Haven Creek

Haven Creek

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 Haven Creek
Haven Creek

Bob Darko, Brain.Salad, Dragon-Etoile, Fabien, ghenesys, Go@T, Greuh,

Helltonio, Intylzah, Kabbal, L’invité, Paul Muad’dib, Plantaxl, Radecave,
Ratafia, Silent Bob, Thaumiel, Thom’ et Wyatt Scurlock.
http://www.pandapirate.net/casus/
http://havencreek.blogspot.com/
 Welcome to...
Credits
Textes de (par ordre alphabétique) :
Bob Darko, Brain.Salad, Dragon-Etoile, Fabien, ghenesys, Go@T, Greuh,
Helltonio, Intylzah, Kabbal, L’invité, Paul Muad’dib, Plantaxl, Radecave,
Ratafia, Silent Bob, Thaumiel, Thom’ et Wyatt Scurlock.

Crédits photos (www.flickr.com) :

- Couverture : Stuck in Commons
- « Spooky Ronald » : Lou Varone
- « L’Antrepôt » : michaeluyttersp
- « The Lovers » : Indrarado
- « Street » : Sue E

Retouches photos, Plan de Haven Creek, Mise en page :

Alexandre « Plantaxl » Labeille

Les paroles de la Fée Atomique proviennent de la chanson éponyme du groupe

« Les Elles »
(que je vous invite fortement à écouter).

Sommaire
Haven Creek’s Map 3
Welcome to Haven Creek 4
Places to see 6
People to know 14
Miscelaneous 28
Stories to tell 34
- Recyclage 34
- Ebony & Ivory 38
- Rock’n Roll 39
- Boys & Girls 40
Index 46
2
 ... Haven Creek
Haven Creek a été imaginée, rêvée et
décrite par certains membres du forum
Casus NO, quelque part entre septembre
2006 et août 2007.
Est ensuite apparu un blog qui avait
pour but d’acrhiver cette ville étrange...
Puis quelques fichiers PDF circulèrent,
incluant des scenarii et de nouveaux
lieux, de jouveaux habitants...
Le livret que vous lisez en ce moment
est une compilation de tous ces docu-
ments, enrichie par de nouveaux textes
et par des illustrations inédites.
Bienvenue, welcome to Haven Creek.
Welcome
to Haven Creek
Haven Creek, 3 000 habitants, dans
l’État de l’Illinois. Fondée en 1802 par
des immigrants allemands, scandinaves
et d’Europe de l’Est, fuyant l’Europe.
Haven Creek se trouve au bord d’un
lac, l’Ivory Lake, du nom de sa couleur
sous la lune.
La ville est constituée de quatre gran-
des parties administratives : les wards.
Chaque ward est « dirigé » par un
elderman ou elderwoman, élu par la
population du ward sur proposition du
maire.
En général, ces eldermen (women)
sont riches et influents, et font partie de
la vieille « aristocratie » de la ville.
Le maire dirige donc une équipe de
quatre eldermen (women), plus quel-
ques conseillers spéciaux (éducation,
finances, sécurité, tourisme, etc.), dont
le nombre varie suivant les besoins.
Maire de Haven Creek :
Henry Mason
Eldermen :
Alex O’Grady
Travis Sunderland
Heather Townshend
Alvin Ynos
3
 La Carte...
1 • Vieille Horloge 16 • Scierie Haven Woods
2 • Église Ste Marie des 17 • Marpple’s Manor
Arbrisseaux 18 • City Hall
3 • Beer to Beer 19 • Camping du Lac
4 • Haven Herald 20 • Good Tyres
5 • Hannigan’s Pub 21 • MultiplexMovies
6 • Tourism Office 22 • Dancin’Flames
7 • St Nathann’Inn 23 • Entrepôt 23
8 • Maison de Retraite 24 • Big Sound Records
Jimmy Carter 25 • XXXXX
9 • Chez Ling 26 • Museum
10 • Nécropole 27 • Helm Street
11 • Gas Station 28 • Independance Park
12 • St John’s College 29 • Chez Prix Bas
13 • Chez Ed 30 • Bibliothèque Municipale
14 • Fire & Guns 31 • L’Empailleur
15 • Ciseaux 32 • Morgue
33 • Maxi Video
4
 6

1
HAVEN CREEK

Son échelle dépend de la pureté de tn âme

Prends tes initia

Cette carte n’est pas fiable, rien ne corrspond

A
les, ton numéro
Liberty Road

H.C. Bus Helm Street

Dépot
22

de sécu, et tu ver
27
Library
Stadium

C
College
St John's
30 12

375
Services
Municipaux
City Hall Post
Green
Valley 18 Office

ras...
32 28

D
Morgue
Post Indep.
5 Park
St Jo

Murdy La
Office H.C.P.D. 33
15
hn's

uth 3
St. So Elm
S t James

Elm St. N
St.

ort
ne
7 h
Yello

Toys Toys Toys 1 29

w

St.

14 Museum
Road

31 13 High
St. St. 42
2 ain 24 26
M 4 9

E
H.C.
16 6 Station
Scierie
Haven Woods H.C.F.D.

14
11 21
Good Tyres
Gas Station
F
Hill Road
20
42
23

Mais. de retraite
Jimmy Carter
8
Cemetary
Cemetery
Marpple's
5

Manor

17

Chemin de fer 19

Ivory
H

Rues
Lake

Routes nationales
5
 Places to see
Ce cher Abraham
Depuis quelques jours, la statue
d’Abraham Lincoln, qui trône sur la
Place du 4 Juillet, se retrouve couverte
de graffitis bizarres. Des tags étranges
dans des langues inconnues. Des des-
sins perturbants et autres symboles
dérangeants. Les employés municipaux
chargés de la nettoyer s’arrachent les
cheveux pour faire partir tout ça. Sur-
tout que le petit plaisantin recommence
dès qu’ils ont le dos tourné.
Aux abords du lac
Aux abords du lac, au milieu des épi-
neux, se trouve une vieille baraque. À
peine plus grosse qu’un cabanon, moins
qu’un chalet.
Elle semble à l’abandon mais parfois,
lorsque la nuit est sans lune, on peut y
entendre des voies. Des petits rires... Et
une musique éthérée...
Des fées auraient élu domicile ici.
Big Sound Records
LE magasin de musique de la ville,
du vieux 45 tour introuvable aux der-
niers CD + DVD à la mode, chez Big
Sound Records ils ont tout ! La vente de
t-shirts, posters et autres goodies mar-
che aussi très bien. Un nouveau rayon
instruments de musique vient d’ouvrir
et fait déjà beaucoup parler de lui !
Le Camping du lac
On se demande comment le cam-
ping du lac fait pour prospérer : avec
son unique douche à ciel ouvert et à
la propreté plus que douteuse, son
terrain caillouteux et à l’herbe jau-
nie, sans même une vue sur ledit lac,
l’endroit n’est pas des plus attrayants.
Et pourtant, la patronne (multi clas-
sée standardiste, femme de ménage,
surveillante malgré ses binocles cul-
de-bouteille, son sonotone et son
6
Alzheimer) change régulièrement de
voiture et vient de se faire construire
un superbe pavillon derrière le cam-
ping. La rumeur raconte qu’elle serait
l’actionnaire principale de Toys, Toys,
Toys et qu’elle serait impliquée dans
l’incendie. Une sombre histoire d’es-
croquerie à l’assurance. Mais vous
connaissez les rumeurs, hein.
Chez Ed
Ed l’épicier est apprécié de tous, il a
tout ce qu’on veut à des prix défiant toute
concurrence. Il suffit de lui laisser un
peu de temps, il descend dans sa petite
réserve au sous-sol et en cinq minutes il
revient avec l’objet que l’on désire. Il n’est
jamais à court, il a TOUT en stock.
Le tout est d’attendre, il descend, on
entend un WUSH et après il remonte
avec votre commande. D’ailleurs, à y
regarder de plus prêt, on n’a jamais vu
de camion de livraison devant son épi-
cerie et pourtant les rayons sont tou-
jours pleins.
Chez Ling
Liang An Ling est le propriétaire de la
blanchisserie/pressing de la ville.
Certains trouvent que cela fait cliché
de voir un chinois tenir une blanchis-
serie, mais lui n’en a cure, et de toute
façon jamais un de ses clients ne s’est
jamais plaint.
Ah, s’ils savaient...
C’est fou tout ce que Liang peut
apprendre sur ses clients à partir des
vêtements qu’il nettoie. Car notre char-
mant personnage sait parler aux vête-
ments. Littéralement.
Et ceux-ci lui répondent.
Et lui racontent
plein de
choses
passion-
nantes...

CHEZ PRIX BAS,
LES PRIX SONT BAS !
Tel est le slogan de la superette au
coin de High Street. Et c’est qu’ils rigo-
lent pas chez Prix Bas. Certains murmu-
rent qu’ils ont des prix aussi bas grâce
au marché noir et à la contrebande vers
le Canada. Il faut dire, leurs livreurs,
avec leurs gros camions chromés, ils en
jettent un max, surtout pour une supe-
rette. Peut-être qu’ils transportent plus
que des cheeseburgers surgelés et des
boîtes de pâtée pour chat dans leurs
immenses remorques frigorifiques.
Places to see
tout autour alors qu’avant il était un
peu à l’extérieur. Ben tu sais c’que
c’est... C’est vrai qu’un entrepôt noirâ-
tre, au milieu de la ville... Il est même
pas couvert de tags, c’est bizarre.
- Ben tu sais, les clodos ont peur d’y
aller... Mais tu sais, c’est un indien
qui veut le faire raser. Il l’a racheté. Au
vieux Mc Kenzie, je crois. Il a dit que cela
souillait la mémoire de ses ancêtres.
- Ah bon ? Y veut faire quoi, du terrain,
après ?
- Un cimetière indien. »

Ciseaux
Mais pourquoi donc un magasin de
ciseaux ? Hart Vanderbroken possède
une boutique uniquement dédiée aux
ciseaux. Il prétend que tout le monde à
un jour besoin de ciseaux ou au moins
de sécateurs et autres tailles haies
manuels.
Devant tant de logique, personne ne
s’inquiète plus depuis maintenant dix
ans qu’il a ouvert.

Dancin’ Flames
L’une des deux boîtes de nuit où va
s’amuser la jeunesse. Au grand déses-
poir des familles pieuses de la ville.
Deux pistes de danse et soirée à thème
tous les premier samedi du mois !

L’entrepôt 23
« - L’entrepôt 23 va être démoli. T’en as
entendu parler, toi ? Merde. L’entre-
pôt 23... Quand même quoi. Il a tout
vu, c’t’entrepôt. Au début de la ville,
c’était là où ils stockaient le matériel
de construction. Pis après, pendant la
Prohibition, y’a eu pas mal de morts
là dedans quand c’est devenu un
speakeasy et que la police a fait une
descente. Depuis, c’est abandonné.
Les vitres sont cassées, et le vent s’y
engouffre. La ville a repris ses droits
7
 Places to see
Fire & Guns
Chez Fire & Guns, on vend des armes
et on le fait bien !
Voilà ce que l’on peut lire sur la
vitrine de l’armurerie sur Main Street.
Le vieux Stanley Boogle, vétéran
de la guerre du Vietnam s’y connaît
ça c’est sûr ! Il est aussi membre de
la confrérie des chasseurs de gros
gibiers d’Haven Creek. Parfois, certai-
nes parties de chasse se déroulent la
nuit, avec lunettes à vision nocturne et
armes automatiques de gros calibre. Et
ce n’est pas des cerfs qu’ils chassent...
Gaz Station
Ce cher Bob Standford... Il tient la sta-
tion-service à la sortie sud, avant l’échan-
geur d’autoroute.
Ce vieux Bob donc... Quarantaine
bedonnante. Fan de jolies filles devant
l’éternel. Il passe ses nuits à sa sta-
tion, mattant les films pour adultes
d’une chaîne câblée. Depuis quelques
temps il voit passer de drôles de voitu-
res. Genre 4x4 noirs, vitres teintées, et
plaques minéralogiques gouvernemen-
tales. Cela a sans doute avoir avec les
étranges lueurs que l’on peut aperce-
voir dans le ciel certaines nuits...
Good Tyres
À Haven Creek, il y a une fabrique de
pneus : Good Tyres. Elle emploie actuel-
lement 102 personnes, ce qui fait qu’elle
est pas mal nécessaire à l’économie
locale. Le directeur, un certain Ingalls,
est un bon paroissien et un joueur de
poker redoutable.
Helm Street
Helm Street, Helm... étrange comme
nom de rue, enfin rue, elle n’en a le nom
que sur le cadastre, c’est à peine un che-
min à l’ouest de la ville. Mais depuis que
le centre de la ville a été déplacé, Helm
Street a été abandonné en haut de cette
colline. Du lac en passant par St John
8
Street puis par Liberty Road on pour-
suit sur Hill Road qui arrive au pied de
la colline de High Hill, et Helm Street
se meurt, se transformant en chemin
de terre pendant 500 mètres. Enchevê-
tré dans la végétation, un bloc de granit
conique termine le chemin. Les gens du
cru le nomment le Heaume. À certaines
époques de l’année, quand le soleil est
bas dans le ciel et passe derrière la col-
line, par un subtil jeu de lumière, de la
roche se dégage l’image d’un heaume
conique avec une protection nasale,
certains parlent d’un vestige viking,
Francis « Ufo » Sulyvan prétend que c’est
le haut d’une fusée extraterrestre fossi-
lisée. Le heaume, du haut de sa colline,
observe la ville qui le fuit.
La fée atomique
La centrale nucléaire de Haven
Creek est la source de bien des quo-
libets. D’après certains, ce serait
la responsable de la couleur du lac
(nonobstant le fait que sa teinte soit
antérieure à la construction de la
centrale). Pour d’autres, c’est à cause
d’elle que les chats du coin ont par-
fois des allures bizarres. Le monstre
du lac, les loups intelligents, et toutes
les histoires « étranges » qui circulent
dans la région sont TOUJOURS attri-
bués au final à la centrale. Mais la
plus étrange de toutes est la suivante :
de plus en plus d’habitants préten-
dent être visités en rêve par une fée,
la fée atomique. Elle leur chante une
chanson aux paroles sibyllines avant
de s’évanouir dans l’espace :

