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De l’aiguille au diapason

Du diapason aux étoiles

Pour une acupuncture vibratoire entre Terre et Ciel

Bruno Mascret

29 juin 2017
i

À toutes les étoiles qui m’entourent et me ravissent,


Par leurs sourires, leur soutien, leur vibration propre.
Parmi elles, j’en distingue certaines plus que d’autres :
Mes enfants, ma femme et ma famille,
Dont l’amour éclate suffisamment pour noyer de lumière à leurs yeux
mes imperfections.

Certaines viennent de naître ou nébulent encore,


D’autres plus anciennes me réchauffent depuis ma naissance.

Certaines se sont éteintes,


Mais leur lumière voyage toujours dans l’espace
Et j’en perçois encore la sagesse.

Il y a aussi celles que je ne regarde plus,


Non qu’elles aient disparu,
Simplement par manque de temps.
Je sais pourtant comme elles sont belles,
Et je m’en veux de ne pas leur rendre hommage plus souvent.
Dieu sait pourtant comme je ne les oublie pas !

D’autres encore me guident,


Partage avec moi leur sapience.
Qu’elles continuent de m’éclairer,
Afin que je ne m’écarte pas de mon chemin !

Et puis surtout, il y a celles


Dont je ne connais pas le nom,
Ou dont je n’ai pas mesuré l’importance,
Qui pourtant m’honorent chaque jour
De leurs enseignements,
Avec lesquelles je me construis

Alors, cher lecteur,


Permets–moi de me remercier Moi,
Certes, non pas en tant qu’homme,
Mais bien en onde résultante
De toutes ces lumières qui résonnent en moi,
Vibration complexe dont chacun retrouvera
L’empreinte qu’a laissé sa propre fondamentale
Lorsqu’il m’en a offert l’expression.

i
Préambule

The beginning of knowledge is


the discovery of something we
do not understand. 1

Franck Herbert
L’empereur–Dieu de Dune, 1981

L’homme a probablement cherché à comprendre le sens de son existence dès qu’il


en a eu conscience.
Le mysticisme, la religion, la science, la philosophie, la métaphysique, la méde-
cine, l’astronomie... : toutes ces approches partagent la même volonté fondamentale
d’apporter des réponses à cette question qui reste — malgré tous les progrès de
l’humanité —, en suspens.
Notre époque a largement rejeté le mysticisme, au profit d’approches plus faciles
à utiliser car rationnelles ; la science moderne en général, délaisse le subjectif, le
non–mesurable : elle veut des preuves matérielles, démontrables dans une dialectique
qu’elle reconnaît pour méthodique et objective.
Cependant, malgré les avancées de la science, les nouveaux outils qu’elle a inven-
tés et développés n’offrent toujours pas de réponse sur la finalité de notre existence.
Pire, le rejet parfois caricatural d’approches plus spirituelles — ou de tout ce que
cette science n’arrive pas à expliquer —, la conduit à cliver notre manière de penser :
le vrai est démontrable, tout le reste est faux.
Il n’est pas rare qu’un patient me dise : « J’ai mal à tel endroit, mais toutes
les analyses que j’ai pu faire ne révèlent rien. On me dit que ce doit être psycho-
logique... ». Ha, la belle affaire ! La science (ou plutôt le scientifique) ne voit rien,
donc il n’y a rien, ou du moins rien de « vrai » !
Pourtant mon patient a bien mal ! De là à lui dire qu’il est responsable de ce
mal, il n’y a qu’un pas que son esprit franchit souvent ; ou en tout cas, il faut qu’il
aille chercher lui–même l’origine de ses maux dans une boîte un peu magique 2 qui
règle tout ce que la science n’explique pas 3 .

1. Le commencement de la connaissance est de la découverte de quelque chose qu’on ne com-


prend pas.
2. Freud parle d’une boîte de Pandore, en référence au mythe grec. Il ne se doutait probablement
pas que Pandore désignerait une Lune de Saturne ! (figure 1).
3. Il me semble important de préciser que cette anecdote ne doit pas stigmatiser telle ou telle
profession. Dans ma pratique quotidienne de l’acupuncture traditionnelle, je côtoie d’humbles ar-
tisans qui savent reconnaître les limites de leur art : tel Socrate, ceux-là sont bien les plus sages.
Mieux, nous pouvons discuter... De même, loin de moi l’idée de dénigrer le travail des vrais psy-
chologues : nous verrons dans la suite de mon propos que comme toute approche sérieuse, la
psychologie constitue indéniablement une facette fondamentale d’une thérapie inclusive et efficace.

iii
iv Préambule

Fig. 1 – Pandore, lune de Saturne, vu par la sonde Cassini le 5 septembre 2005.


Source : NASA (id. PIA07632), Domaine public, https://commons.wikimedia.
org/w/index.php?curid=3142826.

Est-ce cependant la science qui est défaillante ? N’est-ce pas trop lui demander
que d’avoir réponse à tout et en toutes circonstances ? Une des bases fondamentales
de tout système de pensée réside dans l’utilisation de modèles (au sens de modé-
lisations). Un modèle, c’est une manière de voir la réalité : modèle astronomique,
modèle économique, modèle social, modèle politique, modèle des ::::::::::::::
cinq éléments en
acupuncture traditionnelle, etc.. L’utilisation de ces modèles est nécessaire voire
souvent indispensable pour faciliter le raisonnement ou abstraire une réalité. Mais
on oublie la plupart du temps qu’un modèle reste par essence subjectif : il incarne
l’intention du modélisateur, ce n’est en aucun cas la réalité, mais une vision de cette
réalité [Caplat(2008)]. Or la plupart des modèles scientifiques occidentaux écartent
le subjectif et le mystique : c’est alors se priver d’une certaine idée de la réalité. Le
modèle moderne cherche l’efficacité sur un sujet d’étude en incarnant un point de
vue, mais se restreint souvent de lui-même.
Pourtant, d’autres systèmes de pensée existent. Au sein même de la commu-
nauté scientifique déjà, où certains penseurs critiquent cette approche réductrice et
souhaitent réintroduire la notion de complexité [Morin(2015)] :« La connaissance
progresse en intégrant en elle l’incertitude, non en l’exorcisant » (Edgar Morin, La
méthode, [Morin(2013)]). Mais aussi — et surtout — dans d’anciennes civilisations
qui ont développé des mécanismes de réflexion non cartésiens : particulièrement, en
Chine.
La pensée traditionnelle chinoise, tout d’abord, ne s’embarrasse pas tant de
preuves et de démonstrations : ce qui est vrai est observable, et reste vrai tant
que n’a pas été constaté ou trouvé de quoi contredire la règle ou le modèle. Ensuite,
de manière remarquable, elle ne clive pas : elle rassemble, poussant le raisonnement
par analogie à des sommets inatteignables pour celui dont l’esprit s’encombre d’un
trop plein de rationalité. Quelle dialectique moderne, en effet, permet de regrouper
Jupiter, le vent, la couleur verte, le foie, la saveur acide, le printemps, les ongles,
le bois, l’œil, comme les facettes d’une même notion 4 ? Notre culture occidentale

4. Il s’agit de la théorie traditionnelle chinoise des 5 éléments (bois, feu, terre, métal et eau),
qui organise tout concept en 5 catégories.

iv
v

sourit à cette idée ; elle oublie pourtant qu’un de ses pères fondateurs, Hippocrate
de Cos, proposait une dialectique similaire avec les quatre éléments grecs [Hippo-
crate de Cos(1994)] ; ou encore l’utilisation du raisonnement par analogie, d’Aristote
ou Euclide à certains de nos plus éminents chercheurs en intelligence artificielle et
sciences cognitives [Carbonell(1993)].
Mais qu’importe pour le penseur chinois : il est avant tout pragmatique et em-
piriste. C’est un fin observateur, il consacrera en priorité son temps non à chercher
l’explication du pourquoi des choses, mais à en découvrir de nouvelles et surtout
d’utiles. Quelle différence avec la science moderne ! Notre littérature occidentale cri-
tiquait pourtant cette idée d’une science en manque de pragmatisme : dans Les
voyages de Gulliver de Jonathan Swift, lorsque le héros visite l’académie de Lagado
chez les Balnibarbi [Swift(1852), chap. 5] où les scientifiques perdent leur temps en
d’improductives expériences sur des sujets futiles (figure 2).

Fig. 2 – Extraction des rayons solaires captés par des concombres, en vue d’en
stocker l’énergie dans une fiole pour les hivers rugueux [Swift(1852), chap. 5, p.251].

Mieux encore, le savant chinois avancera comme preuve ultime : « Ceci est vrai,
car je l’ai vu, mes ancêtres l’ont vu également, et leurs ancêtres aussi ; et à ce jour, je
n’ai jamais rien vu qui le contredise. Si vous ressentez le besoin de vous en convaincre,
voyez-le vous aussi ! »

Faut-il alors conclure que la science occidentale, la science des Lumières, n’a pas
sa place en médecine traditionnelle chinoise ?

En aucun cas.

Nous disposons de nos jours de modèles formidables, d’outils puissants, de moyens


d’observation qui feraient pâlir d’envie l’empereur Huáng 5 lui-même. Ce n’est pas
tant la science, mais plus la démarche scientifique qui a besoin de s’ouvrir.
5. L’empereur Huáng Dì (黄帝, 黃帝), ou l’empereur jaune, est un souverain mythique chi-

v
vi Préambule

Cet ouvrage s’inscrit dans une volonté de lier les enseignements modernes et
ceux de nos ancêtres, avec respect et humilité. Nul doute que les savants chinois
auraient, s’ils en avait eu connaissance, utilisé la gravité, la résonance, la physique,
le magnétisme et les grandeurs physiques occidentales dans leurs modélisations.
Mais nous veillerons à rester dans cet état d’esprit pragmatique, utile, empiriste
qui caractérise l’approche traditionnelle chinoise. Nous chercherons à inclure, non à
exclure.
Aussi, le lecteur averti, le praticien en acupuncture ou le scientifique pourra
s’étonner de la présence de certains détails ou références qui lui semblent évidents :
j’ai volontairement tenté de permettre à chacun d’apprécier les propos de ce livre.
Cependant, afin de ne pas entraver la lecture, j’ai privilégié l’utilisation de notes de
bas de page, de renvois, et de deux glossaires : le premier pour les termes d’acu-
puncture (soulignés par une ligne ondulée), le second pour les termes scientifiques
::::::::::::::::::::::::::::::::
modernes (soulignés
. . . . . . . . . .en
. . .pointillés).
. . . . . . . . . De même, j’ai préféré proposer, en plus de l’an-
nexe récapitulative, une bibliographie par chapitre afin d’en faciliter la lecture et
d’en limiter la taille.
Enfin, le lecteur appréciera peut-être l’effort d’illustration entrepris, la présence
des caractères chinois — simplifiés, traditionnels et leur traduction en pinyin —, les
contenus mis à disposition sur Internet, ou la version numérique hyper-textuelle de
cet ouvrage : j’ai pensé qu’en sollicitant différentes modalités cognitives et en offrant
plusieurs angles d’approches, mes propos recevraient un accueil agréable, dans un
soucis de clarté et de pédagogie. J’ai en ce sens voulu satisfaire les préférences
individuelles sans trop nuire au discours.
Que chacun prenne ce que bon lui semble et ne s’attarde pas sur ce qui entraverait
sa compréhension.

Je vous souhaite une bonne lecture.

nois, et le personnage principal du nèi jīng (内 经, 內 經) (comprenant le sù wèn (素 问, 素


問) [Duron et al.(1991)Duron, Laville-Méry, Borsarello, and Hawawini] et le lìng shū (灵枢, 灵
數) [Motte(2010a)]), livre fondamental de l’acupuncture traditionnelle, dans lequel il dialogue avec
trois acupuncteurs.

vi
De l’aiguille au diapason, du
diapason aux étoiles : la genèse

Felix qui potuit rerum


cognoscere causas. 1

Virgile
Géorgiques

Cet ouvrage, comme tout travail, toute idée ou toute modélisation, découle d’un
processus qu’il me semble important de partager, afin de permettre au lecteur de
mieux comprendre le cheminement qui m’a amené à m’intéresser aux liens étroits
entre la cosmologie
. . . . . . . . . . . du système solaire et l’acupuncture traditionnelle.
En effet, je n’avais pas imaginé au départ consacrer ce mémoire de recherche
principalement à l’astronomie, mais d’abord à la musicothérapie en acupuncture
traditionnelle, puis assez rapidement à la notion de vibration et de résonance. ..........
Mon épouse, également acupunctrice, m’avait offert en 2014 un jeu de sept dia-
pasons thérapeutiques en aluminium 2 , associés chacun à un chakra du kuṇḍalinī
yoga (figure 3). La correspondance entre la fréquence de vibration d’un diapason et
le chakra est donnée sur la table 2.2 du chapitre 2, Les sept diapasons du kuṇḍalinī
yoga. De nombreux travaux mettent en évidence les liens existant entre ces sept
principaux chakras et l’acupuncture traditionnelle. Tout d’abord, il est aisé d’asso-
cier physiquement un chakra à un point d’acupuncture en fonction de la localisation
sur le corps. Ensuite, d’autres correspondances moins triviales peuvent également
apparaître : ainsi, Michel Cortinovis [Cortinovis(2010)] relie de manière forte les cha-
kras aux merveilleux vaisseaux par l’intermédiaire des glandes (il souligne également
l’existence de deux autres chakras importants, le splénique et l’occipital).
3
Après une série d’études empiriques en .phonophorèse . . . . . . . . . . . . . , j’ai mis au point une tech-
nique de stimulation énergétique dont j’ai pu observer l’efficacité et qui constitue la
première contribution de cet ouvrage (voir partie , De l’aiguille au diapason). Tou-
tefois, il m’est rapidement apparu que certains diapasons, contrairement à d’autres,
fonctionnaient plus ou moins bien. Le plus troublant venait de l’inconstance des
résultats : il ne semblait pas y avoir de logique à ces dysfonctionnements.
J’ai donc cherché à comprendre comment avait été établies les fréquences des dia-
pasons, car malgré la grande précision de l’accord au centième de Hz (donc une préci-
1. Heureux qui a pu savoir l’origine des choses. Chant II : Les arbres et la vigne, http://
agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/GeorgII/lecture/1.htm.
2. Il est possible de se procurer ces diapasons, ainsi que de nombreux autres, sur le site http:
//www.planetware.com.
3. La phonophorèse consiste à employer des diapasons comme stimulants de points d’acupunc-
ture.

vii
viii De l’aiguille au diapason, du diapason aux étoiles : la genèse

Fig. 3 – Jeu des sept diapasons thérapeutiques en aluminium disposés de gauche


à droite par ordre de fréquence croissante ; cette disposition ne correspond pas à
l’ordonnancement des chakras sur le corps.

sion sur des périodes de 100sec, ou au millième de ton dans les gammes de fréquences
utilisées : autant dire totalement imperceptible à l’oreille), elles ne s’intégraient de
manière précise dans aucune gamme harmonique. Après quelques recherches, j’en
ai a priori retrouvé l’origine assez récente (années 1980) dans les travaux d’Hans
Cousto sur ce qu’il appelle l’octave cosmique [Cousto(1988)] (je détaille la méthode
de calcul des fréquences en conclusion en section 3.4.2, Nouvelles perspectives).
L’accord avait été effectué à partir des périodes de rotation d’astres (planètes,
Soleil (À), Terre (Ê)) dans le système solaire. J’ai donc continué mes essais en
phonophorèse en rapprochant chaque diapason d’un astre particulier, et plus parti-
culièrement des planètes référencées dans les cinq éléments 4 .
Si cette dialectique me semblait plus claire et offrait de nouveaux usages pos-
sibles, je n’ai cependant pas obtenu de résultats plus stables.
J’ai alors émis l’hypothèse que les diapasons ne fonctionnaient pas de manière
constante car l’accord avait été imaginé dans un système solaire héliocentrique ;
or, nous vivons sur Terre et non pas au centre du système solaire. Il m’est donc
apparu légitime de raisonner, comme à l’époque de la mise au point de l’acupunc-
ture traditionnelle en Chine, dans un système géocentrique : la Terre est au centre
du système solaire et les mouvements, conjonctions, . . . . . . . . . . . . et trajectoires des
. . . . . . . . . . . . . oppositions
astres doivent être considérés de ce point de vue. Cela expliquerait pourquoi les
diapasons associés aux planètes semblent plus efficaces pendant certaines périodes
(par exemple, quand la planète est proche de la Terre), alors que ceux associés à des

4. Jupiter (Å) pour le bois, Mars (Ä) pour le feu, Saturne (Æ) pour la terre, Vénus (Ã) pour le
métal et Mercure (Â) pour l’eau

viii
ix

périodes constantes ou variant peu, comme le Soleil (À), la Lune (Á), ou peut-être
des étoiles fonctionnent eux de manière plus stable.
Je me suis alors intéressé de plus en plus aux liens entre l’acupuncture et l’as-
tronomie.
La civilisation chinoise nous intrigue par sa précocité dans l’observation, la mo-
délisation et la connaissance du ciel (figure 4) : le shū jīng (书经, 書經) [Cou-
vreur(1999), part.II, chap.IV, p.41 (98)] 5 fait état dans le chapitre IV des annales
de la dynastie des Xia (In Tcheng, expédition du prince de In) de l’observation
d’une éclipse que le père Gaubil [Gaubil et al.(1770)Gaubil, de Guignes, and al.]
situe au 1er octobre 2155 avant J.C.. D’autres dates mythiques nous interpellent,
comme par exemple celle du début du comput du calendrier situé par Sīmǎ Qiān 6
(司馬遷, 司马迁) dans ses mémoires historiques en 2357 ou en 2145 avant J.C.
selon les chronologies respectives du Tong kien kang mou ou du Tchou chou ki
nien. Certaines sources évoquent même des dates encore bien antérieures, comme
Schlegel (-17 000 ans !) dans son Uranographie chinoise [Schlegel(1875)] ou Jean
Motte (28 avril 4316 avant J.C.) dans Les chemins cachés de l’acupuncture tradi-
tionnelle [Motte(2010b), chap. 5, sect. III, page 209].
J’aurai l’occasion au chapitre 4.2, Origine cosmologique de dialectiques majeures
d’acupuncture traditionnelle, de revenir sur ces dates qui, si certaines peuvent relever
de la fantaisie comme avec Schlegel ou du mythe avec Sīmǎ Qiān, reflètent toutefois
l’antériorité et l’avance des chinois dans le domaine de l’astronomie sur les autres
civilisations [Nazé(2009)], comme je le montre dans l’étude de l’état de l’art au
chapitre 4.1, Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes.
Plus je me documentais sur l’astronomie chinoise, plus il m’apparaissait que les
notions d’énergie et d’éléments en acupuncture s’étaient construites en se basant sur
la mécanique céleste : ce serait les éléments qui auraient été associés aux planètes,
et non pas l’inverse. J’ai donc émis l’hypothèse que la cosmologie du système
solaire était à l’origine des dialectiques majeures de l’acupuncture.
Ce mémoire a alors pris une toute autre dimension. J’ai d’abord cherché un
ensemble de preuves pour étayer cette hypothèse : preuves historiques, astrono-
miques, recueillies à la fois dans les textes anciens et dans les ouvrages plus récents
des sinologues et des astronomes. À cette occasion, j’ai pu constater l’importance
d’aborder toute problématique sur la Chine ancienne de manière holistique : en ef-
fet, le système de pensée des chinois, comme je le soulignais en préambule, impose
pour comprendre les raisonnements de connaître non seulement le domaine étudié,
mais également tous les domaines connexes qui lui sont rattachés par analogie en
dialectique chinoise. Ainsi, aborder le système astronomique chinois sans avoir un
minimum de connaissances en énergétique, en étymologie, en histoire ou en musique
aboutira de manière quasi certaine à des incompréhensions ou des non–sens ; fort
heureusement, certains scientifiques ont étudié l’astronomie chinoise avec cette ou-
verture d’esprit, et même s’ils n’étaient pas experts en énergétique, leurs travaux
m’ont été d’une aide inestimable. Je tiens à souligner dès à présent le rôle de premier

5. Le Classique des documents est un des livres sacrés de la civilisation chinoise ; c’est une
compilation de différents textes rédigés entre le 3e millénaire avant J.C. (dynastie Yao) et 627 avant
J.C. (dynastie Qin). J’en propose deux traductions : celle de Séraphin Couvreur, plus agréable à
lire aujourd’hui car plus récente que celle du père Gaubil, la première connue à ce jour.
6. Sīmǎ Qiān (145 av. J.-C.-86 av. J.-C.), orthographié Se Ma T’sien en Wade et par Chavanne
est un historien chinois des Han, le premier à avoir rédigé une histoire de la Chine.

ix
x De l’aiguille au diapason, du diapason aux étoiles : la genèse

ordre qu’a joué Leopold de Saussure 7 . En tant qu’acupuncteur, sans être astronome
et grâce à ces savants, je pense néanmoins avoir pu apporter certains éclairages en
étayant les thèses des sinologues au regard de l’énergétique traditionnelle chinoise.
Je présente mon étude et ses conclusions au chapitre 4, Étude, et propose plusieurs
contributions découlant de cette étude au chapitre 4.3, Contributions de l’étude à
l’énergétique.

Fig. 4 – Carte du ciel, extrait de la copie manuscrite du Tian wen bei kao (Guide
d’astronomie) réalisée en 1790 par Pingbo, considérée comme une des preuves de
l’antiquité du système astronomique chinois. Source : Bibliothèque numérique mon-
diale, https://www.wdl.org/fr/item/11430/.

Ensuite, j’ai cherché à vérifier si les associations traditionnelles entre planètes,


numérologie et énergétique pouvaient s’expliquer au travers de grandeurs et de no-
tions de la physique moderne, comme la gravité,
. . . . . . . les longueurs
. . . . . . . . . . .d’onde,
. . . . . . . la résonance,
..........
les .périodes.
........ En effet, les progrès de la science nous offrent aujourd’hui des connais-
sances, des modèles et des outils en mécanique céleste dont nos ancêtres ne dispo-
saient pas. À ce jour, aucun homme n’a pu établir de modèle rigoureux et complet
dans cette quête d’une harmonie céleste ; il est même admis que la recherche de
cette harmonie s’apparente plus à un Graal illusoire. Cependant, il m’a semblé in-
téressant d’examiner, du point de vue de l’énergétique chinoise, si ces grandeurs
physiques pouvaient augmenter les modèles associatifs des chinois, et surtout dans
quelle mesure et de quelle manière. L’objectif n’est certainement pas de prétendre
réussir là où d’autres ont échoué depuis des millénaires, mais plus de se situer dans
un contexte similaire aux motivations des chinois afin de comprendre leurs intentions
et leurs motivations lorsqu’ils ont élaboré leurs modèles. Comme je le soulignais en
7. Léopold de Saussure (1866–1925) est un astronome et sinologue suisse, dont les travaux
se sont attachés à démontrer l’antiquité du système astronomique chinois. C’est un des premiers
auteurs à avoir compris la finalité de l’astronomie chinoise, et qu’elle ne pouvait être correctement
appréhendée si on la dissociait des autres systèmes de pensée chinois. Ses travaux furent publiés
de son vivant dans la revue T’oung Pao entre 1907 et 1922, puis compilés en 1930 sous le titre Les
origines de l’Astronomie chinoise (ouvrage cité ultérieurement).

x
xi

préambule, toute modélisation est par nature subjective et incarne le point de vue du
modélisateur : il devient donc primordial pour qui souhaite vraiment comprendre un
modèle d’en connaître les objectifs et la finalité [Caplat(2008), op.cit. in Préambule].
Disposant d’outils informatiques performants, j’ai également conçu un prototype
de logiciel afin de raisonner sur de longues périodes de temps (pratiquement 7000
ans), ce qui m’a permis à la fois de remonter aux configurations astronomiques
antiques et de mesurer les phénomènes périodiques sur un laps de temps significatif
à l’échelle de notre civilisation.
Ces travaux sont introduits au chapitre 5, Hypothèse sur l’interprétation éner-
gétique de la gravité et de la magnitude.
Pour finir, j’ai tenté de synthétiser l’ensemble de mes recherches afin de les rendre
concrètement accessibles dans le cadre d’une pratique en cabinet. J’expose ces contri-
butions et propose quelques cas cliniques significatifs dans les parties Traitements
énergétiques basés sur une dialectique cosmologique et Cas cliniques.
Je conclus cet ouvrage en proposant un certain nombre d’axes et perspectives de
recherche, que je n’ai pas encore pu approfondir (partie Perspectives de recherche,
critique et conclusions).

xi
xii De l’aiguille au diapason, du diapason aux étoiles : la genèse

Fig. 5 – Portrait de Wu Yong, « l’astre de sapience », un des héros du conte


traditionnel chinois Au bord de l’eau ; Peinture de Utagawa Kuniyoshi (1827) ;
source : http://www.kuniyoshiproject.com/The%20108%20Heroes%20of%20the%
20Popular%20Suikoden,%20Part%20I.htm

xii
Bibliographie de l’introduction

[Caplat(2008)] G. Caplat. Modèles et métamodèles. PPUR presses polytechniques,


2008.
[Carbonell(1993)] J. G. Carbonell. Derivational analogy : a theory of reconstructive
problem solving and expertise acquisition. In Readings in knowledge acquisition
and learning, pages 727–738. Morgan Kaufmann Publishers Inc., 1993. URL
http://www.dtic.mil/dtic/tr/fulltext/u2/a156817.pdf.
[Cortinovis(2010)] M. Cortinovis. Chakras et acupuncture. Les échos du
Qi, 16 :p.3–10, 2010. URL http://www.centre-imhotep.com/le-blog/
les-echos-du-qi/item/22-les-echos-du-qi-n-16-printemps-2014.
[Cousto(1988)] H. Cousto. The Cosmic Octave : Origin of Harmony. Life Rhythm,
Mendocino, California, 1988.
[Couvreur(1999)] S. Couvreur. Chou King. Les classiques des sciences so-
ciales. ed. numérique de la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l’Uni-
versité du Québec, Chicoutimi, Québec, you feng edition, 1999. URL
http://classiques.uqac.ca/classiques/chine_ancienne/B_livres_
canoniques_Grands_Kings/B_03_Chou_king/chou_king.pdf.
[Duron et al.(1991)Duron, Laville-Méry, Borsarello, and Hawawini] A. Duron,
C. Laville-Méry, J.-F. Borsarello, and R. Hawawini. Su wen. Guy Trédaniel,
1991.
[Gaubil et al.(1770)Gaubil, de Guignes, and al.] A. Gaubil, J. de Guignes, and al.
Le Chou-king : un des livres sacrés des chinois qui renferme les fondements de
leur ancienne histoire, les principes de leur gouvernement et de leur morale. NM
Tilliard, 1770. URL https://books.google.fr/books?id=S8dXAAAAcAAJ.
[Hippocrate de Cos(1994)] Hippocrate de Cos. Des airs, des eaux et des lieux. De
l’Art médical. Danielle Gourevitch, Librairie Générale Française (le Livre de
poche, Bibliothèque classique nº704), 1994.
[Morin(2013)] E. Morin. La méthode, volume 1–6. Seuil, 2013.
[Morin(2015)] E. Morin. Introduction à la pensée complexe. Seuil, 2015.
[Motte(2010a)] J. Motte. Ling Tchou, tsing de la clarté de l’esprit. Centre Imhotep,
2010a.
[Motte(2010b)] J. Motte. Les chemins cachés de l’acupuncture traditionnelle chi-
noise. Guy Trédaniel, 2ème édition edition, 2010b.
[Nazé(2009)] Y. Nazé. L’astronomie des Anciens. Belin, 2009.
[Nazé(2016)] Y. Nazé. Un son…cosmique. Le ciel, fevrier 2016. URL http://www.
ago.ulg.ac.be/PeM/Docs/leciel_soncosmique.pdf.

xiii
xiv De l’aiguille au diapason, du diapason aux étoiles : la genèse

[Schlegel(1875)] G. Schlegel. Uranographie chinoise : ou, Preuves directes que


l’astronomie primitive est originaire de la Chine, et qu’elle a été empruntée
par les anciens peuples occidentaux à la sphère chinoise ; ouvrage accom-
pagné d’un atlas céleste chinois et grec. Librairie de M. Nijhoff, 1875. URL
https://books.google.fr/books?id=sshFAQAAMAAJ.
[Swift(1852)] J. Swift. Voyages de Gulliver dans des contrées lointaines. Garnier,
1852. URL https://books.google.fr/books?id=jCUPAAAAQAAJ.

xiv
Première partie

De l’aiguille au diapason

1
Chapitre 1

Phonophorèse et vibration en
acupuncture traditionnelle

Si vous voulez découvrir les


secrets de l’Univers, pensez en
termes d’énergie, fréquence et
vibration.

N.Tesla
cité par M.Cortinovis

3
4 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Sommaire
1.1 Principes et origines de la phonophorèse contemporaine . . . 5
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Les tubes sonores et le Yu Sheng . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 À la recherche de la fréquence fondamentale . . . . . 16
1.2.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3 Présentation des dialectiques majeures de la phonophorèse . . 20
1.3.1 Quelques contributions remarquables . . . . . . . . . 21
1.3.2 Synthèse sur les dialectiques . . . . . . . . . . . . . . 22
Dialectiques fonctionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Dialectiques de tonification et dispersion . . . . . . . . . . 22
Dialectiques de raisonnement . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Chronophorèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Lunes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Troncs terrestres et Branches célestes . . . . . . 24
Autres dialectiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.4 Discussion sur la phonophorèse et les approches vibratoires
en énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Tonification et dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Première ou onzième Lune ? . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4
1.1 Principes et origines de la phonophorèse contemporaine 5

Notations
Le détail des notations se trouve dans l’annexe Quelques notions importantes
d’acoustique et de solfège, section A.2.1, Notations utilisées.

Notation .1. Une note occidentale s’écrit NfnreqRef où :


— N est le nom de la note en italien ou français (DO, RE, M I, F A, SOL, LA, SI),
éventuellement altérée (×/♯/♮/♭/♭♭).
— n est le numéro de l’octave.
— f reqRef est la fréquence de référence, exprimée en Hertz, correspondant au
LA3 .

Par convention, si une note est simplement notée sans précision, elle correspond
à un accord sur un diapason de 440Hz.

Notation .2. Une note chinoise s’écrit Nen où :


— N est le nom de la note
— n est le numéro du tube sonore correspondant
— e est l’élément associé à la note dans la dialectique utilisée (B, F, T, M, E pour
respectivement l’élément Bois, Feu, Terre, Métal ou Eau)
SHAN G3m représente la note shāng (商, 商), de nature métal et associée au tube
n°3 (de 72 pouces chinois).

1.1 Principes et origines de la phonophorèse contem-


poraine
. . . . . . . . . . . . . . — et plus généralement la notion de vibration énergétique
La .phonophorèse
comme nous le verrons dans cette section —, s’appuie sur des bases tout autant
historiques que scientifiques.
Afin de permettre au lecteur de s’approprier certains concepts de physique, in-
dispensables à la compréhension de la démarche que j’adopte dans mes travaux,
je propose une annexe consacrée à l’introduction de phénomènes physiques fon-
damentaux au regard de l’énergétique traditionnelle (annexe A, Quelques notions
importantes d’acoustique et de solfège).
La .phonophorèse,
. . . . . . . . . . . . . . appelée également sonothérapie,
. . . . . . . . . . . . . consiste en énergétique à
transmettre des vibrations au corps afin d’obtenir une harmonisation du patient.
Plus particulièrement, en acupuncture, ce procédé s’applique sur les points connus
à l’aide de stimulants capables de conduire une vibration spécifique et pure, c’est à
dire avec peu d’harmoniques. .............
La technique la plus classique utilise des diapasons accordés chacun sur une
3 1
fréquence
. . . . . . . . . . donnée, par exemple 440Hz pour la note LA440 , ou 172, 06Hz pour la
fréquence associé au chakra coronal (bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會)), soit un F A2440 1
un peu bas.
En médecine allopathique, la phonophorèse utilise des ultrasons produits par des
dispositifs électroniques essentiellement pour réduire la douleur et pour augmenter
1. cette notation est expliquée section A.2.1

5
6 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

l’efficacité de la diffusion des médicaments dans le corps. Cette technique relati-


vement récente est apparue dans les années 1950 ( [Polat et al.(2011)Polat, Hart,
Langer, and Blankschtein, introduction, p.2]), mais ne s’est réellement développée
qu’à partir des années 1980 ( [Skauen and Zentner(1984)]). Elle s’utilise aujourd’hui
dans différents domaines de la médecine : développement des cellules, cancérolo-
gie, cicatrisation des tissus osseux et ablation de tissus pathogènes [Escoffre and
Bouakaz(2016)].

1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique


La phonophorèse utilise des vibrations sonores, elle trouve naturellement son
origine dans la musicologie chinoise. Il convient donc d’étudier en premier lieu les
origines de cette musicologie.
De même qu’il n’est pas possible de comprendre la gamme pythagoricienne sans
avoir à l’esprit la quête d’une harmonie des sphères, la musique chinoise ne peut être
dissociée de la numérologie et de sa symbolique. La littérature est assez fournie à ce
sujet, mais à mon sens trois œuvres majeures se distinguent :
— la contribution de Sīmǎ Qiān dans ses mémoires historiques ( [Qiān(1895),
chap.XXV, 3ème traité : les tuyaux sonores, p.293–319]) enrichie des notes et
points de vue de Chavannes ;
— le Mémoire sur la musique des chinois de Joseph–Marie Amiot, le premier occi-
dental à s’être correctement intéressé au sujet ( [Amiot and Roussier(1779)]) ;
— le chapitre de La pensée chinoise de Marcel Granet, qui a mon avis est le
seul à avoir vraiment compris la démarche chinoise ( [Granet(1934), Chap.III,
section III, nombres et rapports musicaux,p.174–209]).

1.2.1 Les tubes sonores et le Yu Sheng


Tous les auteurs modernes se réfèrent aux mémoires historiques de Sīmǎ Qiān
qui décrit précisément les dimensions des tubes musicaux chinois. Ces douze tubes
nommés yú (芋, 芋), servaient à produire les notes de la gamme chinoise, mais étaient
également utilisés par les médecins pour déterminer les déséquilibres énergétiques
des patients : le médecin soufflait dans une calebasse, le sheng (ou yu sheng ou encore
qi sheng) dont sortait les tubes, ce qui produisait un son qui reflétait la configuration
énergétique correcte de l’instant (voir figures 1.1 et 1.2). Le patient soufflait à son
tour dans la calebasse, et le thérapeute prodiguait un traitement en fonction des
différences entre les deux sons produits 2 .
Les phénomènes impliqués dans cette techniques se basent sur la résonance des
tubes : l’embouchure produit une vibration générée par une hanche, la calebasse sert
d’amplificateur et de caisse de résonance. Il est aisé de reproduire expérimentalement
ce qui se produit : un tube a une fréquence de résonance propre, comme tout corps
physique, qui dépend uniquement de sa longueur et de la vitesse de propagation
du son dans le milieu. Cette vitesse varie légèrement en fonction de la température
et de la pression. Ainsi, si la température passe de 20 à 30 degrés, la vitesse de

2. Voir pour plus de détails l’article complet sur l’organologie des sheng modernes, https:
//omeka1.grinnell.edu/MusicalInstruments/items/show/140, consulté le 12 juin 2016

6
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 7

Fig. 1.1 – Croquis d’un yu sheng à 24 tubes. Le Sheng est un des plus vieux
instruments chinois [Amiot and Roussier(1779), page 85, figure I.45]. Le nombre
de tuyaux pouvait varier, de 13(12 + 1) à 24(12 + 12) tuyaux. L’hanche est bien
représentée sur la figure.

7
8 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Fig. 1.2 – Un des sheng de la tombe du Marquis Yi (5ème siècle avant J.-C.). Source :
Jean-Pierre Dalbéra, https://www.flickr.com/photos/dalbera/18607458392

propagation varie de 343, 54m/s à 349, 61m/s. Le tube doit être allongé de 1, 4cm
pour produire le même son.
Les premiers sheng, comme celui de la figure 1.2, n’avaient qu’une seule hanche
située dans la calebasse après l’embouchure. Les sheng plus récents, comme celui des-
siné sur la figure 1.1 par Amiot, ne placent plus l’hanche sur le tube de l’embouchure,
mais équipent la base de chacun des tubes. Cette modification voit probablement sa
source dans la volonté d’augmenter la puissance sonore de l’instrument. Ce détail
est très important : en effet, la note produite dans l’une ou l’autre configuration
n’est pas la même.
Il est cependant étonnant de constater que les dimensions ancestrales des tubes
ont été conservées sur les sheng plus récents jusqu’à aujourd’hui, et même que cer-
tains tubes ne sont pas équipés d’hanche et ne peuvent donc pas produire de son
autrement que par résonance. L’argument avancé par les facteurs d’instruments
contemporains est uniquement esthétique : le sheng d’origine représentait les ailes
d’un phœnix, l’une yīn (阴, 陰), l’autre yáng (阳, 陽).
Je pense au regard de l’énergétique que l’aspect esthétique n’est qu’une consé-
quence de cette conservation. Le sheng était un instrument sacré, associé au phœnix
symbole d’élévation et de cycle. Ses proportions correspondaient directement à celles
des tubes chinois donc à des fréquences vibratoires d’inspiration divine : c’est la
déesse Nü Wā (女娲, 女媧) elle-même qui aurait créé le premier sheng, en même
temps que le mariage, association sacrée du yīn (阴, 陰) et du yáng (阳, 陽) (fi-
gure 1.3).
Nous nous intéresserons donc uniquement dans la suite de ce mémoire unique-
ment aux sheng anciens pour le calcul des fréquences sonores.
La fréquence de résonance d’un tube peut se déterminer empiriquement en émet-

8
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 9

Fig. 1.3 – « Pour rendre plus gaie la vie des hommes, Nüwā inventa un instrument
de musique à vent appelé Sheng, fait d’une gourde dans laquelle sont plantés treize
tubes de bambou ». Source : conte pour enfant, La réparation de la voûte céleste,
illustration de Mao Shuixian, Editions livres du dauphin, 1989

tant différents sons devant la section d’un tube : lorsque la fréquence émise s’ap-
proche de la fréquence de résonance ou d’une de ses harmoniques, le tube va entrer
en résonance et donc amplifier le signal. C’est ainsi que les facteurs d’orgue procé-
daient pour accorder ces instruments. Une autre technique consiste simplement à
souffler sur la section et déterminer la note correspondant au signal produit.
La fréquence d’un tube est directement liée à sa longueur par les relations :

c λ
L= = (1.1)
2F 2

ou dans le cas d’un tube bouché à une de ses extrémités :

c λ
L= = (1.2)
4F 4
9
10 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

avec :
— L : longueur du tube en m ;
— c : vitesse de propagation du son ;
— λ : longueur de l’onde sonore en m.
À note équivalente, un tube bouché produira donc l’octave supérieure du même
tube ouvert aux deux extrémités. L’expérience est facile à réaliser : prenez un tube,
soufflez sur la section puis renouvelez en bouchant cette fois-ci l’extrémité sur laquelle
vous ne soufflez pas : vous entendrez respectivement une note grave puis une note
aiguë, l’octave de la première note perçue. Pour plus de précisions sur ces relations,
j’invite le lecteur à consulter l’excellent article de Frédéric Elie [Elie(2004–2009)].
Joseph-Marie Amiot a établi une correspondance entre les notes chinoises et les
notes occidentales (figure 1.4). Cette correspondance a ensuite été reprise par tous les
auteurs, sans toutefois qu’il y ait de critique sur la méthodologie utilisée. Pourtant,
Amiot précise clairement que cette correspondance est très empirique et ne s’appuie
sur aucune démarche rigoureuse :
On sera peut-être surpris de voir qu’en traduisant les tons & les lu 3 des
Chinois je fais répondre le ton générateur, le hoang-tchoung, à notre fa, &
non pas à l’ut, qui est le premier son de notre gamme. J’en ai agi ainsi, 1°
parce qu’en prenant fa pour le son générateur, tout le système diatonique
des Chinois se trouve rendu par des notes naturelles, sans avoir recours à
aucune dièse, si ce n’est pour les lu qui sont hors du système diatonique ;
2° parce que l’intonation en est plus conforme à celle des Chinois ; 3°
parce qu’alors les cinq tons koung, chang, kio, tché, yu 4 , & les deux pien,
ou demi-tons, pien-koung & pien-tché, peuvent moduler sans sortir des
bornes du système ; 4° enfin, parce qu’après avoir noté des airs chinois à
notre manière, en faisant répondre le koung au fa, j’ai toujours satisfait
les oreilles chinoises en les exécutant ; ce qui n’est point arrivé quand
j’ai rendu le koung par ut, ou par toute autre note. On pourrait peut-être
en trouver la raison, ou dans la nature de nos instruments, ou dans la
manière dont les Chinois montent, ou percent les leurs, & auxquels ils
sont accoutumés.
( [Amiot and Roussier(1779), page 115])
Michel Cortinovis souligne également ce manque de rigueur et insiste sur la sub-
jectivité de l’association proposée par Amiot [Cortinovis(2016), page 58]. Je reviens
sur les contributions de cet auteur dans la section 1.3, Présentation des dialectiques
majeures de la phonophorèse.
D’autres sinologues considèrent que le système musical chinois s’est inspiré du
système grec. Là encore, la connaissance des intentions des auteurs ne doit pas
être écartée, certains esprits ayant été façonnés dans l’idéalisation de la civilisation
occidentale.
Or, l’archéologie moderne et les travaux de Marcel Granet nous permettent au-
jourd’hui d’affirmer que le système chinois a préexisté au système grec, avec prati-
quement deux millénaires d’avance !
3. yú (芋, 芋), n.d.l’a.
4. gōng (宫, 宮), shāng (商, 商), jiǎo (角, 角), zhēng (征, 徵) et yǔ (羽, 羽), n.d.l’a.

10
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 11

Fig. 1.4 – Formation du système des anciens pour la modulation des cinq tons,
[Amiot and Roussier(1779), fig.II.5b]

11
12 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Ni Amiot, ni Chavannes ne sont parvenus à intégrer le mécanisme de génération


des tubes dans une dialectique plus générale, alors que la musique n’est qu’une
facette d’un tout dans lequel elle s’inscrit par le biais de la numérologie. Amiot ne
s’y est que peu intéressé, et Chavannes conclu que les dimensions données par Sīmǎ
Qiān sont tout simplement erronées :
Ce tableau est fautif ; tous les sept [] des fractions doivent être changés
en dix [] ; en outre, au lieu de 75 1/3 et de 56 1/3, il faut écrire res-
pectivement 75 2/3 et 56 2/3 ; enfin les noms des notes chinoises kong,
chang, tche, yu, kio sont répartis d’une manière tout à fait désordonnée
entre les divers tuyaux. Les dimensions des douze tuyaux, si on les rec-
tifie comme l’indique Ts’ai Yuen-ting (1135-1198), cité dans les Notes
critiques de l’édition de K’ien-long), sont les suivantes : 81 —75 2/3 —
72 —67 1/3 —64 —59 2/3 —56 2/3 —54 —50 2/3 —48 —44 2/3 —42
2/3. Ces dimensions sont fort rapprochées de celles qu’il faudrait donner
à douze tuyaux pour qu’ils rendissent les douze demi-tons de la gamme
chromatique non-tempérée.
( [Qiān(1895), note 162 sur le chapitre XXV])
Chavannes, de son point de vue, a raison mais il n’a pas cherché à remettre en
cause la modification tardive des dimensions des tubes, qui s’inscrit à mon sens dans
une démarche similaire à celle de Bach pour l’établissement d’un tempérament, et ne
revêt par conséquent aucun caractère énergétique. Pourtant, le même avait traduit
fidèlement auparavant cet extrait du Chou King :
Les sept directeurs, et les vingt-huit mansions, les tuyaux sonores et
le calendrier sont ce par quoi le Ciel est en communication avec les
émanations des cinq éléments et des huit corrects.
( [Qiān(1895), pages 300-301])
Enfin, Granet suppose cette équivalence dans une note se référant à Chavannes 5 ,
mais il mentionne le premier tube et non le onzième, ce qui de toute façon n’enlève
pas le caractère hypothétique d’une équivalence :
[...] Si l’on suppose que le premier [tube] rend la note fa [...]
( [Granet(1934), page 499])
Il ressort donc de ces remarques qu’une correspondance précise entre les notes
chinoises et occidentales mérite une étude approfondie, pour les raisons principales
suivantes :
— la correspondance a été établie par Amiot sur des bases empiriques peu rigou-
reuses, et potentiellement biaisées par la culture de l’auteur ;
— si Marcel Granet a compris et prouvé le lien entre les cinq éléments, la numé-
rologie et la séquence de création des tubes (voir les figures 1.5,1.6 et 1.7), il
n’a pas cherché à critiquer cette correspondance ;
— il n’y a pas eu d’étude organologique des yú (芋, 芋) ;
5. Là encore, il faut comprendre l’intention de l’auteur : les desseins de Granet ne concernent
nullement la mise en relation des gammes occidentales et chinoises, son objectif est de démontrer ses
hypothèses numérologiques. L’équivalence d’Amiot ne lui sert donc à rien et il n’a par conséquent
pas éprouvé le besoin de la vérifier.

