Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 127

Publié en janvier 2016 par :

Atramenta
Tampere, FINLANDE

www.atramenta.net

© 2016 J.Jack Braunschweig


Tous droits réservés
J.Jack Braunschweig

PSYCHOLOGIE ÉQUINE
ET

L’ÉQUITATION WESTERN

Atramenta
Introduction

Les Texans ont toujours prétendu avoir fait l’élevage de la race


Quarter Horse. Une race de cheval à la corpulence massive. On dit
parfois que cette race aurait pris son origine dans le croisement d’un
étalon pur sang et d’un cheval indien, une jument de couleur noire.
Mais ce qui est vrai, c’est que cette race existait déjà en Virginia et en
Caroline avant que les pionniers ne s’installent au Texas, c’est-à-dire
avant la révolution de 1775.

Ce cheval était déjà utilisé pour les courses sur courte distance.
Un bon Quarter Horse était capable de courir la distance de 411
mètres (distance du quart de mile) en moins de 23 secondes. Il atteint
une vitesse de 76 km/h sur 80 mètres. Le cheval le plus rapide au
monde ! Les pointes de vitesse réalisées de nos jours sont bien
supérieures à celles de l’époque. Son extraordinaire agilité et ses
dispositions physiques en font un excellent cheval de ranch. Les
cow-boys l’utilisent en raison aussi de son « quick stop » ; lors du
travail du bétail, le quick stop peut être défini comme un « freinage
d’urgence ». Lorsque le cheval voit passer la main qui lance le lasso
(appelé plus précisément « rope »), celui-ci engage les postérieurs
loin sous lui, se trouvant ainsi dans une position lui permettant de
glisser sur les postérieurs, pendant que les antérieurs continuent de
« trotter ». L’effet recherché étant de tendre le lasso sitôt que la
boucle se trouve autour du cou du veau, ce qui resserre la boucle, de
faire tomber le veau qui est alors pris « en main » par le cavalier, soit
pour des contrôles de santé, de vaccin, de marquage, etc.

4
Le « Ranch », qui est la forme américanisée du mot méxicain
« Rancho », qui désignait un petit élevage de bétail, comme le
pratiquaient les missionnaires franciscains au début de la colonisation
espagnole en Californie, Arizona, New Mexico, ce « Rancho » était
alors constitué par une petite maison tenue par une famille avec un
peu de terrain autour ; ce ranch était bien souvent mené par un seul
homme. Bientôt, les nomades qui passaient leur temps à rassembler
le bétail sauvage et à le marquer furent aussi appelés « rancher ». Ils
se déplaçaient de prairie en prairie sous la forme de « gardiens de
vaches nomades ». Des abris en planches ou des toiles de tente
étaient rapidement installés et tout aussi rapidement démontés pour
être réinstallés plus loin, sur d’autres prairies.

C’est vers 1850 – 1861, avant la guerre civile, que de plus en plus
de « gardiens nomades » s’établirent et construisirent des bâtiments
en dur. L’endroit choisi était généralement surélevé, de manière à
avoir une vue lointaine, et là où les réserves d’eau pouvaient être
suffisantes pour toute l’année.
Ces ranchs étaient d’un seul bloc dans lequel vivait toute l’équipe,
et où était également rangé le matériel. Après la guerre, vers 1865,
les ranchers s’établirent de façon définitive et la maison principale
(ranch house) comprenait une entrée, une salle d’habitation, une salle
à manger, un bureau, une armurerie, une cuisine, des chambres pour
les cow-boys (Bunk House) pour 9 à 40 hommes. Les lits étaient
superposés (2 à 3). Le sol recouvert de peaux de bêtes ; un atelier de
maréchalerie, et un pour le travail du cuir étaient également prévus.
Les écuries possédaient un « Corral », sorte d’enclos équipé d’un
abreuvoir dans lequel étaient « stockés » les chevaux. .Les chevaux
de réserve étaient généralement toute l’année dehors dans des
« Remuda-Corral ».

Et puisque pour comprendre toute l’histoire du Quarter Horse, il


est nécessaire de parler de Ranch, laissez-moi vous donner quelques
chiffres sur le plus grand Ranch du monde ! le XIT-Ranch ! qui se
situait aux frontières Ouest du Texas. Ce Ranch était entouré de
10.000 km de clôture en fil barbelé.

5
Le bétail portait la marque XIT
X = 10 Counties
I = in
T = Texas
Donc, dix comtés dans le Texas. La superficie de ce Ranch était de
1.234.267 ha ! D’Est au Sud 960 km, à l’Ouest vers la frontière du
New Mexico de 296 km et 48 km au Nord.
En février 1882, l’architecte Matthea Schnell de Rock Island,
Illinois, débuta les travaux du Capitole qui se terminèrent en 1888.
Le Capitole, avec 190 m de long, 96 m de large et 104 m de hauteur
était plus haut que celui de Washington.
En 1886 y travaillèrent 150 cow-boys, avec un cheptel de 110.721
têtes de bétail. Les 10.000 km de clôture délimitaient 94 pâtures et 17
« sous-ranches », avec 335 puits à éoliennes nécessaires aux 787
ouvriers, 200 cow-boys, 250.000 bêtes et les habitants de Dallart,
Channing, Vega, Bovine, etc.
En 1912, la dernière vache fut vendue et les comtés de Dallart,
Hartley, Oldom, Deaf Smith, Parmer, Castro, Cochran, Lamb et
Hocley remplacent aujourd’hui les 7 sous-ranches les plus grands du
XIT Ranch du Texas.

La guerre civile a eu peu d’influence sur l’élevage du Short


Horse ; les éleveurs ayant émigré vers Illinois, Missouri, Kansas,
Arkansas, Oklahoma et Texas.

Samuel Watkins (Illinois) fut l’un des éleveurs les plus populaires
de l’époque.
La base de son élevage fut constituée par Joe Sefus et Barney
Owers ; Dan Tucker le père de Peter Mc Cue qui fut le « Foundation
Sire » le plus influent de son époque, qui à l’âge de 16 ans, suite à
une fracture d’un membre, fut retiré des courses. Peter Mc Cue était
l’un des chevaux les plus rapides, ainsi que l’un des meilleurs
reproducteurs.

Au Colorado, on trouve « Old Fred », un Foundation Sire, au


Kansas c’était « Croton Oil », en Arkansas ce fut Cold Deck dont les

6
produits possédaient toutes ses capacités athlétiques, son intelligence,
élégance et finesse. Au-dessus de l’écurie de Cold Deck était
accrochée une pancarte portant l’inscription « Cold Deck against the
world ». Cold Deck avait une taille de 15 hands et pesait 1180
pounds.

Le Mustang

« Mustang », américanisation du mot espagnol « Mesteňo » qui


signifie « animal domestique redevenu sauvage », un animal ne
connaissant donc pas l’homme. Traduire « Mustang » par cheval
sauvage n’est donc pas correct. Le Mustang est une race pure qui est
le résultat de croisements entre les chevaux arabes et les pur-sangs
des espagnols (conquistadores) qui retrouvèrent la liberté, mais dont
le croisement consanguin semblait apporter peu de capacités utiles
pour l’homme. Le Mustang était étroit de poitrine, par exemple, et
possédait, ce que le cavalier n’appréciait pas, un dos ensellé. Sur les
millions de Mustangs qui peuplaient alors l’Amérique, peu
d’exemplaires purent servir de montures et encore moins pour
travailler le bétail.

Malgré tout, au cours des 300 ans de consanguinité, il y eut des


mutations qui possédaient des caractéristiques propres aux chevaux
de pure race arabe ou espagnole et même asiatique. Ceux-ci furent
les chevaux dont se servir les tribus indiennes pour l’élevage de
nouvelles races de grande valeur. Entre autres, le cow-boy faisait la
nette différence entre le Mustang qui pour lui valait peu de chose, et
le « Wild Horse » dont il faisait d’excellents chevaux de selle. Depuis
cette époque, ce fut la chasse au Mustang, étant donné que les
chevaux de selle étaient peu nombreux et valaient entre 100 et 150
dollars. Les Mustangs étaient partout et leur surnombre décimait les
prairies, privant ainsi les troupeaux de bétail de l’herbe tant

7
nécessaire à leur nourriture, les trous d’eau étaient asséchés, vidés.
Ils rendaient les étalons d’élevage rebelles et les juments de selle
devenaient nerveuses, ainsi que les troupeaux de bétail ; ils étaient
tellement nombreux qu’ils furent considérés comme un fléau.

Les chercheurs pensent aujourd’hui que les étalons les plus forts
s’étaient combattus pendant les périodes d’accouplement, se sont
ainsi décimés par blessures et que par conséquent, les étalons plus
faibles, qui ne se risquaient pas aux affrontements, prirent le dessus.
La seconde raison fut le manque de nourriture et la propagation
d’un ver sur les nombreux troupeaux qui se situaient en Arizona et
New Mexico.

La tuerie des animaux de peu de valeur fut interrompue par les


expéditions de l’armée US contre les Indiens; là encore, au cours de
ces expéditions, la troupe, les éleveurs, les pionniers, les caravanes
perdirent une partie de leur potentiel en chevaux, parmi eux
d’excellents chevaux qui se croisèrent avec le reste des Mustangs et
pour ainsi dire créer ce « Wild Horse » tant apprécié ; et qui furent
capturés par des professionnels, les « Mustangers », jusqu’au 20ᵉ
siècle, pour être revendus avec d’énormes bénéfices.

Le rôle du Mustang lors des « Trail Drives » fut de très grande


importance et bientôt des chevaux se dévoilèrent comme d’excellents
« Cow Horses ». Les croisements effectués avec des races de
chevaux de trait, comme par exemple le Boulonnais pour sa masse, le
pur-sang anglais pour sa rapidité, ont permis l’aboutissement, dont le
résultat fut le Quarter Horse. L’hérédité génétique des Short Horses
venus de l’Est ne put qu’améliorer les qualités du Cow Horse ou
Ranch Horse. Ces capacités typiques intérieures et extérieures ne
peuvent se retrouver que dans les spécimens d’élevages de haute
qualité.

Ainsi, aujourd’hui, seuls les croisements autorisés sont Quarter Horse


x Quarter Horse ou Quarter Horse x Paint Horse ou encore Quarter Horse
x Appaloosa et quelques pur-sang sélectionnés sur le volet.

8
Répartition du cheval aux USA
En flèches grises, migration du cow-boy de 1852 à 1896

9
Avant-Propos

Un avant-propos très court et peut être un peu brusque, mais qu’il


en soit ainsi : l’équitation western se développe lentement en France,
où je réside depuis 1992. J’ai pu constater un manque d’information
grave vis-à-vis du public, avec quelques concours sur lesquels je n’ai
pas rencontré ce public qui découvre notre équitation et ses
disciplines. Comment peut-on déclencher le développement de
l’équitation western que personne ne peut observer et peut être s’y
intéresser. Par contre, j’ai entendu dire que nos chevaux stoppaient
parce que nous avions des « mors coupants » !
Que les cavaliers western ne connaissaient rien à l’équitation, le
Français ne connaissant que les films de « cow-boy » à la télévision.
Et nos éperons étaient des instruments de « torture » ! Voilà une
image que je voudrais voir disparaître, et j’invite tous nos entraîneurs
sérieux en France à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour effacer
cette image insupportable ! Qu’ils disent et démontrent autour d’eux
que notre équitation est tout aussi sérieuse qu’une autre, que nos
chevaux n’ont pas besoin d’être sous doping pour travailler le bétail !
Et surtout, de faire comprendre que l’équitation n’est qu’un transport
de viande fraîche, tant qu’elle ne constituera à mettre une personne
sur un cheval qui la transporte d’un endroit à un autre, dénuée de
toutes connaissances psychologiques et physiologiques.

10
Les races de chevaux western

On trouve le Quarter Horse, le Paint Horse, l’Appaloosa qui sont


les plus connues, mais aussi le Saddle Horse, le Morgan horse, etc.

La conformation du Quarter Horse

Le Quarter Horse possède un corps massif que l’on ne retrouve


chez aucune autre race, la croupe est très musclée, la tête est fine, les
ganaches ne devant pas être trop lourdes, son encolure bien ancrée et
bien portée, la ligne du dessous droite en remontant (pas de ventre)
les muscles des postérieurs sont plus développés à l’extérieurs qu’à
l’intérieur (les Gaskins). Il possède une épaule oblique, son avant-
bras est également musclé, sa poitrine est large et profonde. Ses
oreilles sont courtes et mobiles, son front large, avec des yeux
expressifs. Les canons sont courts et secs, les nerfs apparents et bien
dessinés. On remarquera que par rapport à sa masse, les sabots sont
assez petits et très durs. L’angle que forme le canon est de l’ordre de
45 degrés. La ligne du dessus est droite, horizontale, bien que la
musculation de la croupe fait paraître une ligne descendante vers
l’avant, avec un garrot peu saillant et fortement prolongé en arrière.
Cette conformation unique au monde se retrouve également chez
le Paint Horse (qui représente la Cadillac du Cow-boy) et qui n’est
rien d’autre qu’un Quarter Horse avec de la couleur. On la retrouve
aussi chez l’Appaloosa (qui tient son nom de « A paloose Horse » =
un cheval du fleuve Paloose)

11
Malgré le manque de netteté de l’image, je pense que la
musculation énorme est visible. Ici, Peppy San, World Champion
Cutting Horse.

12
La taille du Quarter Horse, du Paint Horse et de l’Appaloosa se
situe entre 1,45 et 1,55 m, son poids varie entre 600 et 700 kg pour
une moyenne de 1,50 m au garrot.
Tous les chevaux western sont enregistrés au Stud Book, soit
Quarter Horse, Paint ou Appaloosa. Tout soi-disant cheval américain
ne possédant pas de papiers n’est PAS un cheval western.

Un très bel exemple de la tête typique du Quarter Horse, son


aspect très particulier se passe de tous commentaires.

13
Le Quarter Horse se différencie également de toutes les autres
races par son excellent comportement vis-à-vis de l’homme, sa
rapidité, sa maniabilité, sa gentillesse, sa puissance, sa rapidité, étant
le cheval le plus rapide au monde avec des pointes de plus de 80
km/h ! et oui, c’est un sprinter !
Il tentera de toujours faire plaisir à son cavalier, en outre, c’est un
cheval de famille, doux aussi bien avec les grands qu’avec les
enfants. C’est aussi la race la plus répandue au monde (cinq millions
d’individus). Son intelligence n’est plus à démontrer, sa rapidité de
compréhension non plus, toute personne ayant travaillé ou monté un
Quarter Horse, un Paint Horse ou un Appaloosa vous le confirmera.
Ce cheval représente aujourd’hui le résultat de 300 ans d’élevage
fait dans les plus strictes sélections de caractère et de morphologie, et
non pas de « croisements » inconsidérés.
En outre, seul les croisements entre Quarter Horses, Paint Horses
et Appaloosa sont autorisés, il est formellement interdit de croiser ces
races avec d’autres, ce qui n’apporterait aucune amélioration et ne
ferait que dégénérer la race.

14
L’éducation du poulain

Programme d’éducation
– porter un licol
– suivre au licol
– donner les pieds
– se laisser brosser
– respecter l’homme
– être patient
– être attaché et rester immobile
– être obéissant et attentif

Porter un licol

Le port du licol doit devenir un état de chose tout à fait normal. Le


plus difficile sera de le lui mettre la première fois, en prenant
patience et douceur. Dans certains cas, il faudra peut-être employer la
« force des poignets ». Montrer le licol au poulain, le laisser s’en
approcher, le sentir, même peut être « y goûter », qu’il s’assure que
ce n’est pas dangereux pour lui. Le licol doit être très bien adapté au
niveau taille, ne doit ni serrer ni être trop grand, afin qu’il ne puisse
pas y passer un pied dedans et rester ainsi accroché avec toutes les
chances de se blesser et de faire une très mauvaise expérience qui
remettrait tout en cause. Une fois le licol en place, laissez le poulain

15
s’y habituer, mais sous surveillance. Cette leçon interviendra dès
l’âge d’une semaine, ensuite, vers dix à quinze jours, se sera la corde
qui sera attachée au licol. Les premières leçons peuvent être données
en habituant le poulain à suivre sa mère, qui nous sera d’une aide
précieuse. Les déplacements effectués pour aller de l’écurie à la
pâture, pour rentrer au box et autres deviendront une habitude.
Un poulain que l’on tient au licol en tenant la corde légèrement
tendue tentera de reculer. Reculer alors avec lui tout en maintenant la
tension que vous relâcherez immédiatement lorsqu’il fera un premier
petit pas en avant, qu’il comprenne que venir vers vous interrompt
aussi la tension subie. En vous plaçant de biais, il sera toutefois plus
facile pour lui de faire un petit pas de trois quart de côté qu’un pas
droit en avant. Après plusieurs répétitions, faites dans le calme
absolu, votre poulain devrait vous suivre facilement. Il apprendra vite
à porter son attention sur vous. Tout en sachant qu’un poulain ne peut
se concentrer longtemps, les répétitions feront le reste, mais vous,
n’oubliez pas d’être toujours identique dans vos gestes et demandes.
Pour vous aider, vous pouvez prendre une chambrière que vous
placerez devant lui s’il tente d’aller trop vite en avant et en cas
d’absence d’action en avant, vous pouvez le toucher sur les
postérieurs de manière à l’inciter à avancer. N’oubliez pas de le
récompenser de la voix sitôt qu’il fait montre de bonne volonté.

