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René ROTINAT
Arts et Métiers est un Grand Établissement dépendant du Ministère de l’Éducation Nationale, composé de huit centres :
AIX-EN-PROVENCE ANGERS BORDEAUX CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE CLUNY LILLE METZ PARIS
c 2019 (v 2.11) René ROTINAT. Tous droits réservés.
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Table des matières
Chapitre 2 Photoélasticimétrie 9
2.1 Principe de la Photoélasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.1 Rappel sur la nature de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.2 Phénomène de biréfringence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.3 Lois de la photoélasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Les différentes configurations de polariscope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1 Le polariscope rectiligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.2 Le polariscope circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Photoélasticimétrie bidimensionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3.1 Les données de l’étude photoélastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Extinction de la lumière : isoclines et isochromes . . . . . . . . . . . . 22
2.3.3 Exploitation des isochromes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.4 Avantages d’un montage en lumière blanche ou monochromatique . . 24
2.3.5 Les isoclines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.6 Exploitation des isoclines : les isostatiques . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.7 Séparation des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.3.8 Passage du modèle au prototype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.9 Méthodes d’analyse automatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
i
Table des matières
Annexe A
Structure d’un compte rendu 51
A.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
A.2 Approche analytique / numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
A.3 Expérimentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
A.4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
ii
Première partie
1
Chapitre 1
Sommaire
1.1 Principe de la mesure de déformation . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Procédure de collage des jauges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Mesure de la variation de résistance : Pont de Wheatstone . . . 8
3
Chapitre 1. Extensométrie à fil résistif
Pattes de Repères de
sortie positionnement
Support
isolant Fil
conducteur
Si la jauge est convenablement collée, les déformations de la pièce sont transmises à celle-ci
et font varier sa résistance. Ainsi, un brin de longueur L, de section S et de résistivité ? présente
une résistance R telle que :
L
R=ρ (1.1)
S
La variation relative de résistance est donc égale à :
dR dρ dL dS
= + − (1.2)
R ρ L S
Si ν est le coefficient de poisson du matériau constituant le fil :
dS dL
= −2ν (1.3)
S L
On montre par ailleurs que la variation relative de résistivité est proportionnelle à celle du
volume (loi de Bridgman) :
dρ dV dL
=C = C(1 − 2ν) (1.4)
ρ V L
Finalement :
dρ dL
= [(1 + 2ν) + C(1 − 2ν)] = K (1.5)
ρ L
K est une constante dépendant du matériau constituant le fil conducteur appelé " facteur de
jauge ". Pour les jauges en Constantan (alliage de cuivre et de nickel), ce facteur est très proche
de 2, 1. La valeur exacte varie cependant d’un lot de jauges à l’autre.
4
1.2. Procédure de collage des jauges
Pré-polir la zone sur laquelle va être collée la jauge à l’aide du papier abrasif de plus gros
grain (340) pour éliminer les oxydations et défauts de surface. Appliquer quelques gouttes de
conditionneur et polir à l’aide du papier abrasif de grain plus fin (400) cette même zone (le
conditionneur permet de maintenir les particules enlevées par abrasion en suspension et de les
éliminer ensuite à l’aide d’une lingette).
Tracer à l’aide d’une pointe de stylo bille dure les repères de positionnement de la jauge (dans
les sens de la longueur et de la largeur). Appliquer à nouveau quelques gouttes de conditionneur
et nettoyer en passant lentement et fortement une lingette sur la zone (attention : toujours passer
dans le même sens et n’utiliser une surface de lingette qu’une seule fois !)
Déposer du neutralisateur sur la zone à étudier (une à deux gouttes) afin de la rendre chi-
miquement neutre et nettoyer à l’aide d’un coton-tige (attention : une seule passe avec un coté
propre du coton-tige, pratiquer un quart de tour entre chaque passe !)
Déposer la jauge à l’aide d’une précelle sur une surface précédemment neutralisée (plaque de
verre), face à coller dessous (face présentant les fils visible). Placer une quinzaine de centimètre
de ruban adhésif sur la jauge (jauge plus ou moins centrée) puis décoller le tout avec un faible
angle.
5
Chapitre 1. Extensométrie à fil résistif
Positionner la jauge sur la pièce à l’aide du ruban adhésif en faisant coïncider les repères de
positionnement de la jauge (Fig. 1) et de la pièce.
Soulever le ruban adhésif (coté opposé aux fils) de manière à dégager la jauge (mais pas ses
fils).
Déposer une goutte de colle cyanoacrylate à la limite du contact entre le ruban et la pièce.
6
1.2. Procédure de collage des jauges
A l’aide de votre pouce ou d’une lingette, plaquer la jauge sur la pièce en refoulant la colle
et les éventuelles bulles en une seule fois puis presser fermement la jauge avec le pouce pendant
1 minute et 30 secondes.
Retirer le ruban adhésif doucement avec un angle proche de 180˚ (de la jauge vers les fils).
Une fois la jauge collée, souder des fils sur les " pattes " de la jauge (l’extrémité des fils à
souder est celle qui ne présente pas de pont. L’extrémité présentant le pont sera relié au boitier
de mesure.
Remarques :
- bien isoler les fils conducteurs de la pièce (à l’aide d’un morceau de ruban adhésif) :
- maintenir les fils sur la pièce à l’aide de ruban adhésif afin d’éviter leur arrachement en cours
de manipulation.
