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Installations électriques BT

Protections
par Roland AUBER
Ancien Ingénieur en Chef de la Fédération Nationale de l’Équipement Électrique (FNEE)
Secrétaire Général de l’Association Internationale des Entreprises
d’Équipement Électrique (AIE)
et Claude RÉMOND
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
Ancien Ingénieur en Chef de l’Union Technique de l’Électricité (UTE)

1. Généralités sur la protection contre les chocs électriques......... D 5 032 - 2


2. Protection contre les contacts directs .............................................. — 8
3. Protection contre les contacts indirects par coupure
automatique de l’alimentation ............................................................ — 10
4. Protection contre les contacts indirects sans coupure
de l’alimentation ...................................................................................... — 22
5. Prises de terre et conducteurs de protection.................................. — 23
6. Protection contre les surintensités .................................................... — 25
7. Protection contre les surtensions....................................................... — 30
8. Protection différentielle ........................................................................ — 33
9. Commande, sectionnement, coupure ................................................ — 36
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 5 039

L ’article Installations électriques fait l’objet de plusieurs articles :


— Installations électriques. Caractéristiques générales [D 5 030] ;
— Installations électriques BT. Protections [D 5 032] ;
— Installations électriques BT. Choix et mise en œuvre des matériels
[D 5 034] ;
— Installations électriques HT [D 5 036] ;
— Installations électriques. Conception. Vérification. Entretien [D 5 038];
et les sujets traités ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur
devra assez souvent se reporter aux différents articles.
6 - 1993
D 5 032

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■ Contact direct
1. Généralités sur la protection Ce terme désigne un contact d’une personne ou d’un animal
contre les chocs électriques d’élevage avec des parties actives (figure 1).
■ Contact indirect
1.1 Définitions Ce terme désigne un contact d’une personne ou d’un animal
d’élevage avec des masses mises sous tension par suite d’un
■ Choc électrique défaut d’isolement (figure 2).
Il s’agit de l’effet physiopathologique résultant du passage du ■ Conducteur de protection [PE (figure 3)]
courant électrique à travers le corps humain ou celui d’un
animal [D 5030]. Ce conducteur, prescrit dans certaines mesures de protection
contre les chocs électriques, est destiné à relier électriquement des
parties telles que :
Cette expression concerne à la fois les contacts directs et les — masses ;
contacts indirects. Il n’y a pas de différence d’effet physio- — éléments conducteurs ;
pathologique entre les deux types de contacts, mais les mesures — borne principale de terre ;
de protection à prendre sont très différentes. — prise de terre ;
— point de l’alimentation relié à la terre ou à un point neutre
artificiel.
■ Partie active
Un conducteur de protection peut être commun à plusieurs
Cette expression désigne tout conducteur ou toute partie
circuits.
conductrice destiné à être sous tension en service normal, y compris
le conducteur neutre, mais pas, par convention, le conducteur PEN. Lorsque ce conducteur est confondu avec le conducteur neutre,
il s’appelle conducteur PEN (figure 3b ).
Cette expression n’implique pas nécessairement un risque de
choc électrique.
■ Masse [M (figures 2 et 3)]
Ce terme désigne toute partie conductrice d’un matériel
électrique susceptible d’être touchée et qui n’est pas normalement
sous tension, mais peut le devenir en cas de défaut.
Citons, comme exemples de masses :
— les parties accessibles des matériels de classe I (§ 1.2) ;
— les conduits métalliques [D 5 034] ;
— les conducteurs blindés à isolant minéral.
Ne sont pas considérés comme des masses :
— les parties accessibles des matériels de classe II (§ 1.2) ;
— les câbles ne comportant aucun revêtement métallique et utili-
sés pour des tensions au plus égales à 500 V [D 5 034].
■ Élément conducteur
Il s’agit d’un élément susceptible d’introduire un potentiel,
généralement celui de la terre, et en faisant pas partie de
l’installation électrique.
À titre d’exemples sont considérés comme des éléments Figure 1 – Exemple de contact direct
conducteurs :
— les charpentes métalliques ;
— les canalisations métalliques d’eau, de gaz, de chauffage central,
etc. ;
— les appareils non électriques reliés à des canalisations
métalliques ;
— les sols et parois non isolants (béton, carrelages...).
Ne sont pas considérés comme des éléments conducteurs :
— les fenêtres et portes ;
— les rampes d’escalier ;
— les sols et parois isolants (parquets en bois, tapis et moquettes...) ;
— tous les objets métalliques de petites dimensions non reliés à
un élément conducteur (poignées, barres d’appui, etc.).
■ Défaut [d (figures 2 et 3)]
Ce terme désigne une défaillance de l’isolation d’une partie
active, produisant une réduction du niveau d’isolement et pouvant
provoquer une liaison accidentelle entre deux points de potentiels
différents.
Un défaut peut être franc ou présenter une certaine impédance :
— un défaut franc entre conducteurs actifs est un court-circuit ;
— un défaut entre une partie active et un point au potentiel de Figure 2 – Exemple de contact indirect
la terre est un défaut à la terre.

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Figure 3 – Différentes tensions suivant le schéma des liaisons à la terre

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■ Conducteur de terre surfaces de contact, pour un trajet du courant entre les deux mains,
Le conducteur de terre (ou canalisation principale de terre) relie et pour des tensions de l’ordre de quelques dizaines de volts. Pour
la prise de terre à la borne principale de terre. des tensions plus élevées, l’impédance du corps humain diminue
et c’est pourquoi la valeur de 3 kΩ présente une marge de sécurité
■ Borne de terre pour l’application de ces mesures.
La borne principale de terre est la borne ou la barre à laquelle ■ Tension de contact présumée [Ucp (figure 3)]
sont reliés :
C’est la tension de contact la plus élevée susceptible d’apparaître
— le ou les conducteur(s) de terre ; en cas de défaut d’impédance négligeable se produisant dans
— les conducteurs de protection ; l’installation électrique. En pratique, elle est égale à la différence de
— les conducteurs de la liaison équipotentielle principale ; potentiel entre une masse en défaut et la liaison équipotentielle
— les conducteurs de mise à la terre fonctionnelle, s’il y a lieu. principale.
■ Prise de terre [T (figure 3)] Elle peut apparaître entre une masse et un élément conducteur
Ce terme désigne un corps conducteur ou un ensemble de corps (par exemple, le sol) sur lequel se tient une personne, ou entre deux
conducteurs en contact intime avec le sol et assurant une liaison masses en défaut, si ces parties peuvent être touchées simultané-
électrique avec celui-ci. ment. Dans le dernier cas, la tension de contact présumée constitue
une partie de la tension de défaut.
■ Liaison équipotentielle
La tension de contact présumée peut être mesurée avec un
Cette liaison électrique met au même potentiel, ou à des voltmètre ayant une résistance interne de l’ordre de 40 kΩ.
potentiels voisins, des masses ou des éléments conducteurs.
■ Les figures 3a et b montrent les différentes tensions suivant les
On distingue :
schémas des liaisons à la terre (§ 1.3) et l’emplacement des masses.
— la liaison équipotentielle principale générale [LEP (figure 3)], Dans ces figures, comme dans la suite de l’article, les principaux
reliant tous les éléments conducteurs, à leur pénétration dans symboles ont pour signification :
chaque bâtiment, et la prise de terre ;
— les liaisons équipotentielles locales réalisées au niveau de A source d’alimentation ;
chaque tableau, jouant un rôle analogue à celui de la liaison équi- E terre de référence (terre lointaine) ;
potentielle principale générale ; Id courant de défaut ;
— les liaisons équipotentielles supplémentaires reliant des L1 , L 2 , L 3 conducteurs de phase ;
masses et des éléments conducteurs lorsque certaines conditions LEP liaison équipotentielle principale ;
de protection ne peuvent être respectées ; M masse ;
— les liaisons équipotentielles locales non reliées à la terre N conducteur neutre ;
constituant une mesure de protection dans un emplacement PE conducteur de protection ;
défini (§ 4.6). PEN conducteurs neutre et de protection confondus ;
RA résistance de la prise de terre des masses
■ Tension de défaut [Ud (figure 3)] de l’installation ;
Cette tension apparaît lors d’un défaut d’isolement, entre une RB résistance de la prise de terre du neutre de
masse et une prise de terre de référence, c’est-à-dire un point dont l’alimentation.
le potentiel n’est pas modifié par l’écoulement du courant de
défaut Id correspondant.
Remarque : nous avons donné, dans ce paragraphe, quelques
La tension de défaut peut être mesurée avec un voltmètre ayant définitions pour une meilleure compréhension du texte qui suit.
une résistance interne de l’ordre de 40 k  ; cette valeur : D’autres définitions sont données dans le Vocabulaire Électro-
— est le résultat d’un compromis ; si la résistance du voltmètre technique et dans les différentes normes d’installations et de
est trop grande, la résistance d’isolement des appareils agit comme produits. On trouvera certaines définitions particulières dans
un diviseur de tension, et des tensions élevées sont mesurées alors d’autres paragraphes.
qu’aucun défaut d’isolement n’existe ; si la résistance est trop faible,
les résistances des prises de terre auxiliaires influencent les
mesures ;
— a une signification pratique ; elle correspond approximative- 1.2 Classification des matériels
ment à la valeur de l’impédance du corps humain pour un trajet du
courant entre les deux mains, avec des surfaces de contact de électriques
quelques millimètres carrés, avant le claquage de la peau,
c’est-à-dire pour des tensions de quelques dizaines de volts.
Du point de vue des conditions de protection contre les
■ Tension de contact [Uc (figure 3)] contacts indirects, quatre classes de matériels électriques sont
Cette tension apparaît, lors d’un défaut d’isolement, entre des définies, le chiffre n’impliquant aucun ordre de sévérité.
parties simultanément accessibles. ■ Classe 0
Elle concerne les matériels ne possédant qu’une seule isolation,
Remarques dite principale, dont la défaillance, en mettant sous tension les
— Par convention, ce terme n’est utilisé que dans le cadre de parties accessibles, peut provoquer un risque de choc électrique ;
la protection contre les contacts indirects. en outre, aucune disposition n’est prévue pour mettre à la terre les
parties métalliques accessibles.
— Dans certains cas, la valeur de la tension de contact peut
être influencée notablement par l’impédance de la personne en Le matériel de classe 0 peut être utilisé seulement dans des
contact avec ces parties. conditions où les personnes ne peuvent le toucher en même temps
qu’un élément conducteur, c’est-à-dire dans des locaux secs et non
conducteurs.
Les tensions de contact peuvent être mesurées par un voltmètre
La classe 0, qui était utilisée pour les appareils domestiques, est
ayant une résistance interne de 3 k  . Une valeur moyenne de
en voie de disparition.
l’impédance du corps humain de 3 kΩ est réaliste pour de grandes

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■ Classe I 1.3 Schémas des liaisons à la terre


Elle concerne les matériels ne possédant également qu’une
seule isolation principale, mais dont toutes les parties métalliques
accessibles sont reliées à une borne de terre, ce qui permet son Cette expression désigne la situation du neutre et des masses
raccordement à une prise de terre par l’intermédiaire de d’une installation par rapport à la terre ; elle est symbolisée par un
conducteurs de protection. code à deux lettres :
La protection contre les contacts indirects est alors assurée par — la première lettre correspond à la situation du neutre par
coupure automatique de l’alimentation (§ 3). rapport à la terre :
• la lettre T signifie que le neutre est directement relié à la terre,
■ Classe II • la lettre l signifie que le neutre est isolé ou relié à la terre par
Elle concerne les matériels qui sont conçus de telle manière que l’intermédiaire d’une impédance ;
tout défaut entre les parties actives et les parties accessibles soit — la deuxième lettre correspond à la situation des masses de
rendu improbable. Ce matériel possède des propriétés telles qu’il l’installation :
ne soit pas susceptible, dans les conditions d’utilisation prévues, • la lettre T signifie que les masses sont reliées à une prise de
d’être le siège d’un défaut risquant de propager un potentiel terre indépendante de celle du neutre,
dangereux vers sa surface extérieure. • la lettre N signifie que les masses sont reliées au neutre.
Les propriétés de la classe II peuvent résulter : La combinaison de ces lettres permet de définir trois schémas
— soit d’une double isolation, en entourant l’isolation principale des liaisons à la terre.
d’une deuxième isolation dite supplémentaire ;
— soit d’un renforcement de l’isolation principale, devenant ■ Schéma TN : dans ce schéma (figure 4), les masses sont reliées
ainsi une isolation renforcée, présentant les mêmes qualités au conducteur neutre. En cas de défaut, le courant de défaut se
qu’une double isolation ; referme directement au point neutre par des liaisons galvaniques ;
— soit de dispositions constructives assurant une sécurité le courant de défaut Id est, en fait, un courant de court-circuit entre
équivalente ; les matériels, bien que ne répondant pas à toutes les phase et neutre.
exigences de la classe II, comportent des caractéristiques leur La désignation du schéma TN comporte une troisième lettre :
conférant le niveau de sécurité de la classe II ; il en est ainsi pour — la lettre C signifie que le conducteur neutre et le conducteur
les appareils électroniques, certains câbles et certains appareillages. de protection sont confondus (conducteur PEN) (figure 4a ) ;
La classe II assure par elle-même sa propre sécurité et son — la lettre S signifie que le conducteur neutre et le conducteur
utilisation constitue une mesure de protection contre les contacts de protection sont séparés (figure 4b ).
indirects (§ 4.2). Le schéma TN-C et le schéma TN-S peuvent exister dans une
Les matériels de la classe II ne comportent pas de dispositions même installation, mais le schéma TN-S doit toujours être en aval
pour leur mise à la terre et ne doivent pas être mis à la terre. du schéma TN-C.
■ Classe III ■ Schéma TT : dans ce schéma (figure 5), les prises de terre du
Elle concerne les matériels dont la tension nominale U est une neutre (R B ) et des masses (RA) sont distinctes. En cas de défaut, le
très basse tension et qui doivent être alimentés exclusivement par courant de défaut Id se referme par les deux prises de terre. Ce
une installation TBTS ou TBTP (§ 1.5). schéma est, en France, celui des réseaux de distribution publique à
basse tension.
■ Le tableau 1 résume les mesures de protection contre les
contacts indirects correspondant aux différentes classes de ■ Schéma IT : dans ce schéma, le neutre est isolé ou mis à la terre
matériels. Ce tableau est établi sur le principe de la double barrière par l’intermédiaire d’une impédance Z (figure 6) qui limite le
entre les parties actives et les parties accessibles, consistant à courant de premier défaut : ce courant est tel qu’il n’en résulte pas
prévoir une deuxième protection en cas de défaillance de la de tension de contact dangereuse et que, par conséquent, une
première. coupure n’est pas nécessaire.
(0)

Tableau 1 – Mesures de protection appropriées aux classes de matériels


Classes Symbole
Protection principale Protection supplémentaire
de matériels sur la plaque signalétique
0 Isolation principale Locaux non conducteurs Pas de symbole
Isolation principale Mise à la terre et coupure automatique
I de l’alimentation

Isolation principale Isolation supplémentaire


ou
II Isolation renforcée
ou
Isolation principale Dispositions constructives appropriées

III Alimentation en très basse tension Séparation électrique de tout autre circuit
et de la terre

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Figure 6 – Schéma IT : neutre relié à la terre


par l’intermédiaire d’une impédance

La prise de terre des masses peut être confondue avec celle du


neutre ou distincte.
Dans le schéma IT, il est fortement recommandé de ne pas
distribuer le conducteur neutre (§ 3.4).

1.4 Mesures de protection

1.4.1 Protection contre les contacts directs

Elle est assurée par application de l’une ou plusieurs des


mesures de protection suivantes :
Figure 4 – Schémas TN : masses reliées au neutre
mis directement à la terre
— emploi de la très basse tension TBTS ou TBTP (§ 1.5) ;
— limitation de l’énergie de décharge et du courant (§ 2.1) ;
— isolation des parties actives (§ 2.2) ;
— interposition de barrières ou d’enveloppes (§ 2.3) ;
— disposition d’obstacles (mesure partielle) (§ 2.4) ;
— mise hors de portée par éloignement (mesure partielle) (§ 2.5).
En outre, une protection complémentaire contre les contacts
directs peut être assurée, en cas de défaillance des mesures
précédentes, par l’emploi de dispositifs différentiels à haute
sensibilité (§ 2.6).

1.4.2 Protection contre les contacts indirects

Elles est assurée par application de l’une ou plusieurs des


mesures de protection suivantes :
— emploi de la très basse tension TBTS ou TBTP (§ 1.5) ;
— coupure automatique de l’alimentation (§ 3) ;
— emploi de matériels de classe II (§ 4.2) ou mise en œuvre
d’une isolation équivalente lors de l’installation (§ 4.3) ;
— séparation électrique (§ 4.4) ;
— éloignement ou interposition d’obstacles (§ 4.5) ;
— réalisation de liaisons équipotentielles non reliées à la
terre (§ 4.6).

Figure 5 – Schéma TT : masses et neutre reliés séparément à la terre

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1.5 Emploi de la très basse tension La TBTS est fournie par une source d’alimentation dont la
tension secondaire ne peut en aucun cas dépasser la limite U L ;
cette source peut être :
1.5.1 Classification
— un transformateur de sécurité, conforme à la norme euro-
Une très basse tension est une tension dont la valeur nominale péenne NF EN 60-742 (classement UTE C 52-742) ;
est au plus égale à : — un groupe moteur entraînant un générateur à enroulements
séparés, présentant une sécurité équivalente ;
• 50 V en courant alternatif ; — des batteries de piles ou d’accumulateurs ;
• 120 V en courant continu lisse, c’est-à-dire dont le taux d’ondu- — certains dispositifs électroniques conformes à des normes
lation n’est pas supérieur à 10 %. appropriées tels que, même en cas de défaut, la tension à leurs
Pour certaines applications (§ 1.5.3), ces valeurs peuvent être bornes ne puisse être supérieure aux limites de la très basse
diminuées. tension.
On distingue trois sortes de très basses tensions : Il n’existe aucune liaison entre le circuit secondaire (aussi bien
— la très basse tension de sécurité (en abrégé TBTS, en anglais les éléments actifs que les masses) et un élément susceptible
SELV) est alimentée par une source de sécurité, ne comporte d’apporter un potentiel différent et de compromettre la sécurité de
aucune liaison à la terre, et ses circuits sont électriquement sépa- la TBTS. En particulier, une liaison quelconque d’une partie active
rés de tout autre circuit ; ou d’un circuit TBTS avec une prise de terre pourrait produire des
— la très basse tension de protection (en abrégé TBTP, en anglais conditions non conformes avec le principe de la sécurité ; en effet,
PELV) a les mêmes caractéristiques que la TBTS, à l’exception d’une cette prise de terre pourrait être portée, en cas de défaut provenant
liaison d’un conducteur actif à la terre ; d’un autre circuit, à une tension proche de U L et il est facile de
— la très basse tension fonctionnelle (en abrégé TBTF, en anglais constater que la tension du circuit à très basse tension se
FELV) ne répond pas à toutes les conditions des deux précédentes. trouverait, suivant le mode de liaison à la terre, à une tension de
2 U L (soit en pratique 100 V en courant alternatif) par rapport à la
terre. Il est évident que de telles conditions ne répondent pas à la
1.5.2 Caractéristiques notion de la très basse tension de sécurité.
Les circuits TBTS sont séparés de tout autre circuit de telle
Le tableau 2 compare les caractéristiques particulières de manière qu’il ne puisse se produire aucun défaut entre les deux, ce
chacune des trois très basses tensions. qui implique, en pratique, la réalisation d’une double isolation
entre tout circuit TBTS et tout autre circuit ; cette condition
■ La très basse tension de sécurité (TBTS) est une mesure de concerne aussi bien les canalisations que certains matériels (par
protection contre les contacts directs et contre les contacts exemple, télérupteurs ou contacteurs) dans lesquels les deux types
indirects. Sa qualité fondamentale consiste à limiter la tension des de circuits peuvent coexister.
circuits desservis à une valeur qui ne puisse jamais, même en cas de
défaut, être supérieure à la tension limite conventionnelle U L , ■ La très basse tension de protection (TBTP), avec un point du
généralement 50 V [D 5 030]. Il en résulte les caractéristiques essen- circuit mis à la terre, est seulement une mesure de protection contre
tielles qui suivent. les contacts indirects.
(0)

Tableau 2 – Comparaison des caractéristiques des très basses tensions


Caractéristiques TBTS TBTP TBTF
Valeur de la tension (1) U  50 V ( ca ) U  50 V ( ca ) U  50 V ( ca )
U  120 V ( cc ) U  120 V ( cc ) U  120 V ( cc )

Valeurs inférieures dans


certaines conditions
Source d’alimentation Transformateur de sécurité ou Transformateur de sécurité ou Quelconque
dispositif présentant une dispositif présentant une
séparation équivalente (double séparation équivalente (double
isolation) isolation)
Liaison des parties actives à la terre Interdite Admise Admise
Liaison des masses à la terre Interdite Interdite Exigée pour assurer la protection
ou à un conducteur de protection contre contacts indirects
Séparation des parties actives Équivalente à une double isola- Équivalente à une double iso- Équivalente à une isolation prin-
avec celles d’autres circuits tion lation cipale
Protection contre contacts Non nécessaire si : Exigée quelle que soit la tension, Exigée quelle que soit la tension
directs (1) sauf si les parties actives ont à
U  25 V ( ca ) l’intérieur de la zone d’influence
U  60 V ( cc ) de la liaison équipotentielle prin-
cipale et si :
U  25 V ( ca )
U  60 V ( cc )
Prises de courant Non interchangeables et sans Non interchangeables et sans Non interchangeables
contact de terre contact de terre
(1) ca : courant alternatif.
cc : courant continu.

