Vous êtes sur la page 1sur 11

`

Lorsqu'une structure est conçue avec un contreventement par portique, cela signifie que la
stabilité latérale est assurée par des poutres reliant les montants verticaux du portique.
Cependant, pour que cette structure puisse supporter les charges verticales de manière
efficace, il est souvent nécessaire d'utiliser des poutres continues.
Les poutres continues sont des éléments structuraux qui sont constitués de deux ou plusieurs
poutres simples reliées par des joints ou des connexions rigides. Cette configuration permet
d'augmenter la portée de la poutre tout en réduisant la flexion et les contraintes de
cisaillement.
La poutre étudiée se compose de quatre travées, Les dimensions des quatre travées de la
poutre sont présentées dans la figure suivante :

Figure 1: la poutre continue étudiée

1. Calcul des moments des travées et des appuis


Les poutres sont des éléments porteurs sollicitées par des moments de flexion et des efforts
tranchants dues aux charges gravitaires, le calcul se fera alors en flexion simple selon les
combinaisons fondamentales ELU et ELS en considérant la fissuration préjudiciable.
Le BAEL 91 mod 99, prévoit deux méthodes simplifiées, validées par l’expérience, pour le
calcul des poutres continues :
• La méthode forfaitaire : Applicable si les conditions suivantes sont vérifiées :
- Q ≤ 2G Q ≤ 5 KN/m2
- La fissuration est peu préjudiciable
- Toutes les travées ont même inertie
- Les portées successives ne sont pas dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25, La condition
est non vérifiée.
• La méthode de Caquot : s’applique lorsque l’une des conditions de la méthode
forfaitaire n’est pas vérifiée
Dans ce projet, nous avons des fissures préjudiciables, par conséquent, l'une des conditions
requises pour utiliser la méthode forfaitaire n'est pas remplie, il est donc nécessaire d'utiliser
la méthode de Caquot.
1.1 Calcul des moments des travées et des appuis à l'ELU
D'abord, voici les charges appliquées sur les poutres à l'ELU (sans poids propre) :

Figure 2: les charges linéaires appliquées sur la poutre à l'ELU


Les appuis et les travées sont numérotés de gauche à droite[1,2. .5], pour le calcul des
moments sur appui 𝑀𝑎, on a fait les hypothèses suivantes :
• Seules les charges sur les travées voisines de l’appui sont prises en compte.
• On adopte des longueurs de portées fictives 𝑙′, telles que :
- 𝑙′=𝑙 Pour les deux travées de rive,
- 𝑙′=0.8𝑙 Pour les travées intermédiaires.
Pour le cas de charges reparties, les moments sur appui intermédiaire sont donnés par :
𝐾𝑒 𝐾𝑒
𝑀′𝑤 + (1 − ) 𝑀′𝑒 ]
𝑀𝑖 = − [
D D
- e :travée à droite de l'appui intermédiaire
- w :travée à gauche de l'appui intermédiaire
𝐼 𝐼
- 𝐷 = 𝐾𝑒 + 𝐾𝑤 Avec 𝐾𝑤 = 𝑙′𝑤 ; 𝐾𝑒 = 𝑙′𝑒
𝑤 𝑒
𝑙′𝑤 2 𝑙′𝑒 2
- Les 𝑀′𝑤 = 𝑃𝑤 ; 𝑀′𝑒 = 𝑃𝑒 avec 𝑃𝑤 ; 𝑃𝑒 les charges appliquées aux travées de droite
8.5 8.5
et de gauche.
Le calcul des moments aux appuis est réalisé sur Excel pour faciliter les calculs. Voici les
résultats obtenus :
Travée 1 Travée 2 Travée 3 Travée 4
Section 25*40 25*45 25*35 25*60
Longueur 4,25 4,5 3,1 5,69
Longueur fictives 4,25 3,6 2,48 5,69
La charge Pw;Pe 48,1 77,42 86 115,9
Moment Mw;Me 102,21 118,04 62,23 441,46
Kw,Ke 0,00031 0,000527 0,00036 0,00079
Moment aux appui(kn.m)
APPUI 1 0
APPUI 2 -108,12
APPUI 3 -84,88
APPUI 4 -180,89
APPUI 5 0
Tableau 1: Les moments aux appuis a l’ELU

