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CONVERSION

D’ENERGIE
ET EFFICACITE
ENERGETIQUE

Chapitre II
I- Efficacité énergétique
1°) Définition de l’efficacité énergétique (Energy efficiency)
• L’efficacité énergétique désigne l’ensemble des technologies et des pratiques qui permettent de diminuer la
consommation d’énergie tout en conservant le même service final.

• En augmentant l’efficacité énergétique, nous utilisons moins d’énergie et nous réduisons du même coup les
émissions de gaz à effet de serre (GES), protégeant ainsi l’environnement. Il y a donc des objectifs
économiques, sociaux et environnementaux, dans une logique de soutenabilité.

• La soutenabilité est relative à la notion de développement durable, un développement censé répondre aux besoins
des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Utilisée
depuis les années 1990, la soutenabilité est un terme surtout employé dans les domaines de l'économie, de la
sociologie et de l’écologie. Ce terme désigne ce qui paraît raisonnablement contrôlable et le mode d'organisation à
mettre en place en vue d'assurer la pérennité de l’humanité.

• Ainsi consommer des ressources énergétiques qui ne se renouvèlent pas est considéré comme
non soutenable.
I- Efficacité énergétique
1°) Définition de l’efficacité énergétique (Energy efficiency) (suite)
Pour assurer un service (déplacement, éclairage, chauffage...), il y a nécessairement des transformations donc une dépense
d’énergie. Dans la plupart des cas, nos services « consomment » de l’« énergie finale » (directement consommable), elle-
même « produite » à partir de « ressources primaires » (accessibles) dans la nature D’où les dénominations de « producteurs
» d’énergie (finale) et de « consommateurs » d’énergie finale. Dans tous les cas, on a bien à faire à des transformations
énergétiques.

Il semble pertinent de distinguer l’efficacité énergétique selon deux points de vue :


- La production d’énergie finale à partir de ressources primaires,
- La consommation d’énergie finale pour la transformer en service.
Au sein de ces procédés, il y a un ou plusieurs « convertisseurs » d’énergie.

Exemples de convertisseurs :
- moteur (électrique, thermique…)
- lampe
- chaudière…
- capteur solaire…….
I-Efficacité énergétique
1°) Définition de l’efficacité énergétique (Energy efficiency) (suite)
➢ Exemple 1 : Le service : Produire de l’électricité à partir de combustibles non renouvelables (fossiles ou fissiles)
• extraction minière => machines équipées de moteurs
• transformation des matières premières => procédés industriels eux-mêmes exploitants divers convertisseurs
• -transport, raffinage pour obtenir un combustible de « qualité » …
• conversion finale du combustible en électricité : brûleurs, turbines, générateurs, transformateurs…qui sont des
convertisseurs d’énergie

➢ Exemple 2 : Le service : Parcourir des km avec une automobile

Cela nécessite également nombre de convertisseurs d’énergie :

• Tout d’abord pour fabriquer le véhicule depuis l’extraction des matières premières jusqu’à son recyclage en fin de vie.

• Puis, lors de son utilisation où l’énergie finale est consommée via le moteur en fonction de la taille du véhicule et de la
conduite de son chauffeur.

