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Officiel de la Taupe 2011

Concours commun polytechnique - option PC

Avant de donner des énoncés avec les corrigés, je vous donne un extrait du rapport 2011.

L’épreuve orale de mathématiques comporte deux exercices.


L’énoncé du premier exercice est remis au candidat lors de son entrée dans la salle d’interrogation. Pour le
résoudre, le candidat dispose d’environ trente minutes de préparation écrite et de vingt minutes d’exposé oral.
Ce temps écoulé, un second exercice est donné au candidat qui dispose alors pour sa résolution d’environ dix
minutes d’exposé oral.
Le premier exercice, que nous appellerons l’exercice majeur, est noté sur 14 points. Il est issu d’une banque
d’exercices et est posé au même moment, par tous les examinateurs, à tous les candidats ayant le même horaire
de passage. Pour ce qui est de cet exercice majeur, l’objectif est de produire des énoncés progressifs, comportant
plusieurs questions, en évitant celles qui sont bloquantes. Le but est clairement de permettre à un candidat cor-
rectement préparé d’utiliser efficacement le temps de préparation écrite qui lui est alloué. La banque d’exercices
est bien sûr modifiée chaque année et les exercices qui la constituent abordent toutes les parties du programme
de première et de seconde année.
Le second exercice, quant à lui, est noté sur 6 points. Comme l’exercice majeur, il est issu d’une banque
d’exercices. Contrairement à l’exercice majeur qui est choisi par le coordonnateur de l’épreuve, le choix de ce
second exercice est laissé à l’examinateur. Des candidats ayant le même horaire de passage ont donc le même
exercice majeur mais pas nécessairement le même deuxième exercice. Ce second exercice ne bénéficie pas d’un
temps de préparation écrite. Il porte sur des thèmes distincts de ceux abordés dans l’exercice majeur, ce qui
permet une évaluation des compétences du candidat sur un spectre suffisamment large.
...
Bien maı̂triser le temps de préparation écrite est un enjeu important pour une bonne réussite de l’oral. La chose
n’est pas aisée et nécessite sans doute un entraı̂nement spécifique. Il faut notamment veiller lors de la préparation
écrite à ne pas rester bloqué au niveau d’une question alors que l’on peut en admettre le résultat et traiter la
suite. Il est utile à ce sujet de rappeler que les exercices se veulent non bloquants et que par conséquent, les
résultats intermédiaires sont donnés. Ajoutons qu’il est sans doute bon de lire le sujet dans son ensemble avant
de se lancer. L’idéal serait qu’un candidat ait réfléchi à toutes les questions lors de son temps de préparation
écrite.
Au niveau de l’exposé oral, il ne faut pas perdre de temps à reproduire lentement des calculs déjà effectués lors
du temps de préparation écrite. L’intérêt du candidat est de présenter de manière précise, concise et rapide tout
le travail effectué lors de la préparation écrite et de disposer ainsi d’un maximum de temps pour aborder des
questions non traitées avec une aide éventuelle de l’examinateur. Rappelons d’autre part que s’agissant d’un
oral, il est inutile de recopier au tableau tout ce qui est dit. Il faut aussi insister sur l’importance qu’il y a à faire
preuve d’énergie et de volontarisme. Même si la phase de préparation écrite ne s’est pas bien déroulée, tout est
encore possible.
Le temps alloué à la résolution du second exercice est d’une dizaine de minutes. D’autre part, cet exercice ne
bénéficie pas d’un temps de préparation écrite. Un candidat a donc tout intérêt à faire preuve de vivacité et de
réactivité et bien sûr d’une bonne maı̂trise des notions et des savoirs-faire de base.

1
Exercice 1
 
it −2 i t 2π
Soit z(t) = 2e − e ; vérifier que z(−t) = z(t) et montrer que z t + = e2 i π/3 z(t) . Comment
  3

construitre géométriquement les points d’affixe z(−t) et z t + ? Montrer que |z(t)|2 = 5 − 4 cos(3t) .
3
On note Γ le lieu des points M (t) d’affixe z(t) ; trouver les trois points d’intersection de Γ avec le cercle-unité
et montrer que ces 3 points
h πsont
i les sommets d’un triangle équilatéral.
Construire Γ pour t ∈ 0, .
3 √
Montrer que la droite d’équation y = 3x est tangente à Γ en un point dont on précisera le paramètre.
Construire Γ.
Correction H [175-I]

