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CHAPITRE I

GENERALITES

L’objectif du traitement du signal est de modifier les caractéristiques du signal pour éliminer le
bruit, d’extraire le maximum d’information et de transmettre ces informations.
On trouve le traitement du signal dans plusieurs domaines qui s’intéressent à la transmission et
le traitement d’information : la géophysique pour l’exploration des sous-sols, le militaire pour
le téléguidage d’engins sans oublier la médecine avec l’échographie, le scanner… Le traitement
du signal est présent aussi dans notre vie quotidienne avec les smartphones, la télévision, la
radio, l’appareil photo numérique, les jeux vidéo …
Pour pouvoir transformer et transmettre un signal, il faut tout d’abord le décrire
mathématiquement pour mettre en évidence ses principales caractéristiques.
Le but de ce chapitre est de connaitre les différents types des signaux, de connaitre la
classification des signaux, de savoir manipuler les opérations sur les signaux (inversion,
retard…).

I-1 DEFINITIONS
I-1-1 Signal

On appelle signal toute grandeur physique variable qui contient l’information.

Grandeurs physiques Informations


Onde acoustique Parole - musique
Courant électrique Mesure physique

Tableau I.1. Grandeurs physiques

1- Dimensionnalité
Le modèle mathématique d’un signal est une fonction réelle ou complexe à une ou plusieurs
dimensions d’une ou plusieurs variables, réelles ou entières.
Généralités

Exemple 1 :

➢ Son : est une fonction scalaire, à une dimension et d’une variable réelle, le temps. On le note
s(t).
➢ Pression : est une fonction scalaire, à une dimension et d’une variable réelle spatiale. On le
note s(z).
➢ Image fixe : est une fonction scalaire, à deux dimensions et de deux variables spatiales. On
le note s(x,y).
Le pixel (PICture Element) : représente le plus petit élément
constitutif d'une image numérique.
Nx : nombre de colonnes de l’image.
y Ny : nombre de lignes de l’image.
N = Nx × Ny : nombre total de pixels.

Fig I. 1. Image fixe

➢ Image animée : est une fonction scalaire, à trois dimensions à variable à la fois temporelle
et spatiale. On le note s(x,y,t).

2- Signaux à temps continus et signaux à temps discrets


a) Signaux à temps continus

Le signal à temps continu est une fonction continue du temps. On le notera s(t), t ∈ ℝ.

5
s(t)

0
-5
-5 0 5
t

Fig I. 2. Signal à temps continu

b) Signaux à temps discrets


C’est une suite de valeurs réelles ou complexes indexées par ℤ. On le notera s[n], n ∈ ℤ.
Représentations des signaux à temps discrets

Le signal discret peut être représenté de plusieurs façons :

Traitement du signal 2 S. HAMDOUNE


Généralités

➢ Représentation fonctionnelle
1 si n = 1, 3
s[n] = { 4 si n = 2
0 ailleurs

➢ Représentation tabulée
n … -2 -1 0 1 2 3 4 5 …
s[n] … 0 0 0 1 4 1 0 0 …

➢ Représentation séquentielle
s[n] = {… 0, 0, 1, 4, 1, 0, 0 … }
L’élément souligné correspond à n = 0.

➢ Représentation graphique
On utilise un diagramme ‘’bâton’’.

4
s[n]

2
0
-2 -1 0 1 2 3 4 5 6
n
Fig I.3. Diagramme bâton

3) Causalité

Un signal est dit causal (Fig I.4), si : s(t) = 0, ∀ t < 0 .


2

-2
-5 0 5
Fig I.4. Signal causal

Un signal est dit anticausal (Fg I.5), si : s(t) = 0, ∀ t > 0

Traitement du signal 3 S. HAMDOUNE


Généralités

-2
-5 0 5
Fig I.5. Signal anticausal

4) Parité

Un signal est dit pair (Fig I.6), si : s(t) = s(−t)

0
Fig I.6. Signal pair

La figure (I.6) montre que le signal pair est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées.
Un signal est dit impair (Fig I.7), si : s(t) = −s(−t)
Le signal impair est symétrique par rapport à l’origine comme le montre la figure (I.7).

-1
-5 0 5

Fig I.7. Signal impair

Il est toujours possible de décomposer un signal s(t) en la somme d’un signal pair et d’un signal
impair.
s(t) = sp(t) + si(t)
avec
s(t) + s(−t) (I.1)
sp (t) = = la partie paire
2

Traitement du signal 4 S. HAMDOUNE


Généralités

et
s(t) − s(−t)
si (t) = = la partie impaire (I.2)
2

Exercice 1 : Trouver la partie paire et impaire du signal suivant :


1 si 0 ≤ t ≤ 1
s(t) = {
0 ailleurs

s(t) 1

0
-2 -1 0 1 2
Solution : t

Cherchons le signal inverse :


1 si − 1 ≤ t ≤ 0
s(−t) = {
0 ailleurs
partie paire
1 0,5
si − 1 ≤ t ≤ 0
s(t) + s(−t) 2
sp (t) = = 1
2 si 0≤t≤1
2
{0 ailleurs 0
-5 0 5
t
1 partie impaire
− si − 1 ≤ t ≤ 0
s(t) − s(−t) 2 0.5
si (t) = = 1
2 si 0≤t≤1
2 0
{0 ailleurs
-0.5
-5 0 5
t

I-1-2 Bruit

Le bruit est un signal indésirable qui est souvent aléatoire. Il y a différents types de bruit :
➢ Bruit thermique : Le mouvement désordonné des électrons d’un matériau sous l’influence
de la température.
➢ Bruit blanc : est un signal de valeur moyenne nulle. Son spectre présente de l’énergie à toutes
les fréquences.
➢ Bruit coloré : est un signal dont le spectre est limité en fréquence. On parle du bruit rouge,
rose…

Traitement du signal 5 S. HAMDOUNE


Généralités

Le signal transporte une information qui nous intéresse, alors que le bruit une information qui
ne nous intéresse pas. La notion du signal et bruit est relative, elle dépend de l’intérêt de
l’utilisateur. Voyons le cas du Courant Porteur en Ligne (CPL). Le CPL nous
permet de transmettre localement des données numériques par l’intermédiaire des prises
d’électricité. Dans ce cas, l’information transmise est un signal utile alors que le courant
électrique est un bruit.
On mesure la quantité de bruit contenue dans le signal par le rapport signal sur bruit. C’est le
rapport des puissances de signal PS et du bruit PN. Il est souvent donné en décibels (dB).
S PS VeffS
( ) = 10log = 20log (I.3)
N dB PN VeffN

I-1-3 Système

Un système est un opérateur ℋqui transforme un signal d’entrée e(t) appelé excitation, en un
signal de sortie s(t) appelé la réponse du système. La figure (I.8) représente schématiquement
un système.
On écrit alors :
en temps continu : s(t) = ℋ[e(t)]
en temps discret : s[n] = ℋ[e[n]] ℋ : est un opérateur.

e(t) Système s(t)


Fig I.8. Représentation schématique d’un système avec une entrée e(t) et une sortie s(t)

Le micro par exemple, est un système qui transforme un signal acoustique en un signal
électrique.

1- Propriétés des systèmes


a) Linéarité

s1(t) est la réponse d’un système à une excitation d’entrée e1(t) : s1 (t) = ℋ[e1 (t)]
s2(t) est la réponse d’un système à une excitation d’entrée e2(t) : s2 (t) = ℋ[e2 (t)]
Le système est linéaire s’il vérifie les deux propriétés suivantes :
1°- La réponse à e1(t) + e2(t) est s1(t) + s2(t) ; c’est la propriété d’additivité :
ℋ[e1 (t) + e2 (t)] = ℋ[e1 (t)] + ℋ[e2 (t)] = s1 (t) + s2 (t)
Filtrer la somme de deus signaux revient à sommer chaque signal filtré.
2°- La réponse à (a e1(t)) est (a s1(t)) où a est une constante arbitraire :

Traitement du signal 6 S. HAMDOUNE


Généralités

ℋ[a e1 (t)] = a × ℋ[e1 (t)] = a s1 (t)


Changer l’amplitude de l’entrée ne change que l’amplitude de la sortie. Par exemple, si on parle
dans un micro, on obtient un son, si on parle trois fois plus fort dans le même micro, on aura un
son trois fois plus fort.
Ces deux propriétés peuvent être rassemblées en une seule propriété :
La réponse à a1 e1(t) + a2 e2(t) est a1 s1(t) + a2 s2(t)
ℋ[a1 e1 (t) + a2 e2 (t)] = a1 ℋ[e1 (t)] + a2 ℋ[e2 (t)] = a1 s1 (t) + a2 s2 (t) (I.4)
La réponse à la somme des entrées pondérées est égale à la somme des sorties pondérées.
Pour le cas du discret :
La réponse à a1 e1[n] + a2 e2[n] est a1 s1[n] + a2 s2[n]
ℋ[a1 e1 [n] + a2 e2 [n]] = a1 ℋ[e1 [n]] + a2 ℋ[e2 [n]] = a1 s1 [n] + a2 s2 [n] (I.5)

Exercice 2 : redressement simple alternance.


Le redresseur simple alternance est-il un système linéaire ?

Solution :
Le redressement simple alternance peut être réalisé avec le circuit de la figure (I.9).

e(t) s(t)

Fig I.9. Redresseur simple alternance

Quand e(t) > 0, la diode est passante et se comporte comme un interrupteur fermé (Fig I.10a).
D’après la loi des mailles s(t) = e(t).

e(t) s(t) e(t) s(t)

(a) (b)
e(t) > 0 ; i(t) > 0 e(t) < 0 ; i(t) = 0

Fig I.10. (a) Diode passante (b) diode bloquée

Quand e(t) < 0, la diode est bloquée, il se comporte comme un interrupteur ouvert (Fig I.10b)
et ne laisse pas passer le courant. On a alors s(t) = 0.

