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DOSSIER DE PRESSE
Paris, le 15 juin 2004
BICENTENAIRE MASSON 7
Deux cents ans d’édition médicale et scientifique
1804-1871 : fondation de la librairie Masson
Période Victor Masson
1871-1900 : publications des Sociétés Savantes
Période Georges Masson
1900-1928 : édition des grands traités
Période Pierre Masson
1928-1971 : la trilogie, sciences, éducation et médecine
Période Georges Masson, Robert Talamon et Henri Casalis
1971-1994 : Masson décolle
Période Jérome Talamon
1994-2004 : maîtrise du texte, du son et de l’image
de Vivendi à Médimédia
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COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris, le 15 juin 2004
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1904-2004 : Un numéro spécial pour le Centenaire de ”La Presse Médicale”
On y observe notamment les progrès fantastiques accomplis depuis 15 ans, les pratiques révolues,
celles qui se sont imposées, les enjeux majeurs de la prévention et du dépistage, l’anticipation, la
formation et l’information en temps réel, la multiplication des opérations à distance, l’évolution de la
prise en charge de la douleur, de l’étude de la psychologie du malade et des malades en fin de vie,
l’importance du réseau ville-hôpital et la prise en compte des coûts économiques... La communication
par l’image a envahi des lieux comme les salles d’opérations, bouleversant les habitudes. Les auteurs
constatent l’importance d’intégrer dans la formation, mais aussi dans l’éducation, ces nouvelles
techniques d’information instantanée.
Ce numéro est édité en 65 000 exemplaires.
« Dès le début, nous avons cru aux nouvelles technologies. Il y a maintenant presque 10 ans, nous
avons offert à tous nos abonnés un service Internet sans supplément. Pour ce qui est de l’international,
nous estimons de notre devoir d’aller vers les bassins francophones, quel que soit le support, pour
diffuser la pensée médicale et assurer le rayonnement des auteurs, auprès des étudiants, professions
de santé, chercheurs et sociétés savantes, toujours à l’affût des dernières découvertes scientifiques et
techniques et de l’information pédagogique », précise D. Rodriguez.
A l’occasion de ce double anniversaire, le Groupe MASSON rappelle qu’il s’est fixé une double
mission : enseigner et annoncer les progrès scientifiques dans un monde anglicisé avançant à la
vitesse d’Internet. C’est précisément dans ces deux domaines que son jeune Président, Daniel
Rodriguez, entend conquérir de nouvelles parts de marché.
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LES EDITIONS MASSON EN 2004
d’après une interview de Daniel Rodriguez,
Président des Editions Masson France
et Directeur Général de la Stratégie et du Développement des Editions Masson Europe
Ces anniversaires ne sont pas le fruit du hasard. Rares sont les maisons d’édition à célébrer autant
d’années d’existence. « La recette est assez simple, poursuit-il, les dirigeants de Masson ont toujours
basé leurs actions sur des valeurs humaines. Il n’y a pas de synergie possible entre des gens qui ne se
sentent pas associés à vos projets ».
Masson, en Europe, c’est aujourd’hui un catalogue de 5 000 titres et 150 revues, diffusé en France et
dans toute la francophonie, en Espagne et en Italie. C’est aussi 400 nouvelles publications par an.
« Notre présence est également très forte sur les bassins hispanophones, dans les pays d’Amérique
centrale et latine », souligne-t-il. Le Groupe Masson, ce sont 350 collaborateurs qui réalisent un chiffre
d’affaires annuel de 80 millions d’Euros.
L’histoire de son PDG est cocasse : en 1990, Daniel Rodriguez est fraîchement diplômé de l’université
de Dauphine à Paris. Avec un DESS de gestion en poche, il cherche un travail, avec une seule
exigence : partir en Espagne. Il rentre chez Masson comme contrôleur de gestion, pour la France et la
Belgique. Il a également en charge l’intégration financière d’Armand COLIN et de BELFOND, au
moment de l’acquisition par le Groupe Masson des Presses de la Cité qui allaient devenir plus tard le
pôle santé d’Havas et finalement… il ne part pas en Espagne !
En 2003, Daniel Rodriguez est nommé Président des Editions Masson France et Directeur Général de
la stratégie et du développement Europe du Groupe Masson. A 38 ans, il rejoint le rang des plus jeunes
PDG français. Sportif de haut niveau, il a été Champion de France de Karaté et reconnaît qu’il puise
ses ressources dans la discipline de fer que lui a enseigné la pratique de ce sport. « Chaque combat
mérite une approche différente, en premier lieu l’observation, ensuite l’action ».