7
Chapitre 1. Extensométrie à fil résistif
R1
R + ∆R
U
U1 U2
R1 R
∆U
Figure 1.10 - Schéma d’un montage en quart de pont
U1 R1 1
= = (1.6)
U 2R1 2
et
U2 R
= (1.7)
U 2R + ∆R
On en déduit :
∆U U1 U2 1 ∆R 1
= − = (1.8)
U U U 4 R 1 + ∆R
2R
Le terme R/R étant très petit devant 1 :
∆U 1 ∆R
= (1.9)
U 4 R
Soit finalement :
∆U
ε=4 (1.10)
KU
Les boitiers Vishay mis à disposition des étudiants pour le TP intègrent directement cette loi
de proportionnalité du déséquilibre du pont et de la déformation (en lui indiquant la valeur du
facteur de jauge K). Ils donnent directement des valeurs de déformations en " microdéformations
" (10-6).
Les jauges utilisées sont des jauges de résistance 120 Ω.
8
Chapitre 2
Photoélasticimétrie
Sommaire
2.1 Principe de la Photoélasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.1.1 Rappel sur la nature de la lumière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.2 Phénomène de biréfringence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.1.3 Lois de la photoélasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Les différentes configurations de polariscope . . . . . . . . . . . . 20
2.2.1 Le polariscope rectiligne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.2 Le polariscope circulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Photoélasticimétrie bidimensionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3.1 Les données de l’étude photoélastique . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Extinction de la lumière : isoclines et isochromes . . . . . . . . . . 22
2.3.3 Exploitation des isochromes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.3.4 Avantages d’un montage en lumière blanche ou monochromatique . 24
2.3.5 Les isoclines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.3.6 Exploitation des isoclines : les isostatiques . . . . . . . . . . . . . . 25
2.3.7 Séparation des contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.3.8 Passage du modèle au prototype . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.3.9 Méthodes d’analyse automatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
9
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
La photoélasticimétrie est une technique d’évaluation des déformations (des contraintes) lar-
gement répandue dans l’industrie, notamment l’automobile et l’aéronautique, qui est complé-
mentaire aux méthodes de calcul numérique telles que la méthode des éléments finis (MEF). Sa
capacité à étudier des structures très complexes a amené l’élaboration de démarches hybrides
calcul-photoélasticimétrie. D’ailleurs, les bureaux d’études de taille conséquente (PSA, BMW,
Mercedes, SNECMA, Aérospatiale...) qui disposent de très gros moyens de calcul ont tout de
même systématiquement recours à la photoélasticimétrie afin par exemple, d’élaborer des hypo-
thèses crédibles sur les conditions aux limites.
Précisons que la photoélasticimétrie est la technique expérimentale qui sert à évaluer les
déformations (les contraintes) grâce à la photoélasticité. La photoélasticité est quant à elle l’en-
semble des lois physiques qui étudie les effets sur la lumière des déformations ou des contraintes
appliquées à des corps élastiques. Il existe deux grandes familles de techniques en photoélastici-
métrie :
– la photoélasticimétrie par transmission. Pour cela, un modèle photoélastique analogue à la
structure réelle est réalisé en grandeur réelle ou à une autre échelle. Il subit des sollicitations
équivalentes qui révèlent les déformations ou les contraintes (du seul domaine élastique car
au delà, les relations entre le comportement du modèle et de la structure ne sont plus
valides). Il s’agit ici d’un calcul prévisionnel par similitude.
– La photoélasticimétrie par réflexion utilisant des revêtements sur structures réelles. Cette
méthode consiste à déposer sur les structures réelles une couche mince régulière de matière
plastique. La structure impose au revêtement ses déformations superficielles. Ce sont donc
les déformations de la structure réelle qui sont ici évaluées.
La photoélasticimétrie est basée sur le phénomène de biréfringence accidentelle ou effet pho-
toélastique : tout matériau solide transparent acquiert une birefringence lorsqu’il est soumis à
des solicitations mécaniques extérieures. On précisera donc dans un premier temps, cette notion
et toutes les autres qui sont à la base de cette théorie. L’étude de solides pouvant quelques fois
se réduire aux cas plans, la photoélasticimétrie simplifiée à ce cas sera ensuite présentée. Pour
terminer, sera exposée la technique par réflexion.
10
2.1. Principe de la Photoélasticité
James Clerk Maxwell en 1852 allait conduire E.G. Coker dans les années 1910 à développer
une méthode optique d’analyse expérimentale des contraintes.
11
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
où K est le tenseur permittivité diélectrique (symétrique défini positif) qui traduit les propriétés
électrique de la matière, L est le tenseur perméabilité magnétique qui traduit les propriétés
magnétiques de la matière et γ la conductivité du milieu. On reconnaîtra aisément en l’équation
2.7 la loi d’Ohm.
Pour un milieu diélectrique isotrope, c’est-à-dire homogène (chaque point a les mêmes pro-
priétés), isotrope (les propriétés ne dépendent pas de la direction de propagation), parfait du
point de vue diélectrique (non conducteur) et magnétique (non magnétisable), ses propriétés
physiques ne dépendent ni du point d’observation, ni de la direction d’observation. Il y a propor-
→ −
− → →
− →
−
tionnalité entre D et E qui sont donc parallèles ; de même entre B et H . Alors, la permittivité
et la perméabilité s’expriment scalairement, quelle que soit la direction, par :
(
K = ǫ = C ste
(2.8)
L = µ = C ste
où ǫ est la constante diélectrique ou permittivité et µ est la perméabilité du milieu.
