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Introduction....................................................................................................................... 9
Avertissement................................................................................................................... 10
PARTIE 1
Le fonctionnement de la langue
Fiche 1 La langue............................................................................................................. 12
Fiche 2 Les éléments de signification lexicaux et grammaticaux........................... 14
Fiche 3 Les unités sonores : les phonèmes du français............................................. 17
Fiche 4 Tableau des phonèmes du français................................................................ 19
Fiche 5 L’énonciation et ses marques.......................................................................... 21
Fiche 6 Autres marques de la subjectivité dans le discours..................................... 23
PARTIE 2
Le code écrit
Fiche 7 L’écriture............................................................................................................. 28
Fiche 8 La présentation et la mise en pages............................................................... 29
Fiche 9 L’utilisation du traitement de texte............................................................... 31
Fiche 10 L’utilisation du dictionnaire de langue.......................................................... 33
Fiche 11 Le genre des noms............................................................................................. 35
Fiche 12 Rectifications orthographiques...................................................................... 36
Fiche 13 L’orthographe lexicale...................................................................................... 38
Fiche 14 Les accents......................................................................................................... 40
Fiche 15 Les accents sur e................................................................................................ 41
Fiche 16 L’accent grave sur a et u................................................................................... 43
Fiche 17 La cédille et le tréma........................................................................................ 45
Fiche 18 L’emploi des majuscules.................................................................................. 47
Fiche 19 Points et virgule................................................................................................. 50
PARTIE 3
L’orthographe grammaticale
Fiche 24 Le verbe............................................................................................................... 67
Fiche 25 Le nom et ses déterminants............................................................................ 69
Fiche 26 Les adjectifs qualificatifs.................................................................................. 71
Fiche 27 Les pronoms....................................................................................................... 72
Fiche 28 Les prépositions et les conjonctions.............................................................. 75
Fiche 29 Les adverbes....................................................................................................... 77
Fiche 30 Particularités des verbes du 1er groupe......................................................... 78
Fiche 31 Particularités des verbes du 2e et du 3e groupe........................................... 81
Fiche 32 Les terminaisons verbales................................................................................ 83
Fiche 33 Les modes et les temps du verbe.................................................................... 86
Fiche 34 Temps simples et temps composés............................................................... 88
Fiche 35 Le présent de l’indicatif.................................................................................... 90
Fiche 36 Le présent du subjonctif................................................................................... 92
Fiche 37 Le présent de l’impératif.................................................................................. 94
Fiche 38 L’imparfait de l’indicatif................................................................................... 96
Fiche 39 Les formes en -rai(s)......................................................................................... 97
Fiche 40 Le passé simple de l’indicatif........................................................................... 99
Fiche 41 L’imparfait du subjonctif.................................................................................. 101
Fiche 42 Le participe passé.............................................................................................. 103
Fiche 43 Le pluriel des noms........................................................................................... 105
Fiche 44 Le pluriel des noms composés........................................................................ 108
Fiche 45 L’accord des adjectifs....................................................................................... 110
Fiche 46 Le cas des adjectifs employés adverbialement............................................ 113
Fiche 47 Autres particularités de l’accord de l’adjectif............................................... 115
Fiche 48 L’accord du verbe.............................................................................................. 117
Fiche 49 Quelques particularités de l’accord du verbe............................................... 119
Fiche 50 L’accord du participe passé.............................................................................. 120
Fiche 51 Cas où le participe passé reste invariable..................................................... 123
PARTIE 4
Le lexique
Fiche 73 Dénotation et connotation.............................................................................. 156
Fiche 74 Péjoratif/mélioratif........................................................................................... 158
Fiche 75 Périphrases et euphémismes........................................................................... 160
Fiche 76 Les registres (ou niveaux) de langue.............................................................. 161
Fiche 77 Synonymes, antonymes, homonymes, paronymes.................................... 162
Fiche 78 Quelques erreurs et maladresses à éviter..................................................... 164
Fiche 79 La variété et la précision du vocabulaire....................................................... 166
PARTIE 5
La syntaxe
Fiche 80 Les constituants de la phrase simple............................................................. 170
Exercices.......................................................................................................................... 211
Index 271
La qualité de l’expression (sa correction, sa richesse, sa précision) est un gage de succès : c’est
pourquoi les étudiants soucieux de réussir devraient s’assurer de leurs capacités dans ce
domaine et – c’est souvent nécessaire – réactiver ou compléter les connaissances dispensées
par l’école primaire et l’enseignement secondaire. Ce petit livre n’a d’autre ambition que de leur
en fournir les moyens : il leur propose un travail autonome qui ne leur demandera qu’un peu de
bonne volonté et de constance. Dans ce domaine, plus encore que dans d’autres, c’est le seul
moyen de progresser !
Pour éviter de voir sa copie disqualifiée au premier coup d’œil par une présentation illisible, par
ce qu’on appelle cruellement des fautes de langue ou par une inadéquation entre ce que l’on a
voulu dire et ce que l’on a effectivement exprimé, mieux vaut avoir conscience de ce qu’est une
langue et des contraintes qu’impose son utilisation. C’est ce que rappellent brièvement les cha-
pitres 1 (« La langue ») et 2 (« Le code écrit »).
L’utilisateur de la langue doit veiller en outre à une triple cohérence : orthographique, d’abord
(respect de l’orthographe d’usage consignée dans les dictionnaires) ; grammaticale et syn-
taxique, ensuite (respect des règles qui président à l’assemblage des mots, groupes de mots
et propositions et choix consécutif des bonnes terminaisons) ; lexicale et sémantique, enfin
(choix judicieux des mots constituant le vocabulaire du texte produit). L’orthographe d’usage
s’apprend par imprégnation et impose la consultation régulière d’un dictionnaire. L’essentiel de
ce qui concerne l’orthographe grammaticale est présenté dans le chapitre 3, une approche
lexicale est proposée dans le chapitre 4, la cohérence syntaxique de l’énoncé fait l’objet du
chapitre 5.
Sur toutes ces questions, les connaissances indispensables et quelques informations complé-
mentaires sont fournies dans les 100 fiches de ce cours. Elles comportent des liens qui renvoient
à 150 exercices d’application, dont les corrigés comportent, quand c’est utile, des rappels des
connaissances.
Ce livre se prête à deux utilisations, nullement exclusives l’une de l’autre. Il peut servir de base
à une révision et à une remise à niveau méthodiques : c’est ce que permet la progression des
chapitres et des exercices. Il peut aussi être consulté rapidement pour revoir un point particulier
ou résoudre une difficulté : c’est la raison d’être de l’index.
J. V.
J. V.
Le fonctionnement
de la langue
Sommaire
1 La langue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2 Les éléments de signification lexicaux et
grammaticaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3 Les unités sonores : les phonèmes du français. . 17
4 Tableau des phonèmes du français. . . . . . . . . . . . 19
5 L’énonciation et ses marques. . . . . . . . . . . . . . . . . 21
6 Autres marques de la subjectivité dans le discours 23
Le fonctionnement de la langue
1 La langue
J’étais moi-même très, très vitreuse ! Mes trois
jeunes tourteaux ont eu la citronnade, l’un
après l’autre. Pendant tout le début du corsaire,
je n’ai fait que nicher des moulins, courir chez
le ludion ou chez le tabouret, j’ai passé des puits
à surveiller leur carbure, à leur donner des
pinces et des moussons. Bref, je n’ai pas eu une
minette à moi.
Jean Tardieu, Un mot pour un autre.
Présentation
Le langage est la fonction qui permet à l’espèce humaine de com-
muniquer au moyen d’une langue.
Une langue est un système de signes vocaux (et généralement
écrits) utilisé par une communauté humaine pour communiquer.
Un signe linguistique est constitué de l’association d’une forme
sonore ou écrite, le signifiant, et d’un concept, le signifié. Il permet
de désigner un élément de la réalité, d’y faire référence. Exemple :
le mot sandales dans la phrase : « Il n’aime pas tes nouvelles san-
dales bleues. »
LA LANGUE LE MONDE
etc.) ; dans l’ensemble des mots (le lexique), il reçoit un sens qui lui
12 Le fonctionnement de la langue
La langue
Le fonctionnement de la langue 13
Le fonctionnement de la langue
2 Les éléments
de signification
lexicaux et
grammaticaux
« Alors, de par Dieu, donnez-nous nos
cloches. […] Là ! je vous prouve que vous devez
me les donner. Voici ma thèse : Toute cloche
clochable clochant dans un clocher, en clochant
fait clocher par le clochatif ceux qui clochent
clochablement. À Paris, il y a des cloches. Par
conséquent CQFD, etc. »
Rabelais, Gargantua.
Présentation
Le radical est le morphème porteur du signifié du mot. Il peut être
accompagné de suffixes (Rabelais, dans le discours d’un docteur
de Sorbonne aviné, fait sonner malicieusement ceux qu’il ajoute
au radical cloch-) et/ou de préfixes qui composent de nouveaux
mots ainsi que de morphèmes grammaticaux.
14 Le fonctionnement de la langue
Les éléments de signification lexicaux et grammaticaux
À noter
– les préfixes sont placés devant le radical (comme dans prévenir,
déranger), Certains mots com-
– les suffixes se placent après et provoquent souvent un changement portent un préfixe et un
suffixe (ex. :
de la catégorie grammaticale (ex. : le verbe ranger devient le nom
dérangement) ou plu-
rangement). sieurs préfixes (ex. :
redécouvrir) ou suffixes
(ex. : véritablement).
Remarque
Une même information grammaticale est souvent donnée par plu-
sieurs marques (qui sont donc redondantes), notamment du fait de
l’accord du déterminant et de l’adjectif avec le nom : dans le
groupe nominal tes nouvelles sandales bleues, deux marques
indiquent que le nom sandale est féminin, quatre signalent qu’il est
Le fonctionnement de la langue 15
2 Les éléments de signification lexicaux et grammaticaux
16 Le fonctionnement de la langue
Le fonctionnement de la langue
3 Les unités
sonores : les phonèmes
du français
Il faut commencer selon l’ordre des choses, par
une exacte connaissance de la nature des
lettres, et de la différente manière de les
prononcer toutes. Et là-dessus j’ai à vous dire
que les lettres sont divisées en voyelles, ainsi
dites voyelles parce qu’elles expriment les
voix ; et en consonnes, ainsi appelées
consonnes parce qu’elles sonnent avec les
voyelles, et ne font que marquer les diverses
articulations des voix. Il y a cinq voyelles ou
voix : A, E, I, O, U.
Molière, Le Bourgeois gentilhomme.
Présentation
Les phonèmes sont des unités non signifiantes. Leur nombre est
très limité (37 en français) mais leur combinaison permet de pro-
duire un nombre infini de mots. On les note avec les signes de
l’alphabet phonétique international (voir la fiche 4), toujours placés
entre crochets droits.
Le fonctionnement de la langue 17
3 Les unités sonores : les phonèmes du français
comme dans boulevard, tenaille, qui se prononce plus ou moins selon les
régions et le niveau de langue, d’où son nom).
Il faut enfin ajouter quatre voyelles nasales (l’air sort à la fois par la bouche
et par le nez), le a nasal ([ɑ̃], comme dans banc, temps, cent), le è ouvert
nasal ([ɛ]̃ , comme dans faim, brin), le o ouvert nasal ([ɔ]̃ , comme dans
pont, rond) et le eu ouvert nasal ([œ̃], comme dans brun, un).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 3, p. 212.
18 Le fonctionnement de la langue
4 Tableau des phonèmes
du français
16 voyelles
[œ] (eu ouvert) : beurre, cœur [œ̃] (eu ouvert nasal) : brun, un
18 consonnes 3 semi-consonnes
[g] : gant, ghetto, gui [k] : quand, cake [ɥ] : tuer, suivre
(u consonne)
Le fonctionnement de la langue 19
4 Tableau des phonèmes du français
[ɲ] : ignorer
[ɳ] : camping
20 Le fonctionnement de la langue
Le fonctionnement de la langue
5
L’énonciation
et ses marques
Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous
vivez ce que je vis ; la destinée est une. Prenez
donc ce miroir, et regardez-vous-y. On se plaint
quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-
nous de nous, leur crie-t-on. Hélas ! Quand je
vous parle de moi, je vous parle de vous.
Comment ne le sentez-vous pas ? Ah ! Insensé,
qui crois que je ne suis pas toi !
Victor Hugo, Les Contemplations.
Présentation
En utilisant la langue, un locuteur manifeste plus ou moins sa pré-
sence dans l’énoncé qu’il produit. Cette présence ne s’exprime pas
uniquement par l’emploi des pronoms de première personne.
Remarque
Dans la préface des Contemplations, recueil poétique d’inspiration
autobiographique, Hugo prétend dépasser l’opposition entre le
locuteur (lui-même) et l’interlocuteur virtuel (le lecteur) : celui-ci doit
Le fonctionnement de la langue 21
5 L’énonciation et ses marques
22 Le fonctionnement de la langue
Le fonctionnement de la langue
6 Autres
marques
de la subjectivité
dans le discours
D’autres événements récents furent examinés,
commentés, tournés sous toutes leurs faces,
pesés à leur valeur, avec ce coup d’œil pratique
et cette manière de voir spéciale des marchands
de nouvelles, des débitants de comédie
humaine à la ligne, comme on examine, comme
on retourne et comme on pèse, chez les
commerçants, les objets qu’on va livrer au
public.
Maupassant, Bel-Ami.
Présentation
La subjectivité dans le discours prend des formes variées. Il est
nécessaire de les repérer pour bien comprendre la relation du locu-
teur à son énoncé et à l’interlocuteur.
1 Le choix de la modalité
Un type de phrase, révèle l’attitude du locuteur : il peut affirmer ou nier
quelque chose (phrase déclarative), poser une question (phrase inter-
rogative), donner un ordre (phrase impérative) ou exprimer son affec-
tivité (phrase exclamative). Sur les types de phrases, voir la fiche 81.
Le fonctionnement de la langue 23
6 Autres marques de la subjectivité dans le discours
Pour désigner une même réalité (par exemple une maison), le lexique met élégance tapageuse, un peu
commune, réelle cepen-
à la disposition du locuteur différents mots dont certains sont péjoratifs, dant » (Maupassant, Bel-
comme bicoque, ou mélioratifs, comme villa (voir la fiche 73). Le choix Ami).
d’une tournure imagée trahit souvent un point de vue : l’anticléricalisme
de Maupassant est visible quand il désigne les confessionnaux comme
de « petites cabanes de bois, sorte de boîtes aux ordures de l’âme, où
les croyants vident leurs péchés ».
Selon le contexte et l’intention du locuteur, un mot peut prendre une valeur
affective particulière, péjorative ou méliorative, qui s’ajoute à son sens
lexical (ou dénoté) : c’est un sens connoté (ou une connotation). Par
exemple, le mot rouge au sens de « communiste » est souvent chargé
d’une connotation péjorative, le mot blanc peut recevoir une connotation
méliorative s’il est associé à l’idée de pureté.
► Voir la fiche 72.
3 Le présent de l’énonciation
Dans une description ou un récit au passé apparemment objectifs, le pré-
sent peut indiquer un point de vue personnel que le locuteur présente
comme une vérité universelle.
Remarque
Dans le texte de Maupassant placé en exergue, les journalistes
sont comparés à des commerçants, ce qui constitue un jugement
de valeur défavorable : ils ne veulent pas informer leurs lecteurs
mais leur plaire pour qu’ils achètent leur journal. Cette attitude est
présentée comme commune, donc indiscutable, par l’emploi du
présent, de l’indéfini on, des démonstratifs ce et cette, du pluriel
(« des marchands de nouvelles »).
4 La mise à distance
La mise à distance de la réalité évoquée dans l’énoncé (appelée la moda-
lisation) est obtenue par des tournures exprimant le doute
Exemples
« Une certaine élégance », « il allait toujours écrire chez lui pour être tran-
quille, disait-il ».
24 Le fonctionnement de la langue
Autres marques de la subjectivité dans le discours
5 L’ironie
C’est un procédé courant, mais parfois subtil, de double énonciation : le
locuteur énonce, sans le préciser, l’opinion d’un autre en la présentant de
telle manière qu’elle apparaisse insoutenable et ridicule. Pour être recon-
nue et appréciée, l’ironie suppose des valeurs partagées par les interlo-
cuteurs.
Pour comprendre que Montesquieu dénonce dans l’exemple ci-contre la
traite des Noirs et les justifications qu’en donnent les esclavagistes, il faut Exemple
adhérer à des valeurs d’humanité et de justice et reconnaître qu’on ne « Les peuples d’Europe
ayant exterminé ceux de
peut justifier un crime (« l’esclavage des Nègres ») par un autre plus hor- l’Amérique, ils ont dû
rible encore (l’extermination des populations précolombiennes) ni recourir mettre en esclavage ceux
à un moyen inhumain pour atteindre un but en soi légitime (la mise en de l’Afrique, pour s’en servir
à défricher tant de terres. »
culture des terres).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites les exercices 5 et 6 p. 212.
Le fonctionnement de la langue 25
2
Le code écrit
Sommaire
7 L’écriture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
8 La présentation et la mise en pages. . . . . . . . . . . . 29
9 L’utilisation du traitement de texte. . . . . . . . . . . . 31
10 L’utilisation du dictionnaire de langue. . . . . . . . . 33
11 Le genre des noms. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
12 Rectifications orthographiques. . . . . . . . . . . . . . . . 36
13 L’orthographe lexicale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
14 Les accents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
15 Les accents sur e. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
16 L’accent grave sur a et u. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
17 La cédille et le tréma. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
18 L’emploi des majuscules. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
19 Points et virgule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
20 Guillemets et tirets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
21 Parenthèses et crochets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
22 Le trait d’union (-). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
23 Les abréviations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Le code écrit
La langue est un code qui permet aux membres d’une communauté lin-
guistique de communiquer. Ce code est composé de signes qui se dis-
tinguent les uns des autres par des traits pertinents : un accent ajouté
peut modifier la nature du mot (a/à ; du/dû), de même qu’une lettre chan-
gée ou omise (fois/foie/foi) ; le choix d’un mot plutôt que d’un autre de
sens voisin suffit à donner un autre sens au message (on loue quelqu’un
en le qualifiant de courageux, on le critique en le jugeant téméraire) ; on
n’est pas entendu de la même manière si on parle à un automobiliste de
sa voiture ou de sa bagnole. Respecter les conventions de la langue, c’est
donc pouvoir jouer de toutes ses ressources pour faciliter la communica-
tion avec autrui.
Certes, cette communication s’accommode de multiples variations et
même transgressions par rapport aux règles et aux usages du français
plus ou moins normalisé décrit par les grammaires et les dictionnaires. Il
n’en reste pas moins que la langue que parle un individu reflète sa per-
sonnalité : elle contribue à le définir, à le classer dans telle ou telle caté-
gorie sociale ou psychologique, elle peut susciter chez son interlocuteur
des jugements discriminatoires. Être capable de changer de registre de
langue, sans imposer indistinctement à tous et en toutes circonstances
son parler, qu’il soit soutenu ou familier, c’est montrer des égards pour
ceux à qui l’on s’adresse, sans risquer le ridicule ou le conflit. D’où la
nécessité de connaître le code dans ses différents aspects.
Le code écrit 27
Le code écrit
7 L’écriture
FIGARO. […] il n’est pas dit dans l’écrit « laquelle
somme je lui rendrai, ET je l’épouserai » mais
« laquelle somme je lui rendrai, OU je
l’épouserai » ; ce qui est bien différent.
LE COMTE. Y a-t-il ET dans l’acte ; ou bien OU ?
BARTHOLO. Il y a ET.
FIGARO. Il y a OU.
Présentation
Chacun possède son écriture, qui contribue à l’identifier. Il ne faut
pas confondre cette diversité naturelle avec une recherche exces-
sive d’originalité ne reculant devant aucune fantaisie, au risque de
rendre la lecture difficile.
28 Le code écrit
Le code écrit
8 La
présentation
et la mise en pages
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids
réveils sous la tente, l’étourdissement des
paysages et des ruines, l’amertume des
sympathies interrompues.
Il revint.
Flaubert, L’Éducation sentimentale.
Présentation
Une présentation soignée met le lecteur – et le professeur qui cor-
rige les copies – dans de bonnes dispositions : il apprécie un texte
écrit avec un stylo (à plume), clairement mis en pages par la division
en paragraphes alignés sur la marge de gauche et, autant que
possible, sur celle de droite. La discrétion est aussi de mise : mieux
vaut réserver l’encre turquoise ou marron pour sa correspondance
privée et ses écrits personnels.
Le code écrit 29
8 La présentation et la mise en pages
mais par un saut de ligne. Cet usage spécifique ne doit pas être géné-
ralisé.
✓ Un devoir doit bénéficier d’une mise en pages plus claire et plus éla- Conseil
borée : on conservera donc l’alinéa pour marquer le début d’un para-
graphe et le saut de ligne pour indiquer une articulation de niveau Ces marques typogra-
supérieur, par exemple entre deux parties. phiques ne dispensent
pas de pratiquer une pro-
► Pour améliorer la présentation de vos devoirs, gression et des transi-
tions dans la rédaction.
faites l’exercice 7, p. 213.
30 Le code écrit
9 L’utilisation du
traitement de texte
Présentation
La mise en pages vise à rendre la lecture aisée et agréable. Elle
est facilitée par un logiciel de traitement de texte, qui offre beau-
coup plus de possibilités que l’écriture manuscrite.
Le code écrit 31
9 L’utilisation du traitement de texte
La commande Style permet de définir des paragraphes différents pour Style « Texte »
distinguer les titres (hiérarchisés), le corps du texte, les citations, les appels
de note, les notes de bas de page, etc.
Le style « Titre 1 » (1er niveau de titre) comprend ici : police Times New Roman Style « Texte »
14 points, gras, paragraphe aligné à gauche, interligne 1, espacement avant
18 points, après 12 points, paragraphes solidaires (la commande
« Paragraphes solidaires » évite qu’un titre se trouve isolé en bas de page).
Le style « Titre 2 » (2e niveau de titre) comprend ici : police Times New Roman Style « Texte »
12 points, gras-italique, paragraphe aligné à gauche, interligne 1, espacement
avant 12 points, après 6 points, paragraphes solidaires.
Pour le corps du texte, le style « Texte » utilise ici la police Times New Roman Style « Texte »
12 points, le paragraphe justifié, l’interligne 1, un retrait de première ligne de
0,5 cm (ce retrait se fait automatiquement et permet de bien distinguer les
paragraphes).
Le style « Citation » met en valeur les citations longues, non intégrées dans le Style « Citation »
texte. Il utilise ici la police Times New Roman 10 points, le paragraphe justifié
avec l’interligne 1, un retrait à gauche de 2 cm, un retrait de première ligne de
0,5 cm, un espacement avant et après de 3 points1.
L’appel de note est placé en exposant. On règle la numérotation pour qu’elle Style « Texte »
recommence à chaque page.
Le style « Texte de la note » utilise un corps plus petit que le style « Texte » :
10 points et interligne 1. Il faut veiller à ce que le traitement de texte ne place
pas ici le numéro de la note en exposant (comme c’est le cas pour l’appel de
note), ce qui est disgracieux et moins lisible. Ce numéro est suivi d’un point et
d’un blanc.
32 Le code écrit
Le code écrit
10 L’utilisation
du dictionnaire
de langue
ADMIRER [admire] v. tr. (lat. admirari, s’étonner,
admirer ; 1360). [Sujet nom d’être animé.] 1.
Admirer quelqu’un, quelque chose, le regarder avec
un sentiment de respect pour sa beauté ou ses
qualités morales (parfois iron.) : Admirer le
portail de la cathédrale de Chartres (syn.
↑S’ENTHOUSIASMER DEVANT, S’EXTASIER DEVANT). Il y a
dans les hommes plus de choses à admirer que de
choses à mépriser (Camus). Assis sur la terrasse, il
admire le coucher du soleil derrière la montagne (syn.
↓APPRÉCIER ; contr. DÉDAIGNER). — 2. Admirer que
(suivi du subj.), considérer avec un étonnement
ironique : Il admirait qu’aucune difficulté ne résiste
à un esprit droit (Mauriac) (syn. S’ÉTONNER). […]
• CLASS. admirer v. tr. Considérer avec stupeur,
avec surprise : J’admire cette antipathie Qui vous
l’a fait haïr avant que de le voir (Corneille) […].
Dictionnaire Lexis.
Présentation
Un bon dictionnaire de langue (comme le Lexis - Le Dictionnaire
érudit de la langue française, Larousse, 2014) est un instrument de
travail indispensable : son usage quotidien permet d’éviter les
erreurs de tous ordres, de mieux comprendre les textes classiques
et d’enrichir ses connaissances. Il fournit en effet de nombreux
renseignements.
Le code écrit 33
10 L’utilisation du dictionnaire de langue
les textes.
✓ Le registre de langue auquel appartient éventuellement le mot est
indiqué par des abréviations (comme dr. pour droit, math. pour mathé-
matiques), qui signalent aussi un niveau de langue particulier (pop.
pour populaire, fam. pour familier, litt. pour littéraire) ou un emploi
humoristique (plais. pour plaisant) ou ironique (iron.).
✓ La construction des verbes est indiquée par des abréviations : un À noter
verbe peut être transitif (vb. tr. = suivi d’un complément d’objet direct :
Le berger appelle son chien), transitif indirect (vb. tr. indir. = suivi Le dictionnaire indique
d’un complément d’objet indirect : Le chien obéit à son maître) ou aussi le féminin des
adjectifs et des noms et,
intransitif (vb. intr. = sans complément). On peut ainsi éviter de quand c’est nécessaire,
construire se rappeler (vb. tr.) comme son synonyme se souvenir (vb. leur pluriel.
tr. ind.) : on se rappelle quelque chose mais on se souvient de quelque
chose.
► Pour apprendre à mieux utiliser un dictionnaire,
faites les exercices 8 et 9 p. 213.
34 Le code écrit
Le code écrit
11 Le genre
des noms
Voici une esclandre telle que peut-être le marquis Crescenzi en sera
effrayé, et le mariage rompu.
Stendhal, La Chartreuse de Parme.
Présentation
Le genre des noms est conventionnel, sauf pour les noms animés
où la distinction des sexes est jugée importante (il y a des excep-
tions comme une estafette, un laideron). Certains noms, comme
les masculins amour et orgue, ont d’ailleurs changé de genre au
cours de l’histoire et sont féminins au pluriel (de belles amours, les
grandes orgues). Au moindre doute, on consultera un dictionnaire :
personne n’est à l’abri d’erreurs dans ce domaine, pas même les
écrivains consacrés…
▶ À retenir
Le nom gens, précédé d’un adjectif, est féminin (de petites gens, de telles À noter
gens, quelles gens ?) ; suivi d’un adjectif, il est masculin (des gens heu-
reux, des gens tels que). Il ne faut pas le confondre avec le nom féminin La graphie *gente, induite
gent (nation, espèce), dans lequel le t ne se prononce pas : « la gent par une prononciation
inexacte, est erronée.
trotte-menu » (périphrase imagée de La Fontaine désignant les rats), la
gent féminine (cliché sexiste désignant les femmes).
Solde est féminin quand il désigne le traitement d’un militaire (un soldat
perçoit une solde), masculin dans le langage commercial (somme restant
à payer ou vente au rabais : Le solde a été réglé en temps voulu. – Ce
magasin propose des soldes intéressants.).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances, faites l’exercice 10, p. 214.
Le code écrit 35
Le code écrit
12
Rectifications
orthographiques
Il a été entendu que les améliorations seraient
fondées sur le souci d’utilité et que les travaux
porteraient en premier lieu sur les points qui
aujourd’hui posent le plus de problèmes, non
seulement aux enfants mais aussi aux adultes,
écrivains compris. Ce qui est proposé a pour
objectif de mettre fin à des hésitations, à des
incohérences impossibles à enseigner de façon
méthodique, à des « scories » de la graphie, qui
ne servent ni la pensée, ni l’imagination, ni la
langue, ni les utilisateurs.
Maurice Druon, présentation du rapport sur les
rectifications orthographiques, 19 juin 1990.
Présentation
La vérification de l’orthographe d’usage est souvent nécessaire.
Le français n’établit pas en effet une correspondance régulière
entre les sons (phonèmes) et la graphie ; en outre, celle-ci n’évolue
pas aussi vite que la prononciation.
36 Le code écrit
Rectifications orthographiques
2 Autres rectifications
D’autres rectifications concernent les mots composés (voir les fiches 22
et 44), le tréma (voir la fiche 17), les accents (voir les fiches 14 à 16).
► Pour vérifier et enrichir vos connaissances,
faites l’exercice 11, p. 243.
Le code écrit 37
Le code écrit
13
L’orthographe lexicale
Toute réforme du système de l’orthographe
française est exclue : nul ne saurait affirmer
sans naïveté qu’on puisse aujourd’hui rendre
« simple » la graphie de notre langue, pas plus
que la langue elle-même. Le voudrait-on,
beaucoup d’irrégularités qui sont la marque de
l’histoire ne pourraient être supprimées sans
mutiler notre expression écrite.
Rapport présenté devant le Conseil supérieur de
la langue française, 19 juin 1990.
Présentation
Il suffit souvent de changer une lettre ou deux dans un mot pour en
obtenir un autre, notamment dans le cas des homophones non
homographes (mots qui comportent les mêmes phonèmes mais
s’écrivent différemment) ou des paronymes (mots de forme très
voisine) : on introduit une confusion en écrivant voie pour voix et
plus encore emprunt [ɑ̃prœ̃] pour empreint [ɑ̃prɛ]̃ ou conjecture
pour conjoncture. L’orthographe lexicale a donc une fonction dis-
tinctive, elle réduit l’ambigüité du lexique.
38 Le code écrit
L’orthographe lexicale
Exemples
Cycl(o)- (« cercle, cycle ») → cycliste, cyn(o)- (« chien ») → cynocéphale, dys-
(« mauvais ») → dysenterie, dysfonctionnement (ne pas confondre avec le
préfixe latin dis- qui exprime la séparation, la privation : discrédit, dissymé-
trie), gyn- (« femme ») → gynécologie, hydr(o)- (« eau ») → hydrogène,
hypo- (« au-dessous ») → hypothèse (ne pas confondre avec hippo- qui
signifie « cheval » → hippodrome], onym- (« nom ») → homonyme, patro-
nyme, phyll(o)- (« feuille ») → chlorophylle (le grec khlôros signifiant
« vert »), poly- (« nombreux ») → polycopier, psych(o)- (« âme ») → psyché,
psychologie, sy(n)- (« ensemble » – devient syl- devant l et sym- devant b et
p) → synopsis, syllogisme, sympathie, -ptyque (« volet ») → un triptyque, xylo-
(« bois ») → xylophone. Les graphies ph et ch (pour le son [k]) peuvent être
aussi l’indice de l’origine grecque d’un mot, susceptible alors de comporter
un y : conchyliculture, physiologie.
Le code écrit 39
Le code écrit
14 Les accents
L’accent circonflexe représente une importante
difficulté de l’orthographe du français, et même
l’usage des personnes instruites est loin d’être
satisfaisant à cet égard.
Rapport présenté devant le Conseil supérieur de
la langue française, 19 juin 1990.
Présentation
Les accents modifient la valeur des signes graphiques (ce sont des
signes diacritiques). La plupart modifient le timbre de voyelles ou
distinguent des homographes mais certains n’ont aucune utilité.
40 Le code écrit
Le code écrit
15 Les accents
sur e
Je commençois a supporter avec peine la
presence d’un homme qui discutoit une action
horrible, un execrable forfait, comme un
connoisseur en peinture ou en poesie, examine
les beautés d’un ouvrage de gout ; ou comme un
moraliste ou un historien releve et fait eclater
les circonstances d’une action heroique.
Diderot, Le Neveu de Rameau.
Présentation
Le respect des accents (de leur place, de leur forme) est important
pour le confort du lecteur : on peut en juger d’après cet extrait du
Neveu de Rameau, écrit et imprimé à une époque où la graphie et
la ponctuation étaient peu fixées. Aujourd’hui, pour la clarté de la
communication, nous souhaitons plus de rigueur : une négligence
dans ce domaine peut faire d’un innocent pêcheur à la ligne un
pécheur voué à l’enfer…
▶ Particularités à retenir
Un groupe consonantique (consonne + l ou consonne + r) n’est pas consi-
déré comme composé de deux consonnes : il faut donc un accent sur le
e qui précède (é-clair, piè-tre, plè-vre).
Certains mots de formation récente composés d’un préfixe en -é- et d’un
mot déjà existant conservent l’accent sur le e devant deux consonnes.
Exemples
télé- + spectateur → téléspectateur (mais télescope : *scope n’est pas un
mot), dé- + structurer → déstructurer (mais destructeur : *structeur n’est pas
un mot).
Le son [ε] ouvert s’écrit e sans accent devant -t dans bonneterie, mousque-
terie, papeterie, parqueterie. On écrit billetterie et déchetterie, de formation
récente (l’Académie française recommande déchèterie).
Le code écrit 41
15 Les accents sur e
▶ é ou è ?
Le plus souvent, la prononciation fournit la réponse. On peut aussi retenir
que, en général, la lettre e ne reçoit un accent grave que si elle est pré-
cédée d’au moins une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un
e atone (assèchement/assécher) ou muet (bègue/ bégaiement,
siège / assiéger). Il y a des exceptions comme médecine ou ère et de
nombreuses anomalies (comme crémerie, événement, dussé-je) qui
peuvent maintenant être rectifiées.
42 Le code écrit
Le code écrit
16 L’accent
grave sur a et u
BARTHOLO. Pour la trancher, Messieurs, et ne plus
chicaner sur un mot, nous passons qu’il y ait OU.
[…] Examinons le titre en ce sens. (Il lit.) Laquelle
somme je lui rendrai dans ce château où je
l’épouserai. C’est ainsi qu’on dirait, Messieurs :
« Vous vous ferez saigner dans ce lit où vous
resterez chaudement » ; c’est « dans lequel ». […]
Ainsi château où je l’épouserai, Messieurs, c’est
« château dans lequel… »
FIGARO. Point du tout ; la phrase est dans le sens
de celle-ci : « ou la maladie vous tuera, ou ce sera
le médecin » ; ou bien le médecin, c’est
incontestable.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.
Présentation
L’accent grave a ici une fonction diacritique, particulièrement impor-
tante puisqu’elle change la nature et le sens du mot qui le porte.
Ainsi l’avenir de Figaro dépend de la présence ou de l’absence d’un
accent : s’est-il engagé à rembourser et à épouser Marceline ou
bien à ne l’épouser que s’il ne la rembourse pas ?
1 à
✓ Mal distribuer l’accent grave sur le a isolé conduit à confondre une
préposition et une forme verbale et révèle une mauvaise compréhen-
sion de la syntaxe.
✓ à est une préposition. Comme telle, elle est suivie d’un groupe nomi-
nal (Ils vont à la campagne), d’un pronom (Il s’adresse à nous) ou d’un
verbe à l’infinitif (Le gardien donne à manger aux lions).
Le code écrit 43
16 L’accent grave sur a et u
À noter
✓ a est la 3e personne du singulier du verbe avoir, employée au sens
plein (dans ce cas, elle est suivie d’un groupe nominal complément : a s’écrit sans accent
Il a une maison en Bretagne) ou comme auxiliaire (dans ce cas, elle grave quand on peut le
remplacer par avait.
est suivie d’un participe passé : Il a eu la grippe). Un autre moyen
Certaines locutions
d’identifier la forme verbale consiste à changer la personne ou le adverbiales d’origine
temps (Il avait une maison. Ils ont eu la grippe). latine comme a poste-
✓ Les adverbes déjà, là, çà, en deçà, au-delà, le présentatif voilà, la riori (= d’après l’expé-
rience), a fortiori (= à
particule de renforcement là (Qu’avez-vous fait là ? celui-là, cette
plus forte raison), a priori
femme-là) s’écrivent avec un accent. (= en principe) s’écrivent
✓ L’article défini et le pronom personnel la, le pronom démonstratif cela sans accents. Le nom
(réduit à ça dans la langue familière) n’en prennent pas. apriori s’écrit en un seul
mot et peut prendre la
marque du pluriel (avoir
des aprioris).
2 ù
✓ Ou, sans accent grave, est une conjonction de coordination qui relie À noter
deux mots, groupes de mots ou propositions de même fonction et peut
être remplacée par ou bien. Si le remplacement est impossible, on la s’écrit sans accent
quand il est suivi d’un
écrit où. nom féminin ou quand il
✓ Où, avec accent grave, exprime le lieu ou le temps. Il peut être remplace un nom ou un
adverbe interrogatif dans une proposition indépendante (Où habite-t- pronom féminins.
il ?) ou une subordonnée interrogative indirecte (Je me demande où ça s’écrit sans accent
quand on peut le rempla-
il habite) ; il peut être aussi pronom relatif adverbial employé après le cer par cela.
nom (son antécédent) qu’il remplace, (la ville où il habite, l’époque où
il vivait), ou sans antécédent (Il aime aller où il y a du monde).
44 Le code écrit
Le code écrit
17 La cédille
et le tréma
Présentation
La cédille et le tréma sont deux signes diacritiques qui modifient la
prononciation d’une lettre. L’emploi du deuxième, longtemps peu
rigoureux, vient de faire l’objet d’une proposition bienvenue d’har-
monisation et de simplification.
1 La cédille
Elle se place sous le c quand il doit se prononcer [s] devant les voyelles À noter
a, o et u : façade, garçon, gerçure. Elle est inutile (donc fautive) quand le
c est suivi des lettres i ou e : placette, celui-ci, ici. Les rectifications de
1990 recommandent
d’écrire douçâtre et non
plus douceâtre.
2 Le tréma
Placé sur les voyelles e, i, u, il indique qu’elles doivent être prononcées
séparément de la voyelle qui précède : canoë, caïman, capharnaüm (ü =
[ɔ], le « o ouvert » de homme). Il peut jouer le rôle du h : au lieu de se
prononcer [ε] comme dans je hais, le a et le i sont distincts dans nous
haïssons (comme dans nous trahissons). Le ï peut aussi se prononcer [j]
(faïence).
Dans les syllabes -gue et –gui, la présence du tréma sur les voyelles u, i
ou e indique que l’on n’a pas affaire au graphème gu (prononcé [g]) : le u
doit être dissocié du g et prononcé [ɥ] comme dans ambigüité (ou ambi-
guïté) ou [y comme dans ambiguë (ou ambiguë).
Bien qu’il soit censé indiquer la bonne prononciation, son emploi n’est pas
rigoureux. Placé sur un e, il peut indiquer que cette lettre se prononce
(Noël) ou ne se prononce pas (madame de Staël).
Remarque
La nouvelle graphie gageüre (opinion, action ou pari impossibles)
indique la bonne prononciation : [gaʒyr] (comme parjure).
L’ancienne graphie gageure incite ceux qui ne connaissent pas
l’origine du mot (verbe gager + suffixe -ure) à prononcer à tort
[gaʒœr] (comme rageur).
Le code écrit 45
17 La cédille et le tréma
▶ À retenir
✓ Le verbe argüer se prononce [argye] (comme perpétuer) et non [arge]
(comme fatiguer). Le tréma sur le u indique que la voyelle se prononce
séparément du g : tantôt [ɥ] dans argüons, argüions, argüant, argüé
(comme tué), tantôt [y] dans argüe, argüent (comme tuent). Cette
rectification simplifie l’orthographe (toujours acceptable) qui place le
tréma tantôt sur le e (arguë), tantôt sur le i (arguïons).
✓ Ce verbe, qui appartient à la langue soutenue, signifie « prétexter, tirer
argument de » : Il argüe [argɥ] de sa maladie pour se dispenser de
venir. – Pour refuser une augmentation de salaire, le patron argüait
[argɥɛ] que la conjoncture était mauvaise. Dans la langue juridique, il
signifie « accuser » : L’avocat de la défense a argüé [argye] de faux
la pièce produite pas l’accusation.
46 Le code écrit
Le code écrit
18 L’emploi
des majuscules
Rome de Rome est le seul monument,
Et Rome Rome a vaincu seulement.
Le Tibre seul, qui vers la mer s'enfuit,
Présentation
La majuscule est une lettre capitale placée au début d’un mot.
Elle marque le début de la phrase, qui s’achève par un point. Elle
distingue aussi les noms propres et les titres d’œuvres.
Exemple
Il cria : « Suivez-moi ! » et reprit sa course ; les autres se hâtèrent de le
rattraper.
1 Noms propres
Les noms propres prennent une majuscule. Cela concerne :
✓ Les noms de personnes ainsi que l’adjectif qui entre dans leur com- À noter
position, mais pas l’article qui le précède (Alexandre le Grand, Charles
le Chauve) ni la particule aristocratique de (monsieur de Malesherbes, La particule s’écrit avec
Diderot et d’Alembert) ; elle ne doit pas être prise en compte dans le une majuscule quand elle
suit la préposition de :
classement alphabétique. l’appel de De Gaulle.
✓ Les titres honorifiques : le Premier ministre, le président de la Répu-
blique (mais Monsieur le Président).
✓ Les noms de pays et de nationalité (les Italiens) ou de communauté
humaine (la traite des Noirs, la déportation des Juifs), mais pas les
adjectifs correspondants (la musique italienne, la religion juive).
Le code écrit 47
18 L’emploi des majuscules
À noter
✓ Les noms d’évènements et de périodes historiques : le Moyen Âge
(sans trait d’union), la Renaissance, les Lumières, la Révolution (mais Dans les noms de régime,
la révolution française de 1789), l’Occupation. L’adjectif qui précède seul le nom prend la
majuscule : le premier
le nom prend aussi une majuscule : la Première Guerre mondiale.
Empire, la troisième
✓ Les noms d’institutions et d’organisations : le Haut Commissariat République.
aux réfugiés, l’École normale supérieure, le Parti radical.
✓ Les noms de lieux et d’édifices : les Hautes-Alpes, l’Orient, le Sud-
Ouest (mais à l’ouest des Vosges). Quand l’information est donnée
par un adjectif, c’est lui qui prend la majuscule : le mont Blanc, l’océan
Pacifique.
2 Noms communs
Quelques noms communs s’écrivent avec une majuscule comme l’État À noter
(au sens de nation), l’Église (l’ensemble des fidèles et des pasteurs, par
opposition à l’église, le bâtiment), l’Université (l’ensemble des membres Les mots code et consti-
de l’enseignement public, par opposition à une université = établissement tution prennent une
majuscule quand ils dési-
scolaire du supérieur), les Mémoires (écrit autobiographique, mot mas- gnent un texte particulier :
culin et toujours au pluriel, à distinguer de la mémoire). le Code civil, le Code de
✓ Les noms de mois, de saison, de jour s’écrivent sans majus- la route, la Constitution de
1958.
cule, y compris dans les dates, sauf si elles désignent un évènement
historique sans mentionner l’année. On écrit donc le 14 Juillet (la Prise
de la Bastille, jour de la fête nationale) et la nuit du 4 Août, mais : Je
serai en vacances du 14 juillet au 15 août.
✓ Le mot saint s’écrit sans majuscule quand il désigne une personne
(sainte Thérèse, – mais Saint Louis est considéré comme un nom
propre). Il en prend une quand il fait partie du nom propre d’un lieu
(l’hôpital Saint-Antoine). Voir la fiche 32-trait d’union.
✓ Les titres (d’œuvres, de journaux) s’écrivent en italique ; dans l’écri-
ture manuscrite, ils sont soulignés. Ils prennent une ou plusieurs
majuscules selon la manière dont ils sont formés :
– Titres formés d’un groupe nominal commençant par un article
défini : majuscule au nom (et souvent à l’article : Le Lys dans la
vallée, L’Espoir) ainsi qu’aux adjectifs qui précèdent le nom
(L’Illustre Gaudissart, L’Éducation sentimentale).
– Dans les titres en deux parties séparées par la conjonction ou, les
deux noms sont considérés comme deux titres mais l’article défini
du deuxième nom s’écrit sans majuscule : Julie ou la Nouvelle
Héloïse, Blanche ou l’Oubli.
– Dans les titres contenant une comparaison ou une symétrie, on
met une majuscule aux noms mis en opposition : Le Rouge et le
Noir – mais Stupeur et tremblements (le et indique l’addition).
– Titres formés d’un groupe nominal commençant par un autre
déterminant que l’article défini ou sans déterminant : majuscule au
premier mot (Des souris et des hommes, Un cœur simple, Trois
hommes dans un bateau, Illusions perdues).
48 Le code écrit
L’emploi des majuscules
Remarque
Le classement alphabétique des titres se fait d’après la première
majuscule. Il ne prend pas en compte l’article défini.
Les accents sur les capitales sont obligatoires, de même que le
tréma et la cédille (les traitements de texte le permettent). Leur
absence peut être disgracieuse (CREEE, RECU), cocasse
(CENTRE DE CONGRES, MACONNERIE) ou source d’ambigüité :
PECHES doit-il se lire pêches ou péchés ? Que faut-il entendre par
MARCHE DE NUIT ?
Le code écrit 49
Le code écrit
19 Points
et virgule
FIGARO. Maître Bartholo croit-il donc que j’aie oublié ma syntaxe ?
Ainsi, je la paierai dans ce château, virgule, ou je l’épouserai…
BARTHOLO, vite. Sans virgule.
FIGARO, vite. Elle y est. C’est, virgule, Messieurs, ou bien je l’épouserai.
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro.
Présentation
La ponctuation a longtemps été employée pour marquer (de
manière diverse, peu réglée) des pauses dans la lecture orale. Elle
remplit aujourd’hui des fonctions essentielles dans la phrase en
indiquant son rythme mais aussi sa structure syntaxique et son
sens (comme dans l’exemple de Beaumarchais). La mauvaise dis-
tribution des points et des virgules peut ralentir ou rendre difficile la
lecture d’un texte.
1 Le point
Il indique la fin d’une phrase, marquée par une pause et une intonation À noter
descendante ; il est suivi d’un blanc et d’une majuscule. Certains écrivains
l’utilisent pour détacher et mettre en relief des éléments de la phrase (les On ne laisse pas de blanc
journalistes abusent de ce style haché). Le point signale aussi une abré- avant le point.
