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Cours 2: L’intégrale de Lebesgue

Module MA102

Moncef Mahjoub
École Nationale d’Ingénieurs de Tunis (ENIT)
École Nationale Supérieure de Techniques Avancées (ENSTA)

ENIT-LAMSIN, BP 37, 1002 Tunis Belvedere, Tunisia


Plan
Plan

Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
L’intégrale selon Riemann

I Soit f : [a, b ] → R, positive et bornée (pour simplifier).


Une partition de [a, b ]:
π : = { x0 ≡ a < x1 < x2 < · · · < xn − 1 < xn ≡ b }
Ii := [xi , xi +1 [, mi := inf {f (x ) : x ∈ Ii }, Mi := sup {f (x ) : x ∈ Ii }

n −1 n −1
fπ− := ∑ m i 1 Ii , fπ+ := ∑ Mi 1Ii ,
i =0 i =0

n −1 n −1
I (fπ− ) := ∑ mi l (Ii ) , I (fπ+ ) := ∑ M i l ( Ii ) ,
i =0 i =0
où l (I ) est la longueur de l’intervalle I , c-à-d l ([a, b ]) := b − a.
I La fonction f est intégrable (au sens de Riemann) si

inf I (fπ− ) = sup I (fπ+ ) < ∞


π π
L’intégrale selon Riemann

I Soit f : [a, b ] → R, positive et bornée (pour simplifier).


Une partition de [a, b ]:
π : = { x0 ≡ a < x1 < x2 < · · · < xn − 1 < xn ≡ b }
Ii := [xi , xi +1 [, mi := inf {f (x ) : x ∈ Ii }, Mi := sup {f (x ) : x ∈ Ii }

n −1 n −1
fπ− := ∑ m i 1 Ii , fπ+ := ∑ Mi 1Ii ,
i =0 i =0

n −1 n −1
I (fπ− ) := ∑ mi l (Ii ) , I (fπ+ ) := ∑ M i l ( Ii ) ,
i =0 i =0
où l (I ) est la longueur de l’intervalle I , c-à-d l ([a, b ]) := b − a.
I La fonction f est intégrable (au sens de Riemann) si
Z b
f (x )dx = inf I (fπ− ) = sup I (fπ+ ) < ∞
a π π
L’intégrale selon Riemann
I Les fonctions continues sont intégrables au sens de Riemann
I ⇒ existence d’une primitive de la fonction f :
Théorème fondamental de l’analyse
Si f est continue, alors la fonction
Z x
x 7→ f (s )ds ,
a

est dérivable, et sa dérivée est égale à f (x ). En particulier, si F est


une primitive quelconque de f , alors
Z b
f (x )dx = F (b ) − F (a) .
a

La définition précise d’ensemble négligeable sera donnée plus bas


L’intégrale selon Riemann
I Les fonctions continues sont intégrables au sens de Riemann
I ⇒ existence d’une primitive de la fonction f :
Théorème fondamental de l’analyse
Si f est continue, alors la fonction
Z x
x 7→ f (s )ds ,
a

est dérivable, et sa dérivée est égale à f (x ). En particulier, si F est


une primitive quelconque de f , alors
Z b
f (x )dx = F (b ) − F (a) .
a

Lebesgue: une fonction est intégrable au sens de Riemann ssi


l’ensemble des points de discontinuités est “négligeable”
La définition précise d’ensemble négligeable sera donnée plus bas
Limitations de l’intégrale de Riemann

L’intégrale de Riemann souffre de quelques défauts importants:


I Passages à la limite: Soit x1 , x2 , · · · une énumération des
rationnels de l’intervalle [0, 1].

fn : [0, 1] → R, fn (x ) := 1Qn (x ), où Qn := {x1 , · · · , xn }

fn est intégrable (nbre fini de discontinuité). Par contre la fct


limite f (x ) := limn→∞ fn (x ) ≡ 1Q∩[0,1] (x ) existe, est bornée,
mais discontinue en tout point x ∈ [0, 1]. Elle n’est donc pas
intégrable.
Limitations de l’intégrale de Riemann
L’intégrale de Riemann souffre de quelques défauts importants:
I Echange limite-intégrale:
Théorème
Soit fn : [a, b ] → R une suite de fonctions intégrables convergeant
uniformément vers une fonction f . Alors f est intégrable, et
Z b Z b
f (x )dx = lim fn (x )dx.
a n→∞ a
I La condition de convergence uniforme est très forte:
e −nx
fn (x ) := √ (avec f (0) = 0). fn est intégrable, fn (x ) → 0
x
∀x ∈ [0, 1], il semble raisonnable d’affirmer quelconque
Z ∞
lim fn (x )dx = 0 .
n→∞ 0

Pourtant la convergence fn → 0 n’est pas uniforme, et il faut


donc prouver cette convergence “à la main” (sans que la
convergence soit uniforme)
Limitations de l’intégrale de Riemann

L’intégrale de Riemann souffre de quelques défauts importants:


I Non-complétude de (C([a, b ]), k.k1 ):

 0 si x < c − 1/n
un ( x ) = n (x − c ) + 1 si c − 1/n ≤ x ≤ c
1 si x >c

Limitations de l’intégrale de Riemann

L’intégrale de Riemann souffre de quelques défauts importants:


I Non-complétude de (C([a, b ]), k.k1 ):

