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Chapitre 2: Théorie des groupes

Tadmori Abdelhamid

Les groupes sont à la base d’autres notions mathématiques comme les anneaux, les corps, les matrices, les espaces
vectoriels,...Mais vous les retrouvez aussi en arithmétique, en géométrie et en cryptographie. Le problème central
en théorie des groupes est de pouvoir classifier tous les classes d’équivalences des groupes d’un type donné. Ceci
à été résolu pour la classe des groupes abéliens finis, mais le problème reste ouvert pour la classe des autres
groupes.

1 Loi de composition interne


Définition 1.1 Soit G un ensemble. Si on munit l’ensemble G par une telle opération par exemple noté ” ∗ ”,
vérifiant ∀(x, y) ∈ G × G : x ∗ y ∈ G et x ∗ y est unique, alors l’opération ” ∗ ” est dite loi de composition interne
sur G.
Autrement dit une loi de composition interne (L.C.I) sur G est une application de G × G dans G.

G × G −→ G

(x, y) 7−→ x ∗ y

Exemples 1.2 1. Les opérations usuelles +, et × sont des lois de compositions internes sur N, Z, Q, R, C.
2. Soit Ω un ensemble. Sur l’ensemble des parties de Ω, ie; sur P(Ω), les opérations ∪ et ∩ constituent des
L. C.I.

Exercice 1 : Comme exercice montrer que la loi ”÷” est constitue une loi de composition interne sur Q∗ , R∗ , C∗ .
• Dans tout ce paragraphe, (G, ∗) désigne un ensemble muni d’une loi de composition interne” ∗ ”.
Définition 1.3 Soit G un ensemble muni d’une loi de composition interne ” ∗ ”.
i) L’associativité : On dit que la loi ” ∗ ” est associative sur G si ;

∀x; y et z ∈ G : x ∗ (y ∗ z) = (x ∗ y) ∗ z.

ii) La commutativité : On dit que la loi ” ∗ ” est commutative sur G si ;

∀x; y ∈ G : x ∗ y = y ∗ x.

iii) Élément neutre : On dit qu’un élément e ∈ G est l’élément neutre pour ”∗” si ∀x ∈ G : x∗e = e∗x = x.
iv) La symétrie : Si e est l’élément neutre pour ” ∗ ” et x; x0 ∈ G tels que x ∗ x0 = x0 ∗ x = e; alors x0 et x
dites symétriques.
v) La distributivité : Si G est muni d’une deuxième loi de composition noté "." on dit que la loi ” ∗ ” est
distributive par rapport à ”.” si ∀x, y, z ∈ G : x ∗ (y.z) = (x ∗ y).(x ∗ z) et (y.z) ∗ x = (y ∗ x).(z ∗ x).
vi) Régularité : La loi ” ∗ ” est dite régulière à gauche sur G si ;

∀ x ∈ G : x ∗ y = x ∗ z =⇒ y = z.

Elle est dite régulière à droite si ;

∀ x ∈ G : y ∗ x = z ∗ x =⇒ y = z.

1
Propriétés 1.4 1. Si il y a dans G un élément neutre pour ” ∗ ” alors il n’y en a qu’un seul.
2. Si ” ∗ ” est associative et si un élément x de G admet un symétrique pour ” ∗ ”, alors il n’y en a qu’un
seul.

Exercice 2 : Déterminer les éléments symétrisables de (Z, ×).

Remarque 1.5 i) Parfois on dit l’inverse de x au lieu de symétrique de x et surtout pour la loi multiple
noté "."
ii) Lorsque une loi de composition admet un élément neutre, on dit que cette loi est unifère.

Définition 1.6 1. Un ensemble G muni d’une loi de composition interne est appelée un magma. Un magma
est donc une structure algébrique élémentaire.
2. Un monoïde est un magma dont sa loi est associative et unifère.
3. Un demi- groupe est un magma associatif.
4. Un semi- groupe est un monoïde régulière à droite et à gauche.

Exemples 1.7 1. (N, +) est un monoïde commutatif et aussi est un semi-groupe.


2. (Z, −) est un magma mais n’est pas un monoïde, car la loi ” − ” n’est pas associative.

Exercice 3 : Soit un ensemble G = {e, x, y} considérons la loi suivante :

* e x y
e e x y
x x y e
y y e x
Montrer que (G, ∗) est un monoïde. Est il un semi-groupe ?

Remarque 1.8 i) En algèbre un semi-groupe est une structure algébrique en quelque sorte intermédiaire
entre un magma et un groupe.
ii) La définition anglo-saxone du semi groupe est différente ; "semigroup" en anglais désigne tout magma
associatif ( ie, un demi- groupe). De même en analyse fonctionnelle vous trouverez autre définition pour
un semi-groupe.

2 Groupes
Définition 2.1 Soit G un ensemble. On dit que l’ensemble G muni d’une opération par exemple noté ” ∗ ” est
un groupe si on a les propriétés suivantes :
1. ∀x, y ∈ G : x ∗ y ∈ G (ie ; ” ∗ ” est une loi de composition interne sur G).
2. La loi ” ∗ ” est associative sur G.
3. La loi ” ∗ ” admet un élément neutre "e".
4. Pour tout x de G il admet un inverse (le symétrique) qu’on note x−1 .
i) Autrement dit ; un groupe est un monoïde dans le quel tout élément admet un symétrique.
ii) Si de plus ∀x, y ∈ G : x ∗ y = y ∗ x, on dit que (G, ∗) est un groupe commutatif ( ou un groupe abélien).

Exemples 2.2 1. (Z, +), (R∗ , ×) et (Mn (R), +) sont des groupes commutatifs.
2. (Z∗ , ×); (N, +) ne sont pas des groupes.
3. L’ensemble des matrices 2 × 2 ayant un déterminant non nul, muni de la multiplication des matrices 00 ×00
forme un groupe non commutatif se note par (G2 , ×).
Z
4. L’ensemble des classes modulo n sur Z muni de la loi "+" ie; ( , +) est un groupe qu’est fini.
nZ
Exercice 4 :
1. Montrer que (R∗+ , ×) est un groupe commutatif d’élément neutre 1.
x+y
2. Soit G =] − 1, 1[. Pour x, y ∈ G on définit la loi ” ∗ ” par x ∗ y = , avec ” + ” et ”.” sont l’addition
1 + x.y
et la multiplication habituelles. Montrer que (G, ∗) est un groupe, en précisant son élément neutre et
l’inverse de chacun de ses éléments.

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• Notations : Soit (G, ∗) un groupe et x un élément de G et soient n, m ∈ N on note ;
i) xn = |x ∗ x ∗{z· · · ∗ x} .
n f ois
ii) x0 = e (e c’est l’élément neutre).
iii) x−n = |x−1 ∗ x−1{z∗ · · · ∗ x−1} .
n f ois
iv) xn ∗ xm = xn+m .
v) (xn )m = xnm .

Propriétés 2.3 Soit (G, ∗) un groupe et x, y, z sont des éléments de G on a ;


1. (x ∗ y)−1 = y −1 ∗ x−1 .
2. (x−1 )−1 = x.
3. Si x ∗ y = x ∗ z alors y = z.
4. Si xn = e, alors l’inverse de x est xn−1 .

2.1 Sous groupes


Définition 2.4 Soit (G, ∗) un groupe d’élément neutre e, et H une partie de G.
Une partie H ⊂ G est dite sous groupe de G si elle vérifie les trois conditions :
i) e ∈ H.
ii) Pour tout x, y ∈ H, on a x ∗ y ∈ H.
iii) ∀x ∈ H on a x−1 ∈ H.
Autrement dit ; H est un sous groupe de G ssi ; e ∈ H et ∀x, y ∈ H on a x ∗ y −1 ∈ H.

Exemples 2.5 1. Si (G, ∗) est un groupe, alors {e} et (G, ∗) sont des sous groupes de (G, ∗).
2. (R∗+ , ×) est un sous groupe de (R∗ , ×).
3. Soit U = {z ∈ C | |z| = 1}; on a (U, ×) est un sous groupe de (C∗ , ×).
4. (Z, +) est un sous groupe de (R, +).

Remarque 2.6 1. Si (G, ∗) est un groupe d’élément neutre e, alors {e} et G sont des sous groupes de
(G, ∗), dites des sous groupes triviaux. Les autres sous groupes de G s’appellent les sous groupes propres
de G.
2. Un sous groupe H du groupe (G, ∗) est aussi un groupe pour la loi ” ∗ ” induit à H.
3. L’intersection de deux sous groupes du groupe (G, ∗) est aussi un sous groupe (G, ∗).
4. La réunion de deux sous groupes du groupe (G, ∗) n’est pas en général un sous groupe de (G, ∗).

Exercice 5 :
1. Montrer que l’intersection d’une famille quelconque de sous groupes d’un groupe G est aussi un sous
groupe de G.
2. Montrer que 5Z et 8Z sont des sous groupes de (Z, +), mais 5Z ∪ 8Z n’est pas un sous groupe de (Z, +).

Proposition 2.7 Les sous groupes de (Z, +) sont les ensembles de la formes nZ = {n.k | k ∈ Z}.

Preuve 1 Comme exercice.


Définition 2.8 Soit (G, ∗) un groupe d’élément neutre e. On dit que G est fini si le nombre de ses éléments
est fini, dans ce cas son cardinal est appelé l’ordre du groupe G et on le note par card(G), O(G) ou |G|.

