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Hydrologie de surface

Par ABDELKADER BENJEBARA


Ingénieur en Chef Hydrologue

1
SOMMAIRE

I- LE CYCLE HYDROLOGIQUE
II-BASSIN VERSANT OU BASSIN DE DRAINAGE

II.1 .Définition d’un bassin de versant


II.2. La réponse hydrologique
II.3. Caractéristiques du bassin versant
3.1. Délimitation du bassin versant topographique
3.2. Aire du bassin de versant
3.3. Périmètre du bassin versant
3.4. Caractéristiques de forme
a- Indice de compacité de GRAVELIUS
b- Rectangle équivalent
3.5 Caractéristiques de relief
1-La courbe hypsométrique
2-Les altitudes caractéristiques
a. Les altitudes maximale et minimale
b. L'altitude moyenne
3.6 Les pentes caractéristiques du bassin versant
1-La pente moyenne
2-Les indices de pente
L’indice de pente Roche.
L’indice global de pente
3-Les modèles numériques de terrain.
II.4. Le réseau hydrographique
4.1 La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau
4.2 Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau
a- Les longueurs caractéristiques
b- Le profil longitudinal du cours d'eau
c- La pente moyenne d'un cours d'eau
d-Courbe aire-distance
4.3 Le Degré de développement du réseau
a- La densité de drainage
b- La densité hydrographique
c- Le rapport de confluence
II.5. L'endoréisme
II.6. Les caractéristiques agro-pédo-géologiques
6.1-La couverture du sol
a- La couverture végétale
b-Les plans d'eau
c-La neige et les glaciers
d-Les surfaces urbanisées
6.2- La nature du sol
II.7. Données spatiales et modèles numériques
II.8 Relations entre caractéristiques du bassin versant et ruissellement de
2
surface
8.1 Aptitude au ruissellement du bassin
8.2 Rugosité du lit du cours d’eau

III- LES PRECIPITATIONS


III.1 Définition des précipitations
III-2 Notions sur l’atmosphère et la climatologie
1. Composition de l’air atmosphérique
2. Rappel des propriétés de l’eau
3. Les processus responsables des nuages
a- La tension de vapeur d'eau
b-Masse volumique de l’air humide
c-Humidité relative
d-Le point de rosée
e-Variation de la température et la pression atmosphérique avec l’altitude
4-Les différents types de nuages
5-Mécanismes de formation des précipitations
III-3 Types de précipitations
III-4 Mesures des précipitations
1. Mesures de la hauteur d'eau précipitée
• Le pluviomètre :
• Le pluviographe
• Le radar pluviométrique
• Les satellites
2. Hauteur moyenne des précipitations sur un bassin
• La méthode de la moyenne arithmétique
• La méthode des polygones de Thiessen
• La méthode des isohyètes
• Coefficient d’abattement
III-5 Analyse des données pluviométriques
5.1 Les erreurs de mesure
5.2 Vérification de la consistance des mesures d’un pluviomètre
5.3 Estimation des données manquantes
• Méthode de la moyenne arithmétique des stations environnantes
• La méthode du rapport normal
• La méthode des isohyètes
• La méthode du quadrant
III6. Analyse des averses pluviométriques
6.1Définition des épisodes pluvieux
6.2Correction due à la définition des épisodes pluvieux

IV-LA REPONSE HYDROLOGIQUE AU NIVEAU DU BASSIN


IV.1 Bilan hydrologique
IV.2 Les processus de production des écoulements superficiels
IV.3 Les pertes hydrologiques
3.1 Les pertes initiales
a) L’interception
b)Le stockage dans les dépressions

3
3.2 Évaporation et évapotranspiration
-Formules et mesures de l’évaporation
-Formules de l’évapotranspiration
- Formule de Turc au pas de temps mensuel et décadaire.
- Formule de Thornthwaite au pas de temps mensuel
- Formule de Penman au pas de temps journalier
-Formule de l’évapotranspiration réelle
-Formule de Turc
3.3 L’infiltration
Modèle de horton
La méthode de l’indice Φ
Méthode du Soil Conservation Service (SCS)
IV.4 Les écoulements a l’exutoire
1 Méthode des isochrones (time-area relation ship)
2. Le temps de concentration
3. Etude des hydrogrammes de crues
a -Origine des écoulements des crues
b- Les temps caractéristiques des crues
4. La mesure des débits

V LES PROCESSUS DE TRANSFORMATION PLUIE-DEBIT


V.1 L’hydrogramme unitaire par déconvulsion
V.2 L’hydrogramme unitaire synthétique
Hydrogramme unitaire de Clark
Hydrogramme unitaire De Snyder
Hydrogramme unitaire de Nash
Hydrogramme unitaire SCS

VI-HYDROLOGIE STATISTIQUE
1. Concepts de basse
2. Les principaux paramètres statistiques d’un échantillon et d’une population
3. Les lois de probabilités discrètes
a-Loi binomiale
b.Loi binomiale négative
4. Notion de période de retour
5. Fréquence expérimentale de l’échantillon
6. Lois de probabilités continues
Loi Normale
Loi Log Normale
Loi exponentielle
Loi de Gamma II (Pearson II)
Loi de Gamma III (Pearson III)
Log Gamma III
Loi de Gumbel (EVI)
Loi de Weibul
7- Etudes statistiques des averses
-Les courbes Intensité-Durée-Fréquence
-LE GRADEX DES PLUIES

4
VII-LA PREDETERMINATION DES CRUES

1-Méthode de la crue historique


2-Méthode des courbes enveloppes
2.1 Méthode PMP

2.2 Courbes enveloppes débits maximums en fonction des surfaces du bassin


-Courbes enveloppes CREAGER
-Courbes enveloppes Francou-Rodier
-Courbes enveloppes d’aprés Hazan –Lazarevitch
2.3 Formules enveloppes faisant intervenir la surface de bassin et la période de retour
Formule de FULLER II
Formule de Mallet –Gauthier

3. Méthodes hydrométéorologiques
3.1 La formule rationnelle
3.2La méthode du gradex

VIII LA PROPAGATION DES CRUES


1.Méthode hydrologique
2-Méthode d’estimation directe des paramètres par régression multiple

5
I LE CYCLE HYDROLOGIQUE
L’hydrologie

L’hydrologie se se définit
définit comme la science qui traite de l’évaluation, la gestion et la planification
planification de
l’eau douce terrestre. Son Son champ d’investigations et d’études est le cycle de l’eau notamment les les
stocks et les flux de ces différents composants.
Cette définition de l’hydrologie en fait une science multidisciplinaire. Les techniques utilisées en
hydrologie
hydr ologie
ologie font
font appel
appel àà l’hydraulique,
l’hydraulique, à la chimie, à la physique, aux mathématiques,
mathématiques, aux
aux statistiques,
statistiques,
aux probabilités, à la météorologie et à l’informatique.
Dans
Dans cece cours,
cours, nous
nous nous
nous attarderons principalement sur l’hydrologie desdes eaux
eaux dede surface
surface dans
dans
l’objectif
l’objectif la prédétermination et la prévision des crues
crues..

Généralités sur l’eau

L'eau est source de toute vie. Dan la nature, elle se présente sous trois états :
• Solide : neige et glace.
• Liquide : pluie, cours d’eau, lacs, eau souterraine
• Gazeux : nuages.

Le
Le changement
changement de
de phase
phase de
de l'eau dépend essentiellement de la température, de
de la
la pression
pression et
et aussi
aussi que
que
de
de l’existence
l’existence des
des aérosols
aérosols (particules) dans l'atmosphère. Les différentes conditions
conditions de
de pression
pression et
et de
de
température pour les trois
trois états
états de l'eau, ainsi que les transformations de phase sont décrites dans
dans lala
figure jointe.
Transformations qui absorbent de la chaleur

Sublimation
Evaporation Fusion

Gaz Liquide Solide

Condensation Solidification

Condensation solide

Transformations qui libèrent de la chaleur

6
Notre planète est la seule planète du système solaire et jusqu’à preuve contraire à l’échelle de
l’univers, qui a la chance d’avoir des conditions de pression et de température proches de triple
point et permettant de disposer de l’eau liquide et aussi bien dans les deux autres phases .

L’eau est presque trois fois plus abondante que toutes les autres substances présentes sur terre
• 73 % de la surface de la Terre est couverte par l’eau
• Volume global estimé à1.38 Millions de Km3 réparti en :
-97.3% d’océans (saline)
- Seule 2.7% d’eau douce dont
• 2% sous forme de glaciers essentiellement dans les calottes polaires
• 0.6% eaux souterraines
• 0.008% eaux de surface
• 0.001% eau atmosphérique

7
Global Water Resources

Only this portion


is renewable

8
Le cycle hydrologique
Le cycle hydrologique est un concept qui désigne l'ensemble des processus de transformation et de
transfert de l'eau aussi bien que de son mouvement et de son renouvellement sur terre.
En effet, l’'eau est en permanente transformation et circulation à la surface du globe et constitue le
principal agent de transport d'éléments physiques, chimiques et biologiques. Les mécanismes régissant
les mouvements de l'eau dans la nature sont déterminés par l'énergie solaire, la gravité, l'attraction
solaire et lunaire, la pression atmosphérique, les forces intermoléculaires, les réactions chimiques,
nucléaires et les activités biologiques, et enfin les activités humaines.
Les eaux sont en effet en circulation permanente sur terre et subissent des changements d'état.
Delà, l’hydrologie peut être globalement définit comme la science qui étudie les paramètres du cycle
hydrologique et de leurs flux.
Fig - Représentation du cycle de l'eau

Description Terre Mer


Aire 136 × 106 km2 374 × 106 km2
Précipitation (P) 750 mm/année 870 mm/année
Évaporation (E) 545 mm/année 940 mm/année
P-E +205 mm/année -70 mm/année

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Bilan hydrologique des plus grands bassins à l’échelle du globe

Les principaux processus du cycle hydrologique sont :

- Les précipitations
Les précipitations désignent toutes les eaux météoriques qui se précipitent sur terre, tant sous forme
liquide ( pluie, averse) que sous forme solide (neige, grêle) et les précipitations déposées ou occultes
(rosée, gelée blanche, givre,...).

- L'évaporation et l'évapotranspiration
L’évaporation se définit comme le processus du passage de la phase liquide à la phase vapeur. Et
concerne essentiellement les plans d’eau.
L’évapotranspiration englobe l'évaporation et la transpiration des plantes et elle est caractérisée par
• ETR ou Evapotranspiration réelle qui désigne les quantités d'eau évaporées par une surface
naturelle appelée souvent déficit d’écoulement.
• ETP ou Evapotranspiration potentielle qui désigne les quantités maximales d'eau susceptibles
d'être évaporées par un couvert végétal continu spécifié (gazon) bien alimenté en eau avec un
sol saturé en eau..
- L'interception et le stockage dans les dépressions

L’interception désigne le processus par lequel une partie des pluies retenues par la
végétation et perdue par évaporation et 'atteint pas le sol alors que la partie restante est
redistribué au sol. Elle joue un rôle important dans la réduction de l’énergie cinétique des
gouttelettes de pluie et par conséquent dans la lutte contre l’érosion du sol.
Le stockage dans les dépressions se définit comme le processus par lequel l'eau retenue
dans les creux et les dépressions du sol pendant et après une averse, sera perdue par évaporation.

L'interception et le stockage dans les dépressions provoquent en général un retard dans le


démarrage du ruissellement et favorisent l’infiltration du sol. Les quantités perdues par ces deux
composantes du cycle hydrologique peuvent atteindre jusqu'à 30% de la précipitation totale pour

10
une forêt mixte, 25% pour les prairies et 15% pour les cultures.

- L’infiltration et la percolation
L’infiltration désigne le processus par lequel l'eau pénètre dans les couches superficielles du sol.
L'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de pression
est désignée par la percolation et permet la recharge des nappes d’eau souterraine.

- Les écoulements
Ils désignent les processus de circulation et de mouvement des masses d’eau superficielle et
souterraine et se subdivisent en
Ecoulement de surface : mouvement de l'eau sur la surface du sol « Overland flow »
Ecoulement de subsurface : mouvement de l'eau dans les premiers horizons du sol.
Ecoulement souterrain : mouvement de l'eau dans les aquifères souterrains.

11
Bassin
versant

12
II-Bassin versant ou bassin de drainage

2. 1 Définition d’un bassin de versant

Un bassin de versant se définit par rapport à une section du cours d’eau ou exutoire. C’est la surface
terrestre à l’intérieur de laquelle les pentes topographiques amènent tout le ruissellement qui s’y
produit vers un seul et même exutoire
La frontière d’un bassin de versant topographique se définit par la ligne des crêtes et la ligne de
partage des eaux avec les bassins limitrophes.
La superficie d’un bassin topographique ou de drainage englobe tous les points dont l’élévation se
trouve au dessus de celle de l’exutoire jusqu’à la ligne de partage des eaux.

Toutefois, la délimitation topographique du bassin versant n’est pas suffisante pour l’étude de la
réaction hydrologique du bassin versant lorsqu’ il existe des interconnexions naturelles des eaux
souterraines entre des bassins versants topographiques limitrophes. C’est dans ce cas la notion du
bassin hydrogéologique qui devra être considérée.

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La délimitation du bassin versant pour l’étude de la réaction hydrologique en particulier pour l’étude
des crues doit tenir compte de l’origine des eaux qui peut être modifiée par les aménagements d’un
bassin versant.

2.2 La réponse hydrologique

La genèse des écoulements est la conséquence d’une réponse hydrologique du bassin versant à une
sollicitation par des précipitations. La forme, l’intensité et la durée de cette réponse dépendent de
plusieurs facteurs :

- L’intensité, la répartition et la durée des précipitations


- les caractéristiques du bassin (caractéristiques topographiques, hydrographiques, pédologiques,
occupation du sol, densité de la végétation,....) et de l’état des stocks d’eau du sol et de sous sol.

Le bassin versant peut être considéré comme l’unité géographique opérationnelle du cycle
hydrologique. C’est au niveau du bassin versant que tous les processus hydrologiques du cycle se
reproduisent continuellement exception faite du mouvement atmosphérique des précipitations. Il est
considéré comme un opérateur qui transforme les précipitations en écoulements.

Le bassin versant assure deux fonctions essentielles dans la genèse des crues :

- une fonction de production qui est la transformation des pluies en ruissellement,


- une fonction de transfert qui est la concentration du ruissellement et la propagation des
écoulements vers l’exutoire.

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2.3. Caractéristiques du bassin versant

3.1. Délimitation du bassin versant topographique

La délimitation du bassin versant se fait par le traçage de la ligne de crêtes et la ligne de partage des
eaux. La méthode la plus simple est de commencer à partir de l’exutoire du bassin de drainage
concerné en se déplaçant toujours perpendiculairement aux lignes de niveau, en se positionnant entre
le partage des eaux avec les bassins limitrophes et en passant par les crêtes. Le traçage de cette limite
se poursuit jusqu’à l’arrivée au point de départ c.à.d l’exutoire

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3.2. Aire du bassin de versant

L’aire du bassin versant désig


désigne horizontale.. Il existe plusieurs outils
ne la surface plane de sa projection horizontale
pour déterminer l’aire du bassin versant :
-Planimètre
-Planimètre
-Papier
-Papier
Papier millimétré
millimétré transparent ou un papier à quadrillage posé sur un plan topographique
topographique
-Logiciels
-Logiciels de digitalisation.

3.3. Périmètre du bassin versant


Le
Le périmètre
périmètre du
du bassin
bassin versant
versant est la longueur curviligne de la ligne de partage
partage des
des eaux
eaux généralement
généralement
exprimée
exprimée enen Km.
Km. SaSa mesure
mesure est faite à l'aide d'un curvimètre ou par digitalisation.
digitalisation. Pour
Pour certaines
certaines
applications, un périmètre stylisé du bassin est utilisé en lissant son contour.

3.4. Caractéristiques de forme

La
La forme
forme d'un
d'un bassin
bassin versant
versant influence sur l'allure des écoulements à l'exutoire.
l'exutoire. Par
Par exemple,
exemple, une
une
forme d’éventail favorise pour une même averse de pluie un unee concomitance des débits de pointe des
affluents
affluents et
et par
par conséquent
conséquent génère des forts débits à l’exécutoire. Par contre,
contre, une
une forme
forme allongée
allongée
favorise,
favorise, pour
pour la
la même
même pluie,
pluie, des faibles débits de pointe de crue, ceci en raison
raison de
de l’importance
l’importance des
des
temps d'achemi
d'acheminement
nement de l'eau.

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a- Indice de compacité de GRAVELIUS
L'indice utilisé par les hydrologues pour caractériser la forme d'un bassin versant est l'indice de
compacité de GRAVELIUS (KG ) qui est le rapport du périmètre du bassin à celui d'un cercle de même
surface.
Si A est la surface du bassin en Km2 et P son périmètre en km, le coefficient KG est égal à:
P P
Kc = = 0.28
2 π .A A

Le coefficient KG est supérieur à 1 et d'autant plus voisin de cette valeur que le bassin est compact. Il
est proche de 1 pour un bassin versant de forme presque circulaire et supérieur à 1 lorsque le bassin est
de forme allongée.

Nota : Pour une surface circulaire de rayon R


P = 2.π .R → P 2 = 4.π 2 .R 2 → P 2 = 4.π . A → P = 2. π . A → K c = 1
Pour une surface carrée de largeur R
p 2.2.R 2
KG = = = = 1.128
2 πA 2 π .R 2 π

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b- Rectangle équivalent
La notion de rectangle équivalent a été introduite par Roche (1963) et permet de comparer d’une
façon simple des bassins versants en ce qui concerne leurs caractéristiques de forme.

Le rectangle équivalent est une surface rectangulaire résultant d'une transformation géométrique du
bassin réel dans laquelle on conserve la même superficie, le même périmètre (donc le même
coefficient de compacité)

Si I et L représentent respectivement la longueur et la largeur du rectangle équivalent,


P et A le périmètre et l'aire du bassin versant.
P = 2. (L+ l)
A= L . l
D’où

En y intégrant l’Indice de compacité de GRAVELIUS KG :


   1.12  2     2 

l =
kG x A 
1 + 1 − 1 − 
k x A
 L = G 1 − 1 −  1 −  1.12   
1.12    K G    1.12  
  KG   
       

3.5 Caractéristiques de relief

Le relief influence sur l'écoulement du fait que de nombreux paramètres hydrométéorologiques varient
avec l'altitude (précipitations, températures, etc.) et avec la morphologie du bassin (vitesse
d’écoulement, pourcentage de ruissellement,…).

1-La courbe hypsométrique

Une courbe de niveau est l’ensemble des points topographiques qui ont la même altitude. La courbe
hypsométrique représente la répartition de la surface du bassin versant dominé par les courbes de
niveau. Elle permet d’avoir une vue synthétique de la pente du bassin, donc du son relief. Son tracé se
fait en reportant en abscisse la surface (ou le pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus
(ou au-dessous) de l’altitude de la courbe de niveau représentée en ordonnée.

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Les courbes hypsométriques sont des outils d’aide pratiques pour comparer plusieurs bassins et pour
la détermination des moyennes pluviométriques, de températures de l’air et d’autres paramètres
climatologiques d’un bassin versant. Elles peuvent donner des indications sur l’importance des
superficies concernées par le couvert neigeux et sur le comportement hydrologique et hydraulique du
bassin et de son système de drainage. Leur représentation dans le rectangle équivalent permet une
meilleure schématisation du bassin versant. Les courbes de niveau deviennent alors des droites
parallèles à la largeur du rectangle.

Exemple : Site du barrage Koudiat Guensoura sur l’Oued Mhajrat

Superficie Pourcentage
Tranche d’altitude Altitude moyenne en km2 Superficie
cumulée en km3
M en m (%)
40-100 70 2,9 383,1 100,0
100-200 150 11,9 380,2 99,2
200-300 250 33,4 368,3 96,1
300-400 350 44,3 334,9 87,4
400-500 450 50,6 290,6 75,9
500-600 550 53,9 240 62,6
600-700 650 57,7 186,1 48,6
700-800 750 35 128,4 33,5
800-900 850 27,8 93,4 24,4
900-1000 950 21 65,6 17,1
1000-1100 1050 15,3 44,6 11,6
1100-1200 1150 11,5 29,3 7,6
1200-1300 1250 6,8 17,8 4,6
1300-1400 1350 4 11 2,9

19
1400-1500 1450 3,5 7 1,8
1500-1600 1550 2,2 3,5 0,9
1600-1700 1650 1,3 1,3 0,4
>1700 1700 0,0 0,0 0,0

1800

Altitude en m
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
0,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0
Superficie du bassin en %

Le bassin versant précèdent a pour caractéristiques :


A=383 Km2
P=102Km
KG=1.46

On en déduit que le rectangle équivalent est :


L=41.8 Km
l= 9.1 Km

et que le bassin a une forme allongée et que sa représentation schématique est ci-dessous.

2-Les altitudes caractéristiques

a. Les altitudes maximale et minimale

L'altitude maximale ( H max) représente le point le plus élevé du bassin tandis que l'altitude
minimale ( H min ) désigne le point le plus bas, généralement à l'exutoire. Elles sont déduites
directement à partir des cartes topographiques.

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b. L'altitude moyenne

L'altitude moyenne peut être déduite directement de la courbe hypsométrique.

H m =
∑ H i. A i
A
Avec :
Hmoy : altitude moyenne du bassin [m] ;
Ai : aire comprise entre deux courbes de niveau [km2] ;
Hi : altitude moyenne entre deux courbes de niveau [m] ;
A : superficie totale du bassin versant [km2].
Exemple de calcul de l’altitude moyenne Site du barrage Koudiat Guensoura sur l’Oued Mhajrat
Tranche d’altitude Altitude moyenne en Superficie Superficie Superficie
en m m en km2 cumulée en cumulée en
Ai.Hi
km3 (%) A
Hi Ai

40-100 70 2,9 383,1 100,0 0,5


100-200 150 11,9 380,2 99,2 4,7
200-300 250 33,4 368,3 96,1 21,8
300-400 350 44,3 334,9 87,4 40,5
400-500 450 50,6 290,6 75,9 59,4
500-600 550 53,9 240 62,6 77,4
600-700 650 57,7 186,1 48,6 97,9
700-800 750 35 128,4 33,5 68,5
800-900 850 27,8 93,4 24,4 61,7
900-1000 950 21 65,6 17,1 52,1
1000-1100 1050 15,3 44,6 11,6 41,9
1100-1200 1150 11,5 29,3 7,6 34,5
1200-1300 1250 6,8 17,8 4,6 22,2
1300-1400 1350 4 11 2,9 14,1
1400-1500 1450 3,5 7 1,8 13,2
1500-1600 1550 2,2 3,5 0,9 8,9
1600-1700 1650 1,3 1,3 0,3 5,6
>1700 1700 0 0 0,0 0,0
Total 624,9

Dans cet exemple, Hmoy= 625 m

3.6 Les pentes caractéristiques du bassin versant

1-La pente moyenne

La pente moyenne est une caractéristique importante qui renseigne sur la topographie du bassin.
Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la pente moyenne. La méthode proposée par
Carlier et Leclerc (1964) consiste à calculer la moyenne pondérée des pentes de toutes les surfaces
élémentaires comprises entre deux altitudes données.
Une valeur approchée de la pente moyenne à partir d’une carte topographique est alors donnée par la
relation suivante

21
D.L
Im =
A
où : Im : pente moyenne [m/km ou 0/00],
L : longueur totale de courbes de niveau [km],
D : équidistance entre deux courbes de niveau [m],
A : surface du bassin versant [km2].