➢ Les questions de rendement énergétique des convertisseurs sont ainsi centrales lorsque l’on
parle d’efficacité énergétique.
I-Efficacité énergétique
1°) Définition de l’efficacité énergétique (Energy efficiency) (suite)
Outils et politiques pour renforcer l’efficacité énergétique
➢ L’étiquette-énergie : Une fiche destinée aux consommateurs qui résume plusieurs
caractéristiques notamment les performances énergétiques de l’appareil ou du logement. Visible
à ses débuts sur les appareils électroménagers, elle est désormais étendue aux domaines de
l’automobile et de l’immobilier.
➢ L’écolabel : Signes d’excellence, les écolabels garantissent un niveau d’exigence élevé en termes
de limitation des impacts des produits et services sur l’environnement et la santé, tout en
maintenant leur niveau de performance.
➢ L’éco-conception: Les critères de l’éco-conception sont un autre outil permettant d’améliorer
l’efficacité énergétique. Une directive oblige ainsi tous les produits circulant dans l’Union
européenne à respecter certains critères liés à leur impact sur l’environnement. Ces critères
permettent de mesurer l’impact sur l’environnement d’un produit en rapport avec l’énergie
pendant son cycle de vie (conception, production, distribution et traitement final).
➢ L’efficacité énergétique des transports : Les transports ont été identifiés comme l’un des
secteurs où d’importantes économies d’énergie peuvent être faites. Les transports comptent pour
presque 20 % de l’énergie consommée dans l’UE, et dans ces 20 %, 98 % proviennent des
énergies fossiles. C’est pourquoi l’UE demande à ce que l’énergie et l’impact sur
l’environnement (c’est-à-dire la consommation d’énergie, les émissions de CO2, etc.) liés à
l’utilisation des véhicules pendant leur durée de vie totale soient pris en considération lors de leur
achat
I-Efficacité énergétique
L’étiquette-énergie :
I-Efficacité énergétique
1°) Définition de l’efficacité énergétique (Energy efficiency) (suite)
Outils et politiques pour renforcer l’efficacité énergétique
➢ L’efficacité énergétique des transports (suite) : Le Parlement européen vote une
réduction de 37,5% des émissions de CO2 moyennes des voitures entre 2021 et 2030.
Le Parlement européen a voté la prochaine baisse réglementaire des émissions de CO2 moyennes
des voitures et camionnettes vendues neuves au sein de l'Union Européenne, dont le taux doit entrer
en vigueur en 2030. Les parlementaires se sont entendus sur une baisse de 37,5% des rejets pour les
voitures (31% pour les camionnettes) par rapport au taux prévu pour 2021.
Ce dernier ayant été fixé à 95g/km, la norme en 2030 pour les voitures sera de 59g/km. Une baisse
de 15% devra être atteinte en 2025, soit 81g/km.
Actuellement, seuls les véhicules électriques à batterie ou à pile à combustible ainsi que les plus
sobres des hybrides rechargeables affichent des rejets de CO2 inférieurs à 59g/km. Les modèles
100% thermiques mais aussi les hybrides légers et hybrides classiques sont au-dessus.
Remarque : Malus CO2 : Les barèmes 2021, 2022 et 2023 en France
Premier point, le seuil de déclenchement du malus va progressivement être abaissé entre 2021
et 2023. Aujourd’hui déclenché à partir de 138 g/km de CO2, il démarrera à partir de 133 g/km
de C02 dès le 1er janvier 2021, dès 128 g/km de CO2 en 2022 et 123 g/km de CO2 en 2023.
Attention toutefois, il se pourrait que ces seuils soient revus par l'Assemblée Nationale dans le
futur
I-Efficacité énergétique
2°) Puissance : débit d’énergie lors d’une conversion
𝒅𝑬
La puissance P est le débit d’énergie qui a lieu lors d’une conversion : 𝑷 =
𝒅𝒕

P la puissance en watt (W), E l’énergie en joule (J) et t le temps en seconde (s)


P la puissance en kilowatt (kW), E l’énergie en kilowattheure (kWh), t le temps en heure (h)

La puissance caractérise le convertisseur d’énergie et plus particulièrement sa capacité à transformer plus ou moins vite
l’énergie.
• Transformation énergie électrique en énergie mécanique :
Un moteur électrique de 20 kW transforme une même quantité d’énergie électrique deux fois plus rapidement qu’un moteur
de 10 kW. Il convertit deux plus fois plus vite l’énergie électrique qu’il reçoit en énergie mécanique et effectue donc un
même travail plus rapidement.
• Transformation rayonnement solaire en chaleur
L’obtention de 10 kWh d’énergie thermique (chaleur) sous un rayonnement solaire de 1 kW/m2, dépend de la puissance du
capteur solaire.
- Il faut 10 heures avec un capteur idéal de 1 m2 (1kW),
- Il faut 2 heures avec un capteur idéal de 5 m2 (5kW) dans les mêmes conditions. Augmenter la surface du capteur revient
à augmenter sa puissance.
I-Efficacité énergétique
2°) Puissance : débit d’énergie lors d’une conversion

Une transformation énergétique plus rapide nécessite un convertisseur plus puissant, donc plus cher,
requérant plus de matières premières et consommant donc plus d’énergie grise, celle nécessaire à sa
fabrication.

On parle d’énergie grise (Embodied energy en anglais, 𝑬𝒆𝒎𝒃 ) pour quantifier l’énergie primaire non
renouvelable consommée sur l’ensemble des procédés intervenant dans l’extraction des matières
premières, la fabrication, la maintenance et le recyclage du convertisseur d’énergie.

En outre, vouloir réaliser plus rapidement un service énergétique requiert plus d’« énergie utile ».
II- Conversions d’énergie,
possibilités et limites
1°) Rendement énergétique

D’un point de vue physique, l’énergie ne se produit pas, ni ne disparaît… elle se


transforme ou se convertit d’une forme en une autre.
- Le carburant se convertit en chaleur par combustion ou en énergie mécanique via un
moteur à combustion,
- Le rayonnement solaire est transformé en énergie électrique par un système
photovoltaïque...

Lors d’une transformation ou d’une conversion, toute l’énergie entrante n’est pas
transformée en énergie souhaitée ou utile à la sortie, une partie est « perdue » sous forme
de chaleur dispersée dans l’environnement.

• Les questions de rendement énergétique des convertisseurs sont ainsi centrales


lorsque l’on parle d’efficacité énergétique.
II- Conversions d’énergie,
possibilités et limites
1°) Rendement énergétique (suite)

• Le rendement énergétique est le rapport entre deux quantités,


l’énergie « produite », c’est-à-dire l’énergie utile pour réaliser un
service, sur l’énergie « consommée », c'est-à-dire l’énergie
absorbée par le convertisseur permettant de réaliser ce service.