50 Le code écrit
Points et virgule
Exemples
« Quoi ? dans ces lieux champêtres, parmi ces arbres et ces rochers, on trouve
des personnes faites comme vous êtes ? » ◊ « Holà, ho, l’homme ! ho, mon
compère ! ho, l’ami ! un petit mot s’il vous plait. » (Molière, Dom Juan)
Exemple
— Et pourtant ce que tu veux faire… « évoquer tes souvenirs »… est-ce que
ce ne serait pas…
— Oh, je t’en prie… (Nathalie Sarraute, Enfance)
4 Les deux-points
Ils sont précédés d’un blanc (espace insécable avec un traitement de
texte).
Ils peuvent introduire des paroles rapportées au style direct ou citées, une À noter
énumération, une citation, une explication ou un développement. Ce der-
nier emploi permet d’alléger la rédaction en faisant l’économie de mots Il faut éviter d’employer
liant deux propositions (« Charles était triste : la clientèle n’arrivait pas. » deux fois les deux-points
dans la même phrase.
– Flaubert).
► Vous pouvez faire maintenant l’exercice 19 p. 216.
5 Le point-virgule
Il est précédé d’un blanc (espace insécable avec un traitement de texte).
Il sépare sans les isoler des propositions formant un tout, par exemple
pour évoquer une succession d’actions :
Le code écrit 51
19 Points et virgule
Exemple
« Un grand seigneur passe à Séville ; il me reconnaît, je le marie ; et pour prix
d’avoir eu par mes soins son épouse, il veut intercepter la mienne ! » (Beau-
marchais)
6 La virgule
Elle marque une pause brève dans la phrase et contribue à mettre en À noter
évidence les relations syntaxiques. Son utilisation est assez souple mais
elle est souvent obligatoire. La virgule n’est pas pré-
cédée d’un blanc.
Elle sépare des éléments semblables, mots, groupes de mots ou propo-
sitions ayant la même fonction, par exemple dans une énumération :
Exemple
« Femmes, moine, vieillards, tout était descendu » (La Fontaine).
Elle détache des mots mis en apostrophe (« Çà, Messieurs les Chevaux,
payez-moi de ma peine » – La Fontaine) ou mis en relief dans une tour-
nure d’insistance (Lui, il ne ment jamais).
Elle introduit ou isole une explication, donnée par exemple en apposition
(Baudelaire, l’auteur des Fleurs du mal, était aussi critique d’art) ou dans
une relative explicative (Paris, qui est la capitale de la France, doit tenir
son rang – voir la fiche 88 et l’exercice 110, p. 229).
Elle isole une incise dans un dialogue : — D’accord, dit-il, je pars. (Voir la
fiche 86.)
Elle détache en tête de phrase un adverbe, un groupe de mots, une
subordonnée exprimant un lien logique ou une circonstance :
Exemple
Quand il arrivera, rappelle-lui que tu es mon ami. Ainsi, il t’écoutera plus
attentivement.
52 Le code écrit
Points et virgule
Remarque
En général, on ne met pas de virgule après une préposition, ni entre
le groupe nominal sujet et le verbe, ni avant un groupe nominal ou
une subordonnée compléments d’objet (sauf si vient s’insérer à cet
endroit une incise : D’abord, il ne répondit pas, puis, après avoir
réfléchi, il marmonna, la gorge serrée, qu’il devait partir).
Le code écrit 53
Le code écrit
20 Guillemets
et tirets
La fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
– Vous chantiez ? j’en suis fort aise :
Eh bien ! dansez maintenant. »
La Fontaine, « La Cigale et la Fourmi ».
Présentation
Guillemets et tirets marquent un changement de niveau dans
l’énonciation et peuvent introduire dans l’énoncé une parole, une
pause, une incise, une modalisation.
1 Les guillemets
Ils encadrent un mot, une expression, une ou plusieurs phrases, que l’on
insère dans un texte.
On préfèrera aux guillemets “anglais” (“dactylographiques”) les guillemets
« français » (« typographiques »), à chevrons imbriqués, placés au niveau
des lettres ; un blanc (espace insécable) suit le guillemet ouvrant (« ) et
précède le guillemet fermant ( »).
Les guillemets marquent les limites d’un discours rapporté direct ; dans
le cas du dialogue, ils sont complétés et parfois remplacés par des tirets
longs (voir ci-dessous l’exemple de Maupassant). Ils encadrent une cita-
tion.
Exemple 1
Pour Victor Hugo, le poète est un « mage ».
Une citation incluse dans une autre est encadrée par des guillemets
anglais.
54 Le code écrit
Guillemets et tirets
Exemple 2
Se moquant des « idées reçues » de son époque, Flaubert écrit : « On doit
“connaître des auteurs” ; inutile de savoir leur nom. »
▶ Le tiret court
Le tiret court peut encadrer un ou plusieurs mots, sans marquer la coupure
aussi fortement que le feraient des parenthèses :
Exemple
« Très peu d’élèves blackoubeurs, dans nos centres-villes – la proportion de
la charité, disons – et nous voici ramenés à la blanche école des années
soixante. » (Daniel Pennac)
Exemple
« L’écrivain progresse laborieusement, tâtonne en aveugle, s’engage dans
des impasses, s’embourbe, repart – et, si l’on veut à tout prix tirer un ensei-
gnement de sa démarche, on dira que nous avançons toujours sur des sables
mouvants. » (Claude Simon, Discours de Stockholm)
Le code écrit 55
20 Guillemets et tirets
▶ Le tiret long
Le tiret long introduit des paroles rapportées au discours direct, notam-
ment pour marquer le changement d’interlocuteur.
Exemple
Elle lui demandait :
« Tu es passé l’autre matin avec un beau blond à grande barbe, est-ce ton
frère ?
— Oui, c’est mon frère.
— Il est rudement joli garçon.
— Tu trouves ?
— Mais oui, et puis il a l’air d’un bon vivant. » (Maupassant, Pierre et Jean)
Il peut aussi marquer une rupture ou, comme dans des poèmes de Rim-
baud, une articulation forte qui détache ce qui suit.
56 Le code écrit
Le code écrit
21 Parenthèses
et crochets
Toi donc, qui que tu sois, ô père de famille
(Et je ne t’ai jamais envié cet honneur),
T’attendre [Te fier] aux yeux d’autrui quand tu
dors, c’est erreur.
Couche-toi le dernier et vois fermer la porte.
Que si quelque affaire t’importe,
Ne la fais point par procureur.
La Fontaine, « Le Fermier, le Chien et le Renard ».
Présentation
Les parenthèses et leur variante les crochets droits permettent
d’insérer et d’isoler dans l’énoncé une réflexion, une précision, une
explication. Comme les guillemets, ils s’emploient par paires.
1 Les parenthèses
Elles insèrent une indication ou une réflexion qu’on pourrait supprimer À noter
sans rendre la phrase incorrecte : L’amour est dans la voix avant d’être
avoué par le regard. Auguste, poète à la manière des amants (il y a les On n’ouvre pas une
poètes qui sentent et les poètes qui expriment, les premiers sont les plus parenthèse dans une
autre ou juste après une
heureux), Auguste avait savouré toutes ces joies premières, si larges, si autre.
fécondes (Balzac, Ferragus). On ne laisse de blanc ni
après une parenthèse
ouvrante ni avant une
parenthèse fermante.
2 Les crochets droits
Ils s’utilisent comme les parenthèses, mais sont beaucoup plus rares. Ils
sont utiles pour ajouter une précision ou une explication dans une paren-
thèse. Dans une citation, ils indiquent une coupure (signalée par […]) ou
une modification, exigée par exemple par la concordance des temps.
Exemple
Dès 1866, Zola écrivait que « la place de M. Manet [était] marquée au
Louvre » – en 1866, Zola écrit au présent : « La place de M. Manet est marquée
au Louvre »).
Le code écrit 57
Le code écrit
22 Le trait
d’union (-)
On remarque de très nombreuses hésitations
dans l’usage du trait d’union et des divergences
entre les dictionnaires, ce qui justifie qu’on
s’applique à clarifier la question, ce mode de
construction étant très productif.
Rapport du Conseil supérieur de la langue
française, Journal officiel du 6 décembre 1990.
Présentation
L’emploi peu rigoureux du trait d’union dans l’orthographe des mots
composés ne doit pas conduire à le négliger : il importe de connaître
ses fonctions syntaxiques et typographiques.
Exemples
arrachepied (d’), boutentrain, brisetout, chaussetrappe, clochepied (à), cou-
pecoupe, couvrepied, crochepied, croquemadame, croquemitaine, croque-
monsieur, croquemort, croquenote, faitout, fourretout, mangetout,
mêletout, passepartout, passepasse, piquenique, porteclé, portecrayon, por-
temine, portemonnaie, portevoix, poucepied, poussepousse, risquetout,
tapecul, tirebouchon, tirebouchonner, tirefond, tournedos, vanupied.
58 Le code écrit
Le trait d’union (-)
Exemples
arcboutant, autostop, autostoppeur (-euse), bassecontre, bassecontriste,
bassecour, bassecourier, basselisse, basselissier, bassetaille, branlebas, chau-
vesouris, chèvrepied, cinéroman, hautecontre, hautelisse, hautparleur, jean-
foutre, lieudit, millefeuille, millepatte, millepertuis, platebande, potpourri,
prudhomme, quotepart, sagefemme, saufconduit, téléfilm, terreplein, vélo-
pousse, véloski, vélotaxi.
Exemples
apriori, exlibris, exvoto, statuquo, vadémécum.
Exemples
baseball, basketball, blackout, bluejean, chichekébab, chowchow, covergirl,
cowboy, fairplay, globetrotteur, handball, harakiri, hotdog, lockout, majong,
motocross, ossobuco, pipeline, sidecar, striptease, volleyball, weekend.
Exemple
Les candidats se sont opposés dans un face-à-face télévisé. / Elles se sont
retrouvées face à face au détour d’un couloir.
Le code écrit 59
22 Le trait d’union (-)
Exemples
Dix-sept, vingt-deux, quatre-vingt-dix-neuf
60 Le code écrit
Le trait d’union (-)
Remarque
L’adjectif saint suivi d’un nom de personne s’écrit sans trait d’union
et sans majuscule (saint Jean, sainte Cécile, les saints apôtres, une
sainte femme), sauf pour le roi Saint Louis. Dans les noms de fêtes
et de lieux, la majuscule et le trait d’union sont requis : la Saint-
Jean, l’église Saint-Sulpice, la ville de Saint-Étienne. On écrit par
ailleurs le Saint-Père (le pape), la sainte Bible, l’Écriture sainte, la
Sainte Vierge, la Terre sainte, le Saint Empire romain germanique.
Le code écrit 61
Le code écrit
23 Les
abréviations
Je mon dans un aut plein de voya. Je remar un
jeun hom dont le cou é sembla à ce de la gira et
qui por un cha a un ga tre.
Raymond Queneau, Exercices de style.
Présentation
Les abréviations de circonstance qui simplifient et allègent l’écriture
du rédacteur doivent rester immédiatement lisibles pour le lecteur :
cela suppose que les interlocuteurs aient des références et des
connaissances communes. Les abréviations conventionnelles,
elles, obéissent à certaines règles rappelées ci-dessous.
62 Le code écrit
Les abréviations
Le code écrit 63
3
L’orthographe
grammaticale
Sommaire
24 Le verbe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
25 Le nom et ses déterminants. . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
26 Les adjectifs qualificatifs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
27 Les pronoms. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
28 Les prépositions et les conjonctions. . . . . . . . . . . 75
29 Les adverbes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
30 Particularités des verbes du 1er groupe. . . . . . . . . 78
31 Particularités des verbes du 2e et du 3e groupe. . 81
32 Les terminaisons verbales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
33 Les modes et les temps du verbe. . . . . . . . . . . . . . 86
34 Temps simples et temps composés. . . . . . . . . . . . 88
35 Le présent de l’indicatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
36 Le présent du subjonctif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
37 Le présent de l’impératif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
38 L’imparfait de l’indicatif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
39 Les formes en -rai(s). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
L’orthographe grammaticale
L’orthographe grammaticale 65
L’orthographe grammaticale
66 L’orthographe grammaticale
Rappel grammatical
24 Le verbe
Ménalque descend l’escalier du Louvre, un
autre le monte, à qui il dit, c’est vous que je
cherche ; il le prend par la main, le fait descendre
avec lui, traverse plusieurs cours, entre dans les
salles, en sort, il va, il revient sur ses pas ; il
regarde enfin celui qu’il traine après soi depuis
un quart d’heure, il est étonné que ce soit lui, il
n’a rien à lui dire.
La Bruyère, Les Caractères.
Présentation
Le verbe est le noyau d’un des deux constituants essentiels de la
phrase simple : il forme, généralement avec des compléments ou
des adverbes, le groupe verbal. Celui-ci exprime le propos tenu sur
le thème désigné par le groupe nominal sujet.
Exemples
P1. Pierre interprète cette chanson. / P2. Cette chanson est interprétée par
Pierre.
Exemples
P3. Pierre lave sa voiture. / P4. Pierre se lave.
L’orthographe grammaticale 67
24 Le verbe
Exemple
P5. Le chat dort ;
Exemple
P6. Le chanteur donne un récital (cf. P1, P3).
Exemple
P7. La jeune femme parle à son enfant.
Exemple
P8. Il prête un livre [COD] à son ami [complément d’objet second : COS].
Exemples
P9. Cet homme est/passe pour généreux.
P10. Son fils est devenu ingénieur.
ou de son complément :
Exemple
P11. Sa mère trouve cette robe affreuse [attribut du COD robe].
68 L’orthographe grammaticale
Rappel grammatical
25 Le nom
et ses déterminants
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Présentation
Le nom et les éléments qui le déterminent forment le premier
constituant essentiel de la phrase simple : le groupe nominal sujet
exprime le thème de l’énoncé.
1 Le nom
Il sert à désigner les choses, les êtres et toutes les notions dont l’homme
a besoin pour dire le monde et la vie (comme dans le poème d’Éluard). Il
peut aussi désigner une action en l’envisageant hors du temps
(exemples : augmentation, ouverture). En français, il est pourvu d’un
genre (masculin ou féminin).
✓ Le nom propre désigne un être ou un lieu uniques.
✓ Le nom commun a une valeur notionnelle : on donne le nom de chien À noter
à tout animal présentant les caractéristiques spécifiques à cette
espèce. Dans le discours, le nom commun a besoin d’être déterminé Les déterminants
pour désigner une réalité particulière : c’est le rôle des articles et des peuvent être absents
dans une énumération : la
adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, numéraux (qui consti- succession de noms sans
tuent la classe des déterminants). déterminant dans le
poème d’Éluard confère
Le nom peut être sujet d’un verbe conjugué : il fait l’action (ou la subit, ou au sentiment amoureux
en bénéficie : exemples P1 à P8 de la fiche 24) ou se voit attacher une une ampleur poétique et
propriété par l’intermédiaire d’un verbe attributif (exemple P9). Il peut être cosmique.
L’orthographe grammaticale 69
25 Le nom et ses déterminants
attribut du sujet (exemple P10). Il peut être complément d’un nom (Il a
une maison de campagne) ou complément d’un adjectif (Il est fou de
joie). Il peut être détaché et mis en apposition (Il pratique le rugby, un
sport viril) ou mis en apostrophe (Où allez-vous, Monsieur ?).
2 Le déterminant
Il forme avec le nom la base du groupe nominal. Grâce à lui, le nom n’est
plus une notion abstraite, il peut désigner une réalité évoquée dans le
discours du locuteur : tous deux forment la base du groupe nominal. Un
déterminant défini indique que le nom fait référence à une réalité précise
(Le chien de mon ami a traversé la rue), contrairement à un déterminant
indéfini (Un [quelconque] chien a traversé la rue).
✓ Les déterminants s’accordent avec le nom qu’ils précisent, à l’excep-
tion des adjectifs numéraux cardinaux et de certains adjectifs indéfinis
issus d’adverbes (un peu de, beaucoup de).
✓ Déterminants définis : articles définis (le, la, les), adjectifs pos-
sessifs (ce, cet, cette, ces) et démonstratifs (mon, ton, son…).
✓ Déterminants indéfinis : articles indéfinis (un, une, des) et partitifs
(du pain, de la bière), adjectifs numéraux cardinaux (un, deux, dix,
cent…), adjectifs indéfinis (chacun, aucun, quelque, tout, un peu de,
beaucoup de…), adjectifs interrogatifs et exclamatifs (quel).
70 L’orthographe grammaticale
Rappel grammatical
26 Les adjectifs
qualificatifs
Sur le carreau, les tas déchargés s’étendaient
maintenant jusqu’à la chaussée. Entre chaque
tas, les maraîchers ménageaient un étroit
sentier pour que le monde pût circuler. Tout le
large trottoir, couvert d’un bout à l’autre,
s’allongeait, avec les bosses sombres des
légumes. On ne voyait encore, dans la clarté
brusque et tournante des lanternes, que
l’épanouissement charnu d’un paquet
d’artichauts, les verts délicats des salades, le
corail rose des carottes, l’ivoire mat des navets ;
et ces éclairs de couleurs intenses filaient le
long des tas, avec les lanternes.
Zola, Le Ventre de Paris.
Présentation
L’adjectif qualificatif rapporte une propriété à un nom (ou à un pro-
nom). Sa relation de dépendance est marquée par le fait qu’il
s’accorde en genre et en nombre avec lui (voir la fiche 45).
L’orthographe grammaticale 71
Rappel grammatical
27 Les pronoms
Il ne s’agit pas de juger ces personnes pour des
faits qu’ils auraient commis en France mais
pour des faits qu’ils auraient commis sur place.
Un professeur de droit public intervenant
à France Culture.
Présentation
Les pronoms remplacent souvent un nom, mais ce n’est pas tou-
jours le cas, notamment pour certains pronoms indéfinis
(quelqu’un) et les pronoms de la 1re et de la 2e personne : je
désigne la personne qui parle, tu l’interlocuteur.
Exemples
Le mien, la tienne, les leurs…
72 L’orthographe grammaticale
Les pronoms
Exemples
Le premier…, deux, trois, dix…
Les élèves ont reçu leurs résultats ; deux ne sont pas admis.
Exemples
Qui, que, quoi, dont, où.
L’orthographe grammaticale 73
27 Les pronoms
Remarque
La cohérence (et parfois la lisibilité) du propos tient aussi au bon
usage des pronoms et de certains déterminants (adjectifs posses-
sifs et démonstratifs) qui font référence à des noms déjà employés
dans le texte. Pour que ces références soient sans ambigüité, ces
pronoms et ces déterminants doivent être bien choisis, bien placés
et bien accordés. C’est ce que ne font pas le journaliste qui dit :
*Le couple a divorcé depuis. Ils avaient deux enfants (au lieu de :
Il [ce couple] avait) ni l’étudiant qui écrit : *Les entreprises fran-
çaises ont du mal à exporter ; ils souffrent de la dépréciation du
dollar par rapport à l’euro (au lieu de : elles [les entreprises]
souffrent…) ni le professeur de droit cité au début.
74 L’orthographe grammaticale
Rappel grammatical
28 Les
prépositions
et les conjonctions
BARTHOLO, plaidant. Je soutiens, moi, que c’est la
conjonction copulative ET qui lie les membres
corrélatifs de la phrase ; je payerai la demoiselle,
ET je l’épouserai.
Présentation
Les prépositions et les conjonctions constituent des mots de liaison.
Elles sont invariables.
1 Les prépositions
Exemples
À, de, par, pour, sans…
L’orthographe grammaticale 75
28 Les prépositions et les conjonctions
Exemples
Mais, ou, et, donc, or ni, car
76 L’orthographe grammaticale
Rappel grammatical
29 Les adverbes
L’huître, de la grosseur d’un galet moyen, est
d’une apparence plus rugueuse, d’une couleur
moins unie, brillamment blanchâtre. C’est un
monde opiniâtrement clos.
Francis Ponge, « L’Huître ».
Présentation
Les adverbes sont invariables, sauf dans quelques cas (voir la
fiche 46). Ils sont porteurs d’un sens et leurs emplois sont variés.
Conseil
L’orthographe grammaticale 77
La conjugaison
30 Particularités
des verbes du 1er groupe
Ce mémento ne peut aborder toutes les
difficultés particulières de conjugaison. En cas
d’hésitation sur telle ou telle forme verbale, on
consultera un manuel de conjugaison (par
exemple Bescherelle. La Conjugaison pour tous,
Hatier, 2006, ou Conjugaison française, Librio,
coll. « Mémo », 2011).
Présentation
Une forme verbale se compose d’un radical (ou base), élément
porteur du sens du verbe, et d’une terminaison (ou désinence),
élément grammatical indiquant le mode, le temps, la personne, le
nombre : chant-a, finiss-ions, prend-ra.
La difficulté de la conjugaison en français vient du nombre élevé de
modes et de temps, de l’existence de terminaisons propres à
chaque personne, de « groupes » de verbes différents et de très
nombreux verbes dont le radical prend plusieurs formes.
78 L’orthographe grammaticale
Particularités des verbes du 1er groupe
Remarque
Par souci de simplification, les rectifications orthographiques de
1990 recommandent de conjuguer ces verbes sur le modèle de
peler et d’acheter, le [ε] étant toujours noté –è : elle ruissèle, elle
ruissela ; j’époussète, j’ai épousseté ; nous étiquetons, nous éti-
quèterons. Il en va de même pour les noms en -ement dérivés de
ces verbes : amoncèlement, cliquètement.
Seuls les verbes appeler (et rappeler) et jeter (et les verbes de sa
famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l’usage,
notent le [ε] en doublant la consonne qui suit la lettre e : j’appelle,
nous appelons ; il jette, il a jeté.
L’orthographe grammaticale 79
30 Particularités des verbes du 1er groupe
À noter
✓ Les verbes en -guer conservent toujours le u après le g, même
devant a et o : il se fatiguait, fatiguant (participe présent, mais l’adjectif La graphie u a ici une
verbal est fatigant : voir la fiche 72), il prodigua (mais prodigalité). fonction distinctive : elle
est la marque d’une
classe grammaticale (le
verbe).
4 Les verbes en -yer
✓ Les verbes en -oyer et -uyer transforment obligatoirement leur y en
i devant un e muet : il essuyait mais il essuie la table, les chiens
aboyèrent mais ils aboieront. Ils ont donc deux radicaux : essuy- [esɥij]
et essui- [esɥi] , ou aboy- [abwaj] et aboi- [abwa].
✓ Les verbes en -ayer peuvent garder leur y (prononcé [j]) devant un e
muet : je paye ([pεj]) ou je paie ([pε]).
80 L’orthographe grammaticale
La conjugaison
31 Particularités
des verbes du 2e
et du 3e groupe
Vous me copierez deux cents fois le verbe :
Je n’écoute pas. Je bats la campagne.
Présentation
La conjugaison des verbes du 2e groupe est régulière et se fait sur
deux radicaux. Celle des verbes du 3e groupe est irrégulière et se
fait sur un nombre variable de radicaux (deux à cinq).
1 Le 2e groupe
Le 2e groupe comprend les verbes réguliers dont l’infinitif est en -ir et qui
comportent des formes en -iss-, comme finir.
Ils se conjuguent sur deux radicaux, un en –i, l’autre en –iss : je fini-s/nous
finiss-ons, il vieilli-ra/elle vieilliss-ait. C’est ce qui les distingue des verbes
en –ir du 3e groupe.
Remarque
Le verbe haïr comporte un h disjonctif (dit à tort aspiré) qui interdit
les liaisons et possède trois radicaux :
[ε] : je hais, tu hais, il hait [il ɛ] (ind. présent).
[ais] : nous haïssons [nu aisɔ]̃ , vous haïssez, ils haïssent (ind. pré-
sent) ; je haïssais (ind. imparfait) ; que je haïsse (subj. présent) ;
haïssant (participe présent).
[ai] : haï (participe passé) ; il haïra (ind. futur) ; tu haïrais (condi-
tionnel) ; je haïs, il haït, ils haïrent (ind. pas. simple).
L’orthographe grammaticale 81
31 Particularités des verbes du 2e et du 3e groupe
2 Le 3e groupe
Le 3e groupe comprend des verbes dont l’infinitif est en -ir (mais qui ne
se conjuguent pas en -iss), comme partir, en -oir, comme vouloir ou en -
re, comme prendre.
Ce sont des verbes irréguliers, qui comportent un nombre variable de
radicaux :
– cueillir a un seul radical : [kœj] (je cueille, vous cueilliez, ils cueille-
ront) ;
– fuir en a deux : [fɥi] (il a fui, vous fuirez) et [fɥij] (je fuyais, fuyant) ;
– acquérir en a trois : [aker] (nous acquérons, vous acquerrez), [akjεr]
(tu acquiers) et [aki] (j’ai acquis) ;
– tenir en a quatre : [tən] (il tenait, j’ai tenu), [tjɛ]̃ (il tient), [tjεn] (ils
tiennent) et [tjɛd
̃ ] (vous tiendrez) ;
– vouloir en a cinq : [vØ] (je veux), [vul] (tu voulais, voulu), [vœl] (ils
veulent), [vud] (je voudrai), et [vœj] (que tu veuilles).
Les verbes du 3e groupe présentent de nombreuses difficultés ; certaines
seront abordées avec les différents temps.
▶ Rectifications orthographiques
✓ Assoir (et avec lui rassoir) peut désormais s’écrire sans e à l’infinitif. À noter
Il possède deux conjugaisons : une sur j’assieds (nous asseyons, tu
t’assiéras, qu’il s’asseye), une autre, moins employée, sur j’assois Seoir (litt. aller bien,
convenir à quelqu’un –
(nous nous assoyons, tu t’assoiras, qu’il s’assoie). Si le participe voir l’adjectif verbal
passé assis est bien connu, l’impératif l’est moins : assieds-toi ou seyant) n’existe qu’à la
assois-toi (et non *assis-toi). 3e personne : il sied, il
✓ Sursoir (remettre à plus tard, différer) peut s’écrire sans e (je sursois, seyait, il siéra, il siérait,
qu’il siée (subj. prés.).
nous sursoyons, je sursoirai).
82 L’orthographe grammaticale
La conjugaison
32 Les
terminaisons verbales
Ces Messieus-là les courtisans […], Charlotte, ils
avont des cheveux qui ne tenont point à leu
tête ; et ils boutont [mettent] ça après tout,
comme un gros bonnet de filasse. Ils ant des
chemises qui ant des manches où j’entrerions
tout brandis [tout d’un coup], toi et moi.
Molière, Dom Juan.
Présentation
Si l’on veut s’exprimer plus correctement que le paysan de Molière,
il faut connaître les terminaisons verbales. Ces morphèmes gram-
maticaux s’ajoutent au radical et portent des marques de temps,
de personne et de nombre. Ils contribuent à la cohérence de
l’énoncé.
-e -s -e
-es -s -e -s -es
-e -t -e
-ons -ons -ons -ons -ions
-ez -ez -ez -ez -iez
-ent -ent -ent
L’orthographe grammaticale 83
32 Les terminaisons verbales
c Subjonctif imparfait
84 L’orthographe grammaticale
Les terminaisons verbales
✓ Les temps composés sont formés avec les participes passés eu et été
précédés de l’auxiliaire avoir aux temps simples correspondants (voir
la fiche 34).
L’orthographe grammaticale 85
La conjugaison
33 Les modes
et les temps du verbe
Je suis monté dans l’autobus de la porte
Champerret. Il y avait beaucoup de monde […]
Ce fut midi. Les voyageurs montèrent dans
l’autobus. On fut serré. […]
C’était midi. Les voyageurs montaient dans
l’autobus. On était serré.
Raymond Queneau, Exercices de style.
Présentation
Les formes verbales sont classées dans deux grands cadres, les
modes et les temps, selon une terminologie consacrée mais
ambigüe.
Exemple
Dès que tu seras arrivé, téléphone-moi et je te rejoins. Au cas où il pleuvrait,
je prendrais ma voiture. Avant que tu partes, je t’enverrai mes instructions.
86 L’orthographe grammaticale
Les modes et les temps du verbe
L’imparfait de l’indicatif peut évoquer un moment passé (Il faisait très beau
ce soir-là) ou futur (S’il faisait beau cet été, j’irais à la montagne).
Le présent de l’indicatif exprime le moment de l’énonciation : c’est le
repère par rapport auquel se situent les actions sur l’axe temporel.
Exemple
J’ai pris ma décision : tu pars/tu partiras dès demain matin.
Exemple
Il répéta qu’il reviendrait bientôt.
Exemple
Il reviendrait qu’il ne reconnaitrait pas sa maison.
L’orthographe grammaticale 87
La conjugaison
34 Temps
simples et temps
composés
Présentation
L’auxiliaire être forme les temps composés des verbes qui
expriment un mouvement ou un changement d’état ainsi que ceux
des verbes pronominaux. L’auxiliaire avoir est employé dans les
autres cas.
À noter
Temps composés
Temps simples auxiliaire être ou avoir
+ participe passé
88 L’orthographe grammaticale
Temps simples et temps composés
Remarque
La langue orale préfère le passé composé au passé simple. C’est
pourquoi (surtout dans le sud de la France) elle peut avoir
recours au passé surcomposé pour marquer l’antériorité dans
une subordonnée temporelle.
« Quand il a eu terminé son travail, elle a refusé de le payer. » La
langue littéraire écrirait : « Quand il eut terminé son travail, elle
refusa de le payer. »
Temps composés
Temps simples auxiliaire être ou avoir
+ participe passé
Présent : que je chante ; que Passé: que j’aie chanté ; que je sois
je parte parti
Temps composés
Temps simples auxiliaire être ou avoir
+ participe passé
L’orthographe grammaticale 89
La conjugaison
35 Le présent
de l’indicatif
Je vis, je meurs ; je me brule et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure ;
La vie m’est et trop molle et trop dure ;
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Louise Labé, Sonnet VIII.
Présentation
Le présent fait référence au moment de l’énonciation mais sa valeur
temporelle est changeante : selon le contexte, il peut aussi situer
une action dans le passé ou dans le futur, d’où son emploi très
fréquent. Sa conjugaison doit donc être maitrisée ; elle ne comporte
pas de marque temporelle mais seulement une marque de per-
sonne.
90 L’orthographe grammaticale
Le présent de l’indicatif
L’orthographe grammaticale 91
La conjugaison
36 Le présent
du subjonctif
Être éternel, rassemble autour de moi
l’innombrable foule de mes semblables ; qu’ils
écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de
mes indignités, qu’ils rougissent de mes
misères. Que chacun d’eux découvre à son tour
son cœur aux pieds de ton trône avec la même
sincérité ; et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose :
« Je fus meilleur que cet homme-là. »
Rousseau, Les Confessions.
Présentation
Le présent du subjonctif est d’un emploi courant, le plus souvent
dans une proposition subordonnée. Sa conjugaison est simple,
proche de celle du présent de l’indicatif, avec laquelle elle ne doit
pas être confondue (notamment aux trois personne du singulier des
verbes du 3e groupe).
✓ Les désinences sont identiques pour tous les verbes, sauf : À noter
– avoir : que j’aie, que tu aies, qu’il ait, que nous ayons, que vous
ayez, qu’ils aient. Pas de i après le y dans
ayons, ayez, soyons,
– être : que je sois, que tu sois, qu’il soit, que nous soyons, que vous soyez.
soyez, qu’ils soient.
✓ Pour les verbes en -ier et en -yer ainsi que les verbes voir et À noter
croire, aux deux premières personnes du pluriel, le i des terminaisons
-ions et -iez s’ajoute au i ou au y du radical – et il peut se faire entendre Attention au subjonctif du
par un allongement des phonèmes [i] ou [j] : que nous croyions verbe bouillir, souvent
méconnu : Il faut que l’eau
[krwajjɔ]̃ , que vous voyiez [vwajje]), que nous payions [pεjjɔ]̃ , que bouille.
vous épiiez [epije], que nous fuyions [fɥijjɔ]̃ . De même à l’indicatif
imparfait.
92 L’orthographe grammaticale
Le présent du subjonctif
L’orthographe grammaticale 93
La conjugaison
37 Le présent
de l’impératif
DON DIÈGUE
Ne réplique point, je connais ton amour :
Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour ;
Plus l’offenseur est cher, et plus grande est l’offense.
Je ne te dis plus rien. Venge-moi, venge-toi ;
Montre-toi digne fils d’un père tel que moi.
Accablé de malheurs où le destin me range,
Je vais les déplorer. Va, cours, vole, et nous venge.
Corneille, Le Cid.
Présentation
L’impératif ne possède que trois personnes. Le présent situe
l’action dans un avenir qui peut être très proche : Don Diègue exige
de son fils Rodrigue qu’il « vole » à sa vengeance.
94 L’orthographe grammaticale
Le présent de l’impératif
À noter
✓ Le verbe aller fait va, sans s (contrairement à l’indicatif : tu vas), sauf
s’il a pour complément le pronom adverbial y, qui lui est alors lié par Dans va-t’en, du verbe
un trait d’union : Vas-y ! (par souci d’euphonie, on évite ainsi l’hiatus, s’en aller, le t n’est pas
euphonique, il corres-
jugé disgracieux). Mais on dit et écrit : Va y travailler demain (y est
pond à l’élision (d’où
complément de travailler). l’apostrophe) du pronom
Il en est de même pour les verbes du premier groupe suivis des pro- personnel te, visible aussi
noms adverbiaux compléments en et y : manges-en, retournes-y. dans tu t’en vas (mais on
écrit un va-t-en-guerre).
✓ Le verbe vouloir fait veuille, veuillons, veuillez (cette dernière forme
étant la plus courante, surtout dans les formules de politesse : Veuillez
agréer…). Dans l’expression en vouloir à quelqu’un et avec le néga-
tion on emploie la série veux, voulons, voulez (Ne m’en voulez pas
pour cet oubli) ; ne m’en veuillez pas est employé dans la langue sou-
tenue.
✓ Syntaxe et orthographe : à la forme affirmative, les pronoms per-
sonnels compléments sont liés à l’impératif par des traits d’union :
regarde-le (mais ne le regarde pas). Dans ce cas, les pronoms de la
troisième personne se placent avant ceux de la première personne :
donne-le-moi (l’ordre inverse appartient à la langue familière). Le
pronom personnel en se place après les autres : parle-lui-en, donne-
m’en (mais ne lui en parle pas, ne m’en donne pas).
L’orthographe grammaticale 95
La conjugaison
38 L’imparfait
de l’indicatif
Pomme ne savait ni friser, ni couper ni teindre.
On l’employait surtout à ramasser les serviettes.
Elle nettoyait les instruments. Elle balayait les
cheveux par terre. Elle remettait en pile les Jours
de France éparpillés.
Pascal Lainé, La Dentellière.
Présentation
L’imparfait de l’indicatif a une valeur temporelle : il situe l’action
dans le passé en l’envisageant dans son déroulement mais sans
indication de durée. Complémentaire dans le récit du passé simple
et du passé composé (qui donnent une vision globale d’une action
achevée), il se prête à la description, à l’évocation d’actions habi-
tuelles. Il peut aussi avoir une valeur modale (voir la fiche 33). Sa
conjugaison est simple.
Une seule 1re chant-ais, finiss-ais, vend-ais chant-ions, finiss-ions, vend- ions
série pour 2e chant-ais, finiss-ais, vend-ais chant-iez, finiss-iez, vend-iez
tous les 3e chant-ait, finiss-ait, vend-ait chant-aient, finiss-aient, vend-aient
verbes :
96 L’orthographe grammaticale
La conjugaison
39 Les formes
en -rai(s)
Puis tu te sentiras la joue égratignée…
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou…
Présentation
Le futur présente une action qui doit se dérouler dans l’avenir mais
qui peut être, comme dans ce poème, simplement rêvée.
1er groupe 1re chant e rai [e] chant e rons chant e rais [ε] chant e rions
2e chant e ras chant e rez chant e rais chant e riez
3e chant e ra chant e ront chant e rait chant e raient
2e et 3e gr. 1re prend rai prend rons prend rais prend rions
2e prend ras prend rez prend rais prend riez
3e prend ra prend ront prend rait prend raient
L’orthographe grammaticale 97
39 Les formes en -rai(s)
Exemples
1. « — Monsieur le Ministre, que pensez-vous de la situation ? — Je dirai [dire]
que… » : emploi du futur simple, qui a ici la valeur modale d’atténuation.
2. « Je vous serai [səre] reconnaissant de… » : le futur simple exprime la
demande de manière polie mais ferme, c’est le ton de quelqu’un qui, sûr de son
droit et de son pouvoir, sait que le destinataire va satisfaire sa demande.
3. « Je vous serais [sərɛ] reconnaissant de… » : le conditionnel présent exprime
la demande de quelqu’un qui ne veut ou ne peut ni ordonner ni prier.
98 L’orthographe grammaticale
La conjugaison
40 Le passé
simple de l’indicatif
Le père Grandet […] fut nommé membre de
l’administration du district de Saumur, et son
influence pacifique s’y fit sentir politiquement
et commercialement. Politiquement, il protégea
les ci-devant et empêcha de tout son pouvoir la
vente des biens des émigrés ;
commercialement, il fournit aux armées
républicaines un ou deux milliers de pièces de
vin blanc, et se fit payer en superbes prairies
dépendant d’une communauté de femmes que
l’on avait réservée pour un dernier lot.
Balzac, Eugénie Grandet.
Présentation
Le passé simple, temps de l’énonciation historique (coupée du pré-
sent), a été longtemps employé dans le roman et la poésie. Il l’est
moins aujourd’hui, sauf dans le récit littéraire et le plus souvent à
la troisième personne, concurrencé par le passé composé qui
comme lui ordonne une succession d’actions bornées et achevées.
✓ Pour les verbes du 1er groupe, la 3e pers. du sing. est en -a, sans
t, (elle déclara), ce qui les oppose aux verbes des 2e (il pâlit) et 3e
groupes (il voulut). Mais en cas d’inversion du pronom personnel sujet,
on ajoute -t- pour éviter l’hiatus entre le a du verbe et le i (ou le e,
prononcé [ε]) du pronom (ex. : aussi répéta-t-il sa question).
✓ Aux trois personnes du pluriel du passé simple, les désinences
sont identiques dans les trois groupes : -mes, -tes, -rent. Elles sont
précédées, pour les deux premières, d’une voyelle portant un accent
circonflexe.
Cette voyelle varie selon les groupes. Elle distingue particulièrement
L’orthographe grammaticale 99
40 Le passé simple de l’indicatif
Remarque
Le passé simple ne s’emploie plus guère qu’à l’écrit, dans le récit
littéraire ou historique, où il est courant à la troisième personne.
L’imparfait du subjonctif appartient à la langue soutenue des locu-
teurs soucieux de respecter la concordance des temps (par
exemple dans la phrase : J’aurais aimé qu’il vînt me voir). Pour
exprimer la concession (voir la fiche 97), on emploie les tournures
fût-il (« même s’il était ») et fussent-ils (« même s’ils étaient »), qu’il
importe de ne pas confondre (*fusse-t-il n’existe pas).
41 L’imparfait
du subjonctif
Ah ! Fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez ?
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’enfin je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m’assassinassiez ?
Alphonse Allais, « Complainte amoureuse ».
Présentation
L’imparfait du subjonctif appartient à la langue classique ou soute-
nue (recherchée) : ses sonorités paraissent aujourd’hui – et déjà à
la fin du xixe s. – ridicules, comiques. Dans les subordonnées liées
à un verbe principal au passé, on lui préfère le présent du subjonctif
(sur la concordance des temps, voir la fiche 87).
42 Le participe
passé
Il avait tellement longtemps
Semé le grain, coupé la paille,
Lié les gerbes de froment,
Gelé au froid nu des semailles,
Brûlé au soleil saoul de l’août,
Il avait tellement longtemps
Battu le blé, couru la route
Entre les greniers et les champs,
Il avait tellement longtemps
Reçu la pluie, reçu la grêle,
Subi la neige et le grand vent,
Germé de chaud, séché de gel,
Qu’il était devenu de paille :
Belles moustaches de blé lisse,
Menton de chaume qui piquaille,
Sourcils de mil, barbe en maïs.
Claude Roy, « L’homme de paille »
Présentation
Le participe passé est d’usage très fréquent puisque, outre son
emploi adjectival, il forme les temps composés avec les auxiliaires
avoir ou être et obéit à des règles d’accord complexes (voir les
fiches 50-54). Il faut d’abord connaître ses formes de base.
43 Le pluriel
des noms
Ce n'étaient qu’amours, amants, amantes,
dames persécutées s’évanouissant dans des
pavillons solitaires, postillons qu'on tue à tous
les relais, chevaux qu'on crève à toutes les
pages, forêts sombres, troubles du cœur,
serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles
au clair de lune, rossignols dans les bosquets,
messieurs braves comme des lions, doux comme
des agneaux, vertueux comme on ne l'est pas,
toujours bien mis, et qui pleurent comme des
urnes.
Flaubert, Madame Bovary.
Présentation
L’orthographe française est compliquée par les accords, qui com-
muniquent d’un mot à un autre (et souvent à plusieurs) les marques
du genre et du nombre. Les noms et leurs substituts (les pronoms)
jouent ici un rôle déterminant. Ces accords interviennent au sein
du groupe nominal (accord des déterminants et de l’adjectif avec
le nom), de la phrase (accord du verbe avec le sujet, de certains
pronoms avec les noms qu’ils représentent) et même au-delà des
limites de la phrase (notamment en ce qui concerne les pronoms).
Les verbes, les pronoms personnels et possessifs, les adjectifs
possessifs prennent des marques de personne. Ce sont là des
contraintes dont le respect assure la lisibilité et la cohérence de
l’écrit.
✓ Les noms en -au, -eau, -eu et -œu font leur pluriel en -x (des
tuyaux, des tableaux, des feux, des vœux) à quelques exceptions
près : landaus, bleus, pneus, lieus (poissons).
✓ Le noms en -al font leur pluriel en -aux. Exceptions courantes : des
bals, des carnavals, des cérémonials, des chacals, des chorals,
des festivals, des récitals, des régals. Idéal fait idéals ou idéaux.
✓ Sept noms en -ou font leur pluriel en -x : bijoux, cailloux, choux,
genoux, hiboux, joujoux, poux.
✓ Sept noms en -ail font leur pluriel en -aux : des baux, des coraux,
des émaux, des soupiraux, des travaux, des ventaux de porte, des
vitraux.
✓ Trois noms changent de prononciation au pluriel : un œuf [œf]/ des
œufs [Ø] ; un bœuf [bœf]/ des bœufs [bØ] ; un os [ɔs]/ des os [o].
✓ À côté de cieux, il existe ciels (en peinture : les ciels de Turner).
✓ Aïeuls et aïeules désignent les grands-parents, aïeux désigne les
ancêtres.
raphiques de 1990
Rectifications orthog
Les rectifications orthographiques de 1990 encouragent cette
évolution. On forme le pluriel des noms et adjectifs empruntés de
manière régulière, avec un s non prononcé (des lands, des lieds,
des médias) sauf quand les mots ont conservé une valeur de cita-
tion (des mea culpa). La soudure des mots composés est préco-
nisée (voir la fiche 42) : elle facilite le pluriel (des covergirls, des
bluejeans, des ossobucos, des weekends, des hotdogs). En
outre, il est recommandé de mettre des accents conformément à
la prononciation (voir la fiche 13) : des vétos, des séniors, des
imprésarios, des allégros.
44 Le pluriel
des noms composés
Présentation
L’orthographe des noms composés est complexe et peu rigoureuse,
on est très souvent obligé de consulter un dictionnaire, surtout pour
le pluriel. C’est pourquoi les rectifications orthographiques de 1990
visent à la simplifier et à la régulariser, d’abord en soudant un cer-
tain nombre de mots composés (voir la liste fiche 22, ensuite en
appliquant à certains noms composés la règle commune qui
marque le pluriel des noms par la lettre s.
un nom désignant une personne (et qui peut s’accorder) ou un verbe (qui
reste invariable).
Exemples
Un après-midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des
sans-abris.
Pour le pluriel des noms formés sur une autre structure grammaticale, on
suivra aussi l’usage (complexe) qui demande d’analyser leur construction
en distinguant les termes qui le composent : parmi eux, le nom et l’adjectif
peuvent s’accorder mais pas le verbe ni les mots invariables (adverbe,
préposition, conjonction).
Voici quelques constructions types :
– verbe + verbe → pas d’accord : des va-et-vient ;
– une proposition → pas d’accord : des m’as-tu-vu ;
– nom + nom dans un rapport d’équivalence → accord des deux
noms : des cartes-lettres (des cartes qui sont des lettres) ;
– nom + nom dans un rapport de dépendance → accord du 1er nom : À noter
des timbres-poste (des timbres pour la poste). attention ! L’ordre
peut être inversé : des Nord-Africains (des Africains du Nord), et le Pour les autres cas,
sens impose parfois l’accord des deux noms : des gardes-malades ; l’accord se fait selon la
nature des mots qui com-
– adjectif + nom dans un rapport de dépendance → accord de posent le nom et les rela-
l’adjectif : des (chapeaux) hauts-de-forme. tions qu’ils ont entre eux ;
– adverbe + nom → accord du nom : des arrière-gouts, des nouveau- il faut donc analyser la
nés (nouvellement nés) ; construction : un pur-
sang = un cheval de sang
– adjectif + nom ou nom + adjectif → accord des deux mots : des pur → des pur-sang.
rouges-gorges, des coffres-forts, des grands-pères ;
– adjectif + adjectif → accord des deux adjectifs : des clairs-obscurs.
► Pour vérifier er fixer vos connaissances,
faites les exercices 36 et 37 p. 218.
45 L’accord
des adjectifs
Cadine avait ses heures de coquetterie. […] Elle
se promettait quelque robe de flanelle voyante,
de cotonnade à ramages ou de popeline écarlate.
Parfois même, elle choisissait dans les vitrines,
parmi les coupons plissés et avantagés par la
main des commis, une soie tendre, bleu ciel ou
vert pomme, qu’elle rêvait de porter avec des
rubans roses.
Zola, Le Ventre de Paris.
