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Chapitre V : Différents types de réseaux optiques

V.1. Introduction

Les réseaux optiques ont commencé avec WDM (Wavelength Division Multiplexing) puis ont évolué vers
DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing) ces technologies fournissent de la capacité additionnelle sur
les fibres existantes. Les réseaux optiques sont basés sur l’utilisation de multiples longueurs d’ondes ; les
composantes d’un réseau définiront comment les longueurs d’onde sont transmises, assemblées, mises sur le
réseau.

V.2. Technologie WDM

La technologie WDM « WDM: Wavelength Division Multiplexing » repose sur le principe du


multiplexage optique. Le principe consiste à transporter plusieurs signaux sur un brin de fibre optique.
Chaque signal est coloré, c'est‐à‐dire placé sur une longueur donnée grâce à un transpondeur. Puis via
un multiplexeur optique, toutes les longueurs d’onde sont envoyées sur le même brin de fibre optique.
A l’autre extrémité, un démultiplexeur va séparer les longueurs d’onde les unes des autres, puis un
transpondeur va reconvertir le signal en canal gris.

V.2.1. Gain apporté par le WDM

Hypothèses: liaison de N+1 bonds de 100 Km, M canaux à transporter

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En technologie WDM + répéteurs, il faut:
1 fibre et MxN répéteurs en ligne
En technologie WDM avec amplificateurs optiques, il faut:
1 fibre et N amplificateurs

V.2.2. Le répéteur régénérateur

• Pour les liaisons longue distance dont le budget est excessif, il faut intercaler des relais ou
répéteurs‐régénérateurs. Ces équipements ont pour fonction de :
– Rehausser le niveau du signal donc le réamplifier.
– Remettre en forme le signal déformé par les distorsions.
– Resynchroniser le signal.
• En anglais, le répéteur‐régénérateur est souvent appelé 3R regenerator
(Reamplification/Reshaping/Retiming)
Intérêt technique
– Méthode simple pour augmenter la capacité des artères optiques du réseau de transmission
– Pas de fibres supplémentaires à poser
– Réduction du nombre d’équipements de ligne
 Intérêt économique
– Possibilité d’utiliser les fibres déjà posées
– Possibilité de construire le réseau en plusieurs étapes
– Coûts de réalisation réduits de façon globale (moins d’équipements)

V.2.3. Types de WDM

Il existe plusieurs types de WDM en fonction des longueurs d’ondes utilisées :

• Le CWDM pour Coarse Wavelength Division Multiplexing


• Le DWDM pour Dense Wavelength Division Multiplexing

Les deux technologies fonctionnent de manière identique, la seule différence est le nombre de canaux
(i.e. de longueurs d’onde) utilisables. Le DWDM utilise un espacement entre 1.6 et 0.4 nanomètre

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contre 20 nanomètre pour le CWDM, ce qui permet d’avoir un nombre de canaux normalisés
beaucoup plus important (de 96 pour la bande C à 160 théoriques contre 8 ou 18).

DWDM utilise des longueurs d’ondes autour de 1550nm. La tranche de fréquence la plus utilisée est la
bande C (Conventionnelle) : 191,560 à 195,942 THz (de 1 565 à 1 530 nm). Sur la courbe
caractéristique de la silice, l'atténuation dans la bande passante 1 530 nm - 1 565 nm est de 0,2 dB/km
environ (c’est la plus faible). Avec des lasers et des fibres optiques de nouvelle génération, il est
possible de couvrir des distances de plus de 80 kms.

CWDM utilise principalement des longueurs d’onde entre 1470 et 1610 nm (8 longueurs d’ondes ; 18
au total ont été normalisées de 1270 à 1610nm). A certaines longueurs d’ondes, l’atténuation est
beaucoup plus élevée (+0.3db). CWDM est adapté pour des distances moyennes.

V.2.4. Architecture fonctionnelle d’un système WDM

• Les différents canaux sont transmis sur la fibre par multiplexage en longueur d’onde selon un
plan de fréquence donné.
• Des transpondeurs assurent la transposition des signaux à transmettre (dits signaux clients) sur
les canaux (fréquences) du multiplex.

V.3. Les réseaux optiques

V.3. 1. Les réseaux longs distances

Les réseaux longs distances pouvant aller jusqu’à 1000km. La transmission sur fibre optique à une
longueur 1.55µm et un débit de 2.5, 10 et même 40Gbits/s. L’utilisation des amplificateurs et de
régénérateurs peut augmenter la distance de transmission.

V.3.2. Les réseaux métropolitains

Ils sont appelés aussi réseaux intermédiaires. Ces réseaux sont constitués d’anneaux de 80 à 150km de
circonférence avec 6 à 8 nœuds. Elles doivent prendre en charge les formats, les protocoles et les

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débits de transmission. Ils sont souvent équipés de carte transpondeuse multi ‐débit de 100Mbits/s et
même 10Gbits/s.

V.3.3. Les réseaux locaux

Le réseau local comprend tout ce qui est situé entre le réseau métropolitain et le terminal de l’abonné.
Sa longueur varie de 2 à 50km. Le réseau local optique est souvent constitué par une partie en fibre
optique suivie d’une partie en conducteur métallique qui va jusqu’à le terminal de l’abonné. Plusieurs
configurations pour raccorder les utilisateurs à la fibre optique sont définies : appelées aussi FTTx.

