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1. FONCTION DES DISJONCTEURS

Une installation, même réalisée dans les règles de l’art, peut subir des détériorations telles que des
échauffements intempestifs (surintensités ou surcharge) ou des court-circuits.
Le disjoncteur a pour fonction d’assurer la protection des installations contre ces risques.

1.1 Surintensités ou Surcharges

On appelle une surcharge une augmentation anormale de l’intensité du circuit. Un appareil, ou tout
un système de distribution de l’énergie électrique, est conçu pour supporter une puissance donnée. Si on
dépasse cette puissance on provoque une surcharge qui déclenche un processus d’échauffement lent mais
suffisant pour détériorer le matériel.
Elle peut être provoquée par exemple par :
 Le branchement sur une seule prise de courant de 16A de plusieurs récepteurs (un fer à repasser +
un radiateur électrique + une lampe halogène, etc.) : l’intensité totale dépasse la valeur nominale
admissible, il y a échauffement des conducteurs et si l’on n’y prend pas garde, risque de départ
d’incendie.
 le calage d’un moteur: important appel de courant et risque de destruction du moteur.

1.2 Court-circuit

On appelle court-circuit la mise en contact direct de deux conducteurs de potentiels différents.

 En courant continu : Liaison directe entre les deux polarités ou entre la masse et la polarité qui en
est isolée.
 En courant alternatif : Liaison directe entre phases, entre phase et neutre ou entre phase et masse
conductrice.

Si deux fils de potentiels différents se touchent, la résistance de contact étant nulle on aurait une intensité

qui tend vers l’infini. . La forte intensité provoquée par le court-circuit peut
avoir plusieurs conséquences : elle provoque un arc électrique (risque de brûlure sans contact), un
échauffement très important pouvant entraîner la fusion des conducteurs (destruction définitive du
matériel) et, dans certain cas, elle crée de très gros efforts électrodynamiques (arrachement de conducteur
sur les chemins de câble, etc.).

Un court-circuit peut être provoqué par exemple par :

 La rupture ou le dénudage de fils ou de câbles.
 La présence de corps métalliques étrangers (copeaux, limaille, …) entre la phase et la masse
métallique.
 La pénétration d’eau dans une armoire électrique.
 Une erreur de câblage.
 La détérioration du conducteur.

Un court-circuit se traduit par une augmentation brusque du courant qui peut atteindre en quelques
millisecondes une valeur égale à plusieurs centaines de fois le courant d’emploi.
Ce courant peut provoquer des destructions importantes du matériel (effets thermodynamiques et
thermiques). Les dispositifs de protection doivent donc détecter le défaut et interrompre le circuit très
rapidement, si possible avant que le courant n’atteigne sa valeur maximale.

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Ces dispositifs peuvent être des coupe-circuits fusibles ou des disjoncteurs.

2. PARTIES ACTIVES D’UN DISJONCTEUR

Un arc électrique se forme à chaque fois que l’on ouvre ou que l’on ferme un circuit en charge.
Le contact atteint environ 12 000°C sur une très petite surface (0,5mm²) et pendant quelques ms.

2.1 Le bilame : protection contre les surcharges

 Protège le câble contre les surcharges.

 Symbole :

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La courbe de déclenchement dépend de la norme considérée :

IEC 898 Ind = 1,13 In  1 heure
Id = 1,45 In  1 heure
IEC 947-2 Ind = 1,03 In  1 heure (jusqu’à 63A)
Id = 1,30 In  1 heure

2.2 Le solénoïde ou bobine : protection contre les court-circuits

 Protège les installations contre les court-circuits

 Symbole : ou
>I
En cas de court-circuit, l’intensité du courant électrique
et le champ magnétique créé par la bobine deviennent
instantanément très importants. Le noyau magnétique
vient percuter le contact mobile et ouvrir le circuit.
L’arc électrique est orienté par la corne d’arc vers la
chambre de coupure pour dissiper l’énergie
(fractionnement de l’arc et évacuation de la chaleur)

3. COURBES DE FONCTIONNEMENT

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4. SYMBOLES DES DISJONCTEURS

Unipolaire: P Unipolaire Bipolaire : 2P Tripolaire : 3P Tétrapolaire : 4P

+ Neutre : P+N N L1 L2 L3
L L1 L2 L1 L2 L3
N L

Différentiel unipolaire + Neutre

5. MARQUAGE DES DISJONCTEURS 

Le marquage peut-être différent selon la norme à laquelle il répond.

Exemple : pour la norme IEC 947-2 le calibre doit être suivi de « A »
Pour la norme IEC 898 le calibre ne doit pas être suivi du symbole « A » et doit être précédé
du type de courbe.

En général la face avant doit comporter :

 Le nom du fabricant ou une marque commerciale,
 Un numéro de série ou catalogue,
 La tension,
 Le calibre,
 Le pouvoir de coupure,
 Le schéma électrique,
 La température de référence si elle est différente de 30°C,
 L’indication de la position Ouverture/Fermeture.

