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Étymologie et terminologie
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Pur-sang dans la culture
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Pur-sang
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Pur-sang
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Le Pur-sang (anglais : Thoroughbred, abréviation officielle PS) est une race de chevaux de
course. C'est le plus connu des chevaux à sang chaud et l'un des plus répandus, puisqu'il court
sur les pistes d'hippodromes lors des courses de galop.
Le Pur-sang résulte d'un élevage sélectif commencé aux XVIIe et XVIIIe siècles en Angleterre,
lorsque des juments locales sont croisées avec des étalons importés depuis des pays arabes. Le
pedigree de chaque Pur-sang peut être tracé jusqu'aux étalons fondateurs et à ces juments
anglaises, justifiant le nom donné à cette race de chevaux. Les Pur-sang se sont exportés dans
de nombreux pays qui ont développé une industrie des courses hippiques, principalement en
Amérique du Nord dès 1730, puis en Australie, en France, en Italie, au Japon et en Amérique
du Sud, au cours du XVIIIe siècle. Des millions de Pur-sang sont désormais élevés dans le
monde. Chaque année voit l'enregistrement d'environ 118 000 nouvelles naissances.
Cheval réputé fragile et délicat, le Pur-sang se distingue en premier lieu par sa finesse, son
agilité et sa vitesse. Il est élevé prioritairement pour devenir un cheval de course en sport
hippique, mais peut concourir dans de nombreux sports équestres tels que le saut d'obstacles,
le concours complet d'équitation, le polo et le horse-ball. Certains sont montés en chasse à
courre, ou deviennent des montures d'instruction dans les centres équestres après une réforme.
Ils sont souvent croisés à d'autres races de chevaux pour en modifier le modèle, ou en créer de
nouvelles. Le Pur-sang participe ainsi à la formation de l'Anglo-arabe, du Selle français, et de
nombreux chevaux de sport.
Les courses de chevaux Pur-sang sont médiatisées dans un grand nombre de pays, tout
particulièrement en Angleterre. Le Pur-sang et le monde des courses inspirent régulièrement
écrivains et artistes, donnant des œuvres cultes telles que Le Grand National.
Étymologie et terminologie
Le Pur-sang, longtemps nommé « anglais » ou « Pur-sang anglais » dans les pays
francophones1, est une race de chevaux distincte, bien que le terme de pur-sang puisse en
théorie s'appliquer à n'importe quel animal de « race pure »2. Le mot français « pur-sang », ou
ses variantes « Pur-Sang »1 et « Pur Sang » (nom officiel de la race dans les documents de
France Galop et de l'IFCE3), sont une traduction de l'anglais Thoroughbred, qui signifie
littéralement « élevé dans la pureté »4 ou « élevé de façon pure »5.
Le terme officiel anglophone pour désigner les animaux qui n'ont jamais été croisés avec
d'autres races depuis leur origine correspond à la notion de « pure race » ou « race pure »,
c'est-à-dire purebred6,7. En anglais, les éleveurs d'autres races animales de « sang pur »
utilisent généralement le terme de purebreed (race pure)7, le nom Thoroughbred n'est jamais
utilisé pour d'autres races ou d'autres espèces6,7. Selon les anglophones, Thoroughbred est un
nom propre qui se réfère spécifiquement à ce cheval8. En revanche, en langue française, le
mot pur-sang (sans majuscule) est polysémique, pouvant désigner, d'après le CNRTL, un
« cheval de selle de pure race » ou un « cheval de course inscrit au Stud-book et dont les
ascendants appartiennent à une race obtenue en Angleterre »2. Les États-Unis et le stud-book
australien utilisent aussi le nom anglais Thoroughbred9,7. Le mot thoroughbred n'apparaît pas
dans la première édition du General Stud Book (registre généalogique anglais du Pur-sang) ;
la Pr d'anthropologie Rebecca Cassidy souligne que les premiers compilateurs des lignées
généalogiques n'avaient peut-être pas pour intention de préserver une « race pure »S 1.