12
2.1. Principe de la Photoélasticité
Or :
→ −−→ →
− − −→ −→→ −
∆ A = grad div A − rot rot A (2.15)
En posant la relation entre la vitesse de l’onde lumineuse υ, la permittivité et la perméabilité
tel que :
1
υ2 = (2.16)
µǫ
Il vient finalement à partir des équations 2.13, 2.14, 2.15 et 2.11, l’expression :
→
−
→
− 1 ∂2 E
∆E = 2 (2.17)
υ ∂t2
C’est l’équation de propagation à la vitesse υ du vecteur champ électrique dans une propa-
gation d’onde électromagnétique. On obtient par un calcul analogue le résultat pour le vecteur
champ magnétique :
→
−
→
− 1 ∂2 H
∆H = 2 (2.18)
υ ∂t2
Dans le vide, la relation 2.16 s’écrit :
µ0 ǫ0 c2 = 1 (2.19)
1
avec µ0 = 4π.10−7 H.m−1 , ce qui entraine que ǫ0 = 36π 10−9 F.m−1 Pour un milieu diélectrique,
on pose :
µ = µ0 µr
(2.20)
ǫ = ǫ0 ǫr
où µr et ǫr sont des valeurs relatives par rapport au vide ; en optique, on a presque toujours
µr =1. C’est-à-dire que :
c
υ≃√ (2.21)
ǫr
Or l’indice de réfraction du milieu est défini par le rapport de la célérité de la lumière sur sa
vitesse de propagation dans le milieu considéré (n = c/υ). D’où le résultat :
ǫr = n 2 (2.22)
L’indice de réfraction du milieu est donc la racine carrée de la permittivité. C’est une relation bien
vérifiée pour les grandes longueurs d’ondes au contraire des grandes fréquences où la permittivité
subit une dispersion.
→
−
De plus, les équations de Maxwell montrent que E est dans un plan tangent à la surface
d’onde (une surface sur laquelle tous les vecteurs sont par définition en phase) : c’est donc un
→
−
vecteur transversal. Le vecteur H est également tangent à la surface d’onde et reste constamment
→
−
perpendiculaire au vecteur E .
Si l’on considère un milieu T.H.I., la solution aux équations de Maxwell est dans ce cas :
( →− −
→
E = E0 e−jφ e2πjνt
→
− −
→ (2.23)
H = H0 e−jψ e2πjνt
−→ −→
où E0 et H0 désignent les amplitudes vectorielles, ψ et φ représentent quant à eux, les retards
−
→
de phase. Dans le cas général, rien ne peut être affirmé concernant le déphasage entre entre E
→
−
et H . Cependant, on considère que pour les ondes lumineuses progressives, les termes pouvant
13
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
14
2.1. Principe de la Photoélasticité
on représente donc l’onde lumineuse par son champ électrique dont la solution électromagnétique
aux équations de Maxwell appliquée à une onde lumineuse est donnée par l’équation 2.23 où la
phase φ de l’onde lumineuse est définie par la relation suivante :
2π
φ= δ (2.24)
λ
avec δ la différence de marche (retard de chemin optique) et λ la longueur d’onde (c’est-à-dire
la période spatiale de la vibration lumineuse).
Soit une lumière émise par une source quelconque. Elle se propage, par ondes sinusoïdales,
dans une direction z donnée et vibre dans toutes les directions perpendiculaires à z. Considérons
maintenant une onde plane, obtenue soit en plaçant une source ponctuelle au foyer d’une lentille,
soit en utilisant un diffuseur uniformément éclairé de dimension supérieure à l’objet observé.
Une onde lumineuse monochromatique plane peut être schématisée par une onde progressive
sinusoïdale de la forme :
−
→ z −
E0 = A sin[ω(t − )]→ ı (2.25)
υ
où A, ω et υ représente respectivement l’amplitude (également appelée vecteur d’onde), la pul-
sation ( 3, 6.1015 rad.s−1 ) et la vitesse dans le milieu T.H.I. considéré de l’onde lumineuse. −
→ı est
quant à lui un vecteur unitaire du plan d’onde perpendiculaire à la direction z de propagation
(cf fig. 2.3).
Dans le vide c=υ = 3.108 m.s−1 , dans un milieu isotrope d’indice de réfraction n (toujours
supérieur à 1) : v = c/n. Les capteurs utilisés pour observer une onde lumineuse (oeil, photomul-
tiplicateur, film photosensible, caméra CCD...) sont sensibles à l’intensité lumineuse c’est-à-dire
le carré de l’amplitude qui dépend à ce titre de l’orientation de → −ı .
Le caractère vectoriel de l’onde lumineuse telle qu’elle vient d’être décrite fait donc apparaître
l’importance de l’orientation de l’onde lumineuse lorsqu’elle se propage. Là où les orientations
de l’onde lumineuse définissent le phénomène de polarisation de la lumière.
15
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
avec ϕ constant. Si au cours de la propagation, l’extrémité de ce vecteur est projetée sur un plan
parallèle au plan d’onde, ce point décrit une ellipse. De plus, l’extrémité du vecteur d’onde a pour
trajectoire, au cours de sa propagation, une hélice elliptique centrée sur l’axe de propagation z.
La lumière polarisée circulaire est schématisé par un vecteur d’onde défini par l’équation
2.26 tel que : a=b.
Pour la lumière polarisée rectiligne, →
−ı conserve une direction fixe au cours de la propa-
gation de l’onde lumineuse.
Land en 1938, a étiré fortement une feuille de plastique formée de longues chaînes d’hydro-
carbures d’iode qui créént des électrons de conduction qui peuvent se déplacer le long de ces
chaînes d’hydrocarbures. La composante de l’onde lumineuse parallèle aux chaînes est absorbée,
seule la composante perpendiculaire passe avec une faible atténuation de l’intensité lumineuse.
C’est la solution la moins chère et la plus utilisée pour obtenir de la lumière rectiligne.
Un filtre polarisant rectiligne (souvent appelé polaroïd, du nom d’un manufacturier) ne laisse
donc passer qu’une seule composante de la lumière dans un plan parallèle à une direction fixe
appelée axe de polarisation (cf fig. 2.4).
Deux polaroïds successifs dont les axes de polarisation sont parallèles laissent passer la lumière
(cf fig. 2.5 (a)). Lorsque les axes de ces polaroïds sont perpendiculaires, il y a extinction complète
de la lumière (cf fig. 2.5 (b)).