 0 si x < c − 1/n
un ( x ) = n (x − c ) + 1 si c − 1/n ≤ x ≤ c
1 si x >c

I L’intégrale de Lebesgue permet d’écarter chacune de ces


difficultés
L’idée originale de Lebesgue
I Approximer la fonction par des partitions de son ensemble
image, c’est à dire f ([a, b ]).
L’idée originale de Lebesgue
I Approximer la fonction par des partitions de son ensemble
image, c’est à dire f ([a, b ]).
Soit f : [a, b ] → R positive et bornée (pour simplifier). Soit
m ≤ f ≤ M et une partition Π de [m, M ]:
Π := {y0 ≡ m < y1 · · · < ym ≡ M } . Soit Ji := f −1 ([yi , yi +1 [).
On définit alors une fonction étagée associée à f et à Π:
n −1
ϕΠ := ∑ yi 1J ,i
i =0

et son intégrale:
Z n −1
ϕΠ := ∑ yi l (Ji )
i =0
L’idée originale de Lebesgue
I Approximer la fonction par des partitions de son ensemble
image, c’est à dire f ([a, b ]).
Soit f : [a, b ] → R positive et bornée (pour simplifier). Soit
m ≤ f ≤ M et une partition Π de [m, M ]:
Π := {y0 ≡ m < y1 · · · < ym ≡ M } . Soit Ji := f −1 ([yi , yi +1 [).
On définit alors une fonction étagée associée à f et à Π:
n −1
ϕΠ := ∑ yi 1J , i
i =0

et son intégrale:
Z n −1
ϕΠ := ∑ yi l (Ji )
i =0
On dit que f est intégrable au sens de Lebesgue si
Z Z
f := sup ϕΠ < ∞.
Π
Riemann vs Lebesgue
Quelques commentaires

I Cette nouvelle définition de l’intégrale s’avère être beaucoup


plus générale que celle de Rieman;
I Riemann est un cas particulier (toute fonction Riemann
intégrable est Lebesgue intégrable);
Quelques commentaires

I Une principale difficulté apparaissant avec cette nouvelle


définition! Les ensembles Ji := f −1 ([yi , yi +1 [) peuvent ne
plus être des intervalles:
Quelques commentaires
I Une principale difficulté apparaissant avec cette nouvelle
définition! Les ensembles Ji := f −1 ([yi , yi +1 [) peuvent ne
plus être des intervalles:
Exemple 1

sin(1/x ) si x ∈]0, 1]
f (x ) =
0 sinon
∀[c, d [⊂ [0, 1], f −1 ([c, d [) = ∪n≥0 [cn , dn [ disjointe, infinie
dénombrable.
Quelques commentaires

I Une principale difficulté apparaissant avec cette nouvelle


définition! Les ensembles Ji := f −1 ([yi , yi +1 [) peuvent ne
plus être des intervalles:
Exemple 2
f (x ) = 1R (x ), où R est l’ensemble de Cantor sur [0, 1], alors
f −1 ([1 − δ, 1 + δ[) = R, que l’on sait être un ensemble
non-dénombrable, nulle part dense.
Quelques commentaires

I Une principale difficulté apparaissant avec cette nouvelle


définition! Les ensembles Ji := f −1 ([yi , yi +1 [) peuvent ne
plus être des intervalles:
Astuce
I Pouvoir définir ∑ni =−01 yi l (Ji ) ,→ savoir définir les nombre
“l (Ji )”
I Généraliser la notion de longueur pour les intervalles ...
I et qui coincide avec celle-ci sur les intervalles.
Quelques commentaires

I Une principale difficulté apparaissant avec cette nouvelle


définition! Les ensembles Ji := f −1 ([yi , yi +1 [) peuvent ne
plus être des intervalles:
Astuce
I Pouvoir définir ∑ni =−01 yi l (Ji ) ,→ savoir définir les nombre
“l (Ji )”
I Généraliser la notion de longueur pour les intervalles ...
I et qui coincide avec celle-ci sur les intervalles.

Cette fonction d’ensemble s’appelle mesure


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Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Ensemble négligeable
Définition
1. Un ensemble A ⊂ R est dit négligeable (ou de mesure nulle) si,
pour tout ε > 0, on peut trouver une famille finie ou dénombrable
d’intervalle ]aj , bj [⊂ R, où j ∈ J ⊂ N, telle que

A ⊂ ∪j ∈J ]aj , bj [ et ∑ (bj − aj ) ≤ ε .
j ∈J

2. On dit q’une propriété dépendant d’un paramètre x ∈ X ⊂ RN est


vraie presque partout (ou vraie pour presque tout x ∈ X ; en abrégé:
p.p.) si elle est vraie pour tout x ∈ X \ A où A ⊂ RN est
négligeable.
Ensemble négligeable
Définition
1. Un ensemble A ⊂ R est dit négligeable (ou de mesure nulle) si,
pour tout ε > 0, on peut trouver une famille finie ou dénombrable
d’intervalle ]aj , bj [⊂ R, où j ∈ J ⊂ N, telle que

A ⊂ ∪j ∈J ]aj , bj [ et ∑ (bj − aj ) ≤ ε .
j ∈J

2. On dit q’une propriété dépendant d’un paramètre x ∈ X ⊂ RN est


vraie presque partout (ou vraie pour presque tout x ∈ X ; en abrégé:
p.p.) si elle est vraie pour tout x ∈ X \ A où A ⊂ RN est
négligeable.

Exemples
Les ensembles suivants: {c }, {c1 , · · · , cn }, cj , j ∈ N sont


négligeables.
Les ensembles dénombrables sont négligeables. Q est négligeable.
L’espace des fonctions test D 0 (Ω)
Soit un domaine Ω ⊂ Rd
Définition
Soit u une fonction à valeurs réelle ou complexe définie sur Ω. Le
support de f , noté Supp(f ), est l’adhérence des x ∈ Ω tels que
f (x ) 6= 0.
Supp(f ) = {x ∈ Ω; f (x ) 6= 0} .
L’espace des fonctions test D 0 (Ω)
Soit un domaine Ω ⊂ Rd
Définition
Soit u une fonction à valeurs réelle ou complexe définie sur Ω. Le
support de f , noté Supp(f ), est l’adhérence des x ∈ Ω tels que
f (x ) 6= 0.
Supp(f ) = {x ∈ Ω; f (x ) 6= 0} .

