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bateaux d'un tonnage supérieur à 30 tonneaux et inférieur ou En effet, vous connaissez la situation qui, depuis 1946, est,

.égal à 100 tonneau^; 80 francs pour les bateaux d'un tonnage celle de la marine marchande.
supérieur à 100 tonneaux. Les bateaux d'un tonnage inférieur Les flottes "concurrentes ne sont plus réquisitionnées. Il y,
iou égal à 10 tonneaux demeurent exemptés de toute taxe. a d'abord eu une période de hauts frets, mais mainténant la
Deuxièmement, le produit des taxes ainsi prévues sera courbe est en voie de baisse.
- affecté intégralement à la couverture des dépenses de la recher- Tous les armements, quels qu'ils soient et de quelque natio-
che scientifique et technique appliquée aux industries de la nalité qu'ils soient, connaissent des difficultés. Toutefois, il
pèche maritime. y a lieu da constater qu'en France les charges d'exploitation
La commission de la marine marchande avait exprimé sa sur- sont supérieures de 15 à 20 p. 100 à celles des pays étrangers.
prise de constater que l'institut technique et scientifique des De même, le coût de construction d'un navire est plus élevé
pêches continue à recevoir des subventions. en France qu'à l'étranger. Sans doute la loi du 26 mai 1951
Voici les précisions qui peuvent être fournies à cet égard. est-elle intervenue. Cependant, en dépit de cette loi, le prix
La loi du 7 janvier 1920 a autorisé, au profit de l'office scien- de revient des navires construits en France est certainement
tifique et technique des pêches maritimes, transformé en insti- supérieur de 10 à 15 p. 100 au prix international.
tut par le décret du 14 octobre 1953, la perception de taxes Quant aux réparations, n'en parlons pas. Leur prix est cer-
spéciales, notamment au titre des navires de pêche. tainement supérieur de 50 p. 100 au prix international.
Le taux de ces taxes par tonneau de jauge brute était fixé Les armateurs français sont dans l'obligation de s'assurer
à 1 franc pour les bateaux d'un tennage supérieur à 10 ton- en France. Us subissent également des charges financières très
neaux et inférieur ou égal à 30 tonneaux; 1 franc 50 pour les lourdes.
bateaux d'un tonnage supérieur à 30 tonneaux et inférieur ou Certes, depuis la parution du décret du 18 mars 1954 il existe
égal à 100 tonneaux; 2 francs pour les bateaux d'un tonnage une bonification de 5 p. 100, mais qu'en est-il pour les navires
supérieur à 100 tonneaux. commandés antérieurement à cette date ?
Leur produit, durant les années 1927 i 1938 incluses, a oscillé Les prix français sont également grevés de surcharges d'ordre
fentre 308.000 et 403.000 francs, soit une moyenne annuelle de social que le conseil supérieur de la marine marchande estime
l'ordre de 380.000 francs. devoir être de l'ordre de 32 p. 100 en matière de dépenses,
Toutefois, l'article 2 du décret du 20 mars 1939 a, pré vu que d'équipages. Par rapport à l'industrie terrestre, les surcharges
les recettes à caractère fiscal attribuées aux offices et établisse- sociales sont de 54,60 p. 100 contre 40,62 p. 100.
ments publics seraient portées en recettes au budget général Aussi serait-il sage d'accorder à l'armement les avantages
à compter du 1 er janvier ;1939 et cesseraient de recevoir toute réservés aux industries exportatrices. En effet, la marine mar-
affectation spéciale. chande est une industrie exportatrice à cent pour cent; pour-
Pour compenser cette suppression de recettes, l'office des tant, elle n'est protégée ni par des droits de douane ni par
ipOches a reçu de l'Etat, de 1939 à 1953, une subvention annuelle des contingentements.
destinée en partie à couvrir les dépenses de la recherche scien- Cette assimilation des entreprises d'armement aux industries
tifique et technique appliquée aux industries de la pêche exportatrices constituerait certainement une opération rentable.
maritime. 11 y va de la prospérité de la marine, par conséquent de la
prospérité non seulement des armateurs, mais aussi des équi-
Cette situation a été modifiée par le décret n° 53-1012 du pages et de tous ceux qui, de près ou de loin, concourent aux
14 octobre 1953 qui a eu pour conséquence la suppression de industries maritimes.
toute subvention à l'office devenu institut scientifique et tech-
nique des pêches maritimes. Pour l'Etat, les taxes sont d'un rapport très important, ce
qui est de nature à éviter le chômage qui, vous le savez, com-
Aussi, pour l'exercice 1954, les crédits destinés au finance- mence actuellement à se faire sentir aussi bien dans la marine
ment des dépenses entraînées par les recherches à la mer .de pêche que dans Ja marine de commerce et qu'il faut éviter
ont-ils été inscrits au chapitre 34-12 du budget de la marine h tout prix.
marchande, article 3: « Participation de l'Etat aux dépenses En outre, 11 résultera de la mesure préconisée des commandes
de la recherche scientifique et technique appliquée aux indus- pour nos chantiers de construction maritime.
tries de la pêche maritime ».