Cette grandeur donne de bons résultats dans le cas d'un relief modéré et pour des courbes de niveau
simples et uniformément espacées. Dans les autres cas, il convient de styliser les courbes de niveau
pour que leur longueur totale ait un sens réel vis-à-vis de la pente.
Le calcul de la pente moyenne tout comme celui de leur exposition (orientation des pentes) peut-être
assez facilement automatisée en se basant sur des données numériques représentant la topographie des
bassins versants (Modèle Numérique d'Altitude).

2-Les indices de pente


L’indice de pente Roche.
M. ROCHE a proposé un indice de pente Ip est la moyenne de la racine carrée des pentes mesurées sur
le rectangle équivalent, et pondérée par les surfaces.
L'indice de pente de Roche caractérise la pente globale du bassin versant. Il s'exprime par:

∑ ai .di
Ip = n

avec L: Longueur du rectangle équivalent,


ai représente la fraction en % de la surface A comprise entre deux courbes de niveau
voisines distantes de di.
Exemple :Site du barrage Koudiat Guensoura sur l’Oued Mhajrat
Tranche d’altitude Superficie en Surface Dénivelée
en m km2 % en m ai.di

40-100 2,9 0,757 60 6,7


100-200 11,9 3,106 100 17,6
200-300 33,4 8,718 100 29,5
300-400 44,3 11,564 100 34,0
400-500 50,6 13,208 100 36,3
500-600 53,9 14,069 100 37,5
600-700 57,7 15,061 100 38,8
700-800 35 9,136 100 30,2
800-900 27,8 7,257 100 26,9
900-1000 21 5,482 100 23,4
1000-1100 15,3 3,994 100 20,0
1100-1200 11,5 3,002 100 17,3
1200-1300 6,8 1,775 100 13,3
1300-1400 4 1,044 100 10,2
1400-1500 3,5 0,914 100 9,6

22
1500-1600 2,2 0,574 100 7,6
1600-1700 1,3 0,339 100 5,8
>1700 0 0,000 0 0,0
Total 364,9
1/2
Dans cet exemple, Ip=364.9/(41800) =1.78
L’indice global de pente
Sur la courbe hypsométrique, il est déduit les altitudes H5% et H95% entre lesquelles s'inscrit 90% de
l'aire du bassin prises comme dénivelée D
L'indice global est égal à:
D
Ig =
L
Dans notre exemple
H95 %=225 m
H5%=1550 m
L=35.4 Km
Ig=3.7 %
Généralement, D est prise comme la dénivelée max D= Al. Max – Al. Min
Dans notre exemple Hmax 1700 m, Hmin 40 m d’où I g=4.6%

Classification ORSTOM pour des bassins versants de superficie < 25 Km2

3-Les modèles numériques de terrain.


Le modèle numérique de terrain est établi à partir des courbes de niveau numérisées du bassin. Les
altitudes sont calculées aux points d'une grille dont la taille d'une maille élémentaire détermine le pas
du modèle. Différents paramètres sont calculés pour chacune des mailles: altitude moyenne, direction
de drainage, pente moyenne, exposition, concavité, convexité etc. Le modèle numérique de terrain
permet d'avoir une représentation en 3 dimensions du bassin versant. Il permet surtout d'étudier la
distribution des paramètres précédents, de tracer automatiquement le réseau de drainage et de disposer
de données descriptives quantifiées et précises pour réaliser une modélisation des écoulements
distribuée dans l'espace.

4. Le réseau hydrographique

Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels,

23
permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement dans le bassin versant. Le réseau
hydrographique est sans doute une des caractéristiques des plus importantes du bassin. Il peut prendre
une multitude de formes. La différenciation des réseaux hydrographiques entre bassins est due
essentiellement aux facteurs principaux suivants :

La géologie : La nature du substratum influence sur la sensibilité à l’érosion et par conséquent sur la
forme et la densité du réseau hydrographique.

Le climat : L’action mécanique des précipitations et l’érosion linéaire de l’écoulement influence sur la
densité du réseau hydrographique. Il est dense dans les régions humides et tend à disparaître dans les
régions désertiques.

La pente du terrain, Elle influence sur les phénomènes d’érosion et de sédimentation. Dans les zones
à forte pente, ce sont les processus d’érosion qui l’emportent sur la sédimentation. Au contraire, en
plaine, ce sont les processus de sédimentation qui prédominent.

L’action humaine : Elle devient de plus en plus forte du fait de l’imperméabilisation des bassins, le
drainage des terres agricoles, la construction de barrages, l'endiguement, la protection des berges et la
correction des cours d'eau modifient continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.

Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan sur une
carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou numériques est utile à cette
identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour définir le réseau hydrographique.

4.1 La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau

La topologie s'avère utile dans la description du réseau hydrographique notamment en proposant une
classification de ceux -ci. A titre d'exemple, on trouve les types dendritiques, en treillis, en parallèle,
rectangulaire, à méandre, anastomosé, centripète, etc.
La classification est facilitée par un système de numérotation des tronçons de cours d'eau (cours d’eau
principal et affluents). L'ordre des cours d'eau est donc une classification qui reflète la ramification du
cours d'eau. Cette codification des cours d'eau peut être également utilisée pour référenciée les stations
hydrologiques, permettant ainsi un traitement automatisé des données.

Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours d'eau

-Classification de Strahler (1957) qui est la plus utilisée. Cette classification permet de décrire
sans ambiguïté le développement du réseau de drainage d'un bassin de l'amont vers l'aval. Elle se base
sur les règles suivantes :

1- Tout cours d'eau dépourvu de tributaires est d'ordre 1.


2- Tout cours d'eau résultant de la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend l'ordre du
plus élevé des deux.
3- Un cours d'eau résultant de par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est augmenté
de un.

24
L’ordre d’un bassin versant est l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du cours d'eau
principal à l'exutoire.

-Classifications de Horton (1945) qui est parfois utilisée dans le même but.

- Tout cours d'eau sans affluent est d'ordre 1,


- Tout cours d'eau ayant un affluent d'ordre x est d'ordre x + 1, et garde cet ordre sur toute sa
longueur.
- A la confluence de deux talwegs d'importance égale, on donne l'ordre supérieur au plus long

- Classification de Shumm

-Est d'ordre x + 1, tout tronçon de rivière formé par la réunion de deux cours d'eau d'ordre x.

4.2 Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau

a- Les longueurs caractéristiques

Un bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs suivantes

- La longueur moyenne d'un bassin versant (LCA) est la distance curviligne mesurée le long du
cours d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la projection du barycentre du
bassin sur un plan (Snyder, 1938).

La détermination du centre de gravité consiste à superposer un quadrillage fin au-dessus du plan


topographique et à obtenir les coordonnées du centre de gravitée ou barycentre par la méthode des
moments par rapport aux axes des coordonnées.

où Xc et Yc = les coordonnées du barycentre,


A = l’aire totale du bassin versant,
Ai = l’aire d’un petit carreau du quadrillage,
Xi et Yi = les coordonnées du barycentre de ce petit carreau.

25
- La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis l'exutoire jusqu'à la ligne
de partage des eaux, en suivant toujours le segment d'ordre le plus élevé lorsqu'il y a un
embranchement et par extension du dernier jusqu'à la limite topographique du bassin versant. Si les
deux segments à l'embranchement sont de même ordre, on suit celui qui draine la plus grande surface.
b- Le profil longitudinal du cours d'eau

C’est la variation altimétrique du lit du cours d'eau en fonction de la distance à l'émissaire. Cette
représentation est enrichie par le report des cours d'eau secondaires d'un bassin versant. Ce profil en
long d'un cours d'eau permet de définir sa pente moyenne.

Profil en long de l'oued Kebir

1600

1400

1200

1000
Cote NGM

800

600

400

200

0
40000 35000 30000 25000 20000 15000
Abscisse en m

c- La pente moyenne d'un cours d'eau

Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à partir du profil longitudinal du
cours d'eau principal et de ses affluents.

La méthode la plus fréquemment utilisée pour calculer la pente longitudinale du cours d'eau consiste à
diviser la différence d'altitude entre les points extrêmes du profil par la longueur totale du cours d'eau.

26
∆H max
Pmoy =
L

Où : Pmoy : pente moyenne du cours d'eau [m/km] ;


∆Hmax : dénivellation maximale de la rivière [m] (différence d'altitude entre le point le plus
éloigné et l'émissaire) ;
L : longueur du cours d'eau principal [km].

Exemple : cours d’eau de l’oued Mhajrat à koudiat Guensour

X Cote Pente
(m) (NGM) (%)
0 40
6288 100 0.95
17974 200 0.86
23315 300 1.87
28028 400 2.12
29775 500 5.72
30297 600 19.16
31230 700 10.72
32262 800 9.69
32848 900 17.06
33479 1000 15.85
33982 1100 19.88
34396 1200 24.15
34800 1300 24.75
35116 1400 31.65
35419 1500 33.00

Cours d'e a u Mha jra t

1600
1400
Altitude en m

1200
1000
800
600
400
200
0
0 10000 20000 30000 40000

Dista nce cum ulé e e n m

1500 − 40 150−
Pmoy = oy=
P
m
4
35419 35419=4.1 %

Il est préférable d’utiliser d'autres méthodes plus représentatives : par exemple celle qui consiste à
assimiler la pente moyenne à la pente de la droite tracée entre les points situés à 15% et 90% de
distance à partir de l'exutoire, suivant le cours d'eau principal (Benson, 1959) ; ou encore, comme le
préconise Linsley (1982), on prendra la pente de la ligne, tracée depuis l'exutoire, dont la surface
délimitée est identique à la surface sous le profil en long.

27
Calcul de la pente moyenne du cours d'eau selon Linsley (1982)

Une autre méthode assez représentative si la pente du cours d’eau n’est pas uniforme et de diviser le
cours d’eau en N segments où la pente de chacun est relativement uniforme. Puis calculer la pente
pondérée par les longueurs

où Li = la longueur du segment i,
Si = la pente du segment i,
Sm = la pente représentative du cours d’eau.

Exemple : cours d’eau de l’oued Mhajrat à koudiat Guensoura


Cote Distance Distance Pente Si1/2 Li.Si1/2
partielle cumulée Si
(NGM) m m (%) X 0.1 X 0.1

40 0 0
100 6288 6288 0,95 1,0 6128,8
200 11686 17974 0,86 0,9 10837,2
300 5341 23315 1,87 1,4 7303,7
400 4713 28028 2,12 1,5 6862,2
500 1747 29775 5,72 2,4 4178,2
600 522 30297 19,16 4,4 2284,9
700 933 31230 10,72 3,3 3054,8
800 1032 32262 9,69 3,1 3212,5
900 586 32848 17,06 4,1 2420,4
1000 631 33479 15,85 4,0 2512,1
1100 503 33982 19,88 4,5 2242,7
1200 414 34396 24,15 4,9 2034,5
1300 404 34800 24,75 5,0 2009,9
1400 316 35116 31,65 5,6 1777,8
1500 303 35419 33 5,7 1740,6
Totazl 58600,3

28
Sm =2.7 %

d-Courbe aire-distance

La courbe aire-distance, met en relation la longueur moyenne des cours d'eau d'ordre u donné et l'aire
tributaire moyenne des cours d'eau du même ordre u, et ceci ordre par ordre permet de visualiser la
répartition des superficies du bassin par rapport à l'exutoire ou la représentativité d’un point de mesure
du débit. Cette répartition affecte en effet la concentration du ruissellement et donc influence la
réponse hydrologique du bassin versant.

4.3 Le Degré de développement du réseau

a- La densité de drainage

La densité de drainage, introduite par Horton, est la longueur totale du réseau hydrographique par unité
de surface du bassin versant :

Dd =
∑ Li
A
Avec :
Dd : densité de drainage [km/km2] ;
Li : longueur de cours d'eau [km] ;
A : surface du bassin versant [km2].

La densité de drainage dépend de la géologie (structure et lithologie) des caractéristiques


topographiques du bassin versant et, dans une certaine mesure, des conditions climatologiques et
anthropiques. En pratique, les valeurs de densité de drainage varient de 3 à 4 dans des régions où
l'écoulement n'a atteint qu'un développement très limité et se trouve centralisé; elles dépassent 1000
pour certaines zones où l'écoulement est très ramifié avec peu d'infiltration.

Selon Schumm, la valeur inverse de la densité de drainage, C=1/Dd, s'appelle « constante de stabilité
du cours d'eau ».

Physiquement, elle représente la surface du bassin nécessaire pour maintenir des conditions
hydrologiques stables dans un vecteur hydrographique unitaire (section du réseau).

b- La densité hydrographique

La densité hydrographique représente le nombre de cours d’eau d'écoulement par unité de surface.

F=
∑ Ni
A
Où : F : densité hydrographique [km-2] ;
Ni : nombre de cours d'eau ;
A : superficie du bassin [km2].
Il existe une relation assez stable entre la densité de drainage Dd et la densité hydrographique F, de la
forme :

29
F= a. Dd2
Où a est un coefficient d'ajustement.

En somme, les zones à haute densité de drainage et à haute densité hydrographique (deux facteurs
allant souvent de pair) présentent en général une roche mère imperméable, un couvert végétal restreint
et un relief montagneux. A l'opposé, une faible densité de drainage et une faible densité
hydrographique, se rencontrent en région à substratum très perméable, à couvert végétal important et à
relief peu accentué.

c- Le rapport de confluence

Sur la base de la classification des cours d'eau, Horton (1932) et Schumm (1956) ont établi différentes
lois :
Nu
Loi des nombres Rb = 3 < Rb < 5 (Horton)
Nu + 1
Lu
Loi des longueurs RL = 1.5 < RL < 3.5 (Horton)
Lu − 1
Au
Loi des aires RA = 3 < RA < 6 (Schuman)
Au − 1

Avec : Rb : rapport de confluence des cours d'eau ("bifurcation ratio") ;


RL : rapport des longueurs des cours d'eau ;
RA : rapport des aires des cours d'eau ;
U : ordre d'un cours d'eau u varie entre 1 et w (w est l'ordre du cours d'eau principal
Classification selon Strahler) ;
Nu : nombre des cours d'eau d'ordre u ;
Nu+1 : nombre des cours d'eau d'ordre suivant ;
Lu : longueur moyenne des cours d'eau d'ordre u ;
Au : aire tributaire moyenne des cours d'eau d'ordre u.

Le rapport de confluence est un nombre sans dimension exprimant le développement du réseau de


drainage. Il varie suivant l'ordre considéré. C'est un élément important à considérer pour établir des
corrélations d'une région à une autre.
Selon Strahler (1964), le RB varie de 3 à 5 pour une région où la géologie n'a aucune influence.
La réponse hydrologique de différents types de bassins est illustrée sur la figure 2.14. On remarque que
le rapport de confluence le plus élevé est rencontré sur le bassin de forme le plus allongé et présentant
une vallée étroite et pentue (bassin A). Pour le bassin C, la valeur RB est la valeur moyenne du rapport
de confluence déterminée grâce à la pente (valeur absolue) de la régression entre le logarithme en base
10 de Nu (ordonnée) et les ordres des cours d'eau u (abscisse).

Bassins versants hypothétiques de différents rapports de confluence R

30
B et schématisation des hydrogrammes correspondanst.
D'après Chow, Handbook of applied hydrology, Mc Graw-Hill, 1964.

5. L'endoréisme

L'endoréisme est un phénomène rencontré dans certains bassins versants fermés pour lesquels le réseau
hydrographique n'est relié à aucun exutoire. L'eau est alors acheminée et concentrée en un point du
bassin qui peut être un lac, une mare ou une accumulation souterraine. Ce phénomène est
généralement observé dans les zones karstiques (dolines,..) et en zones arides (ex : mare d'Oursi au
Burkina Faso, lac Tchad, mer Morte, etc.).
L’endoréisme diminue de la contribution des bassins versants dans le ruissellement donc du bassin
actif et par conséquent des crues.

6. Les caractéristiques agro-pédo-géologiques

6.1-La couverture du sol


a- La couverture végétale

La couverture végétale d'un bassin versant joue un rôle primordial dans le déroulement du cycle de
l'eau. Le couvert végétal retient, selon sa densité, sa nature et l'importance des précipitations, une
proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette eau d'interception est en partie soustraite à
l'écoulement.
La forêt, par exemple, intercepte une partie de l'averse par sa frondaison. Elle exerce une action
limitatrice importante sur le ruissellement superficiel. La forêt régularise le débit des cours d'eau et
amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes.
Par contre, son action sur les débits extrêmes causés par des crues catastrophiques est réduite. A
l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide. L'érosion de la
terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
couverture forestière K :

On peut calculer ce type d'indice avec d'autres couvertures végétales tels que les terres cultivées, les
prairies…..

b-Les plans d'eau

Parmi les éléments de la couverture du sol qui influencent le comportement hydrologique d'un bassin
versant, la présence de surfaces d'eau libres tels que les lacs joue un rôle important du fait de leur
capacité de stockage temporaire d'eau. Ce stockage temporaire a pour effet de laminer les crues c'est-à-
dire de réduire le débit de pointe de la crue.
Il est à remarquer que la surface du cours d'eau constitue aussi un plan d'eau et que le bief d'une rivière
permet aussi de laminer une crue.
Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour les
surfaces des plans d’eau

c-La neige et les glaciers

Certains bassins d'altitude peuvent être partiellement ou totalement couverts de neige ou de glace. Ce
type de couverture doit être pris en compte dans l'étude des facteurs de génération de l'écoulement de
l'eau. En effet, le réchauffement printanier de la température peut entraîner une fonte rapide de la neige

31
et provoquer du même coup un important écoulement d'eau venant s'ajouter à celui de l'eau des
précipitations. De la même manière, la présence de glaciers ou le gel des cours d'eau durant l'hiver
peut, lors des processus de fonte, générer des crues de débâcle de glace se traduisant par un transport
de blocs de glace. Ceux -ci peuvent localement bloquer l'écoulement de l'eau ( embâcle ) jusqu'à la
rupture de ces barrages naturels. Il s'ensuit alors des crues rapides et intenses pouvant avoir des
conséquences catastrophiques.
Il est toujours possible de calculer un indice analogue à celui de la couverture forestière pour les
surfaces enneigées et celles des glaciers.

d-Les surfaces urbanisées

Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles augmentent
l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des nappes, et diminuent le temps de
concentration. On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre les surfaces
imperméables et la surface totale.

6.2- La nature du sol

La nature du sol intervient aussi sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. La carte
pédologique du bassin est très utile dans l’étude des crues et permet d’apprécier les coefficients de
ruissellement du bassin.
La connaissance de la géologie d'un bassin versant s'avère importante pour cerner l'influence des
caractéristiques physiographiques. La géologie influe non seulement sur l'écoulement de l'eau
souterraine mais également sur le ruissellement de surface. Dans ce dernier cas, les caractères
géologiques principaux à considérer sont la lithologie et la structure tectonique du substratum (bassin
hydrogéologique). L'étude géologique d'un bassin versant dans le cadre d'un projet hydrologique a
surtout pour objet de déterminer la perméabilité du substratum.

Classification ORSTOM selon la perméabilité des sols

7. Données spatiales et modèles numériques

Les données spatiales et les modèles numériques de terrain sont devenues essentielles car Elles
permettent une représentation spatiale des bassins versants et de leurs caractéristiques et par
conséquent d’expliquer mieux la réponse hydrologique et les processus de génération des crues. De
plus, cette représentation et la connaissance du terrain est nécessaire sont pour comprendre les
processus d'érosion, de sédimentation, de salinisation et de pollution via des cartes de risque.

32
Bassin de l’oued Martil

Aujourd'hui, le développement de techniques d'acquisition et de mise à disposition d'informations


digitales a rendu possible la représentation à la fois de la topographie du milieu par le biais de modèles
numériques d'altitude (MNA) et de terrain (MNT) ainsi que la représentation de l'occupation des sols
par le biais de photographies aériennes ou de données satellitaires. Ces informations servent de plus en
plus à la description des caractéristiques physiques des bassins versants et à la cartographie numérique
de leur couverture. Nous n'aborderons ici que les modèles numériques d'altitude (MNA) et de terrain
(MNT).

8. Relations entre caractéristiques du bassin versant et ruissellement de surface

La plupart des études hydrologiques pour le dimensionnement des ouvrages (ouvrages


d’assainissement, barrages, ponts,…) visent la détermination du débit de pointe des crues et de leurs
volumes. C’est la répartition et la concentration de ces volumes dans le temps qui crée les problèmes
de crues et d’inondations. Or ces derniers dépendent de plusieurs paramètres reliés aux caractéristiques
physiques du bassin versant, au système de drainage et à l’occupation du sol et aux caractéristiques
pluviométriques de la zone concernée. En effet, si une pluie uniforme de 50 mm de pluie précipitée en
24 h sur un bassin versant ne cause pas de problème d’inondation, car il s’agit d’une averse de 2.08
mm/h ;la même hauteur de pluie tombant en 1 h a un impact certain, puisqu’il s’agit alors d’une
précipitation ayant une fréquence d’occurrence rare (de plus de 100 ans par exemple). La réponse
hydrologique a une sollicitation pluviométrique sera d’autant plus forte avec la capacité de réponse du
bassin sera grande.
Cette capacité de réponse est caractérisée par les paramètres du bassin suivants :
Son aptitude au ruissellement
La rugosité des cours d’eau
Le temps de concentration

8.1 Aptitude au ruissellement du bassin

Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler, cet indice est très souvent utilisé en
hydrologie de surface notamment pour le calcul des débits de crues. le coefficient de ruissellement
(Cr). Son calcul et son emploi sont simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières
erreurs sans connaissance des caractéristiques du bassin :
Lame.d ' eau.ruisselée(mm)
Cr =
Précipitation(mm)
Ce coefficient est fortement influencé par la nature du sol, sa pente et la couverture végétale Il varie
aussi en fonction des intensités pluviométriques.

33
Tableau des coefficients de ruissellement ( d’après Mallans et Feyen 1991 T.simplifié)

Utilisation du Limoneux Limoneux Limon Argile


sol Pente Sable sableux Limon argileux argile limoneuse Argile
% sableux
Forêt <0,5 0,03 0,1 0,2 0,23 0,3 0,37 0,4
0,5-5 0,07 0,12 0,21 0,24 0,32 0,4 0,45
5-10 0,15 0,16 0,23 0,27 0,36 0,48 0,55
>10 0,2 0,22 0,29 0,33 0,42 0,53 0,6
Herbe <0,5 0,03 0,1 0,2 0,23 0,3 0,37 0,4
0,5-5 0,12 0,15 0,22 0,25 32 0,4 0,45
5-10 0,23 0,25 0,27 0,29 0,35 0,44 0,5
>10 0,28 0,3 0,4 0,43 0,5 0,57 0,6
Cultures <0,5 0,23 0,3 0,4 0,43 0,5 0,57 0,6
0,5-5 0,27 0,34 0,44 0,47 0,54 0,61 0,64
5-10 0,33 0,4 0,5 0,53 0,6 0,67 0,7
>10 0,45 0,52 0,62 0,65 72 0,79 0,82
Sol nu <0,5 0,33 0,4 0,5 0,53 0,6 0,67 0,7
0,5-5 0,37 0,44 0,54 0,57 0,64 0,71 0,74
5-10 0,43 0,5 0,6 0,63 0,7 0,77 0,8
>10 0,55 0,62 0,72 0,75 0,82 0,89 0,92

C o efficien t d e ru issellem en t
S o l sab leu x

0,6 Coefficient de
ruissellement
0,5

0,4
Forêt
Herbes
0,3
Cultures
S ol nu
0,2

0,1

0
< 0,5 0,5-5 5-10 > 10 Pente %

34
8.2 Rugosité du lit du cours d’eau

Une des caractéristiques importantes de l’écoulement superficiel des cours est leur rugosité qui est en
relation avec les vitesses d’écoulement et la pente de la ligne d’eau et par conséquent les débits.
Fréquemment, pour l’application de cette relation, il est supposé la condition d’écoulement uniforme.
L’écoulement uniforme existe lorsque les pentes de la ligne d’énergie du plan d’eau et du bief de
l’écoulement sont parallèles. Il s’agit bien entendu d’une hypothèse simplificatrice, car elle n’est pas
valide en période de crues pendant laquelle l’écoulement est graduellement varié et non permanent.
Cependant, lors des études, cette hypothèse permet d’effectuer des calculs pertinents; de plus, il n’a
jamais été démontré qu’elle menait à des résultats incorrects.

