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GENERALITES
L’objectif du traitement du signal est de modifier les caractéristiques du signal pour éliminer le
bruit, d’extraire le maximum d’information et de transmettre ces informations.
On trouve le traitement du signal dans plusieurs domaines qui s’intéressent à la transmission et
le traitement d’information : la géophysique pour l’exploration des sous-sols, le militaire pour
le téléguidage d’engins sans oublier la médecine avec l’échographie, le scanner… Le traitement
du signal est présent aussi dans notre vie quotidienne avec les smartphones, la télévision, la
radio, l’appareil photo numérique, les jeux vidéo …
Pour pouvoir transformer et transmettre un signal, il faut tout d’abord le décrire
mathématiquement pour mettre en évidence ses principales caractéristiques.
Le but de ce chapitre est de connaitre les différents types des signaux, de connaitre la
classification des signaux, de savoir manipuler les opérations sur les signaux (inversion,
retard…).
I-1 DEFINITIONS
I-1-1 Signal
1- Dimensionnalité
Le modèle mathématique d’un signal est une fonction réelle ou complexe à une ou plusieurs
dimensions d’une ou plusieurs variables, réelles ou entières.
Généralités
Exemple 1 :
➢ Son : est une fonction scalaire, à une dimension et d’une variable réelle, le temps. On le
note s(t).
➢ Pression : est une fonction scalaire, à une dimension et d’une variable réelle spatiale. On le
note s(z).
➢ Image fixe : est une fonction scalaire, à deux dimensions et de deux variables spatiales. On
le note s(x,y).
Le pixel (PICture Element) : représente le plus petit élément
constitutif d'une image numérique.
Nx : nombre de colonnes de l’image.
y Ny : nombre de lignes de l’image.
N = Nx . Ny : nombre total de pixels.
➢ Image animée : est une fonction scalaire, à trois dimensions à variable à la fois temporelle
et spatiale. On le note s(x,y,t).
Le signal à temps continu est une fonction continue du temps. On le notera s(t), t ∈ ℝ.
5
s(t)
0
-5
-5 0 5
t
➢ Représentation fonctionnelle
1 si n = 1, 3
[ ]
s n = {4 si n = 2
0 ailleurs
➢ Représentation tabulée
n … -2 -1 0 1 2 3 4 5 …
s[n] … 0 0 0 1 4 1 0 0 …
➢ Représentation séquentielle
s[n] = {… 0, 0, 1,4, 1, 0, 0 … }
L’élément souligné correspond à n = 0.
➢ Représentation graphique
On utilise un diagramme ‘’bâton’’.
4
s[n]
2
0
-2 -1 0 1 2 3 4 5 6
n
Fig I.3. Diagramme bâton
3) Causalité
-2
-5 0 5
Fig I.4. Signal causal
-2
-5 0 5
Fig I.5. Signal anticausal
4) Parité
0
Fig I.6. Signal pair
La figure (I.6) montre que le signal pair est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
Un signal est dit impair si : s(t) = −s(−t)
Le signal impair est symétrique par rapport à l’origine comme le montre la figure (I.7).
-1
-5 0 5
Il est toujours possible de décomposer un signal s(t) en la somme d’un signal pair et d’un
signal impair.
s(t) = sp(t) + si(t)
avec
s(t) + s(−t) (I.1)
sp (t) = = la partie paire
2
et
s(t) − s(−t)
si (t) = = la partie impaire (I.2)
2
s(t) 1
0
-2 -1 0 1 2
t
Cherchons le signal inverse :
1 si − 1 ≤ t ≤ 0
s(−t) = {
0 ailleurs
partie paire
0,5
1
si − 1 ≤ t ≤ 0
s(t) + s(−t) 2
sp (t) = = 1
2 si 0≤t≤1
2
{0 ailleurs 0
-5 0 5
t
1 partie impaire
− si − 1 ≤ t ≤ 0
s(t) − s(−t) 2 0.5
si (t) = = 1
2 si 0≤t≤1
2 0
{0 ailleurs
-0.5
-5 0 5
t
I-1-2 Bruit
Le bruit est un signal indésirable qui est souvent aléatoire. Il y a différents types de bruit :
➢ Bruit thermique : Le mouvement désordonné des électrons d’un matériau sous l’influence
de la température.