Histoire
Le Pur-sang résulte d'un élevage sélectif basé sur la vitesse10 : ses éleveurs ont croisé les
meilleurs sujets entre eux pour aboutir à ce cheval, le plus rapide au monde11. De toutes les
races de chevaux, le Pur-sang est probablement celle dont la création a eu la plus grande
importance au niveau mondial, suscitant un tournant dans l'histoire de l'élevage12. Ses
premiers éleveurs sont des gentlemen anglais et irlandais qui créent des entreprises
commerciales, avec le soutien des maisons royales de Stuart, de Hanovre et de WindsorS 2. La
race rencontre le succès international à partir du XIXe siècle, dans le cadre de l'expansion de
l'empire colonial britanniqueS 2.
Bien que la croyance populaire voie dans le Pur-sang une race issue de l'Arabe, les études
génétiques ne confirment pas une telle filiationS 3,S 4.
L'origine du Pur-sang serait à rechercher dès le XIe siècle, lorsque les Normands qui suivent
Guillaume le Conquérant introduisent leur cavalerie formée de chevaux andalous1. Des
courses hippiques de plat existent en Angleterre au moins depuis l'an 117413, originellement
pour la sélection militaireS 5. Vers 1580, sous le règne d'Élisabeth Ire, les chevaux anglais sont
issus de lignées andalouses, Arabe et Barbe1. Les premières sélections d'élevage et les
premiers entraînements se mettent en place avec la création du handicap sportif lors des
courses de vitesse14. Pendant le règne de Charles II, la reine Anne de Grande-Bretagne, le roi
William III et le roi George I posent les fondements de l'élevage du Pur-sang14. Les courses et
l'élevage des chevaux de course obtiennent le soutien royal14. Avec cet appui, les courses de
chevaux deviennent vite populaires auprès de toutes les catégories de la population14. À partir
du XVIIe siècle, les Anglais élèvent des chevaux sur des critères de taille, mais aussi sur des
critères de rapiditéS 5. La première occurrence du terme thro-bred pour décrire ces chevaux
date de 171315. En 1727 est créé un journal exclusivement consacré aux courses, le Racing
Calendar, contenant les résultats des courses passées ainsi que les dates des courses à venir14,S
6
. Le Jockey Club est fondé en 1750, originellement comme un club de propriétaires de
chevaux de courseS 7.
Étalons fondateurs
Tous les Pur-sang modernes descendent de trois étalons fondateurs importés en Angleterre
depuis le Moyen-Orient à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle : Byerley Turk (1680),
Darley Arabian (1704), et Godolphin Arabian (1729)16,17.
Byerley Turk.
Darley Arabian.
Chacun de ces trois étalons fondateurs fut l'ancêtre, grand-père ou arrière-grand-père, d'un
cheval de course qui eut une immense influence sur chacune des trois lignées considérées
comme fondatrices des Pur-sang modernes. Les quatre plus grands étalons du XVIIIe siècle
sont Matchem, un descendant de Godolphin Arabian21, Herod (ou King Herod), arrière-
arrière-petit-fils de Byerley Turk ; Highflyer, un fils d'Herod22 et Eclipse, célèbre arrière-
arrière-petit-fils de Darley Arabian qui fut le plus grand cheval de course de son époque, et
resta invaincu durant toute sa carrière18,23. Les croisements ultérieurs avec des étalons
extérieurs sont rarissimes, une exception étant le Wellesley Arabian, un étalon méconnu1,
importé en Angleterre en août 1803 par Henry WellesleyH 1.
Highflyer, l'un des 4 étalons du XVIIIe siècle à l'origine de la race telle qu'on la connaît
aujourd'hui.
95 % des Pur-sang mâles sont des descendants patrilinéaires (via leur chromosome Y) de
Darley Arabian24. Toutefois, le pedigree des Pur-sang modernes montre que la plupart des
chevaux ont eu plus de croisements avec la lignée de Godolphin Arabian (13,8 %) qu'avec
celle de Darley Arabian (6,5 %) si l'on prend en compte toutes les lignées de descendance
maternelle et paternelle. Curieusement, en pourcentage d'influence dans les lignées du Pur-
sang moderne, Curwen's Bay Barb (4,2 %) apparaît plus souvent que Byerley Turk (3,3 %).