Présentation
Les « adjectifs » qui déterminent le nom s’accordent avec lui en
nombre et souvent en genre. Sont concernés par les règles
d’accord : les adjectifs possessifs : sa compagne, son fils ; les
adjectifs démonstratifs : ce village, cette ville, ces bourgs ; les
adjectifs interrogatifs : Quelle heure est-il ? ; les adjectifs excla-
matifs : Quelle tempête ! Quels imbéciles ! ; les adjectifs indéfinis,
quand leur sens le permet : aucune erreur, toutes les rues ; les
adjectifs qualificatifs : une soirée merveilleuse.
Un certain nombre de ces mots possèdent des homophones qui
peuvent être invariables. Ces difficultés sont abordées dans les
fiches concernant les homophones grammaticaux.
✓ Les adjectifs masculins en -al font leur pluriel en -aux (des délais
légaux, des sujets loyaux) mais on écrit : des fauteuils bancals, des
évènements fatals, des examens finals, des chantiers navals, des
ennuis banals (mais des fours, des moulins banaux – terme de droit
féodal). On admet les formes en -als et en -aux pour certains adjectifs
rarement employés au pluriel comme austral, boréal, glacial, jovial,
pascal : des hivers glacials ou glaciaux.
Remarque
Cette règle a été contestée sous prétexte que ses promoteurs, aux
xviie et xviiie siècles, l’ont justifiée en invoquant la prééminence du
masculin comme genre « noble » sur le féminin.
Avec le linguiste Claude Hagège, mieux vaut « considérer le mas-
culin, quand il commande l’accord, non comme un masculin réel,
mais comme une forme neutre (les linguistes disent “non mar-
quée”), c’est-à-dire associant les deux genres » (Le Monde, 26
décembre 2017).
✓ Il ne s’accorde pas non plus s’il est issu d’un nom : des chapeaux
marron, des manteaux feuille-morte. Exceptions courantes : roses,
pourpres, mauves, écarlates (incarnat, plus rare, s’accorde aussi :
une rose incarnate). On admet aussi d’accorder châtain au pluriel
(des cheveux châtains) et même au féminin (une chevelure châtaine,
mais une chevelure châtain clair).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 38 p. 218.
46 Le cas des
adjectifs employés
adverbialement
Présentation
Les adjectifs employés adverbialement sont généralement inva-
riables.
✓ Ils sont repérables au fait qu’ils complètent un verbe (Ils parlent fort)
ou un adjectif (une voix haut placée) ; court-vêtu s’écrit avec un trait
d’union (En arrivant en retard et court-vêtue, elle a choqué cette
assemblée de gens guindés).
Exemple
Haut les mains ! Haut les cœurs !
Remarque
Cher est adjectif (épithète ou attribut d’un nom) quand on peut le
remplacer par couteux, précieux : Ces chaussures ne sont pas
chères.
Cher est adverbe quand il complète un verbe comme couter, valoir,
acheter, payer, vendre : Ces voyages me reviennent cher.
Exemples
Elle était tout émue, tout hésitante, toute hérissée, toute contente ; des
feuilles toutes froissées.
– Dans les autres cas, tout est adjectif ou pronom indéfini et il est
alors variable (voir la fiche 70).
47 Autres
particularités
de l’accord de l’adjectif
Présentation
On a réuni ici quelques cas particuliers de l’accord de l’adjectif.
Remarque
On ne dira pas *un soi-disant succès puisque l’adjectif doit déter-
miner un nom de personne (seule une personne peut se dire) ; on
le remplacera par prétendu, qui peut être employé avec n’importe
quel nom : un prétendu aristocrate, une prétendue victoire.
L’expression soi-disant que, très familière, est à éviter.
48 L’accord
du verbe
Présentation
Le verbe (conjugué) s’accorde en personne et en nombre avec son
sujet, ce qui assure la cohésion de la phrase. L’application de cette
règle simple et essentielle demande parfois un peu de réflexion.
Dans tous les cas, il importe de bien identifier le sujet, notamment
quand il est éloigné du sujet ou placé après lui.
Exemples
L’étourneau ou le moineau sont des passereaux. – Un homme ou une femme
peuvent exercer ce genre de fonction (= un homme comme une femme). –
Ni la pluie ni la fatigue ne l’ont empêché de sortir (= il a supporté la pluie et
la fatigue).
Exemples
Le proviseur ou son adjoint dirigera la réunion (ou = ou bien). – L’étourneau
ou sansonnet est un oiseau migrateur (les noms coordonnés par ou ont le
même référent).
Exemple
« Tout babillard, tout censeur, tout pédant/Se peut connoître au discours
que j’avance » (La Fontaine).
Exemples
Sophie, c’est toi qui es arrivée la première. Tu es une femme qui n’est jamais
en retard.
49 Quelques
particularités
de l’accord du verbe
Présentation
La connaissance des tournures et constructions suivantes permet
d’éviter des erreurs (aujourd’hui fréquentes).
50 L’accord du
participe passé
Faut dire en paroles parfaites :
Dieu en ce monde les a faites ;
Et ne faut point dire en effet :
Dieu en ce monde les a fait.
Ne [Ni] nous a fait, pareillement,
Mais nous a faits tout rondement.
L’italien, dont la faconde
Passe les vulgaires du monde,
Son langage a ainsi bâti
En disant : Dio noi a fatti.
Clément Marot, « Épigramme à ses disciples ».
Présentation
Avant d’accorder un participe passé, il faut analyser la construc-
tion de la phrase pour déterminer si le participe passé est employé
sans auxiliaire, conjugué avec être ou avoir, ou s’il appartient à un
verbe pronominal. Cette épigramme de Marot rappelle que la règle
d’accord du participe passé conjugué avec avoir a été empruntée
à l’italien au début du xvie siècle.
Comme l’adjectif qualificatif, lorsque le participe passé est accordé
avec des noms ou pronoms de genre différent, il prend les marques
du masculin pluriel.
Exemple
Ils veulent finir de lire ce roman avant d’aller se coucher, captivés par une
histoire si bien agencée.
Exemple
Elles sont parties et très vite revenues.
Remarque
Employé avec certains verbes, le participe passé peut s’accorder
comme un attribut du sujet (Ils reviennent rassurés) ou un attribut
du COD (Sa chienne l’inquiète : il la voit toujours couchée).
Exemple
Ils ont réussi une épreuve difficile. / L’épreuve qu’ils ont réussie était difficile.
Remarque
Il résulte de cette règle que seul le participe passé des verbes sus-
ceptibles d’avoir un complément d’objet direct (verbes transitifs
directs) est variable : plaire ne peut jamais avoir de COD (on dit :
plaire à quelqu’un) → plu est invariable.
Exemples
1. La pluie nous a ruisselé dans le dos : le verbe ruisseler ne peut pas avoir de
COD, nous est COI → pas d’accord.
2. La pluie nous a rafraichis : nous est COD (question à poser : rafraichi qui ?
nous) → accord avec nous.
3. La pluie nous a mouillé les pieds : le COD est après le verbe, nous est COS
(question à poser : mouillé les pieds à qui ? à nous) → pas d’accord.
Attention
Quand on pose la question qui ? ou à qui ?, il faut reprendre toute
la phrase : La pluie a mouillé les pieds à qui ? et non : La pluie a
mouillé qui ?
51 Cas où le
participe passé
reste invariable
Présentation
Dans les exemples suivants, l’invariabilité du participe passé ne
relève pas vraiment de l’exception : elle peut être expliquée, justi-
fiée pour être mieux mémorisée.
Remarque
Le participe passé fini employé devant un groupe nominal dans
une séquence exclamative ou interrogative s’accorde avec le nom
auquel il se rapporte : il a une valeur emphatique et doit être suivi
d’une virgule (Finis, les ennuis !). On peut aussi le considérer
comme un présentatif (invariable) et écrire : Fini les ennuis !
Remarque
Combien de suivi d’un nom au pluriel ou combien employé seul ou
repris par en sont considérés comme des mots au pluriel avec les-
quels le verbe et, si la construction le permet, le participe passé
doivent s’accorder :
« Les juges d’Abbeville […] l’appliquèrent encore à la torture pour
savoir précisément combien de chansons il avait chantées » (Vol-
taire). – Des chansons impies, combien en avait-il chantées ? (mais
pas d’accord quand combien est placé après en : Des chansons
impies, il en avait chanté combien ?) – Combien d’hommes avaient
été arrêtés ? Combien ont été condamnés ?
52 Le participe
passé des verbes
pronominaux
Présentation
Les verbes pronominaux se construisent avec un pronom person-
nel réfléchi (il renvoie au sujet) et se conjuguent avec l’auxiliaire
être. Certains, comme s’absenter, n’existent qu’à la forme prono-
minale (*absenter n’existe pas) : ils sont pronominaux par
nature. D’autres, comme s’imaginer, sont pronominaux par
construction (imaginer existe).
Exemple
Ils se sont envoyé des excuses/Les excuses qu’ils se sont envoyées (*Ils ont
envoyé l’un à l’autre → pas d’accord avec se ; ils ont envoyé quoi ? des excuses
→ accord avec le COD qu’).
✓ Dans tous les cas, on se rappellera que le participe passé des verbes
qui ne peuvent avoir de COD est invariable :
Exemple
Ils se sont d’abord ri de la difficulté puis ils ont compris qu’ils s’étaient menti
quand ils s’étaient parlé de ce projet.
53 Le participe
passé suivi d’un infinitif
Présentation
Il obéit à la règle générale et s’accorde avec le COD antéposé.
✓ Dans la pratique, il faut vérifier que le COD antéposé, s’il existe, est
bien celui du participe et non celui de l’infinitif.
Exemple
La fête que les enfants ont voulu organiser (les enfants ont voulu organiser
quoi ? une fête → que est COD de organiser et non de voulu → voulu ne
s’accorde pas).
Exemples
L’actrice que j’ai vue jouer m’a beaucoup plu (que remplace l’actrice, qui fait
l’action de jouer).
La pièce que j’ai vu jouer m’a beaucoup plu (que remplace la pièce, qui ne fait
pas l’action de jouer).
Mais on peut continuer à accorder laissé avec le COD antéposé : les arbres
qu’elle a laissés mourir (qu’est COD de laissés, les arbres meurent) ; les arbres
qu’elle a laissé couper (qu’ est COD de couper, les arbres sont coupés).
Exemples
Les deux réalisateurs se sont vu décerner un prix (se n’est pas COD de vu ;
l’action de décerner n’est pas faite pas les réalisateurs : On a décerné un prix
aux deux réalisateurs).
Elle s’est vue répéter ses demandes sans jamais obtenir satisfaction (c’est
elle qui a répété, la phrase perd son sens passif).
Exemples
Dans son trouble, comme on l’interrogeait, elle s’est entendue répondre
qu’elle ne se souvenait plus de ce rien (c’est elle qui a répondu).
Elle s’est entendu répondre des inepties (on lui a répondu des inepties :
l’orthographe du participe passé indique le sens de cette phrase, qui ne serait
pas clair sans cette marque.)
55 ont/on/on n’
De nombreux mots brefs (déterminants,
propositions, conjonctions, pronoms ou même
formes verbales et noms) sont confondus dans
la prononciation. À l’écrit, cette confusion est
grave puisque ces mots appartiennent à des
classes grammaticales différentes. (Pour choisir
entre a et à, ou et où, voir la fiche 16.)
Présentation
Il faut distinguer ont, forme du verbe avoir, et on, pronom personnel.
Celui-ci peut en outre être suivi de la négation n’, confondue à l’oral
avec le [n] de liaison.
Exemple
On ne sait pas ce que ces hommes ont fait.
56 son/sont
Présentation
La confusion de l’adjectif possessif son et de la forme verbale sont
constitue une erreur grave.
57 soi/sois/soit/
soient
Présentation
Il est facile de distinguer soi, pronom personnel réfléchi de la troi-
sième personne, des formes homophones du verbe être.
✓ On écrit soi quand on peut le remplacer par moi : On est bien chez Rappel
soi / Je suis bien chez moi. Ce pronom personnel de la 3e personne
accompagne généralement un pronom indéfini. Soi-disant est invariable
✓ On écrit sois, soit ou soient quand on identifie des formes du verbe (voir la fiche 46).
58 ses/ces/
cette/cet/c’est/sais/sait
Présentation
Voici sept quasi homophones, qu’il importe de bien distinguer. On
ne leur ajoutera pas, précisément, l’adjectif numéral sept, facile-
ment identifiable.
Remarque
Les adjectifs démonstratifs sont reconnaissables au fait qu’ils
peuvent toujours être complétés par les adverbes ci ou là : cette
mer-ci, cette vieille histoire-là.
Exemple
Cet argent, cet homme, mais ce hasard car dans ce mot le h est disjonctif
(aspiré).
59 se/ce/ceux
Présentation
La confusion du pronom réfléchi se et de l’adjectif démonstratif ce
est fréquente ; le mot qui les suit permet pourtant de les distinguer
facilement.
1 Se
✓ On écrit se devant un verbe pronominal. Il devient me, te, nous ou
vous si on conjugue ce verbe à une autre personne :
Exemple
Il se lève tôt. / Je me lève tôt.
2 Ce
✓ On écrit ce, adjectif démonstratif, devant un nom masculin :
Exemple
On parle beaucoup de ce tableau et de ce jeune peintre [de ce peintre-là].
✓ On peut aussi écrire ce devant un pronom relatif (Ce que je lis est
passionnant), dans les formes non élidées du présentatif c’est (Ce
sera lui le vainqueur), ou dans quelques expressions figées (sur ce,
et ce, pour ce faire, ce faisant).
3 Ceux
✓ On écrit ceux, pronom démonstratif, quand on peut le remplacer par
celles. Il se trouve devant un pronom relatif (ceux qui parlent, ceux
dont nous parlons) ou est suivi par les adverbes ci ou là : ceux-ci, ceux-
là. Il se distingue en outre par sa prononciation, [sØ] et non [sə].
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 48 p. 219.
60 leur/leurs/
les leurs
Présentation
Selon qu’on l’identifie comme un possessif ou comme un pronom
personnel, on écrit leur avec ou sans s final.
1 Leur
✓ On écrit leur, pronom personnel invariable, quand on peut le rempla-
cer par lui. Il est placé devant un verbe dont il est le complément et
remplace un nom au pluriel :
Exemple
Il croisa ses amis et leur sourit.
2 Leurs
✓ On écrit leurs, adjectif possessif variable en nombre, devant un nom
au pluriel :
Exemple
En l’absence de leur mère, les enfants jouent sagement avec leurs cubes.
3 Les leurs
✓ On écrit les leurs, pronom possessif variable, quand on peut le rem-
placer par les siens :
Exemple
Ces livres sont propres, les leurs sont tout griffonnés.
✓ Il ne faut pas le confondre avec les pronoms personnels les et leur qui
peuvent se suivre dans une phrase :
Exemple
Tes livres intéressent tes amis, tu les leur prêteras.
Remarque
Il existe deux noms homophones de [lœr] :
– l’heure, dont l’orthographe et l’emploi n’offrent pas de difficulté ;
– l’heur, mot ancien qui subsiste dans l’expression figée n’avoir pas l’heur
de plaire à quelqu’un : Cette réponse n’a pas eu l’heur [la chance] de lui
plaire. Heur vient du latin augurium qui a donné aussi augure (présage),
mot masculin (il faut donc écrire : c’est de bon augure).
61 si/s’y
Présentation
Ces deux mots correspondent à trois homophones : si peut être en
effet un adverbe ou une conjonction et ses emplois sont alors dif-
férents.
Exemple
Tout se passera bien si le beau temps se maintient (voir fiche 98).
Remarque
On peut le remplacer par une conjonction de même sens comme
à condition que, pourvu que (attention : ces conjonctions sont sui-
vies du subjonctif).
Exemple
Je me demande si vous viendrez.
Remarque
Cette conjonction correspond à la tournure Est-ce que de l’interro-
gation directe (Est-ce que vous viendrez ? Je me le demande).
Si s’élide devant il : Je me demande s’il viendra (et non *si il vien-
dra, qui appartient à la langue orale relâchée).
62 qui/qui l’/
qu’il/qu’y
Présentation
La différence de sens entre les phrases Il se demande si la femme
qu’il a abordée est célibataire et Il se demande si la femme qui l’a
abordé est célibataire tient à l’emploi de qu’il ou de qui l’ (qui déter-
mine aussi l’accord du participe passé) : quelle est donc la per-
sonne qui a abordé l’autre ? Quand la syntaxe s’inscrit ainsi dans
l’orthographe, celle-ci doit être justifiée par une rapide analyse.
✓ Qui est un pronom relatif, précédé d’un nom ou d’un pronom qui est
son antécédent (« Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent » – Hugo)
ou un pronom interrogatif au début d’une phrase (Qui est-il ?) ou d’une
proposition (J’ignore qui il est).
✓ Qui l’ comprend le pronom interrogatif sujet ou le pronom relatif sujet À noter
qui et le pronom personnel élidé l’ : Pierre parle d’un tableau qui
l’intéresse : qui l’a vu ? On peut vérifier l’ortho-
✓ Qu’il est la conjonction que ou le pronom relatif que élidés devant le graphe en remplaçant l’
par le nom qu’il repré-
pronom personnel il. On le trouve donc au début d’une subordonnée sente : Qui a vu ce
complétive (après un verbe transitif direct : Il sait qu’il se trompe) ou tableau ?
au début d’une subordonnée relative (après un nom ou un pronom :
Il sait l’erreur qu’il a faite).
✓ Qu’y comprend qu’, forme élidée du pronom relatif ou du pronom
interrogatif complément, et le pronom adverbial y représentant un
complément introduit par une préposition : Regardez ce tableau : la
beauté qu’y voit la critique [= que la critique voit dans ce tableau]
m’échappe, qu’y voyez-vous pour votre part ? [= que voyez-vous dans
ce tableau ?]
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 49 p. 219.
63 t’en/tant/
autant
Présentation
Plus que celle de tant, l’orthographe de t’en peut être malmenée.
Rappel
Exemple
« J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. » (Desnos)
Exemple
« Monsieur le Mort, j’aurai de vous
Tant en argent, et tant en cire,
Et tant en autres menus coûts » (La Fontaine).
▶ À retenir
On écrit :
✓ en tant que (en qualité de), pour autant (cependant) ;
64 sans/s’en/
c’en
Présentation
La difficulté tient moins ici à l’identification de chacun des trois
homophones qu’à l’orthographe du nom qui suit l’adverbe sans.
Exemples
sans difficulté, sans commentaire, sans inconvénient, sans opinion, etc.
une famille sans enfants, un ciel sans nuages, un arriviste sans principes, etc.
Exemple
Cet échec l’avait affectée, elle ne s’en vantait pas (= elle ne se vantait pas de
cet échec).
Remarque
En n’a pas la valeur d’un pronom dans certains verbes pronomi-
naux comme s’en faire, s’en prendre à quelqu’un, s’en aller, s’en
retourner, s’en tirer.
65 quand/
quant/qu’en
Présentation
Il importe de bien distinguer la conjonction de subordination et
l’adverbe interrogatif quand de la locution prépositive quant à.
✓ Qu’en est composé de la conjonction élidé qu’ et de en, qui peut être
pronom personnel (Vous avez vu ce film, qu’en pensez-vous ? = que
pensez-vous de ce film ?) ou préposition (Ce pays est plus beau en
hiver qu’en été = *que en été).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 50 p. 219.
66 quel(le)/
qu’elle
Présentation
Distinguer quel de qu’elle est aisé pour quiconque se soucie de la
structure syntaxique de la phrase.
✓ On écrit qu’elle lorsqu’on pourrait écrire qu’il (Je sais qu’elle est
venue/qu’il est venu) ou que lui (Sa fille est plus grande qu’elle/que
lui). L’expression comprend le pronom personnel sujet elle.
✓ Quel, adjectif interrogatif ou exclamatif, se trouve dans une phrase
interrogative (directe ou indirecte) ou exclamative :
Exemples
Quelle heure est-il ? — J’ignore quel train il a pris. — Quels beaux enfants !
67 quelque/
quel que/
quelque … que
Présentation
La fréquence des erreurs rend ici absolument nécessaire l’analyse
du sens et de la structure de la phrase. À la difficulté du choix de
la bonne expression s’ajoute d’ailleurs celle de faire les bons
accords.
Remarque
Quel que est une locution conjonctive introduisant une subordon-
née de concession (signifiant bien que – voir la fiche 97) qui peut
être réécrite avec peu importe, n’importe quel ou malgré : Peu
importe/Malgré la difficulté… Dans cette locution, quel s’accorde
avec le sujet (toujours inversé) du verbe être : Quels que puissent
être ses arguments, il faudra les prendre en compte.
Remarque
On écrit en deux mots et au singulier quelque temps (= un certain
temps) et quelque chose.
On écrit en un mot quelquefois, sauf si l’on veut exprimer la plu-
ralité : Le coucher de soleil est magnifique quelquefois [= parfois].
– Il a déclaré quelques fois [= plusieurs fois] qu’il s’excusait puis il
s’est tu.
Exemple
Quelques efforts qu’il ait fait, il n’a pas réussi (Bien qu’il ait fait beaucoup
d’efforts… – Malgré [tous] les efforts qu’il a faits…). Quelque s’accorde avec
le nom qui suit.
68 quoi que/
quoique
Les deux mains dans votre manchon,
Tenez-vous bien sur la banquette,
Et filons ! et bientôt Fanchon
Nous fleurira – quoi qu’on caquette !
Paul Verlaine, Fêtes galantes.
Présentation
Voilà deux conjonctions à la consonance cocasse et l’on peut,
comme Verlaine, s’en amuser. L’homophonie les fait souvent
prendre l’une pour l’autre, d’autant plus qu’elles expriment l’une et
l’autre le même rapport logique. Il est pourtant facile de les distin-
guer.
Quoique et quoi que sont des locutions conjonctives qui introduisent des
subordonnées de concession (voir la fiche 97).
✓ On écrit quoique en un mot quand on peut le remplacer par bien que :
Exemple
Quoique le temps soit incertain, il vaut mieux partir.
✓ On écrit quoi que en deux mots dans les autres cas. À noter
69 plus tôt/
plutôt
« Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
À Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi. »
La Fontaine, « Le Chat, la Belette
et le petit Lapin ».
Présentation
La confusion de ces deux homophones choquerait d’autant plus
qu’elle est facile à éviter.
70 tout(es)/ tous
Présentation
La prononciation ne suffit pas toujours à distinguer sans erreur tout
de tous (qui peut se prononcer [tu]) et toute(s) de tout (qui peut se
prononcer [tut] avec la liaison). Une rapide réflexion est donc
nécessaire.
✓ On écrit tout (ou tous, toute, toutes) devant un groupe nominal ; c’est
un adjectif indéfini qui signifie « l’ensemble » ou « n’importe lequel »,
il s’accorde avec le nom : Dans tous les jardins, toutes les roses sont
fleuries et elles vont le rester tout l’été. Au singulier, il peut signifier
« seul » : Il est parti avec un petit sac pour tout bagage.
✓ On écrit tout (ou tous, toutes) quand ce mot a la fonction d’un nom ;
c’est un pronom indéfini, il est sujet ou COD d’un verbe : Les
enfants ont tout mangé et ont tous dit que les gâteaux étaient bons.
✓ On écrit tout devant un adjectif : c’est un adverbe d’intensité qui À noter
signifie « entièrement », « vraiment ». Il est invariable devant un
adjectif masculin (Ils sont tout contents) ou un adjectif féminin com- Il en est de même dans la
mençant par une voyelle ou un h muet (Elle est tout émue). Pour des locution conjonctive de
sens concessif tout…
raisons d’euphonie, il est variable en genre et en nombre devant un que (= si… que,
adjectif féminin commençant par une consonne ou un h dit aspiré quelque… que) : Tout
(Elle est toute fatiguée, toute hâlée), ce qui est une source sages qu’ils sont, ils ont
d’ambigüité au pluriel : Elles sont toutes belles peut signifier « Toutes été dupés. – Toutes pru-
dentes qu’elles se sont
sont belles » ou « Elles sont bien belles ». montrées, elles n’ont pu
✓ Dans la pratique : éviter l’accident.
– Quand on prononce [tus], on écrit tous. Le mot est pronom indéfini,
il remplace un nom au pluriel ou plusieurs noms : J’ai invité dix
amis ; tous sont venus.
– Quand on prononce [tu], on écrit soit tout pour le pronom indéfini
(Il a tout lu) ou l’adjectif indéfini au singulier (Il a lu tout le jour) ;
soit tous pour l’adjectif indéfini suivi d’un nom ou d’un pronom au
pluriel (Il lit tous les jours. Il a salué tous ceux qu’il a rencontrés) ;
soit tout pour l’adverbe d’intensité devant un adjectif masculin (Ils
sont tout contents n’a pas le même sens que Ils sont tous
contents).
– Quand on prononce [tut], on écrit soit tout pour l’adjectif indéfini
(C’est tout un monde) ou pour l’adverbe devant un adjectif mas-
culin (Ils sont restés tout étonnés) ou devant un adjectif féminin
commençant par une voyelle ou un h muet (Elles sont restées tout
ébahies) ; soit toute(s) pour l’adjectif indéfini devant un mot fémi-
nin (Toutes les boutiques sont fermées) ou pour l’adverbe devant
un adjectif féminin commençant par une consonne (La pièce est
71 même/
mêmes
Présentation
Là encore, c’est la nature du mot même qui détermine s’il doit
prendre ou non la marque du pluriel.
À noter
72 L’adjectif
verbal et le
participe présent
Bel aubépin, fleurissant,
Verdissant
Le long de ce beau rivage,
Tu es vêtu jusqu'au bas
Des longs bras
D'une lambruche [vigne] sauvage.
Ronsard.
Présentation
Ces deux formes en -ant ne doivent pas être confondues : l’une
s’accorde, l’autre pas et elles n’ont pas toujours la même ortho-
graphe.
Exemple
Il prononça quelques paroles hésitantes et peu audibles.
Le lexique
Sommaire
Le lexique 155
La signification des mots
73 Dénotation
et connotation
La surface du pain est merveilleuse d’abord à
cause de cette impression quasi panoramique
qu’elle donne : comme si l’on avait à sa
disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou
la Cordillère des Andes.
Ainsi donc une masse amorphe en train
d’éructer fut glissée pour nous dans le four
stellaire, où durcissant elle s’est façonnée en
vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous
ces plans dès lors si nettement articulés, ces
dalles minces où la lumière avec application
couche ses feux, – sans un regard pour la
mollesse ignoble sous-jacente.
Francis Ponge, « Le Pain ».
Présentation
Au sens lexical d’un mot, enregistré dans le dictionnaire, s’ajoute
souvent un sens second, variable selon le locuteur et le contexte.
1 La dénotation
✓ Elle est le signifié, le sens lexical d’un mot, tel qu’un dictionnaire de
langue a pour tâche de le définir.
✓ Le sens dénoté d’un mot peut être analysé par comparaison avec des
mots de sens voisin en une combinaison particulière de traits distinc-
tifs (ou sèmes), comme le montre le tableau suivant :
individuel + + +
collectif ++
avec dossier + +
avec accoudoirs – ++
pour un roi ++
156 Le lexique
Dénotation et connotation
✓ Chacun des mots de cet exemple se distingue des trois autres par la
présence (+) ou l’absence (–) de sèmes. Les mots fauteuil, trône et
banc comportent chacun un sème spécifique (noté ici par deux +).
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 56 p. 220.
✓ Aux différents sens d’un verbe peuvent correspondre des construc- À noter
tions différentes : taxer qqch. = mettre un impôt sur cette chose, taxer
qqn de qqch. = accuser qqn de qqch. La plupart des mots sont
polysémiques, ils pos-
► Pour vérifier et enrichir vos connaissances, sèdent plusieurs sens,
faites l’exercice 57 p. 220. qui constituent leur
champ lexical. Ainsi
apprécier peut signifier
gouter (Il n’apprécie pas
2 La connotation sa compagnie) ou discer-
ner (Il a mal apprécié la
difficulté).
✓ Elle donne au mot, dans un contexte donné, une signification subjec-
tive, affective, particulière à un individu ou une communauté.
✓ Les connotations sont donc variables : l’adjectif blanc peut connoter
la pureté mais aussi la maladie ou la mort, le nom individu prend une
connotation dépréciative dans un contexte criminel (Les témoins ont
déclaré avoir croisé un individu de grande taille).
Remarque
Dans le poème de Ponge, les formes nettes, la dureté, la minceur
de la croute du pain sont valorisées par opposition à la « masse
amorphe » (sans forme) de la pâte et à « la mollesse » de la mie.
Le lexique 157
La signification des mots
74 Péjoratif/
mélioratif
Yakoustk, capitale de la République socialiste
soviétique de Yakoutie, est une ville moderne
où de confortables autobus mis à la disposition
de la population croisent sans cesse les
puissantes Zym, triomphe de l’automobile
soviétique. […]
Ou bien : Yakoutsk, à la sinistre réputation, est
une ville sombre où, tandis que la population
s’entasse péniblement dans des autobus rouge
sang, les puissants du régime affichent
insolemment le luxe de leurs Zym, d’ailleurs
couteuses et inconfortables.
Chris Marker, Lettres de Sibérie.
Présentation
Un mot peut aussi se distinguer d’un autre parce qu’il comporte un
sème évaluatif, qui exprime un jugement favorable (mélioratif) ou
défavorable (péjoratif). Ainsi maison est non marqué par rapport
à bicoque et villa (voir tableau ci-dessous).
péjoratif +
mélioratif +
158 Le lexique
Péjoratif/mélioratif
Le lexique 159
La signification des mots
75 Périphrases
et euphémismes
L’empereur parut. Il traversait lentement le
salon, au bras d’un général gros et court, qui
soufflait comme s’il avait eu une digestion
difficile. Les épaules se rangèrent sur deux
haies, tandis que les habits noirs reculèrent
d’un pas, instinctivement, d’un air discret.
Émile Zola, La Curée.
Présentation
On peut parfois souhaiter ne pas « appeler les choses par leur
nom »… Employer « un mot pour un autre » permet de varier le
vocabulaire mais aussi d’enrichir le propos en le rendant plus subtil,
plus signifiant.
1 Une périphrase
✓ C’est une expression employée pour désigner une réalité qui aurait
pu l’être par un seul mot. Elle peut servir à définir ce mot ou à en éviter
l’emploi (par exemple, pour qu’il n’y ait pas de répétition).
✓ Elle peut aussi avoir une valeur expressive, par exemple satirique
quand Zola désigne les courtisans de Napoléon III par la métonymie
« les habits noirs » qui les confond dans une masse uniforme et servile.
La métonymie « les épaules » – dont le texte a d’abord décrit la nudité
– y ajoute l’indécence des dames de la cour qui s’offrent à l’empereur.
2 Un euphémisme
✓ C’est un mot ou une périphrase employée pour atténuer une réalité À noter
jugée choquante (notamment, la mort, la sexualité, les maux et les
défauts qui affectent une personne). Les usages commerciaux,
administratifs et poli-
✓ On parle ainsi de longue maladie pour ne pas dire cancer. tiques de la langue sont
riches en euphémismes :
► Pour développer vos compétences,
les chômeurs sont appe-
faites les exercices 64 et 65 p. 222. lés des demandeurs
d’emploi, les gens privés
de logement des sans
domicile fixe.
160 Le lexique
La signification des mots
76 Les registres
(ou niveaux) de langue
Pour que dans le cerveau d’un couillon la
pensée fasse un tour, il faut qu’il lui arrive
beaucoup de choses et des bien cruelles. Celui
qui m’avait fait penser pour la première fois de
ma vie, vraiment penser, des idées pratiques et
bien à moi, c’était bien sûrement le
commandant Pinçon, cette gueule de torture.
Céline, Voyage au bout de la nuit.
Présentation
Toute langue a une dimension sociale et comporte des usages
variés qui affectent la prononciation, la syntaxe, la grammaire, le
lexique.
Remarque
Une bonne maitrise de la langue permet d’utiliser le registre appro-
prié à la situation de communication et d’éviter les impairs. Ainsi
le verbe rigoler, familier, convient à une conversation entre amis
mais dépare une copie. Il faut le talent d’un Céline pour mêler
comme il le fait les différents registres de langue.
✓ Certains mots familiers sont plus riches que les mots du vocabulaire
standard : un casse-cou n’est pas seulement un téméraire, il aime
prendre des risques. On ne peut donc les remplacer que par des
périphrases (des expressions de même sens).
✓ Le recours systématique aux registres soutenu et littéraire produit un
style « ampoulé », parodié ici par Queneau : « À l’heure où com-
mencent à se gercer les doigts roses de l’aurore, je montai tel un dard
rapide dans un autobus à la puissante stature » (Exercices de style).
► Pour améliorer votre expression,
faites les exercices 66 et 67 p. 222.
Le lexique 161
Le choix du mot juste
77 Synonymes,
antonymes,
homonymes,
paronymes
Pourquoi, qu’il disait, pourquoi qu’on
supporterait pas la vie du moment qu’il suffit
d’un rien pour vous en priver ? Un rien l’amène,
un rien l’anime, un rien la mine, un rien
l’emmène.
Raymond Queneau, Zazie dans le métro.
Présentation
Un mot prend son sens par les relations qu’il entretient avec les
autres dans le lexique. Les ressemblances peuvent être trom-
peuses, les différences sont essentielles : toute confusion ou
approximation dans le vocabulaire nuit en effet à la clarté et à la
précision de l’expression, à l’oral comme à l’écrit.
1 Synonymes
✓ Des synonymes sont des mots qui comportent les mêmes sèmes.
Exemple
162 Le lexique
Synonymes, antonymes, homonymes, paronymes
2 Antonymes
✓ Des antonymes sont des mots de sens contraire.
✓ Ils comportent donc au moins un trait sémantique commun : les adjec-
tifs courageux et lâche évaluent la capacité d’un individu à affronter le
danger, le premier positivement, le second négativement.
► Pour vérifier ou enrichir vos connaissances,
faites les exercices 73 et 74 p. 223.
3 Homonymes
✓ Des homonymes sont des mots qui ont la même forme mais des sens
différents.
✓ Ils peuvent être homographes, comme la solde (d’un soldat) et le
solde (d’un compte) ou homophones (comme un saut et un sot.
4 Paronymes
✓ Des paronymes sont des mots de forme voisine mais de sens différent
(comme conjoncture et conjecture). Cette similitude permet à des
écrivains comme Queneau une forme originale de jeux de mots mais
elle peut susciter chez le scripteur ordinaire des confusions qu’il
importe d’éviter.
► Pour vérifier ou enrichir vos connaissances,
faites les exercices 75 à 77 p. 223.
Le lexique 163
Le choix du mot juste
78 Quelques
erreurs et maladresses
à éviter
Hop l’Univers verse
Qui chavire L’autre ou moi
L’autre émoi La naissance à cette solitude
Je donne un nom meilleur aux merveilles du jour
J’invente à nouveau le vent tape-joue
le vent tapageur
Aragon, Feu de joie.
Présentation
Le discours des médias multiplie les néologismes, les approxima-
tions, les clichés. On préfèrera à ce médialecte conquérant une
formulation plus originale, garante de la justesse de l’expression et
de la pensée.
✓ Un mot est impropre s’il est employé dans un sens qu’il n’a pas. Dans
la langue courante, certaines impropriétés sont si fréquentes qu’elles
passent inaperçues ; mieux vaut savoir les éviter.
► Pour améliorer votre expression,
faites l’exercice 78 p. 223.
✓ Les néologismes sont des mots nouveaux que la langue invente en À noter
fonction de ses besoins, par exemple dans les domaines des sciences,
des techniques, des pratiques sociales, toujours en évolution ; elle les On apprécie en revanche
emprunte à d’autres langues (surtout l’anglais, de nos jours) ou les la liberté du poète qui
recourt à la paronymie
dérive de mots français existants. De nombreux verbes du premier pour évoquer, non sans
groupe sont ainsi créés comme impacter (affecter, avoir des consé- humour, « le vent tape-
quences sur) ou finaliser (conclure, achever, mener à son terme). Tous joue/le vent tapageur »
ne sont pas justifiés : avant de reprendre ces mot que les médias se provoqué par l’explosion
d’un obus.
hâtent de diffuser (et qu’un universitaire célèbre, Gérard Genette, a
appelé le médialecte), il faut se demander si le français ne dispose
pas déjà de termes pour désigner ces réalités.
► Pour améliorer votre expression, faites l’exercice 79 p. 224.
✓ On ne suivra pas non plus la tendance du médialecte à substituer aux
mots les plus communs des périphrases qui sont censées être plus
originales et qui ne sont que les clichés du moment.
164 Le lexique
Quelques erreurs et maladresses à éviter
Le lexique 165
Le choix du mot juste
79 La variété
et la précision
du vocabulaire
Vous vantez avec raison, Monsieur, l’extrême
abondance de votre langue […]. Vous faites un
catalogue en deux colonnes, de votre superflu
et de notre pauvreté. Vous mettez d’un côté
orgoglio, alterigia, superbia, et de l’autre orgueil
tout seul. Cependant, Monsieur, nous avons
orgueil, superbe, hauteur, fierté, morgue, élévation,
dédain, arrogance, insolence, gloriole, présomption,
outrecuidance. Tous ces mots expriment des
nuances différentes, de même que chez vous
orgoglio, alterigia, superbia ne sont pas
synonymes.
Voltaire, Lettre à M. Deodati de Tovazzi.
Présentation
Comme le rappelle malicieusement Voltaire à un correspondant
italien qui prétendait avoir montré « l’excellence de la langue ita-
lienne », le grand nombre de synonymes en français permet d’affi-
ner son expression en jouant sur les nuances entre ces mots de
sens voisin. Encore faut-il disposer d’un vocabulaire étendu : les
exercices suivants vous invitent à parcourir quelques champs
notionnels importants.
1 Le vocabulaire de la parole
Il y a bien des manières de dire, selon les circonstances, et de dire que
l’on (a) dit… On gagne à délaisser ce verbe passepartout au profit de
synonymes plus précis et plus nuancés.
► Pour améliorer votre expression,
faites les exercices 86 et 87 p. 225.
166 Le lexique
La variété et la précision du vocabulaire
2 Le vocabulaire de l’opinion
et de l’argumentation
L’exercice de la pensée, l’examen critique, la formulation d’un jugement
argumenté, le débat d’idées demandent l’emploi d’un vocabulaire varié et
rigoureux.
► Pour améliorer vos capacités à argumenter,
faites les exercices 88 à 92 p. 225-226.
3 Le vocabulaire du sentiment
L’expression nuancée des sentiments et des relations interpersonnelles
mais aussi l’analyse précise des textes littéraires font appel à un voca-
bulaire étendu.
► Pour améliorer vos capacités d’expression et d’analyse,
faites les exercices 93 à 98 p. 226-227.
Le lexique 167
5
La syntaxe
Sommaire
La syntaxe 169
La syntaxe
80 Les
constituants
de la phrase simple
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Verlaine, « Chanson d’automne ».
Présentation
Trois éléments sont susceptibles d’entrer dans la composition de
la phrase de base. Leur présence et leur place varient dans la
diversité des phrases françaises effectivement réalisées.
1 Le groupe nominal
Il comprend au minimum un nom précédé d’un déterminant (article, adjec- À noter
tif possessif, démonstratif, indéfini, numéral) ou un nom propre seul ou un
pronom. Il peut être enrichi par des expansions, en nombre variable : Ces expansions sont
adjectif qualificatif épithète ou détaché, complément du nom, nom mis en artistement et mélancoli-
quement détachées dans
apposition et, dans la phrase complexe, subordonnée relative et même la célèbre « Chanson
conjonctive (sur les classes de mots et leurs fonctions, voir les fiches 24 d’automne » de Verlaine.
à 29).
2 Le groupe verbal
Il peut se réduire à un verbe conjugué (Le chat dort) mais il comprend
généralement des expansions : adverbe, nom ou adjectif attribut du sujet,
groupe nominal complément du verbe et, dans la phrase complexe,
subordonnée complétive (voir la fiche 89).
Les verbes transitifs indirects se construisent avec une préposition : aller
à, venir de, parier sur, lutter contre, rivaliser avec… Le non-respect de
cette préposition peut rendre la phrase incorrecte ou modifier le sens du
verbe.
170 La syntaxe
Les constituants de la phrase simple
Exemples
Jouer (intransitif) ou jouer à = s’amuser : Les deux enfants jouent ; ils jouent
à se cacher dans la maison ; jouer de qqch. = le manier habilement, en profi-
ter : jouer du bâton, jouer de son charme ; jouer une chose = la mettre comme
enjeu, la risquer : jouer sa vie, jouer le tout pour le tout ; jouer quelqu’un = le
tromper, l’abuser : La vieille dame a été jouée par un démarcheur indélicat.
3 Le complément circonstanciel
Il est généralement prépositionnel mais, contrairement au complément du
verbe, il est facultatif, déplaçable et il complète la phrase.
Exemples
Les Parisiens vont à la campagne : complément indirect du verbe, non dépla-
çable, non supprimable.
La vie est agréable à la campagne : complément circonstanciel prépositionnel,
déplaçable, supprimable.
Il peut se placer entre le sujet et le verbe : La vie, à la campagne, est agréable.
Il peut se réduire à un adverbe : La vie est agréable maintenant, ou se passer
de préposition : La vie est agréable l’été.
Il est lié à la phrase par un rapport de sens exprimant la circonstance : lieu, temps,
cause, but, concession, hypothèse, manière, moyen… Il peut aussi exprimer un
commentaire du locuteur : À mon avis / Heureusement, la vie est agréable à
la campagne.
La syntaxe 171
La syntaxe
81 La phrase
simple
LE PAON
Il va sûrement se marier aujourd’hui.
Ce devait être pour hier. En habit de gala, il était
prêt. Il n’attendait que sa fiancée. Elle n’est pas
venue. Elle ne peut tarder.
Jules Renard, Histoires naturelles.
Présentation
La phrase minimale, pour être bien formée, doit être composée d’un
groupe nominal (GN) sujet et d’un groupe verbal (GV).
Exemple
[Le vent GN] [souffle GV].
Exemple
[Le vent du nord GN] [souffle fort GV] [cet hiver CC].
172 La syntaxe
La syntaxe
82 Les types
de phrases
Et voilà que des circonstances ont permis de
souffler au peuple la rage antisémite, on
l’empoisonne de ce fanatisme, on le lance dans
les rues, criant : « À bas les Juifs ! À mort les
Juifs ! » Quel triomphe, si l’on pouvait déchaîner
une guerre religieuse ! Certes, le peuple ne croit
toujours pas ; mais, n’est-ce pas le
commencement de la croyance, que de
recommencer l’intolérance du Moyen Âge, que
de faire brûler les Juifs en place publique ?
Zola, Lettre à la France 1898.
Présentation
Du point de vue de l’énonciation, produire une phrase, c’est accom-
plir obligatoirement un des actes suivants :
Exemple
La Deuxième République a été proclamée en février 1848. – Elle n’a pas sur-
vécu au coup d’État du 2 décembre 1851.
La syntaxe 173
82 Les types de phrases
Remarque
Dans le passage cité de la Lettre à la France (contemporaine de
l’affaire Dreyfus), la succession des trois types de phrases accen-
tue l’effet oratoire, permet d’interpeler le lecteur pour mieux le per-
suader de l’horreur de l’antisémitisme.
174 La syntaxe
La syntaxe
83 Les formes
de phrases
Combien d’injustices se font tous les jours à
l’abri du rang et de la puissance, et qui restent
ignorées, parce que le cri des opprimés n’a pas
la force de se faire entendre ! C’est surtout,
madame, dans votre condition qu’on doit
apprendre à écouter la plainte du pauvre, et la
voix de l’humanité, de la commisération, ou du
moins celle de la justice.
Vous n’avez pas besoin, sans doute, de ces
réflexions, et ce n’est pas à moi qu’il
conviendrait de vous les proposer ; mais ce sont
des avis qui, de votre part, ne sont peut-être pas
inutiles à vos enfants.
Rousseau, Lettre à la marquise de Ménars, 1754.
Présentation
Les différents types de phrases peuvent prendre des formes parti-
culières, dont certaines apparaissent dans la lettre de Rousseau.
1 La forme négative
La forme négative nie un énoncé. Elle utilise des locutions adverbiales qui
encadrent le verbe.
Exemple
Elle ne sort pas [ou jamais ou plus] seule.
2 La forme exclamative
La forme exclamative manifeste la subjectivité du locuteur. Elle est mar-
quée à l’écrit par le point d’exclamation, éventuellement par un adverbe
(Comme il fait beau !) ou un adjectif exclamatif (Quelle belle journée !), à
l’oral par l’intonation.
La syntaxe 175
83 Les formes de phrases
3 La forme emphatique
La forme emphatique met en relief un constituant de la phrase en le déta-
chant par une tournure de type c’est… qui / que (C’est ce coureur qui est
arrivé bien avant les autres) ou par une reprise pronominale, qui corres-
pond à un niveau de langue moins soutenu (Ce coureur, il est arrivé bien
avant les autres).
4 La forme passive
La forme passive peut concerner les phrases dont le verbe est construit
avec un complément d’objet direct.
Exemple
La phrase active Le président de la République a nommé le Premier ministre
devient Le Premier ministre a été nommé par le président de la République.
Remarque
La phrase passive peut être incomplète, sans complément d’agent :
Tout abus sera sanctionné.
Elle peut prendre une forme impersonnelle (voir § suivant) ou une
forme pronominale : La canne à sucre se cultive aux Antilles
apparait comme la transformation passive de la phrase On cultive
la canne à sucre aux Antilles. Certains verbes pronominaux comme
se faire, se laisser, se voir, s’entendre servent à construire des
phrases passives : Les touristes se sont fait / vu / laissé escroquer
(= Ils ont été escroqués). – Elle s’est entendu signifier son renvoi
immédiat (= On lui a signifié…). Sur ce point, voir la fiche 53.
176 La syntaxe
Les formes de phrases
5 La forme impersonnelle
La forme impersonnelle emploie des verbes qui ont pour sujet le pronom À noter
il, invariable et sans référent (il n’a que la fonction de sujet). Ces verbes
peuvent être impersonnels par nature (il pleut, il faut…), entrer dans des Une phrase imperson-
locutions impersonnelles (il est nécessaire de…, il est question de…, il y nelle peut être passive : Il
a été décidé d’arrêter les
a) ou être construits impersonnellement (il arrive que…, il convient de…). recherches est la trans-
► Pour vérifier vos connaissances, formation passive de On
a décidé d’arrêter les
faites les exercices 101, 102 et 103 p. 228-228.
recherches.