➢ Bruit blanc : est un signal de valeur moyenne nulle. Son spectre présente de l’énergie à
toutes les fréquences.
➢ Bruit coloré : c’est le même signal que le bruit blanc, mais le spectre est limité en
fréquence. On parle du bruit rouge, rose…
Le signal transporte une information qui nous intéresse, alors que le bruit une information qui
ne nous intéresse pas. La notion du signal et bruit est relative, elle dépend de l’intérêt de
l’utilisateur. Voyons le cas du Courant Porteur en Ligne (CPL). Le CPL nous
permet de transmettre localement des données numériques par l’intermédiaire des prises
d’électricité. Dans ce cas, l’information transmise est un signal utile alors que le courant
électrique est un bruit.
On mesure la quantité de bruit contenue dans le signal par le rapport signal sur bruit. C’est le
rapport des puissances de signal PS et du bruit PN. Il est souvent donné en décibels (dB).
S PS VeffS
( ) = 10log = 20log (I.3)
N dB PN VeffN
I-1-3 Système
Un système est un opérateur qui transforme un signal d’entrée e(t) appelé excitation, en un
signal de sortie s(t) appelé la réponse du système. La figure (I.8) représente schématiquement
un système.
On écrit alors :
en temps continu : s(t) = 𝒪 [e(t)]
en temps discret : s[n] = 𝒪[e[n]] 𝒪 : est un opérateur.
Fig I.8. Représentation schématique d’un système avec une entrée e(t) et une sortie s(t)
Le micro par exemple, est un système qui transforme un signal acoustique en un signal
électrique.
A l’entrée décalée e(t – t0) correspond la sortie : s(t) = R e(t – t0) = s(t – t0)
Le système est invariant dans le temps.
c) Causalité
Un système est causal si sa sortie s(t) à l’instant présent t 0 ne dépend que des entrées du
passé e(t) avec t ≤ t 0 et non du futur t > t 0 .
1° y(t) = x(t – 2)
2° y(t) = x(t + 2)
3° y[n] = x[n] – x[n – 1]
4° y[n] = x[n] + x[n + 1]
Un système est statique si sa sortie s(t) ne dépend que de l’entrée e(t) à l’instant t.
Exemple 8 :
▪ Un circuit électrique ne comportant que des résistances, est un système statique.
▪ Amplificateur idéalisé s(t) = a e(t), est un système statique.
▪ y[n] = x[n] + n x 2 [n], est un système statique.
Un système est dynamique s’il tient compte de ce qui s’est passé ou se passera.
Exemple 9 :
▪ Un circuit électrique comportant des capacités ou des inductances, est un système
dynamique.
▪ y[n] = x[n - 1] + x[n] + x[n + 1], est un système dynamique.
f) Stabilité
Un système est stable si l’entrée est bornée, la sortie est bornée.
On sait que :
−1 ≤ sin(x[n]) ≤ 1
puis
−50 ≤ 50 sin(x[n]) ≤ 50
−40 ≤ 50 sin(x[n]) + 10 ≤ 60
enfin
−40 ≤ y[n] ≤ 60
La sortie est bornée, le système est donc stable.
S
s(t)
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
t
Fig I.9. Signal continu
-5
-5 0 5
t
Il existe plusieurs types de signaux variables, selon la nature de leur variation avec le temps.
1- Signal périodique
Un signal s(t) est périodique, s’il reprend la même valeur à des intervalles de temps égaux :
∃ T ∈ ℝ, tel que ∀ t ∈ ℝ, on a: s(t + T) = s(t)
0 T 2T 3T 4T 5T 6T
Cycle
La figure (I.11) illustre un signal périodique avec sa période T, qui est la durée du motif qui se
répète ou du cycle du signal en seconde.
1
On définit la fréquence par f = T, qui est le nombre de cycles par seconde.