Définition
On définit l’ensemble D 0 (Ω) comme l’espace des fonctions à
valeurs réelles ou complexes définies sur Ω continues et à support
borné (compact).
L’espace des fonctions test D 0 (Ω)
Soit un domaine Ω ⊂ Rd
Définition
Soit u une fonction à valeurs réelle ou complexe définie sur Ω. Le
support de f , noté Supp(f ), est l’adhérence des x ∈ Ω tels que
f (x ) 6= 0.
Supp(f ) = {x ∈ Ω; f (x ) 6= 0} .

Définition
On définit l’ensemble D 0 (Ω) comme l’espace des fonctions à
valeurs réelles ou complexes définies sur Ω continues et à support
borné (compact).

Remarques
C’est un espace vectoriel de dimension infinie.
Les fonction de D 0 (Ω) ont des limites nulles en ±∞.
Fonctions Lebesgue-intégrable
Définition
Soit Ω un domaine de Rd , borné ou non. Une fonction u : Ω → R
est dite intégrable au sens de Lebesgue si il existe une suite (un )n
de fonctions de D 0 (Ω) telle que
1. un (x ) → u (x ) p.p. x ∈ Ω
2. cette suite est de Cauchy pour la norme k.k1 .
Fonctions Lebesgue-intégrable
Définition
Soit Ω un domaine de Rd , borné ou non. Une fonction u : Ω → R
est dite intégrable au sens de Lebesgue si il existe une suite (un )n
de fonctions de D 0 (Ω) telle que
1. un (x ) → u (x ) p.p. x ∈ Ω
2. cette suite est de Cauchy pour la norme k.k1 .

Dans ce cas, on définit l’intégrale de la fonction u au sens de


Lebesgue par:
Z Z
u (x )dx = lim un (x )dx
Ω n→+∞ Ω
Fonctions Lebesgue-intégrable
Définition
Soit Ω un domaine de Rd , borné ou non. Une fonction u : Ω → R
est dite intégrable au sens de Lebesgue si il existe une suite (un )n
de fonctions de D 0 (Ω) telle que
1. un (x ) → u (x ) p.p. x ∈ Ω
2. cette suite est de Cauchy pour la norme k.k1 .

Dans ce cas, on définit l’intégrale de la fonction u au sens de


Lebesgue par:
Z Z
u (x )dx = lim un (x )dx
Ω n→+∞ Ω

Remarque Z
Le nombre u (x )dx ne dépend pas de la suite de Cauchy choisie

pour approcher u.
Plan

Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Espace L1

Définition
Pour un domaine Ω ⊂ Rd , nous noterons L1 (Ω) l’ensemble des
fonctions intégrables sur Ω au sens de Lebesgue.
Espace L1

Définition
Pour un domaine Ω ⊂ Rd , nous noterons L1 (Ω) l’ensemble des
fonctions intégrables sur Ω au sens de Lebesgue.

Proposition
Soient u, v deux fonctions de L1 (Ω).
1. ∀λ, µ ∈ R, on a λu + µv ∈ L1 (Ω) et
Z Z Z
(λu (x ) + µv (x ))dx = λ u (x )dx + µ v (x )dx
Ω Ω Ω
Z Z
2. On a |u | ∈ L1 (Ω) et u (x )dx ≤ |u (x )| dx
Ω Ω
Z Z
3. Si u ≤ v p.p. dans Ω, alors u (x )dx ≤ v (x )dx.
Ω Ω
Conséquences

I L1 (Ω) est un espace vectoriel


I L’intégrale de Lebesgue n’est pas une affaire de signe
Z
I u 7→ |u (x )| dx définit une semi-norme sur L1 (Ω).
ZΩ
I u 7→ |u (x )| dx ne définit pas une norme sur L1 (Ω):

Z
1Q dx = 0 et 1Q 6 = 0
[0,1]
Conséquences

I L1 (Ω) est un espace vectoriel


I L’intégrale de Lebesgue n’est pas une affaire de signe
Z
I u 7→ |u (x )| dx définit une semi-norme sur L1 (Ω).
ZΩ
I u 7→ |u (x )| dx ne définit pas une norme sur L1 (Ω):

Z
1Q dx = 0 et 1Q 6 = 0
[0,1]

Proposition
Pour toute fonction u : Ω → R, on a
 Z 
u ∈ L (Ω) et
1
|u (x )| dx = 0 ⇐⇒ (u = 0 p.p. dans Ω)

Passage au quotient
I L’intégrale ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui
diffèrent sur un ensemble négligeable.
Passage au quotient
I L’intégrale ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui
diffèrent sur un ensemble négligeable.
I Passer à l’espace quotient de L1 (Ω): L1 (Ω) = L1 (Ω)/∼
On considère la relation d’équivalence sur L1 (Ω) suivante:
u∼v ⇐⇒ u = v p.p.
Passage au quotient
I L’intégrale ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui
diffèrent sur un ensemble négligeable.
I Passer à l’espace quotient de L1 (Ω): L1 (Ω) = L1 (Ω)/∼
On considère la relation d’équivalence sur L1 (Ω) suivante:
u∼v ⇐⇒ u = v p.p.

I Si u̇ est la classe d’équivalence de u, pour tout v ∈ u̇, on a


Z
|u (x ) − v (x )| dx = 0

R
,→ Ω v (x )dx ne dépend pas du représentant choisi dans u̇.
Passage au quotient
I L’intégrale ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui
diffèrent sur un ensemble négligeable.
I Passer à l’espace quotient de L1 (Ω): L1 (Ω) = L1 (Ω)/∼
On considère la relation d’équivalence sur L1 (Ω) suivante:
u∼v ⇐⇒ u = v p.p.

I Si u̇ est la classe d’équivalence de u, pour tout v ∈ u̇, on a


Z
|u (x ) − v (x )| dx = 0

R
,→ Ω v (x )dx ne dépend pas du représentant choisi dans u̇.

Notation
Z Z
u̇ (x )dx := w (x )dx ∀w ∈ u̇
Ω Ω
R
et donc Ω |u̇ (x )| dx = 0 ⇔ u̇ = 0
Passage au quotient
I L’intégrale ne fait pas de distinction entre deux fonctions qui
diffèrent sur un ensemble négligeable.
I Passer à l’espace quotient de L1 (Ω): L1 (Ω) = L1 (Ω)/∼
On considère la relation d’équivalence sur L1 (Ω) suivante:
u∼v ⇐⇒ u = v p.p.

