Vous êtes sur la page 1sur 50

L'Europe nouvelle : revue

hebdomadaire des questions


extérieures, économiques et
littéraires

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


. L'Europe nouvelle : revue hebdomadaire des questions
extérieures, économiques et littéraires. 1918-06-15.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées
dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-
753 du 17 juillet 1978 :
- La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique
est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source
des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source
gallica.bnf.fr / BnF ».
- La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation
commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service ou toute autre
réutilisation des contenus générant directement des revenus : publication vendue (à l’exception des ouvrages
académiques ou scientifiques), une exposition, une production audiovisuelle, un service ou un produit payant, un
support à vocation promotionnelle etc.

CLIQUER ICI POUR ACCÉDER AUX TARIFS ET À LA LICENCE

2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété
des personnes publiques.

3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :

- des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent
être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits.
- des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont
signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est
invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation.

4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et
suivants du code de la propriété intellectuelle.

5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de
réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec
le droit de ce pays.

6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur,
notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment
passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978.

7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter


utilisation.commerciale@bnf.fr.
I
ÉD1TORIAL.
3
<
SOMMAIRE.
Salons
Soyons donc logiques! Soyons donc pratiques! E. N.

Irlandais
Dans les Caves. Dans les L'Homme qui sourit.
L'Amérique et la Paix.
I. AFFAIRES EXTERIEURES (P. louaà 1085)
Le Probleme

Guerre.
LETTRES ET CHRONIQUES DE L'ÉTRANGER
Les Catholiques et la

Centraux.
La Démission de M. de Broqueville
L'Effort Économique des Empires
E.-J. DILLON.

V. BIANCHI-CAGLIESI,
Prélat de Ha Sainteté.

C. A.
LES COURANTS D'OPINIONA TRAVERS LE MONDE

En Espagne
En Suisse
En Norvège
Française Indes
La Social-Démocratie Allemande et les Buts de
Le Grand Débat des Cortès

Le Mouvement Bolcheviste.
Guerre Claude Andelle.
D B.
q^
Ch. BILLARD.
BILLARD.

Paix
En Angleterre Le Discours de M. Clemenceau. Les George
En Italie La Réouverture de la Chambre. – La Politique Autrichienne..· Astolfio.GEX.
II. AFRIQUE DU NORD ET COLONIES (i> luw a iw>?)

Chronique Coloniale
III. LA VIE PARLEMENTAIRE (p. iwsùioso)
Sur les Gradins et dans les
Le Reichstag et la
Couloirs' Michel Larchain.

Midas.
Jules RAIS.
IV. ÉTUDES SOCIALES (?• îofiu mi)
Les Allocataires au Travail
La C. Q. T. à la Chambre des
V. PROBLÈMES ÉCONOMIQUES lP. n)03 à
Députés Léon Roger PICARD.
JOUHAUX.
Secrétairegénéral cle la C.G.T.
wjô)
La Réglementation des Concessions Hydrauliques VERAX.
Chronique Economique.
VI. QUESTIONS FINANCIÈRES(p- \m a no.,)
Les Nouveaux Impôts sur les Paiements et le Luxe. William OUALID.
CHANGE
LES RESSOURCESPUBLIQUES ET LE BUDGET Louis SURET.

Scénique
Léon POLIEr'. Professeur

Arts
Il. MONNAIE. BANQUE. Ii

LA BOURSE ET LES VALEURS


Monray.
l'Université de ^"k^
Toulouse
·
VII. LA PENSÉE FRANÇAISE (p. uouimi)
La Science

Les

Artistique
Echos et On-dit des Lettres et des
La Semaine
Sciences
Idées et Portraits Etudes et Récits ·
·
L'Écolàtre.
-MARC-HENRY

André SALMON.
Robert CASTRO-SOFFIA.
Arias
La Bibliographie à l'Étranger.
Beau:oup s'étonnent que le projet ne soit pas
encore mis à exécution et la plupart témoignent
quelque dépit de la résistance qu'oppose à sa réa-
lisation, le président Wilson. Pour un peu on l'ac-
cuserait d'égoïsme, car ces braves gens ne mettent
pas un seul instant en doute que nos amis de To-
kio ne brûlent du désir d'occuper la Sibérie.
Et c'i:st ainsi qu'une fois de plus nous témoi-
gnons ce notre incurable tendance à prendre nos
désirs jour la réalité. Quand donc saurons-nous
être réalistes dans ce domaine, si peu propice à
l'idéal,1 qu'est le champ d'action de la politique
SOYONS DONC PRATIQUES 1 extérieure?
Comment donc, en fait, pratiquement se pose
SOYONS DONC LOGIQUES ce complexe problème?
Sa dennée est simple. Le Japon doit-il interve-
nir en Sbéric?
la
Mais donnée en est simple, la solutionl'est
Les Allemands sont à Ribécourt. -.otre grande moins.
presse quotidienne est toute à Tokio. Etrange C'est quelle dépend de trois facteurs dont les
Serait-ce qu'un estime encore dans certains mi- mobiles, en l'espèce, ne sont pas nécessairement
lieux que le front de l'Oural peut soulager en concordants.
temps opportun le front de Compiègne ? Voilà, Quels sont-ils? Le Japon d'abord, l'Amérique
certes, un point d'interrogation quelque peu trou- ensuite et enfin la Russie.
blant. D'aucuns disent Le seul fait qu'on envi- Le Japon apparaît, ici, comme le principal in-
sage, à une heure pareille, une telle possibilité téressé. 11 n'est pas un habitué du Café du Com-
n'est-il pas l'affirmation la plus nette de la cer- merce qui ne vous démontrera les avantages que
titude où l'on est dans les sphères compétentes de procurera au Mikado l'occupation de la Sibérie.
contenir la ruée allemande ? J'en accepte l'au- Malheureusement tous les Japonais ne partagent
gure. Il est réconfortant. Par le temps qui court pas l'avis des grands politiques du Café du Ccm
tout réconfort est le bienvenu merce. Les nombreuses interviews des grands hom-
Examinons donc froidement, en toute indépen- mes d'Etat du Japon publiées, ces jours-ci, en
dance, cette question si délicate de l'intervention dépit des commentaires dont les a accompagnées
japonaise. Elle n'est pas, au surplus, entièrement une presse inspirée, les renseignements que nous
neuve pour nos lecteurs. L'Europe Norrz~clle n'a possédons d'autre part sur les mouvements de
pas sur ce sujet publié de longues dissertations. l'opinion à Tokio ne laissent aucun doute à cet
Elle a par contre donné toute une série de rensei- égard.
gnements précis, puisés uniquement aux sources Les déclarations du baron Goto,
mêmes et ce sont ses collaborateurs japonais qui (CENSURÉ)
les hii ont fournis. Cette documentation de pre-
mière main me dispensera d'un long exposé et me sont empreintes d'une évidente réserve.
facilitera d'autant la mise au point du problème Celles du vicomte Koto sont encore plus signifi-
tel qu il se présente aujourd'hui. (i) catives. Mais je n'en sais pas de plus typiques
Ce n'est pas la première fois que la nécessité que celles que formulait à un rédacteur de l'Asahi,
d'une intervention japonaise est mise sur le tapis. le 18 avril dernier, le vicomte Anoura, membre du
On peut même avancer sans crainte d'être dé- Conseil privé impérial, persona grata près du
menti qu'elle est la grande pensée du règne. du Mikado, qui jouit d'une grande influence dans les
règne de M. Clemenceau. Elle le hantait longtemps milieux politiques de Tokio.
avant son événement. En voici la traduction littérale
Nul n'a oublié les véhéments articles que lui
consacrèrent, dès la fin de 1914, M. Georges Cle-
menceau lui-même dans Y Homme Enchaîné, son
aller ego, M. Stephen Pichon, dans le Petit Jour-
Chéradame, dans 1 /M.
nal, et mon ami, la terreur de l'Autriche, André
A ce moment-là
il s'agissait de jeter simplement en Macédoine
(c&\3urtË)

quatre cent mille Japonais. Programme modeste


qui ne demandait pour être réalisé que l'immobi-
lisation à cet usage d'au moins deux millions ue
tonnes. d J'ai été, depuisl.orsqut·
le début, oppose à l'intervention
le z~icomte Motorrom'en-
L'idée fit couler beaucoup d'encre, même à To- jrr jrnrraise rn Siht·rie.
kio, où nos distingués confrères Ariga et Yoi^oï la voya son secrétaire four m'entretenir de ce sujet, j'ai
rryonduà ~eu près drrrrs ces tcrrues Tout dépend des
commentèrent, en l'appuyant dans la Revue diplo- intérêts du Japon. Il est compréhensible nue le Japon
matique et la Revue !-entr-alc de Tokio. mais pas intervienne au cas où la marche irréductible allemande
menacerait sérieusement le Japon: dans ce cas, it le
un Japonais ne vint. Les « Gcnros » ne marchèrent ferait même sans le consentement des puissances alliées.
pas. L'occupation de Sibérie est en effet bien facile. parce
Aujourd'hui c'est sur l'Oural que l'on voudrait
les voir bientôt courir sus aux Allemands, tout en
a
qu'il n'y pas de forces militaires qui puis,sent nous
être opposées. Mais intervenir sans motifs sêrienv et
faisant levier pour la reconstitution de cette Rus- sn"isiinfs. i'e serait perdre le crédit du lapon dam le
monde tout entier et nous tneltre diins Femharras^aprcs
sie. qui n'est plus la Sainte Russie! la guerre. >>
Le incomte parla ensuite de la politique du lapon vis-
Voir Kurope Nouvelle des 10 mars, avril, <i. lis de, hi Chine qui continue d'êtreà l'ordre du jour
11
(1)
mai, 25 mai, 1er juin, 8 juin.
28 mars, 27
dans les journaux japonais:
a Le ministre du jafionà Pékin, baron Hayashi, ne
recommencerait pas à favoriser uniquement le géné-
ral Tuan, président du conseil, et ses partisans. Main. (CENSURÉ)
tenant on travail le en rue de former une sorte d'allian-
ce sino-japonaisc contre •Voit" extérieur commun.
Pour cela, on a d'abord conseilléà tous les partis chi-
nois de se récoucilier et on a proposé la médiation en> Le premier, facteur japonais, dit: la Russie = O.
tre le Nord et le Sud. » Le second proclame la Russie n'est plus une puis-
Le baron Hayashi, après son retour à son poste, sance militaire, mais elle doit demeurer une puis-
voyagea dans les pays du Sud, en conseillant la ré. sance amie, aujourd'hui plus que jamais parce-
conciliation entre les Chinois et préchant la nécessité
d'une alliance sino-japonaisc contre V Allemagne. qu'elle est devenue une démocratie. Et c'est préci-
sément parce qu'elle est une démocratie naissante,
Son argumentation, qui paraît bien- résumer inexperte et faible que nous lui devons, nous, vieil-
l'opinion prédominante au Japon, est très simple, les démocraties, notre concours loyal.
mais n'en éclaire que mieux la véritable position
du problème.
Que répond-il, en effet, au secrétaire de notre
grand ami, le vicomte Motono, qui vient l'entre-
tenir de l'intervention ? Simplement ceci « Tout (CENSURÉ)
dépend des intérêts du lapon. » Mais s'il y a
menace sérieuse de ces intérêts en Sibérie ? Eh
bien « le Japon interviendra même sans le consen-
tement des puissances. »
Est-ce clair ?P Mais alors opposition irréductible?

(CENSURÉ)

(CENSURÉ)
Le Japon est dans la guerre, pourquoi ? Parce
qu'ilest lié à l'Angleterre par un traité. Ce traité
avait été conclu de part et d'autre contre la puis-
sance militaire russe. Il impliquait une aide réci-
proque dans les zones maritimes et terrestres me-
nacées, le Pacifique mais aussi la frontière des Elle pèse. Elle soupèse. Elle saura, le moment
Indes. venu, jeter dans la balance le « talent » néces-
Or, ce traité, loyalement observé par le Japon, saire. Et ce serait peut-être déjà chose faite si elle
arrive à expiration, précisément à l'heure où cette ne se préoccupait pas, elle aussi, du troisième fac-
puissance militaire russe s'est effondrée. Il n'a teur le facteur russe.
donc plus en ce sens, comme le souligne Mioura, Complexe celui-là aussi et gros de risque, dont
aucun objet. S'il doit être renouvelé, c'est en con- le moindre est, d'aller à l'encontre du but pour-
sidération de la nouvelle situaton internationale. suivi en précipitant dans les bras de l'Allemagne
Et n'est-ce pas sous ce même angle, à ce même le gouvernement de Lénine. Sans doute ce dernier
point de vue que vient d'être renouvelée l'alliance est chancelant. Mais il est et il résiste encore, mal-
Austro-Allemande lors de l'entrevue des deux gré les craquements dont l'écho parvient jusqu'à
Empereurs, le 12 mai dernier ? nous (2).
Mioura est un homme positiï, pratique. Don- Et pendant qu'à Londres, à Paris et, demain, à
nant, donnant, voilà sa formule. Washington on hésite, on tergiverse, on retourné
en tous sens la question, les Allemands sont à Ri-
bécourt.
N'y a-t-il donc pas autre chose à faire ? De
grâce, soyons pratiques. Soyons logiques aussi avec
nous-mêmes, avec les principes qui sont les fon-
dements mêmes de l'action de l'Entente. Nous som*
mes tes champions de la liberté démocratique. Lf.
ferçors-rous de ne jamais oublier ce rayon de
soleil au milieu de la tempête. et ne sacrifions ja-
mais nos principes, même si nous croyons,cer-
taines heures, leur action insuffisante. Ainsi et ain-
(CENSURÉ) si seulement nous éviterons les fautes irréparables;.
Mais ce n'est point, je me hâte de l'ajouter, une
Caison suffisante pour ne rien faire en Orient, voire
même en Extrême-Orient.L'essentiel est d'agir de
façon assez habile, assez pratique pour concilier
nos principes avec les nécessités de l'heure. La
tâche est délicate. Nous en avons connu de plus
rudes.

Et voilà, ce qu'on a certainement compris déjà


(l! Confér. VUnita du 8 juin et Humanité du 11 juin (Mar-
en Angleterre où l'on sait son Japon cel Cachin.)
Dans les Caves L
L'AIVI É RI QUEET LA PAIX
X
.ot--
•••••. Dans les Salons.
'¥ -J.. I!
'11'

'.f"
*• Le Canard déchaîné. Il surOola le'mont Pinon,
Les Etats-Unis ont
leur histoire de celle de
toujours volontairement
1
séparé'
Lurope et, désireux de se
tenir à l'écart d'e tout ce qui pourrait les entraîner dans
les complications de la politique européenne, ils ont
s'abattit sur le, boulevard, traversa les couloirs de la
Chambre, mit en émoi le quai des Orfèvres. d'aucuns toujours eu, pour les représenter dans les grandes capi-
prétendent qu'entre temps il jit une halte dans le jardin tales du vieux monde, des hommes 'de" valeur sans'
du quai d'Orsay. d'autres, mieux informés, affirment doute, mais des hommes ignorants de l'histoire euro-
qu'il tenait dans son long bec un rameau d'olivier, mais péenne en général, et de son histoire diplomatique e\
il le laissa choir. sur particulier.
inexpert en l'art de la colombe, – Mais tout a changé, et l'Amérique se rend
la Marnel
compte aujourd'hui que pour jouer à l'heure de la
La potinière de Sainte-Adresse est en émoi. paix le rôle que le monde entier attend d'elle, elle
M. de Broqueville a démissionné. Pourquoi? ht les doit envoyer a la table de la Conférence des hommes
langues d'aller leur train. M. Beulemans il s'agite. miormes, documentes, armés pour la discussion.
belon les paroles'du colonel House, rapportées par le
laisse échapper des propos incohérents
New York Evening Post du' 16 avril, « dans toute
(CliNSURÉ)
conférence, les hommes qui tiennent les meil'edrcs

cartes sont ceux qui sont les mieux informés ».
L'histoire dira ce qu'a fait Dans ce but, un bureau a été constitué, sous le nom
M. de Broqueville pour la Belgique. Elle dira ce que de « Comité Exécutif ». Le colonel House -^n a la
lui doit la France: Peut-être démontrera-t-elle aussi haute, mais lointaine direction, tandis que le prés'denf
qu'il est parfois bien difficile de gouverner constilu- effectif est son propre beau-frère le D' Mezes.
tionnellement. sans parlement. M. Walter Lipmann, un des premiers éditeurs de le.
New Republic, a accepté d'en être le secrétaire. Parmi
* Au café-saccharine, on cause
,bert de Z.
« journaux ». Ro- les membres, figurent des personnalités connues, et des
spécialistes du droit international, de 'l'économie jic;i-
«
faible avoue son
Voyez-vous, mon cher, les manchettes de'Téry font
pour « l'Œuvre »
tique, etc.
De' grandes institutions publiques et privées, ielies
ma joie chaque matin. » « –
Sans doute, sans doute,
réplique la petite baronne, maisj'aVoue que je leur pré- que la Bibliothèque du Congrès, la Bibhothi'-qiic ce
New-York, la Société de Géographie, !e *Bur^au
fère encore autre chose. « « Quoi donc, –
chère amie ?
Serait-ce les dissertations à côté de la guerre de l'illus- d'Etudes historiques, ont mis gracieusementi la ,lis-
tre Polybe ou les papiers toujours nouveaux de Gustave- position du gouvernement leur personnel, leurs sou» t-s
et moyens d'information, et dans certains cas des fonds
le-bon'sujet ?»

« Nenni, ami, Vous n'y êtes pas! »
• – « Alors c est Bouchavesnê ou bien Arthur Meyer, à
importants, pour permettre à l'oeuvre de s'accomplir
moins qu'un solide Mourras ou un profond Barrés. ? »Il sans autres frais pour le gouvernement que les frais
– « Mieux que ça! voyez-vous pour nous autres, filles
d'Eve, ce qui nous intéresse le plus dans vos journaux
généraux.
Le Comité a attaqué le problème imniédiulenient et
ce sont. les blancs. Il a tant de choses dans un blanc
y par plusieurs côtés. Des cartes, des graphiques, des
bien placé. Tenez, saVez'Vous à quoi nous nous sommes tableaux de loutes sortes sont dressés et classi.iés
les questions rerritoriales sont étudiées séparément et
amusées, lundi dernier, à l'ouVroir ? » « Vraiment,
comment pourrions-nous deviner? » – « Eh bien, nous
– dans leurs relations avec les territoires voisins; des
avons reconstitué le « blanc » du journal des deux statistiques sont établies pour éclaircir tous les pio-

tion.
blèmes techniques. Et, afin de rendre ces matcridtix
Marcel. » –
« Vous dites?»
de Marcel Sembat et de Marcel Cachin. »
« Je dis le
journal
utilisables et propres à être consultés rapidement, un
bien, j'y suis, mais encore ce blanc ?
« Fort
« Très amu- » – – immense catalogue sur fiches est en voie de forma-
sant.
~.J
~< -i
C'est la question de l'Alsace-Lorraine qui a été
considérée la première. Elle a été étudiée sous toUtss
i r. ses faces, d'ivisée, découpée, dépecée et mise en
-i -i~
fiches. Ont été traitées de même, ensuite, la question
des territoires compris entre le golfe Persique et la
k Baltique, puis la question des colonies allemandes,
de la liberté clés mers, et des nécessités économiques
(CEiNSUHÉ)
Centraux. 1

'
i
des Empires
Le New-York Evening Post ajoute, encore, et
ï non sans quelque fierté «Nul pays n'a attaqué le
problème de la paix avec autant de cœur et de largeur
d'esprit. Les gouvernements étrangers, quelque purs
cher, la Russie bouge à Paris ? que soient leurs motifs, ont des « dadas » qui leur
vwi(( AlorS) mon » sont chers, des ambitions secrètes qui entrent d'ans
– « Parfaitement! Nous assistons depuis quelques
jours à un réveil manifeste de la vraie démocratie qui
leurs visées, et ils ont une tendance à insister sur cer-
tains points plus que sur d'autres lorsqu'ils établissent
se dresse contre cette contrefaçon dictatoriale d'un gou- leur programme de paix/ Les Etats-Unis, au contraire,
vernement populaire qu'est le régime Lénine'Trotsky. »
se rendront à la Conférence de la paix sans un seul
–que ?Et)) qui

r,
«

'•
a pris Iç tête de ce mouvement démocrati-

Y.
IsolsKy, »_ –
– «
vraiment.
(CENSURÉ)
«

L'Homme QUI sourit


Ah

enchaîné.:
motif égoïste. Le Président est aussi résolu à assurer
la justice à l'Allemagne qu'à la Belgique, mais il
sera à même de se faire une opinion sur les droits de
l'Allemagne, siins avoir à recourir pour cela aux délé-
gués du Kaiser, »
Le point de vue anglais pendant on peut résumer brièvement la question en rappe-
lant que jadis, lorsque les passions politiques et religieu-
ses, et les conflits de race étaient à leur comble. le gou-
LE PROBLEME IRLANDAIS vernement anglais, après avoir décimé la population de
l'Irlande, y transplanta une colonie angloccotsaise dsns le
nord. Par un travail assidu, de la sobriété, de l'économie
et laide financière de l'Angleterre, cette colonie étran-
gère s'accrut et s'enrichit. B:en que le pays quil'entoure
Importance actuelle de la question d'Irlandee soit dépourvu de charbon, de métal, de bois de construc-
Le problème irlandais, dont les aspects sont véritable- tion et d'autres matières premières, elle réussit à créer des
industries prospères qui sont devenues célèbres dans le
ment protéens, est devenu soudainement, plus quejamais monde entier. Quelques-uns des navires de guerre et des
international par I influence qu il pourra avoir sur les puis-
Va.-s.eaux de ligne de l'Atlantique, parmi les plus grands
sanoes belligérantes engagees dans la luae mondiale. rour
le gouvernement anglais, 1 Irlande represente aujourd'hui et les meilleurs, ont été construits dans les chantiers de
Belfast, et les toiles les plus belles du monde proviennent
une des sources d'où elle peut puiser les contingents ind.s- des manufactures de cette célèbre ville. L'habitant de
pensables d'hommes et de provisions nécessaires au front
occidental. Pour ennemi toujours attentif, c'est le « ten- l'Ulster est pratique, prosaïque. laborieux il est doué de
don d Achille » de l'empire britannique, un centre de fai- peu d'imagination, mais le trait principal de son caractère
blesse politique, et une base sous-marine possible pour des est une volonté de fer. Il fait ce qu'ildit. et il dit fran-
opérations navales dans l'Atlantique. En Amériqueet chement ce qu'il pense, ou reste silencieux.
Ce spectacle d'un grand nombre d'industries florissan-
dans les colonies britanniques, le probième irlandais est
tes créées de rien- dans un pays peu favorise de la na-
un levier par lequel des influences lointuines peuvent être
exercées sur les tacteurs politiques et navals de la guerre. ture, m a toujours semblé miraculeux il témoigne de l'es-
Une proportion cons.derable des troupes américaines ac- prit inventif, de l'amour du travail et de la persévérance
l'Ulster.
habitants C'est dans cette
tuellement en France (un tiers, suivant les gens bien ren- des non celtiques de
seignés)sont des Irlandais d'Amérique qui suivent intelli- province que la prospérité irlandaise est en grande part e
gemment et avec intérêt la question irlandaise. Enfin, c'est concentrée. Dans le reste de l'Irlande, l'agriculture est
I Irlandaismécontent qui, en Australie, a tenu en échec l'industrie principale, et la population est éloquente, ima-
1 énergique eftort du premier ministre, M. Hugues, lors- ginative, souvent dépourvue de sens pratique, sinon vi-
qu Oùvoulut introduire la conscription dans l'Etat.
s.onnaire, idéaliste, prodigue et chevaleresque jusqu'au
don quichottisme.
que l'on regarde, on aperçoit donc à l'hor.zon la Tandis que 1 âme des habitants de l'Ulster est enraci-
question irlandaise sous t une ou autre de ses nombreuses
formes. née dans les questions économiques, attachée à la religion
et à la politique de ses ancêtres, fidèle à l'Angleterre à
(CENSURÉ) laquelle elle doit beaucoup. et de laquelle elle espère
plus encore, le Celte irlandais, au contraire, garde rancune
à l'Angleterre des injustices dont elle a souffert autrefois,
Les deux Irlandes brûle d'obtenir une prompte réparation, et ne prend nulle-
ment en considération les conséquences de ses actes. La
Ce problème irlandais ressemble à un casse-têie chi- cohésion en vue d'un travail positif d'édification, n'est pas
nois, rendu plus compliqué encore par l'instabilité de ses un trait qui sont ce peuple. Tandis
caractérise
l'Ulster que les habi-
politiques
éléments. C'est une marée montante dont il est difficile tants de satisfaits des liens et au-
par cette raison même de décider la solution finale. Aux tres qui!es rattachent à l'Angleterre, les habitants du
yeux des étrangers, c'est un livre fermé. Pour comprendre Centre et du Sud (1 bis) sont les pires ennemis de la domi-
l'origine et les tendances des divers courants et contre- nation anglaise et réclai"enl tantôt le Home Rule, tantôt
courants de la politique en Irlande, pour comprendre les la séparation complète d'avec l'Angleterre.Telle est la
asp. rations et les buts pratiques des partis, aussi bien que grande ligne de démarcation entre ces deux éléments. L'un
leurs divergences et leurs luttes, il faut connaître l'histoirc a rempli l'histoire de l'Irlande de ses divers mouvements
du pays, depuis Olivier Cromwell. Si l'on essaie alors, nationalistes et parlementaires- de ses conspirations, de ses
cette étude achevée, d'aborder le problème, il sera en- révoltes, l'autre a été pour le gouvernement anglais en Ir-
core impossible de le résoudre. Le fait qui domine toute lande l'alliée la plus dévouée.
la situation est le désaccord qui règne malheureusement
dans le peuple irlandais lui-même, sur lequel on ne sau- La situation en !914
rait compter pour une œuvre d'édification. Ils se divisent en Par suite des progrès continus de la démocratie
en
partis et en factions sur la question des buts, des moyens à Grande-Bretagne, les Irlandais du parti nationaliste parle-
employer, et leur tempérament impulsif de celtes les em-
mentaire remportèrent une victoire sur leurs adversaires, et
pêche de céder sur des questions secondaires pour arriver obtinrent le « Home Rule » en 1914. Malgré une oppo-
à s'entendre sur celles qui sont essentielles.
Mais ce désaccord a une cause encore plus grave. Il y sition formidable, le bill devint une loi qui fut approuvée
par le Roi, et qui était sur le point d'être appliquée lors-
a deux Irlandes séparéesl'une del'autre par un triple 'que les habitants de l'Ulster annoncèrent qu ils s'y oppo-
abîme religieux- racal et politiaue. Une grande partie de
seraient par la force. Leur chef. Sir
il Edward Carson, dé-
la population de l'Ulster est anglaise, non catholique et an- clar? que c'était là leur droit, et approuva la formation
glophile, tandisque la grande majorité des autres habi- de bandes exercées, entraînées et armées pour résister à
(
tants sont Celtes, catholiques et anglophobes. es; à l'his-
torien que revient la tâche d'expliquer comment ces deux
Il hix) Ces divisions gi''ographit|uf\s sont purement ap-
races antagonistes ont été juxtaposées l'une à l'autre. Ce- proximatives; c'est a'nsi cni'il existe un grninl nombre de
Colles catholiques et de nnlinnalislps dnns le Nord et des
groupements d'Unionistes protestants dispersas dan» W
(CENSURÉ) Stfd1,
l
.l'exécution
de
laloi.
Illes
encouragea
"~l'

Des armes furent introduites en


même ouvertement.
Irlande subrepticement
d'Allemagne, selon la rumeur publique
buées aux adversaires du « Home rule ». Le
et distri-
gouvernement
anglais, connaissant du reste les faits et l'explication po-
de céder, parce que l'Ulster était décidé à lutter contre
• le « Home Rule » et contre le cabinet qui voulait l'éta-
blir. Les nationalistes n'avaient donc qu'à imiter leur tac-
tique, s'armer, s'exercer, se préparer à la guerre civile,
et abandonner les méthodes parlementaires qui s'étaient
pulaire qui en était donnée, ne prit aucune mesure efficace
pour punir les violateurs de la loi ou même pour empêcher
montrées si peu effectives. Tel fut leur raisonnement.
La plus jeune génération inaugurait ainsi un nouveau
'
l'importation des armes. Cette fâcheuse attitude produisit mouvement, contre le gouvernement britannique d'un
une impression profonde dans les milieux nationalistes où côlé, et contre ses représentants au Parlement de l'autre.
l'on s'enremettait au gouvernement pour mettre la loi en Bien que l'origine de la querelle fût une question de tac-
vigueur. On s'en souvient, maintenant que les rôles des tique, ils allèrent à l'extrême, et au lieu de revendiquer
deux partis irlandais sont renversés. le Home Rule », ils demandèrent la séparation complète
Les Allemands, mettant à profit tout ce qui pouvait fa- et l'établissement d'une république irlandaise. Le gouver-
voriser leur cause, et sachant qu'une guerre prochaine al- nement anglais contribua donc à son insu ,à l'effritement
lait bientôt mettre l'Europe aux prises, fit mine de sympa- du parti irlandais parlementaire et à l'avénement du-mou-
thiser avec l'Ulster. M. de Kühlmann, ministre des Affai- vement Sinn Fein qui est séparatiste dans son but et révo-
res étrangères aujourd'hui, alors conseiller d'ambassade à lutionnaire dans si» méthodes.
Londres, se rendit en Irlande en juillet 1914 et fit, à son Telle fut la stupidité voisine, selon M. Lloyd George,
retour, un rapport dans lequel il déclarait que la guerre de la « malignité n du gouvernement anglais. Le Gou-
civile serait en Mais
pleine violence
guerre en Irlande en moins de vernement a fait bien d'autres erreurs depuis, mais on peut
deux semaines. la européenne éclata tout appeler celle-ci son péché initial.
d'un coup, et tous les partis, oubliant leurs querelles, se Comme la gueire continuait plus longtemps qu'on ne
réunirent contre t'ennemi étranger. Cette unanimité s'éta- l'avait prévu, le gouvernement britannique se vit obligé
blit d'autant plus facilement que chacun croyait que la d'avoir recours à la conscription générale. Ce fut un point
• guerre serait terminée en cinq ou six mois, et que la trêve de départ révolutionnaire, et la nation britannique, qui
ne saurait être de longue durée. Nationalistes et unionis- répugnait au service militaire obligatoire, dut être ama->
tes, les deux Irlandes se précipitèrent au secours de douée par tous les moyens, et amenée avec précautions
l'Angleterre avec une générosité digne de louanges. Sui- à en accepter l'idée petit à petit.
vant John Dillon, leader des Irlandais nationalistes, « l'Ir- J'ai été nettement en faveur de la conscription depuis le
lande entra dans la guerre avec autant d'enthousiasme que premier jour de' la guerre et j'étais aussi partisan de l'ap-
les autres nations alliées et envoya au front un contingent pliquer à l'Irlande de même qu'àl'Angleterre. Mais tes
aussi important, en proportion de sa population, que les autorités centrales repoussèrent la suggestion et se laissè-
contingents de Grande-Bretagne et des divers Dominions rent influencer par ce qu'on peut à peine appeler des con-
de la couronne. Les soldats irlandais ont été au fort de la sidérations nationales. Comme elles avaient besoin du vote
bataille et ont occupé des postes dangereux sur tous les irlandais au Parlement, pour un grand nombre de bills,
fronts alliés. Tout ceci a changé, grâce à ce que M. LIovd elles l'achetèrent en exemptant l'Irlande de la conscription
George s'est vu contraint d'appeler lui-même, lorsqu'il il militaire.
était ministre de la guerre, la « stupidité voisine de la ma- Mais le gouvernement britannique les dispensant de ce
dignité » du gouvernement anglais et du ministre de' la devoir, dans une très bonne intention, s'aliéDa du même
Guerre 1
coup une source abondante de combattants de premier
ordre.
Propositions Nationalistes. Propositions Ulstériennes.
Cette « stupidité voisine de la malignité Attitude passive du Gouvernement britannique
George déplore consistait en ceci
que M. Lloyd
les chefs du partina- Pendant ce temps, les délais apportés à l'exécution des
tional irlandais avaient fait des tentatives auprès du gou- clause:; contenues dans le « Home Rule Act n jeta le
vernement anglais- peu après l'ouverture des hostilités, et discrédit sur les nationalistes parlementaires de l'Irlande
avaient soumis une proposition qui, si èlle avait été accep-
et donna une apparence de vérité à l'argument des Sinn
tée, aurait résolu le problème à la satisfaction de tous les Feiners suivant lequel les méthodes pacifiques n'ayant
intéressés, et aurait fourni un gros contingent de combat-
aucun effet contre les ennemis du nationalisme irlandais
tants aux forces britanniques. Ils devaient lever une ar- le seul moyen effectif était la force. Les Sinn Feiners
mée de volontaires pour défendre les côtes de l'Irlande ajoutent que du moirent que l'Irlande ne peut espérer se
contre une invasion ennemie, à la condition que les régi- poser isolément en face de l'Angleterre, leur seul espoir
ments irlandais puissent arborer les emblèmes et les dra- est dans une défaite innTgèe aux armées du roi par une
peaux de leur pays. Cette offre fut repoussée sans com- puissance étrangère. De là la maxime « Les difficultés
mentaires. Le gouvernement refusa de considérer l'idée de l'Angleterre sont les opportunités de l'Irlande ». Ces
d'une armée nationale irlandaise, même si cela signifiait partisans de la guerre civile provoquèrent une agitation
fort développement de la puissance de combat de la dans tout le pays, et entreprirent une propagande dédai-
un
Grande-Bretagne. (2). gneuse des lois,dédain qu'ils montrèrent en toute impunité.
Les habitants de l'Ulster firent aussi une offre au gou- Le relâchement de l'cidministration de l'Irlande à l'égard
vernement. Ils devaient envoyer leurs fils à la guerre, à la de ces révolutionnaires déréglés qui n'étaient pas mis en
condition que la loi sur le « Home Rule » qui avait été demeure de respecter la loi, constitue^ une autre erreur
votée et ratifiée, ne serait pas mise en vigueur avant
conclusion de la paix. Le cabinet accepta cette condition
la irréparable du gouvernement britannique, et un des prin-
cipaux facteurs d'où découle la dangereuse situation
n et les Ulstériens envoyèrent
de généreusement leurs fils au
· actuelle. Des hommes furent préparés militairement; des
front, où périt la fleur la jeunesse de leur pays.
Et cependant aujourd'hui le cabinet est sur le point armes furent déposées en secret dans divers districts et
distribuées des discours séditieux furent prononcés et
d'établir le « Home Rule ». oubliés des articles entachés de trahison parurent dans
les journaux le triomphe final de l'Allemagne fut prédit
Conséquences de l'entrée de Sk E. Carson dans le Cabinet
et proclamé avec un plaisir anticipé en un mot, l'Irlande


Cette suspension convenue du « Home Rule ~i> et l'en-- donnait l'imnression d'un pays neutre qui se préparait à
trée de Sir Edward Carson dans le cabinet britannique s'unir aux Teutons aissitôt que l'heure psychologique
furent de brillantes victoires pour les unionistes de l'Uls- aurait sonné. Et tout ceci n'était que l'oeuvre de quelques
ter, et de pénibles défaites pour les nationalistes parle- visionnaires aidés et encouragés Dar les bévues des auto-'
mentaires 'qui tombèrent petit à petit dans le discrédit aux rités britanniques qui taléraient la trahison, pardonnaienf
la rébellion et punissaient l'obéissance aux lois.
yeux de leurs propres compatriotes. Tout le monde pensa La révolution avortée du lundi de Pâques 1917 fournit
que le gouvernement anglais avait été effrayé et contraint'
un autre spectacle peu édifiant dé la passivité et de la
folie de l'Angleterre. Parmi les chefs Sinn Feiners, il y
(2) Le gouvernement britannique consent aujourd'hui à
accepter les conditions qu'il repoussa alors. Mais les Irlan- en avait un qui était résolument opposé à toute rébellion
l'
dais refusent à leur tout-de combattre parce que « ordre »
leur en est venu d'un conseil qui siège à Londres.
ouverte. II fit tout ce qui était en son pouvoir pour préve-
nir ce coup de force insensé. Sacrifiant son prestige et son
~"r i
L, il intima l'ordre
autorité,
.) '->ri'

aux leaders provinciaux de de ta demi-mesure dont iL est question ici est qu'on a.
Angleterre
s'abstenir de se rendre à Dublin Le lundi de Pâques et appelé sous les drapeaux en et qu'on, retient )'-
sauva ainsi des centaines peut-être même des milliers, encore à l'heure actuelle des hommesplus âgés, ,qu'ea-
de vies. Cet homme fut cependant condamné avec ceux France ou en Allemagne, bien que le Gouvernement ait
qui avaient poussé la foule furieuse à prendre les armes lui-même- avoué que les hommes, au-dessus de 40, aos. n'oal
et à tirer sur les soldats. D'un autre coté,' parmi les chefs
les plus violents, il y en avait un certain nombre qui
approuvaient ouvertement la iéyolte et qui furent mis en
proportion de %
de réelle valeur au point de vue militaire que dans une«
v
Mais si l'extension du service obligatoire à l'irlancfe- à-*
liberté sans condition. Le Gouvernementdéclare qu'il eût cette heure tardive, n'a qu'une faible valeur militaire, ses
la preuve.à ce moment-là-que quelques Sinn Feiners étaient conséquences politiques menacent d"en faire un véritable-
individuellement en communication avec Berlin, et malgïé- désastre. La mesure provient d'un ordre émanant du Con-
cela il leur permit de retourner chez eux et de reprendre seil siégeant à Londres. Cet ordre, promulgué par des
leurs relations avec nos ennemis sans en être empêchés le Anglais, contraint l'Irlande- à envoyer ses fils au front
moins du monde. • britannique, qu'elle le veuille ou non. C'est cette procé-
C'est l'incohérence de ces actions et d'autres qui décon- dure qui a blessé les Irlandais au vif. Ils font remarquer
certent celui qui observe, qui cherche une indication de entre autres que l'Irlande est une nation autonome. L©(,
politique suivieet n'en trouve point. «
Home Rule Act » qui1 consacre son autonomie est tns-
crit au livre des statuts. Seul, par conséquent)- un Parle-
L'établissementde la conscription n'aurait-il
pas été £ ment irlandais a compétence pour envoyer une armée irlan-
possible en d'autres occasions ?;¡ daise au front. Ils disent aussi que le gouvernement bri-
'La générosité peut quelquefois devènir le point de
• tannique a eu peur de convoquer un Parlement irlandaisl
et qu'il redoutait de consulter des Irlandais émments. B
gou- s'est
départ d'une politique heureuse, mais seulement à condition abstenu aussi de consulter tes. Anglais éminente qui
d'y mettre quelque discernement. Cette condition, le gouvernaient l'Irlande. En agissant ainsi, le Gouvernement =
vemement britannique ne la remplit pas On ne fit aucune avouait implicitement qu'il faisait tort à l'Irlande, et afin
distinction entre les innocents et les coupables. Mais même de sauver les apparences, il a "demandé aux Mandais s'ik
si > l'on avait résolu de se permettre le luxe d'une génè- étaient désireux de voir la domination allemande- établie
rosité pleine et entière, il ne fallait pas dédaigner et lais-r
en Europe. Telle est leur argumentation.
ser passer l'occasion tentante qu'offrait la rébellion* pour
étendre le service militaire obligatoire à l'Irlande. Cette Sentiments des Irlandais envers les Alliés/
mesure n'aurait peut-être pas été acceptée de bon gréi
comme elle l'aurait été si on l'avait appliquée à l'irîande Le peuple irlandais déclare presque chaque jour que *es,
en même temps qu'à l'Angleterre, mais du moins elle sympathies sont avec les Alliés et particulièrement avec la
aurait pu être imposée sans heurts sérieux. Mais le Gou- France, la Belgique, la Pologne et la Serbie. lia décla»
vernement, reculant devant les conséquences qu'il croyait rent aussi qu'ils ne répugnent en aucune manière à, se
devoir en découler, perdit une fois de plus l'occasion qui battre, mais qu'ils veuhent être traités conformément aux
s'offrait et attendit que les conditions fussent devenues principes pour lesquels les Alliés prétendent se battre»

ardeur.
nettement défavorables pour s'y mettre hâtivement et avec l' v,7 L'un des journaux de Dublin dont la circulation est Ta
j «
Toutes les raisons avancées aujourd'hui pour justifier
f
plus étendue, écrit
« L'Irlande n'est pas
pro-allemànde. L'Irlande a hor»
l'arrestation des chefs Sinn-Feiners auraient pu tout aussi reur de la tyrannie, qu'elle se,présente sous une forme
bien justifier la prolongation de leur détention après la prussienne ou britannique. Le peuple irlandais a toutes
rébellion du lundi de Pâques. Tous les arguments sur sympathies pour les braves Belges qui ont vu leur paya
lesquels le Gouvernement s'appuie à l'heure actuelle pour soumis au martyre le plus cruel il considère que la Pofô-
appliquer la .conscription à l'Irlande, et plusieurs autres i de
gne> comme
l'Irlainde, est contrainte de monter le calvaire
l'humiliation et de la torture nationales il désixetait
encore plus concluants furent présentés avec force au
cabinet après la rébellion, de même qu'après le passage voir l'Alsace-Lorraine rendue à sa patrie car si l'An»
du bill de conscription au Parlement. Mais les autorités gleterre ne refusait pas à l'irlande- cette liberté et cette
refusèrent d'agir. Aujourd'hui, le peuple irlandais, ou tout «
self-determination » pour lesquelles la guerre est ostea*
au moins une proportion considérable de ce peuple, refuse siblement en cours, il se rallierait de tout cœur aux côtés
de se laisser enrôler, et bien que la tâche de mettre la -des Alliés avec un enthousiasme égal à' celui qu'ilmani-
loi en vigueur aujourd'hui et de prendre en Irlande autant festa lors de la campagne d'enrôlement menée au début de
de soldats qu'elle peut en fournir,
ne soit pas impossible, l'automne.1914, lorsaue l'Irlande nationaliste croyait
il semble qu'on ne puisse l'accomplir autrement qu'en em- encore à la bonne foi des promesses britanniques (4).
<
ployant,- en immobilisant, par• conséquent- un nombre I. w
équivalent de soldats" exercés, et en répandant une vive Argumenis -de l'Irlandais conire la conscription
haine entre les deux pays. S'il en est vraiment ainsi, le
jeu n'en vaut pas la chandelle..
La conscription, dit l'Irlandais, n'a pas été établie
tout d'un coup en Angleterre. Elle y a été introduite petit
1\
Quels résultats la conscription peut-elle avoir
n ~Iwt à petit, et seulement avec le pleFn consentement de la
à l'heure actuelle ? population, tandis qu'en Irlande-, où l'on n'yétait pas du
d'autant plus
L'écueil est d'ordre grave, que le principal objet
tout préparé, personne ne fut consulté. Les autorités bri-
tanniques en Irlande y étaient elles-mêmes opposées. Le
de la mesure est militaire. Les alliés européens Conseil de l'Agriculture » qui est un corps représen-
ont un besoin urgent d'hommes, pour tenir leurs lignes eh tatif et qui comprend des fermiers et des propriétaires, des
attendant que leurs camarades américains soient réunis en unionistes et des nationalistes, vota par 66 voix contre 10'
nombre suffisant pour faire pencher la balance en leur une résolution dans laquelle il condamnait le recours la
faveur. Telle est la théorie. Il aurait fallu agir en accord conscription. Le président, Sir Thomas Russe]], protesta
i avec cette théorie depuis longtemps. Lorsque la question contre la conscription de l'Irlande. Le chef de la police v
d'augmenter les ressources britanniques en hommes devint irlandaise fit de même. Le Commandant des forces mili-
tout à fait pressante, il y a un peu plus d'un an, je me taires en Irlande, Sir Bryan Mahon. y était opposé. Le.
suis aventuré à prétendre que les 500.000 hommes deman- procureur général de l'Irlande y était hostile. Le ministre
dés par le gouvernement britannique ne suffiraient pas> et d'Angleterre en Irlande (secrétaire d'Etat irlandais) y
que deux millions d'hommes au moins seraient nécessaires était opposé. Le vice-roi d'Irlande lui-même, Lord Wim-
Mais mon évaluation, qui concordait avec celle d'autres borne, était d'avis que la conscription ne devaitpas être
publicistes anglais (3), fut accusée de grossière exagéra- 1 établie. n'y
I) a pas jusqu'au Président du Conseil qui
tion par les autorités compétentes. Les demi-mesures, dans h jusque tout récemment n'ait considéré que la conscription
lesquelles le politicien anglais se complaît, sont la ruine ne pouvait être appliquée à l'Irlande. Un comité de la
des projets sérieux des hommes d'Etat. Un des résultats /{(• Convention irlandaise convoquée par M. Lloyd George, <st
'^v qui était composé de trois unionistes et de deux nationa.

force.
'A.