• Dans la plupart des cas, les services convertissent de l’énergie


finale, qui est une forme d’énergie commercialisée et directement
consommable Les formes d’énergie finale sont directement
utilisables dans les convertisseurs. L’énergie utile correspond quant
à elle aux services énergétiques attendus.

Le rendement η, rapport de l’énergie sortante (souhaitée) sur l’énergie


entrante, est donc inférieur à 100%.
L’évacuation des pertes vers l’environnement nécessite un système de
refroidissement, un échangeur de chaleur.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
2°) Conversion d’énergie à haute valeur (noble) en énergie thermique (chaleur)
• Les combustions libèrent de l’énergie thermique. Ce sont des réactions exothermiques. L’énergie libérée
dépend du combustible.

Le pouvoir calorifique est la quantité d’énergie libérée sous forme de chaleur lors de la combustion d’une
unité de masse de combustible. Il est souvent exprimé en J/kg ou kWh/kg.

On définit deux pouvoirs calorifiques distincts :

➢ Le pouvoir calorifique inférieur (PCI) : il s’agit de la chaleur dégagée par la combustion, l'eau formée est
évacuée sous forme de vapeur et s'échappe avec les fumées dans l'atmosphère. Plus le PCI est élevé, plus le
produit fournit de l'énergie.
➢ Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) : il s’agit de la chaleur dégagée par la combustion, en considérant
que l’eau produite est condensée. Le pouvoir calorique supérieur (PCS), qui inclut, par rapport au PCI, la
récupération de la chaleur latente de condensation des fumées. Il est supérieur de 3 à 10% au PCI.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
2°) Conversion d’énergie à haute valeur (noble) en énergie thermique (chaleur)
Le tableau ci-dessous indique le pouvoir calorifique inférieur de quelques combustibles:

Sans autres précisions, le rendement d’une chaudière à combustion est généralement calculé sur la base du PCI.
Lorsque les combustibles sont carbonés, leur combustion génère des émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le dégagement de CO2 (3,7 kg CO2 par kilogramme de carbone) peut aller de 0,2 kg CO2/kWhPCI pour le
méthane à 0,35 kg CO2/kWhPCI pour le charbon.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
2°) Conversion d’énergie à haute valeur (noble) en énergie thermique (chaleur)

• Les réactions de fission nucléaire libèrent de l’énergie thermique. La fission des noyaux fissiles comme
l’uranium 235 génère environ 120 000 kWh/kg Unat.
• Toutes les formes d’énergie (mécanique, électrique, …) peuvent aisément être « dégradées » en chaleur par
frottements ou par effet Joule en électricité.

Lors des combustions, des réactions de fission nucléaire, des conversions d’énergie mécanique ou électrique
etc.., il y a conversion d’énergie à haute valeur (noble) en énergie thermique (chaleur).

Dans ces conversions, la quasi-totalité de la chaleur libérée peut être récupérée à l’aide d’échangeurs
performants. Ainsi il est possible de parler d’un rendement théorique de conversion en chaleur de 100 %.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
3°) Conversion de l’énergie thermique (chaleur) en énergie à haute valeur( mécanique ,
électrique)

Un moteur thermique est un dispositif qui convertit la chaleur en travail mécanique.


Les moteurs à vapeur, les moteurs à essence et les moteurs diesel en sont des exemples. Il y a une limite
thermodynamique (principe de Carnot ou second principe de la thermodynamique) lors de cette conversion.
Le deuxième principe de la thermodynamique veut que seule une part de cette énergie thermique puisse être
“anoblie”. Il est en effet impossible de convertir l’entier d’une énergie d’agitation désordonnée en un
mouvement ordonné.
Nous nous intéresserons en particulier aux moteurs thermiques qui fonctionnent selon un cycle de processus
répétitif. Dans un tel moteur, un fluide de travail retrouve son état initial à la fin de chaque cycle.

Les moteurs à vapeur utilisent l’eau comme fluide, alors que les moteurs à essence et les moteurs diesel utilisent
un mélange de carburant et d'air.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
3°) Conversion de l’énergie thermique (chaleur) en énergie à haute valeur( mécanique ,
électrique)
Le rendement de CARNOT d’un moteur thermique est défini comme étant le travail fourni divisée par la
chaleur absorbée.

𝑾 𝑻𝒄𝒉𝒂𝒖𝒅 −𝑻𝒇𝒓𝒐𝒊𝒅
𝜼𝑪𝒂𝒓𝒏𝒐𝒕 = = ,
𝑸 𝑻𝒄𝒉𝒂𝒖𝒅

avec W le travail mécanique, Q la chaleur prise au réservoir thermique chaud,

T les températures des sources chaude et froide (environnement) en Kelvins (K)

Schéma:
W < 𝟎 le travail mécanique fourni
𝑸𝑪 > 𝟎 la chaleur prise au réservoir thermique chaud
𝑸𝑭 < 𝟎 la chaleur cédée au réservoir thermique froid
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
3°) Conversion de l’énergie thermique (chaleur) en énergie à haute valeur( mécanique , électrique)
Le rendement de Carnot dépend uniquement des températures (en Kelvin) des deux réservoirs. Le rendement est
toujours inférieur à 100 %, sauf si Tf = 0.

