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Mucem

       Journal gratuit de l’exposition


Naviguer pour explorer le monde Aventuriers des mers, Méditerranée—océan Indien,
VIIe—XVIIe siècle 7 juin—9 octobre 2017    
Les richesses de l’Orient

Bézoard, Goa, Inde, 4e quart du XVIIe siècle. Bézoard, filigrane d’or, Kunsthistorisches Museum Wien, Vienne, Autriche © KHM-Museumsverband  Colliers de perles vénitiennes rosetta, à sept couches, anonyme, XVe—XVIe siècle, Venise, Coll. Augusto Panini, Italie © Photo : Augusto
De nombreux peuples ont cherché à accéder aux
richesses de l’océan Indien et à s’enrichir de leur
commerce. L’or, les épices, l’ivoire, les porcelaines,
les soieries : toutes ces richesses venues d’Inde,
de Chine, de Malaisie et d’Indonésie éblouissent
les hommes du Moyen Âge et suscitent toutes
les convoitises.
Ces grands empires ont très tôt utilisé le commerce mari- navigation – à l’aide de tiges de feuilles de palmier – et que
time, plus rapide que les routes commerciales terrestres, ce sont des habitants de Malaisie qui ont peuplé l’île de
et l’océan Indien est devenu le principal marché de ces Madagascar, située à environ 6 000 kilomètres des côtes
échanges. La maîtrise de la navigation était le fait de civili- malaises au VIIIe siècle.
sations anciennes, à une époque où les Latins ne s’aventu-
raient pas plus loin que la mer Méditerranée. C’est dans la concurrence pour accéder à cet espace
convoité que se sont déroulées les grandes aventures
On sait par exemple que les Chinois utilisaient une aiguille maritimes fondatrices du monde d’aujourd’hui, entre les
indiquant le Sud pour s’orienter (la boussole sera utilisée navigations indonésiennes, persanes et arabes, les expé-
en Méditerranée à partir du XIIIe siècle), que les habitants ditions chinoises et les aventures européennes.
des îles du Pacifique construisaient aussi des cartes de

Les représentations du monde connu


Pour les Européens, la connaissance géographique de figure la péninsule arabique. L’océan Indien est symétrique
l’Orient est très sommaire jusqu’à la fin du Moyen Âge. à la mer Méditerranée et occupe la partie orientale du
Depuis Alexandre le Grand, on sait que de grandes civilisa- globe. Pour autant, ses limites restent mal connues, et il est

Panini  Colliers de perles vénitiennes rosetta rondes, anonyme, XVe—XVIe siècle, Venise, Coll. Augusto Panini, Italie © Photo : Augusto Panini
tions possèdent des richesses sans mesure avec ce que régulièrement représenté comme une mer fermée.
l’on trouve en Occident, mais on ne sait pas localiser la
Chine et encore moins l’Indonésie. Le cœur du monde À l’autre bout de l’Orient, il est peu probable qu’on connaisse
habité est constitué des terres situées sur le pourtour de
la géographie de l’Europe avant une époque tardive. L’Em-
la mer Méditerranée. Un océan unique enferme toute la pire mongol du XIIIe siècle, qui étend son territoire du
Moyen-Orient à la Chine, a sans doute favorisé des
surface de la Terre. L’Orient se situe donc dans l’une de ses
marges encore inexplorées. échanges réciproques de savoirs et de connaissances.
Mais il est vrai que l’Europe n’exporte aucun produit manu-
Le monde musulman, qui a eu non seulement accès aux facturé vers l’Orient. C’est le monde musulman qui sert
ouvrages des géographes grecs de l’Antiquité, mais aussi d’intermédiaire en achetant des produits dans l’océan
aux connaissances des navigateurs malais et chinois, se Indien pour les revendre aux Méditerranéens.
représente un monde plus vaste : au centre des cartes

Fondazione Musei Civici di Venezia, Museo del vetro, Murano, Venise, Italie
L’invention de nouvelles routes maritimes
En Europe, le monde a changé de dimension avec la décou-
verte de nouvelles routes maritimes au xve siècle. Celles-ci
ont permis de repousser les limites du monde connu et de
Coupe sur pied, Venise, vers 1500-1550, verre azur translucide.

définir un nouvel équilibre géopolitique et économique


mondial.
© Photo Archive—Fondazione Musei Civici di Venezia

Les plus belles cartes maritimes de cette époque, destinées


non pas aux navigateurs mais aux princes, aux armateurs
et aux riches commerçants investissant dans le commerce
lointain, représentent un monde de plus en plus précis.