Traitement du signal 7 S. HAMDOUNE


Généralités

Le redresseur simple alternance supprime donc les alternances négatives et conserve les
alternances positives de l’entrée comme le montre la figure (I.11).

e(t)
0

s(t)
0

Fig I.11. Tensions dans un redresseur simple alternance

On a finalement la relation :
e(t) si e(t) > 0
s(t) = {
0 si e(t) < 0
représentée sur la figure (I.12).

2
s(t)

0
-3 -2 -1 0 1 2 3
e(t)

Fig I.12. Redressement simple alternance

Ce système est-il linéaire ? vérifions la relation (I.4). D’après la courbe de la figure (I.12) :
➢ si l’entrée e1(t) = -2, la sortie correspondante est s1(t) = 0.
➢ Prenons une autre entrée e2(t) = 1, sa sortie s2(t) = 1.
➢ Toujours à partir de la même courbe, la sortie pour e1(t) + e2(t) = -2 + 1 = -1 est s(t) = 0 qui
est différente de s1(t) + s2(t) = 0 + 1 = 1. La relation (I.4) n’est pas respectée, le système est
donc non linéaire.

Exercice 3 : Le système s(t) = R e(t) est-il linéaire ?

Solution :
La réponse à e1(t) est : s1 (t) = ℋ[𝑒1 (t)] = R e1 (t) ①
La réponse à e2(t) est : s2 (t) = ℋ[𝑒2 (t)] = R e2 (t) ②

Traitement du signal 8 S. HAMDOUNE


Généralités

La réponse à a1 e1(t) + a2 e2(t) est :


s(t) = ℋ[a1 e1 (t) + a2 e2 (t))] = R[a1 e1 (t) + a2 e2 (t))] = a1 Re1 (t) + a2 Re2 (t) ③

En remplaçant les relations ① et ② dans l’équation ③ , on trouve :


s(t) = a1 s1 (t) + a2 s2 (t)
La réponse à la somme des entrées pondérées est égale à la somme des sorties pondérées. Le
système est donc linéaire.

Exercice 4 : Le système y[n] = sin(x[n]) est-il linéaire ?

Solution :
La réponse à x1[n] est : y1 [n] = ℋ[x1 [n]] = sin(x1 [n]) ①

La réponse à x2[n] est : y2 [n] = ℋ[x2 [n]] = sin(x2 [n]) ②


La réponse à la somme a1 x1[n] + a2 x2[n] est :
y[n] = ℋ[a1 x1 [n] + a2 x2 [n]] = sin(a1 x1 [n] + a2 x2 [n])
= sin(a1 x1 [n]) cos(a2 x2 [n]) + cos(a1 x1 [n]) sin(a2 x2 [n])
≠ a1 y1 [n] + a2 y2 [n]
La réponse à la somme des entrées pondérées n’est pas égale à la somme des sorties pondérées.
Par conséquent le système n’est pas linéaire.

b) Invariance dans le temps

Un système est invariant dans le temps ou stationnaire si à un retard du signal d’entrée


correspond un signal de sortie ayant subi le même retard :
e(t – t0) → s(t – t0)
Si on parle, par exemple, dans un micro à l’instant t, la voix sera amplifiée. Si on parle dans 10
mn dans le même micro, la voix sera amplifiée de la même façon.
Un système invariant dans le temps n’évolue pas dans le temps.

Exercice 5 : Modulation
Le modulateur multiplie les tensions qui lui sont appliquées en entrée comme le montre la figure
(I.13).
Le système est-il invariant dans le temps ?
On choisira les signaux suivants :

t + 1 si t ≤ 0 1 si t ≤ 0
e(t) = { et m(t) = {
−t + 1 si t > 0 3 si t > 0

Traitement du signal 9 S. HAMDOUNE


Généralités

e(t)
× s(t)

m(t)

Fig I.13. Modulation. s(t) = e(t) × m(t)

Solution :
Si e(t) se trouve dans la partie négative de m(t) (Fig I.14), leur produit est :
s1 (t) = e(t) × m(t) = e(t)
Si on décale le signal e(t) vers la partie positive de m(t), leur produit est :
s2 (t) = e(t − t 0 ) × m(t) = 3 e(t − t 0 ) = 3 s1 (t − t 0 )
A l’entrée décalée e(t - t0) correspond la sortie s2(t) = 3 e1(t - t0) qui est différente de la sortie
décalée s1(t – t0) = e(t - t0). Le système est alors non invariant dans le temps.

1 1
e(t - t0)
e(t)

0 0
t t

=
1
s1(t)

0
t

Fig I.14. Modulation

Traitement du signal 10 S. HAMDOUNE


Généralités

Exercice 6 : Le système s(t) = R e(t) est-il invariant dans le temps ?

Solution :
A l’entrée retardée e(t – t0) correspond la sortie :
s(t) = ℋ[e(t − t 0 ] = R e(t – t0)
La sortie retardée de t0 est :
s(t - t0)] = s(t)|t=t−t0 = R e(t – t0)
On remarque que :
s(t) = s(t – t0)
La sortie correspondante à une entrée retardée est égale à la sortie retardée. Le système est donc
invariant dans le temps.

Exercice 7 : Le système y[n] = n x[n] est-il invariant dans le temps ?

Solution :
A l’entrée retardée x[n – n0] correspond la sortie :
y[n] = ℋ{x[n − n0 ]} = nx[n − n0 ]
La sortie retardée de n0 est :
y[n − n0 ] = y[n]|n=n−n0 = (n − n0 ) x[n − n0 ]
On remarque que :
y[n] ≠ y[n – n0]
La sortie correspondante à une entrée retardée n'est pas égale à la sortie retardée. Le système
est donc, non invariant dans le temps.

c) Causalité

Un système est causal si sa sortie s(t) à l’instant présent t 0 ne dépend que des entrées du passé
e(t) avec t ≤ t 0 et non du futur t > t 0 .

Exercice 8 : Les systèmes suivants sont-ils causaux ?

1° y(t) = x(t – 2)
2° y(t) = x(t + 2)
3° y[n] = x[n] – x[n – 1]
4° y[n] = x[n] + x[n + 1]

Solution :
1° y(t) = x(t – 2)
Cherchons des valeurs particulières de la sortie y(t) :
Si t = -2, y(-2) = x(-4)

Traitement du signal 11 S. HAMDOUNE


Généralités

Si t = 0, y(0) = x(-2)
Si t = 2, y(2) = x(0)
Quel que soit le temps t, la sortie ne dépend que des entrées du passé. Le système est donc
causal.
2° y(t) = x(t + 2)
Si t = -1, y(-1) = x(+1)
Si t = 0, y(0) = x(+2)
Si t = 2, y(2) = x(4)
Quel que soit le temps t, la sortie dépend des entrées du futur. Le système n’est pas causal.
3° y[n] = x[n] – x[n – 1]
Si n = -1, y[-1] = x[-1] – x[-2]
Si n = 0, y[0] = x[0] – x[-1]
Si t = 2, y[2] = x[2] – x[1]
Pour tout n, la sortie dépend seulement des entrées du présent ou du passé. Le système est
causal.
4° y[n] = x[2n]
Si n = -1, y[-1] = x[-2]
Si n = 0, y[0] = x[0]
Si t = 2, y[2] = x[4]
Pour n > 0, la sortie dépend des entrées du futur. Le système n’est pas causal.

d) Système statique ou sans mémoire

Un système est statique si sa sortie s(t) ne dépend que de l’entrée e(t) à l’instant t.

Exemple 2 :
▪ Amplificateur idéalisé s(t) = a e(t), est un système statique.
▪ y[n] = x[n] + n x 2 [n], est un système statique.

Exercice 9 :
R2
Le circuit électrique représenté sur la figure (I.15) ne
e(t) R1 s(t) comportant que des résistances, est-il un système statique ?

Fig I.15. Circuit résistif

Traitement du signal 12 S. HAMDOUNE


Généralités

Solution :
D’après le circuit de la figure (I.15), la sortie est :
R1
s(t) = e(t)
R1 + R 2
A l’instant t = t0, la sortie est :
R1
s(t 0 ) = e(t )
R1 + R 2 0

La sortie dépend seulement de la valeur e(t0) de l’entrée e(t) à l’instant t0. Le système est donc
statique.

e) Système dynamique ou avec mémoire

Un système est dynamique s’il tient compte de ce qui s’est passé ou se passera.

Exemple 3 :
▪ y[n] = x[n - 1] + x[n] + x[n + 1], est un système dynamique.

Exercice 10 :

i(t) R
Le circuit RC de la figure (I.16) est-il un système
e(t) C s(t) dynamique ?

Fig I.16. Circuit RC

Solution :
La sortie s(t) est :
t
1
s(t) = ∫ i(τ)dτ
C
−∞

Pour calculer la sortie s(t0), il faut la valeur de l’entrée i(t) pour l’intervalle ]−∞, t 0 ], qui
correspond au passé. Le système est donc dynamique.

f) Stabilité

Un système est stable si l’entrée est bornée, la sortie est bornée.

Exercice 11 : Le système y[n] = 50 sin(x[n]) + 10, est-il stable ?

Traitement du signal 13 S. HAMDOUNE


Généralités

Solution :
On sait que :
−1 ≤ sin(x[n]) ≤ 1
puis
−50 ≤ 50 sin(x[n]) ≤ 50
ensuite
−40 ≤ 50 sin(x[n]) + 10 ≤ 60
enfin
−40 ≤ y[n] ≤ 60
La sortie est bornée, le système est donc stable.

