sites de plusieurs
clients de Real Media et de consti
tuer ainsi un fichier global
- certes non nominatif - des ha
bitudes de navigation d'une partie
de la population.
Real Media affirme ne pas se
livrer à ces recoupements mais
sous-entend que d'autres pour
raient le faire. Nous n'avons pas
écrit le contraire. • Line Merrette (par l'Internet)
grrr... «Le "Forum"
d'octobre [n° 997,
p. 10] donne la parole
à un lecteur sur la
nouvelle détermination
de la constante de la
gravitation universelle
qui ferait varier la vitesse de
libération de la Terre. Or, les
calculs de mécanique céleste ne
sont pas basés sur la constante
de gravitation G, mais sur la
constante d'accélération g. La
vitesse de libération n'est donc
pas modifiée d'un iota, et l'orbite
géostationnaire ne bouge pas
d'un millimétré. »
Dominique Caudron, Lille
En effet. On a g = GM/R,
avec M, masse de la Terre,
et R, son rayon. Si la masse de
la Terre varie avec G (de façon
à ce que GM soit constant),
ce n'est pas le cas de g ni de R,
qui sont mesurés de façon
indépendante. Nous avons
laissé passer cette regrettable
confusion entre g et G. •
Tombe sous
armes
nversion. «Dans le n" 997
(octobre 2000), dans
l'article sur le Koursk,
p. 104, vous avez inversé
les descriptions du Nimitz
et de l'Arleigh Burke.
Les porte-avions se
caractérisent forcément par
le pont plat et la quasi-absence
de canons, tourelles, etc.
On voit souvent ces bâtiments
dans les films. » •
ww\v.volks\vagcn.ir

: •••-CiEZ 0 3Û0 334 bC - 34 n -24 - a-:;.

(•li?aCT> 0 800 TPI 150 )

soutien psychologique aux ingénieurs motoristes concurrents.

Nouveau moteur TDI 150 sur Golf.

:i6i5 vollcsu'agcn O.IZ Iranc l'accès, 1.28 franc ia minute, - ii826 020 DUO iU.98 franc la minute;.
Forum
L'espaces'éloigne.«Dansuneactualité de
la recherche intitulée "Expansion universeile"
(n° 997, p. 16), vous dites que l'amas de la
Vierge, situé à 15 mégaparsecs, s'éloigne de
nous à 1100 km/s. Faut-il en conclure que, lorsque
cette distance sera 300 fois plus grande, cette
galaxie s'éloignera à 330000 km/s, soit une vitesse
supérieure à celle de la lumière ?»
Serge Calmels, Villefranche
On pourrait le croire... Mais ii n'en est rien. Au
cours de l'expansion de l'Univers, c'est l'espace
lui-même qui grandit. Ainsi, ce sont les points de
l'espace qui s'éloignent les uns des autres, et non
les objets. La distance qui nous sépare d'un
amas de galaxies peut donc très bien s'accroître
de plus de 300000 km chaque seconde,
mais la vitesse de cet amas dans l'espace, elle,
Lavie clonée en rose? «A la fin de
ne dépassera jamais celle de la lumière. • Direction artistique ; Gilles Moine. Maquette : Lionel Crooson,
l'éditorial de votre numéro 997 d'oc
tobre 2000, vous concluez en demandant
« l'amélioration de l'espèce humaine est-elle
bien souhaitable ? » Il est étrange que Science
& Vie, pourtant habitué à la notion de pro
grès, en vienne à manifester une telle réserve à propos
du progrès de l'Homme. Par définition même, l'amé
lioration ne peut être que souhaitable. La nature hu
maine ne devrait-elle pas bénéficier des découvertes
biologiques et génétiques ?»
Michel Jeantheau, Nantes
Sans doute notre formulation était-elle maladroi
te. Il conviendrait en effet de s'entendre sur la notion
d'"amélioration". En s'interrogeant sur l'opportuni
té de chercher à "améliorer" l'homme par la géné
tique, Science & Vie souhaitait poser la question de la
nature d'un "progrès" pouvant porter, notamment,
sur la sélection génétique d'enfants à naître. Faut-il
le rappeler? Notre intérêt enthousiaste pour les
avancées de la connaissance ne nous condamne pas
à la béatitude quant à ses applications potentielles.
Notre lecteur se réfère par ailleurs à la «nature hu
maine». Ici encore, il faudrait préciser ce dont on
parle. S'agit-il d'une nature biologique ou d'autres
valeurs spécifiques de l'humanité, telles que la pen
sée, la morale, la quête d'un progrès social... Une
intervention sur l'héritabilité des caractères géné
tiques contribuerait-elle au développement de ces va
leurs ? La question reste posée. A l'évidence, le débat
ne fait que commencer. • ne reçoitque sur rendez-vous. Copyright1989 Science & Vie.
12 • N' 999 • DÉCEMBRE 2000
j {L'accélérateur du savoir / / /
Publié par Excelsior publications SA.
Capital social : 10733500 F.
Durée : 99 ans.
1, rue du Colonel-Pierre-Avia, 75503 Paris Cedex 15.
Tél. : 01 46 48 48 48. Fax : 01 46 48 48 67.
E-mail : svmens@excelsior.fr
Adresse télégraphique : Sienvie Paris.
Principaux associés : Yveline Dupuy, Paul Dupuy.
DIRECTION, ADMINISTRATION
Président-directeur général ; Paul Dupuy. Directrice générale :
Yveline Dupuy. Directeur général : Jean-Pierre Beauvalet Directeur
général adjoint : François Fahys. Directeur financier : Jacques
Béhar. Directeur marketing : Marie-Hélène Arbus. Directeur
commercial MD : Patrick-Alexandre Sarradeil. Directrice des
ventes : Chantai Contant. Directeur des études ; Roger Goldberger.
Directeur de la fabrication : Pascal Rémy, chef de la fabrication,
Laurent Remise, assistés de : Valérie Brunehaut
RÉDACTION
Directeur de la rédaction : Matthieu Villiers. Rédacteur en chef :
Jean-René Germain, assisté d'Elisabeth Latsague. Rédacteurs en
chef adjoints : Gérard Morice, Philippe Chambon, Akéla Sari.
Chef des informations ; Isabelle Bourdial. Secrétaires de rédac
tion : Agnès Marillier, Jean-Luc Glock, Camille Chaplain. Chef de
rubrique : Germain Chambost. Rédacteurs : Pierre Rosslon, Marie-
Laure Moinet, Henri-Pierre Penel, Hélène Guillemot, Valérie
Greffoz, Hervé Poirier. Conception graphique ; Nathalie Baylaucq.
Valérie Samuel. Service photo : Anne Levy. Documentation : Marie-
Anne Guffroy. Renseignements lecteurs : Monique Vogt Correspon
dante aux Etats-Unis ; Sheila Kraft, 11259, Barca Boulevard, Boyn-
ton Beach, Florida 33437, Etats-Unis, tél. ; (00) 1 561 733 9207,
ax : (00) 1 561 733 7965.
ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Sydney H. Aufrère, Marianne Baur, Sandrine Chauvart, Loïc
Chauveau, Serge Courrier, Marc Gabolde, Philippe Henarejos,
Christine Laurent, Anne Le Vot, Pedro Lima, Victoire N'Sondé,
Ariane Poulantzas, Véronique Rochewsky, Daniel Tarnowski.
RELATIONS EXTÉRIEURES
Michèle Hilling, assistée de Chrystel More.
DÉPARTEMENT INTERNATIONAL
Directeur ; Marie-Ange Rouquet-Dezellus, tél. : 01 46 48 47 26,
fax : 01 46 48 19 19 et 01 46 48 49 39. Chef de produit junior ;
Mathilde Janier, tél. : 01 46 48 47 13.
PUBLICITÉ
Excelsior Publicité Interdéco, 23 rue Baudin, BP 311. 92303
Levallois-Perret Cedex, tél. : 01 41 34 82 08. Directeur commer
cial : Olivier Meinvielle. Assistante commerciale : Valérie Louis.
Directrice de la publicité : Sophie Vatelot-Oger. Directrice de clien
tèle ; Véronique Le Gall. Assistante de publicité : Elise Naudin.
À NOS LECTEURS
Renseignements : Monique Vogt, tél. ; 01 46 48 48 66, e-mail :
mvogt@excelsior.fr. Commande d'anciens numéros et de reliures ;
Chantai Poirier, tél. : 01 46 48 47 18.
SERVICES COMMERCIAUX
Chef de produit marketing ; Carole Hiltenbrand. Chef de produit
ventes : Marie Cribier. Téléphone vert : 0 800 43 42 08 (réservé aux
dépositaires). Belgique AMP, 1 rue de la Petite-lsie, 1070 Bruxelles.
Abonnements et marketing direct : Patrick-Alexandre Sarradeil.
ABONNEMENTS
Relations clientèles abonnés : service abonnements, 1, rue du
Golonel-Pierre-Avia, 75503 Paris Cedex 15, tél. ; 01 46 48 47 08
(à partir de 9 h). Tarifs d'abonnements sur simple demande télépho
nique au 01 46 48 47 17, ou sur abomag.com. Aux Etats-Unis et au
Canada : Periodica Inc. - C.P. 444, Outremont. Québec, Canada
H2V 4R6. En Suisse : Navilie, case postale 1211, Genève 1, Suis
se. En Belgique : Press-Abonnements, avenue des Volontaires, 1160
Bruxelles. Autres pays ; nous consulter.
À NOS ABONNÉS
Pour toute correspondance relative à votre abonnement,
envoyez-nous l'étiquette collée sur votre dernier envoi. Chan
gement d'adresse : veuillez joindre à votre correspondance
3 F en timbres-poste français ou règlement à votre conve
nance. Les noms, prénoms et adresses de nos abonnés
sont communiqués à nos services internes et organismes liés DIFFUSION
contractuellement avec Science & Vie sauf opposition CONTROLE
motivée. Dans ce cas, la communication sera limitée au ser
vice des abonnements. Les informations pourront faire l'ob
jet d'un droit d'accès ou de rectification dans le cadre légal.
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. La rédaction
 Denis Nevoret, Dir. Administratif
et Financier du Groupe Lafuma,
a choisi 9 TELECOM.

'î-î .-I

^ \

LAFUMA compte parmi les leaders européens de l'outdoor. Aussi, pour rester
compétitif, le groupe LAFUMA est très attentif à ses coûts de fonctionnement et à ses
factures télécoms. Voilà pourquoi il a décidé de confier ses transferts de données
sur Frame Relay à 9 TELECOM. S'appuyant sur l'expertise de Telecom Italia,
l'un des leaders mondiaux des télécoms, 9 TELECOM offre aux entreprises de toutes
tailles une gamme complète de solutions pour communiquer mieux et moins cher.

Pour plus de renseignements, contactez 9 TELECOM

au 0800 956 956 ou 9telecom.ff

FAITES-VOUS UNE IDÉE NEUVE DES TÉLÉCOMS

TeLephonte Internet 1 Transfert de données

. •• • • • : • . ....

moléculaire
Sous la pointe d'un microscope à effet
tunnel, un rêve de chimiste a pris corps:
assembler une molécule
Prenez deux molécules
en bricolant ses éléments un à un.
d'iodobenzène. Coupez-
les en deux, pour séparer
l'iode du benzène, et col
lez bout à bout les extré
mités "benzéniques" des
fragments. Cette notice de monta
ge d'une molécule en kit est en fait
la manipulation opérée par une
équipe de physiciens berlinois au
moyen d'un microscope à effet
tunnel. Cet appareil, constitué
d'une très fine aiguille de métal,
est capable de voir des objets aussi
petits que des molécules. Son ai
guille balaie la surface à étudier de
si près qu'elle échange avec elle
14 Swmêfa •h" 999 - DÉCEMBRE 2000
des électrons par "effet tunnel".
Le courant qui en résulte dépend
de la distance entre la pointe et la
surface. En mesurant les intensi
tés du courant, le microscope en
registre la topographie de la sur
face, jusqu'à distinguer les bosses
formées par les atomes et les creux
qui les séparent. A cette vision mo
léculaire s'ajoute la possibilité,
grâce aux forces électrostatiques
mises en jeu, de manipuler des
molécules posées sm"une surface.
Le 25 septembre 2000, une équi
pe berlinoise décrit dans Physical
Review Letters comment elle a ain
si, et pour la première fois, contrô
PAR ISABELLE BOURDIAL
Tel un Meccano,
le microscope à effet tunnel
a scindé deux molécules
d'iodobenzène et
a assemblé leur benzène,
symbolisé par un hexagone
contenant un cercle.
lé toutes les étapes d'une réaction
chimique a priori banale. Première
étape : localiser deux molécules
d'iodobenzène parmi celles dépo
sées sur une surface de cuivre, et
figées à - 253 °C. Ces molécules
sont composées d'un anneau de
six carbones, le groupement phé-
nyl, lié à un atome d'iode. Seconde
étape; sectionner la liaison phé-
nyl-iode en envoyant une décharge
électrique. De la pointe du micro
scope, les chercheurs ont ensuite
rapproché les deux groupements
phényl obtenus et les ont collés
par une deu.xième décharge pour
former une nom elle molécule : un
diphénvl. Un résultat qui porte les
promesses d'une spectaculaire
liberté dans la synthèse de molé
cules chimiques. A. D.
GÉNÉTIQUE
Vol de gènes
Thermoplasma acidophilum,
un micro-organisme
du groupe des Archaea, peut
vivre dans des conditions
extrêmes d'acidité et de
température. Le séquençage
de son génome, effectué
par une équipe internationale
menée par Andréas
Ruepp (Institut
allemand Max-
Planckde
biochimie),
révèle qu'une
forte proportion de
ses gènes proviendrait d'une
autre Archaea mais aussi de
bactéries. Cette surprenante
capacité d'acquisition des
gènes étrangers s'explique de
diverses manières. D'une part,
l'organisme ne possède
pas de paroi cellulaire;
or, cette structure fait barrière
aux longues molécules d'ADN.
D'autre part, 17 % des
séquences codantes
de son ADN sont très proches
des gènes bactériens, ce qui
lui a permis d'intégrer des
gènes de bactéries du même
habitat. Enfin, elle ne semble
pas posséder de système
chargé de détruire l'ADN
étranger. Ces propriétés
ont favorisé le transfert de
fragments d'ADN de grande
taille, un avantage en
terme d'évolution. Ces atouts
suscitent d'autant plus
d'intérêt que T. acidophilum
pourrait être l'ancêtre
des cellules eucaryotes
(dotées d'un noyau). S. C.
OCÉANOGRAPHIE
UN TSUNAMI DANS L'ATLANTIQUE
• Des géologues
Chaîne de volcans
anglais dénoncent
à La Palma, aux Canaries.
la menace réelle
de raz de marée
dans l'Atlantique,
après avoir étudié
le volcan Cumbre
Vieja, à La Palma,
aux Canaries.
Un bloc de roche
de 20 km' est en
effet susceptible
de se détacher du volcan
pour s'effondrer dans la mer.
Selon une équipe
de scientifiques menée
par Simon Day, du Benfield
Greig Hazards Research
Centre, à l'University Collège
London, un tel effondrement
engendrerait une vague
gigantesque qui traverserait
l'Atlantique à plus
NEUROPSYCHOLOGIE
Filmer les souvenirs
Comment se souvient-on?
Trois chercheurs de l'univer
sité Washington de Saint-
Louis (Etats-Unis) apportent
une première réponse à ce qui était
pressenti mais encore inobservé :
lorsque l'on se souvient d'un son ou
d'une imase, le cerveau sollicite
de 700 km/h. Haute d'une
cinquantaine de mètres, elle
déferlerait sur les côtes est-
américaines et caribéennes
et pouiTait pénétrer
à l'intérieur des terres sur
plus de vingt kilomètres.
Toutefois, il est peu probable
que l'effondrement
se produise avant plusieurs
centaines d'années. S. H.
uniquement les zones du cortex
que l'e.xpérience initiale avait acti-
\ ées. L'équipe de Randy Bucknet a
observé, grâce à l'imagerie par ré
sonance magnétique, l'activité cé
rébrale de volontaires soumis à dif
férents stimuli visuels ou auditifs.
Publiés dans la revote Proceedings
of the National Academy
of Sciences (vol. 97, n°20),
les résultats montrent ce
pendant que seule une
sous-partie du cortex (la
plus "évoluée") est activée
lorsque le sujet se remé
more le stimulus. Mais le
souvenir d'un bruit acti
ve bien le cortex auditif,
et celui d'une image, le
cortex visuel. M. C.
N' 999 •DÉCEMBRE 2000 • SeuBKiil; 15

iu 'i
Em-
_.
W-i^-i.
ARCHÉOLOGIE
Tissage romain
Desfragments detis usre
trouvés à Pompéi et à Her-
culanum viennent
analysés par l'Institut de
recherche et de technologie d'Arco
Felice (Italie). Ils ont livré des
informations nouvelles sur les
matériaux et les techniques de
confection ayant cours au mo
ment de l'émption du Vésuve, en
79 de notre ère.
L'examen au microscope et aux
rayons X a révélé la nature des
fibres (coton, laine de mouton et
angora, chanvTe, kapok, byssus de
mollusque) et les techniques de
DU CACAO CONTRE LES CARIES
• L'équipe de Takasho
Ooshima, de l'université
d'Osaka, au Japon,
a rapporté avoir identifié
dans l'enveloppe
de la fève de cacao une
molécule qui protège
des caries en empêchant
les bactéries d'élaborer
la plaque dentaire.
Des rats ayant consommé
cette molécule et ayant
16 • N" 999 • DÉCEMBRE 2000
aaf;
SM^
:
V-
G. DAGU ORTI
tissage (toiles et dérivés de toile de
type cannelé ou natté) utilisées.
d'être « La découverte est fort intéres
sante » commente Christophe
Moulherat, qui a lui-même étudié
des fibres de coton datant du or
siècle. Mais aux yeux de l'archéo
logue du Centre de recherche des
musées de France, le plus extraor
dinaire reste la présence de kapok.
Jusqu'ici, les plus anciennes de ces
fibres étaient rattachées à la pério
de médiévale. Le kapok romain,
tiré de la plante du même nom,
provient probablement d'Inde ou
de régions voisines. I. B.
MÉDECINE
été soumis, pendant trois
mois, à un régime hyper
sucré n'ont eu que
six caries en moyenne,
contre quatorze pour
les rats témoins. Avant de
penser à introduire
cette molécule dans les
dentifrices, les chercheurs
doivent maintenant vérifier
qu'elle est également
active chez l'homme. A. C.
AGRONOMIE
Gaucho: verdict
pour bientôt
La Commission des toxiques
statue en décembre
sur le sort de Gaucho.
Le 22 janvier 1999, cet
insecticide de la firme Bayer
était en effet interdit pour
deux ans, le temps de vérifier
par un vaste programme
d'études auquel participent
l'Inra, le CNRS. l'Afssa,
le Cetiom et Bayer,
les accusations portées à son
encontre par les apiculteurs.
Pour eux, il ne fait aucun
doute que Gaucho utilisé
en enrobage des semences
de tournesol est le fauteur
qui dérègle le comportement
des abeilles. Celles-ci
désertent les ruches
et fabriquent deux fois moins
de miel. Neurotoxique
persistant et systémique
(véhiculé par la sève),
l'imidaclopride, matière
active de Gaucho, pourrait
bien être le coupable.
Encore faut-il le prouver.
Au mieux (au pire...) a-t-on
montré à l'Inra d'Avignon
qu'une abeille peut être
décimée lorsqu'elle accumule
sur huit jours une dose
infime de 4 picogrammes
d'imidaclopride,
soit 10000 fois moins que
la dose toxique en prise
unique (toxicité aiguë).
Mais ce critère est jusqu'à
nouvel ordre le seul
valide au regard du risque
pour l'abeille. M.-L. M.
Prèndr^l^^^^mprendre,
c'^d^di^sir!

GRAINES
^GENIE
La méthode qui donne
envie d'apprendre du
CEI à la 3™®

• L'enfant reçoit une

mission concrète à
remplir, il devient ainsi
plus impliqué pour avancer
dans le cédérom.

• Deux approches
pédagogiques pour
un apprentissage plus
efficace ;

Traditionnelle ;
avec plus de 1200 leçons
et exercices conformes
au Programme de
l'Education Nationale.

Par l'expérience :
l'enfant doit construire des
objets en utiUsant toutes
les matières scolaires.
Il fera ainsi le lien entre la
théorie scolaire et son
Une collection de 15 CD-ROM en
utilisation dans la vie de
François, Maths, Histoire,
tous les jours.
Géographie, Sciences et Anglais
L'apprentissage devient
plus naturel et efficace.

Et aussi ;
• Un test d'auto-évaluation
pour connaître les chapitres •^ I i 1 1 1 -S î A A
à travailler en priorité.
•Un tableau de suivi des
progrès. I ' • t t » i » • '
• Une continuité gratuite sur
Internet avec la tribu ©près l'école.
iwww.tic-eduso

'Oîr 803ii<iinia
•
 RECHERCHE
MATHÉMATIQUES

i Comment mélanger
au plus juste r ~
Il faut sept brassages
pour mélanger un jeu
de cartes affirmaient,
il y a dix ans, deux
mathématiciens. Une
nouvelle étude certifie
(axe
qu'on peut même i horizontal).

Lapartie de poker achevée,

en faire un peu moins...

le croupier mélange soi

gneusement les 52 cartes.
Il coupe le paquet en deu.x
parties égales qu'il tient
dans chaque main et fait
bruisser les cartes des deux pa
quets en les intercalant.
Combien de fois doit-il répéter ce
brassage pour être sCtr que les
caites sont bien mélangées et que
les joueurs réunis autour de la
table ne disposent plus de la
moindre information sur la pro
chaine distribution?
Le règlement officiel de la police
des jeux impose au croupier de
brasser les cartes au moins deux
fois. Deux mathématiciens améri
cains, Daxid Bayer et Persi Diaco-
nis, ont calculé en 1990 qu'à par
tir de sept brassages, le meilleur
joueur professionnel a moins
d'une chance sur deux de sat'oir si
le jeu de cartes est parfaitement
mélangé et a donc intérêt à consi
dérer la nouvelle donne comme
totalement aléatoire.
Nick Trefethen, de l'université
d'Oxford, en Angleterre, et son frè
re Lloyd, de l'université Tufts, aux
Etats-Unis, viennent de se repen
cher sur la question (Proceedings
ofthe Royal Society n° 2003).
Plutôt que d'utiliser, comme
leurs confrères américains, la
théorie des probabilités pour éva
luer la qualité du mélange, ils ont
exploité la théorie de l'information
mise au point par Claude Shan-
non en 1949. Les deux mathémati
ciens ont tout d'abord évalué l'in
formation contenue dans un jeu
de "n" cartes dont l'ordre est par
faitement connu. Ils ont ensuite
m
mathématisé algébriquement le
brassage du croupier. Le mélange
d'un paquet de cartes peut alors
être considéré comme un proces
sus de destruction de l'informa
tion. A chaque brassage, l'informa
tion diminue. Le mélange est
parfait quand l'infoimation est
égale à zéro. Ainsi, pour un jeu de
52 cartes, il ne reste que 3,52 % de
l'information au bout de cinq
mélanges, et 0,92 % au bout de
six. Le croupier n'est donc pas
obligé d'aller jusqu'à sept.
Une nouvelle partie peut enfin
commencer... H. P.

18 • N° 999 •DECEMBRE 2000

 • .îïïïKîîSïr' •-«•*'.s«<»îS!:sbî::!:sî«::?ï!"*??"*s«s«!«*s«
^ëmmummmSîéT
l*«i" (•««s.îïSâïSïî îSî;2Î**""'^b"'^"!'!«««s««««
- • 9 i'i*--*'*' • •«••««sss •â«ââ«:îg;:s;
bgixaSïîgÉBâî B - ÏÏSBÏ'SB»*"'!»»""#»»"*
S.i.KsïïïïîSiiiS^iîïSÏÎ^ÎBBBÎ'g-.ggïaB-s
liîîpifiSiïï*'-- —
«>••« ««••««««*>(• *«i««i(«frp««« ««ttimBNMaBà;!,
«• - '"W»»»»»'-'«•«••«•«««Si . jSpéSÎBM**
!Biiîê2îîllï:::»«î"ï*?îislsSs!fi!Sî"î;î.,;
r » 'ss"- z --""•'«•sïïs'' • l^«€S«ë Ib "
• « *-• * "•-««•iïiiSiSiàï;;.iîï3Kî;i55iïi;;;îf*"^MÎî*Biilî?»î«ïîîîîïSi
«t- "W ?•-*««•* -B««B«*«éS%*a£2S2SS5S
2?^
Zi ' BKPM •
-25S2-* -*• «
•" '•«S2 «222 ®
2SS 222
ï:2i "Sm 25r;2222?2»555?--î?ç«««"<?«i^
^---•---g-r-T-î--r-2»»»«»pp»»ppmP
« » ;»«> », ,«g- «g- » « BgggggBgàÎBâ::*::::;::;;;;;
* *^*** •• '*«B«'l^*Si5e«K«iee*iêêe;22222^SL 2* -
2«g«9 PBPPBBM 9' —«—..«•«««*«
«-«*.« «I«•W**e*îe«w««52*«5222aï£222SS"""^"*^5Wl*«****«**'*««*«*«
-•«é>^iig222222522522g222g?fliff»»"«Biip««iiiBBga«gpp«^;ii2s:;g222
«• « »«•««••' •- -••«-««PB «-•j5*«5fi#B«îè«2S;ï;;2222£!2223i2-*^"'*'^wa?B»»i? •s-"--**-..
«« * • •!^«â««B«WB«««222£2é22222S222SR2*"'?^""5*î^*5*fî^p-*"^«*'«*«»iB»«"
wv*^
a-?*»»*»-»-» 2 -••jnçBB.B- .»B^«B«BÉ«è«i2««!!2îS2S222£2i22S2Sa*^**!5^'^^*'*^'*w^^»
w«ii«vppmwiw

«*- _ -iisai ««•••

^5- •
n *•«•
mmmm
•
«>
5/:««»t«B««p*g«f.pfc22£ ï5ï2225222222^&5-*'^w*««*iii««B»iï5OTB«««.
' 9 «*•«•««««•<«
BM . „«««•«« 25î2ï222222Sï22ÎSE2'22"''^'"'5*!'S?'?*"*i'^^«'
•«««PBi
* V «««4
••• •* »«•«( •KBpi
» • .««««
«««
éé
«« *
•*«««!
Bp««t
•»««•
p .mikmm
iïimmmt'
Immirn^
«P« ««««BP
o
*• - _«•» •
« I «•* u «iiwii«
WfWkCB

LA CONCIERGE EST DANS L'ESCAUER

«•«««a
iKSBPâ
!«**««
iâBHÎiB
• «««•
K- <5- B "«•i* S
Wmm
««
«•« 9
_
««•««•
«•«!«•
««•«•
e VSKVAfK
••«tia
««« P««B«IW'
z !>««•(««'

«#•« ^«»«Baa«g àBRaçii

*? 9 ' . -- - '"^•^*«a«'a"*«BB*«?«9*M«K«SB«££«âaKâââî2SSS!
. ...BBwSÎtaâi•?««?•««•••••«•»«•«••• . «•"'"•««•«afiKBwaBapâpaâBaPi
^ « .''aa'BBBaaiÎKBai
9 '••••^'•^•' •««
iéép p ,-• « '•'•r • - ^.«««aâaaaiiaBapiHaàaBsiBi
- - -- - - •-- -------. - •

« 9 _#«*«•• -««i ^ -« «««*

««« *t«méé»immmmm "««*?•*«»• :«*-îïî22!éSl22222S22''"'*"*!ï»**'^*"?*"^«'?"'«^*!€^*^'5â»»i«««Ba««i -
«à _ «««apâ«Miki«« ^BVPpaaaB _ a«aa««?Baaagp
«â 9 paàpMéipapBwM'. - *•»•••»«•« _ - ..•«•«««••««•••«•«••«•fcPPBàBpaMtîpéaBataâ». .->i,.
mrnm
9 * ••''*''2-1
y *• -••^faaiâaaài "?*?'!aaà**«aâ«>l"BB««««iÉag«Bp««i||iiiKi«M«a«««gvKaiKiî«i
9^9 _
*0 ««•«.* 1 !!aa«a«i«g ••att«a«««»a»àv«àv«p«BgpvB«Bâiip«BgBfligBâa««£«iH«â«
"9^9 n» «•••« «•' BB««*a«*«*aBaBBâaBa«iBii«iiiaPB«aâaiia«p«kBB«B£gaBKaa
-- ..'•••a* .. .
*• •«• ••••
• «e» «??"•
* 9 «*•- PPM
[ pp^ ^ ^ ^ ^ ^ VIS w i ..» «MV^WWWWSt _
igcii,I^2*aaa««a««P«««p«««pip*p«p«a«pPKa«p««Bâppa««!tppKpp«Mp«pB£
«âpiipMjiI^S'^SI^aBBBppapipiicBKtBPPPKPPPâéBèPKPPPPPPtiif ««"««aPiipKaaa
* «a«g«aw22'S<«***(B*wp«appp«ip«*ftBP««aiiappp«pagp*iiM^*'^papaat«*p«Ha
a «•paiKB4Ï2"?a"**B««p««Pakw«i««ppp»«««p«PMPCif««pp«P « ' ««apappaap
9 ^PPBpappaip
^ ^«cgag;^=^aaaK*pp«f*p«MpBppp««p«««pp«a«g«iiippâ«iii«B«pp«iaipgBBPPP«p
«••ÎRà«222'"***¥*^*"'''*"*MBBPBaB«P«B»KB«««»Pa««li|»âppp|ÎBPPBP«B<iaKP<
9. pM««é«Br***a*Sa"** PaappftappMMpiipiiBâBâMPPiiâaMPaaàiîpapaPHPKgrppiMi
H «PB«aga«M' »^p>*"'"**'*âfiàp««Kp«aMBàapâ«RappPPB«wpapi«aBPPPBa«i
^"" («22!;***"''^ -.? BpgâpgawpfippBaaapapaHaPappppBBppapâPBPBPPàapi
-.*?aa*aa
:-_'***!*** *P. .-«KMa«a«p«BpàBPBBaaa^'~k««apii»«i«PBPaàBpaPP«BPi
.-«Bppppa"' w !*<***p««ââ«àaBPa«pâB«àp ' P ' *tmmmmmmmmmmàmwmmMm''mmum<
•*a«PBa
— «appiBBPPaipPBPBPiipaaftRâPt
B ^«BiBBg2.2'"^9'^l!*!""»""*»«K««««"S« * «MBHBaBBPBBBBBBBaPBPBBPBP*'
I B«BBB««£22*C'*^**'*Ea"*â«RaB«iBBBBBBi>(><<«B« .0 • «BBaaàPBpâBBaaBMBaBP** i
_ ' B«Bââà«à2^a*S9««a«'^Bii«w««pMgttpB«pp ,>«'ii...«««CBaP«Bâaa«B«atapap««!««.*
9 a«kaMB««^>!'*!'S*^a**«<!:«aBaâw«KPBppii«pp ..««paaBiaBapââtBpBKaéiîaPaPHB <
9 I •B«««aaH«l***-**9'^**!a*««K<aaâBRB«tBPP««KaaâwaaaKâpBaaâ»aB«pâ«iappp-:.i
li«p BraS»«*""*' • *'««waàaa2^^2*-*a«a<!««aasp«s«B«âgpBaàsââa«âaâ«àâBppBPP«àaavKaap«Bai
_ ..Bpgàpag^^â
>w^***?^a*a*?*«*aa«a««««âBaBâa«Baii(aà«w«âàppâa«âap«aaBàpaHPi
«a *.paaç..pg:« '
00 **••- -«àaégZaaSf!;''''*
*tpaBâ«a«iiaii«aââaapap«paagPBapaBaapaaaapapwt
RECHERCHE
OCÉANOGRAPHIE
La plus
vieille marée
Deux géophysiciens améri
cains viennent d'identifier
les plus vieilles traces de
marées jamais découvertes:
celles-ci remonteraient à 3,2 mil
liards d'années ! Kenneth Eriks-
son, de l'université d'Australie, et
Edward Simpson, de l'université
Kutztown (Pennsylvanie), ont re
trouvé ces empreintes sur des
roches provenant du lit de la riviè
re Sheba, en Afrique du Sud. Ces
ASTRONOMIE
JEUNESSE TURBULENTE
• Les jeunes étoiles qui n'ont
pas encore atteint leur premier
million d'années sont des astres
extrêmement agités, comme le
montrent ces images
exceptionnelles, prises par le
télescope spatial Hubble entre
1995 et 2000. On y voit l'étoile
binaire XZ Tauri, située à 450
années-lumière de la Terre et
encore en formation, éjecter à
plus de 540000 km/h une
20 • N** 999 • DÉCEMBRE 2000
grès comportent une succession
de stries sombres qui correspon
draient, selon les scientifiques, aux
dépôts de limon laissés il y a plus
de trois milliards d'années par le
flux et le reflux de la mer, alors
gigantesque bulle de gaz dont
la température atteint 9700 °C.
D'après l'étendue de cette
bouffée de gaz (640 unités
astronomiques, soit 640 fois la
distance Terre-Soleil), celle-ci a
probablement pris naissance
voilà vingt ou trente ans. Une
fraction de seconde dans la vie
de cette étoile qui atteindra
sans doute plusieurs milliards
d'années. V. G.
Sur ces roches africaines, on peut
voir des stries probablement
laissées par des marées vieilles
de 3 milliards d'années.
toute proche. D'après l'intensité et
l'écartement des stries, les physi
ciens ont réussi à calculer que la
période de rotation de la Lune
avoisinait à cette époque vingt
jours, au lieu de vingt-sept au
jourd'hui. Son orbite, en revanche,
était déjà pratiquement circulaire,
ce qui constitue un argument de
plus en faveur du scénario de la
collision, selon lequel la Lune au
rait été arrachée à la Terre au
cours d'une collision très violente
avec une autre planète.
Si la Lime avait été un objet exté
rieur capturé par notre planète,
son orbite, il y a 3 milliards d'an
nées, aurait plus vraisemblable
ment été elliptique. V.G.
 jpîii

SîiiiiiyîiM

La marqueet les )elons-letlres Scrabble sont des éléments protégéspar J.W. Spear and Sons PLCet tmricédés à MATTEL FRANCE.
 I Zhores
Alff^rnv
NOBEL DE PHYSIQUE
Des lauréats vraiment branchés
S'ilfal ait il ustrerla fécondité
de la recherche scientifique
et son rôle irremplaçable
dans la \ie pratique et écono
mique, on ne pourrait trouver
meilleurs exemples que les travaux
couronnés cette année par le jur\-
de Stockholm. 11 a décerné le prix
Nobel de physique pour moitié à
l'Américain Jack Kilby, de Texas
Instruments, à Dallas, père du cir
cuit intégré, et pour moitié au Rus
se Zhores Alferov, de l'Institut de
physique et technique A. F. loffé,
à Saint-Pétersbourg, et à l'Améri
cain Herbert Kroemer, de l'unh^r-
NOBEL DE CHIMIE
Plastique magique
LesdeuxAméricainsAlan Hee-
ger, 64 ans, professeur à l'uni
versité de Californie, à Santa
Barbara, et Alan MacDiar-
mid, 73 ans, professeur à l'univer
sité de Pennsylvanie, ainsi que
le Japonais Hideki Shirakawa,
64 ans, professeur à runi\'ersité de
Tsukuba, ont reçu le prix Nobel de
chimie 2000 pour leur décou\ erte
des pol\Tnères conducteurs d'élec
tricité. Dans les années 70, les trois
scientifiques ont montré qu'en "do
pant" un film de polyacétylène (en
l'occuirence, en l'o.xydant avec de
la vapeur d'iode), sa conductiHté
22 SetaesM; •N* 999 • DÉCEMBRE 2000
sité Santa Barbara, en Californie,
tous deux à l'origine des hétéro-
structures semi-conductrices.
C'est vers la fin des années 50
que Jack Kilby, né en 1923, a
cherché à réunir sur une même
"puce" les éléments des circuits
électroniques. La réalisation, at ec
les difficultés de miniaturisation
et de fabrication en série, a pris
une dizaine d'années. Depuis, les
puces ont permis l'essor de l'élec
tronique et de l'informatique, qui
ont envahi presque tous les re
coins de notre existence.
Zhores Alferov, né en 1930, et
électrique augmente
un milliard de fois,
devenant alors com
parable à celle de
métaux comme le
cuivre et l'argent.
Les propriétés op
tiques du matériau sont aussi
modifiées, puisque celui-ci émet de
la lumière. Outre leur intérêt
en chimie fondamentale, ces re
cherches ont donné naissance à de
nombreuses applications récentes,
comme les diodes électro-lumines
centes, de nouveaux écrans vidéo,
de nouveaux marquages de pro
Herbert Kroemer, né en 1928, ont
quant à eux inventé en 1963, indé
pendamment, de nouveaux com
posants semi-conducteurs à base
non plus de silicium mais de
tranches très fines d'arséniure de
gallium et d'aluminium.
Ces hétéroslructures aux perfor
mances remarquables ont révolu
tionné la micro-électronique et
l'opto-électronique rapide. On les
trouve, entre autres, dans les lec
teurs de CD, les satellites de télé
communication, les stations de
téléphone mobile et les câbles
de l'Internet. H. G.
Alan MacDiarmid, Hideki Shirakawa
et Alan Heeger (de gauche à droite)
duits dans les supermarchés, des
traitements de pellicules photogra
phiques, etc. Et ce n'est pas fini :
les plastiques conducteurs ont un
grand avenir en microélectronique
et dans les technologies de l'infor
mation. H. G.
I ' ' Saviez-vous qu'un conducteur blessé lors d'un occident sons tiers responsable n'est pas
' ' protégé par la loi ?Cette anonralie; notre contrat Pacs* la corrige une fois pour toutes.
Assurartce tous risques corporels pour le conducteur et les siens,
cecontrat met votre famille et vous-même à l'abri de tout, ^81
même à bord d'un véhicule de location, d'un taxi, voire d'un bus. -^|
Ce n'est pas que nous oyons quoi que ce soit contre les platanes... ^ t ^-1
'Mais force est d'admettre que nous avons un petitfaible pour les humains. MAI F
£ Rejoignez-nous : (On'AzuO 0 810 500 810 ou WWW.maif.fr
• PRfXAPPU-LOCAL ^

. r ke-'conttat Pacs est comptémentaire du contrat aytomoto de la MAIF. :;ASSURE-U|

RECHERCHE
BIOLOGIE MARINE
Le plancton faiblit
Hormis le réchauffementcli
matique, la hausse du taux
de CO7 atmosphérique a aus
si des conséquences directes
sur la végétation teiTestre (la pho
tosynthèse est favorisée) et sur les
organismes marins. Des biologistes
américains et allemands viennent
de montrer que chez deux espèces
de plancton appartenant à la famil
le des coccolithophoridés, le pro
cessus de calcification diminue de
façon spectaculaire quand le taux
de CO2 atmosphérique augmente
(Nature, n° 6802). Les coraux et les
algues calcaires réagissent de
même, ainsi que l'ont démontré
des chercheurs du laboratoire
ARCHÉOLOGIE
FOUILLES AUX ULTRASONS
• Le laboratoire de recherche
bioacoustique de l'université
de rillinois a développé un
système de repérage de petits
objets enterrés. Par des
techniques similaires aux
ultrasons utilisés en médecine,
on peut obtenir des images de
haute résolution. Ce système
est plus rapide, plus précis et
moins cher que les fouilles à la
24 Smmla • N** 999- DÉCEMBRE 2000
La calcification du piancton
diminue quand la teneur de l'air en
CO2 augmente (images du bas).
d'océonographie biologique de
Villefranche-sur-Mer. Ces orga
nismes participent pour plus de
80 % au processus de calcification
marine. Ce processus étant lui-
même source de CO2, la baisse de
production de ces organismes
pouixait ralentir un peu l'accroisse
ment du CO2 atmosphérique. Mais
il est trop tôt pour évaluer toutes
les conséquences de cette réaction
de la communauté planctonique
sur l'écosystème marin, d'autant
plus qu'on n'a pas pris en compte
le réchauffement du climat. H. G.
main. Les essais ont permis de
repérer une assiette en acier,
une bouteille en verre (vide),
une barre d'alurniniitm. Cet
outil ne sonde qu'à ime
profondeur de 30 cm environ
et repère des objets de 5 cm de
diamètre. Une fois amélioré,
il pourrait être utilisé tant en
archéologie que pour des
opérations de déminage. S. H.
IG NOBEL
Ignobles Nobel
Avez-vous la moindre idée
du traumatisme causé par
l'effondrement de la lunette
des toilettes en Grande-
Bretagne? Saviez-vous que
la plupart des incompétents
ignorent totalement
leur état? Connaissez-vous
les qualités gustatives
des têtards du Costa Rica?
D'éminents scientifiques
se sont penchés sur ces
questions. Pour récompenser
l'originalité de leur recherche,
un Ig Nobel (soit, en anglais,
"ignoble" !) leur a été
attribué par Annals of
Improbable Research. Pour
la dixième année consécutive,
cette revue humoristique
distinguait des travaux « qui
ne pourront ou ne devront
jamais être reproduits ».
La cérémonie, présidée par
de vrais prix Nobel, s'est
tenue le 5 octobre dernier
dans le théâtre de l'université
Harvard (Massachusetts,
Etats-Unis). Elle s'est
achevée par le prix Ig Nobel
de la paix, décerné à la Royal
Navy pour avoir ordonné
à ses marins de crier:
« Bang! », plutôt que de tirer
des coups de canon... A. D.
Ont collaboré à cette
rubrique : Albane Canto,
I Stéphanie Cohen, Matthieu
1 Crocq, Anne Debrolse, Valérie
I Greffoz, Hélène Guillemot,
Sophie Hoguin, Marle-Laure
Molnet, Hervé Poirier.
 lEaEURS

PORTAS

rien n'est inpossible dans le domaine du Home Cinéma numérique,

^dlci la chaîne NS-SVSS, avec lecteur de SVD/O intégré : puissance totale de
500 Uatts répartie sur 5 haut-parleurs satellites discrets et esthétiques 1D£0 EMBARQLJÉt

^c subwoofer assorti, son Surround Dolby Digital et DTS, design à la fois

1? d'une élégance unique, âui rend possible chaque

épuré et sophistiqué, pour un ensemble avec écran séparé

mission impossible, où et quand vous voulez ?

• VD PÛ^'

ENREC5"KE1,'RS"

... î présumé*
ENVIROniniEMENT PAR CHRISTINE LAURENT

•• •la» I-^ ./" » - • Ati ;.' ' .y ". 7 ^^-aigSvW^

V
V^ ^ ^»f

M. GREFF/BIOS

Quand une terre agricole n'est plus seront retournées à la friche.

Certains s'en réjouissent, sur
entretenue, la forêt progresse, et le paysage tout des jeunes et des urbains, qui
se referme. Les chercheurs étudient voient dans ces forêts "sponta
nées" un salutaire retour à la na
les zones tampons entre les différents ture. D'autres - notamment les

milieux écologiques afin de mieux habitants des régions de mon

Depuis les an ées 50, la

tagne - estiment que ces forêts
gérer l'expansion des espaces naturels. anarchiques bouchent le paysage
et les isolent derrière un rideau
de. La géographie de ces "accrus", - verdoyant l'été, mais noir l'hi
forêt française a vu sa apparus dans les années 90, fait la ver... Ils s'inquiètent aussi des
surface doubler. Elle part belle à la Corse, aux Alpes, risques d'incendie accrus.
atteint aujourd'hui au Var, à l'Hérault et, dans une Comment et à quelle vitesse la fo
quelque quatorze mil moindre mesure, au Massif cen rêt colonise-t-elle les parcelles
lions d'hectares. La tral, aux Pyrénées, à la Dordogne abandonnées par les agriculteurs ?
moitié de ces nouveaux boise et à la Gironde. Quelles en seront les conséquences
ments se sont constitués au fil du Les surfaces boisées gagnent sur la biodiversité et sur le paysa
temps sur les terres délaissées par 30000 hectares par an. En 2010, ge? Pour répondre à ces questions
l'agriculture et l'élevage, sans que quatre millions d'hectares de - qui intéressent les décideurs de
personne y prenne vraiment gar terres agricoles supplémentaires l'aménasement du territoire -, les

26 SasmUie • h' 999 •DÉCEMBRE 2000

scientifiques commencent à dé\e-
iopper des outils permettant de
mieux cerner ce phénomène et
d'envisager sa gestion à long terme.
Le Centre national du machinis
me agricole, du génie rural, des
eaux et forêts (CEiVLAGREF) de
Grenoble s'est associé aux ges
tionnaires des Alpes pour étudier
les zones de contact entre deux
types de végétation. A Aussois,
une commune de la vallée de la
Maurienne, l'équipe de Jean-
Jacques Brun a mis en évidence
la richesse biologique de ce milieu
intetmédiaire, où plus de 400 es
pèces végétales ont été recensées.
Les chercheurs ont observ é que
les espèces colonisatrices viennent
des forêts et non de la friche. Pre
miers arrivés, le bouleau et le pin
sylvestre, qui se mélangent aux ar
bustes. Puis les espèces d'ombre,
principalement le brachypode pen
né, qui domine la colonisation. Le
paysage devient alors plus monoto
ne et biologiquement plus pauvre.
Es en ont conclu que, pour limiter
les effets de la déprise agricole, il
vaut mieux faucher les bordures de
bois que défricher les parcelles en
vahies de genévriers ou d'églantiers.
A Clermont-Ferrand, les cher
cheurs du CEMAGREF dévelop
pent des simulations de la "ferme
ture" du paysage par les arbres.
Ils prennent en compte de nom
breux paramètres : les différentes
espèces, le mode de dispersion
des graines, les sols sur lesquels
elles tombent, la croissance des
arbres jusqu'à l'âge adulte. La
mortalité et la compétition des es
pèces entre elles sont également
estimées. Ce modèle, encore au
stade expérimental, devrait per
mettre dans quelques années de
réaliser une simulation de l'évolu
tion du paysage à l'échelle d'une
portion de commune. Colleront-
ils à la réalité? Ils aideront en
tout cas la population et les élus
à se projeter dans l'avenir.
AGRICULTURE
Abeilles
fongicides
Pourprotéger les fraises dela
pourriture grise, les maraî
chers doivent investir dans...
des mches. C'est le conseil de
chercheurs de l'université d'Etat de
l'Ohio et de l'université Cornell
(Etat de New York). Il suffit de pla
cer un fongicide à la sortie de la
mche : les abeilles y trempent les
CLIMATOLOGIE
EL NINOS^EST ASSAGI
• Les scientifiques de l'Institut
de recherche pour le
développement de Nouméa
(Nouvelle-Calédonie) ont fait
parler les porites fossiles
de l'archipel du Vanuatu.
Ces coraux présentent en effet
une particularité : leur teneur
en certains éléments chimiques
(strontium, uranium...) varie avec
la température de l'eau. Comme
ces organismes croissent
d'un centimètre par an pendant
plusieurs siècles, ils ont permis
à l'équipe de Thierry Corrège
de reconstituer les variations
de température de l'océan
Pacifique sur un demi-siècle, ily
a 4200 ans. Les chercheurs ont
ensuite comparé ces données
à celles recueillies dans la même
région entre 1951 et 1997.
La température de l'eau,
l'ensoleillement et le niveau
pattes et le répandent ensuite sur
les plants de fraise. Une étude me
née de 1994 à 1997 avec le fongici
de naturel Trichodenna harzianum
(un champignon qui inhibe le dé-
\'eloppement de la pourriture grise)
a montré une réduction de 78 % du
nombre de plants infectés, contre
une baisse de 40 % après une pul
vérisation classique. Les fraisiers
traités par les abeilles contiennent
deux fois moins de fongicide que
ceux pulvérisés, car les abeilles ne
déposent le produit que sur les
zones à protéger : les fleurs.
Mais ce traitement est-il totale
ment inoffensif pour les abeilles?
Depuis plusieurs années, les apicul
teurs soupçonnent en effet le pesti
cide Gaucho (Bayer) de paralyser
les abeilles. Les chercheurs améri
cains n'ont noté aucun effet néfaste
de Trichodenna harzianum sur les
insectes. V. G.
de la mer n'ont pas changé.
En revanche, les variations
saisonnières entre l'été et l'hiver
(aujourd'hui comprises entre
2 et 4 °C) étaient alors plus
marquées : de 1 °C (entre 2193
et 2189 avant notre ère) à
de 5 à 6 °C (en 2200 avant
notre ère). Ces importantes
variations thermiques indiquent
que le phénomène climatique
cyclique El Nino était alors
bien plus intense - ses épisodes
étaient à la fois plus longs
et de plus forte amplitude.
k' 999 • DÉCEMBRE 2000 • SmeeâêlK 27
ENVIROniniEMElilT
ETHOLOGIE
Le tapage
des crevettes
Les crépitations émises
jour et nuit par les colonies
de crevettes Alpheus
heterochaelis sont
si assourdissantes qu'elles
empêchent le bon
fonctionnement des sonars
des militaires
et des scientifiques !
Comment de si petites bêtes
(5 cm) peuvent-elles
être aussi bruyantes?
Contrairement à ce que
l'on pensait, Alpheus
heterochaelis ne produit pas
ce vacarme en se frottant
les pinces mais en refermant
sa grosse pince, affirment
des chercheurs néerlandais
et allemands, dont l'étude
a été publiée dans la revue
Science (vol. 289, n° 5487).
Cette grosse pince mobile,
dont la taille peut
représenter la moitié
de celle du corps, possède
un muscle rétracteur qui lui
permet de se refermer à une
vitesse fulgurante (30 m/s).
L'eau qui se trouve entre les
deux branches est expulsée
en un jet qui produit
des bulles d'air, appelées
cavitations. L'implosion
des bulles produit un son qui
atteint de 190 à 210 décibels.
L'onde de choc ainsi suscitée
assomme (voire tue)
les proies des crevettes. Elle
constitue aussi un moyen
de communication pour
la défense de leur territoire.
28 ^eeeesne • h' 999 •DÉCEMBRE 2000
Le nombre
d'oiseaux victimes
de la marée noire
provoquée par
ÏErika pourrait
atteindre 700000.
ORNITHOLOGIE
Unanaprèsla maréenoire
L'hécatombe de ['Erika
provoquée par le naufrage
du pétrolier frifea, la Ligue
pour la protection des
oiseaux (LPO) n'en finit pas de
soigner les rescapés. Au total,
63 606 volatiles sont passés par ses
centres de soins. Les deux tiers
étaient morts en arrivant, et, sur
le tiers restant, 2 150 oiseaux seu
lement ont pu être relâchés.
Parmi les victimes, quatre es
pèces étaient particulièrement re
DÉCHETS
TRI SÉLECTIF ET CONSCIENCE ECOLO
• Le tri sélectif des déchets
développe la conscience
écologique : voilà ce qui ressort
d'un sondage commandé par la
société Eco-emballage et réalisé
par la SOFRES auprès de six
mille personnes. Contrairement
à ce que pensent spontanément
la plupart des gens, il n'existe
pas de clivage entre les jeunes
et les vieux, les riches et les
pauvres, les habitants du Nord
et ceux du Sud pour ce qui est
présentées : le guillemot de Troil
(81,49 %), la macreuse noire
(5,15 %), le pingouin Torda
(3,64 %) et le fou de Bassan
(2,86 %). «Seul le bilan des
échouages et de la mortalité don
nera une estimation fiable du
nombre d'oiseaux morts en mer et
jamais retrouvés et de ceux "jetés"
dans les bennes à déchets lors du
nettoyage des plages», conclut la
LPO. Ce chiffre pourrait atteindre
700000 oiseaux.
de trier les ordures ménagères.
En revanche, 83 % des "trieurs"
se disent prêts à «ramasser
un plastique ou un carton
qui traîne par terre», contre
74 % des "non-trieurs".
Et 43 % des trieurs sont prêts
à réduire leur consommation
d'eau, contre 30 % des non-
trieurs. Conclusion de l'étude :
«Les gens qui trient sont
plus actifs pour préserver
leur cadre de vie.» l. C.
X