2.2 Sous groupe engendré par une partie


Définition 2.9 Si A est une partie d’un groupe (G, ∗).
1. On appelle le sous groupe de G engendré par A, l’intersection de tous les sous groupes de G qui contiennent
A et se note par < A > . Il est le plus petit ( pour l’inclusion) des sous groupes de G qui contiennent A,
( ie ; si H un sous groupe de G contient A, alors < A > ⊂ H).
2. On dit que A est une partie génératrice de G si < A >= G.
3. Un groupe (G, ∗) ( un sous groupe H de G) est dit monogène si il est engendré par un seul élément. C’est
à dire si il existe a ∈ G tel que G =< a >, ( H =< a >).
4. Un groupe (G, ∗) ( un sous groupe H de G) est dit cyclique si il est monogène et de plus fini.

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Théorème 2.10 1. Si (G, ∗) est un groupe et g ∈ G, alors ;

< g >= {g i | i ∈ Z}.

2. Tout sous groupe d’un groupe monogène est monogène.

Preuve 2 Laissé aux lecteurs.

Remarque 2.11 Si la loi de groupe G est additive ” + ” et g ∈ (G, +), alors < g >= {ig | i ∈ Z}.

Exemples 2.12 a) Si (G, ∗) est un groupe d’élément neutre e, alors

< e >= {e}, et < G >= G

b) (Z, +) est un groupe monogène car Z = {n 1 | n ∈ Z} =< 1 >=< −1 > .


c) Dans (Z, +) le sous groupe nZ est engendré par n, ie; nZ =< n > .
Z Z
d) ( , +) est un groupe cyclique d’ordre n, car =< 1̄ >, et contient n éléments à savoir 0̄, 1̄, . . . , n − 1.
nZ nZ
Définition 2.13 Soit (G, ∗) un groupe d’élément neutre e. Si G est un groupe fini, on appelle ordre d’un
élément x ∈ G qui se note par O(x); l’ordre du sous groupe engendré par x ( ie, l’ordre de < x >).

Théorème 2.14 Soit x un élément d’un groupe (G, ∗) d’élément neutre e. Si O(x) = n alors :
i) ∀m ∈ Z : xm = e ⇐⇒ n divise m.
ii) < x >= {e, x, x2 , . . . , xn−1 }.

Preuve 3 i) Supposons que xm = e, alors par la division euclidienne de m par n, il existe deux entiers q, r
vérifiant m = nq + r avec 0 6 r < n. On a ;

xr = xm−nq
= xm ∗ (xn )−q
= e ∗ (e)−q
= e

Puisque n est le plus petit entier tel que xn = e alors r = 0. Donc n divise m.
Réciproquement, si n divise m alors il existe un entier k tel que m = n k. Alors ;

xm = xnk
= (xn )k
= (e)k
= e

ii) Soit m ∈ Z, en divisant m par n ; il existe deux entiers q, r vérifiant m = nq + r avec 0 6 r < n. Nous
avons alors ;
xm = xnq+r = xnq ∗ xr = e ∗ xr = xr .
Donc xm ∈ {e, x, x2 , . . . , xn−1 }, ce qui donne < x >⊂ {e, x, x2 , . . . , xn−1 }. L’inclusion inverse est évi-
dente d’après la définition de < x > .

2.3 Morphisme de groupes


Définition 2.15 Soient (G, ∗) et (G0 , T ) deux groupes. Une application

f : (G, ∗) −→ (G0 , T )

est dite un morphisme de groupes ( ou homomorphisme de groupes) si elle vérifie la propriété suivante : ∀x, y ∈
G : f (x ∗ y) = f (x)T f (y).
a) Si de plus f est bijective, on dit que f est un isomorphisme de groupes et on note G ' G0 .
b) Un morphisme ( respectivement un isomorphisme) de (G, ∗) dans lui même est appelé endomorphisme
de groupes (respectivement automorphisme de groupes).

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Exemples 2.16 Parmi les exemples que vous connaissez déjà est les suivants :

(R, +) −→ (R∗+ , ×)
f:
x 7→ f (x) = ex

f ici est bien un morphisme de groupes.


Soit x 6= 0.
(Z, +) −→ (R∗ , ×)
gx :
n 7→ g(n) = xn
gx ici est un morphisme de groupes.

Proposition 2.17 i) La composée de deux morphismes de groupes est un morphisme de groupes.


ii) La réciproque d’un isomorphisme de groupes est un isomorphisme de groupes.

Preuve 4 i) Évident.
ii) Soit f un isomorphisme de (G, *) dans ( G’, T). Soit (x0 , y 0 ) ∈ G02 , on montre que f −1 (x0 T y 0 ) =
f −1 (x0 ) ∗ f −1 (y 0 ). On a ;

f (f −1 (x0 ) ∗ f −1 (y 0 )) = f (f −1 (x0 ))T f (f −1 (y 0 ))


= x0 T y 0
= f (f −1 (x0 T y 0 ))

Or f est injective alors f −1 (x0 T y 0 ) = f −1 (x0 ) ∗ f −1 (y 0 ).

Proposition 2.18 Soit ; f : (G, ∗) −→ (G0 , T ) un morphisme de groupes on a ;


i) f (eG ) = eG0 .
ii) ∀x ∈ G : f (x−1 ) = f (x)−1 .
iii) ∀x ∈ G; ∀n ∈ Z : (f (x))n = f (xn ).

Preuve 5 Faites attention eG est l’élément neutre de (G, ∗) et eG0 l’élément neutre de (G0 , T ).
i) Puisque f est un morphisme de groupes, alors f (eG ) = f (eG ∗ eG ) = f (eG )T f (eG ), ceci implique
f (eG )T (f (eG ))−1 = f (eG )T f (eG )T (f (eG ))−1 = f (eG ). Or e0G = f (eG )T (f (eG ))−1 , donc eG0 = f (eG ).

ii) Soit x ∈ G alors x ∗ x−1 = eG . Cela entraine f (x ∗ x−1 ) = f (eG ), donc f (x)T f (x−1 ) = eG0 en composant
f (x)−1 à gauche on obtient f (x−1 ) = f (x)−1 .
iii) On utilise le faite que f est un morphisme et la deuxième propriété.

Définition 2.19
Soit; f : (G, ∗) −→ (G0 , T )
un morphisme de groupes.
1. L’ensemble qu’on note Ker(f ) = {x ∈ G/f (x) = e0G }, s’appelle le noyau du morphisme f .
2. L’ensemble qu’on note Im(f ) = f (G) = {f (x)/x ∈ G} s’appelle l’image du morphisme f.

Exercice 6 : Soit f un morphisme de groupes de (G, ∗) dans (G’, T).


1. Montrer que si H est un sous groupe de G, alors f (H) est un sous groupe de G’.
2. Montrer que Ker(f ) et Im(f ) sont des sous groupes respectivement de G et G’.
3. Montrer les équivalences suivantes :
i) f est injective ⇐⇒ Ker(f ) = {e}.
ii f est surjective ⇐⇒ Im(f ) = G0 .
Exercice 7 : Soit (G, ∗) un groupe et a ∈ G. Montrer que l’application

ha : G −→ G

x −→ axa−1
est un automorphisme.

Proposition 2.20 Tout groupe monogène infini est isomorphe au groupe (Z, +).

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Preuve : Si (G, ∗) est un groupe monogène infini, alors il existe x ∈ G tel que G =< x > et l’ordre de x n’est
pas fini ( ie ; G = {xm | m ∈ Z}. On montre que l’application suivante :

f : (Z, +) −→ (G, ∗)

m −→ xm
est un isomorphisme de groupes ( vérifiez ça).
Proposition 2.21 Soient (G, ∗), (G0 , .) et (G00 , T ) trois groupes, f un homomorphisme de G dans G’, g un
homomorphisme surjectif de G à G”, alors il existe un homomorphisme ϕ de G” dans G’ tel que f = ϕ ◦ g si
et seulement si Ker(g) ⊂ Ker(f ).

Preuve 6
G
f
/ G0
=
g
ϕ

G00
=⇒) Si f = ϕ ◦ g alors Ker(g) ⊂ Ker(f ). (évident).
⇐=) On suppose que Ker(g) ⊂ Ker(f ), comme g est surjectif, alors ∀y ∈ G00 ; ∃ x ∈ G tel que g(x) = y. On
définit ϕ par ϕ(y) = f (x); (avec g(x) = y), alors on montre d’abord que ϕ est bien une application.
Supposons qu’il existe autre f (x0 ) où x0 ∈ G tel que ϕ(y) = f (x0 ). Alors par définition y = g(x) = g(x0 ), ceci
implique g(x ∗ x0−1 ) = e00 , donc x ∗ x0−1 ∈ Ker(g) et or Ker(g) ⊂ Ker(f ) d’où x ∗ x0−1 ∈ Ker(f ) =⇒ f (x) =
f (x0 ), donc ϕ est une application et ϕ ◦ g = f. Il reste à montrer maintenant que ϕ est un homomorphisme de
groupes. Soient y, y 0 ∈ G00 alors ∃x, x0 tels que y = g(x), y 0 = g(x0 ). Donc

ϕ(y.y 0 ) = ϕ(g(x).g(x0 ))
= ϕ(g(x ∗ x0 ))
= f (x ∗ x0 )
= f (x)T f (x0 )
= ϕ(y)T ϕ(y 0 )

2.4 Groupe symétrique


Soit E un ensemble à n éléments, on montre que l’ensemble S(E) des bijections de E vers E muni de la loi de
composition ” ◦ ” est un groupe. Si X un autre ensemble de même cardinal n, il existe une bijection f de E vers
X et l’on construit de façon évidente un isomorphisme de groupe ψ par :

ψ : S(E) −→ S(X)

σ 7−→ ψ(σ) = f ◦ σ ◦ f −1
Le groupe S(E) est donc est unique à isomorphisme prés, indépendant du choix de l’ensemble E, il dépend
seulement de son cardinal n, c’est pour cela on notera (S(E), o) par (Sn , o).
Définition 2.22 Le groupe (Sn , ◦) s’appelle groupe symétrique sur n éléments ou bien n-iéme groupe symé-
trique. Les éléments de Sn sont appelés les permutations sur n éléments, et on note une telle permutation sous
la forme ;  
1 2 ··· n
σ=
σ(1) σ(2) · · · σ(n)
En général si on aura un ensemble de n éléments a1 , a2 , . . . , an , elle sera sous la forme ;
 
a1 a2 ··· an
σ=
σ(a1 ) σ(a2 ) · · · σ(an )

On appelle transposition de Sn toute permutation τ qui échange deux éléments i et j en laissant fixes les n − 2
autres, on note alors τi,j la transposition qui échange i et j.