La syntaxe 177
La syntaxe
84 La phrase
complexe
Il entre à l’appartement [du roi], et passe sous
un lustre où sa perruque s’accroche et demeure
suspendue : tous les courtisans regardent et
rient ; Ménalque regarde aussi et rit plus haut
que les autres, il cherche des yeux dans toute
l’assemblée où est celui qui montre ses oreilles,
et à qui il manque une perruque.
La Bruyère, Les Caractères.
Présentation
La phrase complexe comprend plusieurs phrases simples (ou pro-
positions) comportant chacune un groupe nominal et un groupe
verbal : des propositions indépendantes, ou une proposition prin-
cipale accompagnée d’au moins une proposition subordonnée
(qui dépend d’elle).
178 La syntaxe
La phrase complexe
tirets courts (–) ou des parenthèses. Le sujet peut aussi y être post-
posé (Ce monde là prospère. Il prospère, vous dis-je ! / Embonpoint
de la honte ! époque callipyge ! – Hugo).
► Sur la juxtaposition et la coordination, voir la fiche 85.
► Sur la subordination, voir la fiche 86.
► Sur le discours rapporté, voir la fiche 90.
La syntaxe 179
La syntaxe
85 La
juxtaposition
et la coordination
L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur
des fondements psychologiques solides puisqu’elle tend
à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes
placés dans une situation inattendue, consiste à répudier
purement et simplement les formes culturelles : morales,
religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus
éloignées de celles auxquelles nous nous identifions.
Claude Lévi-Strauss, Race et histoire.
Présentation
On peut juxtaposer ou coordonner des unités de même niveau et
de même fonction grammaticale (sujet, COD…) : mots, syntagmes,
propositions. Contrairement à la juxtaposition, qui relève de la
parataxe, la coordination marque la relation entre ces unités par
des mots de liaison.
Des propositions indépendantes juxtaposées ou coordonnées for-
ment une phrase complexe.
Des propositions subordonnées peuvent aussi être juxtaposées ou
coordonnées, comme ici les trois propositions relatives : Une per-
sonne qui m’a téléphoné à 13 h, que je ne connais pas et qui ne
s’est pas présentée m’a dérangé pendant mon déjeuner sans
même s’excuser.
1 La juxtaposition
Les unités juxtaposées sont généralement séparées à l’écrit par des vir-
gules (parfois, des points-virgules ou des points d’exclamation), à l’oral
par des pauses, sans mots de liaison. La juxtaposition structure ainsi
souvent une énumération.
Exemple
« Hélas ! tout est fini ! fange ! néant ! nuit noire ! » (Hugo)
180 La syntaxe
La juxtaposition et la coordination
2 La coordination
Une phrase complexe peut comprendre deux propositions indépendantes
unies par un mot de liaison, conjonction de coordination (Je travaille car
je veux réussir) ou adverbe de liaison (Je travaille, ainsi je réussirai). Ces
propositions sont autonomes mais leur place dans la phrase doit être
compatible avec le sens du mot qui les coordonne (respectivement ici la
cause et la conséquence).
L’emploi des coordonnants donne lieu à des erreurs fréquentes :
✓ On ne peut coordonner que deux propositions (ou plus généralement À noter
deux éléments) qui jouent le même rôle : la phrase *Je travaille car
je veux réussir et que je n’ai plus le choix est incorrecte puisque la Les conjonctions de coor-
conjonction et unit une proposition indépendante et une subordonnée dination ne sont pas
déplaçables ni cumu-
introduite par que (pour la corriger, il faut supprimer que ou le rem- lables (sauf donc, qui
placer par car). peut s’ajouter à et, mais
✓ Des verbes coordonnés et suivis d’un complément commun doivent pas à mais : Je travaille
avoir la même construction : Voltaire dénonçait et stigmatisait l’into- donc je vais réussir / Je
travaille, je vais donc
lérance religieuse / *Voltaire dénonçait et s’élevait contre l’intolérance réussir / Je travaille et
religieuse (les deux verbes ne sont pas transitifs directs). donc je vais réussir).
✓ Les éléments coordonnés doivent être compatibles du point de vue
du sens : Il a parlé de ses affaires et de sa famille est correct. *Il lui a
présenté ses excuses et son père n’est pas acceptable, sauf si le
locuteur a délibérément pratiqué une transgression humoristique (fon-
dée sur la syllepse qui, du fait de la coordination des deux COD hété-
rogènes, donne un double sens au verbe présenter).
✓ Dans des expressions comme le premier et le troisième livre, le nom
est au singulier (livre est sous-entendu après premier) → le xviie et le
xviiie siècle (et aussi du xviie au xviiie siècle), mais les xviie et
xviiie siècles.
► Pour vérifier et fixer vos connaissances, faites les exercices 105 et 106
p. 228.
La syntaxe 181
La syntaxe
86 La
subordination
Il était singulier que la cadette des enfants de
Mme Le Vasseur, la seule qui n’eût point été
dotée, était la seule qui nourrissait son père et
sa mère, et qu’après avoir été longtemps battue
par ses frères, par ses sœurs, même par ses
nièces, cette pauvre fille en était maintenant
pillée, sans qu’elle pût mieux se défendre de
leurs vols que de leurs coups.
Rousseau, Les Confessions.
Présentation
Dans une phrase complexe, une proposition (la subordonnée) peut
être enchâssée dans une autre (la principale), dont elle dépend :
Il est parti subitement sans que personne puisse le retenir.
La proposition principale ne peut pas toujours exister seule, tout
dépend de la fonction de la subordonnée. Dans la phrase Il déteste
qu’on lui raconte la fin du film, la subordonnée COD est indispen-
sable après détester, verbe transitif direct.
Une subordonnée peut dépendre d’une autre subordonnée : Le
professeur savait que l’étudiant [qu’il interrogeait] était malade (la
subordonnée [relative] est enchâssée dans la subordonnée com-
plétive). De même, dans le texte de Rousseau, pour la relative et
pour la dernière subordonnée (sans qu’elle pût…).
Exemple
Alice ne lit que des romans qui finissent bien. (Voir la fiche 88.)
Exemple
Le moral des Français baissera si les prix augmentent. (Voir la fiche 93.)
182 La syntaxe
La subordination
Exemple
Le gouvernement redoute que le chômage augmente. (Voir la fiche 89.)
Exemple
On se demande quand la situation économique s’améliorera vraiment et si
cette amélioration sera durable. (Voir la fiche 91.)
Exemple
On me le donnerait, je n’en voudrais pas [= Même si on me le donnait…].
Remarques
On rencontre aussi une forme subordination inverse dans
laquelle la conjonction que, habituel marqueur de la subordonnée,
introduit la principale : La nuit arrive qu’il est à peine détrompé (La
Bruyère) a le même sens que Quand la nuit arrive, il est à peine
détrompé (mais l’humour y est plus sensible).
Les subordonnées sont souvent lourdes et ne doivent pas être
multipliées. Pour alléger la rédaction, elles peuvent parfois être
remplacées par des groupes nominaux de même fonction (sujets,
attributs, compléments du verbe, compléments circonstanciels) ou
par un groupe de l’infinitif.
La syntaxe 183
La syntaxe
87 Les modes
et les temps
dans les subordonnées
Lorsqu’avant la Révolution, je lisais l’histoire des troubles publics chez
divers peuples, je ne concevais pas comment on avait pu vivre en ces
temps-là ; je m’étonnais que Montaigne écrivît si gaillardement dans
un château dont il ne pouvait faire le tour sans courir le risque d’être
enlevé par des bandes de ligueurs ou de protestants.
Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe.
Présentation
Le choix du mode et du temps dans une subordonnée obéit à des
contraintes.
Remarque
Les subordonnées sont souvent lourdes et ne doivent pas être
multipliées. Pour alléger la rédaction, elles peuvent parfois être
remplacées par des groupes nominaux de même fonction (sujets,
attributs, compléments du verbe, compléments circonstanciels) ou
par un groupe de l’infinitif.
184 La syntaxe
La syntaxe
88 Les
subordonnées relatives
ne t’afflige point, toi qui vois en la nuit une amie
qu’émerveille ton sourire aiguisé par la chute
du jour,
la nuit armée d’étoiles innombrables et
grouillantes de siècles,
qui me force pour en mesurer la violence
à renverser le tête en arrière.
Jules Supervielle, Débarcadères.
Présentation
Les subordonnées relatives peuvent équivaloir à des adjectifs ou
à des groupes nominaux.
1 Le mot subordonnant
Les pronoms relatifs simples (qui, que, quoi, dont, où) ou composés
(lequel, duquel, auquel…) marquent la subordination tout en faisant réfé-
rence à un nom ou un pronom, l’antécédent, après lequel ils se placent
généralement (sauf pour les relatives substantives – voir ci-dessous). Ces
pronoms ont une fonction dans la relative : qui est sujet (L’homme qui me
parle…) ou COI du verbe (L’homme à qui je parle…), que est COD du
verbe, quoi est COI (prépositionnel : Le livre à quoi / auquel je tra-
vaille…), où est complément direct ou indirect de lieu ou de temps (Le
pays d’où je viens… – Le jour où je suis né…).
s!
Attention aux accord
Les pronoms relatifs simples sont invariables mais ils transmettent
les marques de genre, de nombre et de personne de leur antécé-
dent. Il faut donc vérifier l’accord du verbe avec le sujet qui et celui
du participe passé conjugué avec avoir ou de certains verbes pro-
nominaux avec le COD que, toujours antéposé : Toi qui es si caté-
gorique, es-tu bien sûr que c’est cette personne que tu as vue ?
La syntaxe 185
88 Les subordonnées relatives
Il peut être comme ici complément d’agent d’un verbe passif, complément
indirect d’un verbe transitif indirect (Le livre dont je parle…), complément
d’un adjectif (La femme dont il est amoureux…) ou complément d’un nom
(L’écrivain dont le livre…).
Il ne peut pas être complément d’un nom qui a déjà un complément (*Le
livre dont je ne me souviens plus du titre…) ou d’un verbe qui a déjà un
COI (*Le livre dont j’ai parlé de l’auteur…). On écrira donc Le livre dont
j’ai oublié le titre… et Le livre écrit par l’auteur dont j’ai parlé…
► Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 108 p. 229.
Les pronoms relatifs composés (lequel, laquelle, lesquel[le]s) et
contractés (avec de : duquel, desquel[le]s ; avec a ; auquel, aux-
quel[le]s) doivent être accordés avec leur antécédent : Les livres aux-
quels il s’intéresse… La femme à laquelle il écrit… Employés comme
sujets, le relatifs composés permettent d’éviter une équivoque sur l’anté-
cédent : Il a invité son fils et son ex-femme, laquelle a refusé de venir.
►Pour vérifier et fixer vos connaissances,
faites l’exercice 109 p. 229.
Exemple
« Le sophisme qui me perdit est celui de la plupart des hommes, qui se
plaignent de manquer de force quand il est déjà trop tard pour en user »
(Rousseau). Cette phrase comporte successivement une relative déterminative
et une relative explicative (précédée d’une virgule).
Remarque
On peut employer le subjonctif quand l’antécédent est indéter-
miné (Il n’y a personne qui fasse l’affaire) ou comprend un super-
latif (la plus haute distinction qui puisse être attribuée) ou les
adjectifs seul, premier, dernier (C’est la seule exception que je
186 La syntaxe
Les subordonnées relatives
La syntaxe 187
La syntaxe
89 Les
subordonnées
complétives introduites
par la conjonction que
L’Ingénu leur avait dit qu’il n’avait connu ni
père ni mère. Le prieur, qui était homme de
sens, remarqua que l’Ingénu avait un peu de
barbe ; il savait très bien que les Hurons n’en ont
point. […] après cent questions et cent réponses,
le prieur et sa sœur conclurent que le Huron
était leur propre neveu.
Voltaire, L’Ingénu.
Présentation
Elles équivalent à des groupes nominaux et peuvent être complé-
ments d’un verbe, directs (Elle espère qu’il réussira) ou indirects
(Elle veille à ce qu’il réussisse), mais aussi sujets (Qu’il réussisse
la comblerait de joie), compléments d’un nom (Elle a toujours
l’espoir qu’il réussira) ou d’un adjectif (Elle est heureuse qu’il ait
réussi). Elles peuvent aussi être détachées en tête de phrase dans
une forme emphatique (Qu’il réussisse, cela la comblerait de joie).
188 La syntaxe
Les subordonnées complétives introduites par la conjonction que
Remarque
Les constructions des verbes espérer et souhaiter sont de plus en
plus confondues dans la langue parlée ; or espérer, qui signifie
« attendre avec une certaine confiance », régit l’indicatif alors que
souhaiter, qui exprime un désir, est suivi du subjonctif.
La syntaxe 189
La syntaxe
90 Le discours
rapporté
Il sonna, des valets entrèrent ; on appela ses
femmes, à qui il dit : « Prenez votre maîtresse
qui se trouve mal ; portez-la dans son
appartement, et secourez-la… » Peu d’instants
après il envoya secrètement savoir de ses
nouvelles. On lui dit qu’elle était revenue de son
premier évanouissement, mais que, les
défaillances se succédant rapidement, elles
étaient si fréquentes et si longues qu’on ne
pouvait lui répondre de rien.
Diderot, Jacques le Fataliste.
Présentation
La relation de paroles dans un récit constitue un phénomène de
double énonciation ; celle du personnage est incluse dans celle du
narrateur. On en distingue quatre formes.
1 Le discours direct
Le discours direct rapporte les paroles d’autrui dans des propositions
indépendantes et telles qu’elles sont censées avoir été prononcées.
Il les introduit par un verbe de parole et les isole par des signes de ponc-
tuation : deux-points, tirets, guillemets (voir les fiches 19 et 20).
Exemple
Le professeur déclara : « Nous avons perdu du temps la semaine dernière, il
ne nous reste qu’une heure de cours et nous la consacrerons à la correction
du devoir. »
2 Le discours indirect
Le discours indirect les rapporte dans des subordonnées complétives
compléments du verbe de parole.
Cette transposition entraine généralement divers changements de per-
sonne et de temps ainsi que la suppression de la ponctuation du dialogue.
190 La syntaxe
Le discours rapporté
Exemple
Le professeur déclara qu’ils avaient perdu du temps la semaine dernière,
qu’il ne leur restait qu’une heure de cours et qu’ils la consacreraient à la
correction du devoir.
La syntaxe 191
90 Le discours rapporté
Exemple
« Julien fut profondément touché. Il ne pouvait voir là ni hypocrisie, ni exa-
gération. Elle croit tuer son fils en m’aimant, et cependant la malheureuse
m’aime plus que son fils » (Stendhal, Le Rouge et le Noir).
192 La syntaxe
La syntaxe
91 Les
complétives
interrogatives
indirectes
Quand ils approchèrent de la salle du trône,
Cacambo demanda à un grand officier
comment il fallait s’y prendre pour saluer Sa
Majesté : si on se jetait à genoux ou ventre à
terre ; si on mettait les mains sur la tête ou sur
le derrière ; si on léchait la poussière de la
salle ; en un mot, quelle était la cérémonie.
Voltaire, Candide.
Présentation
Une subordonnée complétive exprime souvent une question. Après
certains verbes, elle peut aussi signifier que le locuteur conserve
une certaine distance ou une réserve par rapport au fait qu’elle
énonce.
Exemple
Je me demande si tu viendras/*Je m’interroge si tu viendras).
La syntaxe 193
91 Les complétives interrogatives indirectes
Exemple
Je me demande comment s’appelle cet homme/Je me demande comment
cet homme s’appelle.
194 La syntaxe
La syntaxe
92 Les
constructions
infinitives et participes
Il fallait qu’elle pût retirer des choses une sorte
de profit personnel ; et elle rejetait comme
inutile tout ce qui ne contribuait pas à la
consommation immédiate de son cœur, – étant
de tempérament plus sentimentale qu’artiste,
cherchant des émotions et non des paysages.
Flaubert, Madame Bovary.
Présentation
On peut parler de propositions infinitive et participiale lorsque l’infi-
nitif et le participe ont un sujet qui leur est propre, différent de celui
du verbe principal. En dehors de cette construction, on parlera sim-
plement de groupes de l’infinitif et du participe.
2 La question du « sujet »
Les groupes de l’infinitif, ceux du participe (passé ou présent, épithète
ou détaché) et du gérondif (en + part. présent) n’ont pas de sujet exprimé
et doivent pouvoir être rapportés au sujet du verbe conjugué, sauf si le
participe se rapporte clairement à un autre mot. Épuisé, marchant
La syntaxe 195
92 Les constructions infinitives et participes
Remarque
À l’époque classique, Racine pouvait écrire : En naissant mes bras
vous ont reçue alors qu’on attend aujourd’hui : En naissant, vous
avez été reçue dans mes bras (ou : À votre naissance, mes bras
vous ont reçue). La phrase *Aimant sa femme, elle l’aimait à la folie
est incorrecte car aimant et aimait n’ont pas le même sujet séman-
tique ; elle doit être reformulée en rapportant les deux verbes au
même agent (Aimant sa femme, il était aimé d’elle à la folie) ou en
faisant apparaitre clairement les deux sujets (Comme il aimait sa
femme, elle l’aimait à la folie).
196 La syntaxe
La syntaxe
93 Les
subordonnées
circonstancielles
Quand je ne prendrais aucun intérêt personnel
à sa mémoire, c’était un homme si aimable et
si heureusement né, que, pour l’honneur de
l’espèce humaine, je la croirais toujours bonne
à conserver. Cet homme si charmant avait
pourtant ses défauts, ainsi que les autres,
comme on pourra voir ci-après ; mais s’il ne les
eût pas eus, peut-être eût-il été moins aimable.
Pour le rendre intéressant autant qu’il pouvait
l’être, il fallait qu’on eût quelque chose à lui
pardonner.
Rousseau, Les Confessions.
Présentation
Dans la phrase complexe, les subordonnées circonstancielles cor-
respondent globalement aux compléments circonstanciels de la
phrase simple.
La syntaxe 197
93 Les subordonnées circonstancielles
À noter
✓ Le mode de la subordonnée circonstancielle est déterminé par la
conjonction qui l’introduit (le non-respect du mode rend la phrase La conjonction que peut
incorrecte, d’où les rappels figurant dans les fiches 94 à 100). Il peut remplacer n’importe
quelle conjonction dans
dépendre aussi du sens de la subordonnée : de sorte que + indicatif
une subordonnée coor-
exprime la conséquence, de sorte que + subjonctif le but (Il prend donnée. Dans une subor-
toujours soin de parler le dernier de sorte que l’on se souvienne bien donnée hypothétique,
de ses paroles) ; quand + indicatif exprime le temps (ou l’opposition), elle régit le subjonctif : Si
vous travaillez et que
quand + conditionnel exprime la concession (comme dans le texte de
vous réussissiez, vous
Rousseau). reprendrez confiance.
198 La syntaxe
La syntaxe
94 L’expression
du temps
En se voyant bien mis, bien ganté, bien botté,
Rastignac oublia sa vertueuse résolution. La
jeunesse n’ose pas se regarder au miroir de la
conscience quand elle verse du côté de
l’injustice, tandis que l’âge mûr s’y est vu : là est
toute la différence entre ces deux phases de la
vie.
Balzac, Le Père Goriot.
Présentation
On dispose d’un grand nombre d’outils linguistiques pour exprimer
la diversité des relations temporelles.
La syntaxe 199
94 L’expression du temps
200 La syntaxe
La syntaxe
95 L’expression
de la cause
J’ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche, sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m’entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;
Présentation
Il importe de distinguer les nuances de sens induites par les mots
qui introduisent les propositions ou les compléments de cause.
La syntaxe 201
95 L’expression de la cause
Remarque
Plutôt que suite à (issu de la correspondance commerciale : Suite
à votre lettre du…), on emploiera les prépositions citées (et En
réponse à votre lettre du…).
Il n’existe pas de locution prépositive *dû à : une phrase comme *Il
est en retard dû à un accident de circulation est incorrecte. On
écrira : Il est en retard à cause d’un accident de circulation ou : Son
retard est dû à un accident de circulation.
202 La syntaxe
La syntaxe
96 L’expression
de la conséquence
Nous avions si peu besoin de nous faire des camarades
que nous en négligions même l’occasion. Quand nous
allions nous promener, nous regardions en passant leurs
jeux sans convoitise, sans songer même à y prendre part.
L’amitié remplissait si bien nos cœurs, qu’il nous suffisait
d’être ensemble pour que les plus simples goûts fissent
nos délices.
Rousseau, Les Confessions.
Présentation
Les conjonctions de coordination donc et alors sont assurément
les outils les plus élémentaires pour établir une relation de consé-
quence entre une proposition et celle qui la précède. Les locutions
conjonctives et prépositives expriment diverses nuances supplé-
mentaires.
Exemple
Il n’avait pas assez travaillé pour réussir.
La syntaxe 203
La syntaxe
97 L’expression
de l’opposition
et de la concession
J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice ;
Présentation
La nuance qui sépare la concession de l’opposition est marquée
par l’emploi du subjonctif ou du conditionnel au lieu de l’indicatif.
1 L’opposition
L’opposition met en relation deux faits opposés mais simultanés, c’est
pourquoi elle peut s’exprimer à l’indicatif : Pierre travaille alors que/
pendant que/ tandis que Jean s’amuse). La conjonction si peut avoir ce
sens, auquel elle ajoute une idée d’intensité : Si Pierre travaille, Jean
s’amuse.
La simple juxtaposition de deux propositions (parataxe) peut suffire à
l’exprimer : Pierre travaille, Jean s’amuse. (Cette observation vaut aussi
pour l’expression de la cause, de la conséquence, du temps, de l’hypo-
thèse.)
Remarque
La locution conjonctive sans que est suivie (très logiquement) du
subjonctif puisqu’elle évoque un fait qui aurait pu se produire mais
qui n’existe pas : Il s’est mis en colère sans qu’elle comprenne
204 La syntaxe
L’expression de l’opposition et de la concession
2 La concession
La concession unit deux faits dont l’un ne devrait pas être la cause de
l’autre (c’est une cause contrariée) : Bien que Pierre soit travailleur, il aime
aussi se distraire. Elle est exprimée par des locutions conjonctives qui
régissent le subjonctif (bien que, quoique, encore que). La subordon-
née peut être réduite par effacement du verbe être et de son sujet : Bien
que travailleur, Pierre aime aussi se distraire.
Remarque
Malgré que est considéré comme incorrect. La tournure malgré le
fait que + indicatif est lourde et maladroite : elle trahit la difficulté
de celui qui l’emploie à utiliser la construction bien que + subjonctif.
Remarque
Après quand bien même, la langue orale substitue souvent l’indi-
catif au conditionnel, atténuant par là, très inutilement, l’expression
de l’hypothèse.
La syntaxe 205
97 L’expression de l’opposition et de la concession
Remarques
La tournure mais pourtant, courante dans la langue parlée, est un
pléonasme inutile.
La locution adverbiale en fait exprime l’opposition ou la conces-
sion ; elle ne doit pas être employée à tout propos, notamment à
l’oral où son emploi abusif en tête de phrase la ravale au rang de
simple interjection.
206 La syntaxe
La syntaxe
98 L’expression
de l’hypothèse
et de la condition
Si vous n’aviez pas été chassé d’un beau
château à grands coups de pied dans le derrière
pour l’amour de Mlle Cunégonde, si vous
n’aviez pas été mis à l’inquisition, si vous
n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous
n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron,
si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du
bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici
des cédrats confits et des pistaches.
Voltaire, Candide.
Présentation
La conjonction si permet l’expression la plus commune et la plus
simple de l’hypothèse, sans recours au conditionnel ou au sub-
jonctif, ce qui n’est pas le cas des nombreuses locutions conjonc-
tives de sens voisin.
1 Le système si + indicatif
Le système si + indicatif est le plus fréquent. Le mode conditionnel est
exclu dans la subordonnée.
✓ si + présent/indicatif futur (ou présent) ou impératif présent : expres-
sion de l’éventualité (= potentiel). Si le temps le permet, tu iras te pro-
mener (tu vas te promener/va te promener).
✓ si + imparfait/conditionnel présent : expression d’une hypothèse
improbable portant sur le présent (= irréel du présent). Si le temps le
permettait [mais il ne le permet pas], tu irais te promener.
✓ si + plus-que-parfait/conditionnel passé : expression d’une hypo-
thèse qui ne s’est pas réalisée dans le passé (= irréel du passé). Si le
temps l’avait permis, tu serais allé te promener. La langue soutenue
emploie ici le plus-que-parfait du subjonctif : Si le temps l’eût permis,
il fût allé [ou il serait allé] se promener.
La syntaxe 207
98 L’expression de l’hypothèse et de la condition
Remarque
Si s’élide devant il(s) : s’il n’est pas élidé, c’est une faute ou la
marque d’une langue orale relâchée. Si peut introduire des subor-
données d’opposition (voir la fiche 97), de temps (voir la fiche 94),
de cause (voir la fiche 95) et des interrogatives indirectes (voir la
fiche 91). L’emploi des modes et des temps est alors différent.
208 La syntaxe
La syntaxe
99 L’expression
du but
L’œil intègre d’un honnête homme est toujours
inquiétant pour les fripons. Il n’en aurait pas
fallu davantage pour que celui-ci me prît en
haine ; mais cette haine avait une autre cause
encore qui la rendit bien plus cruelle. Il faut dire
cette cause, afin qu’on me condamne si j’avais
tort.
Rousseau, Les Confessions.
Présentation
Le but est une conséquence souhaitée ou que l’on désire éviter :
l’expression de cette volonté est marquée par l’emploi du subjonc-
tif.
✓ Les subordonnées de but sont introduites par les locutions conjonc- À noter
tives pour que, afin que (but positif, recherché), de peur que, de
crainte que, pour que… ne… pas (but négatif, redouté), qui Dans la langue classique
régissent le subjonctif. (comme celle de Rous-
seau) ou soutenue, le res-
pect de la concordance
La syntaxe 209
La syntaxe
100 L’expression
de la comparaison
Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez la guerre :
Toute votre félicité,
Sujette à l’instabilité,
En moins de rien tombe par terre ;
Et comme elle a l’éclat du verre,
Elle en a la fragilité.
Corneille, Polyeucte.
Présentation
La comparaison rapproche deux faits dans un ordre qui est souvent
indifférent.
Exemple
La journée s’est terminée comme elle avait commencé./ La journée ne s’est
pas terminée comme elle aurait dû le faire.
✓ Elle peut dépendre d’un adjectif ou d’un verbe précédé d’un adverbe
de quantité : (plus… que, moins… que, aussi… que, autant…
que) et se présente alors souvent sous une forme elliptique.
Exemple
Elle est aussi intelligente que belle/qu’elle est belle.
210 La syntaxe
Exercices
Pour vous permettre de revoir et de mobiliser vos connaissances, cet ouvrage vous propose
encore une série de vingt-six exercices qui vous incitent à veiller à la cohérence de l’expression
(exercices 125 à 137, p. 231 à 234) et à améliorer la rédaction (exercices 138 à 150, p. 235
à 238).
Elle est assurée, d’une part, par la répétition ou la redondance de certaines informations gram-
maticales (accords, conjugaisons) et lexicales, d’autre part, par la progression du propos, sans
rupture ni contradiction.
Elle est perturbée quand les relations entre les mots ou les propositions sont confuses, notam-
ment du fait d’un mauvais emploi de la ponctuation, de l’orthographe grammaticale, des mots
qui font référence à d’autres mots de la phrase ou du contexte, des modes, de la coordination,
de la subordination. Le texte manque alors de clarté et se trouve toujours fortement déprécié.
Les exercices présentent des énoncés qui souffrent de ce défaut : à vous d’y remédier et de
corriger les erreurs et les maladresses de tous ordres qui s’y trouvent.
La syntaxe 211
Exercices
Exercice 1. Dans les phrases suivantes, distinguez par des barres obliques les différentes uni-
tés de sens, lexicales et grammaticales, et soulignez ces dernières. 1. L’abolition de l’esclavage
a été proclamée par la deuxième République. 2. Les palais italiens sont appréciés des visi-
teuses. (Corrigé p. 240.)
Exercice 2. Vérifiez et rétablissez au besoin la cohérence des marques grammaticales dans
les phrases suivantes. 1. Éva et Lucie sont partis en retard : l’horloge du salon était arrêté. 2. Les
entreprises ont du mal à exporter ; ils souffrent de la faiblesse du dollar. 3. Lequel de ces indi-
vidus se retournaient sans cesse pour vous adresser ce geste et ce mot insultant ? 4. Interrogées
à plusieurs reprises, les témoins ont déclaré avoir vu l’agresseur brandir un espèce de marteau.
5. L’éloge de la critique est pleinement justifiée. (Corrigé p. 240.)
Exercice 3. Combien y a-t-il de voyelles écrites et de voyelles prononcées (donc de syllabes)
dans les mots suivants ? Partir, géologie, geôlier, accueil, partitions, houx, chapeau, toiture,
essentiellement, unité. (Corrigé p. 240.)
Exercice 4. Complétez, quand c’est nécessaire, les noms en italique en ajoutant des conson
nes muettes et donnez un dérivé pour chacun d’eux : un cer… et des biches ; prendre le pou…
d’un malade ; le statu… de juge ; un abri… contre la pluie ; un plagia… éhonté ; des éba…s
amoureux ; un eczéma… gênant ; un vulgaire gouja… ; un empr… immobilier ; un ess…
d’abeilles ; un escro… habile ; un siro… d’anis ; un abu… dangereux ; un destin… exception-
nel ; un instin… de survie ; un pui… d’eau douce ; mettre un objet au rebu…. (Corrigé p. 241.)
Exercice 5. Dans les passages suivants, extraits de journaux ou d’essais, relevez et commentez
brièvement les marques de subjectivité. 1. Un grand merci aux hiérarques du CIO, aux rentiers
de l’olympisme. 2. Le gouvernement de Front populaire était le « désordre établi » ; c’était du
moins ce que L’Action française ressassait à ses lecteurs depuis des années (Robert Paxton,
La France de Vichy). 3. À en croire la télévision birmane, la junte militaire est d’une efficacité
remarquable dans la gestion de la catastrophe. 4. La recette éculée de la relance par la
consommation. 5. Les Français abominent les mœurs étrangères et les jugent barbares. Pour-
quoi non barbares, puisqu’elles ne sont françaises ? (Montaigne.) (Corrigé p. 241.)
Exercice 6. Dans les passages suivants, extraits de récits réalistes, relevez les marques de
subjectivité indiquant la présence et le point de vue du narrateur. 1. (Un bourgeois achète un
bien national sous la Révolution – Balzac, Eugénie Grandet.) « Grandet alla […], muni de deux
mille louis d’or, au district, où, moyennant deux cents doubles louis offerts par son beau-père
au farouche républicain qui surveillait la vente des domaines nationaux, il eut pour un morceau
de pain, légalement, sinon légitimement, les plus beaux vignobles de l’arrondissement, une
vieille abbaye et quelques métairies. » 2. (Un pharmacien normand exerce illégalement la
médecine – Flaubert, Madame Bovary.) « La foule […] menaçait quelquefois de rompre la
devanture de la pharmacie. Les mercredis, elle ne désemplissait pas et l’on s’y poussait, moins
pour acheter des médicaments que pour prendre des consultations, tant était fameuse la répu-
tation du sieur Homais dans les villages circonvoisins. Son robuste aplomb avait fasciné les
campagnards. Ils le regardaient comme un plus grand médecin que tous les médecins. » 3. (Un
petit-bourgeois de 1848 – Zola, La Fortune des Rougon.) « Ce fils de paysan blêmi dans les
soucis du commerce, gras de vie sédentaire, cachant ses appétits haineux sous la placidité
naturelle de ses traits, avait en effet l’air nul et solennel, la carrure imbécile qui pose un homme
dans un salon officiel. » 4. (La bonne société de 1870 – Maupassant, Boule de suif.) « Ces six
personnes formaient le fond de la voiture, le côté de la société rentée, sereine et forte, des
honnêtes gens autorisés qui ont de la religion et des principes. » 5. (Un député républicain de
1880 – Maupassant, Bel-Ami). « C’était un de ces hommes politiques à plusieurs faces, sans
212 La syntaxe
Exercices
convictions, sans grands moyens, sans audace et sans connaissances sérieuses, avocat de
province, joli homme de chef-lieu, gardant un équilibre de finaud entre tous les partis extrêmes,
sorte de jésuite républicain et de champignon libéral de nature douteuse, comme il en pousse
par centaines sur le fumier populaire du suffrage universel. » (Corrigé p. 241.)
Exercice 7. Quelles erreurs ou négligences concernant la mise en page et l’écriture (la graphie)
peut-on observer dans le texte ci-dessous, qui est l’introduction d’un commentaire de texte ?
(Corrigé p. 242)
Exercice 8. Que vous apprend la définition du dictionnaire Lexis sur le verbe pourtant courant
admirer ? (Corrigé p. 242.)
ADMIRER [admire] v. tr. (lat. admirari, s’étonner, admirer ; 1360). [Sujet
nom d’être animé.] 1. Admirer quelqu’un, quelque chose, le regarder
avec un sentiment de respect pour sa beauté ou ses qualités morales
(parfois iron.) : Admirer le portail de la cathédrale de Chartres (syn.
↑s’enthousiasmer devant, s’extasier devant). Il y a dans les
hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser (Camus).
Assis sur la terrasse, il admire le coucher du soleil derrière la montagne
(syn. ↓apprécier ; contr. dédaigner). — 2. Admirer que (suivi du subj.),
La syntaxe 213
Exercices
214 La syntaxe
Exercices
La syntaxe 215
Exercices
grand meaulnes d’alain-fournier plait aux adolescents. 6. On ne badine pas avec l’amour est
une pièce romantique. 7. Avez-vous lu le livre du rire et de l’oubli de milan kundera ? 8. De
l’amour est un essai de stendhal. 9. La petite tailleuse chinoise a été adaptée au cinéma. 10. Les
rougon-macquart de zola sont sous-titrés histoire naturelle et sociale d’une famille sous le
second empire. (Corrigé p. 244.)
Exercice 19. Restituez dans ce texte de Zola tous les signes qui le rendent plus lisibles (majus-
cules, accents, ponctuation, soulignement). Plusieurs choix sont parfois possibles.
le dejeuner sur l’herbe est la plus grande toile d’edouard manet celle ou il a realise le reve que
font tous les peintres mettre des figures de grandeur naturelle dans un paysage on sait avec
quelle puissance il a vaincu cette difficulte il y a la quelques feuillages quelques troncs d’arbres
et au fond une riviere dans laquelle se baigne une femme en chemise sur le premier plan deux
jeunes gens sont assis en face d’une seconde femme qui vient de sortir de l’eau et qui seche
sa peau nue au grand air cette femme nue a scandalise le public qui n’a vu qu’elle dans la toile
bon dieu quelle indecence une femme sans le moindre voile entre deux hommes habilles (Cor-
rigé p. 244.)
Exercice 20. Rétablissez la disposition du dialogue, les majuscules et la ponctuation dans cet
extrait de Pierre et Jean (Maupassant).
il s’approcha curieux pour voir la figure de ce solitaire et il reconnut son frère tiens c’est toi jean
tiens pierre qu’est ce que tu viens faire ici mais je prends l’air et toi jean se mit à rire je prends
l’air également et pierre s’assit à côté de son frère hein c’est rudement beau mais oui (Corrigé
p. 244.)
Exercice 21. Dites si les mots suivants pourraient être coupés en fin de ligne et, si oui, entre
quelles lettres : passage, araire, ignoble, démonstration, appliquer, extraire, naïf, éblouir, actuel-
lement, avinée. (Corrigé p. 245.)
Exercice 22. Réécrivez les phrases suivantes de manière à faire disparaître toute ambigüité,
toute incorrection et toute faute d’orthographe. 1. Vautrin trompe les personnes qu’il fréquente :
ils ignorent qui il est vraiment. 2. La disparition de Vautrin constitue un passage clef du fait de
son importance. 3. Cette question permet de mettre l’accent sur l’interrogation de Rastignac qui
est pris dans ce nouveau monde qui est Paris et qui l’invite à jouer un double jeu. 4. Cette
narration permet au narrateur de « s’éloigner » du personnage toute fois ce premier sait ce que
voit Angelo. 5. Selon Hugo, le théâtre est le pays du vrai, en ce sens qu’il s’agit d’un art crée
par les humains et destiné à des humains et qu’elle constitue une entité humaine. 6. Par delà
la tentative de consolider son identité par l’humour, le lecteur ne peut s’empêcher d’entendre la
plainte désespérée de l’auteur. 7. Le président de la République nomme le Premier ministre.
Celui-ci est aussi le chef des armées. 8. Nous étions contents d’être venus, de voir les uns et
les autres, bref de se retrouver comme autrefois. 9. Le surréalisme a été fondé par Soupault,
Aragon et Breton qui, ce dernier, a veillé ensuite à l’orthodoxie du mouvement. 10. Mme Per-
sonne ayant apporté une truite avariée, elle fut jetée directement à la poubelle. (Corrigé p. 245.)
Exercice 23. Écrivez les adverbes dérivés des adjectifs et participes passés suivants : absolu,
conscient, poli, résolu, excellent, constant, hardi, violent, pareil, profond, dû, gai, ingénu, naïf,
pertinent. (Corrigé p. 245.)
Exercice 24. Remplacez les … par la bonne terminaison. 1. Ce musicien a passe… deux ans
à compose… une symphonie. 2. Sollicite… par plusieurs radios locales, le vainqueur a décline…
ces offres : il a souhaite… réserve… sa première interview à une chaîne nationale. 3. Le guide
a jete… ces fruits sauvages en disant qu’ils n’étaient pas bons à mange…. 4. Il avait décide…
216 La syntaxe
Exercices
de révise… ses conjugaisons pour mieux assure… son succès mais il s’est finalement pré-
sente… à l’examen sans avoir travaille…. 5. « Bien évalue… la hauteur avant de saute… », a
rappele… l’entraîneur. (Corrigé p. 245.)
Exercice 25. Écrivez le participe passé des verbes suivants : assoir, bénir, clore, conquérir,
couvrir, craindre, croître, fuir, haïr, moudre, mouvoir, plaire, prendre, recevoir, vivre. (Corrigé
p. 245.)
Exercice 26. Écrivez les dix verbes suivants à l’indicatif présent (3e pers. sing.) puis au
subjonctif présent (3e pers. sing. et 1re pers. plur.) : être, recevoir, voir, créer, relier, bouillir,
acquérir, employer, assoir, fuir. (Corrigé p. 245.)
Exercice 27. Écrivez les phrases suivantes en mettant les verbes à l’imparfait.
1. Pierre moud le café pendant que l’eau bout, Marie s’enquiert de l’endroit où est rangé le pain,
je place les tasses et les cuillers sur la table, bref, nous nous employons tous à préparer le petit-
déjeuner. 2. Plus vous niez les faits, plus nous acquérons la certitude que vous mentez sciem-
ment. 3. Nous ne renions rien de nos personnalités opposées : je hais toujours son cynisme,
mes paroles ne l’émeuvent pas le moins du monde. (Corrigé p. 245.)
Exercice 28. Écrivez les verbes suivants à la 1re pers. du sing. du futur simple et à la 1re pers.
du plur. du conditionnel présent : octroyer, sursoir, pouvoir, résoudre, parcourir, dire, lier,
envoyer, agréer, requérir. (Corrigé p. 245.)
Exercice 29. Écrivez ces phrases à l’impératif : 1. Tu vas dehors. 2. Tu manges lentement.
3. Tu en manges deux fois par semaine. 4. Tu y vas en courant. 5. Tu me le donnes. 6. Tu sautes
en levant les bras. 7. Vous êtes calme, vous avez confiance. 8. Tu as du courage. 9. Tu t’ennuies
en silence. 10. Tu t’assois ici et tu en essayes une paire. (Corrigé p. 246.)
Exercice 30. Écrivez les formes composées correspondant aux formes simples suivantes et
identifiez-les : que vous puissiez, il vivait, tu vainquis, elle s’en va, elles sortirent, qu’il bénît, qu’il
faille, il est écrit, ils devraient, il la crée. (Corrigé p. 246.)
Exercice 31. Écrivez les formes simples correspondant aux formes composées suivantes et
identifiez-les : il eut tenu, tu aurais pu, j’aurai épié, aie corrigé, nous avions ri, ils se sont assis,
il a convaincu, j’ai haï, tu es parti, vous aurez couru. (Corrigé p. 246.)
Exercice 32. À quelle(s) personne(s) peut-on associer les terminaisons verbales -ai, -e, -
es, -ions, -rent, -riez ? Justifiez chaque réponse en identifiant la ou les formes verbales corres-
pondantes : indiquez le groupe, le mode, le temps, la personne et donnez-en un exemple.
(Corrigé p. 246.)
Exercice 33. Classez les mots suivants en trois groupes selon qu’ils sont soit une forme verbale,
soit un nom, soit à la fois une forme verbale et un nom. Identifiez-les pour justifier vos
réponses : boue, bouille, bout, croie, croîs, départ, étais, mue, parais, partis, parts, soie, soit,
vis, voie. (Corrigé p. 246.)
Exercice 34. Identifiez les formes verbales suivantes et corrigez celles qui sont mal conjuguées
ou mal orthographiées : vous soyiez, nous priions, il s’est dissous, elle acquérait, elle est dûe,
il rangeat, ils partèrent, avances !, qu’il allât, qu’il fusse. (Corrigé p. 246.)
Exercice 35. Écrivez les différentes radicaux de jouer, nettoyer, semer, jeter, envoyer, courir,
fuir, vivre, tenir, devoir. En utilisant le tableau de la fiche 4, écrivez aussi la prononciation de
chacun de ces radicaux. (Corrigé p. 247.)
La syntaxe 217
Exercices
Exercice 36. Écrivez au pluriel les noms composés suivants : un rabat-joie, un oiseau-mouche,
un haut-parleur, un porte-bonheur, un mot-clé, un soutien-gorge, un faire-part, un chef-d’œuvre,
un aide-mémoire, un Sud-Américain, un garde-fou, un garde-manger, un garde-chasse, un haut-
le-cœur, un haut-de-forme, un grand-parent, un arrière-grand-père, un on-dit, un laissez-passer,
une avant-garde. (Corrigé p. 247.)
Exercice 37. Écrivez au pluriel : un bail avantageux, un pneu noir et blanc, un choral très musi-
cal, un vœu amical, un idéal banal, un beau gentilhomme, un Picasso original, un émail de
Limoges bleu, un aïeul né sous l’Empire, un échec fatal. (Corrigé p. 247.)
Exercice 38. Accordez les adjectifs de couleur quand c’est possible : des pantalons crème, des
ballons orange, des jupes mauve, une liqueur orangé, des yeux noisette, des coussins prune,
des gants gris perle, des chaussures rose, des cocardes bleu blanc rouge, un bouquet de fleurs
rouge et jaune, des vestes jaune pâle, des polos rayés bleu et blanc, des imprimés saumon,
des cheveux brun clair, des toges pourpre. (Corrigé p. 247.)
Exercice 39. Corrigez l’orthographe des phrases suivantes : 1. Feu mes grand mère étaient les
meilleur amies possible : elles se comprenaient à demi mot. 2. Ces soi disant experts ont l’air
mal informé, leurs propos sont des plus inquiétant. 3. Deux personnes inconnu, une femme et
un homme marié depuis peu, ont été entendu par la police. 4. Épuisé par cette marche et cette
chaleur imprévu, la mère et son fils, couché à mi pente sous un rocher en surplomb, attendaient
les secours. 5. Les fillettes allaient toujours court vêtu, nu tête et les pieds nu dans des sabot.
(Corrigé p. 247.)
Exercice 40. Corrigez, si besoin est, l’orthographe des phrases suivantes : 1. Ces livres, bien
que tout jaunis, me sont cher. 2. L’Allemagne compte plus de quatre vingt millions d’habitants.
3. Sept cent mille euros ! Cette maison est vendue trop cher. 4. Seul les huit élèves du premier
rang chantent juste. 5. Elles se sont arrêtées net. 6. Les portes sont restées grand ouvertes tout
une journée. 7. Sa course l’a laissée tout haletante. 8. Il a quatre vingt ans, un appartement de
deux cent vingt mètres carrés et cent quatre vingt mille euros d’économies. 9. La pluie est
tombée si dru que nos chaussures ont été tout éclaboussées. 10. Cette erreur, vous la paierez
cher. (Corrigé p. 248.)
Exercice 41. Accordez les verbes et expliquez leur accord. 1. Le soir, arriv… au bar le facteur,
fatigué de sa tournée, ainsi que le boulanger, qui vien… de nettoyer son four. 2. L’un et l’autre
s’install… à une table du fond et se hât… de boire un verre. 3. Commenc… ensuite leur partie
de cartes ou plutôt leur dispute habituelle car aucun d’eux n’aim… perdre. 4. Au-dessus du
brouhaha général s’élèv… soudain des éclats de voix quand l’un ou l’autre accus… son parte-
naire de tricher. 5. Une dizaine d’années sépar… ces deux hommes : ils form… un de ces
couples qui assure … le succès des films comiques. 6. La plupart réuni… deux personnalités
contrastées comme les leurs mais ni le boulanger ni le facteur ne semble… en avoir conscience :
l’un comme l’autre fréquente… le café plus que le cinéma. (Corrigé p. 248.)
Exercice 42. Dans les phrases suivantes, le pronom personnel nous est-il COD du participe
passé ? Si oui, faites l’accord. 1re série : Ce voyage nous a… 1. plu…. 2. rendu… le moral.
3. enchanté…. 4. fait… plaisir. 5. enlevé… tout espoir. 6. guéri….. 7. couté… très cher.
8. séduit…. 9. apporté… beaucoup. 10. rendu… courageux. (Corrigé p. 248.)
Exercice 43. Même exercice. 2e série : Ce voyage nous a… 11. enrichi…. 12. laissé… mélan-
coliques. 13. laissé… de bons souvenirs. 14. changé… les idées. 15. donné… mal à la tête.
