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N° d’ordre : 05 ISAL 0036 Année 2005

THESE

Comportement des sables et des mélanges


sable/argile sous sollicitations statiques et
dynamiques avec et sans « rotations d’axes »

Présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon

Pour obtenir
Le Grade de Docteur

Formation doctorale : "Génie Civil : Sols, Matériaux, Structures, Physiques du


Bâtiment"
Ecole doctorale : Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA)

Par
Antoine DUTTINE
Soutenue le 10 Juin 2005 devant la Commission d’examen :

Jury MM.

Président R. KASTNER Professeur


Directeur H. DI BENEDETTO Professeur
Rapporteur J.P. MAGNAN Professeur
Rapporteur D. LEVACHER Professeur
Invitée H. GEOFFROY Docteur
Invité B. CHAU Docteur

LABORATOIRE GEOMATERIAUX (LGM)


Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB –URA CNRS 1652)
ECOLE NATIONALE DES TRAVAUX PUBLICS DE L’ETAT (ENTPE)
ENTPE - URA 1652 -
INSA DE LYON
DEPARTEMENT DES ETUDES DOCTORALE
2004

Ecoles Doctorales et Diplômes d’Etudes Approfondies

habilités pour la période 2000-2004

ECOLES DOCTORALES RESPONSABLE CORRESPONDANT DEA INSA RESPONSABLE


n° code national PRINCIPAL INSA n° code national DEA INSA

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Sec 04.72.44.62.64 Fax 87.17 910634
EDA206 Fax 04.72.44.81.60
Sciences et Techniques du Déchet M. R. GOURDON
910675 Tél 87.53 Fax 87.17

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04.78.86.31.50 Fax 85.34
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(EDISS) Sec 04.72.72.26.75
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Matière Condensée, Surfaces et Interfaces M. G. GUILLOT
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MAI 2004

INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON

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Mai 2004

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****LAEPSI LABORATOIRE D’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DES PROCEDES ET SYSTEMES INDUSTRIELS
RESUME

Le comportement des sables et des mélanges sable/argile est étudié à partir du prototype « T4C StaDy »
développé au DGCB/ENTPE, qui est un appareil innovant de Torsion Compression Confinement sur Cylindre
Creux permettant d’appliquer des sollicitations statiques et dynamiques. Les sollicitations statiques
indépendantes de compression/extension, de torsion et de confinement autorisent l’accès à un chemin de
contrainte tri-dimensionnel et l’analyse de l’anisotropie induite par l’état de contrainte et la rotation des axes
principaux. Les sollicitations dynamiques sont générées par un dispositif de propagation d’ondes ultrasonores
comprenant des capteurs piézo-électriques. Le système innovant de mesure locale des déplacements permet
l’analyse du comportement pour des déformations de quelques 10-6m/m jusqu’à la rupture (quelques 10-2m/m).
La procédure expérimentale comporte des essais de compression « triaxiale » et des essais de torsion
pure à partir d’un état anisotrope de contrainte, au cours desquels des périodes de fluages, des sollicitations
cycliques de faible amplitude et des sollicitations dynamiques sont appliquées à différents états de contrainte.
Huit termes du tenseur rhéologique reliant incrément de contrainte et incrément de déformation sont
accessibles au travers des sollicitations cycliques de faible amplitude. Des propriétés diverses de ce tenseur sont
établies à partir des résultats expérimentaux. Certains termes de ce tenseur sont disponibles à partir des
sollicitations dynamiques et d’une analyse inverse. Des hypothèses de comportement élastique isotrope et
élastique isotrope transverse (orthotrope de révolution) sont considérées. Une bonne concordance entre ces deux
méthodes (statiques et dynamiques) est observée d’autant plus si l’hypothèse anisotrope est considérée. Les
déformations de fluage mesurées caractérisent le comportement visqueux de ces matériaux.
La modélisation proposée se fonde sur un formalisme tri-composante. Le comportement en petites
déformations (non visqueux) et le comportement visqueux sont traités respectivement par la première et la
troisième composante. Les simulations retranscrivent fidèlement les résultats expérimentaux statiques,
dynamiques et de fluage. L’application de la première composante à des essais dynamiques in situ (de type
cross-hole) est traitée sur un site de construction d’une centrale nucléaire. Les approches isotrope et anisotrope
proposées permettent de déterminer les paramètres de comportement des sols en place (saturés) et de leur
squelette granulaire, illustrant l’importance de considérer le caractère anisotrope du comportement des sols.

Mots-clés : rhéologie, milieux granulaires, petites déformations, hypoélasticité, visqueux, modèle visqueux
évanescent, ondes, dynamique, quasi-statique, cyclique, anisotropie, sables, mélanges sable/argile, rotation
d’axes, mesures locales, cross-hole, in situ

ABSTRACT

The behaviour of sands and mixtures of sand/clay are investigated by the means of the prototype “T4C
StaDy” developped at DGCB/ENTPE, which is an innovative torsion/compression device. Independent static
and dynamic loadings can be applied to a hollow cylinder specimen and the effects of induced anisotropy,
sudden or continous rotation of stress principle axes, investigated under three-dimensional stress paths. Dynamic
loadings are carried out thanks to piezo-electric transducers. The measurable strain range covers very small
strains (several 10-6m/m) to large strains (several 10-2m/m) with an innovative local measurement system.
A comprehensive series of triaxial compression tests and torsional shear tests (from an anisotropic
initial stress state) were performed including creep, small cyclic and dynamics loadings.
Eight terms of the compliance tensor linking strain and stress increments can be determined under small
cyclic loadings. Several properties of this tensor are reported. Inverse analysis of dynamic measurements gives
also several terms of the compliance tensor. Isotropic elasticity and transverse isotropic elasticity are considered.
Static and dynamic measurements show a good agreement all the more since transverse isotropic elasticity is
assumed in dynamic analysis. The viscous behavior of the materials can be characterized thanks to creep strains.
The proposed modelling is based on a three-component model. Small strain (non viscous) behaviour
and viscous behaviour are respectively simulated by the first and the third component. Experimental static,
dynamic and creep results are well predicted by the model. The first component is incorporated into field wave
propagation equations (cross-hole tests on a nuclear plant site) and allow to determine overall soils and soils
skeletons elastic properties under isotropic and anisotropic assumptions. Results enlighten the importance of
considering anisotropic soils behaviour.

Key-words : rheology, granular media, small strain, hypoelasticity, viscous, viscous evanescent model, wave
propagation, dynamic, quasi-static, cyclic, anisotropy, sand, sand/clay mixtures, rotation of stress principle axes,
local strain measurement, cross-hole, field wave propagations
要旨

砂や砂/粘土の混合物の調査を”T4CStaDy”を用いて行った.”T4CStaDy”はDGCB/ENTPE
で開発されたねじり/圧縮を加えることのできる革新的な機器である.
静的荷重,動的荷重を独立して中空円柱の試供体に課し,誘発された異方性や応力軸の急激な,
あるいは連続的な回転の与える影響が三次元応力経路のもとに調べられた.動的荷重はpiezo-
electricトランスデューサーにより与えることができた.また,新たな部分的な計測システムに
より,ひずみの計測可能範囲は広く,およそ 10-6m/mから10-2m/m程度であった.
本研究では,三軸圧縮試験とねじりせん断試験(異方性の初期荷重を与える)が,クリ
ープ,微小繰り返し荷重,そして動的荷重といった条件のもと行われた.
ひずみと応力の増加を関係づける8つのテンソルは微小繰り返し荷重によって確かめら
れる.本論分ではテンソルのいくつかの特徴が報告されている.動的な計測の逆解析もまたテン
ソルのいくつかの項目を与える.等方的弾性と横方向の等方的弾性が考慮された.横方向の等方
的弾性を動的解析により仮定した結果,静的計測と動的計測は全てにおいてよい整合性を見せた
.物質の粘性挙動はクリープひずみにより特徴付けられた.
提案したモデルは3つの要素を含むモデルである.微小ひずみの非粘性,粘性の挙動は
それぞれ一つ目と三つ目の要素によって表された.静的,動的,そしてクリープの実験結果はモ
デルにより十分に示された.一つ目の要素を地盤波動伝播方程式(原子力発電所での孔間試験)
に組み合わせ,当方性や異方性の想定のもと土や土の骨格の弾性を測定することができた.その
結果,異方性の土の挙動を考慮することの重要性を明らかにした.

Key-words : rheology, granular media, small strain, hypoelasticity, viscous, viscous evanescent model,
wave propagation, dynamic, quasi-static, cyclic, anisotropy, sand, sand/clay mixtures, rotation of stress
principle axes, local strain measurement, cross-hole, field wave propagations
Table des Matières

Introduction générale
Partie 1. Etudes préliminaires……………………………………………….…………. 1
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………3
1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire ………………………………………5
1.1.1 Introduction…………………………………………………………………………………………………… 5
1.1.2 Essais in situ………………………………………………………………………………………………………6
1.1.2.1 Essais de pénétration………………………………………………………………………………… 6
1.1.2.2 Essais de cisaillement………………………………………………………………………………… 7
1.1.2.3 Essais d’expansion………………………………………………………………………………………..8
1.1.2.4 Essais sismiques…………………………………………………………………………………………. 9
1.1.3 Essais en laboratoire………………………………………………………………………………………11
1.1.3.1 Classification des essais………………………………………………………………………………. 12
1.1.3.2 Essais quasi-statiques de précision…………………………………………………………..19
1.1.4 Conclusion………………………………………………………………………………………………………… 23
25
1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique……………………………………………
1.2.1 Elasticité linéaire…………………………………………………………………………………………….25
1.2.1.1 Elasticité linéaire isotrope……………………………………………………………………………26
27
1.2.1.2 Elasticité linéaire isotrope transverse (orthotrope de révolution) ……………
1.2.2 Propagation d’ondes dans un milieu élastique linéaire…………………………………. 28
1.2.2.1 Milieu élastique linéaire isotrope…………………………………………………………………30
1.2.2.2 Milieu élastique linéaire isotrope transverse………………………………………………31
1.2.3 Conclusion……………………………………………………………………………………………………….. 32
1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé…………………………………….35
1.3.1 Poroélasticité……………………………………………………………………………………………………. 35
1.3.1.1 Poroélasticité isotrope…………………………………………………………………………………. 35
1.3.1.2 Poroélasticité isotrope transverse……………………………………………………………….. 41
43
1.3.2 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique isotrope…………………………
1.3.2.1 Ondes de compression…………………………………………………………………………………… 44
1.3.2.2 Ondes de cisaillement………………………………………………………………………………….48
1.3.3 Conclusion……………………………………………………………………………………………………….. 50
1.4 Conclusion……… ……………………………………………………………………………………………………. 53
Partie 2. L’expérimentation « T4C StaDy »…………………………………….… 55
Introduction…………………………………………………………………………………………………………………… 57
59
2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées…………………………………………………
2.1.1 Introduction…………………………………………………………………………………………………… 59
2.1.2 Echantillon de cylindre creux…………………………………………………………………………… 59
2.1.3 Système de sollicitations quasi-statiques……………………………………………………..62
2.1.4 Système de mesures quasi-statiques……………………………………………………………… 63
2.1.4.1 Système de mesure des déplacements……………………………………………………….. 65
68
2.1.4.2 Problème rencontré : oscillation des capteurs radiaux………………………………

-I-
Table des Matières

2.1.4.3 Sources d’erreur de mesure……………………………………………………………………… 72


72
2.1.5 Système de propagation d’ondes ultrasonores………………………………………………
2.1.5.1 Capteurs piézo-électriques…………………………………………………………………………73
2.1.5.2 Chaîne de mesure………………………………………………………………………………………… 74
77
2.2 Procédure d’essai…………………………………………………………………………………………………………
2.2.1 Présentation…………………………………………………………………………………………………. 77
77
2.2.2 Préparation de l’échantillon et de l’essai…………………………………………………………
2.2.3 Déroulement de l’essai……………………………………………………………………………….. 80
2.2.3.1 Principe………………………………………………………………………………………………………..80
2.2.3.2 Chargements monotones et type d’essais…………………………………………………… 81
2.2.3.3 Fluage……………………………………………………………………………………………………………. 82
2.2.3.4 Chargement cyclique en petites déformations………………………………………….82
2.2.3.5 Essais de propagation d’ondes…………………………………………………………………..88
2.3 Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………93
Partie 3. Campagnes expérimentales………………………………………….……. 95
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………….. 97
3.1 Matériaux testés……………………………………………………………………………………………………… 99
3.1.1 Sable d’Hostun (« RF » et « S28 »)………………………………………………………………. 99
3.1.2 Sable de Toyoura……………………………………………………………………………………………. 101
3.1.3 Mélanges sable/argile…………………………………………………………………………………….. 102
3.1.3.1 Composition des mélanges……………………………………………………………………….. 103
3.1.3.2 Diagramme de phases……………………………………………………………………………….. 104
105
3.1.3.3 Essais préliminaires : essais triaxiaux drainés……………………………………………
3.1.3.4 Discussions…………………………………………………………………………………………………… 109
3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »……………………………………… 115
115
3.2.1 Présentation et nomenclature………………………………………………………………………..
3.2.2 Récapitulatif des essais………………………………………………………………………………. 115
3.3 Essais sur sables secs…………………………………………………………………………………………… 119
3.3.1 Exemple d’essais de compression : les essais C80.63_H et
C75.65_H…………………………………………………………………………………………………………………….. 119
3.3.1.1 Description générale……………………………………………………………………………………… 119
3.3.1.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent…………………………………………………. 123
3.3.1.3 Modules d’Young et de cisaillement……………………………………………………………. 128
3.3.1.4 Conclusion………………………………………………………………………………………………….. 130
3.3.2 Exemple d’un essai de type « torsion à K0 » : l’essai K80.90_T………………132
3.3.2.1 Description générale…………………………………………………………………………………… 132
3.3.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent………………………………………………. 134
3.3.2.3 Modules d’Young et de cisaillement…………………………………………………………… 136
3.3.2.4 Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux………………………………………136
3.3.2.5 Fluages………………………………………………………………………………………………………… 138
3.3.2.6 Conclusion……………………………………………………………………………………………………. 141
3.4 Essais sur mélanges sable/argile……………………………………………………………………………143
3.4.1 Préliminaires…………………………………………………………………………………………………… 143
144
3.4.2 Exemple d’un essai de compression : l’essai C70.99_M15…………………………

- II -
Table des Matières

3.4.2.1 Description générale……………………………………………………………………………… 144


3.4.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent………………………………………………… 146
3.4.2.3 Modules d’Young et de cisaillement……………………………………………………….. 146
3.4.2.4 148
Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux………………………………………….
3.4.2.5 Fluages………………………………………………………………………………………………………149
3.4.2.6 150
Conclusion………………………………………………………………………………………………………
3.5 Conclusion……………………………………………………………………………………………………… …… 151
Partie 4. Analyse des résultats expérimentaux……………………………….….
153
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………. 155
157
4.1 Comportement quasi-élastique linéaire en petites déformations……………………….
4.1.1 Existence d’un tenseur limite……………………………………………………………………… 157
4.1.2 Propriétés du tenseur limite…………………………………………………………………………. 161
4.1.2.1 Indépendance vis-à-vis de la direction de l’incrément de
contrainte…………………………………………………………………………………………………………………… 161
4.1.2.2 Symétrie……………………………………………………………………………………………………162
163
4.1.2.3 Termes en l’absence de rotation d’axes principaux………………………………….
167
4.1.2.4 Termes sous une rotation continue des axes principaux……………………………
4.1.3 Analyse des essais dynamiques………………………………………………………………….. 167
4.1.4 Coefficient de dissipation…………………………………………………………………………..172
4.1.5 Conclusion…………………………………………………………………………………………………. 173
4.2 Facteurs influençant le comportement en petites déformations………………………….
175
4.2.1 Introduction……………………………………………………………………………………………………. 175
4.2.2 Facteurs influençant les modules de déformation (maximaux)………………178
4.2.2.1 Influence de l’indice des vides et de l’état de contrainte (sans
rotation des axes principaux)…………………………………………………………………………………… 178
4.2.2.2 Influence de la rotation des axes principaux……………………………………………. 186
4.2.2.3 Influence de l’histoire de chargement……………………………………………………188
4.2.2.4 Influence de la vitesse de sollicitation…………………………………………………..190
4.2.3 Facteurs influençant les coefficients de Poisson……………………………………….192
4.2.3.1 Influence de l’indice des vides……………………………………………………………….192
4.2.3.2 Influence de l’état de contrainte………………………………………………………………. 194
4.2.4 Facteurs influençant la taille du domaine (quasi)linéaire…………………………..
197
4.2.5 Conclusion……………………………………………………………………………………………………201
4.3 Comportement dépendant du temps……………………………………………………………………203
4.3.1 Définition…………………………………………………………………………………………………… 203
4.3.2 Observation sur différents géomatériaux…………………………………………………….. 203
4.3.2.1 Fluage et relaxation…………………………………………………………………………………204
4.3.2.2 Effets de la vitesse de sollicitation et de ses changements…………………210
4.3.2.3 Conclusion…………………………………………………………………………………………………. 218
4.3.3 Analyse des fluages sur sables secs et mélanges sable/argile………………… 218
4.3.3.1 Influence de l’indice des vides initial……………………………………………………..218
4.3.3.2 Influence de l’histoire de chargement……………………………………………………… 221
4.3.3.3 Evolution de la déformation volumique……………………………………………………… 223
4.3.4 Conclusion………………………………………………………………………………………………………. 224

- III -
Table des Matières

4.4 Conclusion………………………………………………………………………………………………………………227
Partie 5. Modélisation………………………………………………………………….. 229
Introduction……………………………………………………………………………………………………………………….. 231
233
5.1 Cadre général : formalisme tri-composante…………………………………………………………
5.1.1 233
Formalisme général…………………………………………………………………………………………..
5.1.2 nv
Corps EP ………………………………………………………………………………………………………. 233
5.1.3 235
Corps EPf……………………………………………………………………………………………………….
5.1.4 Corps V………………………………………………………………………………………………………. 236
5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv ……………….239
5.2.1 Modèle hypoélastique « DBGS »………………………………………………………………….. 239
5.2.1.1 Hyper et hypoélasticité…………………………………………………………………………………. 239
5.2.1.2 Hypothèse d’un état initial isotrope……………………………………………………….241
5.2.1.3 Equations du modèle……………………………………………………………………………….242
5.2.2 Simulations………………………………………………………………………………………………….248
248
5.2.2.1 Sables d’Hostun et de Toyoura……………………………………………………………………
5.2.2.2 Mélanges M15 et M30…………………………………………………………………………………. 254
256
5.2.2.3 Essais dynamiques………………………………………………………………………………………
5.2.3 Conclusion………………………………………………………………………………………………………… 262
265
5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V…………………………………………………
5.3.1 Corps « visqueux évanescents »………………………………………………………………….. 265
265
5.3.1.1 Cas monodimensionnel sans propriétés évanescentes………………………………
5.3.1.2 Prise en compte des propriétés évanescentes……………………………………….267
5.3.1.3 Cas tridimensionnel……………………………………………………………………………………. 269
5.3.2 Simulations…………………………………………………………………………………………………….. 271
5.3.2.1 Stratégie de calage……………………………………………………………………………………… 271
274
5.3.2.2 Exemples sur sables secs et mélanges sable/argile……………………………….
5.3.2.3 Synthèse…………………………………………………………………………………………………….. 276
5.3.3 Conclusion……………………………………………………………………………………………………… 278
5.4 Conclusion……………………………………………………………………………………………………………..279
Partie 6. Application à la caractérisation d’un site…………………………….281
Introduction………………………………………………………………………………………………………………………. 283
285
6.1 Cadre d’application…………………………………………………………………………………………………….
6.1.1 Introduction………………………………………………………………………………………………………. 285
6.1.2 Elasticité isotrope…………………………………………………………………………………………… 287
6.1.3 Elasticité isotrope transverse et modèle DBGS………………………………………..288
291
6.2 Cas de Saint-Alban Saint-Maurice…………………………………………………………………………..
6.2.1 Présentation du site………………………………………………………………………………………… 291
6.2.1.1 Localisation………………………………………………………………………………………………….. 291
6.2.1.2 Stratigraphie du site………………………………………………………………………………. 291
6.2.1.3 Essais « cross-hole »……………………………………………………………………………… 295
6.2.2 Hypothèse d’élasticité isotrope……………………………………………………………………295
298
6.2.3 Hypothèse d’élasticité isotrope transverse et modèle DBGS…………………….
6.2.3.1 Détermination des paramètres du modèle DBGS……………………………………… 298

- IV -
Table des Matières

299
6.2.3.2 Paramètres de comportement des sols en place………………………………………
303
6.3 Conclusion……………………………………………………………………………………………………………………

Conclusion générale…………………………………………………………………….. 305

Références………………………………………………………………………………..… 309

-V-
Introduction générale

Le contexte actuel de développement durable, d’environnement et de problématiques


liées aux risques naturels se traduit par une exigence accrue sur la sécurité et sur l’estimation
des impacts d’un ouvrage de génie civil (lors de sa réalisation et de son exploitation). Pour
répondre à ces exigences, un large champ d’investigation doit encore se développer en
mécanique de sols. La mécanique des sols est une science importante du génie civil puisque le
sol est à la fois le support de l’ouvrage et utilisé en tant que matériau de construction.

La diversité des matériaux qui composent le sol (roches, graviers, sables, argiles) et la
complexité des sollicitations auxquelles ils sont ou seront soumis rend leur comportement
particulièrement difficile à prévoir. Déterminer leur réponse à des sollicitations diverses
requiert une connaissance approfondie de leur loi constitutive afin de mettre en place des
modèles rhéologiques élaborés et pertinents. La mise en œuvre de moyens expérimentaux
performants constitue un atout majeur dans la compréhension des différents mécanismes qui
entrent en jeu.

C’est dans ce contexte que se sont développés les essais de laboratoire depuis les
dernières décennies, permettant de reproduire plus exactement les sollicitations naturelles et
de fournir des mesures toujours plus précises et fiables du comportement des sols. Grâce aux
progrès techniques en matière de métrologie, la mesure des déformations atteint un niveau de
précision inférieur à 10-5 m/m, ce qui entraîne la découverte de phénomènes nouveaux quant
au comportement des sols avant rupture.

Une collaboration entre le Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB) de l’Ecole


Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE) et Electricité De France (EDF) s’est
développée dans cette optique depuis 1992. L’estimation de la tenue sismique, de la marge de
dimensionnement des centrales nucléaires et de l’état actuel de leur sous-sol sont en effet des
préoccupations importantes pour EDF. Les déformations mises en jeu dans ce cas restent
inférieures à 10-3 m/m.

Un nouveau prototype expérimental baptisé « T4C StaDy » a été développé au DGCB


sous cette collaboration. Il s’agit d’un appareil de Torsion Compression Confinement sur
Cylindre Creux qui permet d’étudier le comportement des sols sous sollicitations Statiques et
Dynamiques. Plusieurs originalités de cet appareil en font un outil innovant et complexe pour
l’investigation du comportement des sols. Les sollicitations indépendantes de compression /
extension, de torsion et de confinement autorisent l’application d’un chemin de contrainte
véritablement tri-dimensionnel. Les sollicitations de torsion permettent plus précisément
d’étudier l’influence de la rotation des axes principaux de contraintes, qui est un phénomène
courant dans les sols. Le système innovant de mesure locale des déplacements autorise
également une analyse du comportement pour des déformations de quelques 10-6 m/m jusqu’à
la rupture (quelques 10-2 m/m). Enfin, l’appareil est doté de capteurs piézoélectriques
permettant de réaliser des essais de propagation d’ondes. Les comportements dynamique et
quasi-statique en petites déformations peuvent être alors directement comparés sur le même
échantillon et pour un même état de contrainte / déformation.

- VII -
Introduction générale

A partir de cet appareil, nous nous efforçons dans ce mémoire de thèse d’apporter de
nouvelles données expérimentales sur le comportement statique et dynamique des sables et
des mélanges sable/argile, tout en proposant une modélisation adaptée aux phénomènes
observés et une application concrète à un site EDF. Les travaux présentés dans ce mémoire
ont bénéficié du soutien d’EDF.

Ce mémoire est structuré en six parties.

La première partie résume nos études préliminaires. Après une brève présentation des
techniques d’essais disponibles en laboratoire et in situ, une attention plus particulière est
apportée aux essais dynamiques de propagation d’ondes. Dans le cas de ces essais, une
hypothèse est postulée au préalable sur le comportement des matériaux. Les équations qui
régissent les propagation d’ondes sont ainsi présentées en précisant et discutant les hypothèses
réalisées et en considérant deux approches de complexité croissante. La première considère le
sol comme un milieu continu constitué d’une seule phase. La seconde traite le sol, lorsque
celui-ci est saturé comme un milieu continu constitué de deux phases, solide et liquide.

La deuxième partie présente le dispositif expérimental de l’appareil « T4C StaDy » en


précisant les améliorations apportées au cours de cette étude ainsi que la procédure d’essai
suivi comprenant la réalisation et l’exploitation des différents types d’essais.

La troisième partie précise les campagnes expérimentales réalisées. Les deux


campagnes effectuées respectivement sur deux sables secs de référence (le sable d’Hostun et
le sable de Toyoura), et sur deux mélanges sable/argile peu saturés à majorité de sable sont
présentées. Les caractéristiques de ces matériaux sont décrits et des exemples typiques
d’essais réalisés au cours de chacune des campagnes sont détaillés et analysés.

L’analyse des résultats expérimentaux issus de l’ensemble des essais est effectuée dans
la quatrième partie. De nombreux résultats sont obtenus permettant de caractériser le
comportement en petites déformations (statique et dynamique) ainsi que le comportement
visqueux (dépendant du temps) des matériaux testés.

La cinquième partie s’attache à modéliser les phénomènes et les résultats observés


dans la partie précédente. Les modélisations du comportement en petites déformation et du
comportement visqueux sont présentées, accompagnées par les simulations des résultats
expérimentaux.

Enfin la sixième et dernière partie illustre l’application de la modélisation proposée


pour le comportement en petites déformations, à un cas pratique d’essais de propagation
d’ondes in situ. Le site de Saint-Alban Saint-Maurice (Isère) de construction d’une centrale
nucléaire EDF est considéré. Les sols en place sont saturés et l’approche proposée permet
d’estimer leurs paramètres de comportement sous une hypothèse de comportement anisotrope.

- VIII -
1
Etudes préliminaires

1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

1.1.1 Introduction
1.1.2 Essais in situ
1.1.2.1 Essais de pénétration
1.1.2.2 Essais de cisaillement
1.1.2.3 Essais d’expansion
1.1.2.4 Essais sismiques
1.1.3 Essais en laboratoire
1.1.3.1 Classification des essais
1.1.3.2 Essais quasi-statiques de précision
1.1.4 Conclusion

1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

1.2.1 Elasticité linéaire


1.2.1.1 Elasticité linéaire isotrope
1.2.1.2 Elasticité linéaire isotrope transverse
1.2.2 Propagation d’ondes dans un milieu élastique linéaire
1.2.2.1 Milieu élastique linéaire isotrope
1.2.2.2 Milieu élastique linéaire isotrope transverse
1.2.3 Conclusion

1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

1.3.1 Poroélasticité
1.3.1.1 Poroélasticité isotrope
1.3.1.2 Poroélasticité isotrope transverse
1.3.2 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique isotrope
1.3.2.1 Ondes de compression
1.3.2.2 Ondes de cisaillement
1.3.3 Conclusion

1.4 Conclusion

1
2
Partie 1 : Etudes préliminaires

Introduction

Caractériser la réponse des sols à des sollicitations diverses comme celles présentes à
l’état naturel nécessite l’emploi d’un certain nombre de techniques d’essais en place (in situ)
mais également en laboratoire.

En premier lieu, les principaux essais réalisés in situ et en laboratoire sont ainsi
succinctement présentés. Les essais en laboratoire se sont considérablement diversifiés au
cours des dernières années. Une classification est proposée en insistant sur les appareils de
précision dont les plus récents comprennent des dispositifs de sollicitations quasi-statiques
mais également dynamiques.

Dans le cas de techniques d’essais dynamiques (tels que les essais de propagation
d’ondes réalisés à la fois in situ et en laboratoire), une hypothèse au préalable sur le
comportement du sol est nécessaire. Sous cette hypothèse, les vitesses des ondes émises dans
le sol peuvent être alors reliées aux paramètres de comportement de ce sol. Dans un second
temps, il est donc proposé de présenter ces relations en considérant le sol comme un milieu
continu élastique ou comme un milieu poreux (constitué de deux phases, solide et liquide)
élastique, lorsque celui-ci est saturé.

3
4
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en


laboratoire

1.1.1 Introduction

Les sols présentent un comportement fortement non linéaire et irréversible face aux
déformations qu’ils subissent. La mécanique des sols s’attache à décrire et à prédire ce
comportement, pour une grande variété de matériaux et dans une large gamme de
déformations. Il s’avère possible d’exhiber un comportement qualitativement similaire des
différents types de géomatériaux (tels que les argiles, sables, graviers, roches tendres ou
roches dures) en fonction du niveau de déformation. Comme l’illustre Tatsuoka & Shibuya
(1991), ces matériaux témoignent successivement de comportement élastiques linéaires et
élasto-plastiques (figure 1.1). D’un point de vue quantitatif, ces matériaux présentent des
différences, particulièrement en ce qui concerne les seuils de déformation entre ces différents
types de comportements.

Figure 1.1 : Comportement des géomatériaux en fonction du niveau de déformation


(Tatsuoka & Shibuya, 1991)

Les niveaux de déformations illustrés sur la figure 1.1 doivent être mis en rapport avec
ceux qui apparaissent lors de la réalisation des ouvrages ou au cours de la vie de ces derniers
(figure 1.2). Les propriétés mécaniques de déformabilité et de résistance des géomatériaux
sont alors accessibles à travers un certain nombre de techniques d’essais en laboratoire et
d’essais in situ, chaque essai possédant un champ d’application lié aux déformations qu’il
génère. Sur la figure 1.2, les flèches pleines correspondent au niveau habituellement considéré
des déformations mises en jeu lors de la réalisation de différents ouvrages. Toutefois, de
nombreux chercheurs (entre autres, Burland, 1989, Jardine, 1994, Tatsuoka et al., 1995, 2001,
Koseki et al., 2001) rapportent nombre de cas, tirés de leur expérience pratique où des
déformations plus faibles sont impliquées (flèches en pointillés). Pour exemple, Burland
(1989) donne le cas du creusement d’un tunnel à Londres, lors duquel les déformations en
surface ne dépassent pas 5.10-4 m/m et restent inférieures à 10-3 m/m à proximité du tunnel, ou

5
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

encore l’exemple de chargements en surface lors de la construction d’un accélérateur


nucléaire pour lesquels la déformation reste inférieure à 10-4 m/m. Tatsuoka et al. (1995)
reporte des niveaux de déformation maximum atteints à proximité de murs de soutènement ou
de fondations superficielles de l’ordre de 10-4 m/m. Koseki et al. (2001) répertorient 18 cas
d’ouvrages construits au Japon (tel que le pont d’Akashi Kaikyo, le Rainbow Bridge à Tokyo,
la centrale nucléaire de Kashiwazaki ou encore plus généralement le cas de nombreux gratte-
ciels) pour lesquels des essais de laboratoire ont été utilisés. Des appareils triaxiaux de
précision ont permis de déterminer la rigidité des sols pour des déformations de quelques 10-5
m/m et les divers exemples présentés ont montré l’importance d’une bonne connaissance des
sols à ces niveaux de déformation.

Figure 1.2 : Domaines d’utilisation des matériels d’essais pour la détermination des modules de
déformation et de leur application (Reiffsteck, 2002)

Dans ce qui suit sont présentés brièvement les techniques d’essais in situ et les
techniques d’essais en laboratoire, en privilégiant par la suite pour ces derniers, les essais de
précision. Les essais de précision permettent de retranscrire le comportement du sol pour des
déformations inférieures à 10-4 m/m. L’appareil utilisé au cours de notre étude en fait partie et
sa présentation fait l’objet de la deuxième partie.

1.1.2 Essais in situ

L’usage des techniques d’essais in situ est devenue systématique pour la plupart des
ouvrages importants sur terre comme en mer. Il est possible de distinguer les essais de
pénétration, de cisaillement, d’expansion et les essais sismiques ou de propagation d’ondes.
Les principaux essais sont présentés ci-après.

1.1.2.1 Essais de pénétration

Les essais de pénétration peuvent être réalisés par fonçage d’une pointe conique
(pénétromètre statique, figure 1.3.a), par battage à l’aide d’un mouton d’une pointe conique
(pénétromètre dynamique, figure 1.3.b) ou d’un carottier. La résistance de pointe est mesurée

6
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

et les premières améliorations ont consisté à la dissocier du frottement latéral. Du fait de sa


souplesse et sa facilité d’utilisation, le pénétromètre est très répandu et a connu de
nombreuses variantes en intégrant un ou plusieurs capteurs de pression interstitielle
(piézocône), ou un accéléromètre (sismocône).

a. b.
(a) (b)

Figure 1.3 : Vues schématiques du pénétromètre statique (a.) (Qp résistance en pointe, Qst
frottement latéral) et pénétromètre dynamique (b.) (Rp résistance en pointe)

1.1.2.2 Essais de cisaillement

Les essais de cisaillement consistent à déterminer les caractéristiques de résistance des


sols en imposant une contrainte de cisaillement soit par traction ou arrachement vertical de
l’appareil soit par rotation autour de son axe.

Le scissomètre est l’essai de cisaillement le plus répandu (figure 1.4.a.), le


cisaillement étant réalisé par rotation des pales rectangulaires. Son utilisation est fréquente
pour la détermination de la cohésion non drainée des argiles qui est reliée au couple de torsion
appliqué. Selon Tavenas et Leroueil (1987), les effets de la géométrie particulière de
l’appareil sur le frottement, la distribution non uniforme des contraintes ou encore sur la
rupture progressive du sol (qui peut avoir lieu au cours du cisaillement), sont mal connus et
rendent difficile l’interprétation des résultats. Le scissomètre autoforeur développé par
Baguelin et Jézéquel en 1973 (figure 1.4.b.) consiste à descendre une sonde par autoforage
pour réduire au maximum les effets de remaniement du sol. Suivant le même principe que le
scissomètre, le cisaillement est appliqué par rotation de la partie cylindrique munie de pales et
le couple torsion avec l’angle de rotation sont mesurés.

Le phicomètre reproduit le principe du premier essai de cisaillement en forage


développé aux Etats-Unis sous le nom de « borehole shear test » selon Reiffsteck (2002). Il
consiste à dilater dans un forage préalable une sonde munie d’aspérités qui pénètrent dans le
sol (figures 1.4.c. et 1.4.d.). La résistance au cisaillement du sol est alors mesurée lors de
l’arrachement vertical de la sonde.

7
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

(a) (b) (c) (d)

Figure 1.4 : Vues schématiques du scissomètre (a.), du « borehole shear test » (b.), du phicomètre
(c.) , et du scissomètre autoforeur (d.) (Reiffsteck 2002)

1.1.2.3 Essais d’expansion

Les essais d’expansion reposent sur le principe de dilater une sonde radialement, dans
un forage préalable et à déterminer la relation entre la pression appliquée et le déplacement de
la paroi de la sonde. Les principaux essais présentés ici sont le pressiomètre, le pressiomètre
autoforeur et le pressio-pénétromètre.

L’un des essais les plus répandus in situ est le pressiomètre, originellement développé
par Ménard en 1955. Il est constitué d’une sonde cylindrique dilatable, reliée à un système
extérieur de gonflage et dotée de capteurs pour la mesure des variations de volume et de la
pression appliquée. L’essai consiste ainsi à mettre sous pression la sonde pressiométrique
(figure 1.5.a) par injection d’un fluide incompressible et à mesurer les variations de volume
de la membrane qui se dilate en fonction de la pression imposée. Selon Jamiolkowski et al.
(1985), l’avantage de l’essai pressiométrique est qu’il est un des seuls essais in situ capables
de fournir des relations contrainte-déformation jusqu’à la rupture avec des conditions aux
limites spatiales relativement bien définies. Ainsi, il permet une analyse théorique et
expérimentale du comportement des sols plus « rigoureuse » que d’autres essais in situ
(pénétromètre, scissomètre ..). L’état de contrainte et les modules de déformation
axisymétriques sont en effet accessibles et des variantes ont vu le jour pour mesurer le fluage
ou le gonflement des sols selon Reiffsteck (2002) citant les travaux de Leidwanger, Flavigny
et Ofer. Toutefois, l’essai pressiométrique ne s’affranchit pas des phénomènes de
remaniement dû au forage préalable du sol.

Le pressiomètre autoforeur (figure 1.5.b.) a été développé à partir de la technique de


l’autoforage. Il permet la pénétration de la sonde dans le terrain par désagrégation du sol qui
entre à l’intérieur de la trousse coupante, afin de limiter au maximum les effets de
remaniement du sol. Cet essai a été développé par Jézéquel ou Baguelin en France au début
des années 70. Nasreddine (2004) reporte leurs essais réalisés en 1976 en comparant les
pressions totales horizontales mesurées par le pressiomètre Ménard et par le pressiomètre
autoforeur. En raison du remaniement inhérent aux opérations de forage préalable, les valeurs
du pressiomètre Ménard surestime d’environ 30% les valeurs de pression horizontale données
par le pressiomètre autoforeur. L’appareil est muni également de capteurs de pression

8
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

interstitielle qui permet de suivre la diminution des pressions interstitielles crées par
l’autoforage et de déterminer ainsi les contraintes effectives. Une fois en place, la contrainte
appliquée sur la sonde est proche de la contrainte horizontale en place, et permet ainsi d’avoir
accès à la valeur du paramètre K0, coefficient des terres au repos.

Le pressio-pénétromètre consiste à combiner les informations provenant d’un essai de


pénétration statique et d’un essai pressiométrique. L’essai est réalisé par fonçage d’une sonde
pressiométrique fixé à un train de tiges à pointe conique (figure 1.5.c.). La procédure d’essai
ne donne accès aux propriétés du sol qu’après un cycle de charge-décharge (gonflement-
dégonflement) au minimum pour tenter d’effacer le remaniement dû à la mise en place de la
sonde.

2
(a) (b) (c)

Figure 1.5 : Vues schématiques du pressiomètre (a.) du pressiomètre autoforeur (b.) et du pressio-
pénétromètre (c.) (1 : membrane et gaine, 2 : module d’autoforage) (Reiffsteck 2002)

1.1.2.4 Essais sismiques

Ces essais sont issus de la géophysique et consistent à mesurer les vitesses de


propagation d’ondes émises dans le sol. Pour réaliser ces mesures, une perturbation en général
mécanique est crée en un point du site qui génère des ondes qui se propagent jusqu’à un autre
point du site dont la distance à la source est connue. Pour relier les vitesses mesurées aux
paramètres mécaniques du sol, une hypothèse au préalable doit être réalisée sur le
comportement du sol. Les énergies mises en jeu sont suffisamment faibles pour que les
déformations découlant de ces essais restent petites (<10-5 m/m) et que le sol puisse être
considéré comme élastique. Deux catégories d’essais peuvent être distinguées : les essais
réalisés à partir de la surface du sol ou à partir de forage.

Les essais réalisés à partir de la surface du sol consistent à créer une perturbation
mécanique à la surface du sol qui se propage dans le sous-sol par ondes progressives et qui
donnent naissance à des phénomènes de réflexion et de transmission lorsqu’elles parviennent
aux limites des couches géologiques. Les ondes réfléchies remontent à la surface où elles sont
détectées (principe de sismique-réflexion, figure 1.6) ou les ondes transmises peuvent se
propager horizontalement sur une certaine distance et remonter ensuite vers la surface
(principe de sismique-réfraction, figure 1.7). Ces essais sont faciles à mettre en œuvre mais

9
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

restent peu utilisés pour les ouvrages importants. Une méthode plus récente (SASW ou
« Spectral Analysis of Surface Waves », CNRC, 1997) développe les propriétés des ondes de
surface qui se propagent directement de la source aux détecteurs et s’atténuent sur la
profondeur du sol (ondes de Rayleigh) (figure 1.8). Leur vitesse est reliée à celle des ondes de
cisaillement. Cette méthode est particulièrement utilisée outre-Atlantique.

(a) (b)

Figure 1.6 : a. principe de la sismique-réflexion : ébranlement en S, détection en R1, R2, .. Rn


(représentation en supposant le milieu homogène, Lavergne 1986), b. vue schématique de
l’installation correspondante(les géophones sont les récepteurs, l’ensemble des données est collecté
par un séismographe)

(a) (b)

Figure 1.7 : a. principe de la sismique -réfraction : ébranlement en S, détection en R1, R2, .. Rn


(représentation en supposant le milieu homogène, θl est l’angle d’incidence critique indispensable à la
propagation de ces ondes, Lavergne 1986), b. vue schématique de l’installation correspondante (les
géophones sont les récepteurs, l’ensemble des données est collecté par un séismographe)

Les essais réalisés à partir du forage sont les essais « cross-hole », « down-hole » ou
« up-hole » (figure 1.9). La source d’émission et les récepteurs sont soit placés à la surface
soit dans le forage. La perturbation émise se fait par explosion, ou le plus souvent par
l’intermédiaire d’un marteau coulissant. Les vitesses des ondes de compression et de
cisaillement peuvent alors être mesurées puis reliées aux paramètres mécaniques des sols en
place par l’intermédiaire d’une hypothèse de comportement élastique.

10
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

(a) (b) (c)

Figure 1.8 : Dispositif d’essai (a.), principe et relevé de la vitesse des ondes mesurée avec la
longueur d’onde (b.&c.) : les ondes à plus basse fréquence (plus grande longueur d’onde) se
propagent à des profondeurs plus élevées, la vitesse de ces ondes à cette fréquence spécifique dépend
des propriétés du matériau) (CNRC, 1997)

(a) (b)

Figure 1.9 : Vues schématiques d’un essai « down-hole » (a.) (Reiffsteck, 2002) ou « cross-hole »
et « up-hole » (b.) (ME2I, 2004)

1.1.3 Essais en laboratoire

En réponse à la nécessité de reproduire de manière plus réaliste la nature complexe des


états de contrainte qui existent en réalité (tels que la rotation des axes principaux .. etc..), les
essais en laboratoire se sont considérablement diversifiés et sont devenus extrêmement variés
au cours des dernières décennies. Toutefois ils peuvent être classifiés selon différents critères
qui sont présentés dans le paragraphe qui suit.

Une attention plus particulière est ensuite portée aux essais quasi-statiques dits de
précision, dont les enjeux et les recommandations sont rappelés.

11
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

1.1.3.1 Classification

a) Essais homogènes et non-homogènes

Un essai est considéré comme homogène lorsque les champs de contrainte et de


déformation sont les mêmes en tout point de l’échantillon testé. Les mesures effectuées de
manière plus aisée à sa frontière permettent ainsi de déterminer les valeurs des champs de
contrainte et de déformation en tout point. C’est la raison pour laquelle de nombreux essais en
laboratoire ont été conçus de manière à développer des champs de contrainte et de
déformation les plus uniformes possibles. Toutefois, plusieurs facteurs (par exemple, la
géométrie ou la préparation de l’éprouvette, le frettage au niveau des embases .. etc)
contrarient cette hypothèse dans la pratique et amènent à considérer des degrés de non-
homogénéité.

Demeurent toutefois des essais de laboratoire fortement non-homogènes du fait de leur


configuration, comme les essais de cisaillement direct (figure 1.10.a). L’appareil est composé
de deux boites superposées que l’on déplace horizontalement l’une par rapport à l’autre, de
manière à cisailler le sol sur un plan imposé et sous une contrainte verticale. Les
déplacements se localisent sur l’épaisseur de la couche limite mobilisée au niveau du plan de
rupture, et Habib(1984) a pu montrer les différences entre la contrainte moyenne mesurée et la
contrainte maximale de cisaillement agissant sur le plan de glissement. Les déformations et
les contraintes de cisaillement n’étant pas réparties uniformément sur la surface, des ruptures
progressives apparaissent commençant aux bords de l’échantillon. Pour limiter ces défauts, les
dispositifs de cisaillement annulaire consistent à mettre en rotation en sens opposé deux boites
superposées ou concentriques (figure 1.10.b.&c.), permettant de suivre le comportement
jusqu’en grandes déformations et d’obtenir par exemple, les valeurs du cisaillement résiduel.

(a) (b) (c)

(d) (e)

Figure 1.10 : essai de cisaillement direct (a.) (Kuwano, 2000), principe du cisaillement annulaire à
boites superposées (b.) ou concentriques (c.), essai de cisaillement simple MK7 (d.), la mesure des
efforts axiaux Pi et tangentiels Qi et de leur excentricité δi permettent de calculer les contraintes dans
le noyau central, zone où les déformations et contraintes sont supposées homogènes (e.)

12
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

Les essais de cisaillement simple, tel que l’appareil MK7 développé à Cambridge
(figure 1.10.d&e), sont une adaptation des essais de cisaillement direct, où les champs de
contrainte et de déformation deviennent « plus homogènes ». Lors de cet essai, les efforts sont
transmis à l’aide de nombreux plateaux rigides instrumentés par des capteurs d’effort
normaux et tangentiels.

Les essais en centrifugeuse sont également des essais non-homogènes. Ils consistent
en effet à observer les comportements de modèles réduits d’ouvrages placés dans un nacelle
soumise à une rotation constante (figure 1.11). Les différentes grandeurs physiques mises en
jeu doivent satisfaire à des relations de similitude, établies pour l'essentiel par E. Phillips
(1869), pour que les résultats obtenus soient transposables aux ouvrages en grandeur réelle.
L'accélération centrifuge doit notamment être n fois supérieure à la pesanteur terrestre si le
modèle est réalisé à l'échelle 1/n.

Figure 1.11 : Centrifugeuse développée par le LCPC sur le site de Nantes et mise en service en
1985

b) Dimension de la sollicitation

Les déformations et les contraintes sont représentées par deux tenseurs symétriques
d’ordre 2 comprenant chacun 6 termes indépendants. La dimension de la sollicitation
correspond au nombre de termes indépendants qui peuvent être contrôlés, en contrainte ou en
déformation. Par exemple, l’essai oedométrique (figure 1.12.a.) est de dimension 1. Il soumet
un échantillon de sol drainé à des charges verticales, les déformations latérales étant
maintenues nulles par une paroi rigide (bague ou anneau oedométrique). Des paliers de
chargement sont observés jusqu’à stabilisation des déformations ou jusqu’à un temps
prédéfini, ce qui permet d’établir une relation entre le tassement et le temps, et de caractériser
la consolidation des sols. La bague oedométrique peut également être équipée de jauges de
déformation afin de mesurer la pression latérale et de déterminer le coefficient K0 des sols.

L’essai triaxial de révolution devenu standard dans tous les laboratoires de mécaniques
des sols, consiste à réaliser une compression/traction axiale sur un échantillon cylindrique de
sol (couvert d’une membrane), confiné latéralement dans une cellule par de l’eau ou de l’air
comprimé. Ceci a comme incidence la création d’un déviateur de contraintes.

13
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

(a) (b)

Figure 1.12 : Essai oedométrique (a.) et triaxial de révolution (b.)

Depuis sa conception initiale par Bishop et Henkel en 1962 (figure 1.12.b), l’appareil
d’essai triaxial a subi de nombreuses modifications et ses défauts largement étudiés :
dispositifs d’anti-frettage dû aux embases, de rotules pour limiter les moments de flexion
parasites dû aux défauts d’axes, prise en compte des effets de membrane, asservissement des
déplacements, forces ou pressions .. etc.. Cet appareil est de dimension 2.

L’appareil triaxial « vrai », de dimension 3, consiste à solliciter une éprouvette


cubique ou parallélépipédique de sol selon les 3 directions de l’espace (figure 1.13.b) par des
plateaux rigides ou souples qui l’entourent. Trois configurations sont rencontrées :

- des appareils à interface rigide, où le chargement se fait par l’intermédiaire de six


plateaux rigides (figure 1.13.a), permettant une bonne maîtrise des déplacements au
niveau des frontières de l’éprouvette d’où une meilleure uniformité et estimation du
champ de déformation,

- des appareils à interface souples où les sollicitations sont, dans le cas général, réalisées
à partir d’enceinte de confinement à parois souples ou par l’intermédiaire de coussins
(d’air ou d’eau) à pression contrôlable, et qui permettent d’assurer une bonne
uniformité du champ de contraintes,

- des appareils mixtes à interfaces rigides et souples, qui cumulent les avantages et les
possibilités des deux précédentes configurations.

L’appareil développé à l’Industrial Institute of Science à Tokyo (figure 1.13.c.)


appartient à cette dernière catégorie. Il utilise 4 parois rigides pour les contraintes axiales et
latérales σz et σy, et une cellule de confinement pour l’application des contraintes dans la
troisième direction, σx. Des cellules de force individuelles mesurent les contraintes dans les
différentes directions ainsi que le frottement vertical entre l’échantillon et les interfaces
rigides latérales, qui sont lubrifiées. Les appareils à déformation plane (« plane strain
compression tests », PSC) ou bi-axiaux sont un cas particulier des vrais triaxiaux, dont deux
interfaces rigides et opposées sont fixes (figure 1.14). Ces essais créent des états de
déformation plane simulant, par exemple, le comportement d’un sol à l’arrière d’un ouvrage
de soutènement. Ils sont de dimension 2.

L’appareil utilisé dans notre étude, qui est un appareil de torsion, compression,
confinement sur cylindre creux est un appareil de dimension 3. Le principe et l’intérêt d’un tel

14
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

appareil sont brièvement illustrés dans le paragraphe qui suit.

sample

(a)

σz

Z=500mm
σx
σy

Y=250mm
X=220mm

(b) (c)

Figure 1.13 : Dispositif des plateaux rigides dans l’appareil triaxial « vrai » (a.), sollicitations
appliquées (b.) dans le prototype développé à l’IIS de Tokyo (AhnDan&Koseki, 2003) (c.)

σ1

σ2 σ3
ε2=0

(a)

(b)
(c)

Figure 1.14 : Etat de contraintes dans l’échantillon (a.) pour un essai biaxial (b.) ou à
déformations planes PSC (c.) (Yasin, 1996)
15
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

c) Rotation des axes principaux

Les essais sans rotation des axes principaux sont caractérisés par la coïncidence, entre
les axes principaux de contraintei) et les mêmes directions matérielles de l’échantillon, au
cours des sollicitations imposées. Dès lors que cette coïncidence est rompue, la sollicitation
comporte une rotation des axes principaux de contrainte et/ou de déformation. Ce phénomène
se retrouve couramment à l’état naturel dans les sols. Des orientations ou réorientations des
axes principaux de contrainte sont observées lors de séismes, dans les fonds sous-marins sous
l’action de la houle, dans un massif au cours de la construction d’un remblai ou du battage
d’un pieu, ou encore dans un talus le long de la surface de rupture, sous une fondation
superficielle, etc.. Ces exemples sont rapportés par de nombreux chercheurs (Ishihara,
Towhata, Jardine, Vaughan, Davachi, Hight, Zdravkovic ..) et repris en détails notamment
dans Hameury (1995), Cazacliu (1996), et Sauzeat (2003).

L’orientation contrôlée et continue des axes principaux de contrainte est difficile à


reproduire en laboratoire. Un appareil particulièrement adapté est l’appareil de torsion/
compression/confinement sur éprouvette cylindrique creuse. L’application conjointe d’un
effort vertical, d’un couple de torsion et de pressions latérales permet une rotation continue
des axes principaux (figure 1.15.a.). L’échantillon cylindrique creux est préféré à un
échantillon cylindrique plein afin d’assurer une meilleure homogénéité des contraintes. Cette
homogénéité, dans le cas du cylindre creux, peut être d’autant plus optimisée qu’un choix
judicieux de ses dimensions est réalisé (cf. annexe). La figure 1.15(b.&c.) présente l’exemple
d’un tel appareil développé à l’Imperial College de Londres (Hight et al. 1983). Des pistons à
air comprimé appliquent les efforts de compression et de torsion à un échantillon de hauteur et
de diamètre extérieur 254 mm, et de diamètre intérieur 203mm. Les pressions latérales
internes et externes imposées peuvent être différentes, le haut de l’échantillon étant recouvert
d’une plaque rendant la partie interne de l’échantillon hermétique.

(a) (b) (c)

Figure 1.15 : Efforts et état de contrainte appliqués à l’échantillon de cylindre creux (a.) de
l’appareil de torsion/compression/confinement de l’Imperial College (b.), vue du système
d’application du couple de torsion (c.) (Hight et al., 1983)
i)
il est rappelé que les axes principaux des contraintes (respectivement des déformations) sont définis par les
vecteurs unitaires formant la base dans laquelle le tenseur des contraintes (respectivement des déformations) est
diagonal.

16
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

d) Essais statiques et dynamiques

Essais statiques et dynamiques se distinguent par les types de sollicitations


appliquées : quasi-statiques ou rapides et dynamiques. Cette distinction des sollicitations est
fondée sur la négligence ou la prise en compte des forces d’inertie qui entrent en jeu dans les
équations du mouvement. Di Benedetto&Tatsuoka (1997) ou Semblat&Luong (1999) pré-
cisent cette notion en comparant, à une longueur de référence (hauteur H de l’échantillon par
exemple), la longueur d’onde de la sollicitation, λ (= C.T avec C la vitesse à laquelle une va-
riation d’effort se propage d’un point à un autre, ou vitesse de propagation de l’onde
mécanique, et T la période de la sollicitation). Lorsque que le rapport λ/H est grand devant
l’unité, les sollicitations peuvent être considérées comme quasi-statiques et l’inertie négligée.
Lorsque ce même rapport est petit devant l’unité, les sollicitations sont dynamiques, l’inertie
cesse d’être négligeable et les composantes de l’accélération doivent être prises en compte.
Enfin, lorsque la hauteur de l’échantillon est comparable à la longueur d’onde de la
sollicitation, les essais sont qualifiés de résonnants.

Les appareils classiques de laboratoire sont de type quasi-statique car les longueurs
d’ondes des sollicitations sont généralement très supérieures aux dimensions caractéristiques
des échantillons. Les essais dynamiques sont principalement les essais à colonne résonnante
ou les essais à propagation d’ondes ultrasonores. L’interprétation des essais dynamiques
nécessite de postuler à priori, comme dans le cas in situ (cf. § 1.1.2.4), une loi de com-
portement pour le matériau étudié.

Le principe des essais à colonne résonnante consiste à atteindre la fréquence de


résonance de l’échantillon en imposant des sollicitations cycliques longitudinales ou en
torsion. Dans la plupart des cas, le matériau est supposé viscoélastique linéaire si bien que
l’étude d’une barre finie viscoélastique linéaire (assimilée à l’échantillon) soumise à une
excitation périodique à l’un de ses bords, permet de déterminer un lien entre les fréquences de
résonance et les modules de déformation du matériau en petites déformations (Cremer, 1973,
Boelle, 1983, Cazacliu, 1996). La figure 1.16 présente l’exemple de la colonne résonnante en
torsion utilisée par Hameury (1995). Un générateur de fonctions transmet un signal à des
bobines montées sur l’échantillon qui entraînent en déplacement les noyaux magnétiques. La
fréquence du signal, mesurée précisément par un fréquencemètre, est augmentée pro-
gressivement pour atteindre la résonance, repérée, par exemple, à partir du maximum de la
courbe fréquence-accéleration (l’accélération est mesurée par un accéléromètre).

Figure 1.16 : Colonne résonnante en torsion de type Stokoe utilisé par Hameury (1995)

17
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

Les dispositifs d’essais à propagation d’ondes ultrasonores consistent à mesurer les


vitesses d’ondes longitudinales ou transversales qui se propagent dans l’échantillon de
matériau testé. Ces vitesses sont reliées aux modules de déformation du matériau en postulant
une hypothèse d’élasticité linéaire. La génération des ondes longitudinales ou transversales est
réalisée par l’intermédiaire de capteurs piézo-électriques (figure 1.17). Un matériau est dit
piézo-électrique si, quand celui-ci est soumis à une déformation mécanique, il produit une
tension électrique et inversement, s’il se déforme quand un champ électrique lui est appliqué.
Leur faible coût, leur facilité d’installation, et le caractère non destructif des sollicitations
qu’ils génèrent ont permis à ces capteurs de se répandre et d’être installés sur les essais
classiques de laboratoire, comme les essais oedométriques ou triaxiaux (figure 1.18).
L’appareil utilisé au cours de notre étude étant muni d’un tel dispositif, son principe sera plus
amplement détaillé dans la suite.

Figure 1.17 : Vue schématique des capteurs piézo-électriques de type compression (pour les ondes
longitudinales) ou de type « bender » ( ondes transversales ou de cisaillement)(Brignoli et al., 1996)

(a) (b) (c)

Figure 1.18 : Exemple d’installation de capteurs « bender » sur un essai oedométrique


(Jamiolkowski et al. 1995) (a.) et triaxial (Kuwano 2000) : coupe de l’appareil (b.) et emplacement
schématique des benders sur l’échantillon (c.)

18
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

1.1.3.2 Essais quasi-statiques de précision

a) En jeux et recommandations

Comme le précisent Tatsuoka et al. (2001), face à la nécessité d’évaluer soigneu-


sement les déformations et/ou les états de contraintes subies par le sol ainsi que les
déplacements des structures, il a été demandé aux essais de laboratoire de caractériser les
propriétés des géomatériaux avant la rupture de manière bien plus précise qu’auparavant. Il a
été précisé au §1.1.1 un certain nombre de cas pratiques, qui ont montré, lors de chargements
en surface ou sous charges courantes, des niveaux de déformation atteints typiquement
inférieurs à 0,1 %. Les enjeux associés à la caractérisation des sols à ce niveau de déformation
sont soulignés par Tatsuoka et al. (1999) :

- s’assurer du faible déplacement des fondations, qui à terme réduit les coûts de
construction des bâtiments, ponts .. etc,

- assurer un haut niveau de service des constructions,

- éviter les dommages éventuels causés aux constructions par le mouvement du sol
(bâtiments, gratte-ciels, tunnels, effets des excavations en site urbain sur les bâtiments
proches .. etc),

- prédire de manière plus précise les contraintes agissant sur les structure (murs de
soutènement, tunnels, structures offshore .. etc..)

En lien avec ces nouvelles demandes et ces enjeux, les essais en laboratoire ont connu
de rapides développements avec l’objectif de déterminer les caractéristiques des sols par des
sollicitations quasi-statiques (ne serait-ce que pour s’affranchir de l’hypothèse d’une loi de
comportement postulée en amont, comme dans le cas de sollicitations dynamiques) et pour
des déformations inférieures à 0,1%.

La mesure aux faibles niveaux de déformation est complexe compte tenu du


compromis entre la précision importante requise et l’étendue de mesure souhaitée, mais
également compte tenu de la pertinence des mesures par rapport au comportement du
matériau, en raison des interférences liées à l’appareillage d’essai ou à l’environnement. La
précision de mesure doit permettre la détermination des caractéristiques de comportement
pour des déformations inférieures ou égales à quelques 10-5 m/m soit une précision de l’ordre
de 1.10-5 m/m ou meilleure et de l’ordre du dixième de Pascal pour les contraintes (suivant le
matériau testé et les caractéristiques de la sollicitation). Les systèmes de mesure doivent alors
témoigner d’une bonne résolution, d’un faible hystérésis, d’une faible sensibilité à l’environ-
nement d’utilisation (température, pression .. etc..) et d’une réponse suffisamment rapide
pendant des sollicitations ou des déformations cycliques. De même, la pertinence des mesures
doit être évaluée face à la souplesse de l’appareillage ou à la non-homogénéité des champs de
contrainte et de déformation aux bords de l’échantillon (effets de bords en raison du frettage
de l’échantillon dans la zone de contact, de la transmission des efforts, de l’aspect non
régulier des faces horizontales de l’échantillon, etc..). L’influence de ces facteurs et les erreurs
de mesure induites sur la rigidité des sols ont notamment été mises en évidence par Jardine et
al.(1984), Baldi et al.(1988), Tatsuoka & Shibuya (1991) (figure 1.19.a.).

Sur ces considérations, Tatsuoka&Shibuya (1991), Tatsuoka et al. (1995, 1999, 2001)
proposent plusieurs recommandations dans le cas d’appareils triaxiaux ou de torsion, qui

19
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

constituent la grande majorité des essais quasi-statiques de précision. Il est fortement conseillé
que ces appareils présentent :

- un dispositif à barres internes plutôt qu’à barres externes et démontables, qui produit
généralement un défaut d’alignement entre l’axe de chargement et l’échantillon
provoquant une incertitude sur la mesure des contraintes (figure 1.19.b.),

- un capteur de force interne à la cellule de confinement pour éviter, dans la mesure de la


contrainte, la prise en compte des frottements entre l’axe de chargement et l’intérieur
de la cellule,

- un dispositif de mesure locale des déplacements de l’échantillon pour s’affranchir des


effets parasites dus aux effets de bord et aux frictions sur les embases (y compris quand
celles-ci sont lubrifiées).

Sont présentés dans la suite quelques exemples d’essais quasi-statiques de précision qui
suivent ces recommandations.

(a) (b)
Figure 1.19 : Illustration des erreurs de mesure possibles de la rigidité sur un essai triaxial (a.),
dispositif à barres externes et internes (b.) (Baldi et al., 1988)

b) Quelques exemples d’essais quasi-statiques de précision

Parmi ces recommandations, le système de mesure locale de la déformation apparaît


comme le point le plus important dans l’élaboration des essais quasi-statiques de précision.

Plusieurs dispositifs pour la mesure de la déformation axiale ou verticale se sont


répandus et sont repris plus en détail dans Ibraim (1998), Cazacliu (1996), ou Huot (1999). Ils
diffèrent par leur principe de mesure : certains utilisent l’inclinaison de la surface d’un
électrolyte (inclinomètres de Burland et Symes, 1982 ou d’Ackerly et al., 1987 cités dans
Cazacliu, 1996 et comme ceux utilisés par Kuwano, 2000 sur la figure 1.18.b.), d’autres la
variation d’une propriété électrique, magnétique ou électromagnétique (capteurs à effet Hall,
capteurs LVDT, capteurs de proximité et capteurs sans contact à courants de Foucault). Les
capteurs de type LDT ont été mis au point par Goto (1986, 1991) et consistent à mesurer les
déformations subies au milieu d’une lame métallique à partir de quatre jauges de déformation
formant un pont de Wheatstone. Ils sont majoritairement utilisées au Japon. Pour la mesure

20
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

locale de la déformation latérale (ou radiale dans le cas d’échantillons cylindriques), les
systèmes consistent à mesurer les variations du diamètre de l’échantillon à l’aide de
dispositifs de forme annulaire fixés sur l’échantillon (colliers ou anneaux de mesure
développés dans Doanh, 1984 ou Huot, 1999) ou alors, des dispositifs identiques à la mesure
verticale sont utilisées (capteurs sans contact, LDT).

Les figures 1.20, 1.21 et 1.22 présentent quelques exemples d’essais quasi-statiques de
précision : respectivement, un large essai triaxial véritable développé à l’IIS de Tokyo (Hoque
1996) (barres et capteur de force internes, capteurs de type LDT et capteurs sans contact pour
les mesures verticales et latérales), les essais de torsion sur cylindre creux développé à
l’Imperial College de Londres (voir également figure 1.15) (barres et capteur de force
internes, mesures verticales et latérales par des inclinomètres, radiales par des capteurs sans
contact fixes) et celui développé à l’IIS de Tokyo (barres et capteur de force internes - non
représentés, mesures verticales et latérales par un système triangulaire de LDT, mesures
radiales par des capteurs sans contact) et enfin, l’appareil triaxial de révolution développé à
l’ENTPE par Pham Van Bang (2004). Pour cet appareil (figure 1.22), le dispositif de mesures
radiales est constitué de capteurs sans contact de très faible étendue de mesure (1 mm)
déplaçables de l’extérieur de la cellule par des mini-moteurs. La précision atteinte est ainsi de
quelques 10-6 m/m. Les mesures verticales sont réalisées à partir de capteurs identiques, sans
contact, visant des cibles en duralumin positionnées sur des anneaux fixés à l’échantillon. Ce
dernier système est identique à celui employé sur l’appareil de torsion sur cylindre creux
utilisé au cours de notre étude. Il est plus précisément détaillé dans la partie 2. L’appareil
dispose également de capteurs piézo-électriques de compression et de type « bender » situés
dans chacune des embases. L’appareil triaxial de révolution développé à l’Imperial College
(Kuwano, 2000, figure 1.18) est également similaire à l’essai développé par Pham Van Bang
(2004), en ce sens qu’il dispose de barres internes, d’un capteur de force interne à la cellule,
de mesures locales de la déformation (à partir d’inclinomètres et d’un collier de mesure pour
une précision de plusieurs 10-5 m/m) mais également de capteurs de type « bender ».

(a) (b)

Figure 1.20 : a. Coupe de l’appareil triaxial développé à l’IIS de Tokyo b. système de mesure des
déformations (précision estimée à quelques 10-6m/m) (Hoque, 1996)

21
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

Les équipements incluant à la fois des sollicitations quasi-statiques (associées à une mesure
précise des faibles niveaux de déformations) et des sollicitations dynamiques (propagation
d’ondes ultrasonores) sont très récents et peu nombreux. Des essais croisés (« Round Robin
Tests ») pour un même matériau et entre différents laboratoires, sont actuellement en cours
afin d’établir la correspondance entre ces deux types de sollicitations ainsi qu’une procédure
internationale pour ces tests en mécanique des sols. Ces essais ont été initiées lors de la
rencontre du comité technique n°29 (TC29) de la Société Internationale de Mécanique des
Sols (ISSMGE) au cours du congrès International « ISLyon 2003 ».

(a) (b)
Figure 1.21 : Systèmes de mesures des déplacements pour des essais de torsion sur cylindre creux
de précision : a. Imperial College de Londres (cf. figure 1.15) (précision estimée de 1 à quelques
10-5m/m) (Hight et al., 1983), b. IIS de Tokyo (précision estimée à quelques 10-6m/m) (* : collée à la
membrane, GS1à8 : capteurs sans contact, P-LDT SET1&2 : système triangulaire de LDT)
(HongNam&Koseki, 2003)

Plateau
supérieur

Capteur de
Force interne

Embase
supérieure

Capteur radial
Moteur Vis +Support (bras)
miniature miniature +patin (glissière)
Barres internes

(a) (b) (c)

Figure 1.22 : Appareil triaxial de révolution développé à l’ENTPE (Pham Van Bang 2004, Pham Van
Bang et al., 2005) : a. cellule triaxiale à barre et capteur de force internes, b. système de mesure des
déplacements avec système de mesure radiale (c.) (précision estimée de quelques 10-6 à 1.10--5m/m)

22
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.1 Essais statiques et dynamiques, in situ et en laboratoire

1.1.4 Conclusion

Dans la plupart des problèmes rencontrés par les ingénieurs géotechniciens,


l’évaluation précise des paramètres de comportement des sols est requise pour l’analyse des
déformations de ces sols et des déplacements induits sur les structures. De nombreuses
méthodes pour estimer les propriétés des sols sont actuellement utilisées in situ ou en
laboratoire. Dans ce premier paragraphe sont présentés brièvement les essais courants réalisés
in situ et en laboratoire.

Les essais in situ comprennent, entre autres, les essais de pénétration, de cisaillement,
d’expansion et les essais sismiques. Leur utilisation est pratiquement systématique pour
n’importe quel ouvrage important en génie civil. Mais à leur avantageuse rapidité s’ajoute la
qualité variable de ces essais dont l’analyse se fonde surtout sur des considérations empiriques
manquant de fondements théoriques (sauf dans une certaine mesure pour les essais
d’expansion, et pour les essais sismiques). Les chemins de contraintes effectives ou de
déformation et les conditions aux limites spatiales sont également inconnues ou mal définies
dans le cas général (pénétromètre, scissomètre, ..).

D’un autre côté, les essais en laboratoire, qui sont présentés dans un second temps,
sont réalisées en conditions maîtrisées mais demandent pour évaluer les propriétés des sols en
place des prélèvements de bonne qualité, peu remaniés et sont généralement très coûteux en
temps et en technicité. Ces essais se sont considérablement diversifiés au cours de ces
dernières années dans le but de reproduire la nature complexe des sollicitations appliquées
aux sols. De plus, depuis une vingtaine d’années se développent des essais de précision dont
les systèmes de mesure de plus en plus performants permettent d’évaluer les propriétés des
sols pour des déformations inférieures ou égales à 10-5 m/m. Un certain nombre de cas
pratiques présents dans la littérature (Burland, 1989, Jardine et Potts, 1988, Tatsuoka &
Kohata, 1995, Koseki et al., 2001) souligne la pertinence de disposer des caractéristiques des
sols à ces niveaux de déformations. Certains de ces appareils de précision présentent
également des dispositifs de sollicitations dynamiques (propagations d’ondes ultrasonores).
Pour ces sollicitations particulières appliquées aussi in situ (exemple des essais de type
« cross-hole », « down-hole » ou « up-hole »), les paramètres de comportement des sols sont
obtenus par analyse inverse, c’est-à-dire de manière indirecte. Il est nécessaire de postuler, en
amont, une hypothèse sur le comportement du sol. Une hypothèse de comportement élastique
linéaire peut être considérée. Ces types d’essais sont exploités au cours de notre étude (aussi
bien in situ qu’en laboratoire). Il est donc proposé de rappeler le cadre des équations mises en
jeu et de considérer des hypothèses et des approches de complexité croissante, selon que l’on
considère le sol comme un milieu continu monophasique, ou biphasique lorsque celui-ci est
saturé. C’est l’objet des paragraphes qui suivent.

23
24
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu


élastique

Le sol peut être considéré en première approximation comme un milieu continu. La


mécanique des milieux continus permet alors d’établir un lien entre les déformations qu’il
subit et les contraintes qui s’y sont développées. Ce lien est donné par une loi de
comportement. Compte tenu des déformations mises en jeu lors des sollicitations dynamiques,
(par exemple de l’ordre de 10-7 m/m selon Kuwano, 2000 et Sauzeat, 2003 pour des essais de
propagations d’ondes ultrasonores), la loi de comportement adoptée est généralement une loi
élastique linéaire isotrope, ou isotrope transverse (= orthotrope de révolution). Ces lois sont
brièvement rappelées dans un premier temps. Puis les équations de propagation d’ondes dans
des milieux caractérisés par de telles lois sont établies.

1.2.1 Elasticité linéaire

L’élasticité est définie comme la tendance d’un corps à reprendre la forme et les
dimensions qu’il avait avant une sollicitation lorsqu’on supprime cette sollicitation (GFR
1988). Un corps est idéalement élastique lorsqu’il évolue de manière totalement réversible
(sans déformation permanente) et que toute transformation subie produit une dissipation nulle
(conservation de l’énergie). La linéarité implique de plus, que la relation entre les contraintes
et les déformations soit linéaire. Sous l’hypothèse de petites transformations (engendrant des
petits déplacements et des petites rotations), une loi de comportement élastique linéaire
ur ur ur
s’écrit, dans un repère orthonormé (O, e1 , e2 , e3 ) :

σ ij = Cijkl ε ij ou ε ij = M ijklσ ij ∀i, j ∈ {1, 2,3} (1.1&1.2)

1 ⎛ ∂u ∂u ⎞
où ε ij = ⎜ i + j ⎟ est le tenseur des déformations linéarisé, ( ui i ∈ {1, 2 ,3} , désignant le
2 ⎜⎝ ∂x j ∂xi ⎟⎠
champ des déplacements),
σ ij est le tenseur des contraintes,
Cijkl, Mijkl des tenseurs supposés symétriques d’ordre 4, désignés respectivement par tenseur
de rigidité et de souplesse.

Les tenseurs Cijkl, Mijkl vérifient ainsi les relations suivantes :

⎧⎪Cijkl = C jikl = Cijlk = C jilk = Cklij


⎨ ∀i, j , k , l ∈ {1, 2,3} (1.3)
⎪⎩ M ijkl = M jikl = M ijlk = M jilk = M klij

Les tenseurs de déformation { ε = ( ε ij ) } et de contrainte { σ = (σ ij ) } sont des


1≤i ; j ≤3 1≤i ; j ≤3

tenseurs d’ordre 2 symétriques. Seules 6 composantes de ces tenseurs sont ainsi nécessaires
pour décrire le comportement d’un matériau. La notation vectorielle est souvent utilisée,
permettant de réduire le tenseur C ou M à un tenseur d’ordre 2. La relation 1.1 (ou
indifféremment la relation 1.2) peut se réécrire sous la forme :

25
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

⎡ σ11 ⎤ ⎡C C C C14 C15 C16 ⎤ ⎡ ε11 ⎤


⎢ ⎥ ⎢ 11 12 13 ⎢ ⎥
⎢ σ22 ⎥ ⎢ C22 C23 C24 C25 C26 ⎥⎥ ⎢ ε22 ⎥
ur r ⎢ σ33 ⎥ ⎢ C33 C34 C35 C36 ⎥ ⎢ ε33 ⎥
σ = Cε ⇔ ⎢ ⎥=⎢ ⎥⎢ ⎥ (1.4)
⎢ 2σ23 ⎥ ⎢ C44 C45 C46 ⎥ ⎢ 2ε23 ⎥
⎢ ⎥ C55 C56 ⎥ ⎢⎢ ⎥
2σ13 ⎥ ⎢
(sym.)
⎢ 2ε13 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 2σ12 ⎥⎦⎥ ⎣⎢ C66 ⎦⎥ ⎢⎢ 2ε12 ⎥⎦⎥
⎢⎣ ⎣

où les vecteurs contrainte et déformation sont exprimés de telle manière à conserver la même
norme que celles des tenseurs σ ou ε . Le tenseur C comporte ainsi 21 paramètres
indépendants dont le nombre peut être considérablement réduit si l’on prend soin de
considérer les symétries matérielles du matériau.

1.2.1.1 Elasticité linéaire isotrope

Un matériau est défini comme isotrope quand la distribution et la forme des particules
qui le constituent est statistiquement indépendante de l’orientation et du choix des axes
(Biarez & Hicher, 1994) ou autrement dit, quand ses symétries matérielles impliquent une
invariance de ses propriétés avec les directions de l’espace. Dans le cas d’un matériau
élastique linéaire isotrope, la loi de comportement 1.1 ou 1.4 se réduit à (loi de Hooke datée
du 17e siècle) :

σ ij = 2µε ij + λε kk δ ij ∀i,j ∈ {1,2,3} (1.5)

en utilisant la convention d’Einstein (sommation sur les indices répétés) et où δ ij est le


symbole de Kronecker. λ , µ sont les coefficients de Lamé. µ est également désigné comme
le module de cisaillement noté G en mécanique des sols.

Le nombre de paramètres élastiques indépendants se réduit ainsi à 2 pour un tel


matériau. La relation inverse liant les déformations aux contraintes s’écrit :

1 +ν ν
ε ij = σ ij − σ kk δ ij ∀i,j ∈ {1,2,3} (1.6)
E E

où E est défini comme le module d’Young, et ν le coefficient de Poisson. La relation 1.6


s’écrit sous forme matricielle :
⎡1 ν ν ⎤
⎢E − E − E 0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
ν
ε11 ⎤ ⎢ 0 ⎥⎡
1
⎡ − 0 0 σ11 ⎤
⎢ ⎢ ⎥⎢
ε 22 ⎥⎥ ⎢ σ22 ⎥⎥
E E
⎢ 1 ⎥⎢ (1.7)
⎢ ε33 ⎥ ⎢ 0 0 0 ⎥⎢ σ33 ⎥
⎢ ⎥= ⎢ E ⎥⎢ ⎥
⎢ 2ε 23 ⎥ ⎢ 1+ ν ⎥⎢ 2σ23 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0 0 ⎥⎢ ⎥
⎢ 2ε13 ⎥ ⎢ (sym.) E ⎥⎢ 2σ13 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 1+ ν ⎥
⎢⎣ 2ε12 ⎥⎦ ⎢ 0 ⎥ ⎢⎢⎣ 2σ12 ⎥⎥⎦
⎢ E ⎥
⎢ 1+ ν ⎥
⎢⎣ E ⎥⎦

26
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

Le module de compressibilité K est défini comme le module reliant la contrainte


moyenne ( tr( σ ) / 3 = σ kk / 3 ) à la déformation volumique ( tr( ε ) = ε kk ) :

1 ⎛ 2µ ⎞
tr( σ ) = 2µ .tr( ε ) + 3λ .tr( ε ) ⇒ tr( σ ) = ⎜ + λ ⎟ .tr( ε ) = K .tr( ε ) (1.8)
3 ⎝ 3 ⎠

Les paramètres élastiques sont ainsi reliées par les expression suivantes :

⎧ µ ( 3λ + 2 µ ) λ
⎪E = ν=
⎪ λ+µ 2( λ + µ )
⎨ (1.9)
⎪K = λ + 2 µ G=µ=
E
⎪⎩ 3 2(1+ν )

1.2.1.2 Elasticité linéaire isotrope transverse (orthotrope de révolution)

Une loi est dite orthotrope dans un repère donné si elle est symétriquei) par rapport aux
trois plans contenant deux à deux les axes définissant ce repère. Lorsqu’une symétrie de
révolution est de plus supposée par rapport à un de ces axes, la loi est orthotrope de révolution
ou isotrope transverse.

Ces propriétés sont souvent utilisées dans la réalité pour décrire le comportement des
sols naturels. En effet, la majorité des sols se sont déposés géologiquement par sédimentation
horizontale et n’ont ensuite subi que des charges verticales uniformes. Il est raisonnable de
penser que les propriétés de ces sols soient identiques dans un plan horizontal (quelque soit la
direction considérée dans ce plan), et qu’une symétrie soit réalisée par rapport à un axe
vertical. Leurs propriétés dans une direction horizontale diffèrent alors de celles dans la
direction verticale. Une loi de comportement isotrope transverse constitue alors une bonne
approximation de l’anisotropie induite dans ces sols.

Dans ce cas et compte tenu des propriétés mentionnées, il peut être montré que la
ur ur ur ur
relation 1.2 se réduit dans le repère (O, e1 , e2 , e3 ) ( e3 est l’axe vertical) à :

⎡ 1 −ν12 −ν 13 ⎤
⎢E 0 0 0 ⎥
E1 E3
⎢ 1 ⎥
⎢ 1 −ν 13 ⎥
⎡ ε11 ⎤ ⎢ E E3
0 0 0 ⎥⎡ σ 11 ⎤
⎢ ⎢ ⎥⎢
ε 22 ⎥⎥ ⎢ ⎥
1

⎢ 1 ⎥⎢ σ 22 ⎥ (1.10)
⎢ ε 33 ⎥ ⎢ E3
0 0 0 ⎥⎢ σ 33 ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ 2ε 23 ⎥ ⎢ 1 ⎥⎢ 2σ 23 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0 0 ⎥⎢ ⎥
⎢ 2ε13 ⎥ ⎢ (sym.) 2G23 ⎥⎢ 2σ 13 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢
⎢⎣ 2ε12 ⎦⎥ ⎢ 1
0 ⎥ ⎣⎢ 2σ 12 ⎥⎦⎥
⎢ 2G23 ⎥
⎢ 1 1 + ν12 ⎥
⎢ = ⎥
⎣⎢ 2G12 E1 ⎦⎥

i)
une loi est symétrique par rapport à un plan (P) si en transmuant le tenseur des déformations par une symétrie par rapport à
(P), on transmue également le tenseur des contraintes par cette même symétrie.

27
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

où Ei est le module d’Young dans la direction i,


Gij le module de cisaillement dans le plan contenant les directions i et j,
νij est le coefficient de Poisson pour la déformation dans la direction i, sous l’effet d’une
ε ii
sollicitation dans la direction j (ν ij = − lorsque seul σ jj ≠ 0 ) .
ε jj
Le tenseur reliant déformations et contraintes comporte alors 5 paramètres indépen-
dants : E1 , E3 , ν 12 , ν 13 , G23 .

1.2.2 Propagation d’ondes dans un milieu élastique linéaire

L’application de la conservation de la quantité de mouvement au milieu continu


supposé antérieurement en équilibre fournit :
r
uuur r ∂²u
div( σ ) = ργ = ρ (1.11)
∂t²
uuur
avec div l’opérateur divergence d’un tenseur d’ordre 2 et ρ la masse volumique du milieu
continu (supposée constante).

Il est indispensable ensuite de postuler une loi de comportement du milieu ou relation


constitutive qui relie contraintes et déformations dans le milieu (relation 1.1) et qui peut
s’écrire sous la forme suivante :

σ = C :ε (1.12)

où « : » dénote le produit contracté. De même, le tenseur des déformations relié au champ


des déplacements s’écrit sous forme matricielle à partir de l’opérateur gradient appliqué à un
vecteur ( grad ) :

1 r r
ε = ⎡ grad( u ) + grad t ( u )⎤ (1.13)
2⎣ ⎦

En remplaçant l’expression du tenseur des contraintes σ (relations 1.12 et 1.13), dans la


relation 1.11, il vient :

r
1 uuur r r ∂²u
div( C : ⎡ grad( u ) + grad t ( u )⎤ ) = ρ (1.14)
2 ⎣ ⎦ ∂t²

Cette équation est l’équation générale de propagation d’une onde dans un milieu continu
élastique. En postulant l’hypothèse d’ondes planes, la solution de cette équation est
généralement écrite sous la forme :
r uuur
r uur ⎡ l.OP ⎤
u( P,t ) = u0 .exp ⎢iω( − t )⎥ (1.15)
⎣ c ⎦
i)
cette hypothèse fait disparaître l’influence des champs de forces volumiques

28
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

Le champ de déplacement dépend de la position du point considéré P et du temps t. A tout


r
instant, u est constant le long de plans perpendiculaires à la direction de propagation
r ur ur ur
l = l1 e1 + l2 e2 + l3 e3 et les solutions se propagent à une vitesse c.

Afin de résoudre plus aisément l’équation 1.14 (en injectant dans celle-ci la forme de
la solution 1.15), il convient de simplifier les notations en utilisant les formes vectorielles à 6
composantes des tenseurs σ et ε comme présentées précédemment (relation 1.4). Les
opérateurs gradient et divergence doivent alors être réécrits compte tenu de ces notations :

⎡ ∂ ⎤
⎢ 0 0 ⎥
∂x1
⎢ ⎥
⎢ ∂ ⎥ σ 11
⎡ ε11 ⎤ ⎢ 0 0 ⎥ ⎡ ∂ 1 ∂ 1 ∂ ⎤⎡ ⎤

∂x2
⎥ ⎢ 0 0 0 ⎥⎢ σ 22 ⎥
⎢ ε 22 ⎥⎥ ⎢ ⎢ ∂x1 2 ∂x3 2 ∂x2 ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ∂ ⎥
⎛ ⎞ ⎢ ∂ 1 ∂ 1 ∂ ⎥ ⎢⎢ σ 33 ⎥
⎢ ε 33 ⎥ ⎢ 0 0 ⎥ u
∂x3 ⎥ ⎜ 1 ⎟ div( σ ) = ⎢ 0 0 0 ⎥ ⎥ (1.16&1.17)
ε =⎢ ⎥=⎢ u2 ⎢ ∂x2 2 ∂x3 2 ∂x1 ⎥ ⎢ 2σ 23 ⎥
⎢ 2ε 23 ⎥ ⎢ 1 ∂ 1 ∂ ⎥ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎢ ∂ 1 ∂ 1 ∂ ⎥⎢ ⎥
2σ 13 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0
2 ∂x3 2 ∂x2 ⎥
⎥ ⎝ u3 ⎠ ⎢ 0 0 0 ⎥⎢
2ε13 ⎥ ⎢ ⎦⎥ ⎢⎣⎢
⎢ ⎣⎢ ∂x3 2 ∂x2 2 ∂x1 2σ 12 ⎥⎦⎥
⎢ ⎢ 1 ∂ ⎥
⎢⎣ 2ε12 ⎥⎥⎦ ⎢ 1 ∂
0 ⎥
⎢ 2 ∂x3 2 ∂x1 ⎥
⎢ 1 ∂ 1 ∂ ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢⎣ 2 ∂x2 2 ∂x1 ⎥⎦

Il vient qu’en remplaçant la forme de la solution (relation 1.15) dans l’équation 1.14,
l’expression générale suivante est obtenue après simplification :

⎡ l1 0 0 ⎤
⎢ 0 ⎥⎥
⎡ 1 1 ⎤ ⎡C11 C12 C13 C14 C15 C16 ⎤ ⎢ 0 l2
l2 ⎢ ⎢ l3 ⎥
⎢l1 0 0 C26 ⎥⎥ ⎢ 0
0 l3
2 ⎥⎥ ⎢ C22 C23 C24 C25 0
⎢ 2 ⎥⎛ ⎞ ⎛ u01 ⎞
C36 ⎥ ⎢ 0 1 1 ⎥⎜u01 ⎟ ⎜ ⎟
−ω² ⎢ 1 1 ⎥⎢ C33 C34 C35 l3 l2
0 l2 0 l3 0 l1 ⎥ ⎢ ⎥⎢ 2 ⎥⎜u02 ⎟ =−ρω² ⎜u02 ⎟ (1.18)
c² ⎢ C46 ⎥ ⎢ 2

2 2 ⎢ (sym.)

C44 C45 ⎥⎜ ⎟ ⎜⎜u0 ⎟⎟
1 1 ⎥⎜⎝u03 ⎟⎠
⎢ 1 1 ⎥⎢ C55 C56 ⎥ ⎢ l3 0 l1 ⎝ 3⎠
⎢⎣0 0 l3 l2 l1 0 ⎥⎢ ⎥⎢ 2 2 ⎥
2 2 ⎦ ⎣⎢ C66 ⎦⎥ ⎢ ⎥
⎢ 1 l2 1
l1 0 ⎥
⎢⎣ 2 2 ⎦⎥

1 uur uur
qui peut se mettre sous la forme : Γ u0 = u0 (1.19)
ρc²

appelée équation de Christoffel (Auld, 1973, Cazacliu, 1996, Sauzeat, 2003).

Résoudre l’équation de Christoffel permet de déterminer les ondes planes définies par
l’équation 1.15 susceptibles d’exister dans le milieu décrit par la loi de comportement choisie
(relation 1.12). Pour cela, il convient de trouver les valeurs propres et les vecteurs propres de
la matrice Γ .

La relation 1.19 se réécrit :

29
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

⎡ Γ1 0 0⎤
1 ⎢ uur uru
0 Γ2 0 ⎥⎥ P u0 = P u0 (1.20)
ρc² ⎢
⎢⎣ 0 0 Γ 3 ⎥⎦

ur ur ur
avec P la matrice de passage de la base des vecteurs ( e1 , e2 , e3 ) vers la base des vecteurs
uur uur uur
propres ( eΓ1 , eΓ 2 , eΓ 3 ) associés aux valeurs propres ( Γ1 , Γ2 , Γ3 ).
uur
Pour chacun des trois vecteurs propres eΓi , il est possible de déterminer une célérité ci définie
par :
Γi
ci = (1.21)
ρ

Les champs de déplacement solutions, capables d’exister dans le milieu, s’écrivent alors :
r uuur r uuur r uuur
r ⎡ l.OP ⎤ uur ⎡ l.OP ⎤ uur ⎡ l.OP ⎤ uur
u( P,t ) = u0Γ1 exp ⎢iω( − t )⎥ eΓ1 + u0Γ2 exp ⎢iω( − t )⎥ eΓ2 + u0Γ3 exp ⎢iω( − t )⎥ eΓ3 (1.22)
⎣ c ⎦ ⎣ c ⎦ ⎣ c ⎦
uur uur uur
Trois ondes planes polarisées dans les directions ( eΓ1 , eΓ 2 , eΓ 3 ) peuvent se propager aux
r ur ur ur
vitesses c1, c2, c3 dans la direction l = l1 e1 + l2 e2 + l3 e3 .

Les cas particulier des milieux isotrope et isotrope transverse sont présentés dans les
paragraphes qui suivent.

1.2.2.1 Milieu élastique linéaire isotrope

Un milieu élastique linéaire isotrope est caractérisé par la loi de comportement ou


relation constitutive 1.6 (ou 1.7). Cette relation peut se réécrire sous la forme suivante en
utilisant les notations de l’équation 1.7 :

⎡ 1−ν νE νE ⎤
⎢ E − − 0 0 0⎥
⎡ σ11 ⎤ 1−ν − 2ν ² 1−ν − 2ν ² 1−ν − 2ν ² ε11
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎡⎢ ⎤

σ 22 ⎥ ⎢ −ν ν ε22
0 0 0 ⎥⎢
1 E
⎢ E − ⎥
⎢ ⎢ −ν − ν −ν − ν ⎥⎢
σ 22 ⎥ ⎢ 1 2 ² 1 2 ²
⎥⎢ ε33 ⎥
⎢ ⎥= 1−ν ⎥ (1.23)
⎢ 2σ 23 ⎥ ⎢ E 0 0 0 ⎥⎢ 2ε23 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 1−ν − 2ν ² ⎥⎢ ⎥
⎢ 2σ13 ⎥ ⎢ (sym.) 2G 0 0 ⎥ ⎢ 2ε13 ⎥
⎢ ⎢ ⎥
⎢⎣ 2σ12 ⎥⎥⎦ ⎢ 2G 0 ⎥ ⎢⎢⎣ 2ε12 ⎥⎥⎦
⎢ 2G⎥⎥⎦
⎣⎢

où il est rappelé que E désigne le module d’Young, G le module de rcisaillement


ur et ν le
coefficient de Poisson. Dans le cas d’une propagation verticale suivant l = e3 , l’équation de
Christoffel devient :

30
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

⎡ ⎤
⎢G 0 0 ⎥ ⎛ u01 ⎞ ⎛ u01 ⎞
1 ⎢ ⎥ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎜ u02 ⎟ = ⎜ u02 ⎟ (1.24)
ρ c² ⎢⎢ ⎥
0 G 0
1 −ν ⎥ ⎜⎜ ⎟⎟ ⎜⎜ ⎟⎟
⎢0 0 E⎥ ⎝ u 03 ⎠ ⎝ u 03 ⎠
⎣ 1 − ν − 2ν ² ⎦

Les champs de déplacement solutions s’écrivent alors :

r ur ur ⎡ x ⎤ ⎡ x ⎤ ur
u( x3 ,t ) = ( u01 e1 + u02 e2 )exp ⎢iω( 3 − t )⎥ + u03 exp ⎢iω( 3 − t )⎥ e3 (1.25)
⎣ cs ⎦ ⎢⎣ c p ⎥⎦
ur ur ur
ou alors dans un repère cylindrique (O, er , eθ , ez ) (l’expression de la loi de comportement
demeurant inchangée) :

r ur ur ⎡ z ⎤ ⎡ z ⎤ ur
u( z,t ) = ( u0r er + u0θ eθ )exp ⎢iω( − t )⎥ + u0z exp ⎢iω( − t )⎥ ez (1.26)
⎣ cs ⎦ ⎢⎣ c p ⎥⎦

Deux types d’ondes sont susceptibles de se propager dans ce milieu : des ondes de
compression qui se propagent à la vitesse cp et des ondes de cisaillement polarisées suivant le
ur ur ur ur
plan ( er , ez ) et suivant le plan ( eθ , ez ) qui se propagent toutes deux à la vitesse cs .

Les célérités cs et cp sont données par les expressions suivantes :

E 1− ν G
cp = et cs = (1.27&1.28)
ρ 1 − ν − 2ν² ρ

E
en rappelant de plus la relation : G= (1.29)
2( 1 + ν )

A partir de l’expression des coefficients de Lamé, ces célérités se réécrivent également :

λ + 2µ µ
cp = et cs = (1.30&1.31)
ρ ρ

1.2.2.2 Milieu élastique linéaire isotrope transverse (orthotrope de


révolution)

La loi de comportement régissant un tel milieu est rappelée par la relation 1.32, dans le
ur ur ur ur
cas d’un repère cylindrique (O, er , eθ , ez ). L’axe vertical ez est toujours considéré comme
l’axe de symétrie.

31
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

⎡1 ν rr ν rz ⎤
⎢E − − 0 0 0 ⎥
Er Ez
⎢ r ⎥
⎢ 1 ν rz ⎥
⎡ ε rr ⎤ ⎢ − 0 0 0 ⎥⎡ σ rr ⎤
Er Ez
⎢ ⎢ ⎥⎢
⎢ εθθ ⎥⎥ ⎢ 1 ⎥⎢ σ θθ ⎥

⎢ ε zz ⎥ ⎢ Ez
0 0 0 ⎥⎢ σ zz ⎥ (1.32)
⎢ ⎥=⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢ 2εθ z ⎥ ⎢ 1 ⎥⎢ 2σ θ z ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0 0 ⎥⎢ ⎥
⎢ 2ε rz ⎥ ⎢ (sym.) 2Gθ z ⎥⎢ 2σ rz ⎥
⎢ ⎢ ⎥⎢
⎢⎣ 2ε rθ ⎥⎦⎥ ⎢ 1
0 ⎥ ⎣⎢ 2σ rθ ⎥⎦⎥
⎢ 2Gθ z ⎥
⎢ 1 + ν rr ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ Er ⎦⎥

En inversant cette dernière relation, et en considérant une propagation suivant l’axe de


ur
symétrie du milieu (axe ez ), l’équation de Christoffel obtenue se réduit à :

⎡ ⎤
⎢G 0 0 ⎥ ⎛ u0 ⎞ ⎛ u0 ⎞
1 ⎢
θz
⎥ ⎜ x⎟ ⎜ x⎟
⎢ 0 Gθ z 0 ⎥ ⎜ u0 y ⎟ = ⎜ u0 y ⎟ (1.33)
ρ c² ⎢ ⎥ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟
⎢ 0 E z ²( ν rr − 1 ) ⎥ ⎜ u0 ⎟ ⎜ u0 ⎟
0 ⎝ z⎠ ⎝ z⎠
⎢⎣ E z ( ν rr − 1 ) + 2 Erν rz ² ⎥⎦

Les champs de déplacement solutions s’écrivent alors :

r ur ur ⎡ z ⎤ ⎡ z ⎤ ur
u( z,t ) = ( u0r er + u0θ eθ )exp ⎢iω( − t )⎥ + u0z exp ⎢iω( − t )⎥ ez (1.34)
⎣ cs ⎦ ⎢⎣ c p ⎥⎦

avec les vitesses de propagation cs et cp suivantes :

1 Ez ( ν rr − 1 ) Gθz
cp = ; cs = (1.35&1.36)
ρ ( ν − 1 ) + 2 Er ν ² ρ
rr rz
Ez

Dans ce cas, les ondes susceptibles d’exister dans le milieu sont des ondes de
ur
compression se propageant suivant ez à la vitesse cp , et des ondes de cisaillement se
ur ur ur ur ur
propageant suivant ez , à la vitesse cs , polarisées suivant les plans ( er , ez ) et ( eθ , ez ).

1.2.3 Conclusion

Dans ce paragraphe et dans le cas d’une propagation selon une direction verticale, les
vitesses des ondes de compression et de cisaillement ont été établies pour des milieux
élastiques linéaires isotrope et isotrope transverse (axe de symétrie vertical). Elles sont
données respectivement par les équations 1.30, 1.31 et 1.35, 1.36. Il est intéressant de noter
que la relation liant le module de cisaillement à la vitesse des ondes de cisaillement demeure

32
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.2 Propagation d’ondes dans un milieu continu élastique

inchangée quelque soit le milieu considéré (relations 1.31 et 1.36). De plus, dans le cas d’un
milieu isotrope, le comportement élastique linéaire peut être caractérisé à partir de deux seuls
paramètres. La donnée des vitesses des ondes de compression et de cisaillement suffisent
alors à caractériser le comportement du sol. En revanche pour un milieu isotrope transverse, 5
paramètres sont requis. La seule donnée des vitesses ne permet pas ainsi de caractériser
complètement son comportement et des hypothèses sont nécessaires sur l’évolution des 3
paramètres restants.

Tout au long de notre étude, des hypothèses de comportement élastique linéaire


isotrope et élastique linéaire isotrope transverse seront systématiquement utilisées et
comparées. Elles permettent d’évaluer les paramètres de comportement ({E ; G ; ν} ou bien
{Er ; Ez ; νrr ; νrz ; Gθz}) des matériaux testés pour les essais de type propagation d’ondes, en
laboratoire mais aussi in situ avec des essais de type « cross, down ou up-hole ».

33
34
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique


saturé

Dans ce paragraphe, le sol saturé est considéré comme un milieu continu mais
biphasique (phase solide + phase liquide), les deux phases interagissant entre elles. La
mécanique des milieux poreux permet de relier les déformations aux contraintes en tenant
compte de l’interaction entre les différentes phases, les mouvements de chacune des phases
ayant une répercussion sur l’autre. Sont présentées les équations de propagation d’ondes dans
un milieu poreux (supposé élastique) telles que développées par Ishihara (1968, 1970) en se
fondant sur les relations constitutives établies par Biot (1955, 1956).

1.3.1 Poroélasticité

Le cheminement suivi par Biot pour aboutir aux relations constitutives liant les
contraintes subies par le squelette granulaire avec la pression locale subie par le fluide, est
repris dans ce premier paragraphe. Les équations sont établies dans le cadre de chargements
statiques.

1.3.1.1 Poroélasticité isotrope

A partir d’un élément cubique infiniment petit et représentatif du milieu poreux


(supposé isotrope), Biot (1955, 1956) répartit la contraintei) totale agissant sur les facettes de
cet élément en deux parties.

La première partie représente les composantes des forces agissant sur la partie solide de
chaque face du cube. Elle s’écrit :

⎡σ xs τ xys τ xzs ⎤
⎢ ⎥
σ s = ⎢τ xys σ ys τ yzs ⎥ (1.37)
⎢τ xzs τ yzs σ zs ⎥
⎣ ⎦

où σ est communément appelé dans la suite le tenseur des contraintes de Biot.


s

Les forces agissant sur la partie fluide de chaque face du cube sont représentées par :

⎡ s 0 0⎤
⎢0 s 0⎥ (1.38)
⎢ ⎥
⎢⎣ 0 0 s ⎥⎦

i)
la convention de signe adoptée ici est celle de la mécanique des sols : les contraintes sont positives dans le sens de la
compression.

35
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

Le scalaire s est alors proportionnel à la pression p du fluide qui s’applique sur la surface
élémentaire du cube :

s = n. p (1.39)

avec n la fraction de la phase fluide sur chaque facette de l’élément. Le matériau poreux est
supposé statiquement isotrope : n s’identifie à la porosité.

Il doit être garder à l’esprit que le tenseur des contraintes de Biot représente les forces totales
appliquées sur les grains solides, c’est-à-dire la somme des forces intergranulaires et de la
force du fluide qui s’applique sur les grains solides. La pression s est la pression qui
s’applique sur la phase fluide et n’est pas égale à la pression interstitielle, u = p,
habituellement considérée (relation 1.39). La formulation de Biot s’écrit ainsi :

σ = σ s + s.I = σ s + n. p.I (1.40)

où σ est le tenseur des contraintes totales et I le tenseur unité d’ordre 2. Elle diffère de celle
habituellement considérée en mécanique des sols à partir de la proposition de Terzaghi
( σ = σ '+ u.I = σ '+ p.I )i).

Le tenseur des déformations du squelette granulaire est dénoté par (Biot, 1956) :

⎡ 1 1 ⎤
⎢ exx γ xy γ xz
2 2 ⎥
⎢ ⎥
e = ⎢ γ xy
1 1 ⎥ (1.41)
eyy γ yz
⎢2 2 ⎥
⎢1 1 ⎥
⎢ γ xz γ yz ezz ⎥
⎢⎣ 2 2 ⎥⎦

∂ui ∂u ∂uj
avec eii = et γ ij = 2eij = i + (i ≠ j) , ux, uy, uz étant les composantes du vecteur
∂xi ∂xj ∂xi
déplacement de la phase solide, considéré uniforme et moyenné sur le cube élémentaire.
L’hypothèse des petites transformations est ainsi implicitement adoptée. D’une façon iden-
tique, le déplacement moyen du fluide est considéré sur le même volume infinitésimal, de
composantes Ux, Uy, Uz. La déformation dans le fluide est définie par sa déformation
volumique :

∂U x ∂U y ∂U z
ε = ε kk = + + (1.42)
∂x ∂y ∂z

Biot (1956) établit ensuite les équations constitutives reliant contraintes et


déformations en négligeant, dans un premier temps, les dissipations d’origine visqueuse dans
l’interaction fluide/squelette. L’échantillon de matériau poreux est ainsi un système
conservatif sans dissipation d’énergie, et l’équilibre correspond à un minimum d’énergie
potentielle.

i)
le lien entre la contrainte effective et la contrainte de Biot peut être obtenu en égalisant les contraintes totales σ
des formulations de Biot et de Terzaghi ⇒ σ’ = σs – (1-n).s/n = σs – (1-n).p

36
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

En première approximation, cette énergie potentielle peut être définie comme une
forme quadratique positive et les sept composantes du tenseur des contraintes Σ sont des
fonctions linéaires des sept composantes du tenseur des déformations E , avec :

⎡σ xs τ xys τ xzs 0⎤ ⎡ ex 1 γ 1 γ 0⎤
⎢ s ⎥ ⎢ 2 xy 2 xz ⎥
⎢ τ xy σ ys τ yzs 0⎥ ⎢1 γ 1 γ 0⎥
Σ= s et E = ⎢ 2 xy
ey
2 yz ⎥ (1.43&1.44)
⎢τ xz τ yzs σ ys 0⎥ ⎢1 γ 1 γ
⎢ ⎥ ez 0⎥
⎢⎣ 0 0 0 s ⎥⎦ ⎢ 2 xz 2 yz ⎥
⎢ 0 ε ⎥⎦
⎣ 0 0

L’énergie potentielle de déformation par unité de volume s’écrit :

2W = Σ : E = Σij .Eij = σ xs .ε x + σ ys .ε y + σ zs .ε z + τ xys .γ xy + τ xzs .γ xz + τ yzs .γ yz + s.ε (1.45)

Et les relations contrainte-déformation s’expriment alors sous la forme :

∂W ∂W ∂W ∂W ∂W ∂W ∂W
σ xs = ; σ ys = ; σ zs = ; τ xys = ; τ xzs = ; τ yzs = ; s= (1.46)
∂ex ∂ey ∂ez ∂γ xy ∂γ xz ∂γ yz ∂ε

Les sept composantes des contraintes et les sept composantes des déformations sont reliées
par une forme linéaire symétrique (relation 1.45). Elles forment une relation matricielle,
symétrique de 28 composants différents dans le cas le plus général. Du fait de l’hypothèse
d’isotropie, les directions des contraintes et des déformations principales coïncident, et dans
ce repère, il est alors possible d’écrire :

⎧ σ Is = BeI + C (eII + eIII ) + Qε


⎪ s
⎪ σ II = BeII + C (eI + eIII ) + Qε
⎨ s (1.47)
⎪σ III = BeIII + C (eI + eII ) + Qε
⎪⎩ s = Q(eI + eII + eIII ) + Rε

⎡ σ Is ⎤ ⎡ B C C Q ⎤ ⎡ eI ⎤
⎢ s⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
ou sous forme matricielle ⎢ σ II ⎥ = ⎢C B C Q ⎥ ⎢ eII ⎥ (1.48)
⎢σ IIIs ⎥ ⎢C C B Q ⎥ ⎢ eIII ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢⎣ s ⎥⎦ ⎣Q Q Q R ⎦ ⎣ ε ⎦

L’existence de l’énergie potentielle impose la symétrie de la matrice reliant contraintes et


déformations.

En posant :
B −C
N= et A=C (1.49)
2

il est possible de réécrire les relations 1.47 et 1.48 :

37
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧ σ Is = 2 NeI + Ae + Qε
⎪ s
⎪ σ II = 2 NeII + Ae + Qε
⎨ s (1.50)
⎪σ III = 2 NeIII + Ae + Qε
⎪⎩ s = Qe + Rε

avec e = eI + eII + eIII , e et ε qui sont des invariants tensoriels, ce qui permet alors d’écrire,
ur uur ur
dans un repère orthonormé (O, ex , ey , ez ) quelconque :

⎧σ xs = 2 Nex + Ae + Qε
⎪ s
⎪σ y = 2 Ne y + Ae + Qε
⎪σ zs = 2 Nez + Ae + Qε

⎨ τ xys = N γ xy (1.51)
⎪ τ xzs = N γ xz

⎪ τ yzs = N γ yz

⎩ s = Qe + Rε

La relation 1.51 exprime la loi de comportement d’un milieu poreux élastique. Il est
possible de reconnaître en N le coefficient élastique de Lamé, µ (ou le module de
cisaillement cf. §1.2). Le paramètre R relie la pression appliquée au fluide à sa déformation
volumique. Il a la dimension d’une pression et est vraisemblablement lié, entre autres, au
module de compressibilité du fluide. Q représente un facteur de couplage entre la déformation
de la phase solide et de la phase liquide.

Pour relier ces paramètres à des constantes physiques plus traditionnelles et plus
significatives telles que les compressibilités des différentes phases, Biot & Willis (1957),
Nagumo (1965), ou encore Ishihara (1968) imaginent des essais de compression isotrope
drainés (à pression du fluide nulle ou « jacked test ») ou de compression à contrainte effective
nulle (« unjacked test »).

L’essai de compression isotrope drainé consiste à appliquer une pression p’ isotrope à


un échantillon de sol poreux saturé en autorisant le drainage de l’échantillon. Durant cet essai,
le module de compressibilité du squelette granulaire (grains+pores) Cb est défini par :

e
Cb = (1.52)
p'

Les conditions spécifiques de cet essai amènent :

Cb . p '
σ xs = σ ys = σ zs = p ' , s = 0 et ex = ey = ez = (1.53&1.54&1.55)
3

En injectant ces dernières relations dans les équations 1.51, il vient alors que :

1 2 Q²
= N + A− (1.56)
Cb 3 R

38
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

La relation 1.56 comparée à la relation 1.9 indique que la quantité A-Q²/R correspond au
coefficient de Lamé λ du matériau poreux pour des conditions drainées.

Un essai de compression à contrainte effective nulle consiste à immerger l’échantillon


de matériau poreux dans un fluide auquel est appliqué une pression p’. Les conditions de cet
essai sont telles que la pression du fluide interstitiel est identique à la pression de confinement
p’. Dans ces conditions, la compressibilité des grains solides, Cs , est définie par :

e
Cs = (1.57)
p'

Et on a :

Cs . p '
σ xs = σ ys = σ zs = (1 − n) p ' , s = np ' et ex = ey = ez = (1.58&1.59&1.60)
3

Si bien qu’à partir des relations constitutives 1.51, il vient :

Q+R 2 Q²
1− ( ) n = Cs ( N + A − ) (1.61)
R 3 R

Biot&Willis (1957) définissent un coefficient de contenu fluide ζ donné par :

2
N + A−Q
n (e − ε )
ς= = 3 (1.62)
p' 2 Q²
( N + A − )R
3 R

et relié aux compressibilités des grains et du fluide Cl , en considérant que la déformation des
pores est égale à celle des grains solides pour cet essai, c’est-à-dire que la porosité du
matériau poreux demeure constante :

1 1
ς = n( − ) (1.63)
Cl Cs

Les équations précédentes (1.56, 1.61, 1.62 et 1.63) permettent ainsi d’établir le lien
entre les coefficients élastiques des équations de Biot et les compressibilités du squelette
granulaire, des grains et du fluide (Biot&Willis, 1957) :

39
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧N = µ

⎪ A + 2 N = n.Cb (Cl − Cs ) + n ².Cb + (1 − 2n).(Cb − Cs )
⎪ 3 n.Cb .(Cl − Cs ) + Cb .Cs − Cs ²

⎨ n.Cb .[ (1 − n)Cb − Cs ] (1.64)
⎪Q =
n.Cb .(Cl − Cs ) + Cb .Cs − Cs ²

⎪ n ².Cb
⎪ R = n.C .(C − C ) + C .C − C ²
⎩ b l s b s s

Pour fixer les idées, des valeurs des compressibilités du squelette et des grains sont
donnée à titre indicatif pour différents types de sols et de roches dans le tableau 1.1 (Ishihara,
1970).