Donner les pieds

C’est là un travail qui devrait être fait de tous, car plus tard, c’est
le maréchal ferrant qui se trouvera confronté aux problèmes et
dangers que peut représenter un cheval qui n’aura pas appris à
donner les pieds. Pour un antérieur, vous poserez la main sur l’épaule
en descendant lentement vers le pied comme si vous donniez une
caresse. Au tout début on évitera de lever le pied trop haut, un simple
décollement du sol suffira. On évitera aussi de « tenir » le pied trop

16
longtemps, évitant de déclencher un début de refus, et ne pas donner
au poulain une impression de contrainte ou de mal être. Travaillez
toujours dans le calme, levez le pied vers l’arrière et relâchez
rapidement et récompensez votre élève. Ne perdez jamais de vue que
« ce que nous ne savons pas faire aujourd’hui, nous saurons le faire
demain » et d’une façon parfaite. Une méthode que je pratique,
consiste à tapoter du doigt sur le côté extérieur du canon, ce qui
provoque des vibrations et incite le lever du pied que je prends en
main, mais que je relâche au bout d’une seconde tout en
récompensant mon élève. Pour les postérieurs, la méthode est la
même, toujours en descendant vers le pied par une sorte de caresse.
Avec les répétitions, la durée pendant laquelle vous maintiendrez le
pied sera plus longue. Si vos devoirs « d’école » sont bien faits, vous
devrez vous trouver en compagnie d’un jeune élève attentif et
coopératif. L’emploi d’un cure-pied pourra venir très rapidement en
action et devenir une chose tout à fait « naturelle ». Un conseil : dans
tout ce que vous faites, restez calme et positif mentalement, TOUT
CE QUE VOUS FAITES EST NATUREL ! N’allez surtout pas
rendre la situation incertaine et provoquer un début de crainte par la
seule transmission de pensées négatives qui se reportent sur le
poulain.

Se laisser brosser

Le poulain doit également se laisser brosser. En débutant


progressivement, en touchant votre élève partout, sans donner signe
d’hésitation ou de crainte (qui ferait penser au poulain qu’il y a un
danger quelconque). Ce sont toujours les répétitions qui nous
rapprocheront du but recherché. Ne faites pas l’erreur de vouloir le
brosser entièrement avant qu’il n’ait compris ce qui se passe. Laissez
le s’habituer aux gestes, aux frottements de la brosse. Le calme et la
patience seront toujours récompensés. Arrêtez tout geste lorsque

17
votre poulain tente de se soustraire et s’énerve en bougeant, en
voulant quitter sa place, cette répétition peut vite devenir une
mauvaise habitude qui sera très difficile à lui faire passer ensuite.
Reprenez votre action toujours dans le calme en restant maître de la
situation. Une minute de travail correct par jour est plus productive
qu’une heure de bataille, d’énervement et d’incompréhension.

Le respect

Le respect que le cheval doit avoir envers l’homme n’est rien


d’autre que le respect qu’il aura vis-à-vis de ces congénères des rangs
hiérarchiques plus élevés. Il ne doit pas vous bousculer, se servir de
vous pour se frotter si quelque chose le gène, en aucun cas il ne
faudra tolérer l’ignorance envers vous, qu’il passe outre votre
présence. Un exemple, vous marchez à côté de votre poulain, qui
découvre vers sa droite un objet qui lui provoque une quelque
frayeur. Pour s’en éloigner, il dispose de trois chemins, vers l’avant,
vers l’arrière, et même vers sa droite, MAIS JAMAIS vers moi,
malgré l’incertitude de la situation. Dans le cas contraire, cela
signifie qu’il m’ignore, donc ne me respecte pas. Cela est valable
aussi pour un sabot posé sur votre pied, une bousculade pour rentrer
dans le box avant vous, etc. nombreuses sont les situations, qui trop
souvent ne sont pas prises au sérieux ou qui ne sont pas prises en
compte comme étant un manque de respect réel. Un bon « coup de
coude » immédiat avec un « hé ! » bien fort lui feront comprendre
qu’il ne doit pas vous oublier et qu’à tout instant il vous doit le
respect. En tant que chef de groupe, en tant qu’être humain, je me
dois d’être plus conséquent envers le cheval que lui ne peut l’être
envers ses camarades. Je ne peux pas me permettre de perdre ma
place d’animal Alpha.

18
La patience

La patience est elle aussi une grande qualité que notre élève devra
apprendre, pour cela, il existe différentes formes d’exercices. Être
attaché à un poteau pendant une période assez longue est un exercice
qu’il devra connaître. À l’attache, il devra progressivement apprendre
qu’il ne sert absolument de rien que d’hennir, de gratter et autres
comportements qui finalement ne seront qu’ignorés, seul une attitude
calme, l’immobilité le feront sortir de cette situation. Une méthode
consiste à attacher le licol du poulain à une chambre à air qui se tend
lorsque le poulain tire, mais qui se contracte comme un ressort sitôt
qu’il cesse tout action, une situation plutôt désagréable que d’être tiré
vivement vers l’avant, alors que l’on veut reculer. Après plusieurs
tentatives infructueuses, l’élève aura compris qu’il est beaucoup plus
agréable pour lui de rester calme, et que les tentatives, qui coûtent de
l’énergie, n’apportent que des désagréments. La chambre à air n’a
pas d’action blessante au niveau de l’encolure, puisqu’elle se tend
progressivement et non pas d’une manière brusque. Une leçon qui
peut paraître un peu brusque pour le spectateur ignorant l’action de
l’évènement. Il est bien évident que nous ne laisserons pas notre
élève sans surveillance, qu’il n’y aura aucun objet auquel il puisse se
blesser. Pour toutes les situations dans lesquelles nous mettrons notre
élève, celui-ci aura TOUJOURS la chance d’une part de pouvoir
réfléchir et d’autre part de trouver lui-même la solution qui le sortira
de cette situation dans laquelle il se trouve.

Nous lui laisserons TOUJOURS cette chance dans TOUTES les


situations dans lesquelles nous le mettrons au cours du travail.
N’apprends rien à ton cheval, mais laisse-le apprendre, rends-lui
agréable ce que tu veux qu’il fasse et désagréable ce qu’il ne doit pas
faire.

19
L’obéissance et l’attention

Elles sont des qualités que nous lui ferons prendre avec beaucoup
de patience et de travail. On ne s’attendra pas à ce qu’un poulain soit
attentif, soit obéissant du jour au lendemain. Ici aussi, nous devrons
faire preuve de patience et d’observation, « savoir lire dans le
cheval». En effet, ce n’est qu’en étant moi-même attentif que mon
poulain le deviendra. Encore une fois, les leçons seront courtes
« keep it easy » (rendre les choses simples) sera le mode de travail.
En effet, le cerveau est prévu pour emmagasiner un nombre
considérable d’informations, et plus j’enregistre, plus je peux remplir
mon cerveau. Un cerveau vide qui n’apprend rien dans les jeunes
années, n’apprendra plus, alors que l’emmagasinement progressif dès
le plus jeune âge active la mémoire et les informations restent
ancrées. Ce mode de fonctionnement est prouvé par les chercheurs
scientifiques.
À part cela, le poulain ira « au jardin d’enfants », pour les jeunes
de son âge, où il apprendra la hiérarchie et le respect « d’autrui »
parmi ses semblables ; la meilleure école qui soit, où il apprendra
aussi à se faire « tirer les oreilles « lorsqu’il deviendra trop insolent
et à regagner sa place au premier geste. C’est ce dont nous nous
servirons plus tard, lorsque nous aurons à en « découdre avec lui ».
Dans un groupe, les chevaux de bas rang hiérarchique, qui prennent
des coups de pieds de leurs congénères de rang plus élevé, sont les
premiers à hennir après ceux-ci lorsqu’ils sont séparés.

Comment fonctionne le groupe

Le groupe est divisé en plusieurs rangs hiérarchiques de différents


niveaux. Si nous commençons depuis le haut, nous y trouvons la
jument qui, étant celle possédant le plus d’expériences, toujours prête

20
à défendre sa position d’animal Alpha. Ensuite, nous trouvons le
premier étalon, celui qui à droit de saillie. Celui-ci peut avoir jusque
cinq ou six juments dont l’une d’elle se trouve être sa préférée qu’il
saillira plus souvent. Derrière lui viennent les autres chevaux du
groupe divisés suivant leur âge et leurs affinités. Ils sont toujours par
deux, l’un plus faible cherchant la sécurité chez un congénère plus
fort auprès duquel il se sent protégé. Cette attitude est très importante
dans le groupe, car cet instinct sert de modus de rassemblement en
cas de danger. Au bas de cette échelle hiérarchique, nous trouverons,
très loin derrière, les tout jeunes et les « nouveaux » qui devront se
faire une place. La jument Alpha est chargée non seulement de la
planification de la journée, mais aussi de faire régner l’ordre et la
discipline au sein du groupe. Lorsqu’elle fait face au groupe, tous les
membres s’arrêtent, mais ils la suivent lorsqu’elle leur tourne le dos.
Le premier étalon sera chargé de défendre le groupe et d’attaquer
l’agresseur qui tentera de s’en prendre à l’un d’entre eux, de
« pousser » les traînards en cas de fuite. Dans le groupe même, lors
de la naissance d’un poulain, toutes les « tantes et cousines »
viennent former un cercle de protection autour du nouveau-né. Les
jeunes étalons de deux ans seront exclus du groupe et formeront une
bande de célibataires en attendant de pouvoir former eux même une
nouvelle famille.
Nous n’avons plus malheureusement aujourd’hui que très
rarement la chance de pouvoir observer de tels faits.

Les membres du groupe allant par paires, nous verrons souvent les
mêmes jouer ensemble. Mais là encore, au niveau du jeu, le rang
hiérarchique se fait sentir, c’est-à-dire que le plus fort jouera tant
qu’il en aura envie mais se débarrassera vite de son congénère par un
coup de pied ou de dent pour signifier la fin du jeu. Le plus faible
n’en sera nullement vexé mais comprendra la juste signification du
geste. En tant qu’être humain, je ne peux absolument pas me
permettre de suivre cet exemple, car tout coup de pied ou de dent,
même n’étant pas donné par intention de méchanceté, sera trop
dangereux pour moi. Cela revient à dire que je devrai toujours être
plus conséquent envers le cheval que celui-ci ne l’est vis-à-vis de son

21
congénère. Il est indispensable d’éviter tout rapport de force
physique. Notre intelligence et nos connaissances en psychologie
équine nous permettant d’éviter ce type de contact. Tout comme le
plus fort sait se faire respecter, mon comportement sera tel que le
cheval verra en moi un individu auquel il doit le respect. En me
servant du même langage, je donnerai au cheval sa place de
« mener » et je prendrai celle de « meneur »,donc de position alpha.
Cette place de meneur, je la défendrai contre toute insubordination
ou désobéissance par une réprimande dont l’intensité sera en fonction
du comportement du cheval. Mon comportement dictera au cheval la
« marche à suivre ».

Notre comportement

L’équitation western n’est pas seulement basée sur le type de


monte, mais aussi sur la philosophie. En effet, l’expression
« équitation western » nous met en tête des images telles que le
cheval, l’équipement et pour les plus initiés, la façon de monter ainsi
que les épreuves de concours. C’est à peine si l’on entend parler du
comportement du cavalier, non seulement en selle ou à pied, mais en
général. Et pourtant, notre comportement est lui aussi à l’image de
notre équitation, il est lui aussi différent. Le cavalier western ne se
différencie pas seulement de par sa tenue vestimentaire, son
équipement, mais également de par son comportement. Il a choisi un
autre sport, un art équestre différent, il est entré dans cette grande
famille dans laquelle on se comporte « autrement », avec une pointe
de romantisme, de liberté, qui compose un monde coloré, musical
mais sérieux, en parfait équilibre avec la philosophie qui reflète sur
cet art équestre.

Notre comportement devra toujours être régulier, constant à tout


moment. Le cheval représentant une chaîne d’habitudes qu’il prend

22
depuis sa venue au monde. En évitant l’humanisation en se mettant
au même niveau que le cheval, on sera plus en mesure de le
comprendre et de se faire comprendre. L’élaboration d’un
programme de travail, en rapport avec la logique équine, les
réactions, les sentiments, l’instinct de fuite, les capacités de
mémorisation et son comportement social nous rapprochera de
l’aboutissement recherché.

Notre méthode de travail comportera un programme logique et


progressif, des périodes de détente qui nous amèneront aux progrès
réalisés en conséquences des expériences faites (positives ou
négatives) qui seront ensuite enregistrées en mémoire positive ou
négative, à savoir que ces mémoires peuvent être lues mais non
modifiées, toute information mémorisée persistant dans la forme sous
laquelle elle fut donnée. La mémorisation peut être aussi la
conséquence d’une imitation (entre congénères) ou de répétitions, ces
dernières menant directement au positif ou négatif. Il s’impose donc
d’aboutir à un contrôle mental qui nous permettra de mémoriser des
actions positives, mais aussi de contrôler l’instinct de fuite (celui-ci
étant beaucoup plus présent chez les chevaux enfermés qui ne
connaissent rien de leur environnement naturel). Nous ne
manquerons pas d’utiliser la curiosité naturelle du cheval, celle-ci lui
servant à bon escient de s’assurer que tel ou tel objet ne représente
aucun danger pour lui ; le cheval ayant toujours le besoin intense de
se sentir en sécurité. En effet, si l’on observe un cheval qui s’effraye,
on remarquera qu’il se met premièrement hors de porter (fuite pour la
survie) pour se retourner ensuite vers cet objet et analyser la
situation. Si cette curiosité n’existait pas, le cheval aurait disparu
depuis bien longtemps, se trouvant sans cesse en fuite, ne trouvant
pas le temps de se nourrir, de se reposer ni de se multiplier. L’instinct
de fuite est un facteur de sécurité et de survie essentiel. La peur chez
le cheval n’est rien d’autre que le moyen d’échapper au prédateur et
elle se manifeste devant ce qu’il ne connaît pas. Malgré l’évolution,
aujourd’hui encore, la peur du prédateur est restée implantée dans
son cerveau et je dois lui faire comprendre que je ne suis pas un
prédateur et que ma présence sur son dos n’est aucunement

23
dangereuse pour lui. Nous utiliserons également la curiosité tout au
long du programme d’entraînement. Elle nous servira à renforcer sa
confiance aussi bien envers l’homme qu’en face des obstacles à
franchir ou des leçons à apprendre. Cette confiance gagnée par ma
position Alpha lui procurera un sentiment de sécurité en ma présence.
Le contrôle mental abouti donc à un processus de mouvements que
nous pouvons déclencher pratiquement à volonté, comme le simple
fait de mettre un cheval au pas, pour prendre un simple d’exemple
d’action. Le programme de travail se décomposera de la façon
suivante :

Programme
Détente
Expériences
Progrès
Compréhension
Mémorisation
Coopération

On trouve ensuite
L’imitation
Les répétitions
La négligence

Le résultat du travail effectué repose sur la concentration du


cavalier et de son élève, et ensuite sur les capacités de chacun, c’est-
à-dire les capacités physiques et psychiques de l’unité que représente
le duo « cheval/cavalier ». La compréhension étant la base sur
laquelle repose la communication, il sera indispensable de penser
dans la logique équine et non inversement. Il faudra donc utiliser un
langage corporel que le cheval comprendra et qui nous permettra de
lui transmettre des signaux, des ordres via un système plausible et
compréhensif pour lui. La base étant que mon idée doit devenir celle
du cheval. L’élève « cheval » sera TOUJOURS mis en avant pendant
que l’entraîneur se tiendra au second plan.
Si nous abordons le thème de la confiance et de la sécurité, il faut

24
alors se reporter sur un comportement toujours et absolument
identique que le cheval connaît, afin de le laisser dans cet univers
compréhensif et dans lequel il ressent une certaine sécurité dont il a
sans cesse besoin.
Le cheval n’est en lui-même qu’une seule habitude composée de
maillons formant une chaîne qui représente sa vie et ses
comportements. La malléabilité de son cerveau me permet d’ajouter
des maillons qui vont représenter de nouvelles habitudes que je
désire lui donner. À moi de faire attention à ce que je n’ajoute pas les
maillons « à l’envers », j’entends par là que les habitudes que je veux
lui faire prendre soient positives pour mon travail et notre relation
(exemple : le fait de ne pas bouger lorsque le cavalier monte, de
prendre le galop sur le bon pied, etc) les répétitions affermissent la
confiance et créent la sécurité.

Logique équine

Toute contrainte régie par la force n’aura qu’un effet négatif sur le
psychique du cheval, elle n’affirmera pas sa confiance et prendra un
aspect négatif. Gardons à l’esprit que mon idée doit devenir la
sienne, qu’il aura toutes les chances de réfléchir quant à la situation
présentée et qu’il aura la possibilité de prendre une décision. Toute
situation sera créée de sorte que la solution puisse être trouvée et
réalisable pour le cheval. Cependant, gardons à l’esprit qu’à l’état
sauvage, le cheval est loin de faire tout ce qu’il veut comme il
l’entend, le côté social du groupe le contraignant bien souvent dans
son comportement. Ne tombons pas dans l’exagération en lui mettant
des interdits tout au long de l’existence, mais ne devenons pas non
plus négligent. Dans son esprit, le cheval fait très bien le
rapprochement entre les inconvénients et les avantages pour lesquels
il se décidera vite. En me servant de sa logique, je vais pouvoir

25
communiquer avec lui en utilisant ses propres pensées. Le cheval
aime les choses simples et recherche toujours le chemin qui l’amène
à l’agréable. L’homme travail pour l’argent, le cheval, lui, pour la
pause.
Il est plus facile d’aimer que d’être aimé. L’amour ne provoque
pas forcément un amour réciproque. Le cheval ne progressera que
lorsque nous serons sur la même longueur d’ondes, c’est-à-dire vis-à-
vis d’une position positive envers lui. Le manque de patience, la
nervosité, la mauvaise humeur, le manque de contrôle de soi-même
ne sont à aucun moment souhaitables et ne feraient qu’entraver la
bonne entente et les progrès visés. La personne qui demande un
travail régulier et qui exige des résultats sera plus appréciée que celle
qui est négligente. Un rapport de solidité s’établit autour des
agissements honnêtes et justes. Être juste c’est savoir récompenser et
punir à juste valeur. Les capacités d’enregistrement étant de l’ordre
de quelques secondes, la récompense ou la punition doivent
intervenir dans l’immédiat pour être comprises, encore mieux, il
faudrait pouvoir agir plutôt que de réagir, car réagir signifie que je
suis en retard par rapport à l’action présentée, que je n’ai pas su
évaluer un agissement que j’aurais dû prévoir afin d’éviter un
dysfonctionnement entre la demande et l’exécution. Au cours du
travail il est très important d’observer non seulement la position des
oreilles, mais aussi les yeux qui nous donnent des informations sur la
concentration du cheval.
Le cerveau du cheval est constamment sollicité par l’analyse des
informations qu’il reçoit, et elles sont nombreuses ; le sens auditif, le
sens olfactif et visuel traitent de seconde en seconde les informations
qu’il reçoit de son environnement, mais doit en outre percevoir et
écouter les aides et signaux donnés par son cavalier, ce qui représente
un travail mental considérable pour lui. Il perçoit deux images en
différé, une à droite, une à gauche, il perçoit aussi les bruits qu’il
entend devant ou derrière lui, il utilise également son sens olfactif
pour se repérer ; ainsi, il perçoit cinq signaux différents qu’il doit
analyser rapidement et d’une façon constante. Sa logique fait aussi,
que sans oublier, il s’adapte aux nouvelles habitudes. En peu de
temps, le cheval est capable de comprendre que le bruit du seau à

26
grain n’est plus le même, mais si vous reprenez l’ancien, vous
remarquerez qu’il ne l’a pas oublié. Un bruit peu être associé à un
évènement positif ou négatif, un geste peu être menaçant ou apprécié,
une action peut entraîner le déclenchement de l’instinct de fuite ou
faire se rapprocher le cheval. Nous aurons donc toujours à l’esprit la
notion de sensibilité, de peur, de réaction et de comportement social
de l’animal. Nous ferons un travail d’éducation mentale, faisant très
attention aux situations de neurasthénie, de nervosité et au surmenage
qui seront évitées par de la décontraction et des pauses disposées
pendant la durée du travail. Nous tiendrons compte aussi de ses
dispositions physiques, de compréhension, du Vouloir et du Pouvoir
de l’individu. Chaque fois qu’il y aura un signe de Vouloir, mais que
le Pouvoir ne peut aboutir, il faudra en rechercher la cause avant
toute punition. Il sera d’importance de lui montrer que la cause de
« non pouvoir » ne représente pas un obstacle et lui donner confiance
en lui-même. Mon action sera dénuée de toute hésitation qui ne
portera pas le cheval à me suivre dans mes exigences.

