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H

INTRODUCTION GENERALE 
En introduisant ce travail, notre intention est de faciliter la lecture et situer le lecteur.
Nous allons respectivement présenter la problématique qui a inspiré Le mémoire,
les hypothèses aux questions qui ont orienté notre réflexion, les objectifs poursuivis
par ce travail. Nous allons en outre préciser les orientations afin de faciliter la
lecture des chapitres de ce document.

PROBLEMATIQUE :

Dans un contexte économique et financière mondial marqué par un ralentissement


de la croissance, la dégradation des conditions de vie, et la montée du chômage,
etc., la réflexion sur les opportunités de création d'emploi et de relance des activités
sont sans doute au menu de tous les programmes de développement économique.
Le Maroc ne fait pas l'exception, il ressort que notre pays est caractérisé par une
population extrêmement jeune Ce qui exige beaucoup de ressources pour faire face
aux questions de santé, d'éducation ... et surtout d'emploi. Par ailleurs, l'insertion
des jeunes dans le marché du travail reste très difficile, avec un taux de chômage
élevé Face à cette situation, les populations développent des stratégies en allant
dans le sens de l'entrepreneuriat.

L'entrepreneuriat est « l'action de créer de la richesse et/ou de l'emploi par la


création ou la reprise d'une entreprise1(*)»

La population mise donc en priorité sur le dynamisme de micro et petites entreprises


et sur leur potentiel entrepreneurial. CAMILLERI 2(*)(2007) indique « qu'en effet, c'est
par la dynamisation de micro et petites entreprises à fort potentiel que l'on aura les
résultats les plus rapides et les impacts les plus élevés sur le milieu ambiant et, par
conséquent, sur le développement économique, la croissance et, in fine, la lutte
contre la pauvreté ». La priorité est donc accordée à l'entrepreneurship pour lutter
contre la pauvreté.

La promotion de l'entreprenariat des jeunes constitue actuellement la seule issue


permettant de lutter contre le chômage des diplômés, à travers la création
d'entreprises "viables" et "pérennes", et la promotion des exportations nationales

La préoccupation majeure dans ce travail peut être résumée par les questions
suivantes : Que ce qu'un Entrepreneuriat ? , Entreprise ? Quels sont les initiatives
auxquelles s'est donné à la population au Maroc, Quels sont les raisons qui
poussent les entrepreneurs à créer une entreprise, Quels Sont les Moyens
financements des activités entreprises au Maroc ? Que ce qu' programme
Moukawalati ? Pour Quels objectifs ? Sur quelle base juridique ? Quelles cibles ?Qui
s'en chargera de la concrétisation ? Comment ?Des questions auxquelles on
répondra tout au long du 1ére et 2éme chapitres de ce mémoire.
Telles sont les principales questions auxquelles cette recherche va apporter des
réponses mineur et Pour y arriver, il nous faut maintenant émettre les hypothèses
qui seront infirmées, confirmées ou nuancées selon les résultats de la recherche.

HYPOTHESES

L'hypothèse est une proposition anticipée de réponse, une idée pressentie, le point
de départ nécessaire de toute recherche mais qui attend la confirmation par la
vérification argumentative

A titre d'hypothèses, on pourrait affirmer que :

Les types d'initiatives auxquels se livre la population au Maroc seraient l'agriculture,


l'artisanat, les petits métiers et le commerce souvent itinérant. Les facteurs du
dynamisme entrepreneurial au Maroc seraient le manque d'emploi et du travail donc
du revenu, le redressement du chômage,... Ces facteurs seraient d'ordre
économique, politique et socio-culturel. Les banques seraient invisibles dans le
financement des activités car en milieu rural, les garanties sont inexistantes.

Nous partirons donc sur la base de trois hypothèses principales;

H1: Quatre facteurs influencent l'entrepreneuriat Marocain :

- La culture et la tradition,

- La législation, et Le Financement

- Le système d'enseignement et l'éducation,

- Le contexte de crise économique dans lequel vit le pays

H2: La réalité entrepreneuriale au Maroc est tout autre que ce qui relève des
différentes considérations théoriques et elle est le plus basée non pas sur la
recherche d'un réel profit mais plutôt sur celle d'un revenu de subsistance pour la
collectivité.

H3: Le travail autonome est l'une des principales motivations à la décision de


création d'entreprise au Maroc.

OBJECTIF DE L'ETUDE

Les objectifs poursuivis dans ce mémoire nous permettent de décrire et d'identifier le


but à atteindre.

L'objectif se manifeste à connaitre les principaux concepts à savoir l'entreprise,


l'entrepreneur et l'entrepreneuriat 3(*), l'esprit et la capacité entrepreneuriale.

Aussi, nous allons épingler les différentes caractéristiques de l'entrepreneuriat, en


analyser les différents types selon certains critères retenus, en donner les
exigences, les moyens de financement, les contraintes. Pour ce faire, nous
identifions les raisons qui poussent les entrepreneurs à créer une entreprise, Aussi
décrirons-nous les caractéristiques des entrepreneurs à partir de certaines
variables. Nous déterminons l'origine de financement des entreprises mais aussi
celle des entrepreneurs Nous essayons de voir si les entrepreneurs font de
l'innovation ou l'imitation.

ORIENTATIONS POUR LA LECTURE DU TRAVAIL

Pour répondre à celle-ci, nous nous proposons un travail articulé sur deux parties
devancés par la présente introduction

Le 1ére partie :de son tour est constitué de deux chapitres

ü Le premier renferme le cadre théorique ou définitionnel et la thématique autour


des notions d'entreprise, (section 1) d'entrepreneur (section 2) et d'entrepreneuriat
(section 3) ce qui nous permettra ensuite d'entrer dans la profondeur de la question
et pouvoir comprendre en fait ce qui se passe réellement lorsque nous avons
dépassé le cadre de la définition. Et donc de s'intéresser d'une part, à ce qui
caractérise l'entrepreneuriat en sont fort intérieur, et d'autre part de présenter
l'entrepreneur au coeur de l'analyse à travers sa personnalité ainsi que ses
motivations en tant que personnage au centre de l'action.

ü Le 2éme chapitre quant à lui propose la présentation de la zone d'étude : la culture


entrepreneuriale Au Maroc, Les structures de son accompagnement et de sa
sensibilisation et en 3éme lieu Les Perspectives et obstacles de l'entreprenariat au
Maroc

Le 2éme Partie va s'intéresser à une étude d'un cas de création d'entreprise ou


initiatives dans la perspective entrepreneuriale. En se basant sur le programme «
Moukawalati »

ü La Première Chapitre est une Présentation générale du Programme Moukawalati


Ainsi ses objectifs

ü Le deuxième s'intéresse au lancement du programme Moukawalati au niveau de


la région Fès Boulemane, et une Aperçu sur ses réalisations

ü En dernier chapitre, sera consacré alors aux fruits du programme, à l'arrêt bilanet
aux ajustements qu'il convient de faire et aux Ecueils et les failles du programme
Moukawalati et le plan de relance mis en oeuvre

1ERE PARTIE :
L'ENTREPRENARIAT DE QUOI
PARLENT-NOUS ?
Le rôle de l'entreprenariat et de la culture entrepreneuriale dans le développement
économique et social est sous-estimé. Cependant, au fil des ans, il devient de plus
en plus évident que l'entrepreneuriat participe réellement au développement
économique

L'entrepreneur est l'acteur central du développement socio-économique. G. Hénault


et R. M'Robert4(*) estiment que« sans entreprenariat, point de
salut ». L'entreprenariat est donc le socle, le soubassement de tout développement.
L'entrepreneur est ainsi le moteur de la croissance économique et du progrès
technologique.

L'histoire montre que le progrès économique est surtout le fait des personnes
pragmatiques animées par l'esprit d'entreprise et d'innovation qui arrivant à tirer parti
des occasions qui se présentent et sont prêtes à prendre de risques. Elles sont
persuadées comme l'énonce la devise du centre de recherche en développement
Endogène : « on ne développe pas, on se développe ».

L'homme a toujours imaginé, formulé et définit la réalité future. Il cherche des


moyens nécessaires pour la concrétiser. Ainsi, naît un projet qui procure des
revenus ou autres avantages monétaires ou non monétaires pour l'individu ou la
collectivité entière

 depuis les années 1980, en tout cas, eu égard à toute la littérature sur les
économies informelles dans le monde, l'entrepreneur est devenu un sujet digne
d'intérêt pour les économistes. Pour SCHUMPETER« l'entrepreneur devient un
joueur qui sait exploiter les possibilités que lui offre l'économie du marché ».