Exercice 12 : Etudier la stabilité du système suivant :


n

y[n] = ∑ x[k]
k=−∞

Solution :
La sortie est une somme infinie de valeurs du signal d’entrée :
y[n] = … + x[-1] + x[0] + x[1] + … + x[n]
La sortie ne sera pas bornée, même si toutes les valeurs d’entrée sont bornées, |x[n]| ≤ A. Le
système est donc instable.

I-2 DIFFERENTS TYPES DE SIGNAUX

On distingue des signaux continus des signaux variables.

I-2-1 Signal continu

Un signal continu est un invariant au cours du temps (Fig I.17).


s(t) = S = constante.

S
s(t)

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4
t
Fig I.17. Signal continu

Traitement du signal 14 S. HAMDOUNE


Généralités

Un signal continu est complétement déterminé si l’on connaît son amplitude.

I-2-2 Signal variable

Un signal variable dépend du temps (Fig I.18).


5
s(t)

-5
-5 0 5
t
Fig I.18. Signal variable

Il existe plusieurs types de signaux variables, selon la nature de leur variation avec le temps.

1- Signal périodique

Un signal s(t) est périodique, s’il reprend la même valeur à des intervalles de temps égaux :
∃ T ∈ ℝ, tel que ∀ t ∈ ℝ, on a: s(t + T) = s(t)

0 T 2T 3T 4T 5T 6T
Cycle
Fig I.19. Signal périodique

La figure (I.19) illustre un signal périodique avec sa période T, qui est la durée du motif qui se
répète ou du cycle du signal en seconde.
1
On définit la fréquence par f = T, qui est le nombre de cycles par seconde.

Un signal périodique est déterminé si l’on connait :


➢ la forme du signal,
➢ sa fréquence ou sa période,
➢ son amplitude.
Pour un signal à temps discret (Fig I.20), le signal est périodique s’il se répète à tous les N
échantillons de sorte que :
x[n] = x[n + N] N : le plus petit nombre d’échantillons qui se répètent.

Traitement du signal 15 S. HAMDOUNE


Généralités

-1
-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10

Fig I.20. Signal discret périodique

La période fondamentale T du signal continu s(t) est définie pour n’importe quelle valeur réelle,
alors que la période fondamentale N du signal discret x[n] ne peut prendre que des valeurs
positives entières.

Exemple 4 :
2π 1
▪ s(t) = sin(4πt) est périodique de période T = 4π = 2
▪ Le signal de la figure (I.20) est périodique de période N = 6 échantillons.

2- Signal rectangulaire
Le signal rectangulaire est caractérisé par trois grandeurs temporelles (Fig I.21) :
➢ Le temps durant lequel le signal reste au niveau haut, c’est le temps haut t H .
➢ Le temps durant lequel le signal reste au niveau bas, c’est le temps bas t B .
➢ La période T.
Le rapport cyclique est égal au rapport entre le temps haut du signal et sa période :
tH
Q= (I.6)
T
avec T = t H + t B . Le rapport cyclique est nécessaire pour caractériser le signal.

tH
tB

Fig I.21. Signal rectangulaire

1
si t H > t B alors 2 t H > t B + t H = T et 2Q > 1 d′ où Q > (Fig I.22a).
2
1
si t H < t B alors 2 t H < t B + t H = T et 2Q < 1 d′ où Q < (Fig I.22b).
2
1
si t H = t B alors 2 t H = t B + t H = T et 2Q = 1 d′ où Q = 2. Le signal est carré (Fig I.22c).

Le signal carré est un signal rectangulaire dont le temps haut est égal au temps bas.

Traitement du signal 16 S. HAMDOUNE


Généralités

Q > 0.5

(a)
Q < 0.5

(b)
Q = 0.5

(c)

Fig I.22. Différents rapports cycliques

3- Signal sinusoïdal

C’est un cas particulier du signal périodique, il est non causal et représenté par :
s(t) = A sin(ωt + φ) (I.7)
1
s(t)

0
-1
0 0.002 0.004 0.006 0.008 0.01
t
Fig I.23. Signal sinusoïdal

avec
A : amplitude
rd
ω = 2πf : pulsation ( )
s
φ : phase à l’origine (rd)
ωt + φ : phase instantanée
Le déphasage entre deux signaux de même fréquence, s1(t) = A1 sin(ωt + φ1) et
s2(t) = A2 sin(ωt + φ2) est :
Δφ = φ2 – φ1 (I.8)
➢ Si Δφ > 0, s2(t) est en avance sur s1(t).
➢ Si Δφ < 0, s2(t) est en retard sur s1(t).
➢ Si Δφ = 0,, les deux signaux sont en phase.

Traitement du signal 17 S. HAMDOUNE


Généralités

0.5
 > 0  < 0
0

-0.5

-1
-0.2 -0.15 -0.1 -0.05 0 0.05 0.1 0.15 0.2

Fig I.24. Déphasage


s1(t) = sin(ωt + φ1) s2(t) = sin(ωt + φ2) s3(t) = sin(ωt + φ3)

La figure (I.24) montre que le signal s2(t) est en avance de phase par rapport à s1(t), alors que
s3(t) est en retard sur s1(t).
π
Quand le déphasage est égal à 2 , les signaux sont en quadrature de phase. Les extrémums
coïncident avec les passages par zéro (Fig I.25).

1 1

s (t) = sin(t + /2)


s(t) = sin(t)

0.5 0.5

0 0

-0.5 -0.5

1
-1 -1

-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2

Fig I.25. Signaux en quadrature de phase

Quand le déphasage est égal à π, les signaux sont en opposition de phase. Les maximums
coïncident avec les minimums (Fig I.26).

1 1
s2(t) = sin(t -  )
s(t) = sin(t)

0.5 0.5

0 0

-0.5 -0.5

-1 -1

-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2

Fig I.26. Signaux en opposition de phase

Traitement du signal 18 S. HAMDOUNE


Généralités

Quand le déphasage est nul, les signaux sont en phase. Les extrémums (maximum et minimum)
coïncident (Fig I.27).

s3(t) = 0.5 sin(t)


s(t) = sin(t)

0.5 0.5

0 0

-0.5 -0.5

-1

-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2

Fig I.27. Signaux en phase

Le signal sinusoïdal est complétement déterminé si l’on connait sa fréquence, sa phase à


l’origine et son amplitude.

a) Relation entre le déphasage et le retard temporel

On considère deux signaux s1(t) et s2(t) de même fréquence f, et Δφ le déphasage de s2(t) par
rapport à s1(t).
s1 (t) = S1 cos(2πft + φ)
et
∆φ
s2 (t) = S2 cos (2πft + φ + ∆φ) = S2 cos [2πf (t + 2πf) + φ] = S2 cos [2πf(t + ∆t) + φ]

s2(t) est donc en avance temporelle sur s1(t) de Δt,


∆φ
∆t = (I.9)
2πf
C’est la formule qui permet de passer d’un retard temporel à un déphasage et réciproquement.
Le signal sinusoïdal est présent souvent dans notre vie quotidienne. On cite par exemple :
➢ La tension du secteur ''Amendis'' est une sinusoïde de fréquence 50Hz.
➢ En réseau téléphonique commuté RTC, on a entre autres :
• Tonalité d’invitation : c’est la tonalité qu’on entend lorsqu’on décroche le téléphone
pour établir une communication, c’est un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz.
• Tonalité de retour d’appel : la tonalité fournie à l’appelant pendant la période de
présentation de l’appel au demandé. C’est un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz de
durée 1.5 s et la durée de silence entre deux émissions de 3.5 s.
• Tonalité d’occupation : lorsque le demandé est occupé ou lorsque l’appel échoue, il y a
émission d’un signal sinusoïdal de fréquence 440 Hz de durée 0.5s et la durée de silence
entre deux émissions de 0.5s.

Traitement du signal 19 S. HAMDOUNE


Généralités

b) Son associé à des signaux sinusoïdaux

Un son pur est modélisé par un signal sinusoïdal. Il est caractérisé par son intensité et sa
fréquence. L’intensité, qui traduit la puissance est reliée à l’amplitude de la sinusoïde, c’est le
volume sonore. La fréquence correspond à la notion de grave et d’aigue. Plus la fréquence est
élevée, plus le son est aigu.
Un son composé est la combinaison de sons purs dont les fréquences sont toutes multiples d’une
fréquence appelée la fréquence fondamentale.
Le tableau (I.2) résume les sons audibles et inaudibles par l’homme.

Sons inaudibles Sons audibles par l’homme Sons inaudibles

20 Hz 200 Hz 2 kHz 20 kHz


Infrasons Graves Medium Aigus Ultrasons

Tableau I.2. Sons audibles et inaudibles par l’homme

c) Somme de deus sinusoïdes différentes

Pour que la somme de deux sinusoïdes différentes soit périodique, il faut que le rapport des
périodes soit un nombre rationnel, c'est-à-dire appartenant à l’ensemble ℚ.
Supposons que le signal g(t) est la somme de deux signaux sinusoïdaux différents s1(t) de
période T1 et s2(t) de période T2 :
g(t) = a1s1(t) + a2s2(t)
g(t) est périodique si :
T1 m
= est un nombre rationnel (I.10)
T2 n

Exercice 13 : Les signaux suivants sont-ils périodiques ?