Le cerveau

Il est d’une importance capitale de reconnaître ce qui se cache


derrière la frayeur du cheval, en effet, les deux parties composant son
cerveau ont des fonctions bien différentes ; la partie droite étant
responsable des émotions, des sentiments, elle est plus complexe que
la gauche qui est plus conséquente et qui, elle, représente le côté
rationnel ou objectif. Ces deux parties étant peu reliées entre elles, il
ne faut pas s’attendre à un processus de réflexion développé en cas
de frayeur. C’est ainsi que le côté rationnel prendra le dessus. Un
cheval prisonnier dans une clôture ne cherchera qu’une seule chose, à
se libérer sans réfléchir à la solution la moins dangereuse pour lui,
seul l’instinct de fuite et de survie apparaît au premier plan.

27
La vision

Les yeux du cheval sont disposés de chaque côté de sa tête, ce qui


veut dire qu’il voit aussi ce qui se passe sur les côtés, et reconnaît
également ce qui se passe de biais derrière lui. Le champ de vision
est de 350 degrés dont seul 70 sont nets (angles en pointillés). Un
angle mort se trouve toutefois immédiatement derrière lui.
Pour avoir un champ de vision net, il doit déplacer la tête dans
tous les sens dans lesquels proviennent des bruits, ou un possible
danger. Lorsqu’il broute, ses yeux sont dirigés vers le sol et il doit
relever la tête pour apercevoir l’horizon. Ceci est absolument
nécessaire pour qu’il se sente en sécurité. Un cheval dont la tête est
tenue fixement par une longe trop courte ou la main du cavalier trop
près de sa tête ne peut observer son environnement se trouve en un
état d’insécurité et devient anxieux.

28
L’énergie

On a très souvent entendu parler d’énergie, ou d’être


«énergique », derrière cette terminologie se cachent maintes choses à
découvrir. Tout d’abord, ce mot cache la volonté, le courage et
l’accomplissement. Un exemple de transmission d’énergie par le fait
de serrer les jambes pour demander l’action en avant. Cette
transmission de l’énergie n’est pas seulement sous la forme d’un

29
geste, mais aussi dans la pensée que je veux transmettre au cheval.
Est-ce que je le pousse en avant, vers un obstacle (le pont par
exemple), avec une pensée sereine et positive. L’accomplissement
d’une action nécessite non seulement de l’énergie, mais également la
volonté. L’énergie et la volonté sont deux états psychiques très liés et
c’est parfois la volonté qui donne l’énergie, ou l’énergie qui soutient
la volonté.

L’agressivité est, elle aussi, une forme d’énergie, celle qui


permettra soit de survivre soit de gagner un combat.

L’instinct de fuite est déclenché devant un danger, un objet


inconnu, mais ne qualifions pas le cheval de « peureux », regardons
les juments défendre leurs poulains, l’étalon qui s’attaque à un
ennemi qui vient s’en prendre à l’un des individus du groupe,
regardons les combats menés entre deux étalons, lorsque l’un d’entre
eux s’est mis dans la tête de prendre la place d’un autre. La
connaissance de la psychologie équine va nous permettre d’exploiter
la logique de ses pensées et de nous en servir dans le programme
éducatif pour ensuite en bénéficier dans le travail.
L’énergie, la volonté, le courage sont une question de doigté, il
faut savoir doser. Ces trois critères sont également liés avec la
position positive ou négative que le cavalier ressent envers lui, mais
aussi envers sa monture. Combien de choses ratées par le simple fait
que le cavalier se soit dit « ça on connaît pas, alors on sait pas faire ».
Et déjà, c’est le début de la catastrophe. Être énergique demande
aussi l’incontournable envie positive envers soi d’accomplir l’action.
Un sentiment négatif se reportant également sur le cheval qui peut
perdre courage.

L’énergie, c’est aussi savoir rendre le travail agréable, éviter que


l’ennui ne prenne place, c’est savoir diversifier les tâches,
entrecouper le travail de pauses et surtout de ne jamais surmener
l’élève au niveau psychique comme physique.

30
L’influence des aides

Le but de l’entraînement en équitation western est d’éduquer le


cheval et de mettre ses dispositions naturelles au service de l’homme.
Ce qui est demandé n’est autre qu’un ordre successif de
mouvements, c’est-à-dire un enchaînement de réflexes que le cheval
serait en mesure de produire sans cavalier. Au cours de
l’entraînement, le cheval doit apprendre non plus à exécuter cette
chaîne de mouvements d’après ce qu’il ressent au niveau émotivité,
mais selon les instructions du cavalier. Le processus de
l’entraînement et les répétitions permettent de fortifier la musculation
du cheval et de perfectionner la technique des mouvements pour que
le cheval puisse « transposer » ces instructions, le cavalier doit
disposer d’un langage compris par sa monture.
Les moyens de communication entre le cavalier et sa monture sont
l’embouchure, les rênes, le déplacement du bassin, les jambes, le
déplacement du centre de gravité qui influencent l’équilibre naturel
du cheval. Toutes les aides doivent être données dans un ordre et une
intensité très exacte, sous forme concrète et au juste moment une
influence de rêne doit être compréhensible pour le cheval. Une
pression de jambe et un déplacement du centre de gravité par le
cavalier doivent agir en conséquence sur l’équilibre naturel de sa
monture. La mise au travail d’un cheval demande de la part de
l’entraîneur de posséder les capacités requises pour pouvoir donner
les aides correctement et au moment exact, tout en prenant en compte
le comportement psychologique spécifique du cheval aussi bien
pendant l’entraînement éducatif que pendant l’entraînement
préparatoire. Un jeune cheval fait preuve d’impatience, et la
diversification du travail sera appréciée par celui-ci.
Le but de l’équitation western est la conduite du cheval à une
seule main. Les différents exercices, le port d’un mors de filet
(Snafle Bit), les leçons apprises correctement vont nous amener
progressivement au contrôle vertical, diagonal et latéral.

31
De gauche à droite
1 contrôle vertical, le cheval est rassemblé
2 contrôle latéral chez le cheval non assoupli, l’arrière-main se
déplace sur le côté
3 contrôle latéral d’un cheval assoupli
4 contrôle diagonal, rêne diagonale vers le postérieur, le cheval
prend une forme rhomboïdale

Au niveau anatomie, tout cheval répond identiquement lorsqu’il


porte son mors, c’est-à-dire que les lèvres, les barres, la langue le
palais ont une réaction identique, une sensibilité égale au contact du
mors métallique. Un cheval est dur de bouche lorsque les muscles de
l’encolure et des épaules n’ont pas été assez assouplis. Qu’ils ne
réagissent pas avec flexibilité face à la pression opérée dans la
bouche par le mors. Ou encore, lorsque le cavalier a trop tiré sur les
rênes pour obtenir un mouvement que le cheval n’est pas en mesure
d’effectuer, son niveau d’éducation n’étant pas encore assez élevé.
On n’arrête pas un cheval en tirant sur les rênes. Tout tiraillement
effectué sur les rênes ne peut provoquer qu’un raidissement de la
musculation de l’encolure et de la nuque. L’éducation de la bouche
est elle aussi primordiale et doit être effectuée avec beaucoup de
doigté. Le choix du mors est un critère très important et le mors
devra être accepté par le cheval qui saura nous indiquer par son
comportement si il l’accepte ou non. La forme du palais, l épaisseur
de la langue, la forme des barres nous indiqueront le type de mors à
choisir. Bien entendu, il est nécessaire aussi que le cavalier connaisse

32
parfaitement le fonctionnement du mors qu’il emploie. Il est
impossible de conduire une voiture en ne sachant pas passer les
vitesses par exemple.

Communiquer avec le cheval

La base de toutes les bases


Notre intention est de motiver le cheval à travailler et non pas de
le contraindre. Motivation, cela signifie faire quelque chose en vue
de la récompense que nous sommes assurés de recevoir ensuite (ici, il
s’agit d’une situation agréable). Ce côté agréable, dans notre cas,
c’est la décontraction, la tranquillité retrouvée, et ne pas travailler.
Ces phases sont d’une importance capitale : ainsi nous confirmons
au cheval que sa réponse était juste. Seul un cheval se trouvant dans
cette situation de décontraction, de relâchement, est capable
d’enregistrer les signaux communiqués. Un cheval tendu ou qui n’est
pas concentré n’est pratiquement pas en mesure d’apprendre. C’est
pour cette raison que ces périodes de décontraction sont le but
principal de l’élaboration du langage. La « décontraction » est un mot
ayant une très grande importance que le cheval comprendra de mieux
en mieux au travers des répétitions. Le cheval qui ne réagit pas de
façon satisfaisante ne subira pas une punition immédiate comme
beaucoup sont tentés de le faire, mais il ne trouvera tout simplement
pas ce moment de décontraction. Nous savons que les chevaux ont un
côté très « confort » et ne recherchent finalement qu’à être laissés en
paix. C’est donc avec grand remerciement que le cheval verra
s’arrêter toute pression sitôt qu’il réagira dans le bon sens. Et il
souhaite tellement cette période de décontraction, qu’il répondra de
plus en plus vite, pour acquérir de plus en plus vite la récompense.

33
Langage western

Pour me faire comprendre du cheval, on va utiliser les mains, les


bras voire même le corps, la voix peut venir compléter le tout. Ainsi
il est possible de lui signaler s’il doit me faire de la place, ou s’il doit
me laisser s’approcher de lui. Deuxièmement, on peut, en travaillant
au sol, utiliser une chambrière pour être plus précis, mais celle-ci ne
sera pas utilisée en selle. Et, lors du travail avec de jeunes chevaux,
les éperons seront absents. Ce n’est que lorsque le cheval a acquis un
respect normal face à la jambe, que les éperons pourront entrer en
action pour un travail différencié.

La réponse.

Face à ma question ou à ma demande, le cheval réagit à sa façon


et avec tout son corps. Ses réactions peuvent être de rendre, résister
ou d’incompréhension (voire même de peur).

Le cheval montre sa peur lorsqu’il est tendu, raidi, qu’il rentre la


queue, que les naseaux sont agrandis, que la tête est relevée, qu’il
cherche à fuir. La peur est le résultat de l’incompréhension face à la
pression. Un cheval anxieux ne peut ni rendre ni apprendre.

La peur s’empare de lui facilement lorsqu’une demande n’est pas


comprise et que l’entraîneur cherche un résultat en augmentant la
pression (comme s’il élève la voix plutôt que de parler d’une manière
compréhensive). La peur est une réaction très naturelle.

La deuxième réaction naturelle est la résistance. Elle s’exprime


par coucher les oreilles, cabrer, coup de pied, mordre, pression
contraire ou par la passivité, c’est-à-dire ne rien faire.

34
La résistance peut aussi provenir de l’incompréhension et ne devra
pas être punie systématiquement et immédiatement par une
accentuation de la pression. Il s’agit là d’un comportement voulu qui
peut être transformé par le maintient de la pression, sans accentuer
celle-ci, c’est-à-dire qu’il obtient la période de décontraction
lorsqu’il satisfait en rendant.
Rendre est une réaction que le cheval doit apprendre. Les
conditions d’obtention de celle-ci sont un cheval calme et attentif.
L’action de rendre représente le début de la réaction souhaitée.

Avant l’obtention de la réaction souhaitée, il aura peut être essayé


plusieurs réponses différentes qui ne conviennent pas. Il n’en sera
pas puni pour autant, mais le maintien de la pression l’incitera à
encore chercher d’autres réponses, d’autres solutions afin de trouver
celle qui correspond à la solution.

Reconnaître les tendances

Par exemple : lorsque j’opère une pression avec le licol sur le nez
du cheval en espérant une réaction, il se peut qu’il tente malgré tout
de continuer en avant. La pression ne sera pas accentuée, mais elle
sera maintenue. Sitôt que le cheval recule un pied, même de 5 cm
seulement (!), la pression cesse immédiatement. Si cette réaction de
« reculer » de la part du cheval montre également un déplacement à
tendance vers le côté, elle sera tout à fait tolérée en premier temps.
Sa prochaine réaction sera peut-être déjà plus concentrée sur le
reculer. Le cheval sait maintenant ce que je désire lui communiquer
en faisant pression sur le nez. Ce n’est que lorsqu’il connaîtra les
signaux correspondant aux pas de côté, qu’il apprendra à reculer en
restant droit. Ce n’est que lorsque ses réactions sont récompensées
IMMEDIATEMENT qu’il fera 15 cm et même peut être tout un pas
en arrière lors d’une pression minimum. Il comprend donc ce signal

35
maintenant.
L’incompréhension est souvent le résultat d’une demande
exagérée, ou d’un surmenage. Ce surmenage peut apparaître
lorsqu’une progression trop rapide est demandée, ou lors de
l’utilisation de signaux combinés qui ne peuvent pas être encore
compris dans chacune de leur unité par le cheval.

Le langage commun

En début d’éducation, l’état physique effectif du cheval est


différent pour chaque individu. Mais il est primordial de trouver le
plus petit dénominateur commun qui servira à l’élaboration d’un
langage. En un premier temps, l’entraîneur s’exprime avec chaque
cheval dans un langage compréhensif pour lui (le cheval), puis, plus
tard, tous les chevaux parlent et comprennent son langage, ce qui
revient à dire qu’il s’exprime dans un langage commun compréhensif
pour tous.

Que cet état de chose soit compréhensif est tout à fait normal ;
mais encore faut-il y ajouter un « détail » nécessaire :
« l’interlocuteur doit écouter » !

En ce qui concerne la question « peut-on caresser un cheval ? » la


réponse est « oui » tant que les caresses viennent de moi. Mais l’on
n’acceptera jamais qu’un cheval vienne « s’offrir » et se frotte contre
moi. En tendant la main je lui signale qu’il peut venir vers moi,
comme pour lui dire « bonjour » tout à fait comme le font les
chevaux qui ont lié amitié entre eux. Les caresses se feront sur le
chanfrein, lentement avec le plat de la main, car c’est un endroit
qu’ils ne peuvent atteindre. Les mouvements seront lents afin de ne
pas l’effrayer. Ont peut aussi le caresser autour des yeux et toujours
en faisant des mouvements lents. Les tapes sur l’encolure ou la

36
croupe sont totalement fausses et sont malheureusement
impossibles à faire disparaître de l’esprit de l’être humain. On voit
d’innombrables cavaliers faire ces gestes pour faire croire au public
qu’ils aiment leur monture et qu’ils sont gentils avec elle. Un
massage au niveau de la crinière ou du garrot est le bienvenu, car ce
sont des gestes de soins que les chevaux se font mutuellement. Mais
je n’ai jamais vu un cheval tapotant un autre sur l’encolure ou la
croupe. Restons donc dans le langage équin.
Sitôt qu’un cheval s’approche pour que je le « prenne dans les
bras », je ne suis plus le chef, je perds ma place « Alpha », et j’ai
donc fait une erreur quelque part. Imaginons que je suis dans une
bulle de savon et si le cheval pénètre dans cette bulle sans mon
autorisation, cela signifie que je viens de perdre mon périmètre
d’individualité. Un individu « Alpha » n’autorisera jamais un tel
comportement.
De la part de l’entraîneur, il est indispensable qu’il possède
suffisamment d’expérience, de calme et de patience. L’éducation de
base représente les fondations qui serviront à l’élaboration de toute sa
carrière. L’entraîneur doit être capable de prendre la position de
l’individu « Alpha », c’est-à-dire de chef ! Dans un groupe de
chevaux, ceux-ci lui font aveuglément confiance et ne posent jamais
de questions, ni ne commencent à vouloir discuter les ordres donnés.
Le respect et la confiance sont les deux « colonnes » sur lesquelles
nous allons faire reposer toute l’éducation et donner au cheval le
sentiment de bien-être mental. Les connaissances des comportements
sociaux sont d’une importance primordiale.
Le cheval doit me faire de la place, je le laisse me suivre, je
l’envoie au travail et lui propose des endroits de repos et je dois
prendre la place de l’individu « Alpha » protecteur. Des exercices qui
peuvent être réalisés en utilisant une corde d’environ 4 mètres de
long et un licol à nœuds, appelé aussi licol « éthologique » ( !?) en
France.(définition du mot éthologique : étude scientifique du
comportement de l’animal dans son environnement naturel (on n’a
jamais vu un cheval porter un licol à l’état sauvage). L’inventeur de
ce licol est Tom Dorrance, qui savait penser comme un cheval. Un
cheval ne pense pas comme l’être humain mais justement comme un

37
cheval qu’il est. Et s’il fait quelque chose qui nous parait impensable
ou à contre sens, pour lui, cette réaction est tout à fait normale par
rapport à la situation dans laquelle il se trouve. Pour l’entraîneur, l’art
de travailler constitue à savoir quel type de cheval il a devant lui. Il
existe plusieurs types de chevaux, certains sont dominants, d’autres
peureux, ou sûr d’eux, d’autres paniquent. Ce qui peut rendre mobile
un individu flegmatique peut en ruiner totalement un autre pour le
reste de sa vie. Je dois donc posséder plusieurs possibilités dans mon
répertoire et appliquer celle qui sera adéquate au type de cheval que
j’ai en face de moi. Un mauvais entraîneur ne connaît qu’une
méthode et l’applique pour tous les chevaux, un peu comme un
mauvais cuisinier qui ne connaît que le sel et le poivre, alors qu’il
existe tant d’ingrédients divers pour parvenir à un résultat beaucoup
plus savoureux

L’entraîneur

À part ses connaissances et son savoir-faire, il sera toujours


ambitieux de mieux faire et d’apprendre toujours plus. Il appartient
avant tout à l’entraîneur d’apprendre DE son cheval, il doit savoir
« lire » dans son cheval. L’entraîneur doit être calme, compréhensif,
connaître les résultats des actions qu’il entreprend, avoir beaucoup de
patience. Il sera toujours fixé sur la perméabilité qu’il souhaite
obtenir. Pendant le travail, il devra être toujours conscient de chacune
de ses actions, de jambes, de rênes de déplacement de son poids et
surtout de son comportement en général. Le renouvellement de
chaque geste deviendra un signal compréhensif et assimilé par le
cheval.