En effet, l'entrepreneuriat ou l'entreprenariat est caractérisé par l'esprit d'entreprise


que Werner Sombart5(*) définit comme « l'ensemble des qualités psychiques
qu'exige l'heureuse réalisation d'une entreprise. La passion de l'argent, l'amour des
aventures l'esprit d'invention, etc. constituant les traits de l'esprit d'entreprise ».

 Les entrepreneuriaux ne sont pas en mesure d'exploiter les opportunités


économiques par manque de moyens financiers : ces pauvres ont l'esprit
d'entreprise c'est-à-dire des capacités de courage, de ténacité, de flexibilité et de
créativité 

Donc un pauvre doit chercher des voies et moyens pour survivre et cela en faisant
de l'entreprenariat.

De tout temps, de nombreuses activités de taille très réduite (qualifiées


habituellement de micro-entreprises) se sont développées dans les pays du Sud
pour permettre aux populations pauvres de subsister. Celles-ci regroupent des
activités diverses qui font intervenir des marchands ambulants, petits artisans,
taximen, vendeurs de rue, etc.

Dans ces pays, la période coloniale a vu l'implantation d'entreprises, commerciales


d'abord, puis de production agricole ou minière et enfin industrielles et de services,
axées sur le modèle des pays colonisateurs. L'Etat en est le seul entrepreneur
économique.

Cependant, le secteur public, après avoir assuré tant soit peu la croissance dans la
plupart des économies nationales au cours de la décennie 60, semble aujourd'hui,
avouer son échec. L'Etat a failli à sa mission...La très grande majorité de la
population vit dans la pauvreté. D'où l'économie privée devrait désormais prendre le
relais.6(*)

Le retour de l'entrepreneur serait d'une part lié à l'échec de la grande entreprise


jugée trop lourde pour exploiter les nouvelles possibilités technologiques :
microinformatique, microélectronique, nouveaux matériaux, biotechnologie, etc. Ce
retour de l'entrepreneur s'explique également par le fait de vouloir être maître de son
travail, pouvoir le penser, l'organiser, ne pas être le jouet d'une organisation dont on
ignore les rouages

Plusieurs auteurs comme, GAUTHIER Bernard6(*), notent que« à la suite des échecs
des politiques de substitutions sur les marchés qui ont freiné le développement des
entreprises en Afrique et des déséquilibres des finances publiques, c'est sur
l'initiative privée et l'entrepreneurship7(*)individuel que reposent maintenant les
espoirs de croissance dans les régions en développement ».

Le Maroc ne constitue pas une exception de ces pays en matière de chômage des
jeunes. Les difficultés auxquelles il est confronté sont également le lot de nombreux
pays de niveau de développement équivalent, mais aussi de pays plus développés.
Cependant, la question de l'emploi prend dans notre pays une dimension toute
particulière, parce qu'elle revêt un caractère structurel et singulier au regard de ses
expressions qui peuvent remettre en cause le pacte social en vigueur.

CHAPITRE I : THEORISATION :
ENTREPRISE, ENTREPRENEUR ET
ENTREPRENARIAT

Introduction du Chapitre1 :
Ce chapitre présente un cadre théorique sur les concepts de base utiles pour la
compréhension des informations recueillies auprès les entrepreneurs Nous aurons à
définir les principaux concepts à savoir l'entreprise, l'entrepreneur et
l'entrepreneuriat8(*), l'esprit et la capacité entrepreneuriale. Aussi, nous allons
épingler les différentes caractéristiques de l'entrepreneuriat, en analyser les
différents types selon certains critères retenus, en donner les exigences, les moyens
de financement, les contraintes. Bien d'autres notions en rapport avec notre sujet de
recherche seront développées dans ce chapitre.

Il contient trois sections principales : les notions sur l'entreprise, l'entrepreneur et


l'entrepreneuriat

SECTION 1 : NOTIONS SUR L'ENTREPRISE

Les entreprises font l'objet d'études complexes. En effet, elles constituent une
catégorie hétérogène quant à la taille, à la nature de l'activité, à la forme juridique,
etc.

I.1 Définition

Il n'existe pas de définition précise de l'entreprise qui fasse aujourd'hui l'objet d'un
consensus entre les différentes disciplines qui s'y intéressent. Parler de l'entreprise
comme d'une réalité unique et homogène pourrait passer pour un abus de langage.

La difficulté à appréhender la notion d'entreprise provient essentiellement de la


multiplicité des regards dont elle est l'objet. Le manager, le syndicaliste, le salarié et
les pouvoirs publics, ont chacun une représentation différente de la même réalité,
l'entreprise, à laquelle ils sont associés. De même, la diversité de regards est encore
plus frappante dans la communauté scientifique. L'économiste, le gestionnaire ou le
sociologue analysent l'entreprise sous des hypothèses et selon des points de vue
souvent complémentaires, parfois contradictoires, rarement convergents.

Pour DARBELET M., et LAUGINIE J.-M.9(*), « l'entreprise peut être appréhendée de


plusieurs manières. Pour l'économiste, elle résulte de l'agencement de facteurs
différents : travail, capital, nature ; pour le sociologue, elle est une distribution de
rôles et de statuts ; pour le financier, elle est une source de profits et
d'investissements ; pour le juriste, elle est un contribuable, un instrument
d'expansion économique et le siège de divers conflits sociaux (grèves,
revendications diverses) ».

De toute cette multiplicité de regards et cette diversité d'appréhensions, la définition


unanime et unique n'est pas facile à formuler. En l'absence d'une représentation de
l'Entreprise qui soit globale, synthétique et admise par tous, le plus sage est de se
contenter des définitions de certains auteurs.

Plusieurs économistes considèrent l'entreprise comme le lieu où se combinent les


différents facteurs de production (travail, nature et capital) en vue de produire des
biens et services. On comprend que l'entreprise est l'institution où se fait la
production des biens et /ou des services.

Et pour produire, l'entreprise doit utiliser des intrants provenant de la nature (terre),
le travail (le salaire) et le capital (le profit).

Dans son dictionnaire de gestion, E. Cohen10(*) considère que l'entrepriseest « une


organisation relativement autonome, dotée des ressources humaines, matérielles et
financières en vue d'exercer une activité économique de façon stable et
structurée ». L'auteur insiste ici sur l'autonomie et la pérennité de l'entreprise. Celle-
ci exerce une activité économique (recherche du profit) qui doit être effective avec
les moyens. Il faut des moyens pour exercer une activité économique.

Pour l'encyclopédie libre11(*), au sens large, le terme entreprise s'utilise pour des
projets uniques mais d'apparence risquée ou difficile (par exemple, un grand voyage
ou une recherche scientifique), car il y a un effort entrepris dans l'activité.

Dans un sens économique, une entreprise est une structure économique et sociale
comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour
fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel
(le marché) ou non concurrentiel (le monopole).

L'entreprise est le lieu où se créent les emplois, où se redistribue la richesse, où se


réalisent les investissements et où naissent les conflits sociaux qui contribuent à
évoluer la société. L'entreprise, poursuit-il est une communauté économique
contribuant au bien-être humain. Son utilité, c'est rendre l'être humain plus heureux
dans la vie12(*).

Avec ces quelques définitions, il y a lieu de conclure que l'entreprise est le lieu de
fabrication des biens ou services répondant aux besoins de la population, un lieu

de création d'emplois, des richesses, des investissements, d'épanouissement des


hommes mais aussi un lieu où les conflits sociaux prennent de l'ampleur. Bref,
l'entreprise est le laboratoire où se réalise les grandes opérations économiques : la
production, la consommation, la distribution, l'investissement.

Elle produit des biens ou services, consomme des facteurs de production, distribue
les biens produits et fait des investissements en achetant des biens durables ou en
innovant.

I.2Catégories d'entreprises

Pour CHARPENTIER13(*), traditionnellement, on distingue trois grandes catégories


d'entreprises, selon qu'elles appartiennent au secteur privé, au secteur public ou
au secteur de l'économie sociale (coopératives, mutuelles).

I.2.1LES ENTREPRISES DU SECTEUR PRIVÉ

Elles regroupent les entreprises individuelles, d'une part, et les entreprises


sociétaires, d'autre part.

Les entreprises individuelles : qu'elles soient agricoles, artisanales ou


commerciales se caractérisent par le fait qu'une même personne fournit le capital, le
travail et la direction, et est responsable de ses biens.