Sol Cb (10-6.kg-1.cm²) Cs (10-6.kg-1.cm²) Cs / Cb


Grès 5,8 2,7 0,46
Marbre de Vermont 17,5 1,4 0,08
Béton (approx.) 20 2,5 0,12
Sable dense 1800 2,7 0,0015
Sable lâche 9000 2,7 0,0003
Argile de Londres (surcons.) 7500 2,0 0,00025
Argile de Gosport (norm. cons.) 60000 2,0 0,00003

Tableau 1.1 : Compressibilités du squelette granulaire(Cb) et des grains(Cs) de différents


géomatériaux (Ishihara, 1970)

Sous l’hypothèse d’un matériau poreux élastique, il est également intéressant de noter
le lien entre contrainte effective et les paramètres de la relation 1.64.

La loi de comportement 1.51 s’écrit en contraintes totales :

⎧σ x = σ xs + s = 2 Nex + ( A + Q)e + (Q + R)ε



⎪σ y = σ y + s = 2 Ne y + ( A + Q)e + (Q + R)ε
s


⎪σ z = σ z + s = 2 Nez + ( A + Q)e + (Q + R)ε
s


⎨τ xy = τ xy = N γ xy
s
(1.65)

⎪τ xz = τ xz = N γ xz
s

⎪τ = τ s = N γ
⎪ yz yz yz

⎪⎩ s = Qe + Rε

qui peut se réécrire en faisant disparaître la déformation ε du fluide à partir de la dernière


relation du système 1.65 :

40
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧σ x + β . p = 2µ .ex + λ.e ⎧σ x' − (1 − β ). p = 2 µ .ex + λ .e


⎪ ⎪ '
⎪σ y + β . p = 2 µ .ex + λ .e ⎪σ y − (1 − β ). p = 2µ .ex + λ .e
⎪ ⎪ '
⎪σ z + β . p = 2µ .ex + λ.e ⎪σ z − (1 − β ). p = 2µ .ex + λ.e
⎪ ⎪
⎨τ xy = µ .γ xy ⇒ ⎨τ xy = µ .γ xy (1.66)
⎪ ⎪
⎪τ xz = µ .γ xz ⎪τ xz = µ .γ xz
⎪τ = µ .γ ⎪τ = µ .γ
⎪ yz yz
⎪ yz yz

⎪⎩ s = n. p = Q.e + R.ε ⎪⎩ p = ( β − n)ξ .e + ξ .ε

Q+R C Q² 1 2 R 1
où β = n. = 1− s , λ = A − = − µ , et ξ = = .
R Cb R Cb 3 n² n.Cl + (α − n).Cs

L’expression 1.66 de la loi de comportement a l’avantage de fournir des relations nettement


plus simples que l’expression 1.51 et d’illustrer l’influence de la compressibilité des
différentes phases. Il peut être noté que compte tenu des valeurs de Cs/Cb reportées dans le
tableau 1.1, le paramètre β est très proche de 1 pour les sables et les argiles. Une loi élastique
classique peut donc être postulée entre les contraintes effectives et les déformations du
squelette granulaire pour ces matériaux. La déformation volumique du squelette granulaire
reste liée à la déformation volumique du fluide par la dernière relation du système 1.66, c’est-
à-dire par les paramètres β, n et ξ.

1.3.1.2 Poroélasticité isotrope transverse

Dans le cas d’une isotropie transverse (ou orthotropie de révolution, l’axe de


révolution étant vertical, cf. §1.2), les relations constitutives entre contraintes et déformations
du squelette granulaire et du fluide saturant sont déterminées par Biot&Willis (1957). Elles
s’écrivent :

⎧σ xs = Pex + Aey + Fez + M ε


⎪ s
⎪σ y = Aex + Pey + Fez + M ε
⎪ σ zs = Fex + Fey + Cez + Qε

⎨ τ xys = Lγ xy (1.67)
⎪ τ xzs = N γ xz

⎪ τ yzs = N γ yz
⎪ s = Me + Me + Qe + Rε
⎪⎩ x y z

avec P = A + 2 L ce qui fournit 8 coefficients indépendants. En inversant la relation 1.67, il


vient :

41
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧ ex = a.σ xs + d .σ ys + g.σ zs + h.s ⎡ ex ⎤ ⎡ a d g 0 0 0 h ⎤ ⎡σ xs ⎤


⎪ ⎢ e ⎥ ⎢d ⎢ ⎥
⎪ e y = d .σ x + a.σ y + g.σ z + h.s
s s s
⎢ y⎥ ⎢ a g 0 0 0 h ⎥⎥ ⎢σ ys ⎥
⎪ez = g.σ xs + g.σ ys + b.σ zs + m.s ⎢ ez ⎥ ⎢ g g b 0 0 0 m⎥ ⎢σ zs ⎥
⎪ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎨ γ xy = f .τ xys ou encore ⎢γ xy ⎥ = ⎢ 0 0 0 f 0 0 0 ⎥ ⎢τ xys ⎥ (1.68)
⎪ γ xz = t.τ xz
s
⎢γ xz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 t 0 0 ⎥ ⎢τ xzs ⎥
⎪ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎪ γ yz = t.τ yzs ⎢γ yz ⎥ ⎢ 0 0 0 0 0 t 0 ⎥ ⎢τ yzs ⎥
⎪ ε = h.e + h.e + m.e + k .s
⎪⎩ x y z
⎢ ε ⎥ ⎢0
⎣ ⎦ ⎣ 0 0 0 0 0 k ⎥⎦ ⎢⎢⎣ s ⎥⎥⎦

1 1
avec = f et = t . Sous des conditions constantes de pression interstitielle, il est ainsi
L N
possible de mesurer deux modules d’Young :

⎧1 ∂ex ∂ey
⎪ = = =a
⎪ E1 ∂σ x ∂σ y
s s

⎨ (1.69)
⎪ 1 = ∂ez = b
⎪⎩ E2 ∂σ zs
mais également 3 coefficients de Poisson :

⎧ ⎛ ∂e y ⎞
⎪ ⎜ s ⎟
⎪ −ν = ⎝ ∂ σ x ⎠ = d = E d
⎪ 1 ⎛ ∂ex ⎞ a 1

⎪ ⎜ s ⎟
⎪ ⎝ ∂σ x ⎠

⎪ ⎛ ∂ex ⎞
⎜ ⎟ (1.70)
⎪ ⎝ ∂ σ zs ⎠ g
⎨ −ν 2 = = = E2 g
⎪ ⎛ ∂ez ⎞ b
⎪ ⎜ s ⎟
⎝ ∂σ z ⎠

⎪ ⎛ ∂ez ⎞
⎪ ⎜ s ⎟
⎪ −ν = ⎝ ∂ σ x ⎠ = g = E g
⎪ 3 ⎛ ∂ex ⎞ a 1

⎪ ⎜ ⎟
⎝ ∂σ x ⎠
s
⎪⎩

Quatre seulement de ces paramètres parmi les deux modules d’Young et les trois coefficients
de Poisson, sont indépendants puisqu’existe la relation (symétrie de la matrice 1.68) :

ν2 ν3
= (1.71)
E2 E1

Deux modules de cisaillement peuvent être directement mesurés dont seulement un


représente une mesure indépendante (compte tenu de la relation initiale P = A + 2 L ) :

42
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧ 1 ∂γ xy
⎪ µ = ∂τ s = f
⎪ 1 xy
⎨ (1.72)
⎪ 1 = ∂γ xz = ∂γ yz = t
⎪ µ 2 ∂τ xzs ∂τ yzs

Dans le cas d’un essai de compression à contrainte effective nulle, les relations 1.58 à 1.60
sont établies, ce qui aboutit à :

⎧ ex = p ' [ (n − 1)(a + d + g ) − n.h ] = −δ1 p '



⎨ e y = p ' [ (n − 1)(a + d + g ) − n.h ] = −δ1 p ' (1.73)
⎪e = p ' [ (n − 1)( g + g + b) − n.m ] = −δ p '
⎩ z 2

où la définition de δ1 et δ2 laisse présager de mesures difficilement applicables dans la


pratique. Selon, Biot&Willis (1957), ces coefficients représentent, en effet, les changements,
respectivement, dans les premiers axes principaux (égaux) et les changements dans le
troisième axe principal d’une ellipsoïde de révolution formée par une sphère élémentaire de
matériau sous une pression unitaire.

Enfin la dernière mesure porte sur le coefficient de contenu fluide (cf. relation 1.62)
aboutissant à la détermination de k à travers la relation 1.74.
ζ
ε = [ (n − 1)(h + h + m) − n.k ] = −
p '− (2δ1 + δ 2 p ') (1.74)
n
La matrice de la relation 1.68 reliant déformations et contraintes est ainsi donnée par les
mesures suivantes :

⎡ 1 −ν 1 −ν 3 δ1 1 − n 1 −ν 1 −ν 3 ⎤
⎢ E 0 0 0 − ⎥
E1 E1 n n E1
⎢ 1 ⎥
⎢ −ν 1 1 −ν 2 δ1 1 − n 1 −ν 1 −ν 3 ⎥
⎢ E 0 0 0 − ⎥
E1 E2 n n E1
⎢ 1 ⎥
⎢ −ν 3 −ν 2 1 δ 2 1 − n 1 − 2ν 2 ⎥
⎢ 0 0 0 − ⎥
⎢ E1 E2 E2 n n E2 ⎥
⎢ 1 ⎥ (1.75)
⎢ 0 0 0 0 0 0 ⎥
⎢ µ1 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 0 ⎥
⎢ µ2 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 0 0 0 ⎥
⎢ µ2 ⎥
⎢ ⎥
γ 1 − 2n 2δ1 + δ 2 ⎛ 1 − n ⎞ ⎛ 1 − 2ν 2 2(1 −ν 1 −ν 3 ) ⎞ ⎥
2
⎢ 0 − +⎜ +
0 0 0 0 0 ⎟ ⎜ ⎟⎥
⎢⎢⎣ n n n ⎝ n ⎠ ⎝ E2 E1 ⎠ ⎥⎦

Enfin, il est possible de faire apparaître de manière similaire au cas de la poroélasticité


isotrope la contrainte effective dans la relation 1.67.

43
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

1.3.2 Propagations d’ondes dans un milieu poroélastique isotrope

Dans ce paragraphe, les équations présentées décrivent la propagation d’ondes planes


dans un milieu poreux élastique, saturé par un fluide compressible supposé non visqueux. le
milieu est considéré isotrope à l’échelle du cube élémentaire et les pores sont supposés petits
par rapport à la taille du cube. La longueur d’onde est également supposée « très supérieure »
à la taille du volume élémentaire et à fortiori à la taille des pores. A titre d’exemple, pour un
sable dont les diamètres de grain est de 1mm (sable grossier), une vitesse d’onde P, de
compression, de 2000 m.s-1, et une fréquence de 200kHz, la longueur d’onde est de 10mm. La
taille d’un côté du volume élémentaire est au minimum de 2 grains soit 2mm. La longueur
d’onde est ainsi seulement 5 fois supérieure à la taille du cube. Par contre, dès que le diamètre
des grains diminue de moitié (0,5mm, la longueur d’onde est alors 10 fois supérieure dans les
mêmes conditions) ou lorsque des plus faibles fréquences sont considérées, l’hypothèse
apparaît pleinement justifiée.

Dans le cadre de ces hypothèses, l’approche originelle de la propagation d’ondes en


milieu poreux a été établie par Biot (1956, 1962). Ishihara (1968, 1970) développe ensuite une
approche simplifiéei) appliquée aux sols qui est exposée ci-dessous.

i)
Ishihara (1968, 1970) néglige par rapport à Biot (1956,1962) le couplage inertiel entre la phase solide et la phase liquide.
Biot (1956,1962) établit en effet les équations de propagation d’ondes à partir des équations de mouvements établies elles-
mêmes à partir du théorème de Lagrange (dérivé de l’expression de l’énergie cinétique). Il en résulte une masse couplée entre
solide et liquide, c’est-à-dire qu’un déplacement du fluide entraîne une certaine masse de solide et inversement. Cette masse
couplée dépend de la géométrie des pores, c’est-à-dire de la tortuosité. Gajo (1996), par exemple, montre que ce couplage
reste négligeable dans le cas des argiles. Dans le cas des sables, une différence de 1 à 2% est obtenue sur la valeur du module
de cisaillement à partir de la vitesse des ondes de cisaillement (Kuwano, 2000)
Les équations de mouvement s’écrivent en négligeant les forces volumiques, ou après
application au système antérieurement en équilibre (Ishihara, 1965, 1968, 1970) :
r ur r
⎧ ∂ 2 u uur s ⎛ ∂U ∂u ⎞
⎪ ρ g 2 = div( σ ) + b ⎜ −
⎪ ∂t ⎜ ∂t ∂t ⎟⎟
⎝ ⎠
⎨ u r u r r (1.76)
⎪ ∂ 2 U uuuur ⎛ ∂U ∂u ⎞
ρ
⎪ w ∂t 2 = gr ad( s ) − b ⎜⎜ − ⎟

⎪⎩ ⎝ ∂t ∂t ⎠

avec ρ g = ( 1 − n )ρ s la masse volumique du squelette granulaire ( ρ s est la masse volumique


des grains), ρ w = n ρ f , la masse volumique de la phase fluide ou liquide ( ρ f est la masse
n.ρ w .g
volumique du fluide ou de l’eau) et b = (k est la perméabilité du sol en m.s-1).
k

Pour traduire l’écoulement du fluide dans le milieu poreux, l’auteur considère la loi de Darcy
ur r
⎡ ∂U ∂u ⎤
(associée à la vitesse relative du fluide par rapport au solide, terme b ⎢ − ⎥ ). Quand le
⎢⎣ ∂t ∂t ⎥⎦
squelette granulaire est soumis à une déformation, le fluide interstitiel subit une surpression et
s’écoule vers les régions de plus basse pression. L’excès de pression dû à l’écoulement est

44
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

r ur
uuuur n ρ w g ⎛ ∂u ∂U ⎞
traduit ici par grad( s ) = ⎜ − ⎟ (loi connue également sous le nom de loi semi-
k ⎜⎝ ∂t ∂t ⎠⎟
empirique de Darcy-Gersevanov, Toorman, 1996).

En combinant les relations constitutives reliant contraintes et déformations pour les


deux phases, c’est-à-dire la loi de comportement 1.51, et les équations du mouvement 1.76, il
vient :
r ur r
⎧ ∂2 u r ⎛ µ⎞ r ur ⎛ ∂U ∂u ⎞
⎪ ρ g 2 = µ .∇ u + ⎜ α + ⎟ grad .div( u ) + Q.grad .div(U ) + b ⎜
2
− ⎟
⎪ ∂t ⎜ ⎟
⎝ 3⎠ ⎝ ∂t ∂t ⎠
⎨ ur ur r (1.77)
⎪ ∂ 2U ur r ⎛ ∂U ∂u ⎞
⎪ ρ w ∂t 2 = Q.grad .div(U ) + R.grad .div( u ) − b ⎜⎜ ∂t − ∂t ⎟⎟
⎪⎩ ⎝ ⎠

où α = A + 2/3.N = A + 2/3.µ. et ∇ 2 l’opérateur laplacien.

Les équations de propagation d’ondes de compression et de cisaillement peuvent


ensuite être obtenues en appliquant respectivement les opérateurs divergence et rotationnel au
système 1.77.

1.3.2.1 Ondes de compression

L’application de l’opérateur divergence associée au changement de variable ς = e − ε


fournit le système suivant (1.78, Ishihara, 1968).

⎧⎡ ∂2 ⎛ 4 ⎞ 2⎤ ⎡ ∂⎤
⎪ ⎢ g 2 − ⎜ α + Q + µ ⎟ .∇ ⎥ e + ⎢Q.∇ − b. ⎥ ς = 0
ρ 2
.
⎪⎣ ∂t ⎝ 3 ⎠ ⎦ ⎣ ∂t ⎦
⎨ (1.78)
⎪ ⎡ ρ . ∂ − α + R .∇ 2 ⎤ e + ⎡ − ρ ∂ + R.∇ 2 + b. ∂ ⎤ ς = 0
2 2

⎪ ⎢ w ∂t 2 ( ) ⎥ ⎢ w ∂t 2
⎩⎣ ⎦ ⎣ ∂t ⎥⎦

En éliminant la variable ς , le système 1.78 se réduit à une équation différentielle du


quatrième ordre en e :

⎡ 4 ρg .R + ρw (α + 4 3µ) 2 ∂2 ρg ρw ∂4 ρg + ρw ∂3 α + 2.Q + R + 4 3µ 2 ∂ ⎤
⎢∇ + 2 ∇ 2− 2 + b − b∇ ⎥ e = 0
⎣ Q −α.R − 4 3µ.R ∂t Q −α.R − 4 3µ.R ∂t4 Q2 −α.R − 4 3µ.R ∂t3 Q2 −α.R − 4 3µ.R ∂t ⎦
(1.79)

Il peut être noté que la même équation pour la variable ς est obtenue en éliminant cette fois
la variable e au lieu de ς dans le système 1.78. L’équation différentielle 1.79 est résolue, dans
le cas monodimensionnel c’est-à-dire en considérant une propagation uniquement suivant la
direction x, en utilisant des variables adimensionnelles t* et x* :

45
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

⎧∂ 1 ∂ ∂2 1 ∂2
⎪ ∂t = ∂t * ; ∂t 2 = 2 ∂t *2
t x ⎪ t t
t* = ; x* = si bien que ⎨ (1.80&1.81)
⎪∇ 2 = 1 ∂ 1 ∂4
2
t x
; ∇ 4
=
⎪⎩ x ∂x
2 *2
x ∂x
4 *4

La solution de l’équation différentielle est supposée de la forme suivante par Ishihara (1968) :

⎣ (
e = Ae exp ⎡i ωt * + lx * ⎤
⎦ ) (1.82)

Enfin , en posant :
⎧⎛ x ⎞ 2 α .R + 4 3 µ . R − Q 2
⎪⎜ ⎟ = = Vd2
⎪⎝ t ⎠ ρ g .R + ρ w (α + 4 3µ )
⎨ (1.83)
⎪ ρ g .R + ρ w (α + 4 3µ ) 1 1
⎪t = α + 2.Q + R + 4 3µ b = ω
⎩ c

où les deux constantes introduites Vd et ω c ont bien respectivement les dimensions d’une
vitesse et d’une fréquence. En injectant la forme de la solution 1.82 dans l’équation
différentielle du quatrième ordre 1.79, il vient :

4 2
⎛l ⎞ ⎛ i ⎞⎛ l ⎞ ⎛ i ⎞
⎜ ⎟ − ⎜ 1 + ⎟ ⎜ ⎟ + ⎜θ1 + θ 2 ⎟ = 0 (1.84)
⎝ ω ⎠ ⎝ ω ⎠⎝ ω ⎠ ⎝ ω⎠

Vd2 Vd2
où θ1 = , θ 2 = (1.85&1.86)
Vn2 Vl 2

⎧ 2 R α + 4 3µ
⎪Vn = ρ + ρg
⎪ w
avec ⎨ (1.87)
⎪V 2 = α + 2.Q + R + 4 3µ
⎪⎩ l ρ g + ρw

Pour illustrer les ordres de grandeurs des différents termes mis en jeu dans l’équation 1.84,
leurs valeurs sont reportées dans le tableau 1.2 pour des sables lâches et denses et pour des
argiles normalement et surconsolidés. Les constantes θ1 et θ 2 restent très faibles devant 1
pour ces deux géomatériaux.

Sable Sable Argile Argile norm.


dense lâche surcons. cons.
Compressibilité (kg-1.cm²)
Cb 1800.10-6 9000.10-6 7500.10-6 60000.10-6
Cs 2,7.10-6 2,7.10-6 2,7.10-6 2,7.10-6
Cl 48.10-6 48.10-6 48.10-6 48.10-6
Porosité n (valeur supposée) 0,3 0,5 0,3 0,5
α (kg.cm-2) 3,1.104 1,0.104 3,1.104 1,0.104

46
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

Q (kg.cm-2) 1,3.104 1,0.104 1,3.104 1,0.104


R (kg.cm-2) 0,55.104 1,0.104 0,55.104 1,0.104
µ (kg.cm-2) 2500 1000 300 200
Perméabilité k (valeur supposée, cm.s-1) 10-2 10-1 10-6 10-5
b (s.kg.cm-4) 9,0.10-3 25.10-4 1,6 0,16
ωc (s-1) 5650 5630 54,5.106 588.106
Vd (m.s-1) 340 285 125 88
Vl (m.s-1) 1800 1600 1780 1520
Vn (m.s-1) 1950 1700 1920 1690
θ1=Vd2/Vn2 3,0.10-2 2,8.10-2 0,42.10-2 0,068.10-2
θ2=Vd2/Vl2 3,5.10-2 3,4.10-2 0,49.10-2 0,34.10-2

Tableau 1.2 : Vitesses Vd, Vl, Vn et fréquence caractéristique ωc déterminées à partir de valeurs de
compressibilités, porosité et de perméabilité « typiques » des sables et argiles (Ishihara, 1968)

( )
2
Les deux solutions de l’équation du second degré 1.84 en l / ω s’écrivent :

⎛ l ⎞ 1⎡ i ⎞⎤
2 2
i ⎛ i ⎞ ⎛
⎜ ⎟ = 1 + ± ⎜1 + ⎟ − 4 ⎜θ1 + θ 2 ⎟ ⎥
⎢ (1.88)
⎝ω ⎠ 2⎢ ω
⎣ ⎝ ω⎠ ⎝ ω ⎠⎥

qui, peuvent alors être simplifiées, compte tenu que les constantes θ1 et θ 2 sont très petites
devant 1 :
⎧⎛ l ⎞ 2 θ + θ ω 2 θ − θ
⎪⎜ ⎟ = 2 1 2 + i 2 21 ω
⎪⎪⎝ ω ⎠1 1+ ω 1+ ω
⎨ 2
(1.89)
⎪⎛ l ⎞ 1
⎪⎜ ⎟ = 1 + i
⎩ ω ⎠2
⎪⎝ ω
Ces deux solutions (1.89) sont importantes car elles séparent les deux modes des ondes
de compression qui se propagent dans les milieux poreux, ce que Biot (1956) appelle onde de
première espèce ou « wave of the first kind » et onde de seconde espèce ou « wave of the
second kind ». Il s’agit là d’une particularité des milieux poreux qui est discutée par la suite.

Si la solution supposée 1.82 est reprise à partir de grandeurs physiques (non adimension-
nelles), on a :

e = Ae exp ⎡⎣i (ω t + lx ) ⎤⎦ (1.90)

et il vient à partir des équations 1.85 et 1.88, que :

ω Vd
ω = tω = et l = xl = l (1.91&1.92)
ωc ωc

La vitesse de phase des ondes V ainsi que leur décrément logarithmique (définie comme le
logarithme du rapport de deux amplitudes successives, δ ) sont alors donnés par :

47
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

ω 2π V Re(l )
V= et δ = Im(l ) = 2π (1.93&1.94)
Re(l ) ω Im(l )

2 2
⎛l ⎞ ⎛l ⎞ ⎛l⎞
En recherchant les racines de ⎜ ⎟ et ⎜ ⎟ sous la forme ⎜ ⎟ = Xr1ou2 + iXm1ou2 , et en consi-
⎝ ω ⎠1 ⎝ ω ⎠ 2 ⎝ ω ⎠1ou2
dérant les mêmes simplifications que précédemment, Ishihara (1968) arrive finalement à la
conclusion que les vitesses des deux types d’ondes ainsi que leur décrément logarithmique
s’écrivent, identiquement à Geerstma & Smit (1961) :

⎧ ⎛ω ⎞
2
1 1
⎪ 1+ ⎜ ⎟ − 2
⎪ 2 ⎝ ωc ⎠ δ1 ω
2
Vl Vn
⎪V1 = ,
π
=
1 ⎛ ω ⎞ ωc
2 2
⎪ 1 1 ⎛ω ⎞ 1
⎪ + ⎜ ⎟ + ⎜ ⎟
⎨ Vl 2 Vn2 ⎝ ω c ⎠ Vl 2 Vn2 ⎝ ω c ⎠ (1.95)
⎪ ⎡ ⎤ω
δ2 ⎛ ωc ⎞
2
⎪ 2 2Vd2
⎢ ⎥
V
⎪ 2 = , = 2 1 + ⎜ ⎟ − 1
⎛ω ⎞
2 π ⎢ ⎝ ω ⎠ ⎥ ωc
⎪ 1+ 1+ ⎜ c ⎟ ⎣ ⎦
⎪⎩ ⎝ω ⎠

Il peut être intéressant maintenant de considérer deux cas extrêmes quand la fréquence
de vibration ω est très petite ou très grande devant ωc, qu’Ishihara (1968, 1970) appelle
« fréquence caractéristique ». En ce qui concerne l’onde de première espèce ou « wave of the
first kind », lorsque la fréquence ω est très petite devant la fréquence caractéristique, la
vitesse de l’onde tend vers la vitesse Vl donnée par l’équation 1.87. Cette expression est
identique à celle qui serait obtenu si le module non drainé du sol dans un cas mono-
dimensionnel était divisé par la masse volumique totale du sol (relation 1.96).

En conditions non drainées ( e = ε ), le module du sol, Ku, dans la direction x, peut être

défini par :

⎧ s 4
⎪σ x = ( α + µ ).ex + Q.ε x 4
σ + s = K u .ex
s
x avec ⎨ 3 ⇒ K u = α + 2.Q + R + µ (1.96)
⎪⎩ s = Q.ex + R.ε x 3

Ceci amène à penser que ce type d’onde à basse fréquence se propagent en conditions
non drainées, sans mouvement relatif du fluide par rapport au solide, c’est-à-dire avec un
minimum de perte d’énergie due au frottement fluide/solide, ce qui est confirmé par le fait
que le décrément logarithmique tend vers 0 dans les mêmes conditions. La fréquence
caractéristique varie d’un sol à l’autre et est inversement proportionnelle à la perméabilité.
Même pour une perméabilité très large comme celle d’un sable lâche (cf. tableau 1.2), la
fréquence caractéristique reste importante correspondant à environ 900 cycles par secondes
alors que, par exemple, lors d’un tremblement de terre, les premiers modes atteignent
difficilement 50 cycles par secondes (Ishihara, 1968, 1970). Quand cette fois-ci, la fréquence
est très grande devant la fréquence caractéristique, la vitesse tend vers la constante Vn, qui
peut être vue comme la somme de deux ondes indépendantes appartenant respectivement à la
phase fluide et à la phase solide.

48
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

En ce qui concerne l’onde de seconde espèce ou « wave of the second kind », il peut
être remarqué qu’en basse fréquence, l’onde subit une forte atténuation si bien qu’elle ne
serait observable que dans le voisinage proche de son point d’émission. En haute fréquence, la
vitesse tend vers la constante Vd, nettement plus lente que l’onde du premier type (cf. tableau
1.3) et dont l’expression du numérateur se rapproche du module drainé du sol dans un cas
monodimensionnel (relation 1.97).

⎧⎪σ xs = K d .ex 4 Q²
⎨ et Kd = α + µ− (1.97)
⎪⎩ s = Q.ex + R.ε x = 0 3 R

L’arrivée de cette onde P lente est en effet observée expérimentalement par de


nombreux auteurs (Berryman, 1980, Plona, 1980, Nakagawa et al., 1997) et reste la
confirmation tangible de l’approche proposée par Biot (1956) ou Ishihara (1968).

1.3.2.2 Ondes de cisaillement

Les équations de propagation d’ondes de cisaillement peuvent être obtenues en


appliquant l’opérateur rotationnel au système 1.77 (Ishihara, 1970) :
ur uur ur
⎧ ∂2 w ur ⎛ ∂W ∂ w ⎞
⎪ ρ g 2 = µ∇ w + b ⎜
2
− ⎟
∂t ⎜ ∂t ⎠⎟
⎪ ⎝ ∂t
⎨ uur uur ur (1.98)
⎪ ∂2W ⎛ ∂W ∂ w ⎞
⎪ ρ w ∂t 2 = −b ⎜⎜ ∂t − ∂t ⎟⎟
⎩⎪ ⎝ ⎠
ur uuur r uur uuur ur
où ω = rot (u ) et W = rot (U ) .

En considérant une propagation uniquement selon l’axe x, les solutions du système 1.98
peuvent être posées sous la forme :

⎧⎪ wx = Aw exp ⎡⎣i (ω t + lx ) ⎦⎤
⎨ (1.99)
⎩⎪Wx = AW exp ⎡⎣i (ω t + lx ) ⎤⎦

En combinant les relations 1.98 et 1.99 , il vient :

⎧⎡ ⎛ ω ⎞ bi ⎛ ω ⎞ ⎤
2
⎡ bi ⎛ ω ⎞ ⎤
⎪ ⎢ g ⎜ ⎟ − ⎜ ⎟ µ ⎥ Aw + ⎢ ⎜ ⎟ ⎥ AW = 0
− ρ
⎪ ⎢⎣ ⎝l ⎠ l ⎝ l ⎠ ⎥⎦ ⎣ l ⎝ l ⎠⎦
⎨ (1.100)
⎪ ⎡ bi ⎛ ω ⎞ ⎤ ⎡ ⎛ ω ⎞ bi ⎛ ω ⎞ ⎤
2

⎪ ⎢ l ⎜ l ⎟ ⎥ Aw + ⎢ − ρ w ⎜ l ⎟ − l ⎜ l ⎟ ⎥ AW = 0
⎩⎣ ⎝ ⎠⎦ ⎣⎢ ⎝ ⎠ ⎝ ⎠ ⎥⎦

dont les solutions non nulles de ω/l sont obtenues en annulant le déterminant ou en éliminant
les constantes Aw et AW du système 1.100 :

49
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

ω
−i (1 − Y 2 ) + (1 − θ sY 2 ) = 0 (1.101)
ωs
avec :
⎧ 1 ⎛ω ⎞ Vs2 b
⎪Y = ⎜ ⎟ , θ = , ωs =
⎪ Vs ⎝ l ⎠
s
Vp2
ρw
⎨ (1.102)
⎪V 2 = µ , V 2 = µ
⎪ p
ρg s
ρ g + ρw

En remplaçant ω et l par les opérateurs (1 i )( ∂ ∂t ) et (1 i )( ∂ ∂x ) dans l’équation 1.101


appliqué à wx, Ishihara (1970) remarque qu’une équation similaire est obtenue lorsqu’une
onde se propage dans un corps monodimensionnel viscoélastique linéaire représenté sur la
figure 1.23 (Kolsky, 1953).

Figure 1.23 : Modèle viscoélastique équivalent (Ishihara, 1970)

Par analogie avec le cas viscoélastique linéaire, il est établi les expressions de la vitesse des
ondes de cisaillement ainsi que du décrément logarithmique (relation 1.103).

2
⎛ω ⎞
1+ ⎜ ⎟
V = Vs ⎝ ωs ⎠ δ
=
1 −θs ⎛ω ⎞
2 ⎜ ⎟
, (1.103)
⎛ω ⎞
2
π ⎛ ω ⎞ ⎝ ωs ⎠
1+θs ⎜ ⎟ 1+θs ⎜ ⎟
⎝ ωs ⎠ ⎝ ωs ⎠

Une seule onde de cisaillement se propage dans un milieu poreux dont la vitesse, en
basse fréquence, c’est-à-dire quand la fréquence d’excitation est très petite devant la
fréquence caractéristique ω s (du même ordre de grandeur que ω c pour les ondes de
compression), s’identifie à la vitesse Vs et dont l’atténuation est proche de 0. Autrement dit,
ceci revient à négliger dans l’équation 1.101, le second terme en (ω ω s ) ce qui revient à
obtenir les solutions Y 2 = 1 soit la solution positive (ω l ) = Vs . En remplaçant cette solution
dans le système 1.100, il vient que Aw = AW et wx = Wx . Comme dans le cas des ondes de
compression, en basse fréquence, il n’y a pas de déplacement relatif du fluide par rapport au
solide et l’onde se propage en conditions non drainées.

1.3.3 Conclusion

50
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.3 Propagation d’ondes dans un milieu poroélastique saturé

Dans ce paragraphe le sol est considéré comme un milieu poreux composé d’une
phase solide et d’une phase liquide. Biot (1956,1962) établit pour des chargements statiques
ou très lents, les relations constitutives liant contraintes et déformations de chacune des
phases (relation 1.51). Les paramètres élastiques ont pu être exprimés, dans le cas isotrope, en
fonction des compressibilités des différents constituants : grains solide, fluide et squelette
granulaire (relation 1.64 ou 1.66).

En terme de propagation d’ondes (vitesses établies aux équations 1.95 et 1.103 avec
références aux relations respectivement 1.83/1.87 et 1.102), la particularité des milieux
poreux et donc de cette approche apparaît dans l’existence d’une seconde onde de
compression, lente, fortement atténuée en basse fréquence. Les résultats issus de Ishihara
(1968, 1970) suggère également qu’en basse fréquence, les ondes de compression et de
cisaillement se propagent en conditions non drainées. L’hypothèse habituellement considérée
voudrait que les ondes de hautes fréquences soient non drainées « parce que l’eau n’aurait pas
le temps de s’écouler ». Et qu’au contraire, les ondes de basse fréquence produiraient les
conditions dans lesquelles l’eau puisse s’écouler à travers les pores du squelette granulaire
puisqu’il y aurait suffisamment de temps pour qu’un équilibre des pressions interstitielles
puisse s'établir. Un autre point de vue doit être considéré : en haute fréquence, la longueur
d’onde est plus courte si bien que, même s’il y a peu de temps pour l’eau de s’écouler, la
distance que l’eau interstitielle doit parcourir est courte. En basse fréquence, bien qu’il y ait
suffisamment de temps pour que l’eau s’écoule, elle doit parcourir une grande distance
puisque la longueur d’onde est importante.

La question est de savoir quels sont les effets prédominants entre ceux liés au temps et
ceux liés à la distance. Ishihara (1968) considère pour cela la théorie de la consolidation
unidimensionnelle de Terzaghi qui établit que la dissipation de la pression interstitielle est
gouvernée par une exponentielle négative fonction d’un temps adimensionnel Tv=Cv.t/H²
(avec H la longueur de drainage). En supposant que l’échantillon soit placé dans un
oedomètre avec un drainage libre à ses deux extrémités et qu’une oscillation sinusoïdale de
fréquence ω et de longueur d’onde λ soit imposée, il vient que t=π/ω et que H=λ/2=πV/ω
(avec V la vitesse de l’onde). En remplaçant ces valeurs dans l’expression de Tv, on a
Tv=Cvω/πV². Pour une vitesse V constante, l’équilibre de la pression interstitielle est alors
rapidement atteint pour une fréquence ω élevée et plus lentement pour une fréquence ω faible.
Ceci tend à confirmer que l’effet de la longueur d’onde est plus prédominant que celui du
temps. Il est intéressant de noter que Coussy (1991) arrive aux mêmes conclusions à partir
d’un autre formalisme qui est de considérer la propagation d’ondes comme une propagation
de discontinuités.

Une hypothèse tacite est souvent faite par de nombreux ingénieurs en mécanique des
sols qui voudrait que le comportement dynamique des sols puisse être déterminé à partir
d’essais non drainés, en se fondant sur l’idée intuitive que l’eau ne peut s’écouler en raison du
mouvement rapide du matériau. Ceci reste valable mais parce que les fréquences habituelles
des ondes rencontrées en pratique sont en réalité bien plus faibles que les fréquences
caractéristiques du matériau.

51
52
Partie 1 : Etudes préliminaires 1.4 Conclusion

1.4 Conclusion

L’étude du comportement des sols demande une évaluation précise de leurs propriétés
de déformations, qui sont accessibles à partir de nombreuses techniques d’essais in situ et en
laboratoire. Les principales sont décrites dans le premier paragraphe. Les essais in situ
comprennent, entre autres, les essais de pénétration, de cisaillement, d’expansion et les essais
sismiques. Ils ont l’avantage de tester les sols en place. Les essais en laboratoire permettent
également de déterminer les paramètres sols en sable mais nécessitent des prélèvements de
bonne qualité peu remaniés. Ces essais se sont considérablement diversifiés dans le but de
reproduire la nature complexe des sollicitations appliquées aux sols. Une classification de ces
essais est présentée. L’amélioration des systèmes de mesure a permis de développer des
appareils d’essai de précision évaluant les propriétés des sols pour des déformations
inférieures ou égales à 10-5 m/m. Les plus récents caractérisent le sol à partir de sollicitations
quasi-statiques mais également dynamiques. L’appareil utilisé dans notre étude en fait partie.
Sa présentation fait l’objet de la partie qui suit.

La caractérisation du comportement des sols sous des sollicitations dynamiques (telles


que lors d’essais de propagations d’ondes, utilisées aussi bien en laboratoire qu’in situ)
requiert une hypothèse réalisée au préalable sur ce même comportement. Il peut être supposé
élastique linéaire. Dans ce contexte, les paragraphes 1.2 et 1.3 rappellent les équations
constitutives obtenues selon que l’on considère le sol comme un milieu monophasique
(isotrope ou isotrope transverse), ou comme un milieu poreux (biphasique : phase solide +
phase liquide, isotrope ou isotrope transverse) lorsque celui-ci est saturé. Dans le premier cas,
les vitesses des ondes de compression et de cisaillement sont établies au paragraphe 1.2.2.
Dans le deuxième cas, les interactions entre les deux phases sont prises en compte et cette
particularité se traduit par l’apparition d’une seconde onde de compression, plus lente,
appelée parfois « onde de Biot ». Les vitesses des deux ondes de compression et de l’onde de
cisaillement sont établies au paragraphe 1.3.2. Lorsque ces ondes se propagent à basse
fréquence, il est montré que les conditions de propagation s’assimilent à des conditions non
drainées.

53
2
L’expérimentation « T4CStaDy »

2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1.1 Introduction
2.1.2 Echantillon de cylindre creux
2.1.3 Système de sollicitations quasi-statiques
2.1.4 Système de mesures quasi-statiques
2.1.4.1 Système de mesure des déplacements
2.1.4.2 Problème rencontré : oscillation des capteurs radiaux
2.1.4.3 Sources d’erreur de mesure
2.1.5 Système de propagation d’ondes ultrasonores
2.1.5.1 Capteurs piézo-électriques
2.1.5.2 Chaîne de mesure

2.2 Procédure d’essai

2.2.1 Présentation
2.2.2 Préparation de l’échantillon et de l’essai
2.2.3 Déroulement de l’essai
2.2.3.1 Principe
2.2.3.2 Chargements monotones et type d’essais
2.2.3.3 Fluage
2.2.3.4 Chargement cyclique en petites déformations
2.2.3.5 Essais de propagation d’ondes

2.3 Conclusion

55
56
Partie 2 : L’expérimentation « T4C StaDy »

Introduction

L’appareil « T4C StaDy » est un appareil innovant de Torsion, Compression,


Confinement sur une éprouvette Cylindrique Creuse sous sollicitations Statiques et
Dynamiques. Il permet l’application de manière indépendante de sollicitations quasi-statiques
de torsion, compression/extension, et de confinement. L’appareil dispose, en outre, de
dispositifs dynamiques permettant la propagation d’ondes ultrasonores sur la hauteur de
l’échantillon. Il permet ainsi l’application de sollicitations quasi-statiques et dynamiques. Le
système original de mesure des déplacements permet d’accéder au domaine des petites
déformations (<10-5 m/m) jusqu’au domaine des grandes déformations (soit jusqu’à plusieurs
pourcents).

Sa conception a débuté en 1992 et a bénéficié du support d’Electricité de France. Par


souci de concision, les paragraphes qui suivent sont réduits à la stricte présentation de
l’appareil et à celle du protocole d’essai suivi. Le calcul des déformations et des contraintes
dans l’échantillon, l’estimation des erreurs sur la mesure des déplacements et sur la
détermination induite des déformations ou des paramètres de comportement sont décrits en
annexe A.

Sont ainsi détaillés dans cette partie le dispositif expérimental actuel et les
modifications qui lui ont été apportées au cours de cette étude, ainsi que la procédure d’essai
qui comprend la réalisation et l’exploitation des différents types d’essais.

57
58
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1.1 Introduction

L'appareil « T4C StaDy » (figure 2.2) est composé d'une éprouvette cylindrique creuse
à laquelle sont appliquées des sollicitations de compression (ou extension) et/ou de torsion et
de confinement illustrées sur la figure 2.1. Les trois paramètres (contrainte axiale, contrainte
de cisaillement et pression de confinement) pouvant varier indépendamment, les chemins de
contrainte suivis peuvent être ainsi véritablement tridimensionnels.

F
C
P

Figure 2.1 : Efforts appliqués sur l’échantillon cylindrique creux : P , pression de confinement
appliquée sur les parois latérales internes et externes, F force axiale appliquée sur la face haute de
l’échantillon et C moment de torsion appliqué également sur la face haute de l’échantillon

Les déplacements axiaux, latéraux et radiaux sont mesurés localement dans la zone
centrale de l’échantillon à l'aide de capteurs de déplacement sans contact à courants de
Foucault. Le système de mesure adopté permet de suivre des déformations de quelques 10-6
(0,0001%) jusqu’à plusieurs pourcents.

La presse hydraulique de type Instron autorise l’application de sollicitations cycliques


de compression et de torsion de faible amplitude dans le but de caractériser le comportement
dans le domaine des petites déformations (inférieures à 10-5 m/m).

Des capteurs piézo-électriques situées dans chacune des embases permet de générer
des sollicitations dynamiques d’amplitude de déformations qui peuvent être estimées à
environ 10-7 m/m (Sauzeat, 2003).

Dans ce qui suit, sont décrits plus en détails : l’échantillon, le système de sollicitation
quasi-statique, le système de mesure quasi-statique, et le système de propagations d’ondes ou
système de sollicitation dynamique.

2.1.2 Echantillon de cylindre creux

L’échantillon de cylindre creux a une hauteur H de 12 cm, un diamètre extérieur (2.Re)


de 20 cm et un diamètre intérieur (2.Ri ) de 16 cm (figure 2.3).

59
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

Figure 2.2 : Schéma en coupe de l’appareil « T4CStaDy »

Les dimensions de l’échantillon ont été choisies comme un compromis entre deux
principaux impératifs (Cazacliu, 1996):

- un échantillon de grande dimension qui permet une précision de mesure supérieure mais
nécessite des capteurs avec une plage de mesure plus étendue,

- un rapport faible entre l’épaisseur et le rayon moyen de l’échantillon pour une meilleure
homogénéité des déformations de cisaillement (cf. annexe A),

60
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

H=12cm
Re=10cm
Ri=8cm
e=2cm
S=113,1 cm²
V=1,357 dm3

Figure 2.3 : Dimensions de l’échantillon cylindrique creux

L’échantillon est maintenu latéralement par deux membranes en néoprène de 0,5 mm


d’épaisseur. Deux embases en Duralumin constituent ses extrémités.

Ces deux embases comportent chacune (figure 2.4) :

- 14 ailettes parallélépipédiques qui s’enfoncent de 5 mm dans l’échantillon pour lui


transmettre la torsion,

- 2 pastilles poreuses permettant le drainage dans le cas d’un échantillon saturé ; dans
le cas d’échantillons secs ou quasi-secs, elles sont reliées au système de
pression/dépression

- 4 paires de capteurs piézo-électriques : 2 paires de compression {Pr ; Pθ} et 2 de


cisaillement de type bender {Sr ; Sθ}

L’embase inférieure est fixe alors que l’embase supérieure est mobile en rotation et en
translation verticale, fixée au piston de la presse par l’intermédiaire d’une fourche et d’un axe.
Ces deux embases transmettent à l’échantillon les sollicitations appliquées par la presse, qui
sont décrites ci-après.

Figure 2.4 : Embases supérieure et inférieure de l’appareil « T4C StaDy »

61
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1.3 Système de sollicitations quasi-statiques

Les sollicitations quasi-statiques (compression, torsion) sont appliquées par une presse
hydraulique biaxiale Instron série 8500.

Le cadre rigide de la presse est constitué d’un bâti, de deux montants verticaux ainsi
que d’une traverse horizontale (figure 2.5). La traverse horizontale peut être déplacée
verticalement afin de créer l’espace nécessaire au confectionnement de l’échantillon et au
déroulement de l’essai. Le système d’action hydraulique (vérin hydraulique axial et vérin
hydraulique rotatif) ainsi que les servo-valves sont montés sur la traverse horizontale. Les
capteurs de force, de couple, de position et de rotation sont situés sur le corps du piston.

traverse
horizontale

capteurs de
couple et de
rotation

capteurs de
force et de
position

axe du piston

fourche

barres de force
interne

Figure 2.5 : Presse hydraulique de l’appareil T4C StaDy (cellule de pression ôtée)

Le vérin hydraulique axial a une force dynamique de ±100 kN et une force statique de
±124 kN. Sa course est de ±75 mm. Le vérin hydraulique rotatif a un couple dynamique de ±2
kN.m et un couple statique de ±2,5 kN.m. L’amplitude de sa rotation est de ±45°.

Le pilotage de la presse est assurée par deux consoles de contrôle indépendantes. Pour
chacune d’elles, il est possible de choisir un pilotage en déplacement (à partir de la mesure
des déplacements externes verticaux ou angulaires des vérins), ou en contrainte (à partir de la
mesure de la force axiale ou du couple appliqué). Les sollicitations disponibles sur chacune

62
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

des consoles comprennent les sollicitations monotones et plusieurs types de sollicitations


cycliques (sinusoïdaux, triangulaires ou rectangulaires, avec leur amplitude, leur fréquence ou
leur vitesse). Une synchronisation des deux consoles est également possible pour combiner
sollicitations de torsion et de compression/extension.

L’enceinte de confinement étanche comprend deux parties en duralumin enfermant


l’échantillon (figure 2.2). La pression d’utilisation maximale est de 10 bars. Le confinement
peut être assuré par deux circuits de pression. Le premier permet de réguler la pression dans
l’enceinte. Le deuxième crée une dépression (obtenue par deux tubes à effet Venturi montés
en parallèle) à l’intérieur même de l’échantillon. Ce circuit, nécessaire pour le maintien de
l’échantillon après son démoulage, est aussi utilisé pour plaquer les membranes sur les moules
pendant la confection de l’échantillon (cf. §2.2.2). Deux configurations d’essais sont
possibles, les essais avec enceinte de pression ouverte ou ceux avec enceinte de pression
fermée.
Pour les essais avec enceinte de pression ouverte, la pression de confinement est
assurée par le circuit de dépression dans l’échantillon et par la pression atmosphérique. Dans
ce cas, la pression de confinement maximale est de 80 kPa. L’ensemble des essais effectués
au cours de cette étude ont été réalisé en suivant cette configuration.

Pour les essais avec enceinte de pression fermée, le circuit de dépression est toujours
utilisé pour maintenir l’échantillon après démoulage mais la pression dans l’enceinte est
ensuite progressivement augmentée. Pour assurer l’étanchéité de l’enceinte et le libre passage
du piston avec un minimum de frottement, un tube en caoutchouc (renforcé par une gaine
tressée extensible en fil de polyamide) est fixé à une extrémité sur le piston et à l’autre
extrémité sur le plateau supérieur par des colliers de serrage (Sauzeat, 2003). Sous l’effet de la
pression, le caoutchouc se gonfle maintenu par la gaine et laisse libre le passage du piston.
Les efforts parasites qui peuvent agir sur le piston lors de son déplacement (translation et
rotation) sont dus à l’élasticité du système « caoutchouc-gaine » et restent excessivement
faibles.

2.1.4 Système de mesures quasi-statiques

Le système de mesure doit permettre de déterminer les contraintes et les déformations


dans l’échantillon.

L’état de contrainte dans l’échantillon est déterminé à partir des mesures :

- de la force axiale, pour déterminer la contrainte axiale (ou verticale),

- du couple de torsion, pour évaluer la contrainte de cisaillement,

- de la pression dans l’enceinte et à l’intérieur de l’échantillon, pour les contraintes radiales


et orthoradiales,

La force axiale et le couple exercés par le piston de la presse sont mesurés par deux
capteurs Instron. Ils sont montés sur le piston (figure 2.5), à l’extérieur de la cellule de
pression. Les plages de mesure sont de ±100 kN avec une résolution de 1,8 N pour la force
axiale et ± 1 kN.m pour le couple avec une résolution de 0,04 N.m. La pression à l’intérieur

63
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

de l’enceinte et la dépression à l’intérieur de l’échantillon sont mesurées par deux capteurs de


pression dont la plage de mesure est de 1000 kPa = 10 bars.

L’état de déformation dans l’échantillon est déterminé à l’aide des mesures :

- des déplacements verticaux de quatre cibles soutenues par des anneaux fixés sur
l’échantillon, pour l’évaluation locale des déformations axiales,

- des déplacements horizontaux de quatre cibles soutenues par des anneaux fixés sur
l’échantillon pour l’évaluation locale de la distorsion,

- des déplacements horizontaux de six cibles collées sur les parois internes des membranes
pour l’évaluation locale des déformations radiales et orthoradiales,

- du déplacement et de la rotation des vérins pour la mesure externe de la déformation


axiale et de la distorsion.

La mesure des différents déplacements sur l’échantillon est réalisée à l’aide de


capteurs sans contact, qui visent des cibles fixées sur l’échantillon. Le paragraphe qui suit
présente plus précisément le système actuel de mesure. Les capteurs utilisés sont tous de la
même marque, Micro Epsilon, et possèdent des plages de mesure de 1 mm ou de 2 mm. Ils
sont au nombre de quatorze (figure 2.6) :

- deux paires de capteurs diamétralement opposées mesurent les déplacements verticaux


∆Vh et ∆Vb,

- deux paires de capteur mesure les déplacements horizontaux (ou angulaires) ∆Hh et ∆Hb,

- trois capteurs mesurent les déplacements radiaux internes ∆Ri1, ∆Ri2 et ∆Ri3,

- trois capteurs mesurent les déplacements radiaux externes ∆Re1, ∆Re2 et ∆Re3.

Figure 2.6 : Mesures des déplacements de l’échantillon

Les fluctuations des signaux de sortie de ces capteurs sont de l’ordre de 0,40 mV, ce
qui correspond à des déplacements de 0,04 à 0,08 µm suivant leurs plages de mesure. Les
signaux des capteurs sont ensuite transmis à une centrale d’acquisition Hewlett-Packard (réf.
3852A). Le pilotage de la centrale et l’acquisition des données sont réalisés à l’aide d’un
logiciel développé sous environnement LabView.

64
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

Les calculs des contraintes et des déformations dans l’échantillon de cylindre creux à
partir de ces différentes mesures sont précisés en annexe A.

2.1.4.1 Système de mesure des déplacements

Une originalité de l’appareil « T4C StaDy » est de permettre le déplacement des


capteurs au cours de l’essai, permettant de couvrir le domaine des petites déformations (<10-5
m/m) jusqu’au domaine des grandes déformations (>10-1 m/m), tout en respectant une
précision élevée de mesures. Les capteurs sont déplacés au moyen des vis de réglage qui
traversent l’enceinte inférieure ou la platine inférieure.

Dans un premier temps, le système actuel est décrit puis la modification apportée au
dispositif consistant à ajouter deux nouveaux capteurs pour la mesure de la distorsion, est
présentée.

a) Système actuel

Quatorze capteurs de déplacement visent des cibles fixées sur l’échantillon dont deux
types sont distingués : les cibles en duralumin qui sont fixées sur des anneaux aux niveaux
« haut » et « bas » et les cibles en papier d’aluminium positionnées sur les membranes contre
l’échantillon (figure 2.7).

Pour les déplacements verticaux et les déplacements angulaires de l’échantillon, des


cibles en duralumin sont utilisées (cibles notées 4h, 4b et 5h, 5b sur la figure 2.7). Elles sont
vissées sur deux anneaux qui sont eux-mêmes fixés à la membrane extérieure par
l’intermédiaire de trois lamelles flexibles (notées 3 sur la figure 2.7). Ces trois lamelles sont
collées aux anneaux et à la membrane à l’aide de vis (figure 2.8). Pour chaque anneau, les
trois points de fixation sont respectivement situés à 30 et 90 mm de l’embase inférieure. Les
déformations axiales et la distorsion étant déterminées entre ces deux niveaux, on évite ainsi
les zones de contact entre l’échantillon et les embases et donc les effets de bord et les non-
homogénéités qui en résultent.

5b 4b
1 5h
3 4h
1) Cylindre creux
4h
2 2) Anneaux
6e 6i
3 3 6i 1 1 3) Lamelles
4h 2 4) Cibles horizontales
h) hautes
6i b) basses
5h 6i
3 3 6e 5) Cibles verticales
2 h) haute
3 b) basse
4b 3
6i 3 6) Cibles radiales
6i i) intérieures
5b 4h
6e e) extérieures
5h

4b
5b
Figure 2.7 : Système de fixation des cibles horizontales et verticales

Ces anneaux ont un rayon moyen de 21 cm, une largeur de 4 mm et une épaisseur de
3 mm. Leur masse est inférieure à 30 grammes, cibles et systèmes de fixation compris. Le
poids des anneaux et des cibles est minimisé pour ne pas modifier le comportement de
l’échantillon au niveau des trois points de fixation sur la membrane.

65
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

Pour les déplacements radiaux, les cibles sont des feuilles de papier d’aluminium,
placées à l’intérieur des membranes (notées 6i et 6e sur la figure 2.7). Elles se situent à mi-
hauteur de l’échantillon et sont réparties à 120° l’une de l’autre. Leur dimension, comme
celles des cibles en Duralumin est fonction de la taille des capteurs et des déplacements de
l’échantillon. Elles n’excèdent 4cm par 4cm afin de ne pas alourdir les anneaux et de ne pas
perturber le comportement de l’échantillon.

Figure 2.8 : Fixation des anneaux sur la membrane

b) Addition de deux nouveaux capteurs par rapport au système d’origine

Une excentricité même faible du piston par rapport à l’axe de l’échantillon peut
fausser la mesure des déplacements angulaires (∆Hh et ∆Hb sur la figure 2.6) si ceux-ci ne
sont mesurés que sur un seul côté de l’échantillon. Les déplacements d’ensemble de
l’échantillon mais également la présence de non-homogénéités (irrémédiable pour des
échantillons grandes dimensions tel que celui de l’appareil T4C StaDy avec un diamètre
extérieur de 20cm) aboutissent à une détermination erronée de la distorsion de l’échantillon.
Afin d’obtenir une mesure plus correcte de la distorsion, deux capteurs de déplacement sans
contact ont été ajoutés.

Une modification identique a été réalisé par Sauzeat (2003) en ajoutant deux capteurs
supplémentaires pour la mesure des déplacements axiaux (ou verticaux, ∆Vh et ∆Vb sur la
figure 2.6). Les résultats montrent que la valeur de la déformation axiale est surestimée dans
le cas d’une mesure des déplacements verticaux sur un seul côté de l’échantillon (Sauzeat,
2003), ce qui entraîne, entre autres, une sous-estimation de la rigidité de l’échantillon face à la
compression verticale.

Deux nouveaux capteurs (identiques à ceux existants) ont donc été ajoutés pour la
mesure de la distorsion. Les deux capteurs existants visent deux cibles verticales situées sur
les anneaux « haut » et « bas » (cibles notées 5h et 5b sur la figure 2.7). La figure 2.9 présente
les tiges-supports de ces capteurs. Ces tiges-supports reposent sur deux pièces (pièces notées
a. et b.) dont la rotation est assurée par le déplacement de deux vis micrométriques (visibles
sur la figure 2.2). Ces pièces ont été modifiées pour accueillir les deux nouvelles tiges-
supports des deux nouveaux capteurs de déplacement (figure 2.10). La modification a consisté
à prolonger de manière symétrique les deux pièces a. et b. existantes. Les deux nouveaux
capteurs placés sur leurs tiges-supports peuvent ainsi être déplacés à l’aide des vis
micrométriques existantes. Deux nouvelles cibles verticales ont également été ajoutées sur les
anneaux « haut » et « bas ».

66
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

A’ échantillon cylindrique
creux
Vue de dessous, A-A’

capteurs sans
contact existants

tiges-supports

vis micrométrique
pièce b.
pièce a.
vis micrométrique
pièce a. pièce b.
A
Figure 2.9 : Schéma de la disposition initiale des 2 capteurs sans contact pour la mesure de la
distorsion et de leurs supports

échantillon Vue de dessous, A-A’


A’ cylindrique creux
nouveaux capteurs
sans contact

capteurs sans
contact existants

tiges-supports

vis micrométrique
vis micrométrique pièce a. pièce b.
pièce a. pièce b. modifiée modifiée
modifiée modifiée
A
Figure 2.10 : Schéma des supports modifiés pour accueillir deux nouveaux capteurs de
déplacement sans contact pour la mesure de la distorsion

La distorsion est ainsi déterminée par la moyenne des deux valeurs obtenues à partir
des mesures indépendantes des déplacements angulaires ∆Hh et ∆Hb sur chacun des deux
côtés de l’échantillon. Une comparaison des résultats entre deux essais réalisés respecti-
vement avant et après modification est dressée en partie 3 (§3.3.1).

67
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1.4.2 Problème rencontré : oscillation des capteurs radiaux

Des dysfonctionnements de plusieurs capteurs ont été mis en évidence lors des
premiers essais réalisés dans le cadre de cette étude. Sont concernés quatre capteurs radiaux,
mesurant les déplacements radiaux internes ∆Ri2, ∆Ri3, et les déplacements radiaux externes
∆Re2 et ∆Re3 de l’échantillon (figure 2.6). Dans la suite, par souci de simplicité, les capteurs
radiaux sont respectivement nommés Ri1, Ri2, Ri3, Re1, Re2 et Re3.

Des fluctuations importantes du signal de sortie des capteurs Ri2, Ri3, Re2 et Re3 ont été
relevées de manière systématique tout au long des premiers essais réalisés. Leur origine
pourrait provenir d’un défaut intrinsèque aux capteurs ou de perturbations liées à leur
environnement d’utilisation. Plusieurs étapes ont ainsi été suivies :

− l’ensemble des capteurs ont été ré-étalonnés sur une vis micrométrique d’étalon-
nage hors environnement d’utilisation,

− des accéléromètres triaxiaux ont été placés sur l’embase inférieure et sur le support
des capteurs radiaux pour évaluer l’amplitude des vibrations éventuellement transmises par la
presse hydraulique,

− un échantillon « modèle » de géométrie maîtrisée reprenant la forme cylindrique


creuse a été usiné à partir d’un cylindre de polymère (nylon 6) (figure 2.11),

− des mesures ont été réalisées sur cet échantillon modèle avec l’ensemble des 14
capteurs placés sur leur support respectif (c’est-à-dire dans leur environnement courant
d’utilisation) puis avec chacun des capteurs pris indépendamment en l’absence des autres
capteurs.

Sur la vis micrométrique d’étalonnage, les 14 capteurs sans contact présentent au


repos des fluctuations de l’ordre de 0,4 mV (ce qui correspond à des déplacements de l’ordre
de 0,04 à 0,08 µm selon leur plage de mesure – de 1 à 2mm) en conformité avec les données
du constructeur. L’étalonnage consiste à établir une relation linéaire entre la grandeur
physique mesurée (le déplacement) et le signal électrique de sortie du capteur, à déterminer la
pente de cette relation et à fixer l’ « offset » du capteur de telle sorte qu’à un signal de sortie
d’amplitude nulle (≈ 0 mV) corresponde un déplacement nul. Les étalonnages n’ont montré
aucune dérive de l’offset, aucune modification de la pente ou non linéarité depuis le dernier
étalonnage, ce qui suggère que les capteurs ne présentent aucun défaut électrique apparent.

L’exploitation de la mesure des accéléromètres (réalisées lorsque la presse est éteinte


puis allumée), révèle l’existence de 2 modes fréquentiels privilégiés (172 Hz et 344 Hz), pour
lesquelles l’amplitude des accélérations relevées dans les 3 directions ne dépasse pas 200 µg,
ce qui correspond à des déplacements inférieurs à 0,4 nm (= 4.10-10 m). Les vibrations
transmises par la presse apparaissent ainsi négligeables au regard des déplacements mesurés
et ne sont pas responsables des fluctuations observées.

Des mesures ont ensuite été réalisées sur l’échantillon en nylon 6 : suivant le dispositif
expérimental habituel, les capteurs ont été placés sur leur support en regard avec leurs cibles
respectives (figure 2.11). Le relevé des mesures est présenté sur la figure 2.12. L’amplitude
des fluctuations des signaux de sortie atteint entre 20 et 25 mV pour le capteur Re2 ce qui

68
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

correspond à des déplacements de 4 à 5 µm (soit plus de 50 fois supérieurs à ceux relevés sur
la vis d’étalonnage). Pour les capteurs Ri2, Ri3, et Re3, les fluctuations sont de l’ordre de 2 à 3
µm. En comparaison, les capteurs Re1, Ri1 fournissent des signaux stables dont les oscillations
correspondent à des déplacements inférieurs à 0,1 µm, conformes aux données constructeurs.

2
1
3

9 4

5
4
a. 3
6

7
9

b. c.

Figure 2.11 : a. Echantillon cylindrique creux réalisé en nylon 6, b.Capteurs radiaux internes, c.
Dispositif de mesure (1 : échantillon en nylon 6, 2 : cible verticale, 3 : capteur angulaire, 4 : capteur
radial externe ou interne, 5 : capteur vertical, 6 : support des capteurs radiaux, 7 : tige-support de
capteur vertical, 8 : tige-support de capteur angulaire, 9 : cible radiale en papier d’aluminium)

Il est par conséquent vraisemblable que l’origine des fluctuations relevées sur les signaux des
capteurs Ri2, Ri3, Re2 et Re3 proviennent d’interférences liées à leur environnement
d’utilisation. Pour s’en assurer, des nouvelles mesures ont été réalisées à partir d’un seul
capteur (Ri2, Ri3, Re2 ou Re3) placé sur son support en écartant les 13 autres capteurs sans
contact. Les signaux relevés sont alors similaires à ceux du capteur Re1 ou Ri1 sur la figure
2.12. Enfin, il a été noté qu’en inversant la disposition des capteurs radiaux (figure 2.13), des
signaux faiblement perturbés et compatibles avec les données constructeur sont observés
(figure 2.14). Nous avons donc conclu que les interférences provenaient de l’association en
paire des capteurs Ri2/Re2 et Re2/Re3, mis face à face, séparés d’une distance légèrement
supérieure à celle de l’épaisseur de l’échantillon soit un peu plus de 2cm. Il est vraisemblable
que chacun des capteurs formant la paire Ri2/Re2 ou Re2/Re3 comprend un défaut de blindage
qui se traduit dans un cas, par un rayonnement magnétique accru et dans l’autre cas par une
sensibilité plus importante à ce rayonnement.

Ce simple exemple a le mérite d’illustrer une source d’erreurs systématique lié à


l’environnement d’utilisation (cf. § 2.1.4.3) mais aussi la fragilité souvent inhérente à la haute
technicité des systèmes de mesure locale. Cette haute technicité s’avère indispensable pour
caractériser de manière fiable le comportement en petites déformations (<10-5 m/m), une

69
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

précision importante (<1µm dans le cas de notre appareil) des capteurs de déplacement étant
requise

1,5 1,5
Re1
Ri1 Echantillon nylon-6 Re1 Echantillon nylon-6 Re1
1
Ri1
6i
1
Ri1
6i

Ri3 6i

1,0 3 Ri2 Re2 1,0 Ri3 6i

Ri2 Re2
Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)


6i 3

Re3 6i

Re3

0,5 0,5

0,0 0,0

-0,5 -0,5
0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000
Temps (s) Temps (s)

6 15
Re1 Re1
Ri2 Echantillon nylon-6 Re2 Echantillon nylon-6
1
Ri1
6i
Ri1
6i 1

10
4 Ri3 6i
Ri3 6i

3 Ri2 Re2 3 Ri2 Re2


Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)


6i 6i

Re3 Re3
5
2

0
0

-5

-2

-10
0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000
Temps (s) Temps (s)

6
Re1 Re1
Ri3 Echantillon nylon-6 Re3 Echantillon nylon-6
1 4 1
Ri1
6i
Ri1
6i

4 Ri3 6i
Ri3 6i

3 Ri2 Re2 3 Ri2 Re2


Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)

6i 6i

Re3 Re3
2
2

0 0

-2
-2

0 500 1000 1500 2000 0 500 1000 1500 2000


Temps (s) Temps (s)

Figure 2.12 : Signaux de sortie des capteurs radiaux (convertis en déplacements) relevés
lorsque ceux-ci visent les cibles fixées sur l’échantillon en nylon 6 par ailleurs immobile, soumis à
aucune sollicitation extérieure (configuration de la figure 2.13.a)

.
Les déplacements radiaux internes et externes déterminent la mesure des déformations
radiale et orthoradiale (cf. annexe A), si bien que les premiers essais réalisés comprenant cette
erreur systématique ne fournissent de valeurs fiables de ces déformations que pour des valeurs
supérieures à 10-4 (cf. §3.2), compte tenu des fluctuations mesurées.

Le paragraphe suivant présente une liste plus générale des différentes sources
d’erreurs sur la mesure des déplacements ou des forces.

70
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

Re1 Re1

Ri1
6i 1
R
6i
i1
1

6i 6i
Ri3 Ri2 Re2 Ri2 Re3 Re2
3 3
6i 6i

Ri3
Re3

Figure 2.13 : Configuration d’origine des capteurs radiaux (a.) et nouvelle configuration adoptée (b.)

1,0 1,0

Ri1 Echantillon nylon-6 Re1 Re1 Echantillon nylon-6 Re1


1 1
Ri1
6i
Ri1
6i

Ri2 6i
Ri2 6i

Re3 Re2 Re3 Re2


Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)


3 3
6i 6i
0,5 Ri3 0,5 Ri3

0,0 0,0

-0,5 -0,5
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500
Temps (s) Temps (s)

1,0 1,0

Ri2 Echantillon nylon-6 Re1 Re2 Echantillon nylon-6 Re1


1 1
Ri1
6i
Ri1
6i

Ri2 6i
Ri2 6i

Re3 Re2 Re3 Re2


Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)

3 3
6i 6i
0,5 Ri3 0,5 Ri3

0,0 0,0

-0,5 -0,5
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500
Temps (s) Temps (s)

1,0 1,0

Ri3 Echantillon nylon-6 Re1 Re3 Echantillon nylon-6 Re1


1 1
Ri1
6i
Ri1
6i

Ri2 6i
Ri2 6i

Re3 Re2 Re3 Re2


Déplacement radial (µm)

Déplacement radial (µm)

3 3
6i 6i

Ri3 0,5 Ri3


0,5

0,0

0,0

-0,5
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500
Temps (s) Temps (s)

Figure 2.14 : Signaux de sortie des capteurs radiaux (convertis en déplacements) relevés lorsque ceux-ci visent
les cibles fixées sur l’échantillon en nylon 6 par ailleurs immobile, soumis à aucune sollicitation extérieure
(configuration de la figure 2.13.b.)

71
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

2.1.4.3 Sources d’erreur de mesure

Comme a pu l’illustrer l’exemple du paragraphe précédent, différentes erreurs sont


possibles sur la mesure des déplacements et des forces donc sur le calcul des déformations et
des contraintes. Il est possible de classer ces erreurs suivant leur source. On distingue :

- les erreurs sur les relations de calculs : elles sont liées aux différents hypothèses faites sur
le comportement du matériau et sur l’homogénéité de l’échantillon, des contraintes et des
déformations au sein de l’échantillon,

- les erreurs sur les caractéristiques géométriques utilisées pour calculer les contraintes et
les déformations (hauteur entre les niveaux « haut » et « bas », rayon intérieur, rayon
extérieur, etc.),

- les erreurs sur l’interprétation des signaux électriques : elles sont liées aux
caractéristiques des capteurs et à leurs conditions d’utilisation. Lors de leur étalonnage,
une relation linéaire entre la grandeur physique mesurée et le signal électrique est établie.
Des non-linéarités ou une modification de la pente peuvent exister ou apparaître au cours
du temps (le grand nombre de capteurs sans contact utilisés sur l’appareil T4C StaDy ne
permet pas leur étalonnage systématique avant chaque essai). Comme l’a montré le
paragraphe précédent, les conditions d’utilisation des capteurs (température, champ
magnétique, etc.) sont aussi susceptibles d’influencer notablement les caractéristiques des
capteurs

- les erreurs électriques : elles se manifestent par le bruit parasite sur les signaux électriques
mesurés.

Ces différents types d’erreur interagissent entre eux sur la mesure des déformations et
des contraintes. Parmi ces sources d’erreur, doivent également être distinguées des erreurs
systématiques et des erreurs accidentelles ou non systématiques. Les erreurs électriques
peuvent être considérées comme accidentelles, le bruit parasite pouvant varier d’un essai à
l’autre. Les autres types d’erreurs sont systématiques, entraînant un décalage constant,
régulier entre les grandeurs mesurées et les vraies grandeurs. Leur estimation sur la valeur des
déformations, des contraintes ou des paramètres de comportement déterminés à partir de
celles-ci est proposée en annexe A.

2.1.5 Système de propagation d’ondes ultrasonores

Deux types de sollicitations peuvent être appliquées sur l’appareil T4C StaDy : des
sollicitations quasi-statiques et des sollicitations dynamiques (cf. §1.1.3.1). Ces deux types de
sollicitations définissent deux méthodes utilisées pour déterminer les paramètres de
comportement.

La première méthode utilise les déformations et les contraintes mesurées par les
systèmes décrits précédemment (§2.1.3&2.1.4). Elle permet d’obtenir directement les
paramètres dits « quasi-statiques » qui relient les contraintes appliquées aux déformations du
matériau.

La deuxième méthode, qui est présentée dans ce paragraphe, utilise des capteurs piézo-

72
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

électriques permettant la propagation d’ondes dans l’échantillon. A partir de l’analyse inverse


des propagations d’ondes dans un milieu, il est possible de déterminer les paramètres
« dynamiques » de comportement de ce milieu. Mais pour cela, il est nécessaire de faire une
hypothèse sur son comportement. Cette méthode a l’avantage d’être peu coûteuse mais
nécessite une analyse inverse ; autrement dit, elle ne permet qu’une détermination indirecte
des paramètres de comportement, contrairement à la « méthode quasi-statique ».

2.1.5.1 Capteurs piézo-électriques

L’appareil T4C StaDy est équipé de capteurs piézo-électriques qui génèrent deux
types d’ondes : des ondes longitudinales ou ondes de compression et des ondes transversales
ou ondes de cisaillement. Le principe consiste à mesurer le temps mis par chaque type d’onde
pour traverser la hauteur de l’échantillon (ou temps de vol). Ensuite, ce temps de parcours est
relié aux paramètres de comportement du matériau sous l’hypothèse d’une loi de
comportement élastique linéaire (cf. §1.1 et §1.2).

Le principe de fonctionnement des capteurs piézo-électriques repose sur les propriétés


des matériaux piézo-électriques. Ces derniers se déforment lorsqu’ils sont soumis à une
différence de potentiel et réciproquement, ils peuvent créer une différence de potentiel
lorsqu’ils se déforment.

Deux types de capteurs sont utilisés :

- des capteurs de type « bender » qui ont la forme de lamelles permettant de générer des
ondes de cisaillement,

- des capteurs de type « compression », qui ont la forme de pastilles rondes permettant de
générer des ondes de compression.

Chaque capteur peut jouer le rôle d’émetteur ou le rôle de récepteur. Ils sont placés
dans les embases enserrant l’échantillon de façon à pouvoir transmettre les mouvements au
matériau, tout en étant protégés dans une résine époxy. Le montage, représenté sur la figure
2.14, a été effectué au laboratoire ISMES de Bergame (Italie). Les caractéristiques des
capteurs utilisés sont données dans le tableau 2.1, à titre indicatif puisqu’elles ne prennent pas
en compte le montage des capteurs dans les embases et l’interaction avec la résine époxy.

(a) (b)

Figure 2.14 : Schéma de montage des capteurs piézo-électriques : a. capteur de compression,


b. capteur de type « bender »

73
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

Fréquence de Tension d’alimentation


Type Dimensions (mm)
résonance (Hz) maximum (V)
Capteurs de Diamètre : 12
910 000 1500
compression Epaisseur : 2
Diamètre : 12
Capteurs de 50 (basse fréquence)
Largeur : 10 610
cisaillement 15 (résonance)
Epaisseur : 0,5
Tableau 2.1 : Caractéristiques des capteurs piézo-électriques données par le constructeur ( ne
tenant pas compte du montage de ces capteurs dans les embases de l’appareil)

L’appareil dispose de deux paires de capteurs de compression (nommés Pr et Pθ) et de


deux paires de capteurs de cisaillement (nommés Sr et Sθ) réparties de part et d’autre de
l’échantillon (figure 2.15). Les capteurs de compression sont rigoureusement identiques,
tandis que l’orientation des capteurs de cisaillement diffère d’une paire à l’autre. La paire de
ur
capteurs Sr génère et détecte des ondes polarisées dans la direction er ; la paire de capteurs Sθ
ur
génère et détecte des ondes polarisées dans la direction eθ .

Compte tenu de la forme cylindrique creuse de l’éprouvette, les résultats obtenus par
les capteurs Sr peuvent être influencés par les effets de bord. Ces effets s’avèrent limités :
Sauzeat (2003) relève, dans le cas d’essais réalisés sur le sable d’Hostun, des écarts inférieurs
à 10% entre les temps de vol mesurés à partir des capteurs Sr et ceux mesurés à partir des
capteurs Sθ.

Capteur Sθ

Capteur Pθ

Capteur Pr

Capteur Sr

Figure 2.15 : Orientation des capteurs piézo-électriques Pr , Pθ , Sr , Sθ , et polarisation des ondes


émises

2.1.5.2 Chaîne de mesure

La chaîne de mesure est présentée sur la figure 2.16. Elle comprend un générateur de
signal Hewlett Packard (réf. 33120A), un amplificateur de tension Bruel&Kjaer (réf.
PA2713) et un oscilloscope Hewlett Packard (réf. 54602B). Ce dernier a une résolution de
2µs en temps et de 2mV en tension.

Le générateur utilisé fournit aux capteurs émetteurs des signaux détaillés sur la figure
2.17 et le tableau 2.2 (amplifiés ou non selon le type de capteurs). Le capteur émetteur

74
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

transforme cette impulsion électrique en générant une impulsion mécanique qui se propage
sur la hauteur de l’échantillon. Le capteur récepteur associé, détecte au bout d’une durée tv,
temps de vol, l’arrivée de l’onde. Il transmet à son tour une tension électrique (amplifiée ou
non selon le type de capteurs). Une moyenne est réalisée sur 512 signaux émis. Le signal émis
et reçu sont visualisés sur l’oscilloscope et sont ensuite imprimés et sauvegardés sous format
numérique par l’intermédiaire d’une carte GPIB.

Figure 2.16 : Chaîne de mesure du dispositif de propagation d’ondes

n impulsions f1 Amplitude
Forme f2(Hz)
(kHz) pic-à-pic(V)
Signal fourni aux
Sinus
capteurs de 10 10 10
(n=1)
compression
t Signal fourni aux
Sinus
f1 capteurs de 20 ~300 10
(n=1)
cisaillement
f2 : fréquence de répétition
Figure 2.17 : Types de signaux Tableau 2.2 : Caractéristiques des signaux fournis aux
fournis aux capteurs piézo- capteurs piézo-électriques
électriques

L’exploitation des données fournies par le dispositif de propagation d’ondes est


présentée dans le paragraphe suivant qui détaille précisément la procédure d’essais suivie au
cours de cette étude, de la préparation de l’échantillon au déroulement de l’essai et à son
exploitation.

75
76
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

2.2 Procédure d’essai

2.2.1 Présentation

La procédure expérimentale se décompose en deux étapes principales, qui font l’objet


des deux paragraphes qui suivent :

- la préparation de l’échantillon et de l’essai (positionnement des capteurs et mise sous


confinement),

- le déroulement de l’essai proprement dit, qui comprend l’application de chargements


monotones, de fluages, de sollicitations cycliques de faible amplitude et la réalisation
d’essais de propagation d’ondes.

La préparation de l’échantillon est présentée dans le cas du sable sec. Elle reste valable
pour n’importe quel matériau pulvérulent. Les modifications mineures apportées à ce
protocole pour les différents matériaux testés dans cette étude, seront précisées dès lors qu’il y
a lieu de le faire.

2.2.2 Préparation de l’échantillon et de l’essai

La préparation de l’échantillon débute avec la mise en place des membranes. Deux


membranes (intérieure et extérieure) en néoprène de 0,5 mm d’épaisseur sont utilisées. La
membrane intérieure est tout d’abord mise en place. Sa partie inférieure est placée sur
l’embase inférieure. Deux moules intérieur et extérieur donnant la forme et les dimensions de
l’échantillon sont utilisés. Le moule intérieur est composé de quatre parties, ses quatre parties
sont assemblées et glissées dans la membrane intérieure. La membrane extérieure est ensuite
placée et fixée par des joints toriques sur l’embase inférieure. Le moule extérieur lui aussi
composé de quatre parties est assemblé directement sur la membrane. Cette dernière est
ensuite rabattue sur le moule extérieur et maintenue par des joints toriques (figure 2.18). Les
membranes sont plaquées sur les moules en créant une dépression à l’intérieur de ces derniers
(un circuit est prévu à cet effet à l’intérieur des moules) (figure 2.18).

Les six cibles en papier d’aluminium des capteurs radiaux internes et externes sont
ensuite collées respectivement sur les faces intérieure et extérieure des membranes extérieure
et intérieure à l’aide d’une fine couche de silicone.

Le sable est mis en place par pluviation à l’aide d’un entonnoir rallongé d’un tuyau
souple. Le dépôt du sable se fait en plusieurs couches horizontales, les plus uniformes
possibles. Dans le cas d’échantillons denses, de petits tapotements sont appliqués sur le moule
extérieur pour densifier les couches de sable par vibration. Cette méthode a permis d’obtenir
des échantillons lâches et denses très simplement.

Une fois la mise en place du sable achevée (telle que présentée sur la figure 2.18),
l’embase supérieure est descendue et les membranes sont rabattues pour fermer l’échantillon.
La hauteur de l’échantillon est alors relevée pour pouvoir calculer l’indice des vides initial.

77
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

embase
supérieure

membrane
intérieure

membrane membrane
rabattue et extérieure
maintenue par
des joints
toriques dépression
appliquée à
l’intérieur
des moules

Figure 2.18 : Mise en place des moules et du sable (cellule de confinement non montée)

Avant de pouvoir ôter les moules sans perturbation de l’échantillon, une légère
dépression (de 10 à 15 kPa) est appliquée à l’intérieur de celui-ci, tout en maintenant la force
exercée par le piston nulle. Les moules sont ensuite enlevés d’autant plus facilement que
ceux-ci sont démontables en quatre parties.

membrane joints toriques


intérieure
joints toriques

membrane
extérieure

joints toriques

anneaux en
duralumin
capteur
radial

Figure 2.19 : Echantillon fermé et moules enlevés (cellule de confinement non montée)

Le système de mesure peut ensuite être installé autour du cylindre (figure 2.20). Les
anneaux sont fixés délicatement pour ne pas perturber localement, aux points de fixation,
l’échantillon. Un soin particulier est apporté à la vérification de l’horizontalité des anneaux

78
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

pour que les différentes cibles soient parfaitement horizontales ou verticales. L’acquisition
des mesures débute alors à ce point.

Il ne reste plus alors qu’à terminer la phase de confinement. En augmentant la


dépression à l’intérieur de l’échantillon, il est possible de réaliser un confinement jusqu’à 80
kPa. Pour une pression de confinement supérieure, l’enceinte de confinement est utilisée. La
pression dans l’enceinte complète alors le confinement jusqu’à la valeur souhaitée.

1
1

2 10
11
3
12

3
4

5 4
6
5
6 13

14

15

Figure 2.20 :Fixation des anneaux et positionnement des capteurs (cellule de confinement non montée)
(1 : barre de force interne, 2 : capteur angulaire, 3 : capteur radial, 4 :support des capteurs radiaux,
5 : cible horizontale,6 : capteur axial, 7 : support de capteur axial, 8 : fourche, 9 : embase supérieure,
10 : cible verticale, 11 : tige-support de capteur angulaire, 12 : anneau, 13 : embase inférieure –
recouverte par la membrane extérieure, 14 :circuit de dépression, 15 : platine inférieure)

A partir de cet état de contraintes isotropes, considéré comme l’état initial, un


chargement monotone est appliqué. Les essais diffèrent suivant le type de chargement
monotone appliquée.

79
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

2.2.3 Déroulement de l’essai

2.2.3.1 Principe

A partir du moment où l’échantillon est achevé et mis sous confinement, un essai peut
se résumer en une répétition de plusieurs étapes. Ces étapes sont au nombre de quatre :

- un chargement monotone (chemin OA, ou A’’B par exemple sur la figure 2.21) est
tout d’abord appliqué qui amène le matériau dans un état prédéformé (marqué par les
points A ou B). Ces chargements monotones diffèrent selon le type d’essai réalisé. Les
différents types d’essais sont détaillés dans le paragraphe suivant.

- une période de fluage est ensuite observée jusqu'à la stabilisation des déformations
(entre 2 et 3 heures), soit jusqu’au point A’, ou B’ appelé point d’investigation.

- à chaque point d’investigation, le comportement de l’échantillon en faibles défor-


mations est caractérisé à partir de l’application de sollicitations cycliques (A’A’’,
B’B’’). Des séries de cycle d’amplitude croissante sont effectués tout en restant dans
le domaine des faibles déformations (amplitude de déformation entre quelques 10-6 et
quelques 10-4). On distingue les cycles de type axial (seule la contrainte axiale varie),
de type torsion (seule la contrainte de cisaillement varie) et de type biaxial (la
contrainte axiale et de cisaillement varient simultanément tout en restant
proportionnels).

- enfin, en ce même point d’investigation, les vitesses de propagation des ondes de


compression et de cisaillement émises par les quatre capteurs piézo-électriques sont
mesurées.

La figure 2.21 reprend les sollicitations appliquées dans le plan contrainte-défor-


mation.
Contrainte

Courbe de chargement
monotone

B B’ B’’
fluage cycles chargement
monotone
Point
d’investigation
A A’ A’’
fluage cycles chargement
monotone
chargement
monotone
O
Déformation

Figure 2.21 : Relation globale contrainte-déformation au cours d’un essai réalisé sur l’appareil
« T4C StaDy »

80
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

Ces étapes peuvent encore se résumer de la manière suivante : il s’agit tout d’abord
d’atteindre un point d’investigation dans l’espace des contraintes puis d’étudier localement le
comportement du matériau sous des sollicitations quasi-statiques et dynamiques de faible
amplitude, afin de rester dans le domaine des petites déformations. Une fois l’investigation
finie, le point suivant est rejoint en chargeant à nouveau l’échantillon.

2.2.3.2 Chargements monotones et types d’essai

La première étape consiste donc à appliquer un chargement quasi-statique monotone à


l’échantillon. Les trois paramètres, contrainte axiale σz, contrainte de cisaillement τ et
pression de confinement P, peuvent varier indépendamment. Trois types d’essais peuvent être
effectués par l’appareil « T4C StaDy » qui se distinguent par des chargements monotones
spécifiques. Dans tous les cas, la pression de confinement P est maintenue constante à partir
de l’état initial et seules la contrainte axiale ou la contrainte de cisaillement sont appliquées
lors des chargements monotones.

Le premier type d’essais (essai de type « C » ou de type « compression » sur la figure


2.22) s’apparente à un essai de compression triaxial « classique » effectué sur une éprouvette
cylindrique creuse. Seule la contrainte axiale varie au cours du chargement monotone, la
contrainte de cisaillement étant maintenue nulle. La contrainte axiale évolue progressivement
jusqu’à la valeur souhaitée à une vitesse de 0,5 kPa/s.

Le deuxième type d’essai est un essai de torsion pure (essai de type « torsion » sur la
figure 2.22). Lors du chargement monotone, seule la contrainte de cisaillement τ varie. Durant
tout l’essai, la contrainte axiale σz est maintenue au niveau initial de l’état isotrope, c’est-à-
dire égale à la valeur de la pression de confinement (soit un déviateur axial q = σ z − P nul). La
contrainte de cisaillement évolue progressivement jusqu’à la valeur souhaitée à une vitesse de
0,2 kPa/s.

Essai de type Essai de type « torsion » Essai de type « torsion à


« compression » K0 »
τ τ τ
Etat isotrope Etat anisotrope
K0

σz σz

Point d’investigation

Figure 2.22 : Chemins de contrainte des différents types d’essais dans les axes σz-τ

Le troisième type d’essais est un essai de torsion pure à partir d’un état anisotrope de
contrainte (essais de type « torsion à K0 » sur la figure 2.22). Le premier chargement
monotone à partir de l’état isotrope des contraintes, amène l’échantillon à un état comparable
à celui des terres au repos, pour lequel le rapport K de la contrainte latérale sur la contrainte
verticale (ou axiale) est égal à 0,5 (pour le sable). Lors de ce premier chargement, comme
pour l’essai de type « compression », seule la contrainte axiale varie pour atteindre la valeur

81
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

de 2P. Une fois cet état de contrainte atteint, seule la contrainte de cisaillement varie aux
cours des chargements monotones suivants (à la vitesse de 0,2 kPa/s), comme pour un essai
de torsion pure.

2.2.3.3 Fluage

Après chaque chargement monotone, une période de fluage est observée durant
laquelle l’état de contrainte est maintenu constant. Lors de ces périodes, les déformations
continuent d’évoluer à une vitesse décroissante qui devient presque nulle après quelques
heures (exemple de la distorsion sur un essai de type « torsion à K0 » sur le sable de Toyoura,
figure 2.23). Ces phénomènes traduisent un comportement visqueux du sable qui sera plus
précisément discuté dans la suite.

0,3 Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5

Point 8 (τ=60kPa)
0,2
Distorsion, γ(%)

Point 7 (τ=40kPa)
Point 2 (τ=40kPa)
0,1

Point 1 (τ=20kPa) Point 6 (τ=20kPa)

0,0

Point 5 (τ=0kPa)
Point 3 (τ=0kPa)
Point 4 (τ=-40kPa)
-0,1

0 2000 4000 6000


Temps (s)

Figure 2.23 : Evolution de la distorsion au cours des fluages (le temps t=0 correspond au début du
fluage) observés avant chaque point d’investigation d’un essai de « torsion à K0 » sur le sable de
Toyoura

2.2.3.4 Chargements cycliques en petites déformations

Une fois la période de fluage observée, l’investigation débute avec une caractérisation
du comportement de l’échantillon dans le domaine des faibles déformations. Les sollicitations
cycliques appliquées sont de forme sinusoïdale de fréquence f = 0,02 Hz. Trois types de
sollicitations cycliques (cycles axiaux ou « de compression », cycles « de torsion », cycles
« bi-axiaux ») de faible amplitude sont appliquées et sont différenciées par leur direction
(figure 2.24).

82
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

Figure 2.24 : Directions de cycles axiaux (ou de compression), des cycles de torsion et des cycles
« bi-axiaux » dans le plan σz -τ

Tout d’abord les sollicitations axiales de faible amplitude sont appliquées durant
laquelle seule la contrainte axiale (σz) varie. La contrainte de confinement et la contrainte de
cisaillement (τ) sont maintenues constantes. Plusieurs séries de cycles sinusoïdaux
d’amplitude croissante sont réalisées.

Des sollicitations cycliques « de torsion » sont ensuite appliquées à l’échantillon.


Seule la contrainte de cisaillement (τ) varie, la contrainte axiale et la pression de confinement
restant constantes durant ce type de sollicitations.

Enfin l’investigation cyclique se termine par la réalisation de cycles « bi-axiaux ».


Pour ce dernier type de sollicitations, seule la pression de confinement est maintenue
constante tandis que la contrainte de cisaillement et la contrainte axiale varient en même
temps.

Interprétation et exploitation

L’interprétation et l’exploitation de ces sollicitations cycliques de faible amplitude


reposent sur l’hypothèse qu’un incrément de déformation (δε infiniment petit) se décompose
en deux parties : une composante non-visqueuse (δεnv) et une composante visqueuse (δεv) (Di
Benedetto, 1987, Di Benedetto&Tatsuoka, 1997, et cf. partie 4, §4.1.2) :

δε = δε nv + δε v (2.1)

La distinction entre composante non-visqueuse et composante visqueuse est


équivalente à la distinction entre une composante instantanée, ne dépendant pas du temps
(composante non-visqueuse) et une composante différée, qui dépend du temps (composante
visqueuse) ; ou encore entre une composante réversible (composante non-visqueuse) et une
composante irréversible (composante visqueuse).

Cette distinction repose sur des observations expérimentales dont notamment celles
des périodes de fluage. Durant les périodes de fluage, les vitesses de déformation ne cessant
de décroître pour devenir « presque » nulles après quelques heures (exemple paragraphe
précédent), ceci tend à prouver que la composante visqueuse est consommée progressivement
au cours du fluage et qu’en appliquant des périodes de fluage suffisamment longues, (soit
jusqu’à la stabilisation des déformations), cette composante est entièrement consommée. Il ne

83
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

reste plus alors que la composante non-visqueuse qui se développe lors des sollicitations
cycliques. Cette distinction est détaillée plus précisément en partie 4, au paragraphe 4.1.2.

La relation qui lie l’incrément de déformation et l’incrément de contrainte peut alors


s’écrire sous la forme tensorielle :

δ ε = δ ε nv = M nv .δ σ (2.2)

où M nv est le tenseur non-visqueux d’ordre 4 obtenu près la période de fluage et δ ε , δ σ les


incréments respectifs des tenseurs de déformation et de contrainte.

Les champs de contrainte et de déformation qui s’appliquent à l’échantillon de


cylindre creux, sont rappelés sur la figure 2.25 et par les relations 2.3 et 2.4 (cf. annexe A).

Figure 2.25 : Etats de contrainte et de déformations dans un volume élémentaire de l’échantillon

⎡σ r 0 0⎤ ⎡ε r 0 0 ⎤
σ = ⎢⎢ 0 σθ τ ⎥⎥ ; ε = ⎢⎢ 0 εθ γ 2 ⎥⎥ (2.3&2.4)
⎢⎣ 0 τ σ z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 γ 2 ε z ⎥⎦

En utilisant une notation vectorielle pour les deux tenseurs précédents, la relation 2.2
reliant incrément de contrainte et incrément de déformation devient :

⎡δε r ⎤ ⎡ M M rθ M rz
nv
M rγ ⎤ ⎡ δσ r ⎤
⎢δε ⎥ ⎢ rr ⎢ ⎥
⎢ θ ⎥ Mθ r M θθ Mθ z M θγ ⎥⎥ ⎢ δσ θ ⎥
⎢δε z ⎥ = ⎢⎢ . (2.5)
⎢ ⎥ ⎢ M zr M zθ M zz M zγ ⎥ ⎢ δσ z ⎥
⎢δγ ⎥ ⎢Mγ r ⎥ ⎢ ⎥
M γθ Mγ z M γγ ⎦⎥ ⎣⎢δτ . 2 ⎦⎥
⎣⎢ 2 ⎦⎥ ⎣

Les termes du tenseur Mnv sont déterminées à l’aide de sollicitations cycliques. Les
incréments (δε , δσ) correspondent alors aux amplitudes des sollicitations cycliques réalisés
(εSA , σSA) si bien que les termes du tenseur s’assimilent à des termes équivalents qui
dépendent de l’amplitude des cycles (figure 2.26) tel que :

ε SA = M eq σ SA (2.6)

84
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

L’application de sollicitations cycliques particulières (cycles axiaux, cycles de torsion)


permet de déterminer les deux dernières colonnes du tenseur.

Figure 2.26 : Définition des termes équivalents du tenseur M

Plus précisément :

- la sollicitation cyclique de type axial permet de déterminer les termes M rzeq , M θzeq ,
M zzeq , et M γeqz ,
- la sollicitation cyclique de type torsion permet de déterminer les termes M reqγ , M θeqγ ,
M zeqγ , et M γγeq

a) Sollicitation cyclique axiale

La pression de confinement et la contrainte de cisaillement sont maintenues constantes


( σ rSA = σ θSA = τ SA = 0) et une sollicitation cyclique en contrainte axiale est imposée.

⎡ε rSA ⎤ ⎡ M eq M eq M rzeq M reqγ ⎤ ⎡ 0 ⎤


⎢ε ⎥ ⎢ rr rθ

⎢ θSA ⎥ ⎢ M θeqr M θθeq M θeqz M θγeq ⎥ ⎢⎢ 0 ⎥⎥
⎢ε zSA ⎥ = ⎢ eq . (2.7)
⎢ ⎥ ⎢ M zr M zθ
eq
M zzeq M zeqγ ⎥ ⎢ σ zSA ⎥
⎥⎢ ⎥
⎢γ SA ⎥ ⎢ M γeqr M γθeq M γeqz M γγeq ⎥⎦ ⎣ 0 ⎦
⎢⎣ 2 ⎥⎦ ⎣
ε rSA ε ε γ SA
D’où M rzeq = , M θeqz = θ SA , M zzeq = zSA et M γeqz = (2.8 à 2.11)
σ zSA σ zSA σ zSA 2 .σ zSA

b) Sollicitation cyclique de torsion

La pression de confinement et la contrainte axiale sont maintenues constantes


( σ rSA = σ θSA = σ zSA = 0) et une sollicitation cyclique en torsion est imposée.

85
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

⎡ε rSA ⎤ ⎡ M eq M reqθ M rzeq M reqγ ⎤ ⎡ 0 ⎤


⎢ε ⎥ ⎢ rr ⎥⎢ ⎥
⎢ θ SA ⎥ ⎢ M θeqr M θθeq M θeqz M θγeq ⎥ ⎢ 0 ⎥
⎢ε zSA ⎥ = ⎢ eq . (2.12)
⎢ ⎥ ⎢ M zr M zeqθ M zzeq M zeqγ ⎥ ⎢ 0 ⎥
γ ⎥⎢ ⎥
⎢ SA ⎥ ⎢⎣ M γeqr M γθeq M γeqz M γγeq ⎥⎦ ⎢⎣ 2 .τ SA ⎥⎦
⎣ 2⎦
ε rSA ε ε γ SA
D’où M reqγ = , M θγeq = θ SA , M zeqγ = zSA et M γγeq = (2.13 à 2.16)
2 .τ SA 2 .τ SA 2 .τ SA 2.τ SA

A chaque point d’investigation, des sollicitations cycliques axiales et de torsion de


différentes amplitudes sont réalisées ce qui permet d’estimer les valeurs des termes M rzeq ,
M θzeq , M zzeq , M γeqz et des termes M reqγ , M θeqγ , M zeqγ , et M γγeq en fonction de l’amplitude de ces
sollicitations. Enfin, des sollicitations cycliques de type « bi-axial » sont effectuées.

c) Sollicitation cyclique biaxiale

Les sollicitations bi-axiales définissent des sollicitations cycliques pendant lesquelles


la contrainte axiale σz (de compression) et la contrainte de cisaillement τ évoluent en même
temps et de manière proportionnelle (cf. figure 2.24). L’intérêt d’effectuer de telles
sollicitations réside dans la possibilité de vérifier expérimentalement l’indépendance des
termes du tenseur par rapport à la direction des amplitudes de contrainte à partir desquelles
ces termes sont déterminés. Les termes {Mrzeq ; Mθzeq ; Mzzeq ; Mγzeq} sont en effet déterminés
à partir de sollicitations particulières : les cycles de compression. De même les termes {Mrγeq ;
Mθγeq ; Mzγeq ; Mγγeq} sont déterminés à partir de sollicitations particulières, à savoir les cycles
eq
de torsion. Si le tenseur M est indépendant de la direction des amplitudes de contrainte,
alors la valeur de ses termes doit être identique quelque soit les sollicitations cycliques
réalisées (quelque soit la direction des cycles sur la figure 2.24).

SA
Pour vérifier cette propriété, les déformations ( ε )m = {( εrSA )m ,( εθSA )m ,( εzSA )m ,( γ SA )m }
mesurées au cours des sollicitations cycliques bi-axiales sont comparées aux déformations
SA
( ε )c = {( εrSA )c ,( εθSA )c ,( εzSA )c ,( γ SA )c } calculées à partir des termes du tenseur équivalent pour des
faibles amplitudes de déformation.

(ε SA
r m
) ↔ (ε SA
r c
) = M rzeq .σ zSA + M reqγ .τ SA (2.17)

(ε SA
θ )
m
↔ (ε SA
θ )
c
= M θeqz .σ zSA + M θγeq .τ SA (2.18)

(ε SA
z m
) ↔ (ε SA
z c
) = M zzeq .σ zSA + M zeqγ .τ SA (2.19)

(γ SA
) m
↔ (γ SA
) c
= M γeqz .σ zSA + M γγeq .τ SA (2.20)

où ( σ zSA ;τ SA ) sont les amplitudes respectivement des contraintes axiales et de cisaillement


imposées lors des sollicitations cycliques bi-axiales.

86
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

L’égalité des déformations mesurées et des déformations calculées implique que le


tenseur Meq est indépendant de la direction des amplitudes de contraintes (pour les amplitudes
de déformations considérées).

d) Coefficient de dissipation

Enfin, un dernier paramètre de comportement peut être déterminé lors des investigations
cycliques : il s’agit du coefficient de dissipation ou coefficient d’amortissement (hysté-
rétique). Il est défini pour une sollicitation cyclique comme le rapport entre l’énergie dissipée
au cours du cycle (Ah) et π fois l’énergie élastique développée pour une charge de même
amplitude (2σSAεSA) :
Ah
D= (2.21)
4π A

où Ah est la surface du cycle, A la surface du triangle grisé (figure 2.27).

Figure 2.27 : Définition du coefficient de dissipation

+εSA
Déterminer l’énergie dissipée au cours du cycle revient à calculer l’intégrale ∫ σdε
−εSA

ou de manière discrète ∑σ ε
i
i i sur l’ensemble des pas de temps pour les cycles de type axiaux

(respectivement ∑τ γ
i
i i pour les cycles de type torsion). La figure 2.28 précise

l’approximation réalisée de l’aire comprise entre deux instants.

σi+1
σi
σi + σi+1
.(εi+1 - εi )
2

εi εi+1
Figure 2.28 : Approximation de l’aire comprise entre deux instants

σi + σ i+1
Sur la période d’un cycle, l’évolution de l’énergie
i 2
∑ .(ε i+1 - ε i ) en fonction du

temps est illustrée sur la figure 2.29. L’aire Ah représente alors la différence entre les
maximums locaux de cette courbe et sa valeur permet d’accéder à celle du coefficient de
dissipation par la relation 2.21.

87
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

σi +σi+1

i 2
.(εi+1 -εi )

σi +σi+1
∑i 2
.(εi+1 -εi )

σi +σi+1
∑ i 2
.(εi+1 -εi )

σi +σi+1
∑i 2
.(εi+1 -εi )

σi +σi+1
∑ i 2
.(εi+1 -εi )

Figure 2.29 : Illustration du calcul de dissipation lors d’une sollicitation cyclique

2.2.3.5 Essais de propagation d’ondes

Une fois les investigations cycliques terminées, les essais de propagation d’ondes sont
réalisés. Ces essais sont réalisés à l’aide des capteurs piézo-électriques décrits au §2.1.5.1.
Ces capteurs fonctionnent par paire l’un étant placé dans l’embase supérieure et l’autre dans
l’embase inférieure, chacun pouvant fonctionner comme émetteur ou comme récepteur.
Quatre capteurs (deux paires) permettent de générer et de détecter des ondes de compression
et quatre autres capteurs permettent de générer et détecter des ondes de cisaillement.

Les quatre paires sont utilisés successivement. L’exploitation des essais consiste à
mesurer le temps mis par chaque type d’onde pour traverser la hauteur de l’échantillon (ou
temps de vol) à travers la chaîne de mesure détaillée au §2.1.5.2. Ce temps de parcours est
moyenné à partir des mesures des deux paires de capteurs et relié aux paramètres de
comportement du matériau en considérant une hypothèse de comportement élastique linéaire
du matériau.

Cette hypothèse consiste ainsi à assimiler l’échantillon à un milieu semi-infini


élastique isotrope (ou isotrope transverse). Le module de cisaillement est alors relié à la
vitesse des ondes de cisaillement par l’expression 2.22 (cf. §1.2).

88
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

2
⎛ L⎞
G = ρ .c = ρ .⎜ ⎟
2
s (2.22)
⎝ ts ⎠

avec G le module de cisaillement, ρ la masse volumique de l’échantillon, L sa hauteur et {cs ;


ts la vitesse et le temps de vol de l’onde de cisaillement.

L’erreur commise sur le module de cisaillement se déduit de l’erreur commise sur ces
trois grandeurs {ρ ; L ; ts} (relation 2.23).

∆G ∆ρ ∆L ∆t
= +2 +2 s (2.23)
G ρ L ts

L’erreur commise sur la masse volumique peut être estimée inférieure à 3%, en
considérant l’imprécision sur la détermination de la masse volumique et son évolution au
cours de l’essai.

L’erreur commise sur la distance de parcours (L) de l’onde dépend du type de capteurs
piézo-électriques considérés, c’est–à-dire du type d’onde considéré. Compte tenu de la
position des capteurs piézo-électriques de compression, qui sont insérés dans les embases, il
semble naturel que la distance de parcours à prendre en compte est la hauteur totale de
l’échantillon. Par contre, pour les capteurs de type « bender » qui s’enfoncent de 3 mm dans
l’échantillon, la question de la distance effective à prendre en compte mérite d’être posée. La
hauteur de l’échantillon restant voisine de 12 cm, l’erreur commise peut atteindre 5%.
Viggiani&Atkinson (1995) et Brignoli et al. (1996) montrent, pour des échantillons de hau-
teur différente et pour des capteurs de type « bender » ayant des longueurs d’enfoncement
différentes, que les résultats sont concordants uniquement si la distance corrigée (hauteur de
l’échantillon à laquelle est soustraite la longueur d’enfoncement des capteurs) est prise en
compte. Ainsi dans cette étude, la distance de parcours retenue pour les ondes de compres-
sion, correspond à la hauteur totale de l’échantillon, et celle retenue pour les ondes de
cisaillement est la hauteur totale de l’échantillon diminuée de la longueur d’enfoncement des
« bender ».

Enfin, la troisième source d’erreur possible provient de l’évaluation du temps de


parcours de l’onde. De nombreux auteurs ont étudié ce problème (Modoni et al., 2000,
Brignoli et al., 1996, Kuwano, 2000, Viggiani&Atkinson, 1995, Blewett et al.,1999). Brigoli
et al. (1996) préconise de prendre en compte le décalage en temps dû à l’électronique et au
temps de réaction des capteurs piézoélectriques. Ce temps peut être déterminé en mettant en
contact les capteurs piézoélectriques émetteur et récepteur, puis en mesurant le décalage entre
les signaux émis et les signaux reçus sur l’oscilloscope. Ce temps a pu être estimé à 2 µs pour
les capteurs de type « bender » de l’appareil « T4CStaDy » (Duttine, 2000, Sauzeat, 2003). En
revanche, ce temps n’a pu être estimé pour les capteurs de compression, puisque qu’il n’est
pas possible de les mettre en contact en raison de la présence des ailettes (cf. figures 2.4 et
2.15). Ce temps de décalage doit ensuite être soustrait au temps de parcours de l’onde mesuré.

Quant à la détermination du temps précis d’arrivée des ondes, l’expérience a montré


que l’arrivée des ondes de compression est bien plus facile à déterminer que l’arrivée des
ondes de cisaillement (figure 2.31). Pour les ondes de cisaillement, des signaux parasites
viennent gêner la détermination du temps d’arrivée. Viggiani & Atkinson (1995, 1997),
Brignoli et al. (1996), Modoni et al. (2000) montrent que ces signaux proviennent d’ondes de

89
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

compression parasites générées par les capteurs « bender » et qui parviennent plus rapidement
que les ondes de cisaillement au capteur récepteur (figure 2.32). Brignoli et al. (1996) citent

Figure 2.31 : Détermination expérimentale de l’arrivée des ondes de compression (a.) et des ondes
de cisaillement (b.) (le signal sinusoïdal émis vers les capteurs de compression est ici tronqué par
l’affichage de l’oscilloscope, qui ne dépasse pas ±20V, le signal de réception des capteurs « bender »
est inversé par l’amplification)

(a) (b)

Figure 2.32 : a. Analyse paramétrique de l’arrivée des ondes de cisaillement dans un milieu
parfaitement élastique isotrope et influence du rapport L/λ (amplitudes et échelles de temps normés)
(Modoni et al., 2000), b. Arrivée de l’onde de compression et de cisaillement pour l’argile silteuse de
Pontida (Italie) en fonction de la fréquence (Brignoli et al., 1996)

90
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.2 Procédure d’essai

les études théoriques de Sanchez-Salinero et al. (1986) expliquant que de tels phénomènes
apparaissent lorsque les ondes sont générées par des sources de dimension finie. Plus le
rapport de parcours L sur la longueur d’onde λ est grand et plus ces perturbations s’atténuent
(figure 2.32.a). Cependant, d’un autre côté le rapport λ/Dmax (avec Dmax le diamètre maximum
des grains) doit rester suffisamment grand pour conserver l’hypothèse d’un milieu continu.
Ainsi, dans notre étude, l’arrivée des ondes de cisaillement est déterminé au premier
changement d’inflexion du signal reçu (figure 2.31.b).

Enfin, un dernier point porte sur l’hypothèse qui doit être réalisée au préalable sur le
comportement du matériau. Une hypothèse de comportement élastique isotrope est adoptée
dans un premier temps. En partie 4 et 5, les hypothèses de comportement élastique isotrope et
élastique isotrope transverse sont discutées.

91
92
Partie 2 : L’Expérimentation « T4C StaDy » 2.3 Conclusion

2.3 Conclusion

L’appareil de torsion/compression/confinement sur cylindre creux « T4C StaDy » est


un appareil d’essai innovant qui dispose d’un dispositif expérimental complexe. Ce dispositif
et les améliorations qui lui ont été apportées au cours de cette étude sont présentés dans le
premier paragraphe. Le système de sollicitations quasi-statiques, de sollicitations dynamiques
ainsi que le système de mesure des déformations et des contraintes y sont décrits. L’originalité
de l’appareil « T4C StaDy » repose notamment sur ces systèmes :

• le système de sollicitations quasi-statiques permet l’application d’efforts de com-


pression/extension, d’un couple de torsion et d’une pression de confinement sur l’échan-
tillon. Ces sollicitations sont totalement indépendantes entre elles, ce qui permet de suivre un
chemin de contraintes tri-dimensionnel.

