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Réseaux-fixe-évolution /

Module : réseaux haut débit et QoS


Formateur : Dr Bamba Dath

LA TRANSMISSION PAR FIBRE


OPTIQUE

Plan :

- Présentation des fibres optiques

- Les différents types de fibres

- Ouverture numérique de fibre et facteur V d’une fibre

- Fibre optique et Interfaces

- Architecture des Réseaux à fibres Optiques

- Protection dans les réseaux à fibres

- Les éléments de réseaux à fibres optiques (Équipements et


leur fonction et fonctionnalités)

- Fibres optiques et transport (SDH/SONET)

- Le multiplexage en longueur d’onde WDM

- Réseaux SDH/WDM, IP/SDH, IP/WDM

- Anneaux métropolitain Ethernet/SDH

o EXERCICES :

 Ingénierie de dimensionnement de réseaux fibrés

 Matrice de trafic d’un sous-réseau


 Détermination du niveau de transmission

 Choix d’une topologie / Choix d’une technologie

 Place des éléments de réseau dans un lien

 Estimation de coût d’un projet F.O

 La fibre optique et la migration des réseaux.

****************

LA TRANSMISSION PAR FIBRE


OPTIQUE

INTRODUCTION :
La fibre optique est de nos jours, le support de
transmission qui offre les plus grands débits. La bande
passante théorique qu’elle offre est de l’ordre de
12THZ,(Douze Téra-hertz).
- Toutefois le débit disponible par canal est de
l’ordre d’un STM-256 (40GBITS/S).
Le fait que toute la bande de la fibre ne puisse être
exploitée est due aux équipements de traitements de
signal car les équipementiers ne sont pas encore
parvenus à mettre sur pied des équipements qui
peuvent traiter tout ce débit.
Néanmoins les débits qu’il est possible d’exploiter dans
les fibres ont révolutionné le monde des
télécommunications, non seulement en améliorant la
disponibilité et l’accessibilité aux services de
télécommunications, mais aussi en favorisant
l’interconnexion intercontinentale par le système des
câbles sous-marins.
Exemple : SAT : South African Telecommunication
SAFE: South Africa Far East
WASC: West Africa Submarine Cable
Aujourd’hui grâce au développement des réseaux
à fibres, on assiste à l’essor de l’internet dans les
réseaux intercontinentaux et dans les réseaux
nationaux.
Le problème reste l’accès de ses débits à
l’utilisateur final qui est encore connecté dans la
plus part des cas aux paires de cuivres qui ne
peuvent pas supporter tous ses débits.

Évolution des débits sur fibres par canal

Néanmoins les technologies XDSL permettant


d’effectuer un pompage sur les paires de cuivres
en vue de leur permettre de pouvoir supporter
des débits beaucoup plus importants destiner aux
utilisateurs (ADSL, SDSL, HDSL, RDSL, VDSL…) mais
aussi des technologies comme le WIMAX, le WI-FI,
le FH, le FSO (Free Space Optical communication
ou LOA liaison optique atmosphérique) ,
permettent aussi les accès hauts débits jusqu’à
l’utilisateur final, en attendant que le réseau soit
tout fibre.
Aujourd’hui le cœur du réseau est en fibre avec
des équipements de traitement du signal qui ont
tendance à devenir tous optiques (donc un cœur
de réseau tout optique) et le réseau d’accès est
encore électronique : c’est la nouvelle
hiérarchisation que l’on a des réseaux.

1. PRESENTATION DES FIBRES OPTIQUES :

Une fibre optique est constituée de verre en


silice ou en plastique, capable de conduire la
lumière.
Schématiquement, une fibre se présente
comme suit :

fig1 : représentation schématique fo

Revêtement primaire
\ \ \ \\ \ \\ \ \ \
\ \ \ \gaine n2 \ \ \ \\
Cœur n2
Cœur n1
\\\\ \\ \\\\ \ \ \
Revêtement primaire
Diamètre gaine

Diamètre Cœur

Revêtement Axe Optique Revêtement primaire


Primaire
D Gaine D Cœur

La fibre est constituée d’un cœur ayant come


indice de réfraction n1 et d’une gaine ayant
comme indice de réfraction n2 avec n1>n2
pour permettre la réflexion totale à l’intérieur
de la fibre et permettre la propagation des
signaux.
On a en plus le revêtement primaire qui
protège la fibre et la rend moins vulnérable
aux incidents qui peuvent la détruire. Selon
les constructeurs, on peut avoir 1 seul ou
plusieurs revêtements.