Quirre â se renconfref. mW le faire vraiment I

Chez Carafnal(.com. vous pouvez dialoguer avec
plein de gens connus : la pharmacienne du Mtrall.
l'étudiant en infoimottque de SchlMghèim.
la cousine de Madame Darmon et la menteure
amie de la patronne du pressing dlssoudiin
Et Ils sont plus de 5 millions comme eux
H
â se retrouver sur les fdrums. les chats
eties e-mails gratuits de caiamail.coffl.
vpicl de quoi rencontrer du monde.
ENVIROniliiEMENT
POLLUTION CHIMIQUE
Grand ménage
au jardin
Un sérieux ménage a été
réalisé au rayon "jardinage"
afin de limiter les accidents
domestiques et la pollution
des sols. La vente d'un tiers
des 800 produits passés
au crible par l'Union des
entreprises pour la protection
des jardins et des espaces
verts et par le ministère de
l'Agriculture est désormais
interdite. Les autres porteront
la mention : «Emploi
autorisé dans les jardins. »
ENERGIE
Terrain pollué,
mais ensoleillé
Puisqu'il est impossible de
construire des habitations sur
les anciens sites industriels
pollués, pourquoi ne pas les
couvrir de panneaux solaires?
Cette idée, lancée par
le département de l'énergie
américain (DDE), est en train
de devenir une réalité.
L'entreprise Chicago Solar
reconvertit des terrains
urbains pollués en centres
de production d'énergie
solaire. La nouvelle société,
qui emploie cent personnes,
produit 24 millions de
kilowatts par an. L'expérience
devrait se généraliser. L. c.
Ont collaboré à cette rubrique :
Loïc Chauveau, Valérie Greffoz.
30 ^iBKxeJTa • h"999 • DÉCEMBRE 2000
L'incinérateur de Besançon.
SANTÉ
Trop de cancers
près de
hncinérateur...
Uneétudeconduite par1epi-
déraiologiste Jean-François
Viel, de l'université de Be
sançon (a\ ec la participation
du registre des cancers du Doubs),
révèle que les riverains de l'inciné-
rateur de déchets ménagers de Be
sançon sont nombreux à dévelop
per des tumeurs cancéreuses des
muscles, des sarcomes des tissus
EFFET DE SERRE
LE MÉTHANE ET LES MOUTONS
• Dix millions de vaches et
quarante millions de moutons :
rien d'étonnant à ce que, en
Nouvelle-Zélande, le méthane
constitue 43 % des émissions
de gaz à effet de serre...
Le Néo-Zélandais Keith Joblin
(AgResearch Grassiands) et le
Français Gérard Fonty (Institut
national de la recherche ^4^^.
agronomique) ont étudié
les rejets de gaz des
ovins. Conclusion :
nourris de céréales plutôt que
d'herbe grasse, ces ruminants
n'émettent pas du tout de
méthane. En outre, les moutons
mous (STM), des cancers de la rate
ou des cancers des ganglions (lym-
phomes non-hodgkiniens - LNH).
Les scientifiques ont comparé,
canton par canton, le nombre de
cancers enregistrés au nombre
"attendu" - calculé en appliquant
les taux d'incidence obsei-vés par
classe d'âge, pour l'ensemble du
Doubs, à la pyramide des âges du
canton. Autour de l'installation in
dustrielle, qui rejette 160 fois plus
de dioxines que ne l'autorise la di
rective européenne de 1994,
45 personnes ont développé un
STM, alors qu'elles n'auraient dû
être que 31. Et 266 individus ont
développé un LNH, soit 39 de plus
que dans le reste du département.
Cette corrélation entre émissions
de dioxines et incidence de cer
tains cancers, déjà démontrée en
milieu professionnel, pourrait
donc exister aussi en milieu ouvert
et atteindre la population générale.
Mais, estiment les auteurs, «pour
établir un lien de cause à effet, il
faut compléter cette enquête en
réalisant des mesures de dioxines
et d'autres toxiques chimiques
dans les tissus biologiques».
qui broutent ne semblent pas
égaux entre eux ; certains
rejettent moins de méthane que
les autres. Les chercheurs vont
donc se mettre sur la piste du
mécanisme naturel qui
commande ces flatulences.
Contrôle des émissions
de méthane.
w

COUPÉ 406 PININFARINA

i Série spéciale Settant'ann
TECHNOLOGIE
Les apprentis camionneurs pourront
désormais apprendre à conduire
un poids lourd dans un simulateur mobile.
Destinésàasurer la for
A l'instar des pilotes d'avion.
mation des conducteurs
de poids lourd, quatre si
mulateurs mobiles vien
nent d'être mis en service.
Ds pouiTont répondre aux
besoins de nombreuses sociétés
dans l'Hexagone. C'est une premiè
re européenne, dont l'initiative est
due à l'Association pour la forma
tion et le développement dans le
transport (AFT) et de l'Institut de
formation pour les techniques
d'implantation et de manutention
(IFTIM). Le réalisme et les perfor
mances de ces nouveaux simula
teurs marquent un net progrès par
rapport aux outils de formation
proposés Jusqu'à présent. Ils ont
• h' 999 • DÉCEMBRE 2000
PAR GERMAIN CHAMBOST
été mis au point par la société
Thomson, connue pour ses équi
pements destinés, en particulier, à
l'entraînement des pilotes d'avions,
civils ou militaires.
A l'instar de ces derniers, les
apprentis conducteurs s'installent
dans une cabine de camion, dotée
de tous ses équipements, devant la
quelle défile un paysage virtuel en
image vidéo. Le souci de réalisme
va jusqu'à reproduire les bruits
dans la cabine. Les mouvements
sont simulés grâce à des vérins hy
drauliques qui restituent les coups
de freins, les changements de vi
tesses, les franchissements d'obs
tacles, mais aussi les comporte
ments du véhicule en fonction de
son chargement (effet balancier
d'une citerne remplie de liquide,
mouvement brutal d'une cargaison
mal arrimée...). Depuis son poste
de contrôle, l'instructeur peut sou
mettre le conducteur à des dizaines
de situations différentes, et tra
vailler certains types de difficultés,
par exemple le passage des ronds-
points pour les véhicules de gros
tonnage. Les aléas de la route ne
sont pas oubliés, des queues-de-
poisson de la part d'autres conduc
teurs au passage inopiné de piétons
qui traversent devant le camion.
Les mauvaises conditions météoro
logiques sont également simulées,
avec les divers comportements du
poids lourd en pareille situation.
Ce simulateur coûte environ 3 mil
lions de francs (près de trois fois le
prix d'un camion), mais il permet
d'économiser sur la formation à
bord d'un véhicule réel et de répé
ter autant de fois que nécessaire les
cas difficiles ou litigieux. A. B.
ACOUSTIQUE
Silence,
Larugosité des roues constitue
on roule...
l'une des plus importantes
sources de bruit des trains.
Or, cette rugosité est elle-
même affectée par l'action des se
melles de frein en fonte grise, qui
dégradent la surface de roulement
de la roue. D'où l'idée de rempla
cer la fonte par un matériau com
posite, moins "agressif". Dans un
numéro spécial de la revue UlC
Panorama consacré à la réduction
du bruit ferroviaire, Roland Hei-
nisch, président du comité tech
nique et de recherche de l'Union
internationale des chemins de fer
(UIC), affirme que depuis plu
sieurs années des freins à disques
en composite ont remplacé les se
melles en fonte grise sur les nou
velles voitures de voyageurs. Ce
qui se traduit par une réduction
sonore de 8 à 10 dB, que l'oreille
humaine interprète comme un
abaissement de moitié du niveau
acoustique. Reste les wagons de
transport de marchandises. Des
essais ont lieu depuis plusieurs an
nées, et l'on envisage là aussi de
remplacer les semelles en fonte
grise par des semelles en compo
site. Le bruit de roulement en sera
diminué, et le crissement typique
qui se produit au contact des se
melles de freins sur la table de
roulement des roues disparaîtra
complètement, indique la SNCF.
Des semelles en composite pour
réduire ie bruit dû au frottement
BRICOLAGE
UNE CHEVILLE DANS LE PLÂTRE
• La fixation d'une cheville
dans une cloison ou un mur
de plâtre n'est pas chose aisée,
les plaques de plâtre dont
l'épaisseur est Comprise entre
9 et 13 mm d'épaisseur,
les bricoleurs et les ouvriers c'est-à-dire celles que
du bâtiment le savent bien. l'on trouve couramment dans
Que l'on utilise un marteau le commerce. Son Tap-Fixest
ou un tournevis, on tombe une vis-cheville qui se cloue.
rapidement dans le vide, au-delà Son extrémité est pointue, afin
de la mince couche de plâtre de percer la plaque de plâtre.
doublée à l'arrière d'une feuille Gela fait, il suffit de tourner
de carton. Celle-ci se déforme la partie vis, qui est munie de
et cède très vite. Impossible deux ailettes à sa base. Au fur et
de mettre en place une cheville à mesure du vissage, les ailettes
qui tienne. Un inventeur français, s'écartent, et viennent s'appuyer
Willy Ez, a peut-être cependant sur la face arrière de la plaque.
trouvé la solution à ce problème. Le Tap-Fix peut ainsi supporter
Elle s'applique à toutes des charges importantes. G. M.
NUTRITION
Huile de foie de morue,
nouvelle formule
Bientôt, onpour
ra bénéficier des
effets de l'huile
de foie de mo
rue, et en particulier
de son apport en trita-
mines A et D, sans de
voir l'ingurgiter. En ef
fet, Sea Oil, une société
française (!) de Cherbourg
commercialise une huile de
poisson miscible, donc facile
ment incorporable à des bois
sons classiques. C'est une pre
mière mondiale, affirment Sea
Oil et le Commissariat à l'énergie
atomique (CEA), qui a collaboré ont déposé un
aiix recherches ayant conduit à ce brex et sur deux molécules, dont
résultat. Le CEA possède, en effet, l'une permet d'obtenir un liquide
des compétences reconnues dans miscible et l'autre une poudre par
le domaine des cyclodextrines, faitement soluble à partir d'huiles
c'est-à-dire des molécules hydro de poissons. Dans les deux cas,
philes à l'extérieur et hydrophobes toutes les propriétés nutritives des
à l'intérieur. Les deux partenaires huiles sont conservées.
N" 999 • DÉCEMBRE 2000 • 33
TECHNOLOGIE
CUfttTt
Lesairbagsinstal ésdansles
véhicules automobiles peu
vent se révéler dangereux, en
particulier pour le passager
avant. A la différence du conduc
teur, tenu de maintenir une posi
tion plus ou moins fixe denière son
volant, le passager peut adopter des
positions très variées. On pense
aux enfants qui jouent près du ta
bleau de bord, aux bébés installés
dans un siège adapté à leur taille
ou encore aux adultes qui se pen
chent pour lacer leurs chaussures,
par exemple. Le gonflage brutal de
l'airbag risque de les blesser ou de
MÉTALLURGIE
DU METAL NAIT LA CERAMIQUE
• La société française Mofratech
a développé un traitement
de surface qui permet
de transformer de l'aluminium
en céramique dure. Les pièces
à traiter sont plongées dans
un bain d'électrolyte à base
aqueuse, et on leur applique une
34 atesdfe •n" 999 •DÉCEMBRE 2000
les choquer. Pour tenir compte de
ces éventualités, la société alleman
de Siemens a mis au point un air-
bag "intelligent" doté de deux
"yeux" - deux petites caméras pla
cées dans l'habitacle de la voiture
qui reconstituent une image en
trois dimensions du passager
avant. Si, grâce aux informations
recueillies sur sa taille, sa corpu
lence et sa position, le système dé
tecte que le passager se situe dans
une zone critique par rapport à
l'airbag, ou dans une situation
anormale, il annule le gonflage ou
commande un gonflage partiel.
énergie électrique alternative
adaptée, qui génère des micro
arcs. Les réactions physico
chimiques engendrées au sein
des micro-plasmas ainsi obtenus
permettent la formation d'une
céramique dure à la surface du
métal. La dureté est nettement
supérieure à celle obtenue
par anodisation, l'adhérence
de la céramique sur la surface
est parfaite et offre une très
grande résistance à la corrosion,
tout comme à l'usure. De plus,
grâce à ce procédé, on peut
revêtir de céramique même les
parties internes des pièces.
PYROTECHNIE
Petits Incendies
en famille
Pour former les gens à
l'utilisation des extincteurs,
la firme britannique
Enviro Firelraininga mis
au point un système
qui recrée les feux les plus
courants : feu de corbeille
à papier, de friteuse,
ou de flaques de carburant.
Les flammes sont fournies
par du propane contenu
dans un récipient spécial,
relié au plateau de flammes
par un tuyau de 5 mètres.
Grâce au système de
commande, on peut régler
l'intensité des flammes,
en fonction des capacités
de l'élève qui s'entraîne.
Il est possible de simuler
des feux électriques dans
une boîte de fusibles, un
téléviseur ou un ordinateur,
avec effet pyrotechnique
et fumée. Lesystème est donc
particulièrement bien adapté
pour former le personnel
de sécurité d'une entreprise,
ou les membres d'une famille.
 Canon MVS numérique.
Réalisez vous aussi des images inoubliables.

"Je me promenais en ville, à l'étranger, quand j'ai aperçu cette femme ;

la ressemblance était saisissante ! J'ai aussitôt plongé la main dans la
poche de ma veste, j'en ai sorti mon MV3 - il est vraiment minuscule - et j'ai
filmé à l'instinct. Depuis, chaque fois que je revois ces images magnifiques,
je me félicite de ne pas avoir réfléchi sept ans avant de les tourner."
MVS : compacitë et poids record (395 g). Nouveau micro-zoom 10x optique avec
stabilisateur d'image. CCD 800 000 pixels avec Progressive Scan + filtre RVB. Viseur
couleur + écran LCD 2,5" 200 OOO pixels. Mode photo. Option DV-in pour montage
3 X 1£B X 8S îTsn- sur ordinateur. Prix public TTC conseillé : 12 000 F [MV3), ou 13000 F [avec DV-in).

Canon
Imaging across networks*
TECHNOLOGIE
ÉNERGIE

Radio à ressort
La société sud-africaine
Freeplay Energy, implantée
au Cap, s'est spécialisée
dans la fabrication
de petits équipements
qui fonctionnent à l'aide
de sources énergétiques
originales. Elle propose
des lampes torches, CANALISATIONS
des téléviseurs miniatures,
des appareils portables
Du gaz bien comprimé
de pulvérisation de produits
phytosanitaires, par exemple,
qui fonctionnent grâce
Pour être acheminé dans
des canalisations et sur de
norvégien qui font l'objet d'un
contrat signé en 1997 entre la
longues distances, le gaz Norvège et l'Italie. Le gaz transi
à des mécanismes à ressort
doit être fortement compri tera en effet par la France. D'ici à
ou à manivelle. Aujourd'hui, mé. Gaz de France mettra en ser l'an 2005, la station de Pitgam at
elle commercialise un petit vice, au mois d'octobre prochain, teindra une capacité de traite
poste radio qui fait appel la station de compression la plus ment de 15 milliards de mètres
à l'énergie solaire, assistée puissante de France (60 MW), sur cubes par an.
d'un ressort mécanique le site de Pitgam, près de Dun- Le chantier (photo) a commencé
pour les situations sans soleil kerque. Elle traitera, dans un pre en 1998. L'investissement total,
mier temps, les 6 à 8 milliards pour Gaz de France, se monte à
(nuit ou temps trop couvert).
de mètres cubes annuels de aaz 380 millons de francs.
Le ressort en acier se remonte
à l'aide d'une manivelle
ORDINATEURS
et entraîne ensuite
un générateur, qui alimente
le poste ou recharge un
AU DOIGT, ÀL'ŒIL ET ÀLA VOIX
accumulateur métal-hydrure, • James Flanagan et ses
collègues américains
si le poste est éteint. Autre
de l'université de Rutgers
originalité : le boîtier
(New Jersey), ont mis au point
est fabriqué en Makrolon, un système de commande
un plastique transparent d'ordinateur qui fait appel
de la société allemande à la fois à la voix, au regard,
Bayer, ce qui permet et aux mouvements sélectionner les objets
à l'utilisateur d'observer des doigts. Le MIM (Multimodal ou les icônes sur l'écran.

le fonctionnement de
Input Manager), interprète
les divers signaux qu'il reçoit,
son appareil.
et le logiciel Fusion Agent
y répond. Equipé d'un gant
de "réalité virtuelle", l'opérateur
interagit avec l'ordinateur
par les mouvements de ses
doigts. Le regard, dont
la trajectoire est repérée par
un rayon infrarouge, suffit pour
Une commande orale
complète le dispositif. Les
performances de ce système,
financé par la National
Science Foundation, ont été
testées avec succès par l'armée
américaine. Les premières
applications devraient
concerner les secteurs militaires
et médicaux. F. C.

36 SaaasJTe • h"999 - DÉCEMBRE 2000

L'Expérience de l'Extrême
Umberto Pelizzari
Avec ses multiples records du monde
DE PLONGÉE EN APNÉE, CE CHAMPION DES
PROFONDEURS FAIT PARTIE DE L'ÉQUIPE
SECTDR "No LIMITS", ANIMÉE D'UN MÊME
ESPRIT, "IMAGINER L'IMPOSSIBLE...
ET LE RÉALISER".

"^1

m
a

SECTuR
SPORT WATCHES

SECTDR VSG
Chrotiographe Suisse. Boite et bracelet acier massif. Lunette tournante unidirectionnelle. Verre saptiir bombé. Fond et couronne vissés.
Etanche à 200 m(20 ATI^. Prix conseillé.' 3195 F • Version alarme mouvement exclusif Sector. Elanctie à 10O m(10 ATM). Prix conseillé : 3495 F.

www.sEc:TORtsiDi-it.aiTs.c:DM • Renseignements et points de vente : Tél. 03 81 68 67 75

TECHNOLOGIE
AUTOMOBILE

Le moteur
qui s'auto-
En collaboration avec le
contrôle
constructeur Ford, des cher
cheurs américains de l'uni
versité Purdue (Indiana) ont
conçu un système de contrôle
électronique de l'injection d'es
sence qui prend en compte l'âge
du moteur. Le système de contrô
le classique est prévu pour adap
ter en permanence la quantité
d'essence en fonction des condi
tions de fonctionnement (au ra
lenti à un feu rouge, en montée,
en descente, en accélération,
etc.), afin que les émissions de
polluants soient le plus possible
réduites. Mais, soulignent les cher tiques qu'ils ont créés, prend en TÉLÉCOMMUNICATION
cheurs arnéricains, un tel système compte tous ces éléments. Outre le
peut être pris en défaut lorsque le contrôle des polluants, il rend in Du froid
utile le long processus d'essais qui
moteur vieillit. L'usure de cer
taines pièces, l'obstruction des permet de programmer le système pour téléphoner
injecteurs, la moindre précision d'injection électronique d'un nou Pour augmenter les capacités
des capteurs qui mesurent les veau moteur. D'où une substan
des relais, les opérateurs de
paramètres de fonctionnement in tielle économie pour les construc
teurs. A terme, il devrait même
téléphone mobile pourraient
fluent stir le maintien d'un mélan
ge idéal air-essence qui condition déboucher sur la mise au point faire appel à des composants
ne les émissions de polluants. d'un système de diagnostic perma supraconducteurs (refroidis
Selon les ingénieurs de l'univer nent, qui indiquerait les points à des températures de 80 K,
sité Purdue, le nouveau système, faibles du moteur, permettant ain soit -193 °C). Pour cela,
basé sur des modèles mathéma si de prévenir les pannes. il faudrait installer un petit
réfrigérateur en haut des
LABORATOIRE mâts-relais. Le programme
français Supracom
QUAND LA LIMACE (Supraconductivité pour
communication mobile) vise
FAIT SON ENTRÉE à répondre à cette demande.
• Pour évaluer l'action irritante ou jeunes poussins, par des... Le service des basses
d'un produit chimique sur des limaces. On mesure les effets
températures du CEA, situé
muqueuses et sur l'œil humains, des produits en analysant
à Grenoble, est chargé
un institut de recherche belge la perte de poids des limaces,
due à une surproduction
de mettre au point une
a imaginé de remplacer les
cobayes habituellement utilisés, de mucus, et la production solution aussi performante
et ensuite sacrifiés, grenouilles de certaines enzymes. que peu onéreuse.

38 ^meÈlTa •N° 999-DÉCEMBRE 2000

SECOURS
Casque modulable pour pompiers
Lespompiers européenspour
ront bientôt disposer d'un
casque dont les accessoires
sont adaptables en fonction
de l'intervention à effectuer. Ce
casque est le fruit d'une collabora
tion internationale entre des in
dustriels allemands, hollandais,
britanniques et français, sous la
houlette du fabricant de casques
français Gallet.
Aujourd'hui, qu'il combatte un
incendie ou qu'il porte secours aux
occupants d'un véhicule pour les
désincarcérer, le pompier porte
un casque dont certains équipe
ments sont parfois mal adaptés
à la situation, quand ils ne consti
tuent pas une véritable gêne pour
lui. Avec le système modulaire,
les sauveteurs peuvent modifier
Bulletin d'abonnement à SCIENCE & VIE
à retourner sous pli affranchi avec votre règlement à SCIENCE &VIE1, nie du Colonel Pierre Avia 75503 Paris Cedex 15
12 mensuels+4 liorssérie
trlmeslrlels de SCIENCE &VIE
t en cadeau la réédition
du N°1 de U SCIENCE ET LA VIE
leur casque en fonction de leur
mission et des risques qu'ils en
courent. Pour ce faire, ils ont dé
sormais la possibilité de changer
les types de tisière ou de lunettes,
les masques, les écrans faciaux,
voire la coiffe complète, plus ou
moins résistante, donc plus ou
moins lourde. Lampes, équipe
ment radio intégré, appareil respi
ratoire sont également amovibles.
Le nouveau casque sera donc plus
complet, tout en étant plus com
pact et plus léger. A. B.
Ont collaboré à cette rubrique ;
Arnaud Beinat,
Des accessoires permettent Farida Cherfaoui,
d'adapter les casques de pompier Gérard Morice.
aux interventions à effectuer.
;>4
je m'abonne 1 an à SCIENCE & VIE
et à ses hors série, soit 12 mensuels + 4
trimestriels thématiques.
Je recevrai en cadeau de bienvenue la réédition du N°1
de LA SCIENCE ET LA VIE *.
• je règle la somme de 299 francs** seulement
Prénom
Adresse
1 I I
Code postal
I 1
E-mail
Je choisis de régler par :
O chèque liancaire ou postal à l'ordre de SCIENCE &VIE
O carte bancaire
expire à fin année
Date et signature obligatoires ' débi de téopoon de 3 à 4 semaines à en
pBiir(klrè^ernent de votre ibomeinai et n
la biàa des iioda dispooâdes. ^
as iàa de 37i F prix de vem des £
B^zones ÔMi von iMréud de jotmsx. ^
aqq OFFRE VALABLE JUSQU'À MAI 2001 ETRÉSERVÉE À LAFRANCE METROPOLITAINE.
lUsI TlanCS Vous pouvez aussi vous abonner par téléphone au Oi 46 48 47 08
Cadnaéns i b loi a lletB de Si/él'l171 v dspaa dm è» faà a doaiE pinwilii wsisoasia. Far k« iattriédaiR. m pomz è»seKà
seulement raiàrdepnpsÉB {ms tonsmseosK.km icliuém pftinEflfcdmésnBBgB iiéfacmm jrimsdres a s pariée, «mrrins te
SV999
MEDECINE
Les nouveaux traitements du sida
sont porteurs d'espoir, mais ils favorisent
la recrudescence des comportements
Larecherche sur les traite
à risque. Les spécialistes s'inquiètent.
ments du sida vient de fran
chir un nouveau ptis. Pour
la première fois, des pa
tients atteints par le VIH
ont pu interrompre leur
traitement pendant près d'un an
sans que leur charge virale aug
mente. C'est ce que montre une
étude publiée dans la revue Nature
par le Dr Bruce Walker (Massachu
setts Général Hospital, Etats-Unis).
L'étude ne porte malheureuse
ment que sur huit patients. Ils ont
bénéficié d'une trithérapie de façon
très précoce, avant même que des
anticorps n'apparaissent dans leur
40 S^ttsêHe • N'999 - DÉCEMBRE 2000
PAR SANDRINE CHAUVART
organisme. Après de un à deux ans,
ils ont arrêté de prendre leurs mé
dicaments. Les médecins ont pu
constater que le virus se maintenait
à un taux très bas dans le sang, et
ce durant de huit à onze mois.
L'organisme est donc capable de
se défendre seul contre le VIH
après un traitement précoce et in
tensif. La première réaction du sys
tème immunitaire face à l'attaque
du virus consiste à mobiliser des
cellules tueuses (les lymphocytes T
cytotoxiques) qui détruisent le
VIH. Mais cette avant-garde rend
trop rapidement les armes, laissant
le virus reprendre le dessus. Dans
s. DE BOUTRAYA/U
le cadre de cette étude, les méde
cins ont donc réussi à prolonger la
bataille des cellules tueuses sans re
courir aux médicaments, renforts
habituellement indispensables.
Les avancées médicales sont por
teuses d'espoir, mais elles présen
tent également un revers de la mé
daille. Elles font naître un climat
trop optimiste, laissant croire à la
population que le virus est sous le
contrôle des médecins. Résultat :
on assiste à une recrudescence in
quiétante des pratiques à risque, en
particulier chez les homosexuels.
Comme le rappelaient tristement
les dernières campagnes d'infor
mation, le sida tue encore. Il a en
traîné 700 décès en 1998, et 600 en
1999. Et, si le nombre de nou
veaux cas de sida déclaré continue
de baisser, cette diminution est
moins importante qu'auparavant
(1800 cas en 1998, 1500 en 1999).
NEUROLOGIE
Sclérose en
plaques : qui
faut-il soigner?
Selon une étude américaine
parue dans le New England
Journal ofMedicine,
l'apparition de la sclérose en
plaques (SEP), une maladie
neurologique, pourrait être
retardée grâce à un traitement
précoce par l'interféron bêta-i.
Cependant, cette étude,
qui a porté sur 383 personnes
ayant présenté un premier
trouble évocateur de SEP,
pose un grave problème :
certains patients risquent
de souffrir plus du traitement
que de la maladie.
En effet, l'évolution de la SEP
est imprévisible ; l'état
des malades peut rester
stationnaire pendant
de nombreuses années. Or,
l'interféron bêta-i provoque
des effets secondaires
assez pénibles - état grippal
et dépression, notamment. Il
faudrait parvenir à déterminer
quels patients tireront profit
d'un traitement précoce,
ce qui est encore impossible.
IRMdu
cerveau d'un malade.
VIROLOGIE
Un virus tueur
en Camargue
Leséleveurs dechevauxca-
marguais sont inquiets. L'été
dernier, quelques dizaines
de chevaux sont morts des
suites de piqûres de moustiques
porteurs du virus West-Nile, un
membre de la famille des flavi-
\ irus tels que ceux de la dengue et
de la fiè\Te jaune.
L'apparition de ce virus en
France est également alarmante
pour l'homme. Il provoque en ef
fet des encéphalopathies qui peu
vent être fatales. Heureusement,
seul un individu infecté sur trois
cents présente une forme sévère
HÉPATOLOGIE
VICTOIRE CONTRE L'HÉPATITE C
• Un nouveau traitement guérit
l'hépatite C dans de 42 %
à 82 % des cas, selon le type
du virus. Mise au point par
des cliniciens français, la thérapie
du laboratoire Schering Plough
consiste en l'administration
pendant un an, à raison
d'une injection par semaine,
Ce cheval atteint
du virus West-Nile
devra être abattu.
La maladie peut
aussi toucher
l'homme.
de l'affection, La fièvre du virus
West-Nile a cependant tué une
cinquantaine de personnes en
Roumanie entre 1996 et 1998, et
huit autres dans la région de New
York depuis l'année dernière. En
Israël, 19 des quelque 250 per
sonnes atteintes ont succombé.
Les causes de l'émergence de ce
\'irus et de son vecteur - le mous
tique Culex - en Amérique et en
Europe (occidentale et centrale)
pourraient être le réchauffement
climatique de ces dernières dé
cennies et la mauvaise désinfec
tion des avions de grandes lignes.
d'un interféron à diffusion lente
(pégylé) associé à un antiviral
(ribavirine). Inconvénient majeur,
son coût : plusieurs dizaines
de milliers de francs par an.
Or, 170 millions de personnes
sont contaminées, principalement
en Afrique et en Asie
(environ 600000 en France),
n" 999 • DÉCEMBRE 2000 • SumesIUe 41
IMMUNOLOGIE
Narcolepsie :
nouvelle piste
La narcolepsie reste une
énigme. Cette affection, qui
concernerait de quinze à vingt
mille Français, se manifeste
par des accès de sommeil
irrésistibles. L'équipe
d'Emmanuel Mignot, de
l'université de Stanford
(Californie), publie dans
la revue Nature Medicine
des travaux qui marquent une
étape dans la compréhension
de la maladie. Les chercheurs
ont analysé des échantillons
de tissu cérébral prélevés sur
plusieurs malades décédés,
ils ont constaté l'absence de
certains neurotransmetteurs,
appelés hypocretines ou
orexines. Parallèlement,
ils ont découvert, chez un
adolescent atteint d'une forme
très sévère de la maladie, une
mutation du gène codant pour
ces peptides. Enfin, plusieurs
études montrent que 95 % des
malades portent un sous-type
très particulier de HLA
(système de reconnaissance
cellulaire entre le soi et le non-
soi). L'absence d'hypocretines
et l'association entre
narcolepsie et système HLA
suggèrent que les cellules
contenant ces neuro
transmetteurs dans
l'hypothalamus sont détruites
par le système immunitaire
des malades. Une hypothèse
déjà formulée, que confirment
ces travaux. L'origine de cette
réaction reste mystérieuse.
42 Sdaceêffi • h' 999 • DÉCEMBRE 2000
NEUROLOGIE
Le Nobel de médecine
à trois neurologues
Le prix Nobel de médecine
2000 a été décerné à trois spé
cialistes du cerveau. Le Sué
dois Arvid Carlsson (77 ans)
est à l'origine d'une découx erte qui
a révolutionné le traitement de la
madadie de Parkinson. Il a montré
que cette affection est due à une in
suffisance en dopamine, un neuro
transmetteur du cerx eau, et que la
prise de cette substance permet
d'améliorer l'état des malades.
Les trax'aux de l'Américain Paul
Greengard (74 ans) ont permis
d'expliquer comment la dopamine
et d'autres neurotransmetteurs
ANDROLOGIE
LES COUCHES EN ACCUSATION
B Sachant qu'une élévation de la
température des testicules peut
conduire à une stérilité réversible,
des pédiatres allemands se sont
exercent leur activité dans le cer
veau. Enfin, son compatriote Eric
Kandel (70 ans) a éclairci les pro
cessus de la mémoire à court ter
me en étudiant le fonctionnement
des synapses (régions qui permet
tent aux neurones de communi
quer entre eux) et en identifiant les
neurotransmetteurs impliqués
dans ce type de mémoire.
Paul Greengard a d'ores et déjà
annoncé qu'il souhaitait donner les
sept millions de francs qu'il vient
de recevoir à un fonds pour la re
cherche médicale qui récompense
ra les travaux d'ime femme.
demandés si l'utilisation de
couches chez le jeune garçon
n'altérait pas la formation des
cellules reproductrices mâles
(spermatogenèse). Une étude
auprès de 48 garçons âgés
de 1 à 55 mois révèle que le port
de couches en plastique entraîne
une élévation de la température
testiculaire d'environ 1°. S'il n'y
a pas de preuve que celle-ci nuit
au développement de la fonction
germinale, des études chez
l'animai le laissent subodorer.
Les chercheurs conseillent donc
le port de couches en coton.
Nouvelle gamme Léon TDi.
s E f=l T
auco emociôn
 CHIRURGIE
UN ROBOT GREFFEUR
• Caspar, un robot chirurgien,
vient d'effectuer le
remplacement d'un ligament
antérieur croisé du genou.
Pour cette première en France,
il était piloté par une équipe
de chirurgiens de la
polyclinique Urbain V, à
OTO'RHINO-LARYNGOLOGIE
Le champignon
de la sinusite
Les champignons
sèment le trouble dans
nos sinus. Selon des
chercheurs améri
cains, les mycoses se
raient, comme les aller
gies et les bactéries,
responsables de sinusites
chroniques.
Cette découverte im
plique la réorientation
de la stratégie théra-
44
Avignon. Cette opération,
l'une des plus fréquentes
au niveau de l'articulation
du genou, est très délicate :
le positionnement du greffon
doit être extrêmement précis,
d'où l'intérêt de faire appel
à la robotique.
peutique. Le premier essai d'un
traitement antifongique
contre la sinusite est en
courageant. Mené à la
Mayo Clinic, dans le
Minnesota (Etats-
Unis), il a porté sur
51 patients souffrant
d'inflammation chro
nique des sinus. Chez
38 d'entre eux, les symp
tômes ont diminué.
G. RAVILY/CNRI
TÉRATOLOGIE
Cigarette
et bec-de-lièvre
Un méfait du tabac encore
insoupçonné vient d'être mis en
évidence par une vaste étude
américaine. Celle-ci montre que
fumer durant la grossesse
favorise la survenue de la fente
labio-palatine (bec-de-lièvre)
chez le bébé. L'enquête du
National Center for Health
Statistics a porté sur près de
quatre millions de dossiers.
Ses conclusions sont
inquiétantes, puisque même
une faible consommation de
tabac (de une à dix cigarettes
par jour) accroîtrait le risque.
Pourtant, la Cour européenne
de justice vient de prendre une
décision surprenante : elle a
annulé la directive qui interdit
la publicité pour le tabac.
ENDOCRINOLOGIE
Le sommeil
des aveugles
Les aveugles souffrent souvent
de troubles du sommeil. Une
étude sur sept sujets, publiée
dans le New England Journal of
Medicine, montre que la prise
quotidienne de mélatonine
(une hormone sécrétée par
l'épiphyse) une heure avant
le coucher recale leur rythme
circadien sur le cycle de vingt-
quatre heures et donc améliore,
voire prévient, les troubles
du sommeil. Un résultat
qui mérite d'être confirmé
sur un plus large échantillon.
 Votre concessionnaire Seat sur www.seatfrance.com

Les 3 espèces d'une même race.

Forte de 3 motorisations aux très faibles consommations,
Gamme Seat Léon TDI
la nouvelle Seat Léon saura satisfaire vos instincts. 90, 110 et 150.

Son TDi90 allie économie maximale, onctuosité et reprises sans effort.

LeTDi 110 offre un rapport performance/prix idéal. Quant à l'audace du TDi 150 ch^^^
son concentré de technologie au couple exceptionnel séduira les plus exigeants.

Enfin, pour convenir à tous les portefeuilles, les 3 bêtes sont peu
gourmandes. La gamme Léon TDi : 3 espèces en voie d'apparition.

Modèle présenté :
Seat Léon1.9 TDi 110 Stella, avec options : 112 600 F" i? «
S E RIT
cmm
Gamme Seat Léon TDi à partir de 104 400 F " i s 915^ t
Moteur 1.9 TDi 110. ^ SANS auto emocibn'
Science & Vie 10
Le livre événement d

I
i

téin""' "
11 s«i"

L'histoire des grands bouleversements scientifiques et techniques

d'un siècle qui s'achève.
480 pages - 2 volumes - 700 photos et illustrations
249 F

Science & Vie témoin du siècle où tout a changé

0 numéros
la rentrée
Science &Vie, dont le premier numéro est paru en 1913va
fêter son millième numéro en janvier 2001, au moment où
débutent le prochain siècle et le 3®""^ millénaire. Pour fêter
cet événement. Science & Vie, publie un ouvrage exceptionnel qui
en 480 pages et plus de 700 illustrations retrace les grandes avan
cées scientifiques et techniques du siècle qui s'achève. Cette
somme unique d'articles et d'analyses fera revivre à ses lecteurs
cette incroyable aventure, de la théorie de la relativité à la décou
verte de l'ADN en passant par le moteur à réaction. Une aventure
dont Science & Vie a été le témoin privilégié et vigilant.

En plus un cadeau exclusif

itfM la réédition originale du tout
premier numéro de
rr ' La Science et la Vie d'avril 1913.

B Q N D E C 0 M M A N D E
à compléter puis à retourner, accompagné de votre règlement à l'adresse suivante :
SCIENCE & VIE - Service VPC - I, rue du Colonel-Pierre-Avia 75503 Paris Cedex 15 - France.
Je commande enexclusivité lelivre deScience &Vie (2 volumes) ou tarif préférentiel de 249 frs TTC + 30 frs defrois deport pour la
France métropolitoine ou50 frs pour l'étranger *. Je recevrai encodeau In réédition originale du n° I deLa Science et La Vie *
• Mme • Mlle Mr
Nom L I I I I I I I I I i I I I i I I I I I I I I I I I I I I

Prénom I I I I I I _L I J

Adresse J LJ ^ LJ L

Code postal Ville L J L J L

Pays I I I _L _L
• Je choisis de régler lasomme (frds de port indos) de 279 frs oo de 299 frs par chèque libellé à l'ordre de Science &Vie por :
Date etsignature obligatoires
Gl chèque bœicaire ou postal Gl carte bancaire N" « ' • « • i i ' i i » •
àl'ordre de Sdeoce &Vie Expire le: ' ' ' ' ' '
Sivous êtesabonoé, mord de nous indiquer votrenuméro

Attention : la présente offre est limitée aux seuls stocks existants du Uvre et du cadeau. Délais de livraison : 8 semaines. Offre valable jusqu'au 3I/03T2Q0I. Conformément à la Loi Informatique et Libertés du
06/01/1978, vous disposeï d'un droit d'accès et de rectification aux données personnelles vous concernant. Les renseignements que nous vous demandons sont nécessaires au traitement de votre commande.
Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d'autres sociétés ou associations. Si vous ne le souhaitez pas, il vous suffit de nous le signaler en nous indiquant vos nom, prénom,
adresse et si possible votre numérod'abonné.RCS Paris BS76134773 gy 999
 ri^- tr i-:'
- : r-

n.

rK

Il fait table rase

de la Loi
Avec son frère, Messod,
Roger Sabbah affirme que
l'exode du peuple hébreux
raconté dans la Bible est
en réalité le récit transposé
d'un coup d'Etat aboutissant
à l'évacuation d'Akhetaton,
capitale du pharaon
'monothéiste" Akhenaton.

48
 PAR ISABELLE BOURDIA

C'est un
véritable
Sélectionnez quelques pharaons
choisis parmi les plus connus.
Affectez leur l'identité d'un
patriarche de la Bible, et vous
!)[ i:E\(H)e pavé dans obtenez une distribution que
la mer Hollywood n'aurait pas reniée.
Akhenaton, pharaon célèbre pour avoir
Rouge que
rendu un culte au dieu Aton, devient ain
Vcmie^yptienne yj^nnpnt Hp
de4Hébreu* Viennent ae si Abraham. Ses épouses, Néfertiti
et Kiya, endossent respectivement
' ——— 1 lancer deux
la personnalité de Sara et d'Agar, les
auteurs en assimilant deux femmes du père des croyants.
Rarnsès I'" et Moïse ne font qu'un, tout
la Bible au récit crypté
comme Aï et Joseph, ou Sethi I'" et
d'un coup d'Etat Josué. Ce "casting en technicolor" n'est
pas un canular, mais le sujet d'un livre,
politique et religieux
les Secrets de l'Exode (1 ), qui développe
qui aurait déchiré la thèse de l'origine égyptienne des
Hébreux. Si l'on excepte la surprenante
l'Egypte antique.
distribution des rôles (qui méprise
lucubrations de doux la chronologie historique, mais la Bible
illuminés ou nouveau reste imprécise sur les dates), la dé
marche des auteurs. Messod et Roger
champ de recherche? Sabbah. n'est pas a priori aberrante
pour un néophyte. Après tout, l'histoire
du peuple hébreu n'est que partielle
ment connue. Son berceau se situe
entre la Mésopotamie et l'Egypte. Les
civilisations égyptienne et hébraïque
présentent de nombreux points com
muns par ieur contemporanéité et ieur
proximité géographique.
Toutefois, nul n'avait jusqu'à présent
<

osé étudier ia Bibie comme une com- §

posante de l'égyptologie. Piusieurs S
hommes avaient bien iance un grappin g

(1) Les Secrets de l'Exode, de Messod et Roger o

Sabbah. éditions Jean-Cyrille Godefroy. 2000. t.

n" 999 DECEMBRE 2000

0}

dans cette direction sans toutefois

s'aventurer plus avant, tel Sigmund
Freud qui, dans l'Homme Moïse et
la religion monothéiste, écrivait que
E « si Moïse fut un Egv-ptien, s'il
transmit sa propre religion aux
Juifs, ce fut celle d'Akhenaton. »

UN DRAJME EN CINQ ACTES

Selon la thèse développée ici,
et qui repose sur des analogies exis
tant entre les hiéroglyphes et l'al
phabet hébreux, la Bible ferait
le récit sous une forme à peine dé
guisée d'un épisode majeur de l'his
toire de l'Egypte: l'instauration
du monothéisme par le pharaon
Akhenaton, et les troubles qui s'en
suivirent. Au cours du premier acte
de cette épopée antique revue et
corrigée par les auteurs, le pharaon
Amenhotep IV délaisse Amon au
profit du dieu Aton, peu après son
avènement (vers 1348 av. J.-C.) et
se fait appeler Akhenaton. Puis il
quitte Thèbes et fonde la ville
d'Akhetaton (Amama) où il demeu
re avec sa cour, les prêtres d'Aton et
sa police nubienne, appelée Méd-
zaï. Une foule afflue dans la nou
velle capitale de l'Egypte. Le
deuxième acte voit la moit du pha
raon monothéiste et la montée sur
le trône de Smenekhkarê. Mais la
Le père des croyants, un pharaon ?
Derrière le personnage du patriarche Abraham décrit dans la Bible
se cacherait le pharaon Akhenaton, selon les deux auteurs. Un autre
pharaon, le divin père Aï, qu'ils assimilent à Joseph, aurait contraint
les Hébreux à accepter un compromis territorial menant à leur exode.
la police Médzaï quitte l'Egypte et dien national lui consacra une page
descend vers le sud. Le quatrième entière (2). A la demande de l'édi
acte nous projette quarante ans en teur, le journaliste pohtique
avant: prêtres et notables (les Ya- Alexandre Adler accepta d'en faire
houds) fondent le royaume de l'éloge public (3). Le rabbin Marc-
Juda, tandis que le "petit peuple" Alain Ouaknin, directeur du centre
forme celui d'Israël. Les Médzaïs, aleph de recherches juives, voulut
qui peuplent le Kenya et la Tan même en écrire la préface.
zanie, sont devenus les Massaïs. Comment s'étonner si cet outTage
Le dernier acte s'ouvre sur un se classa dès sa sortie parmi les
coup de théâtre: bien des siècles cent meilleures commandes du site
plus tard, lorsque le roi Nabucho- Amazon et se vendit, comme petits
donosor détruit la puissance assy pains, dans les librairies? Du côté
rienne et s'empare de Jérusalem de la communauté scientifique,
l'accueil fut plus discret, mais tout

Aton prend le pas sur Amon aussi unanime... Son jugement, en

I et domine les autres dieux égyptiens

disparition brutale de ce dernier,
probablement assassiné par le
grand vizir Aï, sonne le glas de la
période amamienne. En montant
sur le trône, Toutânkhaton,
conseillé par Aï qui lui succédera,
abandonne Akhetaton et Aton,
s'installe à Memphis où il règne
sous le nom de Toutânkhamon. Le
troisième acte est consacré à l'exo
de : la population d'Akhetaton est
déportée vers Canaan (alors sous
protectorat égv'ptien), tandis que
(fin du VT siècle av. J.-C.), les Hé
breux se soumettent. Au cours de
leur exil en Babylonie, ils rema
nient l'histoire de leur exode.
L'Egypte étant l'ennemi juré des
Babyloniens, ils transposent Akhe
naton dans l'espace et dans le
temps, de manière à cacher leurs
origines. Et le tour est joué !
Le travail des deux frères, qui
n'appartiennent à aucune institu
tion de recherche, fut médiatisé
avant même d'être édité. Un quoti
revanche, diffère du précédent. Les
égyptologues et les hébraïsants as
sènent au livre une volée de bois
vert ! Sydney H. Aufrère, directeur
de recherche au CNRS, souligne de
prime abord la difficulté d'associer
des personnages historiques - les
pharaons de l'Egypte antique - à
des figures décrites dans la Genèse
et dans l'Exode, deux livres de l'An
cien Testament, dont l'existence
n'est avérée par aucime découverte
archéologique. Marc Gabolde,
(2) Le Figaro du 20/09/00.
(3) Lors d'une conférence organisée aux
Galeries Lafayette, le 19/10/00.

50 SBHCt^ •N" 999 • DÉCEMBRE 2000

 I
n/m
h mr

ég^'ptologue à l'université Mont- Entre Moïse et Ramsès, le partage des eaux

pellier-3, s'étonne de l'absence de Ramsès I" ne serait autre que Moïse. Dans le tombeau du pharaon,
mention des divergences existant les auteurs ont Identifié une représentation de l'épisode de la mer
Rouge. Mais, d'après les hiéroglyphes peints ici, les experts voient
entre le monothéisme de la reli dans cette scène une image de l'ennemi de Rê, le serpent Sehereret,
gion juive et l'hénopanthéisme lové dans une étendue d'eau qui ne fait pas référence à la mer.
d'Akhenaton, où la manifestation
du principe ditàn est multiple. A
la différence de Yahwé, Aton est
un dieu muet, qui n'est pas révélé.
Contrairement au judaïsme, la re
ligion instaurée par le pharaon
fondateur de la \dlle d'Akhetaton
(Amarna) n'évoque jamais l'exis
tence d'un au-delà.
Cet ajustement en pointillé est
d'ailleurs un défaut majeur du
livre ; les deux littérateurs s'atta
chent à rapporter la moindre ana
logie sans faire preuve du même
zèle vis-à-vis des différences.
Ainsi, ils rapprochent l'épisode
de la dixième plaie d'Egypte, qui
frappe tous les premiers nés - y
compris le fils de Pharaon -, avec
la mort brutale de Smenekhkha- logues dénoncent les carences de La tour d*Akhetaton
Les habitants d'Akhetaton,
rê. Mais ils n'insistent pas immé la bibliographie citée et la mécon
qui venaient de tous les horizons,
diatement sur le fait que ce der naissance de l'écriture des hiéro-
durent pour se comprendre,
nier, proche d'Akhenaton, n'est glvqjhes(voir page 53) qui transpa trouver une langue commune.
pas mort en bas âge mais régna raît tout au long d'une œuvre Ils bâtirent leur ville en briques
crues. Deux points communs
deux années, ou que son lien de qualifiée de pseudo-scientifique.
avec Babel qui, au mépris
parenté avec Akhenaton est loin Les sémitisants ne sont pas plus de i'étymoiogie, est identifiée
d'être établi. Enfin, les égypto- tendres. Maurice Sznycer regrette à la capitale du dieu Aton.

N* 999 • DÉCEMBRE 2000 SeimeMie 51

Q)
le caractère ésotérique prononcé
de cette thèse, qui affecte les
lettres hébraïques d'un sens em
prunté à la Kabbale, pièce maî
tresse de la mystique juive.
Aux yeux du directeur d'étude de
l'Ecole pratique des hautes études
Q (EPHE), l'erreur laplus flagrante
réside, par ailleurs, dans la com
paraison des alphabets hiérogly
phique et hébreu sur lequel les au
teurs assoient en grande partie
leur théorie. « En préférant l'hé
breu carré qui a cours aujourd'hui
à l'hébreu ancien "protosinaï-
tique", ils commettent un ana
chronisme car cette écriture ara-
méenne fut imposée, comme
écriture officielle, par les Perses
aux peuples du Proche-Orient, au
v siècle avant l'ère chrétienne,
donc plusieurs centaines d'années
après le règne d'Akhenaton. »
Le spécialiste des antiquités et
épigraphie nord-sémitiques de
l'EPHE regrette aussi l'usage des
vocalisations modernes : « Les
langues sémitiques anciermes ne
transcrivent pas les voyelles.
Celles-ci ont été introduites bien
plus tard, selon des conventions
strictes. Ce qui n'empêche pas les
auteurs de les utiliser dans leur
démonstration, ou d'en inventer au
Bab-ilu, "porte de Dieu", est ie nom
originel de la ville de Babylone
besoin. » L'anachronisme entache
aussi la comparaison de la coiffe et
des ornements royaux de Toutân-
khamon (vers 1354-1346 av. J.-C.)
avec le châle, la kippa et les phy
lactères de la tradition hébraïque
apparus à l'époque rabbinique pri
maire, un millénaire plus tard.
Des remarques qu'André Lemai-
re, directeur d'étude de la section
Philologie et épigraphie hébraïque
et araméenne, à l'EPHE, fait
siennes. « Prenez la tour de Babel,
52 SâeÊceMk- N' 999 • DÉCEMBRE 2000
Médzaï ou massaï?
La chevelure tressée des guerriers massaï se termine en pointe, comme
la coiffe de Pharaon. Leur tradition orale présente des analogies
avec l'histoire des Hébreux. Seraient-Ils les descendants de la Médzaï,
police africaine d'Akhenaton ?
complète le philologue. Pourquoi
faire de cet édifice un symbole de
la \dlle d'Akhetaton alors qu'éty-
mologiquement son nom est lié à
Bab-ilu, "porte de Dieu", le nom
originel de la ville de Babylone? ».
Les auteurs des Secrets de l'Exode
comparent en effet le destin de la
tour cachant une ville faite de
briques crues, édifiée par des gens
parlant une seule langue, avec la
ville égyptienne, construite en
briques, dont les habitants, issus
de peuples multiples, durent for
ger une langue unique pour arri
ver à se comprendre.
Stoïque, Roger Sabbah récuse
les critiques : « Les erreurs de tra
duction ou d'interprétation qui
peuvent nous être reprochées sont
minimes comparées au grand
nombre d'analogies trouvées. On
nous fait grief de nous référer
à des ouvrages de vulgarisation,
mais ce sont des synthèses écrites
par des égyptologues ! L'essentiel y
est. Nous voulons nous rapprocher
des chercheurs et ce sont eux qui
nous rejettent. » En réahté, ce li\Te
pose une fois de plus la question du
crédit que l'historien peut accorder
à des affirmations rehgieuses (4).
LE RECOURS AU TALMUD
Ainsi, le rabbin Ouaknin oppose
à l'argument de l'anachronisme de
l'écriture carrée une citation du
Talmud selon laquelle cette écri
ture contemporaine du protosi-
naïtique aurait subi une éclipse,
avant d'être reprise en - 520. L'ar
gument n'a, pour l'instant, aucune
valeur archéologique. Messod et
Roger Sabbah ne peuvent dialo
guer avec les scientifiques car ils
évoluent dans une toute autre
sphère, où la rigueur ne fait pas
force de loi. C'est leur droit le plus
strict et leur lectorat n'y trouverait
rien à redire, s'ils ne revendi
quaient une démarche scienti
fique tout en refusant d'en respec
ter les règles et les méthodes...
(4) Pour aller plus loin, deux livres parmi
d'autres : Naissance de Dieu, la Bible et
fkiekxien, de Jean Bottero, nrf.
Des signes pictographiques à l'alphabet,
ouvrage dirigé par Rina VIers, éd. Karthala.
Les dix plaies de l'exode
Deux égyptologues
se sont plongés,
pour Science & Vie,
dans la lecture des
Secrets de l'Exode.
Verdict: les auteurs
du livre accumulent
et superposent les
erreurs de méthode
de tous types.
PAR SYDNEY H. AUFRÈRE
ET MARC GABOLDE

essod et Roger Sabbah

tentent de démontrer
qu'Abraham et le mono
théisme sont d'origine
égyptienne, en comparant les
langues, les croyances et les civili
sations relatives aux Égyptiens et
aux Hébreux. Mais leur méthodo
logie pèche par la qualité des réfé
rences et des connaissances dans
les deux champs (égyptologie et
culture sémitique). Elle ne respec
te pas non plus les lois du discours
scientifique et logique. Le premier
manquement à la rigueur réside
dans l'ignorance de la bibliogra
phie égyptologique spécialisée se nue désuète au regard de travaux Souffles de vie
rapportant aux faits traités. scientifiques qui ne sont pas cités. Akhenaton et Néfertitl
Celle des Secrets de l'Exode est La disparité des références pose offrant de l'encens à Aton.

principalement constituée d'ou
vrages de vulgarisation. Quoique
rédigés par des égyptologues, ils
présentent des synthèses destinées
à une large audience, et ne consti
tuent pas toujours des documents
de référence. En outre, cette bi
bliographie est obsolète : la dé
marche de Champollion, bien
qu'initiateur de la discipline égyp
tologique, n'en est pas moins deve
un autre problème; il n'est pas Le dieu leur dispense
le souffle de vie sous
possible d'utiliser sans recul des la forme du signe "Ankh",
livres dont la publication s'éche- tenu par une main
lorme entre le début du XIX'' siècle placée à l'extrémité
d'un rayon. Roger Sabbah
et aujourd'hui. Car le niveau d'ap
rapproche cette
proche épistémologique et philo représentation d'une
sophique de chacun d'eux diffère citation de la Genèse
selon l'histoire des idées et des selon laquelle Dieu Insuffle
dans les narines de
concepts propres à leur époque.
l'homme le souffle de vie.
En sus, le choix arbitraire des
ouvrages sur lesquels s'appuie la
N* 999 • DÉCEMBRE 2000 53
0)
3
démonstration ne rend justice ni
à la diversité ni à la richesse de
l'égv'ptologie. Sur plus d'une cen
lynjTiyjmrrpomuDnngtypnti
taine de milliers d'écrits concer
E nant le monde de l'Egypte, réputés
pour leur sérieux, les rédacteurs
des Secrets de l'Exode privilégient
une cinquantaine de titres dont les
o
auteurs ne sont pas tous égypto-
Û. logues de profession. Le choix n'a
pas porté sur les ouvrages de réfé
rence, et cette sélection manque
1
de rigueur. En revanche, d'autres
auteurs connus pour leur sérieux
semblent utilisés comme caution
scientifique alors que leurs tra
vaux n'accréditent en aucune ma
nière la thèse de l'origine égyptien
ne des Hébreux.