La majorité des Pur-sang qui existent aujourd'hui descend directement de 27 ou 28 étalons des
XVIIIe et XIXe sièclesS 9.
Juments fondatrices
Les juments sélectionnées comme poulinières de la race du Pur-sang sont désignées par le
nom de Royal Mares (« juments royales »)1. Une analyse de l'ADN mitochondrial a été menée
en 2011 pour déterminer leur origineS 10. Elle n'a apporté aucune preuve de l'existence
d'origines maternelles arabes exclusives ni d'une importation importante de juments
orientales, démontrant au contraire un « héritage européen cosmopolite, avec une contribution
beaucoup plus importante des juments autochtones britanniques et irlandaises que ce qui avait
été reconnu auparavant »S 10. Certaines de ces juments sont vraisemblablement issues d'une
race irlandaise connue dans le Nord du pays depuis le XIIIe siècle, l'Irish Hobby25.
Le chercheur Bruce Lowe a identifié au XIXe siècle certaines « familles » de juments dans la
race du Pur-sang ; le nombre de juments fondatrices a été fixé à 7426. Toutefois, des études
récentes à partir de l'ADN de juments Pur-sang indiquent que certaines de ces 74 juments
semblent avoir elles-mêmes un ancêtre commun, ou bien que le registre anglais du Pur-sang
comporte des erreurs26.
Développement de la race
Développement en Angleterre
Le derby d'Epsom
Toutes les grandes courses classiques anglaises voient le jour à la fin du XVIIIe siècle : le St.
Leger Stakes en 1776, les Oaks d'Epsom en 1779 et le Derby d'Epsom en 1780. Plus tard, les
2 000 guinées Stakes et le 1 000 guinées Stakes furent créés en 1809 et 1814. Le
1 000 guinées et les Oaks sont réservés aux pouliches, mais toutes les autres courses sont
réservées aux poulains des deux sexes âgés de 3 ans. Les distances imposées pour ces courses,
de 1 600 m à 2 820 m, ont modifié les pratiques d'élevage, les éleveurs produisant des
poulains capables de commencer les courses beaucoup plus jeunes, et de courir beaucoup plus
vite que par le passé. Au début du XVIIIe siècle, les distances de course moyennes, 6,4 km,
sont favorables aux chevaux plus âgésS 11.
L'élevage sélectif sur la vitesse et l'habileté aux courses commença à avoir une influence
considérable sur le modèle des chevaux, ceux-ci gagnant en taille et en vitesse par rapport à
leurs ancêtres. Au milieu du XIXe siècle, Bay Middleton, un vainqueur du Derby d'Epsom,
mesurait plus de 1,62 m au garrot soit 10 cm de plus que Darley Arabian. À cette époque, les
éleveurs estiment que l'amélioration de la race du fait de l'élevage sélectif était telle qu'il serait
impossible d'obtenir de meilleurs résultats en effectuant des croisements avec l'Arabe. En
1885, une course est organisée entre un Pur-sang considéré comme un coureur moyen,
Iambic, et le meilleur coursier arabe de l'époque, Asil. La course se déroule sur 4 800 mètres
et bien que Iambic soit handicapé de 29 kg de plus qu'Asil, il parvient à le battre de 20
longueursS 12. À cette époque également, l'élevage ne s'orienta plus uniquement sur les courses
de plat, les premières courses d'obstacles de type steeple chase voyant le jourS 13. Jusqu'à la fin
du XIXe siècle, les Pur-sang ne sont pas élevés uniquement pour les courses, mais également
comme chevaux de selleS 14. L'implantation de l'élevage du Pur-sang au Royaume-Uni
s'effectue au détriment des races nativesS 15.
