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Évolutions de l’environnement :
Ralentissement économique, intensification de la concurrence internationale ;
Rejet de la standardisation de la part des consommateurs, diffusion des NTIC ;
Instabilité de l’environnement.
Nécessité de renforcer la compétitivité-prix mais aussi et surtout hors-prix pour restaurer les
marges et trouver d’autres sources d’avantages concurrentiels, cette dernière passant par la
réactivité, la flexibilité sur le plan quantitatif comme qualitatif.
Pour Volberda (1998), la flexibilité vise à doter l’entreprise d’un design organisationnel
adéquat au regard des conditions de l’environnement et d’un répertoire d’actions lui
permettant d’asseoir sa maîtrise sur l’environnement ; c’est-à-dire s’adapter à son
environnement, mais aussi se procurer des leviers permettant d’agir sur son
environnement.
D'un point de vue microéconomique, cette flexibilité est primordiale pour les employeurs
(principalement les entreprises) pour une gestion optimale des ressources humaines (organisation du
travail, salaires liés au personnel...) et pour rester compétitif face à la concurrence.
D'un point de vue macroéconomique, la flexibilité du travail à un impact important sur le chômage
structurel, lié à la structure de l'économie. L'évolution du code du travail peut avoir de lourdes
conséquences sur l'emploi (règles de licenciement, durée légale du travail...)
Il en résulte ainsi que la flexibilité du travail implique donc la remise en cause de l'organisation du
travail au sein de l'entreprise ou de la société, afin de s'adapter aux contraintes du marché elle a pour
des conséquences à la fois managerielles, économique et aussi juridiques.
I- Aspect managérial
Depuis les années 1980, la flexibilité est devenue un enjeu majeur de la compétitivité des entreprises.
Comment les entreprises (ou les organisations au sens large) peuvent-elles s’adapter ou réagir le
plus rapidement possible à des aléas, des conjonctures ou des contextes de moins en moins
prévisibles ? Les qualificatifs « souple, allégée, agile, fluide, etc. » sont souvent utilisés, à titre de
métaphore, pour rendre compte de cette conception d’une entreprise globalement débarrassée des
rigidités sous toutes ses formes, du moins aux yeux des dirigeants. Du côté des salariés, en revanche,
les perceptions de la flexibilité sont plus disparates : certains l’assimilent à une précarité inquiétante
qui dégrade les conditions d’existence ; d’autres l’associent à une gestion plus libre des périodes
d’activité, de leur temps de travail lorsque les horaires sont plus souples (à condition que ces horaires
soient négociés, voire choisis, et non imposés), ou y voient un moyen de rendre le travail moins
monotone ou plus varié.
Les ressources humaines sont donc directement touchées par cette exigence de flexibilité. Il est en
effet devenu banal de demander aux individus de faire varier leur présence, leur disponibilité, leurs
affectations, leur compétence (individuelle et collective) au gré des variations d’activité de
l’entreprise, de ses contraintes économiques, industrielles, logistiques, etc. ou de ses aléas (internes
ou externes). Il en découle en particulier des pratiques de sous-traitance, de recours à des contrats de
travail à durée déterminée (CDD ou saisonniers), des contrats d’intérim, de travail à temps partiel
(TTP), de recherche de polyvalence, de mobilité, de développement de l’autonomie dans le travail,
etc. Toutes ces pratiques constituent autant de moyens permettant de générer de la flexibilité au
niveau des ressources humaines.
Le problème est que ces différentes sources de flexibilité mobilisent des paramètres différents
(contrats, emploi, horaires, sous-traitance, affectations, compétences, coopération, capacité
d’autonomie, mobilité sous toutes ses formes : géographique, fonctionnelle, cognitive, etc.), qui ne
sont pas tous compatibles les uns avec les autres. Il n’est pas possible d’avoir des collaborateurs qui
soient intrinsèquement et simultanément souples en termes contractuels, flexibles en termes de
présence, disponibles en permanence, capables d’occuper n’importe quel poste en fonction des
besoins de l’entreprise, compétents et autonomes sur tous les postes de travail en question, disposés à
être affectés n’importe où, n’importe quand…
Quelles sont les différents aspects de la flexibilité de travail et quels sont leurs limites ?
