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Définitions
« Aléa » : c’est un mécanisme physique qui va potentiellement générer une vulnérabilité. (Exemple :
séisme, ouragan, inondations, glissement de terrain, volcanisme,…)
« Enjeu » : c’est ce qui va être exposé à un aléa. Lorsqu’il y a des éléments exposés aux aléas, ce sont des
enjeux (Exemple : Si une tempête passe sur l’île ou en plein milieu de l’océan, ce ne seront pas les mêmes
éléments donc pas les même enjeux. Il n’y aura pas d’enjeu en plein milieu de l’océan.)
« Vulnérabilité » : résultat de l’aléa et de l’enjeu. C’est lorsqu’on est potentiellement soumis à un risque.
C’est un risque potentiel, il y a une question de probabilité. Dans « vulnérabilité » il y a une notion de
fragilité.
Il y a une vulnérabilité seulement s’il y a un enjeu en cause. (Exemple : Tempête sur un territoire vierge, il
n’y a pas d’enjeu donc pas de vulnérabilité)
« Risque » : c’est l’ensemble des facteurs (aléas, enjeu, vulnérabilité) qui vont conduire à la gestion ou
non d’une situation potentiellement catastrophique. Si les trois premiers ne sont pas maîtrisés ; Si
l’Homme n’intervient pas de par ses actions, on sera dans un risque.
Il y a de nombreux risques, dont les risques majeurs étant :
Risque cyclonique
Risque sismique
Risque volcanique
Mais il y a aussi :
Risque d’inondation et de glissement de terrain
Ou encore
Risque kéraunique1 (La Martinique, la Guadeloupe et la Corse sont les départements les plus
frappés par la foudre.
Nous allons voir par la suite : Quelles sont les méthodes pour pallier à ces aléas ?
Risque cyclonique
Un cyclone est un phénomène dépressionnaire, c'est-à-dire qu’il est appréhendé grâce à la pression
atmosphérique2.
La pression atmosphérique moyenne à la surface de la mer est de 1015 Hectopascal.
Zone de haute
>1015 hPa Anticyclone Beau temps
pression
Zone de basse
<1015 hPa Dépression Mauvais temps
pression
1
Risque kéraunique : Risque de foudroiement
2
Pression atmosphérique : Poids de l’air, mesuré grâce à un baromètre, avec comme unité de mesure
l’hectopascal.
Parmi ces phénomènes dépressionnaires, c’est la vitesse du vent qui va servir de facteur discriminant.
Plus le vent devient puissant, plus on va changer de catégorie rapidement. Tous ces phénomènes sont
cycloniques.
L’OMM (Organisation Météorologique Mondiale) basée en Suisse, pour harmoniser le vocabulaire, a
décidé que chaque bassin géographique aurait son terme pour désigner un phénomène
dépressionnaire :
Dans l’océan indien Cyclone
Mer de Chine Typhon
Philippines Baguios (Badios)
Australie Willy-Willy (« ies » au pluriel)
Atlantique Nord Ouragan
Et bien d’autres.
C’est un terme d’origine amérindienne, étant polythéistes, ils croyaient donc en plusieurs dieux dont le
dieu du vent : Ourakan qui s’est traduit par Hurricane en anglais puis ouragan en Français.
Il faut savoir que c’est la chaleur qui est le moteur de l’ouragan. Quatre facteurs sont réunis
simultanément :
Une température de l’eau de mer supérieure ou égale à 26 degrés Celsius sur une profondeur
d’au moins 50 mètres, c’est le facteur le plus difficile à obtenir.
Une hygrométrie3 supérieure à 90%, c'est-à-dire une très forte humidité de l’air. (En Martinique :
l’humidité moyenne est de 75-76%, Paris très humide aussi par exemple, l’humidité n’est pas liée
qu’à la tropicalité)
Une absence de vents cisaillants4, il faut donc que tous les vents soufflent dans la même
direction.
Une phase dépressionnaire déjà présente, petite dépression/onde tropicale déjà présente.
Pourquoi les cyclones se forment à l’hivernage alors qu’il fait moins chaud ?
3
Hygrométrie : Humidité de l’air c'est-à-dire pourcentage de vapeur d’eau présent dans 1m3 d’air
4
Vents cisaillants : Vents contraires
Comme dans l’hémisphère nord il fait plus chaud dû à la période de l’été, l’océan atlantique se réchauffe.