Exercice 2
Soit (an )n∈N définie par a0 = 1 , a1 = 2 , a2 = 4 et ∀n ∈ N , an+3 = an+2 + an+1 − an .
n−1
X
On pose bn = an+1 − an . Montrer que ∀n ∈ N , bn+2 − bn = 0 puis que ∀n ∈ N , an = −4 + bk .
k=0
Déterminer la suite (bn )n∈N puis la suite (an )n∈N .
On souhaite retrouver ce résultat grâce aux séries entières.
Montrer que ∀n ∈ N , |an | 6 2n+2 .
an xn est non nul.
P
Montrer que le rayon de convergence R de
+∞
X
Soit ρ = min( 21 , R) et x ∈] − ρ, ρ[ . On pose S(x) = an xn .
n=0
−4 + 6x + 6x2 a b c
Montrer que S(x) = et qu’il existe 3 réels a, b, c tels que S(x) = + + .
(x + 1)(x − 1)2 x − 1 (x − 1)2 x + 1
Déterminer la suite (an )n∈N .
Correction H [176-I]

Exercice 3
 
a
Soit A ∈ M3 (R) et X =  b  un vecteur propre de tA.
c
f désigne l’endomorphisme associé à A.
Montrer que le plan P d’équation ax + by + cz = 0 est stable par f .
Correction H [176-II]

Exercice 4
−−→ −→
Dans le plan euclidien usuel muni de son repère canonique, calculer (AB|AC), où A, B, C sont 3 points distincts
1
d’abscisses respectives a, b, c de l’hyperbole H d’équation y = .
x →

2
Montrer que ABC est rectangle en A si et seulement si a bc = −1 . Donner un vecteur directeur V de la
tangente en A à H.


Montrer que ABC est rectangle en A si et seulement si V est orthogonal à la droite (BC).
On note A′ le symétrique de A par rapport à O. Montrer que si ABC est rectangle en A, alors A′ est sur le
cercle K circonscrit au triangle ABC. (on pourra montrer que A′ BC est rectangle en A′ )
On suppose que A′ est sur K et distinct de B et C ; on écrit l’équation de K sous la forme
x2 + y 2 + 2ux + 2vy + w = 0 (u, v, w réels) ; calculer u, v et w en fonction de a et b. Que peut-on dire du triangle
ABC ?
Correction H [177-I]

2
Exercice 5
Montrer que fp−1 , où fp (x) = x3 + px avec p ∈ R⋆+ , est C 1 .
On suppose fp−1 de classe C ∞ . Donner le développement limité à l’ordre 5 de fp−1 en 0.
Correction H [177-II]

3
Correction de l’exercice 1 N

• z(t) it −2 i t = 2e− i t − e2 i t = z(−t).


 = 2e − e

= 2e i (t+2π/3) − 2e−2 i (t+2π/3 = e2 i π/3 2e i t − e−2 i t = e2 i π/3 z(t)

z t+
3  

• Si M (t) est le point d’affixe z(t), M (−t) se déduit de de M (t) par la symétrie d’axe (Ox) et M t + se
3

déduit de M (t) par la rotation de centre O et d’angle .
3
2 it −2 i t −it 2it
= 4 + 1 − 2e3 i t − 2e−3 i t 5 − 4 cos(3t)
 
• |z(t)| = z(t)z(t) = 2e − e 2e −e
• M (t) appartient au cercle-unité si et seulement si |z(t)| = 1 donc si et seulement si 5 − 4 cos(3t) = 1 donc
si et seulement si cos(3t) = 1 .
t 7−→ z(t) étant 2π-périodique,  ily a donc3 points  d’intersection, avec le cercle-unité les points M (0), d’affixe
2π 4π
z(0) = 1 , et les points M et M . Il n’est pas nécéssaire de préciser les affixes de ces points,
3 3   
2π 4π
puisque d’après une question précédente, M et M se déduisent de M (0) par les rotations de
3 3
2π 4π
centre O et d’angles et . Cette dernière remarque permet de montrer que les 3 points d’intersection
3 3
avec le cercle-unité forment un triangle équilatéral. h πi
• Notons (x(t), y(t) les coordonnées de M (t). Pour tout t de 0, :
3
t 3t
x(t) = 2 cos(t) − cos(2t) x′ (t) = −2 sin(t) + 2 sin(2t) = 4 sin cos
2 2
t 3t
y(t) = 2 sin t + sin(2t) y ′ (t) = 2 cos t + 2 cos(2t) = 4 cos cos
2 2
On en déduit le tableau des variations conjointes de x et y
t 0 π/2 π 
x′ (t) 0 + 0 Étude du point stationnaire M :
3 ′′ ′′
3
x (t) =−2 cos t+4 cos(2t) , √ y (t) = −2 sin(t) − 4 sin(2t)
2 ′′ π ′′ π