Exemples 2.23    
1 2 3 1 2 3
σ= ∈ S3 , τ2,3 = ∈ S3
2 3 1 1 3 2

Remarque 2.24 1. Sn est un groupe fini, d’ordre n!.

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2. On peut noter la loi de composition ” ◦ ” comme loi multiplicative et d’écrire simplement ; σ ◦ τ = στ.
3. Pour toute transposition τ on a τ 2 = e, τ −1 = τ.

Exercice 8 :
i) Spécifier les groupes S1 , S2 , et S3 .
ii) Montrer que Sn , avec n > 3 est non abélien.

Théorème 2.25 Toute permutation de Sn est décomposé en produit d’un nombre fini de transpositions. En
d’autres termes, le groupe Sn est engendré par ses transpositions, c’est à dire ∀σ ∈ Sn ; ∃τ1 , τ2 . . . , τr telles que σ =
τ1 ◦ τ2 ◦ · · · ◦ τr . Mais cette décomposition n’est pas unique.

Preuve 7 On  raisonne par récurrence sur  n. Pour n=2 on a |S2 | = 2! = 2, donc pour σ ∈ S2 sera soit
1 2 1 2
σ= = Id = τ1,2 ◦ τ1,2 ou σ = = τ1,2 . Hypothèse de récurrence. On suppose que le résultat
1 2 2 1
est vraie pour Sn−1 où n > 3, et soit σ ∈ Sn quelconque. Distinguons deux cas :
i) Si σ(n) = n, notons σ 0 la restriction de σ à {1, 2 . . . , n − 1}, il est clair que σ 0 ∈ Sn−1 , donc d’après
l’H.R σ 0 = τ10 ◦ τ20 ◦ · · · ◦ τr0 avec τk0 est une transposition de Sn−1 ∀k; 1 6 k 6 r. Chaque τk0 se prolonge
en τk de Sn en posant τk (i) = τk0 (i), pour tout i tq 1 6 i 6 n − 1 et τk (n) = n. Donc il est clair qu’on a
σ = τ1 ◦ τ2 ◦ · · · ◦ τr .
ii) Maintenant si σ(n) = p 6= n. On pose τ = τn,p et alors τ ◦ σ(n) = n, en appliquant le premier cas sur
η = τ ◦ σ, on obtient le résultat.
   
1 2 3 4 1 2 3 4
Exemples 2.26 Par exemple, σ = = τ2,3 ◦ τ1,4 , et pour γ = = τ1,3 ◦ τ1,2 =
4 3 2 1 2 3 1 4
τ1,2 ◦ τ2,3 .

• Signature d’une permutation.

Définition 2.27 Soit n > 2 un entier. Pour toute permutation σ ∈ Sn , on appelle nombre d’inversion de σ,
l’entier :
I(σ) = Card{(i, j) ∈ {1, 2, · · · , n}2 | i < j; σ(i) > σ(j)}
On appelle signature de σ l’entier valant +1 ou -1 définie par : ε(σ) = (−1)I(σ) .
On dit que σ est pair si ε(σ) = 1 et impair si ε(σ) = −1.
Y σ(j) − σ(i)
Proposition 2.28 On a pour un σ ∈ Sn : ε(σ) = .
j−i
16i<j6n

Preuve 8 Voir TD.

Exercice 9 :
1. Montrer que l’application
ε : (Sn , ◦) −→ ({1, −1}, ×)
σ −→ σ(σ) = (−1)I(σ)
est un morphisme de groupes. Le noyau de ε est appelé n-ième groupe alterné. On le note An .
2. Montrer que ε(τ ) = −1 où τ est une transposition.

• Décomposition d’une permutation en produit de cycles.

Définition 2.29 Soit σ ∈ Sn .


i) On appelle support de σ l’ensemble

Supp(σ) = {i ∈ {1, 2, · · · , n}; σ(i) 6= i}

En particulier Supp(σ) = ∅ ssi σ = e = Id.


ii) On appelle σ − orbite de i l’ensemble des images de i par les différents éléments du groupe cyclique < σ >
qu’on note
Ωσ (i) = {σ k (i); k ∈ Z} où i ∈ {1, 2, · · · , n}
En particulier Ωσ (i) = {i} ssi i 6∈ Supp(σ) et il est dit σ − orbite ponctuelle.

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1 2 3 4
Exemples 2.30 Soit σ = on a Supp(σ) = {1, 2, 3} et Ωσ (1) = Ωσ (2) = Ωσ (3) = {1, 2, 3}, Ωσ (4) =
3 1 2 4
{4}.

Définition 2.31 Une permutation σ ∈ Sn est appelée un cycle lorsqu’il existe une σ − orbite et une seule qui
n’est pas ponctuelle. Autrement dit σ ∈ Sn est dit un cycle si ils existent a0 , a1 , · · · , al−1 ∈ {1, 2, · · · , n} distincts
deux à deux tels que σ(a0 ) = a1 , σ(a1 ) = a2 , · · · , σ(al−1 ) = a0 et σ(x) = x pour x 6= a0 , a1 , · · · , al−1 . L’entier l
s’appelle longueur du cycle σ on le note l = long(σ) = Card(Supp(σ)).

Exemple. Prenons l’exemple précédent, σ est un cycle de longueur 3.


Remarque 2.32 Soit σ = (a0 , a1 , · · · , al−1 ) un cycle, on a ;
i) Aucun des ai n’est privilégié car ; σ = (a0 , a1 , · · · , al−1 ) = (a1 , · · · , al−1 , a0 ) = (al−1 , a0 , a1 , · · · , al−2 ).
ii) σ r (a0 ) = ar , pour 0 6 r < l, et σ l (a0 ) = a0 .
Exercice 10 :  
1 2 3 4
1. Soit σ = . σ est elle un cycle ?. Montrer que σ 2 n’est pas un cycle. Trouver l’ordre du
2 3 4 1
σ.
2. Soit m ∈ Z et r le reste de la D.E de (m + i) par l. Montrer que σ m (ai ) = ar .

Remarque 2.33 i) Une transposition τi,j ; i 6= j est un cycle de longueur 2.


ii) Le n-cycle σ = (1, 2, 3, · · · n) s’appelle la permutation circulaire de Sn , d’ordre n. Il existe des n-cycles
qui ne sont pas circulaires, par exemple ; (1, 2, 3, 4) ∈ S4 est circulaire, mais (1, 3, 4, 2) ∈ S4 n’est pas
circulaire.
iii) Si x ∈ Supp(σ) avec σ est un cycle de longueur l, alors σ l (x) = x. De plus σ = (x, σ(x), σ 2 (x), · · · , σ l−1 (x)).

Proposition 2.34 L’ordre d’un cycle est égal à sa longueur.

Preuve 9 Soit σ = (a0 , a1 , · · · , al−1 ) un cycle de longueur l, montrons que O(σ) = l. On a si x ∈ Supp(σ), alors
∃ i; 0 6 i 6 l tq x = ai et d’après ce qui précède σ l (ai ) = ai , d’où σ(x) = x. Si non ie; x 6∈ Supp(σ) on aura σ(x) =
x = σ 2 (x) = · · · = σ l (x), d’où σ l = e.
Soit m ∈ Z tel que σ m = e. Écrivons la D.E de m par l, on aura m = l.q + r où 0 6 r < l est le reste de cette
D.E, on a : σ m (a0 ) = σ l.q+r (a0 ) = σ r (a0 ) (car σ l = e,) donc σ m (a0 ) = σ r (a0 ) = a0 et or σ r (a0 ) = ar , alors
r=0 ce qui dit que m = l.q, ie; l | m.

Nous allons voir que les cycles jouent dans Sn un rôle très semblables à celui des nombres premiers dans N.
Définition 2.35 Soient σ1 , σ2 ∈ Sn deux permutations. On dit que σ1 divise σ2 et on écrit σ1 | σ2 , si il existe
τ ∈ Sn tq σ2 = σ1 ◦ τ avec σ1 et τ sont disjoint c.a.d Supp(σ1 ) ∩ Supp(τ ) = ∅.
Exercice 11 : Soient σ1 , σ2 ∈ Sn , vérifier que

σ1 | σ2 ⇐⇒ Supp(σ1 ) ⊂ Supp(σ2 ), et σ1 = σ2 sur Supp(σ1 )

et vérifier aussi que σ1 | σ2 =⇒ O(σ1 ) | O(σ2 ).