Les ouragans se forment près de l’Afrique (Cap Vert) puis arrivent ici après avoir emmagasiné la chaleur et
trouvent l’humidité nécessaire ainsi que les vents qui soufflent dans le même sens.
Azote
L’ouragan a un diamètre moyen qui varie de 300 à 600km. (Exemple : Irma= 900km ou aux Philippines
2012 : deux ont dépassé les 1200km de diamètre).
Dans l’hémisphère nord, les anticyclones tournent dans le sens des aiguilles d’une montre alors que les
dépressions tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Hémisphère Nord
Au niveau des populations, il y a un risque de tympans percés (Exemple : Irma, 2/3 de la population Saint-
martinoise a eu les tympans percés).
2. Le mur de l’œil :
Zone qui ceinture l’œil. Cette portion a une largeur de 30 à 40km. C’est une section constituée quasi
exclusivement d’un type de nuage que l’on appelle « cumulo-nimbus », ce sont les nuages les plus
dangereux, des nuages à forte extension verticale, d’une violence extrême contenant énormément d’eau
et pouvant générer la foudre et de la grêle. Le mur est fait d’une succession de cumulo-nimbus. Le mur de
l’œil fait partie des sections les plus dangereuses de l’ouragan.
Un seul cumulo-nimbus peut contenir jusqu’à 6 millions de tonnes d’eau au maximum. Il peut aussi
contenir de la grêle qui stagne et dès que la vitesse du vent chute, les grêlons tombent violemment.
3. La masse nuageuse :
Elle est constituée de gros cumulus (85%) et de quelques cumulo-nimbus (15%).
1 mm de précipitations 1 L/m2
15 mm de précipitations 15 L/m2
Exemple :
Fiona en Guadeloupe 500 mm de précipitations
1993 : tempête Cindy 493 mm de précipitations
Certaines tempêtes tropicales vont générer plus d’eau que certains ouragans ; Et certains ouragans vont
générer plus de vent que de pluie.
Deux zones dangereuses dans un ouragan : le mur de l’œil et la droite dangereuse de l’ouragan. Elle
contient énormément de rafales de vent5. Lorsqu’on va faire des prévisions de mitigation6, on va prendre
en considération le positionnement géographique de l’ouragan mais aussi les rafales qui en sont
extraites.
5
Rafale : 30% de plus que la vitesse du vent établie
6
Mitigation : De l’anglais « mitigation », terme employé pour tout ce qui est gestion des risques
Les ouragans, en se formant, empruntent toujours le même chenal que l’on appelle : Hurricane Belt.
Tout ça est lié à la force de Coriolis : c’est une force centrifuge qui va exercer une pression, ce qui va
infléchir la trajectoire de l’ouragan. Ceux-ci ne se déplacent jamais de façon rectiligne mais de manière
curviligne. (Exemple : trajectoire en voiture)
Terre tourne sur elle-même en 24 heures à une vitesse de 1670 km/h (V= d/T (40 000/ 24)).
Les premiers phénomènes que l’on a commencé à prendre en considération, on ne leur donnait pas de
noms. On leur donnait pour nom : la date de leur passage, technique qui a perduré pendant longtemps.
La deuxième technique a été de donner aux ouragans le nom des saints du calendrier, qui a perduré
également mais moins performante car encore plus approximative.
La troisième technique, elle, est apparue en Australie : on donnait aux ouragans, le nom des hommes
politiques qui n’étaient pas appréciés.
Au 20ème siècle, on en revient à leur date effective de passage. Cela a perduré jusqu’à la fin de la seconde
guerre mondiale.
A la fin des années 50 : certains ont trouvé l’idée d’appeler les ouragans par des prénoms féminins.
Seulement, la ligue féminine Américaine a porté plainte contre la météorologie américaine7 pour
discrimination.
La ligue gagne et à partir de ce moment, la règle est la suivante jusqu’à aujourd'hui :
En début de saison cyclonique, un ordinateur tire de façon aléatoire 26 prénoms, 13 masculins et 13
féminins. Lorsque le premier phénomène cycloniques/dépressionnaire apparait, il prend un prénom
masculin puis féminin, etc. Mais, si au cours de la saison cyclonique il y a plus de 26 phénomènes, on va
utiliser des lettres grecques.