• le système de sollicitations dynamiques comprend le dispositif de propagation


d’ondes générées par 4 paires de capteurs piézo-électriques, qui permet de déterminer, par
analyse inverse les caractéristiques du comportement du matériau,

• le système de mesure des déformations est innovant par le système adopté des
mesures de déplacement. Il s’agit d’un système de mesure locale des déplacements au moyen
de quatorze capteurs sans contact. Une partie d’entre eux mesure le déplacement de cibles
placées sur deux anneaux fixés dans la partie centrale de l’échantillon. Les autres mesurent le
déplacement de cibles en papier d’aluminium collées directement à l’intérieur de
l’échantillon. Le système permet en outre de déplacer ces capteurs afin de suivre les
déformations de l’échantillon jusqu’à sa rupture (en conservant ainsi une précision élevée)

La procédure d’essai suivie sur l’appareil « T4C StaDy » est ensuite présentée à
travers la préparation des échantillons et la réalisation proprement dite des essais. Plusieurs
types d’essais peuvent être effectués : des essais de compression, des essais de torsion pure
(tous deux réalisés à partir d’un état isotrope de contrainte), et des essais de torsion pure à
partir d’un état anisotrope des contraintes (essais de type « torsion à K0 »). Ces essais se
différencient par des chargements spécifiques. La procédure suivie permet de déterminer les
caractéristiques du comportement des sols en petites déformations autour d’un certain état de
contrainte/déformations. L’étude de ce comportement repose sur :

• la détermination de huit termes du tenseur rhéologique (qui relie l’incrément de


déformation à l’incrément de contrainte)

• la détermination des modules de déformation « dynamiques », c’est-à-dire obtenus à


partir de sollicitations dynamiques,

• la détermination du coefficient d’amortissement ou de dissipation cyclique,

L’étude du comportement différé (dépendant du temps) est également possible à partir


de l’analyse de l’évolution des déformations au cours des périodes de fluage réalisées lors des
différents essais.

93
Partie 2 : L’expérimentation « T4C StaDy » 2.1 Dispositif expérimental et améliorations apportées

94
3
Campagnes expérimentales

3.1 Matériaux testés

3.1.1 Sable d’Hostun (« RF » et « S28 »)


3.1.2 Sable de Toyoura
3.1.3 Mélanges sable/argile
3.1.3.1 Composition des mélanges
3.1.3.2 Diagramme de phases
3.1.3.3 Essais préliminaires : essais triaxiaux drainés
3.1.3.4 Discussions

3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »

3.2.1 Présentation et nomenclature


3.2.2 Récapitulatif des essais

3.3 Essais sur sables secs

3.3.1 Exemple d’essais de compression : les essais C80.63_H et


C75.65_H
3.3.1.1 Description générale
3.3.1.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent
3.3.1.3 Modules d’Young et de cisaillement
3.3.1.4 Conclusion

3.3.2 Exemple d’un essai de type « torsion à K0 » : l’essai K80.90_T


3.3.2.1 Description générale
3.3.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent
3.3.2.3 Modules d’Young et de cisaillement
3.3.2.4 Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux
3.3.2.5 Fluages
3.3.2.6 Conclusion

3.4 Essais sur mélanges sable/argile

3.4.1 Préliminaires

95
3.4.2 Exemple d’un essai de compression : l’essai C70.99_M15
3.4.2.1 Description générale
3.4.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent
3.4.2.3 Modules d’Young et de cisaillement
3.4.2.4 Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux
3.4.2.5 Fluages
3.4.2.6 Conclusion

3.5 Conclusion

96
Partie 3 : Campagnes expérimentales

Introduction

Deux campagnes expérimentales ont été réalisées au cours de cette étude sur l’appareil
« T4C StaDy » présenté dans la partie précédente. Ces deux campagnes ont bénéficié du
soutien d’Electricité De France.

La première porte sur des sables secs, le sable d’Hostun et le sable de Toyoura, la
seconde sur des mélanges sable/argile peu saturés (à forte majorité de sable). Ces derniers
matériaux ont été étudiés dans le souci de se rapprocher de matériaux naturels et de
généraliser les résultats déjà obtenus sur sables secs à ces matériaux différents, munis d’une
faible cohésion apparente mais demeurant pulvérulents à l’état initial, facilitant ainsi leur
expérimentation sur l’appareil « T4C StaDy ».

L’objectif de la première série d’essais sur le sable d’Hostun et de Toyoura vise à


caractériser le comportement en petites déformations et le comportement différé (dépendant
du temps) de ces sables de granulométrie différente à travers des essais avec et sans rotation
des axes principaux de contrainte. Enfin, la second série d’essais reprend les mêmes objectifs
pour deux mélanges sable/argile peu saturés mais à partir d’essais sans rotation des axes
principaux.

Les différents matériaux étudiés sont tout d’abord plus précisément présentés,
accompagné d’une caractérisation préliminaire du comportement en grandes déformations et à
la rupture pour les mélanges sable/argile (à partir d’essais triaxiaux).

Dans un deuxième temps, le bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy » est
dressé.

Enfin, dans un dernier temps, afin d’illustrer l’analyse des résultats expérimentaux
proposée en partie 4, des exemples d’essais réalisés sur chacun des matériaux (sables secs et
mélanges sable/argile) sont exposés.

97
98
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

3.1 Matériaux testés

Les différents matériaux testés au cours de cette étude sont présentés dans les
paragraphes qui suivent. Les caractéristiques respectives des sables d’Hostun, de Toyoura, et
des mélanges sable/argile sont décrites.

3.1.1 Sable d’Hostun (« RF » et « S28 »)

Le sable d’Hostun est utilisé en France comme un matériau modèle dans le domaine
de la mécanique des sols. Il a fait partie des matériaux tests employé dans le cadre de l’atelier
international sur les équations constitutives pour sols non cohérents ou du « GRECO
géomatériaux » (Groupement de REcherches COordonnées - Ministère de la Recherche et de
la Technologie - Ministère de l'Education Nationale, 1986-1992).

Le sable provient des usines SIKA implantées à Hostun dans la Drôme. Il s’agit d’un
sable « artificiel » à grande majorité de silice (quartz) et extrait d’une carrière, qui subit par la
suite différents tamisages pour être stocké par classe granulométrique. La classe
granulométrique du sable utilisé dans un premier temps dans notre étude porte le nom de
« RF ». Le sable Hostun RF a fait l’objet de nombreuses recherches (Desrues, 1984, Fargeix,
1986, Colliat, 1986, etc..). Entre autres, Flavigny et al. (1990) rassemblent, dans une note
technique, des informations sur les origines géologiques, la fabrication et les principales
caractéristiques physiques de ce sable.

La masse volumique des grains est de 2,65 g/cm3. La morphologie des grains est de
type sous-angulaire à angulaire. La figure 3.1 en présente une vue microscopique.

En raison d’un changement de production, ce sable a changé de granulométrie et est


maintenant dénommé « S28 » selon Combes (1998). Ce dernier étudie les différences
granulométriques entre les deux sables et les différences dans le comportement mécanique à
partir d’essais triaxiaux classiques. De très légères différences sont constatées au niveau de la
granulométrie et au niveau mécanique.

Figure 3.1 : Vue microscopique des grains du sable d’Hostun RF (Tatsuoka, 2005)

99
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

La figure 3.2 regroupe les courbes granulométriques données par Flavigny et al.
(1990) pour des sables d’Hostun RF dénommés par « plus fin », « moyen » et « plus gros »,
celles des sables Hostun RF&S28 utilisés au cours de notre étude, et enfin, celle fournie par
Combes (1998) du sable d’Hostun S28. Les différentes granulométries présentées diffèrent
peu, la taille de la majorité des grains restant comprise entre 0,2 et 0,6 mm. Les principales
caractéristiques granulométriques sont reprises dans le tableau 3.1.

100

80

60
Tamisat (%)

40

20
Hostun RF plus fin (Flavigny et al., 1990)
Hostun RF moyen (Flavigny et al., 1990)
Hostun RF plus gros (Flavigny et al., 1990)
Hostun RF (cette étude)
0 Hostun S28 (Combes, 1998)
Hostun S28 (cette étude)

0,1 1
Diamètre des grains (mm)

Figure 3.2 : Courbes granulométriques des sables Hostun RF&S28 (avec données de Flavigny et al.,
1990, Combes, 1998)

D50 (mm) D10 (mm) D30 (mm) D60 (mm) Cu = D60 Cc = (D30)²
D10 D10.D60
Hostun RF
(Flavigny et al., 0,32~0,37 0,19~0,21 0,25~0,30 0,36~0,40 1,88~1,90 0,95~1,03
1990)
Hostun S28
0,355 0,27 0,33 0,35 1,35 1,11
(Combes, 1998)

Hostun RF 0,37 0,25 0,27 0,37 1,48 0,84

Hostun S28 0,34 0,25 0,29 0,36 1,44 0,97

Tableau 3.1 : Données granulométriques des sables d’Hostun RF&S28

Les sables d’Hostun RF&S28 apparaissent comme des sables fins et uniformes dont
60% en masse passe au tamis de 0,4mm. Le diamètre moyen des grains se situe aux alentours
de 0,35mm pour les deux sables. Flavigny et al. (1990) et Combes (1998) donnent pour
indices des vide minimal et maximal les valeurs suivantes :

100
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

Hostun RF (Flavigny et al.,1990) : emin = 0,648 et emax = 1,041


Hostun RF (Combes,1998) : emin = 0,637 et emax = 0,927
Hostun S28 (Combes,1998) : emin = 0,657 et emax = 0,909

3.1.2 Sable de Toyoura

Le sable Toyoura est un sable de référence essentiellement utilisé au Japon. Il s’agit


d’un sable naturel, à très grande majorité de silice et produit exclusivement par la société
Toyoura Keiseki Kogyo Company dans la ville de Toyoura à l’Ouest du Japon. Le sable porte
le nom de « Toyoura Sand » ou de « Toyoura Silica Sand », ou bien de « Toyoura Standard
Sand ».

La morphologie de ses grains est sous-angulaire à angulaire (figure 3.3) apparaissant


légèrement plus angulaire que pour le sable d’Hostun. La masse volumique des grains est de
2,64 g/cm3.

Figure 3.3 : Vue microscopique du sable de Toyoura (Tatsuoka, 2005)

La figure 3.4 présente la courbe granulométrique du sable de Toyoura utilisé au cours


de notre étude ainsi que celles fournies par le Département Génie Civil de l’Université de
Tokyo (pour des sables achetés entre 1974 et 2000). A titre de comparaison, la granulométrie
du sable d’Hostun S28 a également été ajoutée sur cette même figure.

Les différences relevées quant au sable de Toyoura proviennent essentiellement des


tamis utilisés, les tamis standards japonais ne comprenant pas celui de 0,16mm. Les
granulométries restent malgré tout proches les unes des autres, dans un même fuseau de grains
compris entre 0,1 et 0,3 mm, relativement plus fins que ceux du sable d’Hostun. Les
principales caractéristiques granulométriques associées à ces courbes sont reportées dans le
tableau 3.2.

Le sable de Toyoura, au même titre que le sable d’Hostun, peut être caractérisé comme
un sable fin et uniforme mais dont, toutefois, la granulométrie apparaît moins étalée, c’est-à-

101
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

dire resserrée autour des grains les plus fins. Le diamètre moyen des grains est d’environ
0,18mm.

Goto (1986), et Hoque (1996) fournissent pour exemple, les indices des vides maximal
et minimal suivants :

Goto (1986) : emin = 0,605 et emax = 0,977


Hoque (1996) : emin = 0,590 et emax = 0,960

1997
1993
100 1990
1991
1996
1995
80 1996
1987
2000
1974
60 1998
Tamisat (%)

1997
1985
1998
1999
40 1999
1997
1998
1993
20 1999
2000
2000
1999
1999
0
Toyoura (cette étude)
Hostun S28 (cette étude)

0,1 Diamètre des grains (mm) 1

Figure 3.4 : Courbes granulométriques du sable de Toyoura (années 1974 à 2000 : données de
l’Université de Tokyo) et du sable d’Hostun S28

D50 (mm) D10 (mm) D30 (mm) D60 (mm) Cu = D60 Cc = (D30)²
D10 D10.D60
Toyoura 0,19 0,15 0,175 0,20 1,33 1,02
Toyoura
(Université de 0,17~0,19 0,11~0,12 0,14~0,16 0,185~0,21 1,48~1,83 0,77~1,2
Tokyo)
Tableau 3.2 : Données granulométriques du sable de Toyoura

3.1.3 Mélanges sable/argile

La seconde classe de géomatériaux testée au cours de notre étude est un mélange


sable/argile peu saturé dont deux teneurs en argile ont été expérimentées. Le sable utilisé est
le sable d’Hostun S28 et l’argile employé l’argile de Kaolin sous forme de poudre
déshydratée.

102
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

Le sable d’Hostun S28 a déjà été présenté dans les paragraphes précédents. Les
différentes caractéristiques de l’argile de Kaolin, déterminées à partir des essais d’Atterberg
sont reportées dans le tableau 3.3.

limite de plasticité limite de liquidité Indice de plasticité


wp (%) wl (%) Ip (%)
Kaolin 21 35 14

Tableau 3.3 : Caractéristiques de l’argile de Kaolin utilisé

La composition précise des mélanges utilisés est détaillée dans les paragraphes qui
suivent.

3.1.3.1 Composition des mélanges sable/argile

Les mélanges sable/argile testés au cours de notre étude sont désignés par M15 et
M30. Ils comprennent respectivement :

• 15% (resp. 30%), en masse sèche, d’argile de Kaolin sous forme de poudre
déshydratée,

• à laquelle est ajoutée une quantité d’eau correspondant à environ 30% de la masse
sèche d’argile,

• 85% (resp. 70%), en masse sèche, de sable d’Hostun

Le tableau 3.4 récapitule les pourcentages massiques des différents constituants.

M15 M30
Masse sèche (%) Masse totale (%) Masse sèche (%) Masse totale (%)

Kaolin 15,0 14,4 30,0 27,5


Hostun S28 85,0 81,3 70,0 64,2
Eau -- 4,3 -- 8,3
Tableau 3.4 : Composition des mélanges testés

En pratique, les quantités d’argile de Kaolin sèche et d’eau sont tout d’abord mélangés
au moyen d’un malaxeur (figure 3.5.a) pendant 30 mn auxquelles est ajoutée par la suite la
quantité de sable d’Hostun considérée. Le mélange est ensuite homogénéisé pendant 30mn
supplémentaires. Les figures 3.5.a&b. présentent l’aspect pulvérulent respectivement des
mélanges M15 et M30 réalisés.

103
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

(b)

(c)
(a)
Figure 3.5 : Malaxeur utilisé (a.) pour la confection des mélanges M15 (b.) et M30 (c.)

3.1.3.2 Diagramme de phases

Dans le but de clarifier les volumes, masses spécifiques et les indices des vides des
différents composants à l’état initial de fabrication, la figure 3.6 et le tableau 3.5 rappellent la
décomposition habituellement considérée de l’échantillon suivant plusieurs phases (grains
solides supposés incompressibles, et vides – eau et air).

air
Vair
Vv vides mw
Vw eau

Vtot Vc mc mtot
argile

Vg sable mg

Figure 3.6 : Diagramme de phases (de manière conventionnelle en mécanique des sols, l’eau et
l’air sont considérés comme les vides)

Abréviation Masse Volume Masse volumique


Echantillon tot mtot Vtot ρtot
Sable g mg Vg ρg
Argile c mc Vc ρc
Eau w mw Vw ρw
Air a -- Va --
Tableau 3.5 : Notations utilisées pour les différentes phases

104
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

La décomposition fait ainsi apparaître une phase granulaire (sable et argile), une phase
liquide et une phase gazeuse. Il est d’usage de considérer la masse volumique des grains de
sable et d’argile comme identiques, notée ρs aux alentours de 2,65 t/m3 :

ρ g = ρc = ρ s (3.1)

Les indices des vides respectivement de l’échantillon (e), du sable (eg), de l’argile (ec), la
porosité (n) de l’échantillon, sa teneur en eau (w) ainsi que la teneur en eau rapportée à
l’argile (wc) et enfin, le degré de saturation (Sr) sont alors définies par les relations suivantes :

Vv V + Vw Vv e
e= = a et n= = (3.2&3.3)
Vc + Vg Vc + Vg Vtot 1 + e

Vv + Vc Va + Vw + Vc
eg = = (3.4)
Vg Vg

Vv Va + Vw
ec = = (3.5)
Vc Vc

en supposant pour cette dernière relation (3.5) que le sable ne joue aucun rôle (compte tenu de
la différence de taille entre les grains de sable et d’argile)

mw mw
et w= ; wc = (3.6&3.7)
mc + mg mc

Vw Vw
enfin Sr = = (3.8)
Vv Va + Vw

Il est également d’usage de définir la fraction d’argile, C, par :

Vc
C= (3.9)
Vc + Vg

La démarche de calcul de ces paramètres à partir des masses et des volumes initiaux
des différents constituants de l’échantillon est illustrée par le tableau 3.6.

Il convient de préciser dans un premier temps le comportement des mélanges M15 et


M30 en grandes déformations et à la rupture. Une première série d’essais préliminaires (essais
triaxiaux consolidés drainés) est ainsi présentée dans le prochain paragraphe. Ces essais sont
réalisés à partir d’un appareil triaxial « classique » avec une mesure des contraintes et des
déformations externe à la cellule. Enfin, pour fixer un ordre de grandeur des paramètres
initiaux (relations 3.2 à 3.9), un tableau regroupe en annexe B l’ensemble de leurs valeurs
pour les différents essais triaxiaux présentés.

105
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

Données Mtot , Vtot , ρtot , mc , mg , mw , ρs , ρw


mtot mg + mc mw
Air Va = Vtot − Vg − Vc − Vw = − −
ρtot ρs ρw
Vtot − Vg 1 ⎛ ρs ⎞
Sable eg = = ⎜ mtot − mg ⎟
Vg mg ⎝ ρtot ⎠
Vtot − Vc − Vg 1 ⎛ ρs ⎞
ec = = ⎜ mtot − mc − mg ⎟
Vc mc ⎝ ρtot ⎠
mc
Argile C=
mc + mg
m
wc = w
mc

Vtot − Vc − Vg 1 ⎛ ρs ⎞
e= = ⎜ mtot − mc − mg ⎟
Vc + Vg mc + mg ⎝ ρtot ⎠
mtot ρ s − (mc + mg ) ρtot
n=
mtot ρ s
Echantillon
mw
w=
mc + mg
1 mw ρ s ρtot
Sr =
ρ w mtot ρ s − (mc + mg ) ρtot
Tableau 3.6 : Démarche de calcul des paramètres caractéristiques initiales des mélanges
sable/argile

3.1.3.3 Essais préliminaires : essais triaxiaux drainés

a) Appareillage d’essais

L’appareillage d’essai comprend une cellule triaxiale « classique » de type


Bishop&Henkel, de diamètre 160mm et de hauteur 200mm pour un échantillon d’élancement
2 (diamètre 7cm, hauteur 14cm) ainsi qu’une presse triaxiale CONTROLAB (réf. S0301)
reprise sur la figure 3.6. Les données constructeur indiquent une capacité de 50kN et
l’application de vitesse de déplacement de 10-4 à 6 mm/mn suivant une précision de ±0,5%.
La force et le déplacement axial sont mesurés de manière externe par un anneau
dynanométrique de capacité 3 kN et de résolution 2,692 N/div. et par un comparateur de
30mm de course de résolution 0,01mm/div. Le confinement est assuré au moyen d’air
comprimé. L’appareillage ne dispose pas de mesure de la pression interstitielle.

b) Essais réalisés

Les essais réalisés sont des essais triaxiaux drainés consolidés à différentes pressions
de confinement (de 50 à 200 kPa) et effectués à différentes vitesses de déformations
(maintenues constantes durant l’essai, de 0,014 à 1,4%/mn). Ils sont regroupés dans le tableau

106
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

Figure 3.6 : Vue schématique de la presse triaxiale (réf. CONTROLAB S0301) utilisée

3.7, des essais à même pression de confinement et à même vitesse de déformation ayant été
reproduits afin de s’assurer de leur répétabilité.

La présence d’argile dans les mélanges a pour effet de générer des structures très
lâches (Kumar, 1996, Georgiannou et al., 1990), si bien que les échantillons les plus denses
ont été recherchés. Des premiers échantillons ont été réalisés en versant à la cuillère les
mélanges considérés par couches de 1cm environ densifiées par damage (manuel) et par
vibration en tapant sur le moule extérieur avec un marteau en plastique (figure 3.7). L’indice
des vides initial (e) le moins élevé qu’il a été possible d’obtenir est de 0,98 pour le mélange
M15 et de 1,03 pour le mélange M30. La préparation des échantillons pour les essais
présentés dans le tableau 3.7 a suivi le même protocole.

Une fois l’échantillon réalisé, une dépression de 15kPa est appliquée pour enlever le
moule de fabrication de l’échantillon. La dépression est ensuite progressivement remplacée
par une pression de confinement de même valeur dans la cellule. Enfin, la pression de
confinement est augmentée à une vitesse de 5 kPa/mn environ jusqu’à la valeur souhaitée et

107
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

une période de consolidation d’une heure est observée avant l’application du déviateur de
contrainte suivant la vitesse de déformation choisie.


Essai σ3 (kPa) ε (%/mn)
0
e0i) w0 (%)ii) Sr0 (%)iii) wf (%)ii)
01_M15 100 0,014 0,98 4,48 12,1 3,30
02_M15 100 0,014 0,98 4,52 12,1 3,32
03_M15 100 0,07 0,99 4,44 11,8 3,89
04_M15 100 0,07 0,98 4,45 12,0 3,94
05_M15 100 0,07 0,98 4,51 12,1 3,98
06_M15 100 0,7 0,98 4,46 12,1 4,20
07_M15 100 0,7 0,98 4,43 11,9 4,22
08_M15 100 0,7 0,98 4,53 12,2 4,19
09_M15 100 1,4 0,98 4,50 12,1 4,33
10_M15 50 0,014 0,99 4,47 12,0 3,34
11_M15 50 0,07 0,98 4,49 12,1 3,82
12_M15 50 0,07 0,98 4,52 12,2 3,87
M15 13_M15 50 0,7 0,98 4,47 12,0 4,16
14_M15 50 0,7 0,99 4,49 11,9 4,13
15_M15 50 1,4 0,98 4,54 12,2 4,23
16_M15 150 0,014 0,98 4,51 12,1 3,36
17_M15 150 0,07 0,99 4,54 12,1 3,97
18_M15 150 0,7 0,99 4,52 12,0 4,15
19_M15 150 0,7 0,98 4,48 12,1 4,19
20_M15 150 1,4 0,98 4,41 12,0 4,18
21_M15 200 0,014 0,98 4,49 12,1 3,34
22_M15 200 0,07 0,98 4,47 12,0 3,81
23_M15 200 0,7 0,99 4,50 12,1 4,20
24_M15 200 0,7 0,99 4,52 12,1 4,17
25_M15 200 1,4 0,98 4,48 12,1 4,29
01_M30 100 0,014 1,03 8,94 22,7 7,18
02_M30 100 0,7 1,04 8,96 22,8 8,38
03_M30 100 0,7 1,04 8,86 22,7 8,30
M30 04_M30 150 0,014 1,03 8,91 22,9 6,95
05_M30 150 0,7 1,04 8,89 22,8 8,21
06_M30 200 0,014 1,04 8,85 22,6 7,03
07_M30 200 0,7 1,04 8,93 22,7 8,41
i)
erreur estimée inférieure à 1%
ii)
erreur estimée inférieure à 0,1%, la masse sèche est déterminée après séchage dans un four à 150°C pen-
dant 10h
iii)
erreur estimée inférieure à 2%

Tableau 3.7 : Récapitulatif des essais triaxiaux consolidés drainés réalisés sur les mélanges M15 et

M30 (σ3 désigne la pression de confinement, ε la vitesse de déformation, e0,, l’indice des vides initial
0

w0,, wf, la teneur en eau initiale et finale, Sr0 , le degré de saturation initial)

La teneur en eau initiale des échantillons (w0) varie aux alentours de 4,5% pour le
mélange M15 et de 8,9% pour le matériau M30. A la fin de chaque essai, la teneur en eau est
mesurée (wf). Une évolution est notée entre le début et la fin de chaque essai, évolution
d’autant plus importante que la vitesse de déformation imposée est faible, c’est-à-dire que la
durée de l’essai est élevée.

108
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

damage manuel

damier échantillon

membrane

moule choc léger choc léger

dépression

choc léger choc léger

a. b.

Figure 3.7 : Préparation de l’échantillon : a. damier et échantillon, b. densification des couches


par damage manuel et vibration

Compte tenu des paramètres initiaux de fabrication (teneur en eau, indice des vides,
degré de saturation), les mélanges testés apparaissent comme des matériaux peu saturés. Ils
comportent une phase gazeuse continue qui occupe la grande majorité de l’espace poreux, et
une phase liquide discontinue au droit des contacts intergranulaires. Deux hypothèses sont
considérées : la première consiste à considérer la pression d’air à l’intérieur de l’échantillon
comme très proche de la pression atmosphérique ; la deuxième à estimer que la déformation
observée est celle du squelette granulaire, c’est-à-dire de la phase gazeuse.

Les résultats des essais sont présentés dans le paragraphe qui suit : la répétabilité des
essais et l’influence de la vitesse de déformation sont examinées. Ensuite, les caractéristiques
à la rupture sont dressées ainsi qu’une comparaison avec le sable d’Hostun S28 lâche et
l’argile de Kaolin normalement consolidé.

3.1.3.4 Discussions

Dans le souci de prendre en compte la déformation en tonneau de l’échantillon


(supposée de forme parabolique), l’expression suivante du déviateur de contrainte, q, peut être
utilisée :

Fmesuré 3 ∆h
q =σz −P = (1 − ) (3.10)
S0 2 H0

où {σz ; P} désignent la contrainte axiale et la pression de confinement, Fmesuré, la force


mesurée sur l’anneau dynanométrique, ∆h le déplacement vertical mesuré et H0, S0 la hauteur
et la surface de la section initiales de l’échantillon.

Les relations déviateur de contraintes - déformation axiale de l’ensemble des essais


réalisés sont reportées sur les figures 3.8 à 3.18.

a) Répétabilité

Plusieurs essais identiques (pression de confinement et vitesse de déformation


imposées identiques) ont été réalisés sur les matériaux M15 et M30 afin de s’assurer de leur
répétabilité. Les évolutions du déviateur de contrainte en fonction de la déformation axiale

109
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

pour ces essais, sont données sur la figure 3.8. Entre ces essais, les différences relevées sur les
valeurs du déviateur de contrainte restent inférieures à 5% dans le domaine des grandes
déformations (>0,1%). Dans le domaine des petites et moyennes déformations, les écarts sont
plus importants mais l’appareillage utilisé (capteur de force externe, dispositif à barres
externes, mesure du déplacement externe..) ne permet pas de mesures précises à ces niveaux
de déformation (cf. §1.1.3).

300
M15 (a) M15 (b)
ee00≈0,98
0,98 ; e;g e1,28
g0≈1,3c; ec0≈6,6
; e 7,52 ee00≈0,98
0,98 ; ;egeg0
1,28 ; ec;7,52
≈1,3 ec0≈6,6
w w 4,5% ; S; S12,1%
w0≈4,5% r0≈12,1%
4,5% ; S; S
w 0≈4,5% r0
r0≈12,1%
12,1% 0
r0 σ3=100kPa
0 200
. .
ε0=0,014%/mn σ3=100kPa ε0=0,07%/mn

Déviateur de contrainte, q(kPa)


Déviateur de contrainte, q(kPa)

200

σ3=50kPa
100

100

Essai 11_M15
Essai 12_M15
Essai 01_M15 Essai 03_M15
Essai 02_M15 Essai 04_M15
Essai 05_M15
0 0

0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

450 300
M15 (c) M30 (d)
ee00≈0,98
0,98 ; e;g e1,28
g0≈1,3c; ec0≈6,6
; e 7,52 ee001,04 ; eg;e
≈1,04 g0≈1,9
1,65 ; ec0≈3,5
; ec4,51
w 4,5% ; S; S12,1%
≈4,5%
w0 r0≈12,1% σ3=200kPa w0≈8,9%
w ; 22,9%
8,9% ; Sr0 Sr0≈22,8%
0 r0 0

. .
Déviateur de contrainte, q(kPa)

ε0=0,7%/mn ε0=0,7%/mn σ3=100kPa


Déviateur de contrainte, q(kPa)

300 200
σ3=150kPa

σ3=100kPa

150 100

σ3=50kPa

Essai 13_M15 Essai 14_M15


Essai 06_M15 Essai 07_M15
Essai 02_M30
Essai 08_M15 Essai 18_M15
Essai 19_M15 Essai 23_M15 Essai 03_M30
Essai 24_M15
0 0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.8 : Répétabilité de la relation contrainte-déformation pour : a. 2 essais réalisés à une


vitesse de déformation constante de 0,014%/min. sur 2 échantillons de mélange M15 consolidés à
100kPa, b. 5 essais réalisés à une vitesse de 0,07%/min. sur 2 échantillons de mélanges M15
consolidés à 50kPa et 3 à 100kPa, c. 9 essais réalisés à une vitesse de 0,7%/min. sur 2 échantillons de
mélange M15 consolidés à 50kPa, 3 à 100kPa, 2 à 150 kPa et 2 à 200 kPa, d. 2 essais réalisés à une
vitesse de 0,7%/min. sur 2 échantillons de mélange M30 consolidés à 100kPa

Compte tenu de la bonne répétabilité des essais, les résultats des essais effectués à
même pression de confinement et à même vitesse de déformation sont moyennés par la suite.

b) Influence de la vitesse de déformation

L’influence de la vitesse de déformation est illustrée pour le mélange M15 et M30 sur
la figure 3.9.

110
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

En ce qui concerne le mélange M15, quelque soit la pression de confinement


considérée (figure 3.9.a.b.c), la relation déviateur de contrainte-déformation axiale semble très
peu influencée par la vitesse de déformation : pour une gamme comprise entre 0,07 et
1,4%/mn., les courbes se superposent. En revanche, le mélange apparaît légèrement plus
rigide (différences sur la valeur du déviateur légèrement inférieures à 10%) dans le cas d’une
vitesse très faible de 0,014%/mn. Ces observations ne semblent pas en accord avec un
caractère visqueux du matériau (c’est-à-dire un comportement dépendant de la vitesse de
sollicitation) puisque le comportement demeure inchangé pour des vitesses comprises dans un
rapport de 20 et que le matériau semble plus rigide pour une vitesse de déformation encore
plus faible (0,014%/min). Un autre point de vue doit être considéré. Pour ces essais à vitesse
de déformation très faible, il est noté que la teneur en eau chute de manière plus
importante (de l’ordre de 1,2%, cf. tableau 3.7) que pour les autres essais, compte tenu de

300
M15
ee00≈0,98
0,98 ;;egeg01,28
≈1,3; ec;e
(a) M15 (b)
c0≈6,6
7,52 ee0≈0,98
0,98 ; e;geg0 ; ec;7,52
≈1,3
1,28 ec0≈6,6
w0≈4,5% ; Sr0≈12,1%
. 0
ε0=0,014%/mn w0≈4,5% ; Sr0≈12,1% .
w 4,5% ; Sr12,1% w0 4,5% ; Sr0 12,1% ε0=0,014%/mn
400
σ3=100kPa
Déviateur de contrainte, q(kPa)

σ3=200kPa Déviateur de contrainte, q(kPa) 200


.
ε0=0,07à1,4%/mn 0,014%/mn
0,07%/mn
0,7%/mn .
1,4%/mn ε0=0,07à1,4%/mn

200
. 100
ε0=0,014%/mn

σ3=50kPa 0,014%/mn
. 0,014%/mn 0,07%/mn
ε0=0,07à1,4%/mn 0,07%/mn 0,7%/mn
0,7%/mn 1,4%/mn
1,4%/mn 0
0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

M15 (c) M30 (d)


0,98 ; ;egeg01,28
ee00≈0,98 ≈1,3; e;ce7,52
c0≈6,6 400 ee00≈1,04
1,04 ; e;g e1,65
g0≈1,9c; ec0≈3,5
; e 4,51
.
w0≈4,5% ; Sr0≈12,1% ε0=0,014%/mn w
w0 4,5% ; Sr012,1% w00
8,9% ; S; S22,9%
≈8,9%
r0
r0≈22,8%
σ3=200kPa
300
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Déviateur de contrainte, q(kPa)

σ3=150kPa
σ3=150kPa
.
ε0=0,07à1,4%/mn

. σ3=100kPa
ε0=0,014%/mn
200
150

.
ε0=0,7%/mn
0,014%/mn
0,7%/mn
0,014%/mn 0,014%/mn
0,07%/mn 0,7%/mn
0,7%/mn 0,014%/mn
1,4%/mn 0,7%/mn
0 0
0 5 10 15 20 25 0 5 10 15 20 25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.9 : Influence de la vitesse de déformation sur la relation contrainte-déformation du


mélange M15 pour une pression de confinement de a. 50 et 200kPa, b. 100kPa, c. 150 kPa et du
mélange M30 pour une pression de confinement de 100,150 et 200 kPa (d.)

la durée plus élevée pour atteindre un même niveau de déformation. Cette diminution de la
teneur en eau se traduit par un degré de saturation final plus faible par rapport aux autres
essais. Coussy & Fleureau (2002) reporte un nombre important d’essais sur des limons et des
argiles et montrent qu’à contrainte mécanique constante, la baisse du degré de saturation

111
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

contribue à rigidifier le matériau par rapport à un cas saturé. Ceci résulte de l’augmentation de
la pression capillaire définie comme la pression de l’air moins la pression de l’eau
interstitielle (celle–ci est négative pour des matériaux partiellement saturés). Elle peut
atteindre des valeurs importantes pour les limons et argiles mais restent faibles pour les
sables. Dans le cadre de notre étude, la pression capillaire n’a pu être mesurée. Par ailleurs,
pour nos essais, l’augmentation de la pression capillaire intervient en parallèle à la
compression monotone qui aurait tendance à réduire le volume des vides (si l’on considère le
caractère lâche des échantillons soit un comportement contractant du matériau) et ainsi à
augmenter le degré de saturation, soit à réduire ce phénomène. Néanmoins, en prolongeant le
raisonnement à contrainte mécanique constante, une diminution du degré de saturation (de la
teneur en eau) et donc une augmentation de la pression capillaire provoque une rigidification
du mélange M15 : l’écart observé sur les valeurs du déviateur traduirait cette influence,
somme toute limitée, puisque l’écart reste inférieur à 10%. De plus, l’écart se réduit pour les
fortes pressions de confinement (200 kPa, figure 3.9.a) atteignant environ 5%. Pour le
mélange M30 (figure 3.9.d), les mêmes observations peuvent être menées : il est noté un
comportement légèrement plus rigide du mélange pour une vitesse de déformation très faible.

En conclusion, les résultats de la figure 3.9 mettent en évidence une faible sensibilité
des mélanges sable/argile avec la vitesse de déformation, dans des valeurs comprises entre
0,07%/mn et 1,4%/mn pour lesquelles la teneur en eau varie peu. Lorsque la teneur en eau
évolue de manière plus importante, le comportement est légèrement plus rigide, ce qui peut
s’interpréter comme une augmentation de la pression capillaire.

c) Caractéristiques à la rupture et comparaison avec le sable d’Hostun, l’argile de Kaolin

Sur la figure 3.10 sont reportées les valeurs du déviateur de contrainte à la rupture
(considérée à une déformation axiale de 20% pour le mélange M30) en fonction de la pression
moyenne. Ont également été ajoutées les droites de rupture obtenues par Combes (1998) à
partir d’essais triaxiaux sur le sable d’Hostun S28 (pour un indice des vides de 0,908) et par
Doanh (1984) à partir d’essais triaxiaux drainés sur des échantillons saturés d’argile de Kaolin
(identique à celle utilisée dans notre étude,wl=35, Ip=14) normalement consolidés. Les échan-

M15
(e ≈0,98 ;; e
(e0≈0,98 ≈1,3 ;; e
eg0≈1,3 ec0≈6,6
≈7,5 ;w ≈4,5% ; ;SSr0≈≈12,1%)
; w0≈4,5% 12,1%)
0 g0 c0 0 r0
500 M15 0,014%/mn
Déviateur de contrainte à la rupture, qf(kPa)

M15 0,07%/mn M15 (φ=30,5°;C=15,2kPa)


M15 0,7%/mn Hostun S28
M15 1,4%/mn (φ=33,5°;C=0kPa)
M15 Linear Fit
M30 (φ=25,2°;C=25,8kPa)

Kaolin NC (φ'=23,5°;C'=0kPa)

σ3=200kPa
250

σ3=150kPa

σ3=100kPa
M30
(e ≈1,04;; eeg0≈1,9
(e0≈1,04 ≈1,7;; eec0≈3,5
≈4,5;w ≈8,9% ;;SSr0≈≈22,8%)
; w0≈8,9% 22,9%)
0 g0 c0 0 r0
M30 0,014%/mn
σ3=50kPa M30 0,7%/mn
M30 Linear Fit
0
0 150 300 450
Contrainte moyenne, p(kPa)

Figure 3.10 : Droite de rupture obtenues dans le plan déviateur-pression moyenne pour les
mélanges M15 et M30, pour le sable d’Hostun S28 (e0=0,908) (données de Combes,1998), et
pour l’argile de Kaolin normalement consolidé (données de Doanh, 1984)

112
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

échantillons d’argile de Kaolin ont été préparés à partir de poudre déshydratée à laquelle
est ajoutée une quantité d’eau correspondant à 1,5 fois la limite de liquidité puis consolidés à
50 kPa.

Des droites de rupture sont obtenues dans le plan déviateur-pression moyenne pour les
deux mélanges M15 et M30. Ces deux matériaux présentent une cohésion apparente
respective de l’ordre de 15 kPa et 25 kPa et des angles de frottement interne de 30,5° et 25,2°.

Ces valeurs sont cohérentes avec plusieurs observations menées par différents auteurs.
En ce qui concerne l’angle de frottement interne, Wheeler&Sivakumar (1992), Verbrugge
&Fleureau (2002), Duchêne (1998) constatent que l’angle de frottement n’est pas affecté par
le degré de saturation, ce qui suggère que les valeurs obtenues pour les mélanges M15 et M30
sont identiques à celles des mêmes mélanges secs ou saturés. Ensuite, Kumar (1996) et
Wood&Kumar (2000) qui réalisent des essais triaxiaux drainés sur des mélanges sable/argile
saturés (mélanges de sable grossier - D50=1,5mm - et d’une argile de Kaolin -wl=80 ; Ip=41 -
comprenant une fraction d’argile variant de 30 à 100%), montrent que la valeur de l’angle de
frottement interne des mélanges sable/argile devient identique à celui de l’argile dans le cas
de fractions d’argile C supérieures à 30%. Or cette tendance semble vérifiée puisque l’angle
de frottement interne obtenu pour le mélange M30, de 25,2° est inférieur à celui obtenu pour
le mélange M15, et se rapproche de celui de l’argile de Kaolin de 23,5° déterminé par Doanh
(1984).

Par ailleurs, les données issues de Kumar (1996) et Wood&Kumar (2000) montrent
des cohésions drainés C’ quasi-nulles des mélanges sable/argile. Celles des mélanges M15 et
M30, de l’ordre de 15 à 25 kPa, suggèrent que la non saturation se traduit par une
augmentation de la cohésion apparente. Cette propriété a été vérifiée par Duchêne (1998) sur
un limon très peu saturé ou par Wheeler&Sivakumar (1992) sur l’argile Speswhite non saturé
ou par Verbrugge&Fleureau (2002) sur le limon de Jossigny non saturé.

La figure 3.10 montre également que pour des pressions de confinement supérieures
ou égales à 100 kPa, les droites de ruptures des mélanges sable/argile M15 et M30 restent
comprises dans un fuseau délimité par celles du sable seul et de l’argile seule. Ceci est illustré
dans le plan contrainte-déformation par la figure 3.11. Sur cette figure sont tracés en première
approximation les courbes contrainte-déformation du sable d’Hostun et de l’argile de Kaolin à
partir des données de Combes (1998), de Doanh (1984) et d’une relation hyperbolique de la
forme :

εz
q = σ z − P = A. (3.11)
B + εz

avec A le déviateur à la rupture (donnée par la figure 3.10) et A/B la pente à l’origine,
autrement dit le module d’Young E. Pour deux pressions de confinement différentes P1, P2 ,
les modules d’Young E1, E2 sont évalués par l’expression (cf. §4.2.2) :

m
⎛P ⎞
E2 = E1. ⎜ 2 ⎟ (3.12)
⎝ P1 ⎠

où m=0,5 pour le sable d’Hostun et m=0,65 pour l’argile de Kaolin (cf. §4.2.2).

113
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.1 Matériaux testés

M15(e(e00≈0,98
≈0,98 ;;eeg0≈≈1,3
1,3 ; e;c0e≈c07,5
≈6,6 ≈4,5%
; w0;w ; Sr0≈;12,1%)
0≈4,5% Sr0≈12,1%)
g0 M15 ((e 0,98
e00≈≈0,98 ; e;g0≈e1,3
g0≈1,3
; ec0≈;7,5
ec0; ≈w6,6 ;w;0≈
≈4,5% S4,5% ; Sr0≈12,1%)
≈12,1%)
300 M30(e(e00≈1,04
≈1,04 ;; eeg0≈≈1,9 ; e≈4 ,5 ; w0;w
c0≈3,5 ; Sr0≈;22,9%)
0≈8,9%
≈8,9% Sr0≈22,8%)
0 r0
M30 (e 1,04; e; e g0≈1,9 ; ec0≈3,5 ;w0≈8,9% ; Sr0≈22,8%)
1,7 ; e
g0 c0 Hostun S28 (e0=0,908) 400 (e00≈≈1,04 g0
≈1,7 ; ec0≈4,5 ; w0≈8,9% ; Sr0≈22,9%) Hostun S28
(hyperbol.)
σ3=100kPa (Combes,1998) σ3=150kPa

Déviateur de contrainte, q(kPa)


Déviateur de contrainte, q(kPa)

Hostun S28 M30 M15


(hyperbol.)
200

M15
200 M30 Kaolin NC
(hyperbol.)
Kaolin NC
100 (hyperbol.)

. . . .
M30 (ε0=0,7%/mn) M15 (ε0=0,07%/mn) M30 (ε0=0,7%/mn) M15 (ε0=0,07%/mn)
. . . .
M30 (ε0=0,014%/mn) M15 (ε0=0,7%/mn) M30 (ε0=0,014%/mn) M15 (ε0=0,7%/mn)
. .
M15 (ε0=1,4%/mn) M15 (ε0=1,4%/mn)
. .
0
(a) M15 (ε0=0,014%/mn)
0
(b) M15 (ε0=0,014%/mn)

0 5 10 15 20 0 5 10 15 20
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

M15 (e 0,98; e; e
(e00≈≈0,98 g0≈1,3
≈1,3 ; ec0≈;7,5
ec0;≈w6,6 ;w;0≈S4,5%
≈4,5% ; Sr0≈12,1%)
≈12,1%)
500 g0 0 r0
Hostun S28
M30 (e 1,04; e; e≈g0
(e00≈≈1,04 g0
1,7≈1,9
; ec0;≈4e,5c0;≈w
3,5
0
;w;0≈S8,9%
≈8,9%
r0
; Sr0≈22,8%)
≈22,9%)
(hyperbol.)
σ3=200kPa
Déviateur de contrainte, q(kPa)

400

300
M15
Kaolin NC
(hyperbol.)
200 Kaolin NC
(Doanh,1984)

M30
. .
100 M30 (ε0=0,7%/mn) M15 (ε0=0,07%/mn)
. .
M30 (ε0=0,014%/mn) M15 (ε0=0,7%/mn)
.
M15 (ε0=1,4%/mn)
.
0
(c) M15 (ε0=0,014%/mn)

0 5 10 15 20
Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.11 : Comparaison des relations contrainte-déformation obtenues sur les mélanges M15 et
M30 à différentes vitesses de déformation (figures 3.10), et celles obtenues sur le sable d’Hostun S28
et sur l’argile de Kaolin à partir d’une relation hyperbolique (équations 3.11 et 3.12) pour des
pressions de confinement de a. 100kPa, b. 150 kPa, c. 200kPa

d) Conclusion

Une première série d’essais préliminaires (consolidés drainés) réalisés sur les
mélanges M15 et M30, a permis de dégager les aspects suivants :

- un caractère lâche des matériaux engendré par la présence d’argile dans les mélanges
(notamment dans le cas du mélange M30),

- une sensibilité excessivement faible de la relation déviateur-déformation axiale avec la


vitesse de déformation,

- une rigidification du comportement sous l’effet de l’évolution (décroissante) de la teneur


en eau au cours de l’essai, mise en évidence par des essais à vitesses de déformations
imposées très faibles,

- des caractéristiques à la rupture qui révèlent une augmentation de la cohésion apparente


des matériaux due à la non saturation, et des angles de frottement interne plus faibles que
celui du sable, se rapprochant de celui de l’argile pour le matériau M30.

114
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »

3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C


StaDy »

3.2.1 Présentation et nomenclature

Deux campagnes expérimentales ont été réalisées sur l’appareil « T4C StaDy » portant
sur les matériaux présentés précédemment. La première porte sur les sables secs d’Hostun et
de Toyoura et vise à caractériser le comportement de ces sables de granulométrie différente à
partir d’essais avec ou sans rotation des axes principaux de contrainte. La seconde campagne
suit le même objectif mais sur les mélanges sable/argile peu saturés M15 et M30 à partir
d’essais de compression uniquement.

Le paragraphe suivant dresse plus précisément le récapitulatif des essais. La


nomenclature utilisée pour désigner chacun des essais fait apparaître dans l’ordre :

• le type de l’essai (« C » pour un essai de compression « triaxiale », ou « K » pour un


essai de type « torsion à K0 », le rapport K0 étant fixé à 0,5 pour les essais réalisés),

• la pression utilisée pour consolider l’échantillon (en kPa),

• l’indices des vides initial de fabrication,

• le type de matériau.

Pour exemple, l’essai K80.90_T est un essai de torsion pure à partir d’un état anisotrope K0
sur un échantillon de sable sec de Toyoura ayant un indice des vides initial de 0,90 et
consolidé isotropiquement jusqu’à une pression de 80 kPa. L’essai C60.99_M15 est un essai
de compression sur un échantillon de mélange M15 (mélange sable/argile avec 15%, en masse
sèche, d’argile) ayant un indice des vides initial (granulaire – sable et argile) de 0,99 sous une
pression de confinement de 60 kPa.

3.2.2 Récapitulatif des essais

Le tableau 3.8 regroupe l’ensemble des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy ».
Une première série d’essais n’a pas été réalisée dans le cadre de cette étude : il s’agit des
essais C50.81_H, C80.63_H, C50.64_H, K50.72_H, K50.65_H, et K75.65_H réalisés sur le
sable d’Hostun. Ces essais ont été effectuées par Sauzeat (2003) au cours de sa thèse,
exploités au cours de notre DEA (Duttine, 2000), et déjà présentés, par exemple dans Sauzeat
et al. (2003). Leurs résultats sont néanmoins repris afin d’appuyer la modélisation. Il doit être
noté que pour ces essais, la mesure de la distorsion a été réalisée uniquement sur un seul côté
de l’échantillon avec une seule paire de capteurs sans contact (cf. §2.1.4.1). Les essais
C75.65_H, C55.71_H, et C59.71_H, réalisés au cours de cette étude, viennent compléter cette
série d’essais sur le sable d’Hostun avec une mesure de la distorsion à partir de deux paires de
capteurs sans contact. La campagne sur le sable sec d’Hostun comprend ainsi 6 essais de
compression et 3 essais de type torsion à K0 (torsion à partir d’un état de contrainte anisotrope
K0) sur des échantillons lâches et denses pour des pressions de confinement comprises entre
50 et 80 kPa.

115
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »

Les essais réalisés sur le sable sec de Toyoura comportent 8 essais de compression, et
3 essais de torsion de type K0 sur des échantillons lâches et denses pour des pressions de
confinement variant de 55 à 80 kPa.

La seconde campagne portant sur les mélanges sable/argile inclut 9 essais de


compression sur des échantillons les plus denses obtenus sur cet appareil (indice des vides aux
alentours de l’unité) pour des pressions de confinement comprises entre 55 et 70 kPa.

Nbre de capteurs
Matériau Nom de l’essai Type
(distorsion)
C50.81_H i) Compression 2
C55.71_H Compression 4
Etat lâche
C59.71_H ii) Compression 4
K50.72_Hi) Torsion à K0 2
Hostun C75.65_H iii) Compression 4
C80.63_Hi) Compression 2
Etat dense C50.64_Hi)iv) Compression 2
K50.65_Hi) Torsion à K0 2
K75.65_Hi)v) Torsion à K0 2
C77.88_T iii) Compression 4
C65.91_T Compression 4
C80.90_T Compression 4
Etat lâche
C55.89_T ii) Compression 4
K77.88_T iii) Torsion à K0 4
Toyoura K80.90_T Torsion à K0 4
C72.63_T iii) Compression 4
C80.63_T iii) Compression 4
Etat dense C80.64_T iii) Compression 4
C75.65_T Compression 4
K80.69_T Torsion à K0 4
C60.99_M15 Compression 4
C62.98_M15 Compression 4
M15
C65.99_M15 Compression 4
C70.99_M15 Compression 4
Sable/Argile C65.99_M30 iii) v) Compression 4
C60.99_M30 iii)v) Compression 4
M30 C55.98_M30 v) Compression 4
C60.97_M30 v) Compression 4
C62.99_M30 v) Compression 4
i)
essai déjà présenté dans Sauzeat (2003)
ii)
essai comprenant uniquement l’application de périodes de fluage
iii)
essai pour lequel la mesure de la déformation radiale et orthoradiale reste imprécise dans le domaine des petites
déformations (cf. §2.1.4.2)
iv)
essai sans mesure de la déformation radiale, les signaux des capteurs radiaux externes n’ayant pas été enregistrés
v)
essai réalisé sans propagation d’ondes ultrasonores, en raison d’une défaillance du dispositif dynamique

Tableau 3.8 : Récapitulatif de l’ensemble des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »

116
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.2 Bilan des essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »

Dans la suite, des exemples d’essais « typiques » réalisés sur sables secs (Hostun et
Toyoura) et sur mélanges sable/argile sont exposés. Ces exemples permettent d’illustrer
l’exploitation des sollicitations cycliques de faible amplitude, des sollicitations dynamiques et
des périodes de fluage réalisées (décrites au §2.2.3). Ces investigations permettent de
caractériser le comportement en petites déformations et le comportement différé (dépendant
du temps) de ces matériaux (cf. partie 4).

117
118
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

3.3 Essais sur sables secs

Deux exemples d’essais réalisés sur les sables secs d’Hostun et de Toyoura sont
présentés dans ce paragraphe. Il s’agit des essais de compression C80.63_H et C75.65_H
réalisés sur le sable d’Hostun, ainsi que l’essai de type « torsion à K0 », K80.90_T, sur le
sable de Toyoura. Les essais C80.63_H et C75.65_H sont de plus, comparés afin d’illustrer
l’apport d’une deuxième paire de capteurs sans contact sur la caractérisation du
comportement, particulièrement en petites déformations. Afin de ne pas alourdir les
paragraphes qui vont suivre et d'empêcher d’inévitables redondances, une partie seulement
des résultats est présentée pour ces deux essais. Une exploitation complète des résultats est
proposée pour l’essai K80.90_T (§3.3.2) et pour l’essai C70.99_M15 (§3.4.2). L’ensemble
des résultats sont fournis en annexe C.

3.3.1 Exemple d’essais de compression : les essais C80.63_H et


C75.65_H

3.3.1.1 Description générale

Les essais C80.63_H et C75.65_H désignent des essais de type compression


(« triaxiale ») drainée réalisés sur le sable d’Hostun sec (respectivement RF et S28). Ils sont
effectués sur des échantillons d’indice des vides initial respectifs de 0,63 et 0,65 (échantillons
denses) consolidés sous des pressions de confinement de 80 et 75 kPa. Les chemins de
contrainte suivis dans le plan déviateur-contrainte moyenne sont reportés sur la figure 3.12 :
après une consolidation isotrope (augmentation de la pression de confinement de 5kPa/mn
environ jusqu’à la valeur souhaitée), les échantillons sont soumis à une compression axiale
.
( σ z =0,5 kPa/s) dont les étapes sont reprises dans le tableau 3.9.

C80.63_H
Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
400
Hostun S28 C75.65_H
0 0 80 0
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa 1 50 80 14
Point 6 2 100 80 23
Déviateur de contrainte, q(kPa)

300 C80.63_H 3 150 80 29


Point 5 4 200 80 34
5 250 80 38
Point 4
200 C75.65_H
Point 3 Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 75 0
Point 2
100 1 50 75 14
Point 1 2 100 75 24
C75.65_H 3 150 75 30
C80.63_H
Point 0 4 200 75 35
0
5 250 75 39
6 300 75 42
0 100 200 300
Contrainte moyenne, p(kPa)
Tableau 3.9 : Etapes de chargement des essais
Figure 3.12 : Chemins de contrainte suivis pour C80.63_H et C75.65_H (q désigne le déviateur de
les essais C80.63_H et C75.65_H dans le plan contrainte axial, P la pression de confinement,
déviateur-contrainte moyenne
φ l’angle de frottement mobilisé, de Mohr-Coulomb)

119
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

A chacune de ces étapes, une période de fluage de 2 à 3 heures est observée (durant
laquelle l’état de contrainte est maintenu constant). Le comportement en petites déformations
est ensuite investigué à partir des mesures de vitesses de propagation d’ondes d’une part, et
d’autre part à partir des sollicitations cycliques de faible amplitude (axiales, puis de torsion et
enfin bi-axiales, cf. § 2.2.3).

Dans le cas de l’essai C75.65_H, la pression de confinement visée de 80 kPa n’a pu


être atteinte en raison de la présence de faible fuites entre l’embase inférieure et l’échantillon.
La compression axiale a été poursuivie jusqu’à la rupture de l’échantillon. Dans le cas de
l’essai C80.63_H, des mesures n’ont pu être réalisées qu’en 6 points d’investigation, un
problème lié à la régulation de la presse hydraulique ayant empêché la poursuite du
chargement. Enfin il est rappelé que pour l’essai C75.65_H, l’appareil dispose de deux paires
de capteurs pour la mesure de la distorsion alors qu’il ne dispose que d’une seule paire pour
l’essai C80.63_H (cf. §2.1.4.1 et §3.2, tableau 3.8).

Les relations déviateur-déformation axiale sont présentées sur la figure 3.13. Sont
visibles les périodes de fluages observées avant chaque point d’investigation ainsi que les
sollicitations cycliques axiales d’amplitude croissante. Le comportement s’avère légèrement
pus rigide dans le cas de l’essai C80.63_H en raison de la pression de confinement plus
importante et du caractère plus dense de l’échantillon.

Sur la figure 3.14 sont reportées l’évolution de la distorsion moyennée au cours de


l’essai C75.65_H et celle de la distorsion au cours de l’essai C80.63_H. Les sollicitations
cycliques de torsion sont également, aisément discernables aux différents points
d’investigation. Pour l’essai C75.65_H, les deux valeurs distinctes de la distorsion, notées γ1
et γ2, sont reprises sur la figure 3.15. Plusieurs constatations peuvent être émises à partir de
l’observation de ces deux figures :

- l’évolution de la distorsion demeure faible face à celle de la déformation axiale, quelque


soit l’essai considéré (figure 3.13) et quelque soit le côté de l’échantillon considéré pour
l’essai C75.65_H (figure 3.14). Les valeurs finales obtenues atteignent ±0,06% contre 1%
pour la déformation axiale.

- les distorsions γC80.63_H de l’essai C80.63_H (figure 3.13) et γ1 de l’essai C75.65_H


(figure 3.14) sont évaluées du même côté de l’échantillon à partir des mêmes capteurs
sans contact : leurs évolutions sont similaires mais de sens opposé par rapport à celle
obtenue de l’autre côté de l’échantillon (γ2 figure 3.14).

Ce dernier point explique en partie l’écart observé entre les deux essais, de 30%
environ, sur la mesure de la distorsion (figure 3.13). Les différences relevées entre chacun
des deux côtés de l’échantillon pour l’essai C75.65_H (figure 3.14) peuvent provenir d’une
non-homogénéité de l’échantillon ou d’une légère excentricité de l’axe du piston par rapport
à l’axe de l’échantillon. Ces phénomènes sont invisibles à partir d’une seule mesure de la
distorsion, comme pour l’essai C80.63_H. Dès lors, l’addition de deux capteurs angulaires
permet de prendre en compte ces phénomènes à travers une mesure moyennée de la
distorsion.

La déformation axiale fait également l’objet d’une moyenne sur les deux côtés de
l’échantillon, ce, pour les deux essais. Leurs valeurs obtenues sur chacun des côtés sont

120
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

0,10
Hostun S28 Hostun S28
400 C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
Hostun RF Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa

Point 6
Déviateur de contrainte, q(kPa)

C80.63_H 0,05
Point 1 Point 3
Point 5 Point 6

Distorsion, γ(%)
Point 3
200 Point 5 γC75.65_H
C75.65_H
Point 4
0,00
C75.65_H
Point 2

Point 1 γC80.63_H
C80.63_H
C80.63_H
C75.65_H Point 2 Point 4
0 Point 0 C80.63_H
-0,05 Point 0
C75.65_H

0,0 0,5 1,0 0,0 0,4 0,8


Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.12 : Relation déviateur de contrainte – Figure 3.13 : Evolution de la distorsion en fonction
déformation axiale (essais C75.65_H et C80.63_H) de la déformation axiale (essais C75.65_H et
C80.63_H)
0,12 1,2
Hostun S28 Hostun S28
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
1,5
γ2 γ1
Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa C75.65_H
1
γ2
Déformation axiale 2, εz2(%)

0,06 0,8 εz2

Point 3
Distorsion, γ(%)

Point 1

Point 6 C80.63_H
Point 5
Point 4
0,00 0,4

Point 0
Point 2 εz1
γ1

-0,06 0,0
0,0 0,5 1,0 0,0 0,4 0,8
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure 3.14 : Evolution des distorsions en fonction de Figure 3.15 : Evolution des déformations axiales
la déformation axiale (essai C75.65_H) (essais C75.65_H et C80.63_H)

représentées sur la figure 3.15. L’écart entre les valeurs obtenues sur chacun des deux côtés
de l’échantillon est de l’ordre de 20 à 50%, pour les deux essais. Des phénomènes tels que la
présence de non-homogénéités dans l’échantillon (irrémédiable dans le cas d’échantillon de
grande dimension tel que celui de l’appareil T4C StaDy) et une légère excentricité de l’axe
du piston par rapport à l’axe de l’échantillon peuvent de nouveau être avancés pour expliquer
cet écart.

Suivant le même principe, les figures 3.16 à 3.18 présentent l’évolution des distorsions
et des déformations axiales au cours des sollicitations cycliques de faible amplitude réalisées
aux différents points d’investigation. Des séries de cycles d’amplitude croissante étant
réalisés, les déformations sont prises nulles au début de chaque série de cycle d’amplitude
différente. Une nouvelle fois, des écarts du même ordre de grandeur (15 à 20%) sont notées
entre les déformations mesurées sur chacun des côtés de l’échantillon. Ceci souligne
particulièrement la nécessité de déterminer les déformations en plusieurs points de
l’échantillon y compris et surtout dans le domaine des petites déformations.

121
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Hostun S28 Hostun S28


C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
0,02
1,15 1,20
Sollicitations cycliques 0,02
Points 0 à 6
Sollicitations cycliques
Points 0 à 6

Déformation axiale 2, εz2(%)


γ2
Distorsion 2, γ2(%)

εz2

0,00 0,00

Linear Fit Linear Fit

εz1

γ1 -0,02

-0,02
-0,02 0,00 0,02 -0,02 0,00 0,02
Distorsion 1, γ1(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure 3.16 : Evolution des distorsions au cours des Figure 3.17 : Evolution des déformations axiales au
sollicitations cycliques (essai C75.65_H) cours des sollicitations cycliques (essai C75.65_H )
Hostun RF Hostun S28
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa 0,0
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
0,02 1,22
Hostun RF
Sollicitations cycliques
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
Points 0 à 5
-0,2
Déformation axiale 2, εz2(%)

Déformation radiale, εr(%)

εz2
-0,4

0,00
C80.63_H
-0,6
Linear Fit
C75.65_H

-0,8

εz1 C80.63_H
C75.65_H
-0,02 -1,0
-0,02 0,00 0,02 0,0 0,4 0,8 1,2
Déformation axiale 1, εz1(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.18 : Evolution des déformations axiales au Figure 3.19 : Relation déformation radiale-
cours des sollicitations cycliques (essai C80.63_H ) déformation axiale (essais C75.65_H et C80.63_H )

0,3
Hostun S28 Hostun S28
0,0
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
Hostun RF Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
Déformation orthoradiale, εθ(%)

0,0
Déformation volumique, εv(%)

-0,2

C80.63_H
-0,4 -0,3
C75.65_H
C75.65_H C80.63_H

-0,6
-0,6 C80.63_H
C80.63_H
C75.65_H
C75.65_H

0,0 0,4 0,8 1,2 0,0 0,4 0,8 1,2


Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.20 : Relation déformation orthoradiale- Figure 3.21 : Relation déformation volumique-
déformation axiale (essais C75.65_H et C80.63_H ) déformation axiale (essais C75.65_H et C80.63_H )

122
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Les évolutions des déformations radiales et orthoradiales au cours des deux essais sont
fournies par les figures 3.19 et 3.20, qui combinées à celles des déformations axiales donnent
celles des déformations volumiques reportées sur la figure 3.21. Des évolutions similaires de
la déformation volumique sont observées d’un essai à l’autre, témoignant d’un caractère
moyennement dense des échantillons avec une phase contractante puis une phase dilatante
(figure 3.30). L’état caractéristique, correspondant au passage entre la phase contractante et
dilatante, est situé à environ 0,18% et 0,26% respectivement pour l’essai C80.63_H et l’essai
C75.65_H, correspondant aux points d’investigation n°3 soit à des angles de frottement
interne compris entre 29 et 30° pour ces deux essais. Ces valeurs d’angle de frottement
caractéristique sont cohérentes avec les valeurs obtenues, par exemple, par Pham Van Bang
(2004) (à partir d’un appareil triaxial de précision, cf. §1.1.3.2) ou par Combes (1998) (à
partir d’appareils triaxiaux plus « classiques ») (valeurs comprises entre 30 et 33°).

De plus, la symétrie de révolution de l’échantillon et le type de chargement appliqué


(compression) qui respecte cette symétrie, imposent que les déformations radiales et
orthoradiales soient identiques (figures 3.19 et 3.20). Ceci semble vérifié dans le domaine
subcaractéristique ; en revanche, un écart de 30% est noté au delà entre les déformations
radiale et orthoradiale aussi bien pour l’essai C80.63_H que C75.65_H.

Sont présentés dans la suite uniquement les principaux résultats quant au


comportement investigué en petites déformations (termes du tenseur rhéologique et « modules
dynamiques »). Une présentation plus complète des résultats est proposée par exemple pour
l’essai K80.90_T au paragraphe 3.3.2.

3.3.1.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent

Les sollicitations cycliques (axiales, de torsion) d’amplitude croissante, qui sont


réalisées à chaque point d’investigation, permettent de déterminer 8 termes du tenseur
rhéologique équivalent (cf. §2.2.3.4) : {Mrzeq, Mθzeq, Mzzeq, Mγzeq, Mrγeq, Mθγeq, Mγγeq, Mzγeq}.
Dans la suite, afin d’éviter des notations trop lourdes, l’exposant " eq " est omis.

Les figures 3.22 et 3.23 fournissent des exemples de sollicitations cycliques


aboutissant à la détermination de ces termes. Sont respectivement présentées une série de 5
cycles de compression d’amplitude en contrainte 4kPa et une série de 5 cycles de torsion
d’amplitude en contrainte 3 kPa.

Les valeurs de ces 8 termes sont déterminés pour une amplitude de contrainte donnée.
Elles peuvent donc être tracées en fonction de l’amplitude de contrainte. Un choix plus
judicieux toutefois consiste à tracer les termes en fonction de l’amplitude de déformation
(correspondante à la sollicitation appliquée et sous une échelle logarithmique) , (figures 3.24
et 3.25) :

- les termes {Mrz, Mθz, Mzz, Mγz} sont reportés en fonction de l’amplitude de la
déformation axiale puisque ces termes sont déterminés à partir des sollicitations cycliques
axiales (ou de compression),

- les termes {Mrγ, Mθγ, Mγγ, Mzγ} sont reportés en fonction de l’amplitude de la distorsion
puisque ces termes sont déterminés à partir des sollicitations cycliques de torsion.

123
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

106 0,6 0,002 20


Hostun RF Point 2 (q=100kPa) Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa σz = 180kPa, σr = σθ = 80kPa, τ = 0kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa Mzz
sa
σz = 4,0 kPa, τsa = 0 kPa
104 0,4 Point 2 (q=100kPa)
σz=180kPa, σr=σθ=80kPa, τ=0kPa
0,001 sa sa 10
σz =4,0kPa ; τ =0kPa

Contrainte de cisaillement (kPa)


q(t)
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Déformation (10 )
102 0,2 εz

Déformation (%)
τ(t)

100 0,0 0,000 0


Mθz

-6
98 -0,2
εθ
-0,001 -10

96 -0,4

0 100 200 300 96 98 100 102 104


Temps (s) Contrainte axiale (kPa)

106 0,6 0,0015 15


Hostun RF Point 2 (q=100kPa) Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa σz = 180kPa, σr = σθ = 80kPa, τ = 0kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
sa
σz = 4,0 kPa, τsa = 0 kPa
104 0,4 0,0010 Point 2 (q=100kPa) 10
σz=180kPa, σr=σθ=80kPa, τ=0kPa
sa sa
σz =4,0kPa ; τ =0kPa
Contrainte de cisaillement (kPa)

q(t)
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Déformation (10 )
102 0,2 0,0005 5
γ
Déformation (%)

τ(t)

100 0,0
0,0000
√2Mγz 0

-6
98 -0,2
Mrz
-0,0005 -5
εr

96 -0,4
-0,0010 -10
0 100
Temps (s)
200 300
a. 96 98 100
Contrainte axiale (kPa)
102 104 b.

Figure 3.22 : Exemples de sollicitations cycliques appliquées (essai C80.63_H) : a. cycles axiaux ou de
compression (f=0,02Hz), b. évolution des déformations permettant de déterminer les termes Mrz, Mθz,
Mzz, Mγz du tenseur rhéologique équivalent

0,004 40
Hostun S28 Point 3 (q=150kPa) Hostun S28
C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa σz=225kPa, σr=σθ=75kPa, τ=0kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa 2Mγγ
4 150,4
sa
τ =3,0 kPa, σzsa=0 kPa Point 3 (q=150kPa)
τ(t) σz=225kPa, σr=σθ=75kPa, τ=0kPa
0,002 20
Déviateur de contrainte, q(kPa)

sa sa
τ =3,0 kPa γ
Contrainte de cisaillement (kPa)

2 150,2
Déformation (10 )
Déformation (%)

q(t) 0,000 0
0 150,0
√2Mzγ
-6

sa
-0,002 εz -20
-2 149,8

-4 149,6 -0,004 -40


0 100 200 a. -4 -2 0 2
Contrainte de cisaillement (kPa)
4 b.
Temps (s)

Figure 3.23 : Exemples de sollicitations cycliques appliquées (essai C75.65_H) : a. cycles de torsion
(f=0,02Hz), b. évolution des déformations permettant de déterminer les termes Mγγ, Mzγ du tenseur
rhéologique équivalent (les termes Mrγ, Mθγ, sont inaccessibles pour cet essai, cf. §2.1.3 ou §3.2.2)

124
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

0,0

Mrz(1/GPa) 0,5
Mrγ(1/GPa)
Hostun RF Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
-0,4
0,0

-0,8 -0,5

Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 -1,0 Point 2
Point 3 Point 3
-1,2
Point 4 Point 4
Point 5 Point 5
-1,5
1 10 100 1000 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
0,0 0,0

Mθz(1/GPa) Mθγ(1/GPa)
Hostun RF Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
-0,1
-0,4

Point 0 -0,2 Point 0


Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
-0,8
Point 3 Point 3
Point 4 Point 4
Point 5 Point 5
-0,3
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
8

Mzz(1/GPa) Mzγ(1/GPa)
Hostun RF 0,0 Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
6 C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa

-0,5

Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
2
Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 Point 4
Point 5 Point 5
0 -1,0
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

0,2

Mγz(1/GPa) Mγγ(1/GPa)
Hostun RF 8 Hostun RF
0,1 C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa

0,0
6

-0,1 Point 0 Point 0


Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
Point 3 4 Point 3
-0,2 Point 4 Point 4
Point 5 Point 5

1 10 100 1000 1 10 100 1000


SA -6
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 3.24 : Termes du tenseur rhéologique équivalent (essai C80.63_H) (les zones grisées
correspondent à un domaine d’imprécision supérieure à 15%, cf. annexe A)

125
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

0,4

Mzz(1/GPa) Mzγ(1/GPa)
8
Hostun S28 Hostun S28
C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa

6
0,2

Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
4 Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 Point 4
Point 5 Point 5
Point 6 Point 6
0,0
2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

8
0,1
Mγz(1/GPa) Mγγ(1/GPa)
Hostun S28
Hostun S28
C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa
C75.65_H : e0=0,65 ; P=75kPa

0,0
6

Point 0
-0,1 Point 0 Point 1
Point 1 Point 2
Point 2 4 Point 3
Point 3 Point 4
Point 4 Point 5
-0,2 Point 5 Point 6
Point 6

1 10 100 1000 1 10 100 1000


SA -6
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 3.25 : Termes du tenseur rhéologique équivalent (essai C75.65_H) (les termes Mrγ, Mθγ,
sont inaccessibles pour cet essai, cf. §2.1.3 et §3.2.2)

Sur les figures 3.24 et 3.25 sont ainsi reportées l’évolution des huit termes avec
l’amplitude de déformation, et ce, aux différents points d’investigation des essais C80.63_H
et C75.65_H (les termes Mrγ, Mθγ sont inaccessibles pour l’essai C75.65_H en raison de
l’imprécision observée sur la mesure des déformations radiale et orthoradiale, cf. §2.1.3 et
§3.2.2) .

Les points suivants peuvent être soulevés quant à l’évolution des différents termes au
cours des deux essais :

- tout d’abord, en fonction de l’amplitude en déformation : les termes {Mrz, Mθz, Mzz, Mγγ}
semblent présenter une limite pour des amplitudes inférieures à 2.10-5, puis au delà, une
augmentation en valeurs absolues, quelque soit le point d’investigation considéré. Quant
aux quatre autres termes, {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ}, leur évolution reste très faible autour de
valeurs proches de 0.

- ensuite en fonction de l’état de contrainte (c’est-à-dire d’un point d’investigation à un


autre) : une évolution nette (diminution en valeur absolue) des termes {Mθz, Mzz, Mγγ} est
notée, le terme {Mrz} paraissant moins sensible à l’évolution de l’état de contrainte.
Encore une fois, les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} évoluent très peu et affichent des valeurs
pratiquement constantes. Ces valeurs apparaissent, de plus, négligeables par rapport aux
termes {Mzz, Mγγ} du tenseur (inférieures à 10% en valeur absolue).

126
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Ces observations valent pour les deux essais C80.63_H et C75.65_H.

Compte tenu des sollicitations globales appliquées (compression de type « triaxiale » à


partir d’un état isotrope), une hypothèse de comportement isotrope transverse de l’échantillon
en petites déformations peut être une bonne approximation. Cette hypothèse implique
toutefois que les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} soient nuls (ce qui semble vérifié à 10% près
compte tenu du point précédent) et que les termes {Mrz, Mθz} soient égaux. Pour vérifier ce
dernier point, il est proposé de comparer les deux coefficients de Poisson νrz et νθz, qui
découlent directement de ces deux termes :

M rz Mθ z
ν rz = − et ν θ z = − (3.13)
M zz M zz

L’évolution de ces deux coefficients, selon le même principe que pour les figures 3.24 et 3.25,
est reportée selon l’amplitude de déformation aux différents points d’investigation (figure
3.26).

νrz ν θz
Point 0
Point 1
Hostun RF Hostun RF
Point 2
C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa Point 3 C80.63_H : e0=0,63 ; P=80kPa
0,4 0,2 Point 4
Point 5

Point 0
Point 1
0,2 Point 2
Point 3
Point 4
Point 5
0,1
1 10 100 1000 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

Figure 3.26 : Evolution des coefficients de Poisson νrz et νθz avec l’amplitude de déformation aux
différents points d’investigation de l’essai C80.63_H

D’un côté, en fonction de l’amplitude de déformation, ces coefficients évoluent peu


quelque soit le point considéré. D’un autre côté, face à l’évolution de l’état de contrainte, le
coefficient νrz présente une sensibilité plus forte que le coefficient νθz. Ceci provient de la
faible variation du terme Mrz d’un point d’investigation à un autre. Leurs valeurs restent
globalement dans un rapport de 1,25 à 1,5, ce qui ne permet pas de vérifier l’hypothèse
isotrope transverse. Le fait que les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} restent négligeables, conduit
toutefois à ne pas infirmer totalement cette hypothèse de comportement.

Maintenant, si les valeurs des termes {Mzz, Mγz, Mzγ, Mγγ}, communs aux deux essais,
sont comparés d’un essai à l’autre, les termes {Mγz, Mzγ} n'offrent que peu de différences,
leurs valeurs étant très faibles (entre –0,1 et –0,2 GPa-1). Pour les deux autres termes {Mzz,
Mγγ}, il doit être noté que ces termes représentent des termes particuliers : ils désignent plus
précisément l’inverse du module d’Young et l’inverse du double du module de cisaillement,
respectivement (cf. §2.2.3.4) :
1 1
M zz = et M γγ = (3.14&3.15)
Ez 2Gθ z

127
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Ces deux modules de déformation qui sont très fréquemment utilisés pour décrire le
comportement des sols, sont étudiés plus en détail dans le paragraphe qui suit.

3.1.3.3 Modules d’Young et de cisaillement

Les évolutions des termes {Mzz, Mγγ} présentées au paragraphe précédent permettent
de dégager des valeurs limites minimales de ces termes avec le niveau de déformation. Ces
valeurs correspondent ainsi aux valeurs maximales des modules d’Young et de cisaillement
en petites déformations (<2.10-5). Ces valeurs peuvent être mises en relation avec celles
obtenues à partir des sollicitations dynamiques, c’est-à-dire à partir des essais de propagation
d’ondes réalisées aux mêmes points d’investigation, c’est-à-dire pour des états de contrainte-
déformation très proches de ceux des sollicitations cycliques.

Les vitesses des ondes de compression et de cisaillement obtenues au cours des essais
C80.63_H et C75.65_H sont présentées sur la figure 3.27 en fonction de l’état de contrainte
caractérisant chacun des points d’investigation. Un écart de 10 à 15% est observé entre les
deux essais.

Afin de relier respectivement ces vitesses d’ondes de compression et de cisaillement


aux modules d’Young et de cisaillement, une hypothèse de comportement élastique isotrope
est adoptée (cf. §2.2.3.5). Le choix d’une hypothèse peut-être plus adaptée, est plus
amplement discuté en parties 4 et 5. Le tableau 3.10 et la figure 3.28 présentent ainsi les
modules d’Young et de cisaillement « dynamiques » notés Edyn et Gdyn (correspondant aux
vitesses des ondes mesurées) en comparaison avec les valeurs maximales de ces mêmes
modules obtenues à partir des sollicitations cycliques notées Eqs et Gqs (cf. § précédent et
relation 3.14&3.15). Les écarts relatifs proposés se fondent sur la valeur des modules
dynamiques :

∆E Edyn − Eqs ∆G Gdyn − Gqs


= et = (3.16&3.17)
E Edyn G Gdyn

Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σz0=80kPa
Hostun S28
Vitesse des ondes, vp ou vs (m.s )

600 C75.65_H : e0=0,65 ; P=σz0=75kPa


-1

C80.63_H
C75.65_H

400
C80.63_H
C75.65_H

200
vp vp
vs vs

100 200 300 400


Contrainte axiale, σz(kPa)

Figure 3.27 : Evolution des vitesses des ondes de compression et de cisaillement en fonction de la
contrainte axiale (essais C80.63_H et C75.65_H)

128
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

C80.63_H
Contrainte Ecart relatif Gqs(MPa) Ecart relatif
Points Eqs(MPa) Edyn(MPa) Gdyn(MPa)
axiale (kPa) (%) (2 capteurs) (%)
0 80 215 253 15,1 77 113 31,9
1 130 261 303 13,8 87 133 34,6
2 180 310 317 2,4 95 130 26,9
3 230 350 391 10,4 96 170 43,5
4 280 397 382 -4,0 98 155 36,8
5 330 434 427 -1,7 97 177 45,2
C75.65_H
Contrainte Ecart relatif Gqs(MPa) Ecart relatif
Points Eqs(MPa) Edyn(MPa) Gdyn(MPa)
axiale (kPa) (%) (4 capteurs) (%)
0 75 186 219 15,2 90 101 10,9
1 125 236 261 9,4 104 116 10,3
2 175 275 292 5,8 110 121 9,1
3 225 307 308 0,3 115 128 10,2
4 275 335 335 -0,1 122 138 11,6
5 325 369 353 -4,7 124 144 13,9
6 375 393 386 -1,8 153 155 1,3

Tableau 3.10 : Comparaison des modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et


« dynamiques » (essais C80.63_H et C75.65_H)

600
Hostun RF
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σz0=80kPa
Hostun S28
Modules de déformation E ou G(MPa)

C75.65_H : e0=0,65 ; P=σz0=75kPa


C80.63_H

400 C75.65_H

C80.63_H
200

C75.65_H

Eqs Edyn
Gqs Gdyn
Eqs Edyn
C80.63_H Gqs Gdyn
0
100 200 300 400 500
Contrainte axiale, σz(kPa)

Figure 3.28 : Modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et « dynamiques » en


fonction de l’état de contrainte (essais C80.63_H et C75.65_H)

Plusieurs comparaisons méritent d’être dressées : d’une part, pour chacun des essais,
une comparaison entre modules « dynamiques » {Edyn, Gdyn} et « quasi-statiques » {Eqs, Gqs},
d’autre part une comparaison des modules « dynamiques/quasi-statiques » {Edyn, Gdyn Eqs,
Gqs} d’un essai à l’autre.

129
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

En ce qui concerne l’essai C80.63_H, les écarts entre modules d’Young


« dynamiques » et « quasi-statiques » sont inférieurs à 15%, en revanche entre les modules de
cisaillement, les écarts atteignent près de 35%. Pour l’essai C75.65_H, les écarts entre les
différents modules de déformation sont comparables, de l’ordre de 10 à 15%. La différence
majeure entre les deux essais se situe donc sur l’écart entre les modules de cisaillement,
comme l’illustre la figure 3.28.

Ceci amène à comparer tour à tour les modules d’Young « dynamiques/quasi-


statiques » et les modules de cisaillement « dynamiques/ quasi-statiques » d’un essai à l’autre.

Les modules d’Young, aussi bien « dynamiques » que « quasi-statiques » sont


comparables entre les deux essais (écart entre 10 et 15%), les modules les plus élevés étant
notés pour l’essai C80.63_H. Ces écarts peuvent s’expliquer par les contraintes axiales plus
élevées aux différents points d’investigation de l’essai C80.63_H, par de légères différences
entre le sable d’Hostun RF d’une part et le sable d’Hostun S28 d’autre part, et enfin, par le
caractère plus dense de l’échantillon pour l’essai C80.63_H, ceci d’autant plus si est prise en
compte l’erreur commise sur la détermination de l’indice des vides initial (de l’ordre de 1 à
2%) pouvant conduire à un échantillon en réalité plus dense pour l’essai C80.63_H et à un
échantillon plus lâche pour l’essai C75.65_H.

Pour les modules de cisaillement « dynamiques », des écarts similaires (10 à 15%)
entre les deux essais ainsi que des valeurs supérieures pour l’essai C80.63_H que pour l’essai
C75.65_H entraînent les mêmes explications. Toutefois, ces considérations ne suffisent plus à
expliquer l’écart observé entre les modules de cisaillement « quasi-statiques », où cette fois-ci
la tendance inverse est notée, à savoir que les modules obtenus au cours de l’essai C75.65_H
sont cette fois-ci supérieurs d’environ 20 à 25% à ceux de l’essai C80.63_H. Est traduite ici
l’influence de la mesure de la distorsion réalisée des deux côtés de l’échantillon pour l’essai
C75.65_H. Cette influence était par ailleurs prévisible compte tenu de la différence observée
sur les deux valeurs de la distorsion au cours des sollicitations cycliques pour cet essai (cf.
figure 3.25 : un écart de 10%, à amplitude de contrainte équivalente, serait obtenu sur la
valeur du module de cisaillement si une seule des deux mesures de la distorsion était
considérée). Ainsi, il est fortement probable que, pour l’essai C80.63_H, le module de
cisaillement « quasi-statique » soit sous-évaluée en raison d’une amplitude de distorsion sur-
estimée par une seule mesure sur un seul côté de l’échantillon.

Compte tenu de cette remarque, pour les deux essais, les écarts faibles obtenus entre
modules de déformation dynamiques ou quasi-statiques démontrent une bonne concordance
entre les deux méthodes de détermination de ces modules de déformation, à savoir entre une
méthode « quasi-statique » et une méthode « dynamique », fondées sur des sollicitations de
nature très différente. Une analyse plus détaillée est proposée en partie 4 et 5.

3.1.3.4 Conclusion

Deux essais de compression sur des échantillons d’indice des vides initial proches et
sous des pressions de confinement comparables ont été réalisés sur le sable d’Hostun
(respectivement RF et S28). De l’analyse et de la comparaison de ces deux essais, les
conclusions suivantes peuvent être dressées :

- i) aussi bien en terme de déformation cumulée qu’en terme d’amplitudes de déformation


(lors des sollicitations cycliques), des différences de 15 à 30% sont relevées entre les

130
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

valeurs de la distorsion (ou de la déformation axiale) moyennées sur les deux côtés de
l’échantillon et celles obtenues sur un seul côté de l’échantillon,

- ii) l’existence de termes limites du tenseur est observée pour des amplitudes de
déformations inférieures à environ 2.10-5,

- iii) le caractère isotrope transverse du comportement de l’échantillon n’est que


partiellement vérifié en petites et moyennes déformations. Les déformations cumulées,
radiales et orthoradiales (identiques sous une hypothèse de comportement isotrope
transverse) demeurent toutefois du même ordre de grandeur, de même que les termes
{Mrz, Mθz} pour de faibles amplitudes de déformation.

- iv) un bon accord est obtenu entre modules d’Young « dynamiques » (estimés à partir
d’essais de propagation d’ondes, hypothèse élastique isotrope) et « quasi-statiques »
(estimés à partir des sollicitations cycliques de faible amplitude), leurs valeurs étant de
plus comparables d’un essai à l’autre,

- v) la valeur moyennée de la distorsion conduit à une meilleure évaluation du module de


cisaillement « quasi-statique » face au module « dynamique ».

Les points i) et v) soulignent ainsi, de manière claire, la nécessité de disposer d’au


moins deux mesures de la déformation pour caractériser de manière précise le comportement
en petites déformations.

De plus, les points ii) et iv) suggèrent un comportement de type « quasi-élastique »


en petites déformations du sable d’Hostun. Le terme « quasi » provient du fait que, dans ce
domaine de déformation, les valeurs du coefficient de dissipation, non présentées dans ce
paragraphe et qui traduisent l’énergie dissipée au cours d’une sollicitation cyclique, ne sont
pas nulles (comme elles pourraient l’être pour un matériau parfaitement élastique) mais très
faibles.

131
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

3.3.2 Exemple d’un essai de type « torsion à K0 » : l’essai K80.90_T

3.3.2.1 Présentation générale de l’essai

L’essai K80.90_T est présenté en détail dans ce paragraphe. Il s’agit d’un essai de
torsion réalisé en conditions drainées sur le sable sec de Toyoura à partir d’un état de
contrainte anisotrope (donné par le rapport K0=σr/σz=0,5). L’indice des vides initial de
fabrication est de 0,90 (échantillon lâche). Le chemin de contrainte suivi dans le plan
contrainte de cisaillement - contrainte moyenne est exposé sur la figure 3.29. L’échantillon est
tout d’abord consolidé isotropiquement jusqu’à une pression de 80 kPa (environ 5 kPa/mn)
.
(point –1 sur la figure 3.29). Une compression axiale est ensuite appliquée ( σ z =0,5 kPa/s)
afin d’atteindre l’état de contrainte K0. A partir de cet état, l’échantillon est soumis à un large
.
cycle en torsion (donné par -0,4≤τ/p≤0,6, τ =0,2 kPa/s) suivant plusieurs étapes reprises dans
le tableau 3.11 et pour lesquelles le comportement en petites déformations est investigué à
partir d’essais de propagations d’ondes et à partir de sollicitations cycliques de faibles
amplitudes (après une période de fluage de 2 à 3 h, suivant le même schéma que pour les
essais de compression, cf. § précédent).

90
Toyoura
75 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 Point 8

60
K80.90_T
Points τ (kPa) P (kPa) σz (kPa) φ(°)
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

45 Points 2&7
-1 0 80 80 0
30
Points 1&6
0 0 80 160 19,5
15
1 20 80 160 22
Points 0&3&5 2 40 80 160 28
0 3 0 80 160 19,5
-15 Point -1
4 -40 80 160 28
5 0 80 160 19,5
-30
6 20 80 160 22
-45 Point 4 7 40 80 160 28
-60
8 60 80 160 37
0 40 80 120 160
Contrainte moyenne, p(kPa)
Tableau 3.11 : Etapes de chargement de l’essai
Figure 3.29 : Chemin de contrainte suivi pour K80.90_T (τ désigne la contrainte de cisaillement,
l’essai K80.90_T dans le plan contrainte de
P la pression de confinement,σz la contrainte
cisaillement-contrainte moyenne
axiale et φ, l’angle de frottement mobilisé)

Les relations contrainte de cisaillement - distorsion et déviateur de contrainte -


déformation axiale sont présentées respectivement sur les figures 3.30 et 3.31. Sont
retranscrits de manière nette le large cycle en torsion réalisé, les périodes de fluage observés
avant chaque point d’investigation ainsi que les sollicitations cycliques de torsion appliquées
en ces mêmes points (figure 3.30). Sur la figure 3.31, est illustrée l’application de la
compression axiale (du point –1 au point 0) ainsi que les sollicitations cycliques de compres-
sion suivies des sollicitations bi-axiales effectuées en chacun des points.

L’évolution des déformations axiale, radiale, orthoradiale et volumique au cours de


l’essai est successivement reportée, en fonction de la distorsion, sur les figures 3.32 à 3.35.

132
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Toyoura
Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
80 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
120

Point 0 Point 1 Point 5 Point 7


Point 7 Point 3
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Déviateur de contrainte, q(kPa)


Point 8
40 Point 6
Point 2 80
Point 5 Point 1

Point 2 Point 8
0 Point 4 Point 6
Point 3 40
Points -1&0

-40
Point 4 0 Point -1

0,0 0,9 1,8 2,7 0,0 0,4 0,8 1,2


Distorsion, γ(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.30 : Relation contrainte de cisaillement- Figure 3.31 : Relation déviateur de contrainte-
distorsion (essai K80.90_T) déformation axiale (essai K80.90_T)
1,5
Toyoura Toyoura
0,0
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
Point -1
Point 0 Point 1
Point 7
Point 4 Point 2
Point 5
Déformation axiale, εz(%)

1,0 Point 8
Déformation radiale, εr(%)

Point 4
-0,2
Point 6 Point 3
Point 5
Point 3
Point 6
Point 7
0,5
Point 1
Point 2 -0,4
Point 8
Point 0

Point -1
0,0
-0,6
-1 0 1 2 0 1 2 3
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure 3.32 : Evolution de la déformation axiale Figure 3.33 : Evolution de la déformation radiale
(essai K80.90_T) (essai K80.90_T)

Point -1 Toyoura Toyoura


0,0 Point 1
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
Point 0
Point 6
Point 4 Point 7
Point 2 Point 5
0,6
Déformation orthoradiale, εθ(%)

Point 8
Déformation volumique, εv(%)

Point 3
Point 5 Point 6 Point 4
-0,2 Point 7

Point 3
0,3
Point 8 Point 1

Point 0 Point 2
-0,4

0,0 Point -1

0 1 2 3 0 1 2 3
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure 3.34 : Evolution de la déformation orthoradiale Figure 3.35 : Evolution de la déformation


(essai K80.90_T) volumique (essai K80.90_T)

133
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Durant la phase de compression (point –1 au point 0), la distorsion relevée est pratiquement
nulle, et les déformations radiale et orthoradiale varient dans un rapport de 2 (figures 3.32 à
3.34). L’évolution de la déformation volumique (figure 3.35) révèle un comportement
globalement contractant de l’échantillon.

Dans les paragraphes qui suivent est décrit l’ensemble du comportement investigué en
petites déformations et au cours des périodes de fluage.

3.3.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent

De manière analogue aux essais de compression sur sable d’Hostun (§3.3.1),


l’application de sollicitations cycliques d’amplitude croissante permet de traduire l’évolution
de 8 termes du tenseur rhéologique avec l’amplitude de déformation et avec l’état de
contrainte (figure 3.36). Les points suivants peuvent être déduits de l’examen de cette figure :

- l’ensemble des termes accessibles {Mrz, Mθz, Mzz, Mγz, Mrγ, Mθγ, Mγγ, Mzγ} affiche un
palier pour des amplitudes de déformations inférieures à 2 ou 3.10-5 puis augmente (en
valeurs absolues) avec l’amplitude de déformation,

- lors de la phase de compression (points –1 à 0), le comportement isotrope transverse de


l’échantillon apparaît vérifié : les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} présentent des valeurs
proches de 0, et les termes {Mrz, Mθz} se révèlent tout à fait comparables (dans un rapport
de 1 à 1,3).

- durant cette même phase, en fonction de l’état de contrainte (valeurs du point –1 au point
0), les termes {Mrz, Mθz} et {Mzz, Mγγ} décroissent en valeurs absolues, identiquement au
cas des essais de compression sur le sable d’Hostun (cf. § précédent),

- en revanche, lors de la phase de torsion (points 0 à 8), l’ensemble des termes croît (en
valeurs absolues) avec l’état de contrainte, les évolutions restant toutefois limitées,
excepté pour les termes {Mγz, Mzγ},

- ces derniers termes, {Mγz, Mzγ}, présentent en effet des évolutions aussi bien avec
l’amplitude de déformation qu’avec l’état de contrainte, nettement plus marquées que lors
d’essais de compression. Elles sont de plus remarquablement semblables entre elles.

- enfin il est intéressant de comparer les valeurs des différents termes aux points {0, 3, 5},
{1,6} et {2,7} (pour lesquels les états de contraintes sont respectivement identiques).
L’ensemble des termes pour un même état de contrainte diffèrent de ±10%.

Il convient de s’intéresser également aux deux coefficients de Poisson νrz et νθz. La


figure 3.37 dresse leur évolution excessivement faible avec l’amplitude de déformation pour
les différents points (d’investigation) réalisés. Aux 2 points de la phase de compression est
retrouvée une bonne concordance de leurs valeurs (correspondant à celle des termes {Mrz,
Mθz} : rapport proche de l’unité au point –1, et de 1,3 au point 0). Au cours du grand cycle en
torsion (points 1 à 8), les deux coefficients de Poisson évoluent peu, excepté pour le
coefficient νθz qui marque une valeur faible (≈0,1) proche de la rupture (point 8).

134
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

0,8

Mrz(1/GPa) Mrγ(1/GPa)
-0,8

Toyoura Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa 0,4
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K0=P/σz=0,5 K0=P/σz=0,5

-1,2
Point -1 0,0 Point -1
Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 Point 4
Point 5 -0,4 Point 5
-1,6 Point 6 Point 6
Point 7 Point 7
Point 8 Point 8

1 10 100 1000 1 10 100 1000


SA -6
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

-0,4
Mθz(1/GPa) Mθγ(1/GPa)
0,8
Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa Toyoura
0,4 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K0=P/σz=0,5
-0,8 K0=P/σz=0,5

0,0

Point -1 Point -1
Point 0 Point 0
Point 1 -0,4 Point 1
-1,2 Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 Point 4
Point 5 -0,8 Point 5
Point 6 Point 6
Point 7 Point 7
-1,6 Point 8 Point 8
-1,2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
7
2
Mzz(1/GPa) Mzγ(1/GPa)
Toyoura 1 Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
6
K0=P/σz=0,5 K0=P/σz=0,5
0

Point -1 Point -1
5
Point 0 -1 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 -2 Point 4
Point 5 Point 5
4 Point 6 Point 6
Point 7 Point 7
Point 8 Point 8
-3

1 10 100 1000 1 10 100 1000


SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
1,6 11

Mγz(1/GPa) Mγγ(1/GPa)
Toyoura 10 Toyoura
0,8
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K0=P/σz=0,5
K0=P/σz=0,5
9
0,0

Point -1 8 Point -1
-0,8 Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
Point 3 7 Point 3
-1,6 Point 4 Point 4
Point 5 Point 5
Point 6 Point 6
Point 7 6 Point 7
Point 8 Point 8
-2,4

1 10 100 1000 1 10 100 1000


SA -6
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 3.36 : Termes du tenseur rhéologique équivalent (essai K80.90_T) (les zones grisées
correspondent à un domaine d’imprécision supérieure à 15%)

135
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

0,3

νrz Toyoura ν θz
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
0,4 K0=P/σz=0,5
Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K0=P/σz=0,5
0,2

Point -1 Point -1
0,3 Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
Point 3 Point 3
Point 4 0,1 Point 4
Point 5 Point 5
Point 6 Point 6
Point 7 Point 7
Point 8 Point 8
0,2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

Figure 3.37 : Evolution des coefficients de Poisson νrz et νθz avec l’amplitude de déformation aux
différents points d’investigation de l’essai K80.90_T

3.3.2.3 Modules d’Young et de cisaillement

Les modules d’Young et de cisaillement sont donnés par l’inverse des termes {Mzz,
2Mγγ}. Leurs valeurs maximales en petites déformations (<2.10-5) sont comparées à leurs
valeurs « dynamiques » obtenues à partir des vitesses des ondes de compression et de
cisaillement et d’une hypothèse élastique isotrope. Cette comparaison est dressée sur le
tableau 3.12 et la figure 3.38.

Dans un premier temps, il peut être noté une décroissance de ces modules avec l’état
de contrainte. Pour les valeurs « quasi-statiques », il s’agit là, de la traduction de la croissance
des termes {Mzz, Mγγ}. Autrement dit, l’application d’une sollicitation croissante de torsion (à
partir d’un état anisotrope) tend à diminuer la rigidité du matériau face à la compression ou à
la torsion en petites déformations.

Dans un second temps, il est relevé des écarts entre modules « dynamiques » et
« quasi-statiques » faibles, de l’ordre de 10%, ce qui témoigne d’une bonne concordance entre
méthodes de détermination « quasi-statique et dynamique ».

3.3.2.4 Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux

Ce paragraphe conclue l’exploitation du comportement en petites déformations à partir


de l’étude du coefficient d’amortissement et des sollicitations bi-axiales.

Le coefficient de dissipation traduit l’énergie dissipée au cours de sollicitations


cycliques (cf. § 2.2.3.4). Il est nul pour un matériau élastique linéaire.

La figure 3.39 présente la valeur du coefficient d’amortissement estimée pour les


sollicitations cycliques axiales (ou de compression) et de torsion réalisées en chacun des
points d’investigation, en fonction de la norme du tenseur de déformations : ε z SA pour les

136
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

cycles de compression (les autres composantes du tenseur sont négligées) et γ SA / 2 pour


les cycles de torsion (les autres composantes du tenseur sont négligées).

Contrainte de Ecart relatif Ecart relatif


Points E (MPa) Edyn(MPa) Gqs(MPa) Gdyn(MPa)
cisaillement (kPa) qs (%) (%)
-1 0 164 170 4,0 66 72 9,5
0 0 241 219 -10,0 77 82 6,4
1 20 244 222 -10,0 79 83 4,5
2 40 238 224 -6,3 77 83 8,4
3 0 236 216 -9,3 74 81 9,5
4 -40 225 200 -12,5 69 75 8,4
5 0 239 218 -9,6 75 82 8,8
6 20 239 218 -9,4 72 82 13,3
7 40 230 208 -10,3 69 78 13,6
8 60 209 196 -6,7 65 75 14,7
Tableau 3.12 : Comparaison des modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et
« dynamiques » (essai K80.90_T)

Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
300
Modules de déformation E, G(MPa)

0&5 1 2
4 6 7
3 1 8
2
6
0&3&5 7
4 8

Point -1
150

0&3&5
1&6 2 7
4
8
0&3&5 1 6 2
4 7
8
Point -1
Eqs Edyn
Gqs Gdyn
0
-40 0 40
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Figure 3.38 : Modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et « dynamiques » en


fonction de l’état de contrainte (essais C80.63_H et C75.65_H),

Une certaine dispersion des résultats est relevée avec l’amplitude de déformation.
Toutefois, pour des amplitudes inférieures à 2.10-5, il est clairement noté des valeurs très
faibles du coefficient d’amortissement, inférieures à 1%. L’énergie dissipée au cours des
cycles (qui mettent en jeu ces amplitudes) est donc très faible, proche de celle d’un matériau
parfaitement élastique linéaire.

137
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

9
Toyoura
0,00008.x
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 y=450.(e -1)

Sollicitations cycliques

Coefficient d'amortissement, D(%)


Point -1 à 8
6

Cycles de compression
Cycles de torsion
Exponential Fit

0
1
(10 )
sa
Norme du tenseur de déformation, ε
-6

Figure 3.39 : Coefficient d’amortissement en fonction de la norme de l’amplitude du tenseur des


déformations (essai K80. 90_T) (la régression exponentielle est de type y=B.[exp(A.x)-1] où {A ;B}
sont déterminés à partir d’un critère de minimisation aux moindres carrés)

Des sollicitations de type « bi-axiales » sont également réalisées en chacun des points
d’investigations. Au cours de ces sollicitations de très faible amplitude, la contrainte axiale et
la contrainte de cisaillement varient de manière proportionnelle. Sont relevées pour ces
sollicitations, les amplitudes de déformation {εrSA, εθSA, εzSA, γSA}m qui sont ensuite
comparées aux amplitudes calculées {εrSA, εθSA, εzSA, γSA}c à partir des termes limites du
tenseur (cf. §2.2.3.4, relations 2.17 à 2.20). L’existence des termes limites du tenseur a pu être
vérifiée précédemment.

La figure 3.40 présente l’exemple d’une sollicitation cyclique bi-axiale réalisée (une
série de 5 cycles d’amplitude {σzSA=2kPa ;τSA=1kPa}), qui conduit à la détermination des
amplitudes de déformation {εrSA, εθSA, εzSA, γSA}m .

La comparaison des amplitudes de déformations mesurées et calculées, pour


l’ensemble des sollicitations bi-axiales réalisées est reportée sur la figure 3.41. Les résultats
obtenus s’alignent sur la première bissectrice pour des niveaux de déformations jusqu’à
2.10-5. Ceci souligne que le tenseur rhéologique limite (définie effectivement pour des
déformations inférieures à 2.10-5) demeure indépendant, dans le cas de cet essai, de la
direction de l’incrément de contrainte à partir de laquelle il est déterminé.

3.3.2.5 Fluages

Avant chaque point d’investigation, où le comportement en petites déformations a pu


être étudié au travers des paragraphes précédents, une période de fluage est observée jusqu’à
la stabilisation des déformations, c’est-à-dire jusqu’à ce que la vitesse de déformation
devienne très faible.

138
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

Toyoura Toyoura
42 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
Sollicitation cyclique biaxiale
0,001 10
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Sollicitation cyclique biaxiale εz


sa sa
41 σz =2,0 kPa ; τ =1,0kPa

Déformation (10 )
Déformation (%)
sa
εz

sa
40 εθ
0,000 0

-6
εθ
39
Point 7
Point 7
σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=40kPa
σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=40kPa sa sa
σz =2,0 kPa ; τ =1,0kPa
-0,001 -10
38
78 79 80 81 82 78 79 80 81 82
Déviateur axial, q(kPa) Déviateur axial, q(kPa)

Toyoura Toyoura
42 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
Sollicitation cyclique biaxiale
0,0009 9
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

γ
Sollicitation cyclique biaxiale
sa sa
41 σz =2,0 kPa ; τ =1,0kPa

Déformation (10 )
Déformation (%)
sa
γ
sa
εr

40 0,0000 0

-6
εr
39
Point 7
Point 7
-0,0009 σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=40kPa -9
σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=40kPa sa sa
σz =2,0 kPa ; τ =1,0kPa

38
78 79 80 81 82 78 79 80 81 82
Déviateur axial, q(kPa) Déviateur axial, q(kPa)
a. b.
Figure 3.40 : Exemple de sollicitations cycliques biaxiales ( point 7 de l’essai K80.90_T) :
a. cycles en contrainte appliqués, b. détermination des demi-amplitudes de déformation

Toyoura
Amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )
-6

K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 1


20
sa

+
Sollicitations cycliques biaxiales
Points -1 à 8

10

sa sa
εz &γ

sa sa
εz γ
sa sa
εr &εθ εr
sa
εθ
sa

0
0 10 20
sa -6
Amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )

Figure 3.41 : Comparaison des demi-amplitudes de déformation calculées et mesurées pour les
sollicitations bi-axiales réalisées (essai K80.90_T)

139
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

La figure 3.42 présente l’exemple d’application de périodes de fluage avant les points
d’investigation n°2 et n°8. Pendant cette période, l’état de contrainte est maintenu constant
(contrainte axiale, contrainte de cisaillement, pression de confinement) et les évolutions des
déformations (axiale, radiale, orthoradiale, distorsion) avec le temps peuvent être relevées.
Sur la figure 3.42 est représentée l’évolution de la contrainte de cisaillement et de la
distorsion avec le temps (origine du temps fixée au début du fluage).

0,40 60,075
Toyoura 40,1 Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
0,12
0,32 60,000

Contrainte de cisaillement, τ(kPa)


Contrainte de cisaillement, τ(kPa)
40,0

τ(t)
τ(t)

Distorsion, γ(%)
Distorsion, γ(%)

0,24 59,925
0,08 39,9
γ(t)
γ(t)

39,8 0,16 59,850

0,04

39,7 0,08 59,775


Point 2 Point 8
σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=40kPa σr=σθ=80kPa ; σz=160 kPa ; τ=60kPa

0,00 39,6 0,00 59,700


0 2000 4000 6000 0 2000 4000 6000
Temps (s) Temps (s)

Figure 3.42 : Exemples de fluages observés aux points 2 et 8 : évolution de la distorsion et de la


contrainte de cisaillement avec le temps (essai K80.90_T)

0,3 Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5

Point 8 (τ=60kPa)
0,2
Distorsion, γ(%)

Point 7 (τ=40kPa)
Point 2 (τ=40kPa)
0,1

Point 1 (τ=20kPa) Point 6 (τ=20kPa)

0,0

Point 5 (τ=0kPa)
Point 3 (τ=0kPa)
Point 4 (τ=-40kPa)
-0,1

0 2000 4000 6000


Temps (s)
Figure 3.43 : Evolution de la distorsion lors des fluages précédant les points 1 à 8 de l’essai
K80.90_T

La figure 3.43 regroupe les évolutions de la distorsion au cours de l’ensemble des


périodes de fluage réalisées. Il est noté, pour des paliers croissants de chargement (charge et
recharge), des amplitudes de déformation positives, et d’autant plus importantes que la
contrainte de cisaillement est élevée. Pour des paliers décroissants (décharge), les amplitudes
sont négatives et augmentent en valeur absolue au fur et à mesure que la contrainte de
cisaillement diminue. Enfin pour des états de contrainte et des directions de chargement
identiques (points 1&6, 2&7), les déformations de fluage restent comparables.

140
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.3 Essais sur sables secs

3.3.2.6 Conclusion

L’essai K80.90_T désigne un essai de torsion réalisé sur le sable sec de Toyoura
(indice des vides initial de fabrication de 0,90) sous une pression de confinement de 80 kPa.
L’examen des courbes globales de contrainte et de déformation, du comportement investigué
en petites déformations et des périodes de fluages conduit aux conclusions suivantes :

- i) un comportement isotrope transverse de l’échantillon est relevé localement aux points


–1 et 0 (état de contrainte respectivement isotrope et anisotrope – K0=0,5) (à savoir :
termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} nuls et termes {Mrz, Mθz} comparables). En revanche, ce
comportement n’est pas vérifié tout au long de la compression (du point –1 au point 0) en
considérant les déformations radiale et orthoradiale cumulées,

- ii) l’existence de termes limites du tenseur pour des amplitudes de déformations


inférieures à environ 2.10-5 est vérifiée,

- iii) une influence nette de la torsion (c’est-à-dire de la rotation des axes principaux de
contrainte) est notée sur les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ},

- iv) la symétrie du tenseur est validée sur les termes {Mγz, Mzγ} (écart de 10%),

- v) le tenseur limite apparaît indépendant de la direction des contraintes,

- vi) l’énergie dissipée au cours des sollicitations cycliques s’avère très faible pour des
amplitudes de déformation inférieures à 2.10-5 (coefficient d’amortissement < 1%),

- vii) un bon accord est obtenu entre modules de déformation « quasi-statiques » et


« dynamiques » (écart de 10%), dont les évolutions montrent de plus, une décroissance
avec l’état de contrainte,

- viii) l’influence du large cycle de charge/décharge/recharge en torsion (c’est-à-dire de


l’histoire de chargement) peut être estimé à ± 10% sur les différents termes du tenseur,

- ix) l’évolution de la distorsion au cours des phases de fluage montre que le signe et les
amplitudes des déformations de fluage dépendent de la direction et des valeurs actuelles
et historiques de la sollicitation

Les points ii) et iv) à vii) caractérisent un comportement de type quasi-élastique en


petites déformations.

Le point viii) établit un ordre de grandeur de l’influence de l’anisotropie induite par


l’histoire de chargement sur les termes du tenseur, et à fortiori sur les modules de
déformation.

Enfin, le point ix) contribue à caractériser l’influence de l’histoire de chargement sur


les déformations de fluage du sable de Toyoura, c’est-à-dire sur son comportement dépendant
du temps.