1° y(t) = cos(t) + cos(1.4t)
2° z(t) = cos(t) + cos(√2 t)

Solution :
1° y(t) = cos(t) + cos(1.4t)

x1 (t) = cos(t) ; T1 = = 2π
ω1

Traitement du signal 20 S. HAMDOUNE


Généralités

2π 2π
x2 (t) = cos(1.4t) ; T2 = = = 4.49
ω2 1.4
T1 2π
= = 1.4 ∈ ℚ
T2 2π⁄
1.4
Le rapport des périodes est un nombre rationnel, le signal est donc périodique. Cherchons sa
période.
T1 14 7
= 1.4 = = et 5T1 = 7T2
T2 10 5
5T1 = 5 × 2π = 10π

7T2 = 7 × = 10π
1.4
La période est : T = 10π.
Ou bien
La période T du signal y(t) est égale au plus petit multiple commun (PPMC) entre T1 et T2.
2π 10π π π
T = PPMC[T1 , T2] = PPMC[2π , 1.4] = PPMC[2π , ] = 7 PPMC[14,10] = 7 2 × 5 × 7 = 10π
7

Finalement, y(t) est périodique de période T = 10π (Fig I.28).

y(t) = cos(t) + cos(1.4t)


2
1
0
-1
-2
0 2*pi 4*pi 6*pi 8*pi 10*pi 12*pi 14*pi 16*pi 18*pi 20*pi

Fig I.28. y(t) = cos(t) + cos(1.4t)

2° z(t) = cos(t) + cos(√2 t)



x1 (t) = cos(t) ; T1 = = 2π
ω1
2π 2π
x3 (t) = cos(√2. t) ; T3 = = = π√2
ω3 √2
T1 2π
= = √2 ∉ ℚ
T3 π√2
Le rapport des périodes n’est pas un nombre rationnel, le signal z(t) n’est donc pas périodique,
ce que montre la figure (I.29).

Traitement du signal 21 S. HAMDOUNE


Généralités

z(t) = cos(t) + cos(2 0.5 t)


2
1
0
-1
-2
0 2*pi 4*pi 6*pi 8*pi 10*pi 12*pi 14*pi 16*pi 18*pi 20*pi

Fig I.29. z(t) = cos(t) + cos(√2 t)

d) Signal sinusoïdal discret

Considérons maintenant le signal sinusoïdal à variation temporelle discrète.


s[n] = A sin(Ωn + φ)
Pour que le signal s[n] soit périodique de période N, il faut que :
s[n + N] = s[n] = A sin(Ωn + ΩN + φ) = A sin(Ωn + φ) cos(ΩN) + A cos(Ωn + φ) sin(ΩN)
soit égal à :
s[n + N] = A sin(Ωn + φ)
Ceci est vrai si :
cos(ΩN) = 1 et cos(Ωn + φ) = 0
d’où
Ω k
ΩN = 2kπ et =
2π N
Le signal sinusoïdal s[n] est périodique si :
Ω k
= est rationnel (I.11)
2π N

Exercice 14 : Les signaux suivants sont-ils périodiques ?


n
1° y[n] = cos ( )
2
4πn π
2° s[n] = 10 cos( + )
31 5

Solution :
n
1° y[n] = cos ( )
2
Ω k 1 1
= = = ∉ ℚ
2π N 2 × 2π 4π

Traitement du signal 22 S. HAMDOUNE


Généralités

y[n] n’est donc pas périodique (Fig.I.30).

y[n]=cos(n/2)
1

-1

0 10 20 30 40 50 60
n
n
Fig I.30. y[n] = cos (2)

4πn π
2° s[n] = 10 cos( + )
31 5
Ω k 4π 2
= = = ∈ℚ
2π N 31 × 2π 31
Le signal s[n] est périodique.
La période est :
31
N= k
2
La plus petite valeur de N est :
N = 31 pour k = 2
Il faut donc 31 échantillons pour retrouver la valeur de départ. La figure (I.31) montre que la
période N = 31 contient k = 2 périodes du signal échantillonné.

s[n) = 10 cos(4n/31 + /5 )


10

-10
0 10 20 30 40 50 60
n
4πn π
Fig I.31. s[n] = 10 cos( 31 + )
5

La figure (I.32) montre que deux signaux sinusoïdaux discrets différents peuvent présenter la
même période N. La période ne peut donc pas définir la fréquence du signal.

Traitement du signal 23 S. HAMDOUNE


Généralités

y[n] = sin(3*pi*n/10)

-1

0 10 20 30 40 50
n
z[n] = sin(pi*n/10)

-1

0 10 20 30 40 50
n
Fig I.32. Deux signaux différents ont même période N = 20

e) Signal sinusoïdal et exponentielle complexe


i) Rappels sur les complexes
▪ Définition
Axe des imaginaires
b M(z)

a Axe des réels

Fig I.33. Plan complexe

On appelle nombre complexe, tout nombre de la forme z = a + jb, avec a et b deux réels et j est
le nombre imaginaire j = √−1.
a est la partie réelle du nombre complexe z :
a = ℛℯ(z)
b est la partie imaginaire du nombre complexe z :
b = ℐ𝓂(z)
Tout point M(a,b) est associé au nombre complexe z = a + jb, on dit que M(a,b) est l’image de
z et z est l’affixe de M (Fig I.33).

Traitement du signal 24 S. HAMDOUNE


Généralités

▪ Conjugué d’un nombre complexe

Le conjugué du nombre complexe z = a + jb est le


Axe des imaginaires nombre complexe z* = a – jb. Nous avons alors :
b M(z) 1
a = ℛℯ(z) = (z + z ∗ )
2
1
a Axe des réels b = ℐ𝓂(z) = 2j (z − z ∗ )

La figure (I.34) montre que l’image M’ de z* est


-b M’(z*) symétrique de l’image M de z par rapport à l’axe des
réels.
Fig I.34. Conjugué d’un nombre
complexe

Propriétés

➢ (z1 + z2 )∗ = z1∗ + z2∗


➢ (z1 − z2 )∗ = z1∗ − z2∗
➢ (z1 × z2 )∗ = z1∗ × z2∗
z ∗ z∗
➢ (z1) = z1∗
2 2
➢ (z n )∗ = (z ∗ )n

▪ Module d’un nombre complexe

Le module du nombre complexe z = a +jb est le réel positif |z| = √a2 + b 2 = √zz ∗ .
Le module est la longueur du segment OM comme le montre la figure I.35.

Axe des imaginaires


b M(z)
|z|

o Axe des réels


a
Fig I.35. Module d’un nombre complexe

Propriétés

➢ |z1 × z2 | = |z1 | × |z2 |


z |z |
➢ |z1 | = |z1|
2 2
➢ |z n | = |z|n
➢ |z ∗ | = |z|

Traitement du signal 25 S. HAMDOUNE


Généralités

➢ |−z| = |z|
➢ |z1 + z2 | ≤ |z1 | + |z2 |

▪ Argument d’un nombre complexe

L’argument d’un nombre complexe z = a + jb, noté arg(z), est l’angle θ entre l’axe des réels
positifs et le vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
OM comme illustré sur la figure (I.36) :

Axe des imaginaires


b M(z)
|z|
θ
o Axe des réels
= a
Fig I.36. Argument d’un nombre complexe

Un nombre complexe non nul possède une infinité d’arguments de la forme :


arg(z) + 2kπ (modulo 2π) k ∈ ℤ
Par convention, l’argument d’un nombre complexe est donné dans l’intervalle ]-π , π].
On peut calculer l’argument, d’après la figure (I.36), à l’aide de la formule suivante :
b b
tg(θ) = d′où θ = arctg( )
a a
De plus on a, d’après la figure (I.36) :
a b
cos(θ) = et sin(θ) =
|z| |z|

d’où
a = ℛℯ(z) = |z| cos (θ)
b = ℐ𝓂(z) = |z| sin (θ)
Le nombre complexe z peut donc s’écrire :
z = a + jb = |z| cos(θ) + j |z| sin(θ) = |z|[cos(θ) + j sin (θ)]

Propriétés

➢ arg(z1 × z2 ) = arg(z1 ) + arg(z2 )


z
➢ arg (z1) = arg(z1 ) − arg(z2 )
2
➢ arg(z n ) = n × arg(z)
➢ arg(z ∗ ) = − arg(z)

Traitement du signal 26 S. HAMDOUNE


Généralités

Valeurs particulières :

Si k est un réel positif :


➢ arg(k) = 0
➢ arg(−k) = ±π
π
➢ arg(jk) = 2
π
➢ arg(−jk) = − 2

Calcul d’argument

Pour calculer l’argument d’un nombre complexe z = a + jb, il faut déterminer dans quel quadrant
son image se situe.

➢ L’image est située dans le premier quadrant

Axe des imaginaires L’argument du nombre complexe z est :


b
b z = a + jb θ = arg(z) = arctg ( )
a

θ = arg(z)
o Axe des réels
a

Fig I.37. Premier quadrant

➢ L’image est située dans le deuxième quadrant

Axe des imaginaires


-z* = -a + jb
b
θ = arg(-z*)
φ
o Axe des réels
-a a

Fig I.38. Deuxième quadrant

Traitement du signal 27 S. HAMDOUNE


Généralités

D’après la figure (I.38), et en tenant compte du signe négatif de l’angle φ qui est orienté dans
le sens des aiguilles d’une montre, on a :
b
θ = arg (−z ∗ ) = π + φ = π + arctg (− ) = π − arg (z)
a

➢ L’image est située dans le troisième quadrant

b
θ = arg(-z)

-a γ o a

-z = -a - jb -b

Fig I.39. Troisième quadrant

D’après la figure (I.39), l’angle γ est positif, on a alors :


b
θ = arg(−z) = π + γ = π + arctg ( ) = π + arg (z)
a
On remarque que l’argument est supérieur à π, il n’appartient donc pas à l’intervalle ]-π , π],
c’est pourquoi on va soustraire 2π à θ et on aura :
θ = arg(−z) = π + arg(z) − 2π = arg(z) − π

➢ L’image est située dans le quatrième quadrant

a
-a o θ = arg(z*)

-b z* = a - jb

Fig I.40. Quatrième quadrant

La figure (I.40) nous permet de calculer l’angle θ :


b
θ = arg(z ∗ ) = arctg (− ) = −arg (z)
a

Traitement du signal 28 S. HAMDOUNE


Généralités

En somme, l’argument d’un nombre complexe z = a + jb est :


b
arctg ( ) a > 0 et b > 0
a
b
π − arctg ( ) a < 0 et b > 0
|a|
arg(z = a + jb) = |b|
arctg ( ) − π a < 0 et b < 0
|a|
|b|
−arctg ( ) a > 0 et b < 0
{ a

La figure (I.41) résume les différents arguments pour différents quadrants.