Pourtant, la découverte de ces nouvelles routes repose


autant sur des hypothèses géographiques héritées de l’An-
tiquité que sur des connaissances empiriques. De grands
navigateurs, aussi déterminés qu’intrépides, et convaincus
d’agir selon la volonté divine, ont rendu ces grandes décou-
vertes possibles.
Brûle-parfum sphérique Syrie ou Égypte, XVIe—XVIIe siècle, laiton et argent gravé. Victoria and Albert Museum, Londres,

Planisphère pour Roger II de Sicile, dans Tabula Rogeriana (Livre de Roger), al-Idrîsî, reconstitution du XIXe siècle
Angleterre. © Victoria and Albert Museum, London.

© Bibliothèque nationale de France


L’Empire musulman entre Orient et Occident
Un territoire ouvert aux échanges

La cartographie dans le monde musulman accompagne À partir de la dynastie abbasside (VIIIe—XIIIe siècle), le


l’expansion de l’islam et la constitution d’un vaste empire commerce maritime, déjà très dynamique, se structure : des
allant de l’Espagne jusqu’en Asie centrale. agents sont envoyés dans les ports de commerce étran-
L’amplitude de ces territoires a très tôt fait prendre gers et les ports de l’Empire prélèvent une taxe sur les
conscience aux musulmans de la relativité de l’espace marchandises qui y transitent. Les musulmans possèdent
méditerranéen, en même temps que de l’étendue, de la ainsi des comptoirs sur la côte est de l’Afrique, en Inde, en
richesse et de la puissance du dâr al-islam (les contrées où Indonésie et commercent même directement avec la Chine.
l’islam est présent), à cette époque.

Le voyage d’Ibn Battûta (1304-1377)

Tous comme les Européens, les Arabes sont fascinés par Son récit, très vivant, décrit avec une étonnante précision
les richesses des puissants empires qui se trouvent en les pays visités, leur géographie, leur histoire, les techniques
Orient. En témoigne le récit du plus grand voyageur de son découvertes, et Ibn Battûta prend plaisir à s’attarder sur les
temps, Ibn Battûta, qui vécut au XIVe siècle et parcourut coutumes, les arts culinaires et la beauté des femmes.
pendant plus de vingt ans l’Ancien Monde, jusqu’à la Chine Son histoire rend compte de ce qu’était l’océan Indien au
en passant par la Perse, l’Anatolie, l’Afrique orientale, l’Inde XIVe siècle : un espace organisé et connecté entre plusieurs
occidentale, Ceylan, les Maldives, le Bengale et Sumatra. On grandes et puissantes civilisations, le plus grand marché du
estime qu’il aurait parcouru cent vingt mille kilomètres ! monde dont les Européens prennent tout juste la mesure.

Pour aller plus loin, la librairie du Mucem vous propose : Le planisphère Sud / Nord d’Al-Idrîsî