16. plongé… dans l’angoisse. 17. valu… des ennuis. 18. épuisé…. 19. déplu…. 20. enthou-
siasmé…. (Corrigé p. 248.)
218 La syntaxe
Exercices
Exercice 44. Ajoutez les terminaisons qui conviennent. 1. Voilà des films qu’elle aurait aimé….
Elle en a vu… beaucoup de ce genre. 2. C’est une pièce qu’ils auraient aimé… interpréte….
3. « Que de soins m’eût couté… une tête si chère ! » (Racine). 4. Étant donné… les circons-
tances, les décisions qu’il a pris… ont été critiqué… sur le moment. 5. Elles ont ensuite paru…
plus judicieuses qu’on ne l’avait imaginé…. (Corrigé p. 248.)
Exercice 45. Faites les accords nécessaires. 1re série : Mes deux amies se sont…1. absenté….
2. mis… à courir. 3. lancé… de l’eau. 4. plu… 5. enfui…. 6. insulté…. 7. succédé… au téléphone.
8. dit… au revoir. 9. bien amusé… 10. moqué… de moi. (Corrigé p. 249.)
Exercice 46. Même exercice. 2e série : Mes deux amis se sont… 1. souri…. 2. retiré….
3. écrié… : « Bravo ! ». 4. évanoui…. 5. fait… des farces. 6. souvenu… de moi. 7. envoyé…
des cartes postales. 8. dit… que la voiture qu’ils se sont acheté… leur avait été vendu… trop
cher…. 9. promené…. 10. adonné… à la boisson. (Corrigé p. 249.)
Exercice 47. Ajoutez les terminaisons et les accents qui manquent. 1. Les incidents qu’il y a
eu… lors du match ont été unanimement condamne…. 2. Tous ces documents, ils les ont fait…
reproduire et diffuse… largement. 3. Elles s’étaient vu… refuse… l’entrée de la salle. 4. Leurs
réactions, qu’elles n’ont pas laisse… paraitre sur le moment, elles ont enfin pu… les exprime…
le lendemain, passe… leur surprise initiale. 5. Ils se sont cru… les plus forts ; ils ont du…
déchante…. 6. Quels livres a-t-il envoye… cherche… ? 7. Ces enfants, je les ai vu… pro-
gresse… plus vite que je ne l’aurais cru…. 8. Elles se sont vu… hier pour la première fois. 9. Les
retardataires se sont vu… rédui… à attendre l’entracte dans le hall du théâtre. 10. Ils se sont
vu… réclame… un supplément par le chauffeur de taxi. 11. Ils se sont entendu… comme des
larrons en foire. 11. Elle s’est entendu… cit… des vers qu’elle croyait avoir oublie…. 12. Nous
nous sommes entendu… rappele… qu’il était interdit de fumer dans la gare. (Corrigé p. 249.)
Exercice 48. Dans les phrases suivantes, remplacez, quand c’est nécessaire, les … par les
lettres qui manquent, les ◊ par ses, ces, cet, cette, c’est ou sait, les — par se, ce ou ceux :
1. On…ignore ni — qu’ils — son… dit ni — qu’ils on… fait ni — qu’ils on… rencontrés. 2. Quoi
qu’il en soi…, il ◊ que ◊ outrageant d’adopter ◊ attitude agressive et de ne pas modérer ◊ propos
devant ◊ homme affaibli par son… accident. 3. Le directeur et ses employés son… très attentifs
à la qualité du service : on… aime ◊ accueil, ◊ hygiène et ◊ confort parfaits qui règnent dans ◊
hôtel, on… y est bien, comme chez soi…, et on… y retourne pas sans plaisir. 4. — faire répri-
mander pour une erreur, soi… ; mais pour une erreur qu’on… a pas commise, ◊ humiliant. 5. Il
faut que tu soi… bien préparé si tu veux réussir ◊ épreuve ; pour — faire, un travail régulier et
des entraînements fréquents son… essentiels. (Corrigé p. 250.)
Exercice 49. Remplacez le… par leur, leurs ou le(s) leur(s), s… par si, s’il(s) ou s’y, qu… par
qui, qu’il(s) ou qui l’.
1. S… habile qu… soit, il devra peut-être s… reprendre à deux fois pour réaliser ce travail s…
ne s… est pas suffisamment préparé. 2. L’homme qu… ont cherché si souvent à rencontrer et
à qu… ils n’ont pu parler que hier le… a accordé un rendez-vous. 3. Le roman qu… a emporté
en voyage n’est pas celui qu… émeut le plus. 4. Les erreurs sont s… nombreuses qu… ne sait
plus qu… faire ni qu… il doit accuser. 5. S… connaître ce livre est utile, s… référer sans cesse
serait peu apprécié par le jury qu… a déjà rappelé plusieurs fois : il attend des candidats qu…
mettent en œuvre le… capacités de réflexion personnelle. 6. Je ne sais pas ce qu… m’arrive.
7. Le mieux est l’ennemi du bien, ce qu… m’arrive parfois d’oublier. (Corrigé p. 250.)
Exercice 50. Remplacez t… par t’en, tant ou temps, s/c… par s’en, c’en ou sans, qu… par
quand, quant ou qu’en : Inutile de t… prendre aux bizarreries de la langue qu… tu hésites entre
La syntaxe 219
Exercices
deux homophones : ce n’est qu… réfléchissant qu’on s/c… sort s/c… grand dommage, mais il
est vrai que cela ne va pas s/c… difficulté. S/C… est une d’identifier les mots en question,
s/c… est une autre de comprendre la construction de la phrase, s/c… parler des règles à
mémoriser. Qu… penses-tu ? Et qu… commences-tu ton entraînement ? Tu verras que tu t…
trouveras bien. Qu… à moi, je ne suis pas toujours sûr de mon orthographe, t… s/c… faut, et
je consulte chaque jour mon vieux dictionnaire. Il s/c… ressent, d’ailleurs, t… je l’ai feuilleté,
aussi vais-je le remplacer dans quelque t…, s/c… faute… (Corrigé p. 250.)
Exercice 51. Remplacez qlq par le(s) mot(s) convenable(s) et accordez si nécessaire les mots
soulignés. 1. Qlq soit vos explications, vous ne me convaincrez pas. 2. Qlq explications que
vous me donniez, je maintiendrai cette sanction. 3. Qlq explications que vous m’avez donné
m’ont paru acceptables, mais ma décision est prise. 4. Qlq claire que soit vos explications, je
dois appliquer le règlement. 5. Il y a qlq ambigüité dans vos propos. 6. Les qlq milliers de francs
que la machine a coûté sont déjà amorti. 7. Qlq soit sa volonté, il ne pourra pas courir qlq vingt
kilomètres sans se reposer. 8. Qlq inquiet que nous soyons, nous devons attendre les résultats.
9. Qlq arguments qu’elle ait pu produire, elle ne s’est pas fait entendre du juge. 10. Il se lève à
cinq heures, qlq soit le temps. (Corrigé p. 250.)
Exercice 52. Choisissez la bonne orthographe. 1. Quoique/Quoi que mes amis soient tout/tous
sportifs, j’aime plus tôt/plutôt la lecture. 2. Des bébés jouent tout/tous nus sur la plage. 3. Elle
a réussi contre tout/toute attente, elle est donc tout/toute étonnée. 5. Quoiqu’il/Quoi qu’il en soit,
tout/toute infraction sera punie. 6. Ils sont rentrés à tout/toute allure et plutôt/plus tôt que d’habi-
tude. 7. Plutôt/Plus tôt que de courir, il aurait dû se lever à l’heure prévue, en tout/tous cas avant
six heures. (Corrigé p. 251.)
Exercice 53. Quand c’est nécessaire, ajoutez les lettres qui manquent à la place des points de
suspension. 1. La tarte qu’elles avaient tenu… à faire elles-même…, il l’a mangé… tout…
entière. 2. Avec quelque… trois cents euros en poche, nous pouvons même… attendre
quelque… temps avant de retirer de l’argent. 3. Les livres, même… couverts, s’abiment. 4. Les
réclamations, même… argumentées, seront rejeté… car tou… autre solution est impossible.
5. Les infirmières se sont succédé… à son chevet, à tout… heure du jour et de la nuit, même…
pendant les fêtes. (Corrigé p. 251.)
Exercice 54. Écrivez, dans cet ordre, le participe présent, l’adjectif verbal et le nom correspon-
dant à chacun des infinitifs suivants : adhérer ; convaincre ; converger ; différer ; émerger ;
équivaloir ; exceller ; négliger ; provoquer ; résider ; suffoquer ; obliger (rendre service). (Corrigé
p. 251.)
Exercice 55. Distinguez les adjectifs verbaux et les participes présents (ou gérondifs) et faites
les accords qui manquent quand c’est nécessaire. 1. Les cris allaient croissant…. 2. Leurs avis
divergeant… sur tous les points, ils en vinrent à se dire des mots blessant… et on dut faire une
pause afin de rétablir la sérénité régnant… d’ordinaire dans ce lieu. 3. Leurs soi-disant… amis,
en les laissant… seuls dans une période éprouvant…, se sont montrés décevant…. 4. La jeune
femme, négligeant… les conseils, prit une route traversant… la forêt et fut mordue par deux
chiens errant…. 5. Il n’eut pas de mal à les convaincre, ces hommes puissant… adhérant… par
principe aux propositions favorisant… leur position dominant…. (Corrigé p. 251.)
Exercice 56. Quels sont les traits sémantiques (les sèmes) communs et distinctifs des mots
voir, regarder, observer, épier, contempler, discerner ? (Corrigé p. 251.)
Exercice 57. Donnez un synonyme ou une explication aux verbes suivants (plusieurs réponses
sont parfois possibles). 1. résoudre qqch./ se résoudre à. 2. appeler qqn/ en appeler à.
220 La syntaxe
Exercices
3. engager qqn/engager qqn à. 4. jurer (intr.)/ jurer de. 5. déterminer/ déterminer qqn à. 6. pré-
tendre/ prétendre à. 7. présumer/ présumer de. 8. traiter / traiter qqn de. 9. insulter/ insulter à.
10. obliger qqn/ obliger qqn à. 11. convenir à/ convenir de. (Corrigé p. 251; voir aussi l’exercice
100.)
Exercice 58. Dans les phrases suivantes (adaptées de Maupassant, « Boule de suif »), expli-
quez les connotations dont se chargent les mots soulignés. 1. La Garde nationale était rentrée
dans ses foyers. Ses armes, ses uniformes, tout son attirail meurtrier avaient subitement dis-
paru. 2. L’industriel était resté le chef de l’opposition bienveillante à l’Empire, uniquement pour
se faire payer plus cher son ralliement à la cause qu’il combattait. 3. La comtesse et la manu-
facturière avaient dans l’âme la haine irraisonnée des gens comme il faut pour la République.
4. Toute femme du monde est bardée d’une légère tranche de pudeur. 5. Les deux bonnes
sœurs obéirent les premières avec une docilité de saintes filles. 6. La vieille religieuse à la face
défoncée par la petite vérole parla de sa mignonne voisine, la chère sœur Saint-Nicéphore.
(Corrigé p. 252.)
Exercice 59. Quelle nuance de sens importante le deuxième mot (péjoratif) comporte-t-il par
rapport au premier ? 1. affirmer/ prétendre. 2. un ton assuré/ péremptoire. 3. des discus-
sions/ des palabres. 4. un argument/ une argutie. 5. discuter/ergoter. (Corrigé p. 252.)
Exercice 60. Dans les expressions suivantes, repérez les mots péjoratifs et expliquez leur sens.
1. Une couleur blanche, vive, criarde, voyante, lumineuse, blanchâtre, pastel, passée, pâle,
éclatante, intense, chaude, blafarde, terne. 2. Un homme courageux, audacieux, téméraire,
casse-cou, présomptueux, hardi. 3. Un discours éloquent, verbeux, concis, redondant, ampoulé,
convaincant, passionné, prolixe. 4. Un argument pertinent, sophistique, décisif, spécieux, pro-
bant, percutant, irréfutable, d’autorité. 5. Un garçon discret, secret, taciturne, timide, réservé,
effacé, inhibé, renfermé. (Corrigé p. 252.)
Exercice 61. Donnez au moins un synonyme péjoratif aux mots soulignés : 1. vêtu d’un uniforme
trop grand. 2. montrer un énorme tatouage. 3. un style recherché, subtil. 4. une attitude décom-
plexée. 5. un esprit minutieux. (Corrigé p. 252.)
Exercice 62. Dans les phrases suivantes, extraites de journaux, relevez et expliquez les mots
péjoratifs. 1. Dans les chancelleries, on raillait ses velléités de réforme. 2. Il suffit de critiquer le
raïs dans un café pour être embastillé. 3. Grisé par son pouvoir, l’hyperprésident a tendance à
tout régenter. 4. Le parti a beau se targuer d’avoir rénové ses principes, il reste toujours aussi
conservateur dans ses pratiques. 5. Ces traditionalistes sont obsédés par le strict respect des
Écritures. 6. Ce parti a adopté une stratégie de garde-meubles des idéaux passés. (Corrigé
p. 252.)
Exercice 63. Dans les phrases suivantes (d’après Maupassant, « Boule de suif »), relevez,
expliquez et éventuellement commentez les mots péjoratifs. 1. [Un socialiste de 1870 :] Il parla
à son tour d’un ton doctrinaire, avec l’emphase apprise dans les proclamations qu’on collait
chaque jour aux murs. 2. On aurait pu croire, à la fin, que le seul rôle de la femme ici-bas était
un abandon continu aux caprices des soldatesques. 3. Il donnait des conseils à double sens
puisés dans son esprit de commis voyageur. 4. [Deux religieuses donnent des conseils :] Elles
continuaient ainsi, démêlant les volontés de Dieu. 5. [Une vieille religieuse :] La femme aux
chapelets pendants. (Corrigé p. 253.)
La syntaxe 221
Exercices
Exercice 64. Que signifient les euphémismes suivants ? 1. un plan social. 2. une personne à
mobilité réduite. 3. une famille monoparentale. 4. une frappe aérienne. 5. un technicien de sur-
face. 6. un incident voyageur grave (pour expliquer un retard du métro). 7. Il n’a pas souhaité
répondre à nos questions. 8. des incivilités. (Corrigé p. 253.)
Exercice 65. Quels euphémismes (mots ou périphrases) utilise-t-on à la place des expressions
suivantes ? 1. un Noir. 2. les quartiers pauvres. 3. une caissière de supermarché. 4. Il est mort.
5. Elle a ses règles. 6. Il est idiot. 7. Elle est grosse. (Corrigé p. 253.)
Exercice 66. Remplacez les mots soulignés par un synonyme ou une périphrase non familiers
(plusieurs réponses sont parfois possibles). 1. récupérer son enfant à l’école. 2. Il déprime.
3. solutionner un problème. 4. être catastrophé. 5. Il est/Il a paniqué. 6. Tu peux le contacter
demain. 7. Je l’ai lu sur le journal. 8. Il habite sur Paris et se déplace en vélo. 9. À la base, ce
raisonnement est faux. 10. Au final/ À l’arrivée, il a reconnu son erreur. 11. Cette attitude est
limite incorrecte. 12. Il a pété les plombs. 13. Il a sorti un nouveau roman. 14. Ce roman a fait
un tabac. 15. (Corrigé p. 253.)
Exercice 67. Réécrivez ces phrases empruntées à des journaux en supprimant les expressions
familières ou relâchées. 1. Sylvie et Nathalie sont des passionnées des pétales, limite folles.
2. Faire un blog pour trouver un emploi, cela devient tendance. 3. Certains moteurs de recherche
ratissent trop large. 4. On s’en veut d’enfoncer une porte ouverte, mais… 5. Le chanteur avait
décidé de stopper sa carrière à 40 ans. (Corrigé p. 253.)
Exercice 68. Trouvez pour chacun des adjectifs soulignés au moins un synonyme plus fort.
1. une chambre petite. 2. une vache maigre. 3. un homme sûr de son savoir. 4. une attitude
polie. 5. un discours confus. (Corrigé p. 253.)
Exercice 69. Dans chaque série, indiquez si, par rapport au premier mot (souligné), les syno-
nymes suivants ont un degré d’expressivité voisin (=), plus faible (↓) ou plus fort (↑) et signalez
ceux qui sont péjoratifs [péj.]. 1. détester, haïr, exécrer. 2. décent, pudique, pudibond. 3. amour,
affection, tendresse, passion, préférence, inclination, attachement. 4. fatigué, épuisé, las,
fourbu. 5. vaniteux, fat, orgueilleux, poseur, prétentieux. 6. désirer, aspirer à, convoiter, bruler
de, souhaiter, avoir envie de. 7. indifférence, inertie, indolence, nonchalance, ataraxie, déta-
chement, désintérêt, apathie. (Corrigé p. 253.)
Exercice 70. Dans les phrases suivantes, pourquoi ne peut-on pas simplement remplacer le
mot souligné par le mot écrit entre crochets ? Quelle phrase faudrait-il écrire ? 1. Il aime [préfère]
mieux la mer que la montagne. 2. Personne ne se souvenait [se rappelait] de sa visite. 3. Il
faudrait remplacer [substituer] l’épreuve orale par un écrit. 4. Il a assuré [promis] qu’il avait dit
la vérité. 5. Confrontés à cette alternative [ce dilemme], nous n’avons eu aucun mal à prendre
une décision. (Corrigé p. 253.)
Exercice 71. Trouvez au moins un synonyme qui puisse être substitué au mot souligné sans
modifier la phrase. 1. Tous ceux qui demanderont un entretien seront reçus par le nouveau
directeur. 2. L’achèvement de ce projet exigera bien des efforts. 3. Le règlement interdit toute
consommation d’alcool. 4. Le Premier ministre a présenté son programme. 5. En dépit des
plaintes des usagers, les retards sont toujours aussi nombreux. 6. La glorification du génocide
nazi est un délit. 7. L’adoption du projet de loi par le Parlement est incertaine. 8. Aucune dispense
ne sera accordée. 9. Des groupes de pression puissants ont inspiré ce décret. 10. Le professeur
ne supporte pas les remarques irrespectueuses de certains élèves. 11. Cette attitude soumise
est indigne d’un homme libre. 12. Il s’est montré récalcitrant à tout compromis. (Corrigé p. 253.)
222 La syntaxe
Exercices
Exercice 72. Réécrivez les phrases suivantes de manière à supprimer les tournures pléonas-
tiques ou redondantes. 1. Il ne se l’est pas fait répéter deux fois. 2. Ce film est à la fois comique,
désopilant, et en même temps émouvant. 3. Elle ne parle seulement que si on l’interroge. 4. Les
faits rapportés par le témoin s’avèrent exacts. 5. Au jour d’aujourd’hui, il est difficile de se loger
à Paris. 6. Pour des raisons diverses et variées, ce projet n’a finalement pas été réalisé. 7. Nous
vous présentons en nouvelle rediffusion l’émission du 10 mars dernier. (Corrigé p. 254.)
Exercice 73. Trouvez au moins deux antonymes aux adjectifs soulignés. Un homme… 1. impru-
dent. 2. orgueilleux. 3. juste. 4. chaste. 5. gourmand. 6. probe. 7. courtois. 8. sincère. 9. crédule.
10. digne. (Corrigé p. 254.)
Exercice 74. Ces mots sont-ils des antonymes ? 1. intéressé/ désintéressé. 2. partir/ départir.
3. libérer/ délibérer. 4. une négation/ une dénégation. 5. incriminer/ discriminer. (Corrigé p. 254.)
Exercice 75. Qu’est-ce qui distingue les homonymes (homophones mais non homographes)
soulignés dans les couples de phrases suivants ? 1. a. Nous avons fait une belle balade à la
montagne. b. Villon a écrit une ballade célèbre évoquant les pendus. 2. a. Voltaire est un maître
de la satire. b. Un satyre a été interpelé par la police. 3. a. Ses explications m’ont laissé scep-
tique. b. En l’absence de tout-à-l’égout, on utilise une fosse septique. 4. a. Cet échec détonne
dans sa brillante carrière. b. Mélangés, l’hydrogène et l’air détonent. 5. a. Ce projet de loi pose
un problème éthique. b. On rencontre dans les villes indiennes des vaches étiques. 6. a. Cette
eau stagnante le dégoute : il ne se baignera pas. b. La pluie dégoutte des arbres. 7. a. Mon avis
est différent du vôtre. b. Ils ont trouvé un accord qui met fin à leur différend. (Corrigé p. 254.)
Exercice 76. Qu’est-ce qui distingue les paronymes soulignés dans les phrases ou expres-
sions suivantes ? 1. Son agitation détonne dans une assemblée aussi calme. — Son agitation
dénote son inquiétude. 2. Un habitat dispersé. — Une habitation vétuste. 3. Une respiration
oppressée. — Un peuple opprimé. 4. Une scène funèbre. — Un convoi funéraire. 5. Une décision
judicieuse. — Une décision judiciaire. — Un conseiller juridique. 6. La décade commerciale bat
son plein. — Cette réalisation a nécessité une décennie d’efforts. 7. Des lois somptuaires.
— Une résidence somptueuse. 8. Un luxe insultant. — Le péché de luxure. 9. Invoquer une
maladie pour expliquer un retard. — Évoquer des souvenirs. 10. Une acceptation formelle. —
Un mot pris dans une acception ancienne. 11. Manifester son désintérêt. — Agir avec un grand
désintéressement. 12. Prescrire une ligne de conduite. — Proscrire la consommation d’alcool.
13. L’enfant n’a pas cessé de demander sa mère. — Il n’a eu de cesse qu’elle vienne le voir.
14. Repartir sans prendre le temps de réfléchir. — Répartir la charge de travail. 15. Les enfants
s’égaillèrent dans la forêt. — Les enfants s’égayèrent à voir plonger les canards. (Corrigé
p. 254.)
Exercice 77. Expliquez pourquoi, dans ces couples de mots, l’un n’est pas le féminin ou le
pluriel de l’autre. 1. un pair ; une paire ; 2. un servant ; une servante. 3. un courtisan ; une
courtisane. 4. la mémoire ; des Mémoires. 5. un solde ; une solde. (Corrigé p. 255.)
Exercice 78. Chacune de ces phrases comporte un mot employé improprement. Remplacez-
le par le mot juste. 1. Après le début de la représentation, les retardataires ne pourront pas
rentrer dans la salle. 2. Le ministre a d’abord déclaré que l’incident était sans gravité puis il a
rajouté que les responsables seraient sanctionnés. 3. À l’issue de la réunion, les participants
se sont dits excessivement satisfaits. 4. Au niveau des réalisations, les jugements sont divers.
5. Le ministre s’est félicité de la fin des intempéries. 6. Dans le cadre de ses études, il a eu
l’opportunité de faire un long séjour en Italie. 7. Cette procédure a été initiée pour réduire les
couts. (Corrigé p. 255.)
La syntaxe 223
Exercices
Exercice 79. Réécrivez les phrases suivantes de manière à ne plus employer les mots souli-
gnés. 1. Il faut arrêter cette hypocrisie. 2. Ce parti a étroitisé sa base. 3. Le jury a couronné un
film improbable. 4. Faute d’avoir anticipé la hausse du prix du carburant… 5. Cette salle est
dédiée à l’accueil des malades. 6. Le ministre n’a rien dit quant à une éventuelle hausse des
tarifs. 7. Un avion s’est crashé sur le mont Sainte-Odile en 1992. 8. Il faudrait booster les
recherches. 9. C’est une question de timing. 10. Elle a découvert son infracassable solitude.
11. Enregistrer les partitas de Bach, c’était pour moi un challenge. 12. Le disque est sorti chez
Erato. 13. La radio diffuse un concert live. 14. Cette équipe est coachée par un incapable.
15. Avez-vous reçu mon e-mail ? (Corrigé p. 255.)
Exercice 80. Par quels mots courants peut-on avantageusement remplacer les expressions
soulignées ? 1. Au final (variante : À l’arrivée), l’expérience a échoué. 2. Profitez du confort au
quotidien. 3. Nous avons interrogé la personne en charge de la sécurité. 4. Nous sommes en
capacité de faire face à la situation. 5. Les informations seront communiquées en temps réel.
6. Le directeur a parlé par rapport à l’incident de la veille. 7. Le professeur était dans la conviction
qu’un violoniste doit être guidé par une voix intérieure. 8. L’homme d’affaires refuse de discuter
avec l’autre partie en direct. (Corrigé p. 255.)
Exercice 81. Dans les phrases suivantes, que signifient les expressions soulignées ? Pouvez-
vous expliquer leur origine ? 1. Il n’y a pas de solution de continuité dans son récit, qui est
parfaitement logique. 2. Le plan subtil qu’ils avaient échafaudé a fait long feu. 3. En voyant que
seul Pierre était félicité, Jean s’est plaint d’avoir tiré les marrons du feu. 4. Il a quitté la réunion,
voyant que sa présence était rien moins que souhaitable. 5. Il n’a pas pu prendre de vacances,
sa présence au bureau étant rien de moins qu’indispensable. (Corrigé p. 255.)
Exercice 82. Remplacez les verbes ou expressions soulignés par un des verbes suivants :
accomplir, adresser, commettre, composer, contrefaire, construire, détonner, exécuter, peindre,
perpétrer, présenter, prononcer, rédiger, souffrir, susciter, visiter. 1. faire un compliment à qqn.
2. faire une dissertation. 3. faire un poème. 4. faire un tableau. 5. faire une maison. 6. faire une
erreur. 7. faire des excuses. 8. faire un crime. 9. faire le malade. 10. faire un discours. 11. faire
une grippe. 12. ne faire que son devoir. 13. faire la Grèce pendant les vacances. 14. des fautes
qui font tache dans un devoir. 15. un sujet qui fait débat, polémique. (Corrigé p. 256.)
Exercice 83. Remplacez les verbes soulignés par un des verbes suivants : apposer, confronter,
consacrer, dresser, éblouir, écarter, employer, engager, faire valoir, invoquer. 1. Pour expliquer
son retard, il a mis en avant des difficultés de circulation. 2. Il aime mettre en avant ses réali-
sations. 3. Le témoin et le suspect seront mis en présence. 4. Il a été mis de côté par sa hié-
rarchie puis licencié. 5. La signature de l’acquéreur doit être mise au bas du document. 6. Elle
a mis tous ses soins dans la rédaction de ce texte. 7. Qui voudrait mettre de l’argent dans une
telle affaire ? 8. Il a mis la table pour le dîner. 9. Il lui a mis dans la tête qu’on l’avait trompée.
10. Ils nous en ont mis plein la vue par leur savoir. (Corrigé p. 256.)
Exercice 84. Dans les phrases ou expressions suivantes, remplacez les mots soulignés par un
des verbes suivants : craindre, décorer, disposer, donner, être engagé, gésir, s’opposer, se
réjouir, sembler, souffrir, soutenir. 1. Elle a peur d’échouer. 2. Elle n’a pas le temps nécessaire
pour réviser. 3. Il a l’air d’avoir mal aujourd’hui. 4. Il y avait des tableaux de maitres sur les murs
du château. 5. Au bord de la route, il y avait le cadavre d’un renard. 6. Je suis pour/ contre cette
solution. 7. On est sur une procédure lourde. 8. Il est dans une profonde souffrance. 9. Je suis
heureux de son succès. 10. Il est en concert à l’Olympia. (Corrigé p. 256.)
224 La syntaxe
Exercices
Exercice 85. Dans les expressions ci-dessous, remplacez les mots ou expressions soulignés
par un des verbes suivants : aboutir, accorder, attribuer, confier, consacrer, s’évertuer, inciter,
indiquer, interpréter, offrir, procurer, remettre, se vouer. 1. se donner du mal pour faire qqch.
2. donner un cadeau. 3. donner son temps à qqch. 4. donner une interview. 5. donner une lettre
à qqn. 6. donner une responsabilité à qqn. 7. donner une récompense. 8. donner l’heure.
9. donner du plaisir. 10. donner à penser. 11. donner une pièce de théâtre. 12. donner un résultat
inattendu. 13. se donner entièrement à qqch. (Corrigé p. 256.)
Exercice 86. De quels mots ou expressions ces clichés ont-ils pris la place ? 1. monter au
créneau. 2. calmer le jeu. 3. jouer dans la cour des grands. 4. aller dans le mur. 5. franchir la
ligne jaune. 6. (la) cerise sur le gâteau. 7. mettre un bémol. 8. Je rebondis sur votre intervention.
9. Il a dérapé et insulté son adversaire. 10. On lui a mis la pression. 11. Il a été rattrapé par cette
affaire. 12. se tirer une balle dans le pied. 13. se la jouer cool. 14. un incident sans impact sur
la santé de la population. 15. le démarrage de la réunion. 16. La balle est dans le camp du
gouvernement. 17. Son appétit à mettre les pieds dans le plat ne lui épargne pas les mal-
adresses. 18. rester zen. 19. Son colistier en a remis une louche (Corrigé p. 256.)
Exercice 87. Lisez les verbes suivants : affirmer, alléguer, annoncer, approuver, articuler, assé-
ner, assurer, authentifier, avouer, bafouiller, bégayer, blâmer, bredouiller, calomnier, célébrer,
chanter, chuchoter, clamer, claironner, condamner, confier, confirmer, consentir, critiquer, décla-
mer, décréter, démentir, dénoncer, diffamer, discourir, faire l’éloge, infirmer, insinuer, louanger,
louer, marmonner, marteler, médire, murmurer, nier, objecter, pérorer, plaider pour, pontifier,
prétendre, proclamer, rabâcher, raconter, radoter, réciter, repartir, répéter, répliquer, répondre,
ressasser, rétorquer, révéler, s’inscrire en faux, scander, souffler, soutenir, suggérer, susurrer,
trahir, vanter.
Indiquez ceux qui signifient : 1. dire (que) oui, dire que c’est vrai. 2. dire (que) non, dire que c’est
faux. 3. dire pour s’opposer. 4. dire du bien. 5. dire du mal. 6. dire un secret. 7. dire une nouvelle.
8. dire un poème. 9. dire une histoire. 10. dire avec force ou emphase. 11. dire solennellement.
12. dire de manière péremptoire. 13. dire peut-être à tort . 14. dire de manière insidieuse ou
atténuée. 15. dire avec force, en détachant les syllabes. 16. dire à voix basse. 17. dire de
manière confuse. 18. dire à nouveau.
N. B. : Ces verbes connaissent eux-mêmes, bien sûr, de fines nuances de sens. (Corrigé p. 256.)
Exercice 88. Compléter les phrases ci-dessous en utilisant les mots suivants : concis, dense,
fluent, lapidaire, logorrhéique, prolixe, redondant, succinct.
Une assemblée de copropriétaires est souvent pénible. Certains intervenants, soucieux de se
mettre en valeur, sont particulièrement … et leurs discours … doivent être habilement écourtés
par le président, qui attend des propositions nouvelles et non des propos …. Rares sont les
gens qui s’expriment sans hésiter et sans se reprendre, dans un discours …, plus rares encore
ceux qui savent dire l’essentiel en peu de mots, dans une intervention … mais … et …. On
apprécie particulièrement quelqu’un capable de résumer l’enjeu d’un débat par une formule
frappante, …. (Corrigé p. 257.)
Exercice 89. À partir de la liste ci-dessous, constituez quatre séries de noms désignant une
idée :
a. qui joue un rôle dans une argumentation ;
b. qui s’impose à l’esprit sans le secours du raisonnement ;
c. que l’on admet sans discussion (noms souvent péjoratifs) ;
d. que l’on veut discréditer (noms péjoratifs). (Corrigé p. 257.)
La syntaxe 225
Exercices
Un apriori, un argument, une chimère, une conclusion, une conviction, un corollaire, un crédo,
une croyance, un dogme, une élucubration, un exemple, une hypothèse, une illumination, une
imagination, une idée fixe, une idée reçue, une impression, une intuition, un lieu commun, une
objection, une obsession, un parti pris, un postulat, un préjugé, un présupposé, un principe, une
réciproque, une révélation, une spéculation, une thèse.
Exercice 90. À partir de la liste ci-dessous, constituez six séries de verbes qui permettent soit
d’exprimer une opinion a. que l’on considère simplement comme vraie, b. en la revendiquant,
c. en argumentant ; soit de combattre une opinion d. faiblement, e. en argumentant, f. fortement.
Dans chaque série, classez ces verbes selon un ordre croissant d’intensité. (Corrigé p. 257.)
Abonder dans le sens de, accorder, adhérer, admettre, alléguer, approuver, avouer, condamner,
confirmer, contester, convenir, corroborer, critiquer, défendre, dénigrer, dénoncer, ergoter, infir-
mer, s’inscrire en faux, invoquer, montrer, nuancer, objecter, partager, plaider, prouver, recon-
naître, récuser, réfuter, rejeter, réprouver, s’opposer, soutenir, stigmatiser,
Exercice 91. Complétez les phrases en utilisant les mots suivants : abscons ; un argument ad
hominem ; un argument a fortiori ; un argument a posteriori ; un argument a priori ; un argument
pro domo ; une argutie ; captieux ; concluant ; confus ; un ergotage ; fallacieux ; insoutenable ;
irrecevable ; irréfutable ; logique ; une objection ; obscur ; un paralogisme ; pertinent ; probant ;
une ratiocination ; rigoureux ; simpliste ; un sophisme ; spécieux ; un syllogisme ; une tautolo-
gie. (Attention : l’article un doit parfois être mis au féminin.)
1. Un raisonnement peu clair est …, … ou même …. 2. Un raisonnement trompeur est … , …,
…. 3. Un raisonnement excessivement subtil s’appelle un …, un …. 4. Un raisonnement qui
présente comme des idées différentes la même idée sous plusieurs formes est une …. 5. Un
raisonnement en trois propositions rigoureusement enchainée est un …. 6. Un raisonnement
trompeur est un … ou un …. 7. Un argument qui vise la personne de l’adversaire est un argument
…. 8. Un argument présenté par quelqu’un qui plaide sa propre cause est un argument …. 9. S’il
est préalable à l’expérience, l’argument est …. 10. S’il est postérieur à l’expérience, il est ….
11. S’il justifie l’application d’un texte de loi à un cas non prévu quand les raisons de l’appliquer
sont encore plus fortes, on parle d’argument…. 12. S’il est opposé à la thèse adverse, c’est un
…. 13. Un bon argument est …, …, …, …, …, …. 14. Un mauvais argument est…, …, ….
(Corrigé p. 257.)
Exercice 92. Complétez les phrases suivantes en utilisant des mots vus dans les exercices
précédents. Un essai doit présenter des … pour étayer la… qu’il …. On évitera la polémique
qui vise à discréditer les idées adverses en les qualifiant de… ou de… ; ces idées peuvent
constituer des… sérieuses à la thèse et il faut alors les… soigneusement. On se gardera aussi
de vouloir trop prouver en fonction d’un … initial : la … doit être rigoureusement amenée et non
apparaitre comme un … simplement réaffirmé. C’est à ce prix que le lecteur pourra … cette
thèse ; il pourra même faire des réflexions qui la … . Dans le cas contraire, il sera tenté de la
…. (Corrigé p. 257.)
Exercice 93. À partir de la liste suivante, constituez six séries de noms exprimant respective-
ment a. le bien-être, b. la joie, c. le plaisir, d. le bonheur, e. la tristesse, f. la peine. Dans chaque
série, classez les noms selon un ordre croissant d’intensité. (Corrigé p. 257)
Abattement, accablement, affliction, allégresse, ataraxie, béatitude, bien-être, bonheur, cafard,
chagrin, contentement, délice, désespoir, désolation, douleur, ennui, euphorie, extase, exulta-
tion, félicité, joie, jouissance, jubilation, langueur, liesse, mélancolie, morosité, neurasthénie,
peine, plaisir, quiétude, repos, satisfaction, volupté.
226 La syntaxe
Exercices
Exercice 94. À partir de la liste suivante, constituez trois séries de noms exprimant respecti-
vement a. la fierté légitime, b. la fierté excessive, c. la honte. Dans chaque série, classez-les
selon un ordre croissant d’intensité. (Corrigé p. 258.)
Amour-propre, aplomb, assurance, autosatisfaction, confusion, dignité, fatuité, fierté, hauteur,
honte, humiliation, humilité, infatuation, modestie, mortification, opprobre, orgueil, présomption,
prétention, suffisance, superbe, vanité.
Exercice 95. À partir de la liste suivante, constituez quatre séries de noms exprimant, avec des
nuances et des intensités diverses, l’intérêt que l’on éprouve pour… a. une personne malheu-
reuse, b. une personne serviable, c. une personne aimée, d. une personne dont nous rapproche
un autre sentiment que l’amour. Dans chaque série, classez les noms selon un ordre croissant
d’intensité. (Corrigé p. 258.) :
Affection, affinité, amitié, amour, attachement, attendrissement, attirance, camaraderie, com-
misération, compassion, complicité, estime, faible, fraternité, gout, gratitude, inclination, intérêt,
miséricorde, passion, penchant, ressentiment, sympathie, tendresse.
Exercice 96. À partir de la liste suivante, constituez cinq séries de noms exprimant, avec des
nuances et des intensités diverses, une hostilité… a. à l’égard de quelqu’un dont on est la
victime ; b. consécutive à une rivalité ou une déception ; c. pour une personne jugée inférieure ;
d. larvée ; e. caractérisée.
Dans chaque série, classez les noms selon un ordre croissant d’intensité. (Corrigé p. 258.)
Acrimonie, agressivité, aigreur, animosité, antipathie, arrogance, aversion, condescendance,
exécration, dédain, défiance, dépit, envie, froideur, haine, hauteur, indifférence, inimitié, jalousie,
méfiance, mépris, morgue, rancœur, rancune, réserve, ressentiment.
Exercice 97. À partir de la liste suivante constituez deux séries de noms exprimant respecti-
vement a. la peur, b. le courage. Dans chaque série, classez les noms selon un ordre croissant
d’intensité : angoisse, appréhension, audace, bravoure, circonspection, cœur, constance,
couardise, crainte, cran, défiance, effroi, faiblesse, fermeté, force d’âme, hardiesse, héroïsme,
inquiétude, intrépidité, lâcheté, méfiance, panique, prudence, pusillanimité, résolution, sang-
froid, stoïcisme, témérité, vaillance. (Corrigé p. 258.)
Exercice 98. Complétez les phrases avec les noms suivants : amour-propre, attachement,
autosatisfaction, circonspection, compassion, condescendance, constance, désespoir, dignité,
exultation, faible, hauteur, honte, humiliation, humilité, jubilation, mépris, modestie, morgue,
mortification, neurasthénie, pitié, présomption, prudence, rancœur, ressentiment, satisfaction,
stoïcisme, suffisance, sympathie. Plusieurs réponses sont parfois possibles.
1. Il a supporté les atteintes de sa longue maladie avec beaucoup de …, sans jamais céder au
…. Il s’est ainsi attiré la … des infirmières.
2. Bien qu’elle ait fait toutes les vérifications que lui inspirait sa … habituelle, elle n’a pas pu
éviter une erreur et souffre de ce qui est pour elle une …. Son chef la lui a pardonnée, non par
… (elle est en effet malheureuse) mais parce qu’il a toujours eu un … pour cette secrétaire.
D’ordinaire, abusant de son pouvoir, il ne manque pas de rabaisser les employés, qu’il traite
avec beaucoup de …. Ceux-ci ne peuvent oublier ses mots blessants : ils n’éprouvent pour lui
aucun …, il leur inspire plutôt de la ….
3. La succession de ses échecs lui faisait voir tout en noir mais, quand il a eu enfin la … de réussir,
cette … a laissé la place à une véritable … tant il était heureux.
La syntaxe 227
Exercices
4. Nous nous émouvons sur le sort d’une personne qui demande un euro aux passants mais
cette … ne va pas sans de la … quand nous lui donnons une pièce sans même nous arrêter.
Nous ressentons aussi de la … devant une misère que nous oublierons vite et un certain …
contre celui qui nous l’a fait éprouver.
5. L’estime de soi, qu’on appelle …, est légitime jusqu’à un certain point : chacun a le sentiment
de sa propre … et du respect qu’on lui doit. La fausse … qui conduit certains à toujours rabaisser
leurs talents est ridicule, mais moins que la … avec laquelle les gens imbus de leur pouvoir
décident de tout : une telle … serait comique si les décisions que, dans leur … , ils prennent
seuls n’étaient souvent mauvaises. (Corrigé p. 258.)
Exercice 99. Dites quel changement de sens entraine le changement de préposition dans les
verbes suivants : s’apprêter à/s’apprêter ; croire à/croire en ; assurer quelqu’un de qqch./ assurer
qqch. à qqn ; participer à/participer de ; manquer à/ manquer de ; ressortir de/ ressortir à ; traiter
de/traiter comme (ou en) ; compter sur/compter avec/ compter sans ; s’occuper à/ s’occuper
de ; abuser de/ s’abuser sur. (Corrigé p. 259.)
Exercice 100. Dites comment se construisent les verbes suivants (attention, il peut y avoir
plusieurs réponses pour un même verbe) : aider, insulter, pallier, remédier, invectiver, prétendre,
se rappeler, se souvenir, témoigner, exciper. (Corrigé p. 259.)
Exercice 101. Pour chacune des phrases déclaratives suivantes, écrivez une phrase interro-
gative (interrogation partielle portant sur l’expression soulignée). 1. Les Prussiens et les Anglais
battirent Napoléon à Waterloo en 1815. 2. En 1894, un tribunal militaire condamna au bagne le
capitaine Dreyfus pour haute trahison. 3. L’affaire Dreyfus dura douze ans. 4. La révolution de
1830 a contraint Charles X à s’exiler. 5. Vous connaissez bien l’histoire de France. (Corrigé
p. 259.)
Exercice 102. Mettez les phrases suivantes à la forme emphatique en détachant l’expression
soulignée. 1. Les Prussiens et les Anglais battirent Napoléon à Waterloo en 1815. 2. En 1894,
un tribunal militaire condamna au bagne le capitaine Dreyfus pour haute trahison. 3. La révo-
lution de juillet 1830 a contraint Charles X à s’exiler. 4. La révolution de 1848 a rétabli la répu-
blique. 5. Au xviiie siècle, Bordeaux s’est enrichi grâce à la traite des Noirs. (Corrigé p. 259.)
Exercice 103. Mettez les phrases suivantes à la forme passive. 1. Le mont Blanc dépasse les
plus hauts sommets d’Europe. 2. En 1894, un tribunal militaire condamna au bagne le capitaine
Dreyfus pour haute trahison. 3. La révolution de juillet 1830 contraignit Charles X à s’exiler.
4. On décida alors que Louis-Philippe serait le « roi des Français ». 5. La monarchie de Juillet
favorisa la grande bourgeoisie d’affaires. (Corrigé p. 259.)
Exercice 104. Écrivez cinq phrases composées de deux (ou plusieurs) propositions juxtapo-
sées liées successivement par un rapport de cause, de conséquence, d’opposition, de simul-
tanéité, d’énumération. (Corrigé p. 260)
Exercice 105. Les couples de verbes suivants peuvent-ils avoir un complément commun (nom,
infinitif, subordonnée complétive) quand ils sont coordonnés ? Écrivez une phrase correcte sur
chacune des structures suivantes : 1. demander et vouloir + infinitif. 2. dire et répéter.
3. s’attendre et redouter + nom. 4. espérer et souhaiter + proposition introduite par que. 5. sol-
liciter et obtenir + nom. (Corrigé p. 228.)
Exercice 106. Les constructions suivantes sont-elles correctes ? Quand elles ne le sont pas,
corrigez-les sans supprimer la coordination. 1. Il est allé en voiture à la campagne et à toute
allure. 2. Le voyage est annulé car le temps est incertain et car il n’y a pas assez de participants.
228 La syntaxe
Exercices
3. Elle avait promis de réussir et en effet elle a été reçue. 4. Il faut s’interroger sur la nature du
problème et si la question est bien posée. 5. C’était un homme de petite taille mais qui n’avait
peur de rien. (Corrigé p. 260.)
Exercice 107. Écrivez une seule phrase en remplaçant celle qui est soulignée… a. par une
subordonnée (complétive ou circonstancielle, selon le cas) ; b. par un groupe nominal ou un
groupe de l’infinitif de même fonction. 1. Les prix de l’immobilier ont augmenté. Les jeunes
restent plus longtemps chez leurs parents. 2. Il devait partir prochainement. Cette idée l’attristait.
3. Mais il reviendrait avant l’été. Il en était certain. 4. Notre avion pourrait avoir du retard. Dans
ce cas, nous irions à l’hôtel en arrivant. 5. Le candidat s’est efforcé de réfuter les objections du
jury. Malgré cela, il n’a pas été admis. (Corrigé p. 260.)
Exercice 108. Transformez les deux phrases suivantes en une phrase complexe comprenant
une relative introduite par dont et dites quelle est la fonction de ce pronom. 1. Grandville était
admiré de Baudelaire. Ses dessins sont célèbres. 2. La fondation de Saint-Pétersbourg par
Pierre le Grand date de 1703. Cette ville s’est appelée Leningrad au xxe siècle. 3. Goncourt
était jaloux de Zola. Celui-ci connut un grand succès avec L’Assommoir. 4. On s’est beaucoup
moqué de Manet sous le second Empire. Il est aujourd’hui universellement admiré. 5. Cet
homme politique s’est retiré de la vie publique. On parlait pourtant de lui comme d’un futur
président de la République. (Corrigé p. 260.)
Exercice 109. À partir des deux phrases données, écrivez une phrase complexe comprenant
une relative introduite par un pronom relatif composé ou contracté. 1. Les candidates étaient
peu nombreuses. Le jury a dû faire son choix parmi elles. 2. La discussion a été très vive. Ils se
sont brouillés à cette occasion. 3. Je fais référence à des romans. Ils évoquent la Première
Guerre mondiale. 4. Il parle souvent des amis qu’il a rencontrés en vacances. Il a passé de bons
moments avec eux. 5. Il avait écrit à quatre personnes. Il n’a reçu d’elles aucune réponse.
6. Cette montagne est haute de 2530 mètres. Nous sommes allés à son sommet. (Corrigé
p. 260.)
