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COMMERCIAUX
Mémoire de stage
ISAM-IAE NANCY
MASTER 1 GRH
Année 2010-2011
Par : Benjamin THOUVIGNON
0
AVANT-PROPOS......................................................................3
INTRODUCTION......................................................................4
PARTIE 1. LE RESEAU SQUARE HABITAT....................................5
A\ L’enseigne Square Habitat.........................................................5
Square Habitat en France.......................................................................................5
Le réseau Lorrain.................................................................................................... 5
Une réorganisation en 2010-2011...........................................................................6
B\ Des négociateurs immobiliers VRP au service de la production. . .7
PARTIE 2. DE QUOI PARLE-T-ON ?..............................................9
A\ La motivation : une notion polysémique.....................................9
Rappels théoriques................................................................................................. 9
Les théories du contenu motivationnel.............................................................10
Les théories de processus.................................................................................10
Les théories de l’autorégulation........................................................................11
Les limites des théories de la motivation..........................................................12
La théorie des facteurs de Frederick HERTZBERG.................................................12
B\ La démotivation : le mal des dernières décennies ?..................13
PARTIE 3. LA MOTIVATION PAR LA REMUNERATION..................15
A\ Le mode de rémunération pratiqué par Square Habitat.............15
B\ Des primes appréciatives........................................................16
PARTIE 4. LES METHODES CONTEMPORAINES DE MANAGEMENT
.................................................................................................... 18
A\ Le modèle de Frederick HERTZBERG.........................................18
B\ Le coaching au profit de la motivation des commerciaux : la
méthode M.E.N.T.O.R............................................................................20
M comme mesurer le décalage.............................................................................21
E comme Ecouter le commercial...........................................................................22
N comme Négocier un plan de progrès.................................................................23
T comme tirer vers le haut motivation et compétences........................................24
O comme organiser le suivi..................................................................................26
R comme reconnaître la réussite..........................................................................26
CONCLUSION........................................................................28
ANNEXES.............................................................................29
Annexe 1. Fiche d’évaluation.......................................................29
Annexe 2. Note d’information sur la réorganisation......................30
Annexe 3.Organigramme CAL Immobilier SAS...............................31
Annexe 4. Organigramme réseau avant restructuration de 2009. . .31
Annexe 5. Organigramme réseau après fusion du 31 décembre 2009
............................................................................................................33
Annexe 6. Diplôme décerné aux meilleurs négociateurs................34
Annexe 7. Bibliographie..............................................................35
1
AVANT-PROPOS
Je profite de cet avant-propos pour remercier Véronique ARCADE, Responsable
Ressources Humaines, m'ayant permis d'effectuer mon stage dans le réseau Square Habitat, ainsi
qu'Olivier DEZAUX, directeur du réseau lorrain de Square Habitat et assumant les fonctions de
directeur des RH, qui a beaucoup contribué au bon déroulement de mon stage. Par ailleurs, hors du
service RH lui-même, Nathalie HEINI (assistante de direction) et Alain VIVENOT (Directeur
administratif et financier) m'ont aussi particulièrement aidé. Bertrand EHRHARDT, directeur
général, m’a également permis de découvrir l’ampleur de la tâche d’un Directeur des Ressources
Humaines auprès de sa direction. Je leur dois à tous un soutien sans faille tout au long de mon stage
ainsi que durant mon contrat estival.
Parmi mes professeurs, je tiens à remercier Estelle MERCIER, directrice de stage, dont les
conseils se sont avérés précieux et qui a répondu au mieux à mes questions et interrogations.
Sous la direction de Véronique Arcade, j'ai pu aborder la Gestion des Ressources
Humaines sous différents aspects et de façon autonome. Au-delà des tâches m'ayant été prescrites
durant ces deux mois, ma tutrice de stage m'a laissé suffisamment d'autonomie pour prendre
certaines initiatives et m'affirmer dans mon travail, ce qui est toujours plus gratifiant.
Cependant, en deux mois, le temps passe très vite et l'on n'a à peine le temps de se
familiariser avec l’entreprise qu'il faut déjà partir. C'est notamment pour cela que la deuxième
session des soutenances me paraissait une solution idéale : elle me permettait d’obtenir plus
d’expérience et d’information (sachant qu’une fois le stage terminé, il était convenu que je sois
embauché en tant qu’assistant RH pour les mois de juillet et août) mais aussi d’avoir plus de temps
pour la rédaction de ce mémoire.