Ibn Battûta, Voyages (3 tomes), Paris, Idrîssî, La première géographie de Christophe Picard, La mer des Ce grand planisphère est l’œuvre du géographe une représentation du monde héritée du connu se situent la Chine et des îles, peut-être
La Découverte, 1997 l’Occident, Paris, Garnier-Flammarion, Califes, Paris, Éditions du Seuil, 2015 Al-Idrîsî, qui l’a réalisé dans les années 1150 géographe Ptolémée (IIe siècle apr. J.-C.), dont le Japon. S’agissant de ses sources contempo-
pour le roi Roger II de Sicile. Il constitue une les Arabes ont traduit les ouvrages. La pénin- raines, Al-Idrîsî met au point une méthode
1999 véritable synthèse des connaissances géogra- sule Arabique, située au centre de la carte, est rigoureuse : il interroge en premier lieu les livres
phiques de l’époque. La carte nous est difficile encadrée par l’Europe et l’Afrique à l’ouest, de la géographie arabe, puis il vérifie l’informa-
à lire car elle est orientée du sud au nord, l’Asie à l’est : un monde vaste et déjà parcouru tion auprès des savants et des voyageurs expé-
conformément à la tradition cartographique par les musulmans. On reconnaît aussi les rimentés. Il écarte alors les informations
arabe 1. Le monde habitable connu comprend pays du pourtour de la Méditerranée, alors que contradictoires et dépêche des émissaires pour
l’Europe, l’Asie et une partie de l’Afrique. Un le Nord de l’Europe est esquissé avec moins confirmer les dires de ces témoins.
océan unique encercle l’ensemble des terres et de précision. Le pourtour de l’océan Indien est 1. Il faut retourner le document pour lire la carte dans le
l’océan Indien semble être une mer fermée, également précis. À l’extrémité du monde sens usuel Nord-Sud.
© The Philadelphia Museum of Art, Distr. RMN-Grand Palais/image Philadelphia Museum of Art.  Céramique chinoise pour

La Carte Kangnido (dite « Carte historique des pays et des villes »), vers 1470-1480 (d’après l’original, Corée, 1402), Kyoto,
Présentation de la girafe du Bengale offerte à l’empereur Yongle en 1414, anonyme, XVIe ou XVIIe siècle, Chine

le marché musulman, anonyme, 1506-1512, Chine © Furusiyya Art Foundation. Phot : Noël Adamas

Ryukoku University © Kyoto, Ryukoku University / Dist. La Collection


Le monde vu par les Chinois
La puissance chinoise au XVe siècle

La Chine est l’une des plus grandes puissances du monde empire mongol du XIIIe siècle, qui relie l’ouest du monde
médiéval, tant par les richesses qu’elle produit (la soie, la
islamique au monde chinois, a intensifié ses échanges. Des
porcelaine, les produits laqués, etc.) que par l’étendue de
inventions techniques, adoptés beaucoup plus tard par les
son territoire. Européens—comme la boussole, le gouvernail d’étambot—
permettent de faire naviguer des bateaux de gros tonnage,
Elle commerce ainsi depuis longtemps avec les pays du avec une centaine d’hommes à leur bord.
Moyen-Orient, par voie terrestre ou maritime. L’immense

Zheng He, l’amiral des mers de l’Ouest

L’empire chinois lance au début du XVe siècle, sous la Il y eut sept expéditions au total, durant lesquelles Zheng
dynastie Ming, les célèbres expéditions de l’amiral Zheng He explora les côtes indiennes, le sud de l’Arabie, le golfe
He. Nommé « amiral des mers de l’Ouest », il quitta la Chine Persique ; il atteignit aussi l’embouchure de la mer Rouge
en juillet 1405 à la tête d’une flotte de 200 navires abritant et longea l’est des côtes africaines.
27 000 hommes (des soldats, des interprètes, de nom- On évoque souvent que l’une de ses expéditions atteignit le
breux savants). Il s’agissait non pas de conquérir, mais de cap de Bonne-Espérance, et ce plusieurs années avant sa
conduire des opérations de prestige, destinées à prendre découverte officielle par Bartolomeu Dias en 1488. L’empire
contact avec de nouveaux peuples, à acquérir des connais- chinois y met fin en 1436, considérant que ces expéditions
sances (dont la cartographie du monde connu), et à affir- coûtent plus qu’elles ne rapportent. En se retirant de l’océan
mer la puissance de l’Empire chinois. Indien, les Chinois laissent sans le savoir la place libre aux
Européens qui y pénètrent cinquante ans plus tard.
La Carte Kangnido (dite « Carte historique des pays et des villes »)