Les phénomènes ne sont nommés qu’à partir de la phase de tempête tropicale. Les ondes tropicales ou
dépressions tropicales sont seulement numérotés.
Lorsqu’un phénomène dépressionnaire est meurtrier, son nom est définitivement retiré de la base et
plus jamais utilisé afin d’éviter d’affecter encore un peu plus les populations qui ont perdu des proches,
éviter de revivre les traumatismes.
En zone extratropicale, on emploi le vocabulaire tempête pour ouragan ou cyclone. Dès qu’un
phénomène est de type cyclonique, on l’appellera tempête. (Exemple : en métropole, Xynthia qui avait la
violence d’un ouragan mais elle était appelée « Tempête Xynthia »).
La Caraïbe dans sa globalité : c’est l’arc insulaire mais aussi toute la bordure continentale de la Colombie
jusqu’en remontant au sud des États-Unis.
L’Histoire de chaque territoire va avoir un impact sur le rapport au risque. Certaines notions sont
sensibles et vont impacter notre relation à l’aménagement.
L’accès à l’information de la population, peu d’entre elle n’a les connaissances. (Caraïbe insulaire
= 90 millions d’habitants + continentale = 250 millions d’habitants)
Congrès 24,25 et 26 octobre pas cours avec Pascal SAFFACHE mais à Fort-de-France, y aller au moins le
premier jour. AFPCM (Association Fr pour la Prévention des Catastrophes naturelles). Important que l’on
soit là pour entendre les personnes présentes. 24 Table ronde le matin et l’après-midi Présentation
des risques naturels (2h).
Risque sismique
L’Arc Antillais, lui, est un petit appendice, un prolongement de la ceinture du feu. Il est tout aussi
vulnérable que la ceinture de feu du Pacifique.
A l’échelle mondiale, il y a trois régions vulnérables :
Ceinture de feu du Pacifique
Iran, Irak, Turquie jusqu’à la Chine
Arc Antillais
Pourquoi y-a-t’il des séismes dans ces régions ?
Pour répondre à cela, il faut revenir aux basiques.
La Terre a à peu près un rayon d’environ 6500km. Pour comprendre les séismes, on va s’intéresser aux
deux premières couches : la croûte terrestre et le manteau. On appelle partie supérieure du manteau :
l’asthénosphère.
Exemple : La mer bouge : un bateau dessus bougera même chose avec la croûte terrestre
La croûte terrestre a subi beaucoup d’évolutions, au départ tous les continents étaient réunis en un seul :
la Pangée, le nord s’appelant le Gondwana et le sud la Laurésie.
Accrétion
Subduction
(Antilles)
Failles transformantes
(mouvements soit verticaux soit horizontaux)
(Faille de San Andreas)
Echelles
8
Magnitude : Energie libérée par le séisme au moment du mouvement.
Intensité des dégâts
Il faut savoir que l’intensité va varier aussi en fonction d’un certain nombre de paramètres.
L’intensité des dégâts sont liés à plusieurs facteurs :
Les effets de site : en fonction du site, le ressenti ne sera pas le même. Exemple : Certains sites
sont défavorables, les ondes rebondissent sur les parois en venant accentuer les vibrations dans
le fond de la cuvette. Il y a un effet amplificateur.
La nature du sol9 : Plus on construit sur des roches dures, plus les ondes seront pondérées. A
l’inverse, plus l’on construit sur des roches tendres, les ondes se propagent beaucoup plus
facilement. (Exemple : Mexico sur un ancien lac asséché + cuvette).
La présence de fractures :
Exemple : la Martinique est fracturée de partout. Ces fractures sont dangereuses car elles peuvent
entraîner un rejeu. C’est lorsque le sol fracturé qui s’était stabilisé, se remet en mouvement. Une partie
du terrain se met en mouvement le long d’une fracture.
9
Lorsqu’on étudie un séisme : on s’intéresse à la pédologie.
Il y a un rapport pervers en France, entre promoteurs immobiliers et bureaux d’étude. (Exemple, Algérie,
historiquement rivière présente sur le terrain mais asséchée. A aucun moment le promoteur s’est penché
sur la question).