Pour le calcul des moments et des efforts tranchants au niveau d'une travée, on utilise souvent
l'équation des deux moments, cette équation permet de déterminer les moments fléchissant en
tout point de la poutre ainsi que les efforts tranchants de la portée, pour la première travée :
L x2 x x2 x
𝑀𝑥 = 𝑃𝑢 x − 𝑃𝑢 + 𝑀𝑎2 = 102.21x − 48.1 − 108.12
2 2 L 2 4.25
Pour déterminer l'abscisse qui donne la valeur maximale du moment, il faut dériver l'équation
ci-dessus et la mettre égale à zéro.
𝑀′𝑥 = 𝑇𝑥 = −48.1𝑥 + 76.77
𝑥 = 1.6𝑚
Donc la valeur maximale du moment et de l’effort tranchant :
1.62 1.6
𝑀1.6 = 102.211.6 − 48.1 2
− 108.12 4.25 = 61.264𝐾𝑁. 𝑚

𝑇0 = 76.77𝐾𝑁
𝑇4.25 = −127.65𝐾𝑁
Crée par Chakir Lbnay -1-
Pour la deuxième travée :
L x2 x x x2 x x
𝑀𝑥 = 𝑃𝑢 x − 𝑃𝑢 + 𝑀𝑎2 (1 − ) + 𝑀𝑎3 = 174.2x − 77.42 − 108.12 (1 − ) − 84.88
2 2 L L 2 4.5 4.5
𝑀′𝑥 = 𝑇𝑥 = −77.42𝑥 + 197.36
𝑥 = 2.32𝑚
Donc la valeur maximale du moment :
2.322 2.32 2.32
𝑀2.52 = 174.22.32 − 77.42 − 108.12 (1 − ) − 84.88 = 104.92𝐾𝑁. 𝑚
2 4.5 4.5
𝑇0 = 197.36𝐾𝑁
𝑇4.5 = −151.03𝐾𝑁
Avec la même méthode appliquée sur les travées 2 et 1, nous avons trouvé les résultats ci-
dessous pour les travées 3 et 4 :
• Travée 3 :
𝑀1.19 = −24𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 102.33𝐾𝑁
𝑇3.1 = −164.27𝐾𝑁
• Travée 4 :

𝑀3.12 = 382.92𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 361.53𝐾𝑁
𝑇5.69 = −297.94𝐾𝑁
1.2 Calcul des moments des travées et des appuis à l'ELS
D'abord, voici les charges appliquées sur les poutres à l'ELU (sans poids propre) :

Figure 3: les charges linéaires appliquées sur la poutre à l'ELS

La même méthode utilisée pour calculer les moments des travées et des appuis à l'ELU est
maintenant appliquée, et les résultats suivants sont obtenus :
Travée 1 Travée 2 Travée 3 Travée 4
Section 25*40 25*45 25*35 25*60
Longueur 4,25 4,5 3,1 5,69
Longueur fictives 4,25 3,6 2,48 5,69
La charge Pw;Pe 35,85 56,24 62,82 85,46
Moment Mw;Me 76,18 85,75 45,46 325,51
Kw,Ke 0,00031 0,000527 0,00036 0,00079
APPUI 1 0
APPUI 2 -79,75
APPUI 3 -61,81
APPUI 4 -133,09
APPUI 5 0
Tableau 2: Les moments aux appuis a l’ELS
Crée par Chakir Lbnay -2-
• Travée 1 :
𝑀1.6 = 45.97𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 57.42𝐾𝑁
𝑇4.25 = −94.94𝐾𝑁
• Travée 2 :
𝑀2.32 = 71.72𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 130.42𝐾𝑁
𝑇4.5 = −122.55𝐾𝑁
• Travée 3 :
𝑀1.19 = −10.67𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 74.38𝐾𝑁
𝑇3.1 = −120.36𝐾𝑁
• Travée 4 :
𝑀3.12 = 282.51𝐾𝑁. 𝑚
𝑇0 = 266.52𝐾𝑁
𝑇5.69 = −219.74𝐾𝑁
2. Détermination des armatures en BAEL 91 modifiées 99
2.1 Ferraillage longitudinal
On va procéder au calcul des armatures en utilisant le principe de calcul d'une section
rectangulaire de dimension (25x60) sollicitée en flexion simple, ce calcul détaillé sera réalisé
pour la travée la plus sollicitée de la poutre, à savoir la travée 4. Les autres travées seront
calculées selon le même principe.
➢ Le moment réduit : avec b=25cn ; h=60cm et Mu=382.92KN.m
𝑀𝑚𝑎𝑥
𝜇= = 0.331
𝑏 × 𝑑2 × 𝑓𝑏𝑢
On a 𝜇 < 𝜇1 = 0.372 : donc on a que les armatures tendues
➢ Le calcul de α :