• Le développement d’un sentiment d’injustice : adapter les rémunérations est délicat à mettre
en oeuvre si les critères ne sont pas objectifs ou suffisamment expliqués aux salariés. Il en est
de même de la recherche de la polyvalence qui nécessite un effort important des salariés ; ces
efforts doivent être récompensés à leur juste valeur.
Si les conditions d’obtention de cette flexibilité n’ont pas été bien analysées, cela aura un
impact direct sur la qualité du travail du salarié : charge de travail excessive, augmentation du
stress, baisse de la motivation, augmentation des conflits sociaux, détérioration du climat
social. Les performances globales de l’entreprise s’en ressentiront alors.
Les formes de flexibilité quantitatives (instables) que sont l’intérim, les CDD , ont en
commun de concerner des populations assez semblables en termes de profil professionnels. La
plupart subissent des discontinuités tantôt dans leur contrat de travail (missions plus ou moins
courtes pour les intérimaires et les CDD) tantôt dans leurs horaires (journées de travail
hachées avec des horaires atypiques pour les salariés à temps partiel. Dit autrement, ces
formes particulières d’emploi disposent d’une faible autonomie de décision sur leurs horaires
et leurs calendriers (Cottrell et al., 2002). Les rémunérations sont plutôt faibles et les
conditions de travail dégradées (en particulier pour les intérimaires et les CDD plus touchés
par les accidents du travail). D’où une attitude de résignation, de retrait et d’amertume, peu
propice à une bonne implication dans le travail. M. de Nanteuil (2002, p. 71) parle au sujet
des salariés précaires, « jetables » (sic), d’un sentiment de disqualification et de perte de
dignité sociale qui dégrade forcément la qualité du travail. C’est la peur de connaître des
situations encore plus dégradées qui les fait accepter leur sort.
Il est très difficile de concilier une flexibilité quantitative et une flexibilité qualitative. Les
intérimaires, CDD et salariés à temps partiel sont généralement peu ou pas qualifiés. À ce
titre, ils ne bénéficient pas des efforts de formation consentis par les entreprises. Dit
autrement, les entreprises investissent peu dans ce capital humain temporaire, instable et
pauvre en qualification. Étant peu ou pas qualifiées, ces ressources humaines précaires ne sont
pas en mesure de prendre en charge des situations de travail complexes qui nécessitent des
connaissances pointues, de l’expérience, des capacités d’autonomie, de la créativité, une
maîtrise profonde des outils de travail, des process, des produits ou des services à délivrer.
Leur instabilité dans l’entreprise (contrats de travail temporaires et/ou présence diffuse à
temps partiel) les éloigne des logiques de montée en compétence individuelle et collective par
le biais des formes de coopération et de travail collectif
3- Conclusion
Pour aider les entreprises à faire un choix entre les différentes formes de flexibilité, des études
comparatives (Barel, 1997 ; Amadieu et Mercier, 1989) mettent ainsi en évidence qu’à
secteur d’activité comparable, les entreprises qui privilégient une flexibilité qualitative, en
considérant leurs ressources humaines comme un investissement (un capital humain) dans
lequel il convient d’investir à long terme, dans une logique gagnant-gagnant, sont celles qui
enregistrent les meilleurs résultats sociaux et économiques : l’absentéisme, les accidents du
travail, le turnover, la conflictualité y sont inférieurs ; la motivation, l’implication, la loyauté
et l’adaptabilité globale de l’ensemble du corps social y sont plus élevées. De leur côté, les
clients profitent de cette meilleure qualité de service et deviennent eux-mêmes plus fidèles à
l’entreprise, engendrant ainsi un cercle vertueux : fidélité et implication des salariés ó fidélité
et confiance des clients ó pérennité de l’entreprise
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2012-2-page-13.htm#no21
La flexibilité quantitative interne donne la possibilité aux entreprises dans les situations
économiques défavorables d’ajuster le temps de travail des salariés au niveau de l’activité.
