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DESCENTE DE CHARGES : CAS GENERAL

A- GENERALITES

Bien avant qu’un ouvrage de génie-civil, quel que soit son matériau de confection
(métal, bois, béton armé etc…), ne soit judicieusement dimensionné, il est très
important de connaitre les intensités des charges qu’il supporte.

On appelle descente de charges, le principe de distribuer les charges sur les


différents éléments que compose la structure d'un bâtiment.

La descente de charges est l’ensemble des procédés par lequel, on évalue les
intensités des charges, qu’elles soient variables ou permanentes, agissant sur
un ouvrage bien déterminé.

La descente de charges a pour objectif d’étudier le transfert des charges dans la


structure. L’objectif étant de connaitre la répartition et les cheminements des
charges sur l’ensemble des éléments porteurs de la structure depuis le haut
jusqu’aux fondations.

On commence par le niveau le plus haut (charpente ou toiture terrasse) et on


descend au niveau inférieur et cela jusqu'au niveau le plus bas (les fondations).

Les valeurs obtenues permettront de dimensionner les éléments porteurs voir


dans certains cas, de modifier la structure.

Les calculs de structure sont réglementés par les BAEL et Eurocodes.

Schéma descente

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Avant de commencer le calcul de la descente de charges, il est nécessaire
d'établir un principe de structure niveau par niveau avec le sens de portée de la
charpente et des planchers, les balcons, les poteaux, les poutres, etc...

Ensuite, on détermine les caractéristiques des éléments porteurs : Type de


plancher, revêtement de sol (épaisseur et nature), type de toiture (tuile, ardoise,
possibilité de neige, ...), cloisons, type et épaisseur de murs (briques, parpaing,
béton). Ce sont les charges permanentes (en daN/m ou daN/m²)

Puis, on définit le type d'utilisation des pièces (logements, circulation, bureaux, ...)
pour choisir les surcharges d'exploitation à appliquer au plancher (en daN/m ou
daN/m²). Ce sont des charges qui prennent en compte les mobiliers, des
personnes et autres objets. On peut y inclure des cloisons qui peuvent être
enlevées ou déplacées.

Dans un bâtiment, les procédés de descente de charges dépendent du type de


structures et de planchers considérés.
B- CAS DES PLANCHERS

Dans le bâtiment, nous distinguons deux types de planchers par rapport à la


répartition des charges et au matériau béton-armé :

1- Les dalles pleines en BA

Elles sont entièrement confectionnées en BA et la répartition de leurs charges,


dépend de leur élancement, le rapport de leurs deux dimensions en plan.
𝑳𝒙
a- Si < 𝟎, 𝟒 (𝑳𝒙 < 𝑳𝒚 ), la dalle travaillera dans une direction et sera
𝑳𝒚
considérée portée par ses côtés longitudinaux(les deux longueurs : 𝑳𝒚 ).

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𝑳𝒙
b- Si ≥ 0,4 , alors la dalle travaillera dans ses deux directions et
𝑳𝒚
sera considérée portée par ses quatre côtés (les deux largeurs et longueurs) en
adoptant un découpage suivant les lignes d’influence disposées à 45° dans les
angles.

2- Les dalles à corps creux

On distingue deux types selon le modèle de corps creux utilisé :

A poutrelles préfabriquées :

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A poutrelles coulées sur place :

Afin de réduire la quantité d’aciers dans les nervures, il est conseillé de les
disposer dans le sens des largeurs, ce qui contraint la dalle à ne travailler que
dans une direction, celle de sa largeur.
C- PRINCIPE ET REPARTITION
1- Principe
Dans une première approche, on peut décomposer une structure en :

- les porteurs horizontaux : toiture, planchers, poutres, tablier de pont


- les porteurs verticaux : mur, poteaux, piles de pont.
Exemple de descente de charge pour un bâtiment béton :

Planchers et toiture

Poutres et murs

Murs et poteaux

Fondations

Sols

2- Répartition des charges dans une structure


Exemple de répartition des charges d’exploitation sur un bâtiment.

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Planchers, toiture Charges surfaciques
en kN/m²

Poutres, murs porteurs, Charges linéiques en


semelles filantes kN/m

Poteaux, Semelles isolées Charges ponctuelles


en kN

D- DIFFERENTS TYPES DE STRUCTURES DANS LE BATIMENT

Nous en distinguons trois :

La structure ossaturée :

Elle fonctionne de telle sorte que les charges des dalles soient transmises aux
poutres, celles des poutres aux poteaux, celles des poteaux aux semelles isolées
et enfin celles des semelles isolées au sol porteur. Tous murs réalisés dans de
telle structure sont non porteurs de charges et par conséquent sont appelés
cloisons.