DE POSTULATS EN ERREURS

Une autre entorse à l'approche

scientifique réside dans la mécon
naissance de la langue égyptien
ne, qui transparaît tout au long
des comparaisons linguistiques et
culturelles entre l'Égypte et la
Bible. Cette ignorance se manifes
te par des erreurs de plusieurs na
tures et l'abus de postulats. Leur
démarche consiste à prendre au
pied de la lettre des informations
de la Genèse et de l'Exode en te
nant pour avérée l'historicité des
faits se rapportant à l'Egypte dans
ces deux livres. Ils établissent une
correspondance entre les événe
ments bibliques et les documents
égyptiens. La tâche s'avère ardue,
faute de preuve archéologique de
l'e.xistence des persoimages men
tionnés par les deux livTes bi
bliques, mais aussi du fait qu'Is
raël n'est que très rarement cité
dans les sources égyptieimes.
Les assertions sans fondement
constituent tm autre type d'erreur
fréquent. En voici un exemple.
« Jacob vécut dans le pays d'Égyp-
te dix-sept ans... », « Les dix-sept
années mentionnées correspon
dent au règne d'Akhenaton », type
même du rapprochement fortuit
s«mijiD3v nuDnrwsîTCyp'^
Sept branches et deux terres
Les auteurs comparent le chandelier à sept branches (la mènera, dont la
lumière centrale s'appelle "shamach"), objet du culte hébraïque, au signe
de la réunion des deux terres d'Egypte ("Sema-taouy" qu'ils orthographient
"Shéma-taouy"). L'analogie scripturale ne peut être retenue, car elle repose
sur une orthographe erronée. L'analogie des symboles, unicité et victoire,
est insuffisante pour faire du Sema-taouy l'ancêtre de la menora.
invérifiable fondé sur la seule ana note qui clôt la remarque, affir
logie du nombre d'années du règne mant que trente sept ans corres
d'Akhenaton et le séjour de Jacob pondent aussi au règne d'Amenho-
en Égypte. Et plus loin; « Les an tep m, n'est qu'une inexactitude de
nées de labeur chez son oncle La- plus, puisqu'une durée de trente-
ban sont à additionner aux dix- huit ans est bien attestée.
sept ans que Jacob vécut en Les appositions brutales en
Égypte, ce qui donne trente-sept trompe-l'œil sont légion. Ce que
ans, âge que l'on attribue généra l'on peut voir, par exemple, dans le
lement à Akhenaton »: l'argument chapitre "La coupe de Pharaon"
est spécieux. L'âge d'Akhenaton à où l'on place à la suite des docu
sa mort fait l'objet de débats et la ments sans relation explicite les

54 fttasJfe - n"999•DÉCEMBRE 2000

uns avec les autres, et où on leiisse
le lecteur, dans la confusion, tirer
lui-même les conclusions. Le pro
cédé relève du pointillisme de Seu-
rat: de loin, l'œil mélange les cou
leurs qui sont disposées en petites
touches qui, en réalité, ne se mê
lent pas de près.
Il faut également déplorer des
analogies de forme entre des
signes hiéroglyphiques et hé
braïques considérés hors de leur
évolution respective. Composante
récurrente du livre, l'analogie ou la
similarité de formes, de faits ou
de vocables n'induit nullement
l'identité de ceux-ci. Il s'ensuit une
tentative systématique de démons
tration en forme de parasyllogis-
me, ou faux syllogisme: le fait qu'A
est proche de B, lui-même voisin
de C n'entraîne pas qu'A égale C.
Il en est ainsi du "mystère du ale-
ph", la première lettre de l'alpha
bet sémitique.
Celui-ci dériverait d'un glisse
ment des quatre hiéroglyphes for
mant le nom d'Aton - le dieu ado
ré par Akhenaton -, transcrits en
écriture hiératique (cursive égyp-
Aleph, la première lettre de l'alphabet
hébreux, assimilée àAton...
tienne) pour permettre leur gra
phie rapide (voir encadré ci-des
sus). Ainsi donc le aleph serait un
combinat du nom hiéroglyphique
d'Aton. Mais cette démonstration
est totalement infondée.
A l'origine, le aleph est tiré d'un
signe protosinaïtique représentant
une tête de bœuf de profil notant
une lettre sémitique. De cette
lettre, véhiculée en Palestine par
l'alphabet phénicien, dérive notre
A majuscule, qui représente une
tête de bœuf à l'envers. Et la cho
se est d'autant plus claire que le
nom même de la lettre aleph ('alp)
est celui de la tête de bœuf. De la
L'ORIGINE DE L'ALEPH
P
©
Selon la thèse du livre (figurée ci-dessus), la première lettre
de l'alphabet hébreux carré (à droite) découle du nom d'Aton, écrit
en hiérogiyphes (à gauche) puis retranscrit en hiératique (au centre),
cursive égyptienne. L'origine égyptienne de certaines lettres
hébraïques ne fait aucun doute pour les historiens. Mais lis rappellent
que l'aleph (tête de bœuf en hébreu), dérive de la première lettre
de l'alphabet phénicien (au centre), qui provient d'un signe de l'hébreu
ancien (à gauche), lui-même proche du hiéroglyphe tête de bœuf.
même façon, les noms des lettres Neb-Maât-Rê, le nom de couron
sémitiques d'où dérivent ceux des nement d'Amenhotep III, est re
lettres de l'alphabet grec (alpha = produit dans les documents de la
aleph, par exemple) sont descrip cité phénicierme d'Ougarit sous la
tifs et se rapportent à des objets forme NMRY (réduit à im squelet
identifiables. te sans voyelles) et dans les lettres
Les auteurs rapprochent la lettre d'Amama rédigées en babylonien,
hébraïque guimel et le signe égyp- Nimmouréya.
Étant donné que ces transcrip
tions étrangères du nom du père
d'Akhenaton comprennent l'élé
ment commun NMR et que ces
trois lettres se trouvent dans le
nom de Nemrod, personnage de
tien représentant un panicule de la Bible, les auteurs forcent la
roseau pourvu de deux jambes,
alors que la parenté du guimel GUIMEL OU ROSEAU?
avec un pictogramme du protosi
naïtique en forme de trait est at
testée. En outre, ce signe employé
comme signe-mot dans le verbe de
mouvement ii, "venir" en égyptien,
n'a jamais eu la valeur de "résider"
et ne peut donc, pour cette raison,
La forme de la lettre hébraïque
être rapproché du verbe "gar" si guimel (à droite)
gnifiant "résider" en hébreu. évoque pour les auteurs
A ces incorrections formelles du Secret de l'Exode un
viennent s'ajouter d'autres para- roseau avec deux pieds,
symbole de Pharaon.
syllogismes, appuyés sur des glis La ressemblance ne saute pas
sements sémantiques ou des ana aux yeux des égyptologues.
logies phonétiques hasardeuses.
n' 999 • DÉCEMBRE 2000 SâtÊmUi 55
0)

conclusion, en laissant imaginer

l qu Amenhotep III serait Nemrod.
PLUSIEURS SIÈCLES LES SÉPARENT
L'amalgame, qui abonde dans
l'ouwage incriminé, constitue en
E core une autre sorte d'erreur.
sQJ « L'indicatif "qui se réjouit" se lit
beth hiéroglyphe "dans" hé
il
"le dieu grand"
"Hay" en égyptien. En hébreu,
O "vie" se dit "Hay", synonyme de
"réjouissance" », écrivent les au
Q. teurs. En quoi "vie" et "réjouissan
ce", dont le rapprochement repose
sur une paronymie (de sens diffé
rent mais de forme voisine), se
reche
1
"signe de dieu" khaf
u
kha égyptien

raient-elles synonymes? Tant en

égyptien ancien qu'en hébreu, les
deitx mots sont distincts et leurs si
gnifications ne se recouvrent pas.
DES LECTURES ERRONÉES
Il faut également souligner la
présence de pseudo étymologies.
En voici une parmi d'autres: « Se-
menkharé est nommé le Ka de Ra,
incarnation de Dieu régnant sur
terre », souligne le livre. Dans au
cune inscription Semenkhkarê
n'est nommé le "ka de Rê" et
le rapprochement avec l'hébreu
"kara", qui signifie "appeler", est
sans fondement. De nombreux
pharaons présentent d'ailleurs la
séquence "ka Rê" dans leur nom
de couronnement, sans qu'on
puisse prouver pour autant un
rapprochement avec un mot hé
breu quelconque. En outre, le car
touche de Semenkhkarê fourni
Messod et Roger Sabbah soulignent les analogies de forme
existant entre les lettres de l'hébreu carré (beth, hé, reche, khaf...)
et certains hiéroglyphes ("dans", "le dieu grand", "signe de dieu",
kha égyptien ...). Mais l'usage de cet alphabet hébraïque
est très nettement postérieur à celui des hiéroglyphes. Plusieurs
lettres de l'hébreu ancien, en revanche, sont indirectement
affiliées à des hiéroglyphes, qui ont eux-mêmes été incorporés
dans l'alphabet phénicien.
tentative de rapprocher l'ancien "vie" en égyptien. Son rapproche
nom de Semenkhkarê (Saakarê) ment avec l'expression hébraïque
du mot hébreu sourire (saak) re "anokhi", "je suis", ne se justifie
pose sur un malentendu. pas, car la dissemblance de sens in
La liste serait incomplète sans la terdit toute relation d'identité entre
mention de transcriptions et de les deux termes. De plus, les
constructions fallacieuses. Dési consonnes initiales des deux mots
rant montrer que le chandelier à diffèrent radicalement et ne peu
sept branches (menora) dérive du vent être confondus : dans le pre
signe de la réunion des deux terres mier cas un "âyin", consoime dure
d'Egypte (Sema-taouy), les auteurs à prononcer avec l'arrière-gorge,
adoptent pour ce signe une ortho dans le second cas un "aleph", une
graphe qui leur est personnelle, consonne faible analogue à un "a".
Shéma-taouy, et qui renforce l'iUu- Bref, l'ouvrage illustre un en
sion d'un rapprochement possible semble de procédés rappelant une
démarche utilisée en des temps

En quoi les mots "réjouissance" lointainement révolus où l'on

confondait science et rhétorique...

et "vie" seraient-ils synonymes? Le débat n'est pas neuf. Il ressort

par les auteurs n'existe pas et s'ins
pire de lectures éronnées de ce
nom remontant au xix" siècle, lec
tures qui ont été rectifiées depuis,
notamment par Rolph Kraus.
Le rapprochement entre "saak",
qui signifierait "sourire", et le nom
Saakarê, autrefois donné par er
reur à Semenkhkarê, n'a, par
conséquent, aucun objet, et toute
avec la lumière centrale de la me
nora, "shamach".
Autre exemple, le nom Aton n'a
jamais signifié "seigneur" ni "dieu".
Il se traduit par "disque solaire" et
ne peut donc être rapproché de
l'hébreu "Adonai", utilisé pour
nommer Dieu dans certains textes
bibliques. Même fourvoiement
avec le signe-mot ânkh qui signifie
de la lecture du livre de Messod
et Roger Sabbah qu'on a là tous
les ingrédients d'une littérature
pseudo-scientifique, défiant les
lois de la logique et dont toute dé
monstration est absente.
Sydney H. Aufrère est directeur de re
cherche au CNRS, Marc Gabolde maître
de conférences à l'université Paul-Valéry
(Religions et société dans l'Egypte de
l'époque tardive, UMR 5052 CNRS,univer
sité IVIontpellier-3).

56 SâsKede • N'999•DÉCEMBRE 2000

 www.vins-medoc.com

u Médoc.
ëtons deux millénaires de millési]
millésimes.

Haut-Aléàoc, Marpaux, AlaulLi, Littrac, Saint-Julien, Paiiillac, Saint-E,itèphe, AleAoc : ^ ^^

une extraordinaire ôiceivitéde criu née de la richeooe d un terroir pricilècjiépar oon climat, ••imn»

L'ABUS O'ALCOOl est DANGEREUX FOUR l- AVEC XiûDERATiON,

3 2 millions d'ordinateurs à la
C'est le plus
a>
PI
Vous possédez un PC et vous êtes
connecté à l'internet? Bienvenue sur
la nouvelle planète du calcpl distribué.
Mis en réseaux, de simples ordinateurs
commencent en effet à concurrencer
les supercalculateurs, ces machines/
capables de traiter des nriilfiers de
milliards d'opérations par seconde.
Le projet SETI@home associe ainsi
plus de deux millions d'internautes
à la recherche d'un signal de vie
extraterrestre. A eux tous, ils réalisent
• -m
le plus grand calcul de l'histoire de
l'humanité. Le premier pas d'une
révolution en marche ?
i\ saauslk •N* 999^
V\ K
Tic-taaDans la seconde qui vient
de s'écouler, plus de deux mille
milliards d'opérations numé
riques élémentaires ont été
effectuées pour le calcul, du pro
gramme SpTl@hQme.(tfaudrait
un numéro de Science & Vie de 4000 km
d'épaisseur pour écrire, ligne par ligne,
cette -avalanche d'additions, de multi-
plicatiolis, de soustractions et de divi
sions eÇectuées durant cette seule
seconde. Et ce calcul, qui a commencé
en avril 1999, eât prévil pour durer deux
ans! Près de mille milliards de milliards
d'opérations arithmétiques élémentaires
auront alors été réalisées. Dix fois plus
que pour le décodage du g#nome
humain. De quoi couvrir 20 kilomètres,
cube de papiers. C'est le plus grand cal
cul de l'histoire de l'Ijumanité.
Le résultat de ce calcul record est atten-.
* .
du avec une certaine fébrilité : SETl signi
fie "Search for Extraterrestrial
 1liîï rll^il^i fi1llnl ^PWirl [••rs?ffnn!iîrv3Ts^i7«ni

*lt*H

iVI Ri HKiÏh» f5lr: w11• B^imîjt* uS p^ii^îî«=^^"*i7îT7

[> [îS ysSjj»!*] *1»]1 M» 1i II
[îftmtii^ÇrTi3iiRiîTtnr?ï®55^Mn«iî?3fiin®"«^^®îTS^ ^S^iT^VTn BirTioT^Të?^^
 Nombre d'opérations
par seconde
matique disponible depuis l'avènement 50 ans Setughomeo,
d'un réseau informatique planétaire. Et
d'escalade
ce n'est qu'un début. De gigantesques
Depuis 1950,
centres de calcul virtuel vont en effet bien la puissance des
tôt surgir des entrailles des réseaux. Le supercalculateurs
règne sans partage des supercalculateurs est passée de
1 000 opérations
sur le calcul numérique serait-il menacé
par seconde à plus
par l'avènement de ce qu'on pourrait ap de mille milliards...
peler le "métacalculateur"? Mais SETI@home
La suprématie des supercalculateurs a dépasse cette
puissance.
démarré avec la seconde guerre mondiale. numérique en manipulant les seuls
Dans le plus grand secret, la Grande-Bre chiffres 0 et 1. Or, ces deux chiffres s'in
tagne et les Etats-Unis échafaudent deux carnent parfaitement dans des phéno
projets indépendants qu'ils considèrent mènes physiques élémentaires : une am
décisifs pour l'issue du conflit. Les Bri poule allumée ou éteinte; un interrupteur
tanniques vettlent casser le code de la ma ouvert ou fermé... La voie est ouverte : un
chine Enigma qui crv'pte les messages simple circuit électrique truffé d'interrup
secrets allemands. Ils ont besoin d'une Partager le teurs et d'ampoules convenablement dis
grosse puissance de calcul pour trouver posés peut se transformer en une magis
calcul sur
au plus vite la bonne clé parmi les dix trale machine à calculer. Britanniques et
millions de mlDiards de possibilités géné l'Internet Américains élaborent durant la guerre les
rées par la machine diabolique. Or, au Le principe du premiers circuits électriques doués pour
calcul partagé sur
cun des engins mécaniques de l'époque ne l'Internet s'appuie le calcul. Le calcul numérique est devenu
peut fotimir cette puissance. De leur côté, sur une mémoire calcul informatique.
les Américains veulent mettre au point centralisée (en La capacité de calcul d'un circuit reste
bleu) dans un
la première bombe atomique, et de très toutefois insuffisante. La solution? Multi
serveur, et sur une
nombreux calculs sont nécessaires pour capacité de calcul plier les circuits, chacun effectuant une
évaluer l'énergie dégagée par une explo (en rouge) petite fraction du calcul total. C'est le
sion nucléaire. Ces deux nations en guerre distribuée entre principe du supercalculateur. L'idée de
des millions
mobilisent donc tous leurs moyens pour mettre ainsi plusieurs circuits en parallè
d'ordinateurs reliés
développer une nouvelle technologie de au Net En raison le est pertinente, mais sa réalisation est
calculs... Ainsi, des besoins militaires naî de la lenteur des délicate. Les fragments de calculs sont en
tront les premiers ordinateurs. communications, effet rarement indépendants. Les circuits
ce système
Le principe a été proposé en 1935 pat- est limité aux
mis en parallèle ont le plus souvent besoin
Alan Turing. Ce jeune mathématicien an calculs aisément de connaître les résultats de circuits voi
glais imagine une machine capable d'ef fragmentables sins pour effectuer leur propre tâche. Si
comme le
fectuer n'importe quelle opération l'on ne veut pas démesurément ralentir le
programme
SETI@home ou rythme des opérations, le supercalcula
la recherche de teur doit optimiser les communications
nombres premiers. entre ses différents circuits parallèles.
Le premier supercalculateur,
l'ENIAC (2), doté de

(2) Electronic NumericalIntegrator and

Computer.

-Kfevsf" 2,
-"V, - '
 [Gppriment simple
'i>u de multipiications peut^eB^
d'intsifîgeftces exfeaterresttBs? LàrtètHode est
simple et invariable.
Pnrno, choisir la variabl&:Radio,i.téiÉi«sionî téléphoi^
portableou signauxlumineux, la modulation des
ondes élec&omagnetiques est lë meilleurmoyen
de communicssitiot) interstellaire connu a ce joui.
Les astronomes du SETI vont donc
ta puissance électromagnétique qui
tombe du ciel. i ^ Ecouter les
.'"Secundo, modéliser,. S extra
le problème. Deuxtypes de
terrestres
signaux sont retenus. Soit le signal
est volontairement émis par des
extraterrestres et ce message
est caractérisé par un pic dans
la puissance électromagnétique
reçue d'un même point du ciel.
10
opérations
Soit le signal est involontaire, et la
puissance reçue est régulière dans le temps. ,>
Enregistré par un télescope terrien qui balaie
le ciel, ce demier signal aura la forme d'une
parfaite courbe en cloche, le maximum reflétant
l'instant où la parabole est directement
braquée dessus. La traque extraterrestre
se résume donc à une recherche
de pics et de cloches sur une courbe.
Tertio, faire des mesures. Seule la bande de
i„;^fréquence située entre 1418,75 et 1421,25 MHz
îest étudiée. C'est une bande de fréquence
où le bruit de fond est plus faible, une petite fenêtre
de calme à travers le brouhaha électromagnétique
permanent de notre planète. La parabole
de l'un des plus grands radiotélescopes du monde,
situé à Arecibo (Porto Rico), balaye 28 % du ciel
en passant au moins trois fois sur chaque secteur. j
^nai IX radio cap»tés sur une
du cosmos sur une bande de
141375 et 1421^5 mégahertz.
en enregistrant toutes les 0,4 mien
la puissance électromagnétique de la I
fréquence choisie. Lapluied'onde devient
une avalanche de nombres.
Alors peut commencerla grande valsé f
ï du calcul. On ignore les fréquences d&l
; conversations extraterrestres Grâce a
une transformée de Fourier, une
transformation mathématique complexe
5F qui nécessite beaucoup d'opérations, ' - ^
(mille
milliards
de
milliards)
/
10000 enregistrements sur des bandes .
de fréquences variables sont extraits de '
l'enregistrementd'Arecibo. De plus, afin
de prendre en compte le mouvement
relatif inconnu de la planète aux
extraterrestres par rapport à la Terre qui fait
légèrement dériver les données enregistrées,
il faut recalibrer chacune des sous-bandes de
5000 façons différentes, soit au total 50 millions
de bandes, Et c'est là qu'intervient toute la
pertinence du calcul partagé. Ces bandes divisées
en paquets de 107 secondes sont réparties entre
les millions d'internautes à travers le globe. Grâce
à un logiciel ad hoc chargé par chacun des
Internautes sur son ordinateur, un calcul statistique
permet de rechercher les pics et les cloches tant
attendus. Si jamais un extraterrestre situé dans
la bonne partie du ciel s'avise d'émettre avec
suffisammentde puissance un message intelligent
dans la bonne bande de fréquences, il peut être
certain que les 10^' opérations élémentaires
effectuées le démasqueront... , *
N" 999 •DÉCEMBRE 2000• 61
20 circuits parallèles et capable de traiter
mille opérations par seconde, est fina
lement mis au point par les Améri
cains en 1945. Juste trop tard pour les
calculs nucléaires qui ont finalement été
réalisés sur de petites machines moins
perfectionnées. Mais les bases de la tech
nologie numérique sont désormais jetées.
Il aura fallu une guerre mondiale pour
révéler l'enjeu stratégique crucial de la
puissance de calcul.
Cet enjeu va doper les progrès : en cin
quante ans, le nombre d'opérations par
seconde que peut e.xécuter un supercal
culateur est multiplié par cinq milliards !
(voir courbe). Aujourd'hui, les plus puis
santes machines à calculer dépassent
le millier de milliards d'opérations par
seconde. Et le million de milliards est
d'ores est déjà annoncé par IBM, avec
la construction de Elue Gene, une machi
ne consacrée à la simulation de l'enrou
lement des protéines.
Pourtant, malgré cet implacable pro
grès, la suprématie des supercalculateurs
sur le monde numérique est de plus en
plus contestée. D'abord parce que si le
prix de l'opération élémentaire n'a cessé
de baisser, les besoins, eux, ont augmenté
encore plus rapidement. Physiciens,
astrophysiciens, chimistes, biologistes,
géiréticiens, ingénieurs, météorologues,
économistes ou banquiers, tous ont un
besoin toujours plus considérable de
puissance de calcul (\ oir article suivant
p. 69). Les supercalculateurs ne pourront
pas assouvir cette soif toujours plus
intense. Ainsi, les expériences program
mées à partir de 2005 par le futur accélé
rateur du Centre européen de recherches
nucléaires (CERN), le Large Hadron
Collider (LHC), généreront 40 millions de

suceèè fîP j'une'âcfivrté^comnierGiale émergéritè|-cy

SETI@home a fait "" une cause». De fait, les calculs actuels portent sell
des émules. Depuis des applications destinées à aider la recherche
quelques mois, des scientifique et médicale. Popular Power, qui r'.
start up américaiines affirme réunir 10000 ordinateurs connectés
se sont lancées sur simultanément, a ainsi lancé fin avril une simulation"
le créneau du calcul pour soutenir la mise au point de vaccins contre
partagé en proposant la grippe et le sida. Les autres nouveaux venus,
aux internautes de leur Parabon Computation, United Devices (quivient
«prêter» une petite de recruter David Andersen, à l'origine de
partie de la puissance SETI@home), Distributed Science, Centrata,

i de leur ordinateur pour

eë effectuer des opérations
ProcessTree Network... insistent tous sur
le caractère "humanitaire" de leur activité. Mais
V" ' i',

Tïav!^5n3efswf?S^n^
informaticien, directeur mathématiques tous affûtent leurs couteaux pour se lancer dans
de SETI@home, vient complexes. Le principe ; l'arène commerciale. Encore faudra-t-il convaincre
d'être recruté par ia start télécharger un petit les gros clients, comme l'industrie pharmaceutique...
up texane United Devices.
logiciel qui s'active La rémunération des particuliers dépendra alors
quand l'internaute n'utilise pas son ordinateur pour de la disponibilité et de la puissance de leur
aller puiser les éléments nécessaires à un petit processeur. Popular Power et Parabon pensent
calcul, l'effectuer et envoyer le résultat à la société. être en mesure de '
ISile nombre dePC connectés est important, rétribuer rapidement
V www.popularpower.com
la capacité de calcul disponible peut dépasser leurs membres...
r^l www.parabon.com
Icelle des supercalculateurs. Pour Nelson Minar, 10 dollars par mois. www.ud.com
un ancien du MIT, fondateur de Popular Power De quoi couvrir son www.distributedscience.com
www.centrata.com
à San Francisco, la première société du genre, la abonnement à
www.processtree.com
puissance de calcul des communautés «n'est pas Internet. V.G.

62 &meâïie • N° 999 • DECEMBRE 2000

milliards de bits de données à analyser
chaque année. L'équivalent d'une pile de
CD-Rom de deux kilomètres de haut...
«Les besoins en puissance de calculs se
ront mille fois supérieurs à ceux de notre
accélérateur actuel, estime Fabrizio Ga-
gliardi, l'un des responsables des res
sources informatiques du CERN. Or, à
budget constant, les progrès technolo
giques ne nous feront gagner qu'environ
un facteur 10... » Insuffisant.
De plus, l'importance stratégique de ces
machines à calculs parallèles intensifs est
devenue moins cruciale depuis la fin de
la guerre froide. Le marché des supercal
culateurs est surtout financé par des orga
nismes nationaux et il est très resti'eint
comparé à celui de l'ordinateur indivi
duel. Aussi devient-il de moins en moins
rentable d'investir dans la construction
de nouveaux superordinateurs. L'emblé
matique société américaine Cray, qui a
longtemps dominé le secteur, a été cédée
750 millions de dollars en 1996 et reven
due seulement 60 millions en avTil der
nier... Les nouveaux circuits de calcul
sont maintenant conçus d'abord et avant
tout pour s'insérer dans un ordinateur in
dividuel dont la puissance explose. Un PC
dernier cri est aussi puissant qu'un super
calculateur d'il y a six ans...
DU SUPERGVLCULATEUR À U GRAPPE
Laboratoires, universités ou entreprises
préfèrent donc de plus en plus acquérir
plusieurs dizaines ou centaines de PC
classiques, les superposer les uns sur les
autres et les relier entre eux en une "grap
pe". Moins coûteuses, beaucoup plus
faciles à entretenir car basées sur une
technologie grand public, ces grappes de
PC peuvent aujourd'hui rivaliser avec les
supercalculateurs, même si les communi
cations entre circuits ne sont pas aussi op
timales. Le laboratoire national
américain Sandia vient
ainsi de s'équi-
COÛT RÉEL
LES DESSOUS
D'UNE FACTURE SALÉE
isésur des'mrcro ordinateurs dqà achetés parles '
^mautes, le projet SETI@home ne coûteofficiellement
100000 dollars par an, de quoi couvrir les frais de
gestion du serveur centralisant l'ensemble des données.
Mais, sachant qu'un PC consomme 0,15 kWh par heure
de calcul, qu'un kWh coûte environ 50 centimes et que
plus de six milliards d'heures seront effectuées, la facture
s'élèvera au bout du compte à plus de 450 millions de
ftapcsl Et qui va régler la note? Les internautes, bien sûr...
m''.
per d'une grappe de 1600 ordinateurs qui
forme aujourd'hui le 20' calculateur le
plus puissant de la planète.
Mieux, l'avènement de l'intcrnet a natu
rellement fait émerger une gigantesque
grappe délocalisée à travers la planète,
sans qu'il y ait besoin de superposer les
ordinateurs les uns sur les autres, ni
Centraliser
même de les acheter. Les mathématiciens
sont les premiers à avoir franchi le pas, le calcul
unissant leur puissance informatique dans un
pour rechercher, de façon délocalisée, de
super
nouveaux nombres premiers, de nouvelles
décimales de pi ou de nouv eaux codes se ordinateur
crets à décrypter. Mais avec le program Le principe du
supercalculateur
me SETI@home, ce ne sont pas des cen est basé sur une
taines ou des milliers, mais des millions mémoire (en bleu)
de machines qui fusionnent leur force et une capacité de
pour former une grappe de la taille de la calcul (en rouge)
centralisées
Ten'e, plus puissante que le plus puissant dans une même
des supercalculateurs actuels. structure.
L'énergie informaticiue stockée dans les La rapidité de
communication
ordinateurs personnels des internautes
entre les circuits
fait depuis l'objet de toutes les convoitises. lui permet de
Tout internaute peut aujourd'hui consa traiter toutes
crer cette énergie au plus grand bien de sortes de calculs,
de la simulation
l'humanité à travers une multitude de pro- nucléaire au
prévisions
météorologiques.
63
grammes ; foldings@home (3) consacré à
l'étude de la forme de protéines essen
tielles à notre santé, fightsAIDS@home (4)
destiné à générer et à tester l'efficacité
de millions de produits candidats à la
lutte contre le virus du Sida, ou encore
Casino-21 (5) qui vise à prédire les futurs
changements climatiques de la planète.
Il peut aussi vendre, pour quelques dollars
la semaine, l'énergie informatique inuti
lisée de son PC à des sociétés privées qui
(3) http://www.stanford.edu/group/pandegroup/
Cosm/index.html
(4) http://www.fightaidsathome.org
(5) http://www.climate-dynamics.rl.ac.ul</hansen/casi-
no21 .html
Tépiore un^^hy^icipn
français qui préfère garder^
lanymat LesAmencante'^
js prennent pour des
féyeloppés en matière f
lissance de calcul,
on^raison.» ' v-:
it'amer constat est
infirmé par la liste des
^Impuissants calculateurs
amende (1) qui vient
if'étre remise à jour ;
seulement 29 des 500 .
plus grosses machines sont
installées en France et
la première; qui appartient
à MétéorFrance, n'arrive
qu'en 65* place!
L'Hexagone est en retard
par rapport à la Grande-
Bretagne et à l'Allemagne,
eux-mêmes à là traîne sur le
Japon, qui arrive très loin
derrière les Etats-Unis...
En matière de fabrication.
64 ^emsXe • h"999•DÉCEMBRE 2000
la revendront ensuite à des entreprises
en mal de calculs (voir encadré p. 62).
Le petit ordinateur personnel qui dé
sormais meuble notre univers serait-il
devenu la plus puissante machine à
calculer du monde?
La situation n'est évidemment pas si
simple. Malgré leur indéniable succès, ces
grappes planétaires délocalisées sur les
machines des internautes posent de nom
breux problèmes. Celui de la fiabilité
d'abord. Pour SETI, seuls les calculs ayant
apparemment détecté un message intelli
gent seront revérifiés, mais les calculs dis
tribués sur l'internet sont à la merci de
n'importe quel pirate qui voudrait s'amu-
>IBM,Cra/.Cèh
^icon.Gre^lcs, Sun ^
:|bu fntd) et 10% au Jap(^|
(par Hitachi, Fujitsu ou
NEC). Protectionisme
et investissementspublics|
permettent à ces deuxiii
nations de soutenir ...
activement leurs proprets
constructeurs.
Malgré plusieurs tentatives,
dont celle de Bull
en France, l'Europe est
totalement absente de ce
secteur stratégique. Un
retard que seul l'avènement
d'une Grille mondiale
où la puissance de calcul
est délocàlisée et
internationalisée pourra,
peut-être, permettre de, ^ ;
compenser. Pour ne: pliis'i
être "sous-développéf
a
(1) http://www.to(^00,org
• -r -
• • .
 ser à fausser les résultats. Problème de
confidentialité ensuite car de nombreuses
données scientifiques ou économiques ne
peuvent tout simplement pas être en
voyées sur le réseau public.
Mais surtout, vu les très grandes dis
tances de connexion entre ordinateurs,
cette technique ne peut être utilisée que
pour des calculs qui peuvent être frag
mentés en millions de petits sous-calculs
totalement indépendants. Pour le pro
gramme SETKShome, les astronomes ont
simplement découpé l'enregistrement en
des tranches de 107 secondes chacune.
Mais tous les calculs ne peuvent ainsi être
totalement partagés. Les prévisions mé
téorologiques, par exemple, exigent une
synchronisation permanente des diffé
rentes parties du calcul et l'usage exclusif
du supercalculateur.
Le meilleur exemple de calculs qui ne
peuvent être effectués sur l'internet est le
programme américain ASCI(Accelerated
Stratégie Computing Initiative) \dsant à
simuler le vieillissement et l'explosion des
bombes atomiques, depuis l'interdiction
des essais. Seule une parfaite communi
cation entre circuits parallèles permettrait
de simuler tous les phénomènes, de la fis
sion des atomes à la déformation de la
coque de la bombe. D'autant que pour des
raisons évidentes de fiabilité et de confi-

Suisse Danemark
- 540 (8) 230 (2)
Bénélux
1500(18) Allemagne
8260 (55) Japon • ^
France*
2900 (29)
Norvège
70(1)_
11140 (63) ♦
Chine - . . .
Grandên Autriche
Finlande 440111 Corée du sud
Bretagne 970(5) 900(4) M 480(4).
M80(34) Suède
940 (S) Arable Australie
Espagne Saoudite 630 (S)
140(2) ypologne mm
. 60(1) Nouvelle Zélande
110(1)

Ces chiffres extraits de la liste des 500 plus

puissants calculateurs du monde (dressée ^
par les universités de Mannhelm ^
et du Tennessee) Indiquent en premier lieu
la puissance de calcul par pays (en milliards
d'opérations par seconde) et entre parenthèses,
le nombre de machines qu'ils détiennent

N* 999 - DÉCEMBRE 2000 •

dentialité, le Département américain de la
défense n'imagine pas utiliser un réseau
public pour traiter ce calcul ultra-secret.
«L'idée que tous les calculs vont se ré
partir est très politiquement coirecte, iro
nise 'Victor Alessandrini, directeur de
l'IDRIS, l'institut chargé par le CNRS de
gérer l'ensemble de ses ressources infor
matiques et qui vient de s'équiper d'un
nouveau supercalculateur. Mais concrè
tement, elle ne marche pas. »
LA RÉVOLUTION DE LA "GRILLE"
La situation est complexe : les besoins
de calculs explosent, les supercalcula
teurs sont des machines nécessaires mais
insuffisantes, et le calcul partagé sur
l'Internet est plein de promesses qu'il
ne peut tenir. Une profonde mutation du
modèle de l'informatique mondiale
semble plus que jamais nécessaire. Et la
solution existe déjà.
EUe a été proposée pour la première fois
en 1999 par quarante des plus grands in
formaticiens américains dans "The Grid"
(6), un pavé de 700 pages qui dessine
l'architecture d'une grille considérée com
me l'avenir du monde numérique.
«Le mot grille est choisi par analogie à la
grille de puissance électrique qui fournit
un accès facile à l'énergie, écrivent-ils en
introduction. Cette grille \ a fondamenta
lement changer la façon dont nous conce
vons et dont nous utilisons l'ordinateur.
Elle va créer une source universelle de
puissance de calcul. »
Le principe de cette grille est assez
proche de celui du programme SETI : uni
fier, via les réseaux, les puissances infor
matiques de la planète en un "métacalcu-
lateur" au don d'ubiquité absolue servant
de véritables réservoirs à calculs. Cette
grille permettrait d'optimiser l'utilisation
de l'e.xtraordinaire parc informatique
mondial largement sous-exploité. A ter
me, un calcul ne nécessitera plus l'achat
d'un ordinateur mais seulement celui des
seules opérations à effectuer. Selon que
ces calculs seront fragmentables ou pas.
(6) "The Grid : blueprint for a new Computing
infrastruture", par lan Poster et Cari Kasselman, Ed.
Morgan Kaufmann Publishers. San Francisco, 1999.
66 SàemsJTw • N" 999•DÉCEMBRE 2000
HSsâuésiTa rhérnoire.
instituera une formidable bctnque de donnée qui
ràetlra à la disposition des chercheurs du monde entier
l'avalanche ininterrompue des données numériques
générées par les diverses observations scientifiques. Les
astronomes sont déjà rentrés dans cette ère de la mémoire
partagée. Le site intemet Astrovirtuel (1), qui regroupe les
archives du télescope spatial Hubble et de grands
télescopes européens, permet ainsi à l'Agence spatiale
européenne de fournir aux astronomes l'image de l'astre
qu'ils veulent étudier avant même qu'ils aient besoin de
lever les yeux au ciel. Ces astronomes peuvent aussi
examiner sur l'internet les dix-huit années d'enregistrements
du satellite international d'exploration dans l'ultraviolet (lUE)
ou les données recueillies actuellement sur le soleil par le
satellite américano-européen Soho.
Bientôt, les physiciens accéderont aux informations
générées par l'accélérateur du CERN. Quant aux
ijologistes, ilspeuvent déjà consulter sur l'internet la
rt des séquences génétiques décryptées. Toutes les
Ipïines scientifiques nécessitant des masses
lenoménales de renseignements sont concemées par ce
partage des données. Ainsi le leiboratoire sera peu à peu
remplacé par le "métacalculateur" et l'observation par la
consultation de ce qu'on pourrait appeler la "métamémoire".
(1) http9/www.ecf.hq.eso.org/astrovirtuel
ils seront confiés à des ordinateurs clas
siques ou à des supercalculateurs. Ce nou-
veau concept marque un changement de
paradigme. La capacité à effectuer des
calculs sera alors devenue une véritable
énergie. Une énergie informatique.
Il n'y a pas de saut technologique à
attendre pour construire dès aujourd'hui
cette grille révolutionnaire. Le parc infor
matique dans les universités et les labora
toires existe déjà, les réseaux sont en
place, il ne reste qu'à mettre au point les
logiciels assurant la sécurité et le pistage
du calcul dans le réseau de la grille.
Jean-Pierre Goux, jeune informaticien
français qui a passé trois ans au labora
toire national Argonne (près de Washing-
ton) - le fief du calcul massivement pa
rallèle sur grille -, a réalisé avec trois col
lègues américains les premiers tests à
grande échelle de ces logiciels. Grâce à
l'architecture de la grille, ils ont réussi à
résoudre, fin juin, le Nug30 (7), l'un des
plus ardus problèmes d'optimisation qui
permet, par exemple, trou\'er la meilleure
façon de disposer les 30 cadrans du cock
pit d'un a\ion pour minimiser les mouve
ments de tête du pilote. «Ce calcul qui a
été effectué en une semaine sur plus de
650 ordinateurs aurait pris dix ans sur un
PC dernier cri, e.xplique Jean-Pierre Goux.
La résolution de Nug30 a suscité une
vague d'enthousiasme du côté des cher
cheurs en informatique. Ils ont soudain
réalisé que la grille permet de résoudre
des problèmes à un autre niveau de com
plexité. » Le gouvernement américain a
dès lors décidé de financer le développe-
ment de giilles de calculs scientifiques.
L'EUROPE N'EST PAS EN RESTE
Depuis, les projets se multiplient. Seize
grandes universités américaines vont ain
si partager leurs ressources informatiques
sur une grille consacrée aux calculs phv-
siques et astronomiques (Grid Physics
Network ou GriPhyN). Se mettent égale
ment en place des grilles consacrées à
l'étude des tremblements de terre (Net
work for Earthquake Engineering Simula
tion Grid ou NEESgrid) ou à la médeci
ne. Au Japon, l'Agence scientifique et
technologique a décidé de connecter
62 supercalculateurs répartis entre une
trentaine de sites différents en une grille
principalement dédiée à la génétique.
Et l'Europe n'est pas en reste. Pour Fa-
brizio Gagliardi du CERN, «la situation
est simple : soit on met en place une grille
de calcul, soit on ne pourra pas faire notre
boulot». La communauté européenne a
débloqué 10 millions d'euros pour déve
lopper les logiciels nécessaires. Les cal
culs titanesques dont a besoin le futur
accélérateur se feront donc sur une
grille. Baptisée DATA-GRID, elle
réunira une puissance informa
tique répartie dans une dizaine
(7) Science & Vie, n® 998, p. 28.
de gros centres de calculs européens. In
venteur du Web au début des années
quatre-vingt-dix, le CERN se retrouve
à nouveau à la pointe de la technologie
numérique. Se construit aussi parallèle
ment une grille reliant les supercalcula
teurs européens, l'EUROGRID, dédiée
à des secteurs scientifiques aux calculs
non fragmentables, comme la génétique
ou la climatologie.
Les entreprises commencent aussi à dé
La plus
velopper leurs propres grilles internes afin
de rentabiliser le potentiel de leur parc puissante
informatique largement sous-e.xploité. femme
L'agence de presse Reuter, par exemple, d'affaires
s'associe à l'élaboration de ces grilles.
Elle possède en effet des ordinateurs ré
du monde
Nommée, il y a
partis partout dans le monde et la grille
un an, à la tête
lui promet de pouvoir mieux exploiter ses du numéro trois
ordinateurs : quand l'Europe dort, les mondial de
agences américaines pourraient exploiter l'informatique
Hewlett-Packard,
les ordinateurs inutilisés du Vieux Conti
Carly Fiorina,
nent. Et réciproquement. 46 ans, diplômée
Les constructeurs informatiques doivent d'histoire
médiévale et de
dès aujourd'hui intégrer ce changement
philosophie, a mis
de paradigme dans leur stratégie écono son groupe sur les
mique. Hewlett-Packard a déjà amorcé sa rails de l'énergie
révolution. Carlv Fiorina, qui dirige le informatique.
Superposer les PC en grappes
Placés les uns sur les autres et reliés entre eux via un
commutateur, les grappes de PC partagent la mémoire
(en bleu) et la capacité de calcul (en rouge).
On Ignore encore tout le potentiel de
cette puissance croissante déjà
utilisée pour la mécanique des
fluides et la simulation
de la forme de
protéines.
 groupe américain depuis un peu plus d'un
an, ne parle ainsi déjà plus d'informatique
qu'en termes d'énergie. Elle prépare son
groupe à devenir «la première société in
formatique offrant des senices payés à
l'utilisation, comme un groupe d'électrici
té». Cette compagnie commence déjà à
vendre la puissance de calcul directement
en fonction de la consommation, sans
vendre le matériel. « Cela demande un
profond changement de mentalité», sou
ligne Régis Nottet, directeur marketing
de Hewlett-Packard France. Dans un pre
mier temps, ces réservoirs à calcul, ordi
nateurs ou supercalculateurs, seront ins
tallés dans les entreprises. Mais, d'ici deux
ou trois ans, quand les mentalités seront
prêtes et que les autoroutes de l'informa
tion seront suffisamment larges pour
assurer des communications rapides, ces
réservoirs seront délocalisés.
La Grille :
avenir UNE ÉVOLUTION INEXORABLE
du calcul? Partout, la révolution est en marche.
Le principe de la Pour l'heure, les projets se bousculent,
grille repose sur le mais il faudra bientôt mettre de l'ordre
regroupement de
supercalculateurs,
dans toutes ces grilles. A terme, toutes les
de grappes et grilles seront connectées entre elles. Les
de PC du monde premières discussions entre les différents
entier. La mémoire
architectes américains, japonais et euro
(en bleu) sera
décentralisée à
péens ont déjà commencé à la fin de cet
travers la planète été afin de s'assurer de la future compati
et le calcul bilité de ces grilles. Certaines grilles reste
(en rouge) sera
ront toutefois indépendantes. Ainsi les
effectué sur
les machines calculs de simulation nucléaire du pro
disponibles. gramme américain ASCI se feront sur une
grille fermée hautement sécurisée re
groupant les quatre plus
puissants supercalculateurs du monde
conçus par Intel, IBM et Silicon Graphies.
L'évolution est inexorable. Bientôt, les
supercalculateurs des laboratoires, les
centres de calcul d'universités, le parc in
formatique des industriels, puis lesgrappes
de PC d'internautes formeront un seul et
gigantesque réservoir mondial d'énergie
informatique. Un "métacalculateur" où les
chercheurs, les banquiers, les commer
ciaux, les industriels et même les particu
liers tiendront puiser l'énergie nécessaire
à leurs calculs. Les principaux outils scien
tifiques, comme les télescopes, les micro
scopes électroniques, les satellites ou les
accélérateurs y seront aussi connectés afin
d'y déverser les données recueillies et d'en
faciliter l'accès et le traitement. La Toile
sera alors devenue Grille.
En plus de l'arrivée du gaz et de la prise
électrique, les universités, les entreprises,
et pourquoi pas les maisons, seront alors
équipées d'une troisième prise d'énergie.
Une "prise de calcul" à laquelle n'impor
te quel appareil numérique se connecte
ra pour fonctionner. Aussi simplement
que l'on branche son grille-pain ou son
aspirateur sur le réseau électrique. La ca
pacité de calcul sera devenue une éner
gie à part entière.
Tic-tac. Seconde après seconde, inexora
blement, le calcul du SETI se poursuit.
Depuis un an et demi, tous les secteurs
du cosmos couverts par le programme
ont été analysés au moins une fois...
mais aucun message extraterrestre intel
ligent n'a été enregistré. Le plus gros
calcul du monde n'aura cependant pas
été accompli en vain : il est le premier
pas vers le "métacalculateur" planétaire
qui, à chaque seconde, effectuera des
milliards de milliards de milliards de
milliards d'opérations. •
Soif dopérations
Qu'ils soient biologistes, physiciens, mathématiciens, météorologues
ou ingénieurs, les scientifiques ont d'énormes besoins de calculs.
Ces quelques exemples en images, réalisés aujourd'hui, pour la plupart,
par des supercalculateurs et demain, par la Grille planétaire sur laquelle
seront distribués les calculs, témoignent de cette soif inextinguible.

'-S5Ë_

• La méthode la plus efficace pour déterminer l'ordre des quatre lettres

chimiques A, C, T, G qui se succèdent queique trois milliards de fois pour
former la longue molécule d'ADN humain a été mise au point par la
société américaine Celera Genomics. Le principe : copier un grand nombre
de fois la même molécule d'ADN, découper ces longues chaînes de façon
aléatoire en plusieurs millions de petits fragments, puis décrypter chacun
opérations J d'entre eux. Il ne reste plus alors qu'à reconstituer le long fil d'ADN en
étudiant la façon dont ces fragments se recouvrent, une opération qui
nécessite d'énormes capacités de calculs. La méthode mise au point par
l'Association publique internationale Human Genom Project ne nécessitait
que 10" opérations mais était, au bout du compte, moins efficace.

N° 999 • DECEMBRE 2000 '

r S'il est facile iTFactorfser
démultiplier | UH grand 109417386415705274218097
deux nombres, il HOmbra
n'existe pas de 073220403576120037329454
méthode simple
492059909138421314763499
pour trouver, à
partir d'un grand
nombre, les
facteurs qui le
10
^pération^
842889347847179972578912
673324976257528997818337
constituent. La 970765372440271467435315
seule solution est donc de tester
une à une toutes les solutions
93354333897
possibles... Cette difficulté
est exploitée par des systèmes
cryptographiques qui codent
un message à l'aide d'un grand 102639592829741105772054196
nombre que seule la connaissance
de ces deux facteurs peut
573991675900716567808038066
décoder. Herman te Riele et ses 803341933521790711307779
i
collègues du centre de
mathématiques d'Amsterdam ont
pourtant réussi, au prix d'un |
calcul partagé entre plusieurs
centaines d'ordinateurs pendant 106603488380168454820927220
trois mois, à factoriser le nombre
cryptographique du code RSA-
360012878679207958575989291
155 qui était largement exploité 522270608237193062808643
et qui est donc depuis inutilisable.

Prévoir ^
le temps | I A partir des pressions,
des vents et des
températures mesurés
par des stations météo,
des bouées, des navires,
des avions ou des
satellites, le logiciel
Arpège mis au point par
Météo-France crée un
maillage de la Terre
et calcule, en résolvant
de multiples équations,
les prévisions météo
à 42 heures d'échéance.
Ces prévisions peuvent
se visualiser à la
manière d'une image
satellite, montrant,
en particulier, le
mouvement des nuages.

70 Smuegjne h' 999 •DECEMBRE 2000

 i

opérations
(dix
millions
I de
milliards)! 1
opérations
(dix
millions
de
milliards)

o'ocearlograpme oynamique^
A et de cl imatologie (LODYC)
de Pari:s a simulé quinze ans (
circulât ion océanographique <

que proauiT l'ejeciion

supersonique de gaz c
turboréacteur d'avion,
les chercheurs de l'OfI
national d'études et di
recherches aérospatia
(un
(ONERA) ont tout d'ab million |
de
découpé l'espace situi milliardl
derrière la tuyère en
plus de deux millions
de petits cubes, puis
résolu les équations d
l'aérodynamique grâc(
à des approximations
numériques, et enfin
déduit le bruit produit
suivant deux plans
perpendiculaires,
du plus fort
(en rouge) au
plus faible
(en bleu). '
 -îfc:..

