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I. Introduction
Les fibres optiques possèdent, dans la 3ème fenêtre spectrale des télécommunications optiques, une
bande utilisable très importante (environ 35 nm autour de la longueur d'onde 1,552 µm soit 5 THz
autour de 193.1THz) qui correspond à la bande C ou conventionnelle. Théoriquement, les débits qui
peuvent être transmis sont très élevés. C'est d'autant plus intéressant qu'aujourd'hui le nombre et la
taille des informations échangés sont de plus en plus importants ( Téléphonie, Internet, streaming,
vidéoconférence...). Néanmoins, actuellement, le traitement électronique des signaux électriques avant
modulation et après détection n'atteint pas de telles fréquences sans compter la limitation en débit
d’une fibre monomode pour un signal numérique transporté par une seule longueur d’onde.
C'est pourquoi diverses solutions ont été imaginées pour profiter des capacités de la fibre optique en
vue d’augmenter le transfert d'informations sur un même canal à fibre optique. Le principe consiste en
l’utilisation de N signaux au débit D équivalent en termes de capacité à la capacité d’un seul signal,
pour obtenir le débit N*D : C'est ce qu'on appelle le multiplexage, et les débits transportés seraient
désormais plus importants. Le signal composé de différentes longueurs d’ondes est appelé signal
multiplex. Pour conserver l'intégrité de chaque signal sur le canal, le multiplexage introduit, entre les
signaux, une séparation en longueur d’onde pour les différents signaux, ce qui nous permet d’obtenir
un multilplexage en longueur d’onde que l’on appelle : WDM : Wavelength Division Multiplexing.
Alors que les systèmes de transmission ne reposaient que sur l'utilisation du multiplexage
temporel (ou TDM pour Time Division Multiplexing), pour la transmission de 155 Mb/s, 622 Mb/s,
2,5 Gb/s, 10 Gb/s, 40 Gb/s sur une seule longueur d'onde, une nouvelle génération de systèmes est
apparue au début des années 90, mettant en œuvre le multiplexage en longueurs d'onde (ou WDM
pour Wavelength Division Multiplexing).
La technologie WDM est née de l'idée d'injecter simultanément dans la même fibre optique
plusieurs trains de signaux numériques à la même vitesse de modulation, mais chacun à une longueur
d'onde distincte.
La technologie WDM est dite dense (DWDM) lorsque l'espacement utilisé est égal ou inférieur à
100 GHz. Des systèmes à 50 GHz (0,4 nm) et à 25 GHz (0,2 nm) permettent d'obtenir respectivement
80 et 160 canaux optiques.
Pour des espacements encore plus faibles, on parlera de U-DWDM : Ultra - Dense Wavelength
Division Multiplexing. Ainsi, des systèmes à 10 GHz (0,08nm) permettent d'obtenir 400 canaux
optiques.
Les systèmes WDM / DWDM les plus commercialisés aujourd’hui comportent 8, 16, 32, 80 canaux
optiques, ce qui permet d'atteindre des capacités de 80, 160, 320, 800 Gb/s en prenant un débit
nominal de 10 Gb/s. On peut atteindre une capacité de 4 000 Gb/s (4 Tb/s) avec 400 canaux optiques à
10 Gb/s, en technologie U-DWDM.
Un des composants clés du WDM/DWDM est l'amplificateur à fibre dopée erbium (EDFA) qui
permet de compenser en plus des pertes en ligne, les pertes d'insertion dues aux
multiplexage/démultiplexage des longueurs d'onde. Néanmoins le DWDM introduit des phénomènes
non linéaires qui ont notamment pour conséquence de limiter en pratique la distance entre
amplificateurs entre 50 et 100 Km.
Dans le multiplexage CWDM (Coarse Wave length Division Multiplexing), on peut utiliser
des lasers non régulés en température, d'un coût moindre et qui émettent à des longueurs d'onde
espacées de 20 nm dans la fenêtre de transmission 1270-1610 nm. CWDM fait l'objet de la
recommandation ITU-T G.695 qui prévoit des solutions souples et modulables, notamment la solution
de 8 à 16 canaux optiques avec deux fibres (une pour chaque sens de transmission),
Cependant, les systèmes CWDM n'étant pas compatibles avec les amplificateurs optiques du fait de
l’importance de l’espacement inter canal. On ne peut donc assurer dans ces conditions d’espacement
inter canal une amplification sur une large plage de longueurs d’onde, car ces amplificateurs ont un
gain limité en terme de couverture spectrale et plus particulièrement dans les bandes S et L autour de
la bande C. Plus la bande CWDM est large, plus cette limitation sera importante. Cette technologie
permet néanmoins de renforcer des dizaines de longueurs d’onde dans les systèmes DWDM et cela
généralement dans les réseaux métropolitains où le recours à l’amplification n’est pas indispensable ;
la recommandation G695 spécifie entre autres les standards en terme de portée de ces systèmes de
multiplexage.
Un des éléments clefs est l’amplificateur à fibre dopée erbium, EDFA (Erbium Doped Fiber
Amplifier). Il compense les pertes en ligne ainsi que les pertes d’insertion dues aux
multiplexage/démultiplexage des longueurs d’onde. Ce type de technologie nécessite des
amplificateurs tous les 50 à 100 km. Ceci est dû à des phénomènes non linéaires qui se développent
lors de la propagation du signal dans la fibre et qui introduisent des risques de diaphonie et de
mélange des canaux.
Figure 2: Principe de l’amplificateur optique
Un EDFA nous fournit donc une amplification ou du gain optique, due au processus d’émission
stimulée, mais il génère du bruit optique du à l’émission spontanée qui est un processus aléatoire.
L'UIT (recommandation G692) a ainsi spécifié des numéros pour les fréquences :
Ainsi dans la bande C : 192,1 THz est la fréquence 1, 192,2 THz est la fréquence 2 etc … pour un
système DWDM à espacement inter canal de 100GHz.
Applications : grandes artères sur des longues distances (plusieurs centaines de km), Backbones,
câbles sous-marins internationaux
Topologie : point à point, avec un nœud de régénération ou l’on place un multiplexeur optique
d'insertion-extraction tous les 80 km en moyenne. Le multiplexeur optique d’insertion- extraction
de porteuse au niveau d’un nœud s’appelle un OADM (Optical Add Drop Multiplexeur), il permet
au niveau des nœuds des grands réseaux (backbones) d’insérer et d’extraire des porteuses, pour
les prélever ou les diriger vers des sous réseaux, c’est ce que l’on appelle le routage optique.
Les équipements d’interface utilisent les débits les plus élevés possibles (2,5 , 10 ou 40 Gbit/s), ce
qui correspond aux modules de transmission numériques synchrones STM- 16 , STM- 64 et
STM- 256 de la hiérarchie synchrone SDH.
Applications : liaisons entre les établissements d'une entreprise, boucles optiques au niveau d'une
agglomération ou boucle optique métropolitaine dont la distance est généralement inférieure à
100 km
Interfaces : diverses (interfaces numériques SONET/SDH haut et bas débit, gigabit Ethernet, …)