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ET
LA TRANSFORMATION DE FOURIER
par
Jean-Benoı̂t Bost
1. Introduction
1.1. Le théorème des nombres premiers
Soit P l’ensemble des nombres premiers, et pour tout x ∈ R, soit
(1.1.1) π(x) := #{p ∈ P | p 6 x}
le nombre des nombres premiers inférieurs ou égaux à x. Le théorème des
nombres premiers est l’énoncé suivant, établi indépendamment par Hadamard
et de la Vallée-Poussin en 1896 :
(cf. section 2 infra). Cette identité montre en outre que ζ(s) ne s’annule
pas sur le demi-plan Re s > 1. Un point essentiel de la démonstration de
2 J.-B. BOST
Lemme 1.3. Pour toute suite de nombres complexes (an )n∈N∗ et tout N ∈ N∗ ,
on a :
X N
X −1
(1.2.3) ap = π(N )aN + π(n)(an − an+1 ).
p∈P n=1
p6N
En effet,
X N
X
ap = (π(k) − π(k − 1))ak
p∈P k=1
p6N N −1 N
X X
= π(N )aN + π(k)ak − π(k − 1)ak .
k=1 k=2
Appliquée à an = log n, l’identité (1.2.3) devient :
N
X −1 1
(1.2.4) Θ(N ) = π(N ) · log N − π(n) log 1 + .
n=1
n
D’après (1.1.2),
(1.2.5) π(N ) · log N ∼ N (N → +∞)
tandis que
1 1
π(n) log 1 + ∼ (n → +∞);
n log n
Comme
N
X −1
1 N
∼ = o(N ) (N → ∞),
log n log N
n=2
on a donc
N
X −1 1
(1.2.6) π(n) log 1 + = o(N ).
n=1
n
L’équivalent (1.2.2) découle de (1.2.4), (1.2.5) et (1.2.6).
(1.2.2) =⇒ (1.1.2). Jointe à (1.2.2), la majoration évidente
Θ(x) 6 π(x) · log x
montre que
log x
lim inf π(x)
> 1.
x→+∞ x
Par ailleurs, pour tout η ∈ ]0, 1[ et tout x ∈ R∗+ , il vient :
X
log p 6 π(xη ) log(xη ) 6 xη log x.
p∈P
p6xη
LE THÉORÈME DES NOMBRES PREMIERS 5
Ces équivalents peuvent en fait être établis directement par des manipula-
tions élémentaires, sans avoir recours au théorème des nombres premiers, et
ont été démontrés de la sorte en 1874 par Mertens (voir par exemple [HW79,
§§ 22.6 et 22.7]).
Remarquons enfin que pour tout λ ∈ ]1, ∞[, le théorème des nombres pre-
miers montre que, lorsque x tend vers +∞, on a :
λx
π(λx) ∼
log x
et donc
(λ − 1)
π(λx) − π(x) ∼ .
log x
On en déduit :
Proposition 1.5. Pour tout λ ∈ ]1, +∞[, il existe x(λ) ∈ R+ tel que, pour tout
x > x(λ), l’intervalle ]x, λx] contienne un nombre premier.
6 J.-B. BOST
Pour λ suffisamment grand (par exemple λ = 2), cet énoncé peut s’établir
au moyen des techniques élémentaires de Tschebyschef. Pour λ « très proche
de 1 », sa démonstration semble nécessairement faire appel à des techniques
plus sophistiquées.
où les coefficients an sont des nombres complexes. On vérifie aussitôt que, si
la série (1.3.1) converge absolument pour une valeur s = s0 , alors elle converge
normalement sur le demi-plan Re s > Re s0 et définit ainsi une fonction holo-
morphe sur le demi-plan Re s > Re s0 . L’abscisse de convergence absolue σ de
la série de Dirichlet (1.3.1) est par définition la borne inférieure des réels Re s
où s est tel que (1.3.1) converge absolument ; la série (1.3.1) définit alors une
fonction holomorphe sur le demi-plan Re s > σ.
L’espace vectoriel des fonctions de classe C ∞ à support compact sur R
(resp., des fonctions de Schwartz sur R) sera noté Cc∞ (R) (resp. S(R)).
