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Epreuves communes de Français 

: Février 2023
Sujet Métropole 2019 : le corrigé de l'épreuve de français

Toutes les réponses doivent être rédigées et justifiées à l’aide de citations du texte.
1ère partie - Travail sur le texte littéraire et
l’image 
1. a. Quel est le groupe complément d’objet de « savourait » ? (1 point)
b. b. Quelles manipulations avez-vous réalisées pour identifier ce complément d’objet (1 point)
c. Relevez deux expansions du nom « friandise » de nature (ou classe) grammaticale différente. Précisez la nature
(ou classe) grammaticale de chacune d’elles. (4 points)

a. Le groupe complément d’objet de « savourait » est « l’unique friandise chaude et parfumée d’huile forte
qu’il leur laissait. » La formulation de la question invitait à retrouver un groupe nominal avec toutes ses expansions
possibles.

b. Plusieurs manipulations possibles : on accepte une de celles proposées ci-dessous.

> Le déplacement : On déplace ce qui suit le verbe au début de la phrase. Si cela n’a pas de sens, c’est que c’est un
complément du verbe car il doit rester après le verbe.
    Ex. « L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, l’unique Friandise chaude qui savourait. »
Déplacement impossible donc ce n’est pas un complément circonstanciel.
> Le détachement : On détache le complément : Ex : l’unique Friandise chaude, il la savourait.
> L’extraction : Ex : C’est l’unique Friandise chaude qu’il savourait.
> Le remplacement par pronominalisation : On remplace le complément par un pronom personnel.
Ex : « L’usage était alors qu’il offrît une frite à chacun des camarades, qui la savourait religieusement. »

c. Le nom commun « friandise » comporte plusieurs expansions du nom de nature différente : « unique» et «
chaude » sont des adjectifs qualificatifs ; « parfumée » est un participe passé à valeur adjectivale; « qu’il leur laissait »
est une proposition subordonnée relative.

On attend 2 expansions (2pts)+ identification (2pts).

2.  Lignes 19-20 : «, comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables. »
a. Expliquez la formation du mot « irremplaçables » (1,5 point)
b. Déduisez-en la signification de ce mot (0,5 point)
Le mot « irremplaçables » est formé à l’aide des préfixes « ir » de sens négatif et « rem » (BONUS) du radical « plac »
et du suffixe « able » qui donne la classe grammaticale. (Découpage + identification)
Le sens : qu’on ne peut remplacer.

3. Réécrivez le passage suivant en remplaçant « l'un d'entre eux » par « deux d'entre eux ». Faites toutes les
modifications nécessaires.
« Si par hasard l'un d'entre eux avait la pièce nécessaire, il achetait un cornet, avançait gravement vers la plage, suivi
du cortège respectueux des camarades et, […], plantant ses pieds dans le sable, il se laissait tomber sur les fesses,
portant d'une main son cornet bien vertical et le couvrant de l'autre. »
Réécriture. Fautes de copie : - 0.5 par erreur + passage au pluriel : 1 pt par changement
Si par hasard deux d’entre eux avaient la pièce nécessaire, ils achetaient un cornet, avançaient gravement vers la
plage, suivis du cortège respectueux des camarades et, […], plantant leurs pieds dans le sable, ils se laissaient tomber
sur les fesses, portant d’une main leur cornet bien vertical et le couvrant de l’autre ».

2] Compréhension et compétences
d’interprétation : les phrases doivent être
entièrement rédigées.
4. Lignes 1 à 16 : a. La scène évoquée se répète plusieurs fois. Qu’est-ce qui l’indique précisément ? Deux éléments de
réponse sont attendus.
b. Pourquoi ce moment est-il particulièrement important pour les enfants ? Vous justifierez votre réponse en
vous appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus.
a. Les deux groupes nominaux, « la plupart du temps », utilisé deux fois (l. 1 et 10), et « l’usage » (l. 6), ainsi
que l’emploi de l’imparfait d’habitude ou de répétition (« achetait », avançait », « se laissait ») indiquent qu’il s’agit
d’une scène qui se répète plusieurs fois.
b. Il s’agit d’un moment de partage, celui d’un cornet de frites, sur la plage : « L’usage était alors qu’il offrît
une frite à chacun des camarades » (l. 6), « on suppliait le repu de bien vouloir les partager » (l. 10). Les enfants se
contentent même des miettes, « des débris de frites ». Le plaisir naît d’une enfance marquée par la pauvreté : « le
petit groupe n’avait même pas l’argent nécessaire ». Tous partagent le plaisir de déguster une frite ou les miettes du
cornet : « savourait » est répété deux fois.