Chargé de la réorganisation de l’entreprise, il s’attaque aux revues. « Il fallait tout remettre à plat, avec
une négociation auprès de 20 sociétés savantes. J’ai appelé les Présidents en leur proposant d’aller les
voir, ils étaient étonnés de ma démarche. Je les ai écoutés et leur ai proposé des plans d’actions. Ils
étaient un peu sceptiques. Nous avons convenu de nous revoir deux mois plus tard pour faire un bilan.
Au fur et à mesure, un climat de confiance s’est installé ».
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Se définissant comme un homme de défi et appréciant les missions impossibles qu’on lui a confiées, il
avoue : « En 14 ans de maison, contrairement à ce que l’on peut imaginer, je n’ai pas eu une
expérience monolithique, au contraire, j’ai pu acquérir une expérience accumulée exceptionnelle en
France et à l’international. Mes missions ont toujours été différentes. D’une période moyenne de deux
ans, elles m’ont toujours passionné et enrichit».
Il résume son état d’esprit en disant, « on ne peut pas gagner si on n’a pas envie de gagner ».
Aujourd’hui, la stratégie des Editions Masson est claire : un développement de l’Internet et une plus
grande présence à l’international. « Dès le début, nous avons cru aux nouvelles technologies. Il y a
maintenant presque 10 ans, nous avons offert à tous nos abonnés un service Internet sans supplément.
Pour ce qui est de l’international, nous estimons de notre devoir d’aller vers les bassins anglophones,
quel que soit le support, pour diffuser la pensée médicale et assurer le rayonnement des auteurs,
auprès des étudiants, professions de santé, chercheurs et sociétés savantes, toujours à l’affût des
dernières découvertes scientifiques, techniques ainsi que de l’information pédagogique », précise D.
Rodriguez. « Nos objectifs sont tout aussi ambitieux et innovateurs que ceux réalisés par nos
prédécesseurs : assurer la double mission d’enseigner et d‘annoncer les progrès scientifiques dans un
monde anglicisé avançant à la vitesse d’Internet. »
Le 15 juin, le double anniversaire des Editions Masson et de “La Presse Médicale” sera avant tout un
événement dédié aux auteurs. Ce soir-là, sur des écrans vidéos seront projetés les petits mots envoyés
par les auteurs en réponse à cette question : « Quel avenir pour les Editions Masson ? ».
Daniel Rodriguez a convié ses invités au Centre Pompidou où se tient actuellement l’exposition Joan
Miro. Dans un cadre définitivement moderne, ce sera aussi peut-être pour lui, l’occasion de s’évader en
Espagne pendant quelques instants.
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BICENTENAIRE MASSON
Deux cents ans d’édition médicale et scientifique
A l’occasion de son Bicentenaire, Masson, leader dans l’édition médicale et premier dans
l’édition paramédicale, publie un ouvrage édité en 6 000 exemplaires, retraçant 200 ans
d’histoire de la médecine et des sciences racontés à travers ses publications.
Pour la première fois dans l’histoire de la pédagogie française, les sciences sont considérées à
l’égal des lettres.
Depuis 1800 déjà, la Société de Médecine, devenue
plus tard l’Académie de Médecine, exerce une intense
activité et multiplie les conférences à Paris, Montpellier
et Strasbourg, mais aussi dans les nouvelles écoles de
médecine de Turin et Mayence. Le but manifeste de
« la librairie médicale et scientifique », ancêtre de
MASSON, était de faire connaître aux chercheurs et
aux étudiants les nombreux travaux réalisés,
permettant ainsi de faire rayonner le savoir auprès
d’un public très intéressé de comparer et étudier le fruit
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de ces manifestations. L’examen des plus anciens catalogues confirme que la nouvelle maison
d’édition s’oriente très vite vers la médecine, la chimie, la physique, l’histoire naturelle et
l’agriculture.
Fin stratège, Nicolas CROCHARD avait lu en détail la loi du 10 mars 1803 qui supprimait les distinctions
entre les médecins et les chirurgiens. Elle déclarait que « nul ne pourrait exercer la médecine sans avoir
été examiné en public et avoir été reçu soit docteur en médecine, soit officier de santé. »
La médecine à elle seule suscite dès le début la plus large production : les auteurs sont Broussais,
Corvisart, Cruveilhier et Portal, personnages aujourd’hui illustres qui ont été les bâtisseurs de notre
héritage.