Si ma mission principale consistait en la mise en place du plan de formation, j’ai pu
parallèlement aborder différents domaines, allant de la simple rédaction de contrats de travail
jusqu’au suivi de dossiers prud’homaux et en passant par du recrutement ou encore par la
participation à des négociations en vue de la signature de ruptures conventionnelles. C’est ce qui a
vraiment été pour moi intéressant et enrichissant puisque j’ai pu ainsi découvrir les différentes
facettes de la fonction RH : son aspect administratif qui, bien que moins attractif a priori, doit être
rigoureusement et quotidiennement suivi et son aspect plus stratégique qui consiste notamment en
un apport de conseil et d’information auprès de la direction afin de faciliter le processus de
décision.
2
INTRODUCTION
Aujourd’hui, la motivation est un enjeu important dans les organisations, qu’il s’agisse
d’entreprises privées et publiques ou même d’associations. Les organisations et leurs dirigeants
veulent des salariés motivés. En effet, en toute logique, un individu motivé présente une attitude, un
comportement bien plus bénéfique pour l’entreprise ou l’institution dans laquelle il travaille : au
quotidien, les managers voient leur gestion et leur management facilités et les objectifs qui leurs
sont prescrits plus facilement et rapidement atteints. La motivation des salariés est une des clés de la
réussite du développement et de la réussite des entreprises et tout responsable ou manager se doit
donc de motiver ses collaborateurs.
Cependant, vu la diversité des comportements humains, l’évolution des attentes des
salariés et de leurs façons de percevoir le monde du travail, cela n’est pas chose facile. Le manager
doit savoir s’y prendre et maitriser un minimum de connaissance et d’outils sur le sujet. C’est en
partie l’enjeu de ce mémoire qui développera certaines théories de la motivation ainsi que les outils
qu’elles proposent. Parallèlement, nous chercheront à montrer celles qui peuvent le mieux s’adapter
à la gestion au quotidien de commerciaux, sorte d’électrons libres au service de la production et
auxquels le management doit s’adapter afin d’en tirer le meilleur parti.
Quel que soit le secteur d’activité concerné, la motivation est une préoccupation constante
des entreprises. C’est elle qui insuffle aux individus l’énergie et le désir nécessaire pour s’investir
toujours plus dans leur travail, pour dépasser leurs propres limites mais aussi celles imposées par
l’organisation elle-même et tout cela dans l’intérêt commun de l’entreprise et de l’individu. Mais
cela est particulièrement le cas parmi les commerciaux, et notamment parmi les négociateurs
immobiliers VRP.
La fonction RH s’est très vite vue impliquée dans le processus de motivation.
L’individualisation de la gestion des ressources humaines en font l’un des leviers de la motivation à
travers différents vecteurs, tels que la formation ou l’évaluation.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il s’agira de revenir brièvement sur l’histoire de
l’enseigne Square Habitat et d’en décrire le mode de fonctionnement. Une deuxième partie nous
permettra de mieux cerner la notion de motivation mais aussi celle de démotivation, état qui peut
rapidement toucher les commerciaux en cas de diminution de leur chiffre d’affaires, de perte de
clientèle ou d’échec dans l’atteinte de leurs objectifs de vente. La troisième partie s’intéressera à la
rémunération en tant que facteur de motivation, aspect auquel les commerciaux attachent toujours
une grande importance et sur lequel la direction de Square Habitat insiste particulièrement. Enfin,
une quatrième partie visera à identifier les méthodes de management susceptibles de favoriser la
motivation des commerciaux.
3
PARTIE 1. LE RESEAU SQUARE HABITAT
Le réseau Lorrain
Le réseau Square Habitat en Lorraine se divise en 28 entités : le siège social de Metz, dont
la dénomination sociale exacte est « CAL IMMOBILER SAS » et qui regroupe 6 salariés (voir
annexe 3), et 27 agences de l’enseigne Square Habitat réparties sur l’ensemble de la Lorraine et
représentant 100 salariés. Avant la restructuration de 2009, le groupe comptait également 27
4
agences mais réparties au sein de dix sociétés différentes (voir annexe 4). La crise et ses
conséquences sur les finances du groupe a imposé à la direction de restreindre le nombre de ses
agences, tout au moins jusqu’à assainissement de ses finances. En effet, sur 2009, le réseau lorrain a
fait perdre près de 1 million d’euros au groupe Crédit Agricole et ses finances commencent
seulement à se stabiliser.
Ce mémoire se concentrera avant tout sur le réseau lorrain mais, dans un souci de
comparaison, il sera essentiel de décrire les méthodes utilisées dans les autres entreprises du groupe
et, dans la mesure du possible, par la concurrence (nous parlerons notamment du groupe ORPI dont
la communication permet l'accès à de nombreuses données).