La figure montre que : les rendements des machines thermodynamiques comme les moteurs à combustion, les turbines
à vapeur, les systèmes photovoltaïques et thermoélectriques (…) sont toujours inférieurs à la limite de Carnot.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
4°) Pompes à chaleur et systèmes frigorifiques
Un réfrigérateur (ou une pompe à chaleur) est un moteur thermique qui fonctionne en sens inverse.
- Cas d’un réfrigérateur : Le travail est fourni au système, qui absorbe la quantité de chaleur Qf d'un réservoir
thermique à basse température (le contenu du réfrigérateur) et qui cède une quantité de chaleur plus élevée Qc
à un réservoir thermique à température plus élevée (l’air ambiant).
- Une pompe à chaleur prélève de la chaleur à l'air extérieur froid et cède une quantité de chaleur plus grande
à l'air chaud dans une pièce.
Le processus étant cyclique, l'énergie interne du moteur ne varie pas et le premier principe permet donc
d'écrire : 𝑄𝐶 = W + |Qf|
Schéma:
W > 𝟎 le travail mécanique reçu
𝑸𝑪 < 𝟎 la chaleur cédée au réservoir thermique chaud
𝑸𝑭 > 𝟎 la chaleur prélevée (reçue) au réservoir thermique froid
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
4°) Pompes à chaleur et systèmes frigorifiques
La performance d’une pompe à chaleur, basée sur le second principe de la thermodynamique et en particulier sur la
température des sources primaires et secondaires, est caractérisée par son coefficient de performance ou COP,
quotient de l’énergie « produite » sur l’énergie « consommée ».
𝑸𝒂𝒃𝒔𝒐𝒓𝒃é𝒆
- Le coefficient de performance est défini pour un réfrigérateur par : 𝑪𝑶𝑷 =
𝑬𝒎é𝒄𝒂𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆
𝑸𝒇𝒐𝒖𝒓𝒎𝒊𝒆
- Le coefficient de performance est défini pour une pompe à chaleur par : 𝑪𝑶𝑷 =
𝑬𝒎é𝒄𝒂𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆

Le COP maximum et idéal que l’on pourrait atteindre dépend de la température de la source secondaire sur la
différence de température entre les deux sources. Il est appelé COP de Carnot :
𝑻𝒇𝒓𝒐𝒊𝒅
• 𝑪𝑶𝑷𝑪𝒂𝒓𝒏𝒐𝒕 = (Systèmes frigorifiques)
𝑻𝒄𝒉𝒂𝒖𝒅 −𝑻𝒇𝒓𝒐𝒊𝒅

𝑻𝒄𝒉𝒂𝒖𝒅
• 𝑪𝑶𝑷𝑪𝒂𝒓𝒏𝒐𝒕 = (Pompe à chaleur : PAC)
𝑻𝒄𝒉𝒂𝒖𝒅 −𝑻𝒇𝒓𝒐𝒊𝒅

Les températures doivent être exprimées en Kelvin(K)


II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
4°) Pompes à chaleur et systèmes frigorifiques
• Exemple 1 : Calculer le COP Carnot pour un réfrigérateur qui rejette de la chaleur dans l’air à 20°C (T chaud) pour obtenir
du froid à 5°C (T froid). Même calcul si T froid= - 20°C. Conclure.
- Pour 𝑇𝑓𝑟𝑜𝑖𝑑 = 5°𝐶, 𝐶𝑂𝑃𝐶𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡 = 18
- Pour 𝑇𝑓𝑟𝑜𝑖𝑑 = −20°𝐶, 𝐶𝑂𝑃𝐶𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡 = 6

Un COP = 18, signifie que la chaleur absorbée (ou évacuée ) du réservoir froid par le réfrigérateur est 18 fois plus grande que
l’énergie mécanique consommée . Le réfrigérateur est plus efficace quand plus de chaleur peut être retirée de l’intérieur du
réfrigérateur pour une quantité d’énergie mécanique donnée. Plus COP est grand, plus efficace est le réfrigérateur.
• Exemple 2 : Calculer le COP Carnot pour une pompe à chaleur qui puise de la chaleur dans l’air à 5°C, pour la restituer à
20°C. Même calcul si la PAC puise de la chaleur dans l’air à -10°C. Conclure.
- Pour 𝑇𝑓𝑟𝑜𝑖𝑑 = 5°𝐶, 𝐶𝑂𝑃𝐶𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡 = 20 .
- Pour 𝑇𝑓𝑟𝑜𝑖𝑑 = −10°𝐶, 𝐶𝑂𝑃𝐶𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡 = 10

Un COP = 20, signifie que le PAC peut produire (ou fournir) 20kWh (énergie thermique) pour 1 kWh d’énergie mécanique
consommée.
Le coefficient de performance COP dépend des conditions de fonctionnement. Le COP pour un PAC dépasse généralement 1
En pratique, le COP réel est toujours inférieur à la limite théorique ou COP de Carnot ; en effet les performances des
échangeurs thermiques ne permettent pas de faire en sorte que les températures des sources réelles soient égales à celles de la
machine de Carnot idéale, mais également à cause des imperfections des machines et du fluide de travail.
II-Conversions d’énergie,
possibilités et limites
4°) Pompes à chaleur et systèmes frigorifiques
Figure 2 : Schématisation du fonctionnement des pompes à chaleur et
systèmes frigorifiques
1. Le fluide frigorigène, à l’état liquide ,récupère la chaleur de l’air
extérieur, la température du fluide augmente et le fluide passe à l’état
gazeux.
2. Le compresseur alimenté par un moteur électrique, aspire et comprime le
fluide frigorigène. A la fin de cette phase le fluide gazeux est chaud et
sous haute pression.
3. La condensation du fluide frigorigène (à l’état gazeux sous haute
pression) , permet de transmettre de la chaleur à l’air extérieur. Le gaz
passe à l’état liquide.
4. Le détendeur fait chuter la pression du fluide frigorigène et prépare le
fluide avant la phase de vaporisation.

Transfert de l’énergie thermique d’un milieu à basse température(source


froide) vers un milieu à haute température(source chaude)
Ce dispositif permet d’inverser « le sens naturel » du transfert spontané
de l’énergie thermique

Une pompe à chaleur peut être considérée comme un système :


- de chauffage : si on souhaite augmenter la température de la source chaude
- De réfrigération: si on souhaite abaisser la température de la source froide.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites
5°) Conversions énergie mécanique- énergie électrique

• Il n’y a pas de limite thermodynamique aux conversions au sein de ces formes


d’énergie ; possibilité de quasi-réversibilité. Il y a un peu de pertes
(frottements…), cependant rien n’empêche le rendement de tendre vers 100%,
c’est généralement une question de compromis technologique et économique.

6°) Conversion énergie électrique en lumière visible, rendement lumineux

• L’unité de puissance lumineuse d’une lampe est le lumen (lm). Le rendement


lumineux d’une source de lumière s’exprime en lumen par watt (lm. W-1).

• Les sources de lumières du commerce ont des rendements lumineux variables


selon les technologies.
II-Conversions d’énergie, possibilités et limites

• Remarque : Jusqu’à il y a quelques années, les lampes à incandescence étaient la norme.


Toutefois, l’utilisation de nouvelles technologies, comme les lampes fluorescentes ou les
LED, permet désormais de fournir la même puissance d’éclairage tout en réduisant de
manière considérable la consommation d’énergie. L’Union européenne est allée plus loin
en interdisant les ampoules à incandescence.
III-Rendement exergétique des systèmes thermodynamiques
L'exergie permet de définir rigoureusement la notion de rendement d'une installation, et donc de quantifier sa
qualité thermodynamique. Il est toujours compris entre 0 et 1, et d'autant plus élevé que les irréversibilités sont
faibles.

L’exergie est un concept développé à partir des première et seconde loi de la thermodynamique. Ce terme
comprend à la fois les aspects quantitatifs énergétiques de la première loi et les aspects qualitatifs influencés
par la création d’entropie.

Chaque transfert de chaleur génère de l’entropie, autrement dit des irréversibilités qui détruisent l’énergie
disponible.
Le rendement exergétique permet de considérer le potentiel de conversion du système réel sur la base de la
limite de Carnot et d’évaluer ses performances techniques.
Contrairement à son pendant énergétique, la forme exergétique du rendement prend en compte non seulement
les flux énergétiques perdus, mais également la diminution de qualité des flux énergétiques.
𝜂𝑟é𝑒𝑙
- Cas d’un moteur thermodynamique : 𝜂𝐸𝑥 = <1
𝜂𝑐𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡
𝐶𝑂𝑃𝑟é𝑒𝑙
- Cas d’une pompe à chaleur ou d’un système de production de froid : 𝜂𝐸𝑥 = <1
𝐶𝑂𝑃𝑐𝑎𝑟𝑛𝑜𝑡
III-Rendement exergétique des systèmes thermodynamiques

L’exergie mesure l’énergie « utile » qui peut être extraite d’un réservoir ou d’un flux énergétique.
Elle constitue un indicateur de la qualité d’une énergie donnée et autorise la comparaison de façon
pertinente de formes d’énergie hétérogènes.
Enfin, la notion d’efficacité exergétique donne une image plus juste de l’efficience réelle d’un
procédé ou système énergétique, en quantifiant son rendement par rapport au meilleur système
théoriquement possible.
A ce titre, et par rapport aux approches énergétiques, l’approche exergétique permet aux industriels
d’aller plus loin dans l’optimisation énergétique de procédés industriels. En effet, cette approche
conduit les industriels à une meilleure appréhension de l’efficacité réelle de leurs procédés, et leur
permet d’identifier et quantifier les causes d’inefficacité.
III-Rendement exergétique des
systèmes thermodynamiques
La figure 1 présente les indices exergétiques de
différentes énergies. L’énergie électrique et
l’énergie mécanique sont des formes d’énergie
de très haute « qualité » : leur indice exergétique
est de 100%, l’exergie est égale à l’énergie.