x(t) ր x , y = −3, −3 3
3 3 π 
0 √ Donc, Γ admet au point de paramètre M une tangente de vecteur di-
3 3 √3 !
√ 3 3 3
2 recteur (1, 3), passant par le point , . On vérifie facilement que
y(t) ր 2 2
0 √
′ cette tangente est d’équation y = 3x .
y (t) 4 + 0
√ π 
• On vient de montrer que la droite d’équation y = 3x est tangente à Γ au point M .
n h π io 3
• Avec ce qui précède, on peut tracer Γ1 = M (t) | t ∈ 0, .
n h π io 3
Γ2 = M (t) | t ∈ − , 0 se déduit de Γ1 par la symétrie d’axe (Ox).
n h π 3 io 2π
Γ3 = M (t) | t ∈ ,π se déduit de Γ1 ∪ Γ2 par la rotation de centre O et d’angle .
 3  3
5π 2π
Γ4 = M (t) | t ∈ π, se déduit de Γ3 par la rotation de centre O et d’angle .
3 3
Et Γ = Γ1 ∪ Γ2 ∪ Γ3 ∪ Γ4 .
• Le tracé de Γ se trouve à la page suivante.

4
t
Tracé de Γ :
3

−3 −2 −1 1 2 3
−1

−2

−3

5
Correction de l’exercice 2 N

• ∀n ∈ N , bn+2 − bn = an+3 − an+2 − an+1 + an = 0


n−1
X n−1
X
• ∀n ∈ N , −4 + b k = a0 + (ak+1 − ak ) = a0 + an − a0 = an
k=0 k=0
• On a vu que la suite (bn )n∈N est 2-périodique. Donc :
∀n ∈ N , b2n = b0 = a1 − a0 = 6 , b2n+1 = b1 = a2 − a1 = 2
De plus :
2n−1
X n−1
X n−1
X
∀n ∈ N , a2n = −4 + bk = −4 + b2k + b2k+1 = −4 + 2n + 6n = 8n − 4
k=0 k=0 k=0
∀n ∈ N , a2n+1 = a2n + a2n+1 − a2n = a2n + b2n = 8n − 4 + 6 = 8n + 2
• On montre par récurrence sur n l’inégalité |an | 6 2n+2 .
On vérifie que la propriété est vraie pour n = 0, 1, 2 . Et, si on suppose que la propriété est vraie jusqu’au
rang n + 2 , alors :
|an+3 | = |an+2 + an+1 − an | 6 |an+2 + |an+1 | + |an | 6 2n+4 + 2n+3 + 2n+2 = (4 + 2 + 1)2n+2 = 7 2n+2
Donc |an+3 | 6 23 2n+2 = 2n+5
La propriété est donc vraie au rang n + 3. Ce qui termine la démonstration par récurrence.
1
• D’après la question précédente, la suite (an ρn )n∈N est bornée pour ρ = .
2
1
Or, par définition R = sup{ρ ∈ R+ | (an ρn ) est bornée } . On en déduit que R > (et est donc non nul).
2
2 2 3 2
• (x + 1)(x − 1) = (x + 1)(x − 2x + 1) = x − x − x + 1 . Pour tout x de ] − ρ, ρ[ :
+∞
X
(x + 1)(x − 1)2 S(x) = (x3 − x2 − x + 1) an xn
n=0
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
n+3
= an x − an xn+2 − an xn+1 + an xn
n=0 n=0 n=0 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X
= an xn+3 − a0 x2 − an+1 xn+3 − a0 x − a1 x2 − an+2 xn+3 + a0 + . . .
n=0 n=0 n=0
+∞
X
= (−a0 − a1 + a2 )x2 + (−a0 + a1 )x + a0 + (an − an+1 − an+2 + an+3 ) xn+3
n=0
= −4 + 6x + 6x2
−4 + 6x + 6x2
Donc ∀x ∈] − ρ, ρ[ , S(x) =
(x + 1)(x − 1)2
−4 + 6x + 6x2 a b c
• On cherche maintenant a, b, c tels que 2
= + 2
+ .
(x + 1)(x − 1) x − 1 (x − 1) x+1
−4 + 6 + 6
On multiplie l’égalité par (x − 1)2 et on pose x = 1. On obtient b = =4
2
−4 − 6 + 6
On multiplie l’égalité par (x + 1) et on pose x = −1. On obtient c = = −1
22
On multiplie l’égalité par x et on fait tendre x vers +∞. On obtient 6 = a + c donc a = 7 .
• Pour tout x de ] − 1, 1[, on a :
+∞ +∞
1 X 1 X
= xn , = (n + 1)xn (en dérivant)
1 − x n=0 (1 − x)2 n=0
+∞
1 X
= (−1)n xn
1 + x n=0
Donc, pour tout x de ] − ρ, ρ[ :
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
S(x) = −7 xn + 4 (n + 1)xn − (−1)n xn = (4n − 3 + (−1)n+1 )xn
n=0 n=0 n=0 n=0
Et, par unicité du développement en série entière : ∀n ∈ N , an = 4n − 3 + (−1)n+1

