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Programme de Préparation au Concours

National des Ecoles Préparatoires


Analyse Mathématique

Partie B — Théorie des Séries Infinies


Chap. IX — Séries Entières
M. A. Mahdi
amusnak@gmail.com
Août 2019

1 Définitions 3 Propriétés des séries entières


• On appelle
X
X série entière, toute série de fonctions de la Soit an xn une série entière de rayon de convergence R et
n
forme an (x − x0 ) , où (an )n est une suite numérique n X
n de somme S(x), i.e., S(x) = an xn , ∀x ∈ D. On a les
et x ∈ R. Le réel x0 est appelé origine de la série. n
! On note alors que parmi toutes les séries de fonc- propriétés suivantes.
tions, les séries entières ont ceci de particulier, à savoir X
• La série dérivée nan xn−1 et la série primitive
que la dépendance à x au sein du terme général de la
n
série est de nature polynomiale. X an
n+1
x ont le même rayon de convergence R.
• Mises à part les valeurs de bord qui nécessitent l’étude n
n+1
au cas par cas, le domaine de convergence D des séries
• La fonction S a les propriétés que voici:
entières est toujours symétrique et centré à l’origine x0
(c’est le premier lemme d’Abel). Dans ce qui suit, on
 
(a) S ∈ C ] − R, R[ ,
suppose que la série entière est centrée en 0, c’est-à-dire,
x0 = 0.
X
(b) S 0 (x) = nan xn−1 , ∀x ∈] − R, R[,
n
• Le rayon de convergence de la série entière se définit par ˆ x X an
la borne n
supérieureode son domaine de convergence, i.e., (c) S(t)dt = xn+1 , ∀x ∈] − R, R[.
R = sup x, x ∈ D . 0 n
n + 1

! 1 — Cela veut dire que les théorèmes d’interversion


2 Domaine de convergence des séries de fonctions sont valables à l’intérieur du do-
Déterminer le domaine de convergence d’une série entière re- maine de convergence ouvert. En effet, en utilisant
vient à calculer son rayon de convergence. le critère de Weierstrass, on peut prouver la conver-
gence uniforme de la série entière sur tout compacte
• Si le terme général de la série entière est de la forme [−τ, τ ] ⊂] − R, R[. 2 — Dans la pratique, on utilise
un (x) = an xn , alors le rayon de convergence s’obtient cette propriété pour déduire l’expression de la somme
en général par l’une des deux formules que voici: S(x) d’une série entière donnée. Ainsi, il s’agit de faire

an
apparaître à l’intérieur de la série entière; soit le terme
(a) R = lim , nxn−1 , afin d’employer la propriété (b) en remarquant
n→∞ an+1
dxn xn+1
1 que nxn−1 = , soit le terme , afin d’utiliser la
(b) R = p . dx n+1 ˆ x
lim n |an | x n+1
n→∞ propriété (c) en remarquant que = tn dt.
n+1 0
• Si le terme général de la série entière est de la forme
un (x) = an xϕ(n) , où ϕ est une expression linéaire
 
• On a aussi S ∈ C ∞ ] − R, R[ .
(e.g., ϕ(n) = 3n + 2), alors, en général, on utilise
directement la règle de d’Alembert pour étudier la • Les coefficients an sont liés à la somme S par la relation
convergence absolue. Autrement dit, on étudie la S (n) (0)
un+1 (x) an = , ∀n ∈ N.
limite lim , en cherchant les valeurs de x n!
n→∞ un (x)
pour lesquelles cette limite soit inférieure strictement • Second lemme d’Abel — Supposons que 0 < R < ∞.
à l’unité. Dans ce cas, c’est le domaine de convergence
qui s’obtient avant le rayon de convergence. ? Si l’intervalle de convergence
X D est fermé à droite,
i.e., si la série numérique an Rn converge, alors
• Pour les valeurs de bord, x = ±R, il faut étudier la n
convergence de la série en ces deux points séparément.
X
lim S(x) = an Rn . Donc, S est continue à
Ainsi, le domaine de convergence D peut être fermé, n→R−
n
ouvert ou semi-ouvert. gauche de R.
Partie B — Théorie des Séries Infinies Chap. IX — Séries Entières

? Si l’intervalle de convergence
X D est fermé à gauche, 5 Séries entières des fonctions
i.e., si la série numérique (−1)n an Rn converge, usuelles
X n

alors lim + S(x) = (−1)n an Rn . Donc, S est 1 X
n→−R
n = xn , D = ]−1, 1[ ,
1−x
continue à droite de −R. n=0

1 X
= (−1)n xn , D = ]−1, 1[ ,
1+x n=0

X (−1)n+1 n
log(1 + x) = x , D = ]−1, 1] ,
4 Série de Taylor n=1
n

X 1 n
log(1 − x) =− x , D = [−1, 1[ ,
Soit f ∈ C ∞ (Dx0 ), où Dx0 est un voisinage de x0 , i.e., n
n=1
Dx0 =]x0 − δ, x0 + δ[ avec δ > 0. La série entière X∞
1 n
∞ ex = x , D = R,
X f (n) (x0 ) n!
(x − x0 )n est appelée série de Taylor de la fonc- n=0
n! ∞
n=0 X (−1)n 2n
tion f . Si x0 = 0, alors la série est dite de Maclaurin. cos x = x , D = R,
n=0
(2n)!
! Il en résulte de cette définition que toute série entière est ∞
X (−1)n 2n+1
la série de Taylor de sa somme. sin x = x , D = R,
n=1
(2n + 1)!

π X (2n)!
• Conditions nécessaires et suffisantes — Si la arccos x = − x2n+1 , D = [−1, 1],
2 n=0 2 (n!)2 (2n + 1)
2n
fonction f vérifie les deux conditions suivantes : ∞
X (2n)!
arcsin x = 2n 2 (2n + 1)
x2n+1 , D = [−1, 1],
n=0
2 (n!)
(a) f ∈ C ∞ (Dx0 ), X∞
(−1)n 2n+1
arctg x = z , D =] − 1, 1[,
2n + 1
(b) ∃M > 0, f (n) (x) ≤ M , ∀n ∈ N, ∀x ∈ Dx0 , n=0

X 1
ch x = x2n , D = R,
n=0
(2n)!
alors la série de Taylor de f converge vers f , ∀x ∈ Dx0 . ∞
X 1
C’est là, donc, les conditions nécessaires et suffisantes sh x = x2n+1 , D = R,
n=0
(2n + 1)!
pour qu’une fonction f soit développable en série en- ∞
tière.
X (−1)n (2n)!
argsh x = 2n 2 (2n + 1)
x2n+1 , D = [−1, 1],
! La condition (a) n’est pas suffisante. Il suffit n=0
2 (n!)
2 ∞
d’examiner la fonction donnée par f (x) = e1/x pour
X 1
argth x = z 2n+1 , D =] − 1, 1[.
x 6= 0 et f (0) = 0. n=0
2n + 1

amusnak@gmail.com 2 M. A. Mahdi

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