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Syndromes thalassémiques
M. de Montalembert
Les syndromes thalassémiques sont un groupe très hétérogène de maladies génétiques, de transmission
autosomique récessive, caractérisées par l’insuffisance de production d’une chaîne de globine : chaînes a
pour les a-thalassémies, chaînes b pour les b-thalassémies. C’est le déséquilibre du ratio a/non a qui
génère la maladie, car les chaînes célibataires altèrent la membrane érythrocytaire, ce qui provoque une
hémolyse, et accélèrent l’apoptose. La sévérité clinique et biologique de l’anémie est très variable selon la
profondeur du déséquilibre du ratio chaînes a/chaînes non a. Les thalassémies a sont plus fréquentes en
Asie. La délétion d’un ou de deux gènes a est asymptomatique ; elle est évoquée devant une microcytose
sans carence en fer ni b-thalassémie. La délétion de trois gènes a entraîne une hémoglobinose H, où la
production d’hémoglobine est généralement de 6 à 10 g/dl. La délétion de quatre gènes a est létale. Les
b-thalassémies sont très fréquentes dans le Bassin méditerranéen et en Asie. Les b-thalassémies
hétérozygotes sont évoquées devant une élévation du taux d’hémoglobine A 2 . Elles sont
asymptomatiques mais justifient un conseil génétique avant une conception. Les b-thalassémies
homozygotes peuvent être intermédiaires (la production d’hémoglobine est généralement de 6 à 10 g/dl)
ou majeures, et exiger dans ce dernier cas des transfusions mensuelles. Le pronostic des thalassémies
majeures a été spectaculairement amélioré par la mise au point de régimes transfusionnels réguliers et la
mise à disposition d’une chélation efficace du fer.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan ■ Physiopathologie
¶ Introduction 1
des thalassémies
¶ Physiopathologie des thalassémies 1 Les syndromes thalassémiques sont la conséquence d’une
¶ Syndromes a-thalassémiques 2 insuffisance de la synthèse d’une ou plusieurs chaînes de
Épidémiologie 2 globine. Selon la chaîne insuffisamment synthétisée, on distin-
Manifestations cliniques et biologiques 2 gue les a-, b-, d-, db-, cdb-thalassémies. De multiples défauts
¶ Syndromes b-thalassémiques 3
moléculaires sont en cause et aboutissent à déséquilibrer le ratio
Épidémiologie 3
entre les chaînes a et b, normalement autour de 1,00 ± 0,1 chez
Manifestations cliniques et biologiques 3 l’adulte. Ce sont, en fait, les chaînes « célibataires », non
appariées, qui provoquent la physiopathologie de la maladie, et
¶ Hétérozygoties composites E/b-thalassémies 7 la sévérité clinique des syndromes thalassémiques est corrélée au
Épidémiologie 7
degré du déséquilibre du ratio a/non a [2] . Ainsi, chez les
Physiopathologie 7
patients atteints de forme sévère de b-thalassémie, on a montré
Manifestations cliniques et biologiques 7
des agrégats de chaînes a déposés sur la membrane squelettique
Traitement 7
érythrocytaire. Ces agrégats induisent des anomalies de l’hydra-
¶ b-thalassémies intermédiaires de transmission dominante 7 tation et de la déformabilité cellulaire, avec rigidification des
globules rouges. Leur plasticité n’étant plus suffisante pour
circuler dans les microvaisseaux et franchir les sinus du système
réticuloendothélial, les globules rouges sont hémolysés. Les
chaînes de globine en excès altèrent aussi la membrane érythro-
cytaire et génèrent des radicaux libres de l’oxygène. Les mem-
branes érythrocytaires expriment anormalement la phosphatidyl
■ Introduction sérine, ce qui favorise leur élimination par les macrophages.
