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Logique formelle

Elaboré par Mme Elkamel Hager


Jamoussi.hager@gmail.com

FSM de Monastir 2022-2023


1ere année Licence en Sciences de l’Informatique

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel

Plan du cours
3

Chapitre 1 : introduction à la Logique


Partie I : la logique de propositions
Chapitre 2 : Syntaxe de la logique de propositions
Chapitre 3 : Sémantique de la logique de propositions
Chapitre 4:Systèmes de preuve dans la logique de propositions

Partie II : la logique de prédicats du premier ordre


Chapitre 5: Syntaxe de la logique de prédicats du premier ordre
Chapitre 6: Sémantique de la logique de prédicats du premier
ordre
Chapitre 7 : Systèmes de preuve dans logique de prédicats du
premier ordre
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Chapitre 4 : Systèmes de preuve
dans la logique de propositions

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel

Sommaire
Introduction
1. Méthode sémantique : preuve par les tables de vérité
2. Méthode syntaxique: preuve par les lois d’équivalence
3. Méthode syntaxique: preuve par la forme normale
4. Preuve par système de déduction
4.1 Le principe de résolution pour la logique des propositions

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Logique Formelle LSI1 22-23

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Introduction
• la logique consiste à étudier la validité des raisonnements.
• On va s'intéresser à montrer que des raisonnements sont valides.
• Un raisonnement (ou inférence) est le passage de l'assertion d'une
proposition ou d'un groupe de propositions (prémisses) à l'assertion
d'une autre proposition (conclusion).
• Un raisonnement valide (correct) si dans tout contextes où les
prémisses sont vraies, la conclusion est vraie aussi, on dit alors que
la conclusion est conséquence logique de l’ensemble de prémisses .

• Le théorème de déduction permet de ramener le problème fondamental


de la logique de la détermination de la consistance d’un ensemble des
formules à résoudre le problème de validité d’une formule ou un
ensemble des formules.
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théorème de déduction
Proposition 1 :
• Une formule F est conséquence de l’ensemble des formules  si et
seulement si l’ensemble   { F } n’est pas satisfaisable.
Théorème 2 :
• Soient F1 , F2 , ..... , Fn et G des formules .
G est dite conséquence logique de F1 , F2 , ..... , Fn si et seulement si
( (F1  F2  .....  Fn)  G ) est valide.
Théorème 3 :
• Soient F1 , F2 , ..... , Fn et G des formules .
La formule G est dite conséquence logique de F1 , F2 , ..... , Fn si et
seulement si ( (F1  F2  .....  Fn  G ) est inconsistante.

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Introduction
Les Méthodes de preuves dans la logique des propositions sont
divisées en 3 catégories
1) Méthodes sémantiques
a) Vérification des modèles en utilisant la table de vérité
b) Méthodes des tableaux sémantiques : passer en revue toutes les
interprétations en utilisant l’arbre sémantique
c) Méthodes de séquents (Gentzen)
2) Méthodes syntaxiques
a) Preuve par la méthode d’équivalence
b) Preuve par réduction en forme normale
3) Méthodes basées sur des systèmes de déduction
a) Preuves par résolution
b) Système de preuves de Hilbert
c) Déduction naturelle.

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1. Méthode sémantique: Preuve par les tables de vérité, ou


la méthode des tableaux matriciels
• La preuve par la méthode de tableaux permet de manière mécanique
de dire si une formule est valide, satisfaisable et invalide ou
inconsistante (Pierce ,Wittgenstein)

Exemple
Posons F1 = ( P  (Q  ( (S R) Q)) )
F2 = P
F3 = S
G = Q
Montrer que G est une conséquence logique de {F1, F2, F3}
• On utilise la table de vérité pour démontrer que pour toute
interprétation I , si I(F1)= I(F2)= I(F3)= v alors I-G)= v
(définition)
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1. Méthode sémantique: Preuve par les tables de vérité, ou
la méthode des tableaux matriciels
F2=p q r s G= q s r (s r)q  q((s r)q) F1 F3=s
f f f f v f v v v v
f f f v v f v v v f
f f v f v f v v v v
f f v v v v f f v f
f v f f f f v f v v
f v f v f f v f v f
f v v f f f v f v v
f v v v f v v f v f
v f f f v f v v v v
v f f v v f v v v f
v f v f v f v v v v
v f v v v v f f f f
v v f f f f v f f v
v v f v f f v f f f
v v v f f f v f f v
v Formelle
Logique v LSI1
v 22-23
v f v H. Jamoussi
v f
Elkamel f f 9