Les entreprises sociétaires : quant à elles comprennent les sociétés de personnes


(sociétés en nom collectif, sociétés en commandite simple, sociétés des personnes
en responsabilité limitée) et les sociétés de capitaux (société par action en
responsabilité limitée, société anonyme).

I.2.2 LES ENTREPRISES DU SECTEUR PUBLIC

Pour les entreprises du secteur public, P.CHARPENTIER 14(*) distingue:

Les sociétés d'économie mixte  : ce sont des entreprises semi-publiques dont les
capitaux sont publics (l'Etat ou d'autres collectivités) et privés ;

Les entreprises nationalisées  : ce sont d'anciennes sociétés privées dont


l'actionnaire unique est l'Etat qui en nomme le Président Délégué Général. Les
vagues de privatisations ont considérablement réduit le nombre de ces sociétés
nationalisées et ;

Les établissements publics administratifs et les établissements publics


industriels et commerciaux : sont dirigés par un conseil d'administration et un
directeur général nommé par l'Etat. Les établissements publics disposent d'une
autonomie financière et possèdent une personnalité morale, ce qui les distingue des
régies directes qui n'ont ni l'une ni l'autre.

I.2.3 LE SECTEUR DE L'ÉCONOMIE SOCIALE (COOPÉRATIVES, MUTUELLES).

Les entreprises de ce secteur ont la forme de mutuelles, nombreuses dans la


branche des assurances ou des banques (crédit mutuel) ou des coopératives. Ces
dernières peuvent être de distribution, de consommation ou de production.

Fondées sur des valeurs comme la solidarité, les rapports sociaux et humains et non
sur la recherche exclusive du profit, ces entreprises cherchent à apporter à leurs
membres un service au meilleur prix ; elles sont administrées par des mandataires,
nommés administrateurs ou gérants, élus par l'Assemblée Générale. Les associés
disposent du même pouvoir dans les assemblées générales (principe un homme =
une voix). Dans ce secteur de l'économie sociale, on classe également les
associations à but non lucratif15(*) (organisation non gouvernementales, mouvements
religieux).

I.3 Les Différentes dimensions de l'entreprise

L'entreprise apparaît à la fois comme une unité économique de production et de


répartition, une organisation sociale et un système politique, le poids de ces
différentes définitions étant variable en fonction de la nature, de l'activité, du statut
juridique de l'entreprise et de la taille 16(*).

I.3.1 L'ENTREPRISE, UNITÉ DE PRODUCTION ET DE RÉPARTITION

La mission de production de biens ou de services vendus sur un marché est la


dimension la plus évidente de l'entreprise. Cette dernière réalise une combinaison
productive à partir des ressources en hommes et en moyens, matériels,
technologiques, financiers. Elle crée de la valeur par la transformation de ces inputs
en outputs (produits semi-finis ou finis, services).

En satisfaisant les besoins des consommateurs, l'entreprise remplit également une


fonction d'utilité sociale. De plus elle est distributive de revenus. Elle joue ainsi un
rôle de répartiteur de la richesse qu'elle a créée, grâce au partage de la valeur
ajoutée.

Celle-ci a pour objectif principal de rémunérer les différents facteurs de production :

ü Rémunération du travail (les salaires) ;

ü Rémunération du capital (dividendes versés aux actionnaires et intérêts versés


aux organismes prêteurs de capitaux) 

ü Paiement des impôts à l'Etat et des cotisations aux organismes sociaux ;

ü Autofinancement, correspondant à la part de la valeur ajoutée que l'entreprise


affecte à son propre développement.

I.3.2 L'ENTREPRISE, ORGANISATION SOCIALE

L'entreprise est un lieu où se rencontrent ce que les sociologues appellent


des « acteurs sociaux », c'est-à-dire des individus et des groupes plus ou moins
institutionnalisés. Les hommes et les femmes impliqués dans l'entreprise sont
porteurs de compétences diverses et de savoir-faire mis à la disposition de
l'organisation, au sein d'une structure qui les met en relation. Ils sont donc insérés
dans un réseau de flux physiques et de flux d'informations. Assurer la cohérence
d'ensemble du système suppose une certaine communauté d'objectifs entre les
participants à l'organisation, la mise en place de procédures de coordination, de
coopération et de communication.

Mais les individus sont aussi porteurs d'aspirations, d'intérêts, d'exigences


individuelles et collectives. Ainsi, par exemple, le salaire est considéré comme un
coût pour l'entreprise alors que le travailleur le perçoit comme un revenu

A travers sa participation à l'organisation, chaque individu cherche à satisfaire


plusieurs catégories de besoins, comme l'ont montré les travaux de l'école de
relations humaines, en particulier ceux de MASLOW : accès à un emploi et donc à
un revenu, besoin d'appartenance à un groupe, besoin de reconnaissance, besoin
d'accomplissement personnel.

Cependant, les débats sur la dimension sociale de l'entreprise s'élargissent


aujourd'hui à des considérations plus « sociétales ». Les difficultés croissantes du
marché du travail tendent à remettre en cause le rôle de l'entreprise comme lieu
privilégié d'insertion dans la société et vecteur de développement social. Tel est le
cas actuellement de nombreux travailleurs qui sont en chômage (Entreprises
minières de la RDC) suite à la crise financière internationale avec toutes ses
conséquences.

L'entreprise étant un lieu d'insertion, toutefois une proportion croissante de


personnes n'y a pas accès tel qu'on le voit dans plusieurs pays en développement.
Ainsi, P. CHARPENTIER estime que cela est à la base de l'émergence de nouveaux
thèmes de réflexion, notamment autour de l'idée d'une « citoyenneté de
l'entreprise », traduisant l'idée que celle-ci a des droits et des devoirs envers la
société.

I.3.3 L'ENTREPRISE, SYSTÈME POLITIQUE

L'entreprise est aussi un lieu d'affrontements, d'antagonismes, de conflits, liés à des


ambitions personnelles ou à des oppositions d'intérêts collectifs.

Les jeux de pouvoir dans l'organisation sont nombreux et difficiles à cerner, la


notionde pouvoir étant elle-même complexe. En effet, elle ne se limite pas à
l'influence exercée sur la structure. Plusieurs sources de pouvoir existent : celui,
juridique et financier, porté par les détenteurs du capital, celui issu de la
compétence, détenu par la technostructure et lesmanagers, celui des salariés
représentés par leurs syndicats. A cela, il faut ajouter les pouvoirs exercés de
l'extérieur, les mouvements de consommateurs en constituant une bonne illustration

I.4Finalités et buts de l'entreprise

Les finalités poursuivies dépendent d'une entreprise à une autre selon son statut
juridique, son caractère dimensionnel. Ainsi, une entreprise du secteur public n'a
pas les mêmes ambitions qu'une entreprise du secteur privé et moins encore une
entreprise du secteur de l'économie sociale.

L'entreprise du secteur privé vise la recherche du profit alors que les deux autres
visent l'intérêt collectif.

I.4.1 LA RECHERCHE DU PROFIT

La recherche du profit maximum est une hypothèse centrale des modélisations de la


théorie classique où la finalité des entreprises est réduite à la seule recherche du
profit.
Pour Peter Drucker17(*), il est seulement légitime de rechercher « un profit suffisant
pour couvrir les risques de l'activité économique et éviter ainsi une
perte ». L'objectif de réalisation d'un profit est alors indissociable de la volonté de
pérenniser l'entreprise et d'en assurer la survie.

La source de satisfaction unique du producteur est le profit, et l'objectif de


l'entreprise est la maximisation du profit. GENEREUX 18(*) précise que le concept
économique de profit est différent du concept comptable de bénéfice. Ce dernier
sert en partie à rémunérer le travail des entrepreneurs et les capitaux qu'ils ont
investis dans l'entreprise. Or, pour l'analyse économique, le travail et les capitaux
des propriétaires de la firme sont des facteurs de production comme les autres ; leur
rémunération est donc un coût et non un profit. Le profit correspond au revenu
résiduel de l'entreprise.Ce qui reste quand elle a payé tous les facteurs de
production y compris la rémunération normale du temps que les propriétaires
consacrent à la gestion et à l'administration, et celle des capitaux qu'ils ont investis.

Bien entendu, les critiques ne manquent pas de considérer l'objectif de maximisation


du profit d'irréalisme. L'entreprise poursuit aussi d'autres objectifs que celui de
maximisation du profit.

1.4.2 LES AUTRES OBJECTIFS DE L'ENTREPRISE

En raison de leur caractère multidimensionnel on ne peut réduire la finalité des


entreprises à la seule recherche du profit, même si cette dernière est essentielle.