Selon la localisation de la terminaison de réseau optique, on cite les configurations les plus répandues :

a) Fibre to the Home/ Fibre to the Office

La terminaison du réseau optique, propre à un abonné est implantée dans ces locaux. La fibre optique
va donc jusqu’au domicile ou au bureau (débit jusqu’à 1Gbits/s). Cette configuration est appelée
FTTH ou FTTO.

b) Fiber to the Building

La terminaison optique est localisée soit au pied de l’immeuble, soit dans un local technique, soit dans
une armoire ou un conduit sur le palier. Elle est généralement partagée entre plusieurs abonnés qui lui
sont raccordés par des liaisons en fil de cuivre. Cette configuration est appelée aussi FTTB.

c) Fiber to the Curb /fiber to the Cabinet

La terminaison du réseau optique est localisée soit dans une chambre souterraine, soit dans une
armoire sur la voie publique (sous répartiteur), soit dans un centre de télécommunication, soit sur un
poteau. Dans le cas où la fibre arrive jusqu’au trottoir, on appelle cette configuration Fiber to the Curb
(FFTC). D’autre part, si elle arrive jusqu’au sous répartiteur, on appelle cette configuration Fiber to
the Cabinet (FFTCab). Selon le cas, il est envisagé de réutiliser le réseau terminal en cuivre existant ou
de mettre en œuvre une distribution terminale par voie radioélectrique.

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V.4. Conception d’une liaison optique

V.4.1. Bilan de liaison optique

Pour faire la conception d’une liaison optique à un débit donné, et connaissant les performances des
composants disponibles, on établit le bilan de liaison, tableau qui détermine la répartition des
puissances optiques au long de la liaison. Ces puissances sont habituellement exprimées en dBm
(10log de la puissance en mW)

La puissance moyenne à l’émission est en principe égale à la moitié de la puissance crête, et il faut
considérer la puissance effectivement couplée dans la fibre.

La marge est de 3 à 6dB suivant les conditions d’exploitation (environnement des composants, risque
de coupure de câble, opération de démontage plus moins fréquentes) et est en général le fruit de
l’expérience.

V.4.2. Portée d’une liaison optique

La portée d’une liaison optique est définie comme étant la distance maximale entre émetteur et
récepteur, elle est donnée par l’équation suivante :

• La portée est trouvée en divisant l’atténuation disponible par l’atténuation linéique moyenne
du câble optique.

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• L’atténuation étant connue, il reste à vérifier que la bande passante est suffisante ; sinon on
réduit la portée ou on change de fibre.

V.4.3. Bande passante d’une liaison optique

Pour la fibre monomode qui satisfait aux spécifications de l’UIT‐T de coefficient de dispersion

maximum le produit (débit binaire*longueur de la fibre) est:

Avec L en km et Δλ en nm

V.4.4. Raccordement des fibres optiques

• Dans l'établissement d'une liaison par fibre optique on est contraint de relier :
 La source émettrice à la fibre optique (fibre amorce).
 Les fibres optiques entre-elles.
 La fibre optique au récepteur optique.
• On distingue 3 méthodes de raccordement des fibres optiques :
 Jointage : Consiste à souder deux fibres entre-elles, bout à bout, par fusion des matériaux
constituants en utilisant une fusionneuse automatique (affaiblissement 0,15dB maxi).
 Epissurage : Consiste, comme précédemment à assembler bout à bout deux fibres, et de
coller le tout par l'apport d'une colle spéciale de même indice optique que les fibres à
raccorder (affaiblissement 0,3dB maxi).
 Connexion amovible : Consiste à utiliser deux pièces mécaniques qui s'emboîtent ou se
vissent pour amener les deux fibres en vis-à-vis.

V.4.5. Pertes

a) Pertes liées aux défauts de positionnement

Lorsqu'on raccorde deux fibres, ces pertes sont liées à :

 Ecart radial entre les deux fibres


 Ecart axial entre deux fibres
 Ecart angulaire entre deux fibres
b) Pertes par réflexion

Elles sont liées aux pertes de Fresnel.

Supposons une onde lumineuse qui se propage dans un milieu où se produit une discontinuité d'indice
optique. (Coupure locale de la fibre, défaut de raccordement entre deux fibres...)

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c) Coefficient de couplage - Pertes par injection
 La fibre optique accepte les rayons compris dans le cône d'entrée limité par son
ouverture numérique et par conséquent les rayons, émis par la source lumineuse, non
inclus dans ce cône, seront perdus.
 Le rapport entre la puissance lumineuse reçue par la fibre Pr et la puissance lumineuse
Pe émise par la source de lumière (diode DEL, diode Laser) s'appelle coefficient de

couplage et se note

 Les pertes par injection sont définies par :

V.4.6. Le Budget optique - portée d’une fibre

La différence entre la puissance de sortie et la sensibilité du récepteur s'appelle le budget optique.


Il se calcule ainsi :

Budget optique = Puissance de sortie - Sensibilité du récepteur


(dB) (dBm) (dBm)

Calcul de la portée d'une fibre optique

La portée permise tient compte des pertes dues aux connecteurs :

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