141
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

142
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

3.4 Essais sur mélanges sable/argile

3.4.1 Préliminaires

La seconde campagne expérimentale réalisée sur l’appareil « T4C StaDy » comprend


9 essais de compression effectués sur les mélanges sable/argile M15 et M30 décrits au
paragraphe 3.1. Ces essais sont repris dans le tableau 3.13 en précisant le nombre de points
d’investigation réalisés ainsi que les évolutions de la teneur en eau et du degré de saturation.
En effet, compte tenu des essais triaxiaux préliminaires réalisés sur ces matériaux peu saturés,
le nombre de points a été restreint afin de limiter la durée de l’essai et l’évolution de la teneur
en eau. Les teneurs en eau finales atteintes autorisent ainsi une très faible marge d’incertitude
sur la valeur du déviateur. L’évolution du degré de saturation reste également très faible.

Nombre de
Nom de l’essai w0(%) Sr0(%) wf(%) Srf(%)ii)
points
C60.99_M15 2 4,42 11,9 3,98 11,1
C62.98_M15 3 4,45 12,0 3,77 10,8
M15
C65.99_M15 3 4,51 12,0 3,82 10,7
C70.99_M15 3 4,48 12,0 3,80 10,9

C65.99_M30i) 2 8,71 23,3 8,15 22,9


C60.99_M30i) 2 8,85 23,6 8,21 22,8
M30 C55.98_M30 3 8,80 23,7 7,78 22,5
C60.97_M30 2 8,87 24,1 8,25 23,1
C62.99_M30 3 8,64 23,2 7,70 22,0
i)
essais pour lesquels la mesure de la déformation radiale et orthoradiale reste imprécise dans le domaine
des petites déformations
ii)
estimé à partir de wf et de la déformation volumique finale mesurée

Tableau 3.13 : Rappel des essais réalisés sur les mélanges M15 et M30 avec précision du nombre
de points d’investigation et des valeurs des teneurs en eau et degrés de saturation
initiales et finales

Les essais sont réalisés en suivant un protocole expérimental identique à celui des
sables secs décrit au §2.2. Uniquement la méthode de déposition est modifiée : au lieu d’un
versement par pluviation, les mélanges sont versés à la petite cuillère suivant des couches de 1
à 2cm puis densifiées par vibration et par damage léger de manière identique à la figure 3.7.

Le paragraphe suivant présente l’exemple détaillé d’un essai de compression réalisé


sur le mélange M15, l’essai C70.99_M15.

143
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

3.4.2 Exemple d’un essai de compression : l’essai C70.99_M15

3.4.2.1 Présentation générale de l’essai

L’essai C70.99_M15 correspond à un essai de compression (« triaxiale ») réalisée sur


le mélange sable/argile M15 sous une pression de confinement de 70 kPa. Les paramètres
initiaux de fabrication de l’échantillon sont les suivants (cf. §3.1.3) :

e0=0,99 ; eg0=1,34 ; ec0=6,61 ; w0=4,48% ; Sr0=12,0%

Après une consolidation isotrope jusqu’à 70 kPa, l’échantillon est soumis à une
compression verticale dont les étapes sont reprises sur la figure 3.44 et le tableau 3.14. A ces
étapes de chargement, le comportement en petites déformations est étudié au travers des
essais de propagation d’ondes et des sollicitations cycliques de faible amplitude, qui suivent
l’observation d’une période de fluage et de stabilisation des déformations.

160

M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9%
120
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Point 2

C70.99_M15
80
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)i)
Point 1
0 0 70 -11,7
40
1 50 70 6,4
Point 0 2 100 70 17,6
0 i)
estimé avec la valeur de la cohésion détermi-
0 40 80 120 160 née au §3.1.3.3
Contrainte moyenne, p(kPa)

Figure 3.44 : Chemins de contrainte suivi pour Tableau 3.14 : Etapes de chargement de l’essai
l’essai C70.99_M15 dans le plan déviateur- C70.99_M15
contrainte moyenne

La relation déviateur de contrainte - déformation axiale est donnée sur la figure 3.45,
où peuvent être distinguées les périodes de fluage observées ainsi que les sollicitations
cycliques de compression.

L’évolution de la distorsion au cours de l’essai est reportée sur la figure 3.46 en


fonction de la déformation axiale. Les sollicitations cycliques de torsion apparaissent
nettement aux différents points d’investigation. La déformation cumulée est très faible, proche
de quelques 10-5.

Les figures 3.47 à 3.49 présentent respectivement les évolutions des déformations
radiale, orthoradiale et volumique en fonction de la déformation axiale. Les déformations
radiales et orthoradiales restent dans un rapport compris entre 1 et 1,5. La déformation
volumique obtenue traduit un comportement fortement contractant de l’échantillon, qui
illustre le caractère très lâche du squelette granulaire (argile et sable).

144
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

150 0,03
M15 M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9% w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9%
0,02
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100

Distorsion, γ(%)
Point 2 0,01
Point 0 Point 1 Point 2

Point 1
50
0,00

-0,01
Point 0
0

0,0 0,7 1,4 2,1


0,00 0,75 1,50 2,25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.45 : Relation déviateur de contrainte – Figure 3.46 : Evolution de la distorsion en fonction
déformation axiale (essai C70.99_M15) de la déformation axiale (essai C70.99_M15)

M15 M15
0,0 C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa 0,0 C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9% w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9%
Point 0
Déformation orthoradiale, εθ(%)

Point 0
Point 1
Déformation radiale, εr(%)

Point 1
-0,2

-0,2

-0,4
Point 2

Point 2
-0,4
-0,6

0,0 0,8 1,6 2,4 0,0 0,8 1,6 2,4


Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.47 : Relation déformation radiale- Figure 3.48 : Relation déformation orthoradiale-
déformation axiale (essai C70.99_M15) déformation axiale (essai C70.99_M15)

M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% ; wf=3,80% ; Srf=10,9%
1,2
Déformation volumique, εv(%)

Point 2

0,6
Point 1

Point 0

0,0

0,0 0,8 1,6 2,4


Déformation axiale, εz(%)

Figure 3.49 : Relation déformation volumique-


déformation axiale (essai C70.99_M15)

145
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

3.4.2.2 Termes du tenseur rhéologique équivalent

Les différents termes accessibles du tenseur rhéologique {Mrz, Mθz, Mzz, Mγz, Mrγ, Mθγ,
Mγγ, Mzγ} sont obtenus à partir des sollicitations cycliques de compression et de torsion
réalisées aux 3 points d’investigation de cet essai.

La figure 3.50 fournit l’évolution de ces termes en fonction du niveau de déformation


et de l’état de contrainte. L’examen des différents termes conduit aux remarques suivantes :

- les termes {Mrz, Mθz, Mzz, Mγγ} présentent tous une évolution nette avec le niveau de
déformation : des valeurs constantes se dégagent pour des demi-amplitudes de
déformations inférieures à 1 voire 2.10-5, puis les valeurs absolues des termes augmentent
avec des amplitudes croissantes de déformation,

- cette évolution se retrouve à chacun des points d’investigation, mais l’ensemble des
valeurs est d’autant plus élevé que le déviateur appliqué est important,

- les termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ} affichent des valeurs qui évoluent nettement moins que
les termes précédents avec le niveau de déformation ou du déviateur. Ces valeurs restent
faibles, c’est-à-dire négligeables face aux termes de référence {Mzz, Mγγ} (inférieures à
7% en valeurs absolues),

- les valeurs des termes {Mrz, Mθz} apparaissent très proches au point 0 (écart de 6%) mais
s’éloignent aux points suivants dans un rapport de 1,5 à 1,6,

- compte tenu de ces deux derniers points, le comportement isotrope transverse de


l’échantillon est vérifié au point 0 mais reste incertain aux points suivants,

Ces remarques s’avèrent identiques à celles formulées pour le sable d’Hostun sec
(§3.3.1) et pour le sable de Toyoura (pour la phase de compression précédant la torsion de
l’échantillon, §3.3.2).

La figure 3.51 présente les valeurs des coefficients de Poisson νrz et νθz aux différents
points d’investigation. Le coefficientνrz montre une augmentation nettement plus marquée
avec l’état de contrainte que le coefficient νθz. Les écarts relevés entre les termes {Mrz, Mθz}
se retrouvent également sur ces deux coefficients.

3.4.2.3 Modules d’Young et de cisaillement

De manière analogue aux essais sur sables secs, les modules d’Young et de
cisaillement « quasi-statiques » en petites déformations (estimés à partir de l’évolution des
termes {Mzz, 2Mγγ}) peuvent être comparées aux modules de déformation « dynamiques »
déterminés à partir des vitesses de propagation d’ondes. L’hypothèse d’un comportement
élastique isotrope est adoptée comme pour les essais précédents. Le tableau 3.15 présente la
comparaison de ces deux méthodes de détermination, « quasi-statique » et « dynamique ».

Les écarts relevés sur le module d’Young et le module de cisaillement restent compris
entre ± 10%.

146
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

Mrz(1/GPa) Mrγ(1/GPa)
-0,8
M15 M15
0,0
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% w0=4,48% ; Sr0=12,0%

-1,6 wf=3,80% ; Srf=10,9% wf=3,80% ; Srf=10,9%

-0,2

-2,4

-0,4

Point 0 Point 0
-3,2 Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
-0,6
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

-0,5 Mθz(1/GPa) Mθγ(1/GPa)


M15 M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
0,0
w0=4,48% ; Sr0=12,0% w0=4,48% ; Sr0=12,0%
-1,0 wf=3,80% ; Srf=10,9% wf=3,80% ; Srf=10,9%

-0,1
-1,5

Point 0 Point 0
-2,0 Point 1 Point 1
-0,2
Point 2 Point 2
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

M15 Mzz(1/GPa) M15 Mzγ(1/GPa)


C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
10 0,2
w0=4,48% ; Sr0=12,0% w0=4,48% ; Sr0=12,0%
wf=3,80% ; Srf=10,9% wf=3,80% ; Srf=10,9%

8 0,1

Point 0
Point 1
6 Point 2
0,0

Point 0
Point 1
4
Point 2
-0,1
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
0,1 15,0

Mγz(1/GPa) M15 Mγγ(1/GPa)


C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
M15
w0=4,48% ; Sr0=12,0%
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa 12,5
0,0 wf=3,80% ; Srf=10,9%
w0=4,48% ; Sr0=12,0%
wf=3,80% ; Srf=10,9%

10,0
-0,1

7,5
-0,2

Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 5,0 Point 2
-0,3
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 3.50 : Termes du tenseur rhéologique équivalent (essai C70.99_M15) (les zones grisées
correspondent à un domaine d’imprécision supérieure à 15%)

147
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

0,5 0,3

νrz M15
ν θz M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0% w0=4,48% ; Sr0=12,0%
0,4 wf=3,80% ; Srf=10,9% wf=3,80% ; Srf=10,9%

0,3 0,2

0,2

Point 0 Point 0
Point 1 Point 1
Point 2 Point 2
0,1 0,1
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) SA -6
Déformation axiale, εz (10 )

Figure 3.51 : Evolution des coefficients de Poisson νrz et νθz avec l’amplitude de déformation aux
différents points d’investigation de l’essai C70.99_M15

Contrainte Ecart relatif Ecart relatif


Points Eqs(MPa) Edyn(MPa) Gqs(Mpa) Gdyn(MPa)
axiale (kPa) (%) (%)
0 70 138 145 5,0 56 61 8,2
1 120 194 188 -3,0 70 75 6,7
2 170 252 227 -11,0 84 92 8,7

Tableau 3.15 : Comparaison des modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et


« dynamiques » (essai C70.99_M15)
400
M15
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
w0=4,48% ; Sr0=12,0%
Modules de déformation E, G(MPa)

300 wf=3,80% ; Srf=10,9%

200

100

Eqs Edyn
Gqs Gdyn
0
80 120 160
Contrainte axiale, σz(kPa)
Figure 3.51 : Comparaison des modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » et
« dynamiques » en fonction de l’état de contrainte (essai C70.99_M15)

3.4.2.4 Coefficient d’amortissement et cycles biaxiaux

Enfin, un dernier aspect du comportement investigué en petites déformations, illustré


par la figure 3.52, comprend l’estimation du coefficient d’amortissement et l’exploitation des

148
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

sollicitations bi-axiales.

Dans le domaine de déformation précédemment évoqué (de 1 à 2.10-5, tirée de


l’évolution des différents termes du tenseur rhéologique), il est noté des valeurs faibles du
coefficient d’amortissement (<2%) et une très bonne concordance entre déformations
mesurées et calculées lors des sollicitations bi-axiales. Au delà de ce domaine, les valeurs du
coefficient d’amortissement ainsi que les écarts entre déformations mesurées et calculées
augmentent sensiblement. Cette sensibilité paraît plus forte que dans le cas du sable sec.

12 30

Demi-amplitude des déformations calculées, (εsa)c(10-6)


M15 0,0001.x
M15
y=800.(e -1) C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa 1
w0=4,48% ; Sr0=12,0% w0=4,48% ; Sr0=12,0%
Coefficient d'amortissement, D(%)

wf=3,80% ; Srf=10,9% wf=3,80% ; Srf=10,9%

8 20
Sollicitations cycliques Sollicitations cycliques biaxiales
Points 0 à 2 Points 0 à 2
Cycles de compression
Cycles de torsion
Exponential Fit
4 10
sa sa
εz &γ

sa sa
sa sa εz γ
εr &εθ
sa sa
εr εθ
0 0
0 10 20 30
1 10 100 sa -6
Norme du tenseur de déformation, ε (10 ) sa -6

a. b.
Demi-amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )

Figure 3.52 : Coefficient d’amortissement en fonction de la norme du tenseur des déformations (a.)
et comparaison des demi-amplitudes de déformation mesurées et calculées pour les sollicitations
biaxiales (b.) (essai C70.99_M15)

3.4.2.5 Fluages

Deux périodes de fluage ont été observées au cours de cet essai précédant les points
d’investigation n°1 et 2. La figure 3.53 donne l’évolution de la déformation axiale au cours du
temps.

M15
0,4
C70.99_M15 : e0=0,99 ; P=70kPa
Point 2 (q=100kPa)
w0=4,48% ; Sr0=12,0%
wf=3,80% ; Srf=10,9%
Déformation axiale, εz(%)

0,3

0,2

Point 1 (q=50kPa)
0,1

0,0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure 3.53 : Evolution de la déformation axiale lors des fluages précédant les points 1&2 de
l’essai C70.99_M15

149
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.4 Essais sur mélanges sable/argile

L’amplitude de déformation relevée est d’autant plus forte que le déviateur est élevé.
Autrement dit, pour un pallier croissant de chargement, les déformations de fluage
augmentent avec le niveau de contrainte. Ces remarques restent identiques à celles réalisées
pour le sable de Toyoura dans le cas de l’essai K80.90_T.

3.4.2.6 Conclusion

L’essai de compression C70.99_M15 (indice des vides initial : 0,99, pression de


confinement : 70 kPa) réalisé sur le mélange sable/argile M15 est présenté dans ce
paragraphe. L’examen du comportement en petites déformations et du comportement différé
(visqueux) a permis de dégager les points suivants:

- i) un tenseur limite peut être exhibé en petites déformations (inférieures à 1 ou 2.10-5) en


supposant généralisés les résultats obtenus sur les termes {Mrz, Mθz, Mzz, Mγγ} de ce
même tenseur,

- ii) un comportement isotrope transverse de l’échantillon en petites déformations peut être


avancé au point initial isotrope (termes {Mrz, Mθz} proches, termes {Mγz, Mrγ, Mθγ, Mzγ}
négligeables) (la confirmation d’un comportement isotrope demanderait l’accès aux
autres termes du tenseur). Il n’est que partiellement vérifié lors de la compression (termes
{Mrz, Mθz} dans un rapport de 1,5 à 1,6) dans le cas de cet essai,

- iii) une bonne concordance est obtenue entre modules de cisaillement « dynamique » et
quasi-statique » (écarts en valeur absolue de l’ordre de 10%),

- iv) l’énergie dissipée lors des sollicitations cycliques de faible amplitude (mettant en jeu
des déformations inférieures à 1 ou 2.10-5) reste faible (coefficient d’amortissement
inférieur à 2%),

- v) le tenseur limite peut être considéré comme indépendant de la direction des contraintes
dans le domaine de déformations pour lequel il est défini,

- vi) l’évolution de la déformation axiale lors des phases de fluage apparaît d’autant plus
importante que l’état de contrainte est élevé,

L’ensemble de ces points reste identique à ceux qui ont pu être formulés pour les
sables secs d’Hostun et de Toyoura. Des différences peuvent être relevées quant à la
sensibilité des termes {Mrz, Mθz, Mzz, Mγγ} face au niveau de déformation (croissance plus
marquée en valeurs absolues) ou quant aux valeurs du coefficient d’amortissement plus
élevées pour un même niveau de déformation. Le mélange M15 apparaît ainsi comme un
matériau légèrement plus dissipatif que le sable sec mais dont le comportement en petites
déformations (<1 à 2.10-5) demeure qualitativement similaire à celui d’un sable sec, à savoir
« quasi-élastique » linéaire (avec le niveau de déformation).

150
Partie 3 : Campagnes expérimentales 3.5 Conclusion

3.5 Conclusion

Les campagnes expérimentales réalisées au cours de cette étude portent sur les sables
secs d’Hostun et de Toyoura, ainsi que sur des mélanges sable/argile peu saturés désignés par
M15 et M30 (respectivement 15% et 30% d’argile en masse sèche). Ces quatre matériaux sont
présentés dans le premier paragraphe. Une première série d’essais triaxiaux (consolidés
drainés) réalisés sur les mélanges M15 et M30 a permis de conclure à une sensibilité quasi-
nulle du comportement de ces matériaux face à la vitesse de déformation imposée. Une
rigidification du comportement a été observée sous l’effet de l’évolution (décroissante) de la
teneur en eau (résultant d’une durée élevée des essais à très faible vitesse de déformation), et a
pu être estimée au travers d’une augmentation de l’ordre de 10% du déviateur de contrainte.
Les caractéristiques à la rupture ont pu mettre en évidence l’influence de la non saturation
traduite par des cohésions apparentes de l’ordre de 15 à 25 kPa respectivement pour le
mélange M15 et le mélange M30. Les angles de frottement interne (respectivement de 30,5°
et 25,2°) restent inférieurs à celui du sable lâche (de 33,5°) et se rapprochent de celui de
l’argile (de 23,5°) pour le mélange M30.

Le deuxième paragraphe dresse le bilan et rappelle les objectifs des essais réalisés au
moyen de l’appareil « T4C StaDy » sur les matériaux cités précédemment. Les essais sur le
sable d’Hostun, sur le sable de Toyoura et sur les mélanges sable/argile ont pour but d’étudier
et de préciser le comportement de ces matériaux en petites déformations ainsi que leur
comportement visqueux. Des exemples d’essai sur chacun des matériaux testés sont présentés
dans le troisième paragraphe.

Ainsi, deux essais de compression sur le sable d’Hostun (avec un indice des vides
initial et une pression de confinement proches) sont exposés et comparés. L’examen du
comportement en petites et moyennes déformations a permis de souligner une meilleure
évaluation de la distorsion de l’échantillon et à fortiori du module de cisaillement, nettement
plus en accord avec les valeurs « dynamiques » (obtenues à partir d’essais de propagation
d’ondes). Le comportement en petites déformations a pu être caractérisé comme « quasi-
élastique » linéaire avec le niveau ou l’amplitude de déformation (pour des valeurs inférieures
à 1 ou 2.10-5). La quasi-élasticité reste non linéaire avec l’état de contrainte.

Un essai de torsion à partir d’un état anisotrope (de type « torsion à K0 ») est présenté
sur un échantillon lâche de sable de Toyoura. L’influence de la rotation des axes principaux
de contrainte a pu être mise en évidence sur le comportement en petites déformations, qui
s’avère, identiquement au sable d’Hostun, « quasi-élastique » linéaire. L’influence de l’état de
contrainte et de son histoire a pu être notée aussi bien sur le comportement en petites
déformation que sur le comportement visqueux.

Enfin, un dernier essai de compression sur le mélange sable/argile M15 est exposé à
titre d’exemple. Le comportement en petites déformations et le comportement visqueux se
révèlent qualitativement similaires à ceux d’un sable sec. Une sensibilité plus forte du
comportement en petites déformations est cependant notée avec l’amplitude de déformation
ainsi qu’un caractère visqueux plus prononcé, se traduisant par une évolution plus importante
des déformations sous les phases de fluage.

151
4
Analyse des résultats expérimentaux

4.1 Comportement quasi-élastique linéaire en petites déformations

4.1.1 Existence d’un tenseur limite


4.1.2 Propriétés du tenseur limite
4.1.3 Analyse des essais dynamiques
4.1.4 Coefficient de dissipation
4.1.5 Conclusion

4.2 Facteurs influençant le comportement en petites déformations

4.2.1 Introduction
4.2.2 Facteurs influençant les modules de déformation (maximaux)
4.2.3 Facteurs influençant les coefficients de Poisson
4.2.4 Facteurs influençant la taille du domaine (quasi)linéaire
4.2.5 Conclusion

4.3 Comportement dépendant du temps

4.3.1 Définition
4.3.2 Observation sur différents géomatériaux
4.3.3 Analyse des fluages sur sables secs et mélanges sable/argile
4.3.4 Conclusion

4.4 Conclusion

153
154
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux

Introduction

Les investigations cycliques systématiques réalisées, au cours de cette étude, après


l’application de période de fluage permettent d’obtenir des nombreuses informations sur le
comportement en petites déformations des matériaux testés. Une illustration des résultats de
quelques exemples d’essais « typiques » de compression ou de torsion a pu être présentée
dans la partie précédente (§3.3.1, §3.3.2 et §3.4.2).

Le comportement en petites déformations est ainsi caractérisé dans un premier temps à


travers la synthèse des résultats de l’ensemble des essais. Le caractère quasi-élastique linéaire
de ce comportement est évalué à partir de l’existence et de l’étude des propriétés du tenseur
rhéologique, du coefficient d’amortissement et de l’analyse des essais dynamiques
(propagation d’ondes).

Une revue des facteurs susceptibles d’influencer le comportement en petites


déformation est ensuite proposée et discutée à la lumière des résultats présentés.

Dans un dernier temps est détaillé le comportement dépendant du temps des


géomatériaux. Puis celui des matériaux testés dans cette étude est plus particulièrement
analysé au travers des périodes de fluage appliquées systématiquement au cours des essais.

155
156
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

4.1 Comportement quasi-élastique linéaire en petites


déformations

Les différentes sollicitations cycliques appliquées (de compression, de torsion, cf.


§2.2.3, §3.3.1.2) permettent de déterminer huit termes du tenseur rhéologique équivalent
{Mrzeq ; Mθzeq ; Mzzeq ; Mγzeq ; Mrγeq ; Mθγeq ; Mzγeq ; Mγγeq} :

⎡ M rreq M reqθ M rzeq M reqγ ⎤


⎢ eq ⎥
M M θθeq M θeqz M θeqγ ⎥
= ⎢ θeqr
eq
M
⎢ M zr M zeqθ M zzeq M zeqγ ⎥ (4.1)
⎢ eq ⎥
⎢⎣ M γ r M γθeq M γeqz M γγeq ⎥⎦

eq
L’étude des propriétés du tenseur M à l’aide de l’appareil « T4C StaDy » n’est
accessible qu’à travers l’étude de ces huit termes. Dans la suite, les différentes propriétés
tirées de l’examen de ces huit termes sont donc supposées généralisées à l’ensemble du
tenseur. Sont examinés, pour les différents matériaux testés : l’existence d’un tenseur limite
pour des amplitudes de déformations de l’ordre de 10-5, l’indépendance de ce tenseur vis-à-vis
de la direction de l’incrément de contrainte, sa symétrie, les valeurs de ses termes pour des
états de contrainte avec ou sans rotation des axes principaux de contrainte, les valeurs du
coefficient d’amortissement cyclique (particulièrement celles mises en jeu pour des
amplitudes de déformations de l’ordre de 10-5) et enfin, la corrélation entre modules de
déformation « quasi-statiques et dynamiques » à partir de l’analyse des essais de propagation
d’ondes.

4.1.1 Existence d’un tenseur limite

Les résultats des premiers essais décrits précédemment (§3.3.1.2, §3.3.2.2, §3.4.2.2)
montrent qu’il semble possible de déterminer, pour chacun des matériaux (sable d’Hostun, de
Toyoura, mélange M15), un tenseur limite pour des amplitudes de déformations inférieures à
1 ou 2.10-5. Les figures 4.1, 4.2 et 4.3 présentent, pour l’ensemble des essais réalisés
respectivement sur, les mélanges sable/argile M15/M30, le sable d’Hostun, et le sable de
Toyoura, l’évolution des huit termes du tenseur équivalent normalisés par leur valeur
déterminée pour des amplitudes inférieures à 10-5. Seuls quatre termes du tenseur (termes
{Mrzeq ; Mθzeq ; Mzzeq ; Mγγeq}) sont analysés dans le cas des essais de compression car les
quatre autres termes {Mrγeq ; Mθγeq ; Mγzeq ; Mzγeq} témoignent en effet de valeurs très faibles,
proches de 0 GPa-1 (comme dans le cas des essais présentés précédemment, cf. §3.3.1.2,
§3.4.2.2, ce qui en accord avec un comportement de type isotrope transverse). Ces termes sont
analysés plus en détail dans la suite. En revanche, dès lors qu’une sollicitation de torsion est
appliquée, (exemple des essais de type « torsion à K0 » sur le sable de Toyoura, cf. §3.3.2.2),
ces mêmes termes montrent des valeurs plus importantes et des évolutions bien plus marquées
avec l’amplitude de déformation et avec l’état de contrainte (cf. §3.3.2.2 et § suivants). Les
figures 4.2 et 4.3 présentent donc l’évolution de ces termes uniquement pour les essais de type
« torsion à K0 ».

157
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

L’examen des figures 4.1, 4.2 et 4.3 montrent qu’une valeur limite peut être dégagée
pour chacun des termes (non nuls) du tenseur rhéologique, quelque soit le type d’essai et le
matériau considéré. Dans le cas des sables secs, des essais de compression et de type torsion à
K0 ont été réalisés, c’est-à-dire des essais sans ou avec rotation des axes principaux de
contrainte. Ceci ne semble pas avoir d’influence sur l’évolution des termes communs du
tenseur avec l’amplitude de déformation (termes {Mrzeq ; Mθzeq ; Mzzeq ; Mγγeq}). Les deux
classes de géomatériaux testés (sables secs, mélanges sable/argile) semblent se distinguer sur
l’amplitude de déformation au dessous de laquelle chacun des termes peut être considéré
comme constant, égal à sa valeur limite, et sur l’évolution des termes au delà de cette limite.

Pour les sables d’Hostun et de Toyoura, une amplitude de déformation de 2.10-5 peut
être raisonnablement avancée au dessous de laquelle le tenseur rhéologique équivalent
eq
M est égal à un tenseur limite M e . Dans le cas des mélanges sable/argile, cette amplitude
apparaît légèrement plus faible, entre 1 et 2.10-5. Pour des amplitudes de déformation
supérieures à cette valeur, le comportement des mélanges sable/argile présentent un caractère
non linéaire plus prononcé que celui des sables secs : à amplitude de déformation équivalente,
les termes affichent une augmentation plus marquée.

e
Dans la suite, les propriétés du tenseur limite M sont plus précisément étudiés.

eq eq lim M15, Essais de compression (C60.99_M15, eq eq lim M15, Essais de compression (C60.99_M15,
Mrz /(Mrz ) C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15) Mzz /(Mzz ) C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15)
2,0
M30, Essais de compression 2,0 M30, Essais de compression
(C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30) (C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30,
M15&M30 M15&M30
Exponential Fit C60.99_M30,C65.99_M30)
Exponential Fit

1,5 1,5
eq lim
(Mrz ) eq lim
(Mzz )

1,0 1,0

1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

eq eq lim M15, Essais de compression (C60.99_M15, eq eq lim M15, Essais de compression (C60.99_M15,
Mθz /(Mθz ) C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15) Mγγ /(Mγγ ) C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15)
2,0 M30, Essais de compression 2,0 M30, Essais de compression
M15&M30 (C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30) (C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30,
Exponential Fit M15&M30 C60.99_M30,C65.99_M30)
Exponential Fit

1,5 1,5
eq lim
eq lim (Mγγ )
(Mθz )

1,0 1,0

1 10 100 1 10 100
SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) SA -6
Distorsion, γ (10 )

Figure 4.1 : Evolution de quatre termes du tenseur rhéologique normés par leur valeur limite
(déterminée pour des amplitudes de déformation inférieures à 10-5 ) pour l’ensemble des essais
réalisés sur les mélanges M15&M30 (23 points d’investigation)

158
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

2,0 2,0
eq eq lim Essais de compression (C50.81_H,C55.71_H, eq eq lim
Mrz /(Mrz ) )
C80.63_H,C50.64_H) Mrγ /(Mrγ ) Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H)
Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H) Exponential Fit

Hostun Exponential Fit Hostun

1,5 1,5

1,0 1,0

eq lim
(Mrγ )
eq lim
(Mrz )
0,5 0,5
1 10 100 1 10 100 1000
SA -6
SA
Déformation axiale, εz (10 )
-6
Distorsion, γ (10 )

2,0
eq eq lim Essais de compression (C50.81_H,C55.71_H, eq eq lim
Mθz /(Mθz ) C80.63_H,C50.64_H) Mθγ /(Mθγ ) Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H)
Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H) Exponential Fit
2,0

Hostun Exponential Fit Hostun

1,5

1,5
eq lim
(Mθz )
1,0

1,0 eq lim
(Mθγ )

0,5
1 10 100 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
2,0 2,0
eq eq lim eq eq lim
Mzz /(Mzz ) Essais de compression (C50.81_H,C55.71_H, Mzγ /(Mzγ ) Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H)
C80.63_H,C50.64_H,C75.65_H) Exponential Fit
Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H)
Hostun Exponential Fit Hostun

1,5 1,5

1,0 1,0

eq lim
(Mzz ) eq lim
(Mzγ )

0,5 0,5
1 10 100 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
0
eq eq lim Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H) eq eq lim Essais de compression (C50.81_H,C55.71_H,
Mγz /(Mγz ) Mγγ /(Mγγ ) C80.63_H,C50.64_H,C75.65_H)
Exponential Fit
2,0 Essais K0 (K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H)
Hostun Hostun Exponential Fit

1,5
eq lim
(Mγγ )

1,0

eq lim
(Mγz )
5
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
SA
Déformation axiale, εz (10 )
-6
Distorsion, γ (10 )

Figure 4.2 : Evolution des huit termes du tenseur rhéologique normés par leur valeur limite
(déterminée pour des amplitudes de déformation inférieures à 10-5 ) pour l’ensemble des essais
réalisés sur le sable d’Hostun (51 points d’investigation)

159
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

2,0 2,0
eq eq lim eq eq lim
Mrz /(Mrz ) Essais de compression Mrγ /(Mrγ ) Essais K0
(C80.90_T,C75.65_T,C65.91_T)
(K80.69_T,K80.90_T)
Toyoura Essais K0 Toyoura Exponential Fit
(K80.69_T,K80.90_T)
Exponential Fit
1,5 1,5

1,0 1,0

eq lim
(Mrz ) eq lim
(Mrγ )

0,5 0,5
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
2,0 2,0
eq eq lim Essais de compression eq eq lim
Mθz /(Mθz ) (C80.90_T,C75.65_T,C65.91_T)
Mθγ /(Mθγ ) Essais K0
Essais K0 (K80.69_T,K80.90_T)
Toyoura (K80.69_T,K80.90_T) Toyoura Exponential Fit
Exponential Fit
1,5 1,5

1,0 1,0

eq lim eq lim
(Mθz ) (Mθγ )

0,5 0,5
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
2,0 2,0
eq eq lim Essais de compression eq eq lim Essais K0
Mzz /(Mzz ) (C80.90_T,C75.65_T,C65.91_T Mzγ /(Mzγ ) (K80.69_T,K80.90_T,K77.88_T)
C77.88_T,C80.63_T,C80.64_T,C72.63_T) Exponential Fit
Toyoura Essais K0 Toyoura
(K80.69_T,K80.90_T,K77.88_T)
1,5
Exponential Fit 1,5

1,0 1,0

eq lim eq lim
(Mzz ) (Mzγ )

0,5 0,5
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )
2,0 2,0
eq eq lim Essais K0 eq eq lim Essais de compression
Mγz /(Mγz ) (K80.69_T,K80.90_T,K77.88_T)
Mγγ /(Mγγ ) (C80.90_T,C75.65_T,C65.91_T
Exponential Fit C77.88_T,C80.63_T,C80.64_T,C72.63_T)
Toyoura Toyoura Essais K0
(K80.69_T,K80.90_T,K77.88_T)
Exponential Fit
1,5 1,5

1,0 1,0

eq lim eq lim
(Mγz ) (Mγγ )

0,5 0,5
1 10 100 1 10 100
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 4.3 : Evolution des huit termes du tenseur rhéologique normés par leur valeur limite
(déterminée pour des amplitudes de déformation inférieures à 10-5 ) pour l’ensemble des essais
réalisés sur le sable de Toyoura (65 points d’investigation)

160
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

4.1.2 Propriétés du tenseur limite

4.1.2.1 Indépendance vis-à-vis de la direction de l’incrément de contrainte

L’indépendance des termes du tenseur limite par rapport à la direction de l’incrément


de contrainte peut être vérifié expérimentalement au moyen des cycles bi-axiaux réalisées
systématiquement lors des investigations cycliques (cf. §2.2.3.4 et exemples §3.3.2.4 et
3.4.2.4). Les figures 4.4, 4.5 et 4.6 dressent la comparaison entre les déformations mesurées et
calculées pour les essais respectifs sur le sable d’Hostun, le sable de Toyoura, et sur les
mélanges M15/M30.

30
Hostun
Amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )

1
-6

Sollicitations cycliques biaxiales


sa

+
20
sa sa (K50.72_H,K50.65_H,
εz γ
K75.65_H)
sa sa
εr εθ Essais K0

10 Essais de compression
(C50.81_H, C80.63_H,
C55.71_H, C50.64_H,
C75.65_H)
sa sa
εz γ
sa sa
εr εθ
0
0 10 20 30
sa -6
Amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )
Figure 4.4 : Comparaison des déformations mesurées et calculées pour les sollicitations bi-axiales
réalisées sur l’ensemble des essais sur le sable d’Hostun (51 points d’investigation)

30
Toyoura
Amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )

1
-6

Sollicitations cycliques biaxiales


sa

+
20 sa sa
εz γ (K80.69_T,K80.90_T,
sa sa K77.88_T)
εr εθ Essais K0

Essais de compression
10 sa sa
(C77.88_T,C65.91_T, εz γ
C80.90_T,C72.63_T, sa sa
εr εθ
C80.63_T,C80.64_T,
C75.65_T)

0
0 10 20 30
sa -6
Amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )

Figure 4.5 : Comparaison des déformations mesurées et calculées pour les sollicitations bi-axiales
réalisées sur l’ensemble des essais sur le sable de Toyoura (65 points d’investigation)

161
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

Dans le cas des sables secs d’Hostun et de Toyoura, une bonne corrélation est obtenue
pour des amplitudes de déformation jusqu’à 2.10-5, correspondant au domaine dans lequel le
tenseur limite peut être défini. De même, dans le cas des mélanges sable/argile, les défor-
mations mesurées s’apparentent aux déformations calculées pour des valeurs inférieures à
environ 1,5.10-5. Au delà, les déformations calculées s’avèrent supérieures aux déformations
mesurées. Ceci amène à la conclusion que le tenseur limite, pour les deux classes de
matériaux testés, est indépendant de la direction des sollicitations cycliques, c’est-à-dire de la
direction de l’incrément de contrainte, dans la limite, bien sûr, des directions qui peuvent être
appliquées par l’appareil « T4C StaDy ».

30
Mélanges M15&M30
Amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )

1
-6

Sollicitations cycliques biaxiales


sa

+
20 sa sa
εz γ (C60.99_M15,C62.98_M15,
sa sa C65.99_M15,C70.99_M15)
εr εθ Essais M15

10
sa sa
Essais M30 εz γ
(C65.99_M30,C60.99_M30, sa sa
C55.98_M30,C60.97_M30, εr εθ
C62.99_M30)

0
0 10 20 30
sa -6
Amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )

Figure 4.6 : Comparaison des déformations mesurées et calculées pour les sollicitations bi-axiales
réalisées sur les mélanges sable/argile M15&M30 (23 points d’investigation)

4.1.2.2 Symétrie

Pour modéliser le comportement en petites déformations, une hypothèse souvent


admise est la symétrie du tenseur Me. Cette symétrie peut être vérifiée expérimentalement à
travers la comparaison des termes {Mγzeq ; Mzγeq} du tenseur Meq (exemple essai K80.90_T
§3.3.2.2), donnant à fortiori celle des termes limites {Mγze ; Mzγe} du tenseur Me. Dans le cas
de notre étude, cette comparaison ne peut être dressée que pour les essais de type torsion à K0
réalisés sur le sable d’Hostun et de Toyoura, pour lesquels les valeurs des termes {Mγzeq ;
Mzγeq} cessent d’être négligeables.

La figure 4.7 présente les valeurs des termes {Mγzeq ; Mzγeq} aux différents points
d’investigation des essais de type torsion à K0 réalisés respectivement sur le sable de Toyoura
et sur le sable d’Hostun. De manière générale, ces deux termes apparaissent proches, autour
d’un écart moyen de 8 à 9%, en dépit de la mesure probablement surestimée de la distorsion
dans le cas des essais sur le sable d’Hostun. Ces résultats permettent, dans le cas des sables
secs testés dans cette étude, de supposer raisonnablement la symétrie du tenseur limite.

162
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

4 2
Toyoura R²=0,7702 Hostun R²=0,7248

Essais K80.90_T,K77.88_T,K80.69_T 1,09 Essais K75.65, K50.65_H,K50,72_H


⎡Meq
rr Meq

eq
M
rz M ⎤eq

⎡Mrreq Mreqθ Mrzeq Mreqγ ⎤ 0,92
⎢ eq eq eq eq ⎥ ⎢ eq ⎥
⎢Mθr Mθθ M θz Mθγ ⎥ ⎢Mθ r Mθθeq Mθeqz Mθγeq ⎥
⎢Meq
Mzeqθ M
eq
Mzeγq ⎥ ⎢Mzreq Mzeqθ Mzzeq Mzeγq ⎥
⎢ ⎥ ⎢ eq ⎥
zr zz
eq
⎣⎢M
γr Mγθeq M
eq
γz Mγγeq ⎦⎥ ⎣⎢Mγ r Mγθeq Mγeqz Mγγeq ⎦⎥

0
Mzγ (GPa )

Mzγ (GPa )
-1

-1
0
K50.65_H
eq

eq
-2
⎡Mrreq Mreqθ Mrzeq Mreqγ ⎤ ⎡Mrreq Mreqθ Mrzeq Mreqγ ⎤
⎢ eq ⎥ ⎢ eq ⎥
⎢Mθ r Mθθeq Mθeqz Mθγeq ⎥ ⎢Mθ r Mθθeq Mθeqz Mθγeq ⎥

a. ⎢Mzreq
⎢ eq
⎣⎢Mγ r
Mzeqθ Mzzeq Mzeqγ ⎥
eq eq eq ⎥
Mγθ Mγ z Mγγ ⎦⎥
b. ⎢Mzreq
⎢ eq
⎣⎢Mγ r
Mzeqθ Mzzeq Mzeqγ ⎥
eq eq eq ⎥
Mγθ Mγ z Mγγ ⎦⎥

-4
-4 eq 0 -1 4 -4 -2 eq -1 0 2
Mγz (GPa ) Mγz (GPa )

Figure 4.7 : Comparaison des termes {Mγzeq ; Mzγeq} au cours d’essais de type torsion à K0 réalisés
a. sur le sable de Toyoura et b. sur le sable d’Hostun (53 points d’investigation)

4.1.2.3 Termes du tenseur en l’absence de rotation d’axes principaux

Sont examinés dans ce paragraphe les valeurs des termes du tenseur à des états de
contrainte sans rotation des axes principaux, c’est-à-dire aux différents points d’investigation
des essais de type « compression ». Une modélisation isotrope transverse (ou orthotrope de
révolution, cf. §1.2.1.2) est souvent utilisée afin de décrire le comportement des sols en petites
déformations pour ces états de contrainte. L’hypothèse d’isotropie transverse implique alors la
nullité des termes {Mrγeq ; Mθγeq ; Mγzeq ; Mzγeq} et l’égalité des termes {Mrzeq ; Mθzeq}. L’étude
de ces termes peut permettre ainsi, de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse de
comportement.

Dans un premier temps, il s’agit de vérifier la nullité des termes {Mrγeq ; Mθγeq ; Mγzeq ;
Mzγeq}. Pour cela, ces termes sont comparés aux termes {Mzzeq ; Mγγeq} choisis comme
référence. Sur les figures 4.8 et 4.9, sont ainsi successivement reportées les évolutions des
rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq ; Mγzeq/Mzzeq ; Mzγeq/Mγγeq} pour les essais de compression
réalisés sur les sables d’Hostun/de Toyoura et les mélanges sable/argile. Ces rapports évoluent
très peu avec l’amplitude de déformation et présentent des valeurs faibles, comprises entre –
0,1 et 0,1 pour l’immense majorité des essais réalisés. Un seul essai se distingue pour le
rapport Mγzeq/Mzzeq avec une valeur d’environ 0,6 : il s’agit de l’essai C72.63_T réalisé sur le
sable de Toyoura. Pour cet essai (cf. annexe C), il est noté des valeurs très faibles du module
de cisaillement en petites déformations, de l’ordre de 40 MPa. A titre de comparaison,
l’essai C80.63_T fournit des valeurs de l’ordre de 110 MPa. A amplitude de contrainte
équivalente, des amplitudes de distorsion nettement plus importantes sont donc relevées pour
l’essai C72.63_T. Ces amplitudes se retrouvent sur le terme Mγzeq (donc sur le rapport
Mγzeq/Mzzeq) puisque ce terme traduit l’amplitude de la distorsion au cours d’un cycle de
compression axiale. Une irrégularité au niveau de la confection de l’échantillon est
certainement à l’origine de ces fortes amplitudes de déformations bien que, par ailleurs, les
autres termes du tenseur, notamment le terme Mzzeq, autrement dit, le module d’Young
témoigne de valeurs tout à fait cohérentes avec les autres essais.

163
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

0,4 0,4
eq eq eq eq
Mrγ /Mγγ Essais
EssaisC50.81_H,C80.63_H,C55.71_H
C50.81_H,C50.64_H,C80.63_H, Mγz /Mzz Essais C50.81_H,C50.64_H,C80.63_H,
C55.71_H C55.71_H, C75.65_H
Hostun
Hostun

0,0 0,0

-0,4 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
Distorsion, γ (10 ) SA
Déformation axiale, εz (10 )
-6

0,4 0,4
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais C50.81_H,C50.64_H,C80.63_H, Mzγ /Mγγ Essais C50.81_H,C50.64_H,C80.63_H,
C55.71_H C55.71_H, C75.65_H
Hostun Hostun

0,0 0,0

-0,4 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Distorsion, γ (10 )
0,4
eq eq eq eq Essais C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T
Mrγ /Mγγ Essais C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T Mγz /Mzz C77.88_T,C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T
Toyoura Toyoura
0,8

C72.63_T

0,0

0,0

-0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
SA -6
Distorsion, γ (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

0,4 0,4
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T Mzγ /Mγγ Essais C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T
C77.88_T,C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T
Toyoura Toyoura

0,0 0,0

-0,4 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
Distorsion, γ (10 ) SA
Distorsion, γ (10 )
-6

Figure 4.8 : Evolutions des rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq ; Mγzeq/Mzzeq ; Mzγeq/Mγγeq} avec
l’amplitude de déformation aux différents points d’investigation des essais de compression sur les
sables d’Hostun et de Toyoura (63 points d’investigation)

164
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

0,4 0,2
eq eq eq eq
Mrγ /Mγγ Essais C60.99_M15,C62,98_M15,
C65.99_M15,C70.99_M15
Mγz /Mzz Essais C60.99_M15,C62,98_M15,
C65.99_M15,C70.99_M15
M15 M15

0,0 0,0

-0,4 -0,2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Déformation axiale, εz (10 )
0,2 0,2
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais C60.99_M15,C62,98_M15, Mzγ /Mγγ Essais C60.99_M15,C62,98_M15,
C65.99_M15,C70.99_M15 C65.99_M15,C70.99_M15
M15 M15

0,0 0,0

0,2 -0,2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Distorsion, γ (10 )
0,4 0,2
eq eq eq eq
Mrγ /Mγγ Essais C55.98_M30,C60,97_M30,
C62.99_M30
Mγz /Mzz Essais C55.98_M30,C60,97_M30,
C62.99_M30, C65.99_M30, C60.99_M30
M30 M30

0,0 0,0

-0,4 -0,2
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Déformation axiale, εz (10 )
0,2 0,4
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais C55.98_M30,C60,97_M30, Mzγ /Mγγ Essais C55.98_M30,C60,97_M30,
C62.99_M30 C62.99_M30, C65.99_M30, C60.99_M30
M30 M30

0,0 0,0

-0,2 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
Distorsion, γ (10 ) SA -6
Distorsion, γ (10 )

Figure 4.9 : Evolutions des rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq ; Mγzeq/Mzzeq ; Mzγeq/Mγγeq} avec
l’amplitude de déformation aux différents points d’investigation des essais de compression sur les
mélange sable/argile M15/M30 (23 points d’investigation)

165
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

Dans un second temps, il convient de vérifier l’égalité des termes {Mrzeq ; Mθzeq} ou
indifféremment celle des coefficients de Poisson {νrz, νθz} qui découlent directement de ces
termes (cf. exemples présentés précédemment au §3.3.1 et §3.4.2). Sur la figure 4.10 est
reportée la comparaison des deux coefficients de Poisson {νrz, νθz} déterminés aux points
d’investigation des essais de compression réalisés sur les différents matériaux testés.

Hostun M15
a. c.
Essais Essais
C50.81_H,C55.71_H,
1,60
C60.99_M15,C62.98_M15
C80.63_H 2,10 0,4
C65.99_M15,C70.99_M15
0,6
0,98
eq
νrz=-Mrz /Mzz

eq
νrz=-Mrz /Mzz
eq

eq
0,90

0,3
0,2

C50.81_H C60.99_M15
C55.71_H C62.98_M15
C80.63_H C65.99_M15
C70.99_M15
0,0 0,0
0,0 0,3 0,6 0,0 0,2 0,4
eq eq eq eq
νθz=-Mθz /Mzz νθz=-Mθz /Mzz

Toyoura M30
Essais b. d.
1,69 Essais
C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T 1,22 1,65
C55.98_M30,C60.97_M30,
0,4 0,4
C62.99_M30
1,11
1,02
eq
νrz=-Mrz /Mzz
eq
νrz=-Mrz /Mzz

eq
eq

0,2 0,2

C65.91_T C55.98_M30
C80.90_T C60.97_M30
C75.65_T C62.99_M30

0,0 0,0
0,0 0,2 eq eq 0,4 0,0 0,2 eq eq 0,4
νθz=-Mθz /Mzz νθz=-Mθz /Mzz

Figure 4.10 : Comparaison des coefficients de Poisson {νrz, νθz} déterminés aux points d’investigation
des essais de compression réalisés sur a. le sable d’Hostun(13 points d’investigation), b. le sable de
Toyoura(17 points), c. le mélange sable/argile M15(11 points), d. le mélange sable/argile M30 (8
points)

Quelque soit le matériau, les résultats apparaissent relativement dispersés : les


coefficients de Poisson {νrz, νθz} sont dans un rapport variant environ entre 1 et 2 pour le
sable d’Hostun, et entre 1 et 1,7 pour le sable de Toyoura ou les mélanges sable/argile. Cette
dispersion résulte de la forte incertitude sur la détermination du coefficient νrz (cf. annexe A),
illustrée par son importante gamme de variation par rapport au coefficient νθz (parti-
culièrement visible sur les essais C80.63_H, C62.98_M15 ou C62.99_M30). Un certain
nombre d’essais sur chacun des matériaux (essai C55.71_H, C65.91_T, C65.99_M15,
C60.97_M30) affiche, d’un autre côté, des rapports proches de l’unité. Il est ainsi difficile de
conclure sur l’égalité des coefficients de Poisson {νrz, νθz} et par là même, de confirmer ou
d’infirmer avec certitude l’hypothèse d’un comportement isotrope transverse. Toutefois, la

166
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

nullité des termes {Mrγeq ; Mθγeq ; Mγzeq ; Mzγeq} (acquise sur l’ensemble des essais à ±10%)
justifie en partie cette hypothèse.

4.1.2.4 Termes du tenseur sous une rotation continue des axes principaux

Suivant le même principe que celui adopté au paragraphe précédent, il s’avère


intéressant de noter l’évolution des rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq ; Mγzeq/Mzzeq ;
Mzγeq/Mγγeq} cette fois-ci pour les essais de type torsion à K0, caractérisés par une rotation
continue des axes principaux. La figure 4.11 présente leur évolution aux différents points
d’investigation des essais réalisés sur les sables d’Hostun et de Toyoura. Cette figure est ainsi
à comparer avec la figure 4.8 présentant les mêmes rapports mais pour les essais de type
compression.

L’influence de la rotation des axes principaux est manifeste sur les rapports
{Mγzeq/Mzzeq ; Mzγeq/Mγγeq} qui sont compris entre des valeurs de –0,4 et 0,4 (figure 4.11), soit
4 à 5 fois supérieures à celles de la figure 4.8. Cette influence est moins évidente sur les
rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq} qui présentent des valeurs légèrement supérieures (entre –
0,2 et 0,2) à celles obtenues dans le cas des essais de compression. Toutefois, la gamme de
variation est bien plus largement couverte dans le cas des essais de type torsion à K0 que dans
le cas des essais de compression, ce qui témoigne d’une sensibilité plus forte avec l’état de
contrainte. Autrement dit, les différences entre les valeurs prises par les termes {Mrγeq; Mθγeq}
aux différents points d’investigation sont nettement plus marquées dans le cas d’essais de type
torsion à K0 que dans le cas des essais de type compression (exemples essai C80.63_T
§3.3.1.2, figure 3.33 et essai K80.90_T §3.3.2.2, figure 3.45).

Ceci justifie la distinction réalisée dans les paragraphes précédents entre ces deux
types d’essais sur les termes {Mrγeq ; Mθγeq ; Mγzeq ; Mzγeq} et souligne l’influence de la rotation
des axes principaux de contrainte sur ces termes du tenseur. A fortiori, cette influence se doit
d’être prise en compte dans une modélisation pertinente du tenseur limite M e .

4.1.3 Analyse des essais dynamiques

L’analyse des essais dynamiques de propagation d’ondes permet de dresser une


comparaison entre les modules d’Young et de cisaillement « quasi-statiques » d’une part
(correspondant à l’inverse des termes {Mzze ; 2Mγγe} du tenseur limite), et les modules
d’Young et de cisaillement « dynamiques » d’autre part.

La figure 4.12 reporte, d’un côté, les valeurs du module d’Young « dynamique » en
fonction de celles du module d’Young « quasi-statique » (figure 4.12 a.) et d’un autre côté, les
valeurs du module de cisaillement « dynamique » en fonction du module de cisaillement
« quasi-statique » (figure 4.12 b.) au cours des différents essais réalisés respectivement sur
le sable d’Hostun, le sable de Toyoura et le mélange M15. L’hypothèse d’un milieu semi-
infini élastique isotrope est adoptée pour l’ensemble des essais. De plus, en ce qui concerne
les sables d’Hostun et de Toyoura, une distinction est réalisée entre les essais de type
compression et les essais de type torsion à K0.

167
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

0,3 0,6
eq eq eq eq
Mrγ /Mγγ Essais K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H Mγz /Mzz Essais K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H

Hostun Hostun

0,0 0,0

-0,3 -0,6
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
SA -6
Distorsion, γ (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

0,4 0,4
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H Mzγ /Mγγ Essais K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H

Hostun Hostun

0,0 0,0

-0,4 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Distorsion, γ (10 )
0,3 0,6
eq eq eq eq
Mrγ /Mγγ Essais K80.90_T,K80.69_T Mγz /Mzz Essais K80.90_T,K80.69_T, K77.88_T

Toyoura Toyoura

0,0
0,0

-0,6

-0,3
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6
SA -6
Distorsion, γ (10 ) Déformation axiale, εz (10 )

0,4 0,4
eq eq eq eq
Mθγ /Mγγ Essais K80.90_T,K80.69_T Mzγ /Mγγ Essais K80.90_T,K80.69_T,K77.88_T

Toyoura Toyoura

0,0 0,0

-0,4 -0,4
1 10 100 1000 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Distorsion, γ (10 ) Distorsion, γ (10 )

Figure 4.11 : Evolutions des rapports {Mrγeq/Mγγeq ; Mθγeq/Mγγeq ; Mγzeq/Mzzeq ; Mzγeq/Mγγeq} avec
l’amplitude de déformation aux différents points d’investigation des essais de type torsion à K0 sur les
sables d’Hostun et de Toyoura (53 points d’investigation)

168
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

Si les sables d’Hostun et de Toyoura sont ainsi considérés dans un premier temps, la
distinction entre ces deux types d’essais n’apparaît pas justifiée puisque les écarts, aussi
bien sur le module d’Young que sur le module de cisaillement sont comparables entre les
deux types d’essais. La rotation continue des axes principaux de contrainte ne semble donc
pas influencer les écarts relatifs entre modules « quasi-statiques et dynamiques », si bien qu’il
paraît possible de traiter dans un même cadre, la propagation d’ondes « dans les axes
principaux de contrainte » et la propagation « hors axes principaux ». Autrement dit, il
paraît possible d’étudier les mesures des ondes qui se propagent « hors axes » à partir
d’interprétations simples réalisées pour des ondes planes se propageant « dans les axes »
(telles qu’au §1.2.2).

600
Ezdyn
Hostun & Toyoura & M15
Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H,C80.63_H,C50.64_H, 1
K50.72_H,K75.65_H,K50.65_H,C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,K77.88_T,K80.69_T,
Module d'Young dynamique E (MPa)

K80.90_T,C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15 0,88
Hypothèse élastique isotrope
dyn

Hostun
Essais de compression
Essais K0
300

Toyoura Ezqs

Essais de compression SA
2q
Essais K0
M15
Essais de compression 2εz
SA -5
≤ 4.10
0
0 300 600
qs
(a) Module d'Young quasi-statique Ez (MPa)

Gθzdyn=ρVs² Hostun & Toyoura & M15


Module de cisaillement dynamique G (MPa)

Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H,C80.63_H,C50.64_H,
K50.72_H,K75.65_H,K50.65_H,C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,K77.88_T,K80.69_T, 1,05
dyn

200 K80.90_T,C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15

Essais C50.81_H, 80.63_H, 1,35


C50.64_H et Essais K0

Hostun
100 Essais de compression
Essais K0

Toyoura Gθzqs

Essais de compression SA

Essais K0
M15
SA -5
Essais de compression 2γ ≤ 4.10

0
0 100 200
qs
Module de cisaillement quasi-statique Gθz (MPa)
(b)
Figure 4.12 : Comparaison des modules d’Young (a.) et de cisaillement (b.) « quasi-statiques et
dynamiques » déterminés sur l’ensemble des essais réalisés sur le sable d’Hostun, le sable de Toyoura
et sur le mélange M15 (127 points d’investigation)

169
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

Suivant le même principe, cette constatation a pu être généralisée dans le cas d’une rotation
soudaine, discontinue des axes principaux à partir de la comparaison entre modules « quasi-
statiques et dynamiques » au cours d’essais de type torsion par Sauzeat (2003).

En revanche, pour le sable d’Hostun, une distinction justifiée apparaît, en ce qui


concerne le module de cisaillement (figure 4.12.b.), entre les essais disposant d’une seule
paire de capteurs sans contacts pour la mesure des déplacements angulaires sur un seul côté de
l’échantillon (essais C50.81_H, C80.63_H, C50.64_H, C50.72_H, K75.65_H et K50.65_H,
cf. §3.2.2) et ceux disposant de deux paires de capteurs sur deux côtés distincts de
l’échantillon (essais C55.71_H et C75.65_H). Les écarts varient respectivement de 35% à 5%.
Ceci confirme les observations déjà faites au §3.3.1.3, à savoir que la valeur moyennée de la
distorsion sur les deux côtés de l’échantillon conduit à une bien meilleure estimation du
module (de cisaillement) « quasi-statique » vis-à-vis du module « dynamique ». Cet écart
moyen de 5% se retrouve sur l’ensemble des essais réalisés sur le sable de Toyoura ou le
mélange M15.

En ce qui concerne le module d’Young (figure 4.12.a), les écarts s’articulent autour de
12% pour l’ensemble des matériaux testés. Il est rappelé que le module d’Young
« dynamique » est déterminé à partir de la vitesse des ondes de compression et du coefficient
de Poisson dynamique lui même évalué à partir du rapport des vitesses des ondes de
compression sur celles des ondes de cisaillement (relations 4.2&4.3, cf. §1.2.2).

(1 − 2ν dyn )(1 + ν dyn ) (c p cs )² − 2


Ezdyn = ρ .c 2p . avec ν dyn = (4.2&4.3)
1 −ν dyn 2(c p cs )² − 2

où ρ est la masse volumique l’échantillon, {cp ; cs} les vitesses respectivement des ondes de
compression et de cisaillement et où le coefficient de Poisson « dynamique » est noté νdyn.

La figure 4.13 présente l’évolution, avec l’état de contrainte, du coefficient de Poisson


« dynamique » déterminé pour les essais de compression ou de torsion à K0 réalisés sur les
sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15. Plus précisément, sont reportées, dans le cas
des essais de compression, les valeurs du coefficient de Poisson normalisé (rapport νdyn/νdyn0 ,
où νdyn0 désigne la valeur du coefficient de Poisson « dynamique » à l’état de contrainte initial
isotrope) en fonction du rapport σz/σz0, (σz0 est la contrainte axiale à l’état isotrope). Dans le
cas des essais de torsion, le rapport νdyn/νdynK0 (où cette fois-ci νdynK0 désigne la valeur du
coefficient de Poisson « dynamique » à l’état initial anisotrope K0, avant application de la
torsion) est tracé en fonction du rapport de la contrainte de cisaillement sur la pression de
confinement, τ/P, représentant l’état de contrainte.

L’examen de la figure 4.13 montre que le coefficient de Poisson dynamique peut être
considéré comme relativement constant au cours des essais de torsion à K0 mais pas au cours
des essais de compression, ses valeurs augmentant sensiblement avec le niveau de la
contrainte appliquée. Toutefois, si la valeur du coefficient de Poisson dynamique est imposée,
égale à sa valeur à l’état initial isotrope, alors sous la même hypothèse de milieu élastique
isotrope, une concordance quasi-parfaite est obtenue entre modules d’Young « quasi-statiques
et dynamiques » (figure 4.14).

170
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

3 3
(vp vs )² − 2 (vp vs )² − 2
ν dyn =
Hostun & Toyoura & M15, Essais de compression ν dyn =
Hostun & Toyoura, Essais K0
2(v p vs )² − 2

(a) 2(v p vs )² − 2

(b)
dyn

dyn
Hypothèse : milieu semi-infini Hypothèse : milieu semi-infini

Coefficient de Poisson dynamique ν /νK0


Coefficient de Poisson dynamique ν /ν0

élastique isotrope élastique isotrope


dyn

dyn
2

1
dyn dyn
ν =νK0

dyn dyn
ν =ν0
1

Hostun Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H,


C80.63_H,C50.64_H 0

Toyoura Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T, Hostun Essais : K50.72_H, K50.65_H


C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,
M15 Essais : C60.99_M15,C62.98_M15, Toyoura Essais : K77.88_T,K80.69_T,K80.90_T
C65.99_M15,C70.99_M15
0 -1
1 2 3 4 5 6 7 -0,9 -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9
Etat de contrainte σz/σz0 Etat de contrainte τ/P

Figure 4.13 : Evolution du coefficient de Poisson « dynamique » en fonction de l’état de contrainte


a. pour l’ensemble des essais de compression sur les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15
(νdyn0, σz0 désignent le coefficient de Poisson et la contrainte axiale à l’état de contrainte initial
isotrope) b. pour l’ensemble des essais de torsion à K0 sur les sables d’Hostun et de Toyoura (νdynK0
désigne le coefficient de Poisson à l’état de contrainte initiale anisotrope K0=σr/σz=0,5)

Ezdyn

Hostun & Toyoura & M15


600
1
Module d'Young dynamique Ez (MPa)

Hypothèse : milieu semi-infini


dyn

élastique isotrope

dyn
dyn
Hostun ((ν =0,15)
ν00 =0,19)
Essais de compression
Essais K0
300

dyn
Toyoura (ν0 =0,185) Ezqs
Essais de compression
2qSA
Essais K0
dyn
M15 (ν0 =0,24)
Essais de compression 2εzSA ≤ 4.10-5
0
0 300 600
qs
Module d'Young quasi-statique Ez (MPa)
Figure 4.14 : Comparaison des modules d’Young « quasi-statiques et dynamiques » pour les essais
de compression et/ou de torsion à K0 sur les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15, sous une
hypothèse de milieu semi-infini élastique isotrope en imposant νdyn=νdyn0, valeur moyenne obtenue sur
l’ensemble des essais à l’état de contrainte initial isotrope (127 points d’investigation)

L’hypothèse d’un milieu semi-infini élastique isotrope fournit ainsi des résultats
d’autant plus cohérents avec les résultats « quasi-statiques » qu’elle est exploitée avec un
coefficient de Poisson constant, indépendant de l’état de contrainte et déterminé pour un état
de contrainte isotrope. Ceci demeure toutefois en contradiction avec les résultats de la figure
4.14, qui révèlent une augmentation de ce coefficient avec l’état de contrainte. En réalité, il
peut être montré que l’hypothèse élastique isotrope sous la réserve d’imposer une valeur
constante de νdyn (proche de 0,2) se rapproche d’une hypothèse élastique isotrope transverse
(Ezaoui, 2004).

171
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

En conclusion, les résultats des figures 4.12 à 4.14 suggèrent que l’hypothèse d’un
comportement élastique isotrope sous-estiment les valeurs des modules d’Young dans le cas
des essais de compression et qu’une hypothèse de comportement isotrope transverse serait
alors plus à même de traduire le comportement de l’échantillon. L’utilisation d’une hypothèse
de comportement isotrope transverse nécessite cependant 3 paramètres supplémentaires (le
module d’Young dans la direction radiale Er et les coefficients de Poisson νrr et νrz, cf.
§1.2.2.2). Cette hypothèse est ainsi exploitée en partie 5 par l’intermédiaire de la modélisation
hypoélastique qui est proposée pour décrire le comportement en petites déformations.

4.1.4 Coefficient d’amortissement

Enfin, le dernier paramètre de comportement étudié en petites déformations est le


coefficient d’amortissement cyclique. Dans ce paragraphe sont ainsi analysées les valeurs de
ce coefficient pour les sollicitations cycliques (de compression, de torsion) réalisées au cours
de l’ensemble des essais effectués. La figure 4.15 reporte ces valeurs pour les sables secs d’un
côté (Hostun et Toyoura) et pour les mélanges sable/argile de l’autre (M15 et M30), en
fonction de la norme de l’amplitude du tenseur déformation.

15
Hostun M15
0,00007.x 0,0001.x
y=350.(e -1) Sollicitations cycliques de compression et de torsion y=550.(e -1)
Sollicitations cycliques de compression et de torsion Essais : C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15
15 Essais : C50.81_H,C55.71_H,C80.63_H,C75.65_H, C70.99_M15
C50.64_H,K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H
Coefficient d'amortissement, D(%)
Coefficient d'amortissement, D(%)

Essais de compression Essais de compression


10
Cycles de compression Cycles de compression
Cycles de torsion Cycles de torsion
10 Essais K0 Exponential Fit
Cycles de compression
Cycles de torsion

Exponential Fit
5

(a) 0
(c)
0
1 10 100
sa -6
1 10 100
sa -6
1000 Norme du tenseur de déformation, ε (10 )
Norme du tenseur de déformation, ε (10 )
15 15
Toyoura M30
0,00008.x
Sollicitations cycliques de compression et de torsion y=350.(e -1) Sollicitations cycliques de compression et de torsion
y=650.(e
0,0001.x
-1)
Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C72.63_T, Essais : C65.99_M30,C60.99_M30,C55.98_M30,
C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,K77.88_T,K80.69_T, C60.97_M30,C62.99_M30
K80.90_T
Coefficient d'amortissement, D(%)
Coefficient d'amortissement, D(%)

Essais de compression Essais de compression


10 10
Cycles de compression Cycles de compression
Cycles de torsion Cycles de torsion
Essais K0 Exponential Fit
Cycles de compression
Cycles de torsion

Exponential Fit
5
5

(b) 0 (d)
0
1 10 100
sa -6
1 10
sa
100
-6
Norme du tenseur de déformation, ε (10 )
Norme du tenseur de déformation, ε (10 )

Figure 4.15 : Evolution du coefficient d’amortissement avec la norme de l’amplitude du tenseur de


déformation au cours des cycles de compression et de torsion réalisés aux différents points
d’investigation des essais effectués sur a. le sable d’Hostun (51 points d’investigation), b. le sable de
Toyoura (63 points d’investigation), c. le mélange sable/argile M15 (11 points d’investigation), d. le
mélange sable/argile M30 (12 points d’investigation)

172
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

Les valeurs sont caractérisées par une forte dispersion au delà d’une amplitude de
déformation de 1 à 2.10-5, indifféremment des cycles de compression, des cycles de torsion,
des essais de type compression ou de type torsion à K0 (pour les sables secs). Les régressions
exponentielles proposées n’autorisent ainsi qu’une comparaison très limitée (figure 4.16).
Néanmoins, il paraît possible de regrouper les sables secs d’une part et les mélanges
sable/argile d’autre part, ces derniers présentant une augmentation du coefficient
d’amortissement plus prononcée avec l’amplitude de déformation (pour des valeurs
supérieures à 1 ou 2.10-5). Ceci est à mettre en relation avec, de manière similaire, une
augmentation plus marquée des termes du tenseur avec l’amplitude de déformation (cf.
§4.1.1.1, figures 4.1 à 4.3) pour les mélanges sable/argile que pour les sables secs.

En ce qui concerne les valeurs du coefficient d’amortissement pour des amplitudes de


déformation inférieures à 1 ou 2.10-5, elles sont très faibles quelque soit le matériau
considéré : inférieures à 1% pour les sables secs, inférieures à 1 voire 1,5% pour les mélanges
sable/argile. Autrement dit, pour ces amplitudes de déformation, les matériaux testés, soumis
à des sollicitations cycliques, fournissent des cycles fermés avec une très faible dissipation
d’énergie, proches de matériaux parfaitement élastiques linéaires.

Hostun & Toyoura & M15 & M30


Coefficient d'amortissement, D(%)

10
M30

M15

5
Toyoura

Hostun

1 10 100
sa -6
Norme du tenseur de déformation, ε (10 )

Figure 4.16 : Comparaison de l’évolution du coefficient d’amortissement avec la norme de


l’amplitude du tenseur de déformation entre les sables d’Hostun, de Toyoura et les mélanges
M15/M30 à partir des régressions exponentielles établies sur l’ensemble des résultats expérimentaux
(cf. figure 4.15)

4.1.5 Conclusion

Les résultats qui viennent d’être exposés ont pu mettre en évidence un comportement
qualitativement similaire en petites déformations des différents matériaux testés (sables secs
d’Hostun et de Toyoura, mélanges sable/argile peu saturés M15 et M30). Ce comportement
peut être caractérisé comme quasi-élastique linéaire à partir de l’existence, pour des
amplitudes de déformation inférieures à 1 ou 2.10-5, d’un tenseur rhéologique limite et de
valeurs non nulles mais très faibles du coefficient d’amortissement (<1 ou 2%). Cette
caractérisation est renforcée dans le cas des sables secs et du mélange M15 par un même
ordre de grandeur (entre 10 et 15% près) des modules de déformation « quasi-statiques et

173
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.1 Comportement (..) en petites déformations

dynamiques », déterminé à partir d’une hypothèse élastique isotrope. Une hypothèse élastique
isotrope transverse semblerait plus appropriée particulièrement dans le cas des essais de type
compression.

Par ailleurs, plusieurs propriétés du tenseur limite ont également été établies. Le
tenseur limite apparaît indépendant de la direction de l’incrément de contrainte quelque soit le
matériau étudié et symétrique dans le cas des sables secs pour lesquels uniquement, cette
propriété a pu être étudiée. Sous une compression triaxiale, la propriété d’isotropie transverse
ne peut être qu’en partie vérifiée en raison de l’incertitude des mesures (sur la valeur de la
déformation radiale). Dans le cas d’une rotation continue des axes principaux de contrainte, il
est noté une influence manifeste sur certains termes du tenseur.

Enfin, les mélanges sable/argile M15 et M30 semblent se distinguer des sables secs
uniquement pour des amplitudes de déformation supérieures à la valeur citée précédemment,
de 1 à 2.10-5. Leur comportement revêt alors un caractère non linéaire plus prononcé qui se
traduit par une augmentation plus marquée des termes du tenseur (en valeur absolue) et du
coefficient de dissipation avec l’amplitude de déformation.

174
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

4.2 Facteurs influençant le comportement en petites


déformations

Le paragraphe précédent a conduit à une caractérisation du comportement en petites


déformations des différents matériaux testés. Il convient maintenant de se pencher sur les
facteurs susceptibles d’influencer ce comportement.

Afin de modéliser le comportement des sols en petites déformations, des lois simples
ont tout d’abord été développées en se fondant sur des paramètres devenus classiques pour
définir le comportement des sols : les modules de déformations (modules d’Young et de
cisaillement) et le coefficient de Poisson. Les études traitant des facteurs influençant le
comportement en petites déformations portent donc généralement sur les facteurs influençant
ces paramètres. Dans un premier temps, les modules de déformation sont plus précisément
définis. Ensuite les facteurs susceptibles d’influencer leurs valeurs, puis celles du coefficient
de Poisson sont présentés et discutés. Enfin, un certain nombre de facteurs d’influence sur la
taille du domaine linéaire est étudié par la suite.

4.2.1 Introduction

Les modules de déformation couramment utilisés sont le module d’Young E et le


module de cisaillement G. Par exemple, le module d’Young (rigoureusement dans la direction
verticale, Ev ou Ez, cf. figure 4.17) peut être obtenu à partir d’essais triaxiaux « classiques »
par la relation entre le déviateur de contrainte (q) et la déformation axiale (ou verticale, εa=εv).
Le module de cisaillement (dans le plan θ-z, Gθz) peut être obtenu à partir d’essais de torsion
par la relation entre la contrainte de cisaillement (τ) et la distorsion (γ).

Compte tenu du caractère fortement non linéaire du comportement des géomatériaux


avec le niveau de déformation (cf. §1.1), plusieurs définitions de ces modules sont
nécessaires. Sont distingués (figure 4.17):

- les modules d’Young et de cisaillement tangents :

dq dτ
Eztan = ; Gθtanz = (4.4)
dε z dγ

- les modules d’Young et de cisaillement maximaux :

⎛ dq ⎞ ⎛ dτ ⎞
Ezmax = ⎜ ⎟ ; z =⎜
Gθmax ⎟ (4.5)
⎝ d ε z ⎠q=0 ⎝ dγ ⎠τ =0

- les modules d’Young et de cisaillement sécants :

q τ
Ezsec = ; Gθsecz = (4.6)
εz γ

175
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

- les modules d’Young et de cisaillement équivalent (pour des sollicitations cycliques) :

q SA τ SA
Ezeq = ; Gθeqz = (4.7)
ε zSA γ SA
Contrainte de cisaillement (τ)
Déviateur de contrainte (q)

{Ezsec;Gθzsec} en M

{Ezeq;Gθzeq} en P
q=σz-σr
P 2qSA ou 2τSA
εz
M {Eztan;Gθztan} en M
σθ =σr σr
2εzSA ou 2γSA
Ezmax
Gθzmax ur
(couple de torsion) ez ur

C ur
er
τ
σr
γ/2
σr
Déformation axiale (εz) σθ
Distorsion (γ)

Figure 4.17 : Définition des modules d’Young (de cisaillement) maximaux, tangents, sécants et
équivalents pour un essai triaxial (pour un essai de torsion)

De manière générale, les modules sécants et équivalents sont représentées en fonction


du logarithme de la déformation ou de l’amplitude de déformation. La dégradation de ces
modules de déformation avec le niveau ou l’amplitude de déformation est ainsi mise en
évidence et est schématiquement illustrée par Tatsuoka & Shibuya (1991) (figure 4.18).

Figure 4.18 : Dégradation des modules sécants et équivalents avec le niveau ou l’amplitude de
déformation (Tatsuoka & Shibuya, 1991)

176
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Il peut être noté que, compte tenu des résultats présentés au §4.1.1.1 (figures 4.1 à
4.3), la dégradation illustrée sur la figure 4.18 est généralisable à l’ensemble des termes du
tenseur rhéologique équivalent, plus exactement à l’inverse de ces termes, dont la dimension
est homogène à celle des modules de déformation.

Dans le domaine des petites déformations (ε ou εSA≤10-5), les modules sécants


s’identifient aux modules maximaux, tangents ou équivalents. La figure 4.19.b&c. présente,
dans le cas de nos essais sur les sables d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges sable/argile,
la comparaison des modules d’Young/de cisaillement équivalent et sécant, déterminés pour
des amplitudes ou des niveaux de déformation de l’ordre de 10-5. Cette comparaison est
dressée pour les états de contrainte isotropes mais également pour les états de contrainte
anisotropes, en définissant les modules sécants à partir de la reprise du chargement qui suit les
différents points d’investigation (ou modules sécants après fluage) (figure 4.19.a).
Déviateur de contrainte (q)

Contrainte de cisaillement (τ)

Essais de compression
q=σz-σr
Ezsec
Gθzsec εz
Ezeq
Gθzeq σθ =σr σr
Ezsec
Gθzsec
Ezeq
Gθzeq Essais de torsion à K0
Ezsec
Gθzsec Point τ
d’investigation
γ/2
σr σr
Ez eq σθ
Gθzeq Déformation axiale (εz)

Distorsion (γ)
(a)

600 Hostun & Toyoura M15 & M30


Essais de compression : C75.65_H,C80.63_H,C55.71_H, 1 300 Essais de compression : C60.99_M,15C62.98_M15,
1
(MPa)

Module d'Young équivalent Ezeq (MPa)

C50.81_H,C59.71_H,C50.64_H,C72.63_T,C75.65_T, C65.99_M15,C70.99_M15,C65.99_M30,C60.99_M30,
C77.88_T,C80.90_T,C65.91_T,C80.63_T,C80.64_T C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30
Essais K0 : K50.72_H,K50.65_H,K75.65_H,
Modules équivalents Ezeq ou Geq
θz

K77.88_T,K80.90_T,K80.69_T
400
200

200 eq
Ez Hostun 100
eq
Ez Toyoura eq
eq
Ez M15
Gθz Hostun eq
eq
Ez M30
Gθz Toyoura
0 0
0 200 400 600 0 100 200 300
(b) sec sec
Modules sécants Ez ou Gθz (MPa) (c) sec
Module d'Young sécant Ez (MPa)

Figure 4.19 : a. Illustration des modules de déformation équivalents et sécants (après fluage)
déterminés pour des amplitudes de déformation de l’ordre de 10-5 dans le cadre d’essais de
compression ou de torsion à K0, b.&c. : comparaison de ces mêmes modules pour les essais réalisés
respectivement sur les sables d’Hostun/de Toyoura et sur les mélanges M15/M30

177
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Les résultats de la figure 4.19 confirment pour chacun des matériaux testés au cours de
cette étude, l’équivalence des modules sécants (ou tangents ou maximaux) et des modules
équivalents déterminés pour des niveaux ou des amplitudes de déformation de l’ordre de 10-5.
Cette équivalence apparaît vérifiée dès lors qu’un état stable de contrainte-déformation est
atteint, c’est-à-dire aux points initiaux isotropes ou après l’application de période de fluages
suffisamment longues.

4.2.2 Facteurs influençant les modules de déformation (maximaux)

Dans le domaine des petites déformations, de nombreuses études expérimentales ont


identifié plusieurs facteurs, détaillés par exemple dans Hardin & Black (1968), Hardin &
Drnevich (1972), Tatsuoka & Shibuya (1991), Tatsuoka & Kohata (1995), Hameury (1995),
Cazacliu (1996) ou Ibraim (1998), susceptibles d’influer sur la valeur (maximale) des
modules de déformation. L’influence de ces facteurs varie d’un matériau à l’autre. Pour des
matériaux granulaires, peuvent être distingués parmi les facteurs prépondérants, ceux liés à
l’état ou à la structure du matériau (la granulométrie, la nature des grains, l’indice des vides)
de ceux liés aux sollicitations appliquées au matériau et à leur histoire (pression moyenne ou
plus généralement l’état de contrainte, la rotation des contraintes, la vitesse d’application de la
sollicitation…).

Dans ce qui suit, sont examinées : l’influence de l’indice des vides et de l’état actuel
de contrainte (pour les essais de type compression c’est-à-dire sans rotation des axes
principaux), l’influence de la rotation des axes principaux de contrainte, l’influence de
l’histoire du chargement et enfin, celle de la vitesse de sollicitation. Les effets de la
granulométrie ou de la nature des grains peuvent être déduits de la comparaison entre le sable
d’Hostun, le sable de Toyoura (de granulométrie plus fine) et les mélanges sable/argiles
(composé de sable d’Hostun et d’argile de Kaolin).

4.2.2.1 Influence de l’indice des vides et de l’état de contrainte (sans


rotation des axes principaux)

Les premières relations entre l’indice des vides, l’état de contrainte et les modules de
déformations ont été obtenues pour des états de contrainte isotropes. Elles se fondent sur les
études de Hardin & Richart en 1963, qui ont permis d’établir, à partir d’essais de propagation
d’ondes, des relations linéaires entre les vitesses mesurées des ondes de cisaillement (V) et
l’indice des vides (e) pour des pressions de confinement (P) constantes (relation 4.8) :

m
V = C g (b − e).P 2
(4.8)

avec Cg, b, m des constantes qui dépendent du matériau.

A partir d’une hypothèse élastique isotrope linéaire, les auteurs en déduisent


l’expression du module de cisaillement en fonction de l’indice des vides et de la pression
moyenne effective p’ :

(b − e)² m 1− m
G = Cg . . p ' . pa = f (e). p 'm . p1a− m (4.9)
1+ e

178
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

où pa est une pression de référence définissant les unités de G et p’ et où f(e) désigne la


fonction d’indice des vides. Dans toutes les expressions qui vont suivre, la pression de
référence est fixée à 1MPa (les contraintes doivent être exprimées en MPa pour des modules
également en MPa) et le terme pa1-m est incorporé dans la constante Cg.

La relation 4.9 illustre la séparation des effets relatifs à l’indice des vides, de ceux
relatifs à la pression moyenne. Pour une augmentation de la pression moyenne et/ou une
diminution de l’indice des vides, le module de cisaillement augmente.

De nombreux auteurs adoptent la même forme générale pour le module d’Young ou le


module de cisaillement, proposant des valeurs empiriques des coefficients Cg , b et m. A titre
d’exemple, peuvent être citées :

- Hardin & Richart (1963) (à partir d’essais triaxiaux sur des sables propres, c’est-à-dire sans
fines) :

(2,97 − e)² 0,5


G = 102. .p ' (4.10)
1+ e

- Tatsuoka (1985) (à partir d’essais triaxiaux sur le sable de Toyoura, extrapolés pour des
déformations inférieures à 10-5) :

(2,17 − e)² 0,4


G = 223. .p ' (4.11)
1+ e

- Hameury (1995) (à partir d’essais triaxiaux de précision, d’essais de propagations d’ondes


et de colonne résonnante sur le sable d’Hostun RF) :

(3, 01 − e)² 0,46 (3, 01 − e)² 0,46


E = 213. . p ' ; G = 89. .p ' (4.12)
1+ e 1+ e

Les paramètres {Cg ; b} de la fonction d’indice des vides sont obtenus par optimisation
sur les résultats expérimentaux selon un critère de type moindre carré : ils varient ainsi en
fonction des appareils d’essais et des conditions expérimentales. En revanche, le paramètre de
puissance, m, apparaît peu influencé, proche d’une valeur de 0,5. Cette valeur s’avère
légèrement supérieure à celle de 1/3 donnée par la loi de Hertz à partir du calcul du module
élastique isotrope d’un empilement régulier de sphères (Biarez & Hicher, 1994). Cette faible
variation du paramètre m pousse Biarez & Hicher (1994) et Hicher (1996) à proposer, en
première approximation, une expression du module d’Young de la forme suivante pour une
large variété de géomatériaux (figure 4.20.a) :

450 0,5
E= .p ' (4.13)
e

Cette expression ne constitue toutefois qu’une première approximation, et pour les


argiles, un coefficient m, variant entre 0,6 et 0,9 est plus précisément obtenu par les auteurs.
Ce coefficient apparaît d’autant plus important que la limite de liquidité est élevée (figure
4.20.b).

179
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

(a) (b)
Figure 4.20 : a. Evolution du module d’Young (maximal) en fonction de l’indice des vides et de la
pression moyenne effective isotrope pour différents sables et argiles (Biarez & Hicher, 1994, Hicher,
1996 reprenant les données de Bard, 1993) b. Paramètre de puissance, m, pour plusieurs argiles en
fonction de leur limite de liquidité (Biarez & Hicher, 1994, avec les données de Rivera, 1988)

Toutefois, Hardin & Blandford (1989), ou plus récemment LoPresti et al. (1995) sur
des argiles, Cazacliu (1996), Hoque (1996), Tatsuoka et al. (1995), Sauzéat (2003) ou Pham
Van Bang (2004) sur des sables, montrent que les expressions des modules de déformation en
fonction de la pression moyenne effective demeurent imparfaites dans le cas où l’état de
contrainte n’est plus isotrope. Par exemple, Hoque (1996) réalisent des essais triaxiaux sur des
échantillons rectangulaires (cf. §1.1.3) de sable et de gravier secs, mesurant le module
d’Young dans la direction verticale Ev ou horizontale Eh pour des états de contrainte (σv, σh)
anisotropes. L’auteur montre que le module d’Young dans une direction donnée n’est
influencé que par la contrainte dans cette direction (figure 4.21).

f(e)=(2.17-e)²/(1+e)
f(e)=(2.17-e)²/(1+e)
(e0=0.540)
(e0=0.653)

(a) (b)

Figure 4.21 : Evolution des modules d’Young dans la direction horizontale (Eh) et verticale (Ev)
pour différentes valeurs de la contrainte horizontale (σh ) et verticale (σh ) appliquées sur le sable de
Toyoura (a.) et le sable SLB (Silver Leighton Buzzard, Angleterre)(b.) (Hoque, 1996, appareil triaxial
décrit au §1.1.3) (1kgf/cm²=98kPa)

Des relations de la forme suivante sont ainsi proposées :

180
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Ev = Ev 0 . f (e).σ vmv ; Ev = Eh 0 . f (e).σ hmh (4.14&4.15)

où {Ev0 ; Eh0} sont les modules d’Young à l’état isotrope et où les paramètres {mv ; mh} varient
entre 0,42 et 0,53 selon les matériaux testés.

En ce qui concerne le module de cisaillement, Roesler (1979), effectue, sur des sables,
des essais de propagation d’ondes à des états anisotropes de contrainte. Les ondes de
cisaillement se propagent et sont polarisées suivant les directions principales de contrainte.
L’auteur montre que la vitesse des ondes de cisaillement ne dépend que des contraintes dans
les directions principales de propagation et de polarisation et reste indépendante de la
troisième contrainte principale. Hardin & Blandford (1989) généralise l’expression obtenue à
des matériaux normalement consolidés :

G = K . f (e).σ imi .σ j j
m
(4.16)

avec K un paramètre dépendant du matériau et (σi, σj) les contraintes principales agissant dans
le plan ou G et mesuré.

La figure 4.22 présente, pour le sable d’Hostun et le sable de Toyoura, les paramètres
de puissance déterminés à partir des modules d’Young et de cisaillement (« quasi-statiques et
dynamiques ») évalués au cours de nos essais de compression. Ces paramètres sont estimés à
partir de régressions linéaires respectivement sur les logarithmes log(Ez/Ez0) et log(Gθz/Gθz0)
en fonction de log(σz/σz0).

Hostun Toyoura
0,4 Essais de compression : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, 0,4 Essais de compression : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
C80.63_H,C50.64_H 0,44 C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T
R²=0,942 R²=0,9195 0,41
y=0,442x+0,0104 log(Ez/Ez0) y=0,4118x-0,0034
log(Ez/Ez0)
log (Ez /Ez0) ou log (Gθz/Gθz0)

log (Ez /Ez0) ou log (Gθz/Gθz0)

0,3 log(Gθz/Gθz0) 0,3 log(Gθz/Gθz0)


dyn
log(Ez /Ez0 )(ν0
dyn dyn
dyn dyn =0,185)
log(Ez /Ez0 )(ν0dyn=0,15)
dyn dyn
dyn dyn
log(Gθz /Gθz0) R²=0,8513
log(Gθz /Gθz0) y=0,2046x+0,0081
0,2 0,2
0,22
0,20

0,1 0,1
y=0,2201x+0,01
R²=0,842

0,0 0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
log (σz /σz0) log (σz /σz0)

Figure 4.22 : Estimation des paramètres de puissance, m, pour le module d’Young et de


cisaillement (« quasi-statique » et « dynamique », hypothèse élastique isotrope avec νdyn=ν0dyn, cf.
§4.1.3) sur le sable d’Hostun et le sable de Toyoura à partir des relations respectivement entre
log(Ez/Ez0) et log(σz/σz0), et entre log(Gθz/Gθz0) et log(σz/σz0)

Les droites obtenues présentent de très faibles ordonnées à l’origine, proches de 0.


Ceci implique que le rapport f(e)/f(e0) reste proche de l’unité (cf. relations 4.19 et 4.20) et que
la fonction d’indice des vides peut être raisonnablement considérée comme constante au cours
des essais, ce qui paraît vraisemblable compte tenu des faibles variations de volume mesurées
(< à 1 ou 2%). Pour le sable d’Hostun, la régression obtenue sur le module de cisaillement est

181
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

établie à partir des essais C55.71_H et C75.65_H pour le module « quasi-statique », et à partir
de l’ensemble des essais pour le module « dynamique ». Les données « quasi-statiques » sous-
évaluées dans le cas des autres essais, sont malgré tout reportées sur la figure 4.20. Elles
semblent montrer que, malgré la sous-estimation du module de cisaillement, l’évolution avec
la contrainte axiale reste correctement traduite. Des résultats de la figure 4.21, les relations
suivantes peuvent être retenues :

⎧E f ( e) ⎛ σ z ⎞
m
⎛ σz ⎞
0,44
⎛ σz ⎞
0,44

⎪ z
= ⎜ ⎟ = 1, 024. ⎜ ⎟ ≈⎜ ⎟
⎪ Ez 0 f (e0 ) ⎝ σ z 0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠
Sable d’Hostun : ⎨ m' 0,22 0,22
(4.17)
⎪ Gθ z f (e) ⎛ σ z ⎞ ⎛ σz ⎞ ⎛ σz ⎞
⎪ = ⎜ ⎟ 1, 023. ⎜ ⎟ ≈⎜ ⎟
⎩ Gθ z 0 f (e0 ) ⎝ σ z 0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠

⎧E f ( e) ⎛ σ z ⎞
m
⎛ σz ⎞
0,41
⎛ σz ⎞
0,41

⎪ z
= ⎜ ⎟ = 0,992. ⎜ ⎟ ≈⎜ ⎟
⎪ Ez 0 f (e0 ) ⎝ σ z 0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠
Sable de Toyoura : ⎨ m' 0,20 0,20
(4.18)
⎪ Gθ z f (e) ⎛ σ z ⎞ ⎛ σz ⎞ ⎛ σz ⎞
⎪ = ⎜ ⎟ = 1, 018. ⎜ ⎟ ≈⎜ ⎟
⎩ Gθ z 0 f (e0 ) ⎝ σ z 0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠

En supposant, en première approximation, mi=mj dans la relation 4.16, les expressions


suivantes des modules d’Young et de cisaillement peuvent être déduites des relations 4.17 et
4.18 :
m
Ez = f E (e).σ zm et Gθ z = fG (e).(σ θ σ z ) 2
(4.19&4.20)

où m vaut 0,44 pour le sable d’Hostun et 0,41 pour le sable de Toyoura.

Les relations 4.19 et 4.20 confirment pour des états de contrainte isotrope les relations
précédemment citées de la forme 4.9. Les fonctions d’indice des vides peuvent être ensuite
déterminées par optimisation selon un critère de type moindre carré des résultats
expérimentaux aux points isotropes (figure 4.23).
60
Hostun Toyoura
70
Essais de compression : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, Essais de compression : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
0,41
C80.63_H,C50.64_H C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T Ez/p
50
0,44
Ez/p 60
dyn
Ez /p
0,41

dyn 0,44 (ν0dyn=0,185)


(1,68 − e)² Ez /p Gθz/p
0,41
fE (e) = 1003.
40 1+ e 0,44 (ν
dyn
C75.65_H
0 =0,15) (2,11− e)²
Gθz/p f E (e) = 590. dyn 0,41
Ez /p0,44 ou Gθz/p0,44

Ez /p0,41 ou Gθz/p0,41

C55.71_H 50 Gθz /p
dyn 0,44
1+ e
Gθz /p

30 Hameury(1995) 40 (1,92 − e)²


fG (e) = 316. (best fit)
(1,68 − e)² 1+ e ±5%
fG (e) = 480.
1+ e
30
20
(2,11− e)²
±5% fG (e) = 235. ±6%
1+ e
20 Tatsuoka(1985)
10 Hameury(1995)

±6% 10
0
0,4 0,6 0,8 1,0 0,4 0,6 0,8 1,0
Indice des vides, e Indice des vides, e
Figure 4.23 : Fonctions d’indice des vides estimées à partir des modules d’Young et de
cisaillement « quasi-statiques et dynamiques » (hypothèse élastique isotrope avec νdyn=ν0dyn, cf.
§4.1.3) déterminés aux états de contrainte isotrope des essais de compression sur le sable d’Hostun et
le sable de Toyoura

182
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Sont ajoutées sur la figure 4.23, les relations 4.11 et 4.12 issues de Tatsuoka (1985) et
Hameury (1995) dont les paramètres de puissance, m, sont proches de ceux déterminés dans le
cadre de nos essais. Dans la gamme d’indice des vides couverte, les différences restent
comprises entre ±10%.

Les résultats de la figure 4.23 montrent également qu’un unique coefficient b peut
raisonnablement être retenu pour le module d’Young et le module de cisaillement. Les
relations 4.19 et 4.20 se réécrivent ainsi :

⎧ (1, 68 − e)² 0,44


⎪⎪ Ez = 1003. 1 + e .σ z
Sable d’Hostun : ⎨ (4.21)
⎪G = 480. (1, 68 − e)² (σ σ )0,22
⎪⎩ θ z 1+ e
θ z

⎧ (2,11 − e)² 0,41


⎪⎪ Ez = 590. 1 + e .σ z
Sable de Toyoura : ⎨ (4.22)
⎪G = 235. (2,11 − e)² (σ σ )0,205
⎪⎩ θ z 1+ e
θ z

Dans le cas des mélanges sable/argile, les matériaux présentent une cohésion
apparente non nulle, si bien que les relations du type 4.21 et 4.22 peuvent sembler inadaptées :
pour des états de contraintes nulles, les modules d’Young et de cisaillement sont nuls.
Tatsuoka et al. (2000), (2001) proposent pour le module d’Young du gravier de Chiba peu
saturé l’expression :

Ez = E0 + a.σ zm (4.23)

où E0 est le module d’Young obtenu à partir d’essais triaxiaux non consolidés et a, une
constante qui dépend de l’indice des vides.

Les figures 4.24.a&b. présentent, identiquement à la figure 4.22 sur les sables, les
logarithmes des modules normalisés en fonction de la contrainte axiale normalisée pour les
essais de compression sur les mélanges M15 et M30. Des relations linéaires sont de nouveau
obtenues avec une ordonnée à l’origine proche de 0. Ces relations linéaires traduisent le fait
que, si une relation du type 4.23 est supposée pour le module d’Young (ou le module de
cisaillement), alors le module d’Young E0 (ou de cisaillement G0) peut être négligé face au
terme en σzm (relations 4.24 à 4.27), dans la gamme des contraintes appliquées. Compte tenu
des faibles cohésions apparentes des mélanges M15 et M30, de l’ordre de 15 à 25 kPa (cf.
§3.1.3), cette hypothèse semble raisonnable.

⎛ E0 ⎞
⎛ Ez ⎞ ⎛ E0 + a.σ zm ⎞ ⎜a + σ zm ⎟ ⎛ a σm ⎞
log ⎜ ⎟ = log ⎜ m ⎟
= log ⎜ . a ⎟ log ⎜ . zm ⎟ (4.24)
⎝ z0 ⎠
E E +
⎝ 0 0 z0 ⎠
a .σ E
⎜ a0 0 a + σ z 0 ⎟
m
⎝ a0 σ z 0 ⎠
⎝ 0 ⎠

⎛ E ⎞ ⎛a⎞ ⎛σ ⎞
⇒ log ⎜ z ⎟ log ⎜ ⎟ + m.log ⎜ z ⎟ (4.25)
⎝ Ez 0 ⎠ ⎝ a0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠

183
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

⎛ G m' m' ⎞
⎛ Gθ z ⎞ ⎛ G0 + b.σ zm 'σ θm ' ⎞ ⎜ b 0 b + σ z σθ ⎟ ⎛ b σ m 'σ m ' ⎞
et log ⎜ ⎟ = log ⎜ m' m' ⎟
= log ⎜ . ⎟ log ⎜ . zm ' θm ' ⎟ (4.26)
⎝ Gθ z 0 ⎠ ⎝ G0 + b0 .σ z 0σ θ 0 ⎠ G
⎜ b0 0 b + σ z 0σ θ 0 ⎟
m' m'
⎝ b0 σ z 0σ θ 0 ⎠
⎝ 0 ⎠

⎛G ⎞ ⎛b⎞ ⎛ σ σ ⎞ ⎛b⎞ ⎛σ ⎞
⇒ log ⎜ θ z ⎟ log ⎜ ⎟ + m '.log ⎜ z θ ⎟ = log ⎜ ⎟ + m '.log ⎜ z ⎟ (4.27)
⎝ Gθ z 0 ⎠ ⎝ b0 ⎠ ⎝ σ z 0σ θ 0 ⎠ ⎝ b0 ⎠ ⎝ σ z0 ⎠
De plus les droites des figures 4.24 a.&b. présentent de très faibles ordonnées à
l’origine si bien que les coefficients a et b des relations 4.24 et 4.26 peuvent être considérés
comme constants au cours des essais. Les expression suivantes sont ainsi retenues pour le
module d’Young et de cisaillement des mélanges sable/argile :

Ez = a.σ z0,68 Gθ z = b. (σ θ σ z )
0,36
; (4.28&4.29)

Les paramètres de puissance apparaissent plus élevés que pour les sables secs, et
s’avèrent plus proches de ceux déterminés pour des argiles par Biarez & Hicher (1994) (cf.
figure 4.20.b). Un rapport proche de 2 est également noté entre ces paramètres pour le module
d’Young et le module de cisaillement.
0,3
M15 & M30 M15 & M30
0,4 Essais de compression : C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15, Essais de compression : C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15,
C65.99_M30,C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30 C65.99_M30,C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30

0,3 0,68 0,2


log (Gθz /Gθz0)

R²=0,9497
log (Ez /Ez0)

R²=0,9766
y=0,6815x+0,0014 y=0,3644x+0,004 0,36

0,2

0,1

log(Ez/Ez0) (M15) log(Gθz/Gθz0) (M15)


0,1
dyn dyn dyn
(ν 0 =0,24) log(Ez /Ez0 ) (M15) dyn dyn
log(Gθz /Gθz0) (M15)
log(Ez/Ez0) (M30) log(Gθz/Gθz0) (M30)
Linear Fit Linear Fit
0,0 0,0
0,0 0,2
log (σz /σz0)
0,4
(a) 0,0 (b) 0,2
log (σz /σz0)
0,4

M15 & M30 M15 & M30


400 Essais de compression : C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15, Essais de compression : C60.99_M15,C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15,
C65.99_M30,C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30 C65.99_M30,C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,C62.99_M30
100
Module de cisaillement, Gθz (MPa)

+7,5%
M15 : ee00≈≈0,99
0,99 ;; eeg0
g0
≈≈1,3
1,3 ;; eec0≈6,6
c0≈7,6 ; Sr0≈12,1% M15 :ee00≈0,99
≈0,99 ;; eeg0
g0
≈1,3 ;; eec0
≈1,3 c0≈≈6,6
7,6 M15&M30 : Gθz=362.(σzσθ)
0,36
±10%
Module d'Young, Ez (MPa)

300
M30 : ee00≈≈0,99
0,99 ;; eg0 1,9 ;; eec0≈4
g0≈1,6
c0
≈3,4
,3 ; Sr0≈22,8% M30 : ee00≈0,99
≈0,99 ;; e
eg0≈≈1,9
g0
1,6 ;;eec0c0≈4
≈3,4
,3

0,36
−7,5%
M15 : Gθz=378.(σzσθ)
0,68
Ez=845.σz
200
50
0,36
M30 : Gθz=338.(σzσθ)

100
Ez (M15) Gθz (M15)
dyn dyn
(ν 0 =0,24) Ez (M15) dyn
Gθz (M15)
Ez (M30) Gθz (M30)
0 0
0 50 100 150 200 250 0 3000 6000 9000 12000 15000
Contrainte axiale, σz (kPa) (c) (d) Produit σz σθ (kPa²)

Figure 4.24 : Estimation des paramètres de puissance, m, pour le module d’Young (a.) et de
cisaillement (b.) sur les mélanges M15 et M30 et évolution de ces mêmes modules (c.&d.) en fonction
de la contrainte axiale ou du produit de la contrainte axiale par la contrainte orthoradiale (=pression
de confinement) pour les mêmes essais

184
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Les figures 4.24.c&d. présentent l’évolution respective du module d’Young et de


cisaillement en fonction de la contrainte axiale et du produit contrainte axiale*contrainte
orthoradiale pour les deux mélanges testés. Il est noté que les mélanges M15 et M30 affichent
des valeurs comparables du module d’Young si bien qu’une relation unique du type 4.30 peut
être déterminé aussi bien pour le mélange M15 que le mélange M30, c’est-à-dire un unique
coefficient a. Ce coefficient dans le cas de nos mélanges dépend à priori de plusieurs
paramètres : l’indice des vides spécifique au sable, eg , l’indice des vides spécifique à l’argile
ec et le degré de saturation, Sr, ces trois paramètres déterminant l’indice des vides granulaire, e
(sable+argile). Les résultats de la figure 4.24.c suggéreraient que le module Young en petites
déformations reste gouverné par l’indice des vides granulaire global et par l’état de contrainte
indépendamment des trois paramètres {eg ; ec ; Sr}. Ceci peut sembler justifié dans le cas
spécifique de nos mélanges M15 et M30 (c’est-à-dire pour cet indice des vides particulier et
pour les valeurs de {eg ; ec ; Sr} correspondantes) mais ne se justifie probablement pas pour
des variations plus importantes ou des valeurs différentes de {e ; eg ; ec ; Sr}.

Une dispersion plus importante est relevée sur le module de cisaillement (figure
4.24.d) où rigoureusement, un critère de minimisation de type moindre carré aboutit à deux
relations de la forme 4.29 pour les deux mélanges sable/argile. Malgré tout, une relation
unique peut être avancée à ±10% permettant de dégager une valeur unique du coefficient b
pour l’indice des vides considéré. Les relations de la forme 4.28 et 4.29 retenues pour les
mélanges sable/argile sont les suivantes :

⎧⎪ Ez = 845.σ z 0,68
⎨ (4.30)
⎪⎩Gθ z = 362. (σ θ σ z )
0,36

La figure 4.25 regroupe l’ensemble des valeurs des modules d’Young à l’état isotrope
déterminés pour les matériaux testés au cours de cette étude. Les résultats de la figure 4.25
confirment que l’expression 4.13 proposée par Biarez & Hicher (1994) reste une bonne
approximation du module d’Young à des états de contrainte isotropes pour les différents
matériaux testés. Dans le cas particulier de nos mélanges sable/argile, cette relation semble
pouvoir être étendue en prenant en compte l’indice des vides granulaire global du matériau.

0,5
50 Ez /p Hostun & Toyoura & M15 & M30

40
Biarez & Hicher (1994)
450
30
f ( e) =
e

20
+15%

Hostun
10
Toyoura
M15 -15%
M30
0
0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
Indice des vides, e

Figure 4.25 : Evolution des modules d’Young à l’état isotrope normalisés par la pression moyenne
en fonction de l’indice des vides pour l’ensemble des matériaux testés au cours de cette étude (sables
secs d’Hostun et de Toyoura, mélanges sable/argile peu saturés M15 et M30)

185
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

4.2.2.2 Influence de la rotation des axes principaux

L’exemple de l’essai de torsion à K0 sur le sable de Toyoura (K80.90_T, cf. §3.3.2.3),


pour lequel une rotation continue des axes principaux est mise en jeu, a pu mettre en évidence
une diminution des modules de déformation avec la contrainte de cisaillement, les contraintes
axiales et orthoradiales étant maintenues constantes au cours de l’essai.

HongNam & Koseki (2003) reportent de manière similaire une diminution des
modules de déformation à travers l’augmentation des termes Mzze et Mγγe avec la contrainte de
cisaillement pour des essais de torsion sur le sable de Toyoura (à partir d’un état isotrope ou
anisotrope de contrainte, analogues à ceux décrits au §2.2.2) (figure 4.26).

Toyoura sand (a) Toyoura sand (b)


e0=0.725~0.740 e0=0.725~0.740
σ’z=σ’θ=100kPa σ’z=σ’θ=100kPa

Toyoura sand Toyoura sand


e0=0.697~0.725 e0=0.697~0.725
σ’z=2.σ’θ=200kPa σ’z=2.σ’θ=200kPa

(c) (d)

Figure 4.26 : Evolutions des termes M11 (=Mzze =1/Ez) et M66 (=2.Mγγe=1/Gθz) avec l’état de
contrainte pour des essais de type torsion à partir d’un état isotrope de contrainte (a.&b.) ou à partir
d’un état anisotrope de contrainte (K0=σθ/σz =0,5) (c.&d.) sur le sable de Toyoura (M11[1], M66[1]
désignent les valeurs des termes M11 et M66 à l’état initial isotrope ou anisotrope)

La figure 4.27 présente pour l’ensemble des essais de type torsion à K0 réalisés sur le
sable d’Hostun et de Toyoura l’évolution des modules d’Young et de cisaillement « quasi-
statiques et dynamiques » avec l’état de contrainte. Les mêmes conclusions que celles tirées

186
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

de la figure 3.47 pour l’essai K80.90_T (§3.3.2) ou de la figure 4.26 peuvent être généralisées
à l’ensemble des essais réalisés sur le sable d’Hostun ou le sable de Toyoura.

La diminution des modules de déformation peut s’expliquer de manière intuitive par


l’illustration d’un élément cubique de l’échantillon avant et après sollicitation de torsion
(figure 4.28). Si l’exemple est pris du module d’Young, c’est-à-dire de la rigidité (maximale)
face à la compression verticale, un élément déformé présente, par rapport à un élément non
déformé, une fragilisation de ses chaînes de force et une création de lacunes supplémentaires
provoqué par le glissement des grains (dû à la torsion). La fragilisation des chaînes de force se
traduit alors par une rigidité plus faible. Toutefois, ces phénomènes interviennent en parallèle
avec la réduction des vides (comportement contractant) qui a tendance à rigidifier le matériau
puisque les contacts granulaires sont plus denses. La diminution des modules de déformations
résulterait ainsi de la compétition entre ces deux phénomènes.

1,4 1,4

Ez/Ez[K0] Hostun & Toyoura Gθz/Gθz[K0] Hostun & Toyoura


Essais K0 : K50.65_H,K50.72_H,K75.65_H,K80.69_T, Essais K0 : K50.65_H,K50.72_H,K75.65_H,K80.69_T,
K80.90_T,K77.88_T 1,2 K80.90_T,K77.88_T
1,2

1,0
1,0

0,8
0,8

0,6
Hostun Toyoura Hostun Toyoura
0,6
K50.72_H K80.69_T K50.72_H K80.69_T
K50.65_H K80.90_T K50.65_H K80.90_T
K75.65_H K77.88_T (a) 0,4 (b) K75.65_H K77.88_T

0,4
-0,9 -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9 -0,9 -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9
τ/P τ/P

Figure 4.27 : Evolution des modules d’Young (a.) et de cisaillement (b.) « quasi-statiques et
dynamiques » avec l’état de contrainte (τ/P : contrainte de cisaillement sur la pression de
confinement) pour les essais de type torsion à K0 réalisés sur les sables d’Hostun et de Toyoura
(Ez[K0] et Gθz[K0] désignent les valeurs initiales du module d’Young et de cisaillement à l’état initial
anisotrope K0)

σ
σ
⎡σr 0 0 ⎤
⎢ 0 σ τ =τ ⎥
⎡σr =σ1 0 0 ⎤ ⎢ θ θz ⎥
⎢ 0 σ =σ 0 ⎥⎥ ⎢⎣ 0 τ =τzθ σz ⎥⎦
⎢ θ 2 σz
⎢⎣ 0 0 σz =σ3⎥⎦ σ3 σz
σ2
⎡σr =σ1 0 0 ⎤
σθ σθ ⎢ 0 σ 0⎥
⎢ 2 ⎥
σr σr=σ1 ⎢⎣ 0 0 σ3⎥⎦
(a) (b)

Figure 4.28 : Etat de contrainte dans un élément cubique de l’échantillon avant (a.) et après
sollicitation de torsion (b.) (σ1,2,3 sont les contraintes principales)

187
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Les relations 4.21/4.22 ou 4.30 établies au paragraphe précédent pour les différents
matériaux testés, permettent de retranscrire l’anisotropie du à l’état de contrainte. Compte
tenu des résultats présentés dans ce paragraphe, elles ne paraissent plus adaptées dans le cas
d’une rotation continue ou discontinue des axes principaux de contrainte. La modélisation
présentée en partie 5 et développée à l’ENTPE prend en compte l’anisotropie générale due à
l’état de contrainte, c’est-à-dire sans ou avec une rotation des axes principaux, tout en
respectant des relations du type 4.21 ou 4.30 dans un cas « triaxial ».

4.2.2.3 Influence de l’histoire du chargement

Afin d’illustrer l’influence de l’histoire de chargement sur la valeur des modules de


déformation, Charif (1991), par exemple, détermine à partir d’essai triaxiaux sur le sable
d’Hostun, les modules d’Young (maximaux) pour des états de contrainte isotrope atteints
selon différentes histoires de chargement (figure 4.29a.) : Ei0 à l’état initial, Ei2 après une
déformation axiale de 2% et Ei3 après une déformation axiale de 3%. Pour un même état de
contrainte, les modules augmentent d’autant plus que la pré-déformation préalablement subie,
dans la direction considérée, est élevée (Eio<Ei2<Ei3) (figure 4.29.c).

