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Dm de physique-chimie MP*1 2021 2022

1 Autour du magnétisme
A — Utilisation d’une boussole

Étude générale

Dans cette partie on utilise une boussole


G
constituée d’une aiguille aimantée mobile, présen-
tant un axe de symétrie longitudinal.

Figure 1 – La boussole.

Cette aiguille peut pivoter sans frottement autour d’un axe passant par son centre de masse
G et perpendiculaire à l’axe de symétrie. La liaison avec l’axe est du type  pivot parfait  sans
frottement. Cette aiguille aimantée se comporte comme un dipôle magnétique de moment magnétique
−→
Mm ayant la direction de l’axe de symétrie de celle-ci.


Cette boussole est placée dans un champ magnétique B , permanent et localement uniforme (il est
considéré comme uniforme tout le long de l’aiguille aimantée). Les forces magnétiques

− −→ →

soumettent la boussole à un couple Γ = Mm ∧ B . On note J le moment d’inertie de l’aiguille
aimantée par rapport à l’axe de rotation. Dans un premier temps nous allons étudier les petits
mouvements de l’aiguille autour de sa position d’équilibre stable, en négligeant les frottements
fluides dus à l’air. Le champ magnétique et l’axe de symétrie de l’aiguille sont dans un plan horizontal.

− −→
On appelle α l’angle entre la direction de B et celle de Mm .
1.1 Après avoir exprimé le couple des forces magnétiques s’exerçant sur l’aiguille en fonction des

− −

paramètres du problème que sont B = k B k, M = kM k et α, établir l’équation différentielle dont
α est solution. En déduire les positions d’équilibres de l’aiguille, et indiquer sans calcul l’équilibre
stable. En supposant α  1, donner l’expression de α(t) en notant αo la valeur maximale de cet
Mm
angle, en faisant apparaître le rapport κ =
J
dα −1
et en supposant que |t=0 =0 rad.s .
dt
On cherche à mesurer le rapport κ. Pour cela on mesure la période des petites oscillations de
l’aiguille aimantée placée dans un champ magnétique uniforme connu, créé par des bobines de Helm-
holtz. Les bobines de Helmholtz sont constitués de deux bobines plates, c’est-à-dire d’épaisseurs
négligeables, identiques et équidistantes. Chacune d’entre elles comprend N spires circulaires de rayon
R, parcourues par le même courant d’intensité I et dont le sens est indiqué sur la figure 2. Ces deux
bobines sont distantes de d = R. L’axe Ox de révolution des spires a pour origine le point O tel que
les bobines soient équidistantes de celui-ci.

CPGE Lydex 1/3 31 octobre 2021


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I I

x O

R d

Figure 2 – Bobines de Helmotz.




On montre qu’en un point M situé à l’abscisse x, sur l’axe Ox, le champ magnétique B (x) créé par
les bobines s’écrit
h 

− →
− x 1 2 i−3/2 h x 1 2 i−3/2
B (x) = N B o 1 + − + 1+ +
R 2 R 2


1.2 La quantité Bo =k B o k s’exprime en fonction de µo , R et I. Par comparaison avec d’autres
champs magnétiques, choisir en justifiant précisément ce choix, l’expression de Bo parmi les suivantes :
µo I µo R µo IR IR
Bo = Bo = Bo = Bo =
2R 2I 2 2µo
1.3 Les bobines ont un rayon R = 15 cm. On donne le développement limité suivant
h 1 2 i−3/2 8 h 6 32 3 144 4 i
1 + (X ± ) ' √ 1∓ X ± X − X
2 5 5 5 25 125

Dans quelle zone située sur l’axe Ox, peut-on considérer que la variation relative de la norme du
champ est inférieure à 2% ? Préciser la valeur numérique de cette norme sachant que N = 50 spires
et I = 4 A ?
1.4 La valeur mesurée de la période des petites oscillations de l’aiguille aimantée est T = 0,30
s. Déterminer l’unité et calculer la valeur numérique du rapport κ pour cette boussole.

