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Travaux Pratiques Communication par Satellite

TP N°3 :
ADAPTATION DE LA TRAME DE TRANSPORT DANS LA
NORME DVB

OBJECTIF
Le but de ce TP est d’appréhender les concepts de base liés à la trame de transport. Nous
présenterons dans un premier lieu la trame de transport dans le standard MPEG-2. Dans
un deuxième lieu, nous nous intéressons à l’adaptation de la trame de transport dans la
norme DVB (codage canal et modulation). Par la suite nous déterminerons à l’aide de
l’appareil de mesure quelques paramètres caractéristiques d’un canal DVB-S et nous
observerons les composantes du signal modulé QPSK.

CONNAISSANCES REQUISES
 Paquet de transport, trame de transport.
 Multiplexage MPEG-2, codage canal et modulation numérique.

MATERIELS
 Table de réception TV Eu-850
 Prise d’antenne de signal DVB-S
 Oscilloscope et une Sonde x10

M. SAMMOUDA & R.OUERTANI & S.DAKHLI ~1~ ISTIC


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I. Notions théoriques
1) Paquet de transport
Le multiplexage des signaux pour la diffusion de programmes de télévision numérique
exige que les paquets dans lesquels l’information est structurée soient de courte durée.
Ceci facilite la tâche d’insertion de codes de protection d’erreurs strictement nécessaires
du fait que les taux d’erreur typiques avec lesquelles on travaille sont de l’ordre de 10-
2
. Pour cette raison, les paquets élémentaires PES (Packetized Elementary Stream) se
changent en paquets plus courts, nommés paquets de transport. Ces paquets ont une
longueur fixe (188 octets) et contiennent une source et un fragment de données d’un
paquet PES (Figure 1). La source se compose de deux codes : le premier pour préciser
la position du paquet dans la séquence de départ et le deuxième pour identifier
l’information transportée (vidéo, audio ou de donnée).

Figure 1 : Structure de paquet de transport

2) Trame de transport
Le système MPEG-2 définit la structure de la trame de transport. C’est une séquence de
paquets (chacun de 188 octets) qui transporte l’information vidéo, audio ou des données.
La trame peut contenir aussi des paquets de transport qui contiennent de l’information
sur le service, ainsi que des paquets de transport nuls employés pour maintenir un flux
de données constant dans la trame de transport (Figure2).
Seuls les paquets de transport appartenant à un même flux élémentaire doivent se répéter
dans l’ordre. Il n’existe pas de conditions quant à l’ordre des paquets dans la trame de
transport.

Figure 2 : Structure d’une trame de transport MPEG-2

3) Multiplexage de séquences MPEG


Il existe deux alternatives possibles pour construire la séquence MPEG multiplexée, la
trame de programme (Program Stream) et la trame de transport (Transport Stream). Ces
deux possibilités permettent le multiplexage vidéo, audio et de données en
synchronisant les décodeurs des différentes sources. La trame de programme est
composée de paquets de grande longueur de données et utilisée dans des applications
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comme le DVD. Cependant dans la trame de transport, les paquets sont de petite
longueur pour pouvoir réaliser un contrôle des erreurs plus efficace. La trame de
transport est utilisée dans la diffusion des signaux télévisés.

4) Adaptation de la trame de transport : codage canal et modulation


A l’intérieur de chaque standard DVB l’adaptation de la trame de transport est définie
pour les différents canaux de transmission (terrestre, câble ou satellite). Ceci est possible
grâce à l’incorporation de protections face à des erreurs de transmission et de systèmes
de modulation adaptés aux caractéristiques du mode de transmission.
a) Codage Canal
Les modes de transmission (satellite, câble ou terrestre) ne sont pas exempts
d’erreurs. Ceci est dû aux perturbations qui s’ajoutent au signal utile (bruit,
interférences…). D’autre part, le signal numérique qui se transmet nécessite un
taux d’erreur BER (Bit Error Rate) extrêmement faible (~10 -11) pour obtenir un
résultat satisfaisant (équivalent à moins d’une erreur environ par heure), puisque
durant le procédé de compression, tous les types de redondance ont été éliminés.
Avant la Modulation, il convient de prendre certaines mesures de prévention
pour permettre la détection et la correction dans le récepteur de la plus grande
partie des erreurs qui peuvent apparaître dans le canal de transmission dans les
conditions normales d’utilisation. Ces mesures, dont la principale consiste
toujours à introduire une redondance préméditée dans le signal (en diminuant,
par conséquent, l’efficacité du processus de compression), s’appelle Forward
Error Correction (FEC) et constitue l’essence du codage du canal.
b) Modulation
Les techniques de modulation permettent d’adapter le signal au mieux aux
conditions imposées par le mode de transmission et la largeur de bande.
Tableau 1 : Modulations utilisées pour la télévision numérique

Standard Mode de transmission Modulation


DVB-S satellite QPSK
DVB-C câble QAM
DVB-T terrestre COFDM

 Modulation QPSK (Quadrature Phase Shift Keying)


La liaison satellite-terre est caractérisée par un énorme affaiblissement
subi par le signal et le travail des amplificateurs de puissance des
transpondeurs pour maximiser leur rendement [4].
 D’où la nécessité d’utiliser de puissants codes correcteurs d’erreurs et
aussi une modulation très peu sensible aux distorsions d’amplitude.
Ainsi, pour une transmission par satellite, le choix est porté sur la
modulation QPSK. C’est une modulation de phase, à quatre états (M=4),
qui ne transporte pas d’information en amplitude. Cette caractéristique la
rend très adaptée aux modes de transmission avec une consommation
d’énergie importante qui utilise habituellement des dispositifs
d’amplification non linéaires vis-à-vis de l’amplitude. Cette modulation

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présente également une grande robustesse face au bruit et aux


interférences, au prix d’une plus grande largeur de bande.