ε1= 1% ε1= 2% ε1= 3% ε1= 4%


q=σz-σr
Ea4
Ea3
Ea2
Ea1 cycles de
faibles
amplitudes

σr=σθ=cste
(a) εz
Eio Ei2 Ei3
0,47
⎛σ ⎞
E max / E io ⎜ z ⎟
Ezmax (MPa)
⎝ σr ⎠
z

800 1,3
s3=100kPa
700 E max
z = 268.(σz ) 0,47
1,2
Eij
s3=200kPa
s3=300kPa
600 Eij
1,1
500
400 Eaj 1

300
0,9
200
0,8
100 (b) Eaj (c)
eo=0,69
0 0,7
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05

σz (kPa) εz

Figure 4.29 : a. Courbe de chargement appliqué et mesures effectués à l’aide d’un essai triaxial
(modules d’Young maximaux pour des états de contrainte isotropes :{Ei0, Ei2, Ei3} et anisotropes :
{Ea1,Ea2,Ea3,Ea4}) ; b&c. Evolution des modules d’Young avec la contrainte axiale pour les essais
réalisés à une pression de confinement 100, 200 et 300 kPa et des modules d’Young normalisés en
fonction de la déformation axiale (points vides pour les modules Eij à l’état isotrope, points pleins
pour les modules Eaj à l’état anisotrope) (Pham Van Bang, 2004 d’après Charif, 1991)

188
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Une explication à l’échelle des grains peut être avancée en considérant la distribution
des normales aux plans tangents, définis aux points de contact intergranulaires (Biarez &
Hicher, 1994). Les auteurs montrent qu’aucune direction n’est privilégiée et que les normales
sont uniformément distribuées pour un état initial de contrainte isotrope. En revanche, au
cours du chargement, des directions de glissement semblent privilégiées au détriment
d’autres, et progressivement, les orientations des plans tangents prennent pour la plupart
d’entre elles une certaine direction.

Pham Van Bang (2004) réalise des essais triaxiaux sur le sable d’Hostun suivant un
principe identique à la figure 4.29.a. mais en déterminant les modules d’Young maximaux
après l’application systématique de périodes de fluages. Les mêmes tendances que celles
observés par Charif (1991) sont notées. Pour traduire cette anisotropie du à l’état de
déformation, l’auteur introduit un tenseur Γ ( ε ijiso ) fonction des déformations déviatoriques
pour un état isotrope de contrainte ε ijiso . En reprenant les notations de la figure 4.29.a, le cas
particulier des modules d’Young Ei à un état isotrope de contrainte est alors donné par
l’expression suivante :

⎡ 0, 2.(ε z − ε r ) ⎤
Ei = Ei 0 .[1 + f a (ε z − ε r ) ] = Ei 0 . ⎢1 + ⎥ (4.31)
⎣ 0, 02 + (ε z − ε r ) ⎦

où les paramètres de la fonction hyperbolique fa ont été obtenus par un critère de minimisation
de type moindres carrés sur l’ensemble des résultats expérimentaux et valent pour le sable
d’Hostun.

Des considérations identiques peuvent être menées face à nos essais de torsion à K0
pour lesquels un large cycle en torsion est réalisé. La figure 4.30 dresse la comparaison entre
les modules d’Young et de cisaillement obtenus pour des mêmes états de contrainte.

400 400

Ez ou Gθz (MPa) Hostun Ez ou Gθz (MPa) Toyoura


350 350
Ez
⎫ K80.69_T K80.90_T
300 ⎫ 300
⎪ charge charge
⎪ Ez ⎪ décharge décharge
⎪ ⎬ recharge recharge
250 ⎬ K75.65_H K50.72_H 250
⎪ charge charge ⎪ K77.88_T
charge

200 ⎪⎭ décharge décharge


200
⎪⎭ décharge
recharge
recharge recharge

150 150 Gθz


K80.69_T K80.90_T
Gθz ⎫ charge charge
⎫ K75.65_H ⎪
100 ⎪
K50.72_H 100 ⎪ décharge décharge
⎪ charge ⎬ recharge recharge
⎬ charge
⎪ K77.88_T
⎪ décharge décharge
50 ⎪⎭ recharge recharge
50 ⎪⎭ charge
décharge
recharge

0 0
0,0 0,3 0,6 0,9 1,2 0,0 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5
τ/P τ/P

Figure 4.30 : Comparaison des modules d’Young et de cisaillement obtenus à des mêmes états de
contrainte lors de la charge, de la décharge et de la recharge en torsion pour les essais de type
torsion à K0 réalisés sur le sable d’Hostun et de Toyoura

Dans le cadre de ces essais, une influence particulièrement faible de l’histoire de


chargement est notée sur la valeur des modules de déformation (écart inférieur à 10%), si bien

189
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

qu’en première approximation, des relations similaires à la relation 4.31 ne s’avèrent pas
justifiées.

4.2.2.4 Influence de la vitesse de sollicitation

Hardin & Drnevich dès 1972 se sont intéressés à l’influence de la vitesse de


sollicitation cyclique, c’est–à-dire de la fréquence, sur la valeur des modules de déformation
(équivalents=maximaux). Pour les sables, les auteurs concluent à une influence négligeable
dans une gamme fréquentielle allant de 0,0066 Hz à 0,1 Hz.

Plus récemment, Hoque (1996) confirment cette influence négligeable à travers le


rapport constant à différents états de contrainte entre le module d’Young obtenu à une
fréquence de 0,0066Hz et celui obtenu à une fréquence de 0,1Hz pour le sable SLB, le sable
de Toyoura, et le gravier de Hime (Japon) (figure 4.31).

SLK1V : SLB (e0=0,524)


SLK1A : SLB (e0=0,520)
HGK1A : gravier Hime (e0=0,491)
TYK1A : Toyoura (e0=0,653)

Figure 4.31 : Rapport des modules d’Young verticaux déterminés à une fréquence de 0,0066Hz sur
ceux déterminés à une fréquence de 0,1Hz pour le sable SLB, le sable de Toyoura, et le gravier de
Hime (Japon) (Hoque, 1996) (σm est la contrainte moyenne, 1kgf/cm²=98kPa)

Tatsuoka et al. (1999,2000) et DiBenedetto et al. (2003) regroupent sur une large
variété de géomatériaux, un grand nombre de données sur la dépendance du module d’Young
face à la vitesse de sollicitation (figure 4.32). Ces résultats sont obtenus pour des
déformations de l’ordre de 10-5 ou inférieures à partir d’essais triaxiaux cycliques drainés ou

190
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

non drainés, d’essais triaxiaux à vitesse de déformation constante, et d’essais de propagation


d’ondes. Sont également ajoutées sur cette figure les données issues des essais C55.71_H,
C65.91_T, C60.99_M15, C60.97_M30 réalisés au cours de cette étude et pour lesquels des
sollicitations cycliques (dans le domaine des petites déformations, < à 10-5) ont été réalisées à
différentes fréquences, entre 0,005 et 0,1 Hz. Les modules d’Young et de cisaillement obtenus
sont reportées sur la figure 4.32.

Données :
i) Essais triaxiaux cycliques (U : non drainé, D :

drainé ; ε veq = 4.ε vSA . f où f est la fréquence) :
roche tendre de Sagamihara ( σv =σh =480kPa) ;
' '

argile OAP non remaniée ( σv =690kPa;σh =340kPa)


' '

gravier de Chiba faiblement saturé ( e =0.247,


w0 =3.7%, σv' = σ h' = 20kPa ) ; sables de Toyoura
( e =0.658, σ v = σ h' = 100kPa ) et d’Hostun ( e=0.72,
'

σv' =80~250kPa,σh' =80kPa) secs ; sable silteux de


Metramo compacté σc =400kPa) ; argile de Val-
'

lerica saturé non remaniée ( e =0.658, σc =98kPa ,


'

temps de consolidation 2780mn) ; sables


d’Hostun (essai C55.71_H e =0.71, σ h' = 55kPa
σv' = 55 ~155kPa ,) et de Toyoura (essai C65.91
_T : e =0.91, σ h = 65kPa , σ v = 65 ~ 130kPa )
' '

secs ; mélanges sable d’Hostun/argile de Kaolin


Vallerica
(15%Kaolin : C60.99_M15 : e =0.99, w0 =4.4%,
clay
σv = 60~110kPa , σ h = 60kPa ; 30%Kaolin : essai
C60.97_M30 : e =0.97, w0 =8.9%, σ h = 60kPa ,
(D)Hostun
Ghv (kgf/cm²)

M15 (D)&M30 (D)


(D)Toyoura
103
σv = 60 ~ 110kPa )
(D)Hostun ⎧ ii) Essais triaxiaux consolidés non drainés : argile
(D)Toyoura ⎨ ⎫
⎬ M15 (D)&M30 (D) de Kaolin NC saturé ( pc =296kPa, Kc =0,6~1)
'
⎩ ⎭
iii) Essais triaxiaux cycliques non consolidés et
essais ultrasonores sur roches, mortier et béton

Figure 4.32 : Dépendance du module d’Young vertical déterminé pour des déformations de 10-5 ou
inférieures avec la vitesse de déformation (ou équivalente) pour différents géomatériaux
(Tatsuoka et al., 1999, 2000, Di Benedetto et al.,2003) et du module de cisaillement (essais C55.71_H,
C65.91_T, C60.99_M15, C60.97_M30) (1kgf/cm²=98kPa)

De l’examen de la figure 4.32, deux classes de géomatériaux peuvent être distinguées :

- la première comprend l’argile de Vallerica (Italie), le sable silteux de Metramo (Italie), le


mortier et le béton, dont les modules d’Young montrent une faible gamme de variation,
légèrement inférieure à 10%, avec la vitesse de déformation. Leur comportement, même
pour des déformations très faibles d’environ 10-5 ne peut pas ainsi être considéré comme
totalement indépendant de la vitesse de sollicitation, c’est-à-dire non visqueux.

191
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

- la seconde englobe les autres types de géomatériaux (comprenant les sables d’Hostun, de
Toyoura, les mélanges sable/argile testés au cours de cette étude) qui témoignent d’une
sensibilité quasi-nulle à la vitesse de déformation en petites déformations. Pour ces
matériaux, le comportement en petites déformations peut être traité comme non visqueux
dans le sens où leur module n’est pas influencé par la vitesse de déformation.

4.2.3 Facteurs influençant les coefficients de Poisson

Les mêmes facteurs influençant la valeur des modules de déformation sont


susceptibles d’influencer celle des coefficients de Poisson. L’influence de la vitesse de
sollicitation peut être jugée négligeable compte tenu des résultats de la figure 4.32 présentée
au paragraphe précédent, c’est-à-dire compte tenu de la sensibilité excessivement faible des
deux modules de déformation Ez et Gθz avec la vitesse de déformation. Ces derniers sont en
effet liés entre eux par le coefficient de Poisson sous une hypothèse élastique linéaire isotrope.
Sont ainsi examinées dans ce qui suit, l’influence de l’indice des vides et de l’état de
contrainte (sans ou avec rotation des axes principaux).

4.2.3.1 Influence de l’indice des vides

Il est souvent admis que la valeur du coefficient de Poisson ne dépend pas de l’indice
de vides du matériau. Les figures 4.33 et 4.34 reportent les valeurs des coefficients de Poisson
équivalents {νrzeq, νθzeq} en fonction de l’amplitude de déformation aux différents points
isotropes des essais de compression réalisés respectivement sur le sable d’Hostun ainsi que
sur le sable de Toyoura et les mélanges sable/argile. Sont également ajoutées sur ces figures
les valeurs du coefficient de Poisson dynamique déterminées à partir d’une hypothèse
élastique isotrope (cf. §4.1.1.3) et celles des coefficients {νrz, νθz} déterminées à partir de
l’évolution des déformations radiale et orthoradiale (en fonction du niveau de déformation
axiale) consécutive au chargement monotone de compression (après fluage).
0,5 0,5
Hostun C50.64_H C59.71_H Hostun C50.64_H C59.71_H
νθz (eq.)
dyn eq
Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, ν νrz(tan.)
(ML) Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, (CL) νθz (tan.)
(ML)
0,4 C80.63_H,C50.64_H,C59.71_H 0,4 C80.63_H,C50.64_H,C59.71_H dyn
ν
Coefficient de Poisson νθz ou νdyn
Coefficient de Poisson νrz ou νdyn

νθz (tan.)
(ML)

0,3 0,3

0,2 (νrz) av.=0,185 0,2 (νθz) av.=0,165

dyn
0,1 ν
dyn
0,1 ν

C80.63_H C55.71_H C50.81_H C75.65_H C80.63_H C55.71_H C50.81_H C75.65_H


dyn
νrz (eq.) νθz (eq.) ν
eq dyn eq
0,0 νrz (eq.) 0,0
eq eq
νrz (eq.)
eq
(CL) (CL) (CL) ν νθz(eq.)
eq
(CL) νθz (eq.)
(CL) (CL)
dyn dyn νrz (tan.)
(ML) dyn dyn νθz (tan.)
(ML)
ν
dyn
ν ν ν
dyn
ν ν
νrz(tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) νθz(tan.)
(ML) νθz (tan.)
(ML) νθz(tan.)
(ML)
-0,1 -0,1
0,1 1 10 100 1000 0,1 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
Déformation axiale, εz ou εz (10 ) Déformation axiale, εz ou εz (10 )

Figure 4.33 : Evolution des coefficients de Poisson {νrz, νθz} équivalents, tangents (ou sécants
après fluage) et dynamiques avec l’amplitude ou le niveau de déformation aux états de contrainte
isotrope des essais de compression sur le sable d’Hostun ({(νrz)av., (νθz)av.} sont les valeurs moyennes
des coefficients {νrz, νθz} équivalents et tangents)

192
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

0,5 0,5
Toyoura C72.63_T C80.63_T C55.89_T Toyoura C72.63_T C80.63_T C55.89_T
Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T, dyn
νθz(tan.)
dyn dyn
ν ν νrz (tan.)
(ML) Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T, ν
dyn
ν (ML)
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T, C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,
0,4 νrz(tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) 0,4 νθz (tan.)
(ML) νθz (tan.)
(ML)
C55.89_T C55.89_T

Coefficient de Poisson νθz ou νdyn


Coefficient de Poisson νrz ou νdyn

0,3 0,3

(νrz) av.=0,215
(νθz) av.=0,205
0,2 0,2

dyn
ν dyn
0,1 0,1 ν

C80.90_T C65.91_T C75.65_T C77.88_T C80.64_T C80.90_T C65.91_T C75.65_T C77.88_T C80.64_T
νrz (eq.)
eq eq
(eq.)
νrz (CL) νrz (eq.)
eq dyn
νθz (eq.)
eq
0,0 ν 0,0 νθz (eq.) νθz (eq.)
dyn eq dyn
(CL) (CL) ν (CL)
eq
(CL) (CL) ν
dyn
ν
dyn
ν
dyn
ν
dyn νrz (tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) dyn νθz (tan.)
(ML) νθz(tan.)
(ML)
ν ν
dyn
ν
dyn
ν
νrz (tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) νrz (tan.)
(ML) νθz (tan.)
(ML) (tan.)
νθz (ML) νθz (tan.)
(ML)
-0,1 -0,1
0,1 1 10 100 1000 0,1 1 10 100 1000
(a) Déformation axiale, εz ou εz (10 )
SA -6 (b) Déformation axiale, εz ou εz (10 )
SA -6

M15 & M30 C60.97_M30 C62.99_M30 C65.99_M30 M15 & M30 C60.97_M30 C62.99_M30 C65.99_M30
0,5 0,5 eq
Essais : C60.99_M15,C62.98_M15, eq
νrz (eq.) eq
νrz (tan.) Essais : C60.99_M15,C62.98_M15, νθz (eq.) eq
νθz (eq.) νθz (tan.)
νrz (eq.)
C65.99_M15,C70.99_M15,C65.99_M30, C65.99_M15,C70.99_M15,C65.99_M30, νθz (tan.)
νrz (tan.) νrz (tan.) νθz (tan.)
C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30, C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,
Coefficient de Poisson νθz ou νdyn
Coefficient de Poisson νrz ou νdyn

0,4 C62.99_M30 C60.99_M30 0,4 C62.99_M30 C60.99_M30


νrz (tan.) νθz (tan.)

dyn
0,3 0,3 ν

(νrz) av.=0,21
0,2 0,2 (νθz) av.=0,19
dyn
ν

0,1 0,1

C60.99_M15 C62.98_M15 C65.99_M15 C70.99_M15 C55.98_M30


eq eq
C60.99_M15 C62.98_M15 C65.99_M15 C70.99_M15 C55.98_M30
eq
eq
νrz (eq.) νrz (eq.) νrz (eq.)
eq
νrz (eq.) νrz (eq.) eq
νθz (eq.)
eq
νθz (eq.)
eq
νθz (eq.) eq
0,0 0,0 νθz (eq.) eq
νθz (eq.)
ν
dyn
ν
dyn
ν
dyn
ν
dyn νrz (tan.) dyn dyn dyn
ν ν ν ν
dyn
νθz (tan.)
νrz (tan.) νrz (tan.) νrz (tan.) νrz (tan.) νθz (tan.) νθz (tan.) νθz (tan.) νθz (tan.)
-0,1 -0,1
0,1 1 10 100 1000 0,1 1 10 100 1000
SA -6 SA -6
(c) Déformation axiale, εz ou εz (10 ) (d) Déformation axiale, εz ou εz (10 )

Figure 4.34 : Evolution des coefficients de Poisson {νrz, νθz} équivalents, tangents (ou sécants
après fluage) et dynamiques avec l’amplitude ou le niveau de déformation aux états de contrainte
isotrope des essais de compression sur le sable de Toyoura (a.&b.) et sur les mélanges M15/M30
(c.&d.) ({(νrz)av., (νθz)av.} sont les valeurs moyennes des coefficients {νrz, νθz} équivalents et tangents)

Les remarques suivantes peuvent être tirées de l’examen des figures 4.33 et 4.34 :

- les coefficients {νrz, νθz} équivalents et tangents (ou sécants après fluage) restent
pratiquement constant avec l’amplitude ou le niveau de déformation (jusqu’à quelques 10-4),

- les trois différentes méthodes de détermination fournissent un même ordre de grandeur


des coefficients de Poisson. Les valeurs sont comprises de manière générale, entre 0,15 et
0,25 quelque soit le matériau considéré.

- les variations obtenues sont liées principalement aux incertitudes de mesure et aux
conditions expérimentales ; aucune influence nette de l’indice des vides est notée que ce soit
entre les échantillons lâches ou denses de sable d’Hostun ou de Toyoura, ou entre le mélange
M15 et M30. Les mêmes remarques peuvent être menées vis-à-vis de la pression de
confinement.

193
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

- les valeurs moyennes des coefficients {νrz, νθz} restent proches quelque soit le matériau
testé, ce qui permet de confirmer un caractère au moins isotrope transverse du comportement
de ces matériaux à l’état de contrainte initial.

A partir de la moyenne des coefficients {νrz, νθz}, un coefficient de Poisson unique, ν0


à l’état de contrainte isotrope, est obtenu pour chacun des matériaux, indépendamment de la
pression de confinement et de l’indice des vides (pour les sables d’Hostun et de Toyoura, et
de l’indice des vides rapporté au sable ou à l’argile pour les mélanges M15/M30) :

⎧ν 0 = 0,175 Sable d’Hostun



⎨ν 0 = 0, 21 Sable de Toyoura (4.32)
⎪ν = 0, 20 Mélanges M15/M30
⎩ 0

Les valeurs sont proches de 0,2 qui est la valeur habituellement retenue pour les
sables. Ces coefficient de Poisson ont été obtenus à partir de sollicitations quasi-statiques et
restent comparables aux coefficients de Poisson dynamiques moyens, respectivement de
0,15 ; 0,185 et 0,24 pour le sable d’Hostun, le sable de Toyoura et le mélange M15.

Enfin, une dernière comparaison peut être menée avec la valeur du coefficient de
Poisson obtenue en considérant un comportement parfaitement élastique isotrope linéaire
(relation 4.33).

G E
E= ⇔ ν= −1 (4.33)
2(1 + ν ) 2.G

A partir des relations 4.21, 4.22 et 4.30 établies aux paragraphes précédents reliant les
modules de déformation à l’indice des vides et à l’état de contrainte, les valeurs suivantes
peuvent être obtenues pour un état de contrainte isotrope (avec p la pression moyenne) :

⎧ν 0 = 0, 05 Sable d’Hostun

⎨ν 0 = 0,17 Sable de Toyoura (4.34)

⎩ν 0 = 1,17. p
−0.04
−1 Mélanges M15/M30

Les différences avec les relations 4.32 s’expliquent certes par le fait que les matériaux
ne sont généralement pas parfaitement élastiques linéaires isotropes même pour des états de
contrainte isotrope, mais aussi par le fait que l’erreur commise sur la détermination du
coefficient de Poisson à partir de la relation 4.33 peut atteindre 60% pour une erreur sur la
valeur des modules de l’ordre de 5% (relation 4.35).

∆ν ⎛ ∆E ∆G ⎞ ⎛ 1 ⎞ ⎛ ∆E ∆G ⎞
=⎜ + ⎟ . ⎜1 + ⎟ =6. ⎜ + ⎟ pour ν =0,2 (4.35)
ν ⎝ E G ⎠⎝ ν⎠ ⎝ E G ⎠

4.2.3.2 Influence de l’état de contrainte

Les résultats du paragraphe précédent montrent que le coefficient de Poisson reste


indépendant de la pression de confinement, c’est-à-dire de la pression moyenne, pour des états
de contrainte isotrope. En revanche, pour des états de contrainte anisotrope, Hoque (1996),

194
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Hoque&Tatsuoka (1998) ou Pham Van Bang (2004) mettent en évidence, à partir d’essais
triaxiaux sur différents sables, une augmentation du coefficient du Poisson avec le rapport de
la contrainte verticale sur la contrainte horizontale (figure 4.35).

νvh=ν0. (σv/σh)m/2 νvh/ν0

νvh

σ v /σ h (a) (b) σ v /σ h

Figure 4.35 : Evolution du coefficient de Poisson νvh (=-dεh/dεv=νrz=νθz) avec le rapport de


contrainte σv/σh (=σ1/σ3=σz/σr=σz/σθ) à partir d’essais triaxiaux en petites déformations sur le sable
de Toyoura (Hoque & Tatsuoka, 1998) (a.) et d’Hostun (80.71 ou 80.73 désignent dans l’ordre la
pression de confinement et l’indice des vides initial) (Pham Van Bang, 2004) (b.) (ν0 est le coefficient
de Poisson à l’état isotrope)

Tatsuoka & Kohata (1995) ou Hoque & Tatsuoka (1998) proposent alors pour décrire
cette évolution, une expression de la forme :

m m
⎛σ ⎞ 2
⎛σ ⎞ 2
ν rz = ν θ z = ν 0 .⎜ z ⎟ = ν 0 .⎜ z ⎟ (4.36)
⎝σr ⎠ ⎝σh ⎠

avec ν0 le coefficient de Poisson à l’état isotrope et m, un paramètre de puissance proche de


0,5.

La figure 4.36 présente dans le cas de nos essais, l’évolution des coefficients de
Poisson {νrz, νθz} (équivalents et tangents) normalisés avec le rapport de contrainte,
identiquement à la figure 4.35.b.

Les résultats présentent une large dispersion en raison de l’incertitude de mesure liée à
ces coefficients. Cependant les tendances observées recoupent celles de la figure 4.35 et
permettent de confirmer l’augmentation des coefficients de Poisson avec le rapport de la
contrainte verticale sur la contrainte horizontale quelque soit le matériau testé.

Les évolutions des coefficients de Poisson telles que présentées sur les figures 4.35
et 4.36 ont été obtenues à partir d’essais triaxiaux c’est-à-dire à partir d’essais pour lesquels
les axes principaux de contrainte restent confondus avec les axes du laboratoire ou de
l’échantillon. La figure 4.37 dresse les évolutions des coefficients de Poisson équivalents cette
fois-ci dans le cas d’essais de type torsion à K0 pour lesquels une rotation continue des axes
principaux par rapport à ceux du laboratoire est mise en jeu.

195
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

3 3
νrz/νrz0 Hostun & Toyoura νθz/νθz0 Hostun & Toyoura

Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, Essais : C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H,


C80.63_H,C50.64_H,C59.71_H C80.63_H,C50.64_H,C59.71_H
Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T, Essais : C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T, C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,
2 C55.89_T 2 C55.89_T

1 1
νrz=νrz0 νθz=νθz0

Hostun Toyoura Hostun Toyoura

ννrzrz eq
eq eq
ννrzrz
eq ννθθzzeqeq ννθzeqeq
(a) tan
(b) tan
θz

ννθθzztan
ννrzrztan
sec
ννrzrz
sec
ννθθzz
sec sec

0 0
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 7
σz/σz0=σz/σr σz/σz0=σz/σr

2,5

2,5
νrz/νrz0 M15 & M30 νθz/νθz0 Hostun & Toyoura

Essais : C60.99_M15,C62.98_M15, Essais : C60.99_M15,C62.98_M15,


C65.99_M15,C70.99_M15,C65.99_M30, 2,0 C65.99_M15,C70.99_M15,C65.99_M30,
C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30, C60.99_M30,C55.98_M30,C60.97_M30,
2,0 C62.99_M30 C62.99_M30

1,5
1,5

νθz=νθz0
νrz=νrz0
1,0
1,0

0,5 M15 M30 0,5 M15 M30


eq
eq
ννrzeqeq ννrzeqeq
eq
νννθrzθzeqzeq νν eq
νθrzθzz
rz
rz tan
tan tan
tan
νννθrzθzz νννθθrzzztan
sec
(c) ννrzrztan
sec
ννrz
rz
sec
(d) sec

0,0 0,0
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
σz/σz0=σz/σr σz/σz0=σz/σr

Figure 4.36 : Evolution des coefficients de Poisson {νrz, νθz} (sécants et équivalents) avec le
rapport σz/σr pour les essais de compression réalisés sur les sables d’Hostun et de Toyoura (a.&b.) et
sur les mélanges M15/M30 (c.&d.) ({νrz0, νθz0} désignent les valeurs à l’état initial isotrope pour
chaque essai)

Hostun & Toyoura, Essais K0 Hostun & Toyoura, Essais K0


νrz/νrz[K0] νθz/νθz[K0]
1,5 1,5 Hostun Essais : K50.72_H, K50.65_H,K75.65_H
Hostun Essais : K50.72_H, K50.65_H,K75.65_H Toyoura Essais : K80.69_T,K80.90_T
Toyoura Essais : K80.69_T,K80.90_T

1,2 1,2

νrz=νrz[K0] νθz=νθz[K0]

0,9 0,9

0,6 0,6

0,3 0,3

-0,9 -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9 -0,9 -0,6 -0,3 0,0 0,3 0,6 0,9
τ/P τ/P

Figure 4.37 : Evolution des coefficients de Poisson {νrzeq, νθzeq} normalisés avec le rapport τ/P
(contrainte de cisaillement/pression de confinement) représentant l’état de contrainte pour les essais
de type torsion à K0 sur les sables d’Hostun et de Toyoura ({νrz[K0], νθz[K0]} sont les valeurs à l’état
initial anisotrope K0=σz/σr=σz/σθ=0,5)

196
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

En fonction de la contrainte de cisaillement, de manière similaire aux modules de


déformation, les coefficients de Poisson {νrz, νθz} diminuent, ce qui indique une nouvelle fois
qu’une relation de type 4.36, établie lorsque les axes principaux restent confondus avec ceux
de l’échantillon, n’est plus adaptée dès lors qu’une rotation de ces axes est appliquée. Une
écriture faisant intervenir les contraintes principales est requise. La modélisation proposée en
partie 5 suit cette considération.

Enfin l’influence de l’anisotropie due à l’état de déformation qui peut être évalué à
partir de ces essais, reste difficilement appréciable compte tenu de l’incertitude liée à la
détermination des coefficients de Poisson.

4.2.4 Facteurs influençant la taille du domaine (quasi-) linéaire

Les figures 4.1 à 4.3 présentées au §4.1.1.1 ont montré un domaine linéaire pour
l’évolution du tenseur rhéologique avec l’amplitude de déformation, de l’ordre de 1 à 2.10-5
pour les différents matériaux testés. Pour le terme Mzzeq, le domaine apparaît légèrement plus
étendu, jusqu’à 3 ou 4.10-5. La figure 4.38 présente, pour les essais de compression réalisés,
l’évolution du module d’Young sécant avec le niveau de déformation, en définissant ce
dernier à partir de chaque reprise du chargement qui suit les différents points d’investigation
après fluage (cf. figure 4.19a., §4.1.2.1).
sec max Hostun, Essais de compression sec max Toyoura, Essais de compression
1,5
Ez /Ez 1,5
Ez /Ez
C77.88_T
C50.81_H C80.64_T
C55.71_H C75.65_T
C75.65_H C80.63_T
C80.63_H C80.90_T
1,0 1,0 C72.63_T
C50.64_H
C65.91_T

0,5 0,5
∼ linéaire ∼ linéaire

0,0 0,0

1 10 100 1000 10000 1 10 100 1000 10000


-6 -6
Déformation axiale, εz(10 ) Déformation axiale, εz(10 )

sec max M15 & M30, Essais de compression


1,5
Ez /Ez
C60.99_M15
C62.98_M15
C70.99_M15
C65.99_M15
C55.98_M30
1,0 C65.99_M30
C60.99_M30
C55.98_M30
C62.99_M30

0,5 ∼ linéaire

0,0

1 10 100 1000 10000


-6
Déformation axiale, εz(10 )

Figure 4.38 : Dégradation des modules d’Young sécants normalisés en fonction du niveau de
déformation (à partir de la reprise du chargement suivant les points d’investigation, cf. figure 4.19a.)
pour les essais de compression sur le sable d’Hostun, de Toyoura et les mélanges M15/M30

197
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

Un même ordre de grandeur sur le niveau de déformation est obtenu quant au domaine
de linéarité des modules sécants, de l’ordre de 3 à 4.10-5. Ce domaine varie excessivement peu
avec le niveau du déviateur de contrainte.

Comme l’illustre la figure 4.39 tirée de Park&Tatsuoka (1994), l’influence majeure


sur la taille du domaine de linéarité est celle de l’histoire du chargement. Park&Tatsuoka
(1994) réalise deux essais de compression plane sur deux échantillons de sable de Toyoura
d’indice des vides proches (figure 4.39.a.). L’un est surconsolidé (OCR=5,33) et l’autre
normalement consolidé avant l’application du déviateur de contrainte. La figure 4.39.a montre
que la taille du domaine linéaire est plus importante pour l’échantillon surconsolidé que pour
l’échantillon normalement consolidé. En revanche, le même processus répété sur le sable SLB
(figure 4.39.b) ne montre aucune influence de la surconsolidation. Les auteurs expliquent
cette différence par la compressibilité plus faible (à indice des vides équivalent) du sable SLB
au cours d’une compression isotrope et par son module de cisaillement plus élevé au cours
d’essais de déformation plane.

Figure 4.39 : Dégradation des modules de cisaillement sécants avec le niveau de déformation à
partir d’essais de déformations planes sur des échantillons normalement consolidés et surconsolidés
de sable de Toyoura (a.) et de sable SLB (b.) (Park &Tatsuoka, 1994, Tatsuoka&Kohata, 1995)

L’influence de l’histoire du chargement sur la taille du domaine linéaire est également


visible sur deux essais de compression réalisés au cours de cette étude sur les sables d’Hostun
et de Toyoura, les essais C59.71_H et C55.89_T, pour lesquels des périodes de fluage de
différentes durées ont été appliquées ainsi qu’un large cycle de compression (figure
4.40a.&b.).

Le domaine de linéarité est évalué à partir de la reprise du chargement consécutive aux


période de fluages de 5, 10, 40 ou 45 minutes appliquées. La figure 4.41 présente ainsi
l’évolution des modules sécants normalisés en fonction du niveau de déformation.

Sur la figure 4.41.a1&b1 sont reportées les évolutions pour la première charge ainsi
que la recharge à partir du premier point d’inversion (‘l’ à ‘q’ et ‘i’ à ‘l’ respectivement pour
l’essai C59.71_H, sur le sable d’Hostun, figure 4.40a. et C55.89-T sur le sable de Toyoura,
figure 4.40.b). Il est possible de distinguer deux domaines de linéarité ∆1 et ∆2 qui dépendent
de la période de fluage précédemment appliquée. Après les fluages de 40 ou 45 min., il est
noté un domaine plus important ∆1, qui est similaire à celui observé après le commencement
du chargement initial (de ‘O’ à ‘a’) ou à celui relevé sur la figure 4.38, de l’ordre de 4 à 5.
10-5.

198
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

400
Hostun (a)
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
q
. -1
q=0,5 kPa.s p p'

o o' Fluages
Déviateur de contrainte, q(kPa)

5 min.
a-a' : 40 min.
n n' 5 min. b-b' : 10 min.
200 c-c' : 10 min.

q(kPa)
m m' 5 min.
d-d' : 5 min.
200 5 min.
d d' l
e-e' : 10 min.
l'
150
f -f ' : 10 min.
10 min. 5 min. g-g' : 40 min.
10 min
10 min.
c c' k-k' e-e' h-h' : 5 min.
i - i' : 40 min.
c c' 100 10 min.
j - j' : 10 min.
b b' j-j' f-f'
k-k' : 10 min.
b b' 40 min. l - l' : 5 min.
50
a a' i-i' g' g
m-m' : 10min
a a' n-n' : 5min.
40 min.
o-o' : 5 min.
εz(%)
0 0 0 h' h p-p' : 5min.
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25

0,0 0,5 1,0 1,5


Déformation axiale, εz(%)

Toyoura (b)
C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa
. -1 5 min.
q=0,5 kPa.s l
200
45 min.
Déviateur de contrainte, q(kPa)

k k'

j j'
Fluages
q(kPa)

5 min.
125 c c' i i'
c c' a-a' : 10 min.
5 min.
45 min. 100
b-b' : 45 min.
45 min. c-c' : 5 min.
100 d-d' : 45 min.
h d' d
75 h'
b' e-e' : 10 min.
b
10 min 10 min.
45 min. f -f ' : 5 min.
50
g-g' : 10 min.
g g' e' e
h-h' : 45 min.
a a' 25 i - i' : 5 min.
10 min.
j - j' : 45 min.
0 f' f εz(%) k-k' : 5 min.
0 0 0,50 0,55 0,60 0,65 0,70 0,75

0 1 2 3
Déformation axiale, εz(%)

Figure 4.40 : Evolution du déviateur de contrainte en fonction de la déformation axiale pour les
essais C59.71_H réalisé sur le sable d’Hostun (a.) et C55.89_T réalisé sur le sable de Toyoura (b.)

199
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

2,0 2,0
sec max 0 -> a sec max
Hostun C59.71_H Toyoura C55.89_T
Ez /Ez e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
a' -> b (après fluage 40min.) Ez /Ez e0=0,89 ; P=σ0=55kPa
0 -> a
a' -> b (après fluage 10min.)
b' -> c (après fluage 10min.)
b' ->c (après fluage 45min.)
c' -> d (après fluage 10min.)
1,5 1,5 i' - > j (après fluage 5min.)
l' -> m (après fluage 5min.)
j' -> k (après fluage 45min.)
m' -> n (après fluage 5min.)
∆2
k'-> l (après fluage 5min.)
∆2 ∆1 n' -> o (après fluage 5min.)
o' ->p (après fluage 5min.) ∆1
p' ->q (après fluage 5min.)
1,0 1,0

0,5 0,5

0,0 0,0
(a1) (b1)
1 10 100 1000 1 10 100 1000
-6 -6
Déformation axiale, εz(10 ) Déformation axiale, εz(10 )

2,0 2,0
sec max Hostun C59.71_H d' -> e (après fluage 5min.) sec max
Ez /Ez e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
e' -> f (après fluage 10min.) Ez /Ez Toyoura C55.89_T c' -> d (après fluage 5min.)
f ' -> g (après fluage 10min.) e0=0,89 ; P=σ0=55kPa d' -> e (après fluage 45min.)
g' -> h (après fluage 40min.) e' -> f (après fluage 10min.)
h' -> i (après fluage 5min.) f ' -> g (après fluage 5min.)
1,5 1,5 g' -> h (après fluage 10min.)
i' -> j (après fluage 40min.)
h' -> i (après fluage 45min.)
∆1 j' -> k (après fluage 10min.)
k' -> l (après fluage 10min.) ∆1
1,0 1,0

0,5 0,5

(a2) (b2)
0,0 0,0
1 10 100 1000 1 10 100 1000
-6
Déformation axiale, εz(10 ) -6
Déformation axiale, εz(10 )

Figure 4.41 : Dégradation des modules d’Young sécants normalisés en fonction du niveau de
déformation pour les essais C59.71_H réalisé sur le sable d’Hostun (a1 : charge de ‘0’ à ‘d’ puis de
‘l’ à ‘q’ & a2 : décharge de ‘d’ à ‘h’ et recharge de ‘h’ à ‘l’, cf. figure 4.40.a) et C55.89_T réalisé sur
le sable de Toyoura (b1 : charge de ‘0’ à ‘c’ puis de ‘i’ à ‘l’ & b2 : décharge de ‘c’ à ‘f’ et recharge
de ‘f’ à ‘i’, cf. figure 4.40.b)

Après les fluages de 5 ou 10 min., le domaine de linéarité ∆2, est plus restreint, de
l’ordre de 1 à 2.10-5. Par ailleurs, les amplitudes de déformation au cours des fluages (de
même durée) apparaissent d’autant plus importantes que la contrainte, à partir de laquelle le
fluage est réalisé, s’éloigne de sa valeur initiale à l’état isotrope ou de celle au dernier point
d’inversion du chargement (comme précédemment observé pour l’essai K80.90_T, §3.3.2).
Les premiers fluages appliquées (a-a’ sur les deux figures 4.40.a&b.) montrent une amplitude
faible de la déformation axiale (de l’ordre de 4 à 9.10-5, respectivement) qui est rapidement
atteinte au bout de quelques minutes. Ceci explique pourquoi, pour l’essai C55.89_T, le
domaine de linéarité relevé après ce premier fluage (de a’ vers b) se rapproche du domaine ∆1
observé pour des fluages plus longs de 45 min. : au bout de 10 min., les déformations ont
pratiquement cessé d’évoluer.

Les figures 4.41.a2&b2 présentent l’évolution des modules sécants lors du cycle de
décharge/recharge. Les amplitudes de déformation relevées lors des fluages sont
excessivement faibles et ne jouent que peu d’influence. Les domaines de linéarité s’articulent

200
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

alors autour du domaine ∆1. Immédiatement après l’inversion du chargement, il est noté un
domaine légèrement plus étendu. Ce phénomène semble plus visible sur l’échantillon dense
d’Hostun que sur l’échantillon lâche de sable de Toyoura.

4.2.5 Conclusion

Les résultats exposés dans ce paragraphe ont permis de vérifier l’influence de


plusieurs facteurs sur le comportement en petites déformations des différents matériaux testés.
Les valeurs des modules de déformation dépendent majoritairement de l’indice des vides et de
l’état de contrainte, dans une moindre mesure de l’histoire du chargement et restent très peu
influencés par la vitesse de sollicitation. Des relations similaires entre les modules des
déformation l’indice et l’état de contrainte ont pu être établies pour les sables d’Hostun, de
Toyoura et pour les mélanges sable/argile. A indice des vides et pression moyenne
équivalente, les valeurs de ces modules apparaissent comparables à un état initial isotrope (cf.
figure 4.25).

La valeur des coefficients de Poisson reste principalement dictée par l’état de


contrainte. Elle augmente avec le niveau de contrainte appliquée dans le cadre d’essais de
compression, et a tendance à diminuer dans le cadre d’essais de torsion. Compte tenu de
l’incertitude de mesure de ces coefficients, les quatre matériaux testés présentent, aux états de
contrainte isotrope, des valeurs similaires, autour de 0,2, indépendamment des divers indices
des vides.

Enfin, le domaine de déformation ou d’amplitude de déformation pour lequel le


comportement de ces matériaux peut être considéré comme quasi-élastique linéaire est de
l’ordre de quelques 10-5. Ce domaine apparaît fortement influencé par l’histoire récente du
chargement appliqué.

201
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.2 Facteurs influençant le comportement (..)

202
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

4.3 Comportement dépendant du temps

Ce paragraphe s’intéresse aux effets du temps sur le comportement des géomatériaux.


Ces effets sont visibles, par exemple, par l’intermédiaire de périodes de fluages au cours
desquelles, bien que l’état de contrainte soit maintenu constant, les déformations continuent
d’évoluer. Tout d’abord il convient de définir plus précisément les effets du temps en
distinguant ceux liés au vieillissement de ceux liés à une nature visqueuse : c’est l’objet du
premier paragraphe. Sont ensuite présentés les effets de nature visqueuse sur différents
géomatériaux au travers de phénomènes de fluage ou de relaxation (maintien de la contrainte
ou de la déformation) et de l’influence de la vitesse de sollicitation et de ses changements.
Enfin, les périodes de fluage réalisées au cours de cette étude sur les sables d’Hostun, de
Toyoura ou sur les mélanges sable/argile sont analysées.

4.3.1 Définition

Les récentes études sur le comportement dépendant du temps des géomatériaux


(Tatsuoka et al., 2002, Di Benedetto et al., 2003) conduisent à classer les effets du temps
selon deux types : le premier type est relié à l’âge (au vieillissement) du matériau, le second
est relatif à la durée ou à la vitesse de sollicitation (effets de nature visqueuse).

Dans le premier cas, les propriétés intrinsèques du géomatériau (comme les modules
définis précédemment) évoluent dans le temps, même en l’absence de toute sollicitation
exercée (du par exemple, à l’enrichissement ou à l’appauvrissement des contacts
intergranulaires en présence de liant ou encore lorsqu’une échelle géologique est considérée).
Lorsque le comportement d’un matériau dépend de son âge, un temps spécifique au matériau
(« tc », « c » pour « curing » : traitement, durcissement, prise .. en français) est introduit dans
les équations constitutives.

Dans le second cas, les propriétés intrinsèques du matériau sont indépendantes de son
âge et la dépendance ou l’indépendance de son comportement vis à vis du temps témoigne
d’un comportement visqueux ou non visqueux. Selon Mandel (1966), un comportement est
défini comme visqueux si « pour un trajet de déformation ou de charge déterminé, les
contraintes dépendent de l’horaire de description de ce trajet », c’est-à-dire si les contraintes
dépendent de la vitesse de déformation (ou de chargement). Et lorsque la réponse d’un
matériau dans un certain domaine de chargement est indépendante de la vitesse de
déformation (ou de chargement), son comportement est alors non visqueux dans ce domaine.

Dans la suite et dans le cadre de notre étude, uniquement les effets de nature visqueuse
sont considérés.

4.3.2 Observation sur différents géomatériaux

Ce paragraphe présente, dans un premier temps, l’illustration des phénomènes de


fluage et de relaxation sur les sables (pour lesquels ces phénomènes ont longtemps été
négligés) ainsi que quelques lois empiriques traditionnellement considérées. L’influence de
l’indice des vides initial, de l’état de contrainte ou de la vitesse de chargement sur les

203
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

amplitudes de déformation (pour les fluages) ou du déviateur de contrainte (pour les


relaxations) sont notées. Dans un second temps, de récentes études analysant les effets de la
vitesse de sollicitation et de ses changements sur le comportement (en moyennes et grandes
déformations) de plusieurs géomatériaux sont présentées. Elles permettent de dégager des
modélisations nouvelles pour le comportement visqueux des géomatériaux.

4.3.2.1 Fluage et relaxation

a) Cas du fluage

Les courbes expérimentales de fluage obtenues sur différents géomatériaux,


particulièrement sur les argiles, ont historiquement amené les mécaniciens des sols à
considérer des formulations empiriques en temps pour décrire l’évolution des déformations au
cours des périodes de fluage. Ces formulations sont généralement déduites d’une
représentation de la déformation de fluage en fonction du logarithme du temps. Cette
représentation s’inspire logiquement de la théorie à long termes pour les sols saturés, ou
théorie de la consolidation secondaire de Terzaghi (~1925), qui définit pour les argiles (sous
conditions oedométriques), un coefficient empirique Cα, permettant de relier la déformation
(le tassement différé) au logarithme du temps :

∆ε
Cα = (4.37)
∆ log(t )

(a) (b)

Figure 4.42 : Essais de fluage sur le sable de Toyoura à différents niveaux déviateur axial sur un essai
triaxial drainés à pression moyenne effective constante 147 kPa), a. Evolution de la déformation de
cisaillement γ = ε v − ε h et b. de la vitesse de déformation dγ/dt en fonction du temps (Murayama et
al., 1984) (σ=σ’v-σ’h est le déviateur de contrainte)

204
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

La figure 4.42.a présente les déformations de fluage mesurées par Murayama et al.
(1984) en fonction du logarithme du temps au cours d’un essai triaxial drainé sur le sable de
Toyoura. Des périodes de fluage sont appliquées à différents niveaux du déviateur de
contrainte. Les coefficients Cα sur cet exemple, correspondent aux pentes de la figure 4.42.a,
qui augmentent avec l’état de contrainte mais également avec le temps pour les plus fortes
valeurs du déviateur σ. Sur la figure 4.42.b sont représentées les vitesses de déformation en
fonction du temps pour le même essai. Une forte linéarité est observée en échelles
logarithmiques et des considérations voisines conduisent Delage et al. (1991) à étudier une
expression de la forme :
m

⎛t ⎞
α .q
ε = A.e . ⎜ 0 ⎟ (4.38)
⎝t ⎠
avec q le déviateur de contrainte, t0 le temps au début du fluage et A, α, m des constantes
positives dépendant du matériau.

Tatsuoka et al. (2002) présentent deux essais drainés de déformation plane sur deux
échantillons d’indice des vides proches de sable de Toyoura. Au cours de ces essais menées à
deux vitesses de déformation différentes, l’une rapide, l’autre lente, deux périodes de fluages
ont été appliquées aux mêmes états de contrainte (figure 4.43). Les amplitudes de déformation

(a)

(b) (c)

Figure 4.43 : Essais drainés de déformations planes sur le sable de Toyoura (appareil décrit au
§1.1.2) à vitesse de déformation rapide (test CRP_f) ou lente (test CRP_s) : courbes globales de
chargement (a) et évolution des déformations aux 2 étapes de fluages (b.&c.) (Tatsuoka et al., 2002)

205
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

sont reportées sur les figures 4.43.b.&c. Les auteurs relèvent également une augmentation des
amplitudes de déformation avec le niveau de contrainte mais notent des amplitudes d’autant
plus importantes que la vitesse de déformation précédant le fluage est élevée.

Quand la vitesse de chargement menant aux différents fluages est constante, et pour un
même état de contrainte, les amplitudes diffèrent selon l’indice des vides initial de
l’échantillon : elles sont plus importantes pour des échantillons initialement lâches que
denses. La figure 4.44 illustre cette propriété en reportant, en fonction du logarithme du
temps, les déformations de fluage mesurées par Sauzeat (2003) pour deux échantillons de
sable d’Hostun, l’un moyennement dense et l’autre lâche, consolidés à 300 kPa (essais de type
compression réalisés sur l’appareil T4C StaDy).
300 900

Sable d’Hostun q=450 kPa 800 Sable d’Hostun q=450 kPa


250
Essai C300.74 Essai C300.86
700
P=300 kPa, e0=0,74 P=300 kPa, e0=0,86
Déformation axiale (10-6)

. .

Déformation axiale (10-6)


200 600
q=0,5 kPa/s q=0,5 kPa/s
500 q=300 kPa
150
400
q=300 kPa
100 300
q=150 kPa
200
50 q=150 kPa
100
(a) (b)
0 0
1 10 100 1000 10000 100000 1 10 100 1000 10000 100000
Temps (s)
Temps (s)

Figure 4.44 : Evolution de la déformation axiale en fonction du logarithme du temps lors de


fluages appliqués à différents niveaux du déviateur de contrainte pour deux essais de compression
« triaxiale » réalisés sur des échantillons initialement moyennement dense (a.) et lâche (b.) de sable
d’Hostun (données de Sauzeat, 2003, essais réalisés sur l’appareil « T4C StaDy »)

Kuwano (2000) présente des essais de fluage sur le sable de Ham River (Angleterre,
D50=0,27mm, Cu=1,67) et de Dunkerque (D50=0,21~0,28mm, Cu=1,41~1,82) ainsi que sur des
billes de verre (D50=0,14&0,27, Cu=1,63&1.28). L’auteur observe des déformations de fluage
à différents niveaux de contrainte lors des phases de consolidation isotrope des échantillons.

Figure 4.45 : Evolution des déformations au cours de périodes de fluages réalisés sur le sable de
Ham River initialement lâche (e0=0,749) ou dense (e0=689) et sous un état de contrainte isotrope
(Kuwano, 2000)

206
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Les déformations mesurées sont également plus importantes pour des états lâches que
pour des états denses. Les déformations volumiques de fluage atteignent jusqu’à 30% des
déformations volumiques mesurées lors de la phase de consolidation pour de hautes pressions
de confinement (exemple du sable de sable de Ham River : figure 4.45 et tableau 4.2).

Tableau 4.2 : Amplitude des déformations volumiques mesurées lors des phases de consolidation et
lors des phases de fluages pour un échantillon initialement lâche(e0=0,749) et dense (e0=689) de
sable de Ham River (Kuwano, 2000)

L’auteur propose une formulation empirique pour décrire l’évolution des vitesses de
déformations volumiques avec le temps, analogue à la relation 4.38 :
B
• ⎛t ⎞
ε = A. ⎜ ⎟ (4.39)
⎝ t0 ⎠

où B est une constante négative (de l’ordre de –0,6 pour les sables de Ham River ou de
Dunkerque et de –0,4 pour les billes de verre) et où A est déterminé à partir de l’amplitude des
déformations mesurées.

L’influence de l’histoire de chargement sur les fluages peut être illustrée par la figure
4.46. Elle représente les évolutions de la déformation axiale mesurées au cours de périodes de
fluage appliquées à différents niveaux du déviateur de contrainte pour un essai triaxial sur le
sable d’Hostun, comprenant, par ailleurs, un cycle de chargement (Pham Van Bang, 2004,
Pham Van Bang et al., 2005). Lorsque les paliers de chargement sont croissants, soit en
charge soit en recharge, les amplitudes de déformation sont positives et augmentent avec le
niveau du déviateur. Lorsque les paliers sont décroissants, les amplitudes sont négatives. Pour
un même niveau de déviateur (q=250 kPa), le fluage en recharge apparaît moins important
que celui obtenu pour la première charge. Ceci met en évidence que le signe et les amplitudes
des déformations de fluage dépendent de la direction et des valeurs actuelles et historiques de
la sollicitation.

b) Cas de la relaxation

Lacerda & Houston réalisent dès 1973 des essais de relaxation sur le sable uniforme
de Monterey, composé à majorité de quartz. Des essais triaxiaux sont réalisés sur des
échantillons consolidés secs ou saturés et à vitesse de déformation imposée. Les essais de
relaxation (maintien de la déformation) sont réalisés dès que le déviateur de contrainte atteint

207
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

500
a) 9 -3 b) 200.95_ci 245 kPa
200.95_ci 8 2,5x10
319 kPa
400 7 364 kPa
3

viscous axial strain ε1 (m/m)


-3
2 2,0x10
300
1 -3
q (kPa)

1,5x10
200

-3
1,0x10
100

-4
5,0x10
0 5
6
-100 0,0
0,000 0,005 0,010 0,015 0,020 0,025 0,030 0,035 0,040 0 2000 4000 6000 8000 10000
ε1 (m/m) time (s)
-3
0,0 5,0x10
c) 200.95_ci
0,8 kPa d) 200.95_ci
-42 kPa
-5 -3
-5,0x10 4,0x10
viscous axial strain ε1 (m/m)

-4 viscous axial strain ε1 (m/m) -3


-1,0x10 3,0x10

-4 -3
-1,5x10 2,0x10

-4 -3 249 kPa
-2,0x10 1,0x10
392 kPa
439 kPa
-4
490 kPa
-2,5x10 0,0
0 2000 4000 6000 8000 0 2000 4000 6000 8000 10000
time (s) time (s)
Figure 4.46 : Essai triaxial sur le sable sec d’Hostun (appareil décrit au §1.1.2) : courbe globale
comprenant 10 paliers de chargements (a), évolution de la déformation axiale en fonction du
logarithme du temps lors des fluages appliqués en première charge, en décharge et en recharge
(b,c,d) (Pham Van Bang et al., 2005)

la valeur désirée. L’évolution du déviateur de contrainte en fonction du temps est alors


enregistrée et celle du déviateur normalisé par sa valeur initiale au début de la phase de
relaxation est représentée sur la figure 4.47 pour les différents essais réalisés.

q/qo

Figure 4.47 : Relaxations du déviateur de contraintes sur le sable de Monterey sec ou saturé

(essais triaxiaux drainés à vitesse de déformation imposée ε , q0 valeur du déviateur au temps t=t0
correspondant au début de la phase de relaxation) (Lacerda&Houston, 1973)

208
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Les auteurs utilisent alors pour décrire l’évolution du déviateur, une formulation
empirique faisant intervenir le logarithme du temps, de manière similaire à celles obtenues
pour les fluages, de la forme suivante :

q ⎛t ⎞
= 1 − s.log ⎜ ⎟ (4.40)
q0 ⎝ t0 ⎠

où {q0 ; t0} sont les valeurs initiales du déviateur et du temps au début de la relaxation, et où s
est une constante dépendant du matériau.

Pham Van Bang (2004) réalise des essais de relaxation sur le sable d’Hostun à partir
d’essais triaxiaux réalisés à différentes vitesses de déformation (constantes) mais également à
partir d’essais pour lesquels la vitesse de déformation est changée d’un facteur 100. L’auteur
représente, pour une même durée de 1200s., les amplitudes des relaxations ∆q(1200s) en
fonction des valeurs initiales q0 du déviateur (figure 4.48). Cette étude est menée pour des
échantillons lâches ou denses.

0 0
1i 1i
10i 10i
-20 1m & 0,1m -20 0,1m
sra sra
-40 -40
∆q (kPa) = q(t=1200s)-q0

∆q (kPa) = q(t=1200s)-q0

. -3 .
-60 ε0=6.10 %/min -3
ε0=6.10 %/min
-60

-80 . -2 -80
ε0=6.10 %/min . -2
ε0=6.10 %/min
-100 -100
. -1
ε0=6.10 %/min
-120 -120
. -1
a) b) ε0=6.10 %/min
-140 -140
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
q0 q0 (kPa)

Figure 4.48 : Amplitudes des relaxations à 1200s.=20 min. en fonction de la valeur initiale qo du
déviateur : échantillons denses, e0≈0,70 (a) et lâches, e0≈0,90 (b), pour des vitesses de chargement
lente (0,006%/min. = 0,1m), de référence (0,06%/min. = 1m ou 1i) et rapide (0,6%/min.=10i)
(sra désigne les essais où la vitesse est changée d’un facteur 100, i.e. entre la vitesse lente et rapide)
(Pham Van Bang, 2004, Pham Van Bang et al., 2005)

Les amplitudes de relaxation sont plus importantes lorsque la vitesse de sollicitation


précédant la phase de relaxation est plus élevée et lorsque l’indice des vides initial est plus
importante. Les mêmes influences de l’indice des vides initiale et de la vitesse de sollicitation
sont ainsi notées sur les fluages et sur les relaxations.

Pour vérifier l’influence de l’histoire de chargement sur les relaxations, Pham Van
Bang (2004) réalise un essai identique à l’essai de la figure 4.46 mais avec des phases de
relaxations (figure 4.49). Les courbes de relaxation sont affectées par les conditions de
chargement de la même manière que les courbes de fluages : pour des paliers croissants de
déformation, les amplitudes de relaxations sont négatives et augmentent (en valeur absolue)
avec les valeurs initiales du déviateur ; pour les paliers décroissants, les amplitudes sont
positives et augmentent lorsque la valeur initiale du déviateur diminue. Pour des valeurs
voisines de q0 (points 2 et 8 : q0=335 et 367 kPa), l’amplitude en première charge est plus
forte que l’amplitude relevée lors de la recharge.

209
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

0
a) 200.71_1i c) q0= 273 kPa
800 q0= 479 kPa
-10 q0= 597 kPa
q0= 625 kPa
600

stress relaxation (kPa)


-20
q (kPa)

400
-30

200
-40

0
-50
0,000 0,005 0,010 0,015 0,020 0,025 0,030 0 200 400 600 800 1000 1200
ε1 (m/m) time (s)

10 0
b) d) q0= 493 kPa q0= 762 kPa
-10 q0= 697 kPa q0= 782 kPa
8 q0= 735 kPa q0= 800 kPa
q0= 808 kPa
-20
stress relaxation (kPa)

6 stress relaxation (kPa)


-30

-40
4

-50
2
q0= 48,5 kPa -60
q0= -73 kPa
0 -70
0 200 400 600 800 1000 1200 0 200 400 600 800 1000 1200
time (s) time (s)

Figure 4.49 : Essai triaxial sur le sable sec d’Hostun (appareil décrit au §1.1.2) : courbe globale
de chargement comprenant 11 phases de relaxations à différentes valeurs de déviateur q (a),
évolution du déviateur en fonction du logarithme du temps en charge (b), décharge (c) et recharge (d)
(Pham Van Bang, 2004, Pham Van Bang et al., 2005)

4.3.2.2 Effets de la vitesse de sollicitation et de ses changements

Les effets de la vitesse de sollicitation et de ses changements sur la relation contrainte-


déformation est illustrée dans ce paragraphe pour différents géomatériaux. Tout d’abord, la
propriété « isotach » est introduite. Son intérêt est justifié par la suite pour le cas des argiles à
travers les sauts de contrainte observés lors des changements de vitesse. Le cas des sables est
ensuite traité et une synthèse des phénomènes observés lors des changements de vitesses est
proposée.

a) Propriété « isotach »

Les lois empiriques de fluage et de relaxation présentées au paragraphe précédent


relient l’évolution de la déformation ou de la contrainte au temps t. Elles aboutissent alors à
des modèles de comportement proposant des équations de la forme σ=f(ε,t) ou ε=f(σ,t). Pour
le même incrément de temps ∆t depuis le début du chargement, correspond une unique
relation entre σ et ε : les modèles sont caractérisés comme isochrones (Tatsuoka et al., 2000,
2001). Or la plupart des géomatériaux ne vérifie pas cette propriété. Ceci peut être illustré par

210
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

la figure 4.50 issue de Momoya et al. (1998), présentant deux essais triaxiaux non drainés
réalisés sur des échantillons reconstitués d’argile de Fujinomori (Japon). Le premier essai
(spécimen 11) est réalisé à une vitesse lente de chargement (dε/dt=0,005%/min.) et le second
à une vitesse de chargement dix fois plus rapide (dε/dt=0,005%/min.) avec un fluage non
drainé entre les points b et c, jusqu'à d. Le même état de contrainte – déformation est atteint
au point c entre les deux essais (figure 4.50.a). Pour ce même état, les instants t ne sont pas
identiques entre les deux essais (figure 4.50.b) ; en revanche, les vitesses de déformation sont
les mêmes (figure 4.50.c).

Figure 4.50 : Comparaison des relations σ-ε-t obtenues à partir de deux essais triaxiaux non
drainés sur deux échantillons reconstitués et normalement consolidés d’argiles de Fujinomori
(Japon) : déviateur de contrainte (a), temps (b) et vitesse de la déformation axiale (c) en fonction de
la déformation axiale (Momoya et al., 1998)

211
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Les résultats de la figure 4.50 suggèrent ainsi que, pour ce matériau, la relation
σ-ε doit s’exprimer à partir de la vitesse de déformation et non à partir du temps. Cette
propriété est appelée « isotach » (du grec isos : identique et tachius : vitesse) par Tatsuoka et
al. (2000, 2001, 2002).

Tatsuoka et al. (2000, 2001) distinguent deux manières de décrire le comportement


visqueux des géomatériaux. La première fait intervenir des relations qui introduisent
explicitement le temps t, telles que les lois empiriques de fluage et de relaxation présentées au
paragraphe précédent. La seconde propose de décrire le comportement non plus en fonction
du temps mais en fonction de la vitesse de sollicitation, de la forme F(σ,ε,dε/dt,dσ/dt)=0
(pour un matériau purement visqueux).

La première manière, faisant explicitement apparaître le temps t, présente un certain


nombre de limitations dont les principales sont que les géomatériaux ne possèdent pas, pour la
plupart, la propriété isochrone, ensuite elles ne respectent généralement pas le principe
d’objectivité et enfin, elles ne permettent pas de décrire les effets de la vitesse de sollicitation
et de ses changements. Actuellement, la première approche est donc habituellement
abandonnée au profit de la seconde.

b) Cas des argiles

Sur des argiles naturelles, Leroueil et al. (1985) cités dans Tatsuoka et al. (2000)
montrent que la variable dσ/dt peut être supprimée dans l’expression générale
F(σ,ε,dε/dt,dσ/dt)=0 aboutissant à F(σ,ε,dε/dt)=0 ou encore σ=f(ε,dε/dt). Autrement dit, « la
propriété isotach » se traduit par une relation unique entre σ et ε pour une vitesse constante
dε/dt. Pour deux vitesses différentes, deux relations sont obtenues.

La figure 4.51 présente un essai triaxial non drainé réalisé sur l’argile de Kaolin, pour
lequel des changements de vitesse sont introduits au cours, par ailleurs, d’une compression
monotone (dε/dt constant) (Tatsuoka et al., 2002). Des sauts de contrainte quasiment
instantanés et persistants sont observés dès que la vitesse de sollicitation est changée. Ces
sauts sont positifs quand la vitesse de sollicitation est augmentée et négatifs quand celle-ci est
diminuée.

Figure 4.51 : Relation déviateur-déformation axiale pour un essai triaxial consolidé non drainé sur
l’argile de Kaolin comprenant des changements de vitesse de déformation (Tatsuoka et al., 2002)

212
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Des phénomènes comparables sont observés sur des essais oedométriques à


déformation contrôlée pour des échantillons saturés ou séchés à l’air libre d’argile de
Fujinomori (figure 4.52 tirée de Li et al., 2004). Dans le cas saturé, l’évolution de la pression
interstitielle est mesurée et reste négligeable face à celle de la contrainte effective (de l’ordre
de 1%). Ceci tend à suggérer que le comportement visqueux des argiles n’est pas, dans une
certaine mesure, du totalement à la présence de l’eau.

(a) (b)
Figure 4.52 : Essais de compression oedométrique drainé avec changements de la vitesse de
déformation imposée, sur un échantillon saturé (a.) et séché à l’air libre d’argile de Fujinomori (b.)
(Li et al., 2004)

Tatsuoka et al. (2001,2002) reportent trois essais triaxiaux non drainés sur des
échantillons identiquement reconstitués et consolidés de la même argile (argile de Fujinomori,
figure 4.53). Un essai est réalisé à vitesse lente (0,005%/min., specimen 11 sur la figure 4.53),
un autre à vitesse rapide (0,5%/min, specimen 29) et un dernier (specimen 30) au cours
duquel la vitesse est changée temporairement entre des valeurs de 0,005%, 0,05% et
0,5%/min.

(a) (b)

Figure 4.53 : Essais triaxiaux consolidés non drainés sur 3 échantillons reconstitués d’argile de
Fujinomori (specimen 11 à vitesse de déformation constante et lente : 0,005%/min., specimen 29 à
vitesse rapide : 0,5%/min., specimen 30 avec changement de vitesse entre 0,005 ; 0,05 et 0,5%/min) :
déviateur de contrainte (a) et rapport de contrainte, q/p’ (déviateur sur pression moyenne effective)
(b) en fonction de la déformation axiale (Tatsuoka et al., 2001)

213
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Pour des déformations axiales inférieures à 1,5%, il est noté un comportement


effectivement « isotach » de cette argile aussi bien dans le plan q-ε que dans le plan q/p’–ε : la
courbe du specimen 30 rejoint la courbe du specimen 29 (dε/dt = constante = 0,5%/min) ou
11 (dε/dt = constante = 0,005%/min.) quand la vitesse est changée respectivement vers 0,5%
ou 0,005%min. 3 relations σ-ε uniques sont atteintes pour les 3 vitesses de déformation
considérées. En revanche, quand la déformation axiale dépasse 1,5%, des sauts de contrainte
particuliers sont observés, qui s’atténuent après le changement de vitesse (appelés
« overshoots » ou « undershoots » quand respectivement la vitesse est augmentée ou
diminuée). Autrement dit, l’effet du changement de vitesse s’estompe progressivement avec la
déformation. Ce comportement ne peut plus être décrit pas des modèles de type « isotach », et
s’avère similaire à celui observé sur les sables, comme l’illustre le paragraphe qui suit.

c) Cas des sables

Matsushita et al. (1999) réalise, plusieurs essais de déformation plane drainés sur des
échantillons saturés de sable d’Hostun (figure 4.54). Les échantillons sont initialement
consolidés selon un chemin anisotrope de contrainte. Des essais (HOS02C à HOS07C) sont

effectués à une vitesse de déformation constante entre 0,00025%/min (=2,5.10-6/min.= ε 0 / 5 0 ,

essai H307C) et 0,125%/min. (=10 ε 0 , essais H302C&H305C) soit à des vitesses de
déformation constantes dans un rapport 500. Les courbes de ces essais décrivent un même
fuseau dans le plan R=σ’v/σ’h -γ=εv-εh indépendamment de la vitesse de déformation. Une
première conclusion serait ainsi que le comportement de ce sable est indépendant de la vitesse
de sollicitation, autrement dit non visqueux. Il doit être noté qu’un comportement similaire
des mélanges sable-argile a été observé au §3.1.3.

Figure 4.54 : Vitesses et changements de vitesse sur sable d’Hostun saturé pour des essais drainés
à l’appareil PSC (à déformations planes), ( Matsushita et al, 1999)

Toutefois, les résultats d’un dernier essai sont représentés sur la figure 4.54 où la
• •
vitesse de déformation est changée entre 10 ε 0 et ε 0 /10 : des sauts de contrainte sont alors
observés aux changement de vitesse qui s’atténuent ensuite avec la déformation ; la courbe
rejoint, par ailleurs, la courbe unique obtenue pour les différentes vitesses de déformation

214
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

constantes. Ces phénomènes sont similaires à ceux observés sur la figure 4.53 pour l’argile de
Fujinomori (avec ε>1,5%).

Pham Van Bang et al.(2005) reportent un comportement analogue du sable sec


d’Hostun à partir d’essais triaxiaux drainés (figure 4.54). A deux échantillons consolidés
isotropiquement (jusqu’à σc=80kPa) sont appliquées une compression monotone à vitesse de
déformation constante (0,006%/min., essai 0,1m) et une compression au cours de laquelle la
vitesse est changée entre 0,006%/min et 0,6%/min (essai sra). Des sauts de contrainte
identiques à la figure 4.54 confirment que ces phénomènes ne sont pas liés à la présence de
l’eau.
400 375

80.7_0,1m 80.7_0,1m 100 ε
350 80.7_sra 80.7_sra 0


300 100 ε
0
350
250

100 ε

q (kPa)
q (kPa)

200 0 •
ε0
150
325
100 •
relaxation
ε0
50 •
ε0 =0,006%/min
0 300
0,000 0,005 0,010 0,015 0,020 0,025 0,030 0,012 0,016 0,020 0,024
ε1 (m/m) ε1 (m/m)

Figure 4.55 : Essais triaxiaux sur le sable sec d’Hostun à vitesse de déformation constante ou avec
changement de vitesse de déformation (σc=80kPa, e0=0,70) (Pham Van Bang et al., 2005)

Toujours suivant le même principe, Nawir et al. (2003) effectue des essais triaxiaux
drainés comprenant des changements de vitesse sur des échantillons secs ou saturés de sable
de Toyoura, consolidés à différentes pressions de confinement (100 ; 200 ; 400 ; 600 kPa).
L’exemple des essais sur échantillons saturés est présenté sur la figure 4.56. L’auteur utilise
par ailleurs le modèle « TESRA », développé par Tatsuoka et al. (2001,2002) (« Temporary
Effects of Strain Rate Acceleration », qui est présenté au §5.3, pour simuler les phénomènes
observés.

L’auteur s’intéresse également à l’amplitude des sauts de contrainte à travers


l’expression :
∆ (σ v' σ h' ) ∆R (ε& )après
= ≈ β .log (4.41)
σ σ '
v
'
h R (ε& )avant

avec {σ’v ; σ’h } les contraintes effectives dans la direction verticale et horizontale, ε=γ=εv-εh
{ }
la distorsion et ( ε& )après ; ( ε& )avant les vitesses de déformation après et avant changement.

Le coefficient β apparaît constant quelque soit le caractère dense ou lâche, saturé ou


sec des échantillons et quelque soit la pression de confinement (figure 4.57).

215
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

Figure 4.56 : Résultats d’essais triaxiaux drainés sur des échantillons saturés de sable de Toyoura
consolidés isotropiquement (à 100,200,400, 600kPa correspondant respectivement aux essais
CC100,200,400,600r) avec changements de vitesse de déformation d’un facteur 100 (simulations à
partir du modèle « TESRA » présenté au §5.3) (Nawir et al., 2003)

Figure 4.57 : Amplitudes des sauts de contrainte ∆R/R en fonction du rapport entre les vitesses de
déformations après et avant changement (cf. relation 4.41) déterminés pour les essais sur échantillons
denses secs (DR) ou saturés (CC) de sable de Toyoura (LS pour un échantillon lâche saturé) (Nawir et
al., 2003)

Le paramètre β (relation 4.41) peut être ainsi considéré, à priori, comme un paramètre
dépendant uniquement du matériau, et qui traduit la sensibilité de ce dernier aux changements
de vitesses de déformation (dans le cadre des chemins de contrainte appliqués). Le paragraphe
suivant s’intéresse plus particulièrement à ce coefficient.

216
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

d) Synthèse

Di Benedetto et al. (2003) regroupent un nombre important d’essais sur une large
variété de géomatériaux où l’équation 4.31, c’est-à-dire le paramètre β, a pu être évalué. Plus
précisément, ont été testés sous conditions drainées* :

- le gravier de Chiba (Japon) (peu saturé à partir d’essais triaxiaux et d’essais en


modèles réduits),
- le sable d’Hostun (sec ou saturé à partir d’essais triaxiaux ou de déformations planes),
- le sable de Toyoura (sec ou saturé à partir d’essais triaxiaux, saturé à partir d’essais de
déformations planes),
- le sable de Silica (saturé à partir d’essais triaxiaux),
- le sable de Jamuna River (sec à partir d’essais de déformations planes),
- l’argile de Fujinomori (saturée, peu saturée, sèche à partir d’essais triaxiaux, et
saturée, séchée à l’air libre ou en four à partir d’essais oedométriques)
- l’argile de Kaolin (séchée en four à partir d’essais oedométriques),
- l’argile saturée de Kitan (Japon) non remaniée (à partir d’essais triaxiaux et
oedométriques), ou reconstituée (à partir d’essais triaxiaux),
- l’argile saturée d’Ohimachi (Japon) non remaniée et reconstituée (à partir d’essais
triaxiaux et oedométriques),
- l’argile de Pisa (Italie) non remaniée (saturée) et reconstituée (peu saturée et séchée à
l’air libre) à partir d’essais oedométriques

La figure 4.58a.&b. présente la valeur du coefficient β en fonction du diamètre moyen


des grains et du degré de saturation. Il peut être noté que la variation de ce coefficient, compte
tenu des conditions expérimentales très différentes et de la large variété de géomatériaux,
reste faible. Pour les sables, graviers et certaines argiles, les valeurs s’articulent autour de
0,025. En fonction du degré de saturation (pour les argiles saturées, séchées à l’air libre ou en
four testées), un rapport proche de 2 est noté entre le coefficient déterminé en conditions
saturées et en conditions sèches. De plus, la valeur en conditions sèches s’avère très proches
de celles des sables et graviers. Ces constations indiquent que les propriétés visqueuses des
argiles saturées ne peuvent être considérées comme totalement à la présence de l’eau, mais
également aux mêmes mécanismes responsables du caractère visqueux des sables.

(a) (b)

Figure 4.58 : a. Evolution du coefficient β en fonction du diamètre moyen des grains D50 b. Evolution
de ce même coefficient en fonction du degré de saturation Sr (Di Benedetto et al., 2003)

* pour les caractéristiques des matériaux cités (D50, Cu, emin, emax, wl, Ip ..etc), cf. Di Benedetto et al. (2003)

217
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

4.3.2.3 Conclusion

Dans un premier temps, des lois empiriques traditionnellement considérées pour


décrire les phénomènes de fluage et de relaxation sur les sables ont été présentées. Les
influences de l’indice des vides initial, de la vitesse de sollicitation et de l’histoire de
chargement ont été mises en évidence, de manière similaire, sur les évolutions de la
déformation pour les fluages et sur celles du déviateur pour les relaxations. Dans un second
temps, de récentes études centrées sur les effets de la vitesse de sollicitation et de ses
changements ont été présentées. Ces études modifient la perception habituelle du
comportement visqueux des géomatériaux. Elles conduisent à rejeter les lois empiriques
faisant intervenir explicitement le temps t, au profit d’une description en fonction de la vitesse
de déformation. Certains auteurs (entre autres, Di Benedetto et al., 2001, 2003, Tatsuoka et
al., 2000, 2001, 2002) proposent des modélisations nouvelles pour décrire les phénomènes
particuliers observés sur les sables et sur certaines argiles lors des changements de vitesse de
déformation. Ces modélisations du comportement visqueux comprennent à fortiori celles des
fluages et des relaxations. La modélisation du comportement visqueux présentée en partie 5
en fait partie et ceci dresse le contexte essentiel dans lequel cette modélisation a été élaborée.

4.3.3 Analyse des fluages sur sables secs et mélanges sable/argile

Dans ce paragraphe sont analysées les périodes de fluage réalisées au cours de nos
essais sur les sables secs d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges sable/argile peu saturés.
L’influence de l’indice des vides initial et de l’histoire de chargement sont successivement
étudiées. L’évolution de la déformation volumique au cours de ces mêmes périodes de fluage
est considérée dans un dernier temps.

4.3.3.1 Influence de l’indice des vides initial

Dans le cas des sables secs, l’influence de l’indice des vides initial sur les
déformations de fluage peut être évaluée à partir des essais C50.64_H et C50.81_H d’un côté
(pour le sable d’Hostun) et à partir des essais C80.63_T, C80.64_T et C80.90_T, ainsi que
K80.69_T et K80.90_T de l’autre côté (pour le sable de Toyoura). Pour ces essais, les mêmes
900
q=50 kPa 2200 q=50 kPa
Hostun, C50.64_H q=100 kPa Hostun, C50.81_H
800 q=100 kPa
. -1 2000 . -1
P=50 kPa, e0=0,64, σz=0,5 kPa.s q=150 kPa P=50 kPa, e0=0,81, σz=0,5 kPa.s q=150 kPa
q=200 kPa q=200 kPa
700 1800
Déformation axiale, εz(10-6)

Déformation axiale, εz(10-6)

q=200kPa 1600
600 q=200kPa
1400
500
1200
400 1000
q=150kPa
300 800

600
200 q=150kPa
q=100kPa 400
q=100kPa
100
200
q=50kPa q=50kPa
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Temps (s) Temps (s)

Figure 4.59 : Evolution des déformations axiales de fluage avec le temps aux mêmes états de
contrainte pour les essais C50.64_H et C50.81_H (sable d’Hostun)

218
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

4000
Toyoura, C80.63_T&C80.64_T q=50kPa (C80.63_T) q=50kPa (C80.64_T) q=50 kPa
250 . -1 q=100kPa (C80.63_T) q=50kPa (C80.64_T) Toyoura, C80.90_H q=100 kPa
P=80 kPa, e0=0,63 et 0,64, σz=0,5 kPa.s 3500 .
q=150kPa (C80.63_T) -1 q=150 kPa
q=200kPa (C80.63_T) P=80 kPa, e0=0,90, σz=0,5 kPa.s
q=200 kPa
200 3000
Déformation axiale, εz(10-6)

q=200kPa (C80.63_T) q=200kPa

Déformation axiale, εz(10-6)


2500
150 q=150kPa (C80.63_T)
2000
q=100kPa (C80.64_T)
100
q=150kPa
1500

q=50kPa (C80.64_T) 1000


50 q=100kPa q=100kPa
(C80.63_T)
500
q=50kPa (C80.63_T) q=50kPa
0 0
0 2000 4000 6000 8000 0 2000 4000 6000 8000
(a) Temps (s) (b) Temps (s)

Toyoura, K80.69_T Toyoura, K80.90_T


250 . τ = 20kPa 1000 . τ = 20kPa
-1 -1
P=σr=σθ=σz/2=80 kPa, e0=0,69, τ =0,2 kPa.s τ = 40kPa P=σr=σθ=σz/2=80 kPa, e0=0,90, τ =0,2 kPa.s τ = 40kPa

200 τ = 40kPa
750
Distorsion, γ(10-6)
Distorsion, γ(10-6)

150
τ = 40kPa

500

100

250
50 τ = 20kPa τ = 20kPa

0 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 0 1000 2000 3000 4000 5000
(c) Temps (s) (d) Temps (s)

Figure 4.60 : Evolution des déformations de fluage avec le temps aux mêmes états de contrainte
pour les essais C80.63_T&C80.64_T (a.), C80.90_T (b.), K80.69_T (c.) et K80.90_T (d.) (sable de
Toyoura)(les oscillations observées sont liées aux variations de température)

paliers de chargement (de compression ou de torsion) sont appliqués à la même pression de


confinement. Autrement dit, les échantillons ont subi exactement la même histoire de
sollicitation. Les déformations de fluage pour ces essais sont respectivement reportées sur les
figures 4.59 et 4.60. Il est noté des déformations plus importantes pour un indice des vides
initial plus élevé, aussi bien pour le sable d’Hostun que pour le sable de Toyoura, ce qui
confirme les observations présentées au paragraphe précédent. Par ailleurs, pour les essais
C80.63_T et C80.64_T (figure 4.60.a) d’indice des vides très proches, les évolutions de la
déformation axiale sont tout à fait comparables, ce qui témoigne d’une bonne répétabilité des
essais.

Dans le cas des mélanges sable/argile, une comparaison peut être menée entre les
essais C62.98_M15 et C62.99_M30 dont les paliers de chargement précédant les fluages, les
pressions de confinement et les indices des vides granulaires initiaux restent proches (figure
4.61). Les résultats de la figure 4.61 indiquent que le mélange M30 témoigne d’amplitudes de
fluage plus élevées que le mélange M15. Plusieurs paramètres nécessitent d’être prendre en
compte pour tenter d’expliquer cette différence : par rapport au mélange M15, l’indice des
vides rapporté au sable est plus élevé pour le mélange M30 (ce qui suggèrerait, intuitivement,
un comportement « plus visqueux » du sable), en revanche celui rapporté à l’argile est moins

219
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

important (ce qui suggérerait un comportement « moins visqueux » de l’argile), et enfin le


degré de saturation est plus élevé pour le mélange M30 (ce qui suggérerait, à priori, compte
tenu du paragraphe précédent, un comportement plus visqueux de l’argile). Les résultats de la
figure 4.61 résultent ainsi de l’interaction, au moins, de ces 3 paramètres. Avant de conclure,
des essais supplémentaires sont indispensables avec le souci de faire varier successivement un
de ces paramètres indépendamment des autres.

5000
M15 & M30
C62.98_M15 : e0=0,98 ; eg0=1,3 ; ec0=6,6, Sr0= 12,0%
C62.99_M30 : e0=0,99 ; eg0=1,8 ; ec0=3,3, Sr0= 23,2% q=60kPa
. -1 (C62.99_M30)
4000 σ =0,5 kPa.s
Déformation axiale, εz(10 )
-6

z
q=70kPa
(C62.98_M15)
3000
q=30kPa
(C62.99_M30)

2000

q=35kPa
(C62.98_M15)
1000 C62.98_M15 C62.99_M30
q=35 kPa q=30 kPa
q=70 kPa q=60 kPa
0
0 2000 4000
Temps (s)

Figure 4.61 : Evolution des déformations axiales de fluage avec le temps à des états de contrainte
proches pour les essais C62.99_M15 et C62.98_M30

Il convient en dernier lieu de comparer, pour des indices des vides et des états de
contrainte identiques, les amplitudes de fluages relevées sur le sable d’Hostun et sur le sable
de Toyoura. La figure 4.62 reporte l’ensemble des fluages réalisés sur les essais C80.63_H et
C80.63_T : les deux sables montrent des amplitudes de fluage tout à fait comparables.

350 350
q=50 kPa q=100 kPa q=50 kPa
Hostun, C80.63_H Toyoura, C80.63_T q=100 kPa
. q=150 kPa q=200 kPa . -1
300 -1 q=250kPa 300 P=80 kPa, e0=0,63, σz=0,5 kPa.s q=150 kPa
P=80 kPa, e0=0,63, σz=0,5 kPa.s
q=200 kPa

q=250kPa
Déformation axiale, εz(10-6)

250
Déformation axiale, εz(10-6)

250

200 200 q=200kPa


q=200kPa

150 150 q=150kPa


q=150kPa
100 q=100kPa
100
q=100kPa
50 50

q=50kPa q=50kPa
0 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Temps (s) Temps (s)

Figure 4.62 : Evolution de la déformation axiale pour l’ensemble des fluages réalisés au cours des
essais C80.63_H et C80.63_T

Enfin, dans le but de comparer les sables secs aux mélanges sable/argile, la figure 4.63
présente le parallèle entre les déformations de fluage des essais C77.88_T et C70.99_M15 sur
des échantillons respectivement, de sable de Toyoura et de mélange M15, consolidés à des

220
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

pressions comparables. Pour des paliers de chargement identiques, les amplitudes sont plus
importantes pour le mélange sable/argile.

2000 4000

Toyoura, C77.88_T q=50 kPa q=100 kPa


1800 q=150 kPa q=200 kPa
M15, C70.99_M15
. -1 3500 P=70 kPa, e0=0,99, eg0=1,3, ec0=6,6, Sr0=12,0%
P=77 kPa, e0=0,88, σz=0,5 kPa.s
1600 . -1
σ =0,5 kPa.s
z
3000
q=200kPa q=100kPa
Déformation axiale, εz(10-6)

Déformation axiale, εz(10-6)


1400

1200 2500

1000 q=150kPa 2000


q=50kPa
800
1500
600
1000
400 q=100kPa
q=50 kPa
200 500
q=100 kPa
q=50kPa
0 0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Temps (s) Temps (s)

Figure 4.63 : Evolution de la déformation axiale pour l’ensemble des fluages réalisés au cours des
essais C77.88_T et C70.99_M15

Les résultats des dernières figures 4.61, 4.62 et 4.63 amènent ainsi à penser que, pour
un même état de contrainte et une même pression de consolidation, c’est-à-dire pour une
même histoire de chargement, le mélange M30 (avec un indice des vides granulaire initial de
0,99) présente des amplitudes de fluage supérieures à celles du mélange M15 (pour le même
indice des vides) qui sont elles-mêmes supérieures à celles des sables lâches d’Hostun et de
Toyoura.

4.3.3.2 Influence de l’histoire de chargement

Dans le cadre de notre étude, l’influence de l’histoire de sollicitation sur les


déformations de fluage ne peut être illustrée que pour les sables secs, par exemple au travers
des essais C59.71_H (sur le sable d’Hostun) et K77.88_T (sur le sable de Toyoura). Les
figures 4.64 et 4.65 reprennent les chargements globaux appliqués ainsi que les déformations
de fluage mesurées aux différents états de contrainte.

Dans le cas des deux essais (sans et avec rotation des axes principaux), pour des
paliers croissants de chargement, il est noté des amplitudes de déformation positives, aussi
bien en charge qu’en recharge, et d’autant plus importantes avec l’état de contrainte (i.e. avec
l’augmentation du niveau du déviateur ou de la contrainte de cisaillement). Pour des paliers
croissants en décharge, les amplitudes sont d’autant plus négatives que la contrainte
considérée diminue. Autrement dit, le signe des déformations de fluage dépend de la direction
du chargement précédant la phase de fluage. Et les amplitudes des déformations dépendent
majoritairement de l’écart entre la valeur actuelle de la contrainte et celle de la contrainte à
l’état initial (pour la première charge), ou de l’écart entre la valeur actuelle de la contrainte et
celle au dernier point d’inversion du chargement (pour la décharge et la recharge).

Par ailleurs, aux mêmes états de contrainte et pour un même écart entre la contrainte
actuelle et initiale ou celle au dernier point d’inversion (exemples points 4 et 12 sur la figure
4.64), les amplitudes diffèrent, ce qui suggère que les déformations de fluage en amplitude

221
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

dépendent également de l’histoire globale des contraintes depuis le début du chargement. Ces
constations restent cohérentes avec celles observées par Pham Van Bang (2004, 2005) (§
précédent) ou par d’autres auteurs (Sauzeat, 2003, Tatsuoka et al., 2000, 2001, 2002, Di
Benedetto et al., 2002).

125
400
Hostun
Hostun (a) (b) Charge : Points 1 à 4 C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
Pt 16
. -1
q=0,5 kPa.s 100
Pt 15 Pt 4 : q=160kPa

Déformation axiale, εz(10-6)


Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt 14
200 75 Pt 3 : q=120kPa
Pt 13
q(kPa)

Pt 12
Pt 4
200 Pt 12
150
Pt 4 Pt 3
Pt 11
50
Pt 3 Pt 5
100
Pt 2 Pt 10 Pt 2 : q=80kPa
Pt 2 Pt 1 : q=40kPa
Pt 6
Pt 9
50 25
Pt 1
Pt 7
Pt 8
εz(%)
0
0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25
0
0,0 0,5 1,0 1,5 0 10 20 30 40
Déformation axiale, εz(%) Temps (mn)

0
Décharge Hostun
Pt 5 : q=120kPa (c) (d) C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
Points 5 à 8 800
-5 Pt 16 : q=320kPa
Pt 6 : q=80kPa Recharge
Points 9 à 16
Déformation axiale, εz(10 )

Déformation axiale, εz(10-6)


-6

-10 600

Pt 7 : q=40kPa
-15 Pt 15 : q=280kPa
400

Pt 8 : q=0kPa
-20
Pt 14 : q=240kPa
200
Pt 13 : q=200kPa
-25
Hostun
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa Pt 12 : q=160kPa Pt 10 & Pt11
Pt 9 : q=40kPa
-30 0
0 10 20 30 40 0 5 10 15 20
Temps (mn) Temps (mn)

Figure 4.64 : Essai C59.71_H sur le sable sec d’Hostun : courbe globale de chargement (a.),
évolution de la déformation axiale en fonction du temps lors des fluages appliqués en première charge
(b.), en décharge (c.) et en recharge (d.)
2000
Toyoura Toyoura
K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 (a) (b) K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
1500
Pt 7 Pt 2 Point 2 (τ=40kPa)
40
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

1000 Point 7 (τ=40kPa)


Distorsion, γ(10-6)

Pt 6 Pt 1
Point 1 (τ=20kPa) Point 6 (τ=20kPa)
500

Pt 5 Pt 0
0
Pt 3 0 Point 5 (τ=0kPa)

Point 3 (τ=0kPa)
-500

-40 -1000 Point 4 (τ=-40kPa)


Pt 4

-1500
0,0 0,8 1,6 0 2000 4000 6000
Distorsion, γ(%) Temps (s)

Figure 4.65 : Essai K77.88_T sur le sable sec de Toyoura : courbe globale de chargement (a.),
évolution de la distorsion en fonction du temps pour les fluages appliqués aux différents points (1 à 7)

222
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

4.3.3.3 Evolution de la déformation volumique

Il peut être intéressant de noter l’évolution de la direction du tenseur de déformation


entre la phase précédant le fluage (chargement monotone) et la phase de fluage à proprement
parler. La figure 4.66 présente l’exemple de l’essai C65.99_M15, pour lequel les
déformations radiales et orthoradiales sont tracées en fonction de la déformation axiale. Sur
cette figure, les déformations ont été translatées afin que les valeurs nulles coïncident avec le
début du fluage. Il est relevé une continuité de la direction avant et immédiatement après le
début du fluage mais celle-ci est amenée à évoluer au cours du fluage. Ceci se traduit sur
l’évolution de la déformation volumique (figure 4.66.d) par un comportement plus contractant
du matériau. Cette propriété a pu être mise en évidence, par exemple, par AhnDan et al.
(2001) avec un large appareil triaxial sur le gravier de Chiba. Elle apparaît légèrement moins
nettement sur les sables secs compte tenu des faibles déformations de fluage généralement
mises en jeu, à l’exception des états de contrainte proches de la rupture (exemple essais
C80.90_T et K80.90_ T, figure 4.67).

300
C65.99_M15 (a) (b) C65.99_M15
P=65kPa;e
P=65 kPa0=0,99;e
; e0=0,99
g0 ; ec0g0
=1,3;e =1,3r0=12,0%
=7,6;S P=65P=65 kPa ; e=1,3;e
kPa;e0=0,99;e 0=0,99 ; eg0=12,0%
=7,6;S =1,3
g0 c0 r0
100 ec0=6,6 ; w0=4,51% ; Sr0=12,0% 200 ec0=6,6 ; w0=4,51% ; Sr0=12,0%
Point
Point 21
Déformation radiale, εr(10-6)
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt 2 : q=80kPa
100

Pt 1 : q=40kPa
Point
Point10 0
50

-100

avant fluage fluage


-200
0 Point 1 (q=40kPa)
Point 2 (q=80kPa)
-300
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
-1000 0 1000 2000
Déformation axiale, εz(%) -6
Déformation axiale, εz(10 )

300

(c) C65.99_M15
C65.99_M15
(d)
P=65 P=65 kPa ; g0e=1,3;e
kPa;e0=0,99;e 0=0,99c0
; eg0
=7,6;Sr0
=1,3
=12,0%
200 ec0=6,6 ; w0=4,51% ; Sr0=12,0% 1,5 P=65
P=65 kPa0=0,99;e
kPa;e ; e0=0,99
g0
; c0e=7,6;S
=1,3;e g0=1,3
r0
=12,0%
Déformation orthoradiale, εθ(10-6)

ec0=6,6 ; w0=4,51% ; Sr0=12,0% Point


Point 2
1
Pt 2 : q=80kPa
Déformation volumique, εv(%)

100
fluage
1,0
0
Pt 1 : q=40kPa
Point
Point10

-100
fluage
0,5
avant fluage fluage
-200
Point 1 (q=40kPa)
Point 2 (q=80kPa)
-300 0,0
-1000 0 1000 2000 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
-6
Déformation axiale, εz(10 ) Déformation axiale, εz(%)

Figure 4.66 : Essai C65.99_M15 sur le mélange peu saturé M15 : a. courbe globale de
chargement, b.&c. évolutions des déformations radiales et orthoradiales en fonction de la déformation
axiale avant et pendant la phase de fluage, d. évolution de la déformation volumique en fonction de la
déformation axiale

223
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

L’application d’une phase de fluage se traduit ainsi, sur le plan volumique, par une
tendance plus contractante du comportement lorsque celui-ci est contractant et par une
tendance moins dilatante lorsque celui-ci est dilatant.

300 0,8
Pt 2 fluage Pt 3
Toyoura Toyoura
fluage
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa Pt 1 C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa
250
Pt 4 fluage
fluage
0,4
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Déformation volumique, εv(%)


200
Pt 4
Pt 3

150
Pt 2
0,0
100
Pt 1

50

-0,4

0 Pt 0 (a) (b)

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

80
Toyoura fluage Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa 0,6 Pt 6
Pt 8 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa
K0=P/σz=0,5 fluage
fluage
Pt 7 Pt 8 K0=P/σz=0,5
Pt 7 Pt 5
Pt 2
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Pt 4
Déformation volumique, εv(%)

40
Pt 6 fluage
Pt 1
0,4
Pt 5
Pt 3
0 Pt -1&0
fluage
Pt 3 Pt 2
fluage
Pt 1
0,2 fluage
-40

Pt 4
(c) Pt 0 (d)
-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0 1 2 3
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure 4.67 : Essais C80.90_T et K80.90_T sur le sable sec de Toyoura : a.&c. : courbes globales
de chargement, b&d : évolutions de la déformation volumique au cours de chaque essai

4.3.4 Conclusion

Au cours de ce paragraphe, le comportement visqueux de plusieurs géomatériaux a été


introduit à travers l’illustration des phénomènes de fluage (maintien de la contrainte), de
relaxation (maintien de la déformation) et à travers celle des effets de la vitesse de
sollicitation et de ses changements. Dans un premier temps, l’influence de l’indice des vides
initial, de l’histoire de chargement, de la vitesse de sollicitation ont été mises en évidence,
pour les sables, sur les amplitudes de fluage et de relaxation. Dans un second temps, les
réponses de plusieurs géomatériaux (sables, graviers, argiles) à des vitesses de sollicitations
différentes et au changement de ces vitesses ont été analysées et conduisent à considérer de
nouvelles modélisations de leur comportement visqueux (incluant les phénomènes de fluage
et de relaxation).

L’analyse des amplitudes de fluage relevées dans le cadre de cette étude sur les sables
secs d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges sable/argile, confirment les tendances

224
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.3 Comportement dépendant du temps

observées dans la littérature et les influences de l’indice des vides initial et de l’histoire de
chargement. Sur un plan volumique, l’influence des phases de fluages se traduit par un
comportement plus contractant (moins dilatant) des différents matériaux. Le comportement
visqueux des mélanges sable/argile peu saturés apparaît ainsi, au moins en ce qui concerne
l’effet de la vitesse constante de sollicitation (cf. §3.1.3) et les déformations de fluage, comme
qualitativement similaire à ceux des sables secs.

225
226
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.4 Conclusion

4.4 Conclusion

Dans cette partie, l’ensemble des résultats expérimentaux issus des essais sur les
sables secs d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges sable/argile a été analysé. Ces résultats
permettent de caractériser le comportement en petites déformations de ces matériaux ainsi que
leur comportement visqueux.

Le comportement en petites déformations a tout d’abord été étudié. Les résultats issus
des sollicitations cycliques réalisés après fluage et à différents états de contrainte sont ainsi
considérés. L’existence d’un tenseur limite (reliant amplitude de contrainte et de
déformation), de valeurs faibles du coefficient de dissipation, d’une bonne concordance entre
modules de déformation (d’Young, de cisaillement) « quasi-statiques et dynamiques » ont
permis de caractériser le comportement des matériaux considérés comme quasi-élastique
linéaire en petites déformations, c’est-à-dire pour des amplitudes de déformation inférieures à
1 ou 2.10-5. Un comportement qualitativement similaire a ainsi été noté entre les deux classes
de géomatériaux testés, à savoir les sables secs d’un côté, et les mélanges sable/argile peu
saturés de l’autre. Des propriétés du tenseur rhéologique (symétrie, indépendance vis-à-vis de
la direction de l’incrément de contrainte, isotropie transverse) ont par ailleurs pu être établies
tout en notant une influence, pour les sables secs, de la rotation des axes principaux sur ce
même tenseur.

Le comportement en petites déformations reste influencé par un certain nombre de


facteurs qui sont détaillés dans le second paragraphe (§4.2). Ont plus précisément été
considérés les facteurs agissant sur la valeur des modules de déformation, sur celle du
coefficient de Poisson et sur la taille du domaine de quasi-linéarité. Les influences
prépondérantes de l’indice des vides initial et de l’état de contrainte sur les modules de
déformation ont été notées en restant cohérentes avec les données issues de la littérature. Des
relations liant les modules de déformation à l’indice des vides et aux contraintes considérées
ont été établies pour les différents matériaux (équations 4.21,4.22 et 4.30 respectivement pour
les sables d’Hostun, de Toyoura, les mélanges M15 et M30). Dans le cas des mélanges
sable/argile, des relations identiques (4.30) sont établies pour les deux mélanges. L’indice des
vides granulaire global peut être considérer pour ces deux mélanges particuliers. Les relations
4.21, 4.22 restent valables quand les axes principaux de contrainte demeurent confondus avec
les axes liés à l’échantillon mais ne le sont plus dès qu’une rotation continue ou discontinue
des axes est mise en jeu. En ce qui concerne le coefficient de Poisson, les valeurs à un état
isotrope de contrainte s’articulent autour de 0,2 pour l’ensemble des matériaux testés,
indépendamment de l’indice des vides, de la pression moyenne ou de la méthode de
détermination « quasi-statique » ou « dynamique » (hypothèse d’élasticité isotrope). Ces
valeurs sont amenées à augmenter avec l’état de contrainte dans le cas d’essais de
compression (sans rotation des axes principaux) et à diminuer dans le cas d’essais de torsion à
K0 (avec rotation des axes principaux). Enfin, le domaine de quasi-linéarité reste
principalement influencé par l’histoire de chargement.

Le caractère visqueux du comportement de plusieurs géomatériaux (sables, graviers,


argiles) a été illustré dans le dernier paragraphe (§4.3). Cette illustration couvre les
phénomènes de fluage, de relaxation et les effets de la vitesse de sollicitation et de ses
changements. A partir de données de la littérature, les influences de l’indice des vides initial,
de la vitesse de sollicitation, de l’histoire de chargement ont pu être dégagées sur les
amplitudes de fluage et de relaxation. Ces facteurs influencent de manière similaire les

227
Partie 4 : Analyse des résultats expérimentaux 4.4 Conclusion

phénomènes de fluage et de relaxation. Ensuite, les phénomènes liés aux effets de la vitesse
de sollicitation et de ses changements qui ont été présentés (sauts de contrainte ..etc..),
conduisent à décrire de manière différente le comportement visqueux des géomatériaux et à
rejeter des relations empiriques liant explicitement les contraintes/déformations au temps t.
Ceci se traduit par la proposition de modélisations nouvelles du comportement visqueux, telle
que celle que nous présentons dans la partie qui suit (modèle visqueux évanescent). Enfin, les
amplitudes de fluages mesurées au cours de nos essais sur les sables d’Hostun, de Toyoura et
les mélanges M15/M30 ont été analysées en dernier lieu. Les influences de l’indice des vides
initial et de l’histoire de chargement ont pu être confirmées. Dans des conditions et suivant
une histoire identiques de chargement, il est relevé des déformations de fluage plus
importantes du mélange M30 que du mélange M15, elles-mêmes plus importantes que celles
comparables des sables lâches d’Hostun et de Toyoura. Le caractère visqueux des mélanges
sable/argile reste similaire à celui des sables secs. Sur le plan volumique, il a été montré que
l’application d’une phase de fluage conduit à un comportement plus contractant lorsque ce
dernier est contractant ou moins dilatant lorsque celui-ci est dilatant.

228
5
Modélisation

5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

5.1.1 Formalisme général


5.1.2 Corps EPnv
5.1.3 Corps EPf
5.1.4 Corps V

5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps


EPnv

5.2.1 Modèle hypoélastique « DBGS »


5.2.1.1 Hyper et hypoélasticité
5.2.1.2 Hypothèse d’un état initial isotrope
5.2.1.3 Equations du modèle
5.2.2 Simulations
5.2.2.1 Sables d’Hostun et de Toyoura
5.2.2.2 Mélanges M15 et M30
5.2.2.3 Essais dynamiques
5.2.3 Conclusion

5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

5.3.1 Corps « visqueux évanescents »


5.3.1.1 Cas monodimensionnel sans propriétés évanescentes
5.3.1.2 Prise en compte des propriétés évanescentes
5.3.1.3 Cas tridimensionnel
5.3.2 Simulations
5.3.2.1 Stratégie de calage
5.3.2.2 Exemples sur sables secs et mélanges sable/argile
5.3.2.3 Synthèse
5.3.3 Conclusion

5.4 Conclusion

229
230
Partie 5 : Modélisation

Introduction

Les résultats expérimentaux présentés dans la partie précédente ont conduit à


caractériser le comportement en petites déformations et le comportement visqueux des
différents matériaux testés. Cette caractérisation permet de proposer une modèlisation adaptée
qui est présentée dans cette partie.

Tout d’abord, le formalisme général dans lequel s’inscrivent les modélisations


proposées du comportement en petites déformations et du comportement visqueux est
présenté. Ce formalisme général peut être illustré dans un cas monodimensionnel par un
modèle analogique à trois composantes. Elles sont successivement détaillées et mettent en jeu
des équations écrites sous une forme incrémentale et tensorielle.

La modélisation du comportement en petites déformations est associée à la première


composante. Elle est détaillée dans un premier temps puis des simulations de l’évolution du
tenseur rhéologique sont proposées pour les différents matériaux testés et pour les différents
essais réalisés (avec ou sans rotation des axes principaux). Une application au cas des essais
dynamiques de propagation d’ondes est également présentée.

Ensuite, la modélisation du comportement visqueux, associée à la troisième


composante, est exposée. A partir de celle-ci peuvent être simulées les déformations de
fluages réalisés au cours des différents essais sur les sables d’Hostun, de Toyoura et sur les
mélanges sable/argile M15 et M30. Les simulations des déformations de fluage sont ainsi
présentées dans un premier temps puis synthétisées et discutées.

231
232
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

Le formalisme général à trois composantes, issu de Di Benedetto (1987) est présenté


dans ce paragraphe dans sa plus grande généralité. Les spécificités réalisées dans le cadre de
notre étude sont précisées.

5.1.1 Formalisme tri-composante

Le formalisme tri-composante se fonde sur des relations écrites sous une forme
générale, incrémentale et tensorielle, permettant de décrire le comportement de matériaux
granulaires sous des sollicitations diverses et des amplitudes variées. Les incréments de
déformations sont considérées comme la somme d’une composante instantanée (ou non
visqueuse) et d’une composante dépendante du temps (ou composante visqeuse) (relation
5.1). L’incrément de contrainte associée à la composante visqueuse de la déformation est lui-
même divisé en une composante non visqueuse (indépendante du temps ou encore fictive) et
une composante visqueuse (relation 5.2). Ces décompositions s’illustrent, dans le cas
monodimensionnel, par un modèle analogique à trois composantes (figure 5.1).

δε ij =δε ijnv +δε ijv ou ε& =ε& nv +ε& v (5.1)


δσ ij =δσ ijf +δσ ijv ou σ& =σ& f +σ& v (5.2)

où les exposants « nv » et « v », sur l’incrément δεij signifient non visqueux et visqueux et où


les exposants, « f » et « v », sur l’incrément δσij signifient non visqueux (ou encore fictif) et
visqueux. « . » réprésente une dérivation objective par rapport au temps.

Figure 5.1 : Modèle analogique tangent à trois composantes (Di Benedetto, 1987).

Les trois composantes du modèle sont matérialisées séparément par les corps EPnv, EPf
et V. Uniquement le corps V a un caractère purement visqueux. Ces trois corps sont détaillés
successivement dans les paragraphes qui suivent.

5.1.2 Corps EPnv

Le corps EPnv traduit la réponse instantanée du matériau. A toute variation de la


contrainte, la variation de la déformation instantanée correspond à la variation de la
déformation du corps EPnv. De manière générale, ce corps a un comportement de type élasto-
plastique qui peut s’écrire sous une forme incrémentale.

233
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

L’équation tensorielle 5.3 régit le comportement tangent du corps EPnv, permettant de


décrire un comportement de type non visqueux à partir d’un tenseur de complaisance Mnv. Ce
dernier dépend, en toute généralité, de la direction de l’incrément de contrainte et d’un
ensemble de paramètres de mémoire (Darve, 1974).

δε ijnv = M ijkl
nv
(dir (δσ ), h1 ).δσ kl ou ε& nv = M nv (dir (σ& ), h1 ).σ& (5.3)

où M nv est le tenseur de complaisance non visqueux,


δσ
dir (δσ ) = (respectivement dir(σ&)= σ& ) : la direction de l’incrément (objectif) de
δσ σ&

contrainte (respectivement de la dérivée objective de contrainte, par exemple, σ& = , dérivée Dt
de Jaumann) avec δσ = ∑ δσ 2
ij ( σ& = ∑ σ& 2
ij ), la norme de l’incrément de contrainte (de
la dérivée de contrainte),
h1 est l’ensemble des paramètres d’histoire, ou de mémoire qui peuvent être scalaires,
vectoriels ou tensoriels.

Dans le cadre de notre étude, l’analyse des résultats expérimentaux présentée dans la
partie précédente (§4.1) a montré l’existence d’un domaine de comportement quasi-élastique
linéaire pour des amplitudes de déformations inférieures à 1 ou 2.10-5 et pour des sollicitations
diverses (axiales, de torsion, bi-axiales). Ceci pousse à modifier la relation générale 5.3 et à
identifier le tenseur tangent non visqueux Mnv au tenseur équivalente limite Me (relation 5.4).
Une modélisation de type hypo-élastiquei) est retenue pour décrire le tenseur Me. Elle est
présentée au paragraphe suivant (§5.2).

δε ijnv = δε ije = M ijkl


e
(h1 ).δσ kl (5.4)

où l’exposant « e » signifie « quasi-élastique » et où h1 est l’ensemble des paramètres


d’histoire.

Les propriétés du tenseur Me établies au §4.1 permettent de supposer raisonnablement


que d’une part, ce tenseur est symétrique et d’autre part, qu’il ne dépend pas de la direction de
l’incrément de contrainte, ce qui se traduit par la supression du terme dir (δσ ) dans la relation
5.4 par rapport à la relation générale 5.3.

Ceci a pour conséquence de laisser toute la charge de l’irréversibilité du comportement


au corps EPf et au corps V, et à considérer ainsi une décomposition de l’incrément de
déformation de la forme :

δε ij = δε ije + δε ijvp ou ε& = ε& e + ε& vp (5.5)

où l’exposant « vp » signifie visco-plastique.

Tatsuoka et al. (2000,2001) montrent par ailleurs que le regoupement de l’incrément


de déformation irréversible (plastique, indépendant du temps) et visqueux (dépendant du
temps) en un seul incrément δε vp est le seul choix pertinent pour décrire les phénomènes
visqueux observés et présentés au §4.3. Une décomposition de la forme δε vp = δε p + δε v reste

234
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

possible seulement si une intéraction très spécifique et inhabituelle selon les auteurs est
introduite entre les composantes δε p et δε v .

5.1.3 Corps EPf

En toute généralité, le comportement du corps EPf et du corps EPnv sont de forme


similaire (relation 5.6 et 5.3 respectivement). Toutefois, les incréments qu’ils relient et les
arguments des tenseurs Mf et Mnv sont par définition très différents. L’équation 5.6 relie en
effet l’incrément de déformation visqueuse (δεv) à l’incrément de contrainte non visqueuse
(ou fictive, δσf) par l’intermédiaire du tenseur Mf . Ce tenseur dépend de la direction de δσf et
d’un autre ensemble de paramètres d’histoire, h2.

δε ijv = M ijklf (dir (δσ f ), h2 ).δσ klf ou ε& v = M f (dir (σ& f ), h2 ).σ& f (5.7)

où { δσ f ; σ& f } désigne l’incrément de contrainte fictive et la vitesse de cette contrainte,


{ dir (δσ f ) ; dir(σ& f ) } la direction de l’incrément de contrainte fictive et de la vitesse de cette
contrainte. h2 est l’ensemble des paramètres d’histoire ou de mémoire.