𝛼 = 1.25 × (1 − √1 − 2 × 𝜇) = 0,53
➢ Le bras de levier :
Z = d × (1-0.4 𝛼)= 0.449 m
➢ Section d’armature :
𝑀𝑢 0.382
𝐴𝑢 = 𝑓𝑒 = 500 = 19.5𝑐𝑚²
𝑍× 0.449×
𝛾𝑠 1.15
➢ Condition de non fragilité :
𝑓𝑡28
𝐴𝑚𝑖𝑛 > 0,23 × b × d × = 1.32𝑚²
𝑓𝑒
Les sections d’acier calculées pour l’ensemble des travées sont regroupées dans le tableau
suivant :
𝑴𝒎𝒂𝒙 (MN.m) 𝝁 𝜶 Z 𝑨𝒖 (cm²)
Travée 1 0,061 0,0980 0,13 0,4 3,54
Travée 2 0.104 0,206 0,29 0,327 7,04
Travée 3 0.024 0,066 0,09 0,308 1,79
Travée 4 0.382 0.331 0,53
0,449 19,5
Tableau 3: Les sections d’acier des poutres a L’ELU
Crée par Chakir Lbnay -3-
- Pour les chapeaux :
Pour les chapeaux intermédiaires, il est nécessaire de prendre la section de poutre la plus
petite afin d'obtenir un ferraillage maximal.
Les résultats de calcul sont regroupés dans le tableau ci-dessous :
𝐌𝐦𝐚𝐱 (MN.m) 𝛍 𝛂 𝐀 𝒖 (cm²)
Appui 2 0,108 0,248 0.36 8.31
Appui 3 0,084 0,263 0,39 7,63
Appui 4 0,180 0,168 0,23 8.30
Tableau 4: Les sections d’acier des chapeaux a L’ELU