La Fée Atomique
Pompiers, police, infirmières et tout
autre déguisement autorisé sont
attendus au centre du monde.
C’est que la bombe a pété.
Je suis la vielle geisha folle
Du moins c’est ce qu’on croit de moi
Mais je suis la fée atomique
Les autres ne le savent pas
La peau poudre de riz
J’arpente tout en blanc
Le paysage rouge et noir
Je fais gémir ma voix de femme
Ma voix est douce
Il y a déjà tell’ment de cris
Personne ne sait d’où je sors
Immaculée comme le lait
Dans ce terrain mal luné
Je n’ai qu’une goutte de sang
Qui coule finement sur mes lèvres
Il y a déjà tell’ment de rouge
Les enfants doivent être contents
Eux qui n’aiment pas la salade
Ici il n’y a plus rien de vert
Je ne me plains pas de la faim
J’avais bien besoin d’un régime
Je me nourris de la pluie noire
C’est mon secret pour être blanche
Je déambule sur le sol mou asexué
[encore tiède
Les autres brûlent ces bouts de nous
Les familles qui partent en lambeaux
Moi j’en ai fait des rideaux
Contre les mouches
Il paraît que ça sent mauvais
L’odeur ne m’atteint plus
Je vis dans un autre monde
Celui de la bombe atomique
Je suis la fée atomique.
Places to see
La vieille horloge
Tous les mardis, à 17 heures, la
vieille horloge publique au coin de Main
et de St James sonne trois coups. Elle
ne sonne jamais sinon et il y a beau
temps qu’elle n’a plus d’aiguilles, ce
qui fait que personne ne sait si elle est
à l’heure (il semblerait qu’elle aie deux
heures de retard, mais qui sait). Sur son
cadran à chiffres romains (avec le IIII
traditionnel) on peut lire « Luce & Fherr,
clockworks, 1809 ».
Independence Park
Ce petit parc boisé, non loin du clo-
cher, est l’endroit favori des habitants
pour leurs pique-niques et autres bar-
becues. C’est aussi un endroit calme et
romantique au coucher du soleil. De
nombreux couples, de tous âges, s’y
promènent les longs soirs d’été. Henry
Cunningham en est le gardien. Ce vieil
homme d’une soixantaine d’années
passe sont temps à nettoyer la fon-
taine aux têtes d’ours (une curiosité
touristique), à ramasser les feuilles
mortes et à vider les poubelles. C’est
un homme sympathique, que l’on peut
aborder sans problème. En fait, Henry
Cunningham est ce que l’on pourrait
appeler un druide. Il préserve son petit
parc, non seulement à l’aide de moyens
conventionnels mais aussi magiques...
c’est pour cela que le calme y règne et
qu’aucun malheur ne peut réellement
vous y arriver.
Ivory Dawn Hotel
Complexe hôtelier situé dans une cri-
que à vingt minutes au nord de Haven
Creek. Sept étages, restaurant avec
vue sur le lac, salle de jeux, mini salle
de cinéma, accès direct par le lac, etc.
Superbe bâtiment luxueux et... désert.
Deux semaines avant l’inauguration,
le propriétaire a tout annulé et fait en
sorte que l’hôtel ne soit plus accessible,
même par le lac. Depuis, il patrouille
9
 Places to see
régulièrement autour de l’hôtel pour
s’assurer que les murs d’enceinte sont
intacts, les accès bien verrouillés et que
nul ne peut pénétrer à l’intérieur.
Note 1 : Franck Fletcher, un enfant
du pays ayant acquit une petit fortune
en bourse, a décidé de construire un
hôtel grand luxe sur les rives du lac.
Quelques voix se sont élevées contre
le projet qui risquait de défigurer le
paysage.
Mais Fletcher assura que l’hôtel
serait en retrait dans une crique du lac
au nord, et donc qu’on ne l’apercevrait
pas de la ville.
Note 2 : La présence de grottes natu-
relles sur le site provoqua des retards
et une rallonge importante du budget
afin de s’assurer de la stabilité de l’édi-
fice. Fletcher est alors au bord de la
ruine mais compte sur l’hôtel pour se
refaire. Quelques mois avant la fin des
travaux, Fletcher engage des équipes de
travailleurs clandestins pour rattraper
le retard.
Ces équipes dorment et vivent entiè-
rement dans l’hôtel pour ne pas attirer
l’attention. Pour plus de discrétion,
ils travaillent en majeure partie dans
la finition des sous-sols, alors que les
autres équipent travaillent à l’extérieur.
Aux cours des semaines qui suivent,
des clandestins disparaissent totale-
ment. Fletcher met cela sur le compte
du rythme de travail qu’il leur impose.
Mais les disparitions continuent mal-
gré les mesures qu’il prend (enfermer
les travailleurs dans l’hôtel). Il décide de
se cacher dans l’hôtel la nuit pour voir
comment ils sortent de l’hôtel.
Quelques jours plus tard, les auto-
rités de la ville reçoivent une lettre leur
annonçant que le projet est annulé et
interdisant à quiconque de pénétrer
dans l’hôtel.
10
Ivory Lake
Mais pourquoi l’Ivory Lake prend
cette teinte crémeuse sous la lumière
lunaire ?
Au Beer to Beer, sur St James Street,
nombreux sont les habitués à avoir leur
version. Sam Toodle, un retraité agri-
cole, vous dira que c’est la faute à des
minéraux du fond du lac. Henry Cor-
dinsky, ancien cheminot, vous dira que
c’est la faute à l’usine désaffectée de
Green Valley, qui déverse toujours des
produits toxiques dedans le lac. Mlle
Peterson, une des serveuses, vous dira
que c’est depuis que Woody Standford
et Melody James ont fait ça dans l’eau,
un soir de pleine lune.
Par contre les archives de Haven Lake
font état de la couleur du lac depuis
toujours. Et les quelques Indiens qui
vivaient là se sont toujours méfiés des
nuits de pleine lune. Plusieurs scienti-
fiques se sont intéressés à la question
mais aucune réponse n’a pour l’instant
été trouvée.
Marpple Manor
Non loin de Haven Creek, à quel-
ques pieds du bord du lac, caché par
les chênes centenaires prend place le
manoir de la famille Marpple. À l’instar
de la majorité des habitants de la ville
d’Haven creek, cette famille est d’origine
anglaise, installée là bien avant l’arrivée
des autres.
C’est dans ce manoir que l’aigrie
miss Diana Marpple vit. Vieille dame
d’une soixantaine d’année, elle ne sort
presque jamais de chez elle. Heureuse-
ment pour elle, d’autres Marpple vivent
dans le manoir.
Geoffrey Marpple, fils aîné de Diane.
Ce pauvre vieux garçon de 40 ans n’a
jamais quitté le cocon familial pour
trouver femme à son pied. Remarquez, il
est difficile de trouver femme lorsqu’une
tare congénitale qui déforme la moitié
de son visage (y aurait il de l’inceste

