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Iv.

Discussion sur la parité fixe

La parité fixe franc CFA-euro : une entrave à la compétitivité des économies


africaines
Hier lié au franc français, le franc CFA est aujourd’hui arrimé à l’euro, c’est-
à-dire que la valeur du franc CFA sur les marchés mondiaux dépend de
celle de l’euro (la parité fixe étant de 655,957 F.CFA pour 1 €). Autrement
dit, les pays africains de la zone franc n’ont pas le moindre contrôle de leur
politique de change et subissent littéralement les fluctuations du cours de la
monnaie unique européenne. Les recettes de leurs exportations doivent
être converties en euro avant de l’être en franc CFA, ce qui signifie que si la
conversion entre l’euro et les monnaies étrangères fluctue, les recettes des
pays africains de la zone franc fluctuent également.
A titre d’exemple, actuellement, la valeur de l’euro se renforce par rapport
aux monnaies étrangères en général (dont le dollar US, considéré comme
la monnaie de référence pour les transactions internationales). Par
conséquent, la compétitivité des pays de la Zone euro, et donc de la Zone
franc, diminue par rapport au reste du monde. Il s’ensuit que les PAZF
enregistrent une perte substantielle  de points de croissance et une
paupérisation accélérée des populations, les matières premières produites
ne pouvant ni être exportées ni être transformées sur place.
2- Discussion sur l’avenir du Franc Cfa

Le franc CFA est régulièrement critiqué comme étant une violation de la


souveraineté des pays africains les empêchant de conduire une politique
monétaire autonome. Cependant, la stabilité procurée par le Trésor français a
jusqu’ici incité les pays concernés à conserver le fonctionnement actuel du franc
CFA.
La situation pourrait cependant évoluer prochainement. Par exemple, le
président du Bénin Patrice Talon a annoncé début novembre qu’il
souhaitait rapatrier les réserves de change se trouvant en France, sans
toutefois donner de précisions sur la date d’une telle opération.
Ce rapatriement des devises pourrait en retour mettre fin à la garantie de
convertibilité accordée par le Trésor français et, éventuellement, conduire à une
dévaluation du franc CFA.
De plus, un projet de monnaie africaine est actuellement en discussion. Il s’agit
de l’Eco, une monnaie unique pour quinze pays d’Afrique de l’ouest (le Bénin,
le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la
Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et
le Togo).
La création de l’Eco,prévue en 2020, entraînerait mécaniquement la disparition du
franc CFA. Cependant, peu d’informations ont été données sur le fonctionnement
concret de cette monnaie, il est possible que son lancement soit retardé, voire annulé.

Conclusion

A la lumière de tout ce qui précède, le franc CFA apparaît davantage


comme un vrai marché de dupes; un instrument de perpétuation du joug
colonial, d’humiliation des peuples d’Afrique, de pillage systématique de
leurs richesses et d’asservissement politique; bref un outil de promotion du
mal-développement qu’il était pourtant censé combattre, du moins si l’on
s’en tient aux arguties constitutives de la doctrine officielle ayant présidé à
sa création et à son maintien dans le temps. Ce qui ne fait que confirmer la
prophétie d’un certain François Mitterrand, vieille de quelque soixante (60)
ans : « Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’histoire au 21e siècle ».

III-Impact

Aujourd'hui, la moitié des réserves monétaires des pays qui utilisent le franc CFA sont
déposées à la Banque de France, qui les rémunère à 0,75%. Mais l'influence de la France
est aujourd'hui déclinante en Afrique, au profit de la Chine et de la Russie notamment. La
survivance du CFA apparaît donc un peu baroque aujourd'hui.
Pour les 14 pays concernés, le franc CFA représente à la fois des inconvénients et des
avantages. D'abord, l'euro est une monnaie beaucoup trop forte pour les économies
africaines, qui les empêche d'être compétitives sur les marchés extérieurs. À l'inverse, une
monnaie forte facilite leurs importations, ce qui déséquilibre commercialement les pays de la
zone CFA.

Par ailleurs, le CFA englobe des pays aux réalités très différentes : rien à voir entre
l'économie pétrolière du Gabon et une zone sahélienne dominée par l'agriculture.
Pour cette raison, le FMI a longtemps été très critique sur la zone franc. 
Mais le CFA est une monnaie stable : cela empêche les 14 pays qui l'utilisent de
connaître l'inflation et les crises monétaires qui touchent bon nombre de leurs
voisins. En contrepartie du handicap de compétitivité, ils bénéficient de la crédibilité
de l'euro.
Dans l'idéal il faudrait faire évoluer le système vers un taux de change
ajustable garanti par la France, avec la souplesse nécessaire pour dévaluer en cas de
besoin. Bien sûr, cela ne donnerait pas aux pays africains une souveraineté intégrale.
Mais pour des petits pays africains ou européens, l'idée d'une indépendance
monétaire totale est largement illusoire dans un monde où les capitaux sont libres : il
n'y a que les États-Unis qui en profitent.
Aussi le franc CFA présente l’avantage significatif d’éviter les crises de change.
En effet, alors que de nombreux pays en développement sont régulièrement
touchés par des crises de change (comme la Turquie et l’Argentine
dernièrement), la parité entre l’euro et le franc CFA est garantie par le Trésor
français.
De ce fait, les pays utilisant le franc CFA ne peuvent pas se retrouver à court
de devises fortes, ce qui représente habituellement un risque de crise élevé
pour les pays pauvres.

2-

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