1. Méthode sémantique: Preuve par les tables de vérité, ou


la méthode des tableaux matriciels
Inconvénient
• L’ordinateur a beaucoup de problème pour manipuler la sémantique

• Méthode inefficace qui a une complexité exponentielle. Si une


formule à analyser contient n atomes elle admet 2n interprétations
possibles (2n lignes dans la table de vérité).

• De plus, elle est à peu près limitée au calcul des propositions, il est
difficile de l'étendre aux autres logiques.

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2. Méthode syntaxique: Preuve par les lois d’équivalence

• Prouver qu'une formule bien formée est valide


(respectivement inconsistante) consiste à raisonner en
utilisant les lois d'équivalence.

• Un objectif est alors de montrer par équivalence que la


formule bien formée de départ est équivalente à v
(respectivement à f )

• Cette méthode est très efficace si on fait les meilleurs


choix, mais elle est y très inefficace sinon

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2. Méthode syntaxique: Preuve par les lois d’équivalence

• Exemple
montrons que (P  (Q  P)) est une tautologie

(P  (Q  P) ) ≡ (P  (Q ∨ P)) (implication matérielle )


≡ (P ∨ (Q ∨ P) ) (implication matérielle )
≡ (P ∨ (P ∨ Q) ) (commutativité de ∨)
≡ ( (P ∨ P) ∨ Q ) (associativité de ∨)
≡ ( v ∨ Q ) ≡ v (v∨F≡v )

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2. Méthode syntaxique: Preuve par les lois d’équivalence
Exercice
Posons F1 = (P  Q)
F2 =  Q
G =P
Montrer que G est une conséquence logique de { F1 , F2}
• Montrons que (F1  F2   G) est inconsistante
• (F1  F2   G) ≡( (P  Q)  Q    P )
≡( (P  Q)  (Q    P ) ) (associativité de  )
≡( (P  Q)   (Q ∨  P ) ) ( loi de morgan)
≡( (P  Q)   ( P ∨Q ) ) (commutativite de ∨)
≡( (P  Q)   (P  Q)) (implication matérielle)
≡(HH) (tiers exclu)
≡ f inconsistante
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2. Méthode syntaxique: Preuve par les lois d’équivalence


Exercice
Posons F1 = ( P  (Q  ( (S R) Q)) )
F2 = P
F3 = S
G = Q
Montrer que G est une conséquence logique de {F1, F2, F3}

• Montrons que F1  F2 F3   G  f

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2. Méthode syntaxique: Preuve par les lois d’équivalence

F1  F2 F3   G  ( P  (Q  ( (S R) Q)) )  P  S  Q


 ( P ∨ (Q  ( (S R ) Q)) )  P  S  Q
 (( P ∨ (Q  ( (S R) Q)) )  P)  S  Q assoc 
 ( (Q  ( (S R) Q)) )  P)  S  Q absorption
 Q  ( (S R) Q))  P  S  Q assoc 
 (Q  Q)  ( (S R) Q))  P  S assoc et commu 
 f  ( (S R) Q))  P  S
 f

G est une conséquence logique de {F1, F2, F3}

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3. Méthode syntaxique: Preuve par les Formes Normales

• Transformer une formule en forme normale FNC ou


FND et utiliser les règles de simplification
• Méthode facilement mécanisable
• On peut trouver certaines redondance dans le calculs

Exercice
Posons F1 = ( P  (Q  ( (S R) Q)) )
F2 = P
F3 = S
G = Q
Montrer que G est une conséquence logique de {F1, F2, F3}