2. LES DIFFERENTS TYPES DE FIBRES :


On distingue globalement 2 types de fibres :
- Les fibres monomodes( un seul chemin de
propagation)
- Les fibres multi-modes( plusieurs chemins de
propagation)

2.1. LES FIBRES MULTIMODES

Les fibres monomodes se caractérisent par des


diamètres de cœur et de gaines relativement grands.
Elles sont utilisées dans les réseaux locaux
informatiques, en médecine (endoscopie & traitement
de cancer en association avec des lasers).

2.1.1. Les Fibres A Gradients D’indice

gaine

coeur

gaine

Φmax
Source de signal
Cône d’acceptante de la fibre, c’est-
à-dire l’espace sous laquelle tout
signal émis est susceptible d’atteindre
la fibre (intérieur de la fibre)

Fibre à gradient d'indice

Dans une fibre à gradient d’indice le rayon du


cœur varie linéairement à partir de l’axe optique
de la valeur n1 pour atteindre n2 à l’interface
cœur-gaine. Ce qui justifie que la trajectoire des
rayons se fait suivant une succession de lignes
courbes.

Remarque :
- pour une fibre à gradient d’indice le diamètre cœur est
compris entre 50 et 100micro mètre. Pour un diamètre de
gaine de l’ordre de A= 125 micromètre.

- Dans une FO l’émetteur doit être placé de façons que le


signal émis puisse entrer dans la fibre. L’espace pour laquelle
un signal émis rentre dans la fibre est appelé cône
d’acceptance. On définit par soucis de simplicité l’angle
Φmax qui est l’angle de déviation maximal pour lequel le
signal émit est susceptible d’atteindre la fibre.

2.1.2 Fibres à saut d'indice

Fibre à saut d'indice

Dans les fibres à saut d’indice, la variation


entre l’indice n1 et n2 se fait de façons
brusque à l’interface cœur-gaine, ce qui
explique que la propagation des signaux se
fait suivant une succession de lignes brisées.
Le cœur d’une fibre à saut d’indice est de
l’ordre 180 à 200 micromètres pour une gaine
pouvant aller jusqu’à 380 micromètre.
2.2. LES FIBRES MONOMODES
Elle se caractérise par un diamètre de cœur
inférieur à 10 nm

fibre monomode

Le fait qu’une fibre soit monomode ou multi-


mode dépend d’un facteur « v » donnée par :

r= rayons fibre, lamda = fréquence d'utilisation ;


si v est supérieur à 2, 405, on a fibre multimode
si v inférieur à 2, 405,on a une fibre monomode
2.3 Fibre monomode et fenêtre de
transmission
Les fenêtres de transmissions par fibre
optique représentent les plages les plus
utilisées car les fibres y présentent des
affaiblissements relativement faibles. D’autre
part les équipements électroniques et
optoélectroniques (les DEL : diodes
électroluminescentes « LED », les lasers, les
amplificateurs optiques à semi-conducteurs)
qui existent dans le marché fonctionnent eux

aussi dans ses plages.


Fenêtres de transmission de fibre optique

- Il faut noter que dans la plage 850nm,


les équipements sont moins chers et
plus disponibles mais l’affaiblissement y
est très grand (autour de 1 à 3dB/km).
C’est la fenêtre d’expérimentation des
premiers lasers et de l’optoélectronique.
- Pour la fenêtre 1300nm les équipements
sont aussi disponibles, relativement
chers, et l’affaiblissement selon le type
de standard de fibre est de l’ordre de
0,3 à 0,5 dB/km.
- La fenêtre 1550nm présente selon le
type de fibre des affaiblissements de
l’ordre de 0,15 à 0,25dB/km. Dans cette
fenêtre, les équipements sont chers
mais l’industrie actuelle des
télécommunications travaille beaucoup
sur la mise en place d’équipement fonctionnant
à cette fenêtre. Ce qui présage de sa
disponibilité et de son accessibilité dans
un futur proche. Cette fenêtre constitue
la fenêtre des applications modernes sur
fibre tels que le WDM, le multiplexage
en longueur d’onde, IP/WDM, IP/MPLS,
IP/SDH, ETH/SDH.
Cette fenêtre contient plusieurs sous-
fenêtres ou bandes.

1310 1550

O E S C L U

-
850 1265-1360 1360-1465 1465-1525 1525-1565 1565-1625 1625-1675

O: Original Band

E: Extended Band

S= Short Band

C= Conventional band

L= long wavelength band

U= Ultra long wavelength band.

