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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université Abderrahmane Mira – Béjaïa


Faculté de Technologie
Département de Génie Mécanique
Deuxième Année Licence « Génie Mécanique »
Exercices corrigés de Thermodynamique
Introduction :
Comme les exercices précédents (1) et (2), les exercices ci-dessous (3) et (4) traitent de
systèmes ouverts en régime permanent. Les systèmes étudiés sont traversés par de la vapeur
d’eau. Nous rappelons que les caractéristiques thermodynamiques sont extraites à partir de
tables thermodynamiques de l’eau et de sa vapeur.

Exercice N°3 : étude d’une turbine à vapeur avec soutirage

Considérons la turbine à vapeur représentée dans le schéma ci-dessous :

Le fluide moteur, de débit massique (qm1) entre dans la turbine dans l’état thermodynamique
(1). On procède souvent dans ces machines à un soutirage de vapeur ; une certaine quantité de
vapeur (qm3) est extraite de la turbine aux conditions du point (3) pour l’envoyer dans un
échangeur de chaleur afin de réchauffer un fluide plus froid. La quantité de vapeur restante (qm2
= qm1-qm3) continue de se détendre jusqu’à l’état (2).

Le débit massique de vapeur entrant dans la turbine est qm1 = 150 tonnes par heure. Le taux de
soutirage pratiqué est de 0,296.

Les caractéristiques de la vapeur sont données dans le tableau ci-dessous.


Etat P [MPa]* T[K] h[kJ/kg]
1 4 873,15 3674,84783
2 0,01 318,96 2469,51924
3 0,5 580,46 3079,69800

*On rappelle : 1 MPa (mégapascal) = 106 Pa = 10 bars

La turbine est supposée adiabatique et on néglige les variations des énergies, cinétique et
potentielle.

Calculer la puissance mécanique délivrée par la turbine.

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A. Djerrada
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Solutions :
Première méthode :

On peut considérer que le débit massique de vapeur (qm1), une fois entré dans la turbine, se
scinde en deux débits massiques (qm2) et (qm3). Le débit (qm2) évolue de l’état (1) jusqu’à
l’état (2) et le débit (qm3) évolue de l’état (1) jusqu’à l’état (3). Les deux débits suivent le long
de leur trajet, la même loi thermodynamique.
Chaque débit massique développe sa propre puissance mécanique. La puissance de la turbine
étant la somme des deux puissances.

Les variations des énergies, cinétique et potentielle étant négligeable, le premier principe
s’écrit :

𝑊̇ ′ + 𝑄̇ = ∑ 𝑞𝑚𝑖 . ∆ℎ𝑖 = 𝑞𝑚2 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ3 − ℎ1 )

La turbine est supposée adiabatique vis-à-vis du milieu extérieur donc : (𝑄̇ = 0) .

𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ3 − ℎ1 )

Il faut déterminer les débits(qm3) et (qm2).

Le taux de soutirage est de 0,296, cela veut dire que lorsqu’il y a 1 kg au point (1), on soutire
0,296 kg au point (3)

Comme il y a 150 tonnes par heure au point (1), on déduit le débit massique au point (3) :
𝑡 1000 𝑘𝑔 𝑘𝑔
𝑞𝑚3 = 150 . 0,296 = 44,4 = 44,4 . = 12,333
ℎ 3600 𝑠 𝑠
Et
𝑡 1000 𝑘𝑔 𝑘𝑔
𝑞𝑚2 = 𝑞𝑚1 − 𝑞𝑚3 = 150 − 44,4 = 105,6 = 105,6. = 29,333
ℎ 3600 𝑠 𝑠
Ou bien
𝑡 𝑘𝑔
𝑞𝑚2 = (1 − 0,296). 150 = 105,6 = 29,333
ℎ 𝑠

Calcul de la puissance de la turbine


𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ3 − ℎ1 )

𝑊̇ ′ = (−35356,305) + (−7340,181) = −42696,487 𝑘𝑊

𝑊̇ ′ = −42696,487 𝑘𝑊

La puissance mécanique de la turbine est négative : la turbine est une machine motrice.

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On peut, pour des raisons de commodité, introduire la puissance fournie au milieu extérieur :

𝑊̇𝑒 = −𝑊̇ ′ = 42696,487 𝑘𝑊

La turbine délivre une puissance mécanique de 42,7 MW (mégawatts).

Deuxième méthode :

On peut voir aussi que la puissance mécanique de la turbine peut être donnée par :

𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚1 (ℎ3 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚2 (ℎ2 − ℎ3 )

𝑊̇ ′ = −24797,9096 − 17898,577 = −42696,487 𝑘𝑊


Finalement :
𝑊̇𝑒 = −𝑊̇ ′ = 42696,487 𝑘𝑊 = 42,7 𝑀𝑊

Troisième méthode :

A partir de l’expression :
𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ3 − ℎ1 )

Nous pouvons procéder aux transformations suivantes :

𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 ℎ2 − 𝑞𝑚2 ℎ1 + 𝑞𝑚3 ℎ3 − 𝑞𝑚3 ℎ1


𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 ℎ2 + 𝑞𝑚3 ℎ3 − 𝑞𝑚2 ℎ1 − 𝑞𝑚3 ℎ1
𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 ℎ2 + 𝑞𝑚3 ℎ3 − (𝑞𝑚2 + 𝑞𝑚3 ) ℎ1
𝑊̇ ′ = 𝑞𝑚2 ℎ2 + 𝑞𝑚3 ℎ3 − 𝑞𝑚1 ℎ1