Applications au champ magnétique terrestre

On se place à Paris dont l’altitude (42 m) est négligeable devant le rayon terrestre RT = 6 400 km,
la longitude est ϕ = 2o 21’ et la latitude λ = 48o 52’ nord. On rappelle que la latitude est l’angle entre
le plan de l’équateur et le rayon terrestre passant par le point considéré. On effectue deux mesures
avec la boussole précédemment calibrée : -
- Quand l’axe de la boussole est vertical, la période des petites oscillations est de T = 2,31 s.
- Quand l’axe de la boussole est horizontal, à l’équilibre, et que l’axe de symétrie de l’aiguille
aimantée est dirigé selon le champ magnétique local vers le pôle nord magnétique terrestre,
l’aiguille fait un angle i = 64o 0’ avec l’horizontale locale.


On suppose que le champ magnétique terrestre est celui d’un dipôle magnétique de moment MT
placé au centre de la terre, dont la direction est celle d’un axe (O, →

u ) passant par les deux pôles
z
magnétiques et orienté du nord vers le sud.
On indique qu’un dipôle magnétique situé en l’origine O du référentiel considéré, d’axe (O, →

u z ) et

→ →

de moment M = M u z , crée en un point M éloigné de O et de coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) un
champ magnétique

CPGE Lydex 2/3 31 octobre 2021


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− µo M
B (M ) = 2 cos θ→

u r + sin θ→

u θ) .
4πr3
Dans le système de coordonnées sphériques adapté à la géométrie du champ magnétique terrestre,
l’angle θ = 0 indique la direction du pôle sud magnétique et ϕ correspond à une longitude.

→ →

1.5 Après avoir fait un schéma représentant MT ainsi que le vecteur B (M ), les angles i et θ si
le point M est la ville de Paris, déduire des mesures effectuées la coordonnée θ de cette ville. Que
peut-on en conclure concernant l’axe de symétrie du champ magnétique terrestre et l’axe de rotation
de la terre ?
1.6 En indiquant les arguments utilisés, déduire des mesures effectuées et du résultat de la ques-
−→
tion 4, l’intensité du champ magnétique terrestre à Paris. Calculer alors MT = kMT k

B — Utilisation d’une magnétorésistance

On considère un conducteur électrique se présentant sous la forme d’une couronne cylindrique


d’axe Oz, de hauteur h, délimitée par un cylindre intérieur de rayon r1 et par un cylindre extérieur
de rayon r2 . À l’aide d’une source de tension on impose les potentiels V (r1 ) = V1 et V (r2 ) = V2 .
On se place en régime permanent et on néglige les effets de bord, ce qui revient à supposer que le
comportement de cette couronne est le même que si elle était infiniment haute. L’existence de deux
équipotentielles cylindriques permet d’émettre l’hypothèse que le potentiel ne dépend que de r, ainsi

1 d dV  −−→ dV →

V = V (r) , ∆V (r) = r et gradV (r) = u r.
r dr dr dr
1.7 Le conducteur est globalement non chargé, vérifier que l’hypothèse V = V (r) est la seule
possible. Déterminer le potentiel électrique en un point M de ce conducteur. En déduire l’intensité


E du champ électrique E en ce même point en fonction de V1 , V2 , r1 , r2 et r.


La couronne cylindrique est placée dans un champ magnétique B = B → −
u z avec B > 0. Le
3
conducteur contient n électrons libres par m . On considère de plus le modèle de Drude dans
lequel chaque électron de vitesse →

v est soumis, en plus des forces électromagnétiques, à une force de


frottement s’exprimant sous la forme F = −λ→ −v avec λ > 0.

− →

1.8 Pour chaque électron, établir, en régime permanent, la relation entre → −v , B et E paramétrée
par λ et la charge élémentaire e. En déduire l’expression, dans la base cylindrique (→
−u r ,→

u θ ,→

u z ), des


coordonnées de v en fonction de e, λ, E et B puis celles du vecteur densité volumique de courant


j.
1.9 Exprimer l’intensité du courant électrique traversant une surface équipotentielle de rayon r.
En déduire la résistance électrique R de la couronne, en fonction de e, n, λ, B, h, r1 et r2 . On note
R − Ro
Ro la résistance en l’absence de champ magnétique. Exprimer l’écart relatif ε = en fonction
Ro
de e, B et λ. Calculer la valeur numérique de Ro ainsi que celle de ε pour B = 1,0 mT, r1 = 1,0 mm,
r2 = 3,0 mm, h = 1,0 mm, n = 1,1 1021 m−3 et λ = 1,8 10−17 kg.s−1 .
Commenter l’utilisation du phénomène pour la mesure de champs magnétiques.

