Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Didier Schmitt
IECL
Printemps 2022
Dérivation numérique
Le problème
Nous souhaitons calculer le nombre dérivé en un point d’une fonction f
qui n’est pas connue explicitement mais uniquement
soit par ses valeurs sur un ensemble discret (en supposant les points
assez proches pour que la notion de dérivée ait un sens)
soit par un algorithme de calcul ou une formule compliquée qui
permet, au moins en théorie, de la calculer en tout point.
Le problème
Nous souhaitons calculer le nombre dérivé en un point d’une fonction f
qui n’est pas connue explicitement mais uniquement
soit par ses valeurs sur un ensemble discret (en supposant les points
assez proches pour que la notion de dérivée ait un sens)
soit par un algorithme de calcul ou une formule compliquée qui
permet, au moins en théorie, de la calculer en tout point.
Le problème
Nous souhaitons calculer le nombre dérivé en un point d’une fonction f
qui n’est pas connue explicitement mais uniquement
soit par ses valeurs sur un ensemble discret (en supposant les points
assez proches pour que la notion de dérivée ait un sens)
soit par un algorithme de calcul ou une formule compliquée qui
permet, au moins en théorie, de la calculer en tout point.
Le principe
Pour obtenir une approximation de f 0 (xi ) :
Le principe
Pour obtenir une approximation de f 0 (xi ) :
Nous allons approcher la fonction f au voisinage de xi par une
fonction ”facile” à dériver.
Le principe
Pour obtenir une approximation de f 0 (xi ) :
Nous allons approcher la fonction f au voisinage de xi par une
fonction ”facile” à dériver.
Pour cela, nous allons utiliser un polynôme d’interpolation au
voisinage de xi !
Le principe
Pour obtenir une approximation de f 0 (xi ) :
Nous allons approcher la fonction f au voisinage de xi par une
fonction ”facile” à dériver.
Pour cela, nous allons utiliser un polynôme d’interpolation au
voisinage de xi !
Les formules ainsi obtenues vont différer en fonction du nombre de
points choisis pour écrire le polynôme d’interpolation (en général 2
ou 3, plus rarement 4 ou 5).
f (xi+1 ) − f (xi )
f 0 (xi ) '
xi+1 − xi
f (xi ) − f (xi−1 )
f 0 (xi ) '
xi − xi−1
Formule centrée
hi−1 1 1 hi
f 0 (xi ) ' f (xi+1 ) + f (xi ) − − f (xi−1 )
hi (hi−1 + hi ) hi−1 hi hi−1 (hi−1 + hi )
f (xi+1 ) − f (xi−1 )
f 0 (xi ) '
2h
f (xi+1 ) − f (xi−1 )
f 0 (xi ) '
2h
Remarque :
La formule ci-dessus n’est autre que la moyenne des deux formules
décentrées dans le cas de points équidistants.
Estimations d’erreur
Remarque :
D’après la définition du nombre dérivée, on s’aperçoit que si xi+1 − xi
tend vers 0, alors la formule décentrée à droite f (xxi+1 )−f (xi )
i+1 −xi
doit tendre
0
vers f (xi ) !
De même pour la formule décentrée à gauche.
Estimations d’erreur
Estimations d’erreur
On montre de même
Estimation d’erreur - Formule décentrée à gauche
Si f est de classe C 2 sur [xi−1 , xi ], alors
f (xi ) − f (xi ) − f (xi−1 ) ≤ M2 hi−1
0
hi−1 2
Estimations d’erreur
Maintenant, Si f est de classe C 3 sur [xi−1 , xi+1 ], alors nous avons aussi
dans le cas équidistant hi−1 = hi = h
h2 00 f (3) (ξ) 3
f (xi+1 ) = f (xi ) + hf 0 (xi ) + f (xi ) + h avec ξ ∈ [xi , xi+1 ],
2 6
h2 00 f (3) (η) 3
f (xi−1 ) = f (xi ) − hf 0 (xi ) + f (xi ) − h avec η ∈ [xi−1 , xi ].
2 6
D’où
Estimations d’erreur
Maintenant, Si f est de classe C 3 sur [xi−1 , xi+1 ], alors nous avons aussi
dans le cas équidistant hi−1 = hi = h
h2 00 f (3) (ξ) 3
f (xi+1 ) = f (xi ) + hf 0 (xi ) + f (xi ) + h avec ξ ∈ [xi , xi+1 ],
2 6
h2 00 f (3) (η) 3
f (xi−1 ) = f (xi ) − hf 0 (xi ) + f (xi ) − h avec η ∈ [xi−1 , xi ].