dans l’air ?). Cela lui vaut d’ailleurs le
surnom du « monstre du lac ». Beau-
coup de gosses de Haven creek tentent
l’aventure en allant fouiller au manoir,
dans l’espoir d’apercevoir le monstre !
Geoffrey est pourtant d’une gentillesse
incroyable.
Christina Marpple, fille de Diana,
d’un second mari aujourd’hui décédé
dans un mystérieux accident de voiture
(tombée dans le lac...). Christina est une
jeune femme de 25 ans, très belle, elle
fait ses études à Cristal Bay, une grosse
ville à une centaine de milles d’Haven
Creek. Christina revient presque tous
les week-end au manoir familial. Et ce
n’est pas un hasard si elle revient dans
ce coin paumé, c’est parce qu’elle a son
petit ami Stan, le fils du maire, ainsi
que de nombreux amants et ex (Chris-
tina a le feu aux fesses).
En ville, beaucoup de rumeurs cou-
rent au sujet des Marpple, et on peut en
entendre de toutes sortes. Diana aurait
tué ses deux époux, elle coucherait avec
son fils. Christina se taperait tous les
mecs du coin (c’est pas faux) et Geoffrey
serait un loup garou vampire assoiffé de
sang et mangeur de petits garçons.
Le Manoir de la famille Marpple est
grand, et est loin d’être entièrement
occupé, ainsi il tombe un peu en ruine.
À plus forte raison avec la colonie
incroyable de rats qui y vit. Les Marp-
ple ont donc un nombre important de
chats pour pallier à cela, mais ils pro-
lifèrent beaucoup trop et certain sont
farouches, voire sauvages. La grange
est totalement en ruine, elle n’a pas été
rebâtie depuis l’incendie qui a coûté la
vie à James Marpple et aux dix chevaux
de la famille.
(à suivre)
à la morgue
La morgue... Pas grand monde aime
l’endroit. Sauf Jack Hellister. Ce qua-
dragénaire est technicien de surface à
Places to see
la morgue. Il passe la serpillière quoi...
C’est le boulot le plus tranquille du
monde vous dira Jack.
Sauf certaines nuits. Là il préfère
écourter sa nuit de boulot. Genre quand
des pas résonnent sur le carrelage blanc
et froid alors que Jack est le seul dans
le bâtiment. Ou alors quand des choses
se traînent dans les couloirs, laissant
de la bile et du sang derrière elles.
Enfin Jack s’en fout, il sait qu’il boit
trop du tord-boyaux maison de Malcolm
Jennings...
Le cinéma : MultiplexMovies
Quatre salles aux dernières normes
sonores et vidéos à la mode. Tous les
blockbusters y passent, mais avec trois
mois de retard (ça coûte moins cher).
Une fois par mois, l’amicale des ciné-
philes y projette des films avant-gar-
distes, lors de leur fameuse « Nuit des
Cinéphiles de Haven Creek ». Le prési-
dent, un fils d’immigrants hollandais,
Mr Vantepper, est très fier de compter
72 membres actifs !
Le Musée
Le vieux musée de Haven Creek est
un superbe monument se trouvant près
de la banlieue nord. Il possède de nom-
breux passages menant un peu par-
tout dans la ville. L’homme qui l’a fait
construire avait pensé a tout, et n’avait
qu’une peur : se faire zigouiller par
ces putains de sudistes. Il a d’ailleurs
investi plein de fonds dans tous les
sens pour creuser tous les tunnels. Puis
avec le temps qui passe, il a disparu,
laissant derrière lui le
11
 Places to see
secret de tous ceux-ci... Un jour un
gamin est tombé dans un des conduits
secrets. Les gens l’ont cherché pendant
des jours, puis ils l’ont retrouvé. Il était
un peu malade, pâle et sujet aux nau-
sées. Sur les choses qu’il avait vues
dans les couloirs, un mot lui revenait
en mémoire... Trioxine.
La pierre dressée
Non loin du lac, au coeur de la forêt
d’épineux, se trouve une pierre dressée.
Aux équinoxes et solstices, d’étranges
écritures lumineuses apparaissent sur
sa surface.
Une vieille légende indienne raconte
qu’un jour, un chasseur se retrouva
perdu dans la forêt et à la nuit tombée il
trouva refuge contre cette pierre. Alors
que les écritures apparaissaient, le
guerrier vit apparaître « Ceux-qui-vien-
nent-de-la-Lune » des êtres fantoma-
tiques, élancés aux grands yeux d’un
bleu profond. Alors ils révélèrent un
secret à ce guerrier.
De nos jours, il existe un descendant
de ce guerrier. Il vivrait non loin de la
pierre, racontant à qui veut bien l’en-
tendre que son ancêtre s’est vu confier
la date de la fin du monde...
La vieille scierie
La vieille scierie a été la scène d’un
crime horrible. Thomas Grenger et
Judith Isawood ont été retrouvés décou-
pés en tout petits morceaux. Les auto-
rités n’ont pu les identifier que grâce à
leurs papiers retrouvés dans leurs vête-
ments posés, bien pliés, dans un coin
de la scierie. C’est Alfred Gustafsson,
un des employés, qui a fait la macabre
découverte.
12
La Statue
Et puis dans le bureau du maire de
la ville, il y a cette statue... Un buste de
Lafayette, sculpté par un dénommé Jean
Menard. Les Habitants, le maire, et tous
les autres ignorent le secret de ce buste.
Celle-ci contient une partie de l’âme de
Lafayette. Placée au centre du village,
elle permettrait de toujours transmettre
l’espoir à celui qui la contemple. Là où
elle est, elle ne sert à rien. Jean Menard
est un alchimiste canadien...
La vidéothèque Maxi Video
Le vendeur : Larry Covitch, 27 ans,
éternel enfant à lire des comics, la cas-
quette des Bulls vissée sur le crâne.
Au milieu des rayons se trouvent
quelques perles du cinéma muet. Parmi
ces perles se trouve une oeuvre rare,
une représentation filmée du Roi en
Jaune...
Il existe aussi la fameuse vidéo « The
Door of your Heart » d’un réalisateur
inconnu. Certains disent qu’après avoir
vu ce film à l’eau de rose plutôt banal,
ils ont rencontré l’Amour avec la majus-
cule... Autant dire que cette vidéo est
souvent empruntée par des jeunes filles
et parfois par des moins jeunes…
 10000001000010100010010000010001010101001000101
011001011100110110100010000100110100100010000110100010001
001010111010100
 People to know
Alfred B Thorenson
Alfred B Thorenson est complète-
ment givré. Il vit seul dans une vieille
maison, presque une cabane, près de
l’Ivory Lake. Il y a deux ans, un jeune
garçon l’a vu hurler à la lune, devant le
lac, enduit de beurre de cacahuète bon
marché. Après ça, il est parti quelques
années dans un institut. À son retour,
personne dans la ville n’a plus voulu lui
vendre de beurre de cacahuète. Les gens
se méfient, les mamans interdisent à
leurs enfants d’aller traîner sur les rives
du lac car Alfred aurait entreprit d’élever
des abeilles... Néanmoins Alfred aurait
tendance à être capable de prédire l’ave-
nir durant ses crises. Du moins c’est ce
que prétend Benny « Skoyz » Herald, le
pilier du St Nathan’Inn.
Alvin Ynos
L’elderman le plus proche du maire,
Alvin Ynos n’est pas du coin, contrai-
rement aux trois autres. En fait, per-
sonne ne le connaît trop. Il est arrivé
dans l’équipe du maire, présenté par
ce dernier. Il rentrerait au pays après
un long séjour au Japon. Il est infati-
gable, personne ne l’a jamais vu autre
part que dans son bureau. On raconte
qu’il ne dort jamais. Depuis son arri-
vée, la facture d’électricité de la mairie
a doublé…
Un ange passe
Il y a cet homme, dont personne ne
connaît le nom, qui semble avoir tou-
jours habité à Haven Creek. Même les
vieux de la maison de retraite Jimmy
Carter s’en souviennent. Il va il vient, il
observe mais ne parle jamais.
La vérité c’est que cet homme est
un ange... mais un ange déchu... Ari-
diel est un ange maudit par Dieu pour
avoir laissé périr un jeune garçon
dont il était l’ange gardien il y a
14
très longtemps... Haven Creek est son
purgatoire... Il ne peut qu’observer tou-
tes ces âmes perdues se diriger lente-
ment vers la damnation... Il ne peut ni
intervenir, ni prévenir qui que ce soit.
Pourtant il sait que la Porte va bientôt
s’ouvrir...
Ashon Volsnik
Ashon Volsnik, l’assistant bibliothé-
caire, fait depuis quelques temps un
rêve étrange, pas toutes les nuits mais
au moins une fois par semaine. Il voit un
homme, ou plutôt une créature huma-
noïde encapuchonnée sous une grande
cape noire. La seule partie du corps de
cet être qu’il aperçoit c’est une très lon-
gue main quasi-translucide. Il ne parle
pas, tenant dans sa main un livre…
Mais le pire dans tout ça, c’est
qu’Ashon n’est pas le seul à rêver de
cet « étranger ». Il s’en est rendu compte
en écoutant une discussion au Beer to
Beer. Et peu à peu il a compris que cet
étranger envoyait des messages à de
nombreux habitants d’Haven Creek et
que la réunion de tous ces rêves per-
mettraient de découvrir quelque chose
de très important. Probablement un
trésor énorme ou un objet « magique »
laissé là par cet « extraterrestre ».
Alors Ashon s’est mis en quête de ces
rêves, mais il est difficile de faire parler
les gens, c’est pourquoi, pour l’instant
il n’a que trois rêves en plus du sien…
Et tout le monde commence à le trouver
étrange et à l’éviter...
 People to know
Le bibliothécaire
La bibliothèque municipale a engagé
récemment un nouveau bibliothécaire :
un certain Cypher. Louis de son prénom.
Il adore se promener sur la place de la
vieille horloge, qu’il contemple parfois
des heures durant d’un air affectueux.
Son physique avantageux (on dirait un
sosie de Robert de Niro) et l’aura de mys-
tère qui l’entoure (sa canne en argent,
ses cheveux et ses ongles bien trop
longs pour la morale de la ville) font qu’il
est rapidement devenu le chouchou des
ménagères de la ville. La bibliothèque
connaît d’ailleurs un regain d’affluence
jamais vu de mémoire de pasteur. Ces
derniers temps, des rumeurs courent
sur des disparitions au sein de la biblio-
thèque. On parle d’enlèvements, de por-
tes qui s’ouvriraient, de livres avalant
leurs lecteurs, etc. Mais ce ne sont que
des rumeurs, n’est-ce pas…
Le vieux Bradley
Le vieux Bradley ramenait tous les
jours des pépites d’or chez Tomkins le
bijoutier. Mais le vieux Bradley, à part
ses courses du matin, ne sort jamais de
chez lui. On se demande bien comment
il a pu trouver un filon. Tomkins a fait
venir un géologue de Chicago qui lui a
dit qu’il ne pouvait pas y avoir de filon
aurifère à Haven Creek. L’histoire est
devenue plus bizarre quand Bradley a
ramené des émeraudes. Le vieil indien
est venu dans la boutique de Tomkins
et a dit à Bradley qu’il fallait refermer
la porte. Que trop étaient ouvertes à
Haven Creek.
Une charmante vieille dame
Une charmante bicoque se tient au
12 bis de Liberty Road
Ses volets verts et sa façade jaune
citron font un bien bel effet. C’est la mai-
son d’Edna Van Der Brooke, vieille dame
charmante, l’archétype de la mamie
gâteau. Sauf que ses gâteaux sont faits
avec de la mort-aux-rats et que son
vieux mari qu’on croit mort depuis 15
ans, est enchaîné à la cave, subissant
régulièrement les pires traitements...
Le Club des 5
Matthew Ennis.
Freddy Finbar.
Alexia Ankur.
Eric Li.
C. (Oui. Juste C.)
Ils sont tous étudiants au St John’s
Collège. Ils aiment tous écouter de la
musique qui dérangent les parents
autant que les voisins. Ils jouent tous
à des jeux bizarres nécessitant des dés
inhabituels et des floorplans. Ils sont
assez mal vus par la communauté, par
le personnel du College.
Et pourtant.
Ils savent beaucoup de choses sur ce
qui se passe à Haven Creek. Et ils aime-
raient bien rester les habitants les plus
bizarres de la ville.
Heureusement, ils ont un jour décou-
vert près du lac un caillou bizarre. Un
caillou étrangement régulier. À vingt
faces. Grâce à ce caillou, ils ont obtenu
le moyen de gérer à leur convenance le
taux d’évènements inhabituels en ville.
S’ils lancent le caillou en décrivant ce
qu’ils aimeraient faire, et qu’ils essaient
ensuite de le faire ; même si cela impli-
que des boules de feu ou des épées qui
font de la lumière ; hé bin des fois ça
marche.
Ils se sont vite aperçus que chacun
avait son domaine d’action privilégié :
• Eric est devenu le roi de la relation
publique, le caillou et sa gueule d’ange
lui permettent d’embobiner quasiment
n’importe qui en ville.
• C. est le ninja de la bande, pourtant
il n’aurait quasiment jamais visité le
vestiaire des filles au collège.
15
 People to know
• Freddy aime taper sur les choses, les
animaux et les gens. Grâce au caillou,
il peut taper plus vite, plus fort, et sur
des cibles plus grosses.
• Matthew attend avec impatience son
prochain anniversaire pour pouvoir
avoir sa carte de la NRA. En atten-
dant, grâce au caillou, il fait mouche à
tous les coups. Même sans flingue...
• Alexia quant à elle n’a pas son pareil
pour soigner les bobos de l’équipe. Mais
ça ne lui plait pas. Et ce qui ne plait
pas aux gars de la bande, c’est qu’elle
se calme en gérant les interrogatoires.
La nuit. Dans une vieille grange aban-
donnée. Et ce qui leur fiche grande-
ment les jetons, c’est les hurlements
que poussent les interrogés.
Bref. Nos cinq gaillards commencent
à avoir les chevilles qui enflent. Après
tout, ils sont les super héros de la ville.
Mais on les aurait vus pas loin de l’usine
de jouets, la nuit de l’incendie. Enfin, si
c’est la capitaine des cheerleaders qui le
dit, qui pourrait la contredire ?
Le vieux Cornélius
« Salut gamin. Tu me reconnais ? Évi-
demment, c’est moi, Cornélius. Tous
les bleds ont leur petit vieux qui passe
ses journées dans un fauteuil devant sa
maison à ressasser et à raconter le bon
vieux temps à qui veut l’entendre. Et je
crois bien qu’ici, à Haven Creek, ce vieux
c’est moi. Bon, mais assez parlé de moi.
Tu connais l’histoire de la vieille Edna ?
Edna vivait dans St. James Street avec
sa fille, Jess. Jess était une jeune fille
moderne. Malgré les réprimandes de
sa mère, elle était très intéressée par
les garçons et finalement c’est le jeune
James Coburn qui a réussi à l’épouser.
Je sais pas comment elle fait mais la
vieille Edna a réussi à les convaincre
de s’installer dans sa maison. Faut dire
qu’elle est grande cette maison. Et pour-
tant Edna et son mari y ont vécu seuls
pendant très longtemps. Forcément,
16
quand ce dernier est mort, elle s’est
sentie un peu seule, surtout que sa fille
était partie vivre sa vie. Ça a fait le plus
grand bien à Edna quand Jess et James
ont emménagé chez elle. Ils avaient une
petite fille adorable. Seulement voilà,
rapidement la petite est allée raconter
partout que son grand-père lui parlait
la nuit. Ça a un peu inquiété la famille
et James a commencé à vouloir qu’Edna
aille vivre ailleurs (il manquait pas de
culot, ce type). Heureusement, Edna a
réussi à convaincre Jess qu’elle devait
rester dans cette maison pour les proté-
ger. Les protéger de quoi ? Ça elle voulait
pas le dire, mais on a fini par le savoir.
Six mois plus tard, James envoyait la
vieille à l’hospice (faudra que tu me rap-
pelles de te parler de l’hospice un jour,
gamin). Une semaine plus tard, James
et sa petite famille disparaissaient sans
laisser de trace. Depuis, certains pré-
tendent que, la nuit venue, ils enten-
dent des rires de petite fille provenant
de la maison. En tout cas, personne a
plus voulu y habiter. Allez, gamin, ça
te dit un soda ? T’as pas l’air en forme,
là. Va nous en chercher deux dans mon
frigo, tu veux. ? À force de parler j’ai la
gorge sèche. Je suis plus très jeune, tu
sais.
[…] T’es allé dans la boutique de
Hank Fullman, récemment ? Ouais,
l’antiquaire. Il y a une dizaine d’années
un jeune couple est venu s’installer
ici. Les Dubois je crois. Oui, des fran-
çais. Ils avaient un petit garçon adora-
ble avec eux : Thomas. Peu après avoir
emménagé ils sont allé dans le magasin
à Hank et la femme est tombée littérale-
ment amoureuse d’une grande armoire.
Le genre de vieux meuble qui a bien
une centaine d’années. Mais en bon
état, hein. C’est qu’il s’y connaît, Hank.
Donc, voilà monsieur et madame Dubois
qui achètent l’armoire et la ramène chez
eux. Ils l’installent dans leur chambre
 People to know
et tout se passe bien. Seulement voilà,
quelques semaines plus tard, le petit
Thomas était en train de jouer à cache-
cache avec son père et il s’est passé un
truc vraiment pas normal. Le père cher-
chait son gosse partout dans la maison
depuis un moment. Il commence à s’in-
quiéter et là il se dit que, si ça se trouve,
le gosse s’est planqué dans leur armoire.
Il monte au premier, va dans la cham-
bre et ouvre l’armoire. Et là il découvre
une poupée en porcelaine au milieu des
vêtements. Une poupée qui ressemblait
trait pour trait au petit Thomas. Quand
Mme Dubois est revenue chez elle, elle a
trouvé son mari dans leur chambre, les
cheveux complètement blancs. Il tenait
la poupée dans ses bras et marmonnait
des trucs qui voulaient rien dire. On a
jamais retrouvé Thomas et le mari a été
interné. Ils ont bien été obligés de lui
laisser la poupée.
T’es sûr que ça va, gamin ? Je te
trouve bien pâle. Allez, il se fait tard,
rentre chez toi. Tu reviens quand tu
veux, hein ? »
Cyber-Go@t
Ce personnage étrange vit reclus
dans une baraque dans les bois. Il n’en
sort que rarement et toujours avec un
masque à gaz. Adepte du phreaking,
son habitation est reliée à tous les
réseaux : électrique, internet, téléphoni-
que, gaz, eau, câble. Alors qu’il habite à
des miles des canalisations ou relais les
plus proches. Cyber dissident, prophète
halluciné, illuminé cathodique ? Les
habitants de Haven Creek ont su résu-
mer son état d’esprit : un malade men-
tal, ouais. On le connaît sous l’étrange
pseudonyme de Go@T sur le réseau, où
il hante les forums d’activistes politi-
ques. On l’appelle également Paradox :
17
 People to know
écolo qui fume comme un pompier et
roule en vieille Chevrolet, alter mondia-
liste dont le rêve aurait été d’être cadre
dans une multinationale, technology-
addict vivant à la campagne. Et si on
ajoute que de temps à autre, il crache
un petit serpent lorsqu’il parle, vous
comprendrez que peu de gens sensés
lui adressent la parole quand il vient se
fournir chez Prix Bas ou dans la librairie
de Nigel Finley. Enfin, il a l’air de bien
s’entendre avec le dernier, mais c’est
pas étonnant : sont tarés tous les deux.
Ebony
Ebony a la peau aussi noire que
l’ébène. Il est de notoriété commune
qu’elle est une putain doublée d’une
mécréante. Pourtant, de nombreux
messieurs de la ville semblent la connaî-
tre intimement. Les femmes ne cessent
de répéter qu’elle est une sorcière vau-
doue qui attire les hommes grâces à ses
charmes (dans tous les sens du terme).
Le Révérend est un des plus virulents à
son encontre. Pourtant, de plus en plus
de gens prétendent les avoir vus discu-
ter ensemble et s’enlacer. Décidément,
les racontars deviennent de pire en pire
dans cette ville. Je vous ai déjà parlé de
ce que dit la Rumeur concernant Miss
Dalamambrey ?
Égoutiers ?
Igor et Brett sont les deux égoutiers
municipaux. Ils mènent une guerre sou-
terraine et inconnue du grand public.
Dans le labyrinthe de tunnels sous
Haven Creek, des Rampants ont élu
domicile. Ces rats géants et intelligents
sont de rudes adversaires, mais Igor et
Brett aussi ! Parfois des gens se deman-
dent pourquoi les égoutiers descendent
avec lance-flammes et autres armes
lourdes... Mais personne n’ose trop par-
ler à ces deux solitaires... surtout s’ils
ont des M-60 avec eux...
18
L’empailleur
Piotr Valdisilk, empailleur sur St
John’s Street. Pour certains clients très
particuliers, ce bon vieux serbe d’une
soixantaine d’années empaille toutes
sortes de choses. Dans son arrière-
boutique, il traîne encore des bouts de
viscères et autres taches de sang qui
refusent de partir. On dit qu’il empaille-
rait même vivant ses victimes.
Il y a peu, plusieurs enfants de
la colonie de vacances toute proche
ont disparu. Le vieux Piotr les aurait
envoyés, ensuite, une fois « préparés »
dans un village en Europe de l’Est.
Un gentil garçon
Mike « Mickey » Colson est un gentil
garçon. Franchement, on a rarement vu
plus adorable. Sa petite bouille d’ange
ne fait que sourire. C’est le plus servia-
ble des bambins de la bourgade, tou-
jours prêt à donner un coup de main
au vieux Mac Kenzie pour tondre sa
pelouse quand son petit-fils (Kevin je
crois) est scotché à sa manette, au vieux
Smith pour ses courses ou à Edna Van
Der Brooke quand son arthrite l’empê-
che de ramasser les feuilles. Il paraît
même qu’il arrive parfois à arracher un
sourire à Randall French, c’est dire.
Tous les matins, on peut le voir dis-
tribuer le Haven Herald pour se faire de
l’argent de poche avant d’aller à l’école.
Ben oui, sa maman est morte et son
papa est depuis un peu... lointain disons.
Mais attention, me faites pas dire ce que
je n’ai pas dit, hein ! Il ne manque nulle-
ment d’affection le p’tit gars. C’est juste
qu’il doit un peu s’occuper de tout dans
la maison. Je sais pas ce qu’il ferait sans
lui, son père. Adorable, j’vous dis.
Pourtant les commères et les mamies
potins de la communauté (le Révérend
Smith en tête) l’évitent comme la peste,
rapport à la disparition de sa mère. La
combustion spontanée, peu de bons
chrétiens y croient, vous comprenez...
 People to know
Hans Fuller
Hans Fuller a tout du vieil ermite. Il
habite une maison à l’écart de la ville,
sur une petite colline au bord du lac.
Il vient en ville une fois par semaine, le
vendredi soir, juste avant la fermeture
de l’épicerie afin d’y récupérer sa com-
mande. Toujours la même depuis trente
ans. À savoir quatorze boîtes de petits
pois carottes, car les carottes c’est bon
pour la vue… Il parle peu ou pas du
tout, grommelle à peine. N’aime pas les
visiteurs, les ignorant ou les accueillant
avec un fusil.
Tout le monde l’a toujours connu
comme ça. Et personne n’a pu ou n’a
