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Chapitre 2.

Composants hyperfréquences

I- Composants passifs
Introduction
Les diviseurs de puissance et les coupleurs directionnels sont des composants
hyperfréquences passifs utilisés pour la division ou la combinaison de puissance, comme c’est
illustré sur la figure 2.1.

Figure 2.1 : Division et Combinaison de puissance.


(a) Division de puissance. (b) Combinaison de puissance.

Le coupleur ou diviseur de puissance peut avoir trois ports, quatre ports, ou plus, et peut-être
(idéalement) sans pertes. Les réseaux à trois ports se présentent sous la forme de jonctions en
T et autres diviseurs de puissance, tandis que les réseaux à quatre ports prennent la forme de
coupleurs directionnels et hybrides.
Généralement les diviseurs de puissance fournissent des signaux de sortie en phase de même
puissance (3 dB), mais des rapports de division de puissance différents sont également
possibles.
Les coupleurs directionnels peuvent être conçus pour une division de puissance arbitraire,
tandis que les coupleurs hybrides habituellement répartissent la puissance de manière égale.
Les jonctions hybrides ont un décalage de phase entre les ports de sortie de 90° ou de 180°.

2.1 Propriétés de base des diviseurs et coupleurs de puissance


Dans cette section, nous allons utiliser les propriétés de la matrice de diffusion (matrice S) et
tirer quelques unes des caractéristiques de base des réseaux à trois et quatre ports, notamment
l’isolation, le coefficient de couplage et la directivité, qui sont des quantités importantes pour
la caractérisation des coupleurs directionnels et des coupleurs hybrides.
2.1.1 Réseau à trois ports (jonction en T)
Le diviseur de puissance le plus simple est la jonction en T, qui est un réseau à trois ports
avec deux entrées et une sortie. La matrice S d’un réseau à trois ports possède neuf éléments
indépendants :

1
Si le composant est passif et ne contient pas de matériaux anisotropes il doit être réciproque et
sa matrice S sera symétrique (Sij = Sji ). Habituellement, pour éviter la perte de puissance,
nous aimerons avoir une jonction qui est sans pertes et adaptée à tous les ports. Nous pouvons
facilement montrer, cependant, qu'il est impossible de construire un tel réseau de trois ports
réciproque sans pertes en étant adapté à tous ses ports.
Si tous les ports sont adaptés, alors Sii = 0, et si le réseau est réciproque, la matrice de
répartition S précédente se réduit à :

Si le réseau est sans pertes, la conservation d’énergie ou de puissance impose que la matrice
de répartition S doit satisfaire la relation [S].[S]*t = [U], qui conduit aux conditions suivantes :

Les trios dernières équations montrent qu’au moins deux des trois paramètres (S12, S13, S23)
doivent être égaux à zéro. Cependant, cette condition sera toujours incompatible avec l’une
des trois premières équations, en impliquant qu’un réseau à trois ports ne pourra pas être
simultanément sans pertes, réciproque et adapté à tous ces accès.
Si le réseau à trois ports n’est pas réciproque, alors Sij ≠ Sji, et les conditions d’adaptation à
l’entrée de tous les accès et la conservation d’énergie ou de puissance peuvent être satisfaites.
Comme ce dispositif est un circulateur, généralement conçu à partir d’un matériau
anisotropique tel qu’un ferrite, il doit donc avoir un comportement non réciproque.
La matrice S d’un réseau à trois ports adaptés a la forme suivante :

Si le réseau est sans pertes, la matrice [S] doit être unitaire, ce qui implique les conditions
suivantes :

2
Ces équations peuvent être satisfaites dans l’un des deux cas. Soit :
S12 = S23 = S31 = 0, |S21| = |S32| = |S13| = 1,
ou S21 = S32 = S13 = 0, |S12| = |S23| = |S31| = 1.
Ces résultats montrent que Sij ≠ Sji pour i ≠ j, ce qui implique que le dispositif doit être non
réciproque. Les matrices de diffusion pour les deux solutions précédentes sont présentées sur
la figure 2.2, ainsi que les symboles pour les deux types possibles de circulateurs.

Figure 2.2 Deux types de circulateurs et leurs matrices de diffusion.


(a) circulation dans le sens horaire.
(b) circulation en sens inverse des aiguilles d'une montre.
Les références pour la phase pour les ports sont arbitraires.

La seule différence entre les deux cas est dans la direction du flux de puissance entre les ports.
La première solution correspond à un circulateur qui permet l'écoulement d'énergie seulement
du port 1 à 2, ou du port 2 à 3, ou du port 3 à 1, tandis que la deuxième solution correspond à
un circulateur avec une direction de flux de puissance opposée à la précédente.
Alternativement, un réseau à trois ports sans pertes et réciproque peut être réalisé
physiquement si seulement deux de ses ports sont adaptés [1]. Si les ports 1 et 2 sont les ports
adaptés, alors la matrice de diffusion peut être écrite comme :

Pour être sans pertes, les conditions de l’unitarité suivante doivent être remplies :

3
Les quatrième et cinquième équations montrent que |S13| = |S23|, de sorte que la première
équation conduit au résultat S13 = S23 = 0. Ainsi, |S12| = |S33| = 1. La matrice de diffusion et le
diagramme ou graphe de fluence du signal correspondant de ce réseau sont présentés sur la
figure 2.3, où l'on voit en fait que le réseau dégénère en deux composants - une ligne à deux
accès adaptés et l'autre totalement désadapte à son accès.