CPGE Lydex 3/3 31 octobre 2021


Problème no 2– Lentille magnétique Capes 2008
Le contrôle de la focalisation du faisceau électronique dans le microscope électronique est possible en utilisant
des lentilles magnétiques. On s’intéresse ici à une lentille magnétique, modélisée par une bobine à N tours
confondus, circulaires de rayon a, de centre O, d’axe Oz et parcourue par un courant permanent I. Un point
M de l’espace sera repéré par ses coordonnées cylindriques (r, θ, z) d’axe Oz et de centre O.
Données :
Charge élémentaire : e = 1, 6 × 10−19 C
Masse de l’électron : m = 9, 1 × 10−31 kg
Accélération de la pesanteur : g = 9, 81 m · s−2
La divergence d’un vecteur A ~ = Ar~er + Aθ ~eθ + Az ~ez en coordonnées cylindriques est :

~ = 1 ∂(rAr ) + 1 ∂Aθ + ∂Az


div A
r ∂r r ∂θ ∂z

1. Préciser sur un schéma les coordonnées cylindriques du point M , ainsi que la base locale cylindrique
~
(~er , ~eθ , ~ez ). Montrer que le champ magnétique B(M ) = Br (r, z)~er + Bz (r, z)~ez .
2. En pratique, le faisceau électronique passe dans le domaine r ≪ a. Dans ce cas, on peut se contenter d’une
expression approchée du champ B ~ au voisinage de l’axe Oz :

~ r dBz (0, z)
B(M )≃− ~er + Bz (0, z)~ez
2 dz
Démontrer l’expression de Br (r, z) donnée ci-dessus.
3. On peut montrer que pour une spire circulaire la composante axiale du champ magnétique est donnée par :
B0 µ0 N I
Bz (0, z) = avec B0 =
[1 + z 2 /a2 ]3/2 2a
Tracer le graphe représentatif de f (z) = Bz (0, z)/B0 . Que vaut f (10a) ? Comment peut-on réaliser expérimen-
talement le tracé de la courbe ?
4. On place en un point P de l’axe Oz, en amont de la lentille magnétique, une source ponctuelle d’électrons.
On considère un électron émis depuis le point P avec une vitesse ~v0 , voir la figure 1. On ajoute les hypothèses
simplificatrices suivantes à l’étude :
— L’électron est supposé non relativiste.
— L’électron ne subit que la force magnétique due à la lentille.
— Le vecteur vitesse initiale est dans le plan méridien θ = 0 et forme un angle α avec l’axe Oz.
— L’angle α est faible (α ≪ 1) et la trajectoire ultérieure de l’électron reste dans le domaine r ≪ a.
À quelle approximation d’optique une hypothèse simplificatrice fait-elle penser ?

P b

α v~0

O b
lentille

z
Figure 1 – Lentille

5. Le référentiel du laboratoire est supposé galiléen. Qu’est-ce que cela signifie ? Donner l’expression de la
force subie par l’électron à un instant quelconque en fonction de e la charge élémentaire, de B(M~ ) le champ
magnétique où il se trouve et de ~v sa vitesse. Déterminer l’ordre de grandeur de la valeur du champ magnétique
à partir de laquelle on peut ne pas tenir compte du poids de l’électron dans l’étude de son mouvement. On
supposera que l’ordre de grandeur de la vitesse de l’électron est 108 m · s−1 . Conclure.
6. À partir de la relation fondamentale de la dynamique, montrer que les trois équations différentielles du
mouvement de l’électron sont :
2
d2 r