Proposition 2.36 Pour que σ ∈ Sn soit un cycle, il faut et il suffit que σ admet exactement deux diviseurs à
savoir σ, et id = e. Par convention id n’est pas considéré comme un cycle.

Preuve 10 Soit c = (a0 , a1 , · · · , al−1 ) ∈ Sn un cycle. Montrons que les seuls diviseurs de c sont id et c. Soit
τ un diviseur de c, supposons τ 6= id et montrons que τ = c. Comme τ 6= id, Supp(τ ) 6= ∅, alors prenons
x ∈ supp(τ ), comme Supp(τ ) est stable par τ, on a x, τ (x), τ 2 (x), · · · , τ l−1 (x) ∈ Supp(τ ). Sur Supp(τ ) on a
τ = c (car τ /c), donc x, c(x), c2 (x), · · · , cl−1 (x) ∈ Supp(c), par suite Supp(c) ⊂ Supp(τ ). Comme τ /c on a
aussi Supp(τ ) ⊂ Supp(c), d’où Supp(τ ) = Supp(c), on a alors τ = c sur Supp(τ ) = Supp(c) et τ = c =
id sur {1, 2, · · · , n} \ Supp(c). Donc τ = c.
Inversement : soit σ ∈ Sn ; (σ 6= id) n’ayant que deux diviseurs σ et id, montrons que σ est un cycle. Soit
x ∈ Supp(σ) on a donc σ(x) 6= x, l’ensemble {x, σ(x), · · · , } étant fini, il est existe un plus petit entier l tel
que σ l (x) ∈ {x, σ(x), · · · , σ l−1 (x)}, écrivons σ l (x) = σ r (x) avec 0 6 r < l, on a r = 0 car si non σ l−r (x) =
x, mais 0 6 l − r < l, ainsi σ l (x) = x. Posons c = {x, σ(x), · · · , σ l−1 (x)}. On vérifie facilement que c/σ, et
comme c 6= id alors c = σ.
Voici la propriété fondamentale qui donne aux cycles un rôle analogue à celui des nombres premiers.
Théorème 2.37 Toute permutation σ ∈ Sn admet une décomposition en produit de cycle σ = c1 c2 ....cr . Les ci
étant deux à deux disjoints. La décomposition est unique à l’ordre des facteurs prés.

8/19
Preuve 11 Existence de la décomposition : Par récurrence sur n = |Supp(σ)|. Si n(σ) = 0, alors
Supp(σ) = ∅ =⇒ σ = Id, on convient que Id est produit de 0 cycle. Supposons la décomposition est véri-
fiée pour tout n(σ1 ) 6 n(σ), alors on montre que la décomposition est vérifie aussi pour tout σ 0 tq n(σ) < n(σ 0 ),
si σ 0 est un cycle ; c’est termine, si non σ 0 admet un diviseur σ10 6= σ 0 et σ10 6= Id. Alors σ 0 = σ10 ◦ τ, avec σ10 et τ
sont disjoints. Or σ10 6= σ 0 =⇒ τ 6= Id et Supp(σ 0 ) = Supp(σ10 ) ∪ Supp(τ ). Comme σ10 6= Id et τ 6= Id, alors
n(σ10 ) < n(σ 0 ) et n(τ ) < n(σ 0 ). Donc par l’hypothèse de récurrence σ10 , τ admettant des décompositions en cycles
disjoints.

σ10 = c1 ◦ .... ◦ cr
τ = cr+1 ◦ .... ◦ ck

et puisque σ10 , τ sont disjoints, alors aussi c1 , ...., cr sont disjoints de cr+1 , ...., ck . D’où σ 0 = σ10 ◦τ = c1 ◦c2 ◦· · ·◦ck
admet une décomposition en cycles disjoints.
• Unicité de la décomposition : Considérons σ = c1 ◦c2 ◦· · ·◦ck = [ c01 ◦c02 ◦· · ·◦c0l . Soit i ∈ {1, 2, · · · , k} et x ∈
Supp(ci ), on a ci = (x, ci (x), c2i (x), · · · ). Or Supp(ci ) ⊂ Supp(σ) = Supp(c0j ), alors ∃ s ∈ {1, 2, · · · , l} tq x ∈
16j6l
Supp(c0s ) d’où c0s = (x, c0i (x), c02 0 0
i (x), · · · ). Puisque sur Supp(ci ) et Supp(cs ) on a ci = cs = σ, donc ci =
2 0
(x, σ(x), σ (x), · · · ) = cs . On définit alors une application ; ϕ : {1, 2, · · · , k} −→ {1, 2, · · · , l} avec i −→
ϕ(i) = s tel que ci = c0s . Comme c1 , c2 , · · · , ck sont disjoints et c01 , c02 , · · · , c0l sont aussi disjoints, il en résulte
que ϕ est une bijection. D’où l’unicité.
 
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemples 2.38 σ = = c1 c2 , où c1 = (1 3 4), c2 = (2 5 6 7 8).
3 5 4 1 6 7 8 2

Proposition 2.39 Si σ est un p-cycle,( ie ; est un cycle de longueur p), alors ε(σ) = (−1)p−1 .

Preuve 12 Posons σ = (a1 , a2 , · · · , ap ). Alors on peut décomposer σ de la forme suivante : σ = τa1 ,ap ◦τa1 ,ap−1 ◦
· · · τa1 ,a2 , d où le résultat.
Par exemple : Un 3- cycle de Sn ; c = (i j k) = τik ◦ τij . Donc ε(c) = (−1)2 = 1.

Exercice 12 :
1. Montrer que si σ1 , σ2 ∈ Sn et sont disjoints, alors O(σ1 ◦ σ2 ) = ppcm(O(σ1 ), O(σ2 )).
2. Montrer que l’ordre d’une permutation σ dont sa décomposition en produit de cycles disjoints est σ =
c1 c2 ....cr , égal le ppcm(O(c1 ), O(c2 ), · · · , O(cr )).
3. Montrer que les 3-cycles de Sn engendrent An . ( Indication : Vérifier que si i, j, k, l sont distincts deux
à deux, alors τi,j ◦ τi,k = (i, k, j) et τi,j ◦ τk,l = (i, l, k) ◦ (i, j, k), et on sait que An est une composition
d’un nombre pair de transpositions ).

2.5 Groupe diédral


• Exemple préliminaire.
Soit D3 l’ensemble des isométries du plan affine euclidien conservant un triangle équilatéral (ABC).

Figure 1 – 2) Triangle équilaterale.

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En géométrie : D3 est formé de l’identité e=id, de la rotation r de centre l’isobarycentre O de (ABC) et
2π 4π
d’angle , de la rotation r2 de centre O et d’angle et des réflexions ( ie ; des symétries orthogonales)
3 3
s1 , s2 , s3 par rapport aux trois médianes du triangle. On vérifie immédiatement que D3 est un groupe ( c’est un
sous groupe du groupe des isométries du plan) d’ordre 6, non abélien, engendré par les deux éléments r et s1 .
On a la table suivante : Cette table est identique à celle du groupe S3 . Donc D3 ' S3 .

(D3 , ◦) e r r2 s1 s2 s3
e e r r2 s1 s2 s3
r r r2 e s3 s1 s2
r2 r2 e r s2 s3 s1
s1 s1 s2 s3 e r r2
s2 s2 s3 s1 r2 e r
s3 s3 s1 s2 r r2 e

Table 1 – Opération dans D3

Exercice 13 : Spécifier le groupe D4 qu’est l’ensemble des isométries du plan affine euclidien conservant un
carré (ABCD) ( ie ; laissent invariant le carré (ABCD)). Peut on dire que D4 ' S4 ?. Justifier votre réponse.
Définition 2.40 Pour tout entier n > 2 on appelle groupe diédral d’ordre 2n, qu’on note Dn le sous groupe
des isométries affines conservant un polygone régulier à n cotés ( D2 est le groupe des isométries conservant un
segment).

Remarque 2.41 On montre en géométrie que Dn est formé des 2n éléments distincts

Dn = {e, r, r2 , r3 , · · · , rn−1 , s, sr, · · · , srn−1 }

vérifiant les relations rn = e, s2 = e et srk = rn−k s, ∀k; 1 6 k 6 n. Il est engendré par les deux éléments s et
r : Dn =< {s, r} > .

2.6 Classes d’équivalences modulo un sous groupe et groupe quotient


Définition 2.42 Soit H un sous groupe d’un groupe (G, ∗). On appelle congruence à droite modulo H la relation
définie par :
i) ∀(x, y) ∈ G2 : xRd y (moduloH) ⇐⇒ x ∗ y −1 ∈ H.
ii) respectivement congruence à gauche par :

∀(x, y) ∈ G2 : xRg y (moduloH) ⇐⇒ x−1 ∗ y ∈ H.

Remarque 2.43 i) Si la loi est noté additivement on écrit ; xRd y (moduloH) ⇐⇒ x − y ∈ H, et se lit x
est congru à y à droite modulo H.
ii) Les relations Rd , Rg sont des relations d’équivalences.

Exemples 2.44 Considérons le sous groupe 3Z dans (Z, +). Alors

n Rd m modulo 3Z ⇐⇒ n − m ∈ 3Z
⇐⇒ n − m = 3.k avec k ∈ Z
⇐⇒ n = m + 3.k
⇐⇒ n = m modulo3
⇐⇒ n ≡ m [3]

Donc c’est la relation de congruence modulo 3 que vous avez déjà fait au Lycée. Voir par exemple : 24 ≡
0[3], 19 ≡ 1[3], 26 ≡ 2[3], aussi 2 ≡ 26[3] et 2 ≡ −1[3].