12
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 13

— la fréquence de référence de la gamme occidentale sur le LA3440 ne s’est stan-


dardisée que récemment, ce qui relativise encore plus aujourd’hui l’équivalence
proposée par Amiot ;
— la gamme chinoise utilisant des rapports exacts, elle diffère sensiblement de la
gamme occidentale tempérée ;
— il est possible que le F A corresponde au I er et non au XI me tube, suivant
que Granet utilise le numéro d’ordre de production du tube (le XI me tube
est produit en premier) ou le numéro du tube dans les séries (le I er tube est
produit en 3me dans le cycle de génération des tubes).
Aussi, baser tout traitement sur l’axiome GON G11 t ⇐⇒ F A440 sans chercher
2

à vérifier si cette relation mérite son statut de loi d’équivalence fondamentale me


semble fort risqué.

Fig. 1.5 – Ordre de production des tubes musicaux chinois ; on passe de haut en
bas en multipliant par 32 et de bas en haut en multipliant le résultat obtenu par 43 ,
puis pour la deuxième partie en ramenant à l’octave en multipliant respectivement
par 43 et 23 ; cela correspond à un cycle de quintes justes, voir [Granet(1934), page
182]. Cependant, à partir de la cinquième génération, les chiffres obtenus ne sont
plus des entiers : 64 × 23 = 42, 666.... Il aurait fallu pour le troisième tube une
emblème de 63 et non 64. Granet suggère que seules les cinq premières notes sont
musicalement importantes, et que les chinois ont privilégié par la suite l’aspect
énergétique de la série en ajoutant ou enlevant une unité quand cela les arrangeait
(voir [Granet(1934), page 189 n°3]).

13
14 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Fig. 1.6 – Génération des tubes musicaux chinois, représentation sur une étoile à
douze branches présentant les orients de l’acupuncture traditionnelle, [Granet(1934),
page 179]. La génération commence, comme le départ des énergies, au solstice d’hi-
ver.

14
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 15

Solstice d’été
V–57

IV–60 VI–54

e
2 em

III–64 VII–51

II–68 VIII–48
Équinoxe Équinoxe
de printemps d’Automne

me →
3e
I–72 IX–45
1 er →

XII–76 X–42

XI–81
Equinoxe d’hivers

Fig. 1.7 – Génération des tubes musicaux chinois, détail du mécanisme présenté
figure 1.6. Première génération :81 × 23 = 54 ; deuxième génération :54 × 43 = 72 ;72 ×
2
3
= 48, etc. On remarquera au passage la relation entre les numéros des tubes :
n + 1 = (n + 5) ≈ 12, où l’on retrouve la dualité entre le 5 et le 6 (12 = 6 × 2) des
énergies terrestres et célestes.

15
16 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

1.2.2 À la recherche de la fréquence fondamentale


À ce stade de notre réflexion, seuls peuvent être pris en compte :
— les longueurs proportionnelles des tubes, et non pas absolues faute de conver-
sion fiable des unités utilisées, décrits par Sīmǎ Qiān 6 ;
— la description du mécanisme de génération de ces tubes faites par Granet 6 ,
et la preuve de l’origine des dimensions des tubes dans la numérologie des 5
éléments ;
— les sheng anciens contemporains de l’élaboration de la gamme chinoise ;
— les relations acoustiques liant longueur et fréquence.
J’ai tenté de retrouver par le calcul cette équivalence avec les lois de l’acoustique,
en établissant des tableaux de correspondance. Pour évaluer chaque configuration,
j’ai mis en place un indicateur dont la qualité s’avère relativement fiable : il consiste
à mesurer la différence entre la fréquence d’un tube et la fréquence de référence, à
diviser cet écart par la fréquence de référence utilisée pour obtenir un pourcentage
de variation pour un tube donné ; je réalise ensuite la moyenne des douze chiffres
obtenus pour obtenir l’indicateur. Je propose trois gammes de référence pour les
comparaisons : la gamme juste, la gamme de Pythagore et la gamme tempérée. Par
exemple, le tableau 1.1 présente le résultat des calculs dans la configuration proposée
par Amiot.
Données
théoriques Gamme Calculs Différences
chinoises
Longueur Longueur
N° Longueur Fréquence
du tube Note calculée
du juste Pyth. temp. théorique calculée juste Pyth. temp.
en pouces occ. du tube
tube en mètres du tube
chinois en mètre
11 81 F A2440 176,00 173,83 174,61 0,98 0,99 173,83 -2,17 0,00 -11,17
12 76 F A♯2440 185,63 185,63 185,00 0,93 0,93 185,26 -0,36 -0,36 -10,73
1 72 SOL2440 198,00 195,56 196,00 0,87 0,88 195,56 -2,44 0,00 -12,10
2 68 SOL♯2440 206,25 208,83 207,65 0,83 0,83 207,06 0,81 -1,77 -0,59
3 64 LA2440 220,00 220,00 220,00 0,78 0,78 220,00 0,00 0,00 0,00
4 60 SI♭2440 237,60 231,77 233,08 0,72 0,73 234,67 -2,93 2,90 1,58
2
5 57 SI440 247,50 247,50 246,94 0,69 0,70 247,02 -0,48 -0,48 0,08
3
6 54 DO440 264,00 260,74 261,63 0,65 0,66 260,74 -3,26 0,00 -0,88
7 51 DO♯3440 275,00 278,44 277,18 0,62 0,62 276,08 1,08 -2,36 -1,10
3
8 48 RE440 297,00 293,33 293,66 0,58 0,59 293,33 -3,67 0,00 -0,33
9 45 M I♭3440 316,80 309,03 311,13 0,54 0,55 312,89 -3,91 3,86 1,76
3
10 42 M I440 330,00 330,00 329,63 0,52 0,51 335,24 5,24 5,24 5,61

Tab. 1.1 – Table de comparaison avec accord sur LA3440 , gamme de DO440 3
,
F A440 ⇐⇒ KON Gt ; le pied chinois vaudrait dans cette organisation 0, 116cm et
3 11

le premier tube mesurerait 0.99cm, soit 1cm de plus que la longueur théorique cal-
culée à partir de la fréquence de la gamme juste. L’erreur calculée par le biais de
l’indicateur mis en place est de 0, 85% avec la gamme juste.
Pied chinois calculé : 0, 116m
Erreurs : 0, 85%, 0, 51%, 1, 79% (gamme juste, gamme pythagoricienne, gamme tem-
pérée).

On pourrait conclure que cette configuration confirme l’hypothèse d’Amiot sur


la correspondance entre F A2440 et GON G11
t : l’erreur par rapport à la gamme juste

6. op.cit.

16
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 17

est négligeable (moins de 1%), les longueurs des tubes semblent vraisemblables au
regard des sheng retrouvés en archéologie (de l’ordre de 50cm à 1m). Cependant,
la taille du pied chinois qui découle de cette configuration semble trop petite et
inférieure à toutes les estimations de cette unité qui a beaucoup varié au cours du
temps (évaluée à 0, 169m sous les Han, 0, 231m à l’époque de Sīmǎ Qiān).
Le tableau 1.2 intègre comme valeur pour le pied 0, 169m, d’après [Schinz(1996),
page 421]. Le XI ème tube fait 9 pieds de long (un pied fait 9 pouces 7 soit 1, 52m.
On constate que ce tableau ne fonctionne que si SI♭1418,25 ⇐⇒ GON G11 t , c’est–à–dire
1
que d’une part il a fallu ajuster GONG sur SI♭418,25 et d’autre part que la fréquence
de LA3 a été abaissée à 418, 25Hz. Cet ajustement est celui qui procure le moins
d’erreur pour un pied chinois valant 0, 169m.
L’étude des résultats obtenus dans cette configuration peut laisser perplexe : on
aurait pu s’attendre à une meilleure corrélation en utilisant une taille de pied chinois
plus proche de la réalité, et pourtant l’erreur est plus que doublée par rapport à la
gamme juste. Le pied chinois utilisé est celui défini sous la dynastie Shang, période
très reculée où l’on retrouve les premières mentions des tubes sonores et des premiers
sheng.
Le pied chinois n’a cessé d’augmenter au cours du temps 8 , on pourrait alors
supposer que les dimensions données par Sīmǎ Qiān correspondent à celles utilisées
à son époque, soit un pied chinois mesurant 0, 238m sous la dynastie Han. Dans
cette configuration cependant, la longueur du premier tube parait bien trop grande
(plus de 2m).
De plus, il faut construire la gamme dans le même mode que la note fondamentale
utilisée : une gamme juste de DO ne donne pas les mêmes fréquences qu’une gamme
juste de F A. Le tableau 1.2 représente une configuration où la gamme juste a été
calculée en mode de SI♭ pour produire l’échelle de comparaison, et non plus en DO
comme sur la table 1.1.
Enfin, un dernier élément d’importance à considérer provient de l’organologie des
premiers sheng : plusieurs modèles existent, accordés sur des fondamentales diffé-
rentes. Il ressort néanmoins qu’une partie importante de ces sheng sont accordés sur
des fréquences proches du RE3440 ou LA3 440. D’autres instruments anciens, comme
le Chiba (尺八), une flûte primitive, utilise également la gamme pentatonique de
RE.

1.2.3 Discussion
Au regard de ce qui vient d’être présenté, il me semble hasardeux de conclure en
infirmant ou confirmant l’hypothèse d’Amiot.
D’autres équivalences méritent tout autant d’être retenues, et ce travail prélimi-
naire semble lever plus d’interrogations qu’il ne résout de problèmes. Nous pouvons
simplement indiquer que toute équivalence peut légitimement être envisagée suivant
les critères qui ont été privilégiés lors de l’établissement des correspondances.

7. voir le tableau de conversion proposé par Chavannes [Qiān(1895), note 164 sur le chapitre
XXV]
8. [Gossellin(1819), pages 99–100] montre que cette augmentation est corrélée avec l’estimation
de la circonférence de la Terre, les unités de mesure antiques chinoises se basant sur des fractions de
cette circonférence. Il est également possible à mon avis de les lier à l’augmentation des proportions
humaines.

17
18 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Données
théoriques Gamme Calculs Différences
chinoises
Longueur
N° Longueur Fréquence
du tube Note
du juste Pyth. temp. théorique calculée juste Pyth. temp.
en pouces occ.
tube en mètres du tube
chinois
11 81 SI♭1418,25 112,93 111,66 110,78 1,52 112,93 0,00 -1,27 -2,15
1
12 76 SI418,25 117,63 117,63 117,37 1,43 120,36 -2,73 -2,73 -2,99
2
1 72 DO418,25 125,48 123,93 124,35 1,35 127,05 -1,57 -3,12 -2,70
2 68 DO♯2418,25 130,70 132,34 131,74 1,28 134,52 -3,82 -2,19 -2,78
2
3 64 RE418,25 141,16 139,42 139,57 1,20 142,93 -1,77 -3,51 -3,36
4 60 M I♭2418,25 150,57 148,88 147,87 1,13 152,46 -1,89 -3,58 -4,58
2
5 57 M I418,25 156,84 156,84 156,67 1,07 160,48 -3,64 -3,64 -3,82
6 54 F A2418,25 167,30 167,49 165,98 1,01 169,40 -2,10 -1,91 -3,42
7 51 F A♯2418,25 176,45 176,45 175,85 0,96 179,36 -2,91 -2,91 -3,51
8 48 SOL2418,25 188,21 185,89 186,31 0,90 190,57 -2,36 -4,68 -4,26
9 45 SOL♯2418,25 196,05 198,51 197,39 0,85 203,28 -7,22 -4,77 -5,89
10 42 LA2418,25 209,13 209,13 209,13 0,79 217,80 -8,67 -8,67 -8,67

Tab. 1.2 – Table de comparaison avec accord sur SI♭2418,25 obtenu avec LA3 =
418, 25Hz, gamme de DO418,25 3
, SI♭3418,25 ⇐⇒ KON G11 t ; le pied chinois a été fixé
dans cette organisation à 0, 169m d’après [Schinz(1996), page 421] et le premier tube
mesurerait 1, 52m. L’erreur calculée par le biais de l’indicateur mis en place est de
1, 94% avec la gamme juste.
Pied chinois : 0, 169m (fixé)
Erreurs : 1, 94%, 2, 23%, 2, 52% (gamme juste, gamme pythagoricienne, gamme tem-
pérée).

18
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique 19

Pour écarter ou retenir définitivement une équivalence, il faudrait poursuivre le


travail entrepris sur les tableaux de correspondance, en testant en combinatoire les
paramètres suivants :
— les longueurs de pied chinois, ce qui représente entre 5 et 10 valeurs plausibles ;
— toutes les notes de la gamme juste (12) ;
— tous les modes de construction de la gamme juste (12 fondamentales).
— différentes valeurs d’accord pour le LA du diapason, soit entre 415Hz et 450Hz
par pas de 1Hz soit 35 valeurs possibles.
Cela revient à construire entre au minimum 25200 tables (5 × 12 × 12 × 35) et
50400 tables (10 × 12 × 12 × 35). On pourrait conclure à l’impossibilité de réaliser un
tel travail, mais il ne s’agit là que de calculs dont j’ai modélisé le fonctionnement.
Il serait donc tout à fait envisageable de concevoir un programme informatique
relativement simple à fabriquer permettant d’obtenir cette étude en un temps très
rapide. Ce travail devrait d’ailleurs voir le jour dans les prochains mois, les résultats
seront présentés en septembre 2016.
Il me semble néanmoins pertinent de relever dès à présent certaines équivalences
dignes d’intérêt du point de vue énergétique.
Tout d’abord, celle d’Amiot, sur laquelle je ne reviendrais pas mais qui a servi
de base aux principaux travaux à ce jour.
Ensuite, celle proposée en se basant sur la longueur du pied chinois. Elle mérite
qu’on s’y intéresse pour les deux raisons suivantes :
— elle utilise une valeur du pied chinois contemporaine de l’élaboration des pre-
miers Yu Sheng ;
— SI♭1 est une fréquence fondamentale de F A3 .
D’après le principe des harmoniques, cela signifie qu’avec SI♭1 comme stimulant,
il est possible de mettre en résonance ses harmoniques, et F A3 est justement la
deuxième harmonique de SI♭1 (c’est la quinte juste).
Cela aurait l’énorme avantage de ne pas remettre en question les résultats obtenus
par les thérapeutes qui se sont basés sur l’équivalence d’Amiot, tout en proposant
une fréquence plus efficace car fondamentale pour la stimulation.
Enfin, une dernière équivalence me semble encore plus prometteuse :

RE 2 ⇐⇒ GON GXI .
Pour en mesurer tout l’intérêt, il faut commencer par revenir au diagramme
proposé par Granet (figures 1.6 et 1.7). Comme je l’indiquais, ce savant reste le
premier à avoir réellement considéré la problématique de la musique chinoise en
l’inscrivant dans la numérologie, clef de voûte de la pensée chinoise antique. Or, son
schéma de composition des tubes sonores fait correspondre à l’Hiver le tube n° XI.
C’est le sens d’une des hypothèses que je soulève en début de chapitre : Granet
parle bien du premier tube quand il fait référence au XI ème tube. De plus, j’ai
montré que de nombreux instruments chinois antiques sont en RE ou en LA, dont
plusieurs sheng, flûtes et ocarinas.
J’ai relevé l’intérêt de l’équivalence avec le SI♭, or cette note est très proche du
LA dans la gamme, et les variations historiques du diapason pourraient suffire à
considérer que le SI♭ est en réalité un LA.

19
20 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Du point de vue de la physique, LA3 est également la seconde harmonique de


RE 1 . En adoptant le même raisonnement que pour le SI♭, on obtient :
— fondamentale : RE
— 2ème harmonique : LA (SI♭ en réglant le diapason)
— 3ème harmonique : F A♯ (F A♮ en réglant le diapason)
Et voici les principales équivalences généralisées par le simple mécanisme des
harmoniques !
Fabien Maman, dans son livre Le Tao du Son sur lequel je reviens lors de la
présentation des études énergétiques de la phonophorèse en section 1.3,Présentation
des dialectiques majeures de la phonophorèse, indique qu’il a longtemps hésité à
établir une équivalence à partir du LA ou du F A [Maman(2011), Au sujet du La
et du FA, pages 218–220] avant d’adopter la dernière et devoir procéder à quelques
aménagements de ses dialectiques.
L’utilisation de la fondamentale RE répond à cette interrogation sans avoir à
accepter de compromis : de la même manière qu’il faut rechercher la troisième com-
posante dans une dialectique duale comme le yīn (阴, 陰) et le yáng (阳, 陽), la clef
n’était pas dans le LA ou le F A mais dans l’harmonie résultante : l’accord de RE
(figure 1.8) !

G ¯¯¯

Fig. 1.8 – Accord de ré

Enfin, la note RE est associée en énergétique à l’eau : on retrouve donc cette


correspondance en suivant l’analyse de Granet, le RE s’associe à l’hiver, point de
départ des énergies.
Je pense en ce sens arriver aux mêmes conclusions que Cortinovis ( [Cortino-
vis(2016)]), avec une lecture différente mais complémentaire des travaux de Granet.
Comme le souligne Cortinovis, il semble probable que suivant l’ordre de production
utilisé, en quarte ou en quinte (en rotation yīn (阴, 陰) ou yáng (阳, 陽)), deux
fondamentales –ou en tout cas deux dialectiques–, puissent coexister.
J’ajouterai en conclusion que Granet parle bien de deux séries dans la génération
des tubes : la première ligne de la figure 1.5 représente les tubes yáng (阳, 陽), la
deuxième ligne les tubes yīn (阴, 陰).

1.3 Présentation des dialectiques majeures de la


phonophorèse
L’idée d’associer stimulation vibratoire et acupuncture n’est, à mon sens, que
l’aboutissement logique de la pensée chinoise. La musique chinoise trouve ses racines
dans une volonté d’harmonie avec le monde, son but originel est le soin.
Or, tout comme en énergétique, nous allons retrouver plusieurs dialectiques. La
littérature sur le sujet se développant rapidement, j’ai préféré dans cette section
référencer les travaux qui me semblaient mériter l’attention du lecteur sans toutefois

20
1.3 Présentation des dialectiques majeures de la phonophorèse 21

reprendre l’ensemble des dialectiques proposées, ce travail de synthèse pouvant lui–


même faire l’objet d’un mémoire à part entière.
J’ai donc choisi de distinguer l’originalité de mes contributions par rapport à ce
qui avait déjà été réalisé par mes confrères et consœurs.

1.3.1 Quelques contributions remarquables

Les parutions récentes du livre de Michel Cortinovis( [Cortinovis(2016)]), ainsi


que du mémoire de Sophie Colmart Arnoult ( [Colmart Arnoult(2015)]) 9 , exposent
de manière exhaustive un grand nombre de ces dialectiques. Leur travail s’inscrit
dans une démarche traditionnelle solide, qui permettra au lecteur–thérapeute de
s’approprier les différentes techniques et méthodes de raisonnement de la phono-
phorèse.
Je reste plus circonspect en revanche sur les travaux de Fabien Maman [Ma-
man(2011)]. Il faut d’abord reconnaître à ce dernier l’antériorité des idées –encore
que nombre d’entre elles aient fait l’objet de publication antérieures–, et une intui-
tion très développée dans ses approches. Mais comme souligné en préambule, il me
semble que l’auteur s’est limité à l’étude d’une facette seulement de la probléma-
tique, manquant de fait bon nombre d’associations rigoureuses avec l’énergétique
traditionnelle. De plus, Maman semble ne pas avoir référencé ses travaux : soit qu’il
n’ait eu connaissance ni de Granet, Chavannes et des autres sinologues, ni du sù
wèn (素问, 素問), de Soullié de Morant 10 , de Laville–Mery 10 , de Lavier 10 et des
autres grands acupuncteurs contemporains ; soit qu’il ait tout simplement préféré
ne pas en faire mention. Un simple parcours de la bibliographie proposée confirme
à lui seul les faiblesses relevées.
Le lecteur appréciera toutefois les nombreuses idées contenues dans son ouvrage,
les expérimentations fort intéressantes qui y sont présentées, mais devra constam-
ment faire preuve d’un esprit critique aiguisé. La lecture de Maman requiert en ce
sens de bonnes connaissances en acupuncture traditionnelle : l’auteur n’a pas cher-
ché à s’inscrire dans la continuité des contributions de ses prédécesseurs, cet effort
devra donc être fourni par celui qui souhaite aller au fond des choses.
Revenons sur les deux premières contributions, à mon sens plus méritoires d’un
point de vue traditionnel. Sophie Colmart Arnoult propose une synthèse que j’es-
time réussie de la phonophorèse : preuves scientifiques (chapitre V), épistémologie
(chapitres I, II et IV), dialectiques et traitements (chapitres VI et suivants). Son
mémoire constitue à mon avis un bon point d’entrée pour le thérapeute.
Le livre de Michel Cortinovis est cependant plus exhaustif dans la variété des
dialectiques présentées et dans les explications proposées. En ce sens, le thérapeute
y trouvera de manière précise la matière dont il aurait besoin pour l’élaboration de
traitements par phonophorèse en énergétique.
Nous verrons dans ce mémoire que j’apporterai d’autres justifications à certaines
théories, comme par exemple la fréquence d’accord du diapason à 432ħz.

9. Je tiens à remercier à ce sujet Sophie Colmart Arnoult qui a eu la gentillesse de me procurer


un exemplaire de son mémoire avant sa publication officielle.
10. grands théoriciens et thérapeuthes de l’acupuncture traditionnelle, école française

21
22 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

1.3.2 Synthèse sur les dialectiques


L’étude des contributions mentionnées fait apparaître de nombreuses dialec-
tiques, à l’images des nombreuses dialectiques de l’acupuncture traditionnelle. J’en
propose une synthèse rapide dans cette section, renvoyant le lecteur aux ouvrages
référencés pour de plus amples précisions.
Pour faciliter la lecture, je me contenterai dans cette synthèse de mentionner
l’auteur au lieu de la référence complète. Ainsi :
— Cortinovis réfère à [Cortinovis(2016)] ;
— Colmart Arnoult réfère à [Colmart Arnoult(2015)] ;
— Maman réfère à [Maman(2011)].

Dialectiques fonctionnelles
J’appelle dialectique fonctionnelle toute dialectique dans laquelle c’est la fonction
ou la nature du point d’acupuncture qui va être privilégiée.
La fonction d’un point d’acupuncture peut être sa nature de su antique, de point
nourricier iuann, de voie de communication luo, de point nourricier mu, etc.
Pratiquement toute fonction en acupuncture traditionnelle trouve une dialectique
équivalente en phonophorèse. Cortinovis utilise ainsi des gammes chromatiques pour
travailler les fonctions. Colmart Arnoult propose une dialectique différente de celle
de Cortinovis sur les shu de vessie et les entités viscérales.
Maman utilise une autre approche encore pour les points mu.
Les dialectiques fonctionnelles utilisent donc des représentations très diverses,
souvent contradictoires d’un auteur à l’autre.

Dialectiques de tonification et dispersion


La tonification et la dispersion constituent deux règles thérapeutiques majeures
de l’acupuncture.
Lors de la stimulation d’un point avec une aiguille ou un moxa, l’acupuncteur
traditionnel sait qu’il doit adapter son geste en fonction de ses intentions tonifiantes
ou dispersantes [Choain(1992)]. Il se base sur la respiration du patient, la rythmicité
de stimulation, le sens de rotation de l’aiguille, la nature du méridien, etc.. Un
mémoire de recherche est consacré à l’étude exhaustive de ce sujet [Stumpel(2014)]. 11
Nous retrouvons cette problématique en phonophorèse, qui se traduit par di-
verses techniques : utilisation des fréquences des points fils ou des points mère pour
disperser ou tonifier (Arnoult, Maman), utilisation d’intervalles dispersant ou toni-
fiant en fonction d’une fréquence donnée, quinte ou quarte en fonction d’un contexte
pour Cortinovis 12 . Cette dernière dialectique s’inscrit à mon sens directement dans
la continuité de la modélisation de Granet : la quinte qui est yáng (阳, 陽) disperse
(elle fait appel à l’énergie wei de défense) ; la quarte qui est yīn (阴, 陰) nourrit (elle
fait appel à l’énergie rong nourricière).
Je propose également dans le chapitre suivant une technique de stimulation effi-
cace basée cette fois sur la numérologie et l’élément concerné.
11. à paraître sur http://www.centre-imhotep.com/centre-de-ressources/
memoires-et-essais.
12. cette présentatiopn de la dialectique de Michel Cortinovis est simpliste, je renvoie le lecteur
à ses travaux qui détaillent comment le contexte détermine la fonction de l’intervalle

22
1.3 Présentation des dialectiques majeures de la phonophorèse 23

Dialectiques de raisonnement
L’acupuncture traditionnelle s’appuie sur des mécanismes de raisonnement éprou-
vés. Citons, sans exhaustivité, la théorie des cinq éléments, les entités viscérales, les
boucles sang–énergie, etc.
Là encore, la phonophorèse se décline pour répondre à ces différentes dialectiques
de raisonnement. Chaque auteur a expérimenté son propre référentiel, sans que se
dégage une règle générale universelle.
En règle générale, ces dialectiques se basent sur une association entre un élément
et une fréquence sonore. On retrouve également la notion de mode de gamme : mode
de DO, RE, FA, etc., qui serait associé à un élément.
Les intervalles dans ce mode remplirait des fonctions vibratoires.
Prenons par exemple le mode de DO : si on suit Cortinovis :
— la quinte SOL sera dispersante (point fils).
— la quarte FA sera tonifiante (point mère).
En revanche, en mode de RE :
— la quinte dispersante sera le LA ;
— la quarte tonifiante sera le SOL.
Cortinovis et Maman proposent chacun une symbolique des intervalles.
Notons encore des dialectiques en phonophorèse associées aux traitements des
entités, des merveilleux vaisseaux ou des glandes.

Chronophorèse
J’appelle chronophorèse toute technique de stimulation fréquentielle s’inscrivant
dans une logique temporelle, par analogie avec la chronoponcture [Motte(2013)].
Si tous les auteurs proposent une dialectique en fonction des heures de la journée,
ou des saisons énergétiques, seuls Colmart Arnoult et surtout Cortinovis s’intéressent
aux aspects plus complexes des dix troncs et des douze branches. Au regard des
réserves émises en introduction sur le travail de Maman, cette disparité prend tout
son sens car seuls les acupuncteurs traditionnels avertis utilisent ces dialectiques.
Deux contributions me semblent particulièrement méritoires pour être résumées :
le cycle des lunes, et l’application aux points d’ouverture en général.

Lunes Cortinovis propose une dialectique basée sur les lunes qui dérive directe-
ment du schéma en étoile de Granet (figure 1.7). L’importance des Lunes pour les
chinois revêt un caractère fondamental, tout comme pour la plupart des civilisations
anciennes (et encore les musulmans de nos jours) qui s’en servaient pour l’établisse-
ment des calendriers.
La Lune, par sa régularité et ses cycles, est associée au yīn (阴, 陰) et au sang,
siège des émotions. Il n’est pas rare de rencontrer des patients qui développent
des sensibilités aux différentes phases de la Lune. Nous verrons également dans
la deuxième partie que la Lune va nous permettre une analogie avec le cycle des
planètes.
La dialectique proposée distingue les années yáng (阳, 陽) et les années yīn (阴,
陰), Cortinovis se basant sur les cycles des quintes ou des quartes. Relevons dès à
présent que la première Lune des années yáng (阳, 陽) sera associée à RE, puis la
progression se fera en quinte ; celle des années yīn (阴, 陰) au SOL, suivie par des
quartes.

23
24 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Troncs terrestres et Branches célestes Cortinovis propose pour finir une dia-
lectique de phonophorèse pour les points d’ouvertures et plus généralement les cycles
énergétiques des Kan et Tche. D’une manière générale, ce travail basé sur les en-
seignements prodigués essentiellement par le centre Imhotep et résultant du travail
de recherche de Jean Motte ( [Motte(2010), Motte(2013)]) semble n’en être qu’à un
stade exploratoire.
La dialectique mise en place est essentiellement construite par analogie et reste
très ouverte. L’auteur ne s’en défend d’ailleurs nullement, ce qui laisse envisager de
prochaines améliorations dans l’avenir.

Autres dialectiques
Pour conclure, la phonophorèse et plus généralement les études vibratoires ne
se contentent pas uniquement de chercher à se rapprocher des dialectiques connues
de l’acupuncture traditionnelle, mais offrent également un angle d’approche original
propice à l’élaboration de nouvelles approches en acupuncture.
Les raisonnements sur les fréquences, la résonance ou la cosmologie planétaire,
nous le verrons en deuxième partie, contribuent à l’émergence de nouvelles pratiques
en continuité avec les travaux de nos prédécesseurs.
Ainsi, on retrouvera des dialectiques basées sur le cycle des planètes, des étoiles,
ou d’autres approches traditionnelles comme la médecine indienne. D’autres acu-
puncteurs développent également des techniques de stimulation basées sur les im-
pulsions électriques, ou encore la résonance magnétique.
De même, l’aspect vibratoire, comme je l’ai avancé en présentant les phénomènes
physiques, ne se limite pas uniquement au spectre des fréquences sonores, mais peut
s’étendre à la lumière, aux couleurs, aux parfums, aux pierres...
Michel Cortinovis conclut dans ce sens son ouvrage en proposant plusieurs pistes
de réflexions sur différents aspects complémentaires de la phonophorèse.

1.4 Discussion sur la phonophorèse et les approches


vibratoires en énergétique
Si nous ne devions retenir qu’une seule idée de ce premier chapitre, c’est la
diversité des approches et des dialectiques utilisées à l’heure actuelle dans ce domaine
émergent de l’énergétique traditionnelle.
De là à conclure que la phonophorèse manque de rigueur et n’offre pas suffi-
samment de fiabilité pour servir en cabinet, il n’y a qu’un pas que je me refuse à
franchir. En effet, la multiplicité des dialectiques incarne l’intention et le point de
vue du thérapeute. Tout comme en acupuncture traditionnelle, cette multiplicité
n’est en aucun cas un handicap mais au contraire une richesse d’expressivité.
J’ai néanmoins mis en évidence des lacunes réelles dans certaines théories, ce qui
ne doit pas cependant conduire à les rejeter dans leur ensemble : c’est avant tout
l’argumentaire qui mériterait d’être étayé.
Assez souvent, la démarche intellectuelle adoptée par les auteurs pour l’élabora-
tion de leurs dialectiques présente des faiblesses dont l’origine se retrouve dans une
ou plusieurs des critiques suivantes :
— la méconnaissance des principes traditionnels de l’acupuncture, ou en tous cas
la volonté de ne pas s’y référer ;

24
1.4 Discussion sur la phonophorèse et les approches vibratoires en énergétique 25

— le manque de critique de certains concepts, comme les associations entre notes


chinoises et occidentales, qui conduit à l’acceptation d’idées reçues ;
— la tendance à arranger une partie de la dialectique afin qu’elle se présente de
manière cohérente dans son ensemble, quitte à forcer le trait sur les achoppe-
ments qui dérangent ;
— le manque d’ouverture à la pensée chinoise dans son ensemble, que je critique
en préambule, qui conduit à cloisonner les dialectiques et donc les isoler, ou à
manquer une association, un argumentaire.
Si certaines théories ne résistent pas à un examen sérieux au travers de ces
critères, d’autres en revanche s’inscrivent dans une logique étayée et semblent tout
à fait recevables. Plusieurs de ces dernières font déjà preuve d’une bonne maturité.
Il est probable que les autres, encore jeunes, s’étofferont dans les prochaines années ;
j’espère que mes contributions susciteront chez leurs auteurs ou leurs successeurs la
volonté de les conforter dans une démarche holistique et rigoureuse.
Le thérapeute désirant se former en phonophorèse devra donc faire preuve de
prudence, de critique mais aussi d’innovation.
Pour conclure ce chapitre, je souhaiterais revenir sur quelques points évoqués qui
méritent à mon sens d’être mis en exergue.

Tonification et dispersion
J’ai présenté en état de l’art différentes dialectiques sur la tonification et la
dispersion (section 1.3.2, Dialectiques de tonification et dispersion).
J’ai déjà exprimé tout le bien que je pensais de la technique proposée par Michel
Cortinovis (utilisation de la quinte pour disperser et de la quarte pour tonifier 13 ). Je
propose un dernier argument de poids pour l’étayer, qui devrait finir de convaincre
les plus sceptiques.
Granet a retrouvé la logique de génération des tubes sonores en découvrant une
clef essentielle : les chinois ont utilisé une séquence numérique génératrice : 9,6,8. Je
n’ajouterais pas de complexité en redémontrant l’origine de la série, je me permets
de renvoyer le lecteur aux références déjà citées.
Le 9 passe au 6 dans cette série. Granet démontre que cela se traduira par un
intervalle de quinte. Le 9 est impair, c’est aussi un tube yáng (阳, 陽) (le XI ème ,
produit par 9 × 9 = 81).
Le 6 passe au 8 dans la série, ce qui correspond à une quarte. Le 6 est pair, c’est
aussi un tube yīn (阴, 陰) (le V I ème , produit par 6 × 9 = 54).
L’équilibre est obtenu par le retour à 8 : le tube yáng (阳, 陽) suivant est le I er ,
produit par 8 × 9 = 72.
Les récentes recherches sur les techniques classiques de puncture ont justement
mis en valeur l’importance de ces deux nombres : le 9 sert à tonifier, le 6 à disperser.
La tonification doit être lente, et appliquer 9 rotations dans le sens giratoire associé
au méridien. La dispersion doit être rapide, avec 6 rotations dans le sens giratoire
opposé à celui du méridien.
On pourrait en conclure que M.Cortinovis s’est trompé et à interverti quinte et
quarte, puisque la quinte associée au 9 disperse dans sa dialectique, alors qu’elle
devrait tonifier.
13. voir remarque en note 12

25
26 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

Là encore, la compréhension de ce qu’est le yīn (阴, 陰) et le yáng (阳, 陽) est


indispensable. En regardant de plus près la méthode de poncture à l’aiguille, on
s’aperçoit qu’une tonification doit être lente, ce qui est une caractéristique yīn (阴,
陰). Autrement dit, il faut donner à la tonification une dimension yīn (阴, 陰) ET
une dimension yáng (阳, 陽). La réciproque s’applique naturellement à la règle de
dispersion.
C’est la base de l’acupuncture !
C’est le taì jí tú (太极图, 太極圖) !
Ce sont les chapeaux chinois !
La femme est yáng (阳, 陽) par essence, elle doit pour s’équilibrer adopter un
comportement yīn (阴, 陰) (ou être enceinte). L’homme est yīn (阴, 陰) par essence,
il doit manifester du yáng (阳, 陽) dans son comportement. Le yáng (阳, 陽) permet
au yīn (阴, 陰) de monter, le yīn (阴, 陰) permet au yáng (阳, 陽) de descendre.
Tout bon acupuncteur sait également que ses traitements doivent contenir et des
points yīn (阴, 陰), et des points yáng (阳, 陽).
Ainsi, la méthode de Michel Cortinovis apporte non pas une contradiction mais
éclaire la technique de poncture traditionnelle : les 9 tours d’aiguille incarnent le
caractère yáng (阳, 陽) d’un mouvement principalement yīn (阴, 陰) de par sa
lenteur, les 6 tours le caractère yīn (阴, 陰) d’un mouvement yáng (阳, 陽) rapide.

Première ou onzième Lune ?

J’ai relevé dans la section 1.3.2 (²Lunes) ce qui semble apparaître comme une
erreur de Granet : dans une de ses notes, il parle de la première lune en semblant
se référer au onzième tube chinois. J’ai proposé comme lecture possible que Granet
parlait de l’ordre de production des tubes, et non pas du numéro du tube.
Nous avons également vu que le XI ème tube correspond au solstice d’hivers.
Michel Cortinovis propose une dialectique sur l’enchaînement des Lunes, basée sur
l’étoile de Granet, et associe à la première lune de l’année la note RE.
Je pense que Michel Cortinovis commet une erreur non pas dans la logique de
sa dialectique, mais dans cette association à la première Lune. Cette première Lune
de l’année se situe entre janvier et février, et donne la couleur de l’année. Elle est
donc variable et s’adapte suivant les règles du calendrier chinois.
Or justement, ce calendrier applique une règle fondamentale : la onzième Lune
doit contenir le solstice d’hivers. C’est justement le cas dans la représentation en
étoile de Granet, qui lui associe le XI ème tube, donc la onzième Lune dans la logique
de Cortinovis. Ce tube est bien le premier généré, et je pense que c’est à ce moment
que Cortinovis confond ordre de production et numéro du tube.
Il m’apparaît plausible que les chinois aient privilégié une règle constante, l’as-
sociation du onzième tube au solstice, plutôt qu’une loi fluctuante 14 . Le onzième
tube, contenant la première note du cycle, offre plus d’intérêt que le premier tube,
contenant la 3ème note générée.
Enfin, ma proposition conserve le RE au solstice d’hivers donc à l’eau, en l’asso-
ciant à la note GON G associée normalement à la Terre. J’ai déjà discuté du mérite
de cette association lors de l’étude des Yu Sheng.

14. par exemple, la technique consistant à observer la position de la Lune en fonction de l’étoile
Arcturus du Bouvier ne sera valable que sur quelques milliers d’année, à cause de la précession des
équinoxes

26
1.5 Bibliographie du chapitre 27

Je pense donc qu’il serait intéressant de comparer les deux approches au travers
d’études cliniques contradictoires. Il n’est d’ailleurs pas à exclure que l’une et l’autre
soient compatibles.

1.5 Bibliographie du chapitre


[Amiot and Roussier(1779)] J.-M. Amiot and P.-J. Roussier. Mémoire
sur la musique des Chinois, tant anciens que modernes. Librai-
rie Nyon, Paris, 1779. http://www.chineancienne.fr/17e-18e-s/
mémoires-concernant-les-chinois/amiot-la-musique-des-chinois/
(retranscription numérique, typographie moderne) ou https://books.
google.fr/books?id=OI1YAAAAcAAJ (manuscrit original).
[Choain(1992)] J. Choain. Qu’est-ce que tonifier ou disperser ? Méridiens,
(96):9–19, 1992. URL http://www.gera.fr/Downloads/Formation_
Medicale/Entorse-cheville-_-parametres-de-l-electroacupuncture/
Mnanipulations-d-aiguilles/choain-84391.pdf.
[Colmart Arnoult(2015)] S. Colmart Arnoult. La phonophorèse et la thérapie par
les sons. Master’s thesis, Centre Imhotep, juin 2015. URL http://www.
centre-imhotep.com/centre-de-ressources/memoires-et-essais. à pa-
raître.
[Cortinovis(2016)] M. Cortinovis. Acupuncture traditionnelle vibratoire. Amazon
Fulfillment, Wroclaw, Pologne, 2016. ISBN 9781518690228.
[Elie(2004–2009)] F. Elie. Tuyaux sonores, 2004–2009. URL fred.elie.free.fr/
tuyaux_sonores.pdf.
[Escoffre and Bouakaz(2016)] J.-M. Escoffre and A. Bouakaz, editors. Therapeutic
Ultrasound. Advances in Experimental Medicine and Biology. Springer, Jan
2016. ISBN 978-3-319-22535-7. doi : 10.1007/978-3-319-22536-4. URL https:
//books.google.fr/books?id=6uPHCgAAQBAJ.
[Gossellin(1819)] P. F. J. Gossellin. Recherches sur le principe, les bases et l’évalua-
tion des différens systèmes métriques linéaires de l’antiquité. De l’Imprimerie
royale., 1819. URL https://books.google.fr/books?id=l69fAAAAcAAJ.
[Granet(1934)] M. Granet. La pensée chinoise. Albin Michel 2002,
1934. voir http://classiques.uqac.ca/classiques/granet_marcel/A12_
la_pensee_chinoise/pensee_chinoise.html pour la version numérique de
Pierre Palpant, collection Chine ancienne.
[Maman(2011)] F. Maman. Le Tao du Son : Thérapie sonique pour le XXIe siècle.
Guy Trédaniel, 2011. ISBN 978-2-8132-0218-5.
[Motte(2010)] J. Motte. Les chemins cachés de l’acupuncture traditionnelle chinoise.
Guy Trédaniel, 2ème édition edition, 2010.
[Motte(2013)] J. Motte. Tian Kan Ti Tche, la grande acupuncture. Centre Imhotep,
2013. URL http://www.centre-imhotep.com.
[Polat et al.(2011)Polat, Hart, Langer, and Blankschtein] B. E. Polat, D. Hart,
R. Langer, and D. Blankschtein. Ultrasound-mediated transdermal drug de-
livery : Mechanisms, scope, and emerging trends. Journal of controlled release,
152(3):330–348, 2011. ISSN 0168-3659. doi : 10.1016/j.jconrel.2011.01.006.
URL http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3436072/.

27
28 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle

[Qiān(1895)] S. Qiān. Mémoires historiques, tome troisième, volume 3. Leroux,


Ernest, Paris, 1895. URL http://www.chineancienne.fr/traductions/
se-ma-ts-ien-les-m%C3%A9moires-historiques/. traductions et annota-
tions d’Edouard Chavannes, réédition : Librairie d’Amérique et d’Orient
Adrien-Maisonneuve, Paris 1967.
[Schinz(1996)] A. Schinz. The magic square : cities in ancient China. Edition Axel
Menges, 1996. URL https://books.google.fr/books?id=qhcRYkz-I3YC.
[Skauen and Zentner(1984)] D. M. Skauen and G. M. Zentner. Phonophoresis. In-
ternational journal of pharmaceutics, 20(3):235–245, 1984.
[Stumpel(2014)] G. Stumpel. Mémoire sur les techniques d’aiguille. Master’s the-
sis, centre Imhotep, Paris, septembre 2014. URL http://www.hando.org/
acupuncture. titre non communiqué, à paraître.

28
Chapitre 2

Les sept diapasons du kuṇḍalinī


yoga

Je songe aux grands poètes des


générations passées ;
Je me délecte à lire leurs vers
si pleins de grâce et de vigueur.
Moi aussi, je me sens une verve
puissante et des inspirations qui
voudraient prendre leur essor ;
Mais pour égaler ces sublimes génies,
il faudrait s’élever jusqu’au ciel pur,
et voir les astres de plus près.