Au début du XXe siècle, les Anglais craignent que leurs chevaux ne soient surclassés par des
Pur-sang élevés aux États-Unis, venus concourir dans les courses classiques anglaises à la
suite de la fermeture de la plupart des pistes de course américaines au début des années 1910.
La loi de Jersey est votée en 1913, interdisant l'enregistrement d'un cheval dans le General
Stud Book anglais (GSB) si ses éleveurs ne peuvent pas prouver que tous ses ancêtres figurent
eux-mêmes dans le GSB. Cette mesure exclut la plupart des chevaux de lignées américaines,
car pendant les 100 ans qui séparent la création du GSB et de l′American Stud Book, la plupart
des chevaux américains ont été croisés une ou deux fois avec des Pur-sang non enregistrés
dans le GSB. La loi est abrogée en 1949, après quoi un cheval élevé hors d'Angleterre doit
seulement avoir ses ancêtres sur neuf générations enregistrés dans un stud-book reconnuS 16.
La loi Jersey a entravé le développement du Pur-sang d'Angleterre, en interdisant aux éleveurs
d'avoir recours aux nouvelles lignées développées en dehors des îles BritanniquesS 17.
Après l'Angleterre, les États-Unis sont le premier pays à se lancer dans l'élevage de chevaux
de courseS 18. Bulle Rock, importé en 1730 par Samuel Gist à Hanover, en Virginie, est le tout
premier Pur-sang arrivé dans les colonies américaines27,S 18.
Après la révolution américaine, les centres d'élevage de Pur-sang se déplacèrent vers l'ouest,
notamment vers le Kentucky et le Tennessee qui devinrent d'importantes régions d'élevage.
Andrew Jackson, septième président des États-Unis, était aussi éleveur de Pur-sang dans le
Tennessee30. Les premières courses classiques furent créées au début du XIXe siècle et
contribuèrent grandement à la popularité du sport. L'une d'elles fut organisée en 1823 à Long
Island, entre Sir Henry et American Eclipse, une autre fut un match entre Boston et Fashion
en 1838, chacune avec une dotation de 20 000 dollars31. Le dernier grand match avant la
guerre de Sécession eut lieu entre les chevaux Lexington et Lecompte, en 1854 à La
Nouvelle-Orléans en Louisiane, et s'acheva sur une victoire de Lecompte. Le propriétaire de
Lexington demanda un second match en 1855 à La Nouvelle-Orléans et acquit la victoire. Ces
deux chevaux étaient des fils de Boston, descendant de Sir Archy32. Lexington eut une grande
carrière d'étalon, et donna naissance à un grand nombre de gagnants33.
Après la guerre de Sécession, la distance classique des courses américaines, 4 miles, soit 6
kilomètres, fut changée pour s'approcher des 1,5 mile, soit 2,4 km. Cela modifia
considérablement les pratiques d'élevage aussi bien que l'âge des concurrents, et les sprinters
devinrent très recherchés. C'est aussi après la guerre civile que les premiers Pur-sang nés aux
États-Unis coururent sur des pistes d'Angleterre. Iroquois fut le premier Pur-sang natif des
États-Unis à s'imposer au Derby d'Epsom en 1881. Le succès des Pur-sang américains sur les
pistes anglaises poussa les Anglais à ratifier le Jersey act en 1913, limitant l'importation des
Pur-sang nés aux États-Unis sur le sol anglais34. Après la Seconde Guerre mondiale, les
éleveurs américains continuent de rechercher la vitesse pure et des poulains de plus en plus
précoces35. Le Kentucky reste un important centre d'élevage mais la Californie, New York et
la Floride se révèlent également d'importantes régions36.
Affirmed, en 1981
Les Pur-sang américains ont historiquement été utilisés, non seulement pour les courses, mais
aussi pour améliorer le cheptel équin du pays37. Entre les deux guerres, l'armée des États-Unis
utilise des étalons Pur-sang pour sa remonte, afin d'améliorer la qualité des chevaux de
cavalerieS 19,38.
Développement en France