Proposition 2.45 Soient (G, ∗) un groupe, H un sous groupe de G et x ∈ G.


1. La classe d’ équivalence de x modulo H à droite (ou bien pour la relation Rd ) est l’ensemble x̄ = Hx =
{h ∗ x | h ∈ H}.
2. La classe d’ équivalence de x modulo H à gauche (ou bien pour la relation Rg ) est l’ensemble x̄ = xH =
{x ∗ h | h ∈ H}.

10/19
Preuve 13 Considérons x0 ∈ G on a :
x0 Rd x ⇐⇒ x0 ∗ x−1 ∈ H
⇐⇒ ∃ h ∈ H : x0 ∗ x−1 = h
⇐⇒ ∃ h ∈ H : x0 = h ∗ x
⇐⇒ x0 ∈ Hx
Donc x̄ = Hx. Le cas des classes d’équivalences pour la relation Rg se montre de la même façon.
G
Définition 2.46 i) L’ensemble des classes Hx tel que x ∈ G se note par ( )d et s’appelle l’ensemble
H
G
quotient de G par la relation Rd ie; ( )d = {Hx | x ∈ G}.
H
G
ii) L’ensemble des classes xH tel que x ∈ G se note par ( )g et s’appelle l’ensemble quotient de G par la
H
G
relation Rg ie; ( )g = {xH | x ∈ G}.
H
Lemme 2.47 Soit H un sous groupe d’un groupe fini (G, ∗). Pour tout x ∈ G, on a |Hx| = |H| où |H| désigne
le cardinal de H. De même |xH| = |H|.
Preuve 14 Considérons l’application ;
f : H −→ Hx
h 7−→ h ∗ x
et on montre que f est bijective (c’est facile).

Exercice 14 :
1. Que peut on dire si Rd ≡ Rg ie; ∀ x ∈ G : Hx = xH.
Z Z Z
2. Déterminer les ensembles , et .
3Z 4Z 5Z
Théorème 2.48 Théorème de Lagrange : Soit G un groupe fini. Si H est un sous groupe de G, alors l’ordre
de H divise l’ordre de G (ie; |H| | |G|).
Preuve 15 Puisque G est fini, alors l’ensemble des classes d’équivalences pour la congruence modulo H est
G G
fini ; c’est à dire les ensembles ( )d et ( )g sont finis. Si on note Ci , 1 6 i 6 p ces classes d’équivalences,
H H
alors ; puisque (Ci )16i6p forme une partition de G, on a ;
p
X
|G| = |Ci |.
i=1

Or d’après le lemme précédent |Ci | = |H|, alors |G| = p|H|.


Définition 2.49 Soient (G, ∗) un groupe et H un sous groupe de G, on dit que H est distingue ( ou bien
G G
normal) si ∀x ∈ G; xH = Hx (ie; ( )d = ( )g ). On écrit H  G.
H H
Exemples 2.50 Si (G, ∗) est un groupe commutatif, alors tout sous groupe de G est un sous groupe distingue
du groupe (G, ∗).
Définition 2.51 Soit (G, ∗) un groupe, et R une relation d’équivalence sur G. On dit que R est compatible
avec la loi de G si 
xRy
=⇒ x ∗ x0 R y ∗ y 0 .
x0 Ry 0
Exemples 2.52 La relation définie par xRy ⇐⇒ y ∈ xH où H est un sous groupe distingue est une relation
d’équivalence compatible avec la loi de G.
G
Proposition 2.53 Si (G, ∗) est un groupe et H un sous groupe distingue de G, alors l’ensemble ( , ∗), tel que x̄∗
H
G
ȳ = x ∗ y, est un groupe s’appelle groupe quotient de G sur H. De plus si G est abélien, alors ( , ∗) est aussi
H
abélien.
Z
Exemples 2.54 Dans le groupe (Z, +) le s.groupe nZ, n ∈ N est distingue. Alors ( , +), tel que x̄+ ȳ = x + y
nZ
est un groupe abélien.

11/19
2.7 Indice d’un sous groupe
Définition 2.55 Soit H un sous groupe d’un groupe fini (G, ∗). On appelle indice de H dans G qu’on note
parfois [G : H], le nombre des classes d’équivalences de G pour la relation "congruence modulo H" ; c’est à dire :
G G
[G : H] = |( )d | = |( )g |.
H H
Remarque 2.56 1. Remarquons que [G : H] est l’entier p dans la preuve du théorème de Lagrange et nous
avons
|G|
|G| = |H| × [G : H], ie : [G : H] = .
|H|
2. [G : G] = 1.
3. Si G est fini [G : {e}] = |G|.

Corollaire 2.57 Soit x un élément d’un groupe fini G. Alors l’ordre de x qu’on note O(x) divise |G|.

Preuve 16 Comme exercice.


Corollaire 2.58 1. Soit x un élément d’un groupe fini (G, ∗) d’élément neutre e. Si |G| = n, alors xn = e.
2. Un groupe dont l’ordre est un nombre premier c’est un groupe cyclique.
Exercice 15 : Soit (G, ∗) un groupe.
ppcm(k, O(x))
1. Soit x ∈ G, montrer que ∀ k ∈ N; (k 6= 0); O(xk ) = .
k
2. Montrer que ∀ x, y ∈ G; si x ∗ y = y ∗ x et pgcd(O(x), O(y)) = 1 alors O(x ∗ y) = O(x) × O(y).

2.8 Groupe produit


On peut définir aussi le groupe produit des autres groupes.
• Produit direct externe
Définition 2.59 Soient (G1 , ∗) et (G2 , .) deux groupes d’élément neutre respectivement e1 , e2 . Le produit carté-
sien G1 ×G2 = {(x1 , x2 ) | x1 ∈ G1 , x2 ∈ G2 } est un groupe pour la loi (x1 , x2 )T (y1 , y2 ) = (x1 ∗y1 , x2 .y2 ) où x1 , y1 ∈
G1 et x2 , y2 ∈ G2 . Ce groupe est appelé le produit direct externe de G1 par G2 , son élément neutre est (e1 , e2 ).

Remarque 2.60 i) G1 × G2 est fini si et seulement si G1 et G2 sont finis et |G1 × G2 | = |G1 | × |G2 |.
ii) G1 × G2 est abélien si et seulement si G1 et G2 sont abéliens.
iii) G1 × G2 est isomorphe à G2 × G1 .

Question : Si les groupes G1 et G2 sont cycliques, le groupe G1 × G2 est il cyclique ?


La réponse est non ; voir l’exemple suivant : Considérons G1 = {e, x} tel que x2 = e, ie; G1 =< x > . Formons
le groupe direct externe G1 × G1 en établant ses éléments dans un tableau. Que peut on conclure ?
Théorème 2.61 Soient G1 et G2 deux groupes cycliques d’ordres respectifs n et m. Alors, le produit direct
externe G1 × G2 est cyclique si et seulement si les entiers n et m sont premiers entre eux.

Preuve 17 =⇒) Notons G1 =< x > avec x d’ordre n, et G2 =< y > avec y d’ordre m. Supposons que G1 × G2
est cyclique c.a.d G1 × G2 =< z >=< (x, y) >, or |G1 × G2 | = |G1 | × |G2 | = m × n, alors O(z) = m × n.
Posons pgcd(m, n) = k, on sait que toujours on a :
m×n
ppcm(m, n) × pgcd(m, n) = m × n =⇒ ppcm(m, n) =
k
Puisque ; z ppcm(m,n) = (xppcm(m,n) , y ppcm(m,n) ) = (e, e), alors
m×n
O(z) | ppcm(m, n); ie, m × n divise ,
k
et ceci est vrai seulement si k = 1. Donc m et n sont premiers entre eux.
⇐=) Soit z = (x; y) dans G1 × G2 . On a ∀ k ∈ N : z k = (e1 , e2 ) ⇐⇒ xk = e1 et y k = e2 . Ceci équivalent de dire
que k est un multiple à la fois de n et m. Puisque n et m sont premiers entre eux, alors pccm(n, m) = n × m.
Donc z nm = (e1 , e2 ) et z k 6= (e1 , e2 ), ∀ k tq 1 6 k < n × m. On conclut que l’élément z est d’ordre n.m dans
G1 × G2 . Or on sait que G1 × G2 est formé de n × m éléments ; on conclut que G1 × G2 =< z > est cyclique.
Définition 2.62 Soient (G, ∗) un groupe et H1 , H2 , · · · , Hr des sous groupes de G. On appelle le produit des
sous groupes H1 , H2 · · · , Hr , l’ensemble qu’on note H1 H2 · · · Hr = {h1 ∗ h2 ∗ · · · ∗ hr | hi ∈ Hi }.

12/19
Remarque 2.63 i) H1 H2 · · · Hr n’est pas toujours un sous groupe de G.
ii) HK est un sous groupe de G ssi HK = KH. ( Voir TD).

• Produit direct interne.


Définition 2.64 Soit (G, ∗) un groupe. Le produit H1 H2 · · · Hr des sous groupes de G est dit direct interne si :
1. ∀ (hi , hj ) ∈ Hi × Hj avec i 6= j on a hi ∗ hj = hj ∗ hi .
2. ∀ (h1 , h2 , · · · , hr ) ∈ H1 × H2 × · · · × Hr , on a h1 ∗ h2 ∗ · · · ∗ hr = e =⇒ h1 = h2 = · · · = hr = e. On le
note H1 ⊗ H2 ⊗ · · · ⊗ Hr .