2 6
D’où
Estimation d’erreur - Formule centrée - points équidistants
f (xi ) − f (xi+1 ) − f (xi−1 ) ≤ M3 h2
0
2h 3
avec M3 = max |f (3) (x)|.
x∈[xi ,xi+1 ]
uh = (u1 , . . . , un ).
uh = (u1 , . . . , un ).
Intégration numérique
Le problème
|I − Iapp | < .
Remarque :
Nous aurons besoin de l’intégration numérique lorsque :
Nous ne connaissons pas la forme explicite des primitives de f :
exemples
2 ex 1
f (x) = e −x , f (x) = , f (x) = .
x log x
La fonction f est connue uniquement en certains points x0 , . . . , xn .
La fonction f est connue par un algorithme de calcul compliqué qui
permet de la calculer en tout point.
Principe de base :
Description du principe :
Description du principe :
Description du principe :
Description du principe :
Description du principe :
Description du principe :
Par conséquent
Z 1 Z 1 s
X s
X Z 1
gi (t)dt ' gi (cj )lj (t)dt = gi (cj ) lj (t)dt.
−1 −1 j=1 j=1 −1
Description du principe :
Description du principe :
Remarques :
Si g est un polynôme de degré ≤ s − 1 alors il coı̈ncide avec son
polynôme d’interpolation et cette formule est donc exacte pour les
polynôme de degré ≤ s − 1.
En particulier, pour g ≡ 1, on obtient que
s
X
1= bj .
j=1
Description du principe :
Maintenant, on obtient :
Z xi+1 s
hi X
f (x)dx ' 2 bj gi (cj )
xi 2
j=1
s
X hi cj + xi + xi+1
' hi bj f
2
j=1
s
X
' hi bj f (αi,j )
j=1
Description du principe :
Maintenant, on obtient :
Z xi+1 s
hi X
f (x)dx ' 2 bj gi (cj )
xi 2
j=1
s
X hi cj + xi + xi+1
' hi bj f
2
j=1
s
X
' hi bj f (αi,j )
j=1
Formule de quadrature
Définitions
Z 1 s
X
La formule gi (t)dt ' 2 bj g (cj ) s’appelle une formule de
−1 j=1
quadrature élémentaire à s étages.
Les (cj ) sont les noeuds de la formule de quadrature et les (bj ) sont
les poids.
La formule
Z b n−1
X s
X
f (x)dx ' hi bj f (αi,j ) = Tn,s (f )
a i=0 j=1
Remarques :
La formule Z xi+1 s
X
f (x)dx ' hi bj f (αi,j )
xi j=1
Exemples :
Ce qui donne :
Z b n−1
X
f (x)dx ' hi f (xi ).
a i=0
La formule des rectangles à droite :
Z 1
g (t)dt ' 2g (1).
−1
Ce qui donne :
Z b n−1
X
f (x)dx ' hi f (xi+1 ).
a i=0
Exemples :
Ce qui donne
Z b n−1
X xi + xi+1
f (x)dx ' hi f .
a 2
i=0
Exemples :
La formule du trapèze :
Z 1
g (−1) + g (1)
g (t)dt ' 2 .
−1 2
Ce qui donne :
Z b n−1
h0 X hi−1 + hi hn−1
f (x)dx ' f (a) + f (xi ) + f (b)
a 2 2 2
i=1
Exemples :
La formule de Simpson :
Z 1
1 4 1
g (t)dt ' 2 g (−1) + g (0) + g (1) .
−1 6 6 6
Exemples :
La formule de Newton :
Z 1
1 3 1 3 1 1
g (t)dt ' 2 g (−1) + g − + g + g (1) .
−1 8 8 3 8 3 8
Théorème
On suppose que la formule de quadrature à s étages (cj , bj )1≤j≤s est telle
que cj ∈ [−1, 1] pour tout 1 ≤ j ≤ s.
Alors pour toute fonction f intégrable au sens de Rieman sur [a, b] on a
Z b
Tn,s (f ) tend vers f (x)dx
a
Remarque 1 :
Dans le cas d’une subdivision régulière δn = (b − a)/n et δn tend
vers 0 si et seulement si n tend vers ∞.
Dans le cas général une condition suffisante pour que δn tende vers 0
est que n tend vers ∞.
Remarque 1 :
Dans le cas d’une subdivision régulière δn = (b − a)/n et δn tend
vers 0 si et seulement si n tend vers ∞.
Dans le cas général une condition suffisante pour que δn tende vers 0
est que n tend vers ∞.
Remarque 2 :
Pourquoi ne pas faire directement l’interpolation de f sur [a, b] ?
En général, il est impossible, même en supposant f ∈ C ∞ ([a, b]), de
démontrer la convergence des formules de quadrature élémentaires
lorsque s tend vers +∞.