- Vérification à l’ELS
Dans cette partie on va traiter l’exemple de travée 4, la position de l’axe neutre Y est donnée
par l’équation de 2ème dégrée suivante :
𝑏𝑦 2 + 30𝐴𝑢 𝑦 − 30𝑑𝐴𝑢 = 0
Avec 𝐴𝑢 = 19,5𝑐𝑚2 :
0.25𝑦 2 + 30 × 19,5 × 10−4 𝑦 − 30 × 0.57 × 19,5 × 10−4 = 0
Après la résolution de l'équation, on trouve 𝑦 = 0,266𝑚
• L’équation de moment d’inertie I :
𝑏𝑦 3
𝐼 = + 15[𝐴𝑢(𝑑 − 𝑦)2 ] = 4,27 × 10−3 𝑚4
3
• Calcul des contraintes :
𝑀𝑠𝑒𝑟 𝑦 0.282 × 0,266
𝜎𝑏𝑐 = = = 17,56𝑀𝑃𝑎
𝐼 4,27 × 10−3
𝑀𝑠𝑒𝑟(𝑑 − 𝑦)
𝜎𝑠 = 15 = 301,15𝑀𝑃𝑎
𝐼
• La limite de compression du béton : 𝜎𝑏𝑐 = 15 𝑀𝑃𝑎
• Limite de traction des aciers 𝜎𝑠 = 201,63𝑀𝑃𝑎 (fissuration préjudiciable)
𝜎𝑏𝑐 < 𝜎𝑏𝑐 et 𝜎𝑠 < 𝜎𝑠 alors la vérification a l’ELS est nécessaire, dans ce cas il faut
redimensionner la section du béton avec 𝜎𝑏𝑐 = 0,6𝑓𝑐28 et 𝜎𝑠 = 𝜎𝑠
10𝑀𝑠𝑒𝑟
𝑏𝑑2 =
𝛼(3 − 𝛼)𝑓𝑐28
• Calcul 𝛼 :
9𝑓𝑐28 9 ×25
𝛼 = = 201,63+9 ×25 = 0,527 donc 𝑏𝑑 2 = 0,086𝑚3
𝜎̅𝑠 +9𝑓𝑐28
0.086
On garde d à 57 cm et on calcule d : 𝑏 = 𝑑2 = 0,26𝑚 donc on fixe b=30cm, La section
d’armature devient :
0,3𝛼 × 𝑏 × 𝑑 × 𝑓𝑐28 0,3 × 0,527 × 0,3 × 0,57 × 25
𝐴𝑠𝑒𝑟 = = = 33,52𝑐𝑚2
𝜎𝑠 201,63
Les sections d’acier calculées pour l’ensemble des travées sont regroupées dans le tableau
suivant :
𝑴𝒎𝒂𝒙 (MN.m) 𝑨𝑠𝑒𝑟 (cm²)
Travée 1 0,046 7,05
Travée 2 0.071 9,69
Travée 3 0.010 𝑝𝑎𝑠 𝑏𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑑𝑒 𝑣é𝑟𝑖𝑓𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
Travée 4 0.282 33,52
Tableau 5: Les sections d’acier des poutres a L’ELS
Crée par Chakir Lbnay -4-
- Pour les chapeaux :
𝐌𝐦𝐚𝐱 (MN.m) 𝑨𝑠𝑒𝑟 (cm²)
Appui 2 0,079 11.83
Appui 3 0,061 11.21
Appui 4 0,133 13.39
Tableau 6: Les sections d’acier des chapeaux a L’ELS

La section retenue pour les poutres est la plus grande des sections calculées selon les critères
de l'ELU et de l’ELS.
On adopte alors :
𝐴𝑠 = 𝑀𝑎𝑥 {𝐴𝑢 ; 𝐴𝑠𝑒𝑟 ; 𝐴𝑚𝑖𝑛}
Le tableau suivant présente le choix des armatures longitudinales pour toutes les travées et les
appuis de la poutre continue.
𝐴𝑠(cm²) 𝐀 𝐢𝐧𝐟 𝐀 𝐬𝐮𝐩

Travée 1 7,05 4HA10 4HA16

Travée 2 9,69 4HA10 4HA20

Travée 3 1,79 4HA10 4HA10

Travée 4 33,52 4HA10 8HA25

Appui 2 11.83 6HA16

Appui 3 11.21 6HA16

Appui 4 13.39 4HA20+2HA12


Tableau 7: Le choix des armatures longitudinales

2.2 Ferraillage transversal


Le calcul est fait pour la travée la plus sollicitée en effort tranchant 𝑉𝑢= 361.53𝐾𝑁(travée 4)
et le ferraillage obtenu sera généralisé par la suite pour le reste des travées.
- Contrainte tangentielle conventionnelle :
𝑉𝑢 361.53 × 10−3
𝜏𝑢 = = = 2,12𝑀𝑁
𝑏. 𝑑 0.3 × 0.57
- Contrainte tangentielle limite :
𝑓𝑐𝑗
𝜏𝑢 = min (0.15 × ; 4 𝑀𝑃𝑎) = min(2.5; 4) = 2.5 𝑀𝑃𝑎
𝛾𝑏
Ce qui donne 𝜏𝑢 < 𝜏𝑢 donc les armatures transversales :
ℎ 𝑏 600 300
∅𝑡 ≤ min (∅𝑙𝑚𝑖𝑛; ; ) = min (25; ; ) = 17.14𝑚𝑚
35 10 35 10
Donc on adopte ∅𝑡 = 10𝑚𝑚 pour le cadre et les étriers
- Calcul d’espacement :
𝐴𝑡 1
𝑆𝑡1 < 𝑚𝑖𝑛(0,9𝑑; 40𝑐𝑚 ) = 40𝑐𝑚 ; 𝑆𝑡2 < 𝑓𝑒 = 130𝑐𝑚
𝑏 0,4
- Disposition constructives (Méthode de Caquot) :
𝑆𝑡 35
La première armature placée à 𝑆0 = 2 = 2 = 17,5𝑐𝑚 puis répétée St0 les espacements
suivants : 7-8-9-10-11-13-20-25-35-40, On calcul 𝑳/2 = 2,8 donc arrondi à 3, Donc On
adopte les espacements suivants :
𝟏𝟕, 𝟓 + 𝟑 × 𝟐𝟎 + 𝟑 × 𝟐𝟓 + 𝟑 × 𝟑𝟓 + 𝟐𝟐, 𝟓
Crée par Chakir Lbnay -5-
2.3 Résultat de logiciel robot
Le logiciel robot utilise la méthode des RDM, avec cette méthode, il est observé que la valeur
du moment calculé sur l'appui est généralement plus importante que les valeurs maximales
des moments en travée, ce qui implique logiquement que les sections nécessaires sur les
appuis sont plus importantes par rapport au calcul manuel.