Le premier best-seller « Les annales de la Physique Chimie » est dirigé par Lavoisier, Monge, Gay-
Lussac, Arago. « On dirait, aujourd’hui, quel beau casting ! » relève, Daniel Rodriguez, actuel président
des éditions Masson, en souriant.
La librairie prend son véritable essor avec Victor Masson. Né à Beaune en 1807, Victor Masson se
forme au métier d’éditeur pendant deux ans chez son ami Louis Hachette. En 1836, il achète Didot,
puis entre, en 1838, comme associé à la « Librairie médicale et scientifique », qu’il co-dirigera avec
Nicolas Crochard et son fils avant d’en devenir le seul propriétaire en 1846.
« De l’avis de ses contemporains, sa personnalité exerça une influence considérable sur la
transformation de la librairie française au milieu du XIXe siècle » constate l’actuel Président. « Il a été le
premier à donner un aspect différent aux livres scientifiques notamment en introduisant des illustrations
dans le texte. Il est intéressant, à ce titre, de remarquer la similitude entre cette révolution d’alors et
l’intégration récente du multimédia et CD rom dans notre catalogue » souligne t-il.
Vers 1850, la librairie Victor Masson édite un tarif de publications périodiques destiné à l’étranger. Des
relations sont déjà établies avec la plupart des pays d’Europe. En 1858, Victor Masson distribue
ses ouvrages en Bolivie, Californie, Chili, Pérou, Brésil, Mexique et en Chine. La production est
alors composée de 2 500 publications et pendant 30 ans, ce sont les livres de médecine, de
sciences naturelles, de chimie, d’agriculture et d’enseignement, abondamment illustrés, qui font
le succès de la librairie. Ce succès est couronné par le « Dictionnaire Encyclopédique des Sciences
Médicales » dont la publication, dirigée par Dechambre de 1864 à 1885, est achevée en 1889.
L’ouvrage est composé de 100 volumes d’environ 900 pages chacun.
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1900, les premiers congrès : cette époque est le temps de l’organisation du travail scientifique et de la
transformation des universités, l’union intime entre la science et l’enseignement est scellée. Plus la masse des
connaissances grandit, plus les progrès des sciences s’affirment, plus s’impose la diffusion du travail des savants.
Faire connaître le travail des chercheurs isolés, collaborer avec les sociétés scientifiques, participer aux
congrès, la Librairie est présente partout et sa production devient une œuvre internationale. Un mouvement
porté par les sciences exactes : l’analyse spectrale de la lumière, les rayons cathodiques, la théorie cinétique des gaz
et la découverte des rayons X et de la radioactivité.
Pierre Masson est appelé en 1896 à participer à la direction de la Librairie comme associé au côté de
son père. Il le remplace complètement en 1900 et dirige la Maison pendant 28 ans. Forte
personnalité, Gustave Roussy écrivait : « la conversation s’engageait à bâton rompu sur les sujets les
plus divers, son visage s’éclairait, il animait la discussion par des réflexions toujours originales, souvent
pleines d’humour ».
La Maison est alors en plein essor, avec notamment la réédition d’ouvrages, tel que « La première
pratique médicochirurgicale » : 8 volumes illustrés de Brissand, Pinard et Reclus, édités deux fois avant
1914 et dont la formule avait été si heureuse qu’elle est reprise en 1953 pour la quatrième fois.
1904, création de « La Presse Médicale » : La
librairie fête aujourd’hui son bicentenaire et “La
Presse Médicale” son centenaire. Cette publication a
occupé, dans la vie scientifique française, la période
la plus exaltante et la plus féconde que la médecine
ait jamais connue. Si l’on ajoute que le tiers de
l’important tirage de ”La Presse Médicale” était
destiné à l’étranger, que ses colonnes ont toujours été
largement ouvertes aux auteurs de tous les pays, on
peut mesurer son rôle d’ambassadeur dans la
médecine mondiale.