Remarque 2.65 On vérifie facilement que H1 ⊗ H2 ⊗ · · · ⊗ Hr est un sous groupe de (G, ∗). De plus ∀ x ∈
H1 ⊗ H2 ⊗ · · · ⊗ Hr ; ∃!(h1 , h2 , · · · , hr ) ∈ H1 × H2 × · · · × Hr tq x = h1 ∗ h2 ∗ · · · ∗ hr .

Exercice 16 : Soit
f : (G, ∗) −→ (G0 , T )
un homomorphisme de groupe.
1. Montrer que Ker(f ) est un sous groupe distingue de (G, ∗). Inversement ; si (G, ∗) un groupe et H un
sous groupe distingue de G, montrer qu’il existe un homomorphisme de groupe f défini sur (G, ∗) tel que
Ker(f ) = H.
2. Démontrer que la relation Rf associée à f, (ie; x Rf y ⇐⇒ f (x) = f (y)) est une relation d’équivalence
sur (G, ∗) compatible avec la loi de G, et elle coïncide avec la relation d’équivalence modulo Ker(f ),
G
c’est à dire ; x Rf y ⇐⇒ x−1 ∗ y ∈ Ker(f ). De plus ( , ∗) ' (f (G), T ), et on a la décomposition
Ker(f )
canonique suivante :

(G, ∗)
f
/ (G0 , T )
O
p i

G f
/ (f (G), T )
( Ker(f ) , ∗)

On aura le théorème suivant :


Théorème 2.66 1er théorème d’isomorphisme : Soient G et G’ deux groupes, f un homomorphisme de G
G
à G’, Ker(f ) le noyau de f et p la surjection canonique de G dans . Alors il existe un isomorphisme
Ker(f )

G
f¯ : −→ f (G)
Ker(f )

tel que f = i ◦ f¯ ◦ p, où i est l’injection canonique de f (G) dans G0 .

Proposition 2.67 Soient (G, ∗) un groupe, H et K deux sous groupes de G. On note HK = {h ∗ k | h ∈


H, k ∈ K}. Alors on a :
i) Si H est un sous groupe distingue de G, alors HK est un sous groupe de G.
ii) Si H est distingue dans G, alors H ∩ K est distingue dans K.

Preuve 18 i) H est distingue dans G ⇐⇒ ∀x ∈ G; xH = Hx

=⇒ ∀k ∈ K; kH = Hk

=⇒ HK = KH
donc HK est un sous groupe de G.
ii) Soit h ∈ H ∩K, alors ∀ k ∈ K; k∗h∗k −1 ∈ H, car H est distingue dans G, et puisque aussi k∗h∗k −1 ∈ K,
alors k ∗ h ∗ k −1 ∈ H ∩ K. D’où H ∩ K est distingue dans K.

Théorème 2.68 2ieme théorème d’isomorphisme : Soient (G, ∗) un groupe, H un sous groupe distingue
HK K
de G et K un sous groupe de G, alors on a ' .
H K ∩H

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Preuve 19 Or H est distingue dans G, alors H est distingue dans HK.
L’application ;
HK
p : K −→
H
k 7−→ k̄
0
est un homomorphisme surjectif. En effet ; p(k ∗ k ) = k ∗ k 0 = k̄ ∗ k̄ 0 , car H est distingue dans HK, donc la
HK
relation modulo H est compatible avec la loi ” ∗ ”. En autre soit x̄ ∈ . Alors
H
x ∈ HK =⇒ x = h ∗ k
=⇒ x̄ = h ∗ k = h̄ ∗ k̄ = ē ∗ k̄ = k̄
=⇒ ∃k ∈ K tq p(k) = x̄.

D’où p est surjectif. Puisque Ker(p) = {k ∈ K | k̄ = ē = H} = {k ∈ K | k ∈ H} = H ∩ K, alors d’après le 1er


K HK
théorème d’isomorphisme on aura ' .
K ∩H H
G
Théorème 2.69 Soient G un groupe, H un sous groupe distingue de G. Les sous groupes de sont de la
H
K
forme T = tels que H ⊂ K.
H
G G
Preuve 20 Soit T un sous groupe de . On sait que p : G −→ est un homomorphisme de groupe surjectif,
H H
alors p (T ) est un sous groupe de G, on pose alors K = p (T ). On a bien H ⊂ K, car H = p−1 (ē). Or
−1 −1

K K
p(K) = {xH | x ∈ K} = et d’autre part p(K) = p(p−1 (T )) = T. Donc T = .
H H
Z dZ
Exemples 2.70 Les sous groupes de ( , +) sont de la forme tels que d divise n.
nZ nZ
Théorème 2.71 3ieme théorème d’isomorphisme : Soient (G, ∗) un groupe, H et K deux sous groupes
G
G H
distingues de G, alors on a si H ⊂ K; ( , ∗) ' ( K , ∗).
K H

Preuve 21
G
p2
/ G
@ K

p1
ϕ

G
H

G G
on a Ker(p1 ) = H, Ker(p2 ) = K et Ker(p1 ) ⊂ Ker(p2 ), donc ∃ ϕ un homomorphisme de dans tel que p2 =
H K
G
ϕ ◦ p1 . D’autre part soit x̄ ∈ , ie; x̄ = xK or p2 et p1 sont surjectifs p2 (x) = xK, p1 (x) = xH, alors ϕ(xH) =
K
K
ϕ(p1 (x)) = xK. Donc ϕ est un homomorphisme surjectif et Ker(ϕ) = {xH | xK = K} = {xH | x ∈ K} = .
H
G
G
Alors d’après le 1er théorème d’isomorphisme on a ; H
' .
Ker(ϕ) K
Définition 2.72 Soit (G, ∗) un groupe, l’entier ppcm(O(x)x∈G ) s’appelle exposant du groupe G, on le note
EXP(G).

Proposition 2.73 Si (G, ∗) est un groupe abélien fini, alors il existe un x ∈ G tel que O(x) = EXP (G).

Preuve 22 Posons m = EXP (G), écrivons la factorisation de m en nombre premiers, m = pα α2 αr


1 ×p2 ×· · ·×pr .
1

m m m
Pour chaque ; puisque m ne divise pas , alors il existe xi ∈ G tq O(xi ) ne divise pas , ce qui implique
pi pi pi
m
m α αi αi −1 m
p i p p
xi i 6= e. Posons yi = xi i , on a yi i = xm = xi i 6= e, donc O(yi ) = pα
p p
i = e, et yi i . On pose alors
i i

α1 α2
x = y1 × y2 × · · · × yr , et on a bien O(x) = O(y1 ) × O(y2 ) × · · · × O(yr ) = p1 × p2 × · · · × pαr = m.
r

Théorème 2.74 Classification des groupes abéliens finis : Soit (G, ∗) un groupe abélien fini (G 6= {e}).
Il existe une liste unique (m1 , m2 , · · · , mr ) d’entier mi > 1, avec mi+1 divise mi , ∀ i; 1 6 i < r tels que
Z Z Z
G' × × ··· × . En particulier |G| = m1 × m2 × · · · × mr et on a m1 = EXP (G).
m1 Z m2 Z mr Z

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Preuve 23 L’existence de la liste : On montre l’existence par récurrence sur |G| en appliquant la propo-
sition précédente. Posons m1 = EXP (G), par la proposition précédente, il existe x1 ∈ G tel que O(x1 ) = m1 .
Z G G
Si G =< x1 >, alors G ' et la liste associée à G est (m1 ), si non 6= {e} et | | =
m1 Z < x1 > < x1 >
|G| |G| G
= < |G|.( car m1 > 1, G 6= {e}). D’après l’hypothèse de récurrence à , il existe donc une
| < x1 > | m1 < x1 >
liste (m2 , · · · , mr ) avec mi+1 /mi tel que ;
G Z Z
' × ··· ×
< x1 > m2 Z mr Z
G
Il existent alors des sous groupes de , tel que :
< x1 >
G
= H2 ⊗ H3 ⊗ · · · ⊗ Hr ,
< x1 >
Z
et Hi ' . Comme Hi est cyclique, il est de la forme < y¯i > avec O(y¯i ) = mi . Donc y¯i mi = yi mi =
mi Z
ē et de plus yimi ∈< x1 >, par conséquent yimi = xk1i . Montrons que mi | ki . On a y¯i m1 = yim1 = ē, (car m1 =
m
m1 k1 m1
ppcm(O(x)x∈G )), donc mi = O(y¯i ) | m1 . On peut alors écrire (yimi ) mi = x1 i = yim1 = e. Or m1 = O(x1 ),
k
m1 − mi
alors m1 divise ki , par suite mi | ki . Posons xi = yi ∗x1 i , on a x̄i = y¯i , on montre que O(xi ) = mi ; (mi =
mi
O(x̄i ). On a xm
i
i
= yimi ∗ x−k
1
i
= e et
0 0
∀ m0 ∈ Z; xm
i = e =⇒ x̄i
m
= ē
0
=⇒ y¯i m = ē
=⇒ mi | m0 (car mi = O(y¯i ).
On a donc
G
=< x¯2 > ⊗ < x¯3 > ⊗ · · · ⊗ < x¯r >,
< x1 >
G
avec O(x̄i ) = O(xi ) = mi , il en résulte que : ∀ x̄ ∈ ; ∃! α2 , α3 , · · · , αr ∈ Z tels que :
< x1 >
x̄ = x¯2 α2 ∗ x¯3 α3 ∗ · · · ∗ x¯r αr
Autrement dit ; ∀ x ∈ G : ∃ α2 , α3 , · · · , αr ∈ Z tels que
x ∈< x1 > ∗xα αr
2 ∗ · · · ∗ xr
2