I Si u̇ est la classe d’équivalence de u, pour tout v ∈ u̇, on a


Z
|u (x ) − v (x )| dx = 0

R
,→ Ω v (x )dx ne dépend pas du représentant choisi dans u̇.

Notation
Z Z
u̇ (x )dx := w (x )dx ∀w ∈ u̇
Ω Ω
R
et donc |u̇ (x )| dx = 0 ⇔ u̇ = 0

L’application u̇ 7→ Ω |u̇ (x )| dx définit une norme sur l’espace L1 (Ω).
R
Espace L1
Désormais, nous allons omettre ”le point” dans les notations:
u " u̇
Proposition
1. L’espace L1 (Ω) est un espace espace vectoriel et l’application
Z
u 7 → k u k L1 : = |u (x )| dx

définit une norme sur L1 (Ω) (norme de la convergence en


moyenne)
2. L’espce D 0 (Ω) est dense dans L1 (Ω)
3. Fischer-Riesz: (L1 (Ω), k.kL1 ) est complet
4. u ∈ L1 (Ω) ⇐⇒ Ω |u (x )| dx < ∞
R

5. Si |u | ≤ |v | p.p. dans Ω avec v ∈ L1 (Ω), alors u ∈ L1 (Ω)


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Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Critères d’intégrabilité

Proposition 1
Soit ]a, b [⊂ R un intervalle bornée, et f :]a, b [→ R une fonction bornée.
Si f est Riemann-intégrable sur ]a, b [, alors elle est Lebesgue-intégrable,
et les deux intégrales coincident.
Critères d’intégrabilité

Proposition 1
Soit ]a, b [⊂ R un intervalle bornée, et f :]a, b [→ R une fonction bornée.
Si f est Riemann-intégrable sur ]a, b [, alors elle est Lebesgue-intégrable,
et les deux intégrales coincident.

Proposition 2
Soit ]a, b [⊂ R un intervalle quelconque, bornée ou non, et f :]a, b [→ R
une fonction localement intégrable au sens de Riemann, c’est à dire,
intégrable sur tout intervalle compact [c, d ] ⊂]a, b [. Alors,la limite
Z d
lim |f (x )| dx
c →a,d →b c

existe et est bornée si et seulement si f est Lebesgue-intégrable, et dans


R Rd
ce cas, ]a,b [ f (x )dx = limc →a,d →b c f (x )dx.
Exemple
Pour tout x0 > 0, la fonction f (x ) = x α est intégrable au sens de
Lebesgue sur l’intervalle ]0, x0 [ si et seulement si α > −1, et sur
]x0 , +∞[ si et seulement si α < −1, et on a

x0α+1
Z x0
x α dx = si α > −1
0 α+1
et Z +∞
x0α+1
x α dx = si α < −1 .
x0 −α − 1
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Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Notions du chapitre

I Echange limite/Intégrale
I Théorème de convergence monotone
I Lemme de Fatou
I Théorème de convergence dominée

I Intégration sur un espace produit

I Changement de variables

I Produit de convolution des fonctions L1


Convergence monotone

Soit Ω un domaine de Rd .
Théorème
Hypothèse:
I un une suite de fonctions
I ∀n ∈ N, un ≥ 0 p.p. dans Ω
I ∀n ∈ N, un ≤ un+1 p.p. dans Ω

Alors
I u = limn→+∞ un est défine p.p. dans Ω
R R
I limn→+∞ Ω un (x )dx = Ω limn→+∞ un (x )dx que ces
quantités sont finies ou infinies.
Exemples
Notons Q ∩ [0, 1] = {rn , n ∈ N}. Posons fn = 1{r0 ,··· ,rn } .
I (fn )n suite croissante de fonctions positives.
I f = limn→+∞ fn = 1Q∩[0,1]
Alors, d’après le théorème de convergence monotone,
Z Z
lim fn (x )dx = lim fn (x )dx = µ(Q ∩ [0, 1]) = 0 .
n→+∞ [0,1] [0,1] n→+∞
Exemples
Notons Q ∩ [0, 1] = {rn , n ∈ N}. Posons fn = 1{r0 ,··· ,rn } .
I (fn )n suite croissante de fonctions positives.
I f = limn→+∞ fn = 1Q∩[0,1]
Alors, d’après le théorème de convergence monotone,
Z Z
lim fn (x )dx = lim fn (x )dx = µ(Q ∩ [0, 1]) = 0 .
n→+∞ [0,1] [0,1] n→+∞

Contre-exemples
1. Pour n ∈ N∗ , on pose la suite décroissante gn = n1 1[0,+∞[ . on a:
Z Z
0= lim gn dx < lim gn dx = +∞ .
R n n R

2. Pour n ∈ N∗ , hn = 1[0,1] si n est pair et hn = 1]1,2] si n est impair.


on a: Z Z
0= lim hn dx < lim hn dx = 1 .
n R n R
Théorème de Beppo-Levi

Pour (un )n une suite de fonctions à valeurs dans [0, +∞] p.p. dans Ω
Z Z

Ω n ∈N
un (x )dx = ∑ un (x )dx .
n ∈N Ω
Théorème de Beppo-Levi

Pour (un )n une suite de fonctions à valeurs dans [0, +∞] p.p. dans Ω
Z Z

Ω n ∈N
un (x )dx = ∑ un (x )dx .
n ∈N Ω

Exemple
On a:
∞ ∞
− ln x π2
Z Z

[0,1] 1−x
dx = ∑ −x n ln xdx = ∑(n + 1)−2 =
[0,1] 0 6
.
0
Calcul d’une intégrale
Considérons la fonction f : [0, 1] → R définie par
f (x ) = ln(x ) ln(1 − x ) .