Il existe des entités économiques qui ne visent pas à titre principal la réalisation d'un
profit. C'est le cas des entreprises du secteur public, et, dans le privé, de celles du
secteur de l'économie sociale (coopératives, associations à but non lucratif,...)

Il paraît alors raisonnable de penser que les producteurs connaissent et recherchent


d'autres satisfactions à travers leur activité : le prestige, la reconnaissance du public,
la qualité de relation avec leur personnel, le pouvoir, etc 19(*). Les managers peuvent
être incités à user de leur pouvoir de décision pour atteindre leurs objectifs propres :
prestige personnel (l'estime), puissance, solutions de facilité, paix sociale dans
l'entreprise, beaux bureaux, jolies secrétaires, etc. La poursuite de ces fins
personnelles peut engendrerdes coûts qui réduisent les profits des propriétaires ou
des entreprises.

D'autres objectifs peuvent alors être énoncés, comme l'utilité sociale, ou plus
généralement, la pérennité et la survie de l'entreprise 20(*).

Mais ces objectifs ne conduisent pas à remettre en cause l'hypothèse élémentaire


de la maximisation du profit.

Une entreprise capitaliste dont les profits sont très faibles trop longtemps n'a pas de
justification économique : elle est en général fermée ou rachetée. Dans le cas
d'entreprise de l'économie sociale, elle perdura si elle apporte une utilité sociale à la
société et si elle trouve un bailleur apte à en financer les pertes éventuelles. Parmi
les différents buts possibles pour une entreprise la recherche du profit occupe une
place importante.

SECTION 2 : L'ENTREPRENEUR

II. 1 NATURE ET GENESE DE L ENTREPRENANCE

Que ce qu'un entrepreneur ? Quel est le profil de carrière de l'entrepreneur ? La


fréquence de ces questions témoigne de l'intérêt croissant porté à cette question
aux États-Unis et dans le monde, pourtant, en dépit de cet intérêt aucun définition
concise et universellement admise ne s'est encore dégagée, l'évolution du vocable
lui-même illustre en gros celle de la théorie de l'entreprenance (voir tableau 1-1), le
terme français entrepreneur qui pourrait signifier littéralement « Qui prend
entre » ou « intermédiaire » est passé dans la langue anglaise.
21(*)
TABLEAU 1-1 - EVOLUTION DE LA THEORIE DE L ENTREPRENANCE ET DU
MOT ENTREPRENEUR

Moyen Age : Acteur (action Guerrière) et personne responsable de grands


chantiers de production

XVII Siècle : Personne Qui supporte les risques de profit ou de perte dans le contrat
à prix fixe avec les pouvoirs publics

1725 : Richard Cantillon - Distinction de la personne qui prend les risques et de celle
qui fournit les capitaux

1797 : Beaudeau - La personne qui supporte les risques, qui prévoit supervise,
organise et possède

1803 : Jean Baptiste Say - Les Profits de L'entrepreneur sont distincts des profits du
capital

1876 : Francis Walker - Distinction Entre Les Bailleurs de Fonds qui reçoivent un
intérêt et ceux dont le profit est dû à leurs compétences de gestionnaire.

1934 : Joseph Schumpeter - L'entrepreneur est un innovateur, il met en oeuvre une


technologie inédite

1964 : Peter Drucker - L'entrepreneur Maximise les opportunités

1975 : Albert Shapero - L'entrepreneur prend une initiative, organise des


mécanismes socio-économiques et accepte le risque de l'échec

1980 : Karl Vesper - Les économistes, les psychologues, les praticiens de


l'entreprise et les hommes politiques ne voient pas l'entrepreneur de la même façon

1983 : Gifford Pinchot - L'intra preneur est un entrepreneur au sein d'une


organisation préexistante

II. 2 DEFINITION

La notion d'entrepreneur a connu jusqu'à ce jour une évolution notoire, on est parti
de la conception de simple individu au personnage au centre de l'activité
économique. La notion concerne tout d'abord l'exploitant agricole, ensuite tous ceux
ayant pour fonction de faire circuler les denrées de la campagne vers les villes et de
transformer ses richesses; sa mission

Say (1996) quant à lui voit en l'entrepreneur la pierre angulaire de la dynamique


capitaliste. L'entrepreneur est donc un créateur et consommateur de valeur, laquelle
valeur est indispensable à la prospérité de la société; son objectif n'étant pas
l'exploitation du travail d'autrui mais plutôt d'être économiquement indépendant. Il en
ressort en définitive trois sorte d'opérations industrielles: les «recherches du
savant», les «applications de l'entrepreneur» et «l'exécution de l'ouvrier».

Schumpeter fait la synthèse de Cantillon et Say, l'entrepreneur devient le


responsable de la science économique ; Schumpeter le place au centre de l'analyse
et lui assigne la fonction d'innovation, l'innovation étant définie comme tout
changement porteur de profit nouveau. Le profit quant à lui étant juste sa
rémunération. La prise de décision et sa fonction managériale définissent sa
particularité majeure; il n'est ni inventeur, ni capitaliste et par conséquent ne prend
aucun risque.

Les conceptions nouvelles de l'entrepreneur le définissent comme quelqu'un qui


forme et réalise un projet; l'entrepreneur met en place un projet dont la réussite
réside dans la minimisation le plus possible du niveau du risque qui entoure ses
décisions ainsi que dans sa capacité à gérer.

Louis Jacques FILION(1988) intègre toutes ces dimensions et nous offre cette
définition dans laquelle nous pouvons assez clairement reconnaître l'entrepreneur
que nous rencontrons tous les jours de notre vie: «Un entrepreneur est une
personne imaginative, caractérisée par une capacité à se fixer et à atteindre des
buts. Cette personne maintient un niveau élevé de sensibilité en vue de déceler des
occasions d'affaires. Aussi longtemps que il ou elle continue D'apprendre au sujet
d'occasions d'affaires et qu'il ou elle continue à prendre des décisions modérément
risquées qui visent à innover, il ou elle continue de jouer un rôle entrepreneurial».

SECTION 3 : L'ENTREPRENEURIAT

L'entrepreneuriat fait l'objet d'un engouement médiatique et politique pouvant


conduire à des amalgames. Il est parfois utilisé dans des formes adjectives
surprenantes : création d'affaires, activité, ... En effet, l'entrepreneuriat est étudié par
des économistes, des sociologues, anthropologues, des historiens et chercheurs
d'autres disciplines ; d'où l'entrepreneuriat peut correspondre à une ou plusieurs
terminologies selon la discipline du chercheur. Pour nous, nous le considérons
comme activité économique.

III. 1 Définitions

Il y a beaucoup de chemins différents où l'entrepreneuriat peut être défini. Une vue


possible de la nature d'un phénomène entrepreneurial est de le considérer comme
un phénomène d'organisation. Dans cette vision, l'analyse de l'entrepreneuriat
revient à étudier la naissance de nouvelles organisations ou les activités permettant
à un individu de créer une nouvelle entité.

L'entrepreneuriat est l'action de constituer une nouvelle organisation et en particulier


la création d'entreprise. L'entrepreneuriat peut être une activité qui crée de
nombreux emplois. Pour K.KNIGHT (1967) et Peter Drucker (1970), l'entrepreneuriat
consiste à prendre des risques. L'entrepreneur est une personne qui est prête à
mettre en jeu sa carrière et sa sécurité financière pour mettre en oeuvre une idée, à
mettre son temps et son capital dans une entreprise risquée. Une autre définition de
l'entrepreneuriat décrit le processus de découverte, d'évaluation et d'exploitation
d'occasions. Ainsi un entrepreneur peut être défini comme « quelqu'un qui agit non
en fonction des ressources qu'il contrôle actuellement, mais qui poursuit
inlassablement une occasion » (JeffryTimmons). Pour Howard Stevenson, de
l'université de Harvard, l'entrepreneuriat est« la poursuite d'une occasion qu'elles
que soient les ressources contrôlées actuellement ».22(*)

Pinchot (1985)23(*)introduit le terme d' « intrapreneuriat » où


« corporateentrepreneurship » pour décrire les activités entrepreneuriales au sein
même d'une grande organisation.

Selon Gasse24(*)l'entrepreneuriat s'entend comme l' « appropriation et la gestion des


ressources humaines et matérielles, dans le but de créer, de développer et
d'implanter des solutions permettant de répondre aux besoins des individus ».
L'entrepreneur crée des activités pour lutter contre la pauvreté, pour produire des
biens et services,... utiles à la société.