La structure à murs porteurs :

Elle travaille de telle manière que les charges des dalles soient transmises aux
murs par l’intermédiaire des chainages-dalle, celles des murs aux semelles
filantes, et celles des semelles filantes au sol porteur. Dans de telle structure, on
constate une absence totale des poutres et des poteaux. Mais ici il est important
de mettre les raidisseurs.

La structure mixte :

C’est simplement l’association de la structure ossaturée et de celle à murs


porteurs.
E- LA LOI DE DEGRESSION DES CHARGES D’EXPLOITATION
1- Conditions d’application

C’est une loi applicable aux bâtiments à usage d’habitation ou d’hébergement.


Elle est prise en compte lorsque le nombre d’étages n ≥ 5. Pour les locaux
industriels ou commerciaux, cette loi n’est pas applicable et les charges
d’exploitation sont intégralement prises en compte. Pour les immeubles, la loi ne
s’applique qu’à la charge d’exploitation diminuée de 1 KN/m2.

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2- Application de la loi

Cas de charges identiques : Q1= Q2= Q3=……….= Qi=Q


- Ʃ0= Q0.
- Ʃ1= Q0+Q.
- Ʃ2= Q0+1,9.Q.
- Ʃ3= Q0+2,7.Q.
- Ʃ4= Q0+3,4.Q.
𝟑+𝒏
- Ʃn=𝑸𝟎 + ( ) 𝑸 pour n ≥ 5.
𝟐
Cas de charges différentes : Q1≠ Q2≠ Q3≠……… ≠ Qi
- Ʃ0= Q0.
- Ʃ1= Q0+ Q1.
- Ʃ2= Q0+ 0,95 (Q1+ Q2).
- Ʃ3= Q0+ 0,90 (Q1+ Q2+ Q3).
- Ʃ4= Q0+ 0,85 (Q1+ Q2+ Q3+Q4).
𝟑+𝒏
- Ʃn=𝑸𝟎 + (
𝟐𝒏
) ∑𝒏𝟏 𝑸𝒊 pour n ≥ 5.
3- Exemples d’application
a- Pour les charges identiques

Q0=1 000 N/m2 ; Q1=1 500 N/m2 ; Nombre d’étages : 7.

b- Pour les charges différentes

Q0=1 000 N/m2 ; Q1=1 500 N/m2 ; Q2=1 700 N/m2 ; Q3=2 000 N/m2 ; Q4=2 300
N/m2 ; Q5=2 500 N/m2 ; Q6=3 000 N/m2 ; Q7=3 500 N/m2. Nombre d’étages : 7.

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F- CAS DE LA STRUCTURE A MURS PORTEURS
Principe de calcul
Sélectionner une tranche verticale de bâtiment de 1,00 mètre de
longueur jusqu’au niveau du sol de fondation (longueur de voile de 1,00 m) ;
Considérer une bande de 1,00 mètre de largeur horizontale
correspondante à chaque niveau (largeur de plancher égale à 1,00 m) ;
Etablir le tableau de descente de charges (charges permanentes et
charges variables) ;
Procéder à partir du haut et sous forme cumulée à chaque niveau
(charges du niveau considéré et charges cumulées des niveaux étudiés) ;
Déterminer la pression exercée sur le sol de fondation en tenant
compte de :
Des coefficients de pondération réglementaires aux états-limites :
- ELS : G+Q
- ELU : 1,35 G+1,5 Q
Des majorations forfaitaires au droit des appuis voisins de ceux de rive :
- Cas de deux travées : +15%.
- Cas de trois travée et plus : +10%.
Application

En considérant la coupe verticale d’un bâtiment comme ci-dessous et des


données du laboratoire chargé de l’étude du sol, effectuer la descente de charges
et déterminer la pression au sol sous les fondations du mur de façade et celui de
refend à l’ELS et de vérifier l’équilibre.

Descriptif sommaire : Bâtiment d’habitation de type R+3

On désire réaliser un bâtiment d’habitation de type R+3 à structure à murs


porteurs.

Descriptif succinct :

1) Charges permanentes
- Fondations par semelles continues en B.A de section 60×40 cm2 et de poids
volumique 25000 N/m3.
- Murs de façade en blocs creux de béton en gravillons lourds hourdés au
mortier de ciment avec potelets, raidisseurs incorporés et chaînages
horizontaux, de charges surfaciques 2 750N/m².
- Murs de refend en B.A de 16 cm et de poids volumique 25000 N/m3.
- Plancher d’habitation en B.A. avec poutrelles préfabriquées et table de
compression type 12+4 de charges surfaciques 2 450N/m².
- Plancher-terrasse en B.A. non accessible au public et avec protection lourde
comprise de charges surfacique 5 050N/m².
- Acrotère en B.A d’épaisseur 10 cm, de retombée 30 cm et de poids
volumique 25000 N/m3.