Dans le cas d’un comportement de type « isotach » (cf. §4.3.2), la contrainte σf


s’identifie à la contrainte totale σ lorsque les phénomènes visqueux sont totalement dissipés,
notamment après une longue période de fluage ou de relaxation (dans le domaine de la pré-
rupture). Les composantes EPnv et EPf permettent alors asymptotiquement d’obtenir la courbe
statique (ou courbe de chargement à vitesse infiniment lente) du modèle analogique à trois
composantes.

La modélisation du corps EPf sort du cadre de notre étude. Toutefois, dans un cas de
chargement monotone et monodimensionnel (en compression), et en considérant la
décomposition 5.5, une expression peut être illustrée par la relation 5.8 (Di Benedetto et al.,
2002, Tatsuoka et al., 2002) :

⎪⎧ ⎛ ε vp ⎞ ⎪⎫ ⎧⎪ ⎛ ε vp ⎞ ⎪⎫
σ f = l1DML (ε vp ) = A1 ⎨1 − exp ⎜ − +
⎟⎬ 2 ⎨ A 1 − exp ⎜− ⎟⎬ (5.8)
⎪⎩ ⎝ c1 ⎠ ⎪⎭ ⎪⎩ ⎝ c2 ⎠ ⎪⎭

où A1, A2, c1, c2 sont des constantes et où l’ensemble des paramètres d’histoire est réduit à la
déformation εvp.

Cette expression n’est valable que dans le cas d’un chargement monotone
monodimensionnel d’où la terminologie « l1DML » (« ML » pour « monotonic loading »). Dans
le cas d’un chargement cyclique (toujours monodimensionnel), une autre expression est
nécessaire et une loi hystérétique est proposée par Tatsuoka et al. (2000, 2001) et illustrée sur
la figure 5.2. La courbe de décharge est donnée par exemple par l’expression :

⎛ ε vp − ε avp ⎞
σ − σ = n.l1DU ⎜
f
a
f
⎟ (5.9)
⎝ n ⎠

235
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

où n est scalaire pouvant prendre des valeurs différentes de 2, généralisant ainsi la loi
traditionnelle de Masing. l1DU peut être une fonction différente de l1DML. σfa et εvpa désignent
les valeurs de la contrainte fictive et de la déformation visco-plastique au point d’inversion
c’est-à-dire quand ε& vp change de signe.

Tatsuoka et al. (2002) considèrent l’expression suivante analogue à la relation 5.8 pour
la courbe de décharge :

⎧⎪ ⎛ ε avp − ε vp ⎞ ⎫⎪ ⎧⎪ ⎛ ε avp − ε vp ⎞ ⎫⎪
σ f − σ af = − A1.u ⎨1 − exp ⎜ − −
⎟ ⎬ 2.u ⎨
A 1 − exp ⎜− ⎟⎬ (5.10)
⎪⎩ ⎝ c1.u ⎠ ⎪⎭ ⎪⎩ ⎝ c2.u ⎠ ⎪⎭

où A1.u, A2.u, c1.u, c2.u sont toujours des constantes.

Figure 5.2 : Illustration de la courbe statique obtenue dans le cas d’un chargement cyclique
(Tatsuoka et al., 2001) (axes de contrainte fictive - déformation viscoplastique ou encore irréversible
normalisés par leur valeur à la rupture)

5.1.4 Corps V

La dernière composante du modèle est matérialisée par le corps V qui introduit une
relation entre la contrainte visqueuse σv et la vitesse de déformation visqueuse ε& v par
l’intermédiaire d’un tenseur visqueux N :

δε ijv = N ijkl (h3 ).σ klv .δ t ou ε& v = N (h3 ).σ v ou σ v = f (h3 , ε& v ) (5.11)

où N est le tenseur visqueux, f la fonction de viscosité et h3 , un ensemble de paramètres


d’histoire ou de mémoire.

Il doit être noté que les relations 5.7 et 5.11 fournissent deux expressions différentes
de la vitesse de déformation visqueuse. Leur égalité donnée par la relation 5.12 traduit la
décroissance de la contrainte visqueuse au cours du fluage ou de la relaxation.

236
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

N (h3 ).σ v = M f (dir (σ& f ), h2 ).σ& f (5.12)

En effet dans un cas monodimensionnel, le corps V peut être illustré par un


amortisseur linéaire de viscosité newtonienne ou encore par un amortisseur non linéaire
(figure 5.3). En considérant un corps de type Kelvin-Voigt (ressort pour le corps EPf avec un
module élastique linaire E et un amortisseur linéaire de viscosité η0 pour le corps V), la
relation 5.12 s’identifie alors à l’équation différentielle d’ordre 1 avec un second membre nul
pour un fluage (relation 5.13).
m
⎛ ε& v ⎞
σ = η0 .ε&
v v
σ = η.ε = η0 . ⎜ v ⎟
v
& v

⎝ ε&0 ⎠

σv σv
εv εv
η0 η
(a) (b)

Figure 5.3 : Exemples de corps visqueux V dans un cas monodimensionnel : a. amortisseur linéaire
de viscosité newtonienne η0, b. amortisseur non linéaire de viscosité η (m est une constante, ε&0v , une
vitesse de référence)

E
σ& v + σ v = σ& (5.13)
η0

La direction de l’incrément de contrainte fictive, dir(δσf), intervenant dans les


équations 5.7 et 5.12 est à priori inconnu et nécessite une hypothèse pour la modélisation. Di
Benedetto (1987) suppose que lincrément δσf reste colinéaire à la contrainte visqueuse σv.
Cette hypothèse est illustrée sur la figure 5.4.

Mf δσf

δσ
N δσv

δεv

Figure 5.4 : Projection dans le plan σij, σkl des contraintes totale (σ) , visqueuse (σv ) et de fluage
(σf ) ainsi que leur évolution (δσ , δσv, δσf), (Di Benedetto, 1987)

Un couplage entre les corps EPf et V peut être introduit en considérant un certain
nombre de paramètre d’histoire ou de mémoire (h2 et h3) communs aux deux corps. Dans le
cadre de notre étude, un corps V particulier appelé « visqueux évanescent » est introduit et

237
Partie 5 : Modélisation 5.1 Cadre général : formalisme tri-composante

détaillé au §5.3. Il est issu des phénomènes observés sur les sables lors des changements de
vitesse de déformation (§4.3).

Enfin, à partir d’un choix convenable de ces composantes EPnv, EPf et V, il est montré
que ce formalisme à trois composantes peut se superposer à la visco-élasticité ou à la visco-
plasticité classiques (Di Benedetto, 1987).

238
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

5.2 Modélisation du comportement en petites


déformations : corps EPnv

Dans ce paragraphe est décrite la modélisation proposée pour le comportement en


petites déformations, c’est-à-dire pour le corps EPnv. Le modèle hypoélastique proposé
(« DBGS » pour « Di Benedetto – Geoffroy – Sauzéat », Di Benedetto et al., 2001) se fonde
sur les résultats expérimentaux tels que ceux détaillés au §4.1 et 4.2. Le modèle est présenté
dans un premier temps en précisant tout d’abord la notion d’hyper et d’hypoélasticité ainsi
que l’hypothèse réalisée d’un état initial isotrope du matériau. Dans un second temps sont
proposées les simulations de l’évolution du tenseur Me pour les essais réalisés sur les sables
d’Hostun, de Toyoura et les mélanges sable/argile. Une analyse des essais dynamiques de
propagation d’ondes à partir de ce modèle est présentée dans un dernier temps.

5.2.1 Modèle « DBGS »

5.2.1.1 Hyper et hypoélasticité

Pour l’écriture de la composante élastique d’un comportement non visqueux, il est


possible de distinguer l’hyper et l’hypoélasticité. Ces deux notions sont explicitées dans ce
qui suit.

Tout d’abord l’hyperélasticité présuppose l’existence d’un potentiel élastique et repose


sur l’emploi de deux lois fondamentales de la mécanique : le premier principe de la
thermodynamique et le théorème de l’énergie cinétique (Chen & Mizuno, 1990).

Le permier principe de la thermodynamique donne :

δ We + δ Q = δ T + δ U (5.14)

avec δ We la variation du travail des forces extérieures, δ Q , la variation du flux de chaleur,


δ T , la variation de l’energie cinetique, δ U , la variation d’énergie interne.

Le theorème de l’energie cinetique peut s’ecrire sous la forme 5.15 :

δ We + δ Wi = δ T (5.15)

avec δ Wi la variation du travail des forces internes

En supposant δ Q = 0 (conditions isothermes), il vient :

δ Wi = −δ U (5.16)

En transformations infinitésimales engendrant des petits déplacements et des petites rotations,


la variation du travail des forces extérieures est donnée par la relation suivante, 5.17.

239
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

δ We = ∫ σ ij n jδ ui dS + ∫ Fiδ ui dV (5.17)
S V

ou en utilisant le théorème d’Ostrogradski pour convertir une intégrale de surface en intégrale


de volume :

δ We = ∫ σ ij (δ ui ), j + (σ ij , j + Fi )δ ui dV (5.18)
V

où, dans cette dernière relation, une notation indicielle (),j est prise pour la dérivée partielle
par rapport à la coordonnée xj, et où σ ij , j + F = 0 donnée par l’équation indéfinie du
mouvement (cf. §1.2).

Ainsi : δ We = ∫ σ ijδε ij dV (5.19)


V

A partir de l’hypothèse où δ T = 0 et δ Q = 0 lors de transformations infinitésimales :

δ We = δ U = ∫ δ WdV (5.20)
V

avec δ W l’énergie interne par unité de volume ou énergie de déformation.

D’où : δ W = σ ijδε ij (5.21)

∂W
Et finalement, : σ ij = (5.22)
∂ε ij

Autrement dit, les contraintes dérivent d’un potentiel élastique par unité de volume W si dW
est une différentielle totale exacte. Il est également possible de montrer que :

∂Ω
ε ij = (5.23)
∂σ ij

en supposant l’existence d’un potentiel complémentaire Ω (Chen & Mizuno, 1990). Les
équations 5.22 et 5.23 peuvent aboutir à des relations non linéaires (polynomiales par
exemple) entre les composantes des contraintes et des déformations mais elles impliquent une
relation unique entre l’état de contrainte et les déformations. Ces relations sont dès lors
indépendantes du chemin de contrainte et décrivent un comportement complètement
réversible et non dissipatif lors de sollicitations cycliques. De plus, la condition nécessaire
pour que dW et dΩ soient des différentielles totales exactes se traduit mathématiquement par
la symétrie du tenseur reliant contraintes et déformations.

En hypoélasticité, l’équation générale suivante est directement considérée (Chen &


Mizuno, 1990) :

   
σ ij = Fij (σ mn , ε kl ) ou σ ij = Fij (ε mn , ε kl ) (5.24)

240
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

ou sous forme incrémentale :

δσ ij = Cijkl (σ mn )δε kl ou δε ij = Cijkl (σ mn )δσ kl (5.25)

La réversibilité n’est obligatoire qu’au niveau incrémental, justifiant le terme d’hypoélastique


(du grec « hypo » : sous, en dessous) ou de minimum d’élasticité. Le tenseur Cijkl n’est pas
obligatoirement symétrique ; il reste également indépendant de la direction de l’incrément de
contrainte mais peut dépendre du chemin de contrainte.

5.2.1.2 Hypothèse d’un état initial isotrope

Pour décrire l’évolution du tenseur rhéologique Me, une hypothèse est tout d’abord
réalisée : celle d’un état initial isotrope du matériau.

Cette hypothèse est relativement restrictive. De nombreuses études (Jamiolkowski et


al., 1994, Hoque et al., 1996, Zdravkovic et Jardine, 1997, Kuwano, 2000) rappelées par
exemple dans Sauzeat (2003), montrent, entre autres, que pour un état de contrainte inital
isotrope, même des sables secs déposés par pluviation ne témoignent pas de comportement
parfaitement isotrope. Kuwano (2000), Hoque et al. (1996), notent par exemple des modules
d’Young dans la direction verticale 10 à 15% supérieurs à ceux dans la direction horizontale.
Dans le cas de nos essais, cette propriété d’isotropie ou d’anisotropie initiale peut être vérifiée
à travers l’évolution de la déformation axiale, radiale et orthoradiale au cours de la
consolidation isotrope (essais C75.65_T et C62.99_M30, figure 5.5). Un comportement
isotrope impliquerait que ces déformations restent égales.

700 Toyoura 3000 M30


C75.65_T : e0=0,75 ; P=15->75kPa C62.99_M30 : e0=0,99 ; P=15->62kPa
3
3
600 εv
2500

500
εv 2000
Déformation (10 )
Déformation (10 )

-6
-6

400
1500
300
εr εr
1
1000
200 1

100
εθ 500
εθ
γ
γ
0 0

0 50 100 150 200 250 300 0 200 400 600 800 1000
-6 -6
Déformation axiale, εz(10 ) Déformation axiale, εz(10 )

Figure 5.5 : Evolution des déformations volumiques, radiales, orthoradiales et de la distorsion en


fonction de la déformation axiale au cours des phases de consolidation des essais C75.65_T et
C62.99_M30

Les résultats de la figure 5.5 indiquent que l’échantillon dense de sable de Toyoura et
celui excessivement lache de mélange M30 ne sont en effet pas parfaitement isotropes à l’état
initial de fabrication. Les écarts restent faibles toutefois entre les déformations radiales,
orthoradiales et axiales : inférieurs à 10% dans le cas du sable de Toyoura et de l’ordre de
20% pour le mélange M30. Ceci suggère que l’hypothèse d’un état initial isotrope reste
proche malgré tout de la réalité ou plus exactement que les matériaux restent « faiblement

241
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

anisotropes » à l’état initial. L’hypothèse d’un état initial isotrope reste donc une
approximation réaliste.

Il est noté que cette faible anisotropie initiale, inhérente au matériau, est considérée
par Pham Van Bang (2004), proposant une extension du modèle DBGS, nommée « DBGSP »
(« Di Benedetto – Geoffroy – Sauzeat – Pham Van Bang »). L’auteur introduit un état
antérieur du matériau pour lequel ce dernier est véritablement isotrope et considère l’état
initial de fabrication (anisotrope) comme le résultat d’un chargement virtuel. Par souci de
concision, cette extension n’est pas développée ici. Les détails peuvent être trouvés dans
Pham Van Bang (2004). Une illustration du modèle DBGSP a été présentée dans un cas
particulier au §4.2.2.4 (relation 4.31).

5.2.1.3 Equations du modèle

Les résultats expérimentaux du §4.1 et 4.2 ont montré d’une part que le tenseur Me (ou
Cijkl dans la relation 5.25) peut être raisonnablement supposé comme symétrique. D’autre part
ils ont souligné la dépendance des modules de déformation et des coefficients de Poisson avec
l’état de contrainte ainsi que la nécessité de proposer des expressions écrites dans les axes
principaux de contraintes. Le modèle proposé suit ces considérations. Le repère des axes
principaux est donc tout d’abord introduit puis les équations du modèle DBGS sont présentées
dans ces axes. L’application au cas des essais de compression et au cas des essais de type
torsion à K0 est ensuite traitée.

a) Introduction

Afin de simuler les résultats expérimentaux obtenus à partir de l’appareil « T4C


StaDy », il est rappelé tout d’abord que le tenseur limite Me considéré ne relie que quatre
termes termes du tenseur des incréments de déformations aux quatre termes du tenseur des
incréments de contrainte (relation 5.26).

⎡ δεr ⎤ ⎡ M rre Mreθ Mrze Mreγ ⎤ ⎡ δσ r ⎤


⎢ ⎥ ⎢ e ⎥⎢ ⎥
⎢ δεθ ⎥ = ⎢Mθ r Mθθe Mθez Mθγe ⎥ ⎢ δσθ ⎥
⎢ δε z ⎥ ⎢ M zre M zre M zze M zeγ ⎥ ⎢ δσ z ⎥ (5.26)
⎢ ⎥ ⎢ e ⎥⎢ ⎥
⎣⎢δγ / 2 ⎦⎥ ⎣⎢Mγ r Mγθe Mγez Mγγe ⎦⎥ ⎣⎢ 2δτ ⎦⎥
ur ur ur
La relation 5.26 est écrite dans le repère (O, er , eθ , ez ) lié à l’échantillon (figure 5.6). Dans
ce même repère, le tenseur des contraintes déterminé expérimentalement est exprimé par la
relation 5.27.

⎡σ r 0 0 ⎤ ⎡P 0 0 ⎤
σ = ⎢⎢ 0 σθ ⎥ ⎢
τ ⎥ = ⎢0 P τ ⎥⎥ (5.27)
⎢⎣ 0 τ σ z ⎥⎦ ⎢⎣ 0 τ P + q ⎥⎦

où P désigne la pression de confinement et q le déviateur axial ( = σ z − P ) (τ=0 pour les essais


de type compression).

242
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

ur
ur α e
3
ez +
ur

O α
ur
ur ur e2
er = e1
ur ur ur
Figure 5.6 : Orientation des directions principales ( e1 , e2 , e3 ) par rapport aux directions
ur ur ur
( er , eθ , ez ) liées à l’échantillon
ur ur ur
Les contraintes principales (σ1, σ2, σ3) associées aux vecteurs principaux ( e1 , e2 , e3 )
s’écrivent alors :

⎪σ 1 = P ur ur
⎪ ⎧e1 = er
⎪ q q² + 4τ ² ⎪⎪ ur ur ur
⎨σ 2 = P + − et ⎨e2 = cos( α )eθ + sin( α )ez (5.28&5.29)
⎪ 2 2 ⎪ ur ur ur
⎪ q q² + 4τ ² ⎪⎩e3 = − sin( α )eθ + cos( α )ez
⎪σ 3 = P + +
⎩ 2 2


avec α l’angle négatif (figure 5.6) donné par : tan( 2α ) = − (5.30)
q
ur ur ur
Le repère des axes principaux de contrainte est ainsi défini par le repère (O, e1 , e2 , e3 ) avec
ur ur ur ur ur ur
( e1 , e2 , e3 ) des vecteurs unitaires. La matrice de passage du repère (O, er , eθ , ez ) vers le
ur ur ur
repère (O, e1 , e2 , e3 ) est donnée par l’expression :

⎡1 0 0 ⎤
P( rθ z )→ ( 123 ) = ⎢⎢ 0 cos( α ) sin( α ) ⎥⎥ (5.31)
⎣⎢ 0 − sin( α ) cos( α ) ⎦⎥

b) Equations dans le repère des axes principaux de contrainte


ur ur ur
Soit (O, e1 , e2 , e3 ) le repère des axes principaux de contrainte défini précédemment.
Le modèle DBGS propose une expression orthotrope et symétrique du tenseur Me dans ce
repère. Elle est donnée par la relation suivante :

1 Sν Σ + Σ t Sν t
M = e
(5.32)
f(e) 2

avec Sν et Σ les tenseurs définis originellement par Hardin & Blandford (1989) :

243
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

⎡ 1 ⎤
⎢σ m 0 0 0 ⎥
⎢ 1 ⎥
⎡ 1 −ν0 −ν0 0 ⎤ ⎢ 1 ⎥
⎢−ν ⎢ 0 0 0 ⎥
1 −ν0 0 ⎥⎥ σ 2m
Sν = ⎢ et Σ = ⎢ ⎥
0
(5.33&5.34)
⎢−ν0 −ν0 1 0 ⎥ ⎢ 1 ⎥
⎢ ⎥ ⎢ 0 0
σ 3m
0 ⎥
⎢⎣ 0 0 0 1 +ν0 ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 m m ⎥
⎢⎣ σ 2 2σ 3 2 ⎥⎦

f(e) est la fonction d’indice des vides (de la forme Cg.(b-e)²/(1+e), cf. §4.2.2), « t » désigne
l’opération transposée, ν0 le coefficient de Poisson à un état initial isotrope, {σ1 ; σ2 ; σ3} les
contraintes principales et m une constante.

La relation 5.32 se réécrit de manière explicite :

⎡ 1 −ν 0 1 1 −ν 0 1 1 ⎤
⎢ ( m+ m) ( m+ m) 0 ⎥
σ1 m
2 σ 2 σ1 2 σ3 σ1
⎢ ⎥
⎢ −ν 0 1 1 1 −ν 0 1 1 ⎥
⎢ 2 (σm +σm ) σ2m
( m+ m)
2 σ3 σ2
0 ⎥
1 ⎢ ⎥ (5.35)
=
e 1 2
M 123
f ( e ) ⎢ −ν 0 1 1 −ν 0 1 1 1 ⎥
⎢ ( m+ m) ( m+ m) 0 ⎥
⎢ 2 σ1 σ3 2 σ2 σ3 σ3m

⎢ 1 +ν 0 ⎥
⎢ 0 0 0 m ⎥
⎢⎣ ( σ 2σ 3 ) 2 ⎥⎦

Les différents coefficients de Poisson peuvent être déduits de la relation 5.35, à savoir :

⎛ δε 1 ⎞ ν0 σ 3m ⎛ δε 3 ⎞ ν0 σ 1m
ν 13 = ⎜ ⎟ = ( 1 + m ) ; ν 31 = ⎜ ⎟ = (1+ m ) (5.36&5.37)
⎝ δε 3 ⎠δσ 1 =δσ 2 =0 2 σ1 ⎝ δε 1 ⎠δσ 2 =δσ 3 =0 2 σ3

⎛ δε 2 ⎞ ν0 σ 3m ⎛ δε 3 ⎞ ν0 σ 2m
ν 23 = ⎜ ⎟ = ( 1 + ) ; ν = ⎜ ⎟ = ( 1 + ) (5.38&5.39)
⎝ δε 3 ⎠δσ 1 =δσ 2 =0 2 σ 2m ⎝ δε 2 ⎠δσ 1 =δσ 3 =0 2 σ 3m
23

⎛ δε 2 ⎞ ν0 σ 1m ⎛ δε 1 ⎞ ν0 σ 2m
ν 21 = ⎜ ⎟ = ( 1 + ) ; ν = ⎜ ⎟ = ( 1 + ) (5.40&5.41)
⎝ δε 1 ⎠δσ 2 =δσ 3 =0 2 σ 2m ⎝ δε 2 ⎠δσ 1 =δσ 3 =0 2 σ 1m
12

Quatre paramètres sont ainsi nécessaires pour décrire le tenseur rhéologique : m, ν0 et


les deux paramètres Cg et b de la fonction d’indice des vides. Dans ce qui suit, l’expression
générale 5.35 est appliquée au cas des essais de compression et de torsion à K0.

c) Cas des essais de compression

Le cas des essais de compression reste relativement simple. Pour ces essais, le repère
ur ur ur ur ur ur
des axes principaux (O, e1 , e2 , e3 ) s’identifie au repère lié à l’échantillon (O, er , eθ , ez ) si
bien que le tenseur Me s’exprime par :

244
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

⎡ 1 −ν 0 1 1 −ν 0 1 1 ⎤
⎢ ( m+ m) ( m+ m) 0 ⎥
σrm
2 σθ σ r 2 σz σr
⎢ ⎥
⎢ −ν 0 ( 1 + 1 ) 1 −ν 0 1
( +
1
) 0 ⎥
1 ⎢ 2 σ rm σ θm σ θm 2 σ zm σ θm ⎥ (5.42)
e
M 123 = M reθ z = ⎢ −ν ⎥
f ( e ) ⎢ 0 ( 1 + 1 ) −ν 0 ( 1 + 1 ) 1
0 ⎥
⎢ 2 σr σz 2 σ θm σ zm σ zm ⎥
m m

⎢ 1 +ν 0 ⎥
⎢ 0 0 0 m ⎥

⎣⎢ ( σ θ σ z ) 2 ⎦⎥

avec σ r = σ θ = P et σ z = q + P . Le tenseur Me est ainsi isotrope transverse ou orthotrope de


révolution.

Les expressions des coefficients de Poisson restent identiques aux expressions 5.36 à
5.41 en identifiant les indices {1 ; 2 ; 3} à {r ; θ ; z}. Sont repris uniquement les coefficients
de Poisson {νrz =νθz} :

ν0 σ zm ν0 σ zm
ν rz = (1+ ) = ν θz = ( 1 + ) (5.43)
2 σ rm 2 σ θm

d) Cas des essais de torsion à K0

Pour les essais de type torsion à K0, dès lors que le chargement monotone en torsion
est appliqué et tout au long de ce chargement, les axes principaux de contrainte subissent une
rotation continue d’angle α (cf. figure 5.6) par rapport aux axes liés à l’échantillon.

Les mesures des tenseurs de contrainte et de déformation, et donc la détermination des


ur ur ur
termes du tenseur rhéologique sont réalisées dans les axes liés à l’échantillon (O, er , eθ , ez ).
Il est ainsi nécessaire d’exprimer le modèle DBGS et la relation 5.35 dans ces axes. Il nous
ur ur ur
faut considérer pour cela, la nouvelle transformation qui, aux vecteurs ( e1 , e2 , e3 ), associe
ur ur ur
les vecteurs ( er , eθ , ez ) (figure 5.7), caractérisée par la matrice de passage suivante :

⎡1 0 0 ⎤
P( 123 )→ ( rθ z ) = ⎢⎢ 0 cos( α ) sin( α ) ⎥⎥ (5.44)
⎢⎣ 0 − sin( α ) cos( α ) ⎥⎦


avec, cette fois-ci, α l’angle positif sur la figure 5.6 donné par : tan( 2α ) = (5.45)
q

Il vient : σ 123 = P( 123 )→ ( rθ z ) .σ rθ z .P( −123


1
)→ ( rθ z ) (5.46)

⎡σ 1 0 0 ⎤ ⎡1 0 0 ⎤ ⎡σ r 0 0 ⎤ ⎡1 0 0 ⎤
⇔ ⎢⎢ 0 σ 2 0 ⎥ = ⎢0 cos( α ) sin( α ) ⎥⎥ ⎢⎢ 0
⎥ ⎢ σθ τ ⎥ ⎢0 cos( α ) − sin( α )⎥⎥
⎥ ⎢ (5.47)
⎢⎣ 0 0 σ 3 ⎥⎦ ⎢⎣0 − sin( α ) cos( α )⎥⎦ ⎢⎣ 0 τ σ z ⎥⎦ ⎢⎣0 sin( α ) cos( α ) ⎥⎦

245
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

ur α eur
3
ez +
ur

O α
ur
ur ur e2
er = e1
ur ur ur
Figure 5.7 : Orientation des directions principales ( e1 , e2 , e3 ) par rapport aux directions
ur ur ur
( er , eθ , ez ) liées à l’échantillon

A partir de la relation 5.47, il est alors possible de déterminer la matrice de rotation Q telle
que :

⎡δσ 1 ⎤ ⎡ δσ r ⎤
⎢δσ ⎥ ⎢ δσ ⎥
= Q. ⎢
θ ⎥
δ σ 123 = Q.δ σ rθ z ⇔ ⎢ 2⎥
et δ ε 123 = Q.δ ε rθ z (5.48)
⎢δσ 3 ⎥ ⎢ δσ z ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣ 0 ⎦ ⎣⎢δτ 2 ⎦⎥
donnée plus explicitement par :

⎡1 0 0 0 ⎤
⎢ ⎥
⎢0 cos ²( α ) sin²( α ) 2 cos( α ) sin( α ) ⎥
Q=⎢ (5.49)
⎢0 sin ²( α ) cos ²( α ) − 2 cos( α ) sin( α )⎥⎥
⎢0 − 2 cos( α ) sin( α ) 2 cos( α ) sin( α ) cos ²( α ) − sin ²( α ) ⎥⎦

e
L’expression reliant le tenseur rhéologique écrit dans les axes liés à l’échantillon M rθ z à
e
celui écrit dans les axes principaux de contrainte M 123 peut être ensuite déduite de la relation
5.48 :

M reθ z = Q t .M 123
e
.Q (5.50)
e
et les termes du tenseur M rθ z explicités à partir des relations 5.35, 5.49 et 5.50. Ces termes
sont détaillés ci–après (relation 5.51). Il est à noter que le cas d’un essai de torsion pure, c’est-
à-dire d’un essai de torsion à partir d’un état isotrope de contrainte (cf. §2.2.3.2), est un cas
particulier du cas traité ici. Au cours de ces essais, l’angle α reste fixe et constant, égal à π/4
(cf. relation 5.45 avec q=0). Les termes du tenseur peuvent être alors déduits des expressions
qui suivent en remplacant simplement α par sa valeur.

246
⎛ 1 ν cos²α sin²α ⎞
⎜ m
− 0( m m + m m ) 0 0⎟
σ1 2 σ 2σ 2 σ 2σ 2
⎜ 2 1 1 3 ⎟
⎜ ν cos²α sin²α cos²α (1 −ν 0 cos 2α ) sin²α −ν 0 + 3ν 0 cos²α − 2cos4 α ν 0 sin²2α ⎟
⎜ − 0( m m + m m ) m
+ m
− m m
0 0⎟
2 σ 2σ 2 σ 2σ 2 (1 −ν 0 )σ 2 (1 −ν 0 )σ 3 ⎟
1 ⎜ 2 1 1 3 (1 −ν 0 )σ 2 2σ 3 2
M reθ z = .⎜ ⎟
f (e) ⎜ ν sin²α cos²α ν sin²2α 1 1 ν (ν − 1 + sin²2α ) ⎟
⎜ − 0( m m + m m ) − 0 ( m + m )+ 0 0 m m
0 0⎟
2 σ 2σ 2 σ 2σ 2 1 −ν 0 2 σ2 σ3
⎜ 2 1 1 3 (1 −ν 0 )σ 2 2σ 3 2 ⎟
⎜ sin 2α 1 1 2 sin 2α 4ν 0 cos²α −ν 0 − 1 4ν 0 cos²α − 3ν 0 + 1 4ν 0 cos 2α ⎟
⎜ν 0 2 ( m m − m m ) ( + − m m ) 0 0⎟
⎜ 2 2 2 2 2 4(1 −ν 0 ) σ 2m σ 3m ⎟
⎝ σ 2 σ 1 σ 1 σ 3 σ 2 2σ 3 2 ⎠

(5.51)

⎛ ν sin²α cos²α sin2α 1 1 ⎞


⎜0 0 − 0( m m + m m ) ν0 2 ( m m − m m ) ⎟
2 σ 2σ 2 σ 2σ 2 2 σ 2σ 2 σ 2σ 2
⎜ 2 1 1 3 2 1 1 3 ⎟
⎜ ⎟
⎜0 ν0 sin²2α 1 1 ν (ν −1+ sin²2α ) 2 sin2α 4ν0 cos²α −ν0 − 1 4ν0 cos²α − 3ν0 + 1 4ν0 cos2α ⎟
0 − ( m + m )+ 0 0 m m
( + − m m
)
⎜ 1−ν0 2 σ2 σ3 (1−ν )σ 2σ 2 4(1−ν0 ) σ 2m σ3m
1 ⎜ 0 2 3 σ2 2σ3 2 ⎟
+ ⎟
4
f (e) ⎜ sin²α −ν0 + 3ν0 cos²α − 2cos α cos²α(1−ν0 cos2α ) ν0 sin²2α 2 sin2α 4ν0 cos²α − 3ν0 + 1 4ν0 cos²α −1−ν0 4ν0 cos2α ⎟
⎜0 0 m
+ m
− m m
− ( + − m m )⎟
⎜ (1−ν0 )σ2 (1−ν0 )σ3 (1−ν )σ 2σ 2 4(1−ν0 ) σ 2m σ3m
0 2 3 σ2 2σ3 2 ⎟
⎜ ⎟
⎜0 2 sin2α 4ν0 cos²α − 3ν0 + 1 4ν0 cos²α −1−ν0 4ν0 cos2α 1 1+ν0 − 2ν0 sin²2α 1 1 ν0(1+ν0 − 2sin²2α ) ⎟
0 − ( + − m m ) ( m + m )− m m
⎜ 4(1−ν0 ) σ 2m σ3m σ 2σ 2 2 1−ν0 σ2 σ3 ⎟
⎝ 2 3 (1−ν0 )σ2 2σ3 2 ⎠

q q² + 4τ ² q q² + 4τ ² 2τ
où il est rappelé que σ 1 = P , σ 2 = P + − , σ3 = P + + et α tel que tan( 2α ) =
2 2 2 2 q

247
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

Le paragraphe suivant présente les simulations à partir du modèle DBGS du tenseur


é
M pour les essais de compression et/ou les essais de torsion à K0 réalisés sur les sables
d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges M15/M30.

5.2.2 Simulations

Les simulations proposées se décomposent en trois parties : la première comprend


celles du tenseur rhéologique pour les sables d’Hostun et de Toyoura en distinguant les essais
de compression et les essais de torsion à K0, dans la seconde sont concernées celles pour les
essais de compression sur les mélanges M15 et M30, et enfin, la dernière propose d’appliquer
le modèle aux essais dynamiques de propagation d’ondes.

5.2.2.1 Sables d’Hostun et de Toyoura

Pour ces matériaux, les paramètres du modèle DBGS ont pu être établies au §4.2 à
travers l’analyse des résultats expérimentaux en petites déformations. Leurs valeurs sont
reportées dans le tableau 5.1. Afin de regrouper les résultats de l’ensemble des essais, il est
proposé de simuler l’évolution du tenseur Me, c’est-à-dire les valeurs des termes Mije
normalisées par leur valeur à l’état initial isotrope (Mije)0 (ou anisotrope (Mije)K0 pour les
essais de torsion à K0). Au cours de chaque essai, l’évolution de l’indice des vides est
suffisamment faible pour que le rapport f(e)/f(e0) reste proche de 1 si bien que les paramètres
de la fonction d’indice ne nécessitent pas d’être pris en compte (cf. également §4.2).

Matériau m ν0 Cg b

Sable d’Hostun 0,44 0,175 1003 1,68

Sable de Toyoura 0,41 0,21 590 2,11

Tableau 5.1 : Paramètres du modèle DBGS déterminés pour le sable d’Hostun et le sable de
Toyoura

Les mêmes paramètres sont utilisés dans le cas des essais de compression et dans le
cas des essais de torsion à K0 : ces cas sont successivement traités dans ce qui suit.

a) Cas des essais de compression

Pour ces essais, l’expression 5.42 isotrope transverse du modèle DBGS est à
considérer. Les quatres termes {Mγze ; Mrγe ; Mθγe ; Mzγe} sont ainsi supposés nuls par le
modèle, ce qui est confirmé expérimentalement à ±10% compte tenu des résultats du §4.1. La
figure 5.8 présente les simulations des évolutions des quatres autres termes {Mrze/(Mrze)0 ;
Mθze/(Mθze)0 ; Mzze/(Mzze)0 ; Mγγe/(Mγγe)0} avec l’état de contrainte σz/σz0 pour les essais réalisés
sur les deux sables considérés. Il est rappelé que les termes {Mzze ; Mγγe} correspondent à
{1/Ez ; 1/2Gθz} si bien qu’aux rapports {Mzze/(Mzze)0 ; Mγγe/(Mγγe)0} correspondent {(Ez)0/Ez ;
(Gθz)0/ Gθz }. Sont également reportées sur cette figure, les valeurs des termes tangents (ou
sécants) obtenus immédiatement après le début ou la reprise du chargement suivant le fluage.
Ces termes sont calculées de la manière suivante (relation 5.52&5.53).

248
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

e e
e e
Μ rz/(Μ rz)0 Hostun C50.81_H C50.81_H (tan.) Μ zz/(Μ zz)0 Hostun C50.81_H C50.81_H (tan.)
C80.63_H C80.63_H (tan.) C80.63_H C80.63_H (tan.)
C50.64_H C50.64_H (tan.) 1,5
1,5 C50.64_H C50.64_H (tan.)
C55.71_H C55.71_H (tan.) C55.71_H C55.71_H (tan.)
C75.65_H C75.65_H (tan.) C75.65_H C75.65_H (tan.)

DBGS
(m=0,44;ν0=0,175) 1,0
DBGS
1,0 (m=0,44;ν0=0,175)

0,5

0,5
1 2 3
σz/σ z0 4 5 1 2 3
σz/σ z0 4 5

1,5
e e
Μ θz/(Μ θz)0 Hostun C50.81_H C50.81_H (tan.) e e
C80.63_H C80.63_H (tan.)
Μ γγ/(Μ γγ)0 Hostun C50.81_H
1,5 C50.64_H C50.64_H (tan.) C80.63_H
C55.71_H C55.71_H (tan.) C50.64_H
C75.65_H C75.65_H (tan.) C55.71_H
C75.65_H

DBGS
(m=0,44;ν0=0,175) DBGS
1,0 1,0 (m=0,44;ν0=0,175)

0,5

0,5
1 2 3 4 5
σ z/σ z0 1 2 3
σ z/σz0 4 5

1,5 1,5
e e e e
Μ rz/(Μ rz)0 Toyoura C77.88_T
C65.91_T
C77.88_T (tan.)
C65.91_T (tan.) Μ zz/(Μ zz)0 Toyoura C77.88_T C77.88_T (tan.)
C65.91_T C65.91_T (tan.)
C80.90_T C80.90_T (tan.) C80.90_T C80.90_T (tan.)
C75.65_T C75.65_T (tan.) C75.65_T C75.65_T (tan.)
C80.63_T C80.63_T (tan.) C80.63_T C80.63_T (tan.)
C72.63_T C72.63_T (tan.) C72.63_T C72.63_T (tan.)
C80.64_T C80.64_T (tan.) C80.64_T C80.64_T (tan.)
1,0
1,0 DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)
DBGS
(m=0,41;ν 0=0,21)

0,5

0,5

1 2 3
σz/σ z0 4 5 6 1 2 3
σ z/σz0 4 5 6

1,5
e e e e
Μ θz/(Μ θz)0 Toyoura C77.88_T C77.88_T (tan.) Μ γγ/(Μ γγ)0 Toyoura C77.88_T
C65.91_T C65.91_T (tan.)
C65.91_T
1,5 C80.90_T C80.90_T (tan.)
C80.90_T
C75.65_T C75.65_T (tan.)
C75.65_T
C80.63_T C80.63_T (tan.)
C80.63_T
C72.63_T C72.63_T (tan.)
C80.64_T C80.64_T (tan.) C72.63_T
C80.64_T

1,0 DBGS 1,0 DBGS


(m=0,41;ν0=0,21) (m=0,41;ν0=0,21)

0,5

0,5
1 2 3
σ z/σ z0 4 5 6 1 2 3
σ z/σz0 4 5 6

Figure 5.8 : Simulation de l’évolution des rapports {Mrze/(Mrze)0 ; Mθze/(Mθze)0 ; Mzze/(Mzze)0 ;


Mγγ /(Mγγe)0} « équivalents et tangents » (déterminés pour des déformations inférieures à 1 ou 2.10-5)
e

avec l’état de contrainte (σz/σz0) pour les essais de compression sur le sable d’Hostun et de Toyoura

249
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

⎡ Me ⎤ ⎡ ν ⎤ ⎡ ( Ez ) ⎤ ⎡ ν ⎤ ⎡ Me ⎤
⎢ rz
⎥ = ⎢ rz
⎥ . ⎢ 0
⎥ = ⎢ rz ⎥ . ⎢ zz
⎥ (5.52)
⎢⎣ ( M rz )0 ⎥⎦
e
⎢⎣ (ν rz )0 ⎥⎦ ⎢⎣ Ez ⎥⎦ ⎢⎣ (ν rz )0 ⎥⎦ ⎢⎣ ( M zz )0 ⎥⎦
e
tan tan tan tan tan

et
⎡ Me ⎤ ⎡ ν ⎤ ⎡ ( Ez ) ⎤ ⎡ ν ⎤ ⎡ Me ⎤
⎢ θz
⎥ = ⎢ θz
⎥ . ⎢ 0
⎥ = ⎢ θz ⎥ .⎢ zz
⎥ (5.53)
⎢⎣ ( M θ z )0 ⎥⎦
e
⎢⎣ (ν θ z )0 ⎥⎦ ⎢⎣ Ez ⎥⎦ ⎢⎣ (ν θ z )0 ⎥⎦ ⎢⎣ ( M zze )0 ⎥⎦
tan tan tan tan tan

où les coefficients de Poisson {(νrz)tan ; (νθz)tan} (tangents ou sécants) et le module d’Young


(Ez)tan (tangent ou sécant) ont été déterminés et déjà présentés respectivement au §4.2.1
(figure 4.19) et §4.2.3 (figure 4.36).

L’examen de la figure 5.8 montre que le modèle DBGS décrit correctement


l’ensemble des résultats expérimentaux. Ces résultats sont plus dispersés pour les termes
{Mrze ; Mθze} en raison de l’incertitude plus importante sur la détermination de ces termes liée
à celle de la mesure des déformations radiale et orthoradiale. Les tendances observées sont
néanmoins bien respectées par le modèle. Ceci se retrouve sur l’évolution des coefficients de
Poisson {νrz ; νθz}(« équivalents et tangents ») présentées sur la figure 5.9 en fonction du
rapport (σz/σz0). L’augmentation de ces coefficients avec la contrainte axiale normalisée reste
correctement restranscrite par le modèle DBGS c’est-à-dire par la relation 5.43.
2,5 2,5

νrz/(νrz)0 Hostun νθz/(νθz)0 Hostun C50.81_H C50.81_H (tan.)


C80.63_H C80.63_H (tan.)
C50.81_H C50.81_H (tan.) C50.64_H C50.64_H (tan.)
C80.63_H C80.63_H (tan.) C55.71_H C55.71_H (tan.)
C50.64_H C50.64_H (tan.) C75.65_H C75.65_H (tan.)
2,0 2,0
C55.71_H C55.71_H (tan.) C59.71_H (tan.)
C75.65_H C75.65_H (tan.)
C59.71_H (tan.) DBGS
(m=0,44;ν0=0,175)

DBGS
1,5 1,5 (m=0,44;ν0=0,175)

1,0 1,0

(a) (b)
1 2 3
σz/σz0 4 5 1 2 3
σz/σz0
4 5

2,5
C77.88_T C77.88_T (tan.)
νrz/(νrz)0 Toyoura C65.91_T C65.91_T (tan.) νθz/(νθz)0 Toyoura
C77.88_T C77.88_T (tan.)
C65.91_T C65.91_T (tan.)
C80.90_T C80.90_T (tan.)
C80.90_T C80.90_T (tan.)
2,0 C75.65_T C75.65_T (tan.)
C75.65_T C75.65_T (tan.)
C80.63_T C80.63_T (tan.)
C80.63_T C80.63_T (tan.)
C72.63_T C72.63_T (tan.)
2,0 C72.63_T C72.63_T (tan.)
C80.64_T C80.64_T (tan.)
C80.64_T C80.64_T (tan.)
C55.89_T (tan.)
C55.89_T (tan.)
DBGS
1,5 (m=0,41;ν0=0,21)

1,5
DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)

1,0
1,0

(c) (d)
1 2 3
σz/σz0 4 5 6 1 2 3
σz/σz0 4 5 6

Figure 5.9 : Simulation de l’évolution des rapports {νrz/(νrz)0 ; νθz/(νθz)0} (« équivalents et tangents
–ou sécants ») avec l’état de contrainte (σz/σz0) (cf. également §4.2.3 figure 4.36) pour les essais de
compression sur le sable d’Hostun (a.&b.) et de Toyoura (c.&d.)

250
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

b) Cas des essais de torsion à K0

Pour ces essais, l’expression complexe 5.51 du tenseur rhéologique prévue par le
modèle DBGS est utilisée. Sont simulées dans ce paragraphe les rapports {Mrze/(Mrze)K0 ;
Mθze/(Mθze)K0; Mzze/(Mzze)K0 ; Mγze/(Mzze)K0 ; Mrγe/(Mγγe)K0 ; Mθγe/(Mγγe)K0 ; Mzγe/(Mγγe)K0 ; Mγγe
/(Mγγe)K0} en fonction de l’état de contrainte représenté par τ/P (=τ/σr=τ/σ1). Il doit être noté
que les termes {Mγze ; Mrγe ; Mθγe ; Mzγe} ne sont pas normalisés par leur valeur à l’état initial
anisotrope K0 puisque le chemin de consolidation anisotrope suivi consiste en une
consolidation isotrope suivie d’une compression « triaxiale ». Comme dans le cas des essais
de compression, ces termes ont une valeur très faible, proche de 0 GPa-1. Ces termes sont ainsi
normalisés par des termes choisis comme référence : (Mzze)K0 pour le terme Mγze et (Mγγe)K0
pour les autres termes.

Quatre termes du tenseur tangent peuvent être également déterminés pour ces essais à
partir du début ou de la reprise du chargement en torsion (cf. §2.2.3.4, relations 2.12 à 2.16
avec pour amplitudes de déformation, celles déterminées à partir du début ou de la reprise du
chargement suivant les différents périodes de fluage). Les modules de cisaillement Gθz
tangents (ou sécants) correspondant au double du terme Mγγe tangent ont pu être présentées au
§4.2.1 (figure 4.19).

Les figures 5.10 et 5.11 regroupent l’ensemble des résultats expérimentaux,


respectivement sur le sable d’Hostun et sur le sable de Toyoura, ainsi que les prédictions du
modèle. De manière générale, le modèle traduit particulièrement bien les tendances observées.
De bonnes concordances sont obtenues pour les termes {Mzze ; Mγze ; Mzγe ; Mγγe}. Il doit
toutefois être rappelé que pour les essais sur le sable d’Hostun, le module de cisaillement est
probablement sous-évalué compte tenu de la mesure de la distorsion sur un seul côté de
l’échantillon, si bien que le terme (Mγγe)K0 est surévalué et que les valeurs expérimentales des
rapports {Mrγe/(Mγγe)K0 ; Mθγe/(Mγγe)K0 ; Mzγe/(Mγγe)K0} peuvent être ainsi sous-estimées. Ceci
semble particulièrement visible sur le rapport Mθγe/(Mγγe)K0 compte tenu de son évolution
retranscrite de manière remarquable dans le cas du sable de Toyoura et celle apparemment
légèrement sous estimée dans le cas du sable d’Hostun.

Il est également intéressant de noter les évolutions de sens opposé des termes {Mrze ;
Mrγe} prévues par le modèle par rapport aux termes {Mθze ; Mθγe}. Les résultats expérimentaux
semblent confirmer cette tendance pour les termes {Mrze ; Mθze }, de manière plus nette pour le
sable de Toyoura que pour le sable d’Hostun. Le terme Mrγe doit être considéré avec
précaution compte tenu de l’incertitude liée à la détermination de ce coefficient, d’autant plus
importante que son évolution reste faible. Si une tendance claire peut être donnée pour le
terme Mθγe, en bonne cohérence avec le modèle comme il a été précisé, pour le terme Mrγe, la
dispersion des résultats ne permet pas de dégager une évolution priviliégiée.

La figure 5.12 présente la simulation de l’évolution des coefficients de Poisson {νrz ;


νθz} normalisés en fonction de l’état de contrainte τ/P. Les prédictions du modèle peuvent être
déduites de la relation 5.51 à partir des rapports {Mrze/ Mzze ; Mθze/Mzze}. Elles sont cohérentes
avec les résultats expérimentaux qui mettent en évidence une diminution des deux coefficients
de Poisson avec l’état de contrainte.

251
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv
2,5 0,5
e e e e
Μ rz/(Μ rz)K0 Hostun K75.65_H Μ rγ/(Μ γγ)K0 Hostun K75.65_H K75.65_H (tan.)
K50.72_H 0,4 K50.72_H K50.72_H (tan.)
2,0 K50.65_H K50.65_H K50.65_H (tan.)
0,3

DBGS
1,5
(m=0,44;ν0=0,175) 0,2

DBGS
(m=0,44;ν0=0,175)
0,1
1,0

0,0

0,5
-0,1

0,0 -0,2
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8

τ/P τ/P
2,0 0,4
e e e e
Μ θz/(Μ θz)K0 Hostun Μ θγ/(Μ γγ)K0 Hostun K75.65_H K75.65_H (tan.)
K75.65_H 0,3 K50.72_H K50.72_H (tan.)
K50.72_H
K50.65_H K50.65_H (tan.)
K50.65_H
1,5 0,2
DBGS
(m=0,44;ν 0=0,175)
0,1

1,0 0,0

-0,1

0,5 -0,2
DBGS
(m=0,44;ν 0=0,175)
-0,3

0,0 -0,4
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
2,0 0,4
e e e e
Μ zz/(Μ zz)K0 Hostun K75.65_H
Μ zγ/(Μ γγ)K0 Hostun K75.65_H K75.65_H (tan.)
0,3 K50.72_H K50.72_H (tan.)
K50.72_H
K50.65_H K50.65_H (tan.)
K50.65_H
0,2

1,5
0,1
DBGS
(m=0,44;ν 0=0,175)
0,0

-0,1
1,0

-0,2
DBGS
(m=0,44;ν 0=0,175)
-0,3

0,5 -0,4
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
0,6
e e e e
Μ γ z/(Μ zz)K0 Hostun K75.65_H
Μ γγ/(Μ γγ)K0 Hostun K75.65_H K75.65_H (tan.)
1,6 K50.72_H K50.72_H (tan.)
0,4 K50.72_H
K50.65_H K50.65_H (tan.)
K50.65_H
1,4
0,2

1,2
0,0
DBGS
(m=0,44;ν 0=0,175)
1,0

-0,2

0,8 DBGS
(m=0,44;ν0=0,175)
-0,4

0,6

-0,6
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P

Figure 5.10 : Simulation des rapports {Mrze/(Mrze)K0 ; Mθze/(Mθze)K0; Mzze/(Mzze)K0 ; Mγze/(Mzze)K0 ;


Mrγe/(Mγγe)K0 ; Mθγe/(Mγγe)K0 ; Mzγe/(Mγγe)K0 ; Mγγe /(Mγγe)K0} (« équivalents et tangents ») en fonction de
τ/P pour les essais de torsion à K0 sur le sable d’Hostun

252
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

0,5
e e
Μ rz/(Μ rz)K0 Toyoura K80.90_T
e e
Μ rγ/(Μ γγ)K0 Toyoura K77.88_T (tan.)
1,50 K80.69_T 0,4 K80.90_T K80.90_T (tan.)
K80.69_T K80.69_T (tan.)

0,3
DBGS
1,25
(m=0,41;ν0=0,21)

0,2
DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)
1,00
0,1

0,75 0,0

-0,1
0,50
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
2,0 0,4
e e
Μθz/(Μθz)K0 Toyoura K80.90_T
e e
Μ θγ/(Μ γγ)K0 Toyoura
0,3
K77.88_T (tan.)
K80.69_T K80.90_T K80.90_T (tan.)
K80.69_T K80.69_T (tan.)
0,2
1,5
DBGS
(m=0,41;ν0=0,21) 0,1

0,0
1,0
-0,1

-0,2
DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)
0,5 -0,3

-0,4
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
2,0 0,6
e e e e
Μ zz/(Μ zz)K0 Toyoura K77.88_T Μ zγ/(Μ γγ)K0 Toyoura K77.88_T (tan.)
K80.90_T K80.90_T K80.90_T (tan.)
0,4
K80.69_T K80.69_T K80.69_T (tan.)

1,5 0,2

DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)
0,0

DBGS
1,0 -0,2 (m=0,41;ν0=0,21)

-0,4

0,5 -0,6
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
0,6 2,4
e e e e
Μ γ z/(Μ zz)K0 Toyoura K77.88_T Μ γγ/(Μ γγ)K0 Toyoura K77.88_T K77.88_T (tan.)
0,4 K80.90_T K80.90_T K80.90_T (tan.)
2,0
K80.69_T K80.69_T K80.69_T (tan.)

0,2
1,6

0,0
1,2

DBGS
-0,2
(m=0,41;ν0=0,21)
0,8
DBGS
(m=0,41;ν0=0,21)
-0,4

0,4

-0,6
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P

Figure 5.11 : Simulation des rapports {Mrze/(Mrze)K0 ; Mθze/(Mθze)K0; Mzze/(Mzze)K0 ; Mγze/(Mzze)K0 ;


Mrγ /(Mγγe)K0 ; Mθγe/(Mγγe)K0 ; Mzγe/(Mγγe)K0 ; Mγγe /(Mγγe)K0} (« équivalents et tangents ») en fonction de
e

τ/P pour les essais de torsion à K0 sur le sable de Toyoura

253
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

2,0 2,0

νrz/(νrz)K0 Hostun K75.65_H νθz/(νθz)K0 Hostun K75.65_H


K50.72_H K50.72_H
K50.65_H K50.65_H

1,5 1,5

DBGS DBGS
(m=0,44;ν0=0,175) (m=0,44;ν0=0,175)

1,0 1,0

0,5
(b)
0,5
(a)
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P
2,0

νrz/(νrz)K0 Toyoura K80.90_T νθz/(νθz)K0 Toyoura K80.90_T


K80.69_T K80.69_T
1,5

1,5

DBGS DBGS
(m=0,41;ν0=0,21) (m=0,41;ν0=0,21)

1,0 1,0

0,5
(c) (d)
0,5
-0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8 -0,8 -0,4 0,0 0,4 0,8
τ/P τ/P

Figure 5.12 : Simulation de l’évolution des rapports {νrz/(νrz)0 ; νθz/(νθz)0} (« équivalents et


tangents ») en fonction de τ/P pour les essais de torsion à K0 sur le sable d’Hostun (a.&b.) et de
Toyoura (c.&d.)

5.2.2.2 Mélanges M15 et M30

Sont simulés dans ce paragraphe les évolutions du tenseur rhéologique au cours des
essais de compression sur les mélanges M15 et M30. Les résultats expérimentaux analysés au
§4.2 suggèrent de traiter dans un même cadre ces deux mélanges. Le tableau 5.2 présente les
valeurs des paramètres du modèle DBGS retenues pour les simulations. Une moyenne des
paramètres de puissance m obtenus pour le module d’Young et pour le module de cisaillement
(cf. §4.2.2.1, relation 4.30 avec σθ=σz) a été considérée.

Matériau m ν0

Mélange M15 0,70 0,20

Mélange M30 0,70 0,20

Tableau 5.2 : Paramètres du modèle DBGS utilisés pour les simulations sur les mélanges M15 et
M30

De la même manière que pour les sables secs, les rapports {Mrze/(Mrze)0 ; Mθze/(Mθze)0 ;
Mzz /(Mzze)0 ; Mγγe/(Mγγe)0} sont simulés en fonction de l’état de contrainte σz/σz0 et en
e

254
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

considérant l’expression 5.42 du tenseur Me appliquée au cas des essais de compression. Les
quatres autres termes du tenseur montrent des valeurs très faibles, négligeables à 10% près par
rapport aux termes de référence {Mzze ; Mγγe} (cf. §4.1) : elles sont ainsi cohérentes avec
l’expression isotrope transverse du tenseur rhéologique proposée par le modèle DBGS.

La figure 5.13 confronte les valeurs expérimentales des rapports {Mrze/(Mrze)0 ;


Mθz /(Mθze)0 ; Mzze/(Mzze)0 ; Mγγe/(Mγγe)0} (« équivalents et tangents » de manière identique au
e

paragraphe précédent, relations 5.52 et 5.53) aux prévisions du modèle dans le cadre des
essais de compression réalisés sur les deux mélanges M15 et M30.

1,50
C60.99_M15 C60.99_M15 (tan.)
e e
Μrz/(Μrz)0 M15 & M30 C62.98_M15 C62.98_M15 (tan.) e e
Μzz/(Μzz)0 M15 & M30 C60.99_M15 C60.99_M15 (tan.)
1,50 C65.99_M15 C65.99_M15 (tan.) C62.98_M15 C62.98_M15 (tan.)
C70.99_M15 C70.99_M15 (tan.) C65.99_M15 C65.99_M15 (tan.)
C55.98_M30 C55.98_M30 (tan.) 1,25 C70.99_M15 C70.99_M15 (tan.)
C60.97_M30 C60.97_M30 (tan.) C65.99_M30 C65.99_M30 (tan.)
1,25 C62.99_M30 C62.99_M30 (tan.) C60.99_M30 C60.99_M30 (tan.)
C65.99_M30 (tan.) C55.98_M30 C55.98_M30 (tan.)
C60.99_M30 (tan.) C60.97_M30 C60.97_M30 (tan.)
1,00
C62.99_M30 C62.99_M30 (tan.)
1,00
DBGS
(m=0,70;ν0=0,20)
0,75 DBGS
0,75 (m=0,70;ν0=0,20)

0,50
0,50

0,25
1,0 1,5 2,0
σz/σz0 2,5 3,0 3,5
1,0 1,5 2,0
σz/σz0 2,5 3,0 3,5

1,75 1,50
e e
e e
Μθz/(Μθz)0 M15 & M30
C60.99_M15
C62.98_M15
C60.99_M15 (tan.)
C62.98_M15 (tan.)
Μγγ/(Μγγ)0 M15 & M30 C60.99_M15
C62.98_M15
C65.99_M15 C65.99_M15 (tan.)
1,50 C65.99_M15
C70.99_M15 C70.99_M15 (tan.)
C70.99_M15
C55.98_M30 C55.98_M30 (tan.)
1,25 C65.99_M30
C60.97_M30 C60.97_M30 (tan.)
C60.99_M30
C62.99_M30 C62.99_M30 (tan.)
1,25 C55.98_M30
C65.99_M30 (tan.)
C60.99_M30 (tan.) C60.97_M30
C62.99_M30

1,00 DBGS 1,00


(m=0,70;ν0=0,20) DBGS
(m=0,70;ν0=0,20)
0,75

0,75

0,50

0,25 0,50
1,0 1,5
σz/σz0
2,0 2,5 3,0 3,5 1,0 1,5 2,0
σz/σz0 2,5 3,0 3,5

Figure 5.13 : Simulation de l’évolution des rapports {Mrze/(Mrze)0 ; Mθze/(Mθze)0 ; Mzze/(Mzze)0 ;


Mγγ /(Mγγe)0} avec l’état de contrainte (σz/σz0) pour les essais de compression sur les mélanges M15 et
e

M30

Les prévisions du modèle retranscrivent correctement l’évolution des différents


termes, {Mzze ; Mγγe} et {Mrze ; Mθze}, en gardant à l’esprit pour ces derniers la dispersion des
valeurs expérimentales liées à l’incertitude sur la détermination de ces termes.

Cette incertitude est naturellement amplifiée sur les deux coefficients de Poisson {νrz ;
νθz } équivalents et tangents dont les évolutions et les simulations sont reportées sur la figure
5.14. Il est noté que l’augmentation de ces coefficients avec l’état de contrainte reste dans un
ordre de grandeur tout à fait cohérent avec celui prévu par le modèle.

255
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

3,0
C60.99_M15 C60.99_M15 (tan.)
νrz/(νrz)0
C60.99_M15 C60.99_M15 (tan.) νθz/(νθz)0 M15 & M30 C62.98_M15 C62.98_M15 (tan.)
M15 & M30 C62.98_M15 C62.98_M15 (tan.) 2,5
C65.99_M15 C65.99_M15 (tan.)
C65.99_M15 C65.99_M15 (tan.)
C70.99_M15 C70.99_M15 (tan.)
2,5 C70.99_M15 C70.99_M15 (tan.)
C55.98_M30 C55.98_M30 (tan.)
C55.98_M30 C55.98_M30 (tan.)
C60.97_M30 C60.97_M30 (tan.)
C60.97_M30 C60.97_M30 (tan.)
C62.99_M30 C62.99_M30 (tan.)
C62.99_M30 C62.99_M30 (tan.) 2,0 C65.99_M30 (tan.)
C65.99_M30 (tan.) C60.99_M30 (tan.)
2,0 C60.99_M30 (tan.)

1,5
1,5 DBGS
(m=0,70;ν0=0,20)
DBGS
(m=0,70;ν0=0,20)
1,0
1,0

0,5
0,5
1,0 1,5 2,0
σz/σz0 2,5 3,0 3,5
1,0 1,5
σz/σz0
2,0 2,5 3,0 3,5

Figure 5.14 : Simulation de l’évolution des rapports {νrz/(νrz)0 ; νθz/(νθz)0} avec l’état de contrainte
(σz/σz0) pour les essais de compression sur les mélanges M15 et M30

5.2.2.3 Analyse des essais dynamiques

Compte tenu des résultats précédents, il peut sembler pertinent d’utiliser le modèle
DBGS avec l’objectif de considérer une hypothèse de comportement isotrope transverse pour
les essais dynamiques de propagation d’ondes (cf. §4.1.3). Uniquement les essais de type
compression sur le sable d’Hostun, sur le sable de Toyoura et sur le mélange M15 sont ainsi
concernés. Dans un premier temps, les paramètres du modèle sont déterminés à partir des
vitesses des ondes de compression et de cisaillement mesurées. Des simulations de l’évolution
des vitesses des ondes de compression et de cisaillement en fonction de l’état de contrainte
sont ensuite proposées. Enfin, une comparaison est dressée entre une hypothèse de
comportement élastique isotrope et une hypothèse de comportement élastique isotrope
transverse.

a) Détermination des paramètres du modèle DBGS

L’expression de la vitesse des ondes de cisaillement sous une hypothèse élastique


isotrope transverse est identique à celle obtenue sous une hypothèse élastique isotrope (cf.
§1.2.2). Elle relie directement la mesure de la vitesse des ondes de cisaillement au module de
cisaillement. Le modèle DBGS fournit l’expression suivante du module de cisaillement :

f ( e) m f (e) m
Gθ z = (σ θ .σ z ) 2 ⇒ ρ cs2 = Gθ z = (σ θ .σ z ) 2 (5.54)
2(1 + ν 0 ) 2(1 + ν 0 )

où {f(e)=Cg.(b-e)²/(1+e) ; ν0} sont les paramètres du modèle DBGS (cf. § 5.2.1.3), ρ la masse
volumique de l’échantillon et cs la vitesse des ondes de cisaillement.

Le paramètre m du modèle DBGS (cf. §5.2.1.3) peut être ainsi déterminé à partir de
l’évolution des vitesses des ondes de cisaillement cs avec la contrainte axiale en supposant une
faible variation de l’indice des vides :
m
cs2 f (e) (σ θ .σ z ) 2 ⎛ c2 ⎞ m ⎛σ ⎞
= . ⇒ log ⎜ 2s ⎟ ≈ log ⎜ z ⎟ (5.55)
cs20 f (e0 ) (σ .σ ) m 2
θ0 z0 ⎝ cs 0 ⎠ 2 ⎝ σ z0 ⎠

256
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

où cs0 est la vitesse des ondes de cisaillement mesurée à l’état de contrainte initial isotrope
σz0.

La figure 5.15 illustre la détermination du paramètre m pour les essais de compression


réalisés sur les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15.

0,3 Toyoura
Hostun
Essais de compression : y=0,2275.x 0,3 Essais de compression :
R²=0,901
C50.81_H,C55.71_H, R²=0,8306 C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,
y=0,202.x
C75.65_H,C80.63_H,C50.64_H C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T

0,2 +5%

log (cs /cs0)


log (cs /cs0)

2
0,2
2

m/2=0,23 +5%

2
2

m/2=0,20

-5%
0,1
0,1
-5%

(a) (b)
0,0 0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
log (σz /σz0) log (σz /σz0)
0,3
M15
R²=0,9224
Essais de compression : y=0,375.x
C60.99_M15,C62.98_M15
C65.99_M15,C70.99_M15,

0,2
+5%
m/2=0,375
log (cs /cs0)
2
2

0,1
-5%

(c)
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6
log (σz /σz0)

Figure 5.15 : Evolution des vitesses normalisées des ondes de cisaillement en fonction de la
contrainte axiale normalisée (en échelles logarithmiques) et détermination du paramètre m pour les
essais de compression réalisés sur le sable d’Hostun (a), de Toyoura (b) et le mélange M15 (c)

L’expression des vitesses des ondes de compression, cp, sous une hypothèse de
comportement élastique isotrope transverse est rappelée ci-dessous :

Ez (ν rr − 1 )
ρ .c 2p = (rappel 1.35)
E
(ν rr − 1 ) + 2 r ν rz ²
Ez

où les expressions suivantes des paramètres {νrr ; νrz ; Er ; Ez} sont établies par le modèle
DBGS (cf. §5.2.1.3) :

⎧ν rr = ν 0
⎪ ⎧⎪ Er = f ( e ).σ rm
⎨ ν0 σ zm et ⎨ (5.56&5.57)
⎪ν rz = 2 ( 1 + σ m ) ⎪⎩ Ez = f ( e ).σ z
m

⎩ r

257
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

Le rapport des vitesses des ondes de compression sur celles des ondes de cisaillement
s’écrit compte tenu des relations 5.56, 1.35 et 5.55 :

2
⎛ cp ⎞ m (ν 0 − 1)(1 + ν 0 )
⎜⎜ ⎟⎟ = 2 R 2 (5.58)
⎝ cs ⎠ ν 0 − 1 + 0,5R − mν 02 (1 + R m ) 2
en posant R=σz/σr.

Le paramètre ν0 du modèle DBGS, correspondant au coefficient de Poisson pour un


état initial isotrope, peut alors être obtenu à partir de la résolution de l’équation du second
degré donnée par la relation 5.58. La racine positive s’écrit :

χ − χ 2 − 4 ⎡⎢ χ − 2 R 2 ⎤⎥ ⎡⎢ −0,5χ R − m (1 + R m ) 2 + 2 R 2 ⎤⎥
m m

1 ⎣ ⎦⎣ ⎦
ν0 = (5.59)
2 −0,5 χ R − m (1 + R m ) 2 + 2 R
m
2

avec χ = (cp/cs)2.

La figure 5.16 reporte son évolution en fonction de l’état de contrainte pour les essais
de type compression réalisés sur les sables secs et le mélange M15.

2,5
ν0/(ν0)0 Hostun & Toyoura & M15
Essais de compression Hostun (m=0,46)
Toyoura (m=0,40)
C50.81_H,C55.71_H,C80.63_H,C50.64_H,
2,0 M15 (m=0,75)
C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C72.63_T,
C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,C60.99_M15,
C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15

1,5

1,0

0,5

0,0
1 2 3 4 5 6
R=σz/σr

Figure 5.16 : Evolution en fonction de l’état de contrainte du paramètre ν0 (normalisé par sa


valeur (ν0)0 déterminée à l’état de contrainte initial isotrope) du modèle DBGS estimé à partir des
vitesses des ondes de compression et de cisaillement (relation 5.58) pour les essais de compression sur
les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15

Les résultats de la figure 5.16 montrent que ce paramètre reste en effet relativement
constant avec l’état de contrainte quelque soit le matériau considéré. Cette constance est en
fort contraste avec l’augmentation du coefficient de Poisson νdyn déterminé à partir d’une
hypothèse élastique isotrope dans le cadre des mêmes essais (cf. § 4.1.3, figure 4.13).

La valeur moyenne du paramètre ν0 retenu est reportée sur le tableau 5.3 pour les
différents matériaux testés. Sont également ajoutées sur ce tableau les valeurs du paramètre m

258
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

déterminées à partir des résultats de la figure 5.15. Il peut être noté que les valeurs de ces
deux paramètres restent proches de celles déterminées de manière « quasi-statique » (cf.
tableaux5.1 et 5.2).

Matériau m ν0

Sable d’Hostun 0,46 0,15

Sable de Toyoura 0,42 0,17

Mélange M15 0,75 0,25

Tableau 5.3 : Paramètres du modèle DBGS déterminés à partir des essais dynamiques de
propagation d’ondes pour les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15

Les deux paramètres de la fonction d’indice des vides {Cg ; b} peuvent être évalués à
partir des expressions de la vitesse des ondes de cisaillement (relation 5.54) et de celle des
ondes de compression (relations 1.36 et 5.56). Leur estimation n’est cependant pas nécessaire
pour les simulations qui suivent.

b) Simulation de l’évolution des vitesses de propagation d’ondes

De manière similaire aux §5.2.2.1 et §5.2.2.2, il est en effet proposé dans ce


paragraphe de simuler l’évolution des vitesses des ondes de compression (cp/cp0) et de
cisaillement (cs/cs0) avec l’état de contrainte (R/R0=σz/σz0) dans le but de regrouper
l’ensemble des essais. Les expressions suivantes des rapports cp/cp0 et cs/cs0 sont considérées
et peuvent être déduites respectivement des relations 1.35/5.56/5.57 et 5.54 :

0 ( 0 ) .R0
⎧c m ν − 1 + 0,5.ν 2 . 1 + R m
2 −m
⎪ R 0
= m.
p

⎪⎪ c p 0 R0 ν − 1 + 0,5.ν 2 . (1 + R m )2 .R − m
0 0
⎨ (5.60)
⎪c ⎛ R⎞ 2
m

⎪ s
=⎜ ⎟
⎪⎩ cs 0 ⎝ R0 ⎠

où R=σz/σr et où les valeurs des paramètres {m ; ν0} ont été déterminées au paragraphe
précédent pour les différents matériaux testés.

La figure 5.17 présente les simulations des rapports (cp/cp0) et (cs/cs0) à partir de la
relation 5.60 pour l’ensemble des essais de compression réalisés sur les sables d’Hostun, de
Toyoura et le mélange M15.

Quelque soit le matériau considéré, il est noté une bonne concordance entre les
résultats expérimentaux et les prédictions du modèle. Ceci suggère que le modèle DBGS et
que l’hypothèse d’un comportement isotrope transverse sont particulièrement appropriés dans
le cadre de nos essais de type compression, c’est-à-dire pour des essais dynamiques de
propagation d’ondes réalisés à des états anisotropes de contrainte.

259
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

3,0 2,5
cp/cp0 Hostun cs/cs0 Hostun
Essais de compression Essais de compression
2,5 C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H, C50.81_H,C55.71_H,C75.65_H,
C80.63_H,C50.64_H C80.63_H,C50.64_H
2,0
C50.81_H
C50.81_H

2,0

1,5
DBGS
1,5
(m=0,46 ; ν0=0,15)
DBGS (m=0,46)
1,0
1,0

0,5 0,5
1 2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6
R/R0=σz/σz0 R/R0=σz/σz0

3,0
cp/cp0 Toyoura cs/cs0 Toyoura
Essais de compression
Essais de compression 2,0
C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T
2,5 C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C75.65_T
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,
C72.63_T,C80.63_T,C80.64_T,

2,0 1,5

1,5 DBGS
(m=0,40 ; ν0=0,17) 1,0 DBGS (m=0,4)

1,0

0,5
0,5 1 2 3 4 5 6
1 2 3 4 5 6 R/R0=σz/σz0
R/R0=σz/σz0

3,0 2,5
cp/cp0 M15 cs/cs0 M15
Essais de compression Essais de compression
2,5
C60.99_M15,C62.98_M15, C60.99_M15,C62.98_M15,
C65.99_M15,C70.99_M15, 2,0
C65.99_M15,C70.99_M15,

2,0

1,5
DBGS
1,5 (m=0,75 ; ν0=0,25)

DBGS (m=0,75)
1,0
1,0

0,5 0,5
1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
R/R0=σz/σz0 R/R0=σz/σz0

Figure 5.17 : Simulation de l’évolution des rapports cp/cp0 et cs/cs0 avec l’état de contrainte
R/R0=σz/σz0 à partir du modèle DBGS sous une hypothèse de comportement élastique isotrope
transverse

L’application du modèle à ces types d’essais permet également d’apprécier les


différences obtenues sur les modules d’Young et les coefficients de Poisson selon qu’une
hypothèse élastique isotrope ou élastique isotrope transverse est considérée.

260
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

c) Comparaison entre une hypothèse élastique isotrope et isotrope transverse

Le module d’Young Ezdyn dans la direction verticale peut être estimé sous une
hypothèse élastique isotrope transverse à partir des mesures des vitesses des ondes de
compression et des paramètres {m ; ν0} du modèle DBGS. Les relations 1.35 et 5.56 se
réécrivent en effet :

ν 0 − 1 + 0,5.ν 02 . (1 + R m ) .R − m
2

E dyn
= ρ .c .
2
(5.61)
z p
ν 0 −1

Le module d’Young Ezdyn déterminé à partir d’une hypothèse de comportement


anisotrope peut être ainsi comparé au module Edyn déterminé à partir d’une hypothèse de
comportement isotrope (tel que présenté au §4.1.3). La figure 5.18 dresse cette comparaison
pour les essais de type compression réalisés sur les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange
M15. Dans le souci de fixer un minimum de paramètres, les valeurs de Ezdyn reportées sur la
figure 5.18 ont été obtenues à partir de la relation 5.61 avec la valeur de m établie aux
paragraphes précédents (tableau 5.3) et en déterminant la valeur de ν0 pour chaque couple de
mesures {cp ; cs} à partir des relations 5.58 et 5.59.
Hyp. élastique isotrope transverse & DBGS, Ez (MPa)

Ezdyn=ρVp²
600 Hostun & Toyoura & M15 +20%
dyn

Essais de compression 1

ANISO

400

Hostun (m=0,46)
Toyoura (m=0,40)
M15 (m=0,75)
200

Essais : Ezdyn=ρVp²

C50.81_H,C55.71_H,C80.63_H,C50.64_H,
C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C72.63_T,
C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,C60.99_M15,
C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15
ISO
0
0 200 400 600
dyn
Hyp. élastique isotrope, E (MPa)

Figure 5.18 : Modules d’Young Ez déterminé à partir d’une hypothèse élastique isotrope et Ezdyn
déterminé à partir d’une hypothèse élastique isotrope transverse et du modèle DBGS pour les essais
de compression réalisés sur les sables d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15

A l’état initial de contrainte isotrope, les deux hypothèses fournissent les mêmes
relations et la même valeur du module d’Young (relations 5.58 et 5.61 avec R=1 à comparer
avec les relations 4.2 et 4.3, §4.1.3, p.170). Les points s’alignent alors sur la première
bissectrice. Ils s’éloignent de celle-ci au fur et à mesure de la compression (R augmente)
c’est-à-dire au fur et à mesure que s’intensifie le caractère anisotrope de l’état de contrainte.
Les écarts atteignent près de 20% en fin d’essai, soulignant la sous-estimation du module
d’Young Ez par une hypothèse élastique isotrope.

261
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

De manière similaire, les coefficients de Poisson νrrdyn=ν0 et νrzdyn peuvent être


comparés au coefficient de Poisson νdyn déterminé à partir d’une hypothèse élastique isotrope
(figure 5.19). Un comportement élastique isotrope implique que ces coefficients de Poisson
sont égaux. Sur la figure 4.19.a est reportée le coefficient de Poisson νrrdyn=ν0 déterminé à
partir des relations 5.58 et 5.59 et des valeurs de m du tableau 5.3 en fonction du coefficient
de Poisson νdyn. Sur la figure 4.19.b sont regroupées les valeurs du coefficient νrzdyn ,
déterminées à partir de la relation 5.56 et du coefficient ν0 (relations 5.58 et 5.59) ainsi que
des valeurs de m correspondantes (tableau 5.3), en fonction de celles de νdyn.

0,4 0,5
Ezdyn=ρVp² Ezdyn=ρVp²
Hostun & Toyoura & M15 Hostun & Toyoura & M15
Essais de compression Essais de compression

Hyp. élastique isotrope transverse & DBGS, νrz


Hyp. élastique isotrope transverse & DBGS, ν0

1 1
C50.81_H,C55.71_H,C50.64_H, C50.81_H,C55.71_H,C80.63_H,C50.64_H,
ANISO C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T, 0,4 ANISO C77.88_T,C65.91_T,C80.90_T,C72.63_T,
C72.63_T,,C80.64_T,C60.99_M15, C80.63_T,C80.64_T,C75.65_T,C60.99_M15,
0,3 C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15
C62.98_M15,C65.99_M15,C70.99_M15

Hostun (m=0,46) 0,3


Hostun (m=0,46)
Toyoura (m=0,4) 0,66
0,2 Toyoura (m=0,40)
M15 (m=0,75)
M15 (m=0,75)
0,5 0,2

0,1
Ezdyn=ρVp² 0,1 Ezdyn=ρVp²

ISO ISO
0,0 0,0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
dyn
Hyp. élastique isotrope, ν Hyp. élastique isotrope, ν0

Figure 5.19 : Coefficients de Poisson νdyn déterminés à partir d’une hypothèse élastique isotrope et
coefficients de Poisson νrrdyn=ν0 (a.) ou νrzdyn (b.) déterminés à partir d’une hypothèse élastique
isotrope transverse et du modèle DBGS pour les essais de compression réalisés sur les sables
d’Hostun, de Toyoura et le mélange M15

Les résultats de la figure 5.19 indiquent qu’une hypothèse élastique isotrope sur-
estime les coefficients de Poisson νrr et νrz de manière relativement importante, notamment en
ce qui concerne le coefficient de Poisson νrr pour lequel l’écart atteint près de 40 à 50% avec
une hypothèse élastique isotrope transverse.

5.2.3 Conclusion

La modélisation du corps EPnv qui traduit le comportement instantané (non visqueux)


en petites déformations est exposée dans ce paragraphe. Le modèle proposé est un modèle
hypoélastique nommé DBGS, qui se fonde notamment sur les résultats expérimentaux
présentés au §4.1 et §4.2. A partir de 4 paramètres et d’une hypothèse d’un état initial isotrope
du matériau, ce modèle établit une expression orthotrope du tenseur rhéologique dans les axes
principaux de contrainte. Il permet de restranscrire l’anisotropie induite par l’état de
contrainte et par la rotation des axes principaux sur les modules de déformation et sur les
coefficients de Poisson.

Ensuite, des simulations à partir du modèle DBGS sont proposées. Dans un premier
temps est simulée l’évolution du tenseur rhéologique au cours des différents essais réalisés sur
le sable d’Hostun, le sable de Toyoura, le mélange M15 et le mélange M30. Les résultats
montrent que le modèle DBGS décrit avec succès l’évolution du tenseur équivalent mais
également tangent dans le cas d’essais avec ou sans rotation des axes principaux et pour

262
Partie 5 : Modélisation 5.2 Modélisation du comportement en petites déformations : corps EPnv

l’ensemble des matériaux testés. Dans un second temps, le modèle est intégré dans les
équations de propagation d’ondes réalisées au cours des essais de type compression sur les
sables d’Hostun, de Toyoura et sur le mélange M15. Des simulations de l’évolution des
vitesses des ondes de compression et de cisaillement sont présentées sous une hypothèse
d’élasticité isotrope transverse. Le modèle DBGS retranscrit également de manière fidèle les
résultats expérimentaux, suggérant par ailleurs qu’une hypothèse élastique isotrope transverse
est plus à même de décrire le comportement des matériaux testés dans le cas de ces essais.
Une comparaison entre une hypothèse élastique isotrope et une hypothèse élastique isotrope
transverse peut être ainsi dressée par l’intermédiaire du modèle proposé. Cette comparaison
révèle, dans le cadre des essais de compression réalisés, une sous-estimation (jusqu’à près de
20%) du module d’Young dans la direction verticale et une sur-estimation (jusqu’à 30 à 50%)
des coefficients de Poisson par l’hypothèse généralement admise d’un comportement
élastique isotrope.

263
264
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

Dans ce paragraphe est exposée la modélisation du comportement visqueux, c’est-à-


dire associée au corps V du modèle tri-composante (cf. §5.1). Les phénomènes observés sur
les sables lors de changements de vitesse de déformation (§4.3) traduisent des propriétés
visqueuses évanescentes de ce matériau. Dans un premier temps et dans un cas
monodimensionnel, deux exemples de modélisations du corps V sans propriétés évanescentes
sont présentées. Dans un second temps, la prise en compte des propriétés évanescentes est
illustrée. Enfin, le cas tridimensionnel est considéré. Par la suite, les simulations des fluages
réalisés sur les sables d’Hostun, de Toyoura et les mélanges sable/argile sont détaillées puis
synthétisées.

5.3.1 Corps « Visqueux Evanescents »

5.3.1.1 Cas monodimensionnel sans propriétés évanescentes

Le cas monodimensionnel est considéré ici. Le corps V dans le cadre du formalisme


tri-composante présenté au §5.1 introduit une relation entre la contrainte visqueuse σv et la
vitesse de déformation viscoplastique ε& vp par l’intermédiaire, par exemple, d’une fonction de
viscosité f (cf. relation 5.11) :

σ v = f (h3 , ε& vp ) (5.62)

où h3 désigne un ensemble de paramètres d’histoire ou de mémoire.

Di Benedetto et al. (2001) proposent pour le sable d’Hostun, une fonction de viscosité
non linéaire de la forme suivante :
1+ b
⎛ ε& vp ⎞
σ = f (ε& ) = η0 .sg (ε& ) ⎜ vp
V vp vp
⎟ (5.63)
⎜ ε&0 ⎟
⎝ ⎠

avec { η0 ; b} des paramètres constants, ε&0 une vitesse de référence (=10-6/s), sg( ε& ) et
vp vp

ε& vp : le signe et la valeur absolue de ε& ; le cas b=0 correspond à un amortisseur linéaire.
vp

{ η0 ; b} sont des paramètres déterminés par optimisation sur les résultats de fluage.
Une valeur constante du paramètre b (=-0,95) est obtenue dans Di Benedetto et al. (2001)
tandis que le paramètre η0 évolue d’un fluage à l’autre, traduisant l’influence des paramètres
d’histoire h3. Pham Van Bang et al. (2003, 2005) propose alors l’expression suivante du
paramètre η0 , à partir d’essais triaxiaux :
1+ b
⎛ ε& vp ⎞
η0 = α ∗ .σ 1max ⇒ σ = f (h3 , ε& ) = α ∗ .σ 1max . ⎜ vp ⎟
V vp
(5.64)
⎝ ε&0 ⎠

265
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

où α* est une constante (=0,15 pour le sable d’Hostun) et où le paramètre d’histoire h3


s’identifie à σ1max , la contrainte principale majeure.

Tatsuoka et al. (2002) considère le paramètre d’histoire h3=σf, qui est la contrainte
fictive appliquée au corps EPf (cf. §5.1). Les auteurs proposent l’expression suivante de la
contrainte visqueuse où celle-ci reste proportionnelle à la contrainte fictive ou de fluage :

σ v = f (h3 , ε& vp ) = σ f .g v (ε& vp ) (5.65)

⎡ ⎧ ⎛ ε& vp ⎞
m
⎫⎤
⎪ ⎪
avec g v ( ε& ) = α . 1 − exp ⎨1 − ⎜ vp + 1⎟ ⎬⎥
vp ⎢ (5.66)
⎢ ⎜ ε&ref ⎟ ⎥
⎢⎣ ⎩⎪ ⎝ ⎠ ⎭⎪⎥⎦

et lors d’un déchargement, c’est-à-dire pour ε& ≤0,


vp

σ v = − (σ f − σ N ).g v (ε& vp ) (5.67)

où {α ; m} sont des constantes (={0,25 ; 0,04~0,05} pour le sable d’Hostun ou de Toyoura),


ε&ref
vp
une vitesse de référence (de l’ordre de 10-8/s.), σN la valeur de la contrainte σf au point
d’inversion.

En écartant l’influence du paramètre d’histoire, les expressions 5.63 et 5.65/5.66 sont


en réalité très proches, aboutissant à des relations linéaires entre la contrainte visqueuse et le
logarithme de la vitesse de déformation visqueuse (pour la gamme des vitesses généralement
couverte expérimentalement, entre 10-6/s et 10-1/s). La contrainte visqueuse est déterminée à
partir de la courbe de référence, c’est-à-dire à partir de la courbe σf-εvp dont une illustration
est présentée sur la figure 5.18 tirée de Tatsuoka et al.(2002).

Figure 5.18 : Détermination de la contrainte visqueuse σv lors d’une charge et décharge pour une
contrainte visqueuse proportionnelle à la contrainte de fluage et à la courbe de référence σf-εvp,
(Tatsuoka et al., 2002) (εir=εvp)

266
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

Il est important de rappeler que la courbe σv-εvp correspond à la courbe statique, c’est-
à-dire à celle d’un chargement infiniment lent pour lequel les phénomènes visqueux sont
entièrement dissipés. Cette courbe reste fictive car même aux plus faibles vitesses de
chargement, ou de déformation qui peuvent être appliquées par les dispositifs expérimentaux
actuels, des déformations de fluages sont toujours observées. Cette courbe peut être illustrée si
l’on imagine des périodes de fluage et de relaxation infiniment longues. L’ensemble des états
de contrainte-déformation atteint décrirait alors cette courbe. Pour un chargement monotone
et monodimensionnel, une expression possible parmi d’autres, faisant intervenir deux
exponentielles a été présentée au §5.1 (relation 5.8).

5.3.1.2 Prise en compte des propriétés évanescentes

Les relations 5.63 et 5.65 qui ont été présentées dans le paragraphe précédent
décrivent des comportements « isotach » (cf. §4.3) : pour deux vitesses ε& (≈ ε& ) différentes,
vp

deux relations σv-ε sont obtenues, c’est-à-dire deux courbes σ(=σf+σv)-ε. Après un
changement de vitesse de déformation, la courbe rejoint celle qui serait obtenu par un
chargement monotone de même vitesse.

Dans le cas des sables, il est observé expérimentalement (cf. §4.3) que ces effets
s’estompent avec la déformation. Ils ne sont dès lors pas pris en compte par les relations du
type 5.63 ou 5.65 ou par des lois visqueuses classiques. Di Benedetto et al. (2002) et Tatsuoka
et al. (2002) proposent une extension de ces lois pour décrire le caractère qu’ils nomment
« visqueux évanescent » du comportement des sables. Cette extension est illustrée par la
relation 5.68 et la figure 5.19. La relation 5.68 écrit, pour une histoire quelconque de
chargement, la contrainte visqueuse σv au temps t comme une somme d’incréments [dσv] au
temps χ pondérée par une fonction décroissante monotone gdecay
t
σ (vt ) = ∫ ⎡ d { f (h3( χ ) , ε&(vpχ ) )}⎤ . g decay (ε (vpt ) − ε (vpχ ) ) (5.68)
⎣ ⎦
χ=0

où d { f (h3( χ ) , ε&(vpχ ) )} correspond à l’incrément [dσv](χ) , et où g decay (ε (vpt ) − ε (vpχ ) ) s’interprète comme
un terme d’oubli à l’instant t d’un événement produit à χ<t.

La fonction gdecay illustrée sur la figure 5.19.b intervient dans la relation 5.68 comme
dans un produit de convolution. Son argument n’est pas le temps mais la déformation. Cette
fonction est décroissante de 1 vers d (figure 5.19.b et 5.20). d vaut 1 pour un comportement
« isotach », et 0 pour un comportement purement visqueux évanescent. Un comportement
intermédiaire peut également être décrit pour une valeur d quelconque, comprise entre 0 et 1.

Dans le cas des sables (comportement purement visqueux évanescent), un incrément


[dσ ](χ) de la contrainte visqueuse, produit lors d’un changement de vitesse de déformation à
v

t=χ, est ainsi instantanément maximal puis tend progressivement vers 0. Pour εvp(t)- εvp(χ)
suffisamment grand, la courbe monotone de chargement à vitesse constante est rejointe.

Di Benedetto et al. (2001), Pham Van Bang et al. (2003) et Tatsuoka et al. (2002)
proposent, pour exemple, les expressions suivantes de la fonction gdecay (respectivement
relation 5.69 et 5.70).

267
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

(a) (b)
Figure 5.19 : Illustration de la différence « εvp(t)– εvp(χ) » (=εir–τ) (a.) et de la fonction
montonone décroissante gdecay,( b.) (Di Benedetto et al., 2002, 2003, Tatsuoka et al., 2002)

(a)

(c)

(b)

Figure 5.20 : Illustration des types de comportement visqeux pouvant être décrit par la relation
5.68 (a. comportement « isotach » ; b. comportement intermédiaire, c. comportement purement
visqueux évanescent) (Di Benedetto et al., 2003)

⎡ ε (vpt ) − ε (vpχ ) ⎤
g decay (ε − ε
vp
(t )
vp
(χ ) ) = exp ⎢ − ⎥ (5.69)
⎣⎢ ε ref ⎦⎥

ε vp ( t ) −ε vp ( χ )
g decay (ε (vpt ) − ε (vpχ ) ) = r (5.70)

où εref est de l’ordre de 10-2=1% dans la relation 5.69 et où r est de l’ordre de 0,15 dans la
relation 5.70 pour le sable d’Hostun et de Toyoura.

Les expressions 5.65, 5.66, 5.68 et 5.70 décrivent le corps V du modèle « TESRA »
(« Temporary Effects of Strain Rate Acceleration ») dont des exemples de simulation ont pu
être illustrés par Nawir et al. (2003) (cf. §4.3.2.2, figure 4.56).

268
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

Les relations 5.63, 5.64, 5.68 et 5.9 correspondent au corps « visqueux évanescent »
retenu dans cette étude et développé dans Di Benedetto et al. (2001), Pham Van Bang et al.
(2003, 2005) et Sauzéat et al. (2003).

Par ailleurs, pour décrire le comportement particulier de l’argile de Fujinomori (Japon)


observé au §4.3.2.2 (figure 4.53) et qui se traduit par une transition progressive, avec le
niveau de déformation, d’un comportement « isotach » vers un comportement purement
visqueux évanescent, Tatsuoka et al. (2002) propose natuellement une expression du
paramètre r dans la relation 5.70 dépendante de la déformation, r(εvp) (relation 5.71 et figure
5.21).

⎧ ri + rf ri − rf ⎧⎪ ⎛ ε vp ⎞ n ⎫⎪
⎪r (ε (t ) ) =
vp
+ cos ⎨π . ⎜ (t ) ⎟ ⎬ pour 0 ≤ ε (vpt ) ≤ c
⎪ 2 2 ⎜ c ⎟
⎨ (5.71)
⎩⎪ ⎝ ⎠ ⎭⎪
⎪ vp
⎪⎩r (ε (t ) ) = rf pour ε (vpt ) ≥ c

où ri=1 (comportement isotach), rf< ri (comportement visqueux évanescent) et où {n ; c} sont


des constantes.

Figure 5.21 : Illustration de la relation r-εvp (expression 5.71) (Tatsuoka et al., 2002)

Il doit être rappelé que la relation 5.68 reste générale et peut être ainsi ajoutée à un
formalisme visqueux déjà existant.

5.3.1.3 Cas tridimensionnel

Pour étendre les relations précédentes (5.63 à 5.71) à un cas tridimensionnel, il


convient tout d’abord de rappeler l’hypothèse réalisée par Di Benedetto (1987), supposant la
colinéarité de la vitesse de contrainte fictive par rapport à la contrainte visqueuse (relation
5.72, cf. §5.1).

σ& f =λ.σ v (5.72)

où λ est une constante positive.

En considérant les relations 5.72 et 5.7 (pour le corps EPf, §5.1.3), une seule équation
supplémentaire, scalaire, est nécessaire pour obtenir la vitesse de déformation viscoplastique
ε& vp et le coefficient λ. Cette équation est fournie en exprimant la relation entre la norme de la
contrainte visqueuse σ v et celle de la vitesse de déformation viscoplastique ε& . Comme
vp

269
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

cette équation est scalaire, Di Benedetto et al. (2003) proposent d’utiliser les expressions
établies aux paragraphes précédents dans le cas monodimensionnel en remplacant la
composante des différents tenseurs par leur norme. La relation 5.61 peut alors se réecrire (Di
Benedetto et al., 2003) :

σ v = f (h3 , ε& vp ) (5.73)

Un formalisme traduisant les propriétés visqueuses évanescentes peut également être


introduit en réécrivant la relation 5.68 :
t
σ (vt ) = f (h3( t ) , ε&(vpt ) ) +
χ
∫=0
f (h3( χ ) , ε&(vpχ ) ). g 'decay (ε (vpt ) − ε (vpχ ) ).d ε (vpχ ) (5.74)

t ⎛ t ⎞ fd
⇒ σ v (t ) = f (h3(t ) , ε& (vpt ) ).u (fdχ ) + ∫ f (h3( χ ) , ε& ( χ ) ). g decay ⎜ ∫ d ε& (ξ ) ⎟ .u ( χ ) .d ε ( χ )
vp ' vp vp
(5.75)
⎜ ⎟
χ =0 ⎝ ξ =χ ⎠

où la fonction gdecay est la même que celle utilisée dans le cas monodimensionnel. Le terme
⎛ t ⎞
⎜ ∫ d ε& (ξ ) ⎟ correspond à la longueur du chemin de déformation viscoplastique entre les
vp
⎜ ⎟
⎝ ξ =χ ⎠
instants χ et t. u et u sont les directions (identiques) de la vitesse de contrainte fictive et de
fd v

la contrainte visqueuse :

σ& (ft ) σ v(t )


u ( t ) = dir (σ& (t ) ) = u ( t ) = dir (σ (t ) ) =
fd f v v
et (5.76)
σ& (ft ) σ v(t )

fd
La direction u ( t ) peut alors être obtenue à partir de la relation 5.75 par :

⎧⎪ v t ⎛ t ⎞ fd ⎫⎪
u ( t ) = dir ⎨σ (t ) − ∫ f (h3 ( χ ), ε& ( χ ) ). g decay
'
⎜ ∫ d ε& (ξ ) ⎟ .u ( χ ) .d ε ( χ )
fd vp vp vp
⎬ (5.77)
⎜ ⎟
⎩⎪ χ =0 ⎝ ξ =χ ⎠ ⎭⎪

270
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

5.3.2 Simulations

Les simulations des périodes de fluage effectuées au cours des essais sur les sables
d’Hostun, de Toyoura et les mélanges M15/M30 sont présentées dans ce paragraphe.

Dans le cas des sables secs, il est raisonnable de supposer que lorsque les variations de
la déformation visqueuse (=de la déformation de fluage) sont faibles, les effets d’évanescence
sont négligeables (εref≈1% dans la relation 5.69). La fontion gdecay varie alors très peu et peut
être considérée comme constante. Cette hypothèse apparaît justifiée lors des périodes de
fluage mais aussi de relaxation ou juste après les changements de vitesse de sollicitation
(sauts de contraintes). La calibration du modèle peut être ainsi considérée sans la fonction
gdecay (relation 5.63). Dans le cas des mélanges sable/argile, les déformations de fluage sont
plus importantes, témoignant d’un caractére plus visqueux de ces mélanges par rapport aux
sables secs, ce qui impliquerait dans le même temps que le paramètre εref soit plus important.
Des essais avec changements de vitesse de déformation n’ayant pu être réalisées dans le cadre
de notre étude en raison du dispositif expérimental, ce paramètre n’a pu être précisément et
directement déterminé. L’hypothèse d’une très faible variation de la fonction gdecay est
maintenue.

Dans ce qui suit, la détermination des paramètres du modèle est tout d’abord
présentée. Puis des exemples de simulation sur les différents matériaux testés sont exposés.
Enfin une synthèse des simulations est proposée à travers l’analyse de la dépendance du
paramètre η0 avec la contrainte principale majeure σ1 (relation 5.64).

5.3.2.1 Stratégie de calage

Le cas monodimensionnel est considéré. Les équations qui vont suivre sont établies
pour les essais de type compression. Pour les essais de torsion à K0 il convient de remplacer la
contrainte σ=σz par τ, la déformation viscoplastique εvp=εzvp par γvp et le module tangent Etan=
(Ez)tan par (Gθz)tan.

L’hypothèse des faibles déformations de fluage conduit à considérer un modèle


asymptotique tangent du modèle à trois composantes de la figure 5.1. Les corps EPnv et EPf
s’identifient à des ressorts de rigidité Knv et Kf (figure 5.22). Le corps V correspond à
l’amortisseur non linéaire régi par la relation 5.63.

Figure 5.22 : Modèle asymptotique en petites déformations du modèle analogique à trois


composantes

271
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

Cette relation non linéaire retenue pour le corps V permet alors d’obtenir, en
considérant un fluage à une contrainte σ0 et la décomposition 5.78, l’équation différentielle
non linéaire 5.79. Lorsque les vitesses de déformation sont exprimées en 10-6/s, l’équation
5.79 est alors équivalente à l’équation 5.80.

σ 0 =σ f +σ V ou 0=σ& f +σ& V (5.78)

0 = K f ( h2 ) ε& vp ( ε&0 )1+ b + (1 + b ) ε&&vpη 0 ( ε& vp ) b (5.79)

avec σf la contrainte fictive, σv la contrainte visqueuse, Kf le module tangent du corps EPf ,


{η0 ; b} les paramètres du corps V, et ε&0 une vitesse constante, de référence, égale à 1.10-6/s

0 = K f ( h2 ) ε& vp + (1 + b ) ε&&vpη 0 ( ε& vp ) b (5.80)

Les trois paramètres (Kf, η0, b), qui correspondent aux corps EPf et V sont supposés
constants tout au long du fluage. Cette hypothèse est justifiée car l’évolution des déformations
reste faible, limitée à quelques 10-3. La solution exacte de l’équation 5.80 s’obtient par une
double intégration sur le temps et s’exprime en fonction des conditions initiales { ε(t0 ) ; ε&(vpt0 ) }
vp

(relation 5.81).

⎡ b+1

η0 ⎢ vp 1+b ⎡ vp b b.K f .(t − t0 ) ⎤ b ⎥
∆ε(t ) = ε(t ) −ε(t ) = f . (ε&(t ) ) − ⎢(ε&(t ) ) −
vp vp vp

η0 .(1+ b) ⎦⎥ ⎥
(5.81)
0
K ⎢ 0

0

⎣⎢ ⎦⎥

où le temps t = t0 correspond au début du fluage.

Le premier terme de l’équation 5.81 s’identifie à la déformation différée au temps t≥t0,


∆ε (t)=εvp(t)- εvp(t0) calculée à partir du modèle visqueux évanescent et en prenant pour gdecay
vp

une valeur constante, égale à 1. Les deux hypothèses sur les paramètres, Kf et b, sont plus
précisèment illustrés par les relations 5.82, 5.83 et par les figures 5.23 et 5.24.

1 =1 +1
Etan Knv K f (5.82)

σ (vpt ) K f (ε fin − ε (t ) )
η= = (5.83)
ε&(vpt ) ε&(vpt )

Le paramètre Kf est supposé constant au cours du fluage et se détermine à partir des


valeurs expérimentales Etan, Knv (relation 5.82) qui correspondent respectivement au module
d’Young tangent et au module d’Young maximal en petites déformations. La figure 5.22
fournit une illustration de la méthode pour le calcul de σf et σv, en considérant un fluage,
initialisé en A et finissant en B, après un chargement (figure 5.23.a) et après un déchargement
(figure 5.23.b). La valeur de Etan est déterminée dans les axes globaux σ-ε en considérant un
chargement sans fluage. La valeur de Knv correspond à la valeur maximale du module
d’Young déterminée par les sollicitations cycliques de faible amplitude réalisées au point

272
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

d’investigation B. Les valeurs (Kf, ε (vt ) , ε&(vpt ) ) sont donc tout d’abord déterminées
0 0

expérimentalement.

σ σ
A→B
σ−ε
Α Εtan f V
σ& f <0
σ −ε
σ& V >0
A→B
Κf Β σ& f >0
Κnv
σ& V <0
Β
ε Κf ε
εV Κnv εV
σf − εV
(a) (b) σ− ε Εtan Α

Figure 5.23 : Courbes contrainte-déformation avec une période de fluage en charge (a) et en
décharge (b) : les points A correspondent aux débuts des fluages ; les points B marquent les fins des
fluages, les pentes Etan, Kf et Kv sont illustrées

3
4 10
10
Hostun Toyoura
C50.64_H K80.90_T
3 e0=0,64 ; P=50kPa 10
2
e0=0,90 ; σr=σθ=σz/2=80kPa
10

(a) (b)
2 1
10 10
η (GPa.s)

η (GPa.s)

b=-0,95
1 0
10 10 Point 1 (τ=20 kPa)
Point 2 (τ=40 kPa)
Point 1 (q=50 kPa) Point 3 (τ=0 kPa) b=-0,95
Point 2 (q=100 kPa) Point 4 (τ=-40 kPa)
10
0 Point 3 (q=150 kPa) -1
Point 5 (τ=0 kPa)
10
Point 4 (q=200 kPa) Point 6 (τ=20 kPa)
Point 5 (q=250 kPa) Point 7 (τ=40 kPa)
Point 8 (τ=60 kPa)
-1
10 10
-2
-3 -2 -1 0 1 2
10 10 10 10 10 10 10
-2
10
-1
10
0 1
10
2
10
3
10
vp -6
dεz /dt (10 /s) vp
dγ /dt (10 /s)
-6

M15 M30
C65.99_M15 C62.99_M30
2 2
10 P=65 kPa ; e0e=0,99
=0,99 ;; e ==1,3
σrg0 ; ec0=6,6
σθ=σz/2=80kPa 10 P=62 kPa ; e0=0,99
e0=0,99; ;eσg0r==1,8
σθ=σz;/2=80kPa
ec0=3,3
0
Sr0=12,0% Sr0=23,2%

(c) (d)
η (GPa.s)

η (GPa.s)

1 1
10 10

b=-0,90
10
0
10
0 b=-0,90

Point 1 (q=40 kPa) Point 1 (q=50 kPa)


Point 2 (q=80 kPa) Point 2 (q=100 kPa)
-1 -1
10 10
-1 0 1 2 3 -1 0 1 2 3
10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
dεzvp
vp -6 -6 vp -6
dγ/dt/dt(10
(10 /s)
/s) dεz /dt (10 /s)

Figure 5.24 : Paramètre de viscosité η en fonction de la vitesse de déformation visqueuse ε& vp ou


γ& vp (relation 5.83 ) : a. essai C5064._H sur le sable d’Hostun, b. essai K80.90_T sur le sable de
Toyoura, c. essai C65.99_M15 sur le mélange M15, d. essai C62.99_M30 sur le mélange M30

273
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

Ensuite le paramètre b est déterminé par la relation 5.83 et illustré sur la figure 5.24.
Cette figure présente le coefficient de viscosité η (rapport entre la contrainte visqueuse, σv, et
la vitesse de déformation visqueuse ε& ) en fonction de la vitesse de déformation visqueuse
vp

(en 10-6/s) pour chaque fluage de l’essai C50.64_H sur le sable d’Hostun, de l’essai K80.90_T
sur le sable de Toyoura, de l’essai C65.99_M15 sur le mélange M15 et de l’essai
C62.99_M30 sur le mélange M30. Il est optimisé sur l’ensemble des fluages réalisés sur
chacun des matériaux puis pris constant pour chacun des fluages. Il vaut –0,95 pour le sable
d’Hostun et de Toyoura, recoupant les résultats de Sauzeat (2003) et Pham Van Bang (2004).
Il est de –0,9 pour les mélanges M15 et M30.

La valeur du paramètre η0 (relation 5.63) est ensuite obtenue pour chaque fluage par
une méthode d’optimisation au moindre carré entre la déformation (visqueuse) expérimentale
et la déformation (visqueuse) calculée à partir de la relation 5.81. Les figures 5.23 et 5.24
justifient la méthode utilisée pour le calage du paramètre η0 ( à Kf constant pour un fluage et b
constant pour tous les fluages) ainsi que les hypothèses simplificatrices.

5.3.2.2 Exemples sur sables secs et mélanges sable/argile

Lorsque le triplet de paramètres (Kf, η0, b) est constant tout au long du fluage,
l’équation analytique 5.81 est la solution exacte de l’équation différentielle non linéaire 5.80.
Pour les fluages après un déchargement, cette solution est conservée mais transposée en
valeur absolue pour les vitesses de déformations visqueuses ε&V (t) et les déformations
visqueuses ∆εv(t) (cf. relation 5.63).

Les figures 5.25 à 5.27 présentent des exemples de simulation sur le sable d’Hostun,
de Toyoura ou les mélanges M15 et M30. Sont repris respectivement l’essai C50.64_H sur le
sable d’Hostun, les essais C80.90_T et K77.88_T sur le sable de Toyoura, ainsi que les essais
C62.98_M15 et C55.98_M30 sur les mélanges M15 et M30.

350 2500
Hostun Hostun
300 C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa (a) C50.64_T : P=50kPa; e0=0,64
(b)
Pt 5 2000
250 Point 5 (q=250kPa)
Pt 4
Déviateur de contrainte, q(kPa)

∆εz (10 )
-6

200
Pt 3 1500

150
Pt 2
1000
100
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,090 0,8 14,7 Point 4 (q=200kPa)


50 Pt 1 Pt2 -0,95 0,065 0,9 20,0 500
Pt3 -0,95 0,032 7,5 26,5
Point 3 (q=150kPa)
Pt4 -0,95 0,022 9,1 37,8
0 Pt5 -0,95 0,005 55 29,9
Point 1&2 (q=50&100kPa)
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0 2000 4000 6000 8000
Déformation axiale, εz(%) Temps (s)

Figure 5.25 : Comparaison entre les simulations et les déformations expérimentales de fluage pour
l’essai C50.64_H: a. courbe globale de chargement, b : déformations de fluage et simulations à partir
de la relation 5.81

274
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

300 3500
Toyoura (a2)
Toyoura
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa
(a1) 3000 C80.90_T : P=80kPa; e0=0,90
250 Point 4 (q=200kPa)
Pt 4

2500
Déviateur de contrainte, q(kPa)

200

∆εz (10 )
Pt 3

-6
2000
150
Pt 2
Point 3 (q=150kPa)
1500
100
Pt 1
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa) 1000
50
Pt1 -0,95 0,032 11 16,5 Point 2 (q=100kPa)
Pt2 -0,95 0,016 45 21,9
500
Pt3 -0,95 0,008 55 29,0
0
Pt4 -0,95 0,006 110 41,0 Point 1 (q=50kPa)

0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0 2000 4000 6000 8000
Déformation axiale, εz(%) Temps (s)

2000
Toyoura b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 (b1) Toyoura (b2)
Pt1 -0,95 0,012 20 14,2
Pt 7 Pt 2 Pt2 -0,95 0,005 70 16,3
40 K77.88_T
1500
P=σr=σθ=σz/2=80kPa; e0=0,88
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

∆γ (10 )
Pt 6 Pt 1 -6
Point 2 (τ=40kPa)

Pt 0 1000
Pt 5
0
Pt 3

500

-40 Point 1 (τ=20kPa)


Pt 4

0
0,0 0,8 1,6 0 2000 4000 6000 8000
Distorsion, γ(%) Temps (s)
0
(b3) Toyoura
(b4) b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
1250
-300 Point 3 (τ=0kPa) K77.88_T Pt5 -0,95 0,027 3,0 12,4
Pt6 -0,95 0,014 6,0 12,4
P=σr=σθ=σz/2=80kPa; Pt7 -0,95 0,005 40 9,1
1000
-600 e0=0,88
∆γ (10 )
∆γ (10 )

-6
-6

-900 750
Point 7 (τ=40kPa)
Point 4 (τ=-40kPa)
-1200
500

-1500 Toyoura Point 6 (τ=20kPa)


b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa) 250
K77.88_T
P=σr=σθ=σz/2=80kPa Pt3 -0,95 0,022 4,0 12,8
Point 5 (τ=0kPa)
-1800
e0=0,88 Pt4 -0,95 0,004 38 13,9
0
0 2000 4000 6000 8000 0 2000 4000 6000 8000
Temps (s) Temps (s)

Figure 5.26 : Comparaison entre simulations et déformations expérimentales de fluage pour l’essai
C80.90_T (a1. courbe globale de chargement, a2 : déformations de fluage et simulations) et pour
l’essai K77.88_T (b1. courbe globale de chargement, b2. simulations et déformations de fluage en
charge, b3. décharge; b4. recharge) réalisés sur le sable de Toyoura

Les simulations obtenues à partir de l’équation 5.81 sont très proches des déformations
expérimentales de fluage, que ce soit pour des essais avec ou sans rotation des axes
principaux et que ce soit en charge en décharge ou en recharge pour l’essai de torsion à K0
présenté sur le sable de Toyoura (figure 5.25. a1à a4). Les simulations pour le reste des essais
sont regroupés en annexe C et aboutissent aux mêmes conclusion. Les valeurs des paramètres

275
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

(Kf, η0, b) sont également reportées sur les figures 5.25 et 5.27. Le paragraphe suivant dresse
une synthèse des valeurs du paramètre η0 obtenues sur l’ensemble des essais.