Li taï pé
Offert à un ami qui partait pour un
long voyage Trad. Hervey Saint
Denys 1

1. [marquis d’Hervey Saint-Denys(1862)]

29
30 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

Sommaire
2.1 Première approche par la localisation . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.1 Les chakras du kuṇḍalinī yoga . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.2 Anāhata (anahata), chakra du cœur . . . . . . . . . . . . 33
2.1.3 Viśhuddha (vishuddha), chakra laryngé . . . . . . . . . . 35
2.1.4 Les cinq autres chakras principaux . . . . . . . . . . . 35
2.2 Seconde approche par la fonction vibratoire . . . . . . . . . . 36
2.2.1 Éléments et chakras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.2 Associations par les dialectiques existantes . . . . . . 38
2.2.3 Bilan sur l’approche par fonction vibratoire . . . . . . 39
2.3 Critique des deux premières approches . . . . . . . . . . . . . 40
2.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

30
2.1 Première approche par la localisation 31

Le chapitre précédent situe le champ très large des travaux énergétiques sur la
phonophorèse et l’aspect vibratoire de l’acupuncture. Le hasard a voulu que mes
premiers diapasons ne correspondent pas directement à des notes d’une gamme
occidentale ou chinoise, mais soient associés mystérieusement à des chakras de la
médecine indienne. Cette médecine a été introduite bien plus tard que l’acupunc-
ture en occident ; certains précurseurs comme le psychologue Carl Jung ou Charles
Webster Leadbeater en avaient pourtant mesuré l’intérêt ( [Jung and Shamda-
sani(1999)], [Leadbeater(1927)]).
Mes premières expérimentations – je pensais à l’origine proposer un mémoire
sur ce sujet uniquement–, ont consisté à rechercher des liens entre l’acupuncture et
la médecine indienne par le biais de la phonophorèse. Nous verrons au long de ce
chapitre que ces expérimentations nous entraînerons plus loin, jusqu’à la cosmologie
planétaire.
J’ai toutefois jugé important de transmettre dans ce chapitre les conclusions de
mes expérimentations. En deux ans, j’ai utilisé mes diapasons dans une centaine
de traitements environ, ce qui constitue à mon sens une population suffisamment
importante pour donner du relief à mes observations et aux théories qui en découlent.
J’ai tenté de perfectionner mes approches lors de trois phases principales : une
utilisation basée sur la localisation des chakras, une première théorie vibratoire par
fonction découlant de mes expérimentations, et enfin la mise au point d’une tech-
nique assez efficace de stimulation par phonophorèse.
Ce chapitre restitue l’essentiel de ces travaux.

2.1 Première approche par la localisation


J’ai commencé en 2014 à utiliser expérimentalement un jeu de sept diapasons
associés chacun à un chakra du kuṇḍalinī yoga (figure 3). Je n’avais aucune connais-
sance à l’époque de la médecine indienne ou de ce yoga. Je n’en ai guère plus
aujourd’hui, car mes motivations n’ont jamais été de faire le lien entre les médecines
indiennes ou chinoises.
J’ai admis comme axiome et sans chercher à le vérifier que mes diapasons de-
vaient être efficaces du point de vue de la médecine indienne 2 . Ils présentaient donc
potentiellement un intérêt thérapeutique, et j’ai uniquement cherché à découvrir
comment les utiliser en médecine traditionnelle chinoise.
D’autres que moi se sont penchés sur les liens entre chakras et acupuncture, no-
tamment Michel Cortinovis ou Sophie Colmart Arnoult dont nous avons présenté
les contributions au chapitre précédent. Le lecteur désirant s’instruire des liens entre
ces médecines se référera au mémoire de Colmart Arnoult déjà cité ( [Colmart Ar-
noult(2015)]) ou à l’article de Cortinovis dans la revue « Les échos du Qi » ( [Cor-
tinovis(2010)]).

2.1.1 Les chakras du kuṇḍalinī yoga


Le kuṇḍalinī yoga utilise principalement sept chakras. Il existe d’autres chakras
principaux, mais je ne les ai pas étudié car je ne disposais pas des diapasons qui
2. De nombreux sono–thérapeutes les utilisent quotidiennement, consulter par exemple le site
de l’école canadienne MedSon (http://www.medson.net/) et les différents ouvrages d’Emmanuel
Comte.

31
32 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

peuvent leur être associés.


Ces chakras sont répartis sur le corps (figure 2.1) et peuvent aisément être as-
sociés de part leur localisation à un ou plusieurs points d’acupuncture. J’ai donc
commencé par envisager cette première possibilité d’association, relativement tri-
viale.

Fig. 2.1 – Les principaux chakras et leurs relations avec le système nerveux ; source :
[Leadbeater(1927), fig.2 page 12]

La table 2.1 propose une synthèse de cette étude. La plupart des acupuncteurs
ayant travaillé sur le sujet aboutissent au même constat.
Ainsi, j’ai substitué le diapason à l’aiguille lorsqu’un point du traitement le per-
mettait. Je propose un cas clinique associé à ce type de phonophorèse au chapitre 8.2,
Cas clinique de phonopuncture.
Les résultats obtenus avec cette approche sont très mitigés.

32
2.1 Première approche par la localisation 33

Chakras
nom indien nom nom anglais localisation
sahasrāra
coronal crown bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會)
(sahasrara)
ājñā
3ème œil 3d eye yin tang
(ajna)
tīan tú 22RM (天 突 ; 天 突),
viśhuddha
laryngé throat lían qúan 23RM (廉泉 ; 廉泉),
(vishuddha)
dà zhūi 14DM (大椎 ; 大椎)
anāhata
cœur heart dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中)
(anahata)
maṇipūra zhōng wǎn 12RM (中脘 ; 中脘),
plexus solaire solar plexus
(manipura) jǐ zhōng 6DM (脊中 ; 脊中)
svādhiṣṭhāna gūan yúan 4RM (关元 ; 關元),
sacré sacral
(svadhisthana) mìng mén 4DM (命门 ; 命門)
mūlādhāra hùi yīn 1RM (会 阴 ; 會 陰),
basal root
(mulhadhara) cháng qíang 1DM (长强 ; 長強)

Tab. 2.1 – Tableau récapitulatif sur les 7 principaux chakras et de leur localisation
en acupuncture traditionnelle

2.1.2 Anāhata (anahata), chakra du cœur


J’ai utilisé dans mes traitements le diapason du chakra du cœur (figure 2.2),
associé au dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中) essentiellement pour sa fonction de point
mu du maître cœur. Ce diapason fonctionne très bien : on observe une modification
significative du pouls de la loge ciblée dans pratiquement tous les cas 3 .
Je relève trois intérêts principaux à cette technique :
— éviter l’utilisation d’aiguille en cas de tonification sur ce point ;
— éviter d’utiliser le moxa, dans le cas d’allergies à l’armoise ou de sensibilité au
feu ;
— relancer facilement en fin de séance le maître cœur lorsque les résultats du
traitement mériteraient d’être soutenus sur ce méridien.
Plus que tout autre point, le dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中) requiert une maîtrise
parfaite de la poncture en tonification : la moindre erreur aboutit à une dispersion
aux conséquences désastreuses pour le patient. La technique de phonophorèse est de
ce point de vue bien plus simple à réaliser, car elle consiste uniquement à appliquer
le diapason sur le point.
Très souvent, l’acupuncteur est amené à utiliser les techniques de moxibustion
pour tonifier ce point. Lorsque le patient n’a pas un terrain ou un état énergétique
sensible à la chaleur ou l’armoise, cette solution revêt un caractère pratique, puisque
le moxa apportera en plus de la tonification du méridien une énergie correcte sur un
méridien de feu.
3. l’effet sera d’autant plus important si le thérapeute respecte la technique de phonopunc-
ture que je propose en section 3, La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de
phonophorèse

33
34 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

Fig. 2.2 – Représentation symbolique du chakra Anāhata (anahata) par Morgan Phoe-
nix, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Anahata_Mandala.svg, licence
CC-BY-SA-3.0.

En revanche, dans le cas de pathologies nécessitant une grande vigilance vis–à–


vis de la chaleur, comme les insolations (plénitude de feu incorrect), ou des vides
d’énergie froide correcte (problématique d’axe shǎoyīn (太阴, 太陰), tàiyáng (太阳,
太陽) avec vide de rein, vide d’eau) ou de métal (attaque possible de la chaleur sur
le poumon, dans le cas de tristesses ou d’angoisses liées au poumon/gros intestin),
la moxibustion peut s’avérer délicate.
Lorsque le patient présente une allergie à l’armoise (j’ai eu plusieurs fois ce cas
en cabinet), que sa peau est lésée, ou de part la localisation du point (région de l’œil
avec le chéng qì 1E (承泣 ; 承泣), tóng zǐ liáo 1VB (瞳子骨翏 ; 瞳子骨翏) et jīng
míng 1V (睛明 ; 睛明) par exemple), la moxibution devient carrément impossible.
Le diapason offre alors une alternative intéressante.
Enfin, il n’est pas rare qu’en fin de séance, le thérapeute obtienne les résultats
escomptés qualitativement mais qu’il souhaite les améliorer quantitativement. C’est
le cas par exemple lorsqu’un patient commence une séance en été avec un pouls
profond et court sur la loge du maître cœur, et qu’après l’application du traitement ce
pouls soit toujours court, ou menu : la séance semble avoir amélioré l’état du patient,
mais l’idéal serait que le pouls remplisse sa loge, avec une tendance légèrement vaste
au regard de la saison.
L’utilisation du diapason du Chakra du cœur sur le dàn zhōng 17RM (膻中 ;
膻中) complète généralement le traitement (quand bien même ce point aurait déjà
fait l’objet d’attentions du praticien), nourrissant encore le méridien et apportant
la forme de saison en été.
Enfin, il arrive que les priorités du cas examiné ne permettent pas toujours de
travailler sur le maître cœur pendant la séance. J’ai constaté dans les traitements
des entités par exemple qu’une légère action sur le filtre des émotions renforçait
l’état général du patient, même si cette action ne tenait pas toujours dans le temps.
L’idée relevée ici relève probablement plus du confort que du travail de fond, mais
je pense néanmoins renforcer la dimension émotionnelle réparatrice du traitement
par ce simple geste. Il conclue de belle manière une séance souvent éprouvante ou
déstabilisante pour le patient souffrant de ce type de pathologie. Ce dernier repart
plus serein, et même si les effets de la phonophorèse ne durent que quelques jours,

34
2.1 Première approche par la localisation 35

il bénéficiera d’un soutien durant la période d’adaptation qui suit la séance.

2.1.3 Viśhuddha (vishuddha), chakra laryngé


La proximité entre le chakra laryngé (figure 2.3) et le lían qúan 23RM (廉泉 ;
廉泉), nœud du shǎoyīn (太阴, 太陰), m’a incité à utiliser la phonophorèse lorsque
j’avais besoin soit d’équilibrer cet axe énergétique, soit de le renforcer.

Fig. 2.3 – Représentation symbolique du chakra Viśhuddha (vishuddha) par Mor-


gan Phoenix, https://en.wikipedia.org/wiki/File:Vishuddha_Mandala.svg,
licence CC-BY-SA-3.0

Les résultats ont été tout à fait satisfaisants.


Il aurait été intéressant de regarder également comment se comportait le diapason
dans le cas de problématiques thyroïdiennes. L’aspect hormonal, avec la thyroïde,
produirait probablement de bons résultats : les chakras semblent particulièrement
liés aux glandes, par l’intermédiaire des merveilleux vaisseaux [Cortinovis(2010)].
Je n’ai pas eu l’occasion ou la présence d’esprit pour le moment de vérifier les
effets sur le système hormonal.
J’ai constaté en revanche que son application sur le tīan tú 22RM (天突 ; 天
突) en qualité de fenêtre du ciel donnait de bons résultats sur le déblocage de la
gorge. En complément de son traitement, j’avais proposé à une patiente musicienne
pratiquant le basson d’appliquer le diapason pour libérer une congestion de sa gorge.
Elle est ainsi parvenue en une semaine à rouvrir sa colonne d’air de manière stable
(voir Cas clinique de phonopuncture).

2.1.4 Les cinq autres chakras principaux


Les résultats obtenus par phonophorèse sur les 5 autres chakras (figure 2.4) ne
m’ont pas donné satisfaction.
Tout d’abord, je n’ai souvent constaté que très peu d’améliorations ou d’effets
lors de leur application, quelque soit la dialectique utilisée : point mu, point nœud,
maîtres de foyers, points de croisement...
Ensuite, lorsque je parvenais à obtenir des résultats avec un patient lors d’une
séance, je n’arrivais pas à les reproduire quelques temps après. J’en conclus que les

35
36 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

Fig. 2.4 – Représentation symbolique des chakras sahasrāra (sahasrara), ājñā (ajna),
maṇipūra (manipura), svādhiṣṭhāna (svadhisthana) et mūlādhāra (mulhadhara) d’après les réali-
sations de Morgan Phoenix, licence CC-BY-SA-3.0

techniques locales ne sont donc pas toutes suffisamment fiables, ou que leur efficacité
semble liée à un contexte qui reste à découvrir.
Quoiqu’il en soit, j’ai également constaté que l’utilisation de la phonophorèse
sur les chakras n’aggravait jamais l’état de santé d’un patient. Cela ne s’est
jamais produit pour la centaine de cas que j’ai traité avec cette approche.
Je pense que cette dernière remarque est d’importance. En revanche, il ne faut
pas en conclure qu’on ne prend aucun risque avec l’utilisation des diapasons. Comme
je l’indiquais en tête de chapitre, j’ai uniquement utilisé mes diapasons en complé-
ment d’une poncture traditionnelle, et j’ai soigneusement évité pendant mes expé-
rimentations d’utiliser cette technique lorsque qu’une énergie incorrecte risquait de
circuler.
Ainsi, comme je l’indique plus bas en section 3 : La phonopuncture : une tech-
nique énergétique traditionnelle de phonophorèse, l’extraction des feng reste une
priorité. Tout bon acupuncteur applique cette règle au quotidien.

2.2 Seconde approche par la fonction vibratoire


Les résultats obtenus par l’approche locale s’étant globalement révélés non ex-
haustifs, j’ai cherché à découvrir une autre dialectique me permettant d’utiliser les
sept diapasons dans le cadre de l’acupuncture traditionnelle.
La théorie des cinq éléments et les dialectiques qui s’y apparentent revêt une
importance majeure dans la plupart des traitements et dans les quatre temps de
l’examen traditionnel. J’ai donc essayé d’associer chacun des diapasons à un élément
en particulier.

2.2.1 Éléments et chakras


Le tableau 2.2 représente le résultat de mes expérimentations. J’ai procédé à
deux types d’association : la première s’est basée sur l’assimilation entre élément et
diapason au regard des fréquences vibratoires et des notes de musiques tradition-
nellement associées aux éléments (LA, DO, FA, SOL, RE pour respectivement Bois,
Feu, Terre, Métal et Eau).
La seconde s’est concentrée sur la correspondance qui pouvait s’établir entre la
position du chakra et un élément en acupuncture.
Ainsi :

36
2.2 Seconde approche par la fonction vibratoire 37

— le chakra coronal a été rapproché du bois, le bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會) étant
la réunion de tous les tendino-musculaires, comme le dà dun 1F (大敦 ; 大敦),
et sous la responsabilité du foie ; la branche profonde du méridien du foie (Jīng
Mài, 經脈) passe également au bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會) et au sommet de
la tête ;
— le chakra du cœur a été associé au feu, en temps que mu du protecteur du cœur
et d’après les résultats obtenus par mes premières expérimentations locales ;
— le plexus solaire à la terre (plutôt yáng (阳, 陽)), en raison du rôle du zhōng
wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) en point mu de l’estomac, et de sa position centrale
dans les trois foyers ;
— le plexus sacré à l’eau yáng (阳, 陽) (rein yáng (阳, 陽), vessie ou triple ré-
chauffeur), de part son lien avec les mìng mén 4DM (命门 ; 命門) et dans une
moindre mesure gūan yúan 4RM (关元 ; 關元), le zhōng jí 3RM (中极 ; 中極)
mu de vessie, le rapprochement entre le sacrum et les points locaux de vessie
(trous sacrés liáo (骨), hùi yáng 35V (会阳 ; 會陽), etc.), et l’idée de base de
la colonne vertébrale, l’eau représentant les os, les fondations ;
— le chakra basal avec l’eau yīn (阴, 陰) (rein yīn (阴, 陰)), dans cette idée de
fondement, origine et densification maximale, le rein étant le yin de yin de yin
( ).

freq. erreur élément élément


nom localisation freq. note
note (%) (note) (loc.)
bois
coronal bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會) 172,06 FA 176,00 -2,24 terre
(métal)
3ème œil yin tang 221,23 LA 220,00 0,56 bois
tīan tú 22RM (天 突 ; 天 突),
laryngé lían qúan 23RM (廉泉 ; 廉泉), 141,27 RE 148,50 -4,87 eau
dà zhūi 14DM (大椎 ; 大椎)
cœur dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中) 136,10 DO 132,00 3,11 feu feu
plexus solaire ombilic 126,22 SI* 123,75 2,00 terre yang
gūan yúan 4RM (关元 ; 關元),
sacré 210,42 SOL♯ 206,25 2,02 eau yang
mìng mén 4DM (命门 ; 命門)
hùi yīn 1RM (会 阴 ; 會 陰),
basal 194,18 SOL 198,00 -1,93 métal eau yin
cháng qíang 1DM (长强 ; 長強)

Tab. 2.2 – Association entre chakras et éléments, basée sur la localisation ou la


fréquence du diapason. Le fréquence du diapason du plexus solaire (*) a été ramenée
à l’octave inférieure pour rester dans le référentiel d’une gamme sur une octave. Les
éléments en gras sont ceux avec lesquels j’ai pu obtenir des résultats stables et
satisfaisants.

L’utilisation de ces associations a été réalisée uniquement en tonification, dans


le cadre des dialectiques des cinq éléments et sur les points mu. J’ai donc testé les
diapasons sur les points su antiques et les points ben.
Tout comme l’approche par la localisation, les résultats obtenus ont été par-
tiels et irréguliers dans la plupart des associations. J’ai retenu comme suffisamment
fonctionnels :
— l’association du coronal au bois, notamment dans le cas de problématiques de
tendino-musculaires avec le dà dun 1F (大敦 ; 大敦), en point ben et en maître
des tendino-musculaires ;

37
38 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

— l’association de ce même coronal comme stimulant efficace du mu de poumon


(zhōng fǔ 1P (中府 ; 中府)) sans toutefois trouver de logique particulière à
cela 4 ;
— la confirmation de l’association du chakra du cœur au feu, comme constaté
précédemment ;
— l’association du sacré à l’eau yáng (阳, 陽) ;
— l’association du basal à l’eau yīn (阴, 陰), essentiellement efficace sur le tài xī
3R (太溪 ; 太谿).
Pour toutes les autres associations, je n’ai pas constaté de résultats probants.

2.2.2 Associations par les dialectiques existantes


Devant ce nouvel échec partiel, j’ai essayé d’utiliser les associations d’autres
acupuncteurs, représentés sur la table comparative 2.3. Cette association s’est uni-
quement focalisée cette fois–ci sur les notes et les fréquences proposées.
J’ai retenu trois dialectiques :
— la dialectique d’Hans Cousto [Cousto(1988), Cousto(2009)], car c’était la pre-
mière qui référençait exactement les fréquences des diapasons que j’utilise ;
— la dialectique de Sophie Colmart Arnoult [Colmart Arnoult(2015), chap. VIII
pages 55–62], qui correspond à celle proposée par Fabien Maman [Maman(2011),
pages 245–250]
— la dialectique de Michel Cortinovis [Cortinovis(2016), chap. 25 pages 177–181].

Dialectiques
Chakras 5 Colmart A.
Hans Cousto Cortinovis
Maman
période de freq. erreur note
freq. note freq. note freq. note
planète note (%) assoc.
Terre Ê,
coronal 172,06 FA 176,00 -2,24 FA 247,50 SI 247,50 SI
année plat.
3ème œil Vénus à 221,23 LA 220,00 0,56 LA 165,00 MI 220,00 LA
laryngé Mercure  141,27 RE 148,50 -4,87 DO♯ 220,00 LA 198,00 SOL
Terre Ê,
cœur 136,10 DO 132,00 3,11 DO♯ 148,50 RE 176,00 FA
année trop.
plexus solaire Soleil À 126,22 SI* 123,75 2,00 DO 198,00 SOL 165,00 MI
Lune Á,
sacré 210,42 SOL♯ 206,25 2,02 LA 132,00 DO 148,50 RE
synodique
Terre Ê, jour
basal 194,18 SOL 198,00 -1,93 SOL 176,00 FA 132,00 DO
synodique

Tab. 2.3 – Différentes dialectiques musicales sur les chakras

4. j’ai remarqué cette association suite à une erreur dans un traitement : le patient avait choisi
ce diapason (voir La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse
pour les explications sur la méthodologie impliquant le choix du patient) ainsi que le basal ; j’ai
interverti les deux lors de la première application sur le zhōng fǔ 1P (中府 ; 中府), et en reprenant les
pouls avant l’utilisation du deuxième diapason, j’ai constaté que la loge du poumon était correcte.
J’ai pu confirmer par la suite cette association incongrue avec d’autres patients.
5. Hans Cousto, L’octave cosmique (trad. en ligne ) [Cousto(1988)] et [Cousto(2009)]

38
2.2 Seconde approche par la fonction vibratoire 39

J’ai également représenté sur le tableau l’association entre planètes et chakras


proposée par Hans Cousto. Je n’ai pas reproduit pour le moment celle de Michel
Cortinovis qui en diffère car je n’en avais pas connaissance lors de mes premières
expérimentations en 2014–2015. Nous verrons que l’idée d’une fréquence planétaire
me conduira à l’élaboration des dialectiques de la seconde partie et marque un
tournant dans mes réflexions, comme je l’indiquais en introduction.
Je ne suis pas non plus parvenu à comprendre comment Hans Cousto associait
une partie des notes de musique aux chakras (colonne note assoc. du tableau 2.3) :
en calculant la hauteur des notes en fonction des fréquences indiquées (colonne note
de la dialectique Cousto sur ce même tableau), je suis arrivé à des résultats différents
de ce qu’il proposait.
Je présume encore une fois que l’auteur a préféré déformer légèrement la réalité
afin qu’elle corresponde à ce qu’il souhaitait démontrer.
Curieusement, j’ai également observé que les diapasons avaient tendance à donner
aux pouls une forme adaptée à la saison. Par exemple, l’emploi du diapason associé
au chakra du cœur colorait les pouls d’une légère vastitude. Ou encore, le diapason
basal les amenait en profondeur.
On aurait pu s’attendre à ce que ce comportement se produise lors de l’utilisation
des points ben, mais ce n’est pas le cas ! Cela se produisait surtout avec les points
yuann des méridiens yīn (阴, 陰) 6 . J’invite le lecteur à se souvenir de cette étonnante
constatation dont nous confirmerons la véracité en deuxième partie.
Ce phénomène s’avère d’autant plus prononcé lorsque la saison correspondante
s’exprime : diapason du cœur en été, basal en hivers, coronal à l’automne et non au
printemps comme on aurait pu s’y attendre. Cette dernière contradiction doit être
mise en parallèle avec l’efficacité de ce diapason sur le zhōng fǔ 1P (中府 ; 中府).
Je n’ai pas non plus obtenu ce comportement au printemps ou pendant les périodes
d’adaptation de la terre.

2.2.3 Bilan sur l’approche par fonction vibratoire


L’approche fonctionnelle n’a pas abouti à l’élaboration d’une dialectique exhaus-
tive me permettant d’associer un chakra par sa fréquence de stimulation indiquée
sur le diapason correspondant à la dialectique des cinq éléments.
Je n’ai utilisé que les diapasons dont je disposais, mais il existe d’autres chakras
qui pourraient peut-être combler les lacunes sur la terre, et dans une moindre mesure
le bois et le métal. Ainsi, le chakra splénique, proche du zhāng mén 13F (章门 ; 章
門) mu de la rate et réunion des cinq organes, me parait un candidat intéressant.
Michel Cortinovis l’associe au Chong Mai, dont le point clef, gōng sūn 4Rte (公孙 ;
公孫), se situe précisément sur le méridien.
Le chakra occipital pourrait également répondre au métal de part son association
au lìe qūe 7P (列缺 ; 列缺), clef du Ren Mai. En revanche, sa localisation au fēng fǔ
16DM (风府 ; 風府) le rapprocherait plus du bois, l’étymologie du point rappelant
plus l’énergie climatique fēng du printemps.
Si je n’ai pu constater plus de régularité dans mes résultats que lors de mes
précédentes tentatives, les recherches que j’ai dues mener ont au moins eu le mérite
de me faire prendre conscience qu’il pouvait exister une clef astronomique et/ou
climatique à laquelle je n’avais pas pensé.
6. je n’ai pas suffisamment de cas probants à l’heure ou j’écris pour affirmer que ce comporte-
ment puisse être également observé sur les points yuann des méridiens yáng (阳, 陽).

39
40 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga

Cependant, avant d’explorer ensemble cette piste prometteuse, marquons une


pause synthétique sur ce qui a pu être découvert pour le moment.

2.3 Critique des deux premières approches


Comme nous venons de le voir, les résultats de mes deux premières études nous
laissent perplexes.
En effet, il eût presque été préférable que rien ne fonctionne : nous aurions facile-
ment conclu en infirmant toutes les hypothèses, et nous aurions pu nous concentrer
sur la recherche d’autres approches ou d’autres dialectiques.
Cependant, certains diapasons fonctionnent tels que nous l’attendions dans notre
hypothèse.
Une étude complète des autres chakras me semble importante avant de conclure
à l’impossibilité d’établir un rapprochement avec les éléments chinois.
De plus, mes tentatives ont concerné uniquement ce rapprochement : il n’est
donc pas possible de conclure que les dialectiques de mes confrères sont erronées,
car elles s’appuient sur une association entre note de musique, couleur et chakra.
En revanche, il semble envisageable de penser que les notes et les couleurs rete-
nues ne s’inscrivent pas dans une dialectique en cinq éléments :
— Michel Cortinovis s’appuie à l’origine sur une dialectique glandes–merveilleux
vaisseaux ;
— Hans Cousto s’appuie sur une dialectique cosmologique générale (voir illustra-
tion figure 2.5), dépassant le simple cadre des chakras mais sans chercher à
établir de liens avec l’acupuncture traditionnelle ;
— Maman, et donc Colmart Arnoult, s’appuie sur ses observations du sitar, et de
l’application d’un cycle de quinte partant du FA ; à titre personnel, je trouve
d’ailleurs l’argumentaire développé par l’auteur assez convaincant, bien que le
point de départ du cycle utilisé reste encore, à mon avis, à démontrer.
Il est important de relever que toutes les dialectiques des acupuncteurs, donc
toutes celles présentées hormis la dialectique de Cousto, ne se sont pas limitées
aux sept chakras principaux mais à un ensemble plus vaste : neuf chakras pour
Cortinovis, huit (dont quatre doublés en antérieur/postérieur, soit un total de douze
localisations) pour Fabien Maman.
Malgré tout, ces expérimentations m’ont permis de développer une certaine sen-
sibilité à la phonophorèse.
De cette sensibilité et d’une dernière tentative infructueuse, j’ai pu aboutir à
l’élaboration d’une technique de « phonopuncture » dont la pratique s’est révélée
très efficace lorsque les diapasons répondaient à mes attentes.
Je présente cette technique au chapitre suivant : La phonopuncture : une tech-
nique énergétique traditionnelle de phonophorèse.

2.4 Bibliographie du chapitre


[Colmart Arnoult(2015)] S. Colmart Arnoult. La phonophorèse et la thérapie par
les sons. Master’s thesis, Centre Imhotep, juin 2015. URL http://www.
centre-imhotep.com/centre-de-ressources/memoires-et-essais. à pa-
raître.

40
2.4 Bibliographie du chapitre 41

Fig. 2.5 – Le mandala de Vénus représente la trajectoire apparente de la planète


Vénus sur huit années. La figure décrite est souvent comparée à une fleur de lotus
à cinq pétales, associée au chakra sacré svādhiṣṭhāna (svadhisthana) de six pétales :
cinq pour Vénus, un pour le croissant de Lune. Hans Cousto n’a pas relevé cette
similarité et associe étrangement Vénus au chakra du 3ème œil. Sources : mandala
d’après J.Schulz, repris par H.Cousto (Sons et couleurs de l’octave cosmique, p.41,
op.cit.) ; symbole de Morgan Phoenix, op.cit., licence CC-BY-SA 3.0.

[Cortinovis(2010)] M. Cortinovis. Chakras et acupuncture. Les échos du


Qi, 16 :p.3–10, 2010. URL http://www.centre-imhotep.com/le-blog/
les-echos-du-qi/item/22-les-echos-du-qi-n-16-printemps-2014.
[Cortinovis(2016)] M. Cortinovis. Acupuncture traditionnelle vibratoire. Amazon
Fulfillment, Wroclaw, Pologne, 2016. ISBN 9781518690228.
[Cousto(1988)] H. Cousto. The Cosmic Octave : Origin of Harmony. Life Rhythm,
Mendocino, California, 1988.
[Cousto(2009)] H. Cousto. Les tons de l’Octave Cosmique. planetware, 2009. URL
http://www.planetware.de/download/cousto/LesTons.pdf. traduction fran-
çaise de Pierre–Vincent Cornillon.
[Jung and Shamdasani(1999)] C. G. Jung and S. Shamdasani. The psychology of
Kundalini Yoga : notes of the seminar given in 1932, volume 99. Princeton
University Press, 1999.
[Leadbeater(1927)] C. W. Leadbeater. Les Chakras. Kurt Leland, numérique edi-
tion, 1927. URL http://www.livresnumeriquesgratuits.com/uploads/Les_
Chakras_-_Centres_de_force_dans_l_homme.pdf. traduction de l’édition an-
glaise « The Chakras ».
[Maman(2011)] F. Maman. Le Tao du Son : Thérapie sonique pour le XXIe siècle.
Guy Trédaniel, 2011. ISBN 978-2-8132-0218-5.

41
Chapitre 3

La phonopuncture : une technique


énergétique traditionnelle de
phonophorèse

Toute interprétation est une sorte de


musique rythmée, ponctuée de pauses,
de silences.
C’est une succession de blanches et de
noires, avec des déliées, des liaisons.
Il est donc absolument nécessaire
d’avoir une technique impeccable, au
risque d’être englouti.
Le souffle est un élément primordial.

Philippe Noiret, Mémoire cavalière

43
44 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Sommaire
3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue . . . . . . . . . . 45
3.1.1 Le míng táng (明堂, 明堂) et les cinq éléments . . . . 45
La symbolique du míng táng (明堂, 明堂) . . . . . . . . . . 46
La série génératrice des tubes sonores et le míng táng (明
堂, 明堂) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.1.2 Application numérologique des diapasons . . . . . . . 49
3.1.3 Le patient acteur de son traitement . . . . . . . . . . 49
3.2 La technique de phonopuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.3 Quelques pistes explicatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.3.1 Redonner une information correcte au méridien après
une extraction de Feng . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.3.2 La numérologie du míng táng (明堂, 明堂) . . . . . . 52
3.4 Synthèse et nouvelles problématiques . . . . . . . . . . . . . . 53
3.4.1 Synthèse des résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . 53
3.4.2 Nouvelles perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Vibration planétaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Vers une stimulation énergétique multimodale . . . . . . . 55
3.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

44
3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue 45

Ce chapitre conclut le travail énergétique réalisé dans le cadre de la phonophorèse,


et s’ouvre sur une dialectique plus générale s’appuyant sur la cosmologie planétaire.
Une théorie s’appuie toujours concrètement sur une mise en pratique dont la
maîtrise me semble tout aussi importante que la théorie elle–même. Ainsi, un acu-
puncteur qui imaginerait d’excellents traitements mais qui ne saurait réaliser cor-
rectement une tonification ou une dispersion à l’aiguille, ne serait pas d’un grand
secours pour son patient.
Il me semble avoir trouvé une manière d’utiliser les diapasons que j’ai souhaité
partager, car elle s’est révélée efficace pour la plupart de mes patients. J’en précise
l’origine, puis propose différentes pistes explicatives qui justifieraient les résultats
obtenus, et enfin résume le processus complet en conclusion de chapitre.

3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue


Une de mes dernières idées pour tenter de définir un usage des diapasons du
kuṇḍalinī yoga dans le cadre de la dialectique des cinq éléments s’est inspirée de la
numérologie et de sa symbolique.
Cette idée m’est venu alors que je constatais que certains diapasons fonction-
naient rapidement après quelques stimulations, tandis que d’autres devaient être
appliqués de manière répétée pour obtenir l’effet escompté.
D’autre part, je n’arrivais toujours pas à établir de lien exhaustif entre les cha-
kras et les cinq éléments : j’ai alors imaginé que la technique de poncture pouvait
contribuer à exprimer cette dialectique, par l’intermédiaire de la numérologie et plus
particulièrement du míng táng (明堂, 明堂).
Cette hypothèse trouve sa légitimité dans ses similarités avec la technique qui
consiste à demander au patient d’avaler sa salive tout en inspirant. L’opération se
répète un nombre de fois précis, déterminé en fonction du symbole numérique du
míng táng (明堂, 明堂) qui est attribué à l’organe ou au viscère que le praticien
souhaite tonifier (table 3.1).

4 9 2
3 5 7
8 1 6
Tab. 3.1 – Le míng táng (明堂, 明堂)

3.1.1 Le míng táng (明堂, 明堂) et les cinq éléments


Le míng táng (明堂, 明堂) peut être vu comme la synthèse parfaite de la pensée
chinoise [Guénon(1946), chap.XVI : Le Ming-tang]. C’est une représentation conden-
sée de toutes les aspirations et motivations des chinois à modéliser le fonctionnement
de l’univers.

45
46 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Pour mesurer l’aspect fondamental de la numérologie chinoise, il suffit de regarder


l’ouvrage « La pensée chinoise » de Granet : l’auteur lui consacre un chapitre entier
( [Granet(1934), chap. 3, pages 127–248] de 121 pages, soit 60% de la partie traitant
des idées directrices, et un quart du manuscrit complet. Pourtant, Granet (figure 3.1)
n’est pas mathématicien mais agrégé d’histoire et sociologue. Il a donc bien mesuré
le caractère essentiel de la numérologie dans la pensée chinoise.

Fig. 3.1 – Marcel Granet (1884–1940), un des plus grands sinologues français dont
les ouvrages de notoriété internationale font toujours référence aujourd’hui. Source :
https://medihal.archives-ouvertes.fr/

La symbolique du míng táng (明堂, 明堂)


Le míng táng (明堂, 明堂) est un carré magique de raison 15, où chacun des
9 premiers entiers naturels est représenté. Le centre du carré reçoit le chiffre 5,
symbolisant de par sa place la position centrale de la Terre au milieu des quatre
autres éléments (figure 3.2). Les entiers impairs incarnent une dimension yáng (阳,
陽), les entiers pairs une dimension yīn (阴, 陰).
Enfin, tout élément est représenté par deux nombres voisins, un pair et un impair
(voir tableau 3.2). La Terre yīn (阴, 陰) vaut 10, le double du 5 central, et n’est pas
habituellement inscrite sur le míng táng (明堂, 明堂). En revanche, comme la raison
du carré vaut 15 (10 + 5), elle est présente sur chaque ligne, colonne ou diagonale et
se révèle lors de l’addition des deux nombres extrêmes d’un alignement (la première
diagonale 4–5–6 se décompose en 4 + 6(= 10) + 5 = 15) 1 .
René Guénon propose une analyse très complète de la portée du míng táng (明
堂, 明堂) [Guénon(1946), chap. XVI] dont le lecteur appréciera la complémentarité
avec celle de Granet.
1. le 15 est aussi un chiffre associé à la planète Saturne, assimilée à l’élément Terre dans la
dialectique des cinq éléments. Il correspond à la demi période de rotation sidérale de la planète
::::::::::::
(voir partie , Du diapason aux planètes)

46
3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue 47

Fig. 3.2 – La tablette mystique, œuvre anonyme tibétaine ; elle représente au centre
le míng táng (明堂, 明堂) sur le dos d’une tortue, les douze troncs célestes et les
huit trigrammes de Fu Xi, reprenant à mon sens la série génératrice de Granet.
Source : [Waddell(1895), page 453]. La disposition des trigrammes n’est pas celle de
Fu Xi mais celle du roi Wen.

Bois Feu Terre Métal Eau


yīn (阴, 陰) 8 2 10 4 6
yáng (阳, 陽) 3 7 5 9 1

Tab. 3.2 – Association des dix premiers entiers du míng táng (明堂, 明堂) aux cinq
éléments chinois.

47
48 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Digression

La série génératrice des tubes sonores et le míng táng (明堂, 明堂)


La représentation du míng táng (明堂, 明堂) de la figure 3.2 par un artiste
tibétain renforce dans sa symbolique la série génératrice proposée par Marcel
Granet que nous avons déjà mentionnée (chapitre 1 section 1.4 Tonification et
dispersion), et augmente l’aspect sacré de l’ensemble en liant le míng táng (明
堂, 明堂) à la tortue et à la :::::::::::::::
scapulomancie.
En effet, cette série 9 – 6 – 8 dans la génération des tubes sonores, peut
être mise en relation avec :
1. les 9 emplacements (palais) du míng táng (明堂, 明堂), donc les dix
troncs terrestres ; la Terre yīn (阴, 陰), comme nous l’avons expliqué, est
présente partout dans le míng táng (明堂, 明堂) même si elle ne semble
pas mentionnée ;
2. les douze branches célestes car 6 = 12
2
; notons d’ailleurs que le périmètre
du carré est aussi de 3 × 4 = 12 ; les énergies célestes enveloppent ainsi
les énergies terrestres ;
3. les huit merveilleux vaisseaux, ou les huit directions possibles du míng
táng (明堂, 明堂) (colonne centrale (Nord et Sud), ligne centrale (Est et
Ouest), et deux diagonales (NO, SE et SO, NE)).
La formule du point n° 2 consiste à ramener un nombre dans un référentiel
plus petit (équivalence entre 6 et 12). C’est une pratique très courante dans la
pensée chinoise. Ici, le référentiel doit être compris entre 1 et 9 : la terre yīn
(阴, 陰) valant 10 est ainsi ramenée à 5. De plus, si on résonne en intervalle,
la série peut tout aussi bien ajouter ou retrancher 3 pour passer au deuxième
terme : 9 − 3 = 6, ou 9 + 3 = 12. La série 9 – 6 – 8 est bien équivalente à la
série 9 – 12 – 8.
Cette série symbolise donc à mon sens l’élévation des énergies, du plus dense
(énergies terrestres du míng táng (明堂, 明堂)) au plus élevé (les merveilleux
vaisseaux, et les trigrammes de Fu Xi, passerelle vers le ciel antérieur).
Terminons cette digression en rappelant que si le míng táng (明堂, 明堂)
de centre 5 représente les énergies terrestres, il existe aussi un míng táng (明
堂, 明堂) pour représenter le ciel antérieur, de centre 6 [Granet(1934), pages
170–172].

4 9 2 7 2 9
3 5 7 8 6 4
8 1 6 3 10 5
terrestre céleste

Si les deux carrés se superposent, et que l’on somme les nombres se recou-
vrant deux à deux, on obtient toujours le même total de 11, dont la symbolique
est l’union de la terre et du ciel.

48
3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue 49

3.1.2 Application numérologique des diapasons


Ma première approche a donc simplement consisté à me référer aux nombres
du míng táng (明堂, 明堂) pour déterminer combien de fois je devais appliquer
un diapason donné. Comme ma dialectique associait un diapason à un élément, il
suffisait de relever le chiffre correspondant à cet élément dans le míng táng (明堂,
明堂).
Ainsi, le diapason du chakra du cœur, représentant le feu, était appliqué deux fois
lorsque je souhaitais nourrir le méridien du cœur ou celui du maître cœur (méridiens
yīn (阴, 陰) du feu), et sept fois lorsque je souhaitais procéder de même avec l’intestin
grêle ou le triple réchauffeur (méridiens yáng (阳, 陽) du feu).
De même, avec le diapason du chakra basal que je rapprochais de l’eau yīn (阴,
陰), je procédais à six stimulations, par exemple sur le yīn gǔ 10R (阴谷 ; 陰谷),
point ben des reins, ou plus simplement le tài xī 3R (太溪 ; 太谿), point yuann
nourricier.
Les résultats obtenus avec cette démarche ont été très positifs avec les diapasons
pour lesquels l’association avait déjà été établie. J’ai d’abord observé une améliora-
tion significative de la qualité des pouls.
Ensuite, il m’a semblé que le corps du patient entrait de mieux en mieux en
résonance. Plus je m’approchais du nombre ciblé, plus le patient sentait les vibrations
du diapason.
En effet, très souvent, lors de la première application, je percevais les oscillations
du diapason bien plus longtemps que mon patient. Lorsque le traitement donnait de
bons résultats, c’est l’inverse qui se produisait lors de la dernière application, comme
si la stimulation vibratoire avait augmenté la sensibilité du point d’acupuncture.
Enfin, j’ai également constaté que des diapasons jusqu’alors inefficaces, comme
le diapason du plexus solaire par exemple, s’exprimaient légèrement lorsqu’ils s’uti-
lisaient en corrélation avec le míng táng (明堂, 明堂). Cependant, je ne pense pas
que ce comportement puisse être attribué aux diapasons, mais découle plus de la
numérologie utilisée : je détaille mes conclusions en section 3.3.

3.1.3 Le patient acteur de son traitement


Une dernière observation m’a permis d’améliorer la phonopuncture. Je me suis
rendu compte que plus je me sentais à l’aise avec cette technique, plus je faisais
participer le patient en lui demandant de m’indiquer le moment où il ne sentait plus
la vibration du diapason.
Je pouvais ainsi déterminer la difficulté que la vibration avait à se propager,
puis m’assurer de l’efficacité du traitement avant même de reprendre les pouls : si le
patient percevait au final mieux que moi les ondes produites par le diapason, c’était
un signe favorable. A contrario, si la résonance ne s’était pas mise en place, cela
indiquait soit que la fréquence utilisée n’était pas pertinente, soit que le méridien
n’était pas suffisamment libéré de ses énergies incorrectes et qu’elles empêchaient la
propagation correcte de l’onde.
J’ai donc cherché à associer le patient le plus possible au traitement. Certains
maîtres–acupuncteurs estiment que la moitié du traitement consiste simplement à ce
qu’un malade accepte de se déplacer en cabinet pour une consultation. Cela illustre
l’importance de la mise en mouvement concrète des énergies en vue d’une guérison.
De même, il me semble primordial que le patient prenne conscience de ses capa-

49
50 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

cités de guérison propres : en lui permettant de participer facilement à la mise en


œuvre de son traitement, en l’associant au thérapeute, en l’invitant à se concentrer
sur son corps, ses sensations.
J’ai également ajouté une autre sollicitation énergétique : je suis parti du prin-
cipe que la vibration mécanique sur le corps était un concept yīn (阴, 陰), et qu’il
fallait lui associer un concept yáng (阳, 陽). Michel Cortinovis utilise également des
approches multimodales : parfums, couleurs, etc. [Cortinovis(2016), chapitres 26 et
27] Nous retrouvons également cette dialectique multimodale dans l’art du fēng shuǐ
(风水, 風水), littéralement « vent et eau » [Too(2010)].
J’ai pour ma part retenu comme principe yáng (阳, 陽) l’onde sonore perceptible
à l’oreille, en opposition à l’onde mécanique yīn (阴, 陰) transmise par le toucher au
corps. Avant de placer le diapason sur le point d’acupuncture, je faisais donc écouter
la note produite par le diapason au patient.
À ce moment :
— soit l’écoute semblait agréable, et je procédais sans attendre à l’application
cutanée du diapason ;
— soit la note dérangeait le patient ; il y avait alors deux cas possibles :
1. la note dérangeait le tigre, c’était la maladie qui s’exprimait et non le
patient ; il fallait dans ce cas maintenir le traitement ;
2. la note n’était effectivement pas adaptée, il pouvait s’avérer judicieux de
proposer les sons d’autres diapasons et d’en déduire un aménagement du
traitement.
Une autre technique, extrêmement efficace avec les jeunes enfants, consiste à faire
choisir parmi tous les diapasons celui dont la note est la plus agréable à entendre.
J’ai toujours obtenu d’excellents résultats en procédant ainsi auprès des enfants.
La plupart du temps, le diapason choisi correspondait d’ailleurs à celui que j’avais
retenu 2 .