La mort imprévue de l’associé de Pierre Masson pendant la guerre de 14-18 oblige une adaptation de la
stratégie : ”La Presse Médicale” devient un lien permanent entre les médecins et les mobilisés. Un
témoin, parlant de Pierre Masson, relate les faits : « Avec quelle impatience nous attendions chaque
numéro qui était si bien adapté aux besoins imprévus qu’avait créés la guerre. Nous étions pleins de
gratitude pour la manière simple, cordiale, confraternelle qu’il avait de nous comprendre, de nous
informer, de nous aider ».
Parallèlement, la librairie publie en anglais un périodique conçu et écrit par les médecins du corps
expéditionnaire américain : le « War medecine ».
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1928-1971 : la trilogie, sciences, éducation et médecine ..............................................
Période Georges Masson, Robert Talamon et Henri Casalis
A la fin des hostilités, Pierre Masson se fait aider par son nouvel associé, Robert Talamon. La longueur
de la guerre et les perturbations qu’elle apporte dans les affaires provoque une rupture entre le passé et
le présent. A ce moment, intervient la création d’ouvrages d’un type très nouveau, justifiée par
l’importance alors considérable des techniques nouvelles : l’anatomie pathologique et surtout la
radiographie. Aucun livre n’allait être publié sans que sa présentation ne soit assortie
d’iconographie. L’image joue à cet instant un rôle essentiel dans la diffusion auprès du monde
scientifique et médical. Le 18 octobre 1928, Pierre Masson disparaît. Il avait suivi la trace de son père
et de son grand-père en se faisant une haute idée de son rôle d’éditeur.
En 1924, paraît la première édition du « Traité d’anatomie » de Rouvière dont plus de 60 000
exemplaires ont été vendus dans le monde. En 1925, c’est l’édition des 11 volumes du « Traité
de Physiologie » de Roger et Binet, puis la célèbre série des « Atlas de radiologie clinique »
dans lesquels, pour la première fois, la radiographie constitue la base extrême de l’ouvrage
qu’un texte vient expliquer.
En 1939, l’ensemble des publications périodiques
s’élève à 54. La fin prématurée de Pierre Masson ne
met pas en péril la Librairie. La société est alors
constituée de trois gérants : Georges, son fils, Robert
Talamon et Henri Casalis.
Tout en perfectionnant l’efficacité de ses publications
périodiques et de ses livres d’enseignement, la
librairie Masson se lance alors dans la fabrication de
grands traités médicaux et scientifiques. C’est ainsi
que 2 000 titres au moins voient le jour.
Une prospection méthodique dans plus de 75 pays, la participation aux expositions et à toutes
les manifestations internationales d’ordre scientifique placent alors Masson comme la première
maison d’édition exportatrice.
1946 et 1947 sont les années du renouveau : Objectif numéro un de la maison Masson : reconstituer
un stock que les années de guerre ont presque complètement épuisé.
En 1948, la librairie Masson exporte directement par ses propres moyens 300 tonnes d’ouvrages
et de périodiques. En 1949, le chiffre des exportations représente 40% de la production totale.
Les aspects nouveaux de la biologie, l’étude des êtres vivants et les origines de la vie transforment le
régime des études et les orientations de la médecine.
C’est ainsi qu’entre 1947 et 1954 sont édités ou réédités 80 titres d’ouvrages de médecine et de
sciences, 215 titres pour l’enseignement secondaire ou supérieur totalisant 3 500 000
exemplaires et 400 volumes de publications périodiques.
Parmi les nouveautés, se trouvent les deux premiers tomes du « Traité d’anatomie humaine » de
Paturet, dont presque toute l’illustration originale est en couleurs.
Robert Talamon décide d’un plan quinquennal avec pour objectif d’enrichir les catalogues des ouvrages
destinés à l’enseignement secondaire et supérieur. De nouvelles collections voient le jour : livres de
sciences, mais aussi livres en langue étrangère, cours d’anglais et d’allemand. “La Presse Médicale”
est lue par 12 000 médecins en 1914, 20 000 en 1933, 25 000 en 1954.
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1971/1994 : Masson décolle ..............................................................................................
Période Jérôme Talamon
Masson se transforme. L’outil de travail n’est plus adapté, la rotation des stocks localisée à Paris en fait
une structure archaïque. Masson entame une modernisation de sa distribution, en installant à Vineuil,
près de Blois, un système de stockage automatisé géré par ordinateur. La création passe également à
la photocomposition.