Rq : la fenêtre 1550 est la fenêtre de fonctionnement


des amplificateurs optiques à fibre dopée à l’Erbium
(EDFA) et principalement la bande C et L.
2.3. Les standards UIT des fibre :
- La norme G651 de UIT, donne les spécifications
des filtres multi-modes ainsi que leurs
différentes interfaces électriques.
- Pour les fibres monomode on a la G652, qui est
la fibre la plus répandue dans le monde, elle est
aussi la plus ancienne des monomodes ; elle se
caractérise par :
o Une dispersion nulle autour de 1300 nm,
elle présente à cette fenêtre un
affaiblissement relativement élevé (0,25 –
0,35 dB/km). Toutefois, elle présente un
affaiblissement plus bas dans la fenêtre
1550 nm, mais y présente une dispersion
non nulle.
o La G653, elle, est apparue avec le même
affaiblissement de la fenêtre 1550 nm, et
avec une dispersion nulle à cette même
fenêtre. C’est pourquoi on l’appelle fibre à
dispersion décalée car la dispersion nulle de
la G652 à la fenêtre 1300 nm est translatée
à la fenêtre 1550 nm. Ce sont des fibres très
longues portées et multiservices.
- La G655 rectifie les faiblesses de la G653 à 1550
nm, car on se rend compte que la dispersion
nulle et l’affaiblissement faible à cette fenêtre
n’était pas une solution toujours bonne ; effets
non linéaires et mélange de canaux
apparaissaient.
Ainsi la G655 s’est vue une dispersion non nulle
(environs = à 3,5 pico-second « ps/nm.km ») lui
dédié à la fenêtre 1550 nm. Cette fibre offre de
très grands débits et permet facilement de très
longues distances.
- D’autres fibres, variante de G655 ou G656 etc.,
ont commencé à être mises sur pieds et toutes
ces fibres offrent beaucoup d’avantages pour la
fenêtre 1550.
quelques caracteristiques de standards UIT de fibre

2-4 Les interfaces optiques et électriques :


o Les interfaces électriques sont constituées
des interfaces réseaux, avec pair de cuivre
comme reliant deux centraux, ou utilisées
pour une liaison intra-central. Les interfaces
électriques sont régies dans la norme G691
et G692 UIT.
o Les interfaces optiques peuvent être
résumées dans le tableau suivant :
Portée Type de Débit
fibre/Equipement
Intra-central : I 1. G652 utilisé à 1 = STM1
1300nm 4 = STM4
2. G653 utilisé à 16 = STM16
1550 nm ou 64 = STM 64
G655 utilisé à 256 = STM
1300 nm 256
3. G655 utilisé à
1550nm
Short hall : S
Courte portée

Exemple : si on a L.1.16 :
L : long porté
1 : Fibre G652 à 1300nm
16 : STM-16

2.4. Équipements à fibre optiques.

- Le Multiplexeur
Constitue le nœud dans le réseau de transmission : Les
liaisons « bas débit » y arrivent pour ressortir sur la
liaison « haut débit ».
On note quelques catégories de multiplexeur :
1- Le multiplexeur terminal (MT) ou (TM) : ils sont utilisés
dans les liaisons « point à point » :

TM TM
FO

Point à point

Il existe des OTM, multiplexeurs optiques terminaux,


qui ne nécessitent pas de modules de conversion
électroniques optiques à l’image des TM. Cette
fonctionnalité est intégrée dans leur fonctionnement
2- Les multiplexeurs à insertion/extraction (MIE) ou
ADM (Add and Drop multiplexeur)
Ils permettent l’extraction d’un affluent quelconque sur
un train multiplex. Ils permettent aussi d’insérer un
affluent sur le train
Remarque : la capacité d’insertion ou d’extraction d’un
Multiplexeur MIE dépend du constructeur.
Ex : on peut avoir des MIE qui peuvent insérer/extraire
aussi bien des E1,E3,STM1, etc… alors que d’autres ne
le font que pour les bas ou hauts débits.
Il existe des MIEO ou OADM qui sont tous optiques et
ne nécessitent pas de convertisseur
optique/électronique. Celles-ci sont intégrées comme
fonctionnalités.
Remarque : ce sont les MIE qui ont permit aux réseaux
optiques la possibilité d’être déployés en anneau et
boucle.

Ex : Topologie avec MT et MIE :


Bus

Structure en
anneaux :
Structure maillée :
3- Le brasseur DXC et OXC.
Le brasseur a pour fonction l’équilibrage de
charge entre sous réseaux. Il permet au
réseau de bénéficier d’une topologie
hybride(Maillée).
Se brasseur peut occuper et jouer le rôle d’un
multiplexeur.
Il existe des brasseurs optiques OXC qui ont
des fonctionnalités tout optiques.