En termes de ressources humaines, les deux groupes ont mis en place une forme de
collaboration puisque les services RH régionaux Square Habitat et du Crédit Agricole de Lorraine
sont en contact permanent. Cela a permis à Square Habitat de bénéficier de l’expérience du groupe
bancaire au moment de son installation.
5
la concurrence lorraine, Square Habitat se distingue par la force et l'étendue de son réseau. Il doit
mettre en avant ces atouts afin de conquérir tous les marchés possibles. Avec toutes les armes en
main pour réussir, il ne lui reste plus qu'à prendre conscience de son potentiel et des possibilités qui
s'offrent à lui, chose que tous les collaborateurs n'ont peut-être pas encore assimilé mais que le
management à venir doit distiller dans les esprits. Ce sera chose faite, nous l'espérons, à travers la
chaîne qui est mise en place par la nouvelle organisation et qui vise à développer un projet
d'entreprise capable de véritablement faire adhérer les salariés aux objectifs et à la culture même du
réseau. Mais cela nous amène à nous poser une question essentielle : comment motiver et faire
adhérer au groupe des salariés à la base indépendants et, de fait, non soumis à un management
ordinaire ? Cette question est d'autant plus complexe dans le cadre d'un groupe multi-sites telle que
Square Habitat, qui compte 27 agences sur toute la Lorraine. C'est-là l'enjeu principal de ce
mémoire qui saura je l'espère éclairer la question relativement peu abordée par la doctrine
gestionnaire du management des commerciaux VRP.
En pratique, la nouvelle organisation n’est pas encore totalement sur pied et la transition
prendra tout de même un certain temps. Pour l’heure, seulement 3 managers producteurs ont été
recrutés en interne et un autre en externe. Jusqu’à ce que l’organisation nouvelle fonctionne, les
directeurs d’agence de l’ancienne organisation continuent de gérer les agences non encore pourvues.
Ce statut de VRP est d’ordre public et l’employeur ne peut donc pas à sa convenance y
soustraire l’un de ses salariés. Mais ces cinq conditions ne sont pas cumulatives puisqu’un salarié ne
les remplissant pas toutes peut se voir attribuer le statut de VRP par l’employeur. Cela constitue un
avantage certain pour les salariés mais qui est peu usité en pratique.
7
PARTIE 2. DE QUOI PARLE-T-ON ?
Rappels théoriques
Théoriquement parlant, les approches et définitions de la motivation sont nombreuses et
peuvent perdre le lecteur dans des distinctions subtiles entre les différents courants. Néanmoins
certaines bases sont à connaître avant d’aller plus avant. D’une manière générale, la motivation peut
se définir comme le processus qui engendre l’engagement d’un individu dans une action, depuis son
déclenchement jusqu’à sa concrétisation. En effet, la motivation est intimement liée à l’objectif, au
but que l’individu s’est fixé. Appliqué au monde du travail, tous les comportements ont un but
précis, c’est-à-dire un résultat qu’ils souhaitent atteindre.
Globalement, les théories de la motivation peuvent être réparties en trois grandes familles :
1. Les théories de contenu
2. Les théories de processus
3. Les théories de l’autorégulation
1
Titulaire d’un Doctorat en Lettres et Sciences Humaines, Claude Lévy-Leboyer est professeur à l'Université
Paris Descartes. Elle est Past President de l'Association Internationale de Psychologie Appliquée et membre fondateur
de ENOP (European Network of Organizational Psychology). Outre des activités de consultant auprès de grandes
organisations des secteurs publics et privés, elle a développé des instruments d'évaluation et de développement de
compétences "à 360°", notamment "Compétences", "Triptyque 1, 2 et 3" et "Leader".
8
Les théories du contenu motivationnel
Ces théories visent à identifier les mobiles de la motivation. La question est de savoir à
quoi sont dues les motivations. Ici, la motivation désigne les forces intrinsèques ou extrinsèques qui
agissent sur l’individu et le poussent à se comporter d’une manière spécifique et dans un but
spécifique.