π
arg =
2

-z* = -a + jb b z = a + jb
π - θ = arg(-z*)

-a θ = arg(z) a
arg = ±π o
arg = 0
θ - π = arg(-z)
-θ = arg(z*)

-z = -a - jb z* = a - jb
-b

π
arg = −
2

Fig I.41. Différents arguments

Exercice 15 :
Déterminer l’argument des nombres complexes suivants :
1 √3
z1 = √3 + j , z2 = −√2 + j√2 , z3 = − − j , z4 = √3 − j
2 2
Solution :
1) z1 = √3 + j

1 z1
b 1 π
θ = arctg ( ) = arctg ( ) =
a √3 6
θ = arg(z1)
o
√3

Traitement du signal 29 S. HAMDOUNE


Généralités

2)
z2 = −√2 + j√2
b √2 π
φ = arctg ( ) = arctg ( )=−
z2 √2 a −√2 4
θ = arg(z2) π 3π
φ θ=π+φ=π− =
o 4 4
−√2

3)
1 √3
z3 = − − j
2 2

1 θ = arg(z3)
− − √3⁄2
2 b π
o γ = arctg ( ) = arctg ( )=
γ a − 1⁄2 3

z3 π 4π
θ=π+γ=π+ = ∉ ] − π, π]
3 3
d’où l’argument est :
4π 2π
θ= − 2π = −
3 3

4)
z4 = 1 − j

1
o b −1 π
θ = arg(z4) θ = arg(z4 ) = arctg ( ) = artg ( ) = −
a 1 4
-1
z4

▪ Forme algébrique, trigonométrique et exponentielle


L’écriture z = a + jb est la forme algébrique du nombre complexe z.
Nous avons vu précédemment que le nombre complexe z peut s’écrire sous la forme :
z = a + jb = |z|[cos(θ) + j sin (θ)]
C’est la forme trigonométrique.
On peut également exprimer z sous forme exponentielle :
z = |z|ejθ

Traitement du signal 30 S. HAMDOUNE


Généralités

avec
|z| : module de z
θ : argument de z

Exercice 16 :
Exprimer le nombre complexe z = 1 – j, sous forme trigonométrique et exponentielle.
Solution :
z= 1−j
Le module est : |z| = √1 + 1 = √2
Après factorisation, on a :
1 1 π π
z = 1 − j = √2 [ −j ] = √2 [cos ( ) − j sin ( )]
√2 √2 4 4
La forme trigonométrique est donc :
π π
z = √2 [cos (− ) + j sin (− )]
4 4
L’argument est :
π
θ=−
4
La forme exponentielle sera alors :
π
z = |z|ejθ = √2 e−j4

▪ Signal sinusoïdal et exponentielle complexe

Le signal exponentielle complexe est défini par :


s(t) = Aept
avec :
p : variable complexe définie par :
p = σ + jω, p ∈ ℂ et σ, ω ∈ ℝ
A : peut avoir une forme complexe :
A = A0 ejφ A0 , φ ∈ ℝ
D’une manière générale, on peut écrire le signal sous la forme :

s(t) = Aept = A0 ejφ e(σ+jω)t = A0 eσt ej(ωt+φ) = A0 eσt [cos(ωt + φ) + jsin(ωt + φ)]
= ℛℯ[s(t)] + jℐ𝓂[s(t)]
ℛℯ[s(t)] et ℐ𝓂[s(t)] sont les parties réelle et imaginaire du signal s(t) respectivement. Les
deux parties sont sinusoïdales avec une amplitude variable dans le temps A0 eσt .

Traitement du signal 31 S. HAMDOUNE


Généralités

Dans le cas où σ = 0, on obtient :


s(t) = Aept = A0 ejφ ejωt = A0 ej(ωt+φ) = A0 [cos(ωt + φ) + jsin(ωt + φ)]
Tout signal sinusoïdal à variation temporelle continue peut s’exprimer comme la partie réelle
ou imaginaire d’un signal exponentielle complexe.
A0 cos(ωt + φ) = ℛℯ[A0 ej(ωt+φ) ]

A0 sin(ωt + φ) = ℐ𝓂[A0 ej(ωt+φ) ]


De même pour les signaux discrets :
A0 cos(Ωn + φ) = ℛℯ[A0 ej(Ωn+φ) ]

A0 sin(Ωn + φ) = ℐ𝓂[A0 ej(Ωn+φ) ]


En fonction des valeurs de σ et ω, nous obtenons différentes formes de signaux, comme indiqué
sur la figure (I.42).
1er cas : p = 0 et φ = 0
Le signal s’écrira :
s(t) = A0
Le signal est constant, représenté sur la figure (I.42a).
2ème cas : p = σ est réel et φ = 0
Le signal s’écrira :
s(t) = A0 eσt
Le signal est une exponentielle croissante si σ est positif (Fig I.42b), décroissante si σ est négatif
(Fig I.42c).
3ème cas : p = jω est imaginaire et φ = 0
s(t) = Aept = A0 ejωt = A0 [cos(ωt) + jsin(ωt)] = ℛℯ[s(t)] + jℐ𝓂[s(t)]
La figure (I.42d) montre que le signal est périodique.
4ème cas : p = σ + jω et φ = 0 (Fig I.42e et f)
s(t) = Aept = A0 e(σ+jω)t = A0 eσt [cos(ωt) + jsin(ωt)]

Exercice 17 :
Quelle est la période du signal s(t) = ej(2t + 7) ?
Solution : T = π

Traitement du signal 32 S. HAMDOUNE


Généralités

p=0 p=-<0

A0

A0
0
0 0
(a) (b)
p=>0 p = j

0
A0
0
-2 -1 0 1 2 0
(c) (d)
p =  + j  > 0 p =  + j  < 0

0 0

0 0
(e) (f)

Fig I.42. Signal exponentielle complexe

4- Signal pseudo-périodique

On considère un signal sinusoïdal s1(t) = sin(5t), périodique de période T1 = . Si on multiplie
5
ce signal par un signal exponentielle on obtient le signal de la figure (I.43b) dont l’amplitude
décroit exponentiellement au cours du temps. Il n’est pas périodique mais il fait apparaitre une

pseudo-période T3 = T1 = . C’est le signal pseudo-périodique.
5

5- Signal transitoire

Un signal transitoire est un signal non périodique qui change brusquement d’état. L’échelon, le
signal rectangle ou l’impulsion exponentielle ou sinusoïdale de la figure (I.44) sont des signaux
transitoires.

6- Signal aléatoire

Le signal aléatoire est un signal qui varie au hasard en fonction du temps. Sa valeur à un
instant t ne peut pas être prédite. On ne peut pas le décrire par une loi mathématique simple. Il
va falloir utiliser la théorie des probabilités et des variables aléatoires.

Traitement du signal 33 S. HAMDOUNE


Généralités

s1(t) = sin(5t) s 2(t) = e-0.2t

1
T1
0

-1

0 5 10 15
(a)
s3(t) = sin(5t) exp(-0.2t);
1

T
3
0

-1
0 5 10 15
(b)
Fig I.43. (a) Signal périodique. (b) signal pseudo-périodique

impulsion rectangulaire échelon


1 1
0.5 0.5
0 0
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4
impulsion exponentielle impulsion sinusoidale
1 1
0.5 0
0 -1
-4 -2 0 2 4 -4 -2 0 2 4

Fig I.44. Signaux transitoires

I-3 OPERATIONS DE BASE SUR LES SIGNAUX


I-3-1 Opérations effectuées directement sur les signaux
a) Décalage

La figure (I.45) montre le décalage d’un signal comme une translation verticale. C’est la
transformation qui fait correspondre à tout signal s(t) le signal y(t) tel que :
y(t) = s(t) + a avec a ∈ ℝ (I.12)

Traitement du signal 34 S. HAMDOUNE


Généralités

s(t) = sin(4t)
1
0
-1
0 1 2 3 4 5
s(t) + 3
4
3
2
0 1 2 3 4 5
s(t) - 2
-1
-2
-3
0 1 2 3 4 5

Fig I.45. Décalage

b) Mise à l’échelle en amplitude

La mise à l’échelle en amplitude (Fig.I.46), est la transformation qui fait correspondre à tout
signal s(t) le signal y(t) tel que :
y(t) = C s(t) C : facteur d’échelle (I.13)
L’amplificateur réalise une telle opération.

Exercice 18 :
s[n]
Soit le signal suivant : s[n] = [1 -2 3 0 -4]. Tracer s1[n] = 1,5 s[n] et s2[n] = 3

Solution :
1 −2 −4
s1[n] = [1.5 , -3 , 4.5 , 0 , -6] et s2 [n] = [ 3 , ,1 ,0 , ]
3 3

Multiplier un signal discret par une constante revient à multiplier chaque échantillon par cette
constante.