Les phénomènes de décrochement : Lorsque le sol vibre, sous l’effet de la gravité
Il faut bien noter qu’il y a une différence entre glissement de terrain et effondrement : Le glissement de
terrain fait toujours appel à la présence d’eau. Cette dernière va avoir un rôle de lubrifiant. L’éboulement
est seulement sous l’effet de la gravité.
Enjeux le bâti
Aux Antilles, on a beaucoup construit sur d’anciennes mangroves en les recouvrant de terre (Exemple : si
on perce le sol à Fort-de-France, c’est de la boue noire qui ressort). Dans ces zones, les ondes se
propagent plus vite. Sur ces espaces, lors de séismes, l’eau remonte par capillarité (exemple du sceau
avec du sable mouillé à la plage). C’est ce qu’on appelle la thixotropie ou liquéfaction des sols.
Par exemple, la tour Lumina a été encrée dans la roche mère pour une meilleure stabilité. Pour cela, elle
repose sur environ 80 pieux métalliques remplis de résine.
Ce sont les 4 principaux éléments qui peuvent accentuer l’intensité des dégâts.
En Martinique, le dernier séisme majeur a eu lieu en 1839. Statistiquement, les professionnels disent que
la Martinique connait un séisme majeur environ tous les 150 ans. Nous sommes donc dans une période
où l’on attend ce séisme majeur, les autorités s’y préparent (18 000 body bag au Fort Saint-Louis).
Exercice sur le cours à rendre pour mardi 11 ou mercredi 12 : Préparer le cours sur le volcanisme,
rechercher particulièrement les facteurs susceptibles d’accentuer la vulnérabilité des populations. Donc :
qu'est-ce que le volcanisme ? Pourquoi les populations y sont vulnérables ? Le prof pourra demander à ce
qu’on le rende.
Risque de tsunamis
Tsunami :
« Tsu » qui veut dire la vague en japonais
« Nami » qui veut dire le port
Si on traduit littéralement : « vague portuaire » ou « vague dans le port ». Les premiers à avoir abordé le
phénomène sont des marins-pêcheurs, la famille racontait à leur retour ce qui s’était passé et les
pêcheurs ayant un point d’attache fort au port, ont décrit le phénomène en fonction de leur point
d’attache.
Un tsunami n’est pas une vague : c’est une onde mais ce n’est pas une seule onde : une succession
d’ondes. Ces ondes sont plurielles mais surtout, elles ont une périodicité qui est aléatoire. C'est-à-dire
qu’il est impossible de dire il y aura une onde à cette heure-ci puis à cette heure-là. Aucune périodicité
particulière. Les tsunamis les plus violents sont généralement dus à des séismes sous-marins. Mais, il
existe d’autres facteurs générant des tsunamis :
Les éruptions volcaniques sous-marines
Les effondrements aériens ou sous-marins (glissements de terrain etc.)
La chute de météorite en mer (65 millions d’années, extinction des dinosaures)
Essais nucléaires en mer
Exemple d’un séisme :
La vague c’est la traduction de l’onde sur la côte. L’onde se propage et arrive jusqu’à la côté : une vague.
L’amplitude, c’est la différence de hauteur entre la crête et le creux. On ne parle pas de la hauteur d’un
tsunami mais de son amplitude.
Un tsunami généré en pleine mer se déplace de 650 à 800 km/h (vitesse d’un avion de chasse). Cette
onde est très peu visible en pleine mer, c’est une onde comme une autre à part qu’elle est beaucoup plus
rapide. C’est lorsqu’elle arrive sur la côte qu’elle se transforme.
Tant que le phénomène n’est pas perturbé par les fonds marins, il se
propage et se propage vite. A partir du moment où les fonds marins
diminuent, la situation change. Dans 95% des cas, le tsunami va avoir un
phénomène de retrait. Quand l’onde frotte le fond marin, ça va freiner le phénomène. Brutalement, on
passe de 650-800 km/h à une cinquantaine de km/h lorsque l’onde arrive sur la côte.
La puissance du tsunami lorsqu’il est généré en pleine mer, dépend de la profondeur à laquelle le
phénomène se produit.
Dans le cas d’une houle cyclonique : le vent entraîne seulement jusqu’à 30m.
Ce qui caractérise un tsunami, c’est son coefficient de pénétration dans les terres, il peut rentrer dans les
terres jusqu’à 6km. Lorsqu’il rentre, on a entre 4 et 5 possibilités de mourir :
On est sur le littoral, le mur d’eau nous frappe directement, comme frappé par un mur en béton.