Figure 4: Les erreurs et les moments l’ELU sur ROBOT

Le calcul effectué avec le logiciel montre des erreurs au niveau de la capacité de résistance à
l'ELU et à l'ELS, comme le montre la figure ci-dessus. Par conséquent, il est nécessaire
d'augmenter la section des travées pour résoudre ces erreurs, les sections adoptées :
• Travée 1, 2 et 3 : 25 × 50
• Travée 4 : 30 × 65

Les schémas de ferraillage détaillés obtenus par le logiciel Robot pour ces poutres sont
présentés dans ANNEXE5.
3. Détermination des armatures en EUROCODE2
Les recommandations professionnelles relatives à l’application de l’EC2 (Clause 5.6.1)
recommande cette méthode pour les poutrelles et poutres des planchers autres que ceux à
charge d’exploitation modérée.
1.1 Caractéristiques des matériaux
• Béton : 𝑓 ck = 25 MPa
La contrainte maximale de compression du béton : 𝜎𝑐 = 𝑘1 × 𝑓𝑐𝑘 , avec 𝑘1 = 0,6 est
une valeur recommandée à utiliser pour l’annexe nationale française.
𝑓 𝑓 𝑐𝑘
𝑓𝑐𝑑 = 𝜂 × 𝛼𝑐𝑐 × 𝛾𝑐𝑘 = 1,5
𝑐
Avec : 𝛼𝑐𝑐 = 𝜂 = 1 𝑒𝑡 𝛾𝑐 = 1,5
• Acier :
La contrainte de l’acier en service est limitée : 𝜎𝑠 = 𝑘3 × 𝑓𝑦𝑘 , avec 𝑘3 = 0,8 est une
valeur recommandée à utiliser pour l’annexe nationale française.
𝐸𝑠
Le coefficient d’équivalence ∶ 𝛼𝑒 = 𝐸𝑐,𝑒𝑓𝑓 = 15
L’Eurocode 2 propose deux hypothèses de calcul selon le diagramme choisi :