La relation entre le débit et la pente du canal s’obtient à l’aide de la formule de Manning Strikler :
Q = K .S .Rh 2 / 3 .I 1/ 2
ou
1
Q = .S .Rh 2 / 3 .I 1/ 2
n
où Q = le débit, en m3/s
K = le coefficient de Manning Strikler, K=1/n avec n coefficient de Manning
S = l’aire de la section d’écoulement, en m2,
Rh = le rayon hydraulique, en m , Rh=S/P avec P est le périmètre mouillé en m,
I = la pente du cours d’eau, en m/m.
L : la rgeur au miroir

y = tirant
d’eau

Rayon hyd raulique : R = S


P
y
α
dz
Pente : i = − = sin α
dx

L’estimation du K de Strickler peut s’effectuer de tableau suivants :

35
Dans le cas d’un cours d’eau dont le fond et les berges sont en graviers, des formules empiriques ont
pu être établies en fonction du diamètre des grains du lit du cours d’eau :

Il est assez courant que la rugosité du fond Kf et celle des berges Kb soient différentes. Einstein (1934)
a proposé de calculer la rugosité équivalente K de la manière suivante :

36
Il est aussi possible de procéder à l’estimation du n coefficient de Manning à l’aide de la formule
suivante :
n = n 1+ n 2+ n 3+ n 4+ n 5+ n 6

où n = la valeur du n de Manning à utiliser,


n 1 = la valeur de base,
n 2 = la correction pour l’irrégularité de la paroi,
n 3 = la correction pour une variation dans la section en travers,
n 4 = la correction pour les obstructions,
n 5 = la correction pour la végétation,
n 4 = la correction pour les méandres.

Le tableau 2-2 montre la façon d’organiser les calculs du n de Manning

37
III- Les précipitations

III.1 Définition des précipitations

Les précipitations désignent toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la terre, tant
sous forme liquide (bruine, pluie,…) que sous forme solide (neige, grésil, grêle) et les précipitations
déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...). Les précipitations constituent l’unique « entrée »
des bassins versants.
L’analyse des conditions de la pluviogénèse est indispensable à la compréhension de la diversité des
situations météorologiques qui sont à l’origine des crues et des inondations qui en découlent. Les processus
hydrologiques sont la résultante de la transformation de ces processus météorologiques par un milieu
intégrateur, le bassin versant.
Les précipitations constituent un élément très important dans la réponse hydrologique d’un bassin
versant. Ainsi, Un bassin versant ne recevant pas précipitations pendant une période prolongée subit
une sécheresse qui se traduit par des débits d’étiage sévères, tandis qu’à l’opposé, un bassin qui reçoit
un excès de précipitations subira des inondations qui peuvent devenir dévastatrices. C’est le cas des il
s’agit des pluies diluviennes enregistrées le 19 octobre 1990 à Fnideq avec 300 mm en 4 h00 et celles
observées sur le bassin de l’oued Martil du 26 décembre 2000.
La quantité et la répartition des précipitations tombées dans le temps jouent un rôle très important dans
la connaissance et la maîtrise des crues.

III-2 Notions sur l’atmosphère et la climatologie

La variabilité spatiale et temporelle des précipitations dépend du mouvement général des masses d’air
et des caractéristiques de l’atmosphère.

1. Composition de l’air atmosphérique

L’air sec se compose d’un mélange de gaz. Le tableau ci-dessous donne la composition de l’air sec, et
ces proportions demeurent assez constantes jusqu’à une altitude de 24 km.

Gaz Symbole % Masse Masse molaire


(en Volume molaire de l’air sec
d’air sec) (g/mol) (g/mol)
Azote N2 78.08 28.02 21.88
Oxygène O2 20.95 32.00 6.704
Aragon Ar 0.93 39.94 0.373
Dioxyde de carbone CO2 ≈ 0.03 44.01 0.013
Néon Ne 18.10-4 20.18 0
Hélium He 5.10-4 4.00 0
Krypton Kr 1.10-4 83.8 0
Méthane CH4 ≈10-4 0

38
Hydrogène H 5.10-5 2.02 0
Xénon Xe 8.10-6 131.29 0
Ozone O3 ≈ 10-6 0
Radon Rn 6.10-18 0
Dioxyde d’azote NO2 ≈ 10-5 0

Total 28.97

L’air naturel dans l’atmosphère se compose de l’air sec, de la vapeur d’eau et de des particules solides
ou aérosols et de certains mélanges liquides.

Le dioxyde de carbone est généré par procédés naturels sur la terre et se déplace vers l’atmosphère où
il se mélange avec le reste ; la quantité est maintenue à un niveau constant grâce aux précipitations qui
en entraînent une partie par dissolution. Cependant les procédés industriels en ont déversés une grande
partie dans l’atmosphère ; même s’il est incolore, sans odeur et inoffensif, le bioxyde de carbone
ralentit le passage de la chaleur de la terre vers l’atmosphère, c’est un des principaux gaz responsables
de l’effet de serre ou réchauffement globale. .

L’atmosphère est plus dense près du sol et presque 50 % de sa masse se situe dans les 5.5 premiers km
et 90 % dans les 16 premiers km.

Comme l’atmosphère n’est pas uniforme et qu’il a une masse variable, il se déplace dans toutes les
directions selon les changements thermiques et de pression qui s’y produisent.

Le poids moléculaire de l’air est de 28.97 et celui de l’eau de 18. Dès lors, la densité de la vapeur
d’eau est de 0.622 celle de l’air.
.
La conductivité thermique de l’air est 20 fois plus faible que celle de l’eau.

Conductivité thermique
(Watt par mètre par Kelvin)
Argent 419 Grès 1,8
Cuivre 386 Verre 0,78
Aluminium 204 Chêne 0,17
Fer (pur) 73 Laine de verre 0,038
Acier Inox 16 Eau 0,556
Mercure 8,2 Air 0,0262

2. Rappel des propriétés de l’eau

L’eau atmosphérique est la source des précipitations sur la terre. Elle a donc une grande influence sur
la température. En effet, elle absorbe et irradie les radiations terrestres, ce qui stabilise la température
de la terre. Le contenu de l’air en humidité est un élément très important de l’évaporation. En retour,
l’évaporation et la transpiration sont les sources de l’humidité atmosphérique.

Dan la nature, elle se présente sous trois états :


• Solide : neige et glace.

39
• Liquide : pluie, eau de cours d’eau et des lacs, eau souterraine,…
• Gazeux : nuages.
Le changement de phase de l'eau dépend essentiellement de la température et de la pression. On y
distingue :

- des changements de phase qui absorbent de la chaleur (évaporation, fusion et sublimation) et qui
se traduisent par une perte d’énergie calorifique pour l’eau
− des changements de phase qui dégagent de la chaleur (solidification, condensation et
condensation solide) et qui se traduisent par un gain d’énergie calorifique pour l’eau

Sublimation 677 cal/gr

Fusion 80 cal/gr Evaporation 600 cal/gr

SOLIDE LIQUIDE GAZ


Solidification 80 cal/gr Condensation 600 cal/gr

Condenstion solide

La condensation et la vaporisation se produisent simultanément dans un espace ou l’air est en contact


direct avec une masse d’eau libre. Dans un espace non saturé, la vaporisation excède la condensation,
ce qui entraîne une évaporation nette. Dans un espace saturé en vapeur d’eau, il y a équilibre entre la
condensation et la vaporisation. Dans un espace sursaturé de vapeur d’eau, il s’y produit une
condensation nette.

3. Les processus responsables des nuages

Les processus responsables de la formation des nuages sont décrits dans les manuels de climatologie et
leur exposé détaillé sort du cadre de ce cours. Rappelons, toute fois, quelques notions de base.

a- La tension de vapeur d'eau

Dans un mélange de gaz, chacun de ces gaz exerce une pression partielle. L’atmosphère est un
mélange d’air sec et de vapeur d’eau. D’après, la loi de Dalton, la pression totale de l’atmosphère est
égale à la somme des pressions partielles des gaz qui le constituent.
Il est à rappeler qu’en thermodynamique pour un gaz idéal :

Ou P Pression du gaz en Pascal


V volume du gaz en m3
n nombre de moles,
R constante d’un gaz ideal en J/K/Kg
T température absolue en ° K

40
A noter que cette expression peut être présenter sous la forme :
R'
P = ρ . .T
m
Puisque si M est la masse du gaz de volume V
M M M R' P = ρ . R .T
n= PV = .R '.T P= . .T
m m V m

Ou R est la constante d’un gaz idéal divisé par sa masse molaire donc spécifique à chaque gaz.
ρ est la masse volumique du gaz
La pression de vapeur d’eau de l’air ou tension de vapeur d’eau est :
e = ρ v .Rv .T
e = tension de vapeur d’eau
ρv = masse volumique de vapeur d’eau
T = Température (deg K)
Rv = constante d’un gaz idéal divisé par la masse molaire de la vapeur d’eau= Ro/Mv
Ro = constante universelle des gaz
Mv = poids moléculaire

La tension de vapeur partielle de l’eau, e, se définit comme la pression que la vapeur d’eau
exercerait si tous les autres gaz étaient absents. Elle détermine la pression totale de l'air humide. La
quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air dépend de la température et elle augmente avec la
température. Le transfert de la vapeur d’eau dans l’atmosphère est rendu possible parce que la densité
de la vapeur d’eau est de 0.622 par rapport celle de l’air sec.

Tension de vapeur de saturation

La pression maximale de vapeur d’eau que l’air peut contenir est la tension de vapeur de saturation.
Elle dépend de la température et peut s’obtenir à l’aide de la formule suivante

 17,3.T 
e s = 6.11* exp   (1)
 237.3 + T 

Où es = la tension de vapeur de saturation de l’eau, en mbar,


T = la température de l’air, en oC.
.

41
A noter que lorsque l’air refroidi à -30 oC, Il ne peut contenir aucune vapeur d’eau. Un espace devient
saturé à une température donnée lorsque la quantité de vapeur d’eau qu’il contient est maximum.

Tension de vapeur actuel

La tension de vapeur d’eau est mesurée par le psychromètre qui est un appareil qui se compose d’un
thermomètre « sec » qui permet de mesurer la température ambiante de l’air (T) et d’un thermomètre
« mouillé » qui mesure la température de l’air « humide » saturé grâce un coton maintenu mouillé et qui est
ventilé avant la mesure (Tw).

Elle se calcule à l’aide de l’expression :

( )(
e = é s − 0, 0006606. pa . T −Tw . 1+ 0,001146.Tw )
(2)
Où e = la tension de vapeur, en mb (millibar),
es' = la tension de vapeur de saturation (calculée avec Tw), en mb,
T = la température de l’air, en ° C,
Tw = la température obtenue du thermomètre mouillé, en °C,

42
pa = la pression atmosphérique, en mb.

Note. 1 bar = 105 Pa. 1013 mb = 1.013 bar = 1 atm.

Masse volumique de l’air humide

La masse volumique de l’air humide, ρa, se définit comme la masse de vapeur d’eau et la masse
d’air sec par unité de volume d’air humide. Si Pa est la pression de l’air humide et e est la tension de
vapeur d’eau, alors Ps= (Pa - e) est la pression partielle de l’air sec seul.

R'
e = ρw. .T
mw

ms R ' m R' 1
e = ρw . .T = ρw . s .T = ρw . .R .T
m s mw mw m s 0.622

La masse volumique de la vapeur d’eau, ρw, devient

(3)
Où ρw = la masse volumique de la vapeur d’eau, en Kg/m3,
T = la température, en °K ou (273 + T °C),

43
e = la tension de vapeur, en pascal,
R = la constante du gaz de l’air sec = 287

La masse volumique de l’air sec, ρs, se calcule à l’aide de


P
ρ = S (4)
s R.T
Où ρs = la masse volumique de l’air sec en Kg/m3,
Ps = la pression partielle de l’air sec en Pascal.

Or ρa = ρw + ρs, d’où

(5)

Conséquences importantes :

L’air chaud est plus léger que l’air froid (3)


L’air humide est plus léger que l’air sec (5)

Humidité relative

L'humidité relative Hr est le rapport entre la tension de vapeur d’eau actuel et la tension de vapeur
d’eau de saturation. Elle peut se définir aussi comme le rapport de la masse volumique de la vapeur
d’eau sur la masse volumique de saturation que peut contenir l’air humide à la même température.

e e (T w )
Hr = = (6)
eS e (T )
Ou e = la tension de vapeur, en mb (millibar),
es = la tension de vapeur de saturation en (millibar),
Hr Humidité relative en %

Il existe une formule approximative pour calculer Hr :

8
 112 − 0,1*T +Tw 
Hr =   (7)
 112 + 0,9*T 

Cette dernière formule calcule Hr avec une erreur maximale de 0.6% alors que la température se trouve
dans l’intervalle -25 ≤ T ≤ 45 oC.

44
Le point de rosée

Le point de rosée, Td, se définit comme la température à laquelle il faut abaisser l’air, à pression
constante, pour qu’il atteigne la saturation. Tout abaissement sous cette température force la vapeur
d’eau à se condenser et il y aura alors précipitation. Au point de rosée, la tension de vapeur de
saturation égale la tension de vapeur actuelle sans qu’il y ait de changement dans la quantité
d’humidité. Le point de rosée peut se calculer à l’aide de

T −T d = (14,55 + 0,114*T ) * (1 − Hr ) + [ (2,5 + 0, 007 *T ) * (1 − H r ) ] + (15, 69 + 0,117 *T ) * (1 − H r )14


3

(8)

où T = la température, en oC,
Hr = l’humidité relative exprimée sous forme décimale.

Cette formule fournit une valeur de Hr avec une erreur max de 0.3 oC pour des températures variant
de -40 à +50 oC.

Variation de la température et la pression atmosphérique avec l’altitude

Il est aussi à rappeler que la température et la pression varient selon l’altitude. Pour la Troposphère qui
désigne les 12 premiers kilomètres de l’atmosphère et qui constituent le domaine des phénomènes
météorologiques, la température diminue linéairement selon l’expression :

45
T’(Z)=T(Z0)-α Z (9)

Ou T (Z) Température de l’air à l’altitude Z en °C


α est le gradient thermique et pris égal à 6.5°C/Km en situation atmosphérique
normale

Pour la variation de la pression, elle suit l’expression suivante :


g
T ( Z )  R .α
P ( Z ) = P ( Z )*  (10)
0 T ( Z ) 
 0 

P (Z) Pression de l’air à l’altitude Z en pascal


α ; Gradient thermique et pris égal à 6.5°C/Km en situation atmosphérique normale
g : Accélération de la pesanteur 9.81 ms-3
R : Constante de l’air sec = 287 J/K/Kg

46
Exercices d’application

Exercice 1

Considérons 1 m3 d’air sec. Quelle sera sa masse en kg si la température de l’air est de 5 oC et la


pression de 1000 mb ?

Solution : Application expression de l’expression (4)

=1,253 Kg/m3.

Exercice 2

Une lecture effectuée sur un hygromètre montre que le thermomètre sec indique une température
T = 25 oC alors que le thermomètre mouillé indique une température Tw = 15 oC. La pression
atmosphérique est de Pa = 1013 mb. Calculer la tension de vapeur de saturation, la tension de vapeur
actuelle, l’humidité relative et le point de rosée Td.

Solution :

- Calcul de la tension de vapeur de saturation: application de l’expression (1)


 17,3.T 
e s = 6.11* exp  
 237.3 + T 

47
17, 3* 25
A.N : e s = 6,11* exp( ) =31,7 mbar
237, 3 + 25

- Calcul la tension de vapeur actuelle : application de l’expression (2)

e = é s − 0, 0006606. pa. (T −Tw ) . (1 + 0, 001146.Tw )


A.N : e=10,38-0,0006606*1033*(25-15)*(1+0,001146*15)=10.3 mbar

- Calcul l’humidité relative : application de l’expression (3)

10, 3
Hr = = 32%
31, 7

- Calcul de la température au point de rosée : Application de l’expression (8)


T −T d = (14,55 + 0,114*T ) * (1 − Hr ) + [ (25 + 0, 007 *T ) * (1 − H r ) ] + (15, 69 + 0,117 *T ) * (1 − H r )14
3

AN : T-Td =(14,55-0,114*25)*(1-0,32)+((2,5+0,007*25)*(1-0,32))^3+(15,9+0,117*25)*(1-0,32)^14
= 14.1°C

Td=25-14.1=10.9 °C

Exemple d’application

Calculer le potentiel en eau de précipitations d’une masse d’air de 10 Km de hauteur par au niveau du
sol sachant que la pression et la température de l’air à la surface du sol sont respectivement de 1030
mbar et 30 °C. Le gradient de la température ambiante est 6.5°C/Km.

Solution
Application de la formule (3) pour une colonne de cette masse d’air de section 1 m2 et de hauteur 10
Km.

(3)
Le potentiel en eau de précipitations de cette masse d’air est :
Z =10000 Z =10000
P= ∫ ρw d (z ) = ∑
Z =0
ρw △(z )
Z =0

48
Altitude Température Tension de Masse Masse Potentiel en
vapeur volumique volumique précipitations
saturante
De la vapeur De la vapeur
d’eau d’eau
mbar moyenne kg/m2
ou mm
m °C Kg/m3 Kg/m3
Expression -9 -1 -3

0 30 42,6 0,0305
0,0225 45,0
2000 17 19,4 0,0145
0,0104 20,9
4000 4 8,1 0,0064
0,0045 8,9
6000 -9 3,1 0,0025
0,0017 3,4
8000 -22 1,0 0,0009
0,0006 1,2
10000 -35 0,3 0,0003

Total 79,4

(5) (0.0305+0.0145)/2 * (2000-0)=45

4-Les différents types de nuages

Trois familles de nuages dont les noms furent attribués en 1804 par Luke Howard sont souvent
distinguées :
- les cirrus ("boucles de cheveux),
- les cumulus ("amas")
- les stratus ("couches").

49
Dans ces trois familles, les nuages sont répartis en dix genres différents, répartition qui tient compte de
la forme des nuages et de l'altitude à laquelle ils apparaissent : nuages supérieurs, nuages moyens,
nuages inférieurs et nuages à développement vertical.

Les cirrus, cirrocumulus et cirrostratus : nuages de l'étage supérieur, apparaissent entre 6 et 13 km d'altitude sous
nos latitudes. Ils sont constitués de cristaux de glace.

Cirrus Cirrocumulus Cirrostratus


Les altocumulus et altostratus : 2 à 7 km d'altitude. Ils sont constitués essentiellement de gouttelettes d'eau.

50
Altocumulus Altostratus
Les stratocumulus et les stratus : entre le sol et 2 km d'altitude.

Stratocumulus Stratus
Les nimbostratus, cumulus et cumulonimbus : nuages à développement vertical qui peuvent occuper plusieurs étages
en même temps

Nimbostratus Cumulus Cumulonimbus

5-Mécanismes de formation des précipitations

Les nuages matérialisent dans 1'atmosphère les portions d'espace où les masses d'air ont pu se refroidir
suffisamment pour atteindre le point de rosée. La formation des précipitations nécessite la condensation
de la vapeur d'eau atmosphérique. La saturation est une condition essentielle à tout déclenchement de
la condensation. Divers processus thermodynamiques sont susceptibles de réaliser la saturation des
particules atmosphériques initialement non saturées et provoquer leur condensation :

Saturation et condensation par refroidissement isobare (à pression constante),


Saturation et condensation par détente adiabatique,
Saturation et condensation par apport de vapeur d'eau,
Saturation par mélange et par turbulence.

Dans une transformation adiabatique, il n’y a pas d’échange de chaleur entre le système et son
environnement ; un gaz est comprimé ou se détend sans donner ou recevoir de chaleur. Les gaz suivent
alors les lois de Boyle et de Charles. La chaleur latente de condensation de la vapeur d’eau est de 600
cal/g ; la condensation est donc une grande source d’énergie calorifique pour l’atmosphère. Aussi
longtemps que la vapeur d’eau ne se condense pas, il n’y a pas de relâchement de chaleur latente de
condensation et le contenu énergétique de l’air ne change pas ; cette condition s’appelle une
transformation adiabatique sèche. Aussitôt que la vapeur d’eau commence à se condenser, il y a
abandon de chaleur latente avec augmentation du contenu énergétique de l’air ; cette énergie ne
provient pas de l’extérieur et le procédé s’appelle alors une transformation adiabatique humide.

Les gradients de températures d’une masse d’aire :


_ Transformation adiabatique sèche: 9,8 °C/km

51
_ Transformation adiabatique humide 5,0°C/km
_ Moyen normale: 6,5°C/km

Quand une masse d’air subit une détente adiabatique, il y a deux situations :

1- Situation stable : Températures de la masse d’air est inférieure à celle de


l’environnement atmosphérique. Ciel clair et conditions stagnantes. Pas de risques de
précipitations

2- Situation instable : Température de la masse d’air est supérieure à celle de


l’environnement. Possibilité de précipitations

Cependant, la saturation n’est pas une condition suffisante à la condensation ; cette dernière requiert
également la présence de noyaux de condensation (impuretés en suspension dans l'atmosphère

52
d'origines variées - suie volcanique, cristaux de sable, cristaux de sel marin, combustions industrielles,
pollution) autour desquels les gouttes ou les cristaux se forment.
Lorsque les deux conditions sont réunies, la condensation intervient sur les noyaux ; il y a alors
apparition de gouttelettes microscopiques qui grossissent à mesure que se poursuit l'ascendance, celle-
ci étant le plus souvent la cause génératrice de la saturation. Les noyaux de condensation jouent en
faite un rôle de catalyseur pour la formation de gouttelettes d’eau.

Pour qu’il y ait précipitations, il faut encore que les gouttelettes ou les cristaux composant les nuages
(les hydrométéores) se transforment en gouttes de pluie. Ce phénomène est lié à l'accroissement de ces
éléments dont la masse devient suffisante pour vaincre les forces d'agitation. Ce grossissement peut
s'expliquer par les deux processus suivant :

- l'effet de coalescence. Il y a grossissement par choc et fusionnement avec d'autres particules. Du


fait de la dispersion des vitesses, le cristal en se déplaçant, soit en chute libre, soit par turbulence, entre
en collision avec les gouttelettes surfondues ; la congélation de celles-ci augmente le volume du cristal.
Il en est de même pour les gouttelettes de diamètre supérieur à 30 microns qui entrent en collision avec
des gouttelettes de diamètre inférieur.
Ce processus provoque un accroissement rapide de leur dimension et donc de leur masse et par
conséquent augmentant leur vitesse de chute.