-1
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
La période fondamentale T du signal continu s(t) est définie pour n’importe quelle valeur
réelle, alors que la période fondamentale N du signal discret x[n] ne peut prendre que des
valeurs positives entières.
Exemple 11 :
2π 1
▪ s(t) = sin(4πt) est périodique de période T = 4π = 2
2- Signal rectangulaire
Le signal rectangulaire est caractérisé par trois grandeurs temporelles (Fig I.13) :
➢ Le temps durant lequel le signal reste au niveau haut, c’est le temps haut t H .
➢ Le temps durant lequel le signal reste au niveau bas, c’est le temps bas t B .
➢ La période.
Le rapport cyclique est égal au rapport entre le temps haut du signal et sa période :
tH
Q= (I.4)
T
avec T = t H + t B . Le rapport cyclique est nécessaire pour caractériser le signal.
tH
tB
1
si t H > t B alors 2 t H > t B + t H = T et 2Q > 1 d′ où Q >
2
1
si t H < t B alors 2 t H < t B + t H = T et 2Q < 1 d′ où Q < 2
1
si t H = t B alors 2 t H = t B + t H = T et 2Q = 1 d′ où Q = 2. Le signal est carré.
Le signal carré est un signal rectangulaire dont le temps haut est égal au temps bas.
3- Signal sinusoïdal
C’est un cas particulier du signal périodique, il est non causal et représenté par :
s(t) = A sin(ωt + φ) (I.5)
1
s(t)
0
-1
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01
t
Fig I.14. Signal sinusoïdal
avec
A : amplitude
rd
ω = 2πf : pulsation ( )
s
φ : phase à l’origine (rd)
ωt + φ : phase instantanée
Le déphasage entre deux signaux de même fréquence, s1(t) = A1 sin(ωt + φ1) et
s2(t) = A2 sin(ωt + φ2) est :
Δφ = φ2 – φ1 (I.6)
➢ Si Δφ > 0, s2(t) est en avance sur s1(t).
➢ Si Δφ < 0, s2(t) est en retard sur s1(t).
➢ Si Δφ = 0, les deux signaux sont en phase.
0.5
> 0 < 0
0
-0.5
-1
-0.2 -0.15 -0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15 0.2
La figure (I.15) montre que le signal s2(t) est en avance de phase par rapport à s1(t), alors que
s3(t) est en retard sur s1(t).
π
Quand le déphasage est égal à 2 , les signaux sont en quadrature de phase. Les extrémums
coïncident avec les passages par zéro (Fig I.16).
1 1
s (t) = sin(t + /2)
s(t) = sin(t)
0.5 0.5
0 0
-0.5 -0.5
1
-1 -1
Quand le déphasage est égal à π, les signaux sont en opposition de phase. Les maximums
coïncident avec les minimums (Fig I.17).
1 1
s2(t) = sin(t - )
s(t) = sin(t)
0.5 0.5
0 0
-0.5 -0.5
-1 -1
Quand le déphasage est nul, les signaux sont en phase. Les extrémums (maximum et
minimum) coïncident (Fig I.18).
0.5 0.5
0 0
-0.5 -0.5
-1
Soit deux signaux s1(t) et s2(t) de même fréquence f, et Δφ le déphasage de s2(t) par rapport
à s1(t).
s1 (t) = S1 cos(2πft + φ)
et
∆φ
s2 (t) = S2 cos (2πft + φ + ∆φ) = S2 cos [2πf (t + 2πf) + φ] = S2 cos [2πf(t + ∆t) + φ]
∆φ
∆t = (I.7)
2πf
C’est la formule qui permet de passer d’un retard temporel à un déphasage et réciproquement.
Le signal sinusoïdal est présent souvent dans notre vie quotidienne. On cite par exemple :
➢ La tension du secteur ''Amendis'' est une sinusoïde de fréquence 50Hz.
➢ En réseau téléphonique commuté RTC, on a entre autres :
• Tonalité d’invitation : c’est la tonalité qu’on entend lorsqu’on décroche le téléphone
pour établir une communication, c’est un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz.