I f est continue positive donc mesurable positive. Nous


pouvons poser Z
I = f (x )dx .
]0,1[
Pour calculer I , nous allons trouver gn ≥ 0 simple à intégrer
et t.q.
f = ∑ gn .
n

Remarque

f (x ) ∼x →0+ −x ln(x ) f (x ) ∼x →1− (x − 1) ln(1 − x )


Ainsi f se prolonge par continuité en 0 et 1. Cette fonction
continue est Riemann don Lebesgue-intégrable sur [0, 1].
Calcul d’une intégrale
I En développant ln(1 − x ), on a

−x n ln(x )
f (x ) = ∑ ∗ gn avec gn =
n
.
n ∈N

gn est bien mesurable positive sur ]0, 1[. Par conséquent,


Z
I = ∑ ]0,1[
gn (x )dx .
n ∈N∗

Comme gn est continue positive, on peut calculer son intégrale


en utilisant l’intégrale de Riemann. On effectue une i.p.p.
x →1
x n+1 ln(x )
 Z 1
1
Z
gn (x )dx = − + x n dx .
]0,1[ n (n + 1) x →0 n (n + 1) 0

Par suite, I = ∑n∞=1 1


n (n +1)
Convergence dominée

Soit Ω un domaine de Rd .
Théorème
Hypothèse:
I un une suite de fonctions
I il existe v ∈ L1 (Ω) telle que ∀n ∈ N, |un | ≤ v p.p. dans Ω
I u = limn→+∞ un existe p.p. dans Ω

Alors
I u ∈ L1 (Ω)
R R
I limn→+∞ Ω un (x )dx = Ω limn→+∞ un (x )dx.
Calcul d’une intégrale

n3/2 x
Soit fn (x ) = 1 (x ), x ∈ R, n ∈ N.
1 + n2 x 2 [0,1]
I fn est une suite de fonction
I (fn )n converge simplement vers f ≡ 0
I Pour x ∈ [0, 1], on étudie sur R+ les fonctions

t 3/2 x
hx : t 7→
1 + t 2x 2
En traçant le tableau de variation, on obtient: pour x ∈ [0, 1],

33/4
sup |hx (t )| = √ = g (x ) .
t ≥0 4 x
Calcul d’une intégrale

Ainsi en posant g (x ) = 0 pour x ∈


/ ]0, 1],

∀x ∈ R , 0 ≤ fn (x ) ≤ g (x ) .

I g Lebesgue-intégrable.
D’après le théorème de convergence dominée,
Z
lim fn (x )dx = 0 .
n→+∞ [0,1]

I Pas de convergence uniforme lim sup |fn − f | = +∞.


n→+∞ [0,1]
Calcul d’une intégrale
n
Soit fn (x ) = arctan(nx )e −x , x ≥ 0, n ∈ N.
I fn est une suite de fonctions
π π
I (fn )n converge simplement vers la fonction 1]0,1[ + e −1 11 .
2 2
En fait, il était inutile d’étudier le comportement de la suite (fn (x ))n en
x = 1 car {1} est négligeable: (fn )n converge p.p. vers
π
f = 1 .
2 ]0,1[

I |fn (x )| ≤ g (x ) avec
π π
g (x ) = 10≤x ≤1 + e −x 1x >1
2 2
I g Lebesgue-intégrable.

D’après le théorème de convergence dominée


Z 1
π π
lim fn (x )d (x ) = dx = .
n→+∞ 0 2 2
Application 1: Echange Intégrale/Série

Corollaire
SoitR un : Ω → C une suite de fonctions telles que la série
∑n Ω |un (x )| dx converge. On a alors:

1. la série ∑n un converge p.p.


2. ∑n un est intégrable et
Z Z
∑ un (x )dx = ∑
Ω n Ω
un (x )dx .
n
Calcul d’une intégrale
Fixons a > 0 et considérons la fonction f :]0, +∞[→ R définie par
sin(ax )
f (x ) = .
ex − 1

I f est continue sur ]0, +∞[.


I Pour x > 0,
+∞
sin(ax )e −x
f (x ) =
1 − ex
= ∑ sin (ax )e −nx
n =1
| {z }
gn (x )

I gn mesurable et
Z ∞
a
Z
|gn | (x )dx ≤ a xe −nx dx = .
]0,+∞[ 0 n2
∞ Z
Alors, ∑ |gn (x )| dx < +∞.
n=1 ]0,+∞[
Calcul d’une intégrale
I f = ∑n∈N∗ gn intégrable
on aurait pu l’établir en prenant des équivalents en 0 et en
+∞ pur f .
I Echange Intégrale/Série:
Z ∞ Z +∞

]0,+∞[
fdx = ∑ sin(ax )e −nx dx .
n =1 | 0 {z }
In

I Calcul de In : faire 2 i.p.p. ou écrire que


 Z +∞ 
a
In = Im e x (ia−n) dx = .
0 n 2 + a2

a
Z
En conclusion,
]0,+∞[
fdx = ∑ n2 + a2
n =1
Plan

Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Plan

Introduction

Intégrale de Lebesgue

Espaces L1 et L1

Lien avec l’intégrale de Riemann

Les grands théorèmes de l’intégration

Applications du T.C.D.
Intégrale dépendant d’un paramètre
Objectif

Considérons une fonction u : Ω × Λ → R où Ω est un domaine de


Rd et Λ =]λ1 , λ2 [ un intervalle de R.

