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coNTES ET RÉCITS DE L’EGYPTE ANCIENNE
âgé Seule
lait également Thoutmosis) était jeune alors,
d’une dizaine d’anné es ; femme ambiti euse et éner..
ment
gique, au bout de sept années , elle se fit couron ner roi,
fille charne lle du dieu Amon, et évinça nt le
se déclarant
jeune prince en le tenant éloigné des affaires importantes
.
du royaume, gouvernant seule avec ses favoris Quinze
ans après,. à la mort d’Hats hepsou t, Thoutm osis, ayant
recouvré son héritage royal, allait prendre en main une
situation politique gravement compromise par la reine
(notamment dans le domaine de la politique étrangère)
et devenir l’un des plus prestigieux pharaons de l’histoire
d’Egypte .
L’ambition des femmes, surtout dans le
domaine politique, est chose redoutable.
Afin d’augmenter, pensait-elle, son prestige qui décli
nait, et ne pouvant mener en personne des campagnes
militaires, elle décida d’organiser une grande expédition
au pays de Pount, cher au coeur du peuple d’Egypte. Mais
il lui fallait une caution divine, qui assurerait son projet.
Un jour, en la neuvième année de son « règne)) (deux
ans donc après son couronnement), elle se rendit dans
le temple d’Amon, à Karnak. Accompagnée de prêtres
amis, gagnés à sa cause, et de son favori, le premier minis
tre Senmout, elle parcourut le lieu sacré, traversant suc
cessivement la cour extérieure, où pouvaient se
rassembler des laïcs, puis la salle hypostyle réservée aux
prêtres et qui évoquait l’univers le plafond peint en bleu
représentait le ciel, constellé d’étoiles jaunes (car, dans
la pensée égyptienne, le cuivre est le matériau des étoi
les), tandis que du sol semblaient jaillir les plantes des
marais dont l’image décorait le soubassement des murs;
la « forêt » de colonnes, dont les chapiteaux avaient la
forme des lotus, des papyrus ou des palmes, représentait
la fécondité de la terre. Elle parvint enfin devant le Saint
des Saints, face au tabernacle de granit où reposait la
statue du dieu, dans une pénombre qui se voulait pro
tectrice. Elle interrogea alors son père divin, qui lui
répondit par le truchement d’un oracle ; les prêtres, assis
,
tant à la cérémonie sacrée, seraient, auprès du peuple
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AVENTURES ROMANESQUES, VOYAGES
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CONTES ET RECITS DE LEGYVFE ANCIEWNE
1. Voir p. 139.
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CIENNE AVENTURES ROMANESQUES, VOYAGES
1. Voir p. 35.
2. L’Egypte.
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CONTES ET RECITS DE L’EGYPTE ANCIENNE
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AVENTURES ROMANESQUES, VOYAGES
on loin de la jusqu’à eux, ainsi que des dignitaires de Pount, cela dans
out, appuyé un climat d’amitié; d’autres princes africains encore
)rité), majes— venaient de places plus éloignées, notamment ceux du
evant lui, sur pays des Nemayou (tribu nubienne) et ceux du pays de
troquer: col- Irem (au Soudan). La bonne entente avec l’Egypte était
Toute la tribu importante alors pour ces peuplades, et la nouvelle de
aommé Para l’arrivée de navirs égyptiens à Pount les avait incités à
ct de celle-ci participer au voyage de retour chacun apportant ses
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