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INTRODUCTION
2. DEFINITIONS
Il est possible de présenter les TOP selon trois définitions. A chacun ensuite de sélectionner
(voire adapter) celle qu’il jugera opportune à donner lorsque quelqu’un lui demandera : « Alors, c’est
quoi les TOP ? », en fonction de son interlocuteur (personnalité, position hiérarchique, attentes,
besoins, etc.) et du contexte (information générale, formation aux TOP, séances pratiques, etc.). Il est
également important de préciser ce que ne sont pas les TOP car il existe quelques confusions et
aprioris à lever.
Optimiser (O) : Il ne s’agit en aucun cas d’essayer de faire faire plus que ce que peut
faire la personne mais de l’aider à se mobiliser pour donner le
meilleur d’elle-même en fonction des exigences de la situation et ceci
dans le calme et la sérénité et sans tension inutile.
Potentiel (P) : forces, capacités et aptitudes, ressources dont le sujet peut disposer.
Nous pouvons donc définir les TOP comme des techniques permettant de mobiliser au mieux
ses ressources pour faire face et s’adapter aux diverses situations et pour atteindre ses objectifs.
Première définition : les Techniques d’Optimisation du Potentiel (TOP) sont une méthode
de préparation mentale constituée d'un ensemble de stratégies mentales permettant à chacun de
mobiliser au mieux ses ressources physiques et psycho-cognitives en fonction des exigences des
situations qu’il rencontre pour y faire face et s’y adapter renforçant ainsi la capacité opérationnelle
individuelle et collective.
Une troisième définition possible est : les TOP permettent de récupérer dès qu’on le peut
pour se dynamiser quand il le faut. Ce sont donc des techniques permettant à chacun se gérer.
Nous terminerons en précisant que les TOP représentent une « boîte à outils » que chacun
devra personnaliser et adapter à ses besoins pour utiliser, en toute autonomie, la bonne technique au
bon moment.
La première contrainte est représentée par le très grand nombre de personnels dans les
armées. Il s’est donc révéler nécessaire de former des « relais » pouvant agir localement d’où
l’organisation d’une formation de moniteurs et instructeurs TOP (décrite au paragraphe 5).
Comme nous le verrons dans l’historique, les premiers personnels formés aux TOP ont été
des moniteurs EPMS aussi, la méthode ne pouvait s’inscrire que dans un champ pédagogique. Les
techniques proposées s’adressent donc à des personnes souhaitant disposer de moyens
psychologiques leur permettant de s’adapter rapidement aux diverses situations contraignantes
qu’elles sont amenées à vivre. Il ne s’agissait en aucun cas de traiter des personnels ayant subi un
traumatisme psychique ou ayant développé des réactions pathologiques de stress qui relèvent d’une
prise en charge psychothérapeutique assurée par les psychologues cliniciens et les psychiatres.
1
Chaque procédé fait l’objet d’un chapitre
2
De très nombreuses études ont montré depuis longtemps l’efficacité de ces procédés dans divers domaines comme la
performance (intellectuelle, sportive, technique, professionnelle…), la motivation, la récupération ou la gestion du stress.
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Voir le chapitre « Relaxations », § 1.1.2. « Objectifs de la relaxation ».
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Terme ayant le plus souvent une connotation péjorative, mais qui devrait être pris dans un sens plus large « d’activation ».
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Voir le chapitre « stress ».
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Voir le § 4.
2.3.6. Conclusion
Nous terminerons en précisant que pratiquer les TOP n’est pas un signe de faiblesse. Bien au
contraire, c’est faire la preuve que l’on est capable d’être autonome et responsable. C’est une forme
de préparation mentale qui répond à l’exigence du métier de soldat moderne.
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Voir le § « Historique ».
8
Voir § 7.
9
Voir le chapitre « Le savoir faire en TOP ».