Figure 2.3 : Un réseau à trois ports sans pertes réciproque adapté sur les ports 1 et 2

Finalement, si le réseau à trois ports est dédié à être avec pertes, il peut être réciproque et
adapté à tous les ports; c’est le cas d’un diviseur résistif. En outre, un réseau à trois ports avec
pertes peut être conçu pour avoir une isolation entre ses ports de sortie (par exemple, S23 = S32
= 0).

2.1.2 Réseau à quatre ports (coupleurs directionnels)


La matrice de diffusion d'un réseau à quatre ports réciproque adapté à tous les ports a la forme
suivante :

Si le réseau est sans pertes, 10 équations résultent des conditions de l'unitarité, ou de la


conservation de l’énergie, [1,2]. Considérons la multiplication de la ligne 1 et la ligne 2, et la
multiplication de la ligne 4 et la ligne 3 :

4
S13*.S23 + S14*.S24 = 0, (1)
S14*.S13 + S24*.S23 = 0. (2)
En multipliant (1) par S24*, et (2) par S13*, et en faisant la soustraction nous obtenons:
S14*.(|S13|2 - |S24|2) = 0. (3)
De même, la multiplication de la ligne 1 et la ligne 3, et la multiplication de la ligne 4 et la
ligne 2, donnent :
S12*.S23 + S14*.S34 = 0, (4)
S14*.S12 + S34*.S23 = 0. (5)
En multipliant (4) par S12, et (5) par S34, et en faisant la soustraction nous obtenons:
S23.(|S12|2 - |S34|2) = 0. (6)
L’une des conditions pour que les relations (3) et (6) soient satisfaites est que S14 = S23 = 0, ce
qui résulte d’un coupleur directionnel. Ainsi du produit [S].[S]* = [I] résultent les équations
suivantes :

Ce qui implique que |S13| = |S24| et |S12| = |S34|.


Une simplification supplémentaire peut être effectuée en choisissant les références de phase
sur trois des quatre ports. Ainsi, nous choisissons S12 = S34 = α, S13 = β.ejθ et S24 = β.ejφ, où α
et β sont réels, et θ et φ sont des constantes de phase à déterminer (dont nous sommes encore
libres à choisir). Le produit scalaire des rangées 2 et 3 donne :
S12*.S13 + S24*.S34 = 0,
ce qui donne une relation entre les constantes de phase comme :
θ + φ = π ± 2nπ.
Si nous ignorons les multiples entiers de 2π, il y a deux choix particuliers qui se produisent
couramment dans la pratique :
1. Un coupleur symétrique : θ = φ = π/2. Les phases des termes d’amplitude β sont choisies
égales. Alors, la matrice de diffusion a la forme suivante :

5
2. Un coupleur antisymétrique : θ = 0, φ = π. Les phases des termes d’amplitude β sont
choisies pour être 180°.Alors, la matrice de diffusion a la forme suivante :

On notera que ces deux coupleurs ne diffèrent que par le choix des plans de référence. De
plus, les amplitudes α et β ne sont pas indépendants, comme l’exige la relation |S12|2 + |S13|2 =
1, il faut que :
α2 + β2 = 1.
Ainsi, mis à part les références de phase, un coupleur directionnel idéal à quatre ports n'a
qu'un seul degré de liberté, conduisant à deux configurations possibles.
Une autre façon pour que (3) et (6) soient satisfaites est que |S13| = |S24| et |S12| = |S34|. Si nous
choisissons cependant les références de phase, de sorte que S13 = S24 = α et S12 = S34 = jβ (qui
satisfont θ + φ = π ± 2nπ), alors (1) donne α.( S23 + S14*) = 0, et (4), on obtient β.(S14* - S23) =
0. Ces deux équations ont deux solutions possibles.
Tout d'abord, S14 = S23 = 0, qui est la même solution que ci-dessus pour le coupleur
directionnel. L'autre solution s’obtient pour α = β = 0, ce qui implique que S12 = S13 = S24 =
S34 = 0. C’est le cas de la dégénérescence de deux réseaux à deux ports découplés (entre les
ports 1 et 4 et les ports 2 et 3), qui est d’un intérêt trivial et ne sera pas considéré. Nous
sommes donc partis à la conclusion que tout réseau à quatre ports réciproque, sans perte,
adapté est un coupleur directionnel.
Le fonctionnement de base d'un coupleur directionnel peut être illustré à l'aide de la figure
2.4, qui montre deux symboles couramment utilisés pour un coupleur directionnel et les
définitions de port.

Figure 2.4 Deux symboles couramment utilisés pour les coupleurs directionnels,
et les conventions d'écoulement de puissance
through : voie directe coupled : voie couplée isolated : voie isolée

6
La puissance fournie au port 1 est couplée au port 3 (le port couplé ou voie couplée) avec le
coefficient de couplage |S13|2 = β2, tandis que le reste de la puissance injectée à l’entrée est
délivré au port 2 (voie directe) avec le coefficient |S12|2 = α2 = 1 - β2. Dans un coupleur
directionnel idéal, aucune puissance n’est livrée au port 4 (le port isolé ou voie isolée).
Les quantités suivantes sont couramment utilisées pour caractériser un coupleur directionnel :

Coefficient de Couplage = C = 10.log (P1/P3) = - 20.log β dB,


La Directivité = D = 10.log (P3/P4) = 20.log (β/|S14|) dB,
L’Isolation = I = 10.log (P1/P4) = - 20.log |S14| dB,
Perte d’Insertion = L = 10.log (P1/P2) = - 20 log |S12| dB.