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■ La très basse tension fonctionnelle (TBTF) n’est pas une


mesure de protection, ni contre les contacts directs ni contre les 2. Protection
contacts indirects. La protection contre les contacts indirects est
assurée par la mesure de protection du circuit primaire.
contre les contacts directs
Les dispositions du tableau 2 sont celles de la norme
NF C 15-100. Elles diffèrent sur quelques points des prescriptions
2.1 Limitation de l’énergie de décharge
du décret de protection des travailleurs du 14 novembre 1988. En et du courant
effet, ce dernier introduit une distinction suivant la nature des
locaux du point de vue des conditions d’humidité en limitant la
valeur de la tension en courant alternatif à 25 V dans les locaux La protection contre les contacts directs est assurée pour
dits mouillés, c’est-à-dire ceux qui correspondent aux conditions certains dispositifs si leur énergie de décharge et leur courant
d’influences externes AD 4 [D 5 030]. débité ne sont pas supérieurs aux valeurs du tableau 3, tant en
Le schéma de la figure 7 montre les différences entre les deux service normal qu’en cas de défaut. Ces valeurs sont admises
textes en ce qui concerne la protection contre les contacts lorsque, pour des raisons fonctionnelles, des parties accessibles se
directs (CD) et contre les contacts indirects (CI). trouvent reliées à des parties actives par l’intermédiaire d’impé-
dances (par exemple, les interrupteurs à touches). (0)

1.5.3 Applications Tableau 3 – Valeurs limites de l’énergie de décharge


La TBTS est la seule mesure de protection admise : et du courant débité
— dans certains volumes (0 et 1, norme NF C 15-100) des salles Parties touchées Autres parties
d’eau et des piscines, sa valeur étant limitée à 12 V en courant
alternatif et à 30 V en courant continu ; Courant ........................ (mA) 1 3,5
— pour l’alimentation des lampes baladeuses dans les enceintes
Énergie de décharge... (µC) 0,5 50
conductrices exiguës, sans limitation de la valeur de la tension ;
— pour l’alimentation de certains matériels ou équipements
comportant, pour des raisons fonctionnelles, des parties actives
non isolées, tels que : En fait, cette mesure de protection concerne la conception des
• jouets électriques, matériels ou des équipements, et non les installations.
• certains équipements de chauffage du sol,
• appareils d’éclairage dont les suspensions ou les bras servent
de conducteurs.
2.2 Isolation des parties actives

La mesure de protection par isolation des parties actives


consiste à disposer autour de celles-ci une isolation appropriée,
dénommée isolation principale ; cette isolation est soit prévue par
construction, soit disposée lors de la mise en œuvre des matériels.
Cette isolation ne doit pouvoir être enlevée que par destruction.
Les peintures, vernis, laques et revêtements analogues ne sont pas
considérés comme assurant une isolation suffisante.
L’isolation doit pouvoir supporter les contraintes (thermiques,
mécaniques, chimiques, électriques...) auxquelles elle est
susceptible d’être soumise dans les conditions d’utilisation pré-
visibles.
Les qualités de l’isolation sont vérifiées par des essais et des
mesures, basés sur des estimations conventionnelles des critères
de référence, qui sont essentiellement les suivants :
— la tenue diélectrique à fréquence industrielle, mesurée par un
essai à la tension conventionnelle de 2 U + 1 000 V, U étant la
tension assignée du matériel ; cet essai permet de vérifier que,
après un certain temps de fonctionnement et après certaines
épreuves destinées à représenter les contraintes subies par le
matériel pendant sa durée de vie, ce matériel possède encore un
niveau d’isolement tel qu’il ne soit pas dangereux ;
— les lignes de fuite à la surface de l’isolation, dont les valeurs
sont déterminées en fonction notamment des effets de la
pollution ;
— les courants de fuite (ou courants de contact), qui sont les
courants pouvant circuler à travers l’isolation, dans des conditions
identiques à celles des essais diélectriques.
Les conducteurs et câbles électriques représentent l’application
type de cette mesure de protection.
Figure 7 – Protection contre les chocs électriques
pour la très basse tension (en courant alternatif). Comparaison
entre les dispositions prévues par la norme NF C 15-100
et celles du décret relatif à la protection des travailleurs

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2.3 Interposition de barrières


ou d’enveloppes

La mesure de protection par interposition de barrières ou


d’enveloppes consiste à enfermer les parties actives afin d’empêcher
tout contact de la main avec ces parties.
Les enveloppes doivent posséder au moins le degré de
protection IP 2 x [D 5 034] qui correspond à des ouvertures de dia-
mètre inférieur à 12 mm, s’opposant ainsi à la pénétration d’un
doigt dont la dimension est celle d’un petit doigt féminin,
considéré comme le doigt ayant le plus petit diamètre.
Des critiques ont été formulées sur la signification du premier
chiffre des degrés IP, qui concerne à la fois la protection contre les
parties actives et celle contre la pénétration des corps solides.
■ La normalisation (CEI 529) a donc créé une lettre additionnelle au
code IP, utilisée lorsque la protection contre les contacts directs
nécessite un degré de protection supérieur à celui nécessaire pour
la pénétration des corps solides. C’est ainsi que certains matériels
peuvent admettre des ouvertures supérieures aux dimensions
exigées pour la protection contre les contacts directs.
Le tableau 4 indique la signification des lettres additionnelles,
avec la correspondance avec les degrés IP correspondants. (0)

Tableau 4 – Protection contre les contacts directs :


lettre additionnelle au code IP
Lettre Degrés IP
Description de la protection
additionnelle correspondants

A Protection contre l’accès 1


avec le dos de la main
Protection contre l’accès
B avec un doigt 2

Protection contre l’accès


C avec un outil 3

D Protection contre l’accès 4


avec un fil
Du point de vue de la protection contre les contacts directs :
IP 1x B est équivalent à IP 2 x ;
IP 1x C et IP 2x C sont équivalents à IP 3 x ;
IP 1x D, IP 2 x D et IP 3x D sont équivalents à IP 4 x. Figure 8 – Protection contre les contacts directs :
interposition d’enveloppes

■ Les figures 8a et b donnent des exemples de réalisations dans


lesquelles le degré de protection contre les contacts directs est
supérieur à celui nécessaire pour la pénétration des corps solides : il est généralement imposé que, après ouverture des portes, des
dispositions soient prises pour empêcher tout contact involontaire
— pour la réalisation de degré IP 1x B (figure 8a ), du point de avec des parties actives, par exemple par interposition d’un écran.
vue de la pénétration des corps solides, le degré de protection est
seulement 1, assurant une protection contre l’accès aux parties
dangereuses avec la main (50 mm) ; la protection contre les
contacts directs est caractérisée par la lettre additionnelle B, qui 2.4 Disposition d’obstacles
indique une protection contre l’accès avec un doigt d’épreuve
(12 mm) équivalente au degré IP 2 x ;
— pour la réalisation de degré IP 2 x D (figure 8b ), du point de vue La mesure de protection au moyen d’obstacles est destinée à
de la pénétration des corps solides, le degré de protection est 2, empêcher toute approche physique et tout contact non intention-
assurant une protection contre l’accès aux parties dangereuses avec nel avec des parties actives, soit lors de manœuvres, soit lors
le doigt (12 mm) ; la protection contre les contacts directs est carac- d’interventions en cours d’exploitation.
térisée par la lettre additionnelle D qui indique la protection contre Les obstacles disposés à cet effet peuvent être démontés sans
l’accès avec un fil (1 mm) équivalente au degré IP 4x. l’aide d’un outil, mais leur fixation doit être telle que leur
■ Les éléments d’enveloppes assurant la protection contre les enlèvement involontaire soit empêché. Ils ne s’opposent pas à un
contacts directs ne peuvent être démontés ou ouverts (si l’enveloppe contact volontaire avec les parties actives, par une tentative
comporte des portes) qu’à l’aide d’une clef ou d’un outil, cette exi- délibérée de contournement des obstacles.
gence reposant sur le principe qu’un tel démontage, ou une telle Cette mesure de protection ne peut être utilisée que dans des
ouverture, implique une action volontaire par une personne qui est locaux de service électrique, accessibles seulement aux personnes
consciente des risques pouvant résulter d’une telle action. En outre, averties ou qualifiées (BA 4 et BA 5 [D 5 030]).

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2.5 Mise hors de portée par éloignement 2.6 Protection complémentaire


par dispositifs différentiels
La mesure de protection par éloignement consiste à mettre hors à haute sensibilité
de portée des parties se trouvant à des potentiels différents, telles
que des parties actives, des masses et des éléments conducteurs
(le sol étant considéré comme un élément conducteur s’il n’est pas La protection par dispositifs différentiels à haute sensibilité
isolant). (courant différentiel résiduel assigné au plus égal à 30 mA) est une
mesure de protection complémentaire contre les contacts directs,
Deux parties sont considérées comme simultanément accessibles en cas de défaillance des autres mesures de protection (§ 8.6).
si elles ne sont pas distantes de plus de 2,50 m, cette distance étant
augmentée en fonction des objets conducteurs pouvant être Elle ne constitue pas, en elle-même, une mesure de protection.
transportés.
Pour l’application de cette mesure de protection, un volume
d’accessibilité au toucher (figure 9) est défini autour de l’espace où
peuvent se trouver les personnes. 3. Protection
Cette mesure de protection est, comme la disposition d’obstacles,
utilisée dans les locaux de service électrique.
contre les contacts indirects
La figure 10 résume les distances qui sont alors imposées
autour des matériels électriques et de leurs organes de manœuvre. Dans ce paragraphe, nous traiterons la protection contre les
contacts indirects par coupure automatique de l’alimentation.

3.1 Généralités

3.1.1 Principe
La mesure de protection par coupure automatique de
l’alimentation est destinée à empêcher que, à la suite d’un défaut
d’isolement, une personne puisse se trouver soumise à une
tension de contact dangereuse, pendant un temps tel qu’il puisse
en résulter des dommages organiques [D 5030].
Pour respecter cette règle, tout défaut survenant dans un
matériel électrique provoque la circulation d’un courant qui fait
apparaître une tension de contact et doit être interrompu dans un
temps compatible avec la sécurité des personnes. Il en résulte que
cette mesure de protection repose sur l’association de deux
conditions.
■ Réalisation ou existence d’un circuit dénommé boucle de
défaut : cette boucle de défaut permet la circulation du courant de
défaut Id ; sa constitution dépend du schéma des liaisons à la terre
(TN, TT ou IT).
Cette condition implique la mise en œuvre de conducteurs de pro-
tection reliant les masses de tous les matériels électriques alimentés
par l’installation, de façon à constituer la boucle de défaut. Les
Figure 9 – Volume d’accessibilité au toucher conducteurs de protection doivent être réalisés de façon sûre et
durable en suivant les prescriptions du paragraphe 5.3.
■ Coupure du courant de défaut par un dispositif de
protection approprié : le temps de coupure dépend de certains
paramètres tels que la tension de contact à laquelle peut être
soumise une personne et la probabilité de défauts et de contacts
avec les parties en défaut. La détermination du temps de coupure
est basée sur la connaissance des effets du courant électrique sur le
corps humain.
Cette condition implique la présence d’un dispositif de coupure
automatique dont les caractéristiques sont définies suivant le
schéma des liaisons à la terre (TN, TT ou IT).

3.1.2 Liaison équipotentielle principale

La liaison équipotentielle principale LEP (§ 1.1) évite la propa-


gation de potentiels par les canalisations métalliques provenant de
Figure 10 – Exemple de local de service électrique l’extérieur du bâtiment et permet de réduire la tension de contact
avec protection au moyen d’obstacles en cas de défaut dans l’installation concernée, quel que soit le
et mise hors de portée par éloignement schéma des liaisons à la terre.

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La liaison équipotentielle principale a une influence différente


suivant le schéma des liaisons à la terre, lors d’un défaut à la terre
dans le réseau d’alimentation :
— pour le schéma TN, et pour le schéma IT dans lequel les
masses sont interconnectées, elle permet de réduire la tension de
contact dans l’installation ;
— pour le schéma TT, et pour le schéma IT dans lequel les
masses ne sont pas interconnectées, un défaut à la terre dans le
réseau d’alimentation ne provoque pas de tension de contact dans
l’installation et, de ce fait, la liaison équipotentielle principale n’est
pas aussi importante.
Cette différence d’influence de la liaison équipotentielle princi-
pale est à prendre en considération lorsqu’il est difficile ou
impraticable de la réaliser ; il peut en être ainsi notamment dans
les installations extérieures telles que les parcs de caravanes, les
marinas, les foires et les expositions.
Néanmoins, quel que soit le schéma (TN, TT ou IT), la liaison
équipotentielle principale réduit le risque de choc électrique dans
les installations.

Figure 11 – Principe de la protection dans le schéma TN


3.2 Cas du schéma TN
3.2.1 Boucle de défaut
R i , Xi résistance et réactance internes de la source,
Dans le schéma TN, la boucle de défaut (en tireté sur la
figure 11) est constituée par le circuit galvanique formé par le RPE , XPE somme des résistances et somme des réactances
conducteur actif sur lequel se produit le défaut d et le conducteur du conducteur de protection depuis la liaison
de protection relié directement au neutre de la source [conducteur équipotentielle principale (point O) jusqu’à la
PE ou PEN suivant que le schéma est TN-S ou TN-C (figure 4)]. masse,
Dans le schéma TN, il n’y a pas lieu de tenir compte de U0 tension nominale entre phase et neutre de
l’existence d’un défaut non franc présentant donc une certaine l’installation,
résistance ; les énergies dissipées dans ce défaut, en raison de la Zs impédance de la boucle de défaut.
grande valeur du courant de défaut Id , sont telles qu’il est soit
Dans cette formule, les réactances Xa et XPE ont été séparées
transformé en défaut franc, soit éliminé par destruction dans un
afin de montrer la répartition des tensions le long de la boucle de
temps très court.
défaut, bien que ces réactances ne puissent être mesurées
séparément.
3.2.2 Tension de contact présumée La tension de contact présumée est déduite de la formule
simplifiée :
La tension de contact présumée Ucp est celle qui apparaît entre R ′PE
U cp = U0 -------------- (2)
la masse M et le point O. Elle est égale à : Zs
Ucp = Id Z PE (1) avec R ′PE résistance du conducteur de protection entre la masse
avec Z PE somme des impédances des conducteurs de protection considérée et le point de référence B.
entre la masse M et le point O. ■ Le point de référence B (figure 12) est le point le plus proche
Dans les installations alimentées directement par un réseau de de la masse en défaut, dont le potentiel, en cas de défaut, demeure
distribution publique, les conditions de protection du schéma TN sensiblement égal au potentiel de l’emplacement où est située cette
nécessitent l’accord du distributeur d’énergie électrique ou du masse et à celui des éléments conducteurs qui peuvent être touchés
concepteur de l’installation. simultanément avec la masse.
Dans les installations alimentées par un poste de transformation Ce point de référence peut être obtenu par la réalisation d’une
ou par une source autonome, les caractéristiques de la source (impé- liaison équipotentielle locale LL (réalisée dans des conditions
dance homopolaire du transformateur ou réactance subtransitoire analogues à celles définies pour la liaison équipotentielle princi-
de l’alternateur) peuvent être incompatibles avec les conditions de pale LEP), au niveau du tableau de distribution d’où est issu le
protection et sont à prendre en considération. circuit terminal alimentant la masse considérée.
Cette liaison équipotentielle locale n’est pas nécessaire si :

3.2.3 Analyse des conditions de protection 50


R PE  Z s --------- (3)
U0
■ En principe, la tension de contact présumée est égale à :
■ Le dispositif de protection doit être choisi de telle manière que
2 2 le courant de défaut [relations (1) et (2)] :
R PE + X PE Z PE
U cp = U 0 --------------------------------------------------------------------------------------------------- = U 0 -----------
Zs U0
( R i + R a + R PE ) + ( X i + X a × X PE )
2 2
I d = --------
- (4)
Zs
avec Ra , Xa somme des résistances et somme des réactances
du conducteur de phase depuis la source jusqu’à assure son fonctionnement dans un temps t au plus égal à celui
la masse considérée M, prescrit en fonction de la tension de contact présumée [D 5 030].

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3.2.4 Application pratique


des conditions de protection

L’expérience a montré qu’il est souvent difficile d’estimer de


façon correcte la tension de contact présumée. La référence à la
tension de défaut serait trop sévère en utilisant des dispositifs de
protection contre les surintensités (§ 6) ; c’est pourquoi il est
nécessaire de faire certaines hypothèses en estimant la tension de
contact présumée.
Cette estimation est notamment basée sur la valeur du
coefficient c dont la valeur exacte dépend de la configuration de
l’installation.
Par ailleurs, il n’est pas possible d’être certain que l’élévation du
potentiel des masses des circuits terminaux ne dépassera pas les
valeurs de la courbe L1 [D 5 030] en cas de défaut dans une autre
partie de l’installation fixe, ou dans les circuits de distribution. C’est
pourquoi, afin de faciliter l’établissement des conditions d’applica-
tion des règles de protection, les temps de coupure peuvent être
déterminés non en fonction de la tension de contact présumée, mais
en fonction de la tension nominale de l’installation, en tenant compte
de la relation (6).
■ L’influence des variations des différents paramètres sur la
valeur de la tension de contact présumée et sur le temps de coupure
correspondant a donc été étudiée :
— le facteur c peut varier, suivant la situation du circuit
considéré, entre 0,6 (circuit très éloigné de la source, par exemple)
et 1 (circuit issu directement de la source) ;
— le rapport m des sections des conducteurs (de même
matériau) de protection et de phase du circuit considéré peut varier
entre 1 et 3 pour les câbles ou les conducteurs isolés ;
— la tension d’alimentation U0 , conformément aux
recommandations de la publication 38 de la CEI, peut varier
de ± 10 %.
Les calculs montrent que, pour une valeur donnée de la tension
Figure 12 – Exemple de point de référence
U0 , la tension de contact présumée varie, suivant les valeurs des
deux paramètres c et m, entre 0,3 U0 et 0,75 U0 .