Pour ces raisons je vous demande de bien vouloir adopter
Ces crédits, dont le montant pour 1954 a été fixé à 35 mil- c e t article additionnel.
lions de francs, sont nettement insuffisants pour permettre à La commission de la marine marchande a émis un avis
l'institut des pèches de remplir, pendant toute l'année, le rôle favorable à l'adoption du budget, mais compte tenu, d'abord,
qui lui est dévolu, ce qui n'est pas sans inconvénient pour de l'inscription d'une subvention de dix millions de francs
les travaux de recherche, lesquels devraient être poursuivis en faveur du comité de propagande pour la consommation du
sans interruption. poisson et, dans l'espoir, ensuite, qu'interviendrait une lettre
Pour pallier ces inconvénients, il est apparu nécessaire rectificative qui permettrait la revalorisation des pensions et
d'imposer une contribution à l'armement à la pêche qui béné- l'inscription de la somme de 250 millions de francs qui était
ficie pour une large part des résultats des travaux de recherche. réclamée à bon droit ; compte tenu également du fait que serait
Ce but peut être atteint en majorant les taxes sur la jauge prise en considération la situation assez malheureuse de?
des bateaux de pêche, prévues par la loi du 7 janvier 1920, gardes-maritimes, ce qui représente pour le budget de l'Etat,
pour le financement de l'ancien office des pêches et en aflectant en tout et pour tout, une somme de huit millions qu'il convient
intégralement leur produit à la couverture des dépenses de la de parfaire. I.e mot parfaire est d'ailleurs excessif car il s'agit
recherche scientifique et technique appliquée aux industries d'améliorer très modestement la situation très modeste de ces
cte la pêche maritime. gens.
J ' e n aurais terminé, mesdames, messieurs, avec ce. rapport Sur ces différents points, monsieur le ministre, nous serions
pour avis si je n'avais à vous parler également d'un article très heureux d'entendre vos explications.
additionnel que la commission de la marine marchande a
déposé sur ma propre proposition. H. te p r é s i d e n t . Conformément à la décision prise de reporter
Cet article additionnel tend à assimiler aux industries expor- la discussion générale du budget de 1955 à la discussion géné-
tatrices les entreprises d'armement assurant le transport par rale de la loi de finances, je consulte immédiatement l'Assem-
mèr des passagers ou des marchandises, contre payement en blée sur le passage à la discussion des articles.
devises fortes. (L'Assemblée, consultée, décide de passer à la discussion
Votre commission a considéré, en effet, que les industries des articles.)
maritimes doivent être comprises parmi les industries expor- [Article 1er.]
tatrices au même titre que les industries touristiques qui ont M. le p r é s i d e n t . L'article l et
est réservé jusqu'au vote du
fait l'objet dans le budget des travaux publics d'un article l'état A.
additionnel adopté par la commission des finances. Je donne lecture de cet état:
Voici l'article proposé par la commission de la marine mar-
chande :
ETAT A
« Sont également assimilées aux industries exportatrices les
entreprises d'armement assurant 1e transport par mer de pas- TRAVAUX PUBLICS, TRANSPORTS ET TOURISME
sagers ou de marchandises, contre payement en devises fortes.
« Sont exclues du bénéfice de cette assimilation, d'une part III. — MARINE MARCHANDE
les activités annexes de ces entreprises et notamment la manu- TITRE III. — MOYENS DES SERVICES
tention et la réparation des navires, d'autre part les opérations
de transport effectuées dans la limite de la navigation réservée lre partie. — Personnel. — Rémunérations d'activité.
au pavillon français, ainsi que celles effectuées sous un autre
pavillon à moins que le navire ne soit armé avec un équipage « Chap. 31-01. — Administration centrale. — Rémunérations
de nationalité française. » principales, 156.183.000 francs. »
C'est là, mesdames, messieurs, une question de justice. La parole est à M. Signor.

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