Un milieu est dit isotrope lorsqu’il possède les mêmes propriétés quelle que soit la direction
d’observation. C’est le cas de l’air, de l’eau, du verre et des matières plastiques au repos. Ce
n’est par contre pas le cas des cristaux et de leurs solutions. La pulsation ω n’est pas affectée
par le milieu, ni la période T = 2π/ω qui en résulte ; par contre, la longueur d’onde est modifiée,
puisque λ0 = cT dans le vide et devient λ = vT dans un milieu d’indice n tel que v = c/n et
λ = λ0 /n. La couleur est donc modifiée par le milieu mais ce phénomène n’est pas observé car
notre œil est toujours dans l’air.
16
2.1. Principe de la Photoélasticité
δ
ϕ = 2π (2.27)
λ
17
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
instantané et cesse avec les contraintes est appelé biréfringence accidentelle (ou mécanique), qui
est telle que les axes de biréfringence coïncident alors avec les axes principaux des contraintes.
C’est ce phénomène qui est utilisé en photoélasticimétrie. Les corps choisis sont ceux qui sont le
plus sensible à cet effet, à condition que ce phénomène soit stable et reproductible.
où N = [nij ], tenseur des indices optiques, est la racine carrée définie positive du tenseur per-
mittivité diélectrique K = [ǫij ].
Au contraire d’un milieu diélectrique isotrope, le milieu photoélastique relie donc par une
→ −
− →
application linéaire symétrique D et E , définie par six coefficients définissant la permittivité du
milieu, ou l’indice si ce dernier est transparent et non magnétique. Une telle application présente
trois directions propres deux à deux orthogonales, appelées directions principales. La résolution
des équations de Maxwell dans ces axes, pour une onde harmonique monochromatique traversant
un tel milieu, permet de montrer que, à une direction de propagation, correspondent deux vitesses
de phase et deux champs polarisés, perpendiculaires entre eux.
Dans le cas particulier des cristaux uniaxes, la matrice des permittivités est à symétrie cylin-
drique, deux valeurs principales sont égales et le champ électromagnétique présente une symétrie
de révolution autour de cette direction privilégié appelé axe optique. En taillant le cristal par
deux plans parallèles contenant l’axe optique, on obtient une lame biréfringente naturelle d’indice
18
2.1. Principe de la Photoélasticité
no suivant l’axe optique (indice naturel) et ne dans la direction perpendiculaire appelé indice
extraordinaire.
Soit un milieu transparent, isotrope au repos, ayant la propriété de devenir biréfringent lors-
qu’il est soumis à des contraintes. Au repos, le milieu se caractérise donc par un indice n0 valable
dans toutes les directions. Ce même milieu soumis à des contraintes est maintenant caracté-
risé par un ellipsoïde des indices. L’ellipsoïde des indices est tel que ses directions principales
coïncident avec les directions principales des déformations ou des contraintes. Regardons alors
comment peuvent être reliés les contraintes aux indices optiques du milieu.
Maxwell a établit l’expression liant les indices principaux aux contraintes principales σ1 ,
σ2 et σ3 . Ainsi, pour un milieu élastique, le tenseur diélectrique K et le tenseur des contraintes
σ sont liés linéairement tel que :
K = ǫI + Λ1 σ + Λ2 (trσ)I (2.29)
Les variation d’indice observées avec les matériaux photoélastiques (n1 −n0 )/n0 , (n2 −n0 )/n0
et (n3 − n0 )/n0 restent de l’ordre de 10−3 . On respecte bien l’hypothèse de faible anisotropie.
Filon proposa ensuite d’introduire un seul coefficient optique C = C2 − C1 , appelée constante
photoélastique. De nombreuses expériences ont permis la détermination de la constante photoé-
lastique pour des matériaux transparents (cf Tab. 2.1) aussi divers que la gelée de charcuterie,
la gélatine, le celluloïd et les polymères.
19
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
Le principal avantage du polariscope à lumière dirigée (cf fig. 2.9) est de concentrer la lumière
en deux points où il est possible de placer les polariseurs et analyseurs. Ceci permet entre autre de
pouvoir utiliser des éléments polarisants de petites dimensions et de meilleure qualité ponctuelle
sans avoir recours à une bonne qualité sur l’ensemble de la surface comme c’est le cas avec les
polariscopes à lumière diffuse (cf fig. 2.10).
20
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
Les deux polaroïds sont croisés (axes de polarisation perpendiculaires) et orientés perpendi-
culairement au chemin optique mais peuvent tourner dans leur plan.
21
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
de réaliser un modèle translucide plan de la pièce que l’on désire étudier. De plus, dans le domaine
du génie mécanique tout comme en génie civil, de nombreux problèmes entrent dans le cadre de
l’élasticité plane.
La photoélasticimétrie bidimensionnelle permet donc à l’aide d’un modèle plan de fournir des
données expérimentales permettant la détermination de l’état de déformation ou de contrainte
dans le modèle (supposé uniforme dans l’épaisseur).
22
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
contrainte sont parallèles aux axes des polariseurs. Elles sont donc utiles à la détermination
des directions principales de contrainte et tout point du modèle.
– sin(ϕ/2) = 0 Cette condition se traduit par ϕ = 2πn avec n=1, 2, ... Le lieu des points
pour lequel n=1 constitue la frange isochrome de premier ordre. Ceux pour lesquels n=2
sont situées sur la frange de second ordre et ainsi de suite.
En lumière monochromatique, les isochromes correspondent aux points du modèle où la
différence de chemin optique des deux ondes transmises est égale à un nombre entier de
longueur d’onde δ = nλ.