Le facteur ou coefficient de couplage indique la fraction de la puissance d'entrée qui est


couplée au port de sortie. La directivité est une mesure de la capacité du coupleur pour isoler
les ondes en avant et en arrière (ou les ports couplés et non couplés). L'isolation est une
mesure de la puissance livrée au port découplé. Ces quantités sont liées par la relation :
I=D+C dB.
Les pertes d'insertion représentent la puissance fournie à l’entrée de la voie directe, diminuée
de la puissance fournie aux ports couplés et isolés. Le coupleur idéal a une directivité et une
isolation infinies (S14 = 0). Ainsi, α et β peuvent être déterminés à la fois à partir du facteur de
couplage, C.
Les coupleurs hybrides sont des cas particuliers de coupleurs directifs, où le facteur de
couplage est 3 dB, ce qui implique que α = β = 1/√2. Il existe deux types de coupleurs
hybrides. Le coupleur hybride quadratique présente un décalage de phase 90° entre les ports 2
et 3 (θ = φ = π/2) lorsqu'il est alimenté au port 1, et c’est un exemple de coupleur symétrique.
Sa matrice de diffusion a la forme suivante :

Le coupleur T magique hybride et le coupleur rat-race hybride ont une différence de phase de
180° entre les deux ports 2 et 3 lorsqu'ils sont alimentés au port 4, et sont des exemples de
coupleurs antisymétriques. Sa matrice de diffusion a la forme suivante :

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2.2 Diviseur de puissance en jonction T
Le diviseur de puissance en jonction T est un réseau simple à trois voies qui peut être utilisé
pour la division ou la combinaison de puissance, et il peut être mis en œuvre dans
pratiquement tout type de ligne de transmission. La figure 2.5 montre des jonctions en T
couramment utilisées dans les guides d'ondes et les lignes planaires.

Figure 2.5 Divers diviseurs de puissance en jonction T.


(a) guide d'onde (plan E). (b) guide d'onde (plan H). (c) diviseur ligne Microstrip en jonction T.

Les jonctions présentées ici sont, en l'absence de perte dans les lignes de transmission, des
jonctions sans pertes. Ainsi, tel que discuté dans la section précédente, ces jonctions ne
peuvent pas être adaptées à tous les ports simultanément. Nous allons analyser le diviseur en
jonction T ci-dessous, suivi d'une discussion du diviseur de puissance résistif, qui peut être
adapté à tous les ports mais il n’est pas sans perte.

2.2.1 Diviseurs de puissance sans pertes


Les diviseurs en jonction T sans pertes de la figure 2.5 peuvent tous être modélisés comme
une jonction de trois lignes de transmission, comme le montre la figure 2.6 [3].

Figure 2.6 : modèle de la ligne de transmission d'un diviseur en jonction T sans pertes.
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En général, il peut y avoir un débordement de champs et l’apparition de modes d'ordre
supérieur associés à la discontinuité à une telle jonction, conduisant à stocker l’énergie qui
peut être représentée par une susceptance localisée, B. Pour que le diviseur soit adapté à la
ligne d'entrée, d'impédance caractéristique Z0, nous devons avoir :
Yin = j.B + 1/Z1 + 1/Z2 = 1/Z0.
Si les lignes de transmission sont supposées être sans pertes (ou de faibles pertes), alors les
impédances caractéristiques sont réelles. Si nous supposons également B = 0, alors la relation
précédente se réduit à :
Yin = 1/Z1 + 1/Z2 = 1/Z0.
En pratique, si B n’est pas négligeable, un certain type de compensation de discontinuité ou
un élément d'accord réactif peut généralement être utilisé pour annuler cette susceptance, au
moins sur une étroite gamme de fréquences.
Les impédances de ligne de sortie, Z1 et Z2, peuvent être choisies pour fournir différents
rapports de division de puissances. Ainsi, pour une ligne d'entrée d’impédance caractéristique
50 Ω, un diviseur de puissance 3 dB (répartition égale) peut être réalisé à l'aide de deux lignes
de sortie 100 Ω. Si nécessaire, des transformateurs quart d'onde peuvent être utilisés pour
apporter les impédances de ligne de sortie de retour aux niveaux souhaités. Si les lignes de
sortie sont adaptées, la ligne d'entrée sera également adaptée. Il n'y aura pas d'isolation entre
les deux ports de sortie, cependant il y aura un décalage dans les ports de sortie.

Exemple 1 : diviseur de puissance en jonction T


Un diviseur de puissance en jonction T sans pertes a une impédance de source de 50 Ω.
Trouver les impédances caractéristiques de sortie de sorte que les puissances de sortie soient
dans un rapport de 2:1. Calculer les coefficients de réflexion vus au niveau des ports de sortie.
Solution
Si la tension à la jonction est V0, comme le montre la figure 2.6, la puissance d'entrée du
diviseur adapté est :
1 V2
Pin = . 0
2 Z0
tandis que les puissances de sortie sont :
1 V2 1
P1 = . 0 = .Pin
2 Z1 3