• Tonalité de retour d’appel : la tonalité fournie à l’appelant pendant la période de
présentation de l’appel au demandé. C’est un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz de
durée 1.5 s et la durée de silence entre deux émissions de 3.5 s.
• Tonalité d’occupation : lorsque le demandé est occupé ou lorsque l’appel échoue, il ya
émission d’un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz de durée 0.5s et la durée de
silence entre deux émissions de 0.5s.
Un son pur est modélisé par un signal sinusoïdal. Il est caractérisé par son intensité et sa
fréquence. L’intensité, qui traduit la puissance est reliée à l’amplitude de la sinusoïde, c’est le
volume sonore. La fréquence correspond à la notion de grave et d’aigue. Plus la fréquence est
élevée, plus le son est aigu.
Un son composé est la combinaison de sons purs dont les fréquences sont toutes multiples
d’une fréquence appelée la fréquence fondamentale.
Le tableau (I.2) résume les sons audibles et inaudibles par l’homme.
Pour que la somme de deux sinusoïdes différentes soit périodique, il faut que le rapport des
périodes soit un nombre rationnel, c'est-à-dire appartenant à l’ensemble ℚ.
Supposons que le signal g(t) est la somme de deux signaux sinusoïdaux différents s1(t) de
période T1 et s2(t) de période T2 :
g(t) = a1s1(t) + a2s2(t)
g(t) est périodique si :
T1 m
= est un nombre rationnel (I.8)
T2 n
soit égal à :
s[n + N] = A sin(Ωn + φ)
Ceci est vrai si :
cos(ΩN) = 1 et cos(Ωn + φ) = 0
d’où
Ω k
ΩN = 2kπ et =
2π N
Le signal sinusoïdal s[n] est périodique si :
Ω k
= est rationnel (I.9)
2π N
n
1° y[n] = cos ( )
2
Ω k 1 1
= = = ∉ ℚ
2π N 2.2π 4π
-1
0 10 20 30 40 50 60
n
n
Fig I.21. y[n] = cos (2)
4πn π
2° s[n] = 10 cos( + )
31 5
Ω k 4π 2
= = = ∈ℚ
2π N 31.2π 31
Le signal s[n] est périodique.
La période est :
31
N= k
2
La plus petite valeur de N est :
N = 31 pour k = 2
Il faut donc 31 échantillons pour retrouver la valeur de départ. La figure (I.22) montre que la
période N = 31 contient k = 2 périodes du signal échantillonné.
-10
0 10 20 30 40 50 60
n
4πn π
Fig I.22. s[n] = 10 cos( 31 + )
5
La figure (I.23) montre que deux signaux sinusoïdaux discrets différents peuvent présenter la
même période N. La période ne peut donc pas définir la fréquence du signal.
y[n] = sin(3*pi*n/10)
-1
0 10 20 30 40 50
n
z[n] = sin(pi*n/10)
-1
0 10 20 30 40 50
n
Fig I.23. Deux signaux différents ont même période N = 20
Tout signal sinusoïdal à variation temporelle continue peut s’exprimer comme la partie réelle
ou imaginaire d’un signal exponentielle complexe.
A cos(ωt + φ) = ℛℯ[Aej(ωt+φ) ]
A sin(ωt + φ) = ℐ𝓂[Aej(ωt+φ) ]
De même pour les signaux discrets :
A cos(Ωn + φ) = ℛℯ[Aej(Ωn+φ) ]
A sin(Ωn + φ) = ℐ𝓂[Aej(Ωn+φ) ]
Exercice 1 :
Quelle est la période du signal s(t) = ej(2t + 7) ?
Réponse : T = π
4- Signal pseudo-périodique
2π
On considère un signal sinusoïdal s1(t) = sin(5t), périodique de période T1 = . Si on
5
multiplie ce signal par un signal exponentielle on obtient le signal de la figure (I.24b) dont
l’amplitude décroit exponentiellement au cours du temps. Il n’est pas périodique mais il fait
2π
apparaitre une pseudo-période T3 = T1 = . C’est le signal pseudo-périodique.