Figure 5: Diagramme contrainte- déformation à palier incliné et horizontale


Crée par Chakir Lbnay -6-
3.2 Caractéristiques géométriques
Dans cette partie on va traiter l’exemple de travée 4 avec une section 25×60, d’abord le
calcul de la valeur d’enrobage, L’EC2 définit la notion d’enrobage nominal minimal Cnom
C’est l’enrobage minimal Cmin (déterminé en fonction de la classe d’exposition) augmenté
d’une valeur ΔCdev = 1cm correspondant aux tolérances d’exécution.
𝐶𝑛𝑜𝑚 = 𝐶𝑚𝑖𝑛 + 1𝑐𝑚
L’EC2 définit 18 classes d’environnements suivantes :
– X0 : aucun risque de corrosion ou d’attaque
– XC1, XC2, XC3, XC4 : classes correspondant au risque de carbonatation
– XD1, XD2, XD3 : classes correspondant au risque de corrosion par les chlorures
– XS1, XS2, XS3 : classes correspondant au risque de corrosion par les chlorures
présents dans l’eau de mer
– XF1, XF2, XF3, XF : classes correspondant au risque d’attaque par gel et dégel
– XA1, XA2, XA3 : classes correspondant au risque d’attaques chimiques.
L’EC2 impose d’utiliser la classe structurale S4 pour les bâtiments et ouvrages de génie civil
courants. La classe S4 correspond à une durabilité de l’ouvrage de 50 ans, avec
l’environnement de notre projet est classée XC2 donc la valeur d’enrobage :
𝐶𝑛𝑜𝑚 = 3 + 1 = 4𝑐𝑚
3.3 Dimensionnement à l’ELU
• Moment ultime résistant de béton réduit :
𝑀𝑢 0,382
𝜇 = 2
= = 0,292
𝑏 × 𝑑 × 𝑓𝑐𝑑 0,25 × 0.562 × 16,67
• Calcul 𝛼 :

𝛼 = 1.25 × (1 − √1 − 2 × 𝜇) = 0,443 < 𝛼𝑙𝑖𝑚 = 0,617


𝛼 < 𝛼𝑙𝑖𝑚 Donc on n'a pas besoin des aciers comprime.
• Le bras de levier :
𝑍 = 𝑑 × (1 − 0.4 𝛼) = 0.440 𝑚
• Section d’armature :
𝑀𝑢 0.382×10−4
𝐴𝑢 = 𝑍×𝑓 = = 20𝑐𝑚²
𝑦𝑑 0.440×435
• Section minimale d’acier :
𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥 [0,26 × 𝑏𝑑; 0,0013𝑏𝑑]
𝑓𝑦𝑘
On détermine 𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓 en fonction de la résistance moyenne au traction 𝑓𝑐𝑡𝑚 = 0,3(𝑓𝑐𝑘 )2/3
𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓 = 𝑓𝑐𝑡𝑚 𝑠𝑖 𝐿𝑎 𝑚𝑎î𝑡𝑟𝑖𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑓𝑖𝑠𝑠𝑢𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒
Dans notre projet la fissuration est préjudiciable donc la maîtrise de la fissuration est requise
𝐴𝑚𝑖𝑛 = 𝑚𝑎𝑥[1,86𝑐𝑚²; 1,82𝑐𝑚²] = 1,86𝑐𝑚²
3.4 Dimensionnement à l’ELS
La contrainte maximale de compression du béton : 𝜎𝑐 = 0,6 × 25 = 15𝑀𝑝𝑎
La contrainte de l’acier en service est limitée : 𝜎𝑠 = 0,8 × 500 = 400𝑀𝑝𝑎
Moment de fissuration de béton :
𝛼𝑒 × 𝜎𝑐 15 × 15
𝛼1 = = = 0,36
𝛼𝑒 × 𝜎𝑐 + 𝜎𝑠 15 × 15 + 400

Crée par Chakir Lbnay -7-


1 𝛼̅1 1 0,36
𝑀𝑐𝑟 = 𝛼1 (1 − ) 𝑏𝑑2 × 𝜎̅𝑐 = 0,36 (1 − ) 0,25 × 0,562 × 15 = 0,186
2 3 2 3
𝑀𝑐𝑟 < 𝑀𝑠𝑒𝑟 Donc on n'a besoin des aciers comprime 𝐴𝑠2 ≠ 0
d′ ̅ −𝛿′
𝛼
𝛿′ = = 0,071 Donc 𝜎𝑠2 = 𝛼𝑒 × 𝜎𝑐 × 1𝛼̅ = 180,625𝑀𝑝𝑎
d 1
Mser − Mcr 0,282 − 0,186
𝐴𝑠2 = = × 104 = 10,22𝑐𝑚2
(d − d′) × 𝜎𝑠2 (0,56 − 0,04) × 180,625
• Aciers tendus :
̅1
𝛼
𝑍𝑐 = 𝑑 (1 − ) = 0,493 Donc :
3
Mcr 𝜎𝑠2 0,186 180,625
𝐴𝑠1 = + 𝐴𝑠2 × = × 104 + 10,22 × = 14,05𝑐𝑚2
𝑍𝑐 × 𝜎𝑠 𝜎𝑠 0,493 × 400 400