Traitement du signal 35 S. HAMDOUNE


Généralités

s(t) = sin(4t)
1
0
. -1
0 1 2 3 4 5
2 s(t)
2
0
-2
0 1 2 3 4 5
s(t)/2
0.5
0
-0.5
0 1 2 3 4 5

Fig I.46. Mise à l’échelle en amplitude

c) Addition

La somme de deux signaux est définie par :


y(t) = s1(t) + s2(t) (I.14)
Exercice 19 :
Tracer le signal suivant : s(t) = tri(t + 1) + tri(t) + tri(t – 1)

Solution :

tri(t + 1) tri(t) tri(t - 1) s(t) = tri(t + 1) + tri(t) + tri(t - 1)


1 1
0.5 0.5
0 0
-2 -1 0 1 2 -2 0 2
t t
Fig I.47. Somme de trois triangles

Traitement du signal 36 S. HAMDOUNE


Généralités

Exemple 5 :
Le code DTMF (Dual Tone Multi Frequency) est un code à Tonalités Multi-Fréquences à 2
tons, utilisé dans les téléphones. Chaque touche d’un téléphone correspond à la somme de deux
signaux sinusoïdaux de fréquences différentes comme le montre le tableau (I.3) L’appui sur la
touche 0 par exemple, correspond au doublet 941 Hz et 1336 Hz.

f2 (Hz)
1209 1336 1477 1633
f1 (Hz)
697 1 2 3 A
770 4 5 6 B
852 7 8 9 C
941 * 0 # D
Tableau I.3. Code DTMF

Exercice 20 :
Calculer la somme des deux signaux suivants : s1[n] = [1 -2 3 0 -4] et s2[n] = [-2 4 -5 1 2].

Solution :
s3[n] = s1[n] + s2[n] = [-1 2 -2 1 -2]

d) Multiplication

La multiplication de deux signaux est définie par :


y(t) = s1(t) × s2(t) (I.15)

I-3-2 Opérations effectuées sur la variable indépendante


a) Translation ou décalage temporel

La translation est une opération qui associe à un signal s(t) un signal y(t) = s(t – a) avec a ∈ ℝ.
Si a > 0, y(t) = s(t – a), le retard pur, le décalage est vers la droite. (I.16)
Si a < 0, y(t) = s(t + a), l’avance pure, le décalage est vers la gauche. (I.17)
De la même manière, on définit la translation pour un signal discret par : y[n] = s[n – n0] avec
n0 un entier strictement positif ou strictement négatif.

Exemple 6 :
On va tracer les versions s(t – 3) et s(t + 3) du signal suivant :

Traitement du signal 37 S. HAMDOUNE


Généralités

s(t)
2
1
0
-5 0 5
t
s(t - 3) s(t + 3)
2 2
1 1
0 0
-5 -1 0 5 7 10 -10 -7 -5 0 1 5
t t

Fig I.48. Décalage temporel

Exemple 7 :
Traçons les versions s[n – 2)] et s[n + 2] du signal suivant :

s[n]
3
2
1
0
-2 0 2 4
n
s[n + 2] s[n - 2]
3 3
2 2
1 1
0 0
-4 -2 0 2 0 2 4 6
n n
Fig I.49. Décalage du signal discret
b) Inversion temporelle

L’inversion temporelle associe à un signal s(t) un signal y(t) = s(-t). Le signal inversé est le
symétrique du signal d’origine par rapport l’ordonné.
Dans le cas d’un signal discret, on définit l’inversion temporelle par : y[n] = s[-n].

Exemple 8 :
La figure (I.50) représente les signal s(t) et s[n] avec leur inversion temporelle

Traitement du signal 38 S. HAMDOUNE


Généralités

s(t) s(-t)
1 1
0 0
-1 -1
-2 -2
-10 -5 0 5 10 -10 -5 0 5 10
t t
s[n] s[-n]
5 5

0 0

-5 -5

-10 -5 0 5 10 -10 -5 0 5 10
n n

Fig I.50. Inversion temporelle

c) Changement d’échelle

Le changement d’échelle est une opération qui associe à un signal s(t), un signal :
y(t) = s(at) avec a ∈ ℝ*+ (I.18)
Si a < 1 c’est la dilatation.
Si a > 1 c’est la contraction ou la compression.

Exemple 9 :
La figure I.51 illustre la dilatation et la compression d’un signal

s(t) s(t/2) dilatation s(2t) compression

1 1 1

0.5 0.5 0.5

0 0 0
-2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2
t t t

Fig I.51. Dilatation et compression d’un signal

Pour le signal discret, on distinguera :

Traitement du signal 39 S. HAMDOUNE


Généralités

La décimation : c’est la compression d’un signal, ce qui implique une suppression de quelques
échantillons (Fig.I.52).

signal original décimation

1 1

s[2n]
s[n]

0.5 0.5

0 0
0 10 20 0 5 10
n n
(a) (b)

Fig I.52. (a) Signal original (b) Décimation

L’interpolation : c’est l’étalement d’un signal, ce qui implique un ajout de quelques échantillons
(FigI.53).

interpolation

1
s[n/2)

0.5

0
0 5 10 15 20 25 30 35 40
n

Fig I.53. Interpolation

La figure (I.54) montre qu’il y a une perte d’information si on effectue l’opération de


décimation suivie de l’interpolation. On récupère l’information si on réalise la décimation après
l’interpolation (Fig I.55). En conclusion, on peut dire que la décimation est l’inverse de
l’interpolation, mais pas le contraire.

Traitement du signal 40 S. HAMDOUNE


Généralités

Signal original Décimation s[4n]

1.2 1.2
s[n]

x[n]
0.8 0.8

0.4 0.4

0 0
0 5 10 -1 0 1 2 3 4
n n
(a) Interpolation x[n/4] (b)

1.2
x[n/4]

0.8

0.4

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
n
(c)

Fig I.54. Décimation suivie de l’interpolation

Siignal original Interpolation s[n/4]


1.5 1.4

1
1.2
s[n]

0.5
1
0
0 5 10
0.8
n
y[n]

(a)
Décimation y[4n] 0.6
1.5

0.4
1
y[4n]

0.2
0.5

0
0 0 10 20 30 40 50
0 5 10
n n
(c) (b)

Fig I.55. Interpolation suivie de la décimation

d) Combinaison de décalage temporel et le changement d’échelle temporel

Soit y(t) un signal à variation temporelle continue obtenue à partir d’un autre signal à variation
temporelle continue s(t), en combinant un changement d’échelle et un décalage temporel :

Traitement du signal 41 S. HAMDOUNE


Généralités

y(t) = s(at – b)
Cette relation entre y(t) et s(t) satisfait les conditions :
y(0) = s(-b) et y(b/a) = s(0)
Pour obtenir y(t) à partir de s(t), les opérations de décalage temporel et de changement d’échelle
doivent être effectuées dans un ordre bien défini.
1ère méthode
1°- On commence par le décalage temporel, ce qui conduit à un signal intermédiaire :
v(t) = x(t – b)
2°- ensuite le changement d’échelle agit sur v(t), en remplaçant t par ‘at’ et conduit à la sortie
souhaitée :
y(t) = v(at) = s(at – b)

2ème méthode
On peut écrire le signal y(t) sous la forme :
b
y(t) = s(at − b) = s [a (t − )]
a
1°- On commence par le changement d’échelle s(at), ce qui conduit à un signal intermédiaire :
u(t) = s(at)
2° si a < 0, on inverse le signal s(at).
b
3°- ensuite on effectue le décalage temporel u (t − a).

Exercice 21 :
t
Soit le signal s(t) = rect (2), tracer le signal y(t) = s(2t + 3).

rect(t/2)
1
0.5
0
-2 -1 0 1 2
t
t
Fig I.56. rect(2)

Solution :
1ère méthode
1°- décalage temporel : le décalage de s(t) vers la gauche donne le signal intermédiaire
v(t) = s(t + 3) de la figure I.57.

Traitement du signal 42 S. HAMDOUNE


Généralités

s(t + 3) = rect(t +3)/2


1

v(t)
0.5
0
-6 -4 -2 0
t
Fig I.57. Signal intermédiaire s(t + 3)

2°- changement d’échelle v(at) = v(2t) : la figure (I.58) montre le signal intermédiaire v(t)
contracté qui est le signal s(2t + 3) recherché.
v(2t)
s(2t + 3)

1
0.5
0
-3 -2 -1 0
t
Fig I.58. Changement d’échelle v(2t)

La solution satisfait bien les deux conditions à savoir :


y(0) = s(3) = 0 et y(b/a) = y(-3/2) = s(0) = 1

2ème méthode
Ecrivons le signal sous la forme :
3
y(t) = s(2t + 3) = s [2 (t + )]
2
1°- changement d’échelle : le signal intermédiaire u(t) = s(at) = s(2t) c’est la contraction du
signal s(t) illustré sur la figure (I.59).

s(2t)
1
u(t)

0.5
0
-1 -0.5 0 0.5 1
t
Fig I.59. Changement d’échelle s(2t)

2° a > 0, il n’y a donc pas d’inversion.


3
3°- décalage temporel u (t + 2) : la figure (I.60) montre le décalage du signal intermédiaire
vers la gauche qui est le signal s(2t + 3) recherché.

Traitement du signal 43 S. HAMDOUNE


Généralités

u(t - 3/2)

s(2t + 3)
1
0.5
0
-3 -2 -1 0
t
3
Fig I.60. Décalage temporelle u (t − 2).

On obtient finalement le même résultat.

I-4 GRANDEURS ASSOCIEES AUX SIGNAUX


I-4-1 Valeur instantanée

La valeur instantanée d’un signal s(t) permet de caractériser le signal à un instant donné.
s(t0) = la valeur instantanée quand t = t0.

I-4-2 Valeur moyenne

La notion de la valeur moyenne temporelle d’un signal s’applique aux signaux variables. La
valeur moyenne d’un signal entre les instants t1 et t2 est définie par :
t2
1 (I.19)
Smoy = ∫ s(t)dt
t 2 − t1
t1

Pour les signaux périodiques, la valeur moyenne se calcule sur un intervalle de temps d’une
période T :
t0 +T
1
Smoy = ∫ s(t)dt t 0 est quelconque (I.20)
T
t0

La valeur moyenne est aussi appelée la composante continue DC.