5
s1(t) = sin(5t) s 2(t) = e-0.2t
1
T1
0
-1
0 5 10 15
(a)
s3(t) = sin(5t) exp(-0.2t);
1
T
3
0
-1
0 5 10 15
(b)
Fig I.24. (a) Signal périodique. (b) signal pseudo-périodique
5- Signal transitoire
Un signal transitoire est un signal non périodique qui change brusquement d’état. L’échelon,
le signal rectangle ou l’impulsion exponentielle ou sinusoïdale de la figure (I.25) sont des
signaux transitoires.
6- Signal aléatoire
Le signal aléatoire est un signal qui varie au hasard en fonction du temps. Sa valeur à un
instant t ne peut pas être prédite. On ne peut pas le décrire par une loi mathématique simple.
La figure (I.26) montre le décalage d’un signal comme une translation verticale. C’est la
transformation qui fait correspondre à tout signal s(t) le signal y(t) tel que :
y(t) = s(t) + a avec a ∈ ℝ (I.10)
La mise à l’échelle en amplitude (Fig.I.27), est la transformation qui fait correspondre à tout
signal s(t) le signal y(t) tel que :
y(t) = C s(t) C : facteur d’échelle (I.11)
L’amplificateur réalise une telle opération
s(t) = sin(4t)
1
0
-1
0 1 2 3 4 5
s(t) + 3
4
3
2
0 1 2 3 4 5
s(t) - 2
-1
-2
-3
0 1 2 3 4 5
s(t) = sin(4t)
.
1
0
-1
0 1 2 3 4 5
2 s(t)
2
0
-2
0 1 2 3 4 5
s(t)/2
0.5
0
-0.5
0 1 2 3 4 5
Exercice 2 :
s[n]
Soit le signal suivant : s[n] = [1 -2 3 0 -4]. Tracer s1[n] = 1,5 s[n] et s2[n] = 3
1 −2 −4
Réponse : s1[n] = [1.5 -3 4.5 0 -6] et s2 [n] = [ 3 10 ]
3 3
Multiplier un signal discret par une constante revient à multiplier chaque échantillon par cette
constante.
c) Addition
Exemple 15 : Le code DTMF (Dual Tone Multi Frequency) est un code à Tonalités Multi-
Fréquences à 2 tons, utilisé dans les téléphones. Chaque touche d’un téléphone correspond à la
somme de deux signaux sinusoïdaux de fréquences différentes comme le montre le tableau (I.3)
L’appui sur la touche 0 par exemple, correspond au doublet 941 Hz et 1336 Hz.
f2 (Hz)
1209 1336 1477 1633
f1 (Hz)
697 1 2 3 A
770 4 5 6 B
852 7 8 9 C
941 * 0 # D
Tableau I.3. Code DTMF
Exercice 3 :
Calculer la somme des deux signaux suivants : s1[n] = [1 -2 3 0 -4] et s2[n] = [-2 4 -5 1 2].
Réponse :
s3[n] = s1[n] + s2[n] = [-1 2 -2 1 -2]
d) Multiplication
s[n]
3
2
1
0
-2 0 2 4
n
s[n + 2] s[n - 2]
3 3
2 2
1 1
0 0
-4 -2 0 2 0 2 4 6
n n
Fig I.30. Décalage du signal discret
b) Inversion temporelle
L’inversion temporelle associe à un signal s(t) un signal y(t) = s(-t). Le signal inversé est le
symétrique du signal d’origine par rapport l’ordonné.
Dans le cas d’un signal discret, on définit l’inversion temporelle par : y[n] = s[-n].
Exemple 18 : La figure (I.31) suivante représente les signal s(t) et s[n] avec leur inversion
temporelle.