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6. DISJONCTEUR DIFFERENTIEL

6.1 Fonction
Ce disjoncteur est utilisé, en particulier, chez chaque abonné. Il assure:
 la protection des circuits contre les surcharges et les court-circuits.
 la protection des personnes contre les contacts indirects (fuite de courant à la terre).

6.2 Problèmes
Si une installation monophasée présente un défaut d’isolement, par exemple un récepteur dont la masse
est reliée à la terre, le courant qui entre dans le récepteur (I) est différent de celui qui en ressort (I – If).
I # (I – If)
If est le courant de fuite à la terre.

On appelle défaut d’isolement la mise sous tension accidentelle des masses métalliques d’un
équipement. La protection de base pour se protéger de l’électricité est l’isolement, qui est réalisé par une
couche de matériaux isolant (matière plastique autour du fil…). Le matériel, pour éviter des contacts avec
l’homme, est protégé dans des enveloppes protectrices (armoire…).
On trouve deux types de défaut d’isolement :

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 une destruction de la couche isolante qui provoque la mise sous tension des masses de
l’équipement ;
 une déconnexion d’un fil qui entre en contact avec une masse métallique.

Un défaut d’isolement provoque une augmentation de la consommation d’énergie et peut engendrer une
tension mortelle si un individu entre en contact avec elle.

6.3 Principe de fonctionnement

Schéma de principe Identification

9 1- Pôles principaux
1 2- Déclencheur magnétothermique
8
3- Bobine de neutre
2
4- Bobine de phase
7
5- Bobine de détection

5 6- Tore magnétique
6
7- Electroaimant
4 3 8- Bouton d’enclenchement
9- Bouton de déclenchement
Remarque : Le système est analogue en
triphasé mais il comprend 4 bobines sur
le tore.
Fonctionnement
Le dispositif différentiel comporte un circuit magnétique en forme de tore sur lequel sont bobinés le ou
les circuits des phases et celui du neutre.

 En l’absence de courant de fuite (ou courant résiduel de défaut), les flux produits par les
bobines s’annulent et il ne se passe rien.

 Si un défaut survient, le courant de fuite produit un déséquilibre dans les bobines et un flux
magnétique apparaît dans le tore. La bobine de mesure est alors le siège d’une force
électromotrice qui alimente un petit électro-aimant provoquant le déverrouillage du disjoncteur.

Symbole du disjoncteur différentiel triphasé

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6.4 Sensibilité des disjoncteurs différentiels

La sensibilité désigne la valeur du courant de fuite, ou courant résiduel de défaut pour laquelle le
disjoncteur déclenche.

Ceci correspond donc, pour ne pas dépasser la tension dangereuse, à des résistances de terre Ra
inférieures à :
UL / In

On distingue les appareils de :

- moyenne sensibilité : 650 ; 500 ; 300 ; 100 mA
- haute sensibilité : 30 ; 12 ; 6 mA

On peut calculer la sensibilité du dispositif différentiel résiduel (DDR), avec la relation :

In = UL / Ra

In : sensibilité du DDR en mA

UL : tension limite de sécurité en volts
Ra : résistance de la prise de terre des masses en ohms

6.5 Caractéristique

- Tension nominale : 250 – 440 V ;

- Intensité du courant nominal : 10 – 15 – 30 – 45 – 60 A ;

- Nombre de pôles : 2 ; 3 ou 4 pôles ;

- Pouvoir de coupure : ≥ 15000 A;

- Sensibilité : 630 ; 500 ; 300 ; 100 ; 30 mA.

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7. SÉLECTIVITÉ ENTRE DISJONCTEURS

7.1 Définition

La sélectivité consiste à réaliser la coordination entre les caractéristiques de fonctionnement des

dispositifs de protection placés en série (par exemple un dispositif de protection moteur et un disjoncteur
de protection générale).

Il y a sélectivité des protections si un défaut survenant en un point quelconque de l’installation est éliminé
uniquement par l’appareil de protection placé immédiatement en amont du défaut.

7.2 Intérêt de la sélectivité

La sélectivité limite donc les conséquences d’un défaut à la seule partie de l’installation concernée par ce
défaut.
Une installation non sélective est exposée à des risques diverses graves :
 Impératifs de production non respectés ;
 Rupture de fabrication avec
- perte de production ou de produits finis,
- risque d’endommager l’outil de production dans les processus continus ;
 obligations de reprise de procédures de démarrage machine-outil par machine-outil.
A l’issue d’une perte d’alimentation générale :
 Arrêt de moteur de sécurité telle qu’une pompe de lubrification, un extracteur de désenfumage, etc.

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7.3 Niveaux de sélectivité

La sélectivité peut être partielle ou totale (voir catalogue LEGRAND) :

 Sélectivité totale : pour toutes les valeurs du courant de défaut, de la surcharge au court-circuit franc,
l’appareil aval s’ouvre alors que l’appareil amont reste fermé.

 Sélectivité partielle : les conditions de sélectivité ne sont respectées que dans une plage limitée du
courant de défaut.