(3) L'édition de la « English Revig-w»" avança les .mêmes


vues avec (4) Le Dublin Evening Telegraph », 18 mai 1918. l
T. r,. -r- .~–-
1 listes,, un
sous la présidence du duc d'Abercorn, présenta damné d'a/ance et unanimement par la nation irlandaise.
rapport unanime où il était décîaré qu'il serait impossible
d'imposer Les Unionistes et les Protestants du Nord le repous-
le service militaire obligatoire en Irlande, sans sent parce qu'ils ne veulent pas de « Home Rule », et
le consentement et la coopération d'un Parlement irlandais, parce que le Cabinet- leur a promis de ne pas présenter
f: ~1 de bill y ayant trait pendant la guerre. Les nationalistes et
La conscription peut-elle avoir une application pratique? les catholiques n'en veulent pas parce qu'il y a déjà sur
4 le livre des Statuts un « Home Rule Act » qui donne à
C'est là le pivot sur lequel tourne toute la question. l'Irlande un degré de liberté beaucoup plus grand que le
Deux fois depuis la guerre il y a eu une possibilité de
faire accepter la conscription à l'Irlande la première fois nouveau bill, qu'ils n'ont aucun intérêt à échanger le
lorsqu'elle a été établie en Angleterre. Les Irlandais s'y plus pour le moins. Les Sinn Feiners refusent d'accepter
attendaient et l'auraient acceptée selon toute vraisem- ce bill ou tout autre bill parlementaire-parce que leurs
blance. La seconde occasion se présenta lorsque la rébeî- efforts ne sont pas dirigés vers la conquêtedu Home Rule,
mais vers la iéparation complète d'avec l'Angleterre, vers
lion Sinn Feiner fut reprimée. Mais, pour des raisons
espérons-le« plausibles, cette mesure ne fut pas adoptée et une république irlandaise.
Le clergé catholique n'a aucun désir d'autonomie sous
l'occasion ne se représenta plus. Le seul motif admissible quelque forme que ce soit, parce que cela signifie l'édu-
1 pour tenter aujourd'hui, en face des difficultés énormes qui cation du peuple et la perte de l'influence que le prêtre
se présentent, une chose qui paraissait inopportune lors-,
qu'elle était parfaitement possible, est comme nous l'avons exerce sur la nation. Dans ces circonstances, il est peu
probable que le nouveau-projet de « Home Rule » soit
vu, la nécessité militaire. S'il est vraiement indispensa- réalisable.. r
ble pour des raisons d'ordre militaire, de faire donner à Le temps seul dira si la conscription peut-être établie
l'Irlande sa quote-part d'hommes aux Alliés sur le front
occidental, un changement de politique peut se concevoir, par la force Les présages sont peu favorables. Il semble
que le gouvernement préfère l'engagement volontaire. Je
pourvu que la mesure puisse être appliquée. Mais cela est- crois que si les choses étaient bien menées cé moyén pour-
il vraiment indispensable ? Les conseillers du cabinet bri- rait fournir, dix mille hommes Ipas plus, et peut-être
tannique en Irlande, eux-mêmes, et la grande majorité du 'moins..
peuple irlandais le nient. Toute tentative faite pour établir Le peuple irlandais est donc unanime contre la politique
la conscription en Irlande, disent les Irlandais, se heurte irlandaise du cabinet Lloyd George. Home Rule et cons-
à une résistance nationale organisée probablement.à une cription sont haïs et ne peuvent "être établis que par la
résistance passive à laquelle se rallieront tous les pouvoirs force.
publics, notamment l'Eglise catholique. Le card'nal arche- Tels sont les faits essentiels. Le lecteur peut en tirer
vêque. Primat de l'Irlande, a fait paraître une lettre dans
laquelle
ildéclare que « la seule chose à faire est d'op- ses conclusions. fes dirigeants anglais ont de bonnes inren-
tions, mais il semble bien qu'ils aient agi maladroitement
poser à la mesure la résistance passive sous toutes ses
formes n. Ce prélat passe cependant pour modéré. II est et à l'encontre de leurs propres buts. La coopération mi-
litaire aurait pu être obtenue en deux occasions historiques
l'adversaire des Sinn Feiners à n'en pas douter. Les évê- simplement en la demandant, mais on a laissé échapper
ques de Kildare, de Cork, de Killaloc et de Killala ont
ces occasions. Les Irlandais sont devenus des ennemis de
publié des déclarations de mêmes tendances. l'Angleterre au lieu d'en être les alliés. Dans « l'île
Un éminent professeur de théologie catholique a écrit d'émeraude » de même qu'aux Balkans, l'imprévoyance,
une longue apologie de l'attitude adoptée par les évê- l'hésitation, et l'absence de sens psychologique de la classe
ques. Il n'est pas exagéré de dire que le clergé catholique dirigeante ont rendu mauvaise une cause qui était bonne
marche en un solide bloc derrière les Irlandais dans leur
résistance à la conscription militaire, et l'empire que le et ont servi au mieux la cause ennemie.
E. J. Dl'LoN.
clergé possède sur la populaton catholique est encore très
leaders Des fonds ont été levés pour permettre aux
puisant. o-^==-0-=s^-s
d'organiser la désobéissance à la loi. Des quêtes
ont été .faites aux portes des églises, et les fermiers ont AUX ÉTATS UNIS
donné généreusement. Près de 3 millions de francs ont été
déjà recueillis. Des milliers de jeunes gens d'âge militaire
ont fait, selon les rites religieux, le voeu de ne pas se LES AMÉRICAINS'DU 'JOUR
laisser enrôler et employer comme soldats, et ils se con-
sidèrent liés par leur conscience, de tenir leur serment à lOI
quelque prix que ce soit. « Si nous devons mourir» dis«nt- M. Borglum (Gutzon de' la Mothe). Sculpteur de
ils, autant mourir en Irlande qu'au delà des mers ». De
talent, né en Idahoj le 25 mars 1867. A étudié l'art à
grandes pancartes affichées à Dublin font appel aux fem- San-h ranciscoi puis à Paris, où, en 1890, il fréquente l'A-
mes del'Irlande pour qu'elles se refusent à faire le travail cadémie Julian et les Beaux-Arts. A exposé au Salon de
des hommes. Et les femmes sont tout aussi résolues que Paris. Reparti pour l'Amérique en 1901, a sculpté les
les hommes.
La question qui se pose, étant donné les circonstances,
12 apôtres de Saint-Jean de Dieu de New-York, a exécuté
le monument Sheridan de New-York et la tête gigantes-
est la suivante combien d'hommes coûtera à l'Angle-
que d'Abraham Lincoln qui s'élève dans la Rotonde du
terre la levée l'instruction et l'envoi au front du contin-
gent exigé de l'Irlande ? Et quelle sera sa valeur "mili- Capitole de Washington. >
C'est un grand pîitriote, un ami de la France, et un
taire:? Il est facile de prendre un homme et de le mener chercheur curieux qui s'intéresse à l'aviation. •' •
à un bureau de recrutement, mais il n'est pas facile de Son nom romanesque est peu connu dans les milieux,'
prendre100.000 paysans en révolte, de les envoyer à un
bureau de recrutement, de les instruire, et de les trans- européens, du moins dans ceux qui ne sont pas très fami-
liers avec l'art international il serait possible cepen-V
former en bons combattants s'ils sont fermement résolus
;de rester à l'écart. dant, que sous peu il le fût. La presse américaine en-
Un journal de Londres a affirmé que le projet des tretient actuellement ses lecteurs de lui et reproduit sa(U,
volumineuse correspondance avec M. Wilson, dont il était,
des Irlandais opposés à la conscription pour éviter d'être
il y a quelque temps encore- un familier. La presse fran-
chercher asile. Qu'il yait
enrôlés de force, est de se précipiter vers les églises et d
ou non quelque chose de
vrai dans cette affirmation est une question secondaire. Ce
çaise, silencieuse par habitude, ne prononce pas encore
son nom, alors qu'une lettre d'un correspondant américain
nous raconte à son sujet d'étranges choses !1!
On croirait
qui importe énormément et qui augure mal, c'est l'union
du peuple' et sa fermeté de détermination, renforcée encore parcourir le livret d'un film sensationnel1
par l'appui sans réserves du clergé catholique.
Le reste de la population, celle de 1 Ulster, n'est
pas moins fermement résolue à résister à l'établissement
du
Home Rule », sur lequel le gouvernement comptait pour
«
faire avaler la pilule. Il n'y a pas un parti en
Irlande,
unioniste, nationaliste, travailliste* catholique ou protes-
i tant, qui veuille du nouveau « Home Rule ». Il est con-
LETTRES r LES CATHOLIQUES ET LA GUERRE

ET CHRONIQUES -.o.
Le Loyalisme des Catholiques italiens
DE L'ÉTRANGER Mgr V. B'wnchi Cagliesi, qui donne aujourd'hui aux
lecteurs de 2'Europe Nouvelle un aperçu sur l'effort
-ov-- de guerre des catholiques italiens, nous a déjà fait
l'honneur de collaborer. Voir notamment « Le Véclin
EPHEMERIDES DE LA SEMAINE du Libéralisme et le Triomphe de la Liberté », à pri.
et Grandes15Divztocralies
Lesl'article
pas« de tct Note(30
du traité de etLondres S,
demars J.1918),
Be_

Vlm>kedi7 jl'Un noît XV ))


(9 février 1918).
A la Chambre des Communes, en réponse à ulte ques-

tion de M. Uathwaite, M. Bonar Law déclare que le mo- On peut dire que la paix, dans le sens large du
ment n'est pas choisi pour [aire une déclaration sur la mot, n'ajamais existé pour les vrais chrétiens, pour
siluution militaire, et il se référé au discours de AI. Cle-
menceau. ces hommes qui professent cependant une doctrine
Le baron von Falkenhausen, sous-secrétuire d'Etat a d'amour essentiellement pacifique. Et, n'est-ce pas
l'Agriculture, est nommé commissaire impérial pour la l'un des phénomèmes les plus typiques de 1 histoire
Courtaude et la Lithuanie en remplacement du comte von
Keyscrlingk. que ces luttes sans cesse renouvelées, que cette con-
à
M. Tchiteltcrinc apporte M.,loffé l'assurance que la tradiction pour ainsi dire permanente entre la doetnne
Russie laisse à l'Allemagne sa (lotte de la mer Noire. de l'Eglise catholique et les violences qui, au cuurs
Samedi8 Juin des siècles, ont menacé presque sans discontinuer ft
– M. Lloyd George prononce un discours à la «Printcrs ses fidèles et ses principes.
Pension Corporation ». Les catholiques de France ont traverse de dures
Dimanche !) ira épreuves et dans les sacrifices généreux qu'ils ont pro-
digués ils ont fait revivre plus vivante que jamais l'âme
Un début du Keiclistag, sur l'état de siège et la cen-
sure s'est poursuivi jusqu'au 6 juin, prenant un caractère héroïque de la France des Croisades et de Jeanne
de grande violence. d'Arc.
Le Beichstag
a élu président,
le 8 juin, en remplace, Et ne verra-t-on pas se dissiper un jour cette capi-
ment de M. Kacmpj, M. Fehrenbach, par 270 voix sur 280
suffrages. teuseivresse
les catholiques
de d'Allemagne.
Ne
les
l'impérialisme qui grise aujourd'hui
Les Commissaires du peuple russe négocient avec tes verra-ton pas
empires centraux.
Les Nationalistes irlandais ont u[[iciellement décidé de
regretter bientôt les temps qui paraissaientpourtant
reprendre leurs places aux Communes. si tristes du milieu du XIX" siècle ces temps où ils
avaient comme chefs l'Archevêque de Cologne, Drcste
LUNDI 10 juin
Vischering et l'Evêque de Mayence, Wilhelm Kette-
consul français d'IlclsiiKjfors a informé le cabinet
Le ler, et qu'a décrits si puissamment M. Georges Goyau.
finlandais que toute entreprise qu'il dirigerait contre le che-
mn de fer de la côte mourmane serait considérée par la A cette époque, le Kultur Kampf sévissait furieuse-
France comme une violation des règles de la neutralité.
L'entrée de la Bulgarie dans ment, premier fruit amer de l'Empire. Les catholiques
l'alliance austro-alle-
mande est un lait accompli. se sentaient fiers alors d'être persécutés au nom de la
M. Wilson prononce un discours à Washington, de- Kultur bismarckienne, et le petit Louis Windhorst
vant des journalistes ntexicains. traînait à Canossa le chancelier de fer. Temps si pro-
MARDI 11 JUIN
ches et déjà presque légendaires Aujourd'hui, au
chancelier allemand ton Payer a donné une
Le vice poste du prince Bismarck se trouve, sans être envié, le
longue interviewà la Ncuc Freie Presse pour démontrer la baron Hertling.
nécessité de l'alliance austro-allemande. C'est la guerre et pourtant l'unité catholique n'a
• M. Orlando prononce un discours en V honneur de la
mission, du Gouvernement BcUje, à Home. pas été rompue. Sans doute quelques esprits faibles
Le vicomte Kalo fait des déclarations au sujet de se montrent scandalisés et certains se plaisent à oppo-
l'intervention japonaise. ser, non sans malice, le catholicisme du cardinal Hart-
Meucredi 12 JUIN mann et celui du cardinal Mercier Mais la sagesse
Les troupes turques qui approchaient de Tiflis se sont de Benoît XV n'a pas permis que la sombre tragédie
retirées sur la ligne de Kars. se transformât en une guerre de religion.
– Le ministre des affaires étrangères de Georgie, M.
Tchcnkell est arrivé à Berlin uvec la mission de notifier
Il y a pourtant un fait de haute importance à retenir.
l'existence du nouvel Etat au gouvernement allemand, C'est qu en ce moment, par un concours de circons
M. Lansimi dans urt discours prononcé à ('« Union tances certainement imprévues, cette résistance émi-
I·«Néricttces dc'clare (lue le Prussianisnte ct l'idée d'une nemment catholique à la Kultur du matérialisme aile
paix durable sont incompatibles. mand' est passée aux mains des peuples de l'Entente;
– Le comte Burian est interviewé par la NVue l'reie
ri'tv**) sur les relations austro-allemandes. et- les penseurs anglo-latins qui se réjouissaient peut-
– Le président Wilson a adressé à la Fédération améri- être des lois vexatoires de mai contre les catholiques
caine du travail et de la démocratie un télégramme de fé- allemands, se tiennent honorés aujourd'hui d'avoir pris
licitations et d'encouragements. leur place dans ce k.u^urk.otripi bien autrement gigan-
Jeu w 13 juin tesque.
M. Tchitcheiine annonce que des [oices allemandes Les catholiques allemands qui ont cédé à la séduc-
se concentrent dans la direction de SmolcnsU et ont occupé tion impérialiste reviendront peu à peu, nécessairement,
Folwarlc et Wihtorine et proteste.
à un sentiment plus net de la vérité et reprendront
leur ancienne valeur morale. Les peuples qui ont com-
Si cette Revue vous plaît battu le bon combat et qui ont affirmé avec leur sang
l'absolu de lu liberté el de la justice, auront d'onné
le plus fier démenti aux doctrines hevonistes et pes-
ABONNEZ-VOUS simistes, sensualistes et sceptiques.
Par une étrange contradiction, les grandes démocra-
Voue la paierez 25 0.0 meilleur marché, ties occidentales semblent s'armer de suspicion et de
Vous contribuerez à diminuer la crise du méfiance envers les catholiques, en même temps qu'el-
papier, les 1rs adrniteut et 1rs lecherchent. Elles traversent, en
Vous nous rendrez service. ?ommc, une grande ciiuc. Il est ccitdiu que nous,
2
r >
catholiques, en dépit de toutes les apparences con- proclamer hautement les principes universels de justice
traires, malgré tous les préjugés tenaces des révolu- et de paix. En ce qui concerne particulièrement In
tions romantiques contre Dieu et contre l'Eglise ro- France et l'Italie, Benoît XV a,dans sà célébré No/e._
maine, nous voyons, plus confiants que jamais s'esquis- du 1" août 191/reconnu la justice de nette guerre,
ser à' l'horizon quelque chose de plus grand et de plus quand il sollicitait une solution respectant les aspira-
beau, de plus spirituel et de plus universel (de plus tions des peuples, un règlement équitable des ques-
catholique) même, que'cette Société des Nations tant tions territoriales qui exiêtent entre l'Italie et l'Au-.
Souhaitée. triche-Hongrie, entre la France et l'Allemagne. Les
gouvernements de France et d'Italie ne semblent pas
Leâ catholiques savent que leur devoir d'aujout-
s'être aperçu de cette sanction morale solennelle!
Et pourtant il s'en trouve qui, avec malveillance,' se
d'hui, quand tout est en voie de rénovation, est de complaisent à accuser le Saint Père d'e peu'de sensi-.
proclamer la splendeur transcendante de la morale bilité morale!Les ennemis de alité yajoUtëht la~
l'Eglise
hêutf
chrétienne, non pas par des raisonnements académiques, moquerie en interprétant sa
impartialité ou plutôt son
mais par le plus pur amour de la patrie, par l'esprit
l'héroïsme, comme une indifférence morale, comme
'de sacrifice, par par le martyre. Aujour- une amoïalité au delà du bien et du mal,à la Nietzehe,
d'hui ce ne sont pas seulement les armées, mais les Le Père est impartial et il condamne impartialement,
auicUrs de
doctrines qui subissent, pour ainsi dire, l'épreuve du mais exclusivement le délit el les Ce délit.
feu. Il est vrai qu'à la fin, la vérité triomphe; la Note
Il faut le reconnaître des font merveil-
les catholiques du 1er août a été ensuite à la distance de cinq Mois
leusement leur devoir acquièrent
et inalié-
mérites calquée, on dirait paraphée par M. Wiliùtt et pat
nables. Les autorités suprêmes le reconnaissent, les M. Lloyd George; si bien que -la rédaction de l'air
pouvoirs publics responsables le proclament, en Italie ticle 15 du traité de Londres confond plusieurs diplo-
les premiers ministres, comme Salandra, Boselli, Orlan- mates éminents de l'Entente. Mais il est certain ailSBi
do, l'ont Confessé sans réticence, et Sonnino lui-même obstinément
que, malgré tout, on essaie impunément et
fut acculé au frtur. Les ministres Sacchi et Nitti se de maintenir l'équivoque surtout ici, en Italie," où le
sont tournés maintes fois avec confiance vers les curés ministre Sonnino a osé prétendre soumisesà des in-
pour solliciter leur collaboration. D'ailleurs, par pur fluences allemandes les propositions de paix du Saint-
sentiment du devoir, un catholique militant a eu l'hon- Père et présenter soue un jeur peu bienveillant l'action'^
neur de défier la stupeur un peu amète des méfiances pontificale
(in faveur de la Belgique, Eh vain le car-
invétérées et d'apporter à 1 administration des firtan- dinal Mercier et le gouvernement belge ont exprimé
ces Une. contribution des plus appréciables à la force leur reconnaissance pour l'intérêt que n'a" cessé de
et au bonheur du pays. Le ministre Meda s'était im- témoigner If Saint-Père au sort de ta nation héroïque;
posélui-même le précepte que les évêques ont cou-; on a fait la sourde oreille, et
il n'y a-pite sourd que
tume d'enseigner à leurs prêtres, ce que l'Ëvêque de celui qui ne veut pas entendre pour dés r&ÎSoilS "ma->
:Trévise, non loinde la Piave, Mgr Andréa Vouables. -«
-–»*
Lohghin vient encore de répéter « Que le scrupule La position du Saint-Siège est dès plus délitâtes,
de perdre votre popularité n'entrave jamais votre action. On verra plus tard combien sage et vraiment aposto'
Laissons certains calculs intéressés à la spéculaticr, lique a été la conduite du Père commun "des fidèles.
des-partis politiques, nous, chrétiens, nous avons l'obli-\ Mais, en attendant, les conditions délicates, datiS les-,
gation de faire tout notre devoir,à quelque prix que quelles la guerre mondiale a mis le Chef de laChré-^
»
ce soit. •
L'épiscopâtitalien, la 'personnification
tienneté se répercutent douloureusement et particuliè-
qui est rement sur l'ambiance sociale et politiquej d'ans laquelle
la plus authentique et la plus autorisée du clergé, a vivent et agissent les catholiques quiElle lui sont le plus
exprimé des sentiments d'unpatriotisme admirable, proches, les catholiques italiens, est saturée de
entendu toujours d'une façon chrétienne, au sujet de suspicion et rappelle un peu celle de la tëttèur blan-
la guerre italienne si bien qu'un groupe de sénateurs che tout catholique italien porte âvee lui une grande
ayant à-sa tête le sénateur Polacco a cru devoir retr>' responsabilité et doit observer, toujours avec vigilance,
plir les journaux de leurs nombreuses lettres pastorales. la prudence du serpent autant que la simplicité de la
Ce redueil symptomatique a été répandu dans les pays colombe. Rexemment, l'Ëvêque d'Albênp ttVtil pas
irrédentes, où l'Autriche cherchait à exploiter le ser été cité devant le Tribunal par quelqu qui avait
un "pastorale,
lettre
timent religieux contre la guerre entreprise par l'Italie. dénoncé comme défaitiste sa derhière
Le docte cardinal Maffi, archevêque de P\ée, fut où il avait donhé tant depreuves de son pur patrie3
le premier à préconiser la concorde nationale en face tisme, et enseigné lès voies du Seigneur dans la prière
de la réalité, de la guerre et il prononça ces paroles et la pénitence. 11 se trouva quelqu'uh parmi lès
définitives que le ministre' Salandra crut devoir rap- témoins qui dit au tribunal Mais, messieurs, il y a
porter publiquement « On pouvait discuter hier, on déjà 20 siècles que les Ëvêques tiennent ee lang&ge
pourra discuter demain; mais, aujourd'hui, non » L'Evêque a été naturellement absous de toute accu-
.II ne s'agit pas, en l'espèce, d'un esprit belli sation mais que l'accusation infamante ait pu être
queux inconsidéré ni d'un interVentisfne systématique; lancée est un symptôme de tout un état d âme. ·
cela serait tendancieux et ridicule; il s'agit, par con-
tre, de ce patriotisme grand et désintéressé, qui n'est r** “
que le sentiment du devoir, d'e ce ^sentiment qui s'af- • Point n'eiît besoin de rappeler que les catholiques
firme lumineux dans res plus sûres consciences chré- belges et français se sont trouvés, surtout au début de
tiennes. 11 est à noter que le Saint-Siège qui, seul, la guerre, dans une situation différente de celle des
catholiques
a le droit de s'élever au-dessus de la mêlée, ne dimi italiens. La Belgique et la France virent
nuait pas pour cela la liberté magnifique et le devoir leurs pays envahis et dévastés à l'improviste il n'y
sacré de se sacrifier pour le bien de la patrie. Le avait donc pas de doute sur la conduite à tenir un
Saint-Père, ne pouvant exercer une plus vaste acti- ni d'alarme et tous, indistinctement, s'insurgèrent
vité bienfaisante, paralysé qu'il était par les préjugés ceiitie l'agresseui. En Italie, au contraire; huit longs
d'un vieux sectarisme, a revendique en entier sa mis- mois de neutralité précédèrent la déclaration de guer-
sion de miséricorde et de pitié et a tendu une main
re il était loisible de discuter et il est oiseux d'affir-
secôurable à toute la misère humaine. Il n'a pas cessé j mer que les populations agricoles étalent hostiles à
un instant, comme maître plut8t que comme juge, de l la guerre et souhaitaient de l'éviter. “*-
.4, r
Les catholiques suivirent loyalement le gouverne- ïjiunà te clergé même
4
qui, aux postes les plu;, élevés
CBlhinc aux plus bas, a donne à la patrie dès preuves in-
• ment, seul juge -conscient et responsable dès destins discutables
de fidélité et d'ataOUh »
du paj'sr d'abord' dans la neutralité vigilante et armée,
ensuite dans la guêtre, Ils ne fureht pas intèrVêntiétes et Voilà qui est bien entendu. -An reste, le spectacle
fie Voulurent pas la guetté pouf la gUeftê. Ils fié con de la dévotion patriotique des catholiques italiens estf
fondirent jamais leur programme" avec celui dès nâtid- à lui seul plus éloquente et plus sublime que toute
nalistesj mais, dés que la guerre commença, ils accep- parole..1- •
tèrent, d'une âme généreuse, leur part de travail et “;>"£/ y-
de sacrifice; et te fut la part fflajetifë. Oti
qu'ils soutiennent Moralement le, pks grand poids et
peut dire
>V,
"T "r 'c~
·
^'l
BlANGHi-CAÛLlËsi,
ptélal de cr
ptélttl ê
Saihtelé.
Su ~dir<tet~.
accomplissent la bêêOgnê la plus délicate dè la guerre,
auprès dès côuehes plus humbles de la Le pepulation
laborieuse qui sent pat nature pacifiques. député LA DÉMISSION DE M. DE BROQUEVILLE
istaélhe, Bafzilai, a honnêtement déelâfé répugnanceque si les
catholiques ont tiré de leur foi Une certaine "i
pôllf la gUerfef ils ont tïfê de la même rôî'l'ardeUr M. Cooreman, ministre d'Etat vient de prendre la
dàtis TépteUVe. SUf lès ehaftlpS de bataille les chape- direction du gouvernement belge en remplacement du
teins Militaires et la jeunesse catholique prodiguent V baron de Broqueville, nommé ministre d'Etat. S
et dans les eeuvres d assistance
de !r
dès- trésors d'héroïsme Pourquoi ce changement? Il suffira peut-être,
lês hôpitaux, les femmes eaÉoltques, les pour
et sœurs r jqu on en saisisse les raisons de reproduire l'explication
ehafké et les religieux offrent l'exemple admirable, donnée
"d'alitant plus sublima qu'il est plus modeste, d'un t par la Nation belge,
-patriotisme rien verbeux mais effectif.. •
qui écrit avec une amertume non dégui-t
>w* •"' sée i
Et pourtant, quoique lé langage clergé n'ait pas

,
du
le tari révolutionnaire dé la haine et de la vengeance,-
les intëtûëntUtës (appelés ainsi alors même que la i
phase de l'interventieft proprement dite est dépassée
par les événements) ont accusé de défaitisme Un prê-
tre, un évêque et même le Pape. Le Pape n'a-t-il pas
composé une prière pour la paix ? Les dénonciateurs,
s'ils n'obéissent pas à faction occulte des loges orit--
'y «;j.. '-` #?-<1`

cërtainefflent perdu- toute nbtion de ja* doctrine chré

j
-r%
tienne. 11 est iftipôssible que la paix chrétienne rie^ u l~- -t <Cfe-
s'oit pas fôfidéê sUf l'amour et sur la justice. Le chris-

• i'
.tianisfflè ffiêfiie est Une loi d'amour et, par conséquent, t.
de liberté, âifisi qu'un code de justice et, par consé-
quent, de dé la paix de Dieu,"
paix. Le Pape invoqueCharles
Guillaume II et de
't
''7 r
non celle lor
ou
celle
'Vu- ,'li
dé M. WllsôB 6U celle de M. LloydGeorge. Si Dieu (C13NSUUË)
Voulait âeeôfdér sa paix,, se trôUverait-il quelqu'un au
• monde qui là fëfu&ètâît
comme suspecte ? S;
-
fliquë• Après le désastre de Caporetto la campagne maçon-
Côlibê les catholiques s*est faite plus âpre et-
plus hardie.Gâf là Maçonnerie se déclarerait sath- t.. ~+.
1"
J l

faite fflêfflê si la persécution religieuse était tout le-


résultat de là guerre.' Les Francs-Maçons convoquent
^des Congrès appelés ântïâllémahcls. Ils n'y dénoncent
pas tant les Socialistes (car les socialistes montrent
dents et appartiennent eUX-mêmes à la corporation)
les '1 -1\1 "(~

• que les clérieaux et le chef vénéré des catholiques. Ils ,l¿-04t:\


l'

Hé trient p⧠tant eôfibe
Vatican."
du i v~-w-
Les CâtheliqUësné s'êméùVent
^fant
Antriche

pas de si
D'ailleurs, ils
que contre le péril

peu;
..ÿ.~ü I ·'16
•- :-if
ilsJ >"t-Un fait- est indéniable tant que M. de Broqueville
~t

simplement leur dêVoir. ne cons- a vécU à Dunkerquè, près du Roi, près de l'armée,
^titUênt pas ufi parti politique en tant que catholiques.
Tous fi ont pas 'la fnême manière de voir au sujet de et près de l'ennemi –
il a incarné 1 admirable
^résistance de la Belgique.- Il en était l'organisateur.
la guerre ou de la politique. Rien de plus naturel Du jour ôû, ministre des Affaires étrangères, il a dû
dans un pays où les classes sociales, d'intérêts même s'installer au Havre, il n'était plus que l'un des mi-

'
antagonistes,sont toutes catholiques. Néanmoins," tous nistres de l'arrièrer
les catholiques et, par conséquent, tous les Italiens,
critères
pour l'honneur de la patrie,' ont fait, avec des
“ différents) mais en parfaite unité, d'intention leur pro-
pre devoir.
C'est pfééiséfflent pourquoi le président du Conseil | è-' L

des ministres, M.. Orlando, à la veille de Noël der-


nier, écarta d'un geste la campagne vraiment antipa-
triotique et défaitiste contre les catholiques et fit
parlement ces déclarations solennelles
au
-'•v
J- -–
(CENSUnÉ) Vec S
Y
N

,'• it
Les dilUg Si' Icb-
~n
_«-

cftelhsdas individus nû duivoilt


r
])às AcaèilUt des sUspiciôhs entièrement dépourvues Depuis quelques mois surtout, depuis le départ du
d@ fêfidefflêilti qui ëêfaîgat à juste titré ôfiénsSntes pôUf baron Beyehs, ïëmplacé pendant quelques semaines
ÀtiWH^ Spirituelle, ni Irôtlblér les
la Juprêfng
par M. de Broqueville j
Cons-
conclîleïdes cit&yenê qui Savent pourtant admirablement
cieHÇfs
leur loi avec leur" dèVôif dTtalieri je fajs allu- ï- "f-
Un ministère des^affai-
Y
L'EUROPE NOUVELLE
e7
-^– ^– ^– –-
g –
on y appelàit M. Paul Nous t'avons vu marcher très audacieusement au-
res économiques était créé
Hymans. Puis M. Paul Hymans passait aux Affaires devant de toutes les difficultés et n'hésiter devant
étrangères en remplacement du baron de Broqueville aucune conséquence de ses actes. Au surplus, M. de
qui s'installait, lui, à la tête d'un autre nouveau mi- Broqueville n'a pas foi dans les mots. Il dédaigne les
nistère celui de la reconstruction nationale. Et le '^formules toutes faites qui sont des carcans à la pensée."
ministère des Affaires économiques était rattaché au On ne le voit jamais ramener la diversité multicolore
ministère des Sciences et des Arts Tout cela déno- des faits à la teinte plate d''un axiome et surtout croire
tait un grand désarroi/ Les finances, l'industrie et les qu'il a agi lorsqu'il a parlé. Il a horreur du piétine-
affaires étrangères protestaient contre ces créations l ment, des « partons, courons! » que lancent les" chœurs,,
d'organismes nouveaux qui leur enlevaient naturelle- au sein des Parlements comme sur les théâtres d'Opéra.
ment une partie de leurs attributions. Pour telle ou On sent, en lui, dan la « trépidance » de son acti-
telle question, de caractère économique, on ne savait vité, un besoin de se jeter à travers champs/ à la décou-
plus s'il fallait s'adresser aux finances, aux affaires- verte des réalités et de se mesurer avec elles, de fouil-
économiques, à la reconstitution nationale ou au bureau' ler, d'explorer, et d'ouvrir' des clairières. Ce qui, à
commercial de M. Goblet d'Alviella ` certains,. paraîtra du vagabondage sera, pour d'autres,
– pour nous la qualité suprême de l'homme d'Etat.1
,ra
leQuelle mélhode plus commune que celle qui pousse
politicien devant les assemblées et lui fait proclamer
\1
la pensée de la majorité pour forcer les applaudisse-
ments M. de Broqueville s'est toujours refusé à ce
rôle, phonographique. Il n'a pas craint de lutter contre
T. .
n,
(ctiïs&imÉ)
des courants. Il a résisté
voulu être et il a été.
Il aux plus dangereux. Il
et il restera *– « le
a
a été
chef qui déclarait le 4 août 1914, à la tribune du
Parlement, à l'instant même où les Allemands violaient
Je territoire « Nous serons peut être vaincus; mais
soumis, jamai!
jamais, » -• <
On*a reproché à M. de Broqueville son désir de – `
~.t"i
~JJ_
t
satisfaire tout le monde, de répondre à toutes les•• M. de Broqueville est remplacé par M." Gérard
exigences, d'être, en somme, trop aimable. Il est vrai Cooreman, sénateur catholique de Gand, ancien pré-
l'homme est aimable. Il a des allures de grand sei- sident de- la Chambre. M. Cooreman fut ministre du
gneur. Il en a aussi, d'ailleurs, les attaches. Comme Travail, en 1899, pendant quelques semaines. Son
tel,-il lui plaît d'être bon. C'est chez lui comme une.
passage au ministèrey laissa les traces- d'un homme
fe coquetterie. Souriant, il aime ce qui sourit, il cherche
Y actif, jugeant les choses de haut et méprisant l'électo-
à créer cette forme d'optimisme qui s'exprime par le ralisme. Appuie ensuite à la présidence de la Cham-
sourire. C'est sa manière d'aimer la vie qùe de l*ai- bre, on s'accorde à dire qu'il n'y eut pas, au cours
mer dans et par la joie des autres, et Saint François de ces trente dernières années, de président plus seul
nous apprend même que c'est la meilleure manière
d'aimer Dieu.
laire ni plus sympathique. Il fut, en effet, le
popu-
recueillir pendant plusieurs années l'unanimité des suf-
à
Mais lorsqu'on suit pas à pas, pour ainsi dire, les 1 rages de la CHambre. 1
actes de M. de Broqueville depuis le moment où il Au Havre, depuis octobre 1914 il a 'présidé la
prépara son projet qui aurait donné 500.000 défenseurs Commission des prisonniers de guerre, la Commission
à la Belgique si l'Allemagne lui en avait laissé le

.i
d'appel pour les miliciens, le Conseil économique,
temps, et qu'il réussit à faire voter par ces mêmes etc. Son entrée dans le ministère paraît être le sym-
meetinguisies (1) qui ne voulaient à aucun prix d'une bole d'une politique d'union nationale.^ <r >
'Belgique armée, on est frappé par sa lucidité et sa Dans. ses numéros des 9 et 16 février. l'Europe"
clairvoyance autant que par son énergie. Nouvelle a donné un aperçu des efforts tentés par les
M. de Broqueville, il faut bien le reconnaître, s'est Allemands pour faire de la question flamande une
révélé un véritable homue d'Etat.
Or,
Le propre' de l'homme d'Etat, c'est le caractère.
l'on retrouve aisément, dans la variété des sujets
abordés par M. de Broqueville dans sa carrière déjà
longue, (il
question
des Internationale. Ayant décrété la séparation
deux grandes provinces Flandre et Wallonie
et doté le Conseil des Flandres, par eux institué, d'un
véritable pouvoir libres
législatif, ils ont proclamé que les

est député depuis 1892), l'unité de la con- Flamands étaient et qu'ils devaient leur libéra-
ception. La pensée est libre, mais de substance vigou- tien à K l'heureuse intervention de l'Allemagne. »
reuse et d'orientation rectiligne.
Orateur élégantj M. de Broqueville se plaît, sans
doute, aux formules ondoyantes et aux nuances dégra- (CENSURÉ)
(cn sUr~L) î'r' v
dées. Mais il y a là comme un jeu pour favoriser les
jets de lumière car il est amoureux de la clarté 1J:" i
et par de brusques coups de sondé il d'évoile la solidité 1"'

du terrain où il place sa dialectique. Si, parfois," une


sorte de déterminisme a paru borner son système à
l'observation seule du moment actuel et des causes cir-
'constancielles pour discerner le sens de l'action immé-
diate nécessaire, il ne s'en est pas moins attesté un
grand politique, si par ce mot on entend l'homme qui
sait tirer^des faits d'aujourd'hui un horoscope infail-
lible.
j

(U On a désigné sous le nom de Maelinguktes les Bel-


ges en conformité d'idées avec les fondateurs de l'associa-
tion désignée sous le nom de Mcolinr/ anversois qui, au
temps de Fi'ère-Oi'ban, avait réuni les bourgeois d'Anvers
-rt
durs une même pensée d'opposition aux charges et aux
obligations militaires.
L'EFFORT ÉCONOMIQUE A l'occasion de l'Assamblée générale des maîtres de
forges allemands, le géologue lierlinois Prof. Krusch
DES EMPIRES CENTRAUX
quantités <
A étudié la question de savoir jusqu'à quel point tes
minerai de fer existant en Allemagne pou-
vaient subvenir aux besoins de l'industrie métallurgi-
que allemande.
L office de la mer Nuire et la navigation danubienne. En 1913, Ifs hauts loin nevux allemands ont travaillé
Les minerais Je fer et l'industrie allemande. 16.7 millions de tonnes 1] • 1er brut. ,57,8 millions de
Les difficultés de l'industrie textile en Allemagne. tonnes de minerai tie fer et ferro-manganèse, plus de
700.000 tonnes de minerai de manganèse. Là-dessus les
L'Office de la Mer Noire et la Navigationdanubienne usines allemandes ne fournissaient pas la moitié Jm fer
et 100.000 seulement de manganèse.
Organiser la navigation sur la mer Xoire et le Da- On travaillait de plus -'3.000 tonnes de minerai
nube, telle doit être la première préoccupation des d'origine purement étrangère. Les 4.500 tonnes de wol-
Empires centraux s'ils veulent exploiter les conditions fram provenaient presque exclusivement de l'étranger.
cle paix imposées à l'Ukraine et à la Roumanie. Qu'elles seront, à ce point elk vue. les conditions
L'Allemagne projette à cet effA, tout un ensemble d'après-guerre ? Les prof. Krusch et Heyschlag tes ont
de canaux qui relieront ses fleuves au Danube et, par étudiées et exposées dans un mémoire. au double point de
lui, à la mer Noire .C'est dans cd but que le Dr Dohn, vue des stocks existants et de la productivité des mines
président du Lloyd Bavarois est arrivé à Constantino- allemandes. Ils établissent que le domaine le plus im-
ple, « afin d'étudier la question des rapports fluviaux portant pour la production du fer est celui des minet-
et maritimes directs entre la Bavière et la Turquie b. tes avec '.777 millions de tonnes. Kn admettant une-
D'autre part. le Landtag bavarois vient de voter un extraction maxima annuelle de 40 millions de tonnes
nouveau crédit de deux millions pour tes travaux pré- au plus, l'exploitation de <; domaine pourra se poursui-
paratoires au canal di1 grande navigation Rhin-Da- vre pendant 45 ans environ.
nube. Les plans de la grande voie fluviale Rhin-Main- Examinant encore les diverses mines allemandes, tes
Danulu' avancent rapidement elle devra être acces- professeurs Krusch et lieyschlag arrivent ainsi à une
siblu à des navires de 1.200 (et même par endroits production totale de fer allemand de 2 millions de ton-
1.500 tonnes). Le halage se fera a l'électricité. Deux nes au plus par an, et cela pour un? période de 1^5
autres millions ont été consacrés en prévision de l'ex- ans. Toutes P>s réserves en fer existantes se montent
tension, que prendra la navigation danubienne, à l'amé-
lioration du port de Rulisbonne.
environ à 2,3 millions de tonnes.
Krusch attire l'attention sur ce fait que les minerais
Ce nje.st pas tout. Le L'ester LIovJ (15 mai), nous de fVr au manganèse seront épuisés dans 42 ans. Le
annonce la création à Braïla cT'un office central de navi- nickel dont l'industrie allemande consomme environ
gation sur la mer Noire et le Danube. B rail a englobée 6.000 tonnes par an ne se trouve qui1 pour une faihle
pendant des années, dans la zone fie guerre, coupée part en Allemagne, le chrome ne s'y trouve pas du
de toute vie commerciale, devait des la paix, reprendre
une partie de ses attributs. Ce port, dit le Pester
tout.
Il faut donc de tout'î nécessité, conclut le prof.
Lloyd, était comme prédestiné à jouer un rôle impor- Krusch que le traité de paix assure à notre industrie le
tant dans le transit des importations venues d'Ukrai- fer dont elle a b°soin ;*t que le pays ne peut pas lui
ne ». Cest en prévision de son développement que les donner. La L-'rance peut augmenter nos approvisionne-
Kmpiri's Centraux l'ont choisi jxiur y fonder cette ments, sans nuireà sa propre industrie. Les réserves de
entreprise de. transport de grand style qui porte le nom fer sont trois fois plus importantes que celles df l'Al-
d'Office de la mer Xoire (KchwarzmeerStdle). Cet lemagne. Avant la guerre. elle en exportait un tiers à
oflic. dirigé par l'autorité militaire compétente com- l'étranger, tandis que l'Allemagne avait à en importer
prend une réunion d'armateurs allemands et austro- plus de 11 millions de tonnes.
hongrois qui feront naviguer leurs navires pour le Quant au manganèse, la Russie ixiurra nous le four-
compte de l'administration militaire. CVll^-ci aura, éga- nir. Le Canada et la Xouv -lle-Calédonie nous donne-
lement sous ses ordres les navires ukraniens, les navi- ront du nickel, l 'Asie-Mineure du chrome.
res autrefois réquisitionnés par tes Russes, qui trans- La conclusion de toutes ces recherches telle que la
porteront |it; marchandises des poils de la mer Noire formula le prof. Simmersbach de Breslau, c'est que
à liraïla. H;s bassins de liriey et de I.ongwy devaient de toute
L'office devra veiller à ce que les navires se trouvent nécessité restés attachés à l'Allemagne.
fou jours en quantité suffisante, a un transbordement ("est ce qu'il fallait démontrer.
rapide des marchandises. 11 devra les diriger, sur tes
indications de l'administrationmilitaire ou de l'office Les difficultés de l'industrie textile en Allemagne
supérieur de l'alimentation, soit par voie de chemins
Ile fer, soit par voie danubienne vers. 1<VC endroits I.a presse allemande. 1,/s revues techniques consacrent
désignés pour leur réception. ;i l'avenir de l'industrie textile de longs articles, où se
Office de mer Xoire s'appuie naturellement sur révèle toute l'inquiétude où les a plongés ce grave pro-
blème économique. Nous avons vu (t) que l'industrie
les Compagnies de navigation déjà existantes. Il est
également en rapports avec les différents cartels aile* .
textile étant, donné le manqn de matières premières
mands et austro-hongrois se rapportant aux matières
premières et à. 1 alimentation, tes intérêts allemands et
– devra rester soumise longtemps encore après la guerr
d'indus-
aux « organisations » dont toutes tes branches matières
austro-hongrois étant également représentés. tri !'aspirent à se libérer. Mais la question des
Bien que toute cet le organisation soit récente, ell'' premières ne sera pas seule a la troubler. La. revue
aurait pris, .selon l<- journal hongrois, un essor rapide socialiste Die Xcue Y.cit (L'Ere nouvelle) nous donne
et aurait rendu, sous, la direction du commandant dans son numéro du 19 avril quelques détails intéres-
Ho^nigschmid, le plus grand service mx Empires sants sur l'état lamentable dans lequel se trouvera après
Centraux. la longue périoiTe de re]>os forcé qu'a été la guerre,
tout l'outillage si délicat de cette industrie.
Les minerais de fer et 1 industrie allemande On a pris aux fil it lires « mises au repos non
leurs
seule-
machi-
II est une autre matière première, aussi nécessaire à ment leurs courroies de transmission, mais
ner, leurs outils métalliques )>our en faire de la fer-
l'Allemagne que le pain. c'est l'élément essentiel de son raille. Si cette politique de destruction ik> cosse pas bien-
industrie métallurgique le fer. Combien de temps les tôt, elle rendra toutes ni.s usines textiles improductives
mines cle fer d'Allemagne pourront-elles subvenir aux pour bien des années après la guerre, Il est clair en ef-
besoins grandissants du pays? Comment combler le dé- fet que ces machines démolies ne pourront pn? être îv-
cit entre la consommation ci la production ? Ce sont mises en état après la guerre parce que nous manquerons
là les problèmes toujours actuels que viennent de remet- c'.e tous lr-; matériaux né<T«aires.
tre à l'étude tes maîtres de forges allemands réunis en
assemblée générale à Berlin. I Ktirn)ir \omrllr S.ï niai 1^1*.
Cette destruction a d'autant mains de sens que la So- Les autorités ompptSRtes wl tntre lus mains de
rois
eiétà de Guerre des Métaux – ainsi qu'il a été établi à l'industrie textile elle. même la réglementation de l'arrêt
la Commission du Ruichstag pour le commerce Pt 1 in. PU iju. fusionnement des usines. maig seuls les grands in-
(lustrip n'avnii nullement besoin de ce métal. dustriels ont pu s>; faire entendre tandis nue la petite in-
dustrie a été mis: devant los faits accomplis.
Quelle ampleur a été donnai à ce genre de réquisi- Plus cette « n isu au repos « se prolongera, plus la
tion, \i nombre des pétitions de protestation qu'elle a moyenne et petits industrie textile va vers la ruine
provoquéesnous en donne une idée. pendant ce temps la grande industrie fait les plus bril-
Vingt deux fabricants de tissus d'Aix-la-Chapelle, lantes affaires. C'est ce que souligne avec force une
cent fc<Hx>iint{'-i|uiiizti| fabricants de Madorlansitz ont ]>étiiion des industriels d'Augslxnirg.
élevé leurs protestations. Ils s'élèvent contra un fait au- Une vérltaWi ••atastrophe économique menace ainsi
trement grave que la réquisition des machines, contr* emtajns districts d'Allemagne, A l'orst sur 300 fabri-
U manière dont a été effectuée la mise au repos de rer-
luiin-s fabriques et le fusionnement des autres, Ce tra-
qua ^70 ont été fermées. A Lumbach, centre i]t) la
fabrication des, joints en tissu, 154 usines comprenant
Vflil d'li«'al a été confié à des associations d'entrepre
9.900 ouvriers ne travaillent plus. (1 en Pet ainsi dans
lteurs qui ont sauvegardé lis intérêts des grandes entre- la plupart des. ci-iitres teviiles. Saule l'industrie Hnièrt;
prises H étouffé tes petites. fajt exception, car elle a moins souffert que les attires
On lit dans la pétition des industriels de f orst i]u manqur de mj.fières premières. C. A.