Médecins légistes : premières observations, toutes les victimes étaient polytraumatisées, cassés
de partout par quelque chose de dur (le mur d’eau, débris, etc.)
Le tsunami en avançant, va tout balayer sur le passage, toutes sortes de débris qui vont être
projetés à grande vitesse. Médecins légistes : beaucoup de victimes ont été empalées, amputées
ou éventrées, traversés par des pieux, des débris métalliques ou végétaux…
Tous les débris projetés flottent et forment une sorte de carapace à la surface de l’eau qui
empêchera les personnes de passer la tête hors de l’eau, noyade
Le post-tsunami, tous les blessés graves doivent être gérés mais c’est impossible avec le chaos
que le tsunami a provoqué. L’après-tsunami est autant meurtrier que le tsunami en lui-même.
A Banda Aceh en 2004, les cadavres sont restés jusqu’à 18 jours après le drame. (« Liquide » des
cadavres population creuse des puits maladies comme diphtérie, malaria etc.) Gestion de la
crise très difficile, secours ont des difficultés. Phénomènes de surmortalité.
Un homme moyen ne peut pas rester debout dans un flux d’eau de plus de 12km/h. L’eau se retire
ensuite aux environs des 20km/h donc personne ne reste debout et les débris parachèvent le travail.
Pendant longtemps, on s’est dit qu’il n’y avait pas de tsunamis dans la Caraïbe ; ce qui est faux. Une
recherche a amené à démontrer qu’au cours de 300 dernières années, la Caraïbe a été frappée par une
bonne cinquantaine de tsunamis.
Cette cinquantaine de tsunamis a pu aller jusqu’à 9 ou 10m (Loin de Banda Aceh). Il n’empêche que, le 1er
novembre 1755, il y a eu un tsunami, bien documenté, qui s’est produit :
Au large du Portugal, un séisme (Magnitude supérieure à 8) ravage Lisbonne. Ce séisme sous-marin
génère une onde qui traverse l’océan atlantique. C’est un télétsunami (traverse l’océan). Cette onde
prend environ 7h, pour traverser l’océan et va générer des dégâts sur le territoire Martiniquais. Un
homme entend un bruit sourd, se retourne vers la Montagne Pelée puis vers la mer : baie de Trinité s’est
retirées totalement, les poissons n’ont même pas pu suivre le flux tellement il a été rapide. On estime
l’onde entre 3 et 4m d’amplitude. Il y en a eu plein d’autres. Le dernier phénomène d’ampleur a été
recensé en 1939, sur la côte sud de la Martinique (Sainte-Luce, Diamant, Anses-d’Arlet) : pas de morts
mais des destructions matérielles importantes, phénomène issu du volcan sous-marin au large de la
Grenade.
La Martinique est vulnérable aux tsunamis pour trois raisons :
C’est une île (entourée d’eau), il peut venir de tous les côtés.
Très forte littoralisation des activités de la population, toutes les infrastructures vitales et
importantes sont en zone côtière en Martinique. Il y a de vraies problématiques en termes
d’aménagement.
- Cumbre Vieja : îles des Canaries, île de la Palma, sur cette île il y a cinq volcans. C’est un
volcan gris de type explosif, mais moins dangereux que la Pelée. Il y a une fracture, le
flan ouest du Cumbre Vieja glisse tout doucement vers la mer. Le risque est que ce flan
ouest rentre avec force en mer. Estimation : 50km3 rentre en mer, l’onde mettrait 6h40
pour atteindre la Martinique. Au départ, 19m d’amplitude et arrivée sur la Martinique
environ 6m. Difficile de s’organiser, d’autant plus que dans l’océan atlantique il n’y pas
des bouées anti tsunami comme dans l’océan pacifique. Il n’y en a pas car suite au
séisme de Banda Aceh, en janvier 2005 à Barbade, tous les chefs d’Etat et de
gouvernement se sont réunis. Ils tiennent tous le même discours : « se prémunir pour
que ce qui s’est passé à Banda Aceh n’arrive pas aux Antilles ». Les États-Unis se
proposent de payer le projet des bouées à la condition que Cuba soit libre. Il fallait que
Castro parte, que tous les Castristes évacuent les lieux. En juillet 2015, il y a eu une
réunion organisée à l’initiative de la France à Trinidad. La France souhaite financer les
bouées. Les États-Unis ne sont pas contents ni d’accord. Il ne fallait pas vexer les États-
Unis car la France en avait besoin à l’époque (terrorisme etc.). Si le versant de la Cumbre
Vieja glisse, on ne sera pas avertis tout de suite. Du temps en moins sur les 6h40 où l’on
pourrait essayer de s’organiser. Cela créé de la vulnérabilité sur les populations. Les
simulations disent que le versant devrait glisser d’ici une quarantaine/cinquantaine
d’année. Il n’empêche que les populations doivent être préparées et pour le moment, ce
n’est pas le cas. Il manque cette culture du risque, qu’il faudrait mettre en place.