L’essor de la production universitaire : Masson prend le parti de se désengager du livre scolaire au
profit de la production universitaire et des périodiques. Une nouveauté : la production d’ouvrages de
lettres, droit et sciences humaines. En 1976, le neuropsychiatre Philippe Duizabo devient Directeur
médical en conservant une activité hospitalière ; il reste en contact avec l’évolution des connaissances
médicales. Il lance, entre autres, les « cahiers de radiologie », « médecine et psychothérapie » ainsi
que les « cahiers de l’infirmière ».
Masson bénéficie du développement des laboratoires
pharmaceutiques et d’une collaboration étroite avec les
Sociétés Savantes. Le catalogue compte jusqu’à 150
revues dont certaines ont plus d’abonnés à
l’étranger qu’en France.
Dans les années 80, Masson rachète les maisons
d’édition Armand Colin, spécialiste d’ouvrages
scolaires et universitaires, et Presse de la Cité, la CEP
(Compagnie Européenne de Publication). En 1990, le
groupe reprend Interéditions du groupe Expansion.
L’international : après l’Espagne, c’est l’installation d’une filiale italienne à Milan, l’ouverture de
filiales au Brésil, à Rio de Janeiro, puis à Sao Paulo, enfin au Mexique. Masson s’implante
également en Espagne en rachetant l’éditeur de périodiques médicaux Garsi. En Allemagne, il reprend
la maison d’éditions scolaires « Dürr Und Kesler ». C’est enfin l’édition en français, italien et espagnol
du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux américains » (DSM), la bible des
psychiatres.
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1994/2004 : maîtrise du texte, du son et de l’image .......................................................
de Vivendi à Médimédia
Avec l’apparition d’Internet, Jérôme Talamon considère que le métier d’éditeur consacré exclusivement
au texte est révolu. Il faut désormais maîtriser à la fois le texte, le son et l’image.
C’est ainsi qu’en novembre 1994, Jérôme Talamon et son associé, Marc Ladreit de la Charrière, cèdent
leur groupe au Groupe de la Cité, filiale de Havas qui fusionnera en 1998 avec Vivendi.
En 1999, Havas regroupe ses activités, dont l’information santé, sous le nom de Médimédia.
Masson porte ses efforts en priorité sur les ouvrages et revues destinés aux paramédicaux,
principalement aux infirmières. Ce sont les « Nouveaux cahiers de l’infirmière » et le « Dictionnaire
médical de l’infirmière ».
Masson prend d’autres initiatives avec le lancement, pour les étudiants, de la collection QCM, les
Abrégés « Connaissances et pratique », « Modules transversaux » et « Cours + exos ».
Apparaissent : une nouvelle collection « Ages Santé Société », le premier livre de la collection
« Techniques chirurgicales », de nouveaux périodiques le « Journal des professionnels de l’enfance »,
le trimestriel « Ethique et santé » et pour le grand public, une collection « Expliquez-moi, Docteur ».
Enfin, deux ouvrages d’auteurs britanniques « Physiologie humaine : les fondements de la médecine »
de G. POCOCK et C. D. RICHARDS et « Sémiologie médicale » de D. GRAY et P. TOGHILL.
Masson toujours pionnier : Masson a compris
l’intérêt de l’Internet en créant dès 1997 un site à
disposition de ses abonnés : E2MED. Il est alors le
premier éditeur médical à mettre en ligne les textes de
ses revues, disponibles sans frais pour ses abonnés.
En 2003, le « Guide de thérapeutique » de Léon et
Gabriel Perlemuter est suivie par la version e-book du
« Dictionnaire médical » de Jacques Quevauvilliers,
en 2002 et du « Vademecum des urgences
pédiatriques » de Jean Lavaud en 2004.
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CENTENAIRE DE « LA PRESSE MEDICALE »
Santé, médecine et soins, regards sur demain
Fondée en 1893, “La Presse Médicale” est entrée dans le giron de la société Masson & Cie en
1904. Le Centenaire de son adoption coïncide avec le Bicentenaire de son éditeur.
Pour ce numéro « spécial Bicentenaire » édité en 65 000 exemplaires, Masson a lancé un défi à
ses auteurs en les invitant à se projeter dans l’avenir de la médecine et de ses spécialités
médicales et paramédicales.