En plus de l’hémolyse périphérique, l’anémie est aussi
Les thalassémies sont parmi les maladies génétiques les plus expliquée dans la b-thalassémie par une érythropoïèse ineffi-
fréquentes dans le monde : on estime à 1,67 % la prévalence cace, conséquence d’une apoptose accélérée [1, 2]. Le nombre des
des a- et b-thalassémies hétérozygotes [1]. précurseurs érythroïdes est multiplié par 5 à 6 chez les patients
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thalassémiques, et le nombre des cellules apoptotiques par 15. Les a-thalassémies les plus fréquentes n’altèrent qu’un gène a
L’augmentation de l’apoptose serait moins marquée dans les et ne sont responsables d’aucune manifestation : ce sont les a+ -
a-thalassémies. thalassémies hétérozygotes (- a/a a), dites a-thalassémies de type
L’inflation érythroïde dans les espaces médullaires est respon- 2 ou silencieuses. Biologiquement, il existe à la période néona-
sable des déformations osseuses caractéristiques des syndromes tale un taux très modérément augmenté (1 à 2 %) d’hémoglo-
thalassémiques. bine Bart’s (Hb Bart’s, tétramère c4). L’hémogramme est normal
L’importance des phénomènes est en fait variable selon le dans 50 % des cas ; ou peut montrer une hypochromie et une
génotype. Les syndromes thalassémiques sont ainsi caractérisés microcytose modérées. Le diagnostic peut être fait par biologie
par des anémies hémolytiques de présentation clinique très moléculaire.
variable. Ils se transmettent le plus souvent sur un mode L’inactivation de deux gènes a est responsable des différentes
autosomique récessif. formes d’a-thalassémies de type 1. Il peut s’agir de deux gènes
a en cis sur le même chromosome (- -/a a, a 0 -thalassémie
hétérozygote), ou en trans sur chaque chromosome (- a/- a, a+ -
■ Syndromes a-thalassémiques thalassémie homozygote). L’a0-thalassémie hétérozygote est
fréquente chez les Asiatiques et les Méditerranéens et quasi
Les défauts moléculaires en cause étant détaillés ailleurs, nous
absente chez les sujets noirs africains ou antillais, qui ont
rappelons seulement ici que les a-thalassémies sont le plus
fréquemment des formes a + . Il n’y a pas de conséquence
souvent la conséquence de la délétion d’un ou plusieurs gènes a.
clinique. Biologiquement, les nouveau-nés ont un taux plus
élevé d’Hb Bart’s (5 à 10 %). À l’âge adulte, l’hémogramme
Épidémiologie révèle une microcytose (70 ± 5 fl), une hypochromie, un taux
Les a-thalassémies sont particulièrement fréquentes en Asie normal ou un peu bas d’hémoglobine A2 (HbA2) et un taux
du Sud-Est et en Chine. Leur prévalence est de 3 à 5 % à Hong normal d’hémoglobine F (HbF). Le diagnostic peut être
Kong et peut atteindre 30 à 40 % en Thaïlande et au Laos [3, 4]. confirmé par l’étude de la synthèse des chaînes in vitro, ou par
Elles sont aussi fréquentes en Afrique, surtout équatoriale, l’étude du génome a en biologie moléculaire.
moins présentes en Afrique du Nord et australe (fréquences La délétion de trois gènes a sur le chromosome 16 est
géniques observées entre 0,06 et 0,41) [5]. responsable d’une hémoglobinose H dite délétionnelle (- -/- a).
C’est la forme la plus fréquente d’hémoglobinose H. Les chaînes
non-a en excès s’apparient, sous forme d’Hb Bart’s à la nais-
Manifestations cliniques et biologiques sance et de tétramères b4 (hémoglobine H) au fur et à mesure
Il existe chez le sujet normal deux gènes a (a1 et a2) sur que les chaînes b se substituent aux chaînes c. Cette affection
chaque chromosome 16, donc quatre gènes a fonctionnels. Il atteint surtout les patients orientaux ou méditerranéens,
existe donc quatre tableaux selon l’inactivation d’un, deux, trois exceptionnellement les sujets noirs, africains ou antillais.
ou quatre gènes a (Tableau 1). Les anomalies géniques impli- Plus rarement, l’hémoglobinose H est causée par la délétion
quant a2 sont plus sévères que celles impliquant a1, car le gène de deux gènes de l’a-globine d’un chromosome 16 associée à
a2 produit deux à trois fois plus d’acide ribonucléique (ARN) une anomalie a + sur l’autre (mutation, insertion ou petite
messager a-globine que le gène a2. délétion). Les formes non délétionnelles sont habituellement
Tableau 1.
Principaux syndromes a-thalassémiques : relation entre le génotype et le phénotype.