Pour aller plus loin, la librairie du Mucem vous propose : La carte Kangnido a été réalisée en 1402 en la Corée. L’Europe, l’Afrique et la péninsule qui n’est pas le cas sur les cartes européennes
Corée, à partir de cartes chinoises. Elle est Arabique sont représentées de manière de la même époque. Si la science de la
antérieure de presque cent ans aux expéditions relativement connue. La Méditerranée, cartographie est ancienne de plusieurs siècles
Timothy Brooks, La carte perdue de Timothy Brooks, Sous l’oeil des Patrick Boucheron (dir), Histoire du portugaises dans l’océan Indien. C’est l’une la péninsule Ibérique, l’Italie et l’Adriatique sont chez les Chinois, la carte Kangnido intègre
John Selden, Paris, Éditions Payot & dragons, Paris, Payot, 2012 monde au XVe siècle (2 tomes), Paris, des plus anciennes cartes asiatiques connues clairement figurées : on dénombre plus aussi des connaissances venues du Moyen-
Rivages, 2016 Pluriel, 2012 qui représente l’ensemble de l’Asie avec la de cent indications pour les seuls territoires Orient : les noms de lieux utilisés pour
Corée et le Japon, ainsi que l’Afrique et l’Europe. européens. La forme générale de l’Afrique, l’Afrique et l’Europe proviennent de l’arabe et
En son centre, la Chine occupe une place en particulier sa pointe sud, montre un continent du persan.
prépondérante et surdimensionnée, tout comme que l’on peut contourner par la mer, ce
Arrivée de Vasco de Gama à Calicut (détail). Atelier belge de Tournai, début du XVIe siècle. Tapisserie en laine et soie.

Mappemonde catalane, anonyme, Espagne, vers 1450-1460, manuscrit sur vélin, Bibliothèque Estense, Modène, Italie.
Caixa Geral de Deposito (CGD), Lisbonne, Portugal. © Bridgeman Images
Les premières expéditions portugaises
dans l’océan Indien
Trouver la route de l’Inde

L’intérêt pour la cartographie coïncide en Europe avec l’ex- musulmans et maîtriser le très riche marché contrôlé par
pansion économique de la fin du Moyen Âge. les navigateurs arabes, persans, indiens et indonésiens.
Les expéditions maritimes dans lesquelles se lancent les Les Portugais choisissent de longer l’Afrique pour trouver un
Portugais et les Espagnols sont motivées par une raison débouché sur l’océan Indien. Ce choix s’explique aussi par
unique : accéder directement aux richesses de l’Orient, l’attrait que représente ce continent, où l’on cherche un accès
contourner les routes commerciales détenues par les aux mines d’or dont parlent les récits antiques et la Bible.

L’expédition de Vasco de Gama (1469-1524)

Les Portugais explorent pendant environ un siècle les côtes diplomatiques avec le râja de Calicut. Celui-ci, déçu par les
de l’Afrique et installent des comptoirs tout au long de la marchandises de peu de valeur que Gama lui propose
côte. Lorsque Vasco de Gama arrive dans l’océan Indien en – miel, chapeaux, pots de chambre – refuse les avantages
1498 en contournant le sud de l’Afrique, les Portugais font commerciaux qu’il demande (expulsion des marchands
irruption sur les territoires de très anciennes civilisations. arabes, installation d’une garnison portugaise) et exige le
Ils font escale dans des comptoirs commerciaux africains paiement de taxes commerciales dont s’acquittent tous les
et indiens développés, qui commercent avec les marchands commerçants.
musulmans, mais aussi juifs et italiens, en Inde.
Les Portugais, suivant une logique de conquête et de colo-
Si les deux expéditions de Gama sont considérées comme nisation, mettront une dizaine d’années pour prendre, par
un succès prometteur au Portugal et dans toute l’Europe, les armes, le contrôle systématique des comptoirs com- L’atlas catalan
le voyage est un échec du point de vue des relations merciaux indiens les plus stratégiques.
Voici une mappemonde réalisée dans les cartes européennes à représenter le pouvoir son existence matérielle. Il est protégé des
années 1450 en Espagne, avant les Grandes islamique dans la région méditerranéenne. incursions par le mythique royaume du prêtre
Découvertes européennes. Elle représente Les royaumes indiens y figurent aussi en bonne Jean et, au nord, par six montagnes de dia-
Pour aller plus loin, la librairie du Mucem vous propose : l’Ancien Monde entouré d’un océan unique. place. Pourtant, le sud du continent africain mants d’où jaillissent des flammes. Adam et Ève
Des données récentes y figurent : le tracé de semble mystérieusement inachevé : après le y sont représentés debout, de part et d’autre
Sanjay Subrahmanyam, Vasco de Gama, Sanjay Subrahmanyam, L’empire Francesca Trivellato, Corail contre la Chine s’appuie certainement sur les narrations golfe de Guinée, un cours d’eau relie l’océan de l’Arbre de vie. Des créatures hybrides et
Paris, Points, 2014 portugais d’Asie, Paris, Points, 2013 Diamants, Paris, Éditions du Seuil, 2016 de Marco Polo (1254-1324) et la forme de Atlantique à l’océan Indien, mais plus bas, les inquiétantes peuplent aussi la carte, non pas
l’Afrique intègre les explorations récentes des terres sont étonnamment vierges d’information. dans les contrées inconnues d’Afrique ou d’Asie,
Portugais sur la côte ouest (découverte Plus étonnant encore, le Paradis est figuré sur mais au nord de l’Europe !
du cap Vert en 1444). Avec les portraits des la carte, dans la corne de l’Afrique. Jusqu’à la fin
maîtres du désert, c’est l’une des premières du Moyen Âge, les chrétiens sont certains de
Explorer le Nouveau Monde
Une accélération des découvertes