1opérations
I (un
I million
I de
milliards)

• Les noyaux des U-

atomes sont formés de r
protons et de neutrons, \
eux-mêmes formés de
quarks et de gluons. Pour
comprendre, à partir de la
chromodynamique
quantique, comment ces
quarks et ces gluons s'organisent,
Derek Leinweber, du Centre de
recherche sur la structure subatomique de ...
la matière de l'université d'Adélaïde, en '
Australie, a maillé l'espace-temps qui entoure un
proton et évalué numériquement les fluctuations du
champs de gluons. C'est en se propageant à travers de UNIVERSITE D'ADELAiDÊ'l.EINWEBER
telles structures complexes que les quarks se combinent
pour former la matière.

• • Les astrophysiciens
aJ peuvent difficilement
Visualiser B réaliser des
l'Univers 9 expériences en
9 laboratoire. Pour savoir
9 comment est répartie
S la matière dans
fj l'univers, ils sontdonc
opérations^ 11 obligés de faire des
^ < simulations
numériques. Jean-
; î M II
Michel Alimi, de
l'observatoire de Paris-
' Meudon, a ainsi créé
• • un modèle d'univers
gg virtuel qui lui a permis
de visualiser les
grandes structures de
notre univers, suivant
, ^ ' M I ^ la concentration de
matière. Il existe
d'autres modèles
d'univers possibles qui,
une fois simulés,
r devront être validés
par l'observation.

72 Sciem^ • N° 999 - DÉCEMBRE 2000

• Comment se comporte un
un test
cylindre d'étain rempli de
gélatine lorsqu'il est très
nucléaire
fortement comprimé par des
gaz extérieurs? La question
peut sembler saugrenue, elle
n'en est pas moins essentielle milliards)

pour les programmes de opérations

simulation des tests nucléaires.
Le Commissariat à l'énergie atomique
(CEA), qui va bientôt disposer du plus
puissant supercalculateur de France, a
modélisé le comportement de ce type de j

cylindre dans le cadre de son programme

nucléaire. On voit ainsi que, l'interface
entre les deux matériaux à l'intérieur du
cylindre étant imparfaite, des tourbillons oncevoir
d'étain se forment dans la gélatine.

• La mécanique du pneu défie la

simulation. Ses propriétés solides (mille
milliards
et élastiques varient en effet avec la
vitesse, la température, et se couplent
de façon complexe avec la dynamique
de l'air qui le gonfle et de la couche
d'eau d'une route mouillée.
Le groupe Michelin a fait tourner
ses supercalculateurs pour simuler
la pression sur le sol d'un pneu
totalement dégonflé, mais qui
permet de continuer à rouler à
80 km/h pendant 200 km sans
avoir recours à une roue de secours.
H-

i Comment réagit une foule prise de panique? Dirk

Helbing et ses collègues de l'université de Dresde, en
Allemagne, ont réussi à simuler, grâce à un modèle
mathématique, ce
comportement humain
souvent irrationnel.
Conclusion : lors d'une
f Simuler panique dans un bâtiment
la panique a'-V' '• *' comprenant une seule porte
d'évacuation, le rythme de
sortie des personnes est
irrégulier et
•.AS» considérablement ralenti.

Opérations J N" 999 - DECEMBRE 2000-

 mier de ces 64 bits indique le signe du

Le zéro, le un nombre (0 pour positif, 1 pour négatif), les

52 derniers déterminent les chiffres qui le
composent et les 11 qui restent, la place
de la virgule. L'ordinateur ne dispose donc

et rincertitude que de 2" nombres possibles (soit environ

dix milliards de milliards). Or, il y a une
infinité de nombres réels. Le nombre 1,1
par exemple ne correspond à aucrme suite
En laissant le soin à l'ordinateur finie de hits. Il ne peut être intégré dans
l'ordinateur qu'à l'aide d'une valeur appro
de résoudre la complexité croissante chée exprimable, elle, en 64 bits.
des problèmes, le scientifique est Mais de telles approximations peuvent
être dramatiques. Ainsi, l'horloge numé
contraint de faire aveuglément confiance rique des batteiies antimissiles Patriot
à la machine. Mais comment garantir déployées par l'aimée américaine pendant

Depuis cinquante ans, les recher

la Guerre du Golfe estimait la seconde
la fiabilité des calculs? avec un millionième de seconde d'avance.
Cette approximation s'accumulant secon
de après seconde, l'horloge avait pris,
ches informatiques ont été prin après cent heures de veille, plus de trois
cipalement consacrées à la multi dixièmes de retard. Conséquence : le 25 fé
plication de la puissance de vrier 1991, à Dharhan, en Arabie Saoudite,
calcul. De la simulation des tests à 20h45 heure locale, les Patriot à horloge
nucléaires aux évaluations des déréglée ratent un Scud irakien dont
fluctuations boursières, aujourd'hui le cal la course s'achève sur un bâtiment d'une
cul numérique est partout. Et cette course 28 morts base américaine où les soldats sont
à la puissance va encore s'accélérer a^"ec pour une
l'avènement d'une Grille planétaire (voir
erreur
article p. 58). Mais jusqu'à quel point peut-
Bilan dramatique
on faire confiance aux ordinateurs pour d'une simple
représenter coixectement le réel? approximation
Mathématiquement, c'est impossible. dans le calcul du
logiciel guidant
Selon la norme internationale utilisée pour
les antimissiles
les calculs scientifiques ( 1), tout nombre américains lors
réel est représenté dans l'ordinateur par de la Guerre
du Golfe en
une suite de soixante-quatre 0 et 1 : le pre
février 1991 :
28 morts
(1) Norme dite de "représentation flottante" IEEE-754. et 98 blessés.

74 • 999 • DÉCEMBRE 2000

ECOLE POLYTECHNIQUE DE PABIS/J.-F. COLONNA
en train de prendre leur repas. Bilan :
28 morts et 98 blessés. L'armée américai
ne avait été informée de son erreur de calcul
deux semaines avant l'accident par les ser
vices israéliens. Mais la L'ersion corrigée du
logiciel n'est arrivée à Dharhan que le 26 fé
vrier. Au lendemain de l'explosion...
Cette erreur était évitable. Mais ce n'est
pas toujours le cas. Par exemple, quand
il s'agit de simuler les courses des planètes,
les changements météorologiques ou
d'autres phénomènes naturels chaotiques
qui dépendent de façon très sensible des
conditions initiales. Puisque la moindre per
turbation à l'origine crée, à terme, de grands
bouleversements, les approximations de
l'ordinateur lui interdisent toute prévision
numérique fiable à long terme.
Pire ! Les approximations systématiques
font perdre aux opérations leurs proprié
tés mathématiques habituelles d'associa-
tivité ou de distributivité. Ainsi (ax b)xc
n'est plus forcément égal &a x{b x c), et
{a + b) Xc parfois différent de a x c + fc x
c... «La façon de rédiger le programme
informatique, au niveau des parenthèses
en particulier, joue un rôle très impor
tant dans les résultats », souligne Jean-
François Colonna. Ce chercheur en infor
matique de l'Ecole polytechnique de Paris
a ainsi calculé, à partir des mêmes condi
tions initiales et des mêmes équations, la
trajectoire de quatre planètes sur trois or-
Trajectoires dinateurs différents. Chaque ordinateur
a calculé des trajectoires différentes !
aléatoires Comment dès lors évaluer la fiabUité d'un
A partir de
calcul numérique? Outre l'imprécision des
conditions initiales
et d'équations modèles que les scientifiques tentent
identiques, Jean- en permanence d'affiner, les erreurs d'ar
François Colonna rondi rendent les résultats aléatoires. S'il
a donné à calculer
à trois ordinateurs
suffit de voir le temps qu'il fait le lende
les trajectoires de main pour évaluer la pertinence d'une pré
quatre planètes vision météorologique, qu'en est-il des si
en interaction
mulations de bombes atomiques réalisées
(une couieur par
ordinateur). Au sur ordinateur? Personne ne le sait vTai-
début, la trajectoire ment. Pour Jean-François Colonna, «Les
est blanche, signe errem-s d'approximation dressent une bar
que les couleurs
rière fondamentale, voire infranchissable,
se superposent
parfaitement et pour la fiabilité des calculs. »
que les calculs La seule solution pour résoudre le pro
sont cohérents.
blème serait d'augmenter le nombre de
Mais, rapidement,
des trajectoires
bits censés représenter le réel. «Sachant
colorées qu'il y a à peu près 70 ordres de grandeur
apparaissent, dans notre univers entre l'infiniment pe
montrant un
tit et l'infiniment grand, explique Jean-
désaccord entre
ordinateurs. François Colonna, il faudrait définir les
Elles finissent par nombres réels par 70 chiffres en écriture
diverger. La rouge décimale pour avoir une précision qui évi
semble même
te les eiTeurs d'arrondis. » En binaire, cela
sortir de son orbite !
représente une suite de 256 bits qu'aucun
ordinateur ne peut, pour l'instant et pour
longtemps, traiter efficacement.
En attendant, seules l'observation du
réel, l'amélioration des modèles numé
riques et l'analyse critique du résultat
obtenu par l'ordinateur peuvent permettre
à l'humanité de se réapproprier le pou
voir du nombre. •
 •*5^-

IWfc

.:«SI

^:-

Les peintres
de Lascaux étaient
des astronomes ! Ces
hommes de Cro-Magnon auraient
représenté un véritable zodiaque sur
les parois de la grotte et y auraient
consigné la structure du ciel de l'époque
magdalénienne, il y a 17000 ans.
Le8septembre 1940, qua
tre adolescents partis ex
plorer les alentours du
village de Montignac, en
Cette découverte paléoastronomique, Dordogne, réalisent une
si elle se confirmait, bouleverserait des plus grandes décou
vertes du siècle : par un trou qui
notre compréhension de l'art pariétal
s'ouvre au pied d'un arbre déraci
et notre regard sur ses créateurs. né, ils pénètrent en effet dans la
fabuleuse grotte de Lascaux, ornée
de dizaines de somptueux che
vaux, aurochs, bisons et autres

76 ^BKXSJTK n' 999•DÉCEMBRE 2000

 Le premier
zodiaque?
Les peintures de la majestueuse
salie des Taureaux sont considérées
comme l'un des principaux chefs-d'œuvre
de l'humanité. Mais, pour Chantai Jègues-Woikiewiez,
paléo-astronome, ces animaux représenteraient également les
constellations observées par les peintres de l'époque.

félins... Depuis cette date, de nom
breux préhistoriens ont tenté de
percer le sens de ces représenta
tions animales, ainsi que des in
nombrables signes géométriques
qui les entourent, dont l'analyse
au carbone 14 a montré qu'ils da
taient d'il y a d'environ 17000 ans
(période dite du Magdalénien).
La magie de la chasse a ainsi été
évoquée, de même que le structu
ralisme, selon lequel les peintures
seraient un reflet de la vision que
les artistes se faisaient du monde,
ou encore, plus récemment, l'hypo
thèse chamanique : les représenta
tions seraient celles d'animaux-
esprits rencontrés par les sorciers
au cours de la transe rituelle.
Mais le 10 novembre dernier,
lors du Symposium international
d'art rupestre de Valcamonica, en
Italie, c'est une hypothèse toute
différente qui devait être propo
sée, claquant comme un coup de
tonnerre dans le monde de la pré
histoire. La paléo-astronome indé
pendante Chantai Jègues-Wolkie-
wiez devait en effet affirmer, au
cours de sa communication (1),
que certaines peintures de Las-
caax, en particulier celles de l'im-
1)"Lascaux, vision du ciel des Magdalé
niens", communication au Symposium de
Valcamonica organisé par le Centro Camu-
no di Studi Preistorici, Beorio-Terme, 2000.

" 999 • DÉCEMBRE 2000 •

 Le poitrail et la face de ce.bureau
sont orientés dans ta dicedi^
mense salle des
Taureaux, constituent
une image fidèle du ciel étoilé de
l'époque! «Toutes les constella
tions du zodiaque, à l'exception du
Verseau et d'une partie des Pois
sons, ont été représentées sous la
forme d'animaux de ]'en\ironne-
ment naturel de l'époque, ainsi
que la figure du Soleil en train de
décliner, affirme la chercheuse. De
plus, la précision de leurs orienta
tions respectives démontre que ces
hommes étaient de remarquables
Les artistes de la grotte
avaient la tête dans les étoiles
observateurs du ciel. » Ainsi énon
cée, l'hypothèse est bouleversan
te... Que les hommes du Paléoli
thique aient été de formidables
chasseurs doublés de dessinateurs
hors pair, soit. Mais qu'ils aient
déjà repéré la ceinture zodiacale,
cette bande du ciel dans laquelle
douze constellations dansent une
ronde étemelle, en suivant la tra
jectoire de la course du Soleil, et
qu'ils les aient de plus figurés sur
la roche, voilà qui éclairerait notre
conception de l'histoire de l'as-
78 SdamJne • n" 999 • DÉCEMBRE 2000
"3f
tronomie
d'une lumière radicalement
nouvelle ! En effet, cela voudrait
dire que, à une période aussi loin
taine, les hommes avient déjà sé
lectionné dans le ciel les étoiles
qui donnent leur dessin actuel aux
constellations. Et, plus étonnant
encore, qu'ils avaient déjà associé
ces tracés théoriques dans le ciel
à certains animaux, en particulier
le taureau, comme le feront, des
millénaires plus tard, les Babylo
niens et les Grecs de l'Antiquité.
UNE PREMIÈRE DÉCOUVERTE
Des affirmations qui ont de quoi
surprendre... Comment Chantai
Jègues-Wolkiewiez en est-elle ar
rivée à une telle conclusion ? Le
point de départ de sa recherche
date du début de Tannée 1999,
lorsqu'elle entre en relation avec le
conservateur du site, Jean-Michel
5^$
> f>
/
**
Geneste, actuellement membre de
l'équipe qui étudie la grotte Chau-
vet, en Ardèche. Ce dernier se
montre, au départ, quelque peu
résen é à l'idée de laisser pénétrer
à Lascau.x une paléo-astronome
- spécialiste, donc, des m\thes liés
au ciel dans les civilisations an
ciennes - et dont les travaux pré
cédents ont montré que la vallée
des Meiveilles, dans les Alpes-
Mciritimes, constituait un immen
se obseivatoire astronomique (2).
« L'idée que certaines peintures
de Lascaux puissent représenter
des astres ou des constellations
n'était en effet pas nouvelle,
explique le conservateur. Le pro
blème, c'est qu'il s'est toujours
agi d'hypothèses plus ou moins
gratuites, jamais vérifiées par
une étude scientifique sérieuse
(2) "Des gravures de la Vallée des Mer
veilles au ciel du mont Bego, approche
ethno-astronomique d'un temple luni-solaire
du Néolithique", thèse soutenue à funiversi-
té de Nice Sophia-Anîipolis, 1997.
La direction indiquée
par cette curieuse
Licorne est celle de
la cop=teiiat'o*ï
du Capricorne

Ç..
Comment faisaient-ils ? .Â^ ...
Pour pouvoir représenter
les constellations dans la grotte, les peintres-
astronomes ont bien dû en consigner
les contours. Peut-être savaient-Ils déjà,
comme on l'apprend aujourd'hui aux
astronomes amateurs, se servir des angles
que forment les doigts de la main pour
mesurer les distances entre diverses
r
étoiles. Peut-être encore ces hommes
de Cro-Magnon utillsaiént-lls des bâtons
marqués de repères poùFfétenir la hauteur
dans le ciel de certaines étoiles...

Projeter
le ciel
De retour dans
la grotte, les
peintres reportent "" '
le dessin tracé
à ciel ouvert sur les
parois pour figurer
le ciel de l'été magdalénien.
D'après Chantai Jêgues-
Wolklewlez, ces premiers
astronomes étalent déjà capables
d'utiliser des étoiles comme repères célestes
pour retrouver la position d'astres n'étant
pas encore apparus au-dessus de l'horizon.

N" 999 -DÉCEMBRE 2000• 79


Comme lesfBat^
puis les Grecs '#
de l'Antiquité, tes,
de Cro-MagnorrS
associaient déjà'te
à la constella8on;ié^^m^$i1i
fiom, forrnée^delWoilé 4-
géante rouge jUttebarart, cl,
des Hyades "
et des Pléiades,!
V- • -^-ïrTOç;,
i.,,4 ^«S=
basée sur des
mesures astrono
miques. C'est justement
ce que s'est propose de réaliser
Chantai Jègues-Wolkiewiez »
Or, dès le premier contact avec
la grotte et les peintures de l'im
mense et poignante salle des
Taureaux, la première dans la
quelle on pénètre une fois passés
les différents sas qui maintien
nent constantes la température
et l'humidité intérieures, la paléo
astronome prend conscience d'un
fait capital, déjà pressenti grâce à
l'étude des plans ; l'orientation
vers le nord-ouest de l'entrée,
identique à celle qu'empruntaient
les artistes, et l'angle à 12°
de la pente dont les fouilles
archéologiques ont montré qu'elle
menait à l'époque jusqu'à la
salle des Taureaux, laissent sup
poser que, lors du solstice d'été,
les rayons du Soleil pouvaient pé
nétrer dans la grotte et toucher
certaines peintures !
LE19 JUIN, VERS 21 h..
Seul moyen de confirmation tan
gible : observer directement le
coucher du Soleil lors du solstice
suivant, aux alentours du 21 juin
1999. En effet, le point de l'hori
zon otj se couche le Soleil solsti-
80 ScloBeêJrie •N° 999 • DÉCEMBRE 2000
-
' M
cial est un repère
intemporel, qui ne varie quasi
ment pas au fil des années et des
siècles. «Le 19 juin vers 21 h, nous
avons vu les rayons solaires éclai
rer peu à peu, et pendant cinquan
te minutes, la grande porte qui
marque l'entrée actuelle de la cavi
té », raconte la paléo-astronome,
qui peut donc affirmer que, voilà
17000 ans, les derniers rayons du
soleil venaient, pendant quelques
jours autour du solstice d'été,
éclairer les peintures de Lascaux !
Cette découverte constitue en soi
une révolution : on évoque tou
jours, au sujet des grottes parié
tales, un art des profondeurs et de
l'obscurité, où les peintres auraient
fait corps avec un monde mysté
rieux plongé dans la pénombre.
Bien au contraire, la grotte de Las
caux a été choisie comme sanc
tuaire du fait de cette orientation
exceptionnelle, et les Magdalé
niens assistaient chaque année,
dans la salle des Taureaux, à un
spectacle inouï : au moment du
solstice, ils voyaient les animaux
peints s'éclairer, comme surgissant
ê
'HU;-
de la nuit. L'art des ténèbres deve
nait, pendant quelques minutes,
un art de la lumière. L'autre intérêt
de cette découverte, c'est qu'elle
permet de poser l'hypothèse de dé
part de ce travail : si les peintres
ont observé ce phénomène, ils ont
peut-être décoré la salle des Tau
reaux, avec sa forme si caractéris
tique de voûte circulaire, comme
une représentation du ciel...
SELON LE CIEL DE L'ÉPOQUE
Mais pas n'importe lequel. «La
logique veut qu'ils aient figuré
le ciel qui apparaissait une fois
que disparaissait le Soleil lors du
solstice, ce qui implique qu'ils
aient aligné chaque peinture de
la salle avec la constellation zodia
cale qui lui correspondait. C'est
ce que j'ai tenté de vérifier», ex
plique la chercheuse.
Première étape : la paléo-astro
nome a reconstitué le ciel estival
de la période magdalénienne,
différent du nôtre, en utilisant
notamment un logiciel astrono-
Lâtâce anterieurel,C ~ï ^[f
de ce taureau, située
sur ta^parot sud ' "•
de fa salle voûtee,
•indiqufeJacêB^eHatJOT^;^^
des GéiTKaUjL^^ _
Sa corne droite
correspond
aux elolles Castor
*- ' ^
mique qui lui a fourni des cartes
orientées de chacune des constel
lations. Il a ensuite fallu mesurer
l'orientation de toutes les pein
tures au moyen d'une boussole as
tronomique, dont la précision
atteint le demi-degré d'azimut
de relèvement (valeur de l'angle
entre le nord et l'objet visé). Enfin,
on a comparé, au fur et à mesure,
la structure formée par l'ensemble
des peintures de la salle des tau
reaux avec celle du ciel
l'époque magdalénienne. La cor
respondance entre les différentes
peintures et les constellations de
l'époque s'est vite révélée frappan
te. Ainsi, la direction de la licor
ne, premier animal que l'on ren
contre sur la paroi de gauche de la
salle, et qui a de tout temps intri
gué les préhistoriens, est alignée
avec les étoiles de la constellation
du Capricorne dans le ciel pré
historique, la base de ses deux
étranges cornes correspondant à
l'étoile Prima Giedi, et son œil, à
Dabih. Sur la paroi de droite de
"/V
la salle, la
chercheuse a
identifié la présence de la constel
lation du Taureau, sous la forme
justement d'un taureau dont l'œil
est en alignement avec l'étoile
supergéante Aldébaran, au centre
de la constellation zodiacale, tan
dis que sont également figurées
les étoiles constituant les Hyades,
qui entourent "Tœil-Aldébaran",
et les Pléiades, au-dessus de
Chaque année, depuis 17000 ans,
de
le Soleil éclaire la salle des Taureaux
son dos. « Plusieurs chercheurs
avaient déjà reconnu dans cet ani
mal peint la forme de cette
constellation, poursuit la cher
cheuse. Mais jamais cette hypo
thèse n'avait pu être confirmée
par le relevé de l'orientation et sa
mise en relation avec le ciel pré
historique. » Au fil des mesures et
des différentes vérifications, c'est
au tour du Scoi"pion d'être identi
fié, sous la forme d'un taureau
placé dans la même direction que
cette constella
tion, et dont le poitrail
moucheté évoque la Voie lac
tée. Le Lion et la Vierge sont figu
rés eux aussi sous la forme d'un
taureau, qui fait face au Scorpion,
et sous lequel est peint un bison
rougeoyant, placé exactement
à l'endroit qu'éclairaient les der
niers rayons du Soleil de l'été.
Pour expliquer la prédominance
du taureau dans ce "zodiaque pré
historique", Chantai Jègues-Wol-
kiewiez précise que c'est juste
ment la constellation du Taureau
qui culminait dans le ciel du sol-
stice d'été, au moment de l'appaiâ-
tion des étoiles, ce qui lui aurait
conféré une importance parti
culière aux yeux des "peintres-
astronomes".
Parmi les preuves avancées par
la chercheuse en faveur de sa thè
se, il en est une particulièrement
troublante. Ce bison semble en ef
fet penché en direction d'un étroit
boyau, appelé diverticule axial, au
bout duquel est représenté un ani
mal unique à Lascaux : le cheval
' 999 • DÉCEMBRE 2000 • 81
Q)
renversé. Les pattes et la tête,
C)
visibles depuis le boyau, sont le
O vées vers le ciel, tandis que la moi
tié inférieure du corps est cachée
derrière un repli de la paroi.
«J'ai mesuré que la direction in
diquée par ce cheval était celle du
C point où se lève le Soleil le jour de
o l'hiver, explique la scientifique.
Comment ne pas voir dans cet ani-
Des savoirs insoupçonnés au service
des croyances de l'époque
mal, situé exactement en face du
soleil couchant d'été, la figure de
ce même astre renaissant, à la fin
de sa période de déclinaison, lors
qu'il va commencer à gagner de la
hauteur et de la force pour remon
ter \ers le printemps et l'été? »
UNE CEINTURE ZODIACALE
Hypothèse confirmée par la pré
sence au-dessus du cheval renver
sé d'un autre cheval, de profil, ce
lui-là, strictement identique à
celui placé, dans la salle principa
le, au-dessus des taureaux corres
pondant aux constellations du
Lion et du Scorpion. Or, la criniè
re de ce dernier cheval pointe
82 ÊcmesKe •h" 999 • DÉCEMBRE 2000
l'étoile brillante Arctuims, qui fait
partie du Bouvier, justement
\'isible, à la fin de la nuit hiverna
le, au-dessus du point de l'horizon
où allait se lever le Soleil... Com
me le cheval de profil au-dessus
du cheval renversé !
Pour Chantai Jègues-Wolkie-
wiez, la conclusion ne fait pas de
doute : « C'est une ceinture zodia-
cale qui est représentée, dans la
quelle les artistes ont projeté
des animaux connus à l'époque.
Lascaux atteste d'une grande
connaissance du ciel, puisque
les peintres ont su utiliser des
étoiles visibles pour identifier, par
symétrie, la position d'autres
points qui n'apparaissaient pas à
leurs yeux lors de l'été. C'est ce
qu'ils ont fait, par exemple, avec
l'étoile Aldébaran du Taureau
et Ant£U"ès du Scorpion, dont l'rme
se couche lorsque l'autre se lève.
Elles sont face à face dans la grot
te, de la même façon qu'elles sont
face à face dans la votlte céleste. »
Pour elle, la précision avec laquel
le certaines peintures indiquent
la direction des constellations
correspondantes implique que les
artistes, également observateurs
avisés, ont au préalable réalisé de
minutieux relevés d'étoiles et de
constellations au fil des saisons,
les consignant avant de les repor
ter dans la grotte. Et qu'ils ont
été capables, grâce à une métho
de qui nous est inconnue, de
retrouver, une fois plongés dans
la pénombre, une direction rele
vée à ciel ouvert...
Ainsi, les hommes auraient pra
tiqué une véritable astronomie
il y a dix-sept millénaires. Face à
cette affirmation nouvelle, la com
munauté scientifique ne cache
pas son trouble. La chercheuse
précise elle-même que son travail
se limite pour l'instant à une par
tie de la grotte, qu'il ne saurait
en aucun cas être généralisé,
et qu'il n'exclut absolument pas
d'autres approches, chamaniques
Une grotte orientée
vers le nord-ouest
Au solstice d'été, les derniers
rayons du Soleil illuminaient ce
bison rouge peint sur la paroi. La
paiéoastronome y voit la figure
symbolique de l'astre solaire.

par exemple. Pour Denis Savoie,
chercheur en histoire des sciences
à l'Observatoire de Paris et res
ponsable du Planétarium, «il
faudra vérifier tous les calculs
plusieurs fois avant d'affirmer que
des peuples très anciens connais
saient le ciel de façon aussi préci
se. Mais, si cela se confirmait,
cela remettrait complètement en
cause ce que l'on sait de l'émer
gence de l'astronomie, avérée il y
a 5 500 ans chez les Babyloniens ».
Gérard Jasnievvicz, astronome à
l'université de Montpellier, qui
a accompagné la chercheuse
à Lascaux et supervisé son pré
cédent travail sur la vallée des
Merveilles, confirme qu'elle possè
de «des compétences rigoureuses
en astronomie, son travail rele
vant d'une vraie démarche scienti
fique. Sur le fond, je ne suis pas
surpris que l'on découvre une di
mension astronomique à Lascaux,
car le ciel a de tout temps été au
cœur des préoccupations et des
inten-Qgations humaines. Certains
faits démontrés sont désormais
incontournables, en particulier
l'orientation vers le coucher solsti-
cial, même si je souhaite vérifier
l'ensemble des calculs avant de
me prononcer sur la validité de
toute la thèse».
Pour Jean-Michel Geneste, qui a
suivi pas à pas ce travail, « cette
recherche archéo-astronomique
basée pour la première fois sm des
mesures systématiques, montre
que cette grotte a été sélectionnée
pour son orientation exceptionnel
le et pour la forme de la salle des
Taureaux, qui se prête bien aux re
présentations de la voûte céleste».
Mais cette première étude, préli
minaire, ouvTe seulement un
champ d'investigation nouveau
dans le domaine de l'art pariétal,
et devra être confirmée par des
travaux futurs.
LES ASTRES AU CŒUR DES
INTERROGATIONS HUMAINES
D'autres chercheurs en préhistoi
re avouent leur scepticisme, ar
guant en particulier du fait que
l'on peut toujours trouver une par
tie du ciel, parmi les milliards
d'étoiles existantes, qui puisse cor
respondre aux peintures de Las-
cau.x : «Je ne suis pas convaincu
par une étude qui reste pour l'ins
tant isolée», explique ainsi Jean
Glottes, conservateur général du
patrimoine et directeur de l'étude
de la grotte Chauvet. «Il faudra
qu'elle soit confiimée par d'autres
travaux portant sur d'autres
grottes. Si cela devait être le cas,
ce serait très important. » Alors,
peut-être les recherches à venir
confirmeront-elles, par des études
statistiques sur plusieurs grottes et
par une approche pluridisciplinai
re impliquant autant les préhisto
riens que les astronomes, ce que
laisse pressentir le travail de la
paléo-astronome : l'existence, à
l'époque magdalénienne, de reli
gions et de croyances dans les
quelles le ciel se révélait d'une im
portance capitale. •
n"999 •DÉCEMBRE 2000• SsemêJHe 83
<u
w '

Une place
pour ÎT^

Après plus de dix ans d'une gestation mouvementée,

Soleil va finalement voir le jour. Ce projet de construction
d'un accélérateur de particules flambant neuf
devait être abandonné. Mais la communauté scientifique
française a eu gain de cause. La machine à 1,6 milliard
de francs représente un formidable enjeu
pour les recherches fondamentales et appliquées.

} olell brillera à Saclay. » ble d'accélérateurs de particules) Cette construction commencera

^I I Cette phrase claque
comme un drapeau de
victoire sur la page d'ac-
m • cueil du site internet
du Laboratoire pour l'uti
lisation du rayonnement électro
magnétique (LURE), à Orsay.
Elle a été mise en ligne le 11 sep
tembre dernier. Le jour même où
Roger-Gérard Schwartzenberg,
ministre de la Recherche, annon
çait la décision de construire en
France un "synchrotron" (ensem-
de troisième génération.
Pour l'essentiel, les caractéris
tiques de ce grand équipement
seront celles d'une machine en
projet depuis plus de dix ans, qui
a pour nom un acronyme telle
ment réussi qu'on en oublie sa
signification première : Soleil,
source optimisée de lumière
d'énergie intermédiaire de LURE.
La construction du nouveau
synchrotron marque donc la
renaissance de Soleil.
à l'automne 2001, à l'Orme-des-
Merisiers, sur le plateau de Saclay
(Essonne). Elle doit durer huit
ans, avec une mise en service
progressive des installations à
partir de 2005. Coût de l'opéra
tion : 1,089 milliard de francs en
investissement et 259 millions en
fonctionnement Des chiffres aux
quels on peut ajouter de 200 à
300 millions de francs pour les
salaires des chercheurs, ingé
nieurs, techniciens et administra-

84 Sàaairie n" 999 DECEMBRE 2000

 ,P^n DANIEL TARNOW|^
J -
.X
V.

Il

Un outil de lumière
Au laboratoire européen
de Grenoble (ESFR),
un Intense faisceau de rayons X
Ionise l'air, ce qui le rend
visible (cl-dessus).
De tels faisceaux seront
exploités au Laboratoire pour
l'utilisation du rayonnement
électromagnétique
(LURE), à Saclay (cl-contre).

N® 999 • DECEMBRE 2000 SdmB'Jne 85

03
tifs qui viendront compléter les
équipes du LURE. Soit un mon
•mm
tant total d emiron 1,6 milliard de
(/) francs, dont 1,2 milliard pris en
charge par deux collectivités lo
>1
cales : la région Ile-de-France et le
département de l'Essonne.
«C'est le bon sens qui l'a empor
té. » Pour Robert Comès, direc
teur du LURE, la décision du
gouvernement représente avant
tout «un énorme soulagement».
Elle met fin à dix ans d'études,
huit mois d'affrontement, et cinq
de suspens. Abderrahmane Tad-
Fondamentalement, cette machine
n'est rien d'autre qu'une grosse lampe
jeddine, directeur adjoint, se dit
lui aussi «heurerux et soulagé ». Le
lancement de la construction, les
caractéristiques de la machine et
le site d'implantation choisi sont,
pour les deux hommes, autant de
points «très positifs». Leur satis
faction est toutefois teintée
d'amertume : les conséquences de
la bataille scientifico-politique
autour du projet se traduisent par
de trois à quatre années de per
dues. «Un énorme gâchis», résu
me Abderrahmane Tadjeddine.
Comment en est-on arrivé là?
S COMME SOURCE
S comme source : l'essentiel de
ce qu'il faut retenir de Soleil est
dans la première lettre de son
nom. Fondamentalement, cette
machine de 1,6 milliard de francs
n'est en effet rien d'autre qu'une
grosse lampe. Une source géante
de lumière. Un énorme appareil
capable de produire un arc-en-ciel
de rayonnements : infrarouge,
\isible, ultraviolet et rayons X.
Cette "lumière" - au sens le plus
large du terme - présente des qua
lités e.xceptionnelles que l'on met à
profit pour sonder la composition
86 SdaeesJiK 999 • DECEMBRE 2000
et la structure de la matière. En
biologie, c'est un outil incompa
rable pour déterminer la structu
re en 3D des innombrables ma
cromolécules du vivant (voir
l'encadré "Zoom sur les molé
cules du vivant"). Le plus éton
nant est la variété de ses appli
cations, qui couvrent toute la
gamme des sciences naturelles,
physiques et techniques (voir l'en
cadré "Un instrument universel").
Plus précisément, Soleil est une
«source de rayonnement syn-
chrotron». Là, attention : on
entre sur un terrain miné ! Le rac
courci de langage par lequel on
qualifie l'ensemble de synchro-
tron est à l'origine d'une confu
sion. Au sens propre, en effet, un
synchrotron est un accélérateur
de particules (des électrons ou
des protons, que l'on accélère
avec des champs électromagné
tiques). Or, dans une installation
comme Soleil, l'accélérateur n'est
qu'un maillon Intermédiaire. Une
simple - mais efficace - rampe de
lancement, qui alimente en élec-
SOLEIL:LES
Lorsqu'on dévie de leur
trajectoire des électrons
lancés à très grande
vitesse, Ils réagissent
en émettant un Rayonnement
rayonnement vers émis
l'avant Cl-contre
(petit dessin),
le champ
magné
tique d'un
aimant
dévie un Aimant de
faisceau
déviation
d'électrons.
Faisceau
Dans une d'électrons
Installation
comme
Soleil, cette
production de rayonnement
est réalisée à grande échelle
(grand dessin). Les électrons
sont d'abord accélérés par
deux "rampes de lancement"
successives : un accélérateur
linéaire de 13 m de long, puis
un synchrotron de forme
circulaire. Ils sont ensuite
Injectés dans un anneau de
stockage de 336 m de
circonférence, où Ils circulent
pendant des heures à énergie
constante. Le rayonnement
émis par les électrons
alimente les "lignes de
lumière" du hall expérimental.
Chacune d'entre elles est
équipée de façon spécifique
pour répondre aux besoins
des différentes applications.
ELECTRONS DANS LES STARTING-BLOCKS

Accélérateur )!kh
linéaire

Ligne
de lumière

Anneau
de stockage
Synchrotron

APPLICATION
POSTE DE MÉDICALE
DIFFRACTION X
ANALYSE DE
MATÉRIAUXSOUS
HAUTE PRESSION

/'^ Faisceau^
/ . j
Enclume
diamant

Les avantages ONDULATEUR

du zigzag
Quand un électro-aimant
courbe la trajectoire
des électrons,
le rayonnement émis
est dispersé "en éventail".
Dans un ondulateur
onnement Aimants
(photo ci-contre), des éventail permanents
aimants permanents font
"zigzaguer" les électrons.
ELECTRO-AIMANT
L'émission est alors plus
Paquet
intense et moins divergente. d'electrons

N* 999 - DÉCEMBRE 2000 Spoumi 87

03
trons l'élément principal de la
source : un anneau de stockage de
336 m de circonférence (voir le
(/) dessin page précédente).
Cet anneau est optimisé pour
produire de la lumière sur toute
sa périphérie. Soit lorsque les
électrons qui circulent dans son
enceinte sont déviés par des ai
mants de courbure, soit lorsqu'on
les force à "zigzaguer" dans des
dispositifs spéciaux insérés dans
les sections droites de l'anneau.
Dans les deux cas, les électrons
réagissent aux perturbations
qu'on leur impose en émettant
une "giclée" de rayoïmement. Une
lumière d'autant plus décalée vers
les rayons X que la vitesse de
circulation des électrons dans
l'anneau est grande.
Historiquement, cet effet a
UN INSTRUMENT UNIVERSEL
• Le rayonnement synchrotron est
un outil étonnamment souple et
efficace, qui "brille" par son
universalité. Les chercheurs qui
l'utilisent ont l'embarras du choix.
Celui d'une longueur d'onde, que
l'on peut faire varier de l'infrarouge
aux rayons X. Celui d'une
technique d'analyse, basée sur
l'un des mécanismes d'interaction
entre lumière et matière :
transmission, absorption, diffusion,
La nrilcrotomographie 30 permet
à des chercheurs lyonnais
de mesurer l'évolution de
l'architecture des os avec l'âge.
A 24 ans
- N" 999 - DÉCEMBRE 2000
d'abord été obsen'é sur des ac
célérateurs de type synchrotron.
Les physiciens des particules
considéraient alors cette "fuite de
lumière" comme un phénomène
parasite, une perte d'énergie in
désirable qui limitait les perfor-
Le 2 août 1999, la décision de Claude
Allègre tombe comme un couperet,,.
mances de leurs machines.
Depuis, c'est devenu un outil pré
cieux, voire indispensable, pour
une vaste communauté de cher
cheurs. Le plus curieux de l'his
toire, c'est que, au LURE, le
rayonnement synchrotron est en
fait produit sans l'aide d'aucun
accélérateur du même nom !
diffraction, photo-émission, etc.
Ces choix dépendent de la nature
de l'échantillon étudié et du type
d'information recherché.
La technique d'analyse la plus
connue (déjà exploitée avant
l'invention du synchrotron) est la
diffraction de rayons X. Elle
s'applique sur des échantillons
cristallisés et permet en particulier
de déterminer la structure des
macromolécules biologiques.
D'autres techniques de
microdiffraction sont utilisées pour
étudier, par exemple, les
propriétés mécaniques des fils
k
%
A 27 ans A 32 ans
S comme source, L comme
LURE : la dernière lettre de So
leil est elle aussi d'une importan
ce capitale. Elle désigne, en effet,
le lieu de naissance du projet, à
deux pas du site où il sera finale
ment construit. Le LURE est un
laboratoire de 400 personnes,
dont 120 chercheurs permanents,
installé au cœur du verdoyant
campus universitaire d'Orsay. Il
exploite deux sources de lumière :
l'une héritée directement des phy
siciens des particules (DCI, une
source de première génération),
l'autre spécialement construite
d'araignée, ou encore la formation
de kératine (protéine de structure)
dans un cheveu humain, de la
racine à la pointe.
Dans le domaine médical, la
microtomographie 3D permet
d'obtenir une résolution spatiale
inférieure à 10 micromètres,
inaccessible aux scanners
conventionnels. Une expérience
montre ainsi comment évolue
l'architecture osseuse avec l'âge
(images ci-dessous). Plus
généralement, de nombreuses
techniques d'imagerie médicale
sont aujourd'hui étudiées et
A 39 ans
pour l'utilisation du rayonnement
synchrotron (Super-Aco, une
source de deuxième génération).
Toutes deux sont des anneaux de
stockage, alimentés par un accé
lérateur linéaire qui fit les beaux
jours de la physique à Orsay dans
les années 50 et 60. Une pièce de
musée, dont une partie de l'élec
tronique est restée à lampes, et
dont le fonctionnement et l'entre
tien coûtent aujourd'hui une for
tune. En résumé, un équipement
hétéroclite, coûteux, vieillissant et
techniquement dépassé - et de
puis longtemps saturé.
Chaque année, environ 600 pro
jets d'expériences sont réalisés à
Orsay par près de 2 000 utilisa
teurs. Ce qui représente à peine les
deux tiers des demandes d'accès
aux installations du LURE. La si
testees
dans les grands centres de
rayonnement synchrotron.
En sciences de l'environnement,
on exploite la sélectivité des
méthodes d'analyse pour
connaître les mécanismes de
pollution par les métaux lourds.
Autre exemple spectaculaire : trois
différentes techniques de
microanalyse par les rayons X ont
été employées pour caractériser
l'état de particules d'uranium
libérées par l'accident de
Tchernobyl (photos ci-dessus).
La physique, la chimie et les
sciences des matériaux sont les
disciplines qui utilisent le plus le
rayonnement synchrotron. Soit
tuation est encore pire à l'ESRF
(European Synchrotron Radiation
Facility), la source européenne de
rayonnement synchrotron instal
lée à Grenoble : le quota de temps
d'utilisation attribué à la France
ne permet de répondre qu'à la
moitié des demandes exprimées
par les chercheurs français.
UNE LONGUE ÉCLIPSE TOTALE
D'où le projet Soleil, dont l'inté
rêt semble évident. Lancé en
1989, soutenu par le Centre natio
nal de la recherche scientifique et
le Commissariat à l'énergie ato
mique, il a été approuvé en 1995
par le Conseil des grands équipe
ments, en 1997 par le Conseil
supérieur de la recherche et de la
technologie, et en 1999 par un
audit international.
pour des
recherches fondamentales,
comme celles sur la nature de la
liaison hydrogène, soit pour des
recherches appliquées, comme
l'étude des parois d'une bouteille
en plastique d'eau minérale. Là
encore, de nouvelles techniques
d'imagerie sont en plein
développement, comme
l'holographie à l'échelle
atomique (photo ci-
contre). Ou
encore la mise
en évidence des
nanostructures
magnétiques,
d'un intérêt
crucial pour les
Pourtant, un coup de théâtre l'a
brutalement plongé dans une
longue période d'éclipsé totale. Le
2 août 1999, la décision de Claude
Allègre, l'ex-ministre de l'Educa
tion nationale, de la Recherche et
de la Technologie, tombe comme
un couperet ; exit Soleil, ivelcome
Diamond ! Jugé trop cher et fran
co-français, le projet est abandon
né au profit d'une coopération
avec le gouvernement britan
nique et le Wellcome Trust, une
fondation privée de mécénat
scientifique. La France participe
ra à la construction de Diamond,
une source de lumière qui sera
installée près d'Oxford. Le coût de
cette participation est de 505 mil
lions de francs sur sept ans, dont
350 millions d'investissement.
La réaction des scientifiques est
Des particules d'uranium
recueillies sur le sol de
Tchernobyl sont étudiées
avec des rayons X.
disques durs d'ordinateur.
En archéologie, la composition de
produits cosmétiques de
l'ancienne Egypte a été étudiée
grâce au rayonnement
synchrotron, tout comme de
nombreux objets en métaux
anciens, des lingots d'Alésia
jusqu'aux rivets du pont
Alexandre III, à Paris. La
glaciologie, les sciences de la
Terre et même l'astronomie (pour
le calibrage des détecteurs
embarqués dans l'espace) sont
elles aussi touchées par la
"déferlante"
synchrotron.
L'arrangement
d'atomes de
cobalt vu en
3D par
holographie.
H* 999 • DÉCEMBRE 2000 - Sâmeêine 89
0)
I à la mesure de leur déception.
« Lamentable », «affligeant »,
«honteux», «inacceptable», ripos
(/) tent Robert Comès et ses adjoints
dans un communiqué cinglant, ar
gumenté point par point. Une dé
cision « tragique », un «coup porté
à la science européenne», ajoute le
pri.x Nobel Ma.\ Perutz, l'un des
plus grands noms de la biologie
moléculaire britannique.
Les politiques ne sont pas en reste.
Les apostrophes qui fusent de tous
côtés à l'Assemblée témoianent d'un
«
Un impératif pour la dynamique
scientifique, éducative et industrielle
vocabulaire fleuri. «Inacceptable»,
«décevante », «catastrophique »,
«stupéfiante », «incompréhensible»,
lancent, par exemple, Jean-Paul
Huchon (PS), Michel Delebaire
(PS), Pierre Lasbordes (RPR),
Georges Sarre (MDC) et René
Garrec (DL). Mais rien n'émeut
l'ex-ministre Claude Allègre, qui,
au Parlement comme sur le Web,
martèle ses arauments avec toute
D'illustres
précurseurs
La source européenne
de rayonnement
synchrotron (ESRF),
installée à Grenoble
(ci-dessus),
et son homologue
américaine d'Argonne
(ci-contre).
90 • N** 999 • DÉCEMBRE 2000
la vigueur de ses convictions.
Pour sortir de l'impasse, les dé
putés lancent une contre-offensi
ve et saisissent l'Office parlemen
taire d'évaluation des choix
scientifiques et technologiques.
Fin novembre 1999, deux rappor
teurs sont nommés : Christian
Cuvilliez, député communiste de
Seine-Maritime, et René Tré-
gouët, sénateur RPR du Rhône.
Leur mission : « Etudier les condi
tions techniques d'implantation
du projet de synchrotron Soleil. »
»
Ils présentent leur rapport le
15 mars 2000, après trois mois
d'une enquête menée avec l'aide
d'un groupe de travail composé
de dix personnalités scien
tifiques (1). Leur conclusion est
claire et nette : « La construction
immédiate en France d'une sour
ce nationale de rayonnement
symchrotron est un impératif pour
la dynamique scientifique, éduca-
(1) Hervé Arribart (Saint-
Gobain), Jean-Pierre Changeux
(Collège de France), Georges
Charpak (prix Nobel), Gilles
Cohen-Tannoudji (CEA), Jean
Gallot (université de Rouen),
Jean Jerphagnon (Alcatel),
Vincent Mikol (Aventis), Guy
Ourisson (Académie des
sciences), Pierre Pointu (Saint
Gobain), Jochen Schneider
(Hasylab, Allemagne).
ZOOM
• Quelle est la structure d'une
macromoiécule biologique? Et
comment cette structure est-elle
liée à sa fonction? Pour les
chercheurs, la réponse à ces
questions passe par l'utilisation
du rayonnement synchrotron, qui
permet notamment de "voir" en
3D les édifices moléculaires les
plus complexes du vivant.
Le résultat le plus stupéfiant
dans ce domaine a été publié le
11 août 2000 par Thomas Steitz
et ses collaborateurs de
l'université américaine Yale
(Connecticut). Dans une
communication à la revue
spécialisée Science, ces
chercheurs dévoilaient la
structure du ribosome.
Incroyable usine moléculaire,
présente en milliers
d'exemplaires dans toute cellule
vivante, le ribosome fabrique
des protéines à partir de leurs
constituants (des acides
aminés), en suivant les "plans de
fabrication" que lui transmet une
molécule d'ARN messager. Cet
édifice complexe, formé de deux
sous-unités de tailles différentes,
est composé de deux tiers
d'ARN et un tiers de protéines.
Steitz et ses collaborateurs
ont décrypté la structure
de la sous-unité principale
d'un ribosome de bactérie O.
Un invraisemblable enchevê
trement de 3000 nucléotides
(les constituants de l'ARN)
et 31 protéines. Le tout
assemblé de façon compacte
en un édifice de 250 angstrôms
(0,025 pm) de large.
Ce résultat a été obtenu
grâce aux synchrotrons
des laboratoires américains de
Brookhaven et d'Argonne. Avec
une résolution de 2,4 angstrôms
SUR LES MOLECULES DU VIVANT
- c'est-à-dire à l'échelle
atomique -, il montre que les
protéines du ribosome assurent
essentiellement la charpente
de l'édifice, dont le site actif
(celui qui catalyse la liaison entre
acides aminés) est exclusivement
composé d'ARN.
Outre son intérêt immédiat,
directement lié au fonctionnement
du ribosome, cette découverte
contribue à éclaircir l'origine de la
vie sur Terre. Elle renforce l'idée
que le monde biologique d'ADN
dans lequel nous vivons a été
précédé par un "monde de l'ARN"
dans lequel cette molécule était à
la fois porteuse d'information
génétique et catalyseur de
réactions biochimiques.
L'architecture détaillée du
nucléosome ©, autre édifice
moléculaire fondamental
du vivant, a été déterminée
en 1997, avec une résolution
de 2,8 angstrôms, par l'équipe
de Timothy J. Richmond, de
l'institut de biologie moléculaire Le ribosome 0
et de biophysique de Zurich. et le nucléosome e,
Le nucléosome est un ensemble deux ensembles
de molécules
de huit protéines, autour duquel
biologiques très
s'enroule la double hélice complexes, ont vu
d'ADN. Le tout forme leur structure en 3D
une particule de révélée grâce au
rayonnement
synchrotron.
70 angstrôms
de diamètre, dont
la répétition constitue
le chromosome.
Ce tour de force a été réalisé au
centre européen de rayonnement
synchrotron (ESRF) de Grenoble.
On pourrait multiplier les exemples.
Mais le plus important reste à venir,
avec la moisson de nouvelles cibles
issues des programmes de
séquençage du génome humain
et de celui d'autres espèces.
Chaque gène contient
les instructions nécessaires
à la fabrication d'une protéine.
Or, ce sont des dizaines de milliers
de gènes qui vont être identifiés
au cours des prochaines années.
Ce qui représente des dizaines de
milliers de structures de protéines
à déterminer. Un travail de titan
en perspective pour les sources
de rayonnement synchrotron
en projet ou en construction.
n" 999 •DÉCEMBRE 2000 • Stioastii 91
Q)

tive et industrielle de notre pays. »

Quelques jours plus tard, nou
veau coup de théâtre : le 27 mars
(/) 2000, Roger-Gérard Schwartzen-
berg est nommé ministre de la Re
>1
cherche. Dès son aiTivée au minis
tère, rue Descartes, le successeur
de Claude Allègre expose son dis
cours de la méthode : « Ecouter,
dialoguer, entendre. » Puis tout va
très vite. «On peut, tout en conti
nuant le projet franco-britannique
- dans lequel nous n'aurons qu'tm
tiers des capacités pour la Fran
ce, donc un tiers de l'investisse
ment -, avoir un deuxième appa
reil fixé en France. »
Ce qui, en avril, n'est encore Rejeté par l'un, plébiscité par l'autre
qu'une possibilité devient, en sep Claude Allègre (à gauche) voulait que les grands équipements
tembre, une décision officielle. scientifiques soient européens. Soleil ne l'était pas, et il fut
Elle concerne tous les aspects du abandonné au profit d'une coopération avec la Grande-Bretagne.
projet : scientifique, technique, Le successeur d'Allègre au ministère de la Recherche, Roger-Gérard
Schwartzenberg (à droite), en a jugé autrement : il a donné
financier, juridique et pratique son feu vert à ce projet qu'il estime scientifiquement indispensable.
(localisation et échéancier). Elle
s'appuie sur un triple travail de c'est au ministre de la Recherche dans les biotechnologies en France.
dialogue et de concertation : avec qu'il appartient de trancher. «J'ai Le choix de l'Ile-de-France a pour
la communauté scientifique, avec proposé au Premier ministre de deuxième objectif d'enrayer le dé
les partenaires étrangers et avec choisir l'Ile-de-France, et celui-ci clin relatif de cette région, dont
les collecthdtés locales. a retenu ma proposition. » plusieurs grands équipements ont
fait l'objet de décisions d'an-êt ou