2.5. Le répéteur régénérateur


Les répéteurs sont des relais qui remettent en forme
le signal et le retransmettent sur la fibre (fonctionnalités 3R)

Il existe des répéteurs régénérateurs qui assurent des


fonctionnalités de : Ré amplification,
Resynchronisation, Régénération.
Caractéristiques de RR :
-Le répéteur générateur fonctionne en monocanal (Limité
en bande passante)
- Il est non transparent au débit (il ne fait passer que les
débits pour lesquels il a été conçu
- le répéteur régénérateur est un équipement
électronique : il reçoit le signal optique, en fait une
conversion optique-électronique apporte les corrections
nécessaires puis reconvertit le signal en optique.
Questions : est il toujours nécessaire de placer un RR dans
une liaison ?
2.6. Les Amplificateur optiques.
Ils on fait leur apparition bien après les répéteurs
régénérateurs. Les amplificateurs optiques les plus
performants sont les Amplificateurs à Fibre dopé à
L’ERBIUM(EDFA) qui fonctionne dans la fenêtre 3.
Ils permettent d’amplifier le signal sans reconversion
électronique. La plupart des amplificateurs
fonctionnent :
Caracteristiques :
- fonctionnent En multi canal (transport de
plusieurs canaux de longueur d’ondes
différentes.
- Ils sont transparents Haut Débit.
- On note une accumulation faible de bruit
d’amplification.

2.7. Les compensateurs de Dispersion ou DCM


(Dispertion compensating module)
Ils permettent de diminuer la dispersion chromatique
et la dispersion du mode de polarisation dans une fibre.
La distance moyenne entre deux amplificateurs est de
60 à 120 km.
Pour une liaison avec G655 on peut placer les
amplificateurs optiques comme suit :

Pour une liaison de l’ordre de 600km on place environ


un AO tous les 100km
Entre 600 et 5000km on place des AO tous les 50km

Fo, STM-16/1 à 80 canaux /0,25 db/km


Nombre de Distance Partie par Budget
Bonds max bond (Bond).dbm
1 128 132 33
2 256 128 64(32)
3 360 120 90(30)
4 448 11112 150(125)
5 520 104 168(24)
6 600 100 176(22)
7 672 96 198(20)
Remarque : lorsque dans une liaison point à point avec
une cascade d’amplificateurs entre l’émetteur et le
récepteur il faudra au moins un Répéteur régénérateur
au-delà de 500km.
Exercice :
On donne une liaison A B de 850km
Donner l’inventaire des équipements (MIE,AO,RR) sur
la liaison. Sa dispersion sur la ligne est de 17ps/nm.km
Calculer la dispersion totale

Au-delà de 1270ps, on suppose qu' il faut un DCM : On


donne = 20nm

Correction :
850/50 = 17 bonds ! A cause des 2 MIE on aura 15
bonds
2 Multiplexeur insertion extraction
14 Amplificateur optique
1 Répéteur régénérateur
Remarque : il faut placer les DCM avant la limite de
disparition car on doit éviter que les signaux soient
déjà, carrément dégradés pour chercher à les corriger.
2.8. La protection dans les réseaux en anneau et
boucle

2.8.1. Notion d’anneau monofibre et bifibre

Structure d’un anneau monofibre

L’anneau monofibre est un anneau unidirectionnel


c'est-à-dire un seul sens de transmission.
Dans un anneau monofibre il existe des écarts pour le
temps de propagation en émission et en réception.
L’anneau bifibre est un anneau bidirectionnel. Émission
dans un sens et réception dans l’autre. L’anneau
bidirectionnel ne possède pas l’inconvénient de
l’architecture de l’anneau monofibre c'est-à-dire le
temps de propagation et la sécurité
Remarque 1 : dans les systèmes de télécommunication
optiques, on rencontre des dispositifs qui utilisent une
fibre pour l’émission et la réception. Ces dispositifs
étaient utilisés dans les premiers systèmes et sont
maintenant moins fréquent. D’autre part on distingue
les systèmes dits SDM qui utilisent qu’une fibre pour
l’émission et la réception, ces dispositifs sont plus
fréquent dans les réseaux.
Remarque 2 : dans les anneaux lorsqu’il y a coupure du
lien, le trafic est rebouclé dans une autre
direction(depend du type de protection).

2.8.2. Protection 1+1

Dans la protection 1+1 le trafic est transporté sur une


fibre dite active et la seconde fibre est laissée en
stanby.
La fibre en standby est dans un certains cas utilisée
pour transporter le même trafic et en réception on
sélectionne le meilleur signal.
D’autre part, le standby peut être utilisé par l’opérateur
pour transporter du trafic non prioritaire qui serait jeté
si l’anneau est coupé.
2.8.3. Protection 1 :1 ou 1 :n
La protection 1 :1 ou 1 :n est dite protection en partage
de charge c'est-à-dire chaque fibre transporte la moitié
du trafic et en cas de coupure, le trafic est balancé dans
l’autre.