Dans les années 1980, l’état-major de l’armée de terre (EMAT) a participé à plusieurs groupes
de travail sur le phénomène des pertes psychiques en opération. Les différentes études ont porté
notamment sur le contrôle du stress par un soutien psychologique et la prise en compte du facteur
humain en vue d’une meilleure efficacité opérationnelle. Un premier document a été publié en 1989
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par le centre des relations humaines (CRH) : « force et calme des troupes » (TTA 121 ,
n°500/DEF/EMAT/MG/CRH) puis un deuxième en 1993 : « l’action du commandement dans la
maîtrise du stress » (TTA 122, n°39/DEF/EMAT/ORH/CRH).
Suite à la première publication, le commissariat aux sports militaires (CSM) a mis en place en
1991, à l’école interarmées des sports (EIS), un module de formation aux « techniques de gestion du
stress (TGS) » au profit des futurs moniteurs-chef de sport des armées (IM 1300/DEF/EMA/EMP/1
3°modificatif du 17 décembre 1990, IM 4013/DEF/EMA/EMP/4 du 6 février 1992, IM
n°1003/DEF/EMA/EMP.3/NP du 5 octobre 1998).
Afin d’assurer la pérennité de cette formation, un stage d’instructeurs en TGS a été instauré
en 1994 au profit des personnels volontaires des trois armées et de la gendarmerie nationale. Ce
stage comprend trois séminaires d’une semaine, répartis sur huit mois (ex : octobre, janvier, juin).
Cette même année, le chef d’état-major de l’armée de l’air a élaboré « le plan d’action facteurs
humains » dans un cadre de prévention des accidents aériens (lettre n°99/DEF/CPSA du 31 mars
1994).
En 1997, la formation TGS proposée par le CSM a évolué pour mieux répondre aux attentes
des forces et a pris le nom de « techniques d’optimisation du potentiel professionnel (TOPP) ». Dans
l’armée de l’air c’est le nom de « techniques d’optimisation du potentiel ou TOP » qui a été retenu.
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TTA : textes toutes armes.
En 2001, le commandement des écoles de l’armée de l’air (CEAA) a conçu une structure TOP
et instauré une formation initiale à SALON au profit des élèves de l’école de l’air (EA1), de l’école
militaire de l’air (EMA1) et des élèves officiers du personnel navigant (EOPN), ainsi qu’une formation
d’instructeurs TOP qui dispenseront une formation TOP spécifique dans leurs écoles (relevé de
décision n°1637/CEAA/BEP/FORM du 20 avril 2001).
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Une FI-TOP est prévue dans toutes les écoles de l’armée de l’air . Elle existe d’ors et déjà à
SALON (EA, EMA, EOPN, etc.) et au CICDA (élèves officiers et sous-officiers contrôleurs). Dans ces
écoles les cadres peuvent suivre un entraînement dirigé voire une FI-TOP organisés par les services
des sports. Une action de même type est organisée à SAINTES (EETAA) au profit des cadres et
enseignants.
Le plan d’action « facteurs humains » a été élargi aux personnels des unités de contrôle en
2001 et aux mécaniciens aéronautiques en 2002.
En 2008, circulaire relative à la formation et l’enseignement des TOP modifiée en juillet 2012.
En 2010, un poste moniteur TOP est identifié pour la mission PAMIR au sein de la cellule PSY
théâtre.
En 2011, le CEMAT signe une directive sur la mise en place d’un programme TOP avant
projection, ainsi que la création de trois postes TOP pour le théâtre afghan. Dans le contexte où il y a
une prise de conscience du mentale de l’individu, un plan d’action édité par le service de santé des
armées sur l’implication des TOP pour mettre en place une formation complémentaire. Un stage qui
implique une thématique sur les problématiques du « sommeil en OPEX ».
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§ à adapter en fonction des actions menées lorsque l’instructeur TOP réalise le cours.
4. INDICATIONS
Les principaux objectifs des TOP sont :
- favoriser la récupération physique et mentale post-mission ou en fin de journée ;
- se dynamiser physiquement et psychologiquement avant une activité ;
- se réguler en situation d’action ;
Ainsi, les TOP peuvent contribuer au soutien psychologique en OPEX et elles s’intègrent
parfaitement dans la démarche facteurs humains, sécurité des vols et maîtrise des risques en
complétant de manière concrète et pratique les autres actions menées dans ce domaine (OEH, CRM,
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PRM, TRM , etc.)