3.2 La technique de phonopuncture


J’ai nommé « phonopuncture » la technique d’application de la phonophorèse,
afin de la distinguer de la phonophorèse, ou sonothérapie par les diapasons, qui
englobe des concepts plus généraux.
La technique de phonopuncture consiste donc à :
1. s’assurer que le patient ne présente pas d’énergie incorrecte qui pourrait être
mise en mouvement, et que les éventuelles extractions se sont bien traduites
par une modification positive des formes de pouls ;
2. faire entendre au patient la note produite par le diapason qui va être utilisé ;
3. lui demander si cette note lui est agréable ; si ce n’est pas le cas, le thérapeute
devra s’interroger sur les raisons de cette gêne, et éventuellement proposer un
autre diapason s’il le juge opportun ;
2. on pourra considérer ici un biais introduit par l’intention du thérapeute, même non exprimée
verbalement ; j’ai veillé lors de mes expérimentations à adopter une attitude la plus neutre et la
plus rigoureuse possible, mais il m’est impossible de conclure malgré tout à l’absence totale de ce
biais.

50
3.3 Quelques pistes explicatives 51

4. appliquer le diapason, lorsque la dialectique le permet, en fonction du chiffre


associé à l’élément ou à l’intention dans le míng táng (明堂, 明堂) ;
5. impliquer le patient dans le traitement, en lui demandant d’indiquer quand il
ne perçoit plus la vibration ;
6. à maintenir le diapason en place tant que le thérapeute lui perçoit encore les
vibrations du diapason ;
7. reprendre les pouls pour constater les éventuelles modifications avant de pour-
suivre le traitement.
Très souvent, lors des premières applications du diapason, le patient ne perçoit
pas aussi longtemps les vibrations que le thérapeuthe. J’ai constaté que quand la
dialectique fonctionnait, le patient était de plus en plus sensible à la vibration : il
m’indiquait ne plus rien sentir alors que je ne percevais plus de vibration moi aussi.
Ce comportement permet à mon sens de mesurer la qualité de la réception du
traitement par le patient. J’ai constaté qu’il était corrélé à la qualité des pouls après
phonopuncture.

3.3 Quelques pistes explicatives


3.3.1 Redonner une information correcte au méridien après
une extraction de Feng
Dans ce que j’ai présenté, j’ai mentionné à plusieurs reprises que la phonopunc-
ture parvenait à colorer les pouls en fonction de la saison, ou encore qu’elle complé-
tait un traitement en remplissant les loges de pouls courts (voire menus).
Je pense expliquer ces phénomènes en raisonnant dans une dialectique vibratoire.
Une onde mécanique, comme celle produite par le diapason, peut transmettre de
l’énergie et mettre en résonance un milieu, comme le corps humain par exemple
(voir [Aucher(1984)] et annexe A.1.3, Résonance).
Prenons pour se représenter ce phénomène l’exemple d’une corde de musique
(figure 3.3) ; supposons que cette corde soit recouverte d’argile (séchée), ou de rouille,
et qu’elle soit ensuite mise en vibration.
En observant de près cette corde en train d’osciller, trois caractéristiques appa-
raissent :
1. l’oscillation de la corde n’est pas régulière, comme parasitée par la pellicule
d’argile qui modifie sa fréquence de vibration ;
2. le temps de vibration de la corde dure moins longtemps qu’avec une corde sans
enduit ;
3. lorsque la corde s’immobilise, elle est toujours enduite d’argile.
Je fais l’analogie entre cette corde et un méridien d’acupuncture. Lorsque les
vibrations de la corde (du méridien) ne sont par parasités par de l’argile (un feng),
la corde (le méridien) vibre à sa fréquence propre de manière régulière.
En revanche, lorsque la corde (le méridien) est altérée par de l’argile (un feng),
la vibration semble chaotique et ne dure pas aussi longtemps.
Si la corde est nettoyée avec un chiffon (si le méridien fait l’objet d’une extraction
de feng), il toujours rester une pellicule résiduelle de poussière à sa surface. En faisant
vibrer la corde, l’onde mécanique sera suffisamment forte pour expulser la poussière
restante sur la corde, et une vibration régulière se mettra en place.

51
52 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Fig. 3.3 – analogie corde–méridien : État initial (1), vibration courte et chaotique
avec une énergie incorrecte (2), vibration après nettoyage de la corde qui évacue les
derniers éléments incorrects (3), vibration naturelle de la corde (4) : la vibration est
stable et dure plus longtemps (a,b,c).

Comparativement à la première expérience, nous observons :


1. une oscillation de la corde non régulière, mais accompagnée de poussières qui
quittent la surface de la corde ;
2. une stabilisation régulière des oscillation ;
3. lorsque la corde s’immobilise, elle n’est plus revêtue d’argile.
Je pense que c’est ce phénomène qui se produit lorsque le thérapeute utilise la
phonopuncture sur un méridien : il transmet au méridien « nettoyé » l’information
vibratoire correcte qui permet au méridien de vibrer de nouveau dans sa fréquence
propre, sans parasites.
En ce sens, la phonopuncture permet de parachever le traitement. Ceci conforte
ma démarche qui consiste à compléter un traitement traditionnel par phonophorèse.
Enfin, la coloration des pouls en fonction des saisons indique que la phonopunc-
ture permet de transmettre la vibration énergétique de la saison aux méridiens.

3.3.2 La numérologie du míng táng (明堂, 明堂)


Les meilleurs résultats ont été obtenus lorsque je respectais la dialectique du
míng táng (明堂, 明堂).
Il n’y a pas lieu de s’en étonner : plusieurs techniques énergétiques éprouvées
utilisent cette dialectique. J’ai mentionné en introduction du présent chapitre celle où
le thérapeuthe propose au patient d’avaler sa salive en respirant un certain nombre
de fois pour relancer un méridien : le nombre de répétitions se détermine à partir
de l’association entre le míng táng (明堂, 明堂) et le méridien concerné.
Une autre technique consiste à rechercher un certain nombre de fois le (tai 太) qì
(气, 氣) 3 , ou encore à compter le nombre d’expirations avant de retirer l’aiguille
[Duron(1991), tome 3, chapitre 72].
3. littéralement (très grande) énergie ; dans ce contexte, sensation de décharge électrique perçue

52
3.4 Synthèse et nouvelles problématiques 53

À défaut de mettre en évidence une dialectique exhaustive, cela souligne l’effica-


cité de la phonopuncture comme technique de puncture.
Nous verrons dans la deuxième partie d’autres arguments révélant l’importance
de cette numérologie, particulièrement entre le míng táng (明堂, 明堂) et la dialec-
tique planétaire que je propose.

3.4 Synthèse et nouvelles problématiques


3.4.1 Synthèse des résultats obtenus
Le bilan des différentes approches étudiées reste mitigé : force est de constater
que je n’ai pas réussi à déterminer de dialectique permettant d’associer l’ensemble
des sept diapasons à une dialectique complète d’acupuncture.
Lors de la présentation de la première partie de ce mémoire en septembre 2016,
le jury m’a suggéré deux autres pistes intéressantes que j’ai pu expérimenter. Fa-
brice Martinez proposait une association basée sur la localisation : contrairement à
mon approche présentée en 2.1 (Première approche par la localisation), il suggérait
de répartir les différents éléments sur le corps en fonction de leur hauteur. Cette
répartition aboutit aux associations données en figure 3.3.

Chakras
nom indien nom élément localisation
sahasrāra
coronal feu yáng (阳, 陽) bǎi hùi 20DM (百会 ; 百會)
(sahasrara)
ājñā
3ème œil feu yīn (阴, 陰) yin tang
(ajna)
tīan tú 22RM (天 突 ; 天 突),
viśhuddha
laryngé bois lían qúan 23RM (廉泉 ; 廉泉),
(vishuddha)
dà zhūi 14DM (大椎 ; 大椎)
anāhata
cœur métal dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中)
(anahata)
maṇipūra zhōng wǎn 12RM (中脘 ; 中脘),
plexus solaire terre
(manipura) jǐ zhōng 6DM (脊中 ; 脊中)
svādhiṣṭhāna gūan yúan 4RM (关元 ; 關元),
sacré eau yáng (阳, 陽)
(svadhisthana) mìng mén 4DM (命门 ; 命門)
mūlādhāra hùi yīn 1RM (会 阴 ; 會 陰),
basal eau yīn (阴, 陰)
(mulhadhara) cháng qíang 1DM (长强 ; 長強)

Tab. 3.3 – Association entre les 7 principaux chakras et les 5 éléments en fonction
de leur hauteur sur le corps proposée par Fabrice Martinez.

On retrouve en bas de tableau une partie de la répartition proposée précédem-


ment, c’est essentiellement le haut du tableau qui diffère de mon approche. Là encore,
je n’ai pas observé d’effet suffisament significatif pour conclure à une association ex-
haustive.
par le patient, que le thérapeuthe cherche à obtenir lors de la manipulation des aiguilles, voir
[Stumpel(2014)] ou [Duron(1991), par exemple tome 3, chapitre 72]

53
54 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Un autre membre du jury, Florence Martin–Bandonny, m’encourageait à revoir


certaines localisations de chakras, notamment le plexus solaire. En effet, les positions
des chakras sont assez indicatives, et il n’y a que deux travers de pouces entre le zhōng
wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) (terre yáng (阳, 陽)) et le jù qùe 14RM (巨阙 ; 巨闕) (feu
yīn (阴, 陰)) par exemple. Michel Cortinovis indique également une dialectique en
foyer, ce qui semblerait valider l’efficacité à 128Hz du diapason du plexus solaire sur
les points maîtres des trois foyers : dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中) (foyer supérieur),
zhōng wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) (foyer moyen) et les zhōng jí 3RM (中极 ; 中極)gūan
yúan 4RM (关元 ; 關元) [Cortinovis(2016), chapitre 16].
Je n’ai pas poussé plus loin mes recherches à ce sujet.
D’une manière générale, je pense que le principal problème réside plus dans la
nature de l’accord des diapasons que dans l’association entre chakras et éléments
d’acupuncture. En effet, dans mes hypothèse de départ, j’ai considéré que le diapason
permettrait d’établir un lien vibratoire entre chakras et élément. Les techniques
fonctionnent lorsque ce lien diapason–élément est démontré, mais aucune dialectique
ne permet d’assimilation possible pour tous les 5 éléments.
Il ne faut donc pas conclure qu’il n’y a pas de lien entre chakras et éléments : je
pense que les différentes dialectiques proposées sont pertinentes. En revanche, c’est
l’aspect vibratoire qui reste criticable, je n’en ai pas trouvé la ou les clefs, si tant est
qu’elles existent.
L’hypothèse de départ n’était donc pas forcément pertinente ; en tous cas, l’ac-
cord des diapasons ne permet pas l’infirmer ni de la confirmer totalement.
D’autres pistes intéressantes pourraient être étudiées : pour Sophie Colmart Ar-
noult, le nombre 7 renvoie aux 7 émotions. Il pourrait être pertinent d’étudier les
liens entre les chakras et les traitements sur les entités viscérales. En phonophorèse,
Michel Cortinovis propose une dialectique à ce sujet [Cortinovis(2016), chapitre 14].

3.4.2 Nouvelles perspectives


L’étude présentée dans cette première partie se base sur l’hypothèse d’une asso-
ciation pertinente entre les diapasons dont je disposais et les chakras. J’ai considéré
cette association comme axiome sans la remettre en question. À partir de cette asso-
ciation, j’ai cherché à mettre en relation les chakras et l’acupuncture traditionnelle.
Les résultats obtenus n’étant pas satisfaisants, il devient légitime d’abandonner
l’axiome de départ, et de chercher à comprendre comment ils ont été associés aux
chakras.

Vibration planétaire
Après quelques recherches, j’ai fini par trouver d’où provenaient les fréquences
d’accord des diapasons.
Il s’agit de travaux relativement récents (fin des années 1970) d’un énergéticien,
Hans Cousto, qui parle d’octave cosmique [Cousto(1988)]. Sa démarche s’inscrit dans
une tentative assez classique de mise en relation des phénomènes cosmologiques et
de l’énergétique.
La même motivation se retrouve par le passé chez les savants grecs (Hippo-
crate [Hippocrate de Cos(1994)], Platon, Aristote, Ptolémée...), chinois (Sīmǎ Qiān
(司马迁, 司馬遷) [Chavannes(1895)]), et plus récemment chez Johannes Kepler [Ke-
pler et al.(1596)Kepler, Kopernikus, Mästlin, and Schöner] : ce dernier est aujour-

54
3.4 Synthèse et nouvelles problématiques 55

d’hui connu pour ses trois lois fondamentale de la cosmologie, mais la plupart
des scientifiques ignorent que sa motivation première était de découvrir une loi
universelle inscrivant l’homme dans l’univers et ses énergies [Lombardi(2003), Ma-
nueddu(2008)].
L’idée d’Hans Cousto exploite la notion de résonance
. . . . . . . . . . (voir annexe A.1.3, Réso-
nance) : partant des périodes de révolution des planètes, il produit une harmonique
de la fréquence dans le spectre audible 4 en divisant la fréquence fondamentale au-
tant de fois que nécessaire. La démarche est clairement présentée dans [Cousto and
Clemente(1980)].
La formule utilisée est la suivante :

1
× 2numoctave
periodesec
Ainsi, pour la planète Vénus (Ã) dont la période de révolution autour du Soleil
est d’environ 19 414 149 sec, il faudra répéter 33 sauts d’octave afin d’arriver à une
de 442.457Hz (une valeur possible pour le LA de référence actuel).

1
× 233 ≡ 442, 457Hz
19414149sec
Cousto aboutit à une dialectique vibratoire résumé en table 3.4.
Michel Cortinovis propose également une ébauche de dialectique [Cortinovis(2016),
chapitre 22] mais elle est peu développée et se base sur les périodes de révolution si-
dérales. Certaines fréquences comme celle de Mercure tombent entre deux diapasons,
ce qui le conduit à choisir le moins éloigné, mais pas la fréquence trouvée.
La dialectique d’Hans Cousto m’amène assez naturellement à m’intéresser à la
cosmologie. Le cadre de la phonophorèse avec les diapasons s’élargit au profit d’une
phonophorèse par vibration des planètes.
Mon travail de recherche sur ce nouvel aspect constitue la matière principale des
parties suivantes de ce mémoire.

Vers une stimulation énergétique multimodale


Avant de passer à la partie suivante, il m’a semblé important de conclure cette
première partie en insistant sur l’importance de la multimodalité dans un traitement
énergétique.
De la même manière qu’un (bon) pédagogue cherche à transmettre son mes-
sage dans différentes modalité, afin de solliciter chez chacun la modalité qui lui
correspond le mieux, il est à mon sens primordial d’essayer de stimuler le patient
dans plusieurs modalités sensorielle : son (ouie), vibration, aiguille (toucher), cou-
leur (vue) [Cortinovis(2016), chap26], parfum (odorat) [Cortinovis(2016), chap27],
alimentation (goût).
L’acupuncteur traditionnel cherche à comprendre le patient dans sa globalité et
son unicité : aussi, ses traitements seront d’autant plus pertinents qu’il les déclinera
sous différentes formes.
Reste à mettre en place des dialectiques efficaces dans chaque modalité. Mon
mémoire s’inscrit clairement dans cette démarche, même s’il se focalise sur
l’aspect vibratoire (toucher et audition principalement).
4. et également une autre pour le spectre visible, mais ce n’est pas le sujet de ce mémoire

55
56 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

Tab. 3.4 – Tableau de synthèse de la dialectique d’Hans Cousto, extrait de [Cousto


and Clemente(1980), p.47] ; licence creative commons de type by-nc

56
3.5 Bibliographie du chapitre 57

J’ai pu expérimenter d’autres manières de compléter mes traitements en m’ap-


puyant sur l’audition : par exemple, j’ai utilisé les sonates de Haendel (choix de la
sonate en fonction de la tonalité et du mode) [Haendel et al.(2001)Haendel, Manze,
and Egarr] en proposant l’écoute d’une sonate dont la tonalité, le mouvement ou
le mode s’accordait avec le traitement. Une des limites de cette techniques reste
pendant sa relative inefficacité si le patient cherche à analyser la musique, ce qui
arrive fréquemment dans le cas de musiciens.
Certains timbres instrumentaux m’ont également semblé efficaces comme stimu-
lant : le plus remarquable est l’utilisation d’enregistrements générés aléatoirement
avec des bols tibétains.
J’ai également expérimenté avec succès des régimes énergétiques en fonction des
classification alimentaires en cinq éléments.
Quoique de mon point de vue, cet axe de recherche sur la multimodalité soit
particulièrement intéressant et prometteur, je ne l’ai pas encore assez étayé pour le
présenter de manière rigoureuse dans ce mémoire.
Je terminerai simplement par cette remarque : nous parlons souvent de nos 5
sens, mais les grecs en avait identifiés douze ! Par exemple, l’empathie [Berthoz and
Jorland(2004)], la sympathie, la kynestésie [Berthoz(1997)] : un traitement multi-
modal complet pourrait donc s’exprimer au travers de douze modalités différentes !
Or, nous possédons justement douze méridiens... Quelles joyeuses perspectives
de recherche semblent se dessiner...

3.5 Bibliographie du chapitre


[Aucher(1984)] M.-L. Aucher. L’homme sonore. Epi, 1984.
[Berthoz(1997)] A. Berthoz. Le Sens du mouvement. Odile Jacob, 1997.
[Berthoz and Jorland(2004)] A. Berthoz and G. Jorland. L’Empathie. Odile Jacob,
2004.
[Chavannes(1895)] E. Chavannes. Introduction aux Mémoires historiques de Se-
ma Ts�ien. Leroux, Ernest, Paris, 1895. URL http://www.chineancienne.
fr/traductions/se-ma-ts-ien-les-m%C3%A9moires-historiques/. Réédi-
tion : Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien-Maisonneuve, Paris 1967.
[Cortinovis(2016)] M. Cortinovis. Acupuncture traditionnelle vibratoire. Amazon
Fulfillment, Wroclaw, Pologne, 2016. ISBN 9781518690228.
[Cousto(1988)] H. Cousto. The Cosmic Octave : Origin of Harmony. Life Rhythm,
Mendocino, California, 1988.
[Cousto and Clemente(1980)] H. Cousto and F. Clemente. Son et Couleur de l’Oc-
tave Cosmique. traduction française edition, 1980. URL http://planetware.
de/download/cousto/Son_et_Couleur-Octave_Cosmique.pdf. licence crea-
tive commons By-Nc.
[Duron(1991)] A. Duron. Su wen. Guy Trédaniel, 1991.
[Granet(1934)] M. Granet. La pensée chinoise. Albin Michel 2002,
1934. voir http://classiques.uqac.ca/classiques/granet_marcel/A12_
la_pensee_chinoise/pensee_chinoise.html pour la version numérique de
Pierre Palpant, collection Chine ancienne.

57
58 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de phonophorèse

[Guénon(1946)] R. Guénon. La grande triade. Editions Gallimard (original), 1946.


URL https://oeuvre-de-rene-guenon-libre.shost.ca. édition numérique
en ligne des Éditions Kariboo, 2015.
[Haendel et al.(2001)Haendel, Manze, and Egarr] G. F. Haendel, A. Manze, and
R. Egarr. Intégrale des sonates pour violon et clavecin. Disque Harmonia
Mundi USA, septembre 2001. ASIN B00005JSK8.
[Hippocrate de Cos(1994)] Hippocrate de Cos. Des airs, des eaux et des lieux. De
l’Art médical. Danielle Gourevitch, Librairie Générale Française (le Livre de
poche, Bibliothèque classique nº704), 1994.
[Kepler et al.(1596)Kepler, Kopernikus, Mästlin, and Schöner] J. Kepler, N. Koper-
nikus, M. Mästlin, and J. Schöner. Prodromus dissertationum cosmographi-
carum, continens mysterium cosmographicum, de admirabili proportione or-
bium coelestium, deque causis coelorum numeri, magnitudinis, motuumque per-
iodicorum genuinis et propriis, demonstratum, per quinque regularia corpora
geometrica. Tubingae, 1596. URL http://www.e-rara.ch/doi/10.3931/
e-rara-445.
[Lombardi(2003)] A. M. Lombardi. Kepler : le musicien du ciel, volume 7 of
Les génies de la science. Paris, 2003. ISBN 2-84245-061-2. URL http:
//publimath.irem.univ-mrs.fr/biblio/ABM03005.htm.
[Manueddu(2008)] L. Manueddu. Etude de la démarche qui mena kepler à ses trois
lois. Bulletin de la Société des Enseignants Neuchâtelois de Sciences, (36), 2008.
URL http://www.sens-neuchatel.ch/bulletin/no36/art3-36.pdf.
[Stumpel(2014)] G. Stumpel. Mémoire sur les techniques d’aiguille. Master’s the-
sis, centre Imhotep, Paris, septembre 2014. URL http://www.hando.org/
acupuncture. titre non communiqué, à paraître.
[Too(2010)] L. Too. Encyclopédie illustrée du Feng Shui – Guide pratique d’un art
de vivre. Guy Trédaniel, 3ème edition, 2010. ISBN 978-8-8132-0068-6. trad.
J.-F. Bournot, J. Tranier.
[Waddell(1895)] L. A. Waddell. The Buddhism of Tibet : Or, Lamaism, with
Its Mystic Cults, Symbolism and Mythology, and in Its Relation to Indian
Buddhism. Luzac & Company, 1895. URL https://archive.org/details/
buddhismoftibeto00wadd.

58
Deuxième partie

Du diapason aux planètes

59
61

Présentation de la deuxième partie


J’ai formulé l’hypothèse que pour les premiers acupuncteurs, la théorie des cinq
éléments devait son origine dans la marche des astres errant, les cinq planètes visibles
depuis la Terre. Il est de nos jours admis que ces cinq planètes peuvent être classées
dans les cinq éléments, mais mon propos va plus loin en affirmant que chaque planète
est le classificateur originel. Je pense en effet qu’il convient plus de parler de Jupiter
que de bois, de Mars que de feu, etc.(voir figure 3.4).
Pour vérifier cette hypothèse, j’ai mené une étude :
— sur la représentation astronomique des chinois, et ses différences avec les sys-
tèmes actuels ;
— sur les origines de grandes dialectiques de l’énergétique chinoise ;
— sur l’étymologie des noms chinois donnés à certains points d’acupuncture, de
leur fonction, et du nom des planètes chinoises ;
— sur les apports des connaissances astronomiques modernes, combinées aux
moyens de calcul et de simulation actuels.
Cette étude confirme l’importance de la cosmogonie pour les chinois de l’anti-
quité. Elle apporte un éclairage intéressant sur :
1. la détermination de la fréquence d’accord fondamentale, que j’ai déjà présentée
en section 1.2.2, À la recherche de la fréquence fondamentale ;
2. le calcul de la date de départ des énergies célestes et terrestres avec la dialec-
tiques des tiān gān (天干) et dì zhī (地支).
Je formule également le postulat d’une dialectique utilisant deux grandeurs phy-
siques : la gravité et la magnitude, ou l’expression d’un yīn (阴, 陰) et d’un yáng
(阳, 陽) planétaires au chapitre 5, Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la
gravité et de la magnitude.
Je conclus cette partie au chapitre 6, Discussions et perspectives.

61
62

Fig. 3.4 – Tablette du temple impérial du Ciel, avec une inscription en Mandchou
et Chinois pour les dieux des cinqs éléments. Le terme ”usiha” en mandchou signi-
fie étoile, et précise le sens de cette tablette dédiée aux cinq planètes plus qu’aux
éléments eux-mêmes. Vmenkov, CC By-Sa 3.0 (https://commons.wikimedia.org/
wiki/File:VM_Mu-Huo-Tu-Jin-Shui_zhi_Shen_4594.jpg)

62
Chapitre 4

Étude

Ne peut s’interroger sur le sens de


l’univers que celui qui est capable de
s’étonner devant la marche des
évènements.

Max Weber

63
64 Étude

Sommaire
4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes 65
4.1.1 Le système solaire des chinois . . . . . . . . . . . . . . 65
Une « astronomie d’état » antique . . . . . . . . . . . . . . 65
Le rôle particulier de Jupiter . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
La planète invisible, Tài suì (太歲, 太岁) . . . . . . . . . . 68
Principales sources bibliographiques . . . . . . . . . . . . . 68
4.1.2 Le système solaire contemporain . . . . . . . . . . . . 69
4.1.3 Le point de vue géocentrique . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture
traditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2.1 La dialectique des 5 éléments . . . . . . . . . . . . . . 71
Énergie stellaire ou planétaire ? . . . . . . . . . . . . . . . 71
Les couleurs des planètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Associations triviales . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Les transits
. . . . . . . de Mercure . . . . . . . . . . . . . . 74
Jupiter, planète de l’année . . . . . . . . . . . . 75
En conclusion, quelle origine ? . . . . . . . . . . . 75
Le nom des planètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Nom générique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Les noms individuels des planètes . . . . . . . . 76
Périodes synodiques
. . . . . . . . . . . et numérologie du míng táng (明堂,
明堂) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Les points d’acupuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
Les points yúan (原) . . . . . . . . . . . . . . . . 80
Les points tīan (天) . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Autres points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.2.2 Les tiān gān (天干) et dì zhī (地支) . . . . . . . . . . 86
Date de départ des énergies . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
Naissance de l’Empereur . . . . . . . . . . . . . . 87
Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) . . . . . . . . . . . . 88
Date admise en Chine aujourd’hui . . . . . . . . 88
Jean Motte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
Conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.2.3 Les textes fondateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.3 Contributions de l’étude à l’énergétique . . . . . . . . . . . . 91
4.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

64
4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes 65

4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et


systèmes modernes
4.1.1 Le système solaire des chinois
Une « astronomie d’état » antique
L’antériorité des découvertes et connaissances astronomiques chinoises sur toutes
les autres civilisations n’est plus à prouver [Nazé(2009)], bien que la mesure de cette
antériorité fasse toujours l’objet de controverse entre les auteurs [Gaubil et al.(1770)Gaubil,
de Guignes, and al.,Biot(1839–1840),Chavannes(1895),Schlegel(1875),De Saussure(1909–
1922), Maspero(1950)]. Tous admettent en revanche que l’astronomie a très tôt joué
un rôle politique en Chine : l’empereur tenait sa légitimité de sa capacité à prévoir
éclipses, mouvement des planètes, et à établir le calendrier. L’astronomie constitue
un des principaux fondements de la pensée chinoise.
Le ministre chargé de l’astronomie était le second personnage de l’empire, der-
rière l’empereur. Gare à lui en cas d’erreur dans ses prédictions : le châtiment était
immédiat et définitif.
Les chinois ont donc développé rapidement des compétences avancées en astro-
nomie.
Toutefois, ils résonnaient dans un système géocentrique (figure 4.1), en coor-
données équatoriales (le plan où évoluent les planètes, le Soleil et la Lune étant le
plan écliptique, incliné de 22° par rapport au plan équatorial). La sphère armillaire,
instrument astronomique chinois développé vers le IIe siècle, traduit bien cette dif-
ficulté de combiner deux systèmes de coordonnées différents. Voici comment Henri
Maspero commente la représentation donnée en figure 4.1 :
On remarquera que, dans ce dessin le Cercle de la norme-céleste (3) et le
pôle Sud (13) sont très mal placés. Le premier qui devrait être parallèle
à l’équateur est posé presque verticalement : le dessinateur chinois n’a
pas su en dessiner la courbe, et son point d’attache inférieur (13) avec le
Cercle du méridien (1), au lieu de se trouver comme il devrait à droite
du « Nuage à la tortue » (10) est mis maladroitement à gauche. Quant
au pôle Sud qui devrait être près de la tête du dragon de gauche, il a
été marqué bien trop bas (13), dans l’espace libre entre ce dragon et
le « Nuage », presque à l’endroit où le Cercle de la norme céleste (3)
coupe le méridien (1). J’ai indiqué par le chiffre 14 le pôle Nord (que le
dessinateur chinois n’a pas marqué) à la place que lui donnait Sou Song,
à 36°au-dessus de l’horizon (2), de façon qu’on puisse corriger par la
pensée le dessin inexact et qu’on se rende mieux compte des dispositions
réelles et des principaux cercles de la sphère armillaire. Je rappelle que
pour les Chinois de ce temps le Pôle étant à 36°au-dessus de l’horizon,
l’équateur faisait avec l’horizon un angle de 54°.
( [Maspero(1939), chapitre VI sur la sphère armillaire, pages 303–352])
.
La représentation du système solaire comprenait les sept luminaires (le Soleil,
la Lune, et les cinq planètes visibles à l’œil nu : Jupiter, Mars, Saturne, Vénus et
Mercure). Ces sept luminaires étaient également nommées les sept gouverneurs du
Ciel.

65
66 Étude

Fig. 4.1 – Étude d’Henri Maspero de la sphère armillaire, représentation du ciel


dans le point de vue chinois ; « Sphère armillaire de Sou Song. 1-2-3 : Instrument
des 6 points cardinaux —4-5 : Instr. des 3 ordonnateurs du temps —6-7-8 : Instr.
des 4 déplacements —9 : Appareil moteur —10-11-12 : Pied —13-14 : Pôles. »
[Maspero(1939)]

Certains acupuncteurs associent ces sept luminaires aux sept étoiles visibles de
la constellation de la Grande Ourse. Je rejoins à ce sujet l’opinion de Léopold de
Saussure et de Maspero : il faut tout au plus y voir une analogie avec les sept
luminaires du système solaire. En aucun cas, les sept étoiles de la Grande Ourse ne
représentent à l’origine les luminaires mentionnés dans le Su Wen.
Il s’agit peut-être d’une confusion entre la dialectique des trois luminaires (Soleil,
Lune et Grande Ourse) qui gouvernent chacun un espace temporel, respectivement
le jour, le mois et la saison.
Les Chinois crurent longtemps que les « Trois Luminaires », à savoir
le Soleil, la Lune et la Grande Ourse, commandaient les phénomènes
célestes et le calendrier. Chacun d’eux avait un rôle et un seul : le Soleil
présidait au jour, qu’il menait par son lever et son coucher ; la Lune
présidait aux mois, qu’elle menait par ses phases ; enfin la Grande Ourse,
appelée constellation du Boisseau, présidait à l’année, qu’elle menait en
faisant le tour du ciel, son Manche pointant successivement aux points
cardinaux dans l’ordre où, suivant la théorie chinoise, ils correspondent
aux saisons, à l’est au printemps, au sud en été, à l’ouest en automne,
au nord en hiver. C’est parce qu’ils rattachaient le mouvement de l’année
et des saisons à la Grande Ourse (dont le Manche pointe au sud en été et

66
4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes 67

Fig. 4.2 – Détail du fonctionnement de la sphère par Henri Maspero : « De gauche


à droite : Instrument des six points cardinaux —Instrument des trois ordonnateurs
du temps —Le Cercle simple de l’équateur (sphère de Sou Song) —Le Cercle double
de l’écliptique (sphère de Sou Song) —Instrument des quatre déplacements. » [Mas-
pero(1939)]

au nord en hiver), et non au Soleil, qu’ils ont toujours fait correspondre


l’hiver au Nord et l’été au Sud, alors que les Grecs, qui rattachaient les
saisons aux mouvements du Soleil, ont mis l’hiver au Sud et l’été au
Nord. ( [Maspero(1950), [Chapitre I, Les origines].)

Le rôle particulier de Jupiter


Parmi les cinq planètes, Jupiter occupe une place particulière pour les astronomes
chinois antiques : ils la nommaient la « planète de l’année ».
Saussure consacre un chapitre entier au cycle de Jupiter [de Saussure(1919),
chapitre 7 (G)], qui met en relief l’importance de la planète dans l’élaboration des
calendriers (problématique de premier ordre pour l’empereur, je le rappelle), et plus
généralement dans la dialectique des troncs terrestres et des branches célestes, tiān
gān (天干) dì zhī (地支).
La marche apparente de Jupiter, à la fois rapide et régulière, occupe successi-
vement 12 mansions (manoirs) célestes, un par année terrestre 1 . L’analogie entre
Jupiter et la Lune semble triviale : une année comprend 12 Lunes 2 , et le cycle de
Jupiter est proche de 12 années également. L’analogie permet donc de mesurer le
temps à partir de phénomènes astronomiques de périodes identiques (c’est l’unité
qui change, pas la période) :
— un jour = 12 heures (l’heure chinoise correspond à 2 heures actuelles) ;
— une année = 12 Lunes ;
— une grande année = 12 années terrestres = 1 cycle complet de Jupiter.
Bien entendu, il s’agit d’approximations qui nécessitent des ajustements afin de
recaler les cycles, la période n’étant pas exactement de 12. C’est un argument que
je développerai par la suite.
Cela illustre l’axiome connu de l’acupuncteur : une journée = une année, que je
complète en enchérissant une année = un cycle de Jupiter.
Enfin, le nombre douze correspond également au nombre des méridiens d’acu-
puncture...
1. l’étude des manoirs de Jupiter et des divisions du ciel en 28 sieou me semble bien entendu
incontournable ; j’ai toutefois préféré ne pas m’étendre sur le sujet dans ce mémoire afin de ne pas
complexifier mon propos ; c’est une des perspectives de recherches que je mentionne en conclusion.
2. c’est la règle générale, une Lune durant 28 jours environ, certaines années doivent ajouter
une Lune afin de rattraper le retard accumulé

67
68 Étude

La planète invisible, Tài suì (太歲, 太岁)


Le taoisme consacre l’équilibre et le juste milieu. Pour équilibrer une planète
aussi importante que Jupiter, les astronomes chinois lui ont associé un astre opposé,
comme un contre poids.
Suivant les analyses, cet astre serait soit une planète non visible (donc yīn (阴,
陰), contrairement à Jupiter qui serait yáng (阳, 陽)), soit s’incarne par une étoile
chaque année. Il y aurait donc douze étoiles de l’année (une par année du cycle
jupitérien), voire soixante (5 × 12) dans l’esprit des tiān gān (天干) dì zhī (地支).
Je pense que les deux possibilités expriment simplement la même idée dans deux
dialectiques différentes.

Principales sources bibliographiques


La littérature traitant du système astronomique chinois est très dense. Mon ob-
jectif dans le cadre de ce mémoire se limite à l’étude des sept luminaires, qui suffisent
à justifier mon hypothèse (voir chapitre 4.3, Contributions de l’étude à l’énergétique
et suivants). Le lecteur curieux de découvrir la complexité et la puissance de l’as-
tronomie chinoise pourra se référer, à mon sens, à deux auteurs majeurs : Leopold
de Saussure et Henri Maspero.
Ces deux savants ont à mon sens réussi une synthèse très habile, en n’écartant
pas la dimension cosmogonique de la pensée chinoise de leurs travaux. J’identifie
pour ma part quatre phases principales de contributions concernant l’astronomie
chinoise :
1. la compilation antique des textes et des contributions d’astronomes chinois, et
des canons chinois (King), et les Mémoires historiques de Sīmǎ Qiān (145 av.
J.-C.-86 av. J.-C.) (voir note 6 de De l’aiguille au diapason, du diapason aux
étoiles : la genèse) ;
2. une première série d’étude (à partir de 1750) correspondant à l’implantation
des jésuites en Chine, réalisées par des pères jésuites et principalement Gaubil
( [Gaubil et al.(1770)Gaubil, de Guignes, and al.]) ; ces travaux constituent une
première interprétation de la science chinoise, mais doivent être replacés dans
le contexte de leur rédaction, notamment quant à l’objectivité des auteurs, et
surtout des croyances et connaissances de l’époque ;
3. une deuxième série d’étude un siècle plus tard, s’inscrivant dans l’engouement
orientaliste de l’époque, qui s’appuie sur les premiers travaux des jésuites mais
apporte une première vague de critiques ( [Chavannes(1895), Schlegel(1875),
Biot(1862)]) ;
4. enfin, une dernière vague orientaliste plus rigoureuse (j’entends par là plus
proche de la méthode scientifique moderne) au début du XXe siecle, incarnée
par des chercheurs comme Granet, qui adopte une lecture plus holistique de
la pensée chinoise et par conséquent perçoit les subtilités et la complexité du
mode de raisonnement chinois ( [de Saussure(1919)], [Maspero(1939)]).
Actuellement, la plupart des chercheurs et savants adoptent cette dernière dé-
marche, multi-disciplinaire et à mon sens plus respectueuse de la pensée chinoise.
J’ai largement privilégié les contributions de cette dernière vague comme réfé-
rence, tout en mesurant le chemin parcouru depuis Gaubil. D’autres auteurs étran-
gers, comme Chalmer, ont également largement contribué à l’évolution de notre re-
gard occidental sur la Chine : hormis Schlegel ( [Schlegel(1875)]), je me suis contenté

68
4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes 69

de me fier à l’analyse de leurs travaux par les chercheurs que j’ai mentionnés, ce qui
m’a semblé suffisant pour répondre aux problématiques que je me posais.
Enfin, malgré tout le sérieux apporté et la rigueur à leurs études, aucun de ces
chercheurs ne disposait de compétence en acupuncture : il apparaît normal que leurs
réflexions se soient arrêtées à leur domaine de compétence. Ma démarche consistera
donc, en tant qu’acupuncteur, à apporter un éclairage énergétique à leurs travaux,
dans la mesure de mes capacités.

4.1.2 Le système solaire contemporain


Depuis les travaux de Copernic ( [Koyré(1934)], d’après [Copernicus(1543)]) et
Galilée ( [Galilei(1632)]), publiés respectivement en 1543 et 1632, nous savons que
le soleil se situe physiquement au centre du système solaire (voir figure 4.3).

Fig. 4.3 – Le système solaire héliocentrique proposé par Copernic dans


De revolutionibus orbium coelestium [Copernicus(1543)], image numérisée
sur https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Copernican_heliocentrism_
theory_diagram.svg

Sans entrer plus dans les détails, les différences majeures avec le système chinois
antique sont :
1. le géocentrisme chez les chinois et l’héliocentrisme des modèles actuels ;

69
70 Étude

2. l’ignorance de la précession des équinoxes dans les modèles chinois, ce qui rend
complexe l’analyse des textes anciens et des datations sur plusieurs millénaires,
le ciel profond en -4000 avant J-.C. étant différent du ciel actuel ;
3. la non prise en compte du plan .écliptique
. . . . . . . . . par les chinois pendant des siècles,
au profit du plan équatorial ;
Les apports du système héliocentrique dans la prédiction des mouvements cé-
lestes sont une des raisons du succès des premiers jésuites en Chine, en ce sens qu’ils
ont apporté une précision bien plus grande aux modèles traditionnels. L’empereur
chinois tenant sa légitimité de sa capacité à produire un calendrier précis, le modèle
héliocentrique s’est alors substitué au modèle antique.
Cependant, la portée du modèle géocentrique dépasse le simple domaine de l’as-
tronomie, comme je le montre plus loin. La substitution, si elle a permis une avan-
cée dans l’établissement du calendrier, a aussi occasionné une perte progressive de
connaissances en acupuncture traditionnelle.
Ce sont ces connaissances que je cherche à retrouver.

4.1.3 Le point de vue géocentrique


Si aujourd’hui, les modèles géocentriques ne sont pratiquement plus utilisés lors-
qu’on raisonne à l’échelle du système solaire, il ne faut pas pour autant oublier que
nous vivons sur Terre, et pas dans le Soleil.
La Terre tourne autour du Soleil, certe, mais si nous voulons mesurer l’impact
d’une force exercée par un objet céleste, il faut se positionner sur Terre. Ainsi,
l’attraction gravitationnelle réciproque entre la Lune et la Terre occasionne des
marées sur la Terre, pas sur le Soleil.
En acupuncture, nous savons que la Lune a une incidence sur la forme des pouls,
la profondeur énergétique du sang, etc.
Si j’émets l’hypothèse que les planètes influent également en énergétique sur
l’homme, il faut que je me positionne sur Terre pour mesurer cet effet. Je formule
donc une première critique envers Hans Cousto : dans son approche, il s’est intéressé
aux périodes de révolution des planètes autour du Soleil (périodes sidérales),
. . . . . . . . et non
aux périodes synodiques.
...........
Je pense pour ma part que son référentiel n’est pas correct : il doit le centrer sur
la Terre, pas sur le Soleil.
Cette position me semble d’autant plus valable que les fondements de l’acupunc-
ture ont été établis alors que le modèle était géocentrique : il convient donc non pas
d’utiliser un modèle géocentrique, puisque nous disposons actuellement d’un mo-
dèle héliocentrique plus performant, mais d’adopter un référentiel terrestre dans un
modèle héliocentrique.
Autrement dit, la Terre tourne bien autour du Soleil, mais ce sont les effets sur
Terre des interactions entre notre planète et les autres qu’il s’agit d’étudier.

4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures


d’acupuncture traditionnelle
Je formule l’hypothèse que la cosmologie chinoise avec ses sept luminaires est
l’inspiratrice, voire le fondement d’au moins deux des dialectiques fondamentales de

70
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 71

l’acupuncture traditionnelle : La dialectique des cinq éléments et la dialectique des


tiān gān (天干) et dì zhī (地支).
Cette section recherche des preuves pour confirmer mon hypothèse dans différents
domaines.

4.2.1 La dialectique des 5 éléments


Les ::::::::::::::
cinq éléments (figure 4.4 et 3.4) représentent une dialectique majeure de
l’énergétique, et dépassent même le cadre de l’acupuncture : c’est un modèle de
classification universel que les chinois ont appliqué à d’autres domaines comme la
musique, l’architecture, la philosophie [Granet(1934),Granet(1922)]. C’est également
la base de raisonnement du Feng Shui ou de la pharmacopée chinoise [Too(2010)].

Feu Mars
Ä

Bois Terre Jupiter Saturne


Å Æ

 Ã
Eau Métal Mercure Vénus

Fig. 4.4 – Les cinq éléments en acupuncture, ou plutôt les cinq mouvements plané-
taires de l’acupuncture

Énergie stellaire ou planétaire ?


Parmi les astronomes, sinologues et acupuncteurs, certains avancent l’hypothèse
que les cinq éléments s’associent à cinq des étoiles de la Grande Ourse (voir la
discussion à ce sujet en 4.1.1, Le système solaire des chinois). L’énergie des cinq
éléments arrive sur Terre grâce à ces étoiles.
J’ai déjà émis des réserves sur cette hypothèse, que je termine de balayer par
un argument alliant astronomie et énergétique : la Terre est composée de deux
hémisphères et donc de deux sphères célestes différentes (voir figure 4.5).
Or, la Grande Ourse n’est pas visible dans l’hémisphère Sud. Si on pousse le
raisonnement par l’absurde, cela signifierait que les habitants de l’hémisphère sud
ne sont pas sous l’influence des cinq éléments.
En revanche, les planètes du système solaire sont elles visibles, même si la direc-
tion cardinale est (approximativement) symétrique par rapport à l’axe Est–Ouest
d’un hémisphère à l’autre (voir figure 4.5). Si un objet céleste dont la manifestation
lumineuse traduit l’expression d’une énergie, et que cette énergie doit être percep-
tible partout sur Terre, alors il ne peut s’agir que d’un objet céleste visible à la fois
de l’hémisphère sud et à la fois de l’hémisphère nord.

71
72 Étude

Fig. 4.5 – Configuration du ciel du 27 mars 2017 à 5h20 (GMT+2) vu à une latitude
de 45°Nord et une longitude de 5°Est, en direction de l’ouest (en haut), et à 45°Sud,
en direction de l’ouest (en bas). Le ciel est bien différent, et certaines constellations
comme la Grande Ourse (en vert) ne sont visibles que dans un seul des hémisphères.
Les planètes (Jupiter, entourée en vert) restent visibles en revanche. Images pro-
duites à partir du logiciel libre Stellarium (http://www.stellarium.org/fr/) sous
Linux

Cela exclut donc les étoiles dont les constellations ne sont pas suffisamment
proches du plan écliptique.
. . . . . . . . . . En revanche, les constellations du zodiaque, les planètes,
le Soleil et la Lune remplissent ces conditions.