Remarque : dans les réseaux à fibre optique protégés


lorsqu’il y a des défaillances techniques liées à un
nœud, à la fibre, aux équipement de ligne
(Ampli,RR,DCM,etc…) les liaisons de secours sont
automatiquement activées dans un délai de l’ordre de
50ms (norme G841 de l’uit)
2.9. Notions avancées sur la protection.
2.9.1. Notion de conduit et de section

La section représente un lien entre deux multiplexeurs :


on parle de section de multiplexage qui est gérée par
les octets du MSOH.
Lorsque la section comporte un répéteur générateur
elle se subdivise en deux sections de régénération.
Dans un anneau on peut choisir qu’il s’agisse de la
protection 1+1 ou 1:1 de faire une protection de
section. Quant-aux conduits ils désignent le chemin de
l’émission à la réception (les deux centres principaux
par exemple).
Pareillement on peut choisir de protéger le conduit.
Exercice :
1- Dans la protection de conduit, le trafic peut-il être
perdu ? Justifiez votre réponse.
Même question pour la protection de section.
2- Explique le principe BLSRING (bidirectionnal line
switched) ;SNCP (sub network connection protection) ;
MSP-ring (multiplex section protection ring) ; MS-
Spring (multiplex section shared protection ring) dans
les réseaux à fibre optique.

2.9.2. Établissement d’un tableau/Matrice de


trafic
Pour dimensionner un anneau, on devra donner le
niveau de transmission de cet anneau.
On peut retrouver le niveau de transmission d’un
anneau de même que la protection en dressant la
matrice de trafic.

Exemple : On donne un réseau qui regroupe les liens


suivant :
A  B = 12 E1 ; d=150km
B  C = 25 E1 ; d=75km
C  E = 30 E1 ; d=100km
A  C = 10 E1 ; d=160km
B  E = 15 E1
A  E = 18 E1
La matrice de trafic est un tableau avec autant de lignes
que de stations, autant de colonnes que stations.
Origine A B C E Somm
/ e
Destina
tion
A X 12 10 18 40 E1
B 12 X 25 15 40 E1
C 10 25 X 30 30 E1
E 18 15 30 X -
Somme 40 E1 40 E1 30 E1 - 110 E1
On fait l’addition des chiffres après les X…
Le trafic total est de 110 E1 sur l’anneau.
Le niveau de transmission est de STM-4

L’anneau est gourmand en bande passante car la


portion A  B regroupe les débits des portions :
A  E + A  C + A  B = 110 E1.
- Architecture en anneau proposée pour une
meilleure sécurité du trafic
- On choisit une protection MSP 1+1
Donner les équipements au niveau des nœuds et la
ligne (inventaire)
1 châssis STM4, 1 MIE(ADM), Des cartes de trafic à
déterminer, Alimentation en énergie, Carte
d’alimentation
NB : Pour trouver ne nombre de cartes il faut bien voir
le nombre d’E1 en arrivée et en départ pour chaque
nœuds et faire un schéma de routage.

- Les équipements de ligne


La distance totale = 485km, on se sert de cette distance
pour calculer approximativement le nombre
d’équipements de ligne (AO).
Mais il faudra bien voir la position des AO en pratique
(tenir compte que l’AO n’amplifie que dans un sens ;
Possibilité de mettre les AO en booster ou préampli-
réception si cela est le mieux).
DCM : pas nécessaire dans ce cas car on est dans une
topologie en anneau de 485km et à bas débit (STM-4)
Le DCM>STM-16 pour d>500km

4- La dispersion dans les fibres


Elle se traduit par un étalement des impulsions dans le
temps entrainant ainsi une limitation de la capacité des
systèmes de transmission par fibre.
On distingue globalement trois types de dispersion :
La dispersion chromatique
La dispersion intermodale
La dispersion du mode de polarisation (PMD)

1) Dispersion chromatique
Elle traduit la dépendance de l’indice de réfraction de
la fibre en fonction de la longueur d’onde.
Elle est définie par D=Dc Δ .L
Avec Dc= coefficient de dispersion chromatique
(ps/nm.km).
Δ : largeur spectrale du système du canal ou bien de
la fibre (nm)
D : est la dispersion elle d’exprime en secondes
L : distance de transmission (en km)