• Vérification des contraintes à l’ELS :


D'abord, il faut déterminer le type de section : fissurée ou non fissurée.
– 𝐴𝑐ℎ = 𝑏ℎ + 𝛼𝑒 (𝐴𝑠1 + 𝐴𝑠2 ) = 0,25 × 0,6 + 15 × (14,05 + 10,22 ) × 10−4 = 0,186 𝑚²
𝑏ℎ2
+15(𝐴𝑠2 × d′ +𝐴𝑠1 × 𝑑)
– 𝑣′ = 2
= 0,309𝑚
𝐴𝑐ℎ
– 𝑣 = ℎ − 𝑣′ = 0,291𝑚
𝑏ℎ3 2
– 𝐼𝑐ℎ = + 𝛼𝑒 (𝐴𝑠2 × d′ + 𝐴𝑠1 × 𝑑 2 ) − 𝐴𝑐ℎ × 𝑣 ′2 = 6,87 × 10−3 𝑚4
3
𝑏ℎ3 2
– 𝐼𝑐ℎ = + 𝛼𝑒 (𝐴𝑠2 × d′ + 𝐴𝑠1 × 𝑑 2 ) − 𝐴𝑐ℎ × 𝑣 ′2 = 6,87 × 10−3 𝑚4
3
Mser
– 𝜎𝑐𝑡 = × 𝑣 = 11,95𝑀𝑝𝑎
𝐼𝑐ℎ
– 𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓 = 𝑓𝑐𝑡𝑚 = 2,56 𝑀𝑝𝑎
𝜎𝑐𝑡 > 𝑓𝑐𝑡,𝑒𝑓𝑓

La section doit être considérée comme fissurée pour la vérification des contraintes à l’ELS, il
faut déterminer la valeur de l'axe neutre x1 par la résolution de l'équation donnée par les
moments statiques.
0,25
× 𝑥1 2 + 15 × (𝐴𝑠2 + 𝐴𝑠1 ) × 𝑥1 − 15 × (𝐴𝑠2 × d′ + 𝐴𝑠1 × 𝑑) = 0
2
Après la résolution de l'équation, on trouve 𝑥1 = 0,201𝑚
Moment d’inertie Icf :
𝑏
𝐼𝑐𝑓 = × 𝑥1 3 + 𝛼𝑒 𝐴𝑠2 (𝑥1 − 𝑑′)2 + 𝛼𝑒 𝐴𝑠1 (𝑑 − 𝑥1 )2 = 4,12 × 10−3 𝑚4
2
À vérifier :
Mser
– 𝜎𝑐 = × 𝑥1 = 13,75𝑀𝑝𝑎 < 𝜎𝑐 = 15𝑀𝑝𝑎
𝐼𝑐𝑓
– 𝜎𝑠2 = 180,625𝑀𝑝𝑎 < 𝜎𝑠 = 400𝑀𝑝𝑎
Mser
– Contrainte de traction des armatures 𝜎𝑠1 = 𝛼𝑒 × × (𝑑 − 𝑥1 ) = 237,88𝑀𝑝𝑎 < 𝜎𝑠
𝐼𝑐𝑓
𝜎̅𝑠1
– = 0,476 < 0,8
𝑓𝑦𝑘

Toutes les conditions sont vérifiées


Pour prendre en compte l’état fissuré de la section de béton armé sur appui dans le cas de
poutre continue, l’EC2 autorise à diminuer la valeur du moment sur appui, Cela provoque une
augmentation du moment en travée, Pour déterminer le ferraillage des appuis et le ferraillage
transversal, on poursuit le calcul en utilisant le logiciel Robot.
Crée par Chakir Lbnay -8-
3.5 Résultat de logiciel robot
D'abord, Il convient de définir une valeur limite de l'ouverture calculée des fissures (wmax) en
tenant compte de la nature et du fonctionnement envisagés de la structure ainsi que du coût de
la limitation de la fissuration.
Donc suivant l’AN française (ANF 7.1), la classe d’exposition est XC2 et la fissuration est
préjudiciable donc wmax=0,30mm
Le calcul effectué avec le logiciel montre des erreurs aux conditions d’environnement comme
le montre la figure ci-dessous, les largeurs des fissures perpendiculaires ne satisfont pas les
exigences règlementaires :
𝑤 > 𝑤𝑚𝑎𝑥 = 0,30𝑚𝑚