72
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 73

Un dernier argument énergétique et physique concerne l’aspect non constant de


l’énergie dans les cinq éléments : la quantité d’énergie d’un certain type n’est pas
constante toute l’année, elle dépend des saisons. C’est ce caractère non constant qui
m’interpelle : en effet, si un objet céleste influe tantôt plus, tantôt moins fortement
sur une énergie, peut-être est-ce parce qu’il s’éloigne ou se rapproche, brille plus ou
moins.
L’effet de la Lune sur la Terre se traduit par des marées plus ou moins impor-
tantes, en fonction des phases et de l’éloignement du satellite. De même, la distance
entre la Terre et les planètes n’est pas constante, leur influence varie donc tout
comme celle de la Lune en fonction de leur proximité avec la Terre.
En revanche, les étoiles se situant à des années lumière de la Terre, les variations
de distance entre elles et notre planète sont négligeables, au regard de l’immensité
qui nous en éloigne. Leur effet, si tant est qu’il y en ait un significatif, est donc
homogène dans le temps.
Cet argument est à l’origine de l’hypothèse que je formule et étudie en détail
au chapitre 5, (Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la
magnitude).

Les couleurs des planètes


La dialectique des cinq éléments associe une couleur 3 à chacun des éléments
(figure 4.4) :
— vert ou bleu pour le bois ;
— rouge pour le feu ;
— jaune ou orange pour la terre ;
— blanc pour le métal ;
— noir pour l’eau.
Traditionnellement, l’argumentaire pour justifier ces associations se base sur les
similitudes entre l’élément et la couleur :
— le bois produit des feuilles vertes, c’est la couleur de la végétation ;
— le feu est rouge ;
— la terre est ocre ;
— le reflet du métal est lumineux ;
— une grande masse d’eau a une couleur sombre (abysses).
Je remarque cependant que le bois n’est pas vert lui-même ; que le feu n’est
pas seulement rouge, il est également orange, jaune ou bleu ; que la terre peut être
rouge (argile), blanche (notamment la terre utilisée pour la porcelaine chinoise),
noire (terreaux) ; que le métal peut être orange (cuivre), rouge (oxyde ferreux), vert
ou bleu (oxydes cuivreux et ferreux), etc. ; que l’eau reflète la teinte du ciel, de son
contenant, et qu’elle est translucide.
Une des possibilités d’explication du classement des planètes dans les cinq élé-
ments est leur couleur : Mars (Ä) est rouge, Vénus (Ã) très brillante, Saturne (Æ)
beige, etc..
3. au sens physique, noir et blanc ne sont pas des couleurs

73
74 Étude

Associations triviales Je propose de retourner l’explication ! Ne seraient-ce pas


les couleurs qui ont été classées d’après les planètes ?
Commençons par le plus facile :
— Mars est rouge, l’élément feu aura donc comme couleur le rouge ;
— Vénus est la planète la plus brillante du système solaire 4 , l’élément métal sera
donc blanc 5 ;
— Saturne est légèrement ocre, l’élément Terre aura donc comme couleur le jaune
ocre.
Ces associations tombent sous le sens à partir du moment où on adopte le point
de vue de mon hypothèse !

Les transits
. . . . . . . . de Mercure Le cas de Mercure (Â) est moins intuitif : la couleur
de cette planète apparaît très loin du noir. Cependant, les chinois observaient de
nombreux transit de cette planète (environ 13 transits par siècle) : hors, devant le
Soleil, Mercure apparaît noire (figure 4.6).

Fig. 4.6 – Transit de Mercure devant le Soleil

L’autre planète pouvant être en transit est Vénus, mais la fréquence de ses
transits est bien inférieure (le dernier a eu lieu le 6 juin 2012, le prochain sera
en 2117) [Rochain(2012)].
Mais les chinois de l’antiquité pouvaient-ils observer ce phénomène ? Les condi-
tions pour l’observation des transits de Mercure semblent peu favorables de prime
. . . . . . . . . . (donc une petite luminosité), il faut ob-
abord : Mercure a une grande .magnitude
server de jour et la lumière du Soleil rend impossible la perception des transits à
l’œil nu. Les chinois disposaient certes d’instruments astronomiques facilitant les
observations, comme le tube de visée (confusément assimilé à la traverse de Jade) :
On prend un bambou long de 8 pieds dont le creux a 1 pouce de diamètre...
La Traverse de jade, yu-heng, est longue de 8 pieds ; son creux a une
ouverture de 1 pouce de diamètre ; on regarde par l’ouverture inférieure
pour observer les planètes et les mansions
4. cela est dû à son atmosphère très dense et très chaude
5. voir la discussion dans ce qui suit sur la traduction habituelle de bái (白) par « blanc » et
non pas « lumineux »

74
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 75

On fait un tube en jade de bonne qualité : quand il y a (quelque chose


de) brillant (qu’on voit) dedans, (le tube) en prend la lumière et (ainsi)
aide à l’observation de ce qui est très éloigné
( [Maspero(1939), chapitre IV, le tube de visée])
Toutefois, il m’est difficile d’affirmer que l’observation était possible, quand bien
même elle aurait lieu le matin ou le soir.
En revanche, les astronomes chinois ont pu constater que les trajectoires appa-
rentes de Mercure croisaient souvent le Soleil et que la planète semblait disparaître
derrière le Soleil. Enfin, Mercure est la planète qui a la plus grande magnitude
. . . . . . . . . . . appa-
rente (donc la plus faible luminosité) des cinq planètes visibles : cet argument suffit
à lui seul pour la rapprocher du noir, comparativement aux autres.

Jupiter, planète de l’année Le cas de Jupiter ne semble pas trivial non plus : la
planète n’est ni bleu, ni verte (même si certains observateurs lui trouvent des reflets
verts).
Il faut à mon avis prendre en considération le rôle particulier de Jupiter parmi
les autres planètes : elle symbolise le début de l’année (entre le 25 janvier et le 25
février pour le calendrier chinois) et le printemps.
D’un point de vue énergétique, si on considère le printemps comme l’expression
de l’énergie de Jupiter, sa manifestation se traduit par l’éclosion des bourgeons et
des feuilles, le paysage qui verdit.
En ce sens, l’association me paraît alors claire.

En conclusion, quelle origine ? Mon argument, s’il est pris seul, a le mérite
d’être explicite dans les cas triviaux (une seule couleur par planète/élément, et
pas d’ambigüité), mais peut être discuté pour Jupiter et Mercure. Cependant, les
justifications classiques sont toutes aussi critiquables, et n’offrent pas de cas triviaux
(hormis pour le feu).
Il est fort possible également que les chinois, constatant la facilité d’association
pour Mars, Saturne et Vénus, aient cherché des critères plus complexes pour Jupiter
et Mercure afin de compléter leur théorie.
Quoiqu’il en soit, mon approche me semble offrir au final une justification plus
simple et plus claire dans l’association des couleurs aux éléments.

Le nom des planètes


Nom générique En chinois, les planètes en général sont nommées xíng xīng (行
星),littéralement « étoile mouvante ». Le premier caractère, xíng (行), désigne le
pied gauche (彳) et le pied droit (亍).
C’est ce même caractère qui est utilisé pour nommer les cinq éléments en chinois :
wǔ (五) xíng 行, qui se traduit donc par dialectique des cinq mouvements et non
cinq éléments. La notion d’élément pour les occidentaux vient des quatre éléments
grecs, et les traducteurs ont probablement voulu se rapprocher de la pensée grecque,
plus ancrée dans la culture européenne, au détriment de l’exactitude. Traduire, c’est
bien trahir...
Le caractère wǔ (五)
dérive graphiquement du caractère en croix X (déformé en 九), forme
ancienne de la lettre cinq. Représente dans sa version élaborée les deux

75
76 Étude

principes 陰陽 Yin et Yang, produisant les cinq agents naturels (五行)


entre ciel et terre (二), c’est à dire sur l’ensemble du monde sensible. Le
caractère X représente les cinq agents naturels (五行, wǔ xíng). Les deux
traits 二 représentent le ciel et la terre.
( [Wieger(1916)], repris par https://fr.wiktionary.org/)
.
Le second caractère, xīng (星) désigne une étoile (figure 4.7). Son étymologie est
particulièrement intéressante :
Les étoiles, la quintessence de la matière sublimée qui s’est élevée ([shēng]
生, [la vie]) jusqu’au firmament et y a cristalisé.
( [Wieger(1916), p249, n°79 série 3F])
Le caractère supérieur est analysé par Wieger comme l’expression des trois types
de luminaires : le Soleil, la Lune et les étoiles. Philippe Laurent ne retient que l’idée
de trois étoiles, le trois évoquant la multitude [Laurent(2010), shàng xīng 23DM
(上星 ; 上星) p. 527], mais de mon point de vue il y a une autre interprétation
plus intéressante : le trois indique la position de l’homme entre Terre et Ciel, sous
l’influence des énergies célestes et terrestres. Dans ce trois, l’énergie du Soleil se
reflète également sur les autres luminaires (la Lune et les planètes).
Les chinois avaient compris à travers les éclipses et les .transits
. . . . . . . que la lumière
des planètes et de la Lune provenait du Soleil.

Fig. 4.7 – Évolution de la représentation du caractère xīng (星) [Wieger(1916)]

Les noms individuels des planètes Les cinq planètes visibles sont nommées
d’après l’élément qu’elles représentent ( [Duron(1991), tomme II, chap. 69]. Ainsi :
— Jupiter (Å) se nomme mù xīng (木星), littéralement planète du bois ;
— Mars (Ä) se nomme huǒ xīng (火星), littéralement planète du feu ;
— Saturne (Æ) se nomme tǔ xīng (土星), littéralement planète de la terre ;

76
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 77

— Vénus (Ã) se nomme jīn xīng (金星), littéralement planète du métal ;


— Mercure (Â) se nomme shuǐ xīng (水星), littéralement planète de l’eau.
Rien n’indique cependant s’il faut en déduire que la planète appartient à l’élé-
ment, ou si elle génère l’élément. C’est le seul cas dans la classification en cinq
éléments (à ma connaissance), où ce qui est classé (les planètes) contient ce qui
classe (l’élément).
Cela souligne au minimum le lien très fort entre planète et élément, voire conforte
mon hypothèse si on retient l’idée de générer l’élément.
En plus de ces noms, les planètes ont également d’autres désignations (comme
« l’étoile du berger » pour Vénus en français). Voici celles que l’histoire a retenu :
— Jupiter : suì xīng (岁星), étoile de l’année (voir 4.1.1) ;
— Mars : yíng huò 6 (荧惑), lueur hésitante : la marche apparente de Mars dans
le ciel semble hésitante, contrairement aux autres planètes ;
— Saturne : zhèn xīng (鎮星), l’étoile exorciste ; zhèn (鎮) est étonnant, car il est
composé de la clef du métal 钅 (contraction de jīn 金) ; métal et terre semblent
entremêlés. La forme alternative du caractère (镇) signifie ville, marché. Or la
ville de Jĭng dé zhèn (景德镇) est historiquement la capitale de la porcelaine
en Chine... on retrouve le lien avec la Terre !
— Vénus : taì baí (太白), traduit par généralement « grand blanc », mais « très
grande lumière » étymologiquement ; c’est également le nom de tài bái 3Rte
(太白 ; 太白), seul point d’acupuncture portant explicitement le nom d’une
planète ;
— Mercure : chén xīng (辰星), l’étoile pressée.
Ces autres noms indiquent soit une dynamique de déplacement (Mars et Mer-
cure), une dynamique temporelle (Jupiter), une intensité lumineuse (Vénus, Mars)
ou un rapport plus ou moins direct avec un élément (Saturne). On retrouve à mon
sens des notions importantes de spatialisation, temporisation, et de fonction de pre-
mier ordre (la ville, le marché pour Saturne par exemple). Cela renvoie pour moi à
la notion d’organisation, caractéristique des cinq éléments.
Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) indique aussi de très nombreux autres noms dans
son traité sur les cinq gouverneurs [Qiān(1895), tome III, chapitre 27], mais ne
mentionne pas les noms avec les éléments. Certains étymologistes en concluent que
la désignation des planètes par l’élément serait récente : la théorie des cinq éléments
serait donc postérieure aux premiers travaux cosmologiques.
Il est cependant difficile de savoir quels ont été les noms employés en premier,
les deux théories demeurent valables.

. . . . . . . . . . . . et numérologie du míng táng (明堂, 明堂)


Périodes synodiques
J’ai mis en évidence l’importance du míng táng (明堂, 明堂) dans la culture
chinoise.
C’est donc naturellement que j’ai cherché à retrouvé l’influence des planètes dans
la numérologie associées aux cinq éléments (voir tables en annexes B.1 et B.2). Pour
cela, j’ai étudié les périodes synodiques des planètes et leur fréquence.
Les tableaux 4.1 et 4.2 donnent sur douze ans les périodes synodiques des pla-
nètes.

77
78 Étude

Années terrestres
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Jupiter Å 0,92 1,83 2,75 3,66 4,58 5,49 6,41 7,32 8,24 9,15 10,07 10,99
Mars Ä 0,47 0,94 1,40 1,87 2,34 2,81 3,28 3,75 4,21 4,68 5,15 5,62
Saturne Æ 0,97 1,93 2,90 3,87 4,83 5,80 6,76 7,73 8,70 9,66 10,6 311,60
Vénus à 0,63 1,25 1,88 2,50 3,13 3,75 4,38 5,00 5,63 6,26 6,88 7,51
Mercure  3,15 6,30 9,46 12,61 15,76 18,91 22,06 25,22 28,37 31,52 34,673 7,82

Tab. 4.1 – Périodes synodiques des planètes et leur fréquence, extrait de B.1 ;
les valeurs des périodes synodiques (moyennes) ont été tirées du site de l’insti-
tut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (http://www.imcce.fr/fr/
ephemerides/) et de celui de la NASA (https://www.nasa.org)

Années terrestres
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
mars 0,47 0,06 0,40 0,13 0,34 0,19 0,28 0,25 0,21 0,32 0,15 0,38
venus 0,37 0,25 0,12 0,50 0,13 0,25 0,38 0,00 0,37 0,26 0,12 0,49
jupiter 0,08 0,17 0,25 0,34 0,42 0,49 0,41 0,32 0,24 0,15 0,07 0,01
saturne 0,03 0,07 0,10 0,13 0,17 0,20 0,24 0,27 0,30 0,34 0,37 0,40
mercure 0,15 0,30 0,46 0,39 0,24 0,09 0,06 0,22 0,37 0,48 0,33 0,18
erreur 1,11 0,86 1,34 1,49 1,30 1,22 1,37 1,07 1,50 1,54 1,04 1,47

Tab. 4.2 – Écart en années entre l’entier le plus proche et la valeur calculée à partir
de la période synodique

L’objectif est de vérifier s’il existe des valeurs très proches d’un entier : cela
signifierait qu’une planète, tous les n années terrestres, se retrouve à peu près au
même endroit dans le ciel.
Un écart de 0.01 représente entre 3 et 4 jours. Cette étude met en évidence que
pour la plupart des planètes, il n’est pas possible d’exprimer la fréquence sous forme
de petit entier (l’idéal consisterait à trouver un entier du míng táng (明堂, 明堂)).
Les meilleurs résultats sont obtenus pour Jupiter (11 périodes synodiques en 12
années terrestres) et Vénus (5 périodes en 8 ans). Ces deux planètes sont précisément
en résonance orbitale (voir annexe A.1.3, Résonance).
Pour les autres planètes, les écarts sont trop importants pour pouvoir conclure
quoi que ce soit. Même si les valeurs de référence sont des moyennes (les périodes
synodiques ne sont pas constantes, du fait de l’excentricité des orbites), ces écarts
restent suffisamment élevés pour ne pas permettre de conclure qu’un lien existe entre
le míng táng (明堂, 明堂) et ces périodes.
De plus, le 12 n’est pas associé au bois, et le 8 n’est pas associé au métal.
Néanmoins, je garde de cette étude :
1. qu’on retrouve le cycle de Jupiter sur 12 ans, même s’il n’est pas exactement de
12 ans. Cela signifie qu’au bout d’un certain temps, le décalage accumulé devra
être rectifié si la planète sert d’indicateur temporel (voir juste après 4.2.2) ;
2. que les écarts cumulés les plus faibles interviennent entre 58, 59 et 60 ans : cela
correspond à 5 grandes années de douze ans environ, soit 5 cycles de Jupiter.
6. attention, ce n’est pas le même huò (hésitant, faible) que huǒ (feu)

78
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 79

En conclusion, la numérologie du míng táng (明堂, 明堂) ne se retrouve pas en


cosmologie. Néanmoins, la trace des cinq éléments est bien présente, avec l’idée des
cinq cycles de Jupiter formant une unité temporelle. En durée, ce serait l’équivalent
de nos siècles ; les égyptiens utilisaient également une base de 60 pour leurs calculs,
ont retrouve cette unité dans la décomposition des minutes en secondes, des secondes
en heures, des degrés d’angles... et des méridiens sur une sphère, comme la Terre.
L’adage une minute est une heure, une heure est une journée, une journée est
une année prend tout son sens.

Les points d’acupuncture

Remarque méthodologique
Dans ce qui suit, comme dans tout travail étymologique d’une manière gé-
nérale, j’ai utilisé conjointement [Laurent(2010), Covin(2009a), Covin(2009b),
Anh(2010), Kyril(1983), Wieger(1916)] afin de recouper les informations. Afin
de faciliter la lecture, je ne mentionnerai explicitement ma source que dans le
cas d’une analyse particulière d’un de ces auteurs, et je ne rappellerai pas la
référence.
Les illustrations proviennent toutes des Caractères chinois de Wieger. Je les
référence par leur numéro de leçon, leur numéro de série et leur ordre (lettre).
[n°125-3-C] signifie 125e leçon, 3e série, n° C
Je ne présente ici que le résumé de mes études étymologiques, l’intégralité
aurait nécessité un chapitre en soi. Je tiens à préciser que malgré ma passion
et mon travail sur l’étymologie des caractères, je reste novice en matière de
linguistique chinoise.
J’invite le lecteur à regarder avec soin les sinogrammes et à ne pas se conten-
ter de la notation en pīnyīn : en effet, de très nombreux caractères différents
s’écrivent de la même manière en pīnyīn a .
a. Je sais que certains lecteurs regrettent la notation Wade, moins ambigüe. Je leur pré-
sente mes excuses, et leur témoigne mon grand respect. Nul doute qu’ils se reconnaîtront...

Tous les points d’acupuncture ont un ou plusieurs noms. L’étude de l’étymologie


des caractères qui les compose renseigne sur la symbolique de leurs usages, leurs
effets, leurs fonctions.
Malheureusement (ou heureusement), cette symbolique n’est pas explicite, elle
résulte de l’interprétation de l’acupuncteur ou du linguiste. Contrairement à l’éty-
mologie des langues greco–latines, la part de cette interprétation est très importante.
Comme pour un modèle, il faut comprendre les motivations de celui qui la réalise,
connaître son point de vue, ses compétences non seulement en linguistique mais
également en culture chinoise. Avec la simplification des caractères sous Mao, bon
nombre de caractères ont été réduits à des significations épurées de mysticisme, de
connotations religieuses ou spirituelles.
Ce phénomène, exacerbé pendant les réformes du régime communiste, existait
déjà depuis longtemps. Alani Mestrallet en donne une belle illustration dans Moka 1
[Mestrallet(2012), Acte II, scène V, Petite histoire de certains points chinois].
Une des pratiques des anciens maîtres consistait à n’exprimer que l’essentiel, ou
à ne donner qu’un morceau de l’explication. C’est par exemple le cas dans la descrip-
tion des pathologies des méridiens : ceux du pied sont complètement décrits, avec

79
80 Étude

l’ordre d’apparition des symptômes selon leur gravité ; charge à celui qui apprend
d’appliquer le même raisonnement pour les méridiens de la main. Les savants occi-
dentaux de la Renaissance, les alchimistes, utilisaient le même principe : seuls ceux
qui le méritent accéderont à la compréhension. Léonard de Vinci écrivait à l’envers,
et ses plans comportaient des erreurs volontaires.
Partons donc à la chasse au trésor des points, et recherchons le singulier pour
trouver le général.

Les points yúan (原) Un de ces indices singuliers est un point yúan (原), le tài
bái 3Rte (太白 ; 太白). C’est le seul point d’acupuncture qui porte explicitement le
nom d’une planète.

yúan (原) [n°59-1-C]

Vénus étant associée au métal, il est étonnant de ne pas trouver ce point sur le
méridien du poumon, du gros intestin, ou sur un point shù antique (俞) de nature
métal. Rien n’y fait, tài bái 3Rte (太白 ; 太白) est un point yúan de nature terre,
sur un méridien terre.
Je me suis donc demandé ce qu’il en était des autres points yúan des méridiens
yīn (阴, 陰).
Le point yúan (原) du poumon est le tài yūan 9P (太渊 ; 太淵), dont deux
alias sont tài (ou dà) qúan (大 ou 太泉). La signification de yūan (渊, 淵) est abysse,
abîme, quelquechose de profond. Qúan représente la source, l’origine, la cavité d’où
sourd l’eau.

yūan (渊, 淵) [n°125-3-C] qúan (泉) [n°125-4-F]


Les deux caractères partagent la même primitive shuǐ, l’eau

Le deuxième caractère de chacun de ces noms évoque l’eau, ce qui est renforcé
par l’utilisation de la clef des liquides shuǐ 氵 (raccourci pour 水) dans yūan (渊,
淵).
Le point yúan des reins est tài xī 3R (太溪 ; 太谿), dont les alias principaux
sont dà xī (大谿, 大溪), lǚ xì (膂細, 膂细) et nèi kūn lún (內崑崙, 内昆仑). Ce

80
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 81

dernier nom, littéralement kūn lún interne, fait référence au kūn lún 60V (昆仑 ; 崑
崙) qui se situe au même niveau sur le côté externe du tendon d’Achille. Les autres
points utilisent tous l’idée d’eau en mouvement : torrent pour xī (谿, 溪), fil d’eau
ténu pour xì (細, 细).
L’oxymore dans la dénomination de ce point doit nous interpeller : le point est
donné comme grand, très grand (dà 大, tài 太), mais le caractère suivant semble
au contraire indiquer quelquechose de petit. Ce n’est pas l’eau telle qu’on l’attend :
l’élément représente une vaste étendue profonde, un océan, Yūan (渊, 淵) semblerait
plus approprié dans ce cas que le petit torrent de montagne.
Le critère de grandeur ne réside donc pas dans la quantité d’eau, mais plus dans
l’autre sème qui indique la force du torrent, l’énergie qui jaillit. Vient alors comme
image le point shù antique (俞) jǐng (井), le puit, la foce de l’eau qui jaillit (yǒng
qúan 1R (涌泉 ; 湧泉) source jaillissante). Les points jǐng (井) sont de nature bois
pour les méridiens yīn (阴, 陰) : yǒng qúan 1R (涌泉 ; 湧泉) , Source jaillissante.
L’idée du bois se retrouve aussi dans la dynamique du torrent : l’eau en mouvement.
Le grand puits, la grande mise en mouvement évoquent donc plus le bois que
l’eau.
Le point yúan du foie est le tài chòng 3F (太冲 ; 太衝). On retrouve une
version plus atténuée qui substitue dà (大), grand, à tài (太), très grand, suprême.
Le caractère chong a ceci de particulier qu’il accèpte deux tons :
1. 1er ton chōng : carrefour, lieu de passage, où l’on retrouve comme pour xīng
(星,étoile) la notion d’alternance entre jambe gauche et jambe droite, donc
de mouvement).
2. 4e ton chòng : plein de force, vigoureux, puissant.
L’analyse proposée par Philippe Laurent, confortée par celle du Pr. Zhou, re-
tient bien la notion de battement extrême, en référence au pouls périphérique du
foie palpable sur l’artère pédieuse. Mais à mon avis, ce qui caractérise le mieux le
battement extrême dans le corps, c’est le cœur ! D’ailleurs, le shao chòng 9C (少冲 ;
少衝), dernier point du méridien du cœur, signifie bien « le battement disparaît »,
à moins que shao ne soit mis pour shǎoyīn (太阴, 太陰), l’axe du feu. La traduction
deviendrait encore plus intéressante : battement du shǎoyīn (太阴, 太陰) !
Le tài chòng 3F (太冲 ; 太衝) évoque donc plus pour moi le feu que le bois.
Le point yúan du cœur est le shén mén 7C (神门 ; 神門), porte du shen.
La fonction du point, sur le méridien empereur, ne laisse aucune place à une quel-
conque référence aux éléments ou aux planètes. Tous s’incline devant le shen, l’entité
viscérale du cœur, comme le courtisan s’incline devant l’empereur.
C’est donc au travers des alias, ou sur l’autre méridien yīn (阴, 陰) du feu, le
protecteur du cœur, qu’il va falloir enquêter !
Les auteurs recencent quatre alias pour shén mén 7C (神门 ; 神門) : dùi chòng
(兑衝, 兑冲), dùi gǔ (兑骨, 兑骨), rùi zhōng (銳中, 锐中), zhōng dū (中都, 中都).
Les caractères dū (ville capitale) et zhōng (centre, milieu : la Chine est l’empire
du milieu) renforcent la première idée du pouvoir central.
Dùi (兑) semble au départ peu intéressant (joie, échanger), mais c’est un des huit
trigrammes du Yi Jing 7 . Doublé, il forme le 58e des hexagrammes, qui signifie :
joie, moment où la progression douce et joyeuse développe la conformité
avec le Ciel et la concorde avec les hommes ; la maturation de l’automne.
7. classique des mutations, un des textes classiques sacrés chinois, [Cyrille J.-D. Javary(2003)]

81
82 Étude

Quand le Ciel et l’homme sont en harmonie, c’est que la Terre a permis l’adap-
tation. Cette idée est renforcée par la notion d’automne évoquée, ici la cinquième
saison (et pas la saison du métal). Javary insiste sur cette interprétation dans la no-
tion d’échange, rappelant également la place de l’homme qui n’a que peu d’emprise
sur le Ciel et la Terre et doit donc accepter de s’adapter (rôle de l’élément Terre) :

Le caractère qui nomme cet hexagramme en résume bien le domaine.


Combiné avec le signe du cœur, il désigne la joie, avec celui de la parole,
la communication. L’ensemble du texte se déroule en trois temps selon
la répartition Terre – Être humain – Ciel.[...]
L’idéogramme est formé de deux éléments superposés. En haut se trouve
le chiffre huit. [... L’origine] de cette valeur symbolique [...] vient de la
répartition des quatre points cardinaux et des quatre directions intermé-
diaires sur la rose des vents.
( [p.946–947] [Cyrille J.-D. Javary(2003)])

Évoquer les quatre points cardinaux, c’est également rappeler le rôle de la Terre
centre. Les autres caractères (Gǔ (骨), les os ; rùi (銳, 锐), pointe d’une arme, aigü,
perspicacité) n’éclairent pas mon propos.
En résumé, il se dégage de ce point avant tout l’idée du cœur empereur, les
allusions à la Terre se faisant au travers de l’ésotérique et du sacré par le Yi Jing.
En revanche, dà líng 7MC (大陵 ; 大陵), le point yúan du protecteur du
cœur, semble plus clair : la grande colline est une allusion claire à la Terre (forme
et matière). Un premier alias remplace grand (dà 大) par très grand,(tài 太) : j’y
vois une forme de respect envers l’empereur, qui est le plus grand au feu. C’est le
seul point yúan qui ne soit pas indiqué tài en premier nom.
Un autre alias 8 ,importe : xīn zhǔ (心主, 心主). Xīn signifie le cœur, zhǔ le
propriétaire, l’hôte. Dans le cadre de l’acupuncture, il prend comme sens exercer
une domination dans le cycle des cinq éléments.
Le feu domine le métal, mais la glose précise l’idée d’inviter, de nourrir, d’être
en charge de. On retrouve alors la Terre, en fille du feu.
Le point yúan de la rate est le tài bái 3Rte (太白 ; 太白), Vénus, planète du
métal. C’est le seul point yúan qui n’ait pas d’alias, comme pour affirmer que la dé-
nomination ne résulte pas d’une erreur, et inviter l’acupuncteur à réfléchir. Philippe
Laurent propose une autre explication : c’est également le nom d’une montagne...
mais il traduit quand même par Vénus !
Enfin, pour chaque méridien, au moins un nom du points yúan contient le
caractère tài 太 (suprême).
C’est le superlatif de dà 大 (grand), qui lui-même dérive de rén 人 (l’homme).
Ajoutons également pour compléter l’explication le caractère tīan 天 (le ciel).
Ces quatre caractères expriment une gradation : d’abord l’homme, puis l’homme
adulte et grand, ensuite quelquechose de supérieur à l’homme, et enfin le ciel.

8. alias non mentionné par P.Laurent

82
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 83

rén (人) [n°25-A] tīan (天) [n°60-1-C]

Le caractère a deux formes originelles


dà (大) [n°60-1-F] dà (大) [n°60-1-F
Je n’ai pas trouvé de représentation ancienne de tài 太. Wieger ne l’étudie pas,
mais dans une de ses transcriptions [Wieger(1916), p.484] le caractère ancien dà
est traduit en écriture traditionnelle par tài. Le caractère s’obtient par l’ajout à dà
(大)d’un point marquant le superlatif.

J’interprète cette gradation d’un point de vue énergétique comme l’expression


d’une source d’énergie qui dépasse l’homme, qui provient d’haut–dessus de lui : en
ce sens, du ciel et des planètes, puisque tài bái 3Rte (太白 ; 太白) désigne Vénus.
En conclusion, l’étymologie des points yúan des méridiens yīn (阴, 陰) révèle
comme symbolique dans les éléments :
— une sémantique Feu pour le tài chòng 3F (太冲 ; 太衝), sur un méridien de
nature Bois ;
— une sémantique Terre pour le shén mén 7C (神门 ; 神門) et surtout le dà líng
7MC (大陵 ; 大陵), méridiens de nature Feu ;
— une sémantique Métal pour le tài bái 3Rte (太白 ; 太白), sur un méridien de
nature Terre ;
— une sémantique Eau pour le tài yūan 9P (太渊 ; 太淵), sur un méridien de
nature Métal ;
— une sémantique Bois pour le tài xī 3R (太溪 ; 太谿), sur un méridien de nature
Eau.
Ce décalage dans les éléments évoque le cycle d’engendrement, ou cycle nourricier
yíng (营气, 營氣) de l’énergie róng (荣气, 榮氣) (figure 4.8).
Les points yúan permettent de nourrir le méridien. Dans la dialectique des cinq
éléments, un des principes fondamentaux d’équilibrage consiste à tonifier la mère

83
84 Étude

tài chòng 3F (太冲 ; 太衝)


Ä dà líng 7MC (大陵 ; 大陵)

Å Æ

tài xī 3R (太溪 ; 太谿) tài bái 3Rte (太白 ; 太白)

 Ã

tài yūan 9P (太渊 ; 太淵)

Fig. 4.8 – Cycle d’engendrement et planètes

lorsque le fils est vide (plus précisément, tonifier chez le fils le point mère). Cette
technique éclaire sur la présence d’une sémantique filiale sur le méridien mère : la
Rate est la mère du Poumon, son point yúan nourricier porte le nom de la planète
fille, comme pour souligner qu’en tonifiant la mère, l’énergie du fils en bénéficiera.
Enfin, le décalage indique bien une dynamique : la traduction exacte de wǔ xíng
(五行), les cinq mouvements, prend ici toute sa signification.
Les points yúan des méridiens yáng (阳, 陽) présentent également des
étymologies intéressantes, que je résume ici 9 :
— Bois, dì wǔ hùi 42VB (地五会 ; 地五會) (ou qīu xū 40VB (丘墟 ; 丘墟)) :
référence à la Terre par l’emploi de sa clef tǔ (土) dans xū, d‘i la terre et wǔ
(五) cinq, emblème de la terre. Notons l’alias du 42VB : dì wǔ (地五), cinq
terrestres !
— Terre, chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽) par ses alias : réunion de l’eau, de la
source, de l’énergie originelle yúan 元, des os, du jaillissement d’eau : tous les
alias désignent clairement l’eau et les reins ;
— Eau, jīng gǔ 64V (京骨 ; 京骨) : jīng représente le lieu élevé, la capitale de
l’empire : référence possible à l’empereur, donc au feu ;
— Feu wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) : glose autour de la dignité, du serviteur, de la
luminosité de la Lune, de la position allongée ; on pense à des caractéristiques
métal.
— Feu du triple réchauffeur yáng chí 4TR (阳池 ; 陽池) : rappellerait plutôt l’eau,
mais l’alias bíe yáng (別陽) signifie séparation du yáng (阳, 陽) (rôle du métal).
— Métal hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷) : l’étymologie ne distingue aucun élément d’un
autre : se pourrait être l’eau (torrent, acte sexuel), le métal (ba 八 indique la
division), le feu dans la notion d’échange, la Terre avec les fêtes champêtres...
En revanche, c’est le seul point yúan associé à un autre point yúan : le tài
chòng 3F (太冲 ; 太衝). L’association permet de lever les barrières du yīn (阴,
陰) et du yáng (阳, 陽). La technique étant extrêmement connue, y avait-il

9. l’étude reprend les mêmes principes que pour les méridiens yīn (阴, 陰), j’ai préféré ne pas
alourdir le manuscrit en la présentant en détail

84
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 85

besoin de préciser en le nommant explicitement le lien entre le 4GI (métal) et


le 3F (bois) ?
La dialectique qui se dégage de cette étude correspond bien aux cinq éléments,
mais à l’autre cycle essentiel : le cycle de tempérance xiāng kè (相克), avec l’énergie
de défense wèi (卫, 衛) (figure 4.9).

wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨)


ou yáng chí 4TR (阳池 ; 陽池)

dì wǔ hùi 42VB (地五会 ; 地五會)


chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽)
ou qīu xū 40VB (丘墟 ; 丘墟)

jīng gǔ 64V (京骨 ; 京骨) hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷)

Fig. 4.9 – Cycle de tempérance xiāng kè (相克) et points yúan des méridiens yang

C’est pour le rôle du conseiller à la cour que l’on retrouve :


— une sémantique Terre pour le dì wǔ hùi 42VB (地五会 ; 地五會) (ou qīu xū
40VB (丘墟 ; 丘墟)), sur un méridien de nature Bois ;
— une sémantique Eau pour le chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽) sur un méridien de
nature Terre ;
— une sémantique Feu pour le jīng gǔ 64V (京骨 ; 京骨), sur un méridien de
nature Eau ;
— une sémantique Métal pour le wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) et le yáng chí 4TR
(阳池 ; 陽池), sur un méridien de nature Feu ;
— une fonction explicite de tempérance du Bois pour le hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷),
sur un méridien de nature Métal.
Cette étude est moins intéressante du point de vue astronomique, puisqu’aucun
point ne mentionne une planète. Elle permet néanmoins d’associer les points yúan
aux traitements classiques des cinq éléments, ces points n’apparaissant dans aucune
des techniques utilisées aujourd’hui, puisqu’elles ne manipulent que les points shù
(俞) antiques.
Retrouver les deux cycles principaux des cinq éléments à l’aide des points yúan
leur confère bien cet aspect « originel » qui émane de leur étymologie.

Les points tīan (天) Les points tīan (天), traduit par fenêtres du ciel, expriment
clairement le lien à quelquechose de bien supérieur à l’homme (voir précédemment
l’étymologie de 太). Ils sont d’ailleurs situés essentiellement sur les méridiens yáng
(阳, 陽), et dans le haut du corps.

85
86 Étude

tīan (天) [n°60-1-C]

Pour moi, ces points permettent de mettre en relation le corps avec le ciel, donc
les planètes. Je n’ai pas retranscris ici l’étude étymologique de ces points, car leur
fonction n’est pas nouvelle pour l’acupuncteur traditionnel.
Je parlerai de leur utilisation dans une dialectique propre à équilibrage des éner-
gies célestes dans la partie consacrée aux traitements, en 7.2.2, Mise en œuvre.

Autres points Reprendre l’analyse étymologique et l’interprétation des points


d’acupuncture au regard de la cosmologie pourrait faire l’objet d’un mémoire en soi.
Les références aux planètes et au système solaire sont nombreuses, mais nécessitent
un travail de recherche approfondi, que je n’ai pas réalisé.
Je me contenterai de mentionner ici les points « évidents », ceux dont le nom
montre une référence explicite à l’astronomie.
Le shàng xīng 23DM (上星 ; 上星) est le seul point, alias compris, qui utilise le
terme « étoile ».
Le tài bái 3Rte (太白 ; 太白), dont nous avons déjà parlé, est le seul qui se
réfère à une planète : Vénus.
Le Soleil, rì (日) n’est explicitement mentionné que dans rì yùe 24VB (日月 ;
日月). Néanmoins, le caractère forme un très grand nombre de dérivés, dont yáng
(阳, 陽).
De même pour la Lune, yùe (月), dont dérive yīn (阴, 陰).
Les autres points d’intérêt sont résumés en annexe C, Dénomination des points
d’acupuncture au regard de la cosmologie.

4.2.2 Les tiān gān (天干) et dì zhī (地支)


La dialectique des dix troncs terrestres et des douze branches célestes exprime
la quintessence de l’énergétique chinoise [Motte(2010), Motte(2013)]. Elle modélise
des cycles énergétiques de soixante ans, composés eux-mêmes de cycles de soixante
heures chinoises (donc de cent vingt heures actuelles) liant une configuration éner-
gétique à un des soixante points shù (俞) antiques.
Cette dialectique permet l’établissement du calendrier chinois, dont nous avons
mentionné l’importance pour l’empereur : sa légitimité provient d’un mandat céleste.

Date de départ des énergies


Comme tout modèle temporel, la dialectique des tiān gān (天干) et dì zhī (地
支) a besoin d’une référence originelle : c’est la date de départ des énergies. J’ai
indiqué en introduction que cette date faisait l’objet de controverses. Tous les auteurs
s’accordent néanmoins pour admettre que cette date de départ correspond à une
configuration astronomique particulière.
Cette caractéristique à elle seule suffit à étayer mon hypothèse sur les
liens originels entre les planètes et les énergies.

86
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 87

J’ai cependant étudié les différentes propositions de la littérature. Je me si-


tue pour les observations en Chine, à Xi’an (latitude 34°15’29” Nord, longitude
108°55’42” Est, élévation 416m).

Outils informatiques
J’ai utilisé différents outils informatiques pour les calculs astronomiques :
— le logiciel graphique et la librairie de simulation Xephem [Downey(2011)] ;
— la librairie PyEphem [Rhodes(2011)] pour la réalisation de mes pro-
grammes ; elle a l’énorme avantage d’offrir la possibilité de prendre en
compte les époques dans ses calculs, fonctionnalité indispensable pour
l’étude astronomique sur plusieurs millénaires ; elle utilise la librairie de
Xephem ;
— le logiciel de simulation graphique Stellarium [Chéreau et al.(2005)Chéreau,
Spearman, Meuris, and Gajdosik] ;
— dans une moindre mesure le logiciel de simulation graphique KStar pour
l’environnement KDE sous Linux [Harris and Mutlaq(2001–2017)].
Si les deux derniers logiciels sont esthétiquement bien plus avancés, les deux
premiers en revanche sont plus adaptés à mon sens à un travail de recherche
(ils sont utilisés à Harvard, à la NASA...).

Naissance de l’Empereur La première date remarquable est celle communément


admise aujourd’hui par les chinois et se réfère à l’année de naissance de l’empereur
jaune Huáng Dì (黄帝, 黃帝). Dans la mythologie chinoise, l’empereur jaune a conçu
le premier calendrier.
Il a pris comme référence sa date de naissance :

— soit 2697 avant J.-C. (accouchement) ;

— soit 2698 avant J.-C. (conception) ;

À première vue, l’origine de ces dates ne relève pas d’une configuration astrono-
mique particulière. Cependant, le caractère mythique de cet empereur, ainsi que son
nom (Jaune se réfère à l’élément Terre), peuvent résulter de l’expression d’une réa-
lité remarquable. C’est souvent le cas avec les dates mythiques, l’astro-archéologie
démontrant ensuite la présence de phénomènes particuliers (éclipses, conjonctions,
comètes, etc.).
Pour savoir dans quelle années nous nous trouvons en 2017, il faut appliquer un
modulo 60 sur le nombre d’années écoulées depuis la date de départ :

annee = (2697 + 2017 − 1)mod(60) = 33

Le −1 compense le décalage d’un an entre le système de datation des historiens


(avant J.-C) qui ne comporte pas d’année 0, et la norme actuelle qui utilise les
nombres négatifs et une année 0.

87
88 Étude

Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) n’indique pas de date de départ, mais relève les
dates les plus anciennes connues ainsi que les noms des années correspondantes :

— 2145 avant J.-C, ping–tse, première année de règne de l’empereur Yao ; cela
correspond à une année 13 dans le cycle.
— 2042 avant J.-C., tchi–wei, première année de règne de l’empereur Choen ; cela
correspond à une année 56 dans le cycle.
Ces dates sont conformes avec une date de départ possible de 2698, et exluent
2697 :
2698 − 2145 = 553
553mod(60) = 13

Date admise en Chine aujourd’hui L’année retenue aujourd’hui en Chine pour


le départ des énergies est celle de la naissance de l’empereur Huáng Dì (黄帝, 黃
帝), ou toute autre antérieure pourvu qu’elle reste compatible par modulation de 60
(4315 avant J.-C (-4316) par exmple). Les dates antérieures ont probablement été
obtenues en recherchant une combinaison antérieure à celle utilisée comme date de
naissance de l’empereur Huáng Dì (黄帝, 黃帝) et pour affirmer le caractère antique
de la civilisation chinoise, comme le pense Maspero [Maspero(1950)], assez critique
sur la pertinence des datations antiques et particulièrement à l’égard des hypothèses
préhistoriques comme celles de Schlegel.
Elles ne correspondent cependant à aucune configuration astronomique remar-
quable. Léopold de Saussure, tout en soulignant l’antiquité des connaissances chi-
noises en astronomie, souligne cependant que l’utilisation des tiān gān (天干) dì zhī
(地支) pour nommer les années se situe au début de l’ère chrétienne, elle est donc
bien postérieure à leur utilisation pour les jours et les heures.
Il est donc envisageable que les chinois aient tardivement complété la dialectique
existante pour l’appliquer aux années, en cherchant à ce moment-là une configuration
compatible avec le système utilisé pour les jours et les heures.
Ceci expliquerait pourquoi ni la date proposée par les chinois aujourd’hui, ni celle
mentionnée par Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) ne s’accordent sur une configuration
cosmologique remarquable.

Jean Motte Dans son ouvrage « Les chemins cachés de l’acupuncture tradition-
nelle » [Motte(2010)], Jean Motte propose comme date de départ des énergies non
pas l’année 4315 avant J.-C. mais 4316 (figures 4.10 et 4.11).
Il s’appuie pour cela sur des archives du père Gaubil, et une configuration rare
entre Jupiter et le cycle lunaire. Cette configuration au solstice d’hiver (28/4/4316
avant J.-C, du fait de la précession des équinoxes) correspond également dans mes
simulations 10 à d’autres caractéristiques remarquables :
— il y a probablement eu éclipse partielle de Soleil le 27/4/4316 ;
— Mercure était en opposition ET en transit devant le Soleil pendant cette
éclipse ;
— Les quatre autres planètes étaient visibles cette nuit-là ;
10. il convient de rappeler que cette simulation reste une projection complexe, à considérer avec
une prudence nécessaire

88
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture traditionnelle 89

Fig. 4.10 – Représentation de la configuration du système solaire le 28/4/4316 avant


J.-C avec xephem. Xephem n’utilise pas d’année 0, la date est bien celle proposée
par Jean Motte.

— Jupiter était en conjonction avec la Terre ET alignée plein Nord ;


Cependant, le calcul aboutit à une différence d’un an par rapport aux autres
dates. Jean Motte conclut à une erreur dans le calendrier actuel chinois.