Ce choix nécessite le calcul de l’impédance Z s de la boucle de


défaut, ce qui n’est possible que si tous les éléments de la boucle, Par exemple, pour la tension de 230 V, la tension de contact
y compris la source, sont connus ; si les conducteurs actifs et de pro- présumée varie entre 69 et 172 V. Le courant passant à travers le corps
tection sont à proximité immédiate, sans interposition d’éléments humain qui en résulte varie entre 42 et 119 mA [D 5 030] : d’après la
ferromagnétiques, Z s peut être calculé ; dans le cas contraire, Z s ne courbe L1 de la figure 13a, le temps de coupure doit être compris
peut être que mesuré. entre 220 et 800 ms.
En pratique, la réactance peut généralement être négligée pour
les conducteurs de section inférieure ou égale à 35 mm2. En prenant une valeur moyenne du coefficient c de 0,8 et un
rapport m égal à l’unité, valeurs qui se présentent généralement
Le courant Id a alors pour valeur : dans les circuits terminaux, la tension de contact présumée est,
U0 d’après la formule (6) :
I d = c -------------------------- (5)
R a + R ′PE 1
U cp = 0,8 × 230 ----- = 92 V
2
Le facteur conventionnel c tient compte de l’impédance de la
partie de la boucle de défaut située en amont du point de correspondant d’après la courbe L1 de la figure 10 dans l’article
référence ; en l’absence d’informations précises, le facteur c peut [D 5 030] à un temps de coupure d’environ 0,4 s.
être pris égal à 0,8, l’expérience ayant montré que cette valeur était
valable dans la majorité des cas. ■ En fonction des valeurs réelles du coefficient c et du rapport m, le
point courant / temps se déplace sur le segment AB de la figure 13b.
La tension de contact présumée Ucp est égale à :
En outre, en fonction de la valeur réelle de la tension U0 , le point
m courant / temps du segment AB peut se déplacer sur une portion de
U cp = R ′PE I d = cU 0 ----------------- (6) courbe qui est la caractéristique de fonctionnement du dispositif de
1+m
protection (fusible) ; compte tenu de ses variations :
avec m = R ′PE /R a . — la ligne A′ B′ correspond à la valeur minimale de la tension,
Si les conducteurs sont de même matériau, m est égal au soit 0,9 U0 ;
rapport des sections du conducteur de phase et du conducteur de — la ligne A′′ B′′ correspond à la valeur maximale de la tension,
protection du circuit considéré. Si le conducteur de protection et le soit 1,1 U0 .
conducteur de phase ont la même section, on a : Le point correspondant au temps de coupure en fonction de la
c U0 tension de contact se situe à l’intérieur de la zone grisée. Il apparaît
m = 1 et U cp = ------------ que les conditions de coupure se trouvent dans tous les cas dans
2 la zone ➂ et au-dessous de la courbe C1 .

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Figure 13 – Temps de coupure maximal en situation normale : effets de la variation du coefficient c, du rapport m et de la tension (se reporter à
l’article [D 5 030] pour les zones temps-courant des effets du courant alternatif sur les personnes ②, ③ et ④)

Une valeur unique du temps de coupure peut ainsi être choisie seulement des installations particulières complètes où le risque
pour chaque tension nominale, indépendamment des valeurs du existe. Il convient de souligner que cette limitation (U L = 25 V) n’a
facteur c et du rapport m. aucune influence lorsque la protection est assurée par disjoncteurs.
Le tableau 5 donne les temps de coupure déterminés dans ces Lorsque la protection est assurée par fusibles, elle entraîne une
conditions en fonction de la tension nominale de l’installation. Il réduction de longueur des circuits protégés de l’ordre de 15 à 25 %
indique, également, les valeurs du schéma IT à titre de suivant la tension nominale, réduction qui est du même ordre de
comparaison. (0) grandeur que les erreurs commises sur l’estimation des longueurs
réelles des circuits.
Enfin, il n’y a pas de temps de coupure prescrit pour les situations
Tableau 5 – Temps de coupure t 0 (en secondes) immergées, en raison des mesures de protection particulières prises
en fonction de la tension nominale dans ces situations [D 5 030].
de l’installation et du schéma ■ En pratique, les temps de coupure du tableau 5 ne sont à
prendre en considération que si le dispositif de coupure est un
U L (V) fusible : la règle de protection consiste alors à s’assurer que le
U0 (V) courant de défaut Id provoque certainement la fusion du fusible
TN IT sans neutre IT avec neutre dans le temps t défini, en vérifiant que le point correspondant du
50 25 (1) 50 25 (1) 50 25 (1) graphique de fonctionnement des fusibles I (t ) se trouve au-dessus
de la caractéristique supérieure de la zone de fusion du fusible
127/220 0,8 0,35 0,8 0,4 5 1,0 (figure 14).
230/400 0,4 0,2 0,4 0,2 0,8 0,5 Lorsque le dispositif de protection est un disjoncteur, il suffit de
s’assurer que le courant de défaut Id est au moins égal au plus petit
400/690 0,2 0,05 0,2 0,06 0,4 0,2
courant assurant le fonctionnement instantané du disjoncteur ; en
580/1 000 0,1 0,02 0,1 0,02 0,2 0,03 effet, les temps de fonctionnement des disjoncteurs sont alors géné-
(1) Ces temps de coupure ne sont fixés que pour les situations dans
ralement inférieurs aux temps définis par le tableau 5, à condition
lesquelles la tension limite conventionnelle est réduite à 25 V (situation qu’ils ne soient pas intentionnellement retardés (figure 15).
particulière (ou situation 2) des personnes [D 5 030]). Par ailleurs, lorsque la tension de contact est inférieure à la tension
limite conventionnelle U L , la coupure de l’alimentation n’est pas
nécessaire du point de vue de la protection contre les contacts indi-
Le tableau indique des temps de coupure différents suivant la rects. Toutefois, la coupure peut être nécessaire pour d’autres
valeur de la tension limite conventionnelle U L (50 et 25 V). raisons, telles que les risques d’incendie. Il en est notamment ainsi
Conformément aux études internationales, la réduction de la tension lorsque le rapport entre l’impédance du conducteur de protection
limite conventionnelle U L à 25 V en courant alternatif concerne et l’impédance de la boucle de défaut (Z PE /Z s ) est suffisamment

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Figure 15 – Protection par disjoncteur (t 0 est défini dans le tableau 5)


Figure 14 – Protection par fusible (t 0 est défini dans le tableau 5)

de leurs caractéristiques de fonctionnement pour des courants de


faible ; c’est le cas, par exemple, de l’utilisation, comme conducteur
défaut éloignés dans des conditions analogues à celles définissant
de protection, de plusieurs conducteurs en parallèle d’un câble
le temps maximal admis pour la protection contre les courts-
multiconducteur, ou de l’armure d’un câble en parallèle avec un
circuits (§ 6.2). Toutefois, une certaine temporisation peut être
conducteur extérieur nu et accolé.
nécessaire pour l’alimentation d’appareils ayant des courants de
Nota : les règles précédentes sont intégralement applicables aux circuits alimentant des
matériels mobiles ou portatifs. démarrage ou d’appel importants (de l’ordre de 6 à 10 In ) lors de
leur mise sous tension, afin d’éviter des déclenchements intem-
pestifs. Il peut en être notamment ainsi pour l’alimentation de
3.2.5 Cas où un temps de coupure de 5 s est admis moteurs de forte puissance.

Un temps de coupure supérieur aux valeurs du tableau 5, mais


non supérieur à 5 s, est permis pour des circuits n’alimentant 3.2.6 Cas d’un défaut direct à la terre
directement aucun appareil mobile ou portatif, pour les raisons
suivantes : Lorsqu’un défaut peut se produire directement entre un
— des défauts dans de tels circuits sont plus rares ; conducteur de phase et la terre, des dispositions sont à prendre
— le risque de contact avec les matériels alimentés par de tels pour éviter que le conducteur de protection et les masses qui lui
circuits, pendant que se produit un défaut, est peu probable ; sont reliées soient portés à un potentiel dangereux, c’est-à-dire
— les matériels alimentés par de tels circuits ne sont pas supérieur à 50 V. De tels défauts sont en fait exceptionnels, mais
habituellement tenus à la main, et peuvent être facilement lâchés peuvent se produire dans des lignes aériennes ou avec des câbles
si un défaut se produit ; sans revêtement métallique directement enterrés (figure 17a ).
— la tension de contact est réduite par la liaison équipotentielle La protection est alors assurée si la condition suivante, basée sur
principale. le diagramme des tensions (figure 17b ), est satisfaite (U L = 50 V) :
Le temps limite de 5 s est conventionnel : il est suffisant dans la
RB UL
plupart des cas où un temps de coupure supérieur à ceux du --------
- = ---------------------
-
tableau 5 est nécessaire, par exemple pour des circuits de RE U0 – UL
distribution et des circuits alimentant des moteurs. Ce temps est
également compatible avec les tenues thermiques des matériels avec RB résistance globale de toutes les prises de terre des
constituant la boucle de défaut. L’attention est appelée sur le fait masses et du neutre en parallèle,
qu’un temps de coupure supérieur aux valeurs du tableau 5 peut RE résistance minimale de contact avec la terre d’éléments
être incompatible avec la protection des appareils mobiles ou conducteurs non reliés à un conducteur de protection ou
portatifs. à un conducteur d’équipotentialité, par lesquels un
Lorsque des liaisons équipotentielles sont réalisées entre toutes défaut entre phase et terre peut se produire.
les masses et tous les éléments conducteurs simultanément En l’absence d’indications sur la valeur de la résistance R E , une
accessibles, il ne peut, en pratique, apparaître aucune tension de valeur de 10 Ω peut être adoptée.
contact dangereuse, et il est alors permis de ne pas déterminer les
conditions de protection contre les contacts indirects pour les
circuits situés en amont de ces liaisons équipotentielles. Il en est 3.2.7 Protection par dispositifs différentiels
notamment ainsi pour les circuits principaux et les circuits de
distribution. Cela est illustré par la figure 16 qui montre les diffé- Lorsque les conditions de protection par des dispositifs contre
rents cas possibles. les surintensités (§ 6) ne peuvent être obtenues, la protection peut
Ce temps limite de 5 s n’implique pas une temporisation être assurée par des dispositifs à courant différentiel-résiduel (§ 8) ;
volontaire (retard) des dispositifs de protection, mais tient compte il peut notamment en être ainsi pour des circuits alimentant des

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Figure 16 – Circuits pour lesquels un temps


de coupure jusqu’à 5 s est admis (se reporter à la
figure 12 pour le point de référence B)

socles de prises de courant dont la longueur n’est pas connue, ou si une liaison équipotentielle principale locale est
pour des circuits de grande longueur et de faible section dont réalisée (§ 3.2.3) au tableau où est situé le dispositif différentiel
l’impédance est trop élevée... Dans ce cas, le conducteur de (point A).
protection de tels circuits doit être relié :
a) soit au conducteur de protection de l’installation (conducteur
PEN dans le schéma TN-C) en amont du dispositif à courant 3.3 Cas du schéma T T
différentiel-résiduel ;
b) soit à une prise de terre distincte qui doit alors satisfaire aux 3.3.1 Boucle de défaut
conditions de protection du schéma TT (§ 3.3).
Dans le cas a), un court-circuit se produisant en aval du disposi- Dans le schéma TT (figure 5), la boucle de défaut (en tireté sur
tif à courant différentiel-résiduel provoque une élévation du poten- la figure 19) est constituée par le conducteur actif sur lequel se
tiel du conducteur de protection due au passage dans ce produit le défaut d, le conducteur de protection PE reliant la masse
conducteur du courant de court-circuit (figure 18). Cette élévation à la prise de terre et les deux prises de terre des masses de
de potentiel apparaîtra pendant la durée de coupure du dispositif l’installation (RA ) et du neutre de l’alimentation (R B ).
assurant la protection contre les courts-circuits, durée qui ne doit
pas être supérieure à 5 s, et qui sera généralement beaucoup plus
courte. 3.3.2 Analyse des conditions de protection
Le risque qui peut résulter de telles conditions paraît
suffisamment faible et exceptionnel pour qu’il puisse être négligé. La tension de contact présumée, en cas de défaut, est égale
En outre, il n’existe pas si la résistance du conducteur de protec- à la tension de défaut :
tion en amont du dispositif différentiel (entre O et A) est Ucp = RA Id (7)
[relation (3)] : En négligeant les résistances des liaisons galvaniques (conducteur
50 actif et conducteur de protection), qui sont généralement faibles par
R PE  Z s ---------
U0

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Figure 18 – Protection d’un circuit par un dispositif différentiel

Figure 19 – Principe de la protection dans le schéma TT

U0
Figure 17 – Défaut direct à la terre avec I d′ = ----------------------
- (10)
RA + RB

rapport aux résistances des prises de terre RA et R B et à la résistance le temps de coupure du dispositif de protection étant au plus égal
du défaut R d , le courant de défaut est [relation (2)] : à 5 s.
U0 Si le défaut n’est pas franc, le courant de défaut est plus faible
I d = -----------------------------------
- (8) et le temps de coupure sera d’autant plus long, mais la tension de
RA + RB + Rd contact étant inférieure à U L , les conditions de protection seront
assurées.
En effet, dans le schéma TT, à la différence du schéma TN (§ 3.2.1),
il y a lieu de tenir compte de l’existence d’un défaut non franc, Lorsque l’installation est alimentée par un réseau de distribution
présentant donc une certaine résistance. Dans le schéma TT, le cou- à basse tension, la valeur de la résistance de la prise de terre du
rant de défaut étant nettement plus faible que dans le schéma TN, neutre R B n’est généralement pas connue, et une valeur par excès
le défaut non franc peut se maintenir sans évoluer pendant un temps de (RA + R B ) est obtenue en mesurant l’impédance (ou la
supérieur à celui imposé pour assurer la protection contre les résistance) de la boucle de défaut.
contacts indirects (tableau 5). L’utilisation de dispositifs différentiels (§ 8), non retardés
Pour tenir compte de l’existence de tels défauts (dont la intentionnellement, permet une élimination rapide des courants de
résistance ne peut être connue), la sécurité est assurée en défaut ; les temps de coupure sont inférieurs à ceux définis pour
imposant à la tension de contact présumée, déterminée pour un le schéma TN (tableau 5).
courant de défaut correspondant à un défaut franc, d’être infé-
rieure ou égale à la tension limite conventionnelle U L :
U cp = R A I d′  U L (9)

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3.3.3 Dispositifs de protection

L’ u t i l i s a t i o n d e d i s p o s i t i f s d e p r o t e c t i o n c o n t r e l e s
surintensités (§ 6) pour assurer la protection contre les contacts
indirects nécessite des prises de terre des masses de faible
résistance. Ainsi, un fusible de 20 A nécessite une prise de terre de
résistance inférieure à 0,7 Ω, et un disjoncteur de 32 A une prise de
terre de résistance inférieure à 0,5 Ω.
Des valeurs de résistance de prise de terre aussi faibles sont, en
pratique, difficilement réalisables et il n’est pas possible de garan-
tir leur maintien dans le temps.
Par contre, l’emploi de dispositifs à courant différentiel-résiduel
permet d’assurer la protection contre les contacts indirects, quelle
que soit la résistance des prises de terre ; le courant différentiel-
résiduel assigné I∆n du dispositif est au plus égal à :
U L ( 50 V )
I ∆n  -----------------------
RA

Ainsi, un dispositif à courant différentiel-résiduel de 0,5 A permet


une résistance de prise de terre de 100 Ω, résistance qui peut être
facilement obtenue dans la plupart des terrains.
Figure 20 – Schéma IT isolé de la terre

3.4 Cas du schéma IT


3.4.1 Non-coupure au premier défaut
Dans le schéma IT (figure 6), lors de l’apparition d’un premier
défaut d’isolement, le courant de défaut est limité de telle sorte
qu’aucune tension de contact dangereuse, supérieure à la tension
limite conventionnelle U L , ne puisse apparaître dans l’installation.
Cette condition permet d’éviter toute coupure au premier défaut
et de continuer l’exploitation de l’installation. Mais, pour que cette
possibilité soit valable, il importe que le défaut soit rapidement
recherché et éliminé, sinon, l’installation fonctionnant alors en
schéma TN ou TT, une coupure doit intervenir si un deuxième
défaut apparaît avant l’élimination du premier, ce qui conduit à
perdre l’avantage du schéma IT.

3.4.2 Différentes configurations

L’installation est soit isolée de la terre, soit reliée à la terre à


travers une impédance de valeur suffisante.
■ Lorsque l’installation est isolée de la terre (figure 20), le
courant de premier défaut se referme par les capacités des deux
autres phases par rapport à la terre. Cela peut conduire à limiter les
longueurs de l’ensemble des circuits de l’installation.
■ Lorsque l’installation est reliée à la terre par une
impédance Z (figures 21 et 22), l’intensité du courant de premier
défaut est pratiquement limitée par la valeur de cette impédance, les Figure 21 – Schéma IT dans lequel le neutre est relié à la terre
impédances des conducteurs de liaison étant négligeables devant par une impédance Z et dans lequel les prises de terre
celle-ci ; les capacités des deux autres phases par rapport à la terre de l’alimentation (R B) et des masses (RA) sont séparées
présentent généralement une impédance nettement plus élevée, à
moins que l’installation ne comporte des câbles de grande longueur
ou ayant des revêtements métalliques.
La liaison de l’installation à la terre par l’intermédiaire d’une
impédance est prévue notamment lorsque l’on craint des sur-
tensions ou des oscillations du potentiel de l’installation, dues à
des phénomènes de résonance.
La valeur de l’impédance Z est choisie de manière à éviter de
telles oscillations et à provoquer la circulation d’un courant de
défaut qui puisse être détecté. Elle ne doit pas être trop élevée,
pour que la circulation permanente d’un courant de défaut, dans

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Figure 22 – Schéma IT dans lequel le neutre est relié à la terre Figure 23 – Courant de double défaut dans le schéma IT
par une impédance Z et dans lequel les prises de terre lorsque les masses sont reliées à la même prise de terre
de l’alimentation (R B) et des masses (RA) sont confondues
(§ 3.4.1 pour la condition de non coupure au premier défaut et § 3.2.6
pour le risque d’un défaut direct entre une phase et la terre) Les conditions d’élimination de ce courant de double défaut
dépendent de la situation des prises de terre ; comme il ressort
les conducteurs de protection et, éventuellement, dans les prises des figures 21 et 22, le cas de la figure 21 correspond pour le
de terre, n’entraîne pas des échauffements trop importants. deuxième défaut à un schéma TT (figure 19, § 3.3), tandis que le
cas de la figure 22 correspond à un schéma TN (figure 11, § 3.2).
En général, la valeur de l’impédance Z est prise de l’ordre de 5 à 6
fois la valeur de la tension simple de l’installation, soit par exemple de ■ Lorsque, dans une même installation, toutes les masses ne sont
l’ordre de 1 000 Ω pour une installation à 230/400 V. pas reliées à la même prise de terre, la protection est assurée, si
deux défauts se produisent dans des groupes différents de masses
■ Sur les figures 20, 21 et 22, le conducteur neutre n’a pas été interconnectées, dans les conditions du schéma TT (§ 3.3).
représenté, car dans le schéma IT, il est fortement recommandé de
À l’intérieur d’un groupe de masses interconnectées, la protection
ne pas le distribuer. En effet, s’il est distribué, un défaut à la terre
est assurée, si deux défauts se produisent dans ce groupe, dans les
l’affectant supprime les avantages attachés aux installations IT.
conditions indiquées au paragraphe 3.4.4.
En outre, la distribution du conducteur neutre, lorsque celui-ci
n’est pas relié à la terre, nécessite de prendre des dispositions : ■ Lorsque, dans une même installation, toutes les masses, y
— pour éviter que, en cas de deux défauts survenant dans une compris celles de la source, sont reliées à la même prise de terre, la
même installation sur deux circuits de sections différentes, le protection est assurée, si deux défauts se produisent dans
conducteur neutre de plus faible section ne soit parcouru par des l’installation, dans les conditions indiquées au paragraphe 3.4.4.
courants d’intensité supérieure à son courant admissible (§ 3.4.5.2) ;
— pour que les appareils d’utilisation ne puissent être soumis à 3.4.3.2 Tension de contact présumée
des tensions supérieures à leur tension nominale. Si l’on néglige les risques de contact simultané entre deux
Ces dispositions nécessitent une étude technique détaillée de masses dans lesquelles se produisent les deux défauts d’isole-
l’installation pour leur mise en œuvre. ment, en raison de la faible probabilité de tels contacts, la tension
Enfin, le fait de ne pas distribuer le conducteur neutre facilite le de contact présumée à prendre en considération est celle qui
choix des dispositifs de protection contre les surintensités et la apparaît, lors du deuxième défaut, entre une masse en défaut et la
recherche des défauts. liaison équipotentielle principale LEP. En considérant le schéma de
la figure 23, cette tension est égale à la chute de tension dans le
conducteur de protection, entre Ma et Oa , due à la circulation du
3.4.3 Protection au deuxième défaut courant Iab de double défaut.
Z a est l’impédance du conducteur de phase entre la masse Ma et
3.4.3.1 Conditions générales le tableau dont sont issus les deux circuits, tableau considéré
comme le point de référence ; c’est le plus souvent la borne de
Si le premier défaut d a (masse Ma ) n’est pas éliminé et que se terre du tableau général.
produit un deuxième défaut d’isolement affectant une autre Z b est l’impédance du conducteur de phase entre la masse Mb
phase d b (masse Mb), un courant de double défaut Iab va s’établir ; et ce même tableau.
Iab est un courant de court-circuit entre phases (ou entre phase et
neutre), mais son intensité est nettement inférieure à un courant de
court-circuit dans un seul circuit, du fait qu’il intéresse deux circuits
comme le montre la figure 23.