7.4 Techniques de sélectivités 

 Sélectivité ampèremétrique : Cette technique repose sur le décalage en intensité des courbes de
déclenchement des disjoncteurs amont et aval. Elle se vérifie par comparaison de ces courbes en
s'assurant qu'elles ne se chevauchent pas. Elle s'applique pour la
zone des surcharges et la zone des courts-circuits et est d'autant meilleure que les calibres des appareils
sont éloignés.
- Sur surcharges Pour avoir sélectivité dans la zone des surcharges, il faut que le rapport des
courants de réglage (Ir) soit au moins égal à 2.

- Sur court-circuit Pour avoir sélectivité dans la zone de court-circuit, il faut que le rapport des
courants de réglage magnétique (Im) soit au moins égal à 1,5.
La sélectivité ampèremétrique est bien adaptée pour les circuits terminaux où les niveaux de courts-
circuits sont relativement faibles. Dans les autres cas, la sélectivité ampèremétrique doit parfois être
complétée par une sélectivité chronométrique.

 Sélectivité chronométrique : Cette technique repose sur le décalage en temps des courbes de
déclenchement des disjoncteurs en série. Elle s'utilise en complément de la sélectivité ampèremétrique
afin d'obtenir une sélectivité au-delà du courant de réglage magnétique du disjoncteur amont (ImA). Il
faut alors que :
- le disjoncteur amont soit temporisable ;
- le disjoncteur amont soit capable de supporter le courant de court-circuit et ses effets pendant
toute la durée de la temporisation.

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Le tableau suivant permet de choisir les disjoncteurs amont et aval (Merlin Gérin C60H courbe C) de
façon à assurer une sélectivité ampèremétrique :

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8. CHOIX D’UN DISJONCTEUR

Plusieurs critères sont à prendre en compte :
 Les normes de fabrication :
- NF C 61-410 et EN 60 898 : lorsque l’alimentation provient du réseau public BT et que
l’intensité au niveau des disjoncteurs n’excède pas 63A (logement et petit tertiaire), tarifs bleu et
jaune.
- CEI 947-2 et NF C 63-120 : dans toutes les autres installations (tertiaires, agricoles,
industrielles), tarif vert.
 La tension d’alimentation.
 L’intensité de court-circuit au point d’implantation du disjoncteur, qui doit toujours être
inférieure au pouvoir de coupure de cet appareil.
 Les récepteurs, qui imposent le nombre de pôles du disjoncteur de protection placé sur leur
circuit d’alimentation, et la courbe de déclenchent (par exemple l’emploi d’une courbe de type D
lorsque le courant de démarrage est important).
 Les longueurs de câbles en régime IT ou TN, qui si elles sont grandes imposent des disjoncteurs
ayant une courbe de déclenchement de type B.
 La source d’alimentation, lorsqu’il s’agit d’un générateur ne pouvant fournir qu’un faible
courant de court-circuit, les départs qu’il alimente doivent-être protégés par des disjoncteurs ayant
une courbe de déclenchement de type B.
 Le calibre. La détermination du calibre d’un disjoncteur se réalise en tenant compte :
- de l’intensité prévue pour le circuit à protéger,
- de la nature et de la section des câbles,
- de la température ambiante.

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Remarque

Courant de court-circuit d’un transformateur :

C’est le courant qui serait débité par le secondaire d’un transformateur mis en court-circuit, le primaire
étant normalement alimenté.
En cas de court-circuit sur une installation, cette valeur de courant ne peut-être atteinte que si le défaut se
produit aux bornes du transformateur. Dans tout les autres cas elle est limitée à à une valeur inférieure par
l’impédance de ligne.
Le tableau ci-dessous donne des ordres de grandeur de courant de court-circuit pour des transformateurs
de construction usuelle ayant une tension secondaire de 400V :

S [kVA] In [A] Icc [kA]

80 115 3
160 230 6
315 450 12
800 1150 25
2500 3600 50

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9. QUELQUES DÉFINITIONS 

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10. APPAREILS A FONCTION MULTIPLE

 Disjoncteur moteur
Symbole général Principaux organes Principales fonctions Exemple de réalisation

 Manette de
commande  Commande manuelle ;
 Pôles de  Sectionnement
disjoncteur ; (consignation) ;
 Pôles de  Protection contre les
sectionneur ; surcharges faibles ;
 Déclencheur  Protection contre les
thermique surcharges fortes et les
 Déclencheur courts-circuits.
magnétique ;

 Sectionneur disjoncteur
Symbole général Principaux organes Principales fonctions Exemple de réalisation
 Manette de
commande  Commande manuelle ;
 Pôles de  Sectionnement
disjoncteur ; (consignation) ;
 Pôles de  Protection contre les
sectionneur ; surcharges faibles ;
 Déclencheur  Protection contre les
thermique surcharges fortes et les
 Déclencheur courts-circuits.
magnétique ; Optimal 25
 Disjoncteur intégral
Symbole général Principaux organes Principales fonctions Exemple de réalisation
 Manette de
 Commande manuelle et
commande
automatique;
 Pôles de
 Sectionnement
disjoncteur ;
(consignation) ;
 Pôles de
 Protection contre les
sectionneur ;
surcharges faibles ;
 Déclencheur
 Protection contre les
thermique
surcharges fortes et les Intégral
 Déclencheur
courts-circuits. 32
magnétique ;

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