Figure 3 : Diagramme de constellation QPSK (4-QAM)

Remarque : Pour les modulations en Quadrature, les symboles d’entrée


(codés sur n bits) se changent en deux signaux I (In phase) et Q
(Quadrature), codés chacun sur n/2 bits. Le signal I est utilisé pour
moduler une sortie sans déphasage de l’oscillateur local (OL), et le signal
Q module une sortie déphasée de π/2 depuis ce même oscillateur.

 Modulation QAM (Quadrature amplitude modulation)


Le câble est un milieu bien protégé mais à bande passante limitée. La
modulation dans ce cas doit avoir une grande efficacité en transportant
un maximum d’échantillons dans une bande de fréquence réduite [4]. Les
contraintes nouvelles sont la coexistence avec les canaux analogiques
existants, quelques distorsions et surtout des échos dus à la propagation
de l’onde dans le câble.
Pour une transmission par câble, on utilise en général la modulation 64-
QAM. C’est une modulation combinée en amplitude et en phase. Cette
modulation est beaucoup plus efficace dans la consommation de largeur
de bande. Mais comme l’information est transportée dans l’enveloppe (et
dans la phase), elle ne supporte pas les grandes variations d’amplitude.
 Modulation COFDM (Coded orthogonal frequency-division
multiplexing)
Pour les transmissions terrestres, on utilise la modulation OFDM, qui est
une modulation multi-porteurs. Il s’agit d’une modulation qui présente
une excellente robustesse dans le cas de réception suite à de multiples
trajets. Le principe de cette modulation consiste à distribuer le flux de
bits en série sur un grand nombre de porteurs individuels (en modulant
en QPSK ou QAM) espacés et déployés dans toute la largeur de bande
disponible, avec chaque porteur transportant seulement une partie du flux
total de bits.

5) Capacité de transmission du canal

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La capacité de transmission du canal dépend de la largeur de la bande du canal et du


type de la modulation numérique utilisé. Le bitrate est définie comme étant la vitesse
du flux de donnée (le nombre de bits traité par unité de temps). Le bitrate est le double
du symbole rate qui est la vitesse de symbole exprimé en bauds ou en symbole/seconde.

II. Travail demandé


 Partie A
1) Indiquer dans le tableau suivant, pour chaque mode de transmission, la modulation
employée ainsi que ses avantages et inconvénients.

Mode Modulation Avantages Inconvénients

2) Déterminer pour chacune des modulations numériques suivantes le nombre de bits


inclus dans les signaux I/Q, le nombre d’états et la relation bits/symbole.

Modulation Codage I/Q Nombre d’états Bits/symbole


(bits)
QPSK(4-QAM)
16-QAM
64-QAM
256-QAM

 Partie B
1) Démarrer l’appareil de mesure (explorateur) en maintenant enfoncé le sélecteur
rotatif.
2) Relier avec le câble coaxial la prise d’antenne du signal DVB-S avec le connecteur
d’entrée RF de l’appareil de mesure.
3) Suivre les ajustements suivants :
- Activer le mode analyseur de spectre et vérifier que le spectre correspondant à
la fréquence intermédiaire apparaisse à l’écran de l’explorateur.
- Choisir le mode syntonie par fréquence en appuyant sur la touche .
- Au moyen des flèches horizontales du curseur, ajuster l’intervalle de fréquence
représenté (SPAN) pour voir toute la bande satellite.
- Au moyen des flèches verticales du curseur, ajuster si besoin le niveau de
puissance.
- A l’aide du sélecteur rotatif, placer le curseur rouge dans le centre d’un canal
numérique DVB-S. Diminuer le SPAN à 100 MHz pour obtenir plus de détails.
- Activer l’identification automatique (Auto ID). L’appareil détecte ainsi
automatiquement tous les paramètres associés au signal DVB-S du canal
syntonisé et configure de manière adaptée l’appareil.
- Activer le mode TV et visualiser l’image télévisée correspondante. Vérifier que
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la fenêtre informative indique qu’il s’agit d’un signal DVB-S.


- Vérifier que dans le diagramme de blocs de l’explorateur, les diodes
SATELLITE, SATELLITE TUNER et QPSK DEMOD s’allument. Elles
indiquent respectivement qu’il s’agit d’un signal satellite, que le syntoniseur
satellite intervient ainsi que le démodulateur de satellite QPSK.
4) Indiquer le numéro du canal numérique sélectionné et déterminer sa largeur de
bande et la vitesse du symbole (Symbol Rate) pour le service visualisé.
5) Répéter la même étape pour le reste des services inclus dans la trame de transport
du canal sélectionné et remplir le tableau suivant. Les paramètres obtenus varient-
ils d’un service à l’autre ? Justifier la réponse.

Service BW (MHz) Symbol Rate Bitrate

6) Accéder de nouveau au mode analyseur de spectre et placer le curseur dans le centre


d’un canal numérique DVB-S puis activer (Auto ID).
7) Activer le mode TV et visualiser l’image télévisée correspondante.
8) Suivre les ajustements suivants de l’oscilloscope :
- Couplage AC
- Base des temps : 10μs
- Volt/Div : 100 mv
9) Connecter la sonde au TP8 afin d’évaluer la composante I du signal QPSK et
observer à l’oscilloscope une forme d’onde similaire à celle-ci :

10) Fixer la sonde au TP9 pour examiner la composante Q du signal QPSK puis
représenter le signal observé à l’oscilloscope.
11) Expliquer pourquoi on obtient deux signaux à la sortie du démodulateur QPSK.

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