tenté lui parler. En bref, un vieil ermite,
sauf que physiquement il a tout du jeune
homme de 25 ans… Et cela depuis plus
de 30 ans !
Henry Woodman
Henry Woodman va tous les jours
bosser au bureau de poste.
Henry Woodman est guichetier.
Henry Woodman n’est jamais
l’employé du mois.
Henry Woodman n’est pas marié.
Henry Woodman conduit
depuis dix ans sa Ford Escort
bleu marine.
Henry Woodman prend tous ses repas
au coffee shop en face de la poste.
Henry Woodman prend toujours
une salade, un cola et
une part de tarte aux fraises
maison.
Henry Woodman rentre tous les soirs
chez lui, seul.
Henry Woodman regarde la télé
jusqu’à 23 h 30 pour voir
les dernières infos puis va se
coucher.
Henry Woodman, personne ne lui parle
jamais dans la rue.
Henry Woodman... mais bon sang
qui est cet Henry Woodman ?
Et comment ça se fait que cela soit
son visage que vous voyez dans la glace
chaque matin à la place du vôtre...
L’indien
« Elle m’fout la pétoche, cette ville, moi !
Surtout depuis que l’Indien y traîne... Il
habite une vieille caravane à moitié
désossée sur l’bord d’la route 375, a
proximité d’la veine de charbon, dans
la décharge. J’l’ai vu l’aut’ jour quand
j’suis allé balancer mon vieux moteur
de Buick.
Putain, il a failli me faire chier dans
mon froc, ce con ! J’ai balancé l’tas
d’ferraille au bas de mon pick-up et
puis quand j’ai sauté à bas du camion
pour m’barrer, me suis retrouvé nez à
nez avec lui ! Là ! Comme ça ! J’l’avais
pas entendu v’nir, c’fils de pute ! L’a
rien dit. Y m’a regardé fixement, avec
tous ces gris-gris autour d’son cou. J’ai
pas d’mandé mon reste ! J’suis monté,
j’ai mis le contact et j’me suis barré ! Et
quand j’ai r’gardé dans le rétroviseur,
l’était plus là ! Ouais j’vous dis ! L’était
déjà à sa caravane pourrie, en train
d’monter sur sa Harley !
Y paraît qu’y traîne dans l’coin,
maint’nant. Il faut s’méfier ! Le vieux
Joshua, qui dort mal depuis qu’il est
rev’nu d’la guerre, y dit qu’il le voit des
fois passer la nuit dans la ville ! Et qui
r’garde partout ! Pouah ! M’étonnerait
pas qu’on r’trouve des maisons volées
ou des braves gens égorgés dans leur
lits bientôt, moi ! »
Le vent caresse mon visage. La fraî-
cheur des nuits s’accentue avec l’avan-
cée de l’année. Les signes sont là.
C’est pour bientôt.
Je dois être prêt.
Je suis un Guerrier Céleste. L’esprit
du Père-Soleil et de Mère-Terre m’ac-
compagne. Je dois vaincre.
19
 People to know
Jack Mac Loan
Jack MacLoan est un enfant du
pays. Il a parcouru la région de long en
large avec son père et son grand père. Il
connaît chaque fourré, chaque bosquet,
chaque champ, chaque cours d’eau,
chaque caillou...
C’est un guide renommé dans la
région. C’est d’ailleurs pour ça que
l’étranger a fini par louer ses services.
Ce professeur, comme il voulait qu’on
l’appelle, est parti un matin avec Jack
vers les collines. Il trimballait tout un
tas de trucs et de machins : des cartes,
des boussoles toutes plus bizarres les
unes que les autres !
Puis ils n’ont pas réapparu.
Pendant cinq jours.
Une battue a été organisée et l’on a
retrouvé Jack. En réalité, c’est lui qui
est revenu vers le village. À pied.
Sale. Blessé. Et fou.
Du professeur, on n’a plus jamais
rien su.
Docteur Jones
« Jack ! Jaaack ! Vous avez encore oublié
de me faire les marches ! Le sang, je
vous l’ai dit, ça ne fait pas très sérieux
devant les cilents ! »
- Oui, Dr. Jones.
- Jack. Appelez-moi Norman, comme
tout le monde ou Doc.
- Entendu, Dr. Jones »
Hellister n’a jamais aimé le légiste
et sa façon de lui parler comme à un
gosse. Foutu gars d’la ville !
Hellister se souvient quand il est
arrivé en 95. Marrant comme on se
rappelle des détails. Le shérif venait de
l’avoir au téléphone et lui avait passé le
révérend avec qui il causait. « Ne vous
inquiétez pas ! » avait dit le révérend,
« les gens d’ici sauront vous faire une
petite place. » Il aurait pas pu mieux
dire, not’révérend. Le jour de l’arrivée
du légiste, la vieille Nora Johnson nous
avait fait un infarctus. Une gentille
20
vieille, mais un peu timbrée. Le légiste
est encore un petit jeune, mais il vous
parle toujours comme s’il avait vingt
ans de plus que vous. Et puis sa façon
de faire des blagues idiotes à tout bout
de champ, puis de partir d’un grand
éclat de rire, c’est pénible !
Depuis qu’il est arrivé, le petit Ran-
dom, l’adjoint au shérif, traîne sans
arrêt à la morgue sous un prétexte ou
un autre. Saleté de type, lui aussi ! Un
roux, bègue en plus ! Tout d’un suppôt
de Satan ! Mais on la fait pas à Hellister,
il sait ce qu’ils font les deux là, le doc-
teur et lui ! Plus d’une fois il aurait pu
les surprendre à se... Bah ! ça le dégoûte
rien que d’y penser ! Aucun respect pour
les morts ! Salopiots, va !
Encore s’il n’y avait que ça, Hellister
pourrait encore fermer les yeux, avec
tout ce qu’on voit à la télé, mais c’est
qu’en plus le docteur parle tout seul. Il
parle aux morts, on dirait, ou un truc
dans le genre. Et ça, Hellister, ça lui fait
vraiment froid dans le dos. Saleté de
légiste, va ! Je vais lui faire ces satanées
marches ! C’est pas de ma faute, si elle
sont toujours sales comme ça !
Jules César
Un charmant petit vieux habite sur
Main Street, entre une boutique de
jeux vidéo et l’église de Ste Marie des
Arbrisseaux.
Son nom, Jules César... Non pas le
général romain. Quoi que...
Celui-ci joue souvent au poker au
pub Hannigan’s. Et là il raconte les gran-
des et merveilleuses victoires du général
romain le plus célèbre. Il raconte avec
tant de détails que nombreux sont les
gens qui piègent les touristes en leur fai-
sant croire qu’il est le vrai César... Peut-
être ne sont-ils pas si loin de la vérité...
Les Kingson
Marcus et Leslie Kingson sont un
couple tout à fait normal. Marcus avait
 People to know
monté une start-up et l’a revendue
avant que ça ne dégénère sur le net. Ils
sont venus s’installer a Haven Creek,
car Marcus voulait s’éloigner de la ville
et passer ses journées à pécher dans
le lac. Mais Leslie ne se sent pas trop
bien et commence à prendre des antidé-
presseurs. Et Marcus reçoit des emails
pendant qu’il bosse sur son PC, le pro-
blème, c’est que l’adresse de l’expédi-
teur est la sienne. Et les mails lui disent
que ses voisins sont bizarres, mais sans
précision.
Lizzie et Pam
« Salut, Lizzie, c’est Pam. Félicite-moi...
T’occupes, je te dis, félicite-moi...
Écoute, tu devineras jamais...
Non, je te dis...
Bon, écoute. Tu sais que j’t’avais dit
qu’y fallait que j’trouve du travail, que
j’pouvais pas rester avec cette c... qui
me sert de mère. Bon, ben j’ai trouvé...
Où ça ? Tu devineras jamais. Tu vois
l’épicerie Mc Farrell, ben y m’a prise...
Attends, tu sais, j’y suis allée au culot.
Ce gars, il est space quand même...
Attends, il est ouvert 24h/24, mais il
fait tout lui-même. J’me d’mande quand
y dort. L’midi et l’soir y s’ouvre sa boîte
de corned beef, comme ça au magasin
et y bouffe que ça. Remarque, il est pas
gros ni speed pour autant, j’devrais
essayer...
Bon, mais j’te raconte. Alors j’vais
l’voir comme ça et j’lui dis cash : « Z’avez
besoin d’quelqu’un et j’ai besoin d’bou-
lot ». Cash, comme ça, et lui y m’prend...
Attends, j’y croyais pas non plus...
Écoute, j’t’en r’parle ce soir, là y faut
qu’j’y r’tourne...
Bye, oui...
J’t’embrasse partout, partout.
Allez, bye. »
21
 People to know
Le vieux MacKenzie
Le vieux MacKenzie a toujours vécu à
Haven Creek et je crois qu’il a toujours
été vieux. Tout le monde le connaît, il a
toujours été là. Même les vieux se rap-
pellent du vieux MacKenzie quand ils
étaient jeunes. D’un autre côté, il n’est
pas gênant le vieux. Il ne cause pas,
mais vous salue toujours avec un sou-
rire en soulevant son vieux chapeau.
Pareil : sa pipe, je ne l’ai jamais vu sans
sa pipe au bec.
Pourtant depuis l’année dernière,
quelque chose a changé dans sa vie. Sa
fille lui a ramené son mioche. Enfin tout
le monde ici dit que c’est sa fille, mais je
la trouve un peu jeune, moi, pour être
la fille du vieux MacKenzie. Je me sou-
viens que c’était une belle blonde dans
une robe moulée sexy. Elle a pas dit un
mot et a laissé son mioche.
Lui, il s’appelle Kevin, il a neuf ans
et il parle tout le temps. Quand ils se
promènent tous les deux, ils se tiennent
toujours par la main et Kevin parle,
parle sans arrêt au vieux qui sourit tout
le temps. Il lui parle de ses jeux vidéos
avec des yeux ronds comme des sou-
coupes. Il est toujours là-dedans, les
jeux vidéos. Quand il fait les courses
chez moi, je ne l’entends parler que de
ça, de SuperMachin et d’UltraTruc. Lui
aussi, il est dans son monde.
Mike, Steve et Stan
Mike, Steve et Stan ont échappé de
justesse aux flics. Pourtant, après leur
braquage, il s’en est fallu de peu qu’ils
se fassent choper. Faut dire que Stan
avait pris son virage un peu large dans
Walnut Drive et ils avaient traversé la
vitrine d’un épicier pakistanais.
Du coup, ils avaient dû s’extirper de
la carcasse recouverte d’épices odoran-
tes pour se précipiter dans une ruelle.
Là, alors que les sirènes de la police se
rapprochaient, ils avaient pu tirer un
vieux pick-up à la peinture défraîchie.
22
Puis, après s’être planqués près d’un
garage, ils avaient pu se casser peinards
en direction d’Haven Creek.
« Haven Creek c’est mort, il pourra
rien nous arriver »
Mais alors qu’ils roulaient comme
des dératés sur une petite route entre
les pins, la bagnole enfumée par le
pétard de Mike, ils étaient tombés sur
cette fille. Une petite blonde terrorisée
qui marchait au milieu de la route. Son
discours était incompréhensible. Elle
parlait de meurtre, de sang, d’hommes
cagoulés avec des haches.
Et elle voulait aller chez le shérif...
« Putain, c’est bien notre veine... »
Mike Rooney
Mike Rooney fait partie de ces yup-
pies new-yorkais qui ont décidé un
jour de fuir la grande ville pour retour-
ner vers leurs racines et l’Amérique
profonde. Celui-là est arrivé à Haven
Creek il y a deux ans. Oh, il était déjà
venu auparavant, voir sa vieille grand-
mère Mindy. Lorsque Mindy est décé-
dée, il était même le seul membre de
la famille présent. Alors il a beau por-
ter des costumes sur mesure et parler
avec l’accent de la Côte Est, il n’a pas
été complètement rejeté. Cela dit, il a
préféré s’installer dans une petite cri-
que du lac, de l’autre côté du village. Il
faut une heure en 4x4 pour parvenir à
sa petite masure. Une cabane en bois
qui ne paie pas de mine, et sur laquelle
trône une antenne satellite énorme,
sorte de vestige de sa vie passée. Et
devant la maison, un vieux dock pourri
avec un bateau à moteur, un des seuls
du Comté. Et à part son majordome
Henry, qui fait les courses toutes les
semaines chez McFarrell, personne n’a
aucun contact avec le jeune Mike.
 People to know
Nigel Finley
Nigel Finley est un fils prodigue de
Haven Creek. À son retour du Viet-
nam, il a vécu à New York et y est resté
jusqu’en 2002. Il a ouvert une petite
librairie ésotérique. Il a aussi racheté
une imprimerie. On y imprime qu’une
seule chose. Des cartes de tarot un peu
spéciales. Des arcanes étranges. Les
clients sont aussi d’un genre particu-
lier. Ils sont habillés en costume sombre
et arrivent dans des Mercedes aux pla-
ques camouflées. En ville, on raconte
que Nigel Finley aurait travaillé pour la
CIA.
Omar Khayyam Ravenhurst
Beaucoup de monde, que ce soit à
Haven Creek ou ailleurs, a entendu par-
ler de Revenhurst. Il existe même une
page Wikipedia à son nom.
Il est dit qu’il a un QI de 157. Qu’il
parle couramment dix-sept langues.
Que le matricule qu’il portait lors de son
service à la 11e Base Aérienne des Mari-
nes était le 1369697.
Mais personne, que ce soit à Haven
Creek ou ailleurs, n’a jamais vu Omar
Khayyam Ravenhurst.
Et pour cause : il n’existe en fait pas.
Il était en fait un canular monté dans
les années 60 par quelques membres
d’une obscure et inoffensive secte ado-
rant une déesse de la Grèce antique. Le
canular fonctionna, de plus en plus de
gens commencèrent à utiliser le nom
d’Omar Khayyam Ravenhurst comme
responsable de nombreuses actions
plus ou moins délirantes, plus ou moins
illégales, plus ou moins dangereuses...
Et finalement, Omar Khayyam Raven-
hurst émergea de l’inconscient collectif
pour exister de lui-même. Enfin.
Pas tout à fait complètement humain,
Ravenhurst commence donc à rassem-
bler ses manifestations ici, à Haven
Creek. Il s’est doté d’une adresse, il
commence à recevoir des factures, à se
faire livrer des pizzas...
Et bientôt, il aura enfin un visage, un
corps... Bientôt, il sera. Enfin. Pour de
bon.
Il pourra alors sortir, marcher,
exister.
Et tout ceux qui croient en lui, qui
lui auront permis de venir au monde,
seront récompensés.
Randall French
Randall French est mort. Non, il n’est
pas au fond d’un trou, mais il se dit que
quelque part quelque chose a cloché. Un
matin, il s’est réveillé mort. Il a pris son
petit déj, a embrassé sa femme et est
parti au boulot, comme tous les jours.
Mais bon... Personne ne semble s’en
apercevoir, sur Elm St. North où il vit. Il
doit être paranoïaque. Enfin, bon Dieu !
Ça se voit, qu’il est mort, non ? Beeeen...
Mis à part qu’il n’a plus de pouls, rien
ne se passe d’autre... Il continue à vivre
comme avant, mais ce secret lui pèse.
Le couple Smith
Les vieux Smith, petit couple bien
tranquille qui habitent une maison cos-
sue sur Hill Road. Ces deux retraités
d’environ 70 ans ont toujours vécu à
Haven Creek. Leurs vieux yeux en ont
vu des choses bizarres...
Le problème c’est que ce petit couple
sont en fait une colonie d’aliens venue
d’une galaxie lointaine. Ils se sont écra-
sés sur Terre il y a 70 ans et depuis
vivent parmis les humains qui ne se
doutent de rien. Ces deux esprits collec-
tifs sont pacifiques et enclin à raconter
avec extrêmement de détails ce dont ils
ont été les témoins...
Le révérend Smith
John Smith, le pasteur d’Haven
Creek, est un homme torturé. Torturé
entre son désir de répandre la parole
de Dieu et son désir de répandre sa
23
 People to know
semence dans toutes les jolies femmes
d’Haven Creek.
Mais il a réussi à concilier les deux,
organisant des soirées spéciales afin de
permettre aux brebis égarées de rejoin-
dre le troupeau. Bien sûr, il s’agit de
soirées à thèmes et à invités spécifiques.
Par exemple, le mardi soir, il reçoit les
hommes afin de leur apprendre à aimer
Dieu autant que leur femme, au sens
figuré bien sur. Et le jeudi soir, il reçoit
les femmes des précédents afin aussi de
leur apprendre à aimer Dieu autant que
leur mari, mais pour certaines, en pro-
longation de séance c’est aussi au sens
propre…
Le Révérend Standford
Haven creek est la ville où je suis né.
Je l’adore, les gens sont originaux cer-
tes, mais on ne peut pas dire qu’ils ne
manquent pas d’intérêt. Je les connais
presque tous et ils ont tous quelque
chose de particulier, un peu comme la
ville quoi. Je me demande parfois si
cette bonne vieille bourgade n’aurait pas
une âme, une vraie, comme celle que je
veux sauver chaque fois que je fais un
sermon le dimanche. Ah, j’oubliais. Je
ne me suis pas présenté du coup.
Je suis le Révérend Standford, je
suis le guide de la petite communauté
de Haven Creeck et je connais quasi-
ment tous leurs secrets intimes. Je suis
en quelque sorte leur référent, leur ami
et celui qui prend sur lui tous leurs
Stay well and rest...
Haven Creek Funerals
No complaints from customers since 1889!
144, Main Street
Phone : 555-2050
24
pêchés. D’ailleurs je crois que c’est à
cause de ça que la ville m’a puni. J’en
ai encore mal dans l’épaule, les soirs
de pluie. Bah, les effets secondaires ne
sont pas trop gênants, je suis en vie
depuis 148 ans, j’ai vu grandir et mourir
des familles entières, et je suis capable
d’aider tout ce beau petit monde comme
jamais. Si seulement je ne pêchais pas
quatre fois par an au moment des lunes
pleines...
Suzy
Suzy Hartigan travaille à la petite
station-service de Yellow Road, à la sor-
tie de la ville. Blottie au milieu des pins,
la station est le plus souvent désertée,
ne permettant qu’à quelques trucks
de faire le plein et à des habitués de
venir remplir des jerricanes pour les
tondeuses à gazon. Il arrive parfois à
Suzy de travailler de nuit, lorsque les
convois de la station de pompage font
les trois-huit. Alors, elle se retrouve
seule dans sa petite cabine, au milieu
des pins, à regarder un écran de télévi-
sion neigeux.
La nuit est fraîche à Haven Creek,
et Suzy emmène toujours un pull épais
au cas où le brouillard viendrait un peu
plus rafraîchir l’air ambiant.
Hier soir, Suzy a failli mourir.
Alors qu’un client faisait le plein peu
après minuit, des hommes sont apparus
entre les pins. Ils étaient une dizaine et
tous vêtus de cagoule en toile de jute. Ils
tenaient des armes blanches à la main et
se sont précipités sur le client, qui était
concentré sur la jauge de son réservoir.
Suzy les a vus le massacrer, projetant
des morceaux de chair et du sang sur
son pare-brise et les phares allumés.
Puis ils se sont tournés vers elle et
Suzy à dû sortir de la cabine, en plein
froid, au milieu des ténèbres. Elle a
couru comme une dératée jusqu’à sa
voiture mais les pneus étaient déchirés.
 People to know
Se retournant, elle a aperçu la meute
commencer à la poursuivre. Alors,
n’écoutant que son instinct, elle s’est
mise à courir sur la route... Espérant
croiser un camion. Les pas de ses pour-
suivants résonnaient sur le bitume tan-
dis qu’elle hurlait dans le vide.
Des phares. Une première voiture fit
son apparition et faillit la percuter, sans
s’arrêter. Derrière elle, les poursuivants
avaient disparu. Puis elle entendit des
pneus crisser.
Une autre voiture. Un pick-up,
occupé par trois adolescents. Elle leur
demanda de l’aide et ces derniers lui
proposèrent de monter... Ils continuè-
rent ensemble leur route vers Haven
Creek. En repassant devant la station-
service, elle ne vit rien à travers la vitre
du 4x4. Ni le cadavre, ni la voiture du
malheureux client... Tout était éteint,
calme. Les yeux noyés dans les larmes,
elle se blottit dans le siège moelleux et
attendit d’apercevoir la ville.
Tommy et Marc
« PUTAIN le vieux, c’est la dernière
fois que j’te l’dit, arrêtes de foutre la
trouille aux gamins du quartier !
Et arrête de parler de l’hospice, tout le
monde sait que toutes ces histoires c’est
des conneries ! C’est bien compris ? »
Furieux, Marc embarque le petit
Tommy dans le pick-up, fait le tour du
véhicule pour s’installer au volant en
lançant un dernier regard haineux au
vieux et démarre violemment. Le petit
Tommy regarde par la vitre arrière le
vieux disparaître dans un nuage de
poussière.
Tucker
Tucker n’en pouvait plus, voilà qua-
tre heures qu’il interrogeait cette fille
Melody…
Melody James. Mais cette fois, elle
allait lâcher le morceau, c’est sur elle
allait lui dire toute la vérité, de toute
façon, « ils » ne pourraient pas tolérer le
mensonge. Melody était en larmes, ce
n’était plus la peur qui provoquait ses
larmes, mais simplement le souvenir, le
souvenir de cette nuit de pleine lune qui
remonte déjà à quelques mois.
Oui, ça lui revenait, comme si elle le
vivait de nouveau. Ce soir-là, elle était
installée confortablement dans son
canapé à regarder « The Door of your
Heart », quand elle a été invitée par Pam
à se rendre à une fête. Melody était plu-
tôt contente : Pamela était sympa mais
plutôt secrète et il était très dur, voire
impossible de se lier d’amitié avec elle.
Quelle ne fut pas la surprise de
Melody quand elle se rendit compte que
Lidya Peterson venait se joindre à elles !
En effet, que Pamela si réservée accepte
une nouvelle amie soit, mais deux ! Ce
n’était que le début des étrangetés.
Arrivée à la soirée, Melody eut l’agréa-
ble surprise de constater la présence de
Woody Standford, elle l’avait toujours
trouvé craquant, même si sa timidité
l’avais toujours éloigné de lui. Grâce à
Pam, la conversation fut très vite enga-
gée avec Woody et l’alcool aidant, tout
le petit monde se comporta vite comme
un groupe de vieux amis. Justement,
l’alcool, Melody en avait peut-être
abusé, elle ne parvenait pas à cesser
de glousser et les paroles de ses inter-
locuteurs lui semblaient de plus en plus
lointaines.
Puis soudain, elle aperçut cette fille,
Alexia, toujours en train de se balader
avec sa pierre bizarre, personne ne l’ap-
préciait vraiment à St-John’s, mais…
25
 People to know
Mais elle était nue ! Alexia était venue
à la fête seulement vêtue d’une pierre
de forme étrange. Le shérif se tenait
derrière elle ! Mais que lui faisait-il, lui
non plus ne portait pas de vêtement !
Melody tourna son regard en direction
de Pam comme pour obtenir son sou-
tien. Elle aussi était en tenue d’Eve ! Le
révérend William Stanford était là en
train de la besogner ! Et cette marque
sur son épaule, c’était horrible ! Lidya
elle était entrain de le faire avec le révé-
rend Smith. Non, ce n’était pas possi-
ble, Melody réalisa qu’elle non plus ne
portait pas de vêtement !
Sur ces paroles, Tucker remis sa veste
aussi noire que le reste de ses vêtements
et sortit de la maison où il laissa Mélody
en sanglot. Quand elle entendit le bruit
du moteur, la jeune fille se précipita à la
fenêtre pour être certaine qu’il était bien
en train de partir. Elle eut le temps de
voir la mystérieuse voiture disparaître
dans la nuit. Dans l’automobile, Tucker
ne pensait déjà presque plus à l’inter-
rogatoire, non, il se disait à quel point
cette ville lui déplaisait...