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La tension de contact présumée de la masse Ma est : 1 + mb


Si z > --------------------- , I ab > I a / 2 .
 1 + ma
U cp = m a Z a I ab 
 1 + ma
ma Za U  (11) Si z > --------------------- , I ab > I b / 2 .
ou U cp = ------------------------------------------------------------------------------------
-  1 + mb
2Z 0 + Z a ( 1 + m a ) + Z b ( 1 + m b ) 

avec m a et m b valeurs des rapports m (résistance du conducteur Il a été supposé que le coefficient c ′ était le même pour le calcul
de protection à la résistance du conducteur de du courant de double défaut et pour les courants de défaut entre
phase) de chacun des deux circuits, phase et masse ; en fait, ce coefficient n’a pas rigoureusement la
même valeur, mais la valeur unique de 0,8 est retenue.
U tension nominale entre phases,
Z0 impédance de chaque conducteur de phase en
amont du tableau d’où sont issus les deux circuits.
3.4.4 Conditions de protection
En posant :
Z a ( 1 + m a ) + Z b ( 1 + m b) Les conditions de protection doivent être déterminées de telle
c′ = --------------------------------------------------------------------------------------
- (12)
2Z 0 + Z a ( 1 + m a ) + Z b ( 1 + m b) manière que le courant de double défaut assure la coupure dans
un temps correspondant, d’après la courbe L1 (figure 10 [D 5 030]),
et : à la tension de contact présumée entre la masse considérée et la
z = Z a /Z b (13) liaison équipotentielle principale.
il vient : La tension de contact présumée Ucp est donnée par la relation (14)
m a z c ′U et le courant de double défaut Iab , rapporté au courant de défaut
U cp = ---------------------------------------------------------
- (14) entre phase et masse (Ia et Ib ), par les relations (18) et (19).
z ( 1 + ma ) + ( 1 + mb )
La formule (14) suppose que le rapport m a la même valeur ■ En pratique, les conditions de protection de chaque circuit
depuis l’origine de l’installation jusqu’à la masse considérée. S’il doivent pouvoir être déterminées sans tenir compte des
n’en est pas ainsi, on a : caractéristiques des autres circuits. Ainsi, la formule (14) doit être
appliquée en ne tenant compte que du seul rapport m du circuit
∑ mi Zi
U cp = ------------------------------------- c ′ U (15)
considéré ; pour la valeur 1 du rapport z, on a pour la tension de
contact présumée :
∑ ( 1 + mi ) Zi m
U cp1 = 0,5 c ′ U ----------------- (20)
avec mi valeur du rapport m dans le circuit i, 1+m
Zi impédance du conducteur du circuit i.
Le courant de double défaut a, conventionnellement, pour
Nous avons supposé que le conducteur neutre n’était pas valeur :
distribué. Si le conducteur neutre était distribué, les mêmes Iab1 = 0,5 Ia
considérations seraient valables (§ 3.4.5.1), la tension U étant U0
entre phase et neutre. c′U
soit I ab1 = 0,5 ------------------------- (21)
R a + R PE
3.4.3.3 Courant de double défaut avec Ra résistance du conducteur actif du circuit considéré en
Le courant de double défaut est [d’après (11)] : aval du point d’alimentation correspondant au point de
référence,
U R PE résistance du conducteur de protection, en aval du
I ab = --------------------------------------------------------------------------------------- (16)
2 Z0 + Z a ( 1 + ma ) + Z b ( 1 + m b ) point de référence.
ou, en tenant compte du rapport c ′ [relation (12)] : L’étude des variations de la tension de contact et du courant de
double défaut en fonction du rapport z des impédances des deux
c ′U circuits sièges des deux défauts, et suivant les valeurs des rapports m
I ab = ---------------------------------------------------------------------- (17)
Za ( 1 + ma ) + Z b ( 1 + mb ) de ces deux circuits, montre la validité des formules (20) et (21).

Si Ia est l’intensité du courant de défaut franc entre phase et ■ Ainsi, les conditions de protection en schéma IT sont satisfaites si
masse en Ma et Ib l’intensité du courant de défaut franc entre le dispositif de protection de chaque circuit assure la coupure
phase et masse en Mb , on a : d’un courant au moins égal à la moitié du courant de défaut franc
qui circulerait si l’installation était en schéma TN [relation (5)].
c ′U Le temps de fonctionnement correspondant est celui fixé par la
I a = --------------------------------
Za ( 1 + ma ) courbe L1 (figure 10 [D 5 030]) pour une tension de contact présu-
mée U ′cp égale à une fraction de la tension de contact présumée
c′U Ucp en schéma TN :
et I b = ---------------------------------
Z b ( 1 + mb )
U cp ′
------------- = 0,5 si le conducteur neutre est distribué dans
Ia et Ib sont, respectivement, les courants de défaut en Ma et Mb U cp l’installation ;
qui circuleraient si l’installation était en schéma TN.
U ′cp
On en déduit, avec la relation (17), que : ------------- = 0,5 3 si le conducteur neutre n’est pas distribué dans
U cp l’installation.
I ab 1 + ma
- = -----------------------------------------------------------
-------- - (18)
Ia 1 + m a + [ ( 1 + m b)/z ]

I ab 1 + mb
--------
- = -----------------------------------------------------------
- (19)
Ib 1 + m b + [ ( 1 + m a ) /z ]

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3.4.5 Schémas IT avec et sans neutre


3.4.5.1 Courant de double défaut
Dans les formules (14) à (21), la tension U est celle qui est à
l’origine de la boucle de défaut, c’est-à-dire :
— la tension U 0 3 entre phases, lorsque le neutre n’est pas
distribué ;
— la tension U0 entre phase et neutre, si le neutre est distribué.
Lorsque le neutre est distribué, les conditions de double défaut
dont l’un intéresse le conducteur neutre sont les plus défavorables,
puisqu’elles conduisent au courant de double défaut le plus faible,
et c’est le courant de double défaut (pris égal à la moitié du courant
de défaut en schéma TN) qui est déterminant pour la protection
contre les contacts indirects. Si les conditions de protection sont
satisfaites pour un double défaut entre phase et neutre, elles le seront
d’autant mieux pour un double défaut entre phases.
■ Si la protection est assurée par des disjoncteurs [D 5 034], les
conditions de protection imposent que le seuil de fonctionnement
instantané du disjoncteur soit inférieur à la moitié du courant de
défaut franc si l’installation était en schéma TN, c’est-à-dire, si le
neutre n’est pas distribué :
U0 3 Figure 24 – Schéma IT avec neutre distribué :
I m = ------------------
- (22)
2 Zs protection du conducteur neutre

avec Zs impédance de la boucle de défaut en schéma TN(§ 3.2.3).


admissible pour le conducteur de 1,5 mm2 est de 0,08 s ; il en
Si le neutre est distribué, le courant de double défaut entre résulte la fusion de ce conducteur et un risque d’incendie.
phase et neutre est :
U0 En outre, après coupure du conducteur neutre, l’appareil Ma se
I d = ----------- = 0,58 I m (23) trouve alimenté entre phases, ce qui peut provoquer sa
2Z s destruction. Il en résulte la nécessité de protéger dans chaque
circuit le conducteur neutre par un dispositif entraînant la coupure
c’est-à-dire nettement inférieur au seuil de fonctionnement
des conducteurs de phase.
instantané du disjoncteur qui fonctionnera par relais thermiques,
dans un temps indéterminé qui peut être de plusieurs secondes
(ou même plus), ce qui ne permet de respecter ni les conditions de 3.4.6 Choix des dispositifs de protection
protection contre les contacts indirects, ni les conditions de
contraintes thermiques des conducteurs. Le dispositif de protection est choisi de telle manière que le
■ La situation est analogue lorsque la protection est assurée par courant Idf assure son fonctionnement dans un temps au plus égal
des fusibles gl [D 5 034] ; le courant de double défaut entre phases à celui fixé par la courbe L1 (figure 10 [D 5 030]) en fonction de la
(en 230/400 V) doit assurer la coupure dans un temps : tension de contact présumée U cp ′ ; ce courant a pour valeur :

t  0,4 s U′
I df = 0,5 -------- (24)
Zs
Lorsque le neutre est distribué, le courant de double défaut entre
phase et neutre doit provoquer la fusion du fusible dans un temps : avec U′ tension entre phases, si le conducteur neutre n’est pas
distribué dans l’installation, ou tension entre phase et

 
4 neutre si le conducteur neutre est distribué dans
1
t = 0,4 -------------- = 3,6 s l’installation.
0,58
Si les réactances peuvent être négligées, le courant I df est égal
4
compte tenu de la caractéristique de fusion du fusible I t = Cte . Ce à [relation (21)] :
temps ne permet pas, non plus, de garantir les conditions de U′
I df = 0,5 c -------------------------
protection contre les contacts indirects ni celles de contraintes R a + R PE
thermiques des conducteurs.
les valeurs c, R a et R PE étant, alors, celles appliquées lorsque
3.4.5.2 Protection du conducteur neutre l’installation est en schéma TN (§ 3.2.3). (0)
Si un premier défaut d a se produit dans l’appareil Ma de forte Si les conducteurs de phase et le conducteur de protection sont
puissance (figure 24), protégé par un dispositif de protection DP disposés à proximité immédiate, la tension de contact
dont le courant assigné est de 100 A, le courant de premier défaut présumée U cp ′ est [relation (20)] :
est limité par l’impédance Z et le dispositif DP ne s’ouvre pas.
m′
Si un deuxième défaut d b se produit dans l’appareil Mb de faible U ′cp1 = 0,5cU ′ ------------------- (25)
1 + m′
puissance et protégé par un fusible de 20 A, un courant de double
défaut va s’établir en se refermant par le conducteur neutre de avec m′ rapport entre les résistances du conducteur de
faible section (1,5 mm2) et le courant ne sera interrompu par le protection et du conducteur actif (le conducteur de
dispositif DP que dans un temps nettement supérieur à celui phase si le conducteur neutre n’est pas distribué et le
admissible par le conducteur de 1,5 mm2. conducteur neutre s’il est distribué) du circuit considéré ;
Ainsi, si le courant de double défaut Id est de 600 A, le fusible DP si les conducteurs sont de même matériau, m ′ est pris
ne fond qu’en 5 s alors que, pour ce même courant, le temps

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Tableau 6 – Comparaison des différents schémas


Schéma TN (§ 3.2) Schéma TT (§ 3.3) Schéma IT (§ 3.4)
PRINCIPE

Le courant de défaut se referme par le Le courant de défaut se referme par la Le courant de premier défaut est limité à
conducteur neutre et devient un courant boucle comprenant les prises de terre du une valeur telle qu’il n’en résulte pas de
de court-circuit entre phase et neutre neutre et des masses (figure 19). tensions de contact dangereuses
(figure 11). (figures 20, 21 et 22).

■ Le courant de défaut entraîne le ■ Un dispositif de coupure (différentiel) ■ Le courant de premier défaut ne


fonctionnement d’un dispositif de doit couper l’alimentation dès que la provoque le fonctionnement d’aucun dis-
protection contre les surintensités. Cette tension de défaut est supérieure à U L . positif de coupure, sous réserve que
CONDITIONS DE RÉALISATION

condition détermine une relation, qui est Cette condition détermine une relation l’intensité de ce courant ne soit pas
celle de la protection contre les courts-cir- entre la résistance de la prise de terre des supérieure à :
cuits, entre l’impédance de la boucle de masses et le courant différentiel assigné UL
défaut et le courant de fonctionnement du du dispositif : I d  ---------
dispositif de protection : RA
R A ⋅ I ∆n  U L
Zs Id  U0 en fonction de la résistance de prise de
Toutes les masses protégées par un terre des masses.

■ Le conducteur de protection doit être même dispositif différentiel doivent être
■ Un contrôleur permanent de l’isole-
efficacement mis à la terre de façon que reliées à la même prise de terre. ment doit signaler l’apparition d’un
son potentiel soit maintenu aussi voisin
que possible de celui de la terre. ■ Les masses simultanément accessibles premier défaut d’isolement.
doivent être reliées à la même prise de ■ E n c a s d e d e u x i è m e d é f a u t , l a
■ Des précautions doivent être prises terre.
protection doit être assurée dans les
pour éviter toute rupture du conducteur mêmes conditions que dans un
neutre lorsqu’il est utilisé comme schéma TN (mais avec des conditions
conducteur de protection. limitées) si toutes les masses sont inter-
connectées ou TT si elles ne le sont pas.
UTILISATION

Utilisable dans les installations ali- Utilisé généralement dans les Utilisable seulement dans les
mentées à partir d’un poste de trans- installations alimentées directement par installations alimentées par un poste de
formation privé ou, sous certaines un réseau de distribution publique à transformation privé et exploitées par un
conditions, public. basse tension. service d’entretien.

■Coupure au premier défaut d’isole- ■ C o u p u r e au premier défaut ■ Pas de coupure au premier défaut d’iso-
ment. d’isolement. lement et possibilité de maintenir la
AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

continuité de l’exploitation.
■ Utilisation des dispositifs de protection ■ Nécessité d’installer des dispositifs
contre les surintensités pour assurer la différentiels assurant la protection contre ■ Surveillance de l’isolement, ce qui
protection contre les contacts indirects. les contacts indirects. nécessite un service d’entretien, permet-
tant l’élimination rapide des défauts.
■ Exigences concernant la mise à la terre
du conducteur de protection. ■ Non-distribution du conducteur neutre,
sinon nécessité de protéger ce
■ Passage du conducteur de protection conducteur.
dans les mêmes canalisations que les
conducteurs actifs des circuits ■ Nécessité pratique de réaliser une équi-
correspondants. potentialité des masses, sinon installation
de dispositifs différentiels.
■ Nécessité de réaliser souvent des
liaisons équipotentielles ■ Installation de limiteurs de surtension.
supplémentaires.
■ Restriction de l’étendue des
■ Économie d’un pôle et d’un conducteur installations pour limiter l’intensité du
dans les canalisations fixes d’au moins courant de premier défaut.
10 mm2

égal au rapport des sections de ce même conducteur la boucle de défaut soit trop élevée pour assurer le fonctionnement
actif et du conducteur de protection du circuit considéré. du dispositif de protection dans le temps prescrit.
Nota : en pratique, les temps de coupure du tableau 5 ont été déterminés de la même Elle n’a pas pour but de diminuer le temps de fonctionnement du
manière que pour le schéma TN.
dispositif de protection, mais de réduire la tension de contact à une
valeur non dangereuse ; c’est pourquoi la condition est basée sur
la tension limite conventionnelle U L qui peut être maintenue
3.5 Liaison équipotentielle supplémentaire indéfiniment sans danger.
En ce qui concerne le temps de coupure, le temps de 5 s est
valable si le dispositif de protection est un fusible. S’il s’agit d’un
La liaison équipotentielle supplémentaire est une mesure disjoncteur, le courant à prendre en considération est le plus petit
compensatrice qui est réalisée lorsque les conditions de protection courant assurant le fonctionnement instantané du disjoncteur
déterminées pour le schéma correspondant ne sont pas satisfaites. (figure 15).
Elle peut être nécessaire, par exemple, dans les schémas TN ou
IT, dans des circuits de grande longueur et tels que l’impédance de

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3.6 Comparaison des différents schémas ■ Cette mesure peut notamment s’appliquer :
— à des canalisations constituées de conducteurs isolés posés
dans des conduits isolants, des goulottes isolantes ou des
Cette comparaison est donnée dans le tableau 6. Elle présente enveloppes fermées pouvant jouer le rôle d’isolation
les avantages et les inconvénients de chacun des schémas. Ce supplémentaire ;
tableau montre également leurs conditions de réalisation et les — à des matériels électriques (par exemple de l’appareillage)
utilisations. enfermés dans des armoires ou des coffrets en matière isolante et
remplissant les conditions imposées.
■ La norme NF C 15-100 donne des règles assez complètes sur la
4. Protection construction et les dispositions à prendre pour l’installation de
tels matériels, qui constituent l’essentiel des prescriptions imposées
contre les contacts indirects à la classe II :
— qualités de l’enveloppe appropriées aux contraintes auxquelles
sans coupure de l’alimentation elle peut être exposée, de telle manière que ces qualités soient
conservées dans le temps ;
— interdiction de toute disposition ou de tout élément susceptible
4.1 Généralités de compromettre la sécurité de la classe II ;
— interdiction de toute liaison avec une prise de terre ou avec
Ces mesures consistent à prendre des dispositions destinées à un conducteur de protection ;
supprimer tout danger, soit en rendant les contacts avec des masses — fixation sûre et durable des éléments assurant l’isolation
non dangereux, soit en empêchant tout contact simultané avec des supplémentaire.
éléments susceptibles de présenter une tension de contact dange-
reuse. Elles ne nécessitent généralement ni conducteur de protec- ■ Pour être sûre et efficace, la réalisation de cette mesure de
tion, ni dispositif de coupure automatique. protection doit être soigneusement vérifiée par un examen détaillé
et par des essais appropriés. Certains, tels que des essais
L’application de ces mesures est, en fait, limitée à des appareils diélectriques, sont souvent difficiles à exécuter sur le lieu même du
individuels ou à des équipements localisés. Certaines sont imposées montage de ces matériels. C’est pourquoi l’emploi de cette mesure
dans des conditions où les dangers sont particulièrement grands, ne peut être que réservé à des applications particulières, lorsque les
comme mesures complémentaires des mesures avec coupure conditions de réalisation et de montage sont parfaitement
automatique intéressant l’ensemble d’une installation. surveillées et contrôlées.
C’est ainsi que la très basse tension de sécurité (§ 1.5), ou la Toutefois, il est possible d’installer des enveloppes dont les
séparation de sécurité (§ 4.4) des circuits avec alimentation d’un qualités et caractéristiques sont connues, et ont pu être vérifiées en
appareil de la classe II, est imposée pour les outils portatifs dans usine ou en laboratoire.
des enceintes conductrices exiguës, quel que soit le schéma de
l’installation et quelles que soient les mesures de protection prises
par ailleurs.
Il s’agit donc de mesures de protection préventives, basées soit 4.4 Protection par séparation électrique
sur des dispositions constructives, soit sur les conditions
d’alimentation des circuits intéressés.
■ Cette mesure revient à réaliser un petit circuit à neutre isolé, la
sécurité étant assurée par l’isolement de ce circuit. En effet, en cas
de défaut d’isolement, la masse correspondante se trouve portée à
4.2 Emploi de matériels de la classe II un certain potentiel non fixé, et un contact avec cette masse ne pré-
sente pas de danger puisque le circuit de défaut n’est pas fermé.
Rappelons que les matériels de la classe II sont des matériels
Toute la sécurité de cette mesure reposant sur son niveau
conçus de telle manière que tout défaut entre parties actives et
d’isolement, il importe que cet isolement soit maintenu en perma-
parties accessibles soit improbable, dans les conditions normales
nence à la valeur nécessaire, aussi bien en ce qui concerne la
d’utilisation (§ 1.2). Ils ne doivent pas être mis à la terre ni reliés à
source d’alimentation que l’ensemble du circuit. La source est, en
un conducteur de protection ; en effet, ils comportent par
général, un transformateur de séparation dont l’isolement entre le
construction leur propre sécurité et une mise à la terre de leurs
réseau d’alimentation et le circuit séparé est équivalent à une
parties métalliques accessibles risquerait de compromettre celle-ci.
double isolation.
Certains matériels électroniques nécessitant une mise à la terre
fonctionnelle pour des raisons techniques, qui n’ont rien à voir ■ Cette mesure trouve son emploi pour alimenter des machines,
avec les mesures de protection contre les contacts indirects, des en particulier des machines amovibles, par exemple sur des
dispositions appropriées sont prises pour que cette mise à la terre chantiers ou dans des installations industrielles. Elle est très
ne compromette pas la sécurité conférée par la classe II. rarement employée dans les installations domestiques. Toutefois,
dans les salles d’eau, elle est utilisée pour alimenter la prise de
courant destinée à de petits appareils tels que le rasoir.
4.3 Protection par isolation équivalente Les circuits séparés devant conserver partout le même niveau
d’isolement par rapport aux autres circuits, des précautions sont à
à la classe II lors de l’installation prendre de ce point de vue pour que les masses du circuit inté-
ressé ne se trouvent pas au contact d’autres masses, ce qui aurait
Cette mesure consiste en fait à réaliser des matériels ou des pour effet de diminuer le niveau d’isolement et, par conséquent,
équipements de la classe II, lorsque cette classe n’est pas prévue d’annihiler la sécurité produite par cette mesure. Celle-ci trouve sa
par construction. Il s’agit donc de disposer autour des matériels complète justification si l’alimentation du circuit séparé est limitée
(qui sont de la classe 0 ou équivalents) une isolation supplé- à un seul appareil d’utilisation, car elle ne nécessite aucune
mentaire conférant à l’ensemble la sécurité équivalente à celle de précaution particulière. Par contre, si un circuit séparé alimente
la classe II. plusieurs appareils, on reconstitue une petite installation du type IT