Deux grands auteurs, tous deux psychologues américains, se sont distingués par leurs
théories de contenu : Frederick HERZBERG (1923-2000), dont nous verrons la théorie des facteurs
motivationnels un peu plus loin et Abraham MASLOW (1908-1970). Ce dernier est connu pour sa
pyramide des besoins, théorie dans laquelle il classifie les besoins de tout individu en 5 catégories :
1. Les besoins physiologiques (à la base de la pyramide) qui représentent les
besoins primaires, essentiels à la survie des personnes. Il s’agira notamment de
faire en sorte d’avoir un bon salaire
2. Les besoins de sécurité, c’est-à-dire ceux permettant à l’individu de stabiliser
leur situation (par exemple la sécurité de l’emploi en transformant son CDD en
CDI)
3. Les besoins d’appartenance, et notamment d’appartenance au groupe.
L’ »individu fera en sorte d’être intégrer dans les différents groupes sociaux
auxquels il appartient. Ici, il s’agira pour l’employeur de montrer à ses salariés
qu’ils font partie d’une même famille (les vêtements, comme le costume chez
les dirigeants et cadres supérieurs peuvent par exemple y participer)
4. Les besoins d’estime, permettant notamment à l’individu de se sentir utile dans
son travail, d’accomplir un travail bénéfique pour l’ensemble du groupe. Cela
passe par l’obtention du respect et de la confiance des autres
5. Les besoins de réalisation, c’est-à-dire d’une forme d’accomplissement
personnel dans son travail et qui passent par l’obtention de responsabilités de
plus en plus importantes et qui permettent à l’individu de prouver sa valeur.
Selon Abraham Maslow, ces cinq types de besoins interviennent dans un ordre temporel
précis et l’individu doit forcément satisfaire un besoin de l’échelon inférieur avant de pouvoir
passer à l’échelon supérieur. Bien qu’elle nous ait permis d’identifier les différents besoins d’une
personne, cette théorie n’est pas totalement applicable. En effet, comme nous venons de le voir, ces
besoins ne peuvent être satisfaits que les uns après les autres et impliquent qu’un individu ne peut
pas ressentir plus d’un besoin à la fois. Or, on sait que ce n’est pas le cas en réalité et notamment
dans la réalité d’aujourd’hui, où les individus évoluent de plus en plus vite et multiplient les
emplois occupés. Dans cette situation, ils développent différents besoins qui sont également en
évolution constante. Ils peuvent par exemple développer un besoin puis passer à un autre sans que
celui-ci soit satisfait mais en attendant une opportunité plus favorable.
10
Les limites des théories de la motivation
Dans l’ensemble, les théories de la motivation sont fondées sur des approches de types
universalistes cherchant à construire un modèle universellement applicable et pouvant répondre à
toute situation. Or, on sait aujourd’hui que cela relève de l’impossible. En effet, comme l’explique
notamment Claude LEVY-LEBOYER, aucun modèle ne peut à lui seul synthétiser à la fois la
complexité des mécanismes de la motivation et la complexité des comportements humains. Encore
une fois, il n’existe pas de « one best way » en matière de motivation et chacune de ces théories
permet d’éclairer en partie les processus de la motivation.
Avec quelques réserves tout de même, cette théorie des facteurs de motivation est sans
doute l’une de celles qui s’adapte le mieux à la réalité des commerciaux. En effet, même si
l’ambiance au travail a son importance et que le manager doit fournir la meilleure ambiance
possible à ses équipes, le contenu du travail reste l’élément fondamental à analyser si l’on veut
favoriser la motivation.
11
B\ La démotivation : le mal des dernières
décennies ?
Dans son ouvrage intitulé Re-motiver au travail, Claude Lévy-Leboyer fait le constat d’une
démotivation quasi généralisée des travailleurs d’aujourd’hui. La pression exercée au quotidien et
les exigences toujours plus grandes de la part de leur direction ont notamment participé à cet état de
fait. Selon elle, la démotivation, ou plus exactement l’absence de motivation, serait aujourd’hui un
problème récurrent pour l’ensemble des directions, dans les entreprises publiques comme dans les
entreprises privées.
Si l’on reprend la définition de la motivation avancée par l’auteure 2, les salariés n’auraient
2
« Être motivé, c’est essentiellement, avoir un objectif, décider de faire un effort pour l’atteindre, persévérer
dans cet effort jusqu’à ce que le but soit atteint »
12
plus vraiment la volonté de développer l’énergie nécessaire à la concrétisation des buts qui leurs
sont fixés. Les directions font face à des salariés résignés, voire dégoutés, chez qui l’on a fait
disparaitre tout enthousiasme. Ce manque de volonté dans le travail engendre à plus ou moins long
terme des comportements de retrait, de l’absentéisme, une baisse de qualité dans le travail fourni,
voire même de la négligence ou du sabotage. Cette vague de démotivation nuit donc à la
productivité des entreprises et à la qualité des biens ou des services qu’elles fournissent. Pour
Laurent KELLER, dans Les clés de la motivation au travail3, avant de penser à motiver les salariés,
il suffirait la plupart du temps d’arrêter de les démotiver.