Nombre de gènes Dénomination Dénomination Retentissement clinique Biologie Répartition
délétés génotypique phénotypique
1 - a/a a a-thalassémie de type 2 « Silencieuse » Nouveau-né : 1 à 2 % Hb Bart’s
(c4)
Adulte : HbA1 : 98 % ; HbA2 :
2%
Hémogramme normal
3 Hémoglobinose H a-thalassémie majeure Très variable en fonction Nouveau-né : Hb Bart’s (c4) Asie du Sud-Est, Chine,
délétionnelle de la nature génétique 10 à 30 % ; HbH (b4) 10 à 30 % Moyen-Orient,
- -/- a de la maladie Adulte : HbH (b4) ; 1 à 30 % ; Méditerranée
Anémie hémolytique HbA1 : 70 % ; HbA2 : 3 à 6 % Afrique, Antilles : rare
microcytaire hypochrome
4 - -/- - Hydrops foetalis Mort in utero ou à la période Hb Bart (c4) 80 à 90 % Cause de 25 % environ
néonatale HbH (b4) ≈10 % des décès périnatals dans
le Sud-Est asiatique
Hb Portland ≈10 %
2 Hématologie
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Épidémiologie
On a recensé plus de 200 mutations, de distribution géogra-
β-thalassémie homozygote
phique déterminée, à l’origine de syndromes b-thalassémiques
(des délétions sont plus rarement retrouvées). Initialement On classe les b-thalassémies homozygotes selon que la
décrite dans les populations du Bassin méditerranéen, la synthèse des chaînes b est supprimée (forme b0) ou seulement
b-thalassémie est aussi très répandue dans tout le Moyen- diminuée (b+).
Orient, le sud et l’est de l’Asie, l’Afrique de l’Ouest et les C’est la profondeur de l’anémie et l’importance des besoins
Antilles. La b-thalassémie est rare dans les populations originai- transfusionnels qui permettent de classer les thalassémies en
res du nord de l’Europe. formes majeurs (maladie de Cooley) ou intermédiaires. Cette
Hématologie 3
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4 Hématologie
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est possible et peut aussi se traduire par une majoration des être interrompu et le taux de polynucléaires neutrophiles
besoins transfusionnels. L’allo-immunisation antiérythrocytaire surveillé plus fréquemment. D’autre part, de nombreuses
est une complication relativement rare depuis l’utilisation études plaident pour un effet cardioprotecteur de la déféri-
systématique de produits phénotypés en Rh-Kell, puisque la prone, qui serait supérieur à celui de la déféroxamine. Une
majorité des anticorps rencontrés autrefois apparaissaient dans étude a comparé les modifications du T2* cardiaque chez des
ces systèmes. patients b-thalassémiques après 1 an d’administration rando-
Traitement de la surcharge en fer. Un concentré érythrocytaire misée soit de défériprone à la dose de 92 mg/kg/j, soit de
de 280 ml apporte environ 200 mg de fer. L’organisme ne déféroxamine à la dose de 43 mg/kg/j [22] . Le T2* et la
dispose pas de moyens naturels d’évacuation de ce fer, qui se fraction d’éjection ventriculaire gauche ont augmenté signi-
dépose d’abord dans le foie et la rate, puis dans les glandes ficativement (p = 0,02 et 0,003 respectivement) dans le
endocrines et le cœur. Dans les pays développés, la surcharge en groupe défériprone versus le groupe déféroxamine. Une étude
fer est désormais la première cause des complications et de la rétrospective a été menée chez plus de 500 patients italiens
mortalité chez les patients thalassémiques. traités par défériprone ou déféroxamine. À la fin de la période
d’observation de 9 ans, 52 évènements cardiaques, dont dix
• Quantification du degré de surcharge en fer. Parmi les
décès, ont été observés dans le groupe déféroxamine, versus
différentes méthodes d’évaluation de la surcharge en fer, la
aucun événement (létal ou non) dans le groupe déféri-
mesure de la ferritine sérique est la plus simple et la plus
prone [23]. Enfin, de nombreuses équipes utilisent des traite-
utilisée. L’interprétation de son taux doit tenir compte de
ments combinés (défériprone quotidien plus déféroxamine 2
l’état hépatique (augmentation en cas de cytolyse importante) à 6 nuits/semaine), avec pour hypothèse un effet shuttle entre
et d’un possible état inflammatoire ou infectieux. On a ces deux molécules : la défériprone, plus petite et lipophile,
montré qu’une maladie cardiaque pouvait se constituer entre mieux dans les cellules et la déféroxamine excrète
quand la ferritinémie était régulièrement supérieure à efficacement le fer dans les urines [24]. Un autre chélateur oral
2 500 ng/ml [17]. L’étude du fer non lié à la transferrine (non- a été commercialisé en 2007 en France, le déférasirox