Donc
∃ α1 , α2 , α3 , · · · , αr ∈ Z tq x = xα α2 αr
1 ∗ x2 ∗ · · · ∗ xr .
1

Donc G =< x1 > . < x2 > · · · < xr >, ce produit est directe car :
∀ α1 , α2 , α3 , · · · , αr ∈ Z ; xα α2 αr
1 ∗ x2 ∗ · · · ∗ xr = e
1

=⇒ x¯2 α2 ∗ x¯3 α3 ∗ · · · ∗ x¯r αr = ē


=⇒ x¯2 α2 = x¯3 α3 = · · · = x¯r αr = ē
=⇒ m2 | α2 , m3 | α3 , · · · , mr | αr
=⇒ xα α3 αr
2 = x3 · · · = xr = e
2

ce qui donne aussi xα


1 = e, par suite on a bien :
1

Z Z Z
G =< x1 > ⊗ < x2 > ⊗ · · · ⊗ < xr >' × × ··· × .
m1 Z m2 Z mr Z
• L’unicité sera comme exercice.
Remarque 2.75 1. Le mj dans la liste du théorème s’appelle le j-ième exposant de G et le théorème
précédent affirme que deux groupes abéliens finis sont isomorphes ssi ils ont même liste d’exposant c.a.d
même (m1 , m2 , · · · , mk ).
2. Pour trouver toutes les structures d’un groupe abélien fini d’ordre donné n, il suffit de trouver toutes les
listes possibles.
Exemples 2.76 Soit G un groupe abélien d’ordre 20. Alors on a deux listes sont : ( 20) et (10, 2), donc G est
Z Z Z
isomorphe soit à soit à × .
20Z 10Z 2Z

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2.9 Groupe opérant sur un ensemble
Définition 2.77 Soit (G, ∗) un groupe et E un ensemble, étant donné une loi externe "T". On dit que G opère
à gauche sur E par la loi "T" (on dit aussi une "action" à gauche de G sur E), si
— ∀ x ∈ E : eT x = x.
— ∀ x ∈ E, ∀ g, g 0 ∈ G : gT (g 0 T x) = (g ∗ g 0 )T x.
et dans ce cas on définit la loi "T" comme suivante :

G × E −→ E

(g, x) 7−→ gT x
E est dit aussi un G- module à gauche.

Remarque 2.78 L’action de G à droite sur E se définit de la même manière (seulement l’action sera à droite).

Exemples 2.79 1. Tout groupe (G, ∗) opère sur G par la loi ” ∗ ”.


2. Tout groupe (G, ∗) opère sur G par la loi : (g, x) ∈ G × G −→ g ∗ x ∗ g −1 ∈ G.
3. Tout groupe (G, ∗) opère sur l’ensemble L des sous groupes de G par la loi : (g, H) ∈ G×L −→ g H g −1 ∈
L.
4. Soient E un ensemble quelconque et G un sous groupe de (S(E), ◦) (S(E) est le groupe des permutations
de E). Alors G opère sur E par la loi :
G × E −→ E
(σ, x) 7−→ σ(x)

Proposition 2.80 Soient (G, ∗) un groupe et E un ensemble, il est équivalent de dire ;


1. G opère sur E par la loi "T".
2. Il existe un homomorphisme de groupe ;

ϕ : G −→ S(E) tq ∀ (g, x) ∈ G × E on a gT x = ϕ(g)(x).

Ainsi G opère sur E à travers l’action canonique d’un sous groupe Im(ϕ) de S(E).

Preuve 24 1) =⇒ 2) Supposons G opère sur E par la loi "T", soit g ∈ G et τg : E −→ E, tq x 7−→ gT x. On


vérifie que τg ∈ S(E), (ie; une bijection ) et on a ∀ x ∈ E; ∀ g, g 0 ∈ G : τg (τg0 (x)) = gT (g 0 T x) = τg∗g0 (x). D’où
τg ◦ τg0 = τg∗g0 , donc l’application
ϕ : G −→ S(E)
g 7−→ τg
est un homomorphisme de groupe, et on a ∀ x ∈ E, ∀ g ∈ G : gT x = τg (x) = ϕ(g)(x).
2) =⇒ 1) Soit ϕ : G −→ S(E) un homomorphisme de groupe. Définissons la loi ”T ” comme suivante :
∀ (g, x) ∈ G × E; gT x = ϕ(g)(x). Alors G opère sur E par la loi ”T ” car ;
1) ∀ x ∈ E : eT x = ϕ(e)(x) = Id(x) = x.
2) ∀ x ∈ E, ∀ g, g 0 ∈ G : gT (g 0 T x) = ϕ(g)(ϕ(g 0 ))(x) = (ϕ(g) ◦ ϕ(g 0 ))(x) = ϕ(g ∗ g 0 )(x) = (g ∗ g 0 )T x.

Définition 2.81 Soit (G, ∗) un groupe opérant sur un ensemble E par la loi "T" et soit x ∈ E. On appelle ;
i) Orbite de x, l’ensemble Ω(x) = {gT x |g ∈ G}. Ω(x) n’est autre que la classe de x modulo la relation "être
conjugue" suivante : yRx ⇐⇒ ∃g ∈ G : y = gT x.
ii) Stabilisateur de x, l’ensemble N (x) = {g ∈ G | gT x = x}.

Remarque 2.82 i) N(x) est un sous groupe X


de G.
ii) (Ω(x))x forme une partition de E et |E| = |Ω(x)| où E est l’ensemble des représentants de la relation
x∈E
X
"être conjugue". L’équation ; |E| = |Ω(x)| appelée équation aux classes.
x∈E

Exemples 2.83 1. Reprenons l’exemple de l’action de (G, ∗) sur G par la loi ” ∗ ”, on a Ω(x) = {g ∗ x |g ∈
G} = G, N (x) = {g ∈ G | g ∗ x = x} = {e}.
2. Reprenons l’exemple de l’action de (G, ∗) sur G par la loi "T" : (g, x) ∈ G × G −→ gT x = g ∗ x ∗ g −1 ∈ G,
on a Ω(x) = {g ∗ x ∗ g −1 |g ∈ G}, et N (x) = {g ∈ G | g ∗ x ∗ g −1 = x} = {g ∈ G | g ∗ x = x ∗ g}. Dans
ce cas N(x) s’appelle le centralisateur de x et se note Z(x), et on pose aussi Z(G) = ∩x∈G Z(x) = {g ∈
G |∀ x ∈ G; g ∗ x = x ∗ g}. Z(G) est un sous groupe distingue de G appelé le centre de G.

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3. Reprenons l’exemple de l’action de (G, ∗) sur l’ensemble des sous groupes de G par la loi "T" suivante :
(g, H) ∈ G × L −→ gT H = g H g −1 ∈ L,
on a ;
Ω(H) = {g H g −1 |g ∈ G}, et N (H) = {g ∈ G | g H g −1 = H}.
Dans ce cas N (H) s’appelle le normalisateur de H.

Proposition 2.84 Soient (G, ∗) un groupe opérant sur un ensemble E, x ∈ E, Ω(x) et N (x) respectivement
l’orbite et le stabilisateur de x, on a
|Ω(x)| = [G, N (x)].
En particulier si G est fini, on aura |Ω(x)| | |G| (ie; |Ω(x)| divise |G|).
G
Preuve 25 L’application ; ϕ : ( )g −→ Ω(x) tq ā 7−→ aT x est bien définie et elle est injective, car :
N (x)

ā = b̄ ⇐⇒ a−1 ∗ b ∈ N (x)
⇐⇒ (a−1 ∗ b)T x = x
⇐⇒ aT (a−1 ∗ b)T x = aT x
⇐⇒ (a ∗ a−1 ∗ b)T x = aT x
⇐⇒ bT x = aT x
G
ϕ est aussi surjective, donc bijective =⇒ |Ω(x)| = |( )g | = [G, N (x)].
N (x)

2.10 Les p-groupes et les sous groupes de Sylow


On pose la question suivante : Étant donnés un groupe fini G et un entier n divisant son cardinal (n | |G|). Peut
on trouver un sous groupe d’ordre n ?. En général la réponse est non ; car le groupe alterné A4 est de cardinal
12, mais n’a pas de sous groupe d’ordre 6 (voir TD). Dans certain cas on vas voir qu’on a une réponse positive.
Définition 2.85 Soit p un nombre premier. On appelle p-groupe, un groupe de cardinal de la forme pn ; (n ∈ N)
en adoptant ici la convention selon la quelle le groupe trivial {e} est un p-groupe.

Définition 2.86 Soit p un nombre premier et (G, ∗) un groupe fini de cardinal n = pα × m avec p ne divise
pas m. On appelle p-sous groupe de Sylow de G ( ou simplement p-Sylow de G) tout sous groupe H de cardinal
pα .

Théorème 2.87 Théorème de Cauchy :


Soient (G, ∗) un groupe d’ordre fini n, et p un nombre premier tel que p | n, alors il existe x ∈ G tq O(x) = p.