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et des mesures complémentaires sont nécessaires, telles que


liaisons équipotentielles et coupure au deuxième défaut (§ 3.4). 5. Prises de terre et conducteurs
La séparation électrique n’est pas la réalisation d’un schéma IT, de protection
et elle ne doit pas être confondue avec ce schéma ; elle n’est pas
destinée à alimenter des appareils présentant un faible niveau
d’isolement tels que des fours ou des appareils de chauffage de L’efficacité des mesures de protection par coupure automatique
forte puissance ; en pratique, ces appareils sont généralement de l’alimentation (§ 3) prises contre les dangers de contacts
alimentés, si nécessaire par l’intermédiaire d’un transformateur, indirects étant fonction de la valeur de la résistance de la prise de
suivant un schéma TN. terre des masses, de la continuité et de la résistance des
conducteurs de protection, il est donc nécessaire de les établir, et
de les maintenir, dans de bonnes conditions.
4.5 Protection par éloignement Par ailleurs, il y a lieu de tenir compte, pour leur réalisation, de
ou interposition d’obstacles l’importance des courants susceptibles de les parcourir, tant en
permanence (courants de fuite) qu’en cas de défaut, pendant la
Cette mesure consiste à disposer les masses et les éléments durée de leur élimination.
conducteurs de telle façon qu’une personne ne puisse toucher,
dans les circonstances habituelles, simultanément soit une masse
et un élément conducteur, soit deux masses. 5.1 Prises de terre
Cette mesure de protection peut résulter :
— soit de l’éloignement respectif des masses et des éléments 5.1.1 Prises de terre spécialement établies
conducteurs ;
— soit de l’éloignement respectif de deux masses ; Elles sont constituées par des éléments conducteurs noyés dans
— soit de l’interposition d’obstacles efficaces, de préférence le sol (§ 1.1) :
isolants. — plaques ou grilles soit en cuivre, soit en acier galvanisé ;
Ces dispositions nécessitent que le sol soit isolant ou soit revêtu — piquets ou tubes soit en cuivre, soit en acier galvanisé ou
d’un revêtement isolant. revêtu, foncés ou forés (suivant la nature du terrain et la
profondeur à atteindre) ;
En pratique, cette mesure de protection permettait l’utilisation des — conducteurs, rubans, feuillards en cuivre ou en acier galva-
matériels de la classe 0 ; elle n’était admise que dans les installations nisé, enterrés dans une tranchée ou constituant une boucle à fond
domestiques. Du fait de la disparition des appareils de la classe 0 de fouille posée lors de la construction des bâtiments ; dans tous
et de la généralisation de la mise en œuvre du conducteur de pro- les cas, on emploie des éléments que leur nature ou leur mode de
tection dans tous les locaux, y compris les locaux d’habitation, elle pose mettent à l’abri de la corrosion.
ne trouve plus guère d’application.

5.1.2 Prises de terre de fait


4.6 Protection par liaisons
équipotentielles locales Elles utilisent les éléments conducteurs de la construction en
liaison avec la terre. Il s’agit, par exemple, d’armatures métalliques
non reliées à la terre des fondations, de canalisations métalliques de distribution d’eau
et de gaines de plomb des câbles enterrés (sous réserve, pour les
Il ne faut pas confondre ces liaisons équipotentielles locales avec deux dernières, de l’accord éventuel du distributeur s’il s’agit d’un
les autres liaisons équipotentielles (principales et supplémentaires). réseau public).
Il s’agit en effet d’une mesure de protection indépendante, dont Dans les bâtiments anciens où aucune prise de terre volontaire
l’application est limitée en pratique à certains emplacements, tels n’a été établie, c’est une solution couramment pratiquée.
que des postes de travail, où les autres mesures de protection sont
difficilement réalisables ou d’application compliquée ou contraire
aux conditions d’exploitation du poste considéré. 5.1.3 Combinaisons des deux systèmes
Ces liaisons équipotentielles ne doivent pas être reliées à la
terre, l’ensemble équipotentiel local ainsi constitué ne devant pas Une telle combinaison peut être effectuée, par exemple, en
être susceptible d’élever le potentiel d’autres masses en cas de reliant les poteaux métalliques (ou les armatures des poteaux en
défaut dans une masse reliée à cet ensemble. béton armé) par des liaisons enterrées en conducteurs nus. On
Des dispositions doivent être prises pour assurer sans danger améliore ainsi, par l’utilisation des prises de fait, la valeur de la
l’accès des personnes à la surface conductrice, c’est-à-dire à résistance de terre des prises exécutées volontairement, tout en
l’ensemble équipotentiel, au moyen d’un sas isolant de dimensions réalisant un ensemble équipotentiel sur la surface ainsi couverte,
suffisantes pour que l’efficacité de cette mesure ne puisse être auquel seront reliées tous les éléments conducteurs provenant de
compromise par un contact entre une personne se trouvant sur la l’extérieur (canalisations, chemins de câbles, etc.).
surface équipotentielle et une autre personne située au-dehors. Cette
condition se trouve remplie si les emplacements contigus à la surface
de l’ensemble équipotentiel sont secs et non conducteurs.

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5.1.4 Conditions générales 5.3.1 Détermination de la section minimale

Outre la protection contre la corrosion, par nature ou par choix D’une façon générale, deux méthodes sont utilisées :
du mode de pose, les prises de terre doivent, lors de leur — une méthode par calcul ;
réalisation, tenir compte de leur évolution prévisible dans le temps — une méthode par comparaison avec les autres conducteurs
et de l’augmentation possible de leur résistance en raison des actifs du circuit.
effets suivants :
— corrosion superficielle ; ■ Le calcul de la section minimale se fait par application de la
— assèchement du sol dû aux variations climatiques, saison- formule :
nières (y compris le gel) ; Id t
2
— contraintes mécaniques éventuelles (passages répétés de S min = ---------------
- (26)
véhicules, travaux superficiels...). k
Dans le cas de terrains mauvais conducteurs, l’efficacité de avec Id (A) valeur efficace du courant de défaut,
prises de terre de faibles dimensions peut être améliorée par S (mm2) section du conducteur,
utilisation de procédés visant à augmenter la surface en contact
avec le sol (remplissage de la fosse par de la terre arable, arrosage t (s ) temps de fonctionnement du dispositif de
à l’aide de produits spécialement adaptés). protection.
On s’abstiendra totalement de l’utilisation de solutions Cette formule, identique à celle relative à la protection contre les
susceptibles d’apporter une amélioration passagère, mais nuisible courts-circuits (§ 6.2), est basée sur la limitation de la contrainte
à terme (arrosages répétés, utilisation de sel, etc.). thermique des conducteurs.
Le facteur k dépend de la nature du métal du conducteur, des
isolations du conducteur ou des conducteurs proches, et de la
température initiale et des températures finales admissibles pour
5.2 Conducteurs et bornes de terre ces isolants.
Les tableaux 8 et 9 indiquent les valeurs de k pour les cas les
La jonction entre conducteur de terre et borne principale de terre plus fréquents. (0)
(§ 1.1) doit comporter un dispositif permettant la mesure de la résis-
tance de la seule prise de terre, dispositif utilisable seulement à l’aide Tableau 8 – Valeurs de k pour les conducteurs
d’un outil, mécaniquement et électriquement sûr.
de protection isolés non incorporés aux câbles
Les sections minimales conventionnelles pour les conducteurs et les conducteurs de protection nus
de terre sont données dans le tableau 7. (0) en contact avec le revêtement des câbles
Nature de l’isolant des conducteurs de
Tableau 7 – Sections minimales conventionnelles protection ou des revêtements de câbles
des conducteurs de terre
Polyéthylène
Protégé Non protégé Polychlorure réticulé (PR)
Conducteur de terre de vinyle Éthylène Caoutchouc
mécaniquement mécaniquement
(PVC) propylène
Protégé contre Calculé suivant Cuivre : 16 mm2 (EPR)
la corrosion la formule (26) Acier galvanisé :
par une gaine 16 mm2 Température finale (oC) 160 250 200
Non protégé Cuivre : 25 mm2 k pour conducteur en
par une gaine Acier galvanisé : 50 mm2 cuivre ........................ 143 176 166
aluminium ................ 95 116 110
acier........................... 52 64 60
5.3 Conducteurs de protection La température initiale du conducteur est supposée être 30 oC.

(0)
Dans un circuit ou un ensemble de circuits électriques, les
conducteurs de protection (§ 1.1) peuvent : Tableau 9 – Valeurs de k pour les conducteurs
— être nus, et sans risques dommageables pour leur voisinage ; de protection constitutifs d’un câble multiconducteur
— être isolés ou nus, avec risque de dommage pour leur
voisinage ; Nature de l’isolant
— faire partie d’un câble multiconducteur ;
— constituer l’armature ou la gaine d’un câble ; Polyéthylène
— être des éléments conducteurs particuliers (enveloppes Polychlorure réticulé (PR)
métalliques de canalisations préfabriquées, charpentes, etc.). de vinyle Éthylène Caoutchouc
(PVC) propylène
Selon ces différentes possibilités, et en raison de la température
(EPR)
qu’ils sont susceptibles d’atteindre, différents paramètres doivent
être considérés pour le calcul de leur section. Température initiale (oC) 70 90 85
Température finale (oC) 160 250 200
k pour conducteur en
cuivre ........................ 115 143 134
aluminium ................ 76 94 89

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Pour les autres conditions d’installation, on se reportera à la On peut également citer les mises à la terre de systèmes
norme NF C 15-100 qui fixe les valeurs à retenir. électroniques où il s’agit de fixer un potentiel qui ne doit pas
Si le calcul conduit à une valeur non normalisée, il faut utiliser d e m e u r e r fl o t t a n t [ é g a l e m e n t , l a t r è s b a s s e t e n s i o n
la valeur normalisée immédiatement supérieure. fonctionnelle (§ 1.5)].

■ Les sections des conducteurs sont indiquées dans le tableau 10, 5.3.2.4 Conducteurs utilisés pour des raisons fonctionnelles
par comparaison avec les autres conducteurs actifs du circuit. et de protection combinées
C’est notamment le cas des conducteurs PEN dans le schéma
Les valeurs ne sont applicables que si le même métal constitue TN (§ 3.2). Dans ce schéma, et pour les seules installations fixes, le
l’ensemble des conducteurs ; si tel n’est pas le cas, l’équivalence conducteur de protection et le conducteur neutre peuvent être
est établie sur la base du rapport des conductivités. confondus si la section du conducteur PEN est au moins égale
à 10 mm2 en cuivre ou 16 mm2 en aluminium ; cette condition est
justifiée par une notion de résistance mécanique, la rupture de ce
(0) conducteur étant dangereuse. C’est la raison pour laquelle aucun
dispositif de coupure ne doit être introduit sur son parcours sauf,
Tableau 10 – Détermination, par comparaison, le cas échéant, d’un appareil omnipolaire pour un appareil
d’utilisation. De plus, il ne doit exister, en amont de ce conducteur,
de la section minimale du conducteur de protection
aucun dispositif de protection à courant différentiel.
Section S des conducteurs Section minimale
de phase du circuit du conducteur de protection 5.3.2.5 Conducteurs d’équipotentialité
(mm2) (mm2) ■ Équipotentialité principale : leur section doit au moins être égale
à la moitié de celle du plus grand conducteur de protection de
S  16 S l’installation (avec un minimum de 6 mm 2 pour le cuivre ou
16 < S  35 16 de 10 mm2 pour l’aluminium). Toutefois, en général, ces liaisons sont
S > 35 S/2 réalisées en conducteurs de 25 mm2 en cuivre.
■ Équipotentialité supplémentaire : si ce conducteur relie deux
masses, sa section ne doit pas être inférieure à la plus petite de celle
5.3.2 Différents types de conducteurs de protection des conducteurs de protection des masses. S’il relie une masse à un
élément conducteur (charpente par exemple), sa section ne doit pas
Les conducteurs de protection peuvent être classés selon leurs être inférieure à la moitié de celle du conducteur de protection de
fonctions. cette masse.
■ Équipotentialité locale : ne devant pas être reliée à la terre, cette
5.3.2.1 Conducteurs utilisés en liaison liaison ne doit pas être repérée par la double coloration vert-et-jaune.
avec des dispositifs de protection
contre les surintensités
Comme il importe, dans ce cas (§ 6), de réduire l’impédance de 5.3.3 Disposition des conducteurs de protection
la boucle de défaut, il est fortement recommandé d’utiliser des
conducteurs faisant partie des mêmes câbles ou, s’il est fait usage Les conducteurs de protection doivent être réalisés de façon telle
de conducteurs séparés, de les placer à proximité immédiate des que leur continuité soit assurée dans le temps ; en raison du fait
conducteurs actifs du circuit, sans interposition d’éléments ferro- que, sauf dans des cas fonctionnels, leur discontinuité ne peut être
magnétiques. mise en évidence hors cas de vérifications, leur fiabilité justifie des
exigences accrues :
5.3.2.2 Conducteurs utilisés dans le cas de protection — ils doivent être protégés contre les dégradations mécaniques,
à tension de défaut chimiques et contre les efforts électrodynamiques ;
Ce type de protection, réservé à des cas particuliers, nécessite — les connexions doivent rester accessibles, pour inspection,
une prise de terre indépendante de toute autre. La liaison du relais sauf cas particuliers (jonctions brasées ou soudées, boîtes ou joints
de protection à cette prise de terre ne doit en aucun cas être scellés, etc.) ;
perturbée ou shuntée, donc doit être entièrement isolée. — aucun appareillage ni élément de masse ne doit être inter-
posé dans le circuit.
5.3.2.3 Conducteurs utilisés
pour mise à la terre fonctionnelle
C’est notamment le cas des matériels informatiques ; ceux-ci
peuvent :
6. Protection
— être le siège de courants de fuite importants, dus à leurs contre les surintensités
systèmes de filtres ;
— être sensibles aux perturbations véhiculées par les conducteurs
de mise à la terre, en cas de défauts sur d’autres matériels. Les surintensités sont classées en deux groupes :
Leur mise à la terre doit donc être particulièrement soignée ; — les surcharges, faibles et souvent dues à un nombre trop
toutefois, plutôt que de rechercher une valeur très basse de grand d’appareils d’utilisation alimentés ou à des appareils trop
résistance de terre, on s’attache à mettre en place des terres sans puissants ;
bruit réalisées par des circuits entièrement isolés, raccordés — les courts-circuits, pouvant avoir des valeurs très importantes
directement à la prise de terre et repérés de façon telle que l’on ne et dus à des défauts entre conducteurs de polarités différentes.
risque pas de leur connecter une quelconque masse de matériel élec-
trique.

