Le jeûne

L'une des pratiques de Carême est le jeûne. Le jeûne est une vertu, ce qui signifie qu'il doit être
pratiqué avec plaisir, facilement et aisément. C'est une vertu que nous devrions pratiquer tout au
long de l'année et de notre vie. Le jeûne est une vertu qui relève de la tempérance.

Le jeûne est pratiqué dans un triple but. Tout d'abord, afin de réfréner les désirs de la chair, Saint
Paul dit : "Dans le jeûne, dans la chasteté", car le jeûne est le gardien de la chasteté. En effet, selon
Jérôme, "Vénus est froide quand Cérès et Bacchus ne sont pas là", c'est-à-dire que la concupiscence
est refroidie par l'abstinence de viande et de boisson.

Deuxièmement, nous avons recours au jeûne pour permettre à l'esprit de s'élever plus librement à la
contemplation des choses célestes. On dit de Daniel qu'il reçut une révélation de Dieu après trois
semaines de jeûne.

Troisièmement, pour satisfaire les péchés : il est écrit : "Convertissez-vous à moi de tout votre cœur,
dans le jeûne, les pleurs et le deuil". C'est ce que déclare Augustin dans un sermon : « Le jeûne
purifie l'âme, élève l'esprit, soumet la chair à l'esprit, rend le cœur contrit et humble, disperse les
nuages de la concupiscence, éteint le feu de la luxure et allume la vraie lumière de la chasteté ».

Le jeûne physique doit s'accompagner d'une bonne disposition de l'âme. C'est en vain que la chair est
retenue si l'on laisse l'esprit dériver par des mouvements démesurés et s'abîmer dans le vice. Saint
Augustin dit que « le jeûne n'aime pas les grands discours, juge les richesses superflues, méprise
l'orgueil, recommande l'humilité, aide l'homme à percevoir ce qui est frêle et insignifiant ».

Que ce temps de carême soit pour nous l'occasion de faire grandir cette vertu. Que notre jeûne soit
l'occasion de partager notre nourriture avec les pauvres, ce qui est la charité. Que le jeûne soit aussi
une bonne raison de communiquer avec Dieu par la prière. Ainsi, le jeûne aide la prière et la charité,
et les trois vont de pair.