Il s’agit d’étudier les propriétés de la fonction


Z
λ 7→ U (λ) = u (x, λ)dx

I Continuité par rapport à λ


I Dérivabilité par rapport à λ
Continuité-Derivabilité sous le signe somme
Continuité
On suppose que:
1. Pour presque tout x ∈ Ω, la fonction λ 7→ u (x, λ) est continue sur
Λ;
2. ∃v ∈ L1 (Ω) telle que |u (x, λ)| ≤ v (x ) p.p. x ∈ Ω et ∀λ ∈ Λ.
Alors la fonction λ 7→ U (λ) est continue sur Λ.
Continuité-Derivabilité sous le signe somme
Continuité
On suppose que:
1. Pour presque tout x ∈ Ω, la fonction λ 7→ u (x, λ) est continue sur
Λ;
2. ∃v ∈ L1 (Ω) telle que |u (x, λ)| ≤ v (x ) p.p. x ∈ Ω et ∀λ ∈ Λ.
Alors la fonction λ 7→ U (λ) est continue sur Λ.
Dérivabilité
On suppose que:
1. ∀λ ∈ Λ, la fonction x 7→ u (x, λ) appartient à L1 (Ω);
∂u (x,λ)
2. La dérivée partielle ∂λ existe p.p. x ∈ Ω et ∀λ ∈ Λ.
∂u (x,λ)
3. ∃v ∈ L1 (Ω) telle que ∂λ ≤ v (x ) p.p. x ∈ Ω et ∀λ ∈ Λ.

Alors la fonction λ 7→ U (λ) est dérivable sur Λ et

∂u (x, λ)
Z
0
U (λ) = dx .
Ω ∂λ
Plan

Intégrales multiples
Produit de convolution
Intégration sur un espace produit
0
On considère X et Y des domaines de Rd et Rd resp.
On considère une fonction u : X × Y → R, (x, y ) 7→ u (x, y )
Intégration sur un espace produit
0
On considère X et Y des domaines de Rd et Rd resp.
On considère une fonction u : X × Y → R, (x, y ) 7→ u (x, y )
But
Existence et calcul de l’intégrale produit
Z
IX ×Y = u (x, y )dxdy
X ×Y
Intégration sur un espace produit
0
On considère X et Y des domaines de Rd et Rd resp.
On considère une fonction u : X × Y → R, (x, y ) 7→ u (x, y )
But
Existence et calcul de l’intégrale produit
Z
IX ×Y = u (x, y )dxdy
X ×Y

Idée: intégrales itérées

Z Z  Z Z 
IX ( Y ) = u (x, y )dy dx IY (X ) = u (x, y )dx dy
X Y Y X

Quels sont les liens entre ces trois intégrales


Cas d’une fonction positive

Théorème de Tonelli
Si u ≥ 0 prespque partout, alors on a toujours
Z Z Z  Z Z 
u (x, y )dxdy = u (x, y )dy dx = u (x, y )dx dy
X ×Y X Y Y X

au sens où si l’une elle est infinie, les autres le sont aussi, et si l’une
d’elle est finie, les autres le sont aussi et prennent la même valeur.
Cas d’une fonction quelconque
Théorème de Fubini
ux : Y → R uy : X → R
y 7→ u (x, y ) x 7→ u (x, y )
Cas d’une fonction quelconque
Théorème de Fubini
ux : Y → R uy : X → R
y 7→ u (x, y ) x 7→ u (x, y )

Si u ∈ L1 (X × Y ) ( X ×Y |u (x, y )| dxdy < ∞). Alors on a


R
Cas d’une fonction quelconque
Théorème de Fubini
ux : Y → R uy : X → R
y7→ u (x, y ) x 7→ u (x, y )

Si u ∈ L1 (X × Y ) ( X ×Y |u (x, y )| dxdy < ∞). Alors on a


R

1. I Pour presque tout xR ∈ X l’application ux est intégrable


I L’application x 7→ Y ux (y )dy qui n’est définie que pour
presque tout x est intégrable et vérifie
Z Z Z 
u (x, y )dxdy = u (x, y )dy dx
X ×Y X Y
Cas d’une fonction quelconque
Théorème de Fubini
ux : Y → R uy : X → R
y7→ u (x, y ) x 7→ u (x, y )

Si u ∈ L1 (X × Y ) ( X ×Y |u (x, y )| dxdy < ∞). Alors on a


R

1. I Pour presque tout xR ∈ X l’application ux est intégrable


I L’application x 7→ Y ux (y )dy qui n’est définie que pour
presque tout x est intégrable et vérifie
Z Z Z 
u (x, y )dxdy = u (x, y )dy dx
X ×Y X Y

2. I Pour presque tout yR ∈ Y l’application uy est intégrable


I L’application y 7→ X uy (x )dx qui n’est définie que pour
presque tout y est intégrable et vérifie
Z Z Z 
u (x, y )dxdy = u (x, y )dx dy
X ×Y Y X
Exemple

Soit X = Y =]0, 1[. Posons

1/y 2

si 0<x <y <1
u (x, y ) =
−1/x 2 si 0 < y < x < 1.

Z 1 Z 1 Z 1 Z x Z 1
−dy
 
dy
I u (x, y )dy dx = + dx = −1.
0 0 0 0 x2 x y2
Tandis que
Z 1 Z 1 Z 1 Z y Z 1
−dx
 
dx
I u (x, y )dx dy = + dx = 1.
0 0 0 0 y2 y x2
En déduire que
Z
I u n’est pas intégrable sur ]0, 1[2 ( |u (x, y )| dxdy = +∞)
]0,1[×]0,1[
Plan

Intégrales multiples
Produit de convolution
Produit de convolution

Théorème
Soient u et v deux fonctions de L1 (Rd ).
1. Pour presque tout x ∈ Rd , on peut définir
Z Z
u ? v (x ) : = u (x − y )v (y )dy = u (y )v (x − y )dy .
Rd Rd

2. u ? v ∈ L1 (Rd ) et

ku ? v kL1 (Rd ) ≤ ku kL1 (Rd ) kv kL1 (Rd )

La fonction ainsi définie u ? v est appellée le produit de


convolution de u et v .
Plan

Quelques outils pratiques


Changement de variables
Formule de Stokes
Formules de Green
Plan

Quelques outils pratiques


Changement de variables
Formule de Stokes
Formules de Green
Changement de variables
Soient Ω̃, Ω des ouverts non vides de Rd et Φ : Ω̃ → Ω.
Définition
On dit que Φ : Ω̃ → Ω est de classe C 1 sur Ω̃, si Φ admet des dérivées
partielles en tout point de Ω̃ et si ces dérivées partielles sont des
fonctions continues sur Ω̃. On notera
 
∂Φi
JΦ (x̃ ) := (x̃ ) ,
∂x̃j 1≤i,j ≤d

la matrice jacobienne de Φ = (Φ1 , · · · , Φd ) au point x̃ = (x̃1 , · · · , x̃d ).