On appelle une grandeur alternative AC, une grandeur ayant une valeur moyenne nulle.
On rencontre souvent des signaux ayant une valeur moyenne non nulle Umoy (composante
continue) et une composante variable alternative uAC(t) autour de la valeur moyenne, le cas de
la figure (I.61).
u(t) = Umoy + uAC(t) = UDC + uAC(t)

Traitement du signal 44 S. HAMDOUNE


Généralités

uAC(t)
u(t)

Umoy

composante continue (DC)


t

Fig I.61. Composantes continue et alternative

Pour un signal à variation temporelle discrète, la valeur moyenne est :


N−1
1
xmoy = ∑ x[n] (I.21)
N
n=0

Exercice 22 :
Calculer la valeur moyenne du signal périodique suivant :

3
2
U(v)

1
0
-1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t (s)

Solution :
t0 +T 2 5
1 1 1
Umoy = ∫ u(t)dt = ∫ 3dt − ∫ dt = 0.6 V
T 5 5
t0 0 2

La valeur moyenne d’une grandeur périodique s(t) de période T peut être calculée par la
relation :
A
Umoy = (I.22)
T
Avec A la surface entre la courbe s(t) et l’axe des abscisses. D’après La figure (I.62) la surface
est :
A = A1 + A2 = 3 × 2 + 3 × (−1) = 3
A 3
Umoy = = = 0.6 V
T 5

Traitement du signal 45 S. HAMDOUNE


Généralités

3
2
A1
U(v)
1
0
A2
-1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t (s)
Fig I.62. Surfaces entre la courbe s(t) et l’axe des abscisses.

Exercice 23 :
πn
Calculer la valeur moyenne du signal périodique x[n] = 6 cos( ).
2

Solution :
Cherchons tout d’abord la période du signal :
Ω k π 1
= = = ∈ ℚ
2π N 2 × 2π 4
Le signal x[n] est périodique, la période est :
k 1
= → N = 4k
N 4
N = 4 échantillons pour k = 1.
Une période de ce signal est : n = [0 1 2 3]. x[n] = [6 0 -6 0]
N−1 3
1 1 1 1
xmoy = ∑ x[n] = ∑ x[n] = [x[0] + x[1] + x[2] + x[3]] = [6 + 0 − 6 + 0] = 0
N 4 4 4
n=0 n=0

xmoy = 0

I-4-3 Valeur de crête et valeur crête à crête

La valeur de crête est la valeur instantanée la plus grande rencontrée dans une alternance
positive ou négative.
La valeur crête à crête est la différence entre la valeur maximale et minimale (Fig I.63):
SCC = Smax − Smin
On l’appelle aussi Spp c'est-à-dire peak to peak.
Les valeurs maximales et minimales sont algébriques (positives ou négatives).
La valeur crête à crête est positive ou nulle.

Traitement du signal 46 S. HAMDOUNE


Généralités

crête positive
Smax
s(t)

Smoy crête à crête

Smin
crête négative

Fig I.63. Valeur crête à crête

En général :
amplitude positive = valeur maximale – valeur moyenne
amplitude négative = valeur minimale – valeur moyenne
amplitude crête à crête = valeur maximale – valeur minimale

I-4-4 Valeur efficace

Le carré de la valeur efficace, appelée aussi RMS (Root Mean Square) d’un signal sur un
intervalle de temps est défini par :
t2
2 1
Seff = ∫ s 2 (t)dt (I.23)
t 2 − t1
t1

Pour les signaux périodiques, la valeur efficace se calcule sur un intervalle de temps d’une
période T :
t0 +T
2 1
Seff = ∫ s 2 (t)dt t0 est quelconque (I.24)
T
t0

La valeur efficace ne peut pas être négative. Elle est supérieure ou égale à la valeur moyenne
et inférieure ou égale à la valeur maximale.

Traitement du signal 47 S. HAMDOUNE


Généralités

Considérons les composantes du signal :


u(t) = Umoy + uAC(t)
u2 (t) = [Umoy + uAC (t)]2 = Umoy
2
+ 2uAC (t)Umoy + u2AC (t)
La moyenne d’une somme est la somme des moyennes :
2
[u2 (t)]moy = Ueff 2
= Umoy + 0 + u2ACeff
Car uACmoy (t) = 0
Finalement

2
2
Ueff = √Umoy + UACeff = √DC2 + AC2 (I.25)

Exercice 24 :
Calculer la valeur efficace du signal s(t) = 3sin(ωt) de période T.

Solution :
t0 +T T T T
2 1 9 1 − cos (2ωt) 9 9 9
Seff = ∫ s 2 (t)dt = ∫ dt = ∫ dt − ∫ cos (2ωt)dt =
T T 2 2T 2T 2
t0 0 0 0

3 Smax
Seff = = = 0.707 Smax
√2 √2
La valeur efficace d’un signal sinusoïdal est égale à 70,7 % de la valeur maximale Smax.

I-5 PUISSANSE ET ENERGIE


I-5-1 Puissance instantanée d’un signal

La puissance instantanée d’un signal s(t) est :


p(t)= s(t). s ∗ (t) = |s(t)|2 (I.26)
s*(t) : signal complexe conjugué
|s(t)| : module de s(t)
Dans le cas d’un signal discret :
p = |x[n]|2 (I.27)

I-5-2 Puissance moyenne d’un signal

On définit la puissance moyenne d’un signal s(t) :

Traitement du signal 48 S. HAMDOUNE


Généralités

T
2
1
P = lim ∫ s(t). s∗ (t) dt (I.28)
T→∞ T
T

2

Pour les signaux périodiques, la puissance moyenne se calcule sur une période T :
T
2
1 2
P= ∫ s(t). s∗ (t) dt = Seff (I.29)
T
T

2

Pour un signal discret, en prenant un nombre de 2N + 1 échantillons, la puissance du signal est :


+N
1
P = lim ∑ x[n]2
N→∞ 2N + 1
n=−N (I.30)

Si le signal est périodique :


+N
1
P= ∑ |x[n]|2 (I.31)
N
n=−N

I-5-3 Energie d’un signal

Par définition, l’énergie d’un signal continu s(t), réel ou complexe est :
+∞ +∞
∗ (t)
E = ∫ s(t). s dt = ∫ |s(t)|2 dt (I.32)
−∞ −∞
+∞ +∞

E = ∫ s(t). s ∗ (t) dt = ∫ p(t) dt


−∞ −∞

dE
p(t) = (I.33)
dt
La densité d’énergie = La puissance instantanée
L’énergie d’un signal périodique est en général infinie.
L’énergie sur un intervalle [t1, t2] est :
t2

E = ∫ |s(t)|2 dt (I.34)
t1

Pour un signal discret, l’énergie est :

Traitement du signal 49 S. HAMDOUNE


Généralités

+∞

E = ∑ |x[n]|2 (I.35)
n=−∞

Le signal est à énergie finie si cette série converge.

Exercice 25 : Calculer l’énergie et la puissance moyenne des signaux suivants :


1°-
A
s(t)

0
-a 0 a
t
2°- s(t) = At
3°- L’échelon u[n]

Solution :
1°-
+∞ a
∗ (t)
E = ∫ s(t) s dt = A ∫ dt = 2aA2 J
2

−∞ −a
T
2
1
P = lim ∫ s(t). s∗ (t) dt = 0
T→∞ T
T

2

Le signal d’énergie finie a une puissance moyenne nulle.

2°-
+∞ +∞

E = ∫ s(t) s ∗ (t) dt = A2 ∫ t 2 dt = ∞
−∞ −∞
T
2 T
1 1 t3 2
P = lim ∫ s(t). s∗ (t) dt = lim A2 [ ] = ∞
T→∞ T T→∞ T 3 −T
T 2

2

3°-
+∞ +∞

E = ∑ |x[n]|2 = ∑ 1 = ∞
n=−∞ n=0
+N +N
1 1 N+1 1
P = lim ∑ x[n]2 = lim ∑ 1 = lim = W
N→∞ 2N + 1 N→∞ 2N + 1 N→∞ 2N + 1 2
n=−N n=0

Traitement du signal 50 S. HAMDOUNE


Généralités

Exercice 26 :
πn
Calculer la puissance moyenne du signal suivant : x[n] = 6 cos ( )
2

Solution : P = 18 W

I-6 CLASSIFICATION DES SIGNAUX

On peut envisager plusieurs modes de classification pour les signaux suivant leurs propriétés.

I-6-1 Classification phénoménologique


La classification est faite en fonction de l’évolution du signal : comportement prévisible ou non
prévisible.

a) Signaux déterministes
L’évolution est parfaitement déterminée par un modèle mathématique. On connait la valeur du
signal à chaque instant. Pour le signal sinusoïdal, on peut déterminer la valeur de l’amplitude
A à tout instant à l’aide de l’expression s(t) = A cos(2πft).
Les signaux du laboratoire générés par un générateur, sinusoïde, créneau…sont des signaux
déterministes.

b) Signaux aléatoires

Un signal aléatoire est un signal qui varie aléatoirement en fonction du temps. La valeur du
signal à l’instant t ne peut pas être prédite.

I-6-2 Classification morphologique

La classification est faite en fonction de nature des variables du signal : continue ou discrète.
Le tableau (I.4) présente 4 classes de signaux :
➢ Signaux analogiques : l’amplitude et le temps sont continus.
➢ Signaux quantifiés : l’amplitude est discrète alors que le temps est continu.
➢ Signaux échantillonnés : l’amplitude est continue alors que le temps est discret.
➢ Signaux numériques : l’amplitude et le temps sont discrets.