dθ e dθ
−r = − r Bz (0, z) (1)
dt2 dt m dt
   
d 2 dθ e dr r dz dBz (0, z)
r = r Bz (0, z) + (2)
dt dt m dt 2 dt dz

d2 z e 2 dθ dBz (0, z)
= − r (3)
dt2 2m dt dz

7. Démontrer à l’aide de l’équation (2) la relation :

dθ e
= Bz (0, z)
dt 2m
8. L’équation (3) présente un second membre négligeable dans le cadre de cette étude car d’ordre 2 en r/a.
dz
Que vaut alors ? En déduire, en partant de l’équation (1), que l’évolution radiale r(z) de l’électron vérifie
dt
l’équation différentielle :

d2 r e2
+ rB 2 (0, z) = 0 (4)
dz 2 4m2 v02 z

9. On propose sur les figures 2 deux familles de tracés de fonction r(z) partant d’un point d’annulation avec
un angle de départ α variable. Quelle famille de tracés représente effectivement un champ de solutions possible
de l’équation (4) ? On justifiera la réponse. Le système étudié joue-t-il bien son rôle attendu ?
r r

a b

z z
Figure 2 – Familles de tracés

On ajoute à présent l’hypothèse de la lentille mince, c’est-à-dire que le champ magnétique du bobinage n’in-
tervient que sur une zone de faible épaisseur comprise entre deux plans Π et Π′ , de positions −z0 et z0 avec
z0 ≪ OP , voir la figure 3. Dans ce cadre, on peut toujours écrire que :

dθ e
= Bz (0, z)
dt 2m
et l’équation différentielle sur le mouvement radial r(z) est utilisable sous la forme approchée :

d2 r e2
2
≃ − 2 2 r0 Bz2 (0, z)
dz 4m v0
où r0 est une valeur approchée de r(z) (ordre zéro en r/a) entre les plans Π et Π′ .

P b

Π −z0
O b
lentille

Π ′ z0

z
Figure 3 – Lentille mince

10. Pourquoi la trajectoire d’un électron seul est forcément rectiligne en dehors de la zone de champ magné-
tique ? Montrer que l’angle d’incidence α de l’électron en entrée de la zone magnétique est :
 
dr r0
α≃ ≃−
dz −z0 OP

11. On note P le point de focalisation du rayon électronique, issu de la lentille, sur l’axe Oz et on pose α′

l’angle d’émergence de la zone magnétique tel que :


 
′ dr r0
α ≃ ≃−
dz z0 OP ′
Préciser sur une figure l’angle α′ et son orientation. Montrer que le système vérifie une loi de conjugaison de
Descartes de lentille mince de centre O et de focale f ′ avec :
Z z0
1 e2
= B 2 (0, z)dz
f′ 4m2 v02 −z0 z

12. Montrer que, pendant le passage de l’électron dans la zone de champ magnétique, l’électron ne reste pas
dans un même plan méridien et qu’il y a un angle de rotation ∆θ autour de l’axe Oz de la trajectoire de
l’électron qui vaut :
Z z0
e
∆θ = Bz (0, z)dz
2mv0 −z0

13. Dans le cas d’une spire, les intégrales pouvant être étendues de −∞ à +∞, un calcul non demandé donne :

aeB0 32m2 v02


∆θ = f′ =
mv0 3πae2 B02
Quel est le signe de f ′ ? Conséquence ? Sur quels paramètres peut-on jouer pour réduire f ′ à tension accélératrice
des électrons fixées ?
14. On donne B0 = 1 T, a = 1 mm et on choisit une tension accélératrice des électrons de sorte que v0 =
2 × 108 m · s−1 . Calculer f ′ et commenter.
15. Calculer également ∆θ. Tracer dans l’espace, y compris dans la zone de champ magnétique l’allure de la
trajectoire suivie par un électron du point P au point P ′ .
16. Les aberrations interviennent aussi avec une lentille magnétique mais l’aberration dite de charge d’espace
n’existe pas en optique classique. Quelle en est selon vous l’origine ? Pourquoi la réduction de cette aberration
passe par l’utilisation de faisceaux électroniques peu denses ?

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