- l'effet Bergeron. Dans la partie du nuage où la température est négative mais supérieure à -40°C,
coexistent des cristaux de glace et des gouttelettes d'eau surfondues (eau liquide avec une T°<0°C,
l'eau pure ne se solidifie pas à 0°C mais en dessous de - 40°C). Autour d'un cristal de glace, l'air est
saturé à un taux d'humidité plus bas qu'autour d'une gouttelette d'eau surfondue. Suite à cette
différence d'humidité, il apparaît un transfert de la vapeur d'eau des gouttelettes vers les cristaux. Par
conséquent, les gouttelettes s'évaporent tandis qu'il y a condensation autour des cristaux. Lorsque la
masse du cristal est suffisante, il précipite. S'il traverse une région à température positive suffisamment
épaisse (souvent à partir de 300 m dans les nuages stables) et si la durée de chute le permet, il fond et
donne lieu à de la pluie. Le même processus de grossissement a lieu entre deux gouttelettes à des
températures différentes (la plus froide grossit au détriment de la plus chaude).

diamètre goutte < 100 microns diamètre goutte de 100 à 400 microns diamètre goutte > 400 microns

effet Bergeron seul effet Bergeron effet de coalescence ou captation


+
effet de coalescence ou captation

Phénomènes observés liés au diamètre des gouttelettes d'eau

53
III-3 Types de précipitations

Il existe différents types de précipitations : les précipitations convectives, les précipitations


orographiques et les précipitations frontales.

Les précipitations orographiques. Comme son nom l'indique (du grec oros, montagne), ce type de
précipitations résulte de la rencontre entre une masse d’air chaude ou humide et une barrière
topographique particulière. Par conséquent, ce type de précipitations n’est pas « spatialement mobile »
et se produit souvent au niveau des massifs montagneux. Les caractéristiques des précipitations
orographiques dépendent de l'altitude, de la pente et de son orientation, mais aussi de la distance
séparant l'origine de la masse d'air chaud du lieu de soulèvement. En général, elles présentent une
intensité et une fréquence assez régulières.

Les précipitations frontales ou de type cyclonique. Elles sont associées aux surfaces de contact entre
deux masses d'air de température, de gradient thermique vertical, d'humidité et de vitesse de
déplacement différents, que l'on nomme « fronts ». Les fronts froids (une masse d’air froide pénètre
dans une région chaude) créent des précipitations brèves, peu étendues et intenses. Du fait d’une faible
pente du front, les fronts chauds (une masse d’air chaude pénètre dans une région occupée par une
masse d’air plus froide) génèrent des précipitations longues, étendues, mais peu intenses.

54
Les précipitations convectives. Elles résultent d'une ascension rapide des masses d'air dans
l'atmosphère. Elles sont associées aux cumulus et cumulo-nimbus, à développement vertical important,
et sont donc générées par le processus de Bergeron. Les précipitations résultantes de ce processus sont
en général orageuses, de courte durée (une heure à deux heures), de forte intensité et de faible
extension spatiale.

55
Le contexte méditerranéen

Le contexte climatologique méditerranéen est favorable à l'émergence de précipitations d'intensité


exceptionnelle. Quelques événements récents ont eu des conséquences lourdes et sont encore en
mémoire (bassin de Martil le 26/12/2000,Fnideq le 19/10/1990 avec 300 mm en 4 heures ).

Le scénario météorologique de ces événements est, pour l'essentiel comme suit :

· Durant une partie de l'année, en particulier vers l'automne, la Méditerranée constitue une réserve
d'énergie; les masses d'air qui y séjournent se réchauffent, elles deviennent potentiellement instables
dans les 1500 premiers mètres;
· Le scénario le plus favorable aux fortes précipitations consiste en une dépression d'altitude isolée
qui est associée à un enclavement d'air froid (goutte froide) : ce système dirige en altitude sur les
terres méditerranéennes un flux cyclonique, de direction sud-est à sud-ouest,
· L’orographie prononcée des côtes provoque des convergences de basses couches.

Récemment, des travaux ont montré que de nombreux épisodes de précipitations exceptionnelles
étaient dus à des structures nuageuses convectives isolées de grandes dimensions, ayant une durée de
vie de quelques heures.

56
III-4 Mesures des précipitations

1. Mesures de la hauteur d'eau précipitée

Comme les précipitations varient selon différents facteurs (déplacement de la perturbation, lieu de
l'averse, influence de la topographie, etc.), la mesure des précipitations est l'une des plus complexes en
météorologie car on observe une forte variation spatiale selon le déplacement de la perturbation, le lieu
de l'averse, la topographie et les obstacles géographiques locaux gênant sa captation. La
représentativité de la mesure est relativement compliquée.

Quelle que soit la forme de la précipitation, liquide ou solide, on mesure la quantité d'eau tombée
durant un certain intervalle du temps. On l'exprime :

- Soit en hauteur de précipitation ou lame d'eau précipitée par unité de surface horizontale (mm).
- Soit en intensité (mm/h) comme la hauteur d'eau précipitée par unité de temps. La précision de
la mesure est au mieux de l'ordre de 0,1 mm.

Rappel : 1 mm = 1 l/m2 = 10 m3/ha

Les différents instruments permettant la mesure des précipitations sont :

Le pluviomètre : C’est l’instrument de base de la mesure des précipitations liquides ou solides. Il


indique la quantité d'eau totale précipitée et recueillie à l'intérieur d'une surface calibrée dans un
intervalle de temps séparant deux relevés. Le pluviomètre le plus couramment utilisé est de type
Hellmann avec une surface circulaire de 200 cm2.

Dans le cas de la neige, le pluviomètre est équipé d'une résistance chauffante qui amène la fonte de la
neige dans le cône et on mesure alors l'eau correspondant à la neige tombée.

La pluie collectée par le pluviomètre est mesurée


deux fois par jour à 7h00 et à 18h00).

La pluie du jour j est calculée comme suit :

Pj= Lj18h00+ L(j+1)7h00.


L est la mesure au temps t

57
Le pluviographe : C’est un instrument captant la précipitation de la même manière que le
pluviomètre et qui dispose en plus d’un dispositif permettant d’enregistrer en fonction du temps les
hauteurs de pluie précipitées. Il permet ainsi de connaître leur répartition dans le temps et par
conséquent leurs intensités.
- Le pluviographe à augets basculeurs

Cet appareil fonctionne de la façon suivante:


• l'eau recueillie par un entonnoir (ou impluvium) se déverse dans un premier auget A;
• le centre de gravité de l'ensemble étant situé au dessus du point pivot; il y a basculement pour
une quantité réglée à 20 grammes; l'auget A se vidange alors, tandis que l'auget B se remplit à
son tour etc.;
• chaque basculement dans un sens ou dans l'autre fait avancer d'une dent une roue à rochets. Ce
mouvement transmis par divers mécanismes est transcrit sur un tambour enregistreur (B
mécanisme), effectuant une rotation complète en une semaine, en un jour, ou en une heure.

Surface bague Pluie mm

200 cm² 1 mm

400 cm² 0.5 mm

1000 cm² 0.2 mm

2000 cm² 0.1 mm

Il faut noter que la capacité des augets est constante: 20 cm3, mais que la surface de la bague
collectrice du pluviomètre est variable. Ainsi, en fonction de la surface de la bague, un basculement
d'auget équivaudra aux valeurs du tableau cité dessus.

58
Le diagramme enregistré, ou pluviogramme, est

Enregistrement pluviographique.

Le dépouillement de cet enregistrement permet de tracer un graphique en barres représentant


l'évolution de l'intensité de pluie en fonction du temps. Ce graphique ou hyétogramme est à la base de
toute interprétation hydro pluviométrique sur un bassin versant.
Pluie cumulée Pluie
Heure mm Heure mm
11 2 10-11 2 C o u rb e d es p lu ies cu m u lées
12 3.9 11-12 1.9
13 5.1 12-13 1.2 70

14 6 13-14 0.9 60
15 9 14-15 3
16 13 15-16 4 50

16-17
pluie en mm

17 16.2 3.2 40
18 18.6 17-18 2.4
18-19 30
19 23 4.4
20 29 19-20 6 20

21 35.5 20-21 6.5


10
22 40 21-22 4.5
23 44.6 22-23 4.6 0
23-24 11 13 15 17 19 21 23 1 3 5 7 9
24 48.5 3.9
d a te
1 51.5 1-2 3
2 52.5 2-3 1
3 53 3-4 0.5
4 54 4-5 1
5 58 5-6 4
H y é t o g r a m m e d e l'a v e r s e
6 60 6-7 2
7
7 62 7-8 2
6

8 65 8-9 3 5
9-10
9 66 1 4
en mm
pluie

Total 66 3

0
10

12

14

16

18

20

22

24

d a te

59
- Le pluviographe à siphon

La pluie recueillie par le pluviographe joint un réservoir cylindrique dont l’augmentation du niveau est
provoque l'élévation d'un flotteur. . Les mouvements du flotteur sont enregistrés par un tambour rotatif
à vitesse constante, entouré d'un papier, et déterminent le tracé du pluviogramme. Lorsque le cylindre
est plein, un siphon s'amorce et le vide rapidement

- Le pluviographe à pesée : Il mesure le poids de la précipitation qui est enregistré en continu car il
reçoit la pluie dans un récipient relié à une balance qui permet de mesurer toute la pluie du récipient en
continu. La variation de la masse d’eau dans la balance est transformée en équivalent de
millimètres d’eau. Une impulsion électrique est émise, horodatée et enregistrée en continu.

-Le pluviographe optique : Il est doté d’un collecteur en entonnoir sous lequel se trouve
une photodiode ou une diode laser. La précipitation est mesurée par détection d’irrégularités optiques.
L'entonnoir dirige les gouttes dans le volume d’échantillonnage au sein du faisceau lumineux. En
détectant l’intensité des scintillations, on peut alors déterminer le débit de la précipitation
électroniquement.

• Le radar pluviométrique

Le radar (Radio Detection And Ranging) est devenu un instrument d'investigation et de mesure
indispensable pour la prévision des orages. La mesure des précipitations est rendue possible par la
forte influence que les hydrométéores exercent sur la propagation des ondes électromagnétiques de

60
faible
faible longueur
longueur d'onde.
d'onde. Le
Le radar permet ainsi de localiser et de suivre le déplacement
déplacement des
des nuages.
nuages.
Certains
Certains
ertains radars
radars peuvent
peuvent estimer
estimer l'intensité de la précipitation, avec cependant quelques
quelques difficultés
difficultés dues
dues
àà la
la calibration.
calibration. L'avantage
L'avantage essentiel du radar, par rapport à un réseau classique
classique de
de pluviographes,
pluviographes,
réside dans sa capacité d'acquérir, depuis un seul point, de l'information sur l'état des systèmes
précipitant et intéressant une vaste région ((---->
--> 105 km2). La portée d'un radar oscille entre 200 et 300
km.

De nombreuses sources d'erreur affectent toutefois la qualité des estimations des précipitations par
radar du radar notamment
notamment les bruits de réflexion introduites par les obstacles (montagnes, aérosols,
aérosols, ..).
..).

Un
Un des
des points
points sensibles est la nécessité de trouver une relation moyenne pour pour lala transf
transformation
transformation des
réflectivités
réflectivités des
des cibles
cibles en
en intensité
intensité des précipitations. Malgré l'incertitude des
des résultats,
résultats, le
le radar
radar est
est unun
des
des seuls
seuls instruments
instruments permettant
permettant la mesure en temps réel sur l'ensemble d'un d'un bassin
bassin versant
versant etet ilil est,
est,
par conséquent, très utile pour la prévision en temps réel. Il permet une bonne représentation des
phénomènes
phénomènes dans dans un
un rayon
rayon d'environ 100 km. Le radar peut donner une image image utile
utile de
de l’étendue
l’étendue
spatiale
spatiale des
des précipitations
précipitations et se combine bien avec les données obtenues par les les pluviomètres.
pluviomètres.

61
• Les satellites fournissent aussi de l’information utile sur la distribution spatiale des précipitations
par le biais d’images et de bandes infrarouges. Les satellites sont soit géostationnaires soit sur
orbite polaire (avec des images visibles et à infrarouge). La bande des images visibles donne
l’information sur la répartition des nuages et, par conséquent, sur la possibilité de précipitation à un
endroit donné. Les bandes infrarouges servent à définir l’élévation des nuages et permettent ainsi
de localiser les nuages en haute altitude qui sont associés aux cellules de précipitations
convectives. Les tentatives pour fournir des estimations sur les quantités de précipitation sont
encore entachées de beaucoup d’incertitudes.

62
2. Hauteur moyenne des précipitations sur un bassin

Les mesures des stations pluviométriques effectuées sur un même intervalle du temps différent d’une
station à l’autre et ont un intérêt ponctuel. L’évaluation de leur valeur moyenne sur un espace
géographique notamment sur un bassin versant se calcule par la formule générale suivante :
n
P = ∑Wi.Pi
i =1

où P = la hauteur moyenne de précipitation,


n = le nombre de postes pluviométriques
Pi = la hauteur de précipitation au pluviomètre i,
wi = le coefficient de pondération associé au pluviomètre i,
.
n

Avec ∑Wi = 1
i =1

La méthode de la moyenne arithmétique

C’est la méthode la plus simple et la rapide. La pluie moyenne précipitée dans un bassin est déterminée
par la moyenne arithmétique des postes situés dans le bassin. Elle suppose une densité élevée des
stations et une distribution spatiale uniforme de la pluie ce qui n’est jamais le cas dans la pratique.

N° du
poste Pluie
mm
2 65
3 60
4 100
5 106
6 108
7 105
8 64
10 70
13 38
Moyenne 79.6

La méthode des polygones de Thiessen

Dans cette méthode, la procédure est la suivante :


• Relier les stations de mesure entre elles par des droites.
• Sur chacune de ces droites, tracer les bissectrices perpendiculaires.
• Former des polygones avec ces bissectrices. Chaque polygone indique la zone d’influence du
pluviomètre qui s’y trouve.
• Mesurer l’aire délimitée par chaque polygone.

Les coefficients de pondération se calculent comme suit :


Ai
Wi =
A

63
n
A = ∑ Ai avec Ai superficie des polygones
i =1 A superficie totale du bassin versant
Cette méthode suppose une distribution spatiale uniforme de la pluviométrie et elle est inadaptée pour
les zones montagneuses mais c’est une des plus utilisées.

N° du Aire Aire
poste Pluie d'influence d'influence
mm Km2 %
a b c axc
1 80 6 1.1% 0.9
2 65 30 5.5% 3.6
3 60 24 4.4% 2.7
4 100 88 16.3% 16.3
5 106 69 12.8% 13.5
6 108 68 12.6% 13.6
7 105 79 14.6% 15.3
8 64 51 9.4% 6.0
9 90 9 1.7% 1.5
10 70 91 16.8% 11.8
11 90 15 2.8% 2.5
12 75 3 0.6% 0.4
13 38 8 1.5% 0.6
Total 541 100.0% 88.6

64
La méthode des isohyètes

Cette méthode est généralement considérée comme la plus précise pour calculer la hauteur de
précipitation moyenne sur un bassin. La précision des calculs dépend de la validité des lignes
isohyètes. Ces derniers sont déterminés par interpolation entre postes pluviométriques et souvent
complétés par des relations entre la pluie et l’altitude.

Tranche Pluie
de pluie Moyenne Superficie Superficie
mm mm km2 %
a b c d bxd
108-105 106.5 79 14.6% 15.6
105-100 102.5 73 13.5% 13.8
100-90 95 105 19.4% 18.4
90-80 85 90 16.6% 14.1
80-70 75 103 19.0% 14.3
70-60 65 68 12.6% 8.2
60-50 55 21 3.9% 2.1
40-38 39 2 0.4% 0.1
Total 541 100.0% 86.7

65
Coefficient d’abattement

Lorsqu’un seul pluviomètre existe sur un bassin ou une superficie, l’averse enregistrée à un
pluviomètre peut être considérée comme une valeur ponctuelle et donc différente de la valeur
moyenne sur le bassin ou l’aire considérés.
Le raisonnement de base pour faire une correction et pour rectifier cette différence, est que la hauteur
de précipitation diminue à fur et à mesure que l’aire couverte par l’averse s’étend. Cette réduction
s’effectue en utilisant un coefficient d’abattement K.
Quelques chercheurs ont développé des approches pour l’estimation de cette grandeur.
- Formule suivante développée en région parisienne :
1
K =
S avec S superficie du bassin Km2, t : durée en heures.
1+
30 3 t

- Abaque OMM

- La formule de Caquot fait intervenir un coefficient d’abattement de la forme

avec €=0.05 et A la superficie du bassin versant en ha

66
III-5 Analyse des données

5.1 Les erreurs de mesure

Les erreurs instrumentales sont multiples ; elles ont presque toutes pour conséquence de sous-
estimer les quantités précipitées. On distingue :
Les erreurs de captation (5 à 80 %) : pluie inclinée, fortes pentes, turbulences du vent autour du
pluviomètre.
Les erreurs de l'instrument (environ 0,5 %) : déformation de l'appareil de mesure (par exemple
déformation du papier enregistreur).
Les erreurs dues aux rejaillissements (environ 1%).
Les pertes par mouillage (environ 0,5 %) : déficit équivalent à l'eau qui humecte les parois
intérieures du pluviomètre.
Les erreurs dues à l'évaporation dans le récipient (environ 1%).
Les erreurs propres aux pluviographes : en cas de fortes pluies, la vidange du système à siphon,
et respectivement la vitesse de basculement des augets peuvent être trop lentes. Des pertes d'eau au
moment du basculement des augets peuvent aussi avoir lieu.

Les erreurs d'observation sont en principe systématiques mais ne sont pas trop graves du moment
que l'on ne change pas d'observateur (possibilité de corrections).
Les erreurs de positionnement de l'appareil (on peut avoir une bonne mesure mais de quelque chose
de "faux").Il est proposé de procéder à une classification des postes pluviométriques RADOME de
Météo-France.

Les erreurs de représentativité spatiale ou d'échantillonnage sont difficiles à estimer, car nous ne
savons pas dans quelle mesure les quantités recueillies ponctuellement sont représentatives du volume
total d'eau précipitée sur l'ensemble du bassin.

Ainsi, la qualité du site sera jugée en fonction des éléments suivants :


-la présence d’obstacles à proximité du poste (un obstacle sera ici défini comme étant un
objet d’une largeur angulaire d’au moins 10°).
-la hauteur apparente de l’obstacle, c’est-à-dire le rapport entre la distance d du poste à
l’obstacle, et la hauteur h de l’obstacle au-dessus de la surface de captation du capteur.
-La pente p du terrain.

Les 5 classes sont alors définies comme suit (le niveau de qualité étant décroissant) :

-classe 1 : p<19°, d> 4h


-classe 2 : p<19°, d>2h
-classe 3 : p<30°, d>h
-classe 4 : p>30°, d<h
-classe 5 : obstacle à la verticale du capteur

67
5.2 Vérification de la consistance des mesures d’un pluviomètre

La connaissance des précipitations et de leur variation exigent que les mesures soient prises pendant
plusieurs années. Or, la méthode, l’emplacement et l’environnement des pluviomètres peuvent subir
des modifications progressives ou brusques et ont une influence sur l’homogénéité et la qualité des
données mesurées. L’usage de ces données nécessite de vérifier qu’elles sont consistantes.

Les principales causes de changement de consistance des mesures sont :


• le déplacement des pluviomètres;
• les obstacles dans l’environnement des instruments.

68
Les méthodes les plus simples utilisées pour vérifier la consistance d’une station de mesures sont :

- la méthode des simples cumuls pour les données annuelles qui se décrit comme la courbe des
hauteurs annuelles cumulées de la station en fonction des années. La présence de cassures dans la
courbe indique d'éventuelles ruptures de stationnarité dans la série pluviométrique et qui peut traduire
une hétérogénéité des mesures si elle est observée pour ce seul poste.

Exemple :

20000
Cumul des pluies annuelles
18000 mm
16000
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0

Station Torreta (Bassin versant de l’oued Martil)

25000
Cumul des pluies annuelles
mm
20000

15000

10000

5000

Station Nakhla (Bassin versant de l’oued Martil)

69
- la méthode des doubles cumuls pour les données annuelles et mensuelles qui se décrit comme la
courbe des hauteurs cumulées de la station en fonction des hauteurs cumulées d’une ou plusieurs
stations voisines qui, pour la même période, ont connu les mêmes événements météorologiques.

Si cette courbe indique une pente constante, alors la station étudiée est consistante ; si, au contraire, il
s’y produit une cassure de pente, il faut alors vérifier les données ( archives et enquêtes sur le poste)
puis procéder aux corrections en connaissance de cause et ajuster les données mesurées pour la période
erronée soit celle qui précède la cassure ou celle d’après .

Deux situations se présentent :

(1) si le pluviomètre a été déplacé de façon permanente, la correction s’applique à la première


partie de la courbe avec comme nouvelles valeurs :

(2) si le pluviomètre a été déplacé temporairement ou qu’il a subi des changements


temporaires, la correction s’applique à la deuxième partie de la courbe :

70
Exemple

25000
Station Nakhla
20000

15000

10000

5000
Station Torreta
0
0,0 5000,0 10000,0 15000,0 20000,0

25000,0
Station Benkerrich
20000,0

15000,0

10000,0

5000,0
Station Torreta
0,0
0,0 5000,0 10000,0 15000,0 20000,0

71
5.3 Estimation des données manquantes

Il peut arriver que momentanément une série de mesures de pluie soit interrompue; il y a alors des
données manquantes dont le remplacement est souvent nécessaire.
Il y a un certain nombre de méthodes pour évaluer les données manquantes :

Méthode de la moyenne arithmétique des stations environnantes

Soit une station pluviométrique fautive avec des données pluviométriques manquantes et autour de
laquelle il y a n stations pluviométriques, l’estimation des données manquantes peut être assimilée à la
moyenne des postes environnants :

où P = la hauteur manquante,
Pi = la hauteur de précipitation à la station i.

Cependant il faut noter que les précipitations de la station fautive ne doivent pas différer beaucoup des
précipitations de chacune des autres stations ( < 10%).

Exemple : Une donnée est manquante à la station X. Il s’agit de l’estimer par la méthode de la
moyenne des stations environnantes A, B et C.

La méthode du rapport normal

Cette méthode suppose que le rapport des données par rapport à la moyenne de la station fautive soit
égale la moyenne de ceux des stations avoisinantes.

où wi = le coefficient de pondération pour la station i,


Ai = la hauteur moyenne pour la station i,
AX = la hauteur moyenne pour la station fautive X,
n = le nombre de stations correctes utilisées.
À noter que la somme des wi diffère de 1, sauf si la moyenne des n stations égale celle de la station ou
les données sont manquantes.

72
La méthode des isohyètes

La méthode consiste donc à évaluer la station ou la donnée est manquante et à y déterminer la valeur
manquante par interpolation entre les lignes des isohyètes d’un même événement.