- Kick-'em-Jenny, lui est tout proche de chez nous (230km à vol d’oiseau). Il se trouve au
nord de la Grenade. Au cours des vingt dernières années, le sommet a gagné 20m. D’ici
une cinquantaine d’année, il va émerger et créer une petite île. Il est considéré très
dangereux, d’autant plus qu’autour il y a une zone circulaire de 2km qui est interdite à la
circulation aérienne et maritime. Lors de sa dernière éruption, il a réussi à projeter des
matériaux jusqu’à 250m en l’air. On estime que l’onde qui serait généré par le Kick-'em-
Jenny, pourrait atteindre 2m environ. Pas énorme mais elle prendrait seulement 20min
pour atteindre les côtes sud de la Martinique. L’avantage d’un volcan c’est qu’il y a des
signes pour prévoir une éruption.
Nous ne sommes pas prêts à faire face à un tsunami car la population ne sait pas s’évacuer, il n’y a pas de
prise de conscience très forte par la population sur les tsunamis (mémoire collective n’en a aucune trace).
Changement climatique, érosion côtière
Nous sommes protégés du vide sidéral par cette atmosphère totale de 780 km (A titre indicatif : même
pas la distance Paris-Marseille). Vu l’immensité de l’univers autour, l’atmosphère peut être comparée à
une couche de vernis sur l’ongle.
PPMV10 : partie par million de volume C'est un quotient sans dimension représentant un rapport de 10-
6
(1 pour 1 million). Ce rapport peut s'appliquer par exemple à des masses ou à des volumes. Ainsi, quand
10
Partie par million de volume : terme beaucoup utilisé en sciences (toxicologie, formulation, chimie,
métallurgie, électronique, géochimie, dentisterie, etc.), est la fraction valant 10⁻⁶, c'est-à-dire un millionième.
on parle d'un contenu de 400 ppm (ou plus précisément ppmv) de CO2 dans l'atmosphère, cela signifie
qu'un litre d'air contient en moyenne 0,4 ml de dioxyde de carbone.
Dernièrement, à la COP27 : le bilan a été de choisir de juguler la hausse à +1,5°C (Exemple du bébé
malade auquel on donne seulement de l’aspirine sans le guérir), on sait ce qu’il faut faire mais les intérêts
financiers en jeu son tels, qu’on ne va pas modifier le système et continuer à faire comme si on faisait
des choses importantes.
Aujourd'hui, nous sommes dans un modèle où on nous dit qu’on ne peut pas faire différemment que de
juguler alors que nous pouvons. Pour cela, il y aurait des efforts à faire mais nous ne sommes pas prêts à
les faire mondialement. Ils ne sont pas prêts car les intérêts financiers en jeu sont trop importants.
Les grands groupes pétroliers font tout pour maintenir le système actuel. TOTAL a un poids énorme.
Lorsque TOTAL a été en grève, pendant cette grève, salaire du patron mis à jour : 580 000€/mois. Ça a été
la preuve que les intérêts en jeu sont trop importants pour qu’ils veuillent changer de modèle. La seule
solution pour casser ces dynamiques, c’est de légaliser les choses (exemple de la drogue), pour casser le
marché.
Exemple du Gabon : tout pour pouvoir changer de modèle de développement mais ne le font pas car pas
vraiment géré par les politiques mais plutôt par les multinationales (comme TOTAL par exemple).
Face à cette situation, que faire ?