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Transformation d'une formule en une forme normale
• Pour transformer une formule en sa forme normale nous
pouvons utiliser les règles suivantes :
• Elimination des connecteurs  et  à l'aide des équivalences :
R1: (F  G)  (F  G)  (G  F)
R2: (F  G)  ( F  G)
• Entrée des négations le plus à l'intérieur possible :
R3:   F  F
R4:  (F  G )  ( F  G)
R5:  (F  G )  ( F  G)
• Utilisation des distributivités de  et  l'un par rapport à l'autre :
R6: (F  (G  H) )  ( (F  G)  (F  H) )
R7: (F  (G  H) )  ( (F  G)  (F  H) )
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3. Méthode syntaxique: Preuve par les Formes Normales

On cherche la forme normale conjonctive de F1  F2 F3


F1  (P  (Q  ( (S R) Q)))
R2 ( P  (Q  ( (S R)  Q)) )
R5 ( P  (Q  ( ( S   R)  Q)))
 ( P  (Q  ( S   R  Q ))) associativité de 
 ((P  Q)  ( P  (S  R  Q))) distributivité
 ((P  Q)  ( P  S  R  Q) ) associativité  FNC

F1  F2 F3  ((P  Q)  ( P  S  R  Q) ) )  P  S asso 


 (P  Q)  ( P  S  R  Q)  P  S
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3. Méthode syntaxique: Preuve par les Formes Normales

F1  F2  (P  Q)  ( P  S  R  Q)  P  S

FNC, on applique les règles de simplification


F1  F2 F3 (P  Q)  P  S
F1  F2 F3 Q  P  S

Donc F1  F2 F3   G  Q  P  S  Q  f Est inconsistante


ou ( F1  F2 F3 )  G  Q  P  S  Q  v est une tautologie

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4. preuve par système de déduction

o L’activité de preuve
• ne consiste pas juste à déterminer si un énoncé est vrai ou
non,
• mais s’intéresse plutôt à des étapes de raisonnement qui à
partir d’un certain nombre d’hypothèses (des énoncés
qui sont supposés vrais), déduisent une conclusion (un
autre énoncé) que l’on cherche à établir.

o Une preuve d’une formule se réalise dans un système de


déduction

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4. preuve par système de déduction

Définition:

• Un système de déduction comprend


– des axiomes,
– et un ensemble fini des règles de déduction (règles
d’inférence)

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4. preuve par système de déduction


Définition

Un Axiome
• est une vérité générale, indémontrable, évidente par
elle-même et admise sans discussion.
• C’est une propriété que l'on pose et que l'on considère
comme admise sans chercher à la démontrer.

Exemples
o Tout homme est mortel
o Une ligne droite est le plus court chemin d’un point à un autre

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4. preuve par système de déduction
Définition
• Une règle d’inférence est le passage de l’affirmation d'une
proposition ou d'un groupe de propositions (prémisses) à
l'affirmation d'une autre proposition (conclusion).
• Une règle d’inférence est une fonction qui prend (1..n)
formules et rend une formule. Ses Arguments sont appelés
prémisses et sa valeur la conclusion.
C’est une relation qui lie les prémisses à la conclusion

Exemple : le Modus Ponens ou le Modus Tollens.

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4. preuve par système de déduction


Définition
Un théorème est toute proposition démontrée/prouvable
• Une assertion qui peut être établie comme vraie à travers un
raisonnement logique (ex : déduction)
• Une assertion établie comme vraie à partir :
o d’autres assertions déjà démontrées
o d’axiomes (assertions acceptées comme vraies)

Une fois démontré, un théorème est considéré comme vrai quelle


que soit la valeur de vérité de sa prémisse (hypothèse de base)

Si une formule F est un théorème alors F est valide


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4. preuve par système de déduction
Remarque :
• Différence entre un théorème et une loi scientifique
o Un théorème est obtenu par sa démonstration à travers un système
de déduction
o Une loi scientifique est obtenue par l’expérimentation (une théorie)

• Un théorème est une théorie qui a été prouvée c’est pour


cela qu'il est valide

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4. preuve par système de déduction