9
1 V2 2
P2 = . 0 = .Pin
2 Z2 3
En effet on doit avoir à la sortie P2 = 2.P1 et que Pin = P1 + P2.
Ces résultats donnent les impédances caractéristiques suivantes :
Z1 = 3Z0 = 150 Ω,
Z2 = 3Z0/2 = 75 Ω.
L'impédance d'entrée de la jonction est :
Zin = 75 Ω||150 Ω = 50 Ω,
de sorte que l'entrée est adaptée à la source 50 Ω.
En regardant de la sortie de la ligne 150 Ω, nous voyons une impédance de 50Ω||75Ω = 30Ω,
tandis que sur la ligne de sortie de 75 Ω, nous voyons une impédance de 50Ω||150Ω = 37,5 Ω.
Les coefficients de réflexion vus à l’entrée de ces ports sont :

2.2.2 Diviseur de puissance résistif


Si un diviseur à trois ports contient des composants avec pertes, il peut être conçu pour être
adapté à tous les ports, bien que les deux ports de sortie peuvent ne pas être isolés [3]. Le
circuit pour un tel diviseur est illustré à la figure 2.7, en utilisant des résistances localisées. Un
diviseur de puissance à répartition égale (-3 dB) y est représenté, mais des rapports de
répartition inégale de puissance sont également possibles.

Figure 2.7 Un diviseur de puissance résistif à trois ports à répartition égale en puissance.

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Le diviseur résistif de la figure 2.7 peut facilement être analysé en utilisant la théorie des
circuits. En supposant que tous les ports sont terminés par l'impédance caractéristique Z0,
l'impédance Z, vue à l’entrée de chaque ligne terminée par Z0 où on a inséré une résistance
Z0/3, est :
Z = Z0/3 + Z0 = 4Z0/3.
Ainsi, l'impédance d'entrée du diviseur est :
Zin = Z0/3 + 2Z0/3 = Z0.
ce qui montre que l'entrée est adaptée à la ligne d'alimentation. Étant donné que le réseau est
symétrique à partir de chacun des trois ports, les ports de sortie sont également adaptés. Ainsi,
S11 = S22 = S33 = 0.
Si la tension sur le port 1 est V1, ainsi, par division de tension, la tension V au centre de la
jonction est :

et les tensions de sortie sont, de nouveau, par division de tension,

Ainsi, S21 = S31 = S23 = 1/2, de sorte que les puissances de sortie soient de 6 dB en dessous du
niveau de la puissance d'entrée.
Le réseau est réciproque, ainsi que la matrice de diffusion est symétrique, et elle peut être
écrite comme :

Le lecteur peut vérifier que ce n’est pas une matrice unitaire.


La puissance fournie à l'entrée du diviseur est :
1 V2
Pin = . 1
2 Z0
tandis que les puissances de sortie sont :
1 (1 / 2.V12 ) 1 V12 1
P2 = P3 = . = = Pin
2 Z0 8 Z0 4
ce qui montre que la moitié de la puissance fournie est dissipée dans les résistances.

2.3 Diviseur de puissance de Wilkinson

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Le diviseur en jonction en T sans pertes présente l'inconvénient de ne pas être adapté à tous
ses ports, et il n'y a pas l'isolation entre les ports de sortie. Le diviseur résistif peut être adapté
à tous les ports, mais même s’il n’est pas sans pertes, l'isolation n’est pas toujours atteinte. De
la discussion dans le paragraphe 2.1, cependant, nous savons qu'un réseau à trois ports avec
pertes peut être réalisé avec tous les ports adaptés, avec une isolation entre les ports de sortie.
Le diviseur de puissance de Wilkinson [4] est un réseau, avec la propriété utile d’apparition de
pertes lorsque les ports de sortie sont adaptés; autrement dit, uniquement la puissance
réfléchie à partir des ports de sortie est dissipée.
Le diviseur de puissance de Wilkinson peut être réalisé avec une division de puissance
arbitraire, mais nous allons d'abord considérer le cas d’une répartition égale (3 dB). Ce
diviseur est souvent réalisé en ligne microruban ou stripline, comme le montre la figure 2.8a;
le circuit correspondant en ligne de transmission est donné sur la figure 2.8b.

Figure 2.8 Le diviseur de puissance de Wilkinson.


(a) Un diviseur de puissance de Wilkinson à répartition égale en ligne microruban.
(b) Circuit équivalent en ligne de transmission.

Nous allons analyser ce circuit en le réduisant à deux circuits simples alimentés par des
sources symétrique et antisymétrique à partir des ports de sortie. Cette technique d’analyse en
modes " pair - impair " [5] sera également utile pour d'autres réseaux que nous étudierons plus
tard.
2.3.1 Analyse en mode pair - impair
Par souci de simplicité, on peut normaliser toutes les impédances par rapport à l'impédance
caractéristique Z0, et redessiner le circuit de la figure 2.8b avec des générateurs de tension au
niveau des ports de sortie comme représenté sur la figure 2.9.

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Figure 2.9 Le circuit diviseur de puissance de Wilkinson dans la forme normalisée et symétrique.