L’élaboration d’un programme de travail se base sur le degré de


l’éducation déjà acquise, sur les aptitudes physiques et psychiques, la

38
conformation, les dispositions mentales et sur l’emploi auquel le
cheval est destiné (Pleasure, Trail, Reining, etc.…)

39
Le Breaking

Le terme « Breaking » ne signifie pas « casser » le cheval ; il faut


traduire ce mot par « lui ôter ses anciennes habitudes pour lui en
donner de nouvelles ». La période de Breaking dure environ une
dizaine de jours. C’est à deux ans qu’elle intervient, elle représente le
début de son travail de cheval de selle. Le Breaking va également
nous permettre de nous faire respecter, d’apprendre au cheval à être
sellé, bridé et même à porter un cavalier. Passé cette période, il
retournera en pâture jusqu’à l’âge de trois ans. Le Breaking débutera
par un « Sacking », une épreuve qui montrera au cheval combien
l’homme est fort, sans aucun rapport de force. Le Sacking doit être
effectué de préférence un jour de chaleur, sans vent, car il peut
déclencher des réactions brutales de la part du cheval. La « War
Briddle » est un excellent moyen de tenir le cheval sous contrôle,
mais la war briddle ne servira JAMAIS comme licol pour l’attacher,
et l’effet de ses actions devra être très réfléchi !
Le schéma ci-dessous représente une war briddle faite à partir
d’un lasso (rope). Dans un Roud pen, vous débuterez le Sacking en
prenant une couverture pour frotter lentement le dos, puis les
membres et enfin tout le corps et chaque côté du cheval, jusqu’à ce
que le cheval ne montre plus aucun mouvement de peur, aucun
sursaut. Chaque fois qu’il tentera de se dérober, une impulsion sera
administrée, accompagnée d’un Whoa ! Jamais le lasso ne sera
tendu ! Après la couverture, viendra le même exercice avec des sacs
plastiques.

40
Ici, la War Briddle utilisée pour le Breaking

Une impulsion peut survenir à tout moment et elle cesse aussi vite
qu’elle n’est survenue, sitôt que le cheval reste immobile. En tirant
constamment, la réaction du cheval sera négative. Donc, toujours agir
par impulsion. Il est important de continuer l’action tant que le
cheval tente de se dérober, il apprendra que toute action cesse
immédiatement lorsqu’il reste immobile. Il apprendra à rester calme
et perdra toute frayeur face à la couverture et les sacs plastiques, quel
que soit l’endroit du corps touché. Il comprendra vite qu’il n’existe
aucun danger et tout ce « théâtre » ne lui procure aucune douleur.
Tous ces grands gestes et le bruit que vous ferez lui laisseront croire
que vous êtes très fort et vous gagnerez sa confiance. N’oublions pas
que le cheval est un animal qui se laisse facilement impressionner, et,
par le biais de coups de pieds dans un sac plastique posé devant lui
vous lui ferez une démonstration de force de votre part. le seul
rapport de force entre vous et votre cheval ne doit pas être physique

41
et doit tourner à votre avantage sans que votre élève ne puisse utiliser
sa propre force, ainsi il gardera le sentiment de votre supériorité.
Toute discussion sera bannie du programme et vous ne porterez
aucun intérêt à la situation du moment. Votre supériorité représente
votre force et inspirera confiance à votre élève, qui recherchant un
camarade fort auprès duquel il se sentira en sécurité, votre obtiendrez
ce même effet.

Là aussi, nous parlons de psychologie équine.

Pour commercer, il est préférable d’accrocher le sac plastique au


bout d’un bâton de manière à vous trouver éloigné et d’éviter ainsi de

42
vous trouver dans une situation qui pourrait être dangereuse pour
vous. Faites à droite ce que vous avez pratiqué à gauche, le cheval ne
connaissant pas d’un côté ce qu’il connaît de l’autre, au cas ou votre
élève viendrait à « exploser », deux précautions valant mieux qu’une.

Seller

Avant que d’être sellé, le cheval subira une préparation.


Il faut lui apprendre avant tout que le prédateur n’existe plus et
qu’une couverture, une selle et ensuite le cavalier ne sont pas des
prédateurs. Vous lui montrerez donc la couverture, la ferez glisser
plusieurs fois sur le dos, tapoterez de la main avec des gestes francs.
Puis viendra la selle que vous poserez et enlèverez plusieurs fois
avant que de commencer à sangler légèrement en vous y prenant en
plusieurs fois. La selle devra être sanglée de manière à ce qu’elle ne
puisse pas glisser, sans être toutefois sanglée à fond.

43
Les tensions provenant souvent d’une sangle trop serrée la
première fois peuvent déclencher des sauts de moutons chez le
cheval, qui tente ainsi de se débarrasser de sa selle. Les premiers pas
représentent le moment crucial, c’est là que tout se joue, le cheval va-
t-il rester calme ou exploser ? Il n’a pas le choix, malgré ses
tentations de se débarrasser de sa selle, il va devoir l’accepter et le
port de celle-ci va devenir pour lui une normalité.
Avant de procéder à toute action, la phase de Breaking doit être
bien réfléchie afin d’éviter toute erreur irréparable par la suite. Sous
chaque selle se trouvera obligatoirement un pad épais, les
couvertures de style « navajo » seront exclusivement placées sur le
pas, mais n’ont qu’un effet enjoliveur. De plus, deux épaisseurs
mettent le cavalier trop loin de son cheval, il le sent moins bien et ne
peut donc pas donner des aides fines. Attention aussi aux pads de
mauvaise qualité qui sont très souvent à l’origine de démangeaisons
ou autre problèmes de dos ; les pads synthétiques provoquent la
sueur par exemple.
Il existe plusieurs types de selles qui sont choisies selon l’emploi
auquel elles sont destinées.
On trouvera donc la selle d’équitation, de reining, de cutting, de
ranch, etc.

44
45
Les mors

Il existe de nombreux types de mors, mais le plus utilisé sera un


mors de filet, appelé Snaffle Bit, à canon brisé. Il est en métal, plein,
ne rouille pas, il peut comporter de fines rainures en cuivre qui
provoqueront la salivation, ce qui permet d’obtenir une bouche
décontractée.
Le choix du mors est encore plus important que celui de la selle ;
au mieux, il faudrait emmener son cheval directement chez le
commerçant et lui en faire essayer plusieurs afin de trouver celui qui
lui convient. Le mors à branches représente l’image donnée par les
films de cow-boys, mais ce mors à branches « bit with shanks » n’est
utilisé qu’à partir d’un certain niveau d’éducation. Le soi-disant style
western ne s’arrête pas seulement à une bride et une selle western, ce
style est une équitation de haut niveau tout aussi sérieux que
l’équitation classique connue en Europe. Chaque type de mors
demande une préparation, une éducation et, ce qui est primordial,
l’utilisateur doit impérativement en connaître le fonctionnement. Le
choix du mors se fera en fonction de la morphologie de la bouche,
c’est-à-dire en tenant compte de la largeur de la bouche, des barres,
de l’épaisseur de la langue, de la forme du palais. Sur des barres
larges et rondes, le mors reposera sur plus de surface que sur des
barres fines et pointues. Pour une langue épaisse, le mors comportera
un passage de langue plus ou moins prononcé et l’action du mors
plus ou moins répartie sur la langue et les barres. La langue étant un
muscle contractile, il est préférable d’utiliser un Straight Bar Bit, un
mors à passage de langue plus ou moins haut. Ce bit repose
essentiellement sur la langue.

46
Les Spade Bits forment une unité dont le poids est réparti sur une
grande largeur de la bouche, elle est équilibrée de façon à rester en
position fixe, à positionner la tête correctement vers la verticale. La
cuillère que comporte ce mors rend la position inconfortable lorsque
le cheval relève la tête. La forme complète de cette unité est adaptée
à la morphologie de l’intérieure de la bouche, évitant anis de créer
une pression à quelque endroit que ce soit. Les Spade Bits ne sont
pas fait pour contraindre le cheval par des douleurs, mais pour
parfaire une monture ayant déjà un excellent niveau.
Pour ne citer que quelques Bits, nous connaissons les grazer bit ou
Curb Bit, Spade Bit, loose jawed Bit, bar, Braces, Half Breed Bit (qui
se situe entre le Spade et Curb Bit). Certains Spade Bit comportent
un criquet mobile denté à l’intérieur qui permet aux chevaux nerveux
de se calmer en jouant avec, le bruit provoqué par la dentition
intérieure du criquet a un effet de « ventilation » sur la nervosité du
cheval.
Le mors le plus performant reste le Snafle Bit qui convient à
presque tous les chevaux et simple d’utilisation aussi pour le cavalier.
Il a par contre un effet « casse-noisette » dans les mains d’un cavalier
qui tire fortement sur les rênes dans l’espoir de ralentir ou même
d’arrêter sa monture ; l’action déclenchée est alors une bouffée de
panique chez le cheval, provoquant la fuite de ce dernier, qui tente
ainsi de se soustraire à la douleur.
Juste deux mots sur le « Hackamore mécanique », qu’il ne faut
pas confondre avec le « Bosal » qui sont deux systèmes différents et
opposés. Le Hackamore mécanique à une action dure qui agit
principalement sur le nez, le risque de fracturer le cartilage est
extrêmement grand. Ce type de bride est interdit dans les courses et
compétitions. Utilisation à ignorer. Le Side Pull est de plus en plus
utilisé et son action est semblable à celle d’un Bosal.

47
Grazer Bit à branches fixes avec passage de langue

48
Le Snafle Bit
Simple et double

49
50
Différents types de Grazer Bit à branches, avec passage de langue
plus ou moins prononcés.
Un Bit dont le passage de langue est très élevé n’a qu’une action
sur les barres.

Snafle Bit à branches mobiles

51
Ma jument préférée « Sundee Sweetheart » bridée en Bosal.

52
Le Round Pen

Cette enceinte, dont les dimensions varient, représente une valeur


inestimable pour le travail. Le plus pratique possède un diamètre de
18 mètres et une clôture de 2 mètres de haut. 18 m de diamètre
permettant de galoper sans que le cheval ne soit trop « courbé ». les
premières leçons seront très bénéfiques au cheval qui pourra y
évoluer sans la contrainte de la longe, apprendre à obéir sans pouvoir
se « bloquer » dans un angle et se dérober ainsi à votre action,. Le
Round Pen servira pour le Breaking mais aussi lorsque vous devrez
revenir sur une leçon ou pour un cheval difficile. Avec la pratique,
vous vous rendrez compte qu’il devient indispensable. Ce Round Pen
ne sert pas uniquement pour le travail, mais aussi pour y placer un
cheval que vous n’avez pas de temps de monter et ne disposez pas de
pâture momentanément.
Au cours des premières leçons, votre élève apprendra le pas, le
galop, le trop et même le reculer. Le Round Pen vous servira
également pour le Sacking, pour enseigner certains contrôles qui
seront les bases solides sur lesquelles nous allons évoluer, affirmer et
affiner le travail. L’entraîneur se placera au centre en tournant sur
place et portera son attention sur la finesse ou la dureté de réaction
du cheval par rapport à ses gestes, son langage corporel.

53
Brider

54
La gourmette se trouve à deux doigts sous le menton du cheval.

55
Premier enrênement

Le cheval sera confronté à la pression que provoque le mors en


l’enrênant d’un côté en passant la rêne gauche par exemple derrière
la Cantle et en la fixant de manière à positionner la tête du cheval de
quelques degré sur le côté. Etant abandonné ainsi à lui-même dans
cette situation, sa première réaction va être de tirer sur la rêne, mais
va vite comprendre qu’il suffit de « rendre » pour se soustraire à la
pression du mors. Cet exercice sera répété plusieurs fois, de chaque
côté jusqu’à ce que votre élève ait parfaitement compris le système.
Cela permet d’assouplir l’encolure ainsi que les épaules

56
Royal Surprise teste la situation, et, ayant compris le système se
soustrait à la pression du mors en rendant vers le côté.

Plus pratique et qui possède trois avantages, consiste à attacher la


rêne à la queue du cheval, de cette manière, le cheval est fléchi dans
toute sa longueur, son idée de tirer pour remettre l’encolure droite
fait en sorte qu’il se tire lui-même sur la queue. Son réflexe va être
de alors de déporter l’arrière-main, ce qui va provoquer
automatiquement une pression dans la bouche. Il va donc se déplacer
en cercle et apprendra à suivre son nez, que la pression cesse mais
qu’il ne peut pas s’appuyer sur le mors. En outre, il reste mieux en
mouvement par rapport à la méthode précitée.
Un autre enrênement qui permet au cheval d’apprendre à fléchir
l’encolure (contrôle vertical) et à se soustraire à la pression du mors,
consiste à attacher les rênes aux étriers qui ont été auparavant fixés
en position.
Les premiers signaux, les premiers gestes que je ferai pour
indiquer à mon élève ce que j’attends de lui seront « grands » pour
devenir invisibles avec le temps.

57
La position correcte du cavalier

On remarquera les rênes longues et la position verticale de la tête


du cheval, sans aucune contrainte. Ici, Jet Away Time, Paint Horse,
étalon black tobiano

Pour apprendre à mon cheval à me suivre, je vais lui donner des


signaux exagérés au début. Pour avancer, je vais me pencher en avant
pour lui indiquer mon intention, mais je veux qu’il réagisse
immédiatement et avance ne même temps que moi.

Les pas de côté sont très importants et élémentaires, ils permettent


de développer les muscles intercostaux. L’apprentissage est en
principe assez simple, placé de trois quarts par rapport à la clôture, je
maintiens la tête de manière à ce que le cheval reste le plus droit
possible puis, avec un objet dur (un cure pieds par exemple), je
tapote doucement à l’endroit ou ma jambe se trouvera plus tard. Dans

58
cette position, il est facile au cheval de croiser les antérieurs ainsi que
les postérieurs. Attention à ce que l’antérieur extérieur croise bien
devant l’antérieur intérieur.

59
Les pas de côté

La tête se trouve placée vers la clôture

Ici l’étrier gauche est accroché à la corne de la selle

Après un premier pas effectué, je laisse mon cheval « souffler »


quelque temps avant que demander un nouveau pas. Avec les répétitions,
votre élève exécutera plusieurs pas de côté facilement et sans résistance.
La première fois, deux ou trois pas maximum seront suffisants.
N’oublions pas que nous ne devons jamais tomber dans l’exagération.

60
Le Ground Tying

Que l’on rencontre dans les épreuves de Trail doit être connu du
cheval. Il peut être introduit par la mise en place de « Hobbles »
(entraves). Dans cette action, le cheval va faire l’une des plus
importantes expériences de sa vie. Non seulement ses mouvements
sont restreints, mais la mobilité de ses membres également. En
agissant discrètement, il ne s’apercevra pas que c’est moi qui lui ai
mises, mais se rendra très bien compte que je les lui enlève, ce qui
nous encrera un peu plus sa confiance envers moi Les Hobbles ne
devront absolument comporter de parties blessantes et le cheval
devra être entravé sur un sol sablonneux très meuble de manière à ne
pas se blesser au cas ou il tomberait. Au bout de quelques instants, il
comprendra que ses mouvements sont très limités et acceptera cet
état de chose. Le type de Hobbles que je préfère est fait en tissu
solide, comportant un bandage en coton qui ne présente pas de
danger de blessure. Là encore, les répétitions seront bénéfiques.
Pendant les prochains mois, pour seller, brosser ou autre, je
réutiliserai les Hobbles de temps à autre, ainsi notre élève apprendra
un peu plus la patience en restant calme sur place, ce qui sera
bénéfique lors de la visite du maréchal ferrant ou du vétérinaire. Il
existe plusieurs type de Hobbles, le Scotch-Hobbling, Front-Leg-
Hobbles, Three-Feet-Hobbles. Psychologiquement, il apprendra que
nous sommes capables de restreindre fortement sa liberté de
mouvement. Plus tard, je passerai à un autre exercice qui consiste à
laisser le cheval sur place, à m’en éloigner d’un ou plusieurs pas, à
dire « Whoa » sitôt qu’il bouge et à le remettre à l’endroit exact où il
était quelques instants auparavant.

61
Ci-dessus mon étalon Jet Away Time « Ground Tying » le cheval
reste sur place en totale liberté.

Entre temps, notre élève s’est habitué à porter un mors. Pour cela
on utilisera un Snaffle Bit, que nous lui laisserons plusieurs heures
par jour, qu’il soit au paddock ou au box, et même pendant les heures
de nourriture. Au bout de quelques jours, le cheval s’est habitué à sa
présence; pour éviter qu’il ne prenne l’habitude de passer la langue
par-dessus, il est important de relever le mors en l’attachant avec une
lanière fine de cuir passée dans chaque anneau du mors et fixé à la
têtière. Les bonnes habitudes prises dès la première heure ont une
valeur inestimable pour le travail futur.

