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COLLEGE NOTRE DAME DU CONGO

Classe et Section :

Deuxième Scientifique A

LES CAUSES DE LA DELINQUANCES JUVENILES A KINSHASA


ET COMPAREZ LA DELINCANCE AU PHENOMENE KULUNA

Présenté par :

ED

COURS D’EDUCATION A LA VIE

Dirigé par :

KARL
I. DEFINITION
La délinquance juvénile est l’ensemble des infractions comme, par exemple les
agressions sexuelles, les vols, les meurtres, les dégradations, le racket, les vols, les coups
et blessures, volontaires ou non, commis par des mineurs.

La forme la plus courante de cette délinquance est connue sous le label de « Kuluna » à
Kinshasa notamment. Les Kuluna sont des gangs armés (armés de machettes, burins,
canifs et autres types d’armes blanches, etc.) qui sévissent dans certains quartiers en
République Démocratique du Congo et rançonnent les personnes une fois la nuit tombée
ou de grand matin.

Le phénomène Kuluna existe à Kinshasa depuis une bonne vingtaine d’années dans


plusieurs communes et quartiers. À N’djili par exemple, il est surtout remarquable dans
les quartiers 11, 12, et 13.
Les Kuluna volent les gens, ils pillent les boutiques, ils violent les filles, ils blessent les
gens en cours de route avec les machettes, les bouteilles, les lames de rasoir. Les gens
fuient les quartiers et ont peur de sortir quand les Kuluna se battent : c’est la panique !
La définition d’un phénomène social comme le Kuluna revêt une importance capitale
dans la mesure où elle est déterminante non seulement pour son appréhension, mais aussi
pour sa prévention en vue de la sécurité des personnes et de leurs biens dans la société.

La violence des jeunes dans la ville de Kinshasa est devenue un véritable casse-tête pour
les forces de l’ordre et les autorités urbaines. Le phénomène « Kuluna » en est une
expression très particulière.

Outre les « Shegués », communément appelés enfants de la rue, dont l’apparition remonte
au début des années 90 à Kinshasa, les Kuluna sont une catégorie de jeunes délinquants
caractérisés par la pratique de la violence avec les armes blanches. Ce phénomène
incognito jusqu’il y a peu atteint à ce jour des proportions d’une gravité extrême.
Les Shegués

Les Kulunas
II. CAUSES
La délinquance juvénile résulte d’un ensemble de facteurs dont l’impact est plus ou
moins important selon les individus. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois grands
groupes : les facteurs liés à la psychologie même de l’adolescent et à la fragilité qui
caractérise ce stade du développement humain ; les facteurs familiaux ; les facteurs
sociaux (en particulier la vie scolaire) et économiques.

À la différence de l'homme adulte, qui supporte volontairement certaines contraintes pour


s'adapter à la société, le jeune délinquant rejette les valeurs de cette société. Il la ressent
comme injuste et impersonnelle, et considère les règles sociales comme autant d'obstacles
à la satisfaction de ses désirs. Mais cette attitude de refus n'est au fond que l'exagération
d'une tendance naturelle à tous les adolescents. Ce phénomène peut en outre être accentué
par des carences éducatives, dues à l'affaiblissement de l'autorité familiale, ou affectives,
dans des situations où les parents sont désunis et où l’enfant souffre des tensions et des
déséquilibres qui en découlent.

L’échec scolaire et, plus généralement, les difficultés d’insertion scolaire et


professionnelle jouent également un rôle considérable dans la délinquance juvénile.
L'adolescent qui se sent en marge va rechercher la compagnie de jeunes qui lui
ressemblent, ce qui favorise un phénomène d’incitation et de passage à l’acte. Le groupe
ainsi formé se substitue à la famille qui fait défaut ou qui ne comprend pas les problèmes
qui se posent aux jeunes. La bande permet en quelque sorte d'échapper à la réalité sociale
du monde des adultes. L'adolescent cherche à s'y créer la position à laquelle il aspire et
qu'il ne trouve pas dans la vie scolaire.

L’absence d’encadrement familial, le manque d’emploi et l’excès d’alcool ainsi que la


prise de drogues dans les milieux des jeunes sont à la base de ce fléau, principalement les
jeunes de quinze à vingt-cinq ans.

Ces facteurs sont renforcés en milieu urbain, où les inégalités sociales sont perçues de
manière plus aiguë, où de multiples sollicitations peuvent accentuer les tendances
naturelles de l'adolescent à la révolte. Cela explique la fréquence des vols d'objets
associés à l'idée d'aisance (automobiles, vêtements de marque, téléphones portables), et
met en lumière le rôle joué par les facteurs économiques et sociaux dans la délinquance
juvénile. Celle-ci apparaît en effet liée de manière structurelle au fonctionnement de la
société de consommation et à l’existence de fortes inégalités sociales.
La délinquance des jeunes commence là où il est né, là où il vit, autrement dit dans sa
cellule familiale.