LES COURANTS D'OPINION


A TRAVERS LE MONDE
\IV--

DANS LES EMPIRES CENTRAUX I.e >o<rialisme d'autrefois qui se bornait à déplorer
les méfaits du capitalisme et a lui opposer
poljtinue,le plan d'un
avenu' utopique, était aussi peu aus=.i loin
des réalités que nos « théoriciens de la paix » qui se
bornent à imaginer un état do justice durable, une har-
L 'Humanité, dans son n" du 12 juin, a publié le monie des peuples et à déclarer u ennemi de la paix »
compte rendu d'un ar icle très significatif de Cunow, tous ceux qui ne donnent pas dans leurs utopie.
le directeur actuel de la i\eue Zeit, organe de la social-
démocratie allemande, sur l'altitude du parti vis-à-vis Il faut fournir la pre/uvp qu'un tel programme
des buts de guerre, tels qu'ils ont été formulés par la est pratiquement réalisable, montrerle chemin qui
Conférence socialiste interalliée de Londres. La con- conduit au but, SuSimon et Fourier ne croyaient-
clusion de Cuuozfj, comme le lait remarquer Homo, le ils pas eux aussi ( u'une route réelle conduisait « au
carres pondant de /'Humanité à Berne, est absolument château de leurs i lusiuns » ??
opposée à l'acceptation du Mémorandum de Londres
» Alors Karl Marx vint ». Et le premier il dé,-
commebase firme d'une conférence internationale montra avec une « logique féroce » que tous ces
sur tous les points il critique et rejette les résolutions
adaptées, ri admettait même pas que l'on fuisse dis' moyens étaient illusoires parce qu ils allaient con-
tre les lois qui régissent le développement humain.
cuter la « soi-disant question de culpabilité ». nous
intéressant de rattadier à ces déclarations cellesr Poursuivant sa comparaison, Kuttner passe
a paru
(le certains autres collaborateurs de la Neue Zeit qui al'ut' itude que d^jt adopter le socialiste vis^à-vis
la confirment et nous montrent- sous sait jour véritable du problème de l,i paix. S'agit^il des théories de
edle fraction ntajoritaire de la sacjal-tlénwtrttiic A/le- paix ?dit-il. Rien ne sert de les envisager d'une
mande, plus //it/analisfe que socialiste. façon générale. Elles aussi resteront dans le do-
maine de l'utopie tant qu'elles contrediront les
LA Social.Dkmocratie ALLEMANDE ET LES BUTS faits les faits nouveaux nés de la guerre. S'indi-
DE GUERRE gner contre la guerre, est aussi vain que dp s'indi"
« Faits de guerre et théories de paix ». Tel est gner contre le capitalisme. Notre force comme so-
le titre d'une petite étude substantielle et concise cialistc ne consiste pas à maudire les horreurs du
q'ue vient de faire paraître sous la signature d'E-
régime capitaliste, h considérer tout ce qu'il a fait
nrh Kuttner, la hj 'eue Zeit, organe de la sockiIp comme non existant,mais bien au contraire à pren-
démocratie iillnnande autrefois dirigée par dre en main la situation qu'il a créée, la dominer
Kuutsky. Tous les socialistes de l'Entente auraient
grand profità lire cet article, dussent-ils y perdre
le reste de leurs illusions sur les socialistes alle-
mands. Ils y trouveraient une absence totale, non
seulement d'idéologie, mais d'idéalisme, le respect
de la situation créée par l'Etat-rnajor allemand.
Aucune tentative pour tendre la main aux « frères o
Ide
et tâcher de la mr.difier dans notre sens.
Comme imliticiens, il faut que nous comiitions avec
le-, faits néf de la gjprre, il n'esf pas indi/li>reu( pour

lerritnir/'s
uns bvts de guerre
We rEntr:lIe
territoires kte
allemand, que l'un
l'Entente
di
1)1~I'ôt
s belligérants
l'un dus Etats
ait vaincu plutôt <;«• /'mitre, que l'Allemagne occupe
plutôt que l'El1trntr
l'Entente lr If1 sna
srit au bout de ses
entière*.
soJ

forces <vu les possède encore tout Si vous vou.


des autres pays, aucun rêve concernant la recons- lions ignorer tout cela, nous serions des utopistes c'
truction future du monde mais un froid et solide il nous arriverait ce qui arrive à tous les chlméii- i.
égoïsme national. f|iies «ans s'inquiéter de nous les événements suivraient
li'iir-* durs.
« La politique est l'art du possible », commence
par déclarer lesocialiste allemand.Accuser d'injus- Quelle différence y n-t-il entre ce socialiste et le
tice et d'imperfection la situation actuelle, lui op- conservateur le phifranchement annexioniste ?
poser l'image idéale d'une ère de justice etde per-
fection Le majoritaire allemand semble prévoir l'objection.
n'est pas d'une bonne politique. Il n'y a
de bonne politique que celle qui fournit avec le
a II s'explique Ceci ne veut pas dire, dit.il, que
nous devions assister les bras croisés aux événe-
but les moyens de l'atteindre.. ments qui se déroulent. Mai» là encore, sans nous
~I- f
inqyiétW de. ÇÇ'que serait le monde idéal, npus de- Qu'ont fait les indépendants ?
réalité quelque chose dp liront crié de tous rôtés que nous faisons le jeu
vgns cheeher 1 tirer de h des pangeimanistrs et des annexionistes toutes
meilleur et -de plwa fQrt." T,1V
les
considérerais comme également naïf celui qui />»»>• déclaiations du chancelier et du Reichstag étaient hy-
Te pocrit^s. L'Allemagne faisait une guerre de conquêtes.
dç jmt'ee demanderait aujourd'hui la cession C'était jeter de l'eau sur 1e moulin de Lloyd Gecrge et
rft-ï rff/fp?«
de la Prusse orientale à une Pologne indépendante et
celui o«j gxigera-it la séparation de l'Irlande 4e l'An-
de Poincaré. «.
-paît, c'était entretenir chez l'Entente un es-
D'autre
glpterip, Les deux alternativessupposeraient une c)es- poir insensé en notie cffonclrrmpiit ccoiinmique, en une
nuction complète de l'Allemagne ou de l'Angleterre, ce
aujourd'hui prochaine révolutipn.
qui constitue une supposition cntieremcru“
gratuite, ? ?“ c'.r:- /-- Rôle funeste que celui des indépendants.

'
[
t
Et voici où le socialiste allemand voulait en Tous ceux qui ot cru en eux, poursuit Scheidemann,
tenir non seulement l'utopiste « épris de justice» ont été déçus. Les Russes auraient pu avoir une rm*
bien meilleuie s'ils l'avaient acceptée nlus tôt.
n'a aucune,chance de voir son idéal réalisé, mais il
agit en criminel, il fait durer la. guerre. J Et la France .1 '-
?- ~"t~
Les Fjançais regretteront encoie
j-'
-° Celui oui suutienf- ces exigences prolonge par con-
devient t-
d'avoir plusieuls fois
séquent la guerre, Il Par fanatisme fa justice laissé passer l'instant psychologique 'naroe qu'ils ne
un perpétue"' de guerre atissi
''?-
terrible que le plie im-
phiall^e hriianu)((U<< ou le fangermmiiste le flusjj-

Ces « perpétuefurs de guerre » sont naturellement


r voulaient pas renoncei 4 leurs prétentions sur l'Alsa-
c('-l.oi}aine.*•*
Et Scheidemannconclut
S',
'-p-

avant tout les socialistes de l'Entente. Ils ont cet Nous îegrettons j qu'une paix de conciliation n'ait pas
» insensé 'qui ne veut tenir aucun depuis longtemps déjà mis fin à la guerre.
« optimisme
cpmpte des faits. Leursbuts de guerre tels qu'ils les L'Entente en a décidé autiement.
Il ne nous reste plus qu'à désirer maintenant une
s ont formulés à la Conférence de Londres, sont un victoiie japide pour nos armées,
exemple typiqtle, selon Erich Kuttner, de cette
N; Scheidemann, ni Kuttner ne se demandent
"aberration qui veut fout ignorer des réalités de la e'ut consisté cette paix de conciliation
J guerre,
tn quoi
` Tous deux partent de cet axiome que l'Allemagne
Les socialistes de l'Entente cipient-ils yjaiment qu'é- ser-i vainqueur.Comme d'autre part une pain «jus-
tant donnée la situation actuelle les Gouvernements des te » selon eux n'existe pas, la paix -e conciliation
Les sapialistes. da l-'Kntente ci oient-Ils vraiment qu'é- auraitété sans doute ce que l'Allemagne vainque'nr
tant donné ta. situation actuelle, les Gouvernements des aurait permis qu'elle soit. Tout le rôle du socialiste
Empires Centraux accepteraient une paix qui trans-
formerait le statu qu& à leur çléttiment ? consiste à presser sur le gouvernement allemand
Si -la France avait occupé1 l'Aisace-Lorraine d'une pour lui faire admettre une certaine modération
mafu&ra durable la révision de la question d'Alsace-Lor- dans ses ambitions, et. d'agir également sur les
-iainp n'aurai' pîw e« Ie caractère' d'une utopie mais socialistes de l'Entente pour leur iaire compren-
-se serait basée sur un fait del%llc
gruen-e. Aujpnrtfhvi, elle
magne
es( (inssi chiniérique que si demandait In dre, au nom de leur intérêt et de l' « humanité »,
libération des Indiens à Pakota. ,* qu'ils aient à céder pour ne pas prolonger une
1

entendre.
~rMîtis les sodtilisîtes de l'Entente no

La ddfaite lamentable des Italiens,


-<
veulent rien

l'occupation de
guerre criminelle, insensée.
Ain'si parlent ceux que n'aveugle point le « fa-
natisme de 1a justice ».
Claude
s' îportions '• v nNDELLE.
par les Empires
étendues de leur tetritoire L,OI t
Centraux no les iqmpêcnerit pas de soutenir toujours les i
t

« aspirations italiennes, Ce n'est pas de cette


façon
CHEZ "LES. NEUTRES
)>

qiip l'on anive à la paix, que l'on travaille pour elle.


qu'une
\-w\v programme en réalité ne sigrjifie chose
pinlqjlHation de la guerre. J
Cç\ prime, les socialistes de l'Entente n'en'sont --V\J-N". ESPAGNE
pas
hles,les seuls responsables. II y a d'autres coupa-
Seheidemann lui-même nous, les nomme ce '?`
j 4. LE GRAND rjÉBAT DES CORTÈS
sont les spcialistes minoritaires allemands, Haase, Le débat soulevé à la Chambre espagnole par
v" flprnîitein, Ledfibour
– tous les indépendants.
Dans un virulent pamphlet que vient de faire les représentants socialistes au sujet des événe-
ments d.'août 1917 a continué la semaine dernière.
paraître la même revue (îfeue Zeti, 19 avril); le
représentant officiel de la gpciqle-c^moerâtie,-au- z L'Europe
a
Nouvelle rendu compte déjà, dans
premières séances. Celles
Reieh^tag accuse formellement le groupe dissident son dernier numéro, des
seulement d'avoir tr&hi la des ouvriers qui ont suivi ne l'ont cédé en rien comme im-
non causée
a Hemande, maie d'avoir contribué à exalter /la-. v portance. Il semble que l'intérêt en ait été grandis-
résistance de l'ennemi et par conséquent, prolongé sant, pour se terminer, toutefois, d'une façon inat-
In guerre- y tend'ue.
M. Sanchez Guerra, qui était ministre de l'Inté-
pruigein^anistes. ont renfpjcp la volonté de vain- rieur, sous le cabinet Dato, au moment des grè-
Si lesl'Entente
cre de en criant à qui voulait l'entenclie que ves d'août 191 7, et qui comme tel a assumé la
l'Allemagne prétendait garder la Belgioue et les pro- plus grande part des responsabilités dans la ré-
vinces fnvnÇfÙ5.£S jusqu'à la Somme, naus nous sommes pression de ce mouvement, s'est levé le premier,
efforcées au eeiitrahde détqrfier le i>k's -possible les
peuples dp l'Entente de leurs gouvernements en leur des bancs conservateurs, pour répondre aux inter-
montrant que les pangerrnanistes ctajent-loin de repré- pellations de Largo Caballero, d'Anguiano, de
senter toute l'Allemagne, que la. majorité du peuple, Saborjt, de Prieto, de Besteiros. En discours
contraire, paix un
au d«§irfiit URP de conciliation. 11 n'y subtil, courtois et élégant,ancien « Ministro de


avait pan do meilleur msyen. çi'nmener ]e§ gquverne-
ment5 de 1 gn tente h la rajapn. L,a politique de MM, la Gobernacion » veut situer la discussion sur
Pdiz;ç~ré était
ret)t~ue
Lloyd, ~aerge et
~~loyc~ Seerge et Poinçaré était reriave plu?
~Itt~ difficile,
dt(ficile, son véritable terrain. Son argumeptation peut se
Î6 noîllbîe des pacHlstoa augmentait. résumer en trois points 1% C'est pure fantaisie
·
.1-. 4- r
que de prétendre que la grève générale d'aoûî
·r

1917 a été provoquée par le Gouvernement afin de


lui donner l'occasion d'une répression féroce. Ce
sont au contraire bel et bien les socialistes qui
l'ont préparée et déclanchée. 2° La grève a revêtu
~_3t_

vant
.c.i .· r'

-i
« Présidence du Conseil Miguel de Unamuno
1
réserve de légèies modifications, pourrait être le sui-

Guerre": général Alfau Marine colonel Benito Mar-


quez Martin Intérieur i\lelquiades Alvarez Finan-
ces Francisco de A. Cambo Justice: Jaime Carner
un caractère nettement politique et révolutionnaire.
3° LeGouvernement', soutien de l'ordre, se devait
donc de la réprimer coûte q"ue coûte, et ses me-,
neurs, devaient se douter que l'on ne fomente pas
Pablo Iglesias. *>
yrnstrucrion Travaux Publics c Alexandre Lerroux
Romen-;
publique Marceline Domingo Travail
1
n Espagne, ton heure est arrivée Tout est préparé
lève orgueilleusement la. tête, et, au son de la Mar-
seillaise patriotique, crie A bas les tyrans! »
une révolution sans en courir les risques.
Sur le premier point, M. Sanchez Guerra a ru Dans ces conditions, s'écrie M. Sanchez Guerra
des textes qui montrent bien quels étaient les que restait-il à faire au Gouvernement ? Défen-
hommes q'ui tenaient les fils directeurs et les socia- seur d'un régime qu'une minorité agissante voulait
1 listes se montraient d'ailleurs d'accord avec lui détruire il aurait été traître à sa propre cause s'il
pour revendiquer hautement la responsabilité de s était cioisé les bras. Ses ennemis mêmes ne pou-
leur action. Mais en ce qui concerne le caractère vaient attendre de lui une telle attitude. En pro-
révolutionnaire de la grève, il nous faut nous c amant l'état de siège, en suspendant les garan-
arrêter davantage. Il y a là tout 'un coin de l'his- tes constitutionnelles, en étouffant la révolution'·
toire espagnole totalement ignoré en France en arc fermeté mais sans haine, il a conscience d'a-
raison de la précarité des nouvelles qui ont pu voir accompli son devoir et rempli le mandat q"ue
filtrer d'Espagne pendant l'état de siège, et qui
ne s'éclaire qu'à présent. Or-il apparaît mainte-
nant qu'il s'est agi en août 191d'un mouvement
gnols.
lui avaient confié la grande majorité des Espa-'
> L
d'une profondeur et d'une conséquence tout à fait
insoupçonnées. A la séance. suivante, monte à la tribune M. Dato.
La grève générale d'août 1917, affirme M. San- Il apporte à son tour d'autres révélations au su-
chez Guerra, avec le caractère de violence qu'ont jet du mouvement d'août. Il montre comment ce-
'i lui-ci devait se déclancher lors de la parution dans
voulu lui donner les socialistes, avait pour but
Jes colonnes des journaux socialistes, d'une phrase
de créer un état révofutionnaire propre à amener
le changement de régime. Et il apporte à la tri- contenant les mots « cosas veredes ». Le discours
bune toute une série de documents et de procla- de l'ancien Président du Conseil recueille de nom-
mations socialistes, quelques-unes antérieures, breux applaudissements. Il semble qu'à ce moment
d'autres postérieures à llarrivée du cabinet Dato l'avantage soit indubitablement revenu aux con-
a"u pouvoir.
servateurs.' –

,
Mais alors Marcelino Domingo s'avance. Mar-
Ce texte,- paru le 6 juin dans La Lucha, pour
être distribué aux soldats. celino Domingo est républicain. C'est un tempéra- 1
ment froid et calme. Il ne connaît pas l'euphémis-
« Soldats Sous peu de jouis, d'auties classes socia- me et dans sa dialectique on ne rencontre pas de
les vont formuler publiquement leurs îevendications. réticences. « Cet homme petit, sec, pâle et raide,
Des revendications plus étendues, plus généralement ne laisse deviner la grandeur des passions qui
humaines que celles de vos chefs et officiers1 Elles vont agitent son âme que par l'éclat fulgurant de ses
demander la renonciation au pllus haut pouvoir, de
l'Etat de l'homme qui n'a pas su l'exercer. Que s'é- yeu k scrutateurs oj. Il parle. Et bientôt il va soU-
lever l'émotion dans la salle, il va élargir et pas-
croule enfin la dynastie qui a vu s'effriter et sombrer
dans ses mains toute la gloiie et la richesse de ce noble
» sionner le débat.
pays » Le député radical accepte de se placer sur le
Cet autre terr< in proposé par les conservateurs. Oui, la grève
était révolutionnaire. Mais cette révolution elle
« Nous ne voulons plus des moyens termes et de était devenue nécessaire parce qu'on ne pouvait
timides essais de réforme. Si l'Espagne veut être sau- plus tolérer un Gouvernement qui n'en était plus
vée, qu'elle' laisse la Révolution suivre son cours et
que l'armée s'unisse au peuple pour instituer un nou- un et qui avait abdiqué tout le pouvoir civil entre
veau régime qui auia pour base le respect de la volonté les mains des Juntes militaires. Le mouvement
souveraine de la Nation et pour unique idéal la régé- d'août avait, comme réaction, au régime de fai-
nération et le pi ogres du pays. » blesse où se trouvait l'Espagne, l'approbation de
Cet autre, enfin, extrait d'un manifeste portant tout le pays et la preuve en est que tous les r
la signature de Pablo Iglesias 1. L
Ministres qui entourent actuellement M. Dato au
régime monarchiste! Qu'il cède place
le banc du Gouvernement, s'étaient élevés eux-mêmes
« A bas nu avec énergie contre la dictature des Juntes milita-
res. La révolution, elle avait aussi bien été prépa-
régime républicain qui, en même temps qu'il permetuaa
à la bourgeoisie de se constituer dans toute sa puissance,
agira grandement sur les questions nationales et nous rée par M. Maura, aujourd'hui président du Con-
rapprochera de l'heureux moment où nous mettrons fin seil, par M. de Romanones, Ministre de la Justice, ~i
aux antagonismes sociaux. » par M. Villanueva, président de la Chambre, et
II y a'plus. Non seulement les chefs socialistes par l'Assemblée des Parlementaires de Barcelone.
incitaient à la grande Révolution, mais quelques- « Dans ces conditions, les hommes de la gauche
révoh tionnaire ne pouvaent dignement rester pas-
uns, plus pressés, avaient même prévu le gouver- sifs»
nement provisoire qui devrait prendre le pouvoir, Et Marcelino Domingo rapporte alors comment
ainsi qu'en fait foi le document suivant, daté de
Barcelone, 19 juillet 1917. il fut arrêté et incarcéré au mépris de toutes les
lois, en violation de la Constitution et des droits
« Si personne ne déseitc le d'honneur, si, comme
poste du Parlement. Il relate les sévices graves qu'il
tout le fait prévoir, il ne =e trouve aucun traître pour eut à subir de la part des autorités militaires,
dévoiler un mouvement si bien organisé, nous pouvons les mauvais traitements et les brutalités qui mirent
dire que, le 19 courant, scia proclamée la République
fédérale, avec des Chambres constituantes et un gou- sa vie en danger. Sa voix est pleine d'amertume. '`
vernement provisoire, élu par le peuple', et qui, sous A ce moment l'émotion de la Chambre est à sa
'(,(
comble. L'orateur pose avec force le principe de
.>!
18voix d'extrême gauche, contre 125. Ainsi le
l'immunité parlementaire," qui ne saurait jamais heurt desi forces de gauche et des forces'conserva-
être transgressé, et élève ainsi la discussion au- trices, a pu être évité. Les opinions particulières

·
sa propre personne. Une grande agita-
dessus de ont été sacrifiées à l'union sacrée. Mais la tournure
tion règne dans la Chambre. M. Dato reprendra prise par les débats, montre bien que l'Espagne a
parole pour'répondre au député radical, et, après fait, ces derniers mois, un grand pas dans la voie
son intervention, ponctuée d'interruptions des gau-- du parlementarisme. Et, comme le fait remarquer
ches, c'est dans une surexcitation tumultueuse que Ul Liberal, il y a désormais à la Chambre espa-
la séance est levée.
V Dès
-y'
s j~u

le lendemain l'opinion s'empare de la ques-


gnole, un groupe d'extrême-gauche agissant et vi-
goureux, qui tend sans aucun doute à entraîner le
pays'vers des destinées nouvelles. '
1

tion. Toute la presse prend parti et immédiatement


B.D.
rt SUISSE FRANÇAISE
se divise en deux camps, d'un côté les partisans de .EN
.la raison d'Etat, qui admettent que pour mainta- L'intervention japonaise.
'nir l'ordre, l'Etat peut ne pas respecter temporai- chienne.
– La question dutn--
rement les lois, s'il n'a pas de moyen légal, de 7
l'autre ceux qui placent au-dessus de tout les r Pendant
0'
les trois dernières semaines, depuis no-
garanties constitutionnelles. Parmi les premiers, tre dernier exgosé de.l'opinion suisse, la campa-
'La Epoca soutient énergiquemenb le combat. Dans gne menée dans la Gazette de Lausanne en fa-
'un éditorial intitulé « Byzantineries », l'organe veur de l'intervention japonaise a continué, parai-
de M. Dato fait remarquer que lorsqu'un député r lèlement à la même campagne dans la presse fran-
est validé, il ne reçoit l'immunité que moyennantf çaise, et n'apportant guère de points de vue origi-
un compromis tacite qu'il sera le premier à res- naux sur la question. C'est ainsi que du 16 mai au
pecter les lois. Et comment lorsqu'il les enfreint
lui-même, en prenant les armes ou en incitant
les prendre, peut-il prétendre à ce que les lois-
à jo j'uin il n'est pas paru moins de six articles s'ef-
forçant de montrer'la situation comme désespérée
et le maximalisme au déclin. Leurs titres sont
lui soient appliquées unilatéralement ? Parmi les ;>- d'ailleurs significatifs. « Le gâchis russe ». « Vers
seconds, El Libéral affirme avec force que le Parle- la roche Tarpéienne ». Tous réclament l'action im-
ment, corps souverain, représentation de l'Espa- _ médiate du Japon, et essaient de convaincre le pré-
gne, gardien des droits du citoyen, ne peut laisser sident Wilson
'«Se l
sanction.
passer les faits révélés par M. Domingo sans une
Entre temps on apprend qu'un député réfor-
1 peut-il
que le
président Wilbonconseive
une
tendresse pour ce gouvernement d'écumeuis? » lit-on
clans la Gaz. de Lausanne du 16 mai.
miste se dispose à présenter une motion compor-
Que les Anglais demandent donc secours au Ja-
tant un blâme contre l'ancien cabinet datiste et
il paraît qu'ainsi l'on va voir se heurter à 'la'

' Chambre, les nouvelles forces parlementaires de


gauche contre les soutiens du conservatisme. Que
va-t-il sortir de ce choc ?J 'y
pon
«
·
La collaborati-on japonaise fourmrait un précieux>
secours aux armées britanniques de Mésopotamie et de
Palestine. Nous tenons de bonne source que les Turcs
préparent pour l'hiver piochain une campagne anti-an-
>: 1 1•*•>- "r "/•• glaise « de grand style ». Si d'ici-là de forts contin-
genU nippons venaient s'agglomérer aux troupes bri-
Deux jours après, en effet, M. Pedregal, dépose ,tanniques de Mésopotamie et de Palestine, la situation
sa proposition. Immédiatement,< M.- Villanueva, "'de celles-ci en selait fort améliorée. »
président de la Chambre, qui avait vigoureusemen'i • Le Journal de -H Il "£•
Genève (24 mai) fait chorus.Sans
défendu les prérogatives parlementaires l'été pré- traiter la Russie avec autant de mépris que son
cédent, cède la présidence à M. Boronat, jugeant • confrère de Lausanne, il conseille vivement à la
qM'il ne pouvait présider un débat où il avait déjà f. république des Soviets d'accepter l'aide japonaise.
pris parti. On se demande quelle attitude vont
adopter les ministres qui se trouvent dans le mê-
me cas. Le problème est embarrassant. Il leur faut,lais-
v.
Si la presse de Suisse française s'indigne de voir
I
.t
>

o\i bien renier leur précédente attitude, ou bien y la désorganisation russe permettre l'emprise alle-
ser infliger un vote dé blâme à l'un de leurs princi- mande sur l'ancien empire des tsars, elle se réjouit
paux collègues, et donc laisser entamer la majorité par contre du gâchis austro-hongroisqu'elle trouve
qui soutient le grand ministère national dont l'Es- favorable à la cause des Alliés.
pagne a besoin. } -n, ` Le maintien d'une Autriche-Hongrie rajeunie,'
M. Maura, président du Conseil, a vu le péril. selon l'idée fédéraliste, espoir de MM. Lloyd
Très finement il fait observer que par la force George et Wilson, la Gazette de Lausanne croit
même des choses, le débat a dû prendre une tour- que lesforces révolutionnaires déchaînées parmi
nure politique, pouvant influer sur la situation ac-^ les Slaves de la monarchie danubienne le rendent
tuelle, Il n'est donc pas possible de juger la quea-» i impossible. D'ailleurs la thèse d'une Autriche fé-
tion quant au fond dès maintenant. Son opinion K déralisée est soutenable, accorde-t-elle (n° du
n'a pas changé, dit-il, mais elle ne peut se mani- mai), et peut-être en fin de compte, la diploma-
17
fester de la même façon sur les travées parlemen- tie alliée devra-t-elle l'adopter au moment, du
taires, ou du banc des ministres.
Cette opinion provoque quelque surprise, et
rumeurs.Mais tour à tour MM. de Romanones, Gar-
cia PrietoJet Cambo, ministres et leaders des
des
dif-
férents partis, viennent soutenir leur chef. Ils sont
mais demandent à leurs amis, dans les circonstan-
y
Ere
c;
nomiqueinent,
partisans, de l'immunité parlementaire,,disent-ils,' (1'AutiicIie-H'u.ngric) mst
''•/“
règlement des comptes, mais ce ne serait là qu'un
pis-aller. Dans la Tribune de Genève (18 mai),
Pierre Bertrand exprime la même opinion et il
ajoute
polilitjuem miln.i rcini n', ic.
aux tauiin^ de l'Allemagne', I

ces actuelles, de repousser la proposition Pedregal. sous son entière dépendance..T Mais. s,i l'Allemagne
peut lui interdire de faire la paix, nous pouvons lui in-
L'on vote. Et la proposition, ne, recueille terdire de faire la paix en dressant contre elle des
v que
•. 3
nationalités qu'elle opprime ou plutôt car elles tions, les Jeunes-socialistes sont décidés à les faire
n'attendent que ce geste en leur donnant la ga- triompher par tous les moyens et à « briser toute résis-
rantie que, dans le règlement final, nous soutiendrons et
ferons nôtres leurs revendications, parce qu'elles sont tant».: ». D'autre part, l'Union des employeurs a décidé
aussi justes que celles dont nous avons déjà donné la de les poursuivre devant les tribunaux pour rupture de
formuleet aussi nécessaires au repos du monde. » contrat. L'opinion norvégienne atuaid, anxieuse, l'issue
du conflit.
A ce souhait répond la récente déclaration de Dans le district industriel de Rjukan, où l'on tra-
Versailles au sujet des nationalités opprimées vaille le salpêtre. on devine, en dépit du silence que
qui inspire à William Martin un solide article fait la censure, que des événements graves se sont pro-
dans le Journal de Genève du 8 juin. Il se déclare duits. Les ouvriers se livrent au sabotage dans de telles
absolument satisfait par les résolutions adoptées proportions que K: rendement industriel dii cette région
et regrette simplement qu'elles soient si tardives, a diminué des trois quarts.
L^ mouvement socialiste se douUe d'un mouvement
surtout au sujet de la Pologne antimilitariste;c'est ainsi que les journaux norvégiens
En ce qui concerne la Pologne, ce n'est pas depuis reproduisaient ces jours-ci un appel signé par le Comité
« dcs ouvriers antuitilitaristes qui prêche à tous les mobi-
un mois qu'on attend une déclaration commune et ca- lisables le refus duservice.
tégorique des Alliés, c'est depuis trois ans et plus. Com-
bien de fois ce journal n'a-t-il pas conjuré les gouver- (,'ue cette effervescence ait été dès le début provoquée
nements d'occident de promettre aux Polonais la li- par les bolcheviks, la chose semble certaine. Dernière-
berté !» mert encore, de;; gardes-rouges auraient traversé la
« A la faveur du resserrement do l'alliance, les Al- frontière finnoise et se seraient mis en rapport avec les
lemands ]>cuvertt abandonner sans crainte la' Pologne syndicats norvégiens jiour les inciter à la révolution. Le
à l'Autriche, car ils garderont le contrôle de tout ce
qu'elle fera et ils sont assez forts pour lui imposer, gouvernement a dû envoyer des forces militaires impor-
tantes vers le Nord. La députation des gardes-rouges
comme entrée de jeu, le sacrifice de quelques-uns des devait ensuite se rendre en Suède. Comme ils en furent
territoires les plus prospères du Royaume.
» empêchés, les Jty/us-soçlalistcs suédois envoyèrent en
La déclaration de Versailles prévient ces projets Novvège des représentants chargés eux aussi de travail-
pangermaniques. Elle s'appuie non seulement sur ler secrètement à la révolution.
les revendications de la Pologne mais sur toutes Le gouvernement bolchevik, qui n'a pas d'argent, en
celles des nationalités opprimées, qui de ce fait trouve lorsqu'il s'agit de soutenir de pareils mouve-
deviennent des armes aux mains de l'Entente con- ments. Il est aujourd'hui prouvé qu'il a consentivoici
tre les Empires centraux. W. Martin se réjouit que
quel lue temps, sesamis norvégiens un crédit de deux
millions de roubles pour la propagiuvlc révolutionnaire
les alliés l'aient compris,et surtout qu'ils soient par-
en Scandinavie. LJe fait a été confirmé aux Jeune
venus à surmonter leurs divergences en arrivant à citi'iitcs suédois par 1 ambassadeur russe à Stockholm,
une formule « assez large pour ménager toutes les Woroffsky.
susceptibilités et réserver toutes les éventuali-
tés» » (i). CHEZ LES ALLIÉS

Telle est l'opinion de la Suisse française sur
ces deux grandes questions que la presse des pays
alliés envisage également avec le même désir de EIN ANGLETERRE
peser le pour et le contre de chaque solution. ~</6'~f<? M/ grandc partie de la presse anglaise
Seule la presse de Suisse alémanique est réservée. Nouvelle pro-
Elle enregistre les faits et se tient sur ses gardes. sur le discours de Clemenceau.
clamation dt lord Franck en Irlande. Politi-
D'ailleurs, on perçoit à la lecture des jolirnaux
suisses une inquiétude De la victoire de tel ou tel que anglaise en Orient.
groupe de belligérants le sort fu ur -e la Républi- La reprise de l'offensive et les événements mili-
que helvétique ne dépend-il pas? C'est avec ém >tion taires de la semaine passée ont retenu encore une
que les quotidiens suivent le sort encore indécis fois toute l'attention de l'opinion.
des armes alliées. Le dernier discours de Clemenceau à la Cham-
Ch. BILLARD. bre des députés a été reproduit sans commentai-
res par la plus grande partie de la presse anglaise.
EN NORVÈGE Seul, le Times a consacré au Président un arti-
LE MOUVEMENT BOLCHEVISTE cle dityrambque, reproduit d'ailleurs dans la
plupart de nos grands quotidiens.
1,'Europe Nouvelle (2) a déjà signalé l'importancee D'autre part, dans le Manchester Guardian du
et la gravité du mouvement anarchiste qui sous l'im- 7 juin,, nous trouvons cette opinion, précédée de
pulsion des bolchevistes russes et par suite égalenn.iit chaleureuses louanges pour notre Président du
des difficultés alimentaires extrêmes dans lesquelles su
débat ce pays pauvre, a gagné le nord de la Norvège et Conseil.
menace la vie industrielle du pays. Quelle est au juste Nous aurions aimé que Clemenceau ait été en me-
la situation? Il est particulièrement difficile de s'en «
rendre compte la censure scandinave est sévère et, sure de nous ]*rmettre de mieux discuter la t-ituatiun
présente, en exposant avec plus de franchise et de réa-
d'autre part, il faut se méfier des nouvelles de source lisme quelques-uns des problèmes que présentent nos
russe, tendancieuses. Voici cependant quelques détails derniers revers »
qui nous parviennent à travers la presse suisse et scan- ss
dinave.
Les Jeunes-socialistes norvégiens ont décidé au début La question irlandaise dont notre collaborateur
de mai qu'ils ne travailleraient plus que huit heures E. J. Dillon donne aujourd'hui une ctude très ap-
par jour. Contrats et conventions qui s'y opposeraient profondie, est toujours en suspens, la nouvelle pro-
seront déclarés nuls. La raison invoquée est le man- clamation de lord Fjcnch n'ayant guère apporté
que cle nourriture qui ne leur permet pas un travail plus de changement à l'attitude des différents partis
assidu les salaires ne devront subir par contre-coup au- d opposition. Le leader nationaliste irlandais,
cune diminution. Bien que l.s organisations syndicales Mr Dillon avoue cependant que le gouvernement a
aient fait savoir qu'elles n'approuvaient pas ces résolo-
pris une détermination sensée en abandonnant en
Voir noliimment
Irlande la Icides effectifs, et, d'après lui, « le
(1; Uyinlon Italienne, page 10S3.
(2) Voir 27 avril
V
1918.
succès de l'enrôlement volontaire dépendra de la
transformation complète des méthodes de recrute- EN ITALIE
ment ».
Lés, journaux 'anglais en général, se félicitent 1. La réouverture la Chambré.
de
<
La po-
de la décision du vice-roi qu'ils jugent pleine de litique autrichienne de l'opinion italienne, ûtittHt
modération, bien que le Mo min g Post demande et après le Congrès de Versailles.
avec amertume « si le gouvernement se propose de la semaine dernière que le gouvernement
C'est
trahir po"ur les Urîionists, ses vieux amis loya- aa décidé de reprendre le ia juin les débats parle'
listes de l'Ulster ». mentaires. La presse, comme de coutume s'est pré-
< occupée de la durée des débats et de leur objet.
De même que la politique du Marning Post le Les industries métallurgiques et leur « assaut aux
pousse à déplorer toute concession du gouverne- banques » suivant l'expression du professeur Ugo
ment au parti nationaliste irlandais, elle l'entraîne Ancona,devaieht être la question de premier plan.
à Combattre le mouvement fédéraliste, partout où Celle de la féorgahisation du ministère des arme-
il se manifeste, et sous toutes ses formes. ments préoccupe également assez vivement surtout
Non seulement les réclamations de l'Irlande, du la presse de l'extrême droite et cel'le de l'extrême
pays de Galles, et de l'Ecosse. lui semblent injus- gauche. L'Idea Nasionale du 9 juin lui consacre
tinées, mais encore il mène une violente campa- 'un second article dans lequel elle réclame
gne contre les partisans du Home Rule pour les que l'actuel sous-secrétariat d'Etat soit à nouveau
Colonies du Royaume-Uni,et principalement pour transformé eh ministère à cause de l'importanct
les Indes. de ce service pendant la guerre. UAvanti du 4 juin
t voit dans les difficultés soulevées par la question
Le Manchester Guardian dont les opinions sont de ce ministère, les premiers prodromes de la dé-
toutes différentes et qui a compris lai nécessité sagrégation du ministère Orlando. Le gouverne-
d'une politique habile et agissante en Orient,
s'applique encore cette semaine comme nous le mon- ment voudrait également obtenir de -1 Chambre
l'autorisation de l'exercice provisoire jusqu'à la fin
trions la semaine, passée (Europe Tsouvelle du décembre 19 18.
3 juin), à l'étude de tous les problèmes touchant la m
f
question d'Orient.
Dans un article publié le 7 juin, il examine
nouveau les effets que pourrait .avoir une interven-
à 1

Ce sont pourtant les affaires extérieures qui


font l'objet des déb'ats les plus vifs dans la pres-
tion japonaise en Sibérie et déclare que les agi-^ se. A propos du Congrès de Versailles, toute la
tateurs en faveur de cette intervention partent d\in question de la politique à suivre vis-à-vis de l'Au-
double point de vue faux. D'après eux, les masses triche revient à l'ordre du jour.
russes sont aussi malléables que les masses le sont Déjà, avant le Congrès, ainsi que nous l'avons
er général, et susceptibles de se laisser mener par montré dans nos précédents articles, ce problème
n'importe- quel gouvernement appuyé par la force. était l'essentiel de ceux qui étaient quotidienne*
De plus, un gouvernement de ce genre leur semble ment débattus dans les journaux.
facile à établir en Russie, avec l'appui des baion- L'Idea Nazionale persistait dans ses philippi*
Vieille
nettes japonaises q'ues contre l'Autriche. Sous le titre la
Le Manifester Guardian estime qu'une telle kftnemie, Armando Hodnig avait publïfï un
manière de voir est une erreur complète. article haineux contre la monarchie danubienne: Il
En ce qui concerne le premier point, les Russes s'étonnait qu'après le renouvellement de l'alliance,
ont pris, au cours des diverses révolutions qu'ils Charles I™ ait conservé des sympathies extra fines
ont exécutées, une expérience et un amour de l'in- et qu'on ait persisté à penser que l'héritier de Fran-
dépendance qui n'ont d'égal en nul autre pays. çois-Joseph aimant ses sujets serait enclin à réor-
La révolution bolchevik a particulièrement ren- ganiser la Monarchie sur des bases fédéralistes.
forcé ces sentiments s"écrie
Quant au second point, dit le Manchester Guar^ Eh bien, l'auteur, admettons même qu'il en
dian: •. soit ainsi. Admettons qu'en se pliant aux nécessités
vieille noblesse russe, de l'heure, le jeune monarque se propose d'éliminer de
ci La la bureaucratie tout en- sa monarchie tout ce qui offense l'esprit du temps et
tière et la presque totalité des officiers supérieurs hais- l'actualité de l'histoire. Cette hypothèse ne chftngfe pas
eent les Japonais encore plus que les bolcheviks, et
tandis qu'ils accucilloi aient volontiers l'aide des Alle-»
la réalité. La volonté des hommes, quelle qu'elle soit
n'a jamais suffi pour maintenir en vie ce qui &e meurt
'rftands (qu'an' fond de leur cœur ils admirent profondé- par vieillesse. L'Autriche-Hongfie vit les dernières
ment), ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour heures de sa vile déciépitude. Elle est ce qu'en ces
s'opposer à une invasion japonaise A ceux-ci il faut derniers jours fut François- Joseph l'ombre d'un passé
ajouter les grands propriétaires et les hommes d'affaires exécré sans retour. Quels que soient les résultats de
du parti cadet qui se joindront aux masses du peuple la guerre la monarchie des Habsbourg; est firtie.' Si elle
pWùr empêcher une avance japonaise. ne donne pas vie à de nouvelles nations libres elle aug-
c< Pour qui connaît la Russie, il est clair que le pro- mentciaa la puissance de l'Allemagne.
jet -de lui venir en aide dans la crise présente, au moyen
d'une invasion japonaise, est parfaitement futile et si Et l'auteur, qui croit avoir fait la découverte
celle-ci est tentée, elle mènera sans aucun doute au dé- capitale du problème mondial actuel, s'écrie
Sastre ». s Le gra\e problème austro-hongrois est simplement
Le Manchester Guardian conclut en montra"" tout entier en ces termes, bien différents de ceUx' qu'a
que la seule manière pour la Russie de redevenir cru pouvoir maintenil dans son discours Lord Cecil.
Tout homme qui n'est pas comme l'Autriche îndig'nè
une grande puissance militaire est de constituer de vivre doit être persuadé que les goTiVern-em'errts <&
une' barrière contre la pénétration allemande dans


Vienne et de Budapest ne veulent pas résô*û«!re I-e
l'Est 'et d'avoir une vraie cure de repos. çrand problème qui les regarde mais le voudraienl-
En -donnant aux régions dont elle a été amputée s
de
ils ils ne le -pourraient -pas.
force l'exemple d'une république libre et prospère, Le Secolo du mai publiait sur Ce sujet une
25
déclare-t-il, elle y créera un mouvement nui amènera imerview
tôt ou tard la libération de l'Ukiaine, de la Pologne, avec le général Smuts d'un ton, certes,
des Balkans et cles régions slaves de l'Autriche et de plus pondéré.
la Hengrie, du joug allemand. -n
• Nous voyons, dit-il, que tiuclles que puissent ètfè
George GEX. les velléités personnelles de l'empereur Charles, il est
complètement impuissant ,t
et que pour maintenir l'en- t les Alliés reconnaissent que la Monarchie danubienne
semble de cet empire croulant il faut la main de fer de est un Etat niant Dieu, nue le- aspirations des peuples
l'Allemagne. 'Nous voyons aussi que l'Autriche n'est opprimés par les Habsbourg et par la clique germano-
qu'un instrument dans les mains de l'Allemagne et que magyare sont sacio-saints et qu'il n'y aura pa: d'oirlru
les Hongrois s'appuient sur les Allemands. La seule so- en Europe ni de justice dans le monde aussi longtemps
lution du problème serait celle d'un changement com-
plet dans l'Europe centrale qui donnerait la liberté
à
que l'Autriche continuel à ûtie ce qu'elle est actuel-
lement, c'est-à-dire une galère des peuples esclaves
aux peuples d'Autriche.. Si l'Autriche, s'était proposé obligés de souffrir et de se saigner pour le pangerma-
un dessein plus noble et si elle s'était mise à la tête nisme.
d'une alliance des nations libres, elle se serait préparé
de grandes destinées, mais elle a préféré rester Le Congrès de /Versailles a affirmé aux Polo,
fidèle aux mauvaises traditions de son passé et elle a nais et aux autres peuples slaves que leur cause
laissé exploiter les peuples qui lui sont soumis peut était la cause des Alliés, de tous les Alliés. '
les buts militaristes de l'Allemagne. Dans sa faiblesse
elle s'est jetée dans les bras de l'Allemagne et la Le Giortmle tVItalia tourne ses regards vers
possibilité de son démembrement est ainsi devenue plus l'Autriche-Hongrie. Il y aperçoit les Allemands
grande. f et les Magyars fous de rage contre les nationali-
L'Avanti
•.
du parlant de la nouvelle tés slaves, il remarque'les menaces de Charles Ier
23 mai, en
alliance entre l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, et les hésitations de Seidler, il voit Weckerlé
précisait d'abord les différences entre l'alliance du grincer des dents et la conduite de i Etat-Major
7 octobré 1879 et l'alliance actuelle il consta-
allemand y soulever des tempêtes. Mais les peu-
tait' que cette alliance n'était qu'à l'avantage de ples qui combattent pour leur liberté restent iné-
branlable- I 'jîntente prononce par-delà les tran-
•l'Allemagne. Il se demandait aussi quelles sont les
raisons pour lesquelles les, Empires centraux se chées les paroles qui désagrégeront i Autriche-
sont empressés de proclamer cette alliance, malgré Hongrie. Cette désagrégation devient ainsi un
que, en fait, elle ne soit pas encore établie. 1T fal-
fait
lait effacer le geste de Charles Ier. Il fallait aussi La presse de Bohème, de Carinthie, de Croatie lé-
penser aux couronnes des Etats comme la Pologne. pond en invoquant la victono de la justice' qui n'est cas
l'Ukraine. Mais les têtes couronnées et celles qui pu'cisément la victoire des EmpirCb Centraux. Les Po-
veulent l'être sont intéressées directement à ces lonais sont quelque peu hébitants, espérant dès à nré-
problèmes,1 c'est pour d'autres raisons que le peu- ser.t pouvoir rérliser leur indépendance relative sinon
leur complète unité sous le sceptre des Habsbourg, mais
ple se passionne poure\ix lcuis illusions sont "destinées à dispaiaître. L'Allema-
fr.
Il est certain d'ores et déjàque le nouveau pacten'au- gne veut le partage de la Pologne entre les deux em-
pires> et elle ne veut pas créei un irrédentisme polo
ra pas si facilement l'assentiment des peuples. En Alle- nais sous la protection autrichienne, ni permettre un
magne même cette alliance rencontre actuellement une accroissement de puissance par la nouvelle infusion de
vive opposition. C'est ce qu'on remarque au sujet de
la Mitteleuropa qui ne peut pas se îéaliser. Les diffi sang slave qu'offrirait à l'Autriche-Hongrie, la forma-
tion d'un royaume de Pologne-Galicie sous la domina-
cultes les plus grandes pourtant se manifesteront dans tion des Habsbourg. v ?
la raonaichie danubienne.- Grâce à la politique panger- (
maniste et réactionnaire du gouvernement de Berlin, Les semence^ jetées par l'Entente à Rome et'
l'Allemagne comme le prouve le Vorwerts est cordia- à Versailles por:eront leurs fruits surtout
lement impopulaire en, Autriche non seulement à la
majorité slave mais aussi à la minorité allemande et
magyare.. -7
Si le slavisme démembré et étouffé en Russie reçoit
de l'Extrême-Orient, comme nous l'espéions et en avons
UAvanti continuait en expliquant les difficultés la foi, une aide puissante qui l'aideraressusciter. Le
destin de l'Autre he-Hongrie est désormais fixé, cCàt
économiques de cette alliance une question de temps, de temps assez court.
Ensuite et là est le point le plus important il L'Autriche sera punie pour s'être prêtée au jeu
y a le côté économique du problème. Le même monde du pangermanisme. Elle marche à sa décompo-
financier et industriel autrichien qui empêcha jusqu'à
ce jour la réussite de la Mitteleuropa parce qu'il sa-
sition
vait que la vie économique autrichienne serait contrô-
lée par les forces économiques allemandes, s'opposera L'ttalie est fière d'être restée foi te pour la défense
certainement de toutes ses forces à l'alliance projetée. de la liberté des nations contre l'Autriche-Hongrie-elle
Et si celle-ci est portée au parlement on assistera à est orgueilleuse d'avoir îccueilli la tiadition russe en
des luttes dont la violence émerveillera même les pat- ce qui conceine li; développement des neuples slaves,
lcmcntaiies. heureuse aussi d'insuffler foi et courage aux po-
pulalionb de l'Oii'înt cuiopécn.
L'auteur ne suppose pas que les gouvernements Nous connaissons ce langage nous l'avions
actuels de l'Autriche puissent opposer à l'Alle- en-
tendu il y a peu de temps.
magne une résistance sérieuse. Par contre, il espère "L'Tdea Nazionale du7 juin après avoir félicité
que le prolétariat autrichien, qui a déjà livré et les membres du Congrès de Versailles de s'être
gagné une bataille, ne se soumettra pas.
livrés aux manifestations habituelles d'optimisme
Depuis le Congrès de Versailles d'autres arti- rhétoncien, se déclare enchantée des précisions qui
cles ont paru prenant acte de ses déclarations. y ont été données. La déclaration relative à la
Le Giornale (Tltalia, journal qui jusqu'au 'dé- Pologne satisfait entièrement l'organe du nationa-
menti récent de M. Sonnino, fut considéré comme lisme intégral italien. Quant à la déclaration con.,
son organe, consacre son article de fond du 9 juin cernant les autre; Slaves, voici comment elle est
à « L'Entente contre F Autriche n, commentaires' jugée
des résolutions du Congrès au sujet des questions
polonaise, yougoslave et tchéco-slavaque. Ces ré- Moins explicite nais d'égale efficacité morale est la
solutions d'après l'auteur constituent un acte d of- déclaration du secrétariat d'Etat de l'Amérique à la-
quelle les trois gouvernements alliés se sont associés.
fensive avisée et énergique contre les Empires Cen- La profonde sympathie pour les aspirations des peuples
traux et en même temps un acte de foi dans le tchécoslovaques et yougoslaves vers la liberté n'est pas
droit des nationalités opprimées. encore un engagement formel et pour des raisons
.1 nombreuses il en é ait mieux ainsi. JVIais celui qui su
L'indulgence de, telle ou telle nation de l'Entente souvient du message wilsonien du mois de janvier der-
nier ne peut que s'apercevoir que la monarchie danu-
pour l'Autriche-Hongrie (indulgence arrachée par l'hy-
bienne est perdue politiquement auprès de ceux sur
pocrisie et les intrigues de l'Empereur Charles et de
ses ministres ou agents) est définitivement écartée: tous lesquels elle comptait le plus pour être sauvée.
La Tribuna du7 mai se déclare également satis- de paix immédiate, l'armistice conclu avec l'ennemi, et
faite. Elle affirme que le dernier Conseil de Ver- tes pourparlers de Brest-Litovsk sans aucune préoccu-
pation de solidarité avec l'Europe.
sailles a eu la conscience claire et nette des graves Le résultat de cette politique fut le traité de Brest-
événements présents et qu'il a su tenir le langage f.itowsk une de ces ce Paix inachevées » qui, avec les
qu'il fallait paix ukrainienne, roumaine et finlandaise sont étudiées
par Paul Louis dans la Rente Bleue du i"r-8 juin.
Les trois chefs de gouvernement dans une réunion Inachevées ces quatre paix allemandes le sont car elles
spéciale ont senti l'opportunité et la nécessité dune ne résolvent aucune des difficultés d'hier, et elles soulè-
communication relative aux nationalités politiquement vent de nouvelles questions.
opprimées par les Empires Centraux.
Tout en faisant leur la déclaration du Secrétariat « Implicitement les deux Empires ont reconnu qu'ilne
leur appartenait pas de régler à eux seuls, même dans
d'Etat et en affirmant leur sympathie wiur Ic-i; aspira- ce

tions chèques et yougoslaves en ce qui concerne la « un secteur déterminé, à plus forte raison dans uni!
Pologne, les trois gouvernements sont allés jusqu;, une » aussi vaste zone. le statut de 1 Europe future. »
déclaration claire et précise; ils ont proclamé la néces- Toutes les questions en litige, le Président Wilson
site d'un Etat polonais indépendant avec son propre a demandé qu'elles fussent résolues par la Société' des
débouché vers la mer. Nations. L'idée a fait son chemin et elle retient puis-
sammentattention publique. Aussi est-il intéressant de
Les jugements de la grande presse italienne sur lire dans Y Action Xntionalc du 25 mai la Politique des
le dernier Conseil de Vcrsailles concordent donc. Nationalité-, d'après la tradition républicaine, par J.
Tchenioff.
ASTOLFIO. L'auteur reprend l'observation de Sorel le principe;
des nationalités, suivant les milieux auxquels il s'adapte,
produit des conséquences diverses. En France, il est
devenu une règle juridique qui affirme le droit des
SOURCES ET DOCUMENTS collectivités organisées en Etats de disposer de leurs
destinées. Ainsi elle est compatible avec la Société des
ICI Nations.
La politique des nationalités a revêtu en France deux
LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE A TRAVERS LES REVUES aspects. Tantôt, le respect du principe des nationalités
avait la valeur d'un principe défensif. C'était une bar-
rière opposée au plus fort. Tantôt au nom des nationa-
Pour prévoir l'énergie désespérée avec laquelle l'of- lités opprimées, la fraction avancée de la démocratie
fensive allemande sera reprise, disait Roliert de Caix proposait une action énergique d'intervention, non pas
dans XAsie Française de janvier-avril, il faut se rendre pnur élargir les frontières de l'Etat intervenant, mais
compte de l'exaltation et des espérances que l'Orient pour faciliter, par une assistance armée le triomphe'
inspire aujourd'hui à l'Allemagne. dans des pavs voisins, des mêmes principes de ju-tiee
et d'équité.
» Si elle est libre de >e consacrer à l'utilisation de la En Allemagne le principe des nationalités avait rc\cMu
k chance que lui a donnée l'effondrement de la Russie, il motivait des revendications
k elle peut espérer organiser les territoires laissés en un aspect menaçant
l'Empire russe, dominer sans conteste extravagantes. C'est surtout à propos de la Polotrne
« déshérence par que lii divergence éclata entre le mouvement déirnocrati
ce la Turquie, étendre son influence prépondérante sur
<( la Perse, menacer l'Inde, aller peut-être plus loin en- que entre la France et l'Allemagne.
C est encore la Société des Nations qu'étudie Olof-
(t core. >> lloïjer dans le ( orrespondattt du 1'' juin. Mais tandis
C'est ce que l'Entente doit comprendre et elle doit que le |M>int de vue de Tchenioff était plutôt historique,
s'efforcer d'aider les Géorgiens et les Arméniens qui celui de Iloljer est philosophique.
disputent encore la Transcaucasie aux Turco-Allemands. Il fait remarquer l'imnrécision du concept de nation
La Perse, qui peut être le chemin des secours envoyés qu'il e-saie de définir ainsi
au Caucase, n'a eu réalité aucun intérêt au triomphe de
« l'u ensemble d'hommes qui se sentent
unis par des
l'Allemagne et de la Turquie pantouranienne. moraux, d'une profondeur et
Mais surtout les Alliés doivent tâcher d'adopter enfin u liens d'affinité surtout
dune solidité telles que ces hommes ressentent leur
une politique en Russie et dans ce but ils doivent ce

ci union comme un
bienfait et leur séparation comme
tâcher de se renseigner avec exactitude sur ce qui se
un malheur.
passe dans l'ancien empire des tsars.
ce »
Qui voudra suivre le conseil de M. de Caix lira Mais puisque le principe cle- nationalités ne repose
1 élude solide de Ces'are Spellnnznn {Revuedes Alitions que sur un sentiment, il ne peut être un instrument
latines du il, juin) isur les caractères différents et les automatique de paix et de concorde. t.'auteur croit la
aspects divers de la révolution russe. 11 oppose celle- Société des Nations impuissante à conserver la paix, car
ci à la Révolution française, la seconde sest développée il n'y a |>oint de code international qui pourra, em-
en gardant un caractère nettement unitaire et national.
ce
1. pécher un peuple qui se croit a-suré du Mûris de
l,a première manifeste immédiatement des aspirations « recourir a la violence pour
faire prévaloir sa volonté.
séparatistes et l'humanité meilleure, il faut commencerr
« Pour rendre
la
ic après
rapidité avec laquelle les provinces russes,
la chute del'Rmpire, se sont détachées du pou-
» par améliorer la nature' humaine, n
Peut-être la conclusion d'Olof Hoïjer est-elle trop
ic voir central montre combien ces tendances étaient pessimiste et ne tient-elle pas assez compte de l'impor-
« fortes et agissantes, et quelle énergie dut déployer tance pour la paix d'un équilibre eunméen solidement
le gouvernement de Pétrograd pour los .combattre; et
ci préserver l'unité de l'Etat.»
établi. ·