transferrin bound iron, NTBI) et du fer plasmatique libre (labile (Exjade®). Il a pour avantages majeurs une administration
plasma iron, LPI), qui sont les formes toxiques du fer pour les orale quotidienne unique, l’absence de toxicité hématologi-
tissus, serait très intéressante mais leur dosage est réservé à que, et surtout une efficacité chélatrice comparable à celle de
des laboratoires de recherche. La mesure du fer intrahépatique la déféroxamine, ceci ayant été montré par une série d’études
par ponction-biopsie est précise mais invasive. Ceci explique comparatives méthodologiquement irréprochables [25]. Les
l’intérêt porté aux méthodes de quantification du fer dans le études sur la fonction cardiaque sont prometteuses. La seule
foie et le cœur par résonance magnétique. On peut mainte- réserve vis-à-vis de ce chélateur oral est l’incertitude sur la
nant évaluer en routine, dans les nombreux centres disposant tolérance rénale au long cours. Près d’un tiers des patients
d’appareils d’imagerie par résonance magnétique (IRM)-1,5 T, traités ont une élévation dose-dépendante de la créatininé-
la quantité de fer intramyocardique par la mesure du temps mie, qui reste toutefois le plus souvent dans les limites de la
de relaxation T2* [18-20]. La valeur seuil du T2* en dessous de normale. Le mécanisme de la toxicité rénale est à l’étude.
laquelle on diagnostique une surcharge en fer myocardique L’introduction d’un traitement par déférasirox impose une
est de 20 ms. Une étude menée chez 109 patients thalassé- surveillance hebdomadaire de la clairance de la créatinine au
miques italiens a montré que tous ceux qui avaient une cours du premier mois, puis mensuelle. Les autres effets
dysfonction ventriculaire avaient un T2* myocardique indésirables les plus fréquents sont des symptômes digestifs
inférieur à 20 ms [21]. Fait important à souligner, les degrés de (nausées, vomissements, douleurs abdominales) dans environ
surcharge hépatique et cardiaque ne sont pas constamment 10 % des cas et des rashes cutanés dans 8 % des cas, qui
corrélés entre eux. régressent en règle. La posologie recommandée est de 10 à
• Chélateurs du fer. La déféroxamine (Desféral®) a été long- 30 mg/kg/j, en règle 20 mg/kg/j, à adapter en fonction de
temps le seul chélateur du fer disponible. Il a été utilisé à l’importance de la surcharge en fer préexistante et des apports
partir de 1975 sous forme intramusculaire, à partir de transfusionnels. Enfin, tous les chélateurs (déféroxamine,
défériprone, déférasirox) nécessitent une surveillance annuelle
1980 sous forme d’injections sous-cutanées sur 8-10 heures (à
des fonctions auditives et visuelles.
la dose moyenne de 40 mg/kg/j). L’histoire de la thalassémie
Splénectomie. Le développement d’un hypersplénisme est
est étroitement liée à celle de la déféroxamine et le pronostic
pratiquement constant dans la thalassémie majeure. Il apparaît
a longtemps dépendu presque uniquement de la régularité
en règle vers 6-8 ans, parfois plus tard chez des patients soumis
avec laquelle les patients ont supporté de poursuivre ce
d’emblée à des apports transfusionnels élevés [15] . Dans la
traitement extrêmement contraignant. Un chélateur oral, la
grande majorité des cas, un hypersplénisme est évoqué devant
défériprone (anciennement dénommé L1 ), est disponible
une augmentation des besoins transfusionnels d’année en
depuis le début des années 1990 et commercialisé sous le année, avec parfois constatation d’une leucopénie ou d’une
nom de Ferriprox®. Les premières études cliniques n’étant pas thrombopénie. On estime actuellement qu’une consommation
comparatives, les données initiales d’efficacité ont été annuelle supérieure à 200 ml kg–1 de concentrés érythrocytaires
considérées en France comme insuffisantes, alors que les pour maintenir un taux d’hémoglobine moyen proche de
données de toxicité mettaient en évidence un risque rare 12 g dl–1 doit faire évoquer un hypersplénisme et conduire à
mais réel d’agranulocytose. C’est pourquoi la défériprone ne une splénectomie. La vaccination antipneumococcique et la
dispose que d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) prise biquotidienne de phénoxyméthylpénicilline (Oracilline®)
restreinte « au traitement de la surcharge en fer chez les sont nécessaires. Le risque thromboembolique est majoré chez
patients qui présentent une thalassémie majeure et pour les patients splénectomisés.