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- Étanchéité multicouche de charges surfaciques 125N/m².

2) Charges d’exploitation
- Plancher d’habitation de charges surfaciques 1 500N/m².
- Plancher-terrasse non accessible de charges surfaciques 1 000N/m².

3) Contrainte admissible du sol : 3,5 bars.

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G- CAS DE LA STRUCTURE OSSATUREE
Principe de calcul
On admet la discontinuité des éléments horizontaux (poutres et
planchers).
On considère pratiquement des travées indépendantes reposant sur
des appuis simples.
On procède au découpage des planchers par le traçage des lignes
d’influence.
On tient compte de la loi de dégression des charges d’exploitation si le
nombre d’étages est n ≥ 5.
On applique une majoration forfaitaire dans le cas des travées en
continuité.
Pour le cas des poutres, il faut transformer le schéma mécanique en
schéma statique ;
Pour le cas des poteaux, on peut soit faire le bilan des charges des
éléments contenus dans sa surface d’influence, soit appliquer la loi de réciprocité
des actions et réactions en physique, en calculant les réactions aux appuis.
En ce qui concerne les semelles isolées, il suffit d’ajouter la propre
charge du poteau à la charge à sa tête ;
La charge définitive reprise par le sol est le cumul de la précédente
charge et de la propre charge de la semelle.

Application

On cherche à déterminer la charge appliquée sur la fondation S1 située sous le


poteau P3.

Dalle BA ép15cm

Poutre Po
Section :
30x50r

Poteau P3

30x30

Semelle S1

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1) On détermine le schéma mécanique de la poutre Po2 (schéma incomplet) :


P=?

P3 P4

5m

On ne connait pas la valeur de P, on doit la déterminer.

2) On détermine la « largeur de reprise »


Largeur de reprise : c’est la largeur de plancher que reprend la poutre. Cette
largeur est perpendiculaire à la longueur de la poutre.

Largeur de reprise

L=2+0,3+2 = 4,3 m

L=4,30m

3) On calcule les charges permanentes : G et les charges d’exploitation : Q


appliquées à la poutre :

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Pour cela on présente toujours les calculs dans un tableau :
Le chargement est Poids volumique du
Largeur de
calculé par mètre béton armé
reprise
linéaire de longueur
Épaisseur de la dalle

Désignation Calcul G Q (KN/m)


(KN/m)

Poids propre de la dalle 4,30 x 1,00 x 0,15 x 25KN/m³ 16,13

Poids propre de la 0,3 x 1,00 x 0,50 x 25KN/m³ 3,75


poutre

Charges d’exploitation 4,30 x 1,00 x 2,5KN/m² 10,75

19,88 10,75
Charge d’exploitation donnée

G = 19,88 KN/m Q = 10,75 KN/m

4) On calcule le chargement réparti P appliqué à la poutre :


En général P est obtenu après majoration (calcul à l’ELU)

Pu = 1,35G + 1,5Q

Pu = 1,35x19,88 + 1,5x10,75 = 42,96 KN/m

5) On complète le schéma mécanique de la poutre Po2 :


Pu = 42,96 KN/m

P3 P4

5m

6) On détermine les réactions d’appui :


R3 = R4 = PL/2 = 107,4KN
R4 = 107,4KN

R3 = 107,4KN

Chargement en tête
de poteau

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7) On calcule le poids du poteau :

Poids propre du poteau = 0,30 x 0,30 x 2,50mht x 25KN/m³ = 5,63 KN

8) On en déduit la charge en tête de semelle :

R3 = 107,4KN

P.P. poteau = 5,63 KN

Charge en tête de semelle = R3 + 1,35 x P.P. poteau = 107,4 + 1,35 x 5,63 = 115
KN

Charge en tête de semelle = 115 kN


H- CAS DE LA STRUCTURE MIXTE

Application

Données:
 Bâtiment à usage d'habitation avec ascenseur et escalier de service (volées
droites préfabriquées)
 Les séjours disposent en façade, de balcons
 Les planchers sont en dalle pleine B.A.
 La terrasse B.A. est non accessible

Descriptif succinct :
 Bâtiment d’habitation
 Fondations par semelles continues en B.A.
➔ (25 000N/m3)
 Murs de façade en blocs creux de béton en gravillons lourds hourdés au
mortier de ciment avec potelets raidisseurs incorporés et chaînages
horizontaux
➔ (2 700N/m²)
 Plancher B.A. avec poutrelles préfabriquées et table de compression type
16+4
➔ (2 850N/m²)
 Plancher-terrasse B.A. non accessible au public et avec protection lourde
comprise
➔ (5 000N/m²)
 Etanchéité multicouche
➔ (120N/m²)

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Question : Contraintes exercées sur le sol par les fondations, à l’ELS et à l’ELU

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