Conséquences Il me semble pourtant qu’il existe un moyen de conserver les dates


antiques chinoises tout en admettant la position de Jean Motte. En effet, la préces-
sion des équinoxes, exprimée dans notre calendrier actuel, décale le solstice d’hiver
de quelques heures chaque année.
Or, sur la période de temps considérée, ce décalage finit par s’exprimer en jours,
puis en mois par rapport à notre solstice actuel. Les anciens observaient le solstice,
et n’avaient pas notre calendrier actuel.
J’ai écrit un programme qui, à l’aide d’une librairie logicielle de calcul astro-
nomique, permet de compter le nombre de solstices d’hiver depuis -4317 jusqu’à
aujourd’hui : j’en trouve non pas 6333 (2017+4316) mais 6332, soit un de moins. En
effet, pendant près d’un siècle, les solstices ont oscillé autour du premier janvier de
l’année n et du 31 décembre de l’année n − 1. Le dernier solstice ayant eu lieu un
premier janvier est celui du 1/1/-1221 à 00 :07 :21, le premier solstice ayant eu lieu
un 31 décembre est celui du 31/12/-1329 à 23 :48 :17 (voir annexe D). Cela signifie
qu’avec le calendrier actuel, il faut retrancher une unité des calculs pour avoir le bon
nombre de solstices, le nombre d’années importe peu !
Lorsque Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) a établit les chronologies des règnes, il a
exprimé les dates sans avoir connaissance de la précession des équinoxes (ce sont
les jésuites qui ont apporté cette connaissance 1500 ans plus tard aux astronomes
chinois) en se référant au calendrier chinois, peu sensible à la précession du fait de
sa synchronisation sur les solstices, et non pas un nombre de jours pour former une
année. C’est lors de la conversion des dates chinoises en dates grégoriennes, plus
d’un millénaire après, que l’erreur a été commise : il aurait fallu retirer une année

89
90 Étude

Fig. 4.11 – Détail de la figure 4.10

grégorienne pour les dates antérieures à -1221.


L’hésitation autour de la date de conception ou de naissance de Huáng Dì (黄
帝, 黃帝) pourrait trouver son origine dans ce décalage d’un an dû au solstice, ce
qui au passage souligne la postériorité des datations.
Cette analyse confirme donc la règle établie par Jean Motte qui consiste
à retirer non pas une mais deux années avant d’appliquer la modulation à soixante
pour connaître le numéro d’année dans le cycle sexadécimal.

4.2.3 Les textes fondateurs


La consultation du chapitre 69 du sù wèn (素问, 素問) parachève sans équivoque
cette étude sur l’origine astronomique de l’acupuncture [Duron(1991), tome II, cha-
pitre 69]. Aucun doute ne peut subsister après la lecture du chapitre : contrairement
à de nombreux passages compliqués à interpréter, les allusions aux planètes sont
explicites et directes.
La finalité du chapitre s’inscrit clairement :

Qi Bai : Celui qui connaît bien le Dao, qui connaît en haut l’astronomie,
en bas la géographie et entre les deux, les affaires courantes de l’homme,
peut ainsi prolonger son existence jusqu’à l’infini.
( [Duron(1991), p.276])
Les références aux planètes apparaissent clairement : Qi Bai décrit les symptômes
associés aux mouvements, et conclu à chaque fois en indiquant que c’est la planète
Vénus, Mars, etc. qui réagit.

90
4.3 Contributions de l’étude à l’énergétique 91

Ou encore, concernant la dialectiques des tiān gān (天干) et dì zhī (地支) :

Qi Bai : [...] Pendant la circulation du feu et du métal, on parle d’abord


de Mars (huǒ xīng (火星)) et de Vénus (jīn xīng (金星)), puis de celles
qui le dominent ? Enfin, on parle de nouveau de Vénus (jīn xīng (金星))
et de Mars (huǒ xīng (火星)). ( [Duron(1991), p.278])
Les planètes sont nommées par l’élément, pas par leurs autres noms usuels,
comme pour signifier le lien avec les mouvements.
Il est intéressant de voir que ce chapitre éclaire les trois précédents, et les deux
suivants. Il semble placé au centre (c’est le 5e chapitre de la 8e série) afin de se
concentrer sur l’essentiel. Connaissant la rigueur et la symbolique numérologique
chinoise, il ne peut s’agir d’une coïncidence.
Les ministres se relayent tour à tour pour exprimer leur interprétation des lois
énergétiques :
— d’abord Gui Yu Qu, ministre astrologue (un des interlocuteurs les plus com-
pliqués à comprendre à mon avis), chapitre 66 ;
— Qi bai reprend la main aux chapitre 67, 68 et 69 en explicitant une partie de
ce que Gui Yu Qu vient d’énoncer, de manière pragmatique ;
— Tchi Po conclu aux chapitres 70 et 71 la série.
Rappelons que Qi Bai est désigné comme le premier ministre astronome, le
« Maître du Ciel », soit le deuxième personnage de l’empire, derrière l’Empereur.
Pour finir, le cinquième traité (encore 5...) sur les cinq gouverneurs du ciel
de Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) [Qiān(1895)] indique clairement l’influence des
textes anciens sur le développement et l’amélioration des pratiques énergétiques :
on constate que la théorie fondamentale s’est largement développée, pour produire
des applications concrètes en astronomie, médecine et astrologie.
Ce traité démontre la constante quête des chinois à parfaire les enseignements des
livres sacrés, même si de nombreuses interprétations ou tentatives d’amélioration des
modèles aboutissent à une complexification à outrance des principes fondamentaux.
Cette complexification semble peu utile à l’acupuncteur contemporain, les outils
et modélisations modernes facilitant grandement les calculs !

4.3 Contributions de l’étude à l’énergétique


Cette étude démontre, de mon point de vue sans aucune ambiguïté, que l’astro-
nomie et la cosmologie forment une des bases de l’acupuncture traditionnelle.
Se pose maintenant la question de savoir comment retranscrire concrêtement
cette connaissance, et plus particulièrement dans un cabinet d’acupuncture. Comme
passer du ciel à la Terre ?
La réponse nous est donnée par la formule consacrée :
Lorsque je pique l’homme, je pique le Ciel...
Une partie du travail a déjà été réalisée : les tiān gān (天干) et dì zhī (地支)
prennent tout leur sens, et c’est une dialectique utilisée quotidiennement par les
acupuncteurs. De même que l’observation des phases lunaires pour constituer les
traitements, ou le respect des interdits de puncture aux solstices.
Et pour le reste ?

91
92 Étude

J’ai montré l’importance des points yúan (原) de part leur étymologie. Il reste à
définir une logique permettant de les associer à des configurations planétaires, et ce
sera l’objet du chapitre suivant.
Enfin, je pense que de nombreux traitements restent à trouver : il faudrait pour
cela prendre complètement en compte l’aspect cosmologique dans la dénomination
des points, comprendre comment les lier au Ciel. Je proposerai en fin de mémoire
quelques perspectives, non exhaustives, pour aller plus loin.
J’invite dès à présent mes consœurs et confrères, tels nos prédécesseurs de l’an-
tiquité, à lever les yeux au Ciel pour découvrir mille et une façons de L’associer à
leurs traitements.
Je souhaite pour ma part poursuivre ce mémoire en apportant ma pierre à l’édi-
fice !

4.4 Bibliographie du chapitre


[Anh(2010)] T. T. Anh. Mémento du chinois, 1500 caractères utilisés en MTC.
Paris, 2010.
[Biot(1839–1840)] J.-B. Biot. Sur la chronologie des chinois de m. ideler. Jour-
nal des savants, 1839–1840. URL https://www.chineancienne.fr/19e-s/
biot-j-b-sur-la-chronologie-des-chinois-de-m-ideler/. compilation
de 6 articles parus au Journal des savant entre 1839 et 1840, version numé-
rique de Pierre Palpant pour Chine Ancienne, avril 2015.
[Biot(1862)] J.-B. Biot. Précis de l’histoire de l’astronomie chinoise.
Paris, etude sur l’astronomie indienne et sur l’astronomie chi-
noise edition, 1862. URL https://www.chineancienne.fr/19e-s/
biot-j-b-précis-de-l-histoire-de-l-astronomie-chinoise. com-
pilation d’article parus au Journal des Savants en 1961, version numérique de
Pierre Palpant pour CHine Ancienne.
[Chavannes(1895)] E. Chavannes. Introduction aux Mémoires historiques de Se-
ma Ts�ien. Leroux, Ernest, Paris, 1895. URL http://www.chineancienne.
fr/traductions/se-ma-ts-ien-les-m%C3%A9moires-historiques/. Réédi-
tion : Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien-Maisonneuve, Paris 1967.
[Chéreau et al.(2005)Chéreau, Spearman, Meuris, and Gajdosik] F. Chéreau,
R. Spearman, J. Meuris, and J. Gajdosik. Stellarium. Logiciel libre, 2005.
URL www.stellarium.org/fr/.
[Copernicus(1543)] N. Copernicus. De revolvtionibvs orbium coelestium. Norim-
bergæ, apud Ioh. Petreium, 1543. URL LibraryofCongress,https://www.
loc.gov/item/46031925.(consultéle31mars2016).
[Covin(2009a)] J. Covin. Etude sur la dénomination des points d’acu-
puncture, 1ère partie. Université Victor Segalen – Bordeaux II,
2009a. URL http://www.gera.fr/Downloads/Formation_Medicale/
POINT-d-ACUPUNCTURE-approche-THEORIQUE-CLINIQUE-ET-EXPERIMENTALE/
Nom-des-points-d-acupuncture-/covin-111944.pdf.
[Covin(2009b)] J. Covin. Etude sur la dénomination des points d’acu-
puncture, 2ème partie. Université Victor Segalen – Bordeaux II,
2009b. URL http://www.gera.fr/Downloads/Formation_Medicale/

92
4.4 Bibliographie du chapitre 93

POINT-d-ACUPUNCTURE-approche-THEORIQUE-CLINIQUE-ET-EXPERIMENTALE/
Nom-des-points-d-acupuncture-/covin-111945.pdf.
[Cyrille J.-D. Javary(2003)] P. F. Cyrille J.-D. Javary. YI JING, Le livre des Chan-
gements. Paris, 2003.
[De Saussure(1909–1922)] L. De Saussure. Les origines de l’as-
tronomie chinoise. T’oung Pao, 10(2):121–182, 1909–
1922. URL https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/
saussure-les-origines-de-l-astronomie-chinoise/. compilation
des articles parus dans T’oung Pao entre 1909 et 1922, version numérique de
Pierre Palpant pour Chine Ancienne.
[de Saussure(1919)] L. de Saussure. Le système astronomique des chinois.
Archives des sciences physiques et naturelles, Genève., 1919. URL
https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/saussure-le-syst%
C3%A8me-astronomique-des-chinois/. version numérique de Pierre Palpant
pour Chine Ancienne.
[Downey(2011)] E. C. Downey. Xephem : Interactive astronomical epheme-
ris. Astrophysics Source Code Library, dec 2011. URL http://www.
clearskyinstitute.com/xephem/. logiciel de visualisation basé sur pyephem.
[Duron(1991)] A. Duron. Su wen. Guy Trédaniel, 1991.
[Galilei(1632)] G. Galilei. Dialogo... sopra i due massimi sistemi del mondo Tole-
maico, e Copernicano. Firenze, 1 edition, 1632. URL https://books.google.
fr/books?hl=fr&lr=&id=yUBIfbGmyIMC.
[Gaubil et al.(1770)Gaubil, de Guignes, and al.] A. Gaubil, J. de Guignes, and al.
Le Chou-king : un des livres sacrés des chinois qui renferme les fondements de
leur ancienne histoire, les principes de leur gouvernement et de leur morale. NM
Tilliard, 1770. URL https://books.google.fr/books?id=S8dXAAAAcAAJ.
[Granet(1922)] M. Granet. La religion des Chinois. version nu-
mérique de Pierre Palpant pour le site chine ancienne, Paris,
1922. URL https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/
granet-la-religion-des-chinois/.
[Granet(1934)] M. Granet. La pensée chinoise. Albin Michel 2002,
1934. voir http://classiques.uqac.ca/classiques/granet_marcel/A12_
la_pensee_chinoise/pensee_chinoise.html pour la version numérique de
Pierre Palpant, collection Chine ancienne.
[Harris and Mutlaq(2001–2017)] J. Harris and J. Mutlaq. Kstars. Logiciel libre
contribué, 2001–2017. URL https://edu.kde.org/kstars/.
[Koyré(1934)] A. Koyré. Des Révolutions des Orbes Célestes. Pa-
ris, Librairies Felix Alcan, textes et traductions pour servir a l’his-
toire de la pensÉe moderne, collection dirigée par abel rey edition,
1934. URL http://classiques.uqac.ca/collection_sciences_nature/
copernic_nicolas/revolutions/revolutions_orbes_celestes.html.
[Kyril(1983)] R. Kyril. L’idiot chinois : initiation élémentaire à la lecture intelligible
des caractères chinois. Paris, 1983. le livre n’est plus édité mais encre sous
copyright, me contacter pour consultation.
[Laurent(2010)] P. Laurent. L’esprit des points. Paris, 2ème édition, colorisée edi-
tion, 2010. ISBN 978-2-84279-443-9.

93
94 Étude

[Maspero(1939)] H. Maspero. Les instruments astronomiques des Chi-


nois au temps des Han, volume VI of Mélanges chinois et boud-
dhiques, pages 187–356. 1939. ISBN 978-90-6831-282-9. URL
https://www.chineancienne.fr/début-20e-s/maspero-henri/
maspero-les-instruments-astronomiques-des-chinois-au-temps-des-han.
version numérique de Pierre Palpant sur Chine ancienne, 2016.
[Maspero(1950)] H. Maspero. L’astronomie dans la Chine ancienne. His-
toire des instruments et des découvertes, volume III of Mélanges
posthumes, chapter Etudes historiques, pages 13–34. Paris, 1950.
URL https://www.chineancienne.fr/d%C3%A9but-20e-s/maspero-henri/
maspero-l-astronomie-dans-la-chine-ancienne. version numérique de
Pierre Palpant pour Chine Ancienne, janvier 2016.
[Mestrallet(2012)] A. Mestrallet. Moka 1, volume 1. Vienne, France, 2012. ISBN
978-2-36192-043-2.
[Motte(2010)] J. Motte. Les chemins cachés de l’acupuncture traditionnelle chinoise.
Guy Trédaniel, 2ème édition edition, 2010.
[Motte(2013)] J. Motte. Tian Kan Ti Tche, la grande acupuncture. Centre Imhotep,
2013. URL http://www.centre-imhotep.com.
[Nazé(2009)] Y. Nazé. L’astronomie des Anciens. Belin, 2009.
[Qiān(1895)] S. Qiān. Mémoires historiques, tome troisième, volume 3. Leroux,
Ernest, Paris, 1895. URL http://www.chineancienne.fr/traductions/
se-ma-ts-ien-les-m%C3%A9moires-historiques/. traductions et annota-
tions d’Edouard Chavannes, réédition : Librairie d’Amérique et d’Orient
Adrien-Maisonneuve, Paris 1967.
[Rhodes(2011)] B. C. Rhodes. Pyephem : Astronomical ephemeris for python. As-
trophysics Source Code Library, dec 2011. URL http://rhodesmill.org/
pyephem/. librairie logicielle.
[Rochain(2012)] S. Rochain. Fréquence des transits de vénus. Technical re-
port, Association Narbonnaise d’Astronomie Populaire (ANAP), Narbonne,
2012. URL http://astronomie.narbonne.free.fr/IMG/pdf/frequence_
des_transits_de_venus.pdf.
[Schlegel(1875)] G. Schlegel. Uranographie chinoise : ou, Preuves directes que
l’astronomie primitive est originaire de la Chine, et qu’elle a été empruntée
par les anciens peuples occidentaux à la sphère chinoise ; ouvrage accom-
pagné d’un atlas céleste chinois et grec. Librairie de M. Nijhoff, 1875. URL
https://books.google.fr/books?id=sshFAQAAMAAJ.
[Too(2010)] L. Too. Encyclopédie illustrée du Feng Shui – Guide pratique d’un art
de vivre. Guy Trédaniel, 3ème edition, 2010. ISBN 978-8-8132-0068-6. trad.
J.-F. Bournot, J. Tranier.
[Wieger(1916)] L. Wieger. Caractères chinois. Shanghai, troisième edition, 1916.
URL http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65295274.

94
Chapitre 5

Hypothèse sur l’interprétation


énergétique de la gravité et de la
magnitude

L’astronomie,
cette micrographie d’en haut,
est la plus magnifique des sciences
parce qu’elle se complique d’une
certaine quantité de divination.
L’hypothèse est un de ses devoirs.

Victor Hugo

Sommaire
5.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.2 Hypothèse sur la magnitude
. . . . . . . . . . . d’une planète . . . . . . . . . . . 96
5.3 Hypothèse sur la gravité
. . . . . . . d’une planète . . . . . . . . . . . . . 97
5.4 Étalonnage des échelles et indices . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.4.2 Formule de calcul des indices . . . . . . . . . . . . . . 101
5.4.3 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
5.5 Comparaison avec la lune et conclusion . . . . . . . . . . . . 102

95
96 Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la magnitude

5.1 Préambule
Ce chapitre est assez court. Il formule une hypothèse simple permettant de décrire
avec la science actuelle les effets qu’une planète peut avoir sur l’Homme, dans une
dialectique énergétique.
À l’origine, il expliquait en détail comment j’avais choisi parmi les différentes
forces et grandeurs physique possibles, d’une part la gravité . . . . . . . pour représenter le yīn
(阴, 陰), d’autre part la .magnitude
. . . . . . . . . . ou luminosité d’une planète pour exprimer le
yáng (阳, 陽).
En relisant mon mémoire, j’ai préféré soulager le lecteur d’une discussion qui com-
plexifiait cette hypothèse, alors qu’elle revêt un caractère simple et facile à mettre
en pratique. Il me semble également que les discussions précédentes suffisent pour
comprendre mon cheminement, sans qu’il soit nécessaire de l’expliciter davantage.
Le curieux pourra consulter l’annexe A.1.1, Dualité onde–corpuscule.

5.2 Hypothèse sur la magnitude


. . . . . . . . . . . d’une planète
Les textes anciens parlent de la luminosité d’une planète comme reflétant l’acti-
vité énergétique du moment pour son élément. Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷) détaille
longuement comment les colorations des planètes, leur intensité lumineuse, influent
sur les hommes 1 .
Il existe une grandeur physique permettant d’exprimer cette intensité lumineuse,
telle qu’on la perçoit de la Terre : la magnitude. . . . . . . . . . . . Pour des raisons mathématiques
(voir glossaire), la magnitude est d’autant plus forte que la luminosité est faible
(c’est une échelle inverse).
La lumière étant légère, éclatante, j’ai considéré que la luminosité
d’une planète représentait le yáng (阳, 陽) de l’élément. De plus, la luminosité
d’une planète vient du Soleil. Les chinois avaient découvert cette particularité qui
distingue planètes et étoiles. Or, le Soleil est la source du yáng (阳, 陽).
D’aucun penseront que la magnitude dépend directement de la proximité d’une
planète : ce n’est pas uniquement le cas. Les angles formés avec la Terre, la planète
et le Soleil (on parle de phase pour Mercure et Vénus) ; l’élévation ; l’activité solaire ;
l’atmosphère terrestre, sont autant de facteurs qui influent sur la magnitude d’une
planète (figure 5.1). Les planètes . . . . . . . . . extrérieures
. . . . . . . . . . . . (Mars, Jupiter, Saturne) ne présentent
pas de phases, parfois des aspects gibbeux.
J’ai réalisé un logiciel permettant de tracer dans le temps l’évolution des magni-
tudes des planètes. La figure 5.2 représente l’évolution de cette grandeur sur cinq
ans.
On retrouve pour chaque planète des cycles, certains assez réguliers (planètes
extérieures) alors que d’autres comme celui de Vénus ou Mercure apparaissent plus
complexes.
Les astronomes chinois considéraient que plus une planète brillait, plus son in-
fluence était forte et plus elle était proche. Ce n’est pas tout à fait vrai, surtout pour
les .planètes
. . . . . . . . .intérieures.
..........
Enfin, la luminosité était une caractéristique physique appréciable dans l’anti-
quité (contrairement à la gravité), ce qui laisse supposer que les modèles énergétiques
chinois ont pu en tenir compte.
1. Traité V, Les cinq gouverneurs du Ciel, op.cit

96
5.3 Hypothèse sur la gravité
. . . . . . . d’une planète 97

Fig. 5.1 – Phases de Vénus et évolution de son diamètre apparent. Thessalonique,


Grèce, du 27/02 au 08/06/2004. Source : Statis Kalyvas, Observatoire européen aus-
tral (European Southern Observatory - ESO), programme VT-2004. Reproduction
avec l’autorisation de l’ESO.

5.3 Hypothèse sur la gravité


. . . . . . . d’une planète
La gravité est une force qui dépend de la masse et de la distance de deux corps.
Comparée à la magnitude, c’est une force yīn (阴, 陰), car elle s’appuie sur la
densification.
Elle est directement liée à la distance qui sépare deux planètes : plus la planète est
éloignée, moins la gravité s’exercera. Cette force entre la Terre et la Lune a pour effet
de provoquer les marées. Or, le cycle lunaire impacte les traitements énergétiques
en faisant varier la profondeur de la couche du sang.
J’ai donc considéré que la gravité d’une planète représentait le yīn
(阴, 陰) de l’élément. Comme la seule donnée variable est la distance (les planètes
gardent sensiblement la même masse lorsqu’elles se déplacent), il suffit d’étudier
l’éloignement pour avoir une idée des forces gravitationnelles en présence : plus la
distance est grande, moins la force de gravité est importante.
En procédant de la même manière que pour la magnitude, j’ai développé un
logiciel permettant de suivre l’éloignement des planètes. La figure 5.3 représente
l’évolution de la distance séparant la Terre des cinq planètes sur cinq ans.
On constate également une forme cyclique, mais plus régulière cette fois-ci (plus
calme, donc plus yīn que la magnitude agitée yáng).
Enfin, contrairement à la magnitude, la gravité n’était pas appréciable par les
chinois de l’antiquité. Ils se basaient uniquement sur la luminosité apparente de la
planète, ce qui constitue une approximation parfois peu fiable comme je l’ai montré
juste avant.

97
98

98
Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la magnitude
Fig. 5.2 – Évolution de la magnitude des planètes sur cinq ans entre le 1/1/2016 et le 31/12/2020. L’axe des ordonnées est inversé afin que
les planètes les plus lumineuses soient en haut.
5.3 Hypothèse sur la gravité
. . . . . . . d’une planète
Fig. 5.3 – Évolution des distances (en unités . . . . . . . . . . . . . . . séparant les planètes de la Terre sur cinq ans entre le 1/1/2016 et le 31/12/2020.
. . . . . . . astronomiques)
Plus la distance est grande, moins la force de gravité est importante.
99

99
100 Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la magnitude

5.4 Étalonnage des échelles et indices


5.4.1 Principe
Si on compare sur une échelle absolue la luminosité de Vénus (planète la plus
brillante du système solaire pour la Terre) avec celles des autres planètes, Vénus
sera toujours l’astre le plus brillant. De même avec la force de gravité : Jupiter (à
cause de sa masse énorme) et Vénus (proche de la Terre) exercent une force dix à
cent fois plus importante que les autres planètes (voir 5.5, Comparaison avec la lune
et conclusion).
Or, ce qui m’importe de mesurer, ce sont les variations de ces grandeurs physiques
pour une planète donnée : plutôt au-dessus ou au-dessous des valeurs moyennes
habituelles pour la planète.
J’ai donc établi des échelles de variation normalisant les minima et maxima pour
chaque planète, afin d’exprimer en pourcentage la quantité potentielle de chaque
grandeur pour un astre. Ainsi, j’exprimerai la grandeur physique sur une échelle
allant de 0 à 100, à l’aide d’un indice commun à toutes les planètes.
Pour établir les maxima et minima, j’ai utilisé mon logiciel en lui demandant
de trouver les valeurs minimales et maximales de la magnitude et de la distance
séparant la planète sur 7500 ans (voir table 5.1).

Magnitude
Jupiter Mars Saturne Vénus Mercure
Mmin -1,51 1,83 1,39 -3,63 6,19
Mmax -2,80 -2,96 -0,51 -4,49 -2,34
plage -1,29 -4,79 -1,90 -0,86 -8,53

Distances
Jupiter Mars Saturne Vénus Mercure
Dmin 3,9487 0,3727 7,8405 0,2633 0,5490
Dmax 6,4560 2,6762 11,2469 1,7374 1,4515
plage 2,5073 2,3035 3,4064 1,4741 0,9025

Tab. 5.1 – Maxima et minima des distances et magnitude des planètes entre -4500
et 2017 calculés avec mon logiciel. On retrouve des valeurs proches de celles fournies
par la littérature. La plage est l’étendue de l’intervalle [min, max].

À partir de ces données d’étalonnage, et des valeurs correspondant à une date


particulière, je produis un indice exprimant en pourcentage l’intensité de la force. Si
une valeur pour une date est proche du minimum d’intensité, l’indice sera proche de
zéro ; au contraire, si la valeur est proche du maximum, l’incide sera proche de 100.
Pour faciliter l’interprétation, je représente les résultats sous forme de diagrammes
(voir figure 5.4).

100
5.4 Étalonnage des échelles et indices 101

5.4.2 Formule de calcul des indices


La formule de l’indice indmagn exprimant l’intensité lumineuse Mdate à une date
donnée sur échelle comprise entre 0 et 100 est :

Mdate − Mmin
indmagn = × 100
Mmax − Mmin
La formule de l’indice indgrav exprimant l’éloignement, donc l’intensité de la force
gravitationnelle est :
( )
Ddate − Dmin
indgrav = 100 − × 100
Dmax − Dmin

La force gravitationnelle est d’autant plus forte que la planète est proche, donc
que la distance est petite, d’où la soustraction de 100.

5.4.3 Exemple
Étudions la configuration du 4 mars 1989 (14h10). L’heure n’a pas beaucoup
d’importance, contrairement aux tiān gān (天干) dì zhī (地支).
À partir des données astronomiques de cette date (recueillies dans mon logiciel,
ou tout autre logiciel de calcul astronomique), je réalise deux diagrammes représen-
tant l’intensité de la gravité et de la luminosité de chaque planète par rapport à ses
intensités minimales et maximales (voir table 5.2 et figure 5.4).

04/03/89 Jupiter Mars Saturne Vénus Mercure


Mdate -2,09 1,04 0,57 -3,78 -0,01
indmagn 44,96 16,49 43,16 17,44 72,68
Ddate 5,21 1,57 10,47 1,70 1,17
indgrav 49,58 47,95 22,82 2,74 31,71

Tab. 5.2 – Magnitude et éloignement des planètes le 04/03/1989

Dans cet exemple :


— Vénus occupe une de ses positions les plus distantes de la Terre, son indice de
distance est donc proche de zéro. En revanche, sa luminosité n’est pas aussi
basse qu’elle pourrait l’être, son indice de magnitude est donc faible mais pas
autant que pour la distance ;
— Mercure est plutôt éloignée, mais très lumineuse ;
— Jupiter est dans ses distance et luminosité moyennes ;
— Mars est à une distance moyenne, mais faiblement lumineuse ;
— Saturne enfin est plutôt éloignée mais dans une magnitude moyenne.

101
102 Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la magnitude

Fig. 5.4 – Diagrammes représentant les indices d’intensité pour la distance et la


magnitude en date du 04/03/1989

5.5 Comparaison avec la lune et conclusion


Afin de se faire une idée de l’intensité des forces en présence, je terminerai ce
chapitre en comparant les magnitudes et force de gravité des planètes à celles de la
lune. Nous avons une idée de ce que représentent en intensité la luminosité et la force
d’astraction de notre satellite. En acupuncture traditionnelle, nous en percevons
également les effets, et certais de nos patients sont sensibles à la lune.
Par rapport à la pleine lune, et en prenant la magnitude la plus petite pour les
planètes (dont le plus de luminosité) :
— Vénus est 1600 fois moins brillante ;
— Mars et Jupiter 7600 fois moins brillantes ;
— Mercure 20000 fois moins ;
— Saturne 76000 fois moins.
Pour la gravité, avec les distances minimales :
— de l’ordre de 100 000 fois moins que la lune pour Jupiter et Vénus ;
— un million et 3 millions fois moins pour respectivement Saturne et Mars ;
— 10 million fois moins pour Mercure.
En conclusion, l’intensité des forces en présence est bien moins importante que
celles de la Lune.

Je terminerai ce chapitre par un clin d’oeil chinois en proposant une analogie :

Gravité et Magnitude sont au Ciel


Ce que l’Homéopathie est à la Terre.

102
Chapitre 6

Discussions et perspectives

Une confrontation permanente entre


théorie et expérience est une condition
nécessaire à l’expression de la créativité.

Pierre Joliot, La recherche


passionnément, [Joliot(2001)]

103
104 Discussions et perspectives

Il est toujours complexe lorsqu’on suit une piste prometteuse de décider à quel
moment il faut marquer une pause, afin de mesurer le chemin parcouru. Pourtant,
si l’objectif est d’en indiquer l’itinéraire, les embûches, les détours possibles à ses
amis, c’est une étape nécessaire.
Je pense avoir suffisamment introduit d’éléments théoriques et de justifications,
pour partager avec le lecteur mon sentiment de grande excitation à lui faire découvrir
comment de toute cette théorie, j’ai pu formuler quelques traitements applicables
simplement en cabinet.
Mais il reste une part de frustration : devant l’énormité de la tâche, qui consiste
à analyser l’ensemble de l’acupuncture chinoise sous un angle un peu différent, j’ai
la conviction de n’avoir abordé qu’une infime portion du chantier.
J’ai cependant préféré me (re)concentrer sur ce que je réalisais, en produisant
une recherche rigoureuse et exhaustive, plutôt que d’explorer toutes les voies qui
s’offraient à moi.
Il reste par conséquent encore beaucoup à réaliser, mais cela dépassait à mon
sens le cadre de ce travail préliminaire.
Toutefois, avant de passer aux traitements, j’aimerais revenir sur la probléma-
tique initiale, qui était de déterminer une fréquence d’accord fondamentale à la
gamme chinoise.
J’ai reproduit l’idée de Cousto, avec son système de l’octave cosmique, en l’ap-
pliquant aux périodes synodiques des planètes (pour rappel, il utilisait, comme
M.Cortinovis, les périodes de révolutions sidérales). J’ai donc obtenu une fréquence
moyenne, que j’ai fait varier afin de minimiser les écarts par rapport aux gammes
théoriques.
Trois éléments important ressortent de ce travail :
1. le meilleur résultat est obtenu avec une fréquence d’accord sur le LA à 429Hz ;
cette valeur est très proche de celle proposée par Michel Cortinovis (432Hz) ;
2. l’association entre Mars, la note DO et le diapason de 128Hz est sans équi-
voque ;
3. plus étonnant, les autres planètes s’associent respectivement :
— au SI/SI♭ pour Jupiter et Saturne ;
— au LA pour Mercure ;
— au FA pour Vénus.
On ne retrouve donc nullement une gamme avec des harmoniques simples, mais
en revanche, plusieurs éléments connus ou soupçonnés dans les différentes dialec-
tiques possibles (Fréquence pour le feu efficace sur le foyer supérieur et avec le
diapason chakras du plexus solaire sur le dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻中), association
entre le métal (Vénus) et la fréquence du diapason du chakras coronal, etc.).
Enfin, avant de passer à la suite du mémoire, je tenais à remercier Michel Corti-
novis pour l’aide qu’il m’a apportée l’année dernière, au moment où je rédigeais la
première version de ce mémoire.

104
Troisième partie

Traitements énergétiques basés


sur une dialectique cosmologique

105
Chapitre 7

Traitements

Un idéal n’a aucune valeur si vous ne


pouvez pas le mettre en pratique.

Swâmi Râmdâs

Sommaire
7.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens . . . . . . . . . 109
7.2.1 Principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
7.2.2 Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Énergie d’un élément en excès ou insuffisance . . . . . . . . 109
Énergie équilibrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Équilibre absolu . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Équilibre relatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Disparité du yīn (阴, 陰) et du yáng (阳, 陽) . . . . . . . . 112
Atteinte de peu d’éléments. . . . . . . . . . . . . 112
Atteinte de plusieurs éléments. . . . . . . . . . . 112
7.3 Énergies de naissance et adaptation . . . . . . . . . . . . . . 114
7.3.1 En analogie avec la « Grande Acupuncture » . . . . . 114
7.3.2 Bilan énergétique à la manière du docteur Yao . . . . 114
7.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

107
108 Traitements

7.1 Préambule
Ce chapitre présente, de manière théorique, différents types de traitements pre-
nant en compte les configurations astronomiques. Chaque type de traitements sera
appliqué dans le chapitre suivant à au moins un cas clinique réel.
Afin de faciliter la compréhension, j’ai choisi des exemples entre 2016 et 2020, afin
de permettre au lecteur de se référer aux graphiques des figures 5.2 et 5.3 (feuilles
volantes accompagnant le mémoire dans sa version papier).
Les diagrammes représentant les configurations s’inspirent des diagrammes des
cinq éléments avec les pentagones. Plus l’énergie d’une planète est intense, plus le
sommet du pentagone sur l’axe de l’élément associé sera distant du milieu du cercle.
À l’inverse, pour une planète avec un indice de luminosité ou de gravité faible, le
sommet sera proche du centre.
Les diagrammes composent donc un pentagone en général non régulier (coloré en
rose). Le disque vert représente les positions équilibrées (indice 50 sur l’échelle). Le
disque gris correspond au cercle circonscrit du pentagone régulier où chaque sommet
occupe la position maximale sur l’échelle (100). Ces sommets sont matérialisés par
le cercle de l’élément concerné avec sa couleur et le symbole de la planète associé :
— Bois, vert, Jupiter : Å ;
— Feu, rouge, Mars : Ä ;
— Terre, orange, Saturne : Æ ;
— Métal, blanc, Vénus : Ã ;
— Eau, noir, Mercure : Â ;
Le lecteur sera vigilant à ne pas confondre la fonction yúan (原) nourricière d’un
méridien, et la fonction que j’introduis qui permet de tonifier ou disperser l’influence
d’une planète. Pour rappel :
— les points yúan des yīn (阴, 陰) représentant une planète (donc un élément)
se situent sur le méridien Mère de cet élément :
— le tài xī 3R (太溪 ; 太谿) représentant Jupiter (donc le bois) se situe sur
le méridien des reins (eau) ;
— tài chòng 3F (太冲 ; 太衝) avec Mars (feu) et le foie (bois) ;
— dà líng 7MC (大陵 ; 大陵) (ou shén mén 7C (神门 ; 神門)) avec Saturne
(terre) et le protecteur du cœur ou le cœur (feu) ;
— tài bái 3Rte (太白 ; 太白) avec Vénus (métal) et la rate (terre) ;
— tài yūan 9P (太渊 ; 太淵) avec Mercure (eau) et le poumon (métal).
— les points yúan des yáng (阳, 陽) représentant une planète (et son élément
associé) se situent sur le méridien du conseiller à la cour de cet élément :
— le hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷) représentant Jupiter (bois) se situe sur le
méridien du gros intestin (métal) ;
— yáng chí 4TR (阳池 ; 陽池) ou wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) avec Vénus
(métal) et les méridiens de l’intestin grêle ou du triple réchauffeur (feu) ;
— jīng gǔ 64V (京骨 ; 京骨) avec Mars (feu) et le méridien de vessie (eau) ;
— chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽) avec Mercure (eau) et le méridien de l’es-
tomac ;
— dì wǔ hùi 42VB (地五会 ; 地五會) ou qīu xū 40VB (丘墟 ; 丘墟) avec
Saturne (terre) et le méridien de la vésicule biliaire.

108
7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens 109

7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens


7.2.1 Principes
Nous avons vu dans l’étude de la deuxième partie (4.2.1, La dialectique des 5
éléments) que les points yúan (原) exprimaient l’idée de l’influence des planètes. Le
principe simple de ce premier type de traitement va consister à utiliser ces points
afin d’équilibrer le patient en fonction de la configuration cosmologique du moment.
Bien entendu, les quatre temps de l’examen traditionnel doivent corro-
borer toute dialectique.
Comme dans tout traitement énergétique traditionnel, il ne s’agit en aucun cas
d’appliquer des recettes de cuisine sans prendre en compte la langue, les pouls,
l’anamnèse du patient.

7.2.2 Mise en œuvre


L’acupuncteur devra en premier lieu étudier la configuration du Ciel au moment
de la séance. Pour cela, il pourra utiliser un logiciel d’astronomie (voir parmi les
outils précédemment cités), ou s’il le souhaite le logiciel que j’ai développé, afin de
réaliser une représentation des forces en présence.
Ensuite, il convient d’analyser la configuration et de la rapprocher d’un des cas
que je vais maintenant détailler.

Énergie d’un élément en excès ou insuffisance

Cette configuration arrive lorsqu’un élément est particulièrement fort ou faible


par rapport aux autres.
Ce fut cas en juin 2016, avec Vénus : la planète s’est éloignée de la Terre, et brille
peu par rapport à son habitude. En revanche, les autres planètes sont au contraire
plutôt proches de la Terre. Voici la représentation graphique de la situation du 12
juin 2016 :

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Configuration du 12 juin 2016

109
110 Traitements

Le feu est trop fort, et le métal trop faible : il faudra tonifier le tài bái 3Rte (太
白 ; 太白) (redonner l’information du métal), et disperser le wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕
骨) (attaque du feu sur le métal).
L’acupuncteur reconnaîtra dans les traitements proposés la logique des tech-
niques des cinq éléments, et plus particulièrement les techniques qui utilisent la
mère et/ou le conseiller à la cour (pratiquement toutes, exceptée passé, présent,
futur) [Motte(2014), pages 185–196].

Énergie équilibrée

Équilibre absolu Pour que les éléments soient équilibrés, ils doivent remplir trois
conditions :

1. se situer à environ 50% de leur indice (sur le cercle du disque vert) ;

2. être équilibrés en yīn (阴, 陰) et en yáng (阳, 陽) ;

3. exprimer les disparités normales au regard de la saison, de l’année, de la grande


année...

L’idéal en effet est que les éléments de la saison ou de l’année soit légèrement
supérieurs aux autres. Dans ce cas, la dialectique n’a pas de traitement particulier
à proposer.

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Situation quasi–idéale pour un mouvement shǎoyīn (太阴, 太陰)
en excès (feu) à l’automne (Métal)

Équilibre relatif Il importe surtout de mesurer la disparité d’une configuration :


les éléments peuvent très bien s’équilibrer entre eux, alors que les planètes influent
peu de part leur éloignement.

110
7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens 111

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Configuration relativement équilibrée, les planètes sont éloignées
mais il n’y a pas de disparité remarquable.

Si le patient dans cette configuration se trouve en vide d’énergie (pouls séparé,


court, affaibli ou mou par exemple), deux solutions complémentaires s’offrent au
thérapeute :
1. tonifier les points yúan (原) des méridiens yīn (阴, 陰), afin d’amplifier la
perception des énergies émanant des planètes ;
2. tonifier les points yúan (原) des méridiens yáng (阳, 陽) ou les points tīan (天)
fenêtres du ciel des méridiens.
Je n’ai pas présenté en détail dans ce mémoire les points tīan (天), car leur
fonction en temps que point de mise en relation avec le ciel est déjà établie en
acupuncture traditionnelle.
Si le patient dans cette configurationse trouve en plénitude d’énergie (pouls plein
ou dur par exemple), deux solutions complémentaires s’offrent au thérapeute :
1. disperser les points yúan (原) des méridiens yīn (阴, 陰), afin de diminuer la
perception des énergies émanant des planètes ;
2. disperser les points yúan (原) des méridiens yáng (阳, 陽) ou les points tīan
(天) fenêtres du ciel des méridiens.
En fonction de l’examen du patient, le thérapeute choisira en priorité les mé-
ridiens qui apparaissent comme les plus faibles ou les plus forts : il n’est pas né-
cessaire à mon sens de tonifier ou disperser tous les points, hormis dans des cas
exceptionnellement graves ! Le thérapeute se doit d’évaluer le risque qui réside dans
l’affaiblissement du patient si la séance demande trop d’énergie.
Symboliquement, le shí dòu 17Rte (食窦 ; 食竇) par son alias mìng 1 guān(命
關, 命关), barrière du destin, ou d’autres points exprimant la difficulté à percevoir
la lumière ou les messages du ciel comme le chéng gūang 6V (承光 ; 承光), reçoit
la lumière, le gūan yúan 4RM (关元 ; 關元) barrière de l’origine, le gūan yúan shù
26V (关元俞 ; 關元俞) bei shu du 4RM 2 [...] peuvent compléter harmonieusement la
dialectique.
1. attention, ce n’est pas míng (明), la lumière ; il s’agit du décret du ciel.
2. voir la discussion sur ces deux derniers points dans le dernier chapitre 9, Perspectives de
recherche, critique et conclusions.

111
112 Traitements

Disparité du yīn (阴, 陰) et du yáng (阳, 陽)


Cette situation n’est pas sans rappeler les cas des barrières du yīn (阴, 陰) et du
yáng (阳, 陽). Pour traiter correctement ces cas, il faut regarder si un seul élément
est concerné ou si plusieurs le sont.

Atteinte de peu d’éléments. Dans l’exemple suivant, les disparités s’expriment


surtout pour le métal et l’eau. Le traitement consistera dans un premier temps à
tonifier les points yúan (原) des yáng (阳, 陽) (ici chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽)
et wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) ou yáng chí 4TR (阳池 ; 陽池)), et éventuellement si
l’harmonisation n’est pas suffisante à disperser les points yúan (原) des yīn (阴, 陰)
(ici tài bái 3Rte (太白 ; 太白) et tài yūan 9P (太渊 ; 太淵)) en commençant par le
point appartenant à la couche la plus profonde, comme expliqué plus bas (ici, les
deux points appartient au même axe tàiyīn (太阴, 太陰), l’ordre importe peu).

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)

On pourra s’étonner d’un tel traitement au regard de l’énergie présente sur la Terre
(Saturne), ou si les pouls revêtaient un caractère glissant ou plein, mais c’est bien
le traitement à appliquer dans cette dialectique.

Atteinte de plusieurs éléments. Si plusieurs éléments expriment la disparité,


voire tous les éléments (ce qui est un phénomène astronomique peu fréquent 3 ), le
traitement utilisera les levées de barrières appropriées, en commençant par les
couches les plus profondes.
La levée de barrière classique qui utilise les points yúan (原), tài chòng 3F (太
冲 ; 太衝) et hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷), s’explique généralement par le fait que les axes
júeyīn (厥阴, 厥陰) et yángmíng (阳明, 陽明), auxquels appartiennent respective-
ment le foie et le gros intestin, sont les couches les plus profondes du yīn (阴, 陰) et
du yáng (阳, 陽).

3. je n’ai à ce jour pas encore pu expérimenter ce traitement dans son intégralité, l’occasion ne
s’étant pas présentée.