23
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
isochromes correspondent non plus à une extinction totale mais à une extinction d’une couleur
particulière du spectre. L’extinction de la longueur d’onde particulière λ se fera si et seulement
si la relation n entier est vérifiée.
La différence de contraintes principales et la longueur d’onde varient dans le même sens, donc
les contraintes augmentent dans le sens :
jaune –> orange –> rouge –> violet –> bleu –> vert
ce qui correspond aux variations suivantes du spectre complémentaire observé :
violet –> bleu –> vert –> jaune –> orange –> rouge
En lumière blanche, les points non contraints restent noirs.
Donc dans ce cas, les franges (correspondant à un ordre entier) sont les lignes de séparation
entre la couleur rouge et la couleur bleue. Elles sont violettes et correspondent à l’extinction du
jaune.
En lumière monochromatique de longueur d’onde λ, les isochromes d’ordre entier sont
soit brillantes, soit noires selon la position des lames quart d’onde (cf fig. 2.12 et paragraphe
suivant).
Dans le cas d’une lumière monochromatique obtenue par une lampe à vapeur de sodium,
c’est à dire jaune, nous avons extinction de la lumière (apparition de frange noire) pour un
même retard que les franges d’ordre entier obtenues en lumière blanche.
24
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
Les lieux d’extinction de cette intensité sont donc uniquement les isochromes.
25
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
On les reconnaît au fait que lorsqu’on tourne solidairement d’un quart de tour l’ensemble
des polaroïds, l’isocline tourne d’un demi tour, en sens contraire pour un point répulsif, dans le
même sens pour un point attractif. Les mêmes cas peuvent se produire le long des bords libres,
donnant ce qu’on appelle des demi-points singuliers.
Concernant les isostatiques, il existe plusieurs autres techniques simples de tracé des isosta-
tiques à partir d’un réseau d’isoclines assez serré. En voici deux exemples.
\ α1 + α2
DA1 A2 = (2.36)
2
Le deuxième réseau est obtenu par le même procédé après une rotation de π/2 de la direction
du repère.
26
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
en proche on obtient ainsi un tracé approché de l’isostatique, d’autant meilleur que les isoclines
sont plus serrées.
27
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
contraintes". Pour cela, il existe plusieurs méthodes conduisant à une troisième valeur permettant
de "séparer" les contraintes principales. Soit effectuer une mesure de photoélasticité interféro-
métrique afin d’obtenir un troisième réseau de franges appelé isopachique, ces isopaches étant
les lieux où σ1 + σ2 a une valeur constante. Autre possibilité, réaliser une mesure en incidence
oblique. Enfin, la dernière méthode consiste à faire une intégration le long d’une isostatique.
∂σxx ∂τxy
+ =0 (2.37)
∂x ∂y
avec :
1
τxy = − (σ1 − σ2 )sin(2α) (2.38)
2
où σ1 et σ2 sont les contraintes principales et α le paramètre isocline. τxy peut être connu en
chaque point par des mesures en incidence normale qui donne σ1 − σ2 et α.
En partant d’un point connu A (par exemple sur un bord libre), on trace les deux axes x
et y. L’intégration se fera suivant la direction x. On trace ensuite une droite D d’ordonnée ∆y
parallèle à Ox. On mesure alors les valeurs de σ1 − σ2 au points Mi sur Ox et Ni sur D, de mêmes
abscisses. La différence donc donc :
Il faut tracer la courbe représentative de cette fonction le long de x. l’intégration donne alors
σxx . De plus, σxx est liée aux contraintes principales par la relation :
σ1 + σ2 σ1 − σ2
σxx = + cos(2α) (2.40)
2 2
28
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
29
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
– le paramètre isocline α, pour définir les directions des contraintes principales (secondaires
ou non),
– le paramètre isochrome ϕ proportionnel à leur différence.
Cette analyse s’est longtemps faite à la main, mais la mesure des paramètres en plusieurs
points prenait beaucoup de temps et la précision des résultats ainsi obtenus était modérée. Il y a
donc eu de nombreuses tentatives pour automatiser les mesures des paramètres photoélastiques.
Les premières méthodes à champ complet permises par cette automatisation sont nées fin des
années 70 avec l’apparition des techniques d’acquisition et de traitement d’images.
La méthode présentée dans ce paragraphe a été parmi les premières proposant de remplacer
l’habituel appareil photographique par une caméra CCD qui, reliée à une carte d’acquisition
numérique, permettait de stocker un très grand nombre de données dans un ordinateur. Ces don-
nées pouvaient ensuite être traitées par différentes techniques comme la binarisation, le filtrage,
l’amincissement, etc..
R. K. Müller et L. R. Saackel ont proposé en 1979, une des toutes premières méthodes
automatiques à champ complet. Cette méthode consiste à enregistrer à l’aide d’une caméra CCD
l’image du modèle photoélastique dans sa totalité. Puis il faut stocker 16 images de franges
isoclines pour des orientations des polariseurs variant de 0˚ à 90˚. Enfin, est enregistrée une
image des franges isochromes (cf fig. 2.18a). Ces images sont ensuite traitées numériquement de
la manière suivante. Le contour du modèle est premièrement identifié par binarisation de l’image
du modèle enregistrée sans les polariseurs. Cette image binarisée permet alors de définir un
masque, qui, superposé à l’image du réseau de franges, permet d’analyser uniquement les points
appartenant au modèle. Un filtrage passe-bas est utilisé pour réduire les effets du bruit. Chaque
image de frange est ensuite binarisée en effectuant un seuillage (cf fig. 2.18b). Une technique
d’amicissement permet d’extriare alors les lignes centrales des franges isochromes (cf fig. 2.18c)
et des franges isoclines.