Dans ce cas, il faudrait calculer un grand nombre de coefficients.
Les formules de quadratures composées sont plus simples : elles
demandent uniquement le calcul des s coefficients (bj ).
(j − 1)
cj = −1 + 2 , ∀1 ≤ j ≤ s
(s − 1)
s bj nom
1 1
2 2 2 trapèze
1 4 1
3 6 6 6 Simpson
1 3 3 1
4 8 8 8 8 Newton
7 32 12 32 7
5 90 90 90 90 90 Boole
19 75 50 50 75 19
6 288 288 288 288 288 288 -
41 216 27 272 27 216 41
7 840 840 840 840 840 840 840 Weddle
Définition
On dit qu’une formule de quadrature élémentaire à s étages (cj , bj )1≤j≤s
est d’ordre p si la formule est exacte pour tous les polynômes de degré
inférieur ou égal à p − 1 :
Z 1 s
X
g (t)dt = 2 bj g (cj ) ∀ g ∈ Rp−1 [X ].
−1 j=1
Remarque :
Par construction, une formule de quadrature élémentaire à s étages est
au moins d’ordre s.
Théorème
Une formule de quadrature élémentaire à s étages (cj , bj )1≤j≤s a un ordre
p si et seulement si
s 1
si q pair
X
∀ 0≤q ≤p−1 bj cjq = q+1
0 si q impair
j=1
Remarque :
Exemple :
Sa résolution donne
1 4 1
b1 = , b2 = , b3 = .
6 6 6
Nous retrouvons la formule de Simpson :
Z 1
1 4 1
g (t)dt ' 2 g (−1) + g (0) + g (1) .
−1 6 6 6
Exemple :
Exemple :
q=1
Z 1
1 4 1
2 × (−1)1 + × (0)1 + × (1)1 =0= t 1 dt
6 6 6 −1
Exemple :
q=1
Z 1
1 4 1
2 × (−1)1 + × (0)1 + × (1)1 =0= t 1 dt
6 6 6 −1
q=2
Z 1
1 4 1 2
2 × (−1)2 + × (0)2 + × (1)2 = = t 2 dt
6 6 6 3 −1
Exemple :
q=4
Z 1
1 4 4 4 1 4 2 2
2 × (−1) + × (0) + × (1) = 6= = t 4 dt
6 6 6 3 5 −1
Exemple :
q=4
Z 1
1 4 4 4 1 4 2 2
2 × (−1) + × (0) + × (1) = 6= = t 4 dt
6 6 6 3 5 −1
Définition
Une formule de quadrature élémentaire (cj , bj )1≤j≤s est dite symétrique
si et seulement si
cj = −cs+1−j bj = bs+1−j ∀ 1 ≤ j ≤ s.
Théorème
Une formule de quadrature symétrique a toujours un ordre pair i.e. si elle
est exacte pour les polynôme de degré ≤ 2m − 2 alors elle est
automatiquement exacte pour les polynômes de degré ≤ 2m − 1.
Remarques :
Les formules de Newton-Cotes sont symétriques.
Par conséquent les formules de Newton-Cotes à s étages sont
exactes pour des polynômes
de degré ≤ s si s est impair ;
de degré ≤ s − 1 si s est impair.
C’est pourquoi, hormis s = 2, les formules de Newton-Cotes ne sont
utilisées que pour s impair.
s bj nom ordre
1 1
2 2 2 trapèze 2
1 4 1
3 6 6 6 Simpson 4
1 3 3 1
4 8 8 8 8 Newton 4
7 32 12 32 7
5 90 90 90 90 90 Boole 6
19 75 50 50 75 19
6 288 288 288 288 288 288 - 6
41 216 27 272 27 216 41
7 840 840 840 840 840 840 840 Weddle 8
Étude de l’erreur
Théorème
Considérons une formule de quadrature élémentaire (cj , bj )1≤j≤s d’ordre
p et un entier k vérifiant k ≤ p.
Si g ∈ C k ([−1, 1]), alors
Z 1
E (g ) = Nk (τ )g (k) (τ )dτ
−1
σ k−1
si σ > 0
avec (σ)k−1
+ =
0 si σ ≤ 0
Didier Schmitt IECL
Analyse Numérique
Dérivation et Intégration numérique
Intégration numérique
Théorème
Soit f : [a, b] → R, k fois continûment dérivable sur [a, b] et soit p
l’ordre de la formule de quadrature élémentaire.
On suppose p ≥ k. Alors
1
(b − a)
Z
|E (f , δn )| ≤ δnk |Nk (τ )| dτ. max |f (k) (x)|
2k+1 −1 x∈[a,b]
où δn = max hi .