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6.1 Protection contre les surcharges 6.2 Protection contre les courts-circuits

Les règles de protection contre les surcharges sont rappelées ■ Les règles de protection contre les courts-circuits, quelle que
ci-après et représentées sur la figure 25, avec les symboles soit la nature du dispositif de protection, sont les suivantes :
suivants : — le pouvoir de coupure Ipc du dispositif de protection doit être
Ib courant d’emploi du circuit ; au moins égal au courant maximal Icc max de court-circuit présumé
In (ou Ir ) courant assigné (ou de réglage) du dispositif de au lieu de son installation :
protection ; I pc  I cc max (27)
Iz courant admissible dans les conducteurs du circuit ;
f facteur de correction tenant compte, s’il y a lieu, de la — le temps t de fonctionnement du dispositif de protection doit
température ambiante, du mode de pose, des 2
être compatible avec les contraintes thermiques ( I cc t ) admissibles
groupements de circuits, etc. ;
des conducteurs du circuit qu’il protège :
k3 rapport du courant conventionnel I2 de fonctionnement
du dispositif à son courant assigné divisé 2
( I cc t )
par 1,45 (k 3 = I2 /1,45 In ). t  ------------------
- (28)
2
En pratique, on a : I cc min
— pour les fusibles : Le courant minimal Icc min de court-circuit dans le circuit protégé
est généralement le courant de court-circuit monophasé (courant
k 3 = 1,31 pour I n  10 A
entre phase et neutre) à l’extrémité de la canalisation.
k 3 = 1,21 pour I n = 12, 16, 20 ou 25 A
Pour les canalisations en conducteurs isolés ou en câbles, la
k 3 = 1,10 pour I n > 25 A contrainte thermique admissible est [relation (26)] :
2
— pour les disjoncteurs : ( I cc t ) = k 2 S 2
k3 = 1
La valeur de k peut être calculée par la formule :
Le courant assigné In ou de réglage (Ir ) du dispositif de
protection doit satisfaire aux deux conditions suivantes : c ( B + 20 ) θf – θi
— être au moins égal au courant d’emploi Ib du circuit qu’il
protège ;
k =
ρ 
---------------------------- In 1 + ----------------
α + θi
-
 (29)

— ne pas être supérieur au courant admissible Iz affecté d’un avec c [J/(K · mm3)] capacité thermique du conducteur,
coefficient qui tient compte de la nature du dispositif de protection
B (oC) inverse du coefficient α de température de
et des facteurs de correction éventuellement nécessaires.
la résistivité,
θ f (oC) température maximale admissible en court-
Le courant assigné In du dispositif de protection (fusible ou circuit (160 oC pour les conducteurs isolés
disjoncteur) est choisi d’après la première règle ( I b  I n ) , tandis au polychlorure de vinyle, 250 oC pour les
conducteurs isolés au polyéthylène),
que la deuxième règle détermine la section S des conducteurs
du circuit. θ i (oC) température initiale du conducteur prise
généralement égale à la température de
régime (70 oC pour les conducteurs isolés
au polychlorure de vinyle et 90 oC pour les
conducteurs isolés au polyéthylène),
ρ (en 10 – 6 Ω · m) résistivité électrique du conducteur, à 20 oC.
Pour les canalisations préfabriquées, la contrainte thermique
admissible est indiquée par le constructeur.
■ La deuxième condition [relation (28)] est automatiquement
satisfaite lorsque le dispositif de protection assure à la fois la
protection contre les surcharges et la protection contre les courts-
circuits, et la vérification des contraintes thermiques des
conducteurs n’est pas nécessaire.
Cette vérification est, par contre, nécessaire dans les cas suivants :
— le dispositif de protection contre les surcharges n’est pas
placé à l’origine du circuit qu’il protège (figure 26) ;
— le conducteur neutre ou le conducteur de protection a une
section inférieure à celle des conducteurs de phase ; toutefois, on
admet que si cette section n’est pas inférieure à la moitié de celle
des conducteurs de phase, cette vérification n’est pas nécessaire ;
— le dispositif protège une canalisation préfabriquée, les
contraintes thermiques admissibles par ces canalisations, indiquées
par les constructeurs, étant sans relation avec les conditions de
protection.
Figure 25 – Protection contre les surcharges

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La vérification des contraintes thermiques est différente suivant ■ La protection contre les surcharges et la protection contre les
que le dispositif de protection est un fusible ou un disjoncteur : courts-circuits sont assurées par des dispositifs distincts, lorsque le
— pour les fusibles (figure 27a ), il suffit de vérifier que Icc min circuit ne comporte pas de dispositif de protection à son origine. Le
est au moins égal au courant IF correspondant à l’intersection de dispositif assurant la protection contre les surcharges est placé en
la caractéristique F de fusion du fusible et de la courbe C de aval ou n’existe pas du fait que le circuit n’est pas susceptible d’être
contrainte thermique des conducteurs du circuit ; parcouru par des courants de surcharge. Le circuit est alors protégé
— pour les disjoncteurs (figure 27b ), deux conditions doivent contre les courts-circuits par le dispositif en amont, dispositif qui
être vérifiées : protège le circuit alimentant le circuit considéré.
• d’une part, Icc min doit être au moins égal au seuil de La figure 29 résume les différentes conditions auxquelles les
fonctionnement instantané Im (= µ Ir ) du disjoncteur, fusibles et les disjoncteurs doivent satisfaire. Les conditions de
• d’autre part, Icc max ne doit pas être supérieur au courant Ipc cor- protection du circuit peuvent être déterminées par la méthode du
triangle (figure 30). Cette méthode peut également s’appliquer à la
respondant à l’intersection de la caractéristique D de contrainte détermination des longueurs de canalisations protégées contre les
thermique du disjoncteur et de la courbe C de contrainte thermique contacts indirects dans les schémas TN et IT. Elle peut être extrapolée
des conducteurs du circuit ; cette deuxième condition n’est à véri- à trois canalisations en série de sections décroissantes, protégées
fier que dans des cas limités, notamment dans le cas de contre les courts-circuits par le même dispositif de protection.
conducteurs de faibles sections issus d’un tableau dont le niveau
de court-circuit est très élevé (par exemple, des conducteurs de 1,5
ou 2,5 mm2 issus du tableau général de l’installation). En outre, lorsque le disjoncteur assure la protection contre les
contacts indirects (pour les schémas TN et IT), le retard doit être
inférieur au temps t 0 prescrit, soit en 230/400 V, 0,4 s en général
ou 5 s pour les circuits de distribution.
6.3 Conditions d’installation
6.3.1 Généralités
6.3.2 Sélectivité
Les conditions auxquelles doivent satisfaire les disjoncteurs et
les fusibles dépendent des fonctions qu’ils doivent assurer et, de Nota : le lecteur pourra utilement se reporter à l’article Protection des installations
industrielles et tertiaires [D 4 820] dans ce traité.
ce point de vue, deux cas sont à distinguer.
La sélectivité consiste à assurer la coordination entre les
■ Lorsque la protection du circuit est assurée contre les surcharges caractéristiques de fonctionnement de dispositifs de protection
et contre les courts-circuits par le même dispositif, celui-ci est placé placés en série de telle manière qu’en cas de défaut ou de court-
à l’origine du circuit (DP sur la figure 28). Pour des raisons circuit, seul le dispositif placé immédiatement en amont du siège
pratiques, une distance d’au plus trois mètres est admise entre le du défaut ou du court-circuit fonctionne. Ainsi, la sélectivité permet
point de dérivation de la canalisation et le dispositif de protection. de limiter les conséquences d’un défaut ou d’un court-circuit à la
La figure 28 résume les différentes conditions auxquelles les seule partie d’installation affectée par ce défaut ou ce court-circuit.
fusibles et les disjoncteurs doivent satisfaire. La réalisation d’une sélectivité nécessite la comparaison des
caractéristiques de fonctionnement des dispositifs de protection
concernés. La sélectivité peut être totale ou partielle suivant qu’elle
est valable quelle que soit la valeur du courant de défaut ou de
court-circuit ou seulement pour une plage limitée de courants. Les
conditions de réalisation d’une sélectivité dépendent de la nature
des dispositifs de protection concernés (tableau 11).
■ Sélectivité entre disjoncteurs
La sélectivité entre disjoncteurs peut être une sélectivité ampère-
métrique, une sélectivité chronométrique ou une combinaison des
deux.
Dans le cas de la sélectivité chronométrique, le temps de retard
doit être compatible avec les conditions de protection.
■ Sélectivité entre fusibles
Compte tenu de leurs caractéristiques normalisées, la sélectivité
entre deux fusibles nécessite que le courant assigné du fusible
amont soit au moins égal à 2,5 fois celui du fusible aval. Par
exemple, un fusible de 50 A est sélectif par rapport à un fusible de
20 A en aval mis pas avec un fusible de 25 A.
■ Sélectivité entre disjoncteurs et fusibles
Elle nécessite la comparaison des caractéristiques de
fonctionnement des deux dispositifs.
■ Association entre fusibles et disjoncteurs
Il ne s’agit pas à proprement parler d’une sélectivité mais d’une
solution permettant d’utiliser des disjoncteurs ne possédant pas le
Figure 26 – Protections contre les surcharges et les courts-circuits pouvoir de coupure voulu. Un fusible ayant le pouvoir de coupure
assurées par deux dispositifs différents [relation (28)] nécessaire, est placé en amont du disjoncteur.

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Figure 28 – Protection contre les surcharges


et protection contre les courts-circuits assurées
par le même dispositif de protection : conditions d’installation

Figure 27 – Vérification des contraintes thermiques des conducteurs

■ Quels que soient le mode de sélectivité et la nature des dispositifs


de protection concernés, le dispositif placé en amont doit avoir un
pouvoir de coupure supérieur ou au moins égal à celui placé en
aval. En outre, il doit pouvoir supporter les contraintes thermiques
dues au courant de court-circuit maximal coupé par le dispositif aval
pendant le temps de retard. Cette dernière condition est facilitée, Figure 29 – Protection contre les surcharges
dans le cas des disjoncteurs, par l’utilisation de disjoncteurs et protection contre les courts-circuits assurées
limiteurs en aval. par deux dispositifs de protection : conditions d’installation

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6.3.3 Filiation

La filiation consiste en une coordination entre deux disjoncteurs


de telle manière que le courant de court-circuit soit éliminé par
l’ouverture des deux disjoncteurs. Cette disposition permet
l’utilisation de disjoncteurs ayant des pouvoirs de coupure limités,
les tensions d’arc s’ajoutant pendant la coupure du courant de
court-circuit.
La filiation nécessite la vérification des caractéristiques de
fonctionnement des deux disjoncteurs. Elle est indiquée par le
constructeur, après essai en laboratoire.
Soulignons que la filiation n’est possible qu’entre deux dis-
joncteurs du même constructeur et que, si elle permet des
économies sur l’appareillage, elle ne permet pas une sélectivité
totale.
(0)

Figure 30 – Méthode du triangle

Tableau 11 – Conditions de réalisation d’une sélectivité

Elle repose sur la différence de réglage des seuils de


Sélectivité fonctionnement instantané des disjoncteurs. Elle est totale si le cou-
ampèremétrique rant de court-circuit maximal au niveau du disjoncteur aval B est
entre disjoncteurs inférieur au seuil de fonctionnement instantané du disjoncteur
amont A.

Elle repose sur la différence des temps de fonctionnement des dis-


Sélectivité joncteurs et nécessite l’utilisation de disjoncteurs retardés. Elle
chronométrique permet de réaliser une sélectivité totale si le temps de
entre disjoncteurs fonctionnement du dispositif aval B est inférieur au temps de non-
fonctionnement ou temps de retard du disjoncteur amont A.

Combinaison
d’une sélectivité
ampèremétrique Elle permet de réaliser une sélectivité totale dans les meilleures
et d’une sélectivité conditions.
chronométrique
entre disjoncteurs

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Tableau 11 – Conditions de réalisation d’une sélectivité (suite)

La sélectivité chronométrique est améliorée par la réduction de la


Sélectivité contrainte thermique I 2 t que laisse passer le disjoncteur limiteur
par emploi
de disjoncteurs aval B (courbe L). Cette sélectivité nécessite l’étude comparative
limiteurs des courbes de contraintes thermiques de chaque disjoncteur,
étude qui ne peut être effectuée que par le constructeur.

Sélectivité Elle est assurée si la limite supérieure de la zone de fonctionnement


entre du fusible se trouve au-dessous de la caractéristique de fonction-
disjoncteurs nement du disjoncteur. Elle n’est utilisable que si le fusible se
et fusibles trouve en aval du disjoncteur.

Le disjoncteur D assure la protection pour tout courant de défaut


Association ou de court-circuit supérieur à Im et inférieur à IF .
de fusibles
et disjoncteurs Le fusible F assure la protection pour les courants de court-circuit
supérieurs à IF .

7. Protection La figure 31 montre que si le courant écoulé dans la prise de


terre R B des masses du poste est trop élevé, l’ensemble de
contre les surtensions l’installation BT est porté à un potentiel, par rapport à la terre,
supérieur à la tension de tenue diélectrique des matériels BT
[généralement U t = (2U + 1 000)], soit 1 500 V pour une tension
d’utilisation maximale U de 250 V.
Les surtensions pouvant affecter les installations électriques
sont : Lorsque la surtension est due à un coup de foudre à proximité
— les surtensions à fréquence industrielle ; des lignes du réseau HT, le courant qui circule dans la prise de
— les surtensions transitoires. terre des masses du poste est le courant de suite après amorçage
du dispositif de protection contre les surtensions, disposé sur
l’arrivée HT. Ce courant est limité à 300 A dans les réseaux
aériens et à 1 000 A dans les réseaux souterrains.
7.1 Surtensions à fréquence industrielle En pratique, un tel courant de suite n’existe que si le dispositif
de protection est un éclateur à cornes ; soumis à une surtension
Ces surtensions proviennent de défauts entre installations HT et de choc, il est le siège d’un arc électrique qui ionise l’air, le rend
installations BT. Les règles destinées à limiter leurs valeurs conducteur et laisse passer un courant qui n’est interrompu que
dépendent des caractéristiques de l’installation HT et du schéma par l’ouverture (en 0,2 s) du dispositif de protection contre les
des liaisons à la terre du poste de transformation ; elles sont surintensités de la ligne HT ; ce temps est suffisant pour provo-
définies dans les normes traitant des installations HT (NF C 13-100 quer des amorçages dans les installations BT, amorçages pou-
et NF C 13-200 [D 5 036]). vant être destructifs pour certains matériels (tels que ceux
Ces règles limitent la valeur de la résistance de la prise de terre comportant des composants électroniques).
des masses du poste de transformation HT/BT de telle façon que Lorsque le dispositif de protection contre les surtensions est un
le niveau de surtension ne soit pas supérieur à la tension U t de parafoudre constitué de varistances à oxyde de zinc, la durée du
tenue à fréquence industrielle des matériels alimentés par l’instal- courant s’écoulant par le parafoudre est limitée à la durée de la
lation BT. surtension transitoire, et il ne se produit aucun courant de suite.

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C’est pourquoi les éclateurs équipant les réseaux de distribution Il en résulte que la valeur de la surtension induite par un coup
HT doivent être remplacés progressivement par des parafoudres de foudre dans une ligne souterraine est pratiquement négligea-
(article Parafoudres [D 4 755] dans ce traité). ble à condition qu’elle ne comporte aucun parcours aérien.
Dans le cas de ligne aérienne, la valeur de la surtension de
choc dépend des conditions de mise à la terre de la ligne
7.2 Surtensions d’origine atmosphérique (c’est-à-dire de celle du neutre), la surtension étant nettement
plus élevée si la ligne est seulement mise à la terre à la source,
7.2.1 Généralités que si elle est également mise à la terre à son extrémité,
c’est-à-dire à l’origine de l’installation. C’est pourquoi il est diffi-
Nota : le lecteur pourra utilement se reporter à l’article Protection contre les perturba- cile d’estimer avec précision les valeurs des surtensions de choc
tions. Composants de protection [D 5 171] dans ce traité. pouvant être propagées par les réseaux de distribution ; mais il
Les surtensions de choc propagées par les réseaux de résulte de mesures statistiques, que les valeurs de crête de ces
distribution sont produites par effet d’induction dans les conducteurs surtensions sont généralement inférieures à 6 kV et, le plus sou-
de la ligne du réseau, résultant de l’écoulement d’un courant de vent, inférieures à 4 kV.
foudre au voisinage de la ligne. De telles valeurs de surtension seraient certainement dépas-
La valeur de la surtension induite dans la ligne dépend d’un sées en cas de coup de foudre direct sur la ligne aérienne, mais
certain nombre de facteurs tels que l’intensité If du courant de la protection contre de tels coups de foudre directs ne peut être
foudre, la distance D entre le coup de foudre et la ligne ainsi que assurée que par des mesures prises par le distributeur d’électri-
de la surface de la boucle d’induction (SABO) constituée par la cité.
ligne et le sol (figure 32). Les surtensions de choc induites par des coups de foudre à
proximité des lignes aériennes du réseau d’alimentation BT sont
caractérisées par :
— une onde de tension dite 1,2 /50 µs : 1,2 µs étant le temps
de montée de la tension et 50 µs le temps de réduction à la
moitié ;
— une onde de courant dite 8 /20 µs : 8 µs étant le temps de
montée du courant et 20 µs le temps de réduction à la moitié.

7.2.2 Situations contrôlées


et situations non contrôlées

Deux théories s’opposent :


— d’une part, la théorie américaine basée sur une atténuation
de l’onde de surtension et correspondant à des situations
contrôlées ;
— d’autre part, la théorie européenne qui ne tient compte
d’aucune atténuation de l’onde de surtension, et qui correspond
à des situations non contrôlées.
■ Une situation contrôlée correspond à une installation dans
laquelle le niveau de surtension est limité à une valeur définie par
Figure 31 – Surtensions à fréquence industrielle des moyens appropriés. La pratique consiste à prévoir des para-
foudres, non seulement à l’origine de toute installation, mais aussi à
différents niveaux, de façon à limiter la valeur de la surtension à
celle admissible par les matériels raccordés en aval.
■ Une situation non contrôlée correspond à une installation dans
laquelle aucun moyen n’est prévu pour limiter le niveau des sur-
tensions provenant du réseau d’alimentation. Cette pratique est
fondée sur de nouvelles expériences et sur des calculs qui ont montré
que les liaisons n’apportaient aucune atténuation de l’onde de sur-
tension qui se propageait dans toute l’installation ; ainsi, si l’on dis-
pose (figure 33), deux parafoudres en parallèle à des niveaux
différents d’une installation et de tensions résiduelles décroissantes,
l’impédance entre les points A1 et A2 est négligeable ; le courant le
plus élevé traverse le parafoudre ayant la plus faible résistance,
c’est-à-dire le parafoudre P2, qui a la plus faible tension résiduelle.
Le parafoudre P2 absorbe la plus grande partie de l’énergie de l’onde
de surtension. Autrement dit, le parafoudre P1 situé à l’origine de
l’installation ne contribue pas à la limitation de l’onde de surtension.
Il pourrait donc être suffisant d’installer un seul parafoudre à
l’origine d’une installation, ce parafoudre devant limiter la valeur
des surtensions à celle acceptable par le matériel ayant la plus
faible tension de tenue aux chocs.

Figure 32 – Surtensions induites dans une ligne aérienne

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7.2.3 Installation de parafoudres


7.2.3.1 Critères
Les règles pour l’installation de parafoudres reposent sur trois
critères.
■ Le niveau de surtension présumé à l’origine de l’installation
dépend de plusieurs paramètres : l’intensité du courant de foudre, la
distance du point d’impact de la foudre à la ligne du réseau de
distribution, la hauteur des conducteurs au-dessus du sol... Les
deux premiers paramètres sont tout à fait aléatoires et ne peuvent
en aucun cas être connus. Il est seulement possible de tenir compte
d’études statistiques donnant des probabilités de valeurs de sur-
tensions pouvant être atteintes. C’est pourquoi ce critère peut être
négligé, considérant que si une surtension est induite dans le réseau
de distribution, elle peut toujours atteindre une valeur dangereuse
pour les matériels électriques. Figure 33 – Comportement de parafoudres
à différents points d’une installation
■ La nature du réseau d’alimentation est, en fait, le critère
fondamental, car elle conditionne l’existence ou non d’une boucle
d’induction (§ 7.2.1) :
— dans un réseau souterrain sans aucune portion aérienne, il
n’existe aucune boucle d’induction, et un coup de foudre à proxi-
mité ne peut induire aucune surtension dans un tel réseau ;
— une ligne aérienne présente une boucle d’induction permet-
tant la génération de surtensions induites et ce quelle que soit la
longueur du parcours aérien ; ainsi, un passage aérosouterrain
dans un réseau souterrain suffit à créer un risque de surtension.
■ Le niveau kéraunique de la région où se trouve l’installation
(article Protection contre les perturbations. Composants de
protection [D 5 171]), bien que de caractère peu scientifique, est le
seul critère dont on dispose actuellement. La valeur de 25 retenue
résulte d’une information fournie par les Compagnies suisses
d’assurances contre l’incendie, qui ont constaté que les dommages
causés par la foudre étaient beaucoup plus importants lorsque le
niveau kéraunique était supérieur à 25 (figure 34).