lesquels un traitement par la déféroxamine est contre- Supplémentation en acide folique. Elle est systématique (5 mg/j).
indiqué ou inadapté ». Avec 15 ans environ de recul, des Pronostic de la thalassémie chez les patients traités par
éléments ont pu être précisés ou mis en évidence. D’abord, transfusion et chélation.
les risques de neutropénie (polynucléaires neutrophiles Atteinte cardiaque. Les traitements modernes ont totalement
< 1,5 109/l) et d’agranulocytose (polynucléaires neutrophiles transformé le pronostic de la b-thalassémie : 68 % des patients
< 0,5 109/l) ont été chiffrés à respectivement 2,5 et 0,5 cas italiens nés après 1970 ont atteint l’âge de 35 ans [14]. Il existe
pour 100 patients-années. Ces observations ont conduit à trois grandes cohortes de patients qui permettent d’établir la
recommander formellement que le traitement fasse l’objet prévalence des complications : l’une de 342 patients aux États-
d’une surveillance hebdomadaire du nombre de polynucléai- Unis [26], l’autre de 539 patients à Chypre [27], la dernière de
res neutrophiles. Le traitement doit être interrompu si les 1 073 patients italiens [14]. La principale cause de décès reste
neutrophiles sont < 1,5 109/l. De même, si un patient traité l’atteinte cardiaque par hémochromatose, responsable respecti-
par la défériprone développe une infection, le traitement doit vement de 53 % et 67 % des décès dans les cohortes chypriote
Hématologie 5
13-006-D-17 ¶ Syndromes thalassémiques
et italienne. Les lésions histologiques rapportées à l’hémosidé- L’expérience la plus importante est celle de l’équipe de Pesaro
rose sont des dépôts de fer dans les cellules myocardiques, en Italie. L’étude de plus de 200 transplantations médullaires
notamment ventriculaires, et dans les voies de conduction. Des chez des enfants thalassémiques âgés de moins de 16 ans a
lésions de fibrose existent à un stade plus avancé. Les signes permis à Lucarelli et al. de relever trois facteurs pronostiques :
cliniques et électriques de l’atteinte cardiaque (hypertrophie l’existence d’une fibrose portale, la présence d’une hépatoméga-
ventriculaire gauche, épanchement péricardique, troubles du lie et l’inadéquation de la chélation sont des facteurs péjoratifs
rythme et/ou de la conduction, insuffisance cardiaque conges- significativement associés à une diminution des pourcentages de
tive) sont présents à un stade tardif de la surcharge en fer. C’est survie et de survie sans maladie. Les probabilités de survie, de
dire l’intérêt de la dépister précocement par imagerie T2*, à un survie sans maladie et de récurrence sont respectivement de
stade où l’intensification de la chélation peut permettre une 94 %, 94 %, et 0 % dans le groupe ne présentant aucun de ces
amélioration de la fonction cardiaque. Vingt-trois pour cent des facteurs de risque [35]. Ces très bons résultats ont fait discuter la
patients américains âgés de plus de 25 ans nécessitent un transplantation médullaire chez des patients présentant des
traitement tonicardiaque. Ces chiffres reflètent l’extrême conditions initiales moins favorables. Les probabilités de survie
difficulté pour les patients d’appliquer correctement le traite- à 5 ans sont clairement moins bonnes chez des patients âgés de
ment par déféroxamine, seul traitement disponible jusqu’à ces moins de 17 ans associant les trois facteurs de risque, mais
toutes dernières années. Les patients italiens dont le taux de diffèrent selon que le conditionnement a comporté plus ou