62
Les contrôles

Les premiers pas sur le long chemin qui nous apportera un cheval
rassemblé ne sont pas aussi fastidieux qu’on puisse le penser. Nous
sommes à l’arrêt, nous allons prendre les rênes, effectuer une légère
pression et la maintenir sans tirer, attendre une flexion de la nuque et
rendre immédiatement les rênes en même temps que le cheval agit.
On recommencera après avoir attendu quelques instants. Lorsque
cette leçon sera comprise, on emploiera l’effet de jambes pour porter
le cheval en avant sur quelques pas avant que de rendre. Et ainsi de
suite jusqu’à faire un tour de piste complet. Viendra alors le Jog en
pratiquant de même. Nous allons continuer le programme par des
contrôles verticaux, latéraux et diagonaux. Les 60 prochains jours
d’entraînement vont nous servir de base pour le travail. Si l’on pense
qu’un cheval n’a pas de volant, je vais le conduire un peu comme un
traîneau, c’est-à-dire que si je freine à gauche, mon traîneau pivote
vers la gauche et vice versa. Avec le temps, nous allons de moins en
moins conduire notre cheval en « freinant », c’est-à-dire par des
effets de rêne vers l’arrière ou latéraux, mais de plus en plus par
déplacement du poids et des effets de jambes. Le cheval western
réagissant au moindre signal de rêne, veut dire aussi qu’il réagit au
moindre signal de jambe également, la rêne venant épauler ce
dernier.

le Jog doit, tout comme le pas, être une allure régulière, sans
ralentissement ni accélération. Un exercice qui consiste à freiner le
cheval qui accélère, consiste à tendre les bras latéralement en prenant
contact avec la bouche, de manière à « ouvrir » le cheval, en

63
relâchant immédiatement en baissant les mains qui reviennent en
position normale lorsqu’il fait le premier pas pour ralentir.

Ici aussi, à l’arrêt, l’action de rêne provoque un fléchissement de


la nuque, donc un contrôle vertical.

La flexion peut aussi être obtenue d’une seule main, ce que l’on
appelle le Tucking. Cet exercice peut aider à alléger un cheval qui se
fait lourd sur l’avant-main. Mains hautes ne veut pas dire « tête
haute », la preuve. Le Tucking peut être pratiqué aux trois allures.

64
Quand il s’agit des contrôles, il faut faire la différence entre le
contrôle mécanique systématique et le contrôle mental. Mes actions
ne doivent pas avoir pour but de mécaniser physiquement le cheval,
mais d’en contrôler le mental. Dans le contrôle vertical, le cheval est
« comprimé », rassemblé ; lors d’un contrôle latéral sur un cheval
raide, l’arrière-main se déporte sur le côté opposé alors que chez le
cheval assoupli, celui-ci fléchit du côté de l’action. Par contre, un
contrôle diagonal sur un cheval n’ayant pas été assoupli a pour effet
de lui faire prendre une forme rhomboïdale. Le but à atteindre est
d’obtenir un cheval assoupli et entièrement sous contrôle Le but
principal est d’obtenir un cheval qui sera pleinement sous contrôle.
Pour ce faire, nous débuterons par le contrôle latéral qui, lorsqu’il
sera acquis, nous apportera l’introduction au contrôle vertical ; nous
possédons déjà un certain degré de contrôle puisque notre élève
connait le « Whoa », mais ceci n’est pas à proprement parler un
contrôle comme nous en aurons besoin pendant le travail. Les trois

65
aides à employer sont le mot Whoa, le déport du poids vers l’arrière
et un contact de rênes qui opère une légère pression. Vous pouvez
vous servir de la clôture contre laquelle vous « poussez » votre
cheval, et qui représente un obstacle qui l’aidera dans votre action à
stopper.

Nous débutons par le contrôle latéral parce qu’il est plus facile
pour le cheval de réagir à une action latérale, ou latérale en arrière,
qu’à une action provenant des deux rênes simultanément, ce qui
aurait pour effet de raidir l’encolure et de relever la tête. Pour obtenir
le contrôle latéral, je vais amener la tête du cheval vers mon pied en
montant ma main droite (par exemple) vers mon épaule gauche et
faire en sorte qu’il vienne « embrasser » mon pied, la rêne doit être
lâche et la flexion doit venir naturellement sans contrainte ; le
contrôle latéral est obtenu lorsque l’exercice susdit est exécuté des
deux côtés en toute aisance. Vous êtes ainsi en mesure de diriger
votre cheval vers la droite comme la gauche en utilisant une action de
rêne.

Ce contrôle va nous aider pour le stop, en effet, si l’ordre donné à


la voix ne suffit pas, vous êtes en mesure de vous asseoir plus
profondément en selle vers l’arrière et la clôture aidant, vous
parvenez à un arrêt. Dans une carrière, vous passez toujours à côté
d’une clôture, même si vous décrivez des cercles, vous être au
minimum deux fois près de la clôture, mais c’est là que vous vous
apercevrez de toute la valeur d’un Roun Pen. À chaque instant, vous
êtes dans une situation qui vous permet, en positionnant le nez de
votre cheval vers la clôture par une action de rêne latérale, d’obtenir
un arrêt. Dans le cas ou le cheval ne s’arrête pas, vous prenez la rêne
à environ tente centimètres de la bouche et tirez vivement dessus afin
de déplacer rapidement sa tête vers la clôture et relâchez
immédiatement cette rêne, ainsi il n’aura aucune chance de réagir
contre votre action et sera mené contre la clôture. Ceci correspond en
principe au « Doubling ». Celui-ci sera effectué de chaque côté afin
d’apporter plus de respect vis-à-vis des actions de rênes et du
« Whoa ». L’action du Doubling « précipite » le cheval contre la

66
clôture et le fait repartir dans le sens inverse. Prendre la rêne côté
clôture, attendre un instant avant que de tourner le cheval, et repartir
dans la direction opposée.

Le but étant de sensibiliser notre élève aux actions de rênes


(parades).le prochain exercice consistera à prendre légèrement la
rêne côté carrière puis prendre contact avec la rêne côté clôture avec
un peu plus d’action, vous asseoir plus profondément en selle et dire
Whoa ! Cette parade doit vous permettre de stopper votre cheval sans
que celui-ci ne jette la tête en l’air et ne se raidisse. En jouant
alternativement des rênes, vous obtiendrez un fléchissement vertical
de la nuque, ensuite le rassemblement et plus tard, l’introduction au
Back up.

67
Le Doubling

L’action de rêne côté clôture stoppe le cheval et nous repartons


dans la direction opposée après une hésitation. Pour tester le niveau
du contrôle vertical, votre cheval doit pouvoir reculer sans aucune
pression ou action de rênes. C’est-à-dire que nous débutons par le
contrôle latéral en nous servant de la clôture afin d’éviter toute
parade trop brusque qui aurait l’effet inverse du but recherché. Il faut
pouvoir « pousser » le cheval contre le mors qui représente un mur
contre lequel il stoppe et face auquel il recule. En équitation, nous
avons toujours une impulsion en avant, que ce soit dans les
mouvements latéraux ou même le reculer, puisque, pour ce faire,
nous allons pousser le cheval en avant, contre le mors, en maintenant
la pression, mais sans tirer sur les rênes, la seule solution pour lui
étant de fléchir l’encolure et de reculer afin de se soustraire à la
pression. On ne tentera donc jamais d’obtenir le reculer en tirant sur
les rênes, de même que l’on n’arrête pas un cheval de cette manière.
La pression effectuée sera toujours exacte par rapport à la
nécessité, l’action de rênes, la pression, doit cesser immédiatement
dès que le cheval effectue le premier pas en arrière, après plusieurs
pas, c’est déjà trop tard. Il faut agir et non réagir.

68
Très bel exemple de Bosal

69
Le Back Up

Le cheval recule sans pression de jambes et de main. On


remarquera la position verticale de la tête sans que le cheval ne soit
enroulé.

70
Je reviens encore sur la position correcte des mains (position
initiale), les rênes formant « un pont », les doigts légèrement ouvert
et prêts à se fermer pour prendre contact avec la bouche pour opérer
une pression, mais sans tiraillement.
Les aides, les contrôles sont autant de relations corporelles et
mentales interactives.

Le poids total du cerveau chez le cheval se situe entre 300 et 600


grammes (de 1300 g à 1800 g chez l’être humain). Le quotient, c’est-
à-dire la relativité entre le poids du cerveau et le poids du corps varie
dans les proportions suivantes :

Cheval : 1:418 jusque 1:1000


Chien : 1:28 jusque 1:400
Cochon : 1:650 jusque 1:1900
Homme : 1:40 jusque 1:48

Ainsi, nous savons qu’en relation avec un cerveau et un œil


relativement grands, le crâne facial lui, est petit. Donc,

71
paradoxalement, plus la tête est petite, plus le cerveau est grand.
Ainsi nous ne pourrons jamais affirmer que la tête de tel ou tel cheval
est jugée trop petite, mais plutôt qualifiée de trop grande.
Comparé à l’être humain, les possibles influences corporelles et
mentales sont très réduites chez les animaux. Ce qui ne veut pas dire
qu’elles sont sans importances ou sans objet. On rencontre justement
chez le cheval des influences qui provoquent des maladies
psychiques et, inversement, des situations corporelles qui influencent
le psychisme. Ainsi, l’influence des aides ne devra jamais être
négative et ressentie comme un désagrément psychique ou physique
par le cheval. Là encore, comme cité plus avant, la volonté d’agir
doit être présente ou déclenchée.

Le contrôle diagonal a une très grande importance dans


l’équitation western, vu que le but est de conduire le cheval d’une
seule main. Prenons l’exemple du cercle à main droite, si je tire sur la
rêne droite, la première volonté du cheval est de partir sur la gauche,
sa logique lui indiquant de « fuir » en s’échappant vers le côté
opposé à la pression. Ma droite devient donc inutile, et même si je
continue à tirer, jusqu’à ce que la tête du cheval vienne « embrasser »
mon pied, le cheval s’affaisse sur l’épaule extérieure, se « casse »
dans l’encolure et continue dans la direction opposée. Il serait donc
illogique d’accentuer cette « fuite » par une action continue contraire
à la logique équine. En utilisant la rêne extérieure, en déplaçant ma
main en arrière, diagonal vers le haut, le contrôle diagonal devient
plus efficace, ce qui a pour action de « freiner » le postérieur
diagonal et de pousser les antérieurs vers la droite. La progression du
contrôle diagonal est soutenue par une action de jambe qui apporte
un contrôle des épaules. Certaines aides, que nous donnerons plus
tard avec nos jambes peuvent être introduites avant même que le
cheval ne porte une selle. En effet, au cours du travail en main, on
peut très bien l’obliger à se pousser en tapotant à l’endroit ou plus
tard ma jambe viendra se placer. Notre action sera plus ou moins
« dure » en fonction de la volonté du cheval de réagir ou non. Sa
sensibilité jouant un grand rôle, et sachant qu’il recherche toujours la
situation la plus simple pour lui, sa coopération ne devrait pas poser

72
de problème. Dans le cas où je cesse toute action avant qu’il ne
bouge, il aura gagné la « première manche », mon autorité sera
remise en cause, et serait exposée à un problème difficile à résoudre
par la suite.

Ensuite, nous passons au Two Tracking, qui nous donnera le


contrôle des hanches, un exercice qui sera effectué le long de la
clôture. Lorsque nous le pratiquerons en selle, nous nous servirons
encore de la clôture pour effectuer celui-ci au pas, celle-ci nous
apportant une aide précieuse qui, empêchant le cheval d’avancer, lui
fait plus facilement comprendre les aides que nous lui donnons dans
ce cas. Si le Two Tracking fonctionne correctement au pas face à la
clôture, puis sans clôture au pas puis au trot, nous aurons atteint le
contrôle des hanches et nous remarquerons que nous avons aussi
appliqué le contrôle diagonal.

IMPORTANT : lors du Two Tracking, il est nécessaire de garder


une impulsion en avant pour que le cheval croise les antérieurs
correctement (antérieur extérieur devant l’antérieur intérieur), vers la
droite, c’est donc l’antérieur gauche qui doit passer devant l’antérieur
droit ; tenez le cheval le plus droit possible et faites en sorte que
l’arrière-main suive correctement, c’est-à-dire simultanément.

73
LES ALLURES

Le pas

Dans le pas, nos trouverons deux allures, un pas lent, celui de la


promenade et un pas accéléré, celui du travail. Pour obtenir la
différence, il faut, à un moment précis, fermer les jambes de manière
à porter le cheval en avant ; le mieux serait d’obtenir une accélération
du pas en fonction de la pression effectuée par les jambes, un peu
comme on accélère une voiture en appuyant sur l’accélérateur. On
parlera ici du Speed Control que nous devrons retrouver aussi lors du
galop, comme par exemple en Reining.

Le Jog

Le Jog est un trot très ralenti qui permet au cheval de conserver


cette allure longtemps sans fatigue, donnant au cavalier un confort
très appréciable. Le trot accéléré sera obtenu de la même façon que le

74
pas accéléré. Tout comme pour le pas, en serrant les jambes et en
déportant le poids vers l’avant sur les épaules (déséquilibre et déport
du centre de gravité vers l’avant). Il est important d’interrompre
l’action de jambes sitôt qu’il trotte et non pas une demi-heure plus
tard, ce qui aurait pour effet d’apporter une accélération non voulue.

Le Lope

Les exercices précités et effectués parfaitement au pas et au trot


nous permettront d’obtenir le Speed Control de base dont nous nous
servirons pour le contrôle du galop. En effet, le travail au galop va
d’une part donner de la confiance en soi au cheval, il est nécessaire
qu’il accélère le galop sans avoir peur, sans aucune appréhension. En
avançant les mains au-dessus de l’encolure, on l’encourage à
l’accélération, c’est-à-dire que ce geste doit être compris comme un
message du genre « vas-y, fonce », mais étant réalisé dans le calme.
Effectivement, on sait qu’un cheval peut s’effrayer devant un galop
trop rapide qui représente pour lui la fuite devant le prédateur. Il est
primordial que le cheval reste calme dans le galop et l’accélération
de cette allure. Là encore le travail sera progressif en lui laissant le
temps de comprendre exactement ce que l’on veut de lui. Il sera
encouragé et récompensé pour la plus petite accélération. Ici le
système est le même, en avançant la (ou les) main, en déplaçant le
centre de gravité vers l’avant, on pousse donc le cheval en avant,
sans oublier éventuellement les appels de langue au rythme des
antérieurs. Le ralentissement se fera en en s’asseyant plus
profondément en selle et en reprenant les rênes par un contact léger,
mais sans tirer. C’est un véritable exercice « d’équilibre » que le
cavalier opère à ce moment, son changement de position agissant sur
le centre de gravité. Parlons ici d’harmonie corporelle
« cheval/cavalier ». En tous les cas, le cavalier doit avoir assez
d’expérience et « sentir » les réactions corporelles de sa monture.

75
Le cheval n’étant pas un appareil de sport mais un être possédant
un cœur, des nerfs, des muscles et une âme dans toute sa sensibilité,
avec ses émotions, ses besoins éthologiques naturels bien souvent
oublier pour le plaisir de l’homme. Soyons assuré que sans le cheval,
la face du monde ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. L’isolation
en box est contraire à toute loi naturelle, elle n’est que l’origine de
maladies neurasthéniques, de comportements illogiques, parfois
dangereux pour l’homme et le cheval lui-même ainsi que ses
congénères, l’origine aussi de déficiences, défaillances ou tares
mentales, dont la guérison est irréversible.
Un cheval ayant un comportement désagréable envers ses
congénères sera exclu puisqu’il répand une discordance dans la vie
sereine et journalière du groupe, mais il sera suivi lorsqu’il sonnera
l’alarme en cas de danger (paradoxe ou logique ? conservation de
l’instinct de protection ? ou recherche de la protection malgré ses
mauvaises manières ?).

Il est primordial de préparer les départs au galop sur le bon pied,


dans le Round Pen, le cheval étant déjà fléchi sur le cercle, il lui sera
plus facile de partir sur le bon pied, une bonne habitude dès la
première leçon et ceci sur les deux côtés, galop à pied gauche et à
pied droit. Si vous êtes à main gauche, vous relevez la rêne gauche
pour alléger l’épaule gauche et demander le galop en plaçant la
jambe droite juste derrière la sangle. Le moment exact pour placer la
jambe gauche, c’est le moment où l’épaule gauche avance, ceci étant
visible depuis la selle. Dans le cas où le cheval partirait sur le
mauvais pied, n’en faites pas toute une histoire, reprenez les rênes,
remettez le cheval à l’allure précédente et réitérez la demande dans le
calme. Les bonnes habitudes se prennent toujours dès le début.

76
Le travail en rênes longues

Quelques mots sur la manipulation des rênes. En équitation


western elles doivent être longues, ce qui ne veut pas dire qu’elles
pendent d’un mètre. Elles sont trop longues lorsque le cavalier amène
ses mains contre sa poitrine avant de pouvoir prendre contact et sont
trop courtes lorsqu’il sent un contact avec la bouche. Une fois la
longueur précisément établie, les mains ne doivent plus bouger. Vous
pouvez faire une marque sur les rênes afin de retrouver toujours la
bonne longueur. Malgré l’absence constante de contact avec la
bouche, le cheval doit être rassemblé et se porter lui-même. On peut
dire que le cheval réagit au « poids du cuir », la rêne ayant un certain
poids qu’il ressent et chaque déplacement de la main déplaçant la
rêne de sa position initiale. Il est inacceptable de voir un cavalier
dont les mains, les jambes ou le corps entier se trouvent sans cesse en
mouvement, ce qui correspondrait à un coureur à pied qui porte un
sac à dos mal attaché et qui, par les secousses qu’il apporte, viendrait
le déséquilibrer et le gêner à chaque instant dans ses mouvements.
Mettons-nous à la place du cheval. L’harmonie que nous trouvons
dans un couple de danseurs de haut niveau doit être aussi retrouvée
dans le travail, dans le couple « cheval/cavalier ». Dans un cas, nous
avons un valseur débutant (le cavalier) avec une danseuse
expérimentée (le cheval) ou alors l’inverse, un valseur aguerri et une
débutante qui profitera pleinement de l’expérience de celui-ci.