Preuve 26 Soit E = {(x1 , x2 , · · · , xp ) ∈ Gp tel que x1 ∗ x2 ∗ · · · ∗ xp = e}. D’abord on montre que le cardinal
de E est égal à np−1 . Considérons l’application ;

f : E −→ Gp−1

(x1 , x2 , · · · , xp ) 7−→ (x1 , x2 , · · · , xp−1 )


f est bijective car ;
i) f est injective ; en effet : f (x1 , x2 , · · · , xp ) = f (y1 , y2 , · · · , yp ) =⇒ x1 = y1 ; x2 = y2 ; · · · ; xp−1 = yp−1 .
Or xp = (x1 ∗ x2 ∗ · · · ∗ xp−1 )−1 et yp = (y1 ∗ y2 ∗ · · · ∗ yp−1 )−1 alors xp = yp , d’où (x1 , x2 , · · · , xp ) =
(y1 , y2 , · · · , yp ). Donc f est injective.
ii) Si (y1 , y2 , · · · , yp−1 ) ∈ Gp−1 , on définit yp = (y1 ∗ y2 ∗ · · · ∗ yp−1 )−1 . On a bien (y1 , y2 , · · · , yp ) ∈
E et f (y1 , y2 , · · · , yp ) = (y1 , y2 , · · · , yp−1 ), donc f est surjective.
Comme le cardinal de Gp−1 est np−1 , alors le cardinal de E est np−1 . Soit

σ : E −→ E

(x1 , x2 , · · · , xp ) 7−→ (x2 , x3 , · · · , xp , x1 )


σ est une bijection de E, donc est un élément de S(E). On a σ p = Id, alors soit σ = Id, soit il est d’ordre p.
Nous distinguons deux cas :
1. Si l’ordre de σ = Id, c.à.d d’ordre 1, on a ∀ (x1 , x2 , · · · , xp ) ∈ E; σ(x1 , x2 , · · · , xp ) = (x1 , x2 , · · · , xp ) =
(x2 , x3 , · · · , xp , x1 ), ce qui donne x1 = x2 = · · · = xp , alors pour (x1 , x2 , · · · , xp ) 6= (e, e · · · , e); x1 =
x2 = · · · = xp = x 6= e. Comme (x1 , x2 , · · · , xp ) ∈ E, alors x1 ∗ x2 ∗ · · · ∗ xp = e = xp , et or x 6= e donc
x est d’ordre p.

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2. Si σ est d’ordre p, soit c =< σ > . On opère l’ensemble E par c de la manière suivante :

c × E −→ E

(σ 0 , Y ) 7−→ σ 0 T Y = σ 0 (Y )
c opère sur E, et si Y ∈X
E, alors |ΩY | | |c| = p ce qui implique |ΩY | = 1 ou bien |ΩY | = p. On sait que l’équation
aux classes est |E| = |ΩX |, et posons r est le nombre des x de E tq |ΩX | = 1, puis s celui des x tels que
X∈E
|ΩX | = p, on a |E| = np−1 = r + s × p. Puisque p | n et p | s.p, alors p | r et donc p 6 r. Comme p 6 r, alors
r > 2 donc ∃ X = (x1 , x2 , · · · , xp ) 6= (e, e, · · · , e) tq ΩX = {X}. Par conséquent ∀ σ 0 ∈ c : σ 0 T X = σ 0 (X) = X,
en particulier pour σ 0 = σ, on a σ(X) = X. Comme σ(x1 , x2 , · · · , xp ) = (x2 , x3 , · · · , xp , x1 ), par définition de
σ, on obtient x1 = x2 = · · · = xp = x 6= e et on a xp = e, d’où x est d’ordre p. Ce qui achève la démonstration.
Proposition 2.88 Soit (G, ∗) un p-groupe fini on a ;
i) Le centre de G est un sous groupe non trivial (ie ; Z(G) 6= {e}).
ii) Si |G| = p ou |G| = p2 , alors G est abélien.

Preuve 27 i) On reprend l’action de G sur G par la relation "être conjugue" suivante :

G × G −→ G

(g, x) 7−→ gT x = g ∗ x ∗ g −1
X
écrivons l’équation aux classes ; |G| = |Ωx | avec E l’ensemble des représentants pour la relation
x∈E
X X
"être conjugue". Pour x ∈ Z(G) on a Ωx = {x}, donc |G| = |Ωx | + |Ωx | = |Z(G)| +
x∈Z(G) x∈E−Z(G)
X
[G, Z(x)]. Fixons alors x ∈ E − Z(G). Or Z(x) est un sous groupe de G, alors |Z(x)| est une
x∈E−Z(G)
puissance de p et Z(x) inclut strictement dans G car si non x ∈ Z(G). Puisque |G| = [G, Z(x)] × |Z(x)|,
donc p divise [G, Z(x)], ce qui donne |G| = |Z(G)| + s × p. Or p | |G|, alors p | |Z(G)|. D’où Z(G)
contient au moins p élément, donc Z(G) est non trivial.

ii) Si G est de cardinal p, le résultat est immédiat, puisque G dans ce cas est cyclique et alors isomorphe à
Z
. Supposons que G soit de cardinal p2 . Si G n’était pas abélien, autrement dit G 6= Z(G). Le cardinal
pZ
de Z(G) serait p d’après i). Soit x ∈ G − Z(G); on a Z(G) inclut strictement dans Z(x), alors |Z(x)| > p,
et or |Z(x)| | |G|, donc |Z(x)| = p2 = |G| ce qui implique Z(x) = G et donc x ∈ Z(G), contradiction .
Donc G = Z(G) abélien.

Théorème 2.89 1er théorème de Sylow : Soit (G, ∗) un groupe fini et p un nombre premier. Si pα | |G|,
alors il existe un sous groupe de G d’ordre pα .

Preuve 28 On raisonne par récurrence sur l’ordre de G. En effet ; pour |G| = 1, il est clair que G = {e} et 1 | 1.
Pour |G| = 2, ie; G = {e, x} =< x > il existe un sous groupe d’ordre 2 qu’est < x > . On suppose que la
propriété est vraie jusqu’à l’ordre de G qu’est égal à n et on montre qu’elle est vraie aussi pour |G| > n. On
distingue deux cas :
X
1. 1er cas : p ne divise pas |Z(G)|. On sait que |G| = |Z(G)|+ [G, Z(x)]. Alors il existe x ∈ E −Z(G)
x∈E−Z(G)
tel que p ne divise pas [G, Z(x)], ( car si non on aura p | |Z(G)|). Or |G| = [G, Z(x)] × |Z(x)|, alors
pα | |G| =⇒ pα | |Z(x)| et puisque Z(x) est inclus strictement dans G ; car x 6∈ Z(G), donc |Z(x)| < |G|
et d’après l’hypothèse de récurrence, il existe un sous groupe de Z(x) d’ordre pα . Comme Z(x) est aussi
un sous groupe de G, d’où le résultat.
2. 2ieme cas : p | |Z(G)| d’après le théorème de Cauchy ∃ a ∈ Z(G), (a 6= e) dont l’ordre est égal à p. Le sous
G |G|
groupe < a > est un sous groupe distingue dans G, donc le groupe est d’ordre < |G|. Alors
<a> p
G G
pα | |G| =⇒ pα−1 | | |, et donc d’après l’hypothèse de récurrence il existe un sous groupe de
<a> <a>
R R
qu’est de la forme et d’ordre pα−1 où R est un sous groupe de G. Puisque |R| = | |×| <
<a> <a>
α−1 α
a>|=p × p = p , donc la propriété est vraie pour |G| > n. D’où le résultat.

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Théorème 2.90 2ieme théorème de Sylow : Soient (G, ∗) un groupe d’ordre fini, de la forme |G| = ph × m,
et H un p-sous groupe de Sylow de G (ie; |H| = ph ), alors on a
i) ∀ a ∈ G; a H a−1 est un p-sous groupe de Sylow de G.
ii) Si H est le seul p-sous groupe de Sylow de G, alors H est distingue dans G.

Preuve 29 1.
ϕ : G −→ G
x 7−→ a ∗ x ∗ a−1
est un automorphisme de G et on a ϕ(H) = a H a−1 . Comme H est fini, alors |H| = |ϕ(H)| = |a H a−1 | =
ph . Or a H a−1 est un sous groupe de G d’ordre ph , donc c’est un p-sous groupe de Sylow de G.
2. D’après i) ∀ a ∈ G; a H a−1 = H, car H est le seul p-sous groupe de Sylow de G. Donc H est distingue
dans G.

Remarque 2.91 Un p-sous groupe de Sylow d’un groupe G est un élément maximal dans l’ensemble des p-sous
groupes de G, c.à.d si H est un p-sous groupe de Sylow de G, et K est un p-groupe de G tel que H ⊂ K, alors
H=K.

Exercice 17 : Soient (G, ∗) un groupe fini, et H un p-sous groupe de Sylow de G.


N (H)
1. Soit N(H) le normalisateur de H, montrer que H est le seul élément de dont l’ordre est une
H
puissance de p.
2. Montrer que si a H a−1 = H, où a ∈ G d’ordre une puissance de p, alors a ∈ H.

Théorème 2.92 3ieme théorème de Sylow : Soient (G, ∗) un groupe fini, et H un p-sous groupe de Sylow de
G, alors :
1. Le nombre de p-sous groupes de Sylow de G est congrue à 1 modulo p et il divise l’ordre de G.
2. Tout les p-sous groupes de Sylow de G sont conjugues, c.à.d si H et K sont deux p-sous groupes de Sylow
de G, alors ∃ a ∈ G tq K = a H a−1 .

Preuve 30 (Comme exercice). On applique les résultats de l’exercice précédent.

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