Ce réseau a été établi sous une forme qui est symétrique par rapport au plan médian; les deux
résistances de source de valeur normalisée 2 placées en parallèle pour donner une résistance
d’une valeur normalisée 1, représentant l'impédance d'une source adaptée. Les lignes quart
d'onde ont une impédance caractéristique normalisée Z, et la résistance shunt a une valeur
normalisée de r; nous allons montrer que, pour le diviseur de puissance à répartition égale, ces
valeurs devraient être Z = √2 et r = 2 , comme indiqué sur la figure 2.8.
Maintenant définissons deux modes d'excitation séparés pour le circuit de la figure 2.9 : le
mode pair, où Vg2 = Vg3 = 2V0, et le mode impair, où Vg2 = -Vg3 = 2V0. La superposition de
ces deux modes produit effectivement une excitation de Vg2 = 4V0 et Vg3 = 0, à partir de
laquelle nous pouvons trouver les paramètres de diffusion du réseau. Nous traitons maintenant
ces deux modes séparément.
Mode pair : Pour l’excitation en mode pair, Vg2 = Vg3 = 2V0, ainsi V2e = V3e, et donc pas de
courant circulant dans les résistances r/2 ou le court-circuit entre les entrées des deux lignes
de transmission au port 1. Nous pouvons couper le réseau de la figure 2.9 en des circuits
ouverts à ces points pour obtenir le réseau de la figure 2.10a (le côté terre de la ligne λ/4 n’est
pas montré).

13
FIGURE 2.10 Découpage du circuit de la figure 2.9.
(a) Excitation du mode pair. (b) Excitation du mode impair.

Ainsi, en regardant du côté du port 2, nous voyons une impédance :


Z2
Z =e
in ,
2
puisque tout se passe comme si la ligne de transmission ressemble à un transformateur quart
d'onde. Ainsi, si Z = √2, le port 2 sera adapté pour l’excitation en mode pair; alors V2e = V0
puisque Zine = 1. La résistance r/2 est superflue dans ce cas puisqu’une extrémité est en circuit
ouvert. Ensuite, nous trouvons V1e à partir des équations des lignes de transmission. Si nous
mettons x = 0 au port 1 et x = - λ/4 au port 2, nous pouvons écrire l’expression de la tension
sur la section de la ligne de transmission comme :
V(x) = V+.(e-jβx + Γ.e+jβx ).
Alors :
V2e = V(-λ/4) = j.V+(1 - Γ) = V0, (7.34a)
V1e = V(0) = V+(1 + Γ) = jV0= (Γ + 1)/(Γ - 1) (7.34b)
Le coefficient de réflexion Γ est celui vu au port 1 en regardant vers la résistance normalisée
de valeur 2, alors :

2− 2
Γ=
2+ 2
et
V1e = - jV0. 2 (7.35)

14
Mode impair : Pour l’excitation du mode impair, Vg2 = -Vg3 = 2V0, ainsi V2o = -V3o, et la
tension a une valeur nulle le long du milieu du circuit de la figure 2.9. Nous pouvons alors
couper ce circuit par la mise à terre en deux points sur son plan médian pour donner le réseau
de la figure 2.10b. En regardant dans le port 2, on voit une impédance de r/2 puisque la ligne
de transmission connectée en parallèle est de longueur λ/4 et court-circuitée sur le port 1, et
ainsi ressemble à un circuit ouvert au port 2. Ainsi, le port 2 sera adapté pour l’excitation en
mode impair si nous sélectionnons r = 2. Alors V2o = V0 et V1o = 0; pour ce mode d'excitation
toute la puissance est livrée aux résistances r/2, sans aucune puissance allant vers le port 1.
Enfin, nous devons trouver l'impédance d'entrée au port 1 du diviseur de Wilkinson quand les
ports 2 et 3 sont terminés par des charges adaptées. Le circuit obtenu est représenté sur la
figure 2.11a, où on voit que ceci est similaire à l’excitation du mode pair puisque V2 = V3.
Aucun courant ne circule à travers la résistance de valeur normalisée 2, donc il peut être
éliminé, laissant le circuit de la figure 2.11b. Nous avons alors la connexion en parallèle de
deux transformateurs quart d'onde terminés par des charges unité (normalisée). L'impédance
d'entrée est :
Zin = ½(√2)2 = 1.
En somme, nous pouvons établir pour le diviseur de Wilkinson les paramètres S suivants :
S11 = 0 (Zin = 1 au port 1)
S22 = S33 = 0 (ports 2 et 3 adaptés pour les modes pair et impair)
V1e + V1o
S12 = S21 = = - j/ 2 (symétrie dû à la réciprocité)
V2e + V2o

S13 = S31 = - j/ 2 (symétrie des ports 2 et 3)


S23 = S32 = 0 (dû au point de court-circuit ou circuit ouvert)

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FIGURE 2.11 Analyse du diviseur de Wilkinson pour trouver S11 .
(a) Le diviseur de Wilkinson à terminaison. (b) le circuit de bissection dans (a).

La formule précédente pour S12 s’applique parce que tous les ports sont adaptés lorsqu’ils sont
terminés avec des charges adaptées. Notez que lorsque le diviseur est alimenté au port 1 et les
sorties sont adaptées, aucune puissance n’est dissipée dans la résistance. Ainsi, le diviseur est
sans pertes lorsque les sorties sont adaptées; seule la puissance réfléchie à partir des ports 2 ou
3 est dissipée dans la résistance. Comme S23 = S32 = 0, les ports 2 et 3 sont isolés.