150 4000

M15 C62.98_M15 M15 C62.98_M15 Point 2 (q=70kPa)


P=62kPa; e0=0,98; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% 3500 P=62kPa; e0=0,98; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
125

3000
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100

∆εz (10 )
-6
2500
Point 2
75 Point 1 (q=35kPa)
2000

50 1500
Point 1

1000
25 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

500 Pt1 -0,90 0,008 44 18,7


Pt2 -0,90 0,006 90 25,6
0 (a1) (a2)
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
0,0 0,5 1,0 1,5
Temps (s)
Déformation axiale, εz(%)

150
6000 M30 C55.98_M30
M30 C55.98_M30
P=55kPa; e0=0,98; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%
P=55kPa; e0=0,98; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%
125
5000 Point 2 (q=80kPa)
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100 Point 2
∆εz (10 )
-6

4000

75
3000 Point 1 (q=40kPa)
Point 1
50
2000

25 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


1000 Pt1 -0,90 0,006 38 22,4
Pt2 -0,90 0,004 75 28,9
0
(b1) (b2)
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0 2000 4000 6000 8000 10000
Déformation axiale, εz(%) Temps (s)

Figure 5.27 : Comparaison entre simulations et déformations expérimentales de fluage pour les
essais C62.98_M15 et C55.98_M30 respectivement sur les mélanges M15 et M30 (a1&b1. courbe
globale de chargement, a2&b2 déformations de fluage et simulations)

5.3.2.3 Synthèse

Afin de regrouper l’ensemble des résultats des essais (de compression et de torsion à
K0), la relation 5.74 pour un cas tridimensionnel est considéré. Le paramètre (η0)K obtenu
pour les essais de torsion à K0 se réecrit ainsi :

⎧ σv
⎪η0 = 1+ b
⎪ ε& vp

b
1+
⎨ v ⇒ η0 ≈ 2 2
(η0 ) K (5.84)
⎪ σ = 2.τ
v


⎪ ε& vp ≈ (γ& vp ) 2 2

pour des vitesses de déformation exprimées en 10-6/s et en supposant les autres composantes
du vecteur ε& négligeables face à γ& vp .
vp

276
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

La figure 5.28 reporte les valeurs du paramètre η0 en fonction de la contrainte


principale majeure σ1.

80
Hostun & Toyoura & M15 & M30

α∗=0,210±10% α∗=0,135±10%
60
η0 (kPa)

40 Hostun
Essais de compression
Essais K0

Toyoura
Essais de compression
20 Essais K0
M15
Essais de compression
M30
Essais de compression
0
0 100 200 300 400 500 600
σ1(kPa)
Figure 5.28 : Paramètres η0 en fonction de la contrainte principale majeure pour l’ensemble des
essais réalisés sur le sable d’Hostun, de Toyoura et les mélanges M15, M30

Tout d’abord, en ce qui concerne les essais de compression, les résultats de la figure
5.26 confirment la dépendance du paramètre η0 avec la contrainte σ1 (correspondant à la
contrainte axiale) aussi bien pour les sables d’Hostun, de Toyoura que pour les mélanges
sable/argile. Deux relations linéaires peuvent être obtenues à ±10% pour les sables d’un côté
et pour les mélanges sable/argile de l’autre, confirmant la relation de la forme :

η0 = α ∗ .σ 1 (5.85)

où α* vaut 0,135 pour les sables d’Hostun et de Toyoura, et où α* vaut 0,21 pour les
mélanges M15 et M30.

La valeur de 0,135 obtenue pour les sables d’Hostun et de Toyoura reste proche de la
valeur unique de 0,15 obtenue par Pham Van Bang (2004) et Pham Van Bang et al. (2005) sur
le sable d’Hostun à partir d’essais de fluage mais également à partir d’essais de relaxation et
de changements de vitesse de déformation.

La relation 5.85 est aisément transposable dans un cas tridimensionnel et est confirmée
par les résultats des essais de type torsion à K0. Pour une même contrainte σ1, les valeurs de
η0 sont comparables entre les deux types d’essais, aussi bien pour le sable d’Hostun que pour
le sable de Toyoura. Deux paramètres seulement, α* et b, relient ainsi la norme de la
contrainte visqueuse à celle de la vitesse de déformation viscoplastique (relation 5.85).
Toutefois pour être validé, des essais suppémentaires sont requis, mettant en jeu des chemins
de contrainte plus variés ainsi que des larges cycles de chargement (notamment dans le cas

277
Partie 5 : Modélisation 5.3 Modélisation du comportement visqueux : corps V

d’essais triaxiaux pour lesquels la contrainte σ1 varie de manière bien plus importante que
pour les essais de torsion à K0).
1+ b
⎛ ε& vp ⎞
σ = α *.σ 1. ⎜ vp ⎟
v
(5.85)
⎜ ε&0 ⎟
⎝ ⎠

5.3.3 Conclusion

La modélisation du corps V associé au formalisme général à trois composantes est


considérée dans ce paragraphe. Deux exemples sont tout d’abord présentés dans le cas
monodimensionnel qui ne prennent pas en compte les effets d’évanescence observés sur les
sables au cours d’essais avec changements de vitesse de déformation. Leur prise en compte
est illustrée dans un deuxième temps et se traduit par l’introduction d’une fonction de
pondération ou d’oubli progressif de la mémoire du matériau, gdecay dans l’écriture de la
contrainte visqueuse. Dans le cas de fluages, cette fonction est supposée constante, égale à un.

Des simulations des déformations de fluage sont ensuite proposées pour les essais
réalisés sur les sables d’Hostun, de Toyoura et sur les mélanges sable/argile. Ces simulations
sont réalisées à partir d’un amortisseur non linéaire dans un cas monodimensionnel. Elles sont
en bonne concordance avec les résultats expérimentaux et permettent d’étudier un paramètre
η0, de « viscosité ». Ce paramètre dépend linéairement de la contrainte principale majeure
aussi bien pour les sables que pour les mélanges sable/argiles. Les résultats obtenus à partir
d’essais de torsion à K0 sur les sables d’Hostun et de Toyoura permettent de plus de
généraliser cette relation à un cas tridimensionnel.

278
Partie 5 : Modélisation 5.4 Conclusion

5.4 Conclusion

Pour traduire le comportement non visqueux et visqueux des sables et des mélanges
sable/argile (tel qu’observé dans la partie précédente), un formalisme général à trois
composantes (Di Benedetto, 1987) est utilisé. Il est présenté dans le premier paragraphe.

A la première composante correspond le comportement instantané, indépendant du


temps. Il est ainsi proposé de lui associer le comportement quasi-élastique non visqueux des
matériaux testés. Pour décrire ce comportement, un modèle hypoélastique nommé DBGS est
proposé. Il se fonde notamment sur les observations expérimentales présentées en partie 4.
Quatre paramètres sont nécessaires pour déterminer le tenseur rhéologique reliant incrément
de contrainte et de déformation (avec l’hypothèse d’un état initial isotrope du matériau). A
partir de ce modèle, des simulations de l’évolution du tenseur rhéologique pour les essais sur
les sables d’Hostun, de Toyoura et les mélanges sable/argile sont donc proposées. Le modèle
DBGS retranscrit fidèlement les résultats expérimentaux et permet de traduire l’anisotropie
induite par l’état de contrainte et la rotation des axes principaux. Ce modèle est ensuite
appliqué aux essais dynamiques de propagation d’ondes dans le cadre d’une hypothèse
d’élasticité isotrope transverse. Les simulations présentées de l’évolution des vitesses des
ondes de compression et de cisaillement au cours des essais de type compression sur les
sables secs et le mélange M15 sont en bon accord avec les données expérimentales. Une
comparaison est ensuite menée par l’intermédiaire du modèle DBGS entre une hypothèse
élastique isotrope et une hypothèse élastique isotrope transverse. Il est montré, dans le cadre
des essais de compression réalisés, que le module d’Young (dans la direction verticale) est
sous-estimé et que les coefficients de Poisson sont sur-estimés par l’hypothèse classique d’un
comportement élastique isotrope vis-à-vis d’un comportement élastique isotrope transverse
(anisotrope).

La deuxième composante du formalisme traduit le comportement irréversible et


indépendant du temps. Celle-ci n’est pas considérée dans notre étude.

A la troisième composante est associée le comportement visqueux, dépendant du


temps des matériaux. Deux modélisations monodimensionnelles sont présentées ainsi que leur
adaptation à traduire le comportement particulier « visqueux évanescent » des sables. Cette
adaptation n’a que peu d’influence dans le cas d’essais de fluage pour lesquelles les
déformations restent faibles. Une des modélisations modimensionnelles présentées précédem-
ment (amortisseur non linéaire) est ainsi utilisé pour simuler les déformations de fluage dans
le cas de nos essais de torsion à K0 et/ou de compression. Les simulations sont en très bon
accord avec les déformations expérimentales. Cette modélisation introduit également un
paramètre de viscosité dont les résultats montrent la dépendance linéaire avec la contrainte
principale majeure, aussi bien pour les sables secs que pour les mélanges sable/argile. Les
résultats issus plus spécifiquement des essais de torsion à K0 indiquent par ailleurs que cette
relation peut être transposée à un cas tridimensionnel.

279
280
6
Application à la caractérisation d’un site

6.1 Cadre d’application

6.1.1 Introduction
6.1.2 Elasticité isotrope
6.1.3 Elasticité isotrope transverse et modèle DBGS

6.2 Cas de Saint-Alban Saint-Maurice

6.2.1 Présentation du site


6.2.1.1 Localisation
6.2.1.2 Stratigraphie
6.2.1.3 Essais « cross-hole »
6.2.2 Hypothèse d’élasticité isotrope
6.2.3 Hypothèse d’élasticité isotrope transverse et modèle DBGS
6.2.3.1 Détermination des paramètres du modèle DBGS
6.2.3.2 Paramètres de comportement des sols en place

6.3 Conclusion

281
282
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site

Introduction

Les résultats de la partie précédente ont montré que le modèle DBGS retranscrit
fidèlement le comportement en petites déformations des sables et des mélanges sable/argile
testés. Il peut également être appliqué de manière pertinente à des essais dynamiques de
propagation d’ondes sous une hypothèse d’élasticité isotrope transverse dans le cadre de nos
essais de laboratoire. Dans cette partie, il est proposé d’appliquer ce modèle à un cas concret
in situ. Des mesures de vitesses d’ondes de compression et de cisaillement issues de dispositif
« cross-hole » dont le principe a été brièvement présenté au §1.1, sont exploitées.

Dans un premier temps, le cadre d’application est dressé, les sols en place étant
saturés. Plusieurs adaptations à l’application du modèle telle que présentée au §5.2.2.3 sont
nécessaires. Une approche simplifiée par rapport à la poroélasticité est proposée.

Ensuite, le cas de Saint-Alban Saint-Maurice est traité. Sur ce site situé en Isère a été
construit une centrale nucléaire mise en service en 1985. Les sols en place sont des sables et
alluvions ainsi que des marnes sableuses. Des essais de type « cross-hole » ont été réalisés.
Une hypothèse élastique isotrope puis une hypothèse élastique isotrope transverse, par
l’intermédiaire du modèle BGS sont considérées pour estimer les paramètres des sols en
place, qui se situent sous la nappe phréatique.

283
284
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

6.1 Cadre d’application

Dans ce paragraphe, le cadre d’application du modèle DBGS à des essais dynamiques


in situ est présenté. Les sols rencontrés sont généralement saturés et le modèle DBGS, qui
traduit les propriétés du squelette granulaire, devrait s’inscrire en toute rigueur dans une
approche poroélastique isotrope transverse (cf. §1.3.1). Cependant, cette approche
demanderait un nombre important de paramètres et les équations de propagation (cf. §1.3.2)
seraient difficilement applicables à des cas pratiques. Une approche simplifiée est proposée en
terme de contrainte effective et en négligeant la compressibilité des grains. Les cas élastiques
isotrope et isotrope transverse sont ensuite successivement illustrés.

6.1.1 Introduction

Le sol est considéré comme la superposition de deux milieux continus, l’un


représentant la phase granulaire (grains+pores) et l’autre représentant la phase fluide saturant
les pores. Un élément de sol, auquel est appliqué un incrément de contrainte δσ, comprend
alors le squelette granulaire, auquel est appliqué un incrément de contrainte effective δσ’ , et
la phase liquide qui reprend un incrément de pression interstitielle δu (figure 6.1).

δσ δσ’ δu
Vg

Vw

δσ δσ’ δu
= +

Vs Vs

Figure 6.1 : Illustration de la décomposition d’un incrément de contrainte δσ en un incrément de


contrainte effective δσ’ et un incrément de pression interstitielle δu (Vs : volume du squelette
granulaire = Vg+Vw, avec Vg volume des grains, Vw volume de l’eau)

Sous l’effet de la propagation d’ondes, le volume Vs du squelette granulaire se


comprime d’un incrément δVs du à l’augmentation d’un incrément δσ’ de la contrainte
effective. D’un autre côté le volume de l’eau interstitielle Vw se comprime d’un incrément
δVW du à l’augmentation d’un incrément δu de la pression interstitielle. Les relations
suivantes sont ainsi considérées :

⎧ δ Vs
⎪ V = δε v
⎪ s
⎨ (6.1)
⎪ δ Vw = C .δ u
⎪⎩ Vw w

où δεv désigne l’incrément de déformation volumique du squelette granulaire et où Cw est la

285
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

compressibilité de l’eau (=4,8.10-10 Pa-1, cf. §1.3.1). La compressibilité des grains est négligée
face à celle de l’eau. Une condition proche de la saturation peut également être considérée en
remplaçant Cw par la compressibilité (plus grande) de l’ensemble eau et bulles d’air.

Il est supposé que la fréquence d’excitation des dispositifs dynamiques (« cross-


hole ») est suffisamment faible devant la fréquence caractéristique des sols pour que les
propagations d’ondes se réalisent en conditions non drainées (cf.§1.3.2). Ceci se traduit par la
relation :

δVs = δVw (6.2)

Les équations 6.1 et 6.2 permettent ainsi d’établir le lien entre les incréments δu et δεv :

1
δu = δε v (6.3)
n.Cw

où n représente la porosité supposée isotrope (cf. §1.3.1).

Désignons par M et M* (=Me) les tenseurs rhéologiques respectivement du sol (ou


tenseur non drainé) et du squelette granulaire (ou tenseur drainé). Ces tenseurs relient
respectivement les incréments de déformation aux incréments de contrainte totale et les
incréments de déformation aux incréments de contrainte effective. La relation 6.3 se réécrit
ainsi :

1 1 3 1 3 3
δu =
n.Cw
δε v = ∑
n.Cw i =1
δε i =
n.Cw
∑∑ M
i =1 j =1
ij .δσ j (6.4)

et il vient (pour {i ; j} ∈ {1; 2; 3}²):

⎧δεi = M ij .δσ j

⎨ ∗ ⎛ 1 3 3
⎞ (6.5)
⎪δεi = M ij .δσ j = M ij .⎜ δσ j −
* '
∑∑ M kl .δσl ⎟
⎩ ⎝ n.Cw k =1 l =1 ⎠

Cette dernière relation fournit ainsi un lien entre les tenseurs M et M* . En identifiant
terme à terme les composantes δεi , la relation 6.5 aboutit à :

1 3 3
M ij = M ij∗ − ∑
n.Cw k =1
M ik∗ .∑ M lj
l =1
(6.6)

pour {i ; j} ∈ {1; 2; 3}².

Autrement dit, la relation 6.6 permet d’exprimer les paramètres de comportement du


squelette granulaire (inclus dans le tenseur M*) en fonction des paramètres de comportement
du sol saturé (tenseur M), de la porosité n et de la compressibilité de l’eau Cw. Cette relation
est illustrée dans les paragraphes qui suivent pour les cas de l’élasticité isotrope et de
l’élasticité isotrope transverse.

286
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

6.1.2 Elasticité isotrope

En considérant un comportement élastique isotrope, les tenseurs M et M*


s’écrivent (cf. §1.2) :

⎡ 1 −ν −ν ⎤
⎢E E 0 0 0 ⎥
E
⎢ ⎥
⎢ −ν
0 ⎥
1
0 0
⎢ E E ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 ⎥
M = ⎢⎢ ⎥
E (6.7)
1 1+ ν ⎥
⎢ = 0 0 ⎥
⎢ 2G E ⎥
⎢ 1+ ν ⎥
⎢ 0 ⎥
⎢ (sym.) E ⎥
⎢ 1+ ν ⎥
⎢⎣ E ⎥⎦

en ajoutant un exposant « * » aux différents termes pour le tenseur M* relatif au squelette


granulaire.

Les relations 6.6 et 6.1 fournissent alors un lien entre les paramètres de comportement
{E ; ν} du sol et les paramètres {E* ; ν*} du squelette granulaire à travers le système suivant :

⎧1 1 1 ⎛ 1 − 2ν∗ ⎞ ⎛ 1 − 2ν ⎞
⎪ = ∗− ⎜ ∗ ⎟⎜ ⎟
⎪ E E n.Cw ⎝ E ⎠ ⎝ E ⎠
⎪ −ν −ν∗ 1 ⎛ 1 − 2ν∗ ⎞ ⎛ 1 − 2ν ⎞

⎨ = − ⎜ ⎟⎜ ⎟ (6.8)
⎪E E ∗ n.Cw ⎝ E ∗ ⎠ ⎝ E ⎠
⎪1 + ν 1 + ν∗
⎪ = ou G = G ∗
⎪⎩ E E∗

La dernière équation de ce système est redondante avec les deux premières : le


système 6.8 est ainsi un système de deux équations à deux inconnues {E* ; ν*} aboutissant à :

⎧ ∗ −3( 1 − 2ν ) + n.Cw .E
⎪ E = E. −2( 1 − 2ν )( 1 + ν ) + n.C .E
⎪ w
⎨ (6.9)
⎪ν∗ = −( 1 − 2ν )( 1 + ν ) + ν.n.Cw .E
⎪⎩ −2( 1 − 2ν )( 1 + ν ) + n.Cw .E

L’équation 6.9 illustre la détermination du module d’Young E* du squelette


granulaire à partir des paramètres de comportement du sol {E ; ν}, de la porosité et de la
compressibilité de l’eau, et également celle du coefficient de Poisson ν* du squelette
granulaire à partir de ces mêmes paramètres.

Sous les hypothèses mentionnées au paragraphe précédent, et en connaissant la


porosité n, la mesure des vitesses des ondes de compression, cp , et de cisaillement, cs, dans un

287
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

milieu élastique isotrope saturé donne ainsi accès aux caractéristiques {E* ; ν*} du squelette
granulaire (relation 6.10).

⎧ 2 1− ν ∗ ∗
⎪⎪ρc p = E. 1 − ν − 2ν² = f ( E ,ν ,n,Cw )
⎨ (6.10)
⎪ρcs2 = G = G ∗ = E E*
=
⎪⎩ 2( 1 + ν ) 2( 1 + ν* )

6.1.3 Elasticité isotrope transverse

Sous l’hypothèse d’un comportement isotrope transverse (dont l’axe de symétrie est
vertical), le tenseur M est donné par (cf. §1.2) :

⎡1 −ν hh −ν hv ⎤
⎢E 0 0 0 ⎥
Eh Ev
⎢ h ⎥
⎢ 1 −ν hv ⎥
⎢ Eh Ev
0 0 0 ⎥
⎢ ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 0 ⎥
(6.11)
Ev
M =⎢ ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ 0 0 ⎥
⎢ 2Ghv ⎥
⎢ 1 ⎥
⎢ (sym.) 0 ⎥
⎢ 2Ghv ⎥
⎢ 1 + ν hh ⎥
⎢ ⎥
⎣⎢ Eh ⎦⎥

où pour simplifier les notations, h désigne la direction horizontale et v la direction verticale.


L’expression du tenseur M* est identique à celle du tenseur M en ajoutant un exposant « * »
aux différents termes.

Les relations 6.6 et 6.11 fournissent le système suivant :

⎧1 1 1 ⎛ 1 − ν∗hh ν∗hv ⎞ ⎛ 1 − ν hh ν hv ⎞
⎪ = ∗
− ⎜ ∗
− ∗ ⎟⎜ − ⎟
⎪ Eh Eh n.Cw ⎝ Eh Ev ⎠ ⎝ Eh Ev ⎠
⎪ ⎛ ∗
⎞⎛ ⎞
⎪ 1 = 1 − 1 ⎜ 1 − 2ν hv ⎟ ⎜ 1 − 2ν hv ⎟
⎪ Ev Ev n.Cw ⎝ Ev ⎠ ⎝ Ev ⎠
∗ ∗


⎪ −ν hh −ν hh

1 ⎛ 1 − ν∗hh ν∗hv ⎞ ⎛ 1 − ν hh ν hv ⎞
⎨ = ∗
− ⎜ ∗
− ∗ ⎟⎜ − ⎟ (6.12)
⎪ hE Eh n.C w ⎝ E h E v ⎠⎝ Eh Ev ⎠
⎪ ∗
⎛ ∗ ∗
⎞⎛ ⎞
⎪ −ν hv = −ν hv − 1 ⎜ 1 − ν hh − ν hv ⎟ ⎜ 1 − 2ν hv ⎟
⎪ Ev Ev∗
n.Cw ⎝ Eh ∗ ∗
Ev ⎠ ⎝ Ev ⎠
⎪ ∗
⎪1 + ν hh = 1 + ν hh et G = G ∗
⎪ E Eh∗
hv hv
⎪⎩ h

288
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

qui permet d’exprimer les paramètres {Eh ; Ev ; νhh ; νhv ; Ghv} du sol saturé en fonction de
ceux du squelette granulaire {Eh* ; Ev* ; νhh* ; νhv* ; Ghv*}, de la porosité et de la
compressibilité de l’eau :

⎧ ∗ ∗ 2 Ev∗ ( ν∗hh − 1 ) + Eh∗ ( 4ν∗hv − 1 ) − n.Cw .Eh∗ .Ev∗


⎪ Eh = Eh .Ev ∗2 ∗2
⎪ Ev ( ν hh − 1 ) + Eh∗ .Ev∗ ( 2ν∗hv + 2ν∗hv ν∗hh − 1 ) + ν∗hv2 Eh∗2 − n.Cw .Eh∗ .Ev∗2
⎪ ∗ ∗ ∗ ∗
∗ 2 Ev ( ν hh − 1 ) + Eh ( 4ν hv − 1 ) − n.Cw .Eh .Ev
∗ ∗
⎪ Ev = Ev
⎪ 2 Ev∗ ( ν∗hh − 1 ) + 4 Eh∗ν∗hv2 − n.Cw .Eh∗ .Ev∗
⎪ Ev∗2 ( ν∗hh2 − 1 ) + Eh∗ .Ev∗ ( 2ν∗hv + 2ν∗hv ν∗hh − ν∗hh ) − n.Cw .Eh∗ .Ev∗2 ν∗hh − ν∗hv2 Eh∗2

ν
⎨ hh = (6.13)
⎪ Ev∗2 ( ν∗hh2 − 1 ) + Eh∗ .Ev∗ ( 2ν∗hv + 2ν∗hv ν∗hh − 1 ) + ν∗hv2 Eh∗2 − n.Cw .Eh∗ .Ev∗2
⎪ 2 E ∗ν∗2 + E ∗ ( ν∗ − 1 ) − n.Cw .Eh∗ .Ev∗ν∗hv
⎪ν hv = h ∗ hv ∗ v hh ∗ ∗2
⎪ 2 Ev ( ν hh − 1 ) + 4 Eh ν hv − n.Cw .Eh∗ .Ev∗
⎪ ∗
⎪1 + ν hh = 1 + ν hh
⎪⎩ Eh Eh∗

Le modèle DBGS établit par ailleurs, les expressions suivantes des paramètres {Eh* ;
Ev* ; νhh* ; νhv* ; Ghv*} (cf. §5.2) :

⎧ν∗hh = ν*0

⎪ν ∗ = ν 0 ( 1 + σ v )
* 'm

⎪ hv 2 σ'hm
⎪⎪ ∗
⎨ Eh = f ( e ).σ h
'm
(6.14)
⎪ ∗
⎪ Ev = f ( e ).σv
'm

⎪ ∗ f(e)
⎪Ghv = .σ'hm 2 σ'vm 2
⎪⎩ 2 ( 1 + ν *
0 )

Dans l’exemple d’une propagation horizontale des ondes de compression et de


cisaillement (telle que générée par le dispositif « cross-hole » sur le site de Saint-Alban Saint-
Maurice), les expressions suivantes des vitesses peuvent être obtenues :

⎧ 2 ν 2hv Eh − Ev
ρ
⎪ pc = E . = f ( Eh∗ ,Ev∗ ,ν∗hh ,ν∗hv ,n,Cw )
Ev ( ν hh − 1 ) + 2 Eh ν hv ( 1 + ν hh )
h 2 2
⎨ (6.15)
⎪ρc 2 = G = G ∗
⎩ s hv hv

Les relations 6.15 peuvent être déduites des expressions 1.18, 1.19 et 1.21 (cf. §1.2.2)
en considérant une propagation dans le plan horizontal avec {l1=1 ; l2=0 ; l3=0} ou {l1=0 ;
l2=1 ; l3=0}.

L’exploitation conjointe des vitesses {cp ; cs} mesurées et du modèle DBGS permet
alors d’estimer sous certaines hypothèses les paramètres de comportement du squelette
granulaire et les paramètres de comportement des sols en place.

289
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.1 Cadre d’application

L’illustration d’un cas pratique (cas de Saint-Alban Saint-Maurice) est présenté dans
le paragraphe qui suit.

290
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Dans un premier temps la localisation, la stratigraphie du site et le dispositif « cross-


hole » utilisé sont brièvement présentés. Ensuite, une hypothèse élastique isotrope et isotrope
transverse (par l’intermédiaire du modèle DBGS) sont considérées pour estimer les
paramètres de comportement des différents sols en place.

6.2.1 Présentation du site

6.2.1.1 Localisation

Le site considéré est le site de construction de la centrale de Saint-Alban Saint-


Maurice, situé à environ 50km de Lyon en Isère, sur la rive gauche du Rhône. Le Centre
Nucléaire de Production d’Electricité de Saint-Alban Saint-Maurice (figure 6.1) a été mis en
service en 1985 et a produit en 2002 près de 15% de la consommation en électricité de la
région Rhône-Alpes, soit 17 TWh (10 fois la consommation annuelle de la ville de Lyon).

Lyon

St-Alban St-Maurice

Figure 6.1. : Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Le plan du site est présenté sur la figure 6.2 et comporte quatre bâtiments réacteurs
nommés BR1 à BR4.

6.2.1.2 Stratigraphie du site

Quatre sondages ont été réalisés sous l’emplacement de chacun des bâtiments
réacteurs (BR1 à BR4 sur la figure 6.2). Les coupes des sondages sont données sur la figure
6.3. La coupe-type considérée par la suite est celle du premier sondage sous le bâtiment
réacteur n°1 (tableau 6.1 et figure 6.3). Les sols en place sont des sables et alluvions jusqu’à
une profondeur de 21m., des marnes sableuses de 21 à environ 100m., suivies de marnes
sableuses à lits calcaires jusqu’à 122m. et enfin des marnes grises a éboulis granitiques et du

291
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

granite jusqu’à 137m. Le niveau de la nappe phréatique est situé à 5m de profondeur, dans les
alluvions anciennes.

réacteur n°3
Bâtiment

BR3
BR4
réacteur n°4
Bâtiment
réacteur n°2
Bâtiment

BR2
BR1
réacteur n°1
Bâtiment

Figure 6.2 : Plan du site de Saint-Alban Saint-Maurice

292
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Profondeur (m) Cote NGF Nature des terrains


0 - 1,8 141,1 - 139,3 alluvions récentes
1,8 - 21 139,3 - 120,10 alluvions anciennes
21 – 99,5 120,10 – 50,3 marnes sableuses
99,5 – 122 41,60 - 19,10 marne sableuses, avec quelques lits calcaires
122 – 133,4 19,10 - 7,70 marne grise à éboulis granitiques
133,4 - 137 7,70 - 4,60 granite fracturé

Tableau 6.1 : Stratigraphie du site sous le bâtiment BR1

Des prélèvements ont été réalisés dans les marnes sableuses afin d’effectuer des essais
triaxiaux cycliques en laboratoire. Les échantillons présentent les caractéristiques initiales
suivantes (tableau 6.2) :

Prélèvement Profondeur (m) w(%) ρsec(kN/m3) Sr(%) e n ρ(kN/m3)


77.06 - 7 22,8 – 23,6 23,1 16,8 100 0,58 0,37 21,09
77.02 - 5 23,8 – 24,7 21,7 17,2 100 0,60 0,37 20,93
77.02 - 5 23,8 – 24,7 21,2 17,4 100 0,56 0,36 20,98
77.05 - 6 25,0 – 26,0 22,3 16,6 96 0,57 0,36 20,92
77.06 - 9 31,0 – 31,9 21,1 17,2 100 0,63 0,39 20,30
77.06 - 9 31,0 – 31,9 21,6 17,2 100 0,66 0,40 20,08
77.04 - 7 31,9 – 32,9 20,9 17,3 100 0,63 0,39 20,68
77.05 - 8 35,3 – 36,3 21,7 16,5 90 0,57 0,36 20,83
77.02 - 8 37,8 – 38,3 20,6 17,4 100 0,59 0,37 20,92
77.06 - 11 42,2 – 43,1 23,6 16,5 100 0,64 0,39 20,39
77.06 - 11 42,2 – 43,1 21,3 17,4 100 0,59 0,37 21,11
77.06 - 11 42,2 – 43,1 23,7 16,7 100 0,66 0,40 20,66
77.06 - 13 50,7 – 51,7 21,5 16,8 94 0,60 0,40 20,01
77.06 - 13 50,7 – 51,7 22,0 16,4 91 0,62 0,38 20,41
77.06 - 15 59,1 – 60,0 18,9 18,0 94 0,57 0,36 20,88
77.06 - 15 59,1 – 60,0 20,0 17,4 96 0,57 0,36 21,40
77.06 - 19 80,3 – 81,2 20,2 17,7 100 0,56 0,36 21,28
77.06 - 19 80,3 – 81,2 20,1 17,7 100 0,55 0,36 21,26

Tableau 6.2 : Caractéristiques initiales des échantillons pour les essais triaxiaux cycliques
réalisés en laboratoire

293
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

profondeur (m)
profondeur (m)
21 21

41 41

61 61

81 81

101 101

121 121

141 141

161 161

(a) (b)

Figure 6.3 : Coupe des sondages BR1 à BR4 (a) et coupe-type retenue correspondant au sondage
BR1 (b)

294
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

6.2.1.3 Essais cross-hole

Des essais de type « cross-hole » ont été réalisés sous le bâtiment réacteur n°1 par la
société SOLEXPERT. Le dispositif utilisé est schématisé sur la figure 6.4. Il comprend une
sonde émettrice E1 et deux sondes réceptrices R2 et R3 définissant deux trajets E1-R2 et E1-
R3 perpendiculaires. Des propagations d’ondes de compression et de cisaillement ont été
réalisées selon ces deux trajets. Les mesures ont été effectuées tous les 3 m à partir de 6 m de
profondeur jusqu’à 130 m. Les relevés sont présentés sur la figure 6.5.
surface

7,95m 8,03m

onde de R2
cisaillement
R3
E1
onde de
compression

Figure 6.4 : Représentation schématique du dispositif « cross-hole »

Dans le but d’estimer les paramètres des sols en place, les données de la figure 6.4
sont successivement exploitées en considérant une hypothèse élastique isotrope puis une
hypothèse élastique isotrope transverse (par l’intermédiaire du modèle DBGS).

6.2.2 Hypothèse d’élasticité isotrope

Les relations 6.9 et 6.10 établies au §6.1 sont considérées. La masse volumique des
sols (saturés) estimée par SOLEXPERT est de ρ=2,3 T/m3 pour les alluvions et de ρ=2,15
T/m3 pour les marnes sableuses, les marnes à lits calcaires et à éboulis granitiques. Une
porosité n=0,35 proche de celle obtenue pour les prélèvements dans les marnes sableuses est
considérée pour l’ensemble des sols.

La figure 6.6 présente les modules d’Young, de cisaillement et le coefficient de


Poisson {E ; G ; ν} des différents sols en place en fonction de la profondeur. Les coefficients
de Poisson déduits des mesures de {cp ; cs} sont proches de 0,5, en moyenne entre 0,49 pour
les alluvions, 0,47 pour les marnes grises sableuses et 0,46 pour les marnes sableuses à lits
calcaires et éboulis granitiques. Les marnes à éboulis granitiques sont vraisemblablement des
sols à grains très grossiers avec de fortes hétérogénéités et discontinuités. Ces sols doivent
être ainsi considérés avec précaution.

La comparaison entre les paramètres de comportement {E ; G ; ν} des sols et les


paramètres {E* ; G* ; ν*} du squelette granulairei) est reportée sur la figure 6.7. Les valeurs
des coefficients de Poisson ν* associés au squelette granulaire restent relativement dispersées
et élevées, de l’ordre de 0,41 pour les marnes sableuses, de 0,42 pour les marnes à lits
calcaires et de 0,44 pour les alluvions.

i)
les marnes sont composés d’un mélange d’argile (entre 35 et 65%) et de calcaire. Le squelette granulaire des marnes
sableuses et des marnes à lits calcaires peut être considéré comme formé des grains de sables, d’argile et de calcaire, à l’instar
des mélanges sable/argile.

295
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Figure 6.5 : Vitesses des ondes de cisaillement et de compression obtenues à partir des essais
cross-hole (le trait plein représente la moyenne des mesures sur les trajets E1-R2 et E1-R3)

296
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Les valeurs de ν* se traduisent naturellement sur le module d’Young E* (module drainé) qui
demeure très proche du module d’Young E (ou module non drainé).

Modules E, G (MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500 9000 10500
0

alluvions
-20

-40 ν
Profondeur (m)

-60
E marnes
sableuses
-80

-100
G marnes sableuses
+calcaire
-120
marnes
+ granite
-140
0,2 0,3 0,4 0,5
Coefficient de Poisson ν

Figure 6.6 : Modules d’Young, de cisaillement{E ; G} et coefficient de Poisson ν des différents sols
en place en fonction de la profondeur (hypothèse élastique isotrope)

Modules E,E*,G,G*(MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500 9000 10500
0
-10 -1
Cw=4,8.10 Pa ν∗av.= 0,46
n=0,35 alluvions
-20

ν∗
-40 ν
Profondeur (m)

-60
E ν∗av.= 0,41
-80 E*
marnes
sableuses
-100

G*=G ν∗av.= 0,42 marnes sableuses


+ calcaire
-120
marnes
+granite
-140
-0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Coefficients de Poisson ν∗,ν

Figure 6.7 : Comparaison des modules d’Young, de cisaillement et coefficient de Poisson {E ; G ;


ν} des différents sols en place et des modules d’Young, de cisaillement et coefficient de Poisson {E* ;
G* ; ν*} du squelette granulaire en fonction de la profondeur (ν* av. est la moyenne des coefficients ν*
obtenues pour la couche de sol considéré) (hypothèse élastique isotrope)

Les valeurs élevées obtenues pour les alluvions et les marnes sableuses peuvent
provenir de l’hypothèse simplificatrice d’un comportement isotrope. Le paragraphe suivant
présente le cas de l’élasticité isotrope transverse.

297
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

6.2.3 Hypothèse élastique isotrope transverse et modèle DBGS

Sous une hypothèse d’élasticité isotrope transverse, les relations 6.13 à 6.15 établies
au §6.1.3 sont considérées. Elles requièrent dans un premier temps de déterminer les
paramètres {m ; ν0* ; f(e)} du modèle DBGS. Les paramètres de comportement {Eh* ; Ev* ;
νhh* ; νhv* ; Ghv*} du squelette granulaire des sols sont ensuite déduits des relations 6.14 et
peuvent être comparés à ceux obtenus dans le cas d’une hypothèse élastique isotrope.

6.2.3.1 Détermination des paramètres du modèle DBGS

Le paramètre m de puissance peut être obtenu à partir de l’évolution de la vitesse des


ondes de cisaillement avec la profondeur (relation 6.16), pour chacun des sols considérés.

2 m
⎛ cs ⎞ f ( e ) ⎡ ( 1 + ν*0 ) ⎤ ⎛ σ'h σ'v ⎞ 2

⎜ ⎟ = .⎢ ⎥ .⎜ ' ' ⎟ (6.16)


⎝ cs 0 ⎠ ( 1 + ν 0 ) ⎣ f ( e ) ⎦ 0 ⎝ σh 0 σv 0 ⎠
*

où l’indice « 0 » réfère aux valeurs à l’interface de chaque couche de sol différente.

Les indices de vides déterminés pour les prélèvements effectués dans les marnes
sableuses varient peu avec la profondeur (cf. tableau 6.2). En supposant ainsi, que l’évolution
de la fonction d’indice des vides reste peu significative, le paramètre m est déterminé à partir
de la relation suivante :

⎛ cs2 ⎞ m ⎡ K ( σ' )2 ⎤
⎥ = m.log ⎛⎜ σv ⎞⎟
'
log ⎜ 2 ⎟ = .log ⎢
0 v
(6.17)
⎝ cs 0 ⎠ 2 ⎢ K ( σ' )2 ⎥ ⎝ σv' 0 ⎠
⎣ 0 v 0 ⎦

où K0=σ’h/σ’v est le coefficient des terres au repos.

La figure 6.8 présente l’exemple de la détermination du paramètre m pour les marnes


sableuses et les marnes sableuses à lits calcaires.
1,2 0,9
Marnes sableuses
Marnes grises sableuses (a) (b)
Marnes sableuses
Marnes grises à lits àcalcaires
sableuses lits calcaires
Profondeur : 21 - 99,5 m.
Profondeur : 99,5 - 122 m.
-3
ρ=2,15 T.m -3
-1 ρ=2,15 T.m
σz'0=612 kPa ; cs0=392,5m.s -1
m=0,65 σz'0=2,225MPa ; cs0=595,0m.s
0,8 0,6
log (cs /cs0 )

log (cs /cs0 )


2

2
2

m=2,1

0,4 0,3

0,0 0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 0,00 0,05 0,10 0,15 0,20


log (σ'v/σ'v0) log (σ'v/σ'v0)

Figure 6.8 : Détermination du paramètre de puissance, m, du modèle DBGS à partir des vitesses
des ondes de cisaillement pour les marnes grises sableuses (a.) et les marnes grises sableuses à lits
calcaires (b.)

298
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

La relation 6.17 revient à approcher l’évolution de la vitesse des ondes de cisaillement


avec la profondeur par une fonction de la forme cs=cs0.(σ’v/σ’v0)m/2. Ceci est illustré sur la
figure 6.9. Peu de mesures sont disponibles dans les alluvions ce qui entraîne une
détermination approximative du paramètre m pour ces sols. De fortes valeurs sont obtenues
pour les marnes à lits calcaires et particulièrement pour les marnes à éboulis granitiques. Pour
ces derniers matériaux, les limites du modèle sont atteintes compte tenu de la présence de
granite dans ces sols et de leur nature relativement hétérogène.

-1
Vitesses des ondes de cisaillement (m.s )
0 500 1000 1500 2000
0

m=0,55 alluvions
-20
cs
-40

marnes
-60 m=0,65
sableuses
Profondeur (m)

-80

-100
m=2,1 marnes sableuses
à lits calcaires
-120

-140 marnes à éboulis


m=13,5
m/2 granitiques
cs=cs0*(σv'/σv'0)
-160

Figure 6.9 : Relevé des ondes de cisaillement avec la profondeur et prévisions du modèle DBGS
(hypothèse élastique isotrope transverse)

Compte tenu des relations 6.13 à 6.15 (§6.1), les deux autres paramètres {ν0* ; f(e)}
peuvent être ensuite déduits du système de deux équations à deux inconnues formé par le
couple de mesure {cp ; cs} (relation 6.18). Le coefficient K0 est pris égal à 0,5.

⎧ρc 2p = f ( Eh∗ ,Ev∗ ,ν∗hh ,ν∗hv ,n,Cw ) = g( ν∗0 , f ( e ),K 0 ,n,Cw )



⎨ 2 (6.18)
⎪ρcs = 2( 1 + ν∗ ) K 0 ( σv ) = h( ν 0 , f ( e ),K 0 )
f(e) m
2 ' m ∗

⎩ 0

Ce système est résolu numériquement pour chaque couple de mesure {cp ; cs}. Le
paragraphe suivant présente les valeurs de {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} obtenues pour les différents
sols en place.

6.2.3.2 Paramètres de comportement des sols en place

La figure 6.10 reporte les valeurs des paramètres {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} du squelette
granulaire des différents sols en place, à l’exception des marnes à éboulis granitiques. Sont
également ajoutées sur cette figure les paramètres {E ; G ; ν} déterminés à partir d’une
hypothèse élastique isotrope. Les modules d’Young et le module de cisaillement induits {Eh ;
Ev ; Gvh} sont repris sur la figure 6.11.

299
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Modules E,E*,G,G*(MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500 9000
0
K0=σ'h/σ'v=0,5
ν0∗av. = 0,42
-10 -1
n=0,35 ; Cw=4,8.10 Pa alluvions
-20

ν0∗ ν
-40
Profondeur (m)

-60 Eh* E
Ev* marnes
ν0∗av. = 0,37 sableuses
-80

-100
marnes
sableuses
-120 +calcaire
ν0∗av. = 0,32
Ghv*=G
-140
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Coefficients de Poisson, ν∗,ν

Figure 6.10 : Modules d’Young, de cisaillement et coefficient de Poisson {E ; G ; ν} des sols en


place (hypothèse élastique isotrope, cf. figure 6.7) et {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} du squelette granulaire
(hypothèse élastique isotrope transverse et modèle DBGS)

Modules E,Eh,Ev(MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500
0
K0=σ'h/σ'v=0,5
-10 -1 alluvions
n=0,35 ; Cw=4,8.10 Pa
-20

-40

Eh
Profondeur (m)

-60 marnes
E Ev sableuses

-80

-100
marnes
sableuses+calcaire

-120
Ghv=G
hv

-140

Figure 6.11 : Modules d’Young dans la direction horizontale et verticale {Eh ; Ev } et module de
cisaillement Ghv des sols en place (hypothèse élastique isotrope transverse et modèle DBGS) et module
d’Young E, des mêmes sols sous une hypothèse élastique isotrope (cf. figure 6.7)

Comme il a déjà été précisé en parties 4 et 5, une hypothèse élastique isotrope ou


élastique isotrope transverse n’influence pas la détermination du module de cisaillement. Le
module Ghv* sur la figure 6.10 ou Ghv sur la figure 6.11 s’identifient ainsi aux modules G* et
G déterminés à partir d’une hypothèse élastique isotrope.

300
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

L’influence de l’hypothèse isotrope transverse apparaît en revanche sur les modules


d’Young {Eh ; Ev} (ou modules non drainés, figure 6.11) et sur les modules d’Young {Eh* ;
Ev*} du squelette granulaire (ou module drainé, figure 6.10) par rapport au module d’Young
non drainé « isotrope » (très proche du module d’Young drainé E* sous cette hypothèse, cf.
figure 6.7). Le module Ev* reste entre 15% et 25% plus élevé que le module E pour les
alluvions et les marnes sableuses, jusqu’à 40% pour les marnes sableuses à lits calcaires. Ces
écarts illustrent la sous-estimation de la rigidité verticale des sols dans le cas d’une hypothèse
élastique isotrope mais restent toutefois directement liés à la valeur supposée du coefficient
K0.

Les valeurs du paramètre ν0* (correspondant au coefficient de Poisson du squelette


granulaire des sols pour un état de contrainte isotrope) apparaissent moins dispersés que sous
une hypothèse élastique isotrope. Elles s’articulent autour de 0,42 pour les alluvions, de 0,37
pour les marnes sableuses et de 0,32 pour les marnes sableuses à lits calcaires. Ces valeurs
demeurent élevées mais semblent plus en accord avec les propriétés attendues du squelette
granulaire. Par ailleurs, la valeur du coefficient K0 dépendant pour les argiles directement du
degré de surconsolidation, il est possible qu’en réalité ce coefficient soit plus élevé sur le site
de Saint-Alban Saint-Maurice, ce qui se répercute sur les valeurs de {cp ; cs} et donc de ν0*.
Les valeurs obtenues de ν0* restent donc encourageantes.

Sur les figures 6.12 et 6.13 est reportée de manière similaire à la figure 6.10 les
paramètres {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} du squelette granulaire mais déterminées pour des valeurs
de K0 égales respectivement à 0,4 et 0,65. L’influence attendue du paramètre K0 est notée,
aussi bien sur les modules d’Young {Eh* ; Ev* } que sur le coefficient de Poisson ν0* : plus K0
est élevé (faible), plus les résultats se rapprochent (respectivement s’éloignent) de ceux du cas
élastique isotrope (cf. figure 6.7).

Modules E,E*,G,G*(MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500 9000
0
K0=σ'h/σ'v=0,4
ν0∗av. = 0,41
-10 -1
n=0,35 ; Cw=4,8.10 Pa alluvions
-20

ν0∗ ν
-40

Eh*
Profondeur (m)

-60
E Ev* marnes
ν0∗av. = 0,36 sableuses
-80

-100
marnes
sableuses
-120 +calcaire
ν0∗av. = 0,28
Ghv*=G
-140
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Coefficients de Poisson, ν∗,ν

Figure 6.12 : Paramètres de comportement {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} du squelette granulaire
(hypothèse élastique isotrope transverse et modèle DBGS) avec K0=0,4 et paramètres de
comportement {E ; G ; ν} des sols sous une hypothèse élastique isotrope

301
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.2 Site de Saint-Alban Saint-Maurice

Modules E,E*,G,G*(MPa)
0 1500 3000 4500 6000 7500 9000
0
K0=σ'h/σ'v=0,65
ν0∗av. = 0,42
-10 -1
n=0,35 ; Cw=4,8.10 Pa alluvions
-20

ν0∗ ν
-40

Eh*
Profondeur (m)

-60
E E*
v marnes
ν0∗av. = 0,38 sableuses
-80

-100
marnes
sableuses
-120 +calcaire
ν0∗av. = 0,36
Ghv*=G
-140
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6
Coefficients de Poisson, ν∗,ν

Figure 6.13 : Paramètres de comportement {Eh* ; Ev* ; ν0* ; Ghv*} du squelette granulaire
(hypothèse élastique isotrope transverse et modèle DBGS) avec K0=0,65 et paramètres de
comportement {E ; G ; ν} des sols sous une hypothèse élastique isotrope

302
Partie 6 : Application à la caractérisation d’un site 6.3 Conclusion

6.3 Conclusion

Dans cette partie, l’application du modèle DBGS à la caractérisation d’un site est
considérée. Cette application est réalisée à partir de l’exploitation d’essais dynamiques in situ
« cross-hole » sous une hypothèse de comportement élastique isotrope transverse. Les sols
naturels sont généralement saturés et le cadre d’application nécessite ainsi d’être précisé. Il est
détaillé dans le premier paragraphe, en illustrant l’approche considérée pour relier les
paramètres du squelette granulaire à ceux des sols saturés sous une hypothèse élastique
isotrope et sous une hypothèse plus générale d’élasticité isotrope transverse.

Le site traité est le site de Saint-Alban Saint Maurice situé à 50km de Lyon en Isère,
sur lequel la construction d’une centrale nucléaire s’est achevée en 1985. Les sols rencontrés
sont des alluvions et des marnes sableuses. Des essais « cross-hole » ont été réalisés,
fournissant le relevé des vitesses des ondes de compression et de cisaillement à travers les
différents couches de sol. Pour estimer les paramètres de comportement des sols en place, ces
données sont exploitées à partir d’une hypothèse d’un comportement élastique isotrope puis à
partir d’une hypothèse d’un comportement élastique isotrope transverse et du modèle DBGS.
Les différences obtenues entre ces deux approches sur les modules d’Young et sur les
coefficients de Poisson (des sols et de leur squelette granulaire) illustrent l’importance de
considérer le caractère anisotrope des sols. Il doit être noté que la valeur du coefficient des
terres au repos K0 a été supposée dans le cas du site de Saint-Alban Saint-Maurice. Ce
coefficient dépend fortement pour les argiles du degré de surconsolidation si bien qu’il est
possible que sur ce site ce coefficient soit en réalité plus important. Ceci se traduit
directement sur les valeurs des vitesses des ondes et donc sur les valeurs déterminées des
paramètres de comportement. Des données sur un nombre plus important de site sont donc
fortement recommandées pour enrichir ces observations et les tendances relevées.

303
304
Conclusion générale

L’étude du comportement des sols nécessite deux approches complémentaires : la


mise en évidence de phénomènes physiques et leur quantification, puis leur formulation ou
leur modélisation sans laquelle toutes expérimentations seraient vaines. Nous avons tenté au
cours de travail de concilier ces deux exigences, d’une part à travers la réalisation d’essais en
laboratoire centrées sur le comportement statique et dynamique des sables et de mélanges
sable/argile, et d’autre part en proposant une modélisation adaptée aux phénomènes observés.
Un souci a également été porté à l’application de cette modélisation à un cas concret.

Deux campagnes expérimentales ont été réalisées à l’aide du prototype « T4C StaDy »
qui est un appareil innovant de torsion, compression, confinement sur cylindre creux. Cet
appareil a été entièrement développé au Département Génie Civil et Bâtiment de l’Ecole
Nationale des Travaux Publics de l’Etat, avec le soutien d’Electricité de France. Les
campagnes expérimentales menées dans le cadre de cette étude ont pu également bénéficié de
ce soutien.

L’appareil « T4C StaDy » permet l’observation du comportement des sols dans une
large gamme de déformations comprise entre quelques 10-6 m/m et quelques 10-2 m/m.
L’analyse des essais réalisés précédemment a conduit à une amélioration lors de cette étude
du système de mesure par l’addition de deux capteurs sans contact pour la mesure de la
distorsion. Les résultats obtenus montrent une nette amélioration de la mesure de la distorsion
et des paramètres de comportement qui en sont déduits. Une attention particulière a également
du être apportée à la résolution du dysfonctionnement des capteurs radiaux et de divers
problèmes expérimentaux.

La première campagne expérimentale a été effectué sur deux sables secs de référence :
le sable d’Hostun utilisé majoritairement en France et le sable de Toyoura employé
principalement au Japon. Deux types d’essais ont été réalisés sur des échantillons lâches et
denses : des essais de type « compression » qui s’apparentent à des essais triaxiaux classiques
et des essais de type « torsion à K0 » qui sont définis par des essais de torsion pure à partir
d’un état de contrainte anisotrope (caractérisé par le rapport K0 de la contrainte latérale sur la
contrainte verticale – égale à 0,5). Les pressions de confinement utilisées sont de l’ordre de
80kPa. Deux mélanges de sable d’Hostun et d’argile de Kaolin peu saturés (contenant
respectivement 15 et 30% en masse sèche d’argile et munis d’une faible cohésion apparente)
ont été testés durant la seconde campagne expérimentale. Des essais de type « compression »
ont été effectués sur des échantillons particulièrement lâches pour des pressions de
confinement comprises entre 50 et 70 kPa.

Afin d’identifier et de caractériser le comportement statique en petites déformations,


les essais réalisés comprennent des sollicitations cycliques de faibles amplitudes. Les
amplitudes de déformations mesurées restent comprises entre quelques 10-6 m/m à quelques
10-4 m/m. Huit termes du tenseur rhéologique reliant les incréments de déformations aux
incréments de contrainte ont été mesurés par l’intermédiaire de cycles axiaux (pour lesquels
uniquement la contrainte axiale ou verticale varie) et de cycles de torsion (pour lesquels
uniquement la contrainte de cisaillement varie). L’analyse de ces termes a permis de montrer
que ce tenseur tend vers un tenseur limite dans le domaine des petites déformations (pour des
amplitudes de déformation inférieures à 1 ou 2.10-5m/m) que ce soit pour les sables secs ou

305
Conclusion générale

pour les mélanges sable/argile. L’application de sollicitations bi-axiales (pour lesquels la


contrainte axiale et la contrainte de cisaillement varient de manière proportionnelle) a permis
de montrer que ce tenseur ne dépend pas de la direction de l’incrément de contrainte quelque
soit le matériau considéré. Une hypothèse très souvent réalisée consiste à supposer la symétrie
de ce tenseur. Cette hypothèse a pu être vérifié expérimentalement sur les deux sables secs : le
sable d’Hostun et le sable de Toyoura. Le coefficient d’amortissement traduit la dissipation
d’énergie au cours des sollicitations cycliques. Les résultats ont montré des valeurs faibles du
coefficient d’amortissement mais non nulles pour des amplitudes de déformation inférieures à
1 ou 2.10-5 m/m et pour l’ensemble des matériaux considérés. L’ensemble de ces éléments a
permis de mettre en évidence un comportement qualitativement similaire des sables secs et
des mélanges sable/argile, qui revêt un caractère quasi-élastique linéaire.

Des essais dynamiques de propagation d’ondes ont été réalisés à l’aide de capteurs
piézo-électriques dont dispose l’appareil « T4C StaDy ». Ces essais permettent de déterminer
les paramètres de comportement des matériaux par analyse inverse, c’est-à-dire en postulant
au préalable une hypothèse de comportement de ces matériaux. Une hypothèse souvent
réalisée est l’hypothèse d’un comportement élastique isotrope. Sous cette hypothèse, les
modules d’Young et de cisaillement « dynamiques » peuvent être comparés aux mêmes
modules mesurés directement à partir des sollicitations cycliques de faible amplitude. Cette
comparaison a montré une corrélation tout juste satisfaisante des ces modules « quasi-
statiques » et « dynamiques », particulièrement pour les essais de type compression, suggérant
qu’une hypothèse de comportement anisotrope (isotrope transverse ou orthotrope de
révolution) serait plus à même de traduire le comportement dynamique des matériaux testés.

Une revue des facteurs susceptibles d’influer sur le comportement en petites


déformations a été proposée et discutée à la lumière de nos résultats. Des formulations
empiriques reliant les paramètres de comportement à l’état de contrainte et à l’indice des
vides ont pu être vérifiées dans le cas des sables. Des relations similaires ont pu être établies
pour les deux mélanges sable/argile. L’influence de l’anisotropie du à l’état de contrainte et à
la rotation continue des axes principaux de contrainte (dans le cas des essais de type « torsion
à K0 sur les sables secs) a pu être mise en évidence.

Le caractère visqueux (dépendant du temps ou encore différé) du comportement a


également pu être identifié et analysé à l’aide de périodes de fluage appliquées
systématiquement au cours des essais sur les différents matériaux. Le comportement visqueux
est apparu qualitativement similaire entre les deux sables secs et les mélanges sable/argile,
restant plus prononcé pour les mélanges sable/argile.

Les modélisations proposées du comportement en petites déformations et du


comportement visqueux s’inscrivent dans un formalisme général qui s’illustre dans un cas
monodimensionnel par un modèle analogique à trois composantes. Divers phénomènes
observés, liés à la vitesse de déformation, ont été mis en lumière. Ces phénomènes ne peuvent
pas être décrits par des approches classiques (de type visco-élasto-plastique) et conduisent à
retenir ce formalisme tri-composante. A la première composante de ce formalisme, il a été
proposé d’associer le comportement instantané en petites déformations. Le modèle
hypoélastique « DBGS » développé au laboratoire a été utilisé. Il permet de prendre en
compte l’anisotropie induite par l’état de contrainte incluant la rotation des axes principaux.
Les simulations à partir de ce modèle retranscrivent assez remarquablement les évolutions
expérimentales du tenseur rhéologique limite, quelque soient les essais et les matériaux

306
Conclusion générale

considérés. Il a également été proposé d’incorporer ce modèle aux essais dynamiques de


propagation d’ondes sous une hypothèse élastique isotrope transverse. Ce modèle simule
fidèlement l’évolution des vitesses des ondes mesurées et illustre la pertinence de considérer
une hypothèse de comportement anisotrope par rapport à celle couramment admise d’un
comportement isotrope.

La seconde composante du modèle analogique traduit le caractère irréversible


(plastique) et indépendant du comportement. Sa modélisation n’est pas considérée dans notre
étude.

A la troisième composante est associée le comportement visqueux. Une modélisation


particulière, « visqueuse évanescente » est considérée pour décrire les phénomènes observés
liées à la vitesse de déformation. Dans le cas de notre étude c’est-à-dire dans le cas de fluages,
cette modélisation se simplifie et le corps visqueux s’identifie à un amortisseur non linéaire.
Elle permet d’obtenir des simulations des déformations de fluage proches de l’expérience que
ce soit pour les sable d’Hostun, de Toyoura ou pour les mélanges sable/argile. Cette
modélisation permet également d’étudier un paramètre de viscosité dont une relation unique
avec la contrainte principale majeure est établie pour chaque classe de géomatériaux testée,
c’est-à-dire pour les sables secs d’un côté et pour les mélanges sable/argile de l’autre. Cette
relation s’étend à un cas tridimensionnel.

Enfin, une application du modèle DBGS à un cas concret in situ est présentée. Le site
considéré est celui de la centrale nucléaire de Saint-Alban Saint-Maurice, dont la construction
s’est achevée en 1985. Des essais dynamiques de propagation d’ondes (de type « cross-hole »)
ont été réalisées et sont exploités à partir du modèle DBGS et d’une hypothèse élastique
isotrope transverse. Les sols en place sont saturés et une approche simplifiée est proposée
pour l’application du modèle qui permet ainsi d’obtenir les paramètres de comportement du
sol dans les directions horizontale et verticale. Les résultats montrent l’influence de
l’anisotropie des sols sur ces paramètres de comportement.

En continuité des travaux effectués au cours de cette étude, plusieurs pistes méritent
d’être approfondies.

Parmi celles-ci, une expérimentation sur des mélanges sable/argile de composition


différente peut être considérée afin de préciser le comportement statique et dynamique de ces
matériaux granulaires ainsi que l’influence de chaque phase sur ce comportement. Des essais
mettant en jeu une rotation continue ou discontinue des axes principaux de contrainte sont
également requis.

La validation de la partie visqueuse du modèle tri-dimensionnel nécessite des résultats


expérimentaux supplémentaires. L’influence de l’histoire de chargement, du chemin de
contrainte sur le paramètre de viscosité doit être précisé.

Il est également nécessaire de s’intéresser au deuxième corps constituant le modèle tri-


composante. La définition du comportement de ce corps « élasto-plastique » permettra
d’obtenir une modélisation complète du comportement. Elle est actuellement en cours au
laboratoire.

307
Conclusion générale

La démarche proposée quant à l’application de la loi hypo-élastique DBGS à des


essais dynamiques de propagation d’ondes demande des données expérimentales
supplémentaires. Il apparaît important de poursuivre cette application aussi bien en laboratoire
à partir d’essais sur des matériaux secs ou saturés qu’in situ à partir d’essais dynamiques de
type « cross-hole ou down et up/hole » réalisés sur un nombre important de sites.

308
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317
N° d’ordre : 05 ISAL 0036 Année 2005

THESE

Comportement des sables et des mélanges


sable/argile sous sollicitations statiques et
dynamiques avec et sans « rotations d’axes »

Présentée devant
L’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon

Pour obtenir
Le Grade de Docteur

ANNEXES

Par
Antoine DUTTINE
Soutenue le 10 Juin 2005 devant la Commission d’examen :

Jury MM.

Président R. KASTNER Professeur


Directeur H. DI BENEDETTO Professeur
Rapporteur J.P. MAGNAN Professeur
Rapporteur D. LEVACHER Professeur
Invitée H. GEOFFROY Docteur
Invité B. CHAU Docteur

LABORATOIRE GEOMATERIAUX (LGM)


Département Génie Civil et Bâtiment (DGCB –URA CNRS 1652)
ECOLE NATIONALE DES TRAVAUX PUBLICS DE L’ETAT (ENTPE)
ENTPE - URA 1652 -
Table des Matières

Annexe A. Appareil « T4C StaDy »………………………………………….…………. 1


A.1 Calcul des contraintes et des déformations …………………………………………………………… 1
A.1.1 Hypothèses…………………………………………………………………………………………………………1
A.1.2 Calcul des déformations………………………………………………………………………………… 2
A.1.2.1 Etude cinématique……………………………………………………………………………………… 2
A.1.2.2 Application à l’appareil « T4C StaDy »……………………………………………………… 4
A.1.3 Calcul des contraintes………………………………………………………………………………………5
A.1.3.1 Champ de contraintes homogène……………………………………………………………… 5
A.1.3.2 Comportement élastique linéaire isotrope……………………………………………………6
A.1.3.3 Comportement parfaitement plastique……………………………………………………… 8
A.2 Calcul d’erreur…………………………………………………………………………………………………… …… 9
A.2.1 Notations utilisées…………………………………………………………………………………………….9
A.2.2 Erreur sur la mesure des contraintes et des déformations……………………………9
A.2.3 Erreur sur la détermination des termes du tenseur rhéologique…………………14
A.2.4 17
Conclusion………………………………………………………………………………………………………….

Annexe B. Essais triaxiaux préliminaires……………………………………………19


Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »……………………………………23
25
C.1 Essais sur sable d’Hostun……………………………………………………………………………………………
C.1.1 Essai C55.71_H…………………………………………………………………………………………………25
C.1.2 Essai C50.81_H…………………………………………………………………………………………………27
C.1.3 Essai C59.71_H…………………………………………………………………………………………………30
C.1.4 Essai C50.64_H…………………………………………………………………………………………………32
C.1.5 Essai C80.63_H…………………………………………………………………………………………………35
C.1.6 Essai C75.65_H…………………………………………………………………………………………………38
C.1.7 Essai K50.65_H…………………………………………………………………………………………………41
C.1.8 Essai K50.72_H…………………………………………………………………………………………………44
C.1.9 Essai K75.65_H…………………………………………………………………………………………………47
C.2 Essais sur sable de Toyoura…………………………………………………………………………………
49
C.2.1 Essai C77.88_T…………………………………………………………………………………………………49
C.2.2 Essai 52
C65.91_T…………………………………………………………………………………………………
C.2.3 Essai 55
C80.90_T…………………………………………………………………………………………………
C.2.4 Essai 58
C55.89_T…………………………………………………………………………………………………
C.2.5 Essai 60
C72.63_T…………………………………………………………………………………………………
C.2.6 Essai C80.63_T…………………………………………………………………………………………………
63
C.2.7 Essai C80.64_T…………………………………………………………………………………………………
66
C.2.8 Essai C75.65_T…………………………………………………………………………………………………
68
C.2.9 Essai K77.88_T…………………………………………………………………………………………………
72

-I-
Table des Matières

75
C.2.10 Essai K80.69_T………………………………………………………………………………………………
79
C.2.11 Essai K80.90_T………………………………………………………………………………………………
83
C.3 Essais sur mélanges M15 et M30………………………………………………………………………………
C.3.1 Essai 83
C60.99_M15……………………………………………………………………………………………
C.3.2 Essai 85
C62.98_M15……………………………………………………………………………………………
C.3.3 Essai 88
C65.99_M15……………………………………………………………………………………………
C.3.4 Essai 91
C70.99_M15……………………………………………………………………………………………
C.3.5 Essai 93
C65.99_M30……………………………………………………………………………………………
C.3.6 Essai 95
C60.99_M30……………………………………………………………………………………………
C.3.7 Essai 98
C55.98_M30……………………………………………………………………………………………
C.3.8 Essai 100
C60.97_M30……………………………………………………………………………………………
C.3.9 Essai 103
C62.99_M30……………………………………………………………………………………………

- II -
Annexe A : Appareil « T4C StaDy »

Dans cette annexe est décrit le calcul du tenseur des contraintes et des déformations à
partir de la mesure des différents déplacements, en précisant les hypothèses réalisées. Ensuite,
les erreurs sur la mesure des déformations et sur la détermination induite du tenseur
rhéologique sont évaluées.

A.1 Calcul des contraintes et des déformations

A.1.1 Hypothèses

Pour le calcul qui suit, un cas idéal proche de celui de l’appareil « T4C StaDy » est
traité. Pour cela, les hypothèses suivantes sont faites et représentées sur la figure A.1. Le
ur ur ur
repère cylindrique (O, er , eθ , ez ) est fixe par rapport au laboratoire :
a. l’éprouvette sollicitée conserve la forme d’un cylindre creux, de même axe
b. les sollicitations appliquées sont de trois types : la compression représentée par une force
F uniformément répartie sur la face haute de l’échantillon, la torsion représentée sous la
forme d’un moment de torsion C appliqué également sur la face haute, et le confinement
représenté par des pressions Pc de même intensité sur les surfaces latérales, intérieures et
extérieures, du cylindre.
c. les déplacements de la face inférieure du cylindre sont empêchés verticalement,
d. les champ des contraintes et déformations sont indépendants de z et de θ.

F
C
Pc
Pc

ê z

ê θ

0 ê r

Figure A.1 : Schéma présentant les efforts appliqués sur l’échantillon : Pc pression de confinement
appliquée sur les parois latérales internes et externes, F force axiale appliquée par la presse et C
moment de torsion appliqué par la presse

La convention adoptée est celle de la mécanique des sols, positive dans le sens de la
compression.

1
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

A.1.2 Calcul des déformations

A.1.2.1 Etude cinématique

Il s’agit de déterminer le tenseur des déformations à l’intérieur du cylindre creux à


partir des déplacements mesurés à la frontière du cylindre. Les notations utilisées sont
présentés sur la figure A.2 : e pour l’épaisseur du cylindre, H pour sa hauteur, Re et Ri,
respectivement pour le rayon extérieur et le rayon intérieur, et Rm le rayon moyen. Les
variations de ces grandeurs sont notées respectivement ∆e, ∆H, ∆Re, ∆Ri et ∆Rm. La rotation
de la face supérieure est représentée par Ω.

e Re ∆Ri
Ri ∆Re ∆H


H

Figure A.2 : Dimensions et déplacements utilisés pour calculer les déformations

Une étude cinématique du cylindre creux permet de déterminer l’expression du tenseur


des déformations. Sous l’hypothèse de petites transformations, le tenseur des déformations ε
r
s’écrit à partir du champ des déplacements u :

1 r r
ε = ⎡ grad( u ) + grad t ( u )⎤ (A.1)
2⎣ ⎦

La forme du champ des déplacements à l’intérieur de l’échantillon peut être déduite


ur
des hypothèses. En considérant la symétrie de rotation autour de ez , si le cylindre demeure un
cylindre et si les sections horizontales demeurent planes :
r
u = (ur,uθ,uz) avec ur = ur(r), uθ = uθ(r,z) et uz = uz(z) (A.2)

Les conditions aux limites imposent :

ur(Ri) = ∆Ri et ur(Re) = ∆Re (A.3)


uθ(r,0) = 0 et uθ(r,H) = r.Ω (A.4)
uz(0) = 0 et uz(H) = ∆H (A.5)

Après simplifications, le tenseur des déformations devient :

2
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

∂ur 1 ∂uθ uθ
⎡ ∂r 2 ⎛⎜⎝ ∂r −∂r⎞⎟⎠ 0 ⎤
⎢ 1 ⎛∂u u ⎞ u 1 ∂u ⎥
ε = 2⎜ − ⎟
θ θ r θ
(A.6)
⎢ ⎝ ∂r ∂r⎠ 1 ∂ur 2∂u∂z ⎥
⎣ 0 2 ∂z ∂z ⎦
θ z

L’hypothèse d’indépendance du tenseur vis à vis de la hauteur z et les déplacements


aux frontières permettent de déterminer uz et uθ :

∆H Ω
uz(z) = H .z et uθ(r,z) = H r.z (A.7)

Pour déterminer le déplacement ur(r), il faut encore faire l’hypothèse d’une évolution
linéaire dans l’épaisseur du cylindre :

∆Re-∆Ri ∆Ri.Re-∆Re.Ri ∆e
ur(r) = R -R r + Re-Ri = e (r-Rm) + ∆Rm (A.8)
e i

Le tenseur des petites déformations, représenté pour un élément du cylindre sur la figure A.3,
devient :

⎡ εrr, εrθ εrz, ⎤ ⎡ εr 0 0 ⎤


ε = ⎢ εθr, εθθ εθz, ⎥ = ⎢ 0 εθ γ/2 ⎥ (A.9)
⎣ εzr, εzθ εzz ⎦ ⎣ 0 γ/2 εz ⎦

∆Re−∆Ri ∆e ur(r)
avec : εr = = e ; εθ = r (A.10)
Re−Ri
uz(H)−uz(0) uz(H) ∆Η
εz = H = H = H (A.11)

uθ(r,H)−uθ(r,0) r.Ω
γ= H = H (A.12)

εz
εθz
εr
εθ
Figure A.3 : Représentation des déformations d’un élément du cylindre

3
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

La distorsion ainsi que la déformation orthoradiale varient dans l’épaisseur du


cylindre. Dans le cas où l’épaisseur e est faible devant le rayon moyen Rm, il est possible
d’obtenir une valeur approchée pour ces déformations :

∆Rm ∆Re+∆Ri
εθ = R = (A.13)
m Re+Ri

Rm.Ω Re+Ri
γ= H = 2H Ω (A.14)

Re-Ri
Les valeurs de ces deux déformations peuvent varier de ± R +R (soit 11% dans le cas du
e i
« T4C StaDy », pour lequel Re=10 cm Ri=8 cm) dans l’épaisseur de l’échantillon. Il reste
possible de déterminer la déformation orthoradiale sur la face interne et sur la face externe de
l’échantillon :

∆Ri ∆Re
εθint = R et εθext = R (A.15)
i e

A.1.2.2 Application à l’appareil « T4C StaDy »

Le système de mesure des déformations est décrit au §2.1.4. Pour obtenir les
déformations en pratique, des mesures locales sont réalisées. Les déformations ne sont pas
prises en compte sur toute la hauteur du cylindre mais seulement dans la partie centrale. Les
mesures « locales » des déplacements permettent ainsi de s’affranchir des effets de bord et des
non-homogénéités qui en découlent. Deux niveaux « haut » et « bas » sont donc repérés sur le
cylindre (figure A.4) entre lesquels les déformations sont mesurées (cf. §2.1.4).

∆Re 1

∆Ri 1
∆V h ∆H
Niveau "haut"
h

∆Ri ∆Ri
∆V ∆H Niveau "bas"
∆Re
3 2
b
b 3 ∆Re
2

Figure A.4: Déplacements mesurés à la frontière du cylindre creux

Compte tenu de la relation 1.11, les valeurs de la déformation axiale sont évaluées par
l’expression suivante :

εz =
1
2
[(∆ΗH −∆Η
h
h −H
)
b
+(
∆Η −∆Η
b
H −H 1)] h
h b
b
2 (A.16)

Pour la distorsion, il faut considérer la distance entre l’axe du cylindre et le point de mesure
Rc (12 cm pour l’appareil T4CStaDy) où est situé le capteur :

4
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

γ=
1
2
[( ∆V R−∆V 2(HR +R
h
c
b
−H )
e
) + ( ∆V R−∆V 2(HR +R
h
i
b
1
h
−H )
)]
c
b e
h
i
b
2 (A.17)

Pour les déformations radiales et orthoradiales, trois paires de capteurs sont


disponibles au centre de l’échantillon (cf. §2.1.4). Trois mesures sont donc disponibles pour
les déformations radiales :

⎛∆Re−∆Ri⎞
(εr)k= ⎜ ⎟ k=1,2 ou 3 (A.18)
⎝ Re−Ri ⎠

La déformation orthoradiale peut être déterminée sur la face interne et sur la face
externe de l’échantillon :

⎛∆Ri⎞ ⎛∆Re⎞
(εθint) k = ⎜ R ⎟ k=1,2 ou 3 ou (εθext) k = ⎜ R ⎟ k=1,2 ou 3 (A.19)
⎝ i⎠ ⎝ e⎠

Cazacliu (1996) a montré que les deux expressions suivantes permettaient de


déterminer la déformation orthoradiale tout en s’affranchissant des déplacements parasites
possibles de l’axe de symétrie vertical de l’échantillon :

∆Re1+∆Re2+∆Re3 ∆Ri1+∆Ri2+∆Ri3
εθint = 3Re et εθext = 3Ri (A.20)

La valeur de la déformation orthoradiale est obtenue en moyennant les deux expressions.

A.1.3 Calcul des contraintes

Plusieurs hypothèses permettent de déterminer le champ des contraintes. La première


possibilité est de supposer un champ homogène des contraintes dans l’échantillon. Il est aussi
possible de postuler une loi de comportement afin de relier les déformations aux contraintes.
Deux cas simples sont étudiés, l’élasticité linéaire isotrope et la plasticité parfaite.

A.1.3.1 Champ des contraintes homogène

Il est possible de relier les efforts s’appliquant sur les faces extérieures (figure A.1)
aux contraintes dans l’échantillon, dans l’hypothèse d’un champ homogène des contraintes :

⎡ σrr σrθ σrz



⎢ σrθ σθθ σθz ⎥ (A.21)
⎣ σrz σθz σzz ⎦

5
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

ur
Le bilan des forces dans la direction ez sur la face supérieure de l’échantillon permet
d’obtenir la contrainte axiale :

F + ∫ PdS = ∫ σ z dS (A.22)

F
⇒ σzz = P + (A.23)
π(Re2−Ri2)

De la même façon le bilan des efforts sur les faces latérales de l’échantillon :
ur
selon la direction er : σrr = P (A.24)
ur
selon la direction eθ : σrθ = 0 (A.25)
ur
selon la direction ez : σrz = 0 (A.26)

En considérant les surfaces d’un cylindre creux coupé selon un diamètre dans le sens de la
ur
hauteur, et en faisant le bilan des forces suivant eθ , il est possible de déterminer σθθ :

2 H(Re-Ri) σθθ = ⌠π P.H.Ri.sin(θ)dθ – ⌠π P.H.Re.sin(θ)dθ = 2 H(Re-Ri) P (A.27)


⌡0 ⌡0

⇒ σθθ = P (A.28)

L’équilibre des moments permet de déterminer la contrainte de cisaillement σθz :

C=⌠
0 ⌠ Re ⌠ Re 2πσ r2dr = 2πσ ⌠ Re r2dr = 2πσθz R 3- R 3
⌡2π ⌡ Ri σ θz r 2
drdθ = ⌡ Ri θz θz ⌡
3 ( e i ) (A.29)
Ri

3C
⇒ σθz = (A.30)
2π(Re3−Ri3)

L’hypothèse d’homogénéité du champ des contraintes peut sembler assez restrictive


(cf. §A.2.). Des hypothèses sur le comportement du matériau peuvent être alors réalisées.
Dans la suite, deux cas de lois de comportement sont traités.

A.1.3.2 Comportement élastique linéaire isotrope

Dans le cas de l’élasticité isotrope linéaire, la relation entre les déformations et les
contraintes est donnée par la loi de Hooke (cf. §1.2) :

σ = λ tr(ε) I + 2µ ε (A.31)

On obtient alors l’expression du champ des contraintes, représenté sur la figure A.5 pour un
élément volumique unitaire :

6
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

⎡ σrr(r) 0 0
⎤ ⎡ σr(r) 0 0 ⎤
σ=⎢ 0 σθθ(r) σθz(r) ⎥ = ⎢ 0 σθ(r) τ(r) ⎥ (A.32)
⎣ 0 σθz(r) σzz ⎦ ⎣ 0 τ(r) σz ⎦

L’équation indéfinie du mouvement (div{σ}=0) impose alors aux contraintes radiales et


orthoradiales d’être constantes et égales (dans le cadre des hypothèses choisies lors de la
détermination du champ des déformations) :

σr(r) = σθ(r) = σr = σθ (A.33)

Les sollicitations imposées à l’échantillon (figure A.1) permettent de déterminer


l’expression des contraintes :

σr = σθ = Pc (A.34)
F
σz = Pc+ = Pc+σa (A.35)
π(Re2−Ri2)
2Cr
τ= (A.36)
π(Re4−Ri4)

ez

σz

τzθ

σθ eθ
τzθ
σr
er

Figure A.5 : Représentation des contraintes dans un élément du cylindre

Les contraintes radiale σr, orthoradiale σθ et axiale σz sont constantes dans le cylindre.
Seule la valeur de la contrainte de cisaillement τ varie en fonction de la distance au centre de
l’échantillon r. Tout comme pour la distorsion, les valeurs de la contrainte varient, lorsque
l’hypothèse d’un comportement élastique linéaire isotrope est considérée, d’environ 11%
(dans le cas du « T4C StaDy ») dans l’épaisseur de l’échantillon.

Il est donc nécessaire de considérer une valeur moyenne. En réalisant la moyenne sur
l’épaisseur du cylindre, l’expression obtenue est la suivante :

7
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

C(Re+Ri)
τ= (A.37)
π(Re4−Ri4)

D’autres auteurs dont Hight et al. (1983) utilisent par exemple des expressions
différentes de la relation A.37 en considérant une valeur moyenne sur la surface (ou le
volume) de l’échantillon. Les expressions proposées par ces auteurs donnent cependant des
valeurs qui diffèrent de moins de 1% avec l’expression moyenne obtenue ici (pour les
caractéristiques du cylindre creux étudié Re=10 cm Ri=8 cm) (Sauzéat, 2003).

Le rapport entre la contrainte de cisaillement déterminée pour un comportement


élastique linéaire isotrope et celle pour un tenseur des contraintes supposées homogènes est
donc :

τélastique 2(Re+Ri)(Re3-Ri3)
= (Re4-Ri4) (A.38)
τhomogène 3

Dans le cas de l’appareil « T4C StaDy », la différence entre les deux méthodes de
calcul est inférieure à 0,2%, ce qui montre l’équivalence des formules.

A.1.3.3 Comportement parfaitement plastique

Dans le paragraphe précédent, il a été obtenu le tenseur des contraintes en supposant


un comportement élastique linéaire isotrope, qui n’est évidemment pas toujours vérifié.

Dans le cas d’un comportement parfaitement plastique, pour lequel les contraintes
dans le cylindre deviennent constantes, la valeur de la contrainte de cisaillement se déduit
directement de l’équilibre des moments :

C=⌠
0 ⌠ Re ⌠ Re ⌠ Re 2 2πτ 3 3
⌡2π ⌡ Ri τ(r)r drdθ = ⌡ Ri 2πτr dr = 2πτ⌡ Ri r dr = 3 (Re - Ri )
2 2
(A.39)

L’hypothèse de comportement parfaitement plastique aboutit à une expression du


tenseur des contraintes identique à celle déterminée en supposant ce tenseur homogène
(relation A.29).

Le comportement réel se situe entre ces deux cas limites envisagés, celui d’un
comportement élastique isotrope linéaire (relation A.37) et d’un comportement parfaitement
plastique (relation A.39). Les expressions obtenues diffèrent très peu et peuvent être
indifféremment utilisées dans le cas de l’appareil « T4C StaDy ». La relation A.39 est retenue.

8
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

A.2 Calcul d’erreur

Sont évaluées ci-dessous l’imprécision sur la mesure des containtes et des


déformations et celle induite sur la détermination des différents termes du tenseur
rhéologique.

A.2.1 Notations utilisées

Dans les calculs qui vont suivre, les grandeurs physiques sont représentées par des
variables aléatoires (X), caractérisées par leur valeur moyenne (m(X)) et leur écart-type
(σ(X)), ou par leur coefficient de variation V(X) :

σ( X )
V( X ) = (A.40)
m( X )

Pour les fonctions de plusieurs variables aléatoires indépendantes (F(X1,..,Xn)), les deux
théorèmes suivants sont utilisés :
2 2
⎛ ∂F ⎞ ⎛ ∂F ⎞
σ ²(Y ) = ⎜ ⎟ σ ²( X 1 ) + ... + ⎜ ⎟ σ ²( X n ) (A.41)

⎝ 1 ⎠m
X ∂
⎝ n ⎠m
X

m( F ) = F( m( X 1 ),...,m( X n )) (A.42)

Les grandeurs physiques (déplacement, force, pression …) sont donnés par la


conversion des signaux électriques de sortie des capteurs. Tous les capteurs utilisés
fournissent des relations linéaires entre leur signal électrique et la grandeur physique
considérée :

X = SX M X (A.43)

où SX désigne la sensibilité du capteur et MX l’amplitude du signal électrique de sortie.

Dans le développement des calculs, la moyenne m(X) de la variable aléatoire est approchée
par sa réalisation X.

A.2.2 Erreur sur la mesure des contraintes et les déformations

Il est rappelé sur la figure A.6 les mesures des déplacements réalisées. Les relations
A.41 à A.43 associées aux relations définissant les contraintes et les déformations dans
l’échantillon de cylindre creux (A.16 à A.20) permettent de déterminer les coefficients de
variations suivants (relations A.44 à A.49).

9
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

Ri
e
Re
∆Re 1

h
∆Ri 1

hh ∆V h ∆H
Niveau "haut"
h

∆Ri ∆Ri
hb ∆V ∆H Niveau "bas"
∆Re
3 2
b
b 3 ∆Re 2

Figure A.6 Mesures des déplacements de l’échantillon

hh2 hb2 hh2 hb2


V ²( ε z ) ≈ 2 V ²( M Vh ) + 2 V ²( M Vb ) + 2 V ²( SVh ) + 2 V ²( SVb ) + V ²( h ) (A.44)
h h h h

hh2 hb2 hh2 hb2


V²(γ ) ≈ 2 V²(MHh ) + 2 V²(MHb ) + 2 V²(SHh ) + 2 V²(SHb ) +V²(h) +V²( Rc ) +V²( Rm ) (A.45)
h h h h
Re2 Ri2 Re2 Ri2
V²( ε r ) ≈ 2 V²( M Re ) + 2 V²( M Ri ) + 2 V²( SRe ) + 2 V²( SRi ) + V²( e ) (A.46)
e e e e
Re2 Ri2 Re2 Ri2
V²( εθ ) ≈ 2 V²( M Re ) + 2 V²( M Ri ) + 2 V²( SRe ) + 2 V²( SRi ) + V²( Rm ) (A.47)
4Rm 4Rm 4Rm 4Rm

V²( σ z ) ≈ V²( M Fa ) + V²( SFa ) + V²( S ) (A.48)

V²( τ ) ≈ V²( M Ct ) + V²( SCt ) + V²( K ) (A.49)

2π 3
avec K =
3
( Re − Ri3 ) .
Trois principaux types d’incertitudes influent sur la précision des mesures des capteurs (cf. §
2.1.4.3) :

• des incertitudes sur le signal électrique de sortie des capteurs (V(MVh), V(MHh), V(MFa),
V(MCt), ….). Ces dernières sont liées aux bruits des signaux et au prélèvement des mesures
(répétabilité, hystérésis, dérive de zéro, etc…)

• des incertitudes sur les sensibilités des capteurs (V(SVh), V(SHh), V(SFa), V(SCt), ….). Elles
sont dues à différents facteurs comme l’étalonnage, l’influence de l’environnement d’essai
(intéraction entre capteur, influence du support, variations de température, etc ..)

• des incertitudes sur les valeurs des caractéristiques géométriques (V(h), V(e), V(Rm), ..) qui
proviennent essentiellement de l’erreur de mesure des caractéristiques géométriques initiales
et de l’évolution de ces caractéristiques pendant l’essai.

10
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

Ibraim (1998) étudie précisèment l’influence de ces incertitudes sur la mesure des
capteurs de l’appareil « T4C StaDy ». Il relève les erreurs de mesure suivantes sur les signaux
de sortie des capteurs (bruit inclus et capteurs placés sur leur support) :

σ ( MVh ,MVb ,M Hh , M Hb ,M Re ,M Ri ) = 0,30 mV


σ ( M Fa ) = 0,18 mV
σ ( M Fa ) = 0,38 mV

Les écart-types relevés au cours de notre étude sont du même ordre de grandeur (exemple
capteurs radiaux §2.1.4.3).

Sur la sensibilité des capteurs, Ibraim (1998) prend en compte l’influence de


l’intéraction entre les capteurs, du support des capteurs, du froissement et de la rotation des
cibles radiales, de la membrane et de la graisse (pour les capteurs radiaux). L’auteur compare
les valeurs des sensibilités à 1 mois d’intervalle et également lors d’un essai de compression
sur du sable Hostun pour des déformations axiales de 0,5%, 1,1% et 3,1%. Les valeurs
suivantes sont obtenues :

V( SVh ,SVb ,SHh ,SHb ) = 0,71 %


V( SRe ,SRi ) = 1,18 %
V( SFa ) = 1,55 %
V( SCt ) = 1,56 %

Les incertitudes sur les mesures initiales de la géométrie de l’échantillon peuvent être
estimées à :

V( h ) = 0,02 %( + ε z )
V( Rm ) = 0,03%( + εθ )
V( S ) = 0,91%( + ε r + εθ )
V( K ) = 1,39%( + ε r + 2εθ )
V( e ) = 0,14 %
V ( Re ) = 0,10 %
V( Rc ) = 1,31 %

La prise en compte de la déformation de l’échantillon (termes entre parenthèses) sur ses


caractéristiques géométriques n’est importante que lorsque la déformation atteint plusieurs
pourcents (grandes déformations). Pour les petites et moyennes déformations (<0,1%), cette
prise en compte augmente d’autant la valeur de l’incertitude sur la mesure des déformations.

Les incertitudes de mesure des déformations et des contraintes peuvent être alors estimées par
les expression suivantes :

11
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

2SVh2 σ 2 ( M Vh ) hh2 hb2


V(εz ) = + 2 V ²( SVh ) + 2 V ²( SVb ) + V ²( h ) (A.50)
h 2ε z2 h h

2
⎛ 0,34.10 −6 ⎞
soit V( ε z ) = ⎜ ⎟ + ( 1,26%)² + ( 0,02%)² (A.51)
⎝ εz ⎠

Rm2 5SHh
2
σ ( MHhSA
) hh2 hb2
V( γ ) = 2 + 2 V²( SHh ) + 2 V²( SHb ) +V²(h) +V²( Rc ) +V²( Rm ) (A.52)
Rc h2γ 2 h h

2
⎛ 0,40.10−6 ⎞
soit V( γ ) = ⎜ ⎟ + (1,26%)² + (0,02%)² + (0,03%)² + (1,31%)² (A.53)
⎝ γ ⎠

2
2S Reσ 2 ( M Re ) Re2 Ri2
V ( εr ) = + 2 V ²( S Re ) + 2 V ²( S Ri ) + V ²( e ) (A.54)
h 2ε r2 e e

2
⎛ 2,08.10 −6 ⎞
soit V( ε r ) = ⎜ ⎟ + ( 4,55%)² + ( 0,14%)² (A.55)
⎝ εr ⎠

2
S Reσ 2 ( M Re ) Re2 Ri2
V ( εθ ) = + 2 V ²( S Re ) + 2 V ²( S Ri ) + V ²( Rm ) (A.56)
2Rm2 εθ2 4Rm 4Rm

2
⎛ 0,47.10 −6 ⎞
soit V( εθ ) = ⎜ ⎟ + ( 0,74%)² + ( 0,03%)² (A.57)
⎝ εθ ⎠

2
S Faσ 2 ( M Fa )
V(σ z ) = + V ²( S Fa ) + V ²( S ) (A.58)
σ z2

2
⎛ 159Pa ⎞
soit V(σ z ) = ⎜ SA ⎟
+ ( 1,55%)² + ( 0,91%)² (A.59)
⎝ σz ⎠

SCt2 σ 2 ( M Ct )
et V (τ ) = + V ²( SCt ) + V ²( K ) (A.60)
τ2

2
⎛ 37 Pa ⎞
soit V (τ ) = ⎜ ⎟ + ( 1,56%)² + ( 1,39%)² (A.61)
⎝ τ ⎠

12
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

Il doit être noté que les calculs ont été menés jusqu’à présent en considérant une seule
paire de capteurs de déplacements pour la mesure des déformations. En réalité, les mesures
sont réalisées avec deux paires de capteurs (rigoureusement identiques) pour le calcul de la
déformation axiale et de la distorsion, et de plus, avec trois paires de capteurs (rigoureusement
identiques) pour le calcul des déformations radiale et orthoradiale. Il faut donc maintenant
multiplier les expressions obtenues par 2 pour la déformation axiale et la distorsion
( V( εmoyen ) = V ( ε1 ) +V ( ε2 ) ) et par
2 2
3 pour les déformations radiale et orthoradiale.

Si la moyenne sur plusieurs capteurs est intéressante pour préciser l’homogénéité des
déformations sur l’échantillon, elle est en revanche d’autant plus handicapante pour la
précision relative des mesures.

Les figures A.7 et A.8 présentent respectivement l’erreur estimée sur la mesure des
déformations et sur la mesure des contraintes appliquées à l’échantillon de l’appareil « T4C
StaDy ». On remarque que pour les très faibles déformations, les erreurs de mesure sont
gouvernées essentiellement par les incertitudes sur les signaux de sortie (bruit ..). Pour les
moyennes et grandes déformations, les erreurs de mesure tendent vers une asymptote
correspondant aux incertitudes liées à la sensibilité des capteurs et à la mesure des
caractéristiques géométriques de l’échantillon.
Déformation (%)
1E-4 1E-3 0,01 0,1 1
30

25
εr
Erreur de mesure (%)

20

15 εθ

10
γ

5
εz

0
1 10 100 1000 10000
-6
Déformation (10 )

Figure A.7 : Erreur de mesure estimée sur la valeur des déformations axiale (εz), radiale (εr),
orthoradiale (εθ), et de la distorsion (γ)

Pour la mesure des déformations (figure A.7), on constate une erreur inférieure à 10%
des déformations axiale, orthoradiale et de la distorsion pour des niveaux de déformations de
l’ordre de 5.10-6 (0,0005%). L’erreur de mesure la plus importante est obtenue pour la
déformation radiale, avec une erreur proche de 10% pour un niveau de déformation de 2.10-5
(0,002%).

13
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

Quant à la mesure des contraintes (figure A.8), une imprécision inférieure à 10% est obtenue
pour la contrainte de compression et de cisaillement à des niveaux de contrainte respectifs de
1 kPa et de 0,2 kPa.

30

25
Erreur de mesure (%)

20

σz
15

10

5
τ

0
0,1 1 10 100
Contrainte (kPa)

Figure A.8 : Erreur de mesure estimée sur les valeurs des contraintes de compression (σz), et de
cisaillement (τ)

A.2.3 Erreurs sur la détermination des termes du tenseur rhéologique

Compte tenu des erreurs estimées sur la mesure des déformations et des contraintes, il
convient maintenant d’évaluer l’incertitude induite sur les huits termes du tenseur rhéologique
obtenus lors des sollicitations cycliques de faible amplitude. Pour cela, la déformation ε dans
les calculs précédents devient l’amplitude en déformation εSA, et la contrainte σ devient
l’amplitude en contrainte σSA réalisée lors des cycles axiaux et/ou de torsion. Les erreurs de
mesure sur les termes du tenseur rhéologique sont alors calculées en composant les
incertitudes des mesure estimées sur les déformations et celles estimées sur les contraintes. De
plus, en pratique, pour améliorer la précision, les termes sont déterminées à partir de la double
amplitude en déformation et de la double amplitude en contrainte (cela n’affecte que
l’expression des incertitudes sur les signaux de sortie, la seule exprimée en écart-type).

Les précisions avec lesquelles les termes du tenseur rhéologique sont obtenus
s’écrivent alors :

0,48.10 −6 + M zz 159Pa
V( M zz ) = V²( 2ε ) + V²( 2σ SA SA
) = ( 2,36%)² + ( )² (A.62)
2ε zSA
z z

14
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

3,6.10 −6 + M rz 159Pa
V( M rz ) = V²( 2ε rSA ) + V²( 2σ zSA ) = (6,6%)² + ( )² (A.63)
2ε rSA

0,82.10−6 + Mθ z 159Pa
V( Mθ z ) = V²( 2εθSA ) + V²( 2σ zSA ) = ( 2,02%)² + ( )² (A.64)
2εθSA

0,57.10−6 + Mγ z 159Pa
V( Mγ z ) = V²( 2γ SA
) + V²( 2σ SA
) = ( 2,36%)² + ( )² (A.65)
2γ SA
z

0,48.10 −6 + M zγ 37Pa
V( M zγ ) = V ²( 2ε SA
) + V ²( 2τ SA
) = ( 2,36%)² + ( )² (A.66)
2ε zSA
z

3,6.10−6 + Mrγ 37Pa


V( Mrγ ) = V²( 2ε ) + V²( 2τ ) = (6,6%)² + (
SA SA
)² (A.67)
2εrSA
r

0,82.10−6 + Mθγ 37Pa


V( Mθγ ) = V²( 2εθ ) + V²( 2τ ) = ( 2,02%)² + (
SA SA
)² (A.68)
2εθSA

0,57.10−6 + Mγγ 37Pa


V( Mγγ ) = V²( 2γ SA
) + V²( 2τ ) = ( 2,36%)² + (
SA
)² (A.69)
2γ SA
r

Dans les expressions ci-dessus, les termes du tenseur rhéologique sont exprimés en
valeur absolue.

Est considéré un exemple numérique, pour un cas défavorable c’est-à-dire pour un


échantillon de rigidités peu élevées. Les valeurs retenues sont les suivantes :

1
Ez = 250 MPa soit M zz = = 4 GPa−1
Ez
1
G = 105 MPa soit Mγγ = = 4,76 GPa−1
2G
-1
Mrz = Mθz = 0,8 GPa

Mrγ = Mθγ = Mzγ = Mγz = 0,5 GPa-1

Il est également possible d’estimer l’erreur commise sur les coefficients de Poisson ν rz = M rz
M zz
et νθ z = Mθ z avec νrz = νθz = 0,2 données par les relations suivantes :
M zz

15
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

9,0.10 −6
V (ν rz ) = V ²( M rz ) + V ²( M zz ) = (7%)² + ( )² (A.70)
ε zSA

2,08.10 −6
V (νθ z ) = V ²( M θ z ) + V ²( M zz ) = ( 3,1%)² + ( )² (A.71)
ε zSA

La figure A.9 présente les erreurs de mesure estimées des huits termes du tenseur
rhéologique et des coefficients de Poisson en fonction de l’amplitude de déformation.

L’estimation sur cet exemple numérique montre que les six termes Mzz , Mγγ , Mzγ, Mγz
et Mθz sont déterminés avec une incertitude inférieure à 10% à partir de déformation d’environ
6.10-6. Les deux termes Mrz et Mrγ présentent des incertitudes plus importantes (de l’ordre de
15% pour une amplitude comprise entre 1 et 2.10-5) car ils sont déterminés à partir de la
déformation radiale.
SA
Déformation ε (%)
1E-4 1E-3 0,01 0,1
30

Mzz
25
Mθzzz νrz
ν θz
Mrγ
Erreur de mesure (%)

20

Mrz
15

Mθγ
zz
10
Mzγ Mγγzz

5 Mγz

0
1 10 100 1000
SA -6
Déformation ε (10 )

Figure A.9 : Erreur estimée des mesures des huit termes du tenseur rhéologique et des coefficients
de Poisson νrz et νθz en fonction de l’amplitude en déformation pour l’exemple numérique considéré

Le coefficient de Poisson dans la direction orthoradiale (νθz) peut raisonnablement être


calculé à partir de déformation de l’ordre de 2.10-5. En revanche, l’erreur estimée sur le
coefficient de Poisson dans la direction radiale (νrz) est importante : près de 20% pour une
amplitude de déformation de 5.10-5.

16
Annexe A. Appareil « T4C StaDy »

A.2.4 Conclusion

Des résultats présentés dans ce paragraphe peuvent être déduits les points suivants :

• les incertitudes sur la précision de mesure proviennent essentiellement des erreurs liées aux
signal de sortie des capteurs (bruit électrique .. etc..) dans le domaine des petites
déformations,
-6
• des déformations (hors mis la déformation radiale) inférieures à 5.10 et des contraintes
inférieures à 1 kPa peuvent être appliquées avec une incertitude de 15%. La déformation
radiale est la plus délicate à mesurer avec une incertitude supérieure à 15% pour un niveau de
déformation de 1.10-5

• six termes du tenseur rhéologique, dans le cas défavorable d’un échantillon peu rigide, sont
déterminés avec une incertitude inférieure à 15% à partir d’amplitudes de déformation de
4.10-6 ; les deux termes restants découlant de la mesure de la déformation radiale présentent
une incertitude inférieure à 15% pour des amplitudes supérieures à 2.10-5

• les coefficients de Poisson (lors d’une sollicitation axiale) peuvent être déterminés, avec une
incertitude de 15%, à partir de déformations de l’ordre de 2.10-5 dans la direction orthoradiale,
et à partir de déformations 7 à 8.10-5 dans la direction radiale.

17
18
Annexe B : Essais triaxiaux préliminaires

Dans cette annexe sont regroupées les différentes valeurs initiales des paramètres
caractéristiques des échantillons de mélanges sable/argile M15 et M30, pour les essais
préliminaires décrits et analysés au §3.1.3.

Il est tout d’abord rappelé les notations et les définitions utilisées.

air
Vair
Vv vides mw
Vw eau

Vtot Vc mc mtot
argile

Vg sable mg

Figure B.1 : Diagramme de phases

Abréviation Masse Volume Masse volumique


Echantillon tot mtot Vtot ρtot
Sable g mg Vg ρg
Argile c mc Vc ρc
Eau w mw Vw ρw
Air a -- Va --
Tableau B.1 : Notations utilisées pour les différentes phases

Les indices des vides respectivement de l’échantillon (e), du sable (eg), de l’argile (ec), la
porosité (n) de l’échantillon, sa teneur en eau (w) ainsi que la teneur en eau rapportée à
l’argile (wc), le degré de saturation (Sr), la fraction d’argile (C) et la masse volumique sèche
(ρsec) sont données par les relations suivantes :

Vv V + Vw V e V + V V + Vw + Vc V V + Vw
e= = a ; n= v = ; eg = v c = a ; ec = v = a
Vc + Vg Vc + Vg Vtot 1 + e Vg Vg Vc Vc

mw mw V Vw Vc m + mg
w= ; wc = ; Sr = w = ;C= ; ρ sec = c
mc + mg mc Vv Va + Vw Vc + Vg Vtot

L’ensemble des valeurs initiales de {V=Vtot ; Va ; Vg ; eg ; Vc ; C ; ec ; wc ; Vw ; e ; n ;


w ; Sr ; ρtot ; ρsec } sont reportées dans le tableau ci-après.