Après que les Portugais eurent atteint par voie de mer pour sans le savoir aux Antilles. L’exploration du nouveau conti-
la première fois le cap de Bonne-Espérance en 1488, la nent américain progresse dans les années suivantes : l’île

Planisphère de Cantino, 1502, manuscrit enluminé sur parchemin, Bibliothèque Estense, Modèle, Italie.
compétition pour la route des Indes entre l’Espagne et le de Terre-Neuve au large du Canada en 1497, le Labrador
Portugal s’intensifie en quelques dizaines d’années. Quatre en 1498, le Venezuela en 1499. Le Brésil est officiellement
ans plus tard, en 1492, Christophe Colomb, qui cherche un «découvert» en 1500…
accès aux Indes et à la Chine par la route de l’ouest accoste

La découverte fortuite du Nouveau Monde par Christophe Colomb

La prise de conscience qu’un nouveau continent a été

Astrolabe planisphérique, XVe siècle, Yémen © IMA / Elisabeth Savel


découvert fait progressivement son chemin. Pourtant,
Christophe Colomb, qui conduit quatre expéditions dans
les Antilles et en Amérique entre 1492 et 1502, reste per-
suadé jusqu’à la fin de sa vie d’avoir exploré des îles situées
au large de la Chine et du Japon.

Pourquoi a-t-il cherché une route des Indes à l’ouest ?


Depuis l’Antiquité, des savants pensent que la Terre est
ronde et cette théorie n’a jamais disparu, même au Moyen
Âge. Christophe Colomb s’appuie donc sur une théorie
répandue, mais il se trompe sur le calcul de la circonfé-
rence de la Terre, qu’il imagine beaucoup plus petite qu’elle
n’est réellement. La difficulté du voyage réside moins dans
les distances parcourues que dans la possibilité de trouver
des points intermédiaires de ravitaillement en eau.

Le tour du monde accompli par Magellan

Douze ans après le dernier voyage de Christophe


Colomb, en 1514, l’équipage de Magellan achève un tour
du monde initié trois ans plus tôt. Il accède aux îles du
Pacifique en contournant l’Amérique par le sud, à une lati-
tude bien plus basse qu’il ne l’avait imaginé. On prend
alors conscience de l’étendue du monde, en particulier de
la zone Pacifique que les Européens supposaient plus
petite jusqu’alors.