Il est possible de changer de modèle. Nordhaus, Prix Nobel d’Economie en 2018, a démontré qu’en
changeant totalement de modèle, il est même possible de faire encore plus de profit que dans le modèle
actuel. Le changement de modèle qu’il s’avère nécessaire de mettre en œuvre, permettrait de protéger la
maison mère et de faire des profits. Sauf que, les grandes compagnies pétrolières qui dominent le monde,
elles, seraient momentanément exclues de ces profits. Il démontre que ce sont ces compagnies qui
régissent les politiques. Sans tomber dans la théorie du complot, il démontre que ce sont ces
multinationales qui vont fortement influencer les politiques mondiales.
Les États-Unis sont, aujourd'hui, le pays qui a le plus travailler sur les solutions à mettre en place pour
pallier au changement climatique, depuis une trentaine d’années. Ils ont beaucoup œuvré sur le sujet. Il
existe ce qu’on appelle la géoingénierie11, ce sont toutes ces petites solutions que l’on peut mettre en
œuvre pour lutter contre le changement climatique. Sauf que, cette géoingénierie, pour qu’elle
fonctionne, il faudrait que tous les états y adhèrent et la mettent en place.
Aujourd'hui, les États-Unis proposent 4 à 5 solutions pour protéger leur population :
1. L’endiguement : on n’a pas de solutions à court terme donc on va endiguer le territoire. Mur de
30 000 km, pas une solution durable, pas écologique, mais ça nous donnera 30 à 50 ans de plus
pour trouver d’autres solutions
2. Les Américains partent du principe que d’un côté il y a un excès d’eau de mer, de l’autre des mers
intérieures en train de s’assécher (mer morte, mer noire etc.). Projet à l’étude qui consiste à
mettre en place des pipelines continentaux qui permettront de pomper et de transvaser l’eau de
mer dans les mers intérieures.
3. Ils se disent que sur le planisphère il y a des déserts. Si les deux premières sont solutions ne sont
pas satisfaisantes : on va créer des mers intérieures pour y stocker l’excès d’eau de mer. C’est un
remède bien pire que le mal car cela pourrait dérégler tout le climat mondial.
4. Elon Musk dit « La vie sur terre c’est terminé, il n’y pas de solutions. Je propose qu’on aille tous
vivre sur mars avec mes fusées ». Aujourd'hui, c’est une réalité : 32 jeunes ont répondu à un
appel à projet pour aller vivre sur Mars avant 2030, ils sont actuellement formés sur absolument
11
Géoingénierie : https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/climatologie-geoingenierie-5457/
tous les domaines afin d’être autonomes en arrivant sur Mars. Le projet sera financé par le biais
de la téléréalité, pendant les 9 mois du voyage via des caméras.
Le problème c’est qu’à l’échelle mondiale, même si on sait ce qu’on doit faire, on ne le fait pas pour des
raisons financières. Ceux qui vont être le plus impactés, ce sont les territoires insulaires. (Exemple :
Maldives : 1/3 sous l’eau). En Guadeloupe et en Martinique, la dynamique est également déjà en cours.
Un exemple d’érosion côtière dans les pays d’Afrique de l’Ouest : villages déplacés plusieurs fois comme
au Sénégal ou au Togo : érosion de 120m/an. En Martinique : 135m sur 70 ans. Lorsque ce sont des
falaises, pas vraiment de soucis concernant la hausse du niveau de la mer mais lorsque ce sont des
littoraux plats, une élévation millimétrique entraine une entrée de la mer de plusieurs mètres sur le
territoire. Aux Antilles : plus de 3,5mm chaque année.
L’érosion côtière : dénominateur commun des îles caribéennes, situation aggravée par la littoralisation
des activités de par la topographie (îles volcaniques).
Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Mme Gro Harlem
Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987).
C’est replacer l’Homme au cœur du système, afin qu’il ne soit pas seulement une variable d’ajustement
(un système avec le respect de l’Homme). Aujourd'hui, on a l’impression que le système est mis en œuvre
au détriment des humains : finances etc. On produit des denrées pour générer du profit et non pour faire
du développement durable. (Production de banane : deuxième fruit le plus spéculatif).
Les révolutions sont inutiles : ça ne change pas fondamentalement le système (Par exemple : après la
Révolution Française, le système reste le même à quelques nuances près)
Le développement durable a pour but d’être anthropocentrée : ce qui est important c’est l’Homme.