C’est cette forme de flexibilité qu’a privilégiée l’économie allemande durant la crise de 2008
en soutenant les mesures de chômage partiel. Les entreprises allemandes ont ainsi pu
conserver leurs salariés et n’ont pas eu à supporter des coûts de recrutement et de formation
d’une nouvelle main-d’œuvre lorsque la reprise s’est amorcée. Ce qui peut expliquer le faible
taux de chômage allemand. En réduisant les coûts de production, la flexibilité sous ses formes
interne et externe contribue à améliorer la compétitivité-prix des entreprises qui gagnent des
parts de marché à l’exportation, à l’origine de créations d’emplois et donc de baisse du
chômage. Elle permet aussi aux entreprises de voir leurs profits augmenter grâce à la baisse
des coûts salariaux, à l’origine d’une hausse de l’investissement, de la production et donc de
l’emploi.
Renforcer la flexibilité du travail tant sous sa forme interne qu’externe est une analyse
soutenue par les économistes libéraux afin d’augmenter le volume de l’emploi. Les bonnes
performances enregistrées sur le terrain de l’emploi et donc du chômage par les États ayant
adopté ces politiques renforcent l’idée de l’efficacité de la flexibilité du travail dans la lutte
contre le chômage. Cependant, l’OCDE a cherché à vérifier si une relation entre degré de
protection de l’emploi et taux de chômage était vérifiée. Cet organisme a fini par admettre
qu’il n’y avait pas de corrélation entre degré de flexibilité et baisse du chômage. Il semble
même que la flexibilité du travail puisse être à l’origine d’effets pervers sans inverser la
courbe du chômage.
La flexibilité quantitative externe est aussi vecteur de précarité pour les salariés, entraînant un
développement de travailleurs pauvres. Il leur est difficile, voire impossible d’accéder aux
normes de consommation car ils rencontrent de nombreux obstacles afin d’obtenir un crédit à
la consommation ou immobilier. Au final, cette forme de flexibilité va déprimer la
consommation et l’investissement, donc la demande anticipée par les entrepreneurs, à
l’origine d’une baisse de l’investissement, de la production et de l’emploi. On retrouve ici
l’argumentation keynésienne sur le chômage dû à une insuffisance de la demande effective.
En outre, se trouvant dans une situation incertaine (la probabilité de perdre son emploi devient
plus forte), les travailleurs ne peuvent pas se projeter dans le futur. Ils vont alors se constituer
une épargne de précaution qui va réduire la demande globale, à l’origine d’un ralentissement
de la croissance et d’une montée du chômage
3) conclusion
Si la flexibilité de l’emploi peut apparaître comme une solution partielle au problème du
chômage, elle n’est pas nécessairement une panacée. Consécutivement aux effets négatifs de
la flexibilité, un nouveau modèle a retenu l’attention des observateurs : le modèle de
flexisécurité apparu au Danemark. Il conjugue flexibilité élevée pour permettre aux
entreprises de s’adapter au mieux à la conjoncture (licenciements facilités) et « sécurisation
des parcours professionnels » accrue via la mise en place d’indemnisations chômage
généreuses, d’offres de formations importantes et d’un accompagnement des chômeurs dans
leur recherche d’emploi.
https://www.editions-ellipses.fr/index.php?
controller=attachment&id_attachment=32043#:~:text=La%20flexibilit%C3%A9%20quantitative
%20externe%2C%20en,aux%20fluctuations%20de%20la%20demande.
Le droit du travail correspond tout d’abord aux règles juridiques qui régissent entre le salarié
et l’employeur, le droit du travail insère la notion de contrat de travail ainsi que les obligations
qui l’encadre en termes de formation, exécution et de rupture.