Revenons donc à notre élève, il devra apprendre à marcher, trotter,


galoper en rênes longues sans modification d’allure tant que celle-ci
n’est pas demandée. Il doit être rassemblé et se laisser pousser contre
le mors ; il n’est pas question d’utiliser des enrênements
contraignants, il n’existe aucun mors ou autre qui puissent nous
amener à arrêter ou contrôler un cheval. Le mors, quel qu’il soit n’est
qu’un instrument de communication. Celui qui pense qu’avec
l’utilisation d’un mors soi-disant contraignant ou dur l’on puisse
contrôler, voire arrêter un cheval ne doit pas être rencontré dans le
monde de l’équitation, sa place étant ailleurs. Trop d’enrênements

77
sont souvent utilisés par des cavaliers, soi-disant entraîneurs, ce qui
démontre seulement un manque de connaissance et de savoir faire.
C’est un moyen mécanique momentané. Un cheval western se porte
et est rassemblé d’une manière naturelle sans y être contraint par des
actions perpétuelles. Avec un peu d’entraînement, certains chevaux
peuvent apprendre à se porter naturellement en rênes longues alors
que d’autres ne pourront être rassemblés qu’avec beaucoup d’actions
et doivent être constamment poussés contre le mors pour ne pas
« s’allonger » à l’infini. Ces chevaux n’ont pas leur place en
équitation western.
Un autre problème qui survient en rênes longues, c’est le cas des
chevaux qui sont toujours plus rapides que le cavalier ne demande.
Cet état de chose n’est pas toujours lié au tempérament ou au besoin
de se défouler, mais plutôt avec un manque de discipline. Un cheval
fainéant et raide se « lance » dans une allure qu’il ne tient pas et
tombe dans une allure inférieure.
Comment procéder face à un tel problème. On observe souvent de
la part du cavalier une reprise des rênes, ce qui n’a pour but que
d’accentuer l’accélération. Dès lors, on remarquera aussi, que le
cheval reprend la vitesse initiale lorsque le cavalier relâche les rênes.
Le cheval se trouve comprimé comme un peu un ressort qui reprend
sa forme sitôt que le frein est lâché. Ma main de rêne étant ma main
intérieure, je prends le rêne extérieure pur effectuer un Doubling
immédiatement lorsque le cheval fait un premier pas plus rapide. Le
Doubling doit être énergique, il est important que l’action de rêne
extérieure soit sans à-coup, c’est-à-dire, je tends la rêne et je tire pour
placer rapidement la tête vers la clôture, en même temps que je
relâche pour ne pas donner au cheval la possibilité d’agir contre
celle-ci. Notons que cette action se fait sans provoquer de douleur,
elle ne doit pas être une action brutale, mais rester comme une
surprise pour le cheval, qui ensuite continuera dans la direction
opposée. Soit le cheval reprend son accélération immédiatement ou
au bout de quelques pas, et dès lors je réitère le Doubling.

La clôture fait de sorte que le cheval est obligé de ralentir ou


d’arrêter :

78
– premièrement parce qu’une seule rêne entre en action et qu’il ne
trouve pas de résistance, comme c’est le cas de l’emploi de deux
rênes simultanément,
– deuxièmement parce que la clôture l’oblige à ralentir,
– troisièmement parce que la rêne cesse son action immédiatement
ne lui laissant aucunement la possibilité d’une résistance latérale.

Au cas ou le cheval viendrait à se « cogner » contre la clôture,


n’en faites pas un drame, il n’en portera que plus d’attention la
prochaine fois. L’effet du Doubling lui demande beaucoup d’effort.
Cette action doit être répétée à droite comme à gauche et autant de
fois que nécessaire jusqu’à ce que le cheval se sente importuné par
cette action et qu’il décide de conserver une allure régulière. Plus
tard, il suffira de reprendre légèrement une rêne pour qu’il se
souvienne du Doubling et qu’il évite ainsi d’être incommodé par
cette action. Il est possible qu’un cheval retombe dans son ancienne
habitude, auquel cas un Doubling viendra lui remettre en mémoire le
comportement qu’il doit avoir. Quelques heures d’entraînement sont
généralement suffisantes pour que notre élève puisse être mené aux
trois allures en rênes longues. Une amélioration est généralement
visible dès la première heure. Le cavalier restant passif, il n’influence
pas son cheval par des aides, jambes ou corps, et la différence entre
cette façon d’agir et l’action de deux rênes, est que le cheval ne peut
pas se servir du mors comme d’une « cinquième » jambe et qu’il
n’est « pressé » comme un ressort contre le mors. L’action de deux
rênes simultanées se traduit par un effet direct dans la bouche, tandis
que cette méthode déclenche un processus de réflexion chez le cheval
qui décide de modifier son comportement face à l’action effectuée.
Étant donné que le cheval a décidé de s’adapter au rythme demandé
par le cavalier, il ralentit l’allure, évite toute action désagréable en
gardant le rythme et peut donc être conduit en rênes longues. Le but,
est d’avoir un cheval qui devienne lent de lui-même sans aucune
influence de rêne. Lorsqu’il aura compris qu’en rênes longues aucun
Doubling ne vient l’indisposer, il restera plus détendu et plus
attentif ; il aura plus confiance en lui-même. Bien entendu, il est clair
que le cavalier restera TOUJOURS calme sans aucune émotion que

79
le cheval ressentirait et lui apporterait peut-être un sentiment
d’insécurité ou de peur.

La bouche

On entend dire dans certains cas qu’un cheval est dur ou sensible
de bouche, mais dans d’autres cas aussi, une bouche trop sensible
peut de devenir un véritable problème et inciter le cheval à
s’emballer. Dans sa logique, le cheval prend la fuite également pour
fuir la douleur, en quel cas le cavalier accentue encore plus son
tiraillement sur les rênes croyant l’arrêter et c’est l’escalade. Tout
cheval doit être en mesure de supporter une certaine pression, car
celui-ci représente en quelque sorte un mur, une barrière contre
laquelle il ne peut aller, mais qui va nous servir pour le rassembler.
Un cheval peut embarquer son cavalier aussi bien au qu’au trot ou au
galop. Sitôt qu’il se soustrait à l’action de rêne, il embarque en
quelque sorte le cavalier. Dans tous les cas, on ne peut plus parler de
contrôle, il n’existe aucun moyen mécanique au monde qui puisse
permettre de contrôler un cheval, tout étant basé sur l’éducation. Il
est possible de monter, bridé en ayant un contact constant direct de
rêne comme en classique. Un Snaffle est un mors idéal et très
efficace qui est plus facile de manipulation pour un débutant qu’un
Snaffle with Shanks ou Bosal. Mais le but, le nec plus ultra étant de
conduire un cheval à une main avec un mors à bras de levier (Snaffle
with Shanks) et en rênes longues, qui représente la touche finale en
équitation western.

Il est juste aussi de voir, avec la progression de l’éducation,


certains cavaliers western laissent les aides de rênes et de
déplacement du corps de plus en plus au second plan, comme c’est le
cas chez les chevaux de ranch et le non pro horse. Par chance, il
n’existe pas de lignes directives pour l’éducation, la méthode étant

80
toujours adaptée à l’élève du moment et certains entraîneurs laissent
les aides de rênes en avant-plan. Ces aides ne pouvant rester en
avant-plan que si le cheval les respecte absolument, ce qui est le cas
des chevaux montés en Bosal par exemple ; dans ce cas, il n’y a pas
de place pour l’erreur. S’il s’aperçoit qu’il est mené par un système
auquel il peut se soustraire, c’est toute l’éducation qui est remise en
cause. La fixation des habitudes est primordiale pour obtenir une
obéissance sans faille. Un cheval peut être maltraité avec n’importe
quel mors et les mors western ne sont pas plus durs ou « méchants »
que d’autres. Et avant toute utilisation d’un mors, le cavalier se
donnera la peine de se faire expliquer son fonctionnement.
N’oublions pas l’excellente mémoire du cheval, aussi bien dans le
positif que le négatif. En psychologie, la loi du rythme est celle qui
nous permet d’apprendre. Chaque chose nouvelle apprise repose sur
la répétition d’exercices par intervalles. La description éthologique
du comportement du cheval dans telle ou telle situation nous apporte
un renseignement de valeur, mais qui ne pourra servir qu’a celui qui
voudra être actif avec le cheval ou de peu de valeur pour celui qui ne
sera pas en mesure de comprendre et d’analyser les impulsions
psychiques ou l’état d’excitation qui l’auront provoqué. Pour ne
prendre qu’un exemple ; nous avons un cheval qui est resté
longtemps en boxe et qui fut très bien nourri. Au moment de sortir,
pour aller en pâture, son comportement va être de faire des bonds, de
ruer, ce qui peut être dangereux pour l’homme. Ce comportement
dénote un besoin d’espace, de mouvements et de liberté. Dans un
deuxième cas, un cheval que l’on vient de toucher sans précaution,
donnera une ruade, un coup de pied par réflexe suite à un sursaut. Un
troisième cas, celui de l’approche du vétérinaire dont le cheval a
conservé en mémoire une mauvaise expérience liée à une douleur, là,
la ruade ou coup de pied sera à attribuer à une réaction logique suite
à l’expérience négative et non pas à un réflexe. Quatrièmement, il est
possible que les ruades ou coups de pieds proviennent d’un état
d’anxiété ou à l’inverse, d’agressivité. Il nous faudra donc analyser
l’origine de ce comportement (suite à mauvaises expériences,
traitements, influences ou encore d’origines héréditaires) et faire en
sorte qu’il soit étouffé dans l’œuf. Les chevaux faisant montre de

81
résistance font preuve de forte personnalité et de forces naturelles
plus que de mauvais comportement.
Ceci est tout aussi valable pour le cheval ombrageux, dans le sens
où il aurait une mauvaise vue ou qu’il s’agisse d’un individu
peureux, mais là encore, il s’agit d’analyser le pourquoi et dans
quelles situations il réagit ainsi.

Les cercles

À main droite comme à main gauche, le cheval doit être droit sur
le cercle et être aussi bien assoupli des deux côtés. Dans le cas
contraire vous aurez un problème à solutionner que vous retrouverez
dans le tourner, changements de pieds et Roll Backs. On débutera les
cercles au pas en prenant un point central comme repère afin que le
cercle soit vraiment rond et non pas d’une forme plus ou moins
ovale. Faire un premier cercle au trot est une chose, en faire plusieurs
en restant sur la même piste en est une autre. Le cheval est droit
lorsqu’il est parfaitement entre les rênes et qu’il ne tire ni d’un côté
ni de l’autre. S’il tente de pénétrer dans le cercle, il faut le pousser
vers l’extérieur en positionnant la jambe intérieure et avec la rêne
également intérieure (contrôle latéral et diagonal) le replacer sur la
piste. Dans le cas ou celui-ci s’écarte vers l’extérieur, c’est donc la
jambe extérieure et la rêne extérieure qui viendront en action. Dans
les deux cas, vous pouvez agir en vous asseyant soit sur l’ischion
intérieur ou extérieur, ce qui apporte une aide physique. Attention
aussi à ce qu’il ne s’affaisse pas sur l’épaule intérieure, il faut que
celles-ci restent à même hauteur. Bien entendu, les aides cessent leur
action sitôt que le cheval se retrouve sur le cercle. La aussi, il faudra
travailler un peu plus le côté le plus raide. Les chevaux étant droitiers
ou gauchers. Sur le cercle, le nez sera toujours positionné légèrement
vers l’intérieur puisqu’il doit toujours suivre son nez. La rêne droite
(intérieure dans le cas d’un cercle sur la droite) prend un léger

82
contact, la jambe droite entre un peu en action de manière à pousser
le tronc vers la gauche et la jambe extérieure maintient la hanche vers
l’intérieure. Ainsi le cheval se trouve correctement positionné et est
droit sur le cercle. Si vous portez des éperons, vous pouvez les
utiliser de la façon suivante : lorsque le cheval sort du cercle ou
quitte sa position, effectuez une pression avec l’éperon, mais sans
frapper, (les éperons ne doivent jamais servir à frapper un cheval
dans les flancs, mais à nous apporter une aide à un endroit très
précis) une utilisation trop dure peut soit l’effrayer et peut être lui
donner d’aller contre en apportant une résistance. Les éperons à
grandes molettes sont plus doux que des éperons de type « prince de
Galles », ayant plus de surface et la molette roulant contre le flanc.
Si vous n’êtes pas encore un routinier, faites les cercles d’abord au
pas, ce qui vous laissera le temps de pouvoir corriger et de voir venir
longtemps à l’avance toute « déviation » possible. Par contre, si les
premiers cercles ressemblent à un œuf, cela n’est pas encore trop
tragique, mais il faut y remédier rapidement. En débutant par de très
grands cercles en utilisant toute la surface de la carrière, vous pourrez
plus facilement prendre des points de repère. Il faut aussi apprendre à
agrandir et à rétrécir le cercle, l’agrandissement se faisant par
contrôle diagonal de rêne intérieure et action de jambe intérieure et
inversement pour rétrécir. Les répétitions vous montreront que
bientôt votre cheval se laissera conduire avec finesse et précision. La
maniabilité du cheval se fait de plus en plus ressentir et les aides
deviennent invisibles, l’harmonie du couple cheval/cavalier étant
presque parfaite. Effectuez tris ou quatre cercles sur la gauche par
exemple et un seul sur la droite. Évitez de faire régulièrement un
cercle à gauche et un à droite ; votre cheval anticipera vite et vous
vous trouverez face à un problème le jour ou vous déciderez de faire
plusieurs cercles d’un même côté.

83
Les changements de pied

Avant de débuter avec les changements de pieds, (Lead Change) il


existe un exercice qui consiste à quitter le cercle pour continuer de
biais comme si on allait effectuer un changement, mais à la place, on
replace le cheval sur le cercle dans la même direction. Ce cercle de
forme elliptique est le précurseur du cercle en forme de « D ». La
partie droite passant par le centre de la carrière, c’est sur celle-ci que
nous allons placer le nez vers l’extérieure du cercle et redresser
l’épaule en posant la rêne extérieure contre l’encolure et en le
poussant vers l’intérieur avec la jambe extérieure. Cette action à pour
but de redresser les épaules et de préparer le cheval au changement
de pied. Arrivé à ce point, il suffit d’enlever la jambe intérieure et de
placer celle extérieure derrière la sangle pour obtenir le changement.
N’oublions pas que le cheval suit toujours son nez (la jambe
intérieure est celle qui était à l’extérieure avant d’arriver au centre de
la figure de 8 et la jambe extérieure était donc la jambe intérieure
auparavant). Là encore, ne fixez pas le nombre de cercles ronds ou
elliptiques ou en forme de D que vous allez effectuer, laissez toujours
votre cheval attendre vos ordres, évitez toute anticipation de sa part.
Trois ou quatre changements sont suffisants.
Pensez aussi à revenir au pas entre temps, ce qui apportera un
moment de détente, vous pouvez varier le travail en plaçant des
exercices d’assouplissement, de déplacement des hanches.

Le Back Up

Le Back Up est un très bon exercice d’introduction au stop. En


faisant barrière avec le mors et en poussant le cheval en avant, on
doit obtenir la flexion verticale de la nuque et, ne pouvant avancer, il
doit donc reculer pour se soustraire à la pression. Il est primordial de

84
relâcher les rênes sitôt qu’il recule afin qu’il comprenne que la
pression cesse du fait de ce pas en arrière qu’il vient d’effectuer. Il
est important d’obtenir un reculer volontaire. Débutez le reculer pas
après pas, ne demandez qu’un pas, faites une courte pause et
recommencez. Au cas où il ne recule pas droit, vous pouvez vous
aider de la clôture d’un côté et de l’autre en utilisant votre jambe. La
plupart du temps, lorsque le cheval ne recule pas droit, c’est que le
cavalier a une position asymétrique en selle et qu’il ne s’en rend pas
compte. Utilisez les mains pour demander le reculer, mais utilisez
vos jambes pour le diriger. Pour demander le reculer, arrêtez votre
cheval par un « Whoa », relâchez les rênes, attendez un instant puis
reprenez les rênes (pour prendre une nouvelle bouche) en demandant
le reculer. Le but est de pouvoir obtenir le reculer en rênes longues et
sans pression de jambes. Il est vrai que la plupart des chevaux qui
ressentent une pression exagérée derrière la sangle, par exemple
lorsque l’on emploie les éperons, prennent la mauvaise habitude de
fouetter de la queue, celle-ci peut être évitée en utilisant les éperons
ou nos pieds en avant, sur les épaules. Les chevaux qui reculent
difficilement ont tendance à se cabrer, une tendance qui s’amplifie
lorsque les éperons viennent en action derrière la sangle. On évitera
aussi de demander le Back Up dans un terrain trop profond ou en
pente, ce qui aurait pour conséquence de rendre le reculer encore plus
difficile.

Le Roll Back

Nous avons à peu près trois mois de travail derrière nous et notre
élève sait travailler correctement aux trois allures. Nous allons
maintenant passer au Roll Back, un demi-tour sur les postérieurs.
Pour cela, nous allons nous servir de la clôture que nous allons suivre
à environ 1 mètre de distance. Ceci a pour but de limiter la liberté de
mouvements du cheval au moment de tourner, ainsi il sera mis dans

85
l’obligation de reporter son poids sur les postérieurs et de travailler
avec. Après un bon moment d’échauffement et avec un cheval
détendu, nous allons débuter cet exercice. En suivant la clôture, si
nous sommes à main gauche par exemple, et avant que d’arriver dans
un angle, nous allons déplacer notre centre de gravité sur la droite,
prendre la rêne droite « pull and slack » (c’est-à-dire prendre et
relâcher) en déplaçant la main droite vers l’extérieure, en utilisant la
jambe gauche, jusqu’à ce que nous ayons atteint un angle de 90° par
rapport à la clôture. Ici c’est la rêne gauche qui entre en action en la
déplaçant en arrière de biais vers la droite, simultanément la jambe
gauche opère une pression qui va pousser le cheval vers la droite
pour terminer le demi-tour en trottant, les rênes étant de nouveau
longues en sortant du Roll Back. On répètera cet exercice au pas puis
au trot au cours des prochaines semaines. En outre, le cheval devra
absolument maîtriser les changements de pieds avant que de pouvoir
effectuer un Roll Back, pour ne pas retomber au trot et d’avoir besoin
de « trier » ses membres.