Il est indéniable qu’une telle vague touche de nombreux salariés et dans de nombreux
secteurs mais il est difficile d’identifier les raisons exactes de ce constat. Cependant, on peut
constater que le travail a beaucoup changé et notamment perdu de sa centralité. Pour une partie de
plus en plus grande des actifs d’aujourd’hui, le travail n’est plus le cadre de référence qu’il a été
pour les générations précédentes. Surtout, alors que les salariés exigent de plus en plus de leur
travail, notamment en termes de contenu, les directions ne semblent pas être à même de répondre à
ces attentes. Bien au contraire, dans de nombreux domaines, les employeurs eux-mêmes exigent
toujours plus, à la fois en matière de disponibilité, de polyvalence et surtout de performance. Ainsi,
faute de pouvoir tirer de leur travail des satisfactions directes, les salariés semblent considérer le
travail du point de vue de ce qu’il peut individuellement leur apporter. Cela est particulièrement vrai
dans le domaine de l’immobilier où les agents font usage de leur talent de négociateurs pour obtenir
tel ou tel avantage par le biais d’avenants à leur contrat de travail. Tout y est propice à engager les
négociations.
Le problème de la démotivation au travail touche donc également les agences immobilières
et leurs agents mais d’une façon différente. Les conseillers ou agents immobiliers traversent tous
par des phases de démotivation, parfois très avancée mais qui ne sont dans la plupart des cas que
temporaires et liées par exemple à la perte d’un client important ou encore à une série d’échecs. Le
plus souvent, aucun facteur de motivation ou d’ambiance n’entre en ligne de compte, le commercial
concerné ne fait que traverser une période difficile et à laquelle il saura mettre fin par lui-même ou
avec l’aide de ses managers.
Après ce retour sur l’aspect théorique de la motivation, nous pouvons maintenant entrer
dans le vif du sujet, en commençant par la question de la rémunération, sujet relativement sensible
chez les négociateurs immobiliers.
3
Voir bibliographie en annexe 7
13
PARTIE 3. LA MOTIVATION PAR LA
REMUNERATION
Chez les négociateurs immobiliers, comme pour tout commercial, la rémunération,
essentiellement dans sa partie variable, constitue un élément important. D'une manière générale, et
pas toujours caricaturale, les commerciaux sont décrits comme des « obsédés du chiffre d'affaires »,
selon l'expression d'un cadre de Square Habitat. Même si cela est vrai, principalement car c'est le
critère fondamental d'appréciation utilisé par leur hiérarchie et que les commerciaux doivent donc
porter une grande attention à leur production individuelle, d'autres facteurs entrent également en
ligne de compte. Il s’agit donc de relativiser les éléments de rémunération, même s’ils constituent
un levier important pour les commerciaux.
Bien que, selon la théorie des facteurs de Frederick HERTZBERG, la rémunération n’est
pas un facteur de motivation mais un simple facteur d’ambiance, force est de constater qu’elle
constitue, au moins dans sa partie variable, un élément important chez les commerciaux. C’est un
élément à ne pas oublier et, en ce sens, tout ce qui peut amener à augmenter la part variable de la
rémunération des commerciaux s’avère être un bon moyen pour les motiver.
Pour autant, comme tout autre salarié, un commercial bien rémunéré est un commercial
15
satisfait mais pas automatiquement un commercial motivé. Il y a une différence entre satisfaction et
motivation. Du point de vue des salariés, comme des commerciaux, le salaire est souvent perçu
comme un juste retour en échange du travail fourni et c’est en cela qu’elle ne peut pas affecter
durablement la motivation. Les véritables facteurs de motivation se trouvent ailleurs et feront pour
partie l’objet de la quatrième partie.
De ce point de vue, pour revenir à la théorie de la justice organisationnelle, une bonne
politique de rémunération, si elle ne veut pas susciter de démotivation, doit respecter certaines
règles. Par exemple, elle doit être équitable et juste par rapport à la moyenne du secteur et aussi et
surtout au sein de l’organisation. En la matière, l’enseigne Square Habitat s’étant constitué par le
rachat d’agences, elle a hérité de contrat de travail très différents et a rapidement fait face à des
réclamations de la part de salariés (principalement des assistant(e)s commerciaux et de gestion dont
les salaires étaient différents. Il a donc fallu ajuster ces contrats par avenant afin de gommer ces
inégalités de salaire.
Mais au-delà de la rémunération et de ses divers périphériques, c’est bien le management
qui va le plus influer, positivement ou négativement, sur la motivation.