7.2.3.2 Application
Il résulte des considérations du paragraphe 7.2.3.1 que, en
pratique, les règles de protection contre les surtensions d’origine
atmosphérique sont applicables de la manière suivante :
— si l’installation est alimentée par un réseau entièrement
souterrain ne comportant aucun parcours aérien, il n’est pas
nécessaire de prévoir l’installation de parafoudres ;
— si l’installation est alimentée par un réseau de distribution
comportant tout ou partie des lignes aériennes, il est nécessaire
d’installer des parafoudres à l’origine de l’installation, si celle-ci est Figure 34 – Importance des dommages
située dans une région dont le niveau kéraunique est supérieur causés par des surtensions atmosphériques
à 25 ; dans les mêmes conditions d’alimentation, l’installation de en fonction du niveau kéraunique (d’après une statistique suisse)
parafoudres peut être nécessaire, même si le niveau kéraunique
est inférieur à 25, lorsque l’installation alimente des matériels
sensibles et coûteux. — soit par une catégorie de surtensions, lorsque la relation entre
la catégorie de surtensions et la tension de tenue aux chocs est
Le niveau de protection assurée par les parafoudres est (en univoque : il en est ainsi pour les appareils d’utilisation, qui sont
valeur de crête) de 2,5 kV en général et de 1,5 kV lorsque spécifiés par une seule tension assignée ;
l’installation alimente des matériels particulièrement sensibles aux — soit par une tension de tenue aux chocs, lorsque le matériel
surtensions, tels que matériels électroniques, ordinateurs. peut fonctionner sous différentes tensions ; c’est, par exemple, le
cas de l’appareillage spécifié par une tension assignée qui est la
valeur maximale de la tension sous laquelle il peut fonctionner, ses
7.2.4 Choix des matériels caractéristiques de fonctionnement étant souvent différentes
suivant la tension d’alimentation.
La catégorie de surtensions correspond à une situation contrôlée
en un point d’une installation (§ 7.2.2), selon les règles de
coordination de l’isolement. Elle s’applique aux matériels en tenant
compte de leurs conditions d’installation.
Ainsi, les normes de matériels comprendront à l’avenir un essai
de tenue aux surtensions transitoires, et les matériels seront
spécifiés :

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8. Protection différentielle tels déclenchements, dus notamment aux surtensions transitoires


induites dans les lignes du réseau de distribution, peuvent se pro-
duire lors d’orages à proximité.
8.1 Principe et différents types Les constructeurs ont donc recherché des dispositions permet-
de dispositifs tant d’éviter de tels déclenchements et des essais ont été mis au
point dans ce sens (tableau 12).
La protection différentielle se compose de trois parties La plupart des dispositifs différentiels comportent maintenant
(figure 35) qui peuvent être incorporées dans le même appareil ou des dispositions constructives garantissant leur immunité contre
être séparées : les surtensions transitoires de choc ; ces dispositifs portent le
marquage d’un symbole en forme d’aileron de requin qui est ana-
— la détection, constituée d’un tore qui entoure tous les
conducteurs actifs du circuit à protéger ; lorsque la somme logue à celui d’une onde de tension de choc.
vectorielle des courants dans les conducteurs est nulle, aucun
courant ne parcourt le circuit secondaire du tore ; si une différence
se produit, par exemple en cas d’un défaut à la terre en aval, un
courant va être induit dans le circuit secondaire ;
— la mesure du courant détecté par le tore ; lorsque ce courant
atteint une valeur prédéterminée, il envoie un signal. Ce dispositif
peut comporter un amplificateur et nécessiter une source
d’alimentation auxiliaire, indépendante ou prise sur le réseau
d’alimentation ; il peut être électronique ;
— le dispositif qui, recevant le signal provenant de la mesure,
provoque la coupure de l’alimentation ; la coupure est générale-
ment électromécanique et intéresse l’ouverture des contacts de
chacun des pôles.
■ Les dispositifs de protection différentielle peuvent être :
— des interrupteurs différentiels qui remplissent les fonctions
de protection différentielle et de commande ; de ce fait, leur
courant assigné est limité, et ils n’ont pas de pouvoir de coupure ;
— des disjoncteurs différentiels qui, en plus des fonctions des
interrupteurs différentiels, remplissent les fonctions de protection
contre les surintensités ;
— des déclencheurs qui sont constitués de tores indépendants
mesurant le courant différentiel, associés à des relais pouvant agir
soit sur la bobine d’un contacteur, soit sur la bobine d’un dis-
joncteur.

8.2 Limitation des déclenchements


indésirables
Figure 35 – Protection différentielle : principe
Les utilisateurs se sont souvent plaints de déclenchements
indésirables des dispositifs différentiels qui étaient provoqués pour
des raisons autres que l’apparition de défauts dans l’installation. De (0)

Tableau 12 – Essais d’immunité contre les déclenchements indésirables des dispositifs différentiels
Causes Caractéristiques des essais Normes de référence
 Onde de tension 1,2 /50 µs ; 6 kV NF C 61-140 ; NF C 62-411
Surtensions de foudre 
 Onde de courant 8 /20 µs ; 200 A CEI 60
Surtensions de coupure 5 ns, 4 kV par rafales d’ondes à front raide CEI 801-4
Courant de démarrage de moteurs 6 In NF C 61-140
Courant d’allumage de tubes fluorescents 0,5 ns ; 100 kHz ; 200 A IEEE 587
Fermeture sur charges capacitives Fermeture sur une capacité de 470 nF NF C 62-411
Champs électromagnétiques rayonnés 27 à 500 MHz ; 10 V/m CEI 801-3
Décharges électrostatiques 15 kV ; 5 à 30 ns CEI 801-2

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8.3 Influence des composantes continues Les dispositifs différentiels à haute sensibilité ( I ∆n  30 mA ) ne
peuvent jamais être du type S.

Les matériels d’utilisation comportent de plus en plus des dis-


positifs électroniques redresseurs qui permettent un fonctionne- 8.5 Sélectivité
ment mieux adapté aux besoins, mais qui ont l’inconvénient de
déformer l’onde sinusoïdale de courant, qui comprend alors une
quantité appréciable d’harmoniques.
8.5.1 Sélectivité totale
En cas de défaut à la terre en aval de tels matériels, le courant La sélectivité est destinée à n’éliminer, en cas de défaut, que la
de défaut qui traverse le dispositif différentiel comporte une partie d’installation dans laquelle se trouve ce dernier. Elle est
composante continue qui peut désensibiliser ce dispositif, au point totale si les deux conditions suivantes sont respectées (figure 36) :
qu’il ne puisse déclencher ; la désensibilisation dépend de la — le courant de non-déclenchement du dispositif en amont doit
nature du dispositif de détection et de mesure du courant de être supérieur au courant de déclenchement du dispositif en aval :
défaut. Un certain nombre de solutions permettent de remédier à
ces inconvénients ; en particulier, la réalisation en classe II de la I ∆n A
partie du matériel en aval du dispositif redresseur permet d’éviter -------------- > I ∆nB
2
l’apparition de toute composante continue dans le courant de
défaut, mais une telle réalisation ne paraît pas possible pour tous — le temps minimal de non-déclenchement du dispositif en
les matériels électriques. amont doit être supérieur au temps minimal de déclenchement du
Il ne semble pas que la présence de composantes continues ait dispositif en aval :
été, jusqu’à présent, la cause d’accidents, d’autant qu’elle n’inhibe t nf A > t f B
pas complètement le fonctionnement correct du dispositif
différentiel en cas de défaut dans un autre appareil ou dans une La figure 37 donne un exemple de réalisation avec une
autre partie de l’installation. sélectivité totale des circuits.

8.5.2 Sélection des circuits (sélectivité horizontale)


8.4 Caractéristiques des dispositifs
La sélection des circuits consiste à répartir une installation en
différentiels plusieurs groupes de circuits, et à protéger chacun d’eux par un
dispositif différentiel de sensibilité appropriée aux risques
rencontrés dans les locaux desservis par ces circuits (figure 38).
Du point de vue de leurs caractéristiques de fonctionnement, il
existe deux types de dispositifs différentiels. Dans ce schéma, il est possible de ne pas prévoir de dispositif
différentiel à l’origine de l’installation sous réserve que la partie
— Les dispositifs à usage général ne comportent aucun retard
d’installation comprise entre l’origine et les dispositifs différentiels
intentionnel.
(rectangle en tireté) soit réalisée suivant les conditions de la classe II
— Les dispositifs dits sélectifs (type S) comportent un retard ou de l’isolation supplémentaire lors de l’installation.
intentionnel et sont définis par :
• une caractéristique de non-déclenchement fixant, en fonction
du courant différentiel, le temps pendant lequel il ne doit pas
s’ouvrir ;
8.6 Protection complémentaire
• une caractéristique de déclenchement fixant, en fonction du contre les contacts directs
courant différentiel, le temps pendant lequel il doit s’ouvrir.
Les temps de déclenchement sont indiqués dans le tableau 13 La plupart des accidents d’origine électrique sont dus à des
en fonction du courant différentiel qui les traverse. Les temps de contacts directs résultant du manque d’entretien des matériels, de
non-déclenchement sont compatibles avec les temps de coupure la négligence ou de l’imprudence des usagers. Ainsi, l’usure des
définis pour la protection contre les chocs électriques [D 5 030]. câbles souples peut entraîner la disparition de l’isolation des
conducteurs ou la rupture du conducteur de protection, rupture qui
Le tableau 13 montre, de plus, que les temps de non-déclenche- n’est pas détectée ; tout contact avec le câble souple devient
ment des dispositifs du type S permettent d’assurer la sélectivité, dangereux. De nombreux accidents sont également dus à des
compte tenu des conditions du paragraphe 8.5. interventions sur des matériels à des fins de réparation sans mettre
(0) hors tension l’appareil.
Afin d’assurer la sécurité des usagers, la protection différentielle
à haute sensibilité (  30 mA ) coupe le courant avant que son pas-
Tableau 13 – Temps de déclenchement sage à travers la personne n’ait des conséquences dangereuses ; le
et de non-déclenchement des dispositifs différentiels dispositif ne limite pas le courant, mais intervient dans un temps
compatible avec la sécurité. Les améliorations et perfectionnements
Courant différentiel apportés par les constructeurs, dans la conception et la construction
Courant de ces dispositifs, ont permis d’imposer leur emploi dans toutes les
Dispositif différentiel Caractéristiques I n 2 I n 5 I n 500 A circonstances où ils pouvaient contribuer à l’amélioration de la
assigné sécurité.
(s) (s) (s) (s)
à usage général quelconque de déclenchement 0,5 0,2 0,04 0,04

sélectif de non-déclenchement 0,13 0,06 0,05 0,04


(type S) > 0,03 A
de déclenchement 0,5 0,2 0,15 0,15

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Figure 38 – Sélection des circuits

La protection par ces dispositifs est imposée pour les circuits


alimentant des socles de prises de courant, du fait que ces socles
alimentent des appareils raccordés par câbles souples. Elle peut
intéresser un circuit ou plusieurs circuits, si les conséquences du
fonctionnement du dispositif n’affectent pas le fonctionnement des
autres appareils alimentés. Dans les installations domestiques, un
seul dispositif est en principe suffisant pour protéger tous les
circuits, mais, pour des raisons de confort d’exploitation, il est
souvent préférable de prévoir au moins deux dispositifs
différentiels, dont l’un protège également le circuit desservant la
Figure 36 – Sélectivité totale : principe
salle d’eau.
Toutefois, une telle protection peut être incompatible avec le fonc-
tionnement des installations, notamment lorsque les circuits ali-
mentent des matériels produisant des courants de fuite dont la
somme pourrait être supérieure au courant de non-déclenchement
du dispositif différentiel, soit 15 mA. Ainsi, l’alimentation, par un
même circuit, d’une dizaine d’appareils dont chacun produit en
service normal un courant de fuite de 2 mA, peut conduire à l’impos-
sibilité de maintenir le dispositif différentiel fermé. L’application la
plus générale est constituée des appareils électroniques et
informatiques ; ils sont maintenant munis d’alimentations à décou-
page produisant un taux d’harmoniques excessif et limité par des
filtres avec des condensateurs qui sont une source de courants de
fuite. Théoriquement, les normes tolèrent un courant de fuite de
3,5 mA par appareil, mais, en pratique, de telles valeurs ne sont
jamais atteintes.
Différentes dispositions doivent donc être prises afin d’éviter des
incompatibilités de fonctionnement, telles que :
— effectuer l’alimentation des matériels produisant de tels
courants de fuite par des circuits spécialisés sans protection
différentielle, ces circuits étant alimentés par des transformateurs
ou des onduleurs ;
— protéger chaque socle de prise de courant par un dispositif
différentiel ;
— répartir les socles de prises de courant protégés par un même
dispositif différentiel sur les trois phases d’un circuit triphasé, les
Figure 37 – Sélectivité totale : exemple
courants de fuite se compensant et pouvant s’annuler.
En outre, il convient d’éviter, dans de telles installations, le
schéma IT, car, après un premier défaut d’isolement, les courants
de fuite des appareils alimentés par les autres phases sont
augmentés dans un rapport de 2 à 3.
Cette protection n’est pas imposée pour les socles de prises de
courant assigné supérieur à 32 A dans les locaux non mouillés
(c’est-à-dire correspondant aux conditions d’influences externes
AD1, AD2 ou AD3 [D 5 030]) car les appareils alimentés par de telles
prises de courant sont des appareils fixes, ou installés à poste fixe,
et sont utilisés dans des installations surveillées par un personnel
d’entretien.

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Cette protection par dispositifs différentiels à haute sensibilité commande fonctionnelle, ainsi désignée pour la distinguer des
doit être considérée comme une protection complémentaire contre autres fonctions de coupure qui concernent la sécurité.
les contacts directs pour pallier la défaillance des mesures Les matériels correspondants (interrupteurs, commutateurs,
normales, mais ne saurait dispenser en aucun cas des mesures contacteurs ou relais, thermostats, gradateurs, etc.) peuvent être
de protection imposées pour la protection contre les chocs élec- soit à action directe, soit asservis à la variation d’une grandeur
triques et, en particulier, de relier les masses des appareils à une physique (tableau 15).
prise de terre ; s’il est vrai que ces dispositifs assurent la coupure
avant que la personne touchant un élément sous tension ne soit ■ Règles
dans une situation dangereuse, il n’en est pas moins vrai qu’il Indépendamment de l’adaptation de tout appareil de commande
convient d’éviter que ce soit le contact d’une personne qui provo- à sa fonction, les organes de commande doivent être signalés de
que le fonctionnement du dispositif. façon compréhensible : indication en clair des appareils, circuits,
Toutefois, dans certaines circonstances où il n’existe pas de locaux concernés, pour éviter toute interprétation erronée.
prise de terre, et où la réalisation d’une prise de terre se révèle
difficile, pour des raisons pratiques ou économiques, des appa-
reils peuvent être protégés par des dispositifs différentiels à
haute sensibilité sans mise à la terre. Une telle utilisation doit 9.2 Sectionnement
être strictement limitée et n’est admise que dans des installations
existantes et dans des locaux secs (condition d’influence externe
AD1). ■ Définition
De toute manière, une telle protection ne protège pas une C’est une fonction destinée à assurer la mise hors tension de
personne qui toucherait simultanément deux parties actives à des tout ou partie d’une installation, en séparant celle-ci de toute
potentiels différents, car le dispositif ne saurait faire de distinction source d’énergie électrique, pour des raisons de sécurité.
entre un appareil d’utilisation et une personne. Heureusement, de Les matériels correspondants (interrupteurs, disjoncteurs,
telles circonstances sont très rares. Ainsi, la généralisation des coupe-circuit, sectionneurs) sont conformes, outre leurs normes
dispositifs différentiels à haute sensibilité constitue une propres, à des règles spécifiques au sectionnement (tableau 15).
amélioration importante du niveau de sécurité des installations et
peut être considérée également comme un élément de confort pour ■ Règles
l’usager. En application de ce principe, les conditions régissant les
appareils de sectionnement, en plus par exemple des distances
d’ouverture de contacts propres à la commande, tiennent compte
des possibilités d’amorçage par surtensions, dans la gamme des
8.7 Compatibilité entre dispositifs contraintes prévues. De la même façon, la position ouverte doit
différentiels et parafoudres être indiquée sans ambiguïté, même en cas de dysfonctionnement
de la chaîne cinématique.
La notion de disjoncteur de branchement (frontière entre réseau Un sectionnement doit intéresser tous les conducteurs actifs, et
de distribution publique et installation intérieure) est le plus être disposé sur tout circuit pour permettre les interventions hors
souvent associée à celle de protection différentielle. Il en existe tension en aval. Il peut être effectué par des dispositifs unipolaires,
trois types : sous réserve d’un regroupement fonctionnel évident, repéré,
— le disjoncteur de branchement avec fonction différentielle séparé d’autres groupements similaires.
(500 mA) non retardée ;
La déconnexion d’un conducteur d’une borne n’est pas admise
— le disjoncteur de branchement avec fonction différentielle
comme moyen de sectionnement.
(500 mA) retardée (type S) ;
— le disjoncteur de branchement sans fonction différentielle. Des dispositions doivent être prises pour que des dispositifs de
sectionnement, non capables d’assurer une coupure ou une
Le tableau 14 montre les avantages et inconvénients respectifs
commande, ne puissent être manœuvrés en charge (blocage,
de ces trois solutions.
verrouillage, indications). Ils ne doivent pas pouvoir être refermés
intempestivement, cette prescription pouvant être réalisée soit par
construction, soit par installation.

9. Commande,
sectionnement, coupure 9.3 Coupure

Ces trois fonctions ont été codifiées, pour bien distinguer les cas C’est une action destinée à couper (en charge) l’alimentation
d’application et les matériels à utiliser. Nous ne ferons ici qu’un d’un appareil ou d’un circuit, pour des raisons et sous les
rappel, les dispositions étant développées dans l’article conditions relatives au type de coupure considéré.
Appareillage électrique à basse tension. Généralités. Principes.
Technologie [D 4 860] de ce traité.
9.3.1 Coupure pour entretien mécanique

■ Elle est destinée à éviter les dangers autres que les chocs
9.1 Commande électriques et les arcs, lors des travaux d’entretien d’ordre non
électrique sur des matériels.
■ Définition Citons, par exemple, la non-remise en marche intempestive d’un
C’est une action destinée à assurer la fermeture, l’ouverture ou broyeur.
la variation de l’alimentation électrique de tout ou partie d’un
circuit, à des fins de fonctionnement normal. Il s’agit ici de la

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(0)

Tableau 14 – Avantages et inconvénients des différents types de disjoncteurs de branchement


Protection Protection
Disjoncteur
Sélectivité en cas de défaut contre
de branchement
à la terre les surtensions
Les circuits alimentant En cas de défaut à la Le fonctionnement
des socles de prises de terre en aval du dis- du parafoudre pro-
courant et la salle d’eau positif différentiel voque l’ouverture du
sont protégés par un (30 mA), le disjoncteur disjoncteur de bran-
dispositif différentiel : de branchement amont chement.
peut également déc-
I∆n = 30 mA lencher. La totalité de l’instal-
lation est alors cou-
La sélectivité est non pée.
DIFFÉRENTIEL assurée.
NON RETARDÉ
I∆n = 500 mA

Les circuits alimentant En cas de défaut à la Le fonctionnement


des socles de prises de terre en aval du dis- du parafoudre ne pro-
courant et la salle d’eau positif différentiel voque pas l’ouverture
sont protégés par un (30 mA), grâce à la du disjoncteur de
dispositif différentiel : temporisation du dis- branchement.
joncteur de branche-
I∆n = 30 mA ment différentiel L’ensemble de l’ins-
sélectif, seule l’alimen- tallation restée saine
DIFFÉRENTIEL A f i n d ’ a s s u r e r l a tation des circuits en est toujours alimenté.
SÉLECTIF sélectivité avec ce dis- aval est interrompue.
TYPE S positif, le disjoncteur de
I∆n = 500 mA branchement est du En cas de défaut sur les
∆t < 40 ms type S. autres circuits, la tota-
lité de l’installation est
La sélectivité est par- coupée, à moins d’ins-
tielle à moins d’installer taller en amont de ces
un dispositif différentiel circuits une protection
à moyenne sensibilité différentielle appro-
en A. priée.

Les différents circuits En cas de défaut à la L’installation de para-


de l’installation sont terre, seuls les circuits foudres nécessiterait
protégés par groupes protégés par le même un dispositif de
par des dispositifs dispositif différentiel déconnexion auto-
différentiels de sensibi- sont coupés. matique incorporé ou
lité appropriée aux La partie entre le dis- en amont du para-
risques : joncteur et les disposi- foudre.
— circuit alimentant tifs différentiels doit Le fonctionnement
les socles de prises de être réalisée en double du parafoudre ne pro-
courant et la salle d’eau, isolation. voque pas l’ouverture
Des dispositifs différen- du disjoncteur de
par des dispositifs à tiels doivent protéger branchement.
NON
DIFFÉRENTIEL haute sensibilité : tous les circuits (par
I∆n = 30 mA groupes).

— les autres circuits


par des dispositifs à
moyenne sensibilité :
I∆n = 100 ou 300 mA
Ce schéma assure une
sélectivité totale par
sélection des circuits.
BT borne principale de terre de l’installation.
PE conducteur de protection.
T prise de terre.