Elle n’était même plus à la fête mais

dans l’Ivory Lake avec Woody ! Tan-
dis qu’ils faisaient l’amour dans l’eau
crémeuse, une sorte de chant indien
résonnait dans les alentours. Melody
ne prêtait même plus attention à la
douzaine de loups se tenant sur les
rives du lac.
« - Mon dieu, je viens d’évoquer mes
souvenirs à haute voix, dit la jeune fille
- Oui, cela fait partie de mes talents »,
répondit Tucker.
Pleurant à chaudes larmes, Melody
dit avec colère : c’est la faute de Lidya,
c’est à cause d’elle que vous êtes venu
me trouver ? Depuis cette histoires elle
raconte à qui veut l’entendre que nous
l’avons fait dans le lac avec Woody !
La voix de Tucker prit une teinte
étrangement douce.
« - Non Melody, non, cette affaire vous
dépasse, elle dépasse Lidya, elle nous
dépasse tous. Si les miens étaient appe-
lés à venir vous interroger, ne leur résis-
tez pas autant, ils sont plus méchants
que moi. »
26
 Miscellaneous
1929
Lors de la Dépression de 29, Haven
Creek ne fut pas épargnée.
Un entrepreneur dans le bâtiment,
John McHannan, fit faillite. Et il perdit
plus que de l’argent... Il pactisa avec
une créature de la forêt. En échange de
la fortune, il devait assassiner sa femme
et ses sept filles...
Que croyez vous qu’un homme
rendu fou puisse faire d’autre... Il sacri-
fia sa femme et six de ses filles... Mais
la septième, la plus jeune, 6 ans à l’épo-
que, pu s’enfuir avant que son père ne
puisse recharger son fusil et lui tirer
dessus. Elle s’enfuit dans la forêt où
elle demeure toujours, persuadée que
son père la cherche toujours…
Celui-ci a été massacré par la créa-
ture de la forêt, le pacte n’ayant pas été
respecté. Peut-être est-ce elle que l’on
nomme la Sorcière des Bois ? Après 76
ans de fuite, son esprit a sans doute lui
aussi basculé dans la folie.
3 000
Haven Creek a toujours compté 3 000
habitants. Jamais 2 999, jamais 3 001,
jamais plus et jamais moins.
Quelles que soient les naissances,
les décès, les emménagements ou les
déménagements, le pasteur Williams
reste le gardien de 3 000 ouailles.
D’ailleurs, de mémoire d’anciens,
c’est toujours le pasteur Williams qui a
donné la messe ; le seigneur ne semble
pas pressé de le rappeler à ses côtés. Un
homme toujours jovial, si prévenant,
toujours à demander des nouvelles de
tout à chacun ; de la grossesse de Mme
Winfields, du cancer de M. Ratcliff, de
l’installation de la famille Bates…
On a entendu les plus vieux habi-
tants le surnommer « le Régulateur »
avec une pointe de crainte.
28
L’arbre au pendu
Il est un arbre vil,
À l’entrée de la ville,
Tout de bois noirci.
Fendu par la foudre et tout pourri.
Autrefois
On pendait là
Les noirs, les sorcières
Les truands, les mégères.
Il se tient là
Oublié de tous
Envahi par la mousse
Mais bientôt IL sera là.
Celui qui pendra
Aux branches de l’arbre mort
Les charognes et les corps
Des damnés et des gens comme toi.
Bizarre
Chose amusante :
La famille Kent (oui, ceux qui ont
la grande ferme et un fils adoptif), ben
sont absolument normaux.
Leur arrive jamais rien.
Pouvez demander à Pam.
Canards ?
La famille Clarkson, depuis 1803,
élève des canards à Haven Creek. On a
parfois vu Emilie Clarkson la plus jeune
des filles, 8 ans, parler à ces animaux
et certains affirment avoir entendu un
canard lui répondre.
Les Clarkson possèderaient le don
de parler aux canards... mais quels

sont leurs buts... personne ne le sait...
Leurs canards sont vendus dans tous
les Etats-Unis...
Du problème que posent les
chats errants
Dans la ville, y’a pas mal de chat de
gouttière, qui traînent de ci de là, qué-
mandant un peu de nourriture et d’af-
fection. Mais dans certaines caves, des
copulations impies ont engendré d’abo-
minables rejetons au nombre d’yeux
égal au nombre de pattes, huit.
Entendu au comptoir...
« Antoine O’Day, y voudrait que Loretta,
sa femme, elle arrive à canaliser Laura
Palmer. Va savoir pourquoi. En tout
cas ça présage rien de bon pour la pau-
vre Loretta... »
« T’as remarqué ? Y’a pas de serrurier
à Haven Creek... En fait, y’en aurait
jamais eu... »
« Quand l’équipe de base-ball du coin
joue à domicile, compte les home-runs.
Depuis la fondation de la ville, hein.
Pourquoi ? J’sais pas, mais y paraît
que le 333e va être phénoménal... »
« Nan mon vieux, tu veux pas savoir
pourquoi y’a un décrêt municipal qui
interdit de jouer au Stud 5 les nuits de
pleine lune. Crois-moi... »
« Hey, t’as entendu causer du 10 : 45 de
chez les fast-food aux arches, hein ?
Bin chez nous, t’as le 00 : 00. J’te le
conseille...»
« Hmm ? Qui ça ? Lui ? Ah ouais, ouais...
C’est bien l’ancien Président, ouais.
Qu’est-c’qu’y fout là ? Bah à ton avis ?
Comme toi. Se bourre la gueule... »
Miscellaneous
Happy Birthday,
St John’s College !
Cette année c’est l’anniversaire de la
création du St John’s College...
Cent ans tout ronds.
Pourtant le principal, Mr Douille, un
français, et son équipe pédagogique ne
sont pas à la fête. En effet, le prédéces-
seur de Douille, lui a laissé un étrange
message avant de se suicider l’an der-
nier :
« Gare aux festivités, car Il va en profi-
ter pour franchir la Porte. »
Cela n’aurait pas inquiété le prag-
matique Mr Douille si des événements
bizarres ne se produisaient pas de
plus en plus souvent... Élèves retrou-
vés hagards dans les couloirs à la nuit
tombée, traces de sang humain, et sur-
tout apparition de signes cabalistiques
étranges au niveau de la chaudière...
Les loups du lac
Depuis plusieurs mois, des cam-
peurs affirment avoir vu une meute
d’une douzaine de loups venir boire sur
les rives du lac. Ils ne seraient appa-
remment pas agressifs. Pas pour le
moment, rétorquent les chasseurs de
la ville. Une constante dans tous ces
témoignages est la présence d’un alpha
pour le moins étonnant. Il s’agirait d’un
gros mâle à la fourrure couleur de neige
et aux yeux rouges. Il n’en fallait pas
plus pour que la rumeur locale s’en
empare et le baptise Ivory.
Pêche, Chasse et Traditions
Parlons un peu de la faune d’Haven
Creek, il n’y a pas que les humains qui
soient étranges.
Ted Bronsen le pêcheur d’Haven
Creek, raconte à qui veut l’entendre,
entre deux verres de whisky au Beer
to Beer, qu’il y a dans l’Ivory Lake un
monstre semblable à celui du Loch
Ness. Le monstre aurait deux gros yeux
lumineux et une queue en tire-bouchon
29
 Miscellaneous
étant donné les remous qu’il fait… Et
bien sûr, c’est à cause de lui qu’il ne
pêche plus rien depuis des années, fai-
sant fuir tous les poissons.
En tout cas ce n’est pas les oiseaux
qui poseront un problème aux habi-
tants d’Haven Creek ou aux avions de
passage au-dessus de la ville. En effet,
ceux-ci semblent éviter cette ville, il n’y
en a jamais, aucun nid et même lors des
périodes de migration tous les oiseaux
nichant aux alentours des grands lacs
descendent vers le Sud en évitant de
survoler Haven Creek…
Heureusement pour les chasseurs,
il y a bien d’autres gibiers à Haven
Creek.
30
La promesse
Parfois, lorsque la nuit est avancée,
on peut apercevoir la silhouette d’Elysa-
beth Martins sur les berges du lac.
Celle-ci attend son amant qui lui a
promis de venir la rejoindre au bord du
lac pour l’emmener loin d’ici pour se
marier.
Sauf que ça fait trente ans qu’elle
attend et qu’il n’est jamais venu... Peut
être ce soir ?
Quelques rumeurs relayées par
le Haven Herald, la Gazette de
Haven Creek
« Il y aurait un cabaliste juif au croise-
ment de Helm Street et Main. »
« Le petit Jordan a perdu son chien,
c’est le dix-huitième chien qu’il perd
en un an. »
« Horoscope : cette année encore, les
étoiles ne seront pas propices. Ne
désespérez pas ! »
« La SPA locale organise une journée
portes ouvertes, 18 chiens et 33 chats
vous attendent. »
« Irvin Jackobson est prié de garder son
alligator chez lui, et de ne plus le pro-
mener aux bords du lac l’été. »
« Vds crps f. qu.neuf. Env. 29 ans, 1re
m., quasi jms servi. Appeler 555 032
426 HR. »
« Un feu se serait déclaré dans la fabri-
que de jouets Toys Toys Toys. Le feu a
rapidement été maîtrisé. »
« Un corps aurait été retrouvé dans l’in-
cendie de la fabrique de jouet. »
« Taux de grossesse en forte hausse. Le
révérend Smith s’en félicite. »
« L’Office du Tourisme se voit contraint
de reporter le concours de crop-circles
à la semaine prochaine en raisons des
mauvaises contitions météorologiques
régnant actuellement. »