Pour ce qui concerne les « kuluna », hormis les causes citées, nous remarquons aussi au
sein de notre société, en particulier Kinshasa, les faits suivants qui ne cessent de favoriser
leur expansion :

- Les parents qui refusent de dénoncer leur enfant Kuluna, ils nient qu’il en est un et
vont même jusqu’à payer la libération (par gourdoyement) au prêt des agents de la
police du quartier et cela contribue à la continuité du phénomène Kuluna ;
- Les enfants accusés de sorcellerie et qui habitent dans les rues, obligés de devenir
des criminels pour survivre ;
- La police n’assure pas bien la sécurité, les policiers semblent être amis des
Kulunas, etc.

Par conséquent la stabilité de la cellule familiale demeure une des clés de la réussite de la
prévention de la délinquance. En donnant aux familles défavorisées une aide matérielle et
un suivi psychologique, on peut apporter un début de solution ou du moins un début à la
prévention de la délinquance.
De plus, l’environnement autour de la famille, c’est-à-dire l’école, en tout premier lieu
qui va encadrer le jeune et l’environnement économique et social, c’est-à-dire la situation
d’emploi ou de chômage, seront déterminants dans la stabilité de la cellule familiale.

III. CONSÉQUENCES
Le phénomène kuluna est véritablement un phénomène social qui donne, à la capitale
congolaise les allures d’une société très dangereuse.

On aurait l’impression que ce sont les Kuluna qui y font la loi. Les Kinois ont peur d’eux,
parce qu’ils savent leur capacité de nuisance, et sont conscients de la frayeur qu’ils
donnent à quiconque aurait le malheur de croiser leur chemin.

Leur impact dans la société kinoise est tel que la peur qu’ils inspirent serait en train de
structurer l’espace public de certains coins et recoins de la ville de Kinshasa, et de
contribuer ce faisant à produire la ville autrement. En outre nous avons aussi les
conséquences suivantes :

- L’insécurité récurrente provoque des traumatismes et stress permanents dans le


chef des citadins ;
- Insécurité des biens et personnes ;

- Les coups et blessures conduisant à des infirmités, des soins couteux pour des
populations déjà pauvres, des pertes en vie humaine, pertes d’emplois et de
scolarités ;

- La stigmatisation de certains quartiers devenus indésirables et même désertés.

IV. CONCLUSION
Le phénomène Kuluna (ou la violence des jeunes à Kinshasa) qui est sans doute lié à la
délinquance juvénile est l’une des formes de violence les plus visibles et nuisibles de nos
jours, remettant en cause la mission étatique précieuse, celle de sécuriser la population et
ses biens. Cette violence entraîne des préjudices graves non seulement pour les victimes,
mais aussi pour les familles, les amis et les communautés, et ce, en dépit des efforts
multiformes que le gouvernement congolais a eu à consentir, mais qui se sont révélés
inféconds, car, à ce jour, les jeunes violentent et commettent fréquemment toute une série
de délits et manifestent d’autres problèmes sociaux et psychologiques. D’où toute
l’importance d’effectuer une étude en vue de dénicher les véritables obstacles à
l’éradication effective de ce fléau. Ainsi, il a été question dans cette étude de cerner les
vrais facteurs et causes du phénomène Kuluna, auxquels certaines pistes de solutions ont
été proposées pour son éradication définitive, et ce pour une bonne gouvernance
sécuritaire de la ville de Kinshasa.

En outre, nous croyons aussi que l’état a une lourde part de responsabilité dans la
prévention de la délinquance et qu’il a les moyens de prévenir et de tout mettre en place
pour que la petite délinquance ne se transforme pas en délit.
Mais il est clair que l’état n’est pas seul responsable : chacun de nous doit se sentir
concerné et être responsable afin de ne pas « déraper » ou du moins essayer de contrôler
les situations dangereuses.
Nous pensons que la répression doit exister, mais elle doit être conduite de façon à ce
qu’elle donne des solutions aux jeunes pour les aider à s’en sortir. N’oublions pas qu’à
tout moment de notre existence, nous pouvons être confrontés à une situation de délit
(vol, drogue) et qu’un jeune peut être reconduit sur le « droit chemin » dès lors que la
répression existe pour aider à s’en sortir et non pas pour briser le jeune.
L'explosion de la délinquance juvénile est donc dû à des causes héréditaires,
psychologiques et de la responsabilité individuelle.
L'éclatement de la famille, qui entraîne un vide affectif, la perte de l'autorité et des
repères est sans aucun doute premier responsable de cette violence généralisée.

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