Pour BEN CHEIKH, l'entrepreneuriat est sans doute la suite logique


de l'empowerment.L'entrepreneuriat consiste à mettre en relation avec d'autres afin
de créer des échanges, des projets et de la richesse.

Gatner (1990)25(*) s'est beaucoup intéressé à la question de définition de


l'entrepreneuriat. Il a interrogé des experts avec la méthode Delphi en essayant de
répondre à la questionsuivante« What are wetalking about whenwe talk about
entrepreneuship ? ».Il a déterminé à la suite de cette étude 8 thèmes relatifs à
l'entrepreneuriat :

ü L'entrepreneuriat touche à l'entrepreneur comme un individu ayant des


caractéristiques particulières.
ü L'entrepreneuriat a trait à l'innovation en général.

ü L'entrepreneuriat c'est la création d'une organisation.

ü L'entrepreneuriat c'est la création de valeur.

ü Certains réservent l'entrepreneuriat au seul secteur privé, d'autres estiment qu'il


peut concerner le secteur public.

ü L'entrepreneuriat intéresse les organisations à forte croissance.

ü L'entrepreneuriat implique chose unique.

ü L'entrepreneuriat concerne les dirigeants propriétaires.

Bruyat (1993)26(*) en s'inspirant des travaux de Gatner (1990), a présenté ces


propositions et ses contributions épistémologiques dans le champ de
l'entrepreneuriat. Pour ce chercheur « l'objet scientifique étudié dans le champ de
l'entrepreneuriat est la dialogique individu/création de valeur ». Cette dialogique
s'inscrit dans une dynamique de changement et peut être défini comme suit :

- L'individu est une condition nécessaire pour la création de valeur, il en détermine


les modalités de production, l'ampleur... et il est l'acteur principal et le support de la
création de valeur.

- La création de valeur, par l'intermédiaire de son support, investi l'individu qui se


définit, pour une grande part, par rapport à lui. Elle occupe une grande part dans sa
vie (son activité, ses buts, ses moyens, son statut social...), elle est susceptible de
modifier ses caractéristiques (savoir-faire, valeurs, attitudes,...).

Il a montré que toutes les créations d'entreprises ne conduisent pas à des situations
ou l'intensité du changement pour l'individu et l'importance de la création de valeur
se situent à un niveau élevé. Des entreprises peuvent être créées par imitation, par
reproduction ou encore par transfert d'une activité existante (reprise).

Les différents paradigmes de l'entrepreneuriat permettent aussi à donner des


définitions supplémentaires du concept entrepreneuriat.

III. 2 La dynamique entrepreneuriale

L'entrepreneuriat est un acte propre à l'entrepreneur et la « dynamique


entrepreneuriale » peut être définie comme l'ensemble du processus qui tend à
favoriser la création et le développement des entreprises. Ainsi présentée, la
dynamique entrepreneuriale correspond à un certain nombre de pratiques tactiques
et stratégiques. Elle se rapproche de ce que P. DRUCKER définit comme
l'innovation et l'esprit d'entreprise, à savoir une intention délibérée, une tâche qui
doit être organisée de façon systématique et qui fait partie intégrante du travail du
dirigeant.
III. 2.1 PARADIGMES DE L'ENTREPRENEURIAT

La théorisation de l'entrepreneuriat est au croisement de divers paradigmes


constituant les points de vue sur l'entrepreneuriat.

III. 2.1.1 Le paradigme de l'opportunité

Il a été conceptualisé par l'école autrichienne qui s'est véritablement inscrite dans le
domaine de l'entrepreneuriat avec Scott Shane et S. Venkataraman. Ce courant de
pensée s'est intéressé à la notion d'opportunité comme une explication de
l'entrepreneuriat qui peut être défini comme une découverte et une exploitation des
opportunités d'affaires. Chez ces deux auteurs, le contexte permet d'associer
l'origine d'opportunité d'affaires, le processus de découverte, d'évaluation et
d'exploitation de ces opportunités et les personnes qui ont permis d'y avoir accès.
En anglais, «The scholarlyexamination of how, by whom and
withthateffectsopportunities to create future goods and services are discovered,
evaluated and exploited.Consequently, the process of discovery, evaluation and
exploitation of opportunites; and the set of individualswhodiscover, evaluate, and
exploit them». (Shane, Venkataraman, 2000, p. 218) 27(*).

Dans cette conception, Shane et venkataraman (2000) considèrent l'entrepreneuriat


comme un champ d'étude subjectif qui intègre deux phénomènes à la fois ; la
présence d'une opportunité d'affaires d'aspect lucratif et la présence des individus
entrepreneurs qui identifient, découvrent et exploitent cette opportunité. Selon ces
deux auteurs, les fondements de l'entrepreneuriat résident dans l'identification d'une
opportunité d'affaires la capacité à la percevoir et à engager les moyens de
l'exploiter.

Et Arenius et De Clerq (2005)28(*), les opportunités entrepreneuriales proviennent


essentiellement dans les différentes structures du réseau auquel appartiennent les
individus. Ce réseau peut dépendre du capital humain (éducation) ou du territoire
(environnement).

Ainsi, nous pouvons considérer que la création de nouvelles entreprises est un


phénomène entrepreneurial qui se base essentiellement sur l'identification d'une
opportunité.

Le paradigme de l'entrepreneuriat signifie ce qui est au coeur ou à la base de


l'entrepreneuriat

III. 2.1.2 Le paradigme de la création d'une organisation

A. Processus de création d'organisation selon Gartner

La création d'une nouvelle entreprise constitue le coeur de la modélisation de


Gatner (1985)29(*) qui a mis l'accent dans cette étude sur la naissance des nouvelles
activités (organisations) permettant à un individu de créer une nouvelle entreprise.

Pour Gatner, l'apparition d'une nouvelle organisation est la conséquence d'un


processus d'émergence organisationnelle. Cet événement est l'essence même de
l'entrepreneuriat, et l'objet sur lequel doivent se concentrer les études. Il signale
d'ailleurs qu'il n'y a pas un processus mais des processus d'émergence. L'idée d'un
processus unique, et par conséquent d'un phénomène unique, a été abandonnée.
L'accent est mis sur l'extrême diversité des situations qui aboutissent à des
nouvelles entreprises. Les composants pertinents de la création des nouvelles
organisations dans son modèle sont : l'environnement, l'individu, la firme et le
processus entrepreneurial. Comme variables caractérisant son modèle, Gartner a
utilisé trois variable psychologiques à savoir : la propensité à la prise de risque, le
lieu de contrôle (locus of control), le besoin en accomplissement (need of
achevement) et certaines variables démographiques (éducation, âge, parents
entrepreneurs, etc...). La composante la plus importante autant que le nombre de
variables utilisées par plusieurs chercheurs qui définissent une nouvelle entreprise
par l'entrepreneur est la dimension environnementale. L'environnement joue
beaucoup dans la création des entreprises.

B. Processus de création d'organisation selon Verstraete.

Pour Verstraete (2000)30(*), l'entrepreneuriat est « un phénomène complexe et


comme un type particulier d'organisation impulsé par un entrepreneur qui agit pour
tenter de concrétiser, au sein de la structure dans laquelle il baigne, la vision qu'il se
fait de cette organisation. Il s'efforce de la rendre conforme à la représentation qu'il
en fait ».

L'entrepreneuriat est vu comme un phénomène conduisant à la création d'une


organisation impulsée par un ou plusieurs individus s'étant associés pour
l'occasion31(*).

III. 2.1.3 Paradigme de la création de valeur.

La valeur est le résultat d'un processus de gestion dont chaque fonction de


l'entreprise possède une interprétation généralement intimement lié à la partie
prenante à laquelle elle se consacre prioritairement 32(*).

En effet Ronstadt (1984) (cité par Verstracte (2003)) 54( *) a définit l'entrepreneuriat


comme étant « un processus dynamique de création d'une valeur croissante, cette
valeur est créée par des individus qui assument, les risques majeurs en terme
d'équité, de temps, et/ ou de l'engagement de carrière de fournir la valeur pour
quelque produit ou service. Ce produit ouce service peut ou ne pas être nouveau ou
unique mais la valeur doit être infusée par l'entrepreneur en se procurant et allouant
les compétences et les ressources nécessaires ». Quelle que soit la nature de bien
ou de service produit par l'entreprise (nouveau ou homogène), la création de la
valeur est la préoccupation de l'entrepreneur qui, grâce aux divers risques pris,
affecte des ressources et des compétences nécessaires à la production.
III. 2.1.4 Le paradigme de l'innovation

Ce paradigme trouve ses origines dans l'oeuvre de Joseph Schumpeter et, plus
récemment, dans les écrits de Peter Drucker. La présentation d'une innovation par
l'innovateur culturel (l'entrepreneur) est considérée par Schumpeter comme le
processus clé dans la force économique de changement.