16
PARTIE 4. LES METHODES
CONTEMPORAINES DE MANAGEMENT
Dans l’ensemble des organisations, les managers sont à la recherche de méthodes qui leur
permettent un management optimal de leur ressources humaines. Bien sûr, il ne s’agira pas ici de
revenir sur l’ensemble des méthodes de management mais plutôt d’identifier celles qui s’adaptent le
mieux à la situation des commerciaux et notamment à celle des négociateurs immobiliers VRP.
Qu'est-ce qui permet à un commercial ou négociateur immobilier de faire la différence face
à un client ou un prospect, c'est-à-dire ce qui lui permet de se démarquer de la concurrence et de
convaincre le client de recourir à ses services et pas à ceux d'un autre. C'est là une question
essentielle : en effet, dans de nombreux secteurs d'activité, le déséquilibre entre l'offre et la
demande impose à tout commercial de se distinguer, de faire la différence par rapport à sa
concurrence. S'il veut décrocher des prospects, fidéliser sa clientèle et plus généralement
développer son activité, il doit chaque jour « se battre », s'imposer. Ce combat permanent peut être
difficile à gérer, y compris pour les meilleurs des commerciaux. C'est notamment en cela que le
coaching sera très utile, notamment du fait de la relation privilégiée qui s'instaure entre le coach et
les personnes « coachées » et qui permettra à ces dernières de se confier plus facilement,
indépendamment de la distance hiérarchique existante. Le choix des managers est donc d'autant
plus compliqué qu'il faudra évaluer leur capacité à développer ce type de relation particulière. Une
certaine expérience, ou à tout le moins une connaissance, du coaching et de ses pratiques, sera à
exiger.
Cette partie tentera d’identifier certaines méthodes de management susceptibles d’aider les
managers à gérer leurs ressources humaines et plus particulièrement leurs commerciaux.
17
Quatre types de management applicables
Motivation
(+)
Management
Management délégatif
participatif
Compétences Compétences
(-) (+)
Motivation
(-)
Ainsi, un commercial dont on sait qu’il a les compétences nécessaires mais passant par une
phase de démotivation sera la cible idéale d’un management persuasif. L’objectif de son manager
sera alors de le « convaincre ». Cependant, ce type de modèle donne une certaine idée du
comportement à adopter face à une telle situation mais rien n’est absolu. Le degré de démotivation
et la situation personnelle de l’individu sont toujours à prendre en compte, en tout cas dans la
mesure du possible. Le manager devra marier subtilement les types de management les plus adaptés
afin de ramener l’individu dans ses rangs.
Le cas de la personne qui n’a ni les compétences, ni la motivation est heureusement assez
rare mais il pose aussi certains problèmes. Dans la majorité des cas, il s’agit de salariés qui sont
dans l’entreprise depuis plusieurs années : ils n’ont pas été suffisamment formés et se retrouvent
inadaptés aux évolutions de leur environnement de travail. Ce genre de cas souligne l’importance de
la formation et des actions d’adaptation au poste de travail.
Le management participatif visera plus les personnes qui ont la volonté de s’investir dans
leur travail mais qui n’ont pas les compétences adéquates. La plupart du temps, la situation est
facilement corrigeable par de la formation et en faisant en sorte qu’il assiste et participe aux
activités fondamentales de son poste de travail. Cependant, il y a aussi des personnes qui, malgré
leur motivation, ne sont pas faites pour le métier concerné. Ce cas arrive relativement souvent chez
18
les commerciaux : bien que motivés et participatifs, ils n’arrivent pas à concrétiser et leur chiffre
d’affaire ne décolle pas. C’est une situation particulièrement difficile à gérer pour un manager, à tel
point que celui-ci peut en arriver à douter des méthodes employées Malgré toutes ses tentatives, le
commercial ne réussit pas. La plupart du temps, il ne s’agit pas d’un problème de compétence, ni de
motivation mais simplement d’une question de relationnel. En effet, chez les commerciaux, les
relations humaines ont une importance primordiale : ils doivent susciter la confiance, être persuasif
sans susciter de méfiance et cette qualité n’est pas donnée à tout le monde. C’est là l’une des
explications du taux de turn-over important qui existe chez les négociateurs immobiliers, chez
Square Habitat comme ailleurs. Les compétences relationnelles sont difficiles à identifier dès le
recrutement mais il faut faire en sorte de déterminer au plus vite, si possible au cours d’une période
d’essai, si la personne a les qualités nécessaires pour réussir. L’expérience montre que plus on
attend, plus il est difficile ensuite de se séparer de la personne, notamment du point de vue légal.