« Nous demandons à nos fidèles lecteurs
de ne pas tenir compte des deuxièmes
et quarantièmes lignes de la page 23
de notre précédente édition. »
« Ouverture prochaine du Môtel “The 12
Majesties”. »
« Nouvelle arrestation pour trouble à
l’ordre public de la tristement célèbre
E. Riss. Elle bat ainsi son record de 23
arrestations mensuelles. »
Miscellaneous
The Day I Tried To Live*
Hans Gütter, fermier de son état.
Depuis quelques jours, Jésus lui appa-
raît dans ses céréales le matin.
Il lui dit : « Seize the day ! Pull the trig-
ger and drop the blade ! And watch the
rolling heads... » *
Depuis quelques jours il regarde
bizarrement Sophia, sa femme....

« Rubans, Portes & Invités »

Trois lignes en quatrième de couver-
ture du Haven Herald relate la réunion
d’une conférence, intitulé « Rubans, Por-
tes & Invités, ou l’existence ou la non
existence de ce qui est ou n’est pas à
Haven Creek et nulle part ailleurs ».
Plusieurs groupes divergeant sur
une multitude de points de vue ont
décidé de se réunir afin de confronter
leurs points de vues sur l’existence ou
non de Haven Creek, de ses habitants
et des portes. C’est ainsi que commença
le discours du maître de cérémonie. À
travers la salle, nous observons des
groupes hétéroclites, prêts à en décou-
dre, chacun en cette première journée
campe sur ses positions.
Mais quelles sont leurs positions ?
Que pensent-t-ils réellement de l’exis-
tence de Haven Creek ? D’où tirent-ils
leurs sources ? Y a-t-il réellement des
portes et arrivera-t-il ? Mais d’ailleurs...
J’y pense... Vous êtes assis à quelle
table, dans cette conférence ? À quelles
organisation appartenez-vous et quel
point de vue défendriez-vous ? Combien
êtes vous dans votre cabale, organisa-
tion, association, bureau... ?

* « The day I tried to live »

de Soundgarden :
« Saisis le jour, presse la détente et sors
la lame et regarde les têtes rouler. »
Traduction approximative...
31
 Miscellaneous
Les notes de l’adjoint
Pamela n’é
Notes prises par Ralph Random, tait pas
à l’enterr
adjoint au shérif, dans un petit cahier. ement
d’Elizabet
L’écriture, soignée, ressemble à celle h. C’était
pourtant
d’un enfant. sa meilleu
amie. Deb re
bie Stewar
l’a dit, m d me
ais il ne
On, croire Deb faut pas
don (Hold
Pamela Hol O n e ?) . Née
bie
O ld
All Done, ique.
ère alcool
en 82. M el le ment Depui
ac tu
Travaille s,
touché Rose n’a
ie chez
à l’épicer d’Eli à la cham ien
r
el l. zabet
McFarr depui h. Bob b re
s, il l’a qu
Rose n’en ittée
vit se po
ule m uvait plus.
Elizabeth Marshall. ainte
nant
.
Lizzie ? Née en 82.
Morte en 97 renversée
par 1 chauffard. L’autopsie
a révélé qu’elle était
enceinte de 3 mois. Le
shériff nous a demandé à
N.J. et à moi de ne rien
dire pour ne pas ajouter à
la douleur des parents. Le
chauffard a été retrouvé
mort dans son motel 3
jours après. Une balle dans
la tête. Le revolver n’a
pas été retrouvé. Le shériff
a conclu a un suicide.

« Allo, Lizzie. C’est Pam ! Franch’ment, j’t’jure, c’est trop space de travailler pour
McFarrell. Y a toute la ville qui défile, tu vois même pas le temps passer...
Attends, j’te raconte, tu sais moi j’suis directe...
Ouais, non mais, l’aut’ jour, y a personne, j’suis seule avec McFarrell, et j’ui demande
comme ça, cash : « C’est quoi qui vous fait t’nir au magasin ? » Alors, lui, tu vois, y s’dé-
monte pas, il ouvre la caisse...
Attends tu verrais, c’est un de ces vieux tiroirs-caisses qui fait chting ! Moi, ce bruit,
ça me fait tout drôle, tu vois. À chaque fois, j’ai envie de dire « Jackpot ! » tu parles d’un
délire...
Bon, où j’en étais... Oui, alors il ouvre le tiroir-caisse et m’sors un billet d’un dol-
lar. Y m’le file, tu vois, en m’disant : « Il n’y a qu’une seule vérité, Pamela ! » Moi, j’me
démonte pas, j’prends l’billet et j’vais pour le mett’ dans ma poche comme une c...
quand y m’dit :
« Lis ! »
Bon alors moi j’lis, « The United States... »
« Plus bas » y m’fait.
Et là tu vois ça m’apparaît : « In God We Trust », j’te dis pas l’choc... »
32
 Stories to tell
Recyclage
Scénario pour Boule de Neige
Voici un petit scénario en cinq scè-
nes, entièrement rédigé. Il se passe à
Haven Creek (http://havencreek.blogs-
pot.com/) et utilise la variante « comme
à la télé ». Ayant pu le tester, je me paye
même le luxe de vous faire un petit
débriefing. Pour chaque scène, j’ai pré-
senté une accroche et des idées d’ac-
tion à introduire si ça devenait un
peu mou. J’ai aussi glissé quelques
scènes off à utiliser quand ça vous
chante.
Ambiance :
Contemporain, Haven Creek,
Fantastique
Éléments d’Haven Creek
utilisés :
l’arbre aux pendus, les
Smith et leur esprit collectif,
la Morgue, le bibliothécaire.
Nouveaux éléments :
le Charognard.
Scène 1
Accroche :
Les deux vieillards que vous connais-
siez sous le nom de Smith laissent tom-
ber leurs vêtements sur la pelouse du
Stadium tandis que leurs corps se dis-
sipent en millions d’insectes dans une
lumière verdâtre.
Plus loin, vous entendez le bruit des
4x4 des hommes en noir (vitres tein-
tées et plaques minéralogiques gouver-
nementales) qui se rapprochent. Vous
vous en souciez peu : après tout, grâce
aux deux extra-terrestres, vous avez
fermé la porte et échappé au Charo-
gnard. Vous êtes toujours en vie. Peu
vous importe le reste.
34
Actions :
Discussion avec les MIB, arrivée de
gens du Special Affairs Department
(SAD). Interrogatoire de la part des gens
du SAD dans une base non loin de Cris-
tal Bay. Tests par un psy, un « scanner »,
pour étudier l’effet qu’a eu l’esprit col-
lectif des Smith sur celui des PJs. (Mal
de crâne : psy / migraineux(se) pour
un/des PJs)
Scènes off :
• Durant votre discussion avec les
hommes en noir, un homme (Aridiel)
observe la scène de loin. Un vague
sourire flotte sur ses lèvres
avant d’être chassé par l’en-
nui et le chagrin. Ses ailes
vestigielles battent un
instant dans l’air avant
qu’il ne s’enfonce dans
les fourrés et dispa-
raisse (littéralement)
dans l’ombre.
• À proximité de
votre voiture défon-
cée, les restes du
Charognard sont
animés d’un mouve-
ment saccadé. Comme un mort
qui reprendrait sa respiration. Ses vête-
ments s’envolent au gré du vent, pre-
nant rapidement de la hauteur.
Scène 2
Accroche :
Vous fuyez une nouvelle fois le Cha-
rognard et ses sbires. Dans le rétrovi-
seur de la voiture de Random, l’adjoint
du shérif, vous apercevez de temps à
autre la silhouette fantastiquement
grande et longiligne de la créature de
cauchemar. Ses vêtements trop lâches
claquent autour de lui comme des ailes
de cuir tandis que son sourire hallu-
ciné vous laisse entrevoir des rangées
de dents acérées, faites pour déchirer

la chair. Avec une vitesse surnaturelle,
il se porte à votre hauteur, donne un
coup magistral de ses griffes dans l’aile
arrière de votre véhicule, l’envoyant val-
dinguer à plusieurs mètres de là.
Dommage, le stadium n’était plus
qu’à quelques centaines de mètres.
Actions :
Les Smith défont le Charognard
(Pouvoirs Psis : les PJs peuvent sentir
leur esprit être fouillé par la conscience
de tout un peuple). Doivent revenir sur
le site du crash d’il y a soixante-dix ans
pour s’enfuir maintenant que leur exis-
tence est connue du Charognard.
Scènes off :
• La caméra plonge vers Standford qui
se morfond sur un banc dans l’église.
Il s’adresse à la silhouette crucifiée sur
la croix qui surplombe l’autel de l’église
Sainte-Marie.
« Qu’ai-je fait, Seigneur ? »
Gros plan sur le Charognard, apparu
dans un coin de la pièce. « Ce qui était
nécessaire, petit prêtre. »
• Deux hommes en costume trois pièces
et lunettes noires à la terrasse d’un res-
taurant. Ils ne sont pas à la même table.
Le plus jeune tends un dossier au plus
vieux puis demande : « Et concernant,
*noms des PJs* ? » Le vieux aux cheveux
poivre et sel se gratte le menton avant de
s’allumer une cigarette. « Pour l’instant,
ils nous sont encore utiles. » On aperçoit
la Maison Blanche un peu plus loin.
Scène 3
Accroche :
À la morgue, les cadavres ne sont
pas très bavards. Remarquez, le Dr.
Jones (pardon, « Norman ») non plus.
Enfin, avec une balle dans la tête c’est
un peu difficile d’avoir de la conversa-
tion. La Porte a beau être fermée à pré-
sent ; vous sentez toujours la présence
du Charognard. Soudain, vous enten-
dez les portes du bâtiment céder. C’est
alors que les corps des deux vieillards se
Stories to tell
redressent, aussi vivants que vous. Des
pas résonnent sur le carrelage blanc et
froid alors que vous êtes certains d’être
seuls : des choses se traînent dans les
couloirs de la morgue.
Actions :
Rencontre avec Random, l’adjoint
bègue du shérif, venus voir le Docteur
Jones. Combats contre des hordes de
zombies. Accompagner les Smith vers le
Stadium pour leur départ.
Scène off :
• Dans un entrepôt de l’Arizona, une
longue file de caisses. Un jeune homme
en costume trois pièces et lunettes
noires fouille dans des archives. Il en
sort un dossier, l’ouvre. Il en tire une
photo (on aperçoit dessus un des PJs
avec monsieur Smith, en costumes
datant d’il y a quarante ans) et l’em-
poche avant de fourrer le dossier dans
son attaché-case.
Scène 4
Accroche :
La Porte se referme en aspirant l’air
sur une douzaine de mètres. Une fois
que le souffle s’interrompt, le glapisse-
ment d’une bête blessée monte dans les
airs, se rapprochant à une vitesse verti-
gineuse. La créature monstrueuse dont
vous ont parlé les Smith fait son appa-
rition derrière ces derniers, leur tran-
chant prestement la gorge. Les corps
se dissolvent en milliers d’insectes, qui
volent jusqu’à la voiture et recomposent
le corps des deux vieillards, tendrement
enlacés et sans signe de vie. La créature
se retourne vers vous. Ses babines se
retroussent sur des crocs tranchants
comme des rasoirs : vous faites obstacle
entre elle et sa proie.
Action :
Fuite et arrivée à la morgue (barri-
cadent les portes). Rencontre puis mort
de Norman Jones, le légiste qui parle
aux morts. L’entendent parler avec
quelqu’un mais quand ils rentrent, il est
35
 Stories to tell
seul. Mordu par un des morts vivants et
abattu par Jack Hallister.
Scènes off :
• Les PJs font le même rêve qu’Ashon
Volsnik. « Un homme, ou plutôt une
créature humanoïde encapuchonnée
sous un grand cape noire. La seule par-
tie du corps de cet être que vous aperce-
vez ce sont de très longues mains quasi
translucides. Il ne parle pas, tenant
dans ces mains un livre… »
• Un vieux en costume trois pièces (noir
et chemise blanche) aux cheveux poivre
et sel regarde un écran sur lesquels des
senseurs s’affolent. Il décroche le télé-
phone et dit juste quelques mots : « Il est
réapparu à Haven Creek. »
Scène 5
Accroche :
Vous vous tenez devant un site bien
étrange : une sorte de cratère datant
de 70 ans, au pied d’une arbre encore
plus étrange. Gravés dans l’écorce,
quelques vers vous interpellent. Ce
sont les mêmes que ceux que vous avez
reçus par fax depuis une obscure île des
Caïmans. Le bibliothécaire, monsieur
Cypher (« Je vous en prie, appelez moi
Louis... »), vous a grandement aidés à y
voir clair. Sans lui, vous n’auriez jamais
mis la main sur la photo de l’arbre et
celle montrant un couple, les Smith, il
y a 70 ans devant le cratère. D’ailleurs,
c’est amusant, mais les deux vieux qui
viennent d’apparaître, un panier à la
main, leur ressemblent trait pour trait,
comme s’ils n’avaient pas vieillis d’un
iota durant ces 70 années.
Actions :
Discussion avec les Smith. Les
PJs sont là pour élucider une série de
meurtres. Les Smith ont senti la puis-
sance maléfique. Et vice versa. Le Cha-
rognard veut les détruire : accomplir un
tel génocide lui permettrait de gagner
le contrôle de la Porte. Il faut la fermer
avant et protéger les Smith.
36
Scènes off :
• Dans une petite salle de l’église, Louis
s’entretient avec le révérend. « Allons
Standford, je suis venu recouvrer la
dette que vous avez à mon égard depuis
plus d’une centaine d’années. » Terreur
sur le visage du prêtre : « Il me faut juste
un peu plus de temps pour les réunir !
– Une semaine, Révérend, pas plus. » (Il
sort dans la nuit)
• Des indiens dansent autour de l’arbre
aux pendus, non loin de l’Ivory Lake.
Les incantations et les chants prennent
des sonorités à la fois lugubres et mar-
tiales. Une Porte s’ouvre dans les airs.
Une créature immonde en sort, habillée
comme un visage pâle. Tandis que le
chamane commence à discuter avec
l’esprit, un des guerriers (dont le visage
rappelle étonnamment celui de Cypher)
efface un des motifs de protection, per-
mettant au Charognard d’étriper le cha-
mane et de s’enfuir.
Suites envisageables
Suivant ce qui s’est passé dans le
scénario, je vous suggère les pistes sui-
vantes pour le continuer :
• Devenir du révérend Standford. Qu’est
ce que la dette qu’il doit acquitter et
qu’a t’il obtenu en échange de la part
de Cypher ?
• Les Personnages sont emmenés dans
un entrepôt où ils ont été interrogés
par les gens du SAD. (Qui a dit Zone
51 ?)
• Pouvoirs psy : malédiction, danger,
organisation de psy voulant contrôler
le mooooonde. (Ambiance « Scanners »
de Cronenberg.)
• Le Charognard : que devient il ? D’où
vient il ? Qui est il vraiment ?
• Louis Cypher, le bibliothécaire (oui,
Robert de Niro dans Angel Heart). Il
est tout à fait réutilisable avec l’accro-
che « Si j’avais les ailes d’un ange ». Il
suffit d’introduire le petit vieux (Dieu)
dans un scénario suivant ou de laisser