Au niveau de cette approche, l'innovation est considérée comme beaucoup plus


qu'une innovation. L'invention dévient une innovation seulement quand elle est
appliquée à un processus industriel et génère une valeur ajoutée à la fonction de

Production suite à cette application. Egalement, tous les directeurs ou propriétaires


d'entreprises ne sont pas tous des entrepreneurs, pas parce qu'on peut diriger une
affaire sans essayer de créer des nouvelles façons de « faire » des affaires. C'est le
fait d'essayer de nouvelles idées et nouvelles méthodes de production qui séparent
un groupe de pionniers connus comme entrepreneurs et cet effort est connu sous le
nom d'innovation33(*).

Drucker (1985)34(*) a suivi Schumpeter en distinguant entre l'administration et


l'entrepreneuriat et en définissant l'innovation comme un moyen par lequel les
entrepreneurs peuvent exploiter le changement pour créer un nouveau service ou
une opportunité d'affaires.

Donc l'innovation, la créativité et la découverte constituent les sujets de coeurs


vitaux évoqués par les auteurs adeptes de l'innovation comme un attribut de
l'entrepreneur.

Et ces deux auteurs (Schumpeter et Drucker) consentent que l'innovation constitue


le coeur et la base de toute recherche ou paradigme en entrepreneuriat. L'innovation
devient, le moteur de développement qui implique des créations d'entreprises dans
ce monde de « destruction créatrice ».

Cependant CASSON35(*)a critiqué l'alignement de l'innovation technologique avec


l'entrepreneuriat et il a considéré que c'est une erreur, d'identifier l'entrepreneuriat
exclusivement comme étant l'innovation et l'innovation comme étant de la
technologie. En effet, peu d'entrepreneurs arrivent à s'engager dans une radicale
innovation de type Schumpetérienne pure car elle est bien connue d'un type
d'accroissement important d'activité.

Parler donc de la multiplicité des concepts, ces concepts qui par moment prêtent
quelque peu à confusion et créent plutôt une amalgame dans la façon de percevoir
la question entrepreneuriale; alors que ne constituant rien d'autre qu'un logique
séquencement voulant que chacun des intervenants dans le processus
entrepreneurial joue son rôle de sorte que la responsabilité de la vision et de la
méthode revienne au créateur, la fourniture des concepts à l'inventeur, la
responsabilité de la transformation du produit à l'innovateur, la gestion créatrice à
l'intrapreneur tandis que l'entrepreneur de son côté s'engage fermement à prendre
sur lui la responsabilité de tout cet ensemble. Ainsi « quand tous les partenaires
acceptent les rôles et les responsabilités qui leur sont attribués, il y a création,
invention, innovation, entrepreneuriat et intrapreneuriat » (Dina Lavoie)36(*).

Conclusion Du Chapitre
De tout ce parcours de littérature, il y a lieu de retenir qu'il n'existe pas de définition
précise et unanime de l'entreprise qui fasse aujourd'hui l'objet d'un consensus entre
les différentes disciplines qui s'y intéressent. Les entreprises constituent une
catégorie hétérogène quant à la taille, à la nature de l'activité, à la forme juridique,
etc. Trois grandes catégories d'entreprises sont distinguées selon qu'elles
appartiennent au secteur privé, au secteur public ou au secteur de l'économie
sociale. L'entreprise apparaît aussi comme une unité économique de production et
de répartition, une organisation sociale et un système politique ; qui sont les 3
dimensions de l'entreprise. Les objectifs, les finalités de l'entreprise dépendent de
son statut juridique et son caractère dimensionnel.

Une entreprise est initiée et dirigée par un entrepreneur. Celui-ci est un preneur de
risques, un innovateur, un développeur, un organisateur, un créateur, un inventeur,
un promoteur, un opportuniste.

On peut aussi retenir que l'entrepreneuriat fait l'objet ou peut correspondre à une ou
plusieurs terminologies selon la discipline du chercheur.

Quatre paradigmes constituent la base ou le coeur du phénomène entrepreneurial.


Les paradigmes d'innovation (Schumpeter et P. Drucker), d'opportunité (Shane et
VenKataraman), de création d'organisation ou d'entreprise (Gartner et Verstraete) et
celui de la création de valeur (Ronstadt). Toute création d'organisation provient d'un
esprit ou d'une capacité entrepreneuriale.

Parmi les éléments des motivations et des compétences entrepreneuriales, la vision


et les relations sont considérées comme d'indéniables facteurs clés du succès de
l'entrepreneur.

Les contraintes auxquelles sont exposés les promoteurs d'entreprises dans


l'environnement sont multiples. Ces contraintes justifient des limites d'entreprendre
et de promouvoir de manière générale l'esprit d'entreprise. Les principales
contraintes sont de nature administrative, financière, fiscale et culturelle.

CHAPITRE II : L'ENTREPRENARIAT
ET LA CREATION D'ENTREPRISE
AU MAROC

Introduction Du Chapitre
Créer son entreprise et la développer n'est pas une affaire de chance. Réussir cette
phase de démarrage résulte d'une synergie d'éléments que le dirigeant doit savoir
maîtriser pour assurer la pérennité de son entité.

Le Maroc, pays jeune, engagé dans la voie du libéralisme, de l'ouverture et de la


démocratisation, connaît aujourd'hui d'importantes mutations socioculturelles,
démographiques, législatives et économiques.

Les entreprises marocaines ne restent pas en marge de ces mutations, elles aussi
vivent de profonds soubresauts. Elles sont contraintes à adapter sans cesse leur
organisation aux changements, à se moderniser pour pouvoir survivre, se
développer et répondre aux nouvelles exigences du marché.

Engagé dans un processus de développement économique et social, le Maroc a


mobilisé toutes ses ressources pour vivre cet engagement avec ses nouvelles
promesses, ses perspectives, mais aussi ses durs défis. Pour s'y impliqué en pleine
force, le Maroc s'appuie sur une ressource majeure qui symbolise une richesse
inépuisable: ses hommes et ses femmes.

SECTION 1 : Historique de L'entreprenariat au Maroc

Trois grandes phases constitutives de l'historique de l'entrepreneuriat marocain:

I.1 Du début du 20 éme siècle à l'indépendance:

§ Les lourdes défaites d'Isly (1844) et de Tétouan (1860)

§ La crise de Tanger en 1905

§ La convention d'Algésiras

§ L'inutilité des réformes et la continuité des pressions des puissances


européennes.

§ Le protectorat
L'ouverture (forcée) des frontières aux capitaux et à marchandises européennes.

Des droits et des privilèges économiques offerts aux étrangers

I.2De l'indépendance à 1990:

§ La construction d'un secteur public confronté au rejet des populations et à


l'opposition des institutions internationales

§ Des projets de réformes qui n'ont pas vu le jour

§ Résistances culturelles

§ Conflits d'intérêts, des manoeuvres politiques et des choix hasardeux

Un rapport fluctuant entre les impératifs de la réforme et le déficit de l'esprit réel


d'entreprise

I.3De 1990 à nos jours:

Arrêt des choix stratégiques majeurs

Identification des grands chantiers

Accentuation du rythme des réformes

Attraction des investissements

Mobilisation des entrepreneurs nationaux

Participation de la société civile

Circonscription et régulation positive des causes des blocages du passé.

SECTION 2 : L'entreprenariat au Maroc :

Le Maroc est une économie moyennement développée basée essentiellement sur


l'agriculture, l'activité minière (surtout le phosphate) et sur le secteur de la textile et
placée comme la 5ème puissance économique au continent Africain.

L'entreprenariat au Maroc bénéficie d'une certaine démocratisation. En effet, la


constitution prévoit la liberté d'entreprendre et la réserve à tous les citoyens qu'ils
soient homme ou femmes, tous en pied d'égalité. Cependant, il se situe dans un
contexte chargé de défis, caractérisé essentiellement par l'accord d'association avec
l'union européenne et récemment avec les Etats-Unis Cela implique plus de
concurrence, donc le dirigeant marocain serait confronté à la compétitivité de
l'entreprise européenne. Ce contexte connaît également la libéralisation du
commerce sous les règles de l'organisation mondiale de commerce.