Les moyens employés étaient d'ailleurs mauvais, et A lire


l'organisme ruisse n'était pas assez solide- pour résister Revue des Salions latines (\" juini
à la guerre. I.a Révolution éclata et l.\ \'ik ni-s Nations, par C. Bougie.
ic On s'aperçut bientôt que la révolution s'était faite I.e Correspondant (10 juin)
k en Russie pour terminer la guerre et non pour la Of.vi'UK Mois dk Hoj.niKVls.MK (Russie, Finlande,. Net.
« continuer. de Voyage. Il, par Henry Lape» te.
L'auteur étudie à fond la tentative de Keren,ky et /.(• Monde slave (avril -1918)
il conclut Compte rendu critique du livre c!e Salvemimi I)e-
ce
La politique de Kercnsky échoua parce que les Alliés lenda Austria, par A. l)eni<.
« de la Russie n étaient pas dans une situation telle \jii Revue Franco-Etrangère (janvier-mars iqiS)
ci qu'ils en fussent réduitsà déposer les armes et à se
l'ennemi, et parce que la Rus- LK Portiv.ai. kï Nors. par Paul Strozzi.
ii plier aux conditions de
« sic, vu son état de
crise, était absolument incapable
« de se battre. »
Seul le gouvernement maximaliste n'a pas eu besoin
d'implorer pour vivre la tolérance de ses adversaires.
L'auteur voit le secret de sa force dans son programme
CHRONIQUE COLONIALE une politique intelligente et continue et pour faire
ce la politique, il faut des hommes. renouvellerons le
Unchef, toi t d'abord. Kt ici, nous
vœu que nous avons déjà exprimé, de voir l'Afrique
Occidentale et l'Afrique Equatoriale françaises réu-
Politique Indigène en Afrique Occidentale Française nies eu uji seul gouvernement général de l'Ouest-
Africain français, et de voir nommer à la tête de ce
La guerre entraîne, parmi les populations indigènes gouvernement général M. Angoulvant, seul capa.
de l'Afrique Occidentale, des conséquences qui sont ble d'en assumer la charge.
assez jinVxscujvHiiit-eH. Il se ii>itxiu-it, au effet. du.na Puis aussi des 'fonctionnaires.
-es 11 en faudrait démo-
l'esprit de nos noirs, et particulièrement chez ceux biliser un certain nombre et les renvoyer en Afrique
qui sont venus combattre en France, une évolution où, sous la direction énergique du Gouverneur Gé-
très sensible et qu'on peut estimer trop rapide. Sans néral Augou.lvant, ils sauront éviter à l'évolution ac-
doute, à notre seul contact, en Afrique môme, les in- tuelle de nos populations indigènes les erreurs ou les
digènes devaient évoluer vers un état politique et excès qui seraient aussi regrettables pour elles-mê-
social plus avance loin de contrarier cette évolution, mes que pour noua.
nous l'avons encouragée par les divers moyens dont
nous pouvions disposer ot la continuité de notre ac- Exportations Coloniales
tion à iwt <égand est certes l'une des plus heureuses
caraioMristiques de notre politique coloniale. Un décret du 5 juin dernier a interdit l'exporta-
Mais nous avons toujours cherché à rester les tion des tabacs originaires de nos colonies sur l'An-
maîtres d'un pareil mouvement des esprits nous gleterre et se. domaines, la Belgique, le Japon et les
l'avons dirigé, lentement, progressivement, en tenant Etats-Unis d'Amérique. Théoriquement, par consé-
compte notamment des nécessités de notre domina- quent, toute notre production coloniale en tabacs se
tion. Aujourd'hui, 1rs événements nous dépassent et trouve exclusivement réservée à la Métropole. Mesure
la vieille société africaine se trouve, malgré nous, en- excellente et qui sera unanimement approuvée par
traînée dans une direction nouvelle. ceux qui sou'frent de la crise actuelle, le Trésor et
A quoi cola tient-il ?A différentes causes. Nos in- consommateurfaudrnit-il, si
digônîi» africains sont venus en «ombre très élevé, Mais. encore nous empêchons nos ta-
défendre notre sol. Nous les avons accueillis avec bacs coloniaux d'allerà l'étranger – fût-ce même ohez
les sentiments de reconnaissance que méritaient leur nos alliés q\ i possèdent généralement des sources
dévouonient a, la patrie commune et la vaillance dont d'approvisionnement plus considérables que nous
ils ont fait prouve sur les champs de bataille. Soldats, que nous nous préoccupions de les faira venir en
nous les avons traités comme nos autres soldats et France. Le Ministre des Colonies, sur l'intervention
cela n'a pas été sans nuire au prestige du blanc sur probable du Ministre des Finances, attribue enfin: la
le noir prestige qui n'a aucune importance en Hu- production « loniale à la Métropole geste louable,
ropo mais qui en a. une considérable en Afrique et mais inutile, si la Commission intermi':i?térielle dea
grâce auquel nous pouvons administrer et gouverner î.rarsports n'a pas pris des mesures pourrembarque-
douze- ou quinze misions d'indigènes avec quelques ment et le transport des tabacs en question, ce (]:'
centaines de fonctionnaires. Puis, il faut bien le re- es; malheureusement à craindre, cornue doit le faire
connaître, nos indigènes n'ont pas eu en France que ^iiîfosfcT le ftit suivant
de bons exemples, et, eomm.i tons les primitifs, ce La Commission interministérielle des transports éta-
sont surtout les mauvais exemples qui les ont frappés blit pour chaque trimestre et par colonie, les quanti-
et qu'ils ont suivis. Sans insister, signalons que la tés de produitsdont l'embarquement sur France sera
plupart ont perdu le respect de la femme blanche qui autorise, suivant le tonnage dont pIIp peut disposer.
était invétéré chez. eux, ce qui est profondément re- Or, l'administration des Finances avait bien acheté
grettable. dans l'une de nos colonies africaines un certain nom-
Un certain nombre de tirailleurs sénégalais sont bre de tonnes de tabac, mais, comme la Commis-
déjà rentrés on Afrique. Réformés pour blessures de sion interministérielle n'en a pas prévu le transport
guerre, la plupart sont décorés et reviennent dans dans le programme qu'elle a établi pour le second
leur village avec une pension, une promesse d'em- trimestre dp 1918, ces tonnes de tabac ne peuvent être
ploi public et beaucoup de prétentions. D'autre part, embarquées ot restent dans la colonie.
on unit que loraqu'ont eu lieu les premier.^ rocrute- D'une façon générrilr, on a parfnitemomt, raipan
iiimitn, le nombre des hommes que devait fournir de réserver à la Métropole la totalité de sa produc-
tel chef dp village était seul indiqué, le chef procès tion coloniale mais encore faudrait-il la transporter.
dant lui-même h la. "désignation des recrues. Or, bien Et on doit se demander s'il ne serait pas. préférable de
des chefs, plutôt que d'envoyer leurs fils à la guerre, laisser sortir sur les pays alliés les produits coloniaux
v ont envoyé leurs anciens captifs quand ce n'était au'en raison de la crise actuelle de notre marine
pa^ dess hommes dont ils voulaient, se débarrasser marchande,i ous sommes dans l'impossibilité d'appor-
pour une cause
tirailleurs une d'honneurs,
comblés
nu pour
remirent, autre et maintenant,
exemptésde
ces ter clip/, nous, plutôt que de Ips laisser se détériorer et
pourrir sur plaep, sans profit, pour personne et au
l'indigénat, eux et leur famille il en résulte dans grand détriment du commerce.
la vie politique du pays dp.s perturbations inévitables.- Lp cas s'eiit présenta à maintes reprises depuis le
Si h tout ceci, nn ajouifo enfin la iprésencp senulp de
la mission Diagnp en Afrique, les réflexions et les
début (les Iv-stilitcs. Jusqu'à ces derniers temps, les
gouverneurs et gouverneurs généraux avaient le pou-
espoirs qu'elle fait naître, on comprendra combien est voir d'autoriser eux-mêmes, sous leur propre respon-
rapide et profonde l'évolution en question. sabilité, l'exportation sur les pays alliés de produits
Faut-il nous en émouvoir outre mesure ? Evidem- avant fait l'objet d'arnMés d'interdiction. Tout nSoem-
ment. non, et c'est la conclusion d'une circulaire tout ment, ce pouvoir leur a été enlevé, et on ne peut diri-
a fait remarquable que M. le ("iouvniTiPur général que
le regretter. Un navire anglais, par pxpmple, se
Angoulva.nt. vient de faire paraître sur ce sujet. Mais geant vers l'Angleterre, fait escale, dans l'un de nos
il importe que nous prenions la direction de ce mou- ports coloniaux il y passera 25- heures au plus. Or,
vement. Nous le forons d'ailleurs sans grosses diffi il a du vide et serait tout disposéà prendre des pro-
cullés, car les tirailleurs rentrés en Afrique, désireux dnits du port. Mais le gouverneur ne peut l'y autori-
de jouir des avantages que leur nura procurés la ser qu'après en avoir référé au Ministre. Comment
guerre, auront tout intérêt au calme et à la tran. veut-on que la réponse <Je Paris arrive en temps
quillité du pays. Toutefois, ceci suppose, de notre part, voulu ? r
C'estL>.là -V
<

un nouvel exemple de cette centralisation


administrative qui nous est si préjudiciable, aux
lonies plus encore que partout ailleurs.
co-
1'< J
''•> v 1 Le caoutchouc de nos Colonies j'f"*
•" Après avoir été exclusivement un produit da- cueillette
le caoutchouc est fourni, depuis quelques années et] en
\¡! i/i

•' i '> If
a Oléagineux de~
nos
Colonies quantités croissantes, par des plantations. La question In-
téresse de très près nos colonies, dont certaines, 'l'Indo-
Chine, se sont déjà engagées l'Afrique
avec succès dans la voie des-
La production des oléagineux, que' nos colonies plantations, et d'autres, Occidentale et l'A&iqu/'
nous fournissent déjà en quantités très considéra- Equatoriale, voient l'avenir de leurs caoutchoucs naturels
~blea, est l'une de celles qui doivent aujourd'hui re- gravement compromis et seront obligées d'en venir,' elles
tenir le plus vivement notre attention. D'une part, en
aussi, aux plantations.
effet, nous sommes, en cette matière encore tribu-
taires de l'étranger,ce qui assure à' la production
Les chiffres suivants montrent combien a été rapide le
•développement des plantations. -"-
-v .'<• '?*''
coloniale un large débouché dans la Métropole dès la PL~N1AT¡()NS
DC CAOUTCHOUC
fin de la guerre d'autre part, les oléagineux sont
l'nne des matières premières qui, dans l'avenir, feront Années Supel'l1cie Production
le plus défaut à l'Allemagne, d'où, pour nous, l'intérêt
d'en produire ds très grosses quantités de façon à
exercer partiellement le contrôle du marché,
1905.
1.906.
1907.
(en acres) '(en tonnes)
93.205 145
La Section des Oléagineux du récent Congrès d'A-
griculture Coloniale s'est préoccupée de la question.
·

1908.
1910.
1909.681.955
e37 glio
W,9ia
545.385
510
1 ODO
1'800
Elle a, à ce propos, pris des résolutions et formulé
des vœux qui, pour ceux tout au moins qui ne dé-
pendent qu& de l'initiative privée, semblentdevoir 1\)11.
1912.
191C.
885.079
1.200 407
3.600
8200
1(419
être suivis d'effet et entraîneront
conséquanoes. <
de très heureuses
Afin de développer la culturo de l'arachide en Afri-
“ •
Il

19H.
1915.
191G.
1..M8.033
1 611 124
1.727.820
28.318
47.618
71.380
que Occidentale développement qui est malheureu-
sement contrarié par, la faiblesse numérique cl
sirme de la main-d'œuvre indigène, la Section a dé-
^cidé la création d'une Société qui aura pnnrobjet de'
• p' 1917. 1.792795
1.915:553
1.995.553
107867
152 650
204. m
II est intéressant do noter que, tandis que la production
poursuivre, des plantations augmentait dans d'énormes proportions,
avec l'aide des capitaux nécessaires, celle du Brésil est rçstéepeu près constante et celle des
l'étude et la mise en pratique des meilleurs procédés
tardant à 'augmenter le rendement agricole et indus-
1 autres
pays notamment nos colonies africaines – ft subi
une diminution considérable
triel de l'arachide. Il s'agit notamment de la sélection 1
.des semences,de l'introduction d'instrnments agri. PRODUCTION mokiiimx du caoutchouc
coles, de façons culturales nouvelles et appropriées (Ckilfres eaprmés en tonnes)
ds mise au point des questions d'engrais, d'irrigations', Années Plantations Brésil Autres pays Total
de cultures intercalaires, de lutte contre les parasites, 27.000
etc. 1905 145
e(<\ •"
1)'antres vœux snnt relatifsa l'intensification du 1910
1915 3.200
35.000
40 800
371220
21.500
62-245
"70.500
décorticage des arachides,
nuits, à ]a terminaison de au
forace dp nombreux
1916
1917
107.867
152 65Q 3 S. 500
13.615
12.448
158.702
201.598
la voie ferrée du Thiès-
Kaves, à la création de plantations de palmiers
huile,l'utilisation du Karitê par l'industrie métro-
à 204.348 39.370 13.258 §56.970

' politaine., à la vulgarisation <Io l'emploi des tourteaux


Pfir les éleveurs de la Métropole,à l'amélioration des
transports maritimes, à une diminution des frats,
etc., etc..
là, répétons-le,
II y a
colonies qui se contententun gros danger pour celles t|e
Par les arbres poussant naturellement dans la forêt tro-
picale.
nos
de recueillir le caoutchouc fourni


«
II y a là font nn programme fort remarquable et Le Chemin de fer Ceuta-Tet\i?in ti¡
dont la réalisation pratioue devrait être ônergiqne- Un événement d'une certaine importance est passé
ina-
ment poursuivie par le Département das Colonies perçu dans la période tourmentée <ju« traverse l'Europe

1=-0.
comme, en ce qui les concerne, elle parait devoir l'être et l'Espagne elle-même l'inauguration du chemin de fer
par les intéressés eux-mêmes, Ceuta-Tetuan
t
W
,i1. Michel
MICFTEL

Lahcii\in.
LARCIIAIN.
-> >,
de
Ce chemin de fer, qui traverse les riches territoires de
Castillejos Rio Negroy. Rio Martin et^Guad-el-Jelu, rendra
très grands services pour l'exploitation du Nord du
4 Maroc où il stimulera la production en faisant circuler

1 “
>,
ECHOS'
ÉCHOS-'
1
«

A MADAGASCAR
r.
les récoltes t
La Epoca écrit au sujet de cette nouvelle ligne
Quoique la question du Maroc soit devenue une ques-
tion politique graoe aux partis de gaucho, il n'est person-
ne gui, unissant la responsabilité politiqua à la compé-
tence et au palnplismo, ne po dise que le Maroc doit être
l'Espagne une prolongation du territoire national
pour qu'un
' h
M. le gouverneur général Schrameck va incessamment plutôt protectorat richesse du Maroc, lui
qui doit augmenter la
quitter Marseille pour rejoindre son poste a Tanananve.. « Tout ce
répandre les bien-
m Avant son départ,, M. Schrameck a règle difl ci entes ques- donner les moyens de se développer, montrant
tions do personnel il emmène avec lui quelques collaho- faits de la paix sur cette contrée en à ses ha-
rateuns, choisis par lui et qui l'ont éte^si paifaitement que bitnnts les twantaeps de la civilisation et de la paix.
ces choix seuls laissent prévoir les conditions l'v.da lait doit être aidé et encouragé Le chemin de fer qui désor-
remarquables dans lesquelles va' être cxeioé le gouverne- mais unit Ceuta à Tetuan, et qui est exclusivement ospa-.
ment général de Madagascar. gnol, répond à cette pensée. »
M. Schrameck a pne M. le gouverneur Guyon de rem-•*
plir à Tananarivo, sous sa direction, les fonctions de se- La Flotte indochinoise
crétaire général, M. Guyon, comme gouverneur de la Côte
d'Ivoire, puis comme gouverneur du Gabon, a su se faire Les colonies manquent de bateaux. Elles en manque-
unanimement apprécier. Son tact, son mlelligence et son ront plus encore après la guerre, car il y a malheureu-
énergie ont été particulièrementmis en lumière au cours de sement de grandes chances pour q.u'a cotte époque oom-
la préparation très difficile de la campagne du Cameroun,
préparation qui lui a valula croix d'officier do la Légion
me
lion maintenant, 'on
nécessaire.
n'accorde pas à leurs besoins l'atten.
d'honneur le choix dont il est l'objet lui fait autant hpn- Certaines d'entre elles, cependant, se préoccupent d'une
nour a lui-même qu'au gouverneur général qui a' su, si situation qui leur est éminemment préjudiciable etdiffloul- cher-
parfaitement, apprécier ses mérites. chcni à trouver elles-mêmes une .«solution à n'ont ces
Un décret récent a créé, à Madagascar, le poste d'ins-
pecteur général de l'Agriculture M. Schrameck l'a confié
h M.. Fauchèrc, savant d'un rare mérite, – d'une
tés dont, depuis le début
trop d'occasions de constater Ja
de la
gravité.
guerre, elles
L'Indo-Chine sous l'impulsion aussi active qu'intelligente
eu que,

intelligence, d'une science pratique, vraiment exception- > de M. le Gouverneur géncral Sarraut, est résolument en-
nelles. M. Fauchôro. qui a des idées, de bonnes et trée dans cette voie permanente v du Conseil de gouverne-
grandes idées, et qui a surtout la volonté de les appliquer, La Commission
fera œuvre excellente. Nous lui souhaitons le courage do ment de la colonie a récemment, à ce propos examiné et
résister aux onivieux et aux jniloux qu'a suscitas son dé- adopté un projet d'arrêté tendnnt à prélever une somme {éta-
vouement rapide et son mérite. Nous ne regrettons qù'uno de 14G0 000 piastres sur la Caisse de réserve pour construc-
chose,' c'est qu'on ne puisse envoyer dans nos autres co- blissement, à l'arsenal de Saigon, d'une cnle de
tion pouvant recevoir des cargos' de comprend3.500 tonnes
lonies des hommes de cette valeur qui, à part M. Chevalier déjà quel-
On sait que la flotte indo-chinoise
en Indo-Chine, et quelques autres, manquent généralement4
dans nos Possessions. ques unités, qui sont en service. >
SUR LES GRADINS ET DANS LES COULOIRS depuis quand la c.roite représcnte-t-elle
|ule, Roche n'est donc pas admisdeà lagauche,
ï
le pays » M.
délibération.
"Mais M James rlonnesy, qui est autant
qu'homme du monde, côtoie à la délégation des gau-
Dans les couloirs du Palais-Bourbon se presse une ches M. le vicomte Cornudet ce qui, somme toute, est
foule inquiète de nouvelles, mais pleine de confiance a>se< rassurant.
dans les destinées de la patrie. Et, à la séance publi- La délégation des gauches entendait donc M. Mer-
que, on a discuté le renouvellement du privilège de la rhcim M. Jouh.iux et quelques citoyens pareillement
Banque de France. C'est un exemple précieux de sé- de la'c.G. T. On garda bonne note des choses qui
rénité et de sang-froid aux heures graves que nous tra- furent dites, on se sépara enchanté d'avoir pris con-
versons. tact, et on se promit de se revoir. Cenendant, un dé-
puté socialiste, à la sortie de la réunion, semblait sou-
cieux et pensif « Crois-moi lui dit un de ses amis.
Bien entendu, il n'est plus question, même dans les Vous avez tort d'indiquer ainsi le chemin de la mai-
groupes les plus infestés du virus politique, de conju- son. Car vos hôtes y ont pris goût. Ils reviendront. »
rations de couloirs. Personne ne saurait être, par con- m
séquent, accusé de conspirer contre M. Clemenceau. Ce-
pendant, à l'heure où les nouvelles étaient un peu in-
quittantes, une personnalité connue, éminente mémi D'autres députés vont au front. Ils reviennent, pleins
déclarait en confidence à quelques amis qui blâmaicii, d'admiration pour l'héroïsme tranquille de nos soldats
« Et que leur as-tu dit » demande à un qui revient un
qui
comme lui, le présent gouvernement » Voilà le lisul- n'yest pas allé. Oh! fait c'est difficile
tat de l'inaction et de l'incurie,n « le voyageur,
répond l'au-
Nous ne le désignerons pas autrement. Ce n'est pas, a de parler à de tels hommes ». « Peuh
tre, si tui es encore embarrassé, avant de partir, viens
coup sûr, un ancien Président du Conseil.
On a constitué pour les mesures à prendre, en ce qui me trouver. j'ai conservé, dans mes papiers, un arti-
cle de Monsieur Barrer, soigneusement découpé. Je te
concerne le camp retranché de Paris, un Conseil su- ]' remettrai. »
périeur de la défense, présidé par M. Doumer. Nous ne MlDAR.
trahirons aucun secret en révélant que les députés de
li'

->
la Seine n'ont pas vu d'un oeil tri'S favorable la com- X. B. utmitiitr a bien voulu remarquer que le
position de ce conseil. Ils auraient aimé qu'on y appe- discours qu'une erreur d'imprimerie avait attribué à
lât plu* de députés de Paris ou de la banlieue, voire de M. Barthou était de M. Barthe. Un erratum, dans le
Seine-et-Oise. Et ce n'est un secret pour personne que numéro suivan avait déjà relevé cette erreur, que
la présence dans ce Conseil de MM. Besnard et Bena- m>s lecteurs avaient évidemment, d'ailleurs, rectifiée
zet a semblé particulièrement amère aux représentants deux-mêmes.
les plus directs du camp retranché. « Bénazet, il est
vrai, disait un des députés de Paris les plus éminents,
et dont la réserve habituelle égale la haute courtoisie.
pourra peut-être le cas échéant nous apporter l'allian- LA VIE PARLEMENTAIRE
ce de Constantin. »
• L'ETRANGER
• A
» Quant à M. René Besnard. déclarait un autre il
faut voir dans sa présence au Conseil une de ces mar-
ques du caractère de M. Clemenceau, nui est, comme
le veut l'Ecriture, doux et humble de coeur. Il sait
-o~
Le Reichstag et sa Paix
reconnaître ses torts. M. Clemenceau a mené contre
M. René Besnard, sous-secrétaire d'Etat, une campa- Une crise ébranlait l'Allemagne au mois de juillet
gne qu'on peut, sans hésiter, qualifier de formidable. d'hystérie,
Aujourd'hui, reconnaissant qu'il s'e.st trompé, et que 1917 crise assure alors la presse de droite,
M. René Besnard possède les qualités de stratège et et qu'elle se plaît à localiser dans le Reichstag. Crise
d'organisateur qu'il lui dénia jadis, il oublie, en fa- de lassitude et de défiance générales plutôt. L'illusion
veur du jeune ex-sous-secrétaire d'Etat, que le groupe pangermaniste se dissipe. « M. de Heydehrandt,
des députés de Paris compte dans son sein d'anciens l'heure do vos sous-marins est passée » s'écriera
ministres de la guerre auxquels il a dédaigné de fr.ire M. Scheidem.mn. En effet l'Angleterre ne capitule pas
appel.
•« et l'Amérique se masse. L'offensive de Broussilof
w rompt le front galicien. On a mal étouffé des trou-
Au reste, M. Clemenceau tient compte de toutes bles ouvriers. Une intrigue des conservateurs alvec
les critiques, mais il sait, psychologue averti, démêler l'Etat- Major et le Kronprinz renverse M. de Beth-
les causes les nlus secrètes qui les dictent. Lorsque les mann-Hollwej; sans appui dans les gauches. EHo
députés de Paris vinrent lui présenter les observations voudrait un chancelier dé fer. On veut, contre elle,
que suggérait la situation, il dit à M. Charles Benoist.
secrétaire général du groupe ce Quand un Conseil e^t un Parlemen: ert une politique. C'est le programme
mrnnmé, sa composition étonne toujours ceux qui nY:i de M. Erzlierger à la Commission principale du
font pas partie. » Rcichstag. le 6 juillet il aboutit à la « résolution de
Mais il trouva, ce soir-là, à qui parler. M. Charles paixvotée le 19 par 212 voix contre 126 et 17
Benoist lui répondit « Elle peut même étonner bien abstentions. Cette1 résolution affirme \a volonté d'une
souvent ceux-là même qui'en font partie. » paix de con-iliation sans annexions, sans « violences
Sur ces mots, on se sépara les meilleurs amis du d'ordre politique, économique et finuicier n, avec la
de. mon-
lil>erté des échanges et das océans, et une organisation
• juridique internationale. Mais il est entendu que ces
Cependant, la délégation des gauches délibérait revendioatioi s supposent une constitution démocrati-
de
la défense nationale. Les groupes de droite que*. Dès le 9 juillet 1917. Germania avait formulé
ne sont pas
| admis à délibérer sur ce sujet.« Depuis quand
effet, disait un député très ferme
donc, en
sur les principes, 1
les bases del'accord entre les partis qui formeront la
majorité politique et avec les divers éléments qui com-
'~I: 1"
posent
ï
l'autocratie c'est la Reichstag qui .offrira, la
< v,v < > >
mais c'est un philosophe stupide »..
*• r
Philosophe' plus
paix; et," pour garant:de sa sincérité comme de sa -r distingué, M. de Payer a cet avantage d'avoir gagné
puissance, il montrera sa force croissante dans l'Empire sa cause quand son maître l'avait perdue le voilà
et définitivement réalisée, en Prusse, par la réforme
électorale. ,tAParla»ie?itariesicriing, cri de '-guerre de 1 vice-chancelier.
Plus
J 'S 1 •• •
fort,,encore, s'il se peut, da thèse! de M. Schei-
cette majorité de!s gauches. Paix et démocratie, ter- demann enchaîne le chancelier à la'paix et la paix à
mes inébranlables de la nouvelle équation politique. ladémocratie. «IQue les-autres peuples le sachent
1 M. Erzberger la procfiame à la Commission du budget, nous ne nous berçons pas de- rêves de conquête et de
le 6. Au nom du centre, M. Fehrenbach, M. von domination; nous sommes prêts à conclure une paix
Payer, pour 'les progressistes, et, à l'extrême-gauche, équitable assurée par des garanties internationales.
M. Scheidemann l'affirment le 19 en séance plénière Il n'y a pas de chancelier ot il n'y en -peut pas avoir
avec une solennité peu commune, même à la grandilo- qui ne doive agir dans le sens de nos résolutions. C'en
quence germanique. Or cela va,ut la peine qu'on y es/ fini des équivoques. Faites un chancelier du- plus
regarde de plus près. Après la Kreiisseititng toute la sauvage annexionniste, dépêchez-le à une Conférence
presse allemande discute à nouveau, aujourd'hui, le cle la paix,, dt qu'il y préconise les solutions et les
problème d'une.« paix de conciliation ». M. Erzberger méthodes des pangermanisles on lui rira au nez en
recommence à en agiter le monde catholique. Et tan- ripostant « Ton propre peuple ne veut rien savoir de
dis que le. centriste Hertline; est devenu chancelier tout cela ton propre peuple rejette toute annexion
après s'être rallié à la résolution de paix, que M. von ton propre Parlement se dresse contre toi ». Mais une
Payer, le champion libéral de cette résolution, a été politique énergique d'entente internationale suppose

fique ? >
nommé vice-chancelier, voici que les claux' autres pro-
tagonistes de juillet, M. Fehrenbach et M. Scheide-
mann. sont élus président et vice-président du Reichs-
tag. Est-ce donc le triomphe de la démocratie paci-

LA thèse DE JUILLET \iS'


C~
,» Reprenons ces débats de juillet au Reichstag, sur
lesquels on ne nous avait pas, en leur temps, prodigué
« In
reconnaissance d'un progrès démocratique », c'est-
à-dire la proclamation du suffrage direct et égal em
Prusse, et la réforme politique de l'empire « Et qu'ofl
réalise vite ce qui est nécessaire Le pauple allemand
veut voir des actes n Voilà qui est parler net. Des
actes, le peuple allemand ne saurait se plaindre de n'en
avoir pas vu en' dix mois. Mais quelle v fut, la part
de la majorité et de nos héros de juillet?

.la. lumière, tout au moins en dehors des déclarations I¡ L EQUIVOQUE


du. chancelier Michaëlis. • ? n“

C'ast; M. Fehrenbach qui dépose la motion com- Une équivoque initiale. Une équivoque permanente.
Le docteur ivuchaelis n'accepte cette paix que'« telle
mune aux trois fractionc coalisées. « Jour mémora-
ble » dit-il, que celui oit le Reichstag s'adresse au qu'il la comprend ». Il l'a dit et personne ne l'en a
repris tout d'abord j II se dédit trois jours après d'une
« monde ». « Pas d'annexions, pas d'indemnités, pas
d'inimitiés croissantes, mais le retour aux travaux de promesse pourtant plus élastique que n'est alors le
la paix et de'la civilisation ». Et maintenant qu'un tront Lie Hindenburg puis il se contredit à nouveau
peuple entier, par la voix de ses représentants, pro- et les couleurs da son discours étaient déjà tellement
1 clame sa volonté, qui douterait dé lui? Ce serait à combinées que l'on ne saurait plus affirmer quand il
désespérer de l'humanité, de l'essence même de l'âme, rabâche ou quand, il sei dément. Puis il tombe. Nou-
si le camp ennemi se fermait à sa voix M. Fehren- velles équivoques' est-ce sous les coups du Reichstag?
bach n'était pas des mieux préparés à l'évangile selon Non, le Reichstag \'a.i ménagé et puis est parti en
vacances. Mais c'est
Mathias Erzberger. Quoiqu'il y ait plus loin def Fri- sous une intrigue. de chefs de
t bourg à Berlin, que de Jérusalem à Damas, on s'ex- partis d'accord avec une camarilla. Ils pousseront d'ail-
;.plique l'accent qu'un changement brusque,d'opinion leurs leurs avantages lorsque le comte Hertling, dési-
gné, sans leur agrément, sera, par eux, contraint de.
1 péroraison s'épanouisse en béatitude «
prend dans le pieux esprit d'un centriste,et'que sa
Paix
hommes sur terre qui sont de bonne volonté. » Hélas
aux
négocier avec eux presque tout un programme et quel-
ques choix de fonctionnaires impériaiux. La Parlamen-
cette.sérénité s'éteint à mesure que M. Fehrenbach tariesienmg a fait de tels progrès que tout le libé-
s'éloigne du parterre. Le voilà président du Reichstag, ralisme allemand crie victoire. Mais elle n'a obtenu, en
Espérons que la béatitude lui reste intérieure. Mais pour fait, aucune réforme ni précise, ni durable. Rien que
ce qu'il en exprime, de sa tribune « au monde », on des accommodements de personnes contacts individuels,
vient de voir, dans les journaux, que la manière est ou même collectifs (cetta commission des^ quatorze qui
différente.
M. von Payer s'explique plus
>
•'
clairement.
Il ne s'ex-
donnera son vague avis sur les affaires de Russie et sur
la répanse à la note papale), jeu des chefs tout de neuf
plique pas, on s'en doute, sur les termes de la paix affairés de diplomatie quand les activistes polonais
de conciliation, ni sur la question d'Alsace qu'on peut s'aboucheront avec eux. Mais rien d'autre, au total, que,
bien supposer qu'elle exclut, ni sur celle de la Belgique selon le mot du Vorwseerts, une « bureaucratie éclai-
où ce qu'on en dira ne signifie que ce qu'on en veut rée ».
taire. Mais il éclaire la genèse de in « résolution de Encore l'autorité de ces présidents de fraction exi-
n
paix », tout au moin. pour autant qu'il sera parlé ni
de la crise intérieure, ni de la. concurrence des partis.
gerait-elle un Parlement actif et une majorité homo-
gène. Or, combien de fois le Reichstag s'est-il réuni
M. von Payer convient que les avances officielles n'ont en assemblée plénière depuis la résolution de juillet!1t
rencontré aucun crédit à l'étranger; qu'il faut que les Une fois en septembre; huit fois en' octobre; puis le
représentants du peuple « prennent l'affaire en mains »; ` 29 novembre et Je 1™ décembre; dix-sept fois du
qu'ils enlèvent à l'ennemi son prétexte- libérateur; 10 février au 22 mars soit, en somme, vingt-huit
qu'ils se montrent indépendants de tout gouvernement, séances en dix mois. Et la majorité? Dès lle mois de
de tout état-major annexionnistes et qu'ils se démo- décembre après l'effondrement des bolchevistes et de
cratisent donc. La tâche est rude « A-t-on jamais vu Caporetto, .a Berline? fagehlatt note la recrudescenc"
de la réaction. Et, dès le mois de février, après l'arres-
dans le monde une situation pareille à celle que nous
venons de subir ? » Et les tendances sont confuses on tation du député Dittmann, impliqué dans les grèves,
ne parlementarisera pas aisément avec un Bundesrat, le Vorwœrts constate que « Reichstag est incapable de
défendre contre les autorités militaires, non seulement
un chancelier, un empereur. Mais aussi bien ce n'est que les droits du peuple qu'il représente, mais ses propres
de « parlementarisation allemande » qu'il s'agit." Ce
"progressisme admet, on l'en croira, quelques accom- droits ». Ces grèves n'ont pas brisé la majorité, c'est
modements. « M. de Bethmann-Holweg ast un phi- vrai; elle résistera même aux traités annexionnistes.
losophe », nous disait, un soir se iqi^, un Allemand 1 Aucun conflit, pas mime de conflit, car c'est toujours
de qualité qui a signé, d'ailleurs, depuis, le manifeste l'équivoque et, après l'équivoque gouvernementale,
des intellectuels a M. de Bethmann est un philosophe; l'équivoque parlementaire dans le gouvernement,
'(.~ J. a
»
qqand il traduit les velléités du Reichstag en formules | dant à demander aux Etats belligérants de publier les;
"d'état-major dans les partis dans le centre qui s'ac- bases sur lesquelles la paix pourra être conclue (8.468),
Méthode adoptée dans le conseil du t 1 mars.
comode du semblant de démocratie d'un gouvernement au sujet des navires et des cargaisons arrivant dans ics
dont ii est, pourvu que la revendication qu'il en fait ports anglais (8.461)). – N° 8 Pose de mines dans le'
retire aux socialistes le bénéfice électoral d'une propa- • détroit de Kogrund et correspondance avec le gouverne,!
gande de paix chez les progressistes, comme il con- ment suisse (S.47S). – N° 9 Camps de prisonniers en
,vient, et chez les socialistes « dépendants s dont l'im- Allemagne. Usage des chiens de police (8.480).
suivre.)