Figure 6: Les erreurs aux conditions d’environnement des fissures

Il est nécessaire d'augmenter la section des travées pour résoudre ces erreurs, les sections
adoptées :
• Travée 1 : 25 × 45
• Travée 2 : 25 × 45
• Travée 3 : 25 × 45
• Travée 4 : 30 × 65
1. Comparaison des résultats obtenus
Pour commencer la comparaison, j'ai établi un tableau récapitulatif des résultats de
dimensionnement de cette poutre continue selon les deux réglementations.
𝐵𝐴𝐸𝐿 𝐸𝐶2
𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑑𝑜𝑝𝑡é𝑒 𝐴𝑠𝑢𝑝 𝐴𝑖𝑛𝑓 𝑆𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑑𝑜𝑝𝑡é𝑒 𝐴𝑠𝑢𝑝 𝐴𝑖𝑛𝑓
Travée 1 25 × 50 3𝐻𝐴20 25 × 45 3𝐻𝐴14
Travée 2 25 × 50 3𝐻𝐴20 25 × 45 6𝐻𝐴14
Travée 3 25 × 50 3𝐻𝐴20 25 × 45 3𝐻𝐴14
Travée 4 30 × 65 3𝐻𝐴25 30 × 65 6𝐻𝐴20
Appui1 3𝐻𝐴20 3𝐻𝐴12
Appui2 3𝐻𝐴20 3𝐻𝐴20
Appui3 3𝐻𝐴20 3𝐻𝐴20
Appui4 3𝐻𝐴20 3𝐻𝐴20
Appui5 3𝐻𝐴20 4𝐻𝐴12
Tableau 8: Résultats de dimensionnement de la poutre continue

Les résultats du dimensionnement révèlent que les sections des armatures sont relativement
proches lorsqu'on calcul a l'état limite ultime (ELU).
Mais ce n’est pas le cas pour l'état limite de service (ELS), en effet dans ce cas, la section
obtenue selon la méthode du BAEL est supérieure à celle calculée avec la méthode EC2, cela
indique que les contraintes imposées par ce dernier règlement sont plus élevées, ce qui
implique logiquement que la section doit être inférieure.

Crée par Chakir Lbnay -9-


Les deux règlements limitent la contrainte du béton à 0,6 fois la contrainte caractéristique.
Cependant, l’Eurocode n’impose cette borne que pour les classes d’exposition XD, XF et XS.
La notion de fissuration préjudiciable n’existe plus à l’Eurocode.
La contrainte de l’acier est limitée à 0,8 fois la contrainte caractéristique et la maîtrise de la
fissuration est intégrée en bornant l’ouverture des fissures calculée par une valeur maximale.
Le principe de calcul de l’effort tranchant à l’EC2 est différent de celui du BAEL, en effet au
niveau de cette dernière, ce sont les contraintes de cisaillement 𝜏𝑢 qu’il faut comparer avec la
contrainte de cisaillement limite 𝜏𝑢𝑙𝑖𝑚 qui détermine la nécessité de la mise en place des
armatures, dans le cas du règlement européen, ce sont directement les efforts tranchants 𝑉𝑒𝑑
de calcul qui sont à comparer avec les efforts tranchants résistants de calcul (𝑉𝑟𝑑𝑐).
– Le BAEL ne stipule pas de classe d’exposition mais il indique les dispositions à
prendre en compte pour la protection des armatures, par contre EC2 définit la notion
d’enrobage nominal minimal
– Les sections d’armatures minimales au BAEL 91 modifiée 99 est plus favorable que
celle de EC2
– Le nombre de choix au niveau des diagrammes contraintes déformations de l’acier
dans le cadre de L’EC2 supérieur à celui du BAEL 91 modifiée 99.

Crée par Chakir Lbnay - 10 -

Vous aimerez peut-être aussi