ferritine était supérieur à 2 500 ng/ml avaient un risque de moins de 200 mg/kg de ciclosporine (57 % et 74 % respective-
défaillance cardiaque multiplié par 11,3 (intervalle de confiance ment). Dans cette même catégorie de patients, le pourcentage
à 95 % : 5,25-24,2). de rejets varie selon que les patients ont reçu plus ou moins de
Atteintes hépatique et endocrinienne. Les autres complications de 100 transfusions de globules rouges (53 % et 24 % respective-
la surcharge en fer sont l’atteinte hépatique (cirrhose clinique ment) [36] . La même équipe a réalisé des greffes de moelle
chez 6 % des malades américains âgés de plus de 25 ans, allogénique chez des patients âgés de 17 à 35 ans et rapporte
cirrhose histologiquement prouvée chez 15 % d’entre eux) et les des pourcentages de survie, de survie sans rejet et de rejet
endocrinopathies : hypothyroïdie chez 17 % des patients respectivement de 66 %, 62 %, et 4 % [37]. Enfin, des greffes de
américains âgés de plus de 25 ans, hypoparathyroïdie, diabète moelle ont également été réalisées à partir de donneurs HLA-
et hypogonadisme hypogonadotrope chez respectivement 9 %, compatibles non familiaux. Dans une série de 68 patients
21 %, 62 % d’entre eux. Aucune anomalie endocrinienne n’a thalassémiques, les pourcentages de survie et survie sans
été retrouvée chez les patients américains âgés de moins de maladie ont été respectivement de 79,3 et 65,8 % [38]. Les sangs
15 ans. Dans cette série, 11 grossesses sont survenues chez huit de cordon ombilical sont une autre source possible de cellules
des 101 femmes âgées de plus de 18 ans. Sept bébés bien souches hématopoïétiques. Les greffes de sang de cordon
portants sont nés ; il y a eu deux fausses couches spontanées et peuvent être apparentées [38], avec des résultats superposables à
deux interruptions de grossesse. Dans la série italienne, les ceux observés à partir de la moelle, ou non apparentées, avec
prévalences de l’hypothyroïdie, du diabète et de l’hypogona- un ou deux sangs de cordons [39]. La mortalité et le risque de
disme hypogonadotrope sont respectivement de 10,8 %, 6,4 % maladie du greffon contre l’hôte [40] sont tels que la greffe non
et 54,7 %. apparentée n’est pas recommandée en routine aujourd’hui.
Ostéoporose. Une complication devenue plus fréquente avec Diagnostic prénatal. Il est réalisable dès 10 semaines de
l’allongement de l’espérance de vie est l’ostéoporose [28]. Son grossesse, à partir d’un prélèvement de villosités choriales, à
explication est sans doute multifactorielle : hyperplasie condition que les deux mutations en cause aient été préalable-
érythroïde, surcharge en fer, endocrinopathies, voire prédispo- ment identifiées chez le cas index et/ou les parents. Sinon, une
sition génétique. Différentes molécules de la famille des étude de ségrégation des marqueurs acide désoxyribonucléique
biphosphonates sont à l’étude [29]. (ADN) du gène b-globine peut être réalisée par méthode indi-
Complications thromboemboliques. Les complications throm- recte si une étude de l’ADN a pu être faite préalablement chez
boemboliques ont une prévalence accrue chez les patients le patient index ou ses parents, voire ses germains, et a permis
thalassémiques [14], particulièrement s’ils ont été splénectomisés. d’identifier le chromosome 11 porteur de la copie altérée du
Un taux élevé de facteurs de coagulation et l’externalisation de gène et celui porteur d’une copie normale [41].