aux joueurs le soin de l’introduire en
jouant directement l‘accroche.
• Quel est le rapport entre les PJs et
Smith ?
• Qui est le vieux aux cheveux poivre
et sel ?
• Le livre du rêve.
• Que vont devenir Norman Jones, Jack
Hallister et Random (penser à Lizzie et
Pam) ?
• Et l’énigme de l’arbre ?
Bref vous le voyez, il y a encore plein
de choses à faire.
Le Charognard
Pour ceux qui voudraient poursui-
vre la série TV, voici les caractéristiques
du Grand Méchant Récurrent. Il a été
prévu pour cinq joueurs (15 points de
Traits positifs, 5 de négatifs) :
Traits :
Entité Primale / 8
Increvable / 3
Terrifiant / 2
Griffes et crocs acérées / 2
Meurtrier compulsif / -3 (doit tuer
toutes les 48h pour rester dans ce plan
d’existence)
Soif de Pouvoir / -2 (doit s’appro-
prier des objets « magiques » ou des
Portes, accès vers d’autres mondes/
dimensions, pour constituer une
armée. Le tout dans un but inconnu –
enfin à part de vous. ;)
Réserve : 5
Stories to tell
Debriefing
Ayant eu l’occasion de faire jouer
ce scénario « hors normes » pour Boule
de Neige (pensez : toutes les accroches
sont déjà écrites !), voici les quelques
éléments qui en sont ressortis.
Un des joueurs a trouvé ça trop
linéaire. Les autres ont été d’accord sur
le fait que ça l’était effectivement (en
même temps, l’action fait très scriptée,
façon Resident Evil) mais trouvé que ça
n’était pas si gênant que ça.
Le découpage est bon : les scènes
sont courtes et s’enchaînent plutôt bien,
en laissant des zones d’ombre suffisan-
tes pour pouvoir embrayer sur d’autres
scénarii.
Là il reste des trucs concernant le fax
des îles Caïman, un des PJs médium
qui apparaît sur une photo avec les
Smith, etc.
Ce scénario m’aura également per-
mis de tester la variante série télé et ça
tourne très bien ! Les scènes off sont
parfaites pour ajouter des éléments
qui permettent d’intégrer un peu les
PJs dans la partie. Le côté « campagne »
passe également très bien et motive pas
mal les joueurs.
Au final, j’ai franchement apprécié
de faire jouer ce scénar même s’il fait
perdre beaucoup de la liberté que per-
met Boule de Neige. Pour les prochains
scénarii Haven Creek, je pense éviter le
format « tout écrit » par contre et noter
juste des idées d’actions et de scènes off
à introduire durant la partie. ça devrait
bien dynamiser le truc.
37
 Stories to tell
Ebony and Ivory
Scénario pour Boule de Neige
Ce scénario très court (trois scènes
seulement) a constitué ma deuxième
partie de Boule de Neige. Je n’ai pas
détaillé d’actions possibles cette fois
ci. ça vous donnera l’occasion de vous
plonger dans l’excellent Haven Creek
pour le faire par vous-même.
Ambiance : Contemporain, Haven
Creek, Fantastique
38
Scène 1 : victimes
Accroche :
Le corps du loup à la fourrure d’une
blancheur immaculée laisse échap-
per des craquements immondes. La
pénombre vous empêche de bien voir
ce qui se passe, mais au bout d’un ins-
tant, sa silhouette se redresse sur deux
pattes ! La femme noire à la beauté sur-
naturelle se redresse à son tour, tenant
bien haut une poupée dont vous savez
instinctivement qu’elle vous repré-
sente, puis plonge la lame courbe d’un
poignard cérémoniel au niveau de son
coeur. Vous sentez les battements du
vôtre s’emballer. Mais qu’est-ce qui vous
a pris de venir faire du camping à Haven
Creek ?
Scène 2 : une forêt bien étrange
Accroche :
Vous vous éloignez du camping du
vieux lac avec vos appareils photos.
Chose étonnante : ce matin quand vous
vous êtes levés, il vous manquait un
rasoir et un peigne. Vous commencez
à pérégriner dans la forêt en direction
de l’Ivory Lake.
Scène 3 : une ville (pas)
très accueillante
Accroche :
Guidé par le vieux journal, tu
convaincs un de tes potes qui a déses-
pérément besoin de vacances de t’ac-
compagner. Vous arrivez dans une
petite station-service pourrie. À l’inté-
rieur, une charmante jeune fille blonde
vous accueille et vous presse de ques-
tions, visiblement intéressée de savoir
pourquoi des étrangers viennent à
Haven creek.

Rock ' n ' Roll
Scénario pour Scoop !
Nous vous proposons pour cet Arti-
cle, amis MJ, d’interpréter un reporter
travaillant pour une web-feuille de chou
(site d’info ou blog) traitant de musi-
que underground, et envoyé à Haven
Creek pour pondre un papier sur un
jeune groupe prometteur : celui de
vos joueurs. Au programme donc pour
vous : assister à leur concert, réaliser
une interview du groupe et ramener de
jolies photos (voilà donc vos Clichés !).
Highway to Hell
Nous vous laissons le soin de créer
vos personnages et d’organiser votre
emploi du temps, les choses intéres-
santes arriveront de toute façon lors du
concert, qui aura lieu au Dancin’ Fla-
mes, seul lieu à Haven Creek suscepti-
ble d’accueillir un concert.
Faites-donc connaissance lors de
l’interview et de la séance photo, vous
pouvez même, pourquoi pas, créer les
jeunes rockers en « direct » grâce aux
questions du journaliste. L’idéal serait
qu’ils décident de monter un groupe
de rock, voire de métal, mais bon, de
la country bien ringarde pourrait faire
aussi son petit effet...
Au moment qui vous semblera oppor-
tun, vous pouvez alors allumer les pro-
jecteurs et entamer le concert. Mettez en
place l’ambiance qui, au début, devrait
être plutôt froide. Peu de spectateurs,
la plupart pas vraiment enthousiastes,
certains peut-être un peu agités...
Décrivez ensuite l’arrivée plutôt
mouvementée d’un groupe d’individus
qui, eux, semblent être des fans. Ils
semblent apprécier la performance des
joueurs, et n’hésitent pas à le mani-
fester, ni à expliquer « virilement » aux
autres spectateurs qu’ils veulent être
tranquilles pour assister au concert.
Stories to tell
Malheur aux joueurs s’ils décident
d’interrompre leur performance. Les
nouveaux venus sont là pour écouter
de la bonne musique, alors si le groupe
s’arrête...
Born to be Wild
Bref, mettez le souk dans le concert,
jusqu’au point de non-retour.
Les «fans» bagarreurs vont vite faire
preuve de capacités surnaturelles pour
calmer tout le monde, voire pour en
grignoter certains, et pour obliger les
joueurs à continuer leur concert en
échange de la vie des spectateurs les
plus normaux.
Qui sont-ils ? Fastoche.
Haven Creek a une relation très
particulière avec les portes. Certains
redoutent l’ouverture prochaine de
l’une d’entre elles, mais peu de gens
savent qu’il en existe une, située exac-
tement sous le Dancin’ Flames, menant
tout droit à une région assez reculée des
Enfers ; région peuplée de démons infé-
rieurs et mélomanes.
Et voilà donc que certains d’entre
eux, attirés par la douce mélodie du
groupe des joueurs, ont décidé de venir
passer une bonne soirée dans le monde
des mortels...
Les joueurs sont donc les seuls à
pouvoir sauver la situation. Ils peuvent
tout à fait dialoguer avec leurs nou-
veaux admirateurs, qui ne veulent fina-
lement qu’une chose : passer une soirée
d’enfer !
Mais vous pouvez tout à fait décider
de corser les choses à votre guise, par
exemple en faisant intervenir un impre-
sario démoniaque qui aurait décidé de
proposer aux joueurs une tournée dans
les meilleurs clubs de Pandemonium...
Ou de coller à un ou deux des musi-
ciens quelques succubes groupies et
peu farouches, désireuses de les suivre
même sur Terre. Par contre, qu’est-ce
qu’elles sont jalouses !
39
 Stories to tell
Boys & Girls
Scénario pour Unknown Armies
Hop. Ce petit scénario fonctionne
aussi bien pour des Personnages
Joueurs de niveau Urbain que Global.
Au delà, ils risquent quand même de
s’ennuyer un peu, ou de vouloir volon-
tairement faire foirer le scénar... Il est
par contre conseillé qu’ils connaissent
Haven Creek. Soit qu’ils soient des
natifs, soit qu’ils aient déjà un peu
visité la ville et ses mystères, l’impor-
tant étant qu’ils se sentent concernés
par les événements qui vont se produire
et qu’ils aient un tant soit peu l’envie
de s’impliquer. Mais ça vaudra le coup,
promis.
« I was made for loving you,
Baby,
You were made for loving me ! »
L’histoire ? Fastoche. Les PJs vont
assister à une Ascension pas prévue,
et pas banale non plus. Une Ascension
rien que pour eux. Comme ça, plus
besoin d’être jaloux de ces neuneux de
la Déesse Nue...
Ah si, quand même... Ils ne pour-
ront assister à ce joyeux spectacle qu’à
une condition : s’occuper de la salope-
rie de bestiole surnaturelle qui risque
fort de gâcher la fête... Quoi ? Tu t’en
fous, quelqu’un d’autre peut le faire à
ta place ?
Alors oui – quelqu’un va vouloir s’en
mêler, mais non – vaut mieux pas qu’ils
s’en mêlent. C’est toi le meilleur pour ce
boulot.
Alors au boulot...
« Girl, you’ll be a woman soon... »
Phoebe Jacobson et Victor Porter,
bah ils s’aiment...
Ils sont tous les deux élèves au St
John’s College, dans la même classe.
40
Lui joue au foot US, elle remue son
popotin et ses pom-poms sur le bord du
terrain. Ils sont populaires, beaux, sym-
pathiques, ont de bonnes notes...
Sur leur passage, c’est trop de
bonheur. Le soleil brille, les zoziaux
gazouillent...
Autant de guimauve, ça te fais ger-
ber ? Bah retiens-toi juste un instant,
le temps que je te dévoile le dernier
détail concernant notre petit couple
d’amour...
Nos deux tourtereaux sont tellement
namoureux, tellement parfaits, qu’ils
ont réussi à canaliser les Amants, un
des seuls Archétypes doubles... Et ils
en sont des Avatars de haut niveau,
évidemment...
Hé, gaffe à tes chaussures ! Putain,
t’es dégueulasse...
« Ils m’entraînent au bout de la
nuit, les démons de minuit... »
Notre histoire commence bien avant
que les PJs ne commencent à mettre le
bazar à Haven Creek. Deux ans avant,
pour être précis. À cette époque, Phoebe
ne sortait pas encore avec Victor. Elle
et sa famille n’habitaient même pas la
ville, d’ailleurs, mais Galesburg. Puis
papa Jacobson fut muté à Haven Creek,
au service comptabilité de Good Tyres,
et toute la petite famille déménagea (et
arriva le jour où se produisit un terrible
accident de la route, causant la mort de
cinq personnes...), en laissant derrière
elle Charles Semple...
Charles Semple était un adolescent,
timide, introverti, peu sûr de lui, et raide
dingue de Phoebe. Et Charles mourut
d’une manière horrible (un blast perdu,
lancé par un Dipsomancien bien à la
masse, qui a confondu Charles avec
autre chose...), sans avoir jamais pu
avouer à sa douce les sentiments qu’il
avait pour elle...