Exemple 2.2 : Conception et performance d'un diviseur de Wilkinson


Concevoir un diviseur de puissance de Wilkinson à répartition égale pour un système d’une
impédance de 50 Ω à la fréquence f0, et tracer la perte de retour (S11), la perte d'insertion (S21
= S31), et l'isolation (S23 = S32) en fonction de la fréquence f0 de 0,5 à 1,5f0.
Solution
A partir de la figure 2.8 et des déductions ci-dessus, nous avons des lignes de transmission
quart d'onde dans le diviseur qui auraient dû avoir une impédance caractéristique de :
Z = √2.Z0 = 70,7 Ω,
et la résistance shunt d'une valeur de :
R = 2.Z0 = 100 Ω.
Les lignes de transmission sont de longueur λ/4 à la fréquence f0. L’utilisation de l'outil de
conception assistée par ordinateur pour l'analyse des circuits micro-ondes, les amplitudes des
paramètres de diffusion ont été calculées et tracées sur la figure 2.12.

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FIGURE 2.12 réponse en fréquence d'un diviseur de puissance de Wilkinson à répartition égale.
Le port 1 est le port d'entrée, les ports 2 et 3 sont des ports de sortie.

2.3.2 Division inégale de puissance et diviseurs de Wilkinson à N accès (N–Way)


Les diviseurs de puissance de Wilkinson type peuvent également être réalisés avec des
divisions inégales de puissance; une version en ligne microruban est illustrée à la figure 2.13.

FIGURE 2.13 Un diviseur de puissance de Wilkinson en ligne microstrip à répartition de puissance inégale.

Si le rapport de puissance entre les ports 2 et 3 est K2 = P3/P2, alors les équations de
conception suivantes sont applicables :

Notez que les résultats ci-dessus se réduisent au cas d’une répartition de puissance égale pour
K = 1. Observez également que les lignes de sortie sont adaptées aux impédances R2 = Z0.K et

17
R3 = Z0/K, par opposition à l’impédance Z0; les transformateurs d'adaptation peuvent être
utilisés pour transformer ces impédances de sortie.
Le diviseur de Wilkinson peut également être généralisé à un diviseur à N accès ou à un
mélangeur [4], comme le montre la figure 2.14.

FIGURE 2.14 Un diviseur de puissance de Wilkinson à N accès à répartition égale.

Ce circuit peut être adapté à tous les ports, avec une isolation entre tous les ports. Un
inconvénient, cependant, est le fait que le diviseur nécessite un croisement de résistances pour
N ≥ 3, ce qui rend difficile sa fabrication en circuits planaires. Le diviseur de Wilkinson peut
également être réalisé avec des sections multiples graduelles, pour une bande passante large.
Une photographie d'un réseau de diviseurs de Wilkinson à quatre voies est représentée sur la
figure 2.15.

FIGURE 2.15 Photographie d'un réseau de diviseurs de puissance à quatre voies


réalisé à l'aide de trois diviseurs de puissance de Wilkinson.
Notez les résistances à puce d’isolement.
Courtesy of M. D. Abouzahra, MIT Lincoln Laboratory, Lexington, Mass

18
2.4 Coupleurs directionnels à guides d’ondes
Nous tournons maintenant notre attention vers les coupleurs directionnels, qui sont des
dispositifs à quatre ports avec les caractéristiques discutées dans la section 2.1. Pour revoir le
fonctionnement de base, il faut tenir compte des symboles schématiques du coupleur
directionnel illustrés sur la figure 2.4. La puissance incidente au port 1 est couplée au port 2
(voie directe) et au port 3 (le port couplé), mais pas au port 4 (port isolé). De même, la
puissance incidente dans le port 2 est couplée aux ports 1 et 4, mais pas au port 3. Ainsi, les
ports 1 et 4 sont découplés, comme le sont les ports 2 et 3. La fraction de puissance couplée à
partir du port 1 au port 3 est donnée par C, le coefficient de couplage , tel que défini
auparavant, et la fuite de puissance du port 1 au port 4 est donnée par I, l'isolation, telle que
définie précédemment. Une autre quantité qui caractérise un coupleur est la directivité, D = I -
C (dB), qui est le rapport des puissances délivrées au port couplé et le port isolé. Le coupleur
idéal est caractérisé uniquement par le facteur de couplage, puisque l'isolation et la directivité
sont infinies. Le coupleur idéal est également sans perte et adapté à tous les ports.
Les coupleurs directionnels peuvent être réalisés sous de nombreuses formes différentes.
Nous allons d'abord discuter les coupleurs à base de guide d'ondes, suivis par des jonctions
hybrides. Une jonction hybride est un cas particulier d'un coupleur directionnel, où le facteur
de couplage est de 3 dB (répartition de puissance à parts égales), et la différence de phase
entre les ports de sortie est soit 90° (hybride en quadrature), ou 180° (T magique ou rat –
course hybride). Ensuite, nous allons discuter la mise en œuvre des coupleurs directionnels
sous forme de lignes de transmission couplées.

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FIGURE 2.16 Deux versions de coupleurs directionnels à couplage par trou.
(a) des guides d'ondes parallèles. (b) des guides d'ondes asymétriques.

2.5 Coupleur hybride en quadrature (90°)


Les coupleurs hybrides en quadrature sont des coupleurs directionnels de 3 dB avec une
différence de phase 90° dans les voies directe et couplée. Ce type de coupleur hybride est
souvent réalisé en ligne microruban ou sous forme de ligne à ruban comme indiqué sur la
Figure 2.21 (et est également connu comme branch-line hybrid).

FIGURE 2.21 Géométrie d'un coupleur branch-line hybrid

Autres coupleurs 3 dB, comme les coupleurs en lignes couplées ou coupleurs Lange, peuvent
également être utilisés comme coupleurs en quadrature. Ici, nous allons analyser le
fonctionnement du circuit hybride en quadrature en utilisant une technique de décomposition
en modes pair et impair similaire à celle utilisée pour le diviseur de puissance de Wilkinson.