2) La dispersion modale de polarisation ou du


mode de polarisation (PMD)
La PMD est exprimée en ps . Elle se caractérise elle
aussi par un étalement du spectre, du signal.
Cet étalement est dû à des défauts dans la structure
géométrique de la fibre qui entraine une différence de
vitesse de groupe entre les modes se propageant sur
différents axes de polarisation.
3) La dispersion intermodale
Elle est beaucoup plus présente dans les fibres
optiques multi-modes et elle y est la principale cause
de l’élargissement des impulsions.
La DI, est exprimée en s/unité de longueur d’onde.
Remarque1 : la bande passante d’un système sur fibre
est lié à la somme des dispersions chromatiques et
PMD.
On a B= 1/Dtotal avec Dtotal = dispersion totale
B = 1/dispersion chromatique + dispersion modale de
polarisation
La formule suivant donne une approximation de la
relation dispersion/bande passante
B = 0.35/D ou D = dispersion chromatique.
B : bande passante.
Remarque 2 : dans les systèmes de télécommunication
à fibre on peut, pour lutter contre la dispersion on peut
avoir :
- DCM
- Fibres compensatrices de dispersion
Pour ce qui est des fibres compensatrices de dispersion
elles sont mises en œuvre de la façon suivante :
 Combiner une fibre à dispersion positive et
une fibre à dispersion négative
 Combiner une fibre à dispersion faible avec une
fibre à dispersion plus élevée.
On notera qu’il existe aujourd’hui plusieurs types de
fibres avec dispersion négative, nulles, faible, positive
moyenne ou élevée.
Exercice

Soit une G652, avec un affaiblissement α=0,3 db/km et


D=17ps/nm.km raccordé à une variante G655 avec α=
0,2 db/km et D= -3,5 ps/nm.km. La longueur du bond
est de 100 km.
La dispersion maximale tolérable est : 1200 ps/nm.km
1. Calculer le tronçon de chaque fibre et faire un
schéma de son lieu d’implantation.
2. Quelle est la bande passante maximale du
canal.
Refaire l’exercice avec une distance de 150km et
Δλ=2,5 nm
5- Effets non linéaires
La plupart des transmissions sur fibre sont établies
dans le cadre d’une transmission linéaire. Et donc les
effets non linéaires qui constituent des effets parasites
qui viennent dégrader rapidement la qualité de la
transmission. Les ENL ou NLE (effets non linéaires)
apparaissent dans les fibres lorsqu’elles transportent
de très grands débits et/ou avec plusieurs canaux
parallèles et desservie par des une cascade
d’amplificateurs en ligne sur de longues distances.
Dans ces conditions s’ajoutent également les fortes
puissances d’émission, des émetteurs

Parmi les effets non linéaires, on peut citer « l’effet


Karr », les « effet Raman », « effet brillouin ».

5.1. L’effet karr


Cet effet est dû à la propagation des signaux lumineux
dans un matériau (fibres qui présentent des indices de
réfraction différentes). Quand l’effet Karr apparait dans
la fibre, son indice de réfraction devient alors : N=No +
N’||E||² (E est le signal et N l’indice initial).

Cet effet est responsable de ce que l’on appelle « l’auto


modulation de phase » ou SPM (self phase
modulation), la « modulation de phase croisée » (XPM :
cross phase modulation), et du mélange à 4 ondes ou
FWM (four waves mixing).
5.1.1. Le SPM
Les puissances émises dans la fibre, vont entrainer des
variations d’indice et induire sous l’effet de la
dispersion chromatique une « modulation de phase
parasite ».

5.1.2. La XPM
Quand un signal est transporté dans un canal, il subit
une « modulation de phase » (SPM), cette modulation
après croisement avec d’autres modulations donne
naissance à une autre modulation au cours de la
propagation, qui est le XPM qu’on appelle
« modulation de phase croisée ».
Pour limiter la XPM, il faudrait que les battements
soient au moins égales à :
L = T/DΔ avec T = durée des impulsions.

5.1.3. Le FWM
Quand deux ondes se propagent dans une fibre, les non
linéarités entrainent des « modulations de phase
croisée », ainsi que le mélange à quatre ondes qui est
source d’intermodulation entre les différents canaux
du système de transmission.
Par exemple, si on a f1 et f2, les produits
d’intermodulation entrainent des fréquences parasites
qui sont 2f1-f2 ; 2f1+1f2 ; 2f2-f1 ; 2f2+f1.
S’il arrive que ces fréquences parasites soient très
proches ou égales aux fréquences d’émission ou de
réception du système, alors ce phénomène devient très
néfaste.