Définition
• Une preuve d’une formule A dans un système de déduction est
une suite finie de formules A1, .. An , telle que pour tout i, Ai
– An = A
– Ai est l’instance d’un axiome, ou
– Ai est Inférée de deux formules la précédant, au moyen
d’une règle d’inférence (une conséquence des Aj (j<i) )

• Un théorème dans un système de déduction, est la dernière


formule d’une preuve.
Si A est un théorème on note |- A

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4. preuve par système de déduction
• Une formule A est déductible d'un ensemble de formules
{F1 , .. , Fn } si et seulement si
il existe une suite finie A1 , .. , An d'énoncés telle que
– An = A
– et pour tout i < n,
• Ai est un axiome
• ou Ai ∈ {F1 , .. , Fn }
• ou Ai découle des Aj (j <i) par application d'une
règle de déduction.
on note {F1 , .. , Fn } |- A

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4 . preuve par système de déduction

• Plusieurs systèmes de déduction pour la logique


propositionnelle
– système de déduction de Hilbert
– déduction naturelle
– principe de résolution

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4.1. Le principe de résolution (Robinson 1965)

• C’est un système de déduction qui ne s’applique pas à


l’ensemble de toutes les formules mais seulement aux
clauses.

• C’est un système de déduction qui n’utilise pas des axiomes

• Il présente l’avantage d’être simple, puisqu’il se base sur une


seule règle de déduction c’est la règle de coupure.

• Et il constitue une base de démonstration automatique.

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4.1. Le principe de résolution (Robinson 1965)

Exemple
Considérons les clauses suivantes :

C1 : P
C2 : P  Q

De C1 et C2 nous pouvons obtenir la clause C3 : Q

C3 est conséquence logique de C1 et C2

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4.1. Le principe de résolution

Règle de coupure :
D’une manière générale, pour toute paire (deux) de clauses C1 et C2,
s’il existe un littéral L1 dans C1 qui est complémentaire du littéral L2
dans C2, alors on peut supprimer L1 et L2 de C1 et C2 respectivement.
Le résultat est l’union des restes des clauses. Ce résultat est appelé
le résolvant de C1 et C2.
L1 et L2 sont les littéraux résolus

Théorème 4 :
Etant donnés deux clauses C1 et C2, un résolvant C3 de C1 et C2 est une
conséquence logique de C1 et C2.
{C1 , C2 } |= C3
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4.1. Le principe de résolution

Exemple 18 :
Soient deux clauses
C1 = P  R
C2 = P  Q
La clause C1 contient le littéral P.
la clause C2 le littéral P.
En conséquence, en supprimant P et P de C1 et C2
respectivement, et en formant l’union des clauses restantes
R et Q, nous obtenons le résolvant
C3 = R  Q.

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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions
Règle de coupure :
Une démonstration informelle de l’adéquation de la règle de coupure

AB ≡AB
B  C ≡ B  C

 A B AB
 B  C BC
 AC AC

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4.1. Le principe de résolution pour la logique


des propositions
Exemple 19 : Considérons les deux clauses
• C1 = P  Q  R
• C2 = Q  S
Le résolvant de C1 et C2 est P  R  S.
Exemple 20 : Considérons les deux clauses
• C1 = P
• C2 = P
le résolvant de C1 et C2 est la clause vide [ ]
Exemple 21 : Considérons les deux clauses
• C1 = P  Q
• C2 = P  R
Il n’y a pas de résolvant de C1 et C2.
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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions
Définition
Soit S un ensemble de clauses et C une clause.
Une preuve de C par coupure à partir de S ou une résolution
(déduction) de la clause C à partir de S est une suite finie de
clauses C1 , C2 , ..... , Ck où Ck = C et pour tout i = 1, 2, , k
– soit Ci est une clause de S,
– soit il existe 1  j, l < i tels que Ci se déduise de Cj et Cl
par coupure (Ci résolvant de Cj et Cl ).