A l’inverse, la qualité de l’énergie thermique est


variable, et d’autant plus faible que le niveau de
température à laquelle elle est disponible est bas.
Ainsi, toutes les formes d’énergie ne sont pas
égales, et l’exergie permet de quantifier cette
différence, en introduisant les notions de «
qualité » de l’énergie et d’énergie « utile ».
IV- Conversions d’énergie et rendement instantané
En conversion d’énergie, les notions de rendement méritent d’être clarifiées.

La notion de rendement instantané (ou rendement en puissance) d’un convertisseur d’énergie, généralement
appelé rendement sans adjectif est à distinguer du rendement énergétique.

• Le rendement instantané est le rapport de la puissance sortante ou utile Pu sur la puissance entrante ou
absorbée Pe en un point de fonctionnement donné.
𝑃𝑢
𝜂=
𝑃𝑒

La conversion entraîne inévitablement des pertes Pp telles que :


𝑃𝑢 𝑃𝑒 − 𝑃𝑝
𝑃𝑝 = 𝑃𝑒 − 𝑃𝑢 𝑒𝑡 𝜂 = =
𝑃𝑢 + 𝑃𝑝 𝑃𝑒

• Prenons l’exemple d’un moteur électrique à courant continu, la puissance absorbée est électrique et
correspond au produit de la tension par l’intensité, la puissance utile est mécanique et correspond au produit
du couple mécanique par la vitesse angulaire.
𝑷𝒖 𝑷𝒖
𝑹𝒆𝒏𝒅𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒊𝒏𝒕𝒂𝒏𝒕𝒂𝒏é 𝒐𝒖 𝒆𝒏 𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒄𝒆 𝜼𝒑 = =
𝑷𝒂𝒃𝒔 𝑷𝒖 + 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔
IV- Conversions d’énergie et rendement instantané
Mais, dans un convertisseur d’énergie, le rendement instantané dépend du point de
fonctionnement, défini généralement en fonction de la valeur de la puissance utile. La
figure montre sa courbe d’allure générique en cloche, plus ou moins plate selon les
technologies. Le rendement instantané passe donc par un maximum tout en restant inférieur
à 100%.

Allure générique d’une courbe de rendement instantané d’un convertisseur d’énergie en fonction de la puissance utile (Pu)

Fréquemment, un convertisseur d’énergie fonctionne à différents régimes, et donc pas


seulement au régime optimal car la puissance utile varie en fonction de la demande de
l’utilisateur.
IV- Conversions d’énergie et rendement instantané
Dans le cas des convertisseurs d’énergie, on peut définir le rendement énergétique (ou sur cycle) sur l’ensemble
d’un cycle de fonctionnement, correspondant par exemple à un usage typique, par l’expression :
‫ 𝒖𝑷 𝒆𝒍𝒄𝒚𝒄׬‬.𝒅𝒕
𝜼𝒆 = avec 𝜼𝒆 ≤ 𝜼𝒎𝒂𝒙
‫ 𝒆𝑷 𝒆𝒍𝒄𝒚𝒄׬‬.𝒅𝒕

Très souvent, lorsqu’une valeur de rendement est donnée, on ne précise pas s’il s’agit de celle de son rendement instantané
(souvent sa valeur maximale) ou de son rendement sur cycle (sur un cycle à préciser), ce qui constitue alors une source de
confusion.

Pour exemples, voici quelques ordres de grandeur de rendements qui apparaissent très souvent dans la « littérature » sans précision sur la
nature du rendement (instantané, sur cycle, etc.), maillon de la chaine de production pris en compte ( :
• Production électronucléaire : 33% ;
• Conversion photovoltaïque du rayonnement solaire : aux alentours de 20% ;
• Conversion éolienne (très variable en fonction de la vitesse du vent et volontairement dégradée pour les vents forts) : entre 0 et 50% ;
• Moteur thermique d’automobile : 25%
• La photosynthèse : de l’ordre de 1% sur une année.
En outre, dans un contexte où l’on se préoccupe de plus en plus d’épuisement des ressources non renouvelables et de soutenabilité, il semble
nécessaire d’introduire de nouveaux concepts. En effet, comment justifier que la production d’électricité solaire photovoltaïque
(renouvelable) soit plus pertinente que la production électronucléaire (épuisable) alors que le rendement de la première est souvent inférieur
à celui de la seconde ?
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement

En termes de soutenabilité, lors de l’étude énergétique d’un convertisseur, par exemple pour sa
conception (donc son écoconception), il est nécessaire de prendre en compte la totalité de
l’énergie primaire non renouvelable consommée lors de sa vie pour rendre le service attendu.