,patience aboutit à la soumission. Si bien qu'après dix
mois,vQe suffrage égal et direct n'est pas concédé à
la Prusse, mais que les peuples limitrophes ont obtenu, ^===-©0 '–
(A
t
, ._v

pour les trahir, des caricatures allemandes de Parle- ET


ments nationaux. Mis en minorité par lei Landtag réac- LE ROLE L'AVENIR DES OÉIÏ1OC BATIES
tionnaire de la Prusse, le chancelier ne le dissout ni
ne se démet il en appelle aux Seigneur il en appelle
au temps. Mais où il faut réaliser, c'est dans îles gre- Es fana,' Louis Araquistain
niers de d'Ukraine, dans le chaos de la Russie. Que Dans la revue M.
fait le chancelier? Il trahit le pacte de juillet. « La examine, avec ce sens psychologique et philoso-
vérité, Messieurs, s'écrie Haase au Reichstag, c'est que phique qui en fait l'un des meilleurs écrivains de
le chancelier d'Empire n'est que l'enseigne qui recouvre l'Espagne, le rôle des démocraties pendant 'la
le parti militaire tout-puissant. » Et que fait notre guerre et l'avenir qu'elle leur réserve.
Fehrenbach de juillet ? Il bénit. Il « remeicie Dieu La démocratie, garantie de l'individu contre l'E-*
à genoux » pour le reste, qui est bon à prendre, des tat,est elle aussi la garantie de ce même individu
« rectifications de
frontières » ne constituent pas des
annexions, -n'est-ce pas ? Et que' fait enfin Schdde- et de l'Etat national devant l'autocratie ? Tel est,
mann? Il abdique. Oui, sans doute, il s'inquiète, il
dit.il, le problène que va résoudre la guerre.
avertit, il vitupère même. Mais la social-démocratie Si l'autocratie germanique avait le dessus, il en
majoritaire s'abstient avec lui dans le vote final du faudrait conclure q'u'une nation démocratique, mê-
22 mars 1918. Faidlile1 de la majorité faillite de la me alliée à d'aï tres, ne peut sauvegarder ni son in-
social-démocratie elle-même; et c'est le majoritaire tégrité ni son ir dépendance. Mais, si cela était pos-
Wendel qui la déclare le 6 mars « Après cette paix sible, il y a longtemps qu'il n'existerait plus de de-
avec la Russie que les négociateurs -de Petrograd ont mocraties en ce monde. Une autocratie peut avoir
signée en détournant le visage, après cette paix, avec raison d'une démocratie, mais cette domination
la Roumanie, arrachée le poing sur la gorge. que n'est que temporaire. Devant la menace commune,
reste-t-il da toutes les belles paroles sur une paix de les démocraties s'unissent. C'est ce que font aujour-
conciliation. qu'en reste-t-il sinon An vain bruit et un 1 d'hui les plus grandes démocraties du monde la
peu de fumée? » Le Vorwcer/s en convient à son tour France, l'Angleterre, l'Italie, les Etats-Unis. Et une
aujourd'hui. « Un des chefs du centre, le comte Hert-
ling qui, avant d'être appelé au pouvoir s'est engagé à semblable alliance ne peut être transitoire elle est
respecter la résolution-de paix du ig juillet est aujour- permanente, car, au dessus des intérêts économiques
d'hui défendu contre les critiquas d'Erzberger par )es et coloniaux des peuples, il y a le sentiment de li-
hommes du parti de la « Patrie allemande» tandis berté des démocraties.
qu'une partie du centre « a changé d'avis ». L'opinion Nous ne savons pas quelle sera la fin de la guerrei
des socialistes reste sans cloute « Immuable » ? Soit.
Mais quand il ne subsiste plus rien de la résolution de nous ne connaissons même pas toutes les phases du
phénomène.
juillet, rien de la « démocratisation » qui en constituait'
la garantie, et rien de la majorité nui l'avait soutenue, Cioit on que la Russie soit pour toujours soumise
1

le problème n'est plus que de savoir ce nui reste quand et en paix'Pen iant qu'elle était un empire, son alliance
la social-démocratie majoritaire reste seule, et s'abstient. a\cc les dcmocritics était monstrueuse et précaire. Elle
Ji'lcs R us. était un péiil pnur l'Allemagne mais plus encore, peut-
<

.r
FAITS .ET DOCUMENTS
-°. Gtic, pour l'AnpIcteire et laFrance. Pensonsà ce qu'au-
rait été une alliance des trois empires, Allemagne, Au-
triche et Russie. pour la liberté de l'Europe?
L'énorme rrasse russe s'est maintenant dissoute,
pulvérisée. Mais cette expérience aboutira sans
doute à une fédération de démocraties orientales.
BIBLIQGRAPHIE
r Ce corps fédéra] sera le pire ennemi des empires du
des
sentès
frlncifaux dotnme-nts diploma/afiirs (bhie
far le. gouvernement britannique aux
bna>·s)
deux Chambres
~rrc- Centre et l'airdes démocraties occidentales..
du Parlement defms le début de la guerre (1). M. Araquktain fait observer que c'est >
leur
par
inquiétude intérieure même que se révèle le pro-
(Sunr.)
fond caractère démocratique des pays de l'Entente.
en
jgiC.
Allemagno –
N° 37• Rappoit sui la dépoitation cles Belges
et le Uavail foi ce nu'on leur a imposé II en ressort d'ailleurs que des hommes qui n'aban-
(S. 404). – N° 3SNote communiquée par l'ambassa- donnent point leur liberté personnelle aux mains de >
deur des Etats-Unis, le 12 décemb're 1016 (Proposition leur propre gouvernement, même dans les moments
faite par l'Allemagne et ses allu's d'entici en négocia
tions en vue de la paix (S. 406). – N° 3g Note commu- les plus critiques, ne sont aucunement disposés à
niquée par l'nmbassadeui des Etats-Uni.; le 20 décem- supporter la tyrannie d'un Etat étranger. Ainsi ce
bre iqi6 (Cette note contient la suggestion que les belli- qui paraît êtie une faiblesse de la démocratie cons,
gérants pouiraient discutei les bases de paix) (S 431).J.
r
'Qr7- – N° • Mise en liberté proposée des civils in-
ternés dans les Empires biitanniques et allemands
titue justement sa grande force morale •
^•4^7). – ND 2
• Compte rendu de l'examen des
quets et des lettres (S 4^8). – N° Note alliée ra-
Devant les péiipétics de la lutte, il en est qui déplo-
rent que la Transe et l'Angleterre, par exemple, ne
du
10 janvier 1917 et dépêche adressée à l'ambassadeur de soient pas, peui le- moment, des autocraties dans le
Sa Majesté a Washington sur cette note (8.439). genre de l'Allemagne, agissant avec la précision d'une
– N° 4 Note du gouvernement allemand uir machine, san', ces essais de liberté
la paix et réponse de l'Angleterre (S 467).
N° s Réponse des gouvernements alliés – la qui prennent tantôt
foi me d'une giève paralysante, tantôt celle d'un dé-
bat obstructionniste au Parlement. S'il en était ainsi,
suggestion faite par le président des Etats-Unisà ten- la
pensent-, ces .mis des Alliés, ils Vaincraient plus rapi-
dement les empires centraux. Mais, si la France et l'An-'¡'
(2) Voir l'Europe Nouvelle du 18 mai 1918.- gleterre étaient des autocraties comme l'Allemagne, il'
ne nous importerait guère qu'elles eussent le dessus.
tt t
LES ALLO.CATAI RES AU TRAVAIL tout leur temps. Ceux môme qui no travaillaient
pus avant la guerre, ont tenu à fournir leur con-
tribution à l'effort national.
Aussi, parmi les allocataires inoccupés, trouve-
Une enquête sur les occupations des allocataires t-on surtout des gens inaptes à tout travail en
raison de leur ;lge ou de leur santé, ou des mères
Combien de fuis navons-nous pa.s entendu dire de famille prises par la surveillance de leurs en-
que les ailocations militaires avaient détourné fants ils comptent pour les neuf dixièmes des
leurs bénéficiaires de chercher du travail et com- inoccupés, chez les hommes et les cinq sixièmes
bien d'esprits superficiels ou mal informés, ont chez les femmes.
décrété qu'allocataire était synonyme de chômeur
volontaire. Les Réfugiés sont plus atteints par le Chômage
Pareille opinion ne répond pourtant nullement
à la réalité l'enquête ordonnée au début de l'an II ne faut pas s'étonner de rencontrer des résul-
dernier par le ministre du Travail et qui s'est tats moins satisfaisants parmi les réfugiés. Nous
poursuivie jusqu'àla fin de 1917 par les soins dies avons affaire à des gens qui ont souffert, qui sont
Oflices départementaux de placement, nous en ap- dépaysés, qui n'ont pas trouvé toujours tes faci.
lités nécessaires pour s'employer et qui, a cause

que fut
porte la preuve. Les résultats qui viennent d'en
être publiés sont utiles à résumer.
Un questionnaire qui devait être remis à cha-
préparé par l'Office central de
placement qui en fit distribuer plus de quatre mil-
lions, soit 3.802.000 aux bénéficiaires d'allocations
militaires et 550.000 aux allocataires réfugiés.
de cela, ont beaucoup plue souffert que d'autres
du chômage.

soit
Sur les 550.000 formules d'enquête distribuées
aux réfugiés par les Of lices de placement, 37
204.000 ont été remplies. Leur dé-
pouillementa permis de constateque ta propor-
Outre les question sur l'identité de la personne, tion des travailleurs et des chômi'iirs se fixait
la formule demandait à l'intéressé de faire con- 1
îï i n ci
naître son emploi actuel et celui d'avant-guerre, Travailleurs Chômeurs
la cause pour laquelle il ne travaillait, pas et, en-
fin, s'il était disposéà accepter du travail dans sa
Hommes
Femmes
78,2 0/0
56,5 0/0
21.8 0,0
«,5 0/0
résidence actuelle ou dans quelque autre localité. Les principales causes d'inoccupation sont les
11 était formnllement indiqué que les réponses
fournies ne devaient, en aucun cas, aboutirfaire mêmes, ici encore, que dans le cas précédent. il
priver l'intéressé de son allocation. faut. noter aussi que, parmi ces réfugiés, la pro-
Malgré cette précaution, beaucoup d'allocatai- portion di's individus n'exerçant aucune profes-
sion vivant la guerre est, plus grande que pour les
res se méfièrent et négligèrent de répondre ce- allocataires secourus dans Leur résidence ordi-
pendant la plupart comprirent que l'enquêle ftait naire.
instituée tant dans leur intérêt que dans celui du
marché du travail, et les Offices départementaux Le placement des allocataires
de placement chargés de centraliser et de dépouil-
ter les réponses des allocataires, n'en reçurent Si on totalise les résultats d.e cette enquête, les
pas moins de 2.459.946,a savoir chiffres d'ensemble demeurent encore satisfai-
Hommes Femmes sants nous tes groupons dans le lablrau ci-des-
sous
32Ô.727
Allocation militaires
rC-fiiRiés 1.S27.2I3
Allocataires occupés UôO.O'.fc S3,(! l.d.'iS.O.W S0,7
Allocations de 7->.M7 134.510
chômeurs 11,4
C'est donc, une proportion moyenne de 00 '.V, do
réponses, et qui, dans vingt départements. dépas-
se 70 rendement satisfaisant pour une enquête
Allocataires

Inaptes au
Demiimles
Total
travail
rlemploi
-H. 707

305.08!)
41.039
Il H)
10,t
30G.G10 lU,:t

2.ar>4.672 100
332.974 17,6

do ce genre et qui permet de formuler des appré-


ciations valables pour la généralité des allocn-
taires.
Total M.
3.758

71)7
1

11,4
33.CU> 1,7
300.010 10,3

L'enquêle avait pour but d'aider les allocataires


Les résultats de l'enquête. en chômage A trouwr un emploi et aussi do re-
Les Allocataires travaillent chercher la main-d'œuvre disponible elle eut
lieu à un moment où il efa.it vivement question
Quelques chiffres résumeront d'abord les résul- d'instituer le service civil obligatoire, dont l'idée
tats de cette enquête en ce qui concerne les béné- semble abandonnée aujourd'hui; on essayait donc
ficiaires des allocalions militaires. de se renseigner sur les ressources du pays en
On a trouvé que 29-1.204 hommes et 1.583.232 main-d'œuvre inemployée.
femmes allocataires travaillaient, ce qui repré- Dans l'ensemble, elle a révélé que les disponi-
sente respectivement
Sur 91 et 82 du total des en- bilités do travailleurs utilisables étaient insigni-
quêtes. ce nombre, 1,5 °d des hommes et fiantes. Dans bien des départements, l'office de
8,t des femmes n'exerçaient aucun métier placement constate nettement qu'il n'existe au-
avant la guerre. cune disponibilité c'est le cas pour l'Allier,
(> résultat dissipe les préjugés entretenus con- l'Aveyron, le Doubs, la Drûme, la Haute-Garonne,
tre les allocataires et prouve que tous ont cherché Hsere.
à se remettre au travail, dès qu'ils l'ont pu, bien Parmi les allocataires inoccupés au moment de
que beaucoup d'entre eux soient Agés ou que les l'enquête, l'arrivée du questionnaire a produit
soins à donnerk leur» enfants absorbent presque souvent un effet stimulant et salutaire. Beaucoup
.1" ,r .6
d'entre eux se sont mis à chercher du travail et LA C. G. T. A LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS
eh ont trouvé le cas est signalé particulièrement
dans l'Ain, la Côte-d'Or, l'Hérault, la Meurthe- 1
et-Moselle,. l'Yonne. Tantôt ils -se sont adressés la
toi
directement aux employeurs de la localité, tantôt Le vendredi 7 juin, une délégation de Con-
ils ont eu recours aux 'offices départementaux. fédération générale du;Travail était reçue au
C'est ainsi que ces institutions ont pu placer, Palais bourbon par les membres clu Parlement
i au'Dans
cours même de l'enquête appartenant aux divers groupes de gauche.
l'agriculture 259 hommes et 849 femmes, Polir la première lois, une délégation ouvrière u

soit, au total, 1.108 personnes. prenait ainsi 'contact a\ec la rcprésenlation natio-
Dans l'industrie 1.308 hommes et 6.353 fem- nale. < '•

mes, soit, au total; 7.656 personnes, Quelles raisons légitimaient, pour les ouvriers
Soit, en tout, près de 9.000 personnes. une telle dérogation aux coutumes établies ?
Sur ce nombre, il en est qui ont dû abandonner Les événements militaires d'une part et aussi
un travail qu'ils avaient sollicité dans la crainte la situation 'parlicuiiôre laissée par les récents
de se voir retirer l'allocation, mais qui dépassait mouvements cuVners.
leurs forces mais la très grande majorité a gardé En ces heures particulièrement pénibles, la
son occupation (Ardèche). C. G. T. comprit que si elle devait réclamer du
«Gouvernement et des Chambres une politique de
Conclusions clarté et de confiance envers le prolétariat, il lui
incombait, à elle aussi do prendre publiquement,
Au cours de l'enquête, deux faits d'ordre géné-
ral ont pu être constatés. ses responsabilités. C'est ce que la C. G. T. a fait
C'est d'abord que, en bien des cas, les chô- en déléguant un certain nombre de ses représen-
tants auprès des parlementaires, pour les entre-
mieurs n'ont pu trouver de travail faute de pou- tenir des malaises qui se sont fait jour au. sein
voir se loger dans la localité où on les envoyait. des masses populaires et pour leur indiquer éga-
Certains employeurs veulent bien occuper des cé- lement que, ces malaises résultant de malenten-
libataires, mais se refusent nettement à embau- dus, il fallait dissiper ceux-ci.
cher des ménages^ des mères de famil'le, prétex La délégation exposa que celte situation
tant qu'ils ne peuvent les loger le cas'est signalé était le fait de la méconnaissance du
notamment dans la Manche et dans l'Oise. rôle que doivent jouer les groupements syndi-
Une autre constatation, c'est l'éloignement ou
l'abandon de la profession agricole. Beaucoup de caux, à la fois dans l'organisation du travail et
réfugiés qui, avant la étaient cultivateurs, dans l'activité sociale de la Nation, comme de
refusent de retournerguerre,
à la terre et préfèrent res-
l'ostracisme du patronat à leur égard- Les repré-
présentèrent également
ter dans les villes où ils sont casernes et canton- sentants de la C. G. T.
nés en commun. Aussi 'certains offices die place- comme des causes certaines du malaise aclupi.
ment, comme celui de Nancy, frappés des dan- l'ignorance d; ns laquelle la classe ouvrière et la
nation tout entière ont été maintenues tant sur
gers que pareille attitude peut faire courir à la les événements qui se sont déroulés depuis qua-
production nationale, s'efforcent-ils de développer Ire années, que sur les buts de guerre et les con-
le placement agricole. Ils y réussiront, a la con- ditions générales de la Paix des peuples et enfin
dition d'être aidés par les organisations agricoles le refus d'accorder' une pleine liberté d'action
de leur département, ce qui n'est pas toujours le nationale et internationale au mouvement ouvrier
cas. à en croine les réponses fournies par l'office ol le silence (fini accueillit à ce sujet toutes ses
d.u Pas-de-Calais. suggestions.
Ainsi apparaissent- les symptômes de deux Nul ne peut craindre, pour les intérêts géné-
crises, que nous avons déià signalées ici et dont
on ne saurait trop se préoccuper, si on veut les raux dn pays, l'action Idies organisations quviiè-
conjurer, la crise du logement dans les villes et res. Cette action ne peut. en effet que servir les
la crise de la main-d'œuvre à la campagne. intérêts de tous. se'
'_“

Toutes deux soulèvent la question de l'organi- Mais, pour être efficace, elle doit pouvoir
salinn du placement, mais bien plus encore celles produire en pleine liberté, éclairée, dirigée par
dre l'organisation du travail et de l'hygiène publi- une connaissance exacte des faits.
La Paix ne doit pas être la réalisation des désirs
ques. ou des ambitlons de quelques-uns, mais l'expres-
Après la guerre, il faudra distribuer la main- sion des volontés populaires, sur la base des prin-
d'œuvre en lennnt, cnmnle des hpsoins les plus
^ursïPnfs de la production il faudra la maintenir cipes définis par le président Wilson pour coki,
il faut queopinion connaisse des problèmes
en état dp fournir un bon rendement pn donnant posés, pour que, dans une vie publique inlonsi-
aux Iravailleurs des locements sains et des salai- liée, elle puisse les discuter et indiquer ensuite
res convenables. Tl fnudra. nnr tous les moyens. les directions générales de leur solution. Il
inlensiftpr.-ln production asricole et améliorer les Il faut également, que toutes les forces organi-
conditions de vie rie ceux qui en assurent le soin. i-
sées puissent concourir utilement au salut du
Pour cette nclivilé intensifiée, les bonnes vo-
lontés, no manqueront pas,'sans doute, et l'en- pays et à l'avènement /de la paix juste et durable
quête dont. nous venons de résumer ici le* résul- le syndicalisme est une de ces forces son action
tats prouve assez que le désir et la volonté de tra- est nationale et internationale tout il la fois il
vail restent forls. même chez ceux nu'on crai- iéclame le droit de' développer son activité en--
gnait d'en voir déshabitués par le maléfice des al- toute indépendance, en toute liberté, mais cepen-
locations. dant en accord de pensée avec Ja nation.
C'est pourquoi le mouvement ouvrier doit con-
ROGER Picadd. naître la marche des événements, les proposi-
tions faites nous ne devons pas, d'ailleurs, res-
tant dans les limites du droit, craindre de parler.
mais, au contraire, rechercher les occasions de
proclamer « urbi et orbi » les buts d'e guerre qui
nous sont assignés et les conditions de paix.
Enfin, la classe ouvrière ne doit, pas être pn
butte aux sanctions, ni suspectée, même dans sps
LES NUMÉROS ÉGARÉS PAR LA POSTE
fractions les plus extrêmes dont' les représen-»
lanls, sous des apparences verbales trompeuses,
sont remplacés gratuitement à nos abonnés qui ont autant que tous le souci de l'intérêt général.
veulent bien nous les réclamer l LÉON JOUHAUX,
->
LA NOUVELLE REGLEMENTATION Moyenne mensuelle du premier trimestre 1918
DES CONCESSIONS En un les
4.392-983 tonnes 3 = 1 ..464. 32-7 tonnes 606.
chiffres moyens de la produc-
tion et de l'importation mensuelle s'établissent
D'USINES HYDRAULIQUES connue il suit pour JUIN
Production disponible 2.2UO.00O tonnes
Importation 1 .500000 tonnes
Dès asuut lu guerre, la consommation de
11 est vrai qu'il s'agit en l'espèce, en ce qui con-
houille en France remportait sur la production.
( 'est.ainsi que, d'après tes statistiques de 1912, la cerne l'importation, du tonnage total débarqué'
consommation totale de houille était de 6*5 mil- dans tous les ports français et non pas du ton-
lions 677.000 tonnes, alors que la production des nage importé réservé exclusivement à la consom-
mation. Il faudrait pour avoir ce dernier tonnage-
houillères françaises était, seulement de 39-073.0O0 déduire du monlant des importations les tonnes

18
tînmes l'importation des houillères étrangères consommées par les bases maritimes anglaise et
('tait de 20-701.000 tonnes- La houille importée

.••
provenait française, ceux réserves à l'Intendance ou four-
nis à l'Italie ou à la Suisse c'est celle différence
d'Angleterre pour Vu seulement qui reste en effet à la disposition de la
de lîelgique pour
d'Allemagne pour
de div. provenances pour 2
30
20
consommation industrielle ou familiale. Nous ne
tiendrons toutefois pas compte de cette considé-
ration, car les chiffres de tonnage que nous -indi-
quions plus haut et qui concernent le premier
La consommation française en houille est au- trimestre 1918, ont été dépassés dans certains tri-
jourd'uhi inférieure à ce qu'elle était avant la mestres aussi peut-on estimer qu'il y a compen-
guerre mais la production elle aussi, malgré sation entre le tonnage importé et non affecté à la
tous les efforts accomplis, a notablement dimi- consommation française et, les réductions de ton-
nua une partie des mines françaises du Nord se nage qui ont pu affecter les chiffres du premier
trouvant aux mains de l'ennemi. trimestre 1918
Si l'on se reporte au Journal des Cliarbunnayes En un mot donc, avant la guerre,l'importation
du samedi 20 avril dernier, on voit que pendant représentait en chiffres ronds le tiers de la con-
le mois de février 1918 le total de la production a sommation (20 millions sur 60 millions) elle re-
atteint 2-455.40O tonnes. Voici d'ailleurs d'après présente aujourd'hui 40 de la consommation
le même journal, la décomposition de ce total par on peint craindre que, momentanément au moins,
arrondissement minier avec le chiffre de la pro- cette proportion ne se trouve accrue.
duction disponible (c'est-à-dire déduction faite de
la consommation de la mine et du charbon ré-
servé aux ouvriers qui a porté sur 267.450 tonnes):

La question se pose donc aujourd hui avec plus
Production nello Production d'actualité que jamais de trouver dans les res-
totale disponible sources de notre sol les moyens de remédier à
l'insuffisance de la production de nos houillères,
Alais 277-639 242.647 de manière à réduire notre dépendance de l'étran-
Arras 952.559 870.560
Bordeaux 3.799 3.799 ger pour une matière première aussi indispensa-
blc à notre industrie que l'est la houille.
Chalon-sur-Saône 295.416 250-395 L'utilisation de nos immenses richesses en
Clermont-Femmd 154.736 131.837 houille blanche présente à cet égard le plus haut
Grenoble 51-553 49571 intérêt-
Le Mans 2,851 1.735 Dans un remarquable rapport (1) à l'Associa-
Marseille 92-159 87.267 tion Française pour le développement des Tra-
• Poitiers.
Nancy 840 829
vaux Publics, M. René Tavernier, Ingénieur en
12..610 11191 Chef dos Ponts et Chaussées, faisait remarquer


Saint-Etienne 337- 06!$
:«8.191
200.944 que notre houille blanche pourrait prétendre se
Toulouse 223-037 substituer, soit directement, soit indirectement, à
2T455.400 la totalité du charbon consommé en France.
Totaux 2 J 87.9411 La consommation d'avant-guerre (60 millions
de tonnes de nouille) correspond, en effet, à une
La production disponible comprend 1.925.894 production annuelle d'énergie hydro-électrique
tonnes de produits marchands vendus sans trans- qu'on peut évaluer approximativement 40 ou 60
d'agglomérés..
formation, 91.582 tonnes de coke et 170.465 tonnes
Quantà l'importation des houilles anglaises,
chfffros pour le premier trimestre de
les
1918 sont les
milliards de chevaux-heure suivant qu'on admet
pour 1'équivalpnce d'un cheval-heure1 kilog ou
1 kilog 5 de charbon.
Or, M. t'Inspecteur Général des Ponts et Chaus-
suivants sées de la Rrosse résumait comme il suit la situa-
tion au commencement de 1916 en ce qui con-

Mars
Janvier
Février
Total
1.386.52~ tonnes
1.435.977 tonnes
1.570.381 tonnes

4.392.983 tonnes
cerne l'importance des forces hydrauliques de la
France.

(1) Voir journal La Houille Blanche, n»7 du 8-947.


•.
• Les
seuls' cours d'eau des Alpes permettraient D'autre part, le nouveau décret impose aux
J
d'aménager une puissance de 3 millions de che- ionctionnaires de l'administration' des Travaux
vaux correspondant à 20 milliards de chevaux- Publics, comme aux demandeurs, des délais pour
heure environ d'énergie. Pour l'ensemble de la
France, la puissance hydraulique correspondantt
àur débit caractéristique moyen pourrait s'élever
au triple de celle des Alpes, soit à 9 ou 10 mil-
lions de chevaux et la quantité- totale d'énergie
règle-
1 étude de l'afttire et M. le ministre demande aux
autres administrations de se soumettre à la même
Nous ne doutons pas que ce décret, qui arrive
à son heure, n'ait les plus heureuses conséquen-
correspondanteà 60 milliards de che\ aux-heure ces au momcnkoù, suivant 'l'expression de l'ex-
au moins posé des motifs et comme nous l'indiquions plus
Donc, l'on pourrait tirer théoriquement des res- haut « la perle momentanée d'une partie de nos
sources hydrauliques de la, France une quantité « mines de houille, jointe à la
dilficullé des im-
d'énergie au moins égale aux milliards de che- « portalions, entraîne l'obligation impérieuse
.vaux-heure qu icorrespondenl à la totalité du « d'utiliser toi tes les
chutes d'eau réalisables,
« dans un minimum de temps.)> II
charbon consommé. Ce n'est certes pas une rai- est permis de
.son de penser, comme le font remarquer M- de penser que le; formalités d'instruction afférant
la Drosse et René Taver,nier,'clue la houille blan- aux demandes de concessions d'usines hydrauli-
che soit destinée en fait h se substituer, intégrale- ques ne dépasseront plus à l'avenir là à 14 mois,
ment à la houille noire. Des considérations alors qu'avec la procédure ancienne il fallait des
Économiques entrent en effet nécessairement années entières pour aboutir, lorsqu'on aboutis-
en jeu considérations qui font que la sait
houille blanche comme la houille noire ont »*»
chacune leur domaine d'utilisation. Le facteur géo-
graphique notamment, a, en l'espèce, une impor- En veut-on un exemple ?
tance essentielle et fait que la France se trouve Alors que le décret du- 11 avril paraissait au
naturellement
la divisée en trois zones l'une, com- Journal officiel du mercredi 17 avril, le Journal
prenant. région des Alpes, des Pyrénées, du officiel du 18 publiait le décret autorisant et dé-
Central, appartient la houille blanche
Plateau comprenant clarant d'utilité publique les travaux à entrepren-
l'autre, les départements limitrophes dre dans le département de l'Ain en vue de l'uti-
deshouilliôros, à la houille française –
la troi-
sième comprenant la région côtière de l'Océan
lisation de la force hydraulique disponible sur le
Rhône.
et de la Méditerranée, aux charbons anglais. Cette concession n'est pas intervenue en appli-
Mais, si la question ne se pose pas de remplacer calion du décret du 11 avril, qui est postérieur à
intégralement la houille noire par la houille toutes les formalités d'instruction auxquelles elle
blanche, elle se pose, de s'efforcer de substituer a donne lieu.
dans toute la mesure du possible notre houille Or si l'on se reporte aux considérants du décret
blanche à ta houille d'importation.' C'est là une paru au Journal officiel, on voit qu'elle a donné
question vitale pour l'économie même de notre lieu à l'avis d'une Commission d'enquête en dato
pays.. du 4 avril 1014, à des rapports d'ingénieurs en
date des 3 jam ier, 16 février, 23 mai, 18 octobre
Ministre des Travaux Publics et des Trans-
M- le 1916, 18 janvier 1917 à un avis de La Chambre
ports a compris, et on ne saurait trop l'en féliciter, de Commerce ce Bourg du 2 avril 1914 à un avis
l'importance de la question. Par décret en date du. Conseil Général de l'Ain du 18 mai 1914 à
du Il avril dernier, rendu sur son rapport, il un avisde la Commission Départementale de la
Haute-Savoie du 5 février 1916 à un avis du
a fait apporlor,d'heureuses modifications à la ré- Conseil Général du Rhône du 3 mai 1916 à des
glementation visant l'établissement des usines avis du Préfet de l'Ain du 18 janvier 1916 à
hydrauliques sur les cours d'eau du domaine des avis du Conseil Général des Ponts et Chaus-
public.
Ces modifications tendent à réduire au mini-v sées des 10 février, 2 mars, 29 juin, 31 octobre,
9 novembre 1916, 267éyrier, 26 avril 1917 à une
mur» les formalités qui précèdent l'octroi de la lettre du ministre de l'Agriculture du 27 mars
concession, à apporter à la procédure actuelle tou-
les les simplifications possibles, tout en s'inspi- 1916 à des lettres du ministre des Finances des
rant des indications fournies par la Commission 20 juin et 11 juillet 19-14 à une loi du 20' avril
1914 portant approbation de la convention con-
extraparlementaire, chargée par arrêté intermi-
nistériel du 11mai 1917 détudier le texte d'une loi clue le'4 octobie 1913 entre la France et la Suisse
sur l'utilisalïbn des richesses hydrauliques.- pour l'aménagement et le partage de la puissance
Cette Commission avait demandé avec insis- hydraulique td'u Rhône en amont du pont de
tance Po'Uigny-Chancj
1° Quo lenombre d,es encruêlcs et des consul- II n'est pas douteux que cette concession, qui
tations soient réduites au minimum et que cha- met en cause des questions d'ordre internatio-
cune d'elles soil des plus simples et des plus nal, puisqu'elle porte sur l'usage de la force
rapides hydraulique disponible le Rhône dans la par-
2° Que des délais soient imposés aux corps élus tie du territoire françaissuroù le fleuve forme fron-
et aux Administrations aussi bien qu'aux indus- tière entre la France et la Suisse, comportait des
triels pour répondre ou agir. difficultés d'instruction spéciales. Mais il est cer-
Le nouveau décret donne entièrement satisfac- tain que les délais d'instruction eussent été nota-
tion à ces deux desiderata. D'une part, il substitue blement abrégés si l'on avait pu appliquer à cette
aux formes de l'enquête d'ut,ilité publique réglée con cession la i égPementation nouvelle.
par l'ordonnance du 18 février 1834, les formes Or, cette concession présente, au point de vue
d'enquête adoptées pour les concessions de dis- général, le plu1; haut intérêt c'est notamment le
tribulion d'énergie électrique et il supprime l'en- premier pas fait dans la voie de l'aménagement dfu
quête prévue par le décret du lor avril 1905 régle- Rhône amont au point de vue de la navigation.
montant l'instruction des affaires hydrauliques. Le barrage qui sera établi à Pougny-C"hancy
Kn un inol, il porlc exiension aux concessions provoquera en effet la constitution sur 24 Idm.
d'usines hydrauliques établies sur les cours d'eau
du domaine public de la procédure très simple
à
de longueur de Genè\c Pougny-Chancy, d'un
bief navigable L'acte de concessionsstipule d'ail-
qui a fait ses preuves en matière de distribution leurs l'obligation pour le concessionnaire, à
d'énergie électrique et qui a permis la constitu- l'art.5 du cah.er des charges, d'aménager dans
tion de 1res nombreux réseaux sans soulever de le barrage de retenue une amorce d'écluse dont
réclamations sérieuses. les dimensions seront fixées par M.' le ministre
/
1
'des
'Ct r .7
w \1'

naturelle vers 4ecentre de l'Europe, la voie de


transit vers la Suisse à travers la France
a.

Travaux T?uBlics lors 'de' la. présentation du


projet définitif-, tfi -“' •' V
A

< Or,' le Rhône constitue la voie de pénétration

mise en état de navigabilité jusqu'à la> frontière


sa
suisse permettraitd'arracher la Suisse à la sphère
d'influence allemande, en opposant à la pénétra-
n

V
'1

C
v
CHRONIQUEÉCONOMIQUE
-
IL – LES IDEES «
~r¡ 1
f)

-^Dans une' série d'ailicles fort remarqués, l'Europe


Nouvelle a signalé les arguments d'ordre juridique
qu'on pouvait faire valoir contre les groupements in-
t;
·

tion par le Rhin allemand la pénétration par le


Rhin français. <it
'• La concession de Pougny-Chancy est une pré-
mière réalisation de l'œuvre à accomplir nous
ne doutons pas qu'elle ne se continue et que des
' que
dustriels, et notamment les consortiums, dont la créa-
tion,1 la formation ou le fonctionnement reçoivent
aujourd'hui les encouragementsofficiels. Mais, ainsi
t'observaient les auteurs, il ne peut s'agir de
s'opposer au développement normal de ces groupe-
concessions now elles, sauvegardant à la fois 1'111- ments il faut simplement hilloi contre la tendance à.
[ les investir de véritable» privilèges. 1
térêt de la navigation et les nécessités d'utilisa- Tout le monde- se trouvant ainsi d'accord, il est
tion de l'énergie du haut-Rhône permotlronl, par naturel que l'on s'*îflorce de faire tomber l'obstacle
l'établissement de nouveaux barrages, de pour- jmidique que constitue le fameux aiticlo 410 du Code
-'suivre la création de nouveaux biefs entre la fron- pénal qui frappe toute coalition sans souci de son
tière et Lyon- caractère frauduleux on non. Trois tendances se sont
Nul doute que le décret nouveau en date du fait la
jour celle qui vise à supprimer le délit d'acca-
il avril 1917 ne soit à cet égard du plus heureux parement, celle qui vise suppression pure et sim-
ple du délit de coalition en tant que tel, pour ne le
effet par la notable réduction qu'il apporte aux
délais d'instruction nécessaire. frapper que s'il s'accompagne de manœuvres fraudu-
leuses enfin celle qui be propose d'autoriser les
N
Veiux.
'1("
':0-
––––=–––––––0-~E=-0-=~-C–––––––––––– ,lJ''f. ( ententes industrielles à certaines conditions de publi-
cité et de contrôle.
> Un Lexie, qui procède de cette dernière tendance
.1.,

L'INVENTAIRE ECONOMIQUE DE LA FRANCE ` vient d'être soumis au Parlement. Il émane de


M. Tournan et d'un certain nombic de ses collègues.
1 .)
~I,. -0+-- le ,L'heure n'est pas venue, dit-il, en substance, d'abolir
délit d'accaparement ou de coalition. Le moment
H- * serait d'autant plus mal choisi qu'il y a quelques mois
Le Journal olljciel du 10 juin dernier contient un très '• à peine par la loi au 20 avril 1916 un nouveau
important arrête par lequel M. Lérnery, sous-secrétaire délit a été prévu et mûri celui de spéculation illicite
d'btat au ministère du Commerco, décide que le ser- et que les Parquets ne sont pus saisis actuellement
vice des enquêtes et de la documentation de son sous- de moins de 773 instances de ce genre. Les condamna-
secrétariat d'Etat, recueillera en vue de les coordonner tions déjà prononces & "élèvent à 435 (147 peines d'em-
les renseignements réunis par les services et organes 'prisonnement et 228 d'amendes).
compétents, de 'manière a établit un inventaire des Mais il serait injuste de laisser planer sur toutes les
ressources et des besoins économiques de la France ententes, même les p'u= licites,
' que la rigueur des derniers arrêtsune
pareille menace
au lendemain de la guerre. Il décide aussi que le même démentievéritable.
service procédera, avec le concours des groupements 1 Pour y échapper une mesure s'impose la publicité.
économiques et professionnels qualifiés, à une enquête Coalitions, ententes, sic, ne courraient plus le risque
sur l'opportunité et la nature des mesures de protec- ,de poursuites du chef de l'article 419, quand elles con-
tion douanière nécessaires
nationales.
ti certaines industries

Le texte de l'arrêté est complété par la reproduction


i • sentiraient, comme les .Sociétés d'assurances sur la
vie, à se placer sous le ronlrôlc du Gouvernement.
Et
de tableaux qui doivent servir de cadre à cette vastee
enquête et qui nous permettent d'être assurés que le v
IIr. – ,LA VIE PARLEMENTAIRE
ADMINISTRATIVE
service qui est chargé de ce travail a un plan précis i*
et méthodique, t •» < > Nous ne saurions suivre les règlements alimentaires
On ne saurait trop louer l'initiative dont fait preuve J dans leurs constantes fluctuations nécessitées par les
1 M. Lémory. Une chose seulement nous étonne et nous circonstances signaler que tel fromage, autorisé
effraie c'est qu'il ait faillu attendre id'ôtre presque au pour les repas au-dessous de six francs, est interdit
terme de quatre années de guerre,' et peutêtiemême^r pour les restaurants ou le repas estgénéralement plus
au terme de la guerre pour voir le ministère du Com- cher, encore que cette interdiction est levée pen-
dant lesou jours
merce songer à entreprendre un travail qui doit être
le fondement de toute l'oeuvre dont il a la charge
dont on nous assure qu'il n'a cessé de s'occuper depuis
et sans viande. II n'est pas possible non
plus de noter semaine par semaine les variations des
tarifs de la viande, sur pied, en gros, sur les marchés
'(de longs mois. Comment serait-il possible de tracer un
plan d'action économique avec les Alliés, ou de savoir
quelles volontés nous soumettrons à nos ennemis au ')
firait pas. r
et au détail. L'Ewopo Niinvello tout entière n'y suf-
1 Mais la question (lob fourrages vient de fournir à
,jour de lapaix, si nous ignorons quelles sont nos res-

_»,
noire ministre du Ravitaillement l'occasion de pres-
sources et nos besoins ? A quoi sert-il de dénoncer criptions notables. Du fajt des difficultés de transport
bruyamment nos accords douaniers et nos traités de et de la nécessité de trouver des ressources sur notre
commerce si nous n'avons pas encore systémaliquc- ; territoire national il a été amené à renforcer les dis-
ment étudié la nature et l'opportunité des mesures de positions déjà piisrs précédemment en la matière.

V
protection douanières que ^réclament nos industries
nationales ?
L'arrêté du 8 juin nous révèle cependant qu'on n'a
«
•.• Une circulaire du 2 juin 1918 complélôe par un arrêté
'du G, ônumôre avec beaucoup de précision et de clarté,
les mesures prises et envisagées.
En premier lieu, sont réquisitioaniés, c'est-à-dire
rien fait. Mieux vaut tard que jamais, certes,
etencore
nous serons heureux si l'activité de M. Lemery tenuesà la disposition du Sei"\ire du Ravitaillement.
réussit à combler cette fâcheuse lacune dans notre pré- tous les fourrages non nécc^smrpsà la nom nture des
paration à la paix. · animaux de ferme nu presialaires. Le contingent à
Mais il faut surtout espérer que le programme •fournir par chaque dopai Icment est fixé d'avance,
esquissé par son arrêté ne restera pas une velléité. JI La réquisition e-4 complétée par la réglementation
faut espérer1 surtout que les services multiples aux-
quels le chef de la documentation et des enquôtes
dés transports restriclne en
-transports par aoic fevi éc ne sont un sens, puisque les
autorisés que pour
devra avoir recours pour menera bien l'œuvre capi- des parcours supérieursà 20 kiloinèli'os extensives,
tale dont il est chargé, sauront rendre sn lâche aisée aussi en ce sens qu'.i l'inléiicur d'un môme départe-
et rapide et renonceront au parti pris d'hostilité ou ment oit entre rlOpoilninriiK lnnilioiilips ne sont sou-
même d'indifférence qui, trop souvent dans nos mi-_ misà aucune controvci se
nistères, accueille les nouveaux venus, j
k, Le commerce n'est iVaillruis pas <Vnrlé, au con-
j t. f
traire. Chargé, dit la nrrii!,inr\ tin ],i « collection»
des fourrages, il faudra lui réserver la plus grande
.paîtries fournitures et lui faneapplication des tarifs
prévus, lesquels se complètent par des 'primes de
bolfelàçe. commissions, courtage primes dégressives
de promptitude à la livraison. William Oualid.
L 1 l '•
LES NOUVEAUX IMPOTS impôt swr les transactions commerciales, un im-
pôt sur la dépense au moment où elle se produit.
SUR LES PAIEMENTS différence des paiements civils qui don-
A la
nent lieu à timbre de quittance quelle qu'en soit.
la raison, la nouvelîe tare n'atteint pas tous 1rs
ET LE LUXE paiements commerciaux. L'article !£) de la loi du
3L décembre I1M7 vise en effet uniquement « les
-+00-- paiements de la vente au détail ou de la consom-
mation de fortes marchandises, denrées, fourni-
II. – Les Impôts sur les paiements commerciaux tures ou' obje s quelconque ».
Le seul paument soumis à la nouvelle laxe est
donc le paiement du prix ïïe la vente faite au
SOMMAIRE détail ou de la consommation ou encore, ajoute-
Le rendement des houlvuux impôts. Leur uivjiiHililè. rons nous, à l'utilisation définitive, pour éviter
I. Nature. Assiette. Taux. Exemptions. ce que le mot consommation peut avoir d'ambi-
II. Justification. Principe. Portée. gu-
111. Ilinjlcs pratiques d'application. ordinaire de per-
Mode Tous tes autres paiements commerciaux res-
ception. Importations et exportations. La « con- tent soumis à la législation antérieure et il en
sommation ». est. ainsi particulièrement du paiement du prix
Il y u près de deux mois que sont. entrés en de toute vente faite en gros ou en demi-gros.
vigueur les nouveaux impôts sur les effets de
commerce, quittances et paiements- Déjà le mi-
Marchandises exportées cl importées-
outre, pour éviter le double inconvénient, 1° de

Kit
nistre des Financesa fourni des renseignements la concurrença qu'auraient faite aux produits
sur leur rendement. Ponir les impôts sur les tran- français les produits étrangers s'ils avaient été
sactions seuls, le produit a été d environ 15 mil- importés sans être soumis à la nouvelle taxe
lions pendant le premier mois d'application. C'est 2° de la charge supplémentaire qui aurait
un résultat remarquable et s'il est inférieur aux grevé les marchandises françaises destinées à
prévisions, il est sans doute appelé à un dévelop- l'exportation, si on tes avait soumises purement
pement considérable qui peut en permettre d'at- et simplement à l'impôt, la loi a visé les deux
tendre un demi milliard par an- cas, elle décide que le paiement des marchandises
L'aggravation du iinibre.de quittance et du tim- importées est soumis à la nouvelle taxe lorsque
bre sur les effets 'de commerce qui ne constituait it
ces marchandises sont destinées au consomma-
en somme qu'une augmentation de tarifs et nul- teur. Elle prévoit aussi qu'en sont exempts tes
lement une innovation fiscale a déjà fait l'objet paiements de livraison faites à l'étranger de mar-
de notre examen- Nous nous pruposons mainte- chandises fabriquées ou produites en France.
nant d'étudier avec quelque 'détail les impôts sur
certaines transactions commerciales et les impôts
sur les ob'icls et établissements êe luxe.
Taux de l'impôt- – De même que pour les
paiements civils, l'impôt applicable aux paie-
Il faut y voir une véritable nouveauté, l'intro- ments commerciaux est fixé au taux de 0 fr. 20
duction dans notre législation d'impôts sur la par 100 francs ou fraction de 100 francs-
dépense et ils vaîent qu'on s'y arrête en recher- Exceptions. L'impôt ne frappe d'ailleurs pas
chant successivement 1° en quoi ils consistent toutes les ventes faites à la consommation. La
2° les raisons qui les ^fusli fient et qui déterminent règle comporte Jeux exceptions.
leurs conditions d'application 3° les règles d'ap- 1° Jusqu'à 10 francs inclusivement les paie-
plication elles-mêmes. ments sont exonérés de la taxe, même s'il est éta-
Il ne sera pas inutile de consacrer une étude bli un titre pou'tes constater, (l'est en somme lo
séparée à chacun de ces nouveaux impôts l'im- maintien pur et simple du statu quo (art. 2:} pa-
pôt sur les paiements commerciaux d'une part, ragraphe 2).
l'impôt sur tes objets de luxe, d'autre part. Aussi
bien en effet, si certaines règles et notamment 2° Les transactions inférieures à 150 francs ne
les règles de procédure leur sont communes, eu soumises à l'impôt- Toute-
sont pas, en principe,fait
revanche, les taux, les raisons qui les justifient, fois, si1 acheteur se délivrer un titre consta-
leur assiette enfin sont sensiblement différents- tant le paiement l'impôt est dû. Il n'est pas né-
Pour rfTnpot sur les paiements cette assiette cessaire d'ailleurs pour que l'impôt soit exigible
est la transaction même envisagée comme tel-
l'assiette que le titre soit signé. Nous nous trouvons, en
le pour l'impôt sur le luxe, est ou pareil cas, en face d'une situation analogue à celle
bien l'objet considéré comme de luxe, soit quant d'un paiement civil et nous pouvons nous con-
à sa nature, soit quant à son prix, ou la dépense tenter de le rapi eler.
quand elle est effectuée dans uïf établissement
dit « de luxe »•
Cas normal d application. – Par contre, lors-
que les paiements effectués dépassent 150 francs,
l'impôt est. toujous dû. même s'il n'est remis à
I. – En quoi consiste l'impôt sur les paiements 7
l'acheteur aucun titre libératoire. Nous nous trou-
Assiette de l'impôt. –
11 consiste à atteindre vons donc ici, véritablement en face d'un impôt
non pas l'acte, le titre constatant un paiement.t. sur les transactions commerciales qu'on peut dé-
mais le fait du paiement lui-même- C'est donc un finir une taxe payée à t'occasioii de tout paiement
du prix d'une vmte faite au détail, à la consom-
mation nu à ïutlisaliiin, lorsque le paiement ef-
(t) Voir un premier article sur le même sujet dans l'Eu. fectué dépasse 110 francs.
rope Nouvelle du 8 juin.
~J~I'
II.-– Comment
,#1'
se justifîe cet impôt sur la dépense
En dehors, bien entendu,des nécessités fiscales les dépenses
Î
div'idu et, c'est
~t" :1.
à ce titre q.uel'impôt n'atteint qiw
dépassant une certaine somme. En
deuxième, lieu, il n'atteint pas toutes les'transac
t

N proprement dites, lesquelles légitiment l'appel à tions qu'impliquent tes opérations commerciale;
toute une série de ressources nouvelles ? Com- et il ne frappe que l'opération définitive ayant pom
ment surtout concilier cet impôt avec la tendance, objet de mettre l'article vendu entre les ]'utilisera.
mains d<
^croissante de notre fiscalité moderne vers la per-+ son consommateur final ou de celutqui
sonnalité de l'impô^ ? N'est-ce pas porter une at- La raison Se cette Tteuxième restriction est 1res-
teinte au principe en vertu duquel l'impôt doit ""• simple- Elle pour oTTjet d'éviter ce que l'on peut
jiôtre proportionné aux facultés contributives et, '• ™ appeler une acascade tTimpôls. Sans
imposer au même. taux l'achat fait par le pauvre si l'on avait prélevé une taxe sur quoi,1
aller en fait,
chacune des
et celui fait par le millionnaire ? N'est-ce pas transactionsdont les marchandises font l'objet en-
à rencontre de foute la politique suivie depuis des tre négociants avant d'être livrées au public, on
années dans Ious les pays 'démocraliques ? Le pro- •: aurait grevé le prix de ces marchandises d'un im-
ces de l'impôt sur les dépenses a été fait depuis.- _•, pût successif et vâriaTjle suivant le nombre des
-longtemps, et. le grand maître américain Selig-\ mains entre lesquplles elles passent. Et l'on
au-
inan, notamment U'ans son livre L'impdt survie
revenu*, en a montra le caractère archaïque.
's II semble bien qu'à cet égard l'impôt nouveau*
• x rait amsi fait payerà des denrées de première né-
cessité des taxes parfois lourdes. Aussi a-t-on
écarté le projet, de Ion de M. Thierry qui portait
'échappe à la plupart, des objections dirigées con-
tre l'impôt sur les dépenses en tant que tel. D'au-
tre part il est indéniable qu'il existe un lien^cer-, sur
l'objet fabriqué..
sur les matières premières en même temps que

tain entre la fortune du. contribuable et sa dé-


i pense. Le doute n'est pas possible pour certaines~> – III.
Règles pratiques d'application
dépenses sompluaJres- Pour l'acheteur d'un châ- Comment ces principes sont-ils appliqués dans
teau oui d'une automobile, pour l'hiverneur de la pratique
la. Côte d'Azur, pour l'homme riche qui mène-' 11 y a lieu de distinguer trois questions I
.une existence somptueuse et de fasfé, la dépense• A) Le mode ôTcîînaîre de perception I
est un indice évident de la fortune. D'autre part,
grâce aux exemptions à la base puisque les
et exportations

B) Le mode de perception sur les importations

transactions ne sont atteintes qu'au-dessus de a


*,v G) La distinction entre les opérations soumises
la taxe "et exemptes d'impôts.
150 francs la masse- des dépenses faites par les ?
'• gens de condition modeste échappera à l'impôt, v' î. A.
Mode de paiement' de la taxe.
Le principe fuistificatif.– Mais il nous est sur-
tout agréable àe trouver sous la lylume ide
rapporteur Déliais, une hardie légitimation de cet
M-' lo "° i
L'article 2-4 de l'a loi du il décembre J917 laisse
à un règlement d'administration publique Je soin
,de fixer les conditions dans lesquelles sera cons-
'•impôt. Il reprend lTtlée mise en avant par sir taté le paiement .de la taxe ainsi "que toutes les
WiHiami Haroourt, chancelier ue l'Echiquier, mesures d'ex'écution-
quand il présenta l'impôt sur les successions ?1918-
-"Ce règlement a été pris à la date du 29 mars

L'idee essentielle, dit M. Denais, « c'est qu'il n'y a pas.
de transaction où J Etat n'intervienne, de façoniphls ou Il a réglé deux points i° La
forme sous laquelle
moins apparente. N'assure-t-il pas la loyale
le
éxecution des 'serait tenu la livre spécial dont la loi a fait une
contrats Ne fournit-il pas au débiteur moyen de faire "obligation (art. 25,* paragraphe 1); 5° Le "mode
constater sa libération, et de se garantir centre-les contes- -même du paiement- -?-
tations ultérieures ? Quelle serait la valeur de ces mots d'o-
bligation et de libération, da créancier et de débiteur, de Les commerçants on) en effet, une double ofcli-
paiement et de
ganisme social
quittance,'si
n'étaient là
l'appareil des lois et tout l'or-
pour- substituer
ports des hommes* entre eux le régime du droit à celui
dans les rap-
de f la taxe.
g-ation 1°