la phosphatidyl sérine sur la membrane du globule rouge Thérapie génique. Elle représente évidemment un grand
peuvent contribuer à ce risque [30]. espoir pour des patients atteints de formes sévères qui
Infections virales post-transfusionnelles. Les patients thalassémi- n’auraient pas de donneur HLA-compatible. Elle nécessite
ques sont une des populations les plus exposées au risque de l’obtention d’une méthode de transfert génique dans des
contamination virale post-transfusionnelle. Un travail mené en cellules souches hématopoïétiques aboutissant à un taux
1990 auprès de 305 patients thalassémiques majeurs français, d’expression du gène b-globine suffisant, tissu-spécifique et
italiens et belges chiffrait la prévalence des anticorps anti-virus stable. Les lentivirus, rendus non réplicatifs, ont l’avantage de
de l’immunodéficience humaine (VIH) à 0,7 % (patients pouvoir être intégrés même dans des cellules quiescentes. Ils
contaminés avant le dépistage systématique chez les donneurs), peuvent être enrichis de séquences dites « insulatrices » visant à
anti-human T-cell lymphoma virus (HTLV) I à 0,7 %, antivirus de empêcher l’activation en cis de gènes avoisinant le site d’inté-
l’hépatite C (VHC) à 34,1 %, anticytomégalovirus (CMV) à gration. Des travaux initiaux prometteurs chez la souris [42, 43]
69,5 %. Neuf patients étaient porteurs de l’antigène HBs [31]. Un ont conduit à la mise en place d’un essai clinique chez l’adulte,
problème majeur rencontré dans la population thalassémique coordonné à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
adulte est donc l’infection par le VHC, qui associe sa toxicité
b-thalassémie intermédiaire
hépatique propre à celle de l’hémochromatose. La détection
systématique du génome de l’hépatite C dans les dons de sang Signes cliniques et biologiques. C’est l’importance de
a considérablement réduit le risque de contamination transfu- l’anémie et des besoins transfusionnels qui amène à différencier
sionnelle (il était de l’ordre d’une contamination pour 6,5 mil- les malades thalassémiques homozygotes majeurs et intermé-
lions de dons de sang en France au début des années 2000). Les diaires. Les patients atteints de thalassémie intermédiaire ont
protocoles thérapeutiques actuels utilisent l’interféron a ou une production résiduelle d’hémoglobine de l’ordre de
l’interféron pégylé (PEG) seul [32], ou associé à la ribavirine [33, 6-11 g dl-1 ne requérant pas de transfusions mensuelles. La
34] . Les taux de négativation virale soutenue obtenus sont
sévérité de l’expression clinique résulte de la conjonction d’au
comparables à ceux de la population générale, mais l’utilisation moins trois facteurs, la mutation b-thalassémique en cause, le
de ribavirine entraîne une augmentation de 30 % à 40 % des nombre de gènes a, le taux de production de chaînes c capables
besoins transfusionnels. de s’apparier avec les chaînes a, éléments qui seront donc tous
Transplantation médullaire. Du fait de la lourdeur de la pris en compte pour tenter de prédire la gravité clinique de
maladie chez l’adulte, une greffe de moelle, même compte tenu l’affection [44] . Cette prédiction doit rester toutefois très
de son risque de morbidité et de mortalité, doit légitimement prudente, et seule l’observation des besoins transfusionnels
être proposée aux patients qui ont un donneur HLA compatible. permet de distinguer une thalassémie intermédiaire d’une forme
6 Hématologie
Syndromes thalassémiques ¶ 13-006-D-17
Hématologie 7
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quelques minutes à quelques heures. Les anomalies moléculaires [21] Anderson LJ, Holden S, Davis B, Prescott E, Charrier CC, Bunce NH,
sous-jacentes sont très diverses et ne sont pas développées ici. et al. Cardiovascular T2-star (T2*) magnetic resonance for the early
Il peut s’agir de délétions, de petites insertions ou de mutations diagnosis of myocardial iron overload. Eur Heart J 2001;22:2171-9.
ponctuelles. Certaines d’entre elles entraînent un décalage du [22] Pennell DJ, Berdoukas V, Karagiorga M, Ladis V, Piga A, Aessopos A,
cadre de lecture. et al. Randomized controlled trial of deferiprone or deferoxamine in
La physiopathologie de ces affections associe la présence beta-thalassemia major patients with asymptomatic myocardial
d’une chaîne de globine instable, qui précipite dans les précur- siderosis. Blood 2006;107:3738-44.
seurs érythroblastiques, et un excès de chaînes a libres. [23] Borgna-Pignatti C, Cappellini MD, De Stefano P, Del Vecchio GC,
Le diagnostic repose sur le séquençage du gène b. Il doit être Forni GL, Gamberini MR, et al. Cardiac morbidity and mortality in
évoqué en particulier s’il existe un phénotype de thalassémie deferoxamine- or deferiprone-treated patients with thalassemia major.
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Toute référence à cet article doit porter la mention : de Montalembert M. Syndromes thalassémiques. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Hématologie,
13-006-D-17, 2008.
Hématologie 9