s(t) s(-t)
1 1
0 0
-1 -1
-2 -2
-10 -5 0 5 10 -10 -5 0 5 10
t t
s[n] s[-n]
5 5
0 0
-5 -5
-10 -5 0 5 10 -10 -5 0 5 10
n n
c) Changement d’échelle
Le changement d’échelle est une opération qui associe à un signal s(t), un signal :
y(t) = s(at) avec a ∈ ℝ*+ (I.16)
1 1 1
0 0 0
-2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2
t t t
Fig I.32. Dilatation et compression d’un signal
1 1
s[2n]
s[n]
0.5 0.5
0 0
0 10 20 0 5 10
n n
(a) (b)
Fig I.33. (a) Signal original (b) Décimation
1
s[n/2)
0.5
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
n
Fig I.34. Interpolation
1.2 1.2
s[n]
x[n]
0.8 0.8
0.4 0.4
0 0
0 5 10 -1 0 1 2 3 4
n n
(a) Interpolation x[n/4] (b)
1.2
x[n/4]
0.8
0.4
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
n
(c)
Fig I.35. Décimation suivie de l’interpolation
1
1.2
s[n]
0.5
1
0
0 5 10
0.8
n
y[n]
(a)
Décimation y[4n] 0.6
1.5
0.4
1
y[4n]
0.2
0.5
0
0 0 10 20 30 40 50
0 5 10
n n
(c) (b)
Soit y(t) un signal à variation temporelle continue obtenue à partir d’un autre signal à
variation temporelle continue s(t), en combinant un changement d’échelle et un décalage
temporel :
y(t) = s(at – b)
Cette relation entre y(t) et s(t) satisfait les conditions :
y(0) = s(-b) et y(b/a) = s(0)
Pour obtenir y(t) à partir de s(t), les opérations de décalage temporel et de changement
d’échelle doivent être effectuées dans un ordre bien défini.
1ère méthode
1°- On commence par le décalage temporel, ce qui conduit à un signal intermédiaire :
v(t) = x(t – b)
2°- ensuite le changement d’échelle agit sur v(t), en remplaçant t par at et conduit à la sortie
souhaité :
y(t) = v(at) = s((at – b)
2ème méthode
On peut écrire le signal y(t) sous la forme :
b
y(t) = s(at − b) = s [a (t − )]
a
1°- On commence par le changement d’échelle s(at), ce qui conduit à un signal intermédiaire :
u(t) = s(at)
2° si a < 0, on inverse le signal s(at).
b
3°- ensuite on effectue le décalage temporel u (t − a ).
t
Exemple 20 : Soit le signal s(t) = rect (2), tracer le signal y(t) = s(2t + 3).
rect(t/2)
1
0.5
0
-2 -1 0 1 2
t
t
Fig I.37. rect(2)
1ère méthode
1°- décalage temporel : le décalage de s(t) vers la gauche donne le signal intermédiaire
v(t) = s(t + 3) de la figure I.38.
s(t + 3) = rect(t +3)/2
1
v(t)
0.5
0
-6 -4 -2 0
t
Fig I.38. Signal intermédiaire s(t + 3)
2°- changement d’échelle v(at) = v(2t) : la figure (I.39) montre le signal intermédiaire v(t)
contracté qui est le signal s(2t + 3) recherché.
v(2t)
s(2t + 3)
1
0.5
0
-3 -2 -1 0
t
Fig I.39. Changement d’échelle v(2t)
La solution satisfait bien les deux conditions à savoir :
y(0) = s(3) = 0 et y(b/a) = y(-3/2) = s(0) = 1
2ème méthode
Ecrivons le signal sous la forme :
3
y(t) = s(2t + 3) = s [2 (t + )]
2
1°- changement d’échelle, le signal intermédiaire u(t) = s(at) = s(2t) c’est la contraction du
signal s(t) illustré sur la figure (I.40).
s(2t)
1
u(t)
0.5
0
-1 -0.5 0 0.5 1
t
Fig I.40. Changement d’échelle s(2t)
u(t - 3/2)
s(2t + 3)
1
0.5
0
-3 -2 -1 0
t
3
Fig I.41. Décalage temporelle u (t − 2).
La valeur instantanée d’un signal s(t) permet de caractériser le signal à un instant donné.
s(t0) = la valeur instantanée quand t = t0.
La notion de la valeur moyenne temporelle d’un signal s’applique aux signaux variables.