La transformée de Fourier d’une distribution tempérée T sera notée Tb ou
FT . Lorsque T appartient à L1 (R), c’est par définition la fonction continue
LE THÉORÈME DES NOMBRES PREMIERS 7
définie par :
Z +∞
Tb(t) = T (x)e−2πixt dx.
−∞
En général, elle est définie par l’égalité :
Tb(ϕ) = T (ϕ)
b pour toute ϕ ∈ S(R).
ℓ(t) := ζP (1 + 2πit)
(1)
Cela découle de l’inégalité kfbkL∞ 6 kf kL1 , valable pour toute fonction f de L1 (R), et
du fait que les fonctions de L1 (R) vérifiant cette propriété sont denses dans L1 (R). Elle
est en effet satisfaite par les combinaisons linéaires de fonctions caractéristiques d’intervalles
compacts, ainsi que par les éléments de S(R).
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puisque Re s > 1. Cette convergence est clairement uniforme sur tout demi-
plan Re s > η, si η > 1.
Démonstration. Soit s tel que Re s > 1. Pour tout p ∈ P, on a le
développement en série absolument convergente :
1 −1 X 1
∞
1− s = .
p pks
k=1
Il en découle que
Y 1 −1 X 1
1− s = ,
p ns
p∈P n∈E(N )
p6N
où E(N ) désigne l’ensemble des entiers > 0 dont les diviseurs premiers valent
au plus N . Comme
E(N ) ⊃ {1, . . . , N },
il en découle que
Y 1 −1 X 1
ζ(s) − 1− s 6 .
p nRe s
p∈P n>N
p6N
tandis que
X 1
log log N = + O(1).
n log n
26n6N −1
La comparaison des trois dernières relations suggère que
π(n) 1
∼ ,
n(n + 1) n log n
c’est-à-dire :
n
π(n) ∼ .
log n
P
2.3. La série de Dirichlet ζP (s) := p∈P p−s
Considérons la série de Dirichlet
X 1
ζP (s) := .
ps
p∈P
Observons que, pour tout p ∈ P et tout nombre complexe s tel que Re s > 0,
◦
le nombre 1/ps appartient au disque ouvert D(0; 1) Nous allons montrer que,
en désignant par log la détermination principale du logarithme sur le disque
◦
D(1; 1), la somme du membre de droite de (2.3.1) converge pour tout s tel que
12 J.-B. BOST
Re s > 1/2, normalement sur chaque demi-plan {Re s > ρ}, ρ > 1/2. Cela
établira la proposition.
Observons qu’il existe une constante C ∈ R∗+ telle que, pour tout u ∈ C,
où (
1/k si n = pk , avec p ∈ P, k entier > 2
an =
0 sinon.
On observera que le fait que g(s) reste borné lorsque s ∈ ]1, ∞[ tend vers 1
P
admet déjà comme conséquence la divergence de la série p∈P p−1 (et a fortiori
le fait que P est infini !). En effet, si elle convergeait, ζP (s) serait borné lorsque
s décrit ]1, +∞[, et donc log ζ(s) serait borné lorsque s ∈ ]1, +∞[ tend vers 1,
P
ce qui n’est pas (puisque ∞ n=1 n
−1 diverge).
Ainsi, en posant
Z n+1 Z n+1
−s −s
(2.3.2) ϕn (s) := n − x dx = (n−s − x−s )dx,
n n
on obtient :
X ∞
1
ζ(s) − = ϕn (s).
s − 1 n=1
Pour tout entier n > 1, la formule (2.3.2) définit une fonction ϕn holomorphe
sur le demi-plan Re s > 0 (en fait sur C tout entier). De plus, comme la dérivée
de n−s − t−s par rapport à t vaut s/ts+1 , elle satisfait sur ce demi-plan à la
majoration :
|s|
|ϕn (s)| 6 sup |n−s − t−s | 6 Re s+1 .
t∈[n,n+1] n
P∞
Par conséquent, la série n=1 ϕn (s) converge normalement sur tout compact
du demi-plan Re s > 0 et y définit une fonction holomorphe.
