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Pline l'ancien - Histoire naturelle,

Littré, T1 - 1848.djvu/233

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phants, et bien plus encore par la nation
des Autololes, que l’on traverse pour aller
au mont Atlas, le plus fabuleux même de
l’Afrique.
C’est du milieu des sables, dit-on,
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qu’il s’élève vers les cieux, âpre et nu
du côté de l’Océan auquel il a donné
son nom, mais plein d’ombrages, couvert
de bois et arrosé de sources jaillissantes,
du côté qui regarde l’Afrique4, fertile en
fruits de toute espèce, qui y naissent
spontanément, et peuvent rassasier tout
désir. Pendant le jour on ne voit aucun
habitant ; tout y garde un silence profond,
semblable au silence redoutable des
déserts. Une crainte religieuse saisit les
cœurs quand on s’en approche, surtout à
l’aspect de ce sommet élevé au-dessus des
nuages, et qui semble voisin du cercle
lunaire. Mais la nuit il reluit de feux
innombrables ; les Ægipans et les Satyres
(V, 8) le remplissent de leur allégresse ; il
retentit des accords des flûtes et des
musettes, du bruit des tambours et des
cymbales. C’est ce que des auteurs
renommés ont raconté, sans parler des

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travaux qu’Hercule et Persée y ont
accomplis. Pour arriver à ce mont l’espace
est immense et inconnu.
Il a existé des mémoires de
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Hannon, chef carthaginois, qui, à
l’époque ou Carthage était la plus
florissante, reçut l’ordre d’explorer les
côtes d’Afrique. La plupart des auteurs
grecs et latins l’ont suivi, rapportant, entre
autres fables, qu’il y fonda beaucoup de
villes, dont il ne reste ni souvenir ni
vestiges.
Scipion Émilien commandant en
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Afrique, l’historien Polybe reçut de
lui une flotte avec laquelle il fit un
voyage d’exploration dans cet autre
monde. Il a raconté qu’allant de l’Atlas au
couchant on trouve des forêts pleines des
animaux propres à l’Afrique jusqu’au
fleuve Analis, dans un espace de
485,000 pas ; que du fleuve Anatis au
Lixus il y a 205,000 pas, et du fleuve
Lixus au détroit de Cadix 112,000 pas ;
que le golfe qu’on rencontre en venant de
ce détroit s’appelle Saguti ; qu’on trouve
la ville et le cap de Mulelacha, les fleuves
Subur et Sala, le port Rulubis à
213,000 pas du Lixus ; le promontoire du

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Soleil, le port Risardir, les Gétules
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Autololes, le fleuve Cosenus, les
Scelatites et les Masates, le fleuve
Masatat, le fleuve Darat, où vivent des
crocodiles ; puis un golfe de 616,000 pas5,
formé par un cap du mont Barce, cap qui
se prolonge à l’occident et qu’il appelle
Surrentium ; puis le fleuve Palsus, au
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delà les Éthiopiens Pérorses, et
derrière eux les Pharusiens, les
Gétules Dariens, limitrophes des
Pharusiens dans l’intérieur ; sur la côte,
les Éthiopiens Daratites, le fleuve
Bambotus, rempli de crocodiles et
d’hippopotames ; plus loin, des chaînes
continues de montagnes, jusqu’à celle que
nous appellerons Théon Ochema (VI, 35).
De là jusqu’au promontoire Hespérien,
Polybe évalue la distance à dix jours et à
dix nuits de navigation ; au milieu de cet
intervalle il a placé (VI, 30, 2) le mont
Atlas6, que tous les autres ont mis à
l’extrémité de la Mauritanie.
C’est sous l’empereur Claude que
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pour la première fois les armes
romaines ont pénétré dans la
Mauritanie. Le roi Ptolémée ayant été mis
à mort par C. César (Caligula), son

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affranchi Ædémon entreprit de le venger ;
et il est certain qu’à la poursuite des
barbares qui s’enfuyaient on arriva jusqu’à
l’Atlas. Non seulement des personnages
consulaires et des généraux pris dans le
sénat, qui furent alors chargés des
commande-

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