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INTRODUCTION ....................................................................................................... 1
I-OBJECTIFS ET CHAMP DE LA STRATEGIE D’ENDETTEMENT ..................................... 4
A- OBJECTIFS DE LA GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE ....................................................................4
B- CHAMP DE COUVERTURE DE LA STRATEGIE D’ENDETTEMENT ................................................4
TABLEAU N°1: Indicateurs du portefeuille de la dette publique au 31 decembre 2021 et projetés à fin
2022 et 2023…………………………………………………………………………………………………5
FIGURE N°1 : Décomposition de l’encours de la dette extérieure par categorie de créancier et par devise7
FIGURE N°2 : Décomposition de l’encours de la dette intérieure par instrument au 31 decembre 2022.. 8
TABLEAU n°2 : Décomposition du plafond d’endettement extérieur de 2023 ............................... 21
TABLEAU N°3 : Répartition du plafond d’endettement en monnaie locale .................................. 21
TABLEAU N°4 : Plan de financement pour 2023 .................................................................. 22
INTRODUCTION
Le Bénin a su préserver le dynamisme de son économie en obtenant un taux de croissance de 3,9%
en 2020, l’un des meilleurs d’Afrique subsaharienne, dans un contexte socioéconomique mondiale
dégradé pour cause de la pandémie de la Covid-19. En 2021, la croissance économique du Bénin a
marqué une reprise en s’établissant à un taux de 7,2% contre une prévision de 7,0% et une réalisation
avant la Covid-19 de 6,9% en 2019. Cette performance résulte entre autres de la qualité des
fondamentaux économiques du pays et des réformes ambitieuses engagées depuis 2016 par le
Gouvernement. En 2022, les réalisations à mi-parcours confirment la résilience de l’économie
béninoise face à l’inflation post Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le déficit budgétaire devrait
s’afficher à 5,9% en 2022 et 4,3% en 2023. Sur la période 2024-2025, et en dépit de la guerre russo-
ukrainienne, les perspectives du Bénin établies en collaboration avec les services du FMI, et saluées
par les diverses agences de notation, projettent un déficit budgétaire global, dons compris rapporté
au PIB égale à 2,8%.
Dans la même dynamique, en 2023, la mobilisation des ressources en prêts et en dons pour financer
ledit déficit sera guidée par les orientations de la stratégie d’endettement à moyen terme (SDMT)
2020-2024. La mise en œuvre du plan de financement qui en découle sera orientée vers la poursuite
de cette dynamique à travers deux axes principaux à savoir i) la consolidation des acquis du PAG
2016-2021 ; ii) le relèvement des chaines de valeurs ajoutées pour le développement du secteur de
la transformation. Le financement de l’accélération de la transformation structurelle de l’économie
du Bénin et l’accroissement durable du bien-être social de sa population seront rendus possibles
grâce aux décaissements des divers bailleurs de fonds en parfaite cohérence avec le plan de
financement. De façon concrète, il s’agira pour le Gouvernement du Bénin, en 2023, de financer les
secteurs à fort potentiel dont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique et l’économie du
savoir, en mettant un accent marqué sur l’enseignement technique et la formation professionnelle.
Aussi, le financement des grands chantiers en cours visant à combler le déficit infrastructurel du
Bénin sera poursuivis, notamment les infrastructures de transport, d’énergie et d’assainissement. La
mobilisation des ressources en 2023 s’inscrira également dans la vision 2030 des Nations Unies
pour le développement durable, à travers le financement d’une série de projets accompagnés de
réformes conséquentes visant à atteindre les cibles prioritaires des Objectifs de Développement
durable (ODD).
Cette mise en œuvre de la stratégie d’endettement en 2023 sera rendue possible en respect des
différentes exigences (plafonds d’endettement, seuils des différents ratios de viabilité) nationales,
régionales et internationales édictées en matière d’endettement.
En matière de nouveaux engagements, conformement au plafond d’endettement de 2023, l’Etat
maintiendra son approche de gestion proactive et de choix sélectif des mécanismes et outils de
financements les plus compétitifs et attractifs (en termes de maturité, taux d’intérêt et devise) et en
phase avec la stratégie d’endettement à moyen terme (SDMT) 2020-2024. Le Bénin entend
également préserver la qualité de sa signature en vue de rassurer les investisseurs et Partenaires
Techniques et Financiers (PTF) à travers un monitoring permanent de leur perception de prime de
risque crédit du Bénin sur les marchés financiers régionaux et internationaux. Ensuite, le Bénin
poursuivra sa stratégie de diversification de ses sources de financement tout en renforçant davantage
ses relations avec ses bailleurs traditionnels.