que
bn
(2.4.1) lim = 1.
n→+∞ an
On a alors, lorsque Re s > σ0 et que Re s tend vers σ0 :
X∞ X∞ X
∞
−s −s
bn n − an n = o an nRe s .
n=1 n=1 n=1
16 J.-B. BOST
Comme
∞
X
an n−σ0 = +∞,
n=1
on a :
∞
X
lim an n−σ = +∞,
σ→σ0+
n=1
et donc
X
∞ −1 X
N
lim an n−σ (|an | + |bn |)n−σ = 0
σ→σ0+
n=1 n=1
Par conséquent, il existe δ > 0 tel que
X∞ ∞
X ∞
X
0 < Re s − σ0 < δ =⇒ bn n−s − an n−s 6 2ε an n− Re s .
n=1 n=1 n=1
D’après (2.4.2), la seconde somme converge pour tout s tel que Re s > 0,
normalement sur tout compact de Re s > 0 (observer que π(n) 6 n), et définit
donc une fonction holomorphe sur ce demi-plan.
Pour étudier la première somme, introduisons la série de Dirichlet
+∞
X 1 1
Z(s) := s
.
n=2
log n n
Proposition 3.1.
(i) Pour tout ε > 0, Z
x−1−ε dµ(x) < ∞.
R
(ii) Pour tout λ ∈ C tel que Re λ > 0, la fonction d’une variable réelle
(x 7→ e−λx ) est µ-intégrable et
Z
(3.1.1) e−λx dµ(x) = ζP (1 + λ).
R
(iii) Pour tout y ∈ R,
Z
(3.1.2) ex 1R+ (y − x)dµ(x) = π(ey ).
R
Démonstration*. (i) On a
Z X1
x−1−ε dµ(x) = (log p)−1−ε
R p
p∈P
X∞
1
6 < ∞.
n=1
n(log n)1+ε
(ii) Pour tout λ ∈ R∗+ , il vient :
Z X1 X 1
(3.1.3) e−λx dµ(x) = e−λ log p = .
R p p1+λ
p∈P p∈P
Cette somme est finie et vaut ζ(1 + λ). Cela prouve (ii) lorsque λ est réel > 0.
Comme, pour tout (λ, x) ∈ C × R, on a
|e−λx | = e− Re λ·x ,
cela montre aussi que (x 7→ e−λx ) est µ-intégrable lorsque Re λ > 0. De plus,
sous cette hypothèse la suite d’égalités (3.1.3) est encore valable, ce qui prouve
(3.1.1).
(iii) On a :
Z X1
ex 1R+ (y − x)dµ(x) = elog p 1R+ (y − log p)
R p
p∈P
X
= 1R+ (y − log p)
p∈P
= π(ey ).
LE THÉORÈME DES NOMBRES PREMIERS 19
P
On remarquera que µε est de masse totale finie p∈P p−1−ε et définit a fortiori
une distribution tempérée (notée encore µε ). Quant à ℓε , c’est une fonction
(k)
C ∞ et pour tout k ∈ N, ℓε est bornée sur R, puisque la série de Dirichlet
définissant ζP est normalement convergente, ainsi que ses dérivées, sur chaque
demi-plan Re s > 1 + ε, quand ε > 0.
La proposition 3.2 découle aussitôt des trois lemmes suivants, que nous
démontrons plus bas.
Démonstration* des lemmes 3.3-5. Le lemme 3.3 — qui est en fait un avatar
de la formule (3.1.1) — découle du théorème de Fubini. En effet, comme
Z Z
−2πit·log p
ϕ(log
b p) = e ϕ(t)dt = p−2πit ϕ(t)dt,
R R
(3.2.2) se récrit
XZ Z X
−1−ε−2πit
p ϕ(t)dt = p−1−ε−2πit ϕ(t)dt.
p∈P R R p∈P
En d’autres termes, pour toute fonction ϕ ∈ Cc∞ (R), l’identité suivante est
satisfaite :
Z +∞ Z +∞
ℓ(t) π(ex )
(3.3.4) ϕ(t) dt = ϕ(x)
b dx.