5. Lignes 14 à 20 : a. Comment l’écrivain montre-t-il que les enfants sont heureux au moment de la baignade ? Vous justifierez votre
réponse en vous appuyant sur le texte. Deux éléments de réponse sont attendus.
b. Pourquoi peut-on dire qu’ils sont transformés par la baignade ? Vous justifierez votre réponse en vous appuyant sur le texte.
Deux éléments de réponse sont attendus.
5. a. Les enfants sont heureux de se baigner dans la mer comme l’indiquent la vitesse avec laquelle ils se jettent à
l’eau : « la course » (l. 12), « en quelques secondes » (l. 14), « l’instant d’après » (l. 15), « courant de la plage à la mer »
(l. 22). Ils manifestent aussi leur bonheur en criant de joie « une joie qui les faisait crier » (l. 18). L’accumulation des
participes présents indique aussi cet enthousiasme, ce bonheur d’être dans l’eau à travers leurs jeux (« nageant
vigoureusement et maladroitement, s’exclamant, bavant et recrachant, se défiant à des plongeons ou à qui resterait le
plus longtemps sous l’eau » (l. 13-16).

b. Les enfants sont transformés par la baignade, car ils ont le sentiment d’être les rois du monde « ils régnaient sur la
vie et sur la mer ». Ils profitent de ces instants de joie, de bonheur, que leur offrent le soleil et la mer. Ils se sentent
riches de ce que leur apporte la nature à travers cette baignade (« ce que le monde peut donner de plus fastueux » l.
20), comme l’illustrent l’emploi de la comparaison « comme des seigneurs assurés de leurs richesses irremplaçables »
et de la métaphore « la gloire de la lumière ». Leur bonheur leur fait perdre tout repère temporel : « Ils en oubliaient
même l’heure » (l. 23).

6. Lignes 21 à 30 : Quels changements apparaissent à la fin du texte ? Développez trois éléments de réponse en vous appuyant sur des
passages précis.
Ce passage décrit la fin de la baignade qui correspond à la fin de la journée. Les jeux se terminent à la tombée de la
nuit qui est annoncée par le vol des oiseaux, le changement du paysage « le ciel, vidé de la touffeur du jour, devenait
plus pur ». La répétition du verbe « devenait » indique cette transformation successive et rapide du jour à la nuit : «
déjà » « rapide crépuscule d’Afrique ».
Cette rapidité est aussi marquée par la séparation expéditive et brutale du groupe : « c’était la débandade, l’adieu
rapide ». Chaque enfant regagne sa famille avec précipitation : « couraient », « galopaient hors de souffle ». Le temps
du partage est fini, chacun se désolidarise du groupe « sans se soucier des autres » : c’est chacun pour soi.
Le retour dans les familles le soir fait contraste avec le bonheur de la journée : la brutalité de ce retour se traduit
notamment par l’accueil de Joseph et de Jacques chez leurs parents : « la main leste » (l. 30).

7. En vous aidant de vos réponses aux questions précédentes, donnez un titre significatif à chacun des trois moments de la journée
évoqués dans le texte (lignes 1 à 11, lignes 11 à 22 et lignes 22 à 30).
Lignes 1 à 11 : Moment de partage autour du cornet de frites sur la plage : « Le plaisir procuré par le partage du cornet
de frites sur la plage.
Lignes 11 à 22 : Bonheur partagé de la baignade en mer
Lignes 22 à 30 : Retour brutal à la réalité à travers la séparation du groupe à la tombée de la nuit.

8. Quels liens pouvez-vous établir entre la photographie de Robert Doisneau et le texte d’Albert Camus ? Développez votre réponse
en vous appuyant sur des éléments précis.
La photographie de Robert Doisneau intitulée « La voiture fondue » est une photographie datée de 1944, en noir et blanc, qui
représente au premier plan un groupe d’enfants jouant dans une épave de voiture sans doute dans la décharge ou le terrain vague
d’une ville que l’on aperçoit au loin.
Plusieurs points communs peuvent être relevés :
- Le noir et blanc se veut nostalgique et s’associe à la représentation du souvenir : tout comme l’extrait d’Albert Camus, la
photographie renvoie aux jeux de l’enfance, à une époque éloignée de la nôtre (modèle de la voiture, coiffure des enfants). 
- Les enfants prennent possession de la voiture : un garçon est assis sur le capot, un autre est installé derrière lui sur le toit, tandis
que les autres sont à l’intérieur de la vieille carcasse : l’un d’entre eux est au volant, comme s’il la conduisait et se retourne vers ses
camarades de jeux positionnés à l’arrière. 
- Les deux premiers assis sur le véhicule semblent regarder devant eux et dominer l’espace. Ils jouent loin des immeubles de la
ville qui sont visibles en arrière-plan. Ils apparaissent comme seuls au monde, éloignés de la surveillance des adultes, tout comme
dans le souvenir d’enfance de Camus : « Ils régnaient sur la vie ».
- La pauvreté qu’évoquent les détritus, et autres débris de la carcasse de la voiture sur le sol en premier plan, n’empêche pas les
enfants de jouer et de profiter de ce moment privilégié de jeux. Le décor rappelle la « vieille baraque démantibulée » (l. 4) et la «
maçonnerie à demi détruite » (l. 13) du texte d’Albert Camus. 
Dictée Dès qu’ils étaient au complet, ils partaient, promenant la raquette le long des grilles rouillées des jardins devant les
maisons, avec un grand bruit qui réveillait le quartier et faisait bondir les chats endormis sous les glycines
poussiéreuses. Ils couraient, traversant la rue, essayant de s’attraper, couverts déjà d’une bonne sueur, mais toujours
dans la même direction, vers le champ, non loin de leur école, à quatre ou cinq rues de là. Mais il y avait une station
obligatoire, à ce qu’on appelait le jet d’eau, sur une place assez grande, une énorme fontaine ronde à deux étages, où
l’eau ne coulait pas, mais dont le bassin, depuis longtemps bouché, était rempli jusqu’à ras bord, de loin en loin, par
les énormes pluies du pays.
D’après Albert Camus, Le Premier Homme, 1994

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