On note S C pour exprimer qu’il existe une preuve de C par


coupure à partir de S ou bien résolution de C à partir de S

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4.1. Le principe de résolution pour la logique


des propositions
Exemple
Soit l’ensemble des clauses S = { P  Q , Q  R , P }
Et une clause C = R

• Une preuve de C par coupure à partir de S


C1 = P  Q  S
C2 = Q R  S
C3 = P  R résolvant de C1 et C2
C4 = P  S
C5 = R = C résolvant de C3 et C4

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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions
Exemple
Soit l’ensemble des clauses S = { P  Q , Q  R , P }
Et une clause C = R

• Une preuve peut être représentée par un arbre de déduction

C1= P  Q C2= Q  R C4= P

C3= P  R

C5= R = C
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4.1. Le principe de résolution

Définition
• Une déduction de la clause vide [ ] à partir de S est appelée
réfutation de S.

Théorème :
• si un ensemble de clauses S est insatisfiable, alors S admet une
réfutation par résolution.
• si un ensemble de clauses S admet une réfutation par
résolution, il est insatisfiable
Remarques :
• Il existe une preuve de C à partir de S ou il existe une réfutation de
S  { C}.
• La clause vide n’est satisfaite par aucune valuation donc elle est
inconsistante.
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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions
Exemple : Soit l’ensemble des clauses S = { P  Q , Q  R , P }
Et une clause C = R
S’= S {C} = { P  Q , Q  R , P , R}
Une réfutation de S’
C1= P  Q C2= Q  R C4= P C6= R

C3= P  R

C5= R

C7= [ ]
• Donc la clause vide [ ] est une conséquence logique de S’. donc S’
est insatisfiable.
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4.1. Le principe de résolution pour la logique


des propositions
Exemple
L’ensemble S ={ P  Q ,  P  Q, P  Q,  P  Q }

PQ PQ P  Q  P  Q

Q Q

[]
Remarque
• une clause peut être utilisée plusieurs fois
• et des clauses peuvent ne pas être utilisées pour déduire la clause
vide
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Logique Formelle LSI1 22-23

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4.1. Le principe de résolution pour la logique des
propositions
Pour prouver qu'une formule bien formée F est valide :
• C'est équivalent à montrer que F est inconsistante
• C'est aussi équivalent à monter que l’ensembles de clauses de F
noté S F est insatisfiable
• C'est aussi équivalent à monter qu'il existe une réfutation à
partir de S F

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4.1. Le principe de résolution pour la logique des


propositions
Pour montrer que F est valide par réfutation
Algorithme de résolution
Début
Ecrire la négation de F ;
Mettre  F sous forme d'un ensemble de clauses S F ;
Tant que la clause vide n'est pas rencontrée et qu'il existe des paires
réductibles faire
Chercher des clauses résolvantes ;
Ajouter ce résultat à la liste des clauses ;
Fintantque ;
Si on trouve la clause vide alors F est valide
Sinon F est invalide
Finsi ;
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Logique Formelle LSI1 22-23
Fin ;

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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions

Pour prouver une formule F sous forme clausale à partir d'un


ensemble de formules clausales {F1 ,.., Fn }

• on prend la négation de F
• on prouve par résolution que {F1 ,..,Fn , ¬ F} est insatisfiable
en calculant les résultantes jusqu'à obtenir la clause vide

A├B si et seulement si A ∧{¬B} ├ []

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4.1. Le principe de résolution pour la logique


des propositions
Exemple monter que la formule F = ((p ∨ q) ⇒ r) est conséquence
logique de F1= (p ⇒ r) et F2= (q ⇒ r)

 = { (p ⇒ r), (q ⇒ r)} ╞ ((p ∨ q) ⇒ r)


montrons que  {¬F} est insatisfiable

F1= (p ⇒ r) ≡ (¬ p ∨ r )
F2= (q ⇒ r) ≡ (¬ q ∨ r )
¬F = ¬ (¬ (p ∨ q) ∨ r) ≡ (p ∨ q) ∧ ¬ r

l’ensemble des clauses de  {¬F} {¬ p ∨ r, ¬ q ∨ r , p ∨ q, ¬ r}

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Logique Formelle LSI1 22-23

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4.1. Le principe de résolution pour la logique
des propositions