Le
tenir un"livre spécial 2° percevoir

livre spécial. – Le livre spécial n'est pas


de force ? Dirait-on qu'une foule de transactions et de paie-
ments s'effectuent sans l'intervention des représentants de fourni par l'administration. Le modèle en a 616
l'Etat donc en dehors de l'Etat tel le reglement, cie la annexé au décret du 29 mars, mais les commer-
main à la main de tous nos achats quotidiensOn oublie-
rait, ce faisant, que le commerce ne peut exister que dans' çanls ne sont pas Tenus de s'y conformer stricte-
un Etat organisé, que les rapports de l'acheteur at du ven- ment. Ils peuvent se servir de leurs livres ordinni-
deur. dans lesquels, sans que nous le remarquions à cause •>- v res a la condition qu'ils, y .mentionnent, les ind«-
ré-
rie l'âficoutUiiTiiince, entre une si forte dose de confiance cations suivantes a) Un numéro d'ordre b) La
ciproque en la tonne foi de l'un et de l'antre, seraient ini-'
sans l'atmosphère économique et sociale créée par du paiement la désignation sommaire des
possibles date- c,)
la
présence virtuelle du social tout entier autour de
corps objols d) leur prix c) la taxe perçue.
ces transactions. même, y>
v Dans Jes grandes maisons, il est. nn'iiio prévu
Il C'est le prix de ce service, lié a son existence
v mie l'Etat est 'fondé a prélever 'sur tous les paiements,
dont~- .que le livre spécial peut Cire
carneta souchesvpour chaque remplacé par un
il garantit expressémpnt ou tacitement, l'effet libératoire,
v* A nous en tenir au seul impôtcaisse-
sous la-fowne d'une quote-part qui lui est indispensable
pour subvenira ses besoins et assurer cette existence sans
laquelle les échanges «sociaux seraient, dépourvus de signi-
'<
£
– sur les paiements

fi l'exclusion Ue lTmpôl sur tes objets de luxe
sur lequel nous auront revenir – -il y a lieu
fication. » (1). ^.?'f» ^d'inscrire Ious les. paiements qui dépassent
ïr^C'est reconnaître l'impôt, .'> ~"150 francs. Par exemple, un complet voslon pour
caractère social de
-l;i rémunération de lecette de grand
espècel'Elaï- II
service homme est vendu 175 francs. Ce n'est pas un objet
de. sécurité générale qu'assure nous est. V de .luxe il laul inscrire 0,40 de taxe dans la
agréable, disons-nous, de trouver celte affirma- i- colonne affectée à la lave do 0 fr. 20 par JOO francs.
vSi
tion sous la plume ae M. Denais, parce qu'elle le vêtement esl vendu moins fie 150 francs,
marque la conversion progressive d'es esprits' à l'inscription an livre n'est pas obligatoire, mais
ces notions qui ont souvent soulevé les (protesta-“
tions de l'Ecole libérale orthodoxe, hostile à toute
l si l'acheteur demande une quittance, celle-ci doit
être revêtue du timbre, mobile de 0 fr. 20 par
intervention de l'Etat ou a tout prélèvement dé- 100 francs. x

V
passant la satisfaction des besoins élémentaires fcl'e Il est à noter que si un client fait plusieurs
la collectivité. Mais de cette justification même achats dans la même maison, c'est le total de ses
de l'impôt, résultent certaines conséquences. achats qui détermine le point de. savoir s'il doit.
~> La portée de l'impôt- s'agit pas d'attein- ou non acquitter la taxe. Par conséquent, s'il

i
Il
dre toutes les transactions. neEn premier lieu, y' achète trois objets de 100 francs, et s'il les paye
échappent celles qui sont considérées comme cor- en même temps, il y a lieuinscrire et à payer
respondant à des besoins indispensables de l'in- l'impôt.
Mode de paiement, Deux moyens sont offerts
(1) Rapport n' 4.061 de la Chambre des Députés, p. 8, aux commerçants pour percevoir la taxe. Ou bien
\î peuveni « icfvii (le timbre? mobile? et- h'h- pareil Ça? on a affaire à Uft* vante<i ii ÇQnsçm-
liitnpillFS dp oonl-M* eu bien citmamlçr huMn jjiflfion ~r- le mot pçrisommaiion étant pris b« 9»r)«
Million d'ôti'e nu coniptn avec, II» Trésor. économi<|UP dur"a?e rt'iitiliaatifin –
et la venta «si
/.</» llitihrfs jnwbllen. – Si lu uoiumeryanl a passibic de
1' mpùt de 0 fi. ~'O Ij\, notiop 4«
Bhnui lo système des timbres mobiles, il appusu l'
Adminislriilion fournit, des exemptes qui éclai-
SUC le. Uvre aji^ninl, on l'ace do l'inscription rela- rent celle d.isl il ici ion. fcii un tailleur achète du drap
tive à c)iiii|ii« aeÏÏal, les tjmibres dont, la tpiolilé pour en eonfi elionner <les h»bllsh. vendre, c'est
uoriVK|iiiiiftl' a la taxe, due- II eollo sur lu quittance nwc vente en irroi» fi'il ncliète du popicr pour sa
j'estampille titIiMvnli'oln
u~lal~lplll(\ du correspondant a' il,ce
('.on~l'o!p nflfl'{\~)(lntlal)l, tini-
tjpln'e et. eorrespondani e, une glin'o poiir sa boutique, un
juc H'ij n m pus délivre de rjuîTjnnce, lo timbre ei ccmptoii', une machine à coudra, c'est une vento
l'estampille sont collés en même temps sur lo à la eonsomn ation. Ue même sopt des ventes
JlVl'O spécial. Timbres et estampilles sont oblité- la consommât on l'achat de machines-outils des-
rés ofininw les timbres de quittance. tinées à des fabrications de. charbon, huile, coko,
graisses pour |e service ou l'entretien d« ces ma*
Le compte avec le Trésor- Si le commerçant chines ,Jacha!, par un proprélaire d'hiMel ou de
a obtenu dèlre en rwm.pltimbre
e avec |e Trésor, il appose restauriint de meubles, linge, verrerie, orfèvrerie,
sur |a ijiuliiince un mobile, portant les matériel poup Je service de son établissement. Ue»
Iliulrt « l'axe payée en complu nu Trésor» et il exemples ne paraissent dailleurs pus bien choisis
j'iiMileiV- U\ quittance ainsi établie doit men-
tionner le nom du commerçant, ]a date CÎu paie- au poipt de vi.çéconomique. Il y aurait beaucoup
ment, le montant, de la taxe perçu, le numéro de à dire sur la distinotion qu'on prétend élahlir en-
1a caisse de paiement, In numéro d'inscription de tre la matière premier»» qui sert h faire un article,
l'article sur le livre spécial. le charbon qui alimente lu machine de fabrication-
À la lin di» cbnque mois, In commerçant dresse
L'incorporation, de valeurs, ginon matérielle, dans
nu él,-it ciinliMiani, d'après" snn livre- spéeal, lu l'objet fahriqué est seMiblnhlcMais, puisque nous
moulant total do la luxe de 0 fr. 20 par iOO francs sommes dans le domaine fiscal le mieux est dm
nous en rapparier aux preser-jptions admiiiiBtrali-
perçue pendant, le innin, et do la taxe de 10 ·;
Isur Ins o))jft.û
~III' les objets Mo luxe
IllxtI perçue pendant la
11<1\1'(;,1111pmtdtu't mêmepé-
In même pe- ves, en ut têtu mil- que les juridictions saisies de
contraventionsà la loi se. soient prononcées.
dant le môme temps fi raison d'objets rendus un Jusli[ic<iliai)s </(/<!('.< pour ceitaines transitas-,
échangés 3" la balance ontro ces deux sommes. timts. – il so peut qu'un famtnerçant (ou un c-niu-
Cet état ecrlillé" est opposé dans les iO premiers missionnaiie) opèro un achat a un non-cQinmrr-
jours du mois suivant, accompagné du montant cant ou à un (inaillant.X juste litre l'opération ré-
de la différence entre la taxe- perçue el la taxe imssible d'imjxM. 'L'acheteur peqt toutefois y
remboursée, au burnnn d'enregistrement. pillée/ faite p-our su. eonsommation personnelle osl
échapper s'd îédige une altenfatlon ei>rli(1anl. qu'il

]l Marchandises wi}>nrlces ouc-rpoiieen.
Lf-s marchandises importées exportées
est assujeHin l'impôt sur les )u'néllces ooiunior-
ciiux, qu'il achète pouir son propre compte et en-
ou ont
fait l'objet il'un arrêté
duinurclumiliriiis
23 mars
Les importée*
10IH.
du ministre des Finances
i sont pas cj n ne
fin que l'objet acheté est destiné'i la revente. Lu
ecinimisKionnnire. emirtier peut se contenter d'éta-
blir que la marchandise est, destinée ù un com-
ohjeld île luxe, sont. taxées à 0 fr. 20 pour Ji> înerçant- Ces ventes ?.out insorilos au livre sj>éftinl
francs lorsqu'elles sont ijesUiK't's aux c-onsofnmn»
teurs. La laxe est payée à l'aiïlê- flo timbres molli* avec la mention « Exemption, vent«à un fwyv
merçant »•
les n]ipo^és sur lu liicîure.
Uea inarcliiinilisprt exportées sont. exomplea de •
de toute taxn à la condition d'être inscrites sur En résumé impôt sur les h'iwisiieiioiià commer-
un carnet h suucFios et 'A volant, U> volant suit la eialee est taxe .de 'M centimes pour 10f> franco
marchandise- Il est envoyéh l'oxpétlteur pnr Ift atteignant une
huiles les transHiMioiis ni| délai! dont in
service des douanes après identifient ion de la imtr- montant lifpflssp J50 francs. Constath laide d'une
cliaiudise et constatation fie l'embarquement ou de inscription sui' un livre, sjiéciii.l et jiar l'apposition
la sortie-. de limbro nu lu. mention d'un cninplo aveu le Tré-
Sont assimilées aux nlarohanflisos exportées lea sor, il transfni'ine te commerç-ant en un véritable
marchandises achete'es par des étrangers en collecteur, Après avoir paru assez bénévolement
Franco et qui sniTent.do France dans un délai de accepté, il
coiimenc-e. à s-ouleve-r quelques criti^
trois mois après leur ac-Unt, Au moment de la ques. mais moins, cependant, que les impôts sur
sortie la tnxe pnyée lors iln l'achat est rpnihourst'e le luxe auxquels sera consacrée noire prochaine
par le Service lies lVouar.cs. éluntei ui signalera aussi les conditions particu-
L'ailminisl alion ile l'Enregistrement fournira lières ( 'ai>pii< utinii del'impôt sur l<« pninmenlH
aux inléressés carnels et inTrimég nécessaires, Fn aux opération* do banque.
attendant, le Service des iJi u. nns e-t nulnrisé;"i \VU-I.I.VM Ml'Al.in.
rlélivrer prnvisojrernent des cerlifltals d'exporta- f
tion a l'aide des iiuprîfriés exi i.ints. BIBLIOGRAPHIE
U'aijlre. pùrf, les l'emboui'si nients prévus pour
tes exporliilions personnelles pourront être effec- 1 ommerce pt politiqua écpnomitiue
tués sur la présenlalion du duplirnlfl- des factures V. Pi.tit. –Erpnw-ian
Expoi'UUon
c-i rfi\itail|«ini*M en nintirrr-s
r"'«-
remisas par le vendeur à l'ache-tpnp avec la des- iiiicres, Reimomitiue, avril 1!)IS.
cription exacte t}es objets vepdiis. C. ftouGLF. – Le renfort «l'onoiiuniio Ri<fnein#ul, 7 jnin.
Industrie
f'. – i (IU-tIIph ftl>éntliwts n'afijilniuei-a Ti\ist\n Ma".™. L'industrie chimique dans le Midi, l.'ln-
'r/i nouvelle ln-ie. lUmlriec/iiini./iif), nini 11)18.
La taxe, avons-nous dil, n'est ;i|>|iIi<mIi|c i|Uiii|><
P. I.|j]i;vnhti –
J.'wtivilA iivlusii'iallB flnn* l'Ufcre. diio.
fi.rTiER, – 1.8 Witaiiuraif française, information, juin.
Honte* au détail, à la Ciiinwnunaltiii au. a itititisn- PpiciioT. Sni' les Starclii'sfi d« jfiiwrf1. !Ui<timi. fi jiiip-

R. (], – Ln Mni liinismc ngricnli'. Lu firme ('ommftrniat«,
iioti. File- n'est pus apirtii'iible miiv vigiles en tsrns- 17 juin.
ORUt h \u\ nuire (•oni'meii.-iint fui émirs d'une, re-
n'esUn-iliro h celles qui sont tuiles pur un commer- Marine marchande
S ArrnfiERT. A prni«i^ ri imn nntionalu jiiur Ii
venle. f'.eci pour In raison expuHéw plus haut- mttftne nwehantle-
e-niai,t3
Dtlfnw Mflnlwe,S juin,
Qu'itpprlle-l-nn rente à la consommation ? r., AnENgorR, – ij» rfnov/iiion dp noire commerc» nimitinin
Niais y a lien de distinguer, en pratique, Irt
il
– s.?t fluvini. IvJfirmifUoti l'iiiverselle, i juin.
ve-nfe en rtor rie l'aelmt. mfme fait en gros par Régionalisme
Tin commerçant et pour Tintât de son eommarcn, [.ahv, – \a vslmr régions
rlu i'cgionn!i*mfl. flappef. 7 jnin.
économiques de la Franee.
H. Hauser. – Lîs Tri-
d'u>» objet qui n'est pas destiné à être revendu.En bune de Cenève<
I, – LES RESSOURCES PUBLIQUES M. Milliès-Lacroix donne d.ins son Rapport géné.
ral, d'inléres.Tinles ind entions sur ce que sera In
ET LE BUPUET budget de l'exercice 1919. En raison de l'accroisse,
ment fatal des charges nr^esHitées par le service d.'s
emprunts, cet état. île prévisions aurafaire face à
10.200 inilljnm de dfyienneH il faudra donc se pro-
te budget (les Services civils curer l.;<00~"nn]li(.Hi.s de ressources nouv.'lles, tm plus
pour lexercice 1918 et le Sénat de celles que. comprendra le liiulgei. dr mis, Lhoiiik-
rubla sénatoiir se rund cniiiplit du la ilillici|llù de la
C'est mardi 11 juin qu'a du commencer mu Sénat Irtelie. » C'es|. N'i <<'Ui'liil.il. une l'veiiliialilé fatale
la tliscu«si»n Un budget dus services civils pour <[llj Ile laisiso pu» (Jlle (le rl'i'ini'à M. l.i miiiistle de^
PoxtMVjuce' 11)18, lu premier budget annuel normal pré- l'innni'es, une lourde cl diflicile lâcli. Mais la Com-
senté par le Uouvornetnent depuis le début de la
finanças mission dos Finances el le HiHunt sont résolus d ]ui
guerre (1). Ln. Commission des de lu Haute apporter un conpours iv|)solii- yuanl au pava, rom-
Assemblée n'aguère mudiiié )o texte val6 par U îirennpt 1'imiptVifius.r! nécessité d'équilibrer )a silua-
Ominbro des pùpu|és. On pont ç,|r;> assuré que lu ljon fliinnciùin afin dp mainleujr iin|ii''t |n prédit do
projet sa muera ni». )(4 avuint lu P' juillet prochain, lu XnliKii,jl saura Siiipporte!1 viiilcnietit )e Iniird fnr-
ce qui évitera le recours à de nouveaux douzièmes i|eui| i (lin les cjpcnnwtaiices iililinenl. lus pouvoirs
(provisoires. publicsà lui imposer.»
Dans son I\api>orl Général, !\|. Mjj.ufts. Lacroix nr.
rtHi! les dépenses a la somme de 8.213 m, liions de
Le rejet de l'Impôt fédéral en Sillage (S)
francs ot constata l'existence d'un déficit provenant.
dç ce que les nouveaux impôts et les suppléments J'ai indiqué dans le dernier numéro tla l'£ii.(-o/i(:
du existants .n'auront pas été appliqués a par-
d'impôts' Nouvellfl que l'impiM fédéral direct avait u|é reppUSKi',
tir 1er janvier 1018. Le Sénat, n'ayant pas, cons- au referf-ndiuii, \mv une m'njurilé dp jÔ.OlH) \o\x en-
titutionnallement, le droit d'initiative en matière viron (3 10. (KHI vuix nu il'i-e i'77.«HK) pour). L'on-
financière, la Commission des Finances demande seinljli! de» cmiloiiH du la Suisse nléiuanique ont.
Ciouvorneinent du rétablir l'équilibre ninm détruit nu du approuvé l'iniliidivo soiiiinlisln par 20.IVM» volx'ilt» inn-
moyen de ressouives additionnelles. jorilé r>«.IXMl contre M7.INHI, ptuir le Canton ilft Zurich,
Au nom de In Commission, M. Mii.[jf:s.L.rnojx pr<>_ iM.000 cunln; I5.1NMI pnur le «'iitilau de Heruo (en par-
jtoap l'adaption du syslômo d'impôt giohaj sur le re- tie romand). 17.7'HI conlie 0.2ill) ]iciiir les deux caidciiis
vonu, voté pur lu, Chambre et cniiiporla.nl un pour- rli! Bôle-i|le et Hiilti-i'.aiiipagU' du. Iles villes roman-
centage do 1,50, de 3.000 a 3.&OÛ fr., uvec une pin»_ des olles-inûmes so sont ralliées ù la solution cenlralir
gression de l centime par 100 fr., jusqu'à 150.000 fr sntrice préconisée par les socialistes, par exempta La
ut de un centime .par 1.000 flancs de 150.000 a tihnnx-de-Fonds par H. IMS vuix contre 1.700. ].e Lopin
550.000 fr. On arrive ainsi a un taux maximum et pat ();H coiUry (l<0, etc. L'o]iposilion, qui a triomphé
invariable de M <V, applicable aiijx revenus supé- îiiomeuinnémeni, vient des cuntons ralholuiups agii-
rieurs à 550.(100 fr. M. A. Luoiet, dans [Humanité coles de la Suisse niému>nlqiw. fl de. In tolaljlé des
du 9 juin, fait a ce sujet une confusion qu'il me pa- canlons romands, où d^< iiouibreHHes villes, ont enr-
rait utile, de signalop. n Là où l'équité In plus élémen- ri'iinent pria position contre l'impôt fédéral direct
taire en ii|éme temps que le devoir social sxigeraient les cinq cantons rie In Suisse romande fournissent eu
la progression dans l'impôt In Commission sénato. eh ffres ronds 00.01)0 non contre HO.O0O oui. Fribourg,
riale veut instituer la régression. Plus le revenu est dit le .Itïiirnttl du Gendre du i juin, c«s'eut particuliè-
élevé, moiiid lourd serait l'impôt. Ent.ce ndmiss bis ?» rement dislingué avec 21,000 non coiilre 4,000 oui ».
Or, le texte ratilié ipa4' la Commission des Finances Dans son ensemble, la pi esse do Inugue fron^nise
ne comporte aucune régression, il établit jusqu'à un se félicite dé. la victoire fédéraliste rum;><irtée le 2luijnin,
certain montant une progression, moins rapide, il est Mais il ne faut pns oublier la co'laboration que nul
VWi, pour les sommes jos plus élevées, et ensuite apporléoeertnins ^rnuds organes de langue allemande,
la -proportionnalité. M, Li'uikt a confondu, proba- entre antres la Neur /.iirrhpr /.eihniii el. les fiasler
blement, les deux notions de réaresaivilé (laux de Xnchriohlen. `
moins en moins élevéà mesure qu'augmente In ma- Le principal artisan de la vicluire ivniportée sur les
tière imposable, en l'espèce In revenu) et de progres- socialisteseltes fonctionnaires fédéraux
a toutefois é,é
sivité é'erniiminlc (taux croissant, mais de moins c>n \(. MmïA, chef du Département dos Fipnnces et mem-
moins rapidement, a mesure qu'augmente la matièi'3 hre du Cotisai1 Fédéral ce magistrat n servi d'agent
imposable). On port reprocher au Sénat de n'avoir de liaison entre les troupes catholiques et tes troupes
fae-
pas un.i politique liiuinmère et flscnte assez hardie, romandea, et son intor.veution personnelle a été un
assez démocratique, mais on a tn.rt de lui adresser teur décisif du succès tanti\ fcaint-Oall qu'a Neuehatel,
parfois dos miliijues injustifiées, dont la réputation. Les socialistes suisses ne jugent toutefois pas la par-
trop facile, fournit des armes aux partisans d.?s seuls tic nerdup. Leur grand financier. M. Gcstavk Miiu.Eji,
imipots réels et indirects. estime toujours que l'impôt direct doit rester la pierre
Parmi les autres ressources dont la Commission angulaire de la reconstitution financière fédérale ot,
des Finan<v--> renimmande l'adoption nu Rénal, il faut comme le dit le .Journal dr, Genève, les socialistes« se
citer: les recettes découlant de l'enregistrement obli_ réservent d'en nppe'er du peuple, mal informé, ail
gnloirc des actes sons seing privé constat tudes con- penn!o mieux informé ». Ils vont continuer h com-
ventions synaillngimitiques, les conveniio.i\s commer- battre les cniitrihut ons indirectes tabar, bière, etc.,
ciales étant affranchies par la Commission de cette et ils accepteront, dans l'espoir quo ces impôts se per,
masure nouvelle: pétuernnt. les impôts extraordinaires contenu» dans le
L'élévation de 0,20 à 1 "•' du droit d'enregistrement plan de M. Motta.1.
proportionnel qui ,pèse sur certains ncles Lo Chef du népnrtement des Finances, en effet, a
1,'étnhu's.semKit d'un impôt lannuel d'abonnement 'combattu l'impôt fédéral direct, parce que c'était' 1,\
h l'enregistrement dss polices d'assurances sur la un impôt ordinaire, permanent, Mais il pense que lit
vie .moitié nu moins de li dette de mobilisation doit être
L'augmentation du droit de dimension 1 fr. nu couverte pnr des prélèvements sur la fortune acquise
lien de O.fiO. 2 fr. au lieu de 1,20. st ainsi de suite, et sur les gros rovenus. Mnis pes prélèvement, Il
l'augmentation proportionnelle restant .la même (2) son avis, doivent avoir un caractère exceptionnel,un
L'extension aux spiritueux do l'impôt sur les con. but unique assurer le service de la dette contractée
sommations de luxe à l'occasion de la guerre ils ne doivent pas constituer
Le relèvement des droits sur tes hoissons hygiéni- une tentative de bouleversement de l'équilibre finan-
ques
La majoration das droits sur les transports
La modification des licences des débitants de spL-
cier entre la Confédération et les Cantons,
Les deux conceptions restent on présence il
tout lieu de croire que l'impôt direct, exceptionnel,
ay
ritueux déjà existant, sera renouvelé et que par des renouvel-
L'accroissement des droits sur In sucre e; In saccha- lements ultérieurs ou de tonte autre façon il aequerrt)
rine le caractère de permanence souhaité par les aocjnlip-
( tos. On'on se rappelle l'exemple de Y'iiicoiitc \ax nn-
«Inis
(1! Voirce sujet VEnrope Xouvellc. pages 188, MR, 3:12. Louis SunFT.
i3tl r.ârt. !S7O. fiin et flfitl,
..1,'11.
¡~: (2) ni,
r.lip.nilire nvnit volé un
I.iv Chilln]),rpf\voit droit ¡¡r~{III(",
un <lr0iL grodiKi, !l1llis
nijR&ion des finaneps n jiifJé ou'il élnit exrpssif dp su-
sn-
rpnis cln
In Com-

perpesier ce droit" au droit PiopsrtionneJ d'enregistrement


d«(* en vigueur, ;S) Yot l'Evrope Nouvelle, pages 1001 et 1053.
II. -MONNAIE BANQUE- CHANGE autres pays, dr.ns domaine où existent des défec-
ce
tuosités, des lacunes que nous devrons certainement cher,
cher a, corriger et à combler, elle mira certainement vn
rôleà jouer. E ;t-ce a. dire que tout doive être concentre
NOTES DE LA SEMAINE dans la Banque :1e France? Kst-ce à. dire que nous devrons
chercherà régler,i'i propos de la Manque de Fiance, tous
les prolilèlues bancaires qui .se posent ou qui vont se poser
La discussion du privilège de la Banque de France di-vanl nous?I audm-t-il que la Banque, de France dis-
La Chambre h poursuivi, dans >a séance du C juin, lu ipciiséle crédit .i tout,le monde dans ce, pays? Messieurs,
pour ma part j ne le crois pas je jiense rpu'tin elnblis-
discussion .sur le renouvellement du privilège de la Fanque ^menl unique", i e pourrait pas convenablement s'acquitter
de France. La plus grande partie (le la séance a clé con- à la fois lie tan. de lâches diverses. »
sacrée a lot lin du discours cie M. Landry, rapporteur du L'éminent rapporteur, en soutenant cette thèse, nous pa-
projet, qui avait commence à parlerà la séance précé- raît être dans la vérité financière, et c'est pourquoi nous
dente.
Les efforts de l'émiiient député, de la Corse ont porte axons tenu à rapporter ce passage de son discours. L'ave-
principalement sur doux points nir n'est pas à la confusion dans les fonctions bancaires.
Il est bien plutôt dit coté de la spécialisation, el c'est la
II a détendu dalmrd le régime actuel de l'émission contre
le système <ie lu Manque d Klnt, II lui a été. aisé de mon- un principe, qu'il importait de défendre d'abord en re
qui concerne la banque centrale d'émission qui, moins
trer combien ont ne les difficultés de la création* actuelle
– qi i? toute autre, doit être une banque il tout faire.
d'une banque d L'hit. il y aurait lieu d'être sceptique
sur les résultats lin'anciers c|iii pourraient être obtenus.
LL'Iat est lié il la vie de la Banque par une association

lie
financière fructueuse, beaucoup plus fructueuse, sans aucun
doute, /|iie ne pourrait 11 être IVxploiHation directe du
monopole d'émission, l.a Banque de
seulement les impôts ordinaires auxquels les Sociétés peu-
vent être assujetties;
paye pas
elle paye en outre un impôt sipeoiail du
SITUATION HEBDOMADAIRE

DES BANQUES D'EMISSIONS


timbre sur les billets, qui a produit en 1013, 1.S18.00U fr., (en millions de franrt)
et une redevance sur la circulation"produeti\e, qui a rap-
porté, à l'Iîtat '.»> millions del*07 à 1013, et IS.itiô.OOO Ir.
pour la seule année 1013. Knlin, il ne faut pas oublier,
lorsqu'on Les avancts de la Banque de France à l'Etat
énumêre les avantages que l'Etat retire de la
Manque, les semées qu'elle, lui rend gratuitement en effec-
tuant, des opérations decaisse pour son compte. Ces opé-
et la circulation fiduciaire
rations, qui représentaient en 11>13, un mouvement de In .séance :1e la Chambre dujuin dernier, \ç mi-
13.JOI i lions, se sont élevées en 1917,h la somme ne nistre des Finances a présenté, et fait \oter un projet de
1N0 milliards, et l'on peut estimer aujourd'hui, a déclaré U-i sanctionnant une convention passée, le S juin, entre le
M. Landry, qu'A ces opérations, ainsi effectuées gratuite- ministre lies Fil ances el le gouverneur de la Banque de
ment par la Manque pour le Trésor, correspondent la moitié France aux termes de laquelle le montant des avances
des frais généraux de la Manque. qui pouiTonl être consentits par la Banque à l'Ktal e.st porté
Sur celle question de la Manque d'Etat, le rapporteur de
isà21
milliards.

a insisté encore en montrant combien la formule actuelle Râpionsque a été le développement de ces conven-
d'organisation de notre institut d'émission rtait de nature tions d'avances Jepuis le début lie la guerre voici !\n

lumière l'avantage eapilal que en


h satisfaire ceux qui estiment qu'il est nécessaire que l'F.tnt
ail, le contrôle' des organes essentiels de la vie économique
du pays, l'eut-élre n'a-t-il pas cependant mis assez en
ce moment, sur.
tujit de grande crise nationale, la séparation qui existe
entre la liaiiquo de France etqu'on
dant l'Ktal. Cela aurait ét<; cepen-
a, nu cours de la dis-
le tableau
I"

;}>
',<>
50
Convention


riu 11
21
novembre 1011 2.900.000.000
septembre lïll4 3.100.000.000
l13 février
lOI.'il
mai
2 oejobre l'.q?
3 OO1). 000 .000
1017 3.000.<;o0.<x)o
li.OOO.iiwi (KM
d'avances

d'autant plus nécessaire avril l'.Us


juin l'.Ms ––
––
Total
r," Ollo.OiXl 3 OU)
cussion 'prétendu que la Banque qui a fourni des mil- 7" ."> :i.(.O0.ÛÛ0.O60
liards de billots il 1 Fiat pour ses besoins linanciers, s'est
comportée ainsi en véritable Manque d'Etal. C'est, d'ailleurs, 21.000.000.000
la thèse qu'a soutenu dans celte revue même, le profes-
seur Gaston .leze, dans wv article que nos lecteurs n'onl Pendant ce temps, et parallèler l.mt, le chiffre des émis-
pas oublié (v. ii L'uropcr Nouvelle », dit 25 mai 19IS). Mais sions de billets d? banque sui\nit la progression suivante
2fl'
cette thèse nous parait inexacte, d'une pnrt, parce que la
Manque a ol>éi a oes nécessités supérieures et irré.sisfibles.
et surtout, d'autre part, parce que la situation reste très
différente 'de ce qu'elle serait si la Ranque de France élail
Loi du
Loi du 5
Dec II (iu
Décret du 15
11 mai
mars l'.>lj
décembre 1011
aoiit l'.HJ 12.Oim.0u0.0Ui
l'.lltî
1017
O.ROO.OOO.ODrt

ir>.omûiO.<ioo
1S.000.000.<Ki(t
une Manque d'F.lai:nr»n seulement ellc g»irde son crédit pro-
ptv 1 1 ii i est de nature à élaye-r puissamment la valeur du IVeret du 1.rp février 1017 21.ooO.OUJ.Oni
n

i lentaliuii de s'en ser\ir pour les


iiilli'l. mais en, 'oie. et surtout, des après la guerre, alors
difficultés
avec lesquelles il sei u aux prises on peut être certain ipie
la Banque de France inilé|>endiiiite et (dégagée de la pres-
On
Décret du 10 septembre
Décret
Décret du
7du
voit (jiar
3 In que
février 101.*
nai IMS
24.000. OuO.OOn
27.o00.000.Ooil
:!u.C«si.0no.0u0
l'inflation de la circulnlion esl
presque exclusivement aux avances consenties à l'Flal.'
due
sion patriotique a laquelle, devant l'ennemi, elle ne pou-
inenl à les
à s'en produire.
de
vait pas .«<> soustraire, mura au contraire résister énergique-
d'inniMles d'avances nouvelles s'ilvenait
Le sivond point sur l<'i|iiel a porté le M. Lan-
BANQUE DE FRANCE

mai 18 30 mai
23-3(1 fi-1t
dry concerne les projets grandioses, mais un peu vagues, 6 juin 18 juin IS
qui ont été formulés par les orateurs du parti socialiste et
notamment far M. l!ci|ouce, qui se réserve d'ailleurs de
revenir sur celle question.
Ces projets consistent à proposer d'adapter la Manque
(ie France a la transformation économique qui se pré-
(Encaisse
Argent
Actif
Or( l'étrangei A
3.315
'2.037
254
3 846fi
2.(162
254
3 3S8
2.IW3
Aï3
pare. On voudrait une Ranque Nationale s'occupant de
faire tous les genres de crédit, jouant à la fois tous les
rôles. Banque démission, I mini- pie d'csci«nplc. cnk-.se d'épar- Porlefeuille
Disponib.
KfTels pr.irogés
et avoira l'étranger 1
1
i tS
.i'JO
LO-'i
14311
1 39»
i 937
1.431
1.477
1.079
gne, comptable du Trésor. bnnque industrielle et
eiale, banque agricole, banque coloniale, banque coiiuuer-("expor- Avances sur titn-s
Avances permaniinles a l'Elat
929
'M)
MO

200
'.IMI
200
tation, on voudrait que la Manque de France soit tout cela,
et M. Modouce a esquissé à ce propos un programme que
Avança nouvelle» a l'Elat 16.800 17.500 17 950
lions trésor escompîés pour av.
bancaire, carvoudrait une Banque de France présidant d'Etat aux Rouvrrn. é(ran(f<T«. 3.415 3.420 3.42(i
A toute l'activité économique qui se déploie i,~ dans notre I'issif
pays, présidant aux relations i'.o la France métropolitaine tlillels en circuh.lion 27.303 28.012 28.232
avec relie France d'()ulre-Mer dis|iersée dans toutes tes
parties du globe, qui doit désormais contribuer et parti- Trésor
Compte courant du
Comptes courants particuliers
4S 54
Alt1 3.8;6
53
ciper à la fois ii notie prospérité, présidant enlin à notre 'A L'4n 3
expansion dans le inonde entier.
M. Landry a, avec raison, protesté contre cette nouvelle La question du taux de l'intérêt des dépôts
ut' «pie « La Manque de France, n-t-il dit. en raison île d.ms les banques anglaises
la mission qui lui est dévolue, ne saurait demeurer étran-
gère il rien de ce qui oevra être entrepris dans l'ordre de La question de la limitation du taux de l'intérêt des
choses <<iie nous envisageons. Cardienne de nos réserves l'.epots dans les baru/iics iinglaises est à l'ordre du jour.
de
métalliques, régulatrice la circulation monétaire el <lu c-ir on se propose d'éviter que cet interé.l ait un attrait
crédit. elle aurn nécessairement d"s rapports avec 1oul«\« tel qu'il détourne les capitaux disponibles de s'employer
les institutions qui. dans la France rajeunie de demain, i. lâchât des National Wur Komis
s'efforceront de promouvoir la production, de développer Les Chambres d'F.scomple ont tenu, es jours derniers,
la richesse. Elle devra les soutenir el les aider toutes. une conférenceti Londres où elles ont "ris la décision
Pour les affaires coloniales, pour nos relations avec les d>î ne plus payer plus de 3 d'intérêts sur les dépôts.

¡¡
exception laite toutefois pour les « Merclmnts Bunkers » Interdiction des exportations d'or du Canada
qui continueront ix recevoir 3 1/4 •
Cette exception se jus-
tie parce que ces dépôts portent sur des fonds que les Le gouvernement du Canada vient d'interdire les exporlu-
banquiers eux-mêmes ont reçu en dépôt et pour lesquels tiuns d'or. La raison en est que, depuis ciucluues semai-
ils payent 3 7. d'intérêt. Ils ne pouvaient donc pas les nes, 100 inillions de lraues dor avaient (fuit tu le Canada
ivmottn; en dépôt pour un intérêt seulement égal il celui » destination des Etals-Unis, la dépréciation du dullar
qu'ils donnent. canadien à New- ork atteignant parfois 2

BANQUE D'ANGLETERRE
CHRONIQUE DES CHANGES
22 29 6
Mal 18 Mai18 Juin 18
Département d'Émission

billets créé»
Passif

Actif
2.U30 2.051 2.059
Lu liaubse des changes neutres est presque arrêtée cette
se-inaine sur tous les marchés, uu, du muins, elle a été
beaucoup plus faible que la semaine dernière et 'souvent
presque insignifiante.
C'est ainsi que nous retrouvons, à Genève, tes devises
gouvernement
Dette du de riiintenle presque aux mêmes cours le l'uhs est a
Rentesimmobilisée
Or monnayé lingots. et
278
187
1.565 1.586
278
187
278
187
1.594
0'J,10, L'untrc 0'J,15 lu livre sHiliuy, û 18,70 contre 1S,77
le dollar se tient imnmal.ilemeJil u H,'J3 seule, la lire con-
tinue ù lléchir jiist|u"ù-il. 75 au lieu du cours de 42.50
Départem. des opér. de Banques auquel nous t'avions laisséedans nuire dernière chronique.

Capital
Réserves
publics
Dépôts
Passif
367

%t
7'.l
1.035
367
80
367

!I75
81
.Signalons, à pmpos du change italien, que l'Institut N'a.
tionnl des Changes de Hume, n pris une nouvelle mesure
destinée à aboutir a la centralisation absolue des moyens
de paiement entre ses maint'. Depuis le 10 juin, tout I
exportateur italien des produits et denrées dont le décret II
privés 3.218 3.411 3.327 donne la liste, ne pourra obtenir l'autorisationd'exporter

d'Elat» qu'après avoir pris l'engagement formel de céder à Tins,

Billets fonds.
Actif
litut National dos Changes le montant du crédit en muii.
Fonds 1.402 1 .4SI 1.422 Jioie étrangère que lui ouvre son expwlalion. La liste des
Autres 2 454 2.686 2.561 jiiuiv-handises dont lu sortie d'Italie est suboixlonnéeil cette
Or et argent monnayés 763
15
764
14
751
15
ewsiuin comprend à i>eu près tout ce que l'Italie peut. ex-
porter.
Currency Notes En face de cette tenue remarquable de la plupart des
devises de l'Entente, on continue à relever le fléchissement
Currency Notes en circulation.. 6.234 6.249 6.255 beaucoup plus mai'qué des clianue.s ijennuniquci. Le Berlin
Or en rés. pour les Currency Notes 719 TI9«li 719 [icird encore trente centimes, passant de 70.20 ù 75.90. Le
Currency Notes.
Effets du Trésor en garantie des
5.63U 5.656 5.680 \'iennc, plus atteint, tombe à 15175 contre 45.90.
Notre correspondant en Suisse nous envoie quelques

Or
n'iiseignements intéi'tssants. Le coura des pièces dor, sur
BANQUE DE L'EMPIRE ALLEMAND le.s murchés helvétiques, est le suivant le souvevain se
négocie à 17 fr.; KKl fr., en iiiwes françaises ou suisses,
v.'ilont, 10C) fr. Le billet rouble a ivactionne de 130 ft DO.
15 25 31 D'après dos informateurs dignes de fui, pour 100 couron-
mai 18 mai 18 mai 18 nes en or, on donne, en Autriche, 7o0 couronnes juipirr.
Le.s Cliantjfs Scandinaves sont, h l'aria, en légère ainr-

Argent. Auti» lii B'ation. Lacuurunne suédoise vaut VXi 1/2 au lieu de

prit=
'2 95H 2AV.8 2.-J58 l'JC 1/2 la couronne norvégienne se Jit'gocie à 180 1/2
15t 152 152 contre 182. La même tendance s'observe ù Londres, où
Effets escomptés
Bons de caisses de prêts en caisse. 1 .962
18 343
1.912
17.655
2.04i
18.340
los mêmes devises cotent respectivement 13.945 conti^e 13.85
et 15.07 contre 15 la semaine passée.
En revanelw. nus changes sur l'Espagne ne s'amélioi'ent
Passif pas. Les 500 pesetas valent toujours 815 fr. sur notre inar-
Billets en circulation.
courants
14.8K5 14.649 15 135 <Éhé i\ Madrid, le franc perd encore il ne valait plus,
Dépôt- et comptes 9.774 9.247 0.627 le ii juin, que 01.55 contre Gl .80 le 5 juin; la Uvre ster-
Avances des caisses de limj tlécliit également encore, passant de 1G.70 à 10.70. A

Encaisse gf
"~S~*3
«g g
(/)
Londres, lo Madrid vaut 10.085 contre 10.75 il y u huit
jours.
La situation des changes américains continue a préoccu-
métallique S. S£ 2. =3 |"g“ per le Gouvernement i\vs Etats-Unis qui s'occupe avec mé-
DATES ~2>
S
"a S
S? êë fcg. thode de résoudre les difficultés existantes et celles à

Or
Arg'. «3
X
«-O
gg
g5 c£ 2a
Ko 5
w .g.»
Q
prévoir, au moyen de.saccords dont nous avons suivi le
développement dans nos précédentes chroniques.
Nous avions notamment annoncé, dans le numéro du
18 mai de l'Europe Nouvelle, à cette même place, que le
gouvernement jxruvien.aprèe avoir prêté une grande atten-
tion aux négociations relatives uu change antre les EtaLs-
limai
18
lM
11118 22.071
mai 11*18 070
IVIM. 2.071
lIIa'
2i mai 1918. t.. 2.0711 71j
IVi D
Banque d'Espagne
7:3710 »
d
409
4<i9
4\19
S'a 22.UÏ7
817
9r« 02J
8:,7 2 9f;2 V3'
!>l? 2.KJH 1000
»3 Unis et la République Argentine, était prêt à engager,
avec Washington, des négociations analogues. La chose
est faite aujourd'hui. Le gouvernement péruvien uccorde
» 199
aux Etuts.Unis un crédit, d'environ 20 millions de d-ullars
Banque du Japon suivant le mécanisme adopté avec l'Argentine. Le ciùlit
Um.ir!il9)8.1.6~t
•i mars1918.
6
l'J18 1.661
mars 1918. 1.6:H
6avril
'J 1.631
avril 1918 1.630
n ID ¡;;31I.iI7 Il,710
n
»
D
»1
»
753 1.589
61;,
1.717 1.823
1.710
Blj 1.589 1.823
TiT 1.48(i 1.710
sera fourni en iikinriaic-pupier cmi.se au l'érou et gapi'o
par des dépôts d'or faits au nom du gouvernement péru.
vieil par le gouvernement des Etats-Unis ii la Fédéral
» » »
Réserve Hank de New. York. Les envois d'or pour régler

o « »»
Banque de Réserve Fédérale la balance dos comptes seront donc rendus inutiles, au
27
21S
mai1918
24 mai 19184.735
juin
!liai 1918.
1918., i 7114.~3~»»
4. 735 » » d » »»7.962 7.8577.857
7.96~
d
7.
1.002
912
7.857
d d» 8 075
moins pendant la durée des hostilités, puisqu'il est décidé
que trois mois après la signature de. la paix, on pourra
transporter à Lima l'or déposé ù New-York au compte de
la Banque d'Etat péruvienne.
Banque d'Italie La situation de change entre les Etats.L'jiis et le Canada
10
février1918.
2U janvier
28 1918.
lévrier
fevrier191M..
1918..
|I 8U Ml
81 2222
843
844
844
87
81 22
n
"l,~60
»
1.365
1.260 6.640
U.U13 1.520
1.241 1.2,.5
6,6';0 1.1b6
1.156
1,340
1.340
continue a préoccuper sérieusement le gouvernement cana-
dien. La jiriine au préjudice du Canada dépasse maintenant
~8 février 1918. 8U U »D
1.365 /.245 2 °£. Sir Thomas White, ministre des Finances du Canada,
Banque de Hollande a insiste, dans un discours prononcé à Toronto, le 10 mai.
sur la iRTessilrt pressante d'un*' tre.s grande écc-noinfo si
27 avril 191» 1.525 I~J L'9 :OI3
511(; 128 l'un \eul maintenir le change à un niveau normal entre
l llI"i
11 niai1P19. 517 I 15
1918 1 517 1
1 K> »
»D
»
»
I.IKIS
5(Ki 2.043
I
128
V.
Ii: Canada et les Etalb.l'nis. Sir Thomas, qui revenait de^ç

»|»
11 mai 191» 1 517 | 1'. » » 450 2.0u2 128 Elals-UniB. déclara, d'ailleurs, qu'il avait obtenu du Comité
Banque Nationale Suillle des émissions de capital et de.s priorités d'autorisation
23
? mai 1918380
mai1918 5657» >I » 311
380310 306 698U'ï
(Î7S 101
105
d'émellre certaines valeurs canadiennes h Now.York. Com-
me, d'outre part. les Alliés font dos «chats imi>ûrtnntn
15 mai 1918 687
nu Canada, qui dépassent aujourd'hui 25 millions do <]ni_
57 313
i ilars, il parait vraisemblable que la question du change

~198
J
Banque de Suède entre le Canada et tes Etals-Unis pourra être réglée par
4 mai niai1918
1918 un accord triangulaire entre Londres. Washington et
11
il mai
18 mai J918
1918. 3611
|
370
363 |
»
»»
VU
1S?
lo.' 98
58
i 98 I
839
341

| 335
SCSI
841
84 M
834
1
12J
I 147
)?
147
Ottawa. POLt!R,
~iol' PotŒR,
Uoji j
DES~~ ~CHANGES
LE
LE MARCHÉ
MARCHÉ DES CHANGES IV. LA BOURSE ET LES VALEURS
* en France et à l'Etranger
PHYSIONÛftliE DE LA BOURSE
>~

Cours à Pâïîs dU(papier cotirl) 1~


l.1 -Vl^
PairI mai
15 22•
mai
29
mat juin
5
juin On discule en
Bouisc –
beaucoup plus sur le communiqué
":
quotidien cl slli' h's pëlSpéctiucs militaires que sur les
1918 -11118- i91S 1018 1918
coum des valent s. \ùunmoins, (es transactions sont Oéptltl-
LBttdfcSm.. 23 23 H 27 15 27 15 k 27 15 27 15h Z- 22
N6~Yai'K. !ilS ? dant suffisamment nombreuses pour que la plupart des vu-
500.. 57U ~10.. 57U ? S7(j
813.
;'71)..
leurs soient c'Héds. tl y a eu cependant, file semaine sitr-

179lit
Madrid
Amsterdam.. 208 30
Rome 1000G
707..
28b
63 M &i
StiO
02 >{
bflu1.
1)2 >;
S13
288
G0 1/2 50
M H
3/L
tottl, UlffèiCntcs cutiiCk de îalenliiseinetU en deliuis de ta
sllildllOll rjônùrdltë
Petrograde.. 2GG
Bppqnnajfué. 13!) 180..
Stockholm
oMsUtthia.
1 Genève 100
139
tyj 180..
191
fclSt. V, Jno k l!)l y, 191.
182
195
1ÇU
M
•,
il
(CENSURÉ)
·

s eu csl ;.uiui un manque d'animation qu'on Ho


7
3 r
140 y, U0 h 1H
CoûtsLondres
18 6
••
1*3

12
• kaiiiuil'd'atllcuis rsyictteU
de
nur suite dû petit nombfc
car,
ttansaetiohs, le.i' ùcatLs de
ilulls au minimum,
cours ohl èlù foi tlêtilëiit 16-
`
"? Pttlr -mol
1918
22
inal
1918
20
auus
1918
juin
1 18
juin
1918
est assez curuil.c él 6n
H mime lêlhps très' VêiàttfoVlunl
de remarquer que dans la généralité les ordres d'aeliat eotll
Pm» 7î, 25 12'/ 27 m plus nombreux que les dt'drôs de venté. Celd montre 'lu,
S7 îoâ
2710 ir.7 27107 tubaile de nolie organisme financier et la eonjiance dit,
80 560 335 9
27
NdW-YorK.4 860 7(id7 4 lU'il 4 7Ud7 + public dans le résultai définitif de la lutte arrivée mainte-
9 4Ï5 4!J97bJ7
4 4 7Ij3T
fslerdanl.. Vi 107 CM
Ath6terdttnl.im
MaLaMd.H!9f!5 1ou25 90 9 680 Il 385 9120
420
liant à son point cUlminaht.
Hë.
11
tOSO lfiiii t(i(i8S
k a (J23 Et' clôture, Iner la Bourse aUùt ncllemcnl meûUuH
alluie cl le liibcau des cours s'est sensiblement relevé datih
SH<3i
StoeitHOlm.
25 22
l(j2B10922« 19 80
W 255
19 2/0
43 471.
19 15
il) .'53
18 740
ld 85
4.) 10
l'J 013 la plupart des rjionpes. Le dégagement de spéculateurs
DhriBtittilîà.. 18 159
18 IW 13 87
lu
13'Jilll 1J 915 étant terminé, on peut considérer que les opérations faites
dopeiiiiagiia. 18 loti û
15 10
10 is 1&5
U3 1D 0Î5
15 285
13
13 1s
1< 07
13 205 actuellement sont "éelles. Si une baisse plus prononcée Se
produisait, il est certain que les énormes disponibilités tc-
CotlrS â Crëitêtfa du hue? en suspens s emploieraient peu à peu au grand avuti-
r-t. Prix 15 22 29 5 12 tuçje futur des acheteurs suivant le vieux précepte bour-
sier (l'acheter en baisse.
Prix I918
iii.li niai
1918 mal
mai juin
J\lIn juin
1918
191.8 -101*3 l'Jlj jUI8 1918, La Bourse tient <lonc fermement et tiendra \iiiqu!au boul,
Pitfls 100 7
îo oo
Go
71 :n tu ai
~G
c'i is m i«
les 'Impositions nécessaires ayant été prises pour que tes
transactions, inalg'é les dilfieiUlés inhérentes auiû atruMS-
Londres &i 22 X H' 12 19 855 7/ lb tances. n'entravent pas-la marche légulicre des itlfdU'ëB.
Berlin. 12310547
Vienne. îiO
78 00 79 10fi
10 VI»
7'l a«
18
71,20'
|j 175
7r< 90
70
H csl intéressant de holer que les plus glosées tfari
Rbihé 100..«75
NétV-ÏOI'k
47 90 41)10
il» 61 8 25
44 Ml
4S
iOt
iS 00
193 393.
1175.
sactioni se (ont sur les Rentes Françaises et sur les obliga-
tions de Chemins de fer franealses', Paf sUitè dé lu suspen-
-| 30

·
/ Ootlrsà j. du à Amsterdam 2"2 -28
W
sion momentanée des émissions bancaires les éapildlisles
sr, repoilcnt sur nos vieilles vatèurs à revenu [ixe ayant

lJ.lh' 'mal
1G J. M
initi
?mai juin| i
4 n
juin
11
driii fmt leurs preuves dont les périodes de crise. Les coufs'
sont défendus pied à pied et malgré la pénurie des ordres
«. 191S 101&_ 19J8__ 1918 1018 las dispositions restent excellentes.