Il est alors nécessaire de prendre en compte toutes les énergies « consommées », de l’extraction
des matières premières au recyclage en fin de vie du convertisseur en passant par sa production,
son utilisation, son transport, son entretien…
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
Rappel: On parle d’énergie grise pour quantifier la somme de toutes les consommations
d’énergie primaire non renouvelable (souvent exprimée en joules dans les bases de données), en
dehors de celle de la phase d’usage.
Considérons par exemple le cas d’un moteur thermique d’automobile (en incluant tous les
accessoires permettant de le faire fonctionner). Il faut prendre en compte les différentes étapes de
sa vie :
• L’extraction des minerais requis pour sa fabrication avec des machines qui consomment de
l’énergie finale (hydrocarbures liquides, électricité...) ;
• La transformation des minerais en matières premières (acier, cuivre, terres rares...) par des
procédés industriels exploitants également divers convertisseurs ;
• La fabrication via des machines industrielles dans des usines ;
• Les différentes étapes de transport (matériaux, pièces diverses… jusqu’à la livraison) ;
• Les dépenses énergétiques des étapes de maintenance durant la vie du convertisseur ;
• Le recyclage en fin de vie.
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
1°) Définition de l'analyse sur cycle de vie (ACV)

• Les fondements de l'analyse sur cycle de vie ACV (en anglais : LCA pour Life Cycle
Assessment) ont émergé dans les années 70. L’ACV s’est progressivement formalisée jusqu’à
sa normalisation durant les années 2000. Ces normes fournissent une base de travail et de
calcul. Ces deux normes (ISO 14040 :2006 et ISO 14044 :2006) s’intéressent uniquement aux
impacts environnementaux, des considérations sociales, sociétales et économiques pourraient
aussi entrer dans la balance.
• L'analyse sur cycle de vie constitue une démarche indispensable pour mener à bien des
démarches d'éco-conception et de management environnemental. Dans ce contexte, les enjeux
énergétiques et climatiques sont des moteurs tant du point de vue des choix que des normes
soumises aux entreprises.
• Les critères sont nombreux : quantité de matières premières utiles, dont les matières premières
énergétiques non renouvelables, utilisation de ressources primaires ou recyclées et recyclables,
pollution (eau, air, sol), contribution au réchauffement climatique global (CO , CH , N 0, ...
2 4 2

rejetés), dégradation de la couche d'ozone, impacts sur les écosystèmes et la biodiversité,


toxicité, etc. (figure).
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement

• Les analyses sur cycles de vie permettent de prendre en compte un grand nombre de critères
environnementaux afin de considérer la totalité du cycle du convertisseur d'énergie à l’intérieur d’un
périmètre le plus étendu possible. Elles sont de plus en plus reconnues comme étant la meilleure façon
de réduire nos impacts environnementaux.

• En effet, la situation environnementale de notre planète encourage le développement de ces analyses.


Actuellement de nombreux minéraux dont le sable, consommé essentiellement pour la production de
béton, sont sous pression. L’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique nous obligent à
trouver des solutions pour réduire au maximum nos impacts environnementaux et, en particulier, nos
rejets de gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone (principalement issus de la
transformation énergétique des combustibles fossiles).

• Enfin, d’un point de vue purement énergétique, il parait tout à fait légitime de considérer la totalité de la
chaîne des transformations, de l'extraction minière jusqu'au recyclage des déchets (à condition qu’ils ne
soient pas irradiés) pour pouvoir évaluer de façon pertinente le rendement d'une filière énergétique dans
un contexte de développement durable.
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
2°) Du rendement instantané au rendement énergétique sur cycle de vie d’un
convertisseur d’énergie
Rendement en puissance ou rendement instantané, sur un point de fonctionnement particulier :

𝑃𝑢
𝜂𝑝 =
𝑃𝑎𝑏𝑠

Rendement énergétique ou sur cycle, sur un cycle de fonctionnement correspondant à un service :

‫ 𝑢𝑃 𝑒𝑙𝑐𝑦𝑐׬‬. 𝑑𝑡 𝐸𝑢 𝐸𝑢
𝜂𝑒 = = =
‫ 𝑠𝑏𝑎𝑃 𝑒𝑙𝑐𝑦𝑐׬‬. 𝑑𝑡 𝐸𝑎𝑏𝑠 𝐸𝑢 + 𝐸𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠

Attention, le rendement sur cycle n’est pas égal à la moyenne pondérée du rendement instantané.

Afin d’intégrer un critère de soutenabilité, nous proposons un nouveau concept de rendement.


V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
3°) Rendement sur cycle de vie soutenable
Le rendement sur cycle de vie soutenable 𝜂𝐿𝐶𝐴_𝑠𝑜𝑢𝑡 , ne comptabilise que la consommation de
ressources primaires non renouvelables :

𝐸𝑢−𝑣𝑖𝑒 𝐸𝑢_𝑣𝑖𝑒
𝜂𝐿𝐶𝐴_𝑠𝑜𝑢𝑡 = =
𝐸𝑝−𝑁𝑅 𝑣𝑖𝑒 𝐸𝑢_𝑣𝑖𝑒 + 𝐸𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠_𝑣𝑖𝑒_𝑝
+ 𝐸𝑔𝑟𝑖𝑠𝑒𝑠_𝑝𝑁𝑅
𝜂𝑝−𝑓𝑁𝑅
Eu-vie : totalité de l’énergie utile produite sur la vie