{¬ p ∨ r, ¬ q ∨ r , p ∨ q, ¬ r} est l'ensemble de clauses de départ

¬p∨r qr p q r

¬p q

[]
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4.1. Le principe de résolution pour la logique


des propositions
• Soit S¬F = {P ∨ Q, ¬Q ∨ T, ¬T ∨ R, ¬R, ¬P ∨ R, Q ∨ S, P ∨ S}
C1 C2 C3 C4 C5 C6 C7
S¬F est l'ensemble des clauses d'une fbf ¬F. Montrons que cet ensemble
est insatisfiable
C1 = P ∨ Q C8 = P ∨ T A partir de l'ensemble des
C2 = ¬Q ∨ T clauses de la fbf ¬F on a déduit
C8 = P ∨ T C9 = P ∨ R la clause vide
C3 = ¬T ∨ R Donc on peut conclure que ¬F
C9 = P ∨ R C10 = P est insatisfiable
C4 = ¬R et donc que F est valide.
C10 = P C11 = R On remarque qu'une clause peut être
C5 = ¬P ∨ R utilisée plusieurs fois
C11 = R C12 = Ø et que des clauses peuvent ne pas être
C4 = ¬R utilisées pour déduire la clause vide
H. Jamoussi Elkamel 46
Logique Formelle LSI1 22-23

23
4.1. Le principe de résolution : clauses de horn

• La résolution par réfutation n'est pas toujours efficace si


on ne choisit pas les bonnes clauses.

• Dans un système de démonstration automatique, il faut


pouvoir choisir les bonnes clauses pour avoir un calcul
efficace

Solution => utiliser des clauses de Horn

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 47

4.1. Le principe de résolution : clauses de horn

Définition
Une Clause de Horn est une clause comportant au plus un littéral
positif.
Il existe donc trois types de clauses de Horn :
• celles comportant un littéral positif et au moins un littéral négatif,
appelées clauses de Horn strictes ; ex : ( p ∨ ¬ r ∨ ¬ q )

• celles comportant un littéral positif et aucun littéral négatif,


appelées clauses de Horn positives ; ex : r

• celles ne comportant que des littéraux négatifs, appelées clauses de


Horn négatives (et dont fait partie la clause vide []).
ex ; (¬ p ∨ ¬ r ∨ ¬ q )
H. Jamoussi Elkamel 48
Logique Formelle LSI1 22-23

24
4.1. Le principe de résolution : clauses de horn

Algorithme de résolution adapté aux clauses de Horn


L'algorithme présenté ci-dessous constitue une amélioration de
l'algorithme de résolution appliqué à une forme normale N ne
contenant que des clauses de Horn.
1. si [] est dans N, l'ensemble est inconsistant et la résolution est
terminée ;
2. sinon, choisir une clause C et une clause P telles que P soit une
clause de Horn positive réduite à p et C une clause contenant
¬p ;
3. calculer la résolvante R de P et C ;
4. reprendre l'algorithme en remplaçant N par (N \ {C}) ∪ R.

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 49

4.1. Le principe de résolution : clauses de Horn

Cet algorithme peut se terminer de deux façons :

1. nous avons abouti à [] et l'ensemble N est alors inconsistant ;

2. il est impossible de poursuivre, car nous ne parvenons plus à trouver


P et C vérifiant les conditions requises ;
la formule est alors consistante et le modèle composé de chacune
des clauses positives restantes (ou plus exactement le modèle
composé de chacun des atomes de ces clauses), lorsque l'algorithme
se termine, est un modèle de N (on appelle d'ailleurs ce modèle le
modèle canonique de N).

H. Jamoussi Elkamel 50
Logique Formelle LSI1 22-23

25
4.1. Le principe de résolution : clauses de Horn

Remarques
• Nous nous permettons ici de remplacer N par (N \ {C}) ∪R alors que
l'algorithme général demande d'utiliser N ∪ R. Mais dans le cas
présent, la clause C est une conséquence valide de R, et peut donc être
omise (deuxième formule équivalente de l'absorption). Nous
engendrons donc bien des conséquences valides de N.

• On remarque que la résolvante R de P et C n'est autre que C \ {¬p}.