PhriS MOUBAÏ.


48 18 8*50 lit S() 35 35'· 316(1
Ltlddt'Sii 11 78& 0 SI) IHi 0 05- il 30
'M 175
9 3iS
CORBEILLES^
Bdrlin DO 37 38 1 3 38 90 39 83 38 30 33 AUTOUR DES °
V- Cours à New-York du
U U 29 i 11J
Pair
J918 11)18 initi
i 1918 1t)18 191B
niiil -mai .juin juin
FONDS D'ETAT

5 71 5 71
Paris. 183
tondras (Cibla) 45 800 5 71
i 70»5 i 76i5
D 71 «
1 7(J4S
G 71 d/4
4 7615 4 70 45
*/a Cours
du du
Cours Différences
de Coui1*
Cours
Cours Madrid, ~¿ du
à Madrid^du
5

Juin ,–
60..
13
– – >«*J^
Juin
plus moins
H
fiente 3 0/0
* 1,
0/0
–– 54 0/0.. o0
r' H

113.
22 2U
2V n5 12 »
Pair mai uini mai luin 08 70 0 05
.T 1918 1918_ 191S191S îuin
1918
08 03
87 05 83 05- 0 10 `

12.
Argentin 5 0/0 lnt 1907 DU 525
Paris. 100
fe
Si'JO 62 33
(ii ïO Ci 80 0155 Chinois 1908 403
US..
408 b -•
LOhdfes 23 SJ 17 02 16 90 1G 85 1(17!) lli 70 Chinois 5 0/0 1913 Kl organ -415.. "i
? tnilie.
Coursâ Buenos Ayfes du Kïterieure
Bgjpio

Japon â 0/0 1907


;Jâ 25
143 50
103 90
95 73
143
0 50
1 30
->
Pair mai
16
Mai
?2 2Û
mal juinn
> 12
juin Maroc 5 0/0 1310 425
105 25
"4.'0 i' iDfl^
133
• i" V s. 1918 1018 1918 J'J'8 1918 Russe 50/0 1906 û 23 «i 75

Ldndfgâ.T, il B/Sd 5g 3/i Eusse 3 11/0 ISSU. "30 5J


Bl 3/1 5l3'i 511/1 511/2 San a Ye. 5 0/0 3910 428.. 412 50 H 50
Sao Paulo 1013 630 50 5J0 50
<• --•»-- gjjyjgà Elo de jaiieir'o du Suéde 3 1/2 1899 88 50 90 50

Pair1 "15 2'1̀j 29 5 12 Suisse 3 1/2 1399 104 10 lui 50 0 10


mal · mal mai juin îuin
j- ^-r,
î, d, 13
1918
1/4
1918 191S 1918
1(118
Les événements qui viennent de se succéder n'ont pus eu
de reporcussion siJr les Fonds d'Etat; leurë cours, en effet,
Londf es 15
13 1/8 13 3/32 13 5/32 13 3/32 sont stabilisés depuis le debut de 1 année il des pru
se
qui ne sauraient varier suivant les événements. Lteg Sôules
variations possibles proviennent du change pour les pavs>
neutres; la victoire de l'Allemagne ou de la France poul
TalèUr du maïk Sur lé marché neutre nriporte, en effet, à ces pays le résultat de la lutte,*"
Le jour où les iraheacUôlis éciononilques- pourront re-
prendre, lés balances commerciales étant rêta-olics, les
>.». *-ji A)«Sl'Elî.t)All CtÉNÊVK lCot'BNHAni'1' SlOLkllOLM cours nominaux des changes tendront a redevenir les
cours réels et, d.ins ces Conditions, les fonds neutres 1 lais-
Kloriiis Ki'ttuca Oouruunes Couronnes seront h nouveau étant donné qu'ils rapportent de
compte qu'ils
D 3a
bATUS p. 100 marks, p 100 iiwrks p. 100 marks p. 100 ufal'ks sans tenir des impôts et seront colieuri encé^
à ce moment po.\ les emprunts 5 et 6 net d'impOfô.
.Kn attendant cette date de la paix que tout le hioihIi'
Fuir ti'J 2H
Ï9 1SJ 45
4:; 83 83 88 bb
bh défire ardemment, h=s fonds des pays neutres restent los
––––––––
8 hiâi
,,n'-r
I&18.7.
18 mai 1918. "3<t85
< G2
if-– Trr
57 50
seules valeurs demandées avec les Rentes Françaises en (j'il
le monde entier a toujours eu et a toujours coflflâficë"
Nous avons Vu, cette semaine, malgré Uire offensive ffiB*
80 bû
naçante, de très grosses transactions se produire sur nos
22 mai IS118
SU m il 1918.
38 85
38
39 43
90 79 30,
i'79.
70 40 < 70 ..l-
0150
02 85
-•- G2 8ï.i
57 50
57 F0
57 75
?
différentes catégories de fientes.
maintient toujours 00
^=~ à•
et s'il bftissàit Ûê-
r'
5 juin 1918. 38 07'^H
-'1 <
6265' 57 23
3
J ;Jo
Le 3 se
quelques centlm(!s il se trouverait toujours des achêteùrg
pour le ramener à son niveau, .-u marge de 40 francs vers seraient sus-eptiMos de progresser, signalons, en
Mypathéc»iif8U«n«diei«w pu&sant
crédit
tu pur etftnt touj«ui« aiUayain*. là Gaina BréMl nt surtout dividende
le Fen,
U& irarKW.tiotis sont de plus en plus tinmbivuBPs »uf clef du qui >i«nl de déo-lat-di' un (If
la henu 4 ii« nombreux acheteurs y cnipluyunt leurs 42 Irnncs ruprtsentant 5 polir 1915 et 6 1. pour chacun»
disponibilités courantes. Son coupon itétneha le 1" Juin di* atincrs 1910 et 1917. La patience dw actionnaires se
lui u mlunne une ulusti«ité suIIUiiiiIb pour, en quelques tHjuve reooinpenséc1.
jours, répugner 0,10. Un siL'Iiflle de noinhrrus'1fl riemnridc?, I10M Ojle, tlt'S
Le 5 qui, l'iinnée dernière, étuil difficile ù vendre, se nblifîdiloiis El Hdgflr Argentine} 5 •HM;i qui se nécnt'leiil
nOuOtilS par beaucoup plu» tîivs chiffres, les ordres de environ 31K) ff., soit ~"ittine
ft !'11\'ll'oll \1 Ill' '1IIil17,lillip ffiinca !1l1..14'UII.
ciUiiiznilie de fI'nt1e.o! tUMK'p'uilf
\enld ayaht. cliiiiltitM! de nulubre et d'importance et les des C4)téns
de.8 3 bf~ l'JiO citées ofllclellenierit nit nu Pnri^U-t. h 'M fl1;
oulMlcure devenant de
plus pu plus nombivux devant la 11 Intéressant dneheter des oblmntium» 4 i qu
Reinlile'rnit
stabilisation tlvs rouis. Le tonds W17 spécial du rhelllit em- ne valent qiie; 300 Ir. De nombreux ucliats ont d'nllleim
ployé d'tiplvs la lui du -M octobre y u cohlrlluté poul' .-là enreBistrc* ce.f ((prniiTB jours.
imu tousse l'art ainsi uu'll résulte i.u tublnuii iuk; non*
donnons l'I. dessous iinlii|iiMiit le iiionlimt des capli&ux em- CMEMtNS DE PEU ET TftANSI»Ottt9
ployés

Novembre
Décembre
Cours Cours (HfTi-renees

Est -^«^
Du .'il nu :io WX'Mt.10 l-'f. V< llllIl <l|l (18 OUUI'9

Hun«-Uu«lina .i, f.«l


DU lf un 31 îi iluiu I2.luin
]W.56!i.8T0,5">
l'*évrk;r CO.24y.8i8,(ja

.vvril
Du ler nu 31 Janvier
11
tltolh
plus
l>u V au 2S
WA.MVMM 120.590.612,80
t-i't Algérien r.'jr»

'Mi *l • s!
•»•. •
38.
Du 1-' nu 3t Mars
Du
Du
l"
nu 3U
!«nu 31 Mui
Al'instuf de
lit
l^j.îuti.li;,»»"!
ii9.W9.58s!.
nos I-'oiulà d'EUit Nationaux, les Fonds Co- Midi
Nord
l%riB-Lyen

Orléans
M9..
îi*
111
«Ml•
lif!'
••
032
J3«
1IU8
I(W)
IN
«
9
j.

loniaux -Mil. toujours donne lieu ù


surtout le Maroc 1918 qui a laidement progressé j>ini't
quelques transactions
tant nus souscripteurs favorisés* ik1 la prcuiièl'g heure de
venUro letifs titre» nvec prime a ceux uni n'avaient pu,
nombre
Ouest
Algérien
ouexi • ÎUtJ
•?
t! 6'ii \i
Sara^owic- «70..
Mord-Ks|mffns
nos
7IIH
5-1
486.. 15..
M
88.

lors lie la souscription, obtenir le


înundés^
île titres d«-
Dcarond» Husiei, ajirPs un petit mouvement, il n'est
ltusso i 1/M'JH
TrurtMllailtiiiUeol-dlnalre
4l.'Ji)
vT
41
?ii 1
ï 60
U W

presque plus question. L'oèliétiiico


s'ajouter aux coupons d'avril et de
normale de juin vient
mai déjà en goulfrnn-
ce. Personne ne peut prôvolr ncltipllement. él»n4 donne
Messageries ordinaire.
Ciiargeurs Kcuuis
Est A»l«ti(|iie Haiidl*
-'»^ «"
liai)..
'MM
1402.
2*8..
"fl W•
••

les événements, c|unnd Mfnilcn au rvii'lehieni la discussion Oll(tr«eur.s Fritlli;UI« -'150 »1DU !»•
de m. unpaieinent. Signalons, ((.'pendant, qu'a New_York on
(furie in possibilité par lïiitennédlnire de la National Les Uti'es de nos grandes lignes lialkJiules BUbissellt
Clly HnnU. fie p.'tviT lés lnl<wl,s dus sur le* S!î millions8 encoit deH soubresaiii*- 'lie
ooiiiniiii!
et voient luUl-s
de dollars de lions du Uouvernemeiit Husse } et 6
Les Fondt Chinois et Japonais sont toujours traités a-H-
à wuifl b'vfli'iUT
nlgvi k'iines et du
plus ou nioiiLs, ù lu.v<'iiti<Jli des llgiK!»
l'L.-M. Muis Oe n'est pas sur le* u«ll"ils
VelHfnt, rm pnWli'Ullet' 1rs fllill^titlôns" Colonisation Orien- (|IK; su porUHit lvs Iruiisiiclions Jes plu» llombreiiws iiiiiih
tale qui llVlit cessé de progresser clôturantil 4HÎ pu «que l'i-il »ur les obllgutioiin. Un peut dire qu>' la plus Kl'unile
Min» OfJlV'M. Nous nvlmis slgtinlé le dopait de ce mouve- i|uuillilu des vniw» d'iielml mj f* 'Ht ef(>i.'lués duli» et1 uiiin-
ment à 4tt> liultinii'iit ttltiu>lllit non «euleiiM'iil pur 'la Imiiic tenue,e
hett Ton A» Argentins et Brésiliens se tiennent toujours diw wm-a et lu uuriiulK' <!»•<* litlfs mai» aus.ti par lu priuw
à des cours assez, élevés, de même que les Fonds Suèdes d« îvniIjoiil'aeiiiwA lenie jnais '.wiuiiie.
et Norvégiens. Lw obligutkiiw espagliules suivent le* variations d(/
L'Extérieure Espagnole continue, vu la nouvelle tension rli.\li''rhiure et pivjjivsnelil.1
Les chemins Brésiliens et Argentins l"iil loujoiirq liulllw

lis
du change, sa progression.
eohleiuiihv uin?>i (|ue l<s itclioiis de» porh, elilre UUtl'c»
BANQUES cglles de Port Bailla iftn .* lieiinnenl mis einiroim lie ;l?tl
et ne se migoi'iciit ]'1uj> qu'eu b i/i. La ct'l*u
Cours Différentes est elilili tçl'iuiiiee sur cetU< iiiluirè sur iJaifU«lle HOUb avlnn«
CourB
UH În
ûJuin
(IU
12
in
Juin
(l« CUUI-II
^-v^^»- uttiré1 uttelition dans les envlrolis de WW fi'anC».
Le compartimentmaritime doluie li<'ii il de trO» petite»
Banque d'Algérie
compagnie Aieérisnne.
*–
33W
131 i 3.115

lait
plus mollis
ai..
bi
vaiiatioriM tout l« intwKte nvniit cunliiinec dans cep titre»,
en particulier duns lu Transatlnntiqtie et lu Ménagerie.
Les plus grosses vurinliolis <|ui »'int |x.uir ainsi dli^e mliil-
Créclil Kuacier ili- France. ÎUj 100 l mes, étant donne lini)Kirt!m< < des tllreu, onteu lieu Bill*
C»m|iloir dEsCoililitu 78!).. 7;ij
Oredit Lyunnal»
BâllrjU» Hall. Uuli i
10«l
545
HB5..
util
0
5
Chargeurs
li-sLes actionnai Reunis
l'es lïane.nin ont nlin jiaiu
et l>>Chargeurs Français,
Je e-uiise
pour
Uamj. Nat.uudlo .Mcxii|iie. 323 i'JC 5 la Société de l'Est Asiatique Danois cl ils peuvent jusqu'au
U«ni|U« hiji)-(.:hllin 1d;0 l.iij 5
30 juin souscrire ft riiison d'ulie action nouvelle pour une
ancienne nu prix de 750 couroin.es. Ceux qui ne voudront
La culttlntlulioii (le lit discussion (luprivilège de lu pas usei* de cette" faculté peuvent se faire payer une
Banque de tTunce m poursuit lentement nu iiiiiiou dunv.. indemnité: de 1.050 couronnes pour abandon du droit qui
lio»Ulite qui, liinlgl'O M Vlgueill1, u'etlIpCilltTa pus la se négocie, actuellement, autour de 2.000 titre,
(r., suit molli*
grosse inujorile Lie se pninuiux'r jwur le renouVellcliu'lit cher, élnlit donné le change uçtuel. Le sur eette
du juivilè((e. Le« transucliuiis sont, en nttendant, arrOtées nouvelle,a bondi do 5.650ft 5.725 par suite de* nehiil*
et les cours liisJinngi's. ininterrompus depuis le début de la «lierre. Il se tnniva
Lre r.t«blii"*eiiveiitè de CrOdil «lonlicnl. Ik'u A de petites d'nilleurs très ]k?u <1p titres sur la place de l'urill (H lti)
i/uiisuclioiis IiuiU's drienliies dans l(t svns d*; la liuisse. Il transactions ne portent que for des quajilil/is minime*:
tv-il évident que les événements actuels lit; sont pas faits jwiir
On traite, Ihts Cote, les litres d'une Société îmnivelU' (]ul
fm'llller leur travail; ils leur imposent des pr&aiilinns m'- convoque ws acliontwiire.s en assemblée pour U> 25 juin

crudescence de frais De
cessuires puur snuvegal'der les inlerêts qui leur mjiiI ton-
1h» et <|lil .H1 tl'ndirirutlt certainement atl bllnli jmr une re-
les Hlfiiiiew ("'1(1111 ui-reUies, il n'y
plu. ce qU'oli Hjtpelle
a |ioliil de euinpeiifatinn
pos.siblo «A'ciiliielli1 aux chinées nouvelles nrifs plus
ili'MiiwiolWi HiinUPIIi'in de l(Wiilil|ile et des dpfVfitlMMB
les Ateliers Atlas, .HocK'to de transports ii suivre do Jirf'ft
<'t o,ui jiourriiil devenir o\c<^f;ivement inW'i'osMiinlc <ttint
donné un prepquo monopole <lo fait qui lui iimurp <if*
bértéflcfts réguihVrs et ronsIdiiU. l,c litro vant onvlffitt
300 frnnics ncliiflllement.
METALLURGIE ELECTRICITE
qiMldlcii7ii"s. Il n'ivsl dolic pns <3lofirKinl i|iio lu clientèle
vende? peuft )k'u tes titres des .Snelûles dont elle peut elle- Cuurs C'iiurs Inrtêreiicos
même apprécier la solidité évidente mais nugsi riinpossi- •lu du iln Cours
bilili'; d(- Irnviiiller iullielleinpiil d'une fni.oJl nu*»l rémuiK' S iiuln U Juin -«-'– ^"«
rutriev que les mois derniers. Si le* cours baissaient encore
..i – – plu» moins
|n..
Aciéries de Frahre
if>8ri
|
un peu, certaines des Banques d'affaire» surtout seraient KOI.. ?lll
intéressantesà rfiettrn en ixtHpleullIe. AlcUéf» l'Ii.-dilipi-H i,nirv.. 2ii;.ri.. 7(j..
Nos llnmiiw.'î Colonidlcs «'r.mlement dnivclif. nllircr l'al-
tention Banque de l'Algérie et Banque de l'Indo-Chine.
Cnliipaanic-l,"coi»iillvos
t'h.-inticfs K.-unl-îlazairc..
(Ki«
l!l;l(l.. |s;M
H74 Il ;|p
l'uiilvrilmud
Le renouvellement du prlvitâtfi! de la Banque de 1 Algérie
peut être coiwidéivo comme une question résolue dans le •
Mur i uo Ariéric»
Korge» de Mi>ntul.'(irc
Ci'Piisol
!W7
mhb
hi»
flmi
Hun i(j||
I»W ?||)
M'ns de l'ufllrniuilve étdtit dotiné que le rapporteur M. Hi-
Arletfe
:
V'd.li.. nfO
jieyre a conclu lui-niOuie a une mli^tion t\n projet c(ini|>>r- (;k:i ri

ni
r,i«; 0,
lant fclKniVclli'liic.'iil
jKirf. un d-ci'Pt \wl« p.juj'
Ullt! dlliVe de So (in.^ D'uulie l'arts t'ethia.-
Hotchkiif ;5mi.vu,,
ii'i
de billets dt> ai
lu liiaxiinUin du ddlfte Jp-, t;nii&-i- m.~
•:triJilisîH..ftniifil
un truite tdUj/iiio lui
d<> 1^1a vim irnlIiMi.-
4>bligal<iioii»
Cfédil roHcUt ai
France 6\Qi Ufle pî'ilriè cievét cet titres attirant toiiji.ur»
GnArns
Thnmsan-Hftustofi l"
Iwm
7T8
i"îo
ffi:i (.on
mu i.'o
j
Cables" Télégraphiques :)7r. H “
k'î acheteurs, l'n petit mouvement se produit actuellement
eur !» ebiluâtiorts non lnVféfls dont le trolslcfflê vei>se- C'est dans Ce cnfnparMmcfil rjur la baisse a été la plu*
tïl-eht de Î1&5 net est exigible du 12 au 85 jtUft. forte. Noim l'avion* prévue et éfl avions dôiiné tes oauêèa il
Parmi lés Sociétés Foncières qui progressent ou qui api*s une hausse Ininterrompue piMvoquc'e par les achat»
I.et. Valeurs de Pétrole donnent lieu à peu de transactions
ion seulement du portefeuille mais des spéculateurs, dégagements
il
sauf la Mexican Eiigle, qui reste assez ferme, contrastant
vait fatalement arriver un moment où le»
su sortir en .spéculation au Mexique 1 Eatrellas qui,
t les prises de bénéfices se produiraient.
été
Au lieu de se
période normale,
avec
elle -M défend a 'JO iv.
ruduire lieu à peu noussi avioiia eii
sont produits
es dégagements secertaine diflicuilté assez brutalement. Il
la des titres VALEURS DIVERSES
il est résulte une a vente
t une baisse qui parait cependant toucher bientôt à sa Cours Cours Différences
In. Nombre d'affaires métallurgiques se voient dans l'obli-
gation d'installer de nouvelles usines en province il en
ulte i«jur «lien des frais imprévus. L'augmentation
iiatiéreis premières et de la main-d'œuvre
leur des
occasionne
les difficultés que chacun peut apprécier. Il mtest donc pas
Sjyurdiii-.iire
Say privilégie
du
Juin

iW
M..
••1260
du

4-0Il
13 Juin

KI6
ili
1
de Cours
– -–-» –
plu» moins

tonnant que ce compartiment, ait été le moins résistant.


De plus, étant donné ces événements, quelques vendeurs
découvert sont venus appuyer le mouvement or» Ués
Sucreries Egypleord
Tabacs
Air Philippines
liquide 415..
Ciments Francis
Cirages
51.8
125»..
t:t
l?02
>
32

'J
tite quantité d ailleurs car les transactions étant assez

730:0
17»l..
1709..
estreintes, les échanges se sont trouves réduits au strict
Azotelad 1S23
11

1 i'J31
niniinum De plus, pur suite de l'envoi en
a presque totalité des titres de
ris,
toutes sortes
province
tes vendeurs courent le risque de se trouver dans
réunis
de
à
Midi
Petrcles Coinp.
Salins
Sainl-Guluin
8lil
730
2955..
812

l'0'l15
58.0
2<J7j..
305

%»40
'impossibilité de trouver du titre livrable et,par con- Sucreries. 0103
960 00
équent, courant à lui étranglement presque certain,
sont abstenu*. C'est ainsi que -mercredi, en
ils
Coulisse
P
Nord
Monaco
Télégraphes 108.).. 11»)..
surtout, les cours ont été beaucoup plus fermes par suite
u rachat de vendeurs J'yonnuLs qui, ne pouvant livrer HutcliinsoB 2315
»88
2355
I!l
euns titres, ont été officiellemenlexécutés. Ce givuipe de valeurs a été at-c-ez tourmenté dans le
En dehors des raisons militaires et boursières, aucun courant de la semiiiie et a été géncnalement en baisse, en
!Vé.HM)ient nouveau n'est venu diminuer ou augmenter la purt.culier les Sucreries d'Egypte, parts et actions, qui ont
solidité de nos usines métallurgiques ou électriques et elles été fortement attaquées.
•estent, pour la plupart, intéressantes surtout aux cours Par contre, le, Sucreries Brésiliennes, après une baisse
ictuels ]K)iir ceux qui sauront attendre. C'est ainsi que la d'une trentaine de francs ont repris vigoureusement don-
société des Moteurs Gnome propose un dividende de 300 nant lieu à ue nombreuses transactions.
rancs pur action. Les Valeurs de Produits chimiques, que l'on peut assimi-
D'autre part, lu Société des Moteurs Salmson convoque 1er un peu aux valeurs de guerre unt élé largement réali-
me assemblée extraordinaire pour augmentation de son sées.
:apilal de 12 à 30 millions avec création supplémentaire de Lu coMlisse, les Valeurs d Explosifs sur des nom elles
.0 millions d'obligations. de fusion entin aa omplie a Londres, oui progressé, achetées
La SociétéRochet Schneider sur laquelle nous' avions par la spéculation
tiré l'attentium pi'écédeiuiiieiH a fixé soai dividende k Les Caoutchoucs, de plus en plus lourds, tendent à tom-
S francs par action, 53 fr. 08 par part, laissant en sus- ber a 2 sh. la livre. Dans ces conditions le groupe reste
>ens la proposition d'augmentation de capital qui n'avait délaisse et recule.
u majorité
réunir, ainsi que nous le laissions prévoir les premiers. Soûls les Trusts quoique lourds, sont un peu plus fermes
a des actionnaires. Il est donc à présumer que que les autres
es porteurs de parts qui paraissaient désavantagés par L-'S Valeurs des Grands Magasins continuent a titre réa-
o premier projet du Cmiseil obtiendront gain de cause et, lijéîs.
ar conséquent, un nouveau mouvement sur ce titre qui

vait baissé de 5.000 a 3.100 n'aurait rien d'extraordinaire.
Dos mouvements assez importants ont eu lieu sur BIBLIOGRAPHIE
'Eclairage Electrique et la Thomson dont la fusion s'opère
icluolleinent étant donné le prix des droitr Thomson. Il Leo.v Maillahu. – Préoccupation!» linnncières et autres,
« trouve de nombreux acheteurs pour acquérir n 63G fr. Pjys, y juin 1UJ8.
'action nouvelle qui aura" les mêmes effets que l'action A. Ltyitr – Le devoir fiscal, llluinanitii, 9 juin 1918.
incienne qui vaut ;irlùell«ment O!)0. L'étonnant privi é^e, Temps, 11 ju'n 1918.
L'Energie Inuustrielle déclare un dividende de S francs Gaston Lévy. – La taxe sur le luxe et les Coopératives,
't s'avance, il 1.U fr. licon. Parlementaire, 30 mui l'J18.
1/!S Acieries de la Marine se tiennent presmio aux méines Gaston I.évy. – La taxe sur le luxe et les Coopératives,
•ours que précédemment ayant détaché un coupon de 40 Biilctille, 3 juin 1918.
rancs tandis; que les Bons récemment émis se traitent Jo.ssF.fii Dknais – Encore les impôts nouveux, LTbrc Pa-
oujours fi 520 fr. hors cote. role, 6 juin 1913.
MINES
L'impôt sur le el arbon en Allemagne, Comili Central
hoiriUùres de F an ce, 10 juillet 1U17.
des
Huiiert IVolckt. – Les inipôLs aux Etats-Unis, Monde

1
Cuure Cours t)if!<'rences

Ho. 8t5.
du du de Cours e'con., 8 juin 1918.

toMo.
armaux.
5.Juin
815
]2Ju)u

l8lit 3tM
plus moins
Aximii LEPEY.

4291..
Propos, de loi tendant à exempter de la
tiLxe sur les ol)jets de luxe les ivuvres d'art originales
vendues par b.-ur auteur, Chambre des Députés, 1918,

3~ n'
ourrières.
1830
:t9t5..
1600
3922.
1i~'i
50 50
~3' Max Dliiivy. Le monopole des assurances, Econ. Par-
lementaire, 30 mai 1918.

?. 7
3330
1MO.
1?0
rand'Combe Lei-èvrl-Vaoivkrie. Le monopole du ])élivle, Econ. Par-
2)..
!tanzy.
e]Nickel 1470.. lementaire, 30 mai 1918.
tro.. 15
1120
3~
ruay 1385
strellas. Il'9.. )?.. Albin. – Faut-il payer les coupons russes aux porteurs de

Wot.
à Beers

Copper.
Coi~t,er.
y
tsh
1)réf
!~7
395..
100
181
6;3
!)'J5U

611. 1
Ut..
1..
4,
',0
Il dette russe Eclair, 3 juin 1918.
La question des ooupoiis et rentes russes, Journal des LU.
Ce (,:r,juin 1918.

Conlrastant faiblesse générale du marche, t.ait


a vet: ht
banodi \\Tio\m: DE m mu
peur les mines françaises que pour les mines étrangère:
le Rio reprend son mouvement ascendant et ne gagne pas
moins d'une trentaine de francs dans la semaine. On an-
nonce, d'autre ipart. qu'une mission de Bons à cuurt ter- CAPITAL 150 MILLIONS DE FRANCS
me serait faite en Espagne par cette Société.
Il est acconipugné par le 'lioléo qui se tient à 815 fr. 16, Boulevard des Italiens. PARIS
}
ayant récemment détuché un coupon de 40 francs pour 20. Roe Le Prletier.
l'action et de 24,93 pour la part qui progresse aux en-
virons de 470. 468, Ai-mue Victor-Hugo, (Agence A)
Les Mines d'Or. sauf In Camp Bird, sont peu traitées
>> niavclié i/M, en effet, Mil à fait délaissé cl «u tendance SUCCURSALESA
plus lourde <|iie précédemment maigre un»' déclaration du
liûuvemement duVule, pour ne pas nuire à la production Iaus, LE IIa\ re, Marseille-, N\mes, 'St-Etienne,
le l'or, a ne pas retenir sous les drapeaux les ouvriers Rouen, Angers, Dijon, LE Mans, Nardonne, Orléans,
techniciens: Pehpignas, Toulouse, Tours, Thoves, ltc.
Quant aux Mines de charbon, suivant les habitudes pri-
ses lors de chaque offensive, elles accusent également une Incessamment ouverture d'une succursale h Bor-
caisse attendue et escomptée et qui, par conséquent, ne deaux.
murait aller bien loin. Actuellement, Correspondant spécial CRÉDIT DU Sud
Les Porphyriques Américaines, sur l'annonce que le prix Ouest, BordElU.x.
lu cuivre ne serait pas élevé ont d'abord été assez ma!
mpresïioiuKCo du ù'but et Urminent plus fermes enclo.
iiire.
Toutes opérations de banque
LA SCIENCE SCÉNIQUE effet
unki
intensité d'autant plus' grande aux effets lu-
mineux sur la scène.
A mesure que la technique du décor devenait plus
lOI savante, plus fouillée, plus plastique, l'écUiMse scé-
M -arc-Henry continue aujourd'hui sa campagne pour nique se diversifiait. Des herse» et des rampes noliles
la réforme du théâtre qu'il a si vaillamment poursuivie furent adaptées aux différents plans de la S'è.ne dans
1< sens de la profondeur. Des appareils ds projection,
au cours de l'hiver en ses critiques de l'actualité théâ- également mobiles, furent disposés dans ie< coi lisses
trale et par ses articles de fond sur la technique de la
scène. (I'oir notamment « l'Europe Nouvelle» du EE pour obtenir des effets spéciaux d'éclairaçe partiel.
mai 1(918: le Désor). L'articlee gu'on va lire sera suivi En un mot, on divisa l'éclairage scéniq le en deux sé-
d'une troisième étude LE COSTUME. ries distinctes, l'une destiné; à la mise en va'tur du
décor fixe, l'autre uniquement employée à souligner le
II. L'Éclairage jeu, la mimique des personnages.

L'arène à ciel ouvert du théâtre antique et les tré- •»


teaux en plein vent du moyen-âge ignoraient le pro-
bleme île l'éclairage. Ce tut la salle de spectacle mo- En somme, tous les efforts déployés pour régler, in-
deme qui, en augmentant la part de convention dans *erlsi..er et pcnectionner 1 éclairage au théâtre mndtait
toutes les réalisations scéniques, nécessita 1 interven- à diminuer te caractere hop conventionnel de la vie
tion de la lumiere artificielle. scéiinjU- et à uotiner au spectateur un rellet plus exact
Actuellement, t éclairage au théâtre est un facteur de ia réalité. -Nous avons vu comment dernier s était
d'une înipo. tance capitale. Aon seulement il aide à en orée uans ses représentations de Shakespeare de ré-
l'illusion ue la jxirs^ective et crée autour des decors duire, voire de supprimer l'usage de la rampe. Cette
barre de lumière, jaillie du sol contre toute vraisem-
et dis personnages une atmosphère vivante, mais encore blance, déforme en eiftet la plastique des personnages,
il cooruonne les éléments psychologiques dun drame
ou d'une comedie, en augmentant ou en diminuant à colord avec une insistance stupide le bas de leurs vête-
volonté l'intensité ue 1 image scénique, en soulignant ments ou le pied des meubles situés, au premier plan;
tel détail, en estompant tel autre. Son influence sur elle souligne à contre-sens les exagérations du maquil-
la réceptivité du spectateur est incontestable tout laoe et cou^e désagréablement l'image scénique.
Mais c'est surtout dans la réalisation des plein-air
metteur en scène salt que la valeur et l'effet d'un ta-
bleau dépend en grande partie de la répartition des que la question de l'éclairage revêt toute son importan-
sources Uunineuses, de l'opposition judicieuse des om- ce. L'impression de la voûte céleste semble au premi.T
bres et des clartés. De même que dans la nature la aborj un problème insoluble. On connaît les moyens
lumière est l'âme d'un paysage, de même au de fortune surannés frises intempestives ou rac-
théâtre l'éclairage est l'âme infiniment subtile et diverse cords maladroits auxquels on est encore obligé de
du décor. recourir chez nous pour limiter la vision sans trop d'in-
L'éclairage du théâtre se divise en deux domaines vraisemblance. Par exemple, un arbre aux l>
principaux la salle et la scène. Jadis l'éclairage de exagéréas à dessein encadrera le ciel au premier plan
la salhe était fixe. Outrecuidante dans ses dispositions afin die permettre à la toile d horizon de dissimuler ses
architecturales, cette salle écrasait la scène de son im- points d'attache ou de suspension.
portance au lieu de lui être subordonnée, car le théâtre Cependant il exista un procédé technique moderne
restait avant tout un lieu de réunion, un jeu de so- qui facilite l'illusion parfaite du plein-air au théâtre
ciété. On y venait pour voir et pour être vu, pour s'v c'est la coupole d'horizon Fortuny. A l'exception d'une
saile de spectacle privée du faubourg Saint-Germain,
amuser de mille choses étrangères au spectacle. La où la générosité d'une grande dame en permit l'appli-
pièce, réduite au rôle d'accessoire, n'était considérée
cation (1), pas un)e seule de nos grandes scènes n'a
que comme une distraction fortuite et passagère. Dans (1)11 n'est pus indiscret de nommer ici la comtesse de
ces conditions, on comprend l'importance de l'éclai- Bénm.
rage de H salle. Nous n'avons pas encorfe hélas encore adopté cette coupole d'horizon. Son installation
abandonné complètement cette conception traditionna- est coûteuse or, le théâtre à Paris est avant tout une
liste. affaire que les directeurs, en commerçants malavisés et
Quant à l'éclairage de la scène proprement dite, il rétrogrades, traitent avec cette petitesse de vuï qui
était extrêmement simplifié. La rampe et la herse tra- caractérise notre activité financière dans tous les do-
çaient autour de la scène un cadre lumineux qui séparait maines. Nous ne voyons ni de haut, ni de loin. Seul
le monde des planches du monde de la salle en deux le profit immédiat, avec las moindres risques, dirige
camps bien distincts. Cette sourcie de lumière uniforme l'activité de nos spéculateurs, amis d|e toutes les routi-
devait suffire à éclairer indifféremment les personna- nes par principe. Le mot d'ordre est donc de sacrifier le
ges et le décor; aussi les acteurs en étaient-ils réduits moins d'argent possible aux exigences artistiques. Cette
à s'avancer le plus possible au premier plan <t à jouer méthode nous vaut la pièce du boulevard en trois ac-
bien face au public pour mieux fi', mettre et: \aieur. tes -avec--– peu de personnages– fabriquée
D'aucuns ont conservé ces fâcheuses habitu les, sars suivant une sempiternelle recette qui n'exigé, de la
doute par atavisme. part du metteur en scène, aucun effort, aucun travail
Les progrès de la technique moderne et les ressources sérieux, aucune initiative. aucune fantaisie.
multiples de l'électricité ont progressivement perfec- Aussi ignorons-nous également l'usage cle la scène
tionné cette organisation primitive. Aujourd'hui, l'éclai- tournante et maint autre perfectionnement indispen-
rage de la salle est toujours indépendant de celui de sable qu? l'étrange s'est empressé d'accueillir avec j
la scène, mais il peut être réduit à volonté, au cours jote. én dépit des dépenses occasionnées. La coupole' '
de la représentation, afin de mieux con<1»ntretr l'atten-
tion du public sur l'image scénique. La demi-obso.irité.
ou même l'obscurité complète dans la salle, donne en
d'horizon Fortuny existe, par exemple, en Allemagne
sur près de 75 scènes. Or, c'tst une invention fran-
caise. Mais, sans doute, cela suffit à notre fiertélI 1m J

]
~i'
La synthèse de l'appareil Fortunyconsiste dans une
r- régissent le monde mais leur anonymat se cachfs sous dets
source de..lumière en forme de grossis lanterne invisi- épithètes &ignificati\tes_ le Faux, le Fou, l'Idiot. Notre
ble, suspendue dans le milieu de la scène et qui jfctte peintre avait donné au Faux le costume d'un procu-
sur le haut d'un horizon circulaire l'éclairage désiré,
tandis .que la partie ifif érieure de l'horizon est com-
reur impérial robe noire et barrette de soie au
batailleur,
<'

4 Fou la cuirasse et le casquedu chevalier


mandée par un appareil spécial pour les effets de cré- couionné de lauriers sanglants. Quant à l'idiot c'était
puscule et 'd'aurore. >'
un roi de jeu de cartes, vêtu dis pourpre et d'hermine.
.i'Sur l'horizon circulaire teintépar l'appareil- Fortu- La scène absolument nue était limitée vers le fond
ny, un système composé de. plusieurs lampes de pro- c' par deux tronçons de mur bas que reliait au milieu un
• jection, rangéesen cercle mobile autour d'un pivot, simple are de fer forgé, surmonté d'une croix de bron-
donne la représentation exacte des nuages mouvants. ze. Le tout se détachait sur le ciel vide. Mais c'est là
On emploie'a cet effet des clichés de ciel. Pen lant que que les difficultés nous attendaient.
cet appareil fonctionne, unp autre lampe, moV.le dans La simplicité voulua du décor dans ce trio nous enle-
le sens de la verticale, projette' la montée des petits vait toute possibilité de réaliser par des moyens or-
nuages moutonnants qui sont plus éloignés dans l'atmos-v dinaires l'infini dans' l'horizon. Une toile de fond
phèrçe et glissent plus lentement, ce qui donneillu- I' peinte, en dépit des éclairages les plus atténués, don-
sion de la transparence céleste et de l'inii.u. nait à l'ensemble un caractère désagréable de chromo.
Les répétitions d'éclairage' se font d'après les bases C'est alors qu'après plusieuis essais infiuctueux, j'eus
arrêtées sur la scène en réduction et dans 'les dermei5 l'idée db suspendre dans le fond une toile bise à l'état
jours qui précédent la représentation. CVst aloi1- que brut. Je la fis humecter sur place à l'aide d'une lance'
le peintre1 et le metteur en scène apprsnne.ità traiter d'arrosage et je projetai-de côté sur cette surface1 hu-
la matière brute dans le décor et ic costume' par Sa mide la lumière très réduite d'une douzaine de lam-
lumière. pes. bleue. Le résultat fut inespéré. Le jeu de cette
Tell)s étoffe^ telle couleur adoptée changeront com- lumière, tbsorbée et réfléchie par Peau qui, imbibait
plèttament de valeur et d'effet suivant les modalités ou la toile, supprima, complètement la sensation factice
la tonalité de' l'éclairage. Un jet de lumière olanclv, d'un obstacle interposé entre le regard du spectateur
par exemple, arrivant de plein fouet sur un portique et le fond de la scène. On eut du même coup l'im-
grec lui donnb un tout autre caractère qu'un rayon di- pression d'un trou dans le vide. J'obtins ainsi la trans-
rigé de côté ou venant par derrière. Le même décor parence profonde de l'atmosphère nocturne. Le mur
peut revêtir ainsi des significations totalement diffé- bas et la croix de bronze se profilèrent avec une im-
rentes, au gré du metteur en scène. peccable plasticité sur un brouillard impalpable et ténu.
Dans certaines occasions il est recommandable d'em- Je tenais mon effet. Je n'oublierai jamais ce qu'un
ployer des projecteurs puissants dont la lumière éclai- simple dé ail d'éclairage peut arriver à faire d'un dé-
re de façon symbolique' un personnage ou un groupe cor fruste et grossier. «
important de personnages. Mais dans tous les cas, il En somme, ce qui prête un charme siprofond à
est un axiome indiscutable les sources de lumière, l'art scéniiue, c'est que l'histoire! de la création s'y re-
quelles qu'elles soient, doivent être soigneusement dis- nouvâllfc peu chaque fois. Le metteur en scène crée,
1
simulées au public. Sous ce rapport, la mise en scène en effet, de toutes pièces il dispose, il entasse, il sé-
de Gémier fut loin d'être parfaite. On sentait qu'il pare, il pétrit la matière inorganique, encore amorphe;
avait toujours à lutter contre les impe'rfections techni- ce sont le; portants, ^2s décors, les costumes, tout cet
ques dfe ses lampes dont les crépitements, les oscilla- amas de cadres, de toiles, de bois, d'étoffes et d'êtres
tions et lla visibilité trop apparente influençaient fâ- animés qui marquent les premières étapies de la genèse ·
cheusement l'impression d'ensemble de la iteprésenta- scènique. Mais cette matière est sans forme et vide,
tion. comme il est dit dans la Bibls. « Et les tenèbres étaient
L'éclairage défectueux de ses toiltes de fond proje- sur la face ds l'abîme. Et Dieu dit que la lumière
tait sur le ciel des. ombres déconcertantes et ridicules, soit; et la. lumière fut. Et Dieu vit que la lumière
dès qu)3 les personnages s'éloignaient ou se rappro- était bonne et T)îeu sépara la lumière d'avec les ténè-
chaient du dernier plan. Comme il avait transporté bres. »
une partie de ses sources lumineuses dans la salle, pour Voilà pourquoi le théâtre, reflet de l'univers, a be-
remplacer la rampe absente, il y avait un manque soin de la lumière pour revêtir à nos yeux d'hommes
d'unité absolu entre les transitions simultanées de son l'apparence somptu&usS de la vie.
éclairage scénique, inconsidérément réparti aux quatre MARC Henry.
ooins de la salle. Il faut que l'éclairage soit com-
mandé d'un poste central par une' seule personne. On s.
O-^=~©-==^<=
saurait, du reprocher Gémier injustice
ne
une infériorité
reste,
technique dont
à
il n'est
sans
point
ble. Lfes appareils dont il dispose sont médiocres parce
responsa- ECHOS ET ON-DIT
que la guerre nous a surpris en pleine décadence sur
le terrain des applications électriques. Nous étions tri-
DES LETTRES
tmtaires de l'étranger et les circonstances ne nous ont ET DES ARTS

*
paix.
point encore permis de perfectionner cette brandis de
l'industrie nationale que nous avions lamentablement
négligée en temps de

et >
--+00--
On sait que Rodin ne voulut jamais faire le portrait
de M. Anatole France. Ce n'est pas, à vrai dire, qu'il
C'est en tâtonnant en renouvelant sans cesse les ait jamais refusé catégoriquement de le faire, mais
expériences les plus diverses qu'onparvient à bien certains amis communs aux deux maîtres, ayant pres-
connaître toutes" fes ressources de l'éclairage au théâ- senti 1 imagier de Meudon à propos d'un buste de
tre. Les peintres doivent nécessairement se soumettre l'auteur des Dieux ont soif, Rodin répondit « Je n'y
un long aopibntissage avant de saisir la profonde tiens pas. Votie Anatole Fiance, voici ce que c'est
différence qui existe entre une fiçuirine, une maquetts Il v a de la sauce niais pas de lapin. j>
faites d'imagination et leur réalisation technique sous D'autie part, un intime de Rodin ayant dit à M. Ana-
l'éclairage artificiel de la scène. tole France qu'il ne paraissait pas qu'il admirât suffi-
En 1902, je dirigeai à Munich un" théâtie arti^ico- I samment le sculpteur du Balzac « Evidemment, ré-
littéraire auquel collaborait l'élite intellectuelle de la pliqua M. France, votre Rodin est un génie, mais que
ville. Il s'agissait de mettre à la scène un trio nopu- voulez-vous à mon gré, il collabore trop avec la catas-
laire en vieil allemand dont la rude satire flattait nos trophe, s
jeunes instincts révolutionnairps. Trois fossoyeurs sont «Jt £
occupés à creuser la tombe du temps dan, un cime-
tière symbolique. Ils enfouissent pêle-mêle le men- Il est question, depuis quelque temps, dans les jour-
songe religieux, le respect de l'autorité, l'hypocrisie n-aux du défaitisme des netites revues. Le mot est ex-
1 sociale. Chacund'eux représente une des forces qui cessif. Il l'y a pas, en France, de petites revues défaï.
.1 1
tistes, mais il y en a de pacifistes.
Ce n'estpas la
même chose. Il est bon de noter toutefois que les plus
audacieuses au point de vue de l'art et de la littéra-
ture:'Sic et le Nord-Sud se sont montrées résolument
françaises et nationales. De même en Italie, les élé-
ments les plus révolutionnaires des Arts et des Lettres,
c'est-à-dire les futuristes, ont manifesté fortement leur
patriotisme et ont donné l'exemple du courage mili-
doute, à être très discuté dans les milieux où l'on.s'in-
téresse à la musique/ Ces notes autour de la musique
? porteront le titre Le Coq et l'Arlequin.