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En référence à la figure 2.21, le fonctionnement de base du coupleur branch-line est comme
suit. Avec tous les ports adaptés, la puissance entrant par le port 1 est répartie également entre
les ports 2 et 3, avec un décalage de phase de 90° entre ces sorties. Aucune puissance n’est
couplée au port 4 (le port isolé). La matrice de diffusion a la forme suivante :

Observez que le coupleur hybride branch-line a un haut degré de symétrie, comme tout port
peut être utilisé comme le port d'entrée.
2.5.1 Analyse en modes pair et impair

FIGURE 2.22 Circuit du coupleur hybride branch-line sous la forme normalisée

Nous traçons d'abord le schéma du circuit du coupleur branche-line sous la forme normalisée,
comme sur la figure 2.22, où il est entendu que chaque ligne représente une ligne de
transmission normalisée par rapport à l'impédance caractéristique Z0. La ligne de retour
représentant la masse n’est pas montrée. Nous supposons qu'une onde d'amplitude unité A1 =
1 est incidente au port 1.
Le circuit de la figure 2.22 peut être décomposé en la superposition d’une excitation d'un
mode pair et d’une excitation d’un mode impair [5], comme le montre la figure 2.23. Notez
que la superposition de l’ensemble des deux excitations produit l'excitation initiale de la
figure 7.22, et puisque le circuit est linéaire, la réponse réelle (les ondes diffusées) peut être
obtenue à partir de la somme des réponses aux excitations paires et impaires.
En raison de la symétrie ou de l’antisymétrie de l'excitation, le réseau à quatre ports peut être
décomposé en un ensemble de deux réseaux à deux accès découplés, comme le montre la
figure 2.23.

21
FIGURE 2.23 décomposition du coupleur branch-line en excitation en modes pair et impair.
(a) mode pair (e). (b) mode impair (o).

Etant donné que les amplitudes des ondes incidentes sur ces deux ports sont ± 1/2, les
amplitudes de l’onde émergente à chaque port de coupleur hybride branch-line peut être
exprimée comme :
1 1
B1 = Γe + Γo
2 2
1 1
B2 = Te + To
2 2
1 1
B3 = Te − To
2 2
1 1
B4 = Γe − Γo
2 2

où Γe,o et Te,o sont les coefficients de réflexion et de transmission des modes pairs et impairs
pour les réseaux à deux ports de la figure 2.23 . Considérons d'abord le calcul de Γe et Te pour
le mode pair du circuit à deux ports. Cela peut être mieux fait en multipliant les matrices
ABCD de chaque composant en cascade du circuit, pour obtenir :

 A B  1 0  0 j / 2  1 0  1 − 1 j 
C D  =  j 1    =  
  e 123  j 2 0  1j23
1 2  j − 1
14243
shunt λ/4 shunt
Y= j Transmission Y=j
line

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où les matrices individuelles peuvent être trouvées dans le tableau 4.1, et l'admittance des
stubs λ/8 en shunt en circuit ouvert est Y = j.tgβl = j. Ensuite, le tableau 4.2 peut être utilisé
pour convertir les paramètres ABCD (définis ici avec Z0 = 1) en paramètres S, qui sont
équivalents aux coefficients de réflexion et de transmission. Ainsi,

De même, pour le mode impair, on obtient :

ce qui donne les coefficients de réflexion et de transmission comme :

L’utilisation des expressions de Γe, Te et Γo, To dans les expressions de Bi (i = 1, 2, 3, 4)


donne les résultats suivants :
B1 = 0 (port 1 est adapté)
B2 = - j/√2 (demi-puissance, déphasage du port 1 par rapport au port 2 de -90°),
B3 = - 1/√2 (demi-puissance, déphasage du port 1 par rapport au port 3 de -180°),
B4 = 0 (aucune puissance au port 4).
Ces résultats concordent avec la première ligne et la première colonne de la matrice de
diffusion établie précédemment :

Les autres éléments peuvent être facilement trouvés par transposition.


Dans la pratique, en raison de l’exigence d’une longueur quart d’onde, la bande passante d'un
diviseur de puissance branch-line hybride est limitée à 10% - 20%. Cependant, comme avec
les transformateurs multi-sections (ou graduels) adaptés et les coupleurs directionnels à trous
multiples, la bande passante d'un diviseur de puissance branch-line hybride peut être
augmentée d’une décade ou plus en utilisant plusieurs sections en cascade. En outre, la
conception de base peut être modifiée pour une répartition de puissance inégale et / ou avec
des impédances caractéristiques différentes aux ports de sortie. Un autre point de vue pratique
à prendre en compte est le fait que les effets de discontinuité aux jonctions du coupleur
branch-line hybride peuvent exiger que les bras de dérivation doivent être allongés par 10° -
23
20°. La figure 2.24 montre une photographie d'un circuit avec plusieurs diviseurs de puissance
branch-line hybrides en quadrature.