La méthode du quadrant

La méthode de la moyenne ne tient aucun compte de la proximité ou de la distance des stations de


mesure les unes par rapport aux autres, tandis que la méthode du rapport normal exige en plus que la
précipitation moyenne soit connue à chacune des stations. La méthode des isohyètes exige plutôt que
le bassin soit pourvu d’un réseau de pluviomètres assez dense afin de pouvoir tracer les isohyètes. La
méthode du quadrant est une alternative. Elle se base sur 2 hypothèses:

• Les précipitations mesurées aux pluviomètres qui sont proches les uns des autres ne
constituent pas des estimations indépendantes de celles de la station fautive de telle sorte que
tous les pluviomètres ne sont pas nécessaires pour le calcul de la valeur manquante.
• La pondération rattachée à un pluviomètre utilisé pour calculer la donnée manquante doit
diminuer à mesure que sa distance à la section fautive augmente.

La méthode utilise uniquement le point de chaque quadrant qui est le plus près de la station fautive X.
Dès lors, les coefficients de pondération wi se calculent à l’aide de :

73
Exemple :

Les méthodes statistiques


-La régression : en cas de corrélation significative avec un poste ou des postes environnants
-L’analyse en composantes principales : une méthode statistique assez puissante pour la
reconstitution des données manquantes et certainement la plus adaptée aux données
mensuelles et journalières.
Ces méthodes seront développées dans la partie consacrée à l’hydrologie statistique

74
6. Analyse des averses pluviométriques

6.1Définition des épisodes pluvieux

On définit une averse comme un épisode pluvieux continu, dont la durée peut varier de quelques
minutes à une centaine d'heures et intéresser une superficie allant de que quelques
lques kilomètres carrés
(orages)
(orages) à quelques milliers (pluies cycloniques). Elle est caractérisée à la fois
fois par
par sa
sa hauteur et sa
durée
durée,, i.e. son intensité.
intensité L'intensité des précipitations varie à chaque instant au cours d'une même
caractéristiques
averse suivant les caractér celle--ci.
istiques météorologiques de celle ci. Plusieurs pointes d'intensité peuvent
avoir lieu au cours d'une même averse.
L'
L'intensité
intensité moyenne im d'une averse s'exprime par le rapport entre la hauteur de pluie totale observée
durant la durée t de l'averse :

im : intensité moyenne de la pluie [mm/h, mm/min]


h : hauteur de pluie de l'averse [mm],
t : durée de l'averse [h ou min].

On
On peut
peut aussi
aussi s'intéresser
s'intéresser aux intensités observées sur des intervalles de temps
temps au
au cours
cours desquels
desquels on
on
d'intensité
aura enregistré la plus grande hauteur de pluie. On parle alors d' maximale.
intensité maximale.
Il
Il existe
existe trois méthodes principales lors du traitement des données pluviographiques
pluviographiques pour la définition
des averses:

a) Averses
Averses de durée constante fixée à l’avance d’origines variables que la pluie
pluie soi
soit
soit continue ou
discontinue (échantillonnage des intensités maximales).
b) Averses
Averses dede durée
durée constante
constante fixée à l’avance d’origines fixes que la pluie
pluie soit
soit continue
continue ou
ou
discontinue (échantillonnage à durée constant).
d’origines
c) Averses de durée constante fixée à l’avance d’o rigines variables et pour des pluies continues
(échantillonnage à partir d’un seuil).

La
La définition
définition cc est
est la
la plus
plus utilisée par les hydrologues pour la définition des
des averses
averses àà partir
partir des
des
pluviogrammes.
pluviogrammes. La définition b correspond aux données les plus cour courantes
antes et aux données des
sous--estimées.
pluviomètres et qui sont donc sous estimées.

6.2 Correction due à la définition des épisodes pluvieux

Cette
Cette correction
correction dépend
dépend de la structure des averses et devra être réalisée en principe
principe par
par comparaison
comparaison
des données pluviograp
pluviographiques pluviomètres..
hiques relevées aux pluviographes et celles des pluviomètres
Pour
Pour approcher cette correction, Il peut être procédé à la correction dite de « Weis »

Soit Pt∆∆ la pluie sur une durée t déterminée à partir de plusieurs intervalles de durée ∆ mais à origine
fixe (définition b) et soit Pt est la pluie sur la même durée t mais à origine variable ( définition a), la
correction de « Weis » se présente comme suit :

Pt = Kw Pt∆
t∆

t
Kw =
1
t − .∆
8

75
Exemple : pour les pluies maximales de 48 h(t) déterminées des pluies journalières(∆) d’un
pluviomètre, la correction est :
48
Kw = = 1.07
24
48 −
8
Exemple : pour les pluies maximales de 24 h (t) déterminées des pluies journalières(∆) d’un
pluviomètre, la correction est :
24
Kw = = 1.14
24
24 −
8

IV-La réponse hydrologique au niveau du bassin

IV.1. Bilan hydrologique

Le bassin versant est considéré comme l’unité opérationnelle du cycle hydrologique. Les processus du
le cycle se déroulent continuellement dans le bassin versant Ainsi, les précipitations au cours d’une
averse, constituent la principale entrée dans le bassin et subissent un ensemble de processus physiques
aboutissant à leur transformation en des écoulements superficiels. Ces processus peuvent brièvement
être assimilés comme des transferts et des échanges entre différents stocks d’eau du système
atmosphère-Bassin versant.

Les stocks d’eau : Les transferts et échanges


l’atmosphère Précipitation
la végétation Interception
le sol Stockage dans les dépressions
le réseau hydrographique ( cours d’eau, Infiltration et percolation
retenues,…) Ruissellement
le sous-sol et les aquifères Drainage et recharge des aquifères
le stock neigeux

76
Toutes les transformations au niveau du bassin versant obéissent au principe de conservation de la
masse.

∑ Entrées − ∑ Sortie = ∑ ∆Stocks (1)

(P +Gin) - ( T + E + Gout+ Q) = dS (2)

Avec P : Précipitations brutes


T : Transpiration
E : Evaporation
Q : Ecoulement à l’exutoire
dS : Variation des stocks (réseau hydrographique, végétation, sol et Nappes).
Gin : Apport extérieur qui peut être de l’eau souterraine quand le bassin
hydrogéologique dépasse le bassin versant topographique et de l’eau de surface dans le cas
d’un transfert ou dérivation.
Gout : Perte d’eau souterraine en dehors du bassin versant topographique ou transfert ou
dérivation vers d’autres bassins

Globalement, le bassin versant remplit suite à une averse deux fonctions principales : une fonction de
production des écoulements et une fonction de transfert.

77
IV2. Les processus de production des écoulements superficiels

Les processus de genèse des écoulements superficiels et par conséquent des crues sont encore mal
connus d’une façon précise. Un concept qui était universellement admis et qui a été l’œuvre de
l’agronome Horton en 1933 est que les écoulements des cours d’eau sont constitués des eaux
préalablement infiltrées et des eaux ruisselées n’ayant jamais pénétrées dans le sol. Le schémas
Hortonien de la genèse des écoulements superficiels s’appuie sur l’hypothèse d’un partage de la pluie
arrivée au niveau du sol après éventuellement les pertes par interception par la végétation et stockage
dans les dépressions entre le ruissellement de surface qui est à l’origine des écoulements rapides de
crues et l’infiltration qui rejoint par percolation la nappe et contribue en retard aux écoulements. Dans
ce schémas, c’est le ruissellement de surface est le principal responsable des écoulements de crues.

Des travaux réalisés par plusieurs chercheurs depuis les années 1960 notamment Hewlett et Hibert, ont
montré l’existence des écoulements souterrains rapides dus à un flux latéral du sol qui rejoint les cours
d’eau (écoulement hypodermique ou translatory flow).

IV.3 Les pertes hydrologiques

3.1Les pertes initiales

.a) L’interception

La pluie interceptée désigne la fraction des précipitations retenue par le couvert végétal ou tout autre
structure sur le sol qui est perdue par évaporation et qui ne contribue pas au ruissellement. Pour
l’interception par la végétation, la fraction pluie qui atteint le sol, est constituée des eaux de drainage
de la canopée, des écoulements dans les tiges et les branches et des pluies passant à travers le feuillage.

78
P int = Pb − (Pdr .canopée + Ptiges +branhes ) (3)

La quantité d'eau susceptible d'être interceptée lors d’une averse varie considérablement en fonction :
- des intensités pluviométriques
- du stade de développement, de la densité et de type de végétation

Si la végétation offre une grande surface basale ou foliaire, donc un important degré de couverture, les
pertes par interception peuvent atteindre jusqu'à 40% de la précipitation totale ; pour une forêt mixte,
25% ; pour les prairies et 15% pour les cultures. Elle provoque en générale un retard dans le démarrage
et la réponse hydrologique perçue à l'exutoire du bassin.

Des formules empiriques sont souvent utilisées dans les modèles pour son évaluation. C’est le cas de
l’expression suivante :
Pin = M . P + B (4)
Ou
Pin : pluie intercepté en cm Pin= P- ( Rs+Rt) ou Rs fraction de la pluie qui atteint le sol à
travers les tiges et branches et Rt fraction de la pluie par drainage de la canopée )
P pluie brute en cm
M, B cœfficients

79
D’après Dingman (1994)

La pluie interceptée est généralement prise en compte comme ppertes


ertes initiales d’une averse.

b)Le stockage dans les dépressions

Le
Le stockage
stockage dans
dans les
les dépressions
dépressions est le processus au cours duquel une faction
faction de
de la
la pluie
pluie est
est piégée
piégée
dans des petites dépressions du sol ou par toutes autres structures sur le sol.
Cette pl
pluie
uie
uie s’accumule
s’accumule dans
dans les dépressions et elle est ensuite perdue par évaporation etet ne
ne contribue
contribue
pas dans le ruissellement.

Ces
Ces pertes
pertes sont
sont difficiles
difficiles àà estimer. Des formules empiriques sont souvent utilisées
utilisées dans
dans les
les modèles
modèles
pour son évaluation. C’est le cas de l’expression suivante :
VS = S d . (1 − e K .Pe ) .
Ou Vs Pluie perdue par stockage dans les dépressions en mm
Sd Capacité maximum de stockage en mm
K coefficient égal à 1/Sd
Pe Pluie excédentaire après interception et évaporation en mm.

Linsley
Linsley and
and Al propose pour la majorité des basins des valeurs de Sd entre 10
10 et
et 50
50 mm
mm

La pluie perdue par stockage dans les dépressions est généralement prise en compte dans les pertes
initiales d’une averse.

80
3.2
3.2Évaporation
Évaporation et évapotranspiration

L’évaporation
L’évaporation et
et l’évapotranspiration
l’évapotranspiration constituent des pertes dans la réponse
réponse hydrologique.
hydrologique. Leur
Leur
importance au cours d’une aaverse
verse pluviométrique reste faible. La majeure partie de ces pertes se
produit
produit pendant l’intervalle du temps séparant 2 événements de ruissellement.
ruissellement.

Il est à distinguer :

L’évaporation (E) des surfaces d'eau libre (lacs et cours d'eau),


L’évapotranspiration
L’évapotranspiration potentielle (ETP) est défini comme l'ensemble des pertes en eau par
évaporation
évaporation etet transpiration
transpiration d'une surface de gazon de hauteur uniforme, couvrant
couvrant totalement
totalement le
le
terrain,
terrain, en
en pleine
pleine période de croissance, soit recouvrant complètement le solsol et abondamment
et abondam
abondamment
pourvue en eau
L’évapotranspiration réelle (ETR (ETR)) est la somme des quantités d'eau évaporées par le sol et
par les plantes d’un paysage naturel.

Globalement,
Globalement, pour les mêmes conditions météorologiques, il est à remarquer que
que :

E > ETP > ETR

L'évaporation dépend essentiellement de deux facteurs :


la quantité de chaleur à disposition (rayonnement solaire, température)
la capacité de l'air à stocker de l'eau (tension de vapeur).

L’évaporation est mesurée par des bacs d’évaporation. Bac Type A

L’ETP et ETR sont mesurées par des lysimétres.

L’ETP est obtenue à partir de formules empiriques :

Formules et mesures de l’évaporation

Ou
- U vitesse moyenne de de l’air en m/s
- ea = la tension de vapeur, en Kpa
- es = la tension de vapeur de saturation (calculée avec T w), en Kpa,
- E évaporation en mm/j

81
Formules de l’évapotranspiration

- Formule de Turc au pas de temps mensuel et décadaire.

Ou n Durée mesurée d'insolation en heures/mois


N Durée théorique d'insolation en heures/mois

Des abaques ou les formules ci-dessous permettent d'évaluer N et IgA dans les unités souhaitées en
fonction de la latitude en degrés et du mois.
i correspond au rang du mois (1 pour janvier, 2 pour février ...), la valeur dont on calcule le cosinus est
en degrés.

82
- Formule de Thornthwaite au pas de temps mensuel

Avec

-Formule de Penman au pas de temps journalier

ETP évapotranspiration potentielle en mm/j


Iga radiation directe solaire en l'absence d’atmosphère en cal/cm2/j
a albédo de la surface évaporante (0.2 pour la végétation)
h durée réelle d'insolation en heures du jour considéré
H durée maximale possible d'insolation pour ce jour en heures
σ constante de Boltzman soit 1.18 107 cal/cm2/jour/K
T température moyenne sous abri en degrés Kelvin
e tension moyenne de vapeur d'eau de l'air en millibars
FT pente de la courbe de tension de vapeur saturante à la température T
γ Constante psychrométrique
ew tension de vapeur saturante à la température T
V Vitesse moyenne journalière du vent à deux mètres du sol en m/s

83
Exemples d’application

Calcul d’un bilan du sol au pas de temps mensuel

Cas du bilan du bassin versant de l’oued Martil


Apports moyen annuel à la station Torreta : 437 Mm3/an
Bassin versant : 995 Km2
Lame écoulée :439 mm
SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT TOTAL

P en mm 28.2 89.9 140.1 177.2 132.0 112.0 91.2 98.0 57.3 9.8 0.5 2.8 939.0

T° 19.8 14.6 13.3 10.3 9.5 12.2 11.6 13.9 16.1 19.7 22.1 22.3 15.5

ETP mm 92.5 47.2 35.1 23.5 20.3 31.6 31.7 55.4 76.6 116.8 137.4 128.4 796.5
---
P-ETP 64.3 42.7 105.0 153.7 111.7 80.4 59.5 42.6 -19.3 -107.0 -136.9 -125.6

RU mm 0.0 42.7 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 80.7 0.0 0.0 0.0 723.4

Lame écoulée mm 0.0 0.0 47.6 153.7 111.7 80.4 59.5 42.6 0.0 0.0 0.0 0.0 495.6

Lame infiltrée mm 0.0 0.0 7.1 23.1 16.8 12.1 8.9 6.4 0.0 0.0 0.0 0.0 74.3

Lame ruisselée mm 0.0 0.0 40.5 130.6 95.0 68.4 50.6 36.2 0.0 0.0 0.0 0.0 421.2

Formule de l’évapotranspiration réelle

Formule de Turc

Turc a proposé une formule basée sur l’examen de 250 bassins à travers le monde :

Avec

84
ou
Ta température moyenne annuelle en °c
P Précipitation moyenne en mm
ETR Evapotranspiration réelle ou déficit d’écoulement
ETR= P- E ( E lame écoulée)
Cette formule donne des valeurs négatives de la lame écoulée à partir de d’une pluie aux environs de
400 mm
Deux adaptations existent :

*Travaux de Santoro sur 190 bassins de la Sicile

* Pondération des températures mensuelles par les pluies


12

∑ Pmi.Tmi
Ta = i =1
12 avec Tmi et Pmi température moyenne et pluie mensuelle du mois i
∑ Pmi
i =1

Exemples d’application pour le bassin de Martil

Sans pondération
P =939 mm
Ta= 15.5 °C
L = 300+25*15.5+0.05*15.53=874
ETR= 655
Lame écoulée = 939-655= 284mm

Avec pondération
P =939 mm
Ta= 12.6 °C
L = 300+25*12.6+0.05*12.63=715
ETR= 580
Lame écoulée = 939-580= 359mm

85
3.3 L’infiltration

L’infiltration est définit comme le processus de pénétration de l’eau dans le sol sous les forces de
gravité et de succion. L’eau infiltrée dans le sol circule ensuite latéralement pour alimenter le réseau
hydrographique et verticalement par percolation vers les aquifères. L’infiltration est caractérisée par le
taux d’infiltration qui est la quantité infiltrée rapportée au temps (mm/h).
Le taux d’infiltration dépend essentiellement du type du sol, de ces caractéristiques physiques et de ces
conditions d’utilisation et d’humectation, du couvert végétal et de l’intensité de l’averse.

Modèle de horton

La capacité d'infiltration du sol décroît d'une valeur initiale jusqu'à une valeur limite qui exprime le
potentiel d'infiltration à saturation. En fait, elle diminue très rapidement au début de l'infiltration mais
par la suite, la décroissance est plus progressive et tend en règle générale vers un régime constant,
proche de la valeur de la conductivité hydraulique à saturation.

Au cours d'une averse, la capacité d'infiltration ou taux potentiel d’infiltration (f en mm/h) qui
représente le flux d'eau maximal que le sol est capable d'absorber à travers sa surface, décroît en
fonction du temps lors d’une averse selon une fonction exponentiel depuis une valeur initiale f0 (sol
sec) pour atteindre un une valeur limite d’infiltration d’équilibre qui exprime le potentiel d'infiltration
à saturation fc

où f = capacité d’infiltration à l’instant t, en mm/h


fo = capacité initiale d’infiltration à t = 0 (sol sec) en mm/h,
fc = Seuil d’infiltration d’équilibre en mm/h
t = le temps écoulé, en h,
k = le taux de décroissance, en h-1.

La courbe d’infiltration f(t) décroît plus rapidement selon la valeur de coefficient K qui une
caractéristiques du sol.

3.5

3 f0

2.5
Infiltration rate, f

k1
2
k1 < k2 < k3
1.5
k2

1
k3

0.5 fc

0
0 0.5 1 1.5 2
Time

86
La quantité infiltrée F revient à évaluer la hauteur d’eau infiltrée depuis le début de l’averse,.
Sachant que

Alors
t t
dF − K .t 1 − K .t
∫0 dt ∫0
= f C + ( f 0 − f C ).e = f C .t +
k
( f 0 − f C ).(1 − e )

D’ou

Pendant les périodes où il n’y a pas de pluie, le sol récupère sa capacité d’infiltration qui augmente
avec le temps pour atteindre le maximum f 0 du sol sec. Cette récupération se fait selon une courbe
d’hystérésis plus lentement. Une façon de calculer la récupération est la suivante :

où tr = le temps écoulé depuis le début de la récupération, en h,


fro = le taux d’infiltration au début de la récupération, en mm/h
f = le taux d’infiltration au temps tr, en mm/h,
kr = le coefficient de récupération, en h-1.

La récupération se calcule surtout lors de la simulation continue où les pluies se succèdent avec des
intervalles secs.

Pour une reprise de l’infiltration à partir d’une valeur frf suite à une récupération de la capacité
d’infiltration, il est à remarquer que sa position dans la courbe d’infiltration peut être définie par :

87
Exemple d’application :
Un sol possède les caractéristiques d’infiltration suivante :
• fo = 15.24 mm/h
• fc = 5.08 mm/h
• k = 0.6 h-1
• kr = 0.15 h-1
Calculer les lames infiltrées et celle ruisselée pour une averse de 83.9 répartit comme suit :

Temps en hr 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Pluie en mm 0 17,9 12,7 15,2 7,6 0 0 0 12,7 10,2 7,6

Solution
- 0-4h : calcul de l’infiltration avec l’expression

- 4-7h : calcul de la récupération de la capacité d’infiltration avec Kr

- 7-10h : positionnement de la capacité d’infiltration avec k

Temps Pluie Durée Infiltration Durée Récupération Durée Infiltration infiltrations


hr mm hr f en mm/h tr en hr f en mm/h t' en hr mm/h mm/h
0 0 15,2 15,2
1 17,9 1 10,6 10,6
2 12,7 2 8,1 8,1
3 15,2 3 6,8 6,8
4 7,6 4 6,0 6,0
5 0 1 7,4 7,4
6 0 2 8,6 8,6
7 0 3 9,3 1,45 9,3 9,3
8 12,7 2,45 7,4 7,4
9 10,2 3,45 6,4 6,4
10 7,6 4,45 5,8 5,8

88
- Calcul du bilan

Intervalle Intensité Infiltration Intensité


pluie moyenne Pluie nette
mm/hr mm/hr mm/hr
0-1h 17,9 12,9 5,0
1-2h 12,7 9,4 3,3
2-3h 15,2 7,5 7,7
3-4h 7,6 6,4 1,2
4-5h 0 6,7
5-6h 0 8,0
6-7h 0 9,0
7-8h 12,7 8,4 4,3
8-9h 10,2 6,9 3,3
9-10h 7,6 6,1 1,5

Récapitulons, la procédure de détermination de la pluie nette

89
Valeurs caractéristiques de l’équation de Horton

90
Autres formules d’infiltration

91
La méthode de l’indice Φ

L’indice Φ se définit comme le taux moyen d’infiltration se produisant pendant la durée d’une averse.
L’application de cette méthode suppose que l’on connaisse a priori l’hyétogramme de l’averse ainsi
que le volume de ruissellement. L’interception et le stockage dans les dépressions se trouvent exclus
de cet indice

92
L’indice Φ détermine la droite horizontale au-dessus de laquelle la hauteur totale de pluie est égale à la
hauteur de ruissellement.
td

∑ (i(t ) − φ ) = R.t
0
d

où i(t) = intensités de l’averse en mm/h,


R = la hauteur de ruissellement, en mm,
td = la durée de l’averse en h,
i(t) = l’intensité max de la précipitation, en mm/h,
Φ = la valeur de l’indice, en mm/h.

La solution s’effectue par une approche itérative, car il faut supposer une valeur de Φ et vérifier sa
pertinence. Cependant il faut noter que la valeur de Φ se trouve dans l’intervalle suivant :

 Ptotal − R 
 td  ≤ φ ≤ I (t ) max
 
où PTOT = la hauteur totale de précipitation, en mm,
R = la hauteur de ruissellement en mm,
td = la durée de l’averse en h,
imax = l’intensité max de la précipitation en mm/h,
Φ = la valeur de l’indice, en cm/h.

Nous allons illustrer ce concept par un exemple d’application.

Exemple d’application:

Les éléments suivants sont connus :


-.La hauteur totale de précipitation est P = 110 mm
- L’hyétogramme de l’averse est comme suit :

Intervalle 0-1h 1-2h 2-3h 3-4h 4-5h


Intensité mm/h 10 40 20 30 10

-La hauteur de ruissellement est R = 30 mm.

Question :Trouver l’indice Φ pour cet averse.