La valeur moyenne d’un signal entre les instants t1 et t2 est définie par :
t2
1
Smoy = ∫ s(t)dt (I.17)
t 2 − t1
t1
Pour les signaux périodiques, la valeur moyenne se calcule sur un intervalle de temps d’une
période T :
t0 +T
1
Smoy = ∫ s(t)dt t 0 est quelconque (I.18)
T
t0
uAC(t)
u(t)
Umoy
3
2
U(v)
1
0
-1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t (s)
t0 +T 2 5
1 1 1
Umoy = ∫ u(t)dt = ∫ 3dt − ∫ dt = 0.6 V
T 5 5
t0 0 2
La valeur moyenne d’une grandeur périodique s(t) de période T peut être calculée par la
relation :
A
Umoy = (I.20)
T
Avec A la surface entre la courbe s(t) et l’axe des abscisses. D’après La figure (I.43) la
surface est :
A = A1 + A2 = 3 ∗ 2 + 3 ∗ (−1) = 3
A 3
Umoy = = = 0.6 V
T 5
3
2
A1
U(v)
1
0
A2
-1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t (s)
Fig I.43. Surfaces entre la courbe s(t) et l’axe des abscisses.
πn
Exemple 22 : Calculer la valeur moyenne du signal périodique x[n] = 6 cos( )
2
xmoy = 0
En général :
amplitude positive = valeur maximale – valeur moyenne
Le carré de la valeur efficace, appelée aussi RMS (Root Mean Square) d’un signal sur un
intervalle de temps est défini par :
t2
2 1
Seff = ∫ s2 (t)dt (I.21)
t 2 − t1
t1
Pour les signaux périodiques, la valeur efficace se calcule sur un intervalle de temps d’une
période T :
t0+T
2 1
Seff = ∫ s2 (t)dt t0 est quelconque (I.22)
T
t0
La valeur efficace ne peut pas être négative. Elle est supérieure ou égale à la valeur moyenne
et inférieure ou égale à la valeur maximale.
2
2
Ueff = √Umoy + UACeff = √DC 2 + AC 2 (I.23)
3 Smax
Seff = = = 0.707 Smax
√2 √2
La valeur efficace d’un signal sinusoïdal est égale à 70,7 % de la valeur maximale Smax.
Pour les signaux périodiques, la puissance moyenne se calcule sur une période T :
T
2
1 2
P= ∫ s(t). s ∗ (t) dt = Seff (I.27)
T
T
−
2
Par définition, l’énergie d’un signal continu s(t), réel ou complexe est :
(I.30)
Traitement du signal 33 S. HAMDOUNE
Généralités
+∞ +∞
dE
p ( t) =
dt
la densité d′ énergie = la puissance instantanée
L’énergie d’un signal périodique est en général infinie.
L’énergie sur un intervalle [t1, t2] est :
t2
E = ∫ |s(t)|2 dt (I.32)
t1
E = ∑ |x[n]|2 (I.33)
n=−∞
0
-a 0 a
t
2°- s(t) = At
3°- L’échelon u[n]
1°-
+∞ a
2°-
+∞ +∞
E = ∫ s(t) s∗ (t) dt = A2 ∫ t 2 dt = ∞
−∞ −∞
T
2 T
1 1 t3 2
P = lim ∫ s(t). s ∗ (t) dt = lim A2 [ ] = ∞
T→∞ T T→∞ T 3 −T
T 2
−
2
3°-
+∞ +∞
2
E = ∑ |x[n]| = ∑ 1 = ∞
n=−∞ n=0
+N +N
1 1 N+1 1
P = lim ∑ x[n]2 = lim ∑ 1 = lim = W
N→∞ 2N + 1 N→∞ 2N + 1 N→∞ 2N + 1 2
n=−N n=0
Exercice 9 :
πn
Calculer la puissance moyenne du signal suivant : x[n] = 6 cos ( )
2
Réponse : P = 18 W
On peut envisager plusieurs modes de classification pour les signaux suivant leurs propriétés.
a) Signaux déterministes
b) Signaux aléatoires
Un signal aléatoire est un signal qui varie aléatoirement en fonction du temps. La valeur du
signal à l’instant t ne peut pas être prédite.
La classification est faite en fonction de nature des variables du signal : continue ou discrète.