Changement de variables
Soient Ω̃, Ω des ouverts non vides de Rd et Φ : Ω̃ → Ω.
Définition
On dit que Φ : Ω̃ → Ω est de classe C 1 sur Ω̃, si Φ admet des dérivées
partielles en tout point de Ω̃ et si ces dérivées partielles sont des
fonctions continues sur Ω̃. On notera
 
∂Φi
JΦ (x̃ ) := (x̃ ) ,
∂x̃j 1≤i,j ≤d

la matrice jacobienne de Φ = (Φ1 , · · · , Φd ) au point x̃ = (x̃1 , · · · , x̃d ).


Définition
On dit que Φ est C 1 -difféomorphisme de Ω̃ sur Ω si les conditions
ci-dessous sont satisfaites.
1. L’application Φ est une bijection de Ω̃ sur Ω.
2. L’application Φ est de classe C 1 sur Ω̃.
3. L’application Φ−1 est de classe C 1 sur Ω.

ou encore, la matrice Jacobienne est inversible: detJΦ (x̃ ) 6= 0 ∀x̃ ∈ Ω̃


Enoncé du théorème de changement de variables

Soit Φ : Ω̃ → Ω un C 1 -difféomorphisme.
Théorème
1. Si u ≥ 0 p.p. dans Ω, alors on a toujours
Z Z
u (y )dy = u (Φ(x̃ )) |detJΦ (x̃ )| d x̃ . (1)
Ω Ω̃

au sens où si l’une de ces deux intégrales est infinie, l’autre


l’est aussi, et si l’une d’elle est finie, l’autre l’est aussi et prend
la même valeur.
2. Soit u ∈ L1 (Ω). Alors: (uoΦ) |detJΦ | ∈ L1 (Ω̃). Dans ce cas,
l’égalité (1) a lieu (les deux intégrales étant finies).
Coordonnées polaires-Coordonnées sphériques

Coordonnées polaires

Φ: ]0, +∞[×] − π, π [ → R2 \ {(x1 , 0); x1 < 0}


x̃ = (r , θ ) 7→ x = (x1 , x2 ) = (r cos θ, r sin θ )
Z Z +∞ Z π
u (x )dx = u (r cos θ, r sin θ )rdrd θ
R2 0 −π
Coordonnées polaires-Coordonnées sphériques

Coordonnées polaires

Φ: ]0, +∞[×] − π, π [ → R2 \ {(x1 , 0); x1 < 0}


x̃ = (r , θ ) 7→ x = (x1 , x2 ) = (r cos θ, r sin θ )
Z Z +∞ Z π
u (x )dx = u (r cos θ, r sin θ )rdrd θ
R2 0 −π

Coordonnées sphériques
Ω̃ =]0, +∞[×] − π, π [×]0, π [, Ω = R3 \ {(x1 , 0, x3 ); x1 ≤ 0}.

Φ: Ω̃ → Ω
x̃ = (r , θ, φ) 7→ x = (x1 , x2 , x3 ) = (r cos θ sin φ, r sin θ sin φ, r cos φ)
Z Z +∞ Z π Z π
u (x )dx = u (r cos θ sin φ, r sin θ sin φ, r cos φ)r 2 sin φdrd θd φ
R3 0 −π 0
Exemple: calcul de l’intégrale gaussienne
Z
2
On veut calculer I = e −x dx.
R
En utilisant le théorème de Fubini, on a:
Z Z Z Z 2
−(x 2 +y 2 ) −x 2 −y 2 −x 2
e dxdy = e dx e dy = e dx = I2 .
R2 R R R
Exemple: calcul de l’intégrale gaussienne
Z
2
On veut calculer I = e −x dx.
R
En utilisant le théorème de Fubini, on a:
Z Z Z Z 2
−(x 2 +y 2 ) −x 2 −y 2 −x 2
e dxdy = e dx e dy = e dx = I2 .
R2 R R R

En utilisant les coordonnées polaires et le théorème de Fubini, on


trouve
Z Z π Z ∞ 
−(x 2 +y 2 ) −r 2
e dxdy = e rdr d θ = π .
R2 −π 0

Finalement: I = π.
d
Exemple: u (x ) = kx k

Soient α ∈ R, u (x ) = kx kd et Bd := x ∈ Rd ; kx k < 1 .


1. u ∈ L1 (Bd ) ⇐⇒ α > −d
Z Z 1
u ( x ) = md r α+d −1 dr , (m2 = 2π et m3 = 4π )
Bd 0

Vrai pour d qcq et md désigne la mesure de ∂Bd .

2. u ∈ L1 (Rd \ Bd ) ⇐⇒ α < −d
Plan

Quelques outils pratiques


Changement de variables
Formule de Stokes
Formules de Green
Stokes vs théorème de Green
Théorème de Stokes est une généralisation du théorème de Green
aux dimensions supérieures à 1
1. Théorème de Green relie une intégrale double sur une région
D plane à une intégrale sur la frontière ∂D.
2. Théorème de Stokes relie une intégrale sur une surface S à
une intégration autour de la courbe frontière de S.
Stokes vs théorème de Green
Théorème de Stokes est une généralisation du théorème de Green
aux dimensions supérieures à 1
1. Théorème de Green relie une intégrale double sur une région
D plane à une intégrale sur la frontière ∂D.
2. Théorème de Stokes relie une intégrale sur une surface S à
une intégration autour de la courbe frontière de S.
Cette figure montre une surface orientée S avec un vecteur normal n