Le Stop

Le Stop est une action difficilement réalisable vu la précision avec


laquelle les aides doivent être données. Pour introduire cette manœuvre,
nous savons que notre élève connaît le « Whoa ». Maintenant, nous
allons nous servir des aides physiques, c’est-à-dire que nous allons dire
Whoa, déporter notre poids vers l’arrière et reprendre les rênes. Le
moment précis pour demander le stop est le moment pendant lequel le
cheval se trouve dans la phase de suspension, ou juste avant. Vous
pouvez demander le Stop à partir du trot, ce qui est plus facile pour le
cavalier, car un cheval qui effectue un « run down », qui galope très vite
ne permet pas toujours au débutant de sentir le moment exact, mais avec
l’expérience, le cavalier sentira sa monture et saura donner les aides au
dixième de seconde près.

86
Le cheval western est capable de fonctionner aussi bien sans bride
Au moment de la phase de suspension, le cavalier va
simultanément avancer un peu ses jambes vers l’avant, dire Whoa,
s’appuyer contre la Cantle pour ne plus suivre le mouvement,
prendre les rênes pour obtenir un contact avec la bouche. Attention,
pour stopper le cheval doit être parfaitement droit ! plusieurs
difficultés peuvent être rencontrées, d’une part le cheval ne stoppe
pas immédiatement, ce qui peut être normal la première fois, il peut
stopper, mais quelque temps après. Nous pouvons nous servir de la
clôture en prenant la rêne située de ce côté en amenant vivement la
tête du cheval vers la clôture en utilisant les aides du Stop. Il faut en
outre faire de sorte que le cheval qui refuse de stopper souhaite
stopper la prochaine fois.
Les premiers pas vers le Stop sont les suivants : a partir du trot,

87
car il est plus facile de le contrôler, en suivant la clôture à environ 2
mètres, on effectue un doubling en disant Whoa ! en s’asseyant
profondément en selle pour repartir dans la direction opposée, au trot.
Si malgré l’action de rêne, alors que celle-ci déporte la tête vers la
clôture, le cheval continue tout droit, il est bon de cogner de la jambe
gauche, pour un doubling à main droite. Pendant le doubling et pour
que le demi-tour soit plein d’énergie, j’utilise ma jambe extérieure.
Après avoir parcouru 20 à 30 mètres au trot, on recommence la
même action sur la gauche. Résultat, le cheval va comprendre que
« Whoa » signifie stopper. Il est surtout conseillé de ne pas tirer sur
les rênes, ce qui aurait pour effet de raidir des antérieurs.

Le reculer est un très bon exercice d’introduction au Stop


puisqu’il apprend au jeune cheval à arrondir le dos, à placer ses
postérieurs loin sous lui, à se servir de ses hanches, ainsi qu’à réagir
à l’action du mors qui à ce moment-là représente un mur

88
infranchissable.
Pour apprendre, le cheval doit absolument savoir que lorsque la
jambe droite (par exemple) entre en action pour des pas de côté,
celle-ci interrompt la pression sitôt qu’il réagit, que la rêne
interrompt son effet sitôt qu’il fléchit de la nuque, etc. Si les actions
durent au-delà du temps de réaction, le cheval ne peut comprendre et
n’apprend rien. Dans tout ce que nous allons demander, les aides
doivent cesser immédiatement avec la réaction du cheval. Ce n’est
que dans ce cas seulement que le cheval comprendra et apprendra.
On poursuivra l’effet du doubling quelques jours, sans exagération
toutefois, pour passer enfin au véritable stop. En trottant le long de la
clôture, au lieu d’effectuer un doubling, on procédera en disant
Whoa, en s’asseyant profondément en selle, le cheval s’attendant
alors à un doubling sur la droite, il va donc positionner son postérieur
droit sous lui, à ce moment-là, on va prendre la rêne gauche un peu
plus que la droite, le cheval s’attend alors à un doubling sur la gauche
et positionne son postérieur gauche sous lui. Il a donc placé ses deux
postérieurs sous lui et vient ainsi d’effectuer un Stop correct. Il est
important de relâcher l’effet de rêne sitôt qu’il stoppe et le laisser sur
place quelques instants et le récompenser. Après un demi-tour vers la
clôture, on réitère l’opération sur la gauche et là encore, il doit nous
faire un bon stop. Ensuite, on passe à autre chose évitant ainsi tout
bourrage de crâne.
N’oublions pas que le cheval doit fléchir de la nuque, qu’il ne doit
pas être tiraillé dans la bouche et que le Stop ne doit pas représenter
une contrainte, mais être accepté comme un exercice comme les
autres. Et puisque nous arrêtons toujours le travail sur quelque chose
de positif, la pause sera très appréciée après un bon Stop.

Le Spin

Le Spin est une pirouette rapide, non sautée, mais horizontale de

89
360 degrés et plus, effectuée sur le postérieur intérieur, c’est-à-dire
celui situé dans le sens du mouvement. Pour l’exécution de cette
manœuvre, le cheval doit être horizontal et rectiligne de la nuque à la
croupe.

Ici, Kay Wienrich, un des très grands experts de l’équitation


western, dans un Speed dont la rapidité ne peut être démontrée qu’en
« movie ».

L’apprentissage du Spin ne doit pas être fastidieux pour le cheval ;


il doit y reconnaître une manœuvre qu’il est capable de réaliser sans
contraintes et surtout sans aucun tiraillement dans la bouche. Il est
bon de commencer tout simplement en demandant au cheval de
croiser une fois les antérieurs et de le laisser repartir en ligne droite.
Une des méthodes consiste à introduire le Spin à partir du pas ; pour
cela, le cavalier prend contact avec la rêne gauche (pour un Spin à
gauche) afin d’amener la tête vers l’intérieur, si au début le cheval
tente de continuer en ligne droite, la seule solution est de le maintenir
dans cette position, car si le cheval se déplace en suivant son nez sur

90
le cercle, l’arrière-main, elle, à tendance à partir vers l’extérieure
(force centrifuge ou trop de pression à gauche), sitôt qu’il croise les
antérieurs, le cavalier relâche immédiatement la rêne et le pousse en
avant, traverse la carrière par exemple et réitère la demande. Au bout
de trois ou quatre jours, le cheval a compris que l’action de rêne
cesse immédiatement lorsqu’il croise. Après une dizaine de jours, il
doit être en mesure d’effectuer les 360 degrés. S’il est nécessaire de
le contraindre par action de rêne, c’est que le travail de base n’est pas
suffisant. Ce n’est qu’un léger contact de rêne, mais aussi la pression
de la jambe extérieure qui doit le faire tourner. Tout ceci se fait
lentement, dans le calme et il est très important que notre élève reste
en position correcte. L’accélération se fera avec le temps et la
réponse à la pression de jambe. Il est important que le rêne extérieure
ne soit jamais tendue, la jambe extérieure faisant pression pour
obtenir un croiser des antérieurs. La progression de cette manœuvre
se traduit par une augmentation du nombre de fois que le cheval
croise les antérieurs, c’est-à-dire qu’avec la compréhension, on
demandera de croiser deux, puis trois, puis quatre fois, et ainsi de
suite jusqu’à obtention d’un tour complet..
Le Spin peut être également introduit en partant d’un cercle que
l’on rétrécit dans la forme d’une spirale et de donner les aides lorsque
l’on est parvenu au centre de cette spirale en prenant d’abord la rêne
gauche (toujours pour un Spin à gauche) en mettant la jambe
extérieure puis, en relâchant la rêne gauche et en prenant la rêne
droite qui va bloquer l’impulsion en avant et ma jambe droite qui elle
va pousser le cheval vers la gauche. Ici, il est demandé d’avoir
beaucoup de doigté afin que le cheval ne recule pas, ni n’avance, le
contrôle diagonal que nous venons d’effectuer doit bloquer la hanche
gauche de manière à ce que le postérieur gauche devienne le point de
pivot. Là aussi, on relâche les rênes immédiatement après le
croisement des antérieurs afin de repartir en ligne droite. Dans son
esprit, le cheval doit se faire la réflexion suivante : « allègement du
travail après un court exercice ».
Attention à ne pas l’abasourdir avec de nombreuses répétitions.
Entre chaque exercice, il sera opportun de passer à autre chose de
simple. Attention aussi à laisser passer un certain temps entre les

91
demandes, afin d’éviter une anticipation de sa part. nous ne voulons
pas non plus que le cheval anticipe telle ou telle manœuvre sitôt qu’il
perçoit un signal de rêne ou de jambe.
Après avoir croisé trois ou quatre fois les antérieurs, le cheval
perd de l’impulsion et il est alors temps de la faire sortir en ligne
droite avant que de réitérer ; on procédera de même chaque fois qu’il
sera confus ou irrité.

92
93
Ci-dessus, un exemple parmi les nombreuses Pattern de Reining
Start : Petit cercle au galop lent, grand cercle au galop rapide,
changement de pied au centre, les Stops en ligne droite avec Roll
Back, les petits cercles indiquent le nombre de Spin.
Chaque Pattern consiste en plusieurs éléments qui sont les cercles
au galop lent, changement de pieds, cercles rapides, les Stops, les
Spins et le reculer.

Quelques exemples de Pattern de Reining

Le système de jugement d’une Pattern est basé sur un score de 70


points pour chaque cheval participant. Au cours de l’exécution de la
pattern les 8 manœuvres sont notées dans une marge de 3 points

94
allant de « -1 ½ à + 1 ½ »

Le Trail

Le franchissement des obstacles de Trail.


Les obstacles de Trail sont si nombreux et si différents, qu’il est
impossible de les apprendre à la maison. Les manières et le
comportement avec lequel le cheval abordera et franchira les
obstacles sont le reflet des connaissances et du savoir faire de
l’entraîneur. La première règle dans l’apprentissage du
franchissement est de procéder par étapes, avec des coupures qui
feront de sorte que notre élève effectuera toujours son travail dans le
calme, sans précipitation et avec précision.
La deuxième règle, chaque fois qu’il sera possible, franchir le
même obstacle en différenciant la façon de le franchir ou en
apportant des modifications de manière à ce que le cheval soit
toujours concentré et ne tombe pas dans une routine qui lui ferait
perdre sa concentration et l’importance qu’il doit apporter lors du
franchissement.
Troisième règle, ne franchissez pas les obstacles toujours dans le
même ordre, mettez un peu de diversification dans le travail de
manière à garder un cheval attentif.

95
La porte

Près de la porte, et même contre celle-ci c’est un endroit de repos.


Trop éloigné de la porte, le simple fait de vous pencher pour l’ouvrir
fera bouger votre cheval et vous risquez de ne pas pouvoir l’ouvrir
correctement. On arrête donc le cheval parallèlement et contre la
porte et on le laisse « se reposer » quelques secondes. Pendant que
vous poussez la porte, faites faire deux pas en avant en pivotant sur
les postérieurs et arrêtez de nouveau. Une fois dans l’ouverture, en
reculant, effectuez une espèce de demi-cercle écrasé ou de style
« épingle à cheveux » en procédant pas à pas. Veillez à ce que le
corps du cheval obstrue l’ouverture que vous avez faite. Fermez la
porte en poussant votre cheval parallèlement à celle-ci en utilisant les

96
aides extérieures. Il est nécessaire que votre élève connaisse les pas
de côté. Restez sur place quelques secondes avant de vous éloigner,
vous éviterez ainsi que votre cheval ne s’en éloigne avant que vous
ayez refermé la porte complètement.

La bascule

Un obstacle rencontré pratiquement dans tous les schémas de


Trail.

Elle peut être abordée tout comme le pont, il est possible de


débuter en y faisant passer le cheval que lorsque la bascule n’est
relevée de quelques centimètres, afin qu’il puisse s’habituer
progressivement à cette impression nouvelle qui est de sentir le sol se

97
dérober sous lui. Le procédé assez simple consiste à lui faire franchir
cet obstacle en faisant une pause après chaque pas effectué, le but à
atteindre étant d’obtenir un franchissement dans le calme, sans
précipitation, en laissant à notre élève le temps de « sentir » et de
regarder ou il va. La finalité sera un cheval qui ira de lui-même
directement sur la bascule sans aucune hésitation. Une forte
récompense serait de desseller notre élève lorsqu’il se situe au milieu
de la bascule, dans sa logique, il y verra le côté positif de la
manœuvre.

Un labyrinthe de barres au sol

Encore un exemple d’obstacle qui confirme bien combien ils


peuvent être différents et parfois même très compliqués.

98
Le pont

On remarquera les rênes très longues qui permettent au cheval de


regarder où il met les pieds.

99
Western Pleasure

Il s’agit d’une discipline qui consiste à présenter un cheval


confortable, en rênes longues, aux trois allures. Le Jog et le Lope
sont très très ralentis.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser en voyant ces


chevaux se mouvoir très lentement au trot et au galop, cette
discipline n’est pas sans difficultés. On remarquera la position
horizontale de l’encolure, le nez à la verticale. Le cheval doit être en
parfaite balance, équilibré, avoir un pied léger et répondre à des aides
absolument invisibles. La monte d’un tel cheval doit être un plaisir,
de là le mot « Pleasure ».

100
Western Horsemanship

Le Horsemanship est la seule discipline en concours dans laquelle


le cheval n’est pas noté, mais le cavalier. En effet, ce sont les
aptitudes, les aides et la position de celui-ci qui seront jugées.
L’épreuve ne sera connue des participants qu’une heure avant le
début du concours. Cette épreuve peut par exemple être la suivante :
partir au trot jusqu’au plot, arrêter, reculer, partir au galop sur le pied
gauche jusqu’au deuxième plot, arrêter, demi-tour sur l’arrière-main
sur la droite et retourner dans le rang. Ensuite, le juge prend tous les
participants ou les dix meilleurs et les fait travailler en Rail Work, un
peu comme en Pleasure. Là encore, seul le cavalier est jugé.

Western Riding

Une épreuve qui consiste en un parcours bien défini et sert à juger


le cheval de Ranch. Passer une porte, passer une barre posée au sol
sans interrompre le Jog ou le Lope et via un chemin préétabli,
contourner des plots entre lesquels on demande le changement de
pied, puis un arrêt net et un reculer de plusieurs mètres. Là encore, le
cheval est jugé sur la façon dont il réagit aux aides.

Working Cowhorse

Le Working Cowhorse consiste en deux épreuves qui seront


jugées séparément. Le cheval doit présenter ses aptitudes au travail
du bétail. Dans la première partie qui représente l’aspect d’une

101
Pattern de Reining spécial qu’il maîtrise les différentes manœuvres
nécessaires au contrôle d’une vache, comme le Roll Back, le sprint,
petits cercles, Stops. Cette épreuve est aussi appelée « Dry Work » au
cours de laquelle les stops doivent être courts.
En deuxième partie, une vache est lâchée seule dans la carrière et
le « Fence Work » commence. La vache voulant aller vers le centre,
le cheval doit l’en empêcher – pratiquement de lui-même – et la
bloquer sur le côté court de la carrière et faire montre d’intérêt pour
son travail. Le cavalier stoppe ensuite sa monture pour laisser partir
la vache vers la longueur, le cheval doit rattraper la vache et la
bloquer de nouveau contre la clôture, lui faire faire demi-tour, la
dépasser et la faire repartir dans le sens opposé. Ensuite, le cavalier
place son cheval parallèlement à la vache et tente de lui faire faire un
cercle au centre de la carrière, puis un autre, ce qui doit donner la
forme du 8.

102
Cutting

Une autre discipline qui consiste à travailler le bétail ; ici, toutes


les vaches se trouvent en groupe à un bout de la carrière, en outre,
tous les cavaliers sont situés à l’autre bout, on trouve également le
juge, deux aides, les Herd Holder ou Cornermen, ainsi que deux
autres cavaliers situés à hauteur du juge, les Turn Backs.
Le participant entre lentement dans le groupe de vaches, il les pousse
vers le centre de la carrière sur quelques mètres, les Herd Holders les
repousse dans leur coin et le cavalier choisit la vache avec laquelle il va
travailler. C’est maintenant que le cheval exécute son travail sans
aucune aide de la part de son cavalier, il coupe littéralement le chemin et
empêche la vache de retourner vers ses congénères. Le chemin vers le
centre de la carrière est fermé par les Turn Backs.

103
Le cavalier dispose de deux minutes et demie pour démontrer les
compétences de son cheval. Il peut en outre choisir plusieurs vaches.

On remarquera la position extrême du cheval dans son demi-tour


effectué pour suivre la vache dans ses déplacements

104
Les rênes sont longues, le cheval exécute son travail sans aucune
aide de la part de son cavalier.

Il est certain que nos chevaux, en Europe, n’ont pas l’expérience


des Ranch Horses des USA. Mais il faut bien les entraîner pour les
concours. Il existe des élevages spécifiques dont les chevaux
possèdent aujourd’hui ce que l’on appelle le « Cow sens », c’est-à-
dire qu’ils possèdent les gènes transmis par leurs parents et qu’ils ne
demandent qu’à travailler. Ils ont aussi psychologiquement un besoin
de contrôler.

Le travail débute avec une seule vache dans la carrière. Les


premières semaines seront uniquement consacrées sur l’attention que
le cheval doit développer par rapport à la vache. Dès la première
journée d’entraînement, on travaillera au pas et au trot avec une seule
vache, l’essentiel est que le cheval garde un contact visuel, que ce
soit en mouvement ou à l’arrêt. Faites attention que vos rênes soient
longues pendant que vous vous approchez de la vache, mais de
manière à pouvoir positionner la tête du cheval pour qu’il garde le
contact visuel. Il est important de faire de sorte que le cheval
comprenne qu’il est plus intéressant de suivre la vache dans ses
mouvements que de l’ignorer. On ne voudra pas non plus que le
cheval devienne trop agressif par rapport à celle-ci. Si elle stoppe, il
faut aussi stopper le cheval, utiliser les aides de rênes et de jambes
pour lui indiquer le chemin à suivre, qu’il comprenne qu’il doit
suivre la vache. Il faut toujours être certain que le cheval l’observe.