−∞ 1 + 2πit −∞ ex
Démonstration*. Soit ϕ une fonction de Cc∞ (R) et soit ψ l’élément de Cc∞ (R)
défini par :
ϕ(t)
ψ(t) := .
1 + 2πit
D’après le cas particulier y = 0 de (3.3.1) et (3.3.2), la fonction fb0 :=
(x 7→ ex 1R− (x)) est la transformée de Fourier de f0 = (t 7→ 1/(1 + 2πit)). Par
conséquent,
b
ψ(x) = (f0 · ϕ)∧ (x) = fb0 ∗ ϕ(x)
b
Z +∞
= f0 (x − y)ϕ(y)
b dy
−∞
Z +∞
x
=e e−y 1[x,+∞[ (y)ϕ(y)
b dy.
−∞
Compte tenu du corollaire 2.5, cet énoncé peut se reformuler sous la forme
plus classique : la fonction ζ de Riemann ne s’annule pas sur la droite Re s = 1.
La démonstration de ce théorème va s’appuyer sur le corollaire suivant de
la proposition 3.2 :
Cette inégalité, qui peut paraı̂tre triviale, conduira à des informations re-
marquables sur ℓ lorsqu’on l’appliquera à des fonctions-tests ϕ bien choisies.
et
(ρ ∗ ρe)∧ (x) = |b
ρ(x)|2 > 0.
(ii) Soient (ai )16i6N ∈ RN et (αi )16i6N ∈ CN . Posons
N
X N
X
T = αk δak et Te = αk δ−ak .
k=1 k=1
Il vient
X
T ∗ Te = αk αℓ δak −aℓ
16k,ℓ6N
et
XN 2
(T ∗ Te)∧ (x) = αk e−2πiak x > 0.
k=1
Par conséquent, si ρ : R → C est de classe C ∞ à support compact et de type
positif, il en va de même de
X
T ∗ Te ∗ ρ : x 7−→ αk αℓ ρ(x + aℓ − ak ).
16k,ℓ6N
En effet,
(T ∗ Te ∗ ρ)∧ = (T ∗ Te)∧ · ρb.
(iii) Si ϕ = R → C est de classe C ∞ à support compact et de type positif,
il en va de même de
1 ·
ϕλ := ϕ
λ λ
∗
pour tout λ ∈ R+ . En effet ϕ
bλ (x) = ϕ(λx).
b
Choisissons maintenant ϕ ∈ Cc∞ (R) non nulle, telle que ϕb > 0 (il en existe
bien, d’après la construction (i) ci-dessus). On a alors :
Z +∞
ϕ(t)dt > 0.
−∞
Reprenons les notations des lemmes 4.3 et 4.4. La somme (4.2.1) est positive,
et lorsque λ tend vers 0, vaut
X Z +∞
− n(ak − aℓ ) · log(λ−1 ) · ϕ(t)dt + O(1).
16k,ℓ6N −∞
26 J.-B. BOST
Il en découle l’inégalité :
X
(4.2.3) − n(ak − aℓ ) > 0.
16k,ℓ6N
Cette dernière entraı̂ne aisément le théorème 4.1, à savoir que n(a) = 0 pour
tout a ∈ R∗+ , compte-tenu des relations (4.2.2) et de la parité de n (pour tout
t ∈ R, n(−t) = n(t), puisque ζ(s) = ζ(s)). En effet, pour tout a ∈ R∗ , on
peut appliquer (4.2.3) à(3)
On obtient ainsi :
3n(0) + 4n(a) + 2n(2a) 6 0,
puis, en utilisant (4.2.2) :
4n(a) + 2n(2a) 6 3,
et enfin :
n(a) = 0.
5. Fin de la démonstration
5.1. Une version « lissée » du théorème des nombres premiers
Observons que, pour toute fonction ψ transformée de Fourier d’une fonc-
tion ϕ de Cc∞ (R) et pour tout y ∈ R, la fonction (x 7→ ψ(x − y)) est la
transformée de Fourier de (t 7→ e2πity ϕ(t)). En appliquant l’identité (3.3.4) à
ces fonctions, on obtient ainsi :
Z +∞ Z +∞
π(ex ) ℓ(t)
(5.1.1) ψ(x − y) x dx = ϕ(t)e2πity dt.