Le coût humain des Grandes Découvertes

Les conditions de tels voyages constituent une véritable de quelques mois de voyage et seulement une soixantaine
épreuve humaine : les équipages doivent affronter les reviennent au point de départ en ayant fait le tour du
imprévus météorologiques, les conditions climatiques monde.
extrêmes, la faim, les maladies qui déciment, les mutineries Les pertes humaines valent peu en comparaison des
durement réprimées. richesses rapportées par le seul bateau épargné : ses cales
Les pertes humaines ont été très lourdes : Vasco de Gama remplies d’épices permettent de couvrir les frais exorbi-
revient avec la moitié de son équipage ; parmi les tants de l’expédition et de dégager un bénéfice
200 marins de Magellan, soixante font demi-tour au bout substantiel.

Pour aller plus loin, la librairie du Mucem vous propose :


Le planisphère de Cantino
Stefan Zweig, Magellan, Paris, Serge Gruzinski, Les quatre parties Christophe Colomb, La découverte
Librairie générale française, 2012 du Monde, Paris, Seuil, 2006 de l’Amérique, Paris, La Découverte, Réalisée en 1502, cette carte est l’une des plus découverts dans le continent américain sont possible. Ces nouvelles découvertes sont jalou-
anciennes connues à figurer les découvertes situés à leur emplacement géographique sement tenues secrètes par les pays qui
2015 les financent. La carte de Cantino est en réalité
portugaises du Nouveau Monde.. La conception réel. Les contours des Amériques laissent pen-
du monde héritée de l’Antiquité est abandon- ser qu’il s’agit d’un nouveau continent la copie d’une carte portugaise qui a été
née : la Terre n’est plus représentée sous forme nettement séparé des Indes. Au niveau des dérobée par un espion génois.
de disque ovale et les premiers territoires Antilles, un passage vers la Chine semble
En lien avec l’exposition 
« Aventurier des mers », Balades maritimes « Les petits aventuriers »
un événement « L’Appel du large » Espace pour les 6-12 ans
Arles, Martigues, Marseille, Aubagne Du 5 juillet au 30 août, chaque
mercredi à 14h au départ de la darse Du 8 juillet au 3 septembre 2017
Du 1er juillet au 30 septembre 2017 du Mucem (sous réserve de modifica- Fort Saint-Jean, bâtiment Georges
tion). Durée : 2h30, Tarif : 30€ Henri Rivière, tous les jours de 11h
L’exposition « Aventuriers des mers » à 18h. Tarif enfants : 4,5€ ; pour
s’inscrit dans l’événement « L’Appel du À l’occasion de l’exposition, la tartane adultes accompagnateurs : entrée
large », première édition d’une mani- marseillaise La Flâneuse propose libre sur présentation du billet
festation culturelle et touristique qui des excursions inédites au départ du expositions.
rassemble huit expositions et quatre Mucem. Au milieu du cadre unique
villes autour d’un thème : de la rade de Marseille, la balade per- Dans un espace scénographié
le voyage maritime. Un itinéraire au met de s’initier aux manœuvres à et à l’aide d’un animateur, les petits
goût iodé qui se prolonge sur terre bord tout en découvrant la navigation aventuriers découvrent l’univers
ou sur l’eau avec une sélection de des Anciens, avant le GPS et la de la mer, apprennent à naviguer à
boutiques, de restaurants et d’excur- carte marine. bord d’un bateau à voile, font
sions originales dans chaque ville. connaissance avec les grands explo-
rateurs qui ont marqué l’histoire
Un projet de Bouches-du-Rhône Tourisme. et suivent leurs traces à travers les
grandes routes maritimes.

En partenariat avec le service éducatif


de l’Institut du monde arabe.

Le Mucem est ouvert tous les jours sauf le mardi, L’exposition est réalisée en coproduction avec l’Institut
le 1er mai et le 25 décembre. du monde arabe.

Réservations et renseignements Avec le soutien de Groupama Méditerranée et de la


T 04 84 35 13 13 de 9h à 18h, reservation@mucem.org fondation d’entreprise Total.
www.mucem.org
Commissariat général : Vincent Giovannoni (Mucem),
Image en couverture : Dhow Zanzibar © Christine Coulange / Sisygambis Nala Aloudat et Agnès Carayon (Institut du monde arabe).

Avec le soutien de En partenariat avec : En coproduction avec

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