Solution :
- φ peut être situé entre
110 − 30 
≤φ ≤

d’où on peut choisir φ =20 mm/h

- calcul de la pluie nette

Pn= R= ( 40-20)+(30-20)=30 mm

93
Méthode du Soil Conservation Service (SCS)

Le Soil Conservation Service (SCS) a développé une procédure pour estimer la hauteur de
ruissellement à partir de la hauteur totale de pluie tombée ; cette procédure porte le nom de méthode
du CN du SCS. Cependant elle a été adaptée pour pouvoir estimer l’infiltration à chaque incrément de
temps. Cette méthode se base sur 3 hypothèses :

1) Un bassin versant peut contenir une quantité maximale d’eau S dans les dépressions et le
stockage dans le sol.
2) Le rapport du stockage actuel F( capacité d’infiltration cumulée ) sur le stockage potentiel S
est égal au rapport du volume de ruissellement R sur la hauteur de précipitation P moins les pertes
initiales Ia.

où F est le stockage actuel du sol en mm


S est le stockage potentiel du sol en mm
R est le ruissellement en mm
P est le total pluviométrique de l’averse en mm
Ia désignent les pertes initiales en mm

3) Les pertes initiales Ia et le stockage potentiel S sont liés par une relation linéaire :

où Ca = un coefficient (0.1 ≤ Ca ≤ 0.2).

Or d’après le principe de continuité,

Compte tenu des hypothèses et en combinant les expressions précédentes

et

94
Après des études menées sur plusieurs bassins expérimentaux, le SCS a proposé Ca = 0.2 ; cette valeur
s’applique principalement dans les bassins ruraux et pour des grosses averses.
( P − 0, 2.S )2
R=
P + 0,8.S

Pour estimer la valeur de S, le SCS a proposé l’utilisation du paramètre de ruissellement CN, lequel
dépend de la nature du sol du bassin, de l’occupation de la surface du sol et de la végétation ainsi que
des conditions antécédentes d’humidité. La formule proposée par le SCS permet de déterminer la
valeur de S à l’aide du CN :

95
La méthode distingue :

- Trois conditions de saturation du sol

Cumul des pluies des 5 jours précédents (mm)

AMC Saison humide Saison sèche


Novembre à mai Juin à Octobre
I < 12.7 < 35.6
II 12.7-28.0 35.6 – 53.3
III > 28.0 > 53.3

- Quatre groupe du sol selon leur susceptibilité au ruissellement.

Pour la condition AMCII, les valeurs du CN font l’objet d’un tableau et sont fonction du groupe du sol
, de sa nature et du couvert végétal.

La conversion des CN de AMCII vers les autres conditions de saturation du sol est ensuite faite selon
les formules suivantes :

96
97
Exemple d’application :

Le tableau ci-dessous contient l’hyétogramme des pluies cumulées d’une averse exprimée en hauteur
de précipitation cumulative. Pour le bassin concerné, les paramètres suivants sont connus :
• CN = 80
• Conditions antécédentes d’humidité : AMCII

Temps en hr 0 1 2 3 4 5 6 7
Pluie en mm 0 5,1 22,9 32,3 58,6 118,1 134,7 136,1

Solution :
- CN=80 implique que S=25400/80 – 254=63.5 mm
Ia= 63.5 X 0.2= 12.7 mm

- calcul du ruissellement R= (P-12.7)2/(P+50.8)

Temps en hr 0 1 2 3 4 5 6 7
Pluie cumulée en mm 0 5,1 22,9 32,3 58,6 118,1 134,4 136,1
R cumulée en mm 0,0 0,0 1,4 4,6 19,3 65,8 80,0 81,5

D’où
intervalle Intensité Pluie nette(R) Ia Infiltration
mm/h mm/h mm/h
0-1h 5,1 0,0 5,1 0,0
1-2h 17,8 1,4 7,6 8,8
2-3h 9,4 3,2 0,0 6,2
3-4h 26,3 14,6 0,0 11,7
4-5h 59,5 46,5 0,0 13,0
5-6h 16,3 14,2 0,0 2,1
6-7h 1,8 1,5 0,0 0,3
Total 136,2 81,5 12,7 42,0

98
IV.4 Les écoulements a l’exutoire du bassin versant

1.Méthode des isochrones (time-area relation ship)

Le temps mis par une averse pour provoquer un écoulement est composé de trois termes différents :

th : Temps d'humectation. Temps nécessaire à l'imbibition du sol par l'eau qui tombe avant qu'elle
ne commence à ruisseler ( temps correspondant aux pertes initiaux et ou l’intensité des pluies est
inférieur à la capacité d’infiltration )
tr : Temps de ruissellement (schémas hortonien) ou d'écoulement. Temps qui correspond à la
durée d'écoulement de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons de sol jusqu'à un système de
collecte (cours d'eau naturel, collecteur).
ta : Temps d'acheminement. Temps mis par l'eau pour se déplacer dans le système de collecte
jusqu'à l'exutoire.

Pratiquement le temps de parcours peut être déduit des mesures sur le terrain ou s'estimer à l'aide de
formules le plus souvent empiriques.

- th Temps d’humectation du sol : obtenue à partir des formules d’infiltration


- ta : Temps d'acheminement.

Une méthode simple pour le déterminer serait de faire le calcul du temps de parcours selon la distance
parcourue et la vitesse de déplacement de la particule d’eau, i.e.
L
td =
V
où td = le temps de parcours, en sec,
L = la distance parcourue, en m ,
V = la vitesse d’eau, en m/s.

Or, en général, le bassin de versant n’est pas homogène; il faut faire une répartition du parcours en
segments successifs. Dès lors,
N
L
i

tc=di
1V
i=i
où tc = le temps de parcours , en sec,
tdi = le temps de parcours sur le segment i, en sec,
Li = la distance parcourue sur le segment i, en m ,
Vi = la vitesse d’eau sur le segment i, en m/s ,
N = le nombre de segments sur le bassin.

-tr temps de ruissellement, il y a 2 possibilités pour calcul.

• Utiliser une relation entre la vitesse de déplacement et la pente :

k1= 0.3048 en Système internationale.

Où V = la vitesse de déplacement, en m/s ,


S = la pente, en %,
k = un coefficient qui est fonction du couvert du sol,

99
100
Les courbes isochrones sont les courbes d’égal temps mis par une goutte de pluie nette ruisselée pour
arriver à l’exutoire.

Si on suppose un hyétogramme de pluie nette pendant des intervalles constants P1, P2,P3,P4
précipitant sur un bassin de quatre isochrones A,B,C,D alors la débits observés seront :

Q 1 = P 1 A
Q 2 = P 2 A + P 1 B
Q 3 = P 3 A + P 2 B + P 1C
Q 4 = P 4 A + P 3 B + P 2C + P 1 D
Q 5 = P 5 A + P 4 B + P 3C + P 2 D
Q 6 = 0 * A + P 5 B + P 4C + P 3 D
Q 7 = 0 * A + 0 * B + P 5C + P 4 D
Q 8 = 0 * A + 0 * B + 0 * C + P 5 D

101
Exemple d’application
- Averse de 50 mm uniforme pendant 5 h
- Surfaces des isochrones en Km2: A=1, B=2, C=3, et D=4
Isochrone Superficie temps Pluie nette P, A P,B P,C P,D Total
Km2 hr mm 103 m3 103 m3 103 m3 103 m3 103 m3/hr
0 0 0 0 0 0 0
A 1 1 50 50 0 0 0 50
B 2 2 50 50 100 0 0 150
C 3 3 50 50 100 150 0 300
S 1 4 50 50 100 150 50 350
5 50 50 100 150 50 350
6 0 0 100 150 50 300
7 0 0 0 150 50 200
8 0 0 0 0 50 50
9 0 0 0 0 0 0

2. Le temps de concentration

Pour caractériser le délai de concentration des écoulements à l’exutoire, un paramètre important en


hydrologie est utilisé. Le temps de concentration tc des eaux sur un bassin versant se définit comme le
maximum de durée nécessaire à une goutte d'eau pour parcourir le chemin hydrologique entre le point
le plus éloigné du bassin et l'exutoire de ce dernier.

Il existe différentes formules empiriques pour le calcul du temps de concentration et doivent être
utilisées en tenant compte des hypothèses qui ont servi à les établir.

Nom de la formule Expression Remarques

Viparelli L
tc =
3, 6V
L Longueur du cours principal en Km

V Vitesse d’écoulement en m/s (1.5 en moyenne)

102
Giandotti
4. S + 1,5.L
tc =
0,8. z50% - z 0
S Surface du bassin en Km2
L Longueur du cours principal en Km
Z50% Altitude médiane du bassin en m
Z0 Altitude min du bassin en m
tc en hr
Temez 0.76
 L 
tc = 0.3  1/ 4 
 im 
L Longueur du cours en km
im pente du cour principal en m/m
tc en hr
Passini
β 1
tc= 0.5
. ( S .L ) 3
im

S Surface du Bv Km2
L Longueur du cours principal en km
im pente cour principal en m/m
ß Coefficient entre à 0.04 et 0.13 (0.108 généralement)
tc en hr
Ventura
S
tc=0,1272.
im
S Surface du Bv Km2
L Longueur du cours principal Km
im pente en %
tc en mn
Johnstone et Cross 0.5
L
tc = 5.66 *  
I
S Surface du Bv Km2
L Longueur du cours en m
I pente du cours en %
tc en mn
Kirpich tc = 0.0195 * L0.77 * I-0.385

L Longueur du cours en m
I pente du cours principal en m/m
tc en mn
pour des bassins <0.8 Km2

pour des bassins plus grands multiplier par une correction de 2

103
( n.L )
Onde cinématique 0.6

tc = 0.116 *
(i 0.4
.I 0.3 )
S Surface du Bv Km2
L Longueur du cours Km
I intensité averse en mm/hr
I pente du cours principal en %
tc en hr

SCS L0.8 .( S + 1) 0.7


TLAG = 2.587.
1900.I 0.5
1000
S= − 10
CN
TLAG
Tc =
0.6
L Longueur du cours en m
S = paramètre de rétention du bassin
= 1000/CN-10
I = pente du bassin en %
tc en hr

TlAG Temps de réponse

( )
0.7
tc=0,0022.(1000.La ) . 1000 −9 .( Ib .100)
0.8 −0.5
CN
Mac CUEN II L = longueur totale du parcours hydr., m
i2 = intensité de l’averse (T= 2 ans et durée = tc),
0.4450 0.5517
L .F i intensité de l’averse en mm/h
tc = K * 0.7231 0.2260
Sc = pente de la canalisation, en %
i .I F = coefficient de résistance à l’écoulement
0.6 si présence extensive d’égout pluvial
0.8 si présence de cours d’eau + quelques
égouts
1.0 si conditions naturelles
k6 = 0.0056 en SI

104
3. Etude des hydrogrammes de crues

3.1 Origine des écoulements des crues

L’hydrogramme se définit comme la courbe de la variation du débit en fonction du temps en une


section d’un cours d’eau à l’exutoire d’un bassin versant et qui est le résultat de la transformation
pluie-débit. Si l’hyétogramme des pluies se représente sous forme d’histogramme, l’hydrogramme se
représente par contre par une courbe continue.

L’hydrogramme reflète l’influence de toutes les caractéristiques géomorphométriques d’un bassin de


drainage, sans oublier les caractéristiques de la précipitation qui en est la cause; il peut être considéré
comme la signature ou l’empreinte d’un bassin versant.
Globalement les processus régissant l’écoulement à l’exutoire d’un bassin versant suite à une averse
ont quatre cheminements possibles dépendant de l’origine de l’eau :

- l’écoulement due aux précipitations directes sur le réseau hydrographique (channel


précipitation)
- L’écoulement due au ruissellement de surface (surface runoff ou overland flow)
- L’écoulement due de sub-surface ou hypodermique ( interflow)
- L’écoulement souterrain ou de base ( Goundwater flow ou base flow)

Selon les caractéristiques du bassin, l’écoulement de surface peut se composer en :


- Ecoulement par dépassement de la capacité d’infiltration du sol (excess infiltration overland)
ou ruissellement hortonien.
- Ecoulement par saturation (excess saturation overland flow) constitués par l’écoulement direct
dans le sol saturée ou de l‘exfiltration (return flow)

La séparation entre les différents types d’écoulements d’une crue se fait généralement selon trois
méthodes :

- Les méthodes analytiques ou graphiques

Cette méthode suppose que les débits des différents types d’écoulement se vidangent lors de la décrue
suivant une loi exponentielle. Les débits de la décrue sont représentées dans un papier semi-
logarithmique en fonction du temps. Une rupture de pente suppose la fin de tarissement d’un réservoir
(ruissellement, écoulement de subsurface et écoulement de base)

- La détermination de l’origine des eaux par les méthodes hydrochmiques et isotopiques

105
Un échantillonnage des eaux de pluie, du sol, des nappes et des crues du cours d’eau permet de la
détermination de l’origine des eaux et leur contribution dans sa génération. La décomposition fondée
sur une analyse isotopique se base sur un critère d’origine temporelle faisant la part entre " eau
nouvelle précipitée " et " eau ancienne stockée ".La décomposition géochimique fondée sur un critère
d’origine spatiale des terrains et des aquifères de circulation des eaux.

3.2 Les temps caractéristiques des crues

Le temps de réponse ou time lag (tr) : Intervalle du temps qui sépare le centre de gravité de
l’hyétogramme de la pluie nette et le débit de pointe de crues et parfois du centre du gravité de
l’hydrogramme de ruissellement.

Le temps de concentration (tc) : Temps mis par une goutte d’eau depuis l’endroit le plus
éloigné du bassin jusqu’à l’exutoire. Il peut être estimé par l’intervalle du temps entre la fin de
la pluie nette et la fin de ruissellement.

Le temps de montée (tp) : Temps mis entre le début et la pointe de la crue.

Temps de base (tb) : Durée de la crue depuis le début jusqu’à la fin de ruissellement

106
3.3 La mesure des débits

Stations hydrologiques

Une station hydrologique désigne un ensemble d’équipements installé au niveau d’une section d’un
cours d’eau pour mesurer les débits à travers cette section d’une façon continue.
Les mesures effectuées au niveau d’une station hydrologique sont les hauteurs d’eau et les débits et
portent aussi souvent sur les données hydroclimatologiques

Mesure des hauteurs ou Limnimétrie

Une station hydrologique est équipée d’une ou plusieurs batteries d’échelles limnimétriques graduées
en mètres et centimètres qui sont installées dans les berges du cours d’eau.

Des relevés de hauteurs sont effectués par un observateur ou un enregistreur automatique (


liminigraphes ou capteurs) et permettent le suivi des variations continues du plan d’eau au niveau
d’une section du contrôle de la station.

107
Mesure des débits ou Hydrométrie

Mesure au moulinet hydrométrique

Un moulinet hydrométrique est un appareil muni d’une hélice dont la vitesse de rotation dans
l’eau est fonction de la vitesse du courrant d’eau. Chaque rotation se traduit par une impulsion
électrique qui est comptée par un enregistreur.

Siivikkoja (www.ott-hydrometry.de)
13.12.2007

108
109
V. Les processus de transformation pluie-débit

La transformation pluie-débit est une des principales préoccupations de l’hydrologie. C’est avec la
théorie de l’hydrogramme unitaire que la modélisation de cette transformation a connue ces premières
tentatives

En effet, l’hydrogramme unitaire est un outil de modélisation relativement simple. Il a été définit sous
sa première forme (pas de temps discrets) par Sherman (1932) et peut être étendu à l’hydrogramme
unitaire instantané sous sa forme intégrale.
Il définit la forme de la transformation de la pluie nette en débit, et est construit à partir des hypothèses
principales suivantes (Nash, 1957 ; Dooge, 1959 ; Chow, 1964 ; Cudennec, 2000):

Une ligne isochrone se définit comme le lieu de tous les points où une goutte d’eau prend le même
temps pour ruisseler jusqu’à l’exutoire du bassin de drainage. Comme le montre la fig. 5-17, l’aire dA
est limitée par les isochrones τ et τ + ∆τ. Si nous traçons la courbe de l’aire comprise entre l’exutoire et
une isochrone quelconque pour tout le bassin de drainage, nous obtenons la courbe aire-temps. Notons
que le temps τ pour lequel l’aire totale du bassin de drainage contribue à l’exutoire est par définition
le temps de concentration tc. Dès lors,

110
Soit I(τ) l’hyétogramme de l’averse nette et dA(t - τ) un élément de surface avec t - τ son
temps de parcours vers l’exutoire. Dès lors, la contribution de dA(t - τ) et de I(τ) à l’exutoire
est donné par (voir la fig. 5-18),

111
La solution est de trouver un opérateur unitaire de cette convulsion U tel que :

-Si les intervalles de la durée de la pluie nette m=1,2,……..,M.


-Si les intervalles de la durée de ruissellement n=1,2,……..,N.

Alors

n
Qn = ∑ I mU n − m +1
m =1

L’opérateur U aura comme nombre d’intervalles N-M+1.

Il est démontré que la solution d’un hydrogramme unitaire correspondant à une impulsion unitaire :

- L’hydrogramme unitaire U(t) est par définition l’hydrogramme de crue correspondant à la


transformation d’une pluie nette instantanée, de hauteur unitaire et uniforme sur le bassin versant.
– L’hydrogramme unitaire est un opérateur linéaire, si bien que l’hydrogramme Q(t) généré par une
pluie nette quelconque I(t) (en m), uniforme sur le bassin versant de surface S, est obtenu par simple
convolution entre l’hydro gramme unitaire U(t) et la pluie nette I(t) :
t
Q (t ) = S ∫ I (t − Τ).U (T ).dT
0

Puisque le système est linéaire, il est démontré que :


- Que si f(Q) est une solution, Kf(Q) est aussi une solution (principe de la proportionnalité)
- Que si f1(Q) et f2(Q) sont des solutions, K1f(Q)+K2 f2(Q) sont aussi une solution (principe de la la
superposition)

112
V.1 L’hydrogramme unitaire par déconvulsion

L’hydrogramme unitaire d’un bassin est défini comme l’hydrogramme de ruissellement résultant d’une
pluie nette de hauteur unitaire produite de façon homogène sur la totalité du bassin (averse uniforme et
unitaire) en un temps donné.
Le calcul d'un hydrogramme unitaire fait appel aux notions d'hyétogramme du pluie nette et
l’hydrogramme de ruissellement.
La solution est de chercher un hydrogramme unitaire tel que :
-Si les intervalles de la durée de la pluie nette m=1,2,……..,M.
-Si les intervalles de la durée l’hydrogramme du ruissellement n=1,2,……..,N.

Dés lors, la réponse unitaire aura comme durée N-M+1 et l’hydrogramme sera répartit comme suit :
n
Qn = ∑ PmU n − m +1
m =1
Exemple :Soit un hyétogramme de pluie nette d’un total de 7 mm répartit comme suit:

temps 0-1h 1-2h 2-3h 3-4h


Pluie nette en mm 1 1 3 2

L’hydrogramme de ruissellement observé après avoir retrancher les écoulements de subsurface et de


base est comme suit :

Temps en hr 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Q en m3/s 0,0 7,5 22,5 48,8 78,8 75,0 48,8 26,3 7,5 0,0

Question : Déduire l’hydrogramme unitaire et déterminer la crue pour l’averse la plus forte observée
suivante :

Temps 0-1h 1-2h 2-3h


Pluie nette en mm 10 20 30

Procédure de calcul
- Déduire la durée de l’hydrogramme unitaire
Nombre d’intervalles de pluie :4 h
Nombre d’intervalles de débit :9 h

113
D’où Nombre d’intervalles de l’hydrogramme unitaire 9-4+1 soit 6 h

- Procéder au calcul pour chaque intervalle

temps pluie UH
(hr) nette mm Q m3/s (10-3.m2/s)
0 0 0,00 0,00 Q0)0
1 1 7,50 7,50 Q1 = P1*U1 résoudre u1
2 1 22,50 15,00 Q2 = P2*U1 + P1*U2 résoudre u2
3 3 48,80 11,30 Q3 = P3*U1 + P2*U2 + P1*U3 résoudre u3
4 2 78,80 7,50 Q4 = P4*U1 + P3*U2 + P2*U3 + P1*U4 résoudre u4
5 0 75,00 3,60 Q5 = P5*U1 + P4*U2 + P3*U3 + P2*U4 + P1*U5 résoudre u5
6 0 48,80 0,10 Q6 = P6*U1 + P5*U2 + P4*U3 + P3*U4 + P2*U5 + P1*U6 résoudre u6
7 0 26,3 0,40 Q7 = P7*U1 + P6*U2 + P5*U3 + P4*U4 + P3*U5 + P2*U6
8 0 7,5 -0,40 Q8 = P8*U1 + P7*U2 + P6*U3 + P5*U4 + P4*U5 + P3*U6
9 0 0,0 0,00 Q9 = P9*U1 + P8*U2 + P7*U3 + P6*U4 + P5*U5 + P4*U6
10 0 0,0 0,00 Q10=0

-correction des valeurs aberrantes dues à l’instabilité des calculs

pluie UH
temps (hr) nette mm Q m3/s (10-3m2/s)
0 0 0,00 0,00
1 1 7,50 7,50
2 1 22,50 15,00
3 3 48,80 11,30
4 2 78,80 7,50
5 0 75,00 3,60
6 0 48,80 0,10
7 0 26,3 0,00
8 0 7,5 0,00
9 0 0,0 0,00
10 0 0,0 0,00

-Application pour déduire l’hydrogramme de la crue la plus forte observée pour l’averse suivante :

Temps 0-1h 1-2h 2-3h


Pluie nette en mm 10 20 30

-Nombre d’intervalles de pluie 3


-Nombre d’intervalles de l’UH 6
-Nombre d’intervalles de l’hydrogramme de ruissellement 6+3-1 soit 8
D’où
Temps P.nette UH 10*UH 20*UH 30*UH Q
hr mm m3/s
0 0 0 0 0
1 10 7,5 75 0 75
2 20 15 150 150 0 300
3 30 11,3 113 300 225 638
4 0 7,5 75 226 450 751
5 0 3,6 36 150 339 525
6 0 0,1 1 72 225 298
7 0 0 0 2 108 110
8 0 0 0 0 3 3
9 0 0 0 0 0 0

114
V.2 Hydrogramme unitaire synthétique

a-Hydrogramme unitaire de clark

La méthode de clark se base sur les courbes isochrones. Suite à une pluie nette unitaire ;
l’hydrogramme unitaire l’exutoire correspond à des écoulements successifs correspondants aux
arrivées des courbes isochrones.

Isochrones

t7
t3
t2
t1
t4
t6
t5

Si ti est le temps de parcours d’une courbe isochrone jusqu à l’ éxutoire.


