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Le père

1. Evolution de la figure du père

a. Le père dans l’Antiquité


 Dans l’Antiquité le père avait le droit de tuer ses enfants. D’ailleurs, le mythe de la folie
d’Héraclès relate le meurtre de ses enfants et de sa femme orchestrée par la déesse même
du mariage et de la fécondité Héra qui l’empoisonne.
b. Figure paternelle traditionnelle et patriarcale au Temps Modernes
 Le père traditionnel est autoritaire, il se pense sage et donc plus apte à décider pour ses
enfants. Comme le montre l’épisode biblique du sacrifice d’Isaac, cette autorité est légitimée
par la religion. Sur le tableau le sacrifice d’Isaac de Caravage, on peut clairement voir un père
déterminé à égorger son fils et ce malgré la protestation désespérée de ce dernier hurlant de
terreur et d’incompréhension. Le patriarche semble ainsi imposer son choix, scellant l’avenir
d’Isaac.
 Le père, n’est pas qu’un père de ses enfants, c’est le père de famille. D’après l’Islam, selon un
hadith du prophète « L’homme est berger de sa famille et devra en rendre compte ». Le père
est responsabilisé de ses enfants et de sa femme devant Dieu. Ceci est perçu par les sociétés
arabe comme une preuve de l’autorité de ce dernier qui va d’ailleurs souvent pouvoir en
abuser, malgré le modèle de père miséricordieux qu’est le prophète. D’ailleurs, Taha Hussein
écrire l’autobiographie Le livre des jours où il parlera de son père qui le pousse à apprendre
le Coran et fait appel à un fqih, maître d’école coraniste, à qui il donnera le droit de battre
son fils en cas de besoin.
 Au-delà d’une prétendue légitimité religieuse, est apparue la légitimité de battre ses enfants,
accordée par la société. Dans une autre autobiographie, le pain nu, Mohammed Choukri
voue une haine tenace à son père à qui il fait référence tout au long de l’œuvre comme «  le
monstre », celui-ci est alcoolique et extrêmement violent à tel point qu’il « tord le cou
comme on essore un linge » de son frère, avant de retourner battre son épouse pour la faire
taire. Cette scène d’une extrême violence choquera plus du fait que c’est tabou que
l’évènement en lui-même

c. Figure du père contemporain


 Père plus tendre et compréhensif. Dans la gloire de Mon père de Marcel Pagnol  on assiste à
un portrait plein de fraîcheur d'un père tendre.
 C’est aussi un faible beaucoup plus faible qui se laisse même marcher dessus par son épouse
dans Vipère au Poing. En effet, en voyant ses enfants heureux après avoir chassé avec leur
père, la mère les enferme dans une chambre et les frappe jusqu’à épuisement, surtout Jean
qui a tenté de se défendre. Le père ne peut que remarquer les traces de coups sur le visage
de ce dernier mais il préfère ne rien dire.

2. Vers une disparition du père

d. Désintéressé par sa fonction paternelle au profit de son travail


professionnel
 Dans la société moderne, on assiste aussi à un désintérêt croissant des pères envers leurs
enfants, et leur famille en générale préférant se focaliser sur leur travail personnel. Dans de
nombreux cas, la mère qui est un intermédiaire entre les deux est à la raison d’un
éloignement d’autant plus marqué que le couple divorce et que la mère obtient la charge des
enfants. Ainsi, comme on peut le voir dans Taken 3 où le père Bryan n’a quasiment plus
d’autorité sur sa fille. Celle-ci discute de son voyage à Paris avec sa mère et ne demande que
la signature de son père insoucieuse de son avis sur la question.
e. Père absent et abandonne complétement sa famille
 C’est aussi un personnage qui disparait de plus en plus car il abandonne totalement ses
enfants. Dans sa chanson Papaoutaie, Stromae parle de son père qui les as abandonnés. Il
parle ainsi de son père absent et de sa volonté de le retrouver un jour. Le
titre Papaoutai utilise une forme de jeu de mots : Ce mot inventé joue entre les deux
sens : « Papa où t'es ? » et « empapaouter » signifiant « duper quelqu'un » en argot
rappelant le comportement de son père. Dans cette chanson à la musique entrainante,
Stomae éconce la souffrance d’un enfant délaissé par un père trop irresponsable.

f. Essor de la monoparentalité
 Le père n’est plus vu comme une nécessité partout. Essor de l’homoparentalité, il existe donc
à travers le monde des enfants qui n’ont pas de pères mais deux mères. Cette pratique est
légalisée dans 27 pays depuis les années 90.

Alors que le père biologique disparait comme on vient de le voir, apparait l’idée de père
éducateur qui remplit donc la fonction du père biologique à sa place

3. Des figures paternelles éternelles

g. Dans la religion
La figure paternelle dans la religion, surtout la religion chrétienne. En effet, la Sainte Trinité montre
bel et bien que Dieu et le père sont une et même personne. D’autre part, si lorsque l’on parle à un
prêtre on l’appelle mon père, c’est qu’il a bel et bien cette fonction de père éducateur et protecteur
pour nous.
Freud va au mettre en évidence ce lien entre la figure paternelle et la religion. Pour Freud  la religion
est une illusion, et non pas une erreur. Elle est enracinée dans des désirs très profonds, et très
communément partagés.
h. Dans l’histoire
Au fil du temps de nombreux, personnages historiques ont pris le rôle de père, surtout en Russie.
L’appellation « petit père » était utilisé pour les tsars, qui furent appelés tsar-petit-père. Le
tsar Pierre Ier de Russie aura ensuite le titre de Père de la Nation. Par la suite, le terme fut
appliqué à Joseph Staline, chef soviétique afin de renforcer par la propagande sa légitimité
politique. Il aura ainsi pour surnoms  père des peuples ou père des nations.
Gandhi, leader de la décolonisation en Inde aura aussi le surnom de père de la nation
puisque c’est un personnage mythique et important dans l’histoire Indienne.
Les créateurs des Etats-Unis d’Amérique : les pères fondateurs, signataires de la
Déclaration d’Indépendance au 16e

i. Dans les arts

La fonction de père est aussi retrouvée dans les arts avec par exemple Manet le père de
l’impressionnisme. Ils désignent les créateurs même des mouvements.

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