Au Maroc, l’actuel code du travail représentait certes une avancée majeure. La CGEM qui a
été l’interlocutrice principale le soutiendra encore. Mais, quinze ans après son entrée en
vigueur, le texte doit s’adapter à l’économie et à ses défis. Et cela bien sûr, sans sacrifier les
droits des salariés et l’agilité de l’entreprise. L’économie s’est ubérisée. Le renforcement de la
compétitivité nécessite l’amélioration du climat social au sein des entreprises marocaines par
la réglementation du droit de grève et la réforme du Code du travail. Il faut instaurer une
flexibilité responsable au service de la compétitivité et de l’emploi et en phase avec les
nouveaux enjeux de l’économie marocaine et les attentes des opérateurs économiques, à
commencer par le volet contractuel.
Le contrat de droit commun est le CDI. Ce dernier s’adapte à la flexibilité demandé par les
entreprises : clauses de mobilité, clause de non-concurrence, clause d’exclusivité, clause de non
sollicitation pour les cadres.
Mais les entreprises recherchent de la flexibilité par des contrats qui répondent à leurs besoins.
Les CDD le permettent : accroissement temporaire de l’activité, remplacement de salarié absent avec
comme condition une durée maximum de 18 mois (renouvellement inclus)
Le développement du temps partiel (temps de travail inférieur à la durée légale : moins de 35 h par
semaine, mois de 151,67 par mois, moins de 1607 heures par an) permet aussi de répondre à cette
flexibilité tout comme l’annualisation du temps de travail.
Le recours aux heures supplémentaires permet aussi de répondre à la flexibilité demandée par les
entreprises (contingent)
Actualité : Le contrat à durée déterminée autorisé dans tous les secteurs : Il a fallu attendre 16 ans
avant que le décret sur les secteurs où le contrat à durée déterminée (CDD) peut être conclu ne voit
le jour. Attendu par le patronat, ce texte injecte une dose de flexibilité dans le code du travail. Le
dispositif est néanmoins encadré. Le décret qui complète l’article 16 du code du travail autorise
certes le CDD dans tous les secteurs et précise aussi les cas où il peut être activé
https://www.leconomiste.com/article/1065753-code-du-travail-la-flexibilite-officialisee
Notre modèle depuis 60 ans est basé sur la culture du Contrat à Durée Indéterminée (CDI), notre
code du travail est basé sur le CDI, nos tribunaux et leurs jugements sont basés sur des schémas
anciens quand il s’agit de rendre leur verdicts sur les conflits du travail.
Nous pouvons créer un modèle de flexibilité qui soit responsable et qui réponde aux nouveaux
enjeux de notre économie et aux attentes des entreprises et des salariés.
1. Contrat de Travail à Temps Partiel (CTTP)
La création d’un contrat de travail à temps partiel permettrait à beaucoup de nouvelles industries de
mieux gérer leurs salariés en adaptant les contrats de travail à leurs réalités industrielles.
Objectifs :
3) la flexicurité
La flexicurité désigne les politiques de l'emploi associant flexibilité du travail, sécurisation des
trajectoires professionnelles (formation, allocations chômage) et politique active de l'emploi.
Ces politiques de l'emploi présentent des différences selon les pays :flexibilité numérique dans les
pays anglo-saxons ; flexibilité fonctionnelle dans les pays scandinaves. Actuellement, les expériences
les plus avancées de flexicurité se rencontrent dans les pays scandinaves, l'exemple danois faisant
même parfois office de modèle.
Conclusion
La notion de flexibilité est durant cette époque de mondialisation très importante car du fait de
marchés changeants, il est plus raisonnable d'avoir une vision sur le court terme que le long terme.
Apparemment c'est ce qui fait défaut aux entreprises marocaine qui restent trop souvent dans une
optique d'emploi à vie. Ainsi il est important de trouver des solutions adaptées à la fois aux
entreprises et aux citoyens qui vont permettre d'adapter rapidement le marché du travail marocain à
ces nouvelles exigences. L'objectif final serait d'assurer une meilleure employabilité et une meilleure
flexibilité
https://www.centralcharts.com/fr/gm/1-apprendre/9-economie/34-analyse-fondamentale/1072-
definition-flexibilite-marche-du-travail
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-du-travail/dissertation/france-
danemark-flexicurite-445006.html