19
20
Air Sable Argile Eau Echantillon
Essai V (dm3) Va (dm3) Vg (dm3) eg Vc (dm3) C ec wc (%) Vw (dm3) e n w (%) Sr (%) ρtot(T/m3) ρsec(T/m3)
01_M15 0,543 0,237 0,233 1,33 0,041 0,15 6,56 29,9 0,033 0,98 0,50 4,48 12,1 1,396 1,337
02_M15 0,548 0,239 0,235 1,34 0,041 0,15 6,57 30,1 0,033 0,98 0,50 4,52 12,1 1,395 1,335
03_M15 0,547 0,240 0,233 1,35 0,041 0,15 6,62 29,3 0,032 0,99 0,50 4,44 11,8 1,388 1,327
04_M15 0,545 0,238 0,233 1,33 0,041 0,15 6,56 29,7 0,032 0,98 0,50 4,45 12,0 1,395 1,332
05_M15 0,541 0,236 0,232 1,34 0,041 0,15 6,57 30,1 0,033 0,98 0,50 4,51 12,1 1,395 1,337
06_M15 0,539 0,235 0,231 1,33 0,041 0,15 6,54 29,7 0,032 0,98 0,50 4,46 12,1 1,398 1,337
07_M15 0,546 0,240 0,233 1,34 0,041 0,15 6,60 29,5 0,032 0,98 0,50 4,43 11,9 1,391 1,330
08_M15 0,543 0,236 0,233 1,33 0,041 0,15 6,54 30,2 0,033 0,98 0,50 4,53 12,2 1,398 1,337
09_M15 0,537 0,234 0,230 1,33 0,041 0,15 6,55 30,0 0,032 0,98 0,50 4,50 12,1 1,397 1,337
10_M15 0,543 0,238 0,232 1,34 0,041 0,15 6,60 29,8 0,032 0,99 0,50 4,47 12,0 1,391 1,332
11_M15 0,547 0,239 0,234 1,34 0,041 0,15 6,57 29,9 0,032 0,98 0,50 4,49 12,1 1,394 1,332
12_M15 0,547 0,238 0,234 1,33 0,041 0,15 6,56 30,1 0,032 0,98 0,50 4,52 12,2 1,396 1,332
13_M15 0,541 0,235 0,232 1,33 0,041 0,15 6,53 29,8 0,032 0,98 0,49 4,47 12,0 1,398 1,337
14_M15 0,544 0,239 0,232 1,35 0,041 0,15 6,64 29,9 0,032 0,99 0,50 4,49 11,9 1,388 1,330
15_M15 0,539 0,234 0,231 1,33 0,041 0,15 6,55 30,3 0,032 0,98 0,50 4,54 12,2 1,398 1,337
16_M15 0,543 0,238 0,232 1,34 0,041 0,15 6,61 30,1 0,033 0,98 0,50 4,51 12,1 1,390 1,332
17_M15 0,543 0,238 0,231 1,34 0,041 0,15 6,62 30,3 0,033 0,99 0,50 4,54 12,1 1,390 1,327
18_M15 0,539 0,236 0,230 1,35 0,041 0,15 6,63 30,1 0,032 0,99 0,50 4,52 12,0 1,389 1,332
19_M15 0,545 0,237 0,234 1,33 0,041 0,15 6,54 29,9 0,033 0,98 0,50 4,48 12,1 1,397 1,337
20_M15 0,541 0,235 0,233 1,33 0,041 0,15 6,51 29,4 0,032 0,98 0,49 4,41 12,0 1,400 1,342
21_M15 0,539 0,234 0,231 1,33 0,041 0,15 6,54 29,9 0,032 0,98 0,50 4,49 12,1 1,398 1,337
22_M15 0,545 0,238 0,233 1,33 0,041 0,15 6,56 29,8 0,033 0,98 0,50 4,47 12,0 1,395 1,332
23_M15 0,543 0,237 0,232 1,34 0,041 0,15 6,58 30,0 0,033 0,99 0,50 4,50 12,1 1,394 1,332
24_M15 0,547 0,239 0,233 1,34 0,041 0,15 6,60 30,1 0,033 0,99 0,50 4,52 12,1 1,392 1,327
25_M15 0,547 0,238 0,234 1,33 0,041 0,15 6,55 29,9 0,033 0,98 0,50 4,48 12,1 1,396 1,332
01_M30 0,543 0,213 0,187 1,90 0,080 0,30 3,44 29,8 0,063 1,03 0,51 8,94 22,9 1,420 1,303
02_M30 0,539 0,212 0,185 1,91 0,079 0,30 3,47 29,9 0,063 1,04 0,51 8,96 22,8 1,415 1,298
03_M30 0,545 0,214 0,187 1,91 0,080 0,30 3,45 29,5 0,063 1,04 0,51 8,86 22,7 1,418 1,298
04_M30 0,541 0,212 0,186 1,91 0,080 0,30 3,45 29,7 0,063 1,03 0,51 8,91 22,9 1,419 1,303
05_M30 0,547 0,215 0,188 1,91 0,081 0,30 3,45 29,6 0,063 1,04 0,51 8,89 22,8 1,418 1,303
06_M30 0,543 0,214 0,187 1,91 0,080 0,30 3,45 29,5 0,062 1,04 0,51 8,85 22,6 1,417 1,303
07_M30 0,539 0,211 0,186 1,90 0,080 0,30 3,44 29,8 0,063 1,03 0,51 8,94 22,9 1,420 1,308
V=Vtot : volume total, Va :volume de l’air, Vg :volume des grains de sable, eg :indice des vides spécifique au sable, Vc : volume des grains d’argile,
C : fraction d’argile, ec : indice des vides spécifique à l’argile, wc : teneur en eau rapportée à l’argile, Vw : volume de l’eau, e : indice des vides granulaire
global, n : porosité, w : teneur en eau globale, Sr : degré de saturation, ρtot : masse volumique totale, ρsec : masse volumique sèche

21
22
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Annexe C : Essais sur l’appareil « T4C


StaDy »

Dans cette annexe sont regoupées pour chaque essai réalisé et quand les
données sont disponibles (cf. tableau 3.8 §3.2 p.116) :

- les étapes de chargement suivies,

- la courbe globale de chargement contrainte-déformation,

- les évolutions de la distorsion (ou de la déformation axiale) et de la


déformation volumique au cours de l’essai,

- une comparaison entre les valeurs de la déformation axiale et de la


distorsion mesurées sur chacun des côtés de l’échantillon (cumulées et
lors des sollicitations cycliques),

- les valeurs des huit termes du tenseur rhéologique et des coefficients de


Poisson en petites déformations (<2.10-5 m/m, équivalentes et tangentes),

- les valeurs des vitesses des ondes de compression, de cisaillement ainsi


que celles des modules d’Young, de cisaillement et du coefficient de
Poisson dynamiques induits (sous une hypothèse élastique isotrope)

- les évolutions des déformations de fluage en fonction du temps ainsi que


leur simulation et les paramètres utilisés

23
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

24
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.1 Essais sur sable d’Hostun

C.1.1 Essai C55.71_H

C55.71_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 55 0
1 50 55 18
2 100 55 28

Tableau C.1 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de


confinement, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C55.71_H)
200

Hostun
Hostun
C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
0,05 C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
150
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt 2 chute du confinement
chute de la pression de confinement
100
Distorsion, γ(%)

Pt 1 0,00

50

0 Pt 0
-0,05

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.1 : Relation déviateur de contrainte Figure C.2 : Evolution de la distorsion avec
– déformation axiale (essai C55.71_H) la déformation axiale (essai C55.71_H)
0,4

Hostun 0,8
C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
Hostun
C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
1
0,2
Déformation volumique, εv(%)

0,6
εz2
Déformation axiale 2, εz2(%)

0,4
0,0

0,2

-0,2

εz1
0,0
0,0 0,3 0,6
Déformation axiale, εz(%)
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8
Déformation axiale 1, εz1(%)
Figure C.3 : Evolution de la déformation Figure C.4 : Comparaison des déformations
volumique avec la déformation axiale (essai axiales cumulées (essai C55.71_H)
C55.71_H)

25
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,10 150

Hostun Hostun
C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
1 100 1,15
Sollicitations cycliques
0,05 Points 0 à 2
γ2

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
γ2
50
Distorsion 2, γ2(%)

εz2

0,00 0

-50

-0,05

-100
γ1γ1 γ1 εz1

-0,10 -150
-0,10 -0,05 0,00 0,05 0,10 -150 -100 -50 0 50 100 150
-6
Distorsion 1, γ1(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.5 : Comparaison des distorsions Figure C.6 : Comparaison des déformations
cumulées (essai C55.71_H) axiales lors des sollicitations cycliques (essai
C55.71_H)
200
Hostun
C55.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=55kPa
0,89
Sollicitations cycliques
100
Points 0 à 2
Distorsion 2, γ2(10 )
-6

γ2

-100

γ1
-200

-200 -100 0 100 200


-6
Distorsion 1, γ1(10 )

Figure C.7 : Comparaison des distorsions


lors des sollicitations cycliques (essai C55.71_H)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -0,89 -0,90 6,25 -0,12 0,25 0,14 -0,11 7,70
Pt1 -0,75 -0,70 4,59 0,03 0,25 0,15 -0,20 6,49
Pt2 -0,68 -0,65 3,97 -0,01 0,22 0,11 -0,12 6,10

Tableau C.2 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C55.71_H)

νrz νθz
Pt0 0,14 0,14
Pt1 0,16 0,15
Pt2 0,17 0,16

Tableau C.3 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C55.71_H)

26
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,98 -0,86 6,06 0,16 0,14
Pt1 -0,90 -0,72 4,48 0,20 0,16
Pt2 -- -- -- -- --

Tableau C.4 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz et
νθz tangents (essai C55.71_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 307 199 139 61 0,14 160 65
Pt1 364 220 182 75 0,21 218 77
Pt2 397 226 199 79 0,26 252 82

Tableau C.5 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C55.71_H)

300 Hostun b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


C55.71_H : P=55kPa; e0=0,71 Pt1 -0,95 0,083 2,4 14,63
Pt2 -0,95 0,055 9,5 23,59
∆εz (10 )
-6

200
Point 2 (q=100kPa)

100
Point 1 (q=50kPa)

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)
Figure C.8 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C55.71_H)

C.1.2 Essai C50.81_H

C50.81_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 50 0
1 50 50 19
2 100 50 30
3 150 50 37
4 0 50 0

Tableau C.6 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ :


angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C50.81_H)

27
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,2
Hostun
200 Hostun
C50.81_H : e0=0,81 ; P=σ0=50kPa
C50.81_H : e0=0,81 ; P=σ0=50kPa
Pt 3 0,0

150
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt 2 -0,2

Distorsion, γ(%)
100
-0,4
Pt 1

50 -0,6

-0,8
0 Pt 0 Pt 4

-1,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5


Déformation axiale, εz(%) 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz(%)
Figure C.10 : Evolution de la distorsion avec la
Figure C.9 : Relation déviateur de contrainte –
déformation axiale (essai C50.81_H)
déformation axiale (essai C50.81_H)
Hostun Hostun
1,2 3,2
C50.81_H : e0=0,81 ; P=σ0=50kPa
C50.81_H : e0=0,81 ; P=σ0=50kPa

εz2
0,8 1
2,4
Déformation axiale 2, εz2(%)
Déformation volumique, εv(%)

0,4
1,6

0,0

0,8
-0,4

0,0 εz1
-0,8

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 0,8 1,6 2,4 3,2
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.12 : Comparaison des déformations


Figure C.11 : Evolution de la déformation
axiales cumulées (essai C50.81_H)
volumique avec la déformation axiale (essai
C50.81_H)
400
Hostun
C50.81_H : e0=0,81 ; P=σ0=50kPa 1,2

300 Sollicitations cycliques 1,1


Points 0 à 4
Déformation axiale 2, εz2(10 )
-6

ε z2
200

100

0
εz1

0 100 200 300 400


-6
Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.13 : Comparaison des déformations axiales


lors des sollicitations cycliques (essai C50.81_H)

28
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,80 -1,72 8,20 -0,17 -0,44 -1,19 -0,48 11,90
Pt1 -1,41 -1,03 5,43 -0,17 -0,22 -1,05 -0,08 9,43
Pt2 -1,62 -0,89 4,26 -0,15 -0,20 -1,12 -0,06 6,67
Pt3 -1,54 -0,64 3,75 -0,32 -0,21 0,15 -0,16 6,94
Pt4 -0,88 -2,43 7,35 -0,52 0,15 -1,31 -0,24 11,11

Tableau C.7 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C50.81_H)

νrz νθz
Pt0 0,22 0,21
Pt1 0,26 0,19
Pt2 0,38 0,21
Pt3 0,41 0,17
Pt4 0,12 0,33

Tableau C.8 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C50.81_H)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,67 -1,58 8,33 0,20 0,19
Pt1 -1,35 -1,30 5,41 0,25 0,24
Pt2 -- -- 4,20 -- --
Pt3 -- -1,04 3,70 -- 0,28
Pt4 -- -- -- -- --

Tableau C.9 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz et
νθz tangents (essai C50.81_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 273 202 105 60 0,12 122 42
Pt1 368 217 170 69 0,23 184 53
Pt2 413 228 195 76 0,28 235 75
Pt3 451 225 198 74 0,33 267 72
Pt4 311 204 137 61 0,12 136 45

Tableau C.10 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C50.81_H)

29
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

1500
Hostun
C50.81_H : P=50kPa; e0=0,81
1200
Point 3 (q=150kPa)

∆εz (10 )
-6

900 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,190 0,1 13,07


Pt2 -0,95 0,025 2,7 21,42
Pt3 -0,95 0,005 12,0 25,02

600

300 Point 2 (q=100kPa)

Point 1 (q=50kPa)
0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.14 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C50.81_H)

C.1.3 Essai C59.71_H

C59.71_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 59 0
1 40 59 15
2 80 59 24
3 120 59 30
4 160 59 35
5 120 59 30
6 80 59 24
7 40 59 15
8 0 59 0
9 40 59 15
10 80 59 24
11 120 59 30
12 160 59 35
13 200 59 39
14 240 59 42
15 280 59 45
16 320 59 47

Tableau C.11 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C59.71_H)

30
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »
400
Hostun
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
. Pt 16
-1
q=0,5 kPa.s
Pt 15

Déviateur de contrainte, q(kPa) Pt 14


200

q(kPa)
Pt 13 Pt 12
Pt 4
200 Pt 12
150
Pt 4 Pt 3
Pt 11

Pt 3 Pt 5
100
Pt 2 Pt 10

Pt 2
Pt 6

50
Pt 9
Pt 1
Pt 7
Pt 8
εz(%)
0
0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25

0,0 0,5 1,0 1,5


Déformation axiale, εz(%)

Figure C.15 : Relation déviateur de contrainte – déformation axiale (essai C59.71_H)


0,05 0,4
Hostun Hostun
0,04 C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa 0,2

0,03
0,0
0,02
Déformation volumique εv(%)

0,01 -0,2
Distorsion γ(%)

0,00
-0,4

-0,01
-0,6
-0,02

-0,03 -0,8

-0,04
-1,0

-0,05
0,0 0,5 1,0 1,5 0,0 0,5 1,0 1,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)
Figure C.17 : Evolution de la déformation
Figure C.16 : Evolution de la distorsion avec la
volumique avec la déformation axiale (essai
déformation axiale (essai C59.71_H)
1,6 0,12 C59.71_H)
Hostun Hostun
C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa C59.71_H : e0=0,71 ; P=σ0=59kPa
1 0,08
γ1
1,2
εz2
Déformation axiale 2, εz2(%)

0,04
Distorsion, γ1, γ2(%)

0,8 0,00

-0,04
0,4

-0,08 γ2

εz1

0,0
-0,12
0,0 0,5 1,0 1,5 0,0 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5
Déformation axiale 1, εz1(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.19 : Comparaison des distorsions


Figure C.18 : Comparaison des déformations
cumulées (essai C59.71_H)
axiales cumulées (essai C59.71_H)

31
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,89 -0,84 5,26 0,17 0,16
Pt1 -0,90 -0,90 5,00 0,18 0,18
Pt2 -0,88 -0,93 4,88 0,18 0,19
Pt3 -0,98 -0,98 4,08 0,24 0,24
Pt4 -0,80 -0,53 3,33 0,24 0,16
Pt5 -0,62 -0,62 3,85 0,16 0,16
Pt6 -0,85 -0,68 4,26 0,20 0,16
Pt7 -1,13 -0,82 5,13 0,22 0,16
Pt8 -0,81 -0,81 5,41 0,15 0,15
Pt9 -0,73 -0,73 4,55 0,16 0,16
Pt10 -0,94 -0,67 3,92 0,24 0,17
Pt11 -0,69 -0,69 3,64 0,19 0,19
Pt12 -1,02 -0,84 3,51 0,29 0,24
Pt13 -1,12 -0,98 3,39 0,33 0,29
Pt14 -1,34 -1,18 3,19 0,42 0,37
Pt15 -1,46 -1,33 3,17 0,46 0,42
Pt16 -2,35 -2,10 5,00 0,47 0,42

Tableau C.12 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C55.71_H)

C.1.4 Essai C50.64_H

C50.64_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 50 0
1 50 50 19
2 100 50 30
3 150 50 37
4 200 50 42
5 250 50 46

Tableau C.13 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C50.64_H)

32
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

350 0,5
Hostun Hostun
0,4
300 C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa
Pt 5 0,3

250 0,2
Pt 4
Déviateur de contrainte, q(kPa)

0,1
200
Pt 3

Distorsion, γ(%)
0,0
150
Pt 2 -0,1

100 -0,2

-0,3
50 Pt 1
-0,4

0 -0,5

-0,6
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.20 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.21 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C50.64 H) déformation axiale (essai C50.64 H)
3,2

0,2 Hostun Hostun


2,8
C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa

0,0 2,4
εz2
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale 2, εz2(%)

2,0
1
-0,2

1,6

-0,4
1,2

-0,6 0,8

0,4
εz1
-0,8
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.22 : Evolution de la déformation volumique Figure C.23 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C50.81_H) cumulées (essai C50.64_H)

300

Hostun
C50.64_H : e0=0,64 ; P=σ0=50kPa
200 1,45
Sollicitations cycliques
Points 0 à 5
Déformation axiale 2, εz2(%)

100
εz2

-100

-200 εz1

-200 -100 0 100 200


Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.24 : Comparaison des déformations axiales


lors des sollicitations cycliques (essai C50.64_H)

33
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -0,80 5,32 0,41 -- -0,12 0,21 7,46
Pt1 -- -0,69 4,08 0,27 -- -0,07 0,18 6,41
Pt2 -- -0,51 3,19 0,12 -- -0,09 0,06 5,75
Pt3 -- -0,50 2,92 0,09 -- -0,10 0,08 6,02
Pt4 -- -0,45 2,79 0,05 -- -0,07 0,02 5,81
Pt5 -- -0,40 2,68 -0,10 -- -0,15 0,06 5,15

Tableau C.14 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C50.64_H)

νrz νθz
Pt0 -- 0,15
Pt1 -- 0,17
Pt2 -- 0,16
Pt3 -- 0,17
Pt4 -- 0,16
Pt5 -- 0,15

Tableau C.15 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C50.64_H)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -- -0,71 5,43 -- 0,13
Pt1 -- -0,50 4,17 -- 0,12
Pt2 -- -0,49 3,27 -- 0,15
Pt3 -- -0,47 2,94 -- 0,16
Pt4 -- -0,51 2,82 -- 0,18
Pt5 -- -0,57 2,70 -- 0,21

Tableau C.16 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C50.64_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 355 228 193 84 0,15 188 67
Pt1 410 260 254 109 0,16 245 78
Pt2 449 274 292 121 0,20 313 87
Pt3 484 275 308 122 0,26 342 83
Pt4 509 275 316 122 0,29 358 86
Pt5 529 262 297 111 0,34 373 97

Tableau C.17 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C50.64_H)

34
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

2500
Hostun
C50.64_T : P=50kPa; e 0=0,64
2000
Point 5 (q=250kP a)
b f
K (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
∆εz (10 )
-6

1500 Pt1 -0,95 0,090 0,8 14,70


Pt2 -0,95 0,065 0,9 20,00
Pt3 -0,95 0,032 7,5 26,50
Pt4 -0,95 0,022 9,1 37,80
Pt5 -0,95 0,005 55 29,90

1000

Point 4 (q=200kPa )
500
Point 3 (q=150kP a)

Point 1&2 (q=50&100kPa )


0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.25 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C50.64_H)

C.1.5 Essai C80.63_H

C80.63_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 80 0
1 50 80 14
2 100 80 23
3 150 80 29
4 200 80 34
5 250 80 38

Tableau C.18 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C80.63_H)

35
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,10
375
Hostun Hostun
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa

300 Pt 5
Déviateur de contrainte, q(kPa)

0,05
Pt 4
225

Distorsion, γ(%)
Pt 3
150
Pt 2 0,00

Pt 1
75

0 Pt 0 -0,05

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.26 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.27 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C80.63 H) déformation axiale (essai C80.63 H)

0,2 0,7
Hostun Hostun
0,1
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
0,6

εz2 1
0,0 0,5
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale 2, εz2(%)

-0,1 0,4

-0,2 0,3

-0,3 0,2

-0,4 0,1
εz1

-0,5 0,0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.28 : Evolution de la déformation volumique Figure C.29 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C80.63_H) cumulées (essai C80.63_H)

Hostun
0,02 1,22
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
Sollicitations cycliques
Points 0 à 5
Déformation axiale 2, εz2(%)

0,01

εz2

0,00

-0,01

εz1

-0,02
-0,02 -0,01 0,00 0,01 0,02
Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.30 : Comparaison des déformations axiales


lors des sollicitations cycliques (essai C80.63_H)

36
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -0,79 -0,65 4,65 -0,10 -0,04 -0,09 -0,40 6,49
Pt1 -0,77 -0,50 3,83 -0,11 -0,09 -0,10 -0,40 5,75
Pt2 -0,78 -0,42 3,23 -0,10 -0,09 -0,11 -0,32 5,26
Pt3 -0,74 -0,40 2,86 -0,08 -0,13 -0,11 -0,28 5,21
Pt4 -0,81 -0,35 2,52 -0,08 -0,12 -0,11 -0,33 5,10
Pt5 -0,85 -0,39 2,30 -0,08 -0,10 -0,11 -0,22 5,15

Tableau C.19 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C80.63_H)

νrz νθz
Pt0 0,17 0,14
Pt1 0,20 0,13
Pt2 0,24 0,13
Pt3 0,26 0,14
Pt4 0,32 0,14
Pt5 0,37 0,17

Tableau C.20 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C80.63_H)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,95 -0,75 5,00 0,19 0,15
Pt1 -0,80 -0,76 4,00 0,20 0,19
Pt2 -0,79 -0,56 3,28 0,24 0,17
Pt3 -0,78 -0,42 2,78 0,28 0,15
Pt4 -0,88 -0,51 2,67 0,33 0,19
Pt5 -1,00 -0,43 2,50 0,40 0,17

Tableau C.21 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C80.63_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 401 264 253 113 0,12 215 77
Pt1 442 286 303 133 0,14 261 87
Pt2 473 283 317 130 0,22 310 95
Pt3 503 323 391 170 0,15 350 96
Pt4 523 309 382 155 0,23 397 98
Pt5 542 330 427 177 0,21 434 97

Tableau C.22 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C80.63_H)

37
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

400
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Hostun
Pt1 -0,95 0,137 0,5 16,75
C80.63_H : P=80kPa; e0=0,63 Pt2 -0,95 0,107 0,8 20,34
Pt3 -0,95 0,095 1,2 28,28
Pt4 -0,95 0,085 0,5 34,28
Pt5 -0,95 0,045 4,5 42,18
300

∆εz (10 )
Point 5 (q=250kPa)
-6

200

Point 3 (q=150kPa) Point 4 (q=200kPa)


100

Point 2 (q=100kPa)

Point 1 (q=50kPa)
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)
Figure C.31 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C80.63_H)
30
Demi-amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )
-6

Hostun Hostun
0,00017,x
C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa y=100.(e -1) C80.63_H : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa 1
sa

8
Sollicitations cycliques
Coefficient d'amortissement, D(%)

Points 0 à 5 Sollicitations cycliques biaxiales


Points 0 à 5
20
Cycles de compression
Cycles de torsion
Exponential Fit

10
sa sa
εz &γ

sa sa
sa sa εz γ
εr &εθ
sa sa
0
εr εθ
0
1 10 100 1000 0 10 20 30
Norme du tenseur de déformation, ε  (10 )
sa -6
Demi-amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )
sa -6

Figure C.32 : Evolution du coefficient d’amortissement avec la norme de l’amplitude du tenseur de


déformation et comparaison des déformations mesurées et calculées pour les sollicitations bi-axiales
(essai C80.63_H)

C.1.6 Essai C75.65_H

C75.65_H
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 75 0
1 50 75 14
2 100 75 24
3 150 75 30
4 200 75 35
5 250 75 39
6 300 75 42

Tableau C.23 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C75.65_H)

38
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,06

Hostun Hostun
400
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa

Pt 6 0,04

300
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt 5

0,02

Distorsion, γ(%)
Pt 4

200 Pt 3

0,00
Pt 2

100
Pt 1
-0,02

0 Point 0
-0,04
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale, εz(%)

Figure C.33 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.34 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C75.65 H) déformation axiale (essai C75.65 H)

1,0

Hostun Hostun
0,2 C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa 1
0,8
εz2

0,0
Déformation axiale 2, εz2(%)
Déformation volumique, εv(%)

0,6

-0,2

0,4

-0,4

0,2

εz1
-0,6

0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.35 : Evolution de la déformation volumique Figure C.36 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C75.65_H) cumulées (essai C75.65_H)
0,12 0,03
Hostun Hostun
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa 1,20
0,09
0,02
Sollicitations cycliques
γ2γ
2 Points 0 à 6
Déformation axiale 2, εz2(%)

0,06
0,01
Distorsion γ1 γ2 (%)

εz2

0,03
0,00

0,00

γ1 -0,01

-0,03

-0,02 εz1

-0,06
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 -0,02 -0,01 0,00 0,01 0,02
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.37 : Comparaison des distorsions Figure C.38 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C75.65_H) lors des sollicitations cycliques (essai C75.65_H)

39
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Hostun
0,02 C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
1,15
Sollicitations cycliques
Points 0 à 6

0,01
γ2

Distorsion 2, γ2(%)
0,00

-0,01

γ1

-0,02
-0,02 -0,01 0,00 0,01 0,02
Distorsion 1, γ1(%)

Figure C.39 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C75.65_H)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 5,38 -0,02 -- -- 0,07 5,56
Pt1 -- -- 4,24 -0,02 -- -- 0,13 4,81
Pt2 -- -- 3,64 -0,06 -- -- 0,10 4,55
Pt3 -- -- 3,26 0,01 -- -- 0,15 4,35
Pt4 -- -- 2,99 -0,06 -- -- 0,12 4,10
Pt5 -- -- 2,71 -0,04 -- -- 0,13 4,03
Pt6 -- -- 2,54 -0,01 -- -- 0,12 3,27

Tableau C.24 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C75.65_H)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,90 -1,00 5,00 0,18 0,20
Pt1 -0,93 -0,98 4,65 0,20 0,21
Pt2 -0,89 -0,93 3,70 0,24 0,25
Pt3 -0,95 -0,60 3,17 0,30 0,19
Pt4 -1,13 -1,13 3,13 0,36 0,36
Pt5 -- -1,01 2,67 -- 0,38
Pt6 -1,09 -1,09 2,60 0,42 0,42

Tableau C.25 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C75.65_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 373 251 219 101 0,09 186 90
Pt1 410 269 261 116 0,12 236 104
Pt2 451 274 292 121 0,21 275 110
Pt3 462 282 308 128 0,20 307 115
Pt4 485 293 335 138 0,21 335 122
Pt5 502 299 353 144 0,22 369 124
Pt6 535 311 386 155 0,25 393 153
Tableau C.26 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C75.65_H)

40
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

1200
Hostun Point 6 (q=300kPa)
C75.65_H : P=75kPa; e0=0,65
1000

b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

800 Pt1 -0,95 0,092 1,8 18,98


∆εz (10 )
Pt2 -0,95 0,067 2,5 26,66
-6

Pt3 -0,95 0,071 8,1 45,00


Pt4 -0,95 0,048 0,4 14,00
Pt5 -0,95 0,030 10,6 43,17
600 Pt6 -0,95 0,019 26,4 53,59

Point 5 (q=250kPa)

400

Point 3 (q=150kPa)
200
Point 2 (q=100kPa)
Points 1&4

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.40 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C75.65_H)

40
Demi-amplitude des déformations calculées, (ε )c(10 )
-6

Hostun
Hostun
C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
0,00015,x C75.65_H : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
sa

8 y=150.(e -1)
Sollicitations cycliques
1
Coefficient d'amortissement, D(%)

Points 0 à 5 30 Sollicitations cycliques biaxiales


Points 0 à 5
Cycles de compression
Cycles de torsion
Exponential Fit
20
4

10
sa sa
εz &γ
sa sa
εz γ
0

0
1 10 100 1000
Norme du tenseur de déformation, ε  (10 )
sa -6 0 10 20 30
sa
Demi-amplitude des déformations mesurées, (ε )m(10 )
-6
40

Figure C.41 : Evolution du coefficient d’amortissement avec la norme de l’amplitude du tenseur de


déformation et comparaison des déformations mesurées et calculées pour les sollicitations bi-axiales
(essai C75.65_H)

C.1.7 Essai K50.65_H

K50.65_H
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°)
-1 0 50 50 0
0 0 50 100 19
1 15 50 100 23
2 25 50 100 28
3 0 50 100 19

Tableau C.27 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K50.65_H)

41
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

35 350

Pt 2 300
30
250
Contrainte de Cisaillement (kPa)

25

Déformation axiale (10 -6)


200
20 Pt 1
150
15
100
10
50
5
0
Pt 3
Pts –1&0
0 -50

-5 -100

-10 -150
-200 0 200 400 600 800 1000 -200 0 200 400 600 800 1000
-6 -6
Distorsion (10 ) Distorsion (10 )

Figure C.42 : Relation contrainte de cisaillement – Figure C.43 : Evolution de la déformation axiale avec
distorsion (essai K50.65 H) la distorsion (essai K50.65 H)
1200

1000
Déformation volumique (10 -6)

800

600

400

200

-200
-200 0 200 400 600 800 1000
-6
Distorsion (10 )
Figure C.44 : Evolution de la déformation volumique
avec la distorsion (essai K50.65_H)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt -1 -0,93 -0,80 3,92 -0,14 -0,47 -0,09 -0,62 6,10
Pt 0 -1,64 -0,47 3,14 -0,12 0,30 -0,19 -0,65 5,26
Pt 1 -1,46 -0,47 3,30 -0,29 -0,89 -0,30 -1,04 5,38
Pt 2 -0,97 -0,51 3,30 -0,49 0,64 -0,38 -1,53 5,75
Pt 3 -- -- -- -- -- -- -- --

Tableau C.28 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K50.65_H)

42
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

νrz νθz
Pt -1 0,24 0,20
Pt 0 0,52 0,15
Pt 1 0,44 0,14
Pt 2 0,29 0,15
Pt 3 -- --

Tableau C.29 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai K50.65_H)

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt -1 -- -- -- --
Pt 0 0,05 0,05 -0,22 5,43
Pt 1 -0,11 -0,19 -0,33 5,49
Pt 2 0,11 -0,33 -0,56 5,56
Pt 3 -- -- -- --

Tableau C.30 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K50.65_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt -1 383 229 206 84 0,22 255 82
Pt 0 447 262 273 110 0,24 318 95
Pt 1 451 265 279 113 0,24 303 93
Pt 2 444 254 261 104 0,25 303 87
Pt 3 -- -- -- -- -- -- --

Tableau C.31 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai K50.65_H)
150

Hostun γ& 0 (10-6/s)


b Kf (GPa) η0 (kPa)
125 K50.65_H : e0=0,65 ; σr=σz/2=50kPa Pt1 -0,95 0,051 1,0 9,04
Pt2 -0,95 0,040 3,0 10,82

100
∆γ∆ε (10-6)

Point 2 (q=100kPa)
z

75

50
Point 1 (q=50kPa)

25

0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.45 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K50.65_H)

43
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.1.8 Essai K50.72_H

K50.72_H
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°)
0 0 50 100 19
1 15 50 100 23
2 30 50 100 31
3 0 50 100 19
4 -30 50 100 31
5 0 50 100 19
6 15 50 100 23
7 30 50 100 31

Tableau C.32 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K50.72_H)
Hostun Hostun
K50.72_H : e0=0,72 ; P=50kPa ; K0=P/σz=0,5 K50.72_H : e0=0,72 ; P=50kPa ; K0=P/σz=0,5
40 1,5
Pt 7 Pt 2
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Déformation axiale, εz(%)

Pt 6 Pt 1

1,0

Pt 5 Pt 0 Pt 3
0

0,5

Pt 4
-40

0,0

-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)
Figure C.46 : Relation contrainte de cisaillement - Figure C.47 : Evolution de la déformation axiale
distorsion (essai K50.72 H) avec la distorsion (essai K50.72_H)

0,6
Hostun 1,5 Hostun
K50.72_H : e0=0,72 ; P=50kPa K50.72_H : e0=0,72 ; P=50kPa ; K0=P/σz=0,5
0,5 1
K0=P/σz=0,5
1,2
εz2
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale 2, εz2(%)

0,4

0,9
0,3

0,6
0,2

0,1 0,3

εz1

0,0
0,0
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,3 0,6 0,9 1,2 1,5
Distorsion, γ(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.48 : Evolution de la déformation Figure C.49 : Comparaison des déformations axiales
volumique avec la distorsion (essai K50.72_H) cumulées (essai K50.72_H)

44
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Hostun
200 K50.72_H : e0=0,72 ; P=50kPa ; K0=P/σz=0,5

Sollicitations cycliques 1,13


Points 0 à 7
100

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
εz2

-100

-200 εz1

-200 -150 -100 -50 0 50 100 150


-6
Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.50 : Comparaison des déformations axiales au


cours des sollicitations cycliques (essai K50.72_H)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 -1,09 -1,06 4,67 -0,09 0,01 0,07 -0,06 8,62
Pt 1 -1,24 -0,93 4,78 -0,50 -0,54 -0,56 -0,57 9,43
Pt 2 -1,23 -0,78 4,95 -1,26 -0,51 -1,16 -1,28 9,09
Pt 3 -1,36 -0,96 4,59 -0,28 -0,31 -0,14 -0,23 9,80
Pt 4 -1,25 -0,79 5,26 0,99 0,40 1,30 0,77 7,25
Pt 5 -1,95 -1,05 4,50 0,07 0,01 0,19 0,07 8,85
Pt 6 -1,12 -0,83 4,52 -0,42 -0,38 -0,41 -0,38 9,62
Pt 7 -1,66 -0,80 4,74 -0,82 -0,45 -1,04 -1,15 8,62

Tableau C.33 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K50.72_H)

νrz νθz
Pt 0 0,23 0,23
Pt 1 0,26 0,19
Pt 2 0,25 0,16
Pt 3 0,30 0,21
Pt 4 0,39 0,15
Pt 5 0,43 0,23
Pt 6 0,25 0,18
Pt 7 0,35 0,17

Tableau C.34 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai K50.72_H)

45
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 0,09 0,02 -0,02 9,09
Pt 1 -0,09 -0,32 -0,35 10,00
Pt 2 -0,05 -0,73 -0,77 10,00
Pt 3 -0,02 -0,09 -0,09 9,09
Pt 4 -0,05 0,82 0,55 10,00
Pt 5 0,09 -- 0,05 9,09
Pt 6 0,09 -- -0,18 10,00
Pt 7 -0,09 -0,77 -0,64 9,09

Tableau C.35 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K50.72_H)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt 0 376 225 191 78 0,22 214 58
Pt 1 377 221 186 75 0,24 209 53
Pt 2 382 209 173 67 0,29 202 55
Pt 3 396 212 179 69 0,30 218 51
Pt 4 382 207 171 66 0,29 190 69
Pt 5 396 219 189 74 0,28 222 56,5
Pt 6 396 216 186 72 0,29 221 52
Pt 7 395 215 183 71 0,29 211 55

Tableau C.36 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai K50.72_H)

b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


1500
Hostun K50.72_H Pt1 -0,95 0,023 5,2 10,05
Pt2 -0,95 0,005 17 10,56
P=σr=σθ=σz/2=50kPa; e0=0,72 Pt3 -0,95 0,030 7,0 10,10
Pt4 -0,95 0,004 50 8,94
1000 Point 7 (τ=40kPa) Point 2 (τ=40kPa) Pt5 -0,95 0,035 4 10,01
Pt6 -0,95 0,012 25 10,03
Pt7 -0,95 0,006 70 9,92

500 Point 6 (τ=20kPa)


Point 1 (τ=20kPa)
∆γ (10 )
-6

0
Point 5 (τ=0kPa)

-500 Point 3 (τ=0kPa)

-1000 Point 4 (τ=-40kPa)

-1500
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.51 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K50.72_H)

46
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.1.9 Essai K75.65_H

K75.65_H
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°)
0 0 75 150 19
1 -20 75 150 22
2 -40 75 150 29
3 -48 75 150 33
4 -20 75 150 22
5 0 75 150 19
6 16 75 150 21
7 36 75 150 28
8 0 75 150 19
9 -50 75 150 34

Tableau C.37 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K75.65_H)
60

Point 7
40
Contrainte de cisaillement (kPa)

20 Point 6

Point 5 Point 8
0
Point 0
Point 4
-20
Point 1

-40
Point 3 Point 2
Point 9
-60

-80
-2500 -2000 -1500 -1000 -500 0 500 1000
Distorsion (10-6)

Figure C.52 : Relation contrainte de cisaillement - distorsion (essai K75.65_H)

200

-200
Déformation volumique (10-6)

-400

-600

-800

-1000

-1200

-1400

-1600
-2500 -2000 -1500 -1000 -500 0 500 1000
Distorsion (10-6)

Figure C.53 : Evolution de la déformation volumique avec la distorsion (essai K75.65_H)

47
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 -1,17 -0,68 3,57 0,03 0,26 -0,17 -0,54 5,10
Pt 1 -1,04 -0,61 3,37 0,14 0,02 -0,04 -0,16 5,10
Pt 2 -1,16 -0,52 3,42 0,39 0,15 0,07 0,19 5,10
Pt 3 -1,34 -0,59 3,80 0,52 0,22 0,13 0,39 5,32
Pt 4 -1,14 -0,51 3,42 0,26 0,14 0,05 0,04 5,15
Pt 5 -0,83 -0,54 3,32 0,10 0,18 -0,05 -0,10 5,05
Pt 6 -0,76 -0,72 3,36 -- 0,10 -0,15 -0,29 5,05
Pt 7 -1,09 -0,84 3,82 -0,14 -0,16 -0,16 -0,53 5,00
Pt 8 -0,99 -0,62 3,36 0,04 -0,17 -0,07 -0,33 5,05
Pt 9 -1,16 -0,91 3,93 0,49 -0,40 0,18 0,42 5,26

Tableau C.38 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K75.65_H)

νrz νθz
Pt 0 0,33 0,19
Pt 1 0,31 0,18
Pt 2 0,34 0,15
Pt 3 0,35 0,16
Pt 4 0,33 0,15
Pt 5 0,25 0,16
Pt 6 0,23 0,22
Pt 7 0,29 0,22
Pt 8 0,29 0,18
Pt 9 0,29 0,23

Tableau C.39 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai K75.65_H)

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 0,10 -0,10 -0,25 5,00
Pt 1 -0,05 0,01 0,10 5,26
Pt 2 0,08 0,20 0,25 5,56
Pt 3 0,10 0,25 0,40 5,26
Pt 4 0,04 0,08 0,05 5,56
Pt 5 0,05 -0,05 -0,07 5,26
Pt 6 0,03 -0,15 -0,18 5,26
Pt 7 0,01 -0,20 -0,48 5,26
Pt 8 0,01 -0,20 0,05 5,26
Pt 9 0,10 -- -- 5,26

Tableau C.40 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K75.65_H)

48
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


Hostun
Pt2 -0,95 0,027 1,0 13,57
K75.65_H : σr=σz/2=75kPa; e0=0,65 Pt6 -0,95 0,075 0,3 16,74
150 Pt7 -0,95 0,030 0,7 14,30
Pt9 -0,95 0,031 1,0 14,27

Point 2 (τ=40kPa)
∆γ (10 )
-6

100
Point 7 (τ=36kPa)

Point 9 (τ=-50kPa)

50

Point 6 (τ=16kPa)

0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Temps (s)
Figure C.54 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K75.65_H)

C.2 Essais sur sable de Toyoura

C.2.1 Essai C77.88_T

C77.88_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 77 0
1 50 77 14
2 100 77 23
3 150 77 30
4 200 77 34

Tableau C.41 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C77.88_T)

49
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

300 0,2
Toyoura Toyoura
C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa
Pt 4 0,1
Déviateur de contrainte, q(kPa)

200
Pt 3 0,0

Distorsion, γ(%)
Pt 2
-0,1

100
Pt 1
-0,2

-0,3
0 Pt 0

-0,4
0 1 2 3 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.55 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.56 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C77.88 T) déformation axiale (essai C77.88 T)
0,8

Toyoura Toyoura 1
3,0
C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa
0,4

2,5
Déformation axiale 2, εz2(%)
Déformation volumique, εv(%)

0,0 εz2

2,0

-0,4

1,5

-0,8
1,0

-1,2
0,5
εz1
-1,6
0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.57 : Evolution de la déformation volumique Figure C.58 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C77.88_T) cumulées (essai C77.88_T)

0,1 300

Toyoura 1 Toyoura
1,20
C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa
200 Sollicitations cycliques
0,0 Points 0 à 4
γ2
Déformation axiale 2, εz2(10 )
-6
Distorsion , γ2(%)

100 εz2

-0,1

-0,2
-100

γ1
εz1

-0,3 -200
-0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 -200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.59 : Comparaison des distorsions Figure C.60 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C75.65_H) lors des sollicitations cycliques (essai C75.65_H)

50
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

300 Toyoura
C77.88_T : e0=0,88 ; P=σ0=77kPa

Sollicitations cycliques
200 Points 0 à 4 0,7

Distorsion , γ2(10 )
-6
100 γ2

-100

γ1
-200

-300 -200 -100 0 100 200 300 400


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.61 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C77.88_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 5,99 -0,10 -- -- 0,32 7,81
Pt1 -- -- 4,85 -0,08 -- -- 0,21 6,58
Pt2 -- -- 4,17 -0,03 -- -- 0,17 6,25
Pt3 -- -- 3,56 -0,06 -- -- 0,10 5,88
Pt4 -- -- 3,10 -0,58 -- -- -- --

Tableau C.42 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C77.88_T)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,28 -1,12 5,35 0,24 0,21
Pt1 -1,43 -1,10 4,78 0,30 0,23
Pt2 -1,52 -1,17 4,35 0,35 0,27
Pt3 -- -1,41 3,53 -- 0,40
Pt4 -- -- -- -- --

Tableau C.43 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C77.88_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 373 224 172 71 0,22 167 64
Pt1 398 238 195 80 0,22 206 76
Pt2 452 251 227 89 0,28 240 80
Pt3 480 264 253 99 0,28 281 85
Pt4 511 270 268 103 0,31 323 --
Tableau C.44 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C77.88_T)

51
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

2000
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Toyoura Pt1 -0,95 0,038 21,0 17,91
C77.88_T : P=77kPa; e0=0,88 Pt2 -0,95 0,019 29,5 24,64
Pt3 -0,95 0,010 43,0 28,81
Pt4 -0,95 0,005 43,0 21,00

1500
∆εz (10 ) Point 4 (q=200kPa)
-6

1000 Point 3 (q=150kPa)

Point 2 (q=100kPa)
500

Point 1 (q=50kPa)
0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000
Temps (s)

Figure C.62 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C77.88_T)

C.2.2 Essai C65.91_T

C65.91_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 65 0
1 65 65 19

Tableau C.45 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C77.88_T)

150

Toyoura Toyoura
C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa 0,2 C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100
Pt 1
Distorsion, γ(%)

chute de la pression de confinement 0,1

50

0,0

Pt 0
0

-0,1
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.63 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.64 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C65.91 T) déformation axiale (essai C65.91 T)

52
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,6 1,00
Toyoura Toyoura
0,5 1
C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa
0,4
0,75
Déformation volumique, εv(%)

0,3

Déformation axiale 2, εz2(%)


εz2

0,2
0,50
0,1

0,0
0,25
-0,1

-0,2 εz1

0,00
-0,3
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale 1, εz1(%)
Figure C.65 : Evolution de la déformation volumique Figure C.66 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C65.91_T) cumulées (essai C65.91_T)
0,3 300
Toyoura Toyoura
C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa 1,20
C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa
200 Sollicitations cycliques
0,2 γ1
Points 0 à 1
Déformation axiale 2, εz2(10 )
-6
Distorsion γ1, γ2(%)

100 εz2

0,1

0,0
γ2 -100

εz1

-0,1
-200
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00
-200 -100 0 100 200 300
Distorsion, γ1(%) -6
Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.67 : Comparaison des distorsions Figure C.68 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C65.91_T) lors des sollicitations cycliques (essai C65.91_T)

300 Toyoura
C65.91_T : e0=0,91 ; P=σ0=65kPa

Sollicitations cycliques 0,94


200 Points 0 à 1
Distorsion , γ2(10 )
-6

γ2
100

-100

γ1

-200
-200 -100 0 100 200 300 400
-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.69 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C65.91_T)

53
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,58 -1,52 6,33 -0,19 -0,03 -0,06 0,12 9,09
Pt1 -1,09 -1,05 4,55 -0,15 -0,05 -0,06 0,08 7,14

Tableau C.46 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C65.91_T)

νrz νθz
Pt 0 0,25 0,24
Pt 1 0,24 0,23

Tableau C.47 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C65.91_T)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,29 -1,29 6,45 0,20 0,20
Pt1 -- -- -- -- --

Tableau C.48 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C65.91_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 350 206 146 59 0,23 158 55
Pt1 424 232 192 74 0,29 220 70
Tableau C.49 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C65.91_T)
400
Toyoura
350 C65.91_T : P=65kPa; e0=0,91

Point 1 (q=65kPa)
300
∆εz (10 )
-6

250

200

150

100

50

b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


0 Pt1 -0,95 0,023 8,0 18,75
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
Temps (s)

Figure C.70 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C65.91_T)

54
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.3 Essai C80.90_T


80.90_T

C80.90_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 80 0
1 50 80 14
2 100 80 23
3 150 80 29
4 200 80 34

Tableau C.50 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C80.90_T)

300

Toyoura Toyoura
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa 0,2
250 C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa
Pt 4
Déviateur de contrainte, q(kPa)

200
Pt 3 0,0
Distorsion, γ(%)

150
Pt 2

-0,2
100
Pt 1

50
-0,4

0 Pt 0

-0,6
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.71 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.72 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C80.90 T) déformation axiale (essai C80.90 T)

3,5
Toyoura Toyoura
0,8 1
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa
3,0

2,5 εz2
Déformation volumique, εv(%)

0,4
Déformation axiale 2, εz2(%)

2,0

0,0 1,5

1,0

-0,4
0,5

εz1

0,0
-0,8
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.73 : Evolution de la déformation volumique Figure C.74 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C80.90_T) cumulées (essai C80.90_T)
55
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

500
0,2 Toyoura Toyoura
1 1,10
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa 400 C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa

0,1 Sollicitations cycliques


300 Points 0 à 4

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
0,0
γ2 200
εz2
Distorsion γ2(%)

-0,1 100

0
-0,2

-100
-0,3
γ1 -200
-0,4
εz1
-300

-0,5
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 -300 -200 -100 0 100 200 300 400 500
-6
Distorsion , γ1(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.75 : Comparaison des distorsions Figure C.76 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C80.90_T) lors des sollicitations cycliques (essai C80.90_T)

300

Toyoura
C80.90_T : e0=0,90 ; P=σ0=80kPa
0,9
200
Sollicitations cycliques
Points 0 à 4

100
Distorsion , γ2(10 )
-6

γ2

-100

-200
γ1

-300 -200 -100 0 100 200 300


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.77 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C80.90_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,29 -1,16 6,45 -0,05 -0,04 -0,18 0,05 8,33
Pt1 -1,28 -1,07 5,10 0,00 -0,10 -0,18 -0,01 7,14
Pt2 -1,07 -0,83 4,13 -0,08 0,05 -0,21 -0,09 6,41
Pt3 -0,91 -0,77 3,51 -0,08 0,06 -0,17 -0,05 5,81
Pt4 -0,72 -0,59 3,13 -0,11 0,07 -0,17 -0,06 5,32

Tableau C.51 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C80.90_T)

νrz νθz
Pt 0 0,20 0,18
Pt 1 0,25 0,21
Pt2 0,26 0,20
Pt3 0,26 0,22
Pt4 0,23 0,19

Tableau C.52 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C80.90_T)

56
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,49 -1,49 6,49 0,23 0,23
Pt1 -1,34 -1,34 5,15 0,26 0,26
Pt2 -1,63 -1,10 4,08 0,40 0,27
Pt3 -1,38 -1,02 3,28 0,42 0,31
Pt4 -1,43 -1,08 3,18 0,45 0,34
Tableau C.53 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C80.90_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 347 215 153 65 0,19 155 60
Pt1 390 229 181 73 0,24 196 70
Pt2 423 245 209 84 0,25 242 78
Pt3 458 256 233 92 0,27 285 86
Pt4 489 268 257 100 0,29 320 94
Tableau C.54 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C80.90_T)

3500
Toyoura
3000 C80.90_T : P=80kPa; e0=0,90
Point 4 (q=200kPa)

2500
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
∆εz (10 )
-6

Pt1 -0,95 0,032 11,0 16,51


Pt2 -0,95 0,016 45,1 21,87
2000 Pt3 -0,95 0,008 55,0 29,00
Pt4 -0,95 0,006 110,0 41,00

Point 3 (q=150kPa)
1500

1000

Point 2 (q=100kPa)
500
Point 1 (q=50kPa)

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.78 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C80.90_T)

57
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.4 Essai C55.89_T

C55.89_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 55 0
1 40 55 15
2 80 55 25
3 120 55 31
4 80 55 25
5 40 55 15
6 0 55 0
7 40 55 15
8 80 55 25
9 120 55 31
10 160 55 36
16 200 55 40

Tableau C.55 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C55.89_T)

Toyoura
250
C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa

Pt11
200
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Pt10
q(kPa)

125 Pt3 Pt9


150 Pt9
Pt3 100

Pt8
100 Pt2 75 Pt4

50
Pt7
Pt1 Pt5
50
25

0 Pt6 εz(%)
Pt0 0,50 0,55 0,60 0,65 0,70 0,75
0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5


Déformation axiale, εz(%)

Figure C.79 : Relation déviateur de contrainte – déformation axiale (essai C55.89_T)

58
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,08

Toyoura 0,6 Toyoura


0,06 C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa
0,4

0,04
0,2

Déformation volumique, εv (%)


0,02 0,0
Distorsion , γ (%)

-0,2
0,00
-0,4
-0,02
-0,6

-0,04 -0,8

-1,0
-0,06

-1,2
-0,08
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.80 : Evolution de la distorsion avec la Figure C.81 : Evolution de la déformation volumique
déformation axiale (essai C55.89 T) avec la déformation axiale (essai C55.89_T)
3,5 0,5

Toyoura Toyoura
0,4
3,0 C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa 1 C55.89_T : e0=0,89 ; P=σ0=55kPa γ1
0,3

2,5 εz2
0,2
Déformation axiale, εz2(%)

Distorsion, γ1, γ2(%)

2,0 0,1

0,0
1,5
-0,1

1,0 -0,2

-0,3
0,5
γ2
εz1 -0,4

0,0
-0,5
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5
Déformation axiale, εz1(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.82 : Comparaison des déformations axiales Figure C.83 : Comparaison des distorsions
cumulées (essai C55.89_T) cumulées (essai C55.89_T)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,10 -1,10 5,26 0,21 0,21
Pt1 -1,51 -1,51 5,41 0,28 0,28
Pt2 -1,45 -1,45 5,00 0,29 0,29
Pt3 -1,04 -1,04 3,45 0,30 0,30
Pt4 -1,42 -1,42 4,88 0,29 0,29
Pt5 -1,89 -1,89 5,56 0,34 0,34
Pt6 -1,44 -1,44 6,25 0,23 0,23
Pt7 -1,45 -1,45 5,00 0,29 0,29
Pt8 -- -- -- 0,34 0,34
Pt9 -2,10 -2,10 5,26 0,40 0,40
Pt10 -1,63 -1,63 4,08 0,40 0,40
Pt11 -- -4,03 9,17 -- 0,44

Tableau C.56 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C55.89_T)

59
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.5 Essai C72.63_T


72.63_T

C72.63_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 72 0
1 50 72 15
2 100 72 24
3 150 72 31
4 200 72 36
5 250 72 39
6 300 72 43

Tableau C.57 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C72.63_T)

500
0,2
Toyoura Toyoura
C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa
400

Pt 6 0,1
Déviateur de contrainte, q(kPa)

300 Pt 5
Pt 4
Distorsion, γ(%)

0,0
Pt 3
200

Pt 2

100
Pt 1 -0,1

0 Pt 0
-0,2
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.84 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.85 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C72.63 T) déformation axiale (essai C72.63 T)
0,2

Toyoura 0,5 Toyoura


1
C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa
0,1 C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa

0,4
εz2
0,0
Déformation axiale 2, εz2(%)
Déformation volumique, εv(%)

0,3
-0,1

-0,2 0,2

-0,3
0,1

-0,4 εz1
0,0

-0,5
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.86 : Evolution de la déformation volumique Figure C.87 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C72.63_T) cumulées (essai C72.63_T)

60
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

400

0,05 Toyoura Toyoura


1,17
C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa 300 C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa
1,87
Sollicitations cycliques
γ1 Points 0 à 6
0,00 200

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
Distorsion γ1, γ2(%)

εz2
100
-0,05

-0,10
-100

-0,15 γ2
-200
εz1

-0,20 -300
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 -200 -100 0 100 200 300 400
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.88 : Comparaison des distorsions Figure C.89 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C72.63_T) lors des sollicitations cycliques (essai C72.63_T)

300 Toyoura
C72.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=72kPa 1,40
200 Sollicitations cycliques
Points 0 à 6
Distorsion , γ2(10 )

100
-6

γ2

-100

-200

γ1
-300

-200 -100 0 100 200


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.90 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C72.63_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 3,62 1,63 -- -- 1,06 27,78
Pt1 -- -- 3,29 1,54 -- -- 1,26 25,64
Pt2 -- -- 2,75 1,38 -- -- 1,16 24,39
Pt3 -- -- 2,51 1,17 -- -- 1,00 23,81
Pt4 -- -- 2,19 1,21 -- -- 1,00 21,74
Pt5 -- -- 2,01 1,21 -- -- 1,01 22,73
Pt6 -- -- 1,92 1,14 -- -- 0,95 22,73

Tableau C.58 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C72.63_T)

61
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,85 -0,85 3,85 0,22 0,22
Pt1 -0,94 -0,81 3,37 0,28 0,24
Pt2 -0,90 -0,79 2,72 0,33 0,29
Pt3 -0,85 -0,75 2,49 0,34 0,30
Pt4 -0,74 -0,66 2,19 0,34 0,30
Pt5 -- -0,58 2,08 -- 0,28
Pt6 -- -0,55 1,98 -- 0,28

Tableau C.59 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C72.63_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 425 254 257 105 0,22 276 36
Pt1 455 267 287 116 0,24 304 39
Pt2 491 273 309 121 0,28 364 41
Pt3 514 279 327 127 0,29 398 42
Pt4 539 284 342 131 0,31 456 46
Pt5 566 293 368 140 0,32 497 44
Pt6 576 305 394 151 0,31 521 44
Tableau C.60 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C72.63_T)

700 Toyoura b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

C72.63_T : P=72kPa; e0=0,63 Pt3 -0,95 0,110 1,8 29,70


Pt4 -0,95 0,105 4,0 37,45
600 Pt5 -0,95 0,078 5,1 48,89
Pt6 -0,95 0,055 9,5 53,22
Pt7 -0,95 0,035 17,0 60,05

500 Point 7 (q=350kPa)


∆εz (10 )
-6

400
Point 6 (q=300kPa)
300

Point 5 (q=250kPa)
200

Point 4 (q=200kPa)
100

Point 3 (q=150kPa)
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.91 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C72.63_T)

62
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.6 Essai
sai C80.63_T

C80.63_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 80 0
1 50 80 15
2 100 80 23
3 150 80 29
4 200 80 34

Tableau C.61 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C80.63_T)

300

Toyoura Toyoura
250
C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa 0,2 C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa

Pt 4
Déviateur de contrainte, q(kPa)

200
Pt 3
0,1
Distorsion, γ(%)

150
Pt 2

100
Pt 1 0,0

50

0 Pt 0 -0,1

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.92 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.93 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C80.63 T) déformation axiale (essai C80.63 T)
0,2

Toyoura Toyoura
0,4 1
C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa

0,1 εz2
0,3
Déformation axiale 2, εz2(%)
Déformation volumique, εv(%)

0,2
0,0

0,1
-0,1

0,0 εz1

-0,2
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.94 : Evolution de la déformation volumique Figure C.95 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C80.63_T) cumulées (essai C80.63_T)

63
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,15 250

Toyoura Toyoura
200 C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
γ2 1,15
0,10 Sollicitations cycliques
150 Points 0 à 3

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
Distorsion γ1, γ2(%)

100
0,05 εz2

50

0,00 0
γ1

-50
-0,05
-100
εz1

-0,10 -150
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.96 : Comparaison des distorsions Figure C.97 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C80.63_T) lors des sollicitations cycliques (essai C80.63_T)

200

Toyoura
C80.63_T : e0=0,63 ; P=σ0=80kPa
0,60
Sollicitations cycliques
100 Points 0 à 3
Distorsion , γ2(10 )
-6

γ2

-100

γ1

-200
-300 -200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.98 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C80.63_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 3,77 -0,04 -- -- 0,06 4,50
Pt1 -- -- 3,28 -0,06 -- -- 0,01 4,03
Pt2 -- -- 2,83 -0,01 -- -- -0,03 3,73
Pt3 -- -- 2,54 -0,01 -- -- 0,05 3,52
Pt4 -- -- -- -- -- -- -- --

Tableau C.62 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C80.63_T)

64
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -- -0,68 3,70 -- 0,185
Pt1 -0,63 -0,63 3,13 0,20 0,20
Pt2 -- -0,64 2,78 -- 0,23
Pt3 -- -0,58 2,51 -- 0,23
Pt4 -- -- -- -- --

Tableau C.63 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C80.63_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 425 268 270 117 0,17 265 111
Pt1 455 282 320 129 0,19 305 124
Pt2 488 294 360 140 0,22 353 134
Pt3 512 302 398 149 0,23 394 142
Pt4 536 299 408 146 0,27 -- --
Tableau C.64 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C80.63_T)

250
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Toyoura
Pt1 -0,95 0,192 1,5 18,04
C80.63_T : P=80kPa; e0=0,63 Pt2 -0,95 0,140 16,0 25,45
Pt3 -0,95 0,095 6,5 33,12
200 Pt4 -0,95 0,083 7,5 42,96

Point 4 (q=200kPa)
∆εz (10 )
-6

150

Point 3 (q=150kPa)
100

Point 2 (q=100kPa)
50
Point 1 (q=50kPa)

0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.99 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C80.63_T)

65
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.7 Essaii C80.64_T

C80.64_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 80 0
1 50 80 14
2 100 80 23

Tableau C.65 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C80.64_T)

150 0,4

Toyoura Toyoura
C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa
0,3
Pt 2
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100

0,2
Distorsion, γ(%)

Pt 1

50 0,1

0,0

0 Pt 0

-0,1
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.101 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.102 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C80.64 T) déformation axiale (essai C80.64 T)

0,3 0,20

Toyoura Toyoura
1
C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa

0,2 0,15
εz2
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale 2, εz2(%)

0,10
0,1

0,05
0,0

εz1

0,00
-0,1
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,00 0,05 0,10 0,15 0,20
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.103 : Evolution de la déformation volumique Figure C.104 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C80.64_T) cumulées (essai C80.64_T)

66
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,4 200

Toyoura Toyoura
1,20
C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa
0,3 Sollicitations cycliques
Points 0 à 1
100

Déformation axiale 2, εz2(10 )


-6
Distorsion γ1, γ2(%)

0,2 εz2

γ2 0
0,1

0,0
-100
γ1
εz1

-0,1
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 -100 0 100 200
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.105 : Comparaison des distorsions Figure C.106 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C80.64_T) lors des sollicitations cycliques (essai C80.64_T)

150

Toyoura
0,60
C80.64_T : e0=0,64 ; P=σ0=80kPa
100
Sollicitations cycliques
Points 0 à 1
50
Distorsion , γ2(10 )
-6

γ2

-50

-100
γ1

-150
-200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.107 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C80.64_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 3,57 -0,19 -- -- 0,12 4,10
Pt1 -- -- 3,13 -0,15 -- -- 0,08 3,79
Pt2 -- -- -- -- -- -- -- --

Tableau C.66 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C80.64_T)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,70 -0,67 3,34 0,21 0,20
Pt1 -0,75 -0,72 3,28 0,23 0,22
Pt2 -- -- -- -- --

Tableau C.67 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C80.64_T)

67
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 447 280 298 127 0,18 280 122
Pt1 465 293 325 139 0,17 320 132
Pt2 -- -- -- -- -- -- --
Tableau C.68 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C80.64_T)

150
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Toyoura
Pt1 -0,95 0,145 1,5 28,50
C80.64_T : P=80kPa; e0=0,64 Pt2 -0,95 0,102 5,0 27,82
125

Point 2 (q=100kPa)
100
∆εz (10 )
-6

75

50
Point 1 (q=50kPa)

25

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.108 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C80.64_T)

C.2.8 Essai C75.65_T

C75.65_T
Points q (kPa) P (kPa) φ(°)
0 0 75 0
1 50 75 14
2 100 75 24
3 150 75 30
4 200 75 35
5 250 75 39
6 300 75 42
7 350 75 44
8 400 75 47

Tableau C.69 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement, φ


: angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai C75.65_T)

68
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,3

500 Toyoura Toyoura


C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa 0,2

400 Pt 8
Déviateur de contrainte, q(kPa)

0,1
Pt 7

Distorsion, γ(%)
300 Pt 6
0,0
Pt 5
200 Pt 4 -0,1
Pt 3
100 C Pt 2 -0,2

Pt 1

0 Pt 0 C : consolidation isotrope -0,3

0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 0,0 0,5 1,0 1,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.109 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.110 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C75.65 T) déformation axiale (essai C75.65 T)

0,4 1,75

Toyoura Toyoura 1
C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa 1,50 C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa

0,0 1,25 εz2


Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale 2, εz2(%)

C 1,00

-0,4 0,75

0,50

0,25
-0,8
εz1
C : consolidation isotrope
0,00
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale 1, εz1(%)

Figure C.111 : Evolution de la déformation volumique Figure C.112 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C75.65_T) cumulées (essai C75.65_T)
0,2 300

Toyoura Toyoura 1,15


C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
200
0,1
Sollicitations cycliques
Points 0 à 8
Déformation axiale 2, εz2(10 )
-6

100
0,0
Distorsion γ1, γ2(%)

εz2
γ2

0
-0,1

-100

-0,2

-200
γ1
εz1
-0,3

-300
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 -300 -200 -100 0 100 200 300
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale 1, εz1(10 )

Figure C.113 : Comparaison des distorsions Figure C.114 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C75.65_T) lors des sollicitations cycliques (essai C75.65_T)

69
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

300

Toyoura
C75.65_T : e0=0,65 ; P=σ0=75kPa
200
Sollicitations cycliques 0,75
Points 0 à 8

100

Distorsion , γ2(10 )
-6
γ2

-100

-200
γ1

-300 -200 -100 0 100 200 300


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.115 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C75.65_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -0,89 -0,54 3,85 -0,04 -0,24 -0,13 0,05 4,31
Pt1 -0,78 -0,49 3,27 0,00 -0,19 -0,13 0,03 3,88
Pt2 -0,71 -0,42 2,82 -0,03 -0,30 -0,15 0,03 3,55
Pt3 -0,58 -0,38 2,53 -0,02 -0,28 -0,13 -0,02 3,36
Pt4 -0,56 -0,33 2,34 -0,01 -0,37 -0,14 0,00 3,16
Pt5 -0,54 -0,30 2,17 -0,01 -0,42 -0,12 0,04 3,09
Pt6 -0,50 -0,27 2,08 0,01 -0,43 -0,11 0,02 3,05
Pt7 -0,51 -0,25 1,95 0,01 -0,45 -0,10 0,00 3,33
Pt8 -0,67 -0,33 1,85 0,00 -0,30 -0,12 0,01 3,23

Tableau C.70 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C75.65_T)

νrz νθz
Pt 0 0,23 0,14
Pt 1 0,24 0,15
Pt2 0,25 0,15
Pt3 0,23 0,15
Pt4 0,24 0,14
Pt5 0,25 0,14
Pt6 0,24 0,13
Pt7 0,26 0,13
Pt8 0,36 0,18

Tableau C.71 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C75.65_T)

70
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -0,84 -0,72 4,22 0,20 0,17
Pt1 -0,76 -0,70 3,18 0,24 0,22
Pt2 -0,86 -0,62 2,96 0,29 0,21
Pt3 -0,62 -0,62 2,58 0,24 0,24
Pt4 -0,59 -0,59 2,36 0,25 0,25
Pt5 -0,76 -0,56 2,17 0,35 0,26
Pt6 -0,85 -0,60 2,13 0,40 0,28
Pt7 -- -0,62 1,95 -- 0,32
Pt8 -- -0,71 1,87 -- 0,38
Tableau C.72 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C75.65_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 426 272 275 119 0,15 260 116
Pt1 465 287 315 132 0,19 306 129
Pt2 497 300 351 145 0,21 355 141
Pt3 518 309 374 153 0,22 395 149
Pt4 536 318 399 163 0,23 428 158
Pt5 555 319 410 163 0,25 461 162
Pt6 571 322 423 167 0,27 480 164
Pt7 587 317 417 161 0,30 514 150
Pt8 608 323 437 168 0,30 540 155
Tableau C.73 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C75.65_T)

2500
Toyoura Point 8 (q=400kPa)
C75.65_T : P=75kPa; e0=0,65

2000
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt3 -0,95 0,078 4,2 30,50


∆εz (10 )

Pt4 -0,95 0,058 7,6 39,51


-6

Pt5 -0,95 0,050 9,1 46,78


1500 Pt6 -0,95 0,033 12,5 52,53
Pt7 -0,95 0,020 29,2 56,00
Pt8 -0,95 0,011 75,0 59,62

1000
Point 7 (q=350kPa)

Point 6 (q=300kPa)

500
Point 5 (q=250kPa)
Point 4 (q=200kPa)

Point 3
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)
Figure C.116 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C75.65_T)

71
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.9 Essai K77.88_T


.88_T

K77.88_T
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°)
0 0 77 154 19
1 20 77 154 22
2 40 77 154 29
3 0 77 154 19
4 -40 77 154 29
5 0 77 154 19
6 20 77 154 22
7 40 77 154 29

Tableau C.74 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K77.88_T)

Toyoura 1,2 Toyoura


K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5

Pt 7 Pt 2
40
0,9
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Déformation axiale, εz(%)

Pt 6 Pt 1

0,6
Pt 5 Pt 0
0
Pt 3

0,3

-40
Pt 4
0,0

-0,4 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 -0,4 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure C.117 : Relation contrainte de cisaillement - Figure C.118 : Evolution de la déformation axiale
distorsion (essai K77.88 T) avec la distorsion (essai K77.88_T)

1,6 1,25
Toyoura
Toyoura
K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 1
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
1,00
1,2
εz2
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)

0,75

0,8

0,50

0,4

0,25

0,0 εz1
0,00

-0,4 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25
Distorsion, γ(%) Déformation axiale, εz1(%)
Figure C.119 : Evolution de la déformation Figure C.120 : Comparaison des déformations axiales
volumique avec la distorsion (essai K77.88_T) cumulées (essai K77.88_T)

72
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

1,25
Toyoura 250 Toyoura
1,00 K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 1,12
1 200
Sollicitations cycliques
0,75 150 Points 0 à 6
γ2

Déformation axiale, εz2(10 )


-6
100
0,50
Distorsion, γ2(%)

εz2
50

0,25
0

0,00 -50

-100
-0,25
γ1 -150
εz1
-0,50 -200

-0,50 -0,25 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 -200 -100 0 100 200
Distorsion, γ1(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.121 : Comparaison des distorsions cumulées Figure C.122 : Comparaison des déformations axiales au
(essai K77.88_T) cours des sollicitations cycliques (essai K77.88_T)

500
Toyoura
400 K77.88_T : e0=0,88 ; P=77kPa ; K0=P/σz=0,5 1,06

300 Sollicitations cycliques


Points 0 à 6
200
Distorsion, γ2(10 )
-6

100 γ2

-100

-200

-300
γ1
-400

-400 -300 -200 -100 0 100 200 300 400 500


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.123 : Comparaison des distorsions au cours des


sollicitations cycliques (essai K77.88_T)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 -- -- 5,08 0,10 -- -- 0,33 6,67
Pt 1 -- -- 4,48 -0,35 -- -- -0,34 6,41
Pt 2 -- -- 4,46 -0,89 -- -- -0,87 6,49
Pt 3 -- -- 4,52 -0,51 -- -- -0,29 6,67
Pt 4 -- -- 4,67 0,84 -- -- 2,02 6,76
Pt 5 -- -- 4,42 -0,09 -- -- 0,58 6,94
Pt 6 -- -- 4,17 -0,45 -- -- -0,29 6,76
Pt 7 -- -- -- -- -- -- -- --

Tableau C.75 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K77.88_T)

73
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 0,14 0,14 -0,07 7,14
Pt 1 0,29 0,01 -0,22 6,67
Pt 2 -0,03 -0,54 -0,36 6,67
Pt 3 0,01 -0,11 -0,07 6,67
Pt 4 0,11 0,86 0,71 7,14
Pt 5 0,25 0,21 0,14 7,14
Pt 6 0,21 0,07 -0,36 7,14
Pt 7 -- -- -- --

Tableau C.76 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K77.88_T)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt 0 397 233 223 77 0,24 197 75
Pt 1 409 238 236 80 0,24 223 78
Pt 2 417 239 245 81 0,26 224 77
Pt 3 401 241 227 82 0,22 221 75
Pt 4 414 236 242 78 0,26 214 74
Pt 5 433 239 264 80 0,28 226 72
Pt 6 437 240 269 81 0,28 240 74
Pt 7 436 237 267 79 0,29 -- --

Tableau C.77 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai K77.88_T)

2000
b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Toyoura K77.88_T
Pt1 -0,95 0,012 20 14,20
P=σr=σθ=σz/2=80kPa; e0=0,88 Pt2 -0,95 0,005 70 16,30
1500 Point 2 (τ=40kPa) Pt3 -0,95 0,022 4,0 12,75
Pt4 -0,95 0,004 38 13,90
Pt5 -0,95 0,027 3,0 12,41
Pt6 -0,95 0,014 6,0 12,43
Pt7 -0,95 0,005 40 9,12
1000 Point 7 (τ=40kPa)
∆γ (10 )

Point 1 (τ=20kPa)
-6

500
Point 6 (τ=20kPa)
0
Point 5 (τ=0kPa)

-500 Point 3 (τ=0kPa)

-1000
Point 4 (τ=-40kPa)

-1500
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.124 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K77.88_T)

74
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.2.10 Essai K80.69_T

K80.69_T
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°)
0 0 80 160 19
1 20 80 160 22
2 40 80 160 28
3 60 80 160 37
4 0 80 160 19
5 -60 80 160 37
6 0 80 160 19
7 20 80 160 22
8 40 80 160 28
9 60 80 160 37
10 80 80 160 48

Tableau C.78 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K80.69_T)

120 0,30
Toyoura Toyoura
K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
0,25
Pt 10
80
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Pt 9 Pt 3
Déformation axiale, εz(%)

0,20

40 Pt 8 Pt 2
0,15
Pt 7 Pt 1

0 Pt 6 Pt 0 Pt 4 0,10

0,05
-40

Pt 5 0,00

-80
-0,4 0,0 0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure C.125 : Relation contrainte de Figure C.126 : Evolution de la déformation axiale


cisaillement - distorsion (essai K80.69 T) avec la distorsion (essai K80.69_T)

75
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,2 0,4
Toyoura Toyoura
K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5

0,3
0,0
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale εz1, εz2(%)


0,2 εz2
-0,2

0,1

-0,4

εz1
0,0

-0,6
-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure C.127 : Evolution de la déformation volumique Figure C.128 : Comparaison des déformations axiales
avec la distorsion (essai K80.69_T) cumulées (essai K80.69_T)

2,5 150
Toyoura Toyoura
1
K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 1,41
2,0 100
Sollicitations cycliques
Points 0 à 10
1,5
Déformation axiale, εz2(10 )

50
-6

γ2
Distorsion, γ2(%)

εz2

1,0 0

0,5 -50

0,0 -100
γ1
εz1

-0,5 -150
-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 -100 -50 0 50 100
Distorsion, γ1(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.129 : Comparaison des distorsions cumulées Figure C.130 : Comparaison des déformations axiales au
(essai K80.69_T) cours des sollicitations cycliques (essai K80.69_T)
300
Toyoura
K80.69_T : e0=0,69 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 1

200
Sollicitations cycliques
Points 0 à 10

100
Distorsion, γ2(10 )
-6

γ2

-100

-200 γ1

-300 -200 -100 0 100 200 300


-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.131 : Comparaison des distorsions au cours des


sollicitations cycliques (essai K80.69_T)

76
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 -0,96 -0,46 3,09 0,01 3,25 0,17 0,13 4,17
Pt 1 -0,95 -0,46 3,07 -0,01 0,33 -0,21 -0,08 4,17
Pt 2 -0,85 -0,46 3,04 -0,21 0,23 -0,42 -0,35 4,03
Pt 3 -0,88 -0,41 3,37 -0,81 0,19 -0,76 -1,27 7,04
Pt 4 -0,83 -0,42 3,40 -0,15 0,29 -0,25 -0,44 7,14
Pt 5 -1,04 -0,38 3,53 1,06 0,83 0,60 0,85 7,35
Pt 6 -0,95 -0,42 3,16 0,22 0,56 0,02 0,38 4,95
Pt 7 -0,93 -0,45 3,10 -0,06 0,40 -0,14 0,07 4,85
Pt 8 -0,84 -0,45 3,15 -0,25 0,31 -0,37 -0,33 5,05
Pt 9 -0,94 -0,40 3,37 -0,67 0,24 -0,67 -0,98 5,49
Pt 10 -1,03 -0,26 3,95 -1,57 0,13 -1,31 -1,87 6,25

Tableau C.79 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K80.69_T)

νrz νθz
Pt 0 0,31 0,15
Pt 1 0,31 0,15
Pt 2 0,28 0,15
Pt 3 0,26 0,12
Pt 4 0,24 0,12
Pt 5 0,30 0,11
Pt 6 0,30 0,13
Pt 7 0,30 0,15
Pt 8 0,27 0,14
Pt 9 0,28 0,12
Pt 10 0,26 0,07

Tableau C.80 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai K80.69_T)

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt 0 0,09 -0,14 -0,05 4,55
Pt 1 0,05 -0,18 -0,09 4,55
Pt 2 0,11 -0,41 -0,34 4,35
Pt 3 0,09 -0,82 -0,96 5,56
Pt 4 -0,05 -0,23 -0,46 5,56
Pt 5 -0,04 0,59 0,59 5,56
Pt 6 -0,09 0,09 0,18 5,00
Pt 7 0,16 -0,18 -0,11 5,00
Pt 8 0,18 -0,36 -0,27 4,76
Pt 9 0,23 -0,82 -0,82 5,56
Pt 10 -- -- -- --

Tableau C.81 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K80.69_T)

77
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt 0 463 278 295 121 0,22 324 120
Pt 1 470 291 315 132 0,19 326 120
Pt 2 481 297 330 138 0,19 329 124
Pt 3 458 240 237 90 0,31 297 71
Pt 4 451 240 235 90 0,30 294 70
Pt 5 456 234 227 86 0,32 283 68
Pt 6 474 262 275 107 0,28 316 101
Pt 7 491 267 288 112 0,29 323 103
Pt 8 479 259 273 106 0,29 317 99
Pt 9 468 251 257 99 0,30 297 91
Pt 10 456 234 227 86 0,32 253 80

Tableau C.82 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai K80.69_T)

1000
Toyoura K80.69_T
P=σr=σθ=σz/2=80kPa; e0=0,69 b Kf (GPa) γ& 0 (10-6/s) η0 (kPa)
Pt 10 (τ=80kPa)
Pt1 -0,95 0,080 6,0 18,00
Pt2 -0,95 0,024 10 12,75
Pt3 -0,95 0,014 25 15,90
Pt5 -0,95 0,012 15 13,10
Pt7 -0,95 0,030 1,2 18,29
500 Pt 3 (τ=60kPa) Pt8 -0,95 0,030 2,0 14,80
Pt9 -0,95 0,015 13 13,20
Pt10 -0,95 0,007 35 16,14
∆γ (10 )
-6

Pt 9 (τ=60kPa)
Pts 7&8 (τ=20&40kPa)
Pt 2 (τ=40kPa)

0 Pt 1 (τ=20kPa)

Pt 5 (τ=-60kPa)

-500
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.132 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K80.69_T)

78
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

K80.90_T
Points τ (kPa) P (kPa) σz(kPa) φ(°) C.2.11 Essai
K80.90_T -1 0 80 80 0
0 0 80 160 19
1 20 80 160 22
2 40 80 160 28
3 0 80 160 19
4 -40 80 160 28
5 0 80 160 19
6 20 80 160 22
7 40 80 160 28
8 60 80 160 37

Tableau C.83 : Etapes de chargement suivies (τ :contrainte de cisaillement, P : pression de


confinement,σz : contrainte axiale, φ : angle de frottement de Mohr-Coulomb) (essai K80.90_T)

1,5
80 Toyoura Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
Pt 8
K0=P/σz=0,5
1,2
Pt 7
Pt 2
Contrainte de cisaillement, τ(kPa)

Déformation axiale, εz(%)

40
Pt 6 0,9
Pt 1

Pt 5
0,6
0 Pt -1&0

Pt 3
0,3

-40

Pt 4 0,0

-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Distorsion, γ(%) Distorsion, γ(%)

Figure C.133 : Relation contrainte de Figure C.134 : Evolution de la déformation axiale


cisaillement - distorsion (essai K80.90 T) avec la distorsion (essai K80.90_T)

79
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,8

Toyoura 1,8 Toyoura


0,7 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
K0=P/σz=0,5
0,6 1,5 εz2
Déformation volumique, εv(%)

0,5

Déformation axiale, εz2(%)


1,2

0,4
0,9
0,3 1

0,2 0,6

0,1
0,3

εz1
0,0
0,0
-0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00
Distorsion, γ(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.135 : Evolution de la déformation volumique Figure C.136 : Comparaison des déformations axiales
avec la distorsion (essai K80.90_T) cumulées (essai K80.90_T)

250
3,0
Toyoura Toyoura
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5 200 K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
2,5
1 Sollicitations cycliques
1,7
150 Points -1 à 8
2,0
Déformation axiale, εz2(10 )

100
-6

1,5
Distorsion, γ2(%)

γ2 εz2
50
1,0
0

0,5
-50

0,0
-100

γ1
-0,5 -150 εz1

-1,0 -200
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 -100 -50 0 50 100
-6
Distorsion, γ1(%) Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.137 : Comparaison des distorsions cumulées Figure C.138 : Comparaison des déformations axiales au
(essai K80.90_T) cours des sollicitations cycliques (essai K80.90_T)

Toyoura
400
K80.90_T : e0=0,90 ; P=80kPa ; K0=P/σz=0,5
0,98
Sollicitations cycliques
200 Points -1 à 8
Distorsion, γ2(10 )
-6

γ2
0

-200

-400

γ1

-600
-600 -400 -200 0 200 400
-6
Distorsion, γ1(10 )

Figure C.139 : Comparaison des distorsions au cours des


sollicitations cycliques (essai K80.90_T)

80
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt –1 -1,51 -1,43 6,10 -0,11 -0,02 -0,02 0,00 7,58
Pt 0 -1,25 -0,94 4,15 -0,14 0,03 -0,17 0,83 6,49
Pt 1 -1,35 -0,78 4,10 -0,57 0,08 -0,40 -0,60 6,33
Pt 2 -1,25 -0,69 4,20 -1,13 -0,13 -0,88 -1,32 6,49
Pt 3 -1,23 -0,73 4,24 -0,48 0,01 -0,35 -0,34 6,76
Pt 4 -1,26 -0,70 4,44 1,03 0,48 0,60 1,12 7,25
Pt 5 -1,22 -0,73 4,18 0,05 0,16 0,00 0,21 6,67
Pt 6 -1,27 -0,75 4,18 -0,45 -0,01 -0,37 -0,50 6,94
Pt 7 -1,16 -0,68 4,35 -0,928 -0,20 -0,77 -1,16 7,25
Pt 8 -1,33 -0,45 4,78 -1,840 -0,24 -1,37 -2,18 7,69

Tableau C.84 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai K80.90_T)

νrz νθz
Pt –1 0,25 0,24
Pt 0 0,30 0,23
Pt 1 0,33 0,19
Pt 2 0,30 0,16
Pt 3 0,29 0,17
Pt 4 0,28 0,16
Pt 5 0,29 0,18
Pt 6 0,30 0,18
Pt 7 0,27 0,16
Pt 8 0,28 0,09

Tableau C.85 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai K80.90_T)

Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt –1 -- -- -- --
Pt 0 0,02 -0,08 0,23 7,69
Pt 1 -0,02 -0,62 -0,62 7,14
Pt 2 0,05 -0,85 -0,85 7,14
Pt 3 0,05 0,08 -0,23 7,14
Pt 4 0,05 0,38 0,92 7,69
Pt 5 -0,03 0,08 0,23 7,69
Pt 6 -0,03 -0,46 -0,43 7,69
Pt 7 0,02 -0,92 -0,77 8,33
Pt 8 -- -- -- --

Tableau C.86 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) (essai K80.90_T)

81
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt –1 363 228 170 72 0,18 164 66
Pt 0 487 242 219 82 0,34 241 77
Pt 1 492 244 222 83 0,34 244 79
Pt 2 507 244 224 83 0,35 238 77
Pt 3 482 241 216 81 0,33 236 74
Pt 4 464 232 200 75 0,33 225 69
Pt 5 481 242 218 82 0,33 239 75
Pt 6 481 242 218 82 0,33 239 72
Pt 7 473 236 208 78 0,33 230 69
Pt 8 439 232 196 75 0,31 209 65

Tableau C.87 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai K80.90_T)

3000 Toyoura K80.69_T γ& 0 (10-6/s)


b Kf (GPa) η0 (kPa)
P=σr=σθ=σz/2=80kPa; e0=0,69
Pt1 -0,95 0,024 13,0 16,60
Pt 8 (τ=60kPa) Pt2 -0,95 0,007 45 16,05
Pt3 -0,95 0,022 3,2 13,50
Pt4 -0,95 0,005 188 14,09
2000 Pt5 -0,95 0,031 7,0 15,10
Pt6 -0,95 0,018 18,0 16,10
Pt7 -0,95 0,008 45 15,50
Pt8 -0,95 0,002 83 14,35
∆γ (10 )
-6

Pt 7 (τ=40kPa)
1000 Pt 2 (τ=40kPa)

Pt 3 (τ=60kPa) Pt 6 (τ=20kPa)

0 Pt 1 (τ=20kPa)

Pt 3 (τ=0kPa)

-1000
Pt 4 (τ=-40kPa)

0 2000 4000 6000 8000


Temps (s)

Figure C.140 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai K80.90_T)

82
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.3 Essais sur mélanges M15&M30

C.3.1 Essai C60.99_M15

C60.99_M15
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 60
1 50 60
Tableau C.88 : Etapes de chargement suivies (q :
déviateur axial, P : pression de confinement) (essai C60.99_M15)

0,30
150
M15 C60.99_M15 M15 C60.99_M15
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9% 0,25 P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%
125

0,20
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100
Distorsion, γ(%)

0,15
75 Point 1

0,10
50

0,05
25

0,00
0 Point 0

-0,05
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.141 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.142 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C60.99 M15) déformation axiale (essai C60.99 M15)

2,0
1,4
M15 C60.99_M15
M15C60.99_M15
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%
1,2 P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%
1,5
εz2 1
1,0
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)

0,8
1,0

0,6

0,4 0,5

0,2
εz1

0,0
0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.143 : Evolution de la déformation volumique Figure C.144 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C60.99_M15) cumulées (essai C60.99_M15)

83
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,20
300
M15 C60.99_M15 M15 C60.99_M15
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9% 250
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%
0,15 1,45
Sollicitations cycliques
200
Points 0 à 1
0,10 γ2

Déformation axiale, εz2(10 )


150

-6
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2
100
0,05
50

0
0,00
-50
γ1
-100
-0,05

-150 εz1

-0,10 -200
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
Déformation axiale, εz(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.145 : Comparaison des distorstions Figure C.146 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C60.99_M15) lors des sollicitations cycliques (essai C60.99_M15)

150
M15 C60.99_M15
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%

100 Sollicitations cycliques


0,93
Points 0 à 1

50
Distorsion, γ2 (10 )

γ2
-6

-50

-100
γ1

-150 -100 -50 0 50 100 150


-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.147 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C60.99_M15)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,90 -1,40 8,26 -0,14 -0,86 -0,14 0,31 8,93
Pt1 -1,47 -0,89 5,26 -0,01 -0,91 -0,57 -0,06 7,59

Tableau C.89 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C60.99_M15)

νrz νθz
Pt 0 0,23 0,17
Pt 1 0,28 0,17

Tableau C.90 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C60.99_M15)

84
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,57 -1,49 8,26 0,19 0,18
Pt1 -1,53 -1,26 5,46 0,28 0,23

Tableau C.91 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C60.99_M15)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 349 209 149 61 0,22 121 56
Pt1 442 230 194 74 0,31 190 66
Tableau C.92 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C60.99_M15)

4000

M15 C60.99_M15
3500
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=11,9%

3000 Point 1 (q=50kPa)


∆εz (10 )
-6

2500

2000

1500

1000
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

500 Pt1 -0,95 0,0065 105 24,33

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.148 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C60.99_M15)

C.3.2 Essai C62.98_M15

C62.98_M15
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 62
1 35 62
2 70 62

Tableau C.93 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C62.98_M15)

85
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,20
150
M15 C62.98_M15 M15 C62.98_M15
P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
125 0,15
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100 0,10
Point 2

Distorsion, γ(%)
75
0,05

50 Point 1

0,00
25

-0,05
0 Point 0

-0,10
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.149 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.150 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C62.98 M15) déformation axiale (essai C62.98 M15)
2,0
1,4
M15 C62.98_M15 M15 C62.98_M15
P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
1,2
1,5
εz2 1
1,0
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)

0,8
1,0

0,6

0,4 0,5

0,2
εz1

0,0
0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.151 : Evolution de la déformation volumique Figure C.152 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C62.98_M15) cumulées (essai C62.98_M15)
0,20
300
M15 C62.98_M15 M15 C62.98_M15
P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% 250 P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
0,15 1,40
Sollicitations cycliques
200 Points 0 à 2
Déformation axiale, εz2(10 )

0,10 150
-6
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2
100
0,05
γ1 50

0
0,00
-50

γ2 -100
-0,05

-150 εz1

-0,10 -200
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
Déformation axiale, εz(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.153 : Comparaison des distorstions Figure C.154 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C62.98_M15) lors des sollicitations cycliques (essai C62.98_M15)

86
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

150
M15 C62.98_M15
P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%

100 Sollicitations cycliques


Points 0 à 2 0,82

50

Distorsion, γ2 (10 )
γ2

-6
0

-50

-100
γ1

-150 -100 -50 0 50 100 150


-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.155 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C62.98_M15)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,41 -1,33 7,41 -0,07 0,04 -0,07 0,43 10,20
Pt1 -0,82 -0,99 5,49 -0,08 -0,03 -0,10 0,14 8,77
Pt2 -0,64 -1,01 4,59 -0,08 -0,06 -0,07 0,17 7,46

Tableau C.94 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C62.98_M15)

νrz νθz
Pt0 0,19 0,18
Pt1 0,15 0,18
Pt2 0,14 0,22

Tableau C.95 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C62.98_M15)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,34 -1,34 7,45 0,18 0,18
Pt1 -1,16 -1,16 5,52 0,21 0,21
Pt2 -1,29 -1,29 4,76 0,27 0,27

Tableau C.96 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C62.98_M15)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 352 195 136 53 0,28 135 49
Pt1 405 211 163 62 0,31 182 57
Pt2 438 228 190 72 0,31 218 67
Tableau C.97 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C62.98_M15)

87
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

M15 C62.98_M15
P=62kPa; e0=0,98 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
6000

4500
∆εz (10 )

Point 3 (q=105kPa)
-6

Point 2 (q=70kPa)

3000

Point 1 (q=35kPa)

1500
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0080 44,0 18,70


Pt2 -0,95 0,0064 90 25,56
Pt3 -0,95 0,0050 180 34,12
0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.156 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C62.98_M15)

C.3.3 Essai C65.99_M15

C65.99_M15
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 65
1 40 65
2 80 65

Tableau C.98 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C65.99_M15)

160 0,4

M15 C65.99_M15 M15 C65.99_M15


P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%

120 0,3
Déviateur de contrainte, q(kPa)

Point 2
0,2
Distorsion, γ(%)

80

Point 1 0,1
40

0,0

0 Point 0

-0,1
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.157 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.158 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C65.99 M15) déformation axiale (essai C65.99 M15)

88
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

2,5
1,4
M15 C65.99_M15 M15 C65.99_M15
P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
1,2
2,0

εz2 1
1,0
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)


1,5
0,8

0,6 1,0

0,4
0,5
0,2
εz1

0,0 0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.159 : Evolution de la déformation volumique Figure C.160 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C65.99_M15) cumulées (essai C65.99_M15)
0,30
300
M15 C65.99_M15 M15 C65.99_M15
0,25 P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% 250 P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
1,45
Sollicitations cycliques
γ1 200 Points 0 à 2
0,20
Déformation axiale, εz2(10 )

150
-6

0,15
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2
100

0,10 50

0,05 0

-50
0,00 γ2
-100

-0,05 εz1
-150

-0,10 -200
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.161 : Comparaison des distorstions Figure C.162 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C65.99_M15) lors des sollicitations cycliques (essai C65.99_M15)

M15 C65.99_M15
P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
200
Sollicitations cycliques
0,83
Points 0 à 2

100
Distorsion, γ2 (10 )

γ2
-6

-100

γ1

-200
-200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.163 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C65.99_M15)

89
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,71 -1,62 8,55 -0,06 0,10 -0,18 0,28 10,64
Pt1 -1,53 -1,28 6,10 -0,08 0,08 -0,17 0,10 8,76
Pt2 -1,18 -1,13 4,72 0,01 -0,03 -0,15 0,02 7,70

Tableau C.99 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C65.99_M15)

νrz νθz
Pt0 0,20 0,19
Pt1 0,25 0,21
Pt2 0,25 0,24

Tableau C.100 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C65.99_M15)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,54 -1,54 8,57 0,18 0,18
Pt1 -1,38 -1,44 6,55 0,21 0,22
Pt2 -1,42 -1,17 5,08 0,28 0,23

Tableau C.101 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C65.99_M15)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 334 192 128 51 0,25 117 47
Pt1 395 208 157 60 0,31 164 57
Pt2 452 224 187 70 0,34 212 65
Tableau C.102 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C65.99_M15)

M15 C65.99_M15
6000 P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%

Point 2 (q=80kPa)
4500
∆εz (10 )
-6

3000
Point 1 (q=40kPa)

1500
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0080 70 22,01


Pt2 -0,95 0,0050 99 32,39

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)
Figure C.164 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C65.99_M15)

90
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.3.4 Essai C70.99_M15

C70.99_M15
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 70
1 50 70
2 100 70

Tableau C.103 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C70.99_M15)

150
M15 C70.99_M15
M15 C70.99_M15 0,06
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%

Point 2 0,04
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100
0,02
Distorsion, γ(%)

0,00
Point 1

50 -0,02

-0,04

-0,06
0 Point 0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5


0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale, εz(%)

Figure C.165 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.166 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C70.99 M15) déformation axiale (essai C70.99 M15)

3,0
1,5 M15 C70.99_M15
M15 C70.99_M15
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
2,5
1
1,2
εz2
Déformation volumique, εv(%)

2,0
Déformation axiale, εz2(%)

0,9
1,5

0,6
1,0

0,3 0,5

εz1
0,0
0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz1(%)
Déformation axiale, εz(%)

Figure C.167 : Evolution de la déformation volumique Figure C.168 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C70.99_M15) cumulées (essai C70.99_M15)

91
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,20
300
M15 C70.99_M15
M15 C70.99_M15
0,15 P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0% 250 1,10
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%

γ1 200 Sollicitations cycliques


0,10 Points 0 à 2

Déformation axiale, εz2(10 )


150

-6
Distorsion γ1 , γ2 (%)

0,05 εz2
100

0,00 50

0
-0,05

γ2 -50
-0,10
-100 εz1

-0,15
-150
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
-150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
Déformation axiale, εz(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.169 : Comparaison des distorstions Figure C.170 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C70.99_M15) lors des sollicitations cycliques (essai C70.99_M15)

150

M15 C70.99_M15
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
100 0,80
Sollicitations cycliques
Points 0 à 2

50
Distorsion γ2 (10 )

γ2
-6

-50

-100 γ1

-150 -100 -50 0 50 100 150 200


-6
Distorsion γ1 (10 )

Figure C.171 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C70.99_M15)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,60 -1,45 7,25 -0,13 -0,23 -0,04 0,05 9,09
Pt1 -1,24 -0,98 5,15 -0,14 -0,16 -0,07 -0,01 7,49
Pt2 -1,31 -0,71 3,97 -0,04 -0,28 -0,08 -0,06 6,29

Tableau C.104 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C70.99_M15)

νrz νθz
Pt0 0,22 0,20
Pt1 0,24 0,19
Pt2 0,33 0,18

Tableau C.105 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C70.99_M15)

92
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,54 -1,15 7,69 0,20 0,15
Pt1 -1,63 -1,41 5,43 0,30 0,26
Pt2 -- -0,75 4,17 -- 0,18

Tableau C.106 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C70.99_M15)

cp (m.s-1) cs (m.s-1) Edyn (MPa) Gdyn (MPa) νdyn Eqs (MPa) Gqs (MPa)
Pt0 360 202 145 57 0,27 138 55
Pt1 423 228 188 72 0,29 194 67
Pt2 483 249 227 86 0,32 252 80
Tableau C.107 : Vitesses des ondes de compression (cp), des ondes de cisaillement (cs), modules
d’Young, de cisaillement quasi-statiques et dynamiques, ainsi que coefficient de Poisson dynamique
(essai C70.99_M15)

4000
M15 C70.99_M15
P=70kPa; e0=0,99 ; eg0=1,3;ec0=6,6; Sr0=12,0%
3500

3000
Point 2 (q=100kPa)
∆εz (10 )
-6

2500

2000

Point 1 (q=50kPa)
1500

1000

b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)


500
Pt1 -0,95 0,0087 36 24,57
Pt2 -0,95 0,0075 61 32,03

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.172 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C70.99_M15)

C.3.5 Essai C65.99_M30

C65.99_M30
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 65
1 50 65

Tableau C.108 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C65.99_M30)

93
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,4

150
M30 C65.99_M30 M30 C65.99_M30
P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3% P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3%
125 0,2
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100

Distorsion, γ(%)
0,0
75
Point 1

50
-0,2

25

0 -0,4
Point 0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.173 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.174 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C65.99 M30) déformation axiale (essai C65.99 M30)

2,5

M30 C65.99_M30 M30 C65.99_M30


P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3% P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3%
2,0
2,0

εz2 1
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)

1,5 1,5

1,0 1,0

0,5 0,5

εz1

0,0
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.175 : Evolution de la déformation volumique Figure C.176 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C65.99_M30) cumulées (essai C65.99_M30)

150 M30 C65.99_M30


P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3%
0,75
100
Sollicitations cycliques
Points 0 à 1
Déformation axiale, εz2(10 )

50
-6

εz2

-50

-100

-150
εz1

-200
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
-6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.177 : Comparaison des déformations axiales lors


des sollicitations cycliques (essai C65.99_M30)

94
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 7,75 -0,19 -- -- 0,29 9,80
Pt1 -- -- 5,41 -0,33 -- -- 0,39 8,37

Tableau C.109 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C65.99_M30)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,69 -1,54 7,69 0,22 0,20
Pt1 -- -1,10 5,26 -- 0,21

Tableau C.110 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C65.99_M30)

M30 C65.99_M30
7500 P=65kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,3%

6000
∆εz (10 )
-6

Point 2 (q=100kPa)
4500

Point 1 (q=50kPa)
3000

1500 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0052 70 28,04


Pt2 -0,95 0,0040 110 38,03

0
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Temps (s)

Figure C.178 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C65.99_M30)

C.3.6 Essai C60.99_M30

C60.99_M30
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 60
1 40 60

Tableau C.111 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C60.99_M30)

95
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

120
0,2
M30 C60.99_M30 M30 C60.99_M30
100 P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6% P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6%
Déviateur de contrainte, q(kPa)

80
0,1

Distorsion, γ(%)
60
Point 1

40

0,0
20

0 Point 0

-0,1
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%)
Déformation axiale, εz(%)

Figure C.179 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.180 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C60.99 M30) déformation axiale (essai C60.99 M30)
2,0

2,0 M30 C60.99_M30 M30 C60.99_M30


P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6% P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6%

1,5
1,6 εz2 1
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)

1,2
1,0

0,8

0,5

0,4

εz1

0,0
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.181 : Evolution de la déformation volumique Figure C.182 : Comparaison des déformations axiales
avec la déformation axiale (essai C60.99_M30) cumulées (essai C60.99_M30)
0,20
300
M30 C60.99_M30 M30 C60.99_M30
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6% 250 P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6%
0,15 1,45

200
Sollicitations cycliques
Points 0 à 1
Déformation axiale, εz2(10 )

0,10 γ1 150
-6
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2
100
0,05
50

0
0,00
-50

-100
-0,05 γ2

-150 εz1

-0,10 -200
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 -150 -100 -50 0 50 100 150 200 250
Déformation axiale, εz(%) -6
Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.183 : Comparaison des distorstions Figure C.184 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C60.99_M30) lors des sollicitations cycliques (essai C60.99_M30)

96
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

M30 C60.99_M30
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6%
200
Sollicitations cycliques
0,83
Points 0 à 1

100

Distorsion, γ2 (10 )
γ2

-6

-100

γ1

-200
-200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.185 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C60.99_M30)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -- -- 7,69 -0,07 -- -- 0,31 11,36
Pt1 -- -- 5,38 -0,08 -- -- 0,35 9,14

Tableau C.112 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C60.99_M30)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,76 -1,60 8,00 0,22 0,20
Pt1 -1,56 -0,89 5,56 0,28 0,16

Tableau C.113 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C60.99_M30)

9000
M30 C60.99_M30
P=60kPa; e0=0,99 ; eg0=1,9;ec0=3,3; Sr0=23,6%
7500

6000
∆εz (10 )
-6

Point 2 (q=80kPa)
4500
Point 1 (q=40kPa)

3000

1500 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0040 105 23,19


Pt2 -0,95 0,0035 230 30,34

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.186 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C60.99_M30)

97
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

C.3.7 Essai C55.98_M30

C55.98_M30
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 55
1 40 55
2 80 55

Tableau C.114 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C55.98_M30)

0,20
150
M30 C55.98_M30 M30 C55.98_M30
P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7% 0,15 P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%
125

0,10
Déviateur de contrainte, q(kPa)

100 Point 2
0,05
Distorsion, γ (%)

75
0,00
Point 1
50
-0,05

25 -0,10

0 Point 0 -0,15

-0,20
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.187 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.188 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C55.98 M30) déformation axiale (essai C55.98 M30)

2,4

M30 C55.98_M30 3,0 M30 C55.98_M30


P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7% P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%
2,0
2,5
εz2 1
Déformation volumique, εv(%)

1,6
Déformation axiale, εz2(%)

2,0

1,2
1,5

0,8 1,0

0,4 0,5

εz1

0,0 0,0

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.189 : Evolution de la déformation volumique Figure C.190 : Comparaison des déformations
avec la déformation axiale (essai C55.98_M30) axiales cumulées (essai C55.98_M30)

98
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,2
300
M30 C55.98_M30 M30 C55.98_M30
P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7% P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%

200 Sollicitations cycliques 1,25


0,1 Points 0 à 2
γ2

Déformation axiale, εz2(10 )


-6
100
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2

0,0
0

-100
-0,1

γ1 εz1
-200

-0,2
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 -200 -100 0 100 200
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.191 : Comparaison des distorstions Figure C.192 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C55.98_M30) lors des sollicitations cycliques (essai C55.98_M30)

200
M30 C55.98_M30
P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%
1,15
Sollicitations cycliques
Points 0 à 2
100
Distorsion, γ2 (10 )

γ2
-6

-100

-200 γ1

-200 -100 0 100 200


-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.193 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C55.98_M30)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,47 -1,28 9,17 0,01 -0,24 -0,18 0,04 12,20
Pt1 -1,20 -0,88 6,29 -0,16 -0,14 -0,19 0,31 10,16
Pt2 -1,09 -0,73 5,18 -0,10 -0,67 -0,19 0,42 8,71

Tableau C.115 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C55.98_M30)

νrz νθz
Pt0 0,16 0,14
Pt1 0,19 0,14
Pt2 0,21 0,14

Tableau C.116 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C55.98_M30)

99
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,42 -1,33 8,85 0,16 0,15
Pt1 -1,61 -1,16 6,45 0,25 0,18
Pt2 -1,93 -1,07 5,35 0,36 0,20

Tableau C.117 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C55.98_M30)

M30 C55.98_M30
6000 P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%

Point 2 (q=80kPa)
4500
∆εz (10 )
-6

3000 Point 1 (q=40kPa)

1500
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0056 38 22,44


Pt2 -0,95 0,0040 75 28,89

0
0 2000 4000 6000 8000 10000
Temps (s)

Figure C.194 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C55.98_M30)

C.3.8 Essai C60.97_M30

C60.97_M30
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 60
1 40 60

Tableau C.118 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C60.97_M30)

100
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

0,10

M30 C60.97_M30 M30 C60.97_M30


100 P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1%
P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1%

0,05
Déviateur de contrainte, q(kPa)

75

Distorsion, γ (%)
50 Point 1 0,00

25
-0,05

0 Point 0

-0,10
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.195 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.196 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C60.97 M30) déformation axiale (essai C60.97 M30)
2,4

M30 C60.97_M30 M30 C60.97_M30


2,0
P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1% P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1%
2,0

εz2 1
Déformation volumique, εv(%)

1,6 1,5
Déformation axiale, εz2(%)

1,2
1,0

0,8

0,5

0,4

εz1

0,0
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.197 : Evolution de la déformation volumique Figure C.198 : Comparaison des déformations
avec la déformation axiale (essai C60.97_M30) axiales cumulées (essai C60.97_M30)
0,15 200

M30 C60.97_M30 M30 C60.97_M30


P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1% P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1% 1,45
0,10
Sollicitations cycliques
100 Points 0 à 1
Déformation axiale, εz2(10 )

0,05
-6

γ2
Distorsion, γ1, γ2(%)

εz2

0,00 0

-0,05

-100
γ1
-0,10
εz1

-0,15 -200
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 -200 -100 0 100 200
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.199 : Comparaison des distorstions Figure C.200 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C60.97_M30) lors des sollicitations cycliques (essai C60.97_M30)

101
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

200
M30 C60.97_M30
P=60kPa; e0=0,97 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=24,1%

Sollicitations cycliques 0,85


Points 0 à 1
100

Distorsion, γ2 (10 )
-6 γ2

-100

-200 γ1

-200 -100 0 100 200


-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.201 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C60.97_M30)

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,19 -1,27 8,47 -0,03 -0,17 -0,22 0,35 11,11
Pt1 -0,87 -0,87 5,46 -0,03 -0,31 -0,26 0,21 8,39

Tableau C.119 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C60.97_M30)

νrz νθz
Pt0 0,14 0,15
Pt1 0,16 0,16

Tableau C.120 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C60.97_M30)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,38 -1,30 8,13 0,17 0,16
Pt1 -1,02 -1,02 5,65 0,18 0,18

Tableau C.121 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C60.97_M30)

102
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

10000 M30 C55.98_M30


P=55kPa; e0=0,98 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,7%

8000
∆εz (10 )
-6

6000 Point 2 (q=80kPa)

Point 1 (q=40kPa)
4000

2000 b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0046 110 20,95


Pt2 -0,95 0,0031 205 31,09

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)

Figure C.202 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C60.97_M30)

C.3.9 Essai C62.99_M30

C62.99_M30
Points q (kPa) P (kPa)
0 0 62
1 30 62
2 60 62

Tableau C.122 : Etapes de chargement suivies (q : déviateur axial, P : pression de confinement)


(essai C62.99_M30)

M30 C62.99_M30 0,10 M30 C62.99_M30


100 P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2% P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2%
Déviateur de contrainte, q(kPa)

0,05
75 Point 2
Distorsion, γ (%)

50 0,00
Point 1

25 -0,05

Point 0
0
-0,10

0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz(%)

Figure C.203 : Relation déviateur de contrainte – Figure C.204 : Evolution de la distorsion avec la
déformation axiale (essai C62.99 M30) déformation axiale (essai C62.99 M30)

103
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

1,6

M30 C62.99_M30 M30 C62.99_M30


P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2% P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2%
1,5

1,2
εz2 1
Déformation volumique, εv(%)

Déformation axiale, εz2(%)


1,0
0,8

0,5
0,4

εz1

0,0
0,0

0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75 0,0 0,5 1,0 1,5
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(%)

Figure C.205 : Evolution de la déformation volumique Figure C.206 : Comparaison des déformations
avec la déformation axiale (essai C62.99_M30) axiales cumulées (essai C62.99_M30)
0,2
300
M30 C62.99_M30 M30 C62.99_M30
P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2% P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2%

200 Sollicitations cycliques 1,30


0,1 Points 0 à 2
Déformation axiale, εz2(10 )

γ2
-6

100 εz2
Distorsion, γ1, γ2(%)

0,0
0

-100
-0,1

γ1
εz1
-200

-0,2
-200 -100 0 100 200
0,00 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75
-6
Déformation axiale, εz(%) Déformation axiale, εz1(10 )

Figure C.207 : Comparaison des distorstions Figure C.208 : Comparaison des déformations axiales
cumulées (essai C62.99_M30) lors des sollicitations cycliques (essai C62.99_M30)

300

M30 C62.99_M30
1,45
P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2%
200
Sollicitations cycliques
Points 0 à 2
100
Distorsion, γ2 (10 )

γ2
-6

-100

-200
γ1

-300
-200 -100 0 100 200 300
-6
Distorsion, γ1 (10 )

Figure C.209 : Comparaison des distorsions lors des sollicitations cycliques (essai C62.99_M30)

104
Annexe C. Essais sur l’appareil « T4C StaDy »

Mrz Mθz Mzz M γz Mrγ Mθγ Mzγ Mγγ


Pt0 -1,68 -1,20 8,00 0,24 -0,35 -0,28 0,13 11,11
Pt1 -1,53 -0,98 6,13 0,08 -0,15 -0,21 0,23 9,69
Pt2 -1,38 -0,92 5,10 0,01 -0,54 -0,14 0,15 8,79

Tableau C.123 : Termes limites du tenseur rhéologique (εSA≤2.10-5) (en GPa-1) (essai C62.99_M30)

νrz νθz
Pt0 0,21 0,15
Pt1 0,25 0,16
Pt2 0,27 0,18

Tableau C.124 : Coefficients de Poisson νrz et νθz (εSA≤2.10-5) (essai C62.99_M30)

Mrz Mθz Mzz νrz νθz


Pt0 -1,43 -1,28 7,52 0,19 0,17
Pt1 -1,08 -1,08 6,37 0,17 0,17
Pt2 -1,60 -1,12 5,32 0,30 0,21

Tableau C.125 : Termes du tenseur rhéologique tangent (en GPa-1) et coefficients de Poisson νrz
et νθz tangents (essai C62.99_M30)

6000

M30 C62.99_M30
P=62kPa; e0=0,99 ; eg0=1,8;ec0=3,3; Sr0=23,2%

4500 Point 2 (q=60kPa)


∆εz (10 )
-6

3000
Point 1 (q=30kPa)

1500
b Kf (GPa) ε& 0 (10-6/s) η0 (kPa)

Pt1 -0,95 0,0062 45 19,99


Pt2 -0,95 0,0055 100 26,91

0
0 2000 4000 6000 8000
Temps (s)
Figure C.210 : Déformations expérimentales de fluage et simulations (essai C62.99_M30)

105
106
Air Sable Argile Eau Echantillon
3 3 3
P P B B P P B B B B P P B B B B P P
P B B P B B B B B B P P
B B P B B P
Essai V (dm ) Va (dm ) Vg (dm3) eg Vc (dm ) C ec wc (%) Vw (dm3) e n w (%) Sr (%) ρtot(T/m3) ρsec(T/m3)
C60.99 1,357 0,594 0,581 1,34 0,102 0,15 6,58 29,5 0,080 0,99 0,50 4,42 11,9 1,393 1,334
C62.98 1,366 0,596 0,585 1,33 0,103 0,15 6,56 29,7 0,081 0,98 0,50 4,45 12,0 1,395 1,335
C65.99 1,357 0,595 0,579 1,34 0,102 0,15 6,62 30,1 0,081 0,99 0,50 4,51 12,0 1,390 1,330
C70.99 1,363 0,596 0,582 1,34 0,103 0,15 6,61 29,9 0,081 0,99 0,50 4,48 12,0 1,392 1,332
C65.99 1,357 0,518 0,477 1,84 0,205 0,30 3,30 29,0 0,157 0,99 0,50 8,71 23,3 1,447 1,332
C60.99 1,365 0,520 0,479 1,85 0,205 0,30 3,31 29,5 0,161 0,99 0,50 8,85 23,6 1,447 1,328
C55.98 1,360 0,514 0,480 1,83 0,206 0,30 3,28 29,3 0,160 0,98 0,50 8,80 23,7 1,454 1,337
C60.97 1,357 0,508 0,481 1,82 0,206 0,30 3,25 29,6 0,162 0,97 0,49 8,87 24,1 1,461 1,342
C62.99 1,363 0,519 0,481 1,84 0,206 0,30 3,28 28,8 0,157 0,99 0,50 8,64 23,2 1,451 1,336
B B B B B B
V : volume total, Va :volume de l’air, Vg :volume des grains de sable, eg :indice des vides spécifique au sable, Vc : volume des grains d’argile, B B

B B B B
C : fraction d’argile, ec : indice des vides spécifique à l’argile, wc : teneur en eau rapportée à l’argile, Vw : volume de l’eau, e : indice des vides granulaire B B

B B B
global, n : porosité, w : teneur en eau globale, Sr : degré de saturation, ρtot : masse volumique totale, ρsec : masse volumique sèche B B B
FOLIO ADMINISTRATIF

THESE SOUTENUE DEVANT L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON

NOM : DUTTINE DATE de SOUTENANCE : 10 Juin 2005

Prénom(s) : Antoine

TITRE :
Comportement des sables et des mélanges sable/argile sous sollicitations statiques et dynamiques avec et sans « rotations
d’axes »

NATURE : Doctorat Numéro d'ordre : 05 ISAL 0036


Ecole doctorale : Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA)
Spécialité : Génie Civil, Mécanique des Sols

Cote B.I.U. - Lyon : T 50/210/19 / et bis CLASSE :

RESUME :

Le comportement des sables et des mélanges sable/argile est étudié à partir du prototype « T4C StaDy » développé au
DGCB/ENTPE, qui est un appareil innovant de Torsion Compression Confinement sur Cylindre Creux permettant
d’appliquer des sollicitations statiques et dynamiques. Les sollicitations statiques indépendantes de compression/extension,
de torsion et de confinement autorisent l’accès à un chemin de contrainte tri-dimensionnel et permet l’analyse de
l’anisotropie induite par l’état de contrainte et la rotation des axes principaux. Les sollicitations dynamiques sont générées
par un dispositif de propagation d’ondes ultrasonores comprenant des capteurs piézo-électriques. Le système innovant de
mesure locale des déplacements permet l’analyse du comportement pour des déformations de quelques 10-6m/m jusqu’à la
rupture (quelques 10-2m/m).
La procédure expérimentale comporte des essais de compression « triaxiale » et des essais de torsion pure à partir
d’un état anisotrope de contrainte, au cours desquels des périodes de fluages, des sollicitations cycliques de faible amplitude
et des sollicitations dynamiques sont appliquées à différents états de contrainte.
Huit termes du tenseur rhéologique reliant incrément de contrainte et incrément de déformation sont accessibles au
travers des sollicitations cycliques de faible amplitude. Des propriétés diverses de ce tenseur sont établies à partir des
résultats expérimentaux. Certains termes de ce tenseur sont disponibles à partir des sollicitations dynamiques et d’une
analyse inverse. Des hypothèses de comportement élastique isotrope et élastique isotrope transverse (orthotrope de
révolution) sont considérées. Une bonne concordance entre ces deux méthodes (statiques et dynamiques) est observée
d’autant plus si l’hypothèse anisotrope est considérée. Les déformations de fluage mesurées caractérisent le comportement
visqueux de ces matériaux.
La modélisation proposée se fonde sur un formalisme tri-composante. Le comportement en petites déformations (non
visqueux) et le comportement visqueux sont traités respectivement par la première et la troisième composante. Les
simulations retranscrivent fidèlement les résultats expérimentaux statiques, dynamiques et de fluage. L’application de la
première composante à des essais dynamiques in situ (de type cross-hole) est traitée sur un site de construction d’une
centrale nucléaire. Les approches isotrope et anisotrope proposées permettent de déterminer les paramètres de comportement
des sols en place (saturés) et de leur squelette granulaire, illustrant l’importance de considérer le caractère anisotrope du
comportement des sols.

MOTS-CLES : rhéologie, milieux granulaires, petites déformations, hypoélasticité, visqueux, modèle visqueux évanescent, ondes,
dynamique, quasi-statique, cyclique, anisotropie, sables, mélanges sable/argile, rotation d’axes, mesures locales, cross-hole, in situ

Laboratoire (s) de recherches : DGCB/LGM URA CNRS 1652


ENTPE (Ecole Nationale des Travaux Publics de l’Etat)
Rue Maurice Audin
69518 VAULX-EN-VELIN CEDEX

Directeur de thèse: Prof. H. DI BENEDETTO

Président de jury : Prof. R. KASTNER


Composition du jury : Prof. J.P. MAGNAN
Prof. D. LEVACHER
Dr. H. GEOFFROY
Dr. B. CHAU

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