Le profil idéal est celui du commercial qui est motivé et qui a les compétences nécessaires.
Dans ce cas, un management délégatif permettra au manager de conforter la situation et de
maintenir le commercial en haleine.
Dans cette optique, le coach est amené à se poser de multiples questions et doit surtout y
trouver des réponses afin d’adapter au mieux son action. Quels sont les résultats des commerciaux,
quelles actions pourraient leur permettre d’atteindre individuellement et collectivement leurs
objectifs, comment les commerciaux perçoivent-ils leurs propres compétences ? Comment les
clients perçoivent-ils eux-mêmes les commerciaux dans leur action ? Autant de questions
auxquelles le coach doit répondre.
Les réponses à ces questions passent par une évaluation des commerciaux et de leur travail.
Le manager doit régulièrement analyser les résultats obtenus par ses commerciaux afin de disposer
de la meilleure information possible. Dans la plupart des cas, cette analyse des résultats passe par
une évaluation quasi-exclusivement quantitative qui peut emprisonner les commerciaux dans une
recherche de performance toujours plus grande. Si ce type d’évaluation des résultats peut générer
une forme de motivation, elle peut aussi très vite dégénérer et faire peser une pression extrêmement
forte sur les épaules des commerciaux. La direction de Square Habitat l’a bien compris et au-delà de
l’évaluation quantitative, utilise différentes techniques d’évaluation qualitative. Pour exemple, elle
utilise des ratios d’activité concernant les activités de prospection qui lui permettent d’avoir une
image plus précise de la façon dont chaque négociateur mène ses prospections. Ce type de ratio
donne des informations sur la capacité d’un vendeur ou d’une équipe de vendeurs à concrétiser ses
entretiens (ratio n°1) ou à décrocher un rendez-vous (ratio n°3). Le schéma suivant donne un
exemple du type de ratios utilisés.
20
Nombre de
nouveaux Nombre
Nombre Nombre
clients entretiens de RDV d'appels passés
Nombre de ou de mails Nombre de
acquis prospects acceptés
nouveaux envoyés contacts
clients Nombre possibles
Nombre Nombre Nombre de
d'appels passés
entretiens de RDV contacts
prospects acceptés ou de mails
envoyés possibles
Ratios 3
Ratios 1 Ratios 2 Ratio 4
Taux
Taux de Efficacité en Temps laissé
d'acceptation
concrétisation prise de RDV à l'action
De RDV
Ce type de ratio permet d’évaluer l’activité des négociateurs mais l’objectif n’est pas de
pointer les erreurs ou d’attribuer de mauvais points. Il s’agit avant tout d’identifier les faiblesses de
chacun afin d’y apporter des solutions en collaboration avec le négociateur concerné. Le but est
qu’un échange s’opère.
Ce type de ratios commerciaux est parfois mal perçu de prime abord ; notamment par les
nouveaux venus mais après un temps, ceux-ci réalisent qu’ils ne servent pas simplement à pointer
leurs erreurs et l’accompagnement du manager leur montre qu’ils constituent un véritable moyen de
les rectifier et donc de s’améliorer. Au final, le commercial ressent que l’on s’intéresse à son travail
et se rend compte que son responsable a pour but de le faire réussir et qu’il s’investit, qu’il investit
dans sa personne. Cela favorise durablement la motivation mais permet aussi à la direction de
corriger les petits défauts, dont certains peuvent faire la différence sur le terrain.
Pour corriger durablement les comportements et faire remonter les ratios qui en ont
besoins, le coach utilisera des objectifs d’amélioration et en suivra l’évolution. Il s’agit donc d’un
accompagnement au quotidien visant former, à appuyer les commerciaux et à renforcer leurs
compétences. On est dans un schéma gagnant-gagnant qui va favoriser la collaboration.
Le coach devra développer ce qu’on appelle une écoute active fondée sur différents
21
principes fondamentaux. Le coach devra :
obtenir les informations utiles
favoriser l’échange
positiver la discussion, c’est-à-dire mettre l’accent sur les points positif plutôt
que s’attarder trop longtemps sur le décalage en lui-même
impliquer le vendeur dans le processus (et notamment bien sûr le faire adhérer
aux objectifs d’amélioration)
Le don d’écoute n’est cependant pas donné à tout le monde et le manager peut avoir à
effectuer un travail sur lui-même afin d’apprendre par exemple à entendre les opinions des autres
(même s’il n’est pas en accord avec eux), à faire preuve de tolérance, d’empathie ou encore à
exprimer ce qu’il ressent.