Le choix du site fait l'objet d'une de transfert, et dont la production

scientifique et technique est en

attention particulière chute libre. Une action nécessaire

Le choix du site fait l'objet d'une
attention particulière. Onze ré
gions sont candidates à l'accueil
du grand équipement. Cinq dos
siers sont retenus sur la base de
critères objectifs : qualité du site,
facilité d'accès et environnement
scientifique. Deux régions sont
classées en tête par un groupe de
travail (2) qui remet son rapport
le 19 juillet 2000. Entre l'Ile-de-
France et le Nord-Pas-de-Calais,
(2) Bernard Frois (physicien, CNRS), Jean-
Louis Laciare (physicien, GEA), Michèle
Leduc (physicienne, CNRS), Dino Moras
(biologiste, CNRS), René Reliât (Haut
Commissaire, CEA), Yves Petroff (physi
cien, directeur de i'ESRF).
Faut-il voir dans ce choix la
main d'un «lobby parisien», com
me l'affirme sérieusement - mais
non sans dépit - un grand quoti
dien régional ? On peut imaginer
ce qu'on veut, mais trois raisons
justifient pleinement le choix du
plateau de Saclay. D'abord, la pré
sence de la "génopole" d'Evry et
des laboratoires de biologie molé
culaire situés au sud de Paris. La
proximité de la source de rayon
nement synchrotron sera d'une
importance cruciale pour contri
buer au développement de cet
ensemble, qui doit jouer un rôle
moteur dans l'exploitation des
données du génome humain et
pour que «notre principal pôle eu
ropéen de recherche puisse conti
nuer de rivaliser avec Londres et
Munich», souligne Roger-Gérard
Schwartzenberg.
AU CŒUR D'UN RÉSEAU SERRÉ
Enfin, le site de Saclay s'impose
pour réaliser le projet le plus vite
et le plus efficacement possible.
Les compétences sont sur place et
ne relèvent d'ailleurs pas unique
ment du LURE. Ce laboratoire est
en effet au cœur d'un réseau à la
fois dense et serré, tissé au cours
de vingt-cinq ans d'activité. Soleil
est un projet destiné à renouveler
ses installations et non à recons
truire de toutes pièces un autre
centre de recherche. •

92 • N* 999 • DÉCEMBRE 2000

 -'aT

ImEdiD 5800i par Packard Bel!

l'ordinateur qui sait s'adapter
Parce que rintelligencè c'est de savoir s'adapter, Packard Bel! a conçu l'imedia 58001, un
ordinateur qui répond aux besoins de toute la famille. Logiciels de productivité, de jeux,
d'éducation, lecteur de DVD avec sortie TV. accès gratuit et illimité à Internet*, l'imedia
SBOOi est doté d'une série d'équipements qui va combler vos attentes. Et pour rendre
votre ordinateur encore plus simple et plus facile à utiliser, Packard Bell a équipé l'imedia
Pentium®/// SBOOi du nouveau système d'exploitation Microsoft® Windows® Millennium Edition.

c'est à i'ordinateur de comprendre l'homme.

www.packardbell.fr
Packard Bell.
Une division de NEC Computers li
 i

Des ondes radio

contre le cancer
L'utilisation de la
radiofréquence permet
L'arsenalanticancer s'est
enrichi d'une arme de
plus : une sorte de bistou
d'accorder des sursis, ri électromagnétique qui
calcine les tumeurs de l'in
parfois longs, à des térieur. Elle s'applique à
cancéreux qui étaient deux types de cancers de l'appa
reil digestif : les tumeurs primi
condamnés à court
tives du foie et les métastases hé
terme. Une thérapie patiques des cancers colorectaux,
deux maladies fréquentes et parti
efficace, mais
culièrement redoutables. Ce trai
relativement coûteuse. tement s'adresse essentiellement
aux patients condamnés à plus ou
moins brève échéance parce qu'il
n'existe pas de solution chirurgi
cale conventionnelle qui puisse
les tirer d'affaire : soit environ
8000 personnes en France.
Cet instrument a été mis au
point aux Etats-Unis et introduit
dans les hôpitaux français en
1996. On bénéficie donc au
jourd'hui d'assez de recul pour
pouvoir juger de son efficacité.
Appelé sonde de radiofréquence, il

94 ScietcBêtie • 999 • DÉCEMBRE 2000


est constitué d'une longue aiguille
prolongée par un manche. Intro
duite dans la tumeur, elle émet
des ondes de radiofréquence qui
détruisent les tissus malades en
les chauffant par induction élec
tromagnétique. Produites par le
courant alternatif d'un généra
teur, ces ondes ont une fréquen
ce comprise entre 420 et 500 kHz,
et une puissance de 50 à 150 W.
UN ÉCHAUFFEMENT INTENSE
L'appareil fonctionne en circuit
électidque fermé, dont les deux
électrodes sont la pointe de la
sonde et une plaque métallique,
dite de dispersion, placée sur une
partie quelconque du corps (en
général, la cuisse). La pointe est
l'électrode active, siège d'un
échauffernent intense du fait de
sa finesse, tandis que la plaque
constitue l'électrode passive, qui
ne chauffe que faiblement en rai
son de sa grande suidace.
L'échauffement consécutil à le traitement d'un cancer du foie
l'agitation ionique provoquée par
ce courant alternatif de haute fré
quence entraîne la mort cellulaire
lorsqu'il dépasse 60 °C. La des
truction thermique procède par
coagulation des tissus autour de
la portion non isolée de l'aiguille
de la sonde. Celte technique, qui
a les mêmes indications que la
cryothérapie (destruction par le
froid), pt-ésente les avantages
d'être moins lourde à mettre en
place, de pouvoir être utilisée par
voie percutanée (à travers la
peau) et d'entraîner moins de
complications postopératoires.
Cette technique entraîne moins
de complications postopératoires
L'ampleur de la destruction des
tissus malades est fonction de la
température, du temps d'exposi
tion, du calibi"eet de la longueur de
l'électrode active, et, enfin, de l'im
pédance, c'est-à-dire de la résistan
ce qu'offre le tissu biologique au
courant alternatif. Afin d'éviter la
carbonisation, qui augmenterait
l'impédance dans la zone malade,
les fabidcants ont conçu un sys-
PAR PIERRE ROSSION
Brûlée de l'intérieur
La destruction des tumeurs
cancéreuses par radiofréquence
est moins invasive que
la chirurgie d'ablation. Ici,
par voie percutanée (page
de gauche). Brûlée de l'intérieur
par les ondes, la tumeur (O,
flèche) laisse une cavité O qui
sera ultérieurement comblée
par la régénération du foie.
tèmc de réfrigération de l'aiguille.
L'hôpital Hautepierre, à Stras
bourg, s'est intéressé très tôt à la
technique de destruction tumora
le par radiofréquence, car le can
cer colorectal et le cancer primitif
du foie sont particulièrement
fréquents dans l'Est de la France.
Sous la houlette du Pr Daniel
Jaeck, responsable du service de
chirurgie hépatique, le traitement
par radiofréquence est réalisé par
une unité opératioimelle compre
nant un chirurgien (Dr Jean-
Christophe Weber) et un radio
logue (Dr Michel Greget).
L'enjeu est considérable puisque
le cancer colorectal, avec près de
35000 nouveaux cas chaque
année (dont plus de la moitié sont
mortels à court terme), repré-
N° 999 - DÉCEMBRE 2000• SaemsJn 95
03
sente en France, comme dans la
O)
plupart des pays développés, la
première cause de mortalité par
cancer, les deux sexes confondus.
« La chirurgie associée à la ra
diothérapie et à la chimiothérapie
permet de guérir environ la
moitié des patients, explique le
Pr Jaeck. Malheureusement, les
autres présentent souvent des
métastases hépatiques, qu'on
décèle en même temps que la
tumeur primitive du côlon ou qui
apparaissent quelques mois après
l'intervention. Or, la chirurgie,
seul traitement vraiment efficace,
ne peut être appliquée qu'à 20 %
de ces patients, soit 3 500 per
sonnes environ. Les 80 % restant,
soit 14000 malades, sont ino
pérables et uniquement soignés
par chimiothérapie. »
UNETHÉRAPIE CONSERVATRICE
Certes moins fréquent (4000 nou
veaux cas chaque année), le cancer
primitif du foie, autre cible de la
radiofréquence, est encore plus
impitoyable, puisque 80 % des
patients sont inopérables au
moment du diagnostic. Pour ac
croître l'espérance de vie de ces
patients avec la radiofréquence,
les médecins ont étudié diverses
stratégies en fonction de l'impor
tance et de la localisation des tu
meurs. Le patient doit impéra
tivement conserver de 20 à 30 %
de son foie. La radiofréquence.
80 "/o des patients sont Inopérables
au moment du diagnostic
moins invasive que la chirurgie
d'ablation, facilite le respect de
cette règle. Elle peut être réalisée
par voie percutanée, chirurgicale
ou laparoscopique, selon l'empla
cement des tumeurs. Condition
nécessaire : que le diamètre de
celles-ci soit inférieur à 5 cm et
96 Seàam^ • 999 •DÉCEMBRE 2000
P
Traitement
alternatif
Les ondes de radiofréquence,
produites par le courant
alternatif d'un générateur O,
et l'eau réfrigérée, apportée
par une pompe à perfusion O
sont dirigées vers la sonde G
qui détruit les tumeurs
sans les carboniser.
qu'elles soient assez peu nom
breuses pour ne pas remettre en
question la fonction hépatique.
L'utilisation de ce nouvel outil
demande aussi quelques précau
tions spécifiques. La destruction
se faisant d'autant mieux que la
chaleur est bien répartie dans la
zone malade, il est nécessaire,
quand l'opération s'y prête, de blo
quer la circulation hépatique du
rant quelques minutes afin d'éviter
toute déperdition de température.
Si, quelques mois après l'inter
vention, on détecte une récidive
inopérable, on peut parfois pro-
poser un traitement par radio
fréquence (par voie percutanée).
Quand l'échographie ne permet
pas de mettre en évidence la tota
lité des régions malades, on pra
tique une laparoscopie. L'opéra
tion consiste à ménager de petites
ouvertures dans la paroi abdomi
nale, par lesquelles on introduit
une sonde d'échographie, une
sonde de radiofréquence, et une
caméra qui permet de suivre
l'opération sur un écran vidéo.
ASSOCIATION EFFICACE
«Utilisée seule, par voie percuta
née ou laparoscopique, la radio
fréquence constitue une arme thé
rapeutique efficace, insiste le
Pr Jaeck. Une espérance de vie de
plusieurs années peut être accor
dée aux malades qui ne peuvent
bénéficier de la chirurgie. Et l'as
sociation chirurgie-radiofréquen-
ce permet de traiter davantage de
patients que la seule chirurgie. »
La radiofréquence permet des
interventions répétées, autant de
fois que nécessaire. Seul problè
me ; le coût des sondes - toujours
à usage unique - qui est de l'ordre
de 5000 F. Bien qu'elle n'ait pas
encore fait ses preuves dans
d'autres domaines, il semble que
cette technique puisse s'appliquer
à d'autres tumeurs, localisées no
tamment dans le cerveau, les reins
ou encore la prostate. •
ïhacun son rythme, chacun son formait.

f* ly

1P
i

Le Club le plue ouvert de la planète

Des forfaits Internet pour chacun.

Pour ses 5 ans, Club-Internet vous offre tous ses forfaits
à moitié prix* pendant 6 mois :
P'tit forfait 5h - 23F Grand forfait 10h -JTF 33F m
Méga forfait 20h - S?F 43F Forfait haut débit ISOF 63F**

Et en plus, l'aide à l'installation et

l'assistance technique sont offertes (hors coût d appei).

POUR VOUS ABONNER ET RECEVOIR VOTRE CARTE : 0801 800 900

lappel iocai)
Si le CD-ROM a disparu, demandez-le au 0801 800 900 lappel loca^.
• Offre valable pour toute inscription avant le 31/12'00. exclusivement résen/ée aux nouveau* abonnés-Tanf mensuel à moitié prix pour les 6 premiers mois à compter de la date de souscription.
Hors coût d'installation et coût France Telecom pour le forfait Haut débit. Liste des villes connectées au 0801 800 900 (appel local).
s "

Pour le siècle à venir, ie^

scientifiques prévoient Une élévation
du niveau des Océans qui pourrait
atteindre quatre-vingt centimètres si
les émissions de gaz à effet de serre
se poursuivent au rythtr^ actuel.
Comment sauver les corttinents Adîeu
\,
Si le réchau
de la noyade? Les pays concernés actyel, la glac3^^^/^ia*tlîqiie auia
presque disparu en 2055 (cartqsfïî^adiSj.^,
comme les Pays Bas tentent de accessible en traîneau (ci-cofltriî.te pêlfe
Nord est désormais en plaioe metjfiede!
s'adapter à la déferlante annoncée.
i
) \
98 h"999-DECEMBRE 2000 : \
X
m-
Lesocéans vont-ils sub
merger les continents? Si
le climat mondial continue
de se réchauffer, c'est ce
qui nous attend, car dans
ce cas la fonte des glaces
polaires entraînerait automati
quement une montée du niveau
des mers. Ceia s'est déjà produit
durant la période interglaciaire
dans iaqueiie nous vivons depuis
environ quinze miile ans avec une
augmentation du niveau des
mers d'environ 110 mètres. Puis
ie niveau marin s'est stabiiisé, ii y
a quelque sept mille cinq cents
#•
K I
» 1
ans, avant de remonter d'environ
1,5 miilimètre par an depuis la se
conde moitié du xix" siècie, en rai
son d'un réchauffement clima
tique de l'ordre de 0, 5 "C. Selon
les relevés effectués en divers
points de l'Europe, au cours de ce
siècle, cette augmentation atteint
en moyenne environ 20 centi
mètres. Et pour la fin du siècle
prochain, le climat pourrait se ré
chauffer de 1,5 à 6°C. Et le Giec
(Groupement intergouvernemen
tal d'experts sur le climat, coor
donné par l'ONU et l'Organisation
météorologique mondiale, IPCC
n"999 - DECEMBRE 2000 • SaBOtiJOe 99
en anglais) envisage une montée
du niveau des océans qui pourrait
atteindre 80 cm. Ce chiffre est une
estimation grossière, car la modé
lisation du climat reste incertaine
à bien des égards. Toutefois,
quand on sait que l'on accède dé
sormais au pôle Nord, non plus en
traîneau mais en bateau, on peut
imaginer le pire...
AVIS DEVIOLENTES TEMPÊTES
D'autant qu'il faut ajouter le
risque que font courir les tem
pêtes. Selon Ernst-Detlef Schulze,
de l'Institut Ma.K-Planck, à Jena,
en Allemagne, ce risque est direc
tement lié au réchauffement pla
nétaire. Selon une étude euro
péenne, dirigée par l'Institut
météorologique du Danemark, les
100 SaeiKRStie • N" 999 • DÉCEMBRE 2000
tempêtes pourraient, dans les an
nées à venir, être plus violentes,
plus fréquentes, et élever encore
davantage le niveau des océans.
Comment? Exactement comme
si l'on soufflait latéralement sur
la surface du liquide d'un verre
plein : une dépression se produit
et l'eau se met à déborder. Au
jourd'hui, la météo est de plus en
plus capricieuse et plus personne
ne s'avise de faire des pronostics
à long terme. Aucun météorologue
n'avait prévu la violence de la tem
pête qui a ravagé la France en
décembre dernier, pas plus que
n'avaient été pressenties les ré
centes pluies diluviennes qui se
sont abattues sur Marseille, la
Côte d'Azur, la Savoie, l'Italie, la
Suisse... Or, une tempête qui se
Maginot maritime
En Hollande, pour prévenir
la montée des eaux et maintenir
l'intégrité des polders (en vert,
ci-contre), de gigantesques
barrages, comme le
Maeslantkering (ci-dessous),
ont déjà été construits.
produit à marée haute et en direc
tion de la côte élève encore plus le
niveau de la mer, ce qui constitue
un facteur supplémentaire de ca
tastrophe. Un tel concours de cir
constances fut à l'origine de la ter
rible inondation qui dévasta le
sud-ouest des Pays-Bas, en 1953.
Sous la poussée colossale des
vagues, la rupture des digues en
traîna la mort de 1800 personnes
et fit des milliers de sans-abri.
L'élévation du niveau de la mer
menace évidemment, en premier
lieu, les régions qui affleurent
au ras de l'eau, comme les récifs
frangeants (ceux qui ceinturent
immédiatement la terre ferme) de
la Réunion, de Mayotte, des An
tilles, mais aussi les zones côtières,
comme les deltas et les estuaires.
Des pays plats, comme le Vietnam,
l'Inde ou le Bangladesh, sont sous
la menace permanente d'inonda
tions catastrophiques. Pour les ré
gions situées au-dessous du ni
veau de la mer le risque est
évidemment encore plus grand.
 C'est le cas des Pays-Bas, talon
d'Achille de l'Europe, Sans digues,
la moitié du territoire serait sous
l'eau. Rotterdam, point le plus bas,
est à 6 mètres au-dessous du ni
veau zéro. A Amsterdam, quand
un Boeing 747 se pose sur l'aéro
port, les hublots de la cabine de pi
lotage sont au niveau de la mer.
« Nous sommes très conscients du
risque que la fonte des glaces des
pôles fait courir à notre pays, aus
si prenons-nous toutes les dispo
sitions pour éviter le pire », assu
re Bob Oudshoorn, ingénieur au
RIKZ, l'Institut national de la ges
tion de la mer et de l'aménage
ment des côtes, à La Haye, dont la
A chaque pays sa solution
Dans des pays comme le Bangladesh, où les inondations sont
réputation est mondialement re
fréquentes, la construction de maisons sur pilotis serait
connue. « Mais, poursuit-il, il y a la solution la moins onéreuse pour faire face à ces catastrophes.
toujours un risque de rupture des
digues. Ce peut être demain, ou les zones ainsi gagnées sur la mer, navire dont les caissons étanches
dans un siècle. Nous devons en appelées polders (2), furent drai seraient les polders, au nombre
permanence être sur le qui-vive ». nées et entourées de digues, afin d'environ un millier. Les digues
Cette angoisse, tous les Néerlan de pouvoir être mises en valeur. qui les protègent côté océan et es
dais la partagent, mais ils ont ap Progressivement, tout le golfe du tuaires s'étendent sur 1 000 kilo
pris à vivre avec. Prévoyants, ils Zuiderzee a fait place à des pol mètres, et celles que l'on trouve le
ont été les premiers à réagir aux ders. Ces travaux furent effectués long des fleuves et des lacs en me
alertes lancées par les géographes à la main et à leurs propres frais surent autant. S'y ajoutent des
aux nations concernées par l'inévi par ces paysans solidaires entre milliers de kilomètres de dunes se
table montée des eaux. Pour parer eux. Puis, au XV siècle, furent condaires dans l'intérieur du pays.
à l'élévation du niveau des océans, créées des sociétés dépendant in Tous les cinq ans, chaque digue
les Néerlandais ont déjà mis en directement de l'Etat, les wate- est soumise à un "check up" extrê
place un vaste plan étalé sur les ringues, pour surveiller et entrete mement sévère : état du corps des
décennies à venir. Selon ce plan, nir les digues. Ces sociétés ont digues, constitué de terre et d'ar
les Néerlandais envisagent de re sur\'écu. On en compte gile et revêtu de pierre ou de bé-
hausser les digues, de les aména
ger afin de briser les lames et de
les renforcer pour éviter qu'elles Un chantier comiriencé voilà mille ans
ne se rompent.
Tous ces grands travaux ne sont par les "soldats de l'eau" bataves
que la poursuite d'un chantier
pharaonique, commencé il y a aujourd'hui, une cinquantaine tonde, dépistage d'éventuelles fis
plus de mille ans, par les premiers dans tout le pays. Et depuis les an sures, contrôle de la solidité...
"soldats de l'eau" bataves. Il s'agis nées 70, outre leur activité tradi Chaque fois qu'une inondation
sait d'agriculteurs établis dans les tionnelle, elles se sont w confier la menace ou se produit, il incombe
zones inondables des Pays-Bas - le gestion et la qualité de l'eau. aux experts du RIKZ de trouver
Zuiderzee, qui était alors un golfe. L'entretien et l'aménagement des des solutions adaptées à chaque
Pour se protéger des flots qui digues représentent un travail co cas. Pour anticiper sur ce que se
menaçaient leur propre vie, leurs lossal. Le Zuiderzee est comme un rait une inondation réelle, l'ingé
cultures et leur bétail, ils ont nieur John de Ronde, chef de la
construit de petites digues en terre (2) Un polder étant par définition une zone ga- section vagues et marées du RIKZ,
autour de leurs campements. Puis gnée sur la mer, entourée de digues. réalise des simulations d'inonda-

N' 999 •DÉCEMBRE 2000 • SmacesJffe 101

tion par ordinateur. Sur l'écran on
voit remplacement de la fissure,
puis l'eau qui s'immisce dans la
brèche et gagne, en fonction de la
topographie du terrain, l'ensemble
du polder. Ces simulations contri
buent à améliorer la sécurité des
personnes puisqu'elles permettent
notamment de situer les zones at
teintes en dernier par les flots.
Le principe du rehaussement des
digues est simple: il s'agit d'aug
menter la hauteur de la paroi avec
de la terre. Or, plus une structure
est élevée, moins elle est assurée
sur sa base. Il est donc préférable,
quand le terrain s'y prête, de dis
poser des blocs de basalte ou de
béton à la base de la digue pour
briser les lames. C'est ce qui est ac
tuellement mis en œuvre sur les
rives de l'Escaut, au niveau du del
ta. Une autre solution, adoptée par
les Néerlandais, consiste à court-
circuiter une partie des digues par
des barrages. Dans le cadre du
projet Delta, achevé en 1998, deux

102 ScMïéJfe •n" 999 - DÉCEMBRE 2000

La France
"relookée"
Ces trois cartes
montrent
comment une
montée du niveau
de la mer d'au
moins 2 mètres
entamerait
le littoral français
actuel (ligne
blanche).
Cette érosion
apparaît déjà
au niveau
des estuaires
de la Somme
et de la Seine
(à gauche),
de la Gironde
et du goife
de Gascogne
(à droite)
et du delta
du Rhône (en bas).

grands barrages, le Maeslantke- être une judicieuse solution pour

ring et le Hartel, ont été construits
dans la région de Rotterdam.
Mais les grands travaux néerlan
dais ne peuvent pas se limiter aux
digues. Toute rinfrastmcture rou
tière devra être revue et corrigée.
En effet, si l'eau monte, les bateaux
contenir les flots, aux Philippines
ou au Kenya, par exemple. Si la
construction de maisons sur pilo
tis est particulièrement recom
mandée dans les pays sujets à des
inondations fréquentes, comme le
Bangladesh, elle convient égale-

Digues, maisons sur pilotis, mangroves:

s'adapter àchaque situation loca e
ne pourront plus passer sous les
ponts, qui devront être rehaussés
tout comme les routes qui y mè
nent. L'ensemble de ces mesures
coûte aux Néerlandais quelque
10 milliards de francs par an.
Dans les pays défavorisés, où la
construction de digues est exclue,
l'implantation de mangroves peut
ment aux récifs frangeants de
l'océan Indien et des Caraïbes, car
la calcification corallienne est in
suffisante pour compenser l'éléva
tion du niveau marin. Ce déficit
tient à la turbidité de l'eau et à sa
faible agitation. En revanche, les
atolls du Pacifique et les récifs-
barrières (qui bordent le rivage à
N** 999 -DÉCEMBRE 2000 • Sm^esne 103
une certaine distance de la côte)
de Polynésie et de Nouvelle-Calé
donie ont moins à craindre d'une
montée du niveau marin, car du
fait d'une eau claire, moyenne
ment agitée, l'accroissement verti
cal des coraux compense aisément
la remontée de l'océan (3). Il ne
peut y avoir d'approche que cas
par cas, et chaque côte répond au
problème avec des solutions tech
niques et pratiques spécifiques.
Pour éviter d'avoir à agir dans l'ur
gence, les Canadiens ont choisi de
construire le pont qui relie le
continent à l'île Prince-Edward un
mètre plus haut que ne le pré
voyaient les plans originaux. La
France ne reste pas non plus inacti
ve. Lors d'un congrès, qui s'est tenu
à Arles, en octobre dernier, sur le
thème "Changement climatique et
espaces côtiers", les intervenants
ont mis en évidence les points
faibles des côtes françaises. Ainsi
Mireille Provansal, de l'université
de Provence, a mis en garde contre
l'élévation du niveau marin dans le
delta du Rhône (24 cm depuis un
siècle), qui risque d'entraîner une
salinisation des nappes phréa
tiques et des écosystèmes, avec des
con.séquences sérieuses pour l'agri
culture. On peut craindre une sub
mersion des zones les plus dépri
mées. Ce danger est très important
dans les secteurs où les dunes sont
dégradées ou détruites (Petite Ca
margue, Saintes-Maries, Fara-
man). Les scientifiques ont aussi
attiré l'attention sur le risque pour
les estuaires de la Seine et de la
Loire, zones de forte urbanisation
et d'installations portuaires, d'être
submergés par les marées, lorsque
l'élévation du niveau marin attein
dra un ni\ eau critique. Dans tous
les cas, la solution pour se proté-
(3) Il n'empêche que, du fait de la montée
des eaux, un atoll, proche de la Papouasie-
Nouvelle-Guinée va bientôt être englouti. Sa
population, les Takuu, va être évacuée.
104 Sâaaèïa • 999 •DÉCEMBRE 2000
30 cm
La Suède
STOCKHOLM à contre-courant
Au cours du siècle, le niveau marin
est monté de 20 cm à Brest
(France) et à Rotterdam (Pays-Bas).
A Aberdeen (Ecosse), il est resté
à peu prés statlonnaire, car le pays,
allégé par la fonte des glaces
du pôle Nord, est monté en même
temps que l'eau. Mais à Stockholm
1950 2000 (Suéde), l'allégement fut plus
Important en raison de la proximité
du pôle Nord, d'où une baisse
du niveau de la mer de 30 cm.
ABERDEEN
n
V veau de la mer sur les côtes du
pays ; lesquelles sont caractérisées
1900 1950 2000 non seulement par leur longueur
(plus de 12000 kilomètres), mais
aussi par leur diversité morpho
20 cm
logique. Les données, en cours
d'analyse, devraient permettre de
mettre en place un plan cohérent
d'aménagement des côtes, à
ROTTERDAM l'échelon national.
0
La prise de conscience du danger
1900 1950 2000 que représente la montée du ni
veau des océans est désormais gé
nérale. La seule manière de la li
20 cm BREST
miter serait de réduire de manière
drastique les émissions de gaz à
effet de serre dans l'atmosphère
comme s'y sont engagées les na
tions industrielles lors du sommet
de Kyoto, en décembre 1997, puis
1900 1950 2000 à celui de La Haye en novembre
de cette année. Les bonnes inten
tions seront-elles suivies d'effet, et
ger sera de construire des digues, cela suffira-t-il ? Pour Jean-Marie
comme aux Pays-Bas. Pelt (4), président de l'Institut eu
Enfin, l'élévation du niveau ma ropéen d'écologie, dont le siège est
rin présente un danger pour les à Metz, la seule manière efficace
plages. Selon Roland Paskoff, pro d'éviter une catastrophe à l'éche
fesseur à l'université Lumière à lon planétaire serait que les pays
Lyon, elle pourrait accélérer, au industriels changent carrément de
siècle prochain, l'érosion de la cap, en fondant leur économie sur
longue côte sableuse d'Aquitaine, le modèle du "développement du
qui, actuellement, recule de 1, 50 m rable" qui consiste à préserver et
en moyenne chaque année. Le à renouveler les ressources plané
Royaume-Uni commence aussi à taires pour les générations futures.
se réveiller. De nombreux pro On peut toujours rêver. •
grammes de recherche sont actuel
lement développés afin d'analyser (4) Auteur de la Terre en héritage, éd.
les effets de l'auementation du ni- Fayard, 2000.
 Du 25/11 au 15/12/00

profitez
de l'offre

du "7"

Du 25/11 au 15/12/00, le "7 de Cegetel'

vous offre une réduction de 50 % ' sur
son tarif national unique à 27 cts/min,
valable 24 h/24 et 7 j/7 au-delà de la 7'
minute de communication.

De quoi téléphoner vraiment moins

cher... ou beaucoup plus longtemps I
Avec le "7", vous bénéficiez aussi de tarifs
économiques vers l'international et

de réduction vers les mobiles.

Et avec "7 Automatique", notre service

sur vos appels nationaux gratuit de présélection, vous avez l'assu
rance de profiter systématiquement
des tarifs avantageux du "7" sans avoir
24 h/24 à composer le 7.

71/7 En plus, profitez de notre

offre de bienvenue:

I Pour en profiter et disposer du "7" en 24h sur votre ligne :

0 805 773737
Appel grohjit depuis un poste fixe 8h a 22h. 7|/Z

Demande d'information gratuite et sans engagement

Renvoyez ce coupon sous enveloppe non affranchie à ; Cegetel 7 - Libre Réponse 80200 - 27240 DAMVILLE

G Oui, jesouhaite recevoir une documentation gratuite et sans engagement sur le'7 deCegetel*.
Prénom ...hiom...

Adresse
(3»
Ccxle postal
I I I I I I ^ Cegetel
Important: pour vérifier que vous pouvez Le 7, et si vous faisiez
utiliserle T" depuis votre poste fixe,merci de rxîus indiquer votre numéro de téléphone : J I I I I I I i 1 I I I I
tout de suite le bon choix ?
ContonTièTiefSà la Id "ififûfTTiatjqus et Laierfâ»* 06^1/1978. «bus disposez d'un droit d'accès et de recCflcaticwi pour Kx^es iss intormatians vous cûoœmarft. ai v&js
•idressant à Cegefei 7. Etes vont destinés à nos verviiesâvetnev et pourront être cédées à de?itins comme^rci^ sauf si vous vousy opposez.

|TatgT1CauQtri14»aihde&(tiaâg-^ipsff4ttepnf-2js,pgurtjnappeltBaDn^.Appeisgifta£gn^npclttainehQBdàpatenBfttmniçbtes6{tasnumértis5pécatftlJSi^
'esorni^àaniSàsre.Vciuscompasezte 7àiaEiateflb0.àrexcepdQndesn(7néit»spêcapi(f,?9ece.Miii(fô.Addii^.rerise<gre(Téf^^fB^a(:^^ au Iâ/12^ «ds. 50^ de réduc&Ki tarifaire apcTic^
<ts a7''fTég{R rtedagueapoer tasséenFrance mêar^ieeane. tigsdépatemait, rxys fngnéna spéciaia ethors nvXiaes- Offre pwni^ifieferasgr/w aigpsnietégs etenfe du*7^ Cega^. (2) Offta de. bsarwjwe i teuBdeoinviiurièateiri offerts enFrance rn^m-
em fnrs dàpgfentgit bors numérts spécaia el fï^ nat^. à sur votreponiere tactures vtxs nous ratoumezvuVedemandede sasgr^aion dars les tros sentis aÀant b de son moi. 0^ non oira^iie ^ r^vs am partnéers ran càents du T.
Pesticides, solvants, peintures, produits ménagers : les molécules
chimiques artificielles sont partout. Or, si l'on ignore presque
tout de leur impact sur la santé et sur l'environnement, les pires
soupçons pèsent sur elles. Les pouvoirs publics commencent
à se préoccuper sérieusement du péril chimique. Sans grand résultat
106 aaansiif •N* 999 •PÈCEMBRE 2000

1^ -??a
Lesnuages bretons sont bour és
de pesticides. Les poissons de la
Tamise changent de sexe. Les al
ligators de Floride ont des zizis de
plus en plus petits. La coquille
des œufs d'oiseaux devient
friable. Des cancers autrefois rares frap
pent de plus en plus fréquemment des
Individus de plus en plus jeunes. Les
hommes exposés à la dioxine dans leur
jeune âge semblent concevoir davanta
ge de filles que de garçons.
Apparemment sans lien, ces constats
s'accumulent sans qu'on puisse cerner la
réalité qui se profile derrière eux. Est-on
lS?il
en train Sè-vlvre une mutation environne
mentale de fond, provoquée par une lar
ge dispersion de molécules chimiques ar
tificielles? Ces dernières ne sont-elles pas
en train de modifier Insidieusement les
bases mêmes de la vie sur Terre?
A ces graves questions, personne ne
peut répondre. On ne sait rien - ou si peu.
L'Inventaire européen des substances
chimiques commercialisées compte
100195 noms. On estime qu'environ
30000 de ces molécules sont produites à
raison de plus de dix tonnes par an dans
le monde. Quant aux substances chi
miques dont on produit plus de 10001 par
N'999 •DÉCEMBRE 2000• Saaa^ 107
0)
an, les High Production Volume (HPV) (voir l'encadré en dernière page), calquée
Chemicals, on en recense 2465 en Europe sur le protocole défini en 1983 par l'agen
<0) et 2588 aux Etats-Unis. Or, ces molécules ce fédérale de l'environnement américaine.

a sont déversées dans l'environnement sans Quand, en 1997, EDF publie son rapport,
qu'on sache rien des risques qu'elles font l'Europe a déjà entrepris des re
Œ courir à l'homme et au milieu... cherches toxicologiques,
c En 1997, l'organisation non gouverne mais aucune n'a abouti,

0) mentale américaine Environment Defence par manque de fonds et l

Fund (EDF, fonds de défense de l'environ de personnel compé
nement) a fait l'inventaire des connais tent - sans parler, en
sances sur la toxicité, les atteintes à l'envi France, de l'invrai
ronnement et les risques pour la santé semblable désorga
humaine que représentent les 2588 HPV nisation administra
américains. Bilan : 7 % de ces molécules tive (voir l'encadré
ont fait l'objet d'études toxicologiques com page ci-contre).
plètes, 50 %, de recherches très partielles,
et 43 % n'ont jamais été étudiées. Les don
L'Union euro
péenne a de gros
f
nées concernant les risques en cas d'ab problèmes de calen
sorption ou de contact cutané (toxicologie drier. Elle avait pour
aiguë) sont incomplètes pour la moitié des tant bien planifié cette af
produits concernés. Incroyable laxisme! faire. Chaque année, une liste
d'une trentaine de HPV,
LE POIDS DU PASSÉ sélectionnés en raison
Jusqu'en 1980, les nouvelles molécules des forts soupçons
découvertes par les chimistes ont été com de toxicité qui pè
mercialisées sans qu'on étudie leurs im sent sur eux, est
pacts sur renviroimement et sur la santé proposée aux
humaine. Les seuls tests effectués concer Etats membres,
naient la dangerosité du produit, son ex- qui choisissent les
plosivité, sa nocivité ou son effet direct sur molécules qu'ils
les tissus humains - dans le seul but de dé veulent étudier.
terminer les précautions de fabrication, Mais, si la Hollande et
d'usage industriel et de transport néces l'Allemagne peuvent compter
saires. Ce n'est qu'à partir de 1981 que les sur des laboratoires bien équipés, la plu Cancers
pays industriels ont demandé à l'industrie part des autres Etats connaissent la
en hausse
chimique de procéder à l'analyse des même pénurie de moyens qu'en France.
Dans les pays
risques sanitaires et environnementaux En 1996,à la parution de la deuxième lis développés,
avant de commercialiser toute nouvelle te de molécules, la France choisit quatre le nombre
substance. Mais la chimie n'innove pas au nouveaux produits. Mais, en 1997, les mi de tumeurs du
cerveau (en haut,
tant qu'on pourrait le croire : en vingt ans, nistères de l'Environnement, de la Santé
en Jaune)
2 000 nouvelles molécules seulement ont et du Travail jettent l'éponge et ne s'enga et de lymphomes
fait leur apparition sur le marché. gent sur aucun nouveau dossier de la ti-oi- (en bas,
En 1998, alertée par le rapport d'EDF, sième hste. L'Union européenne prend acte en rouge) ne cesse
d'augmenter
l'Organisation de coopération et de déve et suspend le programme. La quatrième
depuis dix ans :
loppement économique (OCDE), qui re liste n'a été présentée qu'en 2000. La Fran plus 46 o/o pour
groupe les trente pays les plus développés ce va adopter cinq nouvelles molécules. les premières,
de la planète, reprend l'ensemble du dos En attendant, le bilan est bien mince. plus 67 % pour
les seconds.
sier et publie un avis au titre évocateur : En cinq ans, les quinze pays de l'Union Le rôle cancérogène
"Le poids du passé". Ce rapport ne sur n'ont listé que 120 des 2465 HPV, et seuls des molécules
prend pas la Commission européenne, déjà 31 dossiers ont été menés à bien ! « Cette chimiques
est évoqué pour
consciente du problème. En 1993, ses lenteur devient politiquement insuppor
expliquer
membres s'étaient accordés sur une mé table», estime un haut fonctionnaire du cet accroissement
thode d'évaluation des risques commune ministère de l'Environnement. Les mi- rapide.

108 SBemMie • H* 999 •DÉCEMBRE 2000

nistres européens de l'Environnement
doivent adopter ce mois-ci un "livre
blanc" détaillant les défaillances des
Etats membres et préconisant une réor
ganisation des programmes en cours.
Le risque politique est en effet à la hau
teur du risque de santé publique. La si
tuation évoque l'affaire de l'amiante. «On
a ouvert la boîte de Pandore», s'inquiète
André Cicolella, responsable de l'unité
"évaluation des risques" à l'Institut natio
nal de l'environnement industriel et des
risques (INERIS). «Statistiquement, par
mi les 30000 molécules largement diffu
sées (plus de 10 t/an) dans le grand public,
il e.xiste des produits cancérogènes. »
En 1998, dans un rapport sur les liens
entre santé et environnement, le député
Vert André Aschieri et sa collègue socia
liste Odette Grzegrzulska pointaient une
augmentation (en France) de 67 % des
cas de lymphomes et de 46 % des tu
meurs du cerveau en di.x ans. « Une évo
lution aussi rapide sur une période aussi
courte plaide pour l'implication de fac
teurs environnementaux, notamment liés
aux substances chimiques, plus que pour
la responsabilité de facteurs génétiques »,
affirment les deux élus.
Selon un schéma désormais bien
connu, pour peu qu'un lien entre exposi
tion et maladie soit établi, les victimes de
manderont à la justice d'é\"aluer la res
ponsabilité des pouvoirs publics et celle
des industriels. On en est d'ailleurs
presque là avec certains éthers de glycol,
qu'étudie André Cicolella à l'INERIS.
Leurs effets sur le système reproductif de
la souris ne sont pas contestés : atrophies
des testicules pour le mâle, stérilité pour
la femelle. La souris ayant un système
reproductif moins fragile que celui de
l'espèce humaine, les doses journalières
admissibles pour l'homme sont extrême-

TOXICOLOGIE

LA FRANCE EN PANNE D'EXPERTS

• En 1994, la France a choisi
cinq produits dans la première
liste de molécules suspectes
établie par l'Union européenne.
Mais elle a beaucoup de mal à
trouver, pour les étudier, des
fonds et des toxicologues
possédant des connaissances
aussi bien en santé publique
qu'en chimie.
La plupart de ces experts
travaillent à l'Institut national de
recherche et de sécurité (INRS),
organisme paritaire chargé de la
sécurité dans le monde du travail.
L'INRS s'est doté d'un
laboratoire de recherche qui
compte aujourd'hui une
quarantaine de scientifiques.
Mais comment ne pas se méfier
de travaux menés par un
organisme en partie administré
par les patrons de l'industrie
chimique? L'INRS a été accusé
de dissimuler les résultats de ses
études pour préserver les intérêts
des entreprises. On lui reproche
notamment d'avoir minoré les
conséquences de l'inhalation des
fibres d'amiante sur la santé des
travailleurs. Et, en 1999, un
rapport de l'Inspection générale
des affaires sociales a laissé
entendre que l'INRS minimisait
les risques des éthers de glycol,
molécules essentielles
à la fabrication de la plupart
des produits ménagers
et des peintures à l'eau.
Mais il n'y a pas le choix :
seul l'INRS est compétent
pour étudier l'exposition
professionnelle.
Pour évaluer les risques
sur la santé des consommateurs,
les troupes sont encore plus
maigres... Les dossiers sont
transmis aux centres antipoison
régionaux, des laboratoires
mal préparés à cette tâche
longue, complexe, minutieuse.
Quant aux études d'impact sur
l'environnement, elles ont été
confiées en 1995 à Robert
Diderich, du ministère de
l'Environnement, seul ingénieur
compétent pour les substances
existantes (aujourd'hui rejoint par
quatre collaborateurs).
La situation devrait s'améliorer
puisqu'une Agence française de
sécurité santé environnement
(AFSSE) doit bientôt voir le jour.
Le texte adopté par le Parlement
cet automne ne précise ni les
moyens, ni les pouvoirs de cette
nouvelle structure (qui devrait
s'organiser autour de l'INERIS),
mais, pour nombre de
chercheurs, c'est un immense
soulagement. Ils vont enfin
travailler dans une structure
indépendante, pleinement
responsable devant les pouvoirs
publics et devant les Français.

N" 999 • DÉCEMBRE 2000- SwmiM 109

0)

PRODUCTION RISQUES
SUBSTANCE
<0) ANNUELLE Travailleurs Consommateurs Hotume dans Environnement
Tenvironnement
3
1,4-diclilorobenzène Europe : 35000 t

c Fluorure d'hydrogène Europe ; 245 000 t

0)
Di-n-butylphtalate Europe : environ 26000 t

DEGBE (diéthylèneglycol- Europe : de 20000 à 80000 t

butyléther)
DEGME (diéthyièneglycol- Europe : 20000 t
méthyléther)
Acétonitrlle Europe : de 3000 à 15000 t

Cumène Europe : de 850000 à 4,1 Mt

4,4'-méthyiènedianlline Europe : 430000 t

Alkylbenzène linéaire Europe : 450000 t
Chloroalcanes 0^0.13 Europe : environ 15000 t

Acryiamide Europe : de 80000 à 100000 t

Acétoacétate d'éthyle Europe ; de 5000 à 200001

Diphényléther pentabromo Non produit en Europe

Propylène oxyde Monde : 3,5 Mt
Europe ; de 5800001 à 2,7 Mt
Nonylphénol et isomères Europe : 77000 t
Trichloroéthylène Europe : 115000 t

1.3-butadiène Monde : de 1,2 à 4,9 Mt

Europe de l'Ouest ; 1,7 Mt
Naphtalène Europe : de 100000 à 5000001

4-chloro-2-méthylphénol Europe : peut-être 15000 t

Méthacrylate de méthyie Europe : 5000 t
Anisidine Monde : 15000 t
(dont la moitié en Chine)
But-2-yne-1,4-diol Europe : 2000001

Acrylaldéhyde Europe ; de 20000 à 1000001

Acide acryiique Europe : 830000 t
Acrylonitriie Europe : 1,2 Mt
Monde : 4 Mt

Sulphate de diméthyle Europe de l'Ouest : 300001

Acide méthacrylique Europe : 1 000 t

Chlorure de dioctyl- Europe : 5600 t

diméthylammonium
1.4-dioxanne Europe de l'Ouest ; 25001

3,4-dichloroaniline Europe : environ 15000 t

Manque d'information Pas de problème pour les usages actuels

110 SemeeîJTie• N® 999 •DÉCEMBRE 2000
 USAGE
LES 31
SUBSTANCES
• Fabrication de teintures et de pigments pour l'industrie. ÉTUDIÉES
• Antimites, rafraîchisseurs d'air, nettoyants WC solides.
• Productionde composés organofluoréset catalyse (industrie pétrochimique).
PAR L'UNION
• Traitement de surface. EUROPÉENNE
• Fabrication de PVC et de papier-carton.
Sur les 2465 molécules
• Construction bois et industrie automobile.
chimiques produites à raison
• Solvants, fibres de verre, films de protection. de plus de 1000 t/an
• Solvants et produits ménagers de nettoyage, lavage et désinfection. dans le monde, 31 substances
seulement ont été étudiées
par les Etats membres
• Solvant industriel.
de l'Union européenne.
• Additif antigel dans le fuel.
Les conclusions des experts,
• Industrie pharmaceutique. réunies ci-contre, doivent
• Pellicules photo, pesticides, solvants. encore être confirmées
• Production de phénol et d'acétone. par le Comité scientifique
• Additif dans l'essence et dans les solvants. sur la toxicité, l'écotoxicité
et l'environnement (CSTEE)
• Fabricationdu polyuréthane et des résines époxy. de la Commission européenne.
• Agent intermédiaire dans l'industrie chimique. Cette dernière devra ensuite
élaborer les stratégies de
• Métallurgie.
réduction des risques pour
• Produits de scellement, retardateur de flammes (caoutchoucs).
chaque substance : obligation
• Fabrication de polyacrylamide. d'étiquetage, limites de rejet,
• Industrie pharmaceutique. d'exposition sur les lieux de
• Pigments, teintures. travail, limites de concentration
dans la préparation et dans
• Retardateur de flammes (sièges, emballages, coques plastiques d'ordinateurs). le produit commercialisé,
• Industries chimique, automobile, textile, construction. éventuelles restrictions
• Industries pharmaceutique et cosmétique. de mise sur le marché.
Une démarche lourde et
• Fabrication des résines, plastiques.
fastidieuse, qui oblige l'industrie
• Nettoyage des métaux. à une totale transparence.
• Usage domestique. D'où les nombreuses réticences
• Industrie du caoutchouc synthétique,résines thermoplastiques, néoprène. exprimées par les industriels.
• Papier glacé. Sur les 31 molécules étudiées
à ce jour, seules quatre
• Production d'anhydride phtalique, matériaux de construction, ont fait l'objet d'un accord
tannage du cuir, teintures. sur la gestion des risques :
• Pesticide. • DEGBE et DEGME : pas de
renforcement des précautions
• Fabrication de polymères, moulage-extrusion.
déjà prises, mais nécessité de
• Pigments jaunes, rouges et bleus, encres d'imprimerie, textilesimprimés, limiter les risques d'utilisation
peintures automobiles et d'intérieur, stylos feutres couleurs. pour les consommateurs
• Hydrogénation des solutions aqueuses, production d'huilesde synthèse, (notamment pour les peintures)
insecticides, produits pharmaceutiques, peintures, agents de nettoyage. et de prendre de nouvelles
mesures de protection
• Industrie chimique, complément alimentaire pour animaux. pour les travailleurs en contact
• Fabricationde produits adhésifs, peintures, encres d'imprimerie. avec ces éthers de glycol.
Pas de nécessité de nouvelles
• Fabrication des fibres acryliques et de plastiques (styrène).
investigations sur l'impact
environnemental.
• Chimie organique (ancien gaz de combat). • Chloroalcanes C^q-is
• Fabrication de monomères et de polymères pour les peintures. - (paraffines chlorées à chaînes
• Produits adhésifs, textiles. courtes) : pas de risque
connu sur la santé humaine,
• Nettoyant pour voiture. mais nécessité d'investigations
• Produits pour cheveux. plus approfondies en
• Cires, vernis, détergents, papiers adhésifs, cosmétiques, déodorants, ce qui concerne l'impact
insecticides, herbicides, bandes magnétiques. sur l'environnement.
• Alkylbenzène linéaire C.|o_,3 :
• Synthèse des pesticides.
innocuité.
des mesures de réduction des risques s'imposent.
N° 999 . DÉCEMBRE 2000 - 111
0)
ment basses. Pourtant, l'utilisation de
solvants dans l'industrie a continué à se
<0) faire sans protection pour nombre de tra
3 vailleurs. Des enfants sont nés mal for
més. Des procès sont en cours. • Une fois dans le corps fonction de la quantité inhalée
CT En novembre dernier, la Commission de humain, comment agissent ou ingérée, de la facilité de
C sécurité des consommateurs, qui dépend les toxiques sur l'organisme? pénétration du polluant dans
du ministère des Finances et du secréta Les chercheurs le corps, ainsi que de sa
0)
riat d'Etat à la consommation, s'est pen distinguent deux phases. vitesse de transformation et
chée sur un rapport très sévère d'André La toxicocinétique s'intéresse d'élimination.
Cicolella : «Notre évaluation des risques à l'absorption des toxiques, à Les substances toxiques
derxait amener à reconsidérer l'utilisation leur voyage dans le corps, à entrent en contact avec le
des éthers de glycol dans les usages do leur éventuelle transformation tube digestif via l'eau, les
mestiques. » Or, les réglementations en et à leur élimination. aliments ou les poussières
vigueur autorisent toujours l'utilisation La toxicodynamique étudie ingérées. Les poumons
d'une famille de solvants dont 700000 t les mécanismes d'action offrent, chez l'adulte, environ
sont produites chaque année dans le mon des toxiques (1). 8000 cm' de surface
de depuis les années 30 ! Toxicocinétique d'échange avec
La réaction de l'homme aux l'atmosphère. Les gaz
DANGEREUX NETTOYANTS MÉNAGERS contaminants de solubles et les molécules
Parmi les rares dossiers complets de DIOXINES son environ présentes dans les fines
l'Union européenne figure celui du dié- nement est particules, qui pénètrent loin
thvlèneglycol-butyléther, un composant dans l'appareil respiratoire,
de certains produits nettoyants grand pu Cerveau s'infiltrent aussi dans la
blic. La conclusion de l'évaluation des circulation sanguine ou
risques, menée par la Hollande, est IODE lymphatique. La peau est
que des mesures doivent être prises protégée par sa couche
pour limiter les dangers tant pour les cornée, mais certains
professionnels que pour les toxiques peuvent néanmoins
consommateurs. Le produit s'inhale emprunter cette voie, surtout
Thyroïde
facilement, et il est irritant pour les s'ils sont solubles dans les
voies respiratoires.
PLOMB
CADMIUM graisses, dont l'épiderme
Quant au dyphényléther-pentabro- et le derme sont riches.
Glande
mo, une molécule utilisée dans les mammaire Le taux de pénétration d'un
coques en plastique des ordinateurs polluant dépend de son état
pour les empêcher de fondre à la cha physique (un liquide ou un
leur, il s'accumule dans la chaîne ali gaz est mieux absorbé qu'un
mentaire au point qu'on en retrouve polluant piégé dans une
dans le lait maternel. particule solide) et de sa
Les experts, en particulier les cher Reins forme chimique (ainsi,
cheurs qui travaillent pour les produc certains sels de plomb, très
teurs d'eau potable, sont également pré solubles, pénètrent plus
occupés par ce qu'ils appellent des facilement que le plomb
"perturbateurs endocriniens". Ces molé métallique). L'état
Graisses
cules chimiques présentes dans l'environ physiologique de la
nement sont notamment soupçonnées
Les polluants ont des affinités
d'affecter le sexe des alligators et de per avec certains organes ;
turber la reproduction des poissons. les dioxines sont stockées
Elles agiraient sur le système endocri dans les graisses, la glande
mammaire et le cerveau,
nien, qui commande les sécrétions des (1) Pour plus de précisions, lire l'ou
le plomb, dans les os,
hormones dans les organismes vivants. vrage de Denis Zmirou, Environ
le cadmium, dans les reins,
En l'absence d'évaluation des risques - et nement, quels risques pour notre
et l'iode sur la thyroïde.
santé ? Syros, mai 2000.
sans moyens pour mener les études né-

112 ^Kxsjne • N" 999 •DÉCEMBRE 2000

 BIOLOGIE

LA SANTE MENACEE

surface de contact a également R -tO -^H -kOH

son importance. Et les
muqueuses intestinale et
respiratoire d'un enfant offrent
moins de résistance que celles
d'un adulte.
Les polluants se fixent
principalement sur le foie et les
reins. Le cadmium s'accumule de
préférence dans les reins. Mais
les dioxines préfèrent le tissu
adipeux, la glande mammaire ou
le cerveau, et le plomb est
stocké par le tissu osseux.
Les toxiques sont généralement
éliminés par voie urinaire et dans
les selles, grâce, dans ce dernier
cas, à l'action de la bile, une
substance produite dans le foie
et stockée dans la vésicule avant
d'être éliminée avec les selles.
L'air exhalé par les poumons est
la voie d'élimination de certains
gaz et liquides volatils. Le plomb
et les dioxines sont excrétés via
le lait maternel.
Les tissus humains se
débarrassent souvent des produits
toxiques en les transformant. Cette
"biotransformation" se déroule
principalement dans le foie,
véritable usine chimique du corps,
mais d'autres tissus, tels que les
poumons, l'estomac, l'intestin, la
peau et les reins, ont leurs propres
kP -kS ^OH
vP "t? -kCH? -^.CHO
C
Ces deux éthers de glycol se transforment différemment dans le corps
humain. L'un produit une molécule cancérogéne, l'autre, du COj inoffensif.
Toxicodynamique
Les mécanismes d'action d'un
toxique s'exercent sur différentes
cibles moléculaires au sein des
cellules d'un tissu ou d'un
organe sensible. Les cibles
moléculaires peuvent être des
protéines (par exemple, des
enzymes, qui catalysent les
réactions chimiques dans la
cellule) ; des lipides (notamment
ceux qui constituent la
membrane cellulaire) ; ou encore
des acides nucléiques, pièces
élémentaires de l'information
génétique. Dans ce dernier cas,
des altérations peuvent se
transmettre lors de la division
cellulaire ou de la formation
des cellules sexuelles,
entraînant des malformations
congénitales.
Les cancérogénes génotoxiques
altèrent directement - ou par
VHO -nCH -tglj
vÇ02
de leurs métabolites réactifs.
D'autres non-génotoxiques
réduisent l'efficacité des
systèmes de détoxication ou de
contrôle du développement des
cellules cancéreuses, ou encore
produisent des réactions
inflammatoires qui augmentent le
nombre de cellules
potentiellement cancéreuses.
La dioxine émise lors de
l'accident d'une usine chimique
à Seveso (Italie), en 1976,
l'amiante ou encore certains
herbicides agissent par des
mécanismes non génotoxiques.
Selon leur nature, les molécules
chimiques visent des cibles
différentes au sein
des cellules.
Lipides
de la
membrane

procédés de détoxification. Les leurs métabolites - les

métabolites qui résultent de ces gènes des noyaux
processus se révèlent parfois plus cellulaires. Les
réactifs que les toxiques originaux. cancérogénes non
Ainsi, le benzo(a)pyrène, de la génotoxiques favorisent
famille des hydrocarbures l'action des toxiques
aromatiques polycycliques (HAP), génotoxiques, soit en
est transformé dans le foie en un augmentant le taux
dérivé (époxyde) très réactif, qui de pénétration de
peut se lier à des molécules des ces derniers dans le
noyaux cellulaires, provoquant corps, soit en
l'apparition de cancers. accroissant la formation

113
 Une "bombe"
chimique
dans
la Manche
Un navire chimiquier
italien, le levoli-Sun,
a coulé le 31 octobre
dernier avec 60001
de produits chimiques
dans ses flancs,
dont 40001 de
styrène : une molécule
insoluble dans l'eau,
très toxique, très
corrosive et explosive.
Si les effets du styrène
sur l'environnement
sont connus depuis
cessaires -, les chercheurs en sont réduits Au ministère de l'Environnement, on se
peu, ses risques pour
à allonger la liste des possibles perturba félicite qu'une coopération s'amorce avec la santé sont encore
teurs endocriniens sans pouvoir prouver les chimistes, mais on reste très prudent. à l'étude. Dès
quoi que ce soit et sans comprendre par «L'industrie conteste continuellement les l'annonce du naufrage,
les autorités ont
quels biais ces molécules agissent. Pesti listes de molécules qui nous paraissent de
redouté la toxicité
cides, herbicides, hydrocarbures et déri voir être étudiées en priorité parce qu'elles par inhalation de
vés chlorés sont dans leur collimateur. sont vraisemblablement toxiques», décla ce produit très volatil.
Devant les difficultés de l'Europe, re un haut fonctionnaire. « En revanche,
l'OCDE et les Etats-Unis estiment urgent celles qu'ils proposent comportent souvent
d'associer l'industrie chimique à l'énor des produits dont on sait qu'ils ne posent
me travail d'évaluation des risques. En pas de problème... » •
octobre 1999, Al Gore, alors vice-prési
dent des Etats-Unis, a annoncé un plan MÉTHODOLOGIE
destiné à analyser les 2 588 HPV améri
cains d'ici à 2006 (1). Un objectif impos ÉVALUER LES RISQUES
sible à atteindre sans le soutien des in
dustriels de la chimie. • Les membres et sur l'appareil reproductif
Dow Chemical, Arco, Shell et Total ont de l'Organisation (effet tératogène).
répondu «présent » à leur façon. Regrou de coopération et de • Exposition des
pées, en Europe, au sein d'un lobby nom développement économique consommateurs :

mé Conseil européen de l'industrie chi (OCDE) se sont accordés Toxicité des expositions
mique (CEFIC), ces multinationales sur une méthode commune répétées, effet mutagène
proposent leur bonne volonté tout en d'évaluation des risques et effet tératogène.
proclamant leur scepticisme : «Le tabac, chimiques. Les études • Ecotoxicité :
l'alcool et les nombreux cancérigènes permettent de déterminer la Stabilité dans l'eau
présents dans les aliments sont bien plus dose journalière admissible et dans le sol, vitesse
responsables du cancer que les molécules (par kilogramme de poids de dégradation, capacité
chimiques», assène ainsi Jacques Desar- corporel et par jour), au-delà d'accumulation dans
nauts, le correspondant français du CE de laquelle la santé humaine la chaîne alimentaire
FIC. «Nous sommes d'accord pour colla est en danger. (notamment effets sur
borer aux travaux et vérifier les diverses • Exposition professionnelle : les organismes aquatiques).
hypothèses, mais nous mettons en garde Toxicité aiguë par voie orale, Les molécules qui entrent
contre des accusations portées sans preu par inhalation et par voie dans la catégorie des
ve contre notre activité. » cutanée, risques d'irritation "polluants organiques
oculaire, effets sur le matériel persistants" méritent une
(1) Les organisations américaines de défense des ani
maux ont vivement protesté contre ce plan, qui implique génétique (effetmutagène) attention particulière.
la mort de plus d'un million d'animaux de laboratoire.