Pendant que la vache se déplace, le cheval doit se déplacer


parallèlement au pas ou au trot, après plusieurs jours, on pourra
passer au galop de temps à autre. Si la vache traverse la carrière, il
faut la suivre dans le calme et la contrôler de l’autre côté de la
carrière. La base du travail des prochains mois se limitera à garder le
contact visuel, à suivre la vache, à stopper et à tourner.

105
On introduira aussi des reculers, qui feront de sorte que le cheval
positionnera de plus en plus ses postérieurs sous lui, ce qui lui
permettra d’effectuer des demi-tours beaucoup plus rapides et d’être
en parfaite synchronisation avec les arrêts et les demi-tours effectués
par la vache. L’important est de rester à même hauteur que la vache,
ne pas la dépasser, de ralentir ou d’accélérer en même temps qu’elle.
La qualité des Stops est primordiale en Cutting, un cheval qui stoppe
sur les antérieurs perd toute l’énergie des postérieurs, ceux-ci n’étant
pas sous lui, son demi-tour, pour continuer à contrôler la vache, sera
beaucoup trop lent. Important aussi, que le cheval ne soit pas trop
près de la vache, afin de ne pas avoir à travailler trop durement.
Après plusieurs mois d’entraînement, on peut commencer à ne tenir
qu’une seule rêne, laissant ainsi un peu plus de liberté au cheval tout
en observant sa façon de travailler. La deuxième main viendra aider
le cas échéant par une aide directe. Il est important de montrer au
cheval que le travail peut être facile à réaliser. Après six mois de
travail, notre élève doit être en mesure de prendre en main le contrôle
du bétail, et nous allons continuer cette fois avec plusieurs bovins
rassemblés au centre de la carrière. Dans un premier temps, on

106
laissera au cheval beaucoup de temps afin qu’il s’habitue à avoir
plusieurs bovins autour de lui, à se trouver tout simplement au centre
du troupeau. Viendra le moment où il faudra bien choisir une vache
et la pousser hors du groupe. Là commence le véritable Cutting.
Dans le cas où la vache serait trop nerveuse, on tentera de la
contrôler quelque temps, mais pas assez longtemps pour que le
cheval s’énerve, et il vaudra mieux en choisir une autre.
Dans le cas d’un cheval nerveux face à plusieurs bêtes, il est
recommandé de retravailler avec une seule vache puis de choisir
peut-être plusieurs bovins plus calmes, évitant ainsi les situations
dans lesquelles il se trouverait face à des difficultés lors du contrôle.

107
Ci-dessus la schématisation du positionnement des différents
cavaliers, du bétail, avec la place du juge situé au centre du côté
court.

108
Barrel Race

Une épreuve de vitesse autour de trois tonneaux disposés en pied


de marmite, espacés de 36 mètres le départ est donné sur une ligne
droite. Pour chaque tonneau renversé il y aura une pénalité de cinq
secondes.

Pole Bending

Une épreuve uniquement contre la montre. Une course en zigzag


autour de 6 poteaux plantés en ligne droite à 6,40 m de distance l’un
de l’autre. Le départ se fait au galop, le cheval doit opérer 11
changements de pieds, sans renverser un seul poteau, qui représente

109
une pénalité de cinq secondes pour chaque poteau renversé.

110
Schéma du parcours de Pole Bending, départ au galop le long des
poteaux, slalom aller et retour, puis retour le long des poteaux jusque
la ligne d’arrivée.

111
Exemple de disciplines que vous pouvez rencontrer lors d’un
concours d’Équitation Western

Une belle vue d’ensemble de la diversité des disciplines que


chaque cavalier, ou participant choisira d’effectuer selon ses
capacités, celles de son cheval, le niveau d’entraînement, etc.

112
Je précise que ce ne sont là que des exemples, les concours
peuvent ne pas toujours comporter toutes les disciplines indiquées ci-
dessus. Les patterns de Reining par exemple, ne sont affichées
qu’une heure avant le début de la discipline.

113
Quelques mots sur les Fondations Sires

Pour n’en citer que quelques-uns, sans entrer dans l’histoire de


chacun, ce qui correspondrait à écrire un livre entier et dédié
uniquement à ces grands Quarter Horses. Les grands noms qui
résonnent encore à nos oreilles sont Little Joe, Possum, Texas Chief,
Guinea Pig, Zantanon, Red Cloud, King, Poco Bueno. Joe Reed, né
le 7 janvier 1920 devait devenir l’un des plus connus dans l’histoire
du Quarter Horse. Ses fils furent aussi de très grands, comme Reed
McCue, Catechu, Joe Darter, Red Joe of Arizona, Joe Harrel et Joe
Bob. Ci-dessous King-P-234

114
Chez le Paint Horse on trouve par exemple :
Painted Joe, Painted Lizzy, My Painted Robin, Painted Breeze
Bar, Bar Boy, Sky Top Bar, By Jingo, Painted Jewel, etc.

115
Ci-dessus: Mister J Bar, l’un des plus importants reproducteurs de
la race Paint Horse.

116
Ci-dessus l’une de mes juments Paint, Royal Go Forth, Red Roan
Overo.

Chez l’Appaloosa ce sont:


Ruster Bill, Merrill’s Snow Lady, Dexter Dodger, Leolitta, Indian
M, Jokers Traveler, Ace Aquaw Bab, Villa Bar, etc.

117
On remarquera la “chabraque” que ces superbes chevaux
“portent” sur eux. Il existe plusieurs types de colorations chez
l’Appaloosa.

118
Ci-dessous, un exemple de pedigree d’un Quarter Horse, celui de
Skipper W.

119
Speed control

Le jeune cheval sera monté pendant six mois dont l’entraînement


comportera des exercices préparatoires. Pour accéder plus tard au
Speed control. Le cheval doit travailler en rênes longues et maintenir
le cercle, qu’il soit petit ou grand et à la vitesse naturelle de notre
élève. Si je commence à accélérer l’allure sur le cercle alors qu’il
n’est pas encore capable de rester sur le cercle et que je dois le
corriger avec les rênes et les jambes, le cheval tombe dans la
confusion et le contrôle est perdu.
Commençons d’abord par « l’exactitude et ensuite par la vitesse,
ce n’est que par la vitesse que le cheval souhaite ralentir le galop. Je
manipule le cheval de manière à ce qu’il désire ralentir. Ceci est un
exercice que je demande lorsque le travail se termine et que le cheval
est un peu fatigué. J’ai donc maintenant un cheval qui est préparé
pour faire de grands cercles. Sitôt que je veux demander une
accélération, je me penche un peu en avant, avance ma main, qui
tient les rênes, vers le milieu de l’encolure et claque de la langue tous
les cinq sauts de galop mes jambes servent aussi d’instrument aidant
à l’accélération. Suivant le tempérament de mon élève, je claque plus
ou moins de la langue. Si le cheval ne réagit pas, j’utilise les jambes
un peu plus. Après plusieurs cercles rapides, je ralentis le cheval au
centre du huit pour un cercle plus petit, redresse mon corps, remets
ma main de rêne en position vers la garrot et « grogne » d’une voix
basse pour calmer ma monture. Mes jambes restent en contact, je
reprends les rênes doucement pour que le cheval continue à se porter
lui-même pendant le cercle lent. À cet instant, le cheval doit se
trouver « droit » sur le cercle que le petit cercle lui demande de se

120
positionner. Sur le grand cercle, le cheval était presque droit. Sur un
grand cercle je reste assis en selle, me penche un peu en avant, car si
je me tiens droit dans les étriers, comme on le voit souvent, je perds
le contact avec le cheval et je ne sens plus exactement ce qu’il fait.
Lors ce que j’avance ma main vers l’avant, celle-ci doit rester au
niveau de l’encolure. Certains juges prennent ça comme étant un
changement de main. Dans le cas des cercles lents ou rapides, c’est
aussi la position du cavalier qui compte. Au galop, je ne me laisse
pas emmener, mais je « galope » le cheval avec ma position du dos.
Si nous sommes en harmonie le cheval et moi dans les mouvements,
le cheval maintient le rythme, si je veux accélérer, je reviens aux
indications données ci avant. Pour ralentir le galop, je m’assois un
peu en arrière du mouvement du cheval, sitôt qu’il ralentit, je me
remets en harmonie avec ses mouvements. Ceci demande que le
cavalier puisse sentir son cheval d’après son assiette. Un tel cavalier
ne « laisse pas passer un billet « d’euro » entre « ses fesses et la
selle ».

121
Sensibilisation et désensibilisation

Lors de l’éducation du cheval, il très important de l’habituer au


plus de choses possibles qui ne font pas partie de son environnement
naturel. Plus le cheval fera connaissance avec un environnement et
des objets « étrangers», plus il sera désensibilisé. Bien sûr, il n’est
pas question d’avoir un cheval qui soit complètement apathique et
« fainéant ». Le cheval reste un animal, encore aujourd’hui, qui prend
la fuite devant un danger. Le cheval qui ne s’effraye jamais n’existe
pas, bien que ce soit le souhait de tous les cavaliers. Je peux habituer
le cheval à son nouvel environnement d’abord à la main et ensuite en
selle. Le cheval m’informera des « choses » les plus importantes
pour lui : par exemple, je suis en extérieur pour la première fois, et
nous passons le long d’un champ sur lequel l’agriculteur récolte ses
betteraves. Je ressens à ce moment-là que mon cheval se raidit et
qu’il a peur. C’est le moment pour moi de le désensibiliser face à
cette situation que l’on peut appeler une « influence provenant de
l’environnement ». il serait complètement faux d’utiliser les aides
pour le pousser en avant pour le contraindre à s’approcher de l’engin.
Nous arrivons à un point que le cheval peut encore accepter, mais
que nous n’allons pas dépasser pour l’instant. Tout en gardant une
distance, je vais demander à mon cheval de suivre l’engin agricole,
cet engin se déplaçant devant lui, comme ci l’engin fuyait, je vais
donc pouvoir m’en approcher lentement et de plus en plus jusque le
cheval s’habitue à l’engin et accepte celui-ci, n’ayant pas fait
d’expérience négative pendant l’approche. Pendant que je suis un
objet lui faisant peur, je reste aussi passif que possible tant qu’il ne
cherche pas à fuir. Cet objet qui lui faisait peur il y a encore quelques

122
minutes devient vite un objet qu’il enregistre comme n’étant pas
dangereux. Il apprend à se trouver en sécurité et tout va bien pour lui
tant qu’il reste dans la direction donnée. Ce principe reste identique
pour tout ce que vous rencontrerez, que ce soit une moto, une
voiture, une personne avec un parapluie, et ainsi de suite. Il suffit de
trouver la personne qui veuille bien « jouer les mauvais fantômes qui
font peur ». C’est un système qui va transformer la mentalité du
cheval qui ne tiendra plus compte de ce qui se passe autour de lui.
Par contre, il faut pouvoir se rendre compte que le cheval prenne
quand même en compte de ce qui se passe autour de lui. Lorsque l’on
traite un cheval de cette manière, c’est-à-dire qu’il peut « rester un
cheval » et qu’il ne soit pas maltraité, ceci renforcera la confiance en
lui-même et vous fera confiance. Et cette confiance solutionne la
plupart des problèmes.
Pour les objets immobiles, comme par exemple une feuille de
plastique, il est nécessaire de pratiquer autrement. Sitôt que le cheval
s’effraye du plastique, on commence à trotter ou à galoper autour
jusqu’à ce que le cheval soit un peu fatigué. À ce moment-là, je lui
autorise une pause en lui faisant faire un pas ou deux en direction de
la feuille de plastique. Le cavalier devra être détendu et laisser les
rênes longues tant que le cheval fait la pause. Surtout, ne pas
contraindre ou forcer le cheval, c’est le temps qui travaille pour le
couple cheval-cavalier. Si le cheval démontre l’envie de reculer, il
faut alors renforcer cette envie et retourner sur le cercle, soit au trot
ou au galop. Le cheval va comprendre que la feuille de plastique est
quelque chose de positif car c’est là l’endroit ou on ne lui demande
plus de travailler. La seule chose la plus importante dans l’esprit de
tout cheval « c’est d’arrêter » le travail.
Le plastique devient un élément positif car il fait la relation entre
le travail et la pause. Lorsque le cheval se trouve sur la feuille de
plastique, la plus grande récompense est de descendre, de desseller.
Pour rien au monde le cheval sera reconnaissant d’arrêter le travail et
de recevoir la meilleure récompense qui puisse exister pour lui !
Voilà pour la désensibilisation.

123
Passons maintenant à la sensibilisation.

Les premières aides seront données le plus « finement » possible


en attendant une réaction du cheval. S’il ne réagit pas, les aides
seront un peu renforcées jusqu’à ce qu’il réagisse. Mais chaque fois,
les aides seront toujours fines afin de donner la chance au cheval de
réagir. Avec cette méthode, le cheval apprend le côté désagréable des
aides plus instances. En revenant à des aides plus fines et moins
désagréables pour lui, ces aides pourront devenir encore plus fines.
Sitôt que le cheval fait le moindre signe de répondre aux aides,
celles-ci disparaissent immédiatement.
Le cheval de Cutting est désensibilisé aux beuglements des bovins
et des cris d’enthousiasme provenant du public, mais il reste
sensibilisé aux aides du cavalier et aux mouvements de la vache qu’il
travaille. Les chevaux utilisés pendant les guerres étaient
désensibilisés aux coups de canons, de fusils, etc. Mais restaient
sensibles au moindre claquement de langue de leur cavalier pour
attaquer. Un cheval de ranch ignore un lasso qui passe sous sa queue
où entre ses membres, car il a été habitué à ce genre de choses qu’il
ignore totalement. Il reste néanmoins sensible aux aides de rênes de
jambes ou des éperons. Tout est possible. Par contre, la
désensibilisation ne doit pas être en relation avec la douleur ou la
contrainte, et la sensibilisation doit se faire dans « le Timing » ! Cela
nous apporte la légèreté et le confort que le cavalier apprécie tant
chez son cheval. Lors de la désensibilisation, les deux erreurs que
font les entraîneurs qui manquent d’expériences, sont d’arrêter trop
tôt et au mauvais endroit, pendant que le cheval est encore anxieux et
stoppent leur action, ce qui renforce l’anxiété et rend le cheval
peureux. En outre, ils exercent des actions de désensibilisation trop
agressives. Indépendamment que l’on veuille commencer la
désensibilisation par les oreilles, les yeux, l’olfactif ou le toucher, on
opérera le plus finement possible en patience et en laissant le temps
au cheval de comprendre et de s’habituer. Puis, avec le temps et
l’expérience, on pourra augmenter la demande lorsque le cheval ne
montrera plus aucune réaction. Côté sensibilisation, les entraîneurs

124
qui manquent d’expérience sont trop durs et ratent le moment
essentiel de donner la récompense au cheval – qui représente l’arrêt
de toute activité lorsque le cheval montre le comportement souhaité.
Le mauvais « chemin » est de vouloir faire bouger le cheval à l’aide
des éperons, des rênes ou d’une cravache. Au lieu de cela, je regarde
devant moi et demande au cheval d’avancer en utilisant les aides les
plus fines possibles et d’attendre qu’il avance. Sitôt qu’il fait un
premier pas en avant, j’arrête toute action. C’est-à-dire que je le
récompense par mon inactivité. Le cheval n’apprend pas par la
pression des jambes, mais par l’arrêt de l’action et la récompense
provient de la passivité du cavalier. Ce qui s’appelle « une
augmentation négative » alors que le cavalier devient passif. La
pression des jambes est désagréable et nous arrêtons cette action sitôt
que le cheval montre le moindre signe de volonté de réagir dans le
sens que nous désirons. C’est là le secret d’un entraînement de haute
qualité. Le cheval qui se trouve à l’horizontal de la tête jusqu’aux
hanches est un cheval détendu et rassemblé. Son cerveau reçoit donc
tout l’oxygène dont il a besoin. Plus la tête est haute, moins le
cerveau est pourvu en oxygène.

125
Remerciements

Pour terminer, je voudrais exprimer mes remerciements à ceux qui


furent dans l’esprit de cet ouvrage, dans un ordre « désordonné »,
Hartmut et Heiko Keuchel, Birger et Ulrike Gieseke, Marion Smolka,
Kay Wienrich, Eric Sallien et Anne-Sophie, Bernie Hoeltzel, Dr.
Jochen Riss, Peter Kreinberg, et d’autres, la liste serait bien longue.
Les photos de Hardy Oelke, Kay Wienrich, Hartmut Keuchel, Ulrike
Gieseke, Peter Kreinberg, J.J.Magnier.

126
Lexique

Sacking : présentation au cheval de sacs plastiques et autres


Short Horse : cheval de course sur courte distance
Side Pull : bride agissant sur les deux cotés du nez du cheval
Sliding Stop : arrêt glissé
Snafle Bit : mors à canon brisé
Spade Bit : mors californien
Speed Control : contrôle de la vitesse
Spin : pirouette effectuée sur un postérieur
Stud Book : livre d’enregistrement des chevaux
Three-Feet-Hobbles : entraves sur trois pieds
Tobiano : gène dominant chez le Paint Horse
Tovero : Paint Horse possédant les gènes tobiano et overo
Track : terrain de course
Trail : discipline avec passage d’obstacles (pas de sauts)
Trail Drives : accompagnement du troupeau
Tucking : action de rênes servant au contrôle vertical
Turn Back : cavaliers positionnés à hauteur du juge en cutting
Two Tracking : action de faire des pas de côté
Vaqueros : mot espagnol désignant les gardiens de vaches
Walk : allure du pas
War Briddle : bride formée par un lasso
Western Horse : cheval d’équitation western
Western Horsemanship : épreuve en équitation western
Western Riding : épreuve en équitation western
Whoa : mot donné au cheval lui signifiant “stop”
Wild Horse : cheval sauvage
Working Cow Horse : cheval de travail du bétail
Yard : distance de 0.914,4 mètre

127

Vous aimerez peut-être aussi