Ces défis exigent la mise à niveau des pratiques du management plus


particulièrement dans les petites et moyennes entreprises souvent dirigées par les
dirigeants de faible niveau éducatif. Notons bien qu'au Maroc, les PME comptent
plus que 90% sur le tissu économique et sont fortement confrontées à une
concurrence de la part, à la fois, des grandes entreprises adaptant un style de
management moderne comme par exemple (OCP, ONA...) et des PME récemment
créées par les jeunes diplômés.

Dans ce cadre, une dualité des styles managériaux pratiqués au Maroc est apparue
entre les grandes entreprises et les PME ce qui a nécessité l'intervention de
plusieurs acteurs notamment:

Ø Les associations d'entrepreneurs dont le rôle principal est de sensibiliser, former


et accompagner ces derniers tout au long de leur parcours entrepreneurial.

Ø Les pouvoirs publics encourageant les investisseurs par l'instauration de la charte


de l'investissement, la libéralisation des échanges, la simplification des procédures,
l'assouplissement de la réglementation des changes, la promotion des exportations,
le développement de l'infrastructure d'accueil et de communication, l'assistance
technique aux investisseurs...

Ø Les collègues comme centre de discussion, d'opinion, de conseils et d'influence

Ø Les médias, étant le moyen de diffusion de l'information

Ø L'entrepreneur lui-même par l'ouverture d'esprit.

II.1 La structure des entreprises Marocains :

La structure des entreprises au Maroc recoupe finalement assez bien la répartition


des revenus : des très riches, ou des très grosses entreprises, des pauvres, ou des
TPE, et une classe moyenne très peu nombreuse. C'est celle-ci, ce sont les vraies
PME qui portent le développement d'un pays, et effectivement, elles manquent au
Maroc.

Comme partout, les entreprises nouvellement créées ont un très fort taux de
mortalité dans les 5 premières années. Et l'entreprise qui survivait en travaillant au
noir plonge quand elle doit faire face à la totalité de ses obligations. Ce fort taux de
mortalité est encore plus élevé pour les entreprises créées par les investisseurs
étrangers, qui se lancent avant d'avoir compris le fonctionnement au Maroc, et se
retirent, amers, un ou deux ans après.

L'Etat simplifie les procédures, il a abaissé le capital minimum de la SARL pour


permettre une création plus facile, les formalités sont plus simples qu'en France, les
centres d'investissements sont des facilitateurs. L'état tente de faire revenir les
MRE, les aides à créer leur entreprise au Maroc, faisant revenir ainsi des capitaux,
et un savoir-faire précieux. Une émission comme Challenger, qui est aussi régulière
que l'équivalent marocain de la Star Académie (et produite par la même chaine) n'a
pas beaucoup d'équivalent en Europe. Arriver, et depuis des années, à faire passer
en prime time un concours où sont sélectionnés de jeunes marocains porteurs de
projets d'entreprise, arriver à intéresser un public large à des questions de business
plan, de marketing, de comptabilité montre bien à quel point le désir d'entreprendre
est profond au Maroc.

Malgré cela, il n'est pas facile d'entreprendre au Maroc. Le crédit officiel est cher, et
les délais de paiement sont extrêmement longs. Comme partout dans le monde
l'administration paye mal, mais toutes les entreprises aussi.

La seule initiative qui puisse actuellement afficher son bilan est celle de Maroc-
entreprendre37(*). Constituée d'un réseau d'hommes d'affaires, Maroc-entreprendre
a été créée en 2005 dans l'objectif d'aider à la création d'entreprises. Elle a
actuellement à son actif plus d'une vingtaine de projets et table sur une quarantaine
pour l'année 2006. Le réseau dispose en effet d'un financement d'un milliard de
dirhams mis en place par Attijariwafa Bank, ce qui explique que les projets qui
dépassent un certain seuil (plus de 300 000 dirhams), sont gérés directement par la
banque. La préparation des dossiers par Maroc-entreprendre est un gage de
réussite, puisque les projets validés par l'association ont une forte chance d'être
financés par la banque.

II.2Les structures d'accompagnement et de sensibilisation à la


culture entrepreneuriale au Maroc :

-Des structures publiques et privés, des experts sont mobilisés dans le cadre de la
démarche de développement de la culture entrepreneuriale mise en place par le
gouvernement marocain.

Maroc Entreprendre :

- association de chefs d'entreprises qui vise à promouvoir la création et la reprise


d'entreprises.

- accorde en particulier des prêts d'honneur, sans intérêts et sans garanties,


remboursables sur une période de 5 ans. Ce Réseau, de par l'expérience de ses
membres, fournit également un accompagnement collectif, ou individuel, aux
créateurs ou repreneurs d'entreprises.

Ministère de l'industrie, du Commerce et de la mise au niveau de l'économie


(MICMANE) :

-met à disposition sur son site Internet un certain nombre d'études et de statistiques
destinées à faciliter l'investissement au Maroc : la revue trimestrielle du Ministère, le
site contient plusieurs dossiers tels que le "Guide des bonnes pratiques de
l'innovation" et le "Guide de l'investisseur industriel".

-crée un "Espace Entreprises" regroupant quelques informations utiles dans le cadre


d'une démarche entrepreneuriale (formalités de création, droit des affaires moyens
de financement).
-le portail de la cellule Intilaka, destinée aux bénéficiaires de l'opération de départ
volontaire de la fonction publique, fournit des informations plus complètes pour aider
les créateurs d'entreprises.

Direction des Investissements Extérieurs (DIE) :

- structure de promotion, d'assistance et d'accueil des investisseurs. La DIE a un


triple rôle : promouvoir le Maroc auprès des investisseurs, informer les entreprises
sur les atouts du Maroc en terme d'implantation ou d'extension de leurs activités et
accompagner les promoteurs dans la visite des sites les mieux adaptés à leurs
besoins.

Mission économique de l'Ambassade de France au Maroc :

figure la collecte d'informations sur l'environnement économique, juridique,


réglementaire, concurrentiel, et sur les conditions d'accès au marché marocain.

Ambassades du Royaume du Maroc :

-dotées de moyens de promotion et d'information nécessaires pour appuyer les


milieux d'affaires marocains et étrangers dans leurs recherches d'échange et de
partenariat.

-disposent de services économiques mettant à disposition un certain nombre


d'études sur le marché marocain ainsi que des informations sur les modalités de
création d'entreprise au Maroc.

Centres Régionaux d'Investissement (CRI) 11:

- véritable guichet unique pour la création d'entreprise. Ils représentent l'interface


entre le porteur de projet et les autres administrations (OMPIC, CNSS, subdivision
des Impôts, Tribunal de Commerce, Inspection du Travail et service de légalisation).

Fondation Banque Populaire pour la Création d'Entreprises (FBPCE) :

-oeuvre pour la promotion de la création d'entreprise ; à travers des services de


conseil, des ateliers de formation, des séminaires thématiques et des aides pour le
démarrage d'une entreprise.

Comité Régional Pour la Création d'Entreprise (CRPCE) :

-créer des synergies entre acteurs de la création d'entreprise et à promouvoir


l'entrepreneuriat au niveau des régions.

Fédérations Sectorielles :

-associations professionnelles à but non lucratif représentant les entreprises des


différents secteurs d'activité.

-L'objectif de ces organisations est de fédérer et de représenter les métiers et


entreprises du secteur concerné. Elles ont également pour rôle de collecter et de
diffuser toutes les informations techniques, économiques, juridiques et
administratives relatives à ce secteur.

RMIE - Le réseau Maroc Incubation et Essaimage :

Programme national de Soutien à l'innovation, à l'incubation d'entreprises et à


l'essaimage. C'est le Centre National pour la Recherche Scientifique et Technique
(CNRST) qui en assure le pilotage. Le RMIE a pour mission de :

· Mener des actions de sensibilisation à l'entreprenariat et à l'essaimage à partir des


entreprises existantes.

· Coordonner le développement des incubateurs au Maroc.


Assurer l'accueil et l'accompagnement de porteurs de projets au sein des
incubateurs du réseau.

· Assurer la formation des responsables d'incubateurs et des pépinières


d'entreprises.
Assister financièrement des porteurs de projets innovants présélectionnés.

R&D Maroc :

Association professionnelle à caractère économique dont la vocation est de


contribuer à la promotion de l'innovation et de la R&D dans les entreprises
marocaines du secteur productif.

Association des Femmes Chefs d'Entreprise du Maroc (AFEM) :

Promouvoir l'entrepreneuriat féminin et de renforcer la position des femmes chefs


d'entreprises au Maroc.

Lancement de deux incubateurs pour accompagner et conseiller des femmes


porteuses de projets.