L’encours de la dette publique rapporté au PIB à fin décembre 2022, s’établirait à 51,66% contre 49,81% en 2021, soit une hausse de 1,85 points de
pourcentage. La hausse du taux d’endettement à fin 2022 s’explique par les financements additionnels mobilisés en vue de conserver les gains
économiques durement acquis à travers les progrès importants en termes de gestion macroéconomique et de la dette au cours des cinq dernières années
face à l’inflation poste Covid-19, l’inflation en lien avec la guerre en Ukraine, et la situation sécuritaire dans le nord du pays1. Le Bénin devrait également
mobiliser davantage de financement aux fins de répondre aux besoins urgents de financements dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan National
de Développement (PND) 2018-2025. Par ailleurs, les réformes opérées dans le processus de décaissements et dans le domaine des marchés publics ont
permis une bonne performance des tirages sur certains prêts et par ricochet sur l’exécution des projets financés par lesdits prêts.
1
FMI
EUR; Dette
66,41% commerci
KWD; Eurobond; Autres
ale; bilatéraux
1% 28,79% 10,30% ; 4,40%
AED;
0,03%
CHINE;5,
11%
JYP;
2,85%
Source : CAA SAR;
0,62% Autres
multilatér
GBP; IDA; aux;
2,76% 23,78% 19,92%
FAD;
USD; 7,70%
CNY;8,85%
Source : CTA/CNE 2
17,81%
La dette intérieure est constituée en majorité des obligations du Trésor qui représentent
75,58% de son encours, suivies des financement de la BOAD (13,74%) et des emprunts auprès
des banques locales (8,90%). Le portefeuille de la dette intérieure projeté à fin 2022 contient un
seul bon du Trésor représentant 1,79% du portefeuille de la dette intérieure (Voir figure N°2). La
dette envers la BCEAO, obtenue dans le cadre de l’allocation des DTS du FMI en vue de relancer
les économies suites aux effets de la Covid-19, représente 59,51% de la dette des banques locales
(environs 94 milliards de FCFA). Les obligations de maturité supérieure ou égale à 5 ans
représentent 46,70% de la dette intérieure. La part de la dette intérieure de maturité inférieure à
un (01) an s’établirerait à 18,57% du portefeuille de la dette intérieure. Cette configuration répond
à la volonté de l’Etat d’opter pour des titres publics ainsi que la dette intérieure de maturités plus
longues.
Source : CTA/CNE
Obligations de 5 ans
et 7 ans; 22,87% Obligations de 3
ans; 28,88%
400 000
300 000
200 000
100 000
0
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
2031
2032
2033
2034
2035
2036
2037
2038
2039
2040
2041
2042
Source : CTA/CNE
- Dans sa recherche de financement, l’Etat portera son choix prioritairement sur ses
partenaires priviligiés multilatéraux et bilatéraux. L’Etat s’efforcera d’accroitre l’accès aux
ressources concessionnels (de ses partenaires traditionnels) qui présentent un coût moindre et
une longue matûrité et contribuant à l’amélioration du risque de refinancement et de coût du
portefeuille de la dette publique. Ces partenaires traditionnels sont essentiellement
Eu égard à ce qui précède, les recettes totales (recettes fiscales et recettes non fiscales) devraient
s’établir à 1 703,700 milliards de FCFA en 2023 contre 1 541,248 milliards de FCFA en 2022
et 1 344,439 milliards de FCFA en 2021, soit respectivement une hausse de 10,54% et 26,72%.
En 2024 et 2025, elles devraient s’afficher respectivement à 1 843,30 milliards de FCFA et
2 057,60 milliards de FCFA soit un taux de progression moyen de 9,9% sur la période 2023-
2025.
Concernant les dépenses totales et prêts nets (dépenses courantes et dépenses d’équipement
et prêts nets), elles se devraient s’établir à 1 949,4 milliards de FCFA en 2021, puis à 2 184,9
milliards FCFA en 2022. En 2023 et 2024 elles devraient se chiffrer respectivement à 2 258,1
milliards de FCFA et 2 303,80 milliards de FCFA. Sur la période 2023-2025 les dépenses totales
et prêts nets présenteraient un taux de progression moyen de 5,13% contre celui de progression
moyen de 21,86% sur la période 2020-2022. Cette évolution des dépenses traduit les efforts du
Gouvernement dans la rationnalisation des dépenses publiques. Les dépenses budgétaires, à
moyen terme, permettraient de financer les affaires économiques (27,5% sur la période sous
revue), les services généraux des administrations publiques (25,2%), l’enseignement (16,4%) et
la santé (6,4%).