Exercice 110. Soulignez les subordonnées relatives et ajoutez les virgules qui manquent pour
détacher les relatives explicatives. 1. La France qui compte plus de soixante millions d’habitants
est pourtant moins peuplée que l’Allemagne qui en compte plus de quatre-vingts. 2. Un auto-
mobiliste qui emprunte un sens interdit commet une infraction au code de la route. 3. L’auto-
mobile qui est un des moyens de transport les plus utilisés est aussi un des plus polluants. 4. Le
problème qui nous occupe en ce moment et dont l’importance est évidente n’a pas encore trouvé
de solution. 5. La femme qui a été si longtemps jugée inférieure est présentée comme « l’avenir
de l’homme » par le poète Aragon qui a associé son nom à celui d’Elsa. (Corrigé p. 261.)
Exercice 111. Réécrivez la phrase Il demande qu’elle aille le voir en remplaçant la proposition
principale par : 1. Elle écrit … 2. J’aime … 3. Crois-tu …? 4. Il est possible … 5. Il espère … 6. Il
tolère … 7. Il souhaite … 8. Il se dit … 9. Il croit … 10. Il ne pense pas … (Corrigé p. 261.)
Exercice 112. Rapportez les affirmations suivants au discours indirect en faisant suivre le nom
de l’auteur par un verbe de parole au passé (par exemple : Zola a écrit que…). 1. Les tableaux
de Manet sont hués par un public imbécile mais dans quelques années ils seront exposés au
Louvre (Zola). 2. Le théâtre est fait pour être joué (Molière). 3. Mes romans ne seront pas com-
pris par mes contemporains (Stendhal). 4. Je m’arrêterai d’écrire quand j’aurai terminé mes
Confessions (Rousseau). 5. Je ne fais pas vraiment de différence entre le roman et la poésie
(Aragon). (Corrigé p. 261.)
La syntaxe 229
Exercices
Exercice 113. Remplacez les couples de phrases par une phrase complexe comportant une
subordonnée interrogative indirecte. 1. De quoi est-il vraiment question ? Au début du texte,
nous l’ignorons. 2. À quel évènement fait-il référence ? Il ne le dit pas explicitement. 3. Que
signifie ce jugement ? Nous nous le demanderons. 4. On peut s’interroger : l’art modifie-t-il notre
vision du réel ? 5. Comment l’auteur maintient-il l’attention du spectateur dans cette scène ?
C’est ce qu’il convient d’étudier. (Corrigé p. 261.)
Exercice 114. À partir des couples de phrases suivants, écrivez une seule phrase comportant
une complétive ou une infinitive ou un groupe de l’infinitif. Il peut y avoir plusieurs réponses.
1. Cet objectif est pour moi hors d’atteinte. Je l’admets. 2. Le chien du voisin gémit. Je l’entends
toutes les nuits. 3. Je pourrai partir tôt. Je l’espère vivement. 4. Je reviens à Paris régulièrement.
Cela me rend heureux. 5. Je te retrouverai à la montagne. Cette idée me plaît beaucoup. (Cor-
rigé p. 261.)
Exercice 115. Réécrivez les phrases suivantes de manière à corriger les incohérences et les
maladresses dans l’emploi des infinitifs, des participes et des gérondifs. 1. En commandant
dans les dix jours, nous vous accorderons une remise de 10 %. 2. Espérant avoir une réponse
favorable, veuillez agréer, Monsieur, etc. 3. L’auteur nous donne toutes les informations afin
d’être préparé à ce qui va arriver. 4. Composée en 1951, le romancier raconte dans cette œuvre
les mésaventures d’un héros romantique. 5. L’auteur met en scène Angelo. Obligé de se réfugier
sur les toits, il le montre en train d’observer un cortège mortuaire. 6. Ce titre nous laisse nous
demander ce que cherche l’auteur à nous faire ressentir en plaçant Angelo sur le toit d’une
maison. 7. Quel est l’avantage du romancier du fait d’avoir placé son protagoniste sur un toit ?
(Corrigé p. 261.)
Exercice 116. Remplacez les compléments circonstanciels de temps par les subordonnées de
temps correspondantes. 1. Il est resté silencieux jusqu’à notre arrivée à la maison. 2. Lors de
son entrée au lycée, Pierre ressemblait encore à un petit garçon. 3. Avant son départ, nous le
voyions souvent. 4. Depuis son départ, nous n’avons plus eu de ses nouvelles. 5. Après le départ
de Marc, tout a été différent. (Corrigé p. 261.)
Exercice 117. Modifiez la phrase Son échec était prévisible, il avait de nombreuses lacunes
pour expliciter le rapport de cause en l’exprimant successivement par : 1. du fait de. 2. vu.
3. dès lors que. 4. si…, c’est que. 5. du fait que. (Corrigé p. 262.)
Exercice 118. Même exercice avec la phrase Il manquait de connaissances, il a échoué et les
expressions : 1. faute de. 2. par. 3. étant donné que. 4. pour. 5. comme. (Corrigé p. 262.)
Exercice 119. Modifiez la phrase Ce chien est intelligent, il peut ouvrir les portes tout seul pour
expliciter le rapport de conséquence en l’exprimant successivement par : 1. au point de. 2. si…
que. 3. un tel… que. 4. assez… pour. 5. de manière que. (Corrigé p. 262.)
Exercice 120. A.– En faisant les transformations nécessaires, réécrivez la phrase Tartuffe est
dévot mais il n’en est pas moins homme en exprimant la concession successivement par
1. bien que, 2. tout… que, 3. quel que, 4. avoir beau, 5. quelque… que, 6. pour + être, 7. en
dépit de. B.– Refaites ensuite l’exercice avec la même phrase au passé. (Attention au mode et
au temps des verbes.) (Corrigé p. 262.)
Exercice 121. Dans les phrases suivantes, analysez et au besoin corrigez les subordonnées.
1. Si Marc ne répondra pas, pourquoi veux-tu lui écrire ? 2. S’il serait heureux de nous revoir,
je l’ignore totalement. 3. « Le nez de Cléopâtre s’il eût été plus court toute la face de la terre
aurait changé » (Pascal). 4. « Si l’un ou l’une d’entre eux disait :“Buvons”, tous buvaient ; si on
disait : “Jouons”, tous jouaient ; si on disait : “Allons nous ébattre aux champs”, tous y allaient »
230 La syntaxe
Exercices
(Rabelais). 5. Si, au bout du compte, la réponse serait négative, il devrait présenter une
demande mieux argumentée. 6. « Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les
nègres esclaves, voici ce que je dirais » (Montesquieu). 7. Si l’esclavage des Noirs est un crime,
l’extermination des Indiens en a été un plus grand encore. 8. « Si j’étais mort dans ces circons-
tances, je serais mort désespéré » (Rousseau). (Corrigé p. 262.)
Exercice 122. À partir des deux propositions suivantes : Vous rencontrez des difficultés et Vous
demandez de l’aide, écrivez des phrases exprimant une hypothèse et commençant successi-
vement par : 1. si. 2. au cas où. 3. pour peu que. 4. à moins de. 5. avec. 6. à condition que.
7. sans. 8. pourvu que. Le sens de ces phrases peut être différent, ainsi que le mode et le temps
des verbes. (Corrigé p. 262.)
Exercice 123. Pour chacun de ces cinq énoncés, écrivez deux phrases complexes comportant
une subordonnée de but introduite par pour que. (Attention à la conjugaison du subjonctif – voir
§ 58, 60.) 1. Il met son fils sur ses épaules…/ a. …il verra mieux les coureurs. — b. …il ne sera
pas bousculé. 2. Elle appela son chien…/ a. …il vint garder la maison. — b. … il ne courut pas
après les cyclistes. 3. Nous vous téléphonerons…/ a. …vous serez au courant de la situation.
— b. … vous ne vous plaindrez pas de n’avoir rien su. 4. Je vous ai informés…/ a. … vous savez
de quoi il retourne. — b. … vous ne crierez pas au scandale. 5. Donnez-nous un modèle…/
a. … nous verrons comment présenter cette lettre de réclamation. — b. … nous n’aurons pas
de difficulté à l’écrire. (Corrigé p. 262.)
Exercice 124. Analysez les subordonnées et, quand c’est possible, réécrivez-les en utilisant
une autre conjonction de subordination de même sens. Attention aux changements de mode et
de temps. 1. Comme elle allait sortir, le téléphone sonna. 2. Il ment comme il respire. 3. Comme
la route était verglacée, la voiture a dérapé. 4. Quand vous répèteriez cela encore une fois, cela
ne changerait rien. 5. Quand vous répèterez cette scène, n’oubliez pas les costumes. 6. Je
présente des propositions quand il ne formule que des critiques. 7. Je voudrais savoir si vous
viendrez. 8. Je serais heureux si vous veniez. 9. Si la musique de Schubert m’émeut beaucoup,
celle de Brahms ne me touche pas. 10. Si le temps était beau, nous sortions après le diner ; s’il
pleuvait, nous prenions un livre. 11. Si la fête a été réussie, c’est que chacun y a mis du sien.
12. Il agit vite de sorte que l’affaire fût réglée le soir même. 13. Il agit vite, de sorte que l’affaire
fut réglée le soir même. (Corrigé p. 200.)
Exercice 125. Rétablissez la ponctuation, les majuscules et l’orthographe correctes (5 fautes
ont été ajoutées) dans le texte suivant (d’après Tocqueville).
les hommes qui habitent les pays démocratiques n’ayant ni supérieurs ni inférieurs ni associés
habituels et nécessaires se replient volontiers sur eux mêmes et se considèrent isolément ce
n’est donc jamais qu’avec effort que ses hommes s’arrachent à leurs affaires particulières pour
s’occuper des affaires communes leur pente naturelle est d’en abandonner le soin aux seuls
représentants visibles et permanents des intérêts collectifs qui est l’état non seulement ils n’ont
pas naturellement le gout de s’occuper du public mais souvent le temps leurs manque pour le
faire la vie privée est si active dans les temps démocratiques si agitée si remplie de désirs de
travaux qu’il ne reste presque plus d’énergie ni de loisirs à chaque homme pour la vie politique
(Corrigé p. 263.)
Exercice 126. Même exercice (4 fautes ont été ajoutées), d’après Mme de Sévigné, qui évoque
ici la répression d’une révolte populaire contre la hausse des impôts en 1675.
voulez vous savoir des nouvelles de rennes on a fait une taxe de cent mille écus et si on ne
trouve point cette somme dans vingt quatre heures elle sera doublée et exigible par les soldats
on a chassé et banni toute une grande rue et défendu de receuillir les habitants sous peine de
La syntaxe 231
Exercices
la vie de sorte qu’on voyait tous ses misérables femmes accouchées vieillards enfants errer en
pleurs au sortir de cette ville sans savoir où aller sans avoir de nourriture ni de quoi se coucher
avant hier on roua le violon [le violoniste] qui avait commencé la danse et la pillerie [le pillage]
du papier timbré il a été écartellé et ses quatre quartiers exposés aux quatre coins de la ville on
a pris soixante bourgeois et on commence demain à pendre cette province est un bel exemple
pour les autres (Corrigé p. 263.)
Exercice 127. a. Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant le mot souligné par le mot
indiqué entre crochets et effectuez les accords nécessaires. b. Réécrivez ensuite les phrases
obtenues en mettant les verbes principaux au passé composé et en effectuant les changements
de temps qui en résultent. Veillez à l’accord des participes passés (voir F 50 à 54). 1. Épuisé
par cette randonnée, essoufflé et aspirant à une seule chose, le repos, il [elle] s’affale dans un
fauteuil en se disant qu’il peut remettre au lendemain le travail qu’il s’est promis de faire en
arrivant. 2. L’ami [Les gens] qu’il rencontre lui parait malade, mécontent de son sort, et il s’efforce
de lui cacher qu’il regrette de le voir dans cet état. 3. L’ami [Les personnes] etc. 4. Le chien [La
chienne] s’ébroue dans la rivière, se couche dans l’herbe où il se fait sécher, à demi endormi,
puis, une fois reposé, se remet debout et reprend sa course. 5. Le soi-disant acteur [actrice],
qui ne se sait pas observé, se passe la main dans les cheveux et se regarde longuement dans
la glace. (Corrigé p. 263.)
Exercice 128. Soulignez le pronom relatif et son antécédent et complétez la terminaison des
verbes et des participes passés quand c’est nécessaire. 1. Ce n’est pas toi qui me dira… le
contraire. 2. Elle n’a pas supporté… la honte que lui inspirai… les erreurs qu’elle avait commis….
3. Toi, Sophie, qui reconnai… volontiers tes fautes, refuse… d’être jugé… pour celles que tu
n’as pas commis…. 4. Ils ont déjà oublié… les efforts qu’ils ont du… consentir pour réussir. 5. La
réplique qu’ils se sont attiré… était cinglante. 6. Elles regrettent que les fonctions qu’il leur a
fallu… exercer les aient beaucoup trop occupé…. 7. Toi et moi, qui juge… insuffisantes les
informations que l’administration nous a transmis…, nous demanderons des éclaircissements.
(Corrigé p. 264.)
Exercice 129. Corrigez les erreurs et les maladresses diverses dans les phrases suivantes
(empruntées à des copies de lycéens et d’étudiants) en maintenant chaque fois une ou plusieurs
relatives. 1. Il faut que tu prépares tout ce que nous avons besoin. 2. Zola voyait en Flaubert un
de ses maitres. Flaubert qui se moquait pourtant du naturalisme. 3. Ce passage situé au centre
de l’œuvre du Père Goriot écrit par Balzac met en œuvre ici la situation à laquelle Vautrin est
amenée : sa perte. 4. Ce regard ambigu élargit le monde dans lequel évolue Télémaque, dans
lequel même le sol sur laquelle il marche n’est pas sûr. 5. En 1915, Giono est mobilisé pour
participé au combat, suite aux quels, il racontera l’horreur dans le grand Troupeau. (Corrigé
p. 264.)
Exercice 130. Pour chacun des verbes suivants, écrivez une courte phrase sur le modèle Elles
+ verbe au passé composé + infinitif prépositionnel et soulignez la préposition (attention à
l’accord du participe passé des verbes pronominaux) : ambitionner, se permettre, exhorter,
affecter, s’abstenir, astreindre, dissuader, se déterminer, méditer, se flatter, prier, se plaire,
s’attacher, convenir, projeter. Exemple : négliger → Elle a négligé de répondre à ma lettre.
(Corrigé p. 264)
Exercice 131. Réécrivez les phrases suivantes (empruntées à des copies d’étudiants) en sup-
primant les ruptures de construction. 1. Un éducateur permet l’épanouissement de l’enfant et
d’atteindre un équilibre psychologique. 2. À force de trop protéger leurs enfants, ceux-ci ne
peuvent développer leur propre système de défense. 3. L’éducateur est plus expérimenté que
232 La syntaxe
Exercices
les parents du aux études qu’il a fait pour. 4. Les éducateurs permettent aux adolescents, une
intégration en communauté et ainsi de s’échapper d’un milieu famillial enfermé sur lui-même.
5. Cette rigueur permettra à l’enfant de développer sa personnalité, son affirmation et surtout
de l’habituer aux contraintes de la vie sociale. (Corrigé p. 264.)
Exercice 132. Transposez ce dialogue au discours indirect en utilisant le passé simple dans les
propositions principales.
Jean. Comment vas-tu ? Je ne t’ai pas vu depuis quinze jours.
Pierre. Je me relève d’une mauvaise grippe et je n’ai pas pu assister aux cours.
Jean. J’espère que tu ne seras pas trop fatigué pour notre examen de demain.
Pierre. Je dois absolument réussir. Mes parents seront très déçus si j’échoue. (Corrigé p. 264.)
Exercice 133. Dans l’introduction d’un devoir, il faut savoir manier les interrogations, directes
et indirectes. Corrigez les fautes de construction et d’orthographe dans les phrases suivantes,
empruntées à des copies de lycéens et d’étudiants. Plusieurs rédactions sont parfois possibles.
1. Dans cet étude, nous allons nous demander : En quoi, cette lettre contient une structure visant
à défendre un point de vue ? 2. Nous verrons donc dans un premier temps comment se place
Rica fasse à cet homme vaniteux, quel est son point de vue et comment le définie-t-il. 3. Nous
aborderons le thème de la modestie, qu’est ce que Rica essaie de nous dévoiler à travers sa
vision. 4. En quoi cette lettre se fait l’exemple de l’entreprise menée par Montesquieu avec ce
roman ? 5. Pour quelle raison le roi Thésée est mal acceuillit ? 6. Dans ce texte, on peut se
demander : Comment la liberté découle-t-elle ? 7. Comment le narrateur par une série de pro-
cédés arrive à plonger le lecteur dans le monde de Rastignac. 8. Ainsi, en quoi cette description
cache une étude critique qui n’est pas dirigée par ceux auquel on pense ? 9. On se demandera
pourquoi Racine a t’il choisit de baser ses tragédies sur les conflits et la violence. 10. Nous nous
demanderons en quoi le théâtre chez Racine est-il un théâtre de la violence ? (Corrigé p. 264.)
Exercice 134. Réécrivez les phrases suivantes en les mettant à la forme passive. 1. Des idéaux
humanitaires et démocratiques inspirèrent la IIe République à son début. 2. En 1848, on établit
ainsi le suffrage universel, on abolit la peine de mort et l’esclavage dans les colonies. 3. Mais
c’est la bourgeoisie qui remporta les élections d’avril et l’Assemblée constituante rejeta l’idée
d’une république sociale. 4. Lors des « journées de juin », le général Cavaignac écrasa les
ouvriers parisiens qui s’étaient soulevés après que l’Assemblée avait supprimé les ateliers
nationaux. 5. On déporta 4 000 d’entre eux en Algérie. 6. Ces émeutes facilitèrent l’élection de
Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. 7. Les élections de 1849
envoyèrent à l’Assemblée législative une majorité très conservatrice. 8. Le « parti de l’ordre »
restreignit les libertés publiques qui venaient d’être proclamées. 9. Cependant l’Assemblée
n’accepta pas la révision de la constitution que demandait Louis Napoléon Bonaparte. 10. Le
président de la République accomplit alors un coup d’État, que facilita la peur persistante de la
révolution sociale dans la nation. (D’après Michel Mourre, Dictionnaire de l’Histoire, Larousse,
1998. Corrigé p. 265.)
Exercice 135. Réécrivez les phrases suivantes (empruntées à des copies d’étudiants) en cor-
rigeant l’orthographe et les incohérences dans l’emploi des adjectifs possessifs et des pronoms.
1. Si l’on ne satisfait pas nos parents en fonction de l’éducation faite, on n’est comme rejeté.
2. Les parents nous enseignent des notions qui nous permettent de s’intégrer. 3. Toute famille
est une cellule où rien de nouveau n’en ressort. 4. Le respect n’existe pas forcément dans les
rapports parent-enfant qui, souvent, respectent leurs parents par crainte et soumission. 5. L’un
La syntaxe 233
Exercices
des parents peut voir, en leur enfant, leurs défauts et vouloir les corriger grâce à leur autorité.
(Corrigé p. 265.)
Exercice 136. Réécrivez le devoir suivant en utilisant mieux les pronoms, les connecteurs
logiques, la ponctuation et la subordination. L’auteur est d’accord avec une réforme de l’ortho-
graphe, il la juge cependant difficile puisque cela provoquera certains troubles. Il opte lui pour
une réforme modérée et progressive. Pour l’auteur, il faut des réformes cohérentes et de n’en
faire une nouvelle que lorsque la précédente aura été intégrée. L’auteur pense que pour une
telle réforme puisse aboutir il faille qu’elle soit appuyée par les instituteurs et qu’elle commence
par s’attaquer aux bizarreries et absurdités de la langue, à partir de là, il est donc d’accord pour
que cette réforme soit proposée par l’autorité publique. (Corrigé p. 265.)
Exercice 137. Dans le texte suivant, Maupassant s’élève contre « la théorie de toute la vérité »
et montre qu’un romancier réaliste ne reproduit pas la réalité brute. Les paragraphes ont été
déplacés : rétablissez l’ordre de l’argumentation après avoir repéré les mots qui expriment les
liens logiques.
[A] Raconter tout serait impossible, car il faudrait alors un volume au moins par journée, pour
énumérer les multitudes d’incidents insignifiants qui emplissent notre existence.
[B] Le réaliste, s’il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de
la vie, mais à nous en donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la
réalité même.
[C] Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai, suivant la logique ordinaire des
faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession.
[D] J’en conclus que les Réalistes de talent devraient s’appeler plutôt des Illusionnistes.
[E] Un choix s’impose donc, – ce qui est une première atteinte à la théorie de toute la vérité.
[F] La vie, en outre, est composée des choses les plus différentes, les plus imprévues, les plus
contraires, les plus disparates ; elle est brutale, sans suite, sans chaine, pleine de catastrophes
inexplicables, illogiques et contradictoires qui doivent être classées au chapitre faits divers.
[G] Un exemple entre mille :
[H] Le nombre de gens qui meurent chaque jour par accident est considérable sur la terre. Mais
pouvons-nous faire tomber une tuile sur la tête d’un personnage principal, ou le jeter sous les
roues d’une voiture, au milieu d’un récit, sous prétexte qu’il faut faire la part de l’accident ?
[I] Voilà pourquoi l’artiste, ayant choisi son thème, ne prendra dans cette vie encombrée de
hasards et de futilités que les détails caractéristiques utiles à son sujet, et il rejettera tout le reste,
tout l’à-côté.
[J] La vie encore laisse tout au même plan, précipite les faits ou les traine indéfiniment. L’art,
au contraire, consiste à user de précautions et de préparations, à ménager des transitions
savantes et dissimulées, à mettre en pleine lumière, par la seule adresse de la composition, les
évènements essentiels et à donner à tous les autres le degré de relief qui leur convient, suivant
leur importance, pour produire la sensation profonde de la vérité spéciale qu’on veut montrer.
(Corrigé p. 266.)
Les exercices suivants demandent de réécrire des phrases en utilisant un vocabulaire plus précis, une
syntaxe plus correcte et un niveau de langue moins relâché, tout en veillant à corriger l’orthographe.
234 La syntaxe
Exercices
Exercice 138. Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant chacune des expressions sou-
lignées par un verbe équivalent plus précis ou plus adapté au contexte. Plusieurs réponses sont
parfois possibles. 1. On a vu à son ton qu’il était très énervé. 2. Nous verrons dans une première
partie… 3. On voyait à ses interventions qu’il connaissait très bien le sujet. 4. À ceux qui le
critiquaient, il a dit qu’il prouverait sans difficulté ce qu’il avait avancé. 5. Un lac se trouvait devant
nous. 6. Au bout du chemin il y avait une falaise infranchissable. 7. Un abîme se trouvait à nos
pieds. 8. Les enfants partirent en tous sens dans la forêt. 9. Ce romancier a beaucoup de lec-
teurs : il a d’ailleurs une renommée internationale. 10. Il a le soutien des médias. (Corrigé p. 266.)
Exercice 139. Réécrivez les phrases suivantes en remplaçant l’expression soulignée par un
groupe nominal. 1. L’ensemble du monde chrétien est divisé depuis le schisme de 1054. 2. Bien
que davantage d’électeurs eussent voté, la représentation des différents partis au Parlement
ne fut pas modifié. 3. Il aurait préféré que la situation se rétablît plus rapidement. 4. En se vouant
très tôt à la peinture, il fut rejeté par sa famille. 5. Les prix et la circulation monétaire aug-
mentent, ce qui inquiète les économistes. (Corrigé p. 266.)
Exercice 140. Une analyse peut être déconsidérée par une mauvaise rédaction. Réécrivez ce
devoir en recherchant une plus grande concision et une correction parfaite de l’orthographe et
de la syntaxe (notamment dans l’introduction des citations). Dans cette extrait Angelo, jeune
Italien exilé, est situé sur le toit d’une maison et observe la situation. Cette description est realise
par un narrateur exterieur, la narrateur n’est pas le héros comme nous l’indique les marques de
la troisième personne « Il » ; « Angelo ». Cette narration permet au narrateur de « s’éloigner »
du personnage toute fois ce premier sait ce que voit Angelo et ce qu’il pense. De plus il decrit
l’environnement dans le quel evolue l’action en utilisant les yeux d’Angelo, « Il y avait de ce côté
là », ainsi nous pouvons connaître « un ermitage semblable à un osselet ». Le narrateur observe
à travers d’angelo l’organisation annimal des Hommes grâce à une animalisation « comme des
fourmies » pour designer les femmes ou encore « carapace doré » pour designé les prêtre.
(Corrigé p. 266.)
Exercice 141. Les passages suivants sont librement inspirés d’articles de presse (certaines
fautes ont été ajoutées). Réécrivez-les en corrigeant les erreurs, les expressions familières, les
clichés (le nombre de corrections à apporter est indiqué entre parenthèses). Proposez, quand
c’est possible, plusieurs rédactions.
1 (3 corrections à apporter). Un tiers des frontières terrestres dans le monde, dans une cen-
taine d’états, coïncident avec les limites naturelles d’ères protégées.
2 (7 cor.). La palme d’or 2008 caracole en tête du box-office. Pourtant à sa sortie en salle, le
film a suscité des réactions particulièrement sévères, voire même indignées, des enseignants.
Sans doute les professeurs transposent-ils dans ce film moult questionnements et préoccupa-
tions qui ne sont pas celles du réalisateur. Mais ce film ne prétend en rien une quelconque
exhaustivité.
3 (4 cor.). À l’heure où l’on débat à l’Assemblée sur l’inquiétante montée de l’obésitée, n’est-il
pas urgent de faire le lien avec le harcèlement publicitaire ? L’emploi créé par la pub prime-t-il
sur la santé ?
4 (1 cor.). La tempête de 1999 a été un « plus » pour la biodiversité en forêt.
5 (3 cor.). L’analyse de l’ADN est un plus dans les enquêtes de police. Il faut y avoir recours à
la fois parce qu’elle constitue une aide précieuse et en même temps se rappeler qu’elle ne peut
établir à 100% la culpabilité d’un suspect.
6 (1 cor.). L’hybride diesel, voilà la voie royale du constructeur. « Nous avons une longueur
d’avance », se targue-t-il. (Corrigé p. 266.)
La syntaxe 235
Exercices
236 La syntaxe
Exercices
6. En ayant un personnel qui est reposé, il lui est plus facil de travailler et ainsi de mieux soigné
les patients. (Corrigé p. 268.)
Exercice 146. Même exercice. 1. Dans un premier temps, nous allons expliquer comme ce fait-
il que la France soit en retard puis dans un second temps, nous allons voir quelles sont les
mesures susceptiple d’inverser la tendance ? 2. Les infections nosocomiales sont des bactéries
qui se propage dans le corps des humains se qui provoque des infections. 3. La vigilance doit
être importante car les patients ramènent ces bactéries, ce qui sont les causes des infections.
4. Une consultation ne dure pas, mais les personnes hospitalisées, eux ont besoins de soins
d’être surveiller régulièrement. 5. Les causes de cette infection sont principalement dûes a un
manque du respect de l’hygiène. 6. En conclusion, l’infection nosocomiale est un réel problème
auquel il faut lutter. (Corrigé p. 268.)
Exercice 147. Même exercice. 1. Le terme « éducation » est détourné de son sens car il doit
être synonime de bonté d’amour et non pas celui d’inégalité. 2. Le père peut soit trouver dans
son enfant ses propres défauts, soit ses inspirations. 3. Tant que les parents exerceront un fort
ascendant sur les enfants, ceux-ci perdront leurs personnalité, les rendant ainsi dociles et
obéissants. 4. Les parents espèrent corriger en leur enfant les défauts qu’eux-mêmes n’ont pas
pu se détacher. 5. Dans chaque famille on essaie d’atteindre un objectif l’équilibre parents-
enfants. 6. L’éducation familiale s’addresse uniquement à une petite communauté, soudure très
complexe, qui tente d’élever leurs enfants dans les meilleurs conditions. (Corrigé p. 268.)
Exercice 148. Le texte suivant est la transcription littérale d’une introduction de commentaire
de texte ; seules les erreurs de mise en page et de graphie ont été corrigées (c’était l’objet de
l’exercice 21, p. 49). Repérez les différentes fautes, maladresses ou négligences qu’il comporte
concernant l’orthographe et l’expression et réécrivez-le en lui apportant les corrections néces-
saires. (Corrigé p. 268)
1 Cet extrait est issu du Hussard sur le toit de
Jean Giono, romancier français du XXeme,
3 siècle celui-ci est l’auteur d’un cycle
romanesque dont le Hussard sur le toit
publié
5 en 1951 est le deuxième volet. Dans cette
œuvre, l’auteur met en scène Angelo, un
jeune
7 colonel piémontais de Hussard obligé de se
refugier sur les toits de la ville de Manos-
9 que, car, la Provence, etant ravagé par une
epidémie de Choléra, les habitants,
effrayés
11 et angoissés par cette epidémie,
soupçonne, á
tort, l’étranger d’avoir empoisonné les
13 fontaines de la ville et celui-ci risque d’être
pendu s’il a le malheur d’être découvert.
Dans
15 cet extrait le personnage d’Anjelo assiste á
un cortège mortuère tragique Nous
pourrons
La syntaxe 237
Exercices
Exercice 149. Réécrivez ces récits en utilisant le passé simple et les temps qui lui sont liés.
1. Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune homme
de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une jeunesse
effrénée, est convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé devant une
procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables
aux sénateurs romains, ordonnent, non seulement qu’on lui arrache la langue, qu’on lui coupe
la main, et qu’on brûle son corps à petit feu ; mais ils l’appliquent encore à la torture pour savoir
précisément combien de chansons il a chantées, et combien de processions il a vues passer,
le chapeau sur la tête. (D’après Voltaire.)
2. Toute la première partie de la vie de M. Charles Myriel a été donnée au monde et aux galan-
teries. La révolution survient, les évènements se précipitent : il émigre en Italie. Sa femme y
meurt d’une maladie de poitrine dont elle est atteinte depuis longtemps. Ils n’ont point d’enfants.
Que se passe-t-il ensuite dans la destinée de M. Myriel ? L’écroulement de l’ancienne société
française, la chute de sa propre famille, les tragiques spectacles de 93, plus effrayants encore
peut-être pour les émigrés qui les voient de loin avec le grossissement de l’épouvante, font-ils
germer en lui des idées de renoncement et de solitude ? Est-il, au milieu d’une de ces distrac-
tions et de ces affections qui occupent sa vie, subitement atteint d’un de ces coups mystérieux
et terribles qui viennent quelquefois renverser, en le frappant au cœur, l’homme que les catas-
trophes publiques n’ébranleraient pas en le frappant dans son existence et dans sa fortune ?
Nul ne pourrait le dire ; tout ce qu’on sait, c’est que, lorsqu’il revient d’Italie, il est prêtre. (D’après
Hugo.)
3. Lorsqu’il s’aperçoit que Charles a les pommettes rouges près de sa fille, ce qui signifie qu’un
de ces jours on la lui demandera en mariage, le père Rouault rumine d’avance toute l’affaire. Il
le trouve bien un peu gringalet, et ce n’est pas là un gendre comme il le souhaiterait ; mais on
le dit de bonne conduite, économe, fort instruit, et sans doute qu’il ne chicanera pas trop sur la
dot. (D’après Flaubert.) (Corrigé p. 269.)
Exercice 150. À partir des données suivantes, rédigez une notice biographique de Montaigne.
Vous utiliserez le passé simple et les temps qui lui sont liés, selon les besoins, en évitant autant
que possible d’employer les verbes être et avoir, sauf quand ils servent d’auxiliaires. Vous com-
poserez votre récit en paragraphes distinguant les différentes périodes de la vie de Montaigne
mais vous n’êtes pas tenu de présenter les évènements dans un ordre strictement chronolo-
gique. Vous veillerez en outre à ne pas répéter inutilement le nom de l’écrivain. (Corrigé p. 269)
28 février 1533 : naissance de Michel Eyquem, au château de Montaigne, aux confins du Péri-
gord et du Bordelais ; ainé de huit enfants ; catholique, comme son père, écuyer du roi, vétéran
des guerres d’Italie puis maire de Bordeaux ; mère issue d’une famille de riches commerçants
juifs espagnols, convertie au protestantisme.
1535-1554 : apprentissage précoce du latin (comme une langue vivante) ; études au collège de
Guyenne, à Bordeaux, puis études de droit, de lettres, de philosophie.
1554 : conseiller à la cour des aides de Périgueux.
238 La syntaxe
Exercices
La syntaxe 239
Corrigés des exercices
Explications
1. Accord du participe passé employé avec l’auxiliaire être avec le sujet. 2. Pronom per-
sonnel féminin pluriel, comme le nom qu’il remplace. 3. Accord du verbe avec le pronom
interrogatif sujet (singulier). Accord de l’adjectif avec les deux noms qu’il qualifie. 4. Accord
du participe passé employé sans auxiliaire avec le nom ; accord de l’article indéfini avec
le nom féminin espèce et non avec le nom suivant (ici masculin). 5. Accord du participe
passé employé avec l’auxiliaire être avec le sujet éloge (nom masculin).
3) partir : 2 voyelles écrites, 2 voyelles prononcées [partir] ; géologie : 5 voy. écr., 4 voy. pron.
[ʒeoloʒi] ; geôlier : 4 voy. écr., 2 voy. pron. [ʒolje] ; accueil : 4 voy. écr., 2 voy. pron. [akœj] ;
240 La syntaxe
Corrigés des exercices
partitions : 4 voy. écr., 3 voy. pron. [partisjɔ]̃ ; houx : 2 voy. écr., 1 voy. pron. [u] ; chapeau :
4 voy. écr., 2 voy. pron. [ʃapo] ; toiture : 4 voy. écr., 2 voy. pron. [twatyr] ; essentiellement :
6 voy. écr., 4 voy. pron. [esɑ̃sjεlmɑ̃] ; unité : 3 voy. écr., 3 voy. pron. [ynite].
4) cerf (le f ne se prononce pas : [sεr])/ cervidé ; pouls/pulsation ; statut/statutaire ; abri/abriter ;
plagiat/plagiaire ; ébats/s’ébattre ; eczéma/eczémateux [on peut maintenant écrire exéma, exé-
mateux] ; goujat/goujaterie ; emprunt/emprunter ; essaim/essaimer ; escroc/escroquerie ; sirop/
sirupeux ; abus/abusif ; destin/destinée ; instinct/instinctif ; puits/puiser ; rebut/rebuter.
5) 1. Les noms hiérarque et rentier sont ici employés au sens figuré, péjoratif, pour déconsidérer
les membres du CIO, accusés d’exercer un pouvoir autoritaire et de s’enrichir dans des fonctions
qui ne leur demandent pas de travail. Le remerciement qui leur est adressé est donc ironique.
2. Les guillemets utilisés par l’historien constituent une modalisation : il indique ainsi qu’il ne
reprend pas à son compte (et même qu’il rejette) l’accusation de désordre portée contre le Front
populaire. La locution restrictive du moins a le même rôle. Le verbe péjoratif ressassait discrédite
L’Action française, présentée comme un journal partisan menant une campagne de propagande
contre la gauche. 3. L’expression à en croire a une valeur modalisatrice : le journaliste ne reprend
pas à son compte l’appréciation de la télévision birmane, qu’il juge non crédible car aux ordres
de la junte militaire, l’adjectif remarquable est donc employé ironiquement, 4. Le jugement
s’exprime explicitement par l’emploi de l’adjectif évaluatif éculé. Le nom qu’il qualifie est ici lui-
même péjoratif : une recette ne constitue pas une idée nouvelle, adaptée à la situation du
moment, donc pertinente. 5. Montaigne ridiculise les Français de son temps dans une question
rhétorique à visée ironique : elle présente comme une évidence un raisonnement qui ne fait que
reproduire le préjugé ethnocentrique.
6) 1. L’ironie du narrateur éclate dans le qualificatif farouche attribué à un républicain censé être
incorruptible et qui se laisse facilement acheter. Son jugement négatif sur la vente des biens
nationaux (et au-delà sur la Révolution) s’exprime ensuite dans l’exagération (l’hyperbole) qui
accentue l’écart entre la valeur réelle des biens et le prix payé (un morceau de pain). Le rap-
prochement des deux adverbes – quasi-paronymes – légalement, sinon légitimement, souligne
l’injustice de la loi qui a permis à Grandet de s’enrichir.
2. Le narrateur rapporte l’opinion très favorable que les campagnards ont du pharmacien (qui
exerce illégalement la médecine) mais il n’y adhère pas : il explique sa fameuse réputation par
son aplomb et non par son habileté de médecin et se moque de la naïveté des paysans en
recourant à la modalisation (Ils le regardaient comme…) et à l’exagération (un plus grand
médecin que tous les médecins).
3. Le portrait de Rougon est saturé de termes évaluatifs : jugements de valeur explicites (nul,
imbécile), qualifications dépréciatives explicites (appétits haineux) et implicites (blêmi signale
l’échec de cet homme et explique sa cupidité, gras est un des stéréotypes du bourgeois à cette
époque, cachant suggère son hypocrisie, solennel, pose et officiel dénoncent le règne du
paraitre qui prévaut dans cette société). Le passage au présent le ramène à un type (caricatural)
censé exister dans la société et être connu du lecteur.
4. La généralisation (de ces six personnes à la société rentée), marquée par le passage au
présent, réfère à un fait présenté comme indiscutable : l’hypocrisie qui veut que les riches
bénéficient a priori et indûment d’une réputation de moralité et la dénient à ceux qui appar-
tiennent aux classes sociales jugées inférieures économiquement.
5. Le portrait constitue une caricature du politicien républicain opportuniste. Le personnage se
voit dénier toute qualité, à commencer par la personnalité (valeur du pluriel : un de ces, par
centaines) ; il est dépourvu de réel talent (voir l’énumération des groupes nominaux introduits
La syntaxe 241
Corrigés des exercices
Écriture
La lettre a est souvent faite comme un a typographique, d’ailleurs mal formé (« Hussard »,
l. 1 ; « romancier », l. 2 ; etc.) : il faudrait s’en tenir systématiquement à la graphie a. La
lettre r est écrite r, comme une petite capitale (« romancier français », l. 2) : il faudrait
l’écrire correctement. La lettre m est parfois écrite avec trois jambages (« empoisonné »,
l. 12 ; « demander », l. 17) : mauvaise habitude, à corriger.
242 La syntaxe
Corrigés des exercices
un arcane honteux, un araire primitif, des arrhes versées à la commande, un astérisque dis-
cret, de bon augure, sous d’heureux auspices, une autoroute saturée, un calligramme original,
un camée précieux, une échappatoire maladroite, un effluve obsédant
2e série : une éphéméride illustrée, une épigramme spirituelle, une épigraphe romaine, une
épithète insultante, une épitre (ou épître) élogieuse, une équivoque gênante, un esclandre
violent, un exorde solennel, des haltères homologués, un hémistiche isolé, une icône pré-
cieuse, des immondices puantes, un insigne coloré, un intervalle régulier, une interview
exclusive, les Mémoires intérieurs de Mauriac, des mœurs corrompues, une oasis saha-
rienne, un obélisque égyptien, une octave et demie, un opprobre infamant, une orbite éle-
vée, une psyché ancienne, des soldes d’hiver exceptionnels.
11) Homonymes : 1. détonner/détoner. 2. éthique/étique. 3. sceptique/septique (cf. une fosse
septique, aseptiser). 4. être bien en chair/faire bonne chère. 5. prendre à partie qqn/prendre
parti pour quelqu’un ou qqch. 6. satyre/satire. 7. un martyr/un martyre. 8. prendre une pause/
prendre une pose. 9. la mémoire/des Mémoires.10 prémices/prémisses.
Paronymes
1. anoblir/ennoblir. 2. habileté/habilité. 3. recouvrir/recouvrer. 4. différent/un différend.
5. avanie/avatar. 6. cerf (le f ne se prononce pas) → cervidé/serf (le f se prononce) → ser-
vile, servitude. 7. personnifier/personnaliser. 8. évoquer/invoquer. 9. justice/justesse.
10. conjoncture/conjecture.
12) anachronique, androgyne, un azimut, du pain azyme, une asphyxie, un cyclope, cynique,
la dissuasion, la dyslexie, du gypse, un hiéroglyphe, hydrater, le larynx, la métempsycose,
misogyne, un onyx, des paronymes, un phénix, le phylloxéra, un philosophe, la polyphonie, un
psychiatre, une psychose, une satire, une sinécure, un siphon, un sphinx, un symbole, syn-
chronique, un synonyme, un tableau synoptique, la syphilis, un polyptyque, le typhus, la topo-
nymie, la xylogravure.
13) 1. a. (je, il) mange : vb. manger, indic. ou subj. prés. ; b. mange : vb. manger, imp. prés.
2e pers. → (tu) manges : indic. ou subj. prés. (chang. de pers. ou de mode). 2. (je) verrai : vb.
voir, indic. futur → (je, tu) verrais : cond. prés. (chang. de temps et de pers.). 3. (un) délai : nom
sing. → (des) délais : nom plur. (chang. de nombre). 4. leur : pron. pers. 3e pers. plur. ou adj.
pos. 3e pers. plur. devant un nom sing. → leurs : adj. pos. 3e pers. plur. devant un nom plur.
(chang. de nature ou de nombre) – remarque : le pron. pers. leur s’écrit toujours sans s. 5. (il)
met : vb. mettre, indic. prés. → a. (je, tu) mets : vb. mettre, indic. prés. (chang. de pers.) ;
b. mets : vb. mettre, imp. prés. 2e pers. (chang. de mode et de pers.) ; c. (un ou des) mets :
nom sing. ou plur. (chang. de classe). 6. bu : vb. boire, part. passé → a. bus : part. passé du vb.
boire, masc. plur. ; b. (je, tu) bus : passé simple du vb. boire, (chang. de mode) ; c. (un, des)
bus : nom (chang. de classe et de prononciation). 7. a. (un) fond : a. nom singulier ; b. (il) fond :
vb. fondre, indic. prés. → a. (des) fonds : nom plur. (chang. de nombre) ; b. (un) fonds : nom
sing. (chang. de sens : un fonds d’investissement) ; c. (je, tu) fonds : vb. fondre, indic. prés. ;
d. fonds : vb. fondre, impératif prés., 2e pers. sing. (chang. de mode et de pers.). 8. a. (une)
part : nom sing. ; b. (il) part : vb. partir, indic. prés. → (des) parts : nom plur. (chang. de nombre
ou de classe). 9. (une) soie : nom sing. → (des) soies : nom plur. (chang. de nombre). 10.
soi : pron. pers. réfléchi 3e pers. → sois : vb. être, imp. prés. 2e pers. (chang. de classe).
La syntaxe 243
Corrigés des exercices
14) 1. subi : vb. subir, part. passé → a. subit : adj. qualificatif = soudain (changement de
classe) ; b. (il) subit : vb. subir, indic. prés. (chang. de mode) 2. (je) parlai : vb. parler, indic.
passé simp. → (il) parlait : indic. imparfait (chang. de temps et de personne). 3. (il) cracha : vb.
cracher, indic. passé simp. → (un) crachat : nom (chang. de classe). 4. on : pron. pers. indé-
fini → (ils) ont : vb. avoir, indic. prés. (chang. de classe). 5. eu : vb. avoir, part. passé → (il)
eut : vb. avoir, indic. passé simp. (chang. de mode). 6. lui : pron. pers. → (il) luit : vb. luire,
indic. prés. (chang. de classe); 7. soi : pron. pers. réfléchi 3e pers. → a. (qu’il) soit : vb. être,
subjonc. prés. (chang. de classe); b. soit : conjonction (chang. de classe). 8. (je) lirai : vb. lire,
indic. futur → (il) lirait : cond. prés. (chang. de temps et de personne). 9. sain : adj. qualificatif
= en bonne santé → saint : adj. qualificatif = sacré (chang. de sens). 10. (une) cour : nom (la
cour du roi, de l’école) → a. (un) court de tennis : nom (chang. de sens) ; b. (il) court : vb.
courir, indic. prés. (chang. de classe).
15) « Regarde cette fleur ; en as-tu déjà vu une comme ça ? — Où ? Là ? — Non, là-bas, plus
loin, au-delà de la clôture. — Tu veux parler de cette fleur blanche ou de celle-là, plutôt jaune ?
— Oui, la blanche, c’est ça : je la vois pour la première fois. — Il n’y a pas là de quoi s’extasier :
c’est un lys sauvage, voilà tout, très fréquent sur ce genre de sol. — Quand même ! Je la trouve
d’une beauté singulière, exceptionnelle. »
16) Désormais, il préfère l’océan Atlantique ou la Manche à la mer Méditerranée où la marée
est inexistante. Son désintérêt pour le Midi a crû dès qu’il l’a quitté pour créer une société
d’import-export dans le nord de la France. Il s’est éloigné essentiellement pour des raisons
commerciales, mais c’est par gout [ou goût] qu’il a décidé de s’y installer définitivement, tout en
regrettant de rester loin de ses amis provençaux. Ceux-ci ont jugé excessif cet engouement
pour le Nord et l’ont interprété comme un rejet de leur passé commun.
17) la mer Rouge, le Massif central, la chaine des Aravis, le Conseil économique et social, le
Conseil d’État, l’Académie française, le nord de la France, le président du Conseil régional de
Bourgogne, le ministère de l’Intérieur, la tour Eiffel.
18) 1. On peut lire La Peste de Camus comme une parabole. 2. Dans Le Livre de ma mère,
Albert Cohen raconte les souvenirs de son enfance et de sa jeunesse. 3. Notre cœur est un
roman pessimiste de Maupassant. 4. Proust est l’auteur d’Un amour de Swann. 5. Le Grand
Meaulnes plaît aux adolescents. 6. On ne badine pas avec l’amour est une pièce romantique.
7. Avez-vous lu Le Livre du rire et de l’oubli de Milan Kundera ? 8. De l’amour est un essai de
Stendhal. 9. La Petite Tailleuse chinoise a été adaptée au cinéma. 10. Les Rougon-Macquart
de Zola sont sous-titrés Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire.