Comme nous l’avons déjà précisé l’objectif de la formation TOP est d’apprendre à chacun à
mettre au point une boîte à outils personnalisée pour s’adapter en toute circonstance et se gérer en
toute autonomie.
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OEH-CFH: officier ou conseiller environnement humain (qualification armée de terre), CRM : cockpit resources management,
PRM : patrol resources management, TRM : team resources management.
5.1. Information
La première action est d’informer tous les personnels des unités sur les TOP : leur existences,
leur définitions, leurs objectifs, etc. Cette information peut être organisée de diverses manières :
conférence de deux heures, information dans le cadre de l’instruction militaire ou professionnelle,
briefings matinaux, etc. Elle peut également être informelle : autour d’un café, lors d’une séance de
sport, etc.
- Soutenir le mémoire.
La qualification d’instructeur TOP est attribuée à l’issue d’un séminaire supplémentaire, sous
réserve de l’obtention d’une note supérieure ou égale à 10/20 à chacune des épreuves suivantes :
- un contrôle théorique sur l’ensemble du programme ;
- une mise en situation pédagogique sur une technique ;
5.3.10. Recyclages
Des recyclages périodiques assureront la formation continue et le maintien de la qualité des
actions menées par les moniteurs et instructeurs. Ils seront l’occasion d’avoir un retour d’expérience
permettant de faire le bilan des actions menées et de mettre à jour les formations afin qu’elles
répondent au mieux aux besoins et attentes des personnels et du commandement ainsi qu’aux
contraintes professionnelles.
Le recyclage est réalisé par la participation tous les cinq ans au stage de trois jours et demi
pour le moniteur et de quatre jours pour les instructeurs.
5.5. Conclusion
Nous terminerons en précisant que trois stages moniteurs TOP, deux recyclages moniteurs
TOP et un instructeur TOP sont dispensés à l’Ecole interarmées des sports (EIS). Il sont ouvert à
toutes les spécialités des trois armées et de la gendarmerie. Toutefois, l’armée de l’air et la marine
l’ont réservé aux moniteurs EPMS.
Dans la gendarmerie :
Depuis 2011 il y a une demande croissante de candidats. Des unités spécialisées comme le
GIGN, les PI2G intègrent déjà des outils TOP pour l’entrainement et certaines missions.
Cette formation initiale comprend une partie théorique et une partie pratique.
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- La partie théorique est obligatoire afin que l’élève puisse faire un choix objectif. Le moniteur
TOP doit apporter un soin tout particulier à ses explications afin que l’élève puisse d’une part
faire rapidement le choix d’adopter ou non les TOP et d’autre part, être capable d’adapter les
outils à ses besoins afin de pouvoir utiliser en cas de besoin la bonne technique et ce, de
manière autonome.
- La partie pratique se fait en revanche sur volontariat. On laisse le choix aux élèves de ne pas
faire la séance s’ils pensent, suite aux explications données, que cela ne leur convient pas.
De toute façon, on ne peut pas obliger quelqu’un à se détendre ni à suivre l’imagerie mentale
suggérée. S’il est possible de constater si quelqu’un est détendu ou non, on peut difficilement
déterminer son degré de relaxation et il est impossible de contrôler son travail d’imagerie
mentale.
Le fait de proposer aux sujets de ne pas faire les séances pratiques montre bien qu’on ne
cherche pas à les manipuler et qu’ils restent totalement libres.
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Par ailleurs, pendant la séance, le moniteur doit utiliser un savoir-faire permettant à chacun de créer
ses propres images ou représentations mentales donc à faire preuve de créativité. Cette manière de
procéder, développe avec l’entraînement, la motivation, l’aptitude à trouver des solutions et à prendre
des décisions. Enfin, elle favorisera la responsabilisation des individus qui apprendront à s’adapter
aux diverses situations et à assumer leur choix.