Il est important de développer son esprit critique face à l’information et aux médias, il faut toujours
analyser, se poser des questions.
Volcanisme
Un minéralogiste Français : Alfred LACROIX, arrive aux Antilles en 1901, assiste à l’éruption de la
montagne Pelée en 1902 puis repart pour continuer son périple à travers le monde. A l’issu de tout ce
qu’il aura vu, il va bâtir une typologie volcanique. Il va définir quatre grands types volcaniques :
- Type Hawaïen
- Type Péléen (Montagne Pelée a servi de modèle, donné son nom à un type volcanique,
même si aujourd'hui cette typologie n’est plus en vigueur)
- Type Strombolien
- Type Vulcanien
Ces volcans ont donné leur nom aux quatre types volcaniques (Montagne Pelée, le Stromboli, le Vulcano).
Aujourd'hui, deux grandes catégories :
- Volcans gris : volcans explosifs (émettent beaucoup de cendre)
- Volcans rouges : effusifs (lave qui coule en permanence)
Type Hawaïen
Volcans à lave fluide (dite basique, pas acide), le cratère de ces volcans n’est
jamais obturé et ces volcans fonctionnent un peu comme lorsque l’on met du
lait sur le feu. Il n’y a pas de violence extrême, c’est surtout de la lave qui
déborde et qui coule sur les flancs. Ce sont des volcans « moins dangereux »,
car nous savons où la lave va couler. La lave va tout de même vite : jusqu’à 15
km/h mais généralement plutôt 3-4 km/h.
Type Péléen
Entre ces deux types extrêmes, il y a des types intermédiaires que sont le type Vulcanien et le type
Strombolien.
Type Vulcanien
Dans ce type, la lave est relativement fluide mais ponctuellement, le cratère peut s’obturer et il peut y
avoir donc des petites explosions qui peuvent être dangereuses.
Type Strombolien
Lave + pâteuse que liquide avec obturation régulière du volcan et de petites explosion avec tout de même
de la lave qui coule sur les flancs.
Aux Antilles : régions volcaniques. En novembre 2020, le préfet a placé la Montagne Pelée en vigilance
jaune car la Montagne Pelée commence à émettre des signes avant-coureurs, non pas d’une éruption
mais qui interpellent quelque peu :
- Observation de fumerolles
- Emissions de gaz hydrogène très concentrées
- Les appareils de mesure ont observé qu’à grande profondeur, il y a des transferts de
fluides qui s’opèrent, on ne sait pas quel est le fluide mais ce n’est pas bon signe car ça
pourrait être de la lave
2 théories pour le volcan se « réactive » :
- Entre 15 et 20 pour qu’il y ait une éruption
- Dans les îles voisines, notamment à Montserrat, en 2 ou 3 ans
Concrètement, nous sommes dans une fourchette de 3 à 20 ans : donc très approximatif, d’où la mise
sous surveillance de la Montagne Pelée (volcan en sommeil, en phase de latence, actif)
En 1976, la Soufrière (Guadeloupe) a eu une crise éruptive. Pas d’éruption mais à la limite, ce qui a fait
suite à une évacuation de 85000 personnes qui ont eu l’interdiction de rentrer chez eux pendant 5 mois.
La Terre est une masse constante. Les plaques lithosphériques de subduction par exemple : celle qui glisse
en dessous va fondre et alimenter le magma du manteau. Comme la Terre a une masse qui est
homogène, à chaque fois qu’il y a un séisme et apport de matière (magma), il faudra que cette matière
injectée au cœur de la Terre, en surplus : la Terre devra évacuer ce surplus de matière. Il y a un système
d’autorégulation sur la Terre. Un séisme entrainera une éruption, pas au même endroit. Il y a un équilibre
qui se créé entre les apports et les rejets de matière sur Terre.
En revanche, les volcans Islandais eux, n’ont pas de signes avant-coureurs, ils se montrent seulement
quelques heures avant. En 8 à 10h, on peut passer du calme plat à l’éruption.
Pourquoi ?
L’Islande est la seule région au monde, où l’île est traversée par une faille (visible : cinquantaine de mètres
de largeur et 150m de profondeur). L’Islande est la synthèse de deux plaques qui lorsqu’elles s’affrontent
font remonter directement de la lave.