Ep-NR vie : Totalité de l’énergie primaire non renouvelable, « consommée » sur la vie

𝐸𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒
𝜂𝑝−𝑓𝑁𝑅 ∶ Rendement de transformation énergie primaire non renouvelable en énergie finale avec 𝜂𝑝−𝑓𝑁𝑅 =
𝐸𝑝−𝑁𝑅

L’indice NR indique la part non renouvelable de l’énergie primaire contenue dans l’énergie grise et
dans les pertes de transformation de l’énergie finale qui alimente le convertisseur en question.
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
3°) Rendement sur cycle de vie soutenable
La prise en compte de ce rendement sur cycle de vie soutenable est importante pour réaliser une éco-conception
des convertisseurs. En effet, concevoir un convertisseur d’énergie avec un meilleur rendement instantané (sur
cycle d’usage) conduit, à technologie donnée, à dépenser plus de matières premières donc plus d’énergie grise.
Dès lors, on comprend bien qu’il existe un optimum de rendement sur cycle de vie dépendant fortement des
usages.
• En effet, généralement, l’amélioration du rendement énergétique d’un convertisseur conduit à un
accroissement de la consommation d’énergie grise (matériaux plus coûteux à l’extraction et à la
transformation, voire plus de quantité de matériaux). Ainsi, la durée d’usage du convertisseur sera centrale
dans son optimisation globale. Dans le cas d’un convertisseur, dont la durée d’usage prévue est faible, la
minimisation de la consommation totale d’énergie primaire non renouvelable (énergie grise + phase d’usage)
conduira à un rendement énergétique plus faible que si ce même convertisseur doit être dimensionné pour une
longue durée d’usage. Dans ce dernier cas, il sera plus avantageux de dépenser plus d’énergie grise pour,
ensuite, réduire la consommation d’énergie de la phase d’usage.
Par exemple, si l’on considère un moteur de volet roulant électrique qui ne fonctionne que quelques centaines
d’heures cumulées sur toute sa vie et un moteur de ventilation mécanique qui travaille des dizaines de milliers
d’heures, on aura des exigences de rendement bien plus faibles sur le premier que sur le second, ce dernier
méritant que l’on dépense plus d’énergie grise pour améliorer sa performance sur cycle.
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
4°) Indicateurs sur cycle de vie des convertisseurs d’énergie primaire
Lors de la « production » d’énergie, sous entendue finale à partir d’énergie primaire, il est possible de prendre en
compte le cycle de vie des systèmes de conversion via deux indicateurs :

• EPBT pour Energy Pay Back Time ou temps de remboursement de l’énergie ou temps de retour énergétique : cet
indicateur (en années) dépend du mix énergétique local de production, de la technologie…

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑁𝑅 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚é𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒


• 𝐸𝑃𝐵𝑇 = (En années)
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑛𝑛𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑠𝑢𝑏𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢é𝑒

On note un avantage environnemental sur le plan énergétique si EPBT < durée de vie.

Exemple : On considère un panneau solaire qui fournit 10.000 kWh par an. Sa fabrication a nécessité 30.000 kWh.
Calculer son temps de retour énergétique et conclure.

EPBT = 3 ans. Il faudrait produire de l’énergie « photovoltaïque » durant 3 ans pour « récupérer » l’énergie nécessaire
à sa fabrication (énergie qui elle n’est pas renouvelable).

L’EPBT indique le nombre d’années qu’il faut à un système de production d’énergie pour restituer l’énergie
grise incorporée (temps de retour énergétique).
V-Introduction d’un critère de soutenabilité pour le calcul du
rendement
4°) Indicateurs sur cycle de vie des convertisseurs d’énergie primaire
• EROEI pour Energy Returned On Energy Invested ou énergie récupérée sur énergie investie :

𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑟é𝑐𝑢𝑝é𝑟é𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒


𝐸𝑅𝑂𝐸𝐼 =
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑎𝑐𝑐é𝑑𝑒𝑟 à 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑠𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒

Si EROEI > 1, on considère la « production » rentable.


Cependant l’EROEI traditionnel ne prend pas en compte la nature éventuellement non renouvelable des ressources
consommées durant tout le cycle de vie.
L’EROEI d’une production d’électricité via du pétrole serait ainsi supérieur à celui d’une production éolienne ou
photovoltaïque, sauf en considérant des pétroles extrêmement difficiles d’accès et dont la dépense énergétique pour les
prélever est très élevée (ce qui devient de plus en plus le cas avec les pétroles non conventionnels).
C’est la raison pour laquelle on introduit un EROEI soutenable. EROEIsust permet de comptabiliser la part non
renouvelable consommée sur la vie :
𝐸𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑟é𝑐𝑢𝑝é𝑟é𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒
𝐸𝑅𝑂𝐸𝐼𝑠𝑢𝑠𝑡 =
𝑃𝑎𝑟𝑡 𝑛𝑜𝑛 𝑟𝑒𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑙𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑙′ é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑒 𝑠𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑣𝑖𝑒

Si EROEIsout > 1, la « production » d’énergie finale est bien soutenable.

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