De plus, l’enseignement Fi-TOP n’est pas noté, pour respecter cette philosophie basée sur le libre-
choix, la responsabilisation et l’autonomie. On ne peut pas dire aux élèves qu’ils ne sont pas obligés
d’adhérer à cette formation et ensuite les noter. D’autre part, si on peut envisager de noter la théorie,
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Terme générique pour instructeur et animateur.
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Se reporter aux chapitres « le savoir faire en TOP » et « Suggestion et suggestions ».
C’est dans le même esprit que l’entraînement dirigé et a fortiori l’entraînement personnel et l’utilisation
des TOP, se feront sur volontariat. En unité, les séances proposées s'adresseront à des volontaires.
Seule la séance d'information pourrait être rendue obligatoire au même titre que la théorie dispensée
aux élèves.
Le respect de cette philosophie représente un des critères de compétence des instructeurs.
L’absence d’objectif clairement défini pour une séance précise (ex : « nous allons préparer
la mission de demain à l’aide d’une PMR », « nous allons nous détendre pour faire une travail mental
précis », « ce soir, nous allons nous relaxer pour bien récupérer de cette journée », etc.)
A coté de ces contre-indications générales, il faudra bien entendu respecter les contre-
indications propres à chaque technique (voir le paragraphe « précautions » dans les chapitres
consacrés aux différentes techniques). Ex : pas de relaxation avant une activité nécessitant un niveau
de vigilance et un tonus musculaire élevés.
9. CONCLUSION
9.1. Les TOP : un travail d'équipe
Les TOP relèvent d'un travail d'équipe, équipe constituée du pôle TOP (instructeurs TOP,
moniteurs TOP, moniteurs de sport qualifiés), du médecin, du psychologue et du sujet lui-même
(schéma n°1.1). Elle peut se révéler inefficace si un des maillons de la chaîne est faible, voire
inexistant.
Ce trio sera complété par un quatrième intervenant : en unité opérationnelle, cela peut être
l’Officier Sécurité des Vols, le facilitateur FH, le formateur CRM (PRM, TRM, MRM, etc.), le conseiller
facteur humain (CFH), un psychologue ; en école, les moniteurs pilotes, les instructeurs spécialisés et
les cadres sont directement concernés et doivent être de véritables acteurs dans ce domaine. Ils ont,
en effet, une influence majeur sur les élèves qu’ils côtoient au quotidien ; ils ont un rôle essentiel à
jouer, notamment sur l’apprentissage, la motivation et la gestion du stress.
TOP
MEDECIN
OSV
Facilitateur FH SUJET
Formateur CRM
CFH MONITEUR
INSTRUCTEUR
- Information TOP
- Soutien, conseil
- Formation - Formation
- Entraînement
- Entraînement dirigé - Application
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* liberté : l’instructeur doit garder en mémoire les mots « liberté » et « autonomie » lorsqu'il réalise ses
séances pour ne pas être trop dirigiste et respecter le sujet.
* compétence : elle passe par la formation et le vécu personnel de l’instructeur ainsi que par la
rigueur avec laquelle il utilisera les différentes techniques.
* disponibilité et créativité pour mettre en œuvre des actions TOP son unité.
* confiance en soi et conviction : qualités requises afin de lever les réticences et résistances
diverses, inévitablement rencontrées.
* intégration : le sujet devra intégrer ses techniques TOP personnalisées dans sa vie quotidienne.
Par exemple, il prendra l'habitude de préparer mentalement ses missions et de récupérer à l'issue.
Les TOP « ne marchent que si l’on s’en sert ».
Entraînement et intégration sont deux actions qui développent l'aptitude à se prendre en charge et à
se responsabiliser.
* autonomie : le sujet doit apprendre à se prendre en charge complètement afin de faire face à
n'importe quelle situation, sans une aide extérieure qu'il n'aura pas toujours. Il doit savoir utiliser, à
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Briefing et débriefing : voir chapitre « la méthode ».
* simples : les techniques les plus simples sont les plus efficaces car bien comprises et adaptées.
* pratiques : les techniques proposées doivent être utilisables dans toutes les circonstances (au
travail, en mission, en vol, dans un atelier...), en posture debout comme en position assise.