Ainsi, ces augmentations des recouvrements des recettes intérieures induites porteraient le
déficit budgétaire (dons compris) en pourcentage du PIB, de 5,73% en 2021 à 5,85% en 2022,
4,30% en 2023, 2,87% en 2024 et 2,80% en 2025, soit une moyenne de 3,33% à moyen terme
(2023-2025). Le Bénin envisage ainsi renouer sur le moyen terme avec le respect du critère de
convergence relatif au déficit budgétaire et confirmer ses efforts de maîtrise des dépenses
publiques. Le déficit budgétaire devrait ainsi connaitre un atterrissage progressif vers la norme
communautaire de 3,0%.
Pour ce qui est des prix, l’inflation devrait ralentir, en lien avec une légère augmentation de l’offre
de main-d’œuvre et une résorption progressive des déséquilibres entre l’offre et la demande,
conséquence de la guère en Ukraine. Lesdites prévisions sur les prix sont également entourées
Le secteur extérieur devraient également connaitre une reprise à moyen terme. En effet, le
déficit de la balance courante devrait passé à 5,10% du PIB en 2023 après 5,7% en 2022. La baisse
enclenchée en 2023 devrait se poursuivre pour s’établir à 4,70% en 2024 et à 4,40% en 2025, soit
une moyenne de 4,74% sur la période 2023 à 2025. La tendance baissière observée sur la période
2022 à 2025 est le résultat de la basse plus importante des importations par rapport aux
exportations.
Les perspectives suscitées sont sujettes à des incertitudes qui pourraient affecter leur réalisation.
Au nombre de ces incertitudes, on peut citer :
la pression inflationniste post-Covid-19 ;
les tensions géopolitiques à l’echelle mondiale ; ;
le risque sanitaire ;
le risque sécuritaire ;
les politiques économiques et de change du Nigéria ;
les aléas climatiques ;
l’évolution des conditions financières internationales.
Pour soulager la population face aux effets immédiats de la hausse des prix et aux tensions
inflationnistes futures, le Gouvernement a pris une batterie de mesures fiscales et non fiscales. Les
mesures conjoncturelles sont principalement d’ordre fiscal et sont orientées vers les exonérations
sur les importations et sur certains produits fabriqués localement. Ces mesures sont aussi en lien
avec la subvention des prix des produits énergétiques (électricité et produits pétroliers). Les
mesures qui sont engagées pour prévenir les tensions inflationnistes futures concernent la
sécurisation de la production agricole des campagnes à venir, à travers notamment la subvention
des prix des intrants agricoles et les dispositions pour les rendre disponibles.
V- CONDITIONS DE MARCHE
Selon la BCE, la guerre en Ukraine déstabilise les échanges commerciaux, et est ainsi l’une des
causes majeures de la hausse des prix de l’énergie et des biens agricoles. Les pénuries de
matériaux, d’équipements et de main d’œuvre liées à la pandémie de la Covid-19 poussent
également les prix à la hausse. C’est une inflation qui résulte en majeur partie des facteurs qui
échappent au contrôle des banques centrales. Toutefois, la BCE promet de veiller à ce que cette
inflation ne devienne pas persistante. Comme réaction conséquente, la BCE a entrepris de mettre
fin aux taux d’intérêts négatifs jusqu’à ce que le taux d’inflation revienne au niveau objectif de
2% à moyen terme. En conséquence, le conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de relever les
taux d’intérêt de la zone euro de 0,5 point de pourcentage le 23 juillet 2022, après une période de
huit ans de taux négatifs et une première hausse après onze années. Le 8 septembre 2022, ledit
Les décisions d’emprunts de l’Etat en 2023 seront basées sur la stratégie de dette à moyen terme
dont l’objectif est d’améliorer le profil de remboursement de la dette publique en priorisant les
obligations du Trésor de maturités de plus en plus longues.
En effet, le plan d’emprunt de 2023 prévoit une réduction du financement extérieur au profit du
financement intérieur avec une dominance des titres publics de longue maturité et de préférence
les obligations de maturité supérieure à cinq (05) ans. Toutefois, au cas où les conditions sur le
marché financier international seraient plus attractives, le recours à une émission d’obligations
internationales serait envisageable.
Au plan extérieur, l’effort engagé dans la quête des ressources concessionnelles et quasi
concessionnelles sera poursuivi et la priorité sera accordée aux prêts libellés en euro. Le recours
aux banques internationales en privilégiant des devises stables est également projeté en 2023. Pour
3L’indicateur le plus pertinent est défini comme celui se rapprochant le plus de son seuil indiquant ainsi une plus forte
contrainte.
Ratio Service de la dette extérieure rapporté aux Ratio Service de la dette extérieure rapporté
Exportations aux Recettes
Source : CTA/CNE