0≤i≤n−1
s = 1, c1 = 0, b1 = 1
et Z 1
g (t)dt ' 2g (0).
−1
d’où
1 0 1
(1 + τ )2 (1 − τ )2
Z Z Z
1 1 1
|N2 τ |dτ = dτ + dτ = + =
−1 −1 2 0 2 6 6 3
Exemples :
(b − a)
E (f , h) ≤ h2 max |f 00 (x)|
24 x∈[a,b]
(b − a)
E (f , h) ≤ h2 max |f 00 (x)|
12 x∈[a,b]
(b − a)
E (f , h) ≤ h4 max |f (4) (x)|
2880 x∈[a,b]
Exemples :
Remarque :
Théorème
Soit (cj , bj )1≤j≤s une formule de quadrature élémentaire d’ordre p et soit
s
Y
M(t) = (t − cj ).
j=1
D
Didier Schmitt IECL
Analyse Numérique
Dérivation et Intégration numérique
Intégration numérique
donc r ! r !
23 3 3
M(t) = t(t − ) = t t− t+ .
5 5 5
Par conséquent
r r
3 3
c1 = − , c2 = 0 c3 = .
5 5
d’où
5 8 5
, b2 =
b1 = , b3 = .
18 18 18
Nous avons ainsi obtenu une formule de quadrature d’ordre p = 6
avec seulement s = 3 étages !
Z 1 r ! r !!
5 3 8 5 3
g (t)dt ' 2 g − + g (0) + g
−1 18 5 18 18 5
Question :
Peut-on faire encore mieux ?
Question :
Peut-on faire encore mieux ?
Théorème
Si p est l’ordre d’une formule de quadrature élémentaire à s étages alors
nécessairement
p ≤ 2s
Question :
Comment maintenant construire une formule de quadrature élémentaire
d’ordre 2s pour s ≥ 4 ?
Question :
Comment maintenant construire une formule de quadrature élémentaire
d’ordre 2s pour s ≥ 4 ?
Question :
Comment maintenant construire une formule de quadrature élémentaire
d’ordre 2s pour s ≥ 4 ?
Question :
Comment maintenant construire une formule de quadrature élémentaire
d’ordre 2s pour s ≥ 4 ?
Question :
Comment maintenant construire une formule de quadrature élémentaire
d’ordre 2s pour s ≥ 4 ?
Théorème
Soit k ∈ N∗ . Le polynôme Pk défini par
1 dk
(t 2 − 1)k
Pk (t) =
2k k! dt k
est un polynôme de degré k qui vérifie
Z 1
Pk (t)g (t)dt = 0, ∀ g ∈ Rk−1 [X ]
−1
Remarque :
Les polynômes Pk sont donc orthogonaux deux à deux.
Les polynômes Pk sont appelés polynômes orthogonaux de Legendre.
La constante (de normalisation) est choisie pour avoir Pk (1) = 1.
Didier Schmitt IECL
Analyse Numérique
Dérivation et Intégration numérique
Intégration numérique
Théorème
Les polynômes de Legendre vérifient :
P0 (t) = 1, P3 (t) = 25 t 3 − 32 t,
35 4 30 2
P1 (t) = t, P4 (t) = 8 t − 8 t + 83 ,
P2 (t) = 32 t 2 − 12 , P5 (t) = 63 5
8 t − 70 3
8 t + 15
8 t.
s = 1 - ordre 2 Z 1
g (t)dt ' 2g (0)
−1
s = 4 - ordre 8
Z 1
g (t)dt ' 2 (αg (−δ) + α0 g (−δ 0 ) + α0 g (δ 0 ) + αg (−δ))
−1
avec
√ √
s s
15 + 2 30 0 15 − 2 30
δ= , δ =
35 35
√ √
1 30 1 30
α= − , α0 = +
4 72 4 72
s = 5 - ordre 10
Z 1
64
g (t)dt ' 2 βg (−γ) + β 0 g −γ 0 + g (0) + β 0 g γ 0 + βg (−γ)
−1 225
avec
√ √
s s
35 + 2 70 35 − 2 70
γ= , γ0 =
63 63
√ √
322 − 13 70 0 322 + 13 70
β= , β =
1800 1800
Question :
Peut-on trouver des formules de quadrature d’ordre maximal telles que
c1 = −1 et cs = 1.
Formules de Lobatto
La réponse due à Lobatto est la suivante : on pose
Formules de Lobatto
M(−1) = 0 M(1) = 0.
Théorème
Pour tout entier s ≥ 2, il existe une formule de quadrature élémentaire à
s étages d’ordre 2s − 2 vérifiant c1 = −1 et cs = 1.
Formules de Lobatto