114 ^wmSifw • 999 •DÉCEMBRE 2000

 SCIENCE & VIE, l'accélérateur du savoir.

Pour comprendre
le sens de la vie comme
le sens de l'univers...
Abonnez-vous à
SCIENCE & VIE.
m

seulement

Bulletin d'abonnement à SCIENCE & VIE

àRtnm sous pli #aiKh'avec inlie tègleiiieM àSOENK t Seiw«
1,rue duCohiw! Retre liia 7S503 Paiis Cedex 15

Je m'abonne à SCIENCE & VIE

Oui pour 1 an soit 12 mensuels.
Je choisis de régler par :
G chèque bancaire ou postai à l'ordre de SCIENCE &VIE
G carte bancaire
• Je règle la somme de 229 francs* seulement.
n-L I II Ii JI i I J_ _L J L
Nom _L J L expire à fin mois L _J année
J_
Prénom L_ I I I
Date et signature obligatoires
Adresse l_
I I I I _L _L
J I Code postal L ' Aulieude 276ft^cs prixnormal de ventedes magazines chezvotremarchand de journaux
J L
OFFREVALABLE JUSQU'À FIN MAI2001 ET RÉSERVÉE A LAFRANCE METROPOLITAINE.
Ville I L J_ Vous pouvez aussi vous abonner par téléphone
au 01 46 48 47 08 ou Minitet : tapez 36 15 ABON,
Téléphone J I J ! par Internet : http://www.abomag.com sv 99!
e-mail L
La valve
du crocodile
en apnée
Pourquoi un crocodile peut-ll rester sous l'eau
plus de deux heures, sans respirer? Cette
question intrigue les chercheurs depuis quelque
aui,mêmeprotégé par
deux siècles. Elle vient enfin d'être résolue.
l'écran de son télé\'iseur,
n'a jamais tremblé de
vant un crocodile à l'af
fût ? Immobile dans
l'eau, raide comme du
bois mort, le reptile guette sa proie.
Seuls ses yeux affleurent. Puis, sou
dain, au moment opportun, ses re
doutables mâchoires surgissent
pour se refermer sur l'animal
con\ oité. Au palmarès des préda
teurs les plus habiles et les plus
puissants du règne animal, le cro
codile figure sans aucun doute sur
le podium. Mais on oublie souvent
que ce reptile est également un
champion hors pair de la plongée.
Avant d'assaillir sa proie, il est ca
pable de se dissimuler sous l'eau,
sans respirer, pendant plus de deitx
heures. Deux fois plus longtemps
que la baleine, pourtant réputée
grande spécialiste de la discipline 1
Quant à l'homme, même bien en
traîné, il peut difficilement rester
en apnée plus de cinq minutes...
Le secret du crocodile? D'abord,
c'est un animal ectodermique : la
température de son corps dépend
de son environnement. Aussi ne
116 fttede •N" 999 • DÉCEMBRE 2000
dépense-t-il pas d'énergie, donc pas
d'o.xygène, pour maintenir sa tem
pérature sous l'eau, contrairement
aux mammifères. Surtout, il pos
sède un cœur dont le fonctionne
ment, unique, tient à la présence
d'une valve particulière en forme
de dents d'engrenage, qui n'a été
décrite que chez cet animal.
Depuis quelque deux siècles, les
scientifiques connaissaient l'exis
tence de cette valve. Mais ils igno
raient tout de son rôle physio
logique, jusqu'aux travaux de
Michael Axelsson, du département
de zoophysiologie de l'université
de Gôteborg, en Suède.
SOUS CONTRÔLE NERVEUX
En 1995, ce chercheur avait ap
pliqué une technique médicale de
pointe, l'angioscopie à haute réso
lution, pour étudier le cœur de
l'animal in vivo à l'aide de caméras
introduites par des fibres optiques
(1). Il avait ainsi observé le fonc
tionnement de cette valve sans
toutefois élucider le processus
(1) Journal of Expérimental Biology, 199,
359-365 (1996).
présidant à son ouverture et à sa
fermeture. C'est chose faite, grâce
aux travaux que Michael Axelsson
a menés avec Craig E. Franklin, du
département de zoologie et d'ento
mologie de l'université de Queens-
land, en Australie, sur des cœurs
isolés de Crocodilus porosus - ou
crocodile marin - une redoutable
espèce mangeuse d'homme, qui vit
le long des côtes d'Australie et de
Papouasie-Nouvelle-Guinée (2).
Les deux chercheurs ont réussi à
montrer que la valve en dents d'en
grenage est régulée par le système
nerveux, via l'adrénaline. Cette hor
mone commande des fonctions
non conscientes, comme la dilata
tion des pupilles, en se fixant à des
récepteurs spécifiques dit "beta
adrénergiques". « Nous avons
(2) Nature, 406, 847-848, (2000).

maintenu les cœurs prélevés en
état de fonctionnement dans une
solution saline oxygénée, explique
le chercheur suédois. Puis nous
avons injecté dans ces cœurs perfu-
sés une substance qui bloque l'ac
tion des récepteurs à l'adrénaline. »
Cette substance est dite antagonis
te du récepteur beta adrénergique,
car son action s'oppose à celle de
l'adrénaline. Sous son effet la valve
Durée de plongée
(exprimée en minutes)
en dent d'engrenage se ferme, tan
dis qu'en présence d'adrénaline, ou
d'une substance qui mime son ac
tion, la valve s'oiuTe.
Un mécanisme de commande
nerveuse original par rapport aux
autres vertébrés, dont les \alves
cardiaques contrôlent la circula-
Lion du sang dans le cœur en s'ou-
\Tant et en se fermant mécanique
ment en fonction de la différence
Plongeur hors pair
Dans le cœur du crocodile marin,
une valve en dents d'engrenage
unique dans le monde animal.
Grâce à elle, il peut rester
sous l'eau plus de deux heures.
de pression. Jamais un tel procédé
n'avait été mis au jour dans le cœur
d'un vertébré. Pourtant, l'anatomie
de la pompe cardiaque du crocodi
le ressemble beaucoup à celle des
mammifères : elle appartient à la
même famille des cœurs dits à
quatre chambres (pour désigner
leurs quatre cavités, soit deux
oreillettes et deux ventricules).
L'oreillette et le ventiicule localisés
à gauche forment ensemble un
compartiment ; il en est de même
pour les deux cavités de droite.
Cette organisation du cœur en
deux structures juxtaposées mais
complètement séparées conduit au
N** 999 •DÉCEMBRE 2000 • 117
0)
système respiratoire à deux circula
O)
tions sanguines, dont le meilleur
o exemple est celui de l'homme.
Dans ce système, le compartiment
o gauche permet d'approvisionner en
oxygène l'ensemble des organes.
o On parle de circulation systémique,
N ou grande circulation. Quant au
compartiment droit, il recueille le
stmg désoxygéné qui arrive des tis
sus et le renvoie vers les poumons
où il est réoxj'géné. Ce second cir
cuit est nommé circulation respira
toire, ou petite circulation.
En situation normale, le cœur du
crocodile fonctionne selon ce prin
cipe, à l'instar des mammifères.
Mais si le reptile doit rester long
temps sous l'eau, sans respirer, son
UN MECANISME ORIGINAL
Aorte
gauche
/ gauche
valve en
dents
d'engenage
ouverte
droite^
Oreillette
Oreillette
gauche
ventricule ventricule
droit gauche
Hors de l'eau
Le sang suit le circuit classique
qui passe par les poumons :
le ventricule gauche contient le
sang enrichi en oxygène. Il passe
dans l'aorte droite et les autres
artères de la circulation générale
puis alimente les organes
en oxygène. Le sang désoxygéné
qui arrive des organes est recueilli
par le ventricule droit La valve
en dents d'engrenage étant
ouverte, ce sang passe par son
canal, puis par les artères
pulmonaires avant d'atteindre les
poumons, où il est réoxygéné.
118 Smmn •N** 999 •DÉCEMBRE 2000
sang emprunte une troisième voie,
qui permet de réaliser des écono
mies d'oxygène substantielles (voir
schéma). Paradoxalement, cette
troisième voie empêche le réappro
visionnement du sang en oxv'gène.
EXCENTRICITÉ ANATOMIQUE
La valve cardiaque en dents d'en
grenage est la clé de ce dispositif.
Elle est associée à une autre excen
tricité anatomique du cœur de cro
codile : une deuxième aorte, l'aorte
gauche, alors que les mammifères
n'en possèdent qu'une seule. Cette
artère réalise la jonction entre le
ventricule droit, qui contient le
sang pauvre en oxygène, et la gran
de circulation. Selon les besoins, la
Artère
pulmonaire
valve en
dents
d'engenage
fermee
En rouge, le sang riche en oxygène.
En bleu, le sang désoxygéné.
En plongée
Le sang désoxygéné
est détourné de son circuit
habituel. Cette fois, la valve
en dents d'engrenage
s'est refermée. Le sang
ne peut donc plus emprunter
la voie classique pour être
rèoxygèné. Pauvre en oxygène,
il passe dans l'aorte gauche,
puis est renvoyé aux organes.
Mais l'on Ignore encore
comment l'organisme du
crocodile réussit à fonctionner
très longtemps, au ralenti,
avec très peu d'oxygène.
valve en dent d'engrenage oriente le
sang vers l'artère pulmonaire et le
système classique ou vers la voie
"économique" par le biais de l'aorte
gauche. En respiration normale, le
canal de la valve est ouvert au flux
de sang désoxygéné vers les pou
mons. En apnée, son canal se fer
me empêchant le sang désoxygéné
de retourner vers les poumons
pour être réoxygéné. Il est dirigé
vers l'aorte gauche puis se mélan
ge au sang riche en oxygène de la
grande circulation. Le sang qui ar
rive aux organes contient donc
moins d'oxygène.
Ces résultats constituent « une
percée sans précédent dans la com
préhension du système respiratoire
du crocodile », estime Gilles Ray
mond, professeur de physiologie
animale à l'université de Liège (Bel
gique). Mais Michael Axelsson ne
crie pas encore victoire. Pour
confirmer ses expériences menées
en laboratoire, il tente de mettre
au point avec un ingénieur améri
cain un système télémétrique de
mesure des flux sanguins du cro
codile, en plongée, et dans son en
vironnement naturel.
DU CÔTÉ DE LATORTUE
Mais une autre question subsiste :
comment ces crocodiles réussis-
sent-Os à plonger si longtemps en
appauvrissant leur sang en oxygè
ne? « Il existe cinq ou six théories,
répond le chercheur suédois. La
plus élégante est celle qui lie la ré
duction du métabolisme à celle du
besoin en oxygène. » Cette hypo
thèse récente s'appuie sur des tra
vaux réalisés chez la tortue, sur qui
l'on a constaté que le sang appauvri
en oxygène déclenche un signal de
réduction de l'activité de l'organis
me. Le corps peut alors fonction
ner très longtemps, au ralenti, avec
très peu d'oxygène. Le prochain
défi est donc déjà lancé : trouver
chez le crocodile les preuves scien
tifiques qui étaieront cette thèse. •
 W-- - wm
RGfetïM'AG .or\kkf
i-R0MîouE1?DVD-R0M'
 Suivez
.0)
le portable
Les opérateurs de téléphonie mobile peuvent suivre à la trace
les téléphones portables de leurs abonnés. Une possibilité
que l'on commence à mettre à profit pour proposer de nouveaux
Ducôté des grands insti
services dits "de proximité". Dis-moi où tu es, je te dirai le reste...
tuts d'études de marché,
c'est l'effet^'escence. Les
nouveaux services liés à
la localisation des télé
phones portables font
rêver. Les opérateurs de télépho
nie mobile sont en effet capables
de déterminer la position géogra
phique de chaque abonné
à tout moment.
Certains
d'entre
120
eux commencent à mettre en pla
ce des services dits "de proximité"
qui se basent sur cette capacité.
En juillet dernier, le cabinet de
consultants américain IDC révé
lait que 65 % des Américains
étaient intéressés ou très intéres
sés par ces sendces, et la société
Forrester Research prédisait que
l'avenir du "jii-business" (m com
me mobile) résidait dans la loca
lisation. Début octobre, le cabinet
international Ovum est allé jus
qu'à rédiger un rapport sur le su
jet : bien gérés, les services basés
sur la localisation développés en
Europe de l'Ouest pourraient s'at
tribuer une part conséquente du
gâteau du m-business, évalué à
560 miUiards de francs en 2005.
Quant aux trois grands fabri
cants de portables que sont Erics-
son, Motorola et Nokia, ils vien
nent de fonder un forum pour
travailler sur r"interopérabilité".
Objectif : mettre leurs capacités
de localisation en commun.
Pour l'instant, le principe est en
core en phase de rodage. Ainsi,
depuis mai dernier, en Estonie,
un automobiliste peut composer
le 112 sur son téléphone portable
et informer le centre d'assistance
qu'il est blessé ou témoin d'un ac
cident. Sans que l'abonné ait be
soin d'indiquer le lieu où il se
trouve, l'opérateur visualise sur
un écran un point rouge sur une
carte géographique. Il est là,
quelque part dans un rayon de
4 km... repéré grâce à son por
table. Les secours seront dépê
chés dans la minute qui suit. Ce
service développé par Ericsson
est accessible aux 250000 abon
nés du plus gros opérateur de té
léphonie mobile estonien, EMT.
URGENCES MÉDICALES,
TAXIS ET LIBRAIRIES
D'autres pays se penchent
sérieusement sur des applications
similaires. En tête, les Etats-Unis,
qui envisagent de mettre la loca
lisation au service de la santé.
Une décision de la commission
fédérale des communications
(FCC) impose désormais aux
fabricants de munir les portables
d'une fonction de localisation
utilisable pour les urgences
médicales. Et ce, dès le 1" octobre
2001. Le 31 décembre 2002, tous
les appareils en vente devront

^ -' '
A.
ir-.
DESSINS B. DUBOIS
permettre d'accéder à ce service,
nommé E911 (911 comme le
numéro national d'appel d'urgen
ce médicale, et E pour enhanced,
amélioré). Le constat qui pousse
les autorités américaines à s'enga
ger dans cette voie est simple ;
100000 appels quotidiens à desti
nation du 911 proviennent au
jourd'hui d'un téléphone cellulaire.
Mais le marché de la localisa
tion est très loin de se limiter aux
seules urgences. Ainsi, depuis le
15 septembre dernier, à Rome, la
société btitannique Intutwave tes
te Taxi!, un service qui permet
aux transporteurs de savoir où
aller chercher leurs clients. De
t.
son côté, le libraire américain
Barnes and Noble a signé un ac
cord avec le fabricant d'agendas
électroniques Palm, qui inclura
dans ses produits une fonction
permettant à chaque utilisateur
de localiser la librairie Barnes
and Noble la plus proche.
Quant à l'opérateur luxembour-
N" 999 •DÉCEMBRE 2000• ^neesJHe 121
 geois Tele2, il propose à ses abon
c
nés de localiser leurs amis grâce
o au sei"vice Find-a-friend, dévelop
JC pé par la société suédoise Cell-
point. Il suffit de choisir l'option
Cl "Friand" dans un menu, puis de
>0) sélectionner un nom dans la liste
de connaissances équipées d'un
SQ) portable, préalablement réperto
riées avec leur consentement.
Quelques secondes plus tard, on
reçoit un message indiquant
l'endroit où se trouve la personne
recherchée.
En France, France Télécom a
annoncé en septembre la naissan
OU SE TROUVE LA PHARMACIE
LA PLUS PROCHE?
• Le futur service de proximité
de France Télécom permettra,
par exemple, d'obtenir l'adresse
de la pharmacie la plus proche
dans un rayon de 500 m.
L'abonné se connecte via
le réseau de son opérateur
au serveur WAP, qui lui envoie
un ordre de localisation.
Le téléphone portable, qui
capte les émissions radio
émanant des antennes du
réseau les plus proches,
envoie au serveur de
localisation, sous forme de
message SMS (texte de
160 caractères maximum),
des informations (code
d'identification de chaque
antenne,
intensité de
son signal,
etc.) qui
permettent
au serveur de
Centre
iSérveur
ide localisation
122 SimtsJTtt
ce imminente d'un service de
proximité, au nom encore confi
dentiel. Actuellement testé
l'échelle d'une région, il préfigure
son futur "bouquet" de services,
qui sera accessible depuis les télé
phones portables se connectant à
Tinternet via le WAP (Wireless
Application Protocol). L'abonné
pouiTa connaître l'adresse des hô
pitaux, médecins et pharmacies
les plus proches, en précisant un
rayon maximal de recherche (voir
l'encadré ci-dessous). Ce service
sera étendu aux garages automo
biles, aux distributeurs de biUets,
localisation de déterminer la
situation géographique du
mobile (à 300 m près en ville).
Le serveur recherche alors dans
une base de données les
pharmacies les plus proches de
l'abonné. Adresses et numéros
de téléphone sont
communiqués à ce dernier par
message SMS.
Antenne
ligAntenne
aux restaurants, aux campings.
Ses concepteurs entendent aussi
à proposer, à terme, des infor
mations liées au trafic automobi
le et à la météo. De son côté, la
société Total-Fina a profité du
Mondial de l'automobile pour an
noncer un serxnce qui permettra
de localiser, en France, les sta
tions-service les plus proches.
Mais ce qui fait le plus fantasmer
les responsables du marketing, ce
sont les applications publici
taires... Ainsi, la possibilité d'in
former le consommateur d'une
offre promotionnelle au moment
où il passe devant un magasin est
déjà exploitée par la société améri
caine GeePS dans des centres
commerciaux. Les ingénieurs de
France Télécom la testent de leur
côté à Issy-les-Moulineaux (Hauts-
de-Seine), via le réseau de télépho
nie mobile à haut débit UMTS
(qui sera mis en place à partir de
2002). Cette expérience préfigure
l'avènement des "e-coupons" ; des
bons de réduction envoyés à
l'abonné sur son portable au
moment opportun...
UN "BOUQUET DE SERVICES
Sur le plan pratique, les seivices
développés pour le grand public se
basent sur l'échange de messages
SMS : de petits textes n'excédant
pas 160 caractères, que tout por
table peut envoyer ou recevoir.
Dans le futur "bouquet" de
Centre de
Téléphoné commutation
portable

Poste de contrôle
du gestionnaire
L^serveur
dessins a. MEYSR
France Télécom, l'abonne com
mencera par faire son choix, sur
son téléphone mobile, parmi les
ser\''ices proposés dans un menu
déroulant. Par exemple, la locali
sation des hôtels trois étoiles dans
un rayon de 500 m. Une fois la
recherche lancée, le serreur WAP
demandera au mobile de lui
transmettre certaines informa
tions. Les circuits du téléphone
portable balayent en permanence
les emirons, à la recherche, dans
la forêt d'antennes du réseau de
l'opérateur (en l'occurrence, Iti-
néris), de l'antenne la mieux pla
cée pour relayer l'appel. Au mo
ment de la connexion at ec le
serveur WAP, le portable enregis
trera les émissions radio prove
nant d'au moins trois antennes
proches (code d'identification,
intensité du signal émis, etc.). Il
compressera ces dormées puis les
transmettra à un "serveur de
localisation". En se basant sur la
situation géographique des trois
antennes, le serveur déduira la
position du portable - à 200 ou
300 m près en ville et à 4 km près
en zone rurale. Il lancera ensuite
la recherche, dans une base de
données, des hôtels trois étoiles
les plus proches. La liste
d'adresses parviendra à l'abonné
Antenne
Antenne
Antenne
VrOntre de
commutation
DES VEHICULES
SOUS SURVEILLANCE
• Le gestionnaire d'une société de transport peut localiser à tout
moment l'un de ses véhicules muni d'un téléphone mobile. Pour
cela, il envoie, depuis son ordinateur, un ordre de localisation au
portable. Celui-ci analyse les informations provenant d'au moins trois
antennes voisines. Puis il transmet ces données au serveur de
localisation de l'opérateur, sous forme de message SMS (texte
de 160 caractères maximum). Le serveur calcule la position
du portable à partir de celles des antennes. Le gestionnaire de flotte
visualise alors à l'écran l'emplacement du véhicule sur une carte.
sous la forme d'un message SMS. permettront en outre la visualisa
Intéressant, ce type de service tion des lieux sur une carte et, le
est pour l'instant trop lent, et il cas échéant, l'étabhssement d'une
manque encore d'interactivité. Le visioconférence.
mode de facturation choisi par Science-fiction? France Télécom
France Télécom n'est pas encore Mobile envisage le lancement
Informé d'une offre promotionnelle au
moment où il passe devant un magasin
révélé, mais il devrait être basé commercial de son service de
sur la durée de la connexion. Il proximité au cours du premier se
faudra attendre le déploiement mestre 2001. Bouygues Télécom et
des prochaines générations de SFR planchent également sur la
réseaux (GPRS, puis UMTS) pour question, mais ils ne communi
que Ton puisse envisager une quent ni date ni précision sur les
facturation à la conne.xion. Ces services qu'ils proposeront. Le ca
futurs réseaux à haut débit binet d'études Strategis Croup
999 - DÉCEMBRE 2000 123
 Q)
• tmi
prévoit d'ores et déjà un chiffre
C
d'affaires de 3,9 milliards de dol
o lars pour le marché mondial de la
localisation à l'horizon 2004. Un
exemple parmi tant d'autres : le
•. constructeur informatique Hew
lett-Packard a annoncé, le 19 sep
tembre dernier, la sisnature d'un
.Q)
Localiser
à tout moment
les salariés
accord avec la société US Wireless
portant sur un investissement ini
tial de 7 millions de dollars, et à
terme, de 45 millions de dollars !
Objectif : la mise en place d'rm ser
vice d'information lié à la loca
lisation des téléphones portables.
LE "PISTAGE" D'UNE FLOTTE
Mais le marché de la localisation
destiné au grand public sera loin
de rivaliser avec le secteur profes
sionnel - du moins, dans les pro
chaines années. Ainsi, les entre
prises qui disposent d'une flotte
de véhicules (sociétés de taxis,
transporteurs...) sont à l'affût de
sert-ices légers et économiques
qui leur permettent de localiser
UNE ATTEINTE AUX LIBERTES?
H Dans son dernier rapport
d'activité, la Commission
nationale informatique et libertés
(CNIL) s'est inquiétée de
l'émergence des services liés
à la localisation des personnes
(p. 116). Pierre d'achoppement :
la conservation des données.
La directive européenne 97/66
du 15 décembre 1997 sur la
protection de la vie privée et des
données personnelles prévoit
en effet que les données de trafic
124 Semeame • 999 DÉCEMBRE 2000
.JCOte •WiffiRtt*
j I it*
I
à tout moment leurs salariés
et de leur envoyer des messages.
France Télécom teste actuelle
ment le système Ressource Mana
ger du Suédois Cellpoint. Il permet
à des entreprises de suiwe une flot
te de véhicules via les portables de
leurs conducteurs. Ce "pistage" né
cessite l'introduction dans le télé
phone mobile d'une carte à puce
SIM Toolkit, dont la mémoire hé
berge un petit logiciel spécifique.
Cette fois, c'est l'entreprise, et non
(provenance, destination, durée
des appels...), dont font partie
les données de localisation,
doivent être effacées dès la fin
de la communication.
Seules les données nécessaires
à la facturation peuvent être
conservées (pendant un an),
selon l'article L 126 du code des
Postes et Télécommunications.
Mais, dans les faits, les opérateurs
conservent ces informations
de dix-huit mois à trois ans.
le détenteur du portable, qui de
mande la localisation. Celle-ci n'est
possible que si le portable est al
lumé. A partir d'un ordinateur
connecté à l'intemet, le respon
sable de la gestion de la flotte en
voie par SMS un "ordre de locali
sation" à un véhicule donné. Le
conducteur indique ses coordon
nées géographiques (toujours par
SMS) au serveur de localisation de
l'opérateur (Itinéris, en l'occurren
ce). Sur son écran, le gestionnaire
de flotte visualise alors l'emplace
ment du véhicule sur une carte.
Le Ressource Manager permet
bien entendu de suivxe plusieurs
véhicules. Le gestionnaire peut
également paramétrer la "fréquen
ce de rafraîchissement" (intervalle
entre deux opérations de localisa
tion automatique), envoyer des
messages SMS préenregistrés, etc.
Cependant, la précision laisse
encore à désirer. Qu'il s'agisse des
services grand public ou du sec
teur professionnel, il faudra sans
doute faire appel au système de lo
calisation par satellite Global Posi-
tioning System (GPS) pour amé
liorer les performances. •
LES MEILLEURS

NUI HE m CONniR

ACCES INTERNET - COMMUNICATIONS INCLUSES - 7i/7 • 24h/24

120 HEURES GRATUITES
Vous voulez surfer sur Internet au meilleur coût I Ne cherchez plus. En vous offrant 120 heures
d'inierne! oistuHs-*, communications comprises, Net-Up vous offre ce qu'il y a de mieux au tarif
dérisoire de seulement . Découvrez les forfaits Internet tout compris Net-Up
é partir de seulement , et profitez pendant un an de ;0 iieures mois suppiemensaires

Alors maintenant, connectez-vous et surfez sans compter.

Pour profiter de ces avantages, téléchdrgez VOtre kît de

connexion sur notre site www.net-up.com
ou obtenez le CD ROM gratuitement en téléphonant au
0 825 358 359 (0,99Fnc/mn).

let-i
www.net-up.com

L'Internet qui a tout compris.


Pour des raisons de productivité aveugle, les Britanniques
ont laissé se propager une maladie dont ils sava«^
qu'elle avait sauté la barrière des espèces. QuinzeWs^près
l'apparition des vaches folles, que savent les scientifiques
du mystérieux prion, de ses ravages, de son mode
de transmission? État des lieux en dix questions-réponses.
Depuis le décès, en 19 5, de la
première victime du nouveau
variant de la maladie de Creutz-
feldt-Jakob (mMCJ), la menace
autour de la transmissibilité du
prion s'amplifie. Des pays com
me le Canada ou l'Australie interdisent le
don de sang de personnes ayant séjourné
plus de six mois entre 1980 et 1996 en
France et en Grande-Bretagne, toutes
deux concernées par la vache folle. Cette
mesure arbitraire dénote l'inquiétude que
le sang de personnes incubant le nvMCJ
soit infectieux. La presse britannique sus
pecte une fillette d'un an d'avoir été conta
minée par sa mère. Au même moment,
on annonce une expérience montrant que
le prion de la vache folle s'est transmis par
transfusion de mouton à mouton.
Et les bavures se multiplient. Le 20
octobre, le gouvernement britannique
retire ainsi du marché un vaccin anti-
polyo... préparé à partir de sérum fœtal de
veau britannique. En France, alors
126 • 999 • DECEMBRE 2000
£1:2. t
qu'éclate au grand jour le laxisme des
contrôles sur la présence de farines
animales interdites dans les aliments pour
ruminants mais "tolérées" jusqu'à 0,3%,
de grandes surfaces se \'oient contraintes
de retirer de leurs rayons de la viande
provenant d'une vache folle abattue dix
jours plus tôt et dissimulée, soupçonne-
t-on, au sein d'un lot de bêtes saines. Le
gouvernement promet alors d'introduire
des tests aléatoires à l'abattoir. Et
d'interdire les graisses de ruminants et
autres ingrédients alimentaires dérivés
des colonnes vertébrales, elles-mêmes
bientôt bannies du recyclage. Déjà, les
intestins avaient été exclus de la chaîne
alimentaire humaine et animale au motif
qu'ils baignent dans les mêmes tissus
musculaire, lymphatique et nen eux que
l'iléon, à l'extrémité de l'intestin grêle
potentiellement infectieux.
(1) Selon les dernières statistiques actualisées
chaque mois sur le web http://www.doh.gov.uk/
 Il faut dire l}u'au Royaume-Uni, le L'acteur durée moyenne d'incubation inférieure
nviVICJ frappe avec une fréquence accrue. à vingt ans, et de 1 300 à 136 000 pour
Depuis 1995, 84 personnes en ont été
principal une durée moyenne de soixante ans. La
La protéine normale
atteintes, dont 4 sont encore en rie à ce jour seule référence disponible pour une
du prion bovin
(1), La plus jeune victime est morte le 20 possède une encéphalopathie spongiforme transmise
octobre à 14 ans, deu.x ans après avoir longue queue oralement est la durée d'incubation du
contracté la maladie ! En France, deux flexible de Kuru, maladie observée chez les Papous
107 acides aminés
personnes sont décédées et une troisième, (en blanc.
victimes de leurs rites funéraires
un jeitne homme de 19 ans, présente tous Ici, le résultat cannibales, soit de quatre à quarante-
les signes cliniques de la maladie. Llrlande de 20 clichés trois ans, avec une moyenne de quinze ans.
successifs obtenus
a connu 1 cas. Et demain? Roy Anderson, Roy Anderson a restreint ses prévisions
par résonance
de l'université d'Oxford, a envisagé pas magnétique aux individus génétiquement plus
moins de 5 millions de scénarios possibles nucléaire) vulnérables (environ 1 sur 2), et a estimé
pour aboutir à une fourchette de 63 à et une région que moins de deux consommateurs sont
de 110 acides
136 000 cas (2).
aminés (diamètre
contaminés par vache infectée, même si
Les scénarios varient selon deux de 30 angstrôms) ses tissus se retrouvent dans quelque
paramètres clés encore inconnus ; la durée qui s'organise 200 000 assiettes! Aujourd'hui, que sait-on
d'incubation moyenne du nvMCJ et le en "hélices alpha" de ce diabolique prion, sinon qu'il est
(en vert) et
nombre moyen de décès annuels d'ici à en feuillet beta
- selon les mots d'Adriano Aguzzi,
2002. Si ce nombre de décès se maintient (en bleu). De 3 %, professeur de neuropathologie à l'hôpital
à une vingtaine, comme en 2000, les cette teneur en universitaire de Zurich (Suisse) - « une
feuillets beta passe
projections vont de 120 à 630 cas pour une sentence de mort itrévocable, précédée par
à 43 % dans la
forme pathogène. une maladie aux signes cliniques
(2) The Lanceî, 10 août 2000. violents » ?

999 -DÉCEMBRE 2000 • 127

 QU'EST-CE
1 QU'UN PRION ?
aliment industriel
(élevage, zoo )

Inoculation orale
• Ni virus, vi bactérie, le prion (de l'acro expérimentale

nyme et anagramme anglais, Proteina- inoculation intracérébrale

expérimentale
ceous Infections Particle) est une parti
Une protéine cule infectieuse protéique qui résiste à des
ubiquiste traitements draconiens (formol, stérilisa
Les cellules de tion classique, irradiations..,). C'est ainsi
la peau contiennent
que l'Américain Stanley Prusiner (Nobel
de la PrPc comme I
le montre de médecine 1997) a baptisé en 1982 cet
la fluorescence agent «non conventionnel », qui provoque
sous UV de cette
des « encéphalopathies spongiformes
patte de souris
transgénique
transmissibles » (EST), maladies, connues
dont on a remplacé chez le mouton depuis 1732 (tremblan
une partie du gène te), chez l'homme depuis 1920 (maladie
de la PrPc par
de Creutzfeldt-Jakob ou MCI), chez le cerf
L
celui d'une protéine
fluorescente. et l'élan (CWD) depuis 1967, etc.
L'hypothèse dominante aujourd'hui : le
prion est uniquement la protéine qui s'ac
Fatale cumule sous forme de plaques dans le cer
conversion veau des victimes d'EST. Nommée PrPsc
Une fois produite (pour scrapie, "tremblante" en anglais) vaise forme PrPsc, une faible quantité de
dans la cellule
ou PrPres (pour résistante), elle provient protéines PrPc se transforme en un mau
(ici un neurone), la
PrPc est acheminée non de l'expression d'un gène, comme vais moule, suffisant à alimenter la méca
vers la membrane O. toute protéine, mais du mauvais replie nique infernale qui conduit à la démence.
Elle y régule ment dans l'espace d'une protéine présen La mauvaise forme imprime-t-elle son
la transmission
te à la surface de nombreux types cellul- empreinte seule ou à l'aide d'un mysté
de signaux avant
d'être détruite... laires, des neurones aux spermatozoïdes. rieux partenaire? Nul ne le sait. Et l'hypo
sauf si elle rencontre Le rôle de cette protéine normale dite thèse de Stanley Prusiner (prion = PrPsc )
son mauvais double, PrPc reste mal connu. Sauf dans le cer ne fait pas l'unanimité. « Quand on a in
la PrPsc O. Elle
en épouse la forme veau; où elle est impliquée dans la trans jecté du cerveau de vache morte d'encé-
et contribue à sa mission de signaux entre cellules (3). phalopathie spongiforme bovine (ESB) à
transmission et Quand elle entre en contact avec la mau- des souris saines, ces dernières sont
à son accumulation
toutes mortes d'une EST mais plus de la
en dépôts toxiques
(fibrilles, plaque 6). (3) Science, 15 septembre 2000 moitié d'entre elles n'avaient pas de dé
pôts de PrPsc dans leur cerveau », sou
ligne Corinne Lasmezas (CEA, Fontenay-
aux-Roses), qui défend l'hypothèse
"virino" selon laquelle l'agent infectieux
serait un petit agent nucléique (ADN ou
ARN) nu ou protégé par la PrPsc, encore
inaccessible à nos moyens d'investigation.
Toutefois, le mécanisme de conversion
d'une protéine en son double anormal
- également identifié chez la levure - peut
être reproduit in vitro (dans un tube à es
sai ou dans des cellules en culture). La
preuve ultime que le prion est la protéine
r PrPc : protéine
seule sera obtenue quand les PrPsc que
% œlluiairedu prion
i. - -w- PrPsc : protéine les chercheurs font naître ainsi se montre
scrapie du prion
ront infectieuses...

128 ^uasïa •h"999 •DÉCEMBRE 2000

 transmission non observée

Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) transmission suspectée

transmission

rfiï^
md % î
souche infectieuse
de l'ESB

2 POURQUOI surface des neurones régule la transmis

sion des signaux neneux (note 3, p. 128).
Une souche
virulente
LE PRION « Les cellules infectées par le prion sont A qui la vache folie
EST-IL TOXIQUE ? aussi beaucoup plus sensibles au stress transmet-elle son
oxydatif (responsable du vieillissement prion ? La réponse
cellulaire) », confirme Sylvain Lehmann, diffère selon que l'on
• Quand la protéine normale (PrPc) se
observe les victimes
transforme en agent infectieux (PrPsc), de l'Institut de génétique humaine (CNRS, dans leur milieu
elle change de forme : ses constituants de Montpellier), qui vient de le démontrer naturel ou en
base, les acides aminés, ont tendance à se sur des cultures de neurones de souris in laboratoire et, dans
ce cas, selon qu'on
superposer en feuillets au lieu de s'enrou fectées par le prion murin.
leur Inocule l'agent
ler en hélice. Cette structure, dite "en
feuillet beta", résiste à la dégradation en-
zymatique et l'on constate son accumula
3 LE PRION SE Infectieux par
vole orale ou
Intracérébrale.

tion dans le cen'eau, sans pour autant sa TRANSMET-IL Chez le mouton

et la chèvre,
voir comment l'agent infectieux gagne cet D'UNE ESPÈCE la souche bovine
organe. L'accumulation de PrPsc entraîne n'est pas encore
la mort de neurones, comme le montre
À L'AUTRE? passée dans
les élevages, mais
l'autopsie des cen-eaux de victimes d'EST. • Le dogme de la barrière d'espèce est expérimentalement
Mais d'après des expériences in vitro, la tombé en 1986 avec le premier cas de elle passe par vole
mort neuronale serait plutôt programmée vache folle. Une souche particulière de orale et chez
le porc, par vole
par de petites cellules voisines des neu tremblante du mouton (ou une souche
Intracérébrale.
rones, les cellules microgliales, qui proli non repérée auparavant chez la vache ?) Pour être sûr qu'on
fèrent chez les malades. Fonctionnant serait passée chez le bovin au début des a affaire au prion
comme des macrophages, ces cellules ré années 80, par le biais des farines ani bovin, on teste
les réactions d'une
agiraient à la présence de PrPsc en sécré males (4). La barrière d'espèce est élevée souris à qui l'on
tant des signaux chimiques toxiques de entre le mouton et l'homme, puisque la Injecte un extrait
nature à bouleverser le fonctionnement tremblante sévit depuis 1732 sans que ses du cerveau de
la victime. Ce test
normal des neurones.
est en cours
Des chercheurs français viennent en ef chez le macaque.
fet de montrer que la PrPc présente à la (4) Science & Vie, N° 996, septembre 2000

N* 999 •DÉCEMBRE 2000• SetauMâ 129

souches de prion ne se soient transmises Ganglions dorsaux
CrâlIÇ rorviraiiir fhnrai Moelle épinlère
à l'homme. Mais la souche bovine, d'une
Encéphale
virulence nouvelle, a contaminé par voie
orale l'homme (créant chez lui le nvMCJ)
mais aussi d'autres espèces, comme les fé Yeux

lins (en 1990) ou les cervidés de zoos.

Les expériences in vitro donnent une
mesure de la barrière d'espèce. Par
exemple, dans un tube à essai, le prion de Ganglion
trijumeau
l'élan (CWD) convertit 13% des protéines
normales PrPc de l'élan, mais seulement Thymus

6% des PrPc d'ovin, 2% de celles de vaches Amygdales

et 1% de celles d'humains (5).
Mais in vivo, on peut avoir des surprises.
Ainsi le prion de hamster, qui transforme
difficilement la PrPc de la souris in vitro, Entre normales à plusieurs mois pour des souris
est capable de la contaminer in vivo : elle transgéniques dotées du gène de la pro
ne tombe pas malade, mais devient infec
réalité et téine du prion (humain, bovin...) en lieu
tieuse. La barrière entre espèces signifie précaution et place du gène murin. Ce test sans ap
donc peut-être que la durée d'incubation D'après les études pel a montré que la souche humaine du
de la maladie est plus longue que la du expérimentales nouveau variant est bien la même que cel
anglaises, l'iléon
rée de vie de l'hôte (un peu plus de deux est infectieux
le de l'ESB, et qu'elle diffère de la souche
ans pour une souris de laboratoire). Ce six mois après humaine de la MCJ classique.
qui, par extrapolation, fait craindre le pire la contamination

à propos des lapins, porcs, poulets et

autres poissons... Ces espèces a priori in
de la vache,
le système nerveux
central trente-deux
4 QUELLE EST
demnes d'EST ne sont jamais devenus mois après. LA DOSE
folles, même après infection expétimenta- La cervelle
concentrerait 64 % INFECTIEUSE
le par voie orale. Les poissons ont-ils seu
de l'infectiosité,
lement un gène de PrPc, comme l'affir la moelle èpinière
D'UN ALIMENT ?
mait dans un article retentissant, publié 26 °/o, les ganglions • On ne sait pas mesurer directement la
nerveux qui la
en 1997, un chercheur canadien ? Cela n'a teneur en prion d'une substance suspecte
jouxtent au niveau
jamais été confirmé (6). Une "thésarde" des vertèbres
(cenelle, intestin, farine animale...). On
du laboratoire de génétique des poissons cervicales et la mesure indirectement en observant les
de l'Inra, à Jouy-en-Josas, a passé deux thoraciques 6,5 %, effets de la substance administrée à un co
l'iléon 3,3 % (en
ans à rechercher ce gène chez la truite. En baye, le principal étant la souris d'une li
rouge). Ni la rate,
vain... ni d'autres organes gnée donnée. En observant la dose infec
Pour s'assurer que le prion a bien fran lymphoïdes de tieuse minimale mortelle pour ce rongeur,
chi la baiTière d'espèce, on utilise des li la vache ne se sont le VLA (Veterinary Laboratories Agency)
montrés infectieux.
gnées de souris consanguines sélection de Weybridge (Grande-Bretagne) a permis
Mais comme
nées, qui permettent de "typer" les ils le sont chez de dresser la liste des matières à risque ex
souches de prion. Pour une même hgnée, le mouton atteint clues de la chaîne alimentaire des hu
un extrait infectieux de la même origine de tremblante, mains et des ruminants. Pourtant, à cause
ils sont sur la liste
(homme, vache, mouton...), délivré à la des matières
de la barrière d'espèce, la souris est un mo
même dose par la même voie (intracéré- à risque qu'on dèle moins sensible au prion bovin (1000
brale, intrapéritonéale, orale, etc.) pro élimine de la chaîne fois moins, estime-t-on) que le bovin lui-
alimentaire
voque toujours la même maladie (durée même et sans doute que l'homme, mais
(en orange). Le
d'incubation, symptômes, lésions céré retrait des colonnes cela est impossible à vérifier.
brales identiques). Ce test d'infectiosité est vertébrales (en Actuellement, les VLA testent l'infectio
long : plus de deux ans pour des souris jaune), dont sont sité des différents tissus bovins (rate, in
issues les graisses
testins, muscles, etc.) sur des bovins sains
d'os et autres,
(5) Embo Journal, V"septembre 2000. comme la gélatine, mais ces expériences sont plus lourdes.
(6) Molecular Psychiatry. mars 1997. est à l'étude. En attendant leurs résultats, le Comité

130 Smaêïa •n"999 •DÉCEMBRE 2000

scientifique directeur européen (CSD) a
extrapolé au bovin les données recueillies
sur la souris : un milligramme de broyât
de cerveau infecté suffit, en théorie, à
contaminer un bovin par voie orale ! Les
VLAtestent depuis juin 1998 cette estima
tion sur une quinzaine de bovins soumis à
des doses orales respectives de 100, 10 et
1 mg de cerveau infecté... Le premier bi
lan est attendu en 2003. Jusqu'à nouvel
ordre, le plus petit e.xtrait de ceiveau bo
vin infecté ayant pu transmettre orale
ment l'ESB à un bovin ou à un mouton est
respectivement de 1 g et de 0, 5 g.
des sucres, la PrPsc se présente sous trois
formes : aglycosylée (pas de sucre lié),
m M mono- ou di-glycosylée. Selon leur poids
moléculaire, ces trois formes migrent plus
^ ou moins loin sur un gel d'électrophorèse
TH. BARON NEUROSCI. LHTT,
le zébrant de trois bandes caractéris
Elle persiste tiques. Pour la souche bovine, la propor
et signe... tion entre les trois formes (donc la hau
La griffe de la
teur des bandes) est assez constante. Cette
protéine pathogène effrayante signature, identifiée en 1996,
du prIon est cette témoigne de l'héritage du prion bovin
empreinte à trois
dans une autre espèce (7). Reconnue chez
bandes sur un gel
d'électrophorèse, les victimes du nvMCJ, on ne l'a pas en
reflétant trois core repérée après analyse des souches
formes, de poids de tremblante. Si on la découvrait, ce se

5 COMMENT moléculaire différent

sous lesquelles
existe la protéine.
rait la preuve que l'ESB s'est également
transmise au mouton, ce qui serait lourd
DIAGNOSTIQUE- Leur proportion et de conséquence pour l'homme.
leur poids respectif,
T-ON UNE VACHE
FOLLE?
notamment celui
de la forme légère
(bande la plus
6 UN ANIMAL
• Face au tableau clinique de la maladie, basse) varient selon APPAREMMENT
il n'y a, hélas, pas d'autre choix pour la souche de prIon

confirmer les soupçons, que d'attendre...

et selon l'espèce SAIN PEUT-IL ÊTRE
hôte : par rapport
sa mort. En effet, l'agent infectieux doit à celle d'une vache INFECTIEUX ?
être assez concentré pour être détecté, et ESB O, elle est • Oui, car la période d'incubation après
plus légère chez
ce n'est le cas que dans le cerveau au stade contamination orale est longue (cinq ans
le mouton ESB
terminal de la maladie. Comme on ne sait expérimental O en moyenne chez la vache pour l'ESB,
pas visualiser la mauvaise PrPsc, on a re plus lourde plus de dix ans chez l'homme pour le
chez celui atteint
cours à deux méthodes complémentaires nvMCJ...). Et il existe une infectiosité
de tremblante O.
pour l'identifier : sans signes cliniques. Par exemple, le
1) L'observation sous microscope de tis hamster peut transmettre l'agent infec
su cérébral. Les dépôts de PrPsc du prion tieux à une souris sans la rendre malade.
de l'ESB (ou du nvMCJ) forment des Dès 1998, des chercheurs américains ont
plaques, dites florides, qui ont l'allure de La plaque précisé que la rate et le cerveau de telles
fleurs dont la corolle s'étalerait entre les floride souris sont infectieux pour les hamsters
lésions. Chez les victimes (8). Le spécialiste londonien John Collin-
2) Le marquage par des anticorps de de la souche ge vient de confirmer que non seulement
bovine, alias le
la protéine anormale PrPsc : au sein des le prion du hamster persiste silencieuse
nouveau variant de
tissus etLX-mêmes (tests immuno-histochi- la MCJ, les dépôts ment dans les souris inoculées (intra-céré-
miques) ou dans des extraits de cerveau en plaque de PrPsc bralement), mais qu'il s'y multiphe et que
infectieux. C'est la base même des tests dans le cerveau la souris bien portante est infectieuse
prennent une allure
"Western-blot" pratiqués actuellement, caractéristique,
six mois après l'inoculation, d'abord vis-
que ce soit le test industriel suisse Prio- étalée entre les à-vis des hamsters, puis vis-à-vis des sou
nics ou le test officiel de confirmation ef lésions. ris (9). Conclusion de ces chercheurs :
fectué par l'Agence française de sécurité mieux vaut éviter de donner des farines
sanitaire des aliments (note 4, page 129). animales aux porcs et aux poulets.
Le principe repose sur l'emploi de la pro- Reste à savoir où l'agent se réplique. De
téinase K, une enzv me qui détruit la pro nombreux laboratoires v travaillent. La
téine normale PrPc mais ne dégrade que
partiellement la PrPsc. Comme il existe
KM
(7) Science & Vie. n° 951, décembre 1996.
au sein de la protéine, à deux endroits dif (8} Nature, 23 avni 1998.
férents, un site possible de liaison avec (9) PNAS. 29 août 2000

N" 999 • DÉCEMBRE 2000 • kfaasJni 131

distribution de l'infectiosité préclinique
semble varier selon l'espèce hôte et la
souche du prion. Chez des bovins ayant
absorbé à 4 mois 100 g de cerveau infecté
(dose expérimentale), le trajet du prion Amygdales

entre l'iléon et le système nerveux central

reste inconnu. Mais les tissus et les or
ganes lymphoïdes (rate, appendice, amyg
Voie d'eome
dales...) ne se sont pas montrés infec Nerf vague

tieux. A l'inverse chez les moutons, et

apparemment chez l'homme pour le
nvMCJ, le prion se répand dans le système
lymphoïde. Des chercheurs de l'Inra vien
nent d'étudier la cinétique de l'infectiosi
té sur un troupeau d'ovins naturellement
atteints de tremblante (10), Us ont décelé
la PrPsc ovine dans l'iléon chez un agneau
de 2 mois, dans le tissu lymphatique qui
draine l'intestin (plaques de Peyer, gan
glions...) à 3-4 mois, dans la rate et les tis
sus lymphoïdes, de l'appendice aux amyg
dales, à 6 mois, dans les fibres nerveuses
de l'intestin (plexus nerveux), dans les ra
cines du nerf vague (qui innerve l'intes
tin) et dans le tronc cérébral, à la base du
cerveau, à 9 mois.