Le contenu de ce numéro spécial est particulièrement instructif. Tous les auteurs se sont penchés sur
leur spécialité. Pour évoquer les années à venir, exercice difficile, chaque spécialité a tenu compte des
contraintes économiques, sociales et démographiques qui pèsent sur la médecine du début de ce
21ème siècle. Unanimement, ils reconnaissent le développement de la médecine poussé par les
progrès technologiques. Les principaux changements évoqués sont les suivants :
- La science a fait des progrès fantastiques depuis 15 ans.
- Certaines pratiques ont disparu, d’autres se sont imposées.
- La prévention et le dépistage sont devenus des enjeux majeurs.
- L’anticipation, la formation et l’information en temps réel sont de rigueur.
- Les modes opératoires, telle la coelioscopie, les opérations à distance sont quotidiennes.
- La prise en charge de la douleur est devenue une priorité de santé publique.
- L’étude de la psychologie du malade et la prise en charge des malades en fin de vie ont pris
davantage d’importance.
- Le réseau ville-hôpital et la prise en compte des coûts économiques sont de rigueur.
Ces analyses ont été l’occasion pour les auteurs de réfléchir sur les méthodes et une nouvelle
manière de travailler, notamment une adaptation rendue indispensable par les nouvelles
techniques d’information instantanée. La communication par l’image a envahi des lieux comme
les salles d’opérations, bouleversant les habitudes. Les auteurs constatent l’importance
d’intégrer dans la formation, mais aussi dans l’éducation, ces nouveaux moyens.
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Des spécialités projetées dans l’avenir.
Il y a 20 ans, personne n’aurait imaginé la téléchirurgie robotisée et pourtant, une opération à
distance est presque devenue un acte médical banal. La caractéristique de la chirurgie à distance est
l’utilisation d’un « robot ». Le chirurgien télécommande les instruments introduits dans le corps du
malade. Ces instruments sont manipulés à distance avec une console munie de « joysticks »,
comme les jeux vidéo. Tellement sophistiqués, ils peuvent démultiplier les mouvements humains
à l’infini, donnant à ceux-ci une précision jamais atteinte. Les résultats sont stupéfiants, car ils
améliorent la précision du geste et diminuent les complications post-opératoires.
Qui dit chirurgie, dit douleur. Pendant longtemps, la douleur a été vécue comme une fatalité, elle
était l’exemple d’une démonstration de courage. Les médecins la considéraient alors comme
normale. Et pourtant aujourd’hui les moyens de la combattre existent, mais les mentalités doivent
changer. Cela se fera lentement, bien des tabous doivent être brisés.
Dans ce numéro anniversaire, le point est également fait sur des sujets moins scientifiques, mais
combien importants. Comment imaginer l’absence de la médecine d’urgence ? Introduite seulement
depuis les années 70, la médecine d’urgence, matérialisée par la mise en place des SAMU et des
SMUR, a largement prouvé sa nécessité, non seulement dans la prise en charge des blessés graves
de la route, mais aussi dans l’exactitude du diagnostic souvent réalisé pendant les transferts et avant
l’arrivée du patient dans le centre hospitalier.
Le chapitre cancérologie fait le point sur la prévention des risques liés aux comportements. Certains
virus sont à l’origine de cancers dans les pays en voie de développement. Selon l’OMS, la pollution
serait à l’origine d’environ 1 à 4% des cancers. Les dépistages et diagnostics précoces ont
largement prouvé leur efficacité.
La cardiologie est une des disciplines médicales qui a connu le plus de progrès ces dernières
décennies, profitant des progrès considérables effectués en épidémiologie, en imagerie et en
pharmacologie. Là aussi, la génétique apportera la possibilité d’identifier les sujets à risque et de
pratiquer une médecine préventive et non invasive.
En conclusion, ce numéro spécial du Centenaire ne manquera pas de faire sourire certains dans 50 ou
100 ans, à la lecture de cette réflexion d’un kiné : « La version numérique du numéro 148 de la revue
« Kinésithérapie les Annales » me montre une vidéo du dernier congrès de physiothérapie de Sydney.
Cette revue continue décidément à jouer l’innovation et cette nouvelle rubrique fait un véritable tabac ».
Cet enthousiasme est certainement le même que celui de ses confrères en 1934, découvrant des
radiographies dans leurs manuels. Une innovation déjà signée par une maison d’édition
particulièrement dynamique à l’époque, une librairie située à l’ombre de la Faculté de Médecine,
nommée Masson.
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“La Presse Médicale”, Spécial Bicentenaire Masson
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