−∞ e −∞ 1 + 2πit
(3)
Bien d’autres choix de (ai )16i6N sont possibles, qui permettent de conclure tout aussi
bien que celui-ci.
LE THÉORÈME DES NOMBRES PREMIERS 27
Comme t 7→ (log 1/it)f ′ (t) appartient à L1 (R), le lemme de Riemann-
Lebesgue montre que
1 ′
(5.1.7) lim F −1 log · f (t) (y) = 0.
|y|→+∞ it
En outre, d’après le lemme 5.3,
hd 1 i hd 1 i
F −1 log · f (t) = F −1 log ∗ F −1 f
dt it dt it
= 2πi1R+ ∗ F −1 f,
et par conséquent,
hd Z y
1 i
lim F −1 log · f (t) = lim 2πi F −1 f (x)dx
y→+∞ dt it y→+∞ −∞
Z +∞
= 2πi F −1 f (x)dx
−∞
(5.1.8) = 2πi f (0).
La relation à établir (5.1.3) découle de (5.1.6), (5.1.7) et (5.1.8).
(il en existe, d’après la construction (i) du paragraphe 3.4). Pour tout λ ∈ R∗+ ,
posons
1 t
ψλ (t) = ψ1 .
λ λ
Ces fonctions satisfont aux mêmes conditions que ψ1 . De plus, pour tout
ε ∈ R∗+ , il vient :
Z Z
lim ψλ (t)dt = lim ψ1 (t)dt = 0
λ→0+ |t|>ε λ→0+ |t|>λ−1 ε
et
Z Z
lim |t|ψλ (t)dt = lim λ |t|ψ1 (t)dt = 0.
λ→0+ |t|>ε λ→0+ |t|>λ−1 ε
Si l’on fait ψ = ψλ dans (5.1.2), pour tout ε > 0, le premier membre est minoré
par Z y+ε
π(ex )
ψλ (x − y) x dx,
y−ε e
donc par Z Z
π(ey−ε ) y+ε π(ey−ε ) ε
ψλ (x − y)dx = ψλ (t)dt.
ey+ε y−ε ey+ε −ε
Pour ε > 0 donné, on peut choisir λ tel que
Z ε
ψλ (x)dx > 1 − ε.
−ε
On obtient ainsi que, lorsque y tend vers +∞
π(ey−ε ) 1 1
(1 − ε) 6 + o .
ey+ε y y
Comme ε > 0 est arbitraire, cela implique :
y
(5.2.1) lim sup y π(ey ) 6 1.
y→+∞ e
et
Z +∞ Z +∞
M M
ψλ (x − y)dx 6 ψλ (t)dt.
y+ε x+1 y ε
Pour ε > 0 donné, on peut choisir λ tel que
Z
(1 + |t|)ψλ (t)dt 6 ε.
|t|>ε
Références
[BD96] P.T. Bateman & H.G. Diamond – « A hundred years of prime numbers »,
Amer. Math. Monthly 103 (1996), no. 9, p. 729–741.
[Bon01] J.-M. Bony – Cours d’analyse. Théorie des distributions et analyse de
Fourier, Les Éditions de l’École polytechnique, Palaiseau, 2001.
[Col] P. Colmez – « Arithmétique de la fonction zêta », ce volume, seconde
partie.
[HW79] G.H. Hardy & E.M. Wright – An introduction to the theory of numbers,
fifth éd., The Clarendon Press Oxford University Press, New York, 1979.
LE THÉORÈME DES NOMBRES PREMIERS 31
Appendice :
La non-annulation de ζ sur la droite Re s = 1, d’après Hadamard
Nous reproduisons ci-dessous la note de Hadamard, présentée à l’Académie
des Sciences de Paris le 22 juin 1896, où il démontre la non-annulation de ζ
sur la droite Re s = 1, avant d’esquisser comment s’en déduit le théorème des
nombres premiers.