Figure : L’orientation de S induit l’orientation positive de la frontière C


Surface de R3 , plan tangent, vecteur normal
Soient I , J segments de R et I × J 3 (u, v ) 7→ F (u, v ) ∈ R3 de classe
C 1 injective t.q. (∂u F , ∂v F ) libre pour tout (u, v ) ∈ I × J.
I Plan tangent TF (u,v ) Σ à la surface Σ = F (I × J ) au point F (u, v ):

{F (u, v ) + λ∂u F (u, v ) + µ∂v F (u, v ) | λ, µ ∈ R}

I Vecteur normal à la surface Σ au point F (u, v ):

n = ∂u F (u, v ) ∧ ∂v F (u, v )

I Vecteur normal unitaire à la surface Σ au point F (u, v ):

1
n= q (∇F (u, v ), −1)
1 + k∇F (u, v )k2
Surface de R3 , plan tangent, vecteur normal
Soient I , J segments de R et I × J 3 (u, v ) 7→ F (u, v ) ∈ R3 de classe
C 1 injective t.q. (∂u F , ∂v F ) libre pour tout (u, v ) ∈ I × J.
I Plan tangent TF (u,v ) Σ à la surface Σ = F (I × J ) au point F (u, v ):

{F (u, v ) + λ∂u F (u, v ) + µ∂v F (u, v ) | λ, µ ∈ R}

I Vecteur normal à la surface Σ au point F (u, v ):

n = ∂u F (u, v ) ∧ ∂v F (u, v )

I Vecteur normal unitaire à la surface Σ au point F (u, v ):

1
n= q (∇F (u, v ), −1)
1 + k∇F (u, v )k2

Z Z q
h (x )dx = h (u, v , F (u, v )) 1 + k∇F (u, v )k2 dudv
Σ R2
Illustration graphique

Figure : Surface Σ, plan tangent TΣ F à Σ au point F (u, v ); vecteurs


tangents X0 = ∂u F (u, v ) et X1 = ∂v F (u, v ); vecteur normal
U = X0 ∧ X1 au point F (u, v ) à la surface Σ
Element d’aire

I Courbe de R2 d’équation y = f (x ) avec f de classe C 1 :


q
ds = 1 + f 0 (x )2 dx (élément de longueur)

I Surface de R3 d’équation z = f (x, y ) avec f de classe C 1 :


q
2 2
d σ = 1 + |∂x f (x, y )| + |∂y f (x, y )| dxdy
q
= 1 + k∇f (x, y )k2 dxdy (élément de d’aire)
Formule de Stokes: cas simple

Proposition
Soit V : Ω → Rd une application à valeurs vectorielles (ou
“champ de vecteur”): V (x ) = (V1 (x ), · · · , Vd (x )) ∈ Rd pour
tout x ∈ Ω. On suppose que chaque composante Vi pour i = 1 à
d, appartient à C 1 (Ω) et à support compact. On a alors
Z Z
∇.Vdx = V .nd σ,
Ω ∂Ω

où on a noté ∇.V = ∂V1 /∂x1 + · · · + ∂Vd /∂xd la divergence de


V.
Formule de Stokes: cas général
Proposition
Soit Ω un ouvert borné de Rd de classe C 1 et V : Ω → Rd un
champ de vecteurs dont chaque composante Vi appartient à
C 1 (Ω). on a alors
Z Z
∇.Vdx = V .nd σ,
Ω ∂Ω

où n = n (x ) désigne la normale unitaire extérieure à ∂Ω et


∇.V = ∂V1 /∂x1 + · · · + ∂Vd /∂xd la divergence de V .
Interprétation physique
C’est un résultat important en physique mathématique, en particulier en
électrostatique et en dynamique des fluides, où ce théorème reflète une
loi de conservation. Selon son signe, la divergence exprime la dispersion
ou la concentration d’une grandeur (telle une masse par exemple) et le
théorème précédent indique qu’une dispersion au sein d’un volume
s’accompagne nécessairement d’un flux total équivalent sortant de sa
frontière.
Comment se souvenir de la formule de Stokes

Dans le cas où d = 1 et Ω =]a, b [, alors ∂Ω = {a, b }.

De plus nb = +1 et na = −1 (direction vers l’extérieur de ]a, b [).

Enfin ∇.V = V 0 (x ) et la formule de Stokes s’écrit


Z b
V 0 (x )dx = V (b ) − V (a) = V (b ).nb + V (a).na
a
Plan

Quelques outils pratiques


Changement de variables
Formule de Stokes
Formules de Green
Formules de Green
Corollaire
Soit Ω un ouvert borné de Rd de classe C 1 et u et v deux fonctions de
C 1 (Ω). On a
Z Z Z
∂v ∂u
u dx = − vdx + uvn.ei d σ pour i = 1, · · · , d,
Ω ∂xi Ω ∂xi ∂Ω

où n est la normale unitaire extérieure à ∂Ω et (e1 , · · · , ed ) la base


canonique de Rd .
Formules de Green
Corollaire
Soit Ω un ouvert borné de Rd de classe C 1 et u et v deux fonctions de
C 1 (Ω). On a
Z Z Z
∂v ∂u
u dx = − vdx + uvn.ei d σ pour i = 1, · · · , d,
Ω ∂xi Ω ∂xi ∂Ω

où n est la normale unitaire extérieure à ∂Ω et (e1 , · · · , ed ) la base


canonique de Rd .
Corollaire
Soit Ω un ouvert borné de Rd de classe C 1 , u ∈ C 2 (Ω) et v ∈ C 1 (Ω).
Z Z Z
∂u
v ∆udx = − ∇u.∇vdx + vd σ pour i = 1, · · · , d,
Ω Ω ∂Ω ∂n

où ∇u = (∂u/∂xi )1≤i ≤d , ∆u = ∑di=1 ∂2 u/∂xi2 , et ∂u/∂n = ∇u.n.


Si de plus v ∈ C 2 (Ω), alors
Z Z
∂u ∂v
(v ∆u − u∆v )dx = ( v− u )d σ pour i = 1, · · · , d.
Ω ∂Ω ∂n ∂n

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