6- Évolution des services et applications sur fibre


Hiérarchisation du réseau avec cœur tout optique et extrémité électronique

Dans les réseaux de télécommunication le cœur du


réseau passe en fibre optique alors que l’extrémité est
en paire de cuivre. Ce cœur de réseau c’est d’abord
développé considérablement avec le SDH en atteignant
des débits de plus de 10Gbits/s (STM-64) par canal ; Le
SDH a été par la suite amélioré avec le développement
de technologies pouvant utiliser plusieurs canaux sur
une même fibre mais également par la mise au point
d’équipements passant d’un fonctionnement
électronique à un fonctionnement tout optique,
entrainant ainsi une hiérarchisation des réseaux de
télécommunication avec un cœur tout optique et une
extrémité électronique.
Ainsi se pose le problème du transfert du haut débit du
cœur vers l’extrémité. Dans ce cas, plusieurs
propositions sont apparues : « le tout optique » (FTTX) ;
« technologies XDSL » ; « technologie WIMAX ».
D’autre part se pose le problème du transport
multiservice dans les réseaux à fibre : transport IP-SDH-
Ethernet-ATM à partir d’un même nœud et sur la
même fibre physique. Ce problème est de nos jours
résolu par la plupart des opérateurs par l’introduction
de la technologie GIGA ETHERNET, les ROADM.
Aujourd’hui la tendance est de faire du transport sur le
même support logique, tous les services : « Par
exemple voix – données sur IP », mais il faudra régler le
problème de la synchronisation.

6.1. Le multiplexage en longueur d’onde


Le WDM consiste à transporter plusieurs trains de
longueur d’onde différente sur une même fibre. Avec le
WDM on multiplie virtuellement une fibre par « n ».
Le WDM utilise la bande « C » et de nouveaux systèmes
de multiplexage en longueur d’onde s’étendent aux
bandes « S et L ». Le WDM s’est développé grâce à
l’apparition des amplificateurs optiques à fibre dopé à
l’erbium (voir polycopier WDM, page 9).
Il existe des systèmes WDM à 4 canaux (CWDM), des
systèmes à 4 ou 16 dits WDM, des systèmes de 32 à 80
dits (DWDM), des systèmes de 80 à 160 dits UDWDM
(Ultra Dense WDM). (Voir brochure pour plus de détails
et pour la planification des longueurs d’ondes)
le tableau suivant resume les canaux disponibles en
technologie de multiplexage en longueur d'onde

Tableau récapitulatif des canaux WDM


6.2. Modélisation de la couche photonique et
transport multi protocolaire.
Le réseau optique est de nos jours fortement commuté
c’est à dire travaille sur le niveau 2 et passe
progressivement vers le niveau 3, parce que plusieurs
services de niveau 3 y sont véhiculés soit en amont par
des routeurs soit en aval par l’encapsulation avec des
équipements de niveau 2.
La norme G872 de l’UITT dresse la modélisation de la
couche réseau tandis que la norme G709 dresse la
normalisation du signal et des interfaces.
Le couche photonique est décrite par la
recommandation G872 et G709 de l’UITT.
Schématiquement elle est vue comme constituée de 3
niveaux en référence aux trois principaux équipements
de base du réseau à fibre optique que sont :
* la fibre et ses émetteurs associés (support de
transmission), qui définit le niveau « section de
transmission » (niveau physique dit OTS).
* Les multiplexeurs (les MT, OMIE) qui définissent le
transport « multi longueur d’onde ». Ce niveau est dit
Niveau OMS.
* Le troisième niveau est définit par des équipements
de la classe des « brasseurs » (ou bien des routeurs, ou
bien des Giga routeurs) qui permettent le transport des
protocoles clients.
C’est cette couche qu’on appelle le canal optique OCH.
Remarque :
le réseau à fibre optique qui a évolué d’une
architecture parallèle c'est-à-dire transport données et
voix séparés physiquement, est passé à une réseau ou
la voix et les données sont transportés sur le même
support physique, ce qui a contribuer à la diminution
de la cascade d’équipements au niveau des nœuds . Ce
réseau passe progressivement vers une mutualisation
des équipements au niveau des nœuds (apparition de
nouveaux types d’équipement tel que le ROADM,
Switch et routeurs GE).

7. Bilan d’une liaison fibre optique.


- La propagation du signal optique suit la loi :
P=
ou
L = longueur du trajet de transmission
Po = signal initial émis
P= signal à l’instant t
- En transmission optique le signal reçu est correct s’il
est égal au moins à 2% du signal initial émis.
Donc on peut écrire :


P/Po = 2/100 = 0,02 = 2.10² =

En rapport à une distance de 100km (car les 2% du


signal sont jugés efficients si la distance est de 100km).
C'est-à-dire si Po à d=0km alors on aura 2% x Po à
100km comme signal reçu.
/100km  = 0,17db/km , on sous entend une
perte.