On supprime donc à chaque étape un atome dans une clause de N.
On est donc certain que l'algorithme aboutit.
En ce qui concerne la complexité, il existe un algorithme linéaire
résolvant le problème de la satisfiabilité d'un ensemble de clauses
de Horn.
Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 51

4.1. Le principe de résolution : clauses de Horn

Exemple de résolution
Nous allons utiliser cette méthode pour démontrer l'inconsistance de :
N= {¬p ∨ r, ¬r ∨ s, p, ¬s}

Par sélection de p et ¬p ∨ r, l'ensemble se réduit à : {r, ¬r ∨ s, p, ¬s}.


Par sélection de r et ¬r ∨ s, nous obtenons : {r, s, p, ¬s}.
Enfin, par sélection de s et ¬s : {r, s, p, []}.

L'ensemble de clauses N est bien insatisfiable

H. Jamoussi Elkamel 52
Logique Formelle LSI1 22-23

26
4.1. Le principe de résolution : clauses de Horn

Interprétation
Quel est le cadre d'application des clauses de Horn ? Ou encore, que peut-
on représenter avec des clauses de Horn ?
• Les clauses de Horn positives, par exemple p, sont appelées faits. Il
s'agit en effet de l'énoncé de la vérité logique d'un atome.
• Les clauses de Horn strictes q ∨ ¬p1 ∨ … ∨ ¬pn sont équivalentes à
{p1… ,pn} |= q et représentent des règles du type si … alors …. Elles
permettent de déduire de nouveaux faits à partir de faits existants.
• les clauses négatives peuvent se comprendre comme des buts à
atteindre. Considérons que nous souhaitions prouver
{H1… ,Hn} |= (p ∧ q ∧ r). La partie (p ∧ q ∧ r) est le but de notre
résolution. En appliquant une technique d'inconsistance nous sommes
ramenés à {H1… ,Hn, (¬p ∨ ¬q ∨ ¬r)} |= [].
La clause (¬p ∨ ¬q ∨ ¬r) est une clause de Horn négative qui
modélise
Logique Formelledonc bien le but à atteindre.
LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 53

Exercices 12
Il existe en Ecosse un club très fermé qui obéit aux règles suivantes :
(R1) tout membre non écossais porte des chaussettes rouges,
(R2) tout membre porte un kilt ou ne porte pas de chaussettes rouges
(R3) les membres mariés ne sortent pas le dimanche
(R4) un membre sort le dimanche si et seulement s'il est écossais,
(R5) tout membre qui porte un kilt est écossais et est marié
(R6) tout membre écossais porte un kilt

Montrer en utilisant le principe de résolution, que les règles de ce


club sont si contraignantes qu'il ne peut accepter personne.

Il faut montrer que l’ensemble {R1, R2, R3, R4, R5, R6} est
insatisfiable
H. Jamoussi Elkamel 54
Logique Formelle LSI1 22-23

27
Exercices 12
Modélisation
E= un membre est écossais
C = un membre porte des chaussettes rouges
K= un membre porte un kilt
(R1) tout membre non écossais porte des chaussettes rouges,
«si un membre est non écossai alors il porte des chaussettes rouges »
R1= (E  C)

(R2) tout membre porte un kilt ou ne porte pas de chaussettes rouges


R2= (K   C)

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 55

Exercices 12
Modélisation
E= un membre est écossais
C = un membre porte des chaussettes rouges
K= un membre porte un kilt
M= membre est marié
D= un membre sort le dimanche
(R3) les membres mariés ne sortent pas le dimanche
«si un membre est marié alors il ne sort pas le dimanche »
R3= (M   D)

(R4) un membre sort le dimanche si et seulement s'il est écossais


R4= (D  E)
H. Jamoussi Elkamel 56
Logique Formelle LSI1 22-23
,

28
Exercices 12
Modélisation
E= un membre est écossais
C = un membre porte des chaussettes rouges
K= un membre porte un kilt
M= membre est marié
D= un membre sort le dimanche
(R5) tout membre qui porte un kilt est écossais et est marié
«si un membre porte un kilt alors il est écossais et marié »
R5= (K  (E  M))