Une méthode de suivi de point permet alors de déterminer l’ordre de frange isochrome en
repérant manuellement les lignes centrale par un nombre. Ce n’est pas encore une méthode
automatique et totalement à champ complet puisque les informations sont issues des lignes
médianes de chaque frange. de plus, cette méthode suppose un éclairage de très bonne qualité du
point de vue du contraste et de la variation d’intensité de l’éclairement. Il est tout à fait possible,
afin de réduire le bruit dès la prise d’images, de moyenner plusieurs prises de vues de la même
30
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
scène et aussi de tenir compte des variations d’éclairage avec des enregistrement préalable des
champs lumineux en l’absence de chargement.
Dans le cas général d’un polariscope rectiligne, défini par l’angle θ entre le polariseur et
l’analyseur, les équations deviennent :
h ϕ i
I(x, y) = I0 cos2 (2α − θ) − sin(2α)sin2(α − θ)cos2 (2.44)
2
Les méthodes que nous allons décrire dans ce paragraphe consistent à utiliser différentes
configurations du polariscope. A chaque configuration correspond une forme particulière de l’ex-
pression générale de l’intensité. La combinaison de plusieurs de ces équations permet de calculer
α et ϕ, en tout point du modèle.
Si par exemple le modèle, placé dans un polariscope rectiligne, est observé pour trois confi-
gurations différentes de l’analyseur (θ = 0˚, θ = 45˚ et θ = 90˚) correspondant à trois images
de franges que l’on note I0 , I45 et I90 , le paramètre isocline en tout point du modèle est donnée
par :
1 2I90
α = arctan (2.45)
2 2I45 − I0 − I90
Les valeurs de α sont donc comprises entre −π/4 et π/4. Comme elles sont connues à π/2
près et que les directions principales sont perpendiculaires entre elles, ces valeurs suffisent pour
une détermination complète.
Les valeurs du paramètre isochrome sont obtenues par :
A − A2 − B 2
ϕ = arccos (2.46)
1−A
avec :
I0 − I90
A=
I0 + I90 (2.47)
2I45 − I0 − I90
B=
I0 + I90
Elles sont comprises entre 0 et π puisqu’elles sont issues d’une fonction cosinus inverse. Il est
donc très difficile de les recaler, c’est-à-dire de trouver l’ordre de frange local par des méthodes
31
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
de proximité comme on peut faire avec les méthodes de recalage de phase qui utilisent une
fonction tangente inverse. Pour obtenir une équation donnant la valeur de la tangente de ϕ, il
faut introduire une lame quart d’onde devant l’analyseur et donc utiliser un polariscope rectiligne
circulaire. Dans ces conditions, l’intensité lumineuse en sortie de l’analyseur peut être calculée
classiquement (cf éq. 2.19).
À l’entrée de la lame biréfringente, cette lumière se projette sur les axes (xB , yB ) par :
cos α sin α 1 cos α
A=a =a (2.49)
− sin α cos α 0 − sin α x y
B B
De même avec la lame quart d’onde qui est orientée de β par rapport aux directions précé-
dentes :
cos β sin β cos α
A=a (2.51)
− sin β cos β − sin α e−iϕ x y
Q Q
D’où :
π
(cos α cos β − sin α sin β e−iϕ )cosγ − (cos α sin β + sin α cos β e−iϕ )sinγ e−i 2
A=a π
(cos α cos β − sin α sin β e−iϕ )sinγ − (cos α sin β + sin α cos β e−iϕ )cosγ e−i 2
(2.54)
32
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
cos2 γ (cos2 α cos2 β + sin2 α sin2 β − 2 cos α sin α cos β sin β cos ϕ)
I = a2 + sin2 γ (sin2 α cos2 β + cos2 α sin2 β + 2 cos α sin α cos β sin β cos ϕ) (2.56)
−2 cos α sin α cos γ sin γ sin ϕ
On retrouve bien les cas particuliers du polarsicope rectiligne à champ clair (γ = 0, β = −α) :
h ϕ i
I = a2 1 − sin2 (2α) sin2 (2.57)
2
et champ sombre (γ = 0, β = −(α + π2 )) :
ϕ
I = a2 sin2 (2α) sin2 (2.58)
2
Pour déterminer le paramètre isocline α, une première image est enregistrée lorsque le modèle
n’est pas chargé, c’est l’image I0 . Dans un polariscope rectiligne, trois images du modèle chargé
sont enregistrées pour trois configurations particulières des éléments optiques. L’image I1 est
obtenue en champ clair (équation 2.57), l’image I2 lorsque l’analyseur a subit une rotation de 45˚
(γ = 0, β = −α + π4 ) puis l’image I3 quand le polariseur et l’analyseur sont à nouveau parallèles
mais à 45˚ de la position de référence γ = 0, β = α + π4 ). On a alors :
I0 = a2
h ϕ i
I1 = a2 1 − sin2 (2α) sin2
2 (2.59)
2 1 2 ϕ
I2 = a + cos(2α) sin(2α) sin
2 2
h ϕ i
I3 = a2 1 − cos2 (2α) sin2
2
La détermination de l’angle isocline peut donc se faire de deux manières à partir des équations
précédentes :
1 2I2 − I0
α = arctan
2 2I0 − 2I3
(2.60)
1 2I0 − 2I1
α = arctan
2 2I2 − I0
Les valeurs de α sont comprises entre −π/4 et +π/4, et connues modulo π/2, un processus de
recalage est alors utilisé pour restaurer la continuité de ce paramètre. Elles ne peuvent pas être
calculées lorsque le paramètre isochrome est égal à 2kπ en raison de la division des sinus carrés
de ϕ. Les valeurs manquantes sont obtenues par interpolation linéaire. Les valeurs du paramètre
isocline sont utilisées pour tracer automatiquement les isostatiques.