Les fibres sont vendues par rouleaux, chaque rouleau


est de l’ordre de 1km ; 1,4km, à chaque connexion
entre deux rouleaux (Touret) il y a une perte de
connecteur noté c = 0,1db
Si on a n rouleaux, la perte totale est de :
(n-1) c (1)
Si on note E , R les pertes dans les connecteurs à
l’émission et à la réception, leur somme sera :
E+ R (2)
0,3< E,R<3db
Si la liaison comporte des compensateurs de
dispersion, on notera leur pertes par iDCM et la
somme par :

5< iDCM<8db
Si la liaison comporte des amplificateurs en ligne AoiL
leurs gains sera noté :
GiAoi et la somme sera:

- Ces Aoi occasionnent des pertes d’insertion noté


iAOi et la somme sera
- Si on note le bruit de chaque amplificateur par
NiAOi, la somme du bruit sera

Pr = Pe – (n-1) c - ( E+ R) + (3) + (4) - (5) - (6) - xL


= l’affaiblissement linéaire de la fibre en db/km et la
longueur et L la longeuru de la iaison
- D’autres pertes intrinseques liées à la fabircation
de la fibre elle même peuvent occasionner
d’autres affaiblissements, on peut également
avoir des pertes de courbure et de
microcourbure , et c’est pourquoi il est bon
d’avoir une marge pour prévoir ces occasions.
exercices
Questions de cours :

4) Donner les paramètres limitant la transmission longue distance par fibre


optique.
5) Qu’est que la modulation de phase croisée (XPM), l’automodulation de
Phase(SPM) et le mélange à quatre ondes(FWM) ?. Quelles sont leurs
causes dans les fibres ?
6) Donner les spécifications des fibres monomodales G652, G653 et G655.
Quelle est parmi elles, celle qui est conseillée pour les systèmes WDM et
hybrides SDH/WDM.
7) Donner le rôle des multiplexeurs à insertion/extraction (MIE).Quels
avantages présentent les MIEO par rapport aux MIE.
8) On dit que la bande passante d’une fibre optique est de l’ordre 1012 Hertz.
Pourquoi alors dans la transmission par fibre optique on ne parvient pas à
obtenir tout ce débit ?
9) En quoi consiste la protection 1 : 1 et 1 : n.
A -Expliquer les mécanises fonctionnels d’un réseau en protection SNCP et MSP en général.

B-Expliquer ensuite le MS-SPRing, BLS-ring, UPSR dans un système avec émission et


réception sur fibres séparées (systèmes SDM)
10) Donner les avantages des amplificateurs optiques par rapport aux
répéteurs régénérateurs, donner les faiblesses des amplificateurs.

11) Comment peut-on combattre la dispersion dans les transmissions longues


distances par fibre ?

Exercice 2 :

Les caractéristiques d’une fibre optique multimode à gradient d’indice sont :

Bande passante : 550 Mhz. Km


Affaiblissement : 4,5 dB/Km
La longueur de la fibre est de 1.8Kmcalculer la bande passante de la fibre pour la distance de transmission de
même que le débit max pour cette distance
La puissance d’émission est de 25 mW, calculer la puissance du signal reçue.
Exercice 3:
On donne les prévisions de trafic(en E1) pour la téléphonie :

Origine Destination 2009 2010 2011 2012 2013 2014

DAKAR THIES 280 290 310 410 552 720

THIES KAOLACK 266 274 280 350 460 610

KAOLACK DIOURBEL 117 125 135 168 210 451

DIOURBEL DAKAR 103 111 131 130 196 289

Le trafic entre ces différentes villes pour IP ainsi que les autres données sont :

Origine Destination 2009 2010 2011 2012 2013 2014

DAKAR THIES 28 32 31 41 55 72

THIES KAOLACK 26 30 45 49 53 73

KAOLACK DIOURBEL 11 18 26 39 49 46

DIOURBEL DAKAR 10 21 32 46 51 59

3. On envisage soit une topologie UPSR ou BLSR et dans un premier temps le flux
IP et la téléphonie sont transmis sur voies séparées. Le choix Technologique
entre SDH et WDM est laissé à votre convenance.
Faire d’étude du déploiement du Réseau en :

7- Proposant une topologie et un mode de protection

8- L’inventaire des équipements et le diagramme du routage

4. Faire une nouvelle étude pour le redéploiement du réseau à l’horizon 2014 si


besoin en est, en proposant une topologie, des équipements, une protection.
Vous devez faire cette étude en minimisant autant que possible les dépenses
et en maximisant l’efficacité du réseau.

Annexes:
-Presentation CISCO ONS 1554, Patrice Calebresse,
2007
-Fiches techniques Anderson jacobson, sur la gamme
d'ADM HX
-Cours cours de fibres optique, université MIT.

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