Le terme 𝑞𝑚 . ℎ = 𝐻̇ , peut être désigné par l’appellation : « débit d’enthalpie », d’où :


𝑊̇ ′ = 𝐻̇2 + 𝐻̇3 − 𝐻̇1
Dans le cadre des hypothèses énoncées nous pouvons dire que :« La puissance développée par
la turbine est égale à la somme des débits d’enthalpies sortants moins la somme des débits
d’enthalpie entrants »
Alors :
𝐻̇1 = 𝑞𝑚1 . ℎ1 = 153118,66 𝑘𝑊
𝐻̇2 = 𝑞𝑚2 . ℎ2 = 72439,231𝑘𝑊
𝐻̇3 = 𝑞𝑚2 . ℎ2 = 37982,942 𝑘𝑊

𝑊̇ ′ = 𝐻̇2 + 𝐻̇3 − 𝐻̇1 = 72439,231 + 37439,231 − 153118,66 = −42696,487 𝑘𝑊


Finalement :
𝑊̇𝑒 = −𝑊̇ ′ = 42696,487 𝑘𝑊 = 42,7 𝑀𝑊

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Exercice N°4 : Réchauffeur à mélange d’une centrale thermique à vapeur :

Il s’agit d’un échangeur de chaleur à contact direct ou à mélange, que l’on trouve souvent dans
les centrales thermiques à vapeur.
L’objectif de cet échangeur est de réchauffer l’eau liquide qui se trouve aux conditions de l’état
(1) par un débit de vapeur soutiré de la turbine et qui se trouve dans l’état thermodynamique
(3). Les deux débits mélangés, quittent le réchauffeur à l’état thermodynamique (2).

On présente ci-dessous le schéma de cet échangeur.

Les caractéristiques de la vapeur sont présentées dans le tableau ci-dessous

Etat P [MPa]* T[K] h[kJ/kg]


1 0,50 319,00 192,421272
2 0,50 424,99 640,185315
3 0,50 580,46 3079,69800

L’échangeur est supposé adiabatique vis-à-vis du milieu extérieur et on néglige les variations
des énergies, cinétique et potentielle.

Calculer le débit de vapeur soutiré (qm3) si le débit d’eau liquide qm1 est de 100 tonnes par
heure.

Solutions :
Les variations des énergies, cinétique et potentielle étant négligeable, le premier principe
s’écrit :

𝑊̇ ′ + 𝑄̇ = ∑ 𝑞𝑚𝑖 . ∆ℎ𝑖 = 𝑞𝑚1 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ2 − ℎ3 )

Le condenseur est un organe fixe donc : (𝑊̇ ′ = 0 )


Le condenseur est supposé adiabatique donc : (𝑄̇ = 0)

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0 = 𝑞𝑚1 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ2 − ℎ3 )

− 𝑞𝑚1 (ℎ2 − ℎ1 ) = 𝑞𝑚3 (ℎ2 − ℎ3 )

𝑞𝑚1 (ℎ2 − ℎ1 ) (ℎ2 − ℎ1 )


𝑞𝑚3 = − = −𝑞𝑚1
(ℎ2 − ℎ3 ) (ℎ2 − ℎ3 )

1000 (640,185315 − 192,421272) 𝑘𝑔 𝑡


𝑞𝑚3 = −100. = 5,09851421 = 18,3546511
3600 (640,185315 − 3079,698) 𝑠 ℎ

𝑡
𝑞𝑚3 = 18,355

Vérification :

On doit vérifier que la somme algébrique des débits d’enthalpie sortants et entrants est nulle :

0 = 𝑞𝑚1 (ℎ2 − ℎ1 ) + 𝑞𝑚3 (ℎ2 − ℎ3 )

0 = 𝑞𝑚1 ℎ2 − 𝑞𝑚1 ℎ1 + 𝑞𝑚3 ℎ2 − 𝑞𝑚3 ℎ3

0 = (𝑞𝑚1 + 𝑞𝑚3 ) ℎ2 − 𝑞𝑚1 ℎ1 − 𝑞𝑚3 ℎ3

0 = 𝑞𝑚2 ℎ2 − 𝑞𝑚1 ℎ1 − 𝑞𝑚3 ℎ3

𝐻̇2 − 𝐻̇1 − 𝐻̇3 = 0

Calcul :
𝑡 𝑘𝑔
𝑞𝑚2 = 𝑞𝑚1 + 𝑞𝑚3 = 100 + 18,3546511 = 118,354651 = 32,876292
ℎ 𝑠

𝐻̇2 = 𝑞𝑚2 ℎ2 = 32,876292.640,185315 = 21046,9193 𝑘𝑊

𝐻1 = 𝑞𝑚1 ℎ1 = 5345,03533 𝑘𝑊

𝐻3 = 𝑞𝑚3 ℎ3 = 15701,884 𝑘𝑊

Et
𝐻̇2 − 𝐻̇1 − 𝐻̇3 = 21046,9193 − 5345,03533 − 15701,884 = 0

La somme algébrique des débits d’enthalpies sortants et entrants est nulle : le calcul est juste.

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