19) Zola a écrit : Le Déjeuner sur l’herbe est la plus grande toile d’Édouard Manet, celle où il a
réalisé le rêve que font tous les peintres : mettre des figures de grandeur naturelle dans un
paysage. On sait avec quelle puissance il a vaincu cette difficulté. Il y a là quelques feuillages,
quelques troncs d’arbres, et, au fond, une rivière dans laquelle se baigne une femme en che-
mise ; sur le premier plan, deux jeunes gens sont assis en face d’une seconde femme qui vient
de sortir de l’eau et qui sèche sa peau nue au grand air. Cette femme nue a scandalisé le public,
qui n’a vu qu’elle dans la toile. Bon Dieu ! quelle indécence : une femme sans le moindre voile
entre deux hommes habillés !
20) Il s’approcha, curieux, pour voir la figure de ce solitaire ; et il reconnut son frère.
« Tiens, c’est toi, Jean ?
— Tiens… Pierre… Qu’est-ce que tu viens faire ici ?
244 La syntaxe
Corrigés des exercices
La syntaxe 245
Corrigés des exercices
nous lierions ; j’enverrai, nous enverrions ; j’agréerai, nous agréerions ; je requerrai, nous
requerrions.
29) 1. Va dehors. 2. Mange lentement. 3. Manges-en deux fois par semaine. 4. Vas-y en courant.
5. Donne-le-moi [attention à l’ordre des pronoms]. 6. Saute en levant les bras. 7. Soyez calme,
ayez confiance. 8. Aie du courage. 9. Ennuie-toi en silence. 10. Assois-toi (ou assieds-toi) ici et
essayes-en (ou essaies-en) une paire.
30) que vous ayez pu (subj. passé), il avait vécu (ind. pqparfait), tu eus vaincu (ind. passé
antérieur), elle s’en est allée (ind. passé composé), elles furent sorties (ind. passé antérieur),
qu’il eût béni (subj. pqparfait), qu’il ait fallu (subj. passé), il a été écrit (ind. passé composé, voix
passive), ils auraient dû (cond. passé), il l’a créée (ind. passé composé – attention à l’accord
du participe passé : voir fiche 50).
31) il tint (ind. passé simple), tu pourrais (cond. présent), j’épierai (ind. futur simple), corrige
(impératif présent), nous riions (ind. imparfait), ils s’assoient/s’asseyent (ind. présent), il
convainc (ind. présent), je hais (ind. présent), tu pars (ind. présent), vous courrez (ind. futur
simple).
32)
– -ai :1re pers. du sing.1er groupe, indicatif passé simple : je marchai.
– -e :1re et 3e pers. du sing., 1er groupe, indicatif présent : je/il passe.
● 1re et 3e pers. du sing., 3 groupes, subjonctif présent : que je/il marche, lise, vienne.
● 2e pers. du sing., 1er groupe, impératif présent : paie l’addition (et quelques verbes du
3e groupe : offre, cueille, etc. – voir fiche 32).
● -es :2e pers. du sing., 1er groupe, indicatif présent : tu te promènes.
● 2e pers. du sing., 3 groupes, subj. présent : que tu jettes, haïsses, voies.
● -ions :1re pers. du plur., 3 groupes, ind. imparfait et subj. prés. : nous partions, que nous
jetions.
● -rent :3e pers. du pluriel, 2e et 3e groupes, passé simple : ils obéirent, mirent.
● -riez :2e pers. du pluriel, 3 groupes, conditionnel présent : vous crieriez, finiriez, ririez.
33) Formes verbales seules : croie (vb. croire, subj. prés., 1re et 3e pers. sing.) ; croîs (vb.
croître, ind. prés., 1re et 2e pers. sing.) ; parais (vb. parer, ind. imparfait, 1re et 2e pers. sing., et
vb. paraitre, ind. prés., 1re et 2e pers. sing.) ; soit (vb. être, subj. prés., 3e pers. sing.).
Noms seuls : boue (nom fém.) ; parts (nom fém., ici au pluriel) ; soie (nom fém.).
Formes verbales et noms : bouille (nom fém., familier = visage ; vb. bouillir, subj. prés., 1re et
3e pers. sing.) ; bout (nom masc. ; vb. bouillir, ind. prés., 3e pers. sing.) ; départ (nom masc. ;
verbe départir = attribuer, ind. prés., 3e pers. sing.. – *départit est une forme déviante pour
départ) ; étais (nom masc. – cf. étayer – au pluriel ; vb. être, ind. imparfait, 1re et 2e pers. sing.) ;
mue (nom fém. ; vb. muer, ind. et subj. prés., 1re et 3e pers. sing.) ; partis (nom masc. au pluriel ;
vb. partir, ind. passé simple, 1re et 2e pers. sing. ; vb. partir, part. passé avec la marque du
pluriel) ; vis (nom fém. – cf. visser ; vb. voir, ind. pas. simp., 1re et 2e pers. sing. ; vb. vivre, ind.
prés., 1re et 2e pers. sing. et imp. prés., 2e pers. sing.) ; voie (nom fém. ; vb. voir, subj. prés.,
1re et 3e pers. sing.).
34) vous *soyiez : orthographe fautive pour le subj. prés. d’être ; ortho. correcte : vous soyez.
nous priions : ind. imparfait ou subj. prés. de prier.
il s’est dissous : ind. passé comp. de se dissoudre ; l’orthographe recommandée pour le participe
passé est maintenant dissout).
elle acquérait : orth. correcte pour l’ind. imparfait d’acquérir.
246 La syntaxe
Corrigés des exercices
elle est *dûe : ortho. incorrecte pour le part. passé de devoir. Ortho. correcte : elle est due.
il *rangeat : ortho. incorrecte pour l’ind. pas. simp. de ranger (ou pour le subj. imparfait : qu’il
rangeât). Ortho. correcte : il rangea.
ils *partèrent : conjugaison incorrecte de l’ind. passé simp. de partir (3e gr.). Ortho. correcte :
ils partirent.
*avances ! : ortho. incorrecte pour l’impératif prés. d’avancer (1er gr.). Ortho. correcte : avance.
qu’il allât : ortho. correcte pour le subj. imparfait du verbe aller.
qu’il *fusse : ortho. incorrecte pour le subj. imparfait du verbe faire. Ortho. correcte : qu’il fût.
35) jouer a un radical unique : jou- [ju].
nettoyer a 2 radicaux : nettoi- [netwa], nettoy- [netwaj].
semer a 2 radicaux : sem- [sØm], sèm- [sεm].
jeter a 2 radicaux : jet- [ʒət], jett- [ʒεt].
envoyer a 3 radicaux : envoi- [ɑ̃vwa], envoy- [ɑ̃vwaj], enve(r)- [ɑ̃vɛr].
courir a 1 radical unique : cour- [kur].
fuir a 2 radicaux : fui- [fɥi], fuy- [fɥij].
vivre a 3 radicaux : vi- [vi], viv- [viv], véc- [vek].
tenir a 4 radicaux : tien- [tjɛ]̃ , tienn- [tjεn], ten- [tən], tiend- [tjɛd
̃ ].
devoir a 5 radicaux : doi- [dwa], dev- [dəv], devoi- [dəvwa], doiv- [dwav], d- [d].
36) Après chaque nom, la lettre renvoie aux types de construction et d’accord présentés dans
la fiche 44 : des rabat-joies (orth. rectifiée) ou rabat-joie (b), des oiseaux-mouches (f), des haut-
parleurs (i), des porte-bonheurs (orth. rectifiée) ou des porte-bonheur (b), des mots-clés (f), des
soutiens-gorge (g), des faire-parts (orth. rectifiée) ou des faire-part (b), des chefs-d’œuvre (g),
des aide-mémoires (orth. rectifiée) ou des aide-mémoire (b), des Sud-Américains (g : des Amé-
ricains du Sud), des garde-fous (b), des garde-mangers (orth. rectifiée) ou des garde-manger
(b), des gardes-chasse (g), des haut-le-cœur (i : un dégout qui lève le cœur, qui met le cœur haut,
l’adverbe haut est invariable, le-cœur reste au singulier), des hauts-de-forme (h), des grands-
parents (j), des arrière-grands-pères (i + j), des on-dit (e), des laissez-passer (d), des avant-
gardes (i).
37) des baux avantageux, des pneus noir et blanc, des chorals très musicaux, des vœux ami-
caux, des idéaux (ou idéals) banals, de beaux gentilshommes [ʒɑ̃tizɔm], des Picassos origi-
naux, des émaux de Limoges bleus, des aïeux nés sous l’Empire, des échecs fatals.
38) des pantalons crème, des ballons orange, des jupes mauves, une liqueur orangée, des yeux
noisette, des coussins prune, des gants gris perle, des chaussures roses, des cocardes bleu
blanc rouge, un bouquet de fleurs jaunes et blanches (avec des fleurs jaunes et des fleurs
blanches), des vestes jaune pâle, des robes rayées bleu et blanc (avec des rayures bleues et
des rayures blanches), des imprimés saumon, des cheveux brun clair, des toges pourpres.
39) 1. Feu [F 47] mes grand(s)-mères [F 47] étaient les meilleures amies possible [F 47] : elles
se comprenaient à demi-mot [F 47]. 2. Ces soi-disant [F 47] experts ont l’air mal informés [F 47],
leurs propos sont des plus inquiétants [F 47]. 3. Deux personnes inconnues [F 45], une femme
et un homme mariés [F 45] depuis peu, ont été entendues [F 50] par la police. 4. Épuisés [F 45]
par cette marche et cette chaleur imprévues [F 45] la mère et son fils, couchés [F 45] à mi-pente
La syntaxe 247
Corrigés des exercices
[F 47] sous un rocher en surplomb, attendaient les secours. 5. Les fillettes allaient toujours court-
vêtues [F 46], nu-tête et les pieds nus [F 47] dans des sandales.
40) 1. Ces livres, bien que tout jaunis, me sont chers. 2. L’Allemagne compte plus de quatre-
vingts [ou quatre-vingt] millions d’habitants. 3. Sept-cent-mille euros ! Cette maison est ven-
due trop cher. 4. Seuls les huit élèves du premier rang chantent juste. 5. Elles se sont arrêtées
net. 6. Les portes sont restées grandes ouvertes toute une journée. 7. Sa course l’a laissée
toute haletante. 8. Il a quatre-vingts ans, un appartement de deux-cent-vingt mètres carrés
et cent quatre-vingt-mille euros d’économies. 9. La pluie est tombée si dru que nos chaussures
ont été tout éclaboussées. 10. Cette erreur, vous la paierez cher.
Explications
1. tout est adverbe (= totalement) → invariable (F 46) ; cher est adjectif qualificatif (= pré-
cieux) attribut de livres → accord (F 46). 2. quatre-vingt est suivi d’un nom → peut s’écrire
quatre-vingts (F 4). 3. cent est suivi d’un autre adj. num. → invariable (F 45) ; cher est
adverbe → invariable (F 46). 4. seuls (F 46) ; huit est adj. num. → invariable (F 45) ; juste
est adverbe → invar. (F 46). 5. net est adverbe (F 46). 6. grand, adjectif adverbialisé,
s’accorde ici (F 47) ; toute, adjectif indéfini, s’accorde avec journée (F 46). 7. tout adverbe
s’accorde devant un mot féminin commençant par un h aspiré (F 46). 8. vingt (F 45).
9. dru est ici adverbe (F 46) ; tout adverbe est invariable (§F 46). 10. cher est adverbe
→ invariable (F 46).
41) 1. arrivent est accordé avec les noms facteur et boulanger réunis par ainsi que (F 48.1) ;
vient est accordé avec qui (antécédent : boulanger). 2. s’installent et se hâtent : accord avec
l’un et l’autre. 3. commence : accord avec partie (dispute est dans un rapport d’équivalence à
partie – F 48) ; aime : accord avec le pronom indéfini aucun (quantité nulle). 4. s’élèvent : accord
avec le sujet inversé éclats ; accuse : le sens disjonctif de l’un ou l’autre impose le singulier
(F 48). 5. sépare : accord avec dizaine (peut aussi s’écrire séparent : accord avec années) ;
forment : accord avec ils ; assurent : accord avec couples → pluriel (F 48). 6. réunissent : accord
avec la plupart → pluriel (F 49) ; semblent : accord avec deux noms coordonné par ni avec le
sens d’une conjonction (F 48) ; fréquentent : accord avec les deux sujets reliés par comme au
sens d’addition (F 48).
42) Ce voyage nous a…1. plu [nous est COI]. 2. rendu le moral [nous est COS]. 3. enchantés
[nous est COD]. 4. fait plaisir [nous est COI]. 5. enlevé tout espoir [nous est COS]. 6. guéris
[nous est COD]. 7. coûté très cher [nous est COI]. 8. séduits [nous est COD]. 9. apporté
beaucoup [nous est COI]. 10. rendus courageux [nous est COD].
43) Ce voyage nous a…11. enrichis [nous est COD]. 12. laissés mélancoliques [nous est
COD]. 13. laissé de bons souvenirs [nous est COS]. 14. changé les idées [nous est COS].
15 donné mal à la tête [nous est COI]. 16. plongés dans l’angoisse [nous est COD]. 17. valu
des ennuis [nous est COS]. 18. épuisés [nous est COD]. 19. déplu [nous est COI]. 20. enthou-
siasmés [nous est COD].
44) 1. Voilà des films qu’elle aurait aimés [F 50 : qu’ est COD de aimés]. Elle en a vu beaucoup
de ce genre [F 51]. 2. C’est une pièce qu’ils auraient aimé interpréter [F 53 : qu’ est COD
d’interpréter, pas d’aimé]. 3. Que de soins m’eût coutés une tête si chère ? [F 51 : soins est
COD de coutés, employé au sens figuré]. 4. Étant donné les circonstances [F 51], les décisions
248 La syntaxe
Corrigés des exercices
qu’il a prises [F 50 : qu’ est COD de prises] ont été critiquées [F 50] sur le moment. 5. Elles
ont ensuite paru [F 50 : paru n’a pas de COD] plus judicieuses qu’on ne l’avait imaginé [F 51].
45) Mes deux amies se sont…1. absentées [F 52]. 2. mises à courir [F 52 : elles-mêmes).
3. lancé de l’eau [F 52 : *Elles ont lancé de l’eau l’une à l’autre]. 4. plu [F 52 : *Elles ont plu
l’une à l’autre]. 5. enfuis [F 52]. 6. insultées F 52 : *Elles ont insulté l’une l’autre]. 7. succédé
au téléphone [F 52 : *Elles ont succédé l’une à l’autre]. 8. dit au revoir [F 52 : *Elles ont dit au
revoir l’une à l’autre]. 9. bien amusées [F 52]. 10. moquées de moi [F 52].
46) Mes deux amis se sont… 1. souri [F 52 : Ils ont souri l’un à l’autre]. 2. retirés F 52 : *Ils ont
retiré eux-mêmes]. 3. écriés : « Bravo ! » [F 52]. 4. évanouis [F 52]. 5. fait des farces [F 52 :
Ils ont fait des farces l’un à l’autre]. 6. souvenus de moi [F 52]. 7. envoyé des cartes [F 52 :
*Ils ont envoyé des cartes à qui ? l’un à l’autre]. 8. dit [F 52 : Ils ont dit l’un à l’autre] que la
voiture qu’ils se sont achetée [F 52 : *Ils ont acheté une voiture à qui ? à eux-mêmes → pas
d’accord avec se ; F 52 : ils ont acheté quoi ? une voiture → accord avec qu’] leur avait été
vendue [F 50] trop cher [l’adverbe cher est invariable : F 46]. 9. promenés [F 52 : *Ils ont
promené eux-mêmes]. 10. adonnés à la boisson [F 52].
47) 1. Les incidents qu’il y a eu lors du match ont été unanimement condamnés. [eu : voir F 51 ;
condamnés : voir F 50] 2. Tous ces documents, ils les ont fait reproduire et diffuser largement.
[fait : voir F 53 ; diffuser est un infinitif, coordonné au précédent.] 3. Elles s’étaient vu refuser
l’entrée de la salle. [voir F 53 : s’ n’est pas COD de vu mais de refuser ; elles ne font pas l’action
de refuser → vu est invariable ; refuser est à l’infinitif après vu.] 4. Leurs réactions, qu’elles n’ont
pas laissé paraitre sur le moment, elles ont enfin pu les exprimer le lendemain, passé leur
surprise initiale [qu’ est COD de laissées et fait l’action de paraître → accord de laissées ; laissé
suivi d’un infinitif peut aussi rester invariable, comme fait – voir F 53 ; pu n’a pas de COD
antéposé → invariable – voir F 50 et F 53 ; exprimer est à l’infinitif après pu, qui n’est pas un
auxiliaire ; passé : voir F 51] 5. Ils se sont crus les plus forts ; ils ont dû déchanter. [crus : voir
F 52 – se peut être considéré comme le COD de crus (*ils ont cru eux-mêmes) ; dû : voir F 50
– dû n’a pas de COD antéposé ; déchanter est à l’infinitif après dû, qui n’est pas un auxiliaire
de conjugaison.] 6. Quels livres a-t-il envoyé chercher ? [envoyé : voir F 53 – livres est COD
de chercher → envoyé est invariable ; chercher est à l’infinitif après envoyé, qui n’est pas un
auxiliaire.] 7. Ces enfants, je les ai vus progresser plus vite que je ne l’aurais cru. [vus : voir
F 53 – les enfants font l’action de progresser → les est COD de vus → accord de vus ; progresser
est à l’infinitif après vus, qui n’est pas un auxiliaire ; cru : voir F 51] 8. Elles se sont vues hier
pour la première fois. [vues : voir F 52 – voir étant transitif direct, vues s’accorde avec le COD
se] 9. Les retardataires se sont vus réduits à attendre l’entracte dans le hall du théâtre. [voir
F 53 : le participe passé réduits a pour complément un infinitif prépositionnel ; il s’accorde comme
vus avec le sujet.] 10. Ils se sont vu réclamer un supplément par le chauffeur de taxi. [voir F 53 :
l’infinitif réclamer a un COD ; il n’a pas pour “sujet” ils, la phrase ayant un sens passif.] 11. Ils
se sont entendus comme des larrons en foire. [voir F 52 : entendre étant transitif direct, enten-
dus est accordé avec le COD se.] 11. Elle s’est entendue citer des vers qu’elle croyait avoir
oubliés. [voir F 53 : l’infinitif citer a un COD, la complétive qui le suit ; son “sujet” est le même
que celui du verbe s’entendre → entendue est accordé avec elle ; la phrase n’a pas de sens
passif.] 12. Nous nous sommes entendu rappeler qu’il était interdit de fumer dans la gare. [voir
F 53 : l’infinitif rappeler a un COD, la complétive qui le suit ; son “sujet” n’est pas le même que
celui du verbe s’entendre → entendu est invariable ; c’est une phrase de sens passif qui peut
être réécrite : On nous a rappelé qu’il était interdit de fumer.]
La syntaxe 249
Corrigés des exercices
48) 1. On n’ignore ni ce qu’ils se sont dit ni ce qu’ils ont fait ni ceux qu’ils ont rencontrés.
2. Quoi qu’il en soit, il sait que c’est outrageant d’adopter cette attitude agressive et de ne pas
modérer ses propos devant cet homme affaibli par son accident. 3. Le directeur et ses
employés sont très attentifs à la qualité du service : on aime cet accueil, cette hygiène et ce
confort parfaits qui règnent dans cet hôtel, on y est bien, comme chez soi, et on n’y retourne
pas sans plaisir. 4. Se faire réprimander pour une erreur, soit ; mais pour une erreur qu’on n’a
pas commise, c’est humiliant. 5. Il faut que tu sois bien préparé si tu veux réussir cette épreuve ;
pour ce faire, un travail régulier et des entrainements fréquents sont essentiels.
49) 1. Si habile qu’il soit, il devra peut-être s’y reprendre à deux fois pour réaliser ce travail s’il
ne s’y est pas suffisamment préparé. 2. L’homme qu’ils ont cherché si souvent à rencontrer et
à qui ils n’ont pu parler que hier leur a accordé un rendez-vous. 3. Le roman qu’il a emporté
en voyage n’est pas celui qui l’émeut le plus. 4. Les erreurs sont si nombreuses qu’il ne sait
plus qu’y faire ni qui il doit accuser. 5. Si connaître ce livre est utile, s’y référer sans cesse
serait peu apprécié par le jury qui l’a déjà rappelé plusieurs fois : il attend des candidats qu’ils
mettent en œuvre leurs capacités de réflexion personnelle. 6. Je ne sais pas ce qui m’arrive.
7. Le mieux est l’ennemi du bien, ce qu’il m’arrive parfois d’oublier.
50) Inutile de t’en prendre aux bizarreries de la langue quand tu hésites entre deux homo-
phones : ce n’est qu’en réfléchissant qu’on s’en sort sans grand dommage, mais il est vrai que
cela ne va pas sans difficulté. C’en est une d’identifier les mots en question, c’en est une autre
de comprendre la construction de la phrase, sans parler des règles à mémoriser. Qu’en penses-
tu ? Et quand commences-tu ton entrainement ? Tu verras que tu t’en trouveras bien. Quant
à moi, je ne suis pas toujours sûr de mon orthographe, tant s’en faut, et je consulte chaque jour
mon vieux dictionnaire. Il s’en ressent, d’ailleurs, tant je l’ai feuilleté, aussi vais-je le remplacer
dans quelque temps, sans faute…
51) 1. Quelles que soient vos explications, vous ne me convaincrez pas [F 67 ; la locution
conjonctive quel que est suivie du verbe être et elle introduit une subordonnée de concession].
2. Quelques explications que vous me donniez, je maintiendrai cette sanction [F 67 :
quelques… que encadre un nom et introduit une subordonnée de concession ; quelques
s’accorde avec « explications »]. 3. Quelques [F 67] explications que vous m’avez données
m’ont paru [F 50] acceptables, mais ma décision est prise [quelques et que ne forment pas une
locution conjonctive : quelques est l’adjectif indéfini signifiant « plusieurs » et que est un pronom
relatif]. 4. Quelque claires que soient vos explications, je dois appliquer le règlement [F 67 :
quelque… que introduit une subordonnée de concession, quelque est un adverbe qui signifie
« si » ; l’adjectif attribut claires s’accorde avec « explications »]. 5. Il y a quelque ambigüité dans
vos propos [F 67 : quelque signifie « une certaine »]. 6. Les quelques milliers de francs [F 67 :
quelques est l’adjectif indéfini signifiant « plusieurs »] que la machine a couté sont déjà amortis
[F 51]. 7. Quelle que soit sa volonté [F 67 ; quelle que introduit une subordonnée de concession],
il ne pourra pas courir quelque vingt kilomètres sans se reposer [F 67 : quelque est un adverbe
signifiant « environ »] 8. Quelque inquiets que nous soyons, nous devons attendre les résultats
[F 67 : quelque… que introduit une subordonnée de concession, quelque est un adverbe qui
signifie « si » ; l’adjectif attribut inquiets s’accorde avec « nous »]. 9. Quelques arguments qu’elle
ait pu produire, elle ne s’est pas fait entendre du juge [F 67 : quelques… que encadre un nom
et introduit une subordonnée de concession ; quelques s’accorde avec « arguments »]. 10. Il
se lève à cinq heures, quel que soit le temps [F 67 : la locution conjonctive quel que est suivie
du verbe être et introduit une subordonnée de concession].
250 La syntaxe
Corrigés des exercices
52) 1. Quoique mes amis soient tous sportifs, j’aime plutôt la lecture. 2. Des bébés jouent tout
nus sur la plage. 3. Elle a réussi contre toute attente, elle est donc tout étonnée. 5. Quoi qu’il
en soit, toute infraction sera punie. 6. Ils sont rentrés à toute allure et plus tôt que d’habitude.
7. Plutôt que de courir, il aurait dû se lever à l’heure prévue, en tout cas avant six heures.
53) 1. La tarte qu’elles avaient tenu à faire elles-mêmes, il l’a mangée tout entière. 2. Avec
quelque trois cents euros en poche, nous pouvons même attendre quelque temps avant de
retirer de l’argent. 3. Les livres, même couverts, s’abiment. 4. Les réclamations, même argu-
mentées, seront rejetées car toute autre solution est impossible. 5. Les infirmières se sont
succédé à son chevet, à toute heure du jour et de la nuit, même pendant les fêtes.
54) adhérer, adhérant, adhérent, adhésion ; convaincre, convainquant, convaincant, conviction ;
converger, convergeant, convergent, convergence ; différer, différant, différent, différence ;
émerger, émergeant, émergent, émergence ; équivaloir, équivalant, équivalent, équivalence ;
exceller, excellant, excellent, excellence ; négliger, négligeant, négligent, négligence ; provoquer,
provoquant, provocant, provocation ; intriguer, intriguant, intrigant, intrigue ; suffoquer, suffo-
quant, suffocant, suffocation ; obliger (rendre service), obligeant, obligeant, obligeance.
55) 1. Les cris allaient croissant [part. prés.]. 2. Leurs avis divergeant [part. prés.] sur tous les
points, ils en vinrent à se dire des mots blessants [adj. verb.] et on dut faire une pause afin de
rétablir la sérénité régnant [part. prés.] d’ordinaire dans ce lieu. 3. Leurs soi-disant [adj. verb.
invariable : voir F 47] amis, en les laissant [gérondif] seuls dans une période éprouvante [adj.
verb.], se sont montrés décevants [adj. verb.]. 4. La jeune femme, négligeant [part. prés.] les
conseils, prit une route traversant [part. prés.] la forêt et fut mordue par deux chiens errants
[adj. verb.]. 5. Il n’eut pas de mal à les convaincre, ces hommes puissants [adj. verb.] adhérant
[part. prés.] par principe aux propositions favorisant [part. prés.] leur position dominante [adj.
verb.].
56)
mots
voir regarder observer épier contempler discerner
sèmes
1. percevoir par
+ + + + + +
les yeux
2. volontairement + + + + +
3. attentivement,
+ + + +
longuement
4. en cachette +
5. dans un état
+
affectif
6. en faisant un
+
effort
57) 1. résoudre qqch. = trouver la solution/ se résoudre à = .se déterminer. 2. appeler quelqu’un
= lui demander de répondre à son nom/ en appeler à = s’en remettre à. 3. engager quelqu’un
= le recruter/engager qqn à = l’inciter à faire qqch. 4. jurer (intr.) = dire des jurons/jurer de
= promettre ou affirmer solennellement. 5. déterminer = délimiter/déterminer qqn à = le déci-
der à. 6. prétendre = affirmer (sans convaincre)/ prétendre à = aspirer à. 7. présumer (v. tr. dir.)
= supposer/ présumer de = compter trop sur. 8. traiter qqn = agir avec lui d’une certaine manière/
traiter qqn de = l’insulter. 9. insulter qqn = l’attaquer par des mots ou des gestes outrageants/
insulter à = constituer une atteinte à. 10. obliger qqn = lui rendre service (cf. obligeance)/ obliger
La syntaxe 251
Corrigés des exercices
qqn à faire qqch. = l’y contraindre (cf. obligation). 11. convenir à = être approprié, agréable à/
convenir de = reconnaître la vérité de, s’accorder sur.
58) 1. Le nom « attirail », qui désigne ici les armes, est péjoratif (voir F 74). Il exprime, d’une
part l’antimilitarisme et le pacifisme de Maupassant, d’autre part son ironie contre les bourgeois
de la Garde nationale, peu habitués à les manier. L’adverbe « subitement » souligne avec
humour la hâte avec laquelle ces prétendus soldats ont repris leur statut de civils. 2. L’adjectif
« bienveillante » est ironique et doit être compris non comme une qualité mais comme une
expression euphémique pour « intéressée » : c’est ce que confirme la fin de la phrase dont le
paradoxe plaisant (« ralliement » vs « combattait ») montre que le personnage est prêt à mon-
nayer son ralliement à l’Empire. 3. Le mot « manufacturière » est ici dépréciatif : il rabaisse le
personnage au rang de femme d’un industriel, et par là de membre de la haute bourgeoisie
d’affaires pour qui l’argent est la valeur essentielle. Elle se hausse au niveau de la comtesse
par ses prétentions, ses préventions, ses préjugés, par cette hypocrisie des « gens comme il
faut » (cette expression est ironique) qui donnent instinctivement à leur conservatisme politique,
inspiré par leur intérêt, une justification morale. 4. Employé au sens figuré, le mot « bardée »
est péjoratif et exprime ici l’hypocrisie de la « femme du monde » qui cache ses désirs sous une
pudeur de convention. 5. Le nom « docilité » est ici péjoratif et connote la soumission, la servilité :
pour le narrateur, les religieuses sont habituées à obéir. 6. Le mot « mignonne » suggère que
ce n’est pas par hasard que « la vieille religieuse » a une jolie compagne : toutes deux forment
un couple homosexuel et l’adjectif « chère » connote l’amour et non le simple sentiment qu’une
religieuse doit éprouver pour une autre.
59) 1. prétendre, c’est affirmer sans convaincre. 2. un ton péremptoire est assuré mais aussi
tranchant, sans réplique. 3. des palabres sont des discussions longues et ennuyeuses. 4. une
argutie est un argument trop subtil pour être convaincant. 5. ergoter, c’est discuter sur des points
de détail, chicaner.
60) 1. Une couleur criarde (crue, qui détonne), voyante (peu discrète), blanchâtre (d’un blanc
sale), passée (qui a perdu son éclat), pâle (mate, sans couleur), blafarde (d’une pâleur désa-
gréable), terne (sans éclat). 2. Un homme téméraire (d’un courage excessif), casse-cou (qui
aime prendre des risques excessifs), présomptueux (qui se surestime). 3. Un discours verbeux
(long et peu dense), redondant (répétitif), ampoulé (prétentieux, emphatique), prolixe (trop
long). 4. Un argument sophistique (trompeur, qui n’a que l’apparence de la vérité), spécieux
(même sens), d’autorité (fondé sur l’opinion d’une personne reconnue). 5. Un garçon secret
(qui cache ses sentiments), taciturne (qui parle trop peu), effacé (trop discret), inhibé (terme
de psychologie : bloqué), renfermé (introverti).
61) 1. affublé. 2. exhiber. 3. alambiqué, contourné. 4. cynique. 5. maniaque, pointilleux, tatillon.
62) 1. Le nom « velléités » est toujours péjoratif : il désigne des volontés, des intentions faibles
et qui ne peuvent aboutir. 2. À « emprisonné », « embastillé » ajoute l’idée d’arbitraire, par
référence aux lettres de cachet au temps de la monarchie absolue. 3. Contrairement à « diriger »
ou « décider », « régenter » comporte le sème [+ de manière autoritaire], ce qui le rend toujours
péjoratif et explique le néologisme « hyperprésident ». 4. Le verbe « se targuer » est toujours
péjoratif puisqu’il signifie « se vanter avec arrogance ». 5. Le nom « traditionalistes » est
péjoratif : il désigne ceux qui ont érigé en doctrine une soumission excessive à la tradition. Le
participe passé « obsédés » l’est encore davantage puisque ce qui devrait être un principe
devient l’idée fixe de personnes psychologiquement peu équilibrées. 6. La comparaison à un
« garde-meubles » est péjorative et polémique : elle ridiculise le conservatisme d’un parti dont
les idéaux sont assimilés à des vieilleries.
252 La syntaxe
Corrigés des exercices
La syntaxe 253
Corrigés des exercices
254 La syntaxe
Corrigés des exercices
continuellement ; n’avoir (pas) de cesse que = agir sans cesse jusqu’à ce que. 14. repartir
= a. partir à nouveau. b. répondre, répliquer, rétorquer (cf. une repartie – prononciation fré-
quente : [reparti], comme réplique) ; répartir = partager, distribuer. 15. s’égayer (se prononce
comme rayer) = s’amuser ; s’égailler (se prononce en faisant entendre le a, comme railler) = se
disperser.
77) 1. un pair = un égal ou un membre de la Chambre des lords (Grande-Bretagne) ou des pairs
(France) ; une paire = un ensemble de deux choses identiques. 2. un servant = un militaire
affecté au service d’une arme ; une servante = une domestique. 3. un courtisan = homme qui
fait partie de la cour d’un souverain ; une courtisane = prostituée de luxe. 4. la mémoire = faculté
de se souvenir ; des Mémoires (mot masculin pluriel) = récit autobiographique. 5. un solde
= a. reliquat d’une somme à payer ; b. marchandise vendue au rabais ; une solde = traitement
des militaire (cf. soldat).
78) 1. entrer dans la salle (rentrer signifie « entrer à nouveau »). 2. a-t-il ajouté (rajouter signifie
« ajouter à nouveau »). 3. très satisfaits (excessivement signifie « trop »). 4. en ce qui
concerne, pour ce qui est de (au niveau de suppose l’existence d’une hiérarchie : Il faut inter-
venir au niveau du préfet et non du maire). 5. s’est réjoui du succès (on ne peut se féliciter que
d’un succès dont on est l’artisan). 6. Il a eu l’occasion… (opportunité signifie « convenance, à-
propos » – cf. les adjectifs opportun/inopportun). 7. Cette procédure a été engagée (instaurée,
mise en œuvre, déclenchée – selon le contexte) ; être initié = être informé des éléments d’une
science ou être admis dans une secte.
79) 1. Il faut mettre fin à cette hypocrisie, cesser d’être hypocrite. 2. Ce parti a rétréci sa base.
3. Le jury a couronné une film inattendu/original. 4. Faute d’avoir prévu (ou, selon le sens de
la phrase : prévenu, pris des dispositions en prévision de), la hausse du prix du carburant….
5. Cette salle est consacrée/affectée/destinée à l’accueil des malades. 6. Le ministre n’a rien
dit concernant une éventuelle hausse des tarifs. 7. Un avion s’est écrasé sur le mont Sainte-
Odile en 1992. 8. Il faudrait accélérer/intensifier les recherches. 9. C’est une question de
calendrier/ d’horaire/ de programmation. 10. Elle a découvert son infrangible/irréfragable
solitude (bien que le néologisme infracassable figure dans une expression d’André Breton sou-
vent citée par les lettrés, il n’est pas passé dans la langue). 11. Enregistrer les partitas de Bach,
c’était pour moi un défi (stimulant). 12. Le disque a été publié/édité chez Erato. 13. La radio
diffuse un concert en direct. 14. Cette équipe est entraînée par un incapable. 15. Avez-vous
reçu mon courriel ?
80) 1. finalement. 2. quotidiennement (ou chaque jour). 3. la personne chargée de. 4. nous
sommes capables de. 5. communiquées immédiatement. 6. a parlé de l’incident (par rapport
exprime une comparaison). 7. était convaincu. 8. directement.
81) 1. Il n’y a pas de rupture dans son récit. (Une solution de continuité vient interrompre un
corps – en chimie –, un ouvrage, un phénomène : quand il n’y a pas de solution de continuité,
la continuité est totale.) 2. Le plan a échoué. (Une cartouche fait long feu quand la poudre brule
sans faire partir le projectile. La langue familière, qui méconnait l’origine de cette expression
imagée, dit ne pas faire long feu pour « ne pas durer longtemps ».) 3. Jean s’est plaint de n’avoir
tiré aucun profit de sa peine. (Tirer les marrons du feu ne signifie pas « profiter du travail d’un
autre » mais « travailler sans en retirer de profit ». Dans une fable de La Fontaine, le chat tire
les marrons du feu, au sens propre, en se brulant la patte pendant que le singe, derrière lui, les
mange tranquillement.) 4. L’expression archaïque et littéraire rien moins que signifie « nulle-
ment ». 5. rien de moins que signifie « assurément », « tout à fait ». La confusion entre ces
La syntaxe 255
Corrigés des exercices
deux expressions étant fréquente (même chez les écrivains), mieux vaut s’abstenir de les
employer si l’on n’est pas absolument sûr de soi (et de son lecteur…).
82) 1. adresser (ou présenter) un compliment. 2. rédiger une dissertation. 3. composer un
poème. 4. exécuter (ou peindre) un tableau. 5. construire une maison. 6. commettre une
erreur. 7. présenter des excuses. 8. perpétrer (ou commettre) un crime. 9. contrefaire le
malade. 10. prononcer un discours. 11. souffrir d’une grippe. 12. accomplir son devoir.
13. visiter la Grèce. 14. détonnent dans (ou déparent) un devoir. Attention : ne pas confondre
détonner avec détoner (= exploser– cf. détonation) ou dénoter (= indiquer, signifier – cf. déno-
tation). 15. suscite (ou provoque) un débat, une polémique.
83) 1. invoqué (ou allégué) des difficultés. 2. faire valoir ses réalisations. 3. ils seront confron-
tés. 4. écarté par sa hiérarchie. 5. la signature apposée. 6. Elle a employé (ou consacré) ses
soins. 7. engager (ou placer, investir) de l’argent. 8. Il a dressé la table. 9. Il l’a persuadée.
10. Ils nous ont éblouis.
84) 1. Elle craint, redoute d’échouer. 2. Elle ne dispose pas du temps nécessaire… 3. Il
semble souffrir aujourd’hui. 4. Des tableaux de maitres décoraient, ornaient les murs. 5. […]
gisait le cadavre d’un renard. 6. Je soutiens/ m’oppose à cette solution. 7. On est engagé
dans une procédure lourde. 8. Il souffre profondément. 9. Je me réjouis de son succès. 10. Il
donne un concert.
85) 1. s’évertuer à faire qqch. (ou s’ingénier à). 2. offrir un cadeau. 3. consacrer son temps.
4. accorder une interview. 5. remettre une lettre. 6. confier une responsabilité. 7. attribuer
une récompense. 8. indiquer l’heure. 9. procurer du plaisir. 10. inciter à penser. 11. interpréter
une pièce de théâtre (ou représenter). 12. aboutir à un résultat. 13. se vouer (ou se consacrer
à) à qqch.
86) 1. intervenir, réagir, répliquer. 2. se montrer apaisant, ramener le calme, rasséréner qqn.
3. exercer son action au plus haut niveau. 4. aller à l’échec. 5. dépasser les limites, transgresser
un interdit. 6. pour couronner le tout. 7. exprimer une réserve, nuancer le propos. 8. Je prolonge,
je réagis à, j’enchaine sur. 9. Il a perdu son sang-froid, il s’est emporté. 10. Il a été soumis à des
pressions, on a fait (exercé une) pression sur lui. 11. Il va devoir rendre des comptes au sujet
de cette affaire. 12. agir contre son intérêt. 13. affecter le calme, la sérénité. 14. un incident sans
conséquence. 15. le début de la réunion. 16. Le gouvernement doit réagir. 17. son désir d’inter-
venir franchement (sans ménagement). 18. rester serein. 19. a renchéri.
87) 1. dire (que) oui, dire que c’est vrai : approuver, affirmer, assurer, soutenir, consentir, confir-
mer, avouer, authentifier, plaider pour. 2. dire (que) non, dire que c’est faux : nier, s’inscrire en
faux, démentir, infirmer. 3. dire pour s’opposer : objecter, répondre, répliquer, rétorquer, repartir
(≠ répartir). 4. dire du bien : louer, louanger, faire l’éloge, vanter, célébrer, chanter. 5. dire du
mal : blâmer, critiquer, condamner, dénoncer, médire, calomnier, diffamer. 6. dire un secret :
confier, révéler, trahir. 7. dire une nouvelle : annoncer, révéler. 8. dire un poème : réciter. 9. dire
une histoire : raconter. 10. dire avec emphase : clamer, déclamer, claironner, pérorer, discourir,
pontifier. 11. dire solennellement : proclamer. 12. dire de manière péremptoire : asséner, décré-
ter. 13. dire peut-être à tort : prétendre, alléguer. 14. dire de manière insidieuse ou atténuée :
insinuer, suggérer. 15. dire avec force, en détachant les syllabes : articuler, marteler, scander.
16. dire à voix basse : murmurer, chuchoter, susurrer, souffler. 17. dire de manière confuse :
bafouiller, bredouiller, bégayer, marmonner. 18. dire à nouveau : répéter, rabâcher, radoter, res-
sasser.
256 La syntaxe
Corrigés des exercices
88) Une assemblée de copropriétaires est souvent pénible. Certains intervenants, soucieux de
se mettre en valeur, sont particulièrement prolixes et leurs discours logorrhéiques doivent être
habilement écourtés par le président, qui attend des propositions nouvelles et non des propos
redondants. Rares sont les gens qui s’expriment sans hésiter et sans se reprendre, dans un
discours fluent, plus rares encore ceux qui savent dire l’essentiel en peu de mots, dans une
intervention succincte mais concise et dense. On apprécie particulièrement quelqu’un capable
de résumer l’enjeu d’un débat par une formule frappante, lapidaire.
89) a. Idée qui joue un rôle dans une argumentation : une thèse, un corollaire, une réci-
proque, un argument, une objection, un exemple, une conclusion, une hypothèse, un postulat,
un principe.
b. Idée qui s’impose à l’esprit sans le secours du raisonnement : une impression, une
intuition, une révélation, une illumination.
c. Idée que l’on admet sans discussion : une conviction, une croyance, un crédo, un dogme
(peut être péjoratif), un présupposé, un a priori (peut être péjoratif), un parti pris (peut être
péjoratif), un préjugé (péj.), une idée reçue (péj.), un lieu commun (péj.).
d. Idée que l’on veut discréditer (noms péjoratifs) : une imagination, une élucubration, une
spéculation, une chimère, une idée fixe, une obsession.
90) a. Exprimer faiblement une opinion : admettre, avouer, reconnaître, convenir, accorder.
b. Revendiquer une opinion : adhérer, approuver, partager, défendre, soutenir, abonder dans
le sens de.
c. Justifier une opinion par une argumentation : confirmer, corroborer, alléguer, invoquer,
montrer, prouver, plaider.
d. Combattre une opinion faiblement ou partiellement : ergoter (péjoratif), nuancer, critiquer,
contester, dénigrer.
e. Combattre une opinion par une argumentation : objecter, infirmer, réfuter.
f. Combattre fortement une opinion : s’opposer, s’inscrire en faux, rejeter, récuser, réprouver,
dénoncer, condamner, stigmatiser.
91) 1. Un raisonnement peu clair, confus, obscur, abscons. 2. Un raisonnement trompeur,
fallacieux, spécieux, captieux. 3. Une argutie, un ergotage, une ratiocination (littéraire, se
prononce comme « rationnel »). 4. Une tautologie. 5. Un syllogisme. 6. Un sophisme, un
paralogisme. 7. Un argument ad hominem (latin : « à l’homme »). 8. Un argument pro domo
(latin : « pour sa maison »). 9. Un argument a priori. 10. Un argument a posteriori. 11. Un
argument a fortiori (latin : « à plus forte raison »). 12. Une objection. 13. Un bon argument,
pertinent, rigoureux, logique, concluant, probant, irréfutable. 14. Un mauvais argument, sim-
pliste, irrecevable, insoutenable.
92) Un essai doit présenter des arguments pour étayer la thèse qu’il défend. On évitera la
polémique qui vise à discréditer les idées adverses en les qualifiant d’élucubrations ou de
spéculations ; ces idées peuvent constituer des objections sérieuses à la thèse et il faut
alors les réfuter soigneusement. On se gardera aussi de vouloir trop prouver en fonction d’un
parti pris initial : la conclusion doit être rigoureusement amenée et non apparaître comme un
dogme simplement réaffirmé. C’est à ce prix que le lecteur pourra admettre cette thèse ; il
pourra même faire des réflexions qui la corroborent. Dans le cas contraire, il sera tenté de la
rejeter [récuser].
93) a. Bien-être : repos (au sens littéraire : tranquillité d’esprit), euphorie, quiétude, ataraxie
(philo. épicurienne : quiétude absolue de l’âme).
b. Joie : contentement, satisfaction, allégresse, liesse (littéraire), jubilation, exultation.
La syntaxe 257
Corrigés des exercices
258 La syntaxe
Corrigés des exercices
a le sentiment de sa propre dignité et du respect qu’on lui doit. La fausse modestie/ humilité
qui conduit certains à toujours rabaisser leurs talents est ridicule, mais moins que la suffisance
avec laquelle les gens imbus de leur pouvoir décident de tout : une telle autosatisfaction serait
comique si les décisions que, dans leur présomption, ils prennent seuls n’étaient souvent
mauvaises.
99) s’apprêter à = se disposer à faire/s’apprêter = se parer ; croire à qqch. = la juger vraie/
croire en qqn = avoir confiance ou foi en lui ; assurer quelqu’un de quelque chose. = lui
demander d’y croire (Je vous assure de mon profond respect)/ assurer une chose à qqn. = faire
en sorte que cette chose ne lui manque pas (Les parents doivent assurer l’éducation de leurs
enfants) ; participer à qqch. = y prendre part/participer de qqch. = en relever (emploi littéraire) ;
manquer à qqn = lui faire défaut, manquer à ses devoirs = s’en écarter/ manquer de qqch.
= en être dépourvu, manquer de faire = être sur le point ; ressortir à qqch. = en relever (emploi
juridique ou littéraire)/ ressortir de qq part = en sortir à nouveau ; traiter qqn de = lui donner
un qualificatif dépréciatif ou insultant/traiter qqn comme ou en = agir avec lui d’une certaine
manière ; compter sur qqn = lui faire confiance, compter sur une chose = espérer qu’elle
produira son effet/compter avec qqn ou qqch. = le prendre en considération/compter sans
qqn ou qqch. = en négliger l’importance (Croire que la victoire était assurée, c’était compter
sans la pugnacité de l’adversaire) ; s’occuper à qqch. = s’employer à/ s’occuper de = se
consacrer à, s’intéresser à ; abuser de qqch. = en user mal ou avec excès, abuser d’une femme
= exercer sur elle des violences sexuelles/ s’abuser sur qqch. ou qqn = se tromper.
100) aider qqn (verbe transitif direct) ; insulter qqn (vb. tr. dir.)/ insulter à qqch. (vb. tr. indir.,
emploi littéraire : Ses propos cyniques insultaient à la morale la plus élémentaire) ; pallier
qqch. (vb. tr. dir. = remédier partiellement ou provisoirement, cf. des soins palliatifs) ; remédier
à qqch. (vb. tr. indir.) ; invectiver qqn (vb. tr. dir.) ; prétendre qqch. (vb. tr. dir. = affirmer sans
être cru)/ prétendre à un honneur (vb. tr. indir. = aspirer à, cf. un prétendant) ; se rappeler
qqch. (vb. tr. dir.) ; se souvenir de qqch. (vb. tr. indir.) ; témoigner en justice (vb. intr.)/ témoi-
gner sa sympathie à qqn (vb. tr. dir. = manifester)/ témoigner de qqch. (vb. tr. indir. = en être
le signe) ; exciper de qqch. (vb. tr. indir. = faire état de – emploi juridique ou littéraire : Il a excipé
des bons résultats de son service pour demander une promotion).