Les lettres
.•
» ,444-
7

russes se sont dispersées depuis la Révo-


lution. Toutefois, il s'est constitué à Moscou une sorte
d'école littéraire qui ne va pas. sans présenter des ana-
r -

taire. En Espagne, les revues d'avant-garde catalanes logies avec le romantisme chrétien d'un Chateaubriand.
ont 'toujours été francophiles. ' La nouvelle école russe est chrétienne, pessimiste et
1 vante le suicide. Son christianisme est très violemment
V •' nationaliste, ce qui ne doit pas étonner, car les Rus-
M. Paul Clauded, vient d'achever un ballet, L'Hom- 1
ses,' s'ils ne sont pas toujours patriotes, sont du moins
me et son désir, dont la musique sera écrite par un restés très attachés aux choses slaves.
musicien brésilien. M. Paul Claudel ai exécuté le scé- Les nouveaux écrivains russes de Moscou ont décide
nario au plutôt la maquette de son ballat en papier dé- de lancer, dèsque les circonstances le permettront, un
coupé. Ces découpages seront réunis en une plaquette manifeste du panslavisme intellectuel qui est destiné à
luxueuse. > r '• un grand retentissement parmi tous les milieux slaves.
M. Paul Claudel dessina beaucoup en ce moment. >!• > r
Jy.
4 4 4.ty. t*1~t
J
On dit que sa prochaine pièce, le Pain dur, rappelle ? f

beaucoup plus par le manière celle de M. Bernstein, Mme Louise Faure-Favier qui rencontre dans la
que celle qui a fait la réputation des ouvrages précé- presse et dans le public un succès mérité avec Six con-
dents de'son auteur. tes et deux rêves travaille à deux nouveaux ouvrages.

l'Otage. s
l

II paraît, d'autre part, que M. Paul Claudel écrit v Dans sa. retraite de Barbizon elle termine un roman
intime Souvenir du xx° siècle, où il y a de la psycho-
v..
une suite à
logie et dfe l'imagination. Et, entre deux chapitres, poui

-<1 4.
"4*4
1
3..
a se délasser, 'elle travaille à une fantaisie cynégétique
M. Francis Carco songe à fonder un journal de Mon maître de citasse.
• i l'aviation du, front. Il n'en existe pas et levbesoin d'un
tel organe se fait sentir.
D'autre part, M. Francis Carco écrit le premiet vo- .1.
Denis Thevenin qui vient de publier Civilisation,
M.
lume d'un roman d'apaches qui aura quatre volumes. est médecin major sur le front. C'est un ami très intima
Mme Jeanne Landre écrira le second, M. Pierre Mac de M. Georges Duhamel, qui l'an dernier a publié

M. Marcel Berger dirige, 31, rue


»'
Orlan la1 troisième set M. André Salmon le quatrième.

La Fontaine, une
la Vie des Martyrs. v
On prête à M. Fernand Vandérem l'intention d'écriru
dans la Revue de~~Pans un article sur ces deux écri-
vains si unis par l'amitié.
Agence littéraire française qui est appelée à rendre les
plus grands services. Le principe en est le suivant ) L'ECOLATRE.
« L'auteur est né pour créer l'oeuvre il n'est pas fait r ~`

pour la plader.» \i •<


or' '<J ·
Cette fonction d'intermédiaire, l'Agence littéraire
• française prétend l'assumer. On sait que de l'autre côté LAi SEMAINE ARTISTIQUE
de la Manche, un Rudyard Kipling, un Wells estiment
ne pouvoir se passer des services de leurs agents. J
_o.-
En France, tel écrivain notoire a toujours abandonné
pour des somm.es forfaitaires des ouvrages qui, habi-' ALEXANDRE ALTMANN.
lement négociés, lui eussent rapporté une fortune. Tel Deux dessinateurs GUY DOLLIAN ET HENRY DES-
autre, peu encouragé chez son éditeur, ignore qu'une barbieux.
firme rivale serait justement disposée à consentir un 1
:l r ¡
sacrifice pour se l'attacher. Tel romancier qui vient de MAXIME Maufra.
peiner une année durant sur uné œuvre n'ose plus,
pressé par le temps, l'adresser à une revue, alors que Pour quelques privilégiés. M. Alexandre Altmann a
telle publication cherche quel roman elle va offrir, le 1 ouvert la porte de son atelier de Vaùgirard ou cha-
mois prochain, à ses lecteurs. L'agence sera avertie de toient, dans une belle lumière que leurs couleurs'recom-
tout cela et au bénéfice de tous ceux, auteurs et édi- posent au gré de l'artiste, des œuvres point assez'nom-
teurs, qui s'adresseront à elle. L'agence s'occupera breusels selon notre souhait.
aussi du placement des -traductions à l'étranger, notam- C'est qu'il s'agit d'ouvrages, paysages, marines,
ment de la vente du droit de traduire le manuscrit iné- fleurs, jardins d'Ile de France laissés là depuis, la
dit qui, seule, a chance d'être vraiment rémunératrice. guerre de très rares compositions, portraits au crayon
(têtes de guerriers), scènes du front plus familières
a aa 1 qu'héroïques.
L'auteur de ce rare et1délicat recueil de poèmes, M. Alexandre Altmann a en effet servi la. France.
Le Passé, qui fut couronné, voici quelques années, aux S'il n'a pu suivre ceux de sa trempe dans les tran-
concours de poèmes 'de l'Odéon, Mme Marguerite Gil- de la Légion étrangère, du moins a-t-il donné le
chéefe
lot, est dans le Doubs, où, en compagnie de son mari, meilleur de soi-même et risqué le pire. Son orgueil rai-
elle se livre dans de vastes domaines à la culture du sonnable est d'avoir pu dater, plusieurs esquissesdu
blé.'
4 4ï 4-r
J" Mont Cornillet. On admire que ce petit homme chétif,
léger, si frêle, père d'un grand fils, ce mince person-
M.Max Jacob recueille des souscriptions
.1. à
son
pror nage chevelu au sourire étrange et si bon, qu'on dirait
chain roman Phanérogame pour lequel M. Picasso doit échappé d'un tome de1 Gogol, ait pu participer à cette
chose énorme la guerie! Il n'en a peut-être pas.' été
graver une) eau-forte.
"récompensé selon la stricte équité.
4 4 4?
On parle de la récitation, en public, du grand poème J f
trilingue de M. Fritz Vanderpijl, engagé volontaire, .1 w i
1
t* J.
intitulé Mon' chant de guerre, qui fut publié l'an der- On voulut appeler le « Gorki de la peinture » ce pe-
l'J,\

nier par M. François Bernomrd. tit homme à la tignasse frisée, aux yeux brillants com-

M. Jean
444'
Cocteau va publier, aux éditions de La
me le'charbon d'un foyar de poète, ce lutin spirituel et
doux, malicieux et bon, venu du pays des balalaïkas et
des blouses rouges, des fonctionnaires e des danseu-
Sirène,, un tract sur la musique moderne), appelé sans. ses, des plus riches et des plus pauvres, des blés les
plus dorés et des neiges les plus blanches, de la foi et rés qui fut son maître, plus que le graveur sur bois
de l'alcool, ,des processions et des émeutes, de la fra- archaïsant. Le scrupule typographique a permis à M.
toujours un peu ivre, et des pogroms, hélas
ternité Guy Dollian de remarquables réalisations.
C'est M. Sacha Guitry (on s'étonnerait qu'il n'eût pas Mais la science ne suffit point et le jeune artiste
été aussi préfacier) qui présenta au public français possèds la flamme. Chroniqueur graphique de la gran-
M. Alexandre Altmann. Mais l'erreur capitale,de l'a- de guerre, il a fait frissonner des drapeaux mieux se-
voir baptisé « Gorki de la peinture ne doit pas être coués par le vent de l'amour sacré que ceux de M. Ber-
»
inscrite à son compte. Nous en avons bien assez à lui nard Xaudin. Enfin, il se révèle poète par l'exquise
reprocher. "< tendresse, sans préciosité, qu'il introduit dans toute
M. Alexandre Altmann ne doit rien à Gorki auquel son œuvre et qu'un sage du siècle dernier nomma
rien ne l'apparente que la cruauté du sort durant ses le don d'enfance.
jeunes années. Ou bien, s'il rencontre un moment le M. Guy Dollian, habileà habiller d'éternell les thè-
sur-réalistd des Vagabonds, c'est pour avoir bondi, au
même rythme dansant qui anime tout être sensible, di-
gne d'échapper à toute tutelle, sur cès routes du Sud,
plus mystérieuses pour ,nous que les pistes apaches
ou comanches, entre les steppes et la mer que seuls
mes
noir et du blanc.
les plus vulgaires de la dure vie) des hommes
v d'aujomd'hui, sera tantôt l'un des maîtres, si rares, du

La fantaisie de M. Henry Desbaxbieux est extrême.


Le premier, il aura introduit les subtilités des jeunes
connurent bien les aèdes antiques. a,udacieux, si français, du Salon d'Automne, dans la
Les dons que put cultiver M. Alexandre Altmann satire politique.' r
au cours de vagabondages, sans doute douloureux, sou- Ses pages cursives sont pleines et si légères Il fait
vent, et dont il ne retint pour nous que' les éléments penser à ces artistes chinois qui, d'un pinceau fra-
de joie, tout de suite il les employa à absorber le plus gile et sûr aut.int,que l'antenne d'un insecte agressif,
possible de notre sensibilité, la plus profonde. Et cest déformèrent a\ec grâce la plus tragique histoire sur
par la sensibilité qu'il entra, peu à peu, en possession les feuilles d'un parafent.
de notre culture. Si l'on risquait une image, un peu Avec le grand aîné Forain, M. Henry Desbarbiuux
trop hardie mais dont l'excuse serait d'économiser beau- est capable de critique cruelle sans jamais secouer les
coup de mots, on dirait que ce sont les paysages de grelots de la basse caricature. Mais cel qu'il convient
Nemours, de Versailles, des Andfllys et de Provence d'admirer cest que dans une violence de M. Pugliesi-
qui enseignèrent à notre frère adoptif l'Histoire de Conti, ou dans une subtile manœuvie de couloirs de
France.
En un moment, M. Alexandre Altmann garnit l'ate-
lier de toiles lumineuses résumant tout son effort de
M. Maridel
d'apercevoir un thème décoratif.
M. Desbarbieux ait le savant caprice

J'imagine quelque obélisque gravé d'hiéroglyphes élé-


dix ans. Il dit, ingénu gantes de Desbarbieux qui résumeraient toute notre vie
Suis-je pompier? pailementaire.
Il ne l'est point. Ce petit homme ardent et vif, qui Apprendra-t-il aux coquettes à jouer d'un éventail
porte en soi un trésor de libertés, a compris que ces li-
bertés-là étaient suicides et qu'il n'en était d'autre que sur quoi s'assoupliront, en tendres arabesques, les con-
vulsions des partis? Les artistes chinois le surent qui
calle qui découle de l'ordre français. Possédant, avant rendirent agréable la grimace homicide, en prêtant une
que d'avoir rien appris, l'abondance, il frémit parfois ail* aux monstres accroupis.
d'avoir peut-être trop sacrifié à la mesure. Telle est l'es- Lorsque la paie rendue favorisera ces jeux, les no-
sence de son inquiétude et c'est cela que traduit cha- vateurs du théâtre devront aussi demander à M. Hen-
cune 'de ses toilefe. M.' Alexandre Altmann voit solide
et quand il exécutera sans sacrifier la chaude pâte de ry Desbarbieux des costumes, deh décors et des thè-'
sa vive palette, avec autant de saine économie qu'i. mes de ballets satiriques. Un art tout neuf peut naître
conçoit, ce peintre sera, 'enfin, aussi Français qu'il de cet effort.
souhaite de le devenir.
Lé1 Luxembourg vient d'acquérir un beau paysage
de l'artiste fougueux et prudent à la fois qui fut, Maxime Maufra est mort. Paysagiste,marimste,
dirait M. Jean Paulhan. un « guerrier appliqué ». orientaliste à la fin de sa carrière, il occupa une place
M. Léonce Benedite ne commettra pas l'erreur plus enviable dans la peinture contemporaine. Cet indé-
bureaucratique, que critique de ranger cet ouvrage dans pendant a fermé les yeux à la lumière dont il fut prê-
la sectionétrangère.. tre le même jour que l'officiel Guillemet. Guillemet
Je Mjuhaite qu'une prochaine exposition de circons- aimait à conter cette anecdote. Il peignait aux côtés de
tance permette au public parisien de goûter les Corot et le maître de la sensibilité lui disait v
études d'une humanité sincère, un peu rudes, exécu- Guillemet, ne peignez que ce que vous voyez
tées par M. Alexandre Altmann autour du Mont Cor- soyez fidèle à la nature, mon enfant.. f
nillet ou dans les blancheurs d'album de l'hôpital mé-, Guillemet fit de son miqux, c'est-à-dire peu die
lancolique) cantonnements, intérieurs de gourbis, têtes chose. Il en convenait honnêtement s'il évoquait Co-
de soldats noirs, etc.. r rot. Mais la séance: terminée, Corot avait peuplé la
t clairière où les chevalets des deux peintres étaient plan-
tés d'un peuple dej muses dansantes. A l'inévitable ques-
Depuis la
guerre, deux dessinateurs se sont révélés.
tion de Guillemet, Corot répondit encore frémissant
t
« Mais je les ois!»
Ils font figures d'aristocrates dans la cohue vulgaire Profondément peintre, plasticien excellent, doué
des humoristes. Ne rfpus étonnons pas trop qu'ils
d'un Oîil sincère et direct, Maxime Maufra, compa-

'
n'aient point encore réussi à s'imposercomplètement,
si les éditeurs des publications illustrées rassemblent gnon de Gauguin et de Maurice Denis à Pont-Aven, ne
monstrueusement un Forain et un Benjamin Rabier, fut touché par aucune forme du symbolisme. L'essence
de son classicisme ne lui permettait pas même de voir
dans le temps que le Journal indulgent à tel grimaud les Muses. Mais il entendait les leçons de Minerve.
,de la basse rigolade, refuse un dessin au vieux Wil-
lette.x u `
Sage, il fut audiacic'ux.Or, être audacieux, en son
temps, re fut vouloir construire, établir une œuvre li-
Je veux parler de M.' Guy Dollian et de M. Henry',
Desbarbieux. bre sur des plans solides, sans le misérable secours des
formules. Il y réussit assez pour mériter les éloges que,
L' Intransigeant a largement accueilli l'un et l'au- le premier, lui décerna Mirbeau. C'était lorsqu'il pei-
tre. Guy Doïian a illustré divers ouvrages publiés par gnait La neige sur le boulevard de Clichy. Ce Maufra
la Société Littéraire de Fraiicc et Desbarbieux a
beaucoup collaboré au Carnet de lu Semaine, ainsi
de ce temps-là, le meilleur, est celui qu'on connaît le
plus mal, le moins recherché, celui qu'on honora à
qu'aux Hommes du jour.
Illustrateur, cet artiste riche de jeunessa, n'a
t

mandé de leçons qu'aux peintres ses aînés. C'est le


Raoul Dufy des natures mortes et des grandes figu-
de-
saine volonté
\,i >
•'
peine. Exemple éternel qui ne doit décourager aucune

y
André Salmon< ->r
`
LES
l, rSCIENCES
1
In
1

nisme et de le dépasser en précision. On y trouve par


t~t
t/
-o. > .1'
exemple l'explication immédiate de la formation de
1 races nouvelles, et des réversions par croisement .qui
sont restées si longtemps desénigmes indéchiffrables
de l'atavisme. Bernard insiste aussi sur les expérien-,
Noël' Bernard. – LA
,-
UN LIVRE POSTHUME DE TUR-
BINE Escher-Wyss ET LES turbines HYDRAULIQUES ces où De Vriès a établi que les espèces existantes peu-
FRANÇAISES. v vent former par mutation brusque des espèces nouvel-
les stables.
Nous
avons parlé
l'autre jour d'une étude de Jean s II y voit une. confirmation de_la théorie transfor-
Magron sur la symbiose (i) nous citions à ce propos miste, et peut-être une explication de l'origine de la
le livrei capital de son cousin Noël Bernard L'evo- K vie. » 1 { •
lution dans la symbiose. La. librairie Alcan vient de Le cours se poursuit par un long examen des condi-
publier un livre posthume de ce même savant L'é- tions d'existence et de reproduction des plantes supé-
volution des plantes, rédigé d'après les cours qu'il vfît rieures. L'idée directrice, est ici de montrer comment
à l'Université de Caen, puis da Poitiers. »' toutes ces plantes, malgré leur intime diversité et leurs
Dans un tel livre, l'originalité est surtout dans la dissemblances apparentes, sel constituent et'se renou-
-manière! d'examiner et de grouper les faits et les vellent selon des procédés identiques. On peut donc
• idées. La personnalité de Noël Bernard s'y manifeste espérer retrouver un jour les formel simples qui sont à
.-jusque dans l'exposition des. théories classiques il les l'origine de la complexité actuelle.
voit comme les étapes successives de notre ignorance Enfin, Bernard expose quelques hypothèses évolu-
il les domine, il les condense en formules brèves. Par- tionnistes sur la possibilité de retrouver la forme ances-
de sa pensée.
ler du livre sera donc parler surtout de l'homme et
La vocation de Noél Bernard ne fut pas immédiate
trale d'une plante, soit dans sa forme juvénile, soit
dans sa forme adulte; èt, dans un dernier chapitre,
résume les idées principales de son livre déjà connu
lors de son entrée à l'Ecole Normale! Supérieure, il l'évolution dans la symbiose.
était surtout mathématicien. C'est là que les cours de r
MM. Costantin et Houssay lui révélèrent les sciences
naturelles. Entré assez tard dans cette voie, il en brûla _J..
les^ étapes; en peu de temps, il dépassait les concep- Quand on referme ce livre captivant, on a oublié
tions les plus récentes de ses maîtres, et dès sa thèse qu'il se rattache à un enseignement classique,-Noël
sur lefe Orchidées (2), il réussissait à démontrer par' Bernard fut, comme ses maîtres, un 0 éveillevjr
l'expérience que la germination de ces êtres étranges d'âmes », et c'est encore- un de ses titres à notre record-
ne ipeut •- se faire sans l'action de leur champignon naissance.
Costantin,-• V 1
parasite (3). Il était dès lors orienté vers l'étude des Houssay et Giard lui avaient rendu cet
symbioses, qui'devait absorber sa vie trop courte.
Malheureusement, comme, Galois (4) et ^Pierre Curie,'
il ne put donner toute la mesure de sa force, et muu-
rut prématurément en 1911.
“ -«,_
inappréciable service; il fit de même pour ses élèves
ettifique.
son rôle social n'a pas été moindre que son rôle scien-
~-v>ji •
propos
Mais, à de
celle du Darwinisme,
j .• 1 r 1
ce livre, une grande question
qui était déjà attaqué en 1911
' >

-r· ')' (quand le livre fût. composé), et qui est violemment


contredit aujourd'hui. Un' livre récent de Stanislas
Son enseignement, et parv conséquent le livie qui Meunier, analysé ici (6), en conteste la, valeur en géo-
nous occupe, porte la marque de cette évolution intel- logie. En botanique, les expériences de Bonnier et de
lectuelle rapide. Blaringhem, complétant celles de De Vriès, prouvent.
On y sent d'abord irétonnement d'un scientifique la création d'espèces nouvelles pa.r mutations brusques
mis en présence d'une « scienceoù l'oi j-e boroaU, résultant de causes accidentelles, et contredisent les
jusqu'en 1860, à décrire les plantes et.à les classer en prétentions des premiers Darwinistes. A ce point de
espèces arbitraires.. Il raconte ironiquement cette phase vue, les hypothèses de Bernard sur la forme junévile
de la botanique (la systémaii^ue), où Linné même ou adulte deJs plantes semblent déjà douteuses. Nous
échoua dans sa. tentative de codifier les espèces, parce reviendrons'plus à loisir sur cette discussion essentielle.
qu'on manquait d'un critère pour déterminer où cesse » Bomons-nous aujourd'hui à indiquer que la contradic-

velle. .•
la variation individuelle, où commence l'espèce nou-
1
C'est Darwin qui,' le premier, rendit possible
recherche scientifique," par son hypothèse célèbre de
la
tion entre les deux systèmes est moins absolue qu'on,
ne le) dit souvent. Bernard insistait, dès 1911, sur ce
que De Vriès n'était pas personnellementadversaire du
transformisme.
l'évolution. Bernard lui en a gardé une profonde re- Prenons un autres exemple
dans, les expériences ré-
connaissance tout son livre est construit sur la base de 1 ceintes le maïs de Blaringhem peut vivre, sous un
la théorie évolutionniste (ou transformiste). Il y étu- climat froid, alors que l'espèce dont il descend par
die, en effet, successivement, les cractères spécifiques mutation a besoin de chaleur. Supposons qu'en Sibé-
des plantes, les lois de la. transmission héréditaire, les rie, par exemple, le mais de Blaringhem soit cultivé
variations individuelles et' leur 'différenceavec les puis qu'une réversion par croisement ou une nouvelle
variétés des espèces. mutation reproduise un jour l'ancien maïs. Cette espèce
r Il en vient ensuite aux croisements et nous ne pou- réapparue et concurrente va mourir det froid, laissant
vons pas oublier qu'il contribua à attirer l'attention sur ` le champ libre à l'espèce plus apte1. Sans doute nous
la loi de Mendel, si longtemps méconnue (5). Il l'illus- ]' ne pourrons plus invoquer ici la lutte pour la vie et
tre par des exemples; il faut lire l'histoire du coq l'adaptation progressive mais le mécanisme de la se-:
noir et de la poule blanche dont tous les enfants sont lection naturelle aura joué puisque l'espèce robuste
de.s poussins bleus. Elle est contée, d'ailleurs, dans reste seule capable de se reproduire et surtout de ser-
un style clair et vivant (Noël Bernard était
sibl(e aux compliments _'que lui attiraient ses dons r
très sen- vir de souclze aux espèces prochaines. f
Ceci, encore une fois,-n'est qu'une indication mais
d'écrivain). Pour lui, le Mendelisme est tout un sys- il faut retenir qu'on a trop accentué l'opposition entre
tème nouveau, capable d'égaler en portée le Darwi- · » les récentes expériences sur l'hérédité et ,1e. trans,for-
IJ misme. Et la conclusion la meilleure nous est fournie'
(1) Voir/l'«' Europe Nouvelle» du 18 'mai.' par Bernard lui-même
leura l'Ecole
(3) Voir aussi
Normale..
{2) Noél Bernard, thèse pour la poste d'agrégé-prépara-
"•
te L'essentiel, après tout,' n'est pas qu'une théorie
s'approche plus ou moins de la vérité définitive, mais
qu'elle serve comme instrument de compréhension des
Alcan, 1807).
(4) Sur Galois,
Costantin «La Nature tropicale » chez;'
lire
le discours de'-Sophus Lie au' cente-
'•>' faits, et qu'elle soit à un instant donné l'instrument
provisoirement le meilleur. 1
naire de l'Ecole Normale, en 1895. -v- j.t la
du »; en1907..
Particulièrement dans un article publié par
(5)Mois

r
1.
« Revue <'•
s>
(6) Voir r « Europe N»uvcUe » du 13 avïfl. .;•
Le professeur Prazil, de Zurich,' a entrepris, t
en inféressante, où peut-être les grands principes et les grands
1915, pour le compte de la maison Escher-Wyss et Cie
(Zurich), mots sont >i n peu trop souvent employés.
des études sur le rendement des turbines Revue générale de l'Electricité
hydrauliques à grand débit et sous charge variable (7). et Caïèee v
25 mai et ier juin. L. BARBILLON L.
Ces éludes ont abouti à la création d'une nouvelle tur-
bine à axe vertical et à roue unique, dont le haut ren-' a Nouvelle solution du problème de
électrogènes.
la régularisation des
groupes »
demeint et la grande vitesse (favorable à l'accouple- Le Génie civil
ment en prise directe avec les dynamos) se maintien- Général Slisert « La Documen-
nentpeu près constants malgré de grandes variations 25 mai et Ier juin.
tation technique et industrielle. »
de chute du de débit. La Revue Générale de l'Electri- 25 mai. R. Vanson Abaque pour le calcul des res-
cité détaille longuement les 'résultats d'essais de cette

sorts à boud n s. Etude pratique très précieuse pour les
turbine essais extrêmement sérieux et scientifiquement ingénieurs. •
conduits, qui peuvent servir de modèles pour ce genre La 'Technique moderne
>y >

_-o-
de machines. 0<
Mai 1918. P. MASSOT « Forme rationnelle des outils
La 'lecture de cet article impose deux réflexions procédant par enlèvement de copeaux ». On reconnaît un
d'abord, elle met en évidence une méthode industrielle sujet déjà tnité avec éclat par F. W. Taylor; et sur lequel
M. Massot donne de nouveaux détails.
toute différente des nôtres. 'Un théoricien, (un profes- R. C. S
seur a été commandité ipaf une maison pour étudier
scientifiquement le rendement d'un type de turbines; le
résultat obtenu est publié dans ses détails. k
Sans doute, ce n'est pas là tout ce que nous de-
v LE MOUVEMENTLITTÉRAIRE
mandions à propos de la coopération de la science et
de l'industrie (8), puisque les étapes de l'étude systé- --000--
matique et les influences partielles de chaque élément
sur le rendement ne sont pas publiées; mais c'est déjà Francis Carcq Pierre Marc-Orlan. • Les

Livre.
MM.-

-'
ET
beaucoup. et c'est, avant tout, une très intelligente et Mysl'e'es de la Morguc ou les Fiancés du IV arron-
très efficace réclame. dissement, roman gai, un volume in- 12, la Renais-
Quand une revue) technique française si importante sance du
talent, d'esprit,
publie (avec raison d'ailleurs), une étude semblable et M. Francis Carco est un écrivain de
fait, par,conséquent, une. réclame/'inévitable'- une qui nous a conté de très curieuses anecdotes de bas-
maison étrangère, nous voudrions''qu'elle y associât fonds Montmartrois. M. Marc-Orlan nous'1a présenté
notre industrie française, en insistant sui les ayanta- avec verve des histoires de boucaniers et a donné de
'ges des machines correspondantes fabriquées chez" nous. curieux tableaux de guerre. Ils ont chacun fait preuve
La turbine hydrauliquè Escher-Wyss n'a pas 'que des de valeur, if olément. Réunis, ils n'ont pas abouti à réa-
liser leur programme qui était d'écrire un roman gai.
avantages ainsi la disposition 'de la roue sur axe ver- On peut cei tainement être drôle en collaboration, toute
tical avec crapaudine noyée a des inconvénients sérieux l'histoire du vaudeville le prouve. Est-ce plus difficile
pour l'entretien et pour la construction des dynamos en matière (le roman ? C'est probable puisque ces deux
et les turbines à axe horizontal se répandent de plus écrivains sp* rituels se sont trompés et que leur roman
en plus. Sans doute) la maison Escher-Wyss a une usine a la lourdeur d'une plaisanterie qui ne déiide pas. Ils
voulons lui nuire en aucune façon
en France et nous ne prendront certainement une vive et prompte revanche.
la vérité est seulement que nos turbines Grancis, Gou- 1
verner, Schneider, Singriin, etc. restent comparables 1

aux meilleures. Il suffira que les articles techniques le


disent avec quelque détail.
> •
'i -
Robert CASTRO Soffia.
M. CHARLES Géniaux. – xLa Passion d'Armellc Laua-
nais, un ^ol. in-i2. Flammarion.
M. Charles Géniaux a tiré d'une profonde connaissan-
ce de la Bretagne d'excellents romans. A-t-il été aussi
J « heureux à nous 'dire la passion partagée et sans espoir
BIBLIOGRAPHIE de réalisatioqui r?avage Armelle Louanais, et le prêtre
SCIENTIFIQUE violent, Imaginatif, contenu.'vertueux, qui dirige sa
conscience et à qui élle 3., donné toute son âme ? L'in-
Comptes rendus à l'Académie des Sciences, 13 mai. H. Le • térêt se diminue de tout ce qui a été accumulé pour le
Châtelier et B. Bogitch « Action de l'oxyde de fer sur grandir, des détails sur le mystère de 'la naissance du
la silice ». C'est une suite à l'important mémoire des mê- curé, des traits un peu nombreux juxtaposés pour don-
mes auteurs sur la fabrication des briques de silice.
1 ner la vie littéraire au personnage d'Armelle. Mais
Revue générale des Sciences filtres et affliçuées 1, on rencontre en un coin du roman la silhouette de La-
30 avril. CHARLES Raeut 1 Evolution scientifique de
mennais, e1 plein moment de' ferveur et d'apostolat,
l'Art de bâtir s. La compétence et l'autorité unanimement inquiet, caiessant, ambitieux, à la recherche de parti-
reconnues de l'auteur donnent à cette étude la valeur d'un en- sans et d'éclios de sa pensée inquiète ,l'image n'est
seignement. Les nouveaux procédés de construction en fer peut être pas très complète, mais il est fort bien d'avoir,
et en béton armé y tiennent une lar<je
rement le moulage à l'avance des pièces
place; et particuliè-
en béton armé, qui
abordé la tâche difficile de la tracer. ,»' J 1•
est appelé îi un immense avenir. -<

15 mai. E. Guyénot « L'œuvre de Th. Morgan et le


mécanisme de l'hérédité ». S. Fabienki <t Comment a
pu être 'établi le projet de canon à longue portée ». Oscar-Paul Gilbert. La Lumière entrevue, un acte
Revue scientifique en prose. t *t, <;|
v
18 mai. «
Inauguration des travaux de la Société de La Lumihe entrevue, c'est une petite clarté « au bout
“ chimie industrielle. L'importance exceptionnelle que peut de l'âpre serte qui mène à la Pitié » loin de la grande
prendre cette Société dans la coopération des sciences avec route où sévit « la rouge folie des peuples guerriers ».
l'industrie justifie la place qu'elle prend dans la revue. A Un chef S'jcialiste hollandais, Storg, espère en vain,
° niac, –
lire en particulier le problème de la synthèse de l'ammo-
par C. Oliver
i8r min. Matignon.
Lodge
<t La Continuité Sujet con-
en août 1914, que la sagesse des prolétariats empêchera
la guerre. Il discourt avec des amis plus pessimistes Que
sidérable, sur lequel nous reviendrons, et que ».l'illustre sa- lui. Il exalte la beauté possible de l'âme humaine; ses
vant anglais traitait en 1914 avec des vues très personnelles. amis lui objectent les convoitises des classes dirigean-
La traduction n'en «st faite qu'aujourd'hui; mais le sujet tes. Storg fe-a son possible pour faire entendre des pa-
n'a pour ainsi dire pas changé d'état depuis la guerre. roles sincères et conciliatrices. Mais, à cette heure où il
Revue des Jeunes aurait besoin de toute sa force d'âme, il surprend une
conversation de sa femme et de son disciple préféré.
2Ç mai. Dr P. M.iURlic «~ Les phénomènes psychiques « Toutes mes illusions, dit-il, devaient s'écrouler en un
et les nouvellcs méthodes de psycho-physiologie ». Etude seul jour. » Mais il" dompte sa douleur et continue sans
J. 'Reynal. perdre un instant, son œuvre de propagande contre la
guerre. Ce petit poème dramatique est l'œuvre d'un très
turbine hydraulique–à grande vitesse Escher-Wys
(7) « Résultats d'essais d'une nouvelle
vue générale de l'Electricité du 1er juin
(8) Voir « Europe Nouvelle » du f 1918).

juin: 1918.
» « Re- jeune auteur dont on peut espérer un intéressant déve-
loppement. t Gustave
GUSTAVE Kahn.
LES REVUES t ~'r

~r A Pour passer .dela poésie à la. politique,. nous -ne


ur
TRAVERS
`, 't. f 7'<1:'1 serions ,pas embarrassés s'il s'agissait de M. :Letygues.

),1. 1 ,l't1 w-
* Mais il s'agit de M. Barthou et la transition est moins
facile., Si pourtant! M. Barthou a les manuscrits de
Idées et 'Portraits ,J> Rimbaud.
{Revue
C'est un fin lettré, nous dit Jean Vignaud
Bleu,: du 8 juin). « Libre penseur, il est admi-
//•"JI "v "ï*"l'Études* et
-o.
"1 rateur de Bcssuet et da Massillon. v Libre pensée
"Récits voilà bien de tes coups Ce n'est pas seulement un
homme d'Etat « qui monte à la tribune comme à un
*<r -m, assaut » (peste'!), c'est aussi, n un homme tout court .»>
assaut » (peste!),'c'est aussi « un homme tout court »,
La poésie et l'étude des poètes même qu'il a deux personnalités, ce qui est bien mieux
Honneur Muses
tiennent aux que d'en avoir" une. M. Barthou a écrit un a Lamar.


une bonne place dans les Revues que nous
avons sous les yeux. Louons l'éclectisme du Ccrrespon-
tine, orateur ».
car, il se connaît en éloquence. Il a
prépaieun « Chateauriand, orateur D, qui sommeille
dant (10 juin) qui marie les alexandrins édulcorés de
Paul Harel aux massifs versets de Claudel. Que les encore et un livre intitulé « Les amours d'un poète ».
A vivre dans Ile commerce des historiens, des roman-
temps sont changés depuis Tète d'Or!• Mais nous a
ciers et des poètes, on risque de subir leur influence. »,
n'avons pas été touchés par la grâce, et sans le secours
de la grâce la plus offtciente, il est difficile d'appré-
cier le monument architectural que M. Paul Olaudel
r M. Barthou
'
saimmortel. ''
conclut judicieusement M.-Vignaud. C'est ^pourquoi

élève en l'honneur de Sainte Marie Perrin. Loué soit


'l'architecte! Loué également, notre « va-tes »! z Les > f ci 11

soucis de son ministère à Rio-de-Janeiro lui permettent


encore les grands travaux de poésie. Car ce sont de
t
Si les politiciens se mêlent de 'littérature, ils devraient
grands travaux et, puisque aichitecture il y a, à ne sau- aussi penser aux littérateurs. C'est' avec chaleur et quel-
rais trouver, pour les qualifier, un meilleur terme que que amertume, – hélas justifiée, que M. Gilbert'
le « style baroque ». En outre, il arrive à M. Claudel Maire plaide la cause des intellectuels {Renaissance,

je lis '“
d'écrire comme Francis Jiammes, en quoi il a tort, et, je
trouva que l'on a dil trop de mal de Coppée, lorsque
`, On
n° cité). L'intellecLuel a Ile droit de gagner de l'argent.
On s'acharne à eh faire un ascète ou un fonctionnaire.
veut même lui refuser la satisfaction de ses besoins
sensuels. (Les funestes conséquences de ce) puritanisme
« Tout à coup. l'on voit au premier étage la figuie ne sont que trop visibles.) Sachons gré à M. G. Maire'
du tout petit que l'on vient de lever et qui apparaît der- de cette gracieuse! histoire « Un vieux monsieur de>'
nère la vitre comme un fromage. ma connaissance fortindulgent pour ses propres pec-
« Successeurs du Mithra syrien sous son toit de j; cadilles s'indignait une fois de surprendre un jeune
pampre qu'ici fréquentait le colporteur international, hommd dans la société d'une jolie "fille. Je m'étonnai
•septentrionale.
bonhomie.l
« Les anciens ducs du côté de la forêt ont levé la paroi d'une sévérité inaccoutumée. Il voulût bien me l'expli-
1
Ensuite ce fut le grand-père de tout le monde
avec quer en ces termes k C'est un élève qe l'Ecole Normale
« i Supérieure. »
« Qui recouvrit tout l'immeuble de cette
manifique of Il faut libérer d'intellectuel du fonctionnaliat. Soit.
couche de crépi ». Mais pourquoi M. G. Maire s'en prend-il à la démocra-
·. .
tie ? Il use d'un sophisme. Démocratie n'est pas déma-

"
r
Quand tout ce crépit s'écaillera if

l'
• gogie. Et ce ne sont pas les démocrates qui professent
1

Si, dans la Renaissance (8 juin), M. Lamandé, pri- '• le mépris defe compétences Quant- au régime, s'il semble
sonnier de guerre, nous annonce que,
i
« L'Espnt latin, l'Esprit de France, harmonieuxf
«->A vaihcu la pesante armuie du baibare ».
r
nous sommes j)rêts à nous en
réjouir. Mais
nous ne sau-
traiter les gens intelligents en ennemis, est-ce bien
parce qu'il est démocratique?

signaler P 1
Correspondant
J.l'

un
i f,.

' VA dans le (n"'cité),

'•
rions résister à Mme Juliette Adam qui nous initie aux excel-
beautés de la. poésie serbe dans la, Revice Hebdomadaire lent article de A.-L. Jeune sur l'humour anglo-saxon.
(8 juin). Nos velléités exotiques y trouvent toute satis- L'auteur cherche à donner une définition de l'humour
faction, et nos ardeurs guerrières aussi, car « Les Lau- et il ne parvient qu'à en exprimer un aspect. Il s'en
riers de la Montagne sont
des chants farouches et tient un peu trop à l'apparence. Impassibilité extérieure

iSur
non de bocagères idylles
les ruines du royaume héroïque
-v Brilla la Milock.
vérité sacrée de
de l'humoriste. Maîtrise de soi. Oui, mais il y a autre
chose, beaucoup d'autres choses. Les humoristes
des aventuriers de l'esprit. M. Jeune distingue avec
,finesse leurs diverses catégories Dickens, Artemus
sont
Les deux probatines de Milock Ward, Mark Twain sont des humoristes, et quel abîme

>
i
n
Ainsi que le fier bouquet des Yousolvitch

Heureusement
disparut.
Le couronnent de gloire séculaire,
LaKapaserbe
que Mme Juliette Adam nous annonce
j
*J-

mour.
cel
les sépare! Peut-être aurait-il pu parler de Stevenson,
grand maître de l'humorisme philosophique, où l'on
voit si bien ce rapprochement de l'aventure et de l'hu-


des
traductions de cet poèmes en français et dans huit*• 1 si Lisez, lisez les humoristes par ces temps d'airain
autres langues >- • t les journaux ne! vous suffisent pas.

>
A propos d'un livrd îécent sur Mistral, M. Victor Arias.
Poucel ^Ei(<des, 5 juin) nous conseille justement de ne
_>
l
pas perdre, en nous éparpillant, le sens de notre mefcure.n
Restons Français et étudions le provençal. Il y aurait
beaucoup à dire sur le régionalisme littéraire; et sur l'au-
teur de Mireille. M. Poucel'eh parle doctement, peut-
être dépassât-il sa pensée parfois. Le lyrisme de Mistral
est « impersonnel » c'est grave, mais ce n'est pas nous
qui le lui faisons dire, et aussi « les aiisqu'il chante
ne remplissent l'âmel que quelquefois ». 'Quant à
question de savoir si Mistral est un classique, il fau-
la
drait commencer par définir le classicisme. Si l'on dit
que c'est « l'excellent.» ». i
4
t
R .Ÿ, `
LA BIBLIOGRAPHIE A L'ÉTRANGER j Campagnes anglaises dans les Flandres (British Campaigns
in Flanders); Hon. J. \V. Fortescue (Macmillan;.
De Bapaume à Pascliendaele (From Bapaiune to Paschen-
daele;, l'hiil'ip Gibbs (Heinemann).
ANGLETERRE (1) .Ircc le II. A. M. C. en Lgypte (With the li. A. M. C. in
l"'gypt). Par mil sergent-major du Royal Arui> Médical
(Première quinzaine d'avril) Corps i.C&ssell).
Mon oyage en Amérique (My American Yisil,. Honorable
Affaires extérieures Sir Frederick Smith (Hutchinson;.
Les Etats-Unis et la Guerre. – La Mission en Russie. –
Le Registre Annuel (The Animal Register), Revue des évé- Discours politiques (The United States and the war. –
nements puibhcs ù l'intérieur et u l'étranger pour l'an-
née 11)17(Lungmans).
The Mission tu Russia.
R<:ut (M.lford).
– Political Addivsses), Elihu
Les Frontières (Fi-ontiers), étude de géographie politique L'Amérique, et la Crise Mondiale (America and the world
B. Fawcett (Milku-d). k crisîs;. Albion \V. Small.
L'Expansion de l'Europe (The Expansion of Europe), Ram-
say Muir (Conslabte). Questions Sociales
Les Garanties de la Paix (The Bulwarks of peace), lleber La Démoci itie, fondement de l'ordre mondial (Democracy
L. Hait (Methucn). thé basis for world-order), Fred, D. Bramhall (Cam-
Le Problème d'une Cour de Justice Internationale (The pio- bridge University Press-London'.
hlem of an International Court of Justice), Dr Hans Le Contrôle Social (Social Controlj. (Cambridge University
Wehberg (Milford;. Pi-ess-LonJon).
Les Conférences internationales de la Haye (The interna- Lcs Vandal'smes de la Paix (The Vandalisms of Peace):
tional' umun of the Hague Conférences), Walther Schtic- Contre la démolition des monuments et le saccage des
kmg. sites naturels au nom de la science moderne, \V. Ran-
Les Traités et Accords secrets (The seî.rct treaties iin<l doJph (Routledge'1. k
undei-slandings), Texte exact des documents. Commen- llicn-être et logement (WWfare and Hoitsing), Guide pra-
taires et notes par F. Seyinour Cuks, préface par Char- tique des aménagements en temps de guerre. J. È.
les Trevelyan (Union of démocratie Control). II ut ton (Li *i.gmans).
Guerru et Traitùs (Wars and Treaties), Les dangers du mi- Lcs villes veuves après la tîuerre (New towna after the
litarisme par l'élude des conllils survenus depuis la War; Ne\> Townsmen (Dent).
guerre de Grèce I1821-2S) jusqu'à la seconde guerre des
Balkans (1013), Arthur Ponsonby (Atten and linwin). Questions économiques
Le tlouiernemcnt de l'Angleterre (The Govemment uf L'Avenir de notre agriculture (The Future of agri-
England), National local et impériol. David Duncun oui"
culture, Henry \V. Wolff (P. S. King).
Wallace (Pulnains;.
Une nouvelle association dansl'industrie (A new Fallowship
La reconstruction internationale et les personnalités irlan- in Industry). Rev. F. T. Woods, évèquc de Peterbarough.
daises (Représentative lrishnien and international re- La Cellulose (Cellulose), Cross and Bevan (LongmansV
construction). Opinions du révèrent évêque de Kilmorc
et du professeur Eoin MaoneiU (6'5 Middlc Aiiijey-Stroet I.a Commiss.on d'Etat sur les Taxes (Thc State Tax Com-
Dublin). mission;, Farley Leist Lutz (Milford).
Pitt. Lord Rosebery (Macmillan). I.a taxe sur les bénéfices exceptionnels (The Excess prolits
dul.v Ernest I.van Spicw et Ernest C. IVijler (II Fouli-.i
La domination allemande crt Afrique JGerman rule in Lynch and C"
Africa!, Evans I.ewin (Fisher Umvin).
Histoire du système de voie australien aux Ltats-Un'u (A Littérature
History of the Australian ballot System in the Uriited- '.a Pays de Colles au XV 11 siècle ;\YaVs in the Seventeenth
States), Eldon Cobb Evans (Cambridge University Press, <>enturj-). J-;a littérature et ses homnws de lettres et
Londres). d'action. R«'V. J. C. Morrice (Rangor
La Confédération et ses leaders (Confédération and its Jarvis and Foster).
leadws), Courtes biographies des hommes qui ont joué les IlihUographie des (ruvres de Robert Louis Stevenson (\
principaux rôles dans la controverse à propos de la Con- bibliography of the works of R. L. Stevenson.! Colonel
fédération du Canada. – M. 0. Hammond (Torento Me. \V. F. Pndeaux, éditée et augmentée n.-ir Mme Luther
Clelland, Goodchild and Steward1. S. Livingsti'n (Frank Hollings'.
haac Sharp, maître u'école et homme de lui (Isaac Shain
La vie de John, cardinal Mac Closkey (The life of John. Car-
dinal Me. Closkey;, Premier prince de l'Eglise d'Amé-
rique 1810-15. Eminence John Cardinal Farley (Longmans).
Le Royaume latin de Jérusalem (The Latin Kingdom uf
H(-dgson).
schoolmastep and recording clencki, I. S T (Francis
Swinburne et Landor (Swinbumc and F^andor), Etude de
Jerusalem), F. Doiml Ward (Ousoley). leur oarenté spiritueille, et Rrooks Draxton Hender.-on
(Marmillan!.
Les Arabes de Mésopotamie (The Arab of Mésopotamie'. Les Souvenir* de Sir Henry Hawkins (The Réminiscences
Government Press, London. oi sir Henry Hawkins!, édites par RichaJXl Harris (Nel-
Le développement du Japon (Rising Japaii). Est-il une me- son.
nace, ou doit-il être bien accueilli par la fraternité des Philosophie Médicale (Médical
nations ? par Jarez T. Sunderland introduction de Lind- Philosopliv). Russell
say Russell (Putnams). i. HenryKimpton).
Souvenirs du Japon (Japanese niemories), Ethel Howard La Philosophie de Vnisesilca (The Vaisesika Philosopli,
d après le Dasapadartha-Saastra, texte chinois
(Hutchinson).
troduction traduction et notes. avec in-
Le Développementdes Indes occidentales anglaises (The De-
velopment uf Ihe Britlsh west Indies). Frank Weslcv
Asiatic .Society). –
H. Ui (Thumas, Rovul

Pilman (Millord). (•'pon Court C).


a
LEvannilc de Bouddha The Go.spel Rnddhal, Paul Curu«
Le Gouvernement de l'Inde (The Governance of India G<>-
vinda Das (Aladras G. A. Nateson and C°).
Discours et écrits de Sir Dinshaw Edulji Waclia. Dix-
(ours et écrits de Sir Sirendranath Uaucrjea. Dis-
Tous les ouvrages cités dans nos Bulletins
cours et écrits de Sarojini Xaidu. –
(Nateson). Bibliographiques, sauf les livres allemands, sont
Documents sur la Guerre en vente chez Georges Crès et Cie, 116, Boule-
Les Causes de la Guerre (Causes of \Var;, Andrew C. M'
vard Saint-Germain, Paris.
Lniighlin (Cambridge University Pre*K, London).
Coupable iGuilty), Révélations du prince Lichnowskv. –
C. A. Mac Curdy (\V. H. Smith and Son).
Ma Mission à Londres 1912-14 (My Mission to London], LE COURRIER DE LA PRESSE
Prince Lichnowsky. Préface du professeur Gilbert Murrav
(Oissell).
ISArmée Anglaise en Guerre (The British Army at Wnr).
« LIT TOUX
Frank Fox (Fisher Unwirfi.
La Campagne des Anglais en France cl dans les Flandres
RENSEIGNE SUR TOUT
1916 (The British Campaign in France and Flanders;,
S. Arthur Conan Doyle (Hodder and Stoughton). 21, Boulevard Montmartre, PARIS (2")
Quelques-unes de mes expériences dans la grande guerre
(Some of my experiences in thé great war', B. Ashmead-
Dartlott (N'ewnes).
La Gérante G. Dauphin.
(1) Pour la bibliographie anglaise du mois de mars, voir
l'Europe Nouvelle, n" 12 du 30 mars 1918. Parte. - 'mprlcaerte des Aita et Manufacturai,
9, rue du sentier. (M. Barkgacd, tmp.)

Vous aimerez peut-être aussi