(R6) tout membre écossais porte un kilt


R6= (E  K)

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 57

Exercices 12
Forme clausale
R1= (E C) ≡   E C ≡( E  C )
R2= (K  C)
R3= (M D) ≡ ( M   D )
R4= (D  E) ≡ (D E)  (E  D) ≡ ( D  E)  ( E  D)
R5= (K  (E  M)) ≡( K  (E  M)) ≡ ( K  E )  ( K M)
R6= (E  K) ≡ ( E  K )

L’ensemble des clauses à partir de R1, R2, R3, R4 R5, et R6 est


S ={E C , K C,  M D ,  D E,  E D,  KE,  KM,  EK }

Prouvons par résolution que cet ensemble est insatisfiable, on


construit une réfutation de S.
H. Jamoussi Elkamel 58
Logique Formelle LSI1 22-23

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Exercices 12
EC K  C  M D  D E  E D  KE  K M  EK

EK  K D

KM

K

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel


[] 59

Exercices 12
EC K  C  M D  D E  E D  KE  K M  EK

EK
 K  D
E
KE

E

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel


[] 60

30
Exercice 9
Soient les formules suivantes :
F1= ( p (  q  ((s  r)  q)) )
F2= p
F3=  s
G=q
Montrer que G est une conséquence logique de {F1, F2, F3}

Il faut montrer que l’ensemble {F1, F2, F3, G } est un ensemble est
insatisfiable.

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 61

Exercices 9
Forme clausale
F1  (P  (Q  ( (S R) Q))) F2 = P
R2 ( P  (Q  ( (S R)  Q)) ) F3 =  S
G = Q
R5 ( P  (Q  ( ( S   R)  Q)))
 ( P  (Q  ( S   R  Q )))
 ( P  (Q  ( S   R )))
 ((P  Q)  ( P  (S  R)))
 ((P  Q)  ( P  S  R) )

L’ensemble des clauses à partir de {F1, F2, F3, G}=


{P  Q , P  S  R , P ,  S , Q}
Prouvons, par résolution, que cet ensemble est insatisfiable, on
construit une réfutation.
H. Jamoussi Elkamel 62
Logique Formelle LSI1 22-23

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Exercices 9
P  Q , P  S  R , P ,  S , Q

Q

[]

Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 63

Exercices 10
Soit le raisonnement suivant :
Quand il fait soleil, je mets mes lunettes ou je ne sors pas.
Je ne reste à la maison que sans lunettes et par temps gris.
Donc si je ne mets pas mes lunettes, c'est qu'il fait gris.
1. Formaliser ce raisonnement en utilisant les variables suivantes :
s : il fait soleil,
l : je mets mes lunettes,
m : je reste à la maison.
2. Montrer que le raisonnement ci-dessus est correct (valide) :

H. Jamoussi Elkamel 64
Logique Formelle LSI1 22-23

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Exercices 10
Modélisation
s : il fait soleil,
l : je mets mes lunettes,
m : je reste à la maison.
Quand il fait soleil, je mets mes lunettes ou je ne sors pas.
F1  (S  (L  M))
Je ne reste à la maison que sans lunettes et par temps gris.
F2  (M  (L   S)
Donc si je ne mets pas mes lunettes, c'est qu'il fait gris.
G  (L   S)
Monterons que G est une conséquence logique de {F1, F2 }
C-à-d L’ensemble des clauses à partir de {F1, F2, G} est un ensemble
insatisfiable.
Logique Formelle LSI1 22-23 H. Jamoussi Elkamel 65

Exercices 10
Forme clausale
F1  ( S  (L  M))  ( S  L  M)
F2  (M  (L   S)  ((M  L)  (M   S))
 G  (L   S)  ( L   S)  (L  S)

L’ensemble des clauses à partir de {F1, F2, F3, G}=


{ S  L  M , M  L, M   S , L, S }
Prouvons, par résolution, que cet ensemble est insatisfiable, on
construit une réfutation.

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Exercices 10
SLM M  L M   S L S

M

SL

[]
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