Ati la superficie dominée par la courbe isochrone ti
A la superficie du bassin avec A=A(tc)

La méthode du clark permet d”obtenir les courbes isochrones par les équations suivantes :

* Calcul des superficies pour les courbes isochrones en fonction de temps retenus

1.5
(0 ≤
ti
≤ 0.5) Ati  ti 
Pour = 1.414.  
tc A  tc 

1.5
(0.5 ≤
ti
≤ 1) Ati  ti 
Pour = 1 − 1.414. 1 − 
tc A  tc 

115
Cumulative TA Curve Incremental TA Curve

1.0 1.0
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6

TA
0.5
TA

0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0.0 0.0
0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0
t/tc t/tc

* calcul des superficies partielles entre isochrones pour chaque pas de temps et de leurs
moyennes

TAti = ( Ati − Ati −1 )

TAi = 0.5(TAi + TAi −1 )


- calcul d’un coefficient d’atténuation ou de stockage
2∆t
c=
2 R + ∆t
Avec R=0.75

- calcul de l’hydrogramme unitaire

IUH ti = cTAti + (1 − c ) IUH ti −1


UHi = 0.5( IUHi + IUHi −1 )

b- Hydrogramme unitaire synthétique

Cette méthode est employée lorsque les données hydrométriques ne sont pas disponibles
L’hydrogramme unitaire synthétique se base sur les caractéristiques du bassin versant.et les
caractéristiques d’un hydrogramme unitaire standard.
Pour une pluie effective unitaire, cinq paramètres sont necessaires :
- le débit de pointe par unité de surface
- le temps de base
- la forme de répartition de l’hydrogramme ( hydrogramme adimensionnel Q/Qp= f(t))

Hydrogramme unitaire De Snyder

1.Calcul de temps de réponse Tl


Tl = 0.75.Ct.( L.Lca)0,3
Avec Tl temps de réponse en heures
Ct Coefficient déterminé à partir des bassins jaugés de la région varie entre1 et 2.2

116
L longueur du cours d’eau principal en Km
Lca longueur moyenne du bassin ( centre de gravité –exutoire) en Km

2. Détermination de la durée de l’averse unitaire Tr

L’hydrogramme obtenu correspond à une pluie nette de 1 cm de durée


Tl
Tr =
5.5
Pour une durée différente TR, les calculs seront faits avec une nouvelle valeur de Tl de temps de
réponse

Tl ' = Tl +
( TR − Tr )
4
3.Calcul de temps de base TB

Pour des grands bassins versants


 Tl 
TB = 24.  3 + 
 8
Avec Tl et TB en hrs

Pour des moyens et petits bassins versants

TB varie 3 Tl à 5Tl

4.Calcul de débit de pointe

2.75.Cp.S
Qp =
Tl
Avec Qp débit de pointe en m3/s
Cp coefficient dépendant de la vitesse de la crue et de la rétention du système (varie
entre 0.4 et 4.4 avec une moyenne de 0.75)
S superficie du BV en Km2
Tl temps de réponse en heures

5.Calcul de la largeur de l’hydrogramme à 50 % et 70 % du débit de pointe

−1.08
 Qp 
W 50% = 2.14  
 S 
−1.08
 Qp 
W 75% = 1.22

117
Exemple :

Trouver l’hydrogramme unitaire synthétique d’une pluie unitaire d’intervalle 2 h par la méthode de
Snyder du bassin suivant :

118
- Superficie 990 Km2
- L = 45 Km
- LCA = 25 Km
- Cp=0.75 et Ct=1.2

Solution:
Tl = 0.75*1.2*(45.25)0,3 = 7.41hrs

7.41
Tr = = 1.35hrs
5.5

Tl ' = 7.41 + 0.25*(2 − 1.35) =7.57 hrs

TB= 4*7.57=30.3 hrs

2.75* 0.75*990
Qp = =269.7 m3/s
7.57

Temps de montée tp= TR/2+Tl’=1+7.57=8.57

Largeur de l’hydrogramme à 50% et 70de Qp


−1.08
 269.7 
W 50% = 2.14   =8.7 hrs
 990 

D’où à t=8.57-8.7/3 =5.7 hrs Q=Qp/2= 135 m3/s


t=8.57+8.7*2/3 =14.4 hrs Q=Qp/2= 135 m3/s

−1.08
 Qp 
W 75% = 1.22   =5.0 hrs
 S 
D’où à t=5-5/3 =6.9 hrs Q=3*Qp/4= 202 m3/s
t=5+5*2/3 =11.9 hrs Q=3*Qp/4= 202 m3/s

Construction de l’hydrogramme

119
300

250

200

Q m3/s
150

100

50

0
0 10 20 30 40
Te m ps hrs

c-Hydrogramme unitaire de Nash

Le principe dc conservation appliqué à bassin versant peut être traduit par l’équation suivante :

∆ Stock = entrée – sortie

D’ou

dS
= I (t ) − q (t )
dt
Or si on suppose le système linaire comme si le cas de l’hydrogramme unitaire

S(t)=K q(t)

D’ou

120
dq(t ) dq (t )
K = I (t ) − q(t ) K + q (t ) = I (t )
dt dt

On démontre que la solution est une convulsion

La vidange du réservoir dés la fin de la pluie


dq (t ) dt
=−
q (t ) K
t t
dq (t ) dt
∫0 q(t ) ∫0 K
= −

t
log(q (t )) − log(q (0)) = −
k
q (t ) = q (0).e − t / k

La théorie de n réservoirs linéaires en cascade pose comme postulat que le comportement générale de
la fonction de transfert de la pluie efficace est similaire à une série de réservoirs linéaires de même
caractéristique K qui se déversent l’un dans l’autre en cascade.

121
Au départ de processus ; q(0)=S(0)/K ou S0 correspond à 1 mm pour l’impulsion pluviométrique
efficace unitaire

1
q (0) =
K

Finalement après n réservoirs

(1)

Cette fonction a un maximum pour

(2)
Par ailleurs ; en faisant le rapport de (1)/(2)

122
Ce modèle est souvent utilisé pour reconstituer l’hydrogramme en connaissant le débit de pointe
Qp et le temps de montée tp de la crue.

Le nombre n nombre de réservoirs généralement compris entre 3 et 6 pour les bassins ruraux
.

Exemple d’utilisation

Reconstituer de l’hydrogramme de ruissellement d’une crue de projet de débit de ponte 3335 m/3 ,
un temps de montée de 7 h et un temps de base de 22 h sachant que la constante n peut être pris
égale à 5.

4000
3500
3000
2500
Débit

2000
1500
1000
500
0
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22

Temps hr

d- Hydrogramme unitaire SCS

123
T b = 2.67 x T p

Tr = Tb - Tp = 1.67 x Tp

qpT p qpT r qp
Q= + = (T p +T r )
2 2 2

2Q
qp=
T p +T r

2. A.1000
qp = *
2.67tp 3600

qp en m3/s/mm
A superficie du bassin en Km2
Tp temps de montée en heures

L’Hydrogramme est obtenu par la formule

124
125
VI-Hydrologie statistique

L’hydrologie statistique est une branche de l’hydrologie qui s’appuie sur les techniques
statistiques pour apporter des réponses à la connaissance des événements
hydrométéorologiques ou à l’occurrence de leur réalisation. Elle est particulièrement
utile pour l’étude des événements extrêmes.
En effet, les phénomènes hydrométéorologiques extrêmes sont des phénomènes
aléatoires dont la réalisation dans le temps se fait selon un processus stochastique c.à.d
une chronologie d’événements inscrits dans le temps au hasard ou chaque événement a
une probabilité de réalisation. Il est à rappeler qu’un processus stochastique à la
différence d’un processus déterministe est un processus dont les résultats sont incertains
mais rattachés d’une probabilité de réalisation qui permet de mettre un certain ordre
dans le désordre.

Les principaux objectifs d’une analyse statistique en hydrologie sont :

- Prédétermination des événements c.à.d évaluation de leur probabilité


d’occurrence
- Prévision des événements à partir des situations antérieurs
- Vérification et reconstitution spatio-temporelle de l’information hydrologique

1. Concepts de base

Variable aléatoire

Un événement aléatoire est un événement reproductible dont le résultat dépend du


hasard. L'ensemble de toutes les résultats possibles (ou éventualités) de cet événement
ou épreuve est appelé universΩ.
Si on note l’ensemble des valeurs pris par l’événement X dans cet univers :
X(Ω)= ( x1,x2,………xn)
L’événement X=xi revient à X prend la valeur xi dans l’universΩ.
Exemples :
Evénement : précipitation maximale journalière enregistrée durant l’année 1990-91 au
poste de fnideq 300 mm.
Une variable aléatoire X est une fonction qui associe un nombre xi.à tout élément i de Ω
A toute variable aléatoire est associée une loi de probabilité qui détermine quelles sont
ses chances de tomber sur telle ou telle partie de Ω.

126
Echantillon et population

Une population est l’ensemble de tous les résultats possibles d’une variable aléatoire
dans l’univers Ω
Un échantillon est un sous-ensemble de ces résultats tiré au hasard dans cette
population.
Les paramètres statistiques de plusieurs échantillons issus d’une même population
devraient être les mêmes si ces derniers sont représentatifs de la population. C’est
pourquoi, l'analyse statistique étudie les façons pour généraliser à l'ensemble de la
population les résultats observés dans un échantillon.

Population

Echantillon

2. Les principaux paramètres statistiques d’un échantillon et d’une population

Paramètre Population Echantillon


Caractéristiques de moyenne
Moyenne µ=E(X)= ∫-∞∞ x.f(x)dx 1 n
arithmétique x = ∑xi
n 1
Médiane x de F(x)=0.5 Quantile 50%
Moyenne Exp ((E(log x))) 1

Géométrique  n
 n

∐ i 
x
 1 
Caractéristiques de dispersion
Variance σ 2 = E (x − µ ) 2  1 n
s =
2

n − 1 i =1
(x i − x )2

Ecart Type σ = E  ( x − µ ) 2  1 n
s= ∑
n − 1 i =1
(x i − x )2

Coefficient de Cv = σ
s
variation µ
Cv =
x
127
Caractéristiques de symétrie ou de forme
Cœfficient de E (x − µ )3  n
d’asymétrie γ=
σ3 n .∑ (x i − x )3
CS = i =1
(n − 1).(n − 2).s 3
x 90 − x 50
Rq : R =
x 50 − x 10
>1 dissymétrie positive
=1 symétrie
<1 dissymétrie négative
Coefficient E (x − µ ) 4  n

d’aplatisseme γ = σ4 n 2 ∑ (xi − x ) 4

nt g= . 1
−3
(n − 1).(n − 2).(n − 3) s4

La courbe de fréquences de l’échantillon La courbe de fréquences cumulées de l’échantillon

Densité de probabilité de la population La fonction de probabilité de la population

128
Exemples
Exemples de
de fonction
fonction de
de distribution
distribution selon les valeurs des coefficients d’aplatissement
d’aplatissement et
et d’assymétie
d’assymétie

Faible concentration Concentration normale Concentration élevée


Aplatissement élevé Aplatissement normal Aplatissement faible

Indice négatif Indice nul Indice positif

Etalement à gauche Symétrie Etalement à droite


Indice négatif Indice nul Indice positif

3. Les lois de probabilités discrètes

Les lois probabilités discrètes sont des lois appliquées dans le cas ou les résultats sont des valeurs
discrètes.

a-
a-Loi
Loi binomiale

Propriétés
1. Chaque essai n’a que 2 possibilités : succès ou échec.
échec.
2. La probabilité p d’un succès demeure la même pour chaque essai.
La probabilité d’un échec est alors q = (1 - p).
3. Il y a n essais, avec n = constante fixée à l’avance.
4. Les essais sont indépendants les uns des autres.

Bernoulli..
Les expériences qui vérifient ces propriétés sont suivent une loi de Bernoulli
n!
P ( x = n) = . p x .(1 − p ) x
x !( n − x ) !
n = le nombre d’essais
p = probabilité de succès
q = 11- p = probabilité d’échec
x = le nombre de succès dans l’échantillon (X = 0, 1, 2, …, n)
P(X = x |n, p) = probabilité que X = x pour n et p.

129
Avec E(x) =n.p
Var(x)=n.p.(p-1)

Exemple d’application ( 1)

La construction d’un projet s’étale sur une période de 3 ans. Or, pour des raisons économiques, il faut
se protéger contre tout événement pluvieux de 50 mm/hr ayant une probabilité au dépassement de
0.01. On accepte le risque pour tout événement de plus grande importance.
Pour ce faire, on désire connaître les probabilités suivantes :
1. La probabilité qu’il y ait un événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à cette
valeur durant une année quelconque pendant ces 3 années.
2. La probabilité qu’il n’y ait pas d’événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à cette
valeur pendant les 3 ans.
3. Quel est le risque encouru que cet événement pluvieux se produise pendant ces 3 ans ?

Solution

Soit p la probabilité pour que l’événement 50 mm/hr soit égal à ou dépassée

1. n=3, x=1 et p =0.01


La probabilité qu’il y ait un événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à cette valeur
durant une année quelconque des trois années 2.97%.

2. n=3, x=0 et p =0.01


La probabilité qu’il n’y ait pas d’événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à cette
valeur pendant les 3 ans 0.97 %.
Il y a donc 97 % des chances que cet événement pluvieux ne se produise pas pendant ces 3 ans.

3. le risque parcouru durant ces trois années est de 3 % (1-0.97)


Il y a donc 3 % des chances ou risque que cet événement pluvieux se produise pendant ces 3
années.

b.Loi binomiale négative

Propriétés
Déterminer la probabilité que le x-ième succès se produise au n-ième essai. Il s’agit alors de la loi
binomiale négative.
( n − 1)!
P(n = x) = . p x .(1 − p ) n − x
( x − 1)!( n − x ) !
Avec n Nombre d’essais pour obtenir le x-ième succès (Va)
p Probabilité d’un succès lors de n’importe quel essai
Exemple
1. calculer la probabilité qu’il y ait un événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à
cette valeur durant la 3 mme année
Solution
n=3,x=1,p=0.01
P =0.0098

2 calculer la probabilité qu’il y ait deux événement pluvieux d’occurrence égale ou supérieure à
cette valeur durant les trois années 3 mme années .
130
Solution
n=3,x=2,p=0.01
P =0.00019

c.Loi de Poisson
Un processus de Poisson existe lorsque l’on peut observer des événements discrets dans un intervalle
de temps continu, de telle sorte que, si l’on subdivise cet intervalle de temps en sous-intervalles égaux
très petits, on retrouve les caractéristiques suivantes :
1. La probabilité d’obtenir exactement un succès est constante.
2. La probabilité d’obtenir 2 succès ou plus dans un sous-intervalle est nulle.
3. L’occurrence d’un succès est indépendante d’un sous-intervalle à l’autre.

Une distribution de Poisson se caractérise par un seul paramètre λ qui réfère au nombre moyen de
succès par intervalle de temps, alors que la variable aléatoire X est le nombre de succès par intervalle
de temps.
e − λ .λ x
P( X = x) =
x!

x Nombre de succès par intervalle de temps


λ Nombre moyen de succès par intervalle de temps
Avec
Ux = λ
σx= λ

Exemple d’application :

Des observations effectuées sur une rivière susceptible de causer des inondations sont été menées sur
une période de 100 ans. Le nombre d’inondations par année est donné par le tableau ci-dessous :

Nombre d’années Nombre d’inondations/an

30 0
35 1
22 2
10 3
3 4
0 5

100

Quelle est la probabilité d’avoir 0,1,2,3,4 et 5 inondations par ans et leur nombre d’années dans les
prochaines 50 années.

Solution

Nombre total d’inondations : 35+ 22.2+10.3+3.4 =121


Intervalle du temps :1 année
λ=121/100=1,21 inondations par ans
x Nombre d’inondations par année

131
x Probabilité d’une année Nombre d’années
Inondations par avec x avec x durant 50 ans
années
A B B*50
0 0,30 14,9
1 0,36 18,0
2 0,22 10,9
3 0,09 4,4
4 0,03 1,3
5 0,01 0,3

4. Notion de période de retour

Notion de période de retour

La période de retour T d’un événement de magnitude X est la moyenne des intervalles du temps au
cours duquel cet événement a des valeurs supérieures ou égale à la magnitude X.

Soit p = P( X ≥ xT ) probabilité pour qu’un événement réalise des valeurs X ≥ xT durant une période
de temps T.
Deux possibilités existent :
- L’événement se réalise donc sa probabilité est p
- L’événement est non réalisé donc sa probabilité est 1-p

Si les événements sont indépendants, la probabilité pour observer au cours d’un intervalle de temps τ
une seule réalisation de l’événement (probabilité p) alors que les autres sont des échecs (probabilité
(1-p ) τ -1 ) est :

(1-p ) τ -1.p

Son espérance mathématique est :



E (τ ) = τ .(1 − p )τ − 1.p
∑ 0

E (τ ) = p + 2.(1 − p). p + 3.(1 − p)2 . p + 4.(1 − p)3 . p + .....

E (τ ) = p.(1 + 2.(1 − p) + 3.(1 − p)2 + 4.(1 − p)3 + .......)

La solution de cette expression peut se faire en réduisant cette expression avec le binôme de Newton
suivant :
(1 + x) n = 1 + n.x + ( n.( n − 1) / 2).x 2 + ( n.( n − 1).( n − 2) / 6).x3 + ...
Avec

D’où

132
1 1
T = E (τ ) = et p = P( X ≥ xT ) =
p T

Une des questions souvent posées que est le risque pour qu’une valeur extrême de période de retour T
soit réalisée dans les N années à venir

A remarquer que la probabilité pour la non réalisation durant N années successives est
P( X ≺ x pour .chaque.année.de.la. période. N ) = (1 − p) N
T
Par conséquent,la probabilité de sa réalisation au moins une fois est

P( X ≥ x au .moins..une. fois.durant .la. période. N ) = 1 − (1 − p) N


T
Et puisque p=1/T
N
 1
R=1- P ( X ≥ xT au .moins.une.une. fois.durant .la. période. N ) = 1 − 1 − 
 T
Application pour le cas d’exemple 1

- Risque encourue pour un projet de durée trois années par un événement de période de retour 100 ans.

N= 3ans
T=1/p=100 ans
 1 3
R= P( X ≥ x100 au.moins.une.une. fois.durant .la. période.3) = 1 − 1 − =0.0297
 100 
- On veut construire un aménagement de protection contre les inondations d’une plaine habitée, le
risque acceptable est de 5¨% sur 50 ans, Quelle période de retour choisir pour la conception des
aménagements

Solution : R connue et N connue ,Il s’agit de rechercher T la période de retour


R=0,05
N= 50 ans
Après calcul on retrouve T = 975 ans

Le tableau ci-dessous récapitule le risque encouru durant la durée de vie d’un ouvrage ou sa durée
d’amortissement en fonction de la période de retour d’un événement extrême pris pour sa
conception.

133
5. Fréquence expérimentale de l’échantillon

Pour le calcul des probabilités expérimentales d’un échantillon, les valeurs des fréquences observées
ne sont pas certain du faite que la représentativité de la population par l’échantillon n’est pas sûre.
C’est pour cette raison que plusieurs chercheurs ont proposée différentes formules pour le calcul des
probabilités expérimentales.

La procédure de calcul des fréquences expérimentales est :

1. Classement les n données par ordre décroissant des valeurs et numéroter chaque valeur de 1 à
n de l’échantillon
2. Calculer la fréquence expérimentale cumulée de chaque valeur à l'aide de sa position dans le
classement moyennant une des formules dans le tableau ci-dessous.

La formule Générale pour l’estimation de la probabiliste expérimentale au dépassement d’un


échantillon
i −a
pi = ou i= rang de chaque individu, n taille de l’échantillon et a coefficient
n + 1 − 2.a

134
Auteur Formule a
Hazen i − 0.5 0.5
pi =
n
Weibll i 0
pi =
n +1
Chegodayev i − 0.3 0.3
pi =
n + 0.4
Blom i −3/8 0.375
pi =
n + 1/ 4
Tuky i − 1/ 3 0.333
pi =
n + 1/ 3
Gringorten i − 0.44 0.444
pi =
n + 0.12
Cunnane i − 0.4 0.40
pi =
n + 0.2

6. Lois de probabilités continues

Les lois de distributions peuvent être partagées en trois grandes familles :

- Famille de la loi Normale : Loi normale, loi log Normale


- Famille de la loi Gamma : Gamma, Loi Pearson III , Loi Log Pearson III
- Famille de la loi des valeurs extrêmes : Loi de Gumbel, Loi Weibull,Loi de Frechet

Les procédures du calcul seront basées sur l’estimation des paramètres de chaque distribution
théorique et le calcul de la valeur de xT (valeur de période de retour T ou probabilité au dépassement
p=1/T suivant la formule :
XT=U - σ . KT

135
a-Loi Normale

Densité de probabilité

1  x −u 2

−  
e 2 σ
1 
f (x ) = avec -∞ < X< +∞
σ 2π
u = x
σ = Sx

Loi de probabilité au dépassement


2
1  x −u 
1 +∞ − . 

2 σ 
F (x ) = P (X ≥ x T ) = e dx
σ 2π XT

 x −u 
En prenant la variable centrée réduite z =   avec Uz=0 et σz=1
 σ 
1
1 +∞ − Z2
F (x ) = P (X ≥ x T ) =
2π ∫ ZT
e 2
dZ

Méthode de calcul

136
1.Méthode graphique Un papier gaussique est préparé pour le traçage de cette fonction.

137
2 Méthode par approximation de l’intégrale

Pour 0<p≤0,5
2, 515517 + 0, 802853.w + 0, 010328.w 2
zT =w −
1 + 1, 432788.w + 0,189269.w 2 + 0, 001308.w 3

1
  1  2
Avec w = ln  2  
  p 

Pour 0,5<p≤1, la fonction est symétrique

 2,515517 + 0,802853.w + 0, 010328.w 2 


z T = − w −
 1 + 1, 432788.w + 0,189269.w 2 + 0, 001308.w 3 

1
  1  2
Avec w = ln  2 
  (1 − p )  

Déduire XT= σ.KT + U. avec KT=ZT= Variable centrée réduite

Exemple
Calculer les débits maximums de crues de période de retour 10,20,50,100 et 1000 an sachant que
l’échantillon suit une loi normale avec comme moyenne 400 m3/s et écart type 275 m3/s.

T p w Zt Q
ans m3/s

10 0,9 2,145966 1,281729 750


20 0,95 2,447747 1,645211 849
50 0,98 2,797150 2,054189 961
100 0,99 3,034854 2,326785 1035
1000 0,999 3,716922 3,090522 1244

3 Méthode par Excel


Insérer fonction statistique =LOI.NORMALE.INVERSE (p;U, σ)

T p Q
m3/s
10 0,9 752
20 0,95 852
50 0,98 965
100 0,99 1040
1000 0,999 1250

4. Par lecture sur la table de la loi Normale

138
139
140
b.Loi Log Normale

Densité de probabilité

On pose Y=lnx
2
 ln x − u 
1 y 

2 σ 
1  y 
f (x ) = e avec x >0
σ . 2π
y

Loi de probabilité
2
1  ln x −u y 
− . 
1 +∞ 2  σy 
P (X ≥ x T ) =
σ y 2π ∫
XT
e  
dy

 x −u 
En prenant la variable centrée réduite z =   avec Uz=0 et σz=1
 σ 

1
1 +∞ − Z2
F (x ) = P (X ≥ x T ) =
2π ∫ ZT
e 2
dZ

Technique d’ajustement

1.Méthode graphique : Un papier gausso-logarithmique est préparé pour le traçage de cette fonction
par report direct des valeurs et des probabilités expérimentales

141
142
2 Méthode par approximation de l’intégrale

- Faire le même calcul que pour la loi Normale


- Déduire Zt
- Déduire XT avec YT=KT. σy + Uy avec KT=ZT= Variable centrée réduite
 2 
1  x 
u y = . ln
2 1 + C v x 2 
 
σ
y
= 1 + Cv x 2 ( )
- Déduire XT=EXP(YT)

Log
normale
T p w Zt Q
ans m3/s

10 0,9 2,145966 1,281729 541


20 0,95 2,447747 1,645211 623
50 0,98 2,79715 2,054189 730
100 0,99 3,034854 2,326785 811
1000 0,999 3,716922 3,090522 1090

3 Méthode par Excel


- calcul de
 2 
1  x 
uy = .ln
2 1 + Cv x 2 
 
σ
y
= (1 + Cv 2 )
x

-Insérer fonction statistique LOI.LOGNORMALE.INVERSE (p;Uy, σy)

4. Par lecture sur la table de la loi Normale pour déduire ZT et reconversion ensuite avec
YT=ZT.σy+Uy avec
 2 
1  x 

et XT=EXP(YT)

143
c.Loi exponentielle

Densité de probabilité

f ( x ) = λ .e −λ .x x≥0

Fonction de probabilité
P (X ≥ x ) = 1 − e −λ.x
T x≥0
1
U =
λ
1
σ2 =
λ2

d.Loi de Gamma II (Pearson II)

Densité de probabilité

avec .x ≥ 0, Β > 0.et .λ > 0

Fonction de probabilité

λΒ x
B −1
.e − λ x dx
Γ ( Β) ∫
F (X ) = x
0

x
Avec λ =
SX 2
2
x 1
B= 2=
SX CVx 2

Par EXCEL
-Calcul des paramètres
x
Avec λ =
SX 2
2
x 1
B= 2=
SX CVx 2

- Utiliser fonction LOI GAMMAINVERSE(p,B,1/λ).