7 SOMMES-NOUS
ÉGAUX DEVANT Appendice

LE RISQUE DE
CONTAMINATION ?
• Non, car il y a beaucoup moins de per Les trajets times. L'âge moyen des personnes atteintes
sonnes infectées que de personnes e.xpo- du prion de nvMCJ est en effet de 28 ans, contre 65
sées. Il existe chez l'homme une variation Chez l'homme pour la MCJ classique. Les jeunes ont-ils
inoffensive dans la séquence du gène qui et le mouton, l'agent été plus exposés au risque de contamina
infectieux absorbé
contrôle la production de PrPc (on parle tion à la fin des années 80 en consommant
se propage
de polymorphisme par opposition aux par le système plus que les autres des viandes reconsti
mutations, qui sont pathogènes). Cette va lymphatique : tuées, des charcuteries, des pots pour bébé
riation entraîne que le 129' acide aminé plaques de Peyer, contaminés ? Les personnes plus âgées in
ganglions, rate,
de la protéine est soit une méthionine cubent-elles plus longtemps la maladie ?
amygdales (en
(met), soit une valine (val). Jusqu'à pré jaune). Leur sang On vient d'annoncer qu'un homme mort
sent, toutes les victimes du nvMCJ sont peut donc être en 1999 du nouveau variant avait 74 ans.
met/met (les deux copies du gène prove faiblement infectieux.
Le trajet suit aussi
nant de chaque parent codent pour une les fibres nerveuses LE SANG EST-!L
méthionine). Cela ne veut pas dire que
seuls ces individus sont vulnérables. Les
autres (met/val) ont peut-être simplement
périphériques
(en vert), qui
rejoignent la moelle
8 INFECTIEUX?
• Deux décades d'observations épidémio-
épinière et
une durée d'incubation plus longue. le tronc cérébral.
logiques n'ont montré aucune transmis
Autre fait troublant : la Jeunesse des vie- Là, il s'accumule sion par le sang des victimes de MCJ clas
et diffuse sique. Le sang des animaux atteints ne
dans le cerveau.
{10) Journal of Général Virology, décembre 2000. s'est jamais montré contaminant. Quant

132 - N° 999 • DÉCEMBRE 2000

au placenta, il est certes infectieux chez
le mouton, mais ne l'est pas chez la vache.
Rien n'atteste que la fillette britannique
d'un an atteinte de troubles nen eux a hé
rité in utero du nvMCJ qui a tué sa mère.
Cette transmission dite "verticale" concer
nerait 10% des veaux nés de mère malade.
Mais cette statistique est controversée :
ces veaux ont-ils été infectés par le liqui
de amniotique, par le colostrum, ou très
précocément par les graisses d'os incorpo
rées dans les lactoremplaceurs ?
Bien plus troublante est l'e.xpérience
conduite à l'institut de santé animale de
Compton, au Royaume-Uni. Elle a consis
té à transfuser 19 moutons sains avec du
sang de moutons atteints d'ESB (infection
expérimentale par voie orale). Sur ces 19
moutons, l'un a été contaminé, montrant
les signes d'une ESB 610 jours après la
transfusion, contre 629 jours d'incubation
pour le donneur (11). C'est le seul argu
ment dont disposent aujourd'hui les
scientifiques pour penser que le sang puis
se être faiblement infectieux. Mais il est
inquiétant, car, chez l'homme le nouveau
variant semble se propager comme le
prion chez le mouton, colonisant les
amygdales, l'appendice, et le tissu lym-
phoide qui communique avec le sang. Et
chez le mouton, les cellules mononuclées
sanguines (macrophages, cellules dendri-
tiques ...) transportent de la PrPsc. Ce qui
donne tout son sens à la "déleucocytation"
(extraction des globules blancs) des pro
duits sanguins, une mesure de précaution
prise il y a seulement deux ans .
9 PEUT-ON
SAVOIR DE SON
VIVANT SI L^ON
EST PORTEUR DU
PRION ?
• Difficilement, car l'organisme ne pro
duit pas d'anticorps dans le sang. Mais à
l'inverse de la vache, chez l'homme, on a
retrouvé du prion dans les tissus lym-
(11) The Lancet, 16 septembre 2000.
(12) PNAS, 9 mai 2000.
(13) The Lancet, 15 juillet2000.
phoïdes. Quand une personne présente des
i
signes cliniques, on peut donc lui retirer les
amygdales et vérifier par immunohistochi-
mie si la PrPsc est présente. On pratique
, S
•'9. aussi des ponctions lombaires de liquide
cépahalo-rachidien pour rechercher la pré
sence de Pr 14-3-3, une protéine libérée
lors de la destruction des neurones. Un mé
thode allemande est à l'étude - détecter les
Amygdales aggrégats de prion par spectroscopie du li
quide céphalo-rachidien (12). Enfin, l'équi
marquées pe de Martin Zeidler, du Western Général
La détection par
Hospital d'Edimbourg, a observé qu'une
un anticorps
de la présence petite région du cerveau des malades, le
de PrPscdans pulvinar, situé dans le noyau postérieur
les amygdales du thalamus, envoie un signal anormale
chez des patients
jeunes et
ment intense lors d'une imagerie par ré
dont la démence sonance magnétique (IRM). Cela s'est vé
progresse rifié à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à
lentement (14 mois
Paris, pour la patiente française décédée en
en moyenne)
est un indice février dernier (13). L'idéal serait un test
du nouveau sanguin de la PrPsc. Mais si elle y est pré
variant de la MCJ. sente, c'est en très faible quantité (ques
tion n° 8). Une seule étude, celle de l'Amé
ricaine Maiy-Jo Schmerr, a montré des
résultats prometteurs avec un anticorps
fluorescent... chez le mouton et l'élan.
Dépistage YA-T-ILDES
non invasif
Une image
10 TRAITEMENTS?
• Pas encore. A supposer que l'on ait des
par résonance tests précliniques, on pourrait envisager
magnétique
d'administrer des molécules qui empê
nucléaire permet
de détecter avec chent la conversion fatale de PrPc en PrPsc
une spécificité to.xique. Des chercheturs ont testé l'effica
proche de 100 % cité de certains peptides (courtes sé
les personnes
quences d'acides aminés) pour empêcher
atteintes du
nouveau variant
de la MCJ grâce
la formation des structures en feuillets bêta
de la PrPsc dont l'empilement est néfaste.
au signal bilatéral
Un traitement à base de porphyrines
anormalement
intense d'une et de phtalocyanines, des anti-cancéreux
région du cerveau, humains, limite la conversion in vitro et a
le pulvinar. augmenté in vivo la durée de survie de sou
ris transgéniques infectées par le prion de
la vache folle. Autre piste : empêcher la
maturation des cellules dendritiques folli
culaires de la rate, lieu clé pour la réplica-
tion de la PrPsc. On sait aussi que des sub
stances chimiques comme le rouge congo
n ou l'amphotericin B (un antifongique) re
tardent l'accumulation de PrPsc. Mais ces
drogues sont elle-mêmes toxiques. •
N* 999 •DÉCEMBRE 2000• SmutêJBe 133
1
it,
' 11*
. . • "-•••'••••1

réfkmim'^:Mm^i
.r^gy *i||-v.. _

sr:T

'. • • -, :.7 ;••:*-

^ l'iW&gyu^giNÉ»'

ifjag

»€*

aafflHE™
 DIRIGE PAR SERGE COURRIER

Capteur

Minuties

A. MEYER/ALCATEUVÉFtIDICOM/DR

Identification: les empreintes

digitales prennent leurs marques
Les tenants de mobile ©, d'une souris © ou

'J \e-business et du
m-business (télé
phonie mobile) se
d'un clavier d'ordinateur. Prin
cipe: analyser les différences
de charge électrique entre la
ACTUALITÉ p.a36
Les dernières nouvelles
des réseaux
penchent sur l'identification peau et le capteur O, puis dé
par empreinte digitale. De plus tecter 1emplacement des mi

<j) en plus petits (2,4 cm de

côté O) et fiables, les capteurs
nuties (extrémités et bifurca
tions © ) avant d'en déduire
INTERNET
Ma région vue du ciel
p. 142

apparaissent sur le dos d'un une signature unique.

N* 999 •DÉCEMBRE 2000• SâKt^ 135

 ^L'àccèiératear du

Les bornes Netanoo

de France TélTOom
permettent d'accéder
à l'Internet
Hbre'se

Une borne et une télécarte pour surfer

D'ici 1= la fin de l'an
née, France Télécom
aura installé quelque
3 OGG bornes Netanoo
d'accès à l'intemet sur le territoire.
Elles seront implantées dans des
lieux publics et privés (galeries
marchandes, cafés, entreprises,
etc.) à la demande de leurs pro
priétaires. Payantes, elles utilisent
des télécartes courantes au même
titre que les cabines télépho
niques. 11 faut compter 0,97 F la
Le Web avé l'accent
Taper www.viagé-
nle.qc.ca (avec un ac
cent aigu sur le "e")
n'est plus une héré
sie. L'entreprise i-DNS est, en ef
fet, en passe de révolutionner
l'écriture des adresses internet en
proposant un système qui accepte
de nombreux encodages spéci
minute avec tme carte de cinquan
te minutes et 0,81 F pour une car
te de deux heures. L'interface per
met au client d'accéder
rapidement à six bouquets de sites
choisis par le gestionnaire dans im
éventail de dix-sept propositions
(actualité nationale, internationa
le, musique, cinéma, etc.), l'éven
tail de site étant personnalisé en
fonction du heu d'implantation.
Impossible, en revanche, de taper
directement une adresse, il faut
fiques (ISO-8859-1 pour le fran
çais, CP1256 pour l'arabe, BIG5
pour le chinois, etc.). NSI, qui a la
main haute sur les adresses en
.com, .org, .net ainsi que l'un de
ses principaux concurrents, Regis-
ter.com, testent actuellement cette
solution.
www.i-dns.net
passer par le moteur de recherche
et annuaire maison Voila. L'inter
naute peut également consulter
son courrier électronique. Mais il
faut effectuer quelques contor
sions pour accéder à d'autres mes
sageries que celles gérées par
France Télécom. D'un point de
vue technique, chaque borne
contient un iMac d'Apple totale
ment "relooké" et branché sur une
ligne Numéris. Une épaisse
gangue de plastique entoure l'ordi
nateur et la souris est remplacée
par un touchpad (petite surface
tactile que l'on effleure du doigt).
En dehors du lecteur de télécarte,
l'opérateur n'a pas jugé bon
d'équiper la borne d'un lecteur de
carte de crédit pour effectuer des
achats en hgne. Le navigateur (Na
vigator 4.7 de Netscape) n'est pas
non plus secondé par une exten
sion de type RealPlayer qui lui au
rait permis de visionner des sé
quences vidéo.
www.netanoo.com

136 • N" 999 •DÉCEMBRE 2000

 Po:fe(jç

'=^merih

Mes
^-'-ments

i:2!initBi

^9 36
(fe 22 fy •
^otrt orcfj'.21 ^frnn)
'îate Uf

1
com

Le gentil espion
commandé à distance
Il a un air de cyclope à
roulettes, c'est l'iRobot-LE,
le premier robot commercial
à pouvoir être téléguidé par l'inter-
net. L'engin est équipé d'une ca
méra montée sur un bras télesco-
pique, orientable à 180°, d'un
microphone, de haut-parleurs... et
d'un thermomètre. De quo s r
veiller la baby-sitter, simuler une
présence humaine pour dé
'j jouer les cambrioleurs
ou tourner un re
U) make de James
Bond ou de
Mission Im
possible en in
térieur. Son "in
telligence" repose
sur un ordinateur qui
tourne avec le système d'ex
ploitation Linux 2.2. Le cœur
du système embarqué est un
processeur K6-2 d'AMD (le
concurrent d'Intel) de 450
MHz, 64 Mo de mémoire
vive et un disque dur de 6
Go, une configuration que
l'on retrouve sur les micro
ordinateurs actuels. Grâce à.
un sonar, l'iRobot peut dé
tecter les obstacles et
franchir ceux qui
ne dépassent
pas 60 cm
(il monte
Grâce
à un sonar
et à des roues
d'engin lunaire,
l'IRobot peut
gravir des
obstacles.
138 SÛtrnm
donc aisément un escalier). Equi
pé d'une balise radio, il est relié à
un ordinateur équipé d'une carte
(PCI, PCMCIA ou USB) via une
liaison à 2,4 GHz assurant un dé
bit de 700 kbits/s sur une distance
de 45 mètres. Si l'ordinateur dis
pose d'une connexion continue et
rapide à l'internet (câble ou
ADSL), l'iRobot peut être piloté à
distance par l'intermédiaire d'une
page Web sécurisée contrôlée
par le fabricant (iRobot).
Mais il y a un hic : son
autonomie est limitée à
une heure environ. Pour
que le robot épuisé re
fasse le plein d'énergie, il
faut le rapprocher de sa
base de chargement, à
laquelle il se connecte
automatiquement. Huit
heures de recharge sont
nécessaires pour qu'il re
trouve son autonomie.
Pour acquérir ce sympa
thique cyclope à roulettes,
il faut tout de même comp
ter 5 000 dollars (environ
38 000 F) auxquels on ajou
te la carte pour l'ordinatem
(200 dollars, 1 500 F).
wwwJrobotcom
L'accélênte,
'^fJ^ rj '
T/
Réseau à haut
débit sans fil
Latechnologie ADSL (Asymétrie
Digital Subscriber Line)
a prouvé son efficacité
pour accéder à l'Internet
à haut débit. Neuf fois
plus rapide qu'un modem
traditionnel, elle utilise
le réseau de téléphonie filaire,
tout en gardant la ligne
disponible. Il lui manquait,
notamment, la possibilité
de fonctionner sans fil. A partir
de janvier prochain, grâce
au modem Speed Touch
Wireless d'Alcatel, on devrait
pouvoir connecter à distance
soixante-quatre ordinateurs
sur un seul modem, dans
un rayon de 60 m. La liaison
radio respecte le standard lEEE
802.11b HR,qui fait l'unanimité
dans le monde du sans fil sous
l'étiquette Wi-Fi (Wireless
Fidelity). Celle-ci permet
aux ordinateurs du réseau
de se partager, en amont
de la liaison ADSL, un "tuyau"
dont le débit maximal s'élève
à 11 Mbits/s. Pour faire
partie du réseau, chaque
ordinateur doit être équipé
d'une carte radio compatible
(PCI, USB ou PCMCIA)
et acquérir automatiquement
ou manuellement un numéro
d'identification.
Toutes les liaisons sont ,
par ailleurs cryptées
avec une clé
de l^o bits (qui évoluera
prochainement
vers 128 bits).
www.alcatel.com/consumer/dsl/
 Avec symphonis.com,
devenez un virtuose
de la Bourse.

www.symphonls.GDm

La sécurité d'une banque

onis
• statut de Banque délivré par la Banquede France.
• Filiale du 5™ groupe bancaire français. Au service de vos succès en Bourse
Les tarifs d'Internet
• Forfait unique 14,35 € TTCsoit 12 € HT* :
U 810 420 430 )
PRIX APPEL LOCAL
tous montants et tous types d'instruments.
• Large gamme de fonds Sicav/FCP sans droits d'entrée.
Les services
• Formation,cours en temps réel, conseils,alertes... Dès maintenant recevezvotre documentation complète
• Ordres de Bourse sur actions (Paris, US, Europe), warrants, en remplissant ce coupon :
SICAV, FCP. Nom :

Les engagements Symphonis Préflom ;

• Sécurité : confirmation par mail de l'exécution d'un ordre.

• Rapidité : compte crédité en un jour ouvré,ordre transmis en
moins d'une minute, réponse mails en 24H maxi.
Ville : Code postal :
• Disponibilité : Service Clients 8h-22h 5j/7,
canaux d'accès : internet, minitel, téléphone, wap. Tél; Tél. portable ;

e-mail :

Essayez gratuitement nos services Arenvoyer sans affranchir à :

sur www.symphonis.com, et faites vos gammes Symphonis. Libre Réponse n° 60122 - 29809Brest Cedex 9
ou par fax au 0 820 820 407
sans risque avec le portefeuille virtuel.
• Prix Bourse de Paris.

Régler ses achats
avec son mobile
En septembre dernier, les
trois opérateurs de téléphonie
mobile ont signé une convention
avec le groupement des cartes
bancaires. Convention qui préci
se les modalités techniques du
système de paiement par carte à
partir d'un téléphone portable.
^1; Aujourd'hui, seule France Télé
com a mis en place une infra
structure fonctionnelle. Par son
intermédiaire, onze commerçants
U) parmi lesquels Les 3 Suisses,
Lastminute.com, Darty ou Hertz
proposent ce service. A la rentrée
2001, ils devraient être soixante-
quatre. Pour en bénéficier, ilfaut
d'abord disposer d'un téléphone
équipé d'un lecteur de carte à
puce (Motorola Timeport P7389e
ou Sagem MC936 Monétique,
par exemple). Lors d'un achat sur
un site Web ou par tout autre ca
Les forums bougent
On peut aujourd'hui,
de son téléphone por
table, envoyer un
même message à plu
sieurs personnes et participer à
des mini-forums de discussion
comme le fait tout internaute avec
son micro-ordinateur. Les sociétés
Upoc et Ereever, respectivement
américaine et française, proposent
désormais ce service. Elles lor
gnent sur une clientèle jeune très
habituée à converser par SMS (pe-
tits messages écrits que
l'on compose sur le cla-
On peut désormais r
participer à des mini-
a rUitboK
forums de discussion Mu
par le biais de son
téléphone mobile.
140 ftHMesMé • M® 999
nal de VPC, il est demandé au
consommateur de fournir son seul
numéro de portable. Un "ticket"
lui est alors envoyé par message
SMS (Small Message System),
qui résume sa commande et le
prix à payer. Il lui suffit d'introdui
re sa carte et de saisir son code
(qui ne sera pas transmis sur le
réseau). L'accord de paiement
est alors envoyé par SMS au
centre des cartes bancaires qui
envoie un ticket d'autorisation au
commerçant.
wvvw.cartes-bancaires.com
vier de son mobile). A partir d'un
téléphone, voire depuis le site Web
maison, tout membre d'tme tribu
peut s'abonner à un forum théma
tique (cinéma, sorties, rencontres,
blagues, etc.). En se connectant au
service, il rapatrie sur son écran
le ou les derniers messages échan
gés (à Goncurrenee de 160 carac
tères pour l'ensemble) et peut in
tervenir dans la discussion en
composant son message. Autre
possibilité ; constituer un groupe
de huit personnes au maxi
mum, et envoyéi un seul
message qui sera réparti
à l'ensemble de la micro
communauté.
vvww.upoc.com
www.freever.fr
I L'àccé/étaleut du savoir t </
Joignable
par tous
les moyens
L'Internet Engineering Task
Force (lETF), qui est le lieu
où tous les standards
techniques de l'Internet
s'élaborent, a adoubé
la technologie Enum.
Elle permettra, en tapant
le numéro de téléphone
d'un correspondant dans
un navigateur Internet,
d'accéder à tous les
moyens de le joindre
(e-mail, fax, page perso,
"pager"). La base
du procédé consiste à faire
correspondre de manière
unique un numéro
de téléphone au standard
international avec une
adresse de type DNS (i).
L'IETF affirme qu'une fois
établie cette jonction,
il sera simple de lier
l'adresse à la liste de tous
les moyens servant à
joindre le correspondant.
Pas de panique, seuls
ceux qui payeront pour
ce service pourront y être
rattachés et la clientèle
visée est avant tout
celle des entreprises.
Les premiers produits sont
prévus pour 2001.
www.ietf.org/html.cliarters/
enum-charter.html
(1) Le site de Science & Viedispose d'une
adresse "grand public", www.science-et-vie
dite URL (Uniform Ressource Locator) qui
renvoie en fait à une adresse "informatique"
dite DNS (Domain Name System) :
209.21.128.150.
 Créer votre site perso
c'est aussi simple que ça

Entrée

Trouvez la sortie

Sortie

CCHEZ.COM, SIMPLE COMME CHEZ.COM)

O Hébergement illimité pour s'exprimer
O E-mail pour communiquer
O Chat et forum perso pour échanger
O Modèles de création (CV, album photo...) pour débuter
O Votre site perso en son et en image
O Hébergement WAP pour être partout
Q Aide en ligne www.chez.com
 - _jL. pl.

'-'iJ l'i
1(^7/ iJj

Ma région vue du ciel

L'observation
PlanetObserver'
satellite n'est est centré,
pour l'instant,
pas réservée aux sur l'Europe.
Il dispose
seuls spécialistes, d'un module
de navigation
qu'ils soient espions, extrêmement
fluide.
géographes ou
météorologues.
Tout le monde peut
accéder à son potager
vu du ciel.

jê -0 \ 44KILOMETERS FROM PARIS

Photos satellites de
la France et de ses
nuages, des dépres
sions et autres anticy
clones. .. les clichés de la TeiTe ver
sion inétéo font désormais partie
de notre quotidien. Mais si l'on
s'intéresse à quelque chose de plus
proche, de moins général - la vil
le, le quartier, la rue -, c'est autre
chose. Il faut alors faire appel à
des sociétés spécialisées chargées
de prendre des photos aériennes
ou à des appareils photos embar
qués sur de petits cerfs-volants,
des avions téléguidés ou des bal
lons dirigeables. Plus accessibles
au grand public, quelques rares
sites se sont orientés vers la mise
en ligne de photos couvrant des
zones plus ou moins détaillées de
la grande bleue. Les américains
Terraserver (http://terraserver.
microsoftcom) et GlobeXplorer
(www.globeexplorer.com) et un
nouveau venu très prometteur,
français celui-là, PlanetObserver
(www.planetobserver.com). Ces
sites se distinguent d'abord par le
type de données dont ils disposent
et, surtout, par la précision des
images stockées en mémoire.
Trois grands niveaux se complè
tent. Primo, les images lointaines
du globe produites par des orga
nismes américains tels que le
NOAA (National Océanographie
and Athmospheric Administra
tion). Là, chaque pixel correspond
à 900 m- de terrain (30 x 30 m). De
quoi percevoir les reliefs. Secun
do, les satellites d'observation de
type Spot, pour des terrains de
100 mh Tertio, des photos aé
riennes pour visualiser des détails
de 50 cm. Terrasen er est princi
palement centré sur les Etats-Unis
et exploite les données de l'USGS
(US Geological Survey) et des sa
tellites Spin-2 (2 mètres par pixel)
et désormais Orbview-1 (1 mètre
par pixel). Mais la navigation sur
le site est très lente, tout comme
siu: celui de GlobeXplorer. Ce der
nier a néanmoins l'avantage d'être
lié à Mapquest, un service de lo-
cahsation géographique. Il est dès
lors possible de saisir une adresse
(aux Etat-Unis seulement) pour
accéder directement à la photo.
PlanetObserver, qui vient d'entrer
en fonction est, quant à lui, centré
(poim l'instant) sur l'Europe et, par
conséquent, sur la France. Ses
points forts : une navigation extrê
mement fluide et la possibilité de
commander des posters personna
lisés (50 X 70 cm) pour moins de
200 F. Il faudra néanmoins at
tendre le mois de mars prochain
pour qu'ime base de vues
aériennes plus complète
(d'tme précision de 50 cm)
soit mise en hgne.
GlobeXplorer dispose
d'un moteur de recherche
géographique réservé
aux Etats-Unis. Il peut
afficher la vue aérienne
d'un immeuble, comme
ici à Washington.

142 SâauMit •N* 999 • DÉCEMBRE 2000


y voir clair
Oui, le Net, c'est formidable... mais il n'est pas facile
de s'y retrouver. Quel fournisseur d'accès choisir ?
Quelle formule ? Pour naviguer économique et fluide,
lisez la suite. Vous y verrez déjà plus clair.
NE CONFONDEZ PAS
ACCÈS ET COMMUNICATION
L'accès. Pour accéder à Internet,
il faut un fournisseur d'accès.
Référence en la matière : Libertt' .Surf
qui a la bonne idée d'offrir cet accès
gratuitement. Autres avantages :
le site est en français, la navigation
e.st fijcile. le contenu riche et surtout,
il est en permanence réactualisé.
La consommation téléphonique.
Pour vous connecter à Internet. \ ous
utilisez votre ligne téléphonique :
\'ous de\ ez donc pav er la communi
cation. A vous de choisir votre opéra
teur téléphonique...et celui qui vous
offrira le tarif le plus avantageux.
LES FORMULES
LES PLUS SOUPLES
Particulièrement économiques : les
« forfaits tout en un » proposés par
Libertv' Surf. Us ont l'avantage de la
* (0,98FnC/min]
simplicité puisqu'ils offrent à la fois
l'accès gratuit à Internet plus des
heures de communication.Débutant
ou internaute gourmand, à chacun
son forfait.
I Gratuit : Forfait Révolution =
accès à Internet -f 4h par mois
de conununication.
• 49F = Forfait Révolution -F6 h soit
lOh de communication par mois.
• 69F = Forfait Révolution -F 12h soit
l6h de communication par mois.
B 99F = Forfait Révolution -F24h soit
28h de communication par mois.
La minute supplémetitaire ne vous
coûtera que 19 centimes.
Autre avantage de Liberty Surf :
vous pouvez chaqtie mois changer de-
forfait.Vous l'adaptez selon vos be
soins. par exemple si vous devez pas
ser beaucoup de temps sur le web.
ou au contraire si voits partez en va
cances. Il n'y a pas plus souple.
Tarifs valables jusqu'au 31/1 2/2000
à
Sur Liberty Surf,
des rubriques à tout faire
Internet est une mine d'informations...
à condition de trouver la bonne entrée.
Le plus de Liberty Surf : tout ce qui
intéresse notre quotidien est accessible dès
le portail. Il suffit de cliquer...
S'informer. Tous les jours : les dernières
nouvelles politiques, économiques, sportives
et même un lien direct avec l'AFP.
Tout sur le sport. Football, basket,
tennis, atfilé... tous les résultats sont acces
sibles en temps réel. C'estformidable I
En prime ; des commentaires et, cfiaque
semaine, l'interview d'un sportif.
Voyager. Ou plutôt préparer un voyaqe
ou un week-end de A à Z : réserver un nôtel,
une voiture, obtenirdes infos sanitaires...
Cinéma. Les fioraires des films dans
toutes les salles à Paris et en pravince.
Liberty Surf
à la pointe de la technologie
Découvrez les forfaits ADSL, une ligne
à fiout débit qui permetde surfer plus
rapide, plus fluide et surtout encore plus
économique. Liberty Surf c'estaussi des
services sur votre téléphone portable wap :
e-mails, actualité, films, salles de ciné,
météo.
Pour obtenir votre kit de
connexion à Internet c'est
gratuit au o 825 95 95 95*.
 NOKIA
v.clut-^

au tag
Ça vous dirait d'avoir un mobile qui
ne ressemble à aucun autre? Avec

le Nokia 3310, c'est facile. Vous

composez vous-même votre sonnerie.
Vous a'fichez votre humeur en

changeant de 'açace "Xpress-on'"'.

Vous animez vos messages courts
avec vos images et vos "smiieys"
préférés . En mode "chat"-, vous
bavardez avec oui vous voulez et vous

répondez toujours du tac au tag...

Nokia 3310. C'est tellement vous!

%m ti -i ^
'°'ess-on"'

IMOKIA
Connecting People
 ninnl
liUlîl I PAR HENRI-PIERRE PENEL

E Joyeux Noël high tech ! MICRO

Adieu, disques de vinyle, INFORMATIQUE
Le monde dans
chevaux de bois et petits ma poche p. 146
soldats d'antan ! Le millé
MUSIQUE
naire s'achève et une ère
Du MP3 partout p. 148
nouvelie s'ouvre : celle des
objets communicants. MP3, CYBERNÉTIQUE
Les robots
Wap et autres PlayStation... de compagnie p. 150
Noël sera numérique,
TÉLÉPHONIE
impossible d'y échapper.
La wapmania
Quand, en 1948, John du mobile p. 152
Ardeen, Walter Brattain et
ASTRONOMIE
William Shokiey, des labo Noël dans les étoiles p. 154
ratoires Bell, découvrirent le
» VIDÉO
transistor, cœur des puces
^ En numérique,
qui envahissent notre quoti « ça tourne! p. 156
dien, ils ne se doutaient pas
JEUX
vraiment des mutations qui Plaisirs virtuels ou robotiques p. 158
en découleraient.
PHOTO
Ainsi va la recherche... La course aux pixels p. 160
*999•DÉCEMBRE 2000 • StiumUe 145
 LeMONDE
dans ma poche
Ils sont plus que des agendas électroniques.
Les "palm computers" s'imposent comme
de vrais outils de travail ouverts sur le monde.
Ni clavier, ni souris
et une taille réduite...
Voilà ce qui caractérise
les ordinateurs de paume,
les désormais célèbres "palm
computers". Depuis longtemps,
ils ont dépassé le stade
d'agendas électroniques
pour devenir des outils de travail.
Ni clavier, ni souris, mais
un écran tactile. Ilsuffit, pour
accéder à une fonction
ou à un logiciel,de pointer son
icône. C'est à la société Palm
que revient l'idée d'avoir imaginé
sur l'écran de son fameux
Palm Pilot une zone dite "graffiti",
qui remplace le clavier pour
la "frappe" de caractères.
L'appareil reconnaît chaque lettre
lorsque l'utilisateur la trace
soit en écriture manuscrite,
soit sous une forme simplifiée.
Depuis, Palm a décliné ce produit
en nombreuses versions.
Demier né, le Palm m100. Il ne
constitue pas une révolution
technologique, mais un produit
simple, à prix abordable pour
un large public. Mais Palm n'est
plus seul sur le marché et doit
désormais affronter une rude
concurrence. Aujourd'hui, le rival
le plus sérieux du Palm est
146 Uat^lk-H- 999. décembre 2000
^ oUee au.
"tRend feaPs
; ce
le Visor. Conçu par Handspring, tr»tTM^ijflS^)($uppriïMri^
start up créée par |e concepteur
même du Palm RIot après qu'il
eut quitté Palm, ce nouveau venu
ne manque pas d'atouts.
Une liaison USB. par exemple,
simplifie les échanges
de données avec un ordinateur
de bureau. De même, le Visor
peut recevoir de très nombreuses
PALM Mioo:
extensions, type modem, appareil tout public
photo et bientôt téléphone Produit simple à un prix attractif.
mobile. Autre concurrent, Mémoire 2 Mo, extensible à 8 Mo.
Zone graffiti. Compatible Mac et PC.
le Jomada série 540, de Hewiett Prix: 1490 F (227 €).
Packard, est très ouvert sur
lemultimédia. Équipé d'origine
d'un navigateur WAP, il recevra,
très prochainement un module
Bluetooth (liaison radio
à courte portée
d'échange de données)
pour communiquer
directement sous ce nouveau
standard. Palmax propose
des produits qui peuvent
recevoir une Webcam et qui
n'attendent plus que l'ouverture
des réseaux haut débit pour
assurer des vidéoconférences.
PSION REVO+ ;
Quant au très classique Psion,
il reste fidèle au clavier et joue
sécurisé
Orienté Internet, navigateur
la modernité en misant
Opéra sécurisé. Mémoire 1G Mo.
sur la sécurité des transactions Clavier. Compatible PC.
grâce à son navigateur Opéra Prix: 3290 F (502 €).
 CASSIOPEIA ViSORî
EM 505 F: le rival
Processeur ultra rapide.
multimédia - Mémoire s Mo.
Gère les images, Zone graffiti. Liaison
la vidéo et le son. ' USB. Très nombreuses
Mémoire 32 Mo. # extensions.
Écran tactile. Platinium : 2800 F (427 €).
Liaison USB. i Prism couleur:
Prix: 4490 F 4500F(686€).
(685 €).

COMPAQ AERO
1550 : le plus fin ^
Rom amovible pour mise
à jour. Processeur RISC.
Mémoire 16 Mo.
Connecteur pour
mémoire flash.
^ \ Écran tactile.
" % \ Prix: 2990 F
(456 €).

COMPAQ H 3630:
le PC de poche
Rom mémoire flash. Processeur
RISC. Mémoire 16 Mo.
(Onnecteur PCMCiA
et compact flash. Écran tactile
couleur. Prix; 4990 F (731€).

HP|ORiADA545:
prêt pour Bluetooth
Grand choix de logiciels.
fUlémdire 16 Mo. Socle USB.
Connecteur pour compact flash.
Écran tactile couleur.
Prix: 3990 F (585 €).

N* 999 • DÉCEMBRE 2000 • 147

A*

Hué par les maisons de disques, loué par
les internautes, le standard de compression
musicale MP3 est devenu un format tout public.
Ecouter des musiques
plochées sur le Web d'une
qualité comparable à celle d'un CD
- sous réserve que le fichier ait été
bien codé - voilà ce que permet
le MP3 (1). Mais un ordinateur
n'est pas un lecteur idéal. Dabord
réservés devant la colère des
maisons de disques, les grands
noms de l'électronique semblent
aujourd'hui convaincus par
ce nouveau format. Dans la famille
des appareils de salon, Philips
présente la minichaîne FW-M55,
dont le lecteur de CD comporte
un décodeur MP3 qui littout
CD-Rom sur lequel on a gravé,
à l'aide de son ordinateur, des
musiques en MP3. Aïwa propose
un appareil comparable,
le XD DV370, mais caché dans
un lecteur de DVD.
Quant au Personal Jukebox,
de Hango Eectronics, sa mémoire
stocke l'équivalent de 125 CD (!)
sur un disque dur de 6 giga-octets.
Du côté des baladeurs,
Philips lance le SA 125, un modèle
très compact (7 cm de côté,
1,6 cm d'épaisseur), basé
sur une mémoire flash de 64 Mo
148 •N* 999 •DÉCEMBRE 2000
m Un CD sur mémoire flash ^
64 Mo (non amovible).
Cinq heures d'écoute
sur batteries rechargeables.
Prix; 2800 F env. (427 €).
BCr
et uniquement consacré au MP3. 'nosioe
Sony sort le NW-E3, ultra compact
(3,2 X8,1 X1,5 cm), qui utilise
une carte MemoryStick de 64 Mo.
•lise des micro zips
D'autres innovations montrent
comme support
la percée du MP3. Des appareils Un CD par disquette.
photos, tels que le FinePix401 Douze heures
de Fujifilm peuvent ainsi stocker d'écoute sur batteries
rechargeables.
dans leur mémoire flash soit des
Prix: 2990 F env. (456 €).
photos, soit l'équivalent d'un CD.
Le MF'3 se glisse même dans
les montres, telle la Wirstwatch
de Casio qui accepte jusqu'à
trente-trois minutes de musique.
Signalons aussi qu'il investit
le téléphone mobile, comme
en témoigne le "module MPS"
d'Ericsson. A ternie, l'arrivée
attendue des réseaux à haut débit
de troisième génération (GPRS
et surtout UMTS) permettra
de télécharger de la musique par
le téléphone mobile. Enfin, citons
la société LDLC qui, outre le PV
2000, un baladeur CD/MP3
à moins de 1 000 F, propose
un appareil capable... de restituer
des films téléchargés sur rintemetl Douze CD sur un CD-Rom.
Prix: 2990 F env. (456€).
(1) Pour MPEG Layer 3 (MovingPicture Ex
pert Group).
 Capacité ; un CD
sur mémoire flash 64 Mo.
Douze heures d'écoute
sur batteries rechargeables.
Prix: 2990 F env. (456 €).

ATCH Douze CD sur

un CD-Rom.
vos tubes Plus de deux heures
poignet ; d'écoute sur batteries
rechargeables.
Trente-trois minutes
Prix: 990 F env. (150,92 €).
sur mémoire flash inteme.
A-MAX (version vidéo),
Quatre heures d'écoute
1290 F env. (197 €).
sur batteries rechargeables.
Prix: 2490 F env. (380€).

la Rolls
'125 CD sur un dfe|^''aui' de 6 _____
Dix heures d'ecoute sur batteries recfiargeables.
Prix: 6600 F env. (995 €).

un CD sufWiffiàTnîIflash
64 Mo. Plus de deux heures
d'écoute sur batteries
rechargeables. Un excellent
appareil photo numérique.
Prix: 6490 F env. (989,40 €).
 Les ROBOTS
de compagnie
Un animal domestique sans les contraintes.
L'argument a déjà fait mouche au Japon.
Les Européens céderont-ils eux aussi
aux charmes des créatures électroniques?
Aibo, le robot chien de Sony
a lancé la mode. Proposé en
série limitée à 45000 exemplaires,
vendu sur l'intemet 15000 F pièce,
il s'agissait moins d'un jouet
que d'une "plate-forme robotique"
futuriste. Les Tamagochis
s'inspiraient du comportement
des animauxde compagnie.
Quoique dépourvus de membres
et de toute forme d'interaction avec
leur environnement, ils constituaient
une forme de robots doués de
comportements. Ces compagnons
cybernétiques ont déjà une
abondante progéniture dont le plus
doué est de loin Aibo2. D'allure
plus féline que son grand frère,
ila gagné en mobilité, notamment
au niveau des mouvements de la
tête et des oreilles. Enfin, comble
de raffinement, il peut imiter
les intonations de son maître
et le prendre en photo. D'autres
quadrupèdes complètent cette
"ménagerie". Ainsi Robotichien,
de Mâttel Fisherprice, reconnaît
la voix de son maître, sait faire le
beau et exécute des ordres simples.
L'arrivée d'un intrus le tire de son
sommeil et il lui exprime alors ses
sentiments. Poo-Chi, de chezSega
150 N° 999. DÉCEMBRE 2000
et Tiger, est beaucoup plus
modeste et ne po ede qu'une BEBES FURBIES:
"intelligence" rudimentaire.
tout en tendresse
Tout au plus réagit-il à son os et
Pour que bébé Furby soit
aux caresses. Nouvelles arrivées, heureux. Il faut le nourrir,
des peluches basées sur la "cyber le câliner, le bercer: il gazouille
tendresse". Leurs relations alors. S'il se sent délaissé,
Il exprime sa déception
avec leurs propriétaires sont
par de petits gémissements.
basées sur des mimiques Prix : 249 F (38 €).
et diverses expressions. Dans cette
tribu, les Furby et leur nouvelle
mouture: les bébés Furby. Mais
la famille là plus évoluée est celle
de Maman Lovies que propose le
japonais Tomy. Outre les relations
privilégiées qu'elle entretient avec
son maître, elle s'occupe de sa
propre famille. Elle "accouche" d'un
premier bébé (et ilfaut acheter les
suivants). Maman chouette doit les
consoler, les rassurer et parfois en
confier la garde. Une façon de
vous inviter à partager sa
vie de cyberfamille.
 LES LOVIES:
une famille
Maman Lovies bavarde.
SI elle se sent aimée,
elle met au monde m
un bébé. La famille
en compte sept, dotés
de tempéraments
différents. Un dialogue
plein de tendresse
s'engage entre maman
et bébés. Ils chantent
même en chœur.
Prix: Maman
Lovies 300 F
(46 €). s
POOCH!:^ Bébé Lovies: ^ ^;
80F(12€).
démonstratif
Dès qu'on lui caresse la tête,
PoochI s'éveille. Il aime ronger
son os, réagit à la voix
et détecte la présence
de son maître. S'il se sent
entouré, Il entonne
même une chanson tirée
de son répertoire. ROBOTICHIEN;
Prix: 199 F (30 €). chien fidèle
Rotiotichlen ne
reconnaît qu'une seule
voix: celle de son
maître. Dès qu'il détecte
sa présence, Il fait
le beau ou fredonne
pour lui montre sa joie.
Il obéit aussi
à des ordres simples.
Prix: 850 F (130 €).

AIB0 2: le surdoué
Bardé de capteurs et de micro
moteurs, Il explore son
environnement II apprend
à reconnaître son maître, qui doit
"l'éduquer". Une fols apprivoisé.
Il lui obéit et lui prouve son amour.
Plus plate-forme robotique que
jouet, Aîbo 2 s'adresse aux adultes.
Prix: 12000 F env. (1 830 €).

N* 999 -DÉCEMBRE 2000• Uam» 151

LaWAPMANIA
du mobile XENIUIV!9@9
PHILIPS
VVap GSM.
Établissement de
la connexion par
L'accès à l'Internet depuis son téléphone mobile reconnaissance
vocale du mot "wap".
se banalise grâce au Wap. Mais faut-il se précipiter Point fort: 500
heures en veille.
sur le Wap-GSM ou attendre le Wap-GPRS? Prix: 3000 F env.
(457 €).

A peine découvre-t-on le Avec l'arrivée du WAP-GPRS, "data" dédiés à la consultation

WAP (Wireless Application
Protocol), pompeusement
baptisé "l'internet mobile", que
les opérateurs nous annoncent
le GPRS (Général Packet Radio
Service). De quoi s'agit-il?
Comme pour l'internet, l'accès
aux serveurs d'information
nécessite deux éléments distincts:
un navigateur et un modem.
Le WAP constitue le navigateur
de la téléphonie mobile.
C'est un petit logiciel que contient
la mémoire du téléphone.
Ils'appuie sur des menus
déroulants: une succession
de choix multiples guide l'utilisateur
vers l'information souhaitée.
Pour la transmission, le téléphone
fait office de modem.
Actuellement il utilise le réseau
GSM (Global Solution for Mobiles)
au débit peu élevé : 9,6 kilobits par
seconde. Mais, dès
la fin de l'année, les opérateurs
vont ouvrir leurs réseaux
à la norme GPRS qui offre
un débit réel de 30 à 50 kilobits
par seconde. Cette rapidité
permettra d'ouvrir le WAP à de
nouveaux services, plus interactifs
et d'une meilleure ergonomie.
on peut s'interroger sur l'intérêt
d'acquérir un WAP-GSM.
Ce dernier a l'avantage d'être
disponible sur l'ensemble
des réseaux de téléphonie français;
ce qui ne sera pas le cas pour
le GPRS avant fin 2000. Outre
la couverture, se pose le problème
du coût des connexions.
En GSM le temps de consultation
d'un sen/eur est facturé au même
prix que les communications
vocales. Si l'utilisateur se connecte
sur un site météo durant
trois minutes, cette durée lui sera
directement décomptée
de son forfait mensuel. En GPRS,
rien n'est complètement déterminé.
Les opérateurs semblent s'orienter
vers une facturation séparée
des appels vocaux et des appels
ONETOUCHsoi
ALCATEL
Wap GSM.
Habillage
interchangeable.
Point fort; accès
aux fonctions par
touche unique.
Prix: 1 590 F env.
(242 €).
de sites WAP. Il pourrait alors
s'agir d'une facturation au kilo-octet
transféré, dont le coût reste
à déterminer et, probablement,
difficileà estimer par l'utilisateur.
Une chose est sûre, les services
WAP vont coexister en GSM et
en GPRS. Un combiné WAP-GSM
restera exploitable même après
la banalisation du GPRS, mais
les services qu'il offrirase limiteront
à ceux d'un "minitel-mobile".
TRIUM NEPTUNE
IVIITSUBISHI
Wap GSM. Habillage
Inter-changeable.
Point fort:'ilip" ^
actif (l'ouverture
du volet
commande la
prise de ligne).
Prix: 3000 F env.
(457 €).

152 N* 999 • DÉCEMBRE 2000

 V-100
MOTOROLA
Wap GSM.
Un look IMac
pour ce mobile
orienté junior.
Points forts:
son clavier et son
large écran.
Prix: 2000 F env.
(305 €).
9IIOI
NOKIA
Wap GSM.
à la fols téléphone
et ordinateur
de poche.
Points forts :
son clavier et son
large écran graphique.
Prix: 3990 F env.
(608 €).

MW 959
SAGEM
Wap GPRS.
RS 380 S Existe
CDIVI-Z5SONY ERICSSOM également
en version
Wap GSM. Haut
Wap (àSM. large Wap GSM.
de gamme ultra
écran graphique. Point fort:
compact, 82 g.
Point fort: mains libres.
Point fort:
son écran Prix: non
son Jog DIal
tactile communiqué.
(minl souris)
Prix: 5400 F
Prix: 5000 F
env. (823 €).
env.(762€)è

TIMEPORT 260 MOTOROLA

Wap GPRS. Tribande International.
Point fort: utilisation comme modem
rapide sur PC portable
ou Palm Pilote.
Prix: non communiqué.

N** 999 • DÉCEMBRE 2000 Seiemstk 153

I.
Noël dans
les ETOILES
De rinitiation à la passion, quel outil
d'observation choisir? Pour trancher, le prix
reste le plus souvent un critère décisif.
Lunette ou télescope? , • H
Ily a souvent confusion
entre ces deux instruments,
pourtant leur principe diffère
totalement. Dans une lunette,
la lumière traverse une lentille
frontale, l'objectif, et l'image
se forme au niveau de son foyer.
Une seconde lentille, l'oculaire,
permet d'observer cette image
virtuelle.C'est le rapport
des distances focales de ces
deux lentilles qui fixe le facteur
d'agrandissement de la lunette.
Mais fabriquer des lentilles
de bonne qualité d'un diamètre
élevé est extrêmement coûteux.
Le diamètre de l'objectif se limite
souvent à une dizaine
de centimètres, ilne capte que
peu de lumière. Si les lunettes
délivrent des images
très fines, elles restent,
en revanche, assez peu lumineuses.
Dans un télescope, un miroir
concave occupe le fond du tube
et remplace l'objectif. Il renvoie
la lumière vers un second miroir,
qui l'oriente vers lloculaire. Gomme
la lumière ne traverse plus
de lentille, et que réaliser des
miroirs de grand diamètre ne pose
pas de problème majeur, l'image
est beaucoup plus lumineuse.
154 H° 999 • DECEMBRE 2000
Mais des aberrations optiques
apparaissent sur la périphérie
LUNETTE^i
du miroir secondaire, d'où une MAEDE DS-60AT
image moins "piquée". En pratique Objectif: diamètre60 mm,
focale 700 mm.
les lunettes sont parfaitement Grossissement 35 fois avec
adaptées à l'observation oculaire de 20 mm et jusqu'à
de corps célestes lumineux 78 fois avec oculaire de 9 mm.
Autostar : 1471 objets.
(planètes, étoiles), alors que
Prix: 2390 F (365 €).
le télescope excelle pour le ciel
profond (galaxies, etc.).
De plus en plus d'appareils sont TELESCOPE
proposés équipés d'un "Autostar", l!iEXSTAR 5 ;
autrement dit de moteurs Type Cassegrain.
qui assurent le suivi du pointage Diamètre 127 mm, k
focale 1250 mm.
en compensant la rotation
Grossissement,
de la Terre. Si cette option n'est pas 50 fois avec
indispensable pour l'observation oculaire
à faible grossissement, elle est de 25 mm et jusqu'à
300 fois avec oculaire
d'une aide précieuse pour
de 4 mm. Autostar :
les débutants. En effet, la "raquette taOOOobjets.
de commande" électronique Prix: 15870 F
possède en mémoire la position (2 419€). î
de nombreux objets célestes.
Il suffit de les sélectionner pour que
la lunette, ou le télescope,
TÉLESCOPE
les pointe automatiquement. NEXSTAR114
Pour un passionné, l'idéal serait Type Newton. Diamètre
de disposer d'une lunette et 114 mm, focale 1000 mm.
Grossissement 40 fois
d'un télescope en fonction des avec oculaire de
corps observés (solution coûteuse). 25 mm et jusqu'à
Pour s'initier à moindre frais, 100 fois avec
oculaire
des jumelles sont aussi d'excellents
de 10 mm.
outils, à condition qu'il s'agisse Autostar : 4000 objets.'
d'appareils réservés à l'astronomie. Prix: 6660 F (1 015€).
 JUMELLES K&H 10X50
Grossissement 10 fois.
Champ à 1000 m: 122 m.
Indice crépusculaire: 22,36.
Luminosité: 25.
Poids : 860 g.
Prix: 465 F
(71 €).

JMI NGT-6
Type Newton.
Diamètre 150 mm,
focale 750 mm.
Grossissement
37,5 fois avec
oculaire de 20 mm
et jusqu'à 375 fois
avec oculaire
de 2 mm.
Prix: 11500 F
(1 753 €).

Vim;

TELESCOPE MAEDE
m ETX90EC
Type Cassegrain. Diamèbe90 mm,
focale 1250 mm. Grossissement 48
fois avec oculaire de 26 mm.
Prix: 4950 F (755 €).
Autostar (en option) : 14487 objets.
Prix:1250F(190€).

LUNETTE NEXSTAR 60 LUNETTE

Objectif: diamètre 60 mm, focaie 700 mm.
Grossissement 35 fois avec oculaire
NEXSTAR 80
de 20 mm et jusqu'à 175 fois Objectif : diamètre 80 mm,
avec ocuiaire de 4 mm. focaie 400 mm. Grossissement
Autostar : 4000 objets. 20 fois avec ocuiaire
Prix: 4625 F (705 €). de 20 mm et jusqu'à 40 fois '
avec ocuiaire de 10 mm.
Autostar : 4000 objets.
: 5920 F (903 €).