FIGURE 2.24 Photographie d'un diviseur de puissance microruban à huit voies pour l'alimentation
d’un réseau d'antennes à 1,26 GHz. Le circuit utilise six diviseurs de puissance hybrides en quadrature
dans une configuration de Bailey pour des répartitions inégales de puissance (voir problème 7.33).
Courtesy of ProSensing, Inc., Amherst, Mass

Exemple 2.5 : Conception et performance d'un diviseur de puissance hybride en


quadrature
Concevoir une jonction hybride en quadrature 50 Ω, et tracer les amplitudes des paramètres S
de 0,5 f0 à 1,5 f0, dans laquelle f0 désigne la fréquence de conception.
Solution
D’après l'analyse précédente, la conception d'un diviseur de puissance hybride en quadrature
est triviale. Les lignes sont λ/4 à la fréquence de conception f0, et les impédances du branch-
line sont :
Z0/√2 = 50/√2 = 35.4 Ω
La réponse en fréquence calculée est reportée sur la figure 2.25. Notez que nous obtenons une
parfaite division de puissance 3 dB dans les ports 2 et 3, et une parfaite isolation et une
parfaite perte de retour aux points 4 et 1, respectivement, à la fréquence de conception f0.
Toutes ces quantités, toutefois, se dégradent rapidement lorsque la fréquence s’écarte de f0.

FIGURE 2.25 : Amplitudes des paramètres S en fonction de la fréquence pour le coupleur branch-line.

24
2.6 L’atténuateur
L’atténuateur idéal est un quadripôle réciproque, dissipatif parfaitement adapté. En
conséquence, sa matrice S s’écrit :

[S ] = 
0 S12 
avec S12 < 1
 S12 0

Lorsqu’un tel quadripôle est inséré entre deux charges égales à la résistance de normalisation,
l’atténuation introduite vaut : A = 20 log|S21| dB. Les structures les plus courantes sont les
structures en π (pi) et en T (té) (figure 2.26).

Figure 2.26 : Topologie d’atténuateurs résistifs

Les valeurs des résistances sont fonction de l’atténuation souhaitée et des impédances de
fermeture.
Parmi les applications possibles d’un atténuateur on peut en citer deux :
a) Protection d’un appareil de mesure
Un atténuateur peut être utilisé pour protéger un dispositif contre les trop fortes puissances. Il
est courant d’introduire une telle protection dans une chaîne de mesure où les récepteurs sont
toujours limités en puissance d’entrée (analyseur de spectre, analyseur de réseau vectoriel)
(figure 2.27).

Figure 2.27 : Protection d’un appareil de mesure

b) Masquage d’une désadaptation


En introduisant un atténuateur en amont d’un dispositif désadapté (de manière permanente ou
accidentelle), on affaiblit le signal réfléchi ce qui a pour effet d’améliorer la protection de la
source (figure 2.28).
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Figure 2.28 : Masquage d’une désadaptation

L’inconvénient réside dans l’affaiblissement simultané du signal réfléchi mais également du


signal incident.
2.7 Le déphaseur
Le déphaseur idéal est un quadripôle réciproque non dissipatif, parfaitement adapté. Sa
matrice S est donc de la forme :
0 e jϕ 
[S ] =  jϕ 
e 0

Lorsqu’un tel déphaseur est inséré entre deux charges égales à la résistance de normalisation,
le déphasage introduit vaut : Arg(S21) = ϕ. Les structures en π (pi), passe haut ou passe bas
permettent d’apporter un déphasage positif ou négatif (figure 2.29).

Figure 2.29 : Topologies de déphaseurs

2.8 L’isolateur
L’isolateur idéal est un quadripôle dissipatif parfaitement adapté. Si on prend la convention
d’un transfert d’énergie de l’accès 1 vers l’accès 2, sa matrice S s’écrit :

[S ] = 
0 0
1 0 
Par définition, un tel dispositif est non réciproque puisqu’il transmet parfaitement le signal
dans un sens, alors qu’il l’atténue infiniment dans l’autre sens. La principale application d’un
isolateur consiste à protéger une source d’un circuit de charge éventuellement désadapté.

Figure 2.30 : Protection d’une source avec un isolateur idéal

2.9 Application :équivalence entre circulateur et isolateur

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Un circulateur idéal est un hexapôle non dissipatif parfaitement adapté. Sa matrice S s’écrit :
0 0 1
[S ] = 1 0 0
0 1 0

La distribution des signaux est conforme à la figure 2.31 :

Figure2.31 : Protection d’une source avec un isolateur idéal

Très souvent, les isolateurs hybrides sont constitués de circulateurs dont l’un des accès est
chargé par 50 ohms.

Figure 2.32 : Equivalence entre circulateur chargé et isolateur


Application : Deux circulateurs peuvent être utilisés pour partager une antenne entre un
émetteur et un récepteur.

Figure 2.33 : Deux circulateurs pour la protection d’une antenne entre un émetteur et un récepteur

L’isolation entre émetteur et récepteur peut être relativement importante (30 à 40 dB).

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Références : dans le livre de DAVID M. POZAR
[1] A. E. Bailey, ed., Microwave Measurement, Peter Peregrinus, London, 1985.
[2] R. E. Collin, Foundations for Microwave Engineering, 2nd edition, Wiley–IEEE Press,
Hoboken, N.J., 2001.
[3] F. E. Gardiol, Introduction to Microwaves, Artech House, Dedham, Mass., 1984.
[4] E. Wilkinson, “An N-Way Hybrid Power Divider,” IRE Transactions on Microwave
Theory and Techniques, vol. MTT-8, pp. 116–118, January 1960.
[5] J. Reed and G. J. Wheeler, “A Method of Analysis of Symmetrical Four-Port Networks,”
IRE Transactions on Microwave Theory and Techniques, vol. MTT-4, pp. 246–252, October
1956.

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