22
La délégation : ici le coach laisse toute l’autonomie au vendeur et n’intervient
que si cela est nécessaire. Cependant, elle exige une grande disponibilité de la
part du coach et ne doit pas être prise à la légère.
La formation : le coach prépare le vendeur à un séminaire de formation. La
formation est un élément important dans le coaching de Square Habitat. La
majorité des actions de formation s’opèrent en interne. Le directeur régional
du réseau s’en occupe personnellement, faisant ainsi bénéficier au réseau de
ses qualités de formateur. Comme nous le verrons dans le point suivant, la
formation interne (comme externe par ailleurs) est minutieusement préparée
et constitue un pilier dans l’organisation.
Méthodes de coaching
Compétences
(+)
Coaching Autonomie du
participatif commercial
Entrainement collectif
Accompagnement-Appui
Motivation Motivation
(-) (+)
Entrainement individuel
Accompagnement-Formation
Entrainement individuel
Travail en binôme
Accompagnement-Formation
Formation 23
Délégation
Compétences
(-)
Les vendeurs sont évalués en fonction de leur motivation et de leur niveau de compétence.
A partir de là, comme dans le schéma de la page 18, le coach choisira le type de coaching le plus
adapté à la situation du vendeur puis mettra en œuvre les actions recommandées.
Dans le cas d’un vendeur à la fois peu motivé et peu compétent, le coach mettra en œuvre
un coaching directif, visant à structurer et à accompagner son activité. Les actions à privilégier sont
les suivantes :
l’entrainement individuel offrira une possibilité de sur-mesure qui peut permettre
au vendeur de mieux comprendre les points essentiels. Cependant, il exige une
grande préparation et de la disponibilité de la part du coach ;
l’accompagnement-formation offrira du concret au commercial peu compétent
qui profitera également de la proximité de son manager ;
par contre il faudra notamment éviter l’entraînement collectif (excluant le sur-
mesure et pouvant mettre mal à l’aise le vendeur face à des commerciaux plus
compétents), l’accompagnement-appui (trop risqué vis-à-vis du client)
Pour un vendeur motivé et peu compétent, les seules actions à éviter sont l’entraînement
collectif qui peut mettre en face à face des individus ayant des
26
CONCLUSION
La performance de toute organisation, et plus particulièrement celle d’une agence
commerciale, passe par sa capacité à maîtriser et développer l’énergie, la dynamique et
l’enthousiasme de ses hommes. Cette dimension humaine doit être prise en compte dans le
management afin de s’assurer la performance économique et commerciale ainsi que la satisfaction
du client.
Au quotidien, précisons qu’il n’y a pas d’un côté la direction commerciale et de l’autre la
fonction ressources humaines. En fait, l’une et l’autre doivent travailler main dans la main pour
optimiser le management. La direction des ressources humaines bénéficie d’informations utiles et
surtout d’un point de vue différent sur la situation complémentaire de la vision commerciale. Ce
double point de vue participe à une gestion plus souple des ressources humaines, qui prennent en
compte les aspects et enjeux commerciaux mais sans omettre la situation personnelle des individus.
Cela évite à la direction de prendre des mesures qu’elle pourrait regretter par la suite à la lumière
d’informations qui ne lui serait pas parvenu à temps. L’évaluation des salariés est donc très
importante du fait de l’information qu’elle peut apporter.
Face à un monde et à des individus en perpétuelle évolution, différents challenges
attendent les penseurs de la motivation et surtout les directions qui tentent de mettre en œuvre leurs
théories sur le terrain. Un exemple et non des moindre est celui de l’intellectualisation du travail.
Notre économie tertiarisée exige une activité intellectuelle de plus en plus grande et il devient de
plus en plus difficile d’évaluer l’intensité de l’effort effectivement fourni par les salariés. C’est là un
obstacle à l’évaluation et à l’analyse de la motivation. L’énergie physique développée dans le cadre
du travail n’a donc plus la même représentativité. Des solutions devront être trouvées pour faciliter
l’évaluation des salariés, notamment pour ceux dont les résultats ne sont pas tangibles, au sens où
ils ne participent pas à la production de leur organisation.
27
ANNEXES
Annexe 1. Fiche d’évaluation
28
Annexe 2. Note d’information sur la réorganisation
29
Annexe 3.Organigramme CAL Immobilier SAS.
30
Annexe 4. Organigramme réseau avant restructuration de 2009
31
Annexe 5. Organigramme réseau après fusion du 31 décembre 2009
32
Annexe 6. Diplôme décerné aux meilleurs négociateurs
33
Annexe 7. Bibliographie
34