144
Loi de Gamma III (Pearson III)

Densité de probabilité

Fonction de probabilité

λΒ x
(x − ε ) B −1
.e − λ ( x −ε )dx
Γ(B ) ∫
F (x ) =
0

Calcul par approximation

- calcul Cs de k =Cs/6
- déduire z de la loi normale
- appliquer l’approximation citée dessous
- XT= U+
U+σσ KT

145
Par table de probabilités de la variable centrée réduite

146
- Par EXCEL
-Calcul des paramètres

- Utiliser fonction LOI GAMMAINVERSE(p,B,1/λ).+ ξ

147
Log Gamma III

Densité de probabilités

avec log x >ξ


Et y=log x

Fonction de probabilité

λΒ x
F (x ) = ∫ ( x − ε ) B −1 − λ ( x −ε )
.e dx
Γ(B ) 0

2
 2 
Β= 
Csy 
S
λ= y
B
ε = y −S y . B

- Calculer par excel comme pour Pearson III sur log (X) et faire la transformation XT=EXP(YT)

Loi de Gumbel (EVI)

Densité de probabilité

Fonction de probabilité

( x −u )

F (x ) = e −e
α

Avec µ = x − 0,5772.α
6
α= .S X
π

148
Technique d’ajustement

149
graphiquee : Un papier de Gumbel est préparé pour le traçage de cette fonction.Report
1.Méthode graphiqu

2 Méthode par calcul

150
Déduire pour chaque P ou p=1/T

Loi de Weibull

Avec

D’ou

Par EXCEL

- Rechercher la Valeur de a par approximation en utilisant EXP(LNGAMMA(x))


- Enduire b
- Calculer XT pour chaque probabilité
1
X T = b * [ − Ln (1 − p ) ]a

Utiliser logiciel Smada ou STAT

151
Le choix de la loi adoptée devra se faire à la base de tests dont les principaux sont les suivants

Exemple Ajustement de loi de distribution débits maximums annuels observés au cas de l’Oued
Martil à la stationTorreta:

Année 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980
Qmax m3/s 1010 544 348 704 314 743 1480 573 1640 674 666

Année 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991
Qmax m3/s 747 720 818 338 1020 615 400 164 792 1070 316

Année 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Qmax m3/s 249 374 47 1543 1788 1929 97 412 2674 751 858

152
OUED MARTIL

8000

7000

6000

5000 Normale
LogNormale
4000 PearsonIII
3000 LogPearsonIII
Gumbel
2000 Observée

1000

0
1 10 100 1000 10000
-1000
T ANS

153
7- Etudes statistiques des averses

L’étude statistique des averses pluviométrique occupe une place importante dans des crues et par
conséquent des inondations qu’elles engendrent.

-LES COURBES INTENSITE-DUREE-FREQUENCE

Une des formules utilisées pour représentée la relation entre les intensités pluviométriques des averses,
leurs durées et les périodes de retour est la formule de Montana qsous la forme :

It = a t –b ou Pt = at1-b

Où I : intensité maximale d’averse en mm/h de durée t et de période de retour T


a et b : paramètres qui dépendent de la région et de la période de retour T de l’averse.
t Durée d’averse en h
Pt pluie totale de l’averse de durée t de période de retour T (Pt = I x t) en mm

L’intérêt de cette formule est de permettre le passage entre averse de différentes durées. En prenant
l'hypothèse que b est une constante régionale, il est possible d’obtenir la pluie maximum pour
différentes périodes de retour à partir des pluies maximales journalières

Exemple pour les postes de Tanger Aero

Période de retour a b 1-b


(ans)
2 20.8 0.653 0.347
10 30.4 0.675 0.325
100 42.3 0.687 0.313
500 50.5 0.692 0.308

-LE GRADEX DES PLUIES

De très nombreuses études menées sous différents climats ont montré, à quelques très rares exceptions,
que les pluies maximales annuelles (ou saisonnières) se distribuaient selon des lois qui tendent, pour
des fréquences rares, vers une loi exponentielle. Le plus souvent, c'est la loi de Gumbel qui est utilisée.

Pour la loi de Gumbel, on a


( x −u )

F (x ) = e −e
α

µ = x − 0,5772.α

x=u- α ln-Ln(F) F étant au non dépassement

Pour la probabilité au dépassement 1-P

154
x=u- α (ln-Ln(1-P))=u- α ln(-Ln(1-1/T))
et
XT2-XT1=α (Ln(-Ln(1-1/T1)- Ln(Ln(1-1/T2))

La pente de la droite des pluies maximales α durant le temps t est appelée gradex des pluies.
Pour déduire le gradex en Tc à partir de celui en 24 h, il est possible d’utiliser la relation

Tc
Grad (Tc) = Grad (24h)
24
Ou
1− b
 Tc 
Grad (Tc) = Grad (24h)  
 24 

155
VII-LA PREDETERMINATION DES CRUES

L’histoire de l’hydrologie et particulièrement de celle de l’étude des crues a été caractérisée pendant
longtemps de l'idée qu'il existait pour un bassin versant, un débit maximum possible. Cette notion de
crue maximale possible est presque généralement réfutée aujourd'hui et de plus en plus il est admis que
ce débit maximum possible est relié à une probabilité au dépassement.
Plusieurs méthodes ont été développées pour évaluer les débits maximums de crues et peuvent être
classifiées selon le type d’information utilisée.

Occurrence des Faible Moyen Rare Très rare


crues <50 ans 50 -100 ans 100-500 ans 500-10000
ans
Information + +++ ++++ ++++
historique
Mesures de ++++ +++
pluies
Meqsures de
débits

1-Méthode de la crue historique

Elle se base sur le repérage des niveaux à partir les descriptions écrites dans les archives et à partir des
enquêtes de terrain auprès des riverains et aussi par des déplacements de blocs de rochers...
La période sur laquelle portent ces souvenirs est variable de quelques dizaines d'années (mémoire
humaine) à quelques centaines d’années.

Généralement, cette méthode permet de repérer des niveaux de crues et non des débits. Le passage au
débit se fait moyennant une formule hydraulique telle que celle de Manning Strickler ou de Chézy.
Ce passage des hauteurs aux débits peut être entaché d’erreur si la section n’est pas stable. Cependant
dans une étude des crues maximums et des inondations, une recherche des crues historique est
indispensable et permet de donner un ordre de grandeur déjà observé dans le bassin.
Q = K .S .Rh 2 / 3 .I 1/ 2

2-Méthode des courbes enveloppes

2.1 Méthode PMP

Cette méthode est simplement citée ici pour mémoire. Elle repose sur la connaissance de la Pluie
Maximum Probable (PMP) sur le bassin versant et sur une modélisation pluie-débit pour calculer le
Débit Maximum Probable (PMF).
La PMP est définie comme étant théoriquement la plus forte précipitation d’une durée déterminée qui
est physiquement probable sur un site géographique déterminé. Son estimation repose sur les données
des averses observées et sur la maximalisation des paramètres météorologiques liés aux précipitations :
humidité, température, tension de vapeur saturante de l’air, vitesse du vent, phénomènes convectifs...
Son calcul est du ressort des météorologues.

156
A signaler, une courbe des records mondiaux des averses de pluie pour différentes durées permet de
consolider les hypothèses de cette méthode.

2.2 Courbes enveloppes débits maximums en fonction des surfaces du bassin

- Courbes enveloppes CREAGER

A partir des crues maximales records enregistrées dans leur majorité aux USA, Creager.s (Creager &
Justin et al.,1945) a établi la courbe enveloppe des débits spécifiques dont la formulation est la
suivante :
 S  −0.048
0.894*  
 S   2.59 
Q = 46* C *0, 028* 
 2.59 
avec:
Q – Débit maximum en m3/s
S – Surface du bassin versant en Km2
C entre 20 et 100

157
Utilisation régionale

On reporte les valeurs régionales des débits maximums de diverses périodes de retour T pour des
bassins jaugées et on en déduit les valeurs de coefficient c en fonction de T.

-Courbes enveloppes Francou-Rodier

A partir des crues maximales observées lors des deux derniers siècles sur 1 400 bassins versants
répartis dans le monde et ayant des superficies dans la fourchette 10 - 2.106 km2, FRANCOU et
RODIER ont établi la courbe enveloppe dont la formulation est la suivante :

158
 k
1−10 
Q S  
= 
Qo  S0 

- Q représente le débit de pointe de la crue en m3/s d’un bassin versant de superficie
- S superficie du BV en km2.
- Qo = 106 qui correspondrait au total des modules de l’ensemble des fleuves et cours d’eau
terrestres
So = 108 qui correspondrait au total des terres émergées enregistrant des précipitations (hormis
les calottes polaires et les zones désertiques).

159
D’après L.BERGA Bulletin ICOLD paris 2002, les records mondiaux en 2002ont atteint une valeur de
6.4

Au Maroc, k est un paramètre régionalisé. Il varie 4 à 5.7 au Maroc.

160
Courbes enveloppes d’aprés Hazan –Lazarevitch

Elle s’agit d’une formule empirique établie au Maroc et se présente sous la forme :
Q1000 = K 1.S K 2
Avec Q : Débit de pointe de fréquence 1000 ans
S : Surface du bassin versant en Km2
K1 et K2 : paramètres dépendant de la région et de la pluviométrie moyenne annuelle.

Rif Moyen Atlas Haut


central occidental oriental Atlas

K1 15.55 9.76 7.58 14.94 13.51 13.47 9.38


K2 0.778 0.793 0.808 0.636 0.613 0.587 0.742
P en 1000- 800-1000 600-800 700-900 500-700 400-500 200-400
mm 1300

2.3 Formules enveloppes faisant intervenir la surface de bassin et la période de retour

Formule de FULLER II

Utilisée souvent la forme


8 * S 0.5 4 N
QT = (1 + a .log(T )).( S 0.8
+ ). .
3 3 100

Avec QT débit de pointe de période de retour T en m3/s

161
a coefficient variant entre 0.7 et 0.8 au Maroc
S surface du bassin versant en Km2
N coefficient régional dépendant de la topographie pris égal à 80 en prairies et 100 en zones
montagneuses.

Sa formulation a l’origine par Fuller est :

2.66
QT = Q1.[1 + 0.8LOG10(T )].(1 + )
S −0.3

Q1 = 1.80 S 0.8

Formule de Mallet –Gauthier

2.K .LOG10(1 + a.H ).S .(1 + 4.LOG10(T ) − LOG10( S ))


Q(T ) =
L

Avec :

Q(T) Débit de période de retour T en m3/s


K Coefficient pris entre 1 et 2 au Maroc
a Coefficient pris entre 10 et 20 au Maroc
H(T) Pluviométrie annuelle en mètre
S Superficie du bassin versant en Km2
T Période de retour en ans
L Longueur du cours principal en Km

3. Méthodes hydrométéorologiques

L'ajustement des débits de crues observées reste tributaire de la taille de l’échantillon des débits
maximums qui souvent restent très limitée et ne permet guère d'extrapoler qu'à des périodes de retour
rare. Les méthodes empiriques telles que les courbes-enveloppes restent peu précises et donne des
valeurs non entachées de fréquences. De même que la méthode historique n’est valable que dans des
conditions souvent rares.
Les méthodes hydrométéorologiques ont l’avantage d’utiliser l’information pluviométrique dont la
densité et la taille des échantillons permettent de mieux évaluer les crues.

3.1 La formule rationnelle

Très populaire, la formule rationnelle élaborée pour des petits bassins versants se présente sous
l’expression suivante :

Avec QT Débit de pointe de crue de période de retour T en m3/s


C : Coefficient de ruissellement en %

162
I(T,Tc) intensité de l’averse de période de retour T en mm/h
A Surface du bassin en Km2

Cette formule est valable pour des bassins de moins de 80 ha. Mais elle est souvent appliquée pour des
bassins de superficie allant jusqu’à 250 Km2 ou plus.

Une amélioration de cette méthode pour son application pour des grands bassins versants est :

- de retenir des coefficients de ruissellement qui varient avec la période de retour. Plusieurs
auteurs proposent les valeurs suivantes :

- C10/C2 ≈ 1.33
- C100/C10 ≈ 1.50.

-de corriger l’hypothèse d’uniformité des pluies d’averses du projet par un coefficient
multiplicateur. Celui proposé par FERRER(1993. Espagne) est de la forme :

Tc temps de concentration en heures

La méthodologie d’application est la suivante :

• Détermination de Tc par la formule la mieux adaptée au bassin


• Calcul d’un coefficient de ruissellement moyen du bassin

C1. A1 + C1. A1 + ....... + Cn . An


C=
A1 + A2 + .......... + An
• Détermination des intensités de pluie en tc pour des différentes de périodes de retour grâce aux
courbes IDF ou aux précipitations maximales journalières selon l’expression

P(Tc)=P(24h)*(Tc/24)1-b

3.2La méthode du gradex

La méthode dite du "gradex" due à GUILLOT et DUBAND (1966) . Cette méthode dans son principe
est très simple et très utilisée de ce fait.

Le postulat de base de la méthode est qu’il doit y avoir une relation entre la distribution des débits et
celle des pluies génératrices. Dans certaines conditions d’écoulement extrêmes (crues exceptionnelles)
et à partir d’un certain état de saturation du bassin versant, tout accroissement de pluie génère un
accroissement égal du volume ruisselé dans le même laps de temps et que les valeurs extrêmes des
pluies et volumes ruisselés suivent une loi de répartition à comportement asymptotique de
décroissance exponentielle.

163
En effet, de très nombreuses études menées sous différents climats ont montré, à quelques très rares
exceptions, que les pluies maximales annuelles (ou saisonnières) se distribuaient selon des lois qui
tendent, pour des fréquences rares, vers une loi exponentielle. Le plus souvent, c'est la loi de Gumbel
qui est utilisée.

En première approximation, cet état est atteint pour des périodes de retour de l’ordre de 10 ans (bassins
imperméables, à faible rétention), à 20 ans (bassins relativement perméables).

La loi de distribution des lames écoulées durant un temps t est généralement pris égale au temps de
concentration est alors simplement obtenue par la loi des hauteurs de précipitation translatée à partir
des périodes de retour 10 ou 20 ans selon la perméabilité des terrains.

Les débits moyens en tc peuvent être exprimés en lames ruisseleesainsi :

L (T) = L(10) + Gr (P) (U(T) – U(10))

Ou L(T) L ruisselées en tc de période de retour T en mm


U(T) variable de Gumbel

  T − 1 
U (T ) = − log  − log  
  T  

T en ans 10 20 50 100 500 1000


U(T) 2,250 2,970 3,902 4,600 6,214 6,907

Et en supposant un coefficient de pointe de cp ( cp=Qp/Qm)

L(T ).S
Qp(T ) = * cp
tc
Gr ( P ).S .cp
Qp (T ) = Qp (10) + .[U (T ) − U (10)]
tc

L’intérêt de la méthode réside dans la disponibilité de l’information pluviométrique

164
165
VIII LA PROPAGATION DES CRUES

Dans les processus hydrologiques de genèse des crues, la connaissance de la fonction du transfert des
crues ou propagation des crues joue un rôle essentiel dans la maîtrise des crues et l’étude des zones
d’inondation. L’étude de propagation des crues est utilisée le plus souvent pour la prévision des crues
et pour leur ralentissement.

Les méthodes utilisées peuvent être classifiés en deux catégories :

- Selon les équations utilisées


-Méthodes hydrologiques : Elles se basent sur l’équation de continuité et sont résolues par des
méthodes analytiques ou par des relations entre le stockage et le débit.
-Méthodes hydrauliques : Elles se basent sur la résolution des équations hydrauliques de
continuité et des moments.
-Selon la nature du système de propagation :
- Propagation dans les cours d’eau et canaux

-Propagation dans les réservoirs et retenues

Il est à signaler aussi que les fonctions de production ; de transfert et de propagation sont très liées lors
de la genèse des crues et que de la théorie de l’hydrogramme unitaire par convulsion traduit
implicitement aussi des fonctions de transfert et de propagation.

166
1.Méthode hydrologique

L’équation de base est l’équation de continuité sous la forme :

dS
= I (t ) − O(t )
dt

∆S S −S _ _ (I + I ) (O + O )
= 2 1 = I− O = 1 2 − 1 2
∆t t −t 2 2
2 1

Considérons les hydrogrammes amont et aval, d’un tronçon d’un cours d’eau

167
1- Méthode de puls modifiée

S −S I +I O +O
t +1 t = t +1 t − t +1 t
∆t 2 2
Peut être présentée sous la forme

 2S   2S 
⇒ (I + I ) +  t − O  =  t +1 + O 
t +1 t  ∆t t   ∆t t +1 
   

Connus non connus

168
Exemple :l’hydrogramme à l’entrée d’un basin de retention dont les caractéristiques de la courbe de
vidange et de stockage sont récapitulés ci-dessus.
169
Caractéristiques du bassin Crue à l’entrée
Débit Temps Débits
Hauteur évacué Volume mn l/s
m l/s m3/s 0 0
0 0 0 10 60
0,5 3 21,78 20 120
1 8 43,56 30 180
1,5 17 65,34 40 240
2 30 87,12 50 300
2,5 43 108,9 60 360
3 60 130,68 70 320
3,5 78 152,46 80 280
4 97 174,24 90 240
4,5 117 196,02 100 200
5 137 217,8 110 160
5,5 156 239,58 120 120
6 173 261,36 130 80
6,5 190 283,14 140 40
7 205 304,92 150 0
7,5 218 326,7
8 231 348,48
8,5 242 370,26
9 253 392,04
9,5 264 413,82
10 275 435,6

170
1- calcul de s/t+o
Hauteur Débit évacué Volume S/t+0
m l/s m3 m3/s
0 0 0 0
0,5 3 21,78 75,6
1 8 43,56 153,2
1,5 17 65,34 234,8
2 30 87,12 320,4
2,5 43 108,9 406
3 60 130,68 495,6
3,5 78 152,46 586,2
4 97 174,24 677,8
4,5 117 196,02 770,4
5 137 217,8 863
5,5 156 239,58 954,6
6 173 261,36 1044,2
6,5 190 283,14 1133,8
7 205 304,92 1221,4
7,5 218 326,7 1307
8 231 348,48 1392,6
8,5 242 370,26 1476,2
9 253 392,04 1559,8
9,5 264 413,82 1643,4
10 275 435,6 1727

171
Méthode de muskingam

Durant
Durant l’intervalle
l’intervalle t,t, l’écoulement
l’écoulement dans le tronçon n’est pas uniforme et se présente
présente sous
sous la
la forme
forme
suivante :

• I=f(y1) : O=f(y2) y2=y1+Vy


• Volume de stockage 1 = f(Ot);
• Volume de stockage 2 = f(It-O
-Ot).
• En posant : V1= KOt
V2= XK (It – Ot)
• Le volume de stockage dans le tronçon du cours d’eau en instant donné
donné,, t, est
St = KOt + XK (It - Ot) = K [X It + (1 - X) Ot]
Avec K = temps du transfert de l’onde de crues ;
X = facteur variant entre 0 ~ 0.5

• En
En substituent S1, S2 dans l’équation de continuité précédente, on démontre que
que

172
O2 = Co I2 + C1 I1 + C2 O1
• En remplaçant 2 par t+1 et 1 par t, l’équation de Muskingam s’écrit:

Ot+1 = Co . It+1 + C1 . It + C2 Ot, pour t = 1, 2, …

Avec
− X K + 0.5∆t
C0=
K (1 − X ) + 0.5∆t
X K + 0.5∆t
C1=
K (1 − X ) + 0.5∆t

C2 = 1 – Co – C1

La détermination de K et de X se fait graphiquement ou par méthode directe.

- Méthode graphique se base sur un graphique St en fonction de [X It + (1 - X) Ot] qui est une
courbe en raquette. La valeur de X est retenue pour la plus courbe la plus serrée et k étant la
pente de la droite passant au milieu de la courbe.

- Méthode directe par régression multiple

Ot+1 = Co It+1 + C1 It + C2 Ot,

∆t (C 1 + C 2)
Avec K =
C 0 +C 1

(C 1 − C 0)
X =
2.(C 2 + C 1)

Exemple d’utilisation

Une crue observée en deux stations hydrologiques A et B situées à une distance curviligne de 10 Km
relève les mesures suivantes :

173
t I O
hrs m3/s m3/s 900

0 10 10 800
700
1 100 20
600
2 300 100 500
3 850 260 400
4 460 550 300
200
5 280 540
100
6 165 380
0
7 100 230 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

8 80 160
9 60 100
10 50 80
11 40 60
12 30 40

1-Méthode graphique ((I1+I2)/2-(O1+O2)/2)*(t2-t1)

X 0,15 0,2 0,3 0,4


t I O S ST X*I+(1-X)*O X*I+(1-X)*O X*I+(1-X)*O X*I+(1-X)*O
hrs m3/s m3/s m3 m3
0 10 10 0 0 10 10 10 10
1 100 20 40 40 32 36 44 52
2 300 100 140 180 130 140 160 180
3 850 260 395 575 348,5 378 437 496
4 460 550 250 825 536,5 532 523 514
5 280 540 -175 650 501 488 462 436
6 165 380 -237,5 412,5 347,75 337 315,5 294
7 100 230 -172,5 240 210,5 204 191 178
8 80 160 -105 135 148 144 136 128
9 60 100 -60 75 94 92 88 84
10 50 80 -35 40 75,5 74 71 68
11 40 60 -25 15 57 56 54 52
12 30 40 -15 0 38,5 38 37 36

R 0,98460744 0,99121244 0,9941528 0,9832895


Pente 1,52316349 1,54350775 1,5523572 1,5183026

D’ou K=1.55 et X=0.3

2-Méthode d’estimation directe des paramètres par régression multiple

La relation par régression multiple est :

Ot+1=0.094 It+1+ 0.456.It+ 0.471 Ot R=0.99

174
t Ot+1 It+1 It Ot

0 10 10
1 20 100 10 10
2 100 300 20 100
3 260 850 100 300
4 550 460 260 850
5 540 280 550 460
6 380 165 540 280
7 230 100 380 165
8 160 80 230 100
9 100 60 160 80
10 80 50 100 60
11 60 40 80 50
12 40 30 60 40
40 30

D’où x= (0.456-0.094)/(2*(0.471+0.456))=0.2
K=(0.471+0.456)/(0.456+0.094)=1.69
et C0=0,096 ; C1=0.456 ; C2=0.

175

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