Traitement du signal 51 S. HAMDOUNE


Généralités

AMPLITUDE
continu continue discrète
TEMPS

analogique quantifié
discret

échantillonné numérique

Tableau I.4. Classification morphologique

I-6-3 Classification énergétique


La classification est faite en fonction de l’énergie et de la puissance du signal.
a) Signaux à énergie finie
Ils possèdent une énergie finie et une puissance moyenne nulle. C’est le cas des signaux
transitoires à support borné.
b) Signaux à puissance moyenne finie
Ils possèdent une énergie infinie. C’est le cas des signaux périodiques ou les signaux aléatoires.

I-6-4 Classification spectrale


La classification est faite suivant la distribution de son énergie et de sa puissance en fonction
de la fréquence.
On appelle la largeur de bande le domaine de fréquences où le spectre a des valeurs non nulles
(Fig.I .64).

Fig I.64. Largeur de bande


∆F = fmax − fmin
F
fmin fmax
f

Traitement du signal 52 S. HAMDOUNE


Généralités

On peut constater deux types de signaux :


a) Signaux à bande étroite
fmax ≅ fmin

b) Signaux à large bande


fmax ≫ fmin

I-7 SIGNAUX PARTICULIERS

Ce paragraphe sera consacré à quelques signaux particuliers et leurs propriétés, qui vont être
utilisés tout au long de ce cours.

I-7-1 Signe

Le signal signe est défini par :


−1 si t < 0 t
sgn(t) = { = pour t ≠ 0
1 si t > 0 |t|

Le signal signe est représenté sur la figure (I.65).

1
sgn(t)

-1
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
t

Fig I.65. Signe

I-7-2 Echelon – Heaviside

L’échelon est défini par :


0 si t < 0
u(t) = {
1 si t > 0

Une représentation de la fonction de Heaviside (échelon) est donnée sur la figure (I.66).

Traitement du signal 53 S. HAMDOUNE


Généralités

u(t)

1
0.5
0

-2 -1 0 1 2
t

Fig I.66. Echelon

On peut écrire l’échelon en fonction du signal signe :


1 1
u(t) = + sgn(t) (I.36)
2 2
Inversement le signal signe peut-être exprimé en fonction de l’échelon :
sgn(t) = u(t) − u(−t) (I.37)
L'échelon est indispensable pour représenter des discontinuités. Il modélise un interrupteur.

I-7-3 Rampe

On définit rampe par :


t
0 si t < 0
r = ∫ u(τ) τ = t u(t) = {
t si t > 0
−∞

La figure (I.67) illustre le signal rampe

r(t)
2

0
-2 -1 0 1 2
t
Fig I.67. Rampe

La dérivée de la rampe n’est d’autre que l’échelon :


dr(t)
= u(t) (I.38)
dt

Traitement du signal 54 S. HAMDOUNE


Généralités

I-7-4 Rectangle

La figure (I.68) montre le signal rectangulaire défini par :

t − centre largeur largeur


s(t) = A rect ( ) = {A si |t| ∈ [centre −
2
, centre +
2
]
largeur
0 ailleurs

Ce signal va nous permettre de voir qu’une portion limitée dans le temps d’un signal, c’est la
troncature. On peut donc le voir comme la paire de ciseaux.

s(t)

A
centre

largeur 0
t

Fig I.68. Rectangle

Nous pouvons écrire le signal rectangulaire en fonction de l’échelon comme suit :


T
t−2
rect ( ) = u(t) − u(t − T) (I.39)
T

Exercice 27 :
Exprimer le signal suivant comme une somme d’échelon :
s(t)
A

-A
T 2T 3T 4T
t
Solution :
On va diviser le signal s(t) en 4 signaux :
▪ s1(t) commence à t = 0 et termine à t = T.
▪ s2(t) commence à t = T et termine à t = 2T.
▪ S3(t) commence à t = 2T et termine à t = 3T.

Traitement du signal 55 S. HAMDOUNE


Généralités

▪ S4(t) commence à t = 3Tet termine à t = 4T.

Appliquons la relation (I.39) à chacun de ces signaux :

s1(t) = A[u(t) – u(t – T)]

s2(t) = -A[u(t - T) – u(t – 2T)]

s3(t) = A[u(t – 2T) – u(t – 3T)]

s4(t) = -A[u(t – 3T) – u(t – 4T)]

On a alors :
s(t) = s1(t) + s2(t) + s3(t) + s4(t)
= A[u(t) – u(t – T)] -A[u(t - T) – u(t – 2T)]+ A[u(t – 2T) – u(t – 3T)] -A[u(t – 3T) – u(t – 4T)]

Finalement
s(t) = A[u(t) – 2u(t – T) + 2u(t – 2T) – 2u(t – 3T) + u(t – 4T)]

I-7-5 Triangle

Le signal triangulaire représenté sur la figure (I.69) est défini par :

t − centre t − centre
A [1 − | |] si |1 |≤1
t − centre 1⁄ base ⁄2 base
s(t) = A tri ( )= 2
1⁄ base t − centre
2 0 si |1 |>1
{ ⁄2 base

s(t)

centre

-T 0 T
base
t

Fig I.69. Triangle

Ce signal, comme le rectangulaire, va nous permettre de voir qu’une portion limitée dans le
temps d’un signal. On peut donc le voir aussi, comme la paire de ciseaux.

Traitement du signal 56 S. HAMDOUNE


Généralités

Exercice 28 :
2t
Exprimer le signal s(t) = tri( T ) en fonction de l’échelon.

Solution :
2t T 4t 2t T
s(t) = [1 + ] u(t + ) − u(t) − [1 − ] u(t − )
T 2 T T 2

I-7-6 Impulsion de Dirac


1
On approxime l’impulsion par un signal rectangulaire d’amplitude T de largeur T et symétrique
1
par rapport à l'origine (Fig I.70a). L’aire de ce rectangle est T × T = 1. Si on fait tendre T vers
0, l’amplitude devient infinie et la largeur tend vers 0, l’aire reste constante et on obtient ainsi
l’impulsion de Dirac.
1/T rect(t/T)  (t)
1/T Dirac 1

T→0

-T/2 0 T/2 0
t t
(a) (b)
Fig I.70. Impulsion de Dirac

La définition de l’impulsion de Dirac est :


1 t 1 si t = 0
lim rect ( ) = δ(t) = { (I.40)
T→0 T T 0 si t ≠ 0

Propriétés
➢ Produit
s(t) δ(t) = s(0) δ(t) (I.41)
s(t) δ(t − t 0 ) = s(t 0 ) δ(t − t 0 ) (I.42)
➢ Intégrale
+∞

∫ δ(t) dt = 1 (I.43)
−∞

Traitement du signal 57 S. HAMDOUNE


Généralités

+∞ +∞ +∞

∫ s(t) δ(t) dt = ∫ s(0) δ(t) dt = s(0) ∫ δ(t) dt = s(0) (I.44)


−∞ −∞ −∞
+∞ +∞ +∞

∫ s(t) δ(t − t 0 ) dt = ∫ s(t 0 ) δ(t − t 0 ) dt = s(t 0 ) ∫ δ(t − t 0 ) dt = s(t 0 ) (I.45)


−∞ −∞ −∞

Les relations (I.41) et (I.42) ainsi que la figure (I.71) nous montrent que l’impulsion de Dirac
peut être utilisée pour localiser la valeur d'un signal s(t) à un instant donné t0. On peut donc le
voir comme un appareil photo.

δ(t) ≡

s(t) . (t - t )
0

s(t0)

t0
t

Fig I.71. Produit par Dirac

➢ Changement de variable
δ(a t) = |a|−1 δ(t) (I.46)
1
δ(ω) = δ(2πf) = |2π|−1 δ(f) = 2π δ(f)

➢ Parité

δ(t) = δ(−t) (I.47)

Exercice 29 :

Evaluer la fonction suivante :


12

∫ (5t + 3)δ(t − 2)dt


0

Solution :
D’après les propriétés (I.44) et (I.45) du produit avec l’impulsion du Dirac on a :

Traitement du signal 58 S. HAMDOUNE


Généralités

12

∫ (5t + 3)δ(t − 2)dt = 5t + 3|t=2 = 13


0

I-7-7 Peigne de Dirac

On appelle peigne de Dirac une succession périodique d’impulsion de Dirac (Fig.72).


+∞

δT (t) = ∑ δ(t − nT) (I.48)


n=−∞

T : période du peigne
Peigne de Dirac
1

0.5

0
-4T -2T 0 2T 4T
t

Fig I.72. Peigne de Dirac

δT (t) ≡

On peut voir le peigne de Dirac comme une caméra.

I-7-8 Sinus cardinal

Le sinus cardinal, représenté sur la figure (I.73), est le rapport d’une fonction sinusoïdale et de
son argument. Elle joue un rôle très important en traitement du signal. Elle est définie par :
sin (πt)
sinc(t) = (I.49)
πt

sinc(t)
1

0.5

-5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
t

Fig I.73. Sinus cardinal

Traitement du signal 59 S. HAMDOUNE


Généralités

Si t = 0,
sin (πt)
sinc(0) = lim =1
t→0 πt
d’où
sinc(0) = 1

sin (πt)
sinc(t) = = 0 si πt = nπ
πt
finalement
sinc(t) = 0 si t = n ∈ ℤ∗

Propriétés
+∞

∫ sinc(t) dt = 1
−∞
+∞

∫ sinc 2 (t) dt = 1
−∞

I-7-9 Impulsion gaussienne


1 (x−μ)2

f(x) = e 2σ2
(I.50)
σ√2π
μ : espérance
𝜎 : écart type

1
 = 0,  = 1
 = 0, 2 = 0.2
f(x)

0.5

0
-2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
x
Fig I.74. Impulsion gaussienne

Traitement du signal 60 S. HAMDOUNE

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