112
7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens 113

La dialectique que je propose élargit les possibilités de levée de barrières, puis-


qu’en tout cinq associations de points permettront de réguler les déséquilibres :

1. tài chòng 3F (太冲 ; 太衝) et shēn mài 62V (申脉 ; 申脈) pour l’élément feu ;
2. dà líng 7MC (大陵 ; 大陵) (ou shén mén 7C (神门 ; 神門)) et dì wǔ hùi 42VB
(地五会 ; 地五會) (ou qīu xū 40VB (丘墟 ; 丘墟)) pour l’élément terre ; notons
au passage que le point porte (門,门) sur le protecteur du cœur, exprimant
bien l’idée de passage régulateur ;
3. tài bái 3Rte (太白 ; 太白) et wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) (ou yáng chí 4TR (阳
池 ; 陽池)) pour l’élément métal ;
4. tài yūan 9P (太渊 ; 太淵) et chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽) pour l’élément eau ;
5. tài xī 3R (太溪 ; 太谿) et hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷) pour l’élément bois.
Ces barrières associent pratiquement toutes un point du foyer supérieur et un
point du foyer inférieur, sauf pour le feu. On pourrait peut-être harmoniser la dia-
lectique en utilisant le triple réchauffeur comme méridien de l’éeau (rein yáng (阳,
陽)), mais je n’ai pas testé cette possibilité.
Prenons l’exemple suivant :

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)

Cette situation est l’inverse de celle que nous venons de voir : la disparité vient
d’un yáng (阳, 陽) trop fort par rapport au yīn (阴, 陰) pour le bois, le feu et le
métal.
Le traitement consistera à utiliser les levées de barrières en commençant par
les couches les plus profondes, et à s’arréter dès que les pouls expriment l’équilibre
souhaité. Dans ce cas :
— tài chòng 3F (太冲 ; 太衝) tonifié et hé gǔ 4GI (合谷 ; 合谷) dispersé (attention,
pour l’élément feu, pas pour le bois ni le métal !);
— si besoin, tài bái 3Rte (太白 ; 太白) tonifié et dì wǔ hùi 42VB (地五会 ; 地五
會) (ou qīu xū 40VB (丘墟 ; 丘墟)) dispersé pour le métal ;
— si besoin, tài xī 3R (太溪 ; 太谿) tonifié et chong yáng 42E (冲阳 ; 衝陽)
dispersé pour le bois.

113
114 Traitements

7.3 Énergies de naissance et adaptation


7.3.1 En analogie avec la « Grande Acupuncture »
L’idée cette fois consiste à étudier, à la manière de la dialectique des tiān gān (天
干) dì zhī (地支), la configuration de naissance. L’analyse de cette configuration
renseignera sur les énergies planétaires qui ont touchées le patient lors de son arrivée
au monde.
Tout comme avec la dialectique des tiān gān (天干) dì zhī (地支), les confi-
gurations en elles-mêmes ne donnent pas un traitement : c’est la compétence du
thérapeute, de ses connaissances, de son expérience qui lui permettront de détermi-
ner comment prendre en compte les informations.
Avec mes propres moyens, j’ai tenté de confronter cette dialectique à celle bien
établie et maîtrisée des tiān gān (天干) dì zhī (地支) : le dernier cas clinique que je
présente au prochain chapitre est plus une étude des similarités et complémentarités
entre les deux approches [Motte(2017)]. J’ai notamment profité de la publication
récente de cas cliniques de Jean Motte, en plus de cas personnels, pour agrémenter
cette étude (voir 8.4, Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支)).
Les points yúan (原) ou les points tīan (天) tels que je les ai présentés constituent
une des manières de traduire ces informations sous forme de traitement. Je ne pense
pas que ce soit la seule possibilité, mais en l’état actuel de mes travaux, je manquerai
d’honnêteté en théorisant sur des traitements que je n’ai pas pu encore vérifier.
Aussi, je préfère laisser le lecteur expérimenter à son tour cette dialectique, et
découvrir d’autres techniques pour l’exprimer.

7.3.2 Bilan énergétique à la manière du docteur Yao


Les diagrammes de synthèses que j’utilise s’apparentent à mon sens assez bien
aux tableaux des bilan énergétiques du docteur yao [Motte(2013)]. En effet, ces ta-
bleaux traduisent les énergies de l’année, du mois, du jour et de l’heure (les huits
mots d’une configuration énergétique traditionnelle) en les classant dans une dialec-
tique des cinq éléments.
La dialectique que je propose est pour le moment assez peu sensible aux jours et
aux heures, les configurations planétaires n’évoluant pas rapidement (en tous cas,
il y a très peu de différences d’un jour à l’autre). Toutefois, elle permet d’exprimer
pour chacun des éléments s’il est :
— en vide (dans le disque vert) ;
— équilibré (à proximité du cercle vert) ;
— en excès (à l’extérieur du cercle vert).
De plus, elle caractérise le yīn (阴, 陰) et le yáng (阳, 陽).
Il serait donc possible de réaliser des tableaux synthétisant une configuration à
l’aide de ces trois critères, ce qui produirait dix caractéristiques pour une configura-
tion (2 pour chaque élément).
À mon avis, les deux approches sont complémentaires, même si la dialectique
que je suis en train d’établir (ou de retrouver...) n’est pas aussi aboutie que les
dialectiques utilisées à l’heure actuelle par les acupuncteurs traditionnels.

114
7.4 Bibliographie du chapitre 115

7.4 Bibliographie du chapitre


[Motte(2013)] J. Motte. Tian Kan Ti Tche, la grande acupuncture. Centre Imhotep,
2013. URL http://www.centre-imhotep.com.
[Motte(2014)] J. Motte. Vade-mecum d’acupuncture traditionnelle. Guy Trédaniel
éditeur, 2nd edition, 2014. ISBN 9782813206824.
[Motte(2017)] J. Motte. Acupuncture, l’éphémère pérénité. Paris, 2017. ISBN 978-
1-326-99401-3.

115
Chapitre 8

Cas cliniques

La réalisation réside dans la pratique.

Bouddha

Sommaire
8.1 Présentation des cas cliniques et des études . . . . . . . . . . 119
8.2 Cas clinique de phonopuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
8.2.1 Séance 1 du 25/01/2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Anamnèse en cinq éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Impression générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Examen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : . . . . . . . . . . . . . . 120
Langue : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Pouls : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Fin de la séance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
8.2.2 Séance 3 du 25/01/2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Examen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : . . . . . . . . . . . . . . 121
Langue : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Pouls : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Fin du traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
8.3 Cas clinique cosmologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
8.3.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
Résumé des séances précédentes . . . . . . . . . . . . . . . 123
Configuration de naissance et de consultation . . . . . . . 123
Examen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : . . . . . . . . . . . . . . 124
Langue : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Pouls : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

117
118 Cas cliniques

Interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
Traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支) . . 125
8.4.1 Maître, qu’est-ce que l’impertinence ? . . . . . . . . . 125
8.4.2 Le retour de Philomène de... . . . . . . . . . . . . . . 126
Présentation du cas clinique . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Traitement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Qu’aurais-je fais ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
8.4.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
8.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

118
8.1 Présentation des cas cliniques et des études 119

8.1 Présentation des cas cliniques et des études


J’ai choisi pour illustrer ce mémoire un cas clinique pour chacune des techniques
que j’ai introduites dans ce mémoire.
Le premier cas correspond à la première partie du mémoire, et utilise la phono-
puncture en complément de traitements traditionnels.
Le second cas utilise une dialectique cosmologique, avec un CRABE intéressant
dans ce contexte.
Enfin, je termine par un cas théorique en comparant la dialectique cosmologique
avec la dialectique traditionnelle des tiān gān (天干) dì zhī (地支), en reprenant
une étude publiée par Jean Motte.
Les cas non publiés ont reçu le consentement des patients pour être intégrés dans
ce mémoire et publiés.

8.2 Cas clinique de phonopuncture


8.2.1 Séance 1 du 25/01/2016
Euterpe est une jeune femme d’une trentaine d’années, ostéopathe, qui consulte
pour « prendre soin de soi ». Elle a le visage oblong caractéristique du métal, et avec
sa profession où le toucher est essentiel, se dessine d’ores et déjà un axe tàiyīn (太
阴, 太陰).

Anamnèse en cinq éléments


L’anamnèse aboutit au classement des principales caractéristiques en cinq élé-
ments :
Bois :
— une anesthésie générale à 17 ans, traitée depuis par homéopathie
— épisiotomie (2 ou trois points de suture) après ses accouchements
feu :
— hyperthyroïdie, survenue alors qu’elle reprenait le travail à temps partiel (re-
duction après un mois et demi)
— palpitations cardiaques, notamment au niveau du sein
— en couple depuis l’adolescence avec le père de ses 3 enfants
— rire systématique en fin de phrase
terre :
— métier : ostéopathe ; anime également des cours de babygym
— mère de trois enfants dont elle s’occupe au quotidien (école à la maison)
— allaite ses deux plus jeunes filles (1 et trois ans) ; a allaité également son fils
aîné pendant 3 ans
— abcès au sein gauche, probablement dû à l’allaitement
— souffre de ne pas voir son mari assez souvent, du fait de son travail (rythme
soutenu, peu présent la semaine)
— besoin de manger tout le temps

119
120 Cas cliniques

métal :
— hémorroïdes
— peau sèche
— sujette aux petites angines
— beaucoup de carries petites (luo du GI)
— gastro-entérite à Noël
eau :
— douleurs lombaires (peut-être GI également)
— premier accouchement difficile, avec impression d’abandon

Impression générale
La patiente renvoie l’idée d’une mère idéale, complètement dévouée et au service
de ses enfants, de ceux des autres. Mais on a l’impression que ce dévouement ne cor-
respond pas à sa personalité, qu’elle cherche soit à se faire pardonner quelquechose,
soit à obtenir une reconnaissance qui ne vient pas.
Elle parle facilement, librement, et toutes ses phrases sont ponctuée d’un petit
rire nerveux.
Elle vit mal les contraintes liées au travail de son mari, ce qui ravive probablement
les souffrances abandonniques de son premier accouchement.
Elle donne également l’impression de ne pas avoir eu d’adolescence (en couple
très tôt, mariée très tôt), et d’être

Examen
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : 2–2–1 / 2–2–0, légèrement changeant.

Langue : humide, plutôt pâle, tremblante avec marque de dents sur les côtés

Pouls :
— légèrement vastes et tendu dans le yang (forme tendu normale du printemps) ;
léger vide sur l’esto
— le yin est complètement vaste

Interprétation
Il s’agit pour moi d’un feu apparent : la patiente souffre originellement d’un
vide de rein (abandon) qui est entretenu par l’absence de son mari (donc pas de
yáng (阳, 陽), notamment pour contenir le yin : elle a besoin de manger tout le
temps). L’estomac à mon avis a aussi été atteint, en essayant de suppléer les reins.
La thyroïde fait également penser au MC.
De peur d’être de nouveau seule, elle ne quitte pas ses enfants et se consacre
entièrement à eux.
Cela corrobore pour moi l’idée d’un feu apparent : elle cherche une reconnaissance
car son feu intérieur ne la nourrit pas, il est émotionnel.

120
8.2 Cas clinique de phonopuncture 121

Traitement
Objectif : refaire un yīn (阴, 陰) correct et commencer à travailler le métal (notion
de séparation et d’équilibrage de la Terre).
1. zú sān lǐ 36E (足三里 ; 足三里) (t), redonner fonction yáng (阳, 陽) sur la
rate, et point de travail sur les glandes
2. rǔ gēn 18E (乳根 ; 乳根) (d), grand luo d’estomac, la palpation faisant sentir
les battement du coeur ; abcès du sein
3. sān yīn jiāo 6Rte (三阴交 ; 三陰交) (t), refaire du yīn (阴, 陰) et du sang
4. zhōng wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) (t), travail sur tàiyīn (太阴, 太陰) et renforce-
ment de l’estomac
5. zhōng fǔ 1P (中府 ; 中府) (t), travail sur le métal et la séparation
6. fēng chí 20VB (风池 ; 風池) (t) : je termine avec l’objectif principal de mon
traitement

Fin de la séance
Les pouls ont complètement changés : le yīn (阴, 陰) est appaisé, le yáng (阳,
陽) ressort, mais par contre MC et TR sont aux abonnés absents.
J’utilise le diapason du cœur, en tonification sur le dàn zhōng 17RM (膻中 ; 膻
中) (deux applications en respectant la technique de phonopuncture).
Les pouls du MC et du TR sont maintenant perceptibles, la patiente me dit
s’être sentie détendue après le diapason.
Elle ne rit plus systématiquement en fin de phrase.
La séance suivante, 3 semaines après, permettra de constater une amélioration
générale.

8.2.2 Séance 3 du 25/01/2016


Euterpe revient me voir.
Son motif est maintenant :
— d’être adulte, une femme, une mère et une amante
— de s’épanouir personnellement
Elle consulte en psychologie depuis septembre pour résoudre ses problèmes de
couple.
Elle suit également une formation en épigénétique (cela ramène à l’eau et à la
terre, les origines et les ancêtres).
Elle pleure beaucoup, mais se sent dans une dynamique positive et veut se posi-
tionner en tant qu’adulte.
Elle a également un problème à la gorge, ce qui la gêne énormément pour prati-
quer la musique : elle joue de deux instruments à vent.

Examen
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : 2–2–2

Langue : vide sur le métal

121
122 Cas cliniques

Pouls :
— superficiels sur estomac
— plénitude générale dans le yīn (阴, 陰), sauf pour le poumon qui est vide.
Il y a une disparité importante entre le yīn (阴, 陰) puissant et le yáng (阳, 陽)

Interprétation

Elle dit avoir besoin qu’on s’occupe d’elle, elle aimerait par exemple que quel-
qu’un lui prépare de temps en temps un bon petit plat. La problématique familiale
empêche la circulation de la terre.
L’impression donnée par la patiente, malgré son envie d’avancer et ses efforts,
est qu’elle n’arrive pas à couper avec le passé.
Sa gorge bloque, et l’empêche de s’exprimer, même en musique.

Traitement

— nèi gùan 6MC (内关 ; 內關) (d) et wài gūan 5TR (外关 ; 外關) (t) je com-
mence par lever les barrières yin et yang, et choisi celle qui me semble la plus
émotionnelle. Elle travaille également sur le foyer moyen, donc la terre.
— zhú bīn 9R (筑宾 ; 築賓) (t) : lien entre le TR (homme, père) et la protection
qu’elle recherche, construit pour l’hôte ; appuie son besoin de travail sur ses
origines
— shāng qū 17R (商曲 ; 商曲) (t) : mo de manaka de la terre
— fù tōng gǔ 20R (腹通谷 ; 腹通谷) (t) : mo de manaka du poumon
— dà zhōng 4R (大钟 ; 大鍾) (d) – fēng lóng 40E (丰隆 ; 丰隆) (d) : je veux
remettre la voie luo des reins en fonctionnement, évacuer l’estomac superficiel
— zhōng wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) (t) : recentrage et remise de correct sur l’esto-
mac.

Pour compléter le traitement, je propose à ma patiente d’appliquer le diapason


du chakra de la gorge sur le tīan tú 22RM (天突 ; 天突) et le lían qúan 23RM (廉
泉 ; 廉泉) : ces deux points m’intéresse du fait de leur proximité avec la thyroïde (le
húa gài 20RM (华盖 ; 華蓋) est fenêtre du ciel) et le lían qúan 23RM (廉泉 ; 廉泉)
est le noeud du shǎoyīn (太阴, 太陰).

Fin du traitement

Les pouls sont équilibrés.


La patiente m’appelera au bout d’une semaine pour m’indiquer qu’elle a main-
tenant un son formidable avec son instrument.
Un mois plus tard, elle décidera de déménager à 5km et de ne plus habiter avec
son mari pour le moment, et de rejoindre un orchestre de jeunes étudiants.
Ses enfants ne font plus l’école à la maison, mais ont rejoins une école où les
parent s’impliquent en alternance pour faire fonctionner une école à la ferme.

122
8.3 Cas clinique cosmologiques 123

8.3 Cas clinique cosmologiques


8.3.1 Présentation
En mai et juin 2016, ma collègue et moi–même avons constaté de nombreuses
similarités dans les pouls de nos patients qui présentaient des caractères tendus
(alors que ce n’était plus de saison), et souvent glissant, mais sans force.
J’ai analysé la configuration cosmique du moment (voir figure 7.2.2 dans la partie
7.2.2, Mise en œuvre pour le 12 juin 2016, et la figure suivante pour la date de
consultation).
On constate une absence importante de l’énergie du métal, en yīn (阴, 陰) et en
yáng (阳, 陽).
La tonification du tài bái 3Rte (太白 ; 太白) a radicalement modifié les pouls
dans la plupart des cas testés par ma collègue et moi–même (au moins une bonne
vingtaine).
J’ai choisi de donner le cas clinique d’une patiente que je suis depuis trois ans,
et qui a un CRABE particulier ! Cette patiente a également été vue lors des sessions
de cas cliniques de 2016 à Saint Germain au Mont d’Or.

Résumé des séances précédentes

Calliope est une femme née le 20 février 1975. Sous son apparence dur et sûr
d’elle se cache énomément de sensibilité et d’émotion.
Elle est orfèvre, et conçoit des bijoux, dans un travail minutieux et perfection-
niste.
Elle a beaucoup de mal à vivre avec d’autres systèmes de valeurs que les siens, ce
qui lui rend la vie familiale difficile depuis qu’elle a eu un enfant avec son compagnon.
Elle suit systématiquement à la lettre mes recommandations (elle a par exemple
noté pendant deux mois comment elle se sentait chaque jour, lorsque nous recher-
chions une éventuelle sensibilité à la lune ; elle suit toutes les cures et ne rate pas
un RDV).
Elle dégage à la fois des allures de júeyīn (厥阴, 厥陰), mais également de métal.
Elle est fréquement congestionnées au niveau du ventre, et dès qu’elle stresse
cela empire.
Le fameux CRABE de cette patiente est qu’elle est sensible... à Vénus ! Elle a
besoin de voir cette planète, de la voir briller.
On sent également chez elle le charisme naturel, sans besoin d’extravagence des
femmes yángmíng (阳明, 陽明).
Elle consulte aujourd’hui car c’est sa séance de saison. Contrairement à d’habi-
tude, elle est très fatiguée, se sent dans le brouillard, distante.
Elle est se sent pressée, et m’annonce avant de passer sur la table d’examen qu’il
y a eu deux décès dans sa famille récemment.
Les larmes perlent sur ses joues.

Configuration de naissance et de consultation

Je produis les diagrammes suivants à l’aide de mon logiciel :

123
124 Cas cliniques

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Configuration du 14 mai 2015

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰) Date
de naissance de Calliope, 14 mai 2015

Examen
tài xī 3R (太溪 ; 太谿) : 2–2–0

Langue : pâle, humide, vide sur le métal

Pouls :
— légèrement glissant dans le yin, sans force
— rugueux sur le foie
— caractère tendu dans le yang

Interprétation
On partirait sur un vide sang dû au foie, mais ce n’est pas la piste que je vais
suivre.

124
8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支) 125

Les diagrammes indiquent en effet que le métal, dans ses énergies de naissance,
ets peu présent mais qu’il permet de passer dans iong entre la terre et l’eau. Je pense
que sa quête permanente de métal vient de là.
Or, la configuration de la séance indique un vide de métal très important.

Traitement
Je commence par faire le tài bái 3Rte (太白 ; 太白) (t) : les pouls se transforment
quasi instantanément, le yang ressort et pert son côté tendu.
Le yin n’est plus glissant (la circulation iong a été rétablie).
Je terminerai le traitement en refaisant quand même du sang : xù hǎi 10Rte (血
海 ; 血海) (t), sān yīn jiāo 6Rte (三阴交 ; 三陰交) (t) , gōng sūn 4Rte (公孙 ; 公孫)
(d) à cause de son ballonement et fú bái 10VB (浮白 ; 浮白) (t) (calme l’instabilité).

8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì


zhī (地支)
8.4.1 Maître, qu’est-ce que l’impertinence ?
Ce cas clinique, a été décrit en détail dans l’ouvrage Acupuncture, l’Éphémère
pérennité de Jean Motte [Motte(2017), cas n°29, pp.149–153]. J’ai pensé qu’il serait
intéressant de conclure ce mémoire en comparant l’approche traditionnelle des tiān
gān (天干) dì zhī (地支) avec la dialectique planétaire que je propose.
Jean Motte est le redévouvreur de la dialectique des tiān gān (天干) dì zhī (地
支), et c’est un des Maîtres qui m’ont enseigné l’acupuncture traditionnelle.
Le jeune apprenti que je suis éprouve donc un peu de fébrilité devant le Maître.
Je n’ai pas trouvé mieux pour exprimer mon état d’esprit que ce poème de Victor
Hugo :
La source tombait du rocher
Goutte à goutte à la mer affreuse.
L’océan, fatal au nocher,
Lui dit : – Que me veux-tu, pleureuse ?
Je suis la tempête et l’effroi ;

Je finis où le ciel commence.


Est-ce que j’ai besoin de toi,
Petite, moi qui suis l’immense ? –
La source dit au gouffre amer :

– je te donne, sans bruit ni gloire,


Ce qui te manque, ô vaste mer !
Une goutte d’eau qu’on peut boire.
( Victor Hugo, La source tombait du rocher.)
C’est donc sans bruit ni gloire que je m’ose à offrir ma contribution à l’Immense,
dans un respect sincère et une reconnaissance profonde 1 .
1. ...et une réponse à la question du titre : [Motte(2017), page 158]

125
126 Cas cliniques

8.4.2 Le retour de Philomène de...


J’ai choisi ce cas parmi les nombreux autres possibles car il se base complète-
ment sur la dialectique traditionnelle, et qu’il exprime une grande disparité dans les
énergies de naissance en tiān gān (天干) dì zhī (地支). Il est à mon avis plus simple
et plus pédagogique de comparer des dialectiques si elles expriment des tendances
fortes.
De plus, le traitement s’appuie entre autre sur l’analyse de l’inadaptation entre
l’année de consultation et l’année de naissance, ce que me permettra de proposer un
traitement d’adaptation dans une dialectique cosmologique.

Présentation du cas clinique


Philomène est née le 5/11/1996.
Elle consulte en première séance le 10 mai 2001 pour une douleur à l’épaule.
Je ne vais pas entrer dans le détail du cas clinique exposé par Jean Motte, mais
juste en reproduire la synthèse :
Philomène a une physionomie et un comportement ou tout exprime le tàiyáng (太
阳, 太陽) : hautaine, réservé, presque condescendante. Elle est de plus très maigre.
Le calcul de ses énergies de naissance montre une plénitude de métal (voir fi-
gure 8.1), mais Jean Motte souligne que le mouvement de l’année de naissance est
bois yīn (阴, 陰), donc en insuffisance. Il conclut en supposant qu’à sa naissance, du
fait de cette disparité criante, l’information qui a été perçue par sa patiente est que
le métal fend le bois.
En revanche, le tableau du docteur yao ne reflète pas cette disparité particulière
(figure 8.2).
La synthèse exprime clairement un vide d’énergie vitale, un « état de santé [...]
vraiment fragile mais très bien caché par les conventions sociales ».

Fig. 8.1 – Roue correspondant à la configuration de naissance de Philomène, réalisée


avec le logiciel de M.Cortinovis [Cortinovis(2014)]. Jean Motte relève la configuration
particulière du métal (aiguille blanche dans le quart sud est de la roue)

126
8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支) 127

Fig. 8.2 – Tableau du docteur yao des énergies de naissance de Philomène, réalisé
avec le logiciel de M.Cortinovis [Cortinovis(2014)]. On ne retrouve ni la personalité
tàiyáng (太阳, 太陽), ni la problématique du métal, mais plutôt une plénitude de
feu. Ne connaissant pas l’heure de naissance, j’ai retiré les deux informations liées à
l’heure.

Traitement

Jean Motte réalise le traitement suivant (voir son ouvrage pour la justification),
en se servant de la dialectique des tiān gān (天干) et dì zhī (地支) :

— lì dùi 45E (历兑 ; 厲 兑 ) tonifié ;

— xìa jù xū 39E (下巨虚 ; 下巨墟) tonifié ;

— tài bái 3Rte (太白 ; 太白) tonifié ;

— gōng sūn 4Rte (公孙 ; 公孫) tonifié ;

— dà zhù 11V (大杼 ; 大杼) [tonifié] chauffé ;

Le traitement est une réussite complète, tant au niveau du physique, de l’émotionnel


et surtout du chemin de vie.

Qu’aurais-je fais ?

Commençons par analyser dans ma dialectique les configurations :

127
128 Cas cliniques

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Naissance (5/11/1996)

Ä Ä

Å Æ Å Æ

 à  Ã

Magnitude Gravité
yáng (阳, 陽) yīn (阴, 陰)
Consultation (10/5/2001)

Ce qui dénote immédiatement, c’est le déséquilibre entre la configuration de


naissance et la configuration de la date de consultation : la patiente n’est pas du
tout dans ses énergies pour le feu et le métal ! On retrouve dans sa configuration de
naissance sa personnalité tàiyáng (太阳, 太陽) (eau importante, peu de feu ce qui
va intensifier son caractère car l’eau n’aura pas à tempérer le feu), mais surtout un
vide de métal très important.
Or, le métal et le feu au moment de sa consultation sont en excès : s’ils étaient
équilibrés (sur le cercle du disque vert), cela constituerait une séquence favorable
étant donné son terrain. La terre, l’eau et le bois sont également en insuffisance,
surtout comparés à ses énergies : il n’est pas étonnant que Jean Motte perçoive
un pouls affaibli. La vastitude (constatée avec la prise des pouls en Tian Zhi) peut
également s’expliquer par la présence importante du feu le jour de la consultation.
La patiente ne disposant pas naturellement de métal, le feu ne s’épuise pas suffi-
samment à contrôler le métal, qui serait pourtant suffisant car très présent également
au jour de la consultation. Malheureusement, elle n’arrive pas à le percevoir car cette

128
8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支) 129

information ne lui a pas été donnée à sa naissance (vide de métal, notamment pour
le poumon).
La base de mon traitement, dans une dialectique cosmologique, aurait donc été
de redonner en premier lieu l’information correcte du métal qui a fait défaut à la
naissance : le point à poncturer est le tài bái 3Rte (太白 ; 太白) tonifié, associé
éventuellement au wàn gǔ 4IG (腕骨 ; 腕骨) ou yáng chí 4TR (阳池 ; 陽池) dispersé,
ce qui semble prometteur pour limiter l’attaque du feu et gérer la vastitude des pouls.
Rappelons que le métal est le maître de l’énergie circulante, et que la patiente donne
de nombreux signes de vide d’énergie (amaigrissement, pouls mou et affaiblis).
Ensuite, il faudrait reprendre les pouls, et poursuivre le traitement en fonction
des effets observés.

8.4.3 Discussion
Il est intéressant de remarquer que les deux dialectiques relèvent l’une et l’autre
un problème dans la circulation des énergies (Brigands pour les tiān gān (天干) dì
zhī (地支), avec l’assesseur de droite à la Terre qui ne prend pas sa place à gauche...
au Ciel !), et utilisent le même point tonifié (tài bái 3Rte (太白 ; 太白)) pour des
motifs totalement différents.
Un autre élément d’importance est la date de naissance même : le 5 novembre !
Philomène est née le jour où énergétiquement, l’hiver commence ! Sa naissance cor-
respond au moment où la terre yīn (阴, 陰) (rate) prend la place de la terre yáng
(阳, 陽) (estomac) et doit faire l’adaptation entre le métal de l’automne et l’eau
de l’hiver. Sa configuration cosmologique de naissance semble favorable quand on
regarde la terre (l’estomac est plus faible que la rate), mais cela indique surtout que
l’estomac n’a probablement pas assez travaillé en amont, car il était trop faible (les
configurations cosmologiques n’évoluent pas rapidement). On retrouve l’intention
première de Jean Motte qui souhaitait travailler sur l’estomac.
La dialectique cosmologique n’est cependant pas suffisamment solide encore pour
rivaliser avec son aînée, plus robuste dans l’argumentation, et permettant de consti-
tuer un traitement complet, pas uniquement un point d’entrée.
Je ne peux expliquer la coïncidence (?) avec le choix du tài bái 3Rte (太白 ; 太
白) pour le moment, mais il me semble primordial de continuer à asseoir la dialec-
tique cosmologique afin de lui donner un vocabulaire plus riche et de plus grandes
perspectives.
C’est l’objet du dernier chapitre, 9 Perspectives de recherche, critique et conclu-
sions.

129
130 Cas cliniques

8.5 Bibliographie du chapitre


[Cortinovis(2014)] M. Cortinovis. Chronopuncture. logiciel, 2014. URL http:
//michel.cortinovis.free.fr/chronopuncture_487.htm.
[Motte(2017)] J. Motte. Acupuncture, l’éphémère pérénité. Paris, 2017. ISBN 978-
1-326-99401-3.

130
Chapitre 9

Perspectives de recherche, critique


et conclusions

Le Ciel est couvert de constellations


La Terre de rivières
Et l’Homme de méridien

L’empereur Huáng Dì (黄帝, 黃帝)


Nei Jing

Sommaire
9.1 Les recalages de calendrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
9.2 Sieou, positions des planètes et Su antiques . . . . . . . . . . 132

131
132 Perspectives de recherche, critique et conclusions

J’épargnerai au lecteur courageux la lecture d’une longue diatribe sur les pers-
pectives de recherches : elles sont tout simplement immenses, à mon avis.
J’ai identifié quelques pistes prometteuses que je souhaiterais toutefois partager
avant de clore ce mémoire :

9.1 Les recalages de calendrier


Le lecteur n’aura pas manqué de remarquer que les cycles des planètes n’ont
pas une fréquence régulière, ni proportionnelle à la fréquence de révolution terrestre
(échec de ma tentative avec le Ming Tang par exemple).
Or, la dialectique des tiān gān (天干) et dì zhī (地支) se construit à partir d’une
configuration planétaire.
Comme dans tout système calendaire, il est à mon avis envisageable de regarder
s’il convient ou non de procéder à des résynchronisations planétaires. Cette technique
a d’ailleurs souvent été utilisée par les chinois.
Dans les texte de Sīmǎ Qiān (司马迁, 司馬遷), on trouve allusion à des dates
qui sont corrigée par l’observation des astres (même si nous sommes dans une année
júeyīn (厥阴, 厥陰), il ne se passera rien tant que Jupiter n’occupera pas telle
position dans le ciel...)

9.2 Sieou, positions des planètes et Su antiques


Le plus prometteur, pour finir, réside dans l’associaition des sieou aux position
des planètes.
J’y vois pour ma part une possibilité d’explication de l’origine des shu antiques.

Je vous remercie pour l’attention que vous m’avez


accordée et ne manquerai pas de développer ces
perspectives lors de ma soutenance

132
Quatrième partie

Annexes

133
Annexe A

Quelques notions importantes


d’acoustique et de solfège

Afin de mieux appréhender les notions exposées dans ce qui suit, il me semble
important d’introduire ou de rappeler quelques notions d’acoustique et de musique.
Le lecteur averti pourra s’en dispenser et poursuivre la lecture de la section suivante.
J’ai également essayé de démontrer que ces notions contemporaines résonnaient avec
de nombreux concepts et problématiques de l’énergétique, en me servant d’exemple
parlant pour le thérapeute.

A.1 Ondes et acoustique


A.1.1 Dualité onde–corpuscule
Une onde peut être vue comme la propagation ou le déplacement d’un signal
dans un milieu qu’il va perturber. L’onde transporte de l’énergie mais n’a pas de
masse. En acupuncture, du point de vue des énergies, on peut donc considérer l’onde
comme étant un principe yáng (阳, 陽), une manifestation du souffle qì (气, 氣) ou
de l’énergie wèi (卫, 衛) de défense.
Un corpuscule (ou particule) est un corps physique extrêmement petit, comme
un atome par exemple. Il dispose d’une masse, même infinitésimale. En acupuncture,
le corpuscule au regard de l’onde incarnera un principe yīn (阴, 陰), ou de l’énergie
róng (荣气, 榮氣) nourricière.
La dualité onde-corpuscule signifie que tout objet physique présente à la fois des
propriétés ondulatoires et corpusculaires, bien que ces deux approches pour décrire
des phénomènes similaires soient antagonistes. C’est un débat qui a longtemps op-
posé les physiciens, avant de trouver une réponse en mécanique quantique : les deux
théories sont toutes les deux exactes bien qu’incompatibles.
On représente souvent cette conclusion par l’analogie des projections d’un cy-
lindre sur un plan (figure A.1) qui peuvent produire, suivant l’angle adopté, un
rectangle ou bien un cercle. Il est fondamental de remarquer que le sujet d’étude, le
cylindre, n’est ni un rectangle, ni un cercle, mais qu’il est possible de le voir comme
un rectangle ou comme un cercle sans pour autant avoir tord ou raison.
L’acupuncteur sourira probablement à la lecture de cette anecdote, lui qui est
confronté au quotidien à de nombreuses dialectiques de raisonnement pouvant conduire
à tonifier un point dans l’une, et à le disperser dans l’autre. Par exemple, le zhōng
wǎn 12RM (中脘 ; 中脘) sera dispersé dans le cas d’une règle thérapeutique de

135
136 Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège

Fig. A.1 – Dualité onde–corpuscule : l’analogie avec les projections d’un cylindre
sur différents plan. L’objet reste le même, c’est la manière de le voir qui change.

vomification, ou pour équilibrer l’axe tàiyīn (太阴, 太陰), et tonifié pour nourrir
l’estomac, relancer le yáng (阳, 陽) en général en tant que réunion des méridiens
yáng (阳, 陽), ou renforcer l’axe tàiyīn (太阴, 太陰). C’est également le cas avec
la dialectique que j’introduis au chapitre 7.2(Utilisation des points yúan (原) des
méridiens) et dans le Cas clinique cosmologiques avec l’utilisation des points běn
(本, 本) astronomiques.
Cette notion de dualité est au cœur même de l’acupuncture : c’est le taì jí tú (太
极图, 太極圖), la source faîtière et l’imbrication du yīn (阴, 陰) et du yáng (阳, 陽)
(figure A.2) qui forment l’unité tout en la divisant.

Fig. A.2 – Emblème de l’ordre, représentation artistique du taì jí tú (太极图, 太


極圖) ; ce symbole exprime la dualité du yīn (阴, 陰) et du yáng (阳, 陽), et rap-
pelle qu’une approche manichéenne est réductrice : dans l’illustration, le yáng (阳,
陽) (doré) contient une part de yīn (阴, 陰) (l’étoile), et réciproquement ; source :
collection wikimedia, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tzintar.jpg

136
A.1 Ondes et acoustique 137

A.1.2 Période et fréquence


Une période (généralement représentée par la lettre T dans les équations) est l’in-
tervalle de temps séparant deux états ou configurations similaires. La fréquence (no-
tée f ) est l’inverse de la période exprimée en seconde, et a pour unité le Hertz (Hz).
Fréquence et période sont donc liées par les équations :
1 1
f= ⇐⇒ T =
T f
Par exemple, en énergétique, tout point d’ouverture s’ouvre régulièrement toutes
les 240 heures, soit tous les 10 jours ; certains mêmes tous les 5 jours (voir digression
et table A.1).

Digression
Notons au passage que de part leur configuration particulière dans le cycle
des énergies, certains points d’ouverture ont une période deux fois plus courte,
comme par exemple shao chòng 9C (少冲 ; 少衝) ou yáng fǔ 38VB (阳辅 ; 陽
輔) (voir la table A.1).
Ainsi, le point xiǎo hǎi 8IG (小海 ; 小海) était ouvert le 20 juin 2016 à
2h31. Sa période dure 5 jours, soit :

5j ∗ 24h ∗ 60min ∗ 60sec = 432000sec


Il était donc ouvert le 25 juin 2016 à 2h33, le 30 juin 2016 à 2h34, et sera
également ouvert le 6 janvier 2019 à 2h36, 925 jours après son ouverture du 25
juin 2016.
Le décalage des minutes vient du fait qu’une journée ne fait pas exactement
24h (86400sec) mais un peu plus (86457,3294520548sec en 2000 par exemple).
C’est pour cela qu’il est nécessaire de rattraper le décalage avec les années
bissextiles.
Sa fréquence est donc de :
1
≈ 2, 31.10−6 Hz.
432000

Si un diapason oscillait à cette fréquence, très petite, l’oreille humaine ne perce-


vrait aucun son, et nous ne le verrions même pas vibrer.
En revanche, un diapason de 440Hz vibre à une fréquence bien plus élevée :
l’agitation de l’air qu’il produit engendre un son (LA3440 ) et il est possible en le
regardant de près de le voir bouger. Sa période est en revanche très petite :
1
T = = 0, 0022727273sec
440
Cela signifie que toutes les 2,27 millième de seconde, une verge du diapason
occupe la même place dans l’espace et se déplace dans le même sens (voir figure A.3).
Pour terminer, il est habituel de représenter graphiquement une onde avec des
fonctions trigonométriques. La figure A.4 représente le signal généré par un diapason
vibrant à 440Hz pendant 0.05sec 1 .
1. l’équation est : y = 0.1sin( 2πx
T ) où T = 0.00227 représente la période.

137
138 Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège

Méridiens
Point Shu VB F IG C E Rte GI P V R MC TR
Ting 5 5 5 5 10 10 10 10 10 5 10 10
Iong 10 5 5 5 10 5 10 10 10 10 10 10
Iu 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
King 5 5 5 5 5 10 10 10 10 10 10 10
Ro 10 10 5 5 5 5 10 5 10 10 10 10

Tab. A.1 – Période d’ouverture des points en jours. Un point d’ouverture s’ouvre
deux fois sur une période de 10 jours : certains points exactement toutes les 120h, ce
qui réduit leur période de moitié ; les autres à un moment différent, ce qui maintient
leur période régulière à 10 jours.

1 2 3 4 5

Fig. A.3 – Vibration d’un diapason : état initial (1), expansion (2), retour à l’état
initial (3), contraction (4), retour à l’état initial (5), etc. Ce cycle dure 2,27 millième
de seconde avec un diapason produisant un son de 440Hz.

138
A.1 Ondes et acoustique 139

0.20

0.15

0.10

0.05

0.00

–0.05

–0.10

–0.15

–0.20
0.00 0.01 0.02 0.03 0.04 0.05
Temps (sec)

Fig. A.4 – Tracé du sinus représentant le diapason vibrant à 440Hz pendant 0.05sec.
On compte 22 maxima et 22 minima sur cette durée, il y a donc bien 440 battements
sur une seconde qui dure 20 fois plus longtemps.

Imaginez que la courbe bleue représente la trajectoire d’une des deux verges d’un
diapason qui serait disposé à l’horizontale, parallèlement à la ligne verte : la verge
oscille entre une position de −0, 1cm (état 2), une position de 0 (états 3 et 5) et une
position de 0.1cm (état 4).
Nous verrons par la suite que ce sont ces notions de période et fréquence qui nous
permettrons de regrouper par analogie un son, une planète ou un cycle énergétique.

A.1.3 Résonance
La résonance
. . . . . . . . . . constitue probablement la notion de physique la plus importante
pour l’énergétique. La .résonance . . . . . . . . . est un phénomène physique qui permet à un corps,
une .onde
. . . . (musicale par exemple) ou un système physique en général d’accumuler de
l’énergie lorsqu’il est soumis à une stimulation régulière à une fréquence particulière.
Cette fréquence particulière d’un système est appelée fréquence de résonance du
système, ou fréquence propre.
Pour acquérir de l’énergie par stimulation, le signal stimulant doit avoir une
fréquence proche de la fréquence de résonance du système.
Il est ici très important de remarquer que c’est la fréquence du signal uniquement
qui permet au système d’obtenir de l’énergie, et pas la nature du signal.
Un système peut donc être stimulé par une onde lumineuse, une onde mécanique
(son), etc.. Une expérience simple permet d’observer cela : en utilisant un strobo-
scope, il est possible de faire entrer en résonance un diapason ! Il suffit d’augmenter
progressivement la fréquence du stroboscope et de regarder les deux verges du dia-
pason (ou de mettre le doigt à proximité). Lorsque la fréquence du stroboscope
s’approche de la fréquence de résonance du diapason, les verges commencent à se
déplacer.
Dans le cas de systèmes complexes, comme le corps humain par exemple, la simple
écoute d’un signal sonore peut faire entrer en résonance une partie du système (un

139
140 Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège

organe, un tendon) ou le système dans son ensemble. C’est un phénomène connu


des musiciens, particulièrement chez les chanteurs comme l’a décrit Marie Louise
Aucher dans L’homme sonore( [Aucher(1984)]).
Un autre cas particulier de résonance est en astronomie la résonance orbitale :
deux planètes peuvent entrer en résonance lorsque le ratio de leur période de rotation
autour du soleil s’exprime à l’aide d’un rapport rationnel (une fraction). Autrement
dit, il faut pouvoir écrire la relation suivante :
TA n
=
TB p
Avec :
— TA : période de révolution sidérale de la planète A (rotation autour du soleil
(À) par exemple)
— TB : période de révolution sidérale de la planète B
— n ∈ Z (n est un entier positif)
— p∈Z
Par exemple, la Terre et Vénus sont en résonance orbitale car leurs périodes de
révolution sidérale (notées respectivement TÊ et TÃ ) est un nombre fractionnaire :
TÃ n 8
= =
TÊ p 13
Cela signifie que pendant que la Terre fait huit fois le tour du soleil (8 années
terrestres), Vénus fait elle 13 révolutions sidérales (13 années vénusiennes). Cela
signifie également que de l’énergie est reçue par chacune des planètes en résonance,
uniquement du fait de cette synchronisation.
Mieux encore, la résonance orbitale stabilise les périodes de rotation des astres,
qui auront tendance à se maintenir sur l’orbite de résonance.

A.2 Musique
A.2.1 Notations utilisées
Afin de faciliter la lecture, j’utiliserai les notations suivantes pour représenter les
notes de musiques occidentales et chinoises :
Notation .1. Une note occidentale s’écrit NfnreqRef où :
— N est le nom de la note en italien ou français (DO, RE, M I, F A, SOL, LA, SI)
— n est le numéro de l’octave. Ainsi, le SOL aligné sur la clef de sol s’écrit
SOL3 .

G ¯
— f reqRef est la fréquence de référence, exprimée en Hertz, correspondant au
LA3 , soit le LA situé directement au dessus du SOL3

G ¯ ¯

140
A.2 Musique 141

— si la note est altérée, l’altération (×/♯/♮/♭/♭♭ pour double dièse, dièse, bécarre,
bémol, double bémol) est précisée juste après le nom de la note : DO♯4440 pour :

G 4¯

Par convention, si une note est simplement notée sans précision, elle correspond
à un accord sur un diapason de 440Hz et s’écrit sur la portée musicale sans avoir
recours aux lignes supplémentaires.
J’utilise le même principe pour les notes chinoises, en précisant le numéro du
tube sonore correspondant.
Notation .2. Une note chinoise s’écrit Nen où :
— N est le nom de la note
— n est le numéro du tube sonore correspondant
— e est l’élément associé à la note dans la dialectique utilisée (B, F, T, M, E pour
respectivement l’élément Bois, Feu, Terre, Métal ou Eau)
SHAN G3m représente la note shāng (商, 商), de nature métal et associée au tube
n°3 (de 72 pouces chinois).

A.2.2 Les gammes musicales


L’élaboration des gammes. . . . . . . . découle de procédés non triviaux dont il est indispen-
sable de comprendre le fonctionnement, et encore plus d’en connaître les motivations.
Une gamme représente en général les notes qui la composent sur une amplitude d’une
octave
. . . . . . . : la note d’arrivée de la gamme représente un son dont la fréquence est deux
fois supérieure à celle de la note de départ (figure A.5).

¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯
G ¯ ¯

Fig. A.5 – Gamme de LA mineure, commençant à LA3440 (440Hz) et finissant à


LA4440 (880Hz)

La gamme
. . . . . . . . occidentale contemporaine, par exemple, est composée de huit tons
et douze notes séparées chacune d’un demi ton de valeur égale. Elle a été mise au
point à l’époque baroque, notamment grâce aux travaux d’Andreas Werckmeister,
Buxtehude et Jean Sébastien Bach [Bach(1722), BWV 846–893] sur le tempérament.
Le principe du tempérament consiste à modifier très faiblement la taille d’un in-
tervalle entre deux notes, qui normalement s’exprime à l’aide d’un rapport fraction-
naire, afin de garantir une certaine harmonie quelque soit la tonalité utilisée. Ainsi,
. . . . . . . (c’est à dire l’intervalle séparant deux sons dont la fréquence est
seules les .octaves
multiple de 2) sont conservées.
Contrairement aux gammes anciennes basées sur des rapports exacts entre les
notes, la gamme tempérée n’est pas juste du point des rapports entre les fréquences
des notes. Les demis-ton sont en revanche tous égaux entre eux, et monter une
1
fréquence d’un demi–ton revient à multiplier cette fréquence par 2 12 . L’objectif a

141
142 Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège

été ici de permettre à tous les instruments de jouer dans toutes les tonalités sans avoir
à ré-accorder les instruments en fonction de la gamme à utiliser. Les compositeurs
savent que chaque tonalité possède une couleur particulière lorsqu’elle est utilisée par
des instruments permettant l’adaptation : c’est le cas des cordes frottées, de certains
cuivres comme le cor d’harmonie. En revanche, les instruments à clavier (orgue,
clavecin, piano) ou les percussions ne disposent pas de cette faculté d’adaptation.
Les premières gammes, comme celle de Pythagore ou des chinois, ont elles été
élaborées à partir de principes mathématiques stricts : l’objectif premier n’était pas
de produire une musique agréable, mais d’utiliser des rapports fractionnaires dont
la numérologie s’accordait à l’idée d’une harmonie universelle en se rapprochant
le plus possible des rapports de la gamme physique. Ainsi, Pythagore a basé sa
gamme sur l’utilisation de série de quinte et de quarte justes, à la recherche d’une
harmonie des sphères. Le principal inconvénient est qu’à partir d’un certain nombre
de renversements de rapports, il devient compliqué de retrouver une octave juste.
La dernière quinte est particulièrement fausse, elle a été surnommée la quinte du
loup.
La gamme chinoise semble très similaire à la gamme grecque : elle comprend elle
aussi douze notes, dont les hauteurs sont déterminées par un cycle de quarte ou de
quinte. Nous verrons cependant que son principe de composition est différent. Elle
met en valeur cinq notes, jiǎo (角, 角), zhēng (征, 徵) (ou zhǐ (征, 徵)), gōng (宫,
宮), shāng (商, 商) et yǔ (羽, 羽), jugeant les sept autres de moindre importance.
Nous prendrons le temps d’examiner dans la section suivante, Origine de la pho-
nophorèse en énergétique, comment cette gamme a été mise en place, pourquoi elle
privilégie ces cinq notes et discuterons des correspondances possibles avec la gamme
moderne ou la gamme pythagoricienne.

A.2.3 Harmoniques
Une harmonique d’un signal vibrant à la fréquence F0 est un autre signal dont
la fréquence est un multiple de F0 . Cela revient à satisfaire la relation :

Fn = n ∗ F0 , n ∈ Z
Concrètement, les harmoniques d’un son produisant un LA1440 , vibrant à 110Hz,
seront :
— LA1440 ∗ 2 = 110 ∗ 2 = 220Hz = LA2440
— LA1440 ∗ 3 = 110 ∗ 3 = 330Hz = M I440
2

— LA1440 ∗ 4 = 110 ∗ 4 = 440Hz = LA3440


— LA1440 ∗ 5 = 110 ∗ 5 = 550Hz = DO♯3440
— LA1440 ∗ 6 = 110 ∗ 5 = 660Hz = M I440
3
, etc.
Dans le cas d’une corde vibrante (à tension constante), cela se traduit physique-
ment par la segmentation d’une corde en parties égales : la première harmonique
sera obtenue en coupant la corde en deux. Sa fréquence sera deux fois plus élevée que
celle de la corde initiale (ce sera donc l’octave).
. . . . . . La figure A.7 illustre ce phénomène
pour les premières harmoniques d’une corde.
Les harmoniques ont beaucoup d’autres propriétés plus complexes (notamment
dans les séries mathématiques de Fourrier) mais nous n’en aurons pas besoin pour
le moment.

142
A.2 Musique 143

Fig. A.6 – Mise au point de la gamme par Pythagore. Gravure de Franchinus Graf-
furius [Graffurius(1492), liber secondus, page 35–36].

143
144 Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège

Un dernier point très important me permet de conclure ce survol rapide : lors-


qu’un signal est émis, qu’il soit sonore, visuel ou mécanique, il aura tendance à créer
des harmoniques et par résonance transmettre de l’énergie à tout corps dont la fré-
quence propre est proche d’une de ces harmoniques. C’est ce qui se passe lorsqu’on
appuie fortement sur une note grave au piano : en tendant l’oreille, vous entendrez
certaines cordes commencer à émettre elles aussi un son : ce sont celles dont les
fréquences répondent aux harmoniques de la note jouée.
Cette remarque nous sera utile par la suite lorsque nous étudierons les fréquences
vibratoires des diapasons, des éléments d’acupuncture, et dans la compréhension des
tubes chinois.

1
2

1 2
3 3

1 3
4 4

1 2 3 4
5 5 5 5

1 5
6 6

1 2 3 4 5 6
7 7 7 7 7 7

1 1 1 1 2 1 2 3 1 4 3 2 5 3 4 5 6
0 7 6 5 4 7 3 5 7 2 7 5 3 7 4 5 6 7 1

Fig. A.7 – Les harmoniques d’une corde vibrante. Source : adaptation personnelle
d’après Y.Landman et W.Axell, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:
Moodswingerscale.svg

144
Annexe B

Périodes synodiques sur 60 ans

Années terrestres
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
mars 0,47 0,94 1,40 1,87 2,34 2,81 3,28 3,75 4,21 4,68 5,15 5,62
venus 0,63 1,25 1,88 2,50 3,13 3,75 4,38 5,00 5,63 6,26 6,88 7,51
jupiter 0,92 1,83 2,75 3,66 4,58 5,49 6,41 7,32 8,24 9,15 10,07 10,99
saturne 0,97 1,93 2,90 3,87 4,83 5,80 6,76 7,73 8,70 9,66 10,63 11,60
mercure 3,15 6,30 9,46 12,61 15,76 18,91 22,06 25,22 28,37 31,52 34,67 37,82

13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Ä 6,09 6,56 7,02 7,49 7,96 8,43 8,90 9,37 9,83 10,30 10,77 11,24
à 8,13 8,76 9,38 10,01 10,63 11,26 11,88 12,51 13,14 13,76 14,39 15,01
Å 11,90 12,82 13,73 14,65 15,56 16,48 17,39 18,31 19,22 20,14 21,05 21,97
Æ 12,56 13,53 14,49 15,46 16,43 17,39 18,36 19,33 20,29 21,26 22,22 23,19
 40,98 44,13 47,28 50,43 53,59 56,74 59,89 63,04 66,19 69,35 72,50 75,65

25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Ä 11,71 12,18 12,64 13,11 13,58 14,05 14,52 14,98 15,45 15,92 16,39 16,86
à 15,64 16,26 16,89 17,51 18,14 18,77 19,39 20,02 20,64 21,27 21,89 22,52
Å 22,89 23,80 24,72 25,63 26,55 27,46 28,38 29,29 30,21 31,12 32,04 32,96
Æ 24,16 25,12 26,09 27,06 28,02 28,99 29,95 30,92 31,89 32,85 33,82 34,79
 78,80 81,95 85,11 88,26 91,41 94,56 97,71 100,87 104,02 107,17 110,32 113,47

37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48
Ä 17,33 17,79 18,26 18,73 19,20 19,67 20,14 20,60 21,07 21,54 22,01 22,48
à 23,14 23,77 24,40 25,02 25,65 26,27 26,90 27,52 28,15 28,77 29,40 30,03
Å 33,87 34,79 35,70 36,62 37,53 38,45 39,36 40,28 41,19 42,11 43,03 43,94
Æ 35,75 36,72 37,69 38,65 39,62 40,58 41,55 42,52 43,48 44,45 45,42 46,38
 116,63 119,78 122,93 126,08 129,24 132,39 135,54 138,69 141,84 145,00 148,15 151,30

49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
Ä 22,95 23,41 23,88 24,35 24,82 25,29 25,76 26,22 26,69 27,16 27,63 28,10
à 30,65 31,28 31,90 32,53 33,15 33,78 34,40 35,03 35,65 36,28 36,91 37,53
Å 44,86 45,77 46,69 47,60 48,52 49,43 50,35 51,26 52,18 53,09 54,01 54,93
Æ 47,35 48,31 49,28 50,25 51,21 52,18 53,15 54,11 55,08 56,04 57,01 57,98
 154,45 157,60 160,76 163,91 167,06 170,21 173,36 176,52 179,67 182,82 185,97 189,12

Tab. B.1 – Périodes synodiques moyenne des planètes en fonction des années ter-
restres sur 60 ans.

145
146 Périodes synodiques sur 60 ans

Années terrestres
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
mars 0,47 0,06 0,40 0,13 0,34 0,19 0,28 0,25 0,21 0,32 0,15 0,38
venus 0,37 0,25 0,12 0,50 0,13 0,25 0,38 0,00 0,37 0,26 0,12 0,49
jupiter 0,08 0,17 0,25 0,34 0,42 0,49 0,41 0,32 0,24 0,15 0,07 0,01
saturne 0,03 0,07 0,10 0,13 0,17 0,20 0,24 0,27 0,30 0,34 0,37 0,40
mercure 0,15 0,30 0,46 0,39 0,24 0,09 0,06 0,22 0,37 0,48 0,33 0,18
erreur 1,11 0,86 1,34 1,49 1,30 1,22 1,37 1,07 1,50 1,54 1,04 1,47

13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Ä 0,09 0,44 0,02 0,49 0,04 0,43 0,10 0,37 0,17 0,30 0,23 0,24
à 0,13 0,24 0,38 0,01 0,37 0,26 0,12 0,49 0,14 0,24 0,39 0,01
Å 0,10 0,18 0,27 0,35 0,44 0,48 0,39 0,31 0,22 0,14 0,05 0,03
Æ 0,44 0,47 0,49 0,46 0,43 0,39 0,36 0,33 0,29 0,26 0,22 0,19
 0,02 0,13 0,28 0,43 0,41 0,26 0,11 0,04 0,19 0,35 0,50 0,35
erreur 0,78 1,47 1,45 1,75 1,68 1,82 1,08 1,53 1,01 1,28 1,39 0,82

25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
Ä 0,29 0,18 0,36 0,11 0,42 0,05 0,48 0,02 0,45 0,08 0,39 0,14
à 0,36 0,26 0,11 0,49 0,14 0,23 0,39 0,02 0,36 0,27 0,11 0,48
Å 0,11 0,20 0,28 0,37 0,45 0,46 0,38 0,29 0,21 0,12 0,04 0,04
Æ 0,16 0,12 0,09 0,06 0,02 0,01 0,05 0,08 0,11 0,15 0,18 0,21
 0,20 0,05 0,11 0,26 0,41 0,44 0,29 0,13 0,02 0,17 0,32 0,47
erreur 1,12 0,81 0,95 1,28 1,45 1,19 1,58 0,54 1,15 0,79 1,04 1,36

37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48
Ä 0,33 0,21 0,26 0,27 0,20 0,33 0,14 0,40 0,07 0,46 0,01 0,48
à 0,14 0,23 0,40 0,02 0,35 0,27 0,10 0,48 0,15 0,23 0,40 0,03
Å 0,13 0,21 0,30 0,38 0,47 0,45 0,36 0,28 0,19 0,11 0,03 0,06
Æ 0,25 0,28 0,31 0,35 0,38 0,42 0,45 0,48 0,48 0,45 0,42 0,38
 0,37 0,22 0,07 0,08 0,24 0,39 0,46 0,31 0,16 0,00 0,15 0,30
erreur 1,22 1,15 1,34 1,10 1,64 1,86 1,51 1,94 1,05 1,25 1,00 1,24

49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
Ä 0,05 0,41 0,12 0,35 0,18 0,29 0,24 0,22 0,31 0,16 0,37 0,10
à 0,35 0,28 0,10 0,47 0,15 0,22 0,40 0,03 0,35 0,28 0,09 0,47
Å 0,14 0,23 0,31 0,40 0,48 0,43 0,35 0,26 0,18 0,09 0,01 0,07
Æ 0,35 0,31 0,28 0,25 0,21 0,18 0,15 0,11 0,08 0,04 0,01 0,02
 0,45 0,40 0,24 0,09 0,06 0,21 0,36 0,48 0,33 0,18 0,03 0,12
erreur 1,35 1,63 1,05 1,56 1,09 1,33 1,51 1,11 1,24 0,76 0,51 0,79

Tab. B.2 – Ecarts en années avec l’entier le plus proche, à partir des données de la
table B.1. Cet écart représente le décalage pour obtenir une fréquence entière. Un
écart de 0, 01 représente entre 3 et 4 jours terrestres. La ligne erreur somme tous les
écarts : les meilleures années sont les années 59 et 60.

146
Annexe C

Dénomination des points


d’acupuncture au regard de la
cosmologie

147
Annexe D

Dates des solstices de -1329 à


-1221 dans le calendrier actuel

149
150 Dates des solstices de -1329 à -1221 dans le calendrier actuel

Date Heure Date Heure Date Heure


-1329/1/1 06 :09 :26 PM -1289/1/1 11 :27 :33 AM -1249/1/1 04 :41 :12 AM
-1329/12/31 11 :48 :17 PM -1289/12/31 05 :14 :33 PM -1249/12/31 10 :28 :11 AM
-1327/1/1 05 :38 :31 AM -1288/12/31 10 :59 :55 PM -1248/12/31 04 :16 :45 PM
-1326/1/1 11 :27 :00 AM -1286/1/1 04 :50 :46 AM -1247/12/31 10 :03 :41 PM
-1325/1/1 05 :18 :28 PM -1285/1/1 10 :39 :48 AM -1245/1/1 03 :59 :08 AM
-1325/12/31 11 :16 :10 PM -1285/12/31 04 :29 :19 PM -1245/12/31 09 :46 :40 AM
-1323/1/1 04 :58 :02 AM -1284/12/31 10 :18 :04 PM -1244/12/31 03 :36 :27 PM
-1322/1/1 10 :47 :42 AM -1282/1/1 04 :06 :24 AM -1243/12/31 09 :38 :19 PM
-1321/1/1 04 :42 :17 PM -1281/1/1 10 :00 :14 AM -1241/1/1 03 :31 :05 AM
-1321/12/31 10 :24 :09 PM -1281/12/31 03 :47 :10 PM -1241/12/31 09 :22 :13 AM
-1319/1/1 04 :18 :13 AM -1280/12/31 09 :36 :39 PM -1240/12/31 03 :13 :08 PM
-1318/1/1 10 :10 :03 AM -1278/1/1 03 :34 :33 AM -1239/12/31 08 :58 :52 PM
-1317/1/1 03 :59 :26 PM -1277/1/1 09 :32 :45 AM -1237/1/1 02 :54 :56 AM
-1317/12/31 09 :54 :58 PM -1277/12/31 03 :24 :57 PM -1237/12/31 08 :41 :35 AM
-1315/1/1 03 :38 :59 AM -1276/12/31 09 :14 :04 PM -1236/12/31 02 :24 :34 PM
-1314/1/1 09 :31 :51 AM -1274/1/1 03 :01 :59 AM -1235/12/31 08 :18 :48 PM
-1313/1/1 03 :33 :06 PM -1273/1/1 08 :51 :42 AM -1233/1/1 02 :00 :37 AM
-1313/12/31 09 :18 :16 PM -1273/12/31 02 :38 :15 PM -1233/12/31 07 :45 :24 AM
-1311/1/1 03 :11 :06 AM -1272/12/31 08 :22 :19 PM -1232/12/31 01 :37 :05 PM
-1310/1/1 09 :00 :30 AM -1270/1/1 02 :11 :06 AM -1231/12/31 07 :25 :03 PM
-1309/1/1 02 :46 :31 PM -1269/1/1 08 :01 :08 AM -1229/1/1 01 :23 :58 AM
-1309/12/31 08 :38 :41 PM -1269/12/31 01 :44 :41 PM -1229/12/31 07 :13 :43 AM
-1307/1/1 02 :21 :11 AM -1268/12/31 07 :32 :48 PM -1228/12/31 12 :57 :09 PM
-1306/1/1 08 :07 :24 AM -1266/1/1 01 :26 :24 AM -1227/12/31 06 :55 :19 PM
-1305/1/1 01 :59 :59 PM -1265/1/1 07 :19 :46 AM -1225/1/1 12 :44 :24 AM
-1305/12/31 07 :40 :24 PM -1265/12/31 01 :12 :55 PM -1225/12/31 06 :32 :08 AM
-1303/1/1 01 :29 :13 AM -1264/12/31 07 :00 :20 PM -1224/12/31 12 :27 :13 PM
-1302/1/1 07 :24 :12 AM -1262/1/1 12 :52 :08 AM -1223/12/31 06 :12 :50 PM
-1301/1/1 01 :18 :14 PM -1261/1/1 06 :49 :06 AM -1221/1/1 12 :07 :21 AM
-1301/12/31 07 :15 :38 PM -1261/12/31 12 :37 :35 PM -1221/12/31 05 :58 :14 AM
-1299/1/1 01 :04 :37 AM -1260/12/31 06 :28 :00 PM
-1298/1/1 06 :53 :51 AM -1258/1/1 12 :20 :33 AM
-1297/1/1 12 :50 :05 PM -1257/1/1 06 :07 :51 AM
-1297/12/31 06 :37 :55 PM -1257/12/31 11 :55 :28 AM
-1295/1/1 12 :26 :59 AM -1256/12/31 05 :43 :02 PM
-1294/1/1 06 :20 :30 AM -1255/12/31 11 :34 :37 PM
-1293/1/1 12 :08 :30 PM -1253/1/1 05 :32 :30 AM
-1293/12/31 05 :56 :52 PM -1253/12/31 11 :18 :40 AM
-1292/12/31 11 :42 :51 PM -1252/12/31 05 :03 :45 PM
-1290/1/1 05 :31 :04 AM -1251/12/31 10 :54 :33 PM

Tab. D.1 – Date des solstices dans le calendrier actuel, entre -1329 et -1221. Données
obtenues par programmation en exploitant PyEphem, Bruno Mascret 2017

150
Annexe E

Bibliographie générale, tables,


glossaires et index

E.1 Glossaire des termes scientifiques


C
Conjonction un corps du système solaire est en conjonction inférieure lorsqu’il
passe entre la Terre et le Soleil, en conjonction supérieure en cas d’alignement
entre la Terre, le Soleil et cet astre. [Cannat()]. viii
Cosmologie . vii

E
Écliptique L’écliptique est le nom donné au plan de l’orbite terrestre, qui est aussi
le plan de l’orbite apparente du Soleil vue depuis la Terre. Le choix du terme
provient de ce que les éclipses de Soleil ou de Lune ne surviennent qu’aux
époques où la Lune est proche de ce plan. [Observatoire de Paris(2017)]. 69,
71

F
Fréquence . 5

G
Gamme . 141
Gravité . x, 95–97, 99

H
Harmonique . 5

L
Longueur d’onde . x

M
Magnitude La magnitude (apparente) d’un astre est une manière d’exprimer la
quantité de lumière reçue sur Terre en provenance de cet astre ; sa définition
est m = −2.5 ∗ log(f lux) où le flux lumineux est exprimé en unités d’énergie
par unité de surface du détecteur. Attention, en raison du signe moins une

151
152 Glossaire des termes scientifiques

étoile est d’autant plus brillante que sa magnitude apparente est petite. Ceci
est dû à des raisons historiques pour que l’échelle ainsi définie corresponde à
peu près aux notions d’étoile de ”première grandeur” pour les plus brillantes
et de ”cinquième grandeur” pour celles tout juste visibles à l’œil nu.. 74, 95,
96

O
Octave . 141, 142
Onde . 139
Opposition se dit d’un astre se situant à l’opposé du Soleil par rapport à la
Terre ; cela signifie qu’il y a un alignement Soleil-Terre-astre et que ce dernier
se lève lorsque le Soleil se couche et qu’il se couche lorsque le Soleil se lève ;
il s’agit donc de la meilleure période pour observer ce corps tout au long de
la nuit. [Cannat()]. viii

P
Période . x
Phonophorèse . vii, 5, 152
Planète extrérieure dans le système solaire, se dit d’une planète plus éloignée du
Soleil que la Terre : Mars, Jupiter, Saturne. 96
Planète intérieure dans le système solaire, se dit d’une planète plus proche du
Soleil que la Terre : Mercure et Vénus. 96

R
Résonance . vii, x, 55, 139

S
Sidérale (période) période qui ramène un corps du système solaire dans la même
direction par rapport aux étoiles. [Observatoire de Paris(2017)]. 70
Sonothérapie voir phonophorèse.
.............. 5
Synodique (période) période moyenne qui ramène la même position relative de la
Terre et d’un autre corps sur leurs orbites, c’est-à-dire aussi la même position
du corps par rapport au Soleil vue de la Terre, en particulier ses oppositions
ou ses conjonctions. [Observatoire de Paris(2017)]. 64, 70, 77

T
Transit passage d’un corps devant un autre dans le système solaire ; Mercure et
Vénus peuvent transiter devant le disque solaire. [Cannat()]. 64, 74, 76

U
Unité astronomique unité de mesure surtout utilisée pour les distances entre pla-
nètes dans le système solaire. Elle est notée UA. 1U A ≡ 150.000.000Km, soit
approximativement la distance Terre–Soleil.. 98

152
E.2 Glossaire des termes d’acupuncture 153

E.2 Glossaire des termes d’acupuncture


C
Cinq éléments La théorie des cinq éléments est une théorie chinoise traditionnelle
qui classe tout concept à l’aide de cinq classificateurs, les éléments : bois, feu,
terre, métal et eau. Elle génère des dialectiques de raisonnement, d’analogie et
d’association très utilisées en acupuncture.. iii, 46, 70

S
Scapulomancie art divinatoire antique pratiqué à l’aide de carapaces de tortues..
48

153
Index
A míng táng (明堂, 明堂) . . . . . . . . . . . . . 77
acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iv
astronomie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii modélisation . . . . . . . . . . . . . . . voir modèle

C N
chakra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 notes de musique . . . . . . . 10, voir gamme
chronophorèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
cinq éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 O
corpuscule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

D P
diapason période . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 synodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24 phonophorèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
dialectiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
F phonopuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
flûte . voir chiba, instrument de musique pied chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16, 18
fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 planète
d’un tube . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 extérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
d’une corde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 intérieure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

G Q
gamme musicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 quarte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24
chinoise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 quinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24
pythagoricienne. . . . . . . . . . . . . . . . .142 quinte du loup . . . . . . . . . . . . . voir gamme
tempérée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 pythagoricienne
Gan Zhi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
R
gravite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
résonance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55, 139
H du corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18, 142
S
I sheng. . . . . .voir yu sheng, instrument de
instrument de musique musique
chiBa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 sonothérapie . . . . . . . . . voir phonophorèse
chiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
T
yu sheng . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
tempérament . . . . . . voir gamme musicale
intervalle musical
tempérée
quarte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24
tiān gān (天干) dì zhī (地支) . . . . . . . . 86
quinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24
tonification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 24
K transit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
Kan Tche . . . . . . . . . . . . . . . . . voir Gan Zhi tube chinois . . . . . . . . voir tuyaux sonores
kuṇḍalinī yoga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 tuyaux sonores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
génération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
L
Lune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 25 Y
yoga . . . . . . . . . . . . . . . . voir kuṇḍalinī yoga
M yu sheng . . . . voir instrument de musique
magnitude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

154
Liste des tableaux

1.1 Table de comparaison avec accord sur LA3440 , gamme de DO440 3


, F A3440 ⇐⇒ KON G11
t ;
le pied chinois vaudrait dans cette organisation 0, 116cm et le premier
tube mesurerait 0.99cm, soit 1cm de plus que la longueur théorique
calculée à partir de la fréquence de la gamme juste. L’erreur calculée
par le biais de l’indicateur mis en place est de 0, 85% avec la gamme
juste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.2 Table de comparaison avec accord sur SI♭2418,25 obtenu avec LA3 =
418, 25Hz, gamme de DO418,25 3
, SI♭3418,25 ⇐⇒ KON G11 t ; le pied chi-
nois a été fixé dans cette organisation à 0, 169m d’après [Schinz(1996),
page 421] et le premier tube mesurerait 1, 52m. L’erreur calculée par
le biais de l’indicateur mis en place est de 1, 94% avec la gamme juste. 18

2.1 Tableau récapitulatif sur les 7 principaux chakras et de leur localisa-


tion en acupuncture traditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.2 Association entre chakras et éléments, basée sur la localisation ou la
fréquence du diapason. Le fréquence du diapason du plexus solaire
(*) a été ramenée à l’octave inférieure pour rester dans le référentiel
d’une gamme sur une octave. Les éléments en gras sont ceux avec
lesquels j’ai pu obtenir des résultats stables et satisfaisants. . . . . . . 37
2.3 Différentes dialectiques musicales sur les chakras . . . . . . . . . . . . 38

3.1 Le míng táng (明堂, 明堂) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45


3.2 Association des dix premiers entiers du míng táng (明堂, 明堂) aux
cinq éléments chinois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.3 Association entre les 7 principaux chakras et les 5 éléments en fonc-
tion de leur hauteur sur le corps proposée par Fabrice Martinez. . . . 53
3.4 Tableau de synthèse de la dialectique d’Hans Cousto, extrait de [Cousto
and Clemente(1980), p.47] ; licence creative commons de type by-nc . 56

4.1 Périodes synodiques des planètes et leur fréquence, extrait de B.1 ; les
valeurs des périodes synodiques (moyennes) ont été tirées du site de
l’institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (http:
//www.imcce.fr/fr/ephemerides/) et de celui de la NASA (https:
//www.nasa.org) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.2 Écart en années entre l’entier le plus proche et la valeur calculée à
partir de la période synodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

5.1 Maxima et minima des distances et magnitude des planètes entre


-4500 et 2017 calculés avec mon logiciel. On retrouve des valeurs
proches de celles fournies par la littérature. La plage est l’étendue de
l’intervalle [min, max]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

155
156 LISTE DES TABLEAUX

5.2 Magnitude et éloignement des planètes le 04/03/1989 . . . . . . . . . 101

A.1 Période d’ouverture des points en jours. Un point d’ouverture s’ouvre


deux fois sur une période de 10 jours : certains points exactement
toutes les 120h, ce qui réduit leur période de moitié ; les autres à un
moment différent, ce qui maintient leur période régulière à 10 jours. . 138

B.1 Périodes synodiques moyenne des planètes en fonction des années


terrestres sur 60 ans. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
B.2 Ecarts en années avec l’entier le plus proche, à partir des données de la
table B.1. Cet écart représente le décalage pour obtenir une fréquence
entière. Un écart de 0, 01 représente entre 3 et 4 jours terrestres. La
ligne erreur somme tous les écarts : les meilleures années sont les
années 59 et 60. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

D.1 Date des solstices dans le calendrier actuel, entre -1329 et -1221. Don-
nées obtenues par programmation en exploitant PyEphem, Bruno
Mascret 2017 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

156
Table des figures

1 Pandore, lune de Saturne, vu par la sonde Cassini le 5 septembre


2005. Source : NASA (id. PIA07632), Domaine public, https://
commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3142826. . . . . . . . iv

2 Extraction des rayons solaires captés par des concombres, en vue d’en
stocker l’énergie dans une fiole pour les hivers rugueux [Swift(1852),
chap. 5, p.251]. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . v

3 Jeu des sept diapasons thérapeutiques en aluminium disposés de


gauche à droite par ordre de fréquence croissante ; cette disposition
ne correspond pas à l’ordonnancement des chakras sur le corps. . . . viii

4 Carte du ciel, extrait de la copie manuscrite du Tian wen bei kao


(Guide d’astronomie) réalisée en 1790 par Pingbo, considérée comme
une des preuves de l’antiquité du système astronomique chinois. Source :
Bibliothèque numérique mondiale, https://www.wdl.org/fr/item/
11430/. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . x

5 Portrait de Wu Yong, « l’astre de sapience », un des héros du conte


traditionnel chinois Au bord de l’eau ; Peinture de Utagawa Kuniyoshi
(1827) ; source : http://www.kuniyoshiproject.com/The%20108%
20Heroes%20of%20the%20Popular%20Suikoden,%20Part%20I.htm . xii

1.1 Croquis d’un yu sheng à 24 tubes. Le Sheng est un des plus vieux
instruments chinois [Amiot and Roussier(1779), page 85, figure I.45].
Le nombre de tuyaux pouvait varier, de 13(12 + 1) à 24(12 + 12)
tuyaux. L’hanche est bien représentée sur la figure. . . . . . . . . . . 7

1.2 Un des sheng de la tombe du Marquis Yi (5ème siècle avant J.-C.).


Source : Jean-Pierre Dalbéra, https://www.flickr.com/photos/dalbera/
18607458392 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.3 « Pour rendre plus gaie la vie des hommes, Nüwā inventa un instru-
ment de musique à vent appelé Sheng, fait d’une gourde dans laquelle
sont plantés treize tubes de bambou ». Source : conte pour enfant, La
réparation de la voûte céleste, illustration de Mao Shuixian, Editions
livres du dauphin, 1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.4 Formation du système des anciens pour la modulation des cinq tons,
[Amiot and Roussier(1779), fig.II.5b] . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

157
158 TABLE DES FIGURES

1.5 Ordre de production des tubes musicaux chinois ; on passe de haut en


bas en multipliant par 23 et de bas en haut en multipliant le résultat
obtenu par 43 , puis pour la deuxième partie en ramenant à l’octave en
multipliant respectivement par 43 et 23 ; cela correspond à un cycle de
quintes justes, voir [Granet(1934), page 182]. Cependant, à partir de
la cinquième génération, les chiffres obtenus ne sont plus des entiers :
64 × 23 = 42, 666.... Il aurait fallu pour le troisième tube une emblème
de 63 et non 64. Granet suggère que seules les cinq premières notes
sont musicalement importantes, et que les chinois ont privilégié par
la suite l’aspect énergétique de la série en ajoutant ou enlevant une
unité quand cela les arrangeait (voir [Granet(1934), page 189 n°3]). . 13
1.6 Génération des tubes musicaux chinois, représentation sur une étoile
à douze branches présentant les orients de l’acupuncture tradition-
nelle, [Granet(1934), page 179]. La génération commence, comme le
départ des énergies, au solstice d’hiver. . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.7 Génération des tubes musicaux chinois, détail du mécanisme pré-
senté figure 1.6. Première génération :81 × 23 = 54 ; deuxième géné-
ration :54 × 43 = 72 ;72 × 23 = 48, etc. On remarquera au passage
la relation entre les numéros des tubes : n + 1 = (n + 5) ≈ 12, où
l’on retrouve la dualité entre le 5 et le 6 (12 = 6 × 2) des énergies
terrestres et célestes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.8 Accord de ré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2.1 Les principaux chakras et leurs relations avec le système nerveux ;


source : [Leadbeater(1927), fig.2 page 12] . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2 Représentation symbolique du chakra Anāhata (anahata) par Morgan
Phoenix, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Anahata_Mandala.
svg, licence CC-BY-SA-3.0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.3 Représentation symbolique du chakra Viśhuddha (vishuddha) par Mor-
gan Phoenix, https://en.wikipedia.org/wiki/File:Vishuddha_
Mandala.svg, licence CC-BY-SA-3.0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.4 Représentation symbolique des chakras sahasrāra (sahasrara), ājñā (ajna),
maṇipūra (manipura), svādhiṣṭhāna (svadhisthana) et mūlādhāra (mulhadhara)
d’après les réalisations de Morgan Phoenix, licence CC-BY-SA-3.0 . . 36
2.5 Le mandala de Vénus représente la trajectoire apparente de la pla-
nète Vénus sur huit années. La figure décrite est souvent comparée
à une fleur de lotus à cinq pétales, associée au chakra sacré svād-
hiṣṭhāna (svadhisthana) de six pétales : cinq pour Vénus, un pour le
croissant de Lune. Hans Cousto n’a pas relevé cette similarité et as-
socie étrangement Vénus au chakra du 3ème œil. Sources : mandala
d’après J.Schulz, repris par H.Cousto (Sons et couleurs de l’octave
cosmique, p.41, op.cit.) ; symbole de Morgan Phoenix, op.cit., licence
CC-BY-SA 3.0. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

3.1 Marcel Granet (1884–1940), un des plus grands sinologues français


dont les ouvrages de notoriété internationale font toujours référence
aujourd’hui. Source : https://medihal.archives-ouvertes.fr/ . . 46

158
TABLE DES FIGURES 159

3.2 La tablette mystique, œuvre anonyme tibétaine ; elle représente au


centre le míng táng (明堂, 明堂) sur le dos d’une tortue, les douze
troncs célestes et les huit trigrammes de Fu Xi, reprenant à mon sens
la série génératrice de Granet. Source : [Waddell(1895), page 453]. La
disposition des trigrammes n’est pas celle de Fu Xi mais celle du roi
Wen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.3 analogie corde–méridien : État initial (1), vibration courte et chao-
tique avec une énergie incorrecte (2), vibration après nettoyage de la
corde qui évacue les derniers éléments incorrects (3), vibration natu-
relle de la corde (4) : la vibration est stable et dure plus longtemps
(a,b,c). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
3.4 Tablette du temple impérial du Ciel, avec une inscription en Mand-
chou et Chinois pour les dieux des cinqs éléments. Le terme ”usiha”
en mandchou signifie étoile, et précise le sens de cette tablette dé-
diée aux cinq planètes plus qu’aux éléments eux-mêmes. Vmenkov,
CC By-Sa 3.0 (https://commons.wikimedia.org/wiki/File:VM_
Mu-Huo-Tu-Jin-Shui_zhi_Shen_4594.jpg) . . . . . . . . . . . . . . 62

4.1 Étude d’Henri Maspero de la sphère armillaire, représentation du ciel


dans le point de vue chinois ; « Sphère armillaire de Sou Song. 1-2-3 :
Instrument des 6 points cardinaux —4-5 : Instr. des 3 ordonnateurs
du temps —6-7-8 : Instr. des 4 déplacements —9 : Appareil moteur
—10-11-12 : Pied —13-14 : Pôles. » [Maspero(1939)] . . . . . . . . . 66
4.2 Détail du fonctionnement de la sphère par Henri Maspero : « De
gauche à droite : Instrument des six points cardinaux —Instrument
des trois ordonnateurs du temps —Le Cercle simple de l’équateur
(sphère de Sou Song) —Le Cercle double de l’écliptique (sphère de
Sou Song) —Instrument des quatre déplacements. » [Maspero(1939)] 67
4.3 Le système solaire héliocentrique proposé par Copernic dans De revo-
lutionibus orbium coelestium [Copernicus(1543)], image numérisée sur
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Copernican_heliocentrism_
theory_diagram.svg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.4 Les cinq éléments en acupuncture, ou plutôt les cinq mouvements
planétaires de l’acupuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.5 Configuration du ciel du 27 mars 2017 à 5h20 (GMT+2) vu à une lati-
tude de 45°Nord et une longitude de 5°Est, en direction de l’ouest (en
haut), et à 45°Sud, en direction de l’ouest (en bas). Le ciel est bien dif-
férent, et certaines constellations comme la Grande Ourse (en vert) ne
sont visibles que dans un seul des hémisphères. Les planètes (Jupiter,
entourée en vert) restent visibles en revanche. Images produites à par-
tir du logiciel libre Stellarium (http://www.stellarium.org/fr/)
sous Linux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4.6 Transit de Mercure devant le Soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.7 Évolution de la représentation du caractère xīng (星) [Wieger(1916)] . 76
4.8 Cycle d’engendrement et planètes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
4.9 Cycle de tempérance xiāng kè (相克) et points yúan des méridiens
yang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

159
160 TABLE DES FIGURES

4.10 Représentation de la configuration du système solaire le 28/4/4316


avant J.-C avec xephem. Xephem n’utilise pas d’année 0, la date est
bien celle proposée par Jean Motte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.11 Détail de la figure 4.10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

5.1 Phases de Vénus et évolution de son diamètre apparent. Thessalo-


nique, Grèce, du 27/02 au 08/06/2004. Source : Statis Kalyvas, Ob-
servatoire européen austral (European Southern Observatory - ESO),
programme VT-2004. Reproduction avec l’autorisation de l’ESO. . . 97
5.2 Évolution de la magnitude des planètes sur cinq ans entre le 1/1/2016
et le 31/12/2020. L’axe des ordonnées est inversé afin que les planètes
les plus lumineuses soient en haut. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5.3 Évolution des distances (en unités
. . . . . . . astronomiques)
. . . . . . . . . . . . . . . séparant les pla-
nètes de la Terre sur cinq ans entre le 1/1/2016 et le 31/12/2020.
Plus la distance est grande, moins la force de gravité est importante. 99
5.4 Diagrammes représentant les indices d’intensité pour la distance et
la magnitude en date du 04/03/1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

8.1 Roue correspondant à la configuration de naissance de Philomène,


réalisée avec le logiciel de M.Cortinovis [Cortinovis(2014)]. Jean Motte
relève la configuration particulière du métal (aiguille blanche dans le
quart sud est de la roue) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
8.2 Tableau du docteur yao des énergies de naissance de Philomène, réa-
lisé avec le logiciel de M.Cortinovis [Cortinovis(2014)]. On ne retrouve
ni la personalité tàiyáng (太阳, 太陽), ni la problématique du mé-
tal, mais plutôt une plénitude de feu. Ne connaissant pas l’heure de
naissance, j’ai retiré les deux informations liées à l’heure. . . . . . . . 127

A.1 Dualité onde–corpuscule : l’analogie avec les projections d’un cylindre


sur différents plan. L’objet reste le même, c’est la manière de le voir
qui change. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
A.2 Emblème de l’ordre, représentation artistique du taì jí tú (太极图,
太極圖) ; ce symbole exprime la dualité du yīn (阴, 陰) et du yáng
(阳, 陽), et rappelle qu’une approche manichéenne est réductrice :
dans l’illustration, le yáng (阳, 陽) (doré) contient une part de yīn
(阴, 陰) (l’étoile), et réciproquement ; source : collection wikimedia,
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tzintar.jpg . . . . . 136
A.3 Vibration d’un diapason : état initial (1), expansion (2), retour à
l’état initial (3), contraction (4), retour à l’état initial (5), etc. Ce
cycle dure 2,27 millième de seconde avec un diapason produisant un
son de 440Hz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
A.4 Tracé du sinus représentant le diapason vibrant à 440Hz pendant
0.05sec. On compte 22 maxima et 22 minima sur cette durée, il y
a donc bien 440 battements sur une seconde qui dure 20 fois plus
longtemps. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
A.5 Gamme de LA mineure, commençant à LA3440 (440Hz) et finissant à
LA4440 (880Hz) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
A.6 Mise au point de la gamme par Pythagore. Gravure de Franchinus
Graffurius [Graffurius(1492), liber secondus, page 35–36]. . . . . . . . 143

160
TABLE DES FIGURES 161

A.7 Les harmoniques d’une corde vibrante. Source : adaptation person-


nelle d’après Y.Landman et W.Axell, https://commons.wikimedia.
org/wiki/File:Moodswingerscale.svg . . . . . . . . . . . . . . . . 144

161
E.3 Bibliographie générale 163

E.3 Bibliographie générale


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168
Table des matières

Préambule iii

De l’aiguille au diapason, du diapason aux étoiles : la genèse vii

De l’aiguille au diapason 1
1 Phonophorèse et vibration en acupuncture traditionnelle 3
1.1 Principes et origines de la phonophorèse contemporaine . . . . . . 5
1.2 Origine de la phonophorèse en énergétique . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Les tubes sonores et le Yu Sheng . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 À la recherche de la fréquence fondamentale . . . . . . . . . 16
1.2.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3 Présentation des dialectiques majeures de la phonophorèse . . . . . 20
1.3.1 Quelques contributions remarquables . . . . . . . . . . . . . 21
1.3.2 Synthèse sur les dialectiques . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4 Discussion sur la phonophorèse et les approches vibratoires en
énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2 Les sept diapasons du kuṇḍalinī yoga 29


2.1 Première approche par la localisation . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.1 Les chakras du kuṇḍalinī yoga . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.1.2 Anāhata (anahata), chakra du cœur . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.1.3 Viśhuddha (vishuddha), chakra laryngé . . . . . . . . . . . . . 35
2.1.4 Les cinq autres chakras principaux . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2 Seconde approche par la fonction vibratoire . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.1 Éléments et chakras . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2.2 Associations par les dialectiques existantes . . . . . . . . . 38
2.2.3 Bilan sur l’approche par fonction vibratoire . . . . . . . . . 39
2.3 Critique des deux premières approches . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

3 La phonopuncture : une technique énergétique traditionnelle de


phonophorèse 43
3.1 Un nouvel échec et une réussite inattendue . . . . . . . . . . . . . 45
3.1.1 Le míng táng (明堂, 明堂) et les cinq éléments . . . . . . . 45
3.1.2 Application numérologique des diapasons . . . . . . . . . . 49
3.1.3 Le patient acteur de son traitement . . . . . . . . . . . . . 49
3.2 La technique de phonopuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

169
170 TABLE DES MATIÈRES

3.3 Quelques pistes explicatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51


3.3.1 Redonner une information correcte au méridien après une
extraction de Feng . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.3.2 La numérologie du míng táng (明堂, 明堂) . . . . . . . . . 52
3.4 Synthèse et nouvelles problématiques . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.4.1 Synthèse des résultats obtenus . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.4.2 Nouvelles perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
3.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Du diapason aux planètes 59


4 Étude 63
4.1 Systèmes astronomiques chinois antiques et systèmes modernes . . 65
4.1.1 Le système solaire des chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.1.2 Le système solaire contemporain . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.1.3 Le point de vue géocentrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2 Origine cosmologique de dialectiques majeures d’acupuncture tra-
ditionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
4.2.1 La dialectique des 5 éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.2.2 Les tiān gān (天干) et dì zhī (地支) . . . . . . . . . . . . . 86
4.2.3 Les textes fondateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.3 Contributions de l’étude à l’énergétique . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

5 Hypothèse sur l’interprétation énergétique de la gravité et de la


magnitude 95
5.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.2 Hypothèse sur la .magnitude
. . . . . . . . . . d’une planète . . . . . . . . . . . . . . 96
5.3 Hypothèse sur la .gravité
. . . . . . . d’une planète . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.4 Étalonnage des échelles et indices . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
5.4.2 Formule de calcul des indices . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
5.4.3 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
5.5 Comparaison avec la lune et conclusion . . . . . . . . . . . . . . . 102

6 Discussions et perspectives 103

Traitements énergétiques basés sur une dialectique cos-


mologique 105
7 Traitements 107
7.1 Préambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
7.2 Utilisation des points yúan (原) des méridiens . . . . . . . . . . . 109
7.2.1 Principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
7.2.2 Mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
7.3 Énergies de naissance et adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
7.3.1 En analogie avec la « Grande Acupuncture » . . . . . . . . 114
7.3.2 Bilan énergétique à la manière du docteur Yao . . . . . . . 114

170
TABLE DES MATIÈRES 171

7.4 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

8 Cas cliniques 117


8.1 Présentation des cas cliniques et des études . . . . . . . . . . . . . 119
8.2 Cas clinique de phonopuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
8.2.1 Séance 1 du 25/01/2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
8.2.2 Séance 3 du 25/01/2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
8.3 Cas clinique cosmologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
8.3.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
8.4 Étude comparative avec les tiān gān (天干) dì zhī (地支) . . . . . 125
8.4.1 Maître, qu’est-ce que l’impertinence ? . . . . . . . . . . . . 125
8.4.2 Le retour de Philomène de... . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
8.4.3 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
8.5 Bibliographie du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

9 Perspectives de recherche, critique et conclusions 131


9.1 Les recalages de calendrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
9.2 Sieou, positions des planètes et Su antiques . . . . . . . . . . . . . 132

Annexes 133
A Quelques notions importantes d’acoustique et de solfège 135
A.1 Ondes et acoustique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
A.1.1 Dualité onde–corpuscule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
A.1.2 Période et fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
A.1.3 Résonance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
A.2 Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
A.2.1 Notations utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
A.2.2 Les gammes musicales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
A.2.3 Harmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

B Périodes synodiques sur 60 ans 145

C Dénomination des points d’acupuncture au regard de la cosmologie147

D Dates des solstices de -1329 à -1221 dans le calendrier actuel 149

E Bibliographie générale, tables, glossaires et index 151


E.1 Glossaire des termes scientifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
E.2 Glossaire des termes d’acupuncture . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Liste des tableaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Table des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
E.3 Bibliographie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
Table des matières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

171

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