Ce qui a fait de Charles un joli Sui-
cidaire (voir page 268 du livre de base),
qui a suivi celle qu’il aime jusqu’à Haven
Creek.
Au moment où le scénario commence
réellement, Phoebe a donc déjà assisté
à deux « suicides » plutôt traumatisants.
Et elle remercie bien fort sa compétence
Avatar : Les Amants, qui l’empêche de
trop souffrir des scènes auxquelles elle
assiste. Malheureusement, c’est Victor,
son Amant, qui inconsciemment blo-
que la situation et faisant en sorte que
jamais Phoebe ne pourra sauver un des
suicidés.
Car en tant qu’Avatar masculin des
Amants, il est un véritable chevalier
servant pour sa dulcinée, et il pensera
plus à protéger Phoebe qu’à venir en
aide à Victor...
De la même manière, le réflexe de
Phoebe sera plus d’aller vite se réfugier
dans les bras de Victor, plutôt que de se
soucier du sort d’un inconnu...
Mais voilà, même à Haven Creek, des
suicides devant témoin, ça fait jaser.
Encore plus quand les corps disparais-
sent mystérieusement (là, les habitants
ne se demandent pas pourquoi, mais
qui...). Et certains ne se contentent pas
de papoter sans fin et sifflant des verres
au Beer to Beer... Ils enquêtent...
Pas de quoi s’inquiéter ? Ah mais c’est
que je ne parlais pas du Shérif (qui ne
fera rien) ! Non, non ! Je parlais de vrais
fouille-merde, qui n’ont pas la moindre
idée de la merde dans laquelle ils plon-
gent, mais qui ont assez de connaissan-
ces en Surnaturel et de pouvoir pour y
plonger tête la première et avec élan...
« I kissed a girl, and I liked it... »
Voici donc l’entrée en scène du Club
des Cinq (voir page 12 de ce présent
livret). Ils sont persuadés d’avoir à faire
à un tueur en série disposant de pou-
Stories to tell
voirs et ont donc décidé de lui faire sa
fête. À priori donc, ils devraient se trou-
ver dans le même camp que les PJs...
Hum...
Oui, je sais, elle était bonne.
Nos cinq jeunes rôlistes seront un
peu comme vos PJs à vous, ami MJ...
Interprétez-les pile-poil comme vous ne
voudriez pas que vos joueurs se com-
portent. Ambiance cinq grosbills dans
la ville... Ils se croient tout permis parce
qu’ils ont des pouvoirs, ils pensent plus
en terme de stats et de compétences
qu’en terme de bon sens... Et ils ont un
Monstre à buter (la Porte, ils ont encore
le temps ; le Trésor, ils l’ont déjà...). Gare
donc à celui qui se mettra entre eux et
leurs XP...
« Daddy, Daddy, don’t touch
me... »
Nous voilà donc avec une jeune
Avatar bien puissante persécutée par
un Revenant, surcouvée par son boy-
friend lui aussi Avatar (et lui aussi
bien puissant), et surveillée par une
bande de freaks surnaturels tendance
sociopathes...
Et tout ça sans avoir parlé des PJs...
Vous, je sais pas, mais moi je sens
que je vais passer une bonne journée...
Quelles que soient leurs motivations
ou la manière dont ils vont se retrou-
ver impliqués dans cette histoire, l’ob-
jectif des PJs devrait être relativement
simple : protéger Phoebe du Revenant
de Charles et de l’attention que lui porte
le Club des Cinq.
Pour vous aider, voici une petite
chronologie des événements à prévoir si
les PJs se tournent les pouces :
• J-4 : Premier suicide de Charles
devant Phoebe.
41
 Stories to tell
• J-1 : Deuxième suicide de Charles. Le
Club des Cinq commence à se douter
de quelque chose. Le Shérif, lui reçoit
des instructions et enquête molle-
ment sur les cas... Il bouclera vite les
dossiers...
• J : Les PJs entrent en scène.
• J+2 : Troisième suicide de Charles.
Il continuera ainsi au même rythme,
c’est à dire à peu près un tous les
deux ou trois jours.
d’Avatar... Et là, préparez les pop-corn,
vos joueurs ont droit à une avant-pre-
mière, au premier rang, pour un sacré
spectacle : une Ascension en direct...
Avec effet Surnaturel Majeur en prime,
et un Endurcissement plus un Fragi-
lisé en moins sur l’échelle de Solitude
ou de Soi, selon là où il y en a le plus.
C’est cadeau.
C’est beau, l’amour...

• J+3 : Les membres du Club des Cinq

tentent d’approcher Phoebe pour l’in-
terroger sur ses liens avec les suici-
des. Mal leur en prendra, car Victor
n’apprécie pas qu’on fasse des misè-
res à sa copine.

• J+4 : Suicide de Charles. Le Club

des Cinq tente de neutraliser Vic-
tor pour mieux accéder à Phoebe. Ils
réussiront juste à l’enfermer, et donc
n’auront pas vraiment le temps d’in-
terroger Phoebe. Celle-ci a déjà coché
quatre Fragilisés en Violence. Encore
un ou deux suicides, et elle craquera,
se bouffera une Folie permanente
(malgré les efforts de Victor, qui va se
bouffer des tests de folie lui aussi) et
fera foirer son Ascension. Et le pro-
chain suicide de Charles sera le der-
nier, puisque Phebe l’imitera (Victor,
normalement, ne devrait pas tarder à
suivre).

Quant au Club des Cinq, ils pen-

seront avoir gagné et partageront les
XPs...

Si les PJs réussissent à protéger

nos tourtereaux, cadeau cosmique :
les épreuves qu’ils auront traversées
vont rapprocher encore plus Phoebe et
Victor, suffisamment pour qu’ils gra-
pillent quelques points de Compétence
42
THE LOVERS

• VI •
 Stories to tell
Les Amants
Attributs :
Les Amants personnifient l’Amour
ultime, celui dont tout le monde rêve,
option Belle Princesse et Prince Char-
mant (pour l’option Maîtresse Cruelle
et Servant Fidèle, va falloir repasser...
Ou bosser VRAIMENT dur...). C’est le
romantisme à l’état pur, genre comédie
romantique nunuche et coup de foudre
au premier regard.
Mais attention, Les Amants sont un
Archétype vraiment égoïste. Tout ce qui
compte pour lui, c’est lui. En plus clair,
tout ce qui compte pour un homme
Avatar des Amants, c’est sa compagne,
qui est forcément elle aussi Avatar des
Amants. Et vice-versa...
Malheureusement pour les Tourte-
reaux, la société commence doucement
à changer la vision qu’elle a de l’amour.
Homosexualité, diffusion massive de la
pornographie, dissolution des moeurs,
sexualités et modes de vies alternati-
ves... Certains Ducs profitent donc de
ce commencement de changement de
paradigme pour tenter de faire de leur
vision des Amants celle qui entrerait au
Clergé Invisible. Du coup, les Amants
sont donc virtuellement un Archétype à
la position assez fragile, susceptible de
basculer rapidement en dehors de l’in-
conscient collectif.
Tabous :
D’abord, tu ne peux pas canaliser les
Amants tout seul. Il faut être deux, c’est
comme pour faire les bébés. Puis il faut
que le couple soit hétérosexuel. Oui, on
peut considérer ça comme de la discri-
mination, mais l’Inconscient collectif
est globalement assez conservateur à ce
niveau-là. Du moins pour l’instant...
Et puis, pour continuer à suivre le
chemin des Amants, les deux amou-
reux doivent être irréprochables à tout
44
point de vue. Pas d’infidélité, même pas
le droit de regarder le menu. Et des
attentions romantiques à tout bout de
champ... Et des petits mots doux... Et
des petits cadeaux...
En bref, les Amants se doivent d’être
obnubilés, obsédés par leur compa-
gnon. Chaque jour ou chaque nuit qu’ils
passent loin l’un de l’autre, et c’est des
points en moins.
Deux autres petites choses qui bri-
sent le charme : le sesque et les enfants.
Les Amants sont romantiques, pas éro-
tiques. Et s’ils ont le droit de se câliner, il
ne faut pas que cela se sache. De même,
les Amants ne peuvent avoir d’enfant.
Même pas ils peuvent adopter. Fonder
une famille ferait immédiatement sortir
les Avatars de leur rôle. Pas cool.
Par contre, il paraîtrait que concevoir
un schtroumpf, pour des Amants, les
propulserait direct vers les Archétypes
du Père et de la Mère, bonus en compé-
tence d’Avatar en prime...
Mais bon, rumeurs, tout ça tout ça,
hein...
Symboles :
Facile, pense romantique. C’est donc
parti pour les roses rouges, les cœurs
(la forme qu’on retrouve sur les cartes
à jouer, pas le truc qui palpite dans ta
poitrine), la flèche de Cupidon, la gui-
mauve, etc.
Masques :
Roméo et Juliette, bien évidemment,
mais aussi Tristan et Iseult, Laila et
Majnu, Heer et Ranjha...
Avatars Présumés :
Il se peut qu’à une période, Pierre et
Marie Curie aient canalisé les Amants.
Mais on peut aussi penser à Cléopatre
et Marc-Antoine.

Canaux :
Normalement, les deux Amants
devraient avoir la même Compétence
d’Avatar, vu qu’il y a de fortes chances
qu’il l’aient développé ensemble... Tou-
tefois, s’ils devaient voir leurs niveaux
différer, ils subiront du coup un Malus
sur tous leurs tests de compétence
d’Avatar d’une valeur égale à la diffé-
rence entre leurs Compétences.
De 1 à 50 % : On dit que l’amour
rend aveugle, non ? En fait, c’est pas
vraiment ça. Gràce à ce canal, les
Amants gagnent un bonus à toutes
leurs Compétences sociales, ce bonus
étant égal à leur score en Avatar : Les
Amants, arrondi à la dizaine inférieure.
Et quand on parle de Compétence
Sociale, il faut comprendre : n’importe
quelle Compétence, quel que soit son
Attribut correspondant, tant qu’elle est
utilisée pour une intercation sociale
(Danser, ça marche, Cogner, beaucoup
moins...). L’amour ne rend pas aveugle,
il te fait voir les gens plus beaux qu’ils
ne le sont...
De 51 à 70 % : Les Amants voient
l’amour partout. Pour chaque personne
qu’ils croisent, et avec un petit jet sous
la Compétence Avatar, ils gagnent une
vision de l’Amour relié à cette personne.
Monsieur Amant voit l’être aimé par la
personne, Madame Amant, elle, voit
l’être aimant cette personne. Bah oué,
des fois ce sont les mêmes, et des fois
non...
Comme d’habitude, pas de rensei-
gnement précis genre adresse, nom, ou
numéro de téléphone. Mais ils pourront
les reconnaître sans souci en les croi-
sant dans la rue.
De 71 à 90 % : À ce niveau-là, les
deux Amants ne font plus qu’un, et là,
ça n’est pas une image. Ils partagent
ainsi leurs Points de Résistance, qui
sont réunis dans un pool commun qu’il
faut vider entièrement avant de buter
un des deux Avatars. Ouep. Et c’est
Stories to tell
presque pareil pour les échelles de Folie.
Les deux Amants peuvent s’échanger
leurs Endurcissements et leurs Fragili-
sés, mais sans pour autant les changer
d’Échelle. Eh si.
De plus, chacun peut aller se servir
dans les Compétences de sa Moitié, tou-
jours à concurrence de son Attribut.
Petit effet bonus, les Amants savent
maintenant toujours où ils se trouvent
l’un par rapport à l’autre, ont une idée
assez précise de leur état d’esprit, et
sont immédiatement informés si l’autre
devait subir des dégâts...
Ah, et quand il s’agit de défendre
l’autre, ils utilisent leur Compétence
d’Avatar, flip-flop en prime, et sur tous
leurs jets. Quelles que soient les cir-
constances, dans un combat de rue ou
devant un tribunal... Mais il faut que
l’autre soit en danger. Se défendre soi-
même, ça ne marche pas...
91 % et + : Les Amants personni-
fient l’Amour avec un grand A et main-
tenant, ils le propagent autour d’eux.
Ouais, un peu comme une MST, si tu
veux. Mais en moins sale, quand même.
Quand deux personnes qui se plaisent,
mais qui ne forment pas un couple, se
retrouvent proches des Amants (atten-
tion, il faut que les deux Amants soient
réunis), c’est un ajustement automa-
tique allant jusqu’à 30 %, en plus ou
en moins, sur tous les jets qui pour-
raient être faits pour mener à bien leur
romance. En gros, toutes les histoires
d’amour autour des Amants ont 30 % de
chance supplémentaires de réussir. Les
gars draguent mieux, les filles semblent
plus belles aux yeux de leur soupirant,
et les indélicats semblent soudain plus
maladroits et malchanceux...
Et pour tous les heureux gagnants,
c’est un Endurcissement ou un Fragi-
lisé en moins sur l’échelle de Solitude
ou de Soi, selon là où il y en a le plus.
C’est cadeau.
C’est beau, l’amour...
45
 Index des rues
Elm Street North D1-D3
Elm Street South D3-D5
Helm Street A5-E4
High Street D3-E3
Hill Road E1-G1
Liberty Road A4-B4
Main Street E1-F6
Murdy Lane D3
Place du 4 Juillet D3
St. James Street C4-E3
St. John Street C5-E4
Yellow Road D6-E4
46
 Index des noms
???, Brett p.18 Kent p.28
???, Henry p.22 Kingson, Leslie p.20
???, Igor p.18 Kingson, Marcus p.20
???, Jordan p.32 Marpple, Christina p.10
???, Marc p.24 Marpple Diana p.10
???, Mike p.22 Marpple, Geoffrey p.10
???, Stan p.22 Marshall, Bob p.30
???, Steve p.22 Marshall, Elizabeth (« Lizzie ») p.21-29
???, Tommy p.24 Marshall, Rose p.29
Ankur, Alexia p.15-25 Martins, Elysabeth p.31
Aridiel p.14 Mason, Henry p.3
Bates p.28
Mc Farrell, Ed p.6-21
Boogle, Stanley p.8
Mc Hannan, John p.28
Bradley p.15
Mc Kenzie p.7-18
Bronsen, Ted p.30
C. p.15 Mc Kenzie, Kevin p.18-22
César, Jules p.20 Mc Loan, Jack p.20
Clarkson, Emilie p.28 O’Day, Antoine p.29
Colson, Mike « Mickey » p.18 O’Day, Loretta p.29
Cordinsky, Henry p.10 O’Grady, Alex p.3
Cornélius p.16 Peterson, Lidya p.10-25
Covitch, Larry p.12 Porter, Victor p.40
Cunningham, Henry p.9 Random, Ralph p.20-29
Cypher, Louis p.15 Ratcliff p.28
Dalamambrey p.18 Ravenhurst, Omar Khayyam p.23
Douille p.29 Riss, E. p.32
« Ebony » p.18 Rooney, Mike p.22
Ennis, Matthew p.15 Sheriff, Le p.20-25-30
Finbar, Freddy p.15 Smith p.23
Finley, Nigel p.23 Smith, John p.23
Fletcher, Franck p.10 Stanford, Bob p.8
French, Randall p.18-23 Stanford, William p.23-25
Fuller, Hans p.19 Stanford, Woodie p.10-25
Fullman, Hank p.16 Sunderland, Travis p.3
« Go@t » p.17 Sulyvan, Francis « UFO » p.8
Gustafsson, Alfred p.12
Thorenson, Alfred B. p.14
Gütter, Hans p.31
Tomkins p.15
Gütter, Sophia p.31
Toodle, Sam p.10
Hartigan, Suzy p.24
Townshend, Heather p.3
Hellister Jack p.11-20
Herald, Benny « Skoyz » p.14 Tucker p.25
Holdon, Pamela « Pam » p.21-25-29 Valdisilk, Piotr p.18
Ingalls p.8 Van Der Brooke, Edna p.14-18
Jackobson, Irvin p.32 Vanderbroken, Hart p.7
Jacobson, Phœbe p.40 Vantepper p.11
James, Melody p.10-25 Volsnick, Ashon p.14
Jones, Norman Dr. p.20 Williams p.28
« L’Indien » p.19 Winfields p.28
Li, Eric p.15 Woodman, Henry p.19
Ling, Liang An p.6 Ynos, Alvin p.14
47
Vous quittez maintenant Haven Creek.
Nous espérons que vous avez apprécié
votre séjour.

En souhaitant vous revoir bientôt...

 Bienvenue à Haven
Ses habitants pito Creek, Illinois, USA.
ses commerces acc resques,
Son lac enchanteurueillants.. .
.. .
s o n d a b l e s, ,
H
secrets in ystérieux
ses vénements m robables. . .
ses é âtiments imp
ses b
ses portes.. .

Découvrez dans cet ouvrage la création commune de membres du forum Casus

NO (www.pandapirate.net/casus/),
qui ont imaginé de toutes pièces, depuis 2006, une ville étrange, destinée à devenir
le cadre de campagnes de Jeux de Rôles.

Vous trouverez dans cet ouvrage la description de nombreux habitants

de Haven Creek, des lieux les plus marquantsde la ville, ainsi que
des rumeurs, des histoires, mais aussi des scenarii
pour différents jeux ou systèmes du commerce.

casus no
The men don’t know But the little girls understand