Ø  Les Experts :

Ø L'expert-comptable :
Ø L'avocat :

Ø Autres Sources :

Le créateur peut solliciter d'autres experts en fonction de l'avancement de son


projet. A titre d'exemple, il peut s'appuyer sur des agences de conseil en publicité et
en communication pour l'élaboration de son plan marketing.

II.3Les types et les Formes d'entreprenariat au Maroc

Les formes d'entrepreneuriat au Maroc :

L'ensemble des facteurs qui forment le contexte entrepreneurial marocain détermine


les types et les formes d'entrepreneuriat au Maroc PME et PMI qui représentent
90% du tissu entrepreneurial national.

L'entrepreneuriat au Maroc est caractérisé par une situation paradoxale et


contraignante : Une dualité entrepreneuriale :

§ entrepreneuriat informel / forcé/ de nécessité/ de survie : C'est une forme d'auto


emploi, c'est-à-dire que finalement une personne n'a pas le choix que de créer son
propre emploi généralement à domicile.

§ entrepreneuriat formel /d'opportunités : émane d'une intention stratégique de


personnes qui ont cerné une opportunité sur un marché, et qui ont décidé de créer
leur propre entreprise. Cette sphère est très fertile en matière d'innovation et de
développement d'occasions d'affaires.

Les types d'entrepreneuriat au Maroc :

La typologie d'entrepreneuriat au Maroc se résume dans les suivants :

L'entrepreneuriat d'imitation :

-crée peu de valeur nouvelle, les marchés sont bien connus et sont caractérisés par
une grande concurrence ;

-permet au créateur de changer, parfois de façon radicale, sa propre situation :


l'essaimage en est un bon exemple.

L'entrepreneuriat de valorisation :

le fait d'un entrepreneur ayant une idée nouvelle et innovante dans le domaine de la
recherche et développement.
L'entrepreneuriat d'aventure :

Création d'une nouvelle valeur/ un produit suscitant souvent un changement


d'importance dans l'économie et souvent entouré par un grand risque.

L'entrepreneuriat - relève :

Transfert de propriété d'entreprise déjà existante d'un entrepreneur à un autre. Cela


peut ne pas créer de valeur ajouté nouvelle.

Les types d'entrepreneuriat les plus dominants au Maroc sont ceux d'imitation et de


relève.

II.4Promouvoir et renforcer la culture entrepreneuriale au


Maroc :

L'économie marocaine est compétitive et pour assurer sa croissance il est


recommandé d'équilibrer les formes et les types d'entreprise en encourageant la
création d'entreprises innovatrices et en gérant le développement et le transfert
d'autres entreprises (entrepreneuriat, relève, rachat).

Diffuser la culture entrepreneuriale dans tous les milieux : familiaux et scolaires. Il


faut que le savoir-faire entrepreneurial de l'Etat marocain facilite le développement
des autres savoirs tel que le savoir-faire, le savoir être, le savoir agir et le « savoir
devenir entrepreneur ».

-de nombreux organismes et structures mis en place par le gouvernement


contribuent au développement et à la consolidation de la culture entrepreneuriale.

La politique marocaine pour promouvoir l'entreprenariat est axée sur :

- Le soutien de l'auto-initiative d'emploi

- L'accompagnement des entrepreneurs

- L'encouragement de l'esprit de créativité et d'innovation

- La mise en place d'un certain nombre de mesures gouvernementales pour


améliorer l'environnement réglementaire pour les nouvelles entreprises en
démarrage

- Une multitude de mesures ont été prise par l'Etat marocain dans le but
d'encourager l'entreprenariat :

ï Création des Centres Régionaux d'Investissement (CRI)  11


ï Création de l'Agence Nationale pour la Promotion de PME (ANPME)

ï Des fonds de financement et d'investissement 

ï Fonds de promotion de l'investissement (FPI)

ï Fond Hassan II

ï Le micro-crédit

ï Création des tribunaux commerciaux

ï La réforme du Code de commerce en 1995

ï La réforme du Code du travail en 2004

II.5 Perspectives et obstacles de l'entreprenariat au Maroc

Les PME, qui occupent de plus en plus une place prépondérante dans le tissu
économique national et international, présentent de précieuses caractéristiques
telles que souplesse, faculté d'adaptation, réactivité, esprit d'innovation, sens du
service et du contact humain... Autant d'atouts pour grandir. Au Maroc, la plus
grande part du défi à relever réside dans la promotion: développer les PME
existantes et inciter l'émergence de l'esprit d'entreprise. Cependant, créer son
entreprise, c'est comme bâtir un immeuble, il lui faut des fondations solides. Une
affaire complexe qui nécessite une préparation. C'est pourquoi il importe d'accorder
une attention particulière aux facteurs clés de succès de l'entrepreneur.

Pour faire réussir l'entreprenariat au Maroc il faut prendre d'une part des mesures
bien huilées telles que la création d'un fonds d'investissement pour la création
d'entreprise, comme au Canada, et garantir un réseau. D'autre part la nécessité de
l'intervention de l'État dans le processus de création d'entreprises, en amont et en
aval. Consacrer un pourcentage aux Small business permettrait à l'entreprise de
trouver des références et de franchir le cap de démarrage avec succès, et mettre en
place des outils d'aide pour encourager la politique de l'export et de
l'internationalisation.

Il faut qu'il y ait cohérence entre les stratégies mises en place par le gouvernement,
comme Emergence, et les opportunités de création d'entreprise. Le marché local
manque de visibilité. Il y a pas mal de structures, mais aucune convergence,
chacune agissant à part. Il faut qu'il y ait une synergie, cela rassurera l'entrepreneur.
«Entreprendre» se heurte à divers obstacles qui entravent son évolution :

II.5.1 PROBLÈME DE FINANCEMENT :

Le financement est l'un des principaux freins à la création et au développement de


l'entreprise. Lorsque le marché du crédit d'entreprise est atone, lorsque les banques
sont frileuses quand il s'agit de prêter aux créateurs d'entreprises et aux
entrepreneurs, un très gros souci se pose: comment mener son projet à terme? À
côté des modes de financement courants, il y a la formule du capital-risque.
Contrairement à un banquier qui recherche des garanties, l'investisseur en capital
risque partage les risques de lancement en faisant profiter l'entreprise de son réseau
et de son expérience. Nul ne peut nier le problème de financement des PME au
Maroc. On passe à côté de beaucoup d'opportunités, mais faute de moyens on est
bloqué. Par ailleurs, une idée peut donner naissance à une entreprise. Mais il est
rare de trouver un porteur d'idée originale, puisque dans la majorité des cas on
duplique celles des autres. Supposons que l'idée est originale et que l'entreprise est
là, ce n'est pas pour autant qu'il lui est facile de passer ses premières commandes,
ni de gagner la confiance du client. Ce qui nous amène à soulever le problème des
références, c'est à- dire des contacts, des connaissances sur le marché.

II.5.2 PROBLÈME DE LA CONVICTION DE LA CLIENTÈLE :

S'introduire dans un marché n'est pas facile. Deux facteurs sont essentiels: le prix et
la qualité. Or, les nouveaux entrants ne sont pas toujours les bienvenus, les
concurrents déjà en place peuvent baisser leurs prix pendant un ou deux ans juste
pour les faire disparaître. Donc, il faut jouer sur la qualité des produits et sur celle
des services proposés pour faire sa prospection.

II.5.3 PROBLÈME DE PÉRENNISATION DU PROJET :

Il faut la bonne création, mais aussi la pérennisation et le développement de


l'entreprise. C'est là où interviennent, les associations en tant qu'accompagnateurs
des jeunes créateurs durant les deux premières années de démarrage. Période
durant laquelle, généralement, les entreprises naissantes se heurtent au problème
de l'accessibilité au marché. C'est un label qui se fait progressivement durant la
création des entreprises. Les incubées bénéficient d'un espace d'accueil et d'aide à
la création d'entreprise incluant des services à coûts réduits, une logistique
matérielle adaptée, un programme d'accompagnement dans l'élaboration et la
finalisation technique du projet, une formation en fonction des besoins identifiés, le
suivi par des conseillers et l'accès à des réseaux de chefs d'entreprises nationaux et
internationaux. Aujourd'hui, au Maroc, plusieurs organismes opèrent dans ce sens,
tels que l'ANPME, le CRI... en assurant le suivi et l'accompagnement des
entreprises en phase de démarrage. Mais il reste beaucoup à faire, notamment la
communication sur leur existence sur le marché.

2EME PARTIE : PROGRAMME


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