Les différentes étapes expérimentales pour le calcul du paramètre isocline sont schématisées
sur les figures suivantes (cf fig. 2.21) à partir des images de franges précédentes : Figure (a), c’est
33
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
la résolution de l’équation 2.60 ; figure (b) c’est l’interpolation linéaire pour combler les zones
non analysables ; figure (c) c’est le recalage du paramètre isocline.
Le tracé des isostatiques est directement issu des courbes isoclines qui donnent l’orientation
de l’une des directions principales. Ainsi on peut dessiner de proche en proche, à partir d’un
point initial, les courbes dont la pente est égale au paramètre isocline suivant le schéma simplifié
de la figure 2.22.
Ces images permettent également de calculer les valeurs du paramètre isochrome par une
fonction arc cosinus. Mais on préfère utiliser une cinquième image pour les calculer à l’aide d’une
fonction arc tangente. I4 est obtenue en champ sombre (polariseur et analyseur perpendiculaires),
avec la lame quart d’onde orientée à 45˚du polariseur, on obtient à partir de l’équation 2.56 avec
β = π/4 − α et γ = π/4 la relation :
34
2.3. Photoélasticimétrie bidimensionnelle
Du fait de la présence de la fonction tangente inverse, les valeurs du paramètre isochrome sont
comprises entre −π/2 et +π/2, et connues modulo π. De plus, elles sont fonction des valeurs de
l’isocline, qu’il faut donc calculer auparavant. Comme pour le paramètre isocline, la continuité du
paramètre isochrome est rétablie à l’aide d’une technique de recalage. L’initialisation du recalage
pour le paramètre isochrome suppose la connaissance de l’ordre de frange en un point donné qui
est généralement défini par la frange d’ordre zéro. Les figures 2.23 montrent la détermination de
ce paramètre. En (a) : intensité lumineuse I4 (équation 2.61) ; en (b) : paramètre isochrome non
recalé (équation 2.62) ; en (c) : paramètre recalé. On peut constater que dans les zones de forte
densité de franges, le processus numérique ne peut pas donner d’informations correctes.
L’introduction dans le montage expérimental de la lame quart d’onde a pour effet de modifier
le contraste et l’intensité lumineuse de la dernière image par rapport aux trois autres. De plus, il
est nécessaire d’enregistrer l’intensité lumineuse en l’absence de charge. Il est cependant possible
de développer une méthode d’analyse similaire, à partir d’un polariscope circulaire complet, en
jouant sur l’orientation de la lame quart d’onde de l’analyseur. Dans ce contexte, le montage
optique devient :
La relation donnant l’intensité lumineuse de sortie peut être calculée de la même manière
que précédemment, on alors :
35
Chapitre 2. Photoélasticimétrie
Six configurations du polariscope sont nécessaires, au lieu de quatre précédentes. Elles sont
regroupées dans le tableau ci-dessous :
π
Polariscope circulaire γ= I1 = a2 (1 + cosϕ)
4
π
γ=− I1 = a2 (1 − cosϕ)
4
π
lame quart d’onde de sortie α+β = I4 = a2 (1 + cos(2α) sinϕ)
4
π
et analyseur parallèle α+β = I5 = a2 (1 + sin(2α) sinϕ)
2
3π
α+β = I6 = a2 (1 − cos(2α) sinϕ)
4
Table 2.3 – Les six configurations utilisées avec le polariscope circulaire
Le paramètre isocline est donné par les quatre dernières équations, tandis que le paramètre
isochrome est calculé à l’aide des deux premières équations de manière à réduire le nombre des
indéterminées :
1 I5 − I3
α = arctan
2 I − I6
4 (2.64)
I 4 − I 6 I 5 − I 3
ϕ = arctan = arctan
(I1 − I2 ) cos(2α) (I1 − I2 ) sin(2α)
Les méthodes que nous venons d’énoncer ont deux inconvénients majeurs :
– le paramètre isocline est déterminé quand le paramètre isochrome est égal à kπ (ou 2kπ
suivant les cas) ;
– les valeurs du paramètre isochrome sont calculées en donnant sa valeur en un point du
modèle pour initialiser le recalage.
Des méthodes un peu plus complexes ont été mises au point pour essayer d’annuler ou du
moins minimiser ces inconvénients en utilisant un rayonnement à plusieurs longueurs d’ondes.
36
Deuxième partie
37
1
L’objet de cette étude est de déterminer l’état de contrainte dans une section d’une poutre
courbe (circulaire) sollicitée en flexion pure plane. Pour cela, la technique de photoélasticimétrie
bidimensionnelle déjà appréhendée dans une séance précédente sera mise en oeuvre. Ces résultats
expérimentaux seront comparés à ceux issus de la théorie de l’Élasticité fourni dans le sujet mais
aussi à ceux provenant de la théorie des poutres d’Euler-Bernoulli.
39
Figure 1.1 – Géométrie de la poutre courbe
Travail :
1. Quelle(s) configuration(s) du polariscope prenez-vous ? Justifiez votre choix.
2. Après avoir réalisé le-dit chargement, qu’observez-vous ?
En utilisant le fichier TP_Disque-Modèle.xlsx se trouvant sur le bureau de la session Méca des
PC à votre disposition :
3. Déterminez les valeurs de (σ1 − σ2 )Exp en différents points le long de (AB).
4. Effectuez la séparation des contraintes par la méthode d’intégration graphique à l’aide des
équations de Lamé-Maxwell.
dσ1 σ1 − σ2
=− (1.1)
ds1 ρ2
dσ2 σ1 − σ2
= (1.2)
ds2 ρ1
5. En déduire les valeurs expérimentales et le tracé des courbes σ1Exp et σ2Exp en fonction de
x entre A et B.