6
Correction de l’exercice 3 N
   
x1 y1
On munit R3 du produit scalaire canonique et on remarque que si X = x2  et Y = y2  sont deux
x3 y3
éléments de R3 , alors :  
 y1
hX|Y i = x1 y1 + x2 y2 + x3 y3 = x1 x2 x3 y2  = t XY
y3  
a
On remarque de plus que le plan P d’équation ax + by + cz = 0 est le plan orthogonal au vecteur U =  b .
  c
x
Pour tout vecteur X = y  de P , f (X) est égal à AX on a :
z
hAX|U i = t (AX)U = t X(t AU ) = t X(λU ) = 0 (on rappelle que U est un vecteur propre de t A)
Donc, AX est un élément de P .
On vient de montrer que le plan P est stable par f .

7
Correction de l’exercice 4 N
    
−−→ −→ 1 1 1 1 1 1
• (AB, AC) = (b − a)(c − a) + − − = (b − a)(c − a) 1 +
b a c a ab ac
−−→ −→
Donc (AB|AC) = 0 ⇐⇒ a2 bc = −1  
1 →
− 1
• H est la courbe paramétrée x 7−→ (x, x ) . On en déduit que V 1, − 2 .
    a
→ −−→
− 1 1 1 1
( V |BC) = c − b − 2 − = (c − b) 1 + 2
a c b a bc


Donc, ABC est rectangle en A si et seulement si V est orthogonal à la doite (BC).
• On suppose que ABC est rectangle en A ; alors, K, qui est le cercle circonsrit au triangle ABC, est le cercle


de diamètr [BC]. De plus, le vecteur directeur de la tangente à H en A′ est égal à V , vecteur directeur de
la tangente en A à H. On en déduit que le triangle A′ BC est rectangle en A′ et donc que A′ appartient au
cercle de diamètre [BC], qui est égal à K.
Ce qu’il fallait démontrer.
• On suppose maintenant que A′ appartient à K, cercle circonscrit au triangle ABC, d’équation x2 + y 2 +
2ux + 2vy + w = 0 .
Puisque A, A′ , B appartiennent à K, on a :
1 v 1 v 1 v
a2 + 2 + ua + + w = 0 a2 + 2 − ua − + w = 0 b2 + 2 + ub + + w = 0
a a a a b b
Des deux premières égalités, on déduit immédiatement que :
v 1
ua + = 0 , ( donc v = −a2 u) et w = −a2 − 2
a a
En reportant ces résultats dans la troisième égalité, on obtient :
1 1 1
1 ua 2
1 a2 − b 2 + 2 − 2 −1 + 2 2
b2 + 2 + 2ub − 2 − a2 − 2 = 0 donc u = a b = a b b
b b a a2 2
2b − 2
b
• En faisant le même raisonnement avec C à la place de B, on obtient :
1
−1 + 2 2
u= a c c
2
1 1
−1 + 2 2 −1 + 2 2
On en déduit que a b b= a c c et donc que c − b = 1 − 1
2 2 a2 c a2 b
Et, après simplification : a2 bc = −1 . Le triangle ABC est rectangle en A.

8
Correction de l’exercice 5 N

• On sait qu’une application f de classe C ∞ sur un intervalle I de R, à valeurs dans R, est un C ∞ -difféomorphisme
de I sur f (I) si et seulement si sa dérivée ne s’annule pas sur I.
Ici, fp est de classe C ∞ sur R et sa dérivée ne s’annule pas sur R. On en déduit que fp est un C ∞ -
difféomorphisme de R sur f (R). En particulier, fp−1 est de classe C 1 .
• Puisque fp−1 est de classe C ∞ , elle admet un développement limité à tout ordre.
De plus, puisque fp est impaire, il en est de même pour fp−1 . Le développement limité à l’ordre 5 de fp−1 en
0 peut donc s’écrire sous la forme :
fp−1 (x) = ax + bx3 + cx5 + o x5
x→0
Comme ∀x ∈ R , fp ◦ fp−1 (x) = x , on a :
(fp−1 (x))3 + pfp−1 (x) = x
3
ax + bx3 + cx5 + o x5 + p ax + bx3 + cx5 + o x5

= x
x→0
3 3 2 5 5

apx + (bp + a )x + (cp + 3a b)x + o x = x
x→0
Et, par unicité du développement limité :
1 1 3
ap = 1 bp + a3 = 0 cp + 3a2 b = 0 donc a= b=− c=−
p p4 p7
x x3 3
− 4 − 7 x5 + o x5

Donc fp−1 (x) =
x→0 p p p

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