AMPLITUDE
continue discrète
continu
TEMPS
analogique quantifié
discret
échantillonné numérique
F
fmin fmax
f
Fig I.45. Largeur de bande
Ce paragraphe sera consacré à quelques signaux particuliers et leurs propriétés, qui vont être
utilisés tout au long de ce cours.
I-7-1 Signe
sgn(t) 0
-1
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
t
1
0.5
0
-2 -1 0 1 2
t
I-7-3 Rampe
r(t)
2
0
-2 -1 0 1 2
t
Fig I.48. Rampe
I-7-4 Rectangle
Ce signal va nous permettre de voir qu’une portion limitée dans le temps d’un signal, c’est la
troncature. On peut donc le voir comme la paire de ciseaux.
s(t)
A
centre
largeur 0
t
-A
T 2T 3T 4T
t
On va diviser le signal s(t) en 4 signaux :
▪ s1(t) commence à t = 0 et termine à t = T.
▪ s2(t) commence à t = T et termine à t = 2T.
▪ S3(t) commence à t = 2T et termine à t = 3T.
▪ S4(t) commence à t = 3Tet termine à t = 4T.
On a alors :
s(t) = s1(t) + s2(t) + s3(t) + s4(t)
= A[u(t) – u(t – T)] -A[u(t - T) – u(t – 2T)]+ A[u(t – 2T) – u(t – 3T)] -A[u(t – 3T) – u(t – 4T)]
Finalement
s(t) = A[u(t) – 2u(t – T) + 2u(t – 2T) – 2u(t – 3T) + u(t – 4T)]
I-7-5 Triangle
t − centre t − centre
A [1 − | |] si | |≤1
t − centre 1⁄ base 1⁄ base
s(t) = A tri ( )= 2 2
1⁄ base t − centre
2 0 si |1 |>1
{ ⁄2 base
s(t)
centre
-T 0 T
base
t
Ce signal, comme le rectangulaire, va nous permettre de voir qu’une portion limitée dans le
temps d’un signal. On peut donc le voir aussi, comme la paire de ciseaux.
Exercice 10 :
Exprimer le signal de la figure (I.50) en fonction de l’échelon
Réponse :
2t T 4t 2t T
s(t) = [1 + ] u (t + ) − u(t) − [1 − ] u(t − )
T 2 T T 2
T→0
-T/2 0 T/2 0
t t
(a) (b)
Fig I.51. Impulsion de Dirac
Propriétés
➢ Produit
s(t) δ(t) = s(0) δ(t) (I.26)
s(t) δ(t − t 0 ) = s(t 0 ) δ(t − t 0 ) (I.27)
➢ Intégrale
+∞
∫ δ(t) dt = 1 (I.28)
−∞
+∞ +∞ +∞
Les relations (I.26) et (I.27) ainsi que la figure (I.52) nous montrent que l’impulsion de Dirac
peut être utilisée pour localiser la valeur d'un signal s(t) à un instant donné t0. On peut donc le
voir comme un appareil photo.
δ(t) ≡
s(t) . (t - t )
0
s(t0)
t0
t
➢ Changement de variable
δ(a t) = |a|−1 δ(t) (I.29)
1
δ(ω) = δ(2πf) = |2π|−1 δ(f) = 2π δ(f)
T : période du peigne
Peigne de Dirac
1
0.5
0
-4T -2T 0 2T 4T
t
Fig I.53. Peigne de Dirac
δT (t) ≡
Le sinus cardinal est le rapport d’une fonction sinusoïdale et de son argument. Elle joue un
rôle très important en traitement du signal. Elle est définie par :
sin (πt)
sinc(t) = (I.31)
πt
sinc(t)
1
0.5
-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
t
sinc(0) = 1
sinc(t) = 0 si t = n ∈ ℤ∗
Propriétés
+∞
∫ sinc(t) dt = 1
−∞
+∞
∫ sinc 2 (t) dt = 1
−∞
1
= 0, = 1
= 0, 2 = 0.2
f(x)
0.5
0
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
x
Fig I.55. Impulsion gaussienne