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■ Règles circuler des personnes étrangères à l’exploitation (public), ce dis-


Les dispositifs doivent être conçus de façon à empêcher toute positif peut être à accès conditionnel (bris de vitre par exemple).
remise en marche intempestive, ou être sous la surveillance Les prises de courant ne sont pas admises comme étant de tels
constante des personnes effectuant cet entretien. Ils sont, de dispositifs.
préférence, disposés dans le circuit principal d’alimentation. Leur
insertion dans les seuls circuits de commande n’est admise que
sous réserve de sécurités complémentaires (asservissements 9.3.3 Arrêt d’urgence
mécaniques par exemple).
■ C’est un cas particulier de la coupure d’urgence, destiné à arrêter
un mouvement devenu dangereux ; il peut, éventuellement, main-
9.3.2 Coupure d’urgence tenir temporairement une partie d’alimentation des systèmes de
freinage ou de blocage.
■ Elle est destinée à supprimer, aussi rapidement que possible, les
dangers qui peuvent survenir de façon imprévue (choc électrique, Ce type de coupure concerne, par exemple, l’arrêt d’un escalier
incendie, explosion). mécanique, d’un ascenseur ou d’une machine-outil.

On peut citer, par exemple, la coupure d’une chaufferie et celle des


enseignes lumineuses extérieures (coupures pompiers), la coupure
d’urgence des grandes cuisines. 9.4 Choix et nature des dispositifs
■ Règles
Cette action doit être conçue pour assurer : Un dispositif peut assurer plusieurs fonctions s’il satisfait aux
prescriptions de chacune de ces fonctions.
— la coupure en charge de tous les conducteurs actifs ;
— une action aussi directe que possible, en une seule Il faut noter que les prises de courant d’intensité assignée In
manœuvre, d’un organe de commande, sur tous les conducteurs inférieure ou égale à 16 A sont réputées pouvoir assurer la fonction
concernés. de commande et, bien entendu, celle de sectionnement.
Elle doit être aisément reconnaissable, facilement et rapidement Par exemple, les fonctions de coupure d’urgence et de commande
accessible. fonctionnelle peuvent être assurées par le même dispositif si celui-ci
Elle peut être adaptée à un appareil, un circuit, voire à un est conçu et mis en œuvre pour chacune de ces différentes fonctions.
ensemble de circuits terminaux ; il est, par exemple, admis qu’une Ce dispositif peut également remplir la fonction de sectionnement s’il
petite installation soit munie d’un seul dispositif (interrupteur est apte au sectionnement.
général, disjoncteur de branchement, etc.). Dans le cas Selon les normes qui leur sont applicables, les différents dis-
d’installation d’un tel appareil dans un emplacement où peuvent positifs peuvent assurer les fonctions données dans le tableau 15.
(0)

Tableau 15 – Fonctions de coupure assurées par divers dispositifs


Coupure
Commande Coupure Arrêt
Dispositifs Sectionnement pour entretien
fonctionnelle d’urgence d’urgence
mécanique
Interrupteurs, commutateurs, thermostats, etc................... O S O O O
Sectionneurs........................................................................... X O X (2) X (2) X (2)
Contacteurs............................................................................. O X (1) O O O
Disjoncteurs ............................................................................ O S O O O
Télérupteurs............................................................................ O X X X X
Prises de courant ( I n  16 A ) ................................................ O O O X X
Prises de courant (In > 32 A).................................................. X O X (3) X (3) X (3)
Fusibles ................................................................................... X O X X X
Dispositifs de commande à semi-conducteurs ; gradateurs O X X X X
Appareil de commande et de protection autocoordonnées O S O O O
O Fonction assurée.
S Fonction assurée si le dispositif est reconnu apte au sectionnement par sa norme.
X Fonction non assurée.
(1) Dans certains cas, la fonction peut être assurée suivant la conception et la mise en œuvre du dispositif.
(2) La fonction peut être assurée par la manœuvre d’un sectionneur équipé de contacts de précoupure commandant un dispositif de coupure en charge sous
réserve qu’ils fassent partie d’un ensemble d’appareillage coordonné et qu’il soit à sécurité positive ou à double signalisation ouvert-fermé.
(3) L’article 20 du décret du 14.11.88 exige que la réunion ou la séparation des deux constituants des prises de courant supérieures à 32 A ne puisse s’effectuer
que hors charge.

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D 5 032 − 38 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
P
O
U
Installations électriques R

E
par Roland AUBER N
Ancien Ingénieur en Chef de la Fédération Nationale de l’Équipement Électrique (FNEE)
Secrétaire Général de l’Association Internationale des Entreprises
d’Équipement Électrique (AIE)
et Claude RÉMOND
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
S
Ancien Ingénieur en Chef de l’Union Technique de l’Électricité (UTE)
A
Bibliographie
V
Revues françaises Enjeux (courrier de la normalisation).
Électro-Négoce (FGMEE).
DEBOMY (P.). – La maintenance des équipements
gaz et électricité. CEGIBAT, Eyrolles (1981).
O
Spécialisées en installations électriques
Journal des Électriciens (JE). Journal de l’Équipe-
ment Électrique et Électronique (J3E).
EPURE (DER-EDF).
Spécialisées en éclairage
BARBIER, BECHU et DUMESNY. – Aide-mémoire de
métreur en électricité. Eyrolles (1966). I
L’Artisan Électricien, Électronicien.
Spécialisées en électricité, traitant parfois de
Lux.
Revue Internationale de l’Éclairage.
Sécurité
FOLLIOT (D.). – Les accidents d’origine électrique.
Masson (1982).
R
sujets relatifs aux installations
Revues des constructeurs de matériels CHOQUET (R.) et GILLET (J.C.). – Vademecum de la
Bulletin de l’UTE. sécurité électrique. Sté Alpine de publication
électriques
Revue Générale de l’Électricité (RGE). (1991).
Les Cahiers de l’Ingénierie (CINELI).
Industrie – Cahiers Français de l’Électricité (CFE).
Revue Brown Boveri.
Cahiers Techniques Merlin Gérin.
Publication 479 de la CEI. Effets du courant électrique
sur le corps humain.
P
Revue GEC-Alsthom.
Traitant occasionnellement de sujets
relatifs aux installations électriques
Mazda Contact.
Les Cahiers de notes documentaires de l’INRS
(Institut National de Recherche et de Sécurité). L
Établissement des prix. Maintenance Les cahiers de l’OPPBTP (Office Professionnel de
Maintenance et Entreprise.
Les Cahiers Techniques du Bâtiment.
GUIGNARD (F.). – La pratique des contrats de
maintenance dans les immeubles. Ed. du
Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics).
U
Revue Technique des APAVE. Moniteur (1982).
S
Normalisation
L’Union technique de l’électricité (UTE) met à la disposition des lecteurs les NF C 11-201 9-91 Réseaux de distribution publique d’énergie électrique.
collections de normes françaises, étrangères et internationales, ainsi que des
C 12-061 10-82 Textes officiels relatifs à la sécurité contre l’incendie
reproductions de textes réglementaires : les unes et les autres peuvent
dans les immeubles de grande hauteur.
également être acquises à l’Association française de normalisation (AFNOR).
Dans chaque pays, le service national de normalisation peut rendre les mêmes C 12-101 2-92 Textes officiels relatifs à la protection des travailleurs
services. dans les établissements qui mettent en œuvre des
courants électriques.
9 - 1994

Textes
UTE C 00-105 9-86 La directive Basse Tension du Conseil des Communautés C 12-201 4-94 Textes officiels relatifs à la protection contre les risques
Européennes. Décret d’application de 1975. Décret d’incendie et de panique dans les établissements
d’application de 1981. recevant du public (extraits concernant les installations
électriques).
UTE C 00-106 6-88 La directive Basse Tension du Conseil des Communautés
Européennes. Application. C 12-330 5-80 Textes officiels relatifs à la protection du personnel
dans les mines et carrières qui mettent en œuvre des
Doc. D 5 039

C 00-230 5-86 Arrêté ministériel du 29 mai 1986 : tensions normales de courants électriques.
1re catégorie des réseaux de distribution d’énergie élec-
trique. Normes
NF C 04-200 12-80 Repérage des conducteurs (CEI 152, 391 et 446).
C 00-300 10-69 Arrêté ministériel du 22 octobre 1969 : Règlement des
installations électriques des bâtiments d’habitation. NF C 04-445 9-91 Identification des bornes de matériels et des extrémités
de certains conducteurs désignés et règles générales
C 00-301 12-72 Textes officiels relatifs au contrôle et à l’attestation de pour un système alphanumérique (NF EN 60-445 ;
conformité des installations électriques intérieures aux CEI 445).
règlements et normes de sécurité en vigueur.
NF C 13-100 6-83 Postes de livraison établis à l’intérieur d’un bâtiment et
C 11-001 4-91 Textes officiels relatifs aux conditions techniques alimentés par un réseau de distribution publique de
auxquelles doivent satisfaire les distributions d’énergie deuxième catégorie.
électrique (arrêté du 2.4.91).

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est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique Doc. D 5 039 − 1
P INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES ___________________________________________________________________________________________________________
O
U NF C 13-101 12-85 Postes de livraison. Postes semi-enterrés préfabriqués UTE C 15-421 12-86 Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
sous enveloppe, alimentés par un réseau de distribution Installations alimentées à des fréquences de 100
R NF C 13-102 12-85
publique de deuxième catégorie.
Postes de livraison. Postes simplifiés préfabriqués sous UTE C 15-476 12-91
à 400 Hz.
Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
enveloppe, alimentés par un réseau de distribution Sectionnement, commande, coupure.
publique de deuxième catégorie.
UTE C 15-520 3-92 Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
NF C 13-103 12-85 Postes de livraison. Postes sur poteau, alimentés par un Canalisations. Modes de pose. Connexions
E NF C 13-200 12-89
réseau de distribution publique de deuxième catégorie.
Installations électriques à haute tension : Règles.
UTE C 15-531 12-86 Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
Protection contre les surtensions d’origine atmos-

N C 13-211 9-85 Installations électriques à haute tension. Installations


des chaudières à électrodes immergées ou à jets. UTE C 15-559 7-94
phérique. Installation de parafoudres.
Installations électriques à basse tension. Installations
d’éclairage en très basse tension.
NF C 14-100 2-84 Installations de branchement de première catégorie
comprises entre le réseau de distribution et l’origine UTE C 15-720 2-75 Équipement de chauffage électrique des locaux. Équipe-
des installations intérieures : Règles. ments de chauffage électrique incorporés à la

S NF C 15-100 5-91
UTE C 15-103 9-92
Installations électriques à basse tension : Règles.
Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
construction des bâtiments. Règles de sécurité
électrique : prescriptions provisoires.
C 15-801 9-85 Produits mobiliers comportant un équipement
A Choix des matériels électriques (y compris les canalisa-
tions) en fonction des influences externes.
électrique. Mise en œuvre des règles de sécurité
électrique.
UTE C 15-104 12-91 Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
V Méthode simplifiée pour la détermination des sections
de conducteurs et le choix des dispositifs de protection.
NF C 17-100 2-87 Protection contre la foudre. Installations de para-
tonnerres : règles.
NF C 17-200 3-93 Installations d’éclairage public : règles.
O UTE C 15-105 6-91 Guide pratique. Détermination des sections des
conducteurs et choix des dispositifs de protection. UTE C 17-205 9-92 Éclairage public. Guide pratique. Détermination des
caractéristiques des installations d’éclairage public.
UTE C 15-106 5-93 Guide pratique. Sections des conducteurs de protection,
I des conducteurs de terre et des conducteurs de liaison
équipotentielle.
NF C 17-300 8-88 Conditions d’utilisation des diélectriques liquides.
Première partie : risques d’incendie.

R UTE C 15-107 5-92 Guide pratique. Détermination des caractéristiques des


canalisations préfabriquées et choix des dispositifs de
protection.
UTE C 18-510 11-88 Recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre élec-
trique (mise à jour 1991).
UTE C 18-530 5-90 Carnet de prescriptions de sécurité électrique destiné au
UTE C 15-131 2-82 Conditions particulières d’installation des appareils personnel habilité – non électricien (B0, H0), exécutant
d’utilisation alimentés par des circuits appartenant à des (B1, H1), chargé d’interventions (BR).
installations différentes : Prescriptions provisoires.
P NF C 15-140 1-63 Clôtures électriques : Règles d’établissement et d’entre-
tien.
NF C 20-000 12-90 Construction électrique. Classification des conditions
d’environnement.
NF C 20-010 10-92 Degrés de protection procurés par les enveloppes.
L NF C 15-150 12-82 Installations de lampes à décharge à cathode froide
alimentées en haute tension à partir d’une installation
NF C 20-015 Classification des degrés de protection procurée par les
enveloppes contre les impacts mécaniques (code iK)
électrique à basse tension.
U UTE C 15-201 9-92 Installations électriques à basse tension. Guide. Instal-
lations électriques des grandes cuisines.
NF C 20-030 7-77
(en projet).
Matériel électrique à basse tension. Protection contre les
chocs électriques : règles de sécurité.
S NF C 15-211 12-90 Installations électriques à basse tension. Installations
dans les locaux à usage médical.
NF C 20-070 5-93 Codage des dispositifs indicateurs et des organes de
commande par couleurs et moyens supplémentaires
UTE C 15-401 5-93 Installations électriques à basse tension. Guide pratique. (NF EN 600-73 ; CEI 73).
Installations des groupes moteurs thermiques-géné-
rateurs. Normes de matériels électriques d’installation (voir catalogue
méthodique de l’UTE)
UTE C 15-411 9-86 Installations électriques à basse tension. Guide pratique.
Installation des systèmes d’alarme. Sécurité électrique.

Textes officiels
Réglementation de la construction Décret no 88-1056 du 14 novembre 1988. Protection des travailleurs dans les
Arrêté du 22 octobre 1969 (pris en application du décret du 14 juin 1969). établissements qui mettent en œuvre des courants électriques (JO Publ. 1078
Obligation de la conformité aux normes NF C 14-100, NF C 15-100, JO du et C 12-101 UTE).
30 octobre 1969 (C 00 -300). Décret no 82-167 du 16 février 1982. Mesures particulières destinées à
assurer la sécurité des travailleurs contre les dangers d’origine électrique lors
Contrôle des installations électriques des travaux de construction, d’exploitation et d’entretien des ouvrages de
Décret 72-1120 du 14 décembre 1972 et arrêté du 17 octobre 1973. Contrôle distribution d’énergie électrique. JO du 17 février 1982.
et attestation de conformité des installations électriques intérieures aux règles Nota : l’ensemble de ces textes fait l’objet de la publication ED 723 de l’INRS.
et normes de sécurité en vigueur (C 00-301).
Établissements recevant du public
Protection des travailleurs
Décret no 73-1007 du 31 octobre 1973 – Arrêté du 25 juin 1980. Règlement
Décret no 65-48 du 8 janvier 1965. Mesures particulières de protection et de de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements
salubrité applicables aux établissements dont le personnel exécute des recevant du public. JO Publ. 1477.
travaux du bâtiment, des travaux publics et tous autres travaux concernant les
immeubles. JO Publ. 65-10. Décret no 76-589 du 15 juin 1976 modifié le 30 décembre 1983. Protection
o
contre les risques d’incendie et de panique dans les immeubles de grande
Décret n 77-1321 du 29 novembre 1977 et du 10 février 1982. Travaux hauteur (Publ. JO 1536 et C 12-061 UTE).
effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. OPPBTP no 191.

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Doc. D 5 039 − 2 est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
___________________________________________________________________________________________________________ INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES
P
O
Réseaux Matériels
U
Arrêté du 2 avril 1991. Conditions techniques auxquelles doivent satisfaire
les distributions d’énergie électrique. JO Publ. 1112 (C 11-001 UTE).
Décret no 78-779 du 17 juillet 1978. Règlement de la construction du matériel
électrique utilisable en atmosphère explosive (JO du 25 juillet 1978). R
Arrêté du 29 mai 1986. Tension normale des réseaux BT portée à 230 volts. Décret no 75-848 du 26 août 1975 mod. 30 décembre 1981. Application de la
(JO du 25 juin 1986 – C 00-230). directive basse tension de la CEE. Sécurité des matériels électriques (Publ.
UTE C 00-105).
Environnement
Loi du 19 juillet 1976. Installations classées pour la protection de l’environ-
nement. JO Publ. 1001.
Décret no 81-1238 du 30 décembre 1981. Sécurité des prises de courant
électrique (JO du 10 janvier 1982). E
Décret no 87-59 du 2 février 1987 : mise sur le marché, utilisation et élimi-
nation des polychlorobiphényles et polychloroterphényles. N
Mémentos professionnels Promotelec
Locaux d’habitation : installation électrique intérieure. E - Canalisations électriques enterrées.
S
Exploitations agricoles : installation électrique.
Établissements recevant du public : installation électrique.
F - Moulures, plinthes et goulottes dans les locaux d’habitation.
G - Installation triphasée dans les locaux d’habitation. A
Locaux recevant des travailleurs : installation électrique haute et basse tension.
Locaux artisanaux et commerciaux : installation électrique.
H - Mise à la terre.
I - Prise de terre. V
Piscines et établissements sportifs : installation électrique. J - Prise de terre dans les immeubles anciens.
Équipements frigorifiques thermodynamiques : installation électrique.
Locaux d’habitation. Étude thermique et isolation.
K - Liaison équipotentielle principale d’un bâtiment.
L - Conduits isolants conformes à une norme internationale.
O
Enseignes lumineuses : installations électriques d’éclairage à haute tension.
Automates programmables.
Information PROMOTELEC
no 1 - Installation électrique intérieure.
I
Installations d’éclairage public.
Immeubles collectifs. Installation électrique des services généraux
no 2 - Symboles normalisés.
no 3 - Alimentation électrique de la maison individuelle.
R
Feuillets d’information A à L no 4 - Éclairage de sécurité dans les établissements recevant des travailleurs.
A - Appareils électriques dans la salle d’eau. no 5 - Éclairage de sécurité dans les établissements recevant du public.
B - Équipement électrique de la salle d’eau.
C - Liaison équipotentielle dans la salle d’eau.
no 7 - Éclairage de sécurité des immeubles d’habitation.
no 8 - Alimentation appareils heures creuses et EJP. P
no 9 - Éclairage de sécurité par blocs autonomes.
D - Chaufferies, sous-stations et locaux annexes.
L
Technique générale des installations U
Guide de l’ingénierie électrique des réseaux intérieurs d’usines, GIMELEC-
EDF-SYNTEC, Technique et Documentation, LAVOISIER, 1985.
Comparatif entre les NF C 15-100 de 1977 et 1991. C. RÉMOND – SEPP 1990.
Les installations électriques dans l’industrie et le tertiaire. P. JOURDREN,
S
Avenir du génie électrique, Actes du colloque national. Ministère de la Recherche Masson 1990.
et de l’Enseignement supérieur, janvier 1987. GIMELEC. Les Cahiers techniques du J3E-NORMELEC – SEPP :
L’électricité dans l’industrie. Questions et réponses. L’Usine nouvelle 1986. — no 1 - La protection différentielle ;
Le transformateur de puissance. CEM 1982. — no 2 - La protection par fusibles et disjoncteurs ;
— no 3 - Les canalisations ;
Assises interprofessionnelles de l’électricité. Actes du colloque. Lyon. GIMELEC
— no 4 - Méthodes de calcul des installations électriques ;
mai 1988.
— no 6 - Les installations d’éclairage public ;
L’équipement électrique des bâtiments. C. RÉMOND. Eyrolles 1986. — no 8 - Les installations électriques à haute tension ;
Guide NORMELEC. Pratique des règles pour les installations électriques à — no 9 - Les postes MT et HT dans l’industrie et le tertiaire ;
basse tension. SEPP. — no 12 - La coordination de l’isolement ;
— no 13 - Protection contre la foudre.
Guide de l’installation électrique. Merlin Gérin. France Impression Conseils
1991. Le Mémo : 85 fiches de calcul pour la conception des équipements électriques
- J3E-SEPP.
300 questions pratiques d’électricité dans le bâtiment. Éd. du Moniteur –
CEGIBAT 1992.

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