101) 1. Où les Prussiens et les Anglais battirent-ils Napoléon en 1815 ?/ Où est-ce que les
Prussiens et les Anglais battirent…? 2. Quand/En quelle année un tribunal militaire
condamna-t-il au bagne le capitaine Dreyfus pour haute trahison ? 3. Combien de temps/
d’années l’affaire Dreyfus dura-t-elle ? 4. Qui/Quel roi la révolution de 1830 a-t-elle contraint
à s’exiler ? 5. Est-ce que vous connaissez/Connaissez-vous bien l’histoire de France ?
102) 1. C’est à Waterloo que les Prussiens et les Anglais battirent Napoléon en 1815. 2. C’est
en 1894 qu’un tribunal militaire condamna au bagne le capitaine Dreyfus pour haute trahison.
3. C’est Charles X que la révolution de juillet 1830 a contraint à s’exiler./ Charles X, la révolution
de juillet 1830 l’a contraint à s’exiler. 4. C’est la république que la révolution de 1848 a rétablie./
La république, la révolution de 1848 l’a rétablie. 5. C’est grâce à la traite des Noirs que Bordeaux
s’est enrichi au XVIIIe siècle.
103) 1. Les plus hauts sommets de l’Europe sont dépassés par le mont Blanc. 2. En 1894, le
capitaine Dreyfus fut condamné au bagne par un tribunal militaire pour haute trahison.
3. Charles X fut contraint de s’exiler par la révolution de 1830. 4. Il fut alors décidé que Louis-
Philippe serait le « roi des Français ». 5. La grande bourgeoisie d’affaires fut favorisée par la
monarchie de Juillet.
La syntaxe 259
Corrigés des exercices
104) 1. Le moteur n’a pas démarré, le réservoir d’essence était vide (cause). 2. Il pleuvait trop,
elle n’est pas sortie (conséquence). 3. Il est parti, je suis resté (opposition). 4. Tout était parfait :
les invités étaient sympathiques, le buffet venait de chez un bon traiteur, la nuit était douce
(explication, soulignée par les deux points, puis simultanéité). 5. Il ferma la fenêtre, mit son
manteau, sortit rapidement (énumération d’actions successives – le sujet n’est pas répété).
105) 1. demander à (vb. transitif indirect) et vouloir (vb. trans. direct) ne peuvent avoir un infinitif
complément commun → Il a demandé à participer et voulu passer le premier. 2. dire et répéter
sont des vb. trans. dir. et peuvent avoir en commun une subordonnée COD ou un groupe nomi-
nal : Je dis et répète qu’il faut agir vite. – Je dis et répète mon opposition à ce projet. 3. s’attendre
à (vb. trans. ind.) et redouter (vb. trans. dir.) ne peuvent avoir un COD commun → On peut
s’attendre à une dégradation du temps et même redouter une tempête. 4. espérer régit l’indicatif,
souhaiter le subjonctif → ils ne peuvent avoir une subordonnée commune → L’enfant espère
qu’on l’emmènera au cirque et souhaite qu’il y ait des acrobates. 5. solliciter et obtenir sont des
vb. trans. dir. et peuvent avoir un COD commun : Elle a sollicité et obtenu très vite un poste
intéressant.
106) 1. Phrase incorrecte : aller a ici deux sens différents. Phrase possible : Il est allé à la
campagne en voiture et en roulant à toute allure. 2. Phrase incorrecte : les conjonctions et et
car ne sont pas cumulables. Phrase correcte : Le voyage est annulé car le temps est incertain
et il n’y a pas assez de participants. 3. Phrase correcte : la conjonction et et l’adverbe de liaison
en effet sont cumulables. 4. Phrase doublement incorrecte : d’une part, s’interroger si est incor-
rect, d’autre part, les deux éléments coordonnés par et ne sont pas de même nature (un groupe
nominal et une interrogative indirecte). Phrase possible : Il faut s’interroger sur la nature du
problème et se demander si la question est bien posée. 5. Phrase correcte : mais coordonne
deux expansions du nom homme, un GN prépositionnel (de petite taille) et une relative (qui
n’avait peur de rien) qui ont la valeur d’un adjectif épithète (cf. un homme petit mais téméraire).
107) 1a. Comme les prix de l’immobilier ont augmenté, les jeunes restent plus longtemps chez
leurs parents. 1b. Du fait de l’augmentation des prix de l’immobilier…(Rédaction plus concise :
L’augmentation des prix de l’immobilier incite les jeunes à rester…) 2a. L’idée qu’il devait partir
prochainement l’attristait. 2b. L’idée de son prochain départ l’attristait. 3a. Mais il était certain
qu’il reviendrait avant l’été. 3b… Mais il était certain de revenir avant l’été. 4a. Au cas où notre
avion aurait du retard, nous irions à l’hôtel en arrivant. 4b. En cas de retard de notre avion… 5a.
Bien que le candidat se soit efforcé de réfuter les objections du jury, il n’a pas été admis. 5b.
Malgré ses efforts pour réfuter les objections du jury, le candidat n’a pas été admis.
108) 1. Grandville, dont les dessins sont célèbres, était admiré de Baudelaire (dont = comp. du
nom dessins). 2. La ville de Saint-Pétersbourg, dont la fondation par Pierre le Grand date de
1703, s’est appelée Leningrad au XXe siècle (dont = comp. du nom fondation). 3. Zola, dont
Goncourt était jaloux, connut un grand succès avec L’Assommoir (dont = comp. de l’adjectif
jaloux). 4. Manet, dont on s’est beaucoup moqué sous le second Empire, est aujourd’hui uni-
versellement admiré (dont = COI du verbe s’est moqué). 5. Cet homme politique, dont on parlait
pourtant comme d’un futur président, s’est retiré de la vie publique (dont = COI du verbe parlait).
109) 1. Les candidates parmi lesquelles le jury a dû faire son choix étaient peu nombreuses.
2. La discussion à l’occasion de laquelle ils se sont brouillés a été très vive. 3. Les romans
auxquels je fais référence évoquent la Première Guerre mondiale. 4. Il parle souvent des amis
qu’il a rencontrés en vacances et avec lesquels il a passé de bons moments. 5. Il n’a reçu
aucune réponse des quatre personnes auxquelles il avait écrit. 6. Cette montagne au sommet
de laquelle nous sommes allés est haute de 2 530 mètres.
260 La syntaxe
Corrigés des exercices
110) 1. La France, qui compte plus de soixante millions d’habitants, [relative explicative] est
pourtant moins peuplée que l’Allemagne, qui en compte plus de quatre-vingts millions [relative
explicative]. 2. Un automobiliste qui emprunte un sens interdit [relative déterminative] commet
une infraction au code de la route. 3. L’automobile, qui est un des moyens de transport les plus
utilisés, [relative explicative] est aussi un des plus polluants. 4. Le problème qui nous occupe
en ce moment et dont l’importance est évidente [relatives déterminatives] n’a pas encore trouvé
de solution. 5. La femme, qui a été si longtemps jugée inférieure, [relative explicative] est pré-
sentée comme « l’avenir de l’homme » par le poète qui a associé son nom à celui d’Elsa [relative
déterminative], Aragon.
111) 1. Elle écrit qu’elle ira le voir. 2. J’aime qu’elle aille le voir. 3. Crois-tu qu’elle aille/ira le voir ?
4. Il est possible qu’elle aille le voir. 5. Il espère qu’elle ira le voir. 6. Il tolère qu’elle aille le voir.
7. Il souhaite qu’elle aille le voir. 8. Il se dit qu’elle ira le voir. 9. Il croit qu’elle ira le voir. 10. Il ne
pense pas qu’elle aille/ira le voir.
112) 1. Zola a écrit que les tableaux de Manet étaient hués par un public imbécile mais que
dans quelques années ils seraient exposés au Louvre. 2. Molière affirmait que le théâtre était
fait pour être joué [on peut maintenir est, présent de vérité générale]. 3. Stendhal estimait que
ses romans ne seraient pas compris par ses contemporains. 4. Rousseau pensait qu’il s’arrê-
terait d’écrire quand il aurait terminé ses Confessions. 5. Aragon disait qu’il ne faisait pas
vraiment de différence entre le roman et la poésie.
113) 1. Au début du texte, nous ignorons de quoi il est vraiment question. 2. Le texte ne dit pas
explicitement à quel évènement il fait référence. 3. Nous nous demanderons ce que signifie ce
jugement. 4. On peut s’interroger sur la question de savoir si l’art modifie notre vision du réel
[s’interroger n’admet pas d’interrogative indirecte]. 5. Il convient d’étudier comment l’auteur
maintient l’attention du spectateur dans cette scène.
114) 1. (La construction infinitive est impossible ici. Il faudrait que les deux verbes aient le même
sujet : J’admets être incapable d’atteindre cet objectif.) J’admets que cet objectif est pour moi
hors d’atteinte. 2. J’entends toutes les nuits que le chien du voisin gémit. J’entends toutes
les nuits le chien du voisin gémir/gémir le chien du voisin. 3. J’espère que je pourrai partir
tôt. J’espère pouvoir partir tôt. 4. Cela me rend heureux de revenir à Paris régulièrement.
Revenir à Paris régulièrement me rend heureux. (La complétive est impossible parce que les
deux verbes ont le même sujet.) 5. L’idée que je te retrouverai à la montagne me plaît beau-
coup. L’idée de te retrouver à la montagne me plait beaucoup.
115) 1. En commandant dans les dix jours, vous bénéficierez d’une remise de 10 %. 2. Espé-
rant avoir une réponse favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur, etc. 3. L’auteur nous donne
toutes les informations afin de nous préparer à ce qui va arriver. 4. Composée en 1951, cette
œuvre raconte les mésaventures d’un héros romantique. 5. L’auteur raconte ici une scène où
Angelo, obligé de se réfugier sur les toits, observe un cortège mortuaire. 6. Ce titre incite à
se demander ce que l’auteur cherche à faire ressentir au lecteur en plaçant Angelo sur le
toit d’une maison. 7. Quel est l’intérêt pour le romancier d’avoir placé son protagoniste sur
un toit ?
116) 1. Il est resté silencieux jusqu’à ce que nous arrivions à la maison. 2. Lorsqu’il est entré au
lycée, Pierre ressemblait encore à un petit garçon. 3. Avant qu’il (ne) parte, nous le voyions
souvent. 4. Depuis qu’il est parti, nous n’avons plus eu de ses nouvelles. 5. Après que Marc a
été parti, tout a été différent.
La syntaxe 261
Corrigés des exercices
117) 1. Son échec était prévisible du fait de ses nombreuses lacunes. 2. Vu ses nombreuses
lacunes, son échec était prévisible (rappel : dans cet emploi, vu est invariable – voir F 51). 3. Dès
lors qu’il avait de nombreuses lacunes, son échec était prévisible. 4. Si son échec était prévisible,
c’est qu’il avait de nombreuses lacunes. 5. Du fait qu’il avait de nombreuses lacunes, son échec
était prévisible.
118) 1. Il a échoué faute de connaissances. 2. Il a échoué par manque de connaissances.
3. Étant donné qu’il manquait de connaissances, il a échoué. 4. Il a échoué pour avoir manqué
de connaissances. 5. Comme il manquait de connaissances, il a échoué.
119) 1. Ce chien est intelligent au point d’ouvrir les portes tout seul. 2. Ce chien est si intelligent
qu’il peut ouvrir les portes tout seul. 3. Ce chien est d’une telle intelligence qu’il peut ouvrir les
portes tout seul. 4. Ce chien est assez intelligent pour ouvrir les portes tout seul. 5. Ce chien
est intelligent, de manière qu’il peut ouvrir les portes tout seul.
120) A. – 1. Bien qu’il soit dévot, Tartuffe n’en est pas moins homme (ou, avec ellipse du verbe
et du sujet, Bien que dévot, Tartuffe…). 2. Tout dévot qu’il est, Tartuffe… 3. Quelle que soit sa
dévotion, Tartuffe… 4. Tartuffe a beau être dévot, il… 5. Quelque dévot qu’il soit, Tartuffe…
6. Pour être dévot, Tartuffe…7. En dépit de sa dévotion, Tartuffe… B. – 1. Bien que Tartuffe fût
dévot, il n’en était pas moins homme (ou Bien que dévot, Tartuffe…). 2. Tout dévot qu’il était,
Tartuffe… 3. Quelle que fût sa dévotion, Tartuffe… 4. Tartuffe avait beau être dévot, il…
5. Quelque dévot que fût Tartuffe, il…6. Pour être dévot, Tartuffe… 7. En dépit de sa dévotion,
Tartuffe…
121) 1. Si Marc ne répondra pas = sub. circonstancielle (cause/opposition) 2. S’il serait heureux
de nous revoir = sub. complétive, attribut du COD l’. 3. s’il eût été plus court = sub. circons.
(hypothèse : irréel du passé). 4. Si l’un ou l’une d’entre eux disait… ; si on disait… ; si on
disait… = trois sub. circ. (temps). 5. La sub. circ. (hypothèse) est incorrecte → Si la réponse
était négative. 6. Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves
= sub. circ. (hypothèse improbable, irréel du présent) qui inclut une subordonnée relative com-
plément de l’antécédent droit. 7. Si l’esclavage des Noirs est un crime = sub. circ. (opposition)
8. Si j’étais mort dans ces circonstances = sub. circ. (hypothèse non réalisée portant sur le
passé).
122) 1. Si vous rencontrez des difficultés, demandez de l’aide. 2. Au cas où vous rencontreriez
des difficultés… 3. Pour peu que vous rencontriez… 4. À moins de demander de l’aide, vous
rencontrerez des difficultés. 5. Avec de l’aide, vous ne rencontrerez pas de difficulté. 6. À condi-
tion que vous demandiez de l’aide, vous ne rencontrerez pas de difficulté. 7 Sans aide, vous
rencontrerez/rencontreriez des difficultés. 8. Pourvu que vous demandiez de l’aide, vous ne
rencontrerez pas de difficultés.
123) 1a. Il met son fils sur ses épaules pour qu’il voie mieux les coureurs. 1b. …pour qu’il ne
soit pas bousculé. – 2a. Elle appela son chien pour qu’il vînt/vienne garder la maison. 2b. …
pour qu’il ne courût/coure pas après les cyclistes. – 3a. Nous vous téléphonerons pour que
vous soyez au courant. 3b. …pour que vous ne vous plaigniez pas de n’avoir rien su. –
4a. Je vous ai informés pour que vous sachiez de quoi il retourne. 4b. …pour que vous ne
criiez pas au scandale. – 5a. Donnez-nous un modèle pour que nous voyions comment pré-
senter cette lettre. 5b. …pour que nous n’ayons pas de difficulté à l’écrire.
124) 1. Subordonnée circonstancielle de temps (simultanéité) → Au moment où elle allait sor-
tir… 2. Sub. circ. de comparaison → Il ment autant qu’il respire. 3. Sub. circ. de cause → Étant
donné que la route était verglacée… 4. Sub. circ. de concession → Même si vous répétiez…
262 La syntaxe
Corrigés des exercices
5. Sub. circ. de temps → Lorsque vous répéterez cette scène… 6. Sub. circ. d’opposition
→ …alors qu’il ne formule que des critiques. 7. Complétive, sub. interrogative indirecte, COD
du verbe savoir → pas de remplacement possible. 8. Sub. circ. d’hypothèse (ou condition)
→ …à condition que vous veniez. Le sens est un peu modifié. ; il est conservé avec une simple
complétive à laquelle le conditionnel de la principale donne une valeur hypothétique : Je serais
heureux que vous veniez. 9. Sub. circ. d’opposition → Alors que la musique de Schubert
m’émeut… 10. Sub. circ. de temps → Quand le temps était beau… ; quand il pleuvait… 11. Sub.
circ. de cause (avec tournure d’insistance, qui disparaît avec le présentatif c’est que) → La fête
a été réussie parce que chacun y a mis du sien. 12. Sub. circ. de but → Il agit vite pour que
l’affaire fût réglée… 13. Sub. circ. de conséquence → Il agit vite, si bien que l’affaire fut réglée…
La syntaxe 263
Corrigés des exercices
4a. La chienne s’ébroue dans la rivière, se couche dans l’herbe où elle se fait sécher, à demi
endormie, puis, une fois reposée, se remet debout et reprend sa course. 4b. La chienne s’est
ébrouée dans la rivière, s’est couchée dans l’herbe où elle s’est fait sécher, à demi endormie,
puis, une fois reposée, s’est remise debout et a repris sa course.
5a. La soi-disant actrice, qui ne se sait pas observée, se passe la main dans les cheveux et
se regarde longuement dans la glace. 5b. La soi-disant actrice, qui ne se savait pas observée,
s’est passé la main dans les cheveux et s’est regardée longuement dans la glace.
128) 1. Ce n’est pas toi qui me diras le contraire. 2. Elle n’a pas supporté la honte que lui
inspiraient les erreurs qu’elle avait commises. 3. Toi, Sophie, qui reconnais volontiers tes
fautes, refuse d’être jugée pour celles que tu n’as pas commises. 4. Ils ont déjà oublié les
efforts qu’ils ont dû consentir pour réussir. 5. La réplique qu’ils se sont attirée était cinglante.
6. Elles regrettent que les fonctions qu’il leur a fallu exercer les aient beaucoup trop occu-
pées. 7. Toi et moi, qui jugeons insuffisantes les informations que l’administration nous a
transmises, nous demanderons des éclaircissements.
129) 1. Il faut préparer tout ce dont nous avons besoin. 2. Zola voyait un de ses maitres en
Flaubert, qui/lequel se moquait pourtant du naturalisme. 3. Dans ce passage situé au centre
du Père Goriot, Balzac présente la situation dans laquelle est placé Vautrin et qui le conduit à
sa perte. 4. Ce regard ambigu élargit le monde dans lequel évolue Télémaque, où même le sol
sur lequel il marche n’est pas sûr. 5. En 1915, Giono est mobilisé pour participer au combat
dont il racontera l’horreur dans le Grand Troupeau.
130) Elles ont ambitionné de succéder à leur père. Elles se sont permis de venir sans avoir été
invitées. Elles ont exhorté leur jeune frère à travailler davantage. Elles ont affecté de ne pas le
voir. Elles se sont s’abstenues de parler devant un tel public. Elles se sont astreintes à relire
tout le document. Elles ont dissuadé leur ami de pratiquer la boxe. Elles se sont déterminées à
intervenir. Elles ont médité de prendre l’affaire en main. Elles se sont flattées de réussir seules.
Elles l’ont prié de les laisser. Elles se sont plu à lui montrer son erreur. Elles se sont attachées
à parler à tout le monde. Elles sont convenues de se retrouver dans deux jours. [La langue
courante dit : Elles ont convenu de…]. Elles ont projeté de partir en vacances seules.
131) 1. Un éducateur permet à l’enfant de s’épanouir et d’atteindre un équilibre psychologique.
2. À force de trop protéger leurs enfants, les parents les empêchent de développer… 3. Du fait
de sa formation, l’éducateur est plus expérimenté que les parents. 4. Les éducateurs permettent
aux adolescents de s’intégrer dans une communauté et ainsi de s’échapper d’un milieu fami-
lial fermé sur lui-même. 5. Cette rigueur permettra à l’enfant de développer et d’affirmer sa
personnalité et surtout de s’habituer aux contraintes de la vie sociale.
132) Jean demanda à Pierre comment il allait et lui fit observer qu’il ne l’avait pas vu depuis
quinze jours. Pierre lui répondit qu’il se relevait d’une mauvaise grippe et qu’il n’avait pas pu
assister aux cours. Jean lui dit qu’il espérait qu’il ne serait pas trop fatigué pour leur examen du
lendemain. Pierre déclara qu’il devait absolument réussir. Il ajouta que ses parents seraient très
déçus s’il échouait.
133) 1. Défauts constatés : interrogation directe incorrecte (il faudrait : cette lettre contient-
elle ?) ; en quoi, qui signifie « dans quelle mesure », est inapproprié car la phrase annonce
l’étude d’une « structure », qui ne saurait être plus ou moins présente ; une virgule mal placée.
→ Dans cette étude, nous allons montrer que cette lettre est structurée pour défendre un point
de vue. 2. Défauts constatés : interrogation indirecte incorrecte ; terminaison verbale erronée
264 La syntaxe
Corrigés des exercices
(définir n’est pas un verbe du 1er groupe) ; confusion de deux homonymes (fasse/face) ; redon-
dance des deux dernières propositions → Nous étudierons donc dans un premier temps l’atti-
tude que Rica adopte et le point de vue qu’il exprime face à cet homme vaniteux. 3. Défauts
constatés : interrogation indirecte incorrecte ; rédaction verbeuse → Nous aborderons le thème
de la modestie en étudiant le jugement qui sous-tend la vision que Rica donne de la scène.
4. Défauts constatés : interrogation directe incorrecte ; rédaction maladroite → En quoi cette
lettre témoigne-t-elle de l’entreprise menée par/de Montesquieu dans ce roman ? 5. Défauts
constatés : interrogation directe incorrecte ; participe passé mal orthographié → Pour quelle
raison le roi Thésée est-il mal accueilli ? 6. Défauts constatés : la première proposition est
maladroite, la deuxième est incorrecte → Ce texte invite à se demander quelle est l’origine de
la liberté (ou, mieux : à s’interroger sur l’origine de la liberté). 7. Défauts constatés : interrogation
directe incorrecte, rédaction verbeuse → Comment le narrateur arrive-t-il à plonger le lecteur
dans le monde de Rastignac ? 8. Défauts constatés : emploi inapproprié de en quoi, qui n’intro-
duit pas une vraie question mais une affirmation ; interrogation directe incorrecte ; fin de la
phrase incorrecte (erreur de préposition ?) et très confuse ; pronom relatif mal accordé → Ainsi,
cette description cache une critique qui n’est pas dirigée contre ceux auxquels on pense (ou :
dont la cible est elle-même masquée/ n’est que suggérée). 9. Défauts constatés : interrogation
indirecte, orthographe du participe passé et ponctuation incorrectes → On se demandera pour-
quoi Racine a choisi de baser (fonder) ses tragédies sur les conflits et la violence. 10. Défaut
constaté : confusion des interrogations directe et indirecte → Nous nous demanderons en quoi
le théâtre chez Racine est un théâtre de la violence.
134) 1. La IIe République fut inspirée à son début par des idéaux humanitaires et démocra-
tiques. 2. En 1848, le suffrage universel fut ainsi établi, la peine de mort et l’esclavage dans
les colonies abolis. 3. Mais les élections d’avril furent remportées par la bourgeoisie et l’idée
d’une république sociale fut rejetée par l’Assemblée constituante. 4. Lors des « journées de
juin », les ouvriers parisiens qui s’étaient soulevés après que les ateliers nationaux. avaient été
supprimés par l’Assemblée furent écrasés par le général Cavaignac. 5. 4 000 d’entre eux
furent déportés en Algérie. 6. L’élection de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la
République fut facilitée par ces émeutes. 7. Une majorité très conservatrice fut envoyée à
l’Assemblée législative par les élections de 1849. 8. Les libertés publiques qui venaient d’être
proclamées furent restreintes par le « parti de l’ordre ». 9. Cependant la révision de la consti-
tution demandée par Louis Napoléon Bonaparte ne fut pas acceptée par l’Assemblée. 10. Un
coup d’État, facilité par la peur persistante de la révolution sociale dans la nation, fut alors
accompli par le président de la République.
135) 1. Si l’on ne satisfait pas ses parents en se conformant à l’éducation qu’ils ont don-
née, on est comme rejeté. (Ou, mieux : Si nous ne satisfaisons pas nos parents en nous
conformant à l’éducation qu’ils nous ont donnée, nous sommes comme rejetés.) 2. Les
parents nous enseignent des notions qui nous permettent de nous intégrer. 3. Toute famille est
une cellule d’où rien de nouveau ne peut sortir. 4. Le respect n’existe pas forcément dans les
rapports entre parents et enfants : ceux-ci, souvent, ne respectent leurs parents (ou : ceux-là)
que par crainte et soumission. 5. L’un des parents peut voir les défauts de son enfant et vouloir
user de son autorité pour les corriger.
136) Si l’auteur se prononce pour une réforme de l’orthographe, il la juge difficile puisqu’elle
provoquerait certains troubles : voilà pourquoi il opte pour une réforme modérée et progressive.
Selon lui, les modifications doivent être cohérentes et se succéder de manière qu’on n’en pré-
sente une nouvelle que lorsque la précédente aura été intégrée. Pour qu’une telle réforme
La syntaxe 265
Corrigés des exercices
puisse aboutir, affirme-t-il, il faut qu’elle soit soutenue par les instituteurs et qu’elle commence
par s’attaquer aux bizarreries et absurdités de la langue. C’est à cette condition qu’elle peut être
proposée par l’autorité publique.
137) L’ordre logique est B, A, E, F, I, G, H, J, C, D, correspondant à l’argumentation suivante :
B = 1re formulation de la thèse à démontrer. A = 1er argument (« première atteinte à la théorie »
rejetée) → E (conséquence de A, exprimée par « donc » = 1re conclusion). F = ajout (« en
outre ») d’un 2e argument → I (conséquence de F, exprimée par « Voilà pourquoi » = 2e
conclusion), puis G, H (= « un exemple »). J = ajout (« encore ») d’un 3e argument → C
(conséquence de J, exprimée par « donc » = 3e conclusion). D = conclusion générale (consé-
quence de tout ce qui précède, exprimée par « J’en conclus que »), qui constitue une 2e
formulation, plus frappante car paradoxale, de la thèse de l’auteur. La composition rigoureuse
du texte est soulignée par des connecteurs exprimant, d’une part, l’ordre (en E) ou l’addition
(en F et J), d’autre part, la conséquence (en E, I, C et D). La progression du propos est marquée
à la fin du texte par la succession des mots « sensation » (J), « illusion » (C) et « Illusionnistes »
(D).
138) 1. Son ton dénotait (trahissait, révélait) un grand énervement. 2. La première partie sera
consacrée à… 3. Ses interventions témoignaient d’une très bonne connaissance du sujet. 4. Il
a rétorqué (ou répliqué ; reparti est littéraire). 5. Un lac s’étendait… 6. …se dressait (s’éle-
vait) une falaise infranchissable. 7. Un abîme s’ouvrait à nos pieds. 8. Les enfants se disper-
sèrent (ou s’égaillèrent – prononcé comme bâillèrent)… 9. Ce romancier compte beaucoup
de lecteurs : il jouit d’une renommée internationale. 10. Il bénéficie du soutien des médias.
139) 1. La chrétienté est divisée… 2. Malgré l’augmentation de la participation électo-
rale… 3. …un rétablissement plus rapide de la situation. 4. Sa vocation précoce de peintre le
fit rejeter par sa famille. 5. L’inflation inquiète…
140) Dans cet extrait Angelo, jeune Italien exilé, observe la situation depuis le toit d’une maison.
Comme l’indiquent les marques de la troisième personne, cette description est prise en charge
non par le héros mais par un narrateur extérieur. Celui-ci se tient à distance du personnage tout
en rapportant ses perceptions et ses pensées. C’est ainsi le point de vue particulier d’Angelo
qu’il présente quand il évoque « un ermitage semblable à un osselet » ou animalise les prêtres
sous leur « carapace dorée » et un groupe de femmes comparées à « des fourmis ».
141) 1. Un tiers des frontières terrestres dans le monde, dans une centaine d’États, coïncide
avec les limites naturelles d’aires protégées.
2. La palme d’or 2008 est largement en tête du classement des films. Pourtant, à sa sortie
en salle, le film a suscité des réactions particulièrement sévères, et même indignées, des
enseignants. Sans doute les professeurs y transposent-ils bien des [ou beaucoup de] ques-
tionnements et préoccupations qui ne sont pas ceux du réalisateur. Mais ce film ne prétend en
rien à une quelconque exhaustivité.
3. À l’heure où l’on débat à l’Assemblée de l’inquiétante augmentation du nombre de per-
sonnes obèses, n’est-il pas urgent de faire le lien avec le harcèlement publicitaire ? L’emploi
créé par la publicité prime-t-il la santé ? [ou l’emporte-t-il sur/prévaut-il sur la santé ?]
4. La tempête de 1999 a eu des effets bénéfiques pour la biodiversité en forêt.
5. L’analyse de l’ADN fournit un outil [ou un moyen d’investigation] supplémentaire dans les
enquêtes de police. Il faut à la fois y avoir recours parce qu’elle apporte une aide précieuse et
se rappeler qu’elle ne peut établir avec une totale certitude la culpabilité d’un suspect. (La
coordination des expressions à la fois et en même temps produit un pléonasme ; la première
suffit à introduire deux éléments et doit être placée devant eux.)
266 La syntaxe
Corrigés des exercices
6. L’hybride diesel, voilà la voie royale du constructeur. « Nous avons une longueur d’avance »,
prétend-il [ou : la voie royale du constructeur, qui se targue d’avoir « une longueur d’avance »].
142) 1. La directrice d’un Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) d’un
collège de Paris a reçu un coup de poing. Une élève de quinze ans a été prise de ce coup de
folie après que ses parents ont été convoqués pour ses retards répétés. La principale le
regrette : « On met ici les élèves dont on ne sait pas quoi faire. Exclus d’un établissement l’un
après l’autre, ils échouent en Segpa. »
2. La gendarmerie est inquiète. Les militaires redoutent des fermetures de brigades alors
qu’ils doivent passer sous l’autorité du ministère de l’Intérieur (on ne dit pas sous le giron mais
dans le giron et cette expression signifie « au sein de » et non « sous la dépendance de »). Une
note du conseiller du Premier ministre suggère [ou laisse prévoir/présager] un tour de vis
supplémentaire en soulignant que 450 fermeture de brigades territoriales seraient « possibles ».
Au ministère de l’Intérieur, on minimise la portée de cette note mais cette reculade n’a pas
calmé les inquiétudes.
3. La Chambre des représentants a adopté vendredi, cette fois sans réticence, la deuxième
version du plan de sauvetage financier. Le Trésor aura toute latitude pour évaluer le prix auquel
il consentira à acheter les actifs dits « toxiques ». L’administration devra, pour ce faire, embau-
cher des financiers de Wall Street.
4. Alors, finie, la crise ? [ou fini la crise ? – voir F 51.] Quand bien même elle s’apaiserait : à
quel prix ?
143) 1. Clémenceau ne se refuse pas à [ou ne s’interdit pas de] fustiger ses successeurs et à
[ou d’ si l’on a écrit s’interdit) aller dire aux dirigeants américains pourquoi ils devraient traiter
différemment la France.
2. La relation de concession établie entre les deux propositions n’est pas logique. Il faudrait
écrire : Bien que, sitôt l’armistice signé, les autorités eussent (ou aient) voulu rapatrier les
soldats coloniaux, quelques milliers d’entre eux décidèrent de rester en métropole illégalement ;
ou bien, plus simplement : Les autorités rapatrièrent les soldats coloniaux sitôt l’armistice signé,
mais quelques milliers d’entre eux décidèrent de rester en métropole illégalement.
3. « Je n’aurais jamais dû leur faire confiance », dit-il, énervé. Et d’ajouter : « Quoi qu’il en
soit, on ne m’y reprendra plus. »
4. Il faudrait pouvoir satisfaire à la fois les demandes des consommateurs et celles des entre-
prises. C’est difficile, vu la baisse du pouvoir d’achat, et par conséquent de la consommation.
(Suppression de deux pléonasmes ; placement de l’expression à la fois devant les deux COD
coordonnés qu’elle introduit et après le verbe satisfaire ; vu est ici invariable – voir F 51.)
144) Il faut se demander comment on résoudra cette crise et d’abord si (l’)on peut rétablir ra
pidement la confiance, en espérant que cela sera [ou est] possible. Cela concerne au premier
chef les banques : on doit revenir à une situation où elles accordent facilement des prêts. C’est
absolument indispensable pour que des PME ne soient pas acculées à la faillite, ce qui pro-
voquerait une nouvelle augmentation de chômage. Pour ce faire, l’État français ne doit pas
accorder simplement des prêts aux banques : l’amélioration ne serait pas durable. Il doit aussi
à la fois lutter contre les paradis fiscaux, quitte à affronter certains pays de l’Union, et mettre
en place une agence de notation indépendante qui puisse fournir des informations sûres. Mais
a-t-il la capacité [ou est-il capable] de le faire ? Finalement, c’est la vraie question.
La syntaxe 267
Corrigés des exercices
145) 1. Quels sont les effets de la réduction du temps de travail ? C’est la question à laquelle
nous allons répondre. 2. Les 35 heures seraient une solution seulement s’il y avait assez de
personnel. 3. Plutôt que pour avoir plus de jours de congé, c’est pour augmenter leurs revenus
afin de mieux subvenir à leurs besoins que certains Français veulent travailler davantage.
4. [Le début de la phrase généralise indûment : toute « la population française » n’est pas
concernée par cette réforme ; la fin est confuse.] La réduction du temps de travail permet aux
Français qui peuvent en bénéficier de prendre des jours de repos pour réaliser différentes
tâches, au lieu d’être continuellement occupés par leur emploi. 5. Grâce à la réduction du temps
de travail à 35 heures, les Français auront du temps libre, ce qui leur permettra de se diver-
tir, de se reposer. 6. Un personnel reposé trouve le travail plus facile et soigne mieux les
patients.
146) 1. Nous expliquerons d’abord les causes du retard de la France dans ce domaine puis
nous envisagerons les mesures susceptibles d’inverser la tendance. 2. Les infections noso-
comiales sont provoquées par des bactéries qui se propagent dans le corps humain. 3. Le
personnel soignant doit être très vigilant car les patients sont porteurs de ces bactéries qui
sont la cause des infections. 4. La durée d’une consultation est limitée, mais les personnes
hospitalisées, elles, ont besoin de soins et d’une surveillance régulière. 5. La cause prin-
cipale de cette infection est le manque d’hygiène. 6. Nous conclurons que l’infection noso-
comiale est un vrai fléau et qu’il faut le combattre.
147) 1. Le terme « éducation » est détourné de son sens car il doit être synonyme de bonté,
d’amour et non pas d’inégalité. 2. Le père peut retrouver dans son enfant soit ses propres
défauts, soit ses propres aspirations. 3. Tant que les parents exerceront un fort ascendant sur
les enfants, ils feront d’eux des êtres dociles et obéissants mais sans personnalité. 3. Les
parents espèrent corriger en leur enfant les défauts dont eux-mêmes n’ont pas pu se défaire.
4. Dans chaque famille, on essaie d’atteindre un équilibre dans les relations entre parents
et enfants. 5. L’éducation familiale s’exerce uniquement au sein d’une petite communauté
unie par des liens très complexes, dans laquelle les parents tentent d’élever leurs enfants
dans les meilleures conditions.
148) Orthographe. Majuscules abusives à « Hussard » (l. 7), qui devrait en outre être mis au
pluriel, et à « Choléra » (l. 10). Virgules abusive après « Provence » (l. 9) et manquantes après
« extrait » (l. 15) et autour du groupe participial détaché « publié en 1951 » (l. 4-5) ; un point
manque l. 16. De nombreux accents sont confondus (« á », l. 10 et 15) ou oubliés (« refugier »,
l. 8 ; « eclaire », l. 18). Le mot « Manosque » est mal coupé à la fin de la ligne 8 (voir F 22).
L’abréviation correcte est « xxe siècle » (l. 2, voir F 23). Le nom propre est indûment écrit
« Anjelo », l. 15. L’adjectif mortuaire est mal orthographié (l. 16). Le participe passé « ravagé »
(l. 9) n’est pas accordé avec le nom féminin « Provence ». Le verbe « soupçonne » (l. 11) n’est
pas accordé avec le sujet « habitants », dont il est séparé par un groupe de participes passés
mis en apposition. Un s fautif est mis à la fin du mot « homme » (l. 20) ; sur la copie (reproduite
p. 213), la place du l’ qui le précède suggère que l’élève a corrigé une première rédaction « les
hommes » en « l’homme » en oubliant d’enlever le s du pluriel : d’où la nécessité d’une relecture
attentive pour vérifier l’orthographe.
Expression. La 1re phrase est maladroite et inutilement longue du fait de la répétition du titre
et de l’emploi abusif du pron. démons. « celui-ci » à la place du pron. relatif qui ; « issu », sans
doute employé pour éviter la répétition d’« extrait », est aussi mal venu ; la phrase doit donc
être réécrite. Nouvel emploi abusif de « celui-ci » à la place du pron. pers. il (l. 13) ; la deuxième
phrase est à réécrire et à alléger, notamment en recourant aux deux-points au lieu de la
268 La syntaxe
Corrigés des exercices
conjonction « car », l. 9 (voir § 27), elle est aussi à recomposer pour placer les éléments d’infor-
mation dans un ordre plus logique. L’emploi du verbe assister (l. 15) est peu correct : on assiste
à un spectacle, pas à un cortège ; l’adjectif « mortuaire » est maladroit (on parle plutôt de cortège
funèbre) et impropre (le roman parle d’une « procession », non d’un enterrement), ainsi que
l’adjectif « tragique ». La dernière phrase est incorrecte : elle mêle l’interrogation directe
(« eclaire-t-elle ») à l’interrogation indirecte voulue par la construction du verbe. Il faudrait écrire :
« nous demander en quoi la position […] nous éclaire sur ».
Proposition de réécriture (quelques ajouts au texte initial sont placés entre crochets). Jean
Giono, romancier français du xxe siècle, est l’auteur d’un cycle romanesque dont Le Hussard
sur le toit, publié en 1951, est le deuxième volet. Dans cette œuvre, Angelo, un jeune colonel
piémontais de hussards, est obligé de se réfugier sur les toits de Manosque pendant l’épidémie
de choléra qui sévit en [Haute] Provence [vers 1840] : recherché par les habitants qui, en proie
à la panique, accusent injustement cet étranger d’avoir empoisonné les fontaines de la ville, il
risque d’être pendu. [C’est dans cette situation dramatique que] le héros observe une procession
[qui, vue du haut des toits, lui parait dérisoire]. Cette vision incite le lecteur à s’interroger sur la
question religieuse.
149) 1. Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune
homme de beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une
jeunesse effrénée, fut convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé
devant une procession de capucins sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens
comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent, non seulement qu’on lui arrachât la langue,
qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu ; mais ils l’appliquèrent encore à
la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et combien de pro-
cessions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. [Aujourd’hui, la langue courante emploie
le présent plutôt que l’imparfait du subjonctif : les juges ordonnèrent qu’on lui arrache, etc.]
2. Toute la première partie de la vie de M. Charles Myriel avait été donnée au monde et aux
galanteries. La révolution survint, les évènements se précipitèrent : il émigra en Italie. Sa femme
y mourut d’une maladie de poitrine dont elle était atteinte depuis longtemps. Ils n’avaient point
d’enfants. Que se passa-t-il ensuite dans la destinée de M. Myriel ? L’écroulement de l’ancienne
société française, la chute de sa propre famille, les tragiques spectacles de 93, plus effrayants
encore peut-être pour les émigrés qui les voyaient de loin avec le grossissement de l’épouvante,
firent-ils germer en lui des idées de renoncement et de solitude ? Fut-il, au milieu d’une de ces
distractions et de ces affections qui occupaient sa vie, subitement atteint d’un de ces coups
mystérieux et terribles qui viennent quelquefois renverser, en le frappant au cœur, l’homme que
les catastrophes publiques n’ébranleraient pas en le frappant dans son existence et dans sa
fortune ? Nul n’aurait pu le dire ; tout ce qu’on savait, c’est que, lorsqu’il revint d’Italie, il était
prêtre.
3. Lorsqu’il s’aperçut que Charles avait les pommettes rouges près de sa fille, ce qui signifiait
qu’un de ces jours on la lui demanderait en mariage, le père Rouault rumina d’avance toute
l’affaire. Il le trouvait bien un peu gringalet, et ce n’était pas là un gendre comme il l’eût souhaité
[comme il l’aurait souhaité serait plus courant aujourd’hui] ; mais on le disait de bonne conduite,
économe, fort instruit, et sans doute qu’il ne chicanerait pas trop sur la dot.
150) Michel Eyquem naquit le 28 février 1533 au château de Montaigne, aux confins du Périgord
et du Bordelais ; il était l’aîné de huit enfants. Contemporain des guerres de Religion (1562-1598),
il resta fidèle au catholicisme, comme son père, alors que sa mère appartenait à une famille de
riches commerçants juifs espagnols convertis au protestantisme. Pierre Eyquem, le père, avait
La syntaxe 269
Corrigés des exercices
fait les guerres d’Italie comme écuyer du roi ; il fut ensuite élu maire de Bordeaux. À sa mort,
en 1568, son fils prit le nom de seigneur de Montaigne.
À peine âgé de deux ans, l’enfant commença à apprendre le latin comme une langue vivante,
avant d’aller au collège de Guyenne, à Bordeaux ; il étudia ensuite le droit, les lettres, la philo-
sophie. Nommé conseiller à la cour des aides de Périgueux en 1554, il entra au parlement de
Bordeaux en 1557.
En 1558, il se lia avec La Boétie d’une étroite amitié que la mort de ce dernier interrompit bru-
talement en 1563. Elle frappa aussi sa famille puisque des six filles nées de son mariage, en
1565, une seule survécut.
Sa carrière littéraire débuta en 1569 avec la publication d’une traduction de la Théologie natu-
relle de Raymond Sebond, qu’il avait entreprise à la demande de son père. Elle se poursuivit
par la rédaction des Essais, à laquelle il se consacra après avoir vendu sa charge de parle-
mentaire en 1571 et s’être retiré dans son château. Une première édition (en deux livres) parut
en 1580 à Bordeaux ; l’ouvrage fut réédité à Paris en 1587. Entretemps, Montaigne effectua en
1580-1581 un grand voyage en Italie, au cours duquel il tint un journal, puis il exerça la charge
de maire de Bordeaux de 1581 à 1585.
Ayant repris la rédaction des Essais, il publia en 1588 à Paris une nouvelle édition, augmentée
d’un troisième livre et d’additions aux deux premiers. Il revit ensuite l’ensemble de l’ouvrage et
rédigea de très nombreuses additions aux trois livres jusqu’à sa mort, le 13 septembre 1592.
La publication de cette dernière version de l’œuvre fut assurée en 1595 par Marie de Gournay.
Celle du Journal de voyage en Italie, découvert deux siècles plus tard, n’intervint qu’en 1774.
270 La syntaxe
Index
Les numéros renvoient aux fiches (F) ou aux exercices (E).
a / à : F 16.
Abréviation : F 23.
absous / absout : F 42.
Accents (aigu, grave, circonflexe) : F 14-16, 18, 30, 35, 40, 41, 42 ; E 14, 15.
Accord
— de l’adjectif : F 45 à 47 ; E 10, 37 à 39.
— du participe passé : F 50-54 ; E 42 à 47.
— du verbe : F 48-49 et ; E 41.
Adjectif de couleur : F 45 ; E 37.
Adjectif démonstratif : F 25, 45, 58 ; E 48.
Adjectif numéral : F 22, 23, 25, 45 ; E 40.
Adjectif possessif : F 25.
Adjectif qualificatif : F 26 — accord : F 45-47 ; E 37, 38, 39.
Adjectif verbal : F 26, 30, 72 ; E 54, 55.
Adverbe : F 29, 46, 77-79.
Adverbes de liaison : F 29, 85.
Adverbes en -ment : F 29 ; E 23.
aïeuls / aïeux : F 43.
à la fois : E 141-5, 143-4, 144.
Alinéa (Paragraphe) : F 8, 9 ; E 7.
aller : F 30, 37, 40, 42.
ambiguë / ambigüe : F 17.
Antonyme (Contraire) : F 77 ; E 73, 74.
Apostrophe (fonction) : F 19, 25 ; – ponctuation F 22, 37, 47.
Apposition : F 19, 25, 26, 80.
après que : F 94.
a priori, apriori : F 15, 22, 43.
bouillir : F 36.
But (expression du) : F 99 ; E 123.
ça / çà : F 16.
car / en effet : F 28, 95.
Cause (expression de la) : F 95 ; E 117, 118.
Cédille : F 17, 21 ; E 16.
cent : F 45 ; E 40.
ces / ses / c’est / cet / cette / sait : F 58 ; E 48.
c’est / ce sont : F 49.
cher : F 46, E 40.
ci : F 22.
cieux / ciels : F 43.
ci-joint, ci-inclus : F 47.
Citation : F 9, 19, 20, 21 ; E 140.
combien de, combien (accord avec) : F 51.
comme : F 95, 100 ; E 124.
Comparaison (expression de la) : F 100.
Complément circonstanciel : F 80.3.
Complément d’objet, direct (COD) ou indirect (COI) : F 24, 50 à 54 ; E 42,43.
Composé (mot) : F 22, 44 ; E 36.
Concession (expression de la) : F 97 ; E 120.
Concordance des temps : F 87, 90, 91, 97 ; E 112, 127, 132, 149.
gageure / gageüre : F 17 ; E 9.
Genre : F 2, 11 ; E 2, 10.
gens et gent : F 10, 11.
Gérondif : F 72, 92 ; E 115.
grand : F 46, 47.
grand-mère, grand-père F 22, 47 ; E 36.
Gras (caractère) : F 20.
Guillemets : F 9, 20.
la / là : F 16, 22 ; E 15.
là (adverbe) : F 22.
laissé + infinitif : F 53.
Langage, Langue : F 1.
la plupart : F 27, 49.
leur / leurs / les leurs : F 60 ; E 49.
Paragraphe : F 8.
Parataxe : F 85, 97.
Parenthèses : F 21, 84.
Paronyme : F 12, 77 ; E 76, 77.
Participe passé : — emploi : F 24, 42, 92 ; E 24, 115 ; — formes : F 34, 42 ; — accord : F 50 à
54 ; E 39, 42 à 47, 127, 128, 130, 134.