155

Images haute définition, montage et effets.
Couplée à l'informatique, la vidéo
numérique transforme l'ordinateur
en "régie vidéo".
En vidéo numérique, deux
standards s'imposent : le
Digital 8 et le Mini DV. Le premier,
créé par Sony, exploite des
cassettes vidéo au format 8 mm ;
ila comme principal atout sa
compatibilité avec le format
analogique Vidéo 8. Le possesseur
d'un caméscope 8 mm peut donc
évoluer vers le numérique en
conservant la possibilité de
visionner ses anciens tournages.
Le Mini DVa pour lui la compacité.
C'est le format incontournable des
caméscopes de poing les plus
miniaturisés. Iloffre une qualité
d'imagé encore supérieure à celle
du Digital 8.
Via la sottie numérique qui équipe
ces caméscopes, on peut
transférer des séquences vers
le disque dur d'un ordinateur.
Montage et effets se commandent
dès lors d'un clic de souris si l'on
est équipé des logiciels adéquats.
De plus en plus d'appareils
comportent une fonction dite
"Super Nigfit-Shoot". Elle permet
de tourner dans l'obscurité totale
grâce à l'éclairage à infrarouge que
génère le caméscope, mais le
résultat est décevant : l'image est
156 Sàeot^ne -N* 999 ' DÉCEMBRE 2000
If..
Trois matrices à 450 000 pixels
chacune. Sensibilité 2 lux. Format
Mini-DV. Grand angle et téléobjectif
adaptables. Prix : 29 000 F (4 421 €).
en noir et
blanc et les yeux des personnages
deviennent brillants.
Enfin, tous les caméscopes
numériques possèdent une fonction
Spécial Internet
"photo", qui permet d'extraire des Matrice 350 000 pixels.
vues d'une séquence ou de Format MPEG4 sur
prendre des clichés au coup par mémoire Smart Media.
Prix : 4 990 F (761 €).
coup. Ils sont stockés soit sur
la cassette soit sur une mémoire
auxiliaire. Mais leur qualité reste
inférieure à celle obtenue avec des
appareils photo numériques. Matrice 800 000 pixels.
Flash intégré
en mode photo.
Format Mini-DV.
Imprimante intégrée. Prix : 14 990 F
Matrice (2 285 €).
800 000 pixels.
Format
Digital 8.
Super
NightShoot
Prix; 13 000 F
(1 982 €).
 Carrefour, c'est le moment.
L'ENSEMBLE
MICRO-ORDINATEUR
ECRAN 17"
• i

ii + IMPRIMANTE
il
s 5
+ SCANNER

celeron

Micro-ordinateur MS NET 13011 - 17" imprimante CANON BJC 2100

Microprocesseur INTEL Celeron™ à Imprimante couleur, vitesse d'Impression INFONIE VOUS OFFRE
700 MHz, Mémoire vive 64 Mo SDRam jusqu'à 5 pages/mIn, Interface parallèle ou
133 MHz, Disque dur 15 Go, Lecteur USB. Garantie 1 an. 120 HEURES
de DVD Rom 12x, Carte vidéo NVIDIA L'imprimante vendue seule : 590 F D'INTERNET 100% GRATUIT
TNT2 M64 32 Mo avec sortie TV.
Modem 56 Kbps V90, Ecran 17", Logiciel Scanner CANON N650U
ET VOUS REVERSE 500 F
Works 2000. Scanner couleur à plat, résolution SUR L'ACHAT DE CE MIGRO-OROINATEUR
Assistance téléphonique 7J/7 de 8H à 22H. 600 X 1200 dpl, acquisition couleur
A raison de 10 heures par mois pendant 12 mois.
Garantie 1 an. 42 bits, Interface parallèle ou USB. Voir conditions en magasin.
Le PC vendu seul : 7 590 F Garantie 1 an.
Le scanner vendu seul : 690 F

450F/M0IS AVEC U CARTE PASS

tvtnwie carte Pasaotorwe o9000 p pour m ochol deB580 f
22 meBuHitKde 450 f -• I deiTàére de II .47 F.Coût lololducrédit
(hon osHifono! focuteinrel 9911,47 F•cootogios 1331.47 F TEC :1.29Vfnos
roiî 1548U tonjinqud 20000 F(cnoronce lonjhotive : dnrmge, imoiidite. nnkde decK. 045'':
d;;montol restont du). Abormenefll anrvel Corle tes ;o(Éon comptont imfneite : 45F/ opton
Avec Carrefour A PARTIR DU 20 NOVEMBRE
3000 pièces disponibles.
tortpiaiT diftere : 70F(sous réserve d«ceptstior dudossier po S2P}. Beréme «rviçjeu- depiA-s
e 01/08''200Û. Rendei-vous qI"Espace 5e-vKes FmiàHS devotre mogcsin. OFrte reservee ow
aersonnes pFtysique etmoieufes. Coric tes d'Ffusee ps SocEte des Poiements Poss -52P
je positive! Faux officiel t ejrc = 6.55957 F-

SA oucapital de456803800Fcs. 1pio»Copernic -9105) Eviy Cedex RCSEvry B313Bll 515

 Plaisirs VIRTUELS
ou robotiques
L'ordinateur reste le point d'orgue
du jeu high tech. Soit il crée
des univers, soit il s'y adapte.
La PlayStation 2 de Sony
sera la grande star de Noël
l'incontournable console
de tout passionné de jeu vidéo.
Son cœur : un microprocesseur
128 bits, capable de travailler
à quelque 300 MHz. Pour l'assister,
une unité graphique capable
de gérer 75 millions de polygones
à la seconde. Cette console
ouvre la porte sur des univers
virtuels tridimensionnels
d'un réalisme époustouflant.
Mais les logiciels indispensables
à leur déroulement sont trop
LEGO
MINDSTORIViS
Grâce à leur caméra
les robots Mindstorms
détectent des mouvements,
suivent une personne ou
.r saisissent de petits objets. de Lego et Fischer Technik, dont
Prix: 699 F (107 €).
FISCHER
TECHNIK
Mobile Robots est
importants pour tenir
plus qu'un jeu de
sur un CD-Rom. construction. Son Interface pour
La PlayStation 2 PC Windows fait de cette boîte
exploite donc une initiation à la robotique.
Prix : 1 677 F (256 €).
un lecteur de DVD-
Rom capable de se muter en
lecteur vidéo. Ce n'est qu'un début,
SONY PS2
car quand elle communiquera avec
Processeur 128 bits,
des caméscopes numériques, des 75 millions de polygones
appareils photo, des téléphones gérés par seconde.
mobiles et l'intemet, elle sera Lecteur de DVD-Rom
et DVD vidéo : une
un vrai "outil multimédia".
puissance
Pour varier les plaisirs, on pourra impressionnante.
aussi se tourner vers les boîtes Prix : 2 990 F (456 €).
de constructions robotiques
c'est le grand retour.
Elles renferment des dispositifs
de contrôle de micro-moteurs, des
capteurs, voire une caméra vidéo.
Une interface électronique permet
de les connecter à son PC qui
programmera leurs mouvements
et leurs réactions. Une
façon de partager le
monde avec son ordinateur.
 ^

--

EPSON STYLUS COLOR 680 : 2880 dpi.

Il n'y a pas que son prix qui va vous surprendre.

EPSON STYLUS COLOR Qu'une imprimante offre pour moins de 1000 F une résolution de 2880 dpi Pour en savoir plus, contactez
vous garantissant ainsi une parfaite reproduction des détails et des points EPSON Information au 01 40 87 37 37

d'impression invisibles â l'œiî nu, c'est déjà très fort : normal avec des ou connectez-vous sur www.epson.fr
gouttes d'encre à 4 picolitres î Mais qu'en plus, elle soit quasiment aussi
rapide en noir qu'en couleur, c'est du jamais vu ! Et économicue avec ça :
ses cartouches d'encre intelligentes qui s'enlèvent et se remettent pour
gérer au mieux vos impressions et en extirper jusqu'à la dernière goutte,
c'est exceptionnel... Et avec ça. compatible Macet PC, c'est dingue, non?
Et le design, vous avez vu le design? Pour moins de 1000 F!!'
Et vous, vous restez là. à lire cette annonce au lieu de foncer l'acheter?...

• • •
QUI VOUS COMPREND MIEUX QU'EPSON ? EPSON
Imprimantes-Scanners-Projecteurs-Appareils photo numériques
 -ff
La course aux
PIXELS
Avec l'évolution des capteurs,
la qualité des photos
numérique rivalise avec celle
des films argentiques.
Retrouver les plaisirs du
tirage photo à domicile,
voilà ce qu'offre la photo
numérique. Mais l'agrandisseur
et les bains chimiques
ont cédé la place
à l'ordinateur. Le
cœur d'un
appareil photo
numérique est
son capteur
CCD (1).
Autrement dit une
"puce", dont la surface
porte un microscopique damier
de cellules sensibles à la lumière.
Chacune d'entre elles correspond
à un pixel : un point de base
de l'image. Plus leur nombre est
important, meilleure est la finesse
du cliché. Mais accroître
le nombre de pixels d'un capteur
CCD pose un problème.
Dans ce cas, chaque pixel capte
moins de lumière car chaque
cellule offre une moins grande
surface. Le capteur d'images perd
alors en sensibilité. Tout est donc
affaire de compromis. Les
constructeurs ont pourtant réalisé
d'énormes progrès et proposent
maintenant des appareils dont le
160 S^im^ H' 999• DÉCEMBRE 2000
«
SONY DSC-Pl
CCD : 3,3 millions de pixels.
Zoom optique Sx,numérique 6x. , ^•"
Mémoire : Mémoristick.
Fichiers : JPEG, TIFF, MPEG1, GIF. Image : 2 048 x 1 536 pixels.
Prix : 7 000 F {1 067 €). Boîtier étanche en option.
FUJIFILM FINEPIX 4 900 ZOOM
CCD : 2,4 millions de pixels. Zoom optique 6x, grand angle
en option. Mémoire : SmartMedia. Fichiers : JPEG, TIFF,
image ; 2 400 x 1 800 pixels. Prix : 8 990 F (1 370 €).
HP PHOTOSMART 912
CCD : 2,24 millions de pixels. Visée
reflex. Zoom optique 6x. Mémoire :
CompactFlash. Fictiiers ; JPEG, TIFF.
Image : 2 048 x 1 536 pixels.
Prix:7 490F(1 142€).
capteur
compte plus de
3 millions de pixels (contre
780 000 sur les premiers
modèles). La qualité de l'objectif
devant aller de pair avec
l'amélioration du capteur, on trouve
autour de la photo numérique
les grands noms de l'électronique PENTAX EL-2000
associés à ceux de l'optique, CCD : 2,24 millions de pixeis.
comme Cari Zeiss. • Visée reflex. Zoom optique 3x
Mémoire : CompactFiash.
Fichiers : JPEG, TiFF, DPOF.
(1) Charge Coupled Device,matriceà trans Image ; 1 600 x 1 280 pixels.
fert de charge. Prix : 7 490 F (1 142 €).
 Scanners EPSON PERFECTION : jusqu'à 1600 dpi.
Découvrez les moindres détails de vos photos.
El ce n'est pas le seul détail qui devrait vous intéresser ; EPSON a conçu une gamme complètede scanners à 600, 1200 et 1600 dpi optiques, pour les travaux les plus exigeants. Unegamme pensée pour
une utilisation quotidienne simplîssime1Explication ; grâce aux "pilotes intelligents" nos scanners savent par exemple,redresserauîomatiquenienî un document mal placé, reconnaîtresa nature (tede
ou Dhoto). ou encore créer autant de fichiers distincts qu'il y a de photos placées sur la glace Sans parler de leur compatibilité Mac et PC et de leur rapidité de lecture reconnue par La presse.
Bon maintenant on va le laisser pécher tanquiUement. Pour en savoir plus, contactez PSON Information au 01 40 87 37 37 ou cwinectez-vous sur wwwte^Kon.fr

PERFEŒON 1640 SU PERFECTION 1240 U PERFEŒOH 1200 S PERFEŒON 640 U

('.60Qx320C ccU

QUI VOUS COMPREND MIEUX QU'EPSON EPSON

imprimantes-Scaiiners-Projecteurs-Appareili pnoto nutriériques
 XEdO = ^ - XEdO
*i"S(P . -17^,!*-,^
4/
s I y Vd
> édition spéciale de Science
> en vente partout : 30 F
PAR ARIANE POULANTZAS
Chaude ambiance
QUEL CLIMAT POUR DEMAIN ?
Ilsemble que, pourla première fois de
Sylvestre Huet
l'histoire, l'homme ait acquis le pou
voir de modifier le climat. Sauf que,
en l'occurrence, il faudrait plutôt par
ler d'impuissance : impuissance à maî
triser les effets qu'il produit malgré lui.
La pollution, on n'en doute plus au
jourd'hui, a un impact certain sur le cli
mat, et cet impact, si le problème n'est
pas rapidement et efficacement pris au
sérieux par la totalité des Etats, risque
de flirter avec la catastrophe.
Catastrophiste, Sylvestre Huet, journa
liste à.Libération, ne l'est pourtant pas ;
tel n'est pas son objectif. Il informe, fait
le point, tente de démêler les certitudes
scientifiques des fantasmes millénaristes.
164 Sc^msêne • N** 999 • DÉCEMBRE 2000
Pour ce faire, il a rencontré les plus
Climat
d'urgence
Une réflexion
grands climatologues, les plus grands ex
perts. Or, ce qui se dévoile au fil des
pages de cette passionnante enquête,
sur l'Impact c'est la difficulté à garder l'objectivité,
de la pollution sur même pour les plus grands spécialistes,
le climat (ci-dessus,
les inondations
dans ce dossier aux implications émi
d'octobre dans nemment politiques et sociales. Car,
le Nord de l'Italie). quelles que soient les solutions interna
tionalement envisagées pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre (le di-
o.xyde de carbone, essentiellement), elles
impliquent nécessairement des choix
géopolitiques. Cet ouvrage tombe à
point : la conférence internationale sur
les changements climatiques s'est tenue à
La Have du 13 au 24 novembre 2000.
Calmann-Lévy, 240 p., 110 F (16,77 €).
Pas de science sans passion
L'ART D'AIMER LA SCIENCE
Ons'imaginevolontiers l'exercice dela
Pascal Nouvel
science comme une ascèse aride, en
rupture radicale avec toute passion.
A l'art, l'imagination, la ferveur, la
joie; à la science, la raison, la rigueur, l'aus
térité. C'est cette image d'Epinal que cri
tique ici Pascal Nouvel : pas de science sans
passion, sans enthousiasme. L'analyse des
textes de James Watson, codécomTeur en
1953 de la structure en double hélice de
l'ADN,illustre parfaitement le propos. Dans
Sociobiologie, oui, mais
son litTe la Double Hélice, un compte ren
du personnel de la découverte de la struc
ture de l'ADN, Watson explique sa propre
découverte par l'attention exclusive - une
sorte de monomanie psychopathologique -
qu'il a portée au problème. Comme si, sans
cet aspect purement psychologique, pas
sionnel, la science manquait de son mo
teur le plus actif.
C'est donc, finalement, à une critique de
la plidosopliie des sciences, de l'épistémo-
logie traditionnelle que Pascal Nouvel se
Livre ici. Cette dernière a omis de s'intéres
ser à la science du point de vue de celui
qui la fait, pour ne s'occuper que de la
construction théorique une fois achevée.
Certes, le courant de la sociologie des
sciences a porté son attention sur les ac
teurs scientifiques, mais en tant que collec
tivité institutionnelle : il s'agissait de mettre
au jour le jeu politique, stratégique et
res • CD • DVD/VHS • J^jx/JcMiets.
Livresj
que vous n'avez pas encore chez vous
sont disponibles sur
Internet
conflictuel des différentes institutions de
recherche, et non les motivations psycho
logiques de chacun des chercheurs. On est
donc, dans cet ouvrage, face à ce qui pom'-
rait apparaître comme une nouvelle disci
pline : la psychologie des sciences.
••••••••••«<•«••••
François Jacob PUF, collection "Science, histoire et société", 170 p.,
118 F (11 7,99 €).
SCIENCES SOCIALES
Sciences sociales
et sciences de la vtc ET SCIENCES DE LA VIE
EnFrance, le terme"sociobiologie" a
Dominique Guillo
plus que mauvaise presse. Comme si
tenter d'expliquer par la biologie cer
tains comportements sociaux procé
dait d'une volonté d'inscrire l'être humain
dans un pur déterminisme génétique.
Cet amalgame, l'auteur le déconstruit ici
avec érudition, sans toutefois ignorer les
dangers du réductionnisme développé par
certains sociobiologistes. Or, l'apport des
concepts de la biologie dans la compréhen
sion des comportements collectifs peut tout
autant dévoiler ce qui, en l'humiiin, échap
pe radicalement à un pur déterminisme gé
nétique. Un ouvrage qui lutte donc effica
cement contre une belle idée reçue.
PUF, coll. "Premier cycle", 316 p., 118 F (17,99 €).
Tous les
oyyrages
CO/77
ou 3615 alapage 2.21 F r

Equation
onirique
DOUBLESJEUX
Ouvrage collectif
dirigé parStella Baruk
«II osange :le losange vit de préférence àl'inté-
rieur des cahiers quadrillés, dont il s'efforce
I d'épouser lesformes géométriques. Mais en
•• général il n'y parvient pas. Aussi le voit-on
déborder de toutes parts les limites que lui assigne
la nature pour ne plus former qu'une caricature du
carré ou du rectangle. La femelle du losange met
bas vers le deuxième trimestre : elle donne nais
sance à des petits triangles, qui n'ont de cesse de
s'assembler tête-bêche pour copuler allègrement. »
Ce livTe est une rêverie, à plusieurs voLx, sur les
concepts mathématiques les plus courants. Mais
ces élucubrations oniriques nous aident pourtant
à pénétrer intimement, et avec le sourire, des
concepts mathématiques parfois assez arides.
Seuil, 256 p., 120 F (18,29 €).
1b . médecin de l'Académie française,
liJij îjiins l
Enfin une collection qui propose des
textes vraiment accessibles pour tous.
En 64 sujets traités en doubles pa^s
vous saurez tout sur :
Format 21 x 27 cm
144 p^es,
200 illustrations
' *',1
en couleurs
139 F 21,22 €
^LARÔIJSSE
EN LIBRAIRIE
LA THEORIE DESJEUX
Gaël Giraud
Une introduction, très technique
(pour suivre, ilest conseillé de se
• Ladesjeux
théorie
munir d'un papier, d'un crayon et de
neurones en pleineforme), à la
théorie des jeux, cette discipline qui
utilise les mathématiques pour comprendre
l'organisation sociale, économique et politique, et
tenter de définir les stratégies les plus efficaces.
Flammarion, coll. "Champs université", 318 p., 56 F (8,54 €).
LA THÉORIEDE L'ÉVOLUTION
S^ÎHSiam
Patrice David, Sarah Samadi
Une introduction extrêmement
complète à la théorie de l'évolution, H| Laiiïiéotie
•kIc
munie d'un glossaire technique
particulièrement clair. Un livre aride
mais efficace.
Flammarion, coll. "Champs université", 318 p., 56 F (8,54 €).
L'AVENIR DE U MÉDECINE JEAN BERNARD
Entretiens de Jean Bernard
avec Martine Leca
L'itinéraire passionnant de ce grand
à qui l'on doit notamment de savoir
guérir certaines leucémies
enfantines. Outre sa propre histoire de chercheur,
Jean Bernard nous livre ici ses réflexions et ses
espoirs quant au développement de la science
médicale.
Buchet/Chastel, 168 p., 89 F (13,57 €).
GÉNÉALOGIE DE LA MATIÈRE MICHEL CASSÉ
Michel Cassé
Selon son auteur, ce livre est «une
défense et une illustration de
l'astrophysique nucléaire, l'une des
plus belles sciences qui soit, car elle
jette une passerelle entre le
microcosme atomique et le macrocosme céleste et
statue sur l'origine et l'évolution des éléments qui
composent le réel immédiat.» Un voyage de l'atome
à l'étoile, de l'infiniment petit à l'infiniment grand, qui
n'hésite pas à être technique pour la précision du
propos.
'
bdil'e Jacob, Hè p.", "s'oV (24,39 €).
 aiffB''IUY)

ILS L'OMT CLOIMÉ , ILS VOIMT LE REGRETTER.

7-'T \.i3''i •7-fijiih j-i ' feiiÈI! p'ij l'h Vi ] I V'I jh[ -r" 'I ^
'"II: ^\ "
liiiStfî j ^^'7 i' j'i'iEE lï""", ' '

www,columbiatristar.fr LE gP DÉCEIVIBRE
PAR JEAN-RENÉ GERMAIN
Navigation
assistée par GPS
Lesamateurs le savent, FUghtSimula-
COPILOT, VERSION 2.5
tor est l'un des meilleurs logiciels de
pilotage du moment. Que ce soit sur
Internet ou sur CD-Rom, les exten
sions sont innombrables. Avec cette nou
velle version de Copilot, Alsyd propose
une extension qui est un logiciel de plani
fication de vol en
temps réel, fondé
sur l'utilisation du
GPS. Tout se passe
comme avec
vrais GPS :
planifiez votre iti
néraire de point de
cheminement
point de cheminement, avec les données
aéroportuaires, les approches, les fré
quences, riLS, etc. Le logiciel vous pré
pare ensuite tous les éléments dont vous
aurez besoin pour votre voyage: plan de
vol, cartes et fiches de percée, exactement
comme dans la réalité. Inutile de dire que
Copilot requiert une certaine maîtrise qui
le réserve à ceux qui ont déjà une bonne
pratique de la simulation de vol.
Alsyd, 199 F (30,34 €), pour PC.
168 • N" 999 • DÉCEMBRE 2000
lA 925 ,
àOG). •
• i
^ G3r.c
--^3
T
Très élaborés, élémen1s~^0--
de navigationperm^ent de jjilbter ^ =51 •_ •-
virtuellement au plus pfés de la réalité.
de
vous
Ouvrage de référence
Detoutesles encyclopédiessurCD(DVD)-Rom,l'Ency-
en
ENCYCLOPvCDIA UNIVERSAUS, VERSION 6
ciopœdia Universalis est la plus proche de l'esprit de Dide
rot et d'Alembert. Dans cette version, le fond a été renou
velé de 4 à 5 %. Et il faut y ajouter 1365 nouveaux articles.
Après avoir consulté un panel d'utilisateiu's, l'éditeur a créé huit
modules d'initiation et de découverte: Littérature moderne, Mu
sique populaire du xx*siècle. Sciences, Beaux-Arts, Vidéothèque,
Photos-Dessins, Atlas.
Chaque module ne propose pas seulement un exposé théma
tique: il permet, au moyen de quelques clics, d'écouter ou de voir
les œuvres sélectionnées. En cliquant sur certains détails ou
personnages des vidéos, on affiche des notes qui développent le
sujet. L'Eiicydopcedia Universalis en version numérique s'affirme
d'année en année comme la référence francophone. Enfin, l'édi
teur a fait un sérieux effort sur les prix: 990 F pour cette nouvel
le version enrichie, au lieu de 1550 F pour l'édition précédente.
Un excellent cadeau pour les fêtes de fin d'année.
Encyclopaedia Universalis, 990 F (150,92 €), trois CD-Rom ou un DVD, pour
Mac ou PC. Mise à jour des versions précédentes, 350 F (53,36 €).
Faiir vous àboimer; ot 46 ^ 47 08
Souveraine Cléopâtre
Lareinedufleuvemythique?C'est
U REINE DU NIL

évidemment Cléopâtre... Cette ex

tension du célèbre CD-Rom Pha
raon lui est consacrée. Les scéna
rios proposés ici mettent tout en œuvre
pour ressusciter cette période extraordi
naire de l'histoire antique. Parmi un
nouvel ensemble de constructions, on
peut admirer le fameux phare et la non
moins célèbre bibliothèque d'Alexandrie.
Et que de périls à surmonter pour deve
nir un vTai chef: tempêtes de sable, in
vasions de sauterelles, luttes contre les
légions d'Octave et de Marc Antoine...
De nouvelles commandes améliorent Alexandrie,
l'ergonomie et rendent le jeu plus rapide. Cléopâtre
Attention, pour faire fonctionner la Rei
farouchement
ne du Nil, il vous faudra d'abord installer son empire
Pharaon. contre Rome.
••••••••••••••••••

Sierra, 169 F (25,76 €), pour PC.

bien iûr, avant d'acheter un Ut,

vous l'essayez, non ?...

LA RELIURE
SCIENCE &VIE

... et bien, maintenant,

pour s'abonner à un magazine
c'est exactement pareil

BON DE COMMANDE
àùMi^ter età retoimier pdement joint à SCIENCE &VIE
nw do Cdonet l^rre Avia 75503 PARIScedex 15
abomag.com
u premier Site Aeisaidabcnnments sur plus de iscmastaines
OUI commande reliure D SCIENCE &VIe] a pn* unique de
au prix de 95 francs - Etranger : 100 francs
" Je joins mon règlement de francs à Tordre de SCIENCE& VIE
NOM ...Prénom...
ADRESSE
CODE POSTAL VILLE...

OFFRE VALABLx JUSQU'A FIN 20CC

 Le ciel du mois
PAR PHILIPPE HENAREJOS

^31 décembre

\ décembre

25 décembre

\2Z décembre
^ décembre
^|19 décembre
^li^l 7 décembre

CARTES A. MEYER

comète du siècle
Aux alentours de
Noël, l'observation
de la comète
C/1999 T1
Dansles premiers jours du mois,
Jupiter, qui est passée au plus
près (tout de même à plus de
McNaught-HartIey 600 millions de kilomètres!) de
ne sera pas la Terre le 28 novembre, brille
gênée par la Lune. de miUe feux. La période est en
core excellente pour suixTe les passages
de ses satellites galiléens devant son
disque ou pour détailler les plus fines
structures nuageuses de son atmosphère.
Au cours de ces nuits les plus longues de
l'année, vous pouvez même assister à une
rotation complète de la planète sur elle-
même en un peu moins de dix heures, et
voir tour à tour défiler la grande tache
rouge, les ovales blancs et les festons
sombres qui la constellent.
Mais, en cette fin d'année, de siècle et de
millénaire, le système solaire nous réserve
une autre surprise : une comète décou
verte en 1999 s'approche du Soleil.
Baptisée C/1999 T1 McNaught-HartIey,
elle passera au plus près de l'astre du jour
le 13 décembre. Sa magnitude avoisinera
alors 7,4. Mais, à cette date, elle sera
encore bien basse dans le ciel du petit
matin, quelque part à moins de 10° au-
dessus de l'horizon nord-est lorsque les
lueurs du jour commenceront à effacer
les plus faibles étoiles.
Pour avoir le maximum de chances de
la dénicher, il faut attendre le 20. Grâce à
son orbite, inclinée à plus de 79° par
rapport à l'écliptique, elle remontera
sensiblement, jour après jour, vers des
latitudes nord plus élevées. Ainsi, dès le 21,
date à laquelle elle sera en conjonction
éloignée avec un petit croissant de Lune (à
9°), elle se situera à 12° de hauteur en fin
de nuit. Cette valeur atteindra 20° le 31.
Bien sûr, McNaught-HartIey ne devrait
pas soutenir la comparaison avec Linear,
qui a croisé dans la Grande Chrrsefin juillet.
Sauf surprise, elle restera au mieux cinq

170 • N' 999 •DÉCEMBRE 2000

fois moins brillante... si toutefois elle se ASTRES ET LUNE EN DECEMBRE
comporte conformément au.K prévisions. Le 15 à minuit
Linear elle-même n'en avait fait qu'à sa tête
t 1

en demeurant plus faible d'une magnitude 2

que l'éclat escompté par les astronomes.

3
Cette fois, seuls les amateurs équipés d'une
lunette d'au moins 60 mm peuvent espérer 4
repérer la "comète de Noël". Un peu
d'entraînement ne sera certainement pas 5

superflu. Justement, l'astronome français

6
Charles Messier, connu comme un
fameux chasseur de comètes dès 1765, 7
élabora un catalogue d'objets célestes
fixes susceptibles d'être confondus avec 8

l'un de ces astres chevelus qui viennent

9
parfois traverser les constellations. Si vous
n'avez jamais vmde comète, profitez donc 10
de son travail pour vous préparer!
11
AMAS GLOBULAIRE ET SUPERNOVA
12
M 53, un amas globulaire de magni '' Fourneau

tude 7,5, découvert par Messier en 1777, 13

vous donnera une idée de l'aspect de
McNaught-Hartley si celle-ci se montre 14
généreuse en luminosité. Visible en
LES PLANÈTES
15
seconde partie de nuit dans la Chevelure Mercure Jupiter et Saturne
de Bérénice, M 53 est très facile à repérer, Mercure, en conjonction Jupiter et Saturne, dans
16
à moins de 1° de Diadem, l'étoile la plus supérieure ie 25, est le Taureau, sont facilement
brillante de la constellation. Visez aussi inobservable tout ie mois. visibles toute la nuit. 17
M 1, à 1° au nord de dzêta du Taureau. Ce Vénus Uranus
Vénus, qui brille d'une belle 18
reste de supernova de magnitude 8 Uranus est encore visible
correspondra vraisemblablement magnitude -3,6, est aisément au cours de la première
davantage à la pâle image que la comète visible tout le mois, moitié du mois, tout près » 19

voudra bien laisser voir. Enfin, si, comme

Linear, C/1999 T1 se fait particulièrement
en direction du sud-ouest,
après le coucher du Soleil.
de l'étoile iota du Capricorne.
Neptune
• 20

discrète, elle ressemblera à la galaxie Mars Neptune, difficileà voir • 21

M 77, située à 1° à Test de delta de la Mars, reconnaissable à son en début de mois, est
Baleine {voir Science & Vie n° 998, p. 194). éclat rouge, se déplace à oublier dès le 10, car elle • 22

Choisissez un site avec un horizon nord-

est dégagé, sans arbre, bâtiment ni colline.
lentement dans la Vierge.
Visible après 4 h du matin.
se perd dans le crépuscule.
Pluton
• 23

Fuyez la moindre lumière parasite Encore trop lointaine pour Pluton, en conjonction avec • 24

(réverbères, phares de voitures, etc.). Au être étudiée au télescope. le Soleil le 4, est invisible.
cours des dix derniers jours de l'année, la • 25

LES GRANDS RENDEZ-VOUS

Lune ne vous gênera pas. Utilisez sur votre
instrument un petit grossissement (pas plus Dimanche lo Mercredi 20
• 26

de 35 X). Et, à l'aide de la carte ci-contre, Conjonction Lune-Jupiter- Rassemblement de Mars, t 27

partez à la rencontre de la dernière comète Aldébaran, à proximité Spica et un croissant de Lune

du XX'' siècle... Qui sera aussi la première de Saturne et des Pléiades. à l'aube, visible à l'œil nu. t 28

du xxr siècle et du troisième millénaire. • A voir à l'œil nu. Samedi 30

Mercredi 13 L'astéroïde 3 Juno est visible
• 29

Toutes les éphémérides de la comète C/1999 T1 Mc-

Naught-Hartiey sont consultables sur le site Internet
Maximum de l'essaim au télescope à quelques « 30

d'étoiles filantes minutes d'arc d'omicron

de l'institut de mécanique céleste : http://www.bdl.
fr/ephem/comets/html/francais/cif0271.htm! des Géminides. Aquarii et de 58 Aquarii. i 31

Pour vous abonner ; oi 46 48 47 17 N* 999•DÉCEMBRE 2000 • AaneeiâNe 171

 MONAD GLOBAL LTD
CALVITIE ECRIVAINS TORQIJAY'S PIONEERS LTD
EIIROCOMFI'A LTD
Les Éditions du Panthéon
LES SPECIALISTESDE
recherchent de nouveaux talents
pour leurs collections littéraires. UDaOCAUSATïON
Des cheveux Votre société au moindre
Envoyez vos manuscrits inédits coût, sans ap{X>rt de capital !
naturels
Éditions du Panthéon-Service SV • Une économie réelle sur les
et définitifs.
27>dté industrielle 75011 Paris charges, une structure
Tel: 01 43 71 14 72 qui vous protège.
Microgreffes
• Consiituiion de sociétés en
Découpe folliculaire Led édltiond du- Grande - Bretagne ou offshores
sous microscope
PANTHEON ^ Domiciliation commerciale,
lignes téléphoniques ...
Code de la Propriété IntellectuelleArt. L 132. 2 ^ Sccrétarûu. fecturation. gestion
comptable France ou GB
^ Introduction bancaire ...

SARL: Pour toutes informations,

contactez le :
FORMULE
0044 1214 102 222
GAGNANTE !!
Site Internet :
lége â LUNUJ www.monadglobal.com

renseignement et documentation
sur simple demande:
lis à PARIS

impleis depuis Paris I n E-MaiJ:

monadglol>al@nsimail.com
SUIVI ADMINT,STRATtF
TEL; 01 53 83 79 79 Mil iraneel
its France et étrange! ET SERVICE TRADUCnON
CLIN 1 Q U E
3615 INFO CHAUVE AZPARTNERS(Paris8~) POSSIBLES A:
www.climque-metignon.com MATIGNON
SETTI LTD, GUINGAMP
AVENUE MATIGNO
Tél: 0153 67 53 35 AU 02 96 44 03 62

DETECTEURS
et définitifs grâces
% • MONNAIES
tien folli ITTiito:
5 . ARMES ANCIENNES
•f_o . méSORS ENFOUIS
-s • BIJOUXÉGARÉS

Jusqu'à 5000 cheveux implantés au

microscope en une séance.

! I - av. Victor
DocumentaKon sur simple appel ; N°1 MONDIAL
7511 6 Paris
CLINIQUE DU CHEVEU
TelcDione : 01 -m? 27 hO 00
SOCE-DETECTION : 01 53 04 35 55

Pour passer une publicité dans celte rubrique ; EUROP'ESPACE COMMUNICATION • Tél.; 01 43 73 16 48 - Fax : 01 43 73 16 62
Vous dispesez d'un droit d'accès et de rectification des informations vous concernant (Loi 78/17 du 06/01/78)
Dechavanne à la tête
Grasses Têtes I
Les dinosaures
ont 200 ans
Depuis la découverte du premier
fossile de dinosaure, au début du siècle
dernier, les représentations
des "terribles lézards" s'inspirent
des travaux des paléontologues. Ces portraits-robots
plus ou moins naïfs en ont fait voir de toutes
les couleurs aux iguanodons et autres tricératops...

PAR CHRISTINE LAURENT

. •-* f {- " V.I

Aladar, le héros de Dinosaure, le

nouveau film des studios Dis-
ney, est un sympathique igua
nodon. Né sur une île paradi
siaque, au milieu d'une colonie
de lémuriens, il est évidemment
Le père frappé par sa première rencontre avec les
des dinos dinosaures. La loi du plus fort qui règne
Richard Owen, parmi ses semblables le révolte. Elle le
anatomiste pousse à se battre pour imposer sa vision
anglais fraternelle du monde.
et premier
directeur du
Les émotions et les réactions anthropo-
British Muséum, morphiques d'Aladar contrastent avec
invente en 1841 l'exactitude de ses traits. Car cette repré
le terme
sentation de l'iguanodon - le premier di
dinosaure, qui
signifie "lézard nosaure que l'on ait découvert, au début du
terrible". xix° siècle - est le fimit des connaissances
'rrA •.
Les looks d'Iguanodon
Le dernier héros de Dinosaure (Walt
.>V
Disney,
,lf niortAïf

sur les écrans le 29 novembre) en a vu de toutes

les couleurs avant d'adopter ce look d'équidé

A V. \\ Vi V préhistorique (ci-dessus). En 1828, GIdeon Algernon

Mantell l'imaginait tel un rhinocéros
reptilien, long
de 40 mètres (à gauche).
Cinquante ans plus tard,
le paléontologue
Louis Dollo rectifie
sa morphologie, mais
lui donne l'allure
d'un kangourou.

les plus récentes en paléontologie. « Nous

savions que plus nous respecterions la
structure et les mouvements, plus nous se
rions crédibles. L'iguanodon, qui res
semble vaguement à un cheval, nous per
mettait d'y relier facilement des émotions.
Tantôt bipède, tantôt quadrupède, c'était
un beau sujet d'animation », explique Eric
Leighton, coréalisateur (avec Ralph Zon-
tag) de Dinosaure. Des paléontologues
américains célèbres, parmi lesquels Jack
Homer, du Muséum of the Rockies (Mon
tana), et Stuart Sumida, de l'université Cal
State, à San Bemardino (Californie), ont
apporté leur science à cette fable virtuelle.
L'iguanodon, grande vedette des recons
titutions depuis près de deux siècles.
témoigne du chemin parcouru pour faire
reviwe les dinosaures. Son premier por
trait-robot, issu des travaux de Gideon
Mantell, date de 1825. Alors qu'il se pro
mène dans la forêt de Tiligate (Sussex),
ce médecin de campagne féru de fossiles a
la bonne fortune de tomber sur quelques
os et quelques dents d'un reptile encore
inconnu qui s'apparentent à ceux de
l'iguane - en beaucoup plus gros. S'ap-
puyant sur cette analogie, il le décrit com
me un gigantesque lézard de près de 40 m
de long, à la peau rugueuse et à la mine
peu avenante, avec une corne sur la tête.
L'iguanodon demeurera cornu jusqu'en
1878. Plusieurs squelettes sont alors exhu
més dans une mine à Bénissant, en Bel
gique. Leur étude par le paléontologue
belge Louis Dollo va
radicalement changer
l'image de l'iguanodon.
D'abord, sa taille se révèle
trois fois moins importante que
Que des celle annoncée par Gideon Mantell.
Ensuite, Louis Dollo montre que la corne
monstres
dont son prédécesseur l'a affublé est en
Avec Charles
fait la dernière phalange du pouce, très
Knight (1874-1953),
la reconstitution développée, qui forme une sorte d'éperon.
paléontologique Enfin, il remarque que ses membres an
se fait art et diffuse
térieurs sont plus courts que les posté
l'image d'animaux
lourds, voués à la
rieurs et conclut à sa posture bipède. Au
disparition. Une repos, il s'appuierait sur les pattes arrière
vision qui occulte la et la queue. L'ancêtre d'Aladar se retrou
découverte en 1861
ve dans un costume de kangourou ! Pour
de Compsognatus,
un petit dinosaure plus d'un siècle : ce n'est qu'en 1980 qu'un
bipède et nerveux. réexamen du squelette montre l'invrai
semblance d'un appui sur la queue : cel
le-ci est rendue rigide par des tendons,
dont certains squelettes ont gardé la trace,
qui s'entrecroisent sur toute sa longueur.
VICTIMES DE BÉVUES
La queue ne pouvait donc pratiquement
pas se plier. En conséquence, l'iguanodon
avait la colonne vertébrale horizontale, et
la queue, maintenue au-dessus du sol. Il
vivait tantôt sur quatre pattes, tantôt sur
deux, selon ses activités et ses déplace
ments... comme le héros de Ralph Zon-
tag et Eric Leighton.
L'iguanodon est loin d'être le seul à avoir
été victime de pareilles bé-
ioies. «Des premiers dessins
iu paléontologue français
Georges Cuvier et du
géologue britan
nique de la Beche,
au cours de la
première moitié
du XLX' siècle,
jusqu'aux
représentations actuelles, la reconstitu certain nombre de lois s'appliquaient aux
tion des dinosaures s'est nourrie à chaque êtres -vivants. Seuls les gros dinosaures, tel
époque des nouvelles données paléonto- lement énormes qu'ils doivent -vivredans
logiques. Mais elle a aussi évolué avec les l'eau pour soutenir leur masse, ont été pris
idéologies et les théories », explique Jean en compte. Dès 1861, pourtant,
Le Lœuff, directeur du musée des un petit dinosaure,
Dinosaures d'Espéraza, dans l'Aude, Le Petit Journa Compsognathus,
illBStrt
C'est en 1842 que le paléonto dont la taille oscil
logue britannique Richard le entre 70 cm et
Owen invente le mot 1,40 m, est décou
dinosaure (du vert en Bavière,
grec deînos, ter remarque Jean Le
rible, et sauras, lé Lœuff. La vision qui
zard). On ne connaît domine est celle d'un
alors que l'iguanodon, monde très hiérarchisé,
le mégalosaure et l'hy- avec des vertébrés infé
laesaure. Une particula rieurs - parmi lesquels
rité n'échappe pas à la on classe les dinosaures -
sagacité du savant. Il re A la une et des vertébrés supérieurs, qui compren
marque en effet que ces trois nent les mammifères, dont l'homme.
"terribles lézards" se distin
des revues C'est oublier que, pendant 160 millions
Les magazines
guent de leurs cousins actuels, les croco d'années, les mammifères sont restés
du début du siècle
diles, par leurs pattes, plantées verticale témoignent complètement marginaux d'un point
ment sous l'abdomen comme celles des de l'effervescence de vue écologique, justement parce que
mammifères. Il décide donc de les réunir autour des les reptiles étaient parfaitement bien
dinosaures.
en un groupe à part. Curieux de la forme adaptés à l'environnement et tenaient
Les découvertes
que pouvaient avoir ces drôles de bêtes, il se multiplient, du le haut du pavé », ajoute le paléontologue.
dirige lui-même de nombreuses reconsti Canada à l'Afrique
tutions, avec le concours de l'artiste Wa- orientale, UNE VISION MOINS ÉTRIQUÉE
de la Belgique
terhouse Hawkins. Les sculptures de ce à la Mongolie. Cette vision étriquée bascule à la fin des
demier sont encore visibles aujourd'hui à Cet âge d'or cesse années 60, avec la découverte, dans le Sud
Sydenham Park, dans le Sud de Londres. en 1930 avec la du Montana (Etats-Unis), d'un petit Carni
crise économique.
vore du Crétacé inférieur. En 1969, le pa
DE NOUVELLES VEDETTES léontologue américain John Ostrom décrit
Tandis que le tandem Owen-Hawkins Deinonychiis comme un prédateur à la vue
donne corps aux fossiles anglais, les pa perçante et au coup de dent redoutable, ca
léontologues américains se lancent à leur pable de courir très vite. 11 montre que sa
tour sur la piste des dinosaures et met colonne vertébrale est horizontale. Ses tra
tent en scène les nouvelles vedettes. Elles vaux inspirent une nouvelle génération de
se nomment diplodocus, tricératops, ty- paléontologues américains, parmi
rannosaure ou sauropode. Par leurs re lesquels Robert Bakker, qui se lan
constitutions, le paléontologue Henry cent dans la réinterprétation
Fairfield Osborn et le peintre animalier "
Charles Knight contribuent à diffuser
l'idée selon laquelle ces animaux préhisto
Petit
riques sont de gros lourdauds. «Cette ima
ge d'animaux mal adaptés et voués à une mais tapageur
disparition prochaine s'inscrit bien dans La découverte de Deinonychus
marque le début d'une profonde
la pensée de la fin du XDC siècle et du dé réinterprétation du monde des
but du XX'' siècle, où l'on considérait qu'un dinosaures et de leur aspect.

N° 999 . DÉCEMBRE 2000 . awitiesM; 177

 A SANG CHAUD OU A SANG FROID?
• Avaient-ils une peau de
crocodile, des plumes d'oiseau
ou un cuir poilu?
Autrement dit : les
dinosaures avaient-ils
le sang chaud ou froid?
La question taraude les
paléontologues depuis 1861,
date de la découverte
d'Archéoptéryx dans des
sédiments marins du Jurassique
inférieur, en Bavière. Ilfut
d'emblée considéré comme
un oiseau à cause de ses ailes
et de ses plumes, alors que
sa longue queue est bien
celle d'un reptile. En 1868,
le naturaliste britannique Thomas
Huxley,fervent disciple de
Charles Darwin, est le premier
à se demander si les dinosaures
n'auraient pas été des animaux à
sang chaud (comme les oiseaux)
plutôt qu'à sang
froid (comme les
reptiles). En comparant
l'anatomie de
l'archéoptéryx et celle
d'un autre fossile
bavarois, le petit
Compsognathus,
il recense quatorze
caractéristiques
communes et voit entre eux
un lien de parenté.
L'hypothèse de Huxley tomba
dans l'oubli, puis elle resurgit
dans les années 70, après la
découverte de plusieurs fossiles
de dinosaures proches des
oiseaux, comme Deinonychus
et Oviraptor. En 1975, l'Américain
Robert Bakker jeta finalement
le pavé dans la mare en affirmant,
dans un célèbre article
du Scientific American, que
les dinosaures étaient
les ancêtres directs des oiseaux
contemporains.
Il développa un
argumentaire assez
logique sur
l'homéothermie (température
interne indépendante
de la température extérieure)
des dinosaures, en
s'appuyant sur leur posture,
leur niveau d'activité et leur
taille - sans qu'aucune preuve
concrète ne vienne étayer
sa démonstration...On comprend
'émoi provoqué par
la découverte, annoncée
au printemps 2000, d'un cœur
de dinosaure retrouvé dans un
squelette fossilisé, dans le Dakota
du Sud (Etats-Unis). D'après les
paléontologues de l'université de
Caroline du Nord, qui ont scanné
l'organe, celui-ci, constitué de
quatre chambres et d'un seul
système artériel, est plus proche
de celui des oiseaux que de celui
des reptiles. Mais de nouvelles
études, menées par le géologue
Earle McBride, de l'université du
Texas, semblent indiquer que le
cœur fossilisé de Thescelosaurus
ne serait qu'une concrétion...
On ne sait donc toujours rien
de l'apparence de ces créatures
si populaires et si mal connues.

des données paléontologiques, négligées
pendant des décennies. Une nouvelle fau
ne émerge, constituée de créatures très di-
\erses parfaitement adaptées à leur milieu.
Au-delà des reconstitutions de squelettes,
les recherches se diversifient afin de conce
voir la morphologie globale des dino
saures. Certains scientifiques s'attachent à
identifier les points d'insertion des muscles
sur le squelette, car la musculature déter
mine pour une grande part l'allure généra
le. Les résultats sont déroutants. Selon les
équipes, les reconstitutions diffèrent consi
dérablement, notamment en ce qui concer
ne les estimations de poids.
« Deux méthodes sont utilisées », racon
te le paléontologue Eric Buffetaut, direc
teur de recherche au Centre national de la
recherche scientifique. « La première
consiste à extrapoler le poids à partir d'une
maquette, en prenant pour référence la
ma.sse d'un reptile actuel. La seconde a été

178 SEmadHa N** 999 •DÉCEMBRE 2000


D. M. HENDERSON
mise au point il y a une dizaine d'années.
Des zoologistes ont dégagé une constante
entre le poids de l'animal et la circonfé
rence de son fémur. Mais, si elle fonction
ne pour les animaux actuels, elle ne peut-
être qu'approximative quand il s'agit de
la transposer aux dinosaures. »
UN SAUROPODE EN3D
Donald M. Henderson, de l'université
John Hopkins, à Baltimore (Maryland),
tente de comprendre comment se dépla
çaient les dinosaures. Pour ce faire, il a dé
veloppé un modèle mathématique et
informatique qui permet de voir comment
les membres bougent au cours d'un cycle
complet de marche, en prenant en compte
les mouvements mécaniques et les forces
produites par les muscles. L'année derniè
re, Haims-Christian Gunga, un biologiste
de l'université de Berlin, a quant à lui
reconstitué un sauropode en 3D pour éva
luer avec précision l'emplacement et la
taille de certains organes. Il a estimé que
son cœur pesait 386 kg et que
ses poumons, de la taille d'ime
armoire normande, conte
naient 5,8 m' d'air!
Reste la question délicate de
l'aspect extérieur. A quoi pou
vait bien ressembler leur épi-
derme (qui ne se fossilise
généralement pas) ? Les em
preintes de certains gros dino
saures, comme les hadro-
saures, les cératopsiens ou les
sauropodes, ont cependant été
retrouvées aux Etats-Unis et
au Canada. Elles suggèrent
une sorte de cuir rehaussé de
tubercules, à mi-chemin entre
l'éléphant et le crocodile. Les dinosaures
plus petits avaient-ils le même genre de
peau? La réponse est venue de Chine. De
puis 1996, on découvTe, sur des sites de la
province du Liaoning, des restes d'épider-
me de petits dinosaures comme le sino-
sauroptéryx, protégés par la finesse des
grains qui composent les sédiments la
custres. « Cela ressemble à des poils, mais
Pas à pas on hésite à utiliser ce terme, réservé aux
La marche fait mammifères », commente Eiic Buffetaut.
le muscle I
Pour estimer ÉCAIUES ET PLUMES^
leur taille, pour
comprendre Certains petits théropodes, Protarchaeop-
comment teryx et Caudipteryx, portaient sur les
les dinosaures membres antérieurs et la queue de véri
se déplaçaient,
tables plumes, pourvues d'un axe central,
le chercheur
de barbes et de barbules. Mais les bras de
américain Donald
M.Henderson ces animaux sont beaucoup trop courts
utilise pour leur avoir permis de voler. Les
l'informatique.
plumes servaient-elles juste à maintenir la
température du corps ? Le débat fait rage
dans la communauté des spécialistes. Elles
suggèrent en tout cas que les écailles
n'étaient pa.s de règle chez ces animaux
Le nouveau préhistoriques, et que les plumes étaient
canon peut-être beaucoup plus répandues qu'on
Dans Dinosaure, ne l'imaginait jusqu'ici. Il y a deux cents
même les ans, on cherchait l'ombre des dinosaures
brachiosaures, chez les reptiles et les lézards. Au siècle
hauts comme un
immeuble de trois
prochain, c'est plutôt parmi les oiseaux,
étages, se meuvent leurs descendants, qu'il faudra chercher un
avec souplesse. lointain reflet de leur image. •
' 999• DÉCEMBRE 2000 • SwnasJlie 179
TePr
PAR VÉRONIQUE ROCHEWSKY

Bicyclette
en chambre
Bien De l'exercice en chambre,
enveloppés grâce à ce modèle
de bicyclette qui possède
La plieuse Rose Bros permet
un frein manœuvrable
l'enveloppement, sous forme
depuis le guidon (pour varier
de papillotes, de 500 bonbons
l'effort demandé au sujet,
par minute au moyen
comme sur la route),
de papier d'aluminium doublé
une rampe dont on peut
de papier paraffiné.
régler le pourcentage,
Cette machine peut utiliser
un compteur et un indicateur
60 mètres carrés de bande
permettant de connaître à la
d'aluminium par heure
fois la vitesse et la distance
de travail. L'aluminium est
fictivement parcourue.
de plus en plus utilisé pour
la conservation des produits
alimentaires. DECEMBRE 1935
Les vols à grande vitesse et à grande
distance dans les hautes altitudes se
heurtent à deux difficultés : l'alimentation
du moteur, et le maintien d'une respiration
normale pour les aviateurs.
Voici le premierscaphandre
"stratosphérique" français : ilassure Pêche et méthode
au pilote l'atmosphère convenable, La première campagne d'études
océanographiques menée par
sans limiter sa liberté de mouvement. le Président-Théodore-Tissier, au
service de l'Office national des
Pèches, a permis d'établir que
Oreilles géantes le Gulf-Stream n'existait pas...
Le "télécinémètre" est utilisé en France pour déceler L'hypothèse d'une extension
à distance, par l'écoute, l'approche d'une escadrille et d'une contraction
d'avions. Sur chaque oreille géante, quarante-deux périodiques des eaux tropicales
alvéoles - simples pavillons reliés au moyen expliquant les variations
de tuyaux sonores à des "écouteurs" que de température et de salinité
les observateurs placent sur leurs oreilles. permettrait de mieux connaître
Chacun d'eux entend le bruit de l'avion les migrations des espèces
avec un maximum d'intensité, des volants et de pêcher de façon
permettant d'orienter l'ensemble de l'appareil. plus méthodique et fructueuse.

Directeur de la publication : Paul Dupuy. Dépôt légal n°84007.

N°de commission paritaire : 1005 K79977 du 12 octobre 2000.
Printed in Italy. Photogravure :Goustard. Imprimerie : Nuovo instituto italiano d'arti grafiche.
Découvrez la souris qui va faire évoluer I espece

Plus d'un million de personnes ont deja adopte la souris de demain.

éai"pée de la technologie optique Int^ïEye .Finies les tx)uies qui

s'encrassent et qui ralentissent le mouvement. Les souris gardent leur

niveau de précision d'origine et ont une durée de vie plus longue.

Plus d'I million <d exemplaires déjà vendus.

Microsoft
w m(c/-050'f.eoni 'raiice.'Oe^ous.'aecesso/res
 AU CŒUR DE LA PRESSION

• r:-
•H-t'-» »».'j„ '^-,"1 ' -X «ri:™ ^ - y ,. .

A_-\y- -: .*?••",**•."'• ' '.< '.«

;;:l'abus KA]R.Qf|_Esi::w '«a*" ' f'/' -tî -'

santé, aco»spM||R,AVEc modération.
é&.