40
2 R2
S = R22 − R12 − 4.R12 .R22 .ln2 (1.5)
R1
Travail :
1. Précisez à quoi correspondent les directions principales des contraintes X et Y pour votre
étude dans le repère (−
→
x,−→
y ).
2. Calculez la norme des moments appliqués aux extrémités de la poutre.
En utilisant le fichier TP_Anneau-Modèle.xlsx se trouvant sur le bureau de la session Méca des
PC à votre disposition :
3. À partir des relations ci-dessus déjà implémentées dans la feuille excel et issues de la
résolution en Élasticité linéaire de ce problème, reportez sur la feuille excel ces données
pour en déduire les valeurs et les graphes de σ1 et σ2 analytiques.
4. Claculez et reportez sur la feuille excel les données correspondant à la théorie des poutres
d’Euler-Bernoulli pour en déduire les valeurs et les graphes de σ1 et σ2 analytiques.
5. Comparez l’ensemble de ces résultats.
41
42
2
Cette étude a pour objectif de déterminer les grandeurs élastiques (E, ν) d’un matériau
isotrope dans le cas d’une poutre à section rectangulaire sollicitée en flexion simple (cf. fig.
ci-dessous).
A C h r
x
B b
r r
z L −F y
La poutre peut être instrumentée soit par deux jauges unidirectionnelles (respectivement
h h
suivant →
−
x et −→
z aux points A (d1 , , 0) et B (d1 , − , 0)), soit par une rosette à 45˚ en A
2 2
43
h
(suivant une orientation quelconque) ou soit par un comparateur au point C (d2 , , 0) mesurant
2
le déplacement suivant la direction −
→
y . Plusieurs approches sont ainsi proposées et pourront ainsi
être comparées.
F d22
y(d2 ) = (d2 − 3L)
6EI
6(L − x)F
|σxx | =
Bh2
44
2. Donnez un exemple de chargement simple pour lequel l’intensité de la contrainte au point
A et au point B sont différents.
3. Déterminez la valeur du module de Young E pour cinq chargements correspondant à des
masses de 1 à 5 kg (relevez les valeurs de déformation pour les deux jauges). Commentez.
e2
e1′
45° e1
Les mesures effectuées à l’aide d’une telle rosette vont permettre de déterminer expérimen-
talement l’état de déformation local dans une base quelconque (mais pas directement !) :
εxx εxy εxz
ε = εyx εyy εyz (2.1)
εzx εzy εzz
1. Avant d’effectuer le moindre calcul, identifiez les valeurs du tenseur sur lesquelles vous
n’aurez aucunes informations expérimentales.
45
2. Que représente un cercle de Mohr ? Énoncez les relations entre un angle physique et l’angle
associé représenté sur un cercle de Mohr. Pour établir une stratégie permettant de tracer
un cercle de Mohr, tracez un cercle " comme si vous connaissiez le résultat " et reportez
les déformations associées en prenant en compte la géométrie de la rosette à 45˚.
3. Tracez les cercles de Mohr expérimentaux utilisant pour des valeurs de charges de 4 et 5
kg (un par personne, sur papier millimétré). Quelle valeur numérique obtenez-vous pour
les déformations principales εI et εII ?
4. Calculez le rapport des déformations principales. Commentez...
5. Pour aller plus loin : que vaut εIII ?
46
3
L’objet de cette étude est de déterminer la déformée d’une structure à partir des théorème
énergétiques et de comparer ce résultat aux valeurs expérimentales utilisant des jauges d’exten-
sométrie.
47
r r r
y − FA y y
r J1
x
2,9 mm
A B
r
z
11 mm
G
8,1 mm
J2
1,5 mm 29,5 mm
r
− FC y
J3
D C
3.1.2 Objectifs
Mesurer d’une part les déformations (avec des jauges de déformations) et déplacements (avec
des comparateurs) en différents points de la structure et d’autre part de mettre en oeuvre des
méthodes énergétiques pour estimer analytiquement les déplacements. La confrontation de ces
résultats permettra alors de conclure sur leur pertinence.
48
4
Étude du flambement
Cette étude consiste à analyser expérimentalement l’effet des conditions aux limites d’une
structure subissant du flambement. Pour cela des essais seront menés pour déterminer par l’ex-
périence la charge critique et la flèche correspondante puis de comparer ces résultats à la théorie
d’Euler.
4.1.2 Objectifs
Trois configurations de conditions aux limites vont être utilisées dans cette étude et sont
définies dans les figures ci-dessous.
49
r
y
A B P r
x
50
A
Le compte-rendu, à rendre en fin de chaque séance, doit reprendre dans la mesure du possible
le plan présenté ci-dessous.
Ne rien écrire dans le compte rendu sans l’avoir compris. Se fier uniquement à vous et vos
observations plutôt qu’aux autres !
A.1 Introduction
Réaliser une introduction présentant le but du TP...
A.3 Expérimentation
Partie comprenant l’ensemble des manipulations faites lors du TP.
1. Dispositif expérimental
Décrire le montage utilisé, schéma...
2. Mode opératoire
Expliquer comment ont été faites les manipulations.
3. Résultats
Présenter les résultats obtenus, sous forme de tableaux, de graphes... en n’omettant pas les
unités (si possible en SI ou à défaut celles considérées comme usuelles ; exemple : contraintes
en MPa) !
4. Interprétation
Analyser les résultats, avec une éventuelle comparaison entre modèle (analytique, numé-
rique) et expérience. Faites un calcul d’erreur...
51
A.4 Conclusion
Rappeler les grandes lignes du travail effectué en dégageant l’intérêt, la pertinence, l’apport
de ce type d’essais.
Réfléchir et proposer une critique (constructive